Ja plus dakar 2811 du 23 au 291114

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BurkIna eT maINTeNaNT ?

Hebdomadaire international indépendant • 55e année • n° 2811 • du 23 au 29 novembre 2014

cameroun face à boko haram

jeuneafrique.com

TranSPorT marITIme LeS PorTS afrIcaINS DU fUTUr

Spécial Dakar La capitale sénégalaise s’apprête à accueillir le 15e sommet de la Francophonie (29-30 novembre). Visite guidée.

22 pages

• L’après-Diouf, côté coulisses • Khalifa Sall : « Sans les collectivités locales, pas de développement » • Affaires, loisirs, culture… Nos mille et un bons plans

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Le pLus

de Jeune Afrique

Francophonie Retour à la case Dakar

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interview Khalifa Sall, maire de la ville Quartiers libres Business, loisirs, culture… Ambiances tribune Ndèye Fatou Kane, romancière

DAKAR Dans tous ses états

Youri Lenquette pour J.A.

Vingt-cinq ans après le premier sommet africain de l’OIF, la planète francophone va retrouver la métropole sénégalaise, les 29 et 30 novembre. Avec ses 3 millions d’habitants, la ville la plus à l’ouest du continent a bien changé. Côté politique, côté business, comme côté loisirs.

t Sur la corniche ouest.

jeune afrique

n o 2811 • du 23 au 29 novembre 2014


E

L’ESPACE FRANCOPHONE ET FRANCOPHILE

• 16 % DU PIB MONDIAL • 7 % DE TAUX DE CROISSANCE MOYEN • 14 % DES RÉSERVES MONDIALES DE RESSOURCES MINIÈRES ET ÉNERGÉTIQUES

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LE PLUS

Le Plus de Jeune Afrique

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de Jeune Afrique

DAKAR

Dans tous ses états

Prélude Cécile Manciaux

jeune afrique

n o 2811 • du 23 au 29 novembre 2014

CÔTÉ

Francophonie retour à la case Dakar p. 64

Interview Khalifa Sall, maire de la ville p. 71 USINESS ÉB

CÔ T

Les premiers changements notables se sont fait sentir en matière de mobilité, avec la route de la corniche ouest, la Voie de dégagement nord (VDN) ou encore l’autoroute à péage qui relie désormais la banlieue est de la ville à Diamniadio, le pôle urbain où se tiendra le sommet de l’OIF à la fin du mois. Quelques kilomètres plus au sud, à Diass, le nouvel aéroport permettra, l’an prochain, de ramener un peu de sérénité et de sécurité dans les arrondissements nord de Dakar. Toujours côté transports, les bus de la DDD et de l’Aftu se modernisent, et leurs réseaux s’étendent. Mais c’est à l’échelle des quartiers que la ville se transforme le plus, pour retrouver des dimensions plus humaines. À la hauteur des besoins et des aspirations de ses habitants. Si c’est toujours au Plateau et dans les communes du centre que nombreux Dakarois continuent d’aller travailler, de faire leurs courses ou de se cultiver, les arrondissements côtiers (et, dans une moindre mesure, la banlieue) commencent aussi à se doter de pôles d’activité modernes, de centres commerciaux, de loisirs. Depuis cinq ans, les écoles primaires ont toutes été réhabilitées, ce qui a eu pour effet d’en faire passer la fréquentation de 65 % à 95 %. Enfin, les Dakarois se sont mis à la gestion participative : conseils de quartier réorganisés, audits, budget et comptes de la collectivité disponibles sur le site de la mairie… On est encore loin de la ville idéale. Mais la réorganisation de l’espace et des compétences s’accélère, les services s’améliorent, la qualité et le cadre de vie aussi. Reste à faire en sorte que les priorités du plan stratégique « Dakar 2030 » de la municipalité et celles du Plan Sénégal émergent de Macky Sall aillent dans le même (bon) sens. l

n o 2811 • du 23 au 29 novembre 2014

ERNATION INT

côté BuSineSS Les affaires gagnent du terrain p. 75 au bonheur des expats p. 76 un port où les quais ne dorment jamais p. 78

OISIRS ÉL

CÔT

financements bienvenus de partenaires internationaux et à la mise en œuvre, par l’actuelle municipalité, d’une planification stratégique digne de ce nom, le développement urbain et économique de Dakar peut être cité en exemple. En bon exemple.

côté LoiSirS Quartiers libres ! Plan de la ville Surf, vagues et lames Les petites pierres de ouakam

p. 82 p. 85 p. 85 p. 86

ULTURE ÉC

CÔT

Contraintes presqu’îliennes en plus, Dakar est confrontée aux mêmes problèmes que ses sœurs africaines. Depuis la fin des années 1970, elle a grandi et grossi sans plan, sans anticiper, au gré des besoins immédiats induits par l’explosion démographique. Avec les résultats que l’on connaît : gestion défaillante du foncier, peu d’investissements dans les services essentiels, construction de cités-dortoirs sans vie parce que sans équipements ni mixité (comme ParcellesAssainies), prolifération en banlieue de quartiers « illégaux » bâtis en zones inondables (comme à Pikine et à Guédiawaye)… Un gentil monstre urbain était né, dans le giron duquel il ne faisait plus bon vivre. L’ingérable animal générant un ras-le-bol que les Dakarois n’ont pas manqué d’exprimer avec de plus en plus de virulence, relayés par les interventions tantôt inquiètes tantôt exaspérées des urbanistes sénégalais et étrangers, notamment ceux de Cities Alliance et de l’ONU-Habitat. De quoi faire réagir l’État et les collectivités locales. Ces dix dernières années, grâce à la décentralisation accélérée et aux ressources liées à la croissance économique de la ville, grâce, surtout, aux

jeune afrique

AL

c

haque jour, près de 2 millions de personnes s’acheminent vers la petite presqu’île du Cap-Vert, territoire de Dakar. Un véritable goulet d’étranglement de quelques dizaines de kilomètres carrés, urbanisé à… 97 %. Évidemment, à force de grignoter du terrain, il n’y a plus de place nulle part. Presque plus d’espaces verts non plus. L’agglomération dakaroise concentre la moitié des usines du pays (notamment les plus polluantes, qui plombent une partie de la belle corniche est), son plus grand aéroport (dans le nord de la ville, à Yoff), ainsi que près d’un quart de sa population, soit 3,2 millions d’habitants (dont 30 % dans Dakar intra-muros). Alors, où la métropole va-t-elle bien pouvoir caser les 5 millions d’âmes qu’elle est censée recenser en 2030? Et, surtout, dans quelles conditions ?

YOURI LENQUETTE POUR J.A.

Supplément d’âmes

côté cuLture Lexique de la débrouille p. 90 Les Marocains du plateau p. 92 Tribune Mon Dakar à moi, par Ndèye Fatou Kane, romancière p. 93 Kouthia fait son show p. 96 Le design selon aïssa Dione p. 98


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Le Plus de Jeune afrique

Retour à la cas Un quart de siècle après avoir été l’hôte du 3e sommet de la Francophonie, la capitale sénégalaise s’apprête à accueillir sa quinzième édition. Devenue l’un des principaux centres d’affaires ouest-africains, gagnée par une urbanisation effrénée, elle n’a pas pour autant perdu son charme.

mehDi ba, à Dakar

V

ingt-cinq ans après son premier sommet sur le continent, l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) revient au Sénégal. Tout un symbole, puisque le pays a vu naître l’un des pères fondateurs de la Francophonie, Léopold Sédar Senghor, qui, dès 1962, louait « cet humanisme intégral qui se tisse autour de la terre », ainsi que son actuel secrétaire général, Abdou Diouf. Ce 15e sommet sera aussi chargé d’émotion et

u La commune du Plateau, sud de la presqu’île et de la ville.

d’enjeux (lire p. 67), puisque l’ancien président sénégalais, après douze années passées à la tête de l’organisation, fera ses adieux. À quelques jours de l’événement, Dakar semble toutefois moins fébrile qu’en juin 2013, lorsqu’elle se préparait à accueillir le premier président africain-américain des États-Unis, Barack Obama. Pourtant, pas moins de 57 chefs d’État ou de gouvernement sont attendus, ainsi que de nombreux représentants des organisations internationales, des milieux économiques, culturels et sociaux… Depuis le sommet de 1989, la capitale sénégalaise a bien changé. De plus en plus peuplée, polluée,


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ase Dakar métisse et Festive. Plus cosmopolite que

jamais depuis que la crise ivoirienne a conduit les expatriés à se trouver un havre ouest-africain plus paisible, Dakar, métropole métisse, véritable carrefour des affaires et de la culture dans la sous-région, a néanmoins su conserver son ADN, combinant folklore et modernité. Le quotidien des Dakarois n’est pour le moment pas affecté outre mesure par les préparatifs du grand raout francophone, annoncé ici et là par quelques affiches discrètes. Les « mesures importantes »

prévues par les organisateurs, notamment en matière de sécurité, vont surtout se faire sentir dans les deux ou trois jours précédant l’événement. Principale infrastructure d’accueil de la rencontre, leCentreinternationaldeconférencedeDiamniadio (CICD) a été construit en un temps record à l’écart de l’agglomération (lire p. 68). Mais la capitale ne sera pas pour autant éclipsée par cette « ville nouvelle » : le Grand Théâtre national, situé au cœur de Dakar, accueillera, du 24 au 30 novembre, le Village de la francophonie, un lieu de rencontres et d’échanges entre les pays membres et les divers acteurs de l’espace francophone. Si, comme le souligne un proche du maire de la capitale, Khalifa Sall (lire pp. 71-72), « la part de la ville est quasi nulle dans l’organisation du sommet » (elle est supervisée par une délégation générale rattachée à la présidence sénégalaise), Dakar la festive ne jouera pas les farouches dès que les projecteurs vont s’allumer. Du centre-ville à la banlieue, de nombreux événements culturels, débats et conférences vont rythmer ce sommet. Ainsi, du 22 au 29 novembre, sous le parrainage de l’Institut français, la compagnie de théâtre de rue Royal de Luxe animera différents quartiers populaires avec le spectacle Dakar-Dakar, tandis que des concerts et compétitions sportives se tiendront à Fass, Ouakam et Pikine.

Les sommets africains de l’OiF

1989

Dakar (3e)

1995

Cotonou (6e)

2004

Ouagadougou (10e)

2012

Kinshasa (14e)

inimitiés. Un millier de journalistes sont attendus

Youri Lenquette pour J.A.

dévorée par une fièvre immobilière qui gagne peu à peu le moindre mètre carré, jusque sur la corniche, Dakar est un perpétuel chantier à ciel ouvert. En quelques mois, des immeubles surgissent du néant et de nouveaux quartiers résidentiels poussent au milieu d’anciens terrains vagues.

pendant ces quelques jours, selon le président Macky Sall. Une surexposition médiatique dont les détracteurs du chef de l’État sénégalais devraient chercher à tirer profit. D’ores et déjà, le trublion Malick Noël Seck, qui a fondé le Front national de salut public – depuis son exclusion du parti socialiste –, entend organiser un « contre-sommet de la Francophonie » afin de dénoncer « une administration instituée par la Françafrique ». Quant au Parti démocratique sénégalais (PDS) de l’ancien président Abdoulaye Wade, devenu la principale force d’opposition, il a voulu tenir un grand rassemblement sur la place de l’Obélisque le 21 novembre. Une initiative que Macky Sall avait l’intention d’interdire mais qui a finalement été autorisée par le préfet de Dakar. De son côté, Abdou Diouf risque de se découvrir quelques inimitiés, de retour sur ses terres. Certaines confidences parues dans ses mémoires ont en effet provoqué une levée de boucliers chez plusieurs ténors de la scène politique, de Djibo Kâ à Iba Der Thiam. l n o 2811 • du 23 Au 29 novembre 2014



CÔTÉ

AL

ERNATION INT

dakar dans tous ses états

AlAin DEnAnTES/GAMMA-RAPHO

t Le secrétaire général de la Francophonie.

ÉvÉnement

je donne ma langue au chat Au sommet de l’OIF, on parlera gros sous et stratégie sur dix ans. Surtout, on élira le successeur d’Abdou Diouf. suspense assuré.

l

a guerre de Dakar n’aura pas lieu. On se souvient des polémiques qui avaient entouré le précédent sommet de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), à Kinshasa, en octobre 2012. La France, en particulier, s’interrogeait sur l’opportunité d’organiser cette conférence dans un pays où venait de se tenir une consultation électorale entachée d’irrégularités. Deux ans plus tôt, le sommet devait se tenir à Antananarivo, mais, après la destitution du président Marc Ravalomanana, la confusion politique à Madagascar avait convaincu l’OIF de trouver une autre ville d’accueil. Ce fut Montreux, en Suisse. Rien de tel cette année. Au Sénégal, l’un des très rares pays africains à n’avoir jamais connu de coup d’État, la démocratie se porte mieux que jamais. On peut même imaginer un petit vent d’euphorie sur la cité après la récente publication par l’organisation du « Rapport sur la langue française dans le monde ». Même si cette dernière continue de perdre du terrain par rapport à l’anglais – notamment dans le monde des affaires et jeune afrique

dans les enceintes internationales –, elle gagne des locuteurs un peu partout. Et c’est en Afrique subsaharienne qu’elle fait les plus grands progrès (plus 15 % depuis 2010). À tel point qu’en 2050, selon certaines projections, cette région regroupera plus de 75 % des quelque 775 millions de personnes parlant français dans le monde. jeunesse. Quoi qu’il en soit, les confé-

internationaux de la jeunesse francophone sera ainsi officiellement lancée. De plus, rendez-vous sera pris pour Liège où se tiendra, en juillet 2015, le deuxième Forum mondial de la langue française, une manifestation accordant une large place à la société civile et à la jeunesse des cinq continents. Si la résolution des crises, l’observation des consultations électorales et les diverses activités politiques ont pris une part grandissante dans l’action de l’OIF, l’accent devrait être désormais mis sur le développement des pays membres, africains en premier lieu. Une stratégie économique pour la Francophonie sera présentée au sommet, qui sera suivi du premier Forum économique de la francophonie (FEF), les 1er et 2 décembre. candidats. Nul doute, aussi, que la

question du financement de l’OIF sera débattue. Avec des ressources en baisse régulière, l’organisation, dont le budget annuel est passé sous la barre des 80 millions d’euros, doit limiter ses ambitions et se voit dans l’obligation de multiplier les partenariats avec d’autres instances comme l’Union européenne, l’Agence française de développement ou la Cedeao. Mais le grand sujet sera la désignation du successeur d’Abdou Diouf. Après trois mandats et douze ans passés à la tête de l’organisation, l’ancien président sénégalais, qui a fêté ses 79 ans en septembre, abandonne ses fonctions et se retire de la vie publique. Pour que la fête soit totale, il faudrait que le nouveau secrétaire général soit africain – les candidats déclarés du continent étant le Mauricien Jean Claude de l’Estrac, le Congolais Henri Lopes et le Burundais Pierre Buyoya. À la veille

renciers ont du pain sur la planche. Peutêtre auront-ils à statuer sur l’admission de nouveaux membres. Il y a deux ans, à Kinshasa, le Pour que la fête soit totale, Qatar avait fait son entrée il faudrait que le nouveau dans l’organisation en tant secrétaire général soit africain. qu’État associé et l’Uruguay comme observateur. L’Arménie, quant à elle, avait accédé au de la rencontre de Dakar, la candidate statut de membre de plein droit. du Canada, Michaëlle Jean, semblait Il faudra également définir le cadre tenir la corde. Mais rien n’est joué. La stratégique de l’action de l’OIF pour décision sera prise par les chefs d’État et les dix années à venir. On sait que ce de gouvernement lors de leur conclave. Il 15e sommet aura pour thème : « Femmes n’y aura pas de fumée blanche comme au et jeunes en francophonie : vecteurs Vatican, mais on attendra avec la même de paix, acteurs de développement »; impatience le nom de l’heureux élu. l la plateforme regroupant les réseaux dominique mataillet n o 2811 • du 23 au 29 novembre 2014

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CÔTÉ

Le Plus de J.A. Dakar

AL  Macky Sall (au centre), lors de l’inauguration du nouveau centre de conférences, en octobre.

la ville est belle Tout se passera à Diamniadio. Un pôle urbain ultramoderne et écologique. Une bouffée d’air frais, en périphérie d’une capitale hypertrophiée.

d

e même que les Sénégalaises r i v a l i s e n t d ’é l é g a n c e lorsqu’elles sortent danser, Dakar se refait une beauté chaque fois qu’elle héberge un sommet international. En 2008, celui de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) avait été l’occasion pour le président Abdoulaye Wade de modifier en profondeur les axes routiers de la capitale. Ses principales artères avaient alors été agrandies, aménagées ou prolongées, de la corniche ouest à la Voie de dégagement nord (VDN). Six ans plus tard, le 15e sommet de l’OIF a lui aussi accouché de son grand œuvre. Il ne s’agit plus cettefois d’aménager le Dakar intra-muros, mais de faire émerger du néant, dans la bourgade de Diamniadio, à une trentaine de kilomètres, une ville nouvelle capable de remédier à l’hypertrophie d’une capitale surpeuplée, coincée sur une presqu’île et dont le désengorgement est devenu vital. Les émirats pétroliers du Golfe avaient largement contribué aux travaux d’aménagement routier préalables au sommet de l’OCI. C’est en partenariat avec la Turquie que le Centre international de conférences de Diamniadio (CICD), dont

EAHOUNOU

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ERNATION INT

l’amphithéâtre de 1 500 places hébergera le sommet, a pu voir le jour. Le gouvernement d’Erdogan et l’Eximbank turque ont financé le projet à hauteur de 32 milliards de F CFA (48,7 millions d’euros) – sur les 58 millions nécessaires à sa construction. Édifié par la société Summa, turque également, c’est le premier « bâtiment intelligent » du Sénégal. cité du savoir. Autour de cet équi-

pement, le pôle urbain de Diamniadio s’étoffera progressivement des multiples infrastructures qui s’inscrivent dans le cadre du Plan Sénégal Émergent (PSE), si cher à Macky Sall : un marché d’intérêt national (MIN), la deuxième université de Dakar, une Cité du savoir, un centre hospitalier universitaire, des hôtels, une plateforme industrielle intégrée, 40 000 logements supplémentaires, une

zone réservée aux missions diplomatiques et aux services administratifs… Cette cité sera desservie par une autoroute (fraîchement inaugurée) et par un train express régional (toujours en projet). « Ce pôle urbain sera construit selon le concept des villes vertes, caractérisées par l’efficacité économique et la mixité sociale, un système performant de traitement des déchets et une meilleure économie énergétique, le respect de l’environnement et un cadre de vie attrayant », rappelait le chef de l’État en novembre 2013, lors de la pose de la première pierre du CICD. Avec l’ouverture de l’aéroport international de Diass, prévue pour 2015, il est fort possible que les invités du prochain sommet international organisé au Sénégal n’aient même plus l’occasion de transiter par Dakar. l Mehdi Ba

Bienvenue en francowolofonie

S

i Léopold Sédar Senghor lisait ces phrases sur le mur Facebook d’un adolescent sénégalais d’aujourd‘hui, son sang ne ferait sûrement qu’un tour: « Sava sister, lou bess? namoon naa la! t’inkt je vais bi1 é tw? » [« Ça va ma sœur, quoi de neuf?Tu m’as manqué! Ne t’inquiète pas, je vais bien et toi? »] Et si ces entorses à l’orthodoxie linguistique ne venaient que des digital natives mondialisés, la francophonie de ses rêves aurait déjà fort à n o 2811 • du 23 au 29 novembre 2014

faire. Mais à l’ambassade de France comme à l’Institut français de Dakar, on s’accorde sur ce constat: le Sénégal est de plus en plus « wolofophone » et le français s’y parle de moins en moins – et de plus en plus mal. Dans la rue, dans les médias audiovisuels, à l’université Cheikh-Anta-Diop, dans les bureaux comme en politique, la langue véhiculaire du Sénégal – parlée par 90 % de la population – a peu à peu grignoté celle de Molière,

devenue un idiome supplétif, mixé, trituré et largement maltraité. Et jusque dans les hautes sphères : le français pratiqué par certains ministres sénégalais fait aujourd’hui frémir les puristes. Et voilà que l’Union européenne vient de financer l’installation, dans l’enceinte même de l’Assemblée nationale – où les lois sont rédigées en français –, de cabines de traduction dans les six langues nationales du Sénégal !

Même si les chiffres officiels, croissance démographique oblige, font état d’une expansion du nombre de locuteurs francophones en Afrique, la réalité quotidienne au Sénégal incite à relativiser ces statistiques. Remuant le couteau dans la plaie, le chanteur ivoirien Tiken Jah Fakoly plaidait, début novembre, pour un sommet de la « wolofonie » ou de la « malinkéfonie », pour une meilleure vulgarisation des langues nationales africaines. l M.B. jeune afrique



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CÔTÉ

AL

ERNATION INT

Dakar Dans tous ses états

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interview

Khalifa Sall « Les collectivités locales sont l’alpha et l’oméga du développement » Maire de Dakar depuis cinq ans, plébiscité lors des dernières municipales, l’édile est convaincu que l’essor harmonieux de la métropole passe par une mutualisation des moyens entre communes d’arrondissements.

P

eu présent dans les médias, peu disert sur ses ambitions, Khalifa Ababacar Sall, 58 ans, entretient le mystère. Pourquoi n’a-t-il pas brigué, en mai, la succession d’Ousmane Tanor Dieng à la tête du Parti socialiste ? Est-il un allié ou un rival politique de Macky Sall ? Envisage-t-il de se présenter à la prochaine élection présidentielle ? Il n’en dit mot. Mais lorsqu’il parle de Dakar, dont il est maire depuis 2009, ou de la gouvernance locale, le secrétaire général de l’Association internationale des maires francophones (AIMF) se montre intarissable. Réélu à la tête de la capitale après une large victoire de sa coalition, Taxawu Dakar, aux municipales de juin, Khalifa Sall évoque les défis que la ville et son agglomération doivent relever.

d’autant plus qu’il consacre le rêve de

Sylvain Cherkaoui pour Ja

jeune afrique: Le Centre international de conférence de Diamniadio, où se tiendra le sommet de la francophonie, est la pierre angulaire d’un projet très ambitieux visant à désengorger Dakar. qu’attendez-vous de ce pôle de développement promu par Macky Sall ? KhaLifa SaLL: J’y adhère complètement, lll

p À l’hôtel de ville, en octobre.


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Le Plus de J.A. Dakar l l l Léopold Sédar Senghor, dont Abdou Diouf avait fait par la suite un projet très concret. En matière de développement urbain, il est aujourd’hui nécessaire de créer une vaste conurbation entre Dakar, Thiès et Mbour. C’est en raisonnant à cette échelle que nous aboutirons à un projet viable tant au niveau économique qu’en matière d’infrastructures et d’investissements, qu’il s’agisse du projet de tramway, de la gestion des ordures ou de la construction d’équipements socio-économiques.

Après avoir été plusieurs fois ministre sous Abdou Diouf, vous semblez aujourd’hui vous concentrer sur la gouvernance locale. L’action politique vous semble-t-elle plus efficace à cet échelon?

Du fait des responsabilités internationales que j’exerce dans différentes organisations qui fédèrent les collectivités territoriales, j’ai la chance de partager ma conviction avec les grandes institutions que sont la Banque mondiale, l’ONU, l’Union africaine ou l’Union européenne, à savoir que le véritable développement, dans nos pays émergents, se fera au niveau local. Si les partenaires internationaux veulent contribuer de manière durable au développement de nos sociétés, ils doivent privilégier ces collectivités et les impliquer dans la formulation, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des politiques. L’Union africaine vient d’adopter une charte de la gouvernance locale et de mettre en place un Haut Conseil des collectivités locales. Notre plaidoyer porte donc doucement ses fruits.

Vous avez émis des réserves sur l’Acte III de la décentralisation adopté juste avant les municipales (lire ci-dessous). Que reprochez-vous à cette loi qui accorde plus de prérogatives aux communes d’arrondissement ?

Je ne suis pas hostile au fait d’évaluer et de remanier le code des collectivités locales de 1996. Lorsque j’ai assisté à la première réunion sur le sujet, présidée par Macky Sall, j’ai d’ailleurs exprimé mon adhésion à cette volonté affichée d’approfondir la décentralisation. Ce qui m’a gêné, c’est que ce processus se soit poursuivi sans qu’une concertation élargie permette d’aboutir à un consensus.

l’aise, 4 ou 5 arriveront à s’en sortir, et les autres devront être soutenues. L’Acte III aboutit à briser la cohérence et la continuité territoriales qui doivent caractériser toute action locale, ainsi que la solidarité entre les territoires. Nous sommes donc en train de réfléchir, au niveau du conseil communal, aux conditions d’une mutualisation intercommunale. Comment voyez-vous Dakar dans dix ans ?

Notre principal défi pour les années à venir consistera, en synergie avec l’État, à réorganiser Dakar en profondeur sur le plan de l’urbanisme, de l’occupation spatiale et de la construction, avec l’amé-

Contre l’urbanisation anarchique, rien de tel que des artères larges, propres et boisées. Mais est-ce que cela veut dire que vous êtes défavorable au renforcement des compétences des communes d’arrondissement ?

Ce que je reproche à cette loi, c’est qu’elle implique un morcellement des communes, alors que la tendance mondiale est à la métropolisation, c’est-à-dire au rassemblement et à la mutualisation des moyens. Une autonomisation devrait avoir comme corollaire la viabilité des collectivités locales concernées. Or je ne pense pas que ce soit le cas à Dakar. Parmi les 19 communes, 6 ou 7 seront à

nagement d’artères larges, propres et boisées, afin de canaliser l’urbanisation anarchique. Par ailleurs, le curseur devra être mis sur la vocation de porte d’entrée et de « hub » de la capitale, qui est tout à la fois une ville pour le tourisme, un centre d’affaires et un carrefour culturel. Par sa situation géographique, elle ne peut pas être une ville industrielle. Quand on voit que la corniche de Hann, la plus belle de la capitale, est occupée par des usines, c’est une aberration. Si, de là où il se trouve, Senghor voit ce qu’elle est devenue, il doit se retourner dans sa tombe. l Propos recueillis à Dakar par MehDI BA

DéCentrALIsAtIon : top ou fLop ?

L

’Acte III de la décentralisation a été promulgué pour rénover le code des collectivités locales (dont l’acte II date de 1996), avec pour objectif d’« organiser le Sénégal en territoires viables et porteurs de développement durable à l’horizon 2022 ». Parmi les principales mesures adoptées, la suppression des régions et la création de pôles de développement économique, l’extension des départements en collectivités n o 2811 • du 23 au 29 novembre 2014

locales et la communalisation intégrale, afin de transformer les communautés rurales en communes. À Dakar, l’Acte III se traduit par un transfert de compétences de la mairie centrale vers les communes d’arrondissement en matière de culture, d’éducation et d’aménagement urbain. Mais les conditions de son adoption ont abouti à une joyeuse cacophonie. « La loi a été votée en quarante-huit heures à la veille des

élections locales, sans consultation préalable et sans même que la mairie ait été avertie », s’étonne un proche de Khalifa Sall, pour qui « la ville de Dakar devient une coquille vide, n’ayant presque plus de compétences directes ». Selon la même source, « le texte est imprécis et aboutit à des chevauchements de compétences, alors que le flou règne sur la réaffectation des 3 500 agents de la ville ».

Si le président, Macky Sall, qui dit vouloir « rompre avec les clivages urbain-rural » et « bâtir un développement territorial équitable et durable au Sénégal », en écartant clairement toute arrière-pensée politicienne, l’entourage de Khalifa Sall ne cache pas ses soupçons sur une réforme dont le but pourrait bien être de savonner la planche du très populaire maire de Dakar, considéré comme un présidentiable en M.B. puissance. l jeune afrique



COMMUNIQUÉ

PRÉSENTATION

Pionnier

Le Fonds Souverain d’Investissements Stratégiques (FONSIS) est une initiative du Président Macky Sall. Il a été créé par la loi 2012-34 fixant son capital minimal à 500 milliards de francs CFA, majoritairement constitué en actifs de l’État.

Le Sénégal est l’un des premiers pays au monde à se doter d’un tel fonds souverain alors qu’il n’a ni rente issue de matières premières ou d’hydrocarbure (exemple pays du Golfe, Australie, États-Unis, etc.), ni rente commerciale (exemple Singapour ou Panama). Le FONSIS est un modèle de fonds souverain qui repose sur le développement d’actifs transférés par l’État et les levées de fonds en dette et en co-investissement. Il oriente ainsi ses actions vers le développement de l’activité de capital-investissement (Private Equity) au Sénégal, et plus tard en Afrique de l’Ouest.

Le FONSIS, société anonyme avec conseil d’administration, a officiellement démarré ses activités en octobre 2013. Avec cet instrument, l’État du Sénégal va désormais renforcer ses investissements aux côtés du secteur privé pour dynamiser l’activité économique productive. Le FONSIS qui a pour mission, entre autres, de soutenir les investissements directs, de gérer et de valoriser des actifs de l’État qui lui sont transférés, est amené à jouer trois rôles principaux : 1. « FONSIS Développeur » : développement de projets stratégiques et recherche de partenaires techniques et financiers. 2. « FONSIS Co-investisseur » : prise de participation dans des projets reçus sur propositions spontanées d’entrepreneurs, de développeurs et autres investisseurs. 3. « FONSIS Restructurateur » : restructuration et optimisation d’actifs de l’État du Sénégal qui lui sont transférés.

Faire du FONSIS un fédérateur des investisseurs sénégalais et étrangers autour d’investissements efficaces, rentables et créateurs de richesse et d’emplois, est l’ambition de son équipe composée de professionnels issus des métiers de la finance, de l’industrie et des services.

FONSIS, 13 Rue de Thann X Dagorne - Immeuble SNR 5ème étage Dakar - SÉNÉGAL Tél. : (+221) 33 889 33 77 - B.P : 50 882 Dakar RP - Site Web : www.fonsis.org - Email : contact@fonsis.org

DIFCOM/FC - Photos : DR

Créer des emplois et de la richesse par l’investissement productif


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Les affaires gagnent du terrain

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es touristes se sont repliés sur la Petite Côte [dans le sud de la ville] et, désormais, 85 % de notre clientèle est une clientèle d’affaires », résume Pierre Mbow, directeur de l’exploitation du King Fahd Palace (route des Almadies), qui avait dirigé le Savana, puis le Terrou-Bi. Selon lui, entre la délocalisation du rallye Paris-Dakar en 2009, l’instauration de la réciprocité p Le centre-ville accueille nombre d’institutions et de grandes entreprises. des visas en 2013 et le niveau très élevé Mais il n’est plus le seul. des taxes aéroportuaires au Sénégal, le tourisme de loisirs se retrouve sinistré. Ce sont donc les hommes d’affaires qui chefs d’entreprise et intermédiaire à venait de signer, dans mon restaurant, ont pris d’assaut les grands hôtels de la l’occasion. Malgré le goût assumé des un contrat de 100 millions de F CFA avec capitale. élites sénégalaises pour le clinquant, un contact que je lui avais présenté. » les deals au plus haut niveau ne se font Longtemps concentrée au Plateau Les bars et restaurants d’hôtel ne (voir plan p. 85), dans le centre-ville, qui pas nécessairement dans les restaurants sont pas en reste, en particulier ceux comprenait la quasi-totalité des instituhuppés des Almadies ou du Plateau, des « faux jumeaux de la corniche », le tions et sièges des grandes entreprises, comme L’Alkimia ou Le Lagon. Certains Radisson Blu et le Terrou-Bi, idéalement cette clientèle « business » s’est trouvé de se concluent simplement à la pâtisserie situés face à l’océan et à mi-chemin entre nouveaux lieux de prédilection. Et, dans Médina ou dans de petits maquis ivoile centre-ville et l’aéroport. Au Savana le même temps, nombre d’opérateurs riens, comme Chez Sarah, au cœur du (au Plateau), Cheikh Fall a récemment quartier populaire de Fass, où le poisson économiques, comme Total, Ericsson coorganisé une rencontre « B to B », braisé attiéké coûte 2 000 F CFA (3 euros). ou British American Tobacco, se sont qui a réuni 180 chefs d’entreprise pour déplacés vers les Almadies trois jours de « speed dating » entre (au nord-ouest), et dans les partenaires potentiels. Quant au King À la pâtisserie médina, au nandos, quartiers situés de part et Fahd Palace, pas moins de 66 salles de chez sarah et à L’endroit, on parle d’autre de la Voie de dégaréunion y sont disponibles. gement nord (VDN), qui en millions de francs cFa. traverse la capitale, de l’aveGrise mine. Seule ombre au tableau, nue Cheick-Anta-Diop, à Fann, jusqu’à « Je vois passer beaucoup d’hommes le retour à Dakar, en septembre, d’un la route de l’aéroport, à Yoff. C’est le d’affaires, de directeurs généraux ou étudiant guinéen contaminé par Ebola cas d’Orange, qui va bientôt quitter le de patrons de médias », confirme Yves (mais guéri depuis), qui a valu au Sénégal Plateau pour la Cité Keur Gorgui (SacréSauvalles, un métis franco-camerounais d’être placé pendant quelques semaines Cœur), à proximité de la VDN. à la carrure de rugbyman. En 2006, il a sur la liste des pays à risque… Depuis, les hôteliers font grise mine. « Au King Fahd ouvert son pub-restaurant, L’Endroit. cLinquant. Désormais, des rendezSitué dans une contre-allée de la VDN, Palace, le report de chiffre d’affaires lié à vous sont organisés aux quatre coins de le lieu, discret et convivial, propose des Ebola s’élève à 550 millions de F CFA », la capitale, dans les administrations, les spécialités panafricaines (du dos de thiof déplore Pierre Mbow. Mais celui-ci veut entreprises et, parfois, dans des lieux inatau mbongo tchobi, en passant par le croire que la venue dans son hôtel de tendus, comme le Nandos (au Point-E), gingembre au kedjenou) et est devenu 24 chefs d’État, à l’occasion du somune pizzeria au look de snack. « J’y ai un spot prisé pour les rendez-vous d’afmet de la Francophonie, convaincra les participé à des négociations portant faires. « Un jour, l’un de mes clients a businessmen hésitants que le Sénégal sur plusieurs centaines de millions de insisté pour m’offrir une bouteille de n’est pas une destination dangereuse. l F CFA », raconte Cheikh Fall, coach pour champagne, raconte Yves Sauvalles. Il mehdi Ba jeune afrique

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Longtemps concentrés au Plateau, les opérateurs économiques investissent d’autres quartiers. Où les deals se concluent parfois autour de petits plats, et pas forcément les plus chers.


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au bonheur des expats Appréciée pour son climat, la qualité de son système de soins et ses écoles, la capitale sénégalaise attire institutions internationales et ONG. Et, avec elles, leurs employés et leurs familles.

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est l’histoire de deux villes qui, depuis des lustres, se disputent le leadership en Afrique de l’Ouest. Aucune n’a jamais vraiment pris le dessus sur l’autre, mais chacune a fait de certains secteurs sa spécialité. À Abidjan le business, les capitaux étrangers et l’aura économique. À Dakar les institutions internationales, les ONG et le rayonnement diplomatique. Ainsi, la capitale sénégalaise abrite les bureaux régionaux d’une vingtaine d’agences de l’ONU – Unicef, Programme alimentaire mondial(PAM),Bureaudelacoordination des affaires humanitaires (Ocha)… – et d’une quinzaine d’ONG – Oxfam, Action contre la faim, Save the Children… –, qui, depuis la cité, gèrent leurs programmes dans toute l’Afrique de l’Ouest. Certaines sont présentes depuis des décennies. D’autres, à l’instar d’entreprises privées en quête de stabilité, y ont implanté leur siège régional et leurs employés après avoir fui les tourments politico-sécuritaires abidjanais, lors des crises ivoiriennes de 2003 et 2010. « Nous avons connu une première vague en q Siège d’agences de l’ONU, dans le quartier des Almadies.

2004, avec l’arrivée de nombreux “staffs” africains et occidentaux, dont les structures déménageaient de Côte d’Ivoire, se souvient Jérôme Gérard, coordinateur régional d’Oxfam et Dakarois d’adoption depuis vingt ans. Le phénomène s’est répété, dans une moindre mesure, après la crise électorale ivoirienne de 2010-2011. »

confier des postes à responsabilité au sein des institutions continentales et internationales. « Ce sont généralement des personnels bien formés et performants, confie un diplomate européen. C’est aussi grâce à elles que le Sénégal jouit d’une bonne réputation dans les milieux diplomatiques. » À cette image de ville ouverte sur le bonne réputation. Indépendamment monde s’ajoute une stabilité politique de ces événements, Dakar a toujours rare dans la région. Contrairement à eu une forte dimension internationale. plusieurs de ses voisins, le Sénégal n’a jamais connu de coup d’État et fait figure de havre de paix « C’est un peu une “destination dans un environnement versapoussettes”, car il est facile tile. Dakar s’est donc imposée, avec Johannesburg et Nairobi, d’y vivre avec des enfants. » comme l’une des pointes du Ancienne capitale de l’Afrique occiden« triangle » organisationnel africain tale française (AOF), la ville, ouverte sur de nombreuses institutions et ONG l’océan Atlantique, bénéficie d’excelinternationales. lentes dessertes aériennes et maritimes. Elle peut aussi compter sur des ambasgraal. Plusieurs milliers de nationaux sadeurs de choix. Dans le sillage de préet d’étrangers travaillant pour ces orgasidents emblématiques, comme Léopold nisations vivent dans la capitale, dont de Sédar Senghor ou Abdou Diouf, de hauts nombreux expatriés occidentaux installés fonctionnaires sénégalais se sont vu avec leurs familles. « Dakar est un peu une “destination poussettes”, car elle est facile à vivre avec des enfants, explique une jeune humanitaire française. Le climat y est agréable, le système de santé développé, les écoles sont de bon niveau, les loisirs variés. Et pour les week-ends, il y a des plages de sable blanc à une heure de route ! » Principalement établis dans le quartier chic des Almadies (au nord-ouest), facilement repérables aux plaques d’immatriculation vertes de leurs véhicules, ces expatriés ne font cependant pas que des heureux. « La plupart d’entre nous ont de gros revenus, ce qui a contribué à l’explosion des loyers ces dernières années, concède l’un d’eux. Dakar est devenu une ville chère… » Mais la forte concentration d’agences onusiennes et d’ONG dans la capitale a aussi ouvert de belles perspectives à de nombreux jeunes diplômés sénégalais. Décrocher un contrat dans l’une de ces officines est devenu un graal pour beaucoup, tant en raison du niveau élevé des salaires que des possibilités de carrière qu’elles procurent. l benjamin roger Youri Lenquette pour j.a.

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p Sur le port de Dakar.

Ces quais qui ne dorment jamais En activité 24 heures sur 24, le Terminal à conteneurs, géré par DP World, s’est considérablement modernisé. Il traite un volume de marchandises toujours plus important. Objectif : rattraper ses rivaux régionaux.

C

est un univers gigantesque dans lequel on se sent tout petit. Entre les énormes navires porte-conteneurs amarrés au quai et les immenses portiques fixes et mobiles assurant le chargement ou le déchargement, tout sur le site du Terminal à conteneurs (TAC) du Port autonome de Dakar (PAD) paraît surdimensionné. Mais cet excès apparent n’empêche pourtant pas la précision. « Auparavant, le temps d’attente moyen des navires était de quinze heures. Il a désormais été n o 2811 • du 23 au 29 novembre 2014

ramené à zéro », souligne Assane Dia, ingénieur responsable – entre autres – de la sécurité chez DP World Dakar, l’opérateur du terminal. Grâce au logiciel Navis, qui assure la gestion en temps réel des conteneurs, le planning de la prise en charge des navires est réglé à la minute près, et les opérateurs placés en haut des portiques savent très précisément quels conteneurs décharger, et dans quel ordre, sur les poids lourds qui se relaient quelques dizaines de mètres plus bas. « Le temps

de transit d’un camion, entre le moment où il pénètre sur le site et celui où il en ressort, ne dépasse plus les trente minutes », ajoute Assane Dia. badge. DP World, qui a débuté son

activité en 2008, est aujourd’hui le troisième opérateur portuaire à l’échelle mondiale, avec plus de 50 terminaux. Il a ainsi importé son savoir-faire au Sénégal, avec pour priorité d’optimiser le rendement du TAC. Dans un pays où il est courant de prendre des libertés jeune afrique


dans tous ses états avec les règlements, la rigueur, observée dès l’entrée du terminal, offre un contraste saisissant. Accès strictement contrôlé afin de protéger l’intégrité des conteneurs et de dissuader toute infiltration sur le site et dans les cales des navires (trafics divers, clandestins…) ; enregistrement par badge pour franchir la moindre porte ; obligation de porter des chaussures de protection pour fouler les terre-pleins ; voies de circulation réglementées… Et les résultats sont tangibles. « Aucun décès lié à un accident du travail n’a été déploré sur le TAC depuis 2006, et plusieurs certifications internationales lui ont été décernées ces dernières années », se félicite Assane Dia. boîtes. Avec sa capacité de 620 000 EVP

(équivalent vingt pieds), le terminal ne dort jamais. Les équipes de manutention de DP World s’y relaient 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Conformément au contrat de concession (d’une durée de vingt-cinq ans), l’opérateur a réalisé de nombreux investissements qui lui

ont permis d’optimiser le volume de marchandises traitées chaque année : soit 366 193 boîtes en 2013, en hausse de 34 % par rapport à 2008. Prochaine étape prévue dans le contrat, la réalisation du projet « Port

du futur ». Construit sur un site encore non exploité du PAD, le nouveau terminal devrait être livré d’ici à 2020. Avec une capacité prévue de 1,5 million d’EVP par an. l Mehdi ba

un concurrent noMMé abidjan Le port d’AbidjAn domine le secteur le long de la côte ouest-africaine, devant le port ghanéen de tema et celui de dakar. « La principale concurrence se joue entre les Sénégalais et les ivoiriens, notamment pour la desserte intérieure, en particulier le marché malien »,

précise Codjo Fulgence deguenonvo, le directeur commercial de dp World. pour la capitale sénégalaise, l’enjeu de ces prochaines années sera de capter les volumes de conteneurs en transbordement (déchargés dans un port secondaire avant d’être rechargés

vers leur destination finale). La part des marchandises acheminées dans le port de dakar et destinées au marché local reste en effet très minoritaire, puisqu’elle représente moins de 5 % des volumes qu’il traite chaque année. l M.b.

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Le Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest : une solution pour une agriculture durable et performante « Wapmo ». Inutile de chercher dans un dictionnaire ce mot qui signifie «le riz du WAAPP ». En baptisant ainsi une variété améliorée de semence de riz, les paysans des régions de Tombouctou et de Gao au Mali se sont véritablement approprié le Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO ou WAAPP selon le sigle en anglais) qui a permis de mettre au point cette variété. Et on pourrait multiplier les exemples au Sénégal, au Ghana, bref dans les 13 pays de l’Afrique de l’Ouest où les Gouvernements ont choisi de mettre la productivité au centre de leur politique agricole en investissant 457 millions de dollars US obtenus auprès de leurs partenaires, en particulier la Banque Mondiale, le Danemark, l’Espagne et le Japon qui soutiennent la coopération régionale et le développement agricole en Afrique de l’Ouest.

L

ancé en 2008 avec trois pays pilotes (Ghana, Mali, Sénégal), le PPAAO est, selon Abdoulaye Touré, agroéconomiste et Coordonnateur principal du PPAAO à la Banque Mondiale, « le programme phare de la sous-région ouest-africaine qui découle de l’engagement des Gouvernements africains en faveur de l’agriculture à travers la Déclaration de Maputo faite en 2003 en vue d’augmenter la croissance agricole de 6 % par an et d’allouer au moins 10 % des ressources publiques à l’agriculture ».

L’objectif du PPAAO est de contribuer à l’accroissement de la productivité agricole dans les filières majeures du secteur agricole des pays membres. De façon spécifique, il vise à favoriser l’intégration régionale entre les pays participants et à faciliter la génération et la diffusion de technologies améliorées.

www.coraf.org

Plusieurs institutions africaines sont impliquées dans ce programme puisque c’est à travers le NEPAD que, selon Abdoulaye Touré, « les pays ont sollicité la Banque Mondiale pour qu’elle développe une approche nouvelle, qui fédère et prône l’intégration régionale dans le domaine agricole afin d’en accroître l’impact». Une fois le financement acquis, le Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricoles (CORAF/WECARD) a été mandaté par la CEDEAO pour coordonner le PPAAO au niveau régional, notamment par la promotion de la coopération, la concertation et l’échange d’information entre les institutions membres et entre elles et les partenaires au

développement. Selon son Directeur exécutif, Dr Harold Roy-Macauley, « ce programme est un modèle de financement qui permet aussi de mutualiser les ressources infrastructurelles et humaines des pays de la sous-région pour générer des technologies éprouvées et appropriées pour être diffusées afin de contribuer au développement agricole ». En fait pour le responsable du CORAF/WECARD, le PPAAO « est en train de permettre d’améliorer considérablement la productivité agricole et de permettre de relever les défis de l’insécurité alimentaire dans les pays de la CEDEAO grâce au développement de technologies innovantes et performantes dont les droits d’usage appartiennent également à tous les pays membres du programme, sans tenir compte du lieu de création de la technologie ». Ainsi par exemple, 3 variétés de riz mis au point au Mali ont été homologuées au Sénégal.

Le PPAAO en bref Le PPAAO comporte quatre composantes : I. La création de conditions propices à la Coopération Régionale en matière de Développement, Dissémination et Adoption des Technologies Agricoles ; II. La mise en place de centres nationaux de spécialisation ; III. Le financement à la Demande de Développement, de Dissémination et de l’Adoption des Technologies; IV. La coordination, la gestion et le suivi-évaluation du programme.


Financements du PPAAO - Contreparties des États : 43, 366 millions dollars - Prêts Banque mondiale : 398.8 millions dollars - Dont Japonais : 35 millions dollars - Dont Danois : 5,13 millions dollars - Dont Espagnol : 23 millions dollars Depuis 2011, il est mis en œuvre dans 13 des 15 pays de la CEDEAO : Bénin, Burkina Faso, Niger, Nigeria, Liberia, Mali, Côte d’Ivoire, Togo, Sénégal, Sierra Leone, Ghana, Gambie, Guinée.

Principes de mise en œuvre du PPAAO

Selon Dr Harold Roy-Macauley, cette réunion de Lomé a été un succès en ce qu’elle a permis de comprendre que « pour assurer la pérennité du programme et de son modèle, l’intégration du secteur privé et l’insertion des jeunes et de leur caractère entrepreneurial sont indispensables de même qu’une augmentation de l’investissement des États, le modèle étant pour l’instant financé par la

Banque Mondiale et les coopérations japonaise, espagnole et danoise.»

Paroles de coordinateurs nationaux Adou Rahim Alimi Assimiou, Coordinateur opérationnel délégué du PPAAO Togo : « Le PPAAO, c’est une plus-value en termes d’amélioration de la productivité nationale puisque les technologies générées ont permis, par exemple, une augmentation de plus de 15 % de la productivité du maïs au Togo. C’est également une fenêtre sur la sous-région qui permet un transfert de technologies éprouvées d’un pays à un autre ». Atamana Bernard Dabiré, Coordonnateur du PPAAO Burkina Faso : « La mise en relation entre chercheurs, acteurs du développement, privés et société civile de tous les pays membres permet un riche partage d’expériences.»

DIFCOM © D.R.

- Réunion annuelle du Comité régional de pilotage (CRP). - Réunion semestrielle de synthèse des missions de supervision

Du 5 au 12 Mai 2014, la première réunion de synthèse des missions de supervision de l’an 2014 et une session technique du CRP ont eu lieu à Lomé au Togo. Ainsi, les représentants des 13 pays, le CORAF/WECARD et leurs partenaires, ont partagé et échangé les informations sur les résultats atteints durant les six derniers mois aux niveaux national et régional. Ils ont passé en revue les défis liés à la mise en œuvre du Programme avant de proposer des pistes pour les relever.

Ghana : Tubercules de manioc CSRI-Ampong.

Mali : Variétés de Riz NERICA à grande taille plus productives.

QUELQUES RÉSULTATS DU PPAAO

différentes zones agro-écologiques du pays et ayant des qualités de graines appropriées à la consommation humaine et animale ont été mises au point. Le partenariat entre les acteurs agricoles a abouti à la production et la diffusion d’une farine boulangère incorporant 15 % de céréales locales de mil ou de maïs. Le PPAAO a contribué à diffuser cette technologie au Sénégal et dans d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest à travers des visites d’échanges et des sessions de formation.

Au Mali, trois variétés améliorées de riz parmi les cinq homologuées ont été adoptées et baptisées localement par les paysans des régions de Tombouctou et Gao : (1) WAS 62 ou Sutura (quiétude pour la couverture des besoins en riz), (2) WAS 49 ou Saku (Satisfaction de toutes les attentes) ; (3) WAS 197 dénommé Wapmo (le riz du WAAPP). Toutes ces variétés ont un rendement supérieur d’au moins 15% par rapport aux variétés locales paysannes qui produisent moins de 2 tonnes à l’hectare. Au Sénégal, l’appui du Programme a permis d’homologuer 16 variétés de riz, 8 variétés de maïs et 6 variétés de sésame. Trois variétés de sorghos adaptées aux

Au Ghana, 4 variétés de manioc ont été homologuées: CSIR-Ampong, CSIR-Otuhia, CSIR-Sika bankye et CSIR-Broni bankye. Les rendements de ces variétés se situent entre 25 et 30 tonnes/ha contre 12 tonnes/ha avec les variétés habituellement utilisées.

Sénégal : Technologie de la farine composite avec 15 % de farine de mil associée à du blé.

Toutes ces technologies et bien d’autres développées dans les autres pays sont diffusées à travers les plateformes d’innovation, des outils performants de diffusion et d’adoption accélérée des technologies entre les principaux acteurs agricoles. Une dynamique d’échange de technologies entre les pays du PPAAO s’est instaurée et on dénombre à présent une vingtaine de technologies qui sont passées d’une frontière à une autre. En 2014, le nombre de technologies d’amélioration de la productivité générées par les CNS est de 69 sur les 75 prévues, soit 92 % de réalisation de l’objectif. De même, le nombre de bénéficiaires atteints par le programme est de 1 863 145 sur les 2 455 000 prévus, soit 76 % de réalisation de l’objectif avec 41 % de femmes bénéficiaires.

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et pour dîner, on fait quoi? Petit matin calme sur Gorée ou nuits branchées aux Almadies, lieux chargés d’histoire ou dans l’air du temps… Balade badine à travers la capitale la plus à l’ouest du continent.

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omment imaginer que l’actuelle capitale du Sénégal n’était, à la fin du XIXe siècle, qu’un modeste bourg annexé à la commune de Gorée, ce confetti de 18 ha planté à quelques encablures de la presqu’île du Cap-Vert ? Un siècle et quelques années plus tard, Dakar la populeuse compte 1 million d’habitants, son agglomération (région de Dakar) 3,2 millions et sur la presqu’île on ne sait plus où construire. Tandis que Gorée, elle, a pris des allures de carte postale. Chargée d’histoire, l’île reste le passage obligé de tout voyageur, nul ne pouvant envisager

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de quitter le Sénégal sans avoir visité la Maison des esclaves. Outre ce mémorial emblématique de la traite négrière, Gorée mérite le détour pour le contraste qu’elle offre avec la capitale polluée et surpeuplée qui lui fait face. Sur l’île, pas de véhicules, une architecture préservée (des maisons aux teintes vives couvertes de bougainvillées) et une ambiance paisible, malgré l’afflux de touristes. Pour en profiter pleinement, il faut y passer la nuit, dans une petite auberge ou la chambre d’hôtes d’une maison goréenne ou dans le très confortable hôtel Madou, entièrement

rénové en 2012. Vers 18 heures, l’île se vide de ses touristes pour se réserver à ses habitants, jusqu’au lendemain en fin de matinée. De quoi savourer ce petit havre de tranquillité, avant de le quitter par la chaloupe de 10 h 30. contemplation. Retour sur le conti-

nent. À deux pas de l’embarcadère, la gare ferroviaire est toujours debout malgré son avenir incertain. Hormis le Petit Train bleu (PTB), qui relie Dakar à Rufisque, et une connexion folklorique avec Bamako (2 à 3 liaisons par semaine), la gare de la capitale a tout du vestige colonial : mise

jeune afrique


Dans tous ses états en service en 1914, la centenaire attend toujours d’être rénovée. Sur sa place, la statue de Dupont et Demba, le marsouin français et le tirailleur sénégalais. Après un crochet par l’agréable marché malien, situé de l’autre côté du boulevard, capausudverslaplacedel’Indépendance, puis vers le Palais présidentiel, à partir duquel on rejoint « la petite corniche » (corniche Est) qui serpente autour du cap Manuel. Un premier arrêt est recommandé à l’Océanium, l’association portée par l’ex-ministre de l’Écologie, Haïdar El Ali, afin de prendre la mesure des défis environnementaux qui se posent au pays.

q Baignade à Gorée, loin du bruit de la ville, visite au phare des Mamelles, shopping au Sea Plaza et apéritif sur la corniche ouest.

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Au gré du parcours, le temps d’un rafraîchissement, quelques terrasses d’hôtels ou de restaurants offrent un point de vue unique sur Gorée, à l’est, comme celle du Savana, ou sur les îles de la Madeleine, à l’ouest, depuis la terrasse du Sokhamon. Un moment de contemplation avant de rejoindre le centre de la capitale. PIEDS DANS L’EAU. Au cœur du Plateau,

à 200 m de la place de l’Indépendance, le grand marché Sandaga permet aux touristes de s’approvisionner en tissus, en musique, en bijoux et autres sénégalaiseries artisanales. Il faut cependant s’armer de tolérance et de patience, puisque trois ou quatre personnes vous imposeront leur présence d’un bout à l’autre de ce shopping – la téranga (« hospitalité », en wolof) sénégalaise ne se refuse pas, déh! Par ailleurs, le wakhaalé (« négociation ») nécessite d’avoir du temps devant soi.

Loin de l’atmosphère confinée et bouillonnante du Plateau, lorsque le soleil est à son zénith, cap au nord pour une promenade sur la plus longue plage de Dakar, qui s’étale à perte de vue depuis le village de pêcheurs de Yoff. Côté baignade, la plage du Virage, à deux pas de l’aéroport Léopold-Sédar-Senghor, est moins soumise aux courants et est bordée de quelques gargotes où se restaurer. À moins de préférer l’ambiance plus intimiste de l’île de Ngor et de ses deux minuscules plages, accessibles en pirogue. De retour sur le continent on peut s’offrir un déjeuner face à l’océan et se régaler de crustacés (très bon marché) à la pointe des Almadies, au bout de la route qui longe le King Fahd Palace (ex-Méridien Président), ou de pâtes aux fruits de mer au N’Gor, un restaurant les pieds dans l’eau, coupé de la ville, sur la corniche des Almadies. l l l

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À l’heure où le soleil commence à décliner et où les Dakarois envahissent les plages pour leurs « exercices » quotidiens, rien de tel que de rejoindre les hauteurs de la corniche et le phare des Mamelles, d’où on a la plus belle vue de Dakar… Avec au premier plan le Monument de la renaissance africaine, lll

qui se dresse désormais sur la mamelle voisine, une bizarrerie sculpturale léguée par Abdoulaye Wade. En redescendant par la corniche ouest, après un shopping de fin d’après-midi au Sea Plaza, le centre commercial le plus chic de la capitale et premier mall du pays, des dizaines d’agréables possibilités se

Bons plans en un clic Pas de sortie à dakar sans les consulter. Concerts, vernissages, soirées dJ, restaurants, conférences… deux sites web permettent de ne rien rater de la foisonnante vie culturelle de la capitale. Agendakar, lancé en 2009 par aisha dème, une passionnée d’événements culturels

qui a aujourd’hui passé la main, propose un agenda hebdomadaire et un webzine égrenant billets à thème, interviews, découvertes de lieux insolites… sur Wakh’Art, un blog animé par Ken aicha sy, les divers genres artistiques qui émergent actuellement à dakar sont à

l’honneur. À travers de nombreuses chroniques et interviews, les nouveaux talents comme les plus confirmés de la scène dakaroise, du graff au slam en passant par l’art contemporain, n’auront plus aucun secret pour vous. l M.B. www.agendakar.com www.wakhart.com

présentent pour un apéritif au bord de l’eau. Ambiance cosy au bar du Radisson Blu Hotel (5-étoiles collé au Sea Plaza) ou, passée la plage de Fann, au Terrou-Bi (autre 5-étoiles), dont l’un des bars, côté piscine, dispose d’une vue imprenable sur les îles de la Madeleine. À côté du palace, l’atmosphère est plus détendue et couleur locale au restaurant du Relais sportif, qui surplombe l’une des rares plages de la corniche encore accessible au public, spéculation immobilière oblige. Moins connu, de l’autre côté de la route de la corniche ouest, à Fann-Hock, le bar et restaurant terrasse du Djoloff offre quant à lui un beau panorama sur la baie de Soumbédioune – malgré l’immeuble qui a poussé tel un champignon et gâche un peu la carte postale. Ce petit hôtel de charme joliment décoré est parfait pour déguster quelques tapas à l’heure où le soleil se couche, en guise de mise en bouche. Et pour le dîner, on fait quoi ? Le choix est difficile car, ces dernières années, Dakar a vu fleurir tout ce que


la gastronomie mondiale compte de spécialités, y compris africaines. Un tagine au Ryad (route des Almadies) ? Un plat éthiopien sur la terrasse aux allures de campement de Lalibela (Point-E), où sont régulièreDakar ment organisées des soirées slam ?

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Mais on peut aussi joindre communes de la l’utile à l’agréable, par exemple s 19 vill e l r e à La Calebasse (Virage-Mamelles) su Cambérène m en faisant quelques emplettes dans la o Zo Parcelles boutique d’artisanat située au-dessous Assainies de ce restaurant de spécialités africaines. Pour les fans de musique, un dîner au Île de Ngor Just 4 U s’impose. Le restaurant est aussi l’un des principaux lieux de Patte d’Oie Yoff concert dakarois, où l’on peut Ngor écouter les têtes d’affiche de la Grand-Yoff Hannscène sénégalaise, de Vieux Mac Bel-Air Faye à Didier Awadi, en passant Dieupeul-Derklé SICAP par Orchestra Baobab et Daara Liberté Ouakam HLM J Family. Biscuiterie Mermoz Et le thieboudiène dans Sacré-Cœur Grand Dakar tout ça ? Tous les Sénégalais vous le confirmeront : un riz au poisson digne de ce nom ne Fann-Point se savoure que dans une famille E-Amitié locale, pas dans un restaurant ! Île de Gorée Mais, à défaut, on peut se fier aux conseils du site Agendakar 5 km Gueule-Tapée Fass-Colobane (lire encadré p. 84) et à sa sélection Médina des plus savoureux thieboudiène de Îles de la Madeleine la capitale. Et la soirée ne fait que commencer. Dakar-Plateau Dakar la noctambule sort tard et se couche tôt… le matin. Longtemps cantonnées aux concerts et aux discothèques, les nuits dakaroises se sont métissées, enrichies et diversifiées. Ambiance bon enfant et conviviale pour une soirée Les spots de surf dakarois attirent des centaines de touristes, cinéma (le mardi à 20 h 30) ou un apéro mais aussi de nombreux Sénégalais, devenus des as de la glisse. mix (le jeudi de 19 heures à 22 heures) sur la terrasse de l’hôtel du Phare, aux Mamelles, à la fréquentation plutôt occia scène remonte à 1964. Deux Un demi-siècle plus tard, Dakar et ses dentale. Ambiance branchée, chic et jeunes surfeurs américains, environs figurent parmi les spots de surf sapée dans les nombreux restaurants, Mike Hynson et Robert August, les plus réputés d’Afrique de l’Ouest. bars lounge et boîtes de nuit de la route découvrent la célèbre vague de des Almadies, qui drainent le tout-Dakar Ngor, donc, mais aussi Yoff, les Ngor, petit village de pêcheurs de la (du Barramundi au Charly en passant par Almadies ou Ouakam sont autant de presqu’île de Dakar. Sur la rive, un terrains de jeu pour les amateurs de le Five). Ambiance « arty » aux Petites troisième homme, Bruce Brown, filme glisse. Chaque jour, matin et soir, des Pierres (lire pp. 86-87), à Ouakam, ou à cet instant inédit. Il immortalise leur dizaines de Sénégalais et d’expatriés la Biscuiterie de la médina, une ancienne friche industrielle reconvertie en galerie prestation dans un documentaire érigé s’y jettent à l’eau pour affronter des d’art contemporain et espace culturel depuis au rang de « monument de rouleaux pouvant atteindre jusqu’à 5 m polyvalent. l MeHDI BA l’histoire du surf »: The Endless Summer. de haut. La majorité sur des planches

Vague et lames

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Le Plus de J.A. Dakar

de surf classiques, d’autres en bodyboard (planche plus courte, utilisée en position allongée) et quelques-uns en paddle (avec une pagaie). épAules cArrées. « La meilleure sai-

son s’étale de septembre à janvier, mais nous avons la chance d’avoir des vagues toute l’année », s’enthousiasme John, un Français assis au bar du bien nommé Surfer’s Paradise, une école de surf du quartier cossu des Almadies. Planté au bord de l’océan Atlantique, ce complexe accueille toutes les semaines enfants et adultes souhaitant découvrir la discipline. La structure est tenue par Oumar Seye, ancien surfeur professionnel sénégalais. Après avoir fait le tour du monde et avoir longtemps résidé à Biarritz, dans le sudouest de la France, ce géant aux épaules carrées est revenu à Dakar, sa ville natale, en 2011. Il y a ouvert son école de surf et une boutique Rip Curl, son ex-sponsor, avec lequel il a lancé le Rip Curl West Africa Tour. « J’ai développé ce complexe pour attirer les jeunes prometteurs et les former », explique-t-il. Parmi eux : Cherif Fall, 18 ans, originaire de Ngor, que son mentor décrit comme « le meilleur jeune surfeur du Sénégal ». Vainqueur de l’épreuve en 2014, Cherif participe aussi chaque année aux compétitions organisées par la Fédération sénégalaise de surf, qui compte 370 licenciés. Outreunepoignéed’écolescommecelle d’Oumar, Dakar compte aussi quelques « surfcamps ». Ces centres accueillent surtout des touristes qui souhaitent allier

sport et découverte du pays. L’un des plus renommés est situé sur la paisible petite île de Ngor, à 800 m du village éponyme. C’est là, au milieu d’une végétation luxuriante, que le Danois Jesper Mouritzen a ouvert son Ngor Island Surfcamp il y a cinq ans. Organisée autour d’un espace de vie commun, la maison compte plusieurs chambres et un dortoir. Sur la terrasse sont entassés des planches et du matériel de surf. Pas d’électricité sur l’île, un petit générateur fournit donc ce qu’il faut pour recharger portables et appareils photo. bluffé. Jesper peut accueillir jusqu’à

vingt hôtes par semaine en haute saison, auxquels il propose des séjours tout compris, combinant demi-pension et cours de surf, ainsi que circuits touristiques. « Nous recevons des Européens, en particulier des Français et des Scandinaves, précise-t-il. En général, ils viennent ici pour changer d’air et restent entre dix et quinze jours. » Comme certains de ses clients, le surfeur-entrepreneur danois se dit parfois bluffé par le talent de jeunes Sénégalais autodidactes croisés dans la baie de Ngor : « Ils regardent les vidéos de pros sur internet et répètent les mêmes gestes. Malgré le manque de moyens, le niveau s’est fortement élevé ces dernières années. » Cinquante ans après le tournage de The Endless Summer, Hynson et August ont visiblement trouvé leurs successeurs. Quant à Dakar, elle s’est bel et bien imposée comme l’un des plus beaux spots du surf africain. l benjAmin rOGer

q Sur la plage du Virage, l’un des clubs pour apprendre à tenir sur la planche.

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ils ont rajeuni les jeudis Dans la commune populaire de Ouakam, la maison des Petites Pierres sert de QG à un collectif d’artistes pluridisciplinaires. Plongée dans le Dakar underground.

A

u détour d’une ruelle de la commune populaire de Ouakamsedresseuneétrange bâtisse. Avec ses murs colorés, ses tags et un taxi-brousse miniature surplombant sa porte d’entrée, la villa 118 de la cité Comico se repère de loin. C’est dans cette maison que, depuis 2008, l’association Les Petites Pierres a pris ses quartiers. Collectif d’artistes pluridisciplinaires, incubateur culturel et pépinièredejeunestalents,celle-cis’est progressivement imposée comme un acteur majeur de la scène alternative dakaroise. dynAmiques. Créée par Erwan Le

Vigoureux et Maya Varichon, deux Français installés à Dakar, la structure a pour ambition d’encourager les dynamiques artistiques locales et de « changer le monde, petite pierre par petite pierre ». Toutes les semaines, la maison de l’association organise différents événements – concerts, expositions, conférences, soirées… – mettant en avant la culture underground. Les artistes locaux s’y produisent aux côtés d’étrangers, avec en toile de fond l’idée d’échange et de dialogue culturel. « C’est un lieu à part, différent de ce qui se fait ailleurs dans la capitale. J’apprécie cet esprit alternatif, qui favorise la création artistique », souligne Stephen Staz, musicien du groupe I Science et habitué des Petites Pierres, où il a enregistré une partie de son premier album. Autre credo de l’association : populariser l’art et faire descendre la culture dans la rue. Depuis 2012, Les Petites Pierres organisent le festival Interférence, en marge de la célèbre biennale de Dakar. « Nous avons constaté que la biennale était réputée, mais trop élitiste, explique Erwan Le jeune afrique


Sylvain Cherkaoui pour J.a.

Dans tous ses états

p Erwan Le Vigoureux (à dr.), sur la terrasse de la villa 118, cité Comico.

Vigoureux. On ne la “sentait” pas dans la ville. Nous avons donc décidé de créer un événement plus populaire, plus participatif. » À mi-chemin entre démarche artistique et action sociale, le festival propose par exemple aux habitants de repenser leur environnement urbain : embellissement et réhabilitation de vieux espaces délaissés, sensibilisation à l’écologie et campagnes de nettoyage citoyen, ou encore prise de parole publique animée par des slameurs.

à profit ces moments festifs pour faire du « réseautage » artistique. microcosme. Au cœur de Ouakam,

sorte de Soho sénégalais où une flopée d’artistes a élu domicile ces dernières années, la maison des Petites Pierres est devenue le QG du microcosme culturel dakarois. Outre l’effet de concentration, les avantages du quartier sont nombreux. « Il règne ici un esprit “village”, avec des petites maisons, et même des potagers ! Les loyers sont abordables, la mer n’est pas loin et le Leur credo : embellir l’espace centre-ville accessible en urbain et faire descendre quelques minutes de voila culture dans la rue. ture », énumère Erwan Le Vigoureux. Les Petites Pierres se sont aussi Avec ses compères, ce grand brun fait un nom avec leurs fameuses dynamique compte encore déveSoirées du jeudi, où l’on croise tout lopper l’association, notamment ce que Dakar compte d’artistes, de en pérennisant des programmes de musiciens, de photographes et de résidence. « Nous avons plusieurs créateurs en tout genre. Organisés projets concernant la maison, pour dans la maison de l’association, ces qu’elle devienne un espace réellerendez-vous hebdomadaires peuvent ment habité et plus uniquement attirer jusqu’à 200 personnes – qui animé les jeudis soirs, confie-t-il. entrent « gratuitement, mais sur Nous étudions différentes options, mot de passe, juste pour le fun », comme l’installation d’une galerie, précise en souriant le patron des d’un studio ou d’un restaurant. » lieux. Sénégalais, expatriés et étranAvec ou sans habitants permanents, gers de passage s’y mêlent dans une une chose est sûre : le drôle de foyer ambiance cosmopolite lors des specartistique de la cité Comico n’est pas tacles de danse, des concerts, des DJ près de fermer ses portes. l Benjamin roGer sets ou des expositions, mettant aussi Jeune afrique

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+32 (0)2 644 04 04 magforcebe@magforce.be +33 (0)1 48 11 22 22 magforce@magforce.fr www.magforce.fr


CENTRE AFRICAIN D’ÉTUDES SUPÉRIEURES EN GESTION

Le CESAG à l’aune de l’innovation et de l’internationalisation

PR. BOUBACAR BAIDARI, DIRECTEUR GÉNÉRAL DU CESAG.

« Nous ambitionnons de positionner le CESAG comme l’École de management africaine, de référence mondiale, accessible à toutes les couches sociales, intégrée à un réseau d’institutions prestigieuses, dirigée par une équipe compétente et engagée, laquelle utilise une technologie de pointe dans un environnement de travail paisible, où règnent la transparence et l’équité, pour mettre à la disposition du continent, une élite professionnelle de managers ». HISTORIQUE Émanant de la volonté des Chefs d’États des huit pays de l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA), le CESAG est un établissement public international crée en 1982. L’objectif était de doter les pays de la zone d’une institution de formation en management, afin de contribuer à l’intégration régionale par la formation, la consultation et la recherche. Il est placé depuis 1995 sous la tutelle de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pour le compte des États membres de l’UEMOA. Pour mieux s’adapter à un environnement exigeant et concurrentiel, et sans pour autant s’éloigner de sa vocation première en matière d’excellence et de qualité de la formation professionnelle, l’institution communautaire s’est engagée dans un processus de repositionnement stratégique. Il s’impose ainsi un contrat de performance pour faire du CESAG : « Un établissement d’enseignement supérieur et de recherche à stature internationale ».

UNE STRATÉGIE INNOVANTE POUR UN SAUT QUALITATIF ET DURABLE

2 fois par an, un Conseil Scientifique et Pédagogique (11 membres) chargé d’évaluer de façon permanente le niveau scientifique du Centre et une Direction Générale. Deux entités internes renforcent le dispositif de veille stratégique : il s’agit du Comité de Direction et du Comité Pédagogique. L’entrée au CESAG se fait sur concours selon une stratégie d’écrémage. Le CESAG est membre du Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES) qui a reconnu tous ses diplômes. Il est également labellisé « Centre d’Excellence de l’UEMOA » et membre à part entière de l’European Fondation for Management Development (EFMD) depuis juin 2014. Pionnier dans la mise en œuvre du système LMD, l’institution a formé plus de 10 000 diplômés insérés dans les entreprises publiques, privées et autres organisations en Afrique et dans le monde, où ils occupent de hauts postes de responsabilité.

CRÉDIBILITÉ Statutairement, le CESAG est une institution communautaire disposant de trois organes de gouvernance : un Conseil d’Administration (12 membres) présidé par le Gouverneur de la BCEAO se réunissant

DIVERSITÉ Le Conseil d’Administration ainsi que le Conseil Scientifique et Pédagogique, sont composés d’éminentes personnalités du secteur privé et public, de Professeurs des universités régionales, européennes et canadiennes. La Direction Générale est appuyée par un corps professoral et administratif de différentes nationalités. Des partenaires institutionnels, pédagogiques et financiers soutiennent le développement du CESAG à travers l’octroi de bourses d’excellence notamment : l’UEMOA, l’African Capacity Building Foundation (ACBF), l’Office Allemand d’Échanges Universitaires (DAAD), Mitsubishi Corporation, la Coopération Française, etc. En termes d’effectifs, le CESAG compte plus de 1 200 étudiants qui constituent un brassage interculturel de plus de 22 nationalités.

BIBLIOTHÈQUE PHYSIQUE ET VIRTUELLE DOTÉE DE PLUS DE 7 000 OUVRAGES RÉFÉRENCÉS

SALLE DES MARCHÉS (SIMULATIONS D’ENTREPRISES, COTATIONS BOURSIÈRES, LOGICIEL DE COURTAGE THOMSON REUTERS)

INDICATEURS IDENTITAIRES DU CESAG Outre ses atouts intrinsèques originels, le CESAG s’appuie sur un certain nombre d’indicateurs identitaires, leviers de performance et de durabilité de ses activités.

PUBLI-INFORMATION

Sous le slogan « L’émergence de talents au service de l’Afrique », l’institution s’est dotée d’une nouvelle vision, de valeurs organisationnelles fortes et d’une offre pédagogique revisitée, réadaptée aux tendances du marché international. Le Centre mise sur huit axes de développement. Le repositionnement de la marque, l’investissement dans la qualité du process « Produit » et de l’environnement pédagogique occupent une place de choix. Le développement des activités de recherche et de consultance, de

formation du personnel, des relations avec les entreprises et les alumni bénéficient d’une attention particulière. Enfin, l’accroissement de l’ouverture à l’international, la réorganisation de la formation initiale, la restructuration de la formation continue et la réforme pédagogique ainsi que la création de nouveaux programmes dynamiques et de qualité seront le viatique de la croissance du CESAG. Ces perspectives sont soutenues par des leviers de performance centrés sur la bonne gouvernance notamment : l’Assurance Qualité, le Suivi/Évaluation et la Gestion Axée sur les Résultats (GAR). Au niveau structurel, six pôles de compétences composent la palette pédagogique : BANQUE FINANCE COMPTABILITÉ CONTRÔLE AUDIT, PROFESSIONNAL ÉDUCATION, EXÉCUTIVE ÉDUCATION, ÉCONOMIE ET GESTION DE LA SANTÉ, GRANDE ÉCOLE, LANGUES. Ces différents pôles forment à la Licence, au Master et au MBA. Afin de compléter la structure pédagogique suivant la réforme LMD, le CESAG vient de lancer un Executive Doctorate in Business Administration (EDBA) en collaboration avec le Business Science Institute basé au Luxembourg.

AUDITORIUM (300 PLACES)


ATOUTS LOGISTIQUES MAJEURS Pour accompagner ses apprenants, le CESAG dispose d’une logistique pédagogique comprenant : 2 restaurants pour les étudiants, 1 restaurant pour le personnel et les participants aux séminaires, 1 salle de marché-école, 1 bibliothèque physique avec plus de 7000 ouvrages et 3380 titres actifs, ainsi que 50 abonnements à des revues scientifiques, 3 bases de données en ligne, 1 bibliothèque numérique, 25 salles de cours d’une capacité allant de 20 à 100 places, 4 salles informatiques, 1 salle de conférence, 1 auditorium de 300 places, 1 salle de visioconférence et 1 laboratoire de langues. ORIGINALITÉ Des programmes innovants ont été mis sur pied en collaboration avec des partenaires stratégiques tels que : la BCEAO, la BEAC, l’ACBF, la Banque de France, la Bundesbank, l’INSEAD et l’Université Paris Dauphine. Le Groupe Total, à travers la mise en œuvre du programme de Licence Professionnelle en Gestion des PME/PMI, a été sacré « Prix de l’Innovation 2014 ». D’autres programmes, sous forme de projets comme le « CLEAR », en partenariat avec la Banque Mondiale, renforcent l’originalité du CESAG. En effet, depuis 2012, le CESAG est devenu le Centre de Suivi/Évaluation pour l’Afrique francophone à l’issue d’une compétition internationale.

INSERTION PROFESSIONNELLE Pour booster l’insertion professionnelle de ses étudiants, le CESAG a créé une plateforme des diplômés. Les associations des alumni (Zone UEMOA et CEMAC) continuent d’être mises en place. L’institution a par ailleurs signé des conventions de partenariats écoles-entreprises. Ces actions sont renforcées par l’instauration d’un système de parrainage des nouveaux étudiants. INTERNATIONALISATION Le Centre dispose d’un réseau de partenaires prestigieux et diversifiés avec les universités africaines, européennes, américaines, asiatiques et canadiennes notamment : l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Paris Dauphine, l’INSEAD, la New York University, l’Université du Québec à Trois-Rivières, l’INCEF (Malaisie), le Business Science Institute, etc. En 2013, le CESAG a accueilli pendant six mois, quatre étudiant(e)s en fin de formation de l’Université de Montréal pour une expérience internationale, grâce au partenariat avec l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Le Centre a signé récemment une convention avec l’UQTR pour la formation des enseignants en pédagogie universitaire.

RESTAURANT DES ÉTUDIANTS

SALLE D’INCUBATEUR D’ENTREPRISES

Afin de servir durablement les économies du continent, le CESAG mise sur l’enseignement à distance et une participation aux ranking internationaux. La poursuite de l’internationalisation de son image et de ses activités est également un défi majeur. Dans le cadre de l’Initiative Young African Leaders Initiative (YALI) lancée par le Président Barack OBAMA en soutien aux jeunes leaders africains, il est prévu de mettre en place, en Afrique, des centres régionaux de formation en leadership dédiés aux jeunes, sous la forme d’un partenariat public/privé. Le Sénégal a été choisi pour abriter l’un des cinq centres régionaux prévus en Afrique, à travers le consortium composé du CESAG, de WARC et SYNAPSE. Enfin, l’institution affiche une ferme volonté de renforcer le bilinguisme dans ses programmes de formation, d’être socialement responsable et au service du développement durable du continent africain.

Le CESAG, l’émergence de talents au service de l’Afrique Bd du Général de Gaulle - BP 3802 - Dakar, Sénégal Tél. : (221) 33 839 73 60 - Fax : (221) 33 821 32 15 E-mail : courrier@cesag.sn - www.cesag.sn Facebook/concourscesag - Twitter @concourscesag

DIFCOM/DF - PHOTOS : DR.

INNOVATIONS À l’instar des grandes Business School, le CESAG a créé une GRANDE ÉCOLE, innovation majeure issue du repositionnement stratégique, 1 incubateur d’entreprises grâce au financement de l’UEMOA à travers le Programme d’Appui aux Centres d’Excellence Régionaux (PACER) et 1 salle de visioconférence. En raison du développement de la finance islamique dans la sous-région, le CESAG ambitionne d’apporter sa contribution à la création et au renforcement des compétences dans ce domaine. L’institution a introduit d’une par t, un module de finance islamique dans certains de ses programmes, et d’autre part il est prévu l’ouverture au CESAG, d’une Académie de Finance Islamique, en partenariat avec International Center for Islamic Finance (INCEF) en Malaisie, référence mondiale dans ce domaine, avec le concours financier de Islamic Corporation for the Developement of the Private Sector (ICD)/Banque Islamique de Développement (BID).

CONSULTANCE ET RECHERCHE APPLIQUÉE Afin d’être reconnu comme une institution de formation et de recherche à part entière, et conformément aux objectifs de la nouvelle stratégie, le CESAG affiche résolument son engagement irréversible et soutenu pour le développement de la recherche et du conseil, en créant un environnement favorable à leur éclosion. Récemment, le CESAG a obtenu un financement du Réseau Global Developpement Network (GDN) pour financer son programme de renforcement de capacités dans le domaine de la recherche. Ce programme se décline sous 3 axes : le renforcement des capacités du jeune chercheur et du chercheur en milieu de carrière et un programme multidisciplinaire en Économie expérimentale et domaines connexes. L’équipe porteuse du projet est entièrement composée d’enseignantschercheurs du CESAG. Le renforcement des activités de conseils aux entreprises est également un axe majeur de développement. En effet, l’institution se positionne comme un outil de réponse aux problématiques du management pour les entreprises au sein de la région de l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

PERSPECTIVES DE CROISSANCE

SALLE DE CONFÉRENCE


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Petit lexique de la débrouille Embouteillages, gastronomie, marchandage et palabres font partie du quotidien dakarois. Voici quelques astuces pour s’y adapter, avec patience et humour. de la carpe rouge pour les plus riches ou du yaboy (sardinelle) chez les plus modestes. Le tout complété de chou, de carotte, de patate douce, de nadio (citrouille) et de divers autres ingrédients, des feuilles de bissap au tamarin. Le thieboudiène constitue le déjeuner quotidien de la plupart des foyers dakarois, sans jamais lasser personne. Quitter le Sénégal sans y avoir goûté relève du sacrilège. À vos papilles !

[PlasTique]

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Dakar se côtoient le tumulte duPlateauetlecalmedesrues de Fann-Résidence, les cars rapides bons pour la casse et les 4x4 rutilants de l’upper class sénégalaise, les talibés mendiant aux carrefours et les soirées bling-bling des Almadies. À la fois occidentalisée et profondément enracinée dans les traditions, la métropole concentre les cultures des quatre coins du pays, des Sérères aux Diolas, des Baol-Baols aux Walo-Walos, des Libanais aux Cap-Verdiens, sans oublier les Espagnols, les Français, les Américains ou les Chinois qui s’y sont établis depuis une décennie. Mode d’emploi d’une cité cosmopolite en quelques mots.

[Taxis] Ici, même à 4 heures du matin, il est rare de devoir attendre plus d’une poignée de minutes avant de trouver un taxi disponible. Les tarifs sont abordables, les conducteurs parfois francophones et le plus souvent sympathiques. Le n o 2811 • du 23 au 29 novembre 2014

nombre de véhicules y est tellement considérable que ce sont la plupart du temps eux qui racolent en klaxonnant, avant même que le client n’ait eu le temps de lever la main. Quelques véhicules hors d’âge peuvent donner des sueurs froides à leurs courageux passagers : direction et freinage aléatoires, retour de gaz d’échappement dans l’habitacle, portière branlante prête à s’ouvrir au moindre soubresaut… Sans parler de la conduite des taximen, pour qui le code de la route s’apparente à une coquetterie pour toubabs. Pour charger un client, le taxi dakarois s’arrête où il veut, quand il veut, quitte à encombrer une artère déjà embouteillée. Il n’hésitera pas à déboîter sans crier gare ou à bousculer un piéton en insultant le malheureux qui vient de frôler la mort.

[Thieboudiène] Blanc, ou rouge quand le riz est gorgé de sauce tomate, le thieboudiène est préparé avec du capitaine, du thiof (mérou),

Faites l’essai: demandez dans une boutique que l’on vous emballe votre achat et le commerçant ne manquera pas de vous proposer un sachet en plastique noir qui mettra au moins un siècle avant de se dégrader. Contribuant à faire du Sénégal l’une des pires catastrophes écologiques de l’Afrique de l’Ouest. À croire, en traversant la capitale ou en empruntant les routes nationales, que le pays s’est spécialisé dans la culture des sachets en plastique, accrochés aux arbres tels des fruits trop mûrs, ou étalés sur le sol pour être broutés nonchalamment par les vaches et les moutons. Hélas, aucune mesure n’est prévue pour les interdire.

[Wakhaalé] En dehors des produits de base vendus dans les boutiques de quartier, rien n’a de prix fixe au Sénégal. Course en taxi, objet artisanal, intervention d’un mécano ou d’un plombier, tout se négocie. Les règles de base pour un wakhaalé réussi ? Premièrement, des salutations en mode local – Salam Aleykoum! Nangadef? (« Ça va ? »). Dakar laa beugue dem (« Je vais au centre-ville »). Niata? (« Combien ? »). Ensuite, du culot: ne pas hésiter à diviser le prix annoncé par deux (pour un taxi), par trois (pour un artisan), voire par cinq (pour un commerçant au marché Sandaga). Enfin, de la patience et de l’humour : s’impatienter ou s’énerver pendant un wakhaalé, même lorsqu’on vous prend clairement pour un pigeon, reste très mal vu au Sénégal. l Mehdi Ba jeune afrique



Le Plus de J.A. Dakar Diaspora

Frères spirituels Témoins des solides liens cultuels et commerciaux entre le royaume chérifien et le Sénégal, des milliers de marocains vivent à Dakar. Et ils y sont bien dans leurs babouches.

s

on magasin pourrait se fondre dans n’importe quelle médina du Maroc. Djellabas aux tons sobres, caftans colorés, babouches… Chez Abdeljaouad on trouve à peu près tous les vêtements traditionnels marocains. Visage tanné et barbe grisonnante, ce Casaoui est le « doyen » de la rue Mohammed-V. Cette artère grouillante du Plateau, dans le centre-ville de Dakar, est occupée depuis des décennies par des commerçants originaires du royaume chérifien. « Je suis arrivé de Casablanca en 1967 avec mon grand frère pour faire des affaires, se rappelle Abdeljaouad. À l’époque, il y avait déjà de nombreux Marocains. Ils ne sont jamais partis. » L’ex-rue Vincent a pris le nom de Mohammed V, l’ancien souverain du Maroc, en 1964, lors de l’inauguration

de la Grande Mosquée de Dakar. Financé par la monarchie alaouite, cet édifice est un symbole fort des liens cultuels qui unissent les deux pays. Marocains et Sénégalais pratiquent en effet un islam inspiré du rite malékite, reposant sur un important maillage de confréries soufies, telle la tidjaniya, l’une des plus emblématiques. Fondée à la fin du XVIIIe siècle par Ahmed Tijani, elle compte aujourd’hui des millions de fidèles au Maroc et au Sénégal. D’ailleurs, nombreux sont les tidjanes sénégalais qui se rendent chaque année à Fès, lieu saint du tidjanisme. « Nos

la seconde moitié du XIXe siècle, des centainesd’entreeux,issusdegrandesfamilles bourgeoises de Fès ou de Marrakech, ont traversé le Sahara pour ouvrir des commerces à Saint-Louis, ville côtière du nord du Sénégal, alors capitale de la colonie française. Après les indépendances, les Marocains sont « descendus » à Dakar – qui a notamment attiré de nombreux étudiants et artisans –, Thiès, et même jusqu’en Casamance. DIsCRETs. Aujourd’hui, selon l’ambas-

sade du Maroc, 5 500 citoyens marocains sont officiellement enregistrés au Sénégal, mais les estimations tablent sur environ 15 000 Parmi eux, de nombreux ressortissants présents dans investisseurs travaillent dans le pays (sans compter ceux qui ont adopté la nationalité la finance ou l’informatique. sénégalaise), dont la moitié deux pays partagent la même vision d’un vivent à Dakar. Parmi eux, de nombreux islam tolérant et ouvert, explique Taleb investisseurs travaillant dans les milieux Barrada, ambassadeur du Maroc à Dakar. de la finance, des produits pharmaceuLa relation solide que nous entretenons tiques ou de l’informatique, ainsi qu’un repose en grande partie sur cette dimenpetit millier d’étudiants, qui profitent de sion religieuse. » la convention d’établissement signée par L’émigration des premiers Marocains les deux pays en 1963 (prévoyant notamvers le Sénégal répondait cependant à des ment l’exemption de visa). La plupart objectifs plus matérialistes. Au cours de résident dans le quartier Fann-Hock, en centre-ville, tout proche de l’université Cheikh-Anta-Diop où beaucoup suivent des études de médecine ou de pharmacie. Le Plateau, quartier voisin, est l’autre place forte de la diaspora marocaine : la rue Mohammed-V, mais aussi l’avenue Peytavin et ses célèbres immeubles Kébé et Air-France. En juillet, pendant le ramadan, une petite trentaine de Marocains se retrouvaient au pied des tours pour la prière de rupture du jeûne. Le reste du temps, certains se réunissent autour d’un couscous le vendredi, ou dans l’une des dix associations marocaines de la ville. « Nos compatriotes qui vivent ici sont discrets, ils ont assimilé la culture locale et sont parfaitement intégrés à la société sénégalaise, précise Taleb Barrada. Les seules fois où nous les voyons à l’ambassade, c’est pour régler des problèmes administratifs. » Un constat partagé par Abdeljaouad qui, un verre de thé à la main, glisse entre deux gorgées que ses proches et lui-même « se sentent autant sénégalais que marocains ». l Youri Lenquette pour J.A.

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p Djellabas, caftans… La rue Mohammed-V ressemble à s’y méprendre à une médina. n o 2811 • du 23 au 29 novembre 2014

BEnjamIn ROGER jeune afrique


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dakar dans tous ses états

tribuNe

Opinions & éditoriaux

Mon dakar à moi

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Ndèye Fatou KaNe Romancière et blogueuse

Le Malheur de vivre, de ndèye Fatou Kane, éd. l’Harmattan, 2014. Préface de Cheikh Hamidou Kane. 176 pages, 19 euros

jeune afrique

ai grandi au Plateau, qui était à l’époque un véritable vivier de culture. initiée à la littérature par un père féru de belles-lettres, je me partageais entre la librairie Maxilivres de l’avenue William-Ponty, la bibliothèque de l’institut français et, tous les deux ans, la Foire du livre (Fildak), un événement majeur où j’approfondissais encore mes connaissances littéraires. la kermesse du collège de la Cathédrale était un autre de ces moments incontournables pour l’adolescente que j’étais. Pour celles qui avaient la permission, la soirée se prolongeait à l’aldo Club, une discothèque en vogue du centre-ville. J’y ai connu mes premières expériences du Dakar by night. le week-end, nous allions déguster une glace chez lCM [le glacier moderne] ou un chawarma au mythique fast-food ali Baba. et pour une shopping party, ma mère et moi aimions chiner au village artisanal, autrefois situé à Soumbédioune, près du quartier de la Médina.

En quelques années, ma ville a beaucoup changé. elle a connu bien des mutations. une génération d’artistes talentueux a émergé. On trouve des photographes comme Omar Victor diop, Sidy Mohamed Kandji ou Willy ndaw, chasseur d’images que j’ai eu la chance de suivre dans ses périples. il y a aussi des blogueurs, autour des deux figures emblématiques de la blogoshère « garsen », Cheikh Fall et demba guèye, qui ont lancé le ndadje tweetup, une rencontre périodique sur le blogging. après avoir créé mon propre blog – Ma petite bulle –, en 2008, j’ai assisté à l’une de ces rencontres sur l’île de gorée, où nous avons discuté de l’influence grandissante des blogueurs, comme la campagne présidentielle de 2012 l’a démontré. Plus récemment, la campagne SenStopebola a contribué à endiguer la propagation du virus au Sénégal. Lorsque je repense à mon enfance, je prends la mesure des métamorphoses qu’a subies dakar. À l’époque, chaque quartier avait son jardin public. J’adorais y passer des soirées avec mes copines, à jouer aux

Lorsque je reviens à Dakar, je cours en tous sens pour rattraper le temps perdu. J’y ai mon rituel : une fois les bagages posés, je mets Photographes, blogueurs, slameurs… le cap vers la Cité BCeaO, Une nouvelle génération d’artistes sur la route de l’aéroport, pour me régaler de mortalentueux a émergé. ceaux de viande rôtie au feu de bois dans une dibiterie haoussa. Maxilivres, la librairie de cartes ou aux devinettes. Ces espaces se mon enfance, n’existe plus, mais j’ai décousont raréfiés, colonisés par l’urbanisation vert la librairie athéna, au Plateau, devenue galopante. aujourd’hui, dakar n’a quasiment aujourd’hui un carrefour non seulement plus d’espaces verts, si ce n’est le parc de de la littérature mais de la culture en général. Hann, avec son aire de pique-nique et son elle a récemment célébré l’anniversaire de lac où j’aime tant me poser avec un livre. la disparition de l’historien Cheikh anta diop. en fin de semaine, je file aux « venÀ quoi ressemblera Dakar dans les années dredis slam » organisés par un collectif de qui viennent ? l’air y est surchargé, tout est slameurs et qui ont lieu alternativement congestionné, les salles de cinéma ont au Just4u ou à la galerie d’art de la plastidisparu, les ordures et déchets en plastique cienne anta germaine gaye. J’aime me jonchent les artères. Mais j’ai l’espoir que laisser porter par ces magiciens du verbe. le projet de ville nouvelle qui voit le jour à le samedi, cap sur la Villa Krystal, aux diamniado offrira un palliatif à l’encomalmadies, où joue habituellement Yoro brement de ma ville aujourd’hui saturée, ndiaye, dont le style enchanteur mélange asphyxiée. Pour qu’un autre dakar soit le mbalax au folk. possible. l n o 2811 • du 23 au 29 novembre 2014

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Wari, la solution pour vous simplifier la vie Quels exemples de services Wari pouvez-vous nous citer ? Wari propose une large variété de produits et services : les paiements de factures (eau, électricité, abonnement TV), l’achat de crédit téléphonique à moindre coût, le transfert d’argent, entre autres, quel que soit le moyen de paiement (cash, carte, etc.). Quelle est la valeur ajoutée du réseau Wari ? L’accès à certains services, évidents ailleurs, peut se révéler être un véritable parcours du combattant en Afrique. Nous avons voulu changer ce paradigme.

Crédit photo: Clément Tardif

Concevoir une plate-forme transactionnelle de produits et services innovants. Créer Le standard de transactions financières et non financières pour l’Afrique. Commencer en Afrique et conquérir le reste du Monde. Être au cœur de la vie des consommateurs et répondre à leurs besoins. Apporter de la valeur ajoutée sociale et économique. Kabirou MBODJE, PDG de Wari SA nous dévoile Wari à travers son identité, ses valeurs et ses ambitions. Qu’est-ce que c’est Wari ?

Où trouve t-on Wari ?

Wari est un ensemble de solutions organisées autour d’une plate-forme et destinées à répondre aux besoins du grand public, en Afrique et dans le monde.

Aujourd’hui l’ambition de Wari est d’être disponible partout et pour tous. L’Afrique est une priorité.

Les services Wari peuvent être utilisés directement ou à travers différents types de supports tels que le téléphone mobile, la carte, un compte ou à travers des intermédiaires qui sont des agents Wari. Wari a été lancé en 2008. Wari veut dire en Dioula argent, richesse, finance. Il présente l’avantage de se prononcer de la même manière quelle que soit la langue.

COMMUNIQUÉ

Nous sommes en train de développer le réseau de points Wari afin que vous puissiez avoir accès à tous vos services à chaque coin de rue, sans contrainte. Wari dispose aujourd’hui d’un réseau de près de 26 000 points de vente.

Notre plate-forme de produits et services, répond à des besoins universels. Notre domaine de conquête est le monde entier. Le réseau Wari est présent aujourd’hui dans plus de 30 pays dans le monde.

Crédit photo: Clément Tardif


Expliquez-nous en quelques mots le Fonds de Solidarité Wari contre EBOLA que Wari a initié ?

résumées en une phrase : Tout seul on peut aller plus vite, Ensemble on va plus loin et on est plus fort.

Le mot « Solidarité » est une valeur inscrite dans l’ADN de Wari.

Il est impossible de créer une transaction si on est seul, il faut au moins deux personnes. Les valeurs de Wari sont l’Ouverture (puisque notre plate-forme est ouverte et disponible pour tous), l’Accessibilité (puisque nos coûts d’accès sont les moins chers), la Simplicité (simplicité d’approche et d’utilisation).

Wari a initié le Fonds de Solidarité Wari contre Ebola pour inviter à l’engagement contre cette menace pour le Continent Africain qu’est le Virus Ebola. Nous avons donc mis en place depuis le 22 Septembre 2014, ce Fonds Solidarité Wari contre Ebola. Pour chaque transaction effectuée dans le réseau Africain de Wari 1F est reversé pour financer des actions de prévention et de lutte contre le Virus Ebola. Quelles sont les valeurs de Wari ? Les valeurs de Wari peuvent être

Quelles sont les perspectives ou les ambitions de 2015 ? Les ambitions de 2015 c’est que Wari soit disponible et connu partout, en Afrique et au-delà. Nous souhaitons que Wari devienne un standard pour les services de proximité, les services à la personne.

Rester proche des vôtres ? C’est plus simple avec Wari.

Quelle est la particularité de Wari ? La vocation de Wari est de créer des services à valeur ajoutée sociale et économique. C’est une plate-forme universelle qui permet à ceux qui le veulent, d’avoir des raccourcis pour pouvoir avoir accès à de nombreuses opportunités. Elle contribue à rehausser la qualité de vie des gens et à créer leur confort. Pour quelles raisons devrait-on choisir Wari ? Si vous venez dans un point pour avoir accès à un service, utiliser Wari vous donne accès à d’autres types de services que n’offrirons pas forcément les autres. Chez Wari, vous entrez dans une communauté, dans une vie plus simple. Quel que soit le service dont vous avez besoin, il suffit de le formuler, si nous l’avons pas déjà, nous ferons en sorte de vous le fournir, c’est ça Wari, nous vous simplifions la vie.. wari.com

Les produits et services Wari : Paiement de factures Payez vos factures (eau, électricité, TV) où que vous soyez et de manière instantanée. Crédit téléphonique Achetez du crédit moins cher et faites des économies à chaque rechargement quel que soit votre opérateur. Pensions, Allocations, Salaires Avec Wari, recevez vos pensions, bourses, salaires où que vous soyez, quand vous le voulez. Pass Wari Avec Wari, faites vos transactions en ligne (via internet ou mobile) en toute sécurité. Transfert d’argent Grâce à notre vaste réseau, disposez d’un service de transfert d’argent sécurisé, rapide et moins cher, près de chez vous et à l’international, 7J / 7, 24H / 24.


Le Plus de J.A. Dakar

t À la fin de chaque émission, le comédien consacre dix minutes à parodier Karim Wade dans sa cellule.

journaux à la radio. Une fois l’actualité politique, sportive et culturelle passée au crible, Kouthia rédige les grandes lignes de son numéro puis part au siège de TFM, dans le quartier des Almadies. S’ensuit un long ballet entre son « bureau-loge » et le plateau, où son one-man-show est enregistré dans l’après-midi. filon. Plutôt que la vie du président Youri Lenquette pour j.a.

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Humour

Kouthia le clown Aminata Touré, la famille Wade et toutes sortes de personnalités passent chaque jour à la moulinette de son one-man-show télévisuel. Ses imitations font même rire ses victimes.

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ous les Sénégalais ou presque connaissent cette vidéo. On y voit Kouthia, boubou orange sur les épaules, parodier Aminata Touré, alors Premier ministre. Soudain, le comédien se lance dans une danse frénétique, faite de petits pas rapides, en cercle, inspirée du slogan choc de « Mimi » à l’époque : « Il faut accélérer la cadence. » Diffusé sur Télé Futurs Médias (TFM), début juin, en pleine campagne pour les élections locales, ce sketch a fait un carton. Il n’a en revanche pas évité la défaite de l’ex-chef du gouvernement aux municipales de Grand-Yoff, sa circonscription de Dakar. Sévèrement battue, elle a été limogée de la primature dans la foulée. « Mimi n’a pas tout perdu, tempère Kouthia. Ce numéro a permis d’atténuer son image de dame de fer ! » Animateur vedette de la chaîne du groupe de presse de Youssou Ndour, Futurs Médias, Kouthia est devenu une icône de la télévision sénégalaise. Depuis 2011, il anime le Kouthia Show, une émission quotidienne dans laquelle il passe en revue l’actualité nationale en imitant personnalités – politiques, sportifs, artistes… – ou simples citoyens. Chaque jour, de 18 heures à 19 heures, il enfile ses n o 2811 • du 23 au 29 novembre 2014

déguisements, gesticule, danse, moque ses ciblesdujour.«Monobjectifestd’informer les gens en les faisant rire », explique-t-il. rituel. La quarantaine, arborant en per-

Macky Sall – qu’il considère comme « trop réservé et difficile à parodier » –, son filon du moment est incontestablement le procèsdeKarimWade.«DepuisqueMackyest au pouvoir, l’actualité ne tourne qu’autour de la famille Wade, explique le comédien. Je passe donc une bonne partie de mon temps à mimer les différents membres du clan. » Abdoulaye, Viviane, Karim, Sindiély… Tous passent à la moulinette Kouthia. Et chaque émission se clôture désormais par dix minutes consacrées au fils de l’ex-président, sur fond de décor de fausse prison installé dans un coin du plateau. Depuis le centre pénitentiaire de Rebeuss, où il est placé en détention provisoire en attendant son jugement par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), Karim Wade a eu écho des performances de Kouthia et l’a invité à lui rendre visite, au mois de mars. Les deux hommes ont discuté pendant une trentaine de minutes. On dit même qu’ils auraient sympathisé, ce qui vaut à l’humoriste des critiques sur sa proximité avec « Karim ». « Ce sont des bêtises, répond l’animateur. Par contre, il m’a promis de passer dans l’émission dès qu’il sortirait de prison pour jouer son propre rôle. »

manence un large sourire, Kouthia, de son vrai nom Samba Sine, est un homme de télévision.Ilcommencesacarrièredansles années 1990 à la Radiodiffusion télévision sénégalaise (RTS), où il tient un rôle dans l’émission Le Petit Théâtre et s’essaye ainsi à ses premières caricatures de célébrités locales. C’esten 2002, sur Walf TV, la chaîne concurrente privée du groupe Walfadjri, que « le concept du show a commencé ». En 2011, il il enfile ses déguisements, signe chez TFM, propulsant gesticule, danse, le visage son Kouthia Show parmi les parfois barbouillé de talc. programmes les plus vus du Sénégal. « Tout le monde nous regarde, affirme-t-il fièrement. On Tout en se barbouillant du talc qui lui est autant suivis ici, au pays, que par la permet de reproduire le teint clair de diaspora à l’étranger. Même les chefs reliViviane Wade et de ses enfants, Kouthia gieux connaissent Kouthia ! » raconte aussi comment, chaque 14 février, Épaulé par une équipe d’une vingtaine pour la Saint-Valentin, il déclare sa flamme de personnes (une dizaine de technià Sindiély, la fille de l’ancien chef de l’État. ciens et autant de chauffeurs de salle), ce « Karim m’a assuré que, quand tout serait Dakaroisdenaissanceselivretouslesjours fini, il me donnerait sa sœur en mariage! », au même rituel. Sa journée commence conclut-il, hilare. l par une revue de presse et l’écoute des Benjamin roGer jeune afrique


M. DI EGO C AM B EROS, DI R ECTEU R GÉNÉR AL DE TIGO,

Tigo Sénégal, Un opérateur télécoms qui compte au Sénégal

PUBLI-INFORMATION

Tigo Sénégal, filiale du groupe Milicom, fournit des services mobiles depuis 2006 au Sénégal. Avec ces réseaux GSM et 3G+ Tigo s’est engagé à mettre à la disposition des populations vivant au Sénégal une connexion internet rapide et à des tarifs abordables, contribuant ainsi à l’inclusion numérique prôné par le gouvernement sénégalais. Ce sont plus de 110 milliards qui ont été investis entre 2012 et 2014 afin d’accroître la couverture réseau 3G+ sur l’étendue du territoire. À ce propos, M. Diego Camberos, Directeur Général de Tigo, a dit lors du lancement du service 3G+, le 16 décembre 2013 : « La connexion à Internet mobile sera ramenée à un usage simple accessible à tous les sénégalais qui vont découvrir avec TIGO, le concept de digital life style » Aujourd’hui Tigo Sénégal connaît la plus grande croissance en termes d’abonnés internet grâce à la qualité de son réseau 3G+.

Une ambition forte d’ouvrir le Sénégal aux opportunités du monde numérique Avec plus de 3 millions d’abonnés et un réseau de 200 points service, Tigo se définit aujourd’hui au Sénégal comme un opérateur dynamique qui apporte des solutions innovantes et améliore le quotidien des populations. Tigo a été le pionnier du wifi gratuit au Sénégal en permettant aux Dakarois de bénéficier du wifi dans les transports commun de la ville au lancement de sa 3G+. Par ailleurs, Tigo a également rendu l’accès aux services d’assurances mobiles grâce à son service Tigo Kiiray, en partenariat avec une maison d’assurance internationale, reconnue au Sénégal. Depuis le lancement de son service Tigo Cash en mars 2014, Tigo est aussi entré dans le monde des services mobiles financiers. Autre innovation majeure qui aura marqué l’année 2014 est l’ouverture du premier guichet automatique de service mobile et financier au Sénégal, disponible 24h /7: le Tigo-Matic.

Un partenaire du développement économique et social Jouer son rôle d’opérateur citoyen est une priorité chez Tigo. Ce sont plus de 387 employés en contrat direct et environ 15 000 en indirect qui travaillent au sein de l’entreprise. Grâce à son programme Tigo Sales School, ce sont plus de 2000 jeunes sénégalais qui sont formés et qui ont une source de revenu. L’entreprise a récemment soutenu le ministère de l’emploi et de la jeunesse via son agence de promotion de l’emploi des jeunes, en offrant 50 millions et une centaine de stages de formation. Tigo a également contribué au projet d’octroi de la connectivité à 5000 étudiants de l’Institut de l’Institut ISEG : « Un étudiant, un ordinateur ». Le domaine de la santé est aussi un secteur que Tigo s’attèle à soutenir. L’on peut citer la récente assistance au ministère de la santé lors des campagnes de riposte contre l’Ebola. Le Directeur Général de Tigo Sénégal, M. Diego Camberos mentionnait « Nous sommes une entreprise responsable qui aime le Sénégal. Tigo Sénégal sera toujours au côté du l’état sénégalais pour soutenir toutes les initiatives qui contribuent au bien-être des populations ».

DIFCOM/DF - PHOTO : DR.

le numérique au service du développement


Le Plus de J.A. Dakar

Youri Lenquette pour j.a.

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Tendance

De fil en aiguille Avec ses tissus et ses meubles contemporains, fabriqués selon des techniques traditionnelles, la créatrice aïssa Dione a conquis les plus grands couturiers et décorateurs à travers le monde.

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out a commencé « par un coup de bluff », raconte Aïssa Dione. En 1985, la jeune artiste-peintre installée à Dakar tente de vendre ses œuvres à Pierre Babacar Kama, grand patron des Industries chimiques du Sénégal (ICS). L’homme d’affaires lui répond qu’il préférerait que ses bureaux bénéficient d’un lifting. « Bien que n’ayant aucune expérience dans ce domaine, se souvient-elle en souriant, je lui ai répondu: “Je m’en occupe !” » Elle se met alors au travail, aidée par le tisserand de sa grandmère. En quelques mois, tous les fauteuils et meubles du siège d’ICS étaient refaits, leur PDG comblé, et la jeune femme convaincue d’avoir trouvé sa voie. Près de trente ans plus tard, cette élégante femme de 62 ans est à la tête d’Aïssa Dione Tissus (ADT), une entreprise florissante réputée dans le milieu international du luxe et de la décoration haut de gamme. Sa spécialité : des tissus et des meubles contemporains réalisés selon des techniques ancestrales. Fabriqués à Dakar grâce aux savoir-faire n o 2811 • du 23 au 29 novembre 2014

tisserands œuvrant sur des métiers traditionnels ou mécaniques, teinturiers, menuisiers, tapissiers… Quand elle ne voyage pas, c’est là, au milieu du cliquetis des machines, qu’Aïssa Dione passe une grande partie de ses journées. Dans sa manufacture dakaroise, elle va de poste en poste pour s’assurer que tout va bien, vérifiant le travail de l’un, prenant des nouvelles d’un autre ou donnant son avis sur les courbes d’une table basse. Née à Nevers, en France, d’un père sénégalais et d’une mère française, celle qui se définit comme une « designer textile » a toujours eu la fibre artistique. Une passion qui ne l’a pas quittée, comme en témoignent les nombreuses expositions

traditionnels mandjaques, ses produits se vendent aussi bien au Bon Marché, le plus chic des grands magasins parisiens, que dans des showrooms new-yorkais ou des concept stores lagosiens. Cette réussite économique et artistique repose aussi sur un credo politique : « Je veux prouver qu’il est possible de consommer sénégalais, explique la créatrice. En Afrique, nous produisons des tas de matières au milieu du cliquetis premières – coton, bois, cacao, des machines, elle promeut diamants… –, mais nous ne fabriquons quasiment rien. le made in Senegal. Avec cette entreprise, nous démontrons que nous savons transformer qu’elle organise régulièrement dans sa ces richesses nous-mêmes, en ciblant la villa d’un quartier huppé de la capitale. Après un passage par l’école des beaux-arts qualité. » de Chelles, elle s’envole pour le Sénégal à l’âge de 20 ans, avec la ferme intention tapissiers. Les tissus et les meubles de cette fervente promotrice du made d’y faire carrière. in Senegal sont fabriqués dans les deux Son « coup de bluff » la mènera donc ateliers de l’entreprise. L’un est situé dans vers le tissage et la filière coton, qu’elle le centre de Dakar et l’autre à Rufisque (à verra progressivement décliner depuis 25 km de la capitale). Chacun emploie le lancement de son entreprise, en une cinquantaine d’ouvriers qualifiés : 1992. « Entre les années 1970 et 1990, on jeune afrique


Dans tous ses états

« Il est temps dde révolutionner le système de santé een Afrique »

q Chez elle à Dakar, en octobre.

Nabil Chahin, Directeur Général de MEDISYS Né au Liban, Nabil Chahin, 43 ans, n’a cessé de sillonner l’Afrique pour y développer de nouvelles activités. D’abord pour une société internationale, puis il s’installe à son compte au Sénégal et crée en 2001 COMPUDIST, qui représente de grandes marques informatiques comme Lexmark et Fujitsu. S’appuyant sur sa connaissance du continent, il diversifie les investissements et développe avec ses partenaires d’autres pays, un groupe présent au Sénégal, au Mali, au Ghana et en RDC, qui emploie plus de 60 personnes dans plusieurs métiers, notamment dans le domaine médical. Aujourd’hui, il lui donne une nouvelle ambition : participer à la révolution nécessaire du système de santé en Afrique.

comptait 70 000 emplois dans le secteur. Aujourd’hui, nous sommes la dernière société sénégalaise à produire du textile, déplore-t-elle. Le comble, c’est que nous sommes désormais obligés d’importer du fil égyptien pour continuer de fabriquer nos produits ! » Dotée d’un solide réseau, la dynamique femme d’affaires travaille d’ailleurs, en coopération avec les autorités, sur un business plan visant à relancer la filière coton au Sénégal et en Afrique de l’Ouest. Les difficultés du secteur ne l’ont cependant pas empêchée de faire ce qu’elle voulait: « Monter une société sénégalaise connue à l’étranger, tout en pérennisant le savoir-faire national. » Les affaires tout comme la cote de l’entreprise sont vite montées en flèche. Elle a réalisé des tissus pour les couturiers Christian Lacroix, Louis Féraud, Paco Rabanne et la maison Hermès. Elle travaille aussi avec les plus grands décorateurs (Christian Liaigre, Jacques Grange, Peter Marino…) et vient d’assurer le réaménagement des 68 suites de l’hôtel King Fahd de Dakar, qui accueillera une bonne partie des chefs d’État et de gouvernement lors du sommet de la Francophonie, fin novembre. « Il faut bien que nos présidents s’assoient dans de jolis fauteuils fabriqués dans leurs pays! » s’esclaffe-t-elle.Businessartistiqueetengagement politique : la formule magique d’Aïssa. l Benjamin ROGeR jeune afrique

Comment passe-t-on de l’informatique à l’équipement médical ? Nabil Chahin : Il faut d’abord de bonnes bases dans le premier domaine. Une bonne organisation et des équipes sérieuses. Grâce à nos compétences et à nos alliances, nous avons mis au point des solutions innovantes et adaptées à l’Afrique. Nous intervenons via notre réseau de partenaires dans plusieurs pays africains et dans différents secteurs, l’identification, la biométrie, l’interconnexion, certains aspects des télécoms et dernièrement l’équipement médical. En 2010, j’ai créé la société MEDISYS, qui représente plusieurs groupes comme Philips et ERBE. Elle commence à être connue dans les pays où Compudist est déjà présent, mais aussi bientôt en RD Congo. Quelles nouvelles perspectives envisagez-vous ? N.C. : À partir de cette connaissance du milieu médical, je suis convaincu que le moment est venu de transformer radicalement le système de santé en Afrique. Les États ne peuvent pas tout faire et il y a une marge de progression importante pour le secteur privé. Mais celui-ci, pour le moment, répond surtout à la demande de ceux qui ont les moyens de se soigner. On a donc un système à deux vitesses et, même si la croissance ouvre de nouvelles perspectives aux États, la santé pour tous reste un objectif très lointain. Que faire ? N.C. : En Asie est apparu un modèle économique de soins privés qui consiste, en résumé, à organiser les flux et le temps de travail pour augmenter le nombre de patients traités et faire baisser les coûts, ce qui maintient la rentabilité. Nous lancerons, avec des partenaires privés, courant 2015 au Sénégal et en RDC, deux ‘Proof Of Concept’. Je cherche des partenaires techniques et financiers pour partager avec eux ce modèle et le reproduire sur le continent, avec le même succès. C’est une nécessité. Aujourd’hui, on ne peut plus faire la distinction entre ceux qui ont accès aux soins et les autres. La santé n’est pas un privilège. Elle est un droit humain, comme l’éducation.

COMPUDIST GROUP Rue A x Avenue Cheikh Anta Diop Point E - Dakar - Sénégal Tél. : (+221) 33 869 11 80 Fax : (+221) 33 869 11 81 www.compudist.com PUBLI-INFORMATION

MEDICAL SYSTEMS - SARL « MEDISYS » Rue A x Avenue Cheikh Anta Diop Point E - Dakar - Sénégal Tél. : (+221) 33 869 04 03 Fax : (+221) 33 869 03 98 www.medisys-africa.com


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