côte d’ivoire la chute de la maison gBagBo
Hebdomadaire international indépendant • 55e année • n° 2828 • du 22 au 28 mars 2015
jeuneafrique.com
dossier eau POURQUOI ÇA NE COULE PAS DE SOURCE
événement DANS LES COULISSES DU
BéNIN
BONI YAYI
La dernière bataille à un an de la fin de son ultime mandat, le président béninois se bat pour imposer son héritage politique. voyage dans une démocratie au bord de la crise de nerfs. Spécial 30 pages édition Bénin France 3,50 € • Algérie 200 DA • Allemagne 4,50 € • Autriche 4,50 € • Belgique 3,50 € • Canada 5,95 $ CAN • Danemark 35 DKK • DOM 4 € Espagne 4 € • Éthiopie 65 birrs • Finlande 4,50 € • Grèce 4,50 € • Italie 4 € • Maroc 23 DH • Mauritanie 1 100 MRO • Norvège 45 NK • Pays-Bas 4 € Portugal cont. 4 € • RD Congo 5,50 $ US • Royaume-Uni 3,50 £ • Suisse 6 FS • Tunisie 3,30 DT • USA 6,50 $ US • Zone CFA 1 700 F CFA • ISSN 1950-1285
de Jeune Afrique
INTERVIEW Régis Facia, vice-président du patronat RELIGIONS Églises à gogo FORMATION Odon Vallet et les forts en thème
sacré Bénin! jeune afrique
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n o 2828 • du 22 au 28 mars 2015
Éducation images/uig via getty images
Le pLus
PANORAMA Qu’as-tu fait de ta démocratie?
COMMUNIQUÉ
Valéry ALAPINI, Président du Conseil d'Administration - LES BAGNOLES S.A.
• CONCESSIONNAIRE « La meilleure façon de prédire l’avenir c’est de le créer ».
• NOTRE ENGAGEMENT « CLIENTS »
Voilà le leitmotiv de Valery ALAPINI Président du Conseil d’Administration de LES BAGNOLES S.A., qui aux premières heures de l’année nouvelle, déclinait sa feuille de route pour l’année 2015.
Notre modèle de management est basé sur la culture de l’excellence en mettant un accent particulier sur la qualité des prestations. Ceci se traduit essentiellement par :
Placée sous le signe de nouveaux défis à relever par la société, qui en moins d’une dizaine d’années a fait passer son capital social de 250 000 000 à 1 500 000 000 F CFA, l’année 2015 commence bien pour LES BAGNOLES S.A., qui signe avec le groupe suédois SCANIA la concession pour le Bénin et le Togo.
>>> la mise en place d’un organigramme bien structuré et des procédures de gestion ;
Un peu plus tôt vers la fin de l’année 2014, elle avait déjà obtenu la concession de BMW pour les deux pays ; et, s’apprête à conclure les discussions pour la concession de nouvelles grandes marques de renommée internationale.
>>> le contrôle permanent de la satisfaction des clients à travers de la qualité des prestations ou des produits livrés, de l’accueil qui leur est réservé, du comportement du personnel vis-à-vis de la clientèle.
En dehors de la marque FORD qu’elle a véritablement introduite sur le marché Béninois, LES BAGNOLES S.A. compte bien élargir ses offres à la location de bus, de camions et de groupes électrogènes, un service nouveau qui devrait satisfaire un marché en plein essor.
• NOTRE VISION, NOTRE MISSION ET NOS VALEURS >>> Vision Être perçue comme leader dans nos différents secteurs d’activité et contribuer au développement économique, social et culturel du Bénin. Assurer la pleine satisfaction des clients, des partenaires financiers, des actionnaires et du personnel >>> Valeurs Satisfaction des clients – Intégrité – Accueil - Respect
Vue partielle Show Room - LES BAGNOLES S.A.
Pour cela la société s’est engagée dans la démarche qualité en 2014 et compte obtenir courant 2015 la certification ISO 9001 v 2008.
• NOS PERSPECTIVES Le Bénin tout comme les autres pays de la sous-région entame de grands travaux d’infrastructure et Les BAGNOLES S.A. se positionne comme un partenaire idéal pour offrir des véhicules résistants pour un accompagnement de qualité. 2015 est une année décisive pour la société. Elle compte asseoir son leadership dans la sous région Ouest Africaine, à travers les différentes marques qu’elle représente ; dans un contexte économique certes difficile, mais très prometteur au regard des nombreux projets de développement en cours dans la zone.
Direction générale - LES BAGNOLES S.A.
Votre concessionnaire - Avenue Van Vollen Hoven - 01 BP 7144 - Cotonou - République du Bénin Quartier Scoa-Gbeto, Carrefour Ex Caboma - Email : contacts@lesbagnoles.com - www.lesbagnoles.com Tél. : +229 21 31 00 02 / 21 31 00 46 - 95 16 00 02 / 97 50 70 02
DIFCOM/FC - Photos : DR
>>> Mission
>>> l’orientation « client » qui place ce dernier au cœur des préoccupations de l’entreprise ;
Le Plus de Jeune Afrique
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Prélude François Soudan
Les enfants terribles
V
ingtcinq ans après la conférence nationale qui fut un modèle pour toute l’afrique francophone, le laboratoire bouillonnant de la démocratie béninoise a du vague à l’âme. seul un praticien spécialiste des rapports entre psyché et pouvoir pourrait nous expliquer pourquoi la convivialité légendaire des descendants de guézo et de Béhanzin unissant leurs doigts pour boucher les trous de la jarre commune a cédé le pas à ce climat délétère, fait de défiance et de soupçons permanents, qui étonne tous les observateurs des mœurs politiques béninoises.
Mais nous sommes au Bénin, et, chez les enfants terribles du quartier latin de l’afrique, la méfiance et la suspicion sont comme une seconde nature. En l’occurrence, si Boni Yayi tient tant à réviser la constitution, c’est qu’il a en tête un changement de république, lequel aura pour conséquence de remettre à zéro son compteur mandats. peu importe si l’intéressé n’a donné aucun signe en ce sens, le doute sur ses arrière-pensées et le procès d’intention ont aux yeux des politiciens béninois un double avantage : celui d’être démagogiquement, mais aussi financièrement, rentables. nul n’ignore en effet que, derrière la pléthore de défections enregistrées ces derniers mois dans le camp présidentiel,
Rien n’est plus significatif à ce sujet que la polémique persistante sur les intentions de thomas Boni Yayi pour l’élection présidentielle de 2016. Le chef de l’État, 62 ans, au pouvoir La convivialité des descendants depuis avril 2006, a beau de Guézo et de Béhanzin répéter qu’il ne s’y présentera s’est muée en méfiance pas, personne ou presque ne le croit, ni à cotonou, ni et en suspicion permanentes. à paris, ni ailleurs. Motif : son projet de réforme de la constitution se profile l’ombre de l’homme d’affaires déposé peu de temps après son arrivée patrice talon, lequel entretient depuis paris au pouvoir devant le parlement, retiré en tout ce qui, de près ou de loin, fragilise son novembre 2014, mais qui pourrait bien, ancien obligé devenu son ennemi intime. si la majorité présidentielle remporte les législatives du 26 avril, être à nouveau à OnnejurerapasqueThomasBoniYayi l’ordre du jour. ait jamais nourri le secret désir de rempiler sur le papier, cette demande de révision au palais de la Marina au-delà de 2016, ni est on ne peut plus vertueuse. qui oserait que, dans son entourage familial, certains s’opposer, au nom de la démocratie, à ce l’y incitent encore. Mais une chose est sûre: que la cour des comptes, la commission à moins de tenter de passer en force via électorale nationale autonome, l’impresun coup d’État et un régime d’exception, criptibilité des crimes économiques et le ce qui serait proprement suicidaire, une respect des principes fondamentaux édictelle perspective est impossible. tés par la conférence nationale soient graplutôt que de tout faire pour le pousser vés dans le marbre ? ni l’article 42 (limite à la faute, l’opposition – surtout celle de d’âge pour les candidats à la présidentielle) la vingt-cinquième heure – serait mieux ni l’article 44 (limitation à deux du nombre avisée d’accompagner en douceur le chef de mandats) ne sont concernés par ce de l’État vers le terme constitutionnel de projet. Et l’on peut fort bien comprendre son ultime mandat, en avril 2016. Encore qu’un chef d’État désireux de sortir par faudrait-il pour cela que la calebasse politila grande porte ait besoin de laisser une cienne béninoise exhale autre chose qu’un trace indélébile de son passage. lourd fumet d’égocentrisme. l jeune afrique
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Panorama Qu’as-tu fait de ta démocratie ?
p. 68
PolitiQue la valse des étiquettes p. 74 Campagne en têtes
p. 78
tribune emmanuel C. Hounkou, économiste p. 85 ÉConomie le boulet de l’informel p. 88 interview régis Facia, vice-président du patronat p. 90 agriCulture enfin du vert !
p. 92
Du coton à foison
p. 94
les fruits vont se mettre au jus
p. 96
Jardins citadins
p. 99
logistiQue le PaC met le cap sur l’intérieur
p. 102
religions Églises à gogo
p. 113
Formation odon vallet et les forts en thème p. 116
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Le Plus de Jeune Afrique
bénin
Qu’as-tu fait de ta
démocratie?
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Le pays fait figure de modèle en Afrique de l’Ouest. Pourtant, entre la versatilité de la classe politique, un affairisme endémique et des grèves à répétition, le marathon électoral qui s’ouvre le mois prochain paraît semé d’embûches. Vincent DUHeM,
c
envoyé spécial
’
était il y a tout juste vingt-cinq ans. Du 19 au 28 février 1990 se tenait la Conférence nationale, présidée par Mgr Isidore de Souza, archevêque coadjuteur de Cotonou. Deux mois plus tôt, sous la pression de la rue et des bailleurs de fonds, Mathieu Kérékou, au pouvoir depuis 1972, annonçait la fin de quinze années de régime marxisteléniniste. L’ex-Dahomey traversait alors l’une des périodes les plus sombres de son histoire. Coups d’État militaires, omniprésence de l’armée en politique, disputes incessantes… En 1990, les forces vives de la nation, réunies à l’hôtel PLM Alédjo de Cotonou, suspendaient la Constitution de 1977, réduisaient les pouvoirs du chef de l’État et mettaient en place un gouvernement de transition dirigé par Nicéphore Soglo. Une nouvelle ère commençait : celle du renouveau démocratique et du pluralisme, favorisé par la Charte des partis.
p Le chef de l’état Boni Yayi lors du congrès des FCBE, l’alliance de la majorité (le 14 février au stade de l’Amitié, à Cotonou).
KHO/AHOUNOU
PÉRiODe cHARniÈRe. Vingt-cinq ans plus
tard, cet événement reste une fierté pour les Béninois. Leurs acquis démocratiques ont été préservés, en particulier la liberté d’expression et d’opinion. L’alternance s’est déroulée sans gros accroc à plusieurs reprises : victoire de Nicéphore Soglo à l’élection présidentielle de 1991 ; retour en 1996, contre toute attente, de Mathieu Kérékou, réélu en 2001 ; et choix d’un candidat indépendant, Thomas Boni Yayi, alors président de la Banque ouest-africaine de développement, élu en 2006 et réélu en 2011. Aujourd’hui s’ouvrent une période charnière pour le pays et un véritable marathon électoral (lire pp. 74-76). Les législatives ont été fixées au 26 avril, les communales, municipales et locales au 31 mai. Le tout sur fond de campagne pour la magistrature suprême, puisque le prochain scrutin présidentiel devrait se tenir en mars 2016. Pourtant, un an avant le départ de Boni Yayi, qu’ils soient proches du pouvoir ou
de l’opposition, nombreux sont ceux qui tirent la sonnette d’alarme. « Le risque est grand que le Bénin devienne une démocratie ingouvernable », prévient un proche du chef de l’État. « Le climat est délétère, juge de son côté Emmanuel Golou (lire p. 80), président du Parti social-démocrate (membre de la coalition d’opposition L’Union fait la nation). Il faut apaiser le paysage politique, assainir notre démocratie. Il y a près de 200 partis, c’est trop. Une recomposition des forces s’impose. » tRAnsHUMAnce. De fait, la vie politique
est dominée par les ambitions personnelles et le clientélisme – qui gangrène également la justice et des pans entiers de l’administration. La pratique de la transhumance d’un parti à l’autre, depuis longtemps répandue dans les deux camps, s’est accentuée depuis le début du second mandat de Boni Yayi. Trop de dossiers sensibles sont traités en fonction d’intérêts partisans, sur fond de vives tensions entre le Parlement et le palais de la Marina, et alors que les secousses de l’affaire Patrice Talon, ancien magnat du coton et ex-proche du chef de l’État, exilé depuis deux ans à Paris, se font encore sentir. Comment expliquer, par ailleurs, qu’une opération comme l’actualisation de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi, lire p. 76) ait pris autant de temps et suscité tant de polémiques ? Enfin, pendant des mois, le projet de révision de la Constitution, un peu brouillon, voulu par le chef de l’État et demandé par une partie de la classe politique, a cristallisé les rancœurs. Alors que ce projet n’avait officiellement pas pour but de lever les verrous garantissant l’alternance, mais de constitutionnaliser certaines institutions (dont la Commission électorale nationale autonome) et procéder à quelques réglages (délimiter le délai entre les deux tours de la présidentielle, par exemple), l’opposition soupçonne le chef de l’État de vouloir faire basculer le Bénin dans une nouvelle République, et de remettre l l l 2828 • du 22 au 28 mars 2015
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le Plus de j.a. Vingt-cinq années d’alternance 6 décembre 1989
19-28 février 1990
Après un mois de grève générale des fonctionnaires, Mathieu Kérékou (réélu en août pour un troisième mandat) annonce que le pays renonce à l’idéologie marxiste-léniniste
Conférence nationale des forces vives à Cotonou, après la suspension de la Constitution
1er mars 1990 Le pays devient la République du Bénin. Le 9 mars, la Conférence nationale crée le Haut Conseil pour la République (HCR), qui, le 12, nomme Nicéphore Soglo Premier ministre de transition
à zéro les compteurs de la limitation des mandats, ce qui l’autoriserait à en briguer un troisième en 2016. Rejeté par l’Assemblée nationale fin 2013, le projet a finalement été retiré en novembre 2014. La Cour constitutionnelle a enfoncé le clou en soulignant que l’article 42 (qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels) ne pouvait pas être modifié. Mais que se passera-t-il si, comme le laissent entendre certains proches du président, la révision de la Constitution revenait sur le bureau de l’Assemblée lors de la prochaine législature ? Un an après la fin d’une grève générale de trois mois (en avril 2014), les tensions sociales sont toujours vives et se mêlent volontiers aux revendications politiques. Une partie de la magistrature et de l’administration continue de faire grève plusieurs fois par semaine, et les marches, à l’appel de partis de l’opposition, des syndicats et de la société civile, font désormais partie du paysage. Celle du 29 octobre 2014, pour réclamer l’organisation d’élections communales, municipales et locales (initialement prévues en mars 2013), a réuni quelque 5 000 personnes. Et ils étaient près de 15 000 à participer aux manifestations citoyennes du 10 décembre, à Porto-Novo, et du 11 décembre (jour anniversaire de la Constitution de 1990), à Cotonou. Ces deux mêmes jours, les partisans de Boni Yayi envahissaient eux aussi les rues de PortoNovo et de Cotonou, encore plus nombreux, à grand renfort de cars de militants venus du nord du pays – dont le chef de l’état est originaire.
2 décembre 1990 Référendum constitutionnel instaurant un régime présidentiel et le multipartisme
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18 mars 1996
Victoire de Nicéphore Soglo à la présidentielle, sous la bannière de l’Union pour le triomphe du renouveau démocratique (UTRD)
Mathieu Kérékou remporte le second tour de la présidentielle face à Nicéphore Soglo. Il est réélu le 18 mars 2001, à 68 ans, pour un dernier mandat (la Constitution fixant à 70 ans l’âge limite pour être éligible)
19 mars 2006 Thomas Boni Yayi, candidat indépendant, est élu à la présidence (puis réélu le 13 mars 2011)
Le commissaire en chef a même déclaré à la télévision nationale qu’il était normal qu’il y ait des barrages sur les routes car les salaires n’étaient pas assez élevés ! » Rien d’étonnant, dans ces conditions, à ce que les scandales se succèdent. Il y a eu le détournement de fonds lié à l’organisation du sommet de la Communauté des états sahélo-sahariens de 2008, puis l’affaire ICC Services, du nom de l’une des structures de placement qui avaient floué des centaines de milliers de petits épargnants pour plus de 100 milliards de F CFA (environ 150 millions d’euros) en 2010. Et, aujourd’hui, la gestion de la construction du nouveau bâtiment de l’Assemblée nationale à Porto-Novo, sur les rives de l’Ouémé, est vivement critiquée.
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scandales. Malgré les réformes engagées et les mesures soutenues par Boni Yayi depuis 2006 pour lutter contre la corruption, celle-ci reste ancrée à tous les niveaux de la société. « L’idée selon laquelle la fonction publique sert à “faire de l’argent” est largement répandue, s’insurge Martin Assogba, le président de l’ONG Association de lutte contre le racisme, l’ethnocentrisme et le régionalisme (Alcrer).
24 mars 1991
jeunes. Pouvoir et opposition ne cessent de
Ils étaient près de 15 000 à participer aux marches citoyennes des 10 et 11 décembre.
se rejeter la faute. Les uns accusent « la classe politique traditionnelle » de refuser « que le pays avance ». Les autres dénoncent l’« hyperprésidentialisation » d’un régime dont les « pratiques régionalistes » ont aggravé les divisions Nord-Sud. « On assiste à un dévoiement de nos institutions », déplore Léhady Soglo (lire p. 80), président de la Renaissance du Bénin (RB, opposition). « Boni Yayi ne laisse aucune marge de manœuvre à ses ministres. Toutes les décisions sont prises à la présidence », concède un diplomate en poste à Cotonou. En attendant 2016, les failles du système ont des conséquences sociales. Ainsi, les grèves à répétition dans l’enseignement depuis 2010 altèrent le déroulement des épreuves du baccalauréat. De quoi peser un peu plus sur le moral des jeunes, qui éprouvent déjà bien des difficultés à trouver leur place sur le marché de l’emploi. Cette génération largement diplômée mais pourtant au chômage est au cœur des préoccupations des responsables politiques. Et il y a fort à parier que « le candidat qui l’emportera en 2016 sera celui qui arrivera à redonner espoir à la jeunesse », comme le souligne un proche du chef de l’état. l jeune afrique
Sacré Bénin !
À Paris, il est chez lui Pour l’ambassadeur Jules-Armand Aniambossou, la France est comme une seconde patrie. Ingénieur et ancien élève de l’ENA, il connaît toutes les arcanes de l’administration et des milieux d’affaires de l’Hexagone. c’est après un bref passage chez Eole-Res (groupe franco-britannique spécialisé dans les énergies renouvelables) qu’il est nommé, fin 2012, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Bénin auprès de la France par le président Thomas Boni Yayi, pour lequel il rédigeait des notes quasi quotidiennement depuis 2007. DOUBLE CULTURE. Ses méthodes
tranchent avec celles de son prédécesseur Albert Agossou. Rencontre avec les entrepreneurs de la diaspora à Lille, tournée à Lyon pour mobiliser les investisseurs, Table ronde pour le financement du développement du Bénin à Paris… JulesArmand Aniambossou met sa double culture de la haute fonction publique et du monde industriel au service d’une diplomatie économique concrète. Fin communicant, le diplomate a par ailleurs accompli un intense travail de lobbying pour expliquer à Paris que le chef de l’État béninois n’entendait pas, avec son projet de révision de la Constitution, briguer un autre mandat en 2016. Dans l’affaire Patrice Talon, il a notamment été chargé d’assurer, pour le compte du Bénin, la facilitation de la médiation menée par Abdou Diouf, l’ex-président sénégalais et, à l’époque, secrétaire général de la Francophonie – médiation à l’issue de laquelle, le 14 mai 2014, Yayi a accordé son pardon à Talon. L’homme de Boni Yayi à Paris pose régulièrement ses valises à Cotonou. Il
Vincent Fournier/J.A.
I
ngénieur, énarque « promotion Senghor » (nom de baptême dont il n’est pas peu fier de revendiquer la parenté) et ancien haut fonctionnaire de l’administration française, Jules-Armand Aniambossou est un ambassadeur atypique. Son poste à Paris, qu’il occupe depuis juillet 2013, lui va comme un gant. Distingué, toujours tiré à quatre épingles, le quinquagénaire connaît parfaitement les rouages de l’État français et de ses services déconcentrés, tout comme les tropismes des décideurs économiques de l’Hexagone. Originaire du sud du Bénin, diplômé de l’École des mines de Douai (nord de la France) et de l’École normale d’administration (ENA) française, le FrancoBéninois reçoit sa première affectation en 2004 à la préfecture du Nord, à Lille. « Je devais notamment m’occuper du droit des étrangers, raconte-t-il. J’ai été confronté à la misère humaine, aux injustices, et j’ai été sidéré de voir comment certaines personnes pouvaient en profiter. » Deux ans plus tard, il est nommé sous-préfet de la Marne et directeur de cabinet du préfet de la région Champagne-Ardenne (Nord-Est). En 2007, Jules-Armand Aniambossou quitte le corps préfectoral et la province pour rejoindre l’opérateur privé d’électricité Poweo Direct Énergie, en tant que secrétaire général. Il y passe « quatre années exceptionnelles » pendant lesquelles il se lie d’amitié avec le fondateur du groupe, l’entrepreneur et homme politique français Charles Beigbeder. Et
est aujourd’hui très présent dans l’entourage du président, qui le sollicite sur des sujets dépassant largement les attributions « classiques » d’un ambassadeur. Franc-maçon, Jules-Armand Aniambossou s’appuie sur un dense réseau de politiques et d’industriels, plutôt marqués à droite – il est notamment proche de Claude Guéant, ancien ministre de l’Intérieur de Nicolas Sarkozy –, mais a su s’accommoder de la présidence socialiste. l V.D.
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MTN Bénin, une entreprise ancrée dans les télécoms et poussée par l’innovation. Leader incontesté du marché des télécoms au Bénin, MTN, au fil des ans, a su se positionner comme une entreprise à l’avant-garde de l’innovation. Le service Mobile Money, l’organisation du concours d’applications «MTN Apps Challenge» à l’endroit des jeunes développeurs béninois, la réalisation des projets d’autonomisation des communautés rurales sont autant d’exemples palpables qui attestent que le leadership de l’entreprise n’est pas le fruit du hasard.
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Mobile Money est un moyen pratique, sécurisant et facile pour envoyer de l’argent en utilisant un téléphone portable doté d’une puce MTN. Il peut être utilisé comme un moyen de paiement simple, pratique et permet entre autre de transférer de l’argent plus facilement et plus rapidement, à tout moment, sans se déplacer. Le service est offert par MTN en partenariat avec des banques de la place. Aujourd’hui, l’efficacité du service n’est plus à démontrer d’autant plus que le Mobile Money permet le paiement en toute sécurité des prestations de services de 5500 docteurs, infirmiers, éducateurs et relais communautaires à travers l’ensemble des communes du pays, pour un montant global de plus de 180000 dollars, soit 93,100,642 FCFA dans le cadre du programme des Maladies Tropicales Négligées et l’élaboration d’une micro assurance, en partenariat avec la NSIA Bénin, à l’endroit des conducteurs des taxi motos pour la couverture des accidents de circulation.
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Le concours « MTN APPS CHALLENGE » a été lancé par MTN depuis Mai 2014 pour donner une chance aux jeunes développeurs béninois d’exprimer leurs talents. 25 candidats sont arrivés en finale sur 390 inscrits. Le concours de développement d’applications mobiles a connu son épilogue le samedi 20 septembre 2014. Après quatorze semaines de compétition, c’est dans le cadre feutré de la salle Baobab du Novotel de Cotonou que les noms des cinq meilleurs développeurs béninois ont été dévoilés. Au nombre de 25, les finalistes étaient classés dans cinq catégories différentes à savoir: santé, éducation, divertissement, productivité et jeux. Chacun des lauréats a reçu un trophée et une enveloppe financière de 2.000.0000 de francs CFA. A cela s’ajoutent un ordinateur et un contrat d’une durée de six mois avec MTN Bénin pour l’exploitation de leurs applications qui s’adaptent aux besoins des consommateurs, d’où la nécessité de mettre en place un écosystème local qui favorise le développement d’applications pour et par les Béninois. A travers MTN Apps Challenge, MTN Bénin vient donc de gagner le pari d’inscrire le Bénin dans les pays où la technologie est pourvoyeuse de richesses comme le Kénya, l’Ouganda ou encore le Rwanda.
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MTN Bénin travaille aussi à la promotion de l’énergie renouvelable dans les régions reculées et enclavées du pays, en l’occurrence à travers la mise en place d’une centaine de charrettes solaires à l’endroit de micro entrepreneurs villageois. En effet, le vendredi 26 septembre 2014, à Gbekandji, commune d’Adjohoun, la Fondation MTN en collaboration avec SNV a procédé à la distribution des charrettes solaires. Les nouveaux propriétaires de ces charrettes ont également reçu une formation pour gérer une micro entreprise solaire rentable. Cela permettra aux populations de recharger leurs téléphones portables et de vendre par la même occasion, des produits et services MTN et technologies de l’énergie solaire. Ce projet qui cadre avec la vision de la Fondation, contribue à faciliter l’accès des populations à l’énergie renouvelable dans les zones rurales, et de ce fait, participe au renforcement des liens sociaux.
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Offrir un audacieux nouveau monde numérique aux entreprises béninoises en leur rendant la vie beaucoup plus radieuse, telle est la vision de MTN Bénin qui a lancé MTN Business le 21 novembre 2014 au Novotel Hôtel à travers la présentation de 4 produits innovants que sont: MTN Online Data Back Up, MTN Directory Services, MTN Standard Pro et MTN Mobile Advertising. Ceci, pour répondre aux attentes du monde professionnel à travers une diversité de solutions pour tous les besoins télécoms permettant d’allier productivité et rentabilité. La cérémonie de lancement a connu la présence des PME, l’Ambassadeur d’Afrique du Sud, le Ministre de la Communication et des cadres de MTN Bénin.
Nouveau Monde. Une autre manière de faire des affaires.
Le monde des affaires est en mutation permanente. Ce qui était accepté hier, ne l'est plus aujourd'hui. Et ce qui est accepté aujourd'hui, ne le sera pas demain. C'est pour cette raison que vous avez besoin d'un partenaire familier au Nouveau Monde, quelqu'un qui comprend le caractère unique des défis et des opportunités qui sont les vôtres. Dans le Nouveau Monde, vous pouvez vous reposer sur la vision de MTN Business. C'est un monde dans lequel vos affaires vous suivent où que vous alliez, un monde dans lequel tout fonctionne plus efficacement qu'auparavant. A travers une technologie de pointe, et une maintenance hors pair, les petites entreprises se développent, et les grandes entreprises sont mieux gérées. Pour plus de renseignements envoyez nous un mail à ventesentreprises@mtn.bj.
Ce Nouveau Monde de l’Entreprise, il est pour vous.
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Le Plus de J.A. sacré Bénin ! Élections
La valse des étiquettes À un mois des législatives, majorité et opposition se réorganisent. Entre les retournements de veste et les alliances de dernière minute, on est pris de tournis.
D
ébut d’année à Cotonou. Le soleil déclinant caresse le Palais de la Marina. Dans l’enceinte du nouveau bâtiment, un bataillon de la garde républicaine défile en rythme. Ses hommes chantent à l’unisson. À l’intérieur, tout ce que la présidence compte de stratèges et de conseillers s’affaire, à l’image du chef de l’État. Omniprésent dans la presse, en représentation permanente, il va serrer des mains ici, couper des rubans là, quand il n’est pas en visite dans une capitale régionale ou européenne. Le docteur (ès sciences économiques) Thomas Boni Yayi est en campagne, diront certains. D’autres objecteront que cette hyperactivité est dans sa nature. Depuis quelques mois, ses ministres – il est à la fois chef de l’État et chef du gouvernement – lui ont emboîté le pas. Pas un week-end ne passe sans que l’un d’eux aille défendre le bilan de la majorité présidentielle en province. L’effervescence est tout aussi palpable dans les rangs d’une opposition en pleine recomposition. Car après deux ans de blocage (lire p. 76), les échéances électorales vont se succéder à un rythme soutenu avec, en point d’orgue, la présidentielle de 2016. Selon le calendrier arrêté par la Cour constitutionnelle début janvier, le premier acte, celui des législatives, se jouera le 26 avril prochain ; le deuxième, celui des élections communales, municipales et locales (reportées depuis mars 2013), le 31 mai.
peine aujourd’hui à contrôler, les rangs se sont clairsemés. Une vingtaine de parlementaires l’ont quittée, déçus d’avoir été laissés pour compte par le chef de l’État ou estimant que leur proximité avec le pouvoir n’était plus aussi avantageuse. Résultat, les Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE) ne disposent plus que de 27 députés, contre 49 au moment de sa réélection. « Il y a eu un glissement depuis que le président a annoncé qu’il ne se représenterait pas en 2016 », analyse l’un des proches conseillers de Boni Yayi. La difficulté avec laquelle ce dernier a composé la liste des FCBE pour les législatives montre que le président est de plus en plus isolé. Alors il s’appuie sur ses proches. Son épouse, Chantal Yayi-De Souza, est tête de liste dans la
Les scrutins de 2015 26 avril Élections législatives (83 députés ; mandat de quatre ans) 31 mai Élections communales, municipales et locales (1 199 conseillers communaux et municipaux, qui éliront parmi eux 77 maires, 176 adjoints au maire et 546 chefs d’arrondissement ; mandat de cinq ans)
q À l’Assemblée nationale, à Porto-Novo.
Défections. Les enjeux du scrutin
législatif sont énormes. D’abord, il va reconfigurer une Assemblée nationale dont le rôle politique n’a jamais été aussi prééminent. Ensuite, ses résultats révéleront les tendances et l’état des forces en présence à un an de la fin du second mandat de Boni Yayi. Autant dire que, dans le marigot politique, on a déjà commencé à redessiner le paysage. À tel point qu’il est aujourd’hui difficile de dire qui appartient à quel camp. Au sein de la « majorité présidentielle plurielle » créée avant l’élection de 2011 autour de Boni Yayi, mais que celui-ci n o 2828 • du 22 au 28 mars 2015
jeune afrique
YVES TROUGNIN
5e circonscription; son fils cadet, Chabi et douze députés de la majorité, tous du son beau-frère, Marcel de Souza, ministre Nord, ont formé l’Alliance Soleil, dans le du Développement (lire p. 78), sont les but affiché de contrer la mainmise du chef deux premiers sur la liste FCBE de la de l’État sur cette partie du pays. « Sacca 16e circonscription. Lafia était très important dans le dispositif Yayi. C’est une grosse perte pour lui », L’alliance présidentielle espère cependant reconquérir la majoritéauParlement, Depuis que Boni Yayi a dit qu’il en s’appuyant sur ne se représenterait pas en 2016, un dense réseau de maires, pour aborder sa majorité n’a cessé de s’effriter. le scrutin de 2016 en explique une influente communicante position de force. Mais certaines défecpolitique de Cotonou. tions récentes au sein des FCBE vont lui compliquer la tâche. Comme celles, mifévrier, de Mathurin Coffi Nago, président va-et-vient stratégique. Autre départ de l’Assemblée nationale (lire p. 79), et remarqué de cette majorité plurielle, d’Hélène Aholou Kèkè, présidente de la celui de la Renaissance du Bénin (RB). commission des lois, qui ont formé une Fondée par Rosine Soglo en 1992, alors liste commune pour les législatives : la que son époux Nicéphore était chef de Force des démocrates unis (FDU). l’État, et dirigée depuis 2010 par leur fils La démission de Sacca Lafia pourrait Léhady (lire p. 80), la RB était l’un des avoir elle aussi de lourdes conséquences. principaux partis d’opposition et l’une Fin décembre 2014, sous la houlette des composantes de la coalition l’Union du président du Conseil d’orientation fait la nation (UN) – avec le Parti socialet de supervision de la Liste électorale démocrate (PSD) et le Parti du renouveau permanente informatisée (COS-Lépi), démocratique (PRD) – jusqu’à ce qu’elle rallie, en mai 2011, l’équipe au pouvoir. La formation de Léhady Soglo a finalement claqué la porte le 24 janvier dernier, exigeant le départ du gouvernement de son ministre, Christian Sossouhounto (chargé de l’Urbanisme). Un énième va-et-vient très stratégique, dont les conséquences électorales sont encore difficiles à analyser. Divisée depuis sa défaite en 2011, l’opposition se recompose donc indirectement et tente de profiter des défections des uns et des autres pour faire bloc. Du moins pour les scrutins de cette année. Car ces alliances, dont certaines seront scellées à la dernière minute, pourront être reconsidérées d’ici à la présidentielle, en fonction des tendances observées lors des législatives et des locales. Dans l’opposition comme dans le camp du pouvoir, tout se décantera après ces deux premiers actes électoraux. Lorsque les ambitions se révéleront au grand jour. Les tendances des législatives définiront également le rôle que jouera Boni Yayi au cours de sa dernière année de mandat. Si les candidats de la mouvance présidentielle obtiennent de bons résultats, ils conforteront son pouvoir de décision et lui permettront, notamment, de peser sur l’élection du bureau de l’Assemblée et sur ses commissions. En un mot, de rester au centre du jeu. l jEUNE afRIqUE
vincent Duhem
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Le Plus de J.A. Sacré Bénin !
Lépi, ou l’épine dans le pied Fiable, ultramoderne… On parait cette liste informatisée de toutes les qualités. Son actualisation a pourtant paralysé le système électoral pendant deux ans. Et tout le monde s’en renvoie la responsabilité.
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inancée en grande partie par la communautéinternationale,laListe électorale permanenteinformatisée (Lépi)aétéélaboréepeuavantlesélections de 2011. « Même s’il y avait des imperfections, cette liste respectait les critères internationaux », estime un diplomate occidental en poste à Cotonou. Mais en décembre 2012, passé la présidentielle et dans un climat politique tendu, décision est prise de corriger et d’actualiser la Lépi. Réunissant cinq députés de la majorité présidentielle, quatre de l’opposition et deux membres de l’administration (le directeur général de l’Institut national de la statistique et de l’analyse économique et le directeur du service national chargé de l’état civil), un Conseil d’orientation et de supervision (COS) de la Lépi est mis en placeenmai2013.Samission,quiauraitdû être terminée à la fin de la même année, ne s’est finalement achevée qu’en mars 2015. Entre-temps, tout le système électoral a été paralysé, et les élections communales, municipales et locales, censées se tenir en mars 2013, ont été reportées. Comment expliquer un tel retard ? Du côté du gouvernement, on met en cause la mauvaise gestion financière et les difficultéstechniquesd’unCOStropindépendant, échappant totalement à son contrôle. Le Conseil s’est défendu en dénonçant le
p Manifestation à Cotonou, le 29 octobre, pour réclamer l’organisation des locales.
délais arrangeait la plupart des forces politiques. Beaucoup considéraient que leurs chances de remporter les scrutins seraient plus élevées à l’approche de la fin du mandat de Boni Yayi. « Pour eux, l’influence politique du chef de l’État, toujours plus importante à mesure que l’on s’éloigne des centres urbains, serait alors moins grande », analyse Francis Adébola Laleyè, expert en gouvernance, consultant à l’Institut d’études de sécurité de Pretoria. l V.D.
retard avec lequel les autorités ont honoré son budget. Corriger la Lépi impliquait en effet de s’équiper de kits pour l’enregistrement des données biométriques, de former les agents chargés de collecter, puis de traiter les données… L’opposition, quant à elle, a accusé le gouvernement de vouloir retarder le plus possible les élections. Il y a sûrement un peu de vrai dans chacune de ces explications. En réalité, ne pas organiser les élections dans les
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Benjamin agon/aFP
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RÉPUBLIQUE DU BÉNIN
MINISTÈRE DES TRAVAUX PUBLICS E T DES TRANSPORTS
La situation géographique du Bénin est un atout en termes de développement économique. Le pays en tire profit, en tant que carrefour commercial sous-régional, en améliorant son réseau routier et ferroviaire.
Tori-Allada et contournement de Tori, dans le département de l’Atlantique (37 Km) ; • reprise des travaux d’aménagement et de bitumage de la route Djrègbé–Dja-Owodé (9,7 Km), qui relie le département de l’Ouémé, au sud du pays, au Nigeria ; • travaux de la route Ouidah-Tori (16,5 Km) ; • « Route de pêches », longue de 41,5 Km, dont la phase 1, qui s’étend de Cotonou à Adounko, est en voie de démarrage.
500 kilomètres mis en chantier en 2014
M. Aké Natondé, Ministre des Travaux Publics et des Transports.
La route est le principal moyen de locomotion utilisé dans le cadre des échanges sous-régionaux au Bénin. C’est en partie pourquoi le gouvernement du président Boni Yayi a fait de l’accroissement du réseau national et de la réhabilitation des tronçons existant, notamment avec les pays voisins, une priorité. Sur la seule année 2014, environ 500 kilomètres de routes ont été mis en chantier. Plusieurs ont été bouclés ou sont en cours de réalisation : • aménagement et pavage en 2x2 voies de la traversée de Banikoara, dans le département de l’Alibori (un kilomètre) ; • construction de la route Bodjécalli-MadécalliIlloua–frontière du Nigeria (30,65 Km), qui relie le nord du Bénin au Nigeria ; • poursuite de la construction en 2x2 voies de l’axe Godomey-Pahou, sur la route inter-États CotonouLomé (16,50 Km) ; • travaux de reconstruction de la route AkassatoBohicon (104,35 Km), principal axe reliant le sud au nord du pays et aux pays de l’hinterland ; • reconstruction en 2x2 voies de la route PahouOuidah (18,75 Km) ; • réhabilitation de la route Ouidah-Hillacondji (58,75 Km) ; • aménagement et bitumage de la route Pahou-
La boucle ferroviaire, un projet ambitieux d’intégration sous régionale Une nouvelle dynamique, lancée en avril 2014, dans le développement durable des chemins de fer, est née de la vision partagée par les gouvernements du Bénin et du Niger. Déterminante en termes d’enjeux économiques, elle est mise en oeuvre dans le cadre d’un processus de mise en concession avancé, au regard du mémorandum signé le 7 novembre 2013 entre les présidents Mahamadou Issoufou et Boni Yayi. Ce projet envisage la disparition de l’Organisation commune Bénin-Niger (OCBN) au profit d’une nouvelle société dont le capital serait réparti entre le Bénin (10%), le Niger (10%), les opérateurs économiques béninois (20%), les opérateurs économiques nigériens (20%) et le groupe Bolloré, partenaire stratégique à raison de 40%. Sa mise en œuvre permettra la réalisation de l’interconnexion Cotonou-Niamey-Ouagadougou-Abidjan. Il favorisera à terme la réhabilitation du chemin de fer Cotonou-Parakou et Cotonou-Lomé. ■
MINISTÈRE DES TRAVAUX PUBLICS ET DES TRANSPORTS
JACQUES TORREGANO/ FEDEPHOTO POUR JA
Siège : 01 BP 351 01 BP 987 01 BP 372 Cotonou, Bénin Tél.: + 229 21 31 46 64 21 31 46 23 / 21 31 56 96 Fax : +229 21 31 06 17 www.mtpt-benin.net Chantier d’élargissement de la route côtière de Ouidah et Lomé.
Lomé.
DIFCOM/DF - PHOTOS : DR SAUF MENTION.
MTPT
Des infrastructures routières plus nombreuses et plus modernes
Le Plus de J.A. Sacré Bénin ! Portraits
ces politiques qui ont foi en leur étoile Certains roulent pour Thomas Boni Yayi, d’autres sont en rupture de ban avec le pouvoir ou opposants de longue date. Tous ont un objectif commun : peser sur les prochains scrutins. Directement ou en coulisses.
marcel de Souza
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e ministre du Développement, de l’Analyse économique et de la Prospective, 61 ans, est un proche du chef de l’État, qui sait pouvoir toujours compter sur lui. En tant que membre du gouvernement et président du Front républicain pour une alternative patriotique (Frap), Marcel de Souza participe activement à la campagne des Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE, coalition de la majorité) pour les législatives. Ami de longue date du président béninois, entré comme lui à la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) en 1978, avant d’en devenir le directeur pour le Bénin, de Souza était le porte-parole du candidat Boni Yayi pendant la dernière campagne présidentielle. Issu d’une grande famille de Ouidah aux origines portugaises, Marcel de Souza est le neveu de feu Mgr Isidore de Souza, ancien archevêque de Cotonou, et le frère aîné de Chantal Yayi, l’épouse du chef de l’État. C’est d’ailleurs par son intermédiaire que le couple s’est rencontré. l
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Vincent Duhem
Komi Koutché
À Yves Trougnin
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38 ans, Komi Koutché ne pourra pas se présenter à la présidentielle de 2016, l’âge minimum requis pour se porter candidat étant de 40 ans. Pourtant, beaucoup l’y verraient bien. Cet économiste, expert en microfinance, est aujourd’hui considéré comme l’étoile montante de la politique béninoise. Promu ministre des Finances en août 2014 (il détenait auparavant le portefeuille de la
Communication), l’actuel numéro trois du gouvernement bénéficie de la confiance du chef de l’État, qui le consulte très régulièrement. Certains disent même qu’il est l’un des derniers fidèles de Boni Yayi. Koutché tente de se forger une image d’homme de consensus. À son crédit : l’adoption du budget 2015 par l’Assemblée nationale, presque à l’unanimité, en plein contexte de crise entre l’exécutif et le Parlement. l V.D. jeune afrique
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Mathurin coffi Nago
Pascal irénée Koupaki
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abdoulaye Bio Tchané
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ul doute qu’il faudra compter sur Abdoulaye Bio Tchané, 62 ans, et sur son mouvement, l’Alliance pour un Bénin triomphant (ABT), pour les scrutins à venir. Le banquier ne s’est pourtant véritablement lancé en politique que lors de la présidentielle de 2011 – où il est arrivé troisième, avec 6,14 % des suffrages exprimés. Ministre des Finances sous Mathieu Kérékou (1998-2002), dont il réunit désormais une bonne partie des fidèles, « ABT » a été directeur du département Afrique du Fonds monétaire international entre 2002 et 2008, avant d’être nommé à la tête de la Banque ouest-africaine de développement (2008-2011). L’éminent économiste est désormais président du cabinet de conseil ACI
VINCENT FOURNIER/J.A.
ERICK CHRISTIAN AHOUNOU
Fiacre ViDJiNGNiNOU
echnocrate, pas forcément très charismatique, Pascal Irénée Koupaki, 63 ans, est néanmoins connu pour son francparler. Après une carrière à la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et au Fonds monétaire international, il a été de tous les gouvernements de Boni Yayi depuis 2006, d’abord à l’Économie, puis à la Prospective et à l’Évaluation des politiques publiques. Jusqu’à ce que le chef de l’État le nomme à la primature, en mai 2011. Depuis qu’il a quitté son poste dePremierministreenaoût2013, « PIK » ne chôme pas. Il multiplie les déplacements en province, au cours desquels il explique son engagement pour l’émergence d’une « nouvelle conscience », c’est-à-dire la naissance d’un Béninois nouveau. Un savant mélange de justification de son bilanaugouvernementetdeprogramme politique, qu’il présentait déjà dans deux petits livres bleus publiés en octobre 2013 et en juin 2014, alors qu’il était encore aux affaires. l V.D.
YVES TROUGNIN
résident de l’Union pour le progrès et la démocratie (UPD-Gamesu) et de l’Assemblée nationale (depuis 2007), Mathurin Coffi Nago, 65 ans, a longtemps été considéré comme l’un des possibles dauphins de Boni Yayi. Originaire de Bopa, dans le Mono (Sud-Ouest), l’ex-doyen de la faculté des sciences agronomiques de l’université d’Abomey-Calavi a été ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de 2006 à 2007, avant d’être élu député sous l’étiquette des Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE), qui soutiennent Boni Yayi. Mais ses relations avec l’exécutif se sont dégradées, notamment depuis le rejet du budget 2014 par l’Assemblée. Et elles sont devenues glaciales en septembre, après que Coffi Nago est monté au créneau pour dénoncer la mauvaise gestion des travaux d’une bretelle routière à Bopa (lancés et financés il y a trois ans, mais jamais exécutés). Des prises de position qui ont rendu le deuxième personnage de l’État plus populaire auprès des députés de l’opposition que de l’exécutif et des FCBE… dont il a démissionné le 12 février, presque sans surprise, aux côtés de trois autres députés, dont Roger Dovonou, l’ancien ministre de l’Agriculture, et Hélène Aholou Kèkè, la présidente de la commission des lois. Il a formé avec cette dernière une liste Force des démocrates unis (FDU) pour les législatives du 26 avril, et ne cache plus ses ambitions pour la présidentielle. l
et, depuis 2013, de l’African Guarantee Fund (Fonds africain de garantie), créé par la Banque africaine de développement pour soutenir les PME. l V.D. 2828 • dU 22 AU 28 mARS 2015
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Léhady Soglo
Vincent Fournier/J.A.
Vincent Fournier/J.A.
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ils aîné de Rosine Soglo et de l’ancien président Nicéphore Soglo (au pouvoir de 1991 à 1996), Léhady Vinagnon Soglo, 54 ans, est désormais le dépositaire de la Renaissance du Bénin (RB, l’un des principaux partis d’opposition), fondée par sa mère en 1992 et dont il a pris la présidence en septembre 2010. Il est aussi le premier adjoint de son père à la mairie de Cotonou depuis 2003. Mais son premier test en politique a été celui de la présidentielle de 2006, où il s’est présenté en tant que candidat de la RB – finissant quatrième avec 8,5 % des voix. Depuis, Léhady Soglo n’a cessé de changer d’orientation. En 2010, l’Union fait la nation (UN), la coalition d’opposition dont la RB était membre, a choisi à une large majorité Adrien Houngbédji, le président du Parti du renouveau démocratique (PRD), comme candidat unique à la présidentielle de 2011. Même s’il s’est effacé pour soutenir ce dernier, Léhady Soglo n’a pas digéré l’affront. Au lendemain du scrutin, en mai 2011, il a conclu un rapprochement avec Boni Yayi : en échange de la nomination d’un ministre issu de la RB, son parti acceptait de mettre à la disposition du chef de l’État ses neuf députés, afin de lui donner une majorité au Parlement. Après plusieurs attaques de membres de la majorité contre la gestion des Soglo à la mairie de Cotonou et de vives tensions sur le dossier brûlant de la révision de la Constitution, la lune de miel entre le chef de l’État et le leader de la RB a tourné court. Le 24 janvier, Léhady Soglo a annoncé le retrait de son parti de la mouvance présidentielle (lire pp. 74-75). Il n’a pas conclu d’alliance pour les législatives et exclut de rejoindre l’UN. De là à présager qu’il fera cavalier seul en 2016… l F.V.
Emmanuel Golou éélu en janvier à la tête du Parti social-démocrate (PSD), Emmanuel Golou, 60 ans, tenterait bien sa chance en 2016. Il devra toutefois s’imposer au sein de l’Union fait la nation (UN), coalition dont son parti est membre. Pour la présidentielle de 2011, l’UN avait soutenu la candidature unique d’Adr ien Houngbédji, 73 ans, président du Parti du renouveau démocratique (PRD). Lequel était arrivé en deuxième position, avec 35,64 % des voix, derrière Thomas Boni Yayi. Président du n o 2828 • du 22 au 28 mars 2015
comité Afrique de l’Internationale socialiste depuis mars 2013, Emmanuel G olou est doté d’une solide expérience politique. Engagé dans la lutte pour les libertés individuelles et syndicales depuis le lycée, membre fondateur du PSD en 1990 et député depuis les premières heures du multipartisme, cet économiste a été ministre de l’Énergie et des Mines au sein du gouvernement Houngbédji, de 1996 à 1998, sous la présidence de Mathieu Kérékou. l
Antoine tempé pour J.A.
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V.D. jeune afrique
PUBLI-INFORMATION
Le Pôle d’Excellence de l’Aviculture en Afrique de l’Ouest
L
sous-région pour se rapprocher des consommateurs.
« Les success stories de notre Groupe, ont consisté à consolider les activités d’importation en amont, puis à élargir progressivement sur les activités de production en aval », affirme Jean- Baptiste SATCHIVI, PDG du groupe cdpa lors du lancement de la filiale Agrisatch.
Les ressources humaines sont valorisées par un ambitieux plan de formation qui valorise les compétences et anticipe les évolutions technologiques. Pour faire face à la progression constante de ses activités, le personnel croît d’environ 20% annuellement. Aujourd’hui, ce sont plus de 500 collaborateurs qui nous ont fait confiance en rejoignant un groupe leader dans son secteur d’activité en pleine évolution. Toujours dans sa vision d’excellence et pour répondre aux exigences du marché et de la sécurité alimentaire, le groupe a opté pour une démarche qualité qui devrait être rapidement couronnée par la certification ISO 22000 et ISO 14000 après la certification ISO 9001 version 2008 obtenu en janvier 2014.
a mission du groupe cdpa est d’apporter sa contribution au renforcement de la sécurité alimentaire en mettant à la disposition des populations du Bénin et de la sous-région ouestafricaine des produits halieutiques, agricoles et avicoles en quantité, en qualité et à coût raisonnable.
Du poulet, des œufs frais et sains produits au Bénin, une réalité grâce à Agrisatch !
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En 2004, cdpa s’affranchit partiellement des activités d’importation en créant Agrisatch, une industrie avicole locale pour la production d’œufs et de poulets de chair. Des sites de production ultramodernes sont installés et les produits (œufs, poules réformées, poulets chair, coquelets, coqs) sont acheminés vers le marché local et les pays de la sous-région (Togo, Nigéria, Niger et Burkina-Faso). Avec 200 000 têtes de Poules en ponte pour une production de 180 000 œufs par jour et une usine d’aliments de 5 tonnes l’heure, Agrisatch représente aujourd’hui 8 % du Chiffre d’Affaires du groupe cdpa. 90 % du CA sont générés par les activités initiales du cdpa. Les 2 % restants sont à l’actif du dernier né du groupe, la SBB, une société de brasserie et de boissons qui utilise exclusivement les matières premières locales pour fabriquer une bière très appréciée des Béninois, « OBAMA BEER ». Cette dernière activité du groupe est en forte croissance. Agrisatch ambitionne d’être le pôle d’excellence de l’Aviculture en Afrique. Pour atteindre cet objectif très ambitieux, l’entreprise réalise d’importants investissements dans la construction d’infrastructures adaptées (bâtiments d’élevage et de production, des centres d’abattage modernes) et un développement conséquent de la logistique. C’est ainsi que la société dispose d’une quarantaine de camions frigorifiques et de cinq sites de distribution en propre. Elle se diversifie en multipliant des points d’implantation dans la
Les œufs Agrisatch du site de production de TORI sont vendus en plateaux de 30 unités d’œufs frais et distribués par les intermédiaires (grossistes et demi-grossistes). Ils sont présentés dans des boites de 6 et de 12 pour être commercialisés dans les supermarchés et les hypermarchés du pays.
Des poulets et des poules congelés « Made in Bénin » Au Bénin, la poule de réforme et le poulet étaient presque exclusivement et majoritairement destinés à la vente. Dès 2015, Agrisatch commercialisera les poulets congelés made in Bénin. Une innovation majeure qui augure une diversification réussie pour augmenter la durée de consommation de ses produits. Avec son abattoir industriel et moderne, son savoir-faire dans la préparation et la découpe de la volaille, Agrisatch se lance dans la conquête du marché africain avec des volailles transformées allant du poulet prêt à cuire à la charcuterie fine 100% pure volaille. Les produits Agrisatch sont distribués sur l’ensemble du réseau de distribution moderne du Bénin : GMS, hôtels, restaurants et dans la sous région grâce à un parc de véhicules frigorifiques assurant la chaîne de froid en continu.
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Robert Gbian
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erick christiaN ahOUNOU
irecteur du service de l’intendance des Forces armées béninoises de 2001 à 2006, puis du cabinet militaire de Boni Yayi jusqu’à sa retraite, en avril 2012, Robert Gbian est, depuis, entré en politique. À 62 ans, il jouit de l’aura de l’« homme nouveau » et sans étiquette dont raffolent les Béninois. Il est par ailleurs bien introduit dans l’entourage et les réseaux des chefs de l’État de la sous-région. Natif de Bembèrèkè, dans le Borgou (centre), l’ancien intendant militaire est issu de l’ethnie bariba, majoritaire dans le nord du pays – comme l’était la mère du président Boni Yayi. Il se positionne donc en leader pragmatique et
fédérateur pour le septentrion béninois, où il multiplie les rencontres avec les jeunes – qui le plébiscitent tout particulièrement – et où nombre d’ambitions s’affrontent, y compris celles de proches du président sortant, qui ne cachent pas leur agacement. Gbian va se présenter pour la première fois à une élection nationale le 26 avril : il a été choisi par l’Alliance Soleil (opposition, lire pp. 74-75) pour conduire sa liste aux législatives dans la 7e circonscription, qui regroupe les communes de Bembèrèkè, Kalalé, Nikki et Sinendé. Un test qui permettra au général de jauger sa cote de popularité. l F.V.
Éric Houndété
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Fiacre ViDJiNGNiNOU
alme et mesuré, le juriste Éric Houndété, 51 ans, est l’un des parlementaires les plus assidus de l’hémicycle. Député depuis 2003 et président du groupe parlementaire de l’Union fait la nation (UN) depuis 2013, il ne cache plus ses ambitions présidentielles. En campagne depuis plusieurs mois, il s’efforce de rallier à son programme les différentes composantes de l’UN. Car, de même que celle d’Emmanuel Golou, sa candidature dépendra de la décision que prendra la coalition qui, comme en 2011, veut par-dessus tout présenter un front uni et un candidat unique en 2016. l V.D.
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COMMUNIQUÉ
25 ans
de partenariat pour la réalisation de vos projets
L’AGence d’Exécution des Travaux URbains (AGETUR) est née le 15 octobre 1990 de la volonté du gouvernement de la république du Bénin de se doter d’un outil privilégié d’exécution des travaux d’intérêt public. L’Agence a fonctionné sous forme d’association à but non lucratif jusqu’en mai 2002 où elle est devenue Société Anonyme avec Conseil d’Administration, son capital social actuel est de 800 millions de FCFA.
L’AGETUR S.A. s’est assignée dès sa création deux objectifs fondamentaux à savoir : >> l’amélioration du cadre de vie des populations, >> la promotion de la main-d’œuvre locale dans l’exécution des travaux. L’atteinte de ces objectifs passe par l’implication des populations locales dans la réalisation des infrastructures et participe ainsi de la lutte contre la pauvreté, premier axe des OMD (Objectifs du Millénaire pour le Développement).
En vingt-cinq années d’existence, l’AGETUR S.A. a conduit des projets de développement dans toutes les communes du Bénin et a participé au renforcement des capacités de plusieurs autres agences d’exécution de travaux en Afrique subsaharienne. De 1990 à 2015, plus de deux cents bureaux d’études et PME (Petites et Moyennes Entreprises) de BTP créés au Bénin, doivent leur promotion aux projets exécutés pour le compte de l’AGETUR S.A. L’Agence fonctionne sur la base de procédures opérationnelles efficaces et transparentes permettant de payer dans des délais très courts les prestataires partenaires. Dépendamment de la nature de chaque mission, les ressources humaines et matérielles sont dimensionnées dans l’objectif primordial de satisfaire le Client, car l’AGETUR S.A. fait de l’amélioration continue de ses performances, une priorité. Par conséquent, en 2008, l’Agence a fait l’option de fonctionner rigoureusement suivant les principes du Système de Management de la Qualité conformément au référentiel ISO 9001: 2008.
Les opérations conduites par l’AGETUR S.A en maitrise d’ouvrage déléguée sont financées par l’État béninois, les collectivités locales, la Banque Mondiale (IDA), l’Union
Société Anonyme avec Conseil d’Administration au capital de 800 000 000 F CFA
Siège social : 5089, avenue Jean Paul II Route de l’aéroport 01 B.P. 2780 Cotonou Bénin
Tél. : +229 21 30 51 10 21 30 51 71 / 21 30 51 73 21 30 54 65 / 21 30 39 11 21 30 39 21 / 21 30 54 70
www.agetur.bj
Fax : +229 21 30 51 30 E-mail : dgagetur@agetur.bj
Antenne : B.P. 1172 Parakou République du Bénin Tél./Fax : +229 23 61 21 66
DIFCOM/FC - Photos : DR
L’AGETUR S.A. est spécialisée dans la délégation de la maîtrise d’ouvrage pour le compte de l’État, des collectivités locales et des privés. Elle intervient dans des secteurs variés, tels que : la voirie urbaine, les bâtiments, l’assainissement, l’hygiène, l’hydraulique, les infrastructures sociocommunautaires, la promotion immobilière, la gestion des ordures, les aménagements agricoles, l’entretien d’infrastructures, la gestion concédée d’équipements publics (postes de péage/pesage), etc. Au fil des années, l’AGETUR S.A. a entrepris d’exporter son expertise à l’extérieur du Bénin. Aujourd’hui, elle est présente en Côte d’Ivoire où elle exécute un vaste programme immobilier pour le compte de la Société Ivoirienne de Construction et de Gestion Immobilière (SICOGI).
Européenne (UE), l’Agence Française de Développement (AFD), la Banque Africaine de Développement (BAD), la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), l’Agence Canadienne pour le Développement International (ACDI), la Kreditanstalt Für Wiederaufbau (KFW), l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA), la Banque Islamique de Développement (BID), la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC) et diverses autres Institutions Financières et Agences de coopération.
RÉPUBLIQUE DU BÉNIN
MECGCCRPRNF
MINISTÈRE DE L’ENVIRONNEMENT CHARGÉ DE LA GESTION DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES, DU REBOISEMENT E T DE LA PROTEC TION DES RESSOURCES NATURELLES E T FORESTIÈRES DIRECTION GÉNÉRALE DES FORÊTS ET DES RESSOURCES NATURELLES
« Dix millions d’âmes, dix millions d’arbres »
BP. 393 Cotonou, Bénin Tél.: + 229 21 33 06 62 E-mail : foretsbenin@yahoo.fr p10maa@yahoo.fr
garnisons, des centres de santé, des forêts classées et ses forêts du domaine protégé de l’État. Plus de 11 millions de plants ont été mis en terre sur une superficie de 9 711 hectares et 1 634 483 mètres linéaire. Cela représente un taux de réalisation de 110,19%.
Lancé le 11 juillet 2013 dans la commune d’Abomey-Calavi, le projet « Dix millions d’âmes, dix millions d’arbres (P-10MAA) » est une initiative du président de la République du Bénin, le Dr Thomas Boni Yayi. Elle consiste à engager chacun des dix millions de Béninois recensés à mettre en terre au moins un plant, chaque année, pendant cinq ans. Le but de cette opération est de contribuer à lutter contre les effets néfastes des changements climatiques.
Pérenniser le « sursaut vert » en formant les générations futures
Le projet, soutenu par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), est dirigé par le directeur général des Forêts et des ressources naturelles, le colonelThéophile Kakpo, la Coordination nationale étant assurée par le commandant Robert Missikpode. « 10 MAA » comporte quatre composantes : • l’appui au reboisement ; • le renforcement des capacités des acteurs ; • la sensibilisation et l’éducation ; • la gestion du projet.
Le gouvernement a conclu un partenariat avec les Organisations non gouvernementales (ONG) pour l’entretien et le suivi des plants. « 10 MAA » a une durée de vie de cinq ans. Il a été prévu un renforcement des capacités afin qu’au terme des cinq premières années, les acteurs qui auraient déjà acquis de l’expérience prennent la relève du projet. Le président de la République du Bénin devient ainsi le premier en Afrique à matérialiser la vision globale de l’Union africaine pour un sursaut vert sur le continent. ■
11 millions de plants déjà mis en terre Au titre de l’année 2014, les activités phares ont été la production et la mise à disposition de plus de dix millions de plants d’essences forestières diverses et variées. Les préfets et les maires ont été instruits par le président de la République afin d’accompagner la mise en œuvre des plans de reboisement communaux. Il a été pris en compte le reboisement systématique de toutes les entrées et sorties des villes, des écoles, des collèges, des
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MINISTÈRE DE L’ENVIRONNEMENT CHARGÉ DE LA GESTION DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES, DU REBOISEMENT ET DE LA PROTECTION DES RESSOURCES NATURELLES ET FORESTIÈRES
Le Bénin n’est pas épargné par la déforestation et les conséquences néfastes du changement climatique. C’est pour lutter contre ces phénomènes et améliorer le cadre de vie des Béninois que le président a lancé, en 2013, une opération massive de mise en terre de plants d’arbres.
Lancement du programme « 10 MAA » 10 millions d’âmes, 10 millions d’arbres par M. Boni Yayi, Président de la République du Bénin.
Sacré bénin ! le Plus de J.a.
TribunE
Opinions & éditoriaux
Services compris
L EmmanuEl C. HOunKOu Économiste, professeur agrégé à la faculté des sciences économiques et de gestion de l’université d’Abomey-Calavi (UAC)
a situation économique du Bénin est marquée par une accélération de la croissance en 2013 et sa consolidation en 2014, dans un environnement de stabilité des prix, donc de faible inflation. cette dernière, mesurée par l’indice harmonisé des prix à la consommation, s’établissait en effet, fin décembre 2014, à − 1,1 %, un taux largement inférieur à l’indicateur de convergence de 3 % fixé par l’uemoa [union économique et monétaire ouest-africaine] dans le cadre de sa surveillance multilatérale. L’accélération de la croissance, avec un taux de plus de 5,6 % en 2013 (contre 2,6 % en 2010), tient essentiellement à la hausse de la production de coton au cours de la campagne de 2012-2013 et, surtout, de celle de 2013-2014 (+ 28,1 %), avec pour corollaire la bonne tenue des activités d’égrenage et de trituration. elle reflète aussi les performances observées dans le commerce (ellesmêmes liées au dynamisme du trafic dans le port de cotonou) et les autres services (en particulier les transports, les télécommunications et les banques).
Les perspectives de l’économie béninoise peuvent être envisagées sous plusieurs angles. La stabilité macroéconomique devrait être
Il faut diversifier les leviers de croissance, ce qui passe par la création d’activités à forte valeur ajoutée.
Pour 2014, les prévisions de l’insae [institut national de la statistique et de l’analyse économique] tablent sur un taux de croissance de l’ordre de 5,7 %. celle-ci est à nouveau soutenue par la hausse de la production dans le secteur du coton, mais aussi dans les autres filières agricoles, notamment vivrières, grâce à une meilleure gestion des intrants spécifiques, à l’adoption par les producteurs de technologies plus performantes, au développement et à la réhabilitation des infrastructures d’irrigation et de stockage, ainsi qu’à la poursuite de la mise en valeur des vallées. cet accroissement de la production a permis d’améliorer l’activité des industries manufacturières (égrenage du coton et transformation artisanale des produits agricoles). autres contributeurs à la croissance : le dynamisme du BtP, lié notamment aux grands travaux routiers, ainsi qu’à l’entrée en production de la nouvelle cimenterie du Bénin (nocibe), qui devrait conduire à une densification du tissu industriel. cette nouvelle usine a nécessité un investissement d’environ 150 milliards de F cFa [près de 229 millions d’euros]. avec une capacité de production jeune afrique
annuelle de 1,3 million de tonnes, elle devrait, au minimum, doubler la capacité de production nationale de ciment. La poursuite de la modernisation du Port autonome de cotonou [Pac] a également contribué à stabiliser la croissance. L’amélioration de la fluidité du trafic à l’intérieur du port, la réduction des délais de traitement des conteneurs et le renforcement de la sécurité dans l’enceinte portuaire ont permis au Pac de conforter son positionnement par rapport aux pays de l’hinterland et de continuer de capter une partie du trafic destiné au nigeria.
consolidée par la poursuite des réformes, en particulier dans les secteurs agricole et portuaire, ainsi que dans le domaine des finances publiques, avec le renforcement de la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales. Par ailleurs, il est impératif d’élaborer, en concertation avec l’ensemble des acteurs, une stratégie claire de gestion durable de la filière coton, qui offre une source de revenus au tiers de la population béninoise, afin de lui assurer une rentabilité optimale. Le développement du secteur privé, largement dominé par le secteur informel, constitue également un enjeu majeur pour soutenir la croissance et réduire la pauvreté. À cet égard, outre les efforts déployés pour améliorer le climat des affaires et faciliter l’accès au financement, il convient d’améliorer le dialogue entre secteur public et secteur privé afin de renforcer la confiance des investisseurs, aussi bien nationaux qu’étrangers. enfin, il est nécessaire de diversifier les leviers de croissance. ce qui passe, entre autres, par la création d’activités à forte valeur ajoutée. L’économie béninoise gagnerait à être en phase avec l’économie mondiale, qui, fondamentalement, n’est plus une économie de matières premières, mais une économie de services. l n o 2828 • du 22 au 28 mars 2015
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RÉPUBLIQUE DU BÉNIN
MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE, DES FINANCES E T DES PROGRAMMES DE DÉNATIONALISATION MEFPD
Des réformes engagées pour un développement économique soutenu Komi Koutché a pris le 22 août 2014 la tête du ministère de l’Économie, des Finances et des Programmes de Dénationalisation. Il a depuis lancé les bases d’une reprise économique et financière du pays. Le taux de croissance atteint par le Bénin figure parmi les quatre meilleurs de l’espace UEMOA. 5,7 % est le taux, au 31 décembre 2014, de la croissance de la République du Bénin. Une performance réalisée grâce aux réformes engagées, notamment dans la gestion des finances publiques, de la lutte contre la corruption ou du respect de la réédition de compte, à travers le système d’évaluation périodique dont dispose désormais le pays. Autant d’efforts qui ont permis de consolider les indicateurs macroéconomiques, selon Komi Koutché, le ministre de l’Économie, des Finances et des Programmes de dDénationalisation.
Un taux de croissance record Toutes les actions de réformes engagées visent aujourd’hui la transformation structurelle de l’économie béninoise. Le taux de 5,7 % annoncé par l’appareil statistique national a été « confirmé par les rapports les plus récents
des institutions nationales, le Fonds monétaire international (FMI), de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) ou la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Il est largement au-dessus de ce qui est projeté pour l’Afrique sub-saharienne et fait partie des meilleures performances de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) », précise Komi Koutché.
Un taux d’inflation proche de zéro propice à la croissance Le dernier rapport d’exécution de la surveillance multilatérale de l’UEMOA informe que le Bénin fait également partie des quatre pays qui respectent les quatre critères de convergence de premier rang. Parmi ceux-ci figure un taux d’inflation de -0,3 %, qui rejaillit directement sur le train de vie des populations. « Le taux d’inflation pour le Bénin est quasiment négatif. Ce qui n’est pas synonyme de déflation, d’après M. le ministre de l’Économie, car ce taux, même négatif, est suivi de croissance. Cependant, pour les mois qui viennent, précise ce dernier, nous projetons une révolution à la hausse du taux d’inflation qui restera très, très marginale par rapport à la norme de 3 % fixée dans notre espace Uemoa ».
Komi Koutché, Ministre de l’Économie, des Finances et des Programmes de Dénationalisation du Bénin.
5,7 %
est le taux, en 2014 de la croissance du Bénin.
Dans une dynamique de Gestion Axée sur les Résultats (GAR), Komi Koutché donne ici une lettre de mission à ses principaux collaborateurs.
6%
de croissance attendus en 2015.
Inauguration d’une recette des Douanes à la frontière entre le nord Bénin et le nord du Niguéria en vue du renforcement des liens commerciaux entre deux pays frères.
2014 a été pour l’État béninois une année de réformes destinées à assainir les finances publiques et améliorer les performances de l’administration. Si cela a permis au pays d’atteindre une croissance de 5,7 %, il faut désormais soutenir, voire améliorer celle-ci. L’exercice budgétaire 2015 a été élaboré dans ce sens.
Une nouvelle transparence budgétaire D’un montant global de 1 506 638 millions Fcfa, le projet de budget de l’État pour son exercice 2015 a été le tout premier à être élaboré conformément à la Loi organique n° 2013-14 du 27 septembre 2013, relative aux lois de finances, et qui instaure une nouvelle transparence budgétaire. Outre ses dispositions pour renforcer la transparence, l’efficacité et la discipline budgétaire, il contient des mesures de politiques économiques destinées à améliorer la situation macroéconomique du Bénin, a indiqué le ministre de l’Économie lors de la cérémonie de lancement du budget, le 6 janvier dernier.
Des mesures de préférence nationale Avec l’entrée en vigueur du Tarif extérieur commun (TEC) de la CEDEAO, le Bénin s’est inscrit
dans la dynamique de la création d’emplois à travers des mesures incitatives pour susciter l’entreprenariat des jeunes et l’essor du secteur privé. Le budget 2015 a, en particulier, pris des dispositions pour favoriser la production locale afin d’accroître le produit intérieur brut (PIB). À cet effet, cette année, 60 % des commandes de mobilier de bureau seront réservés à la production locale et 80 % des commandes de vivres au profit des cantines, restaurants universitaires et prisons civiles, à la production agricole nationale. De plus, 50 % des commandes portant sur un montant de moins de cinq millions de francs Cfa doivent revenir aux Petites et moyennes entreprises (Pme), conformément aux standards du Small business promotion.
6% de croissance attendue en 2015 Ces mesures permettront ainsi au Bénin d’atteindre un taux de croissance de 6 % et un taux d’inflation d’environ 2 %, contre une norme de 3 %. Le taux de pression fiscale est attendu à 16,1% et le taux d’investissement public à 8,5 % du PIB, contre 6,7 % en 2014. Les principaux outils de soutien à l’exécution de ce budget, que sont le guide d’exécution des dépenses publiques, le passeport du contrôle financier et le répertoire des prix de référence pour l’administration, ont été lancés lors du lancement du budget de l’État exercice 2015. ■
MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE, DES FINANCES ET DES PROGRAMMES DE DÉNATIONALISATION 01 BP 2354 - Cotonou, Bénin Zone administrative - Route de l’Aéroport Tél.: +229 21 30 87 85 / 21 30 58 75 E-mail : spministeredesfinances@yahoo.fr www.finances.bj
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Un budget 2015 pour booster la croissance
Le Plus de J.a. AnAlyse
L’ennemi est en gris La croissance est en hausse, l’inflation en baisse, les infrastructures se développent. Pourtant, le secteur privé stagne et la pauvreté s’aggrave. En cause, le secteur informel, qui plombe les résultats économiques.
Jacques Torregano/fedephoTo pour J.a.
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p Près de 80 % des emplois et des entreprises ne sont pas déclarés.
L
e Bénin ne devrait pas avoir à se plaindre. Depuis cinq ans, son économie décolle. En 2014, elle a gagné trois points de produit intérieur brut (PIB) par rapport à 2010, soit plus de 5,5 % de croissance, contre 2,5 %. Le pays a ainsi rejoint le dynamisme moyen de l’Afrique subsaharienne. Les prix à la consommation reculent grâce à de bonnes récoltes et à la chute des cours du pétrole – l’inflation était inférieure à 1,7 % l’an dernier et devrait se maintenir sous la barre des 3 % en 2015. Le coton pousse bien (lire pp. 94-95), même si les chiffres du secteur ne sont pas très fiables, et le port de Cotonou améliore son efficacité au niveau mondial (lire pp. 102-103). Trois hôtels sont en construction dans la capitale économique. La ligne de chemin de fer Cotonou-Parakou s’étend lentement mais sûrement. Une cimenterie et des unités de transformation de tomates et d’ananas vont entrer en production et renforcer le secteur industriel. Le taux de scolarisation est excellent. Les césariennes sont devenues gratuites. Le Bénin progresse dans le classement de Transparency International sur la corruption et dans celui de la Banque mondiale sur l’amélioration du climat des n o 2828 • du 22 au 28 mars 2015
affaires. Il souffle incontestablement dans le pays une petite brise porteuse. Mais… « Le Bénin est un paradoxe, constate Jean-François Almanza, économiste à l’Agence française de développement (AFD). Sa croissance est bonne, mais le taux de pauvreté globale s’aggrave, soit par absence de redistribution, soit à cause des 3,5 % de croissance démographique annuels qui limitent l’amélioration du niveau de vie, soit en raison de la présence d’un secteur informel très important. »
développement(BAD)pourleBénin,décrit les méfaits de la vente à grande échelle de l’essence de contrebande: « Ce carburant, vendu environ 30 % moins cher que dans les stations-service, représente plus de 80 % du marché du carburant dans le pays. L’essence de contrebande, appelée kpayo (littéralement « non-original », en langue goun), est importée en toute illégalité du Nigeriavoisin,oùlecarburantestfortement subventionné. […] Le gouvernement se voit ainsi privé d’un moyen d’alimenter le Fonds routier pour l’entretien des routes, puisque celui-ci ne peut être abondé par la redevance d’entretien routier (RER) prélevée sur les produits pétroliers, comme c’est le cas dans la plupart des pays de la Cedeao [Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest]. » Mais lorsque l’État veut en finir avec cette activité illégale et dangereuse, il se heurte aux vendeurs à la sauvette et aux « grossistes » qui les alimentent en carburant illicite. Ainsi que le souligne l’économiste de la BAD, « tous arguent que de nombreuses familles subsistent grâce à cette activité de contrebande et que si le gouvernement veut y mettre fin, à charge pour lui d’offrir d’abord des possibilités de reconversion lucrative à tous ceux qui s’y adonnent ». fenêtre de tir. Pourtant, Daniel Ndoye
voit dans la baisse de 40 % des cours du pétrole depuis juin 2014 et dans la réforme des subventions aux carburants menée par le Nigeria « une courte fenêtre de tir favorable ». Il trace quelques pistes pour assainir ce secteur sans recourir à une répression impossible. « L’État pourrait revoir à la baisse la taxe sur les produits pétroliers ; la perte de revenus fiscaux qui en résulterait immaturité. Examinons de plus serait compensée par la hausse près ce boulet. Qui dit « économie de la demande légale », donc informelle » dit entreprises sans taxée. Il ajoute que la Colombie, L’investissement existence juridique et échappant confrontée au même problème a atteint largement aux taxes et aux impôts, à sa frontière avec le Venezuela, employés sans qualification ni « a instauré un programme de protection sociale. En pratiquant du PIB en 2014, reconversion professionnelle en dont 12,5 % des prix imbattables, l’informel faveur des vendeurs d’essence du secteur privé fait une concurrence déloyale aux de contrebande, tâchant de dissource : fmi entreprises normales. Il constitue soudre cette activité illicite en une prédation pour le budget de l’État. incorporant ces vendeurs dans les réseaux Tous les pays africains connaissent ce formels de vente de carburant ». symptôme d’immaturité économique, En fait, c’est l’ensemble de ses liens mais le Bénin en est un peu plus affligé commerciaux avec le Nigeria que le gouque les autres. vernement béninois devrait repenser, Sur son blog, Daniel Ndoye, éconoestime à juste titre Daniel Ndoye. Les miste-pays de la Banque africaine de réexportations vers ce pays représentent
19,5 %
jeune afrique
sacré Bénin ! la moitié des exportations du Bénin, et les importations qui les alimentent, la moitié de ses recettes douanières. Autant dire que le Bénin est trop dépendant de son voisin et vulnérable à ses changements de réglementation, comme en 2012, quand la suppression des subventions des produits pétroliers par Abuja avait plus que doublé le prix des carburants illicites à Cotonou. D’autre part, ces réexportations se font par des canaux essentiellement informels et ne créent pas de valeur ajoutée, car les produits réexportés ne sont pas du tout transformés sur le territoire béninois. Une situation dangereuse et malsaine.
Une bonne dynamique des IDE…
au compte-gouttes. Le 19 juin der-
nier à Paris, à l’issue de la Table ronde des partenaires pour le financement du développement du Bénin, le président Boni Yayi s’était félicité que 5606 milliards de F CFA (8,55 milliards d’euros), soit plus du double de ce qu’il avait espéré, aient été promis par ses partenaires pour financer son programme de quatre ans. Il semble s’être réjoui un peu vite tant cet argent arrive au compte-gouttes. Les investisseurs redoutent que le secteur informel leur fasse une trop sérieuse concurrence et que la transformation des produits agricoles béninois (qui permettrait d’approvisionner « en grand » les consommateurs nigérians) tarde à se concrétiser en raison du retard dans l’aménagement des vallées du pays, ainsi que dans le développement des treize filières agricoles programmées. L’informel, voilà l’ennemi du Bénin. l alain FauJas
Flux entrants d’investissements directs étrangers, en millions de dollars
Niger
791
940
1066
841
631
Mali
748
406
556
398
410
Burkina Faso
101
35
144
329
374
Côte d’Ivoire
377
339
302
322
371
Bénin
134
177
161
282
320
Sénégal
320
266
338
276
298
Togo
49
86
728
94
84
2009
2010
2011
2012
2013
… mais une industrie trop légère Répartition de l’activité par secteurs source : banque mondiale
50 40 30 20 10 0
49,5 36,5 14 Valeur ajoutée En % du PIB
Suite au forum national sur l’emploi des jeunes tenu à Cotonou en Mars 2007, Le Fonds National de Promotion de l’Entreprise et de l’Emploi des Jeunes a été créé par décret 2007-652 du 31 décembre 2007. Le Fonds National de Promotion de l’Entreprise et de l’Emploi des Jeunes(FNPEEJ) : un outil inédit pour booster l’entreprenariat des jeunes et des MPME du Bénin.
Variation 2012-2013
source : cnuced
Le FNPEEJ est un Établissement public à caractère social créé par le Président de la République, son Excellence le Docteur Thomas Boni YAYI pour faciliter l’accès au financement des jeunes porteurs de projet âgés de 18 à 40 ans et des Micro Petites et Moyennes Entreprises(MPME) formelles pouvant présenter deux bilans certifiés. Le FNPEEJ est sous la tutelle du Ministère en Charge de la Microfinance, de l’Emploi et de l’Entreprenariat des Jeunes et des Femmes (MCMEEJF).
Agriculture Industrie Services
6,3 4,4 5,4 Croissance En %
- 25 %
+3%
+ 13,7 %
+ 15,2 %
+ 13,5 %
+8%
- 10,6 %
46,2
42,7
9,5 Emplois
En % de l’emploi total
LE FNPEEJ AU SERVICE D’UNE JEUNESSE BENINOISE VERTUEUSE 24h/24. Dirigé aujourd’hui par Monsieur Christophe VIGNIGBE, le FNPEEJ nouvelle version dans sa phase pilote 2014-2016 a ciblé trois secteurs prioritaires à savoir : l’Agrobusiness, l’Artisanat et le Tourisme et adopte la stratégie du faire-faire qui consiste à mettre à disposition des Systèmes Financiers Décentralisées (SFD) des lignes de crédits pour le financement de ses groupes cibles. La durée maximale du crédit est de trois ans avec un taux d’intérêt de 6% l’an. FNPEEJ - 04 BP 559 Tél. : +229 21 30 71 76
www.fnpeej.org fnpeej BENIN
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Le Plus de j.A. Sacré Bénin !
IntervIew
régis facia « Les portes s’ouvrent plus facilement devant les européens »
F. VIDJINGNINOU pOUr J.A.
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Créer son entreprise au Bénin relève du parcours d’obstacles. Le vice-président du patronat, PDG fondateur de Top Chrono, est bien placé pour en parler.
A
près douze années passées à l’étranger, un diplôme de l’École supérieure de commerce de Grenoble (France) et un master en marketing au RoyaumeUni, Régis Facia est rentré à Cotonou en 1994 pour prendre la direction commerciale d’un groupe informatique américain. En 1995, à tout juste 30 ans et avec seulement 3 500 euros d’apport, il a créé Top Chrono, une société spécialisée dans la distribution du courrier. Aujourd’hui, l’entreprise est présente au Bénin, au Togo, en Côte d’Ivoire et au Niger. Elle a développé des partenariats avec Saga Express (filiale du groupe Bolloré), Sodexi (filiale d’Air France) et Fedex. Depuis 2006, Régis Facia est aussi vice-président du Conseil national du patronat du Bénin.
tarifs sont les mêmes pour un particulier et pour une entreprise. Ce n’est pas normal. Il est par ailleurs indispensable de développer notre tissu industriel. Nous sommes arrimés au tarif extérieur commun[del’Unionéconomiqueetmonétaire ouest-africaine]. C’est une bonne chose pour des pays comme la Côte d’Ivoire ou le Sénégal qui disposent d’un secteur secondaire développé. Le Bénin, lui, est en retard. Sa zone franche industrielle n’est toujours pas opérationnelle. Elle est pratiquement déserte. quels sont les principaux obstacles auxquels se heurte un créateur d’entreprise?
La première difficulté vient des banques, qui ne veulent pas accompagner les entrepreneurs dans leurs projets. D’où la nécessité de créer un fonds de garantie
Notre pays doit apprendre à « vendre » ses hommes d’affaires à l’étranger. jeune Afrique : Le Bénin est-il devenu plus attrayant pour les investisseurs ? rÉGiS fACiA : Sans aucun doute. Le
pays a fait de véritables progrès et dispose désormais de solides atouts. Le rapport « Doing Business » 2015 de la Banque mondiale le dit, et les faits sont là. Le tribunal de commerce, longtemps resté à l’état de projet, est devenu réalité grâce au financement de la Banque mondiale; il ne faut plus que trois jours pour créer une entreprise, contre au moins trois mois il y a encore quelques années, etc. Mais nousdevons aller plusloin,notammentpourfournirplusd’énergie,debonne qualité et à moindre coût. Aujourd’hui les n o 2828 • du 22 au 28 mars 2015
pour l’accès aux crédits. Un des autres problèmes est l’accès au foncier. Pour un jeune qui souhaite s’installer dans le centre de Cotonou, le prix des loyers est exorbitant : de 50 000 à 60 000 F CFA [de 76 à 91,50 euros] le mètre carré. Lorsqu’un propriétaire décide de fixer un loyer à 1 million de F CFA [1 525 euros], que fait l’État? Il faut qu’il impose des règles pour empêcher les spéculations. C’est ce que le Rwanda a fait, et ça marche. Avez-vous été freiné dans votre parcours personnel ?
Quand j’ai créé Top Chrono, je rêvais d’en faire une entreprise à vocation
africaine. J’en avais les moyens. Après Cotonou, puis Lomé, je me suis implanté à Dakar [en 1999]. Mais les autorités sénégalaises m’ont renvoyé, car elles estimaient que je faisais de la concurrence à la poste nationale et qu’il fallait que cette dernière rentre dans mon capital à 51 %. J’ai eu le même problème au Burkina Faso… J’ai l’impression que, sur notre continent, on ouvre plus facilement les portes aux Européens qu’aux Africains – à Dakar et à Ouagadougou, on n’a jamais demandé à mes concurrents étrangers de fermer, alors qu’on me l’a demandé. D’autre part, personne ne m’a aidé. Lorsque le président François Hollande part en voyage, il emmène presque toujours une cinquantaine de patrons français avec lui. Combien de chefs d’entreprise voyez-vous dans l’avion de notre chef de l’État quand il s’envole pour l’étranger ? Pour donner une nouvelle dynamique à son économie, notre pays doit aussi apprendre à « vendre » ses hommes d’affaires. quelle est, pour vous, « la » grande priorité en matière de développement ?
Ce qui m’inquiète le plus, c’est que la majorité des Africains passe la plus grande partie de son temps à régler des problèmes de sécurité alimentaire. Un continent, ou un pays, qui ne parvient pas à résoudre ce problème ne peut avancer ni prétendre avoir résolu quoi que ce soit. L’urgence est donc de promouvoir l’agriculture, de mettre en place un mécanisme qui assure l’autosuffisance alimentaire. Alors seulement, on pourra aborder la question du développement. l Propos recueillis à Cotonou par fiACre ViDjinGninOu jeune afrique
RÉPUBLIQUE DU BÉNIN
MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR E T DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
Le Bénin fait face depuis une décennie à un afflux d’étudiants dans l’enseignement supérieur. Le plan national sectoriel en train d’être mis en oeuvre augmente le nombre d’établissements publics et privés, de même que leur qualité et les spécialités proposées. La seule population des universités publiques est passée de 52 000 à 100 000 personnes entre 2000 et 2010 au Bénin. C’est pour faire face à cet afflux que le ministère de l’Enseignement supérieur a élaboré un document de politique nationale dont les besoins de financement, pour le volet 2013-2017, s’élèvent à 400 milliards de FCFA (341 milliards ont été alloués au secteur de 2006 à 2015). En cours de mise en œuvre, ce plan s’attache notamment à désengorger les deux universités publiques d’Abomey-Calavi et de Parakou, à proposer des formations davantage en lien avec les besoins du marché du travail et à assurer une occupation rationnelle du territoire, en offrant aux étudiants une voie de promotion sociale dans leurs régions.
Une nouvelle carte universitaire adoptée dès 2012
Professeur Abiola, Ministre d’État Chargé de l’Enseignement Supérieur et de la recherche scientifique.
MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE (MESRS)
Avant même l’élaboration de cette politique nationale, le gouvernement avait adopté en juillet 2012 une nouvelle carte de 22 centres universitaires, dont 21 sont déjà fonctionnels. Deux nouveaux établissements thématiques ont été ouverts, dont l’université d’agriculture de Kétou (UAK), portant le nombre d’universités publiques à quatre. Cette initiative a permis de déconcentrer les sites d’Abomey-Calavi et de Parakou avec la réorientation d’environ 20 000 étudiants. Les autorités, qui autorisent des établissements privés à s’installer dans des spécialités diverses - commerce, droit, TIC… - a adopté plusieurs textes réglementaires pour assainir leur situation et la qualité de leurs prestations. 129 établissements privés d’enseignement supérieur sont aujourd’hui actifs au Bénin.
Hausse de la qualité et de la quantité des enseignants Douze écoles doctorales ont été restructurées, alors qu’un programme d’étude doctorale a été mis en place en 2009 pour renforcer le vivier de jeunes enseignants. Celui-ci a permis à ce jour de former 300 doctorants et une cinquantaine de docteurs. Depuis 2008, des postes de recrutement ont été ouverts par le gouvernement avec comme principe de base le recrutement par centre universitaire. De 2006 à 2014, 556 nouveaux enseignants ont été recrutés, ce qui représente plus des deux tiers de l’effectif d’enseignants existant en 2005-2006. Les salaires de ces derniers ont par ailleurs été augmentés en 2010. Le gouvernement a mis en place un Fonds national de la recherche scientifique et d’innovation technologique (FNRSIT) et une Agence béninoise pour la valorisation des résultats de la recherche. Il a également élaboré un avant-projet de loi d’orientation sur le financement de la recherche.
La confiance des partenaires internationaux Pour soutenir sa politique ambitieuse, le Bénin peut compter sur le soutien de ses partenaires internationaux. Le Fonds Saoudien de développement appuie depuis 2010 l’enseignement supérieur, notamment la construction de l’UAK, à hauteur de 5,5 milliards de FCA. Depuis 2012, l’institution financière allemande KFW assure l’équipement des universités pour un montant de 750 millions de FCFA. La BADEA, de son côté, s’est engagée en 2014 à hauteur de 7,5 milliards sur la construction de l’ENSET Lokossa et sur l’extension de l’IMPS-Dangbo. En avril 2014, l’AID (Banque mondiale) a accordé quatre milliards de FCFA pour le développement de l’IMSP de Dangbo, centre d’excellence africain en sciences mathématiques et applications. ■
06 B.P. 1467 Cotonou, Bénin Tél.: +229 21 30 57 95 Amphithéâtre de 1200 places.
Maquette de l’Université d’Agriculture de Kétou.
Pause de 1ère pierre de l’Université d’Agriculture de Kétou.
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MESRS
Plus d’universités de qualité pour plus d’étudiants à former
Le Plus de J.a. sacré Bénin !
Pierre-Paul Feyte/biosPhoto
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zone expérimentale pour la prochaine campagne. » L’évolution la plus marquante est cependant la croissance des autres filières, notamment vivrières, qui, selon les économistes, devrait se poursuivre. En 2014, le pays a ainsi produit plus de 2 millions de tonnes de céréales (+ 29,5 % par rapport à 2013), 72 600 t de viande toutes espèces confondues (+ 11,75 %) et près de 19 000 t d’œufs (+ 48,4 %). Une révolution liée en partie aux bonnes conditions climatiques, mais aussi aux résultats de la structuration des filières et de la mécanisation. Laquelle devrait s’accélérer avec l’entrée en service, en décembre 2014, de l’usine de montage de tracteurs et de matériel agricole de Ouidah (40 km à l’ouest de Cotonou), financée grâce à une ligne de crédit de 15 millions de dollars (13,2 millions d’euros) du gouvernement indien. ressources. Mi-novembre, l’État et
la Banque africaine de développement (BAD) ont par ailleurs lancé le Projet Agriculture d’appui aux infrastructures agricoles dans la vallée de l’Ouémé (PAIA-VO). Axé sur le développement de trois filières porteuses (riz, maïs et maraîchage), Productions relancées, mécanisation des activités, industrialisation ce programme permettra de valoriser 70000 hectares de terres agricoles situées de l’élevage… Le gouvernement passe à l’action. Objectif : sur les territoires de 14 communes des renforcer la sécurité alimentaire. et la croissance. départements de l’Ouémé, du Zou et de l’Atlantique… et dont à peine 30 % sont ans nos pays du sud L’agriculture, qui contribue pour 35 % exploitées pour le moment, malgré la ferdu Sahara, nous claiau PIB du pays, est redevenue un moteur tilité des sols et les ressources hydriques ronnons depuis touque constituent le fleuve Ouémé et ses de croissance, avec une nette augmentajours que l’agriculture tion, a priori durable, des rendements et affluents. est notre moteur de croissance, mais volumes produits. Gérée par l’État depuis Construction d’infrastructures de stocnous n’avons jamais fait ce qu’il fallait la campagne 2012-2013, la production de kage et de commercialisation, aménapour qu’elle réponde réellement à nos gement hydro-agricole, besoins. Résultat, les gens continuent désenclavement, conseil Dans la fertile vallée de l’ouémé, de souffrir de malnutrition, de subir la aux producteurs, formaoù la plupart des terres sont en famine, alors que nous avons des terres tion et suivi sur le modèle à perte de vue… en friche ! » déplore du centre Songaï… Le friche, 70 000 ha seront valorisés. Issa Azizou. projet représente un Depuis qu’il s’est vu confier, en août coton-graine a crû de 28 % en deux ans investissement de 35,5 milliards de F CFA 2014, le portefeuille de l’Agriculture, de (plus de 54 millions d’euros) sur cinq et devrait progresser d’au moins 30 % à l’Élevage et de la Pêche, l’ancien colonel l’issue de la récolte en cours (avec plus ans, financé à hauteur de 28,9 milliards des Eaux et Forêts se démène pour que de 400 000 tonnes, lire pp. 94-95). par la BAD, de 3,6 milliards par le Fonds les programmes du Plan stratégique de Reste à tester l’option du zonage retepour l’environnement mondial et de relance du secteur agricole (PSRSA) nue par le gouvernement pour redé3 milliards par l’État béninois. À terme, 2012-2016 soient bouclés à temps – leur ployer la filière. « L’idée, à terme, est en 2020, la vallée devrait produire plus taux global d’exécution était déjà de de confier l’intégralité de sa gestion de 21 600 t de céréales et 14 500 t de 65 % à la fin du troisième trimestre 2014. à des opérateurs privés, par zone de produits maraîchers supplémentaires Ses trois priorités : la mécanisation des production, explique Issa Azizou. Le par an. De quoi améliorer la croissance activités, l’industrialisation de l’élevage Burkina Faso et la Côte d’Ivoire ont économique et renforcer la sécurité (porcin, bovin et avicole) et la réorgaadopté ce système, et ça marche. Nous alimentaire. l nisation de la filière coton. allons procéder à l’attribution d’une Fiacre ViDJiNGNiNou, à Cotonou p La production nationale de viande a progressé de 11,75 % en 2014.
un joli coup de pousse
«
D
n o 2828 • du 22 au 28 mars 2015
jeune afrique
RÉPUBLIQUE DU BÉNIN
MINISTÈRE DE LA SANTÉ
120 000 femmes ont bénéficié de la gratuité de la césarienne Dans sa volonté d’atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) liés à la santé, et notamment à la réduction de la mortalité maternelle et infantile, le président Boni Yayi a fait de la gratuité de la césarienne une réalité depuis le 1er avril 2009. Une mesure mise en œuvre par l’Agence nationale de gestion de la gratuité de la césarienne (ANGC) qui n’est pas négligeable, alors que cette opération est facturée environ 100 000 FCFA. Plus de 120 255 femmes ont bénéficié gratuitement de la césarienne lors du second trimestre de l’année 2014.
70 milliards pour un hôpital d’excellence Le Bénin a besoin de mobiliser 70 milliards de FCFA pour construire un hôpital d’excellence, à l’horizon 2016, dans la commune d’AbomeyCalavi. L’infrastructure comptera douze salles de travail, six blocs opératoires, une salle de réveil, une pharmacie ou encore des cliniques filtres. Il sera équipé de 250 lits, de deux plateaux d’endoscopie et de matériels sanitaires répondant aux normes contemporaines. L’hôpital d’excellence jouera une double fonction : celle d’un hôpital de proximité où les soins primaires et secondaires seront administrés et celle d’un établissement de référence où la population bénéficiera de soins de haut niveau.
MINISTÈRE DE LA SANTÉ BP 01-882 Cotonou, Bénin Tél.: +229 21 33 21 63 / 78 Fax : +229 21 33 04 64 E-mail : info@beninsante.bj
La deuxième ambition est de réduire le coût des évacuations sanitaires en soignant le patient dans son contexte socio-culturel. Enfin, le nouvel hôpital devra offrir des soins répondant aux normes européennes.
Une loi de généralisation du Régime d’assurance maladie universelle Lancé en décembre 2011, le Régime d’assurance maladie universelle (RAMU) prend son envol après une phase de sensibilisation et de pilotage. Les premiers adhérents y ont été enregistrés en juin 2014 et les 34 zones sanitaires sont aujourd’hui couvertes par ce mécanisme. En quatre mois, plus de 10 000 indigents y ont souscrit, de même que 12 000 acteurs relevant des secteurs informels et agricoles. Près de 30 000 Béninois sont aujourd’hui détenteurs de cartes RAMU. Cet engouement est le résultat d’une implication effective des autorités et de la disponibilité des partenaires techniques et financiers. Les acteurs de la santé, les prestataires de soin et les dispensateurs de médicaments ont aussi pris parti pour ce nouveau système d’assurance. Le RAMU prendra en compte tous les acteurs sociaux, qu’ils viennent des secteurs public, privé ou de l’informel, dès que le projet de loi sur l’assurance maladie sera voté par l’Assemblée nationale. ■
DIFCOM/DF - PHOTOS : PAULMZ/FOTOLIA
Le gouvernement déploie des efforts considérables pour améliorer le système de soins au Bénin. Ces efforts sont perceptibles à travers la mise en œuvre actuelle d’un régime d’assurance maladie universelle, la prise en charge gratuite de la césarienne ou la construction à venir d’un nouvel hôpital de référence.
Vers une spécialisation des soins Une triple vision est à la base de la conception du projet. La première est de corriger les limites du Centre national hospitalier universitaire Hubert Koutoukou Maga (CNHU/HKM), prévu à l’origine comme un établissement de dernier ressort, en cas de prise en charge des pathologies, mais qui est vite devenu un centre de proximité.
DIFCOM/DF - PHOTOS : DR
MS
La santé pour tous, un objectif et un vecteur du développement du Bénin
Le Plus de J.a. Sacré bénin !
trop couvé, le coton? Il y a trois ans, l’État a retiré la gestion de la filière au secteur privé. Certes, la production a redécollé, mais les professionnels vont devoir reprendre la main.
à
arbitre. L’État a donc établi son propre
système d’approvisionnement en intrants et de suivi des producteurs, allant jusqu’à mettre à contribution les forces armées. Surtout, pour financer ses campagnes n o 2828 • Du 22 au 28 Mars 2015
Dans toute la région 384 404
Burkina Faso 296 101
Mali 162 800
Côte d’Ivoire
Togo
Sénégal
41 330 80 700 69 870 28 190 32 250 32 000
703 000
450 000 440 000
352 000 360 000
194 308 240 028 306 680
Bénin
601 000
Production de coton-graine En tonnes 2007-2011 (moyenne) 2012-2013 2013-2014 (prévisions) Jeune afrique
source : ueMoa
l’issue de la campagne 20142015, qui s’achève fin mars, la production béninoise de coton-graine pourrait dépasser les 400 000 tonnes. C’est ce que la filière récoltait en moyenne au début des années 2000, pas loin du record de 427 000 t atteint en 2004-2005, avant son effondrement. Depuis la reprise en main de la filière par l’État, les récoltes ont régulièrement augmenté, passant de 174 000 t en 2011-2012 à 240 000 t en 2012-2013, puis à près de 307 000 t en 2013-2014. En avril 2012, l’État a rompu les contrats qui le liaient aux entreprises du magnat du coton Patrice Talon, accusé de mauvaise gestion des subventions publiques aux intrants (graines, engrais, insecticides) et exilé en France depuis. Jusqu’alors, l’homme d’affaires était incontournable dans la filière: il avait le monopole sur les importations d’engrais et de semences, et était actionnaire majoritaire dans les usines d’égrenage de la Société de développement du coton (Sodeco). Le gouvernement les a réquisitionnées fin 2013, et a également suspendu l’accordcadre qui déléguait la gestion de la filière au secteur privé via l’Association interprofessionnelle du coton (AIC, structure réunissant les producteurs, les égreneurs et les distributeurs d’intrants). Par ailleurs, le président Boni Yayi a fait du redressement de la filière coton une priorité stratégique. Premier produit d’exportation du pays, « l’or blanc » représente en effet plus de 12 % de son PIB, 60 % de son tissu industriel, et assure un revenu à un tiers de sa population.
Jean-Marc Dugas/Picturetank
94
q Un tiers de la population tire ses revenus de la filière.
contribué à relancer la filière. « La subvention sur les engrais, dont le prix est passé à 10 000 F CFA le sac de 50 kg, contre 11 000 à 12 000 F CFA lors des précédentes campagnes, a été déterminante, explique-t-il. De même que la hausse du prix du coton [passé de 190 F CFA/kg en 2009-2010 à 265 F CFA en 2013-2014, puis 250 F CFA en 20142015], car l’augmentation du prix payé aux producteurs a suivi. » Ce qui les a encouragés à accroître les superficies emblavées. chute. S’agissant de la réorganisation
du secteur par l’État, le président de la Pnoppa se montre plus circonspect. « Nous devons penser à la gestion et à la pérennité de la filière. S’il y a eu dysfonctionnement en 2012, c’est que l’État n’a pas joué son rôle d’arbitre. Il faut définir un nouvel accord-cadre participatif entre les différents partenaires, dans lequel l’État devra se concentrer sur son rôle régalien. Il faut aussi établir un mécanisme clair de fixation des prix du coton et des intrants », préconise Léopold Lokossou. De son côté, Joachim Saizonou, ancien membre de l’AIC, estime qu’avant d’entamer de tels « états généraux, et pour rétablir la confiance, le gouvernement devra solder tous les contentieux avec les acteurs de la filière coton ». L’État a retenu l’option du zonage des activités autour des usines d’égrenage, des recettes gérées par des opérateurs privés (un d’exportations cotonnières, il système qui a fait ses a mobilisé des preuves au BurkinaFaso fonds à hauteur et en Côte d’Ivoire), avec de 82 milliards de un objectif de 600 000 t/an. F CFA (environ 125 milCette solution va être testée lors lions d’euros) en 2012, puis de la prochaine campagne. Les 115 milliards de F CFA en 2013, par l’interprofessionnels espèrent qu’elle médiaire de la Banque ouest-africaine fera rapidement ses preuves. Sinon, ils de développement. En septembre 2014, savent que l’élection présidentielle de cette dernière a débloqué un troisième 2016 pourrait conduire à un nouveau prêt de 27 milliards de F CFA. changement d’orientation politique pour Pour Léopold Lokossou, cotonculteur la filière. Par ailleurs, si le coton béninois et président de la Plateforme nationale reste, avec l’ivoirien, l’un des mieux payés des organisations paysannes et de prod’Afrique, à 250 F CFA/kg, il a tout de ducteurs agricoles du Bénin (Pnoppa), même perdu 15 F CFA depuis la dernière le volontarisme du gouvernement et du campagne.Etlachutedescoursmondiaux chef de l’État (qui est allé jusqu’à cultiver l’an dernier est venue rappeler aux proson propre champ), ainsi que la mobiducteurs la nécessité d’être organisés. l lisation de ces moyens, ont fortement Saïd aït-hatRIt
60 %
jeune afrique
le plus de J.a. Sacré Bénin !
Louiza ammi pour j.a.
96
p L’exploitation des usines au Bénin permettrait au groupe de mettre un pied en Afrique subsaharienne.
industrie
Juteuses à souhait Le leader algérien des boissons non alcoolisées nca-rouiba va évaluer la rentabilité de six unités de transformation de fruits construites par l’état. Dans le but d’en extraire le meilleur.
G
râce à un prêt de l’État indien, le gouvernement béninois lançait en septembre 2011 la construction d’usines de transformation de fruits dans six zones de production : Allada pour l’ananas, Kpomassè pour la tomate, Zakpota pour l’orange, Natitingou pour la mangue, Parakou pour la noix de cajou et Bantè pour la pomme d’anacarde. Objectifs d’un tel déploiement : doper l’emploi, accroître la production de fruits, lutter contre les pertes post-récoltes et accélérer l’industrialisation du pays, tout en diversifiant et en augmentant la valeur ajoutée des exportations. Livréesen2013,lesusinesn’onttoutefois trouvé un exploitant que fin octobre 2014, avec la signature d’un contrat de location-gérance entre l’État et la Nouvelle Conserverie algérienne (NCA-Rouiba), leader algérien des boissons à base de fruits. marché niGérian. Déjà présent en
Tunisie et bientôt au Maroc, le groupe n’a évidemmentpaschoisileBéninparhasard pour développer ses activités en Afrique subsaharienne. « Le pays est stable, et il est proche de l’immense marché nigérian », explique Sahbi Othmani, le directeur général de NCA-Rouiba, qui dit avoir trouvé sur place des fruits « d’une qualité exceptionnelle ». n o 2828 • du 22 au 28 mars 2015
Si le champion algérien ne doute pas de la rentabilité des marchés visés, il doit en revanche vérifier que ses produits seront compétitifs, compte tenu des coûts de production locaux. « Nous devons passer par une période de test, confirme l’homme d’affaires, afin de mieux connaître la chaîne de valeur. » à commencer par la logistique (les infrastructures routières béninoises laissant
nous aurons su résoudre les éventuels problèmes », indique Sahbi Othmani. La première usine à entrer en production sera l’unité de transformation d’ananas d’Allada (à 50 km au nord de Cotonou), dont les produits pourront être distribués au Bénin, au Nigeria voisin et jusqu’en Europe. En décembre, NCA-Rouiba y a envoyé une équipe technique afin de réaliser un diagnostic approfondi des installations, qui se sont dégradées faute d’avoir été utilisées depuis la livraison de l’usine. Pour le moment, la capacité de traitement est modeste (500 kg de matière première par heure), ce qui arrange l’industriel, qui pourra ainsi tester la production et le marché « grandeur nature », mais sur un faible volume.
allada pour l’ananas, Kpomassé pour la tomate, natitingou pour la mangue, Zakpota pour l’orange… encore à désirer), mais aussi la collecte, les circuits de vente ou l’administration – notamment les douanes. Une étape d’autant plus essentielle pour le groupe qu’il est présent justement sur la majeure partie de la chaîne, depuis la fabrication jusqu’à la commercialisation. NCARouiba ne précisera donc le montant de ses investissements au Bénin qu’à l’issue de la phase exploratoire (en cours), et après consultation de ses actionnaires. Selon les termes du contrat, le groupe doit tester les six usines pendant un à deux ans maximum et disposera ensuite d’un droit préférentiel pour choisir les unités qui l’intéressent le plus. « Nous retiendrons celles dont le modèle économique sera viable et pour lesquelles
potentiel. « Nous voulons
nous engager sur le long terme car nous croyons au potentiel de croissance de la région, avec le développement de la grande et de la petite distribution, précise Sahbi Othmani. Le gouvernement béninois affiche une grande volonté, et nous a même aidés à résoudre notre principale difficulté, le transfert des fonds depuis l’Algérie. » Les conditions imposées par l’État algérien aux entreprises privées pour investir hors du pays sont en effet draconiennes. Aussi le ministère béninois de l’Économie et celui des Affaires étrangères ont-ils été sollicités, dès octobre 2014, pour « faciliter les relations financières ». Toute l’opération dépend donc désormais de l’autorisation de transfert de fonds de la Banque d’Algérie. l Saïd aït-hatrit jeune afrique
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RÉPUBLIQUE DU BÉNIN
MINISTÈRE DE LA COMMUNICATION E T DES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION E T DE LA COMMUNICATION
Développer les TIC et faire du Bénin le « quartier numérique de l’Afrique » Révolutionnées par Internet et la téléphonie mobile, les télécommunications sont en chantier au Bénin, comme dans nombre de pays voisins. Avec méthode, les autorités mettent en place les bases qui permettront au secteur de jouer son rôle de catalyseur économique.
DR
De l’analogique au numérique
M. Jean Gbéto Dansou, Ministre de la Communication et des Technologies de l’Information et de la Communication.
MINISTÈRE DE LA COMMUNICATION ET DES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION BP. 120 Cotonou, Bénin Tél.: + 229 21 31 43 34 / 21 31 22 27 E-mail : sq@communication.gouv.bj www.communication.gouv.bj
Le Parlement a voté en août 2014 la loi sur le passage de la radiodiffusion analogique à la radiodiffusion numérique. Celle-ci s’inscrit dans le cadre de la décision de l’Union Internationale des Télécommunication (UIT), dont le Bénin est membre, de passer de l’analogique au numérique le 17 juin 2015 au plus tard. Une proposition qui sera respectée, a indiqué le ministre des Communications et des TIC, M. Jean Gbéto Dansou, lors de la présentation de ses vœux en janvier dernier. De son côté, le projet de loi portant Code de l’information et de la communication a été voté le 22 janvier 2015 par l’Assemblée nationale. Il signifie la fin d’un vide juridique dans la presse et, d’une manière générale, apporte plus de réglementation dans le secteur sans distinguer la presse écrite de la radio ou de l’audiovisuel, ce que les professionnels réclamaient. Les réformes de l’Office de radiodiffusion et télévision du Bénin (ORTB) se poursuivent, dans le contexte de la TNT, avec la consultation de tous les acteurs concernés.
Le Bénin, quartier numérique de l’Afrique En mai 2014, c’est l’importante loi relative aux communications électroniques et à la poste que les députés béninois ont votées. Elle assure la mise en place d’un cadre juridique adapté et la mise en œuvre du premier des axes stratégiques de la vision du gouvernement : faire du Bénin le quartier numérique de l’Afrique. Le pays se met aussi en conformité avec les directives qui régissent les télécommunications dans les zones UEMOA et CEDEAO. Les ambitions africaines de Cotonou sont aussi servies par la création attendue de l’Autorité de régulation des communications électroniques
et de la poste, en lieu et place de l’Autorité transitoire existante. Plusieurs agences sont aussi créées (Agence béninoise des services universels des communications électroniques et de la poste, Agence béninoise des technologies de l’information et de la communication) pour améliorer le fonctionnement du secteur. Dans un autre domaine, délicat mais stratégique, l’ouverture du capital de Libercom SA se poursuit, de même que la réforme qui vise la séparation de la vente en gros des infrastructures de la vente au détail des services de Bénin Télécoms SA.
Six priorités pour 2015 Le ministère de la Communication s’est fixé six priorités pour l’année en cours : - installer un second câble sous-marin (ACE) sur le financement de la Banque mondiale (35 millions dollars) ; • assurer la migration de la radiodiffusion analogique à la radiodiffusion numérique d’ici juin 2015 ; • assurer la mise en œuvre d’un réseau de 4e génération (LTE) à hauteur de 8,5 milliards FCFA ; • assurer la mise en œuvre des services universels dans les domaines des communications électroniques et de la Poste ; • obtenir l’accord de prêt de 80 millions de dollars, avec EXIM BANK Chine, pour le développement des infrastructures des TIC ; • assurer le plaidoyer pour le vote effectif de la loi sur le code de l’information. ■
DIFCOM/DF - PHOTO : YVES TROUGNIN SAUF MENTION.
MC TIC
sacré bénin ! le plus de J.A. carnet de route
Jardins des délices Des champs et des potagers en milieu urbain ? Oui, ça existe. Et en ce domaine les villes béninoises font figure de modèles. Exemple dans le quartier de Houéyiho, à Cotonou.
A
ux abords de l’aéroport international Cardinal-BernardinGantin, le long de l’une des principales artères de Cotonou,s’étenduneoasisdeverdureetde tranquillité, où l’air saturé de la métropole paraît presque respirable. Sur 15 ha de champs et de potagers, 337 particuliers cultivent des légumes locaux (gombos, amarantes, oignons…) ou importés (laitues, betteraves, carottes, haricots, choux, concombres…). Le site maraîcher de Houéyiho est l’une des neuf zones d’agriculture urbaine qui ont poussé au cœur de la capitale économique. Il représente environ 45 % de la surface exploitée par les maraîchers dans la ville. Habitants de Cotonou ou des communes voisines, hommes ou femmes, jeunes ou vieux, chaque producteur y cultive sa parcelle en fonction de ses moyens. Les plus aisés ont installé des systèmes d’irrigation, les autres utilisent de bons vieux arrosoirs. Comme en janvier 1972. À l’époque, une trentaine de maraîchers installés à Porto-Novo et désireux d’étendre leurs activités se tournèrent vers ce terrain vierge appartenant à l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar
(Asecna) et y prirent leurs quartiers avec l’accord de l’autorité aéroportuaire et de la mairie de Cotonou. Le doyen de la coopérative, André Deguenon, 62 ans, était présent aux premières heures de ce projet un peu fou. « J’avais quitté mon village de Zakota [dans le Zou, dans le sud du Bénin] à 18 ans pour apprendre un métier à Cotonou, se souvient-il, marquant une pause le temps qu’un avion atterrisse. L’agriculture m’a offert un cadre, elle m’a sauvé la vie. »
fientes de volailles) sont fabriqués et vendus sur place. Environ 60 % de la production sert à nourrir les cultivateurs et leur famille, le reste est vendu et permet de se procurer d’autres produits. « Nous faisons vivre près de 3000 personnes directement ouindirectement»,expliqueCharlesBewa, président du Réseau des maraîchers de Houéyiho (depuis 2012) et du Réseau africaindesmaraîcherséco-santé(Rames), qui regroupe des cultivateurs du Bénin, du Burkina Faso, du Togo, du Mali, du Niger, du Sénégal et de la Côte d’Ivoire. éCoresponsAble. Cet imposant tren-
tenaire organise chaque année des colloques sur l’avenir du maraîchage. Son dernier défi : sensibiliser les agriculteurs aux dangers de l’usage non maîtrisé de certains intrants et pesticides. « Nous voulons que le site devienne entièrement biologique et écoresponsable », espère-t-il. environ 60 % de la production Charles Bewa est fier de la sert à nourrir les maraîchers et coopérative. Mais aussi inquiet. L’avenir du site repose en effet sur leur famille, le reste est vendu. le bon vouloir de l’Asecna, qui, Les jardins de Houéyiho, qu’il a vus si elle le tolère depuis plus de quarante naître, ont bien grandi. Aujourd’hui, plus ans, s’alarme d’une telle densité d’activités une seule parcelle n’est disponible. Le juste dans l’axe d’atterrissage des avions. terrain est divisé en cinq zones, et leurs L’autorité aéroportuaire a d’ailleurs plujardiniers regroupés en cinq coopératives sieurs fois essayé de mettre fin à l’occu– Grâce-de-Dieu, Wanyianan, Kponhami, pation de ces parcelles, notamment lors Semevo et Enagnon –, dont les présidents du Sommet de la francophonie, en 1995. sont élus pour trois ans. Certains ont « Si on nous demande de partir, nous ne adhéré au Syndicat national des maraîpourrons pas nous y opposer », reconnaît chers du Bénin. Des étudiants de plusieurs Charles Bewa. En attendant, la coopérative universités du pays viennent même se fors’évertue à trouver une solution de repli… merauprèsd’eux.Lesfertilisants(compost, au cas où. l VinCent DUHeM
antoine tempé
q à deux pas de l’aéroport, sur 15 ha, 337 petits exploitants cultivent leur parcelle.
jeune afrique
2828 • du 22 au 28 mars 2015
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2
Fonds National de la Microfinance : le fleuron béninois qui sʼimpose au monde
L
es performances et résultats
• Africa Finance & Investissement
probants du Fonds national
Forum 2014 organisé en Cologne en
de la microfinance dépassent
Allemagne ;
désormais les frontières du
Bénin. Lʼinstitution est conviée souvent à dʼimportantes rencontres internationales pour partager ses expériences. Le FNM sʼaffirme désormais hors du territoire béninois et constitue une attraction. Le Fonds national de la microfinance est une institution innovante. Un outil efficacedeluttecontrelapauvretéetun moyen efficient de création dʼemplois. Les centaines de milliers de bénéficiaires quʼil a déjà impactés constituent sa principale référence au plan national. À lʼinternational, lʼinstitution que dirige Jean Comlan Panti sʼimpose aussi lors des grandes rencontres. Ses mérites ont été dʼailleurs reconnus à certaines
MESSAGE
assises, parmi lesquelles ont peut citer :
• 9ème Convention Annuelle de la Social Performance Task Force à Dakar. Atelier Régional sur la Microfinance et Mobile banking organisé par le CGAP à Abidjan en Côte dʼIvoire ; • Lancement du Fonds National pour la Finance Inclusive au Togo (FNFI) et Semaine Nationale de la Microfinance du Togo ;
M. Jean Comlan Panti, Directeur général du FNM Bénin.
« Une synergie dʼactions est nécessaire pour booster les différents secteurs de lʼéconomie. »
• La liste des rencontres auxquelles le Fonds national de la microfinance a pris part à lʼinternational est longue. Des occasions pour la première institution publique dʼappui à la microfinance certifiée ISO 9001 : 2008 au monde pour communiquer sur son dispositif organisationnel et fonctionnel ainsi que sur ses résultats appréciés
• Célébration concomitante de la 39ème
de tous. La diversité de ces rencontres
conférence annuelle et du 40ème anni-
est le symbole de lʼimportance que les
versaire de la Banque Islamique de
partenaires techniques et financiers et
Développement (BID) à Djeddah en
les différents acteurs sur lʼéchiquier
Arabie Saoudite ;
international accordent au FNM.
Vue externe du nouveau siège du FNM en construction.
Offrir de meilleurs produits et services financiers et non financiers visant à faire des pauvres des agents économiques de plein droit et des potentiels investisseurs de lʼavenir.
3
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5
De gauche à droite : 1. Échanges du DG/FNM avec les
Général du FNM Bénin, M. Jean Comlan Panti, échangeant
Bénin, M. Jean Comlan Panti, adressant ses salutations à
investisseurs à Africa Finance & Investissement Forum (AFIF)
avec Mme MADOUGOU YEDO, ancienne Ministre chargée
Madame le Ministre chargé du Développement à la Base
2014 organisé en Cologne en Allemagne. 2. Le Directeur
de la Microfinance au Bénin. 3. Le Directeur Général du FNM
du Togo. 4. 5. 6. Des bénéficiaires du FNM en pleine activité.
6
EXPERTISE DANS LʼAPPUI A LA MICROFINANCE Cʼest ainsi quʼà la 39ème conférence
le continent. Cette initiative a regroupé
dʼapprécier lʼétat des lieux de lʼutilisa-
annuelle et du 40ème anniversaire de la
des décideurs, des banquiers, entre-
tion du mobile banking dans lʼespace
Banque Islamique de Développement
preneurs, institutions financières et
UEMOA, de partager les expériences
(BID) à Djeddah en Arabie Saoudite,
investisseurs recherchant des projets
existantes, de créer un cadre de parte-
le FNM, en tant quʼobservateur a eu le
dans lesquels investir ou attirer des
nariat entre les SFD, les opérateurs de
mérite de présenter son expérience
investisseurs pour le continent.
téléphonie mobile et les fournisseurs
en matière dʼappui à la microfinance lors de lʼexposition « meilleurs projets novateurs au sein des pays membres ».
Le FNM a également participé à la 9ème Convention Annuelle de la Social Performance Task Force à Dakar du
de solutions technologiques afin de permettre lʼamélioration de lʼinclusion financière dans lʼespace UEMOA.
À Africa Finance & Investissement
2 au 6 juin 2014. Lʼédition de lʼannée
Du 20 au 25 janvier 2014, le FNM a
Forum 2014 organisé en Cologne en
2014 a mis en relief des exemples des
pris une part active dans le lancement
Allemagne les 4 et 5 juin 2014, le FNM
Standards Universels en pratique, ainsi
du Fonds National pour la Finance
a aussi brillé par sa participation active.
que des discussions plus larges de la
Inclusive au Togo (FNFI) puis dans
La délégation du FNM a exposé son
Gestion de la Performance Sociale (GPS),
le déroulement de la Semaine Nationale de la Microfinance, édition 2014
expérience en financement agricole.
des questions relatives aux services
Une expérience que bien de partici-
financiers numériques et à la règlemen-
organisée à Lomé du 13 au 17 octobre
pants ont applaudi et encouragé. Il faut
tation du secteur de la microfinance.
2014 sur le thème « Cap sur lʼinclusion
dire que cʼest un événement organisé annuellement en Europe depuis dix ans par EMRC International. Il vise à renforcer le secteur privé en Afrique, en encourageant lʼesprit dʼentreprise et en attirant les investissements sur
Pour lʼAtelier Régional sur la Microfinance et le Mobile banking organisé par le CGAP à Abidjan en Côte dʼIvoire les 6 et 7 mai 2014, le FNM était aussi lʼinvité de cette rencontre qui a permis
financière au Togo ».
Tout ceci nʼest que le fruit dʼun dynamisme mis au service dʼune approche innovante pour le développement du secteur de la microfinance.
Cotonou Littoral 01 BP 909 - Cotonou (Rép. du Bénin) Tél. : (229) 21 30 05 11 / 21 30 05 18 Fax : (229) 21 30 04 60 Jean C. Panti reçu en audience par Monsieur Sidibe, Vice Président des Opérations à la Banque Islamique de Développement.
www.fnmbenin.org
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Fonds National de la Microfinance
Le Plus de J.a.
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TransporTs & logisTique
Le paquebot du Sahel Infrastructures modernisées, délais et coûts réduits… Le Port autonome de Cotonou a gagné en compétitivité. Ce qui lui permet d’attirer une nouvelle clientèle, celle des pays enclavés.
S
i son plan d’eau de 80 ha est évidemment loin de rivaliser avec les 1 000 ha de son concurrent abidjanais, le Port autonome de Cotonou (PAC) n’a pas pour autant lésiné sur les moyens pour améliorer sa productivité et attirer de nouveaux utilisateurs. Plus de 2 040 navires sont venus y accoster en 2014, contre 1 400 en 2013. Quant au trafic de marchandises transitant par le PAC, il est passé durant la même période de 7,8 millions à 9 millions de tonnes (+ 15,4 %), dont plus des deux tiers à destination de l’hinterland, vers le Niger principalement, mais aussi vers le Burkina Faso, le Mali et le Tchad. C’est d’ailleurs en desservant ces pays enclavés de la région sahélienne et en se positionnant comme port-relais du Nigeria que le PAC compte développer ses activités.
ADEWOLE/EAHOUNOU
bond en avant. L’installation du gui-
p Le temps moyen de traitement des conteneurs a été ramené à cinq jours, contre cinquante-deux il y a encore trois ans. n o 2828 • du 22 au 28 mars 2015
chet unique fin 2011, en simplifiant les formalités de passage des marchandises, a réduit les délais, et donc les coûts, pour les utilisateurs du port. La même année, la fin des travaux d’aménagement de la digue, l’élargissement de la passe d’entrée ainsi que le dragage du chenal et du bassin ont eux aussi contribué à écourter le temps d’attente des navires dans la rade et permis aux bâtiments à fort tirant d’eau d’accoster. De son côté, le français Bolloré Africa Logistics (BAL, présent depuis 2009 au port de Cotonou, où il a décroché une concession de vingt-cinq ans) a également modernisé les infrastructures et équipements de sa filiale, Bénin Terminal (BT). Avec un linéaire de quai de 540 mètres et un tirant d’eau de 13,5 à 15 m, BT peut accueillir les porte-conteneurs de nouvelle génération, d’une capacité allant jusqu’à 5 000 équivalents vingt pieds (EVP, unité de mesure représentant un volume d’environ 38 m3). Les deux portiques de quai, opérationnels depuis 2013, permettent quant à eux d’augmenter la cadence de déchargement des navires. « Le port de Cotonou a fait un sérieux bond en avant, estime Ibrahim Traoré, un consignataire nigérien. Le temps de chargement et de traitement des conteneurs, qui était de plus de cinquante-deux jours jeune afrique
Sacré Bénin ! en 2012, est désormais réduit à cinq jours. Quant au délai d’attente des camions en transit, il a été ramené à sept heures en moyenne, contre trois cent soixanteneuf heures [plus de quinze jours] il y a deux ans ! Un tel changement nous a convaincus de faire de Cotonou notre port de transit. » « Notre ambition est d’offrir à nos usagers une plateforme moderne, avec pour leitmotiv la compétitivité. Surtout, nous voulons nous positionner comme le port naturel des pays de l’hinterland. Nous partons donc à leur conquête », confirme Samuel Batcho, directeur général du PAC. cheMiN de Fer. Ces derniers mois,
plusieurs délégations béninoises se sont rendues à Niamey, la capitale nigérienne, dans le seul but de faire la promotion du port. Une campagne qui a porté ses fruits, puisque ce dernier aurait bénéficié, entre novembre 2014 et janvier 2015, d’une hausse de 23 % de ses échanges avec le Niger – lequel fait déjà transiter plus de 80 % de ses marchandises par le port de
Cotonou, où il doit les acheminer, pour le moment, par la route. Cette stratégie de développement du PAC a été confortée par le coup d’envoi des travaux de la ligne de chemin de fer entre Cotonou et Niamey, en avril 2014. Baptisée Blueline, la ligne sera exploitée via une coentreprise entre les États béninois et nigérien (disposant chacun de
Sur la partie nigérienne, la construction du tronçon de 140 km entre Niamey et Dosso (sud du Niger) est presque achevée. Côté béninois, BAL s’attelle à la rénovation de la voie entre Cotonou et Parakou (Centre). Restera à la prolonger jusqu’à la frontière nord. Le groupe Bolloré a déjà investi sur fonds propres pour remettre à neuf la gare centrale de Cotonou. Après un an de travaux, elle a été inaugurée le 14 janvier. Les deux tiers des marchandises Dans la foulée, BAL a lancé sont destinées au Niger, au le projet d’extension de Bénin Terminal, qui représente un Burkina Faso, au Mali et au Tchad. nouveau volet d’investissement d’environ 34 milliards de F CFA 10 % du capital), des investisseurs privés en infrastructures et en équipements. béninois (20 %) et nigériens (20 %), ainsi BT, qui dispose déjà d’un parc à conteque le groupe Bolloré (40 %), partenaire neurs de 20 ha sur le port de Cotonou, stratégique chargé de la mobilisation des va y aménager 20 ha supplémentaires, ressources financières pour l’exécution en partie gagnés sur la mer. Les trades travaux. Coût global estimé : environ vaux commenceront dès la livraison du 1 000 milliards de F CFA (1,5 milliard nouveau terre-plein, sur lequel se fera d’euros). La ligne s’intégrera à la boucle notamment l’interconnexion avec le rail, ferroviaire ouest-africaine qui reliera Abidjan à Lomé via Cotonou, Niamey depuis la gare centrale de Cotonou. l et Ouagadougou sur 2 700 km. Fiacre VidjiNgNiNou, avec céciLe MaNciaux
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COMMUNIQUÉ
Boni YAYI et Idriss BAKO visitent les usines SODECO
D
La SONAPRA, bras armé de l’État béninois dans le secteur cotonnier
epuis sa création en1983, la Société Nationale pour la Promotion Agricole (SONAPRA) reste une structure de référence de l’État pour le développement du secteur agricole au Bénin.
Pendant vingt cinq ans, la société a fortement contribué à l’essor de la filière coton. Suite à la cession de son outil industriel intervenue en septembre 2008, la SONAPRA s’est recentrée sur sa mission originelle : la promotion des filières agricoles.
© Ange Gnacadja
Monsieur Idrissou BAKO Directeur Général de la SONAPRA
Des balles de coton fibre prêtes à l’exportation
SONAPRA
SOCIÉTÉ NATIONALE POUR LA PROMOTION AGRICOLE
Quatre ans plus tard, la SONAPRA, compte tenu de son expertise, a été sollicitée à nouveau pour la gestion transitoire de la filière coton au regard des multiples dysfonctionnements enregistrés lors de la campagne 2011-2012. En janvier 2015, la société venait de conduire avec doigté trois campagnes cotonnières transitoires couronnées de succès encourageants. Le secret de l’essor de la filière au cours des trois campagnes cotonnières réside dans la mise en place à bonne date des intrants coton de qualité, la transparence notée dans la commercialisation du coton graine, l’implication des autorités politico-administratives dans la conduite de la campagne (sensibilisation des producteurs et suivi), la subvention des intrants, etc. La réfection des pistes d’accès, le paiement rapide des producteurs, des transporteurs et autres prestataires, le suivi rigoureux de l’égrenage à façon, l’expertise du Service Classement de la SONAPRA et les placements avec intelligence des fibres coton à l’international avec l’implication des producteurs à travers leurs structures faitières ont également contribué à cet essor. Tous
ces facteurs ont engendré des résultats concluants. Ainsi, la production est-elle passée de 174 000 tonnes au cours de la campagne cotonnière 2011-2012 à 240 027 tonnes au titre de celle de 20122013. Le Bénin a enregistré une production cotonnière de plus de 307 000 tonnes en 2013-2014. Au titre de la campagne cotonnière 2014-2015 en cours, il est attendu une production cotonnière de plus de 360 000 tonnes. Cet exploit a été possible grâce aussi à l’appui des Partenaires Techniques et Financiers (PTF). Depuis le retour de la SONAPRA dans la filière coton, tout le personnel en situation de sous-emploi depuis la cession des usines est mobilisé et très occupé, formé, motivé et déterminé à mieux faire. Monsieur Idrissou BAKO, qui est à la fois, Directeur Général de la SONAPRA et Coordonnateur National des Usines de la SODECO réquisitionnées, a su, en bon manager, apporter une réponse adéquate et efficace à la crise que vivait le secteur cotonnier en rétablissant la confiance non seulement au sein des acteurs nationaux mais aussi, et surtout, au niveau des clients internationaux. Ces derniers ne cessent de saluer le retour salvateur de la SONAPRA dans la filière à cause de son savoir-faire, de son dynamisme et son expertise. Ce retour est considéré par les différents partenaires du monde agricole comme une chance à saisir pour redéfinir un nouveau cadre institutionnel de la filière plus performant et qui impliquera le privé et le public dans un partenariat gagnantgagnant. ■
www.sonapra.com
DIFCOM/FC - Photos : DR
01 BP 933 Tél. : +229 21 33 08 20 / 08 22 Fax : +22) 21 33 19 48 E-mail : spsonapra@yahoo.fr.
Messieurs YAYI et BAKO à l’intérieur de l’usine SODECO observant les phases d’égrenage du coton graine.
La récolte du coton graine dans un champ.
Sacré Bénin ! Le Plus de J.a. Business
Best of Bénin Ils exercent leurs talents dans la finance, le négoce international, le droit, le BTP ou l’informatique. Portrait de sept personnalités qui sortent du lot. Fiacre ViDJiNGNiNOU
Luciano Hounkponou 40 ans, avocat aux barreaux de Cotonou et de Paris, professeur assistant de droit international à l’université d’Abomey-Calavi
TAGAZA Djibo Pour j.A.
e
ntre une consultation à son cabinet de Cotonou, une conférence à Abidjan et un cours de droit à l’université de Portau-Prince, en Haïti, « Monsieur Affaires » (comme le surnomment ses confrères du barreau de Cotonou) passe son temps à courir. « Quand on est jeune, il faut se donner entièrement à son travail, le repos ce sera pour plus tard », confie Luciano Hounkponou. L’avocat a commencé sa carrière au barreau de Paris en 2008, au sein du département de droit bancaire du cabinet Reinhart-Marville-Torre, puis auprès du cabinet Dautriat, avant d’être « piqué par le virus du retour au pays natal », comme il le dit lui-même. En 2010, il s’associe à son confrère Wilfred Kounou, avec qui il avait préparé son doctorat à l’université de Reims, et crée le cabinet HK, à Cotonou, spécialisé, notamment, dans le droit bancaire et maritime. Il a pour clientèle le gratin de l’économie locale, dont les groupes Bolloré, Delmas (CMA-CGM), Ericsson Continental, Société Générale, CFAO Motors ou encore l’État béninois. Depuis un an, HK est membre de l’Eversheds Africa Law Institute (EALI), plateforme de partage de connaissances et de services juridiques créée en octobre 2013 par le cabinet britannique Eversheds, qui réunit des cabinets africains spécialisés en droit des affaires et des cabinets européens travaillant en Afrique. l n o 2828 • Du 22 Au 28 mArs 2015
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Le Plus de J.A. Sacré Bénin !
Rissi Razaq-Igué 53 ans, fondatrice et directrice générale de Ritis International près des études secondaires en Allemagne, puis l’École des cadres du commerce et des affaires économiques de Paris et, pour finir, un MBA en management et gestion des affaires à l’université de Californie (Ucla), aux ÉtatsUnis, Rissicatou Razaq-Igué est rentrée au Bénin en 1986. La jeune cadre a travaillé cinq ans pour la société américaine de production pétrolière Ashland Oil, puis s’est mise à son compte et, en 1992, a créé son entreprise, Ritis Agro, spécialisée dans le négoce international, l’agroalimentaire (impor tation de r iz, d’huile, de conserves, etc.) et l’exportation de coton-fibre. Depuis, la PME s’est muée en un groupe diversifié, Ritis International. Ses filiales sont actives dans le stockage et la distribution de produits pétroliers (Ritis Petroleum), l’immobilier (L’Immobilière du Bénin : construction, vente et location de biens résidentiels et tertiaires), ainsi que la vente de véhicules automobiles. l
Fiacre ViDJiNGNiNOU pOUr J.a.
A
Rizwan Haider 57 ans, directeur général d’Orabank Bénin
D ericK-cHriSTiaN aHOUNOU pOUr J.a.
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irecteur général d’Orabank Bénin, filiale du holding Oragroup, depuis 2011 et président de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Bénin (APBEF) depuis 2013, le Canadien Rizwan Haider a une solide expérience du secteur bancaire en Afrique de l’Ouest. Après un début de carrière au sein de la Bank of Credit and Commerce (BCC), il a rejoint HSBC Equator Bank en tant que vice-président pour l’Afrique de l’Ouest, basé à Abidjan (1998-2001), puis est devenu directeur de l’exploitation du groupe Ecobank (20012004), avant de prendre la tête de la branche Afrique et Moyen-Orient d’Export
Development Canada (EDC), l’agence publique canadienne de crédit à l’export. Rizwan Haider a rejoint la Financial Bank Bénin pour organiser sa migration vers Orabank Bénin, nouveau nom de l’établissement depuis octobre 2011 et symbole de l’aboutissement de l’acquisition d’Oragroup par Emerging Capital Partners (ECP). L’an dernier, il a piloté l’intégration au sein d’Orabank Bénin de la filiale locale de la Banque régionale de solidarité (BRS), rachetée en 2013 par son groupe. De 2011 à 2014, la part de marché de l’établissement est passée de 6 % à 8,5 % et le nombre de ses agences de 6 à 15. l JeUNe aFriqUe