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de Jeune Afrique
HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL INDÉPENDANT • 57e année • no 2913 • du 6 au 12 novembre 2016
TUNISIE
En quête
de confiance
Guinée Alpha Condé, l’homme pressé
Spécial
20
pages
ONS ABID
Côte d’Ivoire Ce que prépare Ouattara
JEUNE AFRIQUE
N 0 2913 • DU 6 AU 12 NOVEMBRE 2016
DOSSIER DIABÈTE
L’AFRIQUE SE FAIT DU MAUVAIS SANG
ENQUÊTE
Biya intime Famille, réseaux, argent, santé, croyances, hobbies, vie quotidienne… Tout ce que vous voulez savoir sur le président camerounais sans oser le demander. ÉDITION INTERNATIONALE ET AFRIQUE CENTRALE France 3,80 € • Algérie 250 DA • Allemagne 4,80 € • Autriche 4,80 € • Belgique 3,80 € • Canada 6,50 $ CAN • Espagne 4,30 € • Éthiopie 67 birrs • Grèce 4,80 € • Guadeloupe 4,60 € Guyane 5,80 € • Italie 4,30 € • Luxembourg 4,80 € • Maroc 25 DH • Martinique 4,60 € • Mauritanie 1 2 00 MRO • Mayotte 4,60 € • Norvège 48 NK • Pays-Bas 4,80 € Portugal cont. 4,30 € • Réunion 4,60 € • RD Congo 6,10 $ US • Royaume-Uni 3,60 £ • Suisse 6,50 FS • Tunisie 3,50 DT • USA 6,90 $ US • Zone CFA 1 900 F CFA • ISSN 1950-1285
Diabète
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GIL CORRE
Focus
L’Afrique se fait du mauvais sang
Des centaines d’enfants sont désormais soignés au Mali, en Guinée ou en Tanzanie, contre quelques dizaines auparavant.
Conséquence d’un changement des modes de vie, le diabète explose sur le continent. La prise en charge de cette maladie dont on ne guérit pas est un véritable défi pour les systèmes de santé africains. RÉMY DARRAS
À
Bamako, Dakar, Yaoundé ou Conakry, c’est une même sonnette d’alarme que tirent les médecins, alors que les files d’attente s’allongent inexorablement devant leurs cabinets. Qu’il soit celui de l’enfant – lié à la génétique – ou de l’adulte – associé plutôt au mode de vie –, le diabète explose en Afrique. Cette affection caractérisée par un excès de sucre dans le sang n’y était jusque-là pas très développée, mais on compterait désormais plus de 20 millions de diabétiques au sud du Sahara, dont les deux tiers ne sont pas diagnostiqués. Et en 2030, ils JEUNE AFRIQUE
seront plus de 42 millions. Le nombre de malades s’accroît logiquement avec l’allongement de la vie. Même si, dans huit cas sur dix, ceux-ci ont moins de 60 ans. « Si on ne fait rien, on assistera au même phénomène qu’en France avec une prévalence qui double tous les dix ans », s’inquiète Stéphane Besançon, directeur général de l’ONG Santé Diabète à Bamako. La propagation du diabète est aujourd’hui dix fois plus importante que celle du sida. Avec 15 % à 20 % de la population atteinte d’obésité et de plus en plus d’enfants souffrant du diabète de l’adulte, la mécanique semble malheureusement bien enclenchée, avec des conséquences
déjà dramatiques. « Il constitue la cause première d’amputation non traumatique et de cécité, et la seconde cause d’entrée en dialyse », annonce le professeur guinéen Naby Baldé, prochain président pour la région Afrique de la Fédération internationale du diabète. Cette maladie est responsable de plus de 9 % des décès au sud du Sahara, il a fait 320 000 morts l’année dernière. COMPLICATIONS. Le diabète est également une bombe pour la santé publique parce qu’il entraîne de graves complications : hypertension artérielle, cancer, affection respiratoire chronique, accident vasculaire cérébral. D’autant plus que les N 0 2913 • DU 6 AU 12 NOVEMBRE 2016
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Focus de santé sont surtout structurés pour détecte en même temps s’il a le diabète, facteurs de risque auxquels sont exposées les populations progressent dangereusetraiter les maladies transmissibles comme le paludisme, la typhoïde ou s’il présente ment. En cause, la mutation des sociéle sida. Le diabète reste par ailleurs un des risques cardio-vasculaires », explique le professeur Baldé, qui fut chargé du tés africaines : des dizaines de millions terrain délaissé par la plupart des ONG programme national pour le diabète, urgentistes et humanitaires. « Au Mali, d’individus ont quitté, et quittent encore, les campagnes pour s’installer en ville, désormais élargi à toutes les maladies 110 millions de dollars [environ 100 milnon transmissibles. lions d’euros] ont été distribués à la suite adoptant un nouveau mode de vie qui ne Et ces avancées ne se limitent pas aux du conflit de 2012, mais pas un seul pour permet pas de maintenir le même niveau d’activité physique. « Tout le monde utile diabète, alors que la maladie croît par grandes métropoles. Si le Mali, s’inspirant du modèle tanzanien, pionnier dans lise désormais des voitures ou des taxis temps de guerre », déplore Stéphane cette voie, a structuré dans la capitale pour se déplacer. Quant Besançon. aux plus pauvres, c’est Néanmoins, les filières un service de diabétologie et la première Le continent est pire, ils font appel aux se structurent, la formaunité de prise en charge du diabète de tion progresse, même si l’enfant d’Afrique de l’Ouest, il a aussi motos-taxis qui viennent à un moment ouvert une trentaine de consultations les chercher directement celle-ci réclame du temps, charnière. à la porte de leur domien général quatre ans dans tout le pays, y compris dans le Nord, En Europe, pour les médecins. « Tout qui ont permis de prendre en charge cile, déplore le professeur on ne peut plus comme la Côte d’Ivoire et Baldé. Il faudrait réin15000 patients. Ces dispositifs ont montré le Cameroun, la Guinée, venter la manière dont leur efficacité. « Par exemple, 450 enfants faire reculer le Mali, le Burkina Faso et les villes se construisent, sont soignés au Mali, 600 en Guinée, la maladie. le Bénin ont mis en place 1 000 en Tanzanie, contre une dizaine avec des trottoirs qui permettent de marcher et dans chacun de ces pays auparavant, un diplôme commun il y a plus d’équipements sportifs. » détaille Stéphane Besançon. Jusqu’ici, cinq ans. Une trentaine de médecins ont Cette évolution s’accompagne d’une la plupart mouraient. » déjà bénéficié de la formation. À Bamako, 48 candidats venant de ces quatre pays transition nutritionnelle. « L’urbanisation passent actuellement le concours, dont affecte très fortement les circuits d’acheCOINCÉS. Pesant très lourd sur les budgets des familles, sachant qu’il n’y a pas le taux d’admission est en général de minement et de préparation des aliments, de prise en charge et que les malades 50 % », expose le professeur Baldé, qui poursuit-il. On a accès trop facilement à doivent payer à l’acte pour une maladie une nourriture trop grasse, trop sucrée, va prochainement piloter une formation trop salée, et trop peu aux fruits et aux spécialisée pour les paramédicaux. dont ils ne guérissent jamais et à laquelle ils succomberaient en Si les gouvernements légumes ». Particulièrement dans le viseur de ces spécialistes, les yaourts, que les l’absence de suivi, le autorisent maintenant les Une catastrophe diabète va poser des infirmiers à détecter les industriels sucrent encore plus quand ils annoncée sont destinés au continent, ou les cubes défis considérables aux patients, de plus en plus alimentaires, qui ont tendance à remsystèmes de soins afride médecins généralistes Le diabète touche plus de cains. En France, il coûte placer les épices traditionnelles dans les sont également préparés à une prise en charge plus cuisines africaines et qui regorgent de sel. chaque année l’équivalent spécifique du diabète. de 10 milliards d’euros Ces derniers jouent un rôle majeur dans millions de personnes « Au Mali, on a installé l’augmentation des cas d’hypertension à l’assurance-maladie. au sud du Sahara, dont artérielle, dont les complications sont « Il y a eu une prise de des consultations spéciacommunes au diabète. conscience de la part des lisées dans des structures médicales qui existaient États. Mais tous les goudéjà. On a identifié des COMPORTEMENTS. Une meilleure prévernements sont coincés : ne sont pas vention et un changement des comporils ne parviennent pas à structures périphériques diagnostiquées mobiliser suffisamment tements pourraient permettre d’enrayer qui disposaient d’une forde fonds propres, et les l’explosion de la maladie. « Il faut s’y mation médicale continue Il est responsable de mettre très vite, on est à un moment pour que les médecins se bailleurs ne sont pas prêts mettent à jour », détaille à financer les maladies charnière, prévient Stéphane Besançon. En Europe, il s’est déjà produit et on ne le responsable de l’ONG chroniques », analyse des décès, soit peut plus le faire reculer. » Pour y parveSanté Diabète, qui a Stéphane Besançon. nir, il y a notamment urgence à renforassisté le gouvernement « Ce n’est pas seulement cer les structures médicales permettant au système de santé de dans cette mise en œuvre. une prise en charge de la maladie. Les Dans le cadre de cerréagir mais à tous les morts l’an dernier plateaux techniques – avec lecteur de tains programmes natiopans de la société. Avant glycémie, tensiomètre, balance pour le naux de santé, le diabète d’être considéré comme Il touchera pied diabétique – sont pourtant simples est maintenant intégré un problème sanitaire, le à mettre en place et pas très chers. Mais sida a été vu comme un aux diagnostics globaux. il y a encore trop peu de spécialistes, problème de développeEn Guinée, « pour chaque généralement un à deux par pays en ment », souligne pour sa patient qui arrive avec de millions de personnes la fièvre, par exemple, on Afrique de l’Ouest, alors que les systèmes part le professeur Baldé. en 2030
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Les big pharmas sur le pied de guerre
de technologie à la clé. Une stratégie également adoptée par Lilly, qui continue néanmoins à produire son insuline aux États-Unis et en Europe. Mais avant de pouvoir fournir au mieux patients et pharmacies, ces «big pharmas» doivent répondre à des défis majeurs. Car les deux tiers des malades ne sont pas encore dépistés. Pour accroître l’accès aux médicaments, très insuffisant, et améliorer les traitements, une grande partie de leur activité passe ainsi par des campagnes de prévention, la formation de médecins, la fourniture de bandelettes et de lecteurs ainsi que la mise en place de cliniques mobiles ou de suivis digitaux.
Prévention, formation, production de médicaments… Pour répondre au défi sanitaire, les grands laboratoires se positionnent sur le continent et tentent de s’adapter à ce marché hors du commun. Au Mali, le prix du flacon d’insuline a été divisé par deux. Mais il reste élevé.
PRIX. Ces actions de responsabilité socié-
JACOB EHRBAHN/NOVO NORDISK
tale sont particulièrement mises en avant par les laboratoires comme Novo Nordisk ou le suisse Roche dans ces pays à faibles revenus et qui manquent de couverture sociale, deux paramètres à prendre en compte. « Lorsqu’ils sont diagnostiqués, les diabétiques ne sont pas nécessairement traités avec les meilleurs médicaments. Les patients n’ont pas les moyens de se payer des doses optimales », explique Jean-Paul Digy, le vice-président Afrique de Novo Nordisk. Les antidiabétiques sont de plus en plus rarement disponibles sous la forme de génériques. À la suite de la pression des États ou d’ONG, la plupart des laboratoires ont consenti des efforts. « Nous avons une politique ont augmenté leurs cadences. Fin 2015, la société danoise a investi dans l’extension de prix pour les pays les plus défavorisés, de ce premier site pour accroître la capaqui vise à ce qu’ils ne dépassent pas 20 % des tarifs moyens européens », explique cité des lignes de production et passer de 600 millions d’antidiabétiques oraux (soit Jean-Paul Digy. Au Kenya, le flacon d’insuline de Novo Nordisk coûte aujourd’hui 20 millions de boîtes) par an à 1 milliard. Cette unité, qui produit ces comprimés 5 dollars (4,50 euros), contre 18 aupamais aussi de l’insuline, pourra d’ici à ravant, soit une baisse de plus de 70 %. « Au Mali, nous sommes deux ou trois ans proposer des stylos préremplis, de parvenus à faire passer ce dernière génération. produit de 10 à 5 euros, fait Novo Nordisk La production de Merck valoir Stéphane Besançon, prévoit de directeur de l’ONG Santé doublera aussi dans les dix traiter 1 million Diabète à Bamako. Mais ans pour atteindre 2 milde nouveaux liards de comprimés d’anti cela reste encore très cher. » Selon Jean-Paul Digy, diabétiques, projette le malades docteur Karim Bendhaou, « leur accessibilité est aussi d’ici à 2020. président pour l’Afrique rendue plus difficile par les de l’Ouest et le Maghreb. nombreux intermédiaires, Présent en Tunisie, en grossistes, pharmaciens, Algérie, en Afrique du Sud, au Nigeria dont les marges ne sont pas réglementées et en Éthiopie, le groupe allemand, qui et qui peuvent faire tripler le prix du médicament. » Et par les taxes à l’importation a ouvert en octobre une filiale en Côte que les États font toujours peser sur le d’Ivoire, mise plutôt sur des partenacoût des médicaments. riats avec des investisseurs locaux pour la RÉMY DARRAS fabrication de ses produits, avec transferts
A
lors que le nombre de diabétiques va doubler d’ici à 2030 sur le continent, un marché d’envergure s’ouvre aux grands laboratoires pharmaceutiques mondiaux. Le français Sanofi, le danois Novo Nordisk, l’allemand Merck, l’américain Lilly, tous se préparent d’ores et déjà à répondre à une demande qui s’annonce exponentielle en insuline et en cachets antidiabétiques oraux (appelés aussi metformine ou Glucophage). Deux solutions qui sont parfois cumulées, selon le type et la gravité de l’affection. Représentant 46 % du marché mondial de l’insuline, Novo Nordisk prévoit ainsi de traiter 3 millions de malades africains d’ici à 2020, soit un million de plus qu’aujourd’hui. Il dispose déjà de cinq filiales sur le continent (au Maroc, en Algérie, en Tunisie, en Libye et en Afrique du Sud) et de trois bureaux au sud du Sahara (à Dakar, à Lagos et à Nairobi). Et ses usines algériennes de Tizi-Ouzou et de Constantine, établies en partenariat avec legroupepharmaceutiquenationalSaidal, JEUNE AFRIQUE
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JEAN-PIERRE KEPSEU
Un centre d’investigation clinique est implanté au sein de l’hôpital central.
La recherche, un vrai combat à Yaoundé
ce type de patients en grand nombre entre septembre et novembre, ce qui correspond à la saison des pluies, alors qu’ils sont absents en avril et mai, en pleine saison sèche », constate Eugène Sobngwi. Ils ont également établi que la réactivation saisonnière de certains virus, à l’instar de l’herpès virus 8, provoque sa résurgence. La recherche fondamentale s’effectue quant à elle au centre de biotechnologie de l’université de Yaoundé I, dirigé par le professeur Jean-Claude Mbanya. Ce dernier coordonne aussi la recherche épidémiologique, à travers le groupe de recherche Health of Populations in Transition (Hopit), dont les données ont permis d’établir que le diabète affecte 6 % d’adultes en milieu urbain et le double en milieu rural, essentiellement à cause de la réduction de l’activité physique. APPEL D’OFFRES. Mais les résultats
obtenus en endocrinologie-diabétologie, qui valent aujourd’hui une reconnaissance internationale aux deux enseignants-chercheurs, seraient plus importants si les moyens humains et À l’œuvre depuis 2001, les équipes de Jean-Claude Mbanya et Eugène financiers suivaient. Sur les six personnes Sobngwi ont obtenu une reconnaissance internationale pour qui travaillent au centre d’investigaleurs travaux. Mais elles luttent pour trouver des financements. tion, seules deux sont principalement employées pour la recherche. Et elles OMER MBADI, à Yaoundé ne peuvent y consacrer que 30 % de leur temps ! Du personnel est parfois recruté du type 1 (dépendant à l’insuline) vers errière la direction de l’hôpital temporairement en fonction des projets, le type 2 (non dépendant). « Au bout de financés par à-coups. En l’absence de central de Yaoundé, ce bâtiment fonds publics dédiés, « nous sommes ocre de quatre étages ne paie pas quelques jours, voire quelques semaines, de mine. Son rez-de-chaussée, obligés de postuler pour obtenir des nous arrivons à arrêter l’insuline et même qui abrite le Centre national d’obésité, est les comprimés. Nos patients sont comme financements étrangers, comme ceux de guéris. L’un d’eux est resté pendant envahi par des malades attendant d’être l’Union européenne. Il nous arrive pardouze ans sans traitereçus. Mais c’est en son sein qu’un centre fois de remporter l’appel ment », détaille le profesd’offres. Mais le plus d’investigation clinique sert depuis 2006 souvent, nous payons de cadre pour la recherche appliquée seur Eugène Sobngwi, qui Ce sont les de notre poche », se sur le diabète. Les essais cliniques les admet toutefois que ce chercheurs plus pointus sur les mécanismes et les phénomène ne touche que désole Eugène Sobngwi, camerounais 15 % des malades. « Cette traitements de la maladie y sont effectués. qui déplore leur incapaspécificité amène souParmi ses faits d’armes figure la caraccité à élaborer un budget qui ont permis vent les tradipraticiens à pour faire fonctionner térisation du diabète atypique à tendance d’identifier le les laboratoires. Pour cétosique (DATC) – plus connu sous l’apcroire, de bonne foi, qu’ils diabète africain. guérissent le diabète », l’équipe camerounaise, pellation de diabète africain et reconnu ajoute-t-il. seuls les partenariats par l’OMS depuis 2012 – en collaboration La recherche sur le diadans la recherche avec avec l’équipe du Français Jean-François Gauthier. Présent chez les populations bète africain mobilise les chercheurs leurs homologues français, anglais et camerounais depuis 2001. Ceux-ci ont subsahariennes et noires américaines – américains, ainsi que l’ardeur et l’abnégation de certains étudiants leur peret marginalement chez les Chinois et les notamment démontré un lien entre cette Japonais –, il a la particularité d’évoluer maladie et le climat. « Nous recevons mettent encore de rester compétitifs.
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