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MADAGASCAR RAJAONARIMAMPIANINA, CARTES SUR TABLE jeuneafrique.com

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LE PLUS

de Jeune Afrique

HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL INDÉPENDANT • 57e année • no 2918 • du 11 au 17 décembre 2016

Algérie Boutarfa, l’homme qui a sauvé l’Opep

Spécial

14

pages ERIC BERACASSAT/ ONLYWORLD.NET

RD Congo Les confidences explosives d’Edem Kodjo

MAURITANIE

La République des sables

JEUNE AFRIQUE

N 0 2918 • DU 11 AU 17 DÉCEMBRE 2016

CÔTE D’IVOIRE

Le grand test Plus de mille candidats, dont beaucoup d’indépendants, retour du FPI, alliance RDR-PDCI… Ce 18 décembre, les premières élections de la toute jeune IIIe République vont esquisser l’avenir politique du pays, dans l’optique de la présidentielle de 2020. ÉDITION INTERNATIONALE ET AFRIQUE DE L’OUEST France 3,80 € • Algérie 250 DA • Allemagne 4,80 € • Autriche 4,80 € • Belgique 3,80 € • Canada 6,50 $ CAN • Espagne 4,30 € • Éthiopie 67 birrs • Grèce 4,80 € • Guadeloupe 4,60 € Guyane 5,80 € • Italie 4,30 € • Luxembourg 4,80 € • Maroc 25 DH • Martinique 4,60 € • Mauritanie 1 2 00 MRO • Mayotte 4,60 € • Norvège 48 NK • Pays-Bas 4,80 € Portugal cont. 4,30 € • Réunion 4,60 € • RD Congo 6,10 $ US • Royaume-Uni 3,60 £ • Suisse 6,50 FS • Tunisie 3,50 DT • USA 6,90 $ US • Zone CFA 1 900 F CFA • ISSN 1950-1285


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France is in the air : La France est dans l’air.




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JOAILLERIE

Constellation africaine Pour se tailler une place sur le marché des très gros diamants, De Grisogono regarde vers le continent. Il a acquis deux pierres exceptionnelles en provenance d’Angola et du Botswana.

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e l’art, de la patience, de la précision… C’est entre les mains expertes d’un tailleur de pierres précieuses new-yorkais que sont actuellement travaillés les plus gros diamants de la décennie. Découverts récemment, ils sont africains, et leurs caractéristiques les parent de tous les superlatifs. « The Constellation », extrait en novembre 2015 par l’entreprise minière canadienne Lucara Diamond dans la mine botswanaise de Karowe, pèse 813 carats, mesure plus de 6 centimètres et a été acquis en mai lors d’une vente aux enchères pour 63 millions de dollars (59 millions d’euros). Un record. Sa taille sera achevée à la mi-2017, annonce De Grisogono.

« C’est sa pureté [il pourrait être le plus gros diamant certifié “flawless” – parfaitement pur – au monde], sa taille et sa couleur qui lui donnent son caractère exceptionnel », détaille le joaillier genevois. AIRAIN. L’entreprise, née il y a vingtquatre ans, également reconnue dans le domaine de l’horlogerie, a aussi acquis au début de 2016 pour 16 millions de dollars un diamant angolais de 404 carats (80,8 grammes). Deux argumentsdepoids pourrivaliseravec les leaders britanniques Graff et Moussaieff

ou français Cartier sur le secteur des gros diamants africains. Présenté en mai dernier à Cannes, le « 4 de Fevereiro », baptisé ainsi en l’honneur de l’insurrection anticoloniale angolaise du 4 février 1961, a, lui, été acheté par De Grisogono directement auprès du minier australien Lucapa. Il est actuellement en train d’être découpé en quatre morceaux, dont l’un de 164 carats. « Il faut en général entre sept mois et un an pour extraire plusieurs pierres de qualité exceptionnelle d’une pierre brute », poursuit le joaillier. Si les employés de la maison déclarent ne pas encore savoir si ces diamants viendront sertir une bague ou un collier, ces pièces attirent en général une clientèle venue de Russie, du Moyen-Orient ou d’Asie. Véritable valeur refuge, ils sont plus souvent recherchés par des collectionneurs que par de très riches particuliers. Même pour les diamants, que l’on dit éternels, la règle est d’airain : le temps reste de l’argent. RÉMY DARRAS

Une passion angolaise

« The Constellation », 813 carats, s’est vendu 63 millions de dollars. JEUNE AFRIQUE

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CHARLES PLATIAU/REUTERS

Époux d’Isabel dos Santos et, donc, gendre du président angolais, Sindika Dokolo est actionnaire depuis 2012 du joaillier De Grisogono. Cet homme d’affaires d’origine congolaise a acheté par l'intermédiaire de sa société diamantaire dubaïote Nemesis le diamant « The Constellation », avant de le céder au Suisse. Si De Grisogono balaie vite le sujet, une source interne confirme pourtant que, avec ces liens, la maison pourrait devenir un débouché important pour les diamants angolais. « Cela nous permet de ne plus avoir d’intermédiaires. On veut avoir une stratégie verticale de la mine aux clients, qui permet d’offrir des prix attrayants. »


Mohamed Alami Lazraq, de l’immobilier à l’art contemporain

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PORTRAITS

Âmes de collectionneurs

C

congolais Sindika Dokolo, gendre du président angolais José Eduardo dos Santos; la Tunisienne Olfa Rambourg, épouse d’un gérant de hedge fund ; Seth Dei (Blue Skies Holdings) ; Theo Danjuma ; Stephen Tio Kauma (Afreximbank)… Si certains, comme l’architecte ivoirien Pierre Fakhoury, cultivent encore la discrétion, la plupart assument sans complexe leur passion, mais réfutent catégoriquement le terme de « placement » et froncent sévèrement les sourcils quand on leur parle d’avantages fiscaux, qui n’existent pas dans tous les pays. Pour eux, tout est question de coup de cœur. Et cela ne saurait avoir de prix. Créant des institutions destinées à exposer et à soutenir les artistes du continent, ils donnent de plus en plus de valeur RÉMY DARRAS à l’art africain sur le marché mondial.

KAMBOU SIA POUR JA

est souvent jeunes qu’ils ont été contaminés par le virus de l’Afrique, et c’est l’art qui le leur a transmis. Plus tard, la réussite économique aidant, ils ont pu assouvir sans limite leur passion, alors que les œuvres africaines s’échangeaient sur le marché à des tarifs beaucoup moins élevés qu’aujourd’hui – le prix moyen des lots africains de Bonhams, la maison d’enchères britannique, a ainsi quintuplé en quelques années. Des collectionneurs déjà connus, comme les Français Marc Ladreit de Lacharrière – grand ponte du capitalisme français qui expose actuellement sa collection au Musée du Quai-Branly-Jacques-Chirac, à Paris –, Jean Pigozzi et Jean-Paul Blachère. On compte aussi le banquier d’affaires franco-béninois Lionel Zinsou ; le

Nahim Suti Ami d’enfance de Thierry Dia Brou, propriétaire de la galerie abidjanaise Houkami Guyzagn, le financier Nahim Suti, président de First Finance, une entreprise de microfinance créée en 2009, ne s’intéressait au départ qu’à de jeunes artistes sortis de l’École nationale des beaux-arts d’Abidjan. Écumant depuis 2005 les galeries à chacun de ses déplacements en Afrique de l’Ouest, il collectionne N 0 2918 • DU 11 AU 17 DÉCEMBRE 2016

désormais les tableaux de peintres plus reconnus comme le Ghanéen Ablade Glover, le Béninois Ludovic Fadairo, les Ivoiriens Augustin Kassi, Samir Jacques Stenka, le Togolais Ulliette Balliet… En 2009, il a créé une structure de private equity qui dispose d’un volet consacré à l’industrie de l’art, Wap Art. « Il y a des artistes qui prennent de la valeur, de 1 000 à 10 000 euros. Compte tenu de l’évolution de la classe

moyenne, du retour de la diaspora et de la professionnalisation du marché, une œuvre que l’on achète 1 000 euros aujourd’hui peut se revendre 2 000 dans les trois ans. » En tant que financier, celui qui a pour ambition de monter une collection d’artistes d’Afrique de l’Ouest peut aussi, à l’instar de la Bicici (BNP Paribas) ou de la Société générale de Banque, prendre des œuvres en garantie. R.D. JEUNE AFRIQUE


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Janine Kacou Diagou

ELODIE GREGOIRE

« Je me suis rendu compte de la capacité d’anticipation des artistes sur les changements majeurs dans la société. » Directrice générale du groupe de bancassurance ivoirien NSIA, Janine Kacou Diagou, née en 1973, se souvient d’une époque où, à Abidjan, tout le monde se connaissait et où elle a pu ainsi nouer des contacts avec le pionnier de la sculpture moderne Christian Lattier comme avec les peintres Michel Kodjo ou James Houra. Elle commence sa collection avec des pièces que son père lui confie, puis acquiert des pièces d’art ancien africain, notamment bamiléké, et des statuettes d’Ifé « qu’elle aime toucher pour rester en contact avec cette part importante de son passé ». Sensible au discours et au geste de l’artiste, elle admet préférer le figuratif, et se tourne vers des pièces du « maître du jet » Monné Bou, de Youssouf Bath, « chantre du mouvement

« L’art africain reflète toujours cette conviction que la vie est plus importante que la mort. De la même manière que la musique contemporaine mondiale est née en Afrique, l’art africain colore la création contemporaine mondiale. » Le week-end du 11 novembre, c’est au Carreau du Temple, dans les allées de la foire parisienne d’art africain contemporain Akaa (Also Known as Africa), que l’on pouvait croiser Matthias Leridon. C’est avec une œuvre de l’Angolais Franck Lundangui – une tapisserie faite d’épingles de nourrice – et un tableau du Congolais Gastineau Massamba sous le bras qu’est finalement reparti le président-directeur général du cabinet de conseil en communication Tilder. Mais si à chacun de ses déplacements dans le monde il réserve toujours quelques heures à sa passion, il « privilégie en fait beaucoup plus la rencontre avec les artistes qu’avec les œuvres ». C’est à partir des années 1980, avec l’achat d’un tableau de Chéri Samba, que celui qui est tombé amoureux de l’Afrique à l’âge de 14 ans lors d’un voyage au Togo commence, avec son épouse, Gervanne, une collection qui atteint aujourd’hui les 6 000 œuvres (photos, sculptures, collages, installations, mais pas de vidéos, « qui ne l’ont pas encore touché »). Une collection qui s’enrichit par coups de cœur et n’a pas vocation à être organisée. « Ce sont des œuvres à vivre. Nous ne revendons jamais une œuvre acquise », assure Matthias Leridon. Le couple, qui passe une partie de son temps au Cap, capitale montante du marché de l’art, envisage d’y ouvrir un lieu permanent d’exposition et une résidence d’artistes qui ferait le pont entre l’Afrique, l’Europe et l’Amérique du Sud. R.D. JEUNE AFRIQUE

WILFRIED KOUAME/ESPRIT MAGAZINE

Matthias Leridon

Vohou-Vohou, qui ne travaille qu’avec des écorces de bois battus et des pigments naturels ». Ses goûts évoluent ensuite avec des artistes des années 1990, symboles de l’émergence du multipartisme, Jacobleu, Serge Gossé, puis vers des artistes de la sous-région comme le Béninois Dominique Zinkpè, appelé le « Basquiat [artiste new-yorkais mort en 1988 à l’âge de 27 ans] africain », ou Ki Siriki, sculpteur promoteur du symposium de Laongo (un site de sculpture sur granit au Burkina). Détentrice de ce qui est peut-être la plus importante collection d’Afrique de l’Ouest, Janine Kacou Diagou assure qu’un musée privé verra très bientôt le jour. R.D.

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ICI LONDRES

Enfant déjà, dans son village tunisien de Mahdia tout en céramique perché sur une colline en bord de mer, inspiré par l’architecture ottomane, Kamel Lazaar, aujourd’hui âgé de 63 ans, accrochait au mur des posters de tableaux de maîtres. Une passion qui n’a jamais vraiment quitté le président-fondateur de la banque d’affaires Swicorp, passé par Citigroup. Issu d’un milieu modeste mais très lettré, ce globe-trotteur qui se décrit comme « enfant de Bourguiba », initié à la peinture par l’un de ses copains d’enfance, descendant du peintre flamand Rubens, en a toujours profité pour rencontrer des artistes entre deux rendez-vous d’affaires. L’occasion de se constituer une collection éclectique de céramiques berbères, de tapis marocains, de pièces d’artistes subsahariens, comme les Sud-Africains Pieter Hugo et Mustafa Maluka. Voire d’installations, suscitant souvent l’interrogation des douaniers tunisiens à l’aéroport. Sa

ONS ABID

Kamel Lazaar

collection devenant importante, il a tenu il y a dix ans à l’ouvrir au public et à se mettre au service des artistes. Sa Fondation Kamel Lazaar promeut la richesse des arts visuels du monde arabe, « qui vont de la calligraphie contemporaine à la peinture photoréaliste en passant par la peinture bidimensionnelle et la photo. Elle encourage tout particulièrement les artistes vidéo, notamment saoudiens, ce qui est assez inédit dans le monde arabe », décrit sa fille Lina,

une ancienne de la maison d’enchères Sotheby’s, aujourd’hui vice-présidente de l’institution. Laquelle produit aussi des films, des concerts, édite des livres ou encore Ibraaz, la première revue d’art contemporain du monde arabe. Après le décès, en mars, de l’architecte d’origine irakienne Zaha Hadid, qui avait planché sur le projet, la fondation veut toujours ouvrir un espace culturel à Tunis pour exposer le fonds comprenant un millier d’œuvres. R.D.

Né en terre d’enchantement

L’ A B U S D ’ A L C O O L E S T D A N G E R E U X P O U R L A S A N T É , À C O N S O M M E R A V E C M O D É R A T I O N .


Pour en savoir plus sur Amy Faye

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com

HAUTE COUTURE

Une princesse sénégalaise

T

rente ans après Katoucha (décédée en 2008), égérie d’ Yves Saint Laurent dans les années 1980, le Sénégal a trouvé avec Amy Faye sa nouvelle princesse de la mode. Cette « new face » incarne aux côtés de trois top-modèles la collection croisière 2017 de la maison Balmain, transfigurée par le jeune mais ô combien salué Olivier Rousteing, designer aux 4 millions de followers sur Instagram. Pour la carrière, débutée au Sénégal en 2010, de celle qui, il y a peu, courait les castings de la Fashion Week de Paris, c’est une consécration. Grâce, sérénité, classe… Dès ses débuts, Amy Faye, avecsonmètrequatre-vingt, ne passe pas inaperçue. Elle est d’abord repérée lors du concours Elite à Dakar, qu’elle remporte et qui lui ouvre les portes de la finale internationale organisée à Shanghai. La même année, elle enlève le tremplin de la Dakar Fashion Week, créée par Adama Ndiaye. MARATHON. En 2013, le

créateur nigérien Alphadi lui offre une nouvelle chance de briller, lors du Festival international de la mode africaine (Fima), à Niamey. Mais c’est un an plus tard, en participant au programme de télé-réalité Nouvelle Top, sur la chaîne JEUNE AFRIQUE

africaine A+, qu’elle voit son horizon s’élargir. Arrivée en finale au côté d’une autre sénégalaise, Feuza Diouf, Amy est invitée à fouler le catwalk de la Black Fashion Week de Paris. « C’était mon premier défilé en Europe, et j’ai été marquée par le professionnalismedel’organisation », se souvient-elle. L’apprentie mannequin sollicite les agences parisiennes. Retenue par WM Models, elle participe aux castings de la Fashion Week qui, tel un marathon, s’enchaînent du matin au soir. « Il faut être prête physiquement et mentalement », prévient cette passionnée de volley-ball. Sélectionnée pour le défilé du designer américain Rick Owens, elle persévère jusqu’à ce qu’Olivier Rousteing la repère. Le directeur artistique de Balmaindoitnotammentsa notoriété à une stratégie de communication fondée sur la promotion de la diversité. Il est l’un des rares à faire appel à des icônes de la culture pop pour représenter sa marque, Rihanna en tête. « J’étais honorée de faire partie de la “Balmain Army” d’Olivier, qui compte Joan Smalls, Jourdan Dunn, Naomi Campbell, tous les grands top-modèles noirs », s’enthousiasme la jeune femme, fière de donner espoir aux mannequins africains en herbe.

DR

C’est avec grâce et sérénité qu’Amy Faye, repérée lors du concours Elite, à Dakar, incarne la collection croisière 2017 de la célèbre maison française Balmain.

Amy Faye en Balmain.

EVA SAUPHIE N 0 2918 • DU 11 AU 17 DÉCEMBRE 2016


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SORTIR

Nairobi technochic

RIZ IBRAHIM

Observer des girafes depuis la terrasse d’un hôtel, admirer le coucher du soleil en sirotant un verre de vodka locale, partager un espace de coworking… Tout est possible dans « la Londres de l’Afrique ».

The Alchemist Bar

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C’est « le » lieu branché où se retrouve tout ce que Nairobi compte de jeunes « hipsters », kényans et expatriés. À l’Alchemist, chaque soirée a son ambiance : graffitis en live et performances de danse contemporaine pour les nuits de clubbing, où « mixent » des DJ venus de toute l’Afrique ; bougies, lanternes et « foodtrucks » lors de projections de courts-métrages ou de documentaires. Dans le quartier huppé de Westlands, sur Parklands Road, c’est au centre d’un vaste espace en plein air que le bar propose piste de danse, canapés moelleux et coin jardin. On peut également y déguster le meilleur hamburger de Nairobi pour environ 8 euros et y rencontrer la nouvelle génération d’artistes kényans.

Privée Westlands

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Situé au premier étage du gratte-ciel Fortis Towers à Westlands, dans le nordouest de la capitale, le Privée Westlands attire une clientèle de trentenaires branchés. Comme la plupart des bars de Nairobi, Privée propose une ambiance lounge, avec fauteuils bas, terrasse et piste de danse. La boîte accueille également plusieurs fois par an l’un des événements les N 0 2918 • DU 11 AU 17 DÉCEMBRE 2016

plus en vue de la capitale, le Thrift Social, organisé par les stylistes Papa Petit et Velma Rossa et destiné à rassembler les grands noms de la mode kényane.

Kuona Art Gallery

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Ouvert en 1995 dans le quartier de Kileleshwa, le centre d’art visuel Kuona est une véritable institution dans le paysage artistique kényan. Consacré à la formation, à l’exposition et à la promotion de la scène artistique du pays, l’établissement a déjà accueilli plus de 1 000 artistes lors de résidences et d’ateliers. Parmi eux, Cyrus Kabiru, souvent qualifié d’afrofuturiste pour ses célèbres lunettes réalisées à partir de matériaux de récupération. Depuis 2011, la galerie a ouvert sa boutique, Kuona Art Shop, où l’on peut acheter les œuvres des derniers artistes kényans à la mode, dans une fourchette de prix allant de 200 à 1000 euros.

Hôtel Best Western Premier 4

Situé sur Argwings Kodhek Road, dans le quartier de Hurlingham, c’est l’un des hôtels les plus chics de Nairobi. Sur une terrasse avec piscine et chaises longues, on peut déguster de délicieuses tapas en fumant la chicha

PHIL MOORE

A

vec sa skyline ultramoderne, ses centres commerciaux flambant neufs et ses grandes avenues embouteillées à toute heure de la journée, Nairobi a des airs de métropole anglo-saxonne. Surfant sur une croissance kényane soutenue, la capitale continue d’attirer investisseurs, jeunes entrepreneurs et artistes du monde entier… Dans les matatus, ces fameux minibus ornés de graffitis et roulant au rythme du dernier tube à la mode, ou sur les toitsterrasses branchés, la passion de l’entrepreneuriat se mêle à la culture urbaine. Avec un résultat souvent explosif… Tour d’horizon de dix lieux tendance de celle qu’on appelle « la Londres de l’Afrique ».

Karen

devant une vue imprenable de la ville et même apercevoir, au loin, les collines de Ngong… Au huitième étage se trouve le Level 8, un bar lounge à l’ambiance futuriste tout en néons bleus et violets. Ouvert tous les jours de 16 heures à 2 heures du matin, c’est l’endroit parfait pour regarder le soleil se coucher sur la skyline de Nairobi en sirotant un petit verre de vodka Cîroc, fabriquée entièrement à partir de raisins.

L’hôtel Ole Sereni

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C’est le lieu fétiche des grands hommes d’affaires et des politiciens kényans. Et pour cause. Le luxueux hôtel Ole Sereni est situé en bordure du parc national de Nairobi, l’une des grandes fiertés de la capitale. Depuis la terrasse de l’hôtel ou depuis sa piscine, on peut donc, si l’on est chanceux, observer girafes, autruches et antilopes. Également proche de l’aéroport Wilson, l’un des deux terminaux aériens de Nairobi, l’hôtel attire des clients aisés venus de tout le Kenya et de l’étranger. Pour séjourner dans l’une des suites de l’établissement cinq étoiles, il faut réserver longtemps à l’avance, et être prêt à débourser au minium 200 euros par nuit.

iHub

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Le iHub est l’espace d’innovation et de coworking le plus célèbre du Kenya. Créé en 2010, cet incubateur technologique a contribué au développement d’environ 150 start-up. Parmi elles, Ushahidi, une plateforme de « mapping » par « crowdsourcing » connue pour avoir été utilisée cette année afin d’observer l’élection présidentielle américaine. Situé sur Ngong Road, la principale artère du quartier de Kilimani, à une centaine de mètres du centre commercial Prestige Plaza, le iHub offre aux jeunes entrepreneurs kényans un espace de travail et de rencontre, avec internet en libre accès. C’est l’endroit parfait pour rencontrer les jeunes pousses de la scène « tech » kényane. JEUNE AFRIQUE


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Gigiri

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Muthaiga Kisumu Ndogo

Loresho

2

Mathare

Westlands

Umoja

Eastleigh Kawangware n Maziwa

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7 4 6

PHIL MOORE

1

Donholm Nairobi Upper Hill

Kibera

Jamhuri

Nairobi ouest

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Imara Daima

2 km

10 Parc national de Nairobi

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Langata

Pawa 254

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« Pawa » pour « pouvoir », en swahili, et « 254 », comme l’indicatif téléphonique du Kenya. C’est dans un vieil immeuble situé à quelques centaines de mètres de la présidence que Boniface Mwangi, le plus célèbre des militants kényans, a installé son QG. Un lieu créé il y a cinq ans, avec pour projet de mêler art et activisme politique. Pawa 254 propose aujourd’huidescoursdegraffiti pour femmes, des conférences et des débats sur les droits de l’homme, et des soirées de lancementd’événementsculturels sur son toit-terrasse. Un lieu à connaître, pour rencontrer les principauxacteursdelasociété civile kényane.

Kiza Lounge

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« L’Afrique de demain », c’est le credo de cette nouvelle JEUNE AFRIQUE

enseigne venue tout droit de Dubaï. Afro-fusion, afro-jazz, spécialités des différents pays du continent africain, l’établissement propose une véritable expérience « 100 % afro-chic ». Après s’être développé avec succès dans les pays du Golfe, le concept s’est invité à Nairobi. Le premier Kiza Lounge kényan a ouvert ses portes à la fin de 2015, au croisement de Galana Road et d’Argwings Kodhek Road. Outre une expérience culinaire originale, le bar propose des soirées « clubbing » très appréciées des Kényans.

The River Café

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Les expatriés et les Kényans aisés aiment y venir pour lire ou pour un brunch dominical. Au menu, de délicieux œufs brouillés, un pain perdu renommé, et des grillades de

qualité pour une trentaine d’euros. Le River Café dispose d’une vaste terrasse ombragée et d’espaces de jeux pour les enfants en plein cœur de la forêt de Karura, l’une des plus grandes du monde à se trouver dans l’enceinte d’une ville. C’est l’endroit parfait pour un après-midi en famille : on peut louer des vélos à une centaine de mètres du café et partir se promener dans la forêt.

Karen Blixen Coffee Garden Restaurant and Cottages 10

Karen Blixen, la célèbre auteure de l’ouvrage La Ferme africaine, adaptée au cinéma avec Out of Africa, a donné son nom à l’un des quartiers les plus huppés de Nairobi. C’est donc à Karen, dans le sud-ouest de la capitale,

que l’on peut visiter l’ancienne ferme de la baronne danoise et déjeuner dans les magnifiques jardins qui l’entourent. Le Karen Blixen Coffee Garden Restaurant and Cottages est situé à environ un kilomètre du musée, où l’on peut admirer le mobilier de l’époque ainsi que des accessoires utilisés pendant le tournage du film. Le Karen Blixen Coffee accueille les visiteurs dans un décor hors du temps, à l’intérieur de l’ancien pavillon de chasse du mari de l’écrivaine ou à l’extérieur, sous les jacarandas. Au menu, une sélection des meilleures viandes kényanes, pour des repas compris entre 40 et 100 euros. Et non loin de là le Karen Country Club, le plus ancien club de golf du Kenya. LAURE BROULARD N 0 2918 • DU 11 AU 17 DÉCEMBRE 2016


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Jeux d’ombres et de lumières caractérisent son style architectural.

Ses plus grandes réalisations • La Bibliothèque nationale du royaume du Maroc, à Rabat • La médiathèque de la Fondation de la mosquée Hassan II de Casablanca • Le siège de la Trésorerie générale du royaume • Le musée d’art contemporain Villa des arts de Casablanca • La galerie d’art Villa Delaporte, à Casablanca

DR

• L’hôtel Sofitel Essaouira Mogador PORTRAIT

La médina culturelle de Rachid El Andaloussi Concepteur du plus grand théâtre d’Afrique et du monde arabe, à Casablanca, l’architecte le plus réputé du royaume milite pour que sa ville natale soit inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco.

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à Casablanca, c’est la consécration. L’architecte le plus réputé du royaume, connu pour ses engagements culturels et politiques, a suivi un parcours sans faute. Diplômé de l’École spéciale d’architecture de Paris, il rentre au Maroc en 1986. Quatre ans plus tard, il ouvre son propre cabinet à Casablanca avant de devenir conseiller à l’urbanisme du wali de la ville, Driss Benhima, entre 2000 et 2002. Il enseignera également à l’École d’architecture de Rabat. Son style architectural s’exprime par des lignes horizontales, l’usage du blanc,

NAOUFAL SBAOUI POUR JA

S

ur la place Mohammed-V de Casablanca se déploie un voile de moucharabieh en terre cuite et en résine. Les travaux du Grand Théâtre, le plus grand d’Afrique et du monde arabe, vont bon train. Sa livraison est attendue pour septembre 2017. Conçu par deux architectes, le Marocain Rachid El Andaloussi et le Français Christian de Portzamparc, le Grand Théâtre, baptisé CasArts, se veut une « médina culturelle » consacrée à tous les arts de la scène – théâtre, danse, musique, comédie musicale – qui doit permettre les rencontres et la mixité sociale. « La vocation de la place Mohammed-V est avant tout de rendre l’espace au citoyen et de ramener l’art dans l’espace public », souligne Rachid El Andaloussi. Dispositif scénographique transformable, CasArts s’étend sur près de 25000 m2. Il pourra accueillir des concerts en plein air pour 35 000 personnes et comprendra une salle de spectacle de 1 800 places, un théâtre de 600 places, une salle d’exposition et une galerie d’art, des salles de répétition… Coût du projet : 1,5 milliard de dirhams (près de 137 millions d’euros). Pour Rachid El Andaloussi, 60 ans, né

les jeux d’ombres et de lumières. Parmi les architectes qu’il admire, il cite volontiers l’Américain Richard Meier, l’architecte de la lumière, mais aussi ses confrères Taoufik El Oufir et Fikri Benabdallah, avec lesquels il a constitué un temps le groupement pluridisciplinaire Confluences, réunion d’architectes urbanistes marocains. À l’actif de ce travail collectif : la réhabilitation de la médina d’Azemmour et l’aménagement de la vallée du Bouregreg, à Rabat. Acteur de la transformation du royaume, Rachid El Andaloussi est aussi un ardent défenseur du patrimoine Art déco de sa ville natale. En 1995, il participe à la création de l’association Casamémoire. La Ville blanche fut en effet un terrain d’expérimentation pour nombre d’architectes et d’urbanistes européens et américains. On y retrouve tous les courants avant-gardistes testés entre 1920 et 1975 : Art nouveau, néoclassicisme, Art déco, fonctionnalisme, hygiénisme, brutalisme. Rachid El Andaloussi milite pour que Casablanca soit inscrite au patrimoine mondial par l’Unesco. Ce combat, il le mène aussi en tant que président de la branche de DoCoMoMo au Maroc, mouvement qui réunit des spécialistes de l’urbanisme, du paysage et des sciences sociales. Trop souvent, les politiques mettent en avant le coût élevé de la restauration des édifices historiques pour ne rien faire, mais, selon l’architecte, c’est un mauvais calcul. Leur conservation, rappelle-t-il, est aussi un facteur de développement économique à travers le tourisme. CHRISTELLE MAROT JEUNE AFRIQUE


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