JA 3083 du 9 au 5 février 2020 GF Togo

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SAHEL

MONNAIE UNIQUE La bataille de l’eco

SAHRAOUI, LE PÈLERIN DE LA TERREUR

12 pages

HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL NO 3083 DU 9 AU 15 FÉVRIER 2020

DOSSIER ASSURANCES À qui profitent les nouvelles règles ? 10 pages

TOGO

Faure contre tous PRÉSIDENTIELLE 2020

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France 3,80 € Algérie 290 DA Allemagne 4,80 € Autriche 4,80 € Belgique 3,80 € Canada 6,50 $ CAN Espagne 4,30 € Éthiopie 67 Br Grèce 4,80 € Guadeloupe 4,60 € Guyane 5,80 € Italie 4,30 € Luxembourg 4,80 € Maroc 25 DH Martinique 4,60 € Mayotte 4,60 € Norvège 48 NK Pays-Bas 5 € Portugal cont. 4,30 € RD Congo 5 $ US Réunion 4,60 € Royaume-Uni 3,60 £ Suisse 7 FS Tunisie 4 DT USA 6,90 $ US Zone CFA 2000 F CFA ISSN 1950-1285

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SPÉCIAL

24

PAGES


SC BTL-02/20

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GRAND FORMAT

TOGO

YANICK FOLLY / AFP

Pour tout comprendre de l’évolution d’un pays

Sur sa lancée

Favori du scrutin du 22 février face à une opposition désunie, le président Faure Essozimna Gnassingbé mise sur le Plan national de développement pour consolider l’embellie économique que connaît le pays. jeuneafrique no 3083 du 9 au 15 février 2020

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106 ENJEUX

Sur la voie royale

110 Infographie Un quinquennat, huit chantiers

François Soudan

112 Élection

Entretien avec Tchambakou Ayassor Président de la Ceni

Les jours d’après aure Essozimna Gnassingbé entretient avec les médias une relation complexe: il s’y intéresse bien sûr mais les tient à distance prophylactique, le reconnaît, s’en excuse et ne change pas pour autant. Notre dernier rendez-vous au début d’octobre, dans une suite d’un hôtel parisien, avait été fixé via WhatsApp, et il allait de soi que son contenu relevait de l’offshore profond. Le président togolais, qui estime que son bilan économique et social parle pour lui, n’éprouve pas le besoin de communiquer si ce n’est sur les réseaux sociaux, dont il fait un usage soigneusement calibré, en français comme en anglais. Pour le reste, celui que j’ai connu jeune député à l’ombre tutélaire de son père est, à (presque) 53 ans, identique à ce qu’il a toujours été : décontracté, ordonné, fluide, policé, élégant et… célibataire. Il pose beaucoup de questions, écoute attentivement les réponses, mais se livre peu. On ne l’influence pas, lui qui déteste les leçons et ne se soucie guère d’entretenir en France des réseaux d’appui. Ses horizons extérieurs sont ailleurs : Golfe, Asie, Italie, Israël. Chez lui, mondialisation et chasteté communicante vont de pair. Cocktail paradoxal. Pas d’interview préélectorale donc pour celui qui, le 22 février, sollicite pour la quatrième fois les suffrages de ses concitoyens et qui, plutôt que de faire campagne, préfère aller inaugurer à Blitta les travaux de la future centrale solaire, la plus grande d’Afrique de l’Ouest. Sur le papier, le contexte national et international ne lui a jamais été aussi favorable. La crise politique qui a accompagné la révision constitutionnelle adoptée en mai 2019 par le Parlement s’est délitée dans les ambitions contradictoires des leaders de l’opposition. Ses

F

113 En débat

Diaspora à mi-voix

116 Politique

principaux concurrents, Jean-Pierre Fabre et Agbéyomé Kodjo, avancent en ordre dispersé. Tipki Atchadam, le plus radical des opposants, vit en exil au Ghana. Et des personnalités indépendantes un moment tentées par une candidature de consensus, tels François Boko et Kako Nubukpo, y ont renoncé. Boosté par un taux de croissance à 5,5 %, une assez bonne gouvernance et d’incontestables performances économiques et sociales soulignées par les bailleurs de fonds, le « ticket Faure » a le vent en poupe, d’autant que l’argument majeur de ses adversaires, lequel porte sur la longévité au pouvoir d’une dynastie familiale (« 53 ans, ça suffit ») commence à sérieusement s’émousser.

Déficit de confiance

120 Opposition

Que reste-t-il de la C14 ?

122 ÉCONOMIE Accélérateur de croissance

126 Agriculture Kara, le champ des possibles

128 Interview

Laurent Tamegnon Président du Conseil national du patronat

132 Portraits

Esprit d’initiative

Reste que le scrutin sera cette fois-ci à deux tours, que les clivages communautaires Nord-Sud restent vifs et que l’opposition compte sur sa capacité de mobilisation, ainsi que sur « l’effet papillon » du mot « alternance » pour contraindre le sortant à un second round – une perspective que ce dernier cherche évidemment à éviter. Reste aussi, quel que soit le résultat, à gérer les jours d’après, « élection » ayant toujours été, au Togo, synonyme de « tension ». À cet égard, l’avertissement passablement anxiogène lancé par l’opposition, pour qui tout verdict qui ne lui serait pas favorable ne pourrait être a priori que le résultat d’une manipulation du scrutin au profit du chef de l’État, pose un double problème. Celui du profond déficit de confiance entre les deux camps bien sûr, mais aussi celui de l’appropriation, par la classe politique, d’une culture démocratique qui peine à s’enraciner.

QUEL QUE SOIT LE RÉSULTAT, « ÉLECTION » A TOUJOURS ÉTÉ, AU TOGO, SYNONYME DE « TENSION ».

Et les challengers sont…

138 Télécoms

Révolution haut débit pour Togocom

140 SOCIÉTÉ

Culture palace

144 Questions à… Sonia Lawson Directrice du Palais de Lomé

144 Choses vues

Authentique BoBaR

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Grand format TOGO

ENJEUX

Sur

la voie royale À deux semaines de la présidentielle, l’opposition peine à s’unir pour peser face au chef de l’État sortant, qui se prévaut de son bilan. GEORGES DOUGUELI

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YANICK FOLLY / AFP

C

omment déloger Faure Essozimna Gnassingbé du palais présidentiel ? C’est l’équation à plusieurs inconnues que les six candidats de l’opposition (lire p. 120), appuyés par une partie du clergé catholique local, tenteront de résoudre le 22 février, date du premier tour de l’élection présidentielle. Au début du mois de mai, les députés togolais ont en effet voté une révision constitutionnelle qui permet à l’actuel chef de l’État – au pouvoir depuis 2005 – de se représenter en 2020 et en 2025. L’objectif de l’opposition ne sera pas facile à atteindre. Et pour cause : elle se présente en rangs dispersés. Formée à l’été 2017, la coalition C14 a depuis volé en éclats à mesure que les batailles d’ego viraient en conflits de personnes. Et les revirements incessants des leaders commencent à déboussoler leurs partisans. Les chefs ont d’abord décidé de boycotter les élections législatives du 20 décembre 2018, s’excluant d’eux-mêmes de l’Assemblée nationale, avant de changer de cap – à


Faure Essozimna Gnassingbé (à dr.) lors de l’inauguration du palais de Lomé, le 22 novembre 2019.

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Grand format TOGO ENJEUX

l’exception du Parti national panafricain, de Tikpi Atchadam – pour prendre part aux municipales du 30 juin 2019. À mesure que se rapproche l’échéance de la présidentielle, tout ce beau monde cherche encore la formule magique susceptible d’évincer le président sortant. Certains ne jurent que par une candidature unique de l’opposition dès le premier tour. L’union ayant pour vertu la force, elle prendrait la forme d’une coalition rassemblant un large spectre, allant des simples déçus du système aux opposants les plus radicaux à toute collaboration avec le « RPT/Unir », au pouvoir. Les tenants de cette ligne ont pour autorité morale Mgr Philippe Fanoko Kossi Kpodzro, archevêque émérite de Lomé, et comme postulant à la candidature unique, Agbéyomé Kodjo, ancien Premier ministre. Passé par l’Assemblée nationale, ce dernier a réussi à revenir sur le devant de la scène après une longue éclipse commencée après la mort de Gnassingbé Eyadéma. Il a depuis peu pour porte-parole Brigitte Adjamagbo-Johnson, véritable égérie des tenants de la candidature unique. Celle qui fut longtemps un soutien de Jean-Pierre Fabre estime qu’« il faut laisser de côté les états d’âme pour explorer les pistes qui mèneront [la C14] à la victoire ». Mais miser sur Agbéyomé n’est pas sans risques. Cet opposant, « fils spirituel » de feu Eyadéma au point d’en revendiquer l’héritage, a un problème de positionnement sur un terrain politique togolais très polarisé. « Au sein du pouvoir comme de l’opposition, on doute de sa sincérité », décrypte un ancien ministre. Mais si son passé affaiblit ainsi son projet présidentiel, il le renforce également. Dans le cas où Faure Essozimna Gnassingbé serait contraint d’aller au second tour, c’est vers ce politicien madré qu’il pourrait se tourner pour nouer les alliances nécessaires à la formation d’un gouvernement d’ouverture. Son passage aux affaires – et sa fortune – en fait le prétendant disposant du réseau le plus étendu et le plus dense.

alors que les harangues contre le système et les défaites successives de Jean-Pierre Fabre commencent à lasser jusqu’à ses plus fidèles supporters. Si leur union « compliquerait sérieusement une réélection de Faure », selon un homme politique proche de l’opposition, le scénario reste des plus improbables tant qu’aucune de ces deux fortes personnalités n’acceptera de se mettre en retrait. Moins connus du grand public, Georges William Assiongbon Kuessan et Aimé Gogué espèrent eux aussi faire entendre leur petite musique. Gogué a quitté la C14 mais, contrairement à une partie de l’opposition, il a laissé ses représentants siéger à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Un signe de modération qui pourrait en faire un allié du pouvoir en cas de second tour.

Nette embellie du climat des affaires

De son côté, Faure Essozimna Gnassingbé peut d’ores et déjà se frotter les mains. Il prépare la course présidentielle dans un contexte international bien plus favorable que par le passé. La communauté des bailleurs de fonds est sous le charme de ce président, qui, en imposant un rythme soutenu de réformes à son pays, lui a fait gagner 59 places en deux ans au classement « Doing Business » édité par la Banque mondiale. Le Togo fait partie des dix économies du continent où le climat des affaires s’est le plus amélioré. Ses indicateurs macroéconomiques sont au vert, ce qui encourage les partenaires internationaux à appuyer le pays. Au début de décembre 2019, l’Union européenne lui a ainsi octroyé 33 millions d’euros sous forme de don pour la période 2019-2020, dont une première tranche de 19 millions a été versée le 4 janvier. Sur le plan multilatéral, le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) s’est engagé à accompagner le gouvernement dans la conception et la mise en œuvre du Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC), dont l’objectif est « l’amélioration significative des conditions de vie des populations vivant dans les zones peu ou mal desservies par les infrastructures et services sociaux et économiques de base ». La Banque mondiale multiplie de son côté les projets, et les experts du FMI, après leur visite de décembre 2019, ont estimé que « la reprise économique se raffermit ». D’après leurs estimations, la croissance togolaise s’est accélérée, et devrait passer « de 4,9 % en 2018 à 5,3 % en 2019 et à 5,5 % en 2020 ». L’hyperactivité de l’actuel président sur le front de la lutte contre la pauvreté le place également en position de force. Son Plan national de développement (PND) rencontre l’adhésion de la population, et ses différentes déclinaisons, comme le Mécanisme incitatif de financement agricole (Mifa), sont vues par les experts comme des réponses pragmatiques. Et il mise sur sa troisième réélection pour mener à bien ses multiples projets de développement.

LES REVIREMENTS INCESSANTS DES LEADERS DE L’OPPOSITION COMMENCENT À DÉBOUSSOLER LEURS PARTISANS.

Fortes personnalités

Jean-Pierre Fabre, lui, ne peut être taxé d’inconstance dans son engagement pour le changement. Il a rompu avec son mentor, Gilchrist Olympio, et son Union des forces du changement (UFC) dès l’annonce du rapprochement de ce dernier avec le pouvoir. L’ancien secrétaire général du parti en a alors claqué la porte pour s’en aller créer sa propre formation, l’Alliance nationale pour le changement (ANC). Par deux fois, il est parti à la conquête du pouvoir présidentiel, en 2010 et en 2015, n’atteignant chaque fois que la deuxième marche. Mais toujours aussi déterminé, voire obstiné, il a soigné ses blessures pour mieux repartir au combat. En phase avec sa base, Jean-Pierre Fabre ne croit pas en un candidat unique qui ne serait pas lui. Il évite donc soigneusement Agbéyomé Kodjo comme d’autres fuiraient la peste. Même si ce dernier ne tarit pas d’éloges à son sujet dans les médias. L’ANC reste en effet sa meilleure source de soutien,

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COMMUNIQUÉ Sitso Curtarello Directrice du Patio

Une aventure nommée Patio

Dans les années 60, le Togo était connu pour la qualité de son personnel hôtelier dans toute la sous-région. Fière de la réputation passée de son cher pays, Sitso Curtarello œuvre au quotidien à son renouveau au sein de la Maison d’hôtes, Restaurant & Spa Le Patio.

Lors de son retour au Togo en 2011, le Nord de la ville est en plein chantier avec le réaménagement des quartiers résidentiels et des ambassades. « J’ai décidé alors d’accompagner les efforts de développement entrepris en créant un hôtel et un restaurant haut-degamme » précise Sitso CURTARELLO Sa vision : Concilier prestations hôtelières luxueuses et convivialité ; Sa passion : Développer et mettre en relation un savoir-faire et des compétences ;

Son génie : Créer une atmosphère particulière et des liens privilégiés avec ses clients et son personnel.

Ainsi naissent Le Patio suivi du Patio Spa, deux lieux de charme au milieu de jardins fleuris, piscines et bambous, œuvres d’art colorées, des havres de paix et de douceur où les clients sont le centre de mille attentions. Des lieux agrémentés d’une déco de pagnes acidulés, comme pour rappeler ses origines, celle des nana benz, ces femmes fortes qui ont écrit une belle page de l’histoire du Togo. Des lieux chics et branchés, où le personnel attentionné fait preuve d’un professionnalisme sans faille qu’il acquiert et perfectionne chaque jour sous l’œil aguerri de la direction. « Les équipes ne sont pas simplement formées techniquement aux métiers

de la restauration et de l’hôtellerie mais également à la notion du service anticipant les besoins et les attentes des clients » explique la directrice.La gentillesse du personnel ici n’a d’égale que son dévouement auprès de la clientèle. Toujours en quête de nouveaux challenges, Sitso développe aujourd’hui de nouveaux projets toujours dans la convivialité et le raffinement, une atmosphère définitivement Patio ! Les idées foisonnent dans l’esprit de notre quadragénaire infatigable, « Riche de notre expérience, nous projetons de créer un centre de formation hôtelier portant toujours plus haut la réputation de nos établissements et du savoir-faire togolais à l’échelle du continent ». Si vous souhaitez séjourner au Patio, réservez à l’avance, fort de son succès l’établissement affiche souvent complet ! Cité OUA - Lomé, Togo Tél : (+228) 90 37 67 07 E-mail : lepatio@lepatio-lome.com www.lepatio-lome.com


Grand format TOGO ENJEUX

Un quinquennat, huit chantiers Alors que s’achève le troisième mandat de Faure Essozimna Gnassingbé, c’est l’heure de dresser le bilan. Quelles ont été les principales actions engagées par les équipes gouvernementales ces cinq dernières années ? Pour quels résultats ?

3/5

Démocratie et État de droit

• Adoption de la réforme constitutionnelle en mai 2019 : législature de six ans, renouvelable deux fois, limitation du nombre de mandats présidentiels à 2, sans rétroactivité (Faure Gnassingbé peut donc se représenter), mesures de décentralisation (actions de développement économique, culturel et social confiées aux communes, obligation de l’État de procéder au transfert des compétences).

Modernisation de l’appareil productif

Lutte contre la corruption et gouvernance publique

• Installation, en 2017, d’une haute autorité pour lutter contre la corruption dans l’administration. Mais elle n’a pas pu remplir efficacement sa mission. • Création d’un numéro vert (8277) pour dénoncer tout acte de corruption dans l’administration.

3/5

• Lancement du projet de l’agropole pilote de Kara. Les travaux vont commencer en 2020. Objectif: au moins 25000 emplois pour les femmes et les jeunes de la région, augmentation de la part des produits agricoles transformés sur place, de 19 % à 40 %.

Grands projets d’infrastructure

4/5

• Signature en 2018 d’une convention de concession entre l’État et le groupe Eranove pour la construction de la centrale électrique Kekeli Efficient Power (65 MW) dans la zone du port de Lomé. • Construction de la centrale solaire photovoltaïque (30 MW) de Blitta. • Lancement du projet d’électrification rurale Cizo : accès à l’électricité pour plus de 2 millions de citoyens (soit 300 000 foyers) d’ici à 2022, fourniture de kits solaires individuels abordables. • Inauguration de la nouvelle aérogare de Lomé : piste de 3 000 m, adaptée aux normes des Boeing 747, parking pour avions de 11 postes de stationnement. • Projet de réhabilitation de près de 600 km de routes d’ici à 2022, sur les axes TséviéKévé-Zolo-frontière ghanéenne (65 km), Agou-Notsè (50 km) et le Grand Contournement de Lomé (42 km).

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2/5

2,5/5 Couverture sanitaire, services sociaux de base

• Projet d’hôpital à Agoè-Nyivé : 60 000 m² (dont 11 000 pour les installations hospitalières) et un héliport pour un coût estimé à 40 milliards de F CFA (plus de 60 millions d’euros).

Éducation

2,5/5

Compétitivité

5/5

• Mise en œuvre du Plan sectoriel en 2014. • Évolution du taux de scolarisation entre 2013 et 2017 de 15,8 % à 37,2 % dans l’enseignement préscolaire et de 86,5 % à 93,2 % dans le primaire.

• Montée de 40 places dans le classement « Doing Business » 2020 (97e).

Accès aux moyens de production, autonomisation des femmes et des jeunes

• Octroi de 1,5 million de crédits (soit plus de 80 milliards de F CFA) en cinq ans à travers le Fonds national de la finance inclusive (FNFI). • Quota de 25 % des marchés publics réservés aux jeunes et aux femmes (plus de 12,6 milliards de F CFA de marchés et 4 000 bénéficiaires en 2018).

4/5


COMMUNIQUÉ AQUEREBURU & Partners 777 Avenue Kléber Dadjo 08 BP 8989 Lomé 08 -Togo

AVIS D’EXPERT

Tél. : +228 22 21 05 05 / 22 21 49 01 Email : contact@aquereburu-partners.com www.aquereburu-partners.com

Le droit, outil du développement social et économique du Togo P

our réussir le pari du PND, le

Une réforme de l’appareil

Togo a choisi de s’engager sur

judiciaire

la voie de réformes difficiles mais

Le Togo a également adopté un

incontournables,notamment en ma-

nouveau Code des investissements

tière d’administration de la justice.

qui confirme la volonté du pays de

En effet, le gouvernement a adopté

s’ouvrir aux capitaux étrangers in-

tout récemment un nouveau Code de

dispensables à son développement.

l’organisation judiciaire, illustrant sa volonté de moderniser la justice

Mieux encore, les autorités ont mis

afin d’attirer les investisseurs et

en place de nouveaux tribunaux de

garantir les investissements.

commerce en plus d’une toute nou-

Alexis Aquereburu,

avocat, ancien bâtonnier de l’Ordre des Avocats du Togo, gérant de la SCP AQUEREBURU & PARTNERS

velle organisation judiciaire afin de Garantir la sécurité foncière

désengorger les tribunaux et garantir

La réforme du droit foncier est une

un traitement efficace et rapide des

autre réforme d’importance capitale

litiges. Cette réforme s’accompagne

pour la consolidation du climat social

d’un effort de formation continue des

et, surtout l’amélioration de l’environ-

acteurs de la justice.

nement des affaires. L’objectif est de garantir aux propriétaires fonciers et

Fin décembre, les députés ont adopté

aux acquéreurs une sécurité foncière.

le nouveau Code de la presse dont

Le premier Code foncier et domanial a été adopté en juin 2018. Le Togo s’est également engagé sur la voie d’une modernisation des services cadastraux et de la conservation

le contenu semble faire l’unanimité auprès des professionnels des médias du Togo. Une presse libre et responsable est un catalyseur de la bonne gouvernance.

La bonne gouvernance a également été confortée fin 2019 grâce à l’adoption d’une loi fixant les conditions de déclaration des biens et avoirs des hautes personnalités, des hauts fonctionnaires et autres agents publics professionnellement exposés à des risques de corruption et d’infractions assimilées. Le texte renforce davantage l’arsenal législatif et réglementaire du Togo dans sa lutte contre la corruption et la promotion de la bonne gouvernance.

foncière, avec notamment la numéri-

La justice au service

sation des titres fonciers, la dématé-

du développement

rialisation ainsi que la réduction des

Le domaine des TIC n’a pas été ou-

délais de certaines procédures. Les

blié des autorités qui ont pris soin

coûts des procédures se retrouvent

de consolider l’arsenal législatif de

à l’ensemble du personnel judiciaire

positivement impactés en plus de la

ce secteur en mettant en place un

en passant par les justiciables est

La volonté du gouvernement de mettre la justice au service du développement est évidemment à saluer. La contribution des acteurs, du juge

sécurité des transactions pour le plus

fonds de souveraineté numérique

attendue pour permettre enfin au

grand bien des usagers des services

et une protection des données à

Togo de relever le défi de l’émergence.

en question.

caractère personnel.

Les signaux sont en tout cas au vert !


Grand format TOGO ENJEUX

ÉLECTION

Tchambakou Ayassor

Président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni)

« Tout sera prêt le jour J » Propos recueillis à Lomé par CHARLES DJADE

près les élections locales de 2019, place à la présidentielle du 22 février. À la tête de l’instance électorale depuis un an, Tchambakou Ayassor se retrouve pour la seconde fois sous le feu des projecteurs, avec la mission d’organiser un scrutin transparent et crédible. Alors que cette élection à deux tours cristallise les passions des 3,6 millions de Togolais appelés aux urnes, cet agronome de formation apparaît plus que jamais comme le garant du processus démocratique dans son pays.

A

Jeune Afrique: Le premier tour approche à grands pas. La Ceni est-elle prête ? Tchambakou Ayassor : Oui, nous avons

Comment comptez-vous garantir la transparence de ces élections et la validité des résultats ?

La composition même de la Ceni permet à toutes les tendances politiques ainsi qu’à la société civile de disposer d’un droit de regard sur l’ensemble du processus électoral. En parallèle du travail mené de manière concertée par notre instance, l’ensemble des partis a été réuni par le ministère de l’Administration territoriale pour que tous disposent du même niveau d’information. Les jours de vote,

112

jeuneafrique no 3083 du 9 au 15 février 2020

MARCEL AMOUZOU/PIMENT

fait le maximum en matière de logistique pour que le scrutin se déroule dans les meilleures conditions. La révision des listes électorales et le recensement de la diaspora ont pu être réalisés avec succès. Nous connaissons également les candidats officiellement en lice, ainsi que l’ordre dans lequel ils apparaissent sur les bulletins de vote. La commande de ces derniers est en cours, et nous avons déjà réceptionné l’encre indélébile. Je peux donc vous assurer que tout sera prêt le jour J.

LA COMPOSITION DE LA CENI PERMET À TOUS LES COURANTS POLITIQUES DE DISPOSER D’UN DROIT DE REGARD.

les candidats disposeront de leurs représentants dans chaque bureau, avec la possibilité pour ces derniers de consulter les procès-verbaux en fin de journée. Enfin, et c’est une première, la Ceni a organisé une journée portes ouvertes le 18 janvier pour donner la possibilité à chaque Togolais de mieux connaître notre institution. L’absence de représentants de certains partis d’opposition au sein de votre instance constitue-t-elle un risque ?

Conformément au code électoral, la Ceni est composée de 5 représentants de la majorité parlementaire, 5 pour l’opposition parlementaire, 3 pour l’opposition extraparlementaire, 3 pour la société civile et 1 pour l’administration. Nous


C’est la première fois depuis 2002 qu’un scrutin présidentiel à deux tours est organisé au Togo. Est-ce un défi supplémentaire pour votre institution ?

Qu’elle soit organisée sur un ou sur deux tours, une élection est toujours un défi à relever, et une présidentielle l’est encore davantage. Mais c’est avec la même abnégation et un sens des responsabilités élevé que la Ceni exécute aujourd’hui sa mission. Ce sera également la première fois que la diaspora togolaise prendra part à des élections. Pensez-vous que toutes les conditions soient aujourd’hui réunies pour cela ?

Soyez assuré que tous les Togolais de l’extérieur inscrits sur les listes des Commissions électorales d’ambassades indépendantes [CEAI], mises en place dans les six pays participant à cette élection, pourront voter dans les mêmes conditions que leurs compatriotes de l’intérieur du pays. Mais leur mobilisation semble très faible…

C’est la première expérience de ce type que nous menons. Le principe étant dorénavant acquis, l’engouement va suivre petit à petit. Quand pensez-vous être en mesure de dévoiler les premiers résultats ?

La Ceni dispose de six jours après la tenue du scrutin pour procéder à la proclamation des résultats. Nous entendons donc respecter ce délai. Que vous inspire l’invalidation par la Cour constitutionnelle de deux des dix dossiers de candidatures réceptionnés par la Ceni ?

Il ne nous appartient pas de commenter les décisions prises par d’autres institutions. La Cour constitutionnelle a fait son travail. La Ceni en prend acte.

EN DÉBAT

respectons très exactement cette répartition. Tous les citoyens qui siègent au sein de la Commission travaillent sous serment et remplissent leur mission dans l’intérêt de tous et dans le respect des différentes sensibilités politiques de notre pays.

Diaspora à mi-voix GEORGES DOUGUELI

S

’il y a un nouveau défi à relever lors de la présidentielle de ce 22 février, c’est le vote de la diaspora. L’Assemblée nationale togolaise a en effet adopté, le 5 novembre 2019, une modification de la loi électorale permettant aux Togolais établis à l’étranger de participer aux élections nationales. Ironie de l’histoire, si cette revendication, d’ailleurs reprise dans les recommandations de la Cedeao, venait de l’opposition, elle a été adoptée par le pouvoir, qui veut en faire un symbole d’ouverture à mettre à son crédit. Une partie de l’opposition parlementaire s’est même abstenue, estimant que cette mesure est certes une avancée positive, mais encore trop mesurée et restrictive. En effet, seules 312 personnes vivant à l’étranger se sont inscrites sur les listes électorales lors de la campagne, ouverte du 15 juillet au 20 août 2019, selon les chiffres issus du ministère des Affaires étrangères. Trop peu au regard d'une diaspora estimée aujourd’hui à 1,5 million de personnes. Une mauvaise affaire pour l’opposition, qui tient pour acquis le vote des communautés établies à l’extérieur du pays. Comment se fait-il qu’ils soient si nombreux dans les marches de protestation et quasi absents sur les listes électorales ? La première explication tient aux rapports empreints de défiance qui ont toujours éloigné les Togolais de leurs consulats. Un grand nombre de ressortissants n'a donc jamais demandé la carte consulaire sans laquelle toute inscription est impossible. Et même ceux qui avaient fait les démarches devaient s'assurer de recevoir le document six mois avant la date de l’inscription. Deuxième explication : figurer sur les listes n’est possible que dans six pays : les États-Unis, la France, le Maroc, le Gabon, la RD Congo et le Nigeria. L’opposition a dénoncé ces « entraves », mais ne peut s’en prendre qu’à elle-même. Faire descendre des foules dans les rues, c’est bien. Préparer son électorat à l’exercice de son droit de vote, c’est mieux. jeuneafrique no 3083 du 9 au 15 février 2020

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AUTORITÉ DE RÉGULATION CHARGÉE DES SECTEURS DES POSTES ET DES COMMUNICATIONS ELECTRONIQUES

L’ART&P A UN NOUVEAU SIÈGE

C’était à la suite de la cérémonie d’inauguration présidée par le Premier Ministre, représentant le Chef de l’État le 7 août 2019, que l’Autorité de régulation a intégré son nouveau siège sis au 4638, Boulevard Général Gnassingbé Eyadema – Cité OUA. régulation, assistée par le cabinet Hoches Avocats, a retenu le schéma de principe de la chaine de confiance au Togo ci-après :

L’autorité de certification lance un avis L pour p recruter des auditeurs d’évaluation de conformité c des services de confiance.

SCHÉMA DE PRINCIPE DE LA CHAINE DE CONFIANCE 1. Accrédite et contrôle Article 98 I TE AUTORITÉ DE CERTIFICATION

La LTE et son décret ont retenu quatre prestations de services de confiance : •

Services de certification électronique ;

Services d’archivage électronique ;

Services d’horodatage électronique ;

Services de recommandé électronique.

Dans l’application de ces deux textes pour la mise en place de l’Autorité de certification électronique et des procédures de la certification électronique, l’Autorité de

g

AUDITEURS

g

En application de la Loi n°2017-07 du 22 juin 2017 sur les transactions électroniques, dite LTE et du Décret n°2018-062/PR du 21 mars 2018 portant réglementation des transactions et services électroniques au Togo, les missions et compétences de l’Autorité de certification sont dévolues au ministère chargé des communications électroniques qui les délègue à l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) sous sa tutelle.

4. Accrédite ou qualifie

3. Communique

sur la base des rapports d’audit

le rapport d’audit après évaluation par l’auditeur

Article 86 et suivant décret 2018-062

54 décret n° 2018-062

g

PSCE/PSCQ

2. Évaluent Articles 98 LTE

g

LE CHEMIN DE CONFIANCE AU TOGO : LA CERTIFICATION ELECTRONIQUE BIENTÔT EFFECTIVE

Plusieurs étapes essentielles ont été franchies dans la mise en place de la chaine de confiance au Togo. On peut citer notamment : •

Adoption d’un arrêté en application du Décret n°2018-062 pour définir les conditions de reconnaissance des certificats et signatures émis par des pays tiers avec la publication des PSCE reconnus ;

Réalisation d’un appel à manifestation d’intérêt pour identifier pour chaque catégorie de services


COMMUNIQUÉ

Rédaction des référentiels et leurs annexes pour l’évaluation de chacun des quatre services de confiance ;

Rédaction des règles et référentiels des auditeurs d’évaluation de conformité ;

Rédaction des dossiers de candidatures pour les auditeurs d’évaluation de conformité et lancement d’un appel à manifestation d’intérêt pour le recrutement des auditeurs.

fréquences pour la fourniture des services 5G, elle adressera à l’Autorité de régulation une nouvelle demande conformément aux dispositions légales et réglementaires qui seront alors applicables.

LES GRANDES LIGNES DU PLAN D’ACTIONS 2020 DANS LE CADRE DU PARTENARIAT AVEC LES ASSOCIATIONS DE CONSOMMATEURS U Un centre d’appels de l’Autorité d de régulation au profit des consommateurs est accessible par le 8000 8000

T Tous les documents élaborés se trouvent su ur le site www.artp.tg Le processus est ainsi progressivement mis en place pour l’effectivité de la signature électronique au Togo. Mais avant cela, il faudra réaliser les tâches essentielles ci-après : •

Accréditer au moins un auditeur d’évaluation de conformité des services de confiance ;

Accréditer un prestataire de services de certification électronique ;

Mettre en place un mécanisme de reconnaissance des certificats racines de l’Autorité de certification dans AATL et les navigateurs internet en attendant l’acquisition et la gestion d’un PKI pour le Togo.

L’impulsion de l’action gouvernementale est aussi fondamentale dans le succès du processus de certification électronique, car l’écosystème de la chaîne de confiance trouvera un grand intérêt si le gouvernement prend la décision de rendre obligatoire la fourniture en ligne d’un certain nombre de services publics aux citoyens. La réflexion se poursuit dans ce sens.

En optant pour une régulation axée sur la satisfaction du consommateur, la loi n°2012-018 du 17 décembre 2012 sur les communications électroniques modifiée par la loi n°2013-003 du 19 février 2013, a confié à l’Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes, la mission de veiller à la protection des droits et intérêts des consommateurs. Afin de mener à bien cette mission, l’Autorité de régulation a signé le 23 mai 2019, un accord cadre de partenariat avec les associations œuvrant pour la défense des intérêts des consommateurs. Cet accord-cadre prévoit, entre autres objectifs, la définition d’un plan d’actions annuel visant la réalisation de projets d’intérêt commun susceptible d’accroître la capacité des associations à défendre les droits des consommateurs de services de communications électroniques et de postes. Au titre de l’année 2020, les différents projets retenus dans le cadre de l’accord de partenariat s’articulent autour de trois grands axes que sont : •

Le renforcement de capacités des associations de défense et de protection des droits et intérêts des consommateurs. L’Autorité de régulation s’engage à apporter un appui institutionnel et un accompagnement aux associations afin d’accroître leur représentativité et leur présence sur le plan national et de renforcer l’impact de leurs actions sur le terrain ;

La sensibilisation de masse sur les questions liées à la protection et à la défense des droits des consommateurs. L’Autorité de régulation s’emploiera à former et à informer les associations des consommateurs sur les attentes du centre d’appels qu’elle a mis en place, notamment la maîtrise du processus de dépôts des plaintes et réclamations ;

La formation et l’implication des associations de consommateurs dans des activités de mesures de qualité de service. L’Autorité de régulation entend solliciter ces associations à participer aux mesures de qualité de services mobiles voix et data de manière permanente. Les personnes cibles désignées par les associations seront formées et outillées par l’Autorité de régulation.

L’EXPÉRIMENTATION D’UNE LICENCE 5G À TOGOCOM La décision du gouvernement togolais d’apporter une transformation dans la gouvernance du groupe Togocom par le désengagement de l’État du capital du groupe en faveur de partenaires stratégiques internationaux, a abouti le 6 novembre 2019, suite à des consultations ouvertes à l’international, à l’acquisition de 51 % du capital de Togocom par Agou Holding, un consortium international, composé d’Axian Group et d’Emerging Capital Partners. Il faut rappeler que Togo Telecom, opérateur du fixe et Togo Cellulaire, opérateur du mobile sont les deux sociétés du groupe. Dans le cadre des négociations sur les conditions et modalités de l’ouverture du capital, le gouvernement et le Consortium, ont convenu de l’octroi de la Licence 5G à titre expérimental à Togo Cellulaire. L’Autorité de régulation a assigné à Togo Cellulaire, les fréquences nécessaires à la fourniture des Services 5G dans la bande 3400-3500 MHz pour une durée de cinq ans. Durant cette période non extensible, Togo Cellulaire ne payera pas de redevances pour ces fréquences durant les trois premières années. À l’issue de la durée des cinq ans, si la société Togo Cellulaire souhaite poursuivre l’utilisation des

4638, Boulevard Général Gnassingbé Eyadema, Cité OUA Immeuble ARCEP - BP 358 Lomé - Togo Tél. : (+228) 22 23 63 80 - Fax : (+228) 22 23 63 Email : artp@artp.tg

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JAMG - PHOTO : D.R.

de confiance, les acteurs économiques souhaitant devenir prestataires de services de confiance ;


Grand format TOGO ENJEUX

EN CAMPAGNE

Et les challengers sont…

La Cour constitutionnelle a rendu publique le 17 janvier la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle. Sur les dix dossiers qu’elle a reçus, la Commission électorale en a retenu sept – dont celui de Faure Essozimna Gnassingbé. Portrait des cinq principaux adversaires du président sortant.

Wolou KOMI

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jeuneafrique no 3083 du 9 au 15 février 2020

Figure connue du monde universitaire, ce professeur agrégé des facultés de droit formé à l’université de Lille, dans le nord de la France, est un quasi inconnu au sein de la classe politique togolaise. Il occupe pourtant le poste de secrétaire national du Pacte socialiste pour le renouveau (PSR), un parti d’opposition qui l’a investi pour l’élection présidentielle. À l’origine membre fondateur de la coalition des partis d’opposition C14, Wolou Komi en a claqué la porte en raison des nombreuses divergences qui l’ont rapidement traversée. Il prône la tenue d’une instance de dialogue avec le président Faure Gnassingbé, notamment dans le but d’améliorer le code électoral. Opposé à une candidature unique de l’opposition, il estime qu’elle ne constitue pas l’unique moyen de parvenir à une alternance politique.

À 67 ans, ce métis togolais d’ascendance française brigue la présidence pour la troisième fois. Il a toujours échoué à la deuxième place, récoltant 33,93 % des suffrages en 2010 et 35,19 % en 2015. Porté par un vent d’optimisme issu des dernières municipales, où il a remporté la mairie de Lomé Golf 4, JeanPierre Fabre a annoncé en octobre son intention d’être le candidat de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), son parti. L’exchef de file de l’opposition parlementaire continue néanmoins de prôner l’ouverture « sans délai » de discussions politiques avec le gouvernement, pour améliorer le cadre électoral et afin de s’entendre sur les réformes institutionnelles et constitutionnelles nécessaires à l’organisation d’élections équitables et transparentes dans le pays. GEORGES DOUGUELI

G.D.

DR

VINCENT FOURNIER/JA

Jean-Pierre FABRE


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Aimé GOGUÉ

Le président national du Mouvement patriotique pour le développement et la démocratie (MPDD) se lance lui aussi dans la course à la magistrature suprême. Candidat en 2010, cet homme politique de 65 ans ne s’est pas présenté en 2015, bien qu’ayant été investi par son parti. Cet ancien Premier ministre de Gnassingbé Eyadéma avait alors justifié son désistement par l’échec de l’opposition à se réunir autour d’un candidat face à Faure Essozimna Gnassingbé. En 2020, une réforme constitutionnelle ayant instauré un scrutin présidentiel à deux tours, Agbéyomé remet le couvert, militant plus que jamais pour une candidature unique de l’opposition dès le premier tour. L’ancien président de l’Assemblée nationale est soutenu dans ce projet par l’archevêque émérite de Lomé, Mgr Philippe Fanoko Kpodzro, et compte sur son expérience pour représenter l’ensemble de son camp lors de ce scrutin. G.D.

Mohamed Tchassona TRAORÉ Présidentielle acte II pour ce notaire établi à Lomé et militant des droits humains. À l’âge de 60 ans, il va à nouveau tenter de convaincre les électeurs de le porter jusqu’au Palais de Lomé II. En 2015, le candidat du Mouvement citoyen pour la démocratie et le développement (MCD) avait fini cinquième et donc dernier des cinq compétiteurs en lice, obtenant 0,90 % des suffrages. Comme Tipki Atchadam, le leader en exil du Parti national panafricain (PNP), Tchassona est natif de Sokodé, dans la région centrale, mais refuse d’en être le « métayer ». Ce juriste ambitionne même de reprendre le cœur et le vote des habitants de sa région natale au leader révolutionnaire. G.D.

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G.D.

EMMANUEL PITA/REPUBLIC OF TOGO

Agbéyomé Messan KODJO

distances avec lui avant de se porter candidat à la présidentielle de 2015. Il est arrivé en troisième position, avec 4,03 % des suffrages.

DR

VINCENT FOURNIER/JA

Ce professeur en économie de 72 ans a formé plusieurs générations d’étudiants à l’université de Lomé avant de se lancer en politique à travers son parti, l’Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI). S’il a pris la tête de plusieurs ministères sous feu Gnassingbé Eyadéma entre 1991 et 1993, Gogué est de tous les combats de l’opposition depuis l’avènement de son fils Faure Gnassingbé. Au départ allié de JeanPierre Fabre, il a pris ses


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YANICK FOLLY / AFP

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Brigitte Adjamagbo-Johnson, coordinatrice de la coalition, et Jean-Pierre Fabre, leader de l’ANC, en 2017, à Lomé.

OPPOSITION

Que reste-il de la C14 ? La coalition, qui ne rassemble plus que cinq partis, semble en sursis. Le scrutin sera pour elle un véritable test.

120

NADOUN COULIBALY, envoyé spécial à Lomé

a coalition des partis de l’opposition (C14), qui avait boycotté les législatives de 2018 et les municipales de juin 2019 – les premières depuis plus de trente ans – estime avoir appris de ses erreurs. Elle va donc participer au scrutin présidentiel de février prochain. « Nous considérons cette échéance électorale comme une opportunité pour réaliser l’alternance tant attendue par les Togolais, explique la coordinatrice de la C14, Brigitte Adjamagbo-Johnson. La seule manière d’y parvenir est d’y aller en rangs serrés autour d’un candidat unique de l’opposition. Nous nous sommes rapprochés de Mgr Philippe Fanoko Kpodzro, archevêque émérite de Lomé, qui partage cette idée, pour que la coalition qu’il a lancée désigne Agbéyomé Kodjo comme son candidat ». Depuis la mi-janvier, Brigitte Adjamagbo-Johnson en est d’ailleurs devenue la porte-parole. À 65 ans, Agbéyomé Kodjo peut s’appuyer sur son Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD) et se targue d’être le candidat « naturel » de l’opposition. Président de l’Assemblée nationale de 1999 à 2000, puis Premier ministre jusqu’en 2002, sous le président Gnassingbé Eyadéma, il est considéré comme un transfuge du système, capable de le dynamiter. Mais l’ancien cacique du Rassemblement du peuple togolais,

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L

tombé en disgrâce au lendemain de la présidentielle de 2003, doit convaincre les autres factions de son camp. Jean-Pierre Fabre, leader de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), principale force d’opposition du pays, a déjà annoncé sa candidature en octobre dernier. Rongée par les querelles intestines et les guerres d’ego, la coalition, qui a perdu beaucoup de membres et d’influence, a-t-elle les moyens de rebondir ? Brigitte Adjamagbo-Johnson se montre confiante. « Malgré les départs, les fondements sont solides, et la C14 demeure la troisième force politique du pays au vu des résultats des élections locales », avance-t-elle.

Ressentiments

Un avis que ne partage pas Kokou Folly Hetcheli, universitaire et analyste politique: « L’opposition est épuisée. Elle n’est pas restée cohérente dans sa quête du pouvoir et en son sein subsiste des ressentiments voire des incompréhensions nuisibles à sa capacité de mobilisation », décrypte-il. Rassemblant à l’origine quatorze partis politiques, comme son nom l’indique, la Coalition ne compte désormais que la Convention démocratique des peuples africains, les Forces démocratiques pour la République, les Démocrates socialistes africains, l’Union des démocrates socialistes et enfin les Démocrates. « La C14 reste l’ombre d’elle-même, réduite à sa portion congrue », résume Kokou Folly Hetcheli. Le scrutin du 22 février s’annonce donc pour elle comme un véritable test, au moment où « son avenir semble être plus que jamais compromis », selon l’analyste politique.


© ADOBESTOCK.COM

COMMUNIQUÉ

« Améliorer le quotidien de nos clients avec une offre de services digitaux toujours plus performants »

Quelle est votre stratégie dans le digital ? Ecobank-Togo a été un pionnier dans l’utilisation du digital qui est au cœur de notre stratégie de développement. L’objectif est d’améliorer le quotidien de nos clients, particuliers et entreprises, avec une offre de services digitaux toujours plus performants. Ecobank-Togo a mis en place plusieurs outils. L’application Ecobank Mobile permet de réaliser une série d’opérations depuis un smartphone : paiement de factures, transferts de fonds, paiements par codes QR (Quick Response), consultation de solde et édition de relevé de compte, etc. La dernière version « 4.0 » à signature digitale permet d’utiliser la reconnaissance faciale et l’empreinte digitale. Elle offre de nombreuses possibilités : réalisation de trans-

Autre exemple de cette richesse, Ecobank Omni donne aux entreprises un point d’accès unique

un entretien avec

SOULEYMANE TOURÉ,

tabilité de l’entreprise utilisatrice. Par ailleurs Ecobank Omni permet d’afficher en une seule page tous les comptes ouverts par l’entreprise dans toutes les filiales du Groupe Ecobank, permettant ainsi une analyse rapide et une prise de décision rapide en termes de gestion de la liquidité. En définitive, il s’agit d’un outil d’optimisation de la trésorerie : il y a une vraie « valeur ajoutée » pour les entreprises.

Cette stratégie est donc bien engagée avec une large offre de produits. Pouvez-vous tirer un premier bilan ?

DIRECTEUR GÉNÉRAL d’Ecobank Togo

pour leurs transactions et les informations nécessaires à leurs activités. C’est une solution unique et sécurisée, permettant d’effectuer des paiements ou des transferts aussi bien en faveur d’un seul bénéficiaire que pour plusieurs bénéficiaires lors d’une unique transaction ; les encaissements, la gestion de la trésorerie etc. Elle apporte un gain de temps et peut s’intégrer dans la comp-

Le bilan est positif grâce en particulier à l’implication des différents partenaires commerciaux. Actuellement, Ecobank Mobile 4.0 compte plus de 400000 utilisateurs et plus de 3700 commerçants ont recours quotidiennement à EcobankPay. Nos outils digitaux sont utilisés couramment pour régler les factures d’eau et d’électricité pour ne citer que celles-là. Il y a encore beaucoup d’utilisations possibles du digital dans le domaine bancaire. Le défi pour une banque comme la nôtre est de nous adapter en permanence aux nouveaux usages et comportements de nos clients et d’œuvrer pour améliorer l’inclusion financière de la population. En matière de digital, nous ne sommes qu’au début de la transformation.

JAMG

Ecobank Togo, la première filiale du groupe Ecobank, a été créée en 1988. Elle a une vocation de banque universelle, offrant une gamme complète de services aussi bien aux particuliers qu’aux entreprises de toute taille, depuis la micro-entreprise jusqu’aux grands groupes en passant par les PME. Ecobank-Togo a un bilan de 450 milliards de FCFA et emploie plus de 350 salariés.

ferts via email ou SMS, fractionnement des factures, etc. C’est un bel exemple des fonctionnalités offertes par le digital.

© D.R.

Pouvez-vous nous présenter brièvement Ecobank Togo ?


Grand format TOGO

ÉCONOMIE

Accélérateur de croissance

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Salués par le FMI, les bons résultats enregistrés par Lomé devraient être consolidés par le Plan national de développement (PND) en mars 2019. NADOUN COULIBALY

À

moins de cinq mois du terme de l’accord avec le FMI portant sur le décaissement de 238 millions de dollars, les indicateurs macroéconomiques du pays sont au vert. « Le Togo revient de loin, et sa trajectoire économique est désormais sur les bons rails », ont estimé les experts du Fonds lors de la dernière revue du programme, en décembre. Même si la suite de ce dernier n’a pas encore été convenue entre les deux parties, les résultats obtenus sont déjà appréciables, notamment en matière fiscale et budgétaire. « Juste après les élections, le nouveau gouvernement entamera les discussions avec le FMI pour conclure un nouveau programme, promet Sani Yaya, le ministre de l’Économie et des Finances. Notre économie a d’énormes besoins en matière de financement, alors même que nous devons répondre à une demande sociale pressante. »

Port de Lomé, dont le trafic a progressé de près de 25 % depuis 2015.

JACQUES TORREGANO POUR JA

Finances assainies

En attendant cette éventuelle prolongation, le Togo connaît un raffermissement de sa croissance économique pour la troisième année consécutive, avec un taux de 5,3 % en 2019, contre 4,9 % l’année précédente, pendant que l’inflation reste contenue à 0,4 %. Pour 2020, les bailleurs de fonds tablent déjà sur une croissance de 5,5 %, sous les effets conjugués de la demande intérieure et de la bonne santé du port autonome de Lomé – depuis la modernisation de ses quais, en 2015, le trafic a progressé de près de 25 %. La dynamique enclenchée depuis le début des années 2010, quand le pays affichait encore une croissance négative de 2 %, a permis de voir le revenu par habitant passer de 350 à 672 dollars au cours des quatre dernières années. Les finances publiques ont pu être assainies, avec un seuil de la dette ramené à 69 %, conformément aux injonctions de l’Uemoa. Les recettes de l’État ont bondi pour atteindre 750 milliards de F CFA (plus de 1 milliard d'euros) en 2018, soit quatre fois plus qu’en 2015. « Le Plan national de développement [PND] va accélérer et approfondir ces résultats », jugés déjà très encourageants par l’entourage du président. Lancé en mars 2019, le PND, estimé à 4 622 milliards de F CFA et financé aux deux tiers par le secteur privé, bénéficie donc d’un contexte

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Grand format TOGO ÉCONOMIE

macroéconomique sain. Entré dans sa phase opérationnelle, il sert de catalyseur à l’investissement privé, notamment dans la finance et la logistique. « Nous reconnaissons les efforts consentis par les pouvoirs publics. À nous, secteur privé, d’en profiter pour avancer, confie Laurent Tamegnon, le patron des patrons togolais (lire pp. 128-129). Il faut du temps pour que le PND soit appliqué et que les projets d’investissement puissent se concrétiser. »

REPÈRES

PIB réel à prix constants Inflation (moyenne annuelle)

4,4 – 0,7

4,9 0,7

Vague de privatisations

Solde budgétaire global

– 0,3 21,8 21,7

– 3,1 24,3 27,4

– 1,5 24,0 25,4

– 1,2 24,0 25,2

Investissement brut intérieur

25,9 6,3 19,7

30,1 10,1 20,0

29,9 8,9 21,0

31,3 8,8 22,5

Dette publique totale Dont dette extérieure

75,6 19,7

74,1 24,0

69,9 25,3

65,3 24,6

Solde du compte courant

– 7,9 – 7,9

– 6,2

– 5,2

Projections

2017 2018 2019 2020 (en %)

5,3 0,5

5,5 2,0

(en % du PIB)

Recettes et dons Dépenses et prêts nets Secteur public Secteur privé

Quelle place au sein de l’Uemoa ? (pour l’année 2019)

43,03

Croissance du PIB à prix constants (en %) PIB réel à prix courants (en milliards de $)

24,03

17,19

14,18 10,46

9,23 3,8

ali M

Ni ge

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4,9

1,46

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5,3 5,36 5,2

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6,2

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6,4

7,4

d’ Cô Ivo te ire

Le pays se targue aujourd’hui de disposer d’un cadre des affaires attrayant, « qui séduit les entrepreneurs », confirme Cynthia Gnassingbé, secrétaire général du holding d’État Togo Invest. Les projets d’agropoles (lire p. 126) semblent particulièrement susciter leur intérêt. Celui de Kara, dont les travaux doivent démarrer cette année, va mobiliser 100 milliards de F CFA. L’autre grand dossier aux mains des autorités porte sur la privatisation de certaines entreprises. En cédant 51 % du capital de Togocom (lire p. 138), le gouvernement a dégagé un solde excédentaire de trésorerie de 71,6 milliards de F CFA, qui lui a permis de combler entièrement le déficit du solde budgétaire. Lomé doit maintenant accélérer la cadence et achever de privatiser les deux banques publiques, l’Union togolaise de banque (UTB) et la Banque togolaise pour le commerce et l’industrie (BTCI), pour réduire les risques de glissement budgétaire. Les créances en souffrance cumulées par ces deux établissements publics s’élèvent à plusieurs dizaines de milliards de francs CFA. De son côté, la Compagnie énergie électrique du Togo (CEET) a conclu un accord avec l’émirati Amea Power pour la mise en place d’une centrale photovoltaïque de 50 MW à 270 km au nord de Lomé. « Si nous structurons bien nos projets, la plateforme logistique et le parc industriel verront le jour cette année », espère Cynthia Gnassingbé. Une perspective qui permet à Lomé de tabler sur une croissance de 6,2 % pour 2020, dans le sillage de son PND, devenu le véritable référentiel du développement économique togolais.

Une reprise qui s’affirme

Les retards dans le développement humain

PLUS DE FLEXIBILITÉ Le gouvernement togolais a pris une série de mesures destinées à faciliter la création de société. Plus d’une quarantaine de réformes ont ainsi été promulguées ces dernières années pour rendre moins coûteuse l’obtention d’un permis de construire, accélérer le raccordement au réseau électrique, simplifier l’enregistrement

124

d’un titre de propriété ou obtenir plus aisément un crédit bancaire. Le nouveau code foncier a, par exemple, réduit les délais et les coûts d’obtention d’un titre. Le défi des autorités est maintenant d’accélérer la dématérialisation des procédures du fisc et de la sécurité sociale avec les déclarations en ligne. N.C.

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SOURCES : AUTORITÉS NATIONALES, FMI, BANQUE MONDIALE, PNUD

(en 2017, sauf indication contraire)

Population :

7,8 millions d’habitants PIB par habitant (en dollars de 2011, en parité de pouvoir d’achat, PPA) : 1 430 dollars, contre une moyenne de 3 489 dollars en Afrique subsaharienne Indice de développement humain (IDH) en 2019 : 0,513, soit le 167e rang sur 189 pays classés (inférieur à la moyenne de 0,541 en Afrique subsaharienne)

Espérance de vie

60,5 ans,

juste au-dessous de la moyenne subsaharienne (60,7 ans) Population vivant au-dessous du seuil de pauvreté (moins de 1,90 $ par jour, en 2015) :

49,2 %

Durée de scolarisation d’un Togolais de 25 ans : 4,8 ans au lieu d’une durée attendue de 12,4 ans. Contre 5,6 ans en moyenne en Afrique subsaharienne


COMMUNIQUÉ

LA CCI TOGO, une institution tournée vers l’avenir et au service des entreprises !

CCI TOGO

Germain MEBA, Président de la CCI Togo

« Le forum Togo Union Européenne a été une très grande réussite de l’année 2019, et a vu la participation des opérateurs économiques togolais ; nous avons aussi initié, au cours de l’année écoulée, le salon AFRIBAT TOGO, en partenariat avec la CCI de Sfax. En collaboration avec notre ti t ministère i de tutelle, nous avons organisé, avec succès, la 1ère édition de la semaine dédiée au secteur privé. Pour finir, la Grande Quinzaine Commerciale a eu lieu et tenu toutes ses promesses simultanément sur les trois sites. De façon générale, nous avons réussi ces évènements et je suis heureux qu’ils se soient déroulés correctement... »

D

ans un environnement de plus en plus concurrentiel, où les besoins des entreprises togolaises (TPE, PME et PMI), dans leur quête de développement et de pérennité nécessitent, pour leur satisfaction, la mise en œuvre de nouveaux instruments d’appui et de nouvelles démarches, la CCI Togo s’est engagée dans une nouvelle dynamique, celle de définir de nouvelles orientations qui satisfassent les demandes des entreprises pour mieux contribuer à la mise en œuvre du Plan National de Développement (PND 2018-2022).

Pour mener à bien sa mission, dans un environnement économique national, voire régional, où l’accès au financement des PME est devenu difficile, alors qu’elles constituent l’essentiel du tissu économique togolais, la CCI Togo s’est engagée à mettre en place des mécanismes pour réduire les contraintes liées à l’accès au financement et l’accompagnement substantiel des entreprises. Cette vision novatrice de la Compagnie Consulaire, qui constitue sa stratégie d’appui au secteur privé togolais, s’est traduite par le projet de mise en place d’un fonds d’investissement et de garantie pour les PME/ PMI.

ccit.tg

Pour faire des PME/PMI togolaises des structures viables et pérennes, capables de porter la croissance, la bonne tenue de leur comptabilité est une nécessité. Afin d’assurer un accompagnement idoine des entreprises, des antennes régionales du Centre de Gestion Agréé Pilote de la CCIT sont désormais mises en place dans toutes les régions du pays. Ces centres vont à l’avenir assister et accompagner les micros entreprises pour leur permettre d’avoir une comptabilité conforme aux normes de l’OHADA.

Depuis 2018, la CCI Togo est une institution en pleine mutation qui initie divers projets innovants, pour non seulement soutenir le secteur privé togolais mais aussi faire d’elle une institution autonome. Le projet Agropole avec l’acquisition de centaines d’hectares de terre arable pour l’exploitation dans le sud Togo, en est une parfaite illustration. Cette nouvelle dynamique d’agri-business se fait avec l’appui et le soutien technique et financier des institutions bancaires et des opérateurs économiques étrangers séduits par le projet, en l’occurrence l’entreprise allemande Sun Farming. Au nombre des grands projets de la Compagnie Consulaire, le projet Lomé Croisière, un ambitieux et innovant concept. Conçu par la CCI Togo et ses partenaires, notamment Togo Invest, Lomé Croisière consiste à aménager les lagunes de Lomé jusqu’au Lac Togo en vue de la création d’une nouvelle ville. En termes d’action phare au cours des derniers mois, la dématérialisation du certificat d’origine. Cette digitalisation du fonctionnement de la CCIT va permettre de faciliter les prestations de la CCIT au bénéfice des opérateurs économiques. À travers toutes ces réalisations et l’initiation de différents projets, la CCIT en dépit de ses moyens limités, entend se positionner comme une institution citoyenne qui, non seulement contribue à l’assainissement du climat des affaires et l’accompagnement des opérateurs économiques, mais aussi comme un acteur incontournable de l’économie qui, à l’instar des autres chambres de la sous-région, contribue efficacement à l’atteinte des ODD. ■

© JAMG

© DROIT RÉSERVÉ CCIT

Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo


Grand format TOGO ÉCONOMIE

AGRICULTURE

Kara, le champ des possibles La première des dix agropoles prévues par le Plan national de développement vient d’être lancée, entre Lomé et Ouagadougou. Objectif : relancer la filière.

acteurs d’une même filière – producteurs, industriels, négociants et distributeurs – pour construire un attelage destiné, selon Noël Bataka, ministre de l’Agriculture, à « mutualiser les équipements, développer la transformation locale, faciliter l’accès aux marchés et doper les rendements ».

YVAN TRAVERT / AKG-IMAGES

Écosystème

FIACRE VIDJINGNINOU, envoyé spécial à Kara

a mise en place de pôles de croissance agricole est l’un des huit projets prioritaires du Plan national de développement (PND) d’ici à 2022. Connus sous le nom d’agropoles, ceux-ci répondent à une stratégie d’« investissements massifs, simultanés et coordonnés » destinée à éradiquer la faim et la pauvreté rurale. Dans le bassin de la Kara (Nord-Est), l’expérience-pilote livre ses premiers résultats. Sur le corridor vers le Burkina Faso, à mi-chemin entre Lomé et Ouagadougou, l’agropole de Kara s’étend sur 165000 hectares. Actuellement, environ 5 000 hectares de ce vaste domaine sont sécurisés et accueillent 200 coopératives autour de « chaînes de valeur » pour le maïs, le riz, le sésame, l’anacarde, le poulet et le poisson. Ces produits ont été choisis en raison de « l’existence d’une demande importante, structurée, accessible et solvable », explique Essowè Batana, directeur général par intérim de l’Agence de promotion et de développement des agropoles au Togo (Aprodat). Le projet consiste à rassembler sur un site les

Moisson près de Dadja, dans le centre du pays.

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Première des dix agropoles identifiées dans le cadre du PND, le projet de Kara a été lancé en février 2019 par le président, Faure Essozimna Gnassingbé, qui, à titre symbolique, a remis cinq tonnes de semences de sésame aux organisations de producteurs du site, inaugurant ainsi le processus d’identification, de structuration et de renforcement de ces acteurs. Le site comprend un parc d’infrastructures agro-industrielles, des bureaux et même des hébergements. Il est en lien avec un tissu de prestataires fournissant l’accès aux matières premières, à divers intrants, à des emballages ainsi qu’à des services financiers, juridiques et fiscaux. Tout un écosystème entre exploitants familiaux et investisseurs privés censé créer une communauté d’intérêts et de destin pour le développement des filières. Le Togo attend beaucoup de ce premier agropole: au moins 25000 emplois, deux points de croissance du PIB agricole (7 % en 2018) et un déficit de la balance agricole ramené à 38 % (contre 44 % actuellement) à l’horizon 2022.

LA VOIE DU NORD Sur le littoral, le large ruban asphalté du corridor est-ouest (RN2), entre Lomé et la frontière béninoise, est aujourd’hui entièrement réhabilité. Le chantier routier prioritaire porte désormais sur les travaux de dédoublement de la RN1, entre les capitales togolaises et burkinabè, distantes d’environ 950 km. Cet axe stratégique traverse tout le Togo, jusqu’à Cinkansé, dans le Nord, situé à la frontière avec le Burkina Faso et

le Ghana. Sous l’égide du ministère des Finances, des discussions sont en cours pour mobiliser les financements et enclencher in fine les travaux. Ce vaste chantier coûtera environ 800 millions de dollars. Une somme que le ministre Sani Yaya espère obtenir sous forme de crédit concessionnel auprès du consortium de bailleurs, dont font partie Afreximbank et Eximbank of China. NADOUN COULIBALY


ANAC-TOGO, LA CULTURE DE L’EXCELLENCE

L’Agence Nationale de l’Aviation Civile du Togo, créée en 2007, est un établissement public administratif doté d’autonomie financière et de gestion, placée sous la tutelle du ministre chargé de l’aviation civile.

Directeur Général de l’ ANAC Togo

NOS MISSIONS • L’élaboration et mise en œuvre de la stratégie et politique de l’État en matière d’aviation civile et de transport aérien ; • La négociation des conventions et accords bilatéraux et multinationaux ; • L’élaboration et contrôle de la mise en œuvre d’une réglementation technique de l’aviation civile conformément aux normes de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) en matière de sécurité, sûreté, facilitation et de l’environnement ;

• La supervision des activités aéronautiques : agréments des ateliers de maintenance, agréments des écoles de formations ; agréments et autorisations d’exploitants des compagnies aériennes et des autres fournisseurs de services ; • La mise en place d’un programme de sécurité de l’État (SSP) ; • L’établissement d’un système efficace de gestion de la qualité ; • La surveillance continue des compagnies aériennes et autres fournisseurs de services (CMA) ; • L’approbation et suivi des qualifications PNT,PNC et délivrance des licences ; • La formation interne et externe du personnel technique et d’appui avec délivrance de certificats,attestations ou diplômes.Formation des formateurs dans le cadre TRAINAIR ;

• L’établissement et la mise en œuvre de politique et plan de formation avec un contrôle régulier du maintien de compétence (évaluation, simulateur et test) ; • L’ANAC assiste également les autres États Africains membres de l’OACI afin de leur permettre de renforcer leurs fonctions de supervision de la sécurité et les différents domaines d’audits USOAP-CMA de l’OACI.

AUDITS SÉCURITÉ, SÛRETÉ L’ANAC-TOGO a été auditée par l’OACI dans les domaines de sécurité et sûreté : • Les résultats de l’audit USOAP effectué au Togo, respectivement en 2007 et 2016 sont satisfaisants avec des taux de 65 % et de plus 85,77 % plaçant ainsi le Togo dans le pelletons de tête de tous les pays d’Afrique ;

• Un audit de sûreté de l’UEMOA a été effectué en 2017 avec un résultat de 93 %, et un audit complémentaire, la même année de l’USAP CMA avec un résultat de plus de 76,5 %. • L’ANAC a obtenu le prix Togolais d’excellence Qualité en 2019 délivré par la Haute Autorité de la Qualité et de l’Environnement (HAUQUE).

NOS PARTENAIRES ASECNA, SALT, ASAIGE, OACI, IATA, ACI, AFRAA, AAMAC, CAFAC, CEMAC, UEMOA, EASA, FAA, SAA, Coopérations Française, Américaine, Asiatique et Européenne etc.

AGENCE NATIONALE DE L’AVIATION CIVILE DU TOGO BP 2699, Lomé - Togo Tél. : (+228) 22263740 - Fax : (+228) 22260860 - E-mail : anac@anactogo.fr / anac@anac-togo.tg

Photos : D.R.

M. LATTA GNAMA

www.anac-togo.tg

NOS PARTENAIRES ANAC: L’ Agence Nationale de l’Aviation Civile, dont le rôle régalien est de s’assurer de la bonne application des normes de l’aviation civile internationale.

ASECNA : L’ Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar qui assure la gestion de l’espace aérien couvrant 16 100 000 km2. ASAIGE : L’ Autorité de Sûreté de l’Aéroport International Gnassingbé Eyadema, chargée de coordonner et de mettre en œuvre les mesures de sûreté à l’Aéroport. NOS FILIALES SOCIETE AEROPORTUAIRE DE LOME-TOKOIN (SALT)

33 ans d’expérience dans la gestion aéroportuaire au Togo.

NOS MISSIONS • L’exploitation, le développement, la maintenance et l’entretien des équipements et services nécessaires au bon fonctionnement de l’Aéroport International Gnassingbé Eyadema (AIGE). • Le développement des activités aéronautiques et extra aéronautiques • La coordination de la mise en œuvre des mesures de sécurité • La coopération avec l’Autorité de Sûreté, dans la mise en œuvre des mesures de sûreté et de facilitation.

• La SociétéTogolaise de Handling • Lomé Catering / ServairTogo • AéroTransport

NOS ATOUTS • Gestion d’un aéroport de référence en matière de sûreté et de sécurité aéroportuaire en Afrique • Des prestations de qualité • Un niveau élevé de qualité des infrastructures d’accueil des aéronefs et des voyageurs • Un aérodrome certifié suivant les normes OACI et IATA • Un aéroport pilote de l’ACI dans la mise en oeuvre du programme APEX (Excellence de Sécurité d’Aéroport) • De très bons résultats d’audits de la Mission de Validation Coordonnée de l’OACI: 85,77%, en Mai 2016. Aéroport International Gnassingbé Eyadema, vous accueillir autrement… BP : 10112 Lomé - Togo - Tél: +228 22 23 67 00 / 22 26 09 20 - Mob: +228 91 00 75 75 Twitter : @LomeAirport - E-mail : infos@salt.tg - Site web : www.aeroportdelome.com


MARCEL AMOUZOU / PIMENT POUR JA

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SECTEUR PRIVÉ

Laurent Tamegnon Président du Conseil national du patronat (CNP)

« Notre dialogue avec l’État est fécond » Propos recueillis par NADOUN COULIBALY

e Plan national de développement (PND) doit permettre au Togo de redevenir « la « Suisse de l’Afrique ». Fondateur de la société Sanecom International, spécialisée dans la fabrication de vêtements professionnels et d’uniformes militaires, Laurent Tamegnon profite de sa présidence à la tête du Conseil national du patronat (CNP) pour porter à bout de bras ce plan de développement qu’il estime « vital pour le secteur privé local ». Il revient sur les nombreux enjeux que sa mise en place représente pour l’avenir économique du pays.

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Jeune Afrique : Comment se porte le secteur privé togolais ?

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Laurent Tamegnon : Il se porte bien. Nous sommes aujourd’hui dans un monde globalisé où la concurrence est de plus en plus rude. Il faut donc se battre. Et comme les Togolais sont doués pour le négoce, nos entrepreneurs parviennent à se tirer d’affaire. Ils peuvent aussi s’appuyer sur le travail du gouvernement, qui tente, à travers le nouveau code des investissements, de créer un environnement propice aux opérateurs économiques. Il y a deux ans pourtant, le secteur privé avait souffert des contrecoups de la crise politique. Qu’est-ce qui a changé depuis ?

Ces tensions politiques avaient créé une psychose au sein des milieux d’affaires, parmi nos clients et nos fournisseurs, et cela a évidemment eu des répercussions sur le chiffre d’affaires de nos entreprises.


d’institution. Ma tâche a donc été de rebâtir d’abord les fondations, en suivant nos membres, en les représentant et en les soutenant lors des discussions avec le gouvernement. Nous avons ainsi pu réduire certains goulots d’étranglement qui menaçaient l’épanouissement des opérateurs privés. Nous avons également discuté avec l’administration fiscale, et je peux vous affirmer que les réformes opérées sont salutaires à la survie de nos entreprises. Même si nous voulons encore plus, nous sommes très fiers de ce dialogue fécond avec les plus hauts niveaux de l’État. Nous parvenons à résorber ainsi de nombreuses difficultés. Avec le PND, le secteur privé n’a pas droit à l’échec, mais il peut compter sur le soutien indéfectible des pouvoirs publics.

Certaines ont alors enregistré des baisses de leurs résultats de l’ordre de 40 %. Heureusement, le gouvernement a su prendre le taureau par les cornes pour rétablir la confiance puis assainir le climat des affaires. Le Togo est ainsi devenu, au fil des années, le pays le plus réformateur sur le continent en matière d’investissement. Nous sommes repartis dans un nouveau cycle de croissance. Que pense le secteur privé togolais de ce PND, auquel il doit contribuer financièrement à hauteur de 65 % ?

Nous avons participé à son élaboration, ce plan ne nous est donc pas étranger. Nous avons aujourd’hui la lourde responsabilité d’apporter les deux tiers des 4 222 milliards de F CFA [6,4 milliards d’euros], pour créer, à terme, 500000 nouveaux emplois. Atteindre de tels objectifs exige un ensemble de conditions macroéconomiques favorables, moins de pression sur les entreprises et davantage de facilités douanières. Et j’avoue, en tant que président du patronat, que nous sentons aujourd’hui les efforts réalisés par l’exécutif sur un certain nombre de ces dossiers. Mais pour que ce plan atteigne ses objectifs, nous avons besoin de l’appui du secteur privé international. C’est pourquoi le président de la République est parti à la rencontre des investisseurs étrangers au Japon, en Chine, en Afrique du Sud ou encore au Royaume-Uni. Qui ont ensuite été sensibilisés par le patronat togolais.

Quels sont les liens entre votre propre plan stratégique et le PND ?

Notre plan tient compte des implications du PND. Nous devons pour cela parachever l’organisation des différentes associations

LE TOGO EST DEVENU LE PAYS AFRICAIN LE PLUS RÉFORMATEUR EN MATIÈRE D’INVESTISSEMENT. membres, renforcer leurs capacités à s’approprier les textes sur la libre circulation des personnes et des biens. Les PME et les PMI, qui représentent 90 % de notre puissance économique nationale, peinent toujours autant à accéder aux financements. Notre plan orchestre un ensemble d’actions pour aider ces acteurs à contribuer à leur échelle à la réalisation du PND. Il suffit de les organiser et de leur montrer les mécanismes adéquats. Si nous réussissons, leur participation financière au PND sera très importante.

Combien d’entreprises fédère aujourd’hui le CNP ?

Créé en 1963 sous l’appellation de Groupement interprofessionnel togolais, le CNP regroupe vingt-huit associations professionnelles, comptant 1 350 entreprises qui totalisaient en 2018 un chiffre d’affaires supérieur à 400 milliards de F CFA. Nous représentons également 40 % de l’emploi au Togo. Le patronat est aujourd’hui la preuve vivante de la bonne santé de l’économie togolaise.

Vos détracteurs vous reprochent une certaine proximité avec le pouvoir…

Trois ans après votre élection, quel bilan dressez-vous de votre action ?

Je suis arrivé après la crise. Le patronat sortait d’une léthargie de deux ans, qui n’a pas permis à notre organisation de jouer convenablement son rôle

Lire aussi : « Togo : un redressement économique bien engagé » sur www.jeuneafrique.com

Ma fonction m’oblige à être proche des hommes politiques pour leur faire passer les messages des milieux d’affaires. Que pourrions-nous faire si nous n’avions pas ce dialogue permanent ? Une fois les cadres créés, c’est aux politiques et aux hommes d’affaires, ensemble, qu’il revient de les animer.

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INSTITUT NATIONAL D’ASSURANCE MALADIE

Une expertise reconnue L’assurance maladie solidaire est l’une des réformes majeures du financement de la santé opérée par le gouvernement togolais cette dernière décennie. Crée par la loi n° 2011-003 du 18 février 2011 avec pour mission la couverture des risques liés à la maladie, la maternité et aux accidents non professionnels, l’institution constitue la porte d’entrée d’une couverture maladie qui a vocation à s’étendre progressivement à d’autres catégories. L’Institut National d’assurance Maladie (INAM) gère depuis 2012 le régime contributif des fonctionnaires civils et militaires, actifs ou retraités et de leurs ayants droits, financé à parité par les cotisations de l’État employeur et les fonctionnaires sur la base de 7% du salaire et 3,5% de la pension de retraite.

L’

soit 95 %, sont partenaires de l’INAM de Lomé à Cinkasse. C’est environ 6 000 prescripteurs agréés (médecins généralistes et spécialistes, infirmiers, sages femmes et auxiliaires médicaux) qui interagissent avec les équipes de l’INAM pour une meilleure prise en charge des soins de santé des familles des assurés.

institution apporte un véritable soulagement au quotidien aux 400 000 bénéficiaires qui ont recours aux soins, dans un système légal d’assurance maladie dont les principes fondateurs sont l’équité contributive et la solidarité entre les générations.

Après ses premières années marquées par l’opérationnalisation du système de tierspayant exclusif avec un vaste réseau de près de 1 340 centres de soins conventionnés, le cap fut mis sur l’inclusion progressive des exclus du régime notamment la prise en charge de plus de quatre enfants, les enfants scolarisés de plus de 21 ans, les conjoints supplémentaires. 80 % des centres de soins publics et privés sont aujourd’hui conventionnés avec l’INAM et la quasi-totalité des pharmacies

Madame Myriam Dossou d’Almeida Directeur Général de l’INAM

L’INAM donne la possibilité aux assurés de se faire soigner sur toute l’entendue du territoire national. L’établissement public a également renforcé au fil des ans le cadre et les outils de gestion du risque maladie et contribue


COMMUNIQUÉ

L’INAM s’engage pour l’amélioration de l’inclusion sociale au Togo. En 2019, l’INAM a enregistré 506 781 consultations, 920 010 actes de biologies et 45 572 hospitalisations. Ces chiffres dénotent de l’intérêt et de l’utilité de l’assurance maladie pour les assurés. Les retraités sont particulièrement soulagés car étant plus vulnérables aux maladies et disposant d’un revenu faible, « Notre INAM » comme ils l’appellent sympathiquement, leur permet de se soigner sans se ruiner. Depuis sa création, ce sont plus de 45 milliards de francs CFA qui ont été injectés dans le système de soin avec une prise en charge à 100 % des consultations dans les Unité de soins périphériques (USP) et les Centre Médicaux Sociaux (CMS) représentant les premiers niveaux de la pyramide sanitaire mais également 100 % des soins sont remboursés pour les enfants de moins de 5 ans. Les seniors bénéficient également d’une attention particulière. Ils sont environ 19 155 personnes en majorités des personnes âgées à bénéficier des traitements de longue durée pour des pathologies chroniques tous les ans. On peut facilement imaginer quelles difficultés elles auraient eues à se procurer de façon stable et durables ces médicaments indispensables sans assurance. C’est pour une meilleure prévention de nos seniors que les Universités du 3e âge sont organisées à leur intention, tous les ans, depuis 2017. Une occasion de passer les messages et surtout d’échanger avec des spécialistes sur des thématiques en lien avec leur santé et leur bien-être.

La stratégie de l’INAM depuis 2012 s’articule autour de deux axes principaux : la satisfaction des « clients » (employeurs, assurés, prestataires de soins) et la pérennité du régime en s’appuyant sur la gestion du risque maladie et la maitrise médicalisée des coûts de santé. La satisfaction des clients c’est aussi l’optimisation des délais de traitement des demandes. Pour les prestataires de soins les paiements de factures mensuelles se fait exclusivement par virement bancaire. L’implémentation du nouveau système de gestion SAP ainsi que l’aboutissement du projet de refonte du système d’informations, vont apporter un grand soulagement tant aux prestataires de soins qui ne de cesse d’appeler de leur vœux l’automatisation des ordonnances, qu’aux bénéficiaires qui n’auront plus à attendre d’être servis après ceux qui payent cash dans certains centres de soins, mais surtout aux agents de l’INAM qui feront l’agréable expérience de l’automatisation des contrôles. D’ici 2021 avec l’implémentation du progiciel spécialisée de l’assurance maladie de CEGEDIM, l’INAM parachève le système de gestion du risque maladie et de la couverture universelle et s’offre ainsi un ticket pour la meilleure place dans la sous région. La liste des médicaments et actes est périodiquement mise à jour pour améliorer la qualité des soins et assurer l’équilibre du régime. L’INAM a contribué activement à l’actualisation de la liste des médicaments et des actes remboursables par l’assurance maladie publique ; cette nouvelle liste plus équitable et facilement utilisable par tous les acteurs devra entrer en vigueur dans les prochains jours. Après la liste officielle des médicaments remboursables par l’assurance maladie, l’INAM se prépare à la refonte du cadre de conventionnement avec les prestataires de soins. Cette phase cruciale du développement de l’assurance maladie au Togo va consolider la gestion du risque maladie et engager les partenaires dans une nouvelle relation avec plus d’exigences et d’efficience. Les questions de la nomenclature et du coût des actes, des performances des acteurs de santé, de la disponibilité des soins, des

01 BP 11 Lomé 01, Tél. : (+228) 22 21 49 47

www.inam.tg

médicaments, du personnel qualifié, de la pratique médicale professionnelle, du respect de la pyramide des soins y seront traitées de façon rationnelle et concertée pour le plus grand bien de nos assurés et futurs assurés. Dans le cadre de la politique d’inclusion sociale menée par le gouvernement, l’INAM a entamé depuis 2015 la réalisation de plusieurs études pour une inclusion prudente et progressive de nouvelles catégories socio-économiques. L’inclusion se poursuit avec la phase de sensibilisation des groupes cibles. Ainsi, ce sont tour à tour les étudiants des universités du Togo, les Journalistes, les commerçantes de nos marchés, certains groupes organisés de la société civile qui ont été sensibilisés aux enjeux de l’assurance maladie dans le cadre de rencontres au cours desquelles l’INAM cerne mieux leurs attentes spécifiques. Les agriculteurs et autres bénéficiaires du MIFA sont déjà dans la phase de pré-enregistrement. Une convention spéciale est prévue à cet effet.

Depuis 2012, les actions de l’INAM sont essentiellement orientées vers la satisfaction de ses bénéficiaires. Plus de 2 800 volontaires et leurs ayants droit sont assurés à l’INAM. La couverture maladie des artisans a été lancée le 14 mai 2019 et ils sont déjà des dizaines de milliers à se faire enrôler pour bénéficier de la couverture maladie. D’ici 2021, c’est près de 50 % de la population qui serait concernée par la couverture maladie. L’INAM a également engagé des discussions avec le patronat pour peaufiner la couverture des travailleurs du secteur privé. L’institution joue bien sa partition pour l’inclusion sociale à laquelle il est fait référence dans l’axe 3 du Plan National de Développement.

JAMG - PHOTO DG : D.R. - PHOTO EN-TÊTE : ADOBESTOCK.COM

à l’amélioration de la qualité des soins. Le pilotage de l’équilibre technique et financier de l’assurance maladie de l’INAM est soutenue par des actions d’information, de sensibilisation et d’éducation des bénéficiaires pour une meilleure utilisation des soins de santé avec un accent particulier sur la lutte contre la surconsommation, la fraude et le contrôle des droits.


Grand format TOGO ÉCONOMIE

ENTREPRENEURIAT

Esprit d’initiative

Grâce à de nouveaux acteurs qui les épaulent dans leur quête de financement et de formation, de plus en plus de jeunes Togolais se lancent dans la création de sociétés.

Sahouda GBADAMASSI-MIVEDOR « Être entrepreneur, c’est conjuguer des compétences au service d’un projet d’entreprise. Et notre rôle est de renforcer ces compétences et d’accompagner la mise en œuvre de ce projet », explique Sahouda Gbadamassi-Mivedor, directrice générale du Fonds d’appui aux initiatives économiques des jeunes (FAIEJ). Les performances enregistrées en 2019 par ce mécanisme d’appui technique et financier, lancé par le gouvernement togolais pour faciliter l’insertion socioprofessionnelle des jeunes à travers l’entrepreneuriat, suffisent à mesurer son succès: plus de 5 000 emplois créés par près de 3000 porteurs de projets, financés à hauteur de plus de 3 milliards de F CFA (4,5 millions d'euros). Grâce à son dynamisme et à son caractère, Sahouda GbadamassiMivedor a réussi à nouer une série de partenariats public-privé (PPP) pour former les jeunes et financer leurs projets. À ce jour, plus de

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LOUIS VINCENT/PIMENT POUR JA

Coup de pouce décisif

106 000 personnes ont été sensibilisées à l’esprit d’entreprise, et plus de 17000 d’entre elles ont pu être formées techniquement à diverses qualifications professionnelles. « Nous avons aussi vo cation à dévelop per leurs compétences sociales, ajoute la directrice. Respecter un rendez-vous et des délais de livraison est une obligation que tout chef d’entreprise se doit d’honorer. » Malgré leurs compétences, les jeunes Togolais ont toujours

autant de difficultés à financer leurs projets. Le FAIEJ a donc créé un crédit jeune entrepreneur (CJE) à 4,5 % d’intérêts, qui peut également faire office de garantie pour solliciter des crédits auprès d’établissements bancaires et de microfinance. Plus de 12 000 personnes se sont inscrites pour en bénéficier. Pour Sahouda Gbadamassi-Mivedor, l’entrepreneuriat est une véritable « clé de voûte dans la lutte contre le chômage des jeunes ».

Un avis salué par ceux qui jouissent déjà des mécanismes de soutien du FAIEJ et qui en ont profité pour lancer leur propre affaire. L’avantgarde d’une armée de jeunes entrepreneurs togolais telle qu’en rêve cette femme déterminée. Mais la directrice du Fonds ne doit pas baisser la garde si elle veut atteindre l’objectif fixé par le Plan national de développement (PND) de 500 000 nouveaux emplois d’ici à 2022. FIACRE VIDJINGNINOU


MESSAGE

QUAND LA DIGITALISATION OUVRE DE NOUVEAUX HORIZONS POUR LA POSTE DU TOGO Avec un réseau de 110 points de contact répartis sur le territoire national, La Poste du Togo confirme aujourd’hui la dynamique commerciale d’une entreprise citoyenne en quête d’innovation pour le bien-être de ses concitoyens. Vecteur important dans les échanges, la Poste s’engage de plus en plus dans un nouveau paradigme orienté vers la diversification de ses métiers. Dans une stratégie de proximité, elle franchit désormais le dernier kilomètre en livrant le courrier au domicile du client.

Gérez simplement et autrement vos dépenses !

Pour renforcer son maillage commercial et sa présence territoriale, la Société des Postes du Togo vient de déployer un réseau granulaire d’agents de distribution au cœur des zones rurales. L’objectif de cette initiative est de rapprocher le service de monnaie électronique des hameaux reculés en vue de favoriser les projets « Pay as you go » tel que le projet CIZO sur l’électrification rurale. Consciente des énormes potentialités du marché, La Poste du Togo réaffirme son ambition d’être une actrice incontournable sur l’échiquier national et international de l’innovation responsable et du service universel en alliant le physique au digital.

Pour cette nouvelle année, nous pouvons nous décerner un satisfecit d’avoir franchi un pas considérable mais la révolution numérique se poursuit à travers les services digitaux comme E-colis, un service d’achat en ligne et E-poste, une plateforme des transactions financières.

Que notre rêve à tous d’un monde idéal, où tout ne serait que bonheur partagé… se rapproche de la réalité. Dans les mois à venir, plusieurs challenges se profilent à l’horizon avec le renouvellement du processus de certification de l’UPU et la mise en place d’une adresse numérique destinée à améliorer la livraison des envois.

www.laposte.tg 23, Av Nicolas GRUNITZKY, 01 BP 2626 Lomé 01 - Tél. : (+228) 22 21 44 03 - Fax : (+228) 22 21 12 08 - Mail : laposte@laposte.tg

JAMG - © Droits réservés

En même temps, la Poste conserve son rôle d’inclusion financière grâce à son nouveau compte « ECO CCP », un compte d’épargne mobile, rémunéré au 1er franc. L’engouement suscité autour de ce compte bancaire accessible par téléphone prouve à suffisance l’adhésion des populations au service digital. Ce compte bancaire, facile d’utilisation confère à son détenteur (particulièrement ceux des milieux reculés faiblement bancarisés) le droit de participer pleinement aux échanges financiers. Plus de 110 000 comptes ouverts en 12 mois avec 55 000 transactions réalisées et 3 milliards F CFA de flux échangés. Avec ECO CCP, La Poste du Togo réaffirme simplement sa singularité d’entreprise innovante tournée vers le numérique.


Grand format TOGO ÉCONOMIE

Adamas KOUDOU Depuis 2013, Adamas Koudou est l’heureux directeur général de NatuThé, qu’il a lui-même créé. Cette société est spécialisée dans la fabrication et la commercialisation de thé de kinkéliba, 100 % bio et togolais. Les feuilles de cet arbuste présent un peu partout en Afrique de l’Ouest, reconnues pour leurs vertus médicinales, sont récoltées sur une plantation de dix hectares appartenant à la coopérative Bio-Afrique Infusion et située à une soixantaine de kilomètres de Lomé, où est installée l’usine de transformation. Koudou Adamas a profité d’un accompagnement technique et financier accordé par le Fonds d’appui aux initiatives économiques des jeunes (FAIEJ) pour se lancer dans la filière. Après avoir été successivement photographe, taximoto et responsable en marketing, il embrasse une nouvelle carrière, avec l’idée fixe de remplacer sur le marché togolais les thés importés

LOUIS VINCENT

Thé maison

par ses feuilles de kinkéliba. Pour cela, il a dû d’abord convaincre ses compatriotes de consommer localement. Et a pu compter sur l’appui de la grande majorité des bars, des restaurants, des maquis et même des pharmacies de Lomé et de ses environs, qui se sont

engagés à soutenir son initiative et ses produits. De quoi permettre à Koudou Adamas de nourrir de nouvelles ambitions, à l’échelle continentale cette fois, avant de s’attaquer aux marchés européen et nord-américain. CHARLES DJADE

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Aimée ABRA TENU-LAWANI « À Kari Kari, nous pensons que la nature est notre première enveloppe corporelle. Que c’est grâce à elle que nous pouvons simplement exister. Prendre soin d’elle, consommer de façon responsable ce qu’elle nous offre de meilleur, nous procurera un bien-être au quotidien. » En quelques phrases, Aimée Abra Tenu-Lawani résume toute la philosophie de la société SetP Cosmétiques naturels, qu’elle dirige et qu’elle a elle-même fondée en 2014. Elle commercialise, sous la marque Kari Kari, des cosmétiques aux huiles végétales, tous certifiés bio et équitables. Ses savons, aujourd’hui très prisés au Togo, lui rappellent ceux fabriqués dans les années 1990, sous le logo Soda-Di, qu’utilisaient les femmes pour la lessive et le ménage. À 34 ans, elle partage ses semaines entre Lomé et Kpalimé, à 120 km au nord-ouest de la capitale, où est implantée son usine de transformation. Aimée Abra Tenu-Lawani s’est fixé comme objectif de valoriser les matières premières locales et le savoir-faire traditionnel. Une démarche saluée par les autorités et qui lui a déjà valu de nombreux prix et distinctions. Elle a notamment été récompensée,

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UN MÉCANISME INNOVANT

pour réconcilier les chaînes de valeur agricole avec le financement bancaire Entretien avec Aristide K. Agbossoumonde, Directeur Général du Mécanisme incitatif de financement agricole fondé sur le partage de risques (MIFA SA).

Le chef de l’État a procédé le 25 juin 2018 au lancement du MIFA, devenu le MIFA SA depuis le 2 février 2019. Quel est le rôle de ce mécanisme basé sur le partage de risques ? Dans le Plan national de développement (PND), le gouvernement a fait de l’agriculture un levier de création de richesses, d’emplois et de lutte contre la pauvreté. Cependant, ce secteur, qui contribue à hauteur de 40 % à la formation du PIB, est faiblement financé par le secteur privé. En effet, en 2017, seulement 0,2 % des prêts bancaires lui ont été octroyés. Pour pallier à cela, le MIFA SA a été créé pour accompagner l’agriculture dans sa modernisation. Il est basé sur un nouveau paradigme et devra contribuer à mobiliser les finances nécessaires au développement du secteur et à relever les défis de son industrialisation.

Le Mécanisme incitatif de financement agricole fondé sur le partage des risques, société anonyme (MIFA SA) a pour objectif de mobiliser des financements pour la modernisation et l’industrialisation du secteur agricole. Le MIFA SA a donc pour objectifs de remédier à la fragmentation des chaînes de valeur agricoles, de promouvoir les produits financiers et assurantiels adaptés à ce secteur et de faciliter le partage des risques entre les différents acteurs du secteur agricole. De plus, le MIFA SA fournit une assistance technique aux institutions financières pour une meilleure évaluation et analyse des projets agricoles des PME-PMI et des producteurs agricoles. Les différentes interventions du MIFA SA, notamment en matière de mitigation de risque et d’appui aux institutions financières, permettent à chaque acteur de développer efficacement son activité dans le secteur, en ayant accès plus facilement aux facteurs de production et aux institutions financières, avec pour effet immédiat, l’augmentation des volumes de financement disponible mais également la réduction du coût d’emprunt pour les agro-industries de 7,5 % à 10 % contre 15 à 18 % habituellement.


COMMUNIQUÉ

Les objectifs du MIFA S.A. :

Les interventions du MIFA SA se font toujours après une sécurisation de la commercialisation de la production. Pouvez-vous nous en dire plus ? En 2019, des contrats de marché pour 20 milliards ont été structurés et signés entre le MIFA et les acteurs de la chaîne de valeur agricole. Le rôle du MIFA est également de veiller au respect des termes contractuels.

Quels sont les résultats à mettre à l’actif du MIFA SA depuis sa création ? Depuis sa création, sur 12 mois d’activité effective, le MIFA SA a su mobiliser un peu moins de 10 milliards de financement auprès de 6 institutions financières au profit de 90 000 acteurs agricoles dont plus de 85 000 producteurs, à un taux de 7,5 % pour les producteurs et de 10 % pour les entreprises agricoles. Cela a permis de créer et de consolider 160 000 emplois. Il s’agit de financements directement injectés dans les activités agricoles pour permettre aux producteurs d’accéder aux facteurs de production (intrants, services de mécanisation, culture, récoltes, stockage) et aux entreprises agricoles d’acheter les productions et/ou de faire les investissements nécessaires pour leur transformation.

« Notre priorité est également l’extension d’une couverture sociale et le développement de l’assurance agricole au profit de tous les acteurs du secteur agricole. »

Immeuble 200, Rue Adamanon Adéwi BP 13906 Lomé -Togo Tél. : (+228) 93 07 58 48 - Email : contact@mifa.tg

Lors du 12e Forum National du Paysan Togolais (FNPT), qui s’est tenu du 23 au 25 janvier 2020, des contrats d’une valeur d’environ 110 milliards de francs CFA ont été négociés, dont 15 milliards pour la filière anacarde, 3 milliards pour la pisciculture, 16 milliards pour les petits ruminants, 46 milliards pour le gros bétail et 8 milliards pour les équipements et services agricoles.

« Le MIFA SA ambitionne de professionnaliser au moins 1 million d’agriculteurs. » Quelles sont les perspectives du MIFA SA ? A moyen terme, notre objectif est de mobiliser plus de 65 milliards de francs CFA (100 millions d’euros), ce qui permettra, grâce à un effet revolving, de financer des projets agricoles à hauteur de 650 milliards de francs CFA sur une période de dix ans. Le MIFA SA ambitionne de professionnaliser au moins 1 million d’agriculteurs et différents acteurs, notamment les jeunes dans l’agrobusiness, d’ici à 2021 dans des schémas d’agrégation et de développement des coopératives. Notre priorité est également l’extension d’une couverture sociale et le développement de l’assurance agricole au profit de tous les acteurs du secteur agricole.

D @Mifatogo E @mifatogo Q @mifa.togo

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JAMG - Photos : D.R.

Le Président Faure GNASSINGBÉ, en visite dans une usine agro-alimentaire bénéficiaire des services du MIFA SA (Janvier 2020).


Grand format TOGO ÉCONOMIE

TÉLÉCOMS

MARCEL AMOUZOU / PIMENT POUR JA

Révolution haut débit pour Togocom

Siège de l’entreprise, à Lomé.

Actionnaires majoritaires de l’opérateur, Axian et ECP mettent sur la table plus de 245 millions d’euros pour accélérer la transformation numérique. FIACRE VIDJINGNINOU

lus de 245 millions d’euros. C’est la somme que se sont engagés à investir, sur les sept prochaines années, les actionnaires majoritaires de Togocom, le malgache Axian et le fonds d’investissement panafricain Emerging Capital Partners (ECP), qui ensemble détiennent 51 % des parts de l’opérateur depuis novembre 2019. Leur offre est soutenue par un plan ambitieux, comportant notamment un investissement massif dans les infrastructures afin d’améliorer la connectivité internationale, de renforcer le transport terrestre et de densifier le maillage du réseau d’accès très haut débit fibre et mobile. Ce programme stratégique comprend également l’introduction de nouvelles technologies. « Nous allons opérer une transformation numérique dans le secteur de la télécommunication au Togo », a fermement promis Hassanein Hiridjee, PDG d’Axian. Cette transformation, selon Baza Ago, directeur commercial du groupe, va

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OBJECTIF : FAIRE DU TOGO LE PREMIER PAYS AFRICAIN 100 % FIBRE OPTIQUE ET LE PREMIER À LANCER LA 5G DANS LA RÉGION.

consister à « moderniser très rapidement le réseau mobile » à travers l’accélération du déploiement de la fibre et de l’augmentation du taux de couverture de la 4G, avant le passage à la 5G en 2021. Conformément aux clauses contractuelles, le consortium a l’obligation de mieux prendre en charge les zones rurales en y généralisant le haut débit. « Toutes nos offres étant construites à partir de la fibre optique, le client a plus de liberté de choix dans ce domaine », assure un cadre du holding. Depuis décembre 2019, Togocom – né de la fusion réussie entre les opérateurs historiques du fixe (Togo Telecom) et du mobile (Togo Cellulaire) en 2017 et pesant plus de 210 milliards de F CFA (320 millions d’euros) – a corrigé ses plans tarifaires et lancé plusieurs mesures pour restructurer le réseau de distribution par mobile money pour le transfert d’argent national et international, la collecte de fonds, l’achat de produits et de services mobiles, le paiement marchand, le règlement des taxes… Objectif: l’inclusion financière des populations. Avec ces chantiers, les actionnaires ont promis de faire du Togo le premier pays africain 100 % fibre optique et le premier à lancer la 5G dans la région, et ce à l’horizon 2021. Leader dans le secteur des télécommunications dans l’océan Indien, Axian a sa réputation pour lui. Il a réussi, ces dernières années, à transformer l’opérateur historique malgache Telma en leader du secteur et vient de racheter la filiale de Millicom au Sénégal. Quant au fonds ECP, déjà présent à Lomé, où siège Oragroup, dont il est propriétaire, il construit actuellement Kekeli Efficient Power, la deuxième centrale électrique de la capitale togolaise. Le ministre des Finances, Sani Yaya, salue l’investissement important de l’actionnaire « qui va soutenir la croissance de toute l’économie togolaise ». « Cette opération majeure ouvre une nouvelle ère pour le secteur des télécoms au Togo », se félicite Cina Lawson, ministre de l’Économie numérique.


COMMUNIQUÉ

Conférence Interafricaine de la Prévoyance Sociale

Outil d’intégration et de coopération en matière de sécurité sociale

Secrétaire Exécutif de la CIPRES

La Conférence Interafricaine de la Prévoyance Sociale (CIPRES) est née de la volonté de 14 pays préoccupés par les déficiences dans la gestion administrative, technique et financière de leurs Organismes de Prévoyance Sociale (OPS).

Outil d’intégration et de coopération, la CIPRES contribue à la bonne gouvernance des OPS depuis la signature du Traité l’instituant en 1993. Elle supervise actuellement 25 organismes affiliés de 17 états membres que sont : le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, le Centrafrique, les Comores, le Congo, la Côte d’Ivoire, le Gabon, la Guinée Bissau, la Guinée Équatoriale, Madagascar, le Mali, le Niger, la République Démocratique du Congo, le Sénégal, le Tchad et le Togo. Tout État africain peut demander à devenir membre de la Conférence. À cet effet, il adresse sa demande au Conseil des Ministres, lequel se prononce à l’unanimité. Organe de régulation, la CIPRES a pour objectifs de : • promouvoir la prévoyance sociale et soutenir les actions visant à son extension dans les états membres ; • fixer les règles communes de gestion ; • assurer un contrôle permanent de la gestion des OPS ; • apporter un appui-conseil et assistance aux OPS ; • harmoniser les dispositions législatives et réglementaires applicables aux organismes et aux régimes de prévoyance sociale ; • mettre en œuvre une politique de formation initiale et permanente du personnel des OPS.

« La CIPRES ambitionne de devenir l’Institution de référence en Afrique dans le domaine de la sécurité sociale, notamment en matière de régulation et d’accompagnement des OPS pour garantir leur bonne gouvernance et leurs performances. »

Elle dispose de 3 organes statutaires : • le Conseil des Ministres : organe d’orientation et de décision ; • la Commission de Surveillance : organe chargé de la Prévoyance Sociale du contrôle, de la surveillance et de la réalisation des objectifs du Traité ; • le Secrétariat Exécutif : organe de préparation, d’exécution et de suivi des actes du Conseil des Ministres et de la Commission de surveillance. Dans le cadre de ses missions d’harmonisation des textes et des outils de gestion, la CIPRES a élaboré des documents de référence, notamment : • le plan comptable de référence CIPRES ; • le cadre juridique applicable aux organismes des États de la zone CIPRES ; • les ratios prudentiels et de performances des Organismes de Prévoyance Sociale ; • la fiche technique pour l’élaboration des politiques et plans de formation ; • la convention multilatérale de sécurité sociale pour les travailleurs migrants ; • les tableaux de la liste des maladies professionnelles et le barème de référence d’indemnisation des séquelles des accidents du travail et maladies professionnelles harmonisés de la zone CIPRES.

CIPRES Quartier Atchanté, Cité OUA LOME 2 1 BP 1228 Lomé 1 Email : cipres@lacipres.org cipres.org@gmail.com Tél. : +228 22 26 17 94 +228 22 26 20 45 www.lacipres.org

JAMG - PHOTOS : D.R.

Mme Cécile Gernique DJUKAM BOUBA


Grand format TOGO

SOCIÉTÉ

Culture palace Après cinq ans de travaux de rénovation, l’ancienne résidence des gouverneurs, puis des hôtes de la présidence, s’est muée en un centre artistique ouvert à tous.

ERICK SAILLET

La rénovation du palais et de son jardin a coûté à l’État plus de 3,6 millions d’euros.


NADOUN COULIBALY

E

n ce 21 décembre 2019, assis sur les gazons du jardin ou jouant par petits groupes sous un soleil de plomb, rafraîchis par les courants d’air frais de la mer toute proche, une centaine d’écoliers ont rendez-vous avec l’histoire de leur pays. La maîtresse d’orchestre de la visite guidée du Palais de Lomé rénové n’est autre que sa directrice, Sonia Lawson. Pour l’occasion, elle a mis les petits plats dans les grands. Une dizaine de médiateurs, formés à cet effet, servent de relais entre les œuvres et le public. « Ce n’est plus un endroit pour les présidents, c’est pour vous les enfants ! » lance BomaAtta Dessokline, chargée de communication et médiatrice culturelle du Palais. Que cet ancien lieu de pouvoir, où fut proclamée l’indépendance du pays en 1960, soit désormais ouvert au public est un véritable symbole. Le lieu espère accueillir plus de 130 000 visiteurs par an.

Art contemporain

Lancée en 2014 sous l’impulsion de la présidence, la réhabilitation des lieux a coûté à l’État 2,4 milliards de F CFA (plus de 3,6 millions d’euros). Ancien palais des gouverneurs allemands et français, puis siège de l’État togolais jusque dans les années 1970 avant d’être la résidence des hôtes de marque de la présidence, l’édifice accueillera donc des manifestations artistiques et culturelles dans ses nombreuses salles d’exposition ou de spectacle. Quant au parc qui l’entoure, il reproduit les différentes zones climatiques et paysages naturels du pays, du littoral sablonneux à la savane herbeuse. Un écrin abritant pas moins de 41 espèces d’oiseaux endémiques. La jeune Christiane Yansane, élève de troisième, admire les objets d’art qu’elle découvre pour la première fois. « Le fait d’utiliser un ancien palais des gouverneurs comme un lieu d’histoire et de souvenir pour bâtir le futur est une source d’inspiration », apprécie-t-elle. L’art contemporain


Grand format TOGO SOCIÉTÉ

s’invite dans la place avec Les Togolais, des sculptures en bronze réalisées par l’artiste Amouzou Glikpa, qui côtoient les marbres de Sadikou Oukpedjo. L’édifice rénové a conservé soigneusement les traces de l’ère allemande, avec notamment de grandes baies vitrées aux couleurs neutres offrant une large vue sur le parc. Et la charpente de l’époque a pu être reconstruite à l’identique grâce à l’utilisation d’images d’archives. Pour l’exposition inaugurale, visible jusqu’en mars, les organisateurs ont choisi de rendre hommage à l’artiste-designer togolais Kossi Aguessy, disparu précocement. Aussi talentueux qu’avant-gardiste, il a repris les codes traditionnels des masques africains pour mieux les moderniser. Une autre salle accueille une exposition sur l’histoire de la capitale à travers une installation revenant dans le détail sur sa création, son présent et son avenir. « Cette exposition montre la ville de demain, mais nous travaillons déjà autour d’autres thématiques, comme le lien entre Lomé et la mer », déclare Sonia Lawson. Quant à l’exposition « Trois frontières », elle mettra l’accent sur l’aspect panafricain et l’unité africaine jusqu’en mai. « Elle présentera

des créations du Togo, mais également du Ghana, du Bénin et du Nigeria, avec l’idée de faire valoir la continuité culturelle de l’Afrique de l’Ouest. » Avec l’exposition « Togo, des rois », visible jusqu’en mai 2020, « nous replongeons dans l’histoire du pays », reprend Sonia Lawson, qui annonce également « pour bientôt » l’inauguration d’un restaurant gastronomique pour valoriser le savoir-faire et les mets culinaires locaux. La rénovation a été pensée par un groupement d’architectes (Segond Guyon-ArchipatSara Consult-Frédéric Reynaud Paysagistes) et la maîtrise d’ouvrage confiée à une dizaine d’entreprises togolaises. La scénographie des premières expositions a été réalisée par le Béninois Franck Houndégla. Selon la directrice, passée par L’Oréal et LVMH, « entre 70 et 100 personnes devraient être recrutées à terme » sur le site. Sa renaissance a d’ailleurs déjà provoqué un véritable renouveau artisanal, suscitant des vocations. Certains ouvriers sont ainsi devenus jardiniers, prenant soin du parc luxuriant, quand d’autres se sont transformés en artisans et travaillent le bois dans les ateliers de menuiserie du Palais.

LES SCULPTURES EN BRONZE DE L’ARTISTE AMOUZOU GLIKPA CÔTOIENT LES MARBRES DE SADIKOU OUKPEDJO.

Sonia Lawson

Directrice du Palais de Lomé

Quel est le message envoyé au grand public avec l’ouverture du Palais rénové ? Celui de l’innovation, de la découverte et de la valorisation de nos cultures. Réinventer le patrimoine pour valoriser les talents créatifs africains est au cœur de ce projet de transformation de l’ancien Palais des gouverneurs en centre d’art et de culture. Pour la première fois de leur histoire, ces lieux, autrefois interdits et d’où s’exerçait le pouvoir, sont rendus à 142

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Lomé et à sa population. Cet événement sans précédent signe l’ouverture au public togolais d’une partie de son patrimoine historique, culturel et naturel, qui lui était longtemps resté fermé. En quoi ont consisté les travaux de rénovation, lancés il y a cinq ans ? Les décennies d’abandon, en milieu tropical, avaient fortement dégradé le bâtiment. Le projet a donc mis en valeur les qualités architecturales de l’édifice

qui, au fil du temps, avaient été altérées. Grâce à des documents d’archives, l’architecture d’origine a été respectée, notamment en ce qui concerne la restauration et la restitution des menuiseries, comme celles de la rotonde du grand escalier. Quelle place tiendra le Palais dans la promotion du pays ? Le Palais de Lomé doit faire du Togo un hub culturel et artistique unique sur le continent. Grâce à son parc de

RT

« Ce site d’exception nous replace sur la scène panafricaine »

11 hectares, la capitale togolaise devient la seule ville d’Afrique occidentale côtière à posséder un espace vert de cette superficie en plein centreville, face au front de mer. Il s’agit d’un site d’exception qui saura replacer le Togo sur la scène culturelle panafricaine. Nous souhaitons, en collaborant avec des artistes et d’autres institutions, créer une dynamique régionale et continentale dans l’art et la culture.

Propos recueillis à Lomé par NADOUN COULIBALY



Grand format TOGO SOCIÉTÉ

CHOSES VUES

Authentique BoBaR Une boutique, un bar, un restaurant. Telle est la formule gagnante de ce lieu à part où l’on consomme exclusivement des produits locaux.

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ne pancarte annonce la couleur dès l’entrée: « ici, mangez local ». Dans la boutique de la BoBaR, jus de fruits, biscuits, chocolats, café moulu, miel et autres épices trônent fièrement sur les étagères. Tous ont en commun d’avoir été produits et transformés au Togo. Depuis son comptoir, Eddie Ablah accueille les clients, sourire aux lèvres. Ce dynamique trentenaire est le gérant des lieux, qui abritent aussi un bar et un restaurant. Quelques clients en profitent pour prendre un verre au bord de la lagune, dans le quartier populaire de Bè. Créée en 2013, la BoBaR est un projet lancé par des jeunes Togolais membres de l’Organisation pour l’alimentation et le développement local (OADL). Dès 2003, cette association sensibilisait les comités de développement des quartiers à la vie démocratique. Puis elle s’est tournée vers la promotion de l’art culinaire local. « Nous organisions des foires alimentaires au cours desquelles chaque communauté présentait ses mets, se souvient Joël Akakpo, membre de l’OADL. Nous sillonnions également les administrations pour proposer des produits locaux. Les gens nous demandaient où les trouver. C’est de là qu’est née l’idée de créer ce lieu. »

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AÏSSATOU DIALLO POUR JA

AÏSSATOU DIALLO, envoyée spéciale à Lomé

Le gérant, Eddie Ablah (à g.), conseille ses clients sur les 400 articles disponibles.

À ses origines, la BoBaR collaborait avec une quarantaine de transformateurs. Sept ans plus tard, ils sont près de 200. Plus de 400 produits sont aujourd’hui disponibles dans les rayons. « Nous accompagnons les producteurs pour améliorer les emballages et veillons au respect des règles d’hygiène », explique Joël Akakpo. La clientèle est essentiellement constituée d’habitants du quartier, de fonctionnaires et d’expatriés qui peuvent dépenser 2500 F CFA (près de 4 euros) pour une boîte de 250 g de mélanges d’épices, 600 F CFA pour la farine de soja enrichie destinée à la bouillie pour enfants, 1500 F CFA pour un litre de jus d’ananas, d’orange ou de raisins, et de 200 à 600 F CFA pour les caramels et autres chips. L’association a également édité un livre de cuisine en partenariat avec Gervais Kokou Gnékoézan, chef spécialisé dans la préparation des mets locaux. Il y revisite une cinquantaine de recettes de toutes les régions du pays. Beignets d’ananas à base de maïs, paille d’igname

aux crudités, pâte de sorgho, de mil ou de maïs, sauce moringa… Des plats qu’il est possible de déguster au restaurant, ouvert tous les jours de 9 heures à 22 heures.

Musique et cinéma

Surtout fréquentée le samedi soir et les dimanches après-midi, la BoBaR organise également des concerts, un festival de cinéma, des ateliers cuisine et des marchés, durant lesquels les participants peuvent, à chaque fois, déguster des plats locaux. Si, à son ouverture, cet espace était précurseur, d’autres boutiques existent aujourd’hui avec une philosophie similaire. « Mais la réputation de la BoBaR fait que les producteurs gagnent davantage en visibilité », estime Eddie Ablah. L’association ne manque pas de projets. En partenariat avec les ministères de l’Agriculture et du Commerce, elle veut faire la promotion du pain au soja et au sorgho. Et elle ambitionne d’ouvrir d’autres établissements dans les cinq autres villes principales du pays.


COMMUNIQUÉ

STSL

COMPEL

SOCIÉTÉ TOGOLAISE DE STOCKAGE DE LOMÉ

COMPLEXE PÉTROLIER DE LOMÉ

LE SECTEUR PETROLIER EST EN PLEIN ESSOR AU TOGO QUI EN SONT LES PRINCIPAUX ACTEURS ?

COMPEL, T-OIL, STSL, un groupe Togolais de sociétés pétrolières, contrôlées majoritairement par l’État Togolais, au service du Togo et de la sous-région. Carrefour ouest africain de stockage et de distribution de produits pétroliers.

Un véritable hub logistique pétrolier

Complexe Pétrolier de Lomé Ce dépôt pétrolier, situé dans la capitale Togolaise (Lomé) disposant de plus de 244.000 m3 de capacité de stockage est un véritable hub logistique. Il comporte en particulier un appontement pétrolier dédié, capable de réceptionner des navires de grandes dimensions, grâce à son tirant d’eau de 13 mètres de profondeur. La société vient d’achever en fin 2018, une campagne de rénovation et de réfection de ses bacs et installations dont le résultat a permis de récupérer et de mettre au service du Togo et des pays voisins, 100 % de ses capacités opérationnelles de stockage. La position géographique frontalière du dépôt avec le Burkina, le Ghana, le Bénin, et sa proximité avec le Niger, le Mali, la Côte d’Ivoire lui confèrent un intérêt stratégique pour plusieurs pays. C’est un outil de référence économique du Togo au service des pays de la sous-région.

STSL

Société Togolaise de Stockage de Lomé STSL, exploitant du dépôt de stockage, vient de mettre sur le marché Togolais et Export, une capacité de 27000 m3 pour le stockage de carburants différenciés et à faible taux de soufre. De nouvelles initiatives de modernisation des installations, d’automatisation des opérations et d’élargissement des

horaires de travail permettent aujourd’hui à la société d’augmenter significativement sa capacité de réception, de chargement, et de traitement des produits pétroliers.

Les activités du groupe Togolais COMPEL, T-OIL, STSL, gérées par des Togolais sous l’impulsion de l’État Togolais, font la fierté du pays sur le plan régional et international.

La société, fortement engagée dans d’importantes initiatives environnementales et sécuritaires vient d’achever, en 2019, un important projet de traitement de déchets d’hydrocarbures, une première dans le domaine de la protection de l’environnement au Togo.

Elles offrent d’importantes opportunités de développement et d’investissement à divers acteurs économiques dans divers secteurs, notamment le pétrole, l’énergie et les infrastructures routières, le transport routier, le transport maritime…

T-Oil

TOGO OIL COMPANY T-Oil, société de distribution de produits pétroliers au Togo, vient de relancer son segment d’activité de fourniture de Jet A1 et de services pétroliers dans l’aviation internationale. La relance de cette activité par la société en ce début d’année 2020, lui confère une place prépondérante dans l’économie togolaise et une participation importante dans les secteurs stratégiques du Togo. Grand acteur dans le réseau togolais de stations-services, T-Oil vient de lancer sa nouvelle marque dont les couleurs illuminent depuis Janvier 2020 les artères de la capitale togolaise. Cette nouvelle lancée de la société, ajoutée au nombreux projets de rénovation et d’expansion que porte l’entreprise, depuis sa reprise par l’État Togolais, ouvre de grandes perspectives dans le secteur pétrolier.

Les sociétés COMPEL, T-Oil et STSL sont par ailleurs fortement engagées dans le domaine RSE notamment dans la promotion des initiatives de la jeunesse togolaise, dans l’éducation des jeunes par la réfection de structures et d’établissements d’éducation et de formation, dans le support aux start-up etc., ce qui leur confère une place non négligeable sur l’échiquier économique et social. Ces sociétés participent activement, par la nature de leurs activités et leurs missions, à la mise en œuvre sectorielle des orientations économiques de l’État Togolais et du Plan National de Développement du Togo.

COMPEL/STSL/Togo Oil Company- Route d’Aného – Zone Industrielle BP 797 Lomé – Togo Tél. : (+228) 22 23 73 19 / 22 23 72 00 - Email : infocompel@togosh.com

www.togooilcompany.com

JAMG - PHOTOS : D.R.

COMPEL



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