AFRIQUE LE CASSE-TÊTE KADDAFI
HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL INDÉPENDANT • 51e année • N° 2644 • du 11 au 17 septembre 2011
RWANDA-FRANCE ON N’EFFACE RIEN, ON RECOMMENCE TOUT
MAROC OBJECTIF ÉLECTIONS
jeuneafrique.com
TUNISIE JUSTICE, CE GRAND CORPS MALADE
Comment les Américains jugent nos chefs
Spécial S é i l 10 pages
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Ce que je crois BÉCHIR BEN YAHMED • bby@jeuneafrique.com
SAMEDI 10 SEPTEMBRE
Dix ans, dix mois, dix jours…
L
E 11 SEPTEMBRE 2001, il y a dix ans, un commando kamikaze d’Al-Qaïda, qui s’était infiltré aux ÉtatsUnis, s’est attaqué aux symboles les plus voyants de ce grand pays dans ses deux villes phares : New York et Washington. L’acte terroriste le plus audacieux de l’Histoire a conduit la superpuissance ainsi humiliée à s’engager dans une interminable et coûteuse « guerre mondiale contre le terrorisme ». Et à envahir deux pays musulmans, où elle s’est embourbée. Le 17 décembre 2010, il y a près de dix mois, débutait, en Tunisie, un soulèvement populaire qui allait prendre une ampleur inattendue, se propager d’un pays à l’autre et, sous le beau nom de « printemps arabe », bénéficier d’une résonance mondiale. En quelques semaines, il emportera la dictature de Zine el-Abidine Ben Ali, enracinée depuis vingt-trois ans en Tunisie, puis, en Égypte, celle de Hosni Moubarak, vieille de trente ans. Le 1er septembre 2011, il y a dix jours, à Tripoli – au terme d’une lutte acharnée qui aura duré six mois –, tombait une troisième dictature arabo-africaine, la plus atroce et la plus longue de toutes : celle instaurée par Mouammar Kaddafi, il y a quarante-deux ans en Libye. Dix ans, dix mois, dix jours… Voyons comment a évolué notre monde durant cette période et passons en revue les changements ou bouleversements qu’il a connus. ■
1- Dix ans. En septembre 2001, comme le rappelle Lionel Barber dans le Financial Times (lire pp. 54-56 : « L’Amérique s’est trompée de guerre »), le budget des ÉtatsUnis était en excédent, et ce très grand pays, alors au faîte de sa gloire, était en paix ; son statut d’hyperpuissance paraissait solidement établi et rien ne semblait devoir menacer son insolente prospérité. Croyant que rien ni personne ne leur résisterait, son président de l’époque et les néoconservateurs dont il s’était entouré l’ont inconsidérément mis sur le chemin de la guerre. Dix ans plus tard, il y est encore. Il a dépensé à ce jour plus de 2 000 milliards de dollars, a perdu plus de 6 000 soldats, morts sur divers champs de bataille, et, endetté jusqu’au cou, se retrouve à la limite de l’insolvabilité. Pendant ce temps, le poids économique de l’Asie est passé de 8 % à 24 % de l’économie mondiale, JEUNE AFRIQUE
dont le moteur est désormais le monde en voie de développement. Réputée hier pour son instabilité et l’inflation qui la rongeait, l’Amérique latine est devenue de plus en plus prospère et rayonnante. Réveillée de sa léthargie et démentant les pronostics pessimistes à son endroit, l’Afrique a pris à son tour, laborieusement, le chemin de la croissance économique. Se mettaient ainsi en mouvement, simultanément, les trois continents qui avaient raté la révolution industrielle du XIXe siècle. ■
Comme on peut s’en rendre compte dix ans après, le 11 Septembre a été en définitive un tournant de l’Histoire et un acte fondateur. On peut donc dire qu’il y a un avant et un après ce jour fatidique. Il a été le déclencheur d’une cascade de conséquences que n’avaient prévues ni les dirigeants d’Al-Qaïda, auteurs de l’acte, ni ceux des États-Unis, qui, outragés, ont réagi avec démesure. Les premiers ont été capturés ou tués, tandis que leur organisation est à la dérive sans avoir atteint aucun de ses objectifs. Les seconds, qui voulaient impressionner le reste du monde par leur puissance et l’étendue de leurs moyens, ont montré, au contraire, que leur pays avait ses limites : s’étant fixé de mauvais objectifs, il s’est révélé incapable de les atteindre. ■
Oussama Ben Laden a été tué le 1er mai dernier ; les États-Unis doivent quitter l’Irak à la fin de cette année et se préparent à laisser l’Afghanistan aux Afghans. À quoi auront servi les efforts déployés, les pertes subies, les dégâts occasionnés, les centaines de milliards de dollars gaspillés ? À diminuer la puissance, la richesse et le prestige des États-Unis, qui auront, en dix ans, perdu leur rang d’hyperpuissance et beaucoup de leur superbe. Ils ont fait du surplace, dégradé leurs finances, laissé à la Chine, à l’Inde, au Brésil et à quelques autres le loisir de rattraper le retard qu’ils avaient pris sur l’Amérique et l’Europe, hier encore modèles universels et maîtres du monde. Le 11 septembre 2001 a donc marqué le début de la fin de l’hégémonie américaine. Rendue possible par N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
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Ce que je crois la dislocation, en 1991, de l’empire soviétique – on a parlé alors de « fin de l’Histoire » ! –, elle n’aura duré que dix ans. ■
2- Dix mois, dix jours Si le Printemps arabe a tant surpris, c’est parce que le monde entier était convaincu, à tort, que l’Afrique et le Moyen-Orient n’étaient pas mûrs pour la démocratie, que leurs peuples ne la voulaient même pas. On pensait, plus généralement, qu’islam et démocratie n’étaient pas faits pour s’entendre et vivre ensemble. Mais ceux d’entre nous qui étaient attentifs à l’évolution de l’Afrique du Nord (et de l’Ouest) savaient, avant même que ne débute l’année 2010, que, du Caire à Dakar, allait bientôt sonner l’heure de la nécessaire relève de régimes vieillis sous le harnais et, de ce fait, attachés au statu quo, défenseurs de l’immobilisme : opposés à tout changement, ils devaient être changés ; refusant de s’en aller de leur plein gré, ils invitaient ainsi au soulèvement qui les ferait partir de force. C’est fait en Tunisie, en Égypte et, depuis peu, en Libye. Parce que, dans chacun des trois pays, de nouvelles générations ont accédé à la conscience politique. Parce que, selon l’expression consacrée, « une nouvelle génération, c’est un autre peuple »… ■
Et maintenant ? Ceux qui me font l’honneur de me lire savent que j’ai
ardemment souhaité la fin de l’obstruction paralysante voulue et conduite par Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire et que j’ai voulu tout autant que le soulèvement contre le régime Kaddafi aboutisse à sa chute. La première s’est réalisée le 11 avril dernier ; la seconde vient de se concrétiser. J’en suis heureux pour la Côte d’Ivoire et l’Afrique de l’Ouest dans son ensemble ; pour la Libye et ses voisins, pour toute l’Afrique du Nord. Que l’Union africaine et sa Commission ne prennent pas la mesure de l’événement, ne se félicitent pas de l’énorme bénéfice qu’en tirera toute l’Afrique m’attriste. Mais ce bénéfice est acquis, et ceux-là mêmes qui font aujourd’hui la fine bouche finiront par s’en rendre compte. ■
La carte politique de l’Afrique de l’Ouest et celle de l’Afrique du Nord sont en train d’être redessinées ; les économies des deux régions vont se fluidifier et connaître un nouveau démarrage. Dix-sept ans après la mort d’Houphouët, la Côte d’Ivoire est enfin sortie d’une longue période de crise, ponctuée de secousses ; une nouvelle Libye est en train de naître, libérée d’une dictature à nulle autre pareille qui l’a pillée et déstructurée pendant plus de quarante ans. L’une et l’autre sont au centre de régions qui tireront grand profit de ce changement bénéfique. Nous ne pouvons que nous en féliciter et remercier ceux qui y ont œuvré. ●
Humour, saillies et sagesse Pour vous faire sourire, grincer des dents – ou réfléchir –, ici, chaque semaine, une sélection subjective, la mienne, de ce qui a été dit ou écrit au cours des siècles par des hommes et des femmes qui avaient des choses intéressantes ou drôles à nous dire. B.B.Y. Ð On ne donne pas la vie. On la transmet. François Giroud Ð La liberté, ce n’est pas de pouvoir ce que l’on veut, mais de vouloir ce que l’on peut. Jean-Paul Sartre Ð Prévenir la trahison, débusquer le faux ami, le jaloux parent, le traître avant qu’il inocule son venin est une opération aussi complexe que de nettoyer l’anus d’une hyène. Ahmadou Kourouma Ð On pourrait citer de nombreux exemples de dépenses inutiles. Les murs des cimetières : ceux qui sont dedans ne peuvent pas en sortir, et ceux qui sont à l’extérieur ne veulent pas y entrer. Mark Twain N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
Ð Qui veut vivre en paix laisse sa femme commander. Proverbe néerlandais Ð Si la jeunesse n’a pas toujours raison, la société qui la méconnaît et qui la frappe a toujours tort. François Mitterrand Ð Être humain, c’est aimer les hommes. Être sage, c’est les connaître. Lao-tseu
Ð Monica Lewinsky : désormais, tous les types sautant un boudin se prendront pour Bill Clinton, un peu comme toutes les blondes sortant avec un Black se prennent pour Adriana Karembeu. Patrick Besson Ð Le vin est défendu, car tout dépend de qui le boit, Et aussi de sa qualité et de la compagnie du buveur. Omar Khayyam
Ð Le sort du riche n’est pas lié au sort du pays. Le riche appartient au monde sans frontières de la puissance. Louis Pauwels
Ð Le journaliste doit avoir le talent de ne parler que de celui des autres. Philippe Bouvard
Ð Le mur de Berlin, ils l’ont mis en Israël, comme quoi… Les Nouvelles Brèves de comptoir
Ð Le hasard fait bien les choses. Quand il les fait. Jean-Claude Carrière JEUNE AFRIQUE
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Éditorial
Marwane Ben Yahmed
Solidarité africaine
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ES DÉCENNIES PASSENT, la « malédiction » perdure : la Corne de l’Afrique subit sa énième grave crise alimentaire. Dans cette région du monde, la faim ressemble à une fatalité. Toujours pour les mêmes raisons : politiques publiques inexistantes, conflits récurrents, hausse du prix des matières premières agricoles, et sécheresse, évidemment… Les images de ces milliers de morts en sursis décharnés et à bout de force ne choquent même plus. Au XXIe siècle, on meurt encore de faim, dans l’indifférence générale. Ici, il ne s’agit pas de séisme, d’ouragan ou de tsunami. Facteur certes aggravant, la sécheresse n’est certainement plus la cause première de cette tragédie tellement prévisible. Car, aujourd’hui, on sait mesurer le niveau des précipitations, anticiper les cours ou l’état des récoltes, forer pour atteindre des nappes phréatiques abondantes, utiliser les nouvelles techniques d’irrigation en milieu aride… Or tous les indicateurs étaient au rouge depuis longtemps (la sécheresse, par exemple, dure depuis quatre ans). Plus de vingt-cinq ans après We Are the World, la chanson écrite par Michael Jackson, Lionel Richie et Stevie Wonder pour récolter des fonds pour l’Éthiopie, la seule chose qui ait vraiment changé, c’est que les artistes eux-mêmes ne répondent plus, ou presque. Mais est-ce leur rôle ? Déjà, en Afrique, des voix s’élèvent pour critiquer cet « abandon de poste », ou se demander pourquoi les bailleurs occidentaux et les ONG ont attendu le dernier moment pour intervenir.
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GRANDE PEUR SUR LE SAHEL Les pays de la région redoutent que les arsenaux libyens tombent entre les mains des terroristes. Autre effet collatéral de la crise, le sort déplorable réservé aux migrants subsahariens.
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TUNISIE
GRAND CORPS MALADE Jugée lente, opaque, laxiste, la magistrature se retrouve aujourd’hui sur le banc des accusés.
PHOTOS DE COUVERTURES : PHOTOMONTAGE CHRISTOPHE CHAUVIN/J.A.
Mais que font les Africains eux-mêmes, si prompts à exiger que l’Occident cesse de s’immiscer dans leurs affaires ? Rien, ou si peu. Ni en amont à titre préventif, en consacrant par exemple au moins 10 % de leur budget à l’agriculture, comme l’engagement – jamais tenu – en avait été pris à Maputo, en 2003, par l’Union africaine (UA), ni en aval pour au moins sauver ceux qui peuvent l’être (50 millions de dollars seulement de promesses de dons lors du sommet d’Addis-Abeba, le 25 août, auquel plus de la moitié des pays membres de l’UA n’ont même pas daigné assister !). Les États africains n’ont-ils pas les moyens de secourir leurs frères ? Où sont passés l’Afrique du Sud, l’Angola, l’Algérie ou le Nigeria ? Et les pays concernés ? Certes, la Somalie demeure un cas à part, pour des raisons évidentes. Mais le Kenya ou l’Éthiopie ? Pourquoi ces deux nations, qui disposent de ressources, d’administrations et de cadres, seraient-elles vouées à la famine, sinon à cause de leur incurie, ou pis, de leur volonté délibérée de laisser souffrir ou mourir certaines populations guère en cour auprès du pouvoir central ? La situation de la Corne de l’Afrique est une honte. En particulier pour nos dirigeants, qui multiplient les promesses sans lendemain à chaque crise alimentaire et détournent aujourd’hui le regard en attendant que d’autres trouvent une solution aux problèmes dont ils sont souvent la cause. Vous avez dit solidarité africaine ? ●
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LIBYE
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Ce que je crois Par Béchir Ben Yahmed Confidentiel
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L A SEM A IN E D E J EU N E A F RIQ U E
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Libye Grande peur sur le Sahel Tour du monde Tunisie Autant de têtes, autant d’opinions… Djibouti Opération séduction Côte d’Ivoire Champions du dialogue ? Maroc Critiques.gouv.com Édition Parlez-vous « coramment » le chinois ? Kpatcha Gnassingbé Faux frère Saeb Erekat Retour en grâce
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G RA N D A N G L E
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WikiLeaks Ce que les Américains pensent de nos chefs
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A F RIQ U E SU BSA H A RIEN N E
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France-Rwanda On n’efface rien, on recommence tout Afrique du Sud Malema malmené
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JEUNE AFRIQUE
Dans Jeune Afrique et nulle part ailleurs
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GRAND ANGLE
Comment les Américains jugent nos chefs
Publiés sur le site WikiLeaks, les documents du département d’État concernant l’Afrique sont éclairants sur la diplomatie de la première puissance mondiale. Revue de détail.
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RWANDA-FRANCE ON N’EFFACE RIEN, ON RECOMMENCE TOUT La première visite de Paul Kagamé dans l’Hexagone a déchaîné les passions. Mais Paris et Kigali évitent les sujets qui fâchent.
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CÔTE D’IVOIRE LE MONDE APRÈS LE 11 SEPTEMBRE
L’AMÉRIQUE S’EST TROMPÉE DE GUERRE La bataille décisive n’a plus lieu en Afghanistan ou en Irak, mais… dans les salles de marchés.
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Burkina Blaise ménage ses chefs Zimbabwe Mujuru, l’homme qui dérangeait Mugabe RD Congo Un criminel dans la nature
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MAGHREB & MOYEN-ORIENT
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Justice tunisienne Grand corps malade Tribune Pourquoi les Tunisiens doivent y croire Législatives marocaines Une élection nommée désir Libye Amazighs, plus que jamais ! Israël-Turquie Erdogan voit rouge Polygamie Le droit de l’homme
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EUROPE, AMÉRIQUES, ASIE
SIFCA REPREND L’OFFENSIVE Touché au cœur, le premier groupe privé du pays panse ses plaies. Et, déjà, réamorce sa stratégie de croissance en Afrique de l’Ouest.
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Libye-Tunisie La reconstruction, une affaire de voisins Consommation Unilever fait du porte-à-porte Hôtellerie Au Brésil, un parc de haute compétition Analyse Taxons les riches ! Algérie El Hachemi Belhamdi reprend du service Afrique du Sud Cyril Ramaphosa, le partenaire idéal Banque Grosse fatigue pour UBA Baromètre
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L’ENQUÊTE
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Responsabilité sociétale des entreprises Des paroles aux actes
Le monde après le 11 Septembre L’Amérique s’est trompée de guerre Chine Sale temps pour les ripoux Parcours André Degbeon, chasseur de préjugés France Polémiques à la Goutte-d’Or
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CULTURE & MÉDIAS
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Cinéma Nadine Labaki : « Comment empêcher mon fils de prendre une arme ? » La semaine culturelle de J.A. Littérature Helen Oyeyemi, conte gothique
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ÉCONOMIE
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VOUS & NOUS
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Côte d’Ivoire Sifca reprend l’offensive Maroc Les cigarettiers mettent le paquet
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Le courrier des lecteurs Post-scriptum
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JEUNE AFRIQUE
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REFLEXES
ENVIRONNEMENT SARKOZY DEMANDE L’AIDE DE SASSOU
FRÉDÉRIC CHATILLON (À G.) ET DIEUDONNÉ À DAMAS, en 2006. Au centre, le général de brigade syrien Manaf Tlass, qui s’illustre en ce moment dans la répression des manifestations à la tête du 105e régiment de la garde républicaine.
France-Syrie Quand un proche du FN travaille pour Assad
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EPUIS QUELQUES MOIS, le site infosyrie.fr, remarquablement bien référencé sur Google, sert de relais en France à la propagande du régime syrien. À le lire, il n’y a pas de révolution populaire en Syrie, mais une série d’actions terroristes islamistes dirigées contre un président réformiste, laïque et défenseur des minorités, avec la complicité de la CIA, du Mossad, de l’Arabie saoudite et de la France. Infosyrie est réalisé par l’agence de communication Riwal, que dirige un proche du Front national et de Marine Le Pen : Frédéric Chatillon. Ancienne figure du Groupement Union Défense (GUD), un groupuscule étudiant d’extrême droite, dans les années 1990, Chatillon a créé Riwal en 1995. Parmi ses clients : la Fondation Brigitte Bardot, les maisons d’édition Grancher et Picollec, mais aussi EDF, la SNCF, le magazine CB News, le groupe Nestlé et même France 3. Le flirt de Chatillon avec le régime de Damas, où il dispose d’une antenne commerciale, ne date pas d’hier. En 2006, il s’est ainsi rendu chez ses amis baasistes accompagné du sulfureux humoriste Dieudonné et d’Alain Soral, ex-membre du comité central du FN et grand pourfendeur du « lobby sioniste ». En 2009, Riwal a obtenu le contrat d’une campagne de publicité pour le ministère syrien du Tourisme. Comme quoi la révolution peut aussi être une bonne affaire. ● N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
Le président français, Nicolas Sarkozy, mobilise ses amis pour soutenir la création de l’Organisation mondiale de l’environnement (OME), qu’il appelle de ses vœux depuis 2009. Le projet devrait être relancé lors du G20 de Cannes (3-4 novembre), et de la conférence de Durban consacrée à la lutte contre le réchauffement climatique (28 novembre-9 décembre). En Afrique, il compte tout spécialement sur l’aide du président congolais, Denis Sassou Nguesso, très impliqué dans la défense des bassins forestiers. L’objectif est d’obtenir un accord politique lors du sommet Rio + 20, qui se tiendra dans la métropole brésilienne du 4 au 6 juin 2012. MALI SIDIBÉ LÈVE UN COIN DU VOILE
Silencieux depuis son départ, en mars 2011, l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé, qui fait l’objet de nombreuses sollicitations, a fourni un premier indice quant à ses intentions pour la présidentielle d’avril 2012. Le 6 septembre, il a été reçu à sa demande par le président, Amadou Toumani Touré, pour lui faire part de son intention de démissionner de la police (où il a le grade d’inspecteur général). Or un militaire ou un policier désireux de briguer la magistrature suprême doit être rayé des cadres six mois avant le scrutin… FINANCE FAL SE DIVERSIFIE DANS LES MINES
Très actif sur les marchés financiers ouest-africains, Gabriel Fal, le président de CGF Bourse, développe également une activité d’intermédiation dans le secteur minier. « Une trentaine de détenteurs de permis africains, principalement mauritaniens, maliens JEUNE AFRIQUE
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Politique, économie, culture & société
Union africaine Une candidate sud-africaine contre Ping? LA RÉÉLECTION DU GABONAIS Jean Ping à la tête de la Commission de l’Union africaine ne sera sans doute pas une simple formalité. Selon des diplomates en poste à Addis-Abeba, le président sud-africain, Jacob Zuma, souhaite en effet promouvoir la candidature de Nkosazana Dlamini-Zuma, son ex-épouse et actuelle ministre de l’Intérieur (elle détint le portefeuille des Affaires étrangères sousThabo Mbeki et celui de la Santé sous Nelson Mandela). Celle-ci aurait déjà obtenu le soutien des chefs d’État de la zone australe. Ping, qui a senti le danger, est déjà en campagne. Le 7 septembre, à Paris, il a tenu une conférence de presse sur le thème « Union africaine : les défis de l’avenir », ce qui lui a permis d’évoquer son bilan. Le président Ali Bongo Ondimba, qui l’a reçu le 3 août à Libreville, a dépêché des émissaires auprès des principales organisations régionales afin d’appuyer sa candidature. L’élection du nouveau président doit avoir lieu en janvier 2012. Son mandat débutera un mois plus tard. ●
ART POUR LES ENFANTS, UN MUSÉE ITINÉRANT
Le MuMo (pour « musée mobile »), c’est un assemblage de conteneurs pouvant aisément être chargé sur un camion et, dans cet espace mobile, des œuvres d’art spécialement destinées aux enfants. Et signées de grands noms de l’art contemporain : le Congolais Chéri Samba, le Français Daniel Buren, l’Égyptienne Ghada Amer, l’Algérien Adel Abdessemed, l’Italien Maurizio Cattelan, et bien d’autres. D’octobre 2011 à novembre 2012, ce musée itinérant voulu par Ingrid Brochard, fondatrice de L’Art à l’enfance, parcourra la France, le Cameroun, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Bénin. CÔTE D’IVOIRE (1) BGFI BANK DÉBARQUE
Le groupe bancaire gabonais BGFI Bank a obtenu des nouvelles autorités l’autorisation de s’implanter en Côte d’Ivoire (il avait entamé des démarches en ce sens avant la crise postélectorale) et devrait JEUNE AFRIQUE
débuter ses activités avant la fin de l’année. São Tomé e Príncipe devrait suivre dans la foulée. Déjà présent dans six pays, le groupe souhaite se doter de dix-huit filiales d’ici à 2015. CÔTE D’IVOIRE (2) QUI SONT LES CASQUES BLEUS VIOLEURS ? Les Casques bleus soupçonnés par l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) « d’exploitation et d’abus sexuels » sur la personne de plusieurs jeunes filles
de moins de 16 ans, à Guiglo, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, seraient, selon nos informations, des soldats béninois et malawites, ainsi que des policiers pakistanais. Le 17 septembre, des enquêteurs arriveront de New York afin de procéder à des investigations approfondies. En juillet 2007, des membres du contingent marocain de l’Onuci basé à Bouaké avaient déjà été soupçonnés d’abus sexuels sur mineures et aussitôt rapatriés.
Rentrée très continentale pour leséditionsLaDécouverte.Sont eneffetprogrammés:LaFrance noire (novembre 2011), riche somme de textes et documents rassemblés sous la direction de Pascal Blanchard; Le Crime de Tibhirine (septembre), une enquête de Jean-Baptiste Rivoiresurl’assassinatdesmoines trappistes en Algérie ; Le Scandale des biens mal acquis (novembre) et La Crise ivoirienne (octobre), deux textes du journaliste du quotidien Libération Thomas Hofnung (le premier avec Xavier Harel). Le cinquantenaire de la mort de Frantz Fanon, le 6 décembre, sera célébré à travers deux livres. D’abord, la réunion de quatre de ses ouvrages dans un volume intitulé Œuvres (Peau noire, masques blancs ; L’An V de la révolution algérienne ; Les Damnés de la terre; Pour la révolution africaine). Ensuite, une biographie intitulée Frantz Fanon.Unevie,œuvredeDavid Macey. Signalons enfin la réédition du 17 Octobre 1961 des Algériens, le livre de Paulette et Marcel Péju, notre regretté collaborateur.
GABONFRANCE : L’AUTRE RUPTURE
Ngoyo Moussavou à Paris Président du groupe parlementaire du Parti démocratique gabonais (PDG) au Sénat, Germain Ngoyo Moussavou (54 ans) sera le nouvel ambassadeur de son pays à Paris, où il remplacera Félicité Ngoubili. Proche d’Omar Bongo Ondimba (il fut son directeur de cabinet adjoint, mais aussi son ministre), cet ancien directeur général du quotidien national L’Union a également travaillé aux côtés d’Ali, son fils et successeur, avec lequel il a animé, à la fin des années 1980, le courant des Rénovateurs au sein de l’ex-parti unique. C’est la première fois que le poste est attribué à une personnalité qui n’est pas originaire de la province du Haut-Ogooué, fief des Bongo.
VINCENT FOURNIER/J.A.
et sénégalais, nous ont chargés de les mettre en contact avec des sociétés d’exploration sérieuses, confie-t-il. Nous les aidons à optimiser leurs parts et leurs revenus dans les montages financiers. »
ÉDITION LA DÉCOUVERTE ET LE CONTINENT
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La semaine de Jeune Afrique
LIBYE
Grande peur Les pays de la région redoutent que les arsenaux libyens tombent entre les mains des terroristes d’Aqmi et des trafiquants de tout poil. Autre effet collatéral de la crise, le sort déplorable réservé par les rebelles aux migrants subsahariens.
sur le Sahel
FRANÇOIS SOUDAN, ANNE KAPPÈS-GRANGÉ OUAZANI, à Bamako
et CHERIF
C
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est le scénario d’un film catastrophe que redoutaient, dans les colonnes de J.A., les présidents Déby Itno du Tchad et Issoufou du Niger. Comme le rapportent journalistes et enquêteurs d’ONG, des dizaines d’arsenaux et de dépôts d’armes des forces pro-Kaddafi continuent
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aujourd’hui encore d’être offerts, sans gardes ni précautions, libres de tout pillage. Un nombre indéterminé de caisses – voire des conteneurs entiers – de missiles sol-air portables Sam-7 se sont ainsi volatilisées, récupérées en partie par les trafiquants qui écument l’immense no man’s land saharien en quête d’acheteurs. Cette grande peur sur le Sahel a dominé la récente réunion, à Alger, de quatre des pays concernés par les débordements de la crise libyenne (Algérie, Mali, Mauritanie, Niger), dont le but implicite était de donner corps, dans l’urgence, à un commandement militaire conjoint, le Cemoc, jusqu’ici totalement inopérant. Pour ces États parfois fragiles, la perspective de voir ce type d’armes antiaériennes tomber entrelesmainsdegroupesterroristes–enparticulier JEUNE AFRIQUE
L’événement
MOISES SAMAN/THE NEW YORK TIMES-REDUX-REA
Ý ARRÊTÉS SUR LA ROUTE DE MISRATA, ces hommes, accusés d’être des mercenaires, ont été ramenés à Tripoli pour « interrogatoire », le 31 août.
Des conteneurs entiers de missiles solair se sont volatilisés. JEUNE AFRIQUE
Aqmi – est un cauchemar d’autant moins irréel que, selon des informations concordantes, cette dissémination a été volontairement facilitée par le dictateur libyen déchu. Pour Mouammar Kaddafi, qui appelait encore le 7 septembre sur les ondes d’une radio proche du régime syrien à « exterminer les rats et les chiens errants », la stratégie d’« après moi le chaos » est en effet, depuis le début de la révolution, celle qu’il a choisie. Mais il est un autre effet collatéral de la guerre civile qui pourrait, s’il perdure, provoquer une cassure préjudiciable entre la nouvelle Libye et l’Afrique subsaharienne: le sort déplorable réservé par les rebelles aux migrants africains. Il est donc plus que temps de clore définitivement le chapitre Kaddafi. Pour ce faire, la cinquantaine de katibas (brigades) du Conseil national de transition (CNT) lancées dans le désordre aux trousses du tyran et de ses derniers fidèles ont en tête une date limite, fixée par leurs alliés occidentaux: le 27 septembre, fin du mandat d’intervention accordé par l’ONU aux « protecteurs unifiés » de l’Otan.
Quatre États en première ligne
Déjà directement menacés par le terrorisme d’Al-Qaïda au Maghreb islamique, quatre États du Sahel redoutent aujourd’hui les retombées du conflit libyen. L’Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger, surnommés « les pays du champ », dotés d’un Comité d’état-major opérationnel conjoint, le Cemoc, basé à Tamanrasset, avaient donné rendez-vous à leurs partenaires extrarégionaux les 7 et 8 septembre à Alger. La conférence a réuni une quarantaine de pays : un succès pour son organisateur, Abdelkader Messahel, le ministre algérien des Affaires africaines et maghrébines, puisque y ont participé des représentants des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, de l’Union européenne, des agences onusiennes, des organisations militaires régionales (Otan et Africom) ainsi que des bailleurs de fonds. Si l’objectif des quatre États sahéliens était de convaincre leurs partenaires du sérieux de leur lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière, les débats ont été dominés par la crise libyenne, qui accroît l’instabilité dans la zone. Même si le CNT, l’organe politique de la rébellion, n’est reconnu que par un seul des pays du champ (le Niger), tous les quatre ont été formels : il incombe « aux nouvelles autorités libyennes » d’empêcher le pillage des arsenaux de Kaddafi. Et ils se montrent unanimement hostiles à toute intervention militaire dans la région. « Cette conférence d’Alger nous a permis de montrer à nos partenaires extrarégionaux que nous avons une stratégie et une vision unifiées dans la lutte contre le terrorisme, le crime organisé et la
pauvreté, explique Messahel. Nos interlocuteurs ont compris que la sécurité et le développement dans le Sahel sont l’affaire des seuls États de la région. » Des propos que confirme Soumeylou Boubèye Maïga, le chef de la diplomatie malienne: « Nous attendons de nos partenaires qu’ils nous accompagnent dans notre lutte en renforçant nos capacités militaires, en nous assistant en matière de renseignement et de formation. » Partenaires et pays du champ sont convenus de se retrouver dans six mois, sans doute à Nouakchott, pour faire un bilan d’étape.
Les Touaregs entre deux feux
Le 8 septembre, Ishaq Ag al-Husseini, coordinateur du Mouvement touareg pour la Libye, a lancé un cri d’alarme. « Pris entre deux feux, c’està-dire entre les rebelles qui les soupçonnent d’allégeance au Guide déchu et les troupes de Kaddafi qui les accusent de complicité avec les insurgés, les 600000 Touaregs libyens subissent un véritable pogrom », a-t-il avancé. Si ce chiffre paraît exagéré (on compte moins de 400000 Touaregs en Libye, dont une partie ont été naturalisés grâce à la célèbre Légion verte), les malheurs de cette communauté concentrée dans la région de Ghadamès (Ouest) et de Ghat (Sud-Ouest) et dans l’Erg Marzouk, au cœur du pays Fezzan (Sud), n’en sont pas moins réels. Ag al-Husseini invoque « un génocide » pour contraindre le gouvernement algérien à rouvrir sa frontière, fermée depuis l’arrivée, le 29 août, de l’épouse et d’une partie de la famille de Kaddafi. Quelque 500 Touaregs, essentiellement des femmes et des enfants, fuyant Ghadamès s’étaient réfugiés quelques jours plus tôt en Algérie et se sont installés dans un camp de fortune au poste frontalier algérien de Debdeb. Depuis, quelque 25 000 autres attendent de l’autre côté de la frontière. Seule issue possible : une fuite vers le Niger, distant de un millier de kilomètres des régions touarègues libyennes.
La prudence de l’Union africaine
Depuis le début de la crise, l’UA s’en remet à un panel de cinq chefs d’État représentant les cinq régions qui composent l’organisation panafricaine: le Mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz (Afrique du Nord), qui le dirige, le Malien Amadou Toumani Touré (Afrique de l’Ouest), l’Ougandais Yoweri Museveni (Afrique de l’Est), le Congolais Denis Sassou Nguesso (Afrique centrale) et le Sud-Africain Jacob Zuma (Afrique australe). Le 26 août, au lendemain de la prise de Tripoli, Jean Ping, le président de la Commission de l’UA, a convoqué à Addis-Abeba une réunion extraordinaire de son Conseil de paix et de sécurité (CPS). Opposé à l’intervention de l’Otan, et, par voie de conséquence, au CNT, le panel n’a pas varié d’un iota malgré la déroute des troupes loyalistes et la fuite de Kaddafi. « Tant qu’il y aura poursuite ● ● ● N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
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La semaine de J.A. L’événement
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tous racontent la même histoire : parce qu’ils sont noirs, on les accuse d’être des mortazaka, des mercenaires à la solde de Kaddafi. Pris au piège d’une guerre à laquelle ils n’ont pas participé, ils ont été arrêtés, battus, spoliés – et parfois tués. L’Union africaine s’en est émue. Au début du mois de septembre, Jean Ping a appelé le Conseil national de transition libyen « à se désolidariser des tortures et des assassinats contre les Noirs ». Dès la fin de juin, la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) s’inquiétait de « l’amalgame funeste “Noir = mercenaire”, prétexte d’insultes, de licenciements sans indemnités, de passages à tabac et d’attaques de la part de groupes armés non identifiés ». Depuis la chute de Tripoli, le 23 août, le harcèlement s’est intensifié, prenant pour cibles, dans une moindre mesure, les Libyens noirs (un tiers de la population, selon les estimations), et surtout les dizaines de milliers de Subsahariens qui travaillaient depuis des années en Libye, occupant bien souvent des emplois subalternes dans le bâtiment ou la restauration, ainsi que les très nombreux migrants refoulés aux portes de l’Europe. Soudanais, Éthiopiens, Tchadiens, Nigériens, Maliens, Sénégalais… Ils étaient 1,5 million aux premières heures du conflit.
Un continent divisé Ils ont reconnu le CNT libyen
SOURCE : JEUNE AFRIQUE
• Bénin • Botswana • Burkina • Burundi • Cap-Vert • Comores • Côte d’Ivoire • Djibouti • Égypte • Éthiopie • Gabon • Gambie • Guinée • Kenya • Maroc • Niger • Nigeria • Rwanda • Sénégal • Soudan •Tchad •Togo •Tunisie
Ils ne l’ont pas encore reconnu* • Afrique du Sud • Algérie • Angola • Cameroun • Centrafrique • Congo • Érythrée • Ghana • GuinéeBissau • Guinée équatoriale
• Lesotho • Liberia • Madagascar • Malawi • Mali • Maurice • Mauritanie • Mozambique • Namibie • Ouganda • RD Congo • SãoTomé e Príncipe
des hostilités, il n’est pas question de reconnaître un changement de régime », a affirmé Jacob Zuma. Depuis, une vingtaine de pays membres, dont le Tchad, le Niger, le Burkina ou l’Éthiopie, qui abrite le siège de l’organisation panafricaine, ont reconnu le CNT (voir carte). Mais ni l’UA ni aucun des membres du panel n’ont franchi le pas. Si la traque de Kaddafi demeure infructueuse, il y a peu de chances que les positions évoluent lors de la prochaine session ordinaire du CPS, prévue à la fin de septembre.
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Les Noirs, souffre-douleur
Dans les campements de fortune, à la frontière égypto-tunisienne, dans les fermes et les bases militaires abandonnées à la périphérie de Tripoli, BamakoouNiamey,oùilsontparfoisréussiàrentrer, N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
• Seychelles • Sierra Leone • Somalie • Soudan du Sud • Swaziland •Tanzanie • Zambie • Zimbabwe
* Au 9.9.2011
Soupçonnés d’être à la solde de Kaddafi, ils sont arrêtés, battus, spoliés et parfois tués. Dès le mois de mai, le CNT a pourtant diffusé des consignes incitant au respect du droit international. Ces derniers jours, il a envoyé des SMS à ses sympathisants pour les exhorter à traiter les captifs avec dignité. Il n’empêche : sur le terrain, les combattants rebelles pourchassent toujours les Noirs. Le CNT lui-même joue un jeu trouble, parce qu’il abrite des ralliés de la dernière heure, qu’il a besoin de boucs émissaires et qu’il essaie de négocier avec les pro-Kaddafi que leur couleur de peau ne désigne pas à la vindicte populaire. Il y a, il est vrai, des mercenaires noirs que Kaddafi avait appâtés par des promesses d’argent (500 euros par mois) et sommairement formés avant de les envoyer sur le front. En février, ils étaient 6 000, selon la FIDH. Plusieurs centaines d’autres sont venus les rejoindre au fil des combats, mais leur nombre précis est impossible à établir. Leur présence a nourri un racisme antiNoirs préexistant (en témoignent les pogroms des années 2000, tolérés par le régime kaddafiste), alimenté aussi par le rejet des frasques d’un « Guide » tourné vers le Sud, qui s’était autoproclamé « roi des rois d’Afrique », et qui, pendant des années, avait généreusement distribué les pétrodinars libyens. ● JEUNE AFRIQUE
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La semaine de J.A. Tour du monde CUBA
Où est passé El Comandante ?
PHILIPPE WOJAZER/REUTERS
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Ð DOMINIQUE STRAUSS-KAHN ET ANNE SINCLAIR arrivant à leur domicile parisien, le 4 septembre. FRANCE
Que faire de DSK ?
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uatre mois après son arrestation à New York pour agression sexuelle contre une femme de chambre guinéenne, Dominique Strauss-Kahn a débarqué à l’aéroport Charles-de-Gaulle, le 4 septembre. Faute de preuves irréfutables, les charges contre lui ont été abandonnées. Mais il va encore devoir s’expliquer au civil devant un tribunal de Brooklyn. Puis, peut-être, répondre devant une juridiction française de l’accusation de tentative de viol portée par la journaliste Tristane Banon. Question : son périple triomphal jusqu’à son domicile parisien de la place des Vosges – avec meute de journalistes et fans en délire – n’étaitil pas, lui aussi, « inapproprié » ? Au Parti socialiste, l’embarras est total. Martine Aubry, la première secrétaire, s’avise in extremis que l’attitude de son ex-allié à l’égard des femmes pose peut-être problème. Et François Hollande, son ex-rival, estime benoîtement que, s’agissant de la crise financière, il « fait partie des voix que l’on veut entendre ». Une voix parmi d’autres, donc. On l’aura compris : dans la perspective de la primaire socialiste pour la présidentielle (9 et 16 octobre), chacun cherche fébrilement à se démarquer. ● RUSSIE-ALLEMAGNE
Liaison gazière LE GAZODUC NORD STREAM a été inauguré le 6 septembre par Vladimir Poutine, le Premier ministre russe, flanqué de l’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder, qui préside le conseil de surveillance du consortium chargé de la réalisation de l’ouvrage. Long de 1 224 km, Nord Stream N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
relie la station de Portovaïa, près de Vyborg, en Russie, à Greifswald, en Allemagne, via la mer Baltique – ce qui, accessoirement, permet d’éviter l’Ukraine, qu’un différend persistant oppose à Moscou à propos du prix du gaz. À terme, il acheminera en Europe occidentale 55 milliards de m3 par an. Son coût ? 8,8 milliards d’euros.
LA DERNIÈRE FOIS qu’il est apparu en public, lors du dernier congrès du PC cubain, en avril, il n’était pas en superforme. Depuis, silence radio. Fidel Castro n’a pas mis le nez dehors pour son 85e anniversaire, le 13 août, et a interrompu les « Réflexions » qu’il livre périodiquement au quotidien Granma. Du coup, de La Havane à Miami, la rumeur de sa mort enfle… LE CHIFFRE EN OR MASSIF
1 921,17
DOLLARS
TANDIS QUE les Bourses continuent de faire du yoyo, les investisseurs, pris de panique devant l’asthénie de l’économie américaine et le niveau stratosphérique des dettes souveraines européennes, se sont précipités sur leur bonne vieille « valeur refuge ». Le 6 septembre, le prix de l’once d’or s’est envolé jusqu’à un sommet jamais atteint. INDE
Sursis pour les assassins de Rajiv Gandhi LA HAUTE COUR de justice a reporté la date de l’exécution des trois hommes de main des Tigres tamouls sri-lankais condamnés à mort en 1999 pour l’assassinat de l’ancien Premier ministre indien Rajiv Gandhi, huit ans auparavant. Les avocats de la défense contestent la légalité du rejet d’une demande de grâce par la présidente de la République, Pratibha Patil. Tablant sur l’ampleur du mouvement populaire en faveur de l’abolition de la peine capitale, ils demandent que la sentence soit commuée en emprisonnement à vie. JEUNE AFRIQUE
ARRÊT SUR IMAGE
Can Kadir • Sipa
TURQUIE
La musique adoucit les maux SELON UNE ANTIQUE TRADITION ISLAMIQUE, la musique permettrait de soigner certaines maladies. En tout cas, le personnel soignant du très moderne Memorial Hospital, à Istanbul, en est convaincu. On retrouve ainsi, à la flûte, le professeur Bingur Sönmez ; au yayli tanbur (sorte de violon ottoman), le médecin anesthésiste Erol Can ; et à la guitare, le docteur Mehmet Susam. Les résultats de cette expérience sont, paraît-il, probants.
ALLEMAGNE
Feu vert des sages
L’AIDE APPORTÉE à la Grèce et la création d’un Fonds de soutien européen (FESF) ne violent en rien la Constitution de la République fédérale. C’est le verdict rendu par la Cour suprême, le 7 septembre. Angela Merkel peut pousser un ouf de soulagement. Et ses collègues européens avec elle. Mais toute nouvelle aide à un pays européen en difficulté devra à l’avenir obtenir l’aval du Bundestag. MEXIQUE
Encore une femme ?
APRÈS LE BRÉSIL, l’Argentine et le Chili (de 2006 à 2010), un autre grand pays d’Amérique latine va-t-il à son tour être présidé par une femme ? Coordonnatrice du Parti d’action nationale (PAN), la formation au JEUNE AFRIQUE
pouvoir, Josefina Vázquez Mota (50 ans) se lance dans la course à la magistrature suprême, qui s’achèvera en juillet 2012. Elle a certes trois adversaires au sein de son propre parti – sans parler de ceux de l’opposition –, mais les sondages la placent en tête avec 29,5 % d’opinions favorables. IMMIGRATION
Déconvenue australienne LE PROJET D’ACCORD avec la Malaisie en matière d’immigration a été retoqué par la Haute Cour de justice australienne. Craignant d’être taxé de laxisme à l’égard des clandestins, le gouvernement avait laborieusement mis au point un compromis : renvoi de 800 demandeurs d’asile dans des camps de réfugiés en Malaisie,
où leurs dossiers auraient été examinés par le HCR, en échange de l’accueil de 4 000 réfugiés au cours des quatre prochaines années. La cour a estimé que la Malaisie n’offrait pas aux réfugiés une protection suffisante. CAMBODGE
Dernière touche
IL DEVAIT LA VIE à ses talents de peintre. Vann Nath, 65 ans, l’un des derniers témoins des atrocités du régime khmer rouge, s’est éteint le 5 septembre. Il avait survécu à l’enfer du centre de détention S21 grâce aux portraits en pied de Pol Pot qu’il avait été forcé de réaliser. Depuis sa sortie, en 1979, il n’avait jamais cessé d’évoquer la torture à travers ses toiles. En dépit d’une santé fragile, conséquence des coups et des privations, il avait témoigné, en 2009 à Phnom Penh, au procès de Douch, l’ex-directeur du camp S21. N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
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La semaine de J.A. Décryptage
Tunisie Autant de têtes, autant d’opinions…
Quarante-sept partis, dont l’Alliance républicaine, le Parti démocratique progressiste et des indépendants, souhaitent qu’un référendum entérine leurs propositions. À savoir : le maintien de l’actuel gouvernement et la limitation des travaux de la Constituante qui, selon eux, doit se borner à plancher sur la Constitution avant la tenue, six mois plus tard, d’élections législatives et présidentielle.
À six semaines de l’élection d’une Constituante, l’idée d’un référendum qui en fixerait les modalités ajoute à la confusion.
IMPASSE. Mais, à l’opposé, de nombreu-
FRANÇOIS LAFITE/WOSTOK PRESS
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«
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MANIFESTATION DE
dépôt des listes électorales lus jamais de SOUTIEN au peuple est à peine clos et que les dictature. » tunisien, à Paris, en janvier. programmes politiques sont Unanimes sur ce point, les toujours aussi flous, une proTunisiens craignent que la Constituante, position de référendum, fixant la durée qui doit être élue le 23 octobre, n’abuse et les prérogatives de cette assemblée, ainsi que les modalités des élections de ses pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) et ne prenne la démocraprésidentielle et législatives, est au cœur d’un débat houleux. tie en otage. Aujourd’hui, alors que le LE DESSIN DE LA SEMAINE
ses voix s’insurgent à l’idée d’organiser un référendum. « Ils demandent cette consultation pour limiter les pouvoirs de la Constituante élue par le peuple et prolonger ceux d’un président de la République et d’un Premier ministre qui n’ont aucune légitimité », assène l’ancien opposant Gilbert Naccache. « Faire confiance à un système révolu et mettre face à face une Constituante élue par le peuple et une volonté populaire exprimée par référendum est une démarche risquée et peut conduire à une impasse », s’inquiète l’indépendant Jaouhar Ben Mbarek. Le juriste Leith Ben Becher propose, lui, que la souveraineté de la Constituante soit l’un des thèmes majeurs de la campagne, afin de départager les partis désireux d’instaurer les bases d’une véritable République et ceux qui ne cherchent qu’à garder indéfiniment le pouvoir. Enfin, beaucoup voient dans ce référendum une diversion de plus pour occulter le contenu de la future Constitution. ● FRIDA DAHMANI, à Tunis
CHAPPATTE • International Herald Tribune • Paris
ÉGYPTE LE PATRON EN PRISON
COMME PRÉVU, le procès Moubarak a repris au Caire le 5 septembre. Au grand désespoir des Égyptiens, pour qui elles étaient devenues le feuilleton à suivre, les audiences ne sont plus retransmises à la télévision. Ils ont tout de même eu vent de ce coup de théâtre digne des meilleures séries turques : les témoins à charge se sont finalement révélés être des témoins… à décharge ! Car, pour une partie des hauts gradés des forces de sécurité, le chef reste le chef. N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
JEUNE AFRIQUE
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Djibouti Opération séduction
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VINCENT FOURNIER/J.A.
Petit État, grandes ambitions… En ouvrant de nouvelles ambassades, la diplomatie djiboutienne espère faire mieux connaître son pays et attirer les investisseurs.
Retrouvez l’interview vidéo de Louise Mushikiwabo, ministre rwandaise des Affaires étrangères : « Beaucoup de gens refusent la normalisation entre la France et le Rwanda »
JEUNE AFRIQUE
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1. Oui, mais seulement si elle parvient à s’unir 38,2 % 2. Oui, même si elle présente plusieurs candidats 14,6 % 3. Non, Kabila gagnera dans tous les cas de figure 47,2 % (528 votes*) CETTE SEMAINE :
Dix ans après le 11 Septembre, Al-Qaïda est-elle toujours aussi puissante ? À LIRE AUSSI • Cameroun Biya, les poids lourds et les outsiders de la présidentielle • Syrie L’armée vend-elle les vidéos de ses propres exactions ? N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
ET LE 8 SEPTEMBRE.
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* SONDAGE RÉALISÉ AUPRÈS DES INTERNAUTES DE JEUNEAFRIQUE.COM ENTRE LE 1
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LE PRÉSIDENT
ISMAÏL OMAR Au fil des ans, jibouti passe à l’offensive GUELLEH (au la diplomatie djidiplomatique. Et, pour parcentre) avec ses b ou t i e n n e é t a i t venir à ses fins, Ismaïl Omar ambassadeurs, devenue bien Guelleh, le chef de l’État, n’a le 28 août. poussiéreuse. Elle pas lésiné sur les moyens. Il a nommé était essentiellement fondée sur la neuf nouveaux ambassadeurs et ouvert non-ingérence, et certains diplomates cinq ambassades en Afrique du Sud, étaient en fonction depuis plus de dix en Allemagne, au Koweït, au Maroc et ans. Seulement, on s’en doute, ce coup en Russie. « Nous souhaitons donner de jeune représente aussi un coût pour un nouvel élan à notre diplomatie afin qu’elle soit plus active, explique-t-on à la ce petit État. « L’investissement financier présidence. Il ne s’agit plus de faire une est considérable, aussi les ambassadeurs simple politique de représentation, mais vont-ils travailler au départ avec un petit d’attirer des investissements dans des effectif, concède-t-on dans l’entourage secteurs prioritaires, tels que l’éducation présidentiel sans pour autant préciser ou l’eau. » Le 28 août, le président Position géographique, port en Guelleh a reçu les ambaseau profonde, bases militaires… sadeurs fraîchement désignés : trois anciens Le pays ne manque pas d’atouts. ministres – Intérieur, Santé, les moyens déployés. Mais il va nous Éducation – et des diplomates de carrière, dont une femme – une première – pour rapporter, puisque cet effort de commuleur expliquer leur nouvelle feuille de nication est nécessaire pour intéresser route. « Notre priorité est désormais les pays. » d’axer notre diplomatie sur le dévelopS’il attire essentiellement les investispement de Djibouti, de rencontrer des seurs arabes et chinois, cet État miniature partenaires afin de drainer des investisnourrit de grandes ambitions. Et entend sements », confie Mohamed Idriss Farah, bien miser sur ses atouts (position géonouvel ambassadeur en Éthiopie. Neuf graphique, port en eau profonde, bases ambassadeurs ont été rappelés et huit militaires…) pour devenir un hub économique de l’Afrique. Prochaine étape : restent en poste (Arabie saoudite, Cuba, Égypte, France, Inde, Japon, Suisse et l’ouverture d’une ambassade en GrandeSomalie). Bretagne. ● JUSTINE SPIEGEL
Présidentielle en RDC : l’opposition peut-elle vaincre Joseph Kabila ?
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SONDAGE
La semaine de J.A. Décryptage
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Ý ALASSANE OUATTARA (À G.) ET CHARLES KONAN BANNY, président de l’instance chargée de réconcilier les Ivoiriens.
Marie-France Goffri, Françoise KaudjhisOffoumou, Zacharie Séry Bailly et Odette Kouamé N’Guessan; les résidents africains en Côte d’Ivoire par la Malienne Djégué Kané Diallo; et la diaspora ivoirienne par le célèbre footballeur Didier Drogba.
THIERRY GOUEGNON/REUTERS
TROIS « ELDERS ». La CDVR sera officiel-
Côte d’Ivoire Champions du dialogue? Le président Ouattara a donné le coup d’envoi d’une Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation. Une équipe composée de onze joueurs qui devront mouiller leur maillot pour réussir.
P
our son équipe nationale de la réconciliation, le président « sélectionneur » Alassane Ouattara a fait appel à une équipe de onze « joueurs » aux expériences variées et complémentaires. En tant que président de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR), l’ancien Premier ministre Charles Konan Banny fait office de capitaine. Les deux hommes se connaissent bien. Banny a succédé à Ouattara à la tête de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et a fait campagne pour lui au second tour de la présidentielle de novembre 2010, après la défaite au premier tour d’Henri Konan Bédié, candidat du Parti
lement installée le 28 septembre à Yamoussoukro en présence notamment destrois«Elders»quiontrencontréLaurent Gbagbo à Korhogo début mai: Kofi Annan, ancien secrétaire général de l’ONU; Mary Robinson, ex-présidente de la République d’Irlande;etMgrDesmondTutu,PrixNobel de la paix. Des présidents d’autres commissions de réconciliation en Afrique (RD Congo, Togo, Rwanda, etc.)sont attendus. La mission de la CDVR? En finir avec la haine et les rancœurs. Pour cela, elle doit tirerlesconséquencesdel’échecduForum de réconciliation nationale de 2001, dont les recommandations avaient été partiellement ignorées par son initiateur, Laurent Gbagbo. Si son budget n’a pas encore été adopté, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a d’ores et déjà mis à la disposition de l’État ivoirien (qui mettra lui aussi la main à la poche) 2 milliards de F CFA (3 millions d’euros). Banny compte installer le siège de la CDVR à Abidjan, avec des antennes dans toutes les
démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), auquel il appartient. Parmi les dix autres « joueurs » sélectionnés, trois occupent la fonction de viceprésident: Sa Majesté Désiré Amon Tanoé, roi des N’Zima-Kotoko ; Cheikh Boikary Fofana, Mission de ces personnalités président du Conseil supéde toutes les régions et religions rieur des imams (Cosim); et MgrPaul-SiméonAhouanan du pays : en finir avec la haine. Djro, archevêque métropolitain de Bouaké. Ils représentent la chefvilles du pays. Lui et son équipe ont deux ferie traditionnelle – très influente dans ans pour réussir. La balle est dans leur le pays –, les musulmans et les chrétiens. camp, mais aussi dans celui d’Alassane Ouattara, qui devra garantir la réelle indéLes cinq principales régions (Nord, Sud, pendance de cette commission. ● Est, Ouest et Centre) sont respectiveANDRÉ SILVER KONAN, à Abidjan ment représentées par Abdoulaye Koné,
À SUIVRE LA SEMAINE PROCHAINE HAINE HAI NE
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SEPTEMBRE Présentation, à Libreville, de GaGuie, la mascotte de la Coupe d’Afrique des nations 2012, coorganisée par le Gabon et la Guinée équatoriale. N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
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SEPTEMBRE Réunion à Paris des ministres des Finances de la zone franc.Y seront évoquées les propositions de la France pour le prochain sommet du G20, en novembre à Cannes.
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SEPTEMBRE Élections présidentielle, législatives et locales en Zambie. Rupiah Banda, le président sortant, au pouvoir depuis 2008, affrontera notamment Michael Sata, le leader du Front patriotique.
JEUNE AFRIQUE
ILS ONT DIT
Maroc Critiques.gouv.com MIS EN LIGNE le 5 septembre, Makassib.ma (« acquis » en arabe) est la nouvelle vitrine du gouvernement sur la Toile. Secteur par secteur, les progrès « au service du citoyen » y sont méticuleusement décomptés. Une courte interview d’Abbas El Fassi, le Premier ministre, introduit cette avalanche de données : « Nous choisissons de nous adresser directement à nos concitoyennes et concitoyens par le biais de ce moyen qu’affectionnent particulièrement les jeunes. » Apparemment raté, puisque les commentaires sur les réseaux sociaux ont choisi de moquer l’initiative. Design « vieillot », manipulations statistiques, omissions, campagne électorale avant l’heure… Les critiques fusent sur Facebook et Twitter. Pourtant, une commission interministérielle planchait
sur le projet depuis des mois avec l’aide d’une société de conseil en communication. Pour ne pas faire de jaloux, chaque parti y a été représenté : Nizar Baraka pour l’Istiqlal, Ahmed Akhchichine pour le Parti Authenticité et Modernité, Anis Birou pour le Rassemblement national des indépendants, Ahmed Reda Chami pour l’Union socialiste des forces populaires, Khalid Naciri pour le Parti du progrès et du socialisme, et Mohamed Ouzzine pour le Mouvement populaire. Grands absents – et pour cause, ils sont dans l’opposition –, les islamistes du Parti de la justice et du développement dénoncent un détournement de l’argent public à des fins électoralistes et avancent un coût d’environ 1,1 million d’euros. C’est sûr, la campagne des législatives de novembre a démarré. ● YOUSSEF AÏT AKDIM
Édition Parlez-vous « coramment » le chinois?
«
En Israël, il y a une débauche de sentimentalisme. Les gens sont hystériques, insupportables, kitsch. » DAVID GROSSMAN Écrivain israélien
« Une déclaration unilatérale d’un État palestinien signifierait la fin des accords conclus depuis Oslo, et Israël ne serait plus lié par ces accords. » AVIGDOR LIEBERMAN Chef de la diplomatie israélienne
« La plus grande faute d’Angela Merkel a été de dire que les Grecs ne travaillaient pas assez, alors qu’ils travaillent plus que les Allemands. » GERHARD SCHRÖDER Ancien chancelier de l’Allemagne
« C’est plus facile de pacifier la Libye que l’UMP. » THIERRY MARIANI Ministre français des Transports (à propos des dissensions au sein du parti présidentiel)
« Le point faible de François Hollande, c’est l’inaction. Est-ce que les Français peuvent citer une seule chose qu’il aurait réalisée en trente ans de vie politique ? Une seule. » SÉGOLÈNE ROYAL Candidate à la primaire du Parti socialiste français pour la présidentielle de 2012
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LA CHINE SE VEUT L’ATELIER DU MONDE. Un atelier bien imparfaite, comme nombre de consommateurs ont pu s’en rendre compte à leurs dépens. Le dernier exemple vient d’Iran, où les librairies sont inondées de corans imprimés en Chine et… truffés d’erreurs typographiques ! Des fautes d’orthographe ou d’accent qui changent parfois le sens d’un mot ou d’une phrase en arabe. Ces problèmes d’impression ont obligé le ministère iranien de la Culture et des Cultes islamiques à retirer ces exemplaires du marché. « C’est une lourde tâche, qui prend beaucoup de temps », soupire Ahmad Haji Sharif, l’un des responsables de l’organisation Dar al-Koran, qui accorde les autorisations nécessaires pour l’impression du livre sacré. Une tâche d’autant plus lourde que la plupart de ces ouvrages sont des contrefaçons entrées illégalement dans le pays. « Des éditeurs peu scrupuleux ont été tentés par les bas coûts de l’impression en Chine », précise Sharif. Certes, concède-t-il, faire imprimer le Coran en Iran revient plus cher, mais alors « on peut être sûr que le texte a été validé par les autorités compétentes ». Dans cette théocratie, la bonne transcription du livre saint est une question primordiale. Le Coran y est enseigné dans les écoles et les universités, où les élèves doivent pouvoir réciter de mémoire les versets pour réussir les épreuves obligatoires. D’où la nécessité de s’assurer de la qualité des textes en circulation… ● TIRTHANKAR CHANDA
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JEUNE AFRIQUE
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La semaine de J.A. Les gens
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Kpatcha Gnassingbé Faux frère Accusé d’avoir tenté de renverser Faure Gnassingbé, l’ex-ministre togolais de la Défense dénonce une machination.
l’exception d’immunité soulevée par ses avocats est rejetée. Et le procès risque de durer deux mois.
EMILE KOUTON/AFP
ENJEU CRUCIAL. L’ancien bras armé du
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ccusé, levez-vous ! » Quand Kpatcha Gnassingbé se redresse, sa grande carcasse paraît hésiter un moment. L’homme, en costume sur mesure gris-vert, cravate rayée et boutons de manchette, a le geste mal assuré de ceux qui n’ont pas l’habitude de recevoir des ordres. Mais, très vite, il se ressaisit et avance vers la barre. L’ex-ministre togolais de la Défense, 41 ans, conserve son physique de catcheur, bien qu’un peu amaigri après deux ans de détention. Jugé pour tentative de coup d’État contre le président, son demifrère Faure Gnassingbé, Kpatcha avait pourtant « consolidé » la prise du pouvoir de ce dernier en 2005 après une élection très contestée. Bilan de la répression : entre 400 et 500 morts, selon l’ONU. Aujourd’hui, quelle que soit la réalité des faits reprochés à Kpatcha, la famille Gnassingbé est profondément divisée.
Il est arrivé
En toile de fond : la TOUT SOURIRE tribunal, le rivalité entre les deux au 1er septembre, demi-frères depuis à Lomé. la mort de leur père, Gnassingbé Eyadéma, en février 2005. Car le député de Kara ne compte pas s’effacer et a rassemblé ses fidèles. Depuis le début du procès, ouvert le 1er septembre et renvoyé au 6, il est quotidiennement accueilli par des applaudissements. Au début, il est arrivé tout sourire avec ses trente et un coaccusés, dont de nombreux officiers. Mais il a très vite déchanté. Il comptait sur son immunité parlementaire pour échapper à la justice. Mais les circonstances de son arrestation, le 15 avril 2009, à l’entrée de l’ambassade des États-Unis, après une cavale de deux jours consécutive à l’assaut de son domicile par la Force d’intervention rapide, sont interprétées par le juge Pétchélébia comme un élément constitutif d’un « flagrant délit ». En conséquence de quoi
régime nie catégoriquement les faits qui lui sont reprochés. « C’est une machination pure et simple », se défend-il. Et d’évoquer le mystérieux rôle qu’aurait joué un employé de l’ambassade des États-Unis qui lui aurait confié détenir des informations selon lesquelles des officiers supérieurs des Forces armées togolaises (FAT), profitant d’un voyage du président en Italie, se préparaient à organiser une mutinerie. Toujours selon ce contact, les Américains préféraient Kpatcha à son frère. On suggère au ministre de la Défense de s’emparer du pouvoir. Mais Kpatcha assure qu’il a senti le piège et tenté de prévenir les autorités. Pour Faure Gnassingbé, l’enjeu du procès est crucial. Car c’est l’unité de l’armée qui se joue. En juillet dernier, plus de deux ans après les faits présumés, le général Assani Tidjani, ancien chef d’état-major des FAT, est accusé d’avoir trempé dans le projet de coup d’État et arrêté. Or, beaucoup de personnes à Lomé – y compris dans l’armée – jugent ces accusations infondées. Il est vrai que les relations entre Tidjani et Kpatcha s’étaient notoirement dégradées depuis début 2009. Le chef de l’État est même soupçonné de vouloir purger l’armée de tous ceux qui pourraient avoir des velléités d’indépendance. Mais pour l’instant, l’institution militaire paraît fragilisée. Les révélations de certains détenus sur les traitements inhumains dont ils ont été victimes ont terni son image. Une chose est sûre: Faure Gnassingbé ne pouvait pas reporter plus longtemps un procès dont la tenue a été annoncée à la dernière minute. Juste après l’arrestation de Tidjani. ● JEAN-CLAUDE ABALO, à Lomé
NOMINATIONS
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RENAUD MUSELIER IMA, PARIS L’ex-secrétaire d’État français aux Affaires étrangères a été nommé, le 2 septembre, président du Haut Conseil de l’Institut du monde arabe. N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
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IQBEL GHARBI, KAMEL SAMMARI ET ELYES GHARBI TUNISIE Tous trois ont été nommés administrateurs judiciaires au conseil d’administration de, respectivement, Radio Zitouna, Dar Assabah et Shems FM. JEUNE AFRIQUE
EN HAUSSE
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RIAD SALAMÉ
JONATHAN ERNST / REUTERS
Le gouverneur de la Banque du Liban a été désigné comme l’un des six meilleurs gouverneurs de trente-six banques centrales par le magazine américain Global Finance, avec, entre autres, Stanley Fischer (Banque centrale d’Israël). PASCAL AKA BROU Débarqué de la direction de la RadioTélévision ivoirienne (RTI) au mois de juillet dernier, il a retrouvé les faveurs des autorités, qui l’ont nommé, le 5 septembre, au conseil d’administration, dont il a ensuite été élu président.
Mis à l’écart en février, il a continué à agir… DANS L’OMBRE.
Saeb Erekat Retour en grâce
Le vote à l’ONU sur la reconnaissance de l’État palestinien pourrait permettre au négociateur en chef de l’OLP de revenir au premier plan.
YURI KOZYREV Le photographe russe a obtenu le Visa d’or catégorie News au 23e festival Visa pour l’image de Perpignan, pour un reportage sur “Les chemins de la révolution” en Égypte, à Bahreïn et en Libye.
C
ompromis dans la retentissante affaire des « Palestine Papers », le négociateur en chef de l’OLP avait dû présenter sa démission le 12 février dernier. Les centaines de documents secrets dont la fuite avait été organisée de son bureau – à son insu ? –, et qui furent ensuite divulgués par la chaîne de télévision Al-Jazira, dépeignaient une Autorité palestinienne bien plus pragmatique qu’en apparence, disposée à d’importantes concessions sur Jérusalem et l’épineuse question des réfugiés. Lui-même abondamment cité dans ces rapports, Erekat avait alors été accusé par le Hamas de « tentative de liquidation de la cause palestinienne ». Depuis, l’ancien protégé de Yasser Arafat s’est replié dans son bastion de Jéricho. Mis à l’écart de toute fonction officielle, décrié par ses proches, il n’a pourtant jamais cessé d’agir dans l’ombre de la diplomatie palestinienne. EXPÉRIENCE. En poste depuis la conférence de Madrid, en
DR ; AFP
Découvert en Afrique du Sud, il pourrait être l’ancêtre de la lignée humaine. Grâce à ses mains habiles, il était capable de fabriquer des outils il y a plus de 1,9 million d’années, à l’instar de l’Homo habilis. EN BAISSE
JEAN-NOËL GUÉRINI L’élu socialiste des Bouchesdu-Rhône a été mis en examen, le 8 septembre, pour trafic d’influence, association de malfaiteurs et prise illégale d’intérêts dans une affaire de marchés publics présumés frauduleux. CARL LEWIS L’ex-champion olympique africain-américain a été déclaré inéligible aux élections sénatoriales du New Jersey car il ne répond pas aux conditions de résidence : il est domicilié, paie ses impôts et vote en Californie. DR
1991, Erekat est un habitué des chancelleries occidentales. Aujourd’hui encore, et malgré ses innombrables coups d’éclat, il reste l’interlocuteur privilégié des Américains. À l’évidence, son expérience s’est révélée décisive dans la procédure d’adhésion à l’ONU, maintenue contre vents et marées par le président Mahmoud Abbas. À Doha, le 4 août, Erekat aurait ainsi été très actif dans les discussions visant à obtenir le soutien de la Ligue arabe. Autre signe de son retour progressif dans la sphère politique, il se trouvait récemment à Beyrouth afin d’inaugurer la nouvelle ambassade palestinienne. Le 20 septembre, nul doute que le vote de l’Assemblée générale sur la reconnaissance d’un État pourrait lui servir de tremplin pour retrouver son poste de négociateur attitré : « La demande de statut de membre permanent pour l’État palestinien, au sein des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale, ne vise aucunement la confrontation ou le conflit, précise Erekat. Mais il s’agit bien de maintenir la possibilité des deux États et de préserver le processus de paix. » À bon entendeur israélien… ● MAXIME PEREZ, à Jérusalem
L’AUSTRALOPITHÈQUE DE MALAPA
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WIKILEAKS
Ce que les Américains pensent de
NOS CHEFS N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
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CONCEPT + CREATIVE DIRECTION : RICK VALICENTI/3ST DESIGN + PROGRAMMING : JOHN POBOJEWSKI/3ST ORIGINALLY PUBLISHED IN THE NEW YORK TIMES 11 DECEMBER 2010 JEUNE AFRIQUE
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jeune afrique .com
Grand angle WikiLeaks
Ý Retrouvez la traduction des câbles les
plus intéressants sur jeuneafrique.com
Petites phrases assassines ou propos convenus, analyses argumentées ou jugements à l’emporte-pièce… Les documents sur l’Afrique du département d’État américain sont éclairants sur la diplomatie de la première puissance mondiale. m a chi ne La W
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FRANÇOIS SOUDAN
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mis en ligne sur la période du 28 décembre 1966 au 28 février 2010
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ambassades à travers le monde
l n’est pas absolument impossible Sur ce total, qu’un jour l’une de nos publications fasse des dégâts », prévenait, il y a peu, Julian Assange, le rescâbles sont classés ponsable du site WikiLeaks. En « secret » décidant de diffuser sur la Toile, à partir du 1er septembre, la totalité non expurgée des 251 000 documents du département d’État américain qu’il détient, WikiLeaks a pris un risque certain : celui d’exposer le nom de tous ses interlocuteurs de par le monde, scénario déjà redouté dans bien informations et le contenu « confidentiel » des capitales. Le cas de la Libye est à cet égard de leurs entretiens avec les symptomatique. La lecture des quelque 500 câbles chefs d’État, les ministres, les consacrés à ce pays entre 2006 et 2010 le démontre : acteurs de la société civile et leurs urs les Américains avaient su développer dans l’encollègues des autres ambassades. sades. tourage du « Guide » un réseau Il y a, là-dedans, des fulgurande confidents, dont on imagine ces, des scoops, mais aussi des Des scoops mais aussi le sort si les révélations du site erreurs, des naïvetés, parfois de des erreurs, parfois de étaient survenues avant la chute l’arrogance et souvent de la subl’arrogance et souvent du régime. Au-delà, pourtant, jectivité. Il n’empêche : à travers cette diffusion massive et publices milliers de télégrammes, de la subjectivité. que – dont nous exploitons dans ce qu’on lit, c’est avant tout la ce numéro une partie de ce qui concerne le continent manière avec lesquelles la diplomatie la plus puisafricain – est à la fois éclairante et passionnante. Les sante du monde scrute, juge et tente de peser sur diplomates américains y livrent sans retenue leurs le destin de chaque pays d’Afrique. Autant dire que sentiments, leurs analyses, leurs prévisions, leurs cela nous concerne tous. ●
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QUAND UN AMBASSADEUR A TOUT FAUX ! LES DIPLOMATES ont parfois le nez creux… mais pas toujours ! Le 12 avril 2009, l’armée togolaise fait irruption au domicile de Kpatcha Gnassingbé, ex-ministre de la Défense et demi-frère du chef de l’État, soupçonné de préparer une tentative de putsch. « De toute évidence, analyse dès le lendemain Patricia Hawkins, ambassadrice des États-Unis à Lomé, le gouvernement togolais était au courant des rumeurs de coup d’État qui circulaient depuis quelques semaines […]. Il est possible aussi que Kpatcha ait su ce qui allait N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
arriver, puisqu’il a éloigné sa famille le 11 avril. » Avant de conclure : « Le plus vraisemblable est que les membres de la famille Gnassingbé vont momentanément trouver une manière d’apaiser leurs différends. » Kpatcha sera arrêté le 15 avril, alors qu’il s’apprêtait à trouver refuge à l’ambassade américaine, et détenu au secret pendant plus de deux ans. Son procès s’est ouvert le 6 septembre dernier, à Lomé. La réunion de famille n’est pas pour demain. ● ANNE KAPPÈS-GRANGÉ JEUNE AFRIQUE
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EN VIG nu le suje ermanen i Fihri, ’ENTRÉE , le Sahara est deve 005, en contact p aïeb Fass T ), APRÈS L c é 2 t u s ro g è a d et le M sont, tre délé et le Fron avec le secrétaire États-Unis t. Les Américains (à l’époque minis aît que « l’Algérie ue v e tr n ne e aba n proche conn ères ». Lors d’u tion de Belkheir, u depuis R elui-ci re es étrang in c ir a , c e a u ff ro f, le q A a o s a m p e d . À l’é ment gne positi nomin ministre franchise gouverne voit un si pond à la y le sa ré e r I te . u u a V » q o d m x x p e u u ie mm diplo mie apprécié iquent m eld, Moha ur nt pour le lors que le commun ald Rumsf lgérien à Rabat. A les choses semble e avec l’ambassade n o D Polisario se n a fe u d r é és n u iq lt D a e n u u d o la c a q h à r p ss iffi américain , au poste d’amba ut parfois se méfie long entretien télé ous plaignez de d rto ré a v n r fa s ik ’u u u fl il e d que vo te qu’« À la fin bassad u o de Boute s. m d n n a n n l’ o e te ti s, fi n n ri n e e ri s att ché n ca al Surp « J’ai inés par u ri, le souverain u centre de toutes le ssi Fihri se lâche : i Fihri parle du roi. m e h c a rs a a ansou » Fass aïeb F toujou Le roi est Yassine M e du roi rs 2006, T patron (The Boss). ire d’État étaient t a n m e n m e e , ll proch ecréta nature américain des messages au ectent ce ou de la s s Américains est t sp r n re e e t . d ss a si a b p a ré sàR du p Advisor » rés de à faire diplomate ational Security urs préfé messages s s amés te e ié u le L c ll e a o ). u rl s D q e N E que des inte rs (DG endu d ») ou « u tt n e té a U ri ri n f. it pas u té e ti c x ti c s é e u s e r le so ments nce ne o r de la e a ra su n sûr et eff ts F s ig e le e la c s n e (« n a u » des re ble q Czar en nu la récente it préféra age tout directeur ussi que « Security ss ra a t e e n t d s e m l n ’i m n re u u p m q o pe com is seraien aris qu’ils surn ansouri dévelop savoir à P om’s leadership ») ect : « Les États-Un e ir fa M e , d 9 d t g n dir En 200 Rabat vie . Si le roi (« the Kin fois le conseil est français. teflika et tte roc e a c , -M ts ro rê ricains et avec Bou p » té . p in in le o a c x o tr u ri tr e a é é e m p am u uv m Sahara à perçue co on Obama a de no is amis au profit d e d’un diplomate nce du conflit au tr ra ti utonota n v a o is la renc la pers térale d’a a e administr ’abandonner leurs te il u la n b u ri re tt n 8 a o 0 sd érien de 20 positi issant ses mal avisé gramme sident alg marocaine (la pro le Koweït. » Chois lé ré té p o, n e u L . r, che Porto Ric avec Côté Alge inistre Belkhadem lui, l’appro comme Saddam anière de n m lo D IM e la K m S A r à s. ie « ÏT EF A son Prem sse » des Marocain lent un Anschluss gère une solution YO U S S re veu a sug ● . ik » fl c te u ro la « malad e d’élégance. « Ils a o B du M qu éricains, r au sein mie) man ur frapper les Am t de reste n ie a ir o is p o exemples e les Sahraouis ch ell dans laqu
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u en primé to erreur en RA a-t-il ais il a ex peut-être fait une ational pour le OUATTA M E s. N a A p S e S AL A ut-êtr intern l. « J’ai rer la ordée à 2010 ? Pe s électora Fonds monétaire ience acc 9. Avant de déplo ifid u d’octobre teur du processu a u d e t n in ’u 0 n 0 d jo 2 ig n d rs s a le rs r lo l a e la é 17 m tribu confi généra devant bidjan, le uvoir con irecteur e », a-t-il A o d ir p à e o e v d te n s ’I e o te d s d p e en le po n Côte tration e américain olitique e er sa frus là. À cett ulation. combat p itt, ambassadrice n pays et d’affich de la pop si avouer ce jour- ent. La e tr -ê n b o s s ie e s b m e u N d Wanda omique tion et au ssus », devait-il a signes d’essouffle ebelles t de la na tion écon ce es x-r détériora au développemen lle du pro cteurs montrait d sarmement des e e s t sie actu é n le d ly e é ait pas, le s ra le s m a o r e e p e v p d s ti t ca ne s’im it impo tions e ué de la n s. g la la e io ti u u it o lu fa p d v b o n is o p e o u b d up tte c « Je s ation des . Et le camp Gbag érieux co attara, ce té de l’identific fixée . Pour Ou rritoire. Bref, un s s n , il a ten a o n p ti e c it époque, ti le e ta é tr ’é l’ n te n e on e d n le e ti t n n u o m ru o c lecti , s anisati du mê e sur to date du s porter l’é de der à l’org mener campagn affaire. Au cours m é % re c 5 e ro 1 d p t e e e chanc e 12 % her l’ uvant avant d c o e tr p n n lâ s u ’e à c e u nt t u u e q a q t rê oliti pas p entan nrôlem n’avait leaders p ne représ confiant après l’e Gbagbo at n’était ) t e id e d n d u r re n iq û a u s n c a que L R était ase eth emble Mais le er du RD shington ce la seule b : « Il [Ouattara] s d a r a la u p W le s n it le re e i a c s s ettre ains, convain ’il définis e l’ambassadrice ion, de m re » s Améric ctoral (qu ire d l’opposit » Pour le en remett e . ta e s’ n d rs « e u t socle éle rs s m te e ’e c d m n a o le e ir le C ’é c . d s fa i n t e S r o n . tr u ti po s au ents » suffisa la popula ationale, comme le ours des événem rn rgement , te la le A U LT b in IR re a A b p té L a m u A c c una PA S C d’un no urtant in ser sur le la comm il était po ue claire pour pe oré, et à a p m o sa force, q C ti tégie poli abè, le président « une stra in teur burk .● ia au méd t Gbagbo n re u a L r u s n io press
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RO N A LD
M EL DE HOM
se rêve i u q l e v Machia u o , e d Wade Wa l e bdoulaye b A r o u o p en N n r aversio onseillers n en Prix eurs et c ssent, leu e
AL SÉNÉG
place », AINS pa dépeint mb a s s a d rester en AMÉRIC par WikiLeaks, a ident sénégalais, r S u E o T es p A s M le LO prés rd avec s vélés possib LES DIP vitriol du tre d’acco cains en câbles ré moyens u ê s s a s e le a it d s p l ra u e fi rt n to reste. Au ar dressent un po e use de ifficile de stiment les Améri escenes. « Wad e ak t « il est d d u pays », te de con poste à D es temps modern de janvier 2006. E tutions d usent avec un zes d ti l té s la limite e a v in à d ia s « le h s le c b Ma ir sapé ils s’am nœuvre s un câ , o a n v is a m ’a o d s d rf e t a re s n P li i. se t de peut-on ’ils l’accu élection de Gorgu indignen ts lorsqu ré vent, ils s’ la u s o s rè ; p » opposan a r e is , trois mo ur de pok e étant mai 2007 oups de « ce joue m m o c c s e r dance de du présiconsidè e lité ». s ntatives e s grands te d s e n e a l s la de la léga u p e W re le u b « r m u q s o n s e office e rac Dans les e Julius u m nt voir q ê les bons le r s u e l m e u v e jo e a t r l n ins ns de dent pou América isme en t africai » a onal, les t Son activ uerait É ’ l. e d n n internati s o f andela3.0 avril 2008 e M h t pers c expliq n rê s’ o té e s w in l b n a e b N qu’u prix Zim yrie ou au ’obtenir le ur erere ou y N o Iran, en S t par sa volonté d p é x fi e s’êtr en uniquem aix. « Wade semble e n’a réussi p nn la o e rs d e l p e 08. Nob là où ir s s u en juin 20 ré e te d iploma ce d mission ra n u e e m s ê ly ans le », ana t de la m n ta é e pliquer d ue avant lui q m im ls m . s’ 8 o te r c 0 s u 0 o re 2 in è l p a ic sid vri e se rend 008, Il « se con ds chefs d’État afr la », juge-t-il en a viv – « il n ves, en 2 A ti lta e n T e te e n d d s ra le an lair que les g Nelson M ent de ses multip ré le refus très c ob el de erere ou lg le prix N Julius Ny s s’irritent égalem stinien, et ce ma r u o p es n le sessio omme d Les câble conflit israélo-pa « s on ob is. Tout c ntrevue er ». e v s d a li n ti e o u u m l’ d is ê t t ra m e règlemen que le Hamas veu cains, en s sont du urs d’une te les Améri ser. Les Israélien ent, au co résident français m m o c n pas comp lire », concluent te e le p con it le p é qu’il ava re 2008 ra qués ». Alors que s seuls à « Wade d nt pas le septemb à répéter o o s e h s c p d e m té n té é a te s t d Il n n so la paix ». français. Un câble es conseillers « o « a passé L s A R AYO ts is, Wade RÉMI C diplomate Nicolas Sarkozy e wéen et soudana ● . » e é e, ab ann avec Wad quer les cas zimb prix Nobel cette le vo ’é it d ra it d n ta e n te obti tion qu’il la convic
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t Dadis e l u o b e E sident a géré l GUINÉ t a b 09, le pré ain a 0 2 R re t b m n e c P, le 3 déc istre maro Comme E DE CAM in à Rabat. Le min pressenti de a SON AID r
ES PAR le lendem te du successeu un A R BA L L spitalisé isme sur uiè BLESSÉ P is Camara est ho ihri, s’inq xprime son pessim anté de ce F i s s mes d a a F D ri e , la s Taïeb de problè guinéen . Fassi Fih du 31 décembre angères, il souffre tat té tr r, a é ’É u n s d e o e v e K ir u ir a a b le des Aff té gros -secréta un câb s u l Sékoub s p u n ra é o a é s R ré n D d t. le . é a n g le onaté nvier, à Rab sée, A Camara, igé par K consulté l. » Le 5 ja le Afrique à l’Ély até, qui ir a o d o té t a lc n n e ’a o d m K tés llu on gouverne ncore évoquée : « es quanti f de la ce à la transition. K ut alors st e de grand ie Carson, le che i n ve u t o p a ti p b ’a rp a d o R dernier e s n : son ab u pays. secrète s, John d à e n s s o e in é ti a n li ompaoré ra ic x rê C u fr la s réna aires a ne dé c ndre le r Blaise ff u e re A t lt .A. p x n u A s e e u Y. d n a n t o ig ans c américain aïeb Fassi Fihri s ige ce papier avan janvier, s a ». ● tT té, ex gou le 12 ô u u Burkin c o d à d t a n e g Parant, e e c a iè m u p e O e rn à n e é u v y ns vo gou attend da er de Camara, en former le ss ne pas in a « rr e a d b é s é d se t pri cains son les Améri
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és ent tomb s, visiblem urkinabè in a c ri é m b ent es A ucteur. L le présid lent RÉ fin séd r. Il faut dire que ternationaux veu O A P M O e C oit in n E rç ig rs e IS o u p A m le L 9. Il bail en té ON DIT B nis et les daté de mars 200 shington. peuvent , -U e ts mpte ta rm a É h s a de W câble paoré co que le sous le c les portes plique que « Com dans un Il sait ce « ra te vec le – ri a a v e m n u ir o lo io i fa sait y raël lu me ex un dip ne réun Is t m u e c ra e à m g v é a d lé it t a v n , té e » in n entendre qu’un rapprochem viv en mai 2008, u nis. Il espère être t 2010 -U nt l-A e ts e T m ta à É m e s ta e u o tre 2006 e irad q n n ri e rs u to a e is in v h fa rk n Bu r les visite la questio ue poste au ur gagne Après sa ment sur iq mates en oyage po Bureau ovale ». m m lo v ta e la ip o c is d n r s b – e s le e re utili es par ans le presqu u Magh is d u a o m h a t s s ïd u n u a a B to Q t tr r e Alations ccord su présiden lutte contr des inform shington sont d’a re dans la v u a Il ressort œ W t n e e adougou ut mettre que Ouag r la nécessité de to que les e c su ble révèle t t â e i c e a n n u s n , ie 9 n 00 ré n juillet 2 fense de l’époque, Compao t les bailleurs « (Aqmi). E Dé e la d e e d e ré tr ti dre. » 09 is re e n e s i t n n e que le min roposé une zone u pour U t s 20 État go ,ap veulen 3 mars x u Yéro Boly nne de Ouagadou ’avions a n o ti rie ed la base aé iscrète la présenc interna d s lu p re rend : tive ir Force. u ventre age néga , de l’US A de cette danse d ré urné la p o a to r» p e « a id m ts i a o a l’ u C lt q Ré s u pports, il faudra de paix , ra e ie s ê m o le tr v m x ip e o e -i lt n h u t« n a-t l se on dans de m mme un présiden r ses conseillers, u e pays est sur la b gent : Compaoré v aient o a L o c p « rr t » pourr s’inte rkina. précié est décri du passé L s ux » et ap émocratiser le Bu ais les Américains n e o ri m é A R AYO s é t d n RÉMI C ue « les 09. M meme tend d q 0 n 2 it e n i fa e u le q rt s t a ép »e dan du passé diplomate sur le d elon eux, s réside, s un lé c e s s o e p d e ro p ? Un r en 2015 oir. ● présente it le pouv a d é c il s’ r te n le ha PH O TO TH
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ance l a b n e i MALI ur algér e d a s s a dents L’amb s sont en n o ti la re s et, tout rie, le rrorisme sur ATT rd, l’Algé te o n e le u e d tr n islamiqu e co OISIN
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aghreb S ON V : la lutt discorde MAL I ET aïda au M s combattantes) e E Q d L le E A R m e T tr m EN po con nité rincipale à mener katibas (u s câbles diploma caine à Bamako, de scie. P ment, la stratégie e dont les d is éri e a il m m p a , e la e ère algérien, ’Algéri . Dans ssadric particuli mologue s, l’amba enance d o ésertique v k d h a la li ro e n a p o iL s n , -M ik e Nord e que soit eraïeb site W (Aqmi) – ui” quell és par le lkrim Gh es dans le li e é “o c b d u it b la p d p ’A t é d n ré d cemme se sont fidences ident Tou , éricains ré lques con « Le prés à Bamako tiques am vanovic, livre que ni Touré (ATT) : lle venue e v n u ie o b a N o . ît il m na 008 Gillian M ent Amadou Tou vembre 2 2005. Celui-ci con lien l’a sid a te du 4 no a is m d u t p rs ta e u É d e l’ d sur le pré ’il a en face. » te en pos chef de mbassa , a u le n x q , e qui ont u e 6 , ri e 0 n é d ix 0 n s a lg 2 o pers ue en ègue a entre le ns de p g ll o n o rè ti o c a ti ia u n a c o o to rs s g e tre ion x né La conv ic rencon i la rébell active au ndre ilovanov ’a ressurg b a pris une part pas très te uit Gillian M i qu’ATT. Lorsqu heraïe ïeb n’est G d ra s n e m o in h c ri a G lk le , s, e e y le pa t Touré éricain n ne : Abd e m n a id o le s rs te ré e a p p to r. m ire à ut s » du appelé en ccords dits d’Alge auprès de la diplo consensu l. « Son désir de pla l’Algérie « e d a e e x h h u c -i de herc il s’épan abouti a , estime-t l’endroit ba. La rec e à, quand écisions » sses, aussi bien à e Koulou la menac -d d à n is o e Mais voil n la c a s fa e p e d n u t m d to e A ro e s D le p e ir A i s ir ta -B e rc a A c a du adicto tenir s A GROG avec le lo M A LI K ents contr est incapable de puis, ATT e m D e . g 8 a g 0 0 n 2 à « des e tions en ourquoi il xplique p nations. » Nous é monde e s e i des autr qu’à celu .● terroriste
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06 hins p u é entre 20 a d s à Yaound e é y, d s e é c rv c t a su G e nt et Biya S quise so ls Marquardt et Jan soutenue MÉRICAIN Nie
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SA très ks), SADEUR Épervier, s WikiLea iya. X AMBAS r les câble on anticorruption t l’après-B a e p 1 e 1 rt 0 LES DEU e 2 v e u ti d o as. c e ra p e ll é si je e d p ra o ti o éri siden résente ions : l’ e sais pas s et 2010 (p is obsess lection pré aul Biya ne se rep ur lanterne : « Je n o é le l’ tr s, e t d n in e o ie v ue P éanm pecti er le nourrissa pensent q it rien pour éclair rudents n », « secret » nis, la pers s P » in -U . a ts c lu ri é ta é i É le sera ne fa par les 8, les Am imprévisib ier ministre r cas, si je e dernier fin de 200 tique », « ce dernie ut 2008, c m a b s é re n m d a ig -P Jusqu’à la t d e n in t, é ic e o v « t qu’il seul le sur ce p e aussi andida é c s, m i g ié o m ra g d’ajouter rr o e é s t h il te n v n je a In ri u v si p a c , e l, ts ie v c -i v ’a it ta n s, ce qui, ore e 011, d dre qu rs con serai enc 0 et 65 an ntera en 2 ent enten 5 Parmi leu s e e t. s is u tr ré la n bre to p e rs e à « s u de Biya endre ayant t le 9 octo ambassa st formel: isi un successeur u manda il faut s’att e a , , » e li v t A u n o e u n o ig ad un cho et « intell stice, Am rès s’être a briguera it and see… e de la Ju nt Biya », xercice ap puis, que Paul Biy a ’e w , d li rs ’A u et ministr d u préside o d c n e s o d n , ti e le it me ic ib ra d sa e ss nn deur esti e la pré urs po e ». On démissio successe t 2007. L’ambassa e partie d t, est jeun d « on n n s e ti o e d ta c d si e u e s p ré la list ébu de la . La ré pour le p rquardt d ns ce qui est bonne place dans ennemis a a r x x u M u o u e P re ls . b D ie . in m N » procha solide ée par é de no araît en « ir ig p t s tt d p se a a ré » a rè li e e i p A c ll a ais lu de l’ entie loqua Le même à la serpe he confid rendu populaire m fois « modeste et e c s ni ê ly p ra a é d n d n a e e ins son e souti ron à la tion l’a a n a c p titre d’un b is u ri a é d rr n o m m c a a n ra ti s e ce g nt Biy n bon e mate tte an que la lu t de compétence d Ali livre aux diplo que le Nord soutie s, compétents et e e ou irme (« qui sem ropre d’intégrité mars 2009, Amad Justice aff sseurs « p nce, Laurent Esso istration e la c c e d su e n s e tr e , is d in ide plus tard : « Le min Dans la catégorie de la prés tat chargé de l’Adm ucieux, du câble e général .» ast ’É é ir , k d rt ta é e e il ré v tr c u m is e a Biya. Titre O s in » ni un B et le m ment le loges : « ti ), ’é le é » d a B a g s e de la ville é iy lu tr x e B p c u l u un a çoit le identa ue Pau c ardt pla re q c iu i o b le u rq u q rs m a i o a u M l’ e lu m , e ce ad oir position » t du mêm ernier est de tous les ambass vé, devant lui, av is cents xactemen midou Yaya. Ce d « pri tro ri n e o e u v , fa lq is e le a m u ble sorti e t d s arafa H iremen ui ait a sur les q M q la – , l c s le u e st a e r le moin h e s u ri c il o o ê le t territ t… » E tions p de dép i que « a n e s a n rs ll in u in e a ri a v à , b iz n r – , o d e e t c fi e u s on dynamiq celui de Marquard présidentielle. Un latent de osera se c U DA N eroun – re la ris aoundé, O IS S O FRANÇ – y comp un jour candidat à s à propos du Cam ui, désormais, à Y tre s. Q iLeak tion » d’ê méricain s par Wik fa et les A publique ra s a e M u e d n tr re is ? ● s en États-Un et directe franches ssade des a b m a l’ e d diplomate
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Bongo i l A r u ri GABON ’un a prio en » po i b a profité d avant la n a b o i im t d n un mois Bongo O « Men est qu’Ali 2009, soit er du
E ad let ISSE DIR Le 29 juil facto le le E L’ON PU ivée aux affaires. go est de n U ’est pas o Q n B S li ip A h IN « LE MO leaders reville. e son arr n d ib so fils L t rs oir e e lo d ir rt le e o b pa e m r, le ouv e de recev très favora e, un télégramme DLR] au p u Palais du bord d a continu N b re , u is im e a d ri n ll n o té e a O b ti ongo ue ga stallé ation in présiden d’Omar B ne émocratiq n y lire. Une fois in ue la situ u d q t i e rs rt a te lo P n a e it ra ec qua PDG [l », peut-o des satisf e » après s du question « incertain partage.« Les baron » e é remis en g ju st e s nt n e sa m ir e o ern t années de posupvoids morts du gouv.Q s e « la l tà i n , a u n io s s rupture i » et « le e rt r la a à p p s ort le m c m a td’obst epuis la onne i .» b n t o sontautan tive de capitaux d d’inquiéter i b a f a G a ifica go du 09 e pas fuite sign ne manqu res ». « Ali Bon tre le président 2 décembre 20 ngo », elle o B és financiè ter r lt a u c m fi ’O if d d ê s e r v s e con ta e « gra prêt pou fronté à d ettent d’ailleurs d lysée ou n o c st e t en rm e l’É ouvernem de WikiLeaks pe frique » d mrs que le g ssieurs A ns e lo o a a en nove ti M b s « la in é s im a v d le c n ré ri e é s O tr x n o le m e g a e ù s n s d o e o te a e– ar les u d’Ali B ’analys les diplom timent en Franc issance, p tions et d Le voyage officiel a le a n s n ri rm o n a c fo e P s n re de d’i Même éricains. marqué la légramme parti changes li visite a « logues am nce des é gères. « A un té n s a n tr a é d s l’importa rsay et leurs homo illustration. Cette e re ir li a n ff n o A o ts ti u e c ’O ite pe ais d ce fon du Quai d aris en est la parfa à la présidence », tère franç a estimé is , » in RIX D n m R o E u P b P o a d g à E n ler uG PHILIPP bre 2009 ion de Bo n conseil résident d e l’ascens débriefing avec u r être le p u o p t rê parties, d n p u […], il est re, après entiel ». ● 2 décemb bonne impression ait rester « confid v e it d Bongo a fa cet entretien qui de naire lors
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Grand angle WikiLeaks téresse ique » l c n qui s’in « u st a e n s e il t e. Ancien ongo, à la RD C a Mwank atanga s b Kabila e ré m c tu sa a n K eur du K ÂBLES co Augustin
NGO RD CO
rn discret REUX C ex-gouve nction ES NOMB oir » et au – très – ées 1990, n’exerce pas de fo n n a s PARMI L e v d asu yant sur re à la fin ue au po crit l’amb Mwanke 9. S’appu 0 0 à « la cliq péré par Kabila pè éputés, l’influent au chef de l’État, é 2 r i a m sd nu à isole s» r re e du 8 est parve ui l’un de ingénieu int d’accè ns une note daté i] ’h o u p rd [q e u u re jo b u iq un da om st a devenu l’ arvelink, eiller de l’ – dont il e ais « il est poque, William G comme un « cons m nd fewer , e a ll ie n ic t o é i l’ ri off t c e é c d d a in le le u érica mate accès sadeur am ongolaise, le diplo nne n’a vraiment an of litt i fait pe m u q s A le c o e è « e rs d e rc fi m p t u s o n m une s ue « plu ui lui so au point q e des personnes q . » Un ho moins. s d r o Kabila », m w m o ier 2010 . anke n ible » core n 28 janv e à lui. Mw pas au président » rs qualifié de « fa t i d , n 009 leu on et e st par ail 10 : « En 2 à lui, et n i-même e e fois de février 20 e preuve de lu a il b a K cett de fair si Kabila ister câble daté neusement évité thèse que autres e pas ass a o dans un n p ig y e o s h d l’ i it a is is l abil e les qu’i it ém a cho il semble au fait qu « A man les […]. K nt, Garvelink ava quand il sensible a , comme ntres internationa s v a? è ip il ra tr h a b « a p rs it e K u : a d lea aines nclure qu’il éta renco o m e s c e RANGÉ s rc te e a s n d e p a k u rt P n st A P È S -G t Garveli à d’impo e énigme. » Quelq e de sommets, c’e ANNE K E . ● » s s. ia in d mo un typ es mé dit encore iper à ce demeure sations d as à partic doigt et aux accu e qui fait peu et en p it a n te ne t du mm pointaien s. » Un ho leaders le n and fewer word tio of little ac DR
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s u à Pari ç e r » l i ’est ce qu’a ex n e -BRA t entaires, c vembre m n m e o c s CONGO ar se 4 no en juger p ris, en recevant le n uvernem o g temps. À a n P uite par so « à d so n is re o n n c rd » e -U U p o ts g à e ta n n is É o u o s C nmoins à nsiste parf assade de blique du LLE Z Z AV I
a b u , cela co ne lieu né de la Rép ue de l’am ut ce LOMATE . Cela don ler politiq vernement en exil lement to », u il è o d il se fi d n t ÊTRE DIP u o ri c o , sc g M u n n n o a rt io u g e tr o « ss b Y re il e re r g w G e dép étran Tony nseille fait Andre « profond en vient aux tion d’un elle le co n certain a e u u g n , q » lé ’u la é é d s d m n it e a la 2009 un dentiel d ancéreux, souffrira céder, etc. Puis on autoproc soin ministre c ssée confi suc pe ont be « Premier che surréaliste cla ou Nguesso serait ) pour lui que lui et son grou l? i dû e a u J’ q . e x ê ss (l u p é ses vœ répète son fils e u r sident Sa d o longue d re il ré a ie d p u p rt u le a o ré il p – ssent ung, M té dit in de p Conse d s, écrit Yo rait en tra qui lui a é nancier fa groupes en exil. » se fi se ri se re s, p e n lu re rd l p s ’o ’i use rait t qu u les ents d ne voyage ses : « À de nombre ais on sen litiques o es paiem e eu ble que d nt pas les partis po action politique. M s. » Commentair ri m sé se s Il se o ]. in e ch ie [… a tr a e o ç m é v n s in r rs a a le de pe salir ne fin méric y mene menaces posés à se de l’aide a que les États-Unis trez au pays pour s e is d d t té u li to a uer : ren as du e la ré lui expliq ocuteurs aville. » raissent p de Moudilou, ni d . à ses interl e sujet: « Ils ne pa nt à Brazz ongo-Brazzaville é sa te it a o il p m ib p d lo ’o d ré C c c dip à le le la s o r rô n e ss su o n d e l gu r so éga esure d’illusi e Sassou N nt de joue ’intérêt in ucune m fait guère pêcheraie ine de dépêches d monde la victoire d assadeur Alan n’avons a m s e u l’ o i N u q « final: r lui et tout le quanta , . L’amb i pèsent su aks diffuse une cin ient prévu comme e ses concurrents Union européenne e a cution qu l’ v im iL e a e st i d d ik e u e ègu ce, q rents iètre ste, W e son coll n assez p ins sur pla Pour le re uère diffé t tous gement d ne sont g s américa , semblent tenir e ju te n on le a s , o 9 s ti m 0 il si 0 lo t o 2 e Les dip e parti de l’opp de 2009 e de juin m h rs e ê DA N c e ll ê e m d p a ti u é n le d d e IS S O U x e d à la prési rend ainsi, dans un ue « les principau nt été actifs au sein ssou ». ● F R A N Ç O rep elle de Sa xplique q e génération, ils o Eastham , lequel e rente de c m o fé ê d if a m d m r la A tu e l Migue ion du fu Ils sont d ’a une vis i-même. Sassou lu ns. Aucun d’eux n aço francs-m
prostate , a l e d r ce ns a un can lon ses médeci e b a g u se «M ses qui, a t q ans. » s éen. n a i t c é à m s i c imbabw z o l r t ie ave i ic c ff d’i nt un o le tuera 008, cita
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du 6 juin
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R/ J.A .
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d du Tcha » r e i n s rebelles son i r février, le chef » p n e « t, tô s s i lu Par es mois p on palais, le « com à les s 8. Quelqu
TCHAD
BRE 200 . Depuis t parvenu EN OCTO ataille a été rude re, est finalemen S E etien ce). M M de semon . À la suite de l’entr ur postu rs e NOUS SO N’Djamena. La b ti is t a e v u ts a n n assade ué très m neme s-régio ont attaq Itno, d’abord en igro, amb ement s (renseig rance dans la sou N ri a is P u o e L d , f rt e ti by la F de l’Élysé : « La France est fo it à ne Idriss Dé vec un soutien ac térêts de africaine sur les in na 08 r. A e 0 le rs e v 2 u s t lo s ll a re e ta u e b c É o g l’ p to o la i re rr e ds 1 oc ton s’inte bert, alors chef d t du Tcha n. » « Nous somdaté du 2 Washing ndremen un câble Jou da o s u ff o n o e a n l’ S d ru it t le B ri ra r ec , éc financiers nus pa e laisse u te q u e qu’il a av n poste au Tchad o tiques et s id li s v o e p ll le e s r b e rt it o e re e pays. » v ff e é ques d ue les e is dans c a q a américain otamment pour tt ç e a n x ir a x d u fr r a b er térêts e, n , pou sister au impliqué nner ou à succom se encore Nigro lité des in ena à mieux « ré a i u ré q la s e in ly tio de lo ’Djam es forc rt, ana plus fonc epassent s doute d’aider N R] et de l’est ». D s, ec Joube tr n v e u a s o n d rd u a o c h n L c n E mes d’ac rnis au T ibye, ND ris est sa nclure : « A .K .- G. nce a fou but de Pa ’est-à-dire de la L oûteux ». Et de co c que la Fra ur ajoute que le [c s lu rd p o n re u o e c sd ad en L’ambass bilisatrices venue es engagements àd sta s é ri d a s P e re rc fo .»● aind du Tchad nt « contr pourraie sonniers ri p t n o s ais les Franç
e versa) c i v t e ( hington s ntre Marc a CAR S W A t G i rdt, renco princia A u o ç rq a é MAD M iels son anarivo, N Washington reste avalo d ge R d e à Antan , n un langa st te t a o u n p h e u c n ti e t sa Q in rd s a a c rè u nt ri p e é a rq a m juin, M uverne tre mois adeur am
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JEUNE AFRIQUE
gent » i l l e t n i es voir graphiqu le « pou s notes bio
D DU SU RIQUE
PR ES S
u go bass té du 25 ain. Qua « l’aide d 2009, l’am idement sud-afric selon un câble da i sollicite u pond fro q LE 22 JUIN na dans son exil , ré , e n h te e c a ti a e m lg tr a lo n [Andry a e ip m n l’ V d t a que TG résiden tat », le ours de c p É e Ravalom c l’ u n a e à ie d é c is s a n te o a la tê siste-t-il. en. M t opp ». À l’ pal souti reprendre est profondémen iger à sa place », in claire. nt direct t e e r m a e c ll s e a n n ag qu’il la dir ponse « intentio our rentrer à Mad ana a dit Je devrais lle il n’y a pas de ré rs ». Dans n « a . m le lo b p a â v c in a e eu américa ible ». « R sition », résume le it, question à laqu e nombreuses err nt « imposs n préside it d urra tran U fa o . la p » ir e o e lé s v n il a que c’est è la e « e s m c ît i, n ] t a o o R n n c L e m l n a s o D m c m ,N et « m « Aprè ana re Rajoelina ur lui demande co e « isolé » à son successeur. valoman a m YO L R A m , R o te A e h p C d n I a le » RÉM L’ambass cette entrevue abru arquardt parle d’u ouvernab ar elle et ing ● 09, M n 0 n 2 o ti rs a u « Déçu » p it m . 4 xte const daté du 2 dans le te ation anti un câble n français « une situ e r – e s r is u e la d t préféran l’ambassa », résume le déluge
A CT IO N
ob le fois dans ure de Jac ient trois e l’investit v d en re t t i, n o u e q m m s o éricain a au m NT , le ri m E a to IG s re L te i: P L a e E a aine d diplom g Moth b INT de améric ion favorable des Thabilen a SMART e s ss st a rè ly b p a a m n , tion Zuma au opin par l’a s de l’a ur corrup : « L’accession de envoyées ai 2009. Il reflète l’ les propo o é p i rt nt o iv p u p rs s ra m pou lité faisaie succè urtant Zuma, en était alors personna t sur son C vaient po n sa a N , r ie 8 a l’A 0 su is 0 e s 2 d n m r io rs septembre n idiot. » Le leade bservateu e où de graves quest i 2009. t a 6. peu d’o « Il devin st u pularité : « Zuma e usé de viol en 200 e, au moment mêm récise la note de m o p rs e u d e rs si vie Plu ain acc i », p aires en le avoir été s lâches. » e sud-afric que en so ses advers tes éhontées et de la politiqu erformance politi e et de la e e u d d q s ti e le li u c o q a p a ru tt s p pin b a n e s s n e se le u d n r e o st e orm ge. S omm critique » tres, e a su transf qui l’attaquaient c mais à son avanta sourd à la les gros ti il t , n t, e sé m ru e e ir g plètemen beki, t ceux « noto Personna NC si com bassade épeignan écesseur, Thabo M e Mbeki, d d l’A , r é re e m tè rn ri c a p c ra p m ca réd « in le digne o e-t-on à l’a , nt à son p 009 tranche avec le u’il soit parvenu à compare q es », estim ur ou pour le pire 2 i e tr a n u n m ’a d to n é e e s’ câbles le u té le q le n il s b x a e n â v u c o m n ie v n o u le m u ns icati 10, our us tro commun 009). En janvier 20 es questio thony Butler : « P ership, no INT PÉRIER in d a a rt e le c n n 2 re ’u A d re gè r T DE SA (décemb t, « Zuma is en citant l’auteu nous avons besoin LAUREN inalemen fo à où L ] [… . si vite. » F qui conclut toute e mid e, ent très ti américain ouvernem g n u là s n nous avo .»● le silence
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Afrique subsaharienne
TONY KARUMBA/AFP
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Ð PAUL KAGAMÉ AU SIÈGE DE L’UNION AFRICAINE, à AddisAbeba, le 31 janvier dernier.
FRANCE-RWANDA
on
On n’efface
recommen
Lettres de protestations, déclarations enflammées… La préparation de la toute première visite officielle du président Paul Kagamé dans l’Hexagone, du 11 au 13 septembre, a déchaîné les passions. Mais Paris et Kigali sont bien décidés à éviter les sujets qui fâchent.
N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
FRANÇOIS SOUDAN
R
arement, pour ne pas dire jamais, voyage d’un chef d’État africain en France se sera déroulé dans un tel climat de passion. Droits dans leurs bottes, les militaires ont été les premiers à monter au front. Tous anciens de la très controversée opération Turquoise, les généraux Lafourcade et Tauzin, le colonel Hogard, rejoints par l’Association de JEUNE AFRIQUE
Afrique subsaharienne Les meilleurs ennemis 6 avril 1994
L’attentat contre l’avion des présidents rwandais Habyarimana et burundais Ntaryamira marque le début du génocide
Juin 1994
La France intervient militairement sous la bannière de l’opération Turquoise
Octobre 2006
Le juge Jean-Louis Bruguière clôt l’enquête ouverte en 1998 et demande l’arrestation de neuf proches de Kagamé
Novembre 2006 Kigali rompt ses relations diplomatiques avec Paris
rien, tout
nce
soutien à l’armée française, la sénatrice UMP Joëlle Garriaud-Maylam (elle-même colonel de réserve) et l’écrivain Pierre Péan, que l’on sait très hostile au pouvoir en place à Kigali depuis le génocide de 1994, y sont allés de leur indignation contre ce que Jacques Hogard, qui dirigea le groupement sud de Turquoise, qualifie d’« insulte à l’armée et aux soldats français ». Plus discrètement, Hubert Védrine, secrétaire général de l’Élysée lors de l’holocauste rwandais, a fait parvenir au ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé (qui occupait JEUNE AFRIQUE
Novembre 2009
La France et le Rwanda rétablissent leurs relations
Février 2010
À Kigali, Nicolas Sarkozy reconnaît les « graves erreurs d’appréciation » de la France
Mai 2011
Paul Kagamé affirme dans J.A. qu’Alain Juppé n’est pas le bienvenu au Rwanda. Lequel répond qu’il n’avait pas l’intention « d’y aller ni de lui serrer la main »
déjà ce même poste en 1994), une lettre personnelle de protestation contre cette visite : tous deux ne sont-ils pas considérés par la commission d’enquête Mucyo comme des « complices passifs » du génocide? Comme on l’imagine enfin, l’opposition rwandaise en exil n’est pas en reste. Très actif en son sein, l’ex-ministre des Affaires étrangères du gouvernementTwagiramungu,Jean-MarieVianney Ndagijimana, lui-même dans le collimateur de la justice rwandaise pour des motifs non politiques, faisait ainsi circuler début septembre à Paris une pétition contre ce projet, ainsi que la rumeur selon laquelle l’hôte de la France pourrait bien faire l’objet d’une plainte et être interpellé pendant son séjour par… la police française. MÉGAMEETINGS. Rien de tel évidemment ne
devrait advenir du 11 au 13 septembre, dates de la première visite officielle de Paul Kagamé en France. Reçu à déjeuner par Nicolas Sarkozy, le président rwandais avait prévu de rencontrer les investisseurs au siège du Medef, de visiter un site de géothermie dans la région parisienne, de donner (en anglais) une conférence à l’Institut français des relations internationales (thème : « Le rôle de
La France, pour bon nombre de Rwandais, demeure une terre d’asile pour ex-génocidaires. l’Afrique dans une nouvelle réalité globale »), de se rendre au siège de l’Organisation internationale de la Francophonie pour y rencontrer Abdou Diouf et de réunir autour de lui la diaspora rwandaise pour l’un de ces mégameetings interactifs qu’il affectionne. Deux à quatre mille Rwandais venus de toute l’Europe étaient attendus, le 11 septembre au soir, dans une salle d’Aubervilliers, au nord de Paris : une démonstration de force préparée de longue date, qui se veut aussi une réponse à la mobilisation résiduelle des orphelins du Hutu Power. Même si aucun officiel rwandais ne se hasardera à le dire en effet et même si ce voyage « historique » a suscité un véritable engouement au pays des Mille Collines – cent cinquante hommes d’affaires et personnalités de la société civile ont affrété à leurs frais un Boeing 737 de la compagnie Rwandair pour accompagner leur président –, l’impression générale à Kigali est que Kagamé se déplace en territoire encore largement ennemi. La France, pour nombre de Rwandais, demeure encore une terre d’asile pour ex-génocidaires, et s’il est une liste que l’on vous récite par cœur dans les cercles du pouvoir, c’est celle des réfugiés, anciens responsables du régime Habyarimana, dont l’implication présumée dans les tragiques événements de 1994 est, vue de Kigali, une évidence. Sur ce plan, la justice française, longtemps à la traîne de ses consœurs belge ou allemande, ● ● ● N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
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Afrique subsaharienne ÉCONOMIE : PEUT MIEUX FAIRE ! EMBRYONNAIRES.Tel est l’adjectif qui caractérise le mieux les relations économiques entre Paris et Kigali, à l’heure où des patrons rwandais débarquent dans l’Hexagone. En 2010, la France exportait au Rwanda pour seulement 15,7 millions de dollars (environ 11 millions d’euros), contre près de 175 millions de dollars pour la Chine. Il est vrai que les négociations des accords de partenariat économique, entamées il y a deux ans entre l’Union européenne et la Communauté est-africaine, contribuent à freiner les échanges entre les deux pays. Mais les investissements peinent eux aussi à décoller : 4,9 millions de dollars pour 2009, quand les entreprises chinoises se sont engagées à hauteur de 485 millions de dollars. Et le nombre d’entreprises françaises présentes sur le sol rwandais reste limité : seuls cinq groupes sont clairement identifiés, dont SDV, filiale transport de Bolloré. Le groupe CFAO serait annoncé, tout comme Orange (France Télécom), qui pourrait profiter du retrait des Libyens pour entrer CLARISSE JUOMPAN-YAKAM dans le capital de Rwandatel. ● ● ● ● avance enfin dans ses enquêtes. L’arrestation à la mi-août de Hyacinthe Rafiki, ex-ministre des Travaux publics et ancien chef de la milice hutue Abakombozi de Nyundo, est venue s’ajouter à la vingtaine d’interpellations enregistrées en France depuis 1995. La plupart d’entre elles ont été effectuées sur la base de plaintes déposées par le Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR), que dirige le Français Alain Gauthier et qui s’est spécialisé dans la traque des ex-génocidaires (ou présumés tels), parmi lesquels figure en bonne place Agathe Habyarimana, la veuve du président rwandais, assassiné en avril 1994. Dernier « coup » en date du CPCR : une plainte, le 2 septembre, contre un ancien président du tribunal de Murambi, Manassé Bigwenzare, lequel habite la commune de Bouffémont, à quelques centaines de mètres du domicile de… Pierre Péan. Reste qu’aucune de ces personnalités n’a encore été jugée en France, que la majorité d’entre elles a été remise en liberté sous contrôle judiciaire et que la justice française a jusqu’ici refusé toute extradition vers le Rwanda, ce qui, à Kigali, est interprété au mieux comme une forme de défiance.
du procès en cours à Kigali de l’opposante Victoire Ingabire. La reconnaissance par le premier, lors de sa visite au Rwanda en février 2010, des « erreurs » commises par la France avant et pendant le génocide, ainsi que l’absence opportune d’Alain Juppé, en déplacement aux antipodes, ont largement déminé le contexte de cette visite pas comme les autres. On parlera donc avenir et coopération bilatérale – un terrain sur lequel la France a pris un retard considérable depuis dix-sept ans –, l’Agence
L’absence d’Alain Juppé a contribué à déminer cette visite pas comme les autres. française de développement (AFD) ayant prévu d’annoncer un engagement de 10 millions d’euros dans le domaine de la géothermie comme point de départ d’un retour attendu. Paul Kagamé, lui, s’envolera ensuite pour les États-Unis, où l’Université Carnegie Mellon de Pittsburgh l’attend pour une conférence. « Sous le leadership du président, le Rwanda est devenu l’une des réussites les plus remarquables au monde dans le domaine du développement économique », peut-on lire sur le site de cette université. L’Amérique, il est vrai, n’a, contrairement à la France, jamais été pour Kagamé un terrain hostile. ●
Æ LE PRÉSIDENT KAGAMÉ, Louise Mushikiwabo, sa ministre des Affaires étrangères, et Nicolas Sarkozy, à Nice, lors du sommet Afrique-France, en mai 2010.
ÉLODIE GREGOIRE/ABACAPRESS
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UN PASSÉ QUI NE PASSE PAS. Pourtant, signe
d’une volonté commune de mettre entre parenthèses un passé qui ne passe toujours pas, Nicolas Sarkozy et Paul Kagamé avaient prévu de laisser de côté les dossiers les plus controversés lors de leur entretien du 12 septembre à l’Élysée, y compris celui
Précision Suite à l’interview de l’ambassadeur de France au Rwanda, Laurent Contini, publiée dans Jeune Afrique no 2643, ce dernier nous demande de préciser que N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
les propos qu’il qualifie de « tronqués » et qui lui sont attribués ne reflètent qu’imparfaitement l’esprit et la lettre de la conversation qu’il a eue avec notre envoyé spécial. M. Contini affirme qu’il
s’agissait d’un « entretien de cadrage en off », en aucun cas d’une interview destinée à être publiée, ce qu’il aurait « évidemment refusé ». Nous ne pouvons, avec lui, que regretter ce malentendu. JEUNE AFRIQUE
Afrique subsaharienne
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AFRIQUE DU SUD
Malema malmené
GALLO IMAGES/WIREIMAGE
À force de coups d’éclat et de provocations, le leader de la Ligue de la jeunesse de l’ANC risque l’exclusion du parti au pouvoir.
D
ans le long périple qui les a menés à la démocratie, les Sud-Africains n’ont pas cessé de passer de l’euphorie à la dépression. De la tenue des premières élections multipartites à l’organisation JULIUS MALEMA À QUEENSTOWN, le 28 juillet. de la Coupe du monde de football, en parti et d’y semer la zizanie depuis qu’il 2010, l’Histoire a plusieurs fois donné a appelé à un changement de régime au tort aux pessimistes. Mais, entre chôBotswana voisin. Des propos qui n’étonmage et tensions raciales, les nuages nent pas venant d’un homme dont le s’accumulent dans le ciel sud-africain. parcours est ponctué de blâmes hiéEt plus que quiconque, Julius Malema, rarchiques et d’accusations d’incitation jeune trentenaire joufflu à la tête de la Ligue de la jeunesse de l’African National à la haine raciale. Parmi les écarts les Congress (Ancyl) depuis 2008, a su tirer plus célèbres de Malema : un discours parti du mécontentement. élogieux tenu sur Robert Mugabe et des Issu, comme une grande majorité appels à imiter les attaques de fermes de Sud-Africains, d’un milieu modeste qui ont eu lieu au Zimbabwe. (il a grandi dans un environnement rural pauJeune trentenaire joufflu, souvent vre, élevé par une mère taxé de populisme, il a su célibataire, employée de maison), il est, pour ses exploiter le malaise social. admirateurs, la voix des sans-voix. Les autres, y compris dans Certes, l’homme a mis en lumière la les rangs de l’ANC, voient plutôt en lui lenteur des réformes agraires. En appelant un dangereux populiste. à l’expropriation des fermiers blancs et à la nationalisation des banques et des mines, INDISCIPLINE. L’avenir de Julius il a conquis le cœur des plus pauvres Malema, réélu en juin, est aujourd’hui d’Afrique du Sud. Mais ses propos alarplus incertain que jamais. Il fait l’objet ment la communauté économique et font d’une enquête de police concernant des fuir les investisseurs. Il s’est aussi attiré les accusations de fraude et de corruption, foudres d’une partie de l’ANC en remetet est sous le coup d’une procédure distant en question l’efficacité de la politique ciplinaire au sein même de l’ANC, dont il de Black Economic Empowerment (BEE), pourrait être exclu. Malema est notamà l’heure où beaucoup de membres du ment accusé de jeter le discrédit sur le parti au pouvoir pensent que les leviers
de l’économie restent entre les mains de la minorité blanche du pays. Les exaltés de la trempe d’un Julius Malema révèlent cependant l’existence d’une crise interne à l’ANC. Jacob Zuma, président de l’Afrique du Sud et patron de l’ANC (il avait été soutenu par Malema en 2007 lors des élections internes au parti), a reconnu devoir faire face à de nombreuses dissensions internes – l’ANC, mouvement de lutte contre l’apartheid, a parfois eu du mal à devenir une formation politique classique. Les modérés du parti ont reconnu ces divisions mais n’ont pas été en mesure d’y apporter une solution, laissant le champ libre aux partisans d’une ligne dure tels que Julius Malema. Mais en pensant qu’il était suffisamment puissant pour s’opposer à Zuma, le chef de la Ligue de la jeunesse est peut-être allé trop loin. « Juju », comme le surnomment ses alliés, pourrait être amené à quitter la scène politique. Sauf que le contexte politique, économique et social en Afrique du Sud est un terreau fertile pour les démagogues, et qu’il n’est pas près d’évoluer. ● WILLIAM WALLIS © Financial Times et Jeune Afrique 2011. Tous droits réservés
DANIEL HERARD/REA
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DÉPUTÉ DU PARTI AU POUVOIR, VICTOR TIENDRÉBÉOGO est aussi, depuis vingt ans, l’équivalent mossi d’un ministre. BURKINA
Blaise ménage ses chefs
Depuis des années, les chefs coutumiers réclamaient une reconnaissance de leur rôle et de leur influence. Aujourd’hui, le président Compaoré envisage de leur donner salaire et statut.
V
ictor Tiendrébéogo est un personnage hétéroclite. Banquier de formation, il est devenu le chantre, ces dernières années, de la culture du jatropha. Mais au Burkina, c’est surtout pour sa double casquette d’homme politique et de chef coutumier qu’il est connu. « Normal. C’est le symbole de la frontière de plus en plus étroite qui sépare la chefferie traditionnelle de la politique », résume un journaliste. Son emploi du temps d’homme public, Tiendrébéogo, 51 ans, le partage entre
l’Assemblée nationale, où il représente de manière ininterrompue depuis 1992 la province de Kadiogo, et sa résidence coutumière, un véritable palais orné de gravures à la gloire de ses ancêtres situé à Larlin, un quartier de Ouagadougou. Des visiteurs d’un soir disent avoir été ébahis par les multiples objets rappelant les rites anciens et amusés par la vision d’un parasol aux couleurs du Congrès pour la démocratieetleprogrès(CDP,aupouvoir). Côté pile, Tiendrébéogo est un membre important du parti de Blaise Compaoré.
DU PAIN SUR LA PLANCHE LES SOIXANTE-HUIT MEMBRES du Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP), issus du parti au pouvoir, de l’opposition (dont une partie a boycotté les débats), de la société civile et des autorités religieuses et coutumières, se sont entendus sur plusieurs réformes : outre la constitutionnalisation des chefs coutumiers, ils prônent la création d’un Sénat, l’investiture du Premier ministre par le Parlement, qui pourra lui opposer une motion de défiance, le plafonnement des dépenses électorales… En revanche, aucun consensus n’a été trouvé sur l’article 37 de la Constitution, qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels – et interdit pour l’heure à Compaoré de se représenter en 2015. Précision de taille : le gouvernement est libre de suivre ou de ne R.C. pas suivre les avis du CCRP. ● N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
Côté face, il est, depuis vingt ans, le Larlé Naba, un des plus hauts dignitaires du royaume mossi de Ouagadougou – et un proche collaborateur du Mogho Naba, le roi Naba Baongo II. Depuis des années, Tiendrébéogo militait pour que les « bonnets rouges » (surnomdonnéauxchefscoutumiersenraison du couvre-chef qu’ils arborent) obtiennent un statut officiel – en clair, une rémunération pour le rôle qu’ils jouent dans la communauté. Pendant trois semaines, en juin et juillet, le Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP, lire encadré) s’est penché sur la question et a tranché en faveur de cette proposition. PRIVILÈGES. Augustin Loada a participé aux débats. Pour ce juriste, directeur du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), une ONG, il est temps d’agir. « Dès 1958, la question était posée, rappelle-t-il. Les Mossis souhaitaient que leur rôle soit clarifié dans le futur État en gestation. » Mise à mal par le régime de Maurice Yaméogo (1959-1966) et par la révolution sankariste (1983-1987), la chefferie traditionnelle a été remise au goût du jour par Blaise Compaoré, qui « l’a réhabilitée » en « rétablissant les privilèges de manière informelle », indique Augustin Loada. Aujourd’hui, l’opposition a beau jeu de crier à l’instrumentalisation, Compaoré peut compter sur le soutien de nombreux rois et chefs de cantons mossis (dont les JEUNE AFRIQUE
Afrique subsaharienne Gulmu,éluen2007souslabannièredel’Alsujets représentent 52 % des Burkinabè), à commencer par le plus puissant d’entre liance pour la démocratie et la fédération/ eux, le Mogho Naba. Un de ses conseillers Rassemblement démocratique africaine l’admet, et rappelle que ce soutien est loin (AFD/RDA), et le 31e roi de Boussouma, députéauxcouleursduPartipourladémod’être négligeable: « Au Burkina, surtout à la campagne, et surtout dans le royaume cratie et le progrès/Parti socialiste (PDP/ mossi, les chefs coutumiers conservent PS) de feu Joseph Ki-Zerbo. un vrai pouvoir. Ils peuvent donc faire gagner ou faire perdre une élection. » INTRUSIONS EN POLITIQUE. Au Burkina, Selon un sondage réalisé en 2008 par ces intrusions des garants de la tradition le CGD auprès de 1 200 personnes, « il dans la vie publique irritent. D’abord parce apparaît que la confiance de la population qu’elles faussent le jeu démocratique. « Un chef traditionnel qui se présente à envers l’institution traditionnelle est plus grande qu’envers les institutions modernes ». Garants de la tradition, Le problème, c’est que les « ils peuvent faire gagner « bonnets rouges » sont de ou faire perdre une élection ». plus en plus souvent au cœur delabatailleélectorale.Onne UN CONSEILLER DU ROI NABA BAONGO II compte plus les hommes qui jonglent avec leur statut de chef coutumier une élection a forcément plus de chances d’un côté et un mandat électif de l’autre. de l’emporter, de par son aura », convient Certains sont de simples conseillers muniun proche du Mogho Naba. Ensuite parce cipaux, d’autres sont des maires, et une qu’elles mettent à mal l’indépendance minorité siègent à l’Assemblée nationale. dont doivent faire preuve les chefs. « Ils On y trouve, outre le Larlé Naba, le roi du ne sont plus perçus comme les chefs de
tout le village ou de tout le canton, mais comme les représentants de tel parti », note un journaliste. Selon Augustin Loada, conforté par le sondage de 2008 (une majorité des personnes interrogées estimaient que leurs chefs ne devaient pas s’affilier à un parti), il est urgent de leur interdire de se présenter et de leur accorder une contrepartie sonnante et trébuchante. « S’ils veulent faire de la politique, ils devront démissionner de leur chefferie », prône-t-il. Le CCRP a d’ailleurs tranché en ce sens. Mais serat-il entendu ? Les principaux intéressés ne sont pas tous sur la même longueur d’onde. « La plupart réclament ce statut », affirme Titinga Frédéric Pacere, spécialiste du royaume mossi. D’autres, comme le roi de Boussouma, le rejettent au nom de l’indépendance. « À l’époque coloniale, on avait certains avantages et un certain prestige, mais on était à la merci du patron qui pouvait nous révoquer sous n’importe quel prétexte », expliquait-il en 2008. ● RÉMI CARAYOL
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Ý MUJURU A ÉTÉ INHUMÉ le 20 août à Harare en présence de plusieurs milliers de personnes.
de kilomètres de Harare. À en croire les autorités, rien ne laisse supposer qu’il s’agisse d’autre chose que d’un accident, mais, au Zimbabwe, rumeurs et théories du complot ont toujours du succès. Certes, Solomon Mujuru ne prenait pas une part active à la vie politique, mais c’est bien lui qu’il fallait voir derrière la campagne de sa femme pour succéder à Mugabe, 87 ans, à la tête du parti. Du coup, selon les observateurs, ses partisans (réputés modérés) vont s’en trouver grandement affaiblis. « Joyce Mujuru ne pouvait gagner qu’avec l’aide et les moyens de son mari, résume l’un d’eux. Sans lui, le nom Mujuru n’est plus rien. » Directement bénéficiaires de ce décès: Emmerson Mnangagwa, à la tête d’une faction rivale de la Zanu-PF, mais aussi, peut-être, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), le parti
PHILIMON BULAWAYO / REUTERS
Sans lui, sa femme, qui est aussi la vice-présidente du pays, aura du mal à prendre la tête du parti.
ZIMBABWE
L’homme qui dérangeait Mugabe
Il était un pilier de la Zanu-PF, l’un des rares qui pouvaient dire non au chef de l’État. Solomon Mujuru est mort dans un incendie en août.
L
a mort du général à la retraite SolomonMujuru,véritablefaiseur de rois au sein de la Zanu-PF (au pouvoir), pourrait bien bouleverser la donne au Zimbabwe et peser dans la lutte pour la succession du chef de l’État. Car, à 62 ans, l’époux de la vice-présidente Joyce Mujuru était en mesure d’influer de manière plus décisive encore que Robert Mugabe sur le choix du prochain chef du parti – et peut-être du pays. Pendant les huit ans qu’avait duré la guerre de libération contre le N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
gouvernement rhodésien, dans les années 1970, Solomon Mujuru avait été le numéro deux de la Zanla, la branche armée de la Zanu. Dans les années 1980, il était devenu le premier Noir à diriger l’armée, avant de prendre sa retraite, dix ans plus tard, pour se lancer dans les affaires. THÉORIES DU COMPLOT. Selon la
version officielle, il est mort le 15 août dans l’incendie qui s’est déclaré dans sa ferme de Beatrice, à une soixantaine
d’opposition de Morgan Tsvangirai qui, depuis les élections contestées, a rejoint un gouvernement de coalition. Il y a eu cette année des rumeurs de contacts entre Mujuru et le MDC, soupçonnés de tenter de s’allier face à Mnangagwa dans le cas où Mujuru prendrait le contrôle de la Zanu-PF. Au sein du MDC, certains avouent craindre que le Premier ministre, qui s’est montré, selon ses détracteurs, plutôt faible et indécis, passe sous la coupe des partisans de Mujuru. Et une alliance paraît encore plus probable maintenant que le général est décédé… Mujuru avait en effet été l’un des grands bénéficiaires de la réforme agraire (il aurait « hérité », selon les sources, de 6 à 15 fermes précédemment détenues par des Blancs). Il était aussi le deuxième actionnaire par la taille de Zimasco, l’exportateur zimbabwéen de ferrochrome (aujourd’hui détenu par le chinois Sinosteel), et possédait des parts dans River Ranch, société controversée, productrice de diamants. ● TONY HAWKINS Financial Times et Jeune Afrique 2011. Tous droits réservés. JEUNE AFRIQUE
Coulisses
Afrique subsaharienne
RD CONGO
Un criminel dans la nature À LA SUITE d’une opération commando menée le 7 septembre contre la prison de Kasapa, près de Lubumbashi, au Katanga (sud de la RD Congo), plus de 900 détenus ont pris la tangente. Parmi eux, l’ancien commandant d’une milice Maï-Maï qui a sévi dans le Nord-Katanga entre 2003 et 2006. Kyungu Mutanga, communément appelé Gédéon, et ses miliciens ont d’abord servi de supplétifs à l’armée congolaise sous Laurent-Désiré Kabila. À LA FIN DE LA GUERRE, en 2003, Kyungu
Mutanga et ses hommes, estimant n’avoir pas été récompensés, s’en prennent à la population civile, commettant crimes et exactions. Traqué dès 2005, Gédéon finit par se rendre l’année suivante à la Mission des Nations unies au Congo (Monuc). Arrêté, il est jugé en 2009 par le tribunal militaire de Kipushi, non loin de Lubumbashi. Reconnu coupable, il est condamné à mort pour « crimes de guerre », « crimes contre l’humanité », « mouvement insurrectionnel et terrorisme ». Mais la peine de mort n’est plus appliquée en RD Congo. Au cours du même procès, l’État congolais avait été condamné à dédommager les familles des victimes à hauteur de 17 millions de dollars. ● TSHITENGE LUBABU M.K.
Rectificatif Laurent Alvarez, cadre français opérant dans la sûreté aéroportuaire, dément avoir été arrêté le 20 août en Côte d’Ivoire, comme nous l’avions écrit par erreur (J.A. no 2642). M. Alvarez n’est arrivé à Abidjan que le 21 août pour prendre le poste de directeur d’exploitation de la société de Sophia Airlines, appartenant à Frédéric Lafont. Deux jours plus tard, lorsque la presse a annoncé son « arrestation », M. Alvarez a été reçu à l’ambassade de France. Ne se sentant pas en sécurité, il a quitté, dans la nuit du 24 au 25 août, le territoire ivoirien et renoncé au poste qui lui était proposé. ● JEUNE AFRIQUE
SÉNÉGAL WADE TOURNE LA PAGE SOPI Conçue pour mener AbdoulayeWade à la victoire à l’élection présidentielle de février 2012, l’Alliance Alliance Sopi pour toujours (AST) n’est est plus. Cela ne signifie pas que Wade ait jeté l’éponge – loin de là. Cette te structure informelle qui rassemblait emblait plusieurs partis politiques ues favorables au président a été « absorbée et digérée » par le mouvement des Forces alliées pour la victoire (FAL 2012), lancé le 6 septembre. Principal changement : on y trouve désormais, aux côtés des partis, des organisations de la société civile. « Aujourd’hui, on ne peut plus comp-ter sur les seuls partis traraditionnels pour gagner une élection », explique un n collaborateur du président. L’objectif est de faire concurrence au M23, lui
aussi constitué de partis politiques et d’organisations de la société civile réunis dans le même but : le changement – le sopi, en wolof… ●
TOGO DOULOUREUSE VÉRITÉ
SOUDAN DU SUD À L’ÉTROIT À DJOUBA
SOMALIE MAIGRES ESPOIRS
La Commission Vérité, Justice et Réconciliation a débuté ses auditions le 7 septembre, deux ans après sa création par le président togolais, Faure Gnassingbé. Pendant deux mois, témoins, victimes et auteurs présumés des violences électorales et des atteintes aux droits de l’homme commises de 1958 jusqu’à la présidentielle de 2005 vont être entendus. La Commission n’a pas le pouvoir de juger qui que ce soit mais pourra formuler des recommandations.
Finalement, ce ne sera pas Djouba. L’idée avait été évoquée il y a plusieurs mois, et le 4 septembre le Soudan du Sud a confirmé qu’il transférerait sa capitale vers une région plus centrale au cours des cinq à huit prochaines années. À Djouba, les terrains manquent déjà. Le choix des autorités s’est donc porté sur Ramciel, dans l’État – en grande partie inhabité – des Lacs. Plusieurs entreprises se sont proposées pour construire la nouvelle cité.
Ambitieux gouvernement de transition qui a adopté, le 6 septembre, une feuille de route pour sortir de l’impasse. Le texte prévoit la tenue d’élections présidentielle et législatives d’ici au 20 août 2012, une réforme des institutions et une réflexion sur une nouvelle Constitution… Des délais qui seront difficiles à tenir : les islamistes, qui il y a un mois contrôlaient Mogadiscio, ne l’ont pas signé, pas plus que le Somaliland. N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
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GUINÉE ÉQUATORIALE
TERRE D’ACCUEIL
Jailli d’une forêt luxuriante, le site de Sipopo propose le centre de congrès le plus moderne d’Afrique. Il est aussi le symbole de la transformation de l’économie équato-guinéenne qui se diversifie dans le tourisme d’affaires et de loisirs.
Centre de conférence, hôtel cinq étoiles et villas présidentielles : Sipopo est surnommée la « Ville de l’Union africaine ».
D
epuis la tenue du 17e sommet de l’Union africaine (UA), les 30 juin et 1er juillet 2011, les Equato-guinéens ne sont pas peu fiers de « leur » Sipopo, nom du site qui abrite la Ville de l’Union africaine. Jaillie d’une forêt luxuriante, tournée vers la mer, Sipopo, relié à la capitale, Malabo, par une autoroute ultramoderne (2X3 voies, éclairage et espaces de péage) dispose d’un centre de Conférence où se conjuguent efficacité et esthétique. Il peut accueillir 3 000 participants et est entouré de toutes les commodités pour un séjour agréable et des conditions de 1 - COMMUNIQUÉ
travail optimum : deux bâtiments, dont l’un s’inspire de l’architecture du stade olympique de Pékin, le « Nid d’oiseau », une salle pour séances plénières, d’une capacité de 2 500 personnes et deux salles annexes. Les trois salles sont équipées de cabines pour interprètes, d’une régie vidéo pour les retransmissions en direct et de bureaux pour la reprographie de documents avec du matériel dernier cri. Le tout sur un site paradisiaque comprenant un complexe résidentiel composé de 52 villas
présidentielles, des services d’entretien, de cuisine et de décoration, un hôtel cinq étoiles, Sofitel Le Golf. Il propose à ses hôtes 190 chambres et 10 suites, avec vue sur mer ou sur le golf de dixhuit trous (le premier du pays), et les deux valent le coup d’œil ! L’îlot Horacio, bout de forêt à la faune et la flore luxuriantes, est relié à la plage de l’hôtel (un kilomètre de sable blond) par une passerelle en bois. Pour les amateurs de marche à pied et de jogging, un paseo maritimo, pro-
Entre forêt et océan, l’Eden
GUINÉE ÉQUATORIALE
Relooking de l’aéroport Santa Isabel En prévision de la prochaine CAN, en janvier 2012, et pour faire face à l’augmentation exponentielle du trafic voyageur et fret, l’aéropor t international Santa Isabel, de Malabo a bénéficié de nombreux travaux d’aménagement. Pour accueillir de gros porteurs, la piste a été rallongée de quelque 200 mètres et une extension du parking avion permet désormais le stationnement des avions de la dizaine de compagnies qui desservent Malabo. De nouveaux équipements permettent un traitement plus rapide pour l’enregistrement ou la livraison des bagages. Les salles d’embarquement du Terminal voyageurs ont également été transformées pour optimiser le confort des passagers tant à l’arrivée qu’au départ avec un espace Duty free et une connexion (payante) Wifi.
trique pour traiter les documents de voyage des passagers. Entre agrandissement et modernisation, le relooking de Santa Isabel aura coûté quelque 50 millions d’euros.
En matière de sécurité, l’option zéro risque a été privilégiée avec l’acquisition de scanners et de portiques ultra-sensibles aux matières métalliques et aux explosifs. Quant à la police de l’air et des frontières, elle utilise la technologie biomé-
Situé à proximité de Malabo, Sipopo réunit un centre de conférence pouvant accueillir jusqu’à 3 000 personnes, un hôtel de luxe de 190 chambres, un golf 18 trous et de nombreuses activités sportives ou de détente.
Esthétiques et modernes, toutes les installations répondent aux normes les plus rigoureuses.
menade sur le front de mer, long de 4 kilomètres, a été réalisé par les Égyptiens d’Arab Contractors. Côté culinaire, les concepteurs de Sipopo n’ont rien laissé au hasard. Trois restaurants, dont l’un sous forme de dôme, proposent des menus gastronomiques variés mêlant cuisine asiatique, brésilienne et française. Au sortilège du cadre naturel fait de bleu océan et vert forêt, se greffent le savoir-faire des bâtisseurs (le français Bouygues pour l’hôtel ainsi que les chinois de CSCEC et les turcs de Onnur Summa pour le Centre de conférences) et l’inspiration de Charly C’Djkou, sculp-
teur béninois, qui a disposé quelques unes de ses œuvres en pierre de basalte sur le parcours du jogger, sur l’itinéraire du conférencier et à l’entrée du complexe présidentiel. Imaginé par le président Teodoro Obiang Mbasogo, destiné à accueillir le 17e sommet de l’Union africaine et la Coupe d’Afrique des Nations, en 2012, conçu par les plus grands bureaux d’études, réalisé en deux ans par les groupes industriels les plus performants, le site de Sipopo représente un investis-
sement de 600 millions d’euros. Il est destiné à devenir une terre d’accueil durable pour les rencontres internationales, diplomatiques ou économiques. Outre les efforts de développement et d’urbanisation qu’a connu la Guinée équatoriale ces dernières années, Sipopo, sa capacité hôtelière, la qualité des ser vices (voir pages suivantes) qui y sont prodigués, constituent désormais autant d’arguments en vue de promouvoir le tourisme d’affaires, de congrès et de loisirs.
Un investissement de 600 millions d’euros
COMMUNIQUÉ - 2
Services haut de gamme
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irigeants politiques, décideurs économiques, diplomates de haut niveau, stars internationales, touristes for tunés… Sipopo cible une clientèle particulièrement exigeante. À eux-seuls, la magie du site, le souci esthétique observé par les bâtisseurs ne peuvent satisfaire les attentes des visiteurs de marque. La ville se doit d’offrir des commodités répondant aux normes les plus rigoureuses. Plus de 400 jeunes équato-guinéens ont été formés pour le sommet de l’Union africaine, et 500 autres sont encore en formation hôtelière sous la houlette du groupe Accor qui gère le Sofitel Le Golf. Relié à Malabo et à l’aéroport international Santa Isabel par une superbe autoroute, le site de Sipopo est autonome au plan énergétique puisqu’il dispose d’une centrale thermique d’une capacité de 16 megawatts et au plan sanitaire avec le Centro médical de La Paz, une polyclinique high tech. 3 - COMMUNIQUÉ
Sur le front de mer, le Paseo maritimo offre ses 4 km aux promeneurs et joggers.
Sofitel Le Golf, un havre de paix et de confort offrant des prestations haut de gamme et un service irréprochable dans ses trois restaurants, 190 chambres et dix suites toutes équipées des technologies les plus récentes.
Le cinq étoiles Sofitel Le Golf est installé dans un luxueux immeuble de sept étages.
GUINÉE ÉQUATORIALE
Autoroute et haut débit
L
e complexe résidentiel, le Sofitel Le Golf et l’International Conference Center (ICC) sont reliés à la capitale, Malabo, par l’autoroute Ela Nguema-Sipopo dotée d’une bretelle autoroutière menant vers l’aéropor t international Santa Isabel. Sur un linéaire de 16 kilomètres, cette infrastructure de six voies (2X3) a nécessité la réalisation de nombreux ouvrages d’art (ponts, viaducs et pénétrantes), l’installation d’équipements de drainage des eaux de pluie ainsi que la construction de deux sites de péage, utilisés exclusivement par les services de sécurité. Le premier ser t de barrage filtrant les véhicules se rendant à Sipopo, et le second, situé à l’entrée de la Ville de L’Union africaine, a été
doté d’un immense por tique de sécurité pour détecter explosifs et voitures piégées. Linéaire et pénétrantes disposent d’une signalisation horizontale et ver ticale et d’un système d’éclairage nocturne per formant. Le chantier a été mis à profit pour la pose d’une liaison en fibre optique. Elle permet d’optimiser les liaisons télécoms et améliorer la connexion à Internet dont bénéficie l’ICC. Autre infrastructure de désenclavement : l’héliport de Sipopo. Situé entre l’ICC et le Sofitel Le Golf, l’enceinte dispose d’un parking pour hélicoptères pouvant contenir sept appareils.Inaugurée par le président Teodoro Obiang Mbasogo, le 5 juin 2011, l’autoroute
16 km séparent Malabo de Sipopo
Ela Nguema-Sipopo a été réalisée en vingt mois par le groupe égyptien Arab Contractors, pour un coût avoisinant les 86 millions d’euros.
Entre farniente et ambiance studieuse
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n matière de détente, Sipopo offre de nombreuses activités sportives : un golf de 18 trous, deux cour ts de tennis en sur face rapide, piscine et sports nautiques, de nombreux parcours pour joggeurs ainsi qu’un paseo maritimo et une promenade sur front de mer, pour les amateurs d’expéditions pédestres. Et pour récupérer de ses efforts physiques ou intellectuels, le visiteur pourra accéder au spa du Sofitel Le Golf, à moins qu’il ne choisisse l’intimité du jacuzzi qui équipe la salle de bains de sa chambre. Situé à l’extrémité nord-est de l’île de Bioko, l’établissement, réalisé par le groupe français Bouygues, est un luxueux bâtiment de sept étages proposant des prestations à l’image du confort qu’il prodigue :
190 chambres tout confort
haut de gamme. Sipopo n’étant pas une station balnéaire exclusivement orientée sur le farniente, les plus studieux de ses visiteurs bénéficient d’une connexion Wifi dans les 190 chambres et 10 suites de
l’hôtel, au restaurant brésilien La Gaviota, ainsi que dans les couloirs et salons de l’International Conference Center (ICC). Pour la tranquillité de ses résidents, Sipopo ne compte aucune discothèque ni night club. Peu visibles de l’extérieur, les annexes du complexe présidentiel abritent les services d’entretien des 52 villas, dont ceux chargés de renouveler les bouquets de fleurs qui décorent les résidences. Les cuisines sont en permanence à l’écoute des besoins des augustes invités. Lors du 17e sommet de l’Union africaine, les annexes du complexe ressemblaient à une fourmilière où s’activaient 300 travailleurs, cuisiniers, agents d’entretien, plombiers, électriciens et techniciens. Rien n’est laissé au hasard, l’invité de passage ne devant subir le moindre désagrément.
La Paz, polyclinique high tech
C’est ainsi qu’est né le Centro Médico La Paz, une polyclinique ultramoderne
disposant de tous les équipements de dernière génération : bloc chirurgical hautement technologique, matériel d’imagerie électronique, salle de soins intensifs sophistiquée. Le tout entre les mains d’un personnel médical et paramédical (à 90 % cubain) recruté sur des critères de haute qualification. Situé à l’entrée de Sipopo, le Centro Médico La Paz a été construit par IMS GE SA, filiale équato-guinéenne du groupe israélien International Medical Services (IMS).
DIFCOM/FC - PHOTOS : © RENAUD VANDERMEEREN © FRANCOIS MEUNIER
C
ongressiste ou touriste de luxe, Sipopo rassure son visiteur. Parmi les inquiétudes qu’il pourrait avoir : un ennui de santé au cours de son séjour. Pour lever cette préoccupation, les concepteurs de la ville de l’Union africaine ont décidé de doter la cité d’une infrastructure sanitaire capable de faire face à toute sorte d’urgence médicale.
COMMUNIQUÉ - 4
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Maghreb & Moyen-Orient
JUSTICE TUNISIENNE Jugée lente, opaque, laxiste, voire liée à l’ancien régime, la magistrature semble avoir plusieurs trains de retard sur la révolution. Et se retrouve aujourd’hui sur le banc des accusés.
FRIDA DAHMANI, à Tunis
A
près la dénonciation des dysfonctionnements observés au sein de la police, c’est au tour de la justice d’être épinglée par la révolution après une série de bourdes qui ont déconcerté, voire mécontenté, les Tunisiens : six juges, dont la corruption a été établie, ont été limogés… sans qu’aucune poursuite soit engagée contre eux; Saïda Agrebi, présidente de l’ONG Association tunisienne des mères, a quitté le pays sans être inquiétée, alors que son dossier était en cours d’instruction ; Béchir Tekkari, ancien ministre de la Justice, mis en N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
Grand cor examen pour abus de pouvoir et corruption, a été relâché; plus exaspérant pour nombre de citoyens, les membres de la famille Trabelsi interpellés à l’aéroport le 14 janvier ont écopé de peines jugées « légères », allant de six mois à six ans de prison, pour trafic de devises et tentative de franchissement illégal des frontières… alors qu’ils étaient tous détenteurs d’un passeport valide. CORRUPTION. Il n’est pas étonnant, dans ces condi-
tions, que la justice se retrouve accusée de laxisme, d’opacité et de complaisance à l’égard des membres de l’ancien régime. « C’est un tout qui excède les Tunisiens, souligne un substitut du procureur de la République sous le couvert de l’anonymat. La justice JEUNE AFRIQUE
AUDE OSNOWYCZ/WOSTOK PRESS
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ps malade semble d’une lenteur extrême, alors que le peuple a besoin, après vingt-trois ans de régime corrompu, que justice lui soit rendue ; c’est symbolique pour tourner la page. On a eu l’impression d’assister à des parodies de procès, et que la magistrature ne mettait aucun empressement à demander l’extradition de Ben Ali. Le gouvernement a eu tort d’intégrer aux affaires courantes les actions en justice intentées aux clans Ben Ali et Trabelsi sans donner plus de moyens aux magistrats pour que les dossiers soient instruits rapidement. Du coup, la justice a semblé encore plus inique que sous Ben Ali. » La corruption ou la proximité de certains juges, comme Sami Hafiane, Lotfi Daouas et Mahrez Hammami, avec l’ancien régime, ainsi que les liens JEUNE AFRIQUE
Audience lors du PROCÈS DE BEN ALI, que certains ont qualifié d’« expéditif », au tribunal de première instance de Tunis, le 4 juillet.
étroits entre le ministère de la Justice et l’actuelle présidence ont éclaboussé l’ensemble du corps judiciaire. Depuis le 14 janvier, sur 1 095 dossiers de corruption, 327 plaintes seulement concernent des juges, mais la levée de boucliers contre la magistrature est telle que l’Association des magistrats tunisiens (AMT) a voulu dresser une liste des juges véreux et lancé un appel aux citoyens pour qu’ils remettent à la justice tout élément relatif à des personnes soupçonnées de corruption. Face à ce qui s’apparente, selon elle, à une chasse aux sorcières, Raoudha Laabidi, présidente du Syndicat des magistrats tunisiens (SMT), a tenté de mettre le holà, soulignant que la commission chargée d’élaborer la liste est anonyme et n’offre N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
Maghreb Moyen-Orient aucune garantie d’objectivité et de transparence. Elle met en garde également contre les dérives d’une « anarchie accusatoire » et d’une justice parallèle qui peut tourner à la « loi de la jungle ». Mais elle n’a pas hésité à dénoncer l’inertie du gouvernement quant à la situation actuelle de la justice et des magistrats. « Le flou règne, et le ministère, censé accomplir des prestations administratives, refuse d’intervenir au prétexte qu’il ne veut pas porter atteinte à l’indépendance de la justice. Pourtant, il a les moyens d’établir les faits à partir des archives. Et puis comment garantir l’indépendance et la neutralité de la justice si les Honni par la population, le sinistre IMED TRABELSI, NEVEU PRÉFÉRÉ DE LEÏLA BEN ALI, a été jugé… juges ne sont pas sécurisés pour tentative de franchissement illégal des frontières et trafic de devises. jusque dans leurs tribunaux? À ce jour, tout ce qui a été fait a desservi la cause de la justice et la lutte contre la les juges uniquement par voie de concours, lesquels corruption. On ne s’est pas attaqués aux problèmes seraient ouverts non seulement aux étudiants de de fond ; on a voulu régler des comptes et faire de l’école de la magistrature mais également à des la surenchère aux dépens du statut et de la position universitaires ou à des avocats expérimentés. Leur de la magistrature tunisienne. » Le franc-parler de affectation et leur avancement seraient ensuite Raoudha Laabidi a remis les pendules à l’heure et soumis à l’approbation de l’unique autorité d’un Tâche surtout désigné les priorités, d’autant que, « sur les Conseil de la magistrature dont les membres auront colossale, 1800 juges du pays, seuls une centaine sont véreux. été élus par leurs pairs, avec deux ou trois memmoyens limités Il faut modifier les comportements à travers des bres d’office, dont le président de la République cycles de formation, entre autres aux droits de et le président de la Cour de cassation. Ce même organe pourrait élaborer, en coopération avec les l’homme », soutient l’avocate Saïda el-Akremi. juristes universitaires et les avocats, un « statut » affaires QUELLES RÉFORMES? Mais la justice tunisienne du corps de la magistrature. D’autres vont plus enregistrées a-t-elle jamais été indépendante ? Bien avant l’arloin et soutiennent qu’il faut adopter le principe depuis le 14 janvier rivée au pouvoir de Ben Ali en 1987, elle était déjà, de l’inamovibilité des juges, de manière à les prosurtout en matière politique, aux ordres du palais téger contre les mutations « sanctions ». Mais, de Carthage, d’où la mise en place de juridictions dans ce cas, il faudrait renforcer la structure de d’exception. Cette situation était due au rôle de l’inspection générale des affaires judiciaires afin dossiers l’exécutif dans la désignation, la mutation et l’avande ne pas ouvrir la voie à des abus que l’on ne soumis par la commission cement des juges, qui étaient soumis à l’autorité pourrait sanctionner. d’investigation sur Le ministère de la Justice s’est tout de même d’un Conseil supérieur de la magistrature dont la la corruption, composition relevait en grande partie de l’exécutif. empressé de soumettre une copie du projet de dont la moitié « Ce phénomène s’est lourdement aggravé depuis décret-loi relatif au statut des magistrats au SMT et concernent à l’AMT. Mais les réformes de fond qui toucheront 1987, explique l’avocat Iyad Ammar, en grande les clans Ben Ali-Trabelsi les grandes institutions, dont la police et la justice, partie parce qu’au sommet de l’État c’était l’indipiliers de l’État, dépendront de l’issue de l’élection gence en matière juridique et sur la question des de l’Assemblée constituante, qui en déterminera droits de l’homme. Une indigence telle que les la nature et l’ampleur. Corps malade s’il en est, ordres étaient donnés directement par le Palais juges la magistrature doit en tout cas démontrer son – ou ses représentants – au directeur de cabinet actuellement, indépendance pour démentir Baltasar Garzón, juge du ministre de la Justice ou au directeur général alors qu’il espagnol responsable de l’extradition de Pinochet, des affaires judiciaires sans même passer par le en faudrait 3 600 qui déclarait, au début de juillet, à Tunis, en appreministre, aussi soumis fût-il. » pour le bon Certains ont entrepris de réfléchir aux réformes nant que le Haut Conseil de la magistrature tunisien fonctionnement n’avait pas été dissous mais seulement gelé: « Votre nécessaires et proposent une solution, éprouvée de la justice révolution est inachevée. » ● dans tous les États de droit, qui consiste à recruter
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FETHI BELAID/AFP
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Maghreb Moyen-Orient
TRIBUNE
DR
Op Éd
Mohamed Aziza Écrivain tunisien, directeur général de l’Observatoire de la Méditerranée
Pourquoi les Tunisiens doivent y croire
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ES INFORMATIONS qui commencent à affluer deTunisie au sujet des élections du 23 octobre 2011 paraissent dans leur majorité quelque peu alarmistes. La plupart diagnostiquent une « grande fatigue » électorale, une faible « mobilisation citoyenne », une « désillusion » et même une « élection piégée ». Il est vrai qu’à la date de clôture des listes, le 14 août, seulement 43 % des électeurs potentiels, soit à peu près 1 sur 2, s’y étaient inscrits. Ce résultat n’est certes pas conforme à ce que l’on pouvait espérer après l’explosion de ferveur populaire du 14 janvier 2011 ayant permis au peuple tunisien de mettre fin à la dictature qui, pendant si longtemps, l’avait opprimé. Comment expliquer cet écart entre les prévisions et les résultats effectivement obtenus par l’établissement des listes électorales? Commençons par tempérer l’alarmisme des observateurs en faisant remarquer que le résultat de cette opération peut faire penser à l’aphorisme du verre à moitié plein ou à moitié vide, et que des moyens parfaitement recevables de rattrapage existent pour permettre à ceux qui ne se sont pas encore inscrits d’exercer leur droit de vote le moment venu. Remarquons, ensuite, que l’évaluation des résultats de l’exercice d’inscription sur les listes électorales ne peut pas se contenter d’un constat clinique faisant fi du contexte politico-socioéconomique dans lequel il s’est effectué, voire des conditions psychologiques qui l’ont entouré.
À cette incertitude psychologique s’ajoute la crainte de voir des agents de l’ancien régime s’infiltrer, sous des masques, dans les partis « nouveaux » dont la profusion inquiète et rend l’électeur suspicieux. C’est pourquoi les instances chargées d’organiser le scrutin devraient, sans relâche, inviter les partis à ne pas se présenter en ordre dispersé et en nombre exponentiel, comme c’est le cas actuellement, et les encourager à former, sans attendre les échéances, des fronts ou des coalitions, ce qui simplifierait, pour l’électeur de base, la lecture de l’offre politique et l’aiderait à faire le choix correspondant à ses vraies inclinations. Il est parfaitement imaginable qu’autour de quelques grands courants structurants – conservateurs, réformateurs, révolutionnaires – se constituent des pôles regroupant des mouvements partageant objectifs et méthodes, comme cela semble déjà être le cas pour Ettakatol, qui rassemble d’autres forces autour du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL). De sorte que, au lieu d’être forcé de choisir aléatoirement entre
Il faudrait inciter les partis à constituer des pôles, ce qui simplifierait, pour l’électeur, la lecture de l’offre politique.
La compression dictatoriale des opinions et des expressions enTunisie a amené une explosion de propositions générant un très grand nombre d’offres politiques et de partis créés ex nihilo reproduisant parfois, presque à l’identique, programmes et promesses. En proie à une dégradation des conditions économiques et à une précarisation de l’emploi, habitué aux tripatouillages multiformes ayant, à ce jour, dénaturé les consultations électorales auxquelles il avait été plus ou moins forcé de participer dans le passé, le citoyen tunisien éprouve des difficultés à croire qu’il pourra, cette fois, voter librement sans subir de pressions ni craindre de rétorsions, que, pour la première fois, comme l’on dit familièrement, « les carottes ne sont pas cuites », et que ces élections postdictature serviront vraiment à quelque chose. JEUNE AFRIQUE
une centaine d’offres politiques vagues, indistinctes et duplicatives, l’électeur soit invité à fonder son choix motivé parmi une dizaine de propositions solidement argumentées et clairement situées sur un échiquier politique simplifié. L’élan démocratique a connu enTunisie trop de cuisantes déconvenues pour que l’on puisse envisager sans déchirement, l’échec de l’occasion offerte par les élections du 23 octobre 2011. C’est, d’abord, par fidélité à la mémoire de ceux qui, au prix de leur vie, ont osé briser les chaînes de la servitude qu’il convient de réussir ce passage de la conquête de la démocratie à sa construction. C’est également par sens de la responsabilité à l’égard des jeunes générations, dont les attentes en matière de changement et d’amélioration de leurs conditions de vie ne doivent pas être déçues. C’est, enfin, parce que la Tunisie paraît la mieux placée pour réussir la transition démocratique et entretenir la flamme de l’espérance que le réveil arabe a allumée dans la conscience de ses peuples. ● N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
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THOMAS KIEROK/LAIF-REA
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LÉGISLATIVES MAROCAINES
Une élection nommée désir
LES CANDIDATS DE MOINS DE 40 ANS ET LES FEMMES pourraient bénéficier d’une liste nationale conjointe.
Au terme d’âpres négociations, un consensus a été trouvé sur la loi devant régir la nouvelle organisation des pouvoirs après le scrutin du 25 novembre. Mais des pommes de discorde demeurent.
D
ans le sillage du Printemps arabe, qui a soulevé dans tout le Maghreb une immense vague d’espoir, les législatives marocaines, prévues le 25 novembre, suscitent de grandes attentes. Souhaitées par Mohammed VI, ces élections anticipées doiventpermettred’adopterauplusviteles réformes constitutionnelles et de donner un nouvel élan à la vie politique. « Tout le monde–gouvernement,Parlement,partis, citoyens, acteurs associatifs et médias – se trouve face à un véritable test qui impose à chacun de prendre ses responsabilités historiques », a rappelé Mohammed VI dans son discours du 20 août. Mais, pour l’instant, rien n’est prêt, et des pommes de discorde demeurent. La négociation entre le ministère de l’Intérieur et les partis – qui a permis d’aboutir, le 2 septembre, à un consensus sur la loi organique – a été pour le moins laborieuse. Le ministre, Taïeb Cherkaoui, a même menacé d’abandonner le débat et de laisser le Parlement décider. « On a N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
assisté à des négociations de marchands de tapis où chaque parti cherchait d’abord à faire valoir ses intérêts particuliers, déplore le politologue Mohamed Tozy. Ils ne sont pas à la hauteur du moment historique que nous vivons. » CALENDRIER SERRÉ. Dans ces condi-
tions, difficile de croire que les partis seront capables, en moins de trois mois, de présenter une offre politique crédible, de faire émerger une nouvelle élite et de mener une campagne moderne débarrassée du clientélisme et de la corruption. Car le calendrier est serré. Salaheddine Mezouar, ministre des Finances et patron du Rassemblement national des indépendants (RNI), en sait quelque chose : « Je ne peux pas étudier la loi de finances, dont l’adoption est prévue le 20 octobre, dans un contexte électoral, avec toutes les surenchères politiques possibles et des députés absents pour cause de candidature. » Le gouvernement cherche actuellement une solution pour satisfaire
le ministre et repousser le vote d’une loi de finances dont héritera le futur gouvernement. Pour le Mouvement du 20 février, cette précipitation est d’abord un moyen de faire taire la rue et d’éviter la contagion du Printemps arabe. « Le pouvoir cherche à étouffer notre mouvement. Les élections ne sont qu’une pièce de théâtre, mise en scène par le Makhzen, pour donner au monde occidental l’impression que nous sommes un pays démocratique », proteste Youssef Raissouni, membre de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH). Au sein du Mouvement, la tendance générale est au boycott. « Ces législatives s’inscrivent dans le cadre d’une Constitution que nous avons rejetée, parce qu’elle entérine l’existence d’un régime despotique, rappelle Youssef Raissouni. Notre domaine, c’est la rue; et notre objectif, c’est de mobiliser les masses. » « Le Mouvement est un conglomérat dont les membres ont des agendas et des intérêts divergents, tempère Mohamed Tozy. Mais JEUNE AFRIQUE
Maghreb Moyen-Orient de loi prévoit la mise en Dans une tribune, le socialiste Ali Bouabid il pourrait avoir un rôle de Génération place d’une telle liste, avec appelle les autorités à assumer leurs resveille et prendre le pouvoir sceptique ponsabilités. « La révision constitution60 femmes et 30 candidats au mot en le mettant face à de moins de 40 ans. Une vicnelle […] ne suffira à l’évidence pas à ses promesses. » D’autant toire qui laisse un goût amer produire la confiance nécessaire. Et ce que certains activistes sont à certaines féministes, qui n’est ni la date du scrutin, ni les textes prêts à jouer le jeu et enviavaient obtenu, en 2002, au électoraux préparés en vase clos et dans sagent d’être candidats, au bout de trente ans de comla précipitation qui vont y œuvrer. » risque de se voir accusés bat, la mise en place d’une Certains, cependant, se réjouissent de d’opportunisme. « À Rabat et à Tanger notamment, des liste nationale. « C’est un l’institutionnalisation de la pratique de militants nous ont contaccoup de Trafalgar contre les l’observation, le Conseil de gouvernement tés, car ils considèrent que la femmes. Nous n’avons rien ayant adopté, le 2 août, un projet de loi rue n’est pas le seul moyen contre les jeunes, mais on ne permettant à des instances indépendand’agir », assure Ali El Yazghi, va pas faire des quotas pour tes, ONG locales et internationales, de des jeunes pensent que « les partis ne membre du bureau national compenser les carences des superviser les scrutins. L’Organisation font rien » pour eux et des jeunesses de l’Union partis. C’est à eux de se prenmarocainedesdroitsdel’homme(OMDH) socialiste des forces popudre en main et de présenter devrait d’ailleurs mobiliser une quaranlaires (USFP). de jeunes candidats », s’intaine de personnes pour l’observation des Après les révolutions en élections et une centaine pour celle de la surge Fatiha Layadi, dépuestiment que voter Tunisie et en Égypte, les tée du Parti Authenticité et campagne dans son ensemble. n’est pas une jeunes Marocains semblent Modernité (PAM). « C’est Depuis plusieurs semaines, les priorité s’intéresser de nouveau à la malheureux, mais absoluMarocains assistent à des débats techpolitique. Le roi lui-même a niques, bien loin de leurs préoccupations ment nécessaire, assure Ali consacré une grande partie El Yazghi. Et pour que ce soit quotidiennes, et se demandent quand de son discours du 20 août à la question du un succès, les candidats devront faire leurs aura lieu le vrai débat politique. « Pour renouvellementgénérationnel.Adeptesdu preuves en tant que députés et parvenir à l’instant, le débat d’idées est très paurefrain « tous pourris », les jeunes fuient changer l’image du Parlement. » vre », s’inquiète le politologue Mohamed Darif, pour qui ces élections seront un des rendez-vous électoraux où les canPOLÉMIQUE. Mais le sujet le plus brûlant succès si et seulement si chaque acteur didats ne leur ressemblent pas. Car si 70 % des Marocains ont moins de 40 ans, reste la question de la transparence du joue pleinement son rôle. « Les partis seuls 10 % des députés sont trentenaires, scrutin. Les membres du Parti de la justice politiques, souligne-t-il, doivent faire des mais ils sont, pour l’essentiel, des fils de et du développement (PJD, notables ou d’hommes d’affaires. D’après islamiste) s’en sont ouverDes instances indépendantes une enquête du ministère de la Jeunesse, tement inquiétés, insinuant veilleront au bon déroulement de 69 % des jeunes pensent que « les partis qu’on pourrait leur barrer la la campagne et de la consultation. ne font rien » pour eux et 48 % estiment route de la victoire. « Je suis que voter n’est pas une priorité. Face à semi-optimiste. Les débats l’immobilisme des caciques de la classe avec l’Intérieur ont été plutôt positifs et propositions concrètes, et les citoyens se politique, qui refusent de céder leurs sièconstructifs, mais nous voulons la garanresponsabiliser et exercer une pression sur ges, un mouvement de jeunes, composé tie que ces élections seront totalement les candidats. Quant à l’administration, de vingt-neuf organisations, a demandé au libres », déclare Mustapha Khalfi, memelle devra adopter une neutralité positive gouvernement la mise en place d’une liste bre du bureau politique. Des doutes qui et faire appliquer la loi. » Et ça, ce sera nationale conjointe réservée aux jeunes et ont provoqué l’ire du gouvernement et déjà une révolution… ● aux femmes. Pari réussi, puisqu’un projet contribué à installer un climat délétère. LEÏLA SLIMANI
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Maghreb Moyen-Orient progressé lentement mais sûrement tout DE LA LIBERTÉ au long de l’été. « J’ai du Djebel été très marqué par Nefoussa. leur détermination et leur optimisme. Ils sont organisés et très disciplinés malgré leur inexpérience. Et puis beaucoup d’entre eux ont de la famille à Tripoli et ils connaissent très bien le terrain », explique Masin Ferkal. Aujourd’hui, les combattants de Yefren assurent le commandement du centre de la capitale, et le CNT leur a accordé l’usage d’un bâtiment pour installer un centre média. Ý Jeunes
COMBATTANTS
CAROLINE POIRON/FEDEPHOTO
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PATRIOTES. « Finalement, ils se mêlent
peu aux autres combattants », reconnaît Masin Ferkal. Ce qui peut nourrir certaines suspicions quant à leur attachement à la nation libyenne. « Ils ont certes des revendications particularistes, mais ils font partie du mouvement national et se sont autant battus comme Libyens LIBYE que comme Berbères », estime Salem Chaker, professeur à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco, Ostracisés pendant plus de quarante ans par Kaddafi, qui Paris). Des associations amazighs ont fait part de leur déception au CNT après la les accusait d’être des « agents de l’étranger », les Berbères publication d’un projet de Constitution savourent aujourd’hui leur revanche. provisoire qui garantit les droits linguistiques et culturels des Amazighs, mais national de transition (CNT). Mi-juin, sans officialiser leur langue. « C’est claiur le toit de Bab el-Azigrâce au parachutage d’armes par les rement un point de discorde, souligne ziya, ancienne résidence de forces de l’Otan, ils ouvrent un front dans Salem Chaker. Le CNT semble verser dans Mouammar Kaddafi à Tripoli, l’Ouest et prennent le contrôle des localil’idéologie arabiste dominante depuis flotte un drapeau bleu, vert tés montagnardes. « Les Berbères ont payé le nassérisme. Mais, s’ils font preuve et jaune, surmonté d’un étrange symun lourd tribut à la guerre. Les kaddafistes d’intelligence politique, les Berbères bole rouge. Ce drapeau, c’est celui des ont bombardé les montagnes à l’arme pourraient tirer profit de ces circonsAmazighs, ces « hommes libres » que le tances exceptionnelles. » régime de Kaddafi a accusés pendant Très attentifs à ce qui s’est quarante-deux ans d’être des « agents Ils ont été parmi les premiers à passé ailleurs et notamment de l’étranger », « des traîtres » et des se soulever, à peu près en même au Maroc, où la nouvelle « suppôts du colonialisme ». Pour ces temps que les Arabes de Benghazi. Constitution reconnaît la 500 000 Berbères, qui vivent principalangue amazigh comme lement dans les montagnes du Djebel lourde et incendié tout ce qu’ils pouNefoussa, la participation à la révolution langue officielle, les militants berbères était une évidence. « Ils étaient d’autant vaient », raconte Masin Ferkal, professeur multiplient les contacts à l’étranger – à plus motivés qu’ils ont été systématiquede berbère à Paris, qui s’est rendu dans la Rabat, à Paris, mais aussi aux Pays-Bas mentostracisésetpoursuivissousKaddafi. région à la mi-juillet. Malgré les dégâts, ou au Qatar – pour prendre conseil. Leur culture était niée, leur langue interles montagnes berbères connaissent une « Ce qui se passe en Libye est une dite et leur région maintenue à l’écart du véritable renaissance culturelle. Depuis chance pour la berbérité dans tout le développement économique du pays », la libération, tous les véhicules ont été Maghreb et un échec de la politique du explique le chercheur Saïd Haddad. repeints aux couleurs berbères, les ins“diviser pour régner”. Cela montre aux Les Berbères Infusens ont été parmi criptions aux frontons des édifices publics habitants de cette région que les Berbères les premiers à se soulever, à peu près en sont désormais en alphabet amazigh et les sont des patriotes comme les autres, même temps que les Arabes de Benghazi. écoles enseignent le tifinagh. Des radios attachés à leurs racines, prêts à se battre Le 22 février, ils publient sur internet ont commencé à émettre depuis Nalut pour leur pays et pour la liberté », conclut une vidéo où ils déclarent se ranger du ou Yefren en arabe et en berbère. le Marocain Moha Moukhlis, responsable côté de l’opposition. Une semaine après, Décidés à planter le drapeau amadu journal Agraw Amazigh. ● ils reconnaissent le tout jeune Conseil zigh à Tripoli, les combattants ont LEÏLA SLIMANI
Amazighs, plus que jamais!
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JEUNE AFRIQUE
Maghreb Moyen-Orient ISRAËL-TURQUIE
Erdogan voit rouge
UMIT BEKTAS/REUTERS
Face au refus persistant de l’État hébreu de s’excuser pour la mort de neuf ressortissants turcs dans l’assaut du Mavi Marmara, Ankara suspend ses liens commerciaux et militaires avec Tel-Aviv.
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allié stratégique à pire ennemi, il n’y a qu’un pas au Moyen-Orient. Et celui-ci a été franchi par la Turquie. Le 6 septembre, Ankara a annoncé la suspension totale de ses liens commerciaux et militaires avec l’État hébreu. Au même moment, l’ensemble du personnel diplomatique israélien était sommé de quitter le pays, quelques jours seulement après le renvoi de l’ambassadeur, Gab Levy. Après avoir adressé un ultimatum au gouvernement de Benyamin Netanyahou, le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, est donc rapidement passé aux actes, excédé par l’attitude d’Israël, qu’il accuse de se comporter comme un « enfant gâté ». En cause : le refus persistant de Tel-Aviv de s’excuser pour la mort de neuf ressortissants turcs, le 31 mai 2010, dans l’assaut du ferry Mavi Marmara, qui faisait route vers Gaza. « À partir d’aujourd’hui, Israël perd un allié régional », a déclaré Erdogan le 6 septembre. Sa décision risque de porter un coup fatal aux relations économiques entre JEUNE AFRIQUE
En réalité, la coopération israéloturque bat de l’aile depuis 2002, date de l’arrivée au pouvoir du Parti de la justice et du développement (AKP), considéré comme islamo-conservateur. Dès lors, les Israéliens affichent une certaine réticence à livrer des armements sophistiqués à Ankara. Leur sentiment s’est logiquement Ý Excédé, accru après la purge le Premier de l’armée turque ministre turc en août dernier, reproche à garante du dogme Israël de se kémaliste de laïcité comporter comme un et d’une politique « ENFANT GÂTÉ ». plus conciliante à l’égard de Tel-Aviv. Pour les observateurs, l’attitude d’Erdogan résulte d’une décision stratégique de positionner son pays comme le nouveau pilier de la région. De ce point de vue, la crise avec l’État hébreu apparaissait inévitable : « Les Turcs cherchaient depuis longtemps un bon prétexte pour se débarrasser de nous », admet en coulisses un haut responsable israélien.
BRAS DE FER. Ces derniers mois, les tensions entre Tel-Aviv et Ankara se sont cristallisées autour du rapport Palmer, chargé de faire la lumière sur l’assaut contre la flottille. Or les conclusions de cette enquête onusienne – publiées dans le New York Times –, qui auraient les deux pays, qui, en dépit des tensions politiques, sont restés des partenaires de dû permettre de réconcilier Israéliens premier rang. Après avoir atteint 3,1 milet Turcs, n’ont fait qu’accentuer un peu liards de dollars l’an passé, leurs échanges plus leur brouille. Car si l’action des comcommerciaux ont enregistré un bond de mandos de Tsahal a été jugée « exces23 % depuis janvier. Soucieux de préserver sive », ces derniers ont été confrontés leurs intérêts, les Turcs ont précisé que les à une « résistance violente » des militants turcs. Quant au blocus de Gaza, il sanctions visant l’État hébreu ne s’appliqueraient pour l’instant qu’aux industries serait « approprié » au regard du droit de défense. Cette nuance vient contredire international. Furieuse, la Turquie a décidé de porter l’affaire Un rapport de l’ONU juge devant la Cour internatio« excessive » l’action de Tsahal, nale de justice. Et Erdogan s’apprête à engager un autre mais avalise le blocus de Gaza… bras de fer avec Israël : il les allégations du général Amos Gilad. pourrait se rendre dans l’enclave pales« Il n’y a pas de rupture avec la Turquie, tinienne le 12 septembre, en marge a assuré l’ancien négociateur israélien. La d’une visite au Caire où se prépare la signature d’une alliance militaire avec preuve en est que notre attaché militaire à Ankara continue de travailler. » Selon l’Égypte. Loin de chercher l’apaisement, le ministère turc de la Défense, Israël et le Premier ministre turc vient par ailleurs d’ordonner le déploiement de sa marine la Turquie seraient officiellement liés par seize accords militaires, incluant des de guerre au large de Chypre et des côtes entraînements conjoints, qui furent gelés israéliennes. L’opération a été baptisée après l’offensive israélienne à Gaza il y a Barberousse… ● deux ans et demi. MAXIME PEREZ, à Jérusalem N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
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Maghreb Moyen-Orient SOCIÉTÉ
Le droit de l’homme
Légale dans la quasi-totalité des pays musulmans mais aussi sous d’autres cieux, la pratique de la polygamie tend cependant à régresser face aux évolutions socioéconomiques modernes. Enquête.
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uelestlepointcommunentreun mormon de l’Utah, un citoyen gabonais, un Hmong du Laos et un cheikh égyptien ? Tous partagent le privilège léonin de pouvoir disposer de plusieurs épouses. Trop souvent associée à l’islam, la polygamie n’est pourtant pas l’apanage de la communauté musulmane : rien dans la Torah ou dans les Évangiles ne l’interdit, elle est coutumière chez les hindous comme parmi de nombreuses ethnies d’Océanie et reste une marque de prestige dans beaucoup de sociétés africaines. Considéréecommeinhérenteàlanature humaine par certains anthropologues, cette pratique atavique régresse face aux évolutions socioéconomiques modernes et à leurs conséquences sur les structures familiales. Mais elle reste autorisée dans une cinquantaine d’États d’Asie et d’Afrique et demeure très ancrée chez les musulmans. Et pour cause : elle a la particularité d’être consacrée et codifiée par le Coran, même si c’est de façon restrictive : « Épousez comme il vous plaira deux, trois ou quatre femmes, mais si vous craignez de n’être pas équitable, prenez une seule femme » (IV, 3). Une
restriction renforcée un peu plus loin dans la même sourate : « Vous ne pouvez être parfaitement équitables à l’égard de chacune de vos femmes, même si vous en avez le désir » (IV, 129). RESTRICTIONS. Interprétée par les musul-
suprême pour faire aboutir cette réforme révolutionnaire qu’aucun des vingt et un autres membres de la Ligue arabe n’est encore disposé à envisager. Toutefois, les féministes, les militants des droits de l’homme et l’évolution des sociétés ont amené certains législateurs arabes à en restreindre la pratique. La réforme de la Moudawana (code de la famille) promulguée par le roi du Maroc en 2004 autorise la polygamie « pour des raisons de force majeure, selon des critères stricts draconiens » qui rendent sa pratique presque impossible. En Algérie, la refonte du code de la famille, en 2005, impose le consentement de la première épouse, et le mari doit désormais prouver sa capacité à « assurer l’équité et les conditions nécessaires à la vie conjugale ». En Jordanie, un rapport datant de 2010 du Haut-Commissariat aux droits de
mans comme une prescription divine, universelle et éternelle, la polygamie a été perpétuée par les peuples qui ont embrassé l’islam. Et si sa pratique a reculé dans le monde musulman contemporain, sa remise en question y est « Je ne l’autorise pas, encore perçue comme sacrilège, ce qui explique que peu non je ne l’autoriserai pas, et non de pays musulmans aient je ne l’autoriserai pas. » franchi le pas. En Turquie, la réforme kémaliste l’a abolie LE PROPHÈTE MOHAMMED en1926.L’emprisesoviétique a entraîné sa prohibition en Asie centrale, l’homme de l’ONU souligne : « La loi et l’Irak baasiste l’a proscrite en 1958 avant autorise la polygamie, qu’elle soumet que Saddam Hussein ne la rétablisse en cependant à des conditions restrictives 1994. Aujourd’hui, dans le monde arabe, en vue d’une transformation progressive seule la Tunisie l’a totalement bannie. des mentalités. » En Irak, en 2008, le Promulgué par Habib Bourguiba dès Parlement régional du Kurdistan a joué un 1956, le code du statut personnel (CSP) rôle pionnier en votant une loi qui limite la déclare dans son article 18 : « La polypratique à un second mariage, à la condigamie est interdite. » Mais il a fallu tout tion que la première épouse souffre d’une le charisme et l’autorité du Combattant maladie sexuellement transmissible ou de stérilité. Auparavant laissé à l’arbitrage du Æ« Si vous craignez de n’être pas équitable, PRENEZ UNE SEULE FEMME. […] cadi, le mariage est aujourd’hui davanVOUS NE POUVEZ ÊTRE PARFAITEMENT ÉQUITABLES à l’égard de chacune de vos femmes. » tage soumis au contrôle des autorités (Coran IV, 3, 129) temporelles. Enfin, si avoir plusieurs épouses était jadis le privilège des riches et des puissants, ceux-ci donnent aujourd’hui l’exemple: une majorité de dirigeants
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Coulisses arabes affichent fièrement leur amour pour l’unique. Mais les progrès réalisés restent fragiles, les adversaires de l’abolitionnisme étant nombreux et le débat passionné. En Tunisie, il ressurgit régulièrement. Le 6 février, le parti islamiste Ennahdha, par la voix de son leader, Rached Ghannouchi, avait déclaré qu’il n’était pas question de revenir sur cet acquis du CSP. Mais ses adversaires lui prêtent un double langage: Ghannouchi serait lui-même bigame, et une vidéo postée sur Facebook le montre plaisantant avec des femmes sur les bienfaits de partager un mari. En juin, le site Investir en Tunisie publiait une citation du porte-parole d’Ennahdha, Samir Dilou : « La polygamie est l’un des principes fondamentaux du programme à venir du mouvement Ennahdha. » Déclaration démentie par l’intéressé, mais confirmée par le journaliste et sa rédaction.
Maghreb & Moyen-Orient
TÉLÉVISION ALGÉRIENNE LIBÉRALISATION AMORCÉE Le Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, a annoncé, le 4 septembre, que les cinq chaînes de télévision algériennes, toutes détenues par l’État à travers l’Entreprise nationale de télévision (ENTV), seraient « désormais accessibles au privé ». Une véritable révolution, quand on sait que l’Algérie est le dernier pays du Maghreb où le secteur audiovisuel n’a pas été libéralisé et reste sous contrôle strict de l’État. Mais les Algériens sont
sceptiques. Ils n’oublient pas que, dans les années 1990, une proposition de loi du même type avait été promise sans jamais voir le jour. Le contexte des révolutions arabes pourrait changer la donne et inciter le pouvoir à lâcher un peu de lest. Des candidats sont en tout cas sur les rangs. Parmi eux, le patron de Cevital, Issad Rebrab, qui détient le journal Liberté, et Ali Haddad, patron d’ETRHB et propriétaire du quotidien Le Temps. ●
défenseurs de la polygamie sont parfois des femmes. En Égypte, la journaliste HayamDarbakafondél’associationTayssir (« faciliter ») avec ce slogan : « Une seule épouse ne suffit pas ». En Tunisie, Dalanda Sahbi avait choqué l’opinion en défendant la polygamie au cours d’un colloque organisé par le Parti social libéral à l’occasion de la Journée nationale de la femme, en août 2009. En Turquie, c’est une militante de l’AKP, le parti islamiste au pouvoir, qui a fait scandale en s’y déclarant favorable. Fermement ancrée dans le socle social, religieux et culturel arabo-musulman, la pratique de la polygamie subsistera encore sans doute longtemps, bien qu’elle régresseetquelesconditionsmatérielleset légales la rendent de plus en plus difficile. Pour nombre de défenseurs de l’identité islamique, la généralisation de la monogamie serait le fruit d’un ethnocentrisme occidental, l’exportation d’une forme de néocolonialisme moral acculturant. Le prophète Mohammed a apporté, il y a plus de mille trois cents ans, une réponse infiniment universelle et humaine à ce reproche, lorsque son gendre, Ali, vint lui demander la permission de prendre une seconde épouse : « Je ne l’autorise pas, non je ne l’autoriserai pas, et non je ne l’autoriserai pas, sauf si Ali Ibn Abu Talib veut divorcer de ma fille [Fatima, NDLR] et se marier avec leur fille, car elle est une partie de moi, et ce qui la trouble me trouble, et ce qui lui fait mal me fait mal. » ● LAURENT DE SAINT PÉRIER
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PARADOXE. Paradoxalement,lesmeilleurs
LA MAISON DU PEUPLE, une série de dessins animés diffusée sur wikisham.com.
SYRIE L’OPPOSITION FAIT UN CARTOON Ils sont bêtes et méchants. Ils ont de grosses têtes. Il y a Bachar (al-Assad), Maher (al-Assad), Rami (Makhlouf) et Bouthaina (Shaaban). Il y a leurs associés : Mahmoud (Ahmadinejad) et Ali (Khamenei). Bachar, le chef des Syriens, ne comprend pas pourquoi son peuple ne l’aime plus. Il veut reconquérir son amour. Mais ses amis le conseillent mal : il n’y arrive pas. La Maison du peuple, série de dessins animés réalisée par des
artistes de l’opposition syrienne, est diffusée depuis début août sur le site wikisham.com. Une situation tragique, des personnages pathétiques, mais un effet hilarant. KURDISTAN FRAPPES IRANIENNES Depuis le 2 septembre, l’armée iranienne a repris son offensive contre le Parti pour une vie libre au Kurdistan (PJAK), dans le nord du pays. Une première opération, entre le 16 et le 31 juillet, avait donné lieu à de violents affrontements avec
le mouvement indépendantiste fondé en 2004. Celui-ci avait alors affirmé avoir tué 300 militaires iraniens, dont 3 généraux. Ces combats surviennent alors que laTurquie effectue de nombreux raids sur les positions du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) en Irak. BAHREÏN FAIM DE LIBERTÉ Deux cents opposants bahreïnis ont entamé une grève de la faim, lancée par douze médecins incarcérés pour avoir soigné des manifestants blessés. Alors qu’un « dialogue national » est ouvert depuis le 1er juillet, de petites manifestations ont encore lieu dans le pays. C’est au cours de l’une d’entre elles, à Sitra, ville du Centre, qu’un adolescent de 14 ans a été tué le 31 août, jour de l’Aïd el-Fitr. N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
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Europe, Amériques, Asie
LE MONDE APRÈS LE 11 SEPTEMBRE
L’Amérique s’est trompée de guerre
Dix ans après les attentats de New York et de Washington, le terrorisme islamiste est, pour l’essentiel, vaincu. Mais les responsables américains n’ont pas vu que la bataille décisive n’avait pas lieu dans les montagnes d’Afghanistan ou le désert irakien, mais… dans les salles de marchés. LIONEL BARBER
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aux attaques en se lançant dans des aventures militaires en Afghanistan et en Irak, en pratiquant un unilatéralisme exalté, et en s’efforçant de promouvoir, de façon presque mystique, la démocratie libérale au Moyen-Orient. Les décisions politiques plus que discutables de son administration ont eu pour conséquences de mettre à mal l’alliance avec l’Europe et d’altérer durablement l’image des États-Unis dans le monde. Al-Qaïda est touchée, mais pas entièrement coulée. Les dizaines de disques durs retrouvés dans la cache d’Oussama Ben Laden à Abbottabad, au Pakistan, laissent supposer que le défunt chef djihadiste préparait un nouvel attentat de grande envergure. Celui-ci était-il censé coïncider avec le dixième anniversaire du 11 Septembre ?
u matin du 11 septembre 2001, les perspectives d’avenir des États-Unis apparaissent dégagées. Autant que le ciel audessus de Manhattan. Le baril de pétrole brut est à 28 dollars, le budget fédéral est en excédent, et l’économie se redresse, lentement mais sûrement, après le krach IDÉE FAUSSE. Le Printemps arabe montre que des sociétés en ligne. La nation la plus puissante l’idée selon laquelle le Moyen-Orient – à l’exdu monde est en paix. ception d’Israël – serait par nature incapable Dix ans après, le baril de pétrole brut avoisine les d’embrasser la démocratie est fausse. L’un après 115 dollars, le déficit budgétaire devrait atteindre l’autre, les despotes de la région ont été ren1 580 milliards de dollars à la fin de l’année (le versés par des manifestants réclamant dignité, liberté et travail – même si la chute de Mouammar plus élevé de l’histoire américaine), et l’économie Kaddafi doit beaucoup à l’intervention de l’Otan. n’a toujours pas surmonté les conséquences de Le Syrien Bachar al-Assad la crise financière de 2008. pourrait être le prochain De l’Afghanistan au Niger Al-Qaïda ? Touchée, mais sur la liste. et du Pakistan au Yémen, pas coulée. Juste avant sa les services secrets et les forBush avait-il raison mort, Ben Laden préparait d’affirmer que le maintien ces armées poursuivent une lutte sans fin contre le terroun nouvel attentat. au pouvoir des dictatures risme islamiste. Le récent moyen-orientales favorisait abaissement de la note américaine par l’agence le développement du terrorisme islamiste et mettait en danger la sécurité des États-Unis? Si la réponse de notation Standard & Poor’s semble confirmer à cette question est oui, alors la faillite de son le lent déclin de l’ex-superpuissance. administration est moins imputable à une erreur Même s’il n’y a pas de rapport direct entre les d’analyse qu’à la manière dont il a procédé. attentats du 11 Septembre et la crise actuelle de l’économie américaine, le coût de la « guerre totale Question subsidiaire : le choix d’une réponse contre le terrorisme » s’élève à plus de 2000 milliards militaire aux attentats du 11 Septembre n’a-t-il de dollars. Deux fois plus que celui de la guerre au pas conduit le pays à dilapider ses ressources et à Vietnam. Le président George W. Bush a répliqué détourner son attention du véritable danger : ● ● ●
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LES TWIN TOWERS, À NEW YORK, en septembre 2001. JEUNE AFRIQUE
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Europe, Amériques, Asie la montée en puissance de nouveaux acteurs, au premier rang desquels la Chine, sur la scène planétaire? L’événement géopolitique majeur de ces dix dernières années n’a pas eu lieu sur les champs de bataille, mais sur les places boursières. Comme l’on sait, la crise financière a été déclenchée par la propension malsaine des banques à accorder des crédits à des Américains incapables de les rembourser. Et, tout autant, par le poids démesuré des banques dans le système financier. Ces distorsions sont, au moins en partie, la conséquence d’un déséquilibre planétaire: d’un côté, des Américains vivant à crédit grâce à la faiblesse des taux d’intérêt pratiqués; de l’autre, des exportateurs et des épargnants chinois contribuant à un énorme excédent de devises. ●●●
EN HAUSSE, EN BAISSE. Jusqu’à la grande dépres-
sion de 2008, les nuages se sont accumulés dans l’indifférence générale. Grâce à une main-d’œuvre bon marché, la Chine exportait sa déflation au reste de la planète. Elle finançait l’endettement américain en recyclant ses propres excédents en bons du Trésor. Après trois années de crise, l’ordre économique mondial est bouleversé: les États-Unis sont affaiblis ; l’Europe, sur la touche ; et l’Asie, en pleine croissance – au moins jusqu’à présent. Le poids de l’Asie dans l’économie mondiale est passé de 8 % en 1980 à 24 % l’année dernière. Les marchés asiatiques représentent globalement 31 % du marché boursier mondial, contre 32 % pour les États-Unis et 25 % pour l’Europe. L’an dernier, la Chine a ravi à l’Allemagne le titre de premier exportateur. En termes de capitalisation boursière,
D’un côté, des Américains multipliant les crédits. De l’autre, des Chinois accumulant les excédents de devises.
les banques chinoises sont désormais parmi les plus puissantes au monde. Les chiffres des importations sont tout aussi éloquents : les pays émergents sont devenus le moteur de l’économie mondiale. La Chine domine le monde et vient même de conquérir aux dépens des États-Unis la première place sur le marché de l’automobile. Son insatiable appétit pour les matières premières dessine de nouvelles voies commerciales, notamment vers les pays émergents comme le Brésil. Autrefois réputée pour son instabilité, l’Amérique latine est quant à elle sortie quasi indemne de la crise : la pauvreté recule, la classe moyenne se développe et le marché des capitaux bouillonne. Condoleezza Rice, qui fut secrétaire d’État et conseillère à la sécurité de George W. Bush, évoquait naguère la multipolarité comme une théorie de la rivalité. Ou comme un mal nécessaire. En termes économiques, la multipolarité se traduit par la mise en place d’un nouvel ordre dans lequel l’interdépendance est la norme. Tout en demeurant très puissants, les États-Unis n’y jouent plus un rôle hégémonique. Pour en revenir à l’héritage du 11 Septembre, l’économiste Gerard Lyons estime que les trois mots les plus importants de la décennie écoulée n’ont pas été « war against terrorism », mais « made in China ». Il ajoute que les trois mots les plus importants de la décennie en cours ont toutes chances d’être « owned by China ». Autrement dit: propriété de la Chine. ● © Financial Times et Jeune Afrique 2011. Tous droits réservés.
« Leur » 11 Septembre
Où étaient-ils, que faisaient-ils pendant l’apocalypse ? Ils se souviennent. ABDERRAHMANE SISSAKO Cinéaste mauritanien J’étais à Paris, en salle de montage. En revenant d’une pausecafé, j’ai vu les gens de l’immeuble, silencieux, devant un écran de télévision. Je me suis assis avec eux et j’ai vu le deuxième avion percuter la tour. Nous avions tous le sentiment très fort de vivre l’Histoire en direct. D’un coup, la réalité dépassait la fiction. MOUNIR FATMI Artiste marocain J’étais dans le train Lille-Paris quand un ami m’a appelé pour m’annoncer la nouvelle. Au début, j’étais sceptique. Mais, rapidement, les voyageurs ont commencé à recevoir des messages. Mon voisin de siège m’a dit : « C’est le début de la guerre ! » Arrivé gare du Nord, N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
j’ai senti de l’électricité dans l’air. Une fois à la maison, j’ai regardé la télévision et je me suis dit : « Il a raison, c’est la guerre. » AHMED NÉJIB CHEBBI Président du Parti démocrate progressiste (Tunisie) J’étais à mon cabinet d’avocats, àTunis, quand mon frère m’a annoncé la nouvelle. Ahuris, nous avons passé l’après-midi devant la télévision. J’ai tout de suite pensé qu’il s’agissait d’une attaque en rapport avec le conflit du Proche-Orient et j’ai eu peur de la réaction américaine. JEAN-PIERRE FILIU Spécialiste français de l’islam contemporain J’étais conseiller à la cellule diplomatique du Premier ministre
Lionel Jospin. Je travaillais dans mon bureau lorsque les tours se sont écroulées. J’ai pris cela en pleine figure. Face à l’énormité du carnage et à l’horreur, je n’ai eu aucune certitude intellectuelle sur les possibles auteurs de l’attentat. J’ai aussi un souvenir très fort du jour où Jospin nous a tous réunis dans la salle du Conseil des ministres pour observer une minute de silence. C’était extrêmement émouvant. VENANCE KONAN Journaliste et écrivain ivoirien J’étais dans mon bureau à l’Assemblée nationale, à Abidjan. Dans un couloir, j’ai vu plein de monde autour d’une radio, en train d’écouter RFI. Nous avons ensuite cherché une télévision et, quand j’ai vu les images, j’ai cru que c’était un film ou un mauvais rêve. J’ai mis plusieurs jours à réaliser. JEUNE AFRIQUE
Europe, Amériques, Asie
Jacques Sapir « Un double échec » En ripostant par la force aux attaques terroristes, les Américains n’ont pas restauré leur puissance perdue. Et ils ont contribué au déclenchement de la crise financière, quelques années plus tard.
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irecteur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales, à Paris, l’économiste et historien Jacques Sapir est un spécialiste des questions stratégiques et de la Russie. Il est l’auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels Le Nouveau XXIe Siècle (Seuil, 2008) et La Démondialisation (Seuil, 2011). Il analyse ici les graves erreurs – économiques autant que sécuritaires – commises par l’administration Bush après la tragédie du 11 Septembre. Et leur contribution au déclin de l’Amérique.
puissance militaire ne s’accompagnait plus de la capacité à fournir des solutions politiques aux conflits. Entre 1992 et 2000, cette hyperpuissance s’est délitée. Souvenonsnous que Bill Clinton a eu, à certains moments, la tentation de faire exactement la même bêtise que Bush : il a menacé l’Irak, évoqué le cas afghan… Mais lui s’est arrêté à temps, sans doute en raison de la qualité de son équipe. Les démocrates avaient compris que les États-Unis ne pouvaient plus, à eux seuls, fournir une solution à la fois militaire et politique. Et, surtout, en payer le prix économique.
JEUNE AFRIQUE : Depuis les années 2000, on parle beaucoup du déclin de l’empire américain. Les attentats du 11 Septembre ont-ils révélé voire accéléré ce déclin ? JACQUES SAPIR : Ils ne l’ont cer-
Pourtant, les États-Unis ont grosso modo gagné leur guerre contre le terrorisme. De l’avis des spécialistes, Al-Qaïda est affaiblie…
ULF ANDERSEN
tainement pas révélé, mais ils ont joué un rôle important en raison de L’ÉCONOMISTE ET HISTORIEN JACQUES SAPIR, la manière dont George W. Bush a directeur d’études à l’EHESS, à Paris. voulu y répondre. Rien ne l’obligeait à s’engager dans la guerre en Irak alors que ce pays n’avait à l’évidence ni précédent. C’est ce qui a déclenché la hébergé ni aidé Oussama Ben Laden. Les crise économique de 2007-2008, dont États-Unis n’avaient pas non plus besoin nous ne sommes pas sortis. C’est donc de s’engager dans cette politique intéun double échec. Les États-Unis sont rieure de sécurité et de démantèlement tombés dans le piège que Ben Laden leur d’une partie de la protection sociale. Il avait involontairement tendu. se trouve qu’en réponse à ces attentats l’administration Bush a tenté de restaurer Étaient-ils déjà en position de faila puissance américaine essentiellement blesse ? par la force. L’échec est patent. C’est dans les années 1990-1992, au moment de l’effondrement de l’URSS, Dans quels domaines ? que les États-Unis, qui étaient alors les Sécuritaire, d’abord. Bien sûr, on peut seuls à combiner puissance militaire dire qu’in fine les États-Unis ont réussi à stabiliser – très partiellement – l’Irak. Mais ils n’ont pas été capables de fournir des solutions au Moyen-Orient, de reformater l’environnement extérieur par la force. Échec économique, ensuite. Le coût et économique, influence politique et culturelle, ont été qualifiés d’hyperpuisde la guerre en Irak et en Afghanistan, sance – mais par défaut. Car l’on savait auquel se sont ajoutés les cadeaux fisdéjà qu’ils connaissaient de sérieuses caux faits aux plus riches, a creusé le difficultés économiques, qu’ils seraient déficit budgétaire et engagé un mouveun jour dépassés par la Chine et que leur ment d’endettement des ménages sans
Al-Qaïda n’est qu’un aspect du problème. Certes, l’organisation était sur le déclin bien avant la mort de Ben Laden. Mais on voit émerger, en Asie et en Afrique, d’autres formes de terrorisme qui se réclament plus ou moins d’elle. Le problème de la sécurité globale des continents n’est pas résolu, les contrôles mis en place dans les aéroports après le 11 Septembre n’ont pas disparu… En désignant Al-Qaïda comme un Satan, on est passé à côté d’autres problèmes. Lesquels ?
Il est clair que le phénomène du terrorisme est le résultat de problèmes non résolus, comme celui d’Israël et du futur État palestinien. Il est aussi le fruit de la mondialisation économique, qui crée
Les États-Unis sont tombés dans le piège involontairement tendu par Ben Laden.
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des poches de pauvreté au moment où le mode de vie occidental devient de plus en plus prégnant. C’est de cette différence entre la manière dont vit une majorité de gens et leurs aspirations que naît une frustration immense qui N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
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Europe, Amériques, Asie peut dégénérer en terrorisme. C’était à cela qu’il fallait s’attaquer. Ni l’administration Bush ni le peuple américain n’y étaient prêts. Barack Obama a toujours annoncé son intention de se désengager d’Irak et d’Afghanistan. Quel bilan faites-vous de son action ?
Obama a été avant tout élu pour lutter contre la crise bancaire. Mais il s’est aussi présenté comme le candidat des « internationalistes », qui allient la défense des principes américains et la reconnaissance des valeurs d’autres sociétés. Au-delà de ce discours, sa politique peut être considérée au mieux comme un demi-échec – et même un échec total s’agissant de la crise économique. Sur le plan politique, on voit bien qu’en Afghanistan on va remettre au pouvoir des talibans dont la seule qualité est qu’ils ne disent pas
Il ne faut pas prendre les déclarations tonitruantes de Nicolas Sarkozy et David Cameron pour argent comptant. Les Américains ont été la puissance motrice de l’Otan. Même s’ils n’ont pas fait la
pas continuer à avoir l’instrument militaire dont ils disposent aujourd’hui – et qui est déjà plus faible qu’il y a dix ans –, si leur économie continue de reposer sur des bases aussi malsaines.
L’amiral Mike Mullen a raison: la plus grave menace pour l’Amérique, c’est sa dette. majorité du travail, ils y ont largement contribué, notamment en alimentant en munitions la France et la GrandeBretagne. En termes d’influence, ils espèrent en tirer profit.
Obama a-t-il la solution ?
Quand il a été élu, il y a eu un débat entre ses conseillers : fallait-il sauver les banques ou re-solvabiliser les ménages américains ? Il a choisi la première solution. Le résultat est que la demande intérieure reste aujourd’hui extrêmement faible, que la productivité baisse et que les États-Unis sont confrontés à un énorme problème d’investissement. Les banques et les grandes compagnies américaines ont pour l’essentiel investi à l’étranger. Désormais, une bonne partie des infrastructures publiques ont dramatiquement besoin d’investissements. Or, la dette est devenue un problème majeur.
Ils étaient pourtant réticents à s’engager…
Je ne partage pas cette analyse. Si le Premier ministre britannique et le pré-
Pendant ce temps, la Chine marque des points…
JUSTIN SULLIVAN/GETTY IMAGES/AFP
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PRÉPARATION DU SPECTACLE « HOMMAGE EN LUMIÈRE », qui devait être présenté lors de la commémoration du « 11/9 », le 11 septembre à Manhattan.
publiquement qu’ils sont antiaméricains. Le problème israélo-palestinien n’est pas réglé, et, s’agissant des « révolutions arabes », les Américains ont une position très ambiguë. Ils appuient le mouvement quand cela les arrange, comme en Libye. Mais ailleurs, comme en Égypte, ils sont sur une ligne conservatrice. Ce mélange des genres, ils vont le payer. Dans le conflit libyen, les États-Unis ne sont-ils pas restés très en retrait ? N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
sident français se sont engagés dans cette opération, c’est essentiellement à la demande des États-Unis. On nous raconte un conte pour enfants en disant que Sarkozy a été convaincu par BernardHenri Lévy ! L’amiral Mike Mullen, l’un des plus hauts gradés de l’armée américaine, estime que « la plus grave menace qui pèse sur les États-Unis, c’est la dette ».
Il a raison. Les États-Unis ne pourront
Oui. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y ait pas dans la croissance chinoise des éléments de faiblesse. Mais, pour l’instant, les Chinois ont montré leur capacité à détecter, à évaluer et à corriger leurs erreurs avant qu’elles ne deviennent catastrophiques. Ils ont parfaitement compris la nécessité de se recentrer sur le développement du marché intérieur, de la consommation interne. Le XXIe siècle sera-t-il chinois ?
Il faudrait pour cela que la Chine ait un projet d’hégémonie mondiale, ce qui ne me semble pas être le cas. Il est clair qu’elle veut être reconnue pour ce qu’elle est – la première puissance du monde – et mettre fin au « siècle des humiliations » (1900-1949). Mais il me semble qu’une fois surmonté ce complexe elle reviendra à ce qui est son point de gravité historique : un pays qui se méfie de l’étranger, qui ne veut pas se mêler de ses affaires ni qu’on se mêle des siennes. Cela pose un énorme problème : l’une des principales puissances du monde ne veut pas assumer ses responsabilités au niveau mondial. ● Propos recueillis par JOSÉPHINE DEDET JEUNE AFRIQUE
Europe, Amériques, Asie
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CHINE
Sale temps pour les ripoux Le gouvernement ayant fait de la lutte contre la corruption une priorité nationale, une dizaine d’hommes d’affaires et de responsables du Parti communiste ont déjà été condamnés à mort et exécutés. Ils ne seront sûrement pas les derniers.
JEUNE AFRIQUE
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AFP
A
ncien PDG pour la province du Sichuan de l’opérateur de téléphonie China Mobile, Li Hua vient d’être condamné à mort. Il avait été préalablement convaincu d’avoir touché plus de 2 millions d’euros de pots-de-vin. Le cas n’est pas isolé. Il y a un peu plus d’un mois, deux membres de premier plan du Parti communiste (ils furent maires adjoints des villes de Hangzhou et de Suzhou) ont eux aussi été condamnés à mort. À eux deux, ils avaient touché près de 35 millions d’euros en échange de passe-droits pour des promoteurs locaux. Au total, une dizaine de hauts fonctionnaires, membres du Parti CHONGQING, MAI 2010. Abusivement expropriées, les victimes d’un chef mafieux ou cadres supérieurs ont été condamnés soupçonné de collusion avec les autorités locales manifestent devant le tribunal. à la peine capitale depuis le lancement, en mars, d’une croisade anticorruption l’apparition d’un ordre social fondé sur jeter la suspicion sur l’économie tout la violence », écrit-il. Un article que la par le président Hu Jintao – une quesentière. En février, l’arrestation d’un tion « de vie ou de mort pour le Parti », censure a laissé passer, preuve que la ancien ministre des Chemins de fer a selon lui. récréation est terminée. Et que la chasse ainsi révélé l’existence d’une incroyable Le phénomène est en effet de plus en aux ripoux sera impitoyable. gabegie au sommet de l’État. Appelé à plus mal supporté par la population, exasgérer les 300 milliards d’euros affectés OLIGOPOLES. « La corruption est inhéà la construction du plus vaste réseau pérée par ces « princes rouges » et autres milliardaires dont les fortunes colossales rente au Parti communiste, estime pour de trains à grande vitesse de la planète, l’intéressé avait passé toutes les bornes ont souvent des origines douteuses. À sa part un spécialiste qui souhaite conserver l’anonymat. Depuis trente ans, on a en matière de prévarication, n’hésitant en croire la banque centrale chinoise, plus de 87 milliards d’euros pas à utiliser du béton poreux ou des systèmes de signalisation défaillants. ont été détournés en vingt Montant des détournements ans par les seuls cadres du Sans parler de la construction de lignes de la nomenklatura : plus de non rentables pour complaire à tel ou gouvernement et des sociétés d’État. tel potentat local. Bénéfice net pour lui : 87 milliards d’euros en vingt ans. Dans l’hebdomadaire 100 millions d’euros. Et résultat inéviInternational Herald Leader, un édivu apparaître de véritables oligopoles table : un premier grave accident, en torialiste dénonce avec une rare viruqui contrôlent les télécoms, les infrajuillet. Du coup, tous les projets d’exporlence une « perte des valeurs morales » structures de transport, le pétrole, les tation de ce fleuron technologique sont et accuse corrupteurs et corrompus banques… Ce sont des cadres du Parti tombés à l’eau. Dans tous les domaines, d’être des « vandales ». « Quand toutes qui sont à leur tête et décident de tout. du transport aérien à la construction les limites que s’impose une société Ils acceptent des pots-de-vin en échange d’infrastructures géantes, le made in sont franchies et que toute confiance de contrats. Il sera difficile d’éradiquer le China a désormais du plomb dans l’aile. en autrui a disparu, organisations gouphénomène en quelques mois. » Le gouvernement n’a donc pas le choix. vernementales et mafieuses ont tenIl lui faut faire le ménage. Et vite. ● Difficile, sans doute, mais indisdance à s’interpénétrer. Et l’on assiste à STÉPHANE PAMBRUN, à Pékin pensable. Car la corruption finit par
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PARCOURS | D’ici et d’ailleurs
INITIATIVES RÉUSSIES, ENTREPRENEURS RECONNUS… le patron d’Afro TV cultive l’afro-optimisme en Allemagne.
André Degbeon Chasseur de préjugés Télévision, politique, cet Ivoirien fait tout pour changer l’image des Africains auprès des Allemands. Un combat difficile dans un pays où les clichés ont la vie dure.
Q
UAND IL ÉVOQUE l’Afrique et le regard condescendant que les Européens portent parfois sur le continent, il s’emporte et sa voix monte soudain dans les aigus. C’est épidermique. Il faut dire qu’André Degbeon, Ivoirien de 53 ans, a fait de la lutte contre les clichés son cheval de bataille. Il veut changer l’image de l’Afrique, en particulier en Allemagne, terre où il a élu domicile voilà trente ans. Et la tâche est immense : ce pays connaît mal l’Afrique, et ses habitants restent perclus de préjugés. « L’image de l’Africain a peu changé depuis l’époque où on les parquait dans des zoos, analyset-il sans détour. Le continent est toujours associé aux animaux sauvages, à la savane. » Selon lui, rien n’est fait pour que cette vision change, surtout pas
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dans les médias. « La presse allemande ne relaie que des informations négatives, de misère, de maladie et de corruption. Comment voulez-vous qu’ensuite, lorsqu’un chef d’État africain vient rencontrer la chancelière, Angela Merkel, on lui parle d’égal à égal ? » Il aime à répéter ce proverbe africain qui dit que « la main qui donne est toujours au-dessus de la main qui reçoit ». D’où son idée, en 2003, de créer en Allemagne une chaîne de télévision qui donnerait une image positive de l’Afrique. « Dès que j’ai commencé à parler de ce projet, j’ai reçu de nombreuses réactions favorables, il y avait une vraie demande », se souvient Degbeon, ému. Afro TV n’aborde guère les sujets qui fâchent (« je laisse ce soin aux médias
occidentaux »), et préfère évoquer des initiatives réussies, diffuser des documentaires, présenter des entrepreneurs… Des thèmes « que les Allemands n’ont pas l’habitude de voir ». À l’origine diffusés sur le canal régional berlinois Spree Kanal, les programmes sont aujourd’hui en phase de migration sur internet « pour augmenter la visibilité ». Internet a aussi l’avantage d’être « moins cher ». Car les financements, pour l’heure, sont durs à trouver, et la publicité n’abonde pas.Tout, ou presque, est payé avec les deniers personnels de Degbeon. Affable, l’homme au regard rieur n’abandonne pas. Dernièrement, il a eu l’idée de vendre les DVD de ses émissions en Afrique, afin d’augmenter les recettes d’AfroTV. La persévérance est un trait de son caractère, disent ceux qui le connaissent. Né dans la région du Moyen-Comoé (à Agnibilékrou), Degbeon est arrivé à Berlin à l’âge de 23 ans. Pour les beaux yeux d’une Blanche, allemande, partie JEUNE AFRIQUE
Europe, Amériques, Asie
Né sous le signe du caméléon – belle métaphore pour un Africain vivant en Allemagne –, Degbeon ne baisse jamais la garde. Son dernier combat : la représentation des Africains en Allemagne. À l’origine, un discours dans lequel le président de la République fédérale, Christian Wulff, évoque une rencontre avec les représentants de la diaspora africaine. Mais quand André Degbeon veut en savoir plus, connaître qui sont ces représentants et comment ils ont été choisis, pas de réponse. « On ne veut plus que l’on parle à notre place. Ce sont aux Africains de décider qui les représente », s’insurge-t-il, au risque de passer pour un gêneur. ● GWÉNAËLLE DEBOUTTE, en Allemagne Photo : MAURICE WEISS/OSTKREUZ pour J.A. JEUNE AFRIQUE
FRANCE
Polémiques à la Goutte-d’Or Dans le 18e arrondissement de Paris, les musulmans ne doivent plus prier dans la rue, estime le ministre de l’Intérieur. Mais alors où ?
ALEXANDRE RENAHY/JERRYCOM
pour une mission de quatre ans en Afrique, avec qui il a un fils, également né en Côte d’Ivoire. En Allemagne, Degbeon apprend la langue, se forme au journalisme et à la télévision. En 1995, il fonde le premier jardin d’enfants germano-africain de Berlin. Dans cette ville, il sera souvent l’homme des premières fois. Comme en 2001, quand il est le premier Noir à se présenter à une élection municipale, dans le quartier très conservateur de Wilmersdorf-Charlottenburg. S’il n’obtient que 1,5 % des voix, ce geste symbolique lui permet de mettre en avant les Africains de Berlin, que beaucoup font semblant de ne pas voir. Après ce premier pas en politique, il en fait un second au sein du Parti social-démocrate (SPD), qui le contacte à la suite de sa candidature remarquée. L’expérience s’avère amère. Il déchante et se rend compte qu’à l’échelle d’un quartier on ne lui laisse pas sa chance. Il ne reçoit pas les invitations lors des décisions importantes, et se sent écarté du jeu. Il s’éloigne du parti, sans pour autant perdre le goût de l’action politique. Depuis 2008, il est membre du Migrationsrat, le conseil consultatif des immigrés de Berlin, organe qui se charge d’aider les étrangers dans leurs démarches quotidiennes, intervient pour bloquer des demandes d’expulsion ou discute avec le Sénat des lois concernant les étrangers. Une forte responsabilité qu’il « assume avec plaisir ».
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L
FIDÈLES EN PRIÈRE devant la mosquée de la rue Myrha.
Grande Mosquée de Paris, s’efforce de e problème des mosquées du 18e arrondissement de Paris, dont jouer les médiateurs. Hamza et Niambélé l’exiguïté contraint les fidèles à réclament un lieu de culte unique (la prier dans la rue, vire au cassecaserne compte deux salles de 1 200 m2 tête. Le gouvernement pensait avoir et 800 m2) utilisable sept jours sur sept. trouvé la solution. Le 8 août, Claude Ils souhaitent aussi qu’un seul imam soit Guéant, le ministre de l’Intérieur, avait désignépourdirigerlaprière.Pourl’heure, annoncé que les musulmans du quartier la mosquée de la rue Myrha accueille de la Goutte-d’Or pourraient, à partir du surtout les Maghrébins, et celle de la rue 16 septembre, prier dans une ancienne Polonceau, les Subsahariens. Les chefs religieux jugent le loyer (10 000 euros par caserne, porte de Clignancourt. « Les an) excessif et réclament l’aménagement prières de rue, c’est quelque chose qui est directement attentatoire au principe d’un parking et d’une salle d’ablutions de la laïcité. Il faudra que cela cesse », pour les femmes. avait-il indiqué. Si le bail, qui arrive à expiration en Depuis, le vaste bâtiment désaffecté 2013, n’était pas renouvelé, et si, d’ici là, le futur Institut des cultures d’Islam n’était fait peau neuve pour accueillir quelque 2 700 personnes pour la prière du venpas encore prêt à accueillir les fidèles, dredi. À en croire le ministre, lesresponsablesmusulmans Une ancienne caserne ? Pourquoi auraient visité le chantier pas. Mais les imams veulent et donné leur feu vert. Or le 30 août, Cheikh Salah « des aménagements ». HamzaetMoussaNiambélé, les imams des mosquées des rues Myrha Hamza et Niambélé souhaitent que ces derniers puissent bénéficier d’un autre et Polonceau, ont fait savoir que tel n’était lieu de culte. De toute façon, la caserne pas le cas. « Rien n’est signé, nous avons découvert la date du 16 septembre dans la de la porte de Clignancourt est censée presse », proteste Niambélé, qui réclame n’être qu’une solution provisoire avant la « des aménagements ». Bref, aucun accord construction de nouveaux lieux de culte n’a encore été trouvé. dans la capitale. Or celle-ci est freinée par des réticences politiques et des conflits Lors des réunions à la préfecture de fonciers. ● JUSTINE SPIEGEL police, Dalil Boubakeur, recteur de la N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
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Économie
MAROC
Les cigarettiers mettent le paquet
LIBYE - TUNISIE
La reconstruction, une affaire de voisins
CÔTE D’IVOIRE
Sifca reprend
l’offensive
Touché au cœur durant la crise postélectorale, le premier groupe privé du pays panse ses plaies. Mais pas seulement. Le voilà qui, déjà, réamorce sa stratégie de croissance en Afrique de l’Ouest, notamment dans l’hévéa et le palmier à huile. PASCAL AIRAULT
«
N
bout pour maintenir les activités », témoigne, encore ému, Bertrand Vignes. « Il ne voulait pas mettre au chômage technique les 25 000 salariés et 60 000 planteurs. » Lorsque la crise postélectorale éclate, en décembre 2010, les dirigeants pressentent l’escalade de la violence. Ils décident alors d’accélérer les exportations de caoutchouc et de faire des réserves de carburant pour continuer à faire tourner les usines. Bien anticipé ! Deux mois plus tard, un embargo commence à se mettre en place sur les ports du pays. Et en mars, le secteur bancaire est complètement paralysé. Là encore, la direction trouve la parade. Elle répartit entre les différentes sociétés du groupe les recettes en cash générées par les ventes locales de sucre et d’huile, car Sifca a besoin de liquide pour payer les salaires de ses employés. Alors que les hostilités battent leur plein début avril, les usines tournent encore, même si les cuves des raffineries d’huile de palme sont pleines…
oublie pas de corriger le résultat de l’entreprise! » Mardi 30 août, au siège de la Société internationale de plantations d’hévéas (Siph) à Courbevoie (France), Bertrand Vignes, nouveau directeur général de Sifca (lire encadré p. 64), transmet au téléphone ses directives avant l’envoi à l’imprimeur du rapport d’activité 2010. Cinq mois après la fin de la crise postélectorale, le premier groupe privé ivoirien renoue avec une vie presque normale, même si les événements récents PERTURBATIONS. « Nous avons réussi à sauver les sont encore dans toutes les mémoires. productions de sucre et de caoutchouc, indique L’entreprise agro-industrielle a payé un lourd Bertrand Vignes. Mais nous avons finalement perdu tribut. Dans le document annuel, son président, 30000 tonnes d’huile de palme. » Avec la montée en Jean-Louis Billon, rend hommage aux vingtpuissance des nouvelles plantations, Sifca produira quatre personnes, travailleurs et habitants des cette saison 88000 t de sucre (+ 14000 t par rapport à 2010), 260 000 t d’huile de palme (+ 19 000 t) et plantations, disparues à Abidjan, Toupah et 140 000 t de caoutchouc sec (+ 12 000 t). Comme Irobo, victimes des militaires et miliciens proles cours internationaux du caoutchouc et de Gbagbo. Parmi elles, Raoul Adéossi, un cadre béninois rattaché à la direcl’huile de palme sont bons, tion ; Chelliah Pandian, un le groupe ne devrait finaQuand les hostilités Malaisien qui avait supervisé lement pas trop pâtir de la battaient leur plein, les la construction de la toute crise, du moins en matière nouvelle raffinerie Sania à usines tournaient encore. de résultats. Abidjan ; et, surtout, Yves Mais la reprise des activiLambelin, l’ancien directeur général, qui avait tés a tout de même été perturbée. Après la chute de consacré trente-trois années de sa vie au groupe. Laurent Gbagbo, le 11 avril, Sifca a mis plusieurs Les trois hommes, enlevés le 4 avril au Novotel semaines à organiser le retour des cadres sur le d’Abidjan, y avaient installé leur quartier général terrain. Il a fallu notamment sécuriser le travail au plus fort des combats. « Yves s’est battu jusqu’au dans les plantations. Sur les sites se trouvant le
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’
JEUNE AFRIQUE
CONSOMMATION
BRÉSIL
Un parc hôtelier de haute compétition
DÉCIDEURS
El Hachemi Belhamdi PDG d’AlgérieTélécom
BANQUE
Grosse fatigue pour UBA
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CAMILLE MILLERAND POUR J.A
Unilever fait du porte-à-porte
long de la frontière avec le Liberia, le groupe a obtenu l’aide des forces onusiennes pour ne pas être exposé à la vengeance des miliciens. Les premières exportations ont repris début mai, avec le retour des premiers bateaux. Cela a permis de désengorger les huileries et de reprendre le raffinage. Jean-Louis Billon s’est alors envolé pour Singapour, où s’est tenu un conseil d’administration extraordinaire. Il a annoncé à ses partenaires asiatiques, les groupes Olam et Wilmar, le très probable décès des cadres du groupe, et passé en revue la situation politique et sécuritaire. On a aussi fait le point sur la réorganisation des activités et sur les différents projets d’investissements. Enfin, Jean-Louis Billon a retrouvé la présidence du conseil d’administration, qu’il avait laissée en novembre à Yves Lambelin. « Le décès d’Yves n’a pas modifié l’actionnariat du groupe, indique Billon. Ses deux fils adoptifs, Alassane et Ben Doumbia, à la tête d’Immoriv [qui détient 21,1 % des parts de Sifca, NDLR], restent les partenaires de Parme Investissement [44 %], dont les titres sont détenus par ma famille. Ensemble, nous sommes majoritaires dans le groupe. Ce sont Yves et mon père, Pierre Billon, qui ont monté cette architecture. Si une famille souhaite se désengager, elle doit proposer en priorité ses actions à son partenaire historique. » JEUNE AFRIQUE
DANS LES OLÉAGINEUX, le groupe s’est associé aux asiatiques Olam et Wilmar, partenaires économiques et techniques.
320 000 tonnes
C’est la production d’huile de palme prévue par la filiale Palmci en 2012 (contre 260 000 t en 2011). Soit un nouveau record dû aux efforts de renouvellement et d’extension des plantations
Pas de changement attendu, non plus, chez les autres partenaires. Le français Michelin reste l’associé exclusif sur le caoutchouc. Olam et Wilmar poursuivent leur implication dans la production et la commercialisation d’huile de palme. Ces alliances permettent au groupe d’améliorer sa productivité et de sécuriser ses débouchés (Michelin achète 50 % de la production de caoutchouc). Sur le terrain, les techniciens des groupes partenaires transmettent leurs méthodes de travail pour améliorer la compétitivité des exploitations et la stratégie commerciale. GHANA, LIBERIA, NIGERIA… Tirant les enseignements de la crise, les différents partenaires ont décidé de renforcer leur stratégie de développement. « La Côte d’Ivoire pèse 85 % du chiffre d’affaires, précise Bertrand Vignes. Notre ambition est de parvenir à un meilleur équilibre géographique en confortant notre implantation régionale. » Ainsi, la filiale Ghana Rubber Estates poursuit le renouvellement de ses anciennes plantations d’hévéas, tout en cherchant à acquérir de nouvelles terres. Elle encourage aussi les planteurs villageois à produire plus. Au Liberia, Sifca a répondu à l’appel de la présidente, Ellen Johnson-Sirleaf, qui a initié une politique de revitalisation des productions N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
Entreprises marchés agricoles. Dans l’hévéa, sa filiale locale Cavalla Rubber Corporation (CRC) a ajouté 22 000 hectares de concessions aux 8 000 qu’elle exploitait déjà en leasing. Quelque 5 000 ha de plus seront consacrés aux plantations villageoises. La concession signée avec le gouvernement libérien sur cinquante ans concerne la région du Maryland, près de la frontière ivoirienne. CRC s’engage à y construire une usine de caoutchouc et à investir plus de 25 millions d’euros au cours des dix prochaines années. Dans la même région, le groupe a décroché une concession de palmiers à huile. Sa filiale Maryland Oil Palm récupère ainsi la gestion de l’huilerie et des 8 800 ha de palmiers auparavant gérés par la société d’État Decoris Oil Palm, mais qui avaient été pour l’essentiel laissés à l’abandon. Au Nigeria, Rubber Estates Nigeria accroît ses surfaces hévéicoles et développe les plantations villageoises. L’activité industrielle est désormais concentrée sur une seule usine, à Araromi (État d’Ondo), entièrement modernisée. « Nous cherchons des terres pour nous lancer dans la filière du palmier à huile, précise Bertrand Vignes. Le marché est là, puisque le pays importe 500 000 t d’huile chaque année. » Cela correspond à un autre objectif : atteindre une meilleure répartition entre les activités huile de palme et caoutchouc (voir infographie ci-contre).
RAPPORT FINANCIER SIFCA 2010 En 2010, des profits records (en millions d’euros)
650
Chiffre d'affaires Bénéfices
608
520
567
450
390 260 130
83
66
0
26
2008
2009
2010
Le caoutchouc prend le pas sur l’huile (Répartition du chiffre d’affaires par secteur) 1%
10%
40%
HÉRITAGE. À plus long terme, Sifca pourrait s’inté-
resser à d’autres pays de la sous-région. Spécialiste des oléagineux, le groupe étudie aussi la possibilité de lancer de nouvelles filières comme l’arachide, le jatropha ou le tournesol, mais s’est désengagé de l’huile de coton, afin de ne pas être tributaire des égreneurs qui négocient chaque année le prix de leur graine. Seul facteur limitant : le foncier. Sur la filière sucre, pas de développement spectaculaire à attendre. La stratégie est essentiellement nationale, après l’achoppement des discussions avec Somdiaa et Castel, aujourd’hui associés. « Nous allons simplement renouveler un appareil productif vieillissant », précise Bertrand Vignes. Olam, Wilmar ou un autre partenaire
36%
54%
49%
2009
Huile Caoutchouc Sucre Autres
2010
pourrait les y aider. Les acteurs économiques demandent aux nouvelles autorités de veiller à ce que les importations frauduleuses de sucre, passant par les frontières poreuses du Nord, ne reprennent pas de plus belle. « Yves nous laisse un héritage plein de promesses et de potentiel, conclut Jean-Louis Billon. Sifca continuera sur cette voie si bien tracée. » ●
BERTRAND VIGNES, EN PREMIÈRE LIGNE AUPARAVANT à la tête de Palmci (depuis 2009), Bertrand Vignes a pris la direction générale de Sifca en mars dernier. Cet ancien du groupe Michelin a connu un véritable baptême du feu : lors de l’enlèvement de trois cadres de Sifca, le 4 avril à Abidjan, il est en mission au Nigeria et ne peut rentrer en Côte d’Ivoire en raison de la fermeture des frontières. Il va alors mettre en place une cellule de crise coordonnée par deux filiales du groupe, au Ghana et en France. Objectifs : sécuriser les N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
sites industriels et le personnel, et évacuer les cadres encore en poste à Abidjan avec l’avion du groupe – mission accomplie dès la prise de l’aéroport par les soldats français. Sur toutes les plantations, il établit en outre une chaîne de communication pour informer heure par heure les employés des derniers développements. Le siège de Sifca à Abidjan rouvre le 21 avril. Première action de Bertrand Vignes : « Mettre en place une cellule d’écoute pour les salariés », explique-t-il. ● P.A. JEUNE AFRIQUE
SOURCE : SIFCA
10%
SIFCA
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Entreprises marchés
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MAROC
Les cigarettiers mettent le paquet Malgré l’ouverture à la concurrence, Imperial Tobacco continue de régner sans partage sur le marché du tabac. Pour l’instant, seuls deux autres fabricants ont obtenu l’agrément des autorités.
JEUNE AFRIQUE
HASSAN OUAZZANI POUR J.A.
L
es 15 milliards de cigarettes vendues chaque année au Maroc ne partent pas en fumée pour tout le monde. Et surtout pas pour Altadis, l’ancien monopole privé. Racheté en 2007 par le britannique Imperial Tobacco, le cigarettier continue de dominer largement (plus de 83 % des ventes au premier semestre), en dépit de l’ouverture du marché à la concurrence le 1er janvier. Reste qu’en coulisses la concurrence se prépare, et ce même si le régulateur, prudent, délivre les autorisations de distribution… avec modération. Pour déloger Imperial Tobacco, troisième producteur mondial, il faudra du temps et un certain talent de lobbyiste. Le prix minimal du paquet a été fixé par les autorités à 25 dirhams (2,21 euros) pour les nouveaux entrants. Vendue à partir de 15,5 dirhams, Marquise, la marque locale du groupe britannique fabriquée dans son usine d’Ain Harrouda (près de Casablanca), paraît donc loin d’être menacée et devrait continuer à accaparer 70 % des volumes (chiffre estimé par la concurrence). Sur le segment des marques internationales (de 25 à 35 dirhams le paquet), Fortuna et Gauloisesblondes,toutesdeuxdans le portefeuille d’Imperial Tobacco, continuent de faire des adeptes parmi les classes moyenne et aisée. Enfin, le partenariat signé par le groupe britannique avec l’américain Philip Morris International lui permet aussi de produire et de distribuer la marque Marlboro. En face, seuls deux grands fabricants, qui écoulaient auparavant
La marque locale du groupe britannique accapare autour de 70 % DES VOLUMES.
leurs produits via Altadis, ont reçu leur sésame du ministère des Finances pour les distribuer eux-mêmes. Japan Tobacco International (Winston, Camel…) a noué un partenariat avec l’espagnol Daba, distributeur et embouteilleur de Coca-Cola dans le pays. Quant à British American Tobacco (Dunhill, Lucky Strike…), il a choisi Dislog, propriété du ministre de la Jeunesse et des Sports, Moncef Belkhayat. « Cela n’a pas nui à l’obtention de son autorisation de distribution », feint de s’étonner un concurrent. Mais même appuyées par des groupes marocains, les deux multinationales ont bien du mal à percer : « Les commerciaux d’Altadis menacent les buralistes de ne plus les livrer s’ils écoulent les marques concurrentes », s’indigne ce même acteur, qui attend une intervention du Conseil national de la concurrence. PROCÉDURE FASTIDIEUSE. Deux
autres sociétés, non encore autorisées, sont dans les starting-blocks. Kamil Ouazzani, PDG de Capital Finance (qui distribue notamment des spiritueux), a déposé en mars une demande d’autorisation pour sa filiale K-Dis. Depuis, pas de
25
dirhams Prix minimal du paquet fixé par les autorités pour toute nouvelle marque
15,5
dirhams Prix du paquet de Marquise
nouvelles. « J’ai pourtant suivi toute la procédure, fastidieuse, et investi plus de 10 millions de dirhams [près de 883000 euros, NDLR] », s’insurge l’homme d’affaires, qui s’est allié avec deux poids moyens du secteur, l’égyptien Eastern Tobacco et l’arménien Cigaronne. Kamil Ouazzani est convaincu qu’il y a de la place pour lui sur des segments comme les cigarettes slim, pour les femmes, ou les cigares. Autre outsider : le deuxième distributeur de tabac en Espagne, Comet. « Notre expérience de l’ouverture réussie du marché du tabac en Espagne devrait plaider en notre faveur », espère Hatim Benjelloun, chargé des relations publiques de Comet au Maroc, qui a déposéunedemanded’autorisation le 22 juillet. La société, bien positionnée sur le segment des cigares, indique « comprendre que la libéralisation du secteur se fasse par paliers et avec prudence ». En attendant de nouvelles autorisations, le leader britannique a nommé, le 5 septembre, Paul Leggat – qui a fait ses preuves en pilotant ses ventes en duty free – à la tête d’Altadis Maroc. Imperial Tobacco prépare sa réplique. ● CHRISTOPHE LE BEC N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
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Entreprises marchés LIBYE-TUNISIE
La reconstruction, une affaire de voisins
Agroalimentaire, BTP, énergie… Les industriels tunisiens sont bien placés pour participer à l’après-Kaddafi. Des chantiers qui représentent des milliards d’euros et des milliers d’emplois.
E
n Libye, les derniers combats autour des villes de Syrte et de Sabha ne sont pas encore terminés que déjà, en coulisses, de nouveaux stratèges, du monde des affaires cette fois-ci, sont en action et échafaudent des plans pour gagner une autre bataille, celle de la reconstruction. « Avant la guerre, la Libye était déjà un chantier à ciel ouvert, alors maintenant… », résume parfaitement un entrepreneur. Selon le secrétaire d’État français chargé du Commerce extérieur, Pierre Lellouche, les besoins en investissements du pays s’élèveraient à près de 150 milliards d’euros d’ici à 2020. Des promesses de contrats d’autant plus alléchantes que les ressources libyennes sont immenses : Tripoli est le deuxième producteur africain de pétrole, ses réserves en gaz sont encore largement sous-exploitées, et ses avoirs étrangers sont estimés entre 70 milliards et 115 milliards d’euros. À Tunis, les états-majors des entreprises sont particulièrement optimistes. Encouragés par la visite, le 3 septembre, de Mahmoud Djibril, président du Conseil exécutif du Conseil national de transition (CNT), mais aussi par la participation du Premier ministre tunisien, Béji Caïd Essebsi, à la conférence de Paris, l’avant-veille, les patrons voient dans la Libye le prolongement naturel de leur marché national. Un espoir légitime, selon Abdellatif Hamam, directeur général du Centre de promotion des exportations (Cepex) : « Plus de 1 000 sociétés tunisiennes y travaillaient avant la guerre. L’ensemble de leurs contrats et N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
de leurs investissements représente environ 2 milliards de dollars [1,4 milliard d’euros, NDLR]. » DÉLÉGATION. Classésaucinquième
rang des partenaires économiques de la Libye, les hommes d’affaires tunisiens n’entendent pas passer à côté des opportunités. Déjà le patronat annonce l’envoi, probablement les 16 et 17 septembre, d’une délégation à Tripoli. « Au départ, la guerre a été un vrai traumatisme. Maintenant, le changement de régime ouvre de nouvelles possibilités », explique Karim Ammar, numéro deux de Poulina. Le premier groupe privé tunisien est très implanté en Libye, pays jugé stratégique pour l’avenir de la multinationale. Si bien que l’évolution de la situation est suivie en temps réel par son fondateur, Abdelwahab Ben Ayed. Sur ce marché, le relationnel a toujours été un élément déterminant, bien plus que les seuls critères économiques. « Depuis quarante ans, les entreprises tunisiennes ont montré leur capacité à nouer des liens solides avec leurs partenaires libyensdanscetenvironnementparticulier », insiste Abdellatif Hamam.
Ð BÉJI CAÏD ESSEBSI (à dr.), le Premier ministre tunisien, et MAHMOUD DJIBRIL (à g.), du CNT libyen, le 3 septembre à Tunis.
« Je suis plutôt rassuré pour la suite, car nos contacts nous appellent pour nous dire que nos contrats [plus de 30 millions d’euros, NDLR] seront maintenus », affirme Ahmed Bouzguenda, dont l’entreprise de travauxpublics,SociétéBouzguenda Frères, travaille notamment sur l’aéroport de Tripoli. Un optimisme partagé par Ali Dhaouadi, de la Chambre de commerce tunisolibyenne:«Nousbénéficionsdesolides soutiens dans la communauté des affaires, avec des relais comme Mohamed Ben Abdelkrim, partenaire du groupe tunisien Slama, ou Jomaa al-Osta, président de l’Union
LE MAROC IN, L’ALGÉRIE OUT LES ENTREPRISES DU ROYAUME chérifien sont-elles insensibles au changement de régime en Libye ? Pas complètement. Immobilier, construction, infrastructures, banques… Plusieurs groupes évaluent actuellement les opportunités nées de la chute de Kaddafi. Mais il faudra sans doute attendre plusieurs années avant de voir les relations commerciales entre les deux pays véritablement décoller. L’an dernier, la Libye apparaissait au-delà du 50e rang dans l’ordre des clients du Maroc. Et en matière économique, les projets communs sont souvent restés au stade de l’annonce, à l’image du partenariat, en 2008, entre l’Office chérifien des phosphates et le fonds souverain Libya Africa Investment Portfolio. Côté algérien, la Sonatrach, qui a un volume de contrats d’environ 350 millions d’euros dans le pays, risque d’être pénalisée, comme toutes les autres entreprises du pays, par le soutien des autorités à Kaddafi. ● J.C. JEUNE AFRIQUE
Entreprises marchés
EPA/MAXPPP
de centaines de semi-remorques qui partaient le matin de Tunis pour décharger le soir dans la capitale libyenne. Cet épisode a renforcé notre volonté de développer notre présence commerciale en Libye », explique Ismaïl Mabrouk, patron de la branche agro-industrielle du groupe familial. Pas question toutefois de construire une usine de l’autre côté de la frontière: « Ce n’est pas utile, nous pouvons très bien servir le marché libyen à partir de la Tunisie. » Une option que n’écarte pas, en revanche, le groupe Poulina: « D’ici à dix ans, le commerce avec la Libye se tarira. C’est maintenant qu’il faut investir pour être sûr de s’installer durablement dans le paysage », estime Karim Ammar.
libyenne des chambres de commerce, qui a trouvé refuge à Tunis pendant le conflit. » SOLIDARITÉ. Un cas loin d’être isolé. Au total, la Tunisie, pourtant en pleine crise postrévolutionnaire, a accueilli entre 700 000 et 900000 Libyens fuyant les combats. « On peut féliciter le gouvernement pour sa gestion diplomatique des événements, estime Karim Ammar. Tous les réfugiés ont été accueillis, quel que soit leur camp. » Unesolidaritéàlaquellelesentreprisessesontassociées,enenvoyant des vivres par bateau à la population de Misrata durant le siège de la ville, et en participant à l’accueil des réfugiés à la frontière. « Même si cela a été fait sans arrière-pensée, cela ne peut que peser en faveur d’un renforcement de la coopération économique entre nos deux pays », estime Walid Loukil, patron du groupe Loukil. À preuve, la multiplication des conciliabules, à Tunis, entre patrons tunisiens et hauts cadres libyens en exil, notamment durant le mois de ramadan. Ainsi le groupe Loukil a-t-il amorcé des discussions avec JEUNE AFRIQUE
des responsables de la société nationale libyenne d’électricité. Chef d’entreprise du secteur textile, Abdelaziz Darghouth a lui aussi entamé sa prospection depuis Tunis : « Mais il faut aller sur place pour vérifier le sérieux des demandes. » Des débouchés d’autant plus intéressants qu’ils sont, pour cet entrepreneur, deux fois plus rentables que la sous-traitance effectuée pour les marchés européens. « Attention de ne pas passer pour des opportunistes! » prévient néanmoins Abdellatif Hamam.
150 milliards d’euros
Ce sont les besoins en investissements de la Libye d’ici à 2020 (selon Pierre Lellouche, secrétaire d’État français au Commerce extérieur)
« La guerre a été un traumatisme. Mais le changement de régime ouvre de nouvelles possibilités. » KARIM AMMAR, directeur central de Poulina
Les entreprises agroalimentaires figurent aussi parmi les grands bénéficiaires de la guerre civile libyenne. À moins de dix heures de route de Tripoli, elles se sont retrouvées en première ligne pour ravitailler leur voisin en produits de première nécessité. « Notre volume d’affaires a augmenté de 20 % par rapport à 2010. Ce sont des convois
MONTS ET MERVEILLES. Les inves-
tissements étrangers sont accueillis favorablement par le CNT, bien décidé à diversifier une économie entièrement dépendante de la rente pétrolière. Et, bien sûr, les entreprises tunisiennes savent qu’elles ne sont pas les seules à attendre monts et merveilles de l’après-Kaddafi. « La France mérite sûrement, au vu des efforts déployés, une bonne part du gâteau. Si nous avons des miettes, nous serons contents », plaide Ali Dhaouadi. Maisbeaucoupd’entreprisesoccidentales, parce qu’elles connaissent mal le pays et ne maîtrisent pas la langue, chercheront des partenaires pour exécuter leurs contrats ; et la Tunisie – tout comme l’Égypte avec les entreprises anglaises – a une carte à jouer. « Certains groupes français nous ont déjà sollicités pour investir sur le marché libyen », assure Walid Loukil. Autant d’associations qui devraient offrir des débouchés aux Tunisiens diplômés, chez qui le taux de chômage atteint des records. La reconstruction libyenne devrait également créer un appel d’air pour les emplois moins qualifiés. Selon Abdelhamid Triki, ministre tunisien de la Planification et de la Coopération internationale, plus de 200 000 ouvriers tunisiens pourraient partir travailler de l’autre côté de la frontière. ● JULIEN CLÉMENÇOT N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
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Entreprises marchés CONSOMMATION
Unilever fait du porte-à-porte
L
e géant anglo-néerlandais Unilever (Dove, Flora, Ben & Jerry’s, Lipton…) réalise chaque année 5 milliards d’euros de ventes en Afrique, à travers une vingtaine de pays, avec ses marques de produits alimentaires et hygiéniques (margarines Blue Band, soupes Knorr, dentifrices Signal, lessives Omo…). Mais ce n’est pas encore assez. Et pour cause : la multinationale, qui souhaite profiter davantage de la croissance économique africaine et d’une population dont les revenus sont en hausse constante, doit faire face au manque de réseaux formels de distribution et à des infrastructures bancaires et de transport insuffisantes.
UNILEVER
La multinationale compte recourir à des milliers de vendeurs pour écouler ses produits en Afrique. Une recette qui a déjà fonctionné en Asie.
EN INDE, 45 000 femmes travaillent pour le groupe anglo-néerlandais.
Pour surmonter ces obstacles, Unilever entend adapter sur le continent africain son schéma de distribution indien, basé sur
Au Nigeria, la firme a mis sur pied des équipes mixtes. le porte-à-porte et baptisé Shakti. Pourcela,legroupecompterecourir à des milliers de petits vendeurs soutenus par les services de microfinance qu’il fournit. Ce schéma a
déjà été expérimenté en Inde en 2000, avec 17 femmes dans deux États. Elles sont aujourd’hui 45000, qui touchent plus de 3 millions de ménagesetarriventàgagnerjusqu’à 22 dollars par mois chacune. Au Nigeria, où des équipes ont démarré la vente de sachets de shampoing et de crèmes pour la peau dans les villages, les vendeurs sont aussi des hommes, car « les femmes africaines travaillent bien souvent à plein temps aux champs », estime Frank Braeken, directeur Afrique. Unilever n’est pas le seul à recouriràcetypedevente.Leleadermondial de l’alimentaire, Nestlé, exploite déjà des réseaux de distribution similaires en Afrique. Il dispose par exemple de 1 500 vendeurs de crème glacée en Afrique du Sud, et de quelque 5 000 autres en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. Et le groupe suisse compte installer une centaine de femmes à Kinshasa d’ici à la fin de l’année. ● LOUISE LUCAS © Financial Times et Jeune Afrique 2011. Tous droits réservés.
Coulisses BOISSONS HEINEKEN INVESTIT EN RD CONGO
BOURSE PETRO IVOIRE COTÉ À PARIS
AÉRIEN SYPHAX AIRLINES RECRUTE
Le brasseur hollandais prévoit d’investir 400 millions d’euros au cours des cinq prochaines années en RD Congo, à travers sa filiale Bralima. Quelque 250 millions serviront à rénover la brasserie existante de Kinshasa et à construire une nouvelle usine à 40 km. Les 150 millions restants permettront d’acheter des équipements et à améliorer les unités dans le reste du pays. Le groupe est implanté dans onze pays africains. ●
Le 30 septembre, l’entreprise de distribution de produits pétroliers fera son introduction à la Bourse de Paris sur le marché libre NYSE Euronext. Cette cotation sera adossée à un emprunt obligataire de 5 millions d’euros, pour financer le plan de développement sur trois ans du groupe. Petro Ivoire mettra sur le marché 20 000 actions d’une valeur nominale de 250 euros, rémunérées annuellement à un taux de 5,5 %. ●
La nouvelle compagnie tunisienne fondée par Mohamed Frikha (Telnet) vient de lancer ses premiers recrutements. Basée à l’aéroport de Sfax, la société, qui devrait employer 150 personnes, prévoit de débuter ses activités en mai 2012. Positionnée sur le créneau des vols internationaux, Syphax Airlines desservira la France, l’Italie, la Belgique, la Libye, la Turquie et le Maroc. Deux Airbus A319 sont en cours d’acquisition. ●
SMS
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• BOURSE Jusqu’au 12 septembre, la Côte d’Ivoire lance un emprunt obligataire de 150 M€ rémunéré à 6,5 % • RÉSERVES La Banque centrale du Nigeria va diversifier ses réserves en devises avec le yuan • PÉTROLE BP a cédé ses activités de distribution dans cinq pays d’Afrique australe à Puma Energy, pour 210 M€
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JEUNE AFRIQUE
GUNNAR KNECHTEL/LAIF-REA
International
Opinio onANALYSE s & édittoriiaux
Alain Faujas
Ð Dans le quartier de Copacabana, à RIO DE JANEIRO.
Taxons les riches!
HÔTELLERIE
Au Brésil, un parc de haute compétition
Le pays, qui accueille la Coupe du monde de football en 2014, a annoncé la construction de 200 établissements.
À
moins de trois ans de la Coupe du monde de football et à cinq ans desJeuxolympiquesde Rio, le Brésil est en pleine effervescence. Parmi les secteurs les plus dynamiques,l’hôtelleriequi,enplus d’être dopée par ces événements sportifs, est portée par la montée d’une classe moyenne (40 millions de nouveaux consommateurs au cours des dix prochaines années) capable de contribuer au développement du tourisme local. De fait, la Fédération brésilienne deshôtelsarécemmentannoncéun ambitieux plan d’investissements
de 5,3 milliards d’euros sur cinq ans, pour la construction de 200 hôtels. Avant le Mondial de football, les autorités entendent augmenter la capacité d’accueil du secteur hôtelier de 40 %, à près de 500000 chambres. En 2010, l’Afrique du Sud avait accueilli 300000 visiteurs lors de la dernière Coupe du monde. Tous les acteurs du secteur comptent bien tirer profit de cette embellie annoncée. À commencer par Accor, leader du marché brésilien avec 145 établissements: le groupe français prévoit de porter son parc à 225 hôtels d’ici à la fin de 2015. ● STÉPHANE BALLONG
FRET AÉRIEN
Les compagnies du Golfe bousculent les européennes LA MONTÉE en puissance des compagnies des pays du Golfe – Qatar Airways, Emirates et Etihad Airways – inquiète de plus en plus en Europe. Christoph Franz, le patron de Lufthansa, deuxième transporteur du Vieux Continent, a exprimé ses craintes face à l’offensive de ces compagnies dans les domaines du transport des passagers et, surtout, du fret. Selon le patron du groupe allemand, les concurrents du Golfe, dotés de capacités nettement plus importantes, chercheraient à prendre la place des transporteurs européens sur leurs marchés traditionnels, en appliquant des tarifs très compétitifs. À titre de comparaison, alors que l’aéroport de Dubaï disposera prochainement d’une capacité de fret de 12 millions de tonnes par an, Francfort n’a traité que 2,3 millions de tonnes de marchandises en 2010. Si Lufthansa, pour qui cette activité est essentielle, table toujours sur des profits en hausse en 2011, cette nouvelle concurrence pourrait néanmoins affecter sa rentabilité. ● S.B. JEUNE AFRIQUE
«
I
L FAUT QUE les plus riches paient », répète Nicolas Sarkozy, converti de fraîche date au socialisme fiscal. « Mes amis mégariches et moi-même, nous ne devons plus être épargnés par le fisc », a proclamé le milliardaire américain Warren Buffett. « Taxez-nous ! » a demandé Maurice Lévy, patron de Publicis. Oh le bel élan de générosité pour sauver les finances publiques !
Ce tour de vis va dans le bon sens. Il est indolore, puisque les riches sont riches, aurait dit monsieur de La Palice ; c’est-à-dire qu’il rogne leur superflu. Il est en outre plus juste, puisque les riches paient, en fait, moins d’impôts que les autres, le gros des recettes publiques provenant des taxes indirectes, qui ne sont pas proportionnelles au revenu et qui pèsent plus lourd sur les budgets modestes. Taxer les riches est plus efficace, car ils se multiplient comme des lapins: l’institut Hurun a publié, le 7 septembre, un rapport qui annonce qu’en Chine dite communiste le nombre des milliardaires en dollars est passé de 189 en 2010 à 271 aujourd’hui. Dernier atout : mettre à contribution ces fortunés peut faire gagner les élections, puisque les électeurs pas riches sont beaucoup plus nombreux et applaudiront de constater un peu plus de justice fiscale. Malgré tous ces avantages, toucher aux riches semble héroïque. Nicolas Sarkozy a veillé à ce que l’impôt sur leur fortune soit allégé. Barack Obama ne parvient pas à supprimer les avantages fiscaux que son prédécesseur avait accordés aux ménages gagnant plus de 250 000 dollars par an ; il faut dire que ses ennemis républicains sont convaincus qu’enrichir les riches rend les pauvres plus riches… Quant au pauvre Silvio Berlusconi, il a toutes les peines du monde à s’obliger à surtaxer de 3 % les revenus italiens supérieurs à 300000 euros par an. Un jour il promeut l’idée, l’abandonne le lendemain pour y revenir le surlendemain. Comme quoi une riche idée peut s’appauvrir à l’usage. ● N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
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Décideurs ALGÉRIE
El Hachemi Belhamdi reprend du service qui tient ses promesses. Au passage, son patron parvient à décrocher le prestigieux trophée de « manager de l’année 2005 », décerné par le Club Excellence Management. Mais étrangement, sa carrière prend – temporairement – fin en 2007, avec une décision de mise à la retraite.
Homme au franc-parler, le nouveau PDG d’Algérie Télécom s’est engagé à redresser le groupe et à redorer son blason. Les défis ne manquent pas.
U
n siège éjectable. C’est la triste réputation qui colle depuis plusieurs années au poste de premier responsable d’Algérie Télécom. M’Hamed Dabouz en a récemment fait l’expérience. Nommé directeur général par intérim en décembre 2010, il a finalement été « démissionné » à la mi-août pour des raisons qui restent encore inconnues. Dans le milieu des télécoms, on estime que son successeur, El Hachemi Belhamdi, dispose d’atouts appréciables pour redresser l’opérateur historique : il jouit de la confiance des autorités politiques – qui l’ont nommé PDG – et connaît parfaitement la maison, ainsi que tous les rouages du secteur en Algérie et à l’international.
UN « FOSSÉ » À COMBLER. À l’occasion de la fête de l’Aïd el-Fitr, les travailleurs du groupe ont pu faire mieux connaissance avec la méthode Belhamdi, fondée sur une franchise assez inhabituelle pour un manager algérien. « La mauvaise qualité des services proposés, pour la téléphonie comme pour l’accès à internet, a entrepris de ternir, depuis longtemps déjà, l’image de marque de l’entreprise. Et le manque de réactivité de nos structures commerciales et techniques, à tort ou à raison, a inévitablement achevé de creuser le fossé entre Algérie Télécom et ses clients », a-t-il expliqué. El Hachemi Belhamdi sait que, pour une marque, la notion de N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
ANIS NEW PRESS
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De 2004 à 2007, il a fait un passage remarqué à la tête de MOBILIS, la filiale de téléphonie mobile de l’opérateur historique.
perception des consommateurs est aussi importante que les produits qu’elle propose – cela est d’autant plus vrai sur un marché marqué par une très forte concurrence. L’homme s’est fait connaître en mettant fin à « l’immobilisme » au sein de Mobilis, filiale de téléphonie mobile d’Algérie Télécom. En 2002, l’opérateur avait été fortement secoué par l’arrivée de l’égyptien Orascom, son premier concurrent. Une fin de monopole qui a failli plonger Mobilis dans une grave crise. Nommé en 2004, El Hachemi Belhamdi réussit à mettre en place un système de management efficace, couplé à un plan de communication agressif. Résultat : Mobilis gagne vite des parts de marché, étend son réseau et renforce son image d’opérateur
RESTER RÉALISTE. Le fait d’être rappelé par les pouvoirs publics est déjà en soi une belle victoire. Mais il faut rester réaliste. Mobilis n’est qu’une filiale d’un groupe qui compte trois autres entités : la maison mère Algérie Télécom (téléphonie fixe), Djaweb (internet) et ATS (services satellite). El Hachemi Belhamdi devra avant tout revoir le mode de gestion du groupe et procéder au recouvrement des dettes auprès des institutions publiques et de certains opérateurs privés. Il devra surtout ne pas passer à côté du lancement de la troisième génération de téléphonie mobile, décidé récemment par Alger. Sur ce créneau, la bataille risque d’être rude, puisque les trois opérateurs de téléphonie mobile seront traités sur un pied d’égalité. En revanche, les pouvoirs publics envisageraient de confier à Algérie
« La mauvaise qualité des services proposés a terni l’image de marque de notre entreprise. » Télécom un rôle important dans le développement du programme national d’e-gouvernement. Ainsi, on évoque avec insistance la réactivation d’un accord avec le britannique DeLarue, spécialisé dans les solutions biométriques. Il n’est pas impossible que les partenaires soient chargés de relancer le processus de réalisation de documents biométriques, bloqué depuis plusieurs mois déjà. ● AHMED BEY, à Alger JEUNE AFRIQUE
Décideurs
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AFP IMAGEFORUM
Ý L’EX-SYNDICALISTE est devenu un brillant homme d’affaires.
AFRIQUE DU SUD
Cyril Ramaphosa, le partenaire idéal Associé au suisse Glencore, cet ancien membre de l’ANC veut racheter Optimum Coal, le sixième producteur de charbon du pays.
A
ncien numéro deux du Congrès national africain (ANC) reconverti dans les affaires, Cyril Ramaphosa apparaît une nouvelle fois comme un partenaire de choix pour s’implanter en Afrique du Sud. Après McDonald’s – qui lui a finalement revendu en mars ses 145 restaurants dans le pays –, c’est au tour de Glencore, géant du négoce de matières premières, de s’associer avec l’ancien syndicaliste. Piruto (la filiale sud-africaine du groupe suisse), Shanduka Group et Lexshell849Investments(propriétés
deRamaphosa)ontconstituéfinaoût unconsortium,avecpourobjectifde rafler à la Bourse de Johannesburg la majorité des parts d’Optimum Coal, sixième producteur de charbon du pays. Si l’opération réussit, elle permettra à Glencore d’approvisionner à moindre coût les centrales électriques de ses clients asiatiques, tout en laissant aux actionnaires noirs sud-africains une part majoritaire d’Optimum Coal. La société pourra ainsi continuer à bénéficier d’avantages fiscaux et bancaires liés au Black Economic Empowerment (BEE)… et des faveurs de Pretoria,
alors qu’une nationalisation de certaines mines, en particulier de charbon, est à l’ordre du jour. Au 6 septembre, l’opération n’était pas encore bouclée, mais 23,9 % des parts étaient déjà tombées dans l’escarcelle du consortium, pour 93,5 millions d’euros. « POLITIQUE DU BUSINESS ». Pour
celui qui a abandonné la politique en 1997 pour se consacrer aux affaires, et qui déclarait, au moment de son revirement, « vouloir passer du business de la politique à la politique du business […] pour améliorer le sort des Noirs », l’opération est un nouveau bon coup. Elle devrait assurer à son holding de substantiels revenus – les cours du charbon sont au plus haut – et un partenaire connu pour sa gestion efficace. L’ancien leaderdu Syndicat national des mineurs (NUM) et socialiste convaincu, apprécié pour son art du consensus par les différentes communautés, commence cependant à faire grincer des dents, alors que Glencore ne brille pas sur les questions sociales. Dans les milieux d’affaires tout comme à l’ANC, certains dénoncent une réussite liée davantage à son entregent qu’à son sens du management, à l’instar de la plupart des membres du petit cercle – bien connecté politiquement – du BEE. ● CHRISTOPHE LE BEC
RENE MEZA VODACOM TANZANIA Fort d’une expérience internationale de douze ans dans les télécoms en Afrique, en Asie et en Amérique latine, le nouveau DG de la filiale tanzanienne de l’opérateur sud-africain dirigeait précédemment Bharti Airtel Kenya. JEUNE AFRIQUE
PHILIPPE ATTOBRA BIAO CÔTE D’IVOIRE Ancien d’Ecobank et de United Bank for Africa, il passe de DG adjoint à DG de la banque ivoirienne. Il agira sous la responsabilité de Janine Diagou Wodié, DG du pôle banque du groupe NSIA.
BENOÎT CHAGUÉ TOTAL GABON À 52 ans, il remplace Jean-Philippe Magnan comme DG de la filiale gabonaise. Diplômé de l’Institut de chimie et physique industrielle de Lyon (France), il a débuté sa carrière dans la compagnie pétrolière en 1983. N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
DR ; BIAO-CI ; TOTAL
ON EN PARLE
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AKINTUNDE AKINLEYE/REUTERS
1200 distributeurs automatiques… Mais d’aucuns jugent ce réseau peu optimal. Le fait qu’UBA soit le moins prêteur (en proportion des dépôts collectés) des grands établissements nigérians confirmerait cette analyse. NOUVEAU PÉRIL. Malgré une nette amélioration de ses performances financières au deuxième trimestre 2011, Ý L’institution un nouveau péril compte 13 000 semble peser sur EMPLOYÉS UBA. De l’actuel répartis dans chambardement 19 PAYS du dan s le paycontinent. sage bancaire BANQUE nigérian devraient naître deux nouveaux géants. Jusqu’alors considérés soit comme des banques de seconde catégorie, soit Le groupe nigérian a vu sa capitalisation boursière fondre de moitié comme des établissements peu depuis janvier. Alors que l’agence Fitch Ratings vient de dégrader sa note, présents sur la banque de détail, des questions se posent sur sa stratégie nationale et africaine. Access Bank – qui finalise le rachat de 75 % d’Intercontinental Bank – d’euros, réduisant à zéro ou preset Ecobank Nigeria – qui prépare heure des comptes sa fusion avec Oceanic Bank – s’apque les bénéfices de l’année pour a-t-elle sonné pour l’ensemble du groupe. En 2009, la procheront de très près, par leur United Bank for Africa perte engendrée par l’aventure total de bilan et la taille de leur (UBA) ? Le groupe aux panafricaine s’élevait à 22 millions réseau, d’UBA. 13 000 employés, qui s’est déved’euros. Et lorsque l’agence Alors que le titre est très loppé en quelques années du Peu de filiales chahuté en Bourse (– 57 % de notation Fitch Ratings Nigeria à dix-huit autres pays rentables depuis la fin de janvier), a dégradé, le 5 septembre africains, l’a-t-il fait trop vite ? dernier, la note de viabilité UBA reste tout de même une Va-t-il remettre en cause sa préRÉSULTAT NET 2010 (en millions d’euros) sence hors de ses frontières histodu groupe, c’est en partie société à fort potentiel. Sur riques ? Officiellement, il n’en est en raison des coûts élevés le plan domestique, la sousGhana + 4,9 nullement question. « La direction générés par cette expansion utilisation de son réseau Cameroun + 2,4 explique que ces filiales africaines régionale. implique une forte marge Bénin +1 sont jeunes, que cela prend trois Le hic, c’est que les dévede progression. En Afrique, ses filiales commencent à ans en moyenne avant que la renloppements africains ne sont Guinée + 0,5 tabilité soit là, et qu’une fois que pas la seule épine dans le émerger dans la première Liberia – 0,4 pied du groupe. À domimoitié des banques locales ces nouvelles implantations seront matures elles seront bénéficiaicile, UBA tarde à repartir dans plusieurs pays. Une Sierra Leone – 0,7 res », indique Godfrey Mwanza, de l’avant. La banque reste condition nécessaire pour Tanzanie – 1,2 qui suit et analyse UBA pour le espérer sortir du rouge et en deçà des performances Kenya – 1,3 courtier African Alliance. dégagées par ses principaux doper les bénéfices à l’avenir. En attendant, les pertes s’accuconcurrents, avec le plus bas Autre motif de réjouissance: Tchad – 1,9 mulent, avec seulement quatre niveau de rentabilité des la percée de la banque d’afGabon – 2,3 banques rentables hors Nigeria. actifs. « Son problème est faires du groupe, déjà puisSénégal – 2,3 Un chiffre parle plus que d’autres. simple, souligne un analyste sante chez elle, dans le reste Fin 2010, les quinze filiales africaifinancier. Des coûts trop élede l’Afrique. Elle a notamBurkina – 2,4 ment arrangé pour plus nes en activité comptaient pour vés, liés à son réseau, pour Ouganda – 3,1 de 550 millions d’euros de 13 % des revenus du groupe et une faible création de reveCôte d’Ivoire – 4,2 financement pétrolier pour une part équivalent du total de nus due à une croissance les sociétés nationales de bilan, preuve de la forte dynamiinsuffisante des crédits. » Zambie – 5,1 raffinage de Côte d’Ivoire, du que de développement mise en La banque dispose d’une Sénégal et du Cameroun. Un œuvre dans ces pays. Mais dans le présence très forte sur le terLes filiales en RD Congo, même temps, ces mêmes entités rain : fin 2010, elle comptait autre pas encourageant. ● au Mali et au Mozambique ne sont pas encore actives faisaient perdre à UBA 16 millions ainsi 726 agences et plus de FRÉDÉRIC MAURY
Grosse fatigue pour UBA
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SOURCE : UBA
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JEUNE AFRIQUE
Baromètre
Le Rwanda boursicote L’État a élaboré une liste d’entreprises susceptibles d’ouvrir leur capital.
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igaliaarrêtéunestratégie très offensive pour développersaplaceboursière d’ici à 2014, avec la mise surlemarchéprogramméedetoutou partieducapitaldesplusimportantes entreprises publiques. Premier passageàl’acte:l’introductionenBourse dedeuxfleurons,Bralirwa(brasserie) et Bank of Kigali (la plus importante banque du pays en termes d’actifs). Coupd’essairéussi,puisquelesdeux opérations ont été largement sursouscrites. Un prix d’introduction peu élevé, de bons fondamentaux économiques et une stabilité politique expliqueraient ce succès. VINGT CIBLES. « Nous avons une
liste d’entreprises prêtes à suivre et nous regardons quelles sont les plus attractives et les mieux préparées. Nous avons un objectif de cinq introductions dans les trois ans », a expliqué Robert Mathu, patron du Rwanda Stock Exchange (RSE). Au total, le gouvernement a ciblé vingt entreprises dont le capital pourrait être ouvert au public. Parmi elles, la Sonarwa (assurances) et MTN Rwanda (téléphonie mobile). En outre, à l’image de Kenya Commercial Bank ou Nation Media, des entreprises régionales, notamment kényanes, envisagent une cotation à Kigali. C’est le cas de Kenya Airways, d’Equity Bank ou du groupe hôtelier TPS Eastern Africa. En parallèle, le RSE doit adapter ses règles de fonctionnement pour faciliter l’arrivée des investisseurs des pays voisins. Il pourrait adopter prochainement un protocole du marché commun est-africain qui autorise la libre circulation des capitaux entre le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie et le Burundi. ●
Phase délicate pour les services VALEUR
BOURSE
COURS au 7 septembre (en dollars)
ÉVOLUTION depuis le début de l'année (en %)
Maghrebail
CASABLANCA
99,88
+ 10,3
Eqdom Attijari Leasing Tunisie Leasing El Wifack Leasing Salafin Arab Tunisian Lease Maroc Leasing Cie inter. de leasing Acred
CASABLANCA
198,51 30,06 21,12 15,53 70,35 3,26 44,67 12,81 59,31
– 1,2 – 7,9 – 15,4 – 16,2 – 19 – 23 – 32,8 – 38,9 – 40,3
TUNIS TUNIS TUNIS CASABLANCA TUNIS CASABLANCA TUNIS CASABLANCA
SOUMIS À UNE SITUATION économique difficile, les services financiers souffrent. En Tunisie, le crédit-bail est dans la tourmente. Les principales sociétés du secteur ont vu bondir le volume d’impayés, ce qui nécessite des provisionnements importants impactant d’autant la rentabilité. Il est également plus difficile pour elles de se refinancer via le marché boursier. Au Maroc, le secteur du
crédit à la consommation connaît également de grosses difficultés, avec une explosion des risques, qui pourraient entraîner une concentration du marché. La principale capitalisation du secteur, Eqdom, reste bien positionnée. Filiale de la Société générale, elle apparaît notamment plus solide que ses concurrents et bénéficie de la robustesse supposée de sa clientèle privilégiée, les fonctionnaires. ●
Valeur en vue TUNISIE LEASING La conjoncture pénalise le groupe BOURSE Tunis • PRODUIT NET DE LEASING 2010 39,5 M€ (+ 15,4 %) COURS 29,96 dinars (8.9.2011) • OBJECTIF 30 dinars
EN TROIS ANS, Tunisie Leasing a plus que doublé ses bénéfices, tout en améliorant ses fondamentaux financiers et ses ratios prudentiels. Cette progression est due à la bonne tenue du créditbail en Tunisie et à la montée en puissance de la filiale algérienne, mais aussi à la contribution des activités secondaires: intermédiation en Bourse et capital-risque. L’année 2011 devrait toutefois marquer une rupture avec la croissance des dernières années pour le leader Lilia Kamoun du leasing, du factoring et de la location longue durée en Tunisie. Nous nous attendons à une baisse de 13 % Analyste chez Tunisie Valeurs des résultats, en raison des difficultés que connaît le crédit-bail, qui génère deux tiers du résultat consolidé de Tunisie Leasing. La valorisation actuelle du groupe est correcte à nos yeux, et intègre la baisse de rentabilité attendue pour l’exercice en cours. Nous recommandons de conserver le titre (avec perspectives positives) tout en réitérant notre confiance dans la capacité de Tunisie Leasing à rattraper son retard dès le rétablissement d’un bon climat d’investissement dans le pays. » ●
NICOLAS FAUQUÉ/IMAGESDETUNISIE
INTRODUCTION
Marchés financiers
JEAN-MICHEL MEYER JEUNE AFRIQUE
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L'enquête RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE DES ENTREPRISES
Des paroles
aux actes
Les considérations sociales et environnementales s’invitent de plus en plus à l’ordre du jour des patrons africains. Le défi ? Réussir à transformer une intention philanthropique en un geste générateur de business.
MICHAEL PAURON
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unenotionvagueetfourre-tout, la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) – ou responsabilité sociale et environnementale – est devenue une politique transversale, s’immisçant dans la moindre décision. Image, acceptabilité locale, cohésion sociale, culture d’entreprise, gouvernance… Le champ d’action est vaste. Sur le continent, le sujet est en tout cas au goût du jour. On voit même fleurir des labels, comme au Maroc (lire interview p. 76), où les patrons ont bien comprisque,au-delàdel’image,intégrercesnotions peut être générateur de business. Face aux législations renforcées dans les pays du Nord (comme l’obligation pour les groupes cotés à la Bourse de Paris de publier un rapport RSE), les multinationales deviennent exigeantes avec elles-mêmes (lire p. 79), mais aussi avec leurs sous-traitants. POUR UNE PRÉSENCE BÉNÉFIQUE. Les grands
comptes africains invoquent plutôt une tradition, une histoire dans laquelle la politique sociale et environnementale a toujours eu une place de choix. C’est d’autant plus vrai chez les industriels dont l’activité peut avoir un fort impact. « Nous nous efforçons de faire en sorte que notre présence soit ressentie comme bénéfique par les populations environnantes », affirme ainsi Alassane Diallo, directeur général des Industries chimiques du Sénégal (ICS). Comptant parmi les plus importantes entreprises du pays, ICS a de fait un certain nombre N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
de programmes à son actif. « Nous alimentons gratuitement près de 30 000 personnes en eau potable et nous sommes en train de forer un nouveau puits d’une valeur de 650 millions de F CFA [991 000 euros, NDLR]. Il sera achevé d’ici à neuf mois », égrène le patron. Sur la période 2011-2014, le producteur de phosphate et d’engrais s’est par ailleurs engagé à offrir une ambulance aux plus gros villages alentour. « Tout le monde bénéficie de ces actions, en premier lieu nos salariés, dont les familles habitent dans ces communes. » Alassane Diallo estime que « les entreprises sénégalaises ne peuvent plus ignorer ce volet », tout en reconnaissant que sa propre société peut encore s’améliorer sur certains points, comme s’assurer que ses sous-traitants respectent bien le code d’ICS et soient suffisamment responsables. « Ils ont cependant l’obligation contractuelle de se soumettre à notre règlement », rappelle-t-il. LA GOUVERNANCE, SUJET TABOU. À la Société
ivoirienne de raffinage (SIR), la décision a été prise de mettre en place une fondation pour gérer toutes les demandes qui ne concernent pas le cœur de métier de l’entreprise. Environnement, santé, éducation, logement… L’organisme dispose d’un fonds de 150000 euros par an. « C’est un bon moyen de valoriser l’image de l’entreprise, explique Joël Dervain, directeur général de la SIR. Cela permet aussi de renforcer le sentiment d’appartenance des populations à l’entreprise. » Dernière action en date : la fourniture de matériel de dialyse à un nouveau centre de transfusion sanguine mis en place par une ONG. Mais les questions clés de la gouvernance restent le sujet tabou. « Un certain nombre d’entreprises
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À Douala, premier Forum international des pionniers de la RSE en Afrique. Visites d’entreprises, débats, ateliers thématiques, remise de prix… Programme complet sur www.institutafrique-rse.com
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refusent de répondre aux questions qui touchent à la corruption », explique Idrissa Coulibaly, du Club of Emerging Leaders for Africa (Cela). L’association a mis en place en 2008 un classement des entreprises responsables, en se fondant sur les rapports publiés et sur un questionnaire envoyé à 60 sociétés basées en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Mali, au Burkina et au Cameroun. Des efforts ont été remarqués en matière de transparence financière, mais « il manque bien souvent un système de procédure de contrôle du dispositif de gouvernance », pointe le Cela. VERS UN LABEL SUBSAHARIEN ? Pour Thierry Téné, cofondateur de l’Institut Afrique RSE, qui organisera un forum sur le sujet à Douala du 8 au 10 novembre, « sur le continent, la RSE est trop souventperçuedemanièrephilanthropique».Ilfaut selon lui différencier les filiales de multinationales, quiappliquenttoutoupartiedespolitiquesdécidées aux sièges; les grosses industries du continent, qui ont pour la plupart une politique structurée; et les PME, dont les patrons conçoivent la RSE au coup par coup, à travers un don, sans réelle stratégie. « Les faiblesses de la RSE en Afrique s’expliquent par plusieurs raisons, poursuit-il. D’abord, il n’existe JEUNE AFRIQUE
LA SOCIÉTÉ IVOIRIENNE
DE RAFFINAGE a créé pas d’obligation législative. L’État est absent du sujet. une fondation Il peut pourtant intervenir à travers les marchés spécifique pour ses publics ou encore les partenariats public-privé. « bonnes actions » Ensuite, les syndicats, qui peuvent être un organe (ici, la remise d’ordinateurs à un de pression, sont encore assez faibles. Enfin, les lycée professionnel, consommateurs sont plus sensibles au prix qu’à en 2009). la provenance ou la qualité. » Mais il y a de quoi être optimiste pour l’avenir. L’enquête du Cela a pu démontrer, par exemple, que les jeunes patrons sont particulièrement sensibilisés aux enjeux de la RSE. En outre, « la pression des bailleurs de fonds, l’émergence d’une classe moyenne de plus en Image, cohésion sociale, plus regardante et la compréhenculture d’entreprise… Le sion par les chefs d’entreprise que la RSE peut être un outil de comchamp d’action est vaste. pétitivité montrent que le sujet devrait prendre de l’importance dans les années à venir », estime Thierry Téné. Une labellisation pourrait même rapidement voir lejour.Destravauxsonteneffetprévus lorsduforum de Douala, en partenariat avec la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), pour voir comment le label RSE marocain pourrait être adapté à l’Afrique subsaharienne. Une première pierre à l’édifice. ● N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
L’enquête Responsabilité sociétale des entreprises INTERVIEW
Aziz Qadiri
P RÉSIDENT
DE LA COMMISSION
RSE
DE LA
CGEM
« Un outil pour accroître son business » Depuis quatre ans, la Confédération générale des entreprises du Maroc délivre une certification spécifique aux sociétés engagées dans une démarche de responsabilité sociétale. Et c’est bien plus qu’une question d’image. Explications.
Justement, quel est l’intérêt pour une entreprise marocaine de briguer un tel label ?
Un label RSE est d’abord un bon moyen pour une entreprise, au Maroc comme ailleurs, de fidéliser ses salariés, notamment ses cadres. Pour ce qui concerne le Maroc, le label élaboré par la CGEM prodigue un certain nombre d’avantages. La CGEM a en effet scellé des accords avec les administrations générales des douanes et des impôts, ainsi qu’avec plusieurs banques, de sorte que les titulaires du label bénéficient d’un traitement « VIP ». Par ailleurs, en vertu d’un accord passé avec l’ANPME [l’Agence nationale pour la promotion de la petite et moyenne entreprise], entre 40 % et 60 % des frais d’audit peuvent être pris en charge.
JEUNE AFRIQUE: La CGEM est l’instigatrice du label RSE, destiné aux entreprises de droit marocain. Pouvez-vous en rappeler la genèse et expliquer la manière dont la confédération patronale le délivre ? AZIZ QADIRI : Ce label existe
depuis quatre ans maintenant. Sa charte, articulée autour de neuf axes, a été élaborée en respect des principes de l’ONU, de l’OIT [Organisation internationale du travail, NDLR] et de l’OCDE [Organisation de coopération et de développement économiques]. Pour l’obtenir, l’entreprise candidate est auditée par l’un des huit cabinets indépendants habilités par la CGEM. Après audit, chaque dossier est ensuite examiné lors d’un « grand oral » par un comité d’attribution, également constitué de membres indépendants. Une fois obtenue, la labellisation est valable trois ans. Nous entamons ainsi le deuxième millésime du label. Le label prône, entre autres, la protection de l’environnement, le respect des droits humains, la prévention de la corruption… Ne ratisse-t-il pas trop large ?
On pose souvent la question : « Qu’est-ce que la RSE ? » Elle est la déclinaison du concept de développement durable à l’échelle de l’entreprise. Il a été clairement démontré que la RSE allait dans le sens de la mondialisation en permettant le développement des entreprises dans le respect des employés, de l’environnement, N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
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etc. L’objectif n’est pas tant le profit que l’engagement sociétal, qui favorise le développement humain à l’échelle territoriale. Je cite souvent en exemple l’initiative du groupe marocain Delassus [conditionnement d’agrumes], titulaire du label, qui a mis sur pied un système de soutien scolaire au bénéfice des enfants de ses salariés. Combien d’entreprises de droit marocain sont récipiendaires du label RSE ? Et quelle est la proportion d’entreprises nationales et de filiales de multinationales ?
Actuellement, elles sont au nombre de 40, majoritairement des PME marocaines. Seulement trois filiales de multinationales sont du nombre. Les multinationales n’ont pas besoin des avantages qu’octroie le label, notamment auprès des banques.
AZIZ QADIRI est par ailleurs fondateur de la société de gestion Almamed.
Ce label a-t-il un impact au-delà du territoire marocain ?
C’est effectivement un moyen pour une entreprise d’accroître son business, en l’aidant à décrocher des marchés auprès de donneurs d’ordre de grande envergure. Aujourd’hui, les grandes sociétés font très attention dans le choix de leurs sous-traitants. Il n’y a qu’à se remémorer l’exemple de Nike, qui a été mis à l’index par des asso-
Ce label est un bon moyen de fidéliser les salariés, notamment les cadres. ciations de consommateurs pour avoir fait travailler des enfants. C’est pour cette raison que nous incitons les entreprises marocaines à afficher leur label, qui constitue de surcroît un véritable outil de communication. ● Propos recueillis par IDIR ZEBBOUDJ JEUNE AFRIQUE
UN ENGAGEMENT JOUR APRÈS JOUR LA RSE, AU COEUR DES MÉTIERS DU GROUPE SOCIÉTÉ GÉNÉRALE : La Responsabilité Sociale et Environnementale (RSE) est une composante des métiers du Groupe et de son Ambition à horizon 2015. Il s’agit d’actions de solidarité, de santé publique, de défense de l’environnement, de gestion responsable de ses collaborateurs ou de l’impact de ses différents métiers sur l’ensemble des sociétés et communautés où le Groupe opère. C’est d’ailleurs en Afrique à travers ses filiales implantées de longue date que le Groupe poursuit activement cette politique de RSE.
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE S’ENGAGE AUJOURD’HUI AU BURKINA FASO POUR PRÉSER VER L’AVENIR : SGBB, LA BANQUE SOLAIRE ÉCOLOGIQUE.
UNE POLITIQUE RSE AFRICAINE AXÉE ESSENTIELLEMENT SUR DES ACTIONS DE MÉCÉNAT ET DE SANTÉ :
L’ACCOMPAGNEMENT FINANCIER DES CLIENTS DU GROUPE, UNE APPROCHE ÉTHIQUE :
70% des actions de mécénat du groupe Société Générale en Afrique sont de natures caritative et humanitaire, la force des quelque 84 actions de mécénat déployées en 2010 par les filiales locales réside dans l’implication marquée du personnel du Groupe dans chacun des pays concernés, faisant ainsi du facteur humain le fer de lance de l’action solidaire, en matière de santé, 11 filiales sub-sahariennes luttent contre le développement de certaines maladies en distribuant des tests de prévention HIV, de détection de certains cancers ou encore des kits antipaludéens.
Soucieux de l’impact de ses métiers, le Groupe s’est engagé dans une démarche de financement éthique et responsable à travers le monde et s’attache :
L’ENVIRONNEMENT, UN ENJEU CLÉ DU GROUPE : Le Groupe se préoccupe de l’impact environnemental de ses activités. Ainsi, en Afrique, l’environnement constitue un enjeu très important dont Société Générale est bien consciente. Dans ce contexte, les Banques locales : réduisent leur consommation d’énergie et améliorent l’efficacité énergétique de leurs installations. SGBB (Burkina Faso) a ainsi installé des panneaux solaires sur les 600 m2 de toit de son Siège social à Ouagadougou qui lui ont permis de produire 35% de son énergie tout en étant pionnier sur ce type de démarche en Afrique sub-saharienne, développent des actions de mécénat environnemental.
au développement de financements « verts », à l’instar du financement de l’usine de retraitement des ordures de Yaoundé par SGBC (Cameroun), générant des certificats carbone, à favoriser l’accès aux financements à destination de populations souvent écartées des services financiers de base. Aujourd’hui 6 filiales sont actionnaires d’institutions de microfinance (IMF) africaines et malgaches, le Groupe consentant par ailleurs 100 M d’euros de lignes de refinancement à des IMF dans le monde, dont 80% en Afrique. Ainsi, avec 38% des utilisations de toutes les lignes bancaires aux IMF africaines*, Société Générale est un acteur majeur de la microfinance africaine.
Conscient de sa responsabilité et de son rôle à jouer dans le développement économique et social des régions où le Groupe œuvre, le groupe Société Générale s’engage au quotidien en développant des initiatives et actions porteuses de progrès pour les communautés et pour l’environnement sur le continent africain. Pour en savoir plus sur les engagements du Groupe : www.rse.societegenerale.com. *Source CGAP 2010
L’enquête Responsabilité sociétale des entreprises
MARCO DUFOUR
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STRATÉGIE
En 2003, Total Gabon a ouvert le CENTRE à Port-Gentil.
DE SPÉCIALISATION PROFESSIONNELLE
Multinationales sous pression Soucieux de se mettre à l’abri du moindre incident, les grands groupes promeuvent la RSE à travers leurs filiales locales. Le fait qu’ils soient particulièrement exposés à l’opinion publique n’y est pas étranger.
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branlées par un certain nombre de scandales, les multinationales ont à cœur, depuis une dizaine d’années, d’améliorer leur image. La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) a pris une tournure décisive en 1997 : la célèbre marque de sport Nike avait alors été accusée d’inciter le travail des enfants, notamment au Pakistan, où ceux-ci cousaient, du matin au soir, des ballons de football. Le célèbre patron américain Phil Knight, pour sauver l’image de son entreprise, lança le programme Transparency 101, à travers lequel il s’engageait à publier les rapports du cabinet PricewaterhouseCoopers sur tous ses sous-traitants. En Afrique, ce sont aujourd’hui les industries extractives qui sont en première ligne : pour la plupart cotées en Bourse, elles tentent de se mettre à l’abri du moindre incident. Manoelle Lepoutre, directrice développement durable et environnement chez Total, explique : « Depuis 2003, nous avons recours à un auditeur externe qui évalue nos actions mises en œuvre dans les N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
domaines de la sécurité, du social et de l’environnement. » Rapport annuel, programme de réduction des diverses pollutions pouvant être générées par l’activité du groupe, annonces par le PDG Christophe de Margerie d’un plan d’audit des plateformes au large des côtes africaines… Le pétrolier français entend ne rien laisser au hasard. Il cherche enoutreàs’appuyer sur les ONG pour mener à bien des programmes sociaux auprès des populations – programmes pour lesquels il a déjà dépensé 265,8 millions d’euros en 2010. « On se base d’abordsurlaréglementationlocale, puis on construit des objectifs en interne. Par exemple, nous nous étions fixés, en 2005, de ramener nos rejets d’hydrocarbures en offshore en dessous de 30 mg par litre d’eau d’ici à 2010… Objectif atteint », illustre Manoelle Lepoutre.
chinoises ont elles aussi bien compris que, si elles voulaient continuer à travailler sereinement en Afrique, elles devaient être plus transparentes et s’appliquer un minimum de contraintes. Un rapport publié fin 2010 par le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), l’Agence française de développement (AFD) et l’Université de commerce international et d’économie (UIBE, Pékin) met ainsi en exerguedespratiquesquis’améliorentet unevraieprisedeconscienceausein de la China National Petroleum Corporation (CNPC). L’étude de cas porte sur ses activités au Tchad, au Niger et au Soudan. « Depuis la conception de son premier système HSE [hygiène, sécurité, environnement, NDLR] en 1997, CNPC cherche continuellement à le faire évoluer et à le mettre au niveau des standards internationaux », relèvent les auteurs. Surtout, lacompagnien’avait,jusqu’àrécemment, pas su communiquer sur ses actions, s’attirant régulièrement les foudres de la communauté internationale. Pékin prévoit d’adopter d’ici à 2013 un code RSE. Demême,lesgrandesentreprises des technologies de l’information et de la communication, de par leur visibilité, sont vigilantes. « La RSE fait partie intégrante de notre business », assure Ntutule Tshenye, directeur RSE de Samsung Afrique. Depuis 2010, le fabricant de téléphones a lancé un programme de coordination de ses actions au sein de ses différentes filiales sur le continent.Étalésurcinqans,ilmobilisera près de 100 millions d’euros. « Ce chiffre est en lien avec nos objectifs de performance, explique Ntutule Tshenye.Leprincipeestsimple:plus nous sommes profitables, meilleurs doivent être nos investissements. » Le groupe coréen, qui se dit en outre responsable de tous ses partenaires, semble confirmer un phénomène largement observé : en matière de RSE, ce sont les entreprises les plus visibles qui ont tendance à aller le plus loin. ●
TRANSPARENCY 101
PRISE DE CONSCIENCE. Visées constamment par les organisations de défense des droits de l’homme et de l’environnement, les entreprises
Ce programme précurseur de la RSE a été lancé en 2000 par l’américain Nike : la firme publie sur son site les rapports d’audit de ses sous-traitants
MICHAEL PAURON JEUNE AFRIQUE
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Créateur de développement
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Ý Au Maroc, LA SURAC a équipé son usine d’une chaudière à bagasse, moins polluante.
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CHEZ SURAC, PLUS D’ÉNERGIE ET MOINS DE CO2
Filiale du marocain Cosumar, la Sucrerie raffinerie de cannes (Surac) a équipé son unité de production, à Mechra Bel Ksiri, d’une chaudière à bagasse, un produit issu de la transformation de la canne à sucre. L’objectif est double : réduire la facture énergétique de l’entreprise en substituant la bagasse à une partie de la consommation en charbon ; et diminuer du même coup les émissions de gaz carbonique (CO2) du site de production. Mise en service en 2009, cette nouvelle chaudière
LE TRANSPORTEUR LOGIMAG LÈVE LE PIED
Également titulaire du label RSE marocain, cette entreprise de transport routier et de logistique de 25 salariés a mis en place un programme de sensibilisation de ses chauffeurs. À la suite de la réforme du code de la route et de l’entrée en vigueur fin 2010 d’un permis à points, Logimag leur a proposé une formation idoine, ainsi que des journées de réflexion mettant l’accent sur les comportements civiques au volant. A NT
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L’opérateur téléphonique multiplie les initiatives sur le continent en matière de RSE. Au cours de l’année 2011, Orange a officialisé deux partenariats avec des ONG recourant à la téléphonie mobile pour leurs actions humanitaires. L’un avec l’organisation néerlandaise Text to Change, l’autre avec Mpedigree, basé au Ghana. Text to Change met en place des campagnes de sensibilisation des populations en matière de santé. Orange mettra ses moyens techniques à la disposition de l’ONG dans les pays où elle est implantée. Il est ainsi question d’une première campagne de sensibilisation via SMS sur « l’exploitation des enfants » au Cameroun, portant sur quelque 20 000 abonnés. L’accord avec Mpedigree œuvrera quant à lui à endiguer la circulation de médicaments contrefaits, au Kenya et au Cameroun dans un premier temps. Les usagers pourront vérifier l’authenticité de certains médicaments en envoyant un code « à gratter » inscrit sur les boîtes.
À la fois soucieux de « soutenir l’innovation » et de soigner son image sur le continent, Orange organise par ailleurs le prix de l’entrepreneur social en Afrique, qui récompense trois entreprises innovantes mettant les technologies de l’information et de la communication au service des populations les plus vulnérables. Les lauréats seront connus à l’occasion des AfricaCom Awards, qui se tiendront en novembre, au Cap.
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DANS ORANGE, IL Y A ONG
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Prendre en considération l’environnement humain ou naturel, c’est bien. Mais lorsque l’image, la rentabilité et la cohésion de l’entreprise en profitent, c’est encore mieux. Échantillon de bonnes initiatives.
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Des boîtes et des idées
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EN EXEMPLES…
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HAMID AMIRA
aurait ainsi permis de valoriser quelque 25 000 tonnes de bagasse (autrefois stockée ou simplement incinérée) et d’éviter l’émission de 15 000 tonnes de CO2. Cette opération de 4,85 millions d’euros a été retenue dans le « guide des bonnes pratiques » du label RSE géré par la CGEM (lire interview p. 76). Elle a également été prise en compte dans le cadre des « mécanismes de développement propre » prévus par le protocole de Kyoto.
IPS, OU QUAND LE DON DE SANG CRÉE DES LIENS
Deux entreprises sénégalaises d’emballage, Fumoa et Cofisac, filiales du groupe Industrial Promotion Services (IPS), ont entrepris conjointement de promouvoir le don de sang. Depuis 2008, leurs personnels participent une à deux fois par an à une collecte de sang organisée au Centre national de transfusion sanguine, à Dakar. Cette « tradition » a été instaurée par la direction – commune – des deux entreprises,tantpourpromouvoirle don de sang que pour souder leurs équipes. Lors de la dernière collecte, organisée en 2010, ils étaient 92 salariés donateurs. Ces collectes, donnant lieu à un dépistage systématique, s’inscrivent dans les programmes de lutte contre le sida également menés par IPS. ● IDIR ZEBBOUDJ JEUNE AFRIQUE
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Culture & médias
CINÉMA
Nadine Labaki
« Comment empêcher mon fils de prendre une arme ? » Après le succès de Caramel, son premier film, l’actrice et réalisatrice libanaise signe un long-métrage pacifiste, entre drame et comédie. Rencontre.
Propos recueillis par
RENAUD DE ROCHEBRUNE
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vec son premier film, Caramel (2007), l’actrice et réalisatrice libanais e Nadine Labaki a connu un triomphe public et critique. Acclamée au Festival de Cannes et dans le monde entier, cette comédie avait séduit autant par sa drôlerie que par sa façon d’évoquer, sans en avoir l’air, la condition des femmes dans le monde arabe. La sortie de son second long-métrage était donc très attendue. Le sujet, cette fois, est nettement plus us grave. Dans un village du MoyenOrient où un large tribut a déjà été payé à la guerre, des nouvelles extérieures font craindre la résurgence d’un conflit entre chrétiens et musulmans. Alors que les hommes, sans réfléchir, envisagent le recours aux armes, les femmes s’unissent pour tenter de calmer leurs ardeurs guerrières.. Hommage au courage et à l’inventivitéé de ces « pacifistes », le film alterne scènes nes tendues et séquences amusantes, voire désopilantes. Le spectateur aura même droit à des bouts de comédie musicale ! N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
Moins achevé que Caramel – le jeu des acteurs amateurs est très inégal – mais doté d’un scénario plus dense, Et maintenant on va où ? confirme le talent de la superbe Nadine Labaki, grand espoir du cinéma arabe. JEUNE AFRIQUE : Le cap du second film, après le succès du premier, c’est difficile ? NADINE LABAKI : Pas forcément. Mais
il y a plus de responsabilités. Surtout dans ce cas, où c’est un film plus ambitieux, plus cher, avec plus d’acteurs, qui se passe dans un village où il fallait gérer une centaine de personnes… Et évidemment j’ai peur de la comparaison. Car ce qui s’est passé avec Caramel, c’était un conte de fées, et je ne sais pas si cela peut se répéter. Ce film contre la guerre, qui joue moins sur le ressort comique, ne ressemble pas beaucoup à Caramel. C’était une volonté ?
C’était important pour moi de ne pas me répéter. Et, plus encore que la première fois, je voulais faire réfléchir. Dans notre région, où le cinéma est très timide et où l’on tourne peu, chaque film doit compter et exprimer un point de vue. Je n’avais pas besoin d’être plus sérieuse, mais je voulais prendre en considération la souffrance des mères que j’ai vues subir la perte d’êtres chers. Cette rage, cette douleur devant l’injustice, l’absurdité de ce qui leur arrivait, méritent le respect. C’est un film de fiction qui se passe dans un lieu non situé mais qui semble croiser la réalité au Liban. D’où vous est venue l’idée de ce scénario ?
Non pas d’une histoire réelle, mais d’un amas d’histoires que j’ai vécues ou qu’on m’a racontées et qui m’ont inspirée, consciemment ou non, pendant l’écriture du film. L’origine précise du scénario, cependant, ce sont les événements du 7 mai 2008 au Liban, à un moment où les gens sont descendus dans la rue et où on a pu craindre que la guerre interconfessionnelle recommence. J’étais enceinte et je me suis dit : si mon fils était déjà né et était devenu un jeune homme, qu’est-ce que j’aurais pu faire pour l’empêcher de prendre une arme ? C’est devenu un film. Pensez-vous que les femmes sont plus pacifiques que les hommes ?
Et maintenant on va où ? sortie à Paris le 14 septembre, quatre ans après le très drôle Caramel
Je pense qu’il y a un instinct de protection qui fait qu’une femme, contrairement à un homme, y réfléchit à deux fois avant de se battre. JEUNE AFRIQUE
CAMILLA MORANDI/CORBIS
« CONTRAIREMENT
Avec une femme à sa tête, le Liban serait un pays plus pacifique ?
Je le crois. Il y a des femmes qui poussent leurs enfants à la guerre ou au martyre, mais je ne les comprends pas. La sortie de votre film survient alors que se poursuit le Printemps arabe. Une coïncidence qui vous plaît ?
Je n’écris pas mes films en fonction de l’actualité. Mais ce qui se passe dans le monde arabe, notamment en Égypte, confirme d’une certaine manière ce que je raconte et lui donne du poids. Le Printemps arabe a surtout montré qu’il existait un ras-le-bol général, mais j’ai peur que les espoirs ne soient déçus. Outre les réaliser, vous jouez dans vos films. Est-ce un besoin ?
J’éprouve plus de plaisir à jouer sous la direction de quelqu’un d’autre. D’autant que je me confie des rôles proches de mon vrai personnage, ce qui n’est pas forcément ce que j’aime. Il est plus plaisant d’explorer des facettes inconnues de soi-même, de se permettre des folies qu’on n’oserait pas accomplir dans sa vie. Et il est difficile d’approfondir le travail
JEUNE AFRIQUE
À UN HOMME, une d’actrice tout en gérant un filiations que vous revendifemme y réfléchit tournage. Mais quand je quez ? à deux fois avant joue, je crée avec les autres Je dirais volontiers que je de se battre. » acteurs une atmosphère fais du cinéma méditerradétendue qui leur permet de rester sponnéen. Les femmes de mon film auraient tanés. Cela me permet aussi d’improviser certainement pu être égyptiennes, mais plus facilement, de donner un rythme aussi italiennes ou espagnoles. Par leur aux scènes. manière de gesticuler et de parler à voix haute. Elles ont le sang chaud !
Vous tournez beaucoup en famille: votre mari a composé la musique, votre sœur a fait les costumes…
C’est une nécessité pour moi. Ce sont des personnes douées, et puis un réalisateur est dans une position très fragile.
Si, comme actrice, vous pouviez choisir un réalisateur, à qui penseriez-vous ?
Je ne me suis jamais posé une telle question ! Je choisirais un réalisateur un peu provocateur. J’ai envie de me lancer
Dans notre région, où le cinéma est timide et où l’on tourne peu, chaque film doit compter et exprimer un point de vue. Comme je ne suis pas sûre de moi, j’ai besoin d’un réconfort moral, de gens qui me donnent force et courage. Votre film tient à la fois du néoréalisme italien et de la comédie égyptienne. Deux
des défis, alors je penserais peut-être à Lars von Trier. Mais j’aimerais aussi jouer pour des réalisateurs qui savent sublimer la féminité. Comme Godard, Téchiné, Lelouch, ces réalisateurs qui ont aimé la femme et ont voulu la comprendre. ● N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
Culture médias En vue
■ ■ ■ Décevant
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MÉDIAS
Le 11 Septembre autrement
Le vieil homme et la lecture
DU 7 AU 17 SEPTEMBRE, l’Institut des cultures d’Islam (ICI), à Paris, organise son sixième festival. Au programme : des conférences, des documentaires, de la musique, des projections de séries télévisées dont la fameuse The 99, mettant en scène des superhéros musulmans. En exclusivité, l’ICI recevra aussi Sharif el-Gamal, président du futur centre communautaireislamique Park 51 de Ground Zero. L’exposition réalisée pour l’occasion par des artistes comme Mounir Fatmi et Majida Khattari se poursuivra quant à elle jusqu’au 17 décembre. ● N.M.
La chaîne Arte diffuse, le 16 septembre, un téléfilm inspiré de l’histoire de cet octogénaire kényan qui voulait apprendre à lire.
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« Islam and the City », Institut des cultures d’Islam, jusqu’au 17 décembre ■■■
CINÉMA
Délestage symphonique Devant un large public, deux cents musiciens jouent l’Hymne à la joie, de Beethoven… quand survient une panne de courant. Catastrophe ? Pas vraiment. vra Nous sommes en Rép République démocratique du Congo, et l’Orchestre symphonique sym kimbanguiste (OSK) en a vu d’autres. Cette formation d’interprètes est sans équivalent dans toute l’Afrique subsaharienne. Le documentaire, sans prétention mais bien réalisé, nous fait partager la vie des membres de l’OSK à Kinshasa. Étonnant et revigorant. ● RENAUD DE ROCHEBRUNE
Kinshasa Symphony, de Claus Wischmann et Martin Baer (sortie à Paris le 14 septembre) ■■■ N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
I
nspiré d’une histoire vraie »: est devenu le symbole du combat pour l’éducation. L’affaire a suscité quand un film ou un roman quelques remous, certains officiels appelle la réalité au secours, kényans s’élevant contre la présence on peut craindre le pire. Ou, tout du moins, le mélodrame et les d’un adulte auprès d’enfants ayant épanchements lacrymaux. Avec Le en moyenne soixante-dix-huit ans de Plus Vieil Écolier du monde (The First moins que lui… Maruge a fait valoir ses Grader), réalisé par le Britannique droits, expliquant qu’il se serait senti Justin Chadwick en 2010, la règle se intimidé avec d’autres adultes, qu’il vérifie et, avouons-le, impossible de voulait pouvoir lire la Bible lui-même refouler les larmes qui s’invitent… et apprendre à compter pour ne plus Il faut dire que l’histoire du Kényan se faire arnaquer… Et les enseignants Kimani Ng’ang’a Maruge est de nature ont été séduits par cet homme dont à émouvoir. Souvenez-vous, c’était l’existence résume l’histoire récente en 2003 et l’Afrique venait de vivre de son pays : les enfants exécutés de un puissant moment d’espoir avec la sang-froid par les Britanniques, la victoire électorale de la Coalition natiotorture, et la dure vie d’éleveur après nale arc-en-ciel (Narc) face à la Kenya l’indépendance. African National Union (Kanu). Dans Un film devait naître. À l’écran, l’euphorie, fidèle à ses promesses de Maruge est incarné par le Kényan Oliver campagne, le nouveau gouvernement Litondo, et l’enseignante Jane Obinchu déclarait l’école primaire gratuite. C’est par l’actrice anglaise Naomie Harris. alors que, parmi les milliers d’écoliers Leur jeu, tout en retenue, s’ajoute à un revêtant l’uniforme réglementaire, il scénario millimétré et à un traitement s’en trouva un plutôt surprenant : un de la lumière kényane particulièrement vieil homme de 84 ans, le dos courbé intelligent pour faire de cette histoire un par le poids des années… séduisantcontemoderne. Les médias se sont aussiDécédé en 2009, Kimani Le Plus Vieil tôt emparés du sujet, et Maruge ne verra jamais Écolier du l’ancien combattant mauLe Plus Vieil Écolier du monde, Arte, monde. ● mau inscrit en Standard 16 septembre, One (cours préparatoire) NICOLAS MICHEL 20 h 40 ■■■ Ý KIMANI NG’ANG’A MARUGE (PHOTO) est incarné à l’écran par l’acteur kényan Oliver Litondo.
JOSE CENDON/AFP
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JEUNE AFRIQUE
Culture médias SANS OUBLIER
PHOTOGRAPHIE
J’aurais voulu être… QU’AURIEZVOUS AIMÉ FAIRE DANS LA VIE ? C’est la question posée par Mamedy Doucara, champion de France de taekwondo en 2001 et photographe, à trente-deux athlètes de haut niveau. Le résultat donne des photos
Le 22 septembre, le Tropenmuseum d’Amsterdam (Pays-Bas) organise un symposium intitulé « Popular Imagination : Fiction with a Message » autour des collections africaines du musée. Que recouvre le terme « art populaire » ? Quel rôle jouent – ou devraient jouer – les musées en collectant et en exposant ces œuvres ? Autant de questions auxquelles tenteront de répondre des spécialistes comme le professeur d’anthropologie culturelle Johannes Fabian.
effrayantes, surprenantes, touchantes. Aussi Sarah Loko (judo) est-elle styliste, Gwladys Épangue (taekwondo) Madame Loyal dans un cirque, Maureen Nisima (escrime) hôtesse de l’air… Baptisée « Reflet », l’exposition gratuite est visible jusqu’en janvier 2012 à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep), dans le bois de Vincennes, à Paris. ● MALIKA GROGA-BADA
« Reflet », de Mamedy Doucara, Institut national du sport, jusqu’en janvier 2012
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LIBERTÉ DE LA PRESSE
La moitié du ciel
Elles changent l’Inde. 100 photos pour la liberté de la presse, éditions Reporters sans frontières, 144 pages, 9,90 euros
ALESSANDRA SANGUINETTI/MAGNUM PHOTOS
Cet album réuni par Reporters sans frontières raconte comment les Indiennes changent le visage de l’Inde en prenant part à sa vie économique. Illustré par les clichés de six photographes de l’agence Magnum, ce volume montre que l’Inde des femmes soumises et enfermées dans la domesticité a vécu. Vedettes de cinéma, chefs d’entreprise, ingénieures, artistes, élues locales… Les femmes portent désormais la moitié du ciel indien. ● TIRTHANKAR CHANDA
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MUSIQUE
Fusion afro-latine LA COLLECTION AFRO LATIN VIA… raconte les fusions musicales entre l’Afrique et Cuba à la croisée des années 1950 et 1960. Après Dakar et Kinshasa, voici maintenant Afro Latin via Cotonou et Afro Latin via Conakry. Deux superbes compilations bourrées de petites perles. Et pas seulement celles du mythique Tout-Puissant Orchestre Poly-Rythmo ou de l’immortel Bembeya Jazz National. Cha-cha, son, rumba et autres boléros ont ici toute la fraîcheur de l’euphorie des indépendances africaines. ● VINCENT FOURNIER Afro Latin via Cotonou et Afro Latin via Conakry, Syllart Productions/Discograph ■■■ JEUNE AFRIQUE
La troisième Biennale des images du monde Photoquai organisée par le musée du Quai Branly ouvre à Paris le 13 septembre. Accueillant de nombreuses images de photographes africains, elle fermera ses portes le 11 novembre prochain. Danse, théâtre, lectures, musique, cirque… Les Francophonies en Limousin auront lieu du 28 septembre au 8 octobre 2011. Une très riche programmation et l’occasion, pour l’acteur et auteur congolais Dieudonné Niangouna, de créer une nouvelle pièce, Le Socle des vertiges, le 30 septembre. La Marrakech Art Fair se déroulera du 30 septembre au 3 octobre 2011. Au programme : expositions, tables rondes, projections et conférences à retrouver sur www.marrakechartfair.com « Le printemps du cinéma arabe » organisé par le Cinéma La Clef, à Paris, aura lieu du 15 au 18 septembre. Parmi les 50 films « annonciateurs des révolutions » projetés, Laïcité, Inch’Allah ! de la Tunisienne Nadia El Fani. N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
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MARK PRINGLE/CAMERAPRESS/GAMMA
Ý C’EST À 18 ANS que le talent de la jeune Anglo-Nigériane a été révélé par son livre La Petite Icare.
bac). Elle a passé de longs week-ends et des nuits entières à taper furieusement sur l’ordinateur de ses parents, à Londres, les laissant croire qu’elle travaillait à ses devoirs. Helen mentait, mais peu importe la réalité: elle était comme possédée par le récit de cette adolescente métisse tiraillée entre son Nigeria natal et l’Angleterre… BAROQUE. Plus tard, elle a adressé les vingt premières pages de son roman à un agent littéraire et celui-ci l’a encouragée à poursuivre.Illuitrouveraitbienunéditeur! Un contrat exceptionnel de 400000 livres (plus de 570 000 euros alors) aurait été signé pour deux livres avec Bloomsbury en 2003, le jour même où Helen apprit qu’elle était reçue à Cambridge ! LITTÉRATURE La Petite Icare s’est, depuis, vendue à plus de 20000 exemplaires, un succès plus qu’honorable, les premiers romans trouvant rarement plus de 3 000 acheteurs. L’écrivaine d’origine nigériane Helen Oyeyemi signe un troisième Ce qui séduit, dans les livres de la jeune roman original où les dysfonctionnements sociaux sont abordés femme, c’est son imaginaire baroque où le par le biais du surnaturel. dysfonctionnement social et le surnaturel se mêlent dans un ensemble cohérent, peur de l’autre, explique Oyeyemi. Il me donnant vie et sens au récit. Exemple de ne maison monstrueuse et semble que les romans gothiques comme cette vitalité imaginative qui est devenue douée de parole, des fantômes d’ancêtres morts dans des ceux de Bram Stoker, dans lesquels des sa marque de fabrique : la « somewherecirconstances tragiques, une aristocrates étrangers se transforment house » au cœur du deuxième roman jeune femme atteinte de graves désoren vampires et se nourrissent du sang d’Oyeyemi, The Opposite House (2007). de leurs victimes, ont des dres alimentaires et amoureuse de sa C’est une maison magique résonances très actuelles. camarade de classe nigériane, des tracts équipée de deux sorties, l’une racistes… voilà quelques ingrédients J’ai lu Dracula comme s’ouvrant sur Londres alors du troisième roman de la jeune Angloune histoire de rapports que l’autre mène à Lagos… Nigériane Helen Oyeyemi. Le blanc va de force entre allogènes et Installée à Londres depuis aux sorcières, qui vient de paraître en exogènes. » l’âgede4ans,HelenOyeyemiy français, est un récit d’une grande origiÀ 26 ans, Helen Oyeyemi a connu le racisme et le désesnalité narrative, dans la tradition du conte est l’auteure d’une œuvre poir d’être « de nulle part ». gothique. La romancière s’est emparée impressionnante de matuDépressive et suicidaire, elle du genre pour le faire sien et l’adapter rité. Véritable prodige littéest retournée au Nigeria à à ses préoccupations : l’aliénation et la raire,elleaécritsonpremier l’âge de 15 ans sur les conseils dislocation identitaire. roman, La Petite Icare (trad’un psychiatre. Le séjour s’est Le blanc va aux « En raison de mes origines, je suis duit par les éditions Plon en révélé profondément thérasorcières, très sensible aux questions ayant trait au 2005) à l’âge de 18 ans, tout peutique, transformant le malde Helen Oyeyemi, racisme et à la place de l’étranger dans en préparant ses examens être en source d’inspiration. ● Galaade Éditions, une société britannique travaillée par la de A-levels (l’équivalent du TIRTHANKAR CHANDA 330 pages, 20 euros
Conte gothique
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Concernant cette rubrique, adressez-vous à Fabienne Lefebvre -Tél. : 01 44 30 18 76 - Fax : 01 44 30 18 77 - Email. : f.lefebvre@jeuneafrique.com DIFCOM Régie publicitaire centrale du Groupe Jeune Afrique - 57 bis, rue d’Auteuil 75016 Paris - France
RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
PROJET D'ALIMENTATION EN EAU POTABLE EN MILIEU URBAIN (PEMU) SERVICE DE CONSULTANTS - Don IDA H 435-DRC
AVIS À MANIFESTATIONS D'INTÉRÊT RECRUTEMENT D'UN OPÉRATEUR SPÉCIALISÉ DANS LA GESTION ADMINISTRATIVE, FINANCIÈRE ET TECHNIQUE DES SERVICES D'EAU POTABLE. Publication du 06 Septembre 2011 Cette sollicitation de manifestations d'intérêt fait suite à l'avis général de passation des marchés de ce projet publié en date du 11 février 2009 publié dans le Dg Market et Development Business. Le Gouvernement de la République Démocratique du Congo « RDC » a reçu un don de l'Association Internationale de Développement (IDA) pour le financement du Projet d'Alimentation en Eau Potable en Milieu Urbain (PEMU), et a l'intention d'utiliser une partie du montant de ce don pour effectuer les paiements au titre d'un Contrat de Service à la Régie de Distribution d'Eau de la République Démocratique du Congo (REGIDESO) SARL. Ce contrat est un instrument destiné à renforcer la REGIDESO pour lui permettre d'atteindre les résultats visés dans le cadre du contrat de performance que le Gouvernement envisage de conclure avec la REGIDESO. La REGIDESO est une société par actions à responsabilité limitée ayant pour actionnaire unique la République Démocratique du Congo. Elle a pour objet (i) la production, la distribution et la commercialisation de l'eau potable ; (ii) l'étude et l'exécution des travaux d'aménagement des ouvrages de production et de distribution d'eau potable ; et toutes autres opérations industrielles, commerciales, financières, mobilières ou immobilières se rapportant directement ou indirectement à l'objet social ou susceptibles d'en faciliter l'extension ou le développement. Elle exploite actuellement soixante (60) centres opérationnels en République Démocratique du Congo.
Le Comité de Pilotage de la Réforme des Entreprises du Portefeuille de l'Etat « COPIREP » invite les entreprises et groupements d'entreprises intéressés à fournir les services décrits ci-dessus à manifester leur intérêt. Les entreprises et groupements d'entreprises intéressés doivent fournir les informations indiquant qu'ils sont qualifiés pour exécuter les services (brochures, références concernant l'exécution de contrats analogues, expérience dans des conditions semblables, disponibilité des connaissances nécessaires parmi le personnel-clé, etc.). Les candidats intéressés peuvent s'associer pour renforcer leurs compétences respectives. Un titulaire de contrat sera sélectionné en accord avec les procédures définies dans les Directives : Sélection et Emploi de Consultants par les Emprunteurs de la Banque mondiale, édition courante. Les candidats intéressés peuvent obtenir des informations supplémentaires au sujet des documents de référence à l'adresse ci-dessous du lundi au vendredi de 09 heures à 16 heures. Les manifestations d'intérêt doivent être déposées à l'adresse ci-dessous au plus tard le 27 septembre 2011 : Comite de Pilotage de la Reforme des Entreprises du Portefeuille de l'Etat « COPIREP » Secrétariat Exécutif / Cellule de Passation des Marchés Immeuble SOFIDE, Croisement des av. Lemarinel et Kisangani, n°9-11, Kinshasa / Gombe République Démocratique du Congo. Tél. : + 243 15 10 10 00 - Site Web: www.copirep.org E-mail: copirep@copirep.org et cpm@copirep.org ILUNGA ILUNKAMBA Secrétaire Exécutif JEUNE AFRIQUE
N° 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
Manifestation d’intérêt
Le contrat de service a pour objet de renforcer les capacités de la REGIDESO dans certaines fonctions clés de gestion qui constituent des domaines critiques pour son redressement notamment la gestion financière et commerciale, la gestion des ressources humaines et la gestion technique. Le titulaire du contrat de service fournira à la REGIDESO des cadres spécialisés dans ces domaines dont certains seront des résidents permanents et d'autres interviendront pour des missions temporaires d'assistance. Il fournira également des prestations et produits destinés à moderniser l'organisation, l'efficience et l'efficacité de la REGIDESO. Les performances minimales à atteindre par le contrat de service seront contractuelles et quantifiées par des indicateurs caractérisant les objectifs fixés. La durée envisagée du Contrat de Service est de 3 ans correspondant à la durée du plan de redressement de la REGIDESO.
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NATIONS UNIES Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo
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MONUSCO
MONUSCO
PROC/EOI-2011/032 (AK) - 1er Septembre 2011 DEMANDE DE MANIFESTATION D’INTÉRÊT
PROC/EOI-2011/033 (FO) - 23 Août 2011 DEMANDE DE MANIFESTATION D’INTÉRÊT
Manifestation d’intérêt pour la fourniture et livraison de ciment à Kinshasa, en République Démocratique du Congo 1. La Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) sollicite des manifestations d’intérêt de la part des entreprises dûment enregistrées et autorisées pour la fourniture et livraison de ciment à Kinshasa, RDC pour une période de un (1) an avec possibilité de prolongation d'une (1) année supplémentaire. 2. MONUSCO entreprendra un exercice d'appel d'offres pour établir un contrat sous peu et a donc l'intention d’émettre un document de sollicitation aux sociétés qui doivent exprimer leur intérêt et fournir des informations pertinentes initiales démontrant leur capacité à satisfaire aux exigences de la MONUSCO. En outre, on demandera aux Sociétés intéressées de remplir le formulaire d’enregistrement des fournisseurs (seulement pour les nouveaux fournisseurs). Les spécifications détaillées seront fournies aux sociétés présélectionnées pour la réception des documents de sollicitation. 3. Les Sociétés intéressés à être présélectionnées pour recevoir le dossier d’appel d’offres de la MONUSCO, sont invitées à soumettre par écrit une manifestation d’intérêt en précisant le sujet comme indiqué ci-dessus. Les manifestations d’intérêt devrait spécifier les informations pertinentes sur la société, y compris le profil de l'entreprise, la capacité et l'expérience de l'entreprise dans la fourniture de ciment, actuelle ou antérieure aux contrats similaires entrepris dans les douze (12) derniers mois (le cas échéant) et des copies des d'inscription et de licence (s) de l'entreprise. 4. Veuillez s’il vous plait noter que cette demande n’est pas un appel d’offres. 5. MONUSCO garde le droit de sélectionner ceux qui devront prendre part à l’appel d’offres compétitif sur la base d’évaluations considérables et avérées sur le sujet des activités. La seule soumission de la demande de manifestation d’intérêt ne garantit pas automatiquement la bonne réception des documents de sollicitation. MONUSCO se réserve le droit de rejeter les manifestations reçues après le délai ci-dessous. 6. L'expression d'intérêt peut être soumise par courriel électronique à monuc-procurement@un.org et copie à konate1@un.org ou par télécopieur clairement marquée avec l'inscription “ Manifestation d'intérêt pour la fourniture et livraison de ciment à Kinshasa, RDC (Réf: PROC/EOI- 2011/032-AK) ” et adressée comme suit pour être reçue au plus tard le 30 Septembre 2011, 15h, heure de Kinshasa (GMT +1). Chief Procurement Officer - MONUSCO Utex Africa Compound, Av Colonel Mondjiba, Ngaliema, Kinshasa, DRC Fax: +1 212 963 0205 or +39 0831 44 6696 or +39 0831 24 5167
Manifestation d’intérêt
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Manifestation d’intérêt pour la provision des unités d'épuration des eaux pour être livré à Entebbe
1. La Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) sollicite des manifestations d’intérêt de la part des entreprises dûment enregistrées et autorisées pour la provision des unités d'épuration des eaux pour être livré à Entebbe. Les unités de mini-portables d'épuration d'eau sont tenues de fournir l'eau potable au sein de la Mission MONUSCO 2. MONUSCO entreprendra sous peu un exercice d'appel d'offres pour la provision des unités d'épuration des eaux et a donc l'intention d’émettre un document de sollicitation aux sociétés qui doivent exprimer leur intérêt et fournir des informations pertinentes initiales démontrant leur capacité à satisfaire aux exigences de la MONUSCO. En outre, on demandera aux Sociétés intéressées de remplir le formulaire d’enregistrement des fournisseurs (seulement pour les nouveaux fournisseurs). Solaire / Batterie de filtration alimenté et désinfection à ultraviolets lumière d'épuration d'eau du système de 12 volts d'alimentation auxiliaire, env. 14 à 20 litres par minute en utilisant solaire / batterie, 800-1000 litres par heure à l'aide de 12 volts d'alimentation auxiliaire. Le système doit avoir les capacités de production d'eau potable propre et plus sûr à partir de presque n'importe quel ruisseau, étang, puits, lac ou de n'importe quelle source d'eau fraîche. Les spécifications détaillées seront fournies aux sociétés présélectionnées pour la réception des documents de sollicitation 3. Les Sociétés intéressées à être présélectionnées pour recevoir le dossier d’appel d’offres de la MONUSCO, sont invitées à soumettre par écrit une manifestation d’intérêt. Les manifestations d’intérêt devraient spécifier les informations pertinentes sur la société, y compris le profil de l'entreprise, la capacité et l'expérience de l'entreprise dans la fourniture de ciment, actuelle ou antérieure aux contrats similaires entrepris dans les douze (12) derniers mois (le cas échéant) et des copies des inscriptions et de licence (s) des échantillons d'image de l'équipement. 4. Veuillez s’il vous plait noter que cette demande n’est pas un appel d’offres. 5. MONUSCO garde le droit de sélectionner ceux qui devront prendre part à l’appel d’offres compétitif sur la base d’évaluations considérables et avérées sur le sujet des activités. La seule soumission de la demande de manifestation d’intérêt ne garantit pas automatiquement la bonne réception des documents de sollicitation. MONUSCO se réserve le droit de rejeter les manifestations reçues après le délai ci-dessous. 6. L'expression d'intérêt peut être soumise par courriel ou par télécopieur clairement marquée avec l'inscription “ Manifestation d'intérêt pour la provision des unités d'épuration des eaux (Ref: PROC/EOI- 2011/033 - FO) “ et adressée comme suit pour être reçue au plus tard 30 Septembre 2011, 16h, heure de Kinshasa (GMT +1). Chief Procurement Officer - MONUSCO Utex Africa Compound, Av Colonel Mondjiba, Ngaliema, Kinshasa, DRC Fax: +1 212 963 0205 or +39 0831 44 6696 or +39 0831 24 5167 E-mail: monuc-procurement@un.org or orina@un.org
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PROC/EOI-2011/049 (AT) - 25 Août 2011 DEMANDE DE MANIFESTATION D’INTÉRÊT
PROC/EOI-2011/051 - 26 Août 2011 DEMANDE DE MANIFESTATION D’INTÉRÊT
Manifestation d’intérêt pour les équipements de sécurité pour l’incendie
1. La Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) sollicite des manifestations d’intérêt pour les équipements de sécurité pour l’incendie. 2. C’est pour cette raison que la MONUSCO mettra bientôt en place un appel d’offres compétitif et a aussi l’intention d’émettre une invitation à soumissionner (Invitation to Bid (ITB)) pour les entreprises qui voudraient soumissionner leur intérêt et fournir des informations pertinentes initiales pour démontrer leur capacité à satisfaire les exigences demandées par la MONUSCO. En outre, on demandera aux entreprises intéressées de remplir le formulaire d’enregistrement des fournisseurs (seulement pour les nouveaux fournisseurs). Un Cahier des Charges détaillé sera fourni aux sociétés sélectionnées sur réception des documents ITB. 3. Les entreprises intéressées à être présélectionnées pour recevoir le dossier d’appel d’offres de la MONUSCO, sont invitées à soumettre par écrit une manifestation d’intérêt indiquant leur capacité, expérience et à y joindre le profil de l'entreprise, les copies de leur agrément, registre du commerce, ainsi que les références relatives à des contrats similaires entrepris dans les douze (12) derniers mois (le cas échéant). 4. Veuillez s’il vous plait noter que cette demande n’est pas un appel d’offres. 5. MONUSCO garde le droit de sélectionner ceux qui devront prendre part à l’appel d’offres compétitif sur la base d’évaluations considérables et avérées sur le sujet des activités. La seule soumission de la demande de manifestation d’intérêt ne garantit pas automatiquement la bonne réception des documents ITB. 6. Les manifestations d'intérêt peuvent être soumises par courrier, télécopie ou sous plis fermés portant l'inscription “ Manifestation d'intérêt pour les équipements de sécurité pour l’incendie (Ref: 049/AT) “ et délivrées à l’adresse suivante et reçues au plus tard le 26 Septembre 2011, à 16h, heure de Kinshasa (GMT +1). 7. La MONUSCO se garde le droit de rejeter les demandes de manifestaion d’intérêt reçues après la date limite. Chief Procurement Officer - MONUSCO Utex Africa Compound, Av Colonel Mondjiba, Ngaliema, Kinshasa, DRC Fax: +1 212 963 0205 or +39 0831 44 6696 Email : monuc-procurement@un.org or temeteme@un.org
N° 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
Manifestation d’intérêt pour la fourniture des pièces détachées pour les équipements de manutention mécanique (Fantuzzi élévateur ou équivalent) à être livré à Kinshasa, RDC 1. La Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) sollicite des manifestations d’intérêt de la part des entreprises dûment enregistrées et autorisées pour la fourniture des pièces détachées pour les équipements de manutention mécanique (Fantuzzi élévateur ou équivalent) à être livré à Kinshasa, RDC. 2. MONUSCO entreprendra sous peu un exercice d'appel d'offres et a donc l'intention d’émettre un document de sollicitation aux sociétés qui doivent exprimer leur intérêt et fournir des informations pertinentes initiales démontrant leur capacité à satisfaire aux exigences de la MONUSCO. En outre, on demandera aux Sociétés intéressées de remplir le formulaire d’enregistrement des fournisseurs (seulement pour les nouveaux fournisseurs). 3. Les Sociétés intéressées à être présélectionnées pour recevoir le dossier d’appel d’offres de la MONUSCO, sont invitées à soumettre par écrit une manifestation d’intérêt. Les manifestations d’intérêt devraient spécifier les informations pertinentes sur la société, y compris le profil de l'entreprise, la capacité et l'expérience de l'entreprise dans la fourniture pompes à eau, réservoirs d'eau et réservoirs de stockage, actuelle ou antérieure aux contrats similaires entrepris dans les douze (12) derniers mois (le cas échéant) et des copies des inscriptions et de licence (s) de l'entreprise. 4. Veuillez s’il vous plait noter que cette demande n’est pas un appel d’offres. 5. MONUSCO garde le droit de sélectionner ceux qui devront prendre part à l’appel d’offres compétitif sur la base d’évaluations considérables et avérées sur le sujet des activités. La seule soumission de la demande de manifestation d’intérêt ne garantit pas automatiquement la bonne réception des documents de sollicitation. MONUSCO se réserve le droit de rejeter les manifestations reçues après le délai ci-dessous. 6. L'expression d'intérêt peut être soumise par courriel ou par télécopieur clairement marquée avec l'inscription “ Manifestation d'intérêt pour la fourniture pièces détachées pour les équipements de manutention mécanique (Fantuzzi élévateur ou équivalant) à être livré à Kinshasa, RDC. (PROC/EOI-2011/051(TC) “ et adressée comme suit pour être reçue au plus tard 30 Septembre 2011, 15h, heure de Kinshasa (GMT +1). Chief Procurement Officer - MONUSCO Utex Africa Compound, Av Colonel Mondjiba, Ngaliema, Kinshasa, DRC Fax: +1 212 963 0205 or +39 0831 44 6696 or +39 0831 24 5167 E-mail: monuc-procurement@un.org or campbelt@un.org JEUNE AFRIQUE
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PROC/EOI-2011/053 (SR) - 30 Août 2011 DEMANDE DE MANIFESTATION D’INTÉRÊT
PROC/EOI-2011/054 (SR) - 30 Août 2011 DEMANDE DE MANIFESTATION D’INTÉRÊT
1. La Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) sollicite des manifestations d’intérêt de la part des entreprises dûment enregistrées et autorisées pour la fourniture et livraison de sable, de gravier et de briques d'argile rouge, à Kinshasa, RDC pour une période de un (1) an à compter du 1er Janvier 2012 au 31 Décembre 2012. 2. MONUSCO entreprendra sous peu un exercice d'appel d'offres pour établir un contrat et a donc l'intention d’émettre une un document de sollicitation aux sociétés qui doivent exprimer leur intérêt et fournir des informations pertinentes initiales démontrant leur capacité à satisfaire aux exigences de la MONUSCO. En outre, on demandera aux Sociétés intéressées de remplir le formulaire d’enregistrement des fournisseurs (seulement pour les nouveaux fournisseurs). Les spécifications détaillées seront fournies aux sociétés présélectionnées pour la réception des documents de sollicitation. 3. Les Sociétés intéressés à être présélectionnées pour recevoir le dossier d’appel d’offres de la MONUSCO, sont invitées à soumettre par écrit une manifestation d’intérêt en précisant le sujet comme indiqué ci-dessus. Les manifestations d’intérêt devraient spécifier les informations pertinentes sur la société, y compris le profil de l'entreprise, la capacité et l'expérience de l'entreprise dans la fourniture de gravier et de briques d'argile rouge, actuelle ou antérieure aux contrats similaires entrepris dans les douze (12) derniers mois (le cas échéant) et des copies des inscriptions et de licence (s) de l'entreprise. 4. Veuillez s’il vous plait noter que cette demande n’est pas un appel d’offres. 5. MONUSCO garde le droit de sélectionner ceux qui devront prendre part à l’appel d’offres compétitif sur la base d’évaluations considérables et avérées sur le sujet des activités. La seule soumission de la demande de manifestation d’intérêt ne garantit pas automatiquement la bonne réception des documents de sollicitation. MONUSCO se réserve le droit de rejeter les manifestations reçues après le délai ci-dessous. 6.L'expression d'intérêt peut être soumise par courriel électronique à monuc-procurement@un.org et copie à rodriguez13@un.org ou par télécopieur clairement marquée avec l'inscription “ Manifestation d'intérêt pour la fourniture et livraison de gravier et de briques d'argile rouge à Kinshasa en RDC” en indiquant le sujet comme suit “ La fourniture et livraison de gravier et de briques d'argile rouge à Kinshasa, RDC (Ref: PROC/EOI- 2011/053SR) “ et adressée comme suit pour être reçue au plus tard le 30 Septembre 2011, 15h, heure de Kinshasa (GMT +1).
1. La Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) sollicite des manifestations d’intérêt de la part des entreprises dûment enregistrées et autorisées pour la fourniture et livraison Fourniture de matériaux en acier, à Kinshasa, RDC pour une période de un (1) an à compter du 1er Janvier 2012 au 31 Décembre 2012. 2. MONUSCO entreprendra sous peu un exercice d'appel d'offres pour établir un contrat et a donc l'intention d’émettre un document de sollicitation aux sociétés qui doivent exprimer leur intérêt et fournir des informations pertinentes initiales démontrant leur capacité à satisfaire aux exigences de la MONUSCO. En outre, on demandera aux Sociétés intéressés de remplir le formulaire d’enregistrement des fournisseurs (seulement pour les nouveaux fournisseurs). Les spécifications détaillées seront fournies aux sociétés présélectionnées pour la réception des documents de sollicitation. 3. Les Sociétés intéressés à être présélectionnées pour recevoir le dossier d’appel d’offres de la MONUSCO, sont invitées à soumettre par écrit une manifestation d’intérêt en précisant le sujet comme indiqué ci-dessus. Les manifestations d’intérêt devraient spécifier les informations pertinentes sur la société, y compris le profil de l'entreprise, la capacité et l'expérience de l'entreprise dans la fourniture de matériaux en acier, actuelle ou antérieure aux contrats similaires entrepris dans les douze (12) derniers mois (le cas échéant) et des copies des inscriptions et de licence (s) de l'entreprise. 4. Veuillez s’il vous plait noter que cette demande n’est pas un appel d’offres. 5. MONUSCO garde le droit de sélectionner ceux qui devront prendre part à l’appel d’offres compétitif sur la base d’évaluations considérables et avérées sur le sujet des activités. La seule soumission de la demande de manifestations d’intérêt ne garantit pas automatiquement la bonne réception des documents de sollicitation. MONUSCO se réserve le droit de rejeter les manifestations reçues après le délai ci-dessous. 6. L'expression d'intérêt peut être soumise par courriel électronique à monuc-procurement@un.org et copie à rodriguez13@un.org ou par télécopieur clairement marquée avec l'inscription “ Manifestation d'intérêt pour la fourniture et livraison de matériaux en acier à Kinshasa, RDC “ en indiquant le sujet comme suit “ La fourniture et livraison de matériaux en acier à Kinshasa, RDC (Ref: PROC/EOI- 2011/054-SR) “ et adressée comme suit pour être reçue au plus tard le 30 Septembre 2011, 15h, heure de Kinshasa (GMT +1)
Chief Procurement Officer - MONUSCO Utex Africa Compound, Av Colonel Mondjiba, Ngaliema, Kinshasa, DRC Fax: +1 212 963 0205 or +39 0831 44 6696 or +39 0831 24 5167
Chief Procurement Officer - MONUSCO Utex Africa Compound, Av Colonel Mondjiba, Ngaliema, Kinshasa, DRC Fax: +1 212 963 0205 or +39 0831 44 6696 or +39 0831 24 5167
Manifestation d’intérêt pour la fourniture et livraison de sable, de gravier et de briques d'argile rouge, à Kinshasa, RDC
NATIONS UNIES Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo
Manifestation d’intérêt pour la fourniture et livraison de matériaux en acier, à Kinshasa, RDC
UNITED NATIONS United Nations Organization stabilization Mission in the Democratic Republic of the Congo
NATIONS UNIES Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo
MONUSCO
MONUSCO
PROC/EOI-2011/055 (SR) - 30 Août 2011 DEMANDE DE MANIFESTATION D’INTÉRÊT
PROC/EOI-2011/056 (SR) - 30 Août 2011 DEMANDE DE MANIFESTATION D’INTÉRÊT
Manifestation d’intérêt pour la fourniture et livraison de différents types de matériaux de construction à Kinshasa en République Démocratique du Congo
Manifestation d’intérêt pour la fourniture et livraison de matériaux de plomberie à Kinshasa, en République Démocratique du Congo
1. La Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) sollicite des manifestations d’intérêt de la part des entreprises dûment enregistrées et autorisées pour la fourniture et livraison de différents types de matériaux de construction à Kinshasa, RDC pour une période de un (1) an à compter du 1er Janvier 2012 au 31 Décembre 2012. 2. MONUSCO entreprendra sous peu un exercice d'appel d'offres pour établir un contrat et a donc l'intention d’émettre une un document de sollicitation aux sociétés qui doivent exprimer leur intérêt et fournir des informations pertinentes initiales démontrant leur capacité à satisfaire aux exigences de la MONUSCO. En outre, on demandera aux Sociétés intéressés de remplir le formulaire d’enregistrement des fournisseurs (seulement pour les nouveaux fournisseurs). Les spécifications détaillées seront fournies aux sociétés présélectionnées pour la réception des documents de sollicitation. 3. Les Sociétés intéressés à être présélectionnées pour recevoir le dossier d’appel d’offres de la MONUSCO, sont invitées à soumettre par écrit une manifestation d’intérêt en précisant le sujet comme indiqué ci-dessus. Les manifestations d’intérêt devraient spécifier les informations pertinentes sur la société, y compris le profil de l'entreprise, la capacité et l'expérience de l'entreprise dans la fourniture de différents types de matériaux de construction, actuelle ou antérieure aux contrats similaires entrepris dans les douze (12) derniers mois (le cas échéant) et des copies des inscriptions et de licence (s) de l'entreprise. 4. Veuillez s’il vous plait noter que cette demande n’est pas un appel d’offres. 5. MONUSCO garde le droit de sélectionner ceux qui devront prendre part à l’appel d’offres compétitif sur la base d’évaluations considérables et avérées sur le sujet des activités. La seule soumission de la demande de manifestation d’intérêt ne garantit pas automatiquement la bonne réception des documents de sollicitation. MONUSCO se réserve le droit de rejeter les manifestations reçues après le délai ci-dessous. 6. L'expression d'intérêt peut être soumise par courriel électronique à monuc-procurement@un.org et copie à rodriguez13@un.org ou par télécopieur clairement marqués avec l'inscription “ Manifestations d'intérêt pour la fourniture et livraison de différents types de matériaux de construction à Kinshasa, RDC “ en indiquant le sujet comme suit “ La fourniture et livraison de matériaux de construction à Kinshasa, RDC (Ref: PROC/EOI- 2011/055SR) “ et adressée comme suit pour être reçue au plus tard le 30 Septembre 2011, 15h00 heure de Kinshasa (GMT +1).
1. La Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) sollicite des manifestations d’intérêt de la part des entreprises dûment enregistrées et autorisées pour la fourniture et livraison de matériaux de plomberie à Kinshasa, RDC pour une période d’un (1) an à compter du 1er Janvier 2012 au 31 Décembre 2012. 2. MONUSCO entreprendra sous peu un exercice d'appel d'offres pour établir un contrat et a donc l'intention d’émettre un document de sollicitation aux sociétés qui doivent exprimer leur intérêt et fournir des informations pertinentes initiales démontrant leur capacité à satisfaire aux exigences de la MONUSCO. En outre, on demandera aux Sociétés intéressés de remplir le formulaire d’enregistrement des fournisseurs (seulement pour les nouveaux fournisseurs). Les spécifications détaillées seront fournies aux sociétés présélectionnées pour la réception des documents de sollicitation. 3. Les Sociétés intéressés à être présélectionnées pour recevoir le dossier d’appel d’offres de la MONUSCO, sont invitées à soumettre par écrit une manifestation d’intérêt en précisant le sujet comme indiqué ci-dessus. Les manifestations d’intérêt devraient spécifier les informations pertinentes sur la société, y compris le profil de l'entreprise, la capacité et l'expérience de l'entreprise dans la fourniture de matériaux de plomberie, actuelle ou antérieure aux contrats similaires entrepris dans les douze (12) derniers mois (le cas échéant) et des copies des inscriptions et de licence (s) de l'entreprise. 4. Veuillez s’il vous plait noter que cette demande n’est pas un appel d’offres. 5. MONUSCO garde le droit de sélectionner ceux qui devront prendre part à l’appel d’offres compétitif sur la base d’évaluations considérables et avérées sur le sujet des activités. La seule soumission de la demande de manifestation d’intérêt ne garantit pas automatiquement la bonne réception des documents de sollicitation. MONUSCO se réserve le droit de rejeter les manifestations reçues après le délai ci-dessous. 6. L'expression d'intérêt peut être soumise par courriel électronique à monuc-procurement@un.org et copie à rodriguez13@un.org ou par télécopieur clairement marquée avec l'inscription “ Manifestation d'intérêt pour la fourniture et livraison de matériaux de plomberie à Kinshasa, RDC “ en indiquant le sujet comme suit “ La fourniture et livraison de matériaux de plomberie à Kinshasa, RDC (Réf: PROC/EOI- 2011/056-SR) “ et adressée comme suit pour être reçue au plus tard le 30 Septembre 2011, 15h, heure de Kinshasa (GMT +1).
Chief Procurement Officer - MONUSCO Utex Africa Compound, Av Colonel Mondjiba, Ngaliema, Kinshasa, DRC Fax: +1 212 963 0205 or +39 0831 44 6696 or +39 0831 24 5167
Chief Procurement Officer - MONUSCO Utex Africa Compound, Av Colonel Mondjiba, Ngaliema, Kinshasa, DRC Fax: +1 212 963 0205 or +39 0831 44 6696 or +39 0831 24 5167
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N° 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
Manifestation d’intérêt
UNITED NATIONS United Nations Organization stabilization Mission in the Democratic Republic of the Congo
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AVIS D’APPEL D’OFFRES INTERNATIONAL
Recrutement - Appel d’offres
Date : 12 septembre 2011 - Financement : OHADA
AVIS D’APPEL D’OFFRES INTERNATIONAL Date : 12 septembre 2011 - Financement : OHADA
Objet : Sélection de Cabinet de recrutement du personnel à l’OHADA
Objet : Recrutement Commissaire aux comptes de l’OHADA
Le Secrétariat Permanent de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) lance un Appel d’Offres International en vue de la sélection d’un cabinet chargé de conduire le processus de recrutement du personnel ci-après dans les Institutions de l’OHADA : - un (1) Auditeur Interne pour toutes les Institutions de l’OHADA qui sera basé au Secrétariat Permanent de l’OHADA (SP OHADA) sis à Yaoundé au Cameroun ; - un (1) Chef Service Financier et Comptable pour le Secrétariat Permanent qui sera basé à Yaoundé (Cameroun) ; - un (1) Responsable de la Cellule des Systèmes d’information pour le Secrétariat Permanent qui sera basé à Yaoundé (Cameroun) ; - un (1) Chargé des Systèmes d’Information pour la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage (CCJA) qui sera basé à Abidjan (Côte d’Ivoire) ; - un (1) Chargé des Systèmes d’Information pour l’Ecole Régionale Supérieure de la Magistrature (ERSUMA) qui sera basé à Porto-Novo (Bénin). Contre le versement d’une somme non remboursable de deux cent mille (200 000) francs CFA, payable par chèque certifié, transfert bancaire ou, contre récépissé, en espèces entre les mains du Directeur Financier et Comptable du Secrétariat Permanent, le dossier d’Appel d’offres (DAO) pourra être retiré, à partir du 12 septembre 2011, à l’adresse suivante : Secrétariat Permanent de l’OHADA, Immeuble OHADA, quartier Hippodrome, face MINREX, B.P 10071 Yaoundé – Cameroun Tél. : (+237) 22 21 09 05 / fax: (+237) 22 21 67 45, courriel : secretariat@ohada.org A leur demande, le Secrétariat Permanent pourra expédier, par courrier express contre paiement d’une somme forfaitaire de cent mille (100.000) francs CFA pour les frais d’envoi, le DAO aux cabinets soumissionnaires intéressés. La date limite de remise des offres au Secrétariat Permanent de l’OHADA à Yaoundé, est fixée au 30 septembre 2011 à 12 heures GMT. L’ouverture des offres en séance publique devant les soumissionnaires qui le désirent ou leurs représentants, aura lieu le même jour à 13 heures GMT. Le Secrétaire Permanent
Le Secrétariat Permanent de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) lance un Appel d’Offres International pour le recrutement d’un cabinet de réputation internationale pour le Commissariat aux Comptes des Institutions de l’OHADA à savoir : - Le Secrétariat Permanent de l’OHADA (SP OHADA) à Yaoundé au Cameroun ; - L’Ecole Régionale Supérieure de la Magistrature (ERSUMA) à Cotonou (Bénin) ; - La Cour Commune de Justice et d’Arbitrage (CCJA) à Abidjan (Côte d’Ivoire). Contre le versement d’une somme non remboursable de deux cent mille (200 000) francs CFA, payable par chèque certifié, transfert bancaire ou, contre récépissé, en espèces entre les mains du Directeur Financier et Comptable du Secrétariat Permanent, le dossier d’Appel d’offres (DAO) pourra être retiré, à partir du 12 septembre 2011, à l’adresse suivante : Secrétariat Permanent de l’OHADA, Immeuble OHADA, quartier Hippodrome, face MINREX, B.P 10071 Yaoundé – Cameroun Tél. : (+237) 22 21 09 05 / fax: (+237) 22 21 67 45, courriel : secretariat@ohada.org A leur demande, le Secrétariat Permanent pourra expédier, par courrier express contre paiement d’une somme forfaitaire de cent mille (100.000) francs CFA pour les frais d’envoi, le DAO aux cabinets soumissionnaires intéressés. La date limite de remise des offres au Secrétariat Permanent de l’OHADA à Yaoundé, est fixée au 12 octobre 2011 à 12 heures GMT. L’ouverture des offres en séance publique devant les soumissionnaires qui le désirent ou leurs représentants, aura lieu le même jour à 13 heures GMT. Le Secrétaire Permanent
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info@sai2000.org N° 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
WYG et la Facilité Intra-ACP pour les Migrations recrutent : EXPERT 18 mois (Nigeria/Sénégal) EXPERT 18 mois (Nigeria-CEDEAO) 10 ans d'expérience en renforcement des capacités institutionnelles, appui à la société civile, migration et développement, réforme de l'État ou d'institutions ACP et définition des politiques de développement. • Diplôme universitaire (Min. Bac +4) en sciences politiques, économiques ou humaines • Anglais ET Français • Ouvert aux citoyens européens et des Etats Membres ACP Candidats intéressés: Une description complète des postes est disponible sur le site de WYG : http://workwithus.wyginternational.com/fe/tpl_wyg01.asp Ref.:1353 - TA West Africa Pour plus d’informations ou pour postuler, veuillez écrire à : pmu.acpmigration@wyginternational.com Toute candidature ne répondant pas aux critères ne sera pas retenue. Seulement les candidats sélectionnés seront contactés.
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République du Mali Ministère des Postes et des Nouvelles Technologies
AVIS D’APPEL D’OFFRES Attribution de la 3ème licence globale de télécommunications Processus La République du Mali (« l’Etat»), dans le cadre de son programme de réformes du secteur des télécommunications, a décidé de procéder à l’attribution d’une troisième licence de télécommunications globale et 3G (la « Licence ») par le biais d’un appel d’offres international (la « Transaction »). Un consortium composé de la banque d’affaires Linkstone Capital, du cabinet d’avocats Bird & Bird et du cabinet SOGREAH a été recruté par le Gouvernement en tant que conseil (le « Conseil »). L’Etat entend attribuer la Licence à un opérateur de télécommunications, agissant seul ou en consortium, possédant la capacité opérationnelle et financière lui permettant de respecter le Cahier des Charges de la Licence et de contribuer au développement du secteur des télécommunications au Mali.
Accès au Dossier d’Appel d’Offres Les investisseurs potentiels intéressés sont invités à demander la Notice d’Information qui contient (i) une présentation succincte de la Transaction, (ii) des informations synthétiques sur le Mali et sur
La Notice d’Information est disponible sur simple demande, via courrier électronique, adressée au Conseil et au Ministère des Postes et des Nouvelles Technologies dont les coordonnées figurent ci-dessous : papediouf@linkstonecapital.com yvesbardeche@linkstonecapital.com kimlewis@linkstonecapital.com avec copie à Monsieur Boubacar Sidiki Walbani Secrétaire Général walbani@yahoo.fr Conférence d’Investisseurs L’Etat envisage la tenue d’une Conférence d’Investisseurs au début du mois d’octobre à Paris. Les investisseurs potentiels souhaitant y participer sont invités à envoyer une demande d’accès au Conseil, sachant que le nombre de places étant limité, la priorité sera donnée aux opérateurs de télécommunications et aux autres investisseurs potentiels ayant acquis le Dossier d’Appel d’Offres. Calendrier proposé Le calendrier indicatif est le suivant : • Publication officielle des Annonces et mise à disposition de la Notice d’Information - à partir du 12 septembre 2011 • Acquittement des frais de dossier et envoi du Dossier d’Appel Offres initial - semaine du 19 septembre • Conférence d’Investisseurs à Paris – début octobre • Envoi du Dossier d’Appel d’Offres final – semaine du 11 octobre 2011 • Remise des Offres le 14 novembre 2011. La finalisation de la Transaction est prévue pour le mois de novembre 2011.
Contact : Pour le Conseil Mr. Pape Diouf Linkstone Capital Ltd, 18B Charles Street, London W1J 5DU, United Kingdom Tel: +44207 667 6405 / Fax: +44207 667 6406 Cell: +44 77 85 99 07 49 - papediouf@linkstonecapital.com
Pour l’Etat Monsieur le Secrétaire Général des Postes et des Nouvelles Technologies Ministère de la Communication et des Nouvelles Technologies Cité administrative près du Pont FAHD Bamako, République du Mali Tel : (00 223) 20 79 16 32 / Fax : (00 223) 44 90 18 78
Mr. Yves Bardèche Linkstone Capital Ltd, 121 Avenue des Champs Elysées 75008 Paris, France Tel : +331 72718567 / Fax : +331 72 71 85 99 - Cell : +336 86459388 - yvesbardeche@linkstonecapital.com
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N° 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
Appel d’offres
Informations succinctes sur le Mali et le marché de la téléphonie au 31 décembre 2010 • Population : 15,5 millions d’habitants. • PIB : USD 9,2 milliards (USD 16,7 milliards en ppa). • Deux opérateurs privés sont présents sur le marché : (i) Orange Mali présent depuis 2002 et (ii) la Sotelma, l’opérateur historique détenu à 51% par Maroc Telecom depuis juillet 2009. • Total abonnés: plus de 5 millions d’abonnés fixe et mobile (données opérateurs). • Liberté tarifaire. • 2 backbones numérisés. • Réforme de la législation des télécoms en cours d’adoption prévoyant le partage des infrastructures et l’accès au réseau des opérateurs.
le secteur des télécommunications malien, (iii) une description du processus de qualification intégrée qui interviendra à la remise des offres et (iv) la procédure d’accès au Dossier d’Appel d’Offres.
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AVIS D’APPEL D’OFFRES INTERNATIONAL (Relance) L‘Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA) lance un Appel d’Offres Ouvert, en procédure d’urgence, pour la construction de la nouvelle centrale électrique de sa Représentation à Moroni (Union des Comores). Le Dossier d’Appel d'Offres (DAO) peut être consulté sur le site web de l’ASECNA (www.asecna.aero) et retiré contre une somme non remboursable de Cent Cinquante Mille (150 000) FCFA, soit Deux Cent Vingt Huit Euros Soixante Sept Centimes (228,67 €) ou son équivalent en Francs Comoriens à partir du 08/09/2011 au Département Ingénierie et Prospective de l’ASECNA à Dakar, BP 8163 Aéroport Léopold Sédar SENGHOR, Dakar-Yoff (Sénégal), à la Délégation de l’ASECNA à Paris - 75, Rue de la Boétie 75008 Paris Cedex 08 (France) ou à la Représentation de l’ASECNA auprès de l’Union des Comores. La date limite de remise des offres au Département Ingénierie et Prospective (ASECNA) à Dakar, BP 8163, Aéroport Léopold Sédar SENGHOR, Dakar-Yoff (Sénégal) est fixée au 07 octobre 2011 à 11 heures GMT. L’ouverture des offres en séance publique devant les soumissionnaires (ou leurs représentants) qui le désirent, aura lieu le même jour à 15 heures GMT.
Appel d’offres
Le Directeur Général
AVIS D’APPEL D’OFFRES INTERNATIONAL (Relance) L‘Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA) lance un Appel d’Offres Ouvert, en procédure d’urgence, pour la construction de l’immeuble de sa Représentation à Moroni (Union des Comores). Le Dossier d’Appel d'Offres (DAO) peut être consulté sur le site web de l’ASECNA (www.asecna.aero) et retiré contre une somme non remboursable de Deux Cent Cinquante Mille (250 000) FCFA, soit Trois Cent Quatre Vingt Un Euros Douze Centimes (381,12 €) ou son équivalent en Francs Comoriens à partir du 08/09/2011 au Département Ingénierie et Prospective de l’ASECNA à Dakar, BP 8163 Aéroport Léopold Sédar SENGHOR, Dakar-Yoff (Sénégal), à la Délégation de l’ASECNA à Paris - 75, Rue de la Boétie 75008 Paris Cedex 08 (France) ou à la Représentation de l’ASECNA auprès de l’Union des Comores. La date limite de remise des offres au Département Ingénierie et Prospective (ASECNA) à Dakar, BP 8163, Aéroport Léopold Sédar SENGHOR, Dakar-Yoff (Sénégal) est fixée au 07 octobre 2011 à 11 heures GMT. L’ouverture des offres en séance publique devant les soumissionnaires (ou leurs représentants) qui le désirent, aura lieu le même jour à 14 heures GMT. Le Directeur Général
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AVIS D’APPEL D’OFFRES INTERNATIONAL (Relance) L‘Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA) lance un Appel d’Offres Ouvert, en procédure d’urgence, pour la construction de l’immeuble de sa Représentation à Bissau (Guinée Bissau). Le Dossier d’Appel d'Offres (DAO) peut être consulté sur le site web de l’ASECNA (www.asecna.aero) et retiré contre une somme non remboursable de Deux Cent Cinquante Mille (250 000) FCFA, soit Trois Cent Quatre Vingt Un Euros Douze Centimes (381,12 €) à partir du 08/09/2011 au Département Ingénierie et Prospective de l’ASECNA à Dakar, BP 8163 Aéroport Léopold Sédar SENGHOR, Dakar-Yoff (Sénégal), à la Délégation de l’ASECNA à Paris - 75, Rue de la Boétie 75008 Paris Cedex 08 (France) ou à la Représentation de l’ASECNA auprès de la République de Guinée Bissau. La date limite de remise des offres au Département Ingénierie et Prospective (ASECNA) à Dakar, BP 8163, Aéroport Léopold Sédar SENGHOR, Dakar-Yoff (Sénégal) est fixée au 07 octobre 2011 à 11 heures GMT. L’ouverture des offres en séance publique devant les soumissionnaires (ou leurs représentants) qui le désirent, aura lieu le même jour à 13 heures GMT. Le Directeur Général
L’Agence pour la Sécurité de Ia Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA) lance un Appel d’Offres Ouvert, en procédure d’urgence, pour la construction d’un pont sur la rivière DINDE à l’aéroport international de Douala au Cameroun. Le Dossier d’Appel d’Offres (DAO) peut être consulté sur le site web de l’ASECNA (www.asecna.aero) et retiré contre une somme non remboursable de Cent Mille (100 000) FCFA, soit Cent Cinquante Deux Euros Quarante Cinq Centimes (152,45 €) à partir du 08/09/2011 au Département Ingenierie et Prospective de l’ASECNA à Dakar, BP 8163 Aéroport Léopold Sédar SENGHOR, Dakar-Yoff (Sénégal), à la Délégation de l’ASECNA à Paris - 75, Rue de la Boétie 75008 Paris Cedex 08 (France) ou à la Représentation de l’ASECNA auprès de la République du Cameroun. La date limite de remise des offres au Département Ingénierie et Prospective (ASECNA) à Dakar, BP 8163, Aéroport Léopold Sédar SENGHOR, Dakar-Yoft (Sénégal) est fixée au 7 octobre 2011 à 11 heures GMT. L’ouverture des offres en séance publique devant les soumissionnaires (ou leurs représentants) qui le désirent, aura lieu le même jour à 12 heures GMT. Le Directeur Général JEUNE AFRIQUE
N° 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
Appel d’offres
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RECRUTE POUR SON SIÈGE À PARIS
Recrutement
UN AUDITEUR INTERNE
RECRUTE POUR SON SIÈGE À PARIS UN CONSEILLER JURIDIQUE
Le descriptif détaillé de la fonction, les conditions d’admissibilité, les précisions sur le processus de sélection et de recrutement, les conditions d’engagement ainsi que les informations sur l’Organisation internationale de la Francophonie sont disponibles sur le site
Le descriptif détaillé de la fonction, les conditions d’admissibilité, les précisions sur le processus de sélection et de recrutement, les conditions d’engagement ainsi que les informations sur l’Organisation internationale de la Francophonie sont disponibles sur le site :
http://www.francophonie.org/-Recrutements-.html
http://www.francophonie.org/-Recrutements-.html
Pour postuler à ce poste, vous devez vous connecter à l’espace recrutement du site de l’Organisation, télécharger votre curriculum vitae, votre lettre de motivation et renseigner votre adresse électronique. Vous serez ensuite guidé de page en page afin de remplir le formulaire de candidature.
Pour postuler à ce poste, vous devez vous connecter à l’espace recrutement du site de l’Organisation, télécharger votre curriculum vitae, votre lettre de motivation et renseigner votre adresse électronique. Vous serez ensuite guidé de page en page afin de remplir le formulaire de candidature.
Les dossiers de candidature doivent parvenir à la Division des ressources humaines avant le : 28 septembre 2011 minuit.
Les dossiers de candidature doivent parvenir à la Division des ressources humaines avant le : 30 septembre 2011 minuit.
Aucune candidature reçue hors délais ne sera examinée.
Aucune candidature reçue hors délais ne sera examinée.
RECRUTE POUR SA REPRÉSENTATION À NEW YORK UN REPRÉSENTANT PERMANENT AUPRÈS DES NATIONS UNIES Le descriptif détaillé de la fonction, les conditions d’admissibilité, les précisions sur le processus de sélection et de recrutement, les conditions d’engagement ainsi que les informations sur l’Organisation internationale de la Francophonie sont disponibles sur le site : http://www.francophonie.org/-Recrutements-.html Pour postuler à ce poste, vous devez vous connecter à l’espace recrutement du site de l’Organisation, télécharger votre curriculum vitae, votre lettre de motivation et renseigner votre adresse électronique. Vous serez ensuite guidé de page en page afin de remplir le formulaire de candidature. Les dossiers de candidature doivent parvenir à la Division des ressources humaines avant le : 28 septembre 2011 minuit. Aucune candidature reçue hors délais ne sera examinée.
N° 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
APPEL A CANDIDATURES L’Université de Ziguinchor (Sénégal) recrute du Personnel d’Enseignement et de Recherche (PER) dans la spécialité suivante : UFR SCIENCES ECONOMIQUES ET SOCIALES Département de Tourisme Nombre de postes à pourvoir : 02 Profils recherchés : - Titulaire d’un doctorat en Tourisme, à défaut ; - Avoir le tourisme comme centre d’intérêt dans ses travaux de recherche et être titulaire d’un doctorat dans les disciplines suivantes : • Gestion • Géographie • Economie • Anglais • Espagnol Les dossiers de candidature comprennent : - Demande manuscrite - Lettre de motivation - Curriculum vitae - Diplômes et certificats légalisés (les pièces originales seront exigibles pour la suite du processus) - Les publications - Résumé thèse. NB. Date limite de dépôt au plus tard 12 octobre 2011. Lieu de dépôt : Université de Ziguinchor Néma II, BP : 523, Ziguinchor – Sénégal. Tél. : 33 991 68 09- site : www.univ-zig.sn
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Modalité de présentation des offres : Une notice décrivant les modalités de présentation des offres par les candidats peut être retirée à : Ambassade de France au Sénégal - Secrétariat général 1 rue El Hadji Amadou Assane Ndoye – BP 4035 - Dakar Tél. (221) 33 839 53 35 ou 53 13 – Fax (221) 33 839 53 49 Email : safu.dakar-amba@diplomatie.gouv.fr - (du lundi au vendredi de 9h00 à 12h00) ou auprès de Office Notarial Agence consulaire de France Maître Tamaro SEYDI M. Djiby KA Résidence Tamaro rue Mohammed V 146 avenue Jean Mermoz - BP 183 - Saint Louis (3e étage A et E ) - Dakar Tél. (221) 33 938 26 00 - Fax (221) 33 938 26 07 Tel : (221) 33 842 05 34 Fax : (221) 33 842 52 06 Email : ka.djibi@yahoo.fr Cel : (221) 77 569 51 46 - Email : etudetamaro@yahoo.fr direction@ifsaintlouis.org Le cahier des charges est également accessible sur le site internet de l’Ambassade de France au Sénégal : www.ambafrance-sn.org / rubrique Actualités de l’Ambassade Les visites sont possibles uniquement sur rendez-vous à prendre auprès de : Agence consulaire de France - M. Djiby KA 146 avenue Jean Mermoz – BP 183 – Saint Louis Tél. (221) 33 938 26 00 – Fax (221) 33 938 26 07- Email : ka.djibi@yahoo.fr Les offres, sous pli cacheté, conformes au cahier des charges, seront reçues à : Ambassade de France au Sénégal - Secrétariat général 1 rue El Hadji Amadou Assane Ndoye – BP 4035 - Dakar Tél. (221) 33 839 53 35 ou 53 13 – Fax (221) 33 839 53 49 Email : safu.dakar-amba@diplomatie.gouv.fr (du lundi au vendredi de 9h00 à 12h00)
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Managing Director Dakar (Sénégal) ◆ H/F ◆ 55 K€ Réf. : QJOS 585303
Conseil
Responsable Recrutement Casablanca ◆ H/F ◆ Dhs 500K Réf. : QBKA 583001
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JUSQU’AU : lundi 17 octobre 2011 avant 12 heures.
Recrutement - Divers
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N° 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
Vous & nous
Le courrier des lecteurs Envoyez-nous vos réactions, vos réflexions, vos coups de gueule ou de cœur à redaction@jeuneafrique.com ou au 57 bis, rue d’Auteuil, 75016 Paris.
Les larmes de Jacky des enfants. Sauf de la petite Jacky… Je viens de regarder, sur la Aux autres enfants, blancs, il est chaîne de télévision France 5, un soigneusement enseigné comment documentaire intitulé Les Premiers Pas régler les conflits tout seuls et vers l’autre. J’en suis ressorti suffoqué. s’amuser ensemble. Le documentaire Il s’agit d’enfants d’à peu près 4 ans démontre qu’ils sont doués pour dont on dissèque le comportement ces deux activités. lorsqu’ils sont entre eux. Adorables, La petite fille noire, en larmes, a fini la plupart se comportent plutôt bien, par céder à Benjamin. Des larmes voire très bien. Parmi qu’elle a essayé de eux, il y a une fillette contenir, auxquelles, noire, Jacky, qui, de toute façon, visiblement, n’est là personne n’a prêté que pour servir le attention. Surtout décor. C’est affreux ! pas les réalisateurs La seule fois où la du documentaire, caméra la montre, elle que l’atrocité de la est, toutes proportions EXTRAIT DU DOCUMENTAIRE scène – filmée dans LES PREMIERS PAS VERS L’AUTRE. gardées, quasiment le détail – semble avoir torturée par Benjamin laissés de marbre, – présenté dès le début comme alors que la logique aurait voulu qu’ils le plus « adulte » des enfants, le plus manifestent leur indignation. intelligent –, qui lui tord violemment Je voulais juste passer une soirée le bras pour lui arracher une lettre relaxante après une journée difficile. dont ils ont tous besoin pour composer Je ne m’attendais pas à me retrouver leur prénom. Aucun commentaire en larmes, comme un petit enfant du gentil monsieur éducateur, avec une peine plus grosse que son réellement prévenant – m’a-t-il petit cœur. ● semblé – et sincèrement proche PAP SARR, Paris, France FRANCE 5
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Précision À la suite de notre enquête sur la nouvelle vie des riches en Afrique (J.A. no 26402641, du 14 au 27 août), M. Jean-Baptiste Nguini Effa, ex-directeur général de la Société camerounaise des dépôts pétroliers, en détention préventive depuis deux ans à la prison de New Bell, à Douala, conteste l’information selon laquelle il « se faisait annoncer à l’entrée des boîtes de nuit, donnant ainsi le coup d’envoi de tournées générales qu’il offrait jusqu’au bout de la nuit ». M. Jean-Baptiste Nguini Effa souligne également que « par cet article publié à un moment crucial de la lutte contre la corruption au Cameroun, [nous voulons] une fois de plus distraire les Camerounais, en les empêchant de connaître les vrais fossoyeurs de [leur] économie, en sacrifiant et en jetant à la vindicte populaire des victimes insignifiantes et seuls “boucs émissaires”…». Réponse Nous prenons acte de cette mise au point. M. Jean-Baptiste Nguini Effa n’est nullement responsable du retentissement de ses apparitions au César Palace, à Yaoundé, ou au Java Night Club, à Kribi. On admettra également que ses prodigalités se limitaient à ses convives, fussent-ils nombreux. Enfin, notre enquête ne visait aucunement à le désigner comme coupable de corruption, la justice camerounaise, dont on ne peut que déplorer la lenteur en la matière, étant, jusqu’à preuve du contraire, la seule à même d’en décider. ● LA RÉDACTION N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
La « règle d’or » de Sarko, c’est du toc Après avoir usé jusqu’à la corde les thèmes de l’immigration et de l’insécurité, le président français, Nicolas Sarkozy, invite à présent ses concitoyens à adopter « la règle d’or » du 3 % (au maximum) de déficit budgétaire en France ! Également appelée « pacte de stabilité et de croissance », cette contrainte est imposée par le traité d’Amsterdam de 1997. En passant outre la volonté de la majoritaire des Français de rejeter le traité de Lisbonne, en le faisant adopter lors du Congrès de Versailles, en 2008, et en ignorant les termes du traité d’Amsterdam, la France a vu son déficit budgétaire passer à plus de 8 % et son endettement à plus de 95 % du PIB. Ami des « évadés fiscaux », Nicolas Sarkozy devrait donc s’abstenir de donner des leçons à ses concitoyens après avoir lui-même bafoué cette règle ! Désormais, adieu politique d’investissement, création de croissance et souveraineté économique pour la France ! En réalité, sa « règle d’or », c’est du toc. Lors de la présidentielle de 2012, il ne sera plus question de gauche ou de droite, mais d’un réel « combat » pour l’avenir de la France et des Français. ● GALÉRY GOURRET HOUSSEIN, Biarritz, France
Dirigeants africains et confréries secrètes À longueur de temps, les médias diffusent les images – choquantes – de dirigeants africains dans des postures incongrues, vénérant des humains, les grands maîtres de loges, ou maisons spirituelles. Quelle abomination ! Ces confréries secrètes, dont les grands maîtres seraient des oncles (ex-colons), fragilisent nos indépendances. Symbole du néocolonialisme, elles nous contrôlent. En effet, comment nos dirigeants pourraient-ils s’opposer aux grands maîtres à qui ils livrent leurs secrets les plus profondément enfouis ? Sacré en Afrique, un chef ne devrait pas être vu à genoux, dans des cérémonies où il donne l’impression JEUNE AFRIQUE
Vous nous
Gare à la balkanisation Dans son édito du no 2643 (J.A. du 4 au 10 septembre), François Soudan expose les bien-fondés de la chute du dictateur Kaddafi. Une réflexion de nature à choquer certains, mais qui n’en est pas moins juste. Cependant, elle ne dissipe pas les nombreuses inquiétudes sur l’avenir de la Libye. Le partage du pouvoir sera un élément déterminant pour la survie du pays. Il ne faudra pas s’étonner que des villes comme Tripoli, Zaouïa, Syrte et Benghazi deviennent, comme en Côte d’Ivoire, des « comzones » dirigées par des chefs de tribu.
HUGUES MBALA MANGA, Douala, Cameroun
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O
La Libye moderne Consacré à l’ouvrage de Patrick Haimzadeh, votre article intitulé « Dans le guêpier libyen » (J.A. no 2642, du 28 août au 3 septembre) relaie une affirmation selon laquelle la Libye, en tant qu’entité politique et administrative, n’a vu le jour qu’en 1943, sur décision du gouvernement fasciste de Mussolini. Dire que la Tripolitaine et la Cyrénaïque n’ont été unifiées qu’en 1943 est une erreur, car c’est sous la première période ottomane que deux pachas de Tripoli,
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Muhammad Saqizlï (16311649) et Othmân Saqizlï (16491672), rattachent la Cyrénaïque à la Tripolitaine, puis assez rapidement J.A. N 2642, au Fezzan. Dès 28 août au lors, ces trois 3 septembre 2011. régions seront regroupées dans un même ensemble territorial et administratif, le pachalïk de Tripoli. À partir de 1711, le pachalïk s’émancipe de la tutelle ottomane grâce à Ahmad Qaramânlï et devient un État unitaire, souverain, gouverné par la dynastie des Qaramânlï jusqu’en 1835. C’est sous cette dynastie que le cadre territorial de la Libye moderne telle qu’elle apparaît aujourd’hui est fixé définitivement. ●
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Les nouveaux hommes forts devront aussi sauvegarder les intérêts de leur nation face aux « amis » du combat, pressés d’organiser des sommets de la reconstruction. Ils voudront leur part du gâteau, quitte à « fabriquer » une nouvelle Jamahiriya. ●
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de ne rien maîtriser. Nos responsables devraient s’affranchir de cette emprise, qui nous place en position d’éternels esclaves… ● MBOLA-OYALY-OLOUASSELY,
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Post-scriptum Fawzia Zouari
Édité par SIFIJA Siège social : 57 bis, rue d’Auteuil – 75016 PARIS Tél. : 01 44 30 19 60 ; Télécopieurs : rédaction 01 45 20 09 69 ; ventes : 01 45 20 09 67 ; Courriel : redaction@jeuneafrique.com DIRECTION Directeur de la publication : BÉCHIR BEN YAHMED (bby@jeuneafrique.com) Directeur général : Danielle Ben Yahmed Vice-présidents: Aldo de Silva, Danielle Ben Yahmed, François Soudan, Amir Ben Yahmed Actionnaire principal : Béchir Ben Yahmed
La révolution de l’amour
RÉDACTION Directeur de la rédaction : François Soudan (f.soudan@jeuneafrique.com) Directeurs exécutifs : Marwane Ben Yahmed (mby@jeuneafrique.com), Amir Ben Yahmed (aby@jeuneafrique.com)
E
N AOÛT DERNIER, des milliers de jeunes chrétiens ont afflué vers l’Espagne pour saluer la venue du pape. Ils ont appelé cet événement la « révolution de l’amour ». Je sais, vous allez rétorquer que l’Europe chrétienne a l’art de la formule, le syndrome de la mémoire courte ou, au contraire, un goût prononcé pour le mea-culpa. Qu’elle n’a pas que de l’amour pour son prochain, vu la façon dont elle aime ses immigrés. Mais qu’importe. Qu’il s’agisse là d’un vœu sincère ou d’un effet d’annonce, cette Europe-là en a fini avec ses démons religieux et tribaux. Ce qui n’est pas le cas du monde arabo-musulman, dont le passé proche comme les révoltes actuelles témoignent du contraire.
L’on est forcé d’admettre, en effet, que depuis un quart de siècle, c’est plutôt une « révolution de la violence » qui prévaut en terre arabo-musulmane, menée au nom de l’islam, au risque de faire apparaître cette religion comme ennemie de la paix. Les soulèvements actuels auraient pu augurer du meilleur. Or, si de Tunis au Caire, en passant par Sanaa, les manifestants ont brandi des slogans pour la démocratie et la liberté, on n’a pas vu de pancarte appelant les musulmans à s’aimer. D’accord, on comprend : l’impact de décennies de dictature et d’injustice, la hogra (le « mépris ») exercée par les vieux potentats, la corruption érigée en règle, ça ne vous prépare pas à tendre l’autre joue… Mais faut-il que l’anarchie et l’esprit de vengeance continuent à jalonner ces révoltes et à opposer des factions entières au sein de mêmes peuples ? Faut-il que ces soulèvements passent par la haine et le sang, accouchent d’appels au djihad, menacent d’un retour à l’obscurantisme et à la domination masculine ? On nous affirme doctement que tel est le cours « normal » des grandes secousses révolutionnaires, « la révolution, c’est ça, ma chère », confer la Révolution française: sang et pillages au menu, chaos et massacres pendant des décennies. Pourquoi donc? Ces plaies sont-elles inévitables au XXIe siècle? Comment souscrire à la théorie qui prétend que les technologies modernes, qui ont pourtant ébranlé en quelques mois des pays entiers en véhiculant des revendications légitimes, sont incapables de contenir les débordements, de freiner les relents de violence et d’acheminer plus aisément vers la paix ? À l’ère du village mondial, de Facebook et des chaînes satellitaires, comment persister à mesurer les conséquences des révolutions à l’aune du passé, au rythme des anciennes diligences et des combats d’épées ? Si les moyens modernes ont un avantage, il importe qu’ils servent à briefer les mentalités sans traîner, à faire œuvre de pédagogie en temps réel, à enseigner le vrai goût de la patrie, à épargner des vies, bref, à dessiner un nouveau visage aux révolutions du présent et à leur fixer de nouveaux calendriers. Là seulement les révoltes arabes pourraient ne pas s’enliser dans des décennies de violences et finir en beauté. Elles inventeraient alors la « révolution moderne », qui, forcément, ne pourrait être qu’une « révolution de l’amour ». ● N o 2644 • DU 11 AU 17 SEPTEMBRE 2011
Fondé à Tunis le 17 oct. 1960 par Béchir Ben Yahmed (51e année)
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