CLASSEMENT
AFRIQUE CENTRALE François Fall : « Sans dialogue, pas de solution »
Spécial 10 pages
LES MEILLEURES ÉCOLES DE COMMERCE DU CONTINENT
ARMÉE ALGÉRIENNE Maître du jeu ou hors jeu ?
HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL NO 3040 DU 14 AU 20 AVRIL 2019
Première mesure du second mandat de Macky Sall : la suppression du poste de Premier ministre. Le chef de l’État veut avoir les mains totalement libres pour mener à bien ses futures réformes. Une stratégie qui suscite le débat, notamment au sein de l’opposition. Et qui n’est pas sans risques…
SÉNÉGAL
L’hyper-président .
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France 3,80 € Algérie 290 DA Allemagne 4,80 € Autriche 4,80 €.Belgique 3,80 €.Canada 6,50 $ CAN Espagne 4,30 € Éthiopie 67 birrs Grèce 4,80 € Guadeloupe 4,60 € Guyane 5,80 € Italie 4,30 € Luxembourg 4,80 € Maroc 25 DH Martinique 4,60 € Mayotte 4,60 € Norvège 48 NK Pays-Bas 5 € Portugal cont. 4,30 € Réunion 4,60 € RD Congo 6,10 $ US Royaume-Uni 3,60 £ Suisse 7 FS Tunisie 4 DT USA 6,90 $ US Zone CFA 2 000 F CFA ISSN 1950-1285
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Édition internationale et afrique subsaharienne
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Spécial Écoles de commerce CLASSEMENT
Filière d’excellence La Rabat Business School est, selon notre classement, l’école au sein du Maghreb qui facilite le mieux la mobilité internationale.
Malgré l’implantation d’établissements français sur le continent et l’offensive des capital-investisseurs s’esquisse peu à peu un modèle de business school purement africain.
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QUENTIN VELLUET
V
oilà quatre ans que Jeune Afrique n’avait pas enquêté sur les écoles de commerce africaines. Assez longtemps pour observer la transformation d’un secteur qui ne cesse d’évoluer. Toutefois, un constat demeure : le manque de formations locales de qualité – gage de souveraineté et condition du développement économique. Est-ce à
UNIVERSITÉ INTERNATIONALE DE RABAT
dire qu’aucun acteur n’a émergé dernièrement ? Loin de là, mais ils sont encore trop peu pour absorber le flux annuel d’étudiants en quête d’un bon diplôme. Un chiffre fourni par le cabinet de conseil Paxter résume la situation: le continent comptera 22 millions d’étudiants supplémentaires en 2030. Tous ne s’inscriront pas dans une école de commerce, mais la perspective d’un tel défi mérite que soient rappelées les grandes tendances du secteur. En quatre ans, c’est surtout en Afrique du Nord que les écoles francophones ont le plus bourgeonné. Le dynamisme du Maroc se caractérise par l’arrivée d’établissements français venus concurrencer les historiques Iscae, HECI, Esca, HEEC, HEM ou l’université Al-Akhawayn. L’EM Lyon a ouvert à Casablanca, en 2015, suivi de l’Essec à Rabat, en 2016, puis de l’université Paris-Dauphine et de Toulouse Business School à Casablanca, en 2017. Toutes profitent de l’essor d’une classe moyenne qui n’hésite pas à investir pour la formation de sa progéniture. Ces implantations locales renforcent l’influence de l’Hexagone dans la région, alors que la France perd en attractivité depuis qu’elle a décidé d’augmenter les frais universitaires pour les étudiants étrangers extracommunautaires. Mais sur le continent, et notamment en Afrique subsaharienne, nul doute que cette offre de proximité saura séduire ceux qui n’auront pas préféré les écoles espagnoles, turques ou allemandes. Au sud du Sahara, deux modèles dominent. Augmenter la capacité d’accueil tout en garantissant une qualité pédagogique est la voie choisie par Amadou Diaw, fondateur de l’Institut supérieur de management (ISM), à Dakar. En 2017, il a ouvert son capital au français Galileo Global Education, deuxième acteur mondial de l’enseignement supérieur privé, qui rêve de détrôner son concurrent américain Laureate Education. Galileo n’a pas tardé à placer ses agents. En deux ans, il a augmenté les effectifs étudiants de 30 % et a rationalisé les finances ainsi que la gestion interne.
Sur le plan qualitatif, il faudra patienter pour observer les résultats obtenus par cette nouvelle gouvernance. L’arrivée des fonds d’investissement dans l’enseignement supérieur privé africain est récente. Outre l’américain Providence Equity Partners, qui possède Galileo Global Education, le britannique Actis est présent à travers Honoris United Universities, qui se développe en Afrique australe et au Maghreb avec notamment l’université centrale de Tunis. Avec DPI et Mediterrania Capital Partners, le fonds marocain KMR Holdings Pédagogique possède quant à lui l’université internationale de Casablanca et l’université privée de Marrakech.
Naissance d’une accréditation panafricaine
Le second modèle est incarné par des écoles aux ambitions locales et plus modestes en matière d’effectifs. Telle l’Esca, une école de management qui a obtenu fin novembre 2018 la prestigieuse accréditation de l’Association to Advance Collegiate Schools of Business (AACSB), un organisme américain qui garantit la qualité de plus de 800 écoles dans le monde. Outre les filiales d’établissements étrangers, l’école casablancaise est la première, et la seule, à avoir décroché ce label en Afrique francophone. De son côté, Sup de Co Dakar assure privilégier la qualité pédagogique à sa capacité d’accueil. Pour ses 25 ans en mars, l’école a organisé un grand raout et mis en avant ses travaux de recherche. Le manque de moyens financiers et humains aboutit également au développement de standards locaux. Ainsi, l’Association of African Business Schools africaines (AABS), née en 2007, a créé en 2018 une accréditation purement panafricaine, conçue à partir de critères liés aux réalités locales. L’AABS préfère observer, par exemple, l’impact socio-économique de la recherche scientifique plutôt que le nombre de publications dans les grandes revues occidentales. De quoi créer, petit à petit, le profil idéal de la future école de commerce africaine.
RÉSEAU DES ANCIENS : NOUVELLE ARME DE DÉVELOPPEMENT MASSIF Jadis, les réseaux des anciens élèves n’étaient que de tristes bases de données inutilisées. Désormais, les écoles exploitent cette manne devenue essentielle à la qualité de leur enseignement. Et ce pour plusieurs raisons. La première est financière et s’inspire du modèle américain, où les « ex- » contribuent financièrement au budget de l’établissement qui les a formés. Au Sénégal, Sup de Co réfléchit à la création d’une fondation, et BEM Dakar reçoit déjà des participations spontanées. La deuxième raison tient à la performance de l’école, tant sur l’adéquation entre compétences et besoins du marché que sur son rayonnement à l’international. L’exemple parfait est celui des Amis du Maroc, un groupe de diplômés de l’université Paris-Dauphine qui, en 2016, a investi 50 % de la somme nécessaire à l’implantation d’un campus à Casablanca. La phase d’amorçage s’est terminée en avril 2018 et ils se sont retirés au profit du Groupe HEM, qui, depuis, cogère l’établissement. Rester proche des anciens élèves permet enfin de tisser un lien plus étroit entre l’école et le monde de l’entreprise, par l’organisation de soirées, de journées de recrutement ou de séminaires. De quoi cultiver une « solidarité d’école et de corps » chère au sociologue Pierre Bourdieu et bien utile aux étudiants. Q. V.
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Spécial Écoles de commerce
CLASSEMENT MAGHREB
Le Maroc consolide son avance Face à l’offensive des écoles françaises, les acteurs historiques résistent. Les établissements marocains, qui profitent de l’essor d’une classe moyenne, dominent notre palmarès.
Rang
Pays
École
Diplôme
Maroc
Iscae
Programme grande école
Maroc
EM Lyon Business School Casablanca
Masters spécialisés
Maroc
Esca
Parcours grande école
Maroc
Rabat Business School (RBS)
Master commerce international
Maroc
HECI Casablanca
MBA management de projets et entrepreneuriat
Tunisie
Mediterranean School of Business
Master en business management
Algérie
Esaa
Master en sciences de gestion
Tunisie
Dauphine Tunis
Master finance 275
Algérie
MDI Alger Business School
Master en management
Maroc
Adalia School of Business
Master management de l‘innovation marketing numérique
MÉTHODOLOGIE Notre palmarès compare des parcours diplômants de niveau bac + 5 en management, commerce, gestion et administration des affaires ayant récompensé une première promotion il y a au moins trois ans. Les écoles ont choisi ellesmêmes le parcours qu’elles voulaient faire évaluer. Le classement a été établi à partir des réponses à une liste de 44 questions envoyée à 57 écoles de pays francophones d’Afrique subsaharienne et d'Afrique du Nord. Ont été analysées l’attractivité et la sélectivité des écoles, leur ouverture à l’international, la qualité de leur pédagogie et les liens qu’elles cultivent avec les entreprises. Cette année, une attention particulière a été portée à l’importance de la recherche appliquée dans les enseignements. Malgré plusieurs relances, des établissements réputés, comme l’université privée Al-Akhawayn et HEM, au Maroc, et le Cesag, au Sénégal, n’ont pas souhaité participer à notre enquête. Enfin, certaines données fournies par les antennes locales d’écoles françaises ont été pondérées, afin de garantir une comparaison équitable. Q. V.
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Attractivité/ sélectivité
Ouverture à l’international
Pédagogie
Professionnalisation
Iscae Casablanca
Programme grande école 90 % d’insertion professionnelle après six mois
Si elle pèche un peu par la qualité de son environnement pédagogique, l’école publique créée en 1971 se rattrape par sa capacité à rapprocher les étudiants du tissu économique national et international. Intimement liée à la Confédération générale des entreprises du Maroc, qui a organisé une première université d’été sur son campus, elle a noué des partenariats avec des dizaines de grandes entreprises lui permettant de placer ses étudiants en stage ou de les faire recruter. Les occasions de rencontrer des professionnels y sont fréquentes: l’équipe enseignante, composée à 61 % de professionnels, organise régulièrement des « confidences du manager » et des événements de réseautage.
Publi-reportage
BOLLORE TRANSPORT & LOGISTICS
Des relations-écoles fortes pour recruter durablement. Recruter et former les talents de demain est un objectif majeur de Bolloré Transport & Logistics qui emploie aujourd’hui près de 24 000 collaborateurs en Afrique. Grâce à une politique de relations-écoles dynamique, l’entreprise construit très tôt un lien privilégié avec les étudiants. Par ailleurs, Bolloré Transport & Logistics déploie une politique RH attractive qui accompagne le parcours professionnel de ses collaborateurs dans la durée.
Isabelle Patchong
Des partenariats écoles ciblés En développant des partenariats ciblés avec des écoles d’ingénieurs et des établissements d’enseignement technique et professionnel, Bolloré Transport & Logistics crée de nombreuses occasions d’échanges avec les étudiants. De multiples offres de stages et d’alternances sont proposées dans le cadre de ces partenariats, voie royale d’entrée dans l’entreprise qui assure ainsi la qualité de ses recrutements.
Spécialistes des métiers portuaires, techniciens supérieurs, ingénieurs en logistique, financiers, RH ou encore commerciaux ; tels sont les métiers auxquels l’entreprise forme ses stagiaires et alternants.
De belles opportunités de carrière En 2018, par exemple plus de 90 stagiaires issus de L’INP-HB1 et 2IE2 ont été embauchés chez Sitarail, filiale de Bolloré Transport & Logistics opérant le réseau ferroviaire entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Au Cameroun, le Groupe a mis en place depuis 2006, un partenariat avec l’UCAM-ICAM3 qui forme des ingénieurs. Plus de 78 % de ces jeunes recrues camerounaises décrochent un CDI à la fin de leur stage.
« Avec ma formation en alternance je me suis familiarisée rapidement avec le monde de l’entreprise. J’ai eu l’opportunité de travailler sur des projets stimulants en mettant en pratique les connaissances acquises lors de ma formation à l’UCAM-ICAM. Après 3 ans d’apprentissage, l’entreprise m’a permis de saisir une très belle opportunité de carrière à la Direction Technique de DIT. Cela fait maintenant plus de 10 ans que je travaille chez Bolloré Transport & Logistics au Cameroun »
1.Institut National Polytechnique Félix Houphouët-Boigny de Yamoussoukro 2.Institut International d’Ingénierie de l’Eau et de l’Environnement 3.Université Catholique d’Afrique Centrale-Institut Catholique des Arts et Métiers
bollore-transport-logistics.com
SC BTL-04/19
B
olloré Transport & Logistics propose aux jeunes talents africains de se former en découvrant le monde du transport et de la logistique, tant dans la pratique que dans la théorie, et de leur transmettre son savoir-faire.
Directrice Technique de Douala International Terminal (DIT) témoigne
Spécial Écoles de commerce
EM Lyon Casablanca
Masters spécialisés en alternance 100 % d’insertion
Catapultée parmi les meilleures écoles de notre classement, EM Lyon est cependant peu attractive pour les étudiants non marocains, et son rayonnement international s’en trouve limité. Néanmoins, l’école capitalise un réseau de partenaires (159 dans le monde), qui lui permet d’envoyer à l’étranger tous les étudiants de ses « masters spécialisés » en alternance. La dimension entrepreneuriale de l’établissement est aussi à noter. Dans ses locaux flambant neuf, l’école, liée à certains incubateurs de Casablanca, possède aussi le sien propre.
Esca Casablanca
Parcours grande école 87 % d’insertion
Elle est, depuis novembre 2018, la première et la seule école d’Afrique francophone à détenir les accréditations de l’AACSB. Mais, avec seulement 15 % d’étudiants étrangers dans le « parcours grande école » et moins d’un tiers des cours dispensés
en anglais, l’Esca conserve un rayonnement régional plus qu’international. Assez sélectif (36 % d’admis l’an passé), l’établissement piloté par Thami Ghorfi offre de sérieux avantages pour les candidats à l’entrepreneuriat : un parcours entièrement dévolu au secteur, un incubateur, des compétitions et des conférences. L’Esca reste également fiable sur le volet professionnalisation, notamment parce qu’elle permet d’effectuer des stages longs (plus de six mois) et de se faire la main sur de multiples projets sous le tutorat d’entreprises très variées.
même des frais supplémentaires pour valider un double diplôme. Très sélective (9 % d’admis l’an passé), l’école dirigée par le Français Olivier Aptel souffre d’un manque de partenaires pédagogiques qui freine son attractivité.
HECI Casablanca
MBA en management de projets et entrepreneuriat 89,5 % d’insertion
Elle fait partie des écoles les moins attractives du classement, mais se distingue par un solide réseau d’anciens élèves qui lui permet notamment d’organiser des conférences « success stories », donnant à ses étudiants des exemples positifs de réussite. Et c’est peut-être grâce à ce réseau que l’école, fondée en 1986, parvient à insérer professionnellement 90 % de ses étudiants depuis quatre ans. Elle demeure pourtant moyenne sur le plan pédagogique bien que 100 % des enseignants de son MBA soient titulaires d’un doctorat et publient dans des revues de sciences de gestion reconnues.
Rabat Business School
Master en commerce international 87 % d’insertion
C’est au Maghreb l’école la plus internationale de notre classement, en particulier parce qu’elle fournit des logements aux étudiants étrangers et, à défaut de place, une aide à la recherche de logement et un accompagnement pour les démarches administratives. L’an dernier, 94 % de ses étudiants sont partis en échange universitaire, moyennant tout de
Mediterranean School of Business Tunis
L’Esca est la seule école d’Afrique francophone à avoir obtenu les accréditations de l’AACSB.
HASSAN OUAZZANI POUR JA
Master en business management 90 % d’insertion
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Créée en 2002 par Mahmoud Triki, elle est la première école tunisienne de notre classement. Accréditée Amba et Epas, elle fait partie des établissements les plus ouverts à l’international. L’intégralité de ses cours est dispensée en anglais, et la dernière promotion de son MBA comptait sept nationalités. Elle se démarque aussi par sa dimension professionnalisante, puisque le dernier semestre de son master en business management est consacré à un projet de fin d’études, à un stage ou à la possibilité d’avancer sur un projet entrepreneurial accompagné d’un mentor. En revanche, si elle a noué des partenariats solides avec de bons établissements étrangers – aux États-Unis, au Canada ou au Portugal –, ces derniers restent trop rares.
SCHOOL OF MANAGEMENT
EXECUTIVE DOCTORATE IN BUSINESS ADMINISTRATION
Paris Genève Luxembourg Dakar Bamako Douala Abidjan Libreville & À Distance 35 thèses soutenues |17 ouvrages publiés
info@business-science-institute.com | www.business-science-institute.com
Spécial Écoles de commerce
Esaa
Alger
Master en sciences de gestion 95 % d’insertion
L’EM LYON CAPITALISE UN VASTE RÉSEAU DE PARTENAIRES POUR ENVOYER SES ÉTUDIANTS À L’ÉTRANGER.
Première école algérienne au palmarès, elle profite d’un partenariat étroit avec l’université de Lille-II pour son master en sciences de gestion. Elle anime un consortium d’entreprises qui lui permet d’organiser des rencontres mensuelles entre professionnels et étudiants et de disposer d’une base de données de propositions de stages et de contrats dans plus d’une vingtaine d’entreprises comme GE, Total, Sonatrach ou encore Henkel. L’école, qui a également lancé un incubateur et s’affirme comme l’une des plus professionnalisantes, ne semble en revanche pas vouloir rayonner au-delà de l’Algérie. Elle ne doit donc pas être le premier choix des aspirants cadres panafricains.
la Méditerranée. L’établissement, qui fête ses 10 ans cette année, se rattrape sur sa capacité à professionnaliser la vingtaine d’étudiants du master finance qu’elle accueille chaque année. Bien que ces derniers ne puissent compter que sur 90 anciens, ils disposent d’une école aux mêmes standards que l’université parisienne et peuvent décider de partir étudier sans frais supplémentaires dans l’un des deux autres campus de Dauphine, à Londres et à Paris.
Université Paris-Dauphine Tunis
Alger
Le manque d’ouverture à l’international qui pénalise aujourd’hui cette école sera peut-être résolu à partir de 2020, date à laquelle elle doit intégrer la future université franco-tunisienne pour l’Afrique et
En bas de notre classement, cette école dépassait autrefois sa compatriote l’Esaa. Mais, malgré l’incubateur MDI-Start et quelques partenariats avec des entreprises, elle ne semble pas avoir pris conscience du besoin
Master finance 275 100 % d’insertion
MDI-Algiers Business School
Master en management NC
d’ouverture internationale. Ainsi, elle ne permet pas de partir étudier à l’étranger et ne prévoit aucun accompagnement aux étudiants étrangers qui souhaiteraient venir se former. Son équipe enseignante demeure néanmoins de qualité, puisqu’elle compte 72 % de docteurs parmi ses 22 enseignants permanents.
Adalia School of Business
Casablanca
Master management de l’innovation et marketing numérique NC
L’établissement, dirigé depuis 2014 par le Français Grégory Gueneau, peut déjà se targuer de rayonner en Afrique subsaharienne. L’an passé, 48 % de son master en management de l’innovation et marketing numérique était composé d’étudiants ouest-africains ou d’Afrique centrale. Côté attractivité, l’école, plutôt sélective (37 % d’admission), a trouvé le moyen de se faire connaître du tissu économique local grâce à l’événement Innodays, sur l’innovation et l’entrepreneuriat, qu’elle organise chaque année au Maroc. Partenaire de Neoma Business School, l’école doit encore muscler l’équipe enseignante de son master, qui n’est composée que de deux docteurs sur quatre professeurs au total.
COMMUNIQUÉ
ÉCOLE SUPÉRIEURE DE COMMERCE ET D’INFORMATIQUE DE GESTION
20 ANS D’EXCELLENCE !
L’École supérieure de commerce et d’informatique de gestion (ESCO-IGES) a été créée en 1999, soit 20 ans cette année, pour apporter sa contribution à la formation de cadres compétents de différents niveaux (Bac +2 à Bac +5) au profit des entreprises publiques, privées, nationales et multinationales. Elle fait partie des toutes premières écoles à offrir des formations de niveau supérieur. Elle est la première école de commerce du Burkina Faso.
2. 3. 4.
dispenser une formation professionnelle de qualité et adaptée aux besoins des entreprises nationales et internationales en vue d’une meilleure insertion des jeunes cadres dans le monde du travail ; donner aux travailleurs du secteur privé une formation pointue et diversifiée en vue d’assurer leur polyvalence et leur mobilité ; retenir les étudiants africains chez eux où ils pourront désormais accéder à une formation de haute qualité ; être un centre d’excellence ouvert aux étudiants de la sous-région et de l’Afrique toute entière.
Offre de formation ESCO-IGES offre aux étudiants titulaires d’un Baccalauréat des formations sanctionnées par des diplômes supérieurs de niveau licence (Bac +3) et master (Bac +5). L’École forme dans les filières suivantes en présentiel et en cours en ligne : Gestion des Ressources Humaines, Transport Logistique, Banque, Sciences de Gestion, Management de projets, Finance Comptabilité, Marketing et gestion commerciale, Communication d’entreprise, Marketing et stratégie.
ESCO-IGES, classée meilleur établissement du Burkina En 2017, le Ministère en charge de l’enseignement supérieur, suite à la toute première mission de suivi-contrôle, a classé ESCO-IGES 1er sur 112 institutions privées d’enseignement supérieur que comptait le Burkina.
Des diplômes reconnus par le CAMES Les diplômes de ESCO-IGES sont accrédités par le Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement supérieur (CAMES). C’est un label de la qualité de l’enseignement qui facilite l’insertion professionnelle des diplômés.
ESCO-IGES, un réseau de partenariats internationaux ESCO-IGES entretient des relations de partenariat avec de prestigieuses universités et écoles à travers le monde telles que la Fondation Universitaire Mercure de Belgique, Saint Cloud State University des USA, le Complexe d’Enseignement Technique (CET-ASNI) du Niger et Coopération Partenariat Canada Afrique (COPACA).
GROUPE ESCO-IGES - Université à Ouagadougou, Burkina Faso Boulevard Naba Zombre, Goughin, Ouagadougou, Burkina Faso Téléphone : +226 25 34 39 15
www.esco-iges.net
JAMG - Photo : Adobestock.com
Objectifs de ESCO-IGES 1.
Spécial Écoles de commerce
CLASSEMENT AFRIQUE SUBSAHARIENNE
Dakar confirme son leadership Grâce à la professionnalisation des étudiants à travers la promotion de l’entrepreneuriat dans la plupart des formations, les établissements de la capitale sénégalaise continuent de tenir le haut du pavé.
Rang
Pays
École
Diplôme
Sénégal
BEM Dakar
Master sciences de gestion (IMP)
Sénégal
IAM Dakar
Master administration des affaires
Sénégal
ISM Dakar
MBA investissement et gouvernance d’entreprise (options audit, ingénierie financière ou banque et assurance)
Sénégal
Sup de Co Dakar
Master sciences du management
Côte d’Ivoire
HEC Abidjan
Master administration des entreprises
Gabon
BBS (BGFIBank)
Master banque finance assurance, option banque
Cameroun
Saint-Jérôme Management Sciences and Business School
Master sciences de gestion
Cameroun
Institut universitaire du golfe de Guinée
Master comptabilité contrôle audit
BEM Dakar
Master sciences de gestion (IMP) 96,5 % d’insertion professionnelle après six mois
L’école, qui a fêté ses 10 ans en 2008, surpasse ses concurrentes en ce qui concerne la professionnalisation et l’ouverture à l’international. La dernière promotion de son master en sciences de gestion comptait 40 % d’étudiants issus de toute l’Afrique, et l’intégralité de la promotion est partie en mobilité dans l’un des seize établissements partenaires en Afrique, en Asie ou en Europe. Son nombre restreint de partenaires accrédités et d’études de cas réalisées en interne la dessert, mais elle profite tout de
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Attractivité/ sélectivité
même d’une très bonne image de marque et d’un excellent taux d’insertion professionnelle.
IAM Dakar
Master administration des affaires 95 % d’insertion
Du haut de ses 26 ans, l’école de Moustapha Guirassy continue de bien se positionner dans notre classement parce qu’elle sait s’entourer. Elle compte onze partenaires accrédités, dont l’université Laval, au Québec, l’EM Lyon ou encore la prestigieuse London Business School. Elle exploite parfaitement sa base de données de plus de 22 000 anciens élèves en les impliquant dans la
Ouverture à l’international
Pédagogie
Professionnalisation
stratégie de l’école et en les suivant de près grâce à la plateforme Graduway. Si son ouverture à l’international demeure moyenne et de pédagogie (seul un quart de ses études de cas sont conçues en interne), l’IAM Dakar peut se targuer d’être un formateur d’entrepreneurs. Selon ses chiffres, 24 entreprises ont été créées par ses élèves ces trois dernières années.
ISM Dakar
MBA investissement et gouvernance d’entreprise (options audit, ingénierie financière ou banque et assurance) 70 % d’insertion
L’école aux ambitions panafricaines surpasse ses concurrentes du
Sup de Co Dakar, une école très panafricaine.
notre classement. Pourtant, le centre de formation de la BGFI – transformée en véritable école de commerce depuis 2011 – n’a pas à rougir de sa qualité pédagogique. L’intégralité des études de cas sur lesquelles planchent ses étudiants colle aux contextes africains puisque celles-ci sont conçues par ses enseignants ou par des entreprises partenaires. Et nul doute que ses étudiants sont bien accompagnés, puisque le taux d’encadrement au sein du master évalué est de 73,5 %.
HANS NICK
Saint-Jérôme Management Sciences and Business School
point de vue de la professionnalisation des étudiants. Elle compte près de 70 intervenants professionnels et a noué une centaine de partenariats avec des entreprises qui proposent aux étudiants des stages mais aussi des recrutements. Elle oblige ses élèves du MBA à mener un projet de création d’entreprise et a ouvert deux incubateurs cette année pour accompagner les meilleures idées. Elle doit encore augmenter l’importance de l’anglais dans ses cours (seulement 10 %) et améliorer la mobilité qu’elle propose à ses étudiants.
Sup de Co Dakar
Master sciences du management 85 % d’insertion
L’école ne fait pas partie du trio de tête parce que ses enseignantschercheurs n’ont pas publié d’articles scientifiques récemment et que le taux d’encadrementdesonmasterenmanagement est trop faible (11,5 %). Ce qui ne l’empêche pas de parvenir à garder une qualité constante dans ses enseignements et de demeurer très équilibrée dans la qualité des quatre critères évalués. Ses 2000 anciens élèves sont impliqués dans le recrutement des nouveaux, présents dans les jurys de soutenance et jouent le rôle de tuteurs, voire enseignent parfois. Sup de Co Dakar est également très panafricaine
puisque 40 % de la promotion 20172018 du master en management provenait principalement du continent.
HEC Abidjan
Master administration des entreprises 62 % d’insertion
Ce qui pénalise cette école installée depuis 2001 dans le quartier Mermoz, à Abidjan, c’est son manque de sélectivité, d’accréditations (elle est certes reconnue par le Cames) et de partenaires accrédités hormis celui avec Toulouse Business School Casablanca. Plutôt moyenne sur le reste des critères évalués, HEC Abidjan se démarque néanmoins par la qualité de service qu’elle offre aux étudiants étrangers (fourniture ou aide à la recherche de logement, accompagnement pour les démarches administratives). Autre point fort, 85 % du corps enseignant de son master en administration des entreprises est titulaire d’un doctorat, ce qui lui permet de produire 40 % des études de cas utilisées dans ses cours.
BBS (BGFIBank) Libreville
Master banque finance assurance, option banque. 69,4 % d’insertion
L’établissement gabonais, aux ambitions régionales assumées et bâti sur un modèle de formation professionnelle, se voit pénalisé dans
Douala
Master sciences de gestion 40 % d’insertion
Cette école camerounaise, qui dépend de l’université catholique Saint-Jérôme de Douala, exploite intelligemment son réseau de 289 anciens élèves. Ils sont invités aux galas de promotion et mis à contribution pour des offres de stages, du recrutement et des conférences. L’établissement peut aussi se targuer d’utiliser 70 % d’études de cas conçues en interne. Mais, avec un taux d’admission de 92 %, ses critères de sélection manquent d’exigence. C’est également trop faible sur le plan professionnel: dans le master étudié, aucun projet sous tutorat n’est proposé aux étudiants et aucun partenariat n’est mis en place avec des entreprises pour un recrutement en contrat.
Institut universitaire du golfe de Guinée
Master comptabilité contrôle audit 76 % d’insertion
Le point fort de cet établissement privé ouvert en 1993 est la professionnalisation de ses étudiants. Ceux qui développent des projets d’entreprise peuvent tenter de recevoir un soutien financier de l’école et des huit intervenants professionnels du master évalué. Néanmoins, elle ne déclare aucun partenariat avec d’autres écoles et n’est accréditée par aucun organisme international. Deux points faibles qui l’empêchent également de proposer de la mobilité à l’étranger.
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Spécial Écoles de commerce
PROFILS
Formés par et pour le continent Si les cursus permettent de tisser un réseau, ils sont aussi, comme l’illustrent ces trois exemples, un moyen de nouer des liens avec les entreprises et de s’ouvrir à l’international.
Ayoub TBEUR
Abdou Karim FOFANA
Chargé de mission chez Mamda-MCMA
« L’école a renforcé ma capacité à m’adapter à tous les environnements »
Ministre sénégalais de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique
« C’était la meilleure voie pour prendre la température des marchés »
A
près des études de droit à Lyon, Abdou Karim Fofana retourne sur les bancs de l’école en 2008 pour se former à l’entrepreneuriat à BEM Dakar, l’antenne sénégalaise du groupe Kedge. Son projet n’aboutit pas, mais son bachelor en marketing et communication entamé lui permet de « compléter sa formation juridique » et de tisser un réseau au sein de grands cabinets et d’entreprises. « C’était la meilleure voie pour prendre la température des marchés », explique-t-il. En 2011, après un passage dans un cabinet de conseil juridique puis dans une agence de communication,
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Abdou Karim Fofana s’inscrit à un master en gestion et administration des entreprises. Il suit des cours de gestion publique, de leadership et de gestion de projet. Ex-directeur de l’Agence de gestion du patrimoine bâti de l’État, il vient d’être nommé ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique. Quant à évoluer dans le secteur public après des études de commerce, il assure: « Mon passage à BEM Dakar m’a permis d’avoir une bonne compréhension du secteur privé, une compétence indispensable lorsque je travaille sur des partenariats public-privé. » MANON LAPLACE
MARGAUX MAZELLIER
DR
JULIEN ROCHE
A
youb Tbeur intègre l’Institut supérieur de commerce et d’administration des entreprises (Iscae) en 2003. Il réussit avec brio le cycle général puis le cycle d’expertise comptable. En 2007, avant même d’avoir fini sa formation, le jeune étudiant décroche un CDI chez Procter & Gamble. « Sans le label ISCAE, je n’aurais jamais pu intégrer une multinationale comme P & G », affirme-t-il. En 2011, il part faire de l’audit des fonds d’investissement au Luxembourg et prend conscience que l’école lui a fourni autre chose qu’un beau titre sur un CV : « Je n’ai eu aucun mal à m’intégrer à ce nouvel environnement cosmopolite et international. L’Iscae m’y avait préparé en renforçant mes compétences relationnelles. » Aujourd’hui, Ayoub Tbeur est chargé de mission chez Mamda-MCMA, une compagnie d’assurances marocaine. Il est parallèlement professeur vacataire à l’Iscae, un bon moyen, selon lui, de « renvoyer l’ascenseur ».
COMMUNIQUÉ
OTC - Online Training Center
OTC Burkina, Leader mondial du e-learning
www.formationenligne.org
Siaka GOW, Fondateur Une passion devenue une industrie
« Quand je fondais OTC en 2012, je l’ai fait par vocation pour la formation et par passion pour les nouvelles technologies pour tout simplement rendre service à tous ceux qui s’éloignaient des universités de par leur affectation professionnelle… »
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Management et Suivi Évaluation des Projets et Programmes
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Master of business administration
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Marketing - Finance Compta – Logistique et Ressources Humaines
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Banque - Assurances - Entreprises et Organisation – ONG et Associations
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Gestion Administrative Comptable et Financière
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Sciences et Technologies de l’Eau, de l’Environnement et de l’Énergie
L’envergure internationale du leader mondial Présent aux grands salons d’exposition en Afrique et en Europe, OTC offre un catalogue de plus de 400 diplômes et certificats de ses insti-
tuts et des universités partenaires et un portail web d’une très grande visibilité. Membre de plusieurs associations internationales, OTC compte ses diplômés à tous les niveaux dans les institutions internationales.
Un géant du web en Afrique Incontestablement, OTC est un géant du web en Afrique. Avec une communauté de plus de deux millions d’internautes sur les réseaux sociaux, des portails internet les plus visités et plusieurs médias dont les plus innovateurs comme le Quotidien Numérique d’Afrique (www.quotidiennumerique.com) qui parait sur plusieurs grands kiosques numériques au monde, assurent la présence de cette entreprise de formation sur le net chaque jour.
Institut d’Enseignement Supérieur en ligne - 02 BP 5805 Ouagadougou 02 Burkina Faso Avenue Sembène Ousmane, Ouaga 2 000, Téléphone : +226 25 41 10 00/ +226 77 20 00 26 - Email : otc@otc.bf
JAMG - Photos : D.R. sauf mention
Les grands domaines de la formation
©ADOBESTOCK.COM
Le leader de la formation à distance est jugé de très bonne qualité par l’autorité de contrôle du ministère de l’enseignement supérieur. OTC enregistre chaque année, environ 2 000 étudiants de plus de 50 nationalités sur ses campus virtuels pour poursuivre pour la plupart des Masters en ligne.
DR
Spécial Écoles de commerce
Caroline MBODJ
Directrice générale de l’agence sénégalaise de Ringier Digital Marketing
« Mon CV a fait la différence »
D
epuis sa sortie de Sup de Co Dakar, en 2010, cette titulaire d’un master en marketing et communication a rapidement gravi les échelons. À 32 ans, elle vient d’être nommée à la direction de la filiale sénégalaise de Ringier Digital Marketing, une agence de communication suisse qu’elle a rejointe deux ans plus tôt, en tant que business developper. Pour la Dakaroise, quitter le Sénégal n’était pas une option. « À Sup de Co, j’étais sûre d’avoir une formation de qualité, équivalente à celles délivrées en France ou au Canada »,
indique-t-elle. À 24 ans, elle décroche son premier emploi dans une agence de marketing numérique sénégalaise, grâce à une annonce partagée par l’établissement. Elle y restera six ans. « L’école nous mettait face aux exigences du monde professionnel. Je faisais la différence sur la présentation de mon CV et en entretien », souligne Caroline Mbodj. Impliquée – elle a été cheffe de classe pendant quatre ans –, l’ancienne élève a gardé des liens étroits avec ses camarades de promotion, soucieux d’aider leurs cadets. NATACHA GORWITZ
Jean-Marie Peretti
Professeur à l’Essec et président de l’Institut international de l’audit social VINCENT FOURNIER/JA
« Il y a beaucoup de ressources locales disponibles pour financer les écoles »
Le spécialiste en RH analyse les mutations d’un secteur de plus en plus privatisé et les liens entre les établissements et les entreprises. Propos recueillis par QUENTIN VELLUET
Jeune Afrique : Quels conseils donneriez-vous aux futurs étudiants pour choisir une bonne école ? Jean-Marie Peretti: Il faut avant tout ne pas se fier à leur communication et aller rencontrer directement des anciens élèves, échanger avec eux sur leur expérience, chercher à savoir ce qu’ils ont vécu et quelles compétences ils ont acquises. Ainsi, on sait très vite si les enseignements de tel ou tel établissement sont obsolètes, si l’accès à la documentation est restreint ou si les effectifs sont trop nombreux. En tant que professeur, comment jugez-vous de la qualité d’une école? Une école fonctionne bien si son taux d’emploi à la sortie est élevé. Dans le contexte africain, le fait de posséder un département entrepreneuriat et un incubateur est également important. Cela permet de transmettre l’esprit d’entreprendre et de créer un véritable écosystème d’accompagnement, notamment financier. Enfin, les cours doivent
être assurés par des chercheurs en prise avec les contextes locaux. Ils doivent présenter des cas pratiques et se fonder sur des exemples locaux. Quelles sont les bonnes pratiques pour créer un authentique lien école-entreprise? La meilleure méthode est de créer des chaires d’enseignement en partenariat avec des entreprises. La mise en place de clubs de DRH ou de comités de pilotage constitués de dirigeants d’entreprise est aussi un moyen de rencontrer régulièrement les acteurs économiques, d’échanger sur l’organisation d’événements, les besoins de recrutement, l’évolution des métiers et la conception des programmes. Comment percevez-vous l’arrivée des fonds d’investissement dans le secteur de l’éducation? Les États font le choix de privatiser l’enseignement parce qu’ils n’ont pas la capacité d’accueillir tous les étudiants. Mais cela aboutit à la création d’établissements qui communiquent plus qu’ils
ne forment. Croire que l’on peut gagner de l’argent avec l’enseignement est absurde. Je trouve cela d’autant plus désolant que le continent n’a pas besoin de fonds étrangers pour financer le secteur. De l’argent à investir dans les écoles, il y en a beaucoup localement. De plus,
ces fonds vont écrémer. Les étudiants qui n’auront pas les moyens de payer seront laissés de côté. Paradoxalement, ces écoles auront un bon taux d’insertion dans l’emploi parce qu’elles ne recruteront que des étudiants de l’élite, qui ont déjà un réseau.
En partenariat avec :
Diplôme d’université Droit international économique en Afrique • Un diplôme d’université sur les conventions internationales en Afrique ayant vocation à régir les relations économiques sur ce continent • Une équipe enseignante composée d’universitaires et de praticiens sous la responsabilité de Yves Nouvel, Professeur à l’université Panthéon-Assas, et de Thierry Lauriol, Avocat au bareau de Paris • 160 heures de cours réparties en 8 modules de 20 heures sur Paris + 40 heures de tutorat. • Une promotion constituée de professionnels et d’étudiants sélectionnés sur dossier
Informations et inscriptions sur notre site cfp.u-paris2.fr DROIT INTERNATIONAL ECONOMIQUE EN AFRIQUE
gisele.cristovao@u-paris2.fr 01 53 63 86 19/26
Rentrée novembre 2019
Spécial Écoles de commerce
Un modèle qui cherche à convaincre Les établissements investissent de plus en plus dans les cours en ligne. Reste à faire tomber certaines barrières du côté des enseignants et des étudiants. NATACHA GORWITZ
’est l’avenir de l’enseignement. Les étudiants ne peuvent plus rester assis à écouter un professeur durant deux ou trois heures », s’enthousiasme Malick Faye, directeur de la business school et des accréditations de BEM Dakar. Plus qu’une solution pour désengorger les salles de classe tout en touchant un plus grand nombre d’étudiants, la formation en ligne (ou e-learning) séduit toute une génération née un Smartphone à la main. Son atout est qu’elle ne remplace pas totalement les enseignements classiques. Les écoles qui y ont recours privilégient pour la plupart les formats hybrides qui permettent aux étudiants d’arriver en classe mieux préparés. À l’EM Lyon, des modules de formation en comptabilité, en informatique ou en langues sont dispensés en ligne en amont des cours. Les étudiants s’autoévaluent, ce qui permet ensuite auxprofesseursd’optimiserlescoursen constituant des groupes par niveaux. « Avec la transformation numérique, tous les métiers se métamorphosent. C’est important qu’un étudiant sache seformerparlui-même»,ajouteAmina Bouzguenda-Zeghal, directrice générale de l’université Paris-Dauphine Tunis. Les écoles n’hésitent plus à débloquer des sommes importantes
«
C
pour aller plus loin dans ce domaine. Le mois dernier, l’université ParisDauphine, qui possède un campus à Tunis et un autre à Casablanca, a annoncé un million d’euros d’investissements. Depuis 2009, Sup de Co Dakar a investi plus de 250 millions de F CFA (380000 euros) pour développer ses programmes numériques. À l’Esca de Casablanca, 300 modules de formation et 25 000 références bibliographiques sont disponibles sur sa plateforme en ligne, créée en 2013. L’EM Lyon de Casablanca concentre sa production de moocs (cours en ligne ouverts à tous) sur des problématiques locales. Le groupe en a conçu trois, liés à l’innovation et à l’entrepreneuriat. D’autres établissements orientent leurs élèves vers des plateformes de jeux d’entreprise, qui simulent des négociations commerciales. L’autre façon d’enrichir le catalogue de contenus numériques est d’acquérir des licences ou de nouer des partenariats. Ainsi, l’université Paris-Dauphine Tunis s’intéresse actuellement à des start-up locales, comme AfricaTek Academy, entreprise spécialisée dans la formation, pour répondre aux besoins en compétences des sociétés tunisiennes dans les domaines de la programmation, du big data ou de l’intelligence artificielle. Certains travaux de recherche viennent néanmoins tempérer
EM Lyon Casablanca a conçu trois moocs.
l’enthousiasme des écoles pour la formation en ligne. Ceux de Clément Dussarps, maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’université de Bordeaux, pointent du doigt le sentiment d’abandon ressenti par les apprenants face à un cours en ligne. Les limites du modèle sont particulièrement marquées côté étudiants. L’e-learning requiert, en effet, des capacités d’autonomie, d’autogestion et de rigueur qu’ils ne possèdent pas forcément.
L’échange, vecteur essentiel de la connaissance
Apprendre seul devant son écran, c’est faire l’impasse sur une « connaissance de groupe engendrée par une relation enprésentielcapabledeprovoquerune communicationféconde»,conclutune étude de l’université de Genève, qui souligne la place centrale du formateur dans l’acquisition du savoir. Les enseignants restent aussi à convaincre. « Numériser un cours suppose beaucoup de rigueur dans la conception, la scénarisation et la mise en œuvre », insiste Malick Faye. Plus ludiques et plus denses, les modules d’e-learning nécessitent de savoir animer des vidéos, de concevoir des quiz, des rappels et des exercices. Autant de compétences complètement étrangères à certains profils peu à l’aise avec la vidéo et l’outil internet. L’avenir de l’enseignement passe donc aussi par la capacité des enseignants à s’adapter à ces nouvelles attributions.
AYOUB GOUACH/EML
E-LEARNING
L’ÉCOLE SUPÉRIEURE DE COMMERCE ET D’ADMINISTRATION DES ENTREPRISES est une institution d’enseignement supérieur privé offrant des programmes adaptés aux mutations des secteurs de la Comptabilité & Finance, de la Gestion, du Commerce et de la Logistique. Fondée en 2003 par Victor AKESSE, l’ESCAE met son expertise au service de ses étudiants via la préparation de 11 diplômes dont 2 permettent d’accéder à l’Expertise Comptable (Diplôme Français) : ✓ La Licence des Sciences Techniques Comptables et Financières (LSTCF) qui dispense de 8 épreuves sur 13 aux examens du diplôme de Comptabilité et de Gestion (DCG) ✓ Le Master Comptabilité, Contrôle et Audit (MCCA) qui dispense de 2 épreuves sur les 7 aux examens du Diplôme Supérieur de Comptabilité et Gestion (DSCG) Nos diplômes jouissent d’une triple reconnaissance : par l’État Nigérien, l’Enseignement Supérieur Français et le CAMES.
L’ESCAE, c’est : ☛ 11 diplômes reconnus par le CAMES (6 licences, 5 masters) ☛ 2 diplômes reconnus par l’État Français (la LSTCF et le Master CCA) ☛ une variété de formations allant du BTS au Doctorat : 5 BTS, 8 Licences et 11 Masters
Différentes vues de l’ESCAE
L’ESCAE, bâtie sur 7 500 m comprend : ◆ ◆ ◆
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1 bibliothèque
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1 terrain omnisport
2 amphithéâtres (200 places),
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1 cafétéria
1 salle de conférence (150 places)
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des bus de ramassage gratuits
40 classes climatisées (50 places chacune)
◆ et
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◆ une
Les représentants de l’INTEC de Paris, le Directeur des Études et le Directeur Général Adjoint
salle informatique moderne
à terme, une cité universitaire
de 50 chambres
Le Directeur Général et ses collaborateurs
Groupe ESCAE : Centre International de Formation à l’Expertise Comptable (CIFEC BENIN et CIFEC ABIDJAN) et Institut International de Formation à l’Expertise Comptable (2IFEC OUAGA) Quartier Dar Es Salam, Niamey, Rue Foulani Koira B. P. : 13.407 Niamey - République du Niger - Tél. : (+227) 20 35 22 51 / 96 29 72 72 / 90 35 44 58 www.escaeniamey.com