JA 3023 DU 16 AU 22 DECEMBRE 2018 Belgique

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CÔTE D’IVOIRE

TUNISIE Ces avocats qui font trembler Ennahdha

DERNIÈRE LIGNE DROITE SPÉCIAL 26 PAGES

RD CONGO Félix, l’autre Tshisekedi

HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL NO 3023 DU 16 AU 22 DÉCEMBRE 2018

En annonçant son intention de restituer aux pays subsahariens les œuvres d’art dont ils ont été dépossédés, Emmanuel Macron suscite l’espoir. Et provoque la polémique.

Statue de gardien de reliquaire, Guinée équatoriale (milieu du XIXe siècle).

OBJETS MAL ACQUIS

La France rendra-t-elle son butin ? ÉDITION GÉNÉRALE

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France 3,80 € Algérie 290 DA Allemagne 4,80 € Autriche 4,80 € Belgique 3,80 € Canada 6,50 $ CAN Espagne 4,30 € Éthiopie 67 birrs Grèce 4,80 €

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Guadeloupe 4,60 € Guyane 5,80 € Italie 4,30 € Luxembourg 4,80 € Maroc 25 DH Martinique 4,60 € Mayotte 4,60 € Norvège 48 NK Pays-Bas 4,80 €

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Portugal cont. 4,30 € Réunion 4,60 € RD Congo 6,10 $ US Royaume-Uni 3,60 £ Suisse 7 FS Tunisie 3,50 DT USA 6,90 $ US Zone CFA 2 000 F CFA ISSN 1950-1285


SPÉCIAL

BELGIQUE-AFRIQUE

Partir, revenir… Face à un continent en pleine mutation, Bruxelles joue la carte de l’intégration européenne pour continuer à tenir son rôle, au nord comme au sud du Sahara. OLIVIER CASLIN, envoyé spécial à Bruxelles

E

«

ntre la Belgique et l’Afrique, c’est une longue histoire », commence Didier Reynders, sans ciller, à l’heure de dresser un bilan de l’action de son pays sur le continent (lire pp. 52 et 54). Le ministre fédéral des Affaires étrangères connaît bien les passions qui caractérisent les relations du royaume avec le cœur de l’Afrique, à commencer par la RD Congo. Une longue histoire en effet, faite de ruptures et de retrouvailles, de vaisselles cassées et de morceaux qu’il faut recoller. Et après avoir voulu « sortir de l’Afrique centrale dans les années 1990, la Belgique cherche aujourd’hui à y retourner », estime un expert des relations extérieures belges. Elle ne tente plus d’« éviter de voir le Congo de Léopold tomber entre les mains des Chinois, idée que défendait notre diplomatie des années 2000 », rappelle la journaliste Colette Braeckman, mais veut plutôt « s’engager davantage face aux défis sécuritaire, migratoire, démographique et climatique que connaît l’Afrique », résume Didier Reynders. Vaste programme que, bien entendu, le royaume n’entend pas mener seul. L’heure est donc à l’intégration. Celle d’abord des questions de développement et de défense au sein de la diplomatie belge, telles que souhaitées par Didier Reynders, « afin d’être en mesure de pouvoir faire plus que répondre uniquement à des crises ponctuelles ». Intégration également de cette diplomatie belge, désormais en « trois D », dans la mécanique européenne encore balbutiante. Chacun conserve ses représentations sur place, selon sa propre logique, « mais des réflexions sont menées, à Bruxelles, sur des

stratégies communes, avec de vraies coordinations sur le terrain, comme au Sahel », constate le chef de la diplomatie belge, qui voit en l’Europe le marchepied qui permettra à son pays de rehausser sa position dans des relations NordSud, en redéfinition, notamment lors des négociations post-accord de Cotonou.

Alliance UE-UA

Car, sans doute influencé par le modèle du Benelux instauré au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et qui a permis de relever son économie, la Belgique croit très fort dans la mutualisation des moyens, au nom du destin commun des deux rives de la Méditerranée. « L’idée d’avoir une alliance entre l’UE et l’UA nous intéresse, confirme Didier Reynders, qui avoue suivre de très près la réforme de l’organisation panafricaine lancée par Paul Kagame. Une intégration renforcée nous permettra d’avoir des interlocuteurs sur le continent et de disposer des structures nécessaires pour travailler ensemble. » Pas pour dicter des solutions, mais bien dans l’optique d’aider les Africains à régler euxmêmes leurs problèmes. La position belge est officiellement la même au niveau bilatéral, face aux crises qui secouent cycliquement ses anciennes possessions sur le continent. C’est le cas au Burundi, où la diplomatie belge, confrontée à une impasse avec le régime en place, travaille avec l’UA pour la définition d’une feuille de route qui permettrait de renouer un dialogue aujourd’hui au point mort. À Bujumbura comme à Kinshasa, Didier Reynders est personnellement mis en cause pour son soutien, jugé trop affiché, aux oppositions en exil. Une ingérence qu’il réfute, bien entendu, mais qui, sur place,

LE ROYAUME CROIT TRÈS FORT DANS LA MUTUALISATION DES MOYENS, AU NOM DU DESTIN COMMUN DES DEUX RIVES DE LA MÉDITERRANÉE.

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BELGA/AFP

La princesse Astrid lors d’une mission économique à Rabat, le 27 novembre.

provoque « un ras-le-bol », selon un observateur, qui rend la Belgique aujourd’hui quasi inaudible. C’est le cas en RD Congo, où certaines prises de position concernant l’organisation du scrutin présidentiel du 23 décembre sont très mal passées du côté du Palais de la nation. C’est donc, là aussi, en travaillant avec l’UE, l’UA et les autres pays de la sous-région que la Belgique espère peser sur les négociations en cours pour garantir le processus électoral le plus crédible et le plus apaisé possible. Savoir s’effacer pour mieux se retrouver. C’est ce que la Belgique a réussi avec le Rwanda. Après avoir été au plus bas

au lendemain du génocide de 1994, les relations se sont normalisées avec Kigali, six ans plus tard, jour pour jour, après les excuses présentées par le Premier ministre d’alors, Guy Verhofstadt, à la nation rwandaise, avant d’être aujourd’hui qualifiées d’« excellentes » par la diplomatie fédérale. Même si la réalité est certainement plus contrastée. « Nous avons soutenu Louise Mushikiwabo, à la tête de l’OIF, du bout des lèvres », croit savoir notre expert en relations internationales. L’essentiel est ailleurs pour la Belgique, qui montre qu’à l’occasion elle sait tourner les pages de son histoire mouvementée en Afrique.

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Spécial BELGIQUE-AFRIQUE

OLIVIER PAPEGNIES/COLLECTIF HUMA POUR JA

Interview

Didier Reynders

Ministre fédéral des Affaires étrangères et européennes de la Belgique

« L’Afrique est le seul continent où nous renforçons notre présence » Propos recueillis par OLIVIER CASLIN ommé en 2011 à la tête des Relations extérieures belges, Didier Reynders, 60 ans, a précédemment détenu pendant plus de douze années le portefeuille des Finances. D’où sa volonté de développer une diplomatie d’un nouveau genre pour son pays, incluant les aspects économiques, notamment en direction du continent africain.

N

Jeune Afrique : Le 23 décembre doit avoir lieu l’élection présidentielle en RD Congo. Êtes-vous optimiste quant à l’organisation du scrutin à la date prévue ? Didier Reynders : Plusieurs élé-

ments semblent aujourd’hui aller dans le bon sens, à commencer par le respect des règles constitutionnelles, puisque le président Kabila ne se représente pas. Maintenant, c’est aux Congolais eux-mêmes de décider si le processus leur convient ou non, pas à la Belgique. Notre message est le suivant : le pays doit aller vers les élections les plus apaisées et les plus

crédibles possible, et quel que soit le vainqueur nous travaillerons avec lui. VousêtesconsidéréàKinshasacomme un soutien de l’opposition. Que répondez-vous?

Je suis surtout un défenseur des intérêts de la population congolaise. C’est le processus électoral que je soutiens, pas tel candidat de la majorité ou de l’opposition. Maintenant, je suis rassuré de voir que chaque camp tente de se rassembler autour d’une candidature commune, mais c’est aux partis politiques congolais de faire leur choix. OnditvosrelationsavecJosephKabila exécrables…

Là encore il faut faire attention à ce qui peut être dit à Kinshasa. Joseph Kabila a, comme son père, œuvré pour conserver l’unité du pays. Et, sur ce point, il y a une réussite certaine, puisque la RD Congo n’a pas implosé. Maintenant,surleterrainsocio-économique, le bilan est tout autre. Aucun résultat probant n’a pu être enregistré durant toutes ces années, et le retour de certaines épidémies comme Ebola ou les tensions persistantes créées par

les groupes armés dans l’est du pays restent des phénomènes très inquiétants, pour nous comme pour nos partenaires. Qu’est-ce qui caractérise aujourd’hui la diplomatie belge, notamment en Afrique?

Nous avons mis en place une approche intégrée, celle des « trois D », diplomatie,défenseetdéveloppement. Cette démarche globale concerne avant tout l’Afrique, puisque toute notre coopération en matière de développement, en dehors de la Palestine, est concentrée sur quatorze pays du continent. Notre premier partenaire en la matière étant évidemment la RD Congo. Cela signifie-t-il que la Belgique a reconfiguré sa présence à travers le continent?

Malgré un contexte budgétaire difficile, l’Afrique est la seule région du monde où nous avons renforcé notre présence diplomatique. Nous avons inauguré une nouvelle ambassade à Kinshasa en 2017, et nous allons être présents à Brazzaville à travers le bureau de l’UE. Mais nous voulons nous engager ailleurs sur le continent, dans une région aujourd’hui aussi cruciale que le Sahel, par exemple, où nous venons d’améliorer notre présence à Bamako et au Bénin.

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Spécial BELGIQUE-AFRIQUE

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(Statistiques 2017) Partenaires commerciaux par continent

Principaux partenaires de la Belgique sur le continent

74,5%

Algérie Sénégal

7,1 %

Maroc

Égypte

Nigeria Côte d’Ivoire

Namibie

18,8 %

dont UE 68,5 %

5,8 %

Nous avons commencé à réorienter notre diplomatie dès les années 2000 en choisissant des « conseillers » parmi les acteurs économiques locaux. Depuis trente ans, notre présence, notamment en Afrique, est beaucoup plus forte, car les régions disposent de leurs propres agences de promotion. Si nouscomptonsassez peu d’opérateurs économiques en RD Congo, nous sommes beaucoup plus présents en Afrique du Sud, au Maroc ou en Tunisie. Et grâce à des opérateurs comme le Port d’Anvers, nous pénétrons de nouveaux marchés au Sénégal, au Bénin ou en Côte d’Ivoire.

COMMERCE EXTÉRIEUR BELGE

11,1 %

Et en matière économique?

C

2,2 %

Depuis le génocide au Rwanda, nous ne voulions plus intervenir directement. Mais un large consensus se dégage aujourd’hui dans le pays pour que nous ne nous l’interdisions plus, notamment dans le cadre d’opérations internationales, comme la Minusma et, prochainement, en soutenant la force G5 Sahel. En matière de coopération bilatérale, nous avions une longue collaboration avec la RD Congo, aujourd’hui suspendue à leur demande. Nous sommes entrés en discussion avec l’Angola pour voir comment les aider.

ontrairement à certaines idées reçues, la Belgique n’a pas tiré sa prospérité du Congo, lequel, dans le même temps, ne lui aurait rien coûté non plus. Des comptes à l’équilibre, aux moins jusqu’aux années 1960. Mais la Belgique n’était déjà plus là. Trois décennies plus tard, ses banques et ses principales entreprises désertaient la place à leur tour, au moment de la chute du président Mobutu. Elles ne sont pas revenues. « Les relations avec la RD Congo sont évidemment très particulières, et un certain nombre de sociétés belges y travaillent toujours, mais nous sommes peut-être plus frileux que d’autres », reconnaît Jacques Evrard, président de la Chambre de commerce, de l’industrie et de l’agriculture Belgique-Luxembourg (CBL), l’ancienne Chambre belgo-congolaise. Comme un symbole… Car l’Afrique, aujourd’hui comme hier, ne se résume pas à l’Afrique centrale pour les membres de la CBL ni pour ceux des trois organismes de promotions régionales: l’Agence wallonne à l’exportation et aux investissements étrangers (Awex), la Flanders Investment & Trade (FIT) et Brussels Invest & Export. Chacun suit sa propre stratégie « en tentant de jouer la même partition », résume le patron de la CBL. Sous la baguette, plus ou moins argentée, du ministère des Affaires étrangères, qui, en plus de densifier ses propres services, organise chaque année une grande mission économique, comme cela a été le cas au Maroc, où 469 chefs d’entreprise se sont rendus à la fin de novembre en

compagnie de la princesse Astrid. Fort de ces multiples réseaux, le secteur privé belge mène une offensive remarquée dans certains secteurs, à commencer par le maritime. « Le port d’Anvers est très actif sur la côte ouest-africaine, et nos compagnies de dragage – deux des quatre plus importantes du monde sont belges – sont très demandées sur le continent », précise Jacques Evrard. Les entreprises du royaume jouent également des coudes dans les secteurs du BTP ou des télécoms, pendant que les diamantaires anversois et les cabinets d’avocats-conseils maintiennent la tradition. « Nous ne venons pas conquérir des marchés, mais participer à leur développement en mettant en place des partenariats comme Anvers le fait dans les ports. L’approche belge est avant tout pragmatique », résume Jacques Evrard. Qu’importe si Brussels Airlines devient peu à peu la filiale africaine de Lufthansa, les avions décollent toujours de la capitale belge.

5,3 %

Quelle stratégie militaire et sécuritaire la Belgique suit-elle sur le continent?

OLIVIER CASLIN

9,3 %

Il y a certainement une forme de rivalité, notamment dans le domaine économique, à travers des entreprises qui peuvent être en concurrence. Mais, en matière politique ou sécuritaire, nous essayons d’avoir des approches le plus souvent communes, comme cela a été le cas au Mali. Mais également en RD Congo, où les Français sont sur une ligne identique à la nôtre.

Au-delà du Congo

4,4 %

Existe-t-il en Afrique francophone des conflits d’intérêts avec la France?

Économie

2,1 %

Et en Afrique du Nord?

Nous avons une relation bilatérale très forte avec le Maroc, à travers l’importante communauté rifaine qui s’est établie en Belgique dans les années 1960. Nos rapports se sont renforcés au fil du temps, notamment sur le plan économique, et nous tentons de consolider ces liens en nous appuyant sur la diaspora pour créer des activités économiques concrètes entre les deux pays.

Botswana

Afrique du Sud

12,5 % 9% 3% Europe

Asie

Amériques

Afrique

0,6 %

0,4 %

Océanie

Autres


COMMUNIQUÉ

AVIS D’EXPERT

Gaëtan HERINCKX

Responsable du Département « Entreprises » de la Société belge d’Investissement (BIO)

Nous soutenons le secteur privé en veillant à maximiser l’impact économique et social La Société belge d’Investissement pour les Pays en Développement (BIO) appuie le secteur privé dans les pays en développement, principalement en Afrique qui est sa principale zone d’intervention. Quels sont vos outils ? Nous intervenons principalement par le biais d’un large éventail de prêts directs à moyen et long terme, à taux fixe et variable, d’une durée comprise entre 5 à 10 ans, avec une période de grâce de 3 ans maximum. Nous proposons également des prises de participations en Nos financements capital, directes ou indirectes par l’intermédiaire ont pour but de de fonds de capital à contribuer aux risque, dans des sociéObjectifs de tés, ainsi que des outils Développement de quasi-capital (mezDurable (ODD) zanine, prêts subordonnés, convertibles, etc.). Tous nos financements ont pour but de contribuer aux Objectifs de Développement Durable (ODD), tels que l’élimination de la pauvreté, la lutte contre la dégradation de l’environnement et le changement climatique, la promotion de l’égalité entre les sexes, etc.

Pourriez-vous nous citer quelques projets emblématiques ? Nous appuyons le projet Enko Education qui vise à développer l’accès à un enseignement secondaire de qualité en Afrique à un coût accessible pour les familles. Les résultats scolaires sont très satisfaisants. Il y a actuellement 7 écoles en fonctionnement et l’objectif est d’atteindre le cap de 35 établissements en 2025. Le financement de BIO a pour but de financer 5 nouvelles écoles. Nous soutenons également Niche Cocoa Industry qui travaille avec plus de 25 000 petits producteurs de fèves de cacao au Ghana. Le financement de BIO a financé des investissements pour intégrer une partie supplémentaire du processus de transformation et ainsi augmenter la création de valeur au Ghana. Cette société fournit également un appui aux petits producteurs afin qu’ils atteignent des standards de qualité et/ou de culture biologique. Enfin, BIO a investi 5 M€ dans le fonds SIMA Off-Grid Solar and Financial Access qui finance des sociétés qui proposent des kits solaires ainsi que des solutions de financement. C’est un dispositif de fourniture d’énergie décentralisée, parfaitement adapté aux besoins des sociétés rurales et à la réduction des émissions de CO2.

Quelles sont vos priorités en Afrique ? L’Afrique est une région importante puisque BIO intervient dans 28 pays africains (sur un total de 52 pays inclus dans le mandat d’investissement de BIO). Notre portefeuille se répartit entre quatre grands secteurs :

* Le soutien aux institutions financières qui prêtent

aux PME et interviennent dans le microcrédit : 37 %.

* Le financement à travers les fonds d’investissement de capital à risque (private equity) : 28 %.

* L’appui au développement des infrastructures,

particulièrement les services de base destinés aux populations (éducation, santé, électricité, etc.) : 25 %.

* Le financement direct des entreprises : 10 %. L’Afrique

représente plus de 80 % des projets dans lesquels nous intervenons, principalement dans l’agribusiness.

SOCIÉTÉ BELGE D’INVESTISSEMENT POUR LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT - BIO Rue des Petits Carmes 24a 1000 Bruxelles - Belgique Tél. : + 32 2 778 99 99 Email : info@bio-invest.be

www.bio-invest.be


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