C A D H A C T H C N T U N O U R E O R M Algérie Que pèsent E A M C E A M O C A G C 32 O N G O O C G ON(vraiment)Gles islamistes ? N N O O C B A N N O O E B L C A A G I N E R O L B A I A ATO R G O E T L A A I U R G Q O E É L T E A A É I U N R Q O É T GUI E A É U N I Q É U G E É E T N U A I Q U U I Q G R É F E E A U É Q N I TR I R U F G A E U U Q Cameroun Maroc RwandaCENTR I G R F N A D U R A Inc., D CEBenkirane O T ou la R SOS SDF N E CHKagame M A C N comédie du pouvoir de A à Z TCHA A O R T B A N N E G U C O N G RO O N B O A C G E D L N A A I U H R O C O T R T E A N M U A QU O C R E E L M A A A R C C T O N O E G G C N E O U CON C Q I N R O F A B A N G N O E O B L B A A I A G R G O E GO T L A A I U R Q O É T E A A É I U N R I Q O U É T G E A É U N I Q QUE É U G E É E N U I Q U I Q G R É F E E A U É R Q N I T I R U F G A CEN E R U T Q N I E R C F R A F D R A A T R H N T C E N T C E C N D A D H A C H T C N T N U U N O O U R R O E E R M E A AM M C A O C G O N G O O N C G O N N C O O C N B A N BO G O E B L A A G I R E O L O B A T I A A R G U O E Q T L A A I U ÉE É R Q O É T E A É U N I Q O U É T G E A É E U N U I Q crise qui frappeG les six pays de la zone Cemac É U E É FRIQ et lesLacontraint E N U I Q U I à négocier avec leIQ G FMIUaura des effets directs R F E E A É R N T I R N U F E G la potion va être amère ! sur la vie des citoyens. Attention : A C E R U T D Q N I E R C F A D R A A T R H N T C E N T C E C N D A D OU H A C H T C T N U N O O U R R O E E R M E M A M C CA A O C G O N G O N C O N N C O O C N B O A N B GA ABO A LE G Spécial pages
HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL INDÉPENDANT • 57e année • no 2929 • du 26 février au 4 mars 2017
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5e
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EN AVANCE. Mais une adaptation est nécessaire. Comme l’a déclaré Mwangi:«Latechnologieencourage l’innovation et crée de la croissance dans le secteur des services financiers, ce qui perturbe la façon dont les affaires sont menées traditionnellement. » « Nous devons veiller, a reconnu Mohamed Nyaoga, à ce que la réglementation bancaire suive le rythme de la croissance de la technologie, qui est très rapide. Nous encourageons cette évolution car nous savons qu’elle aidera à soutenir la croissance au Kenya. » L’application d’Ecobank, qui combine une variété de services, est accessible depuis n’importe quel pays du continent. Ce qui fait de la banque le premier opérateur panafricain. « Nous voulons faire appel à différents fournisseurs de
technologies dans le processus de numérisation de nos services bancaires. Il est inutile de prétendre être omniprésent lorsqu’on ne travaille qu’avec un seul fournisseur », a déclaré Ayeyemi. Le patron d’Ecobank reconnaît que les clients du groupe se connectent à leurs comptes depuis leur téléphone en utilisant différentes plateformes, y compris mVisa
Equity Bank vise 100 millions de clients dans dix ans, contre 11 millions aujourd’hui. et Masterpass, fournies par Visa et Mastercard. La solution mVisa permet aux clients de faire des achats en ligne après avoir lié leur compte à une carte de crédit ou à un compte prépayé. « Le Kenya est très en avance par raport à de nombreux pays de la région sur les questions des technologies numériques. Celle lancée par Ecobank est une solution maison et une véritable indication
que nous sommes sans égal dans ce domaine », s’est réjoui Nyaoga. Une image idyllique pour les établissements kényans, qui voient le passage à la banque mobile comme la solution à la plupart des difficultés de l’industrie bancaire. Néanmoins, le volume de prêts traité sur mobile représente un pourcentage encore faible de ce qu’accordent les 45 banques commerciales agréées. Mais Kenya Bankers Association (KBA), lobby industriel, a annoncé mi-février le développement de PesaLink, une plateforme interbancaire pour les services financiers mobiles. Pour Habil Olaka, patron de KBA, cette application améliorera l’efficacité de l’intermédiation bancaire et en réduira le coût. Elle devrait par ailleurs faciliter les transactions sur téléphonie mobile dans quelque 12 grandes banques du pays.
Congrès et Exposition Internationale de l’Eau et de l’Assainissement en Afrique
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Accélérer l’accès à l’Assainissement et l’Eau pour tous en Afrique, face au changement climatique Siège : Avenue 8 prolongée - à la montée du pont Félix Houphouët Boigny Email : contact@afwa-hq.org /skenfack@afwa-hq.org AAfWA/AAE
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KENNEDY ABWAO, à Nairobi
CICB / Bamako / Mali
Bank au Kenya. Avec Eazzy Banking, le groupe, présent dans cinq pays, vise 100 millions de clients dans les dixannéesàvenir,contre11millions aujourd’hui.
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Dossier
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Eau
lgérie, Maroc, Libye : jusqu’à récemment, le dessalement d’eau de mer était réservé sur le continent aux pays du Nord, très arides et capables de payer pour cette coûteuse technologie, souvent présentée comme le dernier recours pour l’approvisionnement en eau. Mais, en 2015, le Ghana a été le premier pays d’Afrique de l’Ouest à rompre cet état de fait en inaugurant une usine de 60 000 m3/jour à Accra, construite par l’espagnol Abengoa. Et c’est au tour du Sénégal d’annoncer, N 0 2929 • DU 26 FÉVRIER AU 4 MARS 2017
L’usine d’Erongo, en Namibie, a été construite pour alimenter la mine d’uranium de Trekkopje.
pour 2020, une unité de 50 000 m3/jour, financée par la coopération japonaise. D’autres projets sont en cours à Djibouti, au Kenya, en Tanzanie, en Égypte, ou encore au Cap-Vert. Certes, le dessalement n’a pas vocation à devenir la principale source d’approvisionnement en eau potable ou industrielle des États concernés (en Algérie, pays pionnier qui compte une dizaine d’unités actives, le dessalement – ou désalinisation – ne représente aujourd’hui que 14 % des volumes, le reste provenant d’eaux de surface ou souterraines), mais les experts constatent JEUNE AFRIQUE
INFRASTRUCTURES
Société nationale des eaux du Bénin ouvre les vannes
STRATÉGIE
Au Cameroun, Ôpur fait une percée
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EAU DOUCE
Le dessalement se démocratise au Sud PHILIP MOSTERT/AVENG WATER
Dans un contexte d’explosion de la demande et de dérèglement climatique, cette technologie, autrefois coûteuse, apparaît peu à peu comme une solution alternative pour approvisionner les pays subsahariens en eau.
MARION DOUET
cette évolution. « Il y a clairement une tendance en faveur du dessalement », affirme ainsi Suzie Nkambule, directrice d’Aveng Water, une société sud-africaine spécialisée dans le traitement de l’eau, qui exploite l’usine de dessalement d’Erongo, en Namibie, et travaille sur des projets en Afrique du Sud. S’il vaut pour la plupart des régions, ce constat, dit-elle, est particulièrement vrai en Afrique australe, où la sévère sécheresse des deux dernières années a ancré dans les esprits l’idée que les rivières et les nappes phréatiques ne suffiraient pas à répondre à la fois à l’augmentation de la JEUNE AFRIQUE
population et au développement de l’industrie. Et les mégapoles africaines sont les épicentres de cette demande croissante. « En dehors des zones à fort stress hydrique, la problématique du dessalement se pose pour les grandes capitales côtières, dont certaines doivent pallier la pollution des ressources [notamment dans les villes lagunaires comme Lagos ou Abidjan] à proximité », observe José del Castillo, directeur Afrique et Moyen-Orient de Suez, spécialiste de l’eau et des déchets, pour qui cette solution alternative va se développer, sans toutefois exploser. N 0 2929 • DU 26 FÉVRIER AU 4 MARS 2017
Dossier Eau Car tandis que la soif des capitales grandit, les coûts du dessalement, eux, ont dégringolé depuis les années 2000. Grâce, tout d’abord, à l’essor de la technologie d’osmose inverse (l’eau est filtrée à travers de très fines membranes qui retiennent le sel), beaucoup moins consommatrice en énergie que la technologie thermique historique (qui consiste à séparer le sel et l’eau par distillation). « Les coûts opérationnels ont beaucoup chuté, en grande partie à cause de la baisse de la consommation d’énergie, passée de 7 à seulement 3 kWh par mètre cube d’eau », note Khalid Tahri, directeur technique et ingénierie à l’ONEE marocain (Office national de l’électricité et de l’eau potable), soulignant que le royaume chérifien, qui s’est lancé dans le dessalement en 1976, penche nettement pour l’osmose inverse. De plus, le coût de construction des installations a lui aussi beaucoup baissé. « Le prix des membranes [un poste important des investissements] a été divisé par dix en vingt ans », poursuit l’ingénieur, ajoutant que le secteur attire les financements des bailleurs de fonds. Néanmoins, ces progrès ne convainquent pas tout le monde. L’osmose inverse reste une technologie énergivore plus difficile à implanter sur le continent, notamment en Afrique subsaharienne, où le déficit d’électricité est chronique, qu’en Israël ou en Arabie saoudite, deux pays qui possèdent les unités parmi les plus grandes du monde. Certaines usines ont résolu cette équation en couplant le dessalement à une centrale électrique, à l’instar du mégacomplexe saoudien de Ras Al Khair (1 million de tonnes d’eau et 2 600 MW). Surtout, les sceptiques avancent que, malgré la baisse des coûts, l’eau dessalée reste trop chère pour les clients africains. « Même dans ce contexte, le pouvoir d’achat en Afrique subsaharienne n’est pas suffisant », balaie un membre de la direction de Veolia, autre leader du traitement de l’eau et des déchets, pour qui les gouvernements devraient d’abord envisager l’assainissement et le recyclage. Difficile d’obtenir de nos interlocuteurs une comparaison chiffrée entre l’eau dessalée et celle dite conventionnelle (rivières, eaux souterraines), la compétitivité de l’une par rapport à l’autre variant
FRANCESCO ZIZOLA/NOOR-REA
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Au Maroc, l’usine de Jorf Lasfar augmentera sa capacité annuelle de 25 à 75 millions de mètres cubes.
Les eaux saumâtres aussi Il n’y a pas que l’eau de mer que l’on peut dessaler. Près des côtes, les nappes phréatiques sont parfois infiltrées par le sel, comme au Maroc, où l’usine de dessalement de Tan Tan filtre une eau dont la salinité atteint jusqu’à 10 g par litre (environ 35 g dans l’océan Atlantique), avec une capacité de traitement de 3 500 m3/jour. En Algérie, à Brédéah, à une vingtaine de kilomètres d’Oran, Suez a construit au début des années 2000 une usine de dessalement de ces eaux saumâtres d’une capacité de 40 000 m3/j.
DJIBOUTI MISE SUR LE RENOUVELABLE
À
Djibouti, un projet financé par l’Union européenne qui vise à produire 22500 m3 d’eau dessalée prévoit d’alimenter l’usine de traitement à partir d’une énergie renouvelable. Une idée en vogue, mais qui ne peut fonctionner sans une deuxième source d’énergie. Car la technologie osmose inverse requiert un approvisionnement en N 0 2929 • DU 26 FÉVRIER AU 4 MARS 2017
électricité le plus continu possible (en cas d’arrêt, le sel se colle sur les membranes et les abîme), souligne KhalidTahri, directeur technique et ingénierie à l’ONEE marocain, ajoutant que les usines tournent vingt-quatre heures sur vingt-quatre. En revanche, dit-il, des progrès peuvent encore être faits pour abaisser la M.D. consommation d’énergie.
pour chaque projet. Ainsi, en Namibie, l’eau produite par Aveng Water est, selon la société, environ trois fois plus chère que celle du réseau national (2 à 3 dollars, contre 1 dollar par m3). À l’inverse, au Sénégal, le surcoût ne sera que de « 10 % à 15 % » si l’on tient compte de l’ensemble des paramètres, assure Charles Fall, le directeur de la Société nationale des eaux du Sénégal (Sones). ÉQUITABLE. « Construire les réseaux de transport pour amener l’eau nécessite d’importants investissements, car les stations de pompage de Keur Momar Sarr, principales sources d’approvisionnement de Dakar, sont situées à 250 km, sur le lac de Guiers, observe Charles Fall. L’usine sera certes plus chère à exploiter, mais elle sera à Dakar. » Selon lui, ce projet, qui s’intègre au plan Sénégal émergent, vise également à diversifier les ressources et à limiter les risques (épuisement, pollution, ruptures de canalisations…) à long terme. « Pour le gouvernement, insiste-t-il, la sécurisation de l’approvisionnement n’a pas de prix. » En outre, ce traitement de l’eau en permet aussi une répartition plus équitable sur le territoire en évitant de l’acheminer dans sa totalité vers les villes. Au Maroc, pays exposé à une raréfaction des ressources, où le dessalement est « compétitif » dans certaines zones côtières, les capacités ont été portées à 100 000 m3/jour (soit 2 % de sa consommation) ces dernières années, et de nouveaux grands projets sont à l’étude, à Agadir notamment. Le royaume chérifien réserve une partie de cette eau aux industriels, prêts à payer la différence pour garantir le bon fonctionnement de leur activité. Ces entreprises apparaissent ainsi comme un solide axe de développement pour le dessalement, y compris au sud du Sahara, au travers de grandes unités comme l’usine namibienne d’Aveng Water, construite pour alimenter la mine d’uranium d’Areva de Trekkopje, ou des stations compactes proposées par des sociétés comme General Electric. JEUNE AFRIQUE
Eaux usées : l’espagnol Salher mise sur l’Afrique subsaharienne
Dossier Eau
Le 8 décembre 2016, la Banque européenne d’investissement (BEI) a signé une convention de financement de 30 millions d’euros dans le cadre d’un projet destiné à la modernisation du réseau d’eau potable de Cotonou. Selon le président béninois, Patrice Talon, ce financement « répond à un besoin essentiel qui, malheureusement, constitue encore un grand niveau d’insatisfaction pour la population. L’eau potable manque beaucoup dans le pays ». Ce sont 600000 personnes qui pourront ainsi bénéficier de la précieuse molécule bleue à travers l’extension et la densification du réseau sur plus de 800 km.
INFRASTRUCTURES
Société nationale des eaux du Bénin ouvre les vannes Grâce à une augmentation de ses capacités de production et à la réduction des coûts de branchement, l’entreprise publique est en passe d’atteindre son objectif : la couverture de tout le territoire en 2021.
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De 3 500 km en 2006, le réseau de la Soneb est aujourd’hui de 5 435 km.
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n 2006, la Société nationale des eaux du Bénin (Soneb) ne pouvait offrir l’accès à l’eau potable qu’à 48 % de la population urbaine et périurbaine, soit environ 1,2 million d’usagers. Or son réseau, qui était alors de 3 500 km, s’étend aujourd’hui à 5 435 km et dessert plus de 2,6 millions de particuliers (82 % des citadins). Avec 60 litres d’eau par jour et par habitant en 2015, le volume disponible a été multiplié par deux sur la période. Une performance rendue possible grâce à la construction d’importantes infrastructures d’eau potable qui ont permis d’augmenter les capacités de production, de traitement et de stockage. Grâce aussi à la réduction des coûts de branchement, de 105000 à 50000 F CFA (de 160 à 76 euros), qui a attiré ces dernières années environ 100000 abonnés supplémentaires. En décembre 2016, l’entreprise a été scindée en deux, avec d’un N 0 2929 • DU 26 FÉVRIER AU 4 MARS 2017
côté la gestion du patrimoine et de l’autre l’activité distribution. L’objectif est de développer des partenariats public-privé. Mais, fin février, le gouvernement n’avait toujours pas communiqué sur le sujet, réaffirmant cependant sa volonté d’étendre la couverture du réseau de la Soneb à tout le pays à l’horizon 2021. « L’accès équitable et universel de tous les Béninois à l’eau potable est désormais un impératif absolu pour nous. Nous devons nous transmuer complètement en une société d’eau moderne, qui propose des services de qualité durables et irréprochables », indique David Babalola, directeur général de la Soneb. Pour atteindre cet objectif, le Bénin devra mobiliser plus de ressources. Car la Soneb, qui, en 2015, a enregistré un résultat net de 2 milliards de F CFA, n’y parviendra pas seule. Elle peut néanmoins compter sur l’appui d’importants partenaires techniques et financiers.
MAÎTRISE. Au terme des études de faisabilité qu’elle avait financées, la BEI avait marqué sa satisfaction quant au professionnalisme et à la célérité dans l’exécution des travaux. « Seul bémol dans la réalisation de ce projet », pour Marco Beros, représentant de cette institution : les coupures et les délestages sur le réseau électrique, qui peuvent perturber la distribution de l’eau, les deux étant liés. La Soneb a parfois recours à des groupes électrogènes, ce qui constitue un surcoût de production… En juin 2016, le gouvernement a aussi ratifié un accord de prêt de la Banque africaine de développement (BAD) d’un montant de 5,4 milliards de F CFA en vue de l’amélioration de la fourniture d’eau potable dans les agglomérations de Cotonou, de Porto-Novo et des environs. Le projet consiste notamment à améliorer le rendement technique des réseaux, la maintenance des ouvrages, la maîtrise des coûts de production. Actuellement,
BEI, BAD… Le pays peut compter sur d’importants partenaires techniques et financiers. des compteurs défaillants et des difficultés de recouvrement ne permettent pas à la Soneb de facturer plus de 64 % de l'eau qui sort des robinets. Son objectif est d’arriver à 80 % en 2020. FIACRE VIDJINGNINOU, à Cotonou JEUNE AFRIQUE
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STRATÉGIE
Au Cameroun, Ôpur fait une percée
La marque du magnat Nana Bouba Djoda a su s’imposer sur un marché de l’eau embouteillée très concurrentiel. Parmi ses coups d’éclat : un contrat de sponsoring avec la Fecafoot.
C
e 5 février, à quelques heures de la finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football à Libreville, Amine Mohamadou, la chef du département marketing de Nana Bouba Group (NBG, 205 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2015), ne sait pas encore qu’elle accueillera le lendemain les Lions indomptables en champions. Une victoire qui sera aussi celle de son eau minérale Ôpur, boisson officielle de l’équipe nationale. Présente depuis un an sur le très disputé marché de l’eau embouteillée, la marque a déjà pu asseoir sa notoriété dans tout le pays et
augmenter sa part de marché (15 % à 20 %, selon ses propres chiffres) en soutenant des manifestations sportives. Soncoupd’éclatfut,enmars2016, la signature d’un contrat de sponsoring avec la Fédération camerounaise de football, damant le pion au poids lourd SEMC, filiale des Brasseries du Cameroun (60 % de part de marché en 2015), dont la marque Tangui était jusque-là inséparable des Lions indomptables. Pourparveniràunetellevisibilité, Ôpura bénéficié dans le septentrion du réseau de la Société alimentaire du Cameroun (Soacam), leader dans la distribution des produits alimentaires et vaisseau amiral de
Part de marché de la marque de NBG
20 %
l’empire du magnat Nana Bouba Djoda. « Dans le sud du Cameroun, en revanche, principalement à Yaoundé et à Douala, une vingtaine de distributeurs spécialisés ont été recrutéspourimplanterlamarque», souligne Amine Mohamadou. Car c’est une concurrence féroce qu’il a fallu affronter, notamment celle de Source du pays, qui s’est imposée à la deuxième place avec sa marque Supermont (33,4 % de part de marché), grâce à une politique de bas prix dont les dégâts se font encore sentir. L’entreprise a été obligée de s’aligner sur ce concurrent en fixant un prix compris entre 1 200 et 1 250 F CFA pour un pack de six bouteilles de 1,5 litre. Mais elle compte bien se rattraper en élargissant sa gamme à de plus grands formats, de 5 à 10 litres, plus prisés des familles. OMER MBADI, à Yaoundé