JA 3010 du 16 au 22 septembre 2018 GF Afrique Centrale

Page 1

AFRIQUE CENTRALE

ALLEMAGNE La tentation africaine

L’HEURE DE LA RELANCE ? Spécial 12 pages

CAMEROUN Kamto, Muna, Osih : la guerre des trois a commenncé

HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL NO 3010 DU 16 AU 22 SEPTEMBRE 2018

Présidentielle, opposition, CPI, Kadhafi, Gbagbo… Exclu de la course à la magistrature suprême, le chef du MLC ne baisse pas les bras pour autant. Interview exclusive.

TUNISIE Y a-t-il une vie après la primature?

RD CONGO

Jean-Pierre Bemba « Kabila a choisi ses propres opposants » ÉDITION INTERNATIONALE ET AFRIQUE SUBSAHARIENNE

.

.

.

.

.

.

.

.

. .

. .

.

.

.

.

. .

France 3,80 € Algérie 290 DA Allemagne 4,80 € Autriche 4,80 € Belgique 3,80 € Canada 6,50 $ CAN Espagne 4,30 € Éthiopie 67 birrs Grèce 4,80 €

.

.

.

.

.

.

Guadeloupe 4,60 € Guyane 5,80 € Italie 4,30 € Luxembourg 4,80 € Maroc 25 DH Martinique 4,60 € Mayotte 4,60 € Norvège 48 NK Pays-Bas 4,80 € Portugal cont. 4,30 € Réunion 4,60 € RD Congo 6,10 $ US Royaume-Uni 3,60 £ Suisse 7 FS Tunisie 3,50 DT USA 6,90 $ US Zone CFA 2000 F CFA ISSN 1950-1285


Le plus grand rendez-vous international des décideurs et financiers du secteur privé africain

Shaping the future of Africa

Save the date 7e édition

KIGALI 25 et 26 mars 2019

www.theafricaceoforum.com ORGANISATEURS


GRAND FORMAT

E. DEBEBE/UN, E.SCHNEIDER/UN, E. DEBEBE/UN, DING LIN/XINHUA-REA, E.DEBEBE/UN, XIE, HUANCHI/XINHUA-REA

Pourtout comprendredel’évolution d’une région

AFRIQUE CENTRALE L’union fait la force

L’heure de la relance a sonné pour les pays de la Cemac, qui doivent maintenant diversifier leurs économies dans une logique d’intégration. C’est tout l’enjeu du sommet de Malabo, prévu en novembre. jeuneafrique no 3010 du 16 au 22 septembre 2018

83



Olivier Caslin OlivierCaslin

Pas de fatalité n seul sujet semble devoir s’inviter au sommet des chefs d’État de la Cemac, attendu en novembre à Malabo: comment éviter les crises cycliques qui frappent les économies des six pays membres et dont la dernière en date continue d’accabler les populations ? Le mal est profond, puisque, malgré un contexte rendu moins étouffant à la suite de la remontée des cours pétroliers ces derniers mois, la sous-région n’a toujours pas vraiment retrouvé son souffle. Les taux de croissance sont bien réorientés à la hausse, mais les niveaux d’endettement records, incompréhensibles au vu de l’état de sous-équipement chronique de la plupart des pays, risquent de plomber les comptes publics pour un certain temps. Voire la réputation comptable de certaines capitales auprès des investisseurs et autres bailleurs, notamment étrangers. Les pays de la Cemac ont pourtant bien besoin de leur soutien financier pour réamorcer la pompe, à l’heure où le miracle chinois risque de se transformer en mirage pour les mauvais payeurs. Ceux qui se sont d’ailleurs rendus au forum de coopération Chine-Afrique début septembre, avec l’espoir de renégocier leurs dettes pour éviter d’avoir à passer sous les fourches caudines du FMI, en ont été pour leur frais. Pour eux comme pour les autres, point de salut aujourd’hui sans les institutions financières internationales et la politique de rigueur économique qu’elles prônent dans la région. Le Fonds a changé de terminologie, les plans d’ajustement « structurel », de triste

U

86 ENJEUX

À chacun son dû

89 Interview

mémoire, sont devenus « budgétaires », mais la potion s’annonce tout aussi amère pour les pays signataires s’ils veulent voir les dérapages de ces dernières années, à nouveau contrôlés. Il ne s’agit pas, en cette période de rentrée, de distribuer les points entre les élèves sérieux et ceux qui le sont moins. Mais bien de constater que parmi les nations du golfe de Guinée, certaines s’en sortent mieux que les autres, prouvant au passage qu’il n’y a pas de vérité définitive : non, l’Afrique centrale n’a pas vocation à rester le retardataire du continent ! Ce n’est pas un hasard si les deux premiers pays à signer, en 2017, avec le FMI ont été le Cameroun et le Gabon. Le premier est le champion sous-régional de la diversification, la part des hydrocarbures dans son PIB ne dépassant pas les 4 %. Le second dispose d’un atout maître avec le soutien d’un partenaire privé aussi significatif que le singapourien Olam, qui lui permet de s’équiper d’infrastructures modernes sans avoir à dépenser un sou, tout en diversifiant lui aussi son économie. Car, et c’est certainement la leçon à retenir de cette crise, les pays de la Cemac n’ont pas d’autre choix que de sortir leur économie du tout-pétrole. Et, si possible, en suivant une vision partagée qui tienne compte des particularités de chacun des membres de la Communauté. Diversification, intégration, bonne gouvernance… La recette est connue depuis longtemps. Reste à la faire appliquer dans l’ensemble de la zone. C’est tout l’enjeu des discussions du prochain sommet de Malabo.

Daniel Ona Ondo Président de la Commission de la Cemac

92 ÉCONOMIE

Adieu, monde de brut

94

Logistique À bon port

98 SOCIÉTÉ

Course à l’audience… et à l’influence des groupes audiovisuels

LA RECETTE DE LA REPRISE EST CONNUE DEPUIS LONGTEMPS. RESTE À LA FAIRE APPLIQUER DANS L’ENSEMBLE DE LA ZONE.

Suivez toute l’actualité de l’Afrique centrale sur www.jeuneafrique.com

jeuneafrique no 3010 du 16 au 22 septembre 2018

85


Grand format AFRIQUE CENTRALE

ENJEUX

À chacun son dû Malgré la remontée des cours des matières premières, l’effondrement des revenus d’exportation a laissé des traces et souligné l’inégalité entre les pays de la Cemac face au défi de la diversification. MURIEL DEVEY MALU-MALU,

F

envoyée spéciale à Brazzaville

orte contraction de la croissance, baisse des recettes d’exportation et budgétaires, arrêt ou ralentissement des investissements publics… Les effets de la chute des cours mondiaux du pétrole et des métaux en 2014-2015 ont été rudes pour les pays d’Afrique centrale, dont les économies

86

jeuneafrique no 3010 du 16 au 22 septembre 2018

sont toujours aussi dépendantes des ressources naturelles. Face à ces chocs, leurs capacités de résilience sont inégales. Certains pays, mieux outillés, ont vite mis en place des mesures d’ajustement et de relance qui ont facilité la reprise de la croissance. Les autres, mal préparés, empêtrés dans des problèmes de gouvernance ou d’insécurité, n’arrivent pas à émerger, malgré la récente remontée des cours des

matières premières. Des différences qui tiennent à l’avancement de la diversification des économies, à la qualité des infrastructures et du système éducatif, aux mesures prises pour attirer l’investissement, à la disponibilité des ressources financières et à la qualité de leur gestion. Autant de facteurs qui devraient être repassés au crible lors du Sommet extraordinaire des chefs d’État de la Cemac, prévu en novembre.


Forage pétrolier, dans le sud du Tchad.

PASCAL MAITRE/COSMOS

LA RD CONGO A BONNE MINE

Dans la zone Cemac, la palme en matière de diversification et de relance revient au Cameroun, comme le prouve la faible part des hydrocarbures dans son PIB. De 7,9 % en 2011, celle-ci est tombée à 4 % en 2017, tandis que le secteur agro-pastoral-sylvicole et l’industrie manufacturière représentent respectivement 16,7 % et 15,9 % du PIB.

Proche des objectifs

Des pourcentages proches des objectifs fixés dans le Document de stratégie pour la croissance et pour l’emploi 2010-2020, qui table sur une contribution du secteur manufacturier à hauteur de 23 % du PIB. Les clefs de cette réussite ? Un tissu

Kinshasa n’a toujours pas vraiment diversifié son économie. Dans le pays le plus peuplé, le plus vaste, voire le plus riche d’Afrique centrale, la croissance du pays reste tirée par les mines, en particulier grâce au cuivre et au cobalt, dont le commerce représente près de 25 % du PIB. L’État a certes fait du développement de l’agriculture et de la sylviculture une priorité, mais les minerais sont toujours pourvoyeurs de la quasi-totalité des recettes d’exportation. Face à la chute des cours mondiaux des métaux en 2015, le gouvernement a resserré les boulons du secteur, en se dotant, cette année, d’un code minier, accompagné d’une loi sur la sous-traitance. Les

de PME-PMI dynamiques, l’amélioration du climat des affaires et l’adoption d’un plan directeur d’industrialisation. Des ombres planent toutefois, à commencer par la crise anglophone et, dans le Nord, l’insécurité liée aux attaques de Boko Haram. Le Gabon a fait reposer sa croissance sur les hydrocarbures, le manganèse et le bois. Certes, le souhait de diversifier l’économie n’était pas absent du Plan stratégique Gabon émergent, axé en partie sur les infrastructures. Mais les choses ont tardé à se concrétiser. Le choc de 2014 a donc remis les pendules à l’heure. Le gouvernement a décidé de ne plus exporter de grumes, conclu un accord avec le groupe singapourien Olam pour booster la

deux textes insistent sur la transformation locale, histoire de profiter davantage de la récente embellie enregistrée par le pays. Dans le sillage du secteur minier, l’économie s’est en effet redressée en RD Congo, pour atteindre un taux de croissance de 3,7 % en 2017, contre 2,4 % un an plus tôt. Une croissance qui devrait même poursuivre sa progression, pour s’établir à 4 % dès cette année. Ce qui n’exonère pas le pays de se diversifier et surtout de moderniser et d’étoffer ses infrastructures, dont la vétusté constitue aujourd’hui un frein au développement socio-économique du pays et à son intégration sous-régionale. M.D.M.-M.

diversification et approuvé un plan de relance économique en 2017. Des mesures qui commencent à porter leurs fruits, même si les efforts doivent être poursuivis. De tous les pays de la sous-région, les deux États pétroliers que sont la Guinée équatoriale et le Congo sont les seuls à ne pas avoir encore finalisé d’accord avec le FMI. Si tous deux ont connu une forte récession liée à la chute des cours et de leurs productions d’hydrocarbures, Malabo s’en tire un peu mieux que Brazzaville. Dotée de bonnes infrastructures de transport, dont un port en eau profonde destiné à faire du pays une plateforme d’échanges, la Guinée équatoriale met l’accent sur

jeuneafrique no 3010 du 16 au 22 septembre 2018

87


Grand format AFRIQUE CENTRALE ENJEUX

EN DÉBAT

l’agriculture vivrière, la filière cacao, l’écotourisme et la pêche.

L’ami chinois

En matière de diversification, les ambitions du Congo, dont 45 % du PIB est assuré par les hydrocarbures, restent à réaliser. Seule la filière matériaux de construction a émergé. Le taux de transformation du bois atteint difficilement les 60 %. Le Plan national de développement (PND) 2018-2022 privilégie l’agriculture, le tourisme et l’industrialisation, comme le faisait déjà le PND 2012-2016. Mais le manque de ressources financières et le fort endettement du pays (120 % du PIB) rendent difficile une telle transition et réduisent les dépenses allouées aux secteurs sociaux et aux infrastructures de développement (accès à l’eau et à l’électricité, réseaux routier secondaire, fluvial et ferroviaire, TIC…). Pour y remédier, outre les initiatives locales, le gouvernement mise sur les partenariats publics-privés et la coopération avec la Chine, laquelle, très présente dans le pays, investit massivement dans le développement de deux zones économiques et dans le secteur agricole. Pour la Centrafrique et le Tchad, le chemin s’annonce encore long. Bangui, dont les exportations reposent sur le bois et les diamants, est empêtré dans une situation sécuritaire difficile, avec les deux tiers de son territoire contrôlés par des groupes armés. Pour N’Djamena et son important cheptel bovin, le hors-pétrole passe par le développement du marché de la viande et la relance des secteurs du coton, de la gomme arabique et de ses filières agricoles. Alors que les cours des matières premières remontent, les pays de la sous-région pourraient profiter de la nouvelle conjoncture pour redessiner les politiques d’aménagement de l’espace Cemac autour de pôles économiques régionaux capables de transformer leurs ressources naturelles. Il leur restera à localiser ces pôles… et à éviter de tirer la couverture à eux. Un sujet qui devrait s’inviter lors du sommet de la Cemac.

88

jeuneafrique no 3010 du 16 au 22 septembre 2018

Libre circulation… conditionnelle MURIEL DEVEY MALU-MALU

C

ela n’a pas été sans peine. Après le Cameroun et le Tchad, la Guinée équatoriale, le Gabon, le Congo et la Centrafrique ont entériné fin 2017 la suppression des visas pour les ressortissants de la Cemac circulant au sein de cet espace. Pour la libre installation de ceux-ci, en revanche, il faudra attendre. Bien qu’entérinée, la libre circulation des personnes reste freinée par différents facteurs, dont le transport. Les

connexions routières sont insuffisantes, les liaisons fluviales, souvent inopérantes, et relier deux capitales de la Cemac par les airs demeure compliqué. Les billets d’avion coûtent cher et les tentatives de création d’une compagnie sous-régionale se sont soldées par un échec. La mutualisation des flottes nationales pourrait être une solution. La libre circulation des biens est toujours aussi théorique, à cause de problèmes

de transport mais aussi de la lenteur des autorités à mettre en place les comités nationaux d’agrément des produits industriels originaires d’Afrique centrale, chargés d’attester qu’un bien industriel est entièrement fabriqué au sein de la Cemac. Condition nécessaire « pour être exporté, sans frais de douane, dans la zone », précise Alain Bayéni, directeur général du Commerce extérieur du Congo, dont le comité devrait naître d’ici à la fin de l’année. « Pour nos industriels, l’agrément permet de faire des économies d’échelle », indique Michel Niama, commissaire chargé du marché commun de la Cemac. De quoi stimuler un commerce intrarégional encore trop faible et dominé par le Cameroun, seul pays à avoir son comité depuis 2010. Pourtant, l’installation rapide des cinq autres organes nationaux s’impose, dans le cadre sous-régional mais aussi dans la perspective de la Zone de libreéchange continentale africaine (Zlec). Pour saisir les opportunités sur ce futur marché de 1,2 milliard de consommateurs, chaque pays doit identifier les produits phares qui doperont ses échanges et contribueront à diversifier son économie. Le plus difficile commence.


XAVIER BOURGOIS POUR JA

erronée par les États de l’évolution de leur dette publique. Mais nous devons surtout veiller à instaurer une autre gestion de nos ressources pétrolières, qui doivent être consacrées au renforcement de l’épargne publique, à l’accélération du désendettement et au financement des stratégies de diversification. Cette crise a mis en exergue la nécessité de diversifier nos économies. Nous n’avons pas d’autre choix. Selon vous, les dirigeants de la zone ont-ils compris les leçons à tirer de cette crise?

STRATÉGIE

Daniel Ona Ondo Président de la Commission de la Cemac

«Il faut gérer nos ressources pétrolières autrement » Propos recueillis par OMER MBADI

n poste depuis un an et demi, l’ancien Premier ministre gabonais détaille ici son plan d’action pour sortir la zone de la sévère crise qui l’affecte.

E

Votre Commission s’est inquiétée des taux d’endettement affichés par les pays membres. Comment y remédier?

Cette crise a en effet mis en lumière le réendettement rapide des pays. Entre 2010 et 2017, le taux d’endettement global de la zone est en effet passé de 12 % à plus de 50 % du PIB. La faible qualité des statistiques peut expliquer une prise en compte

Que pensez-vous de l’action menée par le FMI dans la sous-région durant cette crise?

La conclusion des programmes signés avec le Fonds, et l’apport de ressources financières qui s’est ensuivi, a permis de reconstituer les réserves de change dans la zone. Ces programmes ont été négociés avec l’objectif de préserver la dépense sociale dans l’éducation, la santé. C’est aux États, dorénavant, de formuler eux-mêmes les mesures qu’ils jugent nécessaires pour rééquilibrer leurs comptes publics. Dans quelle mesure une meilleure intégration régionale aurait-elle facilité la gestion de cette crise?

JeuneAfrique:Lacriseéconomiqueest-elle en passe d’être maîtrisée en zone Cemac? Daniel Ona Ondo: La situation demeure

fragile. La vie des populations reste fortement affectée. Il faut donc persévérer dans nos efforts pour redresser les comptes publics et reconstituer les réserves de change. Le solde budgétaire devrait être positif pour 2018, ce qui nous donnera une plus grande marge de manœuvre pour soutenir la relance.

Les réformes engagées par les États montrent qu’ils ont pris la pleine mesure des défis à relever pour rendre leurs économies moins vulnérables.

NOUS DEVONS CONSTRUIRE UN MARCHÉ COMMUN POUR GARANTIR DE MEILLEURS DÉBOUCHÉS AUX PRODUITS LOCAUX.

Le faible taux d’intégration des pays de la Cemac a incontestablement été un facteur de propagation de cette crise. Mais l’intégration est un processus long. Après la mise en œuvre de la libre circulation des personnes et des biens, nous devons aller plus loin : construire un marché commun pour garantir un débouché aux produits locaux, généraliser le passeport Cemac, développer les projets intégrateurs… La Commission, en relation avec les États, a relancé la mise en œuvre du Programme économique régional (PER) qui doit renforcer cette intégration, donner du sens à la diversification, pour contribuer, in fine, à la résilience. L’intégration va-t-elle redevenir une prioritépolitiquepourlesdirigeantsdelazone?

Elle a toujours été au cœur de leurs préoccupations. Les chefs d’État vont se retrouver prochainement pour explorer les moyens de créer un espace encore mieux intégré.

jeuneafrique no 3010 du 16 au 22 septembre 2018

89



COMMUNIQUÉ


Grand format AFRIQUE CENTRALE

JACQUES TORREGANO/DIVERGENCE POUR JA

ÉCONOMIE

Adieu

Au Gabon, la diversification est en marche. Ici, transformation du bois par la société Gabon Wood Industries dans la Zone économique spéciale de Nkok.

monde de brut


La politique de rigueur imposée par la Banque des États de l’Afrique centrale a permis aux pays de la sous-région, notamment ceux qui sont sortis du tout-pétrole, de renouer avec la croissance. Mais pour combien de temps? ALAIN FAUJAS

L

économie de la Cemac va mieux. Si l’on en croit le FMI, les six pays de la zone devraient, collectivement, voir leur croissance passer de + 0,9 % en 2017 à + 2,7 % en 2018, avant de culminer à + 3,4 % en 2019. Cette reprise modérée a permis de stopper l’hémorragie de devises qui avait conduit la Cemac au bord du gouffre en 2016. Son déficit des comptes courants s’est fortement réduit, permettant aux réserves de change de remonter à 2,5 mois d’importations cette année, contre 2,2 mois en 2016. Si le pire a été évité, c’est d’abord parce que les gouvernements ont fini par appuyer sur le frein en matière de dépenses. Le Gabon, le Tchad et le Congo ont notamment taillé dans le budget de la fonction publique. Partout, on a remis à plus tard les investissements les moins nécessaires. La reprise de la production pétrolière (– 4,8 % en 2017, mais + 2,6 % en 2018) et la hausse des cours du pétrole (50 dollars le baril en moyenne l’an dernier contre environ 75 dollars cette année), faisant suite aux gesticulations guerrières du président américain Donald Trump contre l’Iran et le Venezuela, ont apporté un surcroît d’argent frais dans les caisses des différents États. Enfin – et surtout – les améliorations constatées doivent être portées au crédit de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), qui a serré les boulons et contraint les États membres à la rigueur, en supprimant par exemple les avances statutaires qu’elle leur consentait, mais aussi en renforçant sa surveillance sur un système bancaire très fragile.

Amélioration en trompe-l’œil

En fait, toute la Cemac ne se redresse pas à l’unisson. Le Cameroun (+ 4 % en 2018) et le Gabon (+ 2 %), grâce à leurs économies plus avancées et plus diversifiées que celles des autres pays, semblent mieux s’en sortir, mais ils ont succombé en début d’année à

la tentation d’ouvrir le robinet des dépenses en vue des échéances électorales, en dépit des discours vertueux de leurs dirigeants. La Centrafrique (+ 4,3 %) et le Tchad (+ 3,5 %) affichent une reprise trompeuse, tant ils partent de loin et restent confrontés à de graves problèmes sécuritaires qui saignent leurs finances. À l’évidence, ils ne s’en tireront pas sans le maintien de l’aide internationale massive qui leur a déjà permis de ne pas s’effondrer. Le Congo (+ 2 %) et la Guinée équatoriale (+ 2 %) sont à la traîne. Leur gouvernance médiocre les a empêchés de signer en même temps que les autres un accord de programme en bonne et due forme avec le FMI, ce qui dissuade les investisseurs de revenir. Le Congo a dissimulé des avances sur sa production pétrolière ainsi que des prêts chinois pour des montants qui représenteraient un quart de son PIB. Son endettement réel se situe entre 110 % et 120 % de son PIB, alors que la règle de la Cemac interdit de dépasser 70 %. Pour obtenir le soutien du FMI, il doit au préalable obtenir de ses créanciers (les traders Glencore, Trafigura, Gunvor ou encore Vitol, et la Chine) l'assurance d'une réduction ou d’un rééchelonnement de ses emprunts. La Guinée équatoriale, elle, a signé avec le FMI un simple « programme de référence » sans financement, d’une durée de six mois à partir d’avril, afin de tester ses capacités à appliquer les recommandations du Fonds. L’argent viendra plus tard, quand celui-ci sera rassuré.

Efforts budgétaires

Cependant, malgré l’appui des bailleurs de fonds, la Cemac n’est pas au bout de ses peines. Elle doit encore porter ses réserves à cinq mois d’importations d’ici à 2022 et réduire sa dette à moins de 50 % en 2020. Elle n’y parviendra pas sans le maintien des efforts budgétaires, l’amélioration de son climat des affaires, la diversification de ses économies et, pour parler franc, sans une gouvernance beaucoup moins laxiste. Il lui faut faire vite, car de gros nuages s’amoncellent à l’horizon. En guerre commerciale avec Donald Trump, la Chine devrait ralentir le rythme de ses investissements et acheter moins de matières premières. Ce qui ne manquera pas de peser sur les cours mondiaux des produits exportés massivement par la Cemac. Dans le même temps, la politique monétaire américaine devrait pousser les taux d’intérêt à la hausse, alourdissant dangereusement le fardeau des pays qui ont eu l’imprudence d’emprunter sur les marchés financiers. Que la Communauté n’espère surtout pas que la hausse des cours du pétrole la protège de ces multiples dangers : l’or noir aussi sera soumis à la volatilité des marchés internatioNICOLAS BALESME, naux. Aujourd’hui, il monte. Mais demain… associé chez Deloitte Gabon

LES EFFETS CONCRETS DE LA REPRISE DEVRAIENT COMMENCER À SE FAIRE SENTIR DÉBUT 2019.

jeuneafrique no 3010 du 16 au 22 septembre 2018

93


Grand format AFRIQUE CENTRALE ÉCONOMIE

Alors que 95 % du commerce mondial transitent par l es océans, l’Afrique centrale n’a pendant longtemps détenu que quelques quais hérités de la colonisation. Vétustes, mal équipés, limités par des tirants d’eau peu profonds, Douala, Port-Gentil, Pointe-Noire ou même Matadi pouvaient à peine approvisionner leur hinterland, sans parler de celui des pays enclavés. Et puis la modernisation de Pointe-Noire par le groupe Bolloré en 2009 a fait entrer la sous-région dans le monde maritime et fluvial du XXIe siècle. Depuis, les terminaux de Kribi et d’Owendo sont sortis des flots, en attendant Banana, en RD Congo, et alors que Douala et Matadi prévoient de se refaire une beauté. Surtout, l’Afrique centrale dispose pour la première fois de ports de transbordement – Pointe-Noire et Kribi – susceptibles d’améliorer sa compétitivité, grâce à des coûts de manutention plus faibles. Ne restera plus alors qu’à équiper le fleuve Congo d’interfaces modernes et efficaces pour que l’ensemble de la sous-région bénéficie des atouts d’une façade maritime. 94

jeuneafrique no 3010 du 16 au 22 septembre 2018

BLOOMBERG VIA GETTY IMAGES

À bon port

Kribi, en phase terminal «

K

ribi est le futur poumon économique du Cameroun », s’exclamait avec enthousiasme Philémon Mendo début mars. Le directeur général adjoint de Kribi Conteneurs Terminal (KCT), filiale du groupement Bolloré/CMA CGM/CHEC, exposait alors les perspectives prometteuses de l’activité conteneurs, au lendemain de la mise en service des quais, qui devraient traiter annuellement 350 000 équivalents vingt pieds (EVP). Le port multifonctionnel, situé dans le sud du Cameroun, a également lancé, début juillet, les activités de son terminal polyvalent, capable d’accueillir 1,2 million de tonnes de marchandises par an. Il est géré par Kribi Port Multi Operators (KPMO). En plus de soulager la place portuaire de Douala, où transitent encore 95 % des échanges commerciaux du Cameroun, le port en eau profonde de Kribi doit surtout jouer son rôle de hub régional. Première véritable plateforme de transbordement dans cette partie de l’Afrique, ses installations sont appelées à desservir également le Tchad, la Centrafrique, le nord du Congo et même l’est du Nigeria. L’autoroute Kribi-Edéa, en cours de construction, devrait relier la zone portuaire aux principaux corridors routiers. Signe de la vocation régionale de ce projet unique dans cette partie du continent : la compagnie maritime CMA-CGM a décidé de faire du port camerounais sa base arrière pour l’ensemble des pays de la Cemac.

OMER MBADI


« Notre stratégie de développement est basée sur une vision à long terme » Quelle est votre valeur ajoutée ?

Entretien avec Hassan Atie, président de MBTP

Pouvez-vous vous présenter ? Fondée en 1985, MBTP totalise 33 ans d’expérience dans le bâtiment. De la conception à la réalisation à l’exploitation de projets (Design and Build), MBTP dispose de l’ensemble des capacités humaines et matérielles pour répondre aux défis nouveaux du métier. Forte de ses 2 bases logistiques de 50000 m2 à Brazzaville et 80000 m2 à Pointe-Noire, de son bureau d’architectes et de son parc d’engins, MBTP cumule aujourd’hui les expériences dans la construction de bâtiments modernes pour les secteurs de l’hôtellerie, l’éducation, et les logements (Acacia, Tour résidentielle de 23 étages à Brazzaville en cours d’exécution...). L’activité s’étend également à la réalisation d’ouvrages de VRD (adduction d’eau, voiries, ponts...) et d’ouvrages lourds d’électrification urbaine en MT et d’interconnexion en fibre optique pour les plus importants projets financés par la Banque mondiale. Le savoir-faire mis au service d’une équipe toujours à la conquête de la modernisation du métier a conduit MBTP à se conformer aux standards internationaux de référence du métier. La politique assurance qualité garantie par nos laboratoires internes en est le symbole même.

Nous cherchons en permanence l’excellence avec un engagement de précision, de qualité et de respect de délais contractuels, tout en ayant un grand souci pour la santé et la sécurité de nos travailleurs. MBTP a fait de la formation du personnel sa priorité (nouvelles technologies, lutte anti-incendie, habilitation électrique, etc.). Nous sommes au point d’achèvement de la procédure de certification ISO 9001:2015. Cette excellence nous la proposons tout en étant très compétitifs en matière de prix. Notre vision de long terme dans une période de conjoncture économique difficile dans la sous-région se traduit par un investissement soutenu en termes de modernisation et d’accroissement de nos moyens. MBTP a l’ambition d’être un acteur du développement économique et social de la République du Congo. Cette capacité à allier excellence et compétitivité-prix ainsi que notre implication sur le long terme nous différencient des concurrents, notamment internationaux.

Comment voyez-vous l’avenir ? Nous avons construit au fil des années un outil industriel et humain de premier ordre. Nous sommes en mesure de répondre aux besoins de nos clients et nous envisageons désormais de nous déployer dans la sous-région.

L’excellence dans la qualité, le respect des délais contractuels, la sécurité des équipes et le respect de l’environnement sont les règles d’or de l’entreprise. MBTP peut aussi faire confiance au groupe d’entreprise sœurs qui lui apportent chacune dans leur métier respectif (électrique, informatique...) le niveau d’ingénierie nécessaire à l’accomplissement de ses missions.

BRAZZAVILLE

Rond-point Jacques Opangault face bâtiment CRNA, Moukondo Brazzaville, République de Congo Tél. : +242 22 608 38 66 , +242 05 77 77 666

www.mbtpsa.com

POINTE NOIRE

Ngoyo Agri Congo Pointe Noire, République de Congo

©DIFCOM - PHOTOS : D.R.

COMMUNIQUÉ

Acacia - Tour résidentielle de 23 étages à Brazzaville en cours d’exécution


Grand format AFRIQUE CENTRALE ÉCONOMIE

Un projet de taille sur le fleuve Congo

L

a signature, en mars, d’un accord de concession d’une durée de trente ans entre la RD Congo et l’opérateur émirati DP World, pour la construction et la gestion d’un port en eau profonde à l’embouchure du fleuve Congo, en a surpris plus d’un. D’abord par la taille du projet, qui prévoit la réalisation d’un terminal à conteneurs, d’un port minéralier et d’un port pétrolier. Sans oublier le bitumage de la

route Banana-Boma et le prolongement de la ligne de chemin de fer entre Matadi et Banana. Ensuite par le coût, puisque les estimations tablent sur 1 milliard de dollars (863 millions d’euros), sans savoir vraiment si cette somme englobe l’ensemble des ouvrages. Le même flou entoure la future structure de gestion du port, ainsi que la constitution de son capital, même si tout porte à croire que DP World disposera

de la majorité. Un tel projet est aujourd’hui justifié par l’augmentation des échanges commerciaux du pays, liée en particulier à l’essor de l’activité minière, alors même que les deux ports maritimes existants, Matadi et Boma, sont depuis longtemps saturés. Outre le trafic de la RD Congo, le port de Banana pourrait capter une partie des flux destinés au Congo-Brazzaville et à la partie nord de l’Angola. MURIEL DEVEY MALU-MALU

Owendo, nouvelle porte maritime du Gabon

L

©GSEZ PORTS & LOGISTICS

es occasions de se réjouir étant rares ces dernières années au Gabon, le président Ali Bongo Ondimba pouvait arborer son plus beau sourire au moment d’inaugurer le nouveau terminal portuaire d’Owendo, le 14 octobre 2017. D’autant que la nouvelle porte maritime du pays, construite pour 276 millions d’euros, n’a pas coûté un sou à l’État. C’est le singapourien Olam qui s’est chargé d’apporter les fonds, dans le cadre d’un partenariat public-privé signé avec le Gabon. L’agro-industriel gère l’ensemble du New Owendo International Port (NOIP), en dehors des activités conteneurisées, concédées à Bolloré Transport &

96

jeuneafrique no 3010 du 16 au 22 septembre 2018

Logistics. Pour la première fois depuis longtemps, le Gabon dispose d’un port moderne, capable de recevoir des navires de grande taille en proposant de meilleurs délais de manutention. Opérationnel depuis juin 2017, le NOIP a déjà permis de raccourcir les temps d’escale de 25 % et de réduire les tarifs portuaires d’un tiers. « Le Gabon possède enfin l’outil qu’il lui faut pour améliorer sa compétitivité », insistait le chef de l’État au moment de couper le ruban. Même si, pour le moment, les consommateurs attendent encore d’en ressentir les effets sur le prix des marchandises. OLIVIER CASLIN



Grand format AFRIQUE CENTRALE

SOCIÉTÉ

Course à l’audience…

Tchad, Guinée équatoriale, Centrafrique… Les groupes audiovisuels camerounais se jouent des frontières pour étendre leur présence dans la sous-région. OMER MBADI, à Yaoundé

J

ean-Pierre Amougou Belinga a le vent en poupe à Bangui. Comme pour souligner l’importance qu’il a acquise en Centrafrique, le fondateur du groupe de presse multimédia L’Anecdote n’hésite pas, lors de ses divers passages dans la capitale, à s’afficher systématiquement aux côtés du président, Faustin-Archange Touadéra. À la suite du lancement de la chaîne de télévision Vision 4 TV RCA, en juillet 2017, le chef de l’État lui a d’ailleurs épinglé une médaille sur la poitrine. Bien avant la Centrafrique, Vision 4 avait déjà ouvert un bureau à Brazzaville. Prochaine cible: l’Afrique de l’Ouest, où le groupe cherche à s’implanter. Comme L’Anecdote, plusieurs médias audiovisuels camerounais

98

jeuneafrique no 3010 du 16 au 22 septembre 2018

sont partis à la conquête de l’Afrique centrale. Avec pour objectif d’élargir leur audimat face à la concurrence des chaînes internationales en captant l’attention de la diaspora installée dans ces différents pays. L’autre motivation des acteurs de cette expansion, non avouée cette fois, est d’étendre l’influence qu’ils cherchent à exercer dans les capitales de la sous-région. « Ce sont d’abord des hommes d’affaires, susceptibles de se servir de leur outil médiatique pour faire main basse sur certaines opportunités qui se présenteraient dans ces pays », fait valoir un analyste du secteur. Dans cette optique, Jean-Pierre Amougou Belinga n’a pas fait mystère, il y a quelques mois, de son intérêt pour la Société centrafricaine des télécommunications (Socatel), l’opérateur historique du pays. La proximité des dirigeants de ces entreprises avec les


TOUS CONNECTÉS

DR

Sur le plateau de Canal 2, filiale du groupe TV+.

Depuis le 6 avril, le Gabon et le Congo sont connectés par fibre optique. C’est le dernier développement en date du projet Central African Backbone (CAB), promu par la Banque mondiale pour interconnecter l’ensemble de la sous-région. Grâce à ce réseau, l’Afrique centrale sort de sa dépendance au satellite tout en permettant aux pays enclavés de s’arrimer aux câbles sous-marins lancés depuis la côte. Véritable hub, le Cameroun est relié au Tchad depuis 2012 et à la Guinée équatoriale via une double liaison, par mer et sur terre. L’extension de cette dernière doit rejoindre à terme le Gabon, alors que le lancement d’un autre chantier est déjà prévu entre Yaoundé, Brazzaville et Bangui. En attendant la liaison entre les capitales du Tchad et de la Centrafrique, freinée par la situation sécuritaire dans ce dernier pays. O.M.

et à l’influence pouvoirs en place est d’ailleurs très marquée. C’est le cas de Justin Tagouh, le créateur de la chaîne Afrique Média, également implantée à Malabo et à N’Djamena. « Les chefs d’État de ces pays ont très tôt compris et soutenu la philosophie panafricaniste que nous défendons. Et ils nous ont ouvert leurs portes », précise son directeur de l’information, Albert Patrick Eya. La présence de ces deux pôles de diffusion à l’extérieur du Cameroun a été décisive pour le groupe lorsque ses locaux de Yaoundé et de Douala ont été fermés, en août 2015, après avoir subi les foudres du Conseil national de la communication (CNC), le régulateur camerounais des médias, à la suite du dépôt de plusieurs plaintes. La « chaîne panafricaine » a pu ainsi continuer à émettre sans encombre jusqu’à la levée des scellés, près d’un an plus tard.

Bouquet de chaînes

La logique du groupe TV+ (radio, télévision et télédistribution), dont la chaîne Canal 2 International est l’une des principales filiales, est bien différente: « Nous voulons voir grand et ne pas nous cantonner uniquement au marché local.

Notre présence dans ces pays, grâce à nos correspondants, nous permet de ne pas dépendre des agences de presse qui coûtent cher et dont le traitement de l’information épouse un prisme pas toujours en accord avec notre perception », observe Éric Joseph Fotso, patron de Canal 2. L’entreprise est engagée dans un partenariat avec la chaîne tchadienne Electron TV, lancée en 2014, construit autour de l’échange de programmes et d’un soutien technique apporté par le groupe camerounais. L’antenne de Malabo, où cohabitent une représentation de Canal 2 et une société de télédistribution (activité de base de TV+), illustre à la perfection la stratégie du groupe lorsqu’il cible un pays. « Nous cherchons d’abord à obtenir une licence dans la télédistribution. Si cette dernière marche, nous déployons ensuite notre bouquet de chaînes télévisées », explique Éric Joseph Fotso. Aucun de ces acteurs camerounais ne fait état d’une quelconque concurrence entre eux dans les pays étrangers où ils se sont implantés, préférant invoquer un positionnement différencié qui doit leur permettre à tous de trouver leur place dans le paysage audiovisuel de la Cemac.

jeuneafrique no 3010 du 16 au 22 septembre 2018

99


RAWBANK est la banque leader en RDC, en ayant été la première à dépasser 1 milliard de dollars en total de bilan depuis 2015. Forte de 100 points de vente, plus de 1 600 collaborateurs et 300 000 clients, et 25% de parts de marché, RAWBANK accompagne le développement de l’économie congolaise. Certifiée et primée, elle est considérée aujourd’hui comme un acteur financier incontournable en RDC, tant pour les particuliers, les PMI/PME que pour les grandes entreprises et institutions internationales. Rawbank est notée par Moody’s (B3), certifiée ISO/IEC 20000 et ISO/IEC 27001 et a noué des partenariats de financement avec plusieurs bailleurs internationaux (Proparco, IFC, Shelter Africa…). Sûreté, rentabilité et pérennité sont les priorités opérationnelles de Rawbank pour consolider sa stratégie de croissance, notamment en direction des particuliers et du secteur privé.

66, avenue Lukusa, Gombe - Kinshasa.

République Démocratique Congo Tél. +243 99 60 16 300 - Numéro gratuit: 4488 www.rawbank.cd Rawbank Rawbank sa

Total bilan

1

USD milliard

PNB

102

USD millions

Part de marché

25%


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.