La tunisie au miLieu du gué
Par Béchir Ben Yahmed
Hebdomadaire international indépendant • 55e année • n° 2809 • du 9 au 15 novembre 2014
jeuneafrique.com
burkina
il était une fois
la révolution Le récit exclusif des trois jours qui vont ébranler l’afrique
Spécial 16 pageS
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Dossier
TIC
RégulatEuRs
stratégie
Banque mobile : les opérateurs bientôt en solo ?
Des gendarmes Dotées de moyens importants, protégées par des textes de loi, les autorités de régulation des télécoms, en théorie indépendantes, possèdent en réalité une liberté d’action limitée. Tour d’horizon. JuliEn ClémEnçot
«
E
n public, c’est presque du jamais-vu », raconte sur le ton de la confidence un patron installé au Cameroun. La scène s’est déroulée début septembre, lors de la cérémonie de remise « des clés » par l’État de la station d’atterrissement du câble sous-marin Wacs (West African Cable System) à l’opérateur historique Camtel. Une infrastructure essentielle au développement d’internet dans le pays, car elle va démultiplier la bande passante disponible. « À la tribune, le ministre des Télécommunications a pris à témoin Jean-Louis Beh Mengue, le directeur de l’Autorité de régulation des télécoms (ART) en insistant sur sa responsabilité au cas où l’exploitation du câble ne répondrait pas aux attentes dugouvernement»,poursuitl’homme d’affaires. Mission plus que difficile lorsqu’on connaît le poids de Camtel, l’opérateur historique au Cameroun. Son directeur général, David NKoto Emane, a, selon bien des observateurs, plus de pouvoir que le ministre lui-même. L’anecdote illustre bien les difficultés des gendarmes des télécoms sur le continent. Au carrefour des intérêts des États et des opérateurs, les régulateurs sont mis sous pression en permanence. Car le Cameroun n’est pas une exception. En octobre dernier, à Abidjan, Bruno Koné, ministre ivoirien de la Poste et des TIC, s’est lui aussi adressé sans détour aux dirigeants de l’autorité de régulation : « Notre régulation n’est pas faite pour faire plaisir. […] l l l n o 2809 • du 9 au 15 novembre 2014
tendance
L’essor contrarié des MVNO
smartphOnes
Big bang électronique en Afrique
marque
Objets cOnnectés
Le futur à portée Rebranding à haut risque pour Ooredoo de main
sous influence t Au carrefour des intérêts des uns et des autres, ces agences de contrôle sont mises sous pression en permanence.
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Dossier TIC l l l Appliquez les textes comme il faut, dans une approche constructive et pragmatique. » Si les politiques ne mâchent pas leurs mots, c’est parce que le secteur des télécoms est l’un des moteurs des économies africaines depuis plus d’une décennie. Selon une récente étude réalisée pour le compte du groupe français Orange par un doctorant du Massachusetts Institute of Technology, il représentait en moyenne 7,3 % du PIB du Mali, du Niger, du Sénégal et de la Côte d’Ivoire en 2013. Il contribue aussi très fortement au budget des États. Dakar lui devait, en 2011, 12,6 % de ses recettes fiscales. La question de la régulation est tellement sensible que ni l’autorité algérienne ni celle du Cameroun n’ont donné suite aux sollicitations de Jeune Afrique. Celle du Maroc a, elle, préféré répondre par écrit.
baptême du feu. Dans la plupart des pays, l’indé-
pendance des régulateurs est pourtant garantie par les textes régissant leur action. C’est par exemple le cas au Gabon, au Sénégal, au Mali, en Mauritanie, au Burkina Faso et en Algérie. « Sur le continent, ils ont été des pionniers en devenant, au moment de leur création, dans les années 1990, les premières autorités administratives indépendantes. La loi les protégeant théoriquement de toute immixtion du politique dans la gestion de leurs dossiers », confirme Rémy Fekete, associé spécialiste des télécoms au sein du cabinet d’avocats Gide. En réalité, les régulateurs travaillent rarement les mains libres. Leur mise sous tutelle a été dans un premier temps légitimée par leur manque de compétences. « Ils ont appris leur métier sur le tas au moment des attributions de licences », se souvient Bernard Sanchez, expert en télécoms au sein du bureau d’études Marpij. Un baptême du feu fait avec les moyens du bord, notamment en matière de ressources humaines. Leurs salariés, recrutés dans les ministères des Postes et Télécommunications, étaient à la fois trop nombreux et mal formés. « Pendant cette période, les associations régionales de régulateurs ont joué un rôle important en permettant des échanges d’expériences », estime
iTu
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p Mohamed Ould Horma, président du Conseil national de régulation de Mauritanie, et Hamadoun Touré, secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications.
12,6 %
Part des recettes fiscales du Sénégal provenant des télécoms (chiffre 2011)
Katia Duhamel, spécialiste des télécoms au sein du cabinet Bird and Bird. Aujourd’hui, ils ont beaucoup progressé, même si plusieurs d’entre eux, comme au Sénégal, au Gabon et même au Maroc, confient encore beaucoup de missions à des conseillers extérieurs, notent plusieurs sources interrogées par J.A. Dans des pays où les administrations sont souvent privées de moyens, les régulateurs ont en revanche rapidement bénéficié de conditions matérielles favorables. Ils sont souvent financés grâce à une taxe représentant entre 1 % et 3 % du chiffre d’affaires d’un secteur en plein développement. « Au Cameroun, le budget de l’autorité de régulation serait de plus de 25 millions d’euros », confie un acteur des télécoms. « Il n’y a qu’à regarder leurs sièges sociaux pour constater que leur situation financière est bonne », s’amuse un consultant. crédibilité. La légitimité des régulateurs africains s’est le plus souvent construite quand les pouvoirs publics ont nommé à leur tête des personnalités fortes. C’est le cas en Mauritanie, où Moustapha Ould Cheikh Mohamedou a tenu bon, en 2006, face au puissant homme d’affaires Mohamed Bouamatou, coactionnaire de l’opérateur Mattel, résolument hostile à l’attribution l l l
entre conseil et répression
C
réé sous la forme d’une autorité administrative dans la plupart des pays africains, le régulateur « est un partenaire du développement du secteur des télécoms », estime Rémy Fekete, associé du cabinet d’avocats Gide. En amont, il fait des recommandations au gouvernement, par exemple n o 2809 • du 9 au 15 novembre 2014
en matière d’attribution ou de renouvellement des licences. Il veille au respect des règles de la concurrence, notamment pour éviter les abus de positions dominantes ou, a contrario, les ententes entre opérateurs. « Les réglementations en vigueur en Afrique francophone sont à l’origine
inspirées des directives européennes », indique Michel Matas, du cabinet d’avocats Bird and Bird. En aval, le régulateur est à l’écoute des attentes des consommateurs. Il réalise des études de marché et vérifie le respect des cahiers des charges par les opérateurs. En cas
d’infraction, le gendarme des télécoms doit privilégier le dialogue pour permettre aux contrevenants de rectifier le tir. « La sanction financière ne doit intervenir qu’en dernier recours », juge Rémy Fekete, qui précise qu’« en aucun cas le régulateur ne doit servir les intérêts budgétaires de J.c. l’État ». l jeune afrique
Dossier TIC d’une troisième licence, finalement octroyée à Chinguitel. Au Burkina Faso, la gestion menée actuellement par Mathurin Bako, président régulateur burkinabè, est aussi saluée. « Les procédures sont transparentes, le cadre réglementaire stable et les décisions prévisibles », estime Rémy Fekete, associé spécialiste des télécoms du cabinet d’avocats Gide. Au Maroc, Mostapha Terrab, qui, avant de devenir PDG d’OCP, a été le premier directeur général du gendarme des télécoms dans le royaume, de 1998 à 2002, a largement contribué à crédibiliser son autorité. Même si, plus d’une décennie plus tard, le régulateur doit toujours composer avec l’énorme pouvoir de l’opérateur historique. Pour exemple, Maroc Telecom refusait récemment encore de donner accès à ses infrastructures dans des conditions permettant à son concurrent Inwi de développer une offre concurrentielle en matière d’internet fixe (ADSL). En juin, une décision rendue par le gendarme marocain l’a néanmoins obligé à revoir sa position.
des charges, notamment en matière de qualité des télécoms et de couverture de réseau. Désormais, les amendes pleuvent. En juin dernier, en Côte d’Ivoire, l’autorité de régulation a infligé 3 milliards de F CFA (4,6 millions d’euros) de pénalités à MTN, Orange, Moov, Comium et Café Mobile à la suite d’un audit mené fin 2013. Deux mois auparavant, le gendarme burkinabè avait lui aussi frappé à hauteur de 6 milliards. Une liste de sanctions à laquelle il faut ajouter en 2014 celles prononcées par les régulateurs mauritanien, malien, gabonais et tunisien.
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amendes. A contrario, d’autres États ont limité
le pouvoir du régulateur. En Algérie, le limogeage de Mohamed Belfodil, président de l’autorité indépendante, en 2008, l’a ainsi affaibli, comme l’a démontrée la gestion politique du conflit opposant l’État à l’opérateur Djezzy à partir de 2010. La nomination, l’an dernier, de Mohamed Toufik Bessaï à la tête de l’autorité de régulation peut laisser penser que le pouvoir algérien ne mise toujours pas sur les télécoms pour dynamiser son économie. En effet, M. Bessaï était jusque-là chargé de l’activité postale au sein de cet établissement – un secteur en déclin dans de nombreux pays. Au Sénégal, le système Wade avait également nui à la crédibilité de l’autorité de régulation en concentrant une grande partie des décisions entre les mains d’un conseiller spécial de la présidence. Si d’un pays à l’autre la capacité d’intervention des régulateurs diffère, les opérateurs constatent à leurs dépens que ceux-ci sont, depuis trois ou quatre ans, plus attentifs au respect des cahiers
luttes de pouvoir. Officiellement, les princi-
paux acteurs du marché ne trouvent rien à redire au principe. « Nous opérons sous le régime de conventions de concession et, dans ce cadre, nous avons des obligations. Si nous ne les respectons pas, il est normal que nous rendions des comptes », estime Marc Rennard, vice-président exécutif Afrique, Moyen-Orient et en Côte d’ivoire, Asie d’Orange. Dans les faits, tous essaient de négocier pour faire l’autorité a infligé baisser la note. Mais là encore, les 3 milliards de F CFa régulateurs sont placés sous surde pénalités à mtn, veillance. Au Cameroun, l’autorité orange, moov, Comium… est au centre de la tourmente à la suite d’un audit de l’inspection du Contrôle supérieur de l’État. Outre des erreurs de gestion, les rapporteurs reprochent aussi à Jean-Louis Beh Mengue d’avoir trop facilement revu à la baisse les pénalités infligées en 2014 aux acteurs du secteur. Une affaire qui résume la difficulté d’exercice des régulateurs africains. Des institutions théoriquement indépendantes, dotées la plupart du temps de grands pouvoirs – comme par exemple la possibilité d’autosaisine –, mais dont la liberté d’action est souvent limitée. Des luttes de pouvoir qui s’exercent souvent au détriment d’enjeux forts comme la gestion de la bande passante, encore nationalisée par exemple au Cameroun et au Congo ou entre les mains d’acteurs dominants comme Sonatel, filiale d’Orange, en Afrique de l’Ouest. l
où sont les bons régulateurs ? Si le prix de la bande passante internationale est trop élevé, c’est tout le développement d’internet qui est compromis. Comparer ces tarifs permet de juger de la capacité du régulateur à créer un environnement favorable au secteur des télécoms. Le cas du Burkina Faso reste particulier, car ce pays enclavé n’a pas d’accès direct au câble sous-marin. Mauritanie - ACE
75 507
Gabon - SAT3
1 076
Congo - WACS Cameroun - SAT3
766 275
São Tomé - ACE Côte d’Ivoire - WACS
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Burkina Faso Les prix sont exprimés en dollars par mois pour un 1 Mbit/s entre l’Afrique et l’Europe (Portugal). n o 2809 • du 9 au 15 novembre 2014
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Source : marpij
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Dossier TIC
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stratégie
Banque mobile: les opérateurs bientôt en solo? Dans le sillage de Safaricom, les acteurs du secteur des télécoms envisagent désormais de se passer de partenaires bancaires pour proposer seuls des services financiers de base.
A
Sylvain Cherkaoui Pour J.a.
lorsqueleprixdescommunications continue de baisser, les opérateurs ont trouvé avec les services financiers mobiles un relais pour poursuivre leur développement. Transfert d’argent, y compris à l’international, paiement de factures, microcrédit… À mesure qu’ils innovent, les revenus tirés de ce segment explosent. Selon Ecobank, ceux-ci pourraient passer de 477 millions d’euros à 2,7 milliards d’euros entre 2012 et 2017 dans les pays subsahariens (hors Afrique du Sud). Pour pousser plus loin leur avantage, les compagnies sont désormais de plus en plus tentées d’évincer leurs partenaires bancaires, encouragées en cela par l’assouplissement des exigences réglementaires. « La tendance des banques centrales est à l’ouverture », confirme Karim Koundi, associé responsable des médias et des télécoms chez Deloitte Afrique francophone. « Le rapport de force pourrait tourner en la défaveur des banques », constate également un cadre de
la I&M Bank, alliée à MTN Rwanda dansledomainedumobilebanking. Si l’inquiétude monte au sein des établissements financiers, c’est parce que certains opérateurs pionniers ont montré la voie. Au Kenya, Safaricom a à l’origine pu lancer M-Pesa seul, évitant de partager les copieux dividendes de son service de transfert d’argent. C’est aussi le cas du service Tigo Cash opéré par le groupe Millicom au Rwanda. Ce dernier, pour renforcer sa présence dans le domaine financier, a pris le contrôle en juin de Rswitch, une société spécialisée dans les paiements interbancaires.
M-Pesa génère
18%
des revenus du kényan Safaricom (chiffre 2013)
défAillAnce. Une solution que
émAncipAtion. Des exemples
qui font des envieux. Il y a quelques semaines, Jeune Afrique a révélé qu’Orange espérait prochainement obtenirunelicencedetypebancaire lui permettant d’émettre de la monnaie électronique. Comment ne pas voir dans cette démarche la volonté de s’émanciper, au moins en partie, de la tutelle de ses partenaires bancaires que sont Bank of Africa ou le groupe français BNP? Hasard
du calendrier, Stéphane Richard, le PDG de l’opérateur français, a annoncé, début octobre, qu’Orange Moneyproposeraitdesmicrocrédits à partir de novembre. Au Mali dans un premier temps, « un pays où le volume des transactions effectuées par Orange Money représentera 20 % du PIB d’ici à la fin de l’année », précise Alban Luherne, le directeur d’Orange Money pour la zone Afrique, Moyen-Orient et Asie. Quant à l’opérateur Econet Wireless, soucieux d’avoir les coudées franches, il avait carrément racheté la banque zimbabwéenne Steward Bank, l’année dernière. En 2013, dans une étude intitulée « Partenariats dans les services financiers mobiles : les facteurs de succès », la Société financière internationale (IFC) envisageait déjà cette tendance. « Dans certains cas, les fournisseurs gagneraient à opérer seuls », concluait le document.
q Orange Money représentera 20 % du PIB du Mali fin 2014.
tempère cependant Babacar Bâ, associé au cabinet de conseil en stratégie Performances Group, pour qui « les banques apportent l’expertise indispensable » – l’activité de banque mobile posant selon lui des « risques financiers spécifiques ». En d’autres termes, si les opérateurs peuvent jouer en solo pour offrir des services de base, les banques ne sont pas hors jeu. « Dans le domaine du crédit, par exemple, Orange n’a pas vocation à évaluer seul le risque de défaillance d’un emprunteur », confirme Alban Luherne. Pour le cadre dirigeant d’Orange, « entre banques et opérateurs, c’est avant tout une question de complémentarité ». Ce qui ne l’empêche pas d’observer que « les évolutions actuelles pourraient amener une redéfinition du rôle des opérateurs en matière de mobile payment ». En attendant, certaines banques répliquent. Fidèle à sa réputation de franc-tireur, la kényane Equity Bank a décroché, en 2014, l’une des trois licences d’opérateur mobile virtuel (MVNO), proposant ainsi ses propres prestations bancaires par téléphone, au nez et à la barbe du secteur télécom. l JAcques mutArAmbirwA
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NERGIE FFICACITE
L’ÉLECTRICITÉ AU SECOURS DES RÉSEAUX DE TÉLÉPHONIE MOBILE Nouvelle révolution pour les télécoms africaines. Le consommateur n’en subira aucune conséquence. Au contraire : les liaisons seront plus fiables, même dans les zones isolées, privées d’électricité.
Comment fournir une électricité fiable aux antennes-relais dans les régions isolées ?
La production d’électricité est maintenant au cœur des préoccupations des exploitants de réseaux. Pour faire des économies d’échelle, ils regroupent les équipements de plusieurs opérateurs de téléphonie sur un pylône, ce qui les amène à revoir complètement leurs systèmes de production d’électricité. D’autant plus que les nouvelles technologies de transmission de type BTS, moins gourmandes en énergie, leur permettent de mieux calibrer leurs besoins.
Pour un opérateur de téléphonie, une antenne-relais est bien plus qu’un pylône surmonté de boîtiers électroniques. C’est un atout : son arrivée dans une région lui donne accès à un marché plus important. Mais c’est aussi une charge : pour que le réseau fonctionne en permanence, il faut assurer la maintenance des équipements et leur fournir une électricité fiable. Dans les zones rurales en Afrique subsaharienne, où moins de 20 % de la population a accès à l’électricité, les antennes-relais sont donc alimentées par des générateurs diesel, parfois associés à des panneaux solaires.
Solidement implanté en Afrique, le groupe Cummins dispose d’une gamme complète de générateurs adaptés aux tours de télécoms, d’une puissance de 5 kVA à 50 kVA. Modernes, ils consomment peu de carburant et peuvent s’adapter à la fourniture électrique locale, qu’elle vienne du réseau, de batteries ou de panneaux solaires. « Pour les exploitants, n’avoir qu’un seul fournisseur pour tous ses équipements représente une économie importante, explique Nakul Virat, chef du département Afrique Moyenne tension de Cummins. Ils n’ont qu’un seul interlocuteur pour toutes les opérations de maintenance, qui sont harmonisées sur tous les sites. »
Ces dernières années, le coût de la maintenance et de la fourniture en électricité est devenu de plus en plus important et difficile à gérer. Peu à peu, suivant l’exemple du groupe d’origine indienne Airtel, aujourd’hui présent dans 17 pays africains, un nouveau modèle économique s’est mis en place. Les opérateurs se sont dessaisis du
De plus, Cummins propose à ses clients un contrat de service pour assurer la maintenance des générateurs. S’appuyant sur sa connaissance du marché africain et sur la fiabilité de ses équipements, il contribue luimême à la viabilité du nouveau modèle économique des antennes-relais en Afrique. ■
www.cummins.com Robin Kuriakose
Cummins Power Generation +27115898400 +27835564651
DIFCOM/DF - PHOTO : © OCTOPIXI.COM/FOTOLIA
COMMUNIQUÉ
Les technologies mobiles font partie du quotidien des Africains depuis vingt ans et leur succès ne se dément pas. Le nombre de clients devrait atteindre le milliard en 2015, soit près de 100 % de la population. Au plan technique, cette imposante progression repose en grande partie sur la multiplication des antennes-relais. Après les agglomérations, elles sont parties à la conquête des zones rurales, permettant aux réseaux de téléphonie mobile de desservir progressivement tout le continent.
problème, confiant leurs antennes-relais à des sociétés spécialisées telles que IHS Holding ou Frontier Tower Solutions (FTS). Ces exploitants leur louent le réseau, s’engageant à assurer la fiabilité du signal ou à leur payer des pénalités.
Dossier TIC
kiptarus julius
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tendance
L’essor contrarié des MVNO S’ils ont connu un développement fulgurant en Europe, aux États-Unis et en Asie, les opérateurs virtuels peinent à percer sur le continent.
V
éritable phénomène mondial de ces dix dernières années, les Mobile Virtual Network Operators (MVNO) n’arrivent pas encore à percer sur le continent. Sur les 800 MVNO que compte actuellement le monde, seuls 11 opèrent en Afrique, dont 4 en Afrique du Sud et 2 au Cameroun. D’autres vont bientôt arriver sur le marché, notamment au Kenya, où trois licences viennent d’être octroyées à des opérateurs dits « virtuels ». En nouant des partenariats avec les opérateurs historiques, les MVNO, et en utilisant leurs infrastructures réseau, les opérateurs virtuels achètent des minutes de communication en gros pour les revendre ensuite au détail, sous un package différent, et à des prix souvent inférieurs aux tarifs du marché. Un business model qui a fait ses preuves dans les pays développés, mais qui peine à se développer en Afrique. Les raisons sont multiples. Tout d’abord, aucun pays du continent n’autorise clairement ce genre d’activité, à part le Kenya. « Cela avance à petits pas. Parfois même, les régulateurs font marche n o 2809 • du 9 au 15 novembre 2014
arrière, comme au Togo », estime Jean-Michel Huet, directeur associé au cabinet de conseil BearingPoint. Le pays avait en effet annoncé, en 2013, son intention d’accorder des licences à ces nouveaux opérateurs, mais s’est rétracté dix-huit mois plus tard. Les régulateurs de pays comme le Maroc ou la Tunisie ont eux aussi entamé des réflexions depuis quelques années pour avancer dans ce domaine. Une démarche qui a cependant du mal à se concrétiser. « Les liens entre les opérateurs de télécoms et les États sont généralement très forts. Et le lobbying des opérateurs empêche les régulateurs d’ouvrir le marché », estime un professionnel marocain des télécoms. Pourtant, les marchés de l’Afrique du Nord sont aujourd’hui prêts à accueillir cette nouvelle génération. « L’Afrique du Nord est considérée comme un marché mature. C’est le bon moment pour ouvrir la voie aux MVNO », estime en effet JeanMichel Huet. saturation. La maturité du marché, c’est justement la clé pour l’émergence des opérateurs
800
MVNO dans le monde,
11
en Afrique, dont
4
en Afrique du Sud et
2
au Cameroun
p Au Kenya, en mai, James Mwangi (à dr.), patron d’Equity Bank, lance un MVNO grâce au réseau d’Airtel. Ici avec le DG de l’opérateur, Adil El Youssefi.
virtuels. Et c’est aujourd’hui le principal frein à leur développement sur le continent. En Europe, par exemple, les MVNO ne sont apparus qu’après saturation du marché. Cette saturation a poussé les opérateurs classiques à nouer des partenariats avec des opérateurs virtuels pour accroître leur part de marché, toucher de nouvelles niches de clientèle et optimiser l’utilisation de leur réseau. Ce qui n’est pas encore le cas dans la majorité des marchés africains. « Il y a beaucoup de pays africains qui ont des taux de pénétration du mobile dépassant 100 %, comme le Maroc, le Mali, le Gabon… Mais cela ne veut pas dire que ce sont des marchés matures ou saturés », explique Thecla Mbongue, senior research analyst au cabinet Ovum. Une contradiction ? Pas vraiment. « Les taux de pénétration sont souvent faussés par le phénomène des multi-SIM. Au Mali, par exemple, les clients ont généralement plusieurs cartes SIM en plus d’une puce 3G pour la connexion internet. Le taux de pénétration est certes supérieur à 100 %, mais on ne peut pas dire que la couverture soit généralisée jeune afrique
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ou le marché saturé », explique la consultante. Autre raison de ce développement contrarié: la faiblesse relative des infrastructures. En Afrique, la majorité des opérateurs est encore en phase d’investissement, ce qui signifie qu’ils utilisent presque toute la capacité de réseaux qui d’ailleurs ont une couverture territoriale limitée. « Pour que les opérateurs virtuels trouvent leur place, il faut que le réseau soit bien déployé, et pas chargé au maximum. Ce qui n’est pas le cas dans beaucoup de pays d’Afrique », explique JeanMichel Huet. niches. Une donne qui risque
toutefois de changer dans les cinq prochaines années avec le développement fulgurant du marché du mobile sur le continent. Détenant moins de 1 % de part de marchés actuellement, les MVNO devront monter rapidement en puissance. «Leurpartdemarchédevraitpasser à 10 % d’ici à 2018 », prévoit Thecla
Mbongue. Un développement qui sera nécessairement porté par des opérateurs disposant déjà d’un core business et ciblant des niches bien précises. « On ne devient pas MVNO du jour au lendemain. Il faut disposer au préalable d’une large base de clientèle et d’un réseau de distribution dense », estime Jean-Michel Huet. Un peu comme Equity Bank au Kenya, institution financière qui entend se lancer dans le mobile money (paiement par téléphone mobile). « Les opérateurs classiques lancent de plus enplusdesformulesillimitées,mais ce sera difficile pour eux de ne se positionner que sur les prix. C’est sur les appels à l’international, ou sur des niches comme le Data ou l’ethnique, que les MVNO peuvent grappiller des parts de marché », estime Rachid Koumtani, expert franco-marocain en communication ethnique. Si Virgin Mobile a échoué dans sa pénétration du marché sudafricain, c’est parce qu’il n’a pas
apporté d’offres spécifiques par rapport aux opérateurs classiques, quand son concurrent Econet a ciblé la niche des immigrés zimbabwéens, leur offrant la possibilité de passer des appels vers leur pays d’origine à des prix réduits, avec en bonus une assurance
la maturité du marché est la clé pour l’émergence de cette nouvelle génération. décès incluant leur rapatriement. Le Kenya a fait de même : les trois licences que le pays a octroyées en avril ont toutes été données à des opérateurs de niche, comme Equity Bank ou Zioncell, qui cible, lui, la communauté des jeunes chrétiens. « L’Église a déjà un public et un immense réseau de distribution. On pourra peut-être à l’avenir payer sa dîme par mobile. C’est ce genre de modèle qui peut fonctionner », estime Thecla Mbongue. l Mehdi Michbal
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Dossier TIC SmartphoneS
Big bang électronique en Afrique Les téléphones intelligents sont en passe d’envahir le continent. Clients, opérateurs, constructeurs… tous se tiennent prêts pour l’explosion du marché.
E
nmatièredesmartphones, le continent est à la traîne. Plus pour longtemps, prédit un rapport de la GSM Association, le lobby des opérateurs de téléphonie mobile. Certes, l’Afrique n’affiche que 15 % de taux depénétration,leplusbasaumonde en termes d’adoption de téléphones intelligents. Mais la région « devrait connaître la plus forte croissance mondiale du nombre de smartphones dans les six prochaines années », poursuit le rapport. « Le marché des téléphones intelligents est extrêmement dynamique sur le continent, confirme Sébastien De Rosbo, responsable des opérateurs télécoms pour l’Afrique subsaharienne de l’institut d’études de marché et d’audit GfK. Son explosion y est beaucoup plus rapide que partout ailleurs. » Selon le cabinet, 61 millions de smartphones auront été vendus en Afrique en 2014, et 92 millions le seront en 2015. « Dès l’an prochain, plus d’un mobile sur deux vendus sur le continent sera un téléphone intelligent », résume le responsable. 3G Et Wi-fi. Quatre facteurs peuvent expliquer ce phénomène. D’abord, « contrairement aux économies plus développées, la grande majorité des pays africains n’estpas encore saturée », remarque Karim Koundi, directeur associé technologies, médias et télécoms chez Deloitte Afrique francophone. Ensuite, la connectivité à haut débit progresse avec le développement de la 3G mené par les opérateurs et grâce à l’installation de bornes wi-fi dans les lieux publics. « Plus de 60 % des connexions mobiles passent par le wi-fi », rappelle le directeur. Dans le même esprit, l’arrivée de nouveauxcâblessous-marinssurles côtes africaines améliore la qualité de la connexion et, surtout, réduit considérablement le coût d’accès à n o 2809 • du 9 au 15 novembre 2014
ont lancé un smartphone adapté à leur marché. Mais le leader incontesté reste Samsung. « Le géant sudcoréen détenait 52 % du marché en 2013 sur l’ensemble du continent. Ses produits sont bien adaptés », analyse Karim Koundi. Viennent ensuite BlackBerry, qui possédait plus de 16 % de parts de marché en 2013, puis les autres marques, qui plafonnent autour de 3 % à 4 %.
Des ventes sur le point de s’envoler (Nombre de smartphones vendus) 2014
61
marché parallèlE. Si les
millions 2015
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millions
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SourCe : GfK
internet. « L’usage du smartphone devient beaucoup plus accessible », constate Karim Koundi. Enfin, le pouvoir d’achat moyen augmente en Afrique. D’ici à 2020, 100 millions de personnes viendront grossir les rangs de sa classe moyenne. Le smartphone n’est plus un produit de luxe. C’est même l’équipement électronique le plus vendu au monde. Dans les trois prochaines années, « 70 % du marché de l’électronique se concentrera autour des tablettes et des téléphones intelligents », assure Karim Koundi. Notamment grâce aux terminaux low cost. Le chinois Huawei et l’américainMicrosoftontainsilancé un appareil à moins de 200 dollars (moins de 160 euros) : Huawei 4Africa. Certains téléphones proposant l’accès à internet s’échangent même déjà entre 40 et 80 euros (MTN Smart Mini S620, Samsung Galaxy Star S5282, Tecno P5, Xtouch X3 Mini). En Tunisie, au Congo et en Algérie, des constructeurs locaux
p Lancé mi-2013, le Samsung Galaxy Star S5282 ne coûte que 70 euros.
constructeurs entendent profiter de cet eldorado, les opérateurs ne sont pas en reste. « Le développement des smartphones va leur permettre d’augmenter leur trafic de données, et donc leurs revenus », assure Sébastien De Rosbo. Les usages évoluent en parallèle, comme le montre une étude de l’équipementier Ericsson: essor des réseaux sociaux, de la télévision, de la vidéo, des services médias, du porte-monnaie électronique ou mêmedum-commerce(commerce mobile). Mais ces opportunités ont leur revers. D’une part, les consommateurs africains ont tendance à acheter leur mobile sur le marché parallèle, et non chez l’opérateur. D’autre part, l’augmentation de leur nombre oblige les opérateurs à offrir un réseau de qualité, et donc à investir dans les infrastructures
les usages évoluent en parallèle : essor des réseaux sociaux, de la télévision, de la vidéo… 3G et 4G. « Pour fidéliser leurs clients, les opérateurs proposent massivement des subventions de portables contre des abonnements mensuels », analyse Karim Koundi. Enclair,aprèslesmartphone,c’estle modèle européen de l’abonnement annuel qu’ils tentent d’importer. l thais Brouck jeune afrique
Dossier TIC
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Afrique du Sud
Irene Charnley, celle par qui la 4G arriva Femme métisse issue d’un milieu pauvre, la fondatrice de Smile Telecoms est un symbole de la réussite postapartheid.
C
’
mohamed mambo
estunehistoirecomme l’Afrique du Sud post apartheid aime en raconter. Celle d’une femme métisse de 54 ans, partie de rien, qui s’est hissée à la tête de l’un des rares opérateurs 4G LTE (très haut débit mobile) panafricains. Smile Telecoms, déjà présent dans trois pays du continent, vise plus haut. « Nous sommes des pionniers. Nous avons lancé les premiers ser vices 4G africains en Tanzanie, puis au Nigeria et en Ouganda. Smile a aussi acquis des fréquences en RD Congo. Nous avons le potentiel pour toucher 300 millions de per sonnes », affirme Irene Charnley en prélude à AfricaCom, la grand messe des télécoms organisée mi novembre, au Cap. Née dans les quartiers métis défa vorisés du Cap, elle est élevée par sa mère, femme de ménage, après l’as sassinatdesonpère.«Nousn’avions pasd’argent,noushabitionsdansun endroit qu’on avait honte de mon trer. Mais j’ai appris à survivre et, surtout, à accomplir ce que je vou laisaccomplir»,expliquetelledans A Gentler Capitalism: Black Business
Leadership in the New South Africa, un ouvrage de Linda A. Hill et Maria Farkas (2006). Avec une fortune estimée à 150 millions de dollars (plus de 118 millions d’euros, ce qui la place dans le top 10 des femmes les plus riches du continent), Irene Charnley incarne la réussite du Black Economic Empowerment, la politique de discrimination positive mise en place après 1994. « Son parcours constitue une source d’inspiration pour de nombreuses femmes d’affaires
« J’ai appris à survivre et, surtout, à accomplir ce que je voulais accomplir. »
q La dirigeante (à dr.) est à la tête d’une fortune estimée à 150 millions de dollars.
en Afrique en s’imposant dans un milieu très masculin », relève TheclaMbongue,analystesenioren télécommunications pour Ovum. Dans les années 1980 et jusqu’à la fin de l’apartheid, elle fait ses armes au sein de NUM, le puissant syndicat des mineurs, aux côtés de son mentor, Cyril Ramaphosa, aujourd’hui viceprésident de l’Afrique du Sud. En 1996, elle mène les négociations pour le rachat de parts au sein de Johnnic, un hol ding intervenant notamment dans les télécommunications. Grâce à son action, plus de 32 000 ouvriers acquièrent des parts de l’entreprise.
Irene Charnley délaisse alors peu à peu ses activités syndicales pour entrer au conseil d’administration de Johnnic. « J’étais la première femme et la première personne de couleur à occuper une telle place dans cette société. Je faisais par tie de la génération de Noirs qui réussissaient, et il était important que nous gardions une conscience sociale », confietelle. Sa carrière s’accélère en 1998, lorsqu’elle intègre le conseil d’administration de MTN, le géant de la téléphonie mobile sur le continent. Deux ans plus tard, elle reçoit même le prix de la femme d’affaires de l’année en Afrique du Sud. Devenue direc trice commerciale chez MTN, elle joue un rôle prépondérant dans l’expansion du groupe, notamment au Nigeria et en Iran. En 2007, elle quitte ses fonctions pour créer sa propre entreprise. influenCe. « Smile est indisso
ciable de l’image d’Irene Charnley. Elle a une expérience et un lea dership rares dans ce secteur. Elle symbolise l’espoir pour les jeunes générations, qui voient qu’il est possible de réussir même en venant d’un milieu défavorisé », note George Kalebaila, expert en télécoms au sein d’IDC, une société spécialisée dans les études de mar ché. « Irene Charnley a une énorme influence au sein de Smile », ajoute Thecla Mbongue. D’autant plus qu’elle en est l’un des principaux actionnaires [aux côtés des groupes saoudiens AlNahla et Atheeb]. À la tête de Smile, Irene Charnley veut s’imposer comme la référence de la 4G mobile sur le continent. Le pari est cependant loin d’être gagné. « Smile devrait consolider sa position là où il est déjà présent avant de chercher à s’étendre. Car lorsque les fréquences LTE seront libérées dans tous les pays africains, les gros opérateurs comme MTN, Airtel et Orange vont devenir de sérieux concurrents, et ce sera plus dur », tempère George Kalebaila. l Pierre DonaDieu, à Johannesburg
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jeune afrique
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Dossier TIC Marque
Rebranding à haut risque pour Ooredoo Si, en Algérie, le remplacement de la marque Nedjma n’a pas ému la clientèle, abandonner Tunisiana en Tunisie s’est révélé beaucoup plus délicat pour le groupe qatari.
L
ont ainsi menacé QTel de boycott, e 25 février 2013, l’opémontrant une certaine défiance à rateur de télécoms QTel, l’égard des actionnaires qataris de 9,3 milliards de dollars l’opérateur. Copropriétaires de la (7,5 milliards d’euros) de société à parts égales avec l’égypchiffre d’affaires pour 95 millions de clients (en 2013), a choisi le plus tien Orascom jusqu’à la fin 2010, grand salon mondial du mobile, Ooredoo détient désormais 90 % à Barcelone, pour annoncer son du capital. Une position majoritaire changement de nom ainsi que parfois critiquée dans un pays où celui de ses filiales. Exit Nedjma le riche Qatar n’est pas toujours le en Algérie ou Tunisiana en Tunisie, bienvenu et où il peut être perçu appelées à devenir Ooredoo (« Je comme un soutien aux islamistes. veux » en arabe). « C’est plus pratique pour un propriétaire de gérer mutation. « Il faut se souvenir une marque planétaire, notamment qu’à son arrivée, en 2002, Tunisiana dans les technologies de l’informaa littéralement sauvé les Tunisiens tion, explique Hassen Zargouni, tant le mobile est devenu important dans nos pays en développement », fondateur et patron du bureau d’études Sigma Conseil en Tunisie. préfère rappeler Welid Naffati, fonIl faut cependant comprendre que dateur du journal en ligne spécialisé le “rebranding” ne repose pas sur thd.tn. Second acteur lors de son des analyses ou sur des besoins arrivée sur le marché local, il a cassé exprimés par des marchés, bien que les prix pratiqués par l’opérateur la société qui engage historique pour deveune telle opération nir le numéro un avec À tunis, veille à limiter les plusde50%departde le Qatar est risques. » marché. « Tunisiana parfois perçu Si les géants du secétait devenue l’une teur, comme le suddes marques préfécomme un africain MTN ou le rées des Tunisiens, soutien du derrière les produits français Orange, ont parti islamiste laitiers Délice, selon tendance à gérer leurs filiales sous une seule notre baromètre ennahdha. marque, certaines Sigma,préciseHassen Zargouni. Pour avoir démocratisé d’entre elles ont conservé leur l’accès au mobile, mis la Tunisie ancien nom. C’est le cas de Mobinil, dans son ADN (nom et couleurs en Égypte, propriété d’Orange. du logo) et rétribué efficacement la De son côté, l’émirati Etisalat n’a pas franchi le pas avec ses partifidélité de ses abonnés, ces derniers pouvaient lui pardonner beaucoup cipations en Afrique (Atlantique Telecom/Moov,ZantelenTanzanie, de choses. En changeant de nom, Canar Télécom au Soudan…), pas Ooredoo a provoqué une mutation plus que Maroc Télécom au Mali, dans son image: il va désormais être au Gabon, au Burkina Faso ou en considéré comme un groupe mondial. Cela induira plus de distance Mauritanie. En Tunisie, le challenge Ooredoo et moins d’affect. » Difficile, cependant, de déterétait particulièrement audacieux. miner si le rebranding a eu des Lors du changement de marque, en effets sur son activité. Sa maison mars dernier, de nombreux clients n o 2809 • du 9 au 15 novembre 2014
u Le changement de nom de l’entreprise a impliqué la mise en œuvre de vastes campagnes de communication.
parts de marché La Tunisie en recul
53,1%
avril 2014
50,8% juillet 2014
L’Algérie stable
32% 32% avril 2014
juillet 2014
mère avait pris ses précautions, orchestrant une campagne de communication jamais vue en Tunisie, avec un budget estimé à plusieurs dizaines de millions de dinars (incluant aussi le réaménagement des espaces commerciaux). Selon les données de l’Instance nationale des télécommunications de Tunisie (INTT), le parc global d’Ooredoo a augmenté de 100 000 lignes entre mars et juillet dernier (6,827 millions), contre plus de 400 000 pour Orange et 270 000 pour Tunisie Télécom, et sa part de marché est passée de 53,1 % en mars à 50,8 % en juillet. Mais une telle baisse avait déjà été notée l’année précédente. De nombreux paramètres peuvent expliquer ces chiffres : « Le marché est saturé, la concurrence est rude entre les trois opérateurs, et ce dans un contexte de crise, indique Walid Naffati. L’INTT a par exemple obligé ces derniers à réduire leurs tarifs d’interconnexion cette année, à la défaveur d’Ooredoo, qui pouvait jusque-là jouer sur l’effet “club” de son parc client. » prestige. En Algérie, la dispa-
rition de QTel n’a pas suscité la même controverse. L’opérateur jeune afrique
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Réseau social
2GO, plus fort que Facebook l’application de chat, accessible même sans smartphone, connaît un succès retentissant. Notamment au Nigeria.
NICOLAS FAUQUé pOUr J.A.
Ê conserve même sa position de était en 2004 le troisième entrant numéro un du groupe en taux et la démocratisation de l’accès de croissance. au mobile est passée par Djezzy, aujourd’hui toujours leader. prix. Pour réaliser ces perfor« Nous avons eu la chance de mances, Ooredoo Algérie a augpouvoir associer l’opération de menté ses investissements de rebranding, en décembre 2013, plus de 45 % (164 millions de au lancement de notre offre 3G, dollars), mais le groupe n’indique explique le responsable d’une pas la part consacrée à l’opération agence Ooredoo à Alger. Les de rebranding (publicité, nouchiffres ont explosé. Il y a bien euquelquesmoqueriessurlenom, vel habillage des agences…). Au Kenya, Kencell avait changé de très arabisant, mais la curiosité, le nom pour Celtel, en prestige d’une nou2004, pour 30 milvelle marque interÀ alger, le nationale et, surtout, lions de dollars, changement selon CBS News, les offres promode nom a été avant d’être rebaptionnelles, l’ont tisé quatre ans plus emporté. » Ooredoo associé au Algérie annonce au lancement de tard Zain Kenya pour 40 millions de premier semestre l’offre 3G, et dollars (puis Bharti 2014 un chiffre d’afles chiffres Airtel en 2010). Le faires en hausse de prix à payer pour 23 % (à 647,8 milont explosé. Ooredoo sera plus lions de dollars) élevé. QTel est devenu Ooredoo par rapport au premier semestre au Qatar, en Algérie, en Tunisie, de 2013 et un Ebitda (excédent aux Maldives, au Myanmar, à brut d’exploitation) en hausse de Oman et au Koweït, et l’opération 18 % (260 millions de dollars). Le doit se poursuivre en Indonésie, nombre de ses lignes a également crû, passant de 9,92 millions à en Palestine et en Irak. Aucun 10,93 millions entre le premier et budget total n’a été communile deuxième trimestre. La filiale qué. l saïD aït-Hatrit jeune afrique
tre simple et accessible, voilà les mots qui reviennent sans cesse dans la bouche d’Ashley Peter,l’undesdeuxcréateursde2GO.L’histoire de son application n’est pas sans rappeler celle que raconte souvent Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook. Ashley Peter étudie l’informatique à l’université du Wits de Johannesburg, avec son ami Alan Wolff. En 2007, à l’âge de 22 ans, alors que les smartphones commencent à révolutionner le secteur des télécommunications, les deux étudiants décident de se concentrer sur une autre cible. « Nous avons eu l’idée de créer 2GO pour répondre aux besoins des populations qui n’ont pas de smartphone. En Afrique, c’est le cas de la plupart des gens. L’application est téléchargeable dans le monde entier, mais elle est surtout utile pour ceux qui veulent chatter viaunsimpletéléphoneportable»,expliqueAshleyPeter.
simplicité. Du projet des deux étudiants naît une start-up qui emploie aujourd’hui seize personnes. 2GO trouve rapidement son public, loin de ses bases sud-africaines, au sein de l’autre grande puissance du continent: le Nigeria. Avec 9 millions d’utilisateurs actifs, l’application est devenue le réseau social le plus utilisé du pays, devant Facebook et surtout Mxit, le principal concurrent de 2GO. « Notre application fonctionne sur n’importe quel téléphone low cost ou sur les smartphones Android quelle que soit leur puissance. On s’est d’ailleurs aperçus qu’au Nigeria, lorsque les gens changent de téléphone pour acheter un smartphone, ils restent sur 2GO pour chatter avec leurs amis », se réjouit Ashley Peter. Or l’appétit pour l’internet mobile est de plus en plus élevé au sein du pays le plus peuplé du continent. Selon la commission des communications du Nigeria, le nombre d’utilisateurs d’internet sur téléphone mobile a doublé entre juin 2012 et juin 2013, passant de 26,3 millions à 48,1 millions. Malgré leur succès, les fondateurs de 2GO ne veulent pas brûler les étapes. « Nous n’avons pas l’ambition de développer l’application sur iOS car l’iPhone n’est pas vraiment populaire en Afrique. Et puis, nous restons une petite structure », précise Ashley Peter. Par sa simplicité d’accès et de fonctionnement, l’application devrait continuer sur sa lancée. Selon les projections du cabinet de consultants en télécoms Informa, les téléphones mobiles classiques représenteront toujours 85 % du marché africain l’an prochain. l pierre DonaDieu, à Johannesburg n o 2809 • du 9 au 15 novembre 2014
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Dossier TIC HigH-tecH
Le futur à portée de main
Google Glass, voiture sans chauffeur, réfrigérateur qui fait la liste des courses… Les objets connectés arrivent dans le quotidien et offrent de nouveaux débouchés aux opérateurs téléphoniques et aux géants de l’électronique.
L
es objets connectés sont au cœur des préoccupations de tous les grands de l’électronique et des télécoms. Et pour cause. Le cabinet d’analyse Gartner estime que d’ici à 2020, 26 milliards d’objets devraient être connectés à internet et près de 40 % des données mondiales seront générées par des communications entre machines. Un marché potentiel de plus de 10 000 milliards de dollars (8 000 milliards d’euros). Mais de quoi s’agit-il ? En clair, les objets de tous les jours peuvent désormais communiquer entre eux grâce à des capteurs intégrés, s’échanger des informations et agir d’eux-mêmes. Et si chacun a entendu parler des Google Glass développées par le géant du web, à terme, tous les objets seront concernés, de la brosse à dents aux machines industrielles les plus élaborées. Si l’intérêt d’un tel bouleversement peut paraître flou de prime abord, il est bien réel. Par exemple, l’agenda de votre smartphone commandera votre réveil pour vous permettre d’être à l’heure à votre premier rendezvous de la journée. Et ce même réveil pourra ouvrir les volets, allumer la télévision et la machine à café pour que tout soit prêt à la sortie de la douche. Au-delà de la dimension strictement gadget et confort, les applications domotiques qui gèrent une maison à distance permettent de substantielles économies d’énergie. Les industriels aussi en profitent : gestion des stocks, analyse automatique de panne, meilleure adaptabilité… En attendant, Jeune Afrique a sélectionné cinq objets connectés qui font d’ores et déjà partie du quotidien de millions de consommateurs. n o 2809 • du 9 au 15 novembre 2014
Les braceletsII C’est la déferlante du moment. En marchant, en courant, en roulant, en dormant… Les bracelets connectés, sont censés vous accompagner partout. Certains ressemblent à de classiques gourmettes quand d’autres sont à clipser à la ceinture. L’objectif est simple : suivre et analyser votre activité quotidienne. En effet, ce petit objet calcule le nombre de pas effectués, le nombre de calories dépensées, les distances parcourues, la fréquence cardiaque, le taux d’oxygène dans le sang ou la qualité du sommeil. Principal argument de vente avancé par les constructeurs : mieux se connaître et améliorer sa forme et sa santé. Une vingtaine de modèles sont déjà disponibles, avec des prix (entre 100 euros et 150 euros) et des fonctions à peu près similaires. Le groupe américain Fitbit domine le secteur avec plus de 58 % de part de marché, suivi par Jawbone et Nike. Plus original, la marque Sleep Number a développé un lit connecté. Mais pour acquérir ce gadget ultime, il faudra débourser pas moins de 8 000 dollars.
Les montresII Les géants de l’informatique sont ponctuels. Microsoft devrait sortit sa montre connectée dans les prochaines semaines selon Forb es. Sa Smartwatch viendra alors concurrencer l’Apple Watch, mais aussi celles de Sony, Samsung,
LG et Qualcomm. Ces montres intelligentes proposent des prix autour de 250 euros et des fonctions comparables aux bracelets connectés, mais elles permettent, en plus, de téléphoner, de prendre des photos ou des vidéos et de télécharger des applications telles que Facebook, Whatsapp ou Twitter. Car ces montres sont de véritables smartphones de poignet qui évitent de sortir son téléphone du sac ou de la poche. Ce marché est encore balbutiant mais, dans une étude dévoilée en début d’année, le cabinet américain Canalys prédit la vente de 23 millions de montres intelligentes en 2015 et de 45 millions en 2017.
La voitureI Du GPS aux alertes radars, en passant par les informations sur les places de parking disponibles et le diagnostic de panne du véhicule, l’intérêt de connecter sa voiture à internet est grandissant. D’ailleurs, selon une étude de l’Idate, un think tank spécialisé dans l’économie numérique, 420 millions de véhicules seront connectés d’ici à 2018, soit une progression de 57 % par rapport à 2013. Les modèles privilégiés resteront les solutions directement embarquées dans le véhicule, mais votre voiture peut également communiquer avec votre smartphone. Ainsi, le système Mirror Link, présenté en octobre lors du Mondial de l’automobile de Paris, permet de connecter le téléphone au système d’info de la voiture. En clair, ce qui se passe sur le téléphone est reproduit sur l’écran tactile du véhicule, via le Bluetooth ou un câble USB. Des évolutions qui préparent une vraie révolution. Celle de la voiture qui se conduit toute seule. Google a lancé les premiers essais ces derniers mois aux États-Unis. jeune afrique
GOO
GLE
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Google avait frappé un grand coup en lançant ses Google Glass en début d’année. Futuristes, ces lunettes permettent, sans les mains, de prendre des photos, d’enregistrer des vidéos, de lire, d’envoyer des messages et de se connecter à Google Maps, ou même de traduire des phrases en instantané dans une langue étrangère. Petit bémol, le prix: les lunettes du géant américain sont proposées à plus de 1500 euros. Mais depuis, de nombreux concurrents se sont lancés sur le marché, avec plus d’une trentaine de modèles disponibles. Les prix sont généralement plus abordables, mais les fonctions s’apparentent plus à celles du bracelet ou de la montre connectée. D’ailleurs même les opticiens s’y mettent: géolocalisation, alarmes pour les retrouver, led colorée pour changer de style… Reste que selon le cabinet Juniper Research, le marché des lunettes connectées ne devrait atteindre que 10 millions d’exemplaires par an d’ici à 2018 (contre 87000 en 2013).
Les appareils ménagersI Les objets pourraient-ils devenir connectés jusque dans la cuisine ? En tout cas, les fabricants répondent présents et, à terme, tout l’électroménager pourra être contrôlé via votre smartphone. Une tache coriace sur votre tee-shirt préféré ? Un simple texto envoyé
à votre lave-linge et ce dernier réglera le programme adéquat et lancera la machine. Le réfrigérateur peut aussi se transformer en magasin de stockage intelligent. Par exemple, le Smart ThinQ de
L’Impression 3DII Difficile de prédire l’impact des imprimantes 3D. Mais le champ d’application de cette technologie semble infini. Elle permet de fabriquer des objets par l’application de couches de plastique successives et pourrait révolutionner l’industrie en réduisant le coût de fabrication de petites séries. En Chine, une imprimante géante a permis de fabriquer en vingt-quatre heures tous les éléments nécessaires à la construction de dix maisons, qui, une fois montées, ne coûtaient pas plus de 5000 dollars chacune. Dès 2015, le cabinet Gartner prévoit une augmentation des ventes d’imprimantes 3D de 98 % au niveau mondial. L’Afrique, dont les marchés nationaux sont parfois trop étroits pour intéresser les industriels, n’a pas manqué le train du changement. Début octobre, NetramTechnologies a dévoilé la Nano. Vendue 1100 dollars, cette imprimante 3D a été entièrement développée, conçue et assemblée en Afrique du Sud. Plus accessible encore, l’imprimante W.Afate (photo), imaginée par leTogolais Afate Gnikou, a été développée à partir de déchets électroniques et du logiciel libre Arduino. On peut désormais se la procurer pour 100 dollars.
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Thaïs Brouck
DaniEL HayDuk
Les lunettes I
LG est capable de gérer la date de péremption des aliments grâce au lecteur de code-barres, tandis que le LCD Refrigerator de Samsung propose des recettes à l’utilisateur grâce à sa connexion Wi-Fi. Plus fort encore, le four connecté de LG (Smart Oven) communique avec le frigo, qui lui transmet les recettes par wi-fi en fonction des aliments disponibles, avec le temps et le mode de cuisson. Ces appareils ménagers peuvent même être déclenchés à distance depuis un smartphone. l
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Leader africain de l’accès internet par satellite
IG Telecom poursuit son expansion et innove avec son offre TripleNet Créée en 1996 par Alain Ba Oumar,
Leader au Gabon, IGTelecom est aussi le premier opérateur VSAT dans la zone CEMAC.
son actuel Président-Directeur Général, IG Telecom est aujourd’hui leader en Afrique francophone de la fourniture d’équipements et de services de télécommunications par satellite (liens et réseaux privés, accès Internet partagés ou dédiés) pour les entreprises privées et administrations publiques. IG Telecom étend aujourd’hui sa base de clientèle au grand public et aux administrations de l’ensemble de la sous région en lançant au cours du 2e trimestre 2013 sa nouvelle offre TripleNet, une solution simple et rapide à déployer (une parabole de 1,20 m de diamètre), peu coûteuse (à partir de 100 dollars de redevance mensuelle par site) qui répond parfaitement aux besoins de service universel des populations rurales mal desservies en leur permettant d’accéder à Internet à haut débit de manière individuelle ou communautaire (cybercentres ou télécentres).
Internet par satellite : sans obstacles IG Telecom a lancé la première offre d’accès à Internet haut débit au Gabon grâce à la solution VSAT (Very Small Aperture Terminal). Cette technologie fait toute la différence entre IG Telecom et ses concurrents. Pas besoin de réseau terrestre, une parabole suffit. Le Web est disponible sur l’ensemble du territoire, par-delà les obstacles géographiques, et avec une indépendance totale vis-à-vis des opérateurs locaux. IG Telecom met à disposition des institutions qui le nécessitent une infrastructure privée de communications par satellite entre tous leurs sites géographiques, de même qu’un accès Internet à débit garanti.
Indépendance garantie Pour renforcer son indépendance, IG Telecom est devenu propriétaire en 2006 de sa propre plateforme de transmission/réception par satellite iDirect Technology aux ÉtatsUnis. Exploitant d’importantes capacités satellitaires grâce à son partenariat avec Intelsat, cette plateforme permet depuis lors de servir ses clients où qu’ils soient en Afrique Centrale et en Afrique de l’Ouest. Plus récemment, en juillet 2012, IG Telecom a signé avec HUGHES et SES des partenariat d’une valeur de près de 15 millions de dollars pour implanter un hub VSAT bande Ku au Gabon afin de proposer au public et
elecom
IGTelecom
aux États de toute l’Afrique Francophone une solution intégrée de service universel couvrant toute la sous région. IG Telecom est aujourd’hui le premier opérateur VSAT de la zone CEMAC avec plus de 500 sites installés.
TripleNet : la solution idéale pour le grand public et le service universel en Afrique francophone Avec son offre grand public TripleNet, IG Telecom permet grâce à une parabole unique de surfer sur Internet à haut débit (jusqu’à 2Mbps), de regarder de multiples chaînes de télévision en qualité numérique (bouquet CANALSAT), et de passer des appels téléphoniques en VOIP vers le monde entier. D’abord proposé au Gabon, ce service sera rapidement étendu à toute l’Afrique francophone avec une couverture intégrale aussi bien en zone urbaine que rurale.
À la conquête de l’Afrique
IG Telecom s’appuie financièrement sur plus de 200 contrats commerciaux stables de moyen et long terme. Ses partenaires incluent des institutions financières internationales telles que BICIG (BNP Paribas), BGFIBANK, OPIC (US Overseas Private Investment Corporation) ou encore la banque d’investissement Barclays Monaco. Pour mener à bien ses objectifs, IG Telecom s ’ a l l i e à d e s p a r t e n a i re s q u i p a r t a g e n t s e s ambitions d’expansion régionale et sa stratégie d e d é v e l o p p e m e n t , p a r m i l e s q u e l s i D i re c t Technologies, Hugues Network Systems (HNS), INTELSAT, la Société Européenne de Satellite (SES), le Global VSAT Forum (GVF).
IGTelecom B.P. 826 – Libreville Tél. : +241 01 72 97 97 B.P. 745 – Port-Gentil Tél. : +241 01 56 01 75 info@igtelecom.net
Publi-information - DIFCOM - photos : DR
Des partenaires solides
Bien que principalement implanté au Gabon, IG Telecom a une présence commerciale au Congo et à São-Tomé, et prévoit d’intensifier cette présence à l’ensemble de l’Afrique Francophone grâce à sa nouvelle offre TripleNet. Dans cet objectif, le groupe a obtenu la certification ISO 9001, version 2008, en juin 2010, et élargi sa gamme de services de télécommunications à valeur ajoutée.