UNION AFRICAINE LA DÉCHIRURE
HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL INDÉPENDANT • 52e année • N° 2665 • du 5 au 11 février 2012
jeuneafrique.com
SÉNÉGAL MALI WADE ET LE CHAOS LES VÉRITÉS D’IBK
CÔTE D’IVOIRE
LES 12 TRAVAUX D’ADO Reconstruction, réconciliation, relance économique, armée, justice, administration… Tous les chantiers sont ouverts, mais tout est encore fragile. Visite guidée en 28 pages
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LE PLUS
de Jeune Afrique
POLITIQUE Et maintenant?
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TRIBUNE Flore Hazoumé, romancière APRÈS LA CRISE Voyage à Duékoué, Gagnoa, Korhogo… GRANDS CHANTIERS Les urgences au programme
CÔTE D’IVOIRE
Réconciliation des Ivoiriens, relance de l’économie, réorganisation de l’administration… Alassane Dramane Ouattara a cinq ans pour remettre le pays en ordre et en marche. Neuf mois après son investiture, où en est-il ?
JEUNE AFRIQUE
N o 2665 • DU 5 AU 11 FÉVRIER 2012
SIA KAMBOU/AFP
Les douze travaux d’ADO
Le Plus de Jeune Afrique
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Prélude
Marwane Ben Yahmed
ADO face à la réconciliation
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des chefs, celle de novembre 2010 et de cette ABIDJAN À KORHOGO, en passant par Gagnoa ou Duékoué, présidentielle qui, au lieu de marquer la fin d’une trop longue tragédie, n’a fait que ce « Plus » de Jeune Afrique vous inviteàparcourirlanouvelleCôte précipiter le pays un peu plus dans l’abîme. d’Ivoire. Pas celle des slogans gouvernemenL’abcèsn’estpascrevé,etilseraitillusoirede tauxauxalluresd’imagesd’Épinalourelevant considérer que les « perdants », ceux qui ont de la méthode Coué, mais la vraie, celle qui soutenu le Front populaire ivoirien (FPI) de panse ses plaies, se reconstruit jour après LaurentGbagboousimplementvotépourlui, jour. Cette Côte d’Ivoire au milieu du gué, n’ont qu’à raser les murs et se taire. Sinon, les volontaireoudubitative,généreuseourecromêmes causes produisant les mêmes effets, quevillée, selon les perceptions, les camps, ils se retrouveront dans le même rôle que ces Ivoiriens du Nord longtemps traités comme les clans. Cette terre d’Éburnie meurtrie par des sous-citoyens, voire des « étrangers », près de deux décennies de conflits, larvés puis bien réels, nés de la bataille pour la sucharcelés, empêchés de travailler, rejetés ou cession d’Houphouët entre quatre hommes désignés à la vindicte populaire comme les responsables de tous les maux du pays. – Bédié, Ouattara, Gueï et Gbagbo –, leurs lieutenants, leurs troupes et leurs supplétifs. Le temps est venu de rassembler Résultat, une nation plus et de tendre la main à tous ceux divisée que jamais et les braises de la haine qui ne qui dépasseront leur amertume. demandent qu’à être ravivées. De tous les défis qui attendent Alassane Après la guerre, violente et aberrante, Dramane Ouattara (ADO) pour les quatre Ouattara n’avait pas d’autre choix que de ans à venir, et ils sont légion, le plus délicat récompenser ceux qui l’avaient aidé et d’éloisera la réconciliation. gner celui qui aurait mis tout en œuvre pour Nul doute que ce chantre du libéralisme, obtenirsachute.Ildevaitinstallersonpouvoir, réputé rigoureux, travailleur et bien entouré, leconsoliderjouraprèsjour,créerunearmée saura soigner le patient ivoirien en termes de en laquelle il aurait confiance, punir ceux développement,d’investissementsétrangers qui étaient allés trop loin. Point n’est quesou de relance économique. C’est son métier tion ici de morale ou d’humanisme, mais de depuis toujours, il a déjà fait ses preuves, realpolitik et de survie. Le chef doit d’abord notamment sous Houphouët, alors que le montrer sa force, rassembler ses troupes. Et pays, exsangue, était au bord de l’asphyxie personne n’imagine que, si le scénario avait et que personne ne se précipitait à son cheétéinverse,lecampGbagboauraitfaitpreuve, vet pour le secourir. La réconciliation, en lui, de plus de mansuétude… revanche, est une autre affaire… Letempsestcependantvenuderassembler et de tendre la main. À l’allié décisif qu’a été le Coupée physiquement en deux après Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) la tentative de coup d’État de 2002, la Côte de Bédié, en lui confiant, peut-être, la prid’Ivoire est, aujourd’hui encore, une sorte mature. Au FPI, aussi, en tout cas à ceux qui de Janus d’Afrique de l’Ouest. Pro- et antiseront capables de dépasser leur amertume, Ouattara (ou Gbagbo, c’est selon), Nordistes de se projeter dans l’après-Gbagbo et qui et Sudistes, pour schématiser, chrétiens et oseront le dire – ce qui semble encore délicat musulmans,patriotesounationalistessourcilaujourd’hui. À ces Ivoiriens qui ont voté pour leux contre défenseurs d’une ouverture plus le « camarade Laurent » par conviction et qui large sur le monde… Les lignes de fractures nevontpasexpiercechoixtouteleurvie.Ceux sont multiples mais se recoupent le plus qui ont tant été ostracisés hier ne sont-ils pas souvent. Et on en revient toujours à la guerre les mieux placés pour comprendre cela ? ● JEUNE AFRIQUE
N o 2665 • DU 5 AU 11 FÉVRIER 2012
POLITIQUE Et maintenant ?
p. 62
INTERVIEW Daniel Kablan Duncan, ministre des Affaires étrangères p. 69 TRIBUNE Flore Hazoumé, romancière
p. 71
APRÈS LA CRISE Duékoué, la paix à l’épreuve du terrain
p. 74
Mama blues
p. 76
La réunification, de Ouangolo à Bouaké
p. 79
DÉCRYPTAGE Wayne W. Camard, représentant résident du FMI p. 85
GRANDS CHANTIERS Les urgences au programme p. 88 TRANSPORT MARITIME San Pedro rejoint Anvers dans le grand bain p. 92 AFFAIRES Les patrons libanais et la relance p. 96 FINANCE Trop de banques, pas assez de comptes p. 100
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Le Plus de Jeune Afrique
POLITIQUE
Et maintenant? Neuf mois après son investiture, le chef de l’État occupe tous les fronts et mène l’équipe gouvernementale au pas de charge. Une omniprésence que les législatives de décembre ont accentuée, et qui pourrait ralentir le chantier de la réconciliation.
N o 2665 • DU 5 AU 11 FÉVRIER 2012
PASCAL AIRAULT, envoyé spécial
U
nministrearriveà7heuresdumatin à son ministère. Son bureau est fermé à double tour. Il se démène pour prévenir le gardien, qui reste introuvable. Le fidèle serviteur de l’État se met alors à suer à grosses gouttes. L’oreille collée à la porte, il redoute un appel du chef de l’État habitué à vérifier que les membres du gouvernement ne traînent pas dans leur lit… Cette petite histoire, rapportée par un fidèle du régime, est-elle tout droit sortie de l’imagination fertile d’un « spin doctor » ? En tout cas, elle témoigne de l’importance de la communication dans le système Ouattara, où elle est érigée en vertu. JEUNE AFRIQUE
Les douze travaux d’ADO 28 novembre 2010 Second tour de la présidentielle 2 décembre 2010 La CEI déclare Ouattara vainqueur. Résultat invalidé, le 3, par le Conseil constitutionnel, en faveur de Gbagbo 22 février 2011 Début des combats 31 mars-4 mai 2011 Bataille d’Abidjan 11 avril 2011 Arrestation du couple Gbagbo 21 mai 2011 Investiture d’Alassane Ouattara 11 décembre 2011 Législatives
Son programme d’urgence a permis de rétablir l’eau et l’électricité, de réactiver tout le dispositif médical et social. Il a aussi remis l’administration au travail – les fonctionnaires arrivent dorénavant à 7h30 au bureau et ne se tournent plus les pouces –, verrouillé les régies financières et entrepris de nombreuses visites en Afrique de l’Ouest, en Europe et aux États-Unis pour rassurer ses partenaires et chercher des soutiens financiers. Menant la vie dure à ses ministres, il leur a demandé de se pencher sur les programmes de développement à l’horizon 2020-2030. Ambition : que la Côte d’Ivoire devienne un pays émergent et que son produit intérieur brut (PIB) passe de 23,6 milliards à 50 milliards de dollars (de 17,9 milliards à 38 milliards d’euros) d’ici à 2020. Un pari qu’il ne pourra gagner qu’avec une forte implication des investisseurs privés et le financement de son programme national de développement (PND) de 11 500 milliards de F CFA (plus de 17,5 milliards d’euros, lire pp. 88-89). L’opposition dénonce un mode de gouvernance antidémocratique, l’absence de tout débat parlementaire et l’émergence d’une oligarchie politicomilitaro-affairiste qui se partage le pouvoir et les juteux marchés de la reconstruction.
LUC GNAGO/REUTERS
BOMBE SOCIALE. Après les élections législatives du
LE 21 MAI 2011 À YAMOUSSOUKRO, ADO a officiellement pris les rênes du pays.
À coups de « storytelling » (méthode de marketing construite autour du récit) et de slogans publicitaires (« La nouvelle Côte d’Ivoire » ; « Opération pays propre » ; « Nous, on avance »), conseillers et ministres assurent le service après-vente des actions gouvernementales pour réhabiliter des infrastructures en piteux état, redémarrer l’administration, relancer la machine économique… À coups de travaux et de démolitions drastiques, Abidjan, Yamoussoukro et plusieurs villes de l’intérieur ont retrouvé un certain lustre, même si le retour de l’État de droit ne s’est pas fait sans heurts ni grincements de dents. À coups d’ordonnances, de décrets et d’arrêtés, le président Alassane Dramane Ouattara (ADO) a remis le pays en ordre de marche en neuf mois. JEUNE AFRIQUE
11 décembre – les premières depuis 2000 –, l’ouverture de la session parlementaire d’avril était censée mettre fin à cette situation institutionnelle inédite. Mais avec une nouvelle Assemblée nationale très largement acquise à Ouattara – le Rassemblement des républicains (RDR), son parti, frôle la majorité absolue avec 127 sièges sur 255, et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de l’ex-président Henri Konan Bédié, son allié, en remporte 77 –, le régime présidentiel devrait conserver toute sa vigueur. Lors du premier Conseil des ministres de l’année, le 11 janvier, Alassane Ouattara a félicité ses troupes, tout en leur demandant de mettre les bouchées doubles. Sa priorité est actuellement la relance de l’emploi, surtout celui des jeunes. Fermées pour travaux, les universités n’accueilleront pas les étudiants en 2012, qui viendront s’ajouter aux 6 millions de moins de 35 ans sans emploi. Une bombe sociale prête à exploser à tout instant. Et l’une des raisons pour lesquelles le chef de l’État souhaite accélérer les grands travaux. Quelque 620 milLe retour de l’État liards de F CFA d’investissements ont de droit ne s’est pas été dégagés dans le budget natiofait sans heurts ni nal 2012. « Cela ne suffira pas pour donner du travail à tout le monde, grincements de dents. explique l’un des conseillers du président. Il faut aussi que le secteur privé prenne des risques en embauchant la jeunesse ivoirienne. » En contrepartie, l’État s’est engagé à accélérer le paiement des arriérés aux fournisseurs, à relancer la formation et à améliorer l’environnement ● ● ● N o 2665 • DU 5 AU 11 FÉVRIER 2012
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Le Plus de J.A. Côte d’Ivoire Le territoire se réorganise Désormais, la Côte d’Ivoire compte trente régions administratives, et non plus seize comme sur l’ancienne carte (voir ci-dessous).
MALI BURKINA FASO Minignan
FOLON
BAGOUÉ Korhogo
Boundiali
Odienné KABADOUGOU
Ouangolodougou Ferkessédougou
PORO
TCHOLOGO
GUINÉE WORODOUGOU BÉRÉ BAFING Touba Mankono Séguéla MALI
TONKPI Man
BURKINA FASSO DENGUÉLÉ Odienné
SAVANES Korhogo
ZANZAN
Man LES DIX-HUIT MONTAGNES
VALLÉE DU BANDAMA Bondoukou
Séguéla
Bouaké
HAUTN'ZI-COMOÉ SASSANDRA Bouaflé LES LACS MOYEN-COMOÉ Daloa YAMOUSSOUKRO LA MARAHOUÉ Abengourou Dimbokro L'AGNEBY
Divo LIBERIA
SUD-BANDAMA BAS-SASSANDRA San Pedro
Océan Atlantique
Agboville LAGUNES
0
100
Aboisso
San Pedro 0
Bondoukou IFFOU
100
200 km
Océan Atlantique
Chefs-lieux de régions
200 km
● ● ● des affaires en créant des tribunaux de commerce et en appuyant les PME. L’autre grand défi est de rétablir la sécurité, une attente majeure des Ivoiriens. Fin 2011, des ex-rebelles devenus membres des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) s’en sont pris aux populations à Vavoua (dans l’Ouest) et Sikensi (dans le Sud). Mécontent du comportement de certains ex-comzones et de la persistance des exactions, ADO a repris la main sur ce dossier, confié jusqu’alors au Premier ministre et ministre de la Défense, Guillaume Soro. Après avoir convoqué tout l’état-major de l’armée, il a nommé l’ancien chef de guerre Zakaria Koné à la tête de la nouvelle police militaire. Cette unité spéciale est chargée de mettre au pas les ex-rebelles récalcitrants. Devrait suivre la refonte de l’armée, promise depuis la signature de l’accord politique de Ouagadougou, en 2007.
CATHARSIS NATIONALE. S’il parvient à rétablir
l’ordre et à créer des emplois, le chef de l’État pourra certainement réduire la méfiance, l’animosité, voire la haine des partisans du président déchu à son égard. Mais la réconciliation véritable des Ivoiriens sera bien plus longue à venir. L’exercice de catharsis nationale a débuté lentement par quelques gestes symboliques. Certains soulignent le manque de vision et d’organisation du président de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation N o 2665 • DU 5 AU 11 FÉVRIER 2012
GONTOUGO
Katiola
GBÊKÊ Bouaké LA MARAHOUÉ
SUD-COMOÉ
Abidjan
HAMBOL
Daoukro HAUT- Bouaflé BÉLIER GUEMON SASSANDRA Abengourou Duékoué Dimbokro Yamoussoukro INDÉNIÉDaloa YAMOUSSOUKRO N’ZI DJUABLIN LIBERIA GÔH Toumodi Guiglo GHANA GHA Adzopé Gagnoa AGNÉBYCAVALLY NAWA TIASSA MÉ Lakota Soubré LÔH-DJIBOUA Agboville Aboisso Dabou LIBERIA SUDABIDJAN Méagui COMOÉ GBÔKLÉ GRANDS Sassandra PONTS Abidjan SAN PEDRO
GUINÉE WORODOUGOU
Bouna BOUNKANI
(CDVR), Charles Konan Banny. À sa décharge, le maintien en détention ainsi que le gel des avoirs des barons de l’ancien régime et, surtout, le transfert de Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale (CPI) dans l’attente d’un éventuel jugement ont radicalisé les positions et alimenté les rancœurs. Le dialogue avec les cadres du Front populaire ivoirien (FPI) de l’ex-président n’a pu aboutir, et le parti a boycotté les législatives du 11 décembre. Un scrutin qui a également exacerbé les tensions ethniques dans l’ouest du pays. Pour réussir son pari, Ouattara devra montrer qu’il sait tendre la main aux électeurs de Laurent Gbagbo. Pour l’instant, les nominations Le transfert de Laurent Gbagbo à la tête de l’État et des à la CPI a radicalisé les positions entreprises publiques ont été faites sur la base et alimenté les rancœurs. du remerciement partisan. Dix-sept dignitaires de l’ancien régime sont toujours détenus, et leurs avoirs bloqués. Aucune date pour leur procès n’a été avancée. Ce qui hypothèque les chances d’une réconciliation sincère. « Nous sommes prêts à la faire », explique Félix, un habitant de Koumassi (quartier du sud d’Abidjan) qui a voté Gbagbo à la présidentielle de 2010. « Mais on veut la vérité et un traitement équitable des exactions commises par les deux camps. » ● JEUNE AFRIQUE
COMMUNIQUÉ
La Chambre de commerce et d’industrie LIBANAISE de Côte d’Ivoire Une partenaire du développement économique national La communauté libanaise installée en Côte d’Ivoire depuis près d’un siècle est un acteur important de l’économie ivoirienne. Depuis 2010, elle s’est organisée au sein d’une Chambre de commerce et d’industrie chargée de la fédérer et d’exploiter ce potentiel au mieux de ses intérêts et de ceux de la Côte d’Ivoire.
l’exercice de leurs activités. Partenaire étranger majeur, la communauté économique libanaise veut contribuer à l’ouverture sur l’économie mondiale du secteur privé ivoirien, moteur du développement.
La communauté d’affaires libanaise occupe une place importante dans le développement économique et infrastructurel ivoirien. Ses entrepreneurs allient pour cela compétences, dynamisme, pragmatisme et grande capacité d’adaptation. Pour s’organiser au mieux de leurs intérêts et de ceux de la Côte d’Ivoire, ils ont créé le 30 mars 2010 une Chambre de commerce et d’industrie libanaise (CCIL CI), une première dans tout l’espace UEMOA. Celle-ci se veut l’interlocuteur privilégié des administrations publiques et le partenaire stratégique des structures du secteur privé, dans la dynamique de concertation des acteurs principaux de l’économie nationale. Le lancement officiel de ses activités a eu lieu le 12 octobre 2010, au cours d’une cérémonie parrainée par le Ministre ivoirien de l’Économie et des Finances, Monsieur Charles Koffi Diby. Elle a tenu sa première assemblée générale le 27 octobre 2011.
Preuve de leur adhésion à notre projet, 150 entreprises libanaises sont déjà membres de la CCIL CI. Ce sont des groupes internationaux, des grandes entreprises mais aussi des PME et PMI ou des sociétés unipersonnelles. Elles opèrent dans tous les secteurs d’activités, de l’industrie (textile, agro-alimentaire, plasturgie, cosmétiques et produits pharmaceutiques) au commerce (grande distribution) en passant par les services (hôtellerie et restauration, immobilier, assurance) et les professions libérales. Certaines sont implantées en Côte d’Ivoire depuis plus de trois décennies, exportent leurs produits sur le continent et sont dirigées par des patrons aux qualités reconnues.
DES PARTENAIRES ÉTRANGERS MAJEURS DANS UNE ÉCONOMIE MONDIALISÉE Les objectifs principaux de la CCIL CI : défendre les intérêts de ses membres et favoriser les relations commerciales, industrielles et financières entre les différentes communautés d’affaires. Elle entend accompagner ses adhérents en matière de formation, d’information, de soutien et d’encadrement dans
Dr Joseph Khoury Un président naturel pour la CCIL
DE LA PME À LA MULTINATIONALE
DE NOUVELLES OPPORTUNITÉS Des études en cours visent à évaluer avec précision le poids de la communauté d’affaires libanaise dans l’économie ivoirienne en termes de masse salariale, de recettes fiscales et douanières ou encore de répartition dans les différents secteurs d’activités. D’autres visent à cibler de nouvelles opportunités d’investissement sur le territoire ivoirien. La Côte d’Ivoire a de grandes ambitions et les opérateurs économiques libanais, unis derrière leur Chambre de commerce et d’industrie libanaise, sont déterminés à assurer leur part dans cette quête du progrès et de l’excellence !
Membre fondateur de la CCIL CI, le Dr Joseph Khoury a été élu Président du Conseil d’administration en octobre dernier. Né le 12 Octobre 1949 à Rachaya el Fakhar, un village du Sud Liban, il est arrivé en Côte d’Ivoire en 1969. Il a obtenu en 1978 son diplôme de Docteur d’État en médecine de la faculté d’Abidjan, où il a enseigné de 1980 à 1986. PDG du Groupe médical du Plateau jusqu’en 2001, il est depuis président du conseil d’administration de la Polyclinique internationale de l’Indénié. Attaché à son pays d’accueil, il a toujours gardé un intérêt pour sa terre natale. Convaincu que seule l’action commune et structurée peut garantir un développement économique durable et solide, il s’investit dans la CCIL CI avec audace, éthique et rigueur, bien décidé à tout mettre en œuvre pour qu’elle joue pleinement son rôle dans le paysage économique ivoirien.
Chambre de Commerce et d’Industrie LIBANAISE de Côte d’Ivoire 26 BP 838 Abidjan 26, Boulevard VGE, Centre Polygone - Orca Déco, 3e étage, Tél. : +225 21 26 22 12 - E-mail : info@ccilci.org, ccil@aviso.ci Retrouvez la CCIL CI sur www.ccilci.org
Les douze travaux d’ADO OUATTARA-SARKOZY
Trois jours à Paris
Nouveau traité de défense, promesse d’une remise de dette… et embrassades. C’est surtout sous le sceau de l’amitié qu’a eu lieu la première visite d’État en France du président ivoirien, du 25 au 27 janvier.
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JEUNE AFRIQUE
REUTERS
eu de présidents africains auront eu droit à un tel déploiement de fastes. Et de sécurité. « C’est un accueil digne de ceux réservés au président Houphouët-Boigny lors de ses escales françaises », répétaient les membres de la délégation ivoirienne. Pour sa première visite d’État en France, Signature DE L’ACCORD DE DÉFENSE à l’Élysée, le 26 janvier. du 25 au 27 janvier, Alassane Dramane Ouattara (ADO) a en effet reçu tous les pays et Nicolas Sarkozy maire de Neuilly Autre sujet : la dette. Nicolas Sarkozy a honneurs. Escorte de la cavalerie et des et avocat d’affaires. Des liens tels que la promis de faciliter la remise de la dette brigades motorisées de la garde répuvisite, initialement prévue pour le mois ivoirienne à l’égard de la France (enviblicaine en grande tenue, réception à de novembre, a été repoussée en raison ron 1 milliard d’euros), mais la Côte l’Assemblée nationale et au Sénat, déjeud’Ivoire a encore besoin d’un sérieux de l’indisponibilité de la première dame coup de pouce pour atteindre le point ner avec le Premier ministre français, française, Carla Bruni-Sarkozy. Et, au François Fillon, dîner au palais de l’Élysée, d’achèvement de l’Initiative en faveur risque d’apporter de l’eau au moulin en compagnie de son épouse Dominique, des pays pauvres très endettés (PPTE), de ses détracteurs, le président ivoirien avec Carla et Nicolas Sarkozy, et quelques n’a pas manqué, une fois de plus, de feu vert du Fonds monétaire internainvités triés sur le volet. Avant une distional (FMI) pour une annulation masremercier son hôte pour l’intervention crète cérémonie croisée de remise de sive de la dette extérieure. Le président des forces françaises, qui ont contribué décorations, dans les salons, entre les français s’est engagé à demander à la à l’installer à la tête de son pays. deux couples présidentiels. directrice générale du FMI, Christine Après une décennie de Lagarde, d’accélérer les choses. À la clé, Sarkozy s’est inquiété de ne pas bas plus que de hauts, la une annulation de quelque 6 milliards voir engager de poursuites contre Côte d’Ivoire et la France de dollars (4,5 milliards d’euros) auprès des FRCI, fidèles à Ouattara. ont affiché des relations à des bailleurs multilatéraux et bilatéraux. nouveau privilégiées. Et Malgré un agenda officiel très chargé, pas question de laisser des trouble-fête mais scrupuleusement respecté, les Amitié et reconnaissance, donc. Qui pro-Gbagbo gâcher les retrouvailles : visiteurs du soir – hommes d’affaires ne les ont pas empêchés d’aborder des ou opportunistes – se sont succédé au leurs « démonstrations » ont été circonssujets délicats, comme celui de la justice. crites très loin du parcours du président Si Nicolas Sarkozy s’est inquiété de ne pas Meurice, le palace parisien où le chef de ivoirien. voir de poursuites engagées contre des l’État ivoirien avait pris ses quartiers. Au membres des Forces républicaines de siège du Medef, l’organisation patronale Côte d’Ivoire (FRCI), fidèles à Ouattara, française, il a lancé un vibrant appel aux BONS COMPTES. Une visite d’État, certes, mais aussi une visite d’amitié. « Si j’ai cinq ce dernier a tenu à le rassurer: « Il n’y aura chefs d’entreprise de l’Hexagone : « Je ou six vrais amis dans le monde, il en fait pas d’impunités ; traitement égal de tous vous invite à revenir en Côte d’Ivoire, partie », déclarait en janvier le président les Ivoiriens. » Et de signer, à l’issue de à y investir massivement. » Puis il s’est ivoirien à propos de son homologue franleur entretien, un traité de défense entéenvolé, le 27 janvier, tard dans la nuit, çais dans les colonnes de l’hebdomadaire rinant le maintien de 300 soldats français pour le sommet de l’Union africaine, à L’Express. Car entre Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire, non pour la protection Addis-Abeba. Sans omettre de remercier et Nicolas Sarkozy, c’est une relation de d’ADO, mais pour assister à « la refonte encore une fois, au téléphone, son ami plus de vingt ans, qui date de l’époque des forces de sécurité ivoiriennes » et Nicolas Sarkozy. ● où ADO était Premier ministre de son former leurs cadres. BAUDELAIRE MIEU et MALIKA GROGA-BADA N o 2665 • DU 5 AU 11 FÉVRIER 2012
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LUDOVIC-POOL/SIPA
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EN BANLIEUE PARISIENNE, le 25 janvier.
FRANCE
La diaspora dans tous ses états appris l’existence de ce Haut Conseil par la presse. Est-ce une façon de dire que certains y sont indésirables ? » interroge Régina Gohi, ex-représentante du diaspora (HCID), porté par le représenCongrès panafricain des Jeunes patriotes tant de la jeunesse du Rassemblement (de Charles Blé Goudé) en Île-de-France. des houphouétistes pour la démocratie « La grande majorité des associations d’Ivoiriens en France est à caractère comet la paix (RHDP, coalition qui a soutenu la candidature d’ADO), Daouda Fofana. munautaire ou politique, explique Olivier Djé Bi Djé, président du Rassemblement REPRÉSENTATIVITÉ. Depuis neuf mois, pour la démocratie et le développement l’association multiplie les opérations de de la Côte d’Ivoire, créé à Paris en 2009. Et quand on sait comment les gens se sont communication pour se faire connaître. « Nous sommes apolitiques et n’avons déchirés pour ces raisons pendant la crise qu’un seul objectif : offrir un cadre de postélectorale, il faudrait peut-être comréférence aux Ivoiriens, sans distinction mencer par des actions de réconciliation. » En attendant, le HCID continue Dans l’Hexagone, la communauté d’occuper le terrain médiatique… et social. Il multiplie notamment ivoirienne est estimée les dons de médicaments et de à 100 000 personnes. matériel médical en Côte d’Ivoire. « Nous avons déjà des antennes d’ethnie ou de parti politique », martèle dans d’autres pays, comme le RoyaumeEugène Kouakou Yobouët, responsable Uni, l’Inde, la Belgique et le Portugal », de la communication de l’association. précise Eugène Konan Yobouët, tout en « La Côte d’Ivoire doit sortir de la crise et assurant que le HCID, qui a rencontré aller de l’avant, tout comme les Ivoiriens », l’ambassadeur de Côte d’Ivoire à Paris ajoute-t-il. Cependant, les blessures – Ally Coulibaly –, a déjà reçu sa validation. laissées par le conflit postélectoral sont À l’ambassade, on affirme cependant vivaces et il faudra bien plus que des n’avoir enregistré aucune association de discours pour apaiser la douleur. « J’ai ce nom. ● MALIKA GROGA-BADA
Évoqué l’an dernier, le Haut Conseil des Ivoiriens de l’étranger n’a toujours pas pris corps. Mais plusieurs associations sont nées.
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idée a été approuvée par Alassane Dramane Ouattara (ADO) lui-même, en mai 2011. En route pour le sommet du G8 à Deauville, il avait profité de son escale parisienne pour rencontrer la communauté ivoirienne de France, peut-être la plus importante d’Europe puisque officiellement estimée à environ 100000 personnes. Devant une foule de partisans déchaînés, ADO avait invité ses compatriotes à participer à la construction de leur pays et retenu, donc, l’idée de créer un Haut Conseil des Ivoiriens de l’étranger. Laquelle, comme on peut l’imaginer, séduit une grande partie de la diaspora. « L’idée n’est pas nouvelle, mais c’est la première fois qu’un président donne son aval à sa mise en œuvre », s’enthousiasme Martial Yao, un homme d’affaires vivant en région parisienne. Dans la foulée de cette rencontre, une demi-douzaine d’associations et de plateformes sont nées, chacune se présentant comme « la plus représentative de la communauté ivoirienne ». Parmi elles, le Haut Conseil des Ivoiriens de la
Les douze travaux d’ADO
Daniel Kablan Duncan « Il faut revenir à la philosophie d’Houphouët » Le ministre des Affaires étrangères veut une diplomatie ivoirienne modernisée, pluridisciplinaire, avec une forte composante économique.
Quels sont vos objectifs et priorités en matière de diplomatie économique ?
Autrefois, on faisait surtout de la politique. La diplomatie moderne est pluridisciplinaire avec une forte composante économique. C’est l’ambition d’un pays qui veut faire partie des pays émergents d’ici à 2025. On resserre les liens avec les États occidentaux, naturellement avec la France et toute l’Europe, mais aussi avec les États-Unis, tout en s’ouvrant aux nations émergentes comme la Chine, la Corée du Sud, le Brésil et l’Inde. Les possibilités de coopération sont multiples dans l’exploitation des minerais, l’industrialisation, le transport, les logements sociaux…
KAMBOU SIA/AFP
Nous voulons que la Cedeao ait sa propre force d’intervention.
Il a été CHEF DU GOUVERNEMENT sous Henri Konan Bédié (1993-1999).
E
n neuf mois, DKD (68 ans) a multiplié les déplacements en Afrique de l’Ouest et dans les pays occidentaux. Ses objectifs : améliorer la sécurité et la coopération régionales, rassurer les bailleurs de fonds et développer la diplomatie économique.
JEUNE AFRIQUE : Quelle est la nouvelle philosophie de la diplomatie ivoirienne? DANIEL KABLAN DUNCAN: Après plus de
dix ans de crise politico-militaire, l’image de la Côte d’Ivoire est écornée. Il faut rassurer les partenaires traditionnels, qui ont eu l’impression que le pays s’était replié sur lui-même, et revenir à la philosophie du pèredelanation,FélixHouphouët-Boigny. Il disait: « La Côte d’Ivoire est l’amie de tous et n’est l’ennemie de personne » et prônait la paix à l’intérieur des frontières, avec les pays limitrophes et le reste du monde. On a donc redynamisé les relations bilatérales avec nos voisins et avec les organisations JEUNE AFRIQUE
régionales:UEMOA[Unionéconomiqueet monétaireouest-africaine,NDLR],Cedeao [Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest], Conseil de l’entente, Union du fleuve Mano. La sécurité régionale est un réel souci…
C’est une priorité. C’est pourquoi nous relançons le Conseil de l’entente et sommes pour que la Cedeao ait sa propre force d’intervention. Cela explique notre volonté de coopérer dans les domaines de la défense et de la sécurité (trafics de drogue, pierres et métaux précieux, terrorisme) avec les grandes armées modernes, comme celles de la France et des ÉtatsUnis.Desaccordstripartitesontégalement été signés avec le Liberia, le Ghana, le Togo, la Guinée et le Haut-Commissariat aux réfugiés [HCR] pour le retour des réfugiés ivoiriens. Ce qui permettra de ramener la sécurité dans les zones les plus sensibles, notamment à l’est et à l’ouest du territoire.
On étend notre réseau de consuls honoraires et on donne de nouveaux moyens aux missions économiques à Bruxelles, Paris et Washington. Un bureau devrait bientôt ouvrir en Afrique du Sud. L’objectif est d’attirer les capitaux étrangers. On postule aussi à de nouveaux guichets comme les fonds carbone ou les fonds pour le développement durable. D’autres initiatives sont en cours : une politique de retour des cerveaux, le recensement des Ivoiriens de la diaspora, appelés à devenir des relais de la politique étrangère, ainsi que la création d’un Institut de la diplomatie. Et concernant les chantiers d’intégration régionale ?
Nous souhaitons redevenir une locomotive régionale et doper les chantiers d’intégration comme les autoroutes reliant Abidjan à Accra et à Ouagadougou, les projets de production énergétique, ou encore le développement ferroviaire. Nous avons relancé les commissions bilatérales avec des pays comme le Nigeria et le Burkina Faso, avec lequel nous organisons même des Conseils des ministres conjoints. L’Afrique de l’Ouest est la vingtième puissance économique mondiale. Si nous réussissons l’intégration, les investisseurs se bousculeront dans nos pays. ● Propos recueillis à Abidjan par PASCAL AIRAULT N o 2665 • DU 5 AU 11 FÉVRIER 2012
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L
a Société Commerciale « SOCOCÉ « a vu le jour le 1er juillet 1969 sur le site de Gagnoa dans le centre ouest de la Côte d’Ivoire. Elle avait pour objet les activités commerciales traditionnelles de gros et demi-gros : les achats, les ventes, les importations et les exportations de tous produits et marchandises, de toutes natures et de toutes provenances. Après le transfert de son siège social à Abidjan en 1991, M. Yasser Ezzedine décide de diversifier ses activités et se lance dans le commerce de détail en août 1994 avec le « club Sococé » sur 1 500 m2 de surface de vente. D’autres suivront à Gagnoa, Daloa, San Pedro, Soubré, Yamoussoukro, Divo et enfin Bouaké en 1996. Dans sa poursuite de l’innovation, en novembre 1996, le Groupe ouvre aux deux Plateaux à d’Abidjan, l’Espace Latrille, un magnifique centre commercial construit sur près de 20 000 m2. L’Espace Latrille propose le premier hypermarché de l’Afrique de l’Ouest et sa galerie marchande.
ACTIVITÉS DU GROUPE SOCOCÉ Club Sococé LE CENTRE COMMERCIAL SOCOCÉ ESPACE LATRILLE L’Espace Latrille est un hypermarché de 3 000 m2, 30 boutiques, une cafétéria, une salon de thé, une salle polyvalente, une garderie et 1800 m2 qui accueillent les enseignes GIFI, CITY SPORT et WRANGLER. ■ CENTRE COMMERCIAL SOCOCÉ Espace Latrille - Cocody 2 plateaux Abidjanw 01 BP 3556 - Abidjan 01, Côte d’Ivoire Tél. : +225 22 41 92 88 - Fax : +225 22 41 92 68
Groupe CDCI Avec son réseau de magasins CDCI et de supermarchés KING CASH (plus de 100 points de ventes à travers le pays), le Groupe CDCI est aujourd’hui le leader dans la distribution de produits alimentaires et non alimentaires en Côte d’Ivoire. ■ COMPAGNIE DE DISTRIBUTION DE CÔTE D’IVOIRE Bd du port - 01 BP 1271 Abidjan 01, Côte d’Ivoire Tél. : +225 21 24 01 51 Fax : +225 21 24 27 51 www.cdcitrading.com
SCI les Rosiers Créée en 1995, la Société de Construction Immobilière (SCI les Rosiers), a pour objet principal, la promotion immobilière et la construction. DES SOLUTIONS IMMOBILIÈRES AUDACIEUSES, ADAPTÉES, ET CONÇUES DANS LE RESPECT DES RÈGLES D’URBANISME ■ SCI LES ROSIERS Rue Pierre et Marie Currie - Zone 4, 18 BP 1511 - Abidjan, Côte d’Ivoire Tél. : +225 21 25 63 25 - Fax : +225 21 24 60 01 - www.lesrosiers.com
SOCOPRIX Commerce Général Premier magasin à proposer le concept de vente en ½ gros à Abidjan avec une gamme de produits sans cesse renouvelée d’alimentation, vaisselle, parfumerie, bureautique et produits higth-tech.
SOCOPAG SA SOCIÉTÉ DE COMMERCIALISATION DE PRODUITS AGRICOLES
Société d’achat de Café, Cacao, spécialisée dans le ramassage, l’usinage et le conditionnement pour des produits prêts à l’export. ■ SOCOPAG SA Rue des Carrossiers, Zone 3, 05 - BP 1734 - Abidjan 01, Côte d’Ivoire Tél. : +225 21 35 91 61 - Fax : +225 21 25 51 61
DIFCOM/DF - PHOTOS : DR
■ SOCOPRIX Rue des Carrossiers, Zone 3 - 05 BP 1734 Abidjan 01, Côte d’Ivoire Tél. : +225 21 24 36 63 - Fax : +225 21 24 12 77
Les douze travaux d’ADO
TRIBUNE
Opinions & édito oriaux
Éloge du métissage
J DR
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FLORE HAZOUMÉ Écrivaine ivoirienne, directrice de publication de Scrib Magazine
AI PASSÉ MON ENFANCE et mon adolescence en France, entre Bois-Colombes, Asnières, Poitiers et Angers. D’institutions religieuses en pensionnats pour jeunes filles rangées, de colonies de vacances à Noirmoutier en voyage linguistique à Londres ou en escapade estudiantine à NewYork, rien, vraiment rien, ne me prédestinait à poser un jour mes valises au bord de la lagune Ébrié, il y a plus de trente ans. Mais le destin est ainsi, il aime à nous jouer, parfois, de curieux tours. Peut-être qu’inconsciemment j’ai imité le parcours improbable de mon père, dahoméen, qui, suivant les méandres de son destin, quitta la cour familiale des Hazoumé, à Porto-Novo, pour se retrouver au bord du fleuve Congo, épousa une fille du pays et devint l’un des plus proches collaborateurs du président Fulbert Youlou. Brazzaville – où je suis née –, puis Léopoldville, le Katanga, l’exil à Paris et l’ultime rendez-vous, fatal, à Fort-Lamy. Le parcours de mon père résume à lui seul les soubresauts de cette Afrique en devenir des années 1960. Sangs et origines mêlés, j’ai eu pour la Côte d’Ivoire, en particulier pour Abidjan, un véritable coup de foudre. J’y trouvais tout ce que j’aimais, ce bouillonnement, cette effervescence si particulière aux grandes métropoles cosmopolites. L’un de mes moments préférés, c’était de m’arrêter devant le collège Mermoz, à Cocody, à l’heure de la sortie des classes, et de regarder, avec bonheur et tendresse, le flot continu des enfants se bousculant au portail.Tableau haut en couleur, dont la palette allait du noir le plus foncé au marron le plus clair, pour finir par un blanc laiteux. Cheveux crépus et têtes blondes partageaient avec la même innocence la cour de récréation, achetaient, devant l’école, des brochettes de viande cuisinée dans des conditions d’hygiène des plus douteuses. Mais qu’importe ! IvoiroFrançais, Ivoiro-Libanais, Ivoiro-Africains, nos enfants parlent et comprennent le nouchi et ont tous attrapé, à un moment donné, cet accent si typiquement et délicieusement ivoirien. Et nous qui avons aimé cette Côte d’Ivoirelà, nous avons aussi notre madeleine de Proust: une balade dans le vieux quartier de Bassam
ou dans le jardin botanique de Bingerville, un spectacle de Kotéba, une pièce de Bernard Zadi Zaourou jouée au théâtre de la Cité rouge, à Cocody… Carrefour de civilisations, melting-pot à l’africaine, eldorado de tous ceux qui, comme moi, considèrent que le pays où l’on se sent bien et où l’on a choisi de vivre devient son pays. C’est cette Côte d’Ivoire que j’ai aimée et que je continue d’aimer, car je suis convaincue que l’épisode tragique que nous avons vécu, ensemble, n’est qu’un accident de l’Histoire. Toute nation, au cours de son existence, a connu des heures sombres, où frères et sœurs se sont entre-déchirés. Mais nous, Ivoiriens, et ceux qui ont décidé de le devenir, avons été élevés par la même terre nourricière. Comme des enfants issus de la même matrice, mais engendrés par des pères différents, et unis par un lien unique et irremplaçable : l’amour de la mère. Cette diversité – ces différences, diront les esprits chagrins – nous unit plus qu’elle ne nous sépare, car nous partageons un point commun : notre amour pour la Côte d’Ivoire. Et c’est cela qui importe. Pour les hommes et femmes de culture, cette diversité est une aubaine, car elle enrichit notre inspiration et donne à nos œuvres une texture à la fois personnelle et universelle. Werewere Liking, VéroniqueTadjo, Ahmadou Kourouma, Souleymane Koly – et j’en passe – ont, par leur métissage, ajouté quelques lettres de noblesse à la culture de la Côte d’Ivoire.
Nous, Ivoiriens, et ceux qui ont décidé de le devenir, avons été élevés par la même terre nourricière.
JEUNE AFRIQUE
Que ce soient les rythmes endiablés des djembés du Kotéba de Souleymane Koly, les mots de Latérite deVéroniqueTadjo, ou l’univers unique et mystérieux des spectacles de Werewere Liking, tous ont touché le cœur et l’âme des Ivoiriens, car le métissage ne peut en aucun cas être source de division. De par sa nature intrinsèque, il est le contraire de l’enfermement et de l’exclusion. Dans le métissage et la diversité culturelle personne ne se perd, tout le monde se retrouve. ● N o 2665 • DU 5 AU 11 FÉVRIER 2012
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Port Autonome d’Abidjan
REDEVENIR
DÈS AVRIL
2011, LE PORT AUTONOME D’ABIDJAN, SOUS LA DIRECTION DE SON NOUVEAU
DIRECTEUR GÉNÉRAL, HIEN SIE, S’EST LANCÉ DANS UNE RESTRUCTURATION INDISPENSABLE POUR L’ÉCONOMIE IVOIRIENNE ET OUEST-AFRICAINE. LES MOTS-CLÉS DU PROCESSUS EN COURS : REMISE À NIVEAU, DÉVELOPPEMENT, QUALITÉ ET ENVIRONNEMENT.
D
MESSAGE
epuis 60 ans, le Port Autonome d’Abidjan (PAA) contribue comme nulle autre entreprise à la croissance de la Côte d’Ivoire. Pour le remettre sur pied, après une décennie de crise politique dénouée en avril 2011, moderniser ses infrastructures et améliorer ses performances, c’est un enfant du port que le président Alassane Ouattara a nommé à sa tête. Monsieur Hien Sie, dont les premiers contacts avec le PAA remontent à 1991, alors qu’il était étudiant, y a fait pratiquement toute sa carrière. Dès sa prise de fonction, en avril 2011, il a affirmé son ambition de faire du PAA « un hub de référence internationale par la qualité de
ses infrastructures, la performance de ses opérations, l’efficience de la plateforme logistique et la responsabilité environnementale ». Pour mener cette ambition à bien, il articule sa vision stratégique autour de quatre axes.
La remise à niveau et le renforcement des infrastructures existantes (2012-2013) et le développement de nouvelles infrastructures adaptées aux exigences du moment (2012-2015) À c o u r t term e, i l s ’ ag i t p o u r l’équipe de direction de restaurer les performances des infrastructures
du port autonome, obérées par le manque d’entretien de la dernière décennie. Au début de 2012 déjà, le record du plus gros tonnage de fèves de cacao jamais sortis de Côte d’Ivoire en direction des États-Unis a été battu. Le navire « Pacific Tramp » est arrivé à Philadelphie le 12 janvier avec à son bord plus de 19 000 tonnes de fèves réparties dans 294 000 sacs. 60 % en avaient été chargés à Abidjan, après un premier passage à San Pedro. À échéance de 2015, la direction s’est engagée à construire sur le site actuel des infrastructures mieux adaptées aux besoins des opérateurs maritimes et portuaires. Elles doivent notamment élargir
CONTAINERS ET ACTIVITÉ PORTIQUE.
et approfondir le canal de Vridi, creusé dans le cordon littoral pour permettre l’accès des navires dans la lagune. Autres objectifs prioritaires : approfondir le quai chimiquier (à 13,5 m), réhabiliter et moderniser le port de pêche avec un tirant d’eau de 8 à 10 mètres et approfondir le quai minéralier à 14 mètres. À plus long terme, il s’agit pour le PAA de sortir de ses limites actuelles pour développer des infrastructures modernes à même de lui permettre d ’ a ffro n te r d u ra b l e m e n t l a concurrence interportuaire, intense en Afrique de l’Ouest.
Le renforcement du management de la qualité
Le Port Autonome d’Abidjan
EN CHIFFRES 1er port de Côte d’Ivoire ;
91 % du volume des échanges extérieurs ivoiriens ;
La reconquête et le renforcement de la position de premier port de transbordement et de transit sur la côte ouest-africaine Le PAA doit pour cela améliorer le rapport qualité/prix de ses opérations, tout en accroissant sa rentabilité, dans l’une des régions où elles sont parmi les plus chères au monde. Il doit aussi contribuer à la création de plateformes logistiques en dehors du périmètre portuaire et à une meilleure exploitation du rail et de la route. Il doit aussi rationaliser ses actions commerciales vers les armateurs, les traders, les opérateurs portuaires nationaux ainsi que ceux de des pays voisins de l’hinterland (Burkina, Mali et Niger).
70 % du Produit intérieur brut national ;
85 % des recettes douanières ; 54 000 emplois directs et indirects.
Le PAA ne mènera pas ses missions à bien s’il ne renforce pas le contrôle interne de ses prestations. Il doit surtout optimiser les ressources h umaines d’une struc ture en sureffectif chronique par le biais de l’amélioration des procédures existantes.
Le respect des exigences sécuritaires et environnementales Pour que plus jamais la Côte d’Ivoire ne connaisse d’affaires Probo Koala, le PAA va s’engager à la certification environnementale selon la norme ISO 14001 et réaliser une station de traitement des résidus liquides des navires et des industries.
Port Po Autonome A d’Abidjan d B.P.V 85 - Abidjan, Abidjan Côte d’Ivoire Tél.: +225 21 23 80 00 Fax : +225 21 23 81 85 E-mail : ct-cic@paa-ci.org CHARGEMENT DE TRAIN A BORD DES QUAIS.
Hien Sie Directeur général du Port Autonome d’Abidjan
C’est à ce technicien chevronné que le président Alassane Dramane Ouattara, dès le lendemain de sa victoire électorale, confie le 17 décembre 2010 les rênes du Port autonome d’Abidjan (PAA). Il prendra officiellement ses fonctions le 20 avril, après l’épilogue de la crise postélectorale. Né le 26 mai 1964 à Adiaké, dans le sud-est de la Côte d’Ivoire, Hien Sie est étudiant à l’École Nationale Supérieure des Travaux Publics (ENSTP) de Yamoussoukro quand, en 1991, il travaille sur des projets de développement portuaire pilotés par la Direction des études techniques du PAA. Trois ans plus tard, le jeune ingénieur des Travaux Publics est recruté au Département des études maritimes du port. Il ne cessera d’y graver les échelons. En 1997, il est promu chef du Service des études océanographiques et d’ouvrages portuaires. Il est alors lauréat des deux premières éditions du Prix du meilleur cadre du PAA, en 1997 et 1999. Nommé Chef du département d’études techniques en 1999, il devient Directeur des Travaux et Aménagements en 2000 puis, en 2006, Conseiller technique du directeur général, chargé de la prévention des risques, avant de remplacer ce dernier.
DIFCOM/DF - PHOOS : DR
Une ambition et une vision pour le Port Autonome d’Abidjan
XAVIER SCHWEBEL POUR J.A.
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RÉCONCILIATION
La paix à l’épreuve du terrain
La Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation doit permettre aux communautés de réapprendre à vivre ensemble. Son président, Charles Konan Banny, a mesuré l’étendue du chemin à parcourir auprès des réfugiés de Naïbly, près de Duékoué.
F
in décembre. Dans le camp de déplacés de Naïbly, non loin de Duékoué (région du Guémon, dans l’Ouest), Charles Konan Banny, le président de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR), s’adresse à une foule nombreuse. La chaleurétouffantedujoursemêleàl’ambiance électrique qui prévaut dans le camp. Les déplacés sont en majorité des Guérés, ethnie autochtone qui a massivement voté pour Laurent Gbagbo à la présidentielle de 2010. Ils rechignent à rejoindre leurs habitations, pour certaines saccagées. Dans ce camp construit pour accueillir les réfugiés de la mission catholique de Duékoué, qui a déguerpi quelques mois plus tôt sous la pression du clergé, la réconciliation prônée par les autorités passe mal. Le tribut humain payé a été lourd lorsque les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) ont pris
la ville, fin mars 2011. Bilan : 505 morts entre décembre 2010 et avril 2011, dont des Guérés, mais aussi des « étrangers », comme on appelle ici les Burkinabè et les Maliens, sans oublier les allochtones baoulés et dioulas. RESPONSABILITÉS. Dans cette partie du pays, et dans l’Ouest en général, la CDVR a fort à faire. Les tensions interethniques se sont exacerbées lors de la crise postélectorale et ne sont pas encore retombées, en dépit du calme relatif. Pendant les cinq mois qu’a duré cette crise, les deux régions guérées (Moyen-Cavally et Dix-Huit Montagnes) de l’Ouest ont connu un rare déferlement de violences, au cours desquelles plus de 1 000 personnes, toutes ethnies confondues, ont trouvé la mort. Sous Gbagbo, les milices patriotiques tuaient des allochtones et des étrangers soupçonnés de collaborer
avec les ex-rebelles. À l’avènement de Ouattara, les milices Dozos (chasseurs traditionnels), proches des FRCI, ont ciblé des autochtones favorables à Gbagbo. Dans le camp de Naïbly, plus de 4 000 personnes ont trouvé refuge, dont des ex-miliciens et des leaders locaux de mouvements patriotiques. Chacun a son témoignage d’horreur sur l’assassinat d’un proche, très souvent attribué aux FRCI ou à la milice ð Le principal Dozo du planteur camp de burkinabè Amadé LA MISSION Ouérémi, devenu chef CATHOLIQUE de guerre. Chacun a DE LA RÉGION. aussi sa part de responsabilité, passive ou active, au moment où la ville était tenue par les milices patriotiques et que la violence s’abattait sur les autres communautés favorables à Alassane Ouattara. Les uns et les autres se lancent dans de longues diatribes contre les Dozos et les FRCI (« ces étrangers qui sont venus nous arracher nos terres, après nous avoir chassés de nos villages ») en omettant de reconnaître leurs propres erreurs. Tout en diplomatie, qualité que lui impose sa fonction de réconciliateur, Banny lance dans la foulée : « Je suis venu vous écouter. » Faut-il y voir un aveu d’impuissance face aux vagues de rancœur et de haine de ces exilés dans
Chacun a son témoignage d’horreur sur l’assassinat d’un proche. leur propre pays, qui ne digèrent ni la défaite militaire de leur champion ni son transfert à la Cour pénale internationale? Certainement pas. Banny n’a pas choisi par hasard le pays guéré pour sa première tournée d’envergure à l’intérieur du pays. Il voulait prendre le pouls de la réconciliation. À Duékoué, il a compris que le chemin pour y parvenir serait difficile. ● ANDRÉ SILVER KONAN, envoyé spécial
UN MANDAT EXPRESS LA COMMISSION DIALOGUE, VÉRITÉ ET RÉCONCILIATION (CDVR), créée par ordonnance présidentielle le 13 juillet 2011, a été installée le 28 septembre. Sa mission pour ses deux ans de mandat est très claire: « Œuvrer en toute indépendance à la réconciliation et au renforcement de la cohésion sociale entre toutes les communautés vivant en Côte d’Ivoire. » Charles Konan Banny, ses trois viceprésidents et les sept commissaires centraux de la CDVR N o 2665 • DU 5 AU 11 FÉVRIER 2012
sont chargés de rechercher la vérité et d’établir les responsabilités des différentes parties sur les événements sociopolitiques passés et récents. Ils vont entendre les victimes et doivent, en théorie, obtenir la reconnaissance des faits par leurs auteurs présumés. Mais trois mois après son installation, la CDVR n’avait toujours pas de bureau et n’avait pas encore déployé ses commissions locales à l’intérieur du pays. ● A.S.K. JEUNE AFRIQUE
Au service de la reconstruction et du développement
Inter view…
> Souleymane Diarrassouba, Directeur Général de la Banque Atlantique Côte d’Ivoire.
La Banque Atlantique Côte d’Ivoire a-t-elle été affectée par la crise post-électorale ? L’impact de la crise sur la profession bancaire est estimé à cent milliards de Francs CFA à cause des pillages, dégradations de portefeuilles et autres pertes de revenus. Jusqu’à présent, des soldes de compensation issus de la crise sont encore en suspens. Comme l’ensemble des banques, la BACI subit les effets négatifs de cette situation, qui est de nature à fragiliser le secteur et à diminuer les capacités d’octroi de crédit. Ayant foi dans les potentialités de la Côte d’ivoire, nous avons néanmoins effectué d’importants travaux pour la réouverture de nos six agences entièrement pillées. Dans ces conditions, comment contribuezvous aux énormes besoins de financement en Côte d’Ivoire ? En tant qu’acteur incontournable du marché bancaire ivoirien, la BACI entend prendre une part active dans le financement des besoins d’investissement de la période de reconstruction. Nous avons depuis plusieurs mois continué d’offrir nos produits et accompagné tous ceux qui étaient en difficulté, en mettant en place des facilités de restructuration avec des échéances supportables. Nous avons également accompagné l’État à travers d’importants investissements dans les produits financiers (emprunts et obligations du Trésor). De plus, différentes opérations d’envergure ont été réalisées dans le secteur des mines et de l’énergie. La BACI joue son rôle de financement de l’économie grâce à des produits innovants à forte valeur ajoutée, adaptés à chaque segment de clients, particuliers, PME/PMI et grandes entreprises.
C Ô T E D ’ I VO I R E B É N I N B U R K I N A FA S O C A M E RO U N
L’environnement bancaire est très concurrentiel en Côte d’Ivoire. Comment la BACI y fait-elle face ? Nos jeunes et dynamiques équipes ont la volonté d’être les meilleures du marché, car elles adhèrent à notre vision et partagent notre foi à faire de la BACI la référence de notre zone. Notre politique anticipative de gestion des ressources humaines nous permet de maîtriser le niveau de « turnover » dans l’effectif, tout en gardant des employés et cadres compétents au service de notre clientèle. La BACI appartient également à un groupe bancaire à guichet unique (UEMOA et Cameroun) dans notre marché. Nous offrons une large gamme de produits, à des prix compétitifs, dans 63 agences reparties sur l’ensemble du territoire ivoirien, ainsi qu’à notre bureau de Paris. Pointus en termes d’innovation, nous visons aussi à renforcer notre positionnement dans la bancassurance. Le taux de bancarisation est encore faible, en Côte d’Ivoire, malgré le nombre important d’établissements bancaires… Nous trouvons plus pertinent d’utiliser la notion de taux de financiarisation, qui inclut les produits bancaires non liés à des comptes classiques. La BACI propose par exemple les cartes « Atlantique Cash » et « Atlantique Traveler », qui sont des cartes prépayées rechargeables pour des paiements et des achats respectivement en CFA et en devises (Euros, USD). Nos clients nous font confiance et nous ne les remercierons jamais assez ! Nous travaillons pour mériter cette confiance, aujourd’hui et demain, avec pour credo l’innovation, la qualité de service et la compétitivité. Je ne saurai terminer sans souhaiter une bonne et heureuse année 2012 à l’ensemble de nos clients et prospects.
Banque Atlantique Côte d’Ivoire
LA SYNERGIE D’UN RÉSEAU Avenue Noguès, Immeuble Atlantique 04 BP - 1036 Abidjan 04 Tél. : + 225 20 3159 50
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C
réée en 1978, la Banque Atlantique Côte d’Ivoire (BACI) est présente dans tous les secteurs de l’économie ivoirienne. Elle accompagne les entreprises et les particuliers en leur offrant des solutions adaptées à chacun de leurs besoins. Deuxième du marché bancaire ivoirien en termes de dépôts clients, elle est un allié stratégique au service du développement dans le pays.
M A L I N I G E R S É N É G A L T O G O PA R I S
Le Plus de J.A. Côte d’Ivoire APRÈS LES ÉLECTIONS
Dans le village natal de Laurent Gbagbo, l’ambiance est à la méfiance. Passé le transfert à La Haye de l’ex-président et les législatives, les tensions s’apaisent. Mais restent bien présentes.
À
Mama, berceau de l’ex-président Laurent Gbagbo, à une trentaine de kilomètres de Gagnoa, dans la nouvelle région de Gôh (Centre-Ouest), Bertin Ouraga Kouassi, le chef du village, a trois obsessions : le retour en Côte d’Ivoire du « président Gbagbo », le départ des Dozos – une confrérie de chasseurs d’origine sénoufo – et la restitution de ses véhicules, que des militaires des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) lui auraient pris lorsqu’ils ont « envahi » le village, le 30 mars 2011. Les dernières législatives ? Il n’a pas voté, suivant ainsi les consignes du Front populaire ivoirien (FPI). Volontairement dans son cas. Quant aux autres Bétés du village ou de la circonscription électorale, difficile de savoir s’ils se sont abstenus spontanément. « Les militants du FPI étaient postés près des bureaux de vote. Une manière de dissuader ceux qui auraient eu envie d’y entrer », confie un habitant de la commune de Ouaragahio, à laquelle sont rattachés Mama et dix autres villages. Reste que si nombre de Bétés regrettent leur ex-président, ils ne soutiennent pas tous le FPI.
MURIEL DEVEY POUR J.A.
Mama blues
Le chef BERTIN OURAGA KOUASSI devant sa maison.
MURIEL DEVEY POUR J.A.
76
ðÌ LA RÉSIDENCE
DE L’EX-PRÉSIDENT
et sa salle de réunion (à dr.), mi-janvier.
ethniquement. Bien qu’il se soit rendu à l’investiture d’Alassane Ouattara en tant que membre du conseil des chefs de village du département de Gagnoa, Ouraga Kouassi n’en démord pas : « C’est Gbagbo qui a gagné les élections. Il a été élu et investi. Il reste donc le président pour nous. Dieu a eu la main sur lui, car il aurait dû disparaître si l’on tient compte de la force puissante, venue d’Afrique, des États-Unis et d’Europe, qui a soutenu
ALLOCHTONES. Ceux qui Aux dernières élections, le Front sont allés voter sont donc populaire ivoirien a fait passer principalement des « allochla consigne de ne pas voter. tones », comme on les surnomme ici, notamment des Nordistes (Malinkés et Sénoufos) et des militairement Ouattara. » Avant d’évoquer Baoulés. Des communautés qui, au fil des l’arrivée des FRCI dans le village : « Tous ans, sont venues s’installer dans la région, les Bétés se sont réfugiés en brousse. grande productrice de cacao et de café. Seuls les étrangers et les allochtones, qui Mais qui se sont rarement mélangées. avaient été informés du jour de l’attaque, Ici, chaque village est constitué d’un sont restés au village, prétend-il. Aucun village « mère », peuplé généralement de d’entre nous n’a été épargné ; les FRCI Bétés, et de divers campements, abritant ont pillé nos maisons, y compris celle chacun une communauté ivoirienne du président Gbagbo. » ou étrangère (burkinabè ou malienne). Dans la vaste résidence du président Même en ville, les quartiers sont marqués déchu, qu’entoure un long mur peint N o 2665 • DU 5 AU 11 FÉVRIER 2012
en rose, on peut en effet voir quelques portes, dont celle de l’entrée principale, trouées par des tirs de balles, et apercevoir des meubles renversés. Mais une grande partie du mobilier est toujours en place et la plupart des tableaux sont encore accrochés aux murs. GRIEFS. Bien évidemment, pour Kouassi,
maisaussi pourYabé,unneveudeGbagbo qui habite Gnaliépa, un village voisin (où vivait la mère de l’ancien chef de l’État), ou pour Sébastien Blesso Zébré, le président du mouvement Tous avec Gbagbo pour la victoire (TGV, créé en 2004), et pour bien d’autres encore ici, l’arrestation de Laurent Gbagbo, le 11 avril 2011, et son transfert à la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, le 29 novembre, ont été un coup dur. Ils ne s’en sont toujours pas remis. Ils espèrent son retour et croient, dur comme fer, qu’il reprendra sa place à la tête du pays s’il est blanchi des crimes dont il est accusé. Aucun ne comprend ce que l’on reproche à l’ex-président qui, selon eux, n’a jamais prôné ni la force ni la violence. Et s’il n’a pas réalisé grand-chose chez JEUNE AFRIQUE
MURIEL DEVEY POUR J.A.
Les douze travaux d’ADO
lui – à Mama il a fait bitumer la voie qui conduit de la route principale au village et a fait construire quelques maisons –, c’est « parce qu’il privilégiait le développement du pays et non celui de sa région. De toute façon, on ne l’a pas laissé travailler ». Partout la complainte est la même. « Les nordistes nous ont trahis. Dès septembre 2002, ils étaient en connexion avec les rebelles. Ils se sont enrôlés dans les rangs de leur armée et ont participé à l’attaque de fin mars dernier. Nous avons été trop bons. Nous leur avons donné nos terres, nos richesses, et voilà comment ils nous ont récompensés », martèle Kouassi, amer. CALME. Les nordistes, eux, ont une tout
autre version des événements passés. « Avant 2000, les communautés vivaient en harmonie. Nous participions à la vie locale et même aux funérailles bétées. Mais dès que Gbagbo a pris le pouvoir, nous avons fait l’objet de représailles », raconte Ousmane Traoré, représentant du Rassemblement des républicains (RDR) à Ouaragahio et directeur de l’école de Kpapékou. Barrages, contrôles d’identité, JEUNE AFRIQUE
maisons brûlées, morts, expropriation les jeunes oublieront ce qui s’est passé. » des allochtones de leurs plantations Avant de conclure, pour désamorcer toute – pourtant achetées dans les règles –, suspicion de fanatisme : « Nous avons ou obligation faite aux propriétaires de élu Ouattara sur un programme. S’il ne partager leur production… la liste des le réalise pas, on changera de président. méfaits endurés est longue. Notre souhait est le développement du Aujourd’hui, le calme est revenu et pays. » les tensions se sont apaisées, même si la méfiance persiste, en particulier chez RAPPROCHEMENT. Même volonté de les Bétés. Mais ils sont moins agressifs, rapprochement entre communautés selon Diakaridia Berté, le responsable selon Blesso Zébré, qui accuse toutedu RDR de la sous-préfecture de Bayota. fois les nordistes de vouloir exproprier Dans la région, la plupart des habiles Bétés de leurs terres et d’entretenir un climat de tensions. Faux, rétorquent tants veulent tourner la page et aller vers la réconciliation. Des initiatives allant les nordistes. en ce sens ont été lancées, tant du côté Les Dozos constituent l’autre sujet des sous-préfets, avec l’organisation de qui fâche. « Nous avons une police, une cérémonies de pardon rassemblant les gendarmerie et une armée. Pourquoi chefs de village et de campement, que du côté des Dans la région, la plupart des responsables politiques. Un habitants veulent tourner la page objectif pas toujours facile et aller vers la réconciliation. à atteindre, selon ces derniers, le FPI réclamant la libération de Gbagbo avant de s’engager le pouvoir laisse-t-il les Dozos se mêler sur le terrain de la réconciliation et les de sécurité ? Ils doivent retourner dans Bétés campant sur leurs positions. « Nous le Nord », insiste Kouassi. Les Dozos se avons organisé une fête de réconciliation défendent de toute violence. Selon eux, le 9 juin 2011, mais ils ne sont pas venus », si les Bétés les détestent, c’est parce qu’ils déplore Berté. connaissent la brousse et qu’ils ont aidé ÀGagnoa,leRassemblementdesjeunes les FRCI à découvrir leurs caches d’armes. républicains (RJR) et le Rassemblement Et qu’ils veillent à la sécurité des habides jeunes pour la démocratie et la paix tants. « Sans nous, les Bétés reprendraient (RJDP) tentent de mobiliser autour de les armes », affirme Adama Diabaté, le débats et de matchs de football. « Avec chef de la sécurité des Dozos de Bayota. les jeunes, le dialogue est plus facile Doivent-ils retourner dans le Nord ? « La qu’avec les politiques. La jeunesse veut confrérie a des adeptes dans tout le pays. construire l’avenir et considère que c’est Nous sommes ici chez nous. Dès que la la politique qui est un facteur de division, sécurité sera revenue, nous retourneexplique Moussa Dembélé, le président rons à nos occupations en brousse. » À local des deux rassemblements. Nous l’évidence, la réconciliation ne sera pas sommes optimistes: quand ils verront que un long fleuve tranquille. ● le gouvernement travaille pour le pays, MURIEL DEVEY, envoyée spéciale
COMMENT OUATTARA A GAGNÉ GAGNOA AUX LÉGISLATIVES DE DÉCEMBRE, les listes du Rassemblement des républicains (RDR) d’Alassane Ouattara ont fait un tabac dans le département de Gagnoa. Leur slogan : « Unis dans la diversité ». Parmi les heureux élus, Abel Djohoré, dans la circonscription de Ouaragahio-Bayota, ainsi que Louis-André Dacoury-Tabley et Sériba Coulibaly, avec 75,66 % des voix, dans celle de Gagnoa-Commune. Le taux de participation n’a cependant guère dépassé 40 %. Les raisons ? Les consignes d’abstention du Front populaire ivoirien (FPI) et la faible mobilisation de l’électorat RDR, « qui a cru que la victoire aux législatives ne ferait pas de doute après celle de Ouattara », explique Dacoury-Tabley. Évidemment, les candidatures sous l’étiquette RDR des « frères » bétés Djohoré et Dacoury (lequel avait rompu avec Gbagbo pour se rallier à la rébellion après septembre 2002) ont fait grincer des dents. Nouvelle étape avec les élections municipales, locales et régionales, prévues en mars-avril. ● M.D. N o 2665 • DU 5 AU 11 FÉVRIER 2012
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Société Ivoirienne de Banque :
50 ans et des projets pour au moins 50 ans
Avec Attijariwafa Bank, une nouvelle impulsion est donnée à la SIB, qui se dote d’un ambitieux plan de développement. Celui ci se traduit par la volonté de contribuer à l’effort de bancarisation en Côte d’Ivoire et de s’impliquer de façon soutenue dans le tissu économique national. L’expertise du groupe Attijariwafa Bank permet de mieux accompagner les acteurs économiques tels que les professionnels, les moyennes entreprises et les groupes nationaux émergents. Dans le même temps, la SIB continue de développer ses points d’excellence auprès des clients corporate et dans le trade finance, en s’appuyant sur le savoir faire et le réseau mondial du groupe marocain.
Ressource totale collectée
DÉC. 2009
+ 28 %
205,3 160,1
DÉC. 2010
Crédits totaux distribués
DÉC. 2009
+ 38 %
205,5 148,9
DÉC. 2010
Total bilan
275,9
+ 17 %
235,0
Une banque efficace et accueillante Le déploiement d’une identité visuelle et le réaménagement de l’ensemble de ses espaces commerciaux sont au cœur de la stratégie commerciale de la SIB. L’objectif est d’offrir un cadre accueillant à ses clients pour des relations bancaires souples et efficaces. C’est aussi dans ce cadre que la SIB propose à ses clients des services de banque en ligne (internet) et sur mobile (sms). Avec cette stratégie de conquête et de pénétration notamment des secteurs jusqu’à là inexploités par les banques, la SIB est reconnue comme une banque innovante.
La SIB, c’est aussi Une institution de bancassurance qui propose à ses clients des contrats de prévoyance et des contrats d’assurance vie. C’est aussi une banque agréée auprès de la Bourse des Valeurs mobilières d’Abidjan, via sa filiale, la Société de gestion et d’intermédiation Africaine de Bourse.
DÉC. 2009
DÉC. 2010
Produit net bancaire 20,2
DÉC. 2009
24,2
DÉC. 2010
Résultat brut d’Exploitation 9,3 6,7
DÉC. 2009
DÉC. 2010
Résultat net 5,0
DÉC. 2009
6,1
DÉC. 2010
Société Ivoirienne de Banque Façade Les Oscars.
34 bd de la République, 1300 Abidjan Cote d’Ivoire - Tél. (+221) 20 20 00 00
www.sib.ci
DIFCOM/DF - PHOTO : DR
Un plan de développement ambitieux
DÉC. 2010) en milliards de FCFA
+ 20 %
Fondée en 1962, la Société Ivoirienne de Banque (SIB) fête cette année ses 50 ans. Un demi-siècle au cours duquel la SIB a su développer l’image d’une banque citoyenne, professionnelle et fiable en Côte d’Ivoire, notamment auprès des grandes entreprises et dans le trade finance. Depuis 2009, elle partage cette notoriété avec Attijariwafa Bank, deuxième institution financière africaine hors Afrique du Sud.
Pour mener son plan de développement à bien, la SIB a développé son réseau au rythme d’une agence par mois au cours de ces vingt derniers mois. Aujourd’hui, elle compte 36 agences contre 16 en 2009. La SIB est présente à Abidjan (26 agences) et dans les principales localités du pays tel que : Yamoussoukro, Daloa, Bouaké, Man et San Pedro. Ainsi, elle propose une offre performante de banque de proximité dotée d’un réseau moderne, dense et fonctionnant aux standards « World class ». La SIB observe une exigence continue de qualité : améliorer en permanence ses prestations et sa réactivité aux besoins de sa clientèle. Cette exigence de qualité se démontre à travers l’enrichissement permanent de son capital humain par des programmes de formations et de partage d’expérience avec le groupe et les autres filiales.
Le succès de la SIB en chiffres (DÉC. 2009 à
+ 39 %
« Comptez sur nous, vous comptez pour nous »
Une nouvelle agence tous les mois !
+ 21 %
Depuis 2009 le Groupe Marocain Attijariwafa Bank a fait son entrée dans le capital de la Société Ivoirienne de Banque à hauteur de 51 %. Ce nouveau partenariat a insufflé une nouvelle dynamique dans la conquête de part de marché. La SIB se rapproche davantage du grand public et continue de servir les grandes entreprises avec la même efficacité.
Les douze travaux d’ADO
ISSOUF SANOGO/AFP
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DANS LE FIEF de Guillaume Soro, les élections passent, les affiches restent. CARNET DE ROUTE
dévastées, manque de logements décents pour les nouveaux fonctionnaires, pauvreté, etc. Un lot d’urgences commun à toutes les zones jadis contrôlées par les Forces nouvelles (FN). À l’initiative de Sihindou Coulibaly, une mutuelle de crédit et d’épargne de commerçantes en produits vivriers a été créée. « La meilleure façon de lutter contre la pauvreté, c’est d’aider financièrement les femmes afin qu’elles créent des activités génératrices de revenus », explique le préfet. Les commerçantes de Ferkessédougou (au sud de Ouangolodougou) ne l’ont pas attendu pour s’organiser en diverses coopératives. Ferké, c’est la ville natale de Guillaume Soro. Ici, le Premier ministre d’Alassane Ouattara est considéré comme
Ouangolodougou-Bouaké, le tour de la réunification De l’Extrême-Nord au centre du pays, l’État de droit reprend le dessus dans les zones qui étaient assiégées par les Forces nouvelles. L’administration et ses fonctionnaires sont de retour.
L
e vent sec de l’harmattan souffle bruyamment sur le marché et emporte avec lui les cris de commerçantes pressées de ranger leur marchandise. Devant le siège d’un établissement de microfinance nouvellement réhabilité, à l’endroit précis où deux panneaux indiquent l’un Bamako, l’autre Ouagadougou, deux douaniers devisent en riant – ils se demandent s’ils auront de l’eau courante pour prendre un bain chaud. Nous sommes à Ouangolodougou, département du nord du pays, frontalier à la fois du Mali et du Burkina Faso. Les deux douaniers sont en faction au poste-frontière de Laléraba, dernier village ivoirien avant le pays des Hommes intègres. Depuis le mois de décembre, JEUNE AFRIQUE
agents des Eaux et Forêts, douaniers, gendarmes et policiers, venus pour la plupart du Sud, sont de nouveau présents dans la commune. Un afflux de fonctionnaires qui a accentué les difficultés de l’antenne de la Société de distribution d’eau de la Côte d’Ivoire (Sodeci) à fournir tout le monde et la contraint à opérer des délestages. À Ferkessédougou, le
Premier ministre est considéré comme le « sauveur ».
RECONSTRUCTION. Même le préfet, Sihindou Coulibaly, en est victime, il ne s’en plaint pas pour autant. Le plus souvent, il n’a pas le temps de finir son petit déjeuner que, déjà, le devoir l’appelle. Car les problèmes sont aussi nombreux que difficiles à résoudre : centres de santé délabrés, infrastructures publiques
le « sauveur ». Les semaines ont passé depuis les législatives, mais les posters à son effigie sont encore partout dans la ville. Personne ne songe à les déchirer ou n’ose le faire. Le tronçon Ouangolodougou-Ferké, en cours ● ● ● N o 2665 • DU 5 AU 11 FÉVRIER 2012
Le Plus de J.A. Côte d’Ivoire
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SIA KAMBOU/AFP
ð LA POLICE a repris du service à Korhogo.
derniers sont de plus en plus discrets ● ● ● de réhabilitation, est son œuvre, depuis les affrontements, dans le Centreassure-t-on dans les rues de Ferké. Peu Nord et dans le Sud, impliquant des eximporte que ce projet fasse partie des rebelles devenus membres des Forces grands travaux engagés sur l’ensemble du territoire et annoncés par le président républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), affrontements qui ont irrité Ouattara. Ouattara (lire pp. 88-89). Pour voir ces ex-FAFN, il faut se rendre À Korhogo (200 000 habitants), préà la Compagnie territoriale de Korhogo fecture de la région du Poro, les routes (CTK), QG de Fofié. Ils surveillent le sont aussi en pleine réhabilitation. Ici, c’est le fief de l’ex-commandant de zone général Bruno Dogbo Blé et Patrice Bahi, (comzone) Martin Kouakou Fofié, connu respectivement ancien commandant sous le nom de guerre Fansara 110 et placé de la garde républicaine et ex-chef de la sous sanction onusienne en 2006 pour sécurité civile de Laurent Gbagbo. graves violations des droits de l’homme. Au moins 5 000 ex-rebelles du Nord, En dix ans, une classe moyenne s’y est qui étaient descendus dans le Sud pour formée, tirant profit du commerce de chasser l’ancien président du pouvoir, marchandises non taxées. « Le jeune qui sont revenus au bercail. D’autres n’ont avait 100 000 F CFA pas eu cette chance. En sénoufo, [150 euros, NDLR] Ils ont été tués lors de au début de la rébell’offensive sur Abidjan, lion en a aujourd’hui début avril 2011. Soro 1 million », explique Kanigui, délégué génésignifie « héritage » Issouf Koné, préral des FN et nouveau sident de la Jeunesse des Forces député de Sirasso (département de nouvelles. Korhogo), suit de près le dossier de ces ex-combattants. « Nous faisons de la CASE PRISON. Au commissariat de veille pour éviter que des programmes police, le portrait officiel d’Alassane de réinsertion du gouvernement ou Dramane Ouattara (ADO) accueille le des structures internationales ne leur visiteur avec le sourire. Une dizaine de échappent », indique-t-il. prisonniers sont entassés dans l’unique En poursuivant toujours plus au sud, cellule. L’« un est là depuis six mois, iroon arrive à Katiola (60 000 habitants), nise un officier ; c’est l’héritage que nous l’agglomération la plus importante après ont laissé nos prédécesseurs » des Forces Korhogo et avant Bouaké, dont elle est armées des Forces nouvelles (FAFN). Ces distante de 55 km. Sa prison héberge cinq
« korhogo »
N o 2665 • DU 5 AU 11 FÉVRIER 2012
personnalités pro-Gbagbo, dont Geneviève BroGrebé, la très remuante présidente des Femmes patriotes. L’immense bâtisse aux murs très élevés, entourée de broussailles, se situe en pleine ville. Les ex-rebelles qui la gardaient ont cédé la place à l’équipe d’un régisseur et de son adjoint, nouvellement affectés dans la localité. Les pro-Gbagbo se portent bien, sont nourris par un service traiteur et reçoivent souvent des visiteurs munis d’une autorisation signée par le procureur du Plateau, à Abidjan. Les geôliers de Bro-Grebé et de ses compagnons évitent les sujets en rapport avec la politique. Le 11 avril 2011, 105 personnes avaient été arrêtées avec Laurent Gbagbo dans son bunker, dont son épouse Simone, son fils aîné, Michel, et l’une de ses filles, Marie-Laurence. Cette dernière ainsi que des dizaines d’autres personnes, dont des mineurs, ont été libérées dans les jours qui ont suivi. D’autres personnalités pro-Gbagbo ont par la suite été arrêtées et envoyées dans des prisons du nord du pays. Depuis janvier, il ne reste plus que dix-sept civils pro-Gbagbo en détention, notamment Pascal Affi N’Guessan, président du Front populaire ivoirien (FPI, parti de Gbagbo), et Gilbert Marie Aké N’Gbo, dernier Premier ministre de Gbagbo. Ils sont poursuivis, entre autres, pour crimes économiques et atteinte à la sûreté de l’État. SYMBOLES. À Bouaké, au camp militaire
du 3e bataillon, a eu lieu pour la première fois depuis dix ans une cérémonie de prise d’armes, fin décembre. Tout en sobriété. Aux côtés de Konin Aka, préfet de région et du département (lire portrait p. 81), le colonel-major Assaud-Plékou Kouassi, nouveau commandant de la IIIe région militaire. Gendarmes, officiers et hommes de troupe (génie, infanterie, armée de terre), policiers, sapeurs-pompiers, etc. – tous les corps habillés, y compris les ex-FAFN –, JEUNE AFRIQUE
Les douze travaux d’ADO
Konin Aka
défilent sous la conduite du capitaine Christophe Tapé Inika, ancien officier des Forces de défense et de sécurité (FDS). Tout un symbole dans ce camp militaire qui a été le théâtre, en octobre 2002, de l’assassinat par les rebelles de gendarmes loyalistes et de membres de leurs familles désarmés. Il était depuis lors envahi par les broussailles. Depuis l’arrivée du commandant de la IIIe région militaire, l’autorité des excomzones de Bouaké se réduit comme peau de chagrin. Ils sont tous à Abidjan,
Préfet de région du Gbêkê et du département de Bouaké
ANDRÉ SILVER KONAN, envoyé spécial
Silué Kagnon Député (PDCI) de Napié
A.S.K. POUR J.A.
D
ans le grand Nord, il est l’unique député du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, d’Henri Konan Bédié) lors des législatives du 11 décembre (un autre a été élu dans le Centre-Nord: Gaston Ouassénan Koné). Augustin Silué Kagnon, 62 ans, député de la circonscription de Napié (voisine de Korhogo) depuis dix-sept ans, tire son succès électoral de sa proximité avec la population. À Napié, cet ancien comptable ayant fondé une école supérieure n’est pas seulement député. Il est aussi, parfois, un agent de développement qui aide les femmes à s’organiser en coopératives et ouvre des pistes pour désenclaver des villages reculés. Il est souvent un philanthrope, offrant des groupes électrogènes, des cantines aux écoles, des prises en charge scolaires, etc. Résidant à Abidjan, Silué se rend presque tous les week-ends « au village », où l’attendent des hôtes qui viennent de toute la région. ● A.S.K.
Le goût du monde Le goût du monde pour Servair Abidjan, c’est d’être respectueux des normes internationales et des spécificités locales. Le goût des métiers de la restauration aérienne et aussi de ceux des services aéroportuaires. Et bien sûr, le goût du service pour répondre aux attentes quotidiennes des passagers de l’aéroport international d’Abidjan.
SIA KAMBOU/AFP
A
llure fière, poignée de main autoritaire. Konin Aka n’est plus le fonctionnaire que les comzones de Bouaké saluaient d’un air hautain il y a deux ou trois ans. Désormais, depuis la fin officielle du conflit et avec le retour définitif de l’administration publique dans la ville, Konin est au cœur de toutes les décisions importantes portant sur la vie de la région qu’il administre. En 2007, quand il a été affecté dans la localité, il dormait à l’hôtel et la terrasse de l’établissement lui servait de bureau. Symbole de la rébellion du corps préfectoral après la présidentielle de 2010, il a été le porte-parole des préfets des ex-zones assiégées qui ont publiquement désavoué le Conseil constitutionnel de Paul Yao N’Dré. Aujourd’hui, il ne le regrette pas. Loin de là. ● A.S.K.
Les ex-comzones sont partis, nommés à des postes à responsabilités au sein des FRCI. où ils ont été nommés à des postes à responsabilités au sein des FRCI. Chérif Ousmane, alias Papa Guépard, désormais commandant adjoint du palais présidentiel, a fait évacuer le quartier général de sa compagnie fin décembre. Les locaux, à réhabiliter, sont maintenant occupés par les douaniers. Quant à Issiaka Ouattara, alias Wattao, il se fait remarquer même absent, surtout dans la rue du quartier d’Air France où se trouve sa résidence, où sont garés une bonne vingtaine de véhicules lui appartenant, ce qui ne manque pas d’agacer les riverains, obligés de faire un grand détour pour rentrer chez eux. Il n’empêche, « l’État de Côte d’Ivoire est revenu après près de dix ans de crise, se réjouit le préfet Konin Aka. Tous les symboles sont en place : préfectures, sous-préfectures, justice, prisons, armée, services des ministères, etc. » C’est indéniable, la réunification du pays est une réalité. Reste la réconciliation… ●
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Le Plus de J.A. Côte d’Ivoire à lorgner du côté des fonctionnaires nouvellement affectés dans la ville. Ces derniers préfèrent les restaurants, moins bruyants, comme Le Vénus ou La Bonne Cuisine. Attiéké, poisson braisé, aloco, kédjénou de poulet… Les mets les plus prisés de la gastronomie ivoirienne y sont servis, à des prix plus bas que ceux pratiqués à Abidjan. Ici, le poulet venant du Mali est deux fois moins cher que dans la capitale économique. THÉ NOCTURNE. Soba est, de loin, le
quartier le plus fréquenté par les jeunes autochtones sénoufos. Ceux qui ont un peu d’argent s’offrent une bière au bar, climatisé, du Dollar. Les autres se rassemblent autour d’un thé et discutent généralement politique. Le « grin » ainsi formé débat cette nuitlà des nominations ð LA PLAGE DES STARS est dans l’administration. fréquentée Quelques-uns pensent par les qu’il y a un peu trop jeunes des de Nordistes, au détriclasses ment des cadres des moyennes. autres régions du pays. SORTIR La majorité estime que « le président travaille avec ceux qu’il connaît. Ce n’est pas la faute des gens du Nord si ce sont eux qui ont largement épousé la cause d’Alassane Ouattara ». Les grins du Nord sont à l’image des Où y a-t-il de l’ambiance dans la cité du Poro ? anciennes agoras du Sud ; ils sont le plus Revue non exhaustive de quelques-uns de ses nombreux souvent fréquentés par des jeunes sans clubs, restaurants, bars et « grins » de quartier. emploi. Et, depuis quelque temps, d’anciens combattants démobilisés prennent législatives du 11 décembre. En revanche, le thé nocturne à Soba avec leurs camaoro Night-Club. C’est l’endroit rades d’hier qui n’ont pas pris les armes. pas un seul élément des Forces armées « tendance » à Korhogo. Située À Korhogo, le conflit a aussi créé une des Forces nouvelles (FAFN) en vue. Il y dans l’enceinte de l’hôtel Mont petite classe moyenne dont les jeunes en a peut-être, mais en civil. Korhogo, la boîte est l’une des aiment à se retrouver au Bolamba NightLes temps ont changé ; l’ostentation plus anciennes de la région. Des filles en Club, à la Plage des stars ou au bar du change elle aussi de camp. « Avant, tenue de soirée dansent sur la piste au Biato, un investissement du comrythme des paroles hilarantes du Magnific. mandant Martin Kouakou Fofié, Le comédien s’est découvert des talents D’anciens combattants l’ex-comzone devenu mythique de chanteur à la faveur de la crise postdémobilisés prennent le thé dans la région et aujourd’hui à électorale. Depuis, son succès ne faiblit la tête de la Compagnie territopas. Après FRCI, que tout le monde écoute nocturne à Soba. riale de Korhogo (CTK). Dans ces en boucle sans se lasser depuis l’été, c’est bars, de nombreux soldats des Forces au tour de son titre sur l’équipe nationale c’étaient les rebelles les meilleurs clients, républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) de football, les Éléphants – qui seraient explique l’une des filles du bar, à la fois fument, boivent et dansent en reprenant serveuse et danseuse. Maintenant, soit ils bien inspirés de gagner la CAN 2012 –, n’ont plus d’argent, soit ils économisent des morceaux à succès de DJ en vogue de faire rire et danser le pays tout entier le peu qu’ils ont. » Depuis qu’ils ne sont (Arafat, Bonano, Alex Funk…), d’artistes et Korhogo en particulier. plus autorisés à dresser des barrages sur de zouglou comme Magic System ou de reggaemen tel Tiken Jah Fakoly. Souvent, MEILLEURS CLIENTS. Dans un salon du les routes pour racketter les camionneurs quand ils lèvent le verre à la santé de l’un et les voyageurs, les ex-rebelles rentrent bar, un homme en galante compagnie et des leurs, on distingue nettement le colt son groupe alignent des bouteilles de vin en effet progressivement dans le rang, au propre comme au figuré. Et les « petites qu’ils portent à la hanche. ● mousseux. Il est le frère d’une personnaANDRÉ SILVER KONAN lité de la commune, élue député lors des amies » qu’ils avaient commencent, elles, DAKOTA POUR J.A.
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La petite musique de Korhogo
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JEUNE AFRIQUE
Agence des télécommunications de Côte d’Ivoire
Un marché régulé pour des clients protégés Nommé en décembre 2010, Arthur Kouassi Aloco a été installé en avril dernier à la tête de l’Agence des télécommunications de Côte d’Ivoire (ATCI). Ancien cadre de Côte d’Ivoire Télécom, Orange et Côte d’Ivoire Multimédia, il a l’avantage de connaître les problématiques du secteur de l’intérieur. Il ne pourra que mieux y apporter des solutions, aujourd’hui à la direction du régulateur national des télécoms. Dans quelles circonstances avez-vous pris vos fonctions, en avril dernier, suite aux affrontements qui ont frappé la Côte d’Ivoire ? Le 19 avril 2011, nous avons trouvé une société complètement détruite. Le matériel de travail avait été saccagé et les ordinateurs, les serveurs et le système de gestion et de contrôle informatique emportés, afin de nous empêcher de remplir notre mission de régulateur. Notre premier réflexe a été de dresser un état des lieux par voie d’huissier, avant d’évaluer les dégâts puis de commencer à remettre la société sur pied. Les salariés ont été regroupés dans des bureaux où nous avons essayé de mutualiser le matériel encore utilisable. Au fur et à mesure, nous avons repris le contrôle du spectre des fréquences radioélectriques, à minima, et nous espérons avoir achevé la remise à niveau cette année. L’une de vos premières décisions a été de formaliser, en septembre, le travail que l’ATCI réalisait depuis deux ans avec la police, dans le cadre de la lutte contre le cybercriminalité… Oui, nous avons procédé à la conclusion d’un partenariat avec la police nationale, en particulier sur l’axe cyberescroquerie. L’image de la Côte d’Ivoire pâti de ces activités qui nous font notamment blacklister des transactions financières internationales et qui font de nombreuses victimes. Un centre d’intelligence avec la police scientifique, le CI-CERT, nous permet de traquer les bandits. Ce partenariat formel nous a aussi permis de définir plus clairement les missions de chacun. Nous COMMUNIQUÉ - DIFCOM/FC - PHOTOS : DR
sommes en train de demander au Garde des sceaux la formation d’un spécialiste, au parquet, capable de mieux cerner les problématiques de la cybercriminalité. Quelles sont désormais vos priorités ? Nous avons déjà assaini les relations entre opérateurs, notamment la question des dettes inter-opérateurs, sur le marché. En ce qui concerne la qualité de service, nous étions longtemps handicapés car notre outil de contrôle était endommagé, mais nous avons réussi à reprendre la main. Les opérateurs aussi ont subi des dégâts et nous n’avons donc pas été trop durs avec eux en 2011, mais nous le serons davantage cette année. Nous travaillons par ailleurs au lancement de la 3G, après que le gouvernement a lancé le projet le 29 décembre. Quatre licences, au maximum, seront attribuées au plus tard à la fin du premier trimestre de cette année. L’autre priorité de l’ATCI concerne le nouvel environnement réglementaire et l’obligation de nous mettre à niveau vis-à-vis des textes communautaires de la Cedeao et de l’Uemoa. Nous allons également réaliser la convergence des réseaux. Cela signifie qu’un opérateur, sur la base de la neutralité technologique, et j’insiste là-dessus, pourra désormais vendre des services (contenu, VOIP…) à ses clients. C’est un bouleversement qui va permettre de mieux réguler le marché, jusque-là régi par la maîtrise technologique. Nous souhaitons enfin agir sur le coût des infrastructures et faire de la Côte d’Ivoire un centre régional de « call center », une activité qui attire les devises et offre de l’emploi aux jeunes.
Dans le cadre de sa mission de régulation, l’ATCI est chargée de : • faire appliquer les textes en matière de télécommunications ; • définir les principes et autoriser la tarification des services qui sont fournis sous le régime du monopole ; • délivrer les autorisations d’exploitation des services des télécommunications ; • accorder les agréments des équipements terminaux ; • assurer la gestion et le contrôle du spectre des fréquences radioélectriques ; • contribuer à l’exercice des missions de l’État en matière de défense et de sécurité publique ; • contribuer à l’exercice de toute autre mission d’intérêt public que pourrait lui confier le Gouvernement pour le compte de l’État dans le secteur des Télécommunications.
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Les douze travaux d’ADO
TRIBUNE
Opinions & édito oriaux
SOS investissements
DR
L WAYNE W. CAMARD Représentant résident du Fonds monétaire international en Côte d’Ivoire
A CÔTE D’IVOIRE a parcouru un chemin considérable depuis la crise postélectorale. Mais elle part de très loin. Son économie a tourné au ralenti pendant une décennie de troubles politiques, sociaux et militaires. La réconciliation sera bien plus facile si le pays réussit à promouvoir une croissance solide et génératrice d’emplois, qui permette d’améliorer le niveau de vie de sa population. Ce n’est pas gagné, même si la Côte d’Ivoire est dotée de solides atouts, à commencer par de riches ressources naturelles. Le pays assure notamment 40 % de la production mondiale de cacao. Outre cette culture phare, le café, le riz, le coton, l’hévéa, l’anacarde ou encore l’huile de palme représentent un énorme potentiel. Mais les rendements agricoles sont encore assez faibles en raison du manque de fertilisation et de mauvaises pratiques culturales. Par ailleurs, il est impératif de renforcer l’encadrement et d’améliorer les circuits de distribution des intrants. Le pays recèle aussi d’importantes réserves d’or et de pétrole. Le tissu industriel doit être rénové pour gagner en compétitivité. En mettant leurs produits aux normes internationales, les exportateurs ivoiriens pourraient regagner des parts de marché dans la région et dans le reste du monde, notamment en bénéficiant d’un accès privilégié aux marchés européens et américain. Enfin, le pays dispose d’une population jeune, dynamique, et d’une main-d’œuvre relativement bon marché.
importante alors qu’il n’en a pas les moyens est l’un des principaux défis économiques – pour lequel il y a pourtant des pistes – que devra relever l’État. Il doit d’abord élargir l’assiette fiscale et améliorer le fonctionnement des régies financières pour mobiliser de nouvelles ressources. Il a d’ailleurs entrepris de restructurer les dépenses publiques en faveur de l’investissement pour 2012 et les exercices suivants. Mais l’essentiel doit venir des privés. Pour accompagner cette dynamique, le système bancaire doit jouer pleinement son rôle d’accompagnement sur la durée. Des chantiers ont été engagés pour améliorer l’environnement du crédit avec, notamment, la récente création de tribunaux spéciaux chargés de la résolution des différends commerciaux. Les banques, en revanche, très nombreuses, ne sont pas toujours compétitives. Leurs marges d’intermédiation et leurs frais
Le taux d’investissement reste cependant assez faible. Il représentait 30 % du PIB au pic du boom cacaoyer des années 1970, mais a chuté à 10 % après 1999, contre une moyenne de 22 % au sud du Sahara et de 25 % en Asie. L’état de délabrement des routes, des réseaux électriques et d’adduction d’eau en est un signe manifeste. Le pays devrait bientôt atteindre le point d’achèvement de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) et bénéficier ainsi d’une réduction substantielle de sa dette extérieure. Toutefois, les bailleurs de fonds ont déjà été très généreux en lui accordant des allègements importants. Si bien qu’en renouant avec un service normal de la dette après le point d’achèvement, ses paiements vont paradoxalement augmenter au lieu de diminuer, et les nouveaux emprunts devront donc être souscrits avec prudence. Augmenter les investissements de façon
Cela suffira-t-il ? Il est trop tôt pour le dire, mais le potentiel est là. Chaque point de croissance gagné viendra ajouter près de 100 millions de dollars [76 millions d’euros, NDLR] à la capacité d’endettement à long terme du pays. L’accélération des chantiers d’intégration régionale permettra de doper la croissance de toute l’Afrique de l’Ouest et, en particulier, de la Côte d’Ivoire. Un marché régional plus large (300 millions d’habitants avec le Nigeria) attirera davantage d’investissements. Le Fonds monétaire international a été prompt à réagir, notamment via une assistance technique pour appuyer la réforme bancaire et l’administration fiscale, et par un concours financier de plus de 130 millions de dollars dès juillet 2011. En novembre 2011, il a approuvé une nouvelle facilité de crédit de plus de 600 millions de dollars sur trois ans. La poursuite de bonnes politiques économiques nous donne des raisons d’espérer. ●
Les nouveaux emprunts devront être souscrits avec prudence.
JEUNE AFRIQUE
sont élevés. Nombre d’entre elles encombrent le marché. Les autorités se sont néanmoins engagées à corriger ce dysfonctionnement structurel. Pour restaurer la confiance des investisseurs, elles s’emploient également à améliorer la sécurité, à éliminer les tracasseries administratives, à réduire les formalités nécessaires à la création et à l’activité des entreprises, à combattre la corruption généralisée et à accroître la transparence.
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Le Plus de J.A. Côte d’Ivoire
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ð Le tronçon de L’AUTOROUTE ENTRE ABIDJAN ET YAMOUSSOUKRO est en cours de finition.
de la lagune est à l’étude dans l’officine du Bureau national d’études techniques et de développement (BNETD).
OLIVIER POUR J.A.
FER ET BITUME. Pour mettre à niveau
GRANDS CHANTIERS
Les urgences au programme Face aux enjeux de la reconstruction et de la relance économique, l’État accélère la réalisation de son plan d’aménagement. Il donne une forte priorité à l’habitat, aux transports et à l’énergie.
O
nze mille cinq cents milliards de F CFA (plus de 17,5 milliards d’euros), c’est le montant du programme d’investissement 2011-2015 réévalué fin janvier. Pour cette année 2012, l’État a prévu de consacrer 620 milliards de F CFA à ces chantiers, soit un budget en hausse de plus de 108 % par rapport à celui de 2010. Conscient que le pays ne peut à lui seul mobiliser les financements nécessaires à une réalisation rapide des infrastructures – soit 2 000 milliards de F CFA par an –, le gouvernement s’est lancé dans la recherche de partenaires. Avec un certain succès. Les bailleurs de fonds multilatéraux se mobilisent, à l’instar de la Banque islamique de développement (BID), qui s’est engagée à débloquer une enveloppe de 200 milliards de F CFA pour la réalisation de dix-sept projets au cours des trois prochaines années.
UN TOIT POUR TOUS. En attendant
la mobilisation de tous les fonds, le 9 janvier, le chef de l’État a présidé au début des travaux de construction des 2 420 logements sociaux de la future Cité ADO, à Yopougon, commune populaire d’Abidjan. Un marché confié à Frame Built, la nouvelle filiale locale du français Lafarge, qui marque « le début de N o 2665 • DU 5 AU 11 FÉVRIER 2012
la concrétisation du projet garantissant le droit à un toit pour tous », a précisé Alassane Ouattara. Cette opération s’inscrit en effet dans le cadre du programme national pour l’habitat, par lequel le gouvernement s’est engagé à construire 50 000 logements par an pour les foyers à faibles revenus. « Pour atteindre nos objectifs, explique Nialé Kaba, ministre de la Promotion du logement, nous axons notre stratégie sur une forte implication de l’État, dans un partenariat avec le secteur privé. » Le programme, d’un coût global de plus de 54 milliards de F CFA, devrait permettre de combler un déficit évalué à 400 000 logements (dont la moitié dans la capitale économique). Il a été confié à deux opérateurs : le français Lafarge et le groupe italien ENI, les groupes ivoiriens n’étant pour le moment pas en mesure de le réaliser dans les normes et les délais requis. Soucieux de donner une meilleure image à la capitale économique et un environnement sain à ses habitants, le chef de l’État a fait de l’opération de réhabilitation-dépollution de la baie de Cocody un axe important du projet de développement d’Abidjan et l’a inscrit parmi les chantiers du programme d’investissement 2011-2015. Décliné en plusieurs étapes, le plan d’aménagement
Abidjan en matière d’infrastructures de transport, les travaux du troisième pont Riviera-Marcory, baptisé pont Henri Konan-Bédié, ont été lancés en septembre par la Société concessionnaire du pont Riviera-Marcory (Socoprim, filiale du français Bouygues). Objectif : mettre fin aux bouchons qui paralysent la capitale économique ivoirienne et minent le quotidien de ses 5 millions d’habitants. Le coût de l’ouvrage, estimé à 125 milliards de F CFA, est supporté par l’État, la Banque africaine de développement (BAD) et plusieurs institutions financières. Il devrait être opérationnel avant la fin de 2014. Également au programme pour Abidjan : l’étude de faisabilité d’un tramway, sur laquelle le français Alstom a déjà bien avancé. Cependant, ce luxe – estimé à près de 700 millions d’euros – ne fait pas partie des priorités. Bien plus urgent, le programme routier qui vise à rendre toutes les régions du pays rapidement accessibles a été mis en œuvre, pour un montant évalué à 1 000 milliards de F CFA sur cinq ans. Le pays envisage de construire 2 500 km de routes bitumées, d’en renforcer plus de 840 km et de réhabiliter près de 13 700 km de pistes villageoises. Parmi les plus grands chantiers (69 milliards de F CFA), celui de l’autoroute du Nord
Les projets ne pourront être réalisés dans les temps sans aides extérieures. Abidjan-Ouagadougou (dont le tronçon jusqu’à Yamoussoukro est en phase de finition) devra faciliter les liaisons entre Abidjan et les régions de l’Ouest, du Centre et du Nord, ainsi qu’avec les pays de l’hinterland (Burkina Faso, Mali et Niger). Une autoroute entre Abidjan et Accra, la capitale ghanéenne, est également en projet. En matière ferroviaire, la voie AbidjanOuagadougou sera réhabilitée – un projet vieux de plus de trente ans enfin JEUNE AFRIQUE
Les douze travaux d’ADO LA LOCOMOTIVE RÉGIONALE REDÉMARRE MALI
GUINÉE
BURKINA FASO
PIB (en milliards de dollars, en prix courants, éch. de gauche)
20
GHANA
15 10
Abidjan
200 km
8,5
25
Bouaké
LIBERIA
(variation du PIB, en %, en prix constants, éch. de droite)
30
CÔTE D'IVOIRE
Yamoussoukro
Croissance
5 0
Océan Atlantique
23,5 2,3
3,8
– 5,8
* Prévisions 2008
2009
2010
2011*
POPULATION 22,7 millions d’habitants
SUPERFICIE 322 463 km2
INVESTISSEMENTS DIRECTS ÉTRANGERS
26,7
23,8
23 2,4
22,5
2012*
10 8 6 4 2 0 -2 -4 -6
INFLATION 3%
PIB PAR SECTEUR
$ (**/ 446 millions de dollars $ (**, 381 millions de dollars $ (*)* 418 millions de dollars
$ #!9569!" 30,1 % $ ;"3%4269!" 32,7 % $ :"!:969!" 37,2 % .6&;-06; 13,9 % +!643" 10,7 % ':6:;-749; 7,8 % 188"56<4" 7,2 %
(soit avec moins de 1,25 $ par jour)
48,9 %
Quelle place dans l’UEMOA ? Population
PIB
(en millions d'habitants)
Côte d’Ivoire Niger Burkina Faso Mali Sénégal Bénin Togo Guinée-Bissau
(en milliards de $, en prix courants, 2011)
0
5
10
Côte d’Ivoire Sénégal Mali Burkina Faso Bénin Niger Togo Guinée-Bissau
22,7
15,1 15 13,8 13,4 9,9 7,1 1,7 15
20
25
0
Niger Sénégal Mali Togo Burkina Faso Bénin Côte d’Ivoire Guinée-Bissau
155e 162e 167e 170e 175e 176e 181e 186e 50
100
150
200
796 756 670 586 511 428 0
15
20
25
200 400 600 800 1000 1200
31,5
20,4 19,4 17,9 17,8
38,8
5 10 15 20 25 30 35 40
Climat des affaires
PIB par habitant
1096 1049
10,8 10,4 0
(en dollars, en 2010)
Sénégal Côte d’Ivoire Mali Bénin Burkina Faso Guinée-Bissau Togo Niger
10
(en % du PIB, 2011)
(rang sur 187 pays classés)
0
5
Investissements
Développement humain Sénégal Togo Bénin Côte d’Ivoire Mali Guinée-Bissau Burkina Faso Niger
23,8
14,7 11 10,1 7,5 6,5 3,6 1
(rang sur 183 pays classés)
Mali Burkina Faso Sénégal Togo Côte d’Ivoire Niger Bénin Guinée-Bissau
146e 150e 154e 162e 167e 173e 175e 176e 0
50
100
150
200
SOURCES : FMI, SEPT. 2011 ; BANQUE MONDIALE, OCT. 2011 ; PNUD, NOV. 2011 ; CNUCED, JUILLET 2011 ; ECONOMIST INTELLIGENCE UNIT (EIU) JEUNE AFRIQUE
CENTRALES. Enfin, s’il est un secteur où
la Côte d’Ivoire reste déficitaire, c’est bien celui de l’énergie. « La consommation augmente de 50 mégawattheures chaque année et le défi est énorme pour l’État s’il veut combler le déficit et répondre aux besoins des particuliers et de l’industrie », confie Jean-Louis Billon, le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire. En la matière, les chantiers sont donc prioritaires, et la plupart ont été engagés. « Le gouvernement a prévu une augmentation moyenne de
Le gouvernement veut construire 50 000 logements par an pendant cinq ans.
PRINCIPAUX CLIENTS
POPULATION VIVANT SOUS LE SEUIL DE PAUVRETÉ
relancé – et prolongée jusqu’à Niamey. Côté Ouest, une ligne de chemin de fer doit être construite pour relier le deuxième port du pays, San Pedro (lire pp. 92-93), à Touba, chef-lieu de la région du Bafing (Nord-Ouest), afin de faciliter l’évacuation des minerais de nickel et de fer depuis l’hinterland, en particulier depuis le sudest de la Guinée, toute proche.
la puissance d’environ 150 MW dans les prochaines années, explique Adama Toungara, ministre des Mines, du Pétrole et de l’Énergie. Ce plan comprend l’acquisition d’une centrale thermique de 100 MW en 2012, la réalisation de la troisième phase d’Azito en 2013, l’augmentation de la puissance de la Ciprel de 22 MW en 2014 [pour 117 milliards de F CFA, NDLR] et, surtout, la mise en production du complexe de Soubré, d’une capacité de 270 MW, à l’horizon 2015-2016. » En attendant la construction du barrage et de la centrale de Soubré (SudOuest), prévue dans deux ans (dont le coût s’élève à 255 milliards de F CFA), la troisième phase de la centrale thermique d’Azito a été lancée en octobre. Elle permettra d’augmenter de 50 % la production pour atteindre 3 000 GWh, contre 2 000 GWh actuellement. Le passage d’Azito III en cycle combiné (225 milliards de F CFA, financés notamment par la Société financière internationale), a été confié au sud-coréen Hyundai et à l’américain General Electric, qui commenceront les travaux dans le courant du premier semestre. ● BAUDELAIRE MIEU, à Abidjan N o 2665 • DU 5 AU 11 FÉVRIER 2012
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Société Nationale d’Opérations Pétrolières de la Côte d’Ivoire
Produire l’énergie d’une nation forte riat avec de prestigieuses compagnies internationales à l’instar de Tullow Oil, CNR, Edison, AFREN etc. LES ACTIVITÉS DE PETROCI ✔ Exploration et Production d’hydrocarbures ✔ Industrie du Gaz ✔ Pétrochimie et produits pétroliers ✔ Distribution de produits pétroliers ✔ Importante participation dans l’industrie de raffinage (SIR) – Distribution – Stockage
Pour réaliser son objectif de « PRODUIRE L’ÉNERGIE D’UNE NATION FORTE » La Société Nationale d’Opérations Pétrolières, Pétroci s’est dotée d’une technologie de pointe, d’installations ultra modernes, d’équipements de dernière génération et s’est entourée d’ingénieurs spécialisés et de techniciens hautement qualifiés. À PETROCI nous cultivons la tradition de l’EXCELLENCE depuis plus de 35 ans avec le même souci de DYNAMISME, d’INNOVATION et de RECHERCHE dans le domaine du PÉTROLE et de ses dérivés.
Fer de lance de la politique énergétique ivoirienne, Pétroci assure, depuis octobre 1975, l’exploration et l’exploitation des gisements de pétrole et de gaz de Côte d’Ivoire, en partena-
LES VALEURS DE PETROCI Excellence ● Solidarité ● Respect ● Professionnalisme ● Responsabilité ● Intégrité, rythment le quotidien des équipes Petroci. L’ENGAGEMENT DE PÉTROCI Pétroci, est assurément l’une des 1ères entreprises de Côte d’ivoire par son chiffre d’affaires, sa présence dans tous les maillons de l’économie ivoirienne, sa contribution au développement économique de la Côte d’Ivoire. Grâce aux efforts conjugués des agents de l’entreprise, du Gouvernement et des ivoiriens, Pétroci a gravi d’importantes marches dans l’accomplissement de sa mission.
Nous bâtissons une économie
De l’Exploration Production en passant par les activités connexes telles que le transport des hydrocarbures ; une véritable économie pétrolière intégrée se met progressivement en place, concourant ainsi au développement de la Côte d’Ivoire. Pétroci peut véritablement aujourd’hui ambitionner de « produire de l’énergie
d’une nation forte ». Une nation forte de ses performances et progrès économiques. Une telle position ne peut s’obtenir sans une participation accrue dans diverses activités sociales traduisant à la fois sa vocation d’entreprise citoyenne contribuant de manière significative à l’amélioration du quotidien de nos populations.
C’est à cet effet et avec pour objectif d’amplifier le rôle sociétal de notre entreprise, et ce dans le but de faire profiter les retombées du pétrole à chaque ivoirien que Petroci a créé une Fondation qui se veut le creuset où toutes les ressources possibles seront mobilisées pour contribuer efficacement au développement humain de notre pays. ■
PORTAIT DE DANIEL GNANGNI Nommé à la tête de la Direction Générale de Petroci le 17 décembre 2010, M. Daniel Gnangni a été installé le 22 avril 2011 par le Ministre Adama Toungara (premier Directeur Général de Petroci). M. Gnangni est ingénieur diplômé en Génie géologique, option géophysique de l’Ecole polytechnique de Montréal (Canada). Il fût successivement Chef du Service Géologie, Chef de projet chargé de la promotion des Blocs pétroliers, Directeur de l’Exploitation, Conseiller Technique chargé de l’Exploitation et de la promotion des Blocs pétroliers et Consultant à Petroci. Ce parcours
professionnel s’est également enrichi de plusieurs stages chez : Schlumberg France et Gabon (1978 -1980) Phillips Petroleum Company aux États Unis (1982-1984) École Nationale d’Administration publique du Québec au Canada (1988). Il a également occupé les fonctions de Directeur de Cabinet auprès du Ministre Yed Esaie Angora (1987 -1993) Né en 1950 à Grand-Lahou, M. Daniel Gnangni est marié et père de 4 enfants. Outre ses nombreuses affiliations dans plusieurs associations scientifiques ivoiriennes et interna-
tionales, le nouveau Directeur Général de Petroci a été successivement élévé au grade de Commandeur de l’Ordre du Mérite des Mines en 1989 et grade du Commandeur de l’Ordre du Mérite des Postes et Télécommunications (1992).
pétrolière FORTE, INTÉGRÉE et DIVERSIFIÉE www.petroci.ci
COMMUNIQUÉ - DIFCOM C.C.
Nous vous transmettons le meilleur depuis toujours.
Le Plus de J.A. Côte d’Ivoire
FRANCK AKPOUE
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TRANSPORT MARITIME
LE PASP EST NUMÉRO UN MONDIAL pour l’exportation de cacao.
San Pedro rejoint Anvers dans le grand bain Le port pétrussien vient d’intégrer le réseau international du deuxième plus important port d’Europe, dont il est désormais le relais sur le continent. Un partenariat inédit en Afrique.
A
près Vitória (Brésil) pour l’Amérique latine, Duqm (Oman) pour le MoyenOrient et Hazira (Inde) pour l’Asie, le Port autonome de San Pedro (Pasp) devient le maillon Afrique du réseau international du port d’Anvers (Belgique). Lequel est le deuxième en Europe : 13 000 ha de superficie, 65 000 emplois directs… et plus de 187 millions de tonnes de marchandises traitées en 2011, soit plus de 8,6 millions d’équivalents vingt pieds (EVP, unité de mesure de volume de conteneurs représentant environ 38,5 m3), pour 15 240 navires accueillis. Un géant, comparé au Pasp, dont le trafic de marchandises avoisine 1,5 million de tonnes par an en moyenne, avec un débit en conteneurs d’environ 80 000 EVP (contre 648 000 EVP pour celui d’Abidjan, deuxième port de la sous-région après celui de Lagos, au Nigeria).
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Ce réseau international de ports partenaires a été créé par les autorités du port d’Anvers, via sa filiale Port of Antwerp International (PAI), afin de renforcer sa présence hors d’Europe et, en particulier, dans les régions en développement. L’objectif est de constituer une chaîne d’infrastructures répondant aux standards internationaux du port d’Anvers vers lesquelles rediriger des opérateurs économiques, en prenant des participations et en investissant dans le développement de ports stratégiques. L’accord de partenariat, signé le 17 novembre, constitue « une union inédite en Afrique », se réjouit Hilaire Marcel Lamizana, directeur général du port de San Pedro. Il porte sur l’assistance technique, les investissements, la formation et le développement des relations commerciales du Pasp. Un coup d’accélérateur aux projets d’extension
des autorités portuaires pétrussiennes, qui va aussi leur donner plus d’arguments pour « vendre » le port aux opérateurs économiques. En particulier à ceux de l’hinterland, qui acheminent des marchandises depuis l’ouest du pays et les États voisins (notamment le sud du Mali, l’est de la Guinée et le sud-est du Liberia) et l’avaient déserté, entre autres à cause du racket systématique dont leurs transporteurs étaient naguère victimes sur les routes des zones contrôlées par les rebelles. L’objectif des autorités portuaires pétrussiennes est de faire passer le trafic de marchandises de 1,2 million de tonnes en 2010 à 10 millions en 2015. AMBITIONS RÉALISTES ? Si son trafic semble modeste comparé à ceux d’Anvers et des grands ports de la sousrégion, San Pedro n’est pourtant pas si petit. Premier port mondial pour l’exportation de fèves de cacao, dont la Côte d’Ivoire est le premier producteur (lire p. 94), San Pedro, qui fait transiter la moitié de la récolte ivoirienne, engrange près de 17 % des recettes douanières du pays. L’intégration au réseau des ports d’Anvers est aussi le résultat d’une bonne gestion managériale et d’un investissement de 1,59 milliard de F CFA (plus de JEUNE AFRIQUE
Les douze travaux d’ADO 2,4 millions d’euros) réalisé en 2008 par le Pasp pour mettre à niveau ses équipements et infrastructures. Étendu sur 2 000 ha, le port de San Pedro possède un accès maritime direct, avec un chenal de 13,5 m de profondeur et deux jetées, ouest et est, longues respectivement de 265 m et 145 m. NOUVEAUX INVESTISSEURS. Environ
d’engrais et de coton. Et 150 ha seront aménagés pour accueillir de nouveaux investisseurs. « L’un des objectifs est de développer nos activités en Afrique de l’Ouest à partir de San Pedro et de drainer une partie du fret et des clients vers Anvers », explique Nico Vertongen, le directeur Afrique du PAI. Par ailleurs, des stages pour les professionnels vont être dispensés par Apec, la filiale formation du port d’Anvers, qui accordera trois bourses par an au personnel du Pasp.
80 % de la zone portuaire sont inexploités. Pour leur aménagement, le Pasp doit bénéficier d’investissements directs du PAI, qui iront à l’élaboration d’un plan Objectif : passer d’un trafic directeur, puis à la réalide 1,2 million de tonnes sation des infrastructures en 2010 à 10 millions en 2015. nécessaires, à l’instar de celles que finance ce derCe dernier doit donc veiller à ne pas nier dans les ports membres du réseau, au Brésil et à Oman. décevoir ses nouveaux partenaires Le PAI a entrepris des études spé- et à relever un défi majeur : hisser cifiques pour le développement des tous ses segments d’activité au niveau installations et la gestion du domaine des standards internationaux afin de portuaire. Il doit notamment réali- satisfaire au plus tôt les exigences ser celles de zones logistiques pour inhérentes à l’entrée dans une chaîne le stockage de riz, de noix de cajou, aussi élitiste. ● ANDRÉ SILVER KONAN
Abidjan retrouve ses navires Enjeu de la guerre économique pendant la crise postélectorale, il avait cessé de fonctionner. Aujourd’hui, le premier port du pays affiche à nouveau un bon niveau d’activité.
I
l semble loin le temps où les plus courageux des dockers, qui jouaient à cache-cache avec les groupes armés pour se frayer un chemin jusqu’à Treichville (commune d’Abidjan qui abrite le port), scrutaient l’Atlantique dans l’espoir de voir pointer à l’horizon l’ombre d’un navire à décharger. De décembre 2010 à avril 2011, la crise postélectorale avait placé le Port autonome d’Abidjan (PAA) au centre de la guerre économique entre les deux belligérants, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo. L’Union européenne avait interdit la destination à ses navires et, quelques jours avant la bataille d’Abidjan, le PAA avait purement et simplement cessé de fonctionner. Son premier navire, un porte-conteneurs, est arrivé le 20 avril, neuf jours après la chute de Laurent Gbagbo. Il a été applaudi par les dockers. Désormais, ils sont chaque jour une bonne cinquantaine à quai. Cargos,
JEUNE AFRIQUE
pétroliers, minéraliers, vraquiers ou porte-conteneurs, en provenance de Cotonou, Dakar, Douala, Agadir, Anvers, Colombo ou Saigon, ou en partance pour Lomé, Pointe-Noire, Las Palmas, Hambourg… Moins de un an après la crise postélectorale, le PAA tourne à plein régime. Très rapidement, les volumes à l’importation ont augmenté, ainsi que ceux à l’export, notamment l’important stock de cacao, dont la commercialisation avait été suspendue par Alassane Ouattara alors qu’il était reclus au Golf Hôtel. Le 5 décembre dernier, le navire Pacific Tramp, de l’armateur allemand Olaf Dimter (Unicargo), a quitté Abidjan en direction de Philadelphie, aux États-Unis, où il a accosté début janvier, avec une cargaison historique de 19328 tonnes de cacao (293755 sacs exactement), dont l’inscription est en cours auprès du Guinness des records. ● A.S.K. N o 2665 • DU 5 AU 11 FÉVRIER 2012
Le Plus de J.A. Côte d’Ivoire AGROALIMENTAIRE
Capital cacao Le sud-ouest du pays concentre un tiers de la récolte cacaoyère nationale. En particulier la commune de Méagui, où planteurs baoulés, bakwés, burkinabè et maliens travaillent d’arrache-pied. Quoi qu’il arrive.
A
houtoukro, près de Méagui, à 72 km au nord de San Pedro. Yao Koffi ne s’arrête jamais. Même le soir de la SaintSylvestre, ce planteur baoulé, marié à deux femmes et père de douze enfants, étaitdanssonchampdecacao.Uneexploitation de 17 ha, dont 2 offerts à son fils aîné pour ses 18 ans. Sa récolte n’a pas atteint le niveau de celle de l’an dernier. En cause : l’harmattan et la mauvaise pluviométrie. Il est cependant assez satisfait du prix d’achat de son cacao. « L’an passé, avec la crise, on a été obligé de brader notre récolte. Cette année, on vend mieux : de 700 à 750 F CFA le kilo [1,07 à 1,15 euro/kg, NDLR]. » Mieux, en effet, sachant que le prix indicatif est fixé à 1000 F CFA/kg et que son cours sur les marchés internationaux s’est établi à 1 190 F CFA/kg en janvier. CEDEAO EN MINIATURE. Le sud-ouest du
pays – dont Méagui, considérée comme la capitale du cacao –, produit à lui seul le tiers du cacao ivoirien, soit un volume de 500 000 tonnes, équivalent à celui du troisièmeproducteurmondial,l’Indonésie. Village devenu en l’espace de vingt ans la plus grande ville de la région après San Pedro, Méagui n’affiche pourtant aucun
LUC GNAGO/REUTERS
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LE COURS DE LA FÈVE DORÉE s’est établi à 1 190 F CFA/kg en janvier.
signe de prospérité. Maisons en terre battue ou en parpaings, restaurants à ciel ouvert, rues poussiéreuses… Elle est à l’image du monde paysan pourvoyeur des richesses du pays, indigente. Sa caractéristique majeure: sa population cosmopolite. C’est un peu la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) en miniature. Après les Baoulés (originaires du centre du pays, réputés grands planteurs de cacao), les Burkinabè et les Maliens y sont plus nombreux que les autochtones bakwés (ethnie issue du groupe krou et cousine des Bétés). En novembre 2010, le ralliement de l’AssociationUniondelapaixdesplanteurs de Méagui (AUPPM, présidée par Yao Mé, l’un des plus grands planteurs baoulés de la localité) a été déterminant pour la victoire d’Alassane Ouattara au second tour de la présidentielle dans la région, où il avait réalisé de faibles scores au premier tour. Les conflits politiques entre autochtones partisans de Gbagbo, Baoulés proches de Konan Bédié et allochtones et étrangers plutôt favorables à Ouattara sont récurrents, quoique vite circonscrits par
LE FIL DE LA FILIÈRE ENGAGÉE DEPUIS 2008, la réforme de la filière café-cacao doit prendre effet avant la fin mars. Les institutions de Bretton Woods en ont fait une condition majeure pour que la Côte d’Ivoire atteigne le point d’achèvement de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE). Avec un record de 1,5 million de tonnes récoltées en 2010-2011 (en hausse de 25 % par rapport à la précédente campagne), soit 40 % de la production mondiale, la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de cacao, qui représente 10 % de son produit intérieur brut (PIB) et près de 45 % de ses recettes d’exportation. Cultivé sur 2 millions d’hectares par 700 000 producteurs, le cacao fait vivre directement ou indirectement 4 millions de personnes. Pourtant, seul le quart de la production est transformé sur place. ● A.S.K. N o 2665 • DU 5 AU 11 FÉVRIER 2012
les élus, notamment les députés du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, de Konan Bédié) Salé Poli et René Nétro Tagbo – un proche de Marcel Zadi Kessy, président du Conseil économique et social et figure de proue du PDCI. TERRE PARTAGÉE. Quant aux conflits fon-
ciers, leur règlement est l’affaire du préfet Georges Gombadji Gueu et du chef central Barthélémy Nétro. Une commission de veille a été créée pour les détecter et les désamorcer avant qu’ils ne dégénèrent en affrontements, comme cela est souvent arrivé dans le centre-ouest du pays, également grand producteur de cacao. En juin, les responsables locaux des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) ont organisé une tournée pour inviter à la réconciliation. Cela a payé. Plusieurs cérémonies dites de la réconciliation se sont tenues dans des villages et à Méagui. « Jusqu’à présent, je n’ai pas connaissance d’un problème foncier grave ici », confie Ahmed Ouadba, 27 ans, planteur burkinabè du village de Sofoci. Ahmed est arrivé en Côte d’Ivoire à l’âge de 6 ans. Son oncle, un vieux planteur reparti au Burkina en 2002, lui a fait aimer la fève dorée, son parfum, son jus doux et enivrant. Ahmed est aujourd’hui marié à une Ivoirienne, avec laquelle il a deux enfants. « Le premier va à l’école cette année, s’enorgueillit-il. Je lui ai donné un nom mossi et un nom baoulé, l’ethnie de sa mère. » Il n’a pas l’intention de demander la nationalité ivoirienne (« trop compliqué »), mais ses enfants, par leur mère, sont ivoiriens. Et il ne voit pas pourquoi ils iraient vivre au Burkina s’ils n’en ont pas envie. ● ANDRÉ SILVER KONAN, envoyé spécial JEUNE AFRIQUE
Le Plus de J.A. Côte d’Ivoire
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OLIVIER POUR J.A.
ð PROSUMA a gardé ses magasins ouverts pendant le conflit.
AFFAIRES
Des patrons qui ne sont pas étrangers à la relance Très présents dans l’agroalimentaire et la distribution, les chefs d’entreprise d’origine libanaise ont continué à faire tourner leurs sociétés au plus fort de la crise. Aujourd’hui, ils sont parmi les premiers à investir dans de nouveaux projets.
N
ombreux sont les patrons libanais qui ont tenu le cap pendant la grave crise postélectorale. Quand beaucoup d’Occidentaux, notamment français, pliaient bagage. Par solidarité avec les Ivoiriens, les chefs d’entreprise originaires du pays du Cèdre ont en effet continué de faire tourner leur société, surtout dans l’importation de produits alimentaires, la grande distribution et l’industrie. Même si cette attitude, dans ce contexte difficile, les a exposés et que plusieurs d’entre eux se sont retrouvés dans le collimateur des partisans de l’un ou de l’autre camp. « Au fil des années, notre poids n’a cessé de croître dans l’économie du pays, confie l’un d’entre eux. Cela aurait été une catastrophesinousavionsferménosentreprises pendant cette période chaotique. » Dans la grande distribution, où il détient un solide monopole (80 % des parts de marché) avec douze enseignes – dont Hayat, Cash Center, Cash Ivoire, N o 2665 • DU 5 AU 11 FÉVRIER 2012
Sococé, Trade Center, Bonprix, Leader Price… –, le groupe Prosuma, dirigé par la famille libanaise Fakry et par Abou Kassam, d’origine pakistanaise, a gardé ses magasins ouverts. Ses centrales d’achat avaient des stocks pour plusieurs mois, qui ont permis d’assurer l’approvisionnement de ses quatre-vingts boutiques, supérettes et supermarchés à travers le pays. Le minimum vital a également été assuré dans le négoce du cacao avec
Ali Lakiss, le patron de Saf Cacao et de Choco Ivoire. Très présent dans l’agroalimentaire à travers SDTM-CI (premier importateur de riz du pays, avec près de 70 % des parts de marché), Global Manutention, Copraci, Spaghetti Maman, Ciprem-CI et Farine Malika, le LibanoIvoirien Ibrahim Ezzedine a maintenu ses activités, de même que l’agro-industriel Roland Dagher, ancien membre du défunt Conseil économique et social, ce qui a permis d’éviter les pénuries de produits de première nécessité. L’un et l’autre ont cependant été épinglés pour soutien actif et avéré au pouvoir illégitime de Gbagbo. D’où leur présence sur la liste noire de l’Union européenne, assortie de l’interdiction de voyager et du gel de leurs avoirs. Aujourd’hui, les sanctions contre Roland Dagher ont été levées. Quant à Ezzedine, même si ses avoirs sont toujours gelés, il continue de faire tourner sa dizaine d’entreprises, de faire travailler ses quelque 6 000 employés, et il est redevenu « fréquentable » pour les nouvelles autorités. DYNAMIQUES. L’heure est à la normalisation et à la relance économique. Que les patrons libanais sont « prêts à accompagner », souligne Joseph Khoury, le président la Chambre de commerce et d’industrielibanaiseenCôted’Ivoire,selon laquelle les pertes directes et indirectes subies par ses entreprises membres en 2011 sont estimées à 80 milliards de F CFA (près de 122 millions d’euros). Une kyrielle de projets d’investissement sont en chantier. Dans la construction, le dynamisme des entreprises dirigées par des Libano-Ivoiriens s’est accru. Ainsi, la Société moderne de développement et de travaux de Côte d’Ivoire (SMDTCI) de Pixie Séklaoui est très présente sur les chantiers de reconstruction postcrise. De son côté,
Adham El Khalil Digne successeur PDG du groupe Eurofind Participation
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l a dû travailler des années dans l’antichambre du fondateur d’Eurofind Participation, son beau-père, l’homme d’affaires libano-ivoirien Mustafa Khalil, avant que ce dernier se retire dans son Liban natal au cours des années 2000. Depuis, Adham El Khalil a pris les rênes du groupe (actif dans les matériaux de construction en acier, les produits laitiers, le caoutchouc, l’agriculture…), dont il coordonne les nouveaux projets depuis ses bureaux de l’immeuble Sipim, dans le quartier d’affaires du Plateau, à Abidjan. ● B.M. JEUNE AFRIQUE
Les douze travaux d’ADO Eurofind Participation, dirigé par Adham El Khalil (lire portrait), poursuit l’extension de son aciérie dans la zone industrielle de Yopougon, à Abidjan. Le groupe s’apprête par ailleurs à lancer Les Brasseries ivoiriennes, d’une capacité de 250000 hectolitres (bières et sodas). Un projet de 25 milliards de F CFA financé par la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), Société générale de banques en Côte d’Ivoire (SGBCI) et la Banque internationale pour le commerce et l’industrie de la Côte d’Ivoire (Bicici), filiale de BNP Paribas. Pionnier de l’agroalimentaire, aux côtés d’André Blohorn et de Pierre Billon, et ancien roi de la confiserie en Afrique de l’Ouest, l’industriel Roger Abinader (représentant du français Alstom en Côte d’Ivoire) a dépoussiéré ses projets de développement et envisage d’investir dans la construction d’unités de transformation (chocolat, confiserie, tomates…), en partenariat avec des groupes européens et asiatiques. Enfin, dans la grande distribution, Prosuma a relancé les travaux de construction de son vaste centre
Mohamad Khachab Capitaine d’industrie PDG de Thunnus Overseas Group
L
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entrepreneur libano-ivoirien a commencé sa carrière en 1975 en tant qu’importateur et distributeur de poisson congelé. Il est aujourd’hui l’un des plus grands industriels du continent dans la production et la commercialisation de conserves de thon, avec trois usines – la Société de conserveries de Côte d’Ivoire (Scodi, rachetée au français Saupiquet), Pêche et Froid Côte d’Ivoire (PFCI, rachetée à Optorg, filiale du marocain ONA) et Pêche et Froid Madagascar (PFM, acquis en 2007). Sans oublier un entrepôt à Dunkerque, en France, où il détient 25 % des parts de marché du secteur. Mohamad Ali Khachab a réussi la restructuration de son groupe en faisant entrer dans son capital, en 2009, deux fonds d’investissement – l’américain Emerging Capital Partners (ECP) et le panafricain Kingdom Zephyr Africa Management (lire p. 109), qui ont injecté plus de 36 millions d’euros dansThunnus Overseas. Ce qui lui permet de maintenir aujourd’hui son leadership, malgré la B.M. montée en puissance de la concurrence chinoise et européenne. ●
commercial du quartier résidentiel de Riviera Allabra, à Abidjan. Quant au géant sud-coréen Samsung Electronics, dont le représentant local est Nasser Séklaoui (frère de Pixie), il projette de faire d’Abidjan
son hub commercial pour l’Afrique de l’Ouest. Le groupe y ouvrira en mars son plus grand show-room sur le continent (540m2).Coûtdel’investissement:environ 1,9 million d’euros. ● BAUDELAIRE MIEU
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Frapper aux bonnes portes est la première étape d’une stratégie gagnante. Deloitte, ce n’est pas seulement le leader mondial des services professionnels, avec l’offre de services la plus complète du marché. Ce sont aussi des experts formés à la pluridisciplinarité et capables d’associer leurs compétences pour proposer aux entreprises et aux institutions des solutions sur-mesure. www.deloitte.fr Deloitte & Touche Côte-d’Ivoire Immeuble Alpha 2000 14e et 18e étage Rue Courgas, Plateau 01 BP 224 - Abidjan 01- Côte-d’Ivoire Tél. : + 225 20 250 250 - Fax : + 225 20 250 270 © 2012 Deloitte & Touche - Deloitte Touche Tohmatsu Limited
Autorité de Régulation du Coton et de l’Anacarde
RELANCER LES FILIÈRES POUR RELANCER LA CÔTE D’IVOIRE
Les ^lières coton et anacarde, vitales aux régions centre et nord de la Côte d’Ivoire, ont particulièrement pâti de la décennie de crise qui a pris ^n l’année dernière. L’ARECA, avec ses partenaires, s’attache à relancer leur production dans des conditions de compétitivité et de productivité. L’ARECA (Autorité de régulation du coton et de l’anacarde) est une société d’État chargée de réguler les Wlières coton et anacarde et de protéger les intérêts des producteurs, fragilisés par la libéralisation du secteur en 1998. Créée en 2002, trois jours avant l’éclatement de la crise du 19 septembre, elle n’a pu mener ces missions dans de bonnes conditions. La crise passée, il faut nous appuyer sur ces
deux cultures indispensables aux régions centre et nord de la Côte d’Ivoire pour y relancer l’activité. C’est ce à quoi M. Mamadou Bamba, président du conseil d’administration de l’ARECA, et M. Malamine Sanogo, son directeur exécutif, s’attachent.
Des productions en souffrance Grâce à des compléments de prix et autres subventions d’intrants gouvernementaux, les Wlières coton et anacarde ont su résister et rendent aujourd’hui une relance possible. Déjà, la production du coton graine repart à la hausse, avec 240 000 tonnes attendus en 2012 contre 125 000 tonnes en 2009. L’anacarde, dont la Côte d’Ivoire est le deu-
xième producteur mondial après l’Inde, avec 400 000 tonnes en 2011, souffre surtout du faible niveau de sa transformation local.
Les mesures à prendre L’ARECA doit d’abord servir de modèle de gouvernance et se déployer dans les régions de production du coton et de l’anacarde pour être plus proche des producteurs. Pour contrôler la commercialisation intérieure et tracer la vente (et la fuite de la production) de cajou, les acheteurs devront être agréés à compter de la campagne 2013. À plus long terme, un groupe de travail mis en place en août 2011 par le ministre de l’Agriculture réVéchit aux réformes et perspectives de développement de ces Wlières.
ARECA . II Plateaux Vallon-Rue j 60 lot 1731, 27 BP 604 Abidjan 27, République de Côte d’Ivoire - Tél (225) 22527580 - Fax : (225)22527585 - E-mail: areca@areca.ci
www.areca.ci
Les douze travaux d’ADO
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Bruno N. Koné « Aucune licence ne sera maintenue artificiellement en vie » Pour le ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication (TIC), il est impératif de généraliser l’usage d’internet. Et, donc, de lancer la 3G.
mettra 50 milliards de F CFA [76,2 millions d’euros, NDLR] dans les TIC au cours des quatre prochaines années. Le secteur privé investit pour sa part quelque 100 milliards de F CFA par an. Ces investissements doivent permettre de couvrir tout le territoire en infrastructures de télécommunications. On ne compte actuellement que 100 000 téléphones fixes et 60 000 utilisateurs de l’ADSL pour une population de plus de 20 millions d’habitants. Seul le téléphone mobile connaît un réel engouement, avec 16 millions d’utilisateurs, ce qui nous a amenés à mettre au premier rang de nos priorités le lancement par les opérateurs mobiles de services basés sur la technologie 3G. Cette évolution permet au téléphone portable d’être plus qu’un simplemoyendecommunication:unvéritable outil de développement, via notammentlesconditionsd’utilisationd’internet, plus abordables et plus confortables. En parallèle, nous voulons développer la connectivité internationale. Outre SAT-3, trois autres câbles pourraient nous desservir dès cette année : Wacs de MTN, Glo-1 de Globacom, et ACE, lancé par Orange. Cela permettra d’améliorer l’accès à internet et de réduire les prix.
VINCENT FOURNIER/J.A.
JEUNE AFRIQUE : Quelles sont vos ambitions en matière de TIC ? BRUNO NABAGNÉ KONÉ : L’État
des opérateurs, financera l’installation du réseau là où ce n’est pas rentable pour les opérateurs privés. Au-delà des infrastructures lourdes, nous allons promouvoir les applications d’internet et des TIC. Selon quelles priorités et à travers quelles actions ?
Notre objectif est notamment de faire de l’État un utilisateur modèle en accélérant l’informatisation de l’administration. Nous allons aussi mettre l’accent sur l’enseignement à distance, l’e-éducation, internet nous permettant de faire intervenir de manière interactive des professeurs,
La concurrence sera libre entre les opérateurs.
Et que ferez-vous pour étendre le maillage à l’échelle nationale ?
Les opérateurs privés nous ont soumis leurs programmes de développement territorial en matière de fibre optique. L’État, à travers le Fonds national des télécommunications, qui est alimenté par une taxe annuelle de 2 % sur le chiffre d’affaires JEUNE AFRIQUE
même en résidence à l’étranger, au sein de plusieurs salles de cours dans tout le pays. Nous allons faire la même chose dans le domaine de la santé, avec par exemple des consultations à distance, le recours à des spécialistes en Côte d’Ivoire ou à l’étranger, ainsi que dans le secteur agricole, pour faciliter la commercialisation des produits vivriers et l’interconnexion des coopératives. L’Institut supérieur des postes et télécommunications à Abidjan, qui ne fonctionne plus depuis
dix ans, sera rebaptisé École supérieure africaine des TIC [Esatic] et rouvrira en septembre 2012. Nous y formerons des techniciens supérieurs et des ingénieurs. Il faut aussi relancer le Vitib, zone franche spécialisée dans les TIC et la biotechnologie, et y implanter une unité d’assemblage d’ordinateurs, plateforme de distribution pour la sous-région. Le Vitib a aussi vocation à accueillir des call centers, des plateformes informatiques pour les services délocalisés comme l’assistance, la facturation ou le stockage de données. Plusieurs opérateurs sont en difficulté. Faut-il remettre de l’ordre dans le secteur ?
Il le faut impérativement. Notre code des télécommunications date de 1995. Sa révision prendra en compte les évolutions technologiques et les nouveaux usages. Sept licences ont été délivrées et cinq opèrent actuellement. C’est trop. Nous ne comptons pas remettre en question les contrats passés, mais aucune licence ne sera maintenue artificiellement en vie. La concurrence sera libre entre les opérateurs, qui seront en outre soumis à un cahier des charges favorisant le déploiement et la qualité des services ainsi que le développement du secteur. ● Propos recueillis par PASCAL AIRAULT N o 2665 • DU 5 AU 11 FÉVRIER 2012
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Le Plus de J.A. Côte d’Ivoire FINANCE
Trop de banques, pas assez de comptes La première économie de la région est à la traîne en matière bancaire. Les cinq établissements publics sont affaiblis et les privés dispersés.
A
gir sans se presser. Du côté du gouvernement Ouattara, en matière bancaire, l’époque est encore à la réflexion avant l’action. Premier objectif : statuer sur le sort des cinq banques publiques en difficulté, dont certaines, notamment la Banque nationale d’investissement, ont un poids non négligeable dans l’économie. « Toutes les options sont en train d’être analysées. Liquidation, regroupement, privatisation… », souligne un conseiller à la présidence. La seule quasi-certitude est que le gouvernement a peu de chances de s’engager dans une recapitalisation massive. Deuxième impératif : « recréer un pôle bancaire public fort, capable de financer réellement et de manière satisfaisante les petites et moyennes entreprises, l’immobilier, l’habitat social, l’agriculture, ajoute le même conseiller. C’est le véritable enjeu aujourd’hui ». Parmi les pistes à l’étude : travailler avec des banques internationales spécialisées ayant développé une expertise dans un domaine important (groupe coopératif, banque agricole, banque de développement local)… Plus généralement, l’enjeu est de bâtir enfin une véritable puissance bancaire, à la hauteur de l’économie ivoirienne. Depuis plusieurs années, les banques du pays reculent régulièrement dans le panorama financier africain, au profit,
CNCE
CITIBANK
BOA-CI
4,8 SIB
BICICI
3,3
SGBCI
3
(en octobre 2011, en %)
13
8,2 8,8
10,6 9,8
10
Autres
BACI
10,2
BIAO-CI
STANDARD BRIDGE BK GROUP BFA BHCI VERSUS BANK ACCESS BANK BSIC UBA BRS COFIPA-CI
2,3 2,2 1,6 1,5 1,3 1,3 1,1 1 0,4 0,4
ECOBANK-CI BNI SOURCE : ASSOCIATION PROFESSIONNELLE DES BANQUES ET ÉTABLISSEMENTS FINANCIERS DE CÔTE D’IVOIRE
notamment, de leurs consœurs nigérianes, ghanéennes ou kényanes. Le taux de bancarisation s’élève à 10 % hors institutions de microfinance, selon l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (APBEF). À Nairobi ou à Lagos, il atteint le double, au moins. Tout comme au Togo, leader du domaine dans la zone franc CFA. BESOIN DE CONCENTRATION . Pis,
en Côte d’Ivoire, une grosse partie de cette bancarisation est le fait d’une seule banque, publique… En effet, « sur 2 millions de titulaires de comptes, la moitié est à la Caisse nationale des caisses d’épargne [CNCE] », souligne un banquier. Depuis l’arrivée des nigérians Diamond Bank et Guaranty Trust Bank
« PLUS DE PEUR QUE DE MAL » ESTIMATION DES PERTES : 94,7 milliards de F CFA, soit environ 145 millions d’euros. C’est à ce niveau que la profession chiffre les conséquences de la crise postélectorale qui a secoué le pays. L’essentiel des pertes étant lié à l’augmentation des créances en souffrance, les dégâts strictement matériels ont, au final, été limités. Du côté des banques historiques d’ailleurs, le bilan se révèle moins lourd que ce que l’on craignait. « Plus de peur que de mal, résume Daouda Coulibaly, directeur général adjoint de la Société ivoirienne de banque. Il y a eu davantage de difficultés au niveau des particuliers qu’au niveau des entreprises. Mais 2012 devrait être une bonne année. » Selon le Fonds monétaire international, la moitié des acteurs du marché ivoirien n’atteignent pas le minimum requis en matière de ratio de fonds propres. Un chiffre toutefois à peine plus élevé qu’avant. Preuve que, en Côte d’Ivoire, F.M. les petites banques restent le talon d’Achille du secteur. ● N o 2665 • DU 5 AU 11 FÉVRIER 2012
PARTS DE MARCHÉ DES PRINCIPAUX OPÉRATEURS
18,3
et du gabonais BGFI Bank, 24 établissements prétendent donc se partager un seul million de comptes… « Il est vrai qu’il y a trop de banques et que la capitalisation est insuffisante, estime Guy Sauvanet, directeur général de Diamond Bank Côte d’Ivoire. Il y aura concentration. » Même si cette éventualité dépend aussi de la Commission bancaire de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest, l’exécutif ivoirien devrait militer pour des rapprochements entre établissements. De son côté, le secteur privé a d’ores et déjà porté ses doléances à la présidence, sous la forme d’un mémorandum postcrise, via l’APBEF de Côte d’Ivoire. L’occasion de tirer le bilan des difficultés (lire encadré) et de suggérer quelques pistes de réformes. « L’un des points les plus importants pour nous est l’application effective des règles de droit et l’assainissement de l’environnement juridique », précise un banquier. La profession milite également pour un assouplissement des contraintes de liquidité, ce qui lui permettrait de prêter davantage à moyen et long terme. Malgré les heurts, elle a toutefois retrouvé confiance. Guy Sauvanet en témoigne : « Je suis très positif sur l’économie ivoirienne, explique-t-il. Les projets importants d’infrastructures dans l’électricité et les ports, ou encore la réhabilitation, sont des facteurs encourageants. » ● FRÉDÉRIC MAURY JEUNE AFRIQUE
RÉPARATIONS
• Réparations navales ou refontes de thoniers senneurs, supply vessels, offshore barges. • Réparations majeures sur des navires endommagés • Travaux de maintenance avec des clients prestigieux comme ACERGY, CMB, INTERSHIP, MAERSK, LAMNALCO, TIDEWATER, SEACOR, BOURBON, PETUSA, NICRA 7, SDV/SAGA ...
CONSTRUCTIONS NEUVES
La Compagnie Abidjanaise de Réparations Navales (Carena) est née en 1952 en même temps que l’ouverture du canal de Vridi qui a permis la naissance du Port Autonome d’Abidjan et le développement spectaculaire de la ville. CARENA est le leader de réparations navales, petites constructions neuves et tous travaux industriels dans le Golfe de Guinée. Notre activité industrielle engendre une production moyenne de plus d’un million cinq cent mille d’heures par an. Son effectif peut atteindre en période de pointe près de 1 000 personnes et de nombreux sous-traitants.Nos références, nos installations, notre expérience et une équipe soudée font de CARENA un acteur incontournable en Afrique de l’Ouest.
• Pilotines pour les Port Autonomes de Lomé et Abidjan • Différentes barges jusqu’à 700 T • 1 barge automotrice pour l’Armée Française • Plus de 10 bacs amphidromes pour le Ministère des Routes • Différentes structures pour l’offshore
RÉALISATIONS
COMMUNIQUÉ
CHAUDRONNERIE
Cet atelier, le principal, est équipé de machines à découper (OXYTOME), de presses hydrauliques, de rouleuses, de matériel de soudage et tout ce qui est nécessaire à la bonne réalisation des travaux métallurgiques. Son stock permanent de plus de 400 tonnes de tôles grenaillées pré peintes et agréées par le BV, l’ABS et le Lloyd sont un atout supplémentaire pour CARENA.
TUYAUTERIE
Autour des outillages standards dans ce type de travaux, CARENA possède en stock de nombreux formats de tubes pour répondre à toutes les demandes de ses clients. CARENA possède un équipement spécifique pour la réfection des filetages de tubes de forage, grâce à son tour DEMOOR, nous pouvons répondre à toutes demandes des pétroliers.
La société CARENA soucieuse de son personnel et de ses clients a mis en place une mutuelle santé couvrant ses salariés mais aussi leurs familles, en 10 années d’existence, protégeant près de 1 200 personnes, elle reste en équilibre pour le bien et la satisfaction de tous. L’ouverture d’une cantine gratuite il y a 4 ans permet à son personnel de se voir offrir des menus sains et équilibré. Le suivi santé du personnel, la gratuité totale des traitements anti-rétro-viraux et ces mesures ont permis de descendre en 2011 l’absence par maladie à moins de 2 personnes par jour sur l’année. Ceci bien entendu au profit des armateurs qui nous font confiance. Quelques mesures d’accompagnements permettent à une partie de notre personnel d’accéder à la propriété et ainsi mieux protéger leurs familles. Le succès d’une entreprise passe d’abord par son bien le plus précieux : ses hommes et femmes.
Avec plus de 30 machines-outils, maintenue à un haut niveau de performance, sa fonderie pour la réfection de certains paliers régulés et sa connaissance des moteurs marins, CARENA répond aux préoccupations des armateurs. CARENA est «second dealer» CATERPILLAR, représentant exclusif de SCHOTTEL, BAUDOUIN, NANNI DIESEL.
STATION DE SAUVETAGE
La station CARENA est agréée pour l’inspection et les visites sur les types suivants : RFD, (BEAUFORT, LIFEGUARD), ZODIAC ( BOMBARD), VIKING, DUARRY...
CARENAGE/PEINTURE
Lavage Haute Pression, sablage, application aux pompes AIRLESS, pompe à vide pour les capacités intérieures, CARENA possède les équipements nécessaire à la réalisation rapide des travaux d’entretien sur toutes surfaces. Représentant AKZO NOBEL (International Celomer). Les représentants locaux de SIGMA et HEMPEL apportent leur soutien au chantier.
CARENA C’EST AUSSI DES ATELIERS D’ÉLECTRICITÉ ET DE CHARPENTAGE/MENUISERIE.
SERVICES
MÉCANIQUE
DIRECTION GÉNÉRALE DES IMPÔTS La fiscalité au service de la reconstruction La crise endurée par la Côte d’Ivoire depuis septembre 2002 a désorganisé et fragilisé le tissu économique national. Les entreprises ont souffert de cette situation, en particulier au cours de la crise postélectorale (décembre 2010 – avril 2011). Dans ces conditions, il était dans le rôle de l’État d’intervenir pour soutenir l’économie. Parmi les outils à sa disposition, la fiscalité dont la mise en œuvre et la gestion sont assurées par la Direction générale des impôts (DGI) dirigée par M. Abinan Kouakou Pascal, occupe une place importante dans cette politique. UN OUTIL DE RELANCE ÉCONOMIQUE Si la fiscalité permet en temps normal à l’État d’assurer le financement des charges publiques, elle devient en période de crise un formidable instrument d’intervention économique et sociale. Ainsi, plusieurs mesures générales ont été adoptées pour accompagner la relance économique. Ces mesures portent notamment sur la réduction de 25 % du montant de l’impôt foncier et de la moitié de la patente. Le Gouvernement a prorogé pour une période de trois ans, l’exonération d’impôts et de taxes accordée en 2009, aux entreprises de presse écrite et audiovisuelle. De nouvelles exonérations en matière de TVA sur les prestations d’hospitalisation ou sur l’acquisition de véhicules de transport neufs, sont également prévues. Enfin, des aménagements sont apportés. Il s’agit de l’accroissement des ressources de la régie de remboursement des crédits de TVA, de la réduction des droits d’enregistrement en matière de crédit-bail immobilier, de la suppression de la taxe sur les encours de crédits bancaires ou encore de l’annulation de 25 % des arriérés d’impôt foncier exigibles au 31 décembre 2011. Par ailleurs, de nombreuses mesures visent particulièrement les contribuables victimes de sinistres. AU SECOURS DES ENTREPRISES SINISTRÉES Les entreprises sinistrées sont encore plus soutenues. Elles sont classées en trois catégories, à savoir celles qui ont perdu tous leurs actifs de production (catégorie 1), celles dont 20 % au moins du stock de marchandises ou de l’actif immobilisé a disparu (cat. 2) et celles qui ont subi une baisse d’au moins 25 % de leur chiffre d’affaires (cat. 3). L’annulation de tous les arriérés d’impôts est ac-
cordée à la catégorie 1. En outre, des mesures permettent aux entreprises des catégories 1 et 2 de se rééquiper ou de se reconstruire à des conditions avantageuses. C’est le cas notamment de l’exonération de la TVA sur les acquisitions de biens d’équipement ou encore l’autorisation de passer directement en charge le coût d’acquisition des biens destinés à la reconstruction des immobilisations. L’exonération ou la réduction d’impôt minimum forfaitaire et la réduction de moitié de la patente commerciale sont accordées aux entreprises de la catégorie 3.
Abinan Kouakou Pascal Une carrière au service de l’administration fiscale Nommé à la tête de la Direction générale des impôts le 14 décembre 2010, M. Abinan Kouakou Pascal y a été installé le 26 avril 2011. Diplômé de l’École nationale d’administration d’Abidjan (1978) puis de l’École nationale des impôts de ClermontFerrand, en France (1979), il a fait toute sa carrière au sein de l’administration fiscale, où il a débuté comme vérificateur nsuite gravi polyvalent. Il a ensuite ssant de les échelons, passant nale la direction régionale ’Abides impôts d’Abille djan Nord à celle t, du recouvrement, puis du cadastre, jusqu’à devenir conseiller technique du directeur général.
BP V 103 Abidjan - Tour E Cité Administrative, 11ème étage - Tél. : +225 20 21 75 61 / 20 22 65 82 / 2022 95 55 - Email : infodgi@dgi.gouv.ci
Site web : www.dgi.gouv.ci - Ligne verte : +225 80 08 88 88
COMMUNIQUÉ
Les douze travaux d’ADO
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TOURISME
Lifting de luxe pour l’Ivoire Symbole de la folie des grandeurs d’Houphouët-Boigny, le palace tente de retrouver son lustre d’antan. En version plus tendance.
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JEUNE AFRIQUE
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GBEKIDE BARNUS/PANAPRESS
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opération de chirurgie lourde a repris sur le complexe de l’Hôtel Ivoire. Depuis le début de l’année, les ouvriers sont à pied d’œuvre pour rénover le bâtiment principal (500 chambres). Objectif : refaire de ce cinq-étoiles un établissement de luxe LE PALAIS DES de la commune de Cocody, CONGRÈS D’ABIDJAN, non loin des résidences officielles et des complètement la grande complexe. Il s’agit de respecdevant le cinq-étoiles institutions internationales. tour de 250 chambres, les ter le cahier des charges du en cours de Construit en trois tranches à partir restaurants et le Palais des groupe et de tenir compte rénovation. de 1963, l’Hôtel Ivoire a longtemps été congrès. Tout a été refait de l’évolution des normes le symbole de la folie des grandeurs et meublé à neuf pour de conformité pour les du président Houphouët-Boigny. Une accueillir les assemblées générales de immeubles de grande hauteur. Tout sera époque où l’argent coulait à flots grâce la Banque africaine de développement réhabilité: étanchéité, façades, chambres, au prix élevé du cacao et où le Tout-Paris (BAD), en mai 2010. Quelques mois plus installations techniques (électricité, clivenait en vacances à Abidjan. Beaucoup tard, le chantier était suspendu… jusqu’à matisation, plomberie, ascenseurs, sécuplus tard, l’établissement est devenu le la fin du processus électoral. rité incendie). La galerie marchande, la témoin malheureux de la crise ivoirienne: discothèque, le cinéma, les restaurants, de l’enlèvement d’un avocat, en plein les salons et la salle des banquets seront VILLAGE IDÉAL. L’établissement audit de la filière café-cacao, aux tirs de a finalement rouvert ses portes le refaits à neuf. De même que l’espace de l’armée française contre des patriotes 25 novembre 2011, sans aucune publicité, fitness. Le « bâtiment principal », qui ivoiriens. Des jeunes ayant à peine quitté tandis que le Palais des congrès tournait accueillera une salle de réception de l’adolescence y habitaient et circulaient à plein régime en accueillant salons, 500 places, devrait être livré d’ici à la fin librement avec leur kalachde 2013. Le complexe sportif (tennis et nikov, lorsque Charles Blé bowling), adossé à l’hôtel, est toujours Quand l’argent coulait à flots, Goudé, le « ministre de la opérationnel, mais la patinoire, jadis le Tout-Paris venait passer rue » de Laurent Gbagbo, fierté d’Houphouët-Boigny, deviendra ses vacances à Abidjan. était censé protéger le régime. un ballroom – traduisez : une salle de Vieillissant avant l’heure faute réception et banquets. L’ensemble du d’entretien, avec un personnel démotivé, soirées de gala et spectacles. La gérance complexe, baptisé Village Ivoire, devrait un cinéma fermé, des piscines vidées, de l’ensemble est assurée par Hôtel Ivoire s’intégrer dans un grand parc paysager l’hôtel s’est vu déserté par ses clients, Gestion Exploitation, une société ad hoc descendant jusqu’à la lagune. jusqu’à sa fermeture, en août 2009. créée par PFO à la demande de l’État, Dans les prochains mois, les autorités Confiés à l’entreprise PF Operator en attendant que Sofitel (groupe Accor) devront par ailleurs se prononcer sur (PFO) de l’architecte ivoiro-libanais reprenne la concession de l’hôtel au la relance du chantier de l’Ivoire Trade Pierre Fakhoury, les travaux de la presecond semestre de cette année. Center, un complexe de quatre bâtiments mière tranche de rénovation ont duré Plusieurs cadres du groupe hôtelier de bureaux et de commerces, à deux pas près de deux ans. Au terme d’une course français y ont déjà posé leurs valises. de l’hôtel. Une cession à un opérateur contre la montre, le bâtisseur de la basiIls travaillent aux côtés des hommes de privé pourrait être envisagée. ● lique de Yamoussoukro a réhabilité PFO pour la rénovation de l’ensemble du PASCAL AIRAULT
Le Plus de J.A. Côte d’Ivoire
OLIVIER POUR J.A.
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GASTRONOMIE
Des plaisirs de la table à l’esprit du vin Patron du célèbre restaurant Aboussouan et de l’une des meilleures caves d’Afrique de l’Ouest, François Adou Sapim est aujourd’hui bien décidé à conquérir Paris.
À
64 ans, François Adou Sapim, président-directeur général du restaurant Aboussouan et de la célèbre cave L’Esprit du vignoble, à Abidjan, est l’un des meilleurs ambassadeurs des vins français. Une compétence reconnue puisqu’il a reçu l’ordre du Mérite agricole sur décision du ministre français de l’Agriculture, Bruno Le Maire, en 2011. Tout commence dans les années 1970. Étudiant en comptabilité à Grenoble, François Adou Sapim se découvre une passion pour la restauration lors d’un stage chez le célèbre Jacques Borel, qui officiait alors au plus haut de la tour Montparnasse, à Paris. En 1977, il est l’un des premiers Ivoiriens à se lancer dans la restauration de luxe. Grâce à un prêt de Pierre Billon – le père de Jean-Louis, actuel président de la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire –, il fonde l’Aboussouan (la « famille » en langue agnie). Sa mère, Kakou Mouan, le N o 2665 • DU 5 AU 11 FÉVRIER 2012
soutient en élaborant la carte, qui allie la gastronomie ivoirienne aux plus grands vins français. COUP DE GÉNIE. Pour se consacrer à
son établissement, Adou Sapim démissionne en 1985 de son poste de directeur administratif et financier au sein de la société d’État ICMCI, spécialisée dans l’importation du fer à béton. Le coup de maître se transforme en coup de génie. Le restaurant devient une référence, au point que le président HouphouëtBoigny le recommande à ses hôtes en visite à Abidjan. Une bonne partie de la classe politique française, notamment Raymond Barre, Édith Cresson, Jacques Chirac et Alain Juppé, vient à sa table. « Mon meilleur souvenir est le passage du Premier ministre chinois Li Peng en novembre 1993. Quatre ans après, Francis Lott [ex-ambassadeur de France à Abidjan, NDLR] a organisé chez nous une réception pour Alain
Le maître de L’ESPRIT DU VIGNOBLE en son domaine.
Juppé », explique-t-il avec un sourire plein d’humilité. Quelques mois plus tard, l’actuel ministre français des Affaires étrangères et maire de Bordeaux l’invite dans sa cité. À cette occasion, Adou Sapim fut accueilli par la famille Cruse, du célèbre Bordeaux Tradition, pour une visite de son domaine. Une expérience qui accélère son projet de créer une cave d’excellence. À son retour au pays, plus de 8 000 bouteilles en provenance de Gironde lui sont livrées. « Avec ce stock, j’ai ouvert L’Esprit du vignoble en 2000 », raconte le restaurateur. La cave est aujourd’hui l’une des meilleures d’Afrique de l’Ouest. Depuis dix ans, il importe 35 000 bouteilles de vin français par an. Après avoir conquis la Côte d’Ivoire, François Adou Sapim vise désormais la capitale française, où il projette d’ouvrir un restaurant, dans le 15e arrondissement. « Mon fils, qui poursuit des études de comptabilité aux États-Unis, préciset-il, sera le gérant d’Aboussouan Paris. J’attends qu’il ait terminé pour l’envoyer se perfectionner à Bordeaux dans le vin, et à Nice dans la restauration. » ● BAUDELAIRE MIEU, à Abidjan JEUNE AFRIQUE