Pdf ja 2925 dossier mines

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Gambie L’histoire secrète de la chute de Yahya Jammeh

HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL INDÉPENDANT • 57e année • no 2925 • du 29 janvier au 4 février 2017

jeuneafrique.com

Dossier mines La Chine creuse son filon

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Crédit photos : © AREVA - Maurice Ascani

Premier maillon du cycle du combustible nucléaire, l’activité minière d’AREVA assure la recherche, la production et la commercialisation d’uranium dans le monde, pour produire de l’électricité faiblement carbonée.


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Dossier

Mines

STRATÉGIE

La Chine creuse

africain

A

CHRISTOPHE LE BEC

lors que l’empire du Milieu représente à lui tout seul 43 % de la demande en métaux de base – fer, cuivre, bauxite-aluminium et manganèse –, les acteurs chinois sont encore méconnus et de taille moyenne dans le secteur minier. « Pas un n’apparaît parmi les 25 plus grandes entreprises mondiales », note Magnus Ericsson, analyste et professeur d’économie minière à l’université technologique de Lulea, en Suède, qui leur consacre ses dernières recherches en Afrique. N 0 2925 • DU 29 JANVIER AU 4 FÉVRIER 2017

Pourtant, peu à peu, certains groupes gagnent en compétence et se frayent un chemin dans un univers concurrentiel dominé jusqu’alors par les Occidentaux. Notamment sur le continent, où, contrairement à ces derniers, ils bénéficient d’un soutien diplomatique et financier efficace de la part de leur gouvernement. De simples acheteurs ou traders de minerais, ces sociétés chinoises deviennent actionnaires minoritaires dans des projets extractifs, avant – pour quelques-unes d’entre elles – de reprendre directement leur exploitation. JEUNE AFRIQUE


ENSEIGNEMENT

Wits, un gisement de compétences

ENTREPRISE

Comilog prépare son retour

Les groupes miniers chinois, majeurs en Afrique, sont presque tous publics – ou semi-publics quand ils disposent d’une filiale cotée à Hong Kong pour y lever des fonds sur les marchés financiers. À leur tête, des technocrates ou des ingénieurs qui ont grandi dans le giron de l’État et sont à l’avantposte d’une économie dirigée en pleine mutation. Inexpérimentées, lourdement endettées, beaucoup d’entre elles affichent une rentabilité médiocre, et leur réputation pèche sur le plan technique, social et environnemental. Pour bâtir des champions miniers, Pékin entend désormais faire le ménage parmi ses entreprises à l’étranger. L’État favorise donc les rapprochements afin de JEUNE AFRIQUE

Un employé chinois contrôle une station de pompage souterraine dans la mine de cuivre de Chambishi (Zambie), exploitée par le groupe CNMC.

L’amorce d’une reprise ?

restructurer leur passif et de faire des économies d’échelle. L’opération de fusion-acquisition qui a permis à l’aciériste BaoSteel d’acheter en septembre 2016 le minier Wuhan Iron and Steel Corp., actif au Mozambique et affichant de lourdes pertes, en est l’illustration. Pékin pousse également ses groupes miniers à diversifier leur portefeuille alors que la plupart d’entre eux étaient spécialisés dans un seul minerai. Chinalco, le géant de la filière bauxite-aluminium, s’intéresse désormais au fer guinéen, et China Molybdenum – producteur de molybdène – vient d’acheter la mine de cuivre de Tenke Fungurume en RD Congo. Par ailleurs, afin de gagner en performance, il n’est plus question pour ces groupes de faire du « tout-chinois » en s’appuyant uniquement sur des cadres venus de l’empire du Milieu. Un mode de management qui les a longtemps coupés des réalités locales. Les grèves à répétition menées par les salariés zambiens de China Nonferrous Metal Mining Co. (CNMC) en 2011 et en 2012 dénonçaient par exemple les mauvaises conditions de travail et l’apport accru d’une main-d’œuvre chinoise. Certaines sociétés minières chinoises n’hésitent donc plus à intégrer des cadres étrangers pour gagner en compétences. C’est le cas de China Minmetals Corporation, qui, après avoir racheté Anvil Mining, une société canadienne active dans le cuivre en RD Congo, a conservé son management.

son filon

OPPORTUNITÉS. D’autres, comme Aluminum

SVEN TORFINN/PANOS-REA

Fusions-acquisitions, investissements, participations dans des projets d’exploitation… Pékin pousse les groupes miniers à se restructurer pour exploiter leurs propres gisements.

COURS

Corporation of China Limited (Chinalco), ont choisi d’apprendre aux côtés de partenaires occidentaux reconnus, avant de reprendre des exploitations à leur compte. Ainsi Chinalco a décidé, après cinq ans de partenariat avec le géant anglo-australien Rio Tinto sur le projet minier de fer du mont Simandou, de lui racheter ses parts pour 1,3 milliard de dollars (soit 1,2 milliard d’euros) en septembre 2016. « Les Chinois sont loin de pouvoir concurrencer les géants anglo-saxons tels que Rio Tinto, BHP Billiton ou Anglo American, mais ils seront les grands miniers de demain », prédit Magnus Ericsson, qui voit d’année en année ces groupes prendre des positions en Afrique. Notamment ces derniers mois, profitant d’opportunités pour acquérir des gisements à prix cassés du fait de la chute des cours. Des investissements qu’ils réalisent essentiellement dans des projets déjà en exploitation – presque jamais en exploration et très rarement en phase de développement. Jeune Afrique dresse le portrait des trois premiers groupes miniers chinois avec lesquels il faut désormais compter. N 0 2925 • DU 29 JANVIER AU 4 FÉVRIER 2017

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Gisements contrôlés par des groupes chinois

1 GABON Bembele (manganèse)

5 LIBERIA Bong (fer)

2 NAMIBIE Langer Heinrich (uranium)

6 GHANA Awaso (bauxite)

LEONE 3 SIERRA Tonkolili (fer)

CONGO 7 RD Kinsevere (cuivre, cobalt)

4 GUINÉE Simandou (fer)

(cuivre) 8 Ruashi Jinchuan Group 9 ZAMBIE Chambishi (cuivre)

CITIC HK

China National Nuclear Corp.

3

5

6

Bonsai Minerals

China Minmetals Corp.

Shandong Iron & Steel

4

China Union

Chinalco

SOURCE : COMPANY WEBSITES AND RAW MATERIALS DATA MAGNUS ERICSSON STOCKHOLM 2016 – JA

CNMC

(cuivre) 10 Chibuluma Jinchuan Group (cuivre) 11 Baluba CNMC (cuivre) 12 Muliashi CNMC 13 ZIMBABWE Mutorashanga, Kwekwe (ferrochrome)

7 8 9 10 11 12

1

13 13

Sinosteel Corp.

DU SUD 14 AFRIQUE Dilokong (chrome)

2 15

P

N 0 2925 • DU 29 JANVIER AU 4 FÉVRIER 2017

(fluor) Jinchuan Group 15 Vergenoeg (cuivre) 16 Palabora Hebei Iron & Steel

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CNMC, cap sur la RD Congo

résent dans le zinc – son minerai de prédilection –, le plomb, le fer et l’or, le groupe affichait 27 milliards de dollars (24,7 milliards d’euros) de chiffre d’affaires et plus de 51 000 salariés en 2015, selon le classement du magazine Fortune. Coté à Hong Kong, il est notamment présent en Australie, au Tadjikistan, au Kirghizistan, au Vietnam, en Iran et sur le continent africain. S’il a notamment racheté la junior minière australienne Terramin, qui mène en Algérie le projet de zinc de Tala Hamza, près de Béjaïa, en Afrique c’est surtout le cuivre qui l’intéresse. Le groupe est présent en Zambie depuis 1998 avec le rachat de la mine de Chambishi, puis de celle de Luanshya (dont fait partie le gisement de Muliashi) en 2009. Depuis les nombreuses grèves de 2011 et de 2012, le président du groupe, Zhang Keli, s’est rendu plusieurs fois dans le pays pour y rencontrer les autorités à Lusaka et apaiser les tensions. Le site de Chambishi produit aujourd’hui quelque 45 000 tonnes de cuivre par an, et Muliashi 28 000.

Sinosteel Corp.

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Au début de 2016, le groupe chinois s’est associé avec la compagnie minière nationale de la RD Congo, la Gécamines, pour mener le projet de développementdugisementdecuivre de Deziwa, près de Kolwezi, dans le sud-est du pays. En prélude à la signature, le patron du groupe s’était d’ailleurs rendu en juin 2015 à Kinshasa pour y rencontrer le président, Joseph Kabila. Cet investissement, qui prévoit l’exploitation de gisements et la construction de deux usines de premièretransformation,seraremboursé sur la production, ce qui permettra à la Gécamines de monter progressivement au capital. À terme, la compagnie nationale deviendra le pilote opérationnel des usines construites et de la mine de Deziwa. Un partenariat original avec CNMC vanté par Albert Yuma Mulimbi, le président de la Gécamines, qui voit dans cette association avec le chinois une alternative aux géants anglo-saxons Glencore et Freeport-McMoRan, présents dans le cuivre au Katanga, dont il estime les retombées pour le pays CHRISTOPHE LE BEC insuffisantes.

Chinalco, nouveau géant du fer?

I

ssu du rapprochement entre les principales sociétés d’aluminium en Chine en 2001, Chinalco est le second producteur mondial de ce métal. Selon le magazine Fortune, son chiffre d’affaires atteint 38 milliards de dollars (36 milliards d’euros)en 2015, et il emploie 134000 salariés. Présidé par Yu Dehui, le groupe est majoritairement détenu par l’État chinois et est coté à Shanghai, à Hong Kong et à New York. Intéressé par une diversification de ses activités dans d’autres domaines miniers, en particulier dans le fer, le géant a construit depuis une dizaine d’années un partenariat avec l’anglo-australien Rio Tinto, l’un des grands de la filière. D’abord en lui rachetant 9 % de son capital en 2008 et en 2009, puis en prenant des parts au capital de plusieurs de ses projets, dont celui du mégagisement de fer du mont Simandou, en Guinée (49 % en 2012). Il a ensuite finalement pris la suite de son partenaire en lui rachetant la totalité de ses parts à la fin de 2016. Parallèlement, Chinalco serait aussi intéressé par la bauxite guinéenne, dont on fait l’aluminium et dont le pays ouest-africain détient les plus grandes réserves du monde. C.L.B. JEUNE AFRIQUE


Mines

China Minmetals Corporation, le plus expérimenté à l’étranger

D

étenu majoritairement par l’État chinois, affichant, selon Fortune, un chiffre d’affaires en 2015 de 32 milliards de dollars (29 milliards d’euros), le mastodonte, qui emploie 91000 salariés, n’était pas à l’origine un spécialiste de l’extraction. « On le surnomme le “Glencore chinois” car,commesonconcurrentsuisse,le groupe était d’abord présent dans le négoce,approvisionnantenminerais la plupartdes industriels en Chine», indiqueMagnusEricsson,professeur d’économie minière à l’université technologique de Lulea, en Suède. La société actuelle, basée à Pékin et présidée par He Wenbo depuis 2015, a acquis il y a quelques mois l’un de ses principaux clients, le minier et métallurgiste Metallurgical Corporation

of China (MCC). L’ensemble dispose de mines sur tout le territoire chinois, principalement de fer, d’or, de molybdène, de tungstène, d’or

Comme son concurrent suisse Glencore, le groupe était à l’origine un spécialiste du négoce. et de terres rares, et est aussi l’un des plus expérimentés à l’étranger du fait de ses nombreux bureaux de négoce, implantés dans 40 pays. C’est depuis l’Australie que ses opérationsinternationalessontpilotées, avec une filiale cotée à la Bourse de Sydney – MG (Minmetals Group) –, dont le siège est à Melbourne avec un encadrement australo-chinois. Dans la filière cuivre, Minmetals, d’abord intéressé par la Zambie – il

avait envisagé en 2011 de racheter l’exploitant Equinox Minerals, installé à Lusaka –, s’est finalement rabattu sur la RD Congo en acquérant, en 2012, Anvil Mining, une société canadienne qui exploite le gisement de cuivre de Kinsevere, au Katanga. La mine extrait depuis 2014 environ 70 000 tonnes par an. À L’AFFÛT. Le groupe a également

pris des parts dans une mine sudafricaine de chrome et s’est dit récemment toujours à l’affût d’opportunités dans le cuivre en Afrique et en Amérique du Sud. En 2013, son PDG d’alors, Zhou Zhongshu, s’était rendu en Afrique du Sud, en Zambie et en RD Congo. À travers MMG,ChinaMinmetalspeutseprévaloir de la plus grosse acquisition minière chinoise à l’étranger: celle du gisement péruvien de cuivre de Las Bambas, acheté à Glencore en 2014 et entré en service en 2015. C.L.B.

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Dossier Mines

DR

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Un vaste tunnel minier, relié à une salle de contrôle, a été aménagé dans le sous-sol de l’école afin de simuler toutes sortes de situations difficiles. ENSEIGNEMENT

Wits, un gisement de compétences L’école des mines de l’université du Witwatersrand constitue un vivier précieux de techniciens pour les grands groupes miniers sud-africains.

F

ondée il y a cent vingt ans à Kimberley, relocalisée en 1904 près de Johannesburg, l’école des mines d’Afrique du Sud a donné naissance en 1922 à l’université du Witwatersrand (Wits). À l’image de l’industrie extractive pour l’économie nationale, elle reste une des filières clés de Wits, avec 825 étudiants triés sur le volet en 2016, du Bachelor (bac + 3) au PhD (doctorat). Parmi eux, environ 20 % d’étrangers, en particulier des Congolais (RD Congo), des Nigérians, des Zimbabwéens, des Mozambicains, des Namibiens et des Botswanais. Pour les groupes miniers, l’établissement constitue un gisement permanent de compétences. Ils y sont d’ailleurs largement présents à travers l’intervention de professionnels dans les cours, de contrats de sous-traitance et de dons. « En 2008, la chambre des mines, Anglo American et Gold Fields ont largement financé la construction de nos locaux », rappelle le professeur Bekir Genc, qui enseigne la modélisation minière assistée par ordinateur. À côté des cours théoriques – mathématiques, physiquechimie et sciences de la terre –, l’école des mines de Wits propose à ses étudiants des ateliers et des laboratoires. « Nous disposons de N 0 2925 • DU 29 JANVIER AU 4 FÉVRIER 2017

tous les équipements pour étudier la nature des gisements miniers. Cette compréhension est cruciale pour concevoir leur exploitation », souligne l’enseignant Halil Yilmaz. « Nous analysons leur composition, leur fragilité, et le risque de glissement de terrain, d’effondrement, d’inflammation et d’inondation des galeries souterraines », détaille-t-il. Avec ses étudiants, ses techniciens et ses chercheurs, cet ancien ingénieur de Gold Fields travaille sur des échantillons issus des mines d’or et de platine du Gauteng (région de Johannesburg) et du Limpopo (Nord-Est), et se rend sur le terrain avec les pick-up de

Très présentes, les entreprises du secteur font intervenir des professionnels lors des cours. l’université. « Certains élèves de master et doctorants bénéficient d’une rémunération ou d’une bourse en échange de leur travail pour répondre aux commandes d’entreprises partenaires de l’université », précise Halil Yilmaz. Dernière installation pour mettre en pratique les cours théoriques: un tunnel minier de simulation, aux parois recouvertes de similiroches truffées de caméras et de capteurs reliés à une salle de contrôle, implanté dans le sous-sol de l’école.

« Il s’agit ici de tester la capacité des étudiants à gérer les risques souterrains en simulant différentes situations difficiles : tremblement de terre, fuite de gaz ou accident humain », explique le doctorant pakistanais Tariq Feroze, qui suit un programme conjoint de recherche entre l’Université des sciences et de la technologie d’Islamabad et Wits. MODÉLISATION. Dans sa forma-

tion des futurs ingénieurs miniers, Wits insiste également sur la bonne maîtrise des derniers logiciels de modélisation informatique et de planification nécessaires à la conception de mines modernes. Pour cela, une gigantesque salle de cours informatisée est installée au dernier étage du bâtiment principal de l’école des mines, avec plus de 200 postes de travail et 4 grands écranspermettantdesuivrelecours et ses démonstrations. Ces dernières années, l’école a notamment développé une formation au management minier destinée aux nouveaux cadres des grands groupes qui ne sont pas familiers avec le secteur, tels que des directeurs financiers, des responsables des ressources humaines ou des traders de minerais. L’école compte développer ce type de formation courte via des cours du soir. Et continuer de tisser des liens étroits avec les groupes dont les sièges pour l’Afrique du Sud – et parfois pour le continent – sont installés à Johannesburg. CHRISTOPHE LE BEC JEUNE AFRIQUE


COMMUNIQUÉ

La Chambre des Mines du Burkina, « une force de propositions pour un secteur minier source de développement réel » Tidiane René Barry, Directeur des Approvisionnements et Affaires Corporatives de la Société minière IAMGOLD Essakane SA a été élu Président de la Chambre des Mines du Burkina (CMB) lors de la quatrième session ordinaire de l’Assemblée Générale de l’Association, tenue le 16 janvier 2017 à Ouagadougou. Il remplace à ce poste Dr Elie Justin Ouédraogo qui présidait aux destinées de la Chambre depuis sa création en 2011.

Créée en juillet 2011, la Chambre des Mines est l’organe de plaidoyer du secteur privé minier et porte ses préoccupations pour une industrie minière compétitive au Burkina Faso. Ses membres s’engagent collectivement à promouvoir une activité minière responsable, une bonne gouvernance et une meilleure contribution du secteur des mines au développement du pays. Vous venez d’être élu Président de la CMB, sous quel signe placez-vous votre mandat ?

Le 16 janvier 2017, le Dr. Elie Justin Ouédraogo lors de sa passation au nouveau Président Tidiane René Barry (à droite).

〉〉〉 Entretien

avec Tidiane René Barry, Président de la Chambre des Mines du Burkina Comment se porte le secteur minier burkinabè et quel rôle y joue la Chambre des Mines ? Le secteur minier du Burkina Faso connaît une croissance importante depuis ces dix dernières années. Notre secteur minier fait partie des plus performants de la sous-région. Le pays compte de nos jours neuf mines d’or, une mine de Zinc. Six mines sont en construction. Ces derniers mois six nouveaux permis d’exploitation industrielle de grandes mines ont été octroyés à des sociétés minières dont 5 pour l’or et une pour le calcaire à ciment.

Nous souhaitons rester une force de propositions pour un secteur minier source de développement réel. Ainsi, les années à venir, nous allons renforcer notre collaboration avec le monde académique et associatif, rechercher de nouveaux partenariats, notamment avec l’État burkinabè ainsi que des pays à forte tradition minière. Nous comptons poursuivre les initiatives de promotion de la fourniture locale de biens et services aux mines. Nous nous fixons également pour mission de promouvoir l’expertise nationale en encourageant les sociétés minières membres de la CMB à adopter des plans de relève des travailleurs expatriés. Les investissements des nationaux dans le secteur minier doivent être augmentés notamment à travers la promotion de la petite mine industrielle Nous voulons promouvoir avec la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières le dual-listing des entreprises minières présentes dans la sous-région. Tout ceci avec l’accompagnement de toutes les parties prenantes.

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Dossier Mines ENTREPRISE

Comilog prépare son retour Au Gabon, la filiale du métallurgiste français Eramet multiplie les cessions à la suite du plan de redressement de sa maison mère et poursuit sa stratégie de montée en gamme dans le traitement du manganèse.

U

n trou d’air. » C’est en ces termes que le représentant général d’Eramet au Gabon, Pietro Amico, qualifie, depuis son bureau du boulevard Triomphal, à Libreville, les deux dernières années de sa filiale Comilog. Le deuxième producteur mondial de manganèse – composant de l’acier que l’on retrouve principalement dans le béton, dans les voitures, dans les rails ou dans les canettes – a vu son chiffre d’affaires chuter, en 2015, à 308 milliards de F CFA (469 millions d’euros), contre 408 milliards fin 2013, et son résultat d’exploitation s’effondrer à 14 milliards de F CFA, près de dix fois moins qu’en 2013. La filiale du groupe métallurgique français Eramet, qui emploie 3500 personnes, a subi de plein fouet le naufrage des prix de vente du minerai en 2015. Entre 2014 et 2016, le prix des 10 kg de manganèse a dégringolé, passant de 5 à 2 dollars, selon le périodique spécialisé Metal Bulletin, qui fait autorité dans ce domaine. Pour limiter son manque à gagner, la Comilog a pris en mars 2016 une mesure radicale en interrompant pendant un mois et demi la production de la mine

de Moanda (dans l’est du pays), qu’elle exploite depuis plus d’une cinquantaine d’années. Fin octobre, celle-ci atteignait 2,9 millions de tonnes, en baisse d’au moins 10 % par rapport à 2015. Désormais, la consigne est de se serrer la ceinture car il s’agit par ailleurs de renflouer la maison mère (actionnaire à hauteur de 63,7 % du capital au côté de l’État gabonais, détenteur de 29 %), plombée par la chute des prix du nickel, qu’elle exploite en Nouvelle-Calédonie. À Paris, le cours d’Eramet a atteint en février 2016 son plus bas niveau depuis treize ans et, fin 2015, elle avait clos son année avec une perte abyssale de 714 millions d’euros. Ainsi, début octobre, la Comilog a engagé une série de cessions. À commencer par la Société de mise en valeur du bois (Somivab), qu’elle a vendu à la société d’exploitation de la zone franche GSEZ (Gabon Special Economic Zone), mise sur pied par Olam, le géant singapourien de l’agro-industrie. Puis, fin décembre, elle a finalisé la vente de sa filiale Erachem – spécialisée dans la transformation chimique du manganèse et dont les sites sont implantés en Belgique, en Chine, aux États-Unis et au Mexique –, pour un montant de 193 millions

La mine de Moanda, dans le Haut-Ogooué, dans l’est du Gabon.

MABOUMINE CHERCHE TOUJOURS SES INVESTISSEURS Un an après sa suspension, le mégaprojet d’exploitation du gisement polymétallique de la société Maboumine, à Lambaréné (centre du Gabon), est au point mort. Lancé en 2005, le projet a déjà coûté plus de 180 millions d’euros à la Comilog et à sa maison mère, Eramet. N 0 2925 • DU 29 JANVIER AU 4 FÉVRIER 2017

La constitution d’un consortium d’investisseurs à même de relancer les prospections demeure à l’étude, mais le coût d’extraction du niobium (utilisé dans la fabrication des aciers et superalliages), des terres rares, du tantale (présent dans les composants

électroniques) et de l’uranium, estimé à quelque 3,5 milliards d’euros, est hors de portée dans la conjoncture actuelle. Même si le projet trouvait preneur et si les investissements étaient réduits, « [ce serait] l’affaire de plusieurs années », dit une source B.P. à Libreville.

de dollars (182 millions d’euros) au profit de PMHC II Inc., un fonds d’investissement américain. BASTION. Pourtant, à 650 km

du siège librevillois, l’ambiance reste sereine à Moanda, la ville née de l’exploitation minière par laComilog,au beaumilieuduHautOgooué, bastion du clan Bongo. D’autant que les prévisions des géologues tablent sur une réserve de minerai d’au moins un demisiècle. L’activité au sein des deux usines du complexe métallurgique de Moanda (CMM) mises en route en 2014 après un investissement de 160 milliards de F CFA et l’embauche de 400 personnes confirme cette impression. L’objectif de ces installations est de poursuivre la montée en gamme en matière de traitement du minerai amorcée en 2000avecl’installationducomplexe industrieldeMoanda(CIM),qui,en 2015, a produit 695 000 tonnes de manganèse enrichi à environ 50 %. Le CMM permet de produire des manganèses encore plus purs dont le prix atteint 20 dollars les 10 kg. Le manganèse métal, enrichi à 99 %, et le silico-manganèse, enrichi à 67 %, sont notamment destinés à l’industrie électronique. Jusqu’en 2018, les fours et les unités de transformation chimique de la douzaine d’usines bâties par China Tianchen Engineering Corporation seront en rodage. Par la suite, leur production restera limitée à environ 5 % des roches arrachées sur le plateau situé à quelques kilomètres du JEUNE AFRIQUE


BENJAMIN POLLE POUR JA

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complexe industriel. « Le Gabon maîtrise l’extraction minière depuis cinquante ans. Mais là, il s’agit de technologies de classe mondiale », assure Pietro Amico. Pour répondre au défi de la formation de son personnel – 90 % des employés du CMM sont gabonais, à l’exception d’une

dizaine d’ingénieurs étrangers –, la Comilog a investi 60 milliards de F CFA pour la construction d’une école des mines et de la métallurgie à Moanda. Une promotion de soixante élèves y prépare depuis septembre des licences professionnelles dans le domaine de la mine. Parallèlement, la compagnie rénove le Transgabonais, la ligne de chemin de fer utilisée pour convoyer le manganèse, mais aussi du fret et des passagers entre le Haut-Ogooué et le littoral. Voulue par Omar Bongo Ondimba, elle avait connu plusieurs incidents en 2013 et en 2014. En octobre 2015, la Setrag, filiale de la Comilog, a obtenu le renouvellement de la concession d’exploitation, octroyée une première fois en 2005. À cette occasion, la Comilog et l’État du Gabon ont entrepris de mener un programme de restructuration d’une durée de sept ans. Estimé à 236 millions d’euros (155 milliards de F CFA), celui-ci

a reçu à la fin du premier semestre de 2016 un financement initial de 52,5 millions d’euros de la Société financière internationale (IFC – filiale de la Banque mondiale, spécialisée dans les prêts au secteur privé) et 32,5 millions d’euros de Proparco, filiale de l’Agence française de développement (AFD) consacrée au secteur privé. Doit s’y ajouter une contribution de 86 millions d’euros du gouvernement gabonais avec le concours de l’AFD. Autant d’investissements qui seront plus longs à amortir que prévu du fait de la chute des cours. Mais ils garantissent l’ancrage de la Comilog dans le sud du Gabon, martèle-t-on dans l’entourage de la compagnie. « La filière manganèse tient le cap », résume un connaisseur du secteur. Et les prix à la hausse en fin d’année, 8 dollars les 10 kg de manganèse, lui donnent raison. BENJAMIN POLLE


Dossier Mines

Fer, la difficile quête de rentabilité

OLIVIER POUR JA

Des ouvriers réalisent des forages dans la carrière de la mine d’or de Tongon (en Côte d’Ivoire), exploitée par la compagnie Randgold, en avril 2013. COURS

L’amorce d’une reprise? Moroses pour le fer, les prévisions sont optimistes pour la bauxite. Quant au cuivre et à l’or, ils pourront tirer leur épingle du jeu, mais les entreprises devront se montrer prudentes.

A

près plusieurs années d’atonie sur les marchés due à la crise économique de 2008 et au ralentissement de la croissance chinoise à partir de 2010, qui ont vu les métaux perdre jusqu’à 50 % de leur valeur, il souffle depuis novembre 2016 un petit vent d’optimisme sur le secteur des minerais. Une tendance à plusieurs égards spéculative, autant stimulée par la promesse de Donald Trump d’investir 1 000 milliards de dollars (950 milliards d’euros) dans la modernisation des infrastructures américaines que par une hausse de la demande chinoise, consommatrice de près de 55 % de ces matières premières. « La Chine a mal régulé sa production, et s’apprête à fermer 20 000 mines de cuivre et de fer artisanales qui ne répondent plus aux normes de sécurité et présentent des risques environnementaux », explique Christian Mion, associé chargé du secteur minier et des N 0 2925 • DU 29 JANVIER AU 4 FÉVRIER 2017

marchés émergents chez EY, à Paris. Mais une hirondelle ne fait pas le printemps. Si, depuis l’élection américaine, les cours ont repris des couleurs, cela laisse-t-il pour autant présager une reprise plus ample et durable et un redémarrage des chantiers miniers en Afrique ? Rien n’est moins sûr, d’autant que « les grands groupes miniers, qui sont désormais animés par des logiques financières plus qu’industrielles, ont appliqué ces dernières années des remèdes de cheval (cessions d’actifs, gels de projets, licenciements) pour se restructurer et externaliser ce qui n’était pas rentable », indique Christian Mion, qui estime que « les fondamentaux du marché, notamment une croissance de 3 % à 4 %, ne sont à ce jour pas réunis » pour envisager une reprise dans la durée. Tour d’horizon des tendances, projets et perspectives pour le fer, le cuivre, l’or et la bauxite. RÉMY DARRAS

Fin décembre 2016, le cours du minerai de fer côtoyait les 80 dollars la tonne, soit le double de l’année précédenteàlamêmeépoque.Mais ce niveau est toutefois encore bien loin des records atteints en 2011, quand il approchait des 180 dollars. Selon les experts, le niveau actuel n’est pas suffisant pour envisager le démarrage d’un site comme celui de Simandou, en Guinée. Le gisement, le plus grand du continent, dont l’exploitation était prévue pour 2018, a été mis en veille en juillet 2016 avant d’être vendu trois mois plus tard à Chinalco par le groupe Rio Tinto. La situation est également difficile pour les sites de la Société nationale industrielle et minière (Snim), en Mauritanie, qui tournent au ralenti, ainsi que pour la mine de Falémé, au Sénégal, qui devait initialement être exploitée par ArcelorMittal mais qui attend depuis 2011 sa mise en production. Si le projet parvient à être relancé, ce sont 15 à 20 millions de tonnes qui pourraient en être extraites dans les deux prochaines décennies. « Ce n’est pas l’extraction en elle-même mais les infrastructures qu’il faut développer qui sont coûteuses : la construction de ports, de lignes ferroviaires pour acheminer le fer… » rappellent Sidy Diop et Nathalie Daley, respectivement directeur économique consulting Afrique et directrice adjointechezDeloitte. Un obstacle pour Falémé, qui nécessiterait ainsi 750 km de chemin de fer, mais aussi pour Simandou, où les deux tiers des 20 milliards

Fer $/tonne

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SOURCE : BOURSORAMA

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L’or toujours volatil

d’investissements concernent les infrastructures. La rentabilité devient dans ce cas presque imposR.D. sible pour les opérateurs.

Les producteurs tablaient sur la remontée du cours du métal jaune après l’élection de Donald Trump, GAËLLE ARENSON mais le prix a encore chuté depuis cette date. Le 5 janvier, il cotait à 1 172,99 dollars l’once (28 g), son niveau de février 2015, effaçant dix mois de progression. Si les Cuivre $/tonne nouvelles frontières de l’exploraLes prix de la bauxite,dont on extrait 7 000 tion aurifère, comme le Burkina l’alumine,vontcontinuerdetourner 6 500 Faso et la Côte d’Ivoire, devraient autour de 55 dollars la tonne, un rester dynamiques en 2017 grâce niveau élevé auquel ils se main6 000 à leurs codes miniers favorables, tiennent depuis 2014. Le marché 5 500 les compagnies vont devoir surse porte bien grâce à un regain de 5 000 veiller au plus près leurs dépenses la demande chinoise. En Guinée, où se trouvent les plus grandes pour faire face à l’incertitude. Mark 4 500 réserves mondiales (25 milliards Bristow, patron de Randgold, prédit 4 000 de tonnes), appréciées pour leur encore neuf mois de volatilité avant Janv. Juill. Janv. Juill. Janv. le retour d’un marché qualité, la Compagnie 2015 2015 2016 2016 2017 des bauxites de Guinée haussier, sous la pression (CBG), contrôlée par de la baisse structurelle Le cuivre a atteint 5 800 dollars la l’État, Alcoa, Rio Tinto de la production au tonne début octobre 2016, après et Dadco, a annoncé niveau mondial. Dans en juin avoir obtenu un avoir grimpé de plus de 20 % en un ces conditions, les commois, alors même que Goldman pagnies qui susciteront prêt de 1 milliard de dolSachs prévoyait en août une lars, dont 200 millions l’intérêt seront celles qui 50-55 $/tonne Prix moyen auquel chute des cours de 17 % en un an, ont un projet en cours de la part de la Société s'échange depuis 2014 notamment en raison des stocks de développement à financièreinternationale la bauxite, excédentaires. On reste loin des un coût de production (IFC). L’objectif étant vendue de gré à gré 9 000 dollars la tonne de 2011. inférieur à 1 000 dollars d’augmenter ses capaD’après les experts, il est peu prol’once ou qui disposent d’un portecités, notamment à Sangaredi, pour bable que redémarrent dans ce passer de 13,5 millions de tonnes feuille d’exploration significatif. Ou, plus rares, celles qui cumulent les contexte les projets de Glencore par an à 18,5 millions de tonnes dans les mines du Katanga et de à l’horizon 2018, puis à 28,5 mildeux et qui génèrent aussi un cashMopani, en Zambie, suspendus flow important. Dans la première lions de tonnes par an d’ici à 2027. catégorie, on peut citer Roxgold, Plusieurs gisements sont actuelledepuis septembre 2015. Cela n’emqui développe le projet Yaramoko, pêche pas la Zambie de tabler sur ment en production: outre les sites historiques de la CBG et du géant au Burkina, et Toro Gold, avec le l’augmentation de sa production, moscovite Rusal, qui extrait de ses projet Mako, au Sénégal. Avec qui devrait passer de 740 000 t en mines de Fria et de Kindia environ des mines déjà en production et 2016 à 800000 t en 2017. Le minerai, des projets très avancés, Perseus conducteur d’électricité, pourrait 4 millions de tonnes chaque année, Mining (projet Sissengué en Côte être utilisé pour augmenter la proon compte aussi celui de la Société d’Ivoire), Samafo (Natougou au minière de Boké, pilotée par China duction nationale d’énergie. « Cela lui permettra aussi d’amasser des Hongqiao Group, qui a démarré Burkina) et B2Gold (Fekola au Mali) l’exploitation en août 2015 et vise devises », souligne Christian Mion. On attend toujours les résultats de 5 à 10 millions de tonnes par Or $/tonne d’une deuxième étude commandée an. D’autres projets, menés par des 1 400 par le groupe canadien Ivanhoe opérateurs français, chinois et émiMines sur l’exploitation du site de rati, sont en développement dans 1 300 Kamoa-Kakula, dans le Katanga : la région de Boké. En Côte d’Ivoire, ce pourrait être le plus grand projet dans la région de Bongouanou, un 1 200 gisement, dont la production est du continent dans le cuivre. Mais le estimée à 315 000 t, devrait être démarrage d’ici à 2020 de l’exploi1 100 exploité sous peu par Lagune tation du gisement d’Oyu Tolgoi, en Exploration Afrique, la junior Mongolie, par Rio Tinto, pourrait à 1 000 ivoirienne de l’homme d’affaires terme venir concurrencer le cuivre Janv. Juill. Janv. Juill. Janv. R.D. R.D. africain. Moumouni Bictogo. 2015 2015 2016 2016 2017

Le cuivre pourrait briller de nouveau

SOURCE : THE BAUXITE INDEX

La bauxite, un marché porteur

SOURCE : BOURSORAMA

SOURCE : BOURSORAMA

attireront aussi l’attention. Dans la seconde catégorie, Randgold ou encore Endeavour Mining, qui inaugurera fin 2017 sa nouvelle mine de Houndé au Burkina, sont les compagnies à suivre.

JEUNE AFRIQUE

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