CÔTE D’IVOIRE LE RHPD EN ORDRE DE BATAILLE
MAROC Lekjaa l’insubmersible
NIGER Spécial 20 pages Comment Issoufou prépare sa sortie
HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL NO 3061 DU 8 AU 14 SEPTEMBRE 2019
PRÉSIDENTIELLE 2019 12 pages
Quelle Tunisie demain ?
• Les 7 travaux du prochain président • Les 8 propositions phares de la campagne • Youssef Chahed : « Réformer n’est pas facile, mais nous avons été courageux… »
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France 3,80 € Algérie 290 DA Allemagne 4,80 € Autriche 4,80 € Belgique 3,80 € Canada 6,50 $ CAN Espagne 4,30 € Éthiopie 67 Br Grèce 4,80 € Guadeloupe 4,60 € Guyane 5,80 € Italie 4,30 € Luxembourg 4,80 € Maroc 25 DH Martinique 4,60 € Mayotte 4,60 € Norvège 48 NK Pays-Bas 5 € Portugal cont. 4,30 € RD Congo 5 $ US Réunion 4,60 € Royaume-Uni 3,60 £ Suisse 7 FS Tunisie 4 DT USA 6,90 $ US Zone CFA 2 000 F CFA ISSN 1950-1285
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COMMUNIQUÉ
Le Leader tunisien du solaire éco-responsable Dans un moment de marasme économique, Biome Solar Industry ou BSI enchaîne les succès et se déploie sur les marchés internationaux. Spécialisé dans les solutions respectueuses de l’environnement, l’entreprise tunisienne mise sur les installations solaires thermiques et s’implante sur de nombreux territoires. Son président directeur général, Ahmed ERNEZ revient sur les dernières réalisations qui font entrer BSI dans la cour des grands.
Président Directeur Général de Biome Solar Industry
Il s’agit de la plus grosse installation solaire thermique au Maghreb et en Afrique. Nous avons équipé 3 000 m² de capteurs pour de la résidence universitaire Sidi Abdellah à Alger et permis de couvrir les besoins en eau chaude des 11 000 lits de cette ville universitaire. Avec notre partenaire algérien, Eroge BELHARET, nous avons emporté le marché après 18 mois de négociations face aux plus grands fabricants mondiaux. BSI a fourni le conseil, le matériel, a effectué et a supervisé l’installation fournie par Eroge BELHARET. Selon notre culture d’entreprise BSI a aussi complété sa prestation avec un volet formation. Ce projet, qui est en partie opérationnel, est une porte ouverte sur le marché du solaire destiné au résidentiel. BSI est en lice sur un appel à manifestation pour 2000 chauffes-eau solaires et ce n’est qu’un début. Avec 47 millions d’habitants et son capital solaire, l’Algérie a un potentiel conséquent.
Présent également au Maroc, BSI mise sur le Maghreb ? Nous sommes plutôt sur les nouveaux marchés émergents principalement le Maroc, BSI dans sa nouvelle stratégie sur le Maghreb s’associe avec l’entreprise CONSOLAIR pour renforcer son positionnement sur ce marché.
USINE DE BÉJA
Zone Industrielle Béja Nord Route de Nefza 9000 Béja, Tunisie Tél. : (+216) 78 440 440 78 440 192 Fax : (+216) 78 440 040
nous avons fait l’expérience de partenariats à la Réunion et en Nouvelle Calédonie avec un plus en matière de transfert de savoir faire.
L’exportation se taille une belle part chez BSI A l’horizon 2025, l’export couvrira 70 à 75 % de notre chiffre d’affaire. Nous nous préparons à entrer sur le marché des pays du Golfe qui est un haut de gamme en fournissant des cuves en inox pour chauffe-eau solaires fabriqués dans une unité dédiée qui est implantée à Béja (Nord). Comme à chaque fois, l’équipement est accompagné d’exportation de conseil, de savoir faire et de formation. Avec des perspectives en Côte d’Ivoire et un projet en cours au Burkina Faso, nous étendons notre champ d’action et allons jusqu’en Guyane française où nous installons 1 500 chauffeeaux en Amazonie. En outre nous sommes en discussion avancée avec notre partenaire Allemand KBB, pour intégrer horizontalement toute la fabrication du capteur solaire en Tunisie, cette délocalisation va nous permettre de créer plus de 30 emplois directs, de mieux optimiser nos coûts de production et de s’ouvrir vers d’autres marchés à l’international. Les perspectives ne manquent pas là où le soleil brille.
L’Égypte, le pays avec ses grands chantiers offre de belles opportunités d’autant qu’à partir de 2020, tous les nouveaux panneaux solaires doivent avoir la certification « Solar Key Mark » ou « Chemsi » et BSI est la seule entreprise arabe et africaine à avoir ce label. La volonté de mise en place de partenariat industriel qui prévaut en Egypte, positionne BSI en bonne place ;
Email : contact@biomesolar.com
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M. Ahmed Ernez
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L’ÉVÉNEMENT Investigation, classements, débats… Chaque mois le grand rendez-vous de JA
JEAN-CLAUDE COUTAUSSE/DIVERGENCE
Sept travaux pour un quinq
Le palais de Carthage.
TUNISIE ti ll 2019 Présidentielle
Le prochain président de la République devra relever une série de défis majeurs pour l’avenir du pays. Voici, par le menu détail, les plus urgents.
uennat
NEÏLA LATROUS, FRIDA DAHMANI, CAMILLE LAFRANCE et NESSIM BEN GHARBIA
C
’est souvent une histoire de chiffres. Sans doute ici plus qu’ailleurs. D’abord le 26, comme le nombre de candidats à la présidentielle. Puis le 2, comme le nombre de tours pour les départager. Les derniers sondages témoignent d’une opinion publique fragmentée, écartelée entre des personnalités aux antipodes… et des projets souvent similaires. Les sujets de fond ne manquent pourtant pas. Car si la Tunisie a su confirmer depuis 2011 son statut d’exception démocratique dans le monde arabe, elle se trouve à la croisée des chemins, avec un chômage endémique – 15,5 % à la fin de 2018 –, une dette inquiétante – plus de 71 % du PIB –, de criantes inégalités territoriales, des institutions fragiles et un lien social abîmé. Le temps presse: une fois installé à Carthage, le prochain président aura à relever, en urgence, sept défis majeurs. Sept, comme les sept millions d’électeurs appelés aux urnes ce 15 septembre pour le premier tour.
L’événement
TUNISIE ti ll 2019 Présidentielle
Chantier entamé par feu Béji Caïd Essebsi, l’édification des institutions constitutionnelles n’est toujours pas effective. Privée des instances qu’elle a elle-même consacrées, la Constitution du 27 janvier 2014 a un goût d’inachevé. L’exemple le plus frappant de ce processus chancelant est l’absence de Cour constitutionnelle. Juridiction chargée d’interpréter la Loi fondamentale et organe habilité à destituer le président de la République en cas de « violation manifeste de la Constitution », la Cour devait être mise en place en 2015. Quatre ans plus tard, l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) n’avait toujours pas réussi à s’entendre sur l’identité de quatre des futurs juges constitutionnels. Garant de l’unité de l’État et de sa continuité, le futur président devra user de son autorité pour mettre d’accord les différents acteurs politiques. La Constitution de 2014 a entériné la création de cinq autres organes
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constitutionnels indépendants : l’instance des élections, celle de la communication audiovisuelle, l’instance des droits de l’homme, celle du développement durable et des droits des générations futures, et l’instance de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption. Toutes disposent d’une autonomie administrative et financière par rapport aux autorités de tutelle. Le but : garantir des contre-pouvoirs à l’exécutif. Cinq ans après l’entrée en vigueur de la nouvelle Constitution, l’instance de la communication audiovisuelle et
celle relative à la bonne gouvernance et à la lutte contre la corruption n’ont toujours pas vu le jour. Il reviendra au prochain chef de l’État d’inciter les députés à accélérer le processus. Enfin, les constituants – dans le texte de 2014 – avaient fait le choix d’encourager la décentralisation. La norme fondamentale exige ainsi l’élection de conseils municipaux et régionaux, et la mise en place de conseils de district. Pour l’heure, seuls les conseils municipaux ont été élus durant le mandat de Caïd Essesbsi. Le reste est, là encore, légué au successeur de ce dernier.
Résorber les inégalités territoriales
C’était l’une des promesses majeures de l’aprèsjanvier 2011. Huit ans et une nouvelle Constitution plus tard, un tragique accident à Sidi Bouzid, berceau de la révolution, a remis en lumière cette promesse déçue. Le 27 avril, la collision entre un camion de volailles et un pick-up surchargé transportant des ouvrières agricoles a fait douze morts. Un drame lié à l’extrême pauvreté qui perdure dans les zones rurales. Quand le taux de chômage de jeunes diplômés du supérieur atteint déjà 31 % en moyenne dans le pays, il grimpe à 58 % dans le gouvernorat de Tataouine, dans le Sud. La Constituante de 2011 consacrait pourtant une forme de discrimination positive, avec une refonte du nombre de sièges attribués à chaque circonscription pour assurer une meilleure représentativité des territoires. Et, en théorie, une meilleure prise en compte au niveau national des problématiques régionales. La Constitution de 2014 a fait de la décentralisation l’un des fondamentaux de l’État. Mais le remède miracle
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Lors de l’adoption de la nouvelle Constitution, le 26 janvier 2014, par l’Assemblée nationale constituante (ANC).
AIMEN ZINE/AP/SIPA
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Consolider les institutions
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pour guérir la fracture territoriale arrive à prescription sans avoir été administré. Le décret d’application du code des collectivités locales, adopté en 2018, n’a jamais été publié, ce qui empêche la mise en place de l’autonomie locale. Escamotées aussi, les ambitions de développement axé sur les spécificités régionales, et une redistribution plus équitable des richesses. Le découpage territorial inchangé isole les régions, et l’absence d’infrastructures refroidit les investisseurs. Résultat : 92 % des entreprises industrielles sont à moins d’une heure de route de Tunis, de Sousse ou de Sfax. Les prémices d’un rééquilibre se profilent. L’ouverture de nouveaux tribunaux cantonaux, les projets de zones franches et l’appui à l’autoentrepreneuriat devraient permettre de faciliter la création d’activités. Des perspectives qui ne pourront se concrétiser sans la remise en fonction de services de santé et éducatifs défaillants, voire inexistants par endroits.
La Banque centrale, à Tunis.
NICOLAS FAUQUÉ/WWW.IMAGESDETUNISIE.COM
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NACER TALEL/ANADOLU AGENCY/AFP
Des jeunes de Tataouine se réunissent pour protester contre le chômage dans leur région, en avril 2017.
Assainir les finances publiques
Le sujet refait surface à chaque loi de finances : la dette. Celle-ci pourrait dépasser 80 % du PIB dans les années à venir. Et les remboursements doivent commencer dès 2021. Autant dire que le dossier est brûlant pour le futur président. Conformément aux recommandations du FMI, le gouvernement Chahed a mis en place une politique de rigueur budgétaire, en s’attaquant notamment à la dépense publique. Et en taillant dans les subventions du secteur de l’énergie et de l’alimentation. Mais la masse salariale du secteur public – près de 14 % du PIB – reste un point noir. La faute, en partie, aux recrutements massifs destinées à apaiser la grogne sociale, après la révolution. Face aux défis sécuritaires, les effectifs de l’Intérieur et de la Défense se sont envolés. Mais certains dénoncent des embauches disproportionnées et des cooptations clientélistes. « La fonction publique n’est pas un mammouth, sa masse salariale rapportée au PIB est importante, car nous avons perdu de la croissance! » nuance toutefois Sami Aouadi, conseiller économique du syndicat UGTT. Toujours est-il que l’exécutif a eu à cœur d’agir doublement. D’abord en freinant les augmentations – le salaire moyen d’un fonctionnaire est de 700 dinars (environ 220 euros), soit 400 dinars de plus que le salaire minimum –, puis en réduisant les effectifs, au moyen d’incitations au départ à la retraite ou de départs négociés. Sauf que certains secteurs, comme l’éducation et la santé, manquent cruellement de fonctionnaires. C’est tout un redéploiement qu’il faudrait opérer, selon l’économiste Mustapha Jouili. En outre, la masse salariale publique participe à la consommation, principal levier de croissance du pays. Des experts suggèrent de s’attaquer en priorité à la dégradation de la productivité de l’administration. « Toutes les réformes ont été envisagées du côté des dépenses, mais il faut voir les choses du côté des ressources de l’État », assure Mustapha Jouili, qui préconise de s’attaquer en priorité à la réforme de la fiscalité. Évasion, sous-déclarations, défiscalisation, secteur informel représentent autant de pertes pour l’État.
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L’événement
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Remettre sur pied la justice Les 42 membres du Conseil supérieur de la magistrature prêtant serment devant Béji Caïd Essebsi, le 14 décembre 2016, au palais de Carthage.
HICHEM
C’est le sujet chaud de la campagne : Nabil Karoui, candidat et favori dans les sondages, a-t-il été arrêté pour des raisons politiques ? Le magnat est en prison depuis le 23 août, en raison de soupçons d’évasion fiscale et de blanchiment d’argent. Son arrestation a ravivé le spectre d’une justice aux ordres de l’exécutif, comme aux temps de Bourguiba et de Ben Ali. Huit ans après la révolution du 14 janvier 2011, et malgré des avancées concrètes – dont l’élection des nouveaux membres du Conseil supérieur de la magistrature –, le sentiment qui prévaut est celui d’une justice soumise au pouvoir. Comment y remédier ? Quel rôle peut jouer le prochain président pour remettre sur pied le pouvoir judiciaire ? La première étape est l’instauration de la Cour constitutionnelle, qui, en veillant au respect de la Loi fondamentale, garantit aussi l’un des principes majeurs du texte: l’indépendance de la justice. La Cour permettra également aux justiciables de contester la constitutionnalité des lois auxquelles ils se soumettent. Le futur président pourra aussi
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Sortir de la liste noire du Gafi
Le Groupe d’action financière (Gafi), institution intergouvernementale chargée de l’évaluation des mesures de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, a d’abord classé la Tunisie, en décembre 2015, parmi les juridictions à haut risque et/ou non coopératives, puis, en janvier 2018, dans la catégorie des États sous surveillance. Dans la foulée, le pays intégrait la liste noire des 17 pays non coopératifs sur le plan fiscal, établie par l’Union européenne. Ce 15 septembre, à l’heure où les Tunisiens voteront, un groupe d’experts du Gafi examinera les efforts déployés pour garantir le respect des règles de conformité financière. Une visite déterminante pour que la Tunisie ne
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faire valoir son droit d’initiative législative pour amender le droit pénal. En réduisant les possibilités de recours à la détention préventive – ou en encourageant les peines alternatives (travaux d’intérêt général, stage de citoyenneté…) –, les nouveaux textes pourront rendre la justice plus humaine. Par esprit de transparence, d’égalité et d’exemplarité, le chef de l’État pourrait aussi proposer un projet de loi pour encadrer ou supprimer l’immunité liée aux hautes fonctions de l’État. Si celle-ci se justifie par un souci d’efficacité, elle a toutefois installé le sentiment d’une justice à deux vitesses chez le citoyen.
soit plus considérée comme une juridiction douteuse. En dix-sept mois, le gouvernement tunisien a adopté un plan d’action coordonné par la Banque centrale de Tunisie (BCT) et la Commission tunisienne des analyses financières (CTAF). En adaptant sa législation et en renforçant ses capacités de contrôle et de surveillance, la Tunisie a apporté des réponses à 36 des 40 points de défaillance relevés par le Gafi. Pour cocher toutes les cases, le pays a aussi amendé la loi de 2015 sur la lutte contre le terrorisme et la répression du blanchiment d’argent. En février 2019, un décret sur le gel des fonds des terroristes et la lutte contre le financement de l’armement a été promulgué. « Nous sommes en
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apprentissage, mais c’est ainsi que naissent les institutions », affirme le gouverneur de la BCT, Marouane Abassi. Le prochain président devra s’assurer de la mise en œuvre des obligations des professions non financières – avocats, experts-comptables, agents immobiliers… – en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Il devra aussi veiller à l’efficacité du registre national des entreprises, qui facilite l’identification des bénéficiaires réels se trouvant derrière chaque personne morale. Le Gafi exige également l’application d’un système de sanctions financières liées au financement du terrorisme, et une surveillance appropriée du tissu associatif.
À la centrale de la Steg, à La Goulette.
Le siège de la Banque internationale arabe de Tunisie, à Tunis.
NICOLAS FAUQUÉ/WWW.IMAGESDETUNISIE.COM
ONS ABID POUR JA
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Réformer la gouvernance des entreprises publiques
Sous-performantes, les entreprises publiques tunisiennes sont accusées de freiner la croissance et le développement du secteur privé. Prises de décision trop centralisées, gestion opaque, contrôles et audits inadéquats, clientélisme… La plupart portent encore les stigmates de l’ancien régime. Le secteur compte près de 200 structures, dont 24 établissements publics de santé et 102 entreprises à proprement parler. Sont concernés : services publics, importations, transport, industrie, énergie et finance. Certaines, comme l’Etap (activités pétrolières) et Tunisie Telecom, sont rentables. Sept d’entre elles se classent parmi les dix premières entreprises du pays en matière de chiffre d’affaires. Mais malgré d’importantes subventions, beaucoup sont endettées. La Steg (électricité) cumulerait à elle seule 20 % de la dette garantie par l’État. Alors que les bénéfices du secteur ont chuté de moitié entre 2010 et 2014, leur masse salariale a augmenté. Un changement a été annoncé dès 2015, suivi d’un plan d’action détaillé à l’été 2017. Et un livre blanc édité en mars 2018, résultat de deux années de consultations avec des experts, les syndicats et le patronat. La présidence du gouvernement y dénonce « une spirale d’inefficacité ». Au menu de ses recommandations : la fin des subventions systématiques, l’encouragement des partenariats public-privé, la création d’un nouveau cadre juridique, la promotion du dialogue social, la réforme de la gouvernance interne, le regain de productivité des salariés et la restructuration financière. « Jusqu’à présent, la priorité des réformes est de viser l’équilibre financier de ces entreprises. Où est la cohérence globale ? » s’interroge Abdeljelil Bedoui, économiste et membre du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux. Lequel préconise la création d’une holding permettant une gestion unifiée des entreprises publiques, qui bénéficieraient d’un système de péréquation. Le même recommande de raisonner en termes sectoriels pour créer davantage de valeur ajoutée. Pour l’instant, une unité de gestion par objectif a été annoncée à la Kasbah. Plusieurs partenaires techniques et financiers soutiennent le projet : FMI, Banque mondiale, AFD. Mais la réforme, censée s’inscrire dans le plan quinquennal prenant fin en 2020, n’a pas encore été concrétisée.
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L’événement
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Le temps des funérailles du président de la République Béji Caïd Essebsi, le 25 juillet, les Tunisiens ont laissé leurs clivages de côté pour se rassembler. Pareille union nationale avait marqué les trois premiers mois de la révolution de 2011. Mais cet élan de fraternisation s’était rapidement heurté aux schismes profonds de la société tunisienne, avec d’un côté les héritiers du bourguibisme et de l’autre une population plutôt jeune, oscillant entre mouvements libertaires et islamisme. Car, déstabilisés par la modernisation accélérée et par une montée de l’individualisme en rupture avec les traditions séculaires, certains Tunisiens avaient aussi vu dans cet islam politique l’antidote à ce stress social. À la question « qui sommesnous? », les Tunisiens peinent à offrir une réponse cohérente, comme en
Lors d’une manifestation en faveur de l’égalité successorale, le 10 mars 2018, à Tunis.
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témoignent les débats autour de la Constitution de 2014. Ou ceux sur l’égalité dans l’héritage entre hommes et femmes, souhaitée par Béji Caïd Essebsi et impossible à adopter de son vivant. Le prochain président peut-il réussir là où son prédécesseur a échoué et faire naître un nouveau contrat social ? « La réussite d’un programme de développement, aussi intelligent soit-il, reste conditionné à la mutation du comportement de l’individu vers plus de citoyenneté, plus de production et plus de culture », insiste le psychiatre Sofiane Zribi. La dynamique enclenchée par Bourguiba avait opéré une transformation à marche forcée de la société avec l’éducation pour tous, l’émancipation de la femme, le contrôle de la natalité, l’expérience du collectivisme, puis celle du libéralisme.
Famille, religion, travail, sécurité… Sur tous ces thèmes sociétaux, les divergences des Tunisiens ont longtemps été étouffées par l’autoritarisme de l’ancien régime. Les préoccupations politiques et économiques ont fini par occulter ces questions de fond et ont immanquablement exacerbé les divisions. « La famille demeure le premier support moral, matériel et symbolique dans l’épreuve, y compris chez les jeunes générations, qui tentent pourtant de s’émanciper de l’emprise familiale », estime le sociologue Ridha Ben Amor. Mais elle ne pourra à elle seule resserrer le tissu social. De nouvelles formes de solidarité voient le jour, notamment dans un milieu associatif en plein essor qui participe à l’édification d’une citoyenneté tunisienne aujourd’hui pas encore totalement assimilée.
NICOLAS FAUQUE/IMAGES DE TUNISIE
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Retisser le lien social
TRIBUNE
Quand la com tue le débat J
amais la politique n’a occupé un tel espace médiatique et émissions d’infotainement scénarisées et transformées en jamais la communication n’a occupé un tel espace politique. publi-reportage: nul n’a pu échapper au matraquage. Les sonDans les médias de masse ou à travers le web, les politiques dages prévoient que « l’association » fera main basse sur des s’expriment partout, tout le temps, alors même que la défiance dizaines de sièges lors des législatives du 6 octobre. à leur égard a atteint des sommets. Huit ans après la révolution, l’espoir contestataire a laissé place au désenchantement réforais les candidats plus classiques savent toujours user des mateur. La magie des promesses n’opère plus: le terrorisme, la vieilles ficelles du métier: le conflit. Abir Moussi y excelle. crise économique, l’investissement en berne et une poignée de Vestige de l’ancien régime, elle a arraché sa place sous les gouvernements ont suffi à faire d’un État de droit naissant une projecteurs avec un discours radical et clivant. À la manière de démocratie grabataire, comparable aux vieilles démocraties Trump, de Salvini ou de Le Pen, elle a le verbe incisif, la fortentées par le populisme. mule cinglante. Et fait mouche à chaque appaDans ce tourbillon de libération des médias rition médiatique. Dans ce carnaval politique, et de la parole, la communication politique se faire entendre des électeurs est devenu une s’est invitée à la table du pouvoir. Accessoire tâche ardue. L’outrance et le bashing font alors dans l’Ancien Monde, la voilà devenue l’arme figure d’uniques planches de salut. Aucun canindispensable pour qui brigue le pouvoir. La didat n’a été épargné par les anathèmes. Tous secousse électorale de 2011 et la guerre des « agents dormants des islamistes » ou « supcommunicants de 2014 sont passées par là. Fini pôts d’Israël ». À chaque jour son lot d’intox. Sur les grands questionnements sur l’éducation, la Facebook, les montages Photoshop polluent le santé, l’agriculture, l’écologie, la transition énerdébat public. Sous ces feux croisés, la fragile Karim gétique, l’avenir de l’Union africaine... Le débat confiance entre politique et citoyens menace Bouzouita d’idées? Première victime de la communication de rompre. « Calomniez, calomniez, il en resEnseignant, expert politique. tera toujours quelque chose », écrivait Francis en plaidoyer et Bacon au XVIIe siècle. Nous y sommes toujours. en communication ’image étant « une affaire de pros », rien politique d’étonnant à ce que Nabil Karoui, un magnat l’opposé de ces pratiques, deux hommes des médias et de la communication, se soit insd’une discrétion que l’on peut qualifier tallé au sommet des sondages d’intentions de d’ostentatoire peuvent créer la surprise. Et vote pour les prochaines élections. Sans idéoloprendre à contre-pied le « tout-communicagie ni programme, il est plébiscité par les strates sociales les plus tion». D’un côté Kais Saïed, modeste juriste à la retraite et pauvres, femmes rurales et populations analphabètes, cibles de ancien patron à l’université de Sousse. De l’autre, Abdelkrim choix d’une chaîne qui leur sert du charity business entre deux Zbidi, ancien ministre de la Défense. Avec leur style professoépisodes d’un feuilleton turc. Sur son plateau, Karoui joue les ral, ils séduisent les auditoires les plus instruits. Saïed plaît aux Robin des Bois: celui qui prend aux villes pour distribuer aux jeunes diplômés chômeurs et aux conservateurs exigeants. campagnes. L’homme d’affaires a transformé son média en Quant à Zbidi, il rassure les cadres et les seniors. Leur « antitribune politique. Sur Nessma TV, les réputations des rivaux ou com » vaut présomption de sincérité auprès des électeurs. des alliés de Karoui se font et se défont. Les résultats des échéances électorales à venir ne trancheUn autre ovni néo-populiste aux promesses de changement ront pas seulement la question du leadership politique en radical s’est installé dans le paysage. Avançant derrière un Tunisie. Ils auront aussi valeur de leçon pour les communimasque associatif, Aïch Tounsi s’impose dans le quotidien des cants de tous bords. L’hystérisation aura-t-elle raison de la citoyens à coups de millions de dinars dépensés dans l’achat sobriété? C’est aussi à cette question que les Tunisiens sont d’espaces publicitaires. Publications suggérées sur Facebook, invités à répondre. ONS ABID POUR JA
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L’événement
INTERVIEW
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Youssef Chahed
« Nous avons évité au pays le scénario grec » À quelques heures du lancement de sa campagne pour la présidentielle, le chef du gouvernement sortant a rencontré Jeune Afrique. Bilan et perspectives. Propos recueillis à Tunis par CAMILLE LAFRANCE Jeune Afrique : Comparé à d’autres candidats, vous faites campagne avec un bilan, celui d’un chef de gouvernement en poste depuis trois ans. Beaucoup le critiquent, comment le défendre? YoussefChahed: En expliquant plu-
sieurs choses. D’abord les conditions dans lesquelles nous sommes arrivés aux affaires, avec deux paramètres importants. D’une part, la situation sécuritaire très fragile : la Tunisie a connu quelques mois avant notre arrivée deux attentats – en 2015 – et l’invasion de la ville de Ben Guerdane en mars 2016. D’autre part, la signature, trois mois avant notre installation, d’un accord contraignant avec le FMI. Nous devions aussi prendre en compte les objectifs assignés par les accords de Carthage. L’équilibre budgétaire n’est pas atteint, le chômage avoisine toujours 15 %, l’inflation, 8 %… Quels sont les objectifs économiques que vous avez atteints?
La feuille de route qui m’a été présentée en 2016 comptait six points : gagner la guerre contre le terrorisme, lancer la lutte contre la corruption, réduire les déficits publics, relancer la croissance, organiser les élections municipales et mettre en place les collectivités locales. Nous avons atteint plusieurs de ces objectifs. En 2016, la Tunisie a accueilli 5,5 millions de touristes, cette année nous en accueillons 9 millions. En 2016, la quasi-totalité des pays européens
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avait émis des restrictions de voyage sur la Tunisie, aujourd’hui presque aucun n’en émet. C’est un signe que la sécurité est de nouveau garantie en Tunisie. Cela a entraîné une reprise de l’investissement et du tourisme. En matière de lutte contre la corruption, nous avons mené une opération mains propres. J’ai même proposé une loi pour obliger les candidats à la présidentielle à présenter un bulletin numéro 3 [un extrait de casier judiciaire], un quitus fiscal et une déclaration de patrimoine. Malheureusement, le texte n’est pas passé. Concernant le déficit public, il était à 7,4 % du PIB en août 2016. Nous finissons l’année à 3,9 %, et la loi de finances prévoit un déficit à venir de 3 %. Nous sommes loin de l’effondrement économique qui nous menaçait en 2016. Nous avons toujours plus de 200 000 personnes dans la fonction publique, ce qui alourdit la masse salariale et creuse les déficits. Par ailleurs, la croissance est revenue. Nous avons fini l’année
RÉFORMER N’EST PAS FACILE, MAIS NOUS AVONS ÉTÉ COURAGEUX ET RESPONSABLES EN LANÇANT CERTAINS CHANTIERS SENSIBLES.
Lors de son premier meeting, à Tunis.
2018 à 2,6 %, contre 0,6 % à notre arrivée. Nous avons évité le pire à la Tunisie, qui aurait pu connaître le scénario grec. Vos réformes ont entraîné des protestations…
Je pense que la Tunisie peut se projeter dans l’avenir avec beaucoup plus de sérénité et de confiance qu’à notre arrivée. Bien sûr, les ajustements menés ont créé du mécontentement et un peu d’inflation. C’est normal, car nous traversions une crise économique. Je considère que le plus dur est derrière nous, mais nous sommes obligés d’expliquer à la population le pourquoi de ces réformes. Nous avons réformé les caisses de sécurité sociale, qui étaient au bord du gouffre, en repoussant l’âge de départ à la retraite et en augmentant les contributions sociales. Réformer n’est pas facile, mais nous avons été courageux et responsables en lançant ces chantiers. Les meilleurs chiffres ont crû en valeur nominale mais pas en valeur réelle. En êtes-vous comptable ?
empêchés de mettre en place des solutions! Et nous savons aujourd’hui comment les surmonter. Mon programme est réaliste parce qu’il s’appuie sur une connaissance réelle du terrain. Il faut arrêter de penser que le président est loin de tout à Carthage. Il doit être proche du peuple, aller dans les régions, proposer des initiatives – y compris législatives – sur le plan économique pour déverrouiller la croissance. La Tunisie a libéré la parole mais n’exploite pas encore pleinement son potentiel économique et social, ni celui de ses jeunes, qui est énorme. Nous avons 45 propositions pour changer la Tunisie.
ONS ABID
Quelles sont vos propositions phares ?
En 2011, les réserves de change étaient de 9 milliards de dollars. Elles n’étaient plus que de 5,3 milliards de dollars en août 2016. Aujourd’hui, elles sont à plus de 6 milliards, car nous avons travaillé sur ce point. Il y a eu un ajustement. Pour la première fois depuis la révolution, le dinar s’est apprécié de 10 % sur l’année 2019. C’est un signal important. La lutte contre la corruption, l’un de vos chevaux de bataille, a pu apparaître sélective. Qu’en est-il ?
Les critiques émanent principalement des corrompus qu’on est en train de combattre. Nous avons lancé ce chantier, très important, et mis en place des lois pour permettre la spécialisation judiciaire dans les affaires de lutte contre la corruption. Nous avons augmenté le salaire des juges et donné des moyens au pôle financier. Bien sûr qu’il faut davantage de moyens. C’est un travail de longue haleine, tout aussi difficile que la lutte contre le terrorisme, car c’est un ennemi caché, infiltré un peu partout, dans les partis et l’administration…
Vos détracteurs vous accusent d’être derrière l’arrestation du candidat Nabil Karoui, emprisonné en vertu d’un mandat de dépôt juste avant le début de la campagne. Y a-t-il une mainmise de l’exécutif sur le pouvoir judiciaire?
La Tunisie est une démocratie avec un pouvoir judiciaire indépendant. Le chef du gouvernement ne nomme plus, ne vire plus, ne mute plus un juge. Il y a un Conseil supérieur de la magistrature, complètement indépendant et autonome. En l’espèce, l’affaire [Karoui] a été portée par une ONG tunisienne. C’est facile de tout rejeter sur le gouvernement, mais nous n’y sommes pour rien. Les Tunisiens attendent du concret sur le plan économique et social. Quelles sont vos propositions en la matière ?
Ma candidature repose sur une connaissance réelle des problématiques de la Tunisie, de chaque secteur et de chaque gouvernorat. Nous y avons travaillé ces trois dernières années. Nous connaissons les goulets d’étranglement, ils nous ont
Je m’engage à ce que cessent les interférences de la famille de l’élu dans la politique. L’immunité parlementaire d’accord, mais pas absolue, uniquement dans le cadre des seules fonctions de député. Nous avons également proposé une diplomatie plus proactive sur les questions régionales. En ce qui concerne les relations avec l’Union européenne, il faut trouver un nouvel accord sur l’immigration illégale et la migration des compétences. Pour moi, c’est un seul et même sujet. La Tunisie bénéficie aujourd’hui du soutien de l’Europe, mais une démocratie récente devrait être davantage aidée. Près de 15 % de notre budget est consacré à la sécurité intérieure. Nous avons encore besoin d’améliorer nos équipements. Pour les jeunes, il y a aussi beaucoup de choses à mettre en place. Pourquoi avoir tant attendu avant d’annoncer votre candidature et délégué provisoirement vos pouvoirs à votre ministre de la Fonction publique, Kamel Morjane?
J’ai attendu car j’ai essayé jusqu’à la dernière minute de rassembler le camp démocrate et progressiste. Malheureusement, nous partons en ordre un peu dispersé. L’objectif désormais est de rassembler les Tunisiens. C’est toujours possible, alors je continue de le faire.
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L’événement
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INFOGRAPHIE LES PROPOSITIONS PHARES DE LA CAMPAGNE èzu9<~z0 Az -å-*!?z ~z 0z60$Ù -z<*ž*fíf*$
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KAIS SAÏED
NABIL KAROUI Le candidat souhaite le voir mis en place au cours des quatre-vint-dix premiers jours de son mandat. Pour éradiquer l’indigence, Nabil Karoui compte réunir les partis, les instances et les figures nationales ainsi que la société civile pour élaborer une stratégie et un plan d’actions urgentes pour subvenir aux besoins des plus démunis en matière d’alimentation, de logement, de transport, d’éducation et de santé.
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YOUSSEF CHAHED
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Le couple tuniso-algérien pourrait être le fer de lance de ce projet avec la création d’une zone de libre-échange entre les deux pays qui pourrait constituer la première pierre d’un grand Maghreb arabe, très attendu dans la région. Le candidat prend soin de réaffirmer son intention d’entretenir d’excellentes relations avec le Maroc, la Libye et la Mauritanie. Et n’exclut pas de conquérir de nouveaux marchés sur le continent africain.
Il veut faire de la Tunisie un hub de l’enseignement supérieur, du transport aérien, de la santé, mais aussi de l’industrie du continent. Il propose ainsi de créer une École nationale d’administration africaine. À l’échelle régionale, il œuvrera pour l’intégration économique du Maghreb arabe. Il appelle aussi à développer la coopération économique avec les pays émergents du continent américain et à diversifier celle avec l’UE.
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Il propose pour cela un projet de loi en vue de réviser la Constitution. Il prévoit la création de conseils locaux dans chaque département, dont les membres seraient élus au scrutin uninominal. L’un d’eux, tiré au sort, représenterait sa localité dans des conseils régionaux qui éliraient des représentants au niveau central. Selon lui, le Parlement refléterait ainsi davantage les différentes volontés locales et restaurerait la confiance.
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Il place la sécurité et le droit à la vérité au cœur de son dispositif pour apaiser les tensions et les clivages. Il se propose d’enrayer l’anarchie, le crime et le terrorisme, et entend user des prérogatives présidentielles pour faire la lumière sur les assassinats politiques de 2013, l’embrigadement des jeunes acheminés dans les zones de tensions et l’officine sécuritaire secrète qui œuvrait pour le compte des islamistes.
Rééquilibrer les pouvoirs est la priorité de l’ancienne avocate, qui compte modifier la nature du régime politique en rétablissant un régime présidentiel démocratique et modéré garant de l’État de droit, soutenu par un exécutif fort aux prérogatives claires, un Parlement exerçant un contrôle sur l’activité gouvernementale, une Cour constitutionnelle opérationnelle et une Cour suprême chargée d’examiner les recours des citoyens.
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Il souhaite en finir avec les collusions entre l’argent sale, le monde des affaires et la sphère politique. Pour ce socialdémocrate, cet assainissement, qui relève de la sûreté nationale, se déploiera sur trois axes : une réforme de l‘administration, une révision des budgets des institutions sécuritaires et de renseignement, ainsi que la mise en place d’un dispositif législatif plus important pour lutter contre la corruption.
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Il propose un pacte national de l’éducation pour le public et le privé : réforme des programmes et des emplois du temps, réorganisation des réfectoires et des transports, adaptation à la révolution numérique et formation continue des enseignants. Objectif : faire en sorte que les enfants deviennent des citoyens libres, responsables et ouverts sur leur identité nationale et le reste du monde. La culture, les loisirs, le sport, le civisme seront mis en avant, tout comme le bien être de l’enfant, pour permettre à chacun de se réaliser.
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ﻋﻴﺶ ﺗﻮﻧﺴﻲ
3ich Tounsi 3ich Tounsi confirme sa préférence et ses choix pour les élections législatives LES SPÉCIFICITÉS D’3ICH TOUNSI
A
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Maintien de la priorité à la concrétisation de la feuille de route mise au point après une consultation de 415 000 Tunisiennes et Tunisiens ;
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Selim Ben Hassen et Olfa Terras confrontés à de gros « calibres » à Tunis 1 et à Bizerte ;
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Les listes de 3ich Tounsi comptent dans leurs rangs des artistes et des hommes de culture ;
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Huit femmes parmi les têtes de listes de 3ich Tounsi.
u moment où les débats et la campagne leur plein battent pour l’élection présidentielle anticipée, le mouvement 3ich Tounsi (3T) continue à accorder une préférence particulière aux législatives, ce qui confirme sa démarche cohérente depuis le démarrage de son projet de société, à savoir le retour du pouvoir aux
Tunisiennes et aux Tunisiens dans l’esprit de l’application de sa feuille de route qui ne peut être mise en application que par le biais de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) dans sa prochaine composition. Selon des milieux proches de 3T, le mouvement est en train de mener les concertations né-
cessaires avant de décider s’il va soutenir un candidat bien déterminé à la présidentielle. Mais, toujours est-il, que son choix se fera conformément à sa vision et son « ADN » sur la base de l’intégrité et de la compétence de la personne candidate. Pour en revenir aux élections législatives, il est bon de rappeler que 3T s’y présente avec 32 listes indépendantes compo-
PUBLI-INFORMATION
Selim Ben Hassen Olfa Terras
a lieu de mentionner la lutte contre la corruption, la santé publique, la lutte contre la violence (braquages, harcèlements, etc.), la lutte contre l’augmentation du coût de la vie, la défense des causes des retraités…
Ainsi, des citoyens, loin de toute politique politicienne, seront chargés, à travers ces listes, de défendre les causes du mouvement. À ce propos, on citera, entre autres, Ghazi Mrabet, des anciens militaires à la retraite, des enseignants, des diplômés chômeurs, des artistes et des activistes de la société civile (Zied Mellouli — winou trottoir).
Bon à savoir, également: les candidats placés sur les listes de 3T sont issus de ce million de signataires. Ils auront des combats chauds à mener et des défis à relever, sans oublier, les confrontations dures à assurer face à des candidats dits de gros calibres dans les diverses circonscriptions du pays.
Parmi les causes défendues par les listes de 3T et qui sont inclues dans la feuille de route, mise au point, à la suite de la plus vaste consultation de l’histoire de la Tunisie avec la participation de 415000 conversations et à sa signature par un million de citoyennes et citoyens, il y
C’est ainsi que l’on remarque la présence des deux principaux leaders de 3ich Tounsi, à savoir Selim Ben Hassen et Olfa Terras, têtes de listes, respectivement de la circonscription de Tunis 1 -la plus difficile- face à Rached Ghannouchi, Basma Belaïd, Mustapha Ben Ah-
med, Samia Abbou, Jilani Hammami, et de la circonscription de Bizerte, face à Samir Dilou, d’Ennahdha, Ghazi Karoui de 9alb Tounès et Mehdi Ben Gharbia de Tahya Tounès. Deux autres caractéristiques spécifiques confèrent à 3T une distinction de taille. On citera, d’abord, la présence de nombreux artistes dont notamment Abdelhamid Gayes à Béja, Naïma El Jani à Tunis 1, Latif Gafsi à Gafsa, Ismahane Chaâri à Tunis 2 et Aziza Boulabiar au Kef. Ensuite, on mentionne la présence de pas moins de huit femmes en tant que têtes des listes du mouvement. Ainsi et comme on le constate, 3T persiste et signe en accordant la priorité aux citoyennes et citoyens ayant signé la feuille de route pour concrétiser son projet d’une manière démocratique et participative.■
www.3ichtounsi.tn
JAMG - Photo : D.R.
sées de personnalités citoyennes, intègres et indépendantes, partageant la même vision et avec le même objectif à savoir l’application de la feuille de route.
COMMUNIQUÉ
UNIMED Histoire d’une réussite
Unimed est aujourd’hui une industrie pharmaceutique Leader en Tunisie. Quel est le secret de cette réussite ? Unimed a d’abord su développer le créneau jusque-là inexploité du marché de l’injectable et des produits stériles. Jusqu’en 1993, date de l’obtention de la 1ère AMM (autorisation de mise sur le marché), ces médicaments étaient totalement importés. Les premières années ont été très difficiles en termes de finances, de recrutement du personnel qualifié, de formation, mais à force d’abnégation et de croyance, le résultat finit par payer en 1997, date à laquelle le succès commence à poindre. Le résultat est là : aujourd’hui, Unimed compte un effectif de 800 personnes répartis sur 6 sites de production à Sousse et entame son 5e plan de mise à niveau. Unimed a atteint un taux d’encadrement de 40 % avec des pharmaciens et cadres triés sur le volet. Unimed mise, bien évidemment, sur la formation continue de son personnel ; principale ressource. Unimed cultive un esprit d’équipe et de famille avec pour maître-mot : confiance, efficience, transparence et éthique.
Le processus de production est totalement intégré. Unimed a opté pour une politique de consolidation par le réinvestissement de la totalité de ses bénéfices dans l’entreprise. Unimed attache une importance capitale à la R&D (Recherche & Développement) orienté vers une technologie de pointe. Unimed a été habilité à être le 1er laboratoire à nouer un partenariat avec un laboratoire français afin de commercialiser sur le marché UE. Nous nous sommes démarqués en devenant le 1er laboratoire tunisien à obtenir un agrément européen pour la fabrication des médicaments destinés à ce marché.
Justement, parlez-nous de votre stratégie à l’export ? Est-il nécessaire aujourd’hui de se développer à l’extérieur ? Aujourd’hui, l’avenir et les perspectives sont à l’international. Compte tenu de l’étroitesse du marché tunisien et de la conjoncture actuelle, c’est une décision incontournable de se tourner vers l’export. Nous exportons nos produits vers plus de 17 pays. Hormis l’Europe (France, Espagne, Italie, Suède), nous touchons également l’Afrique et le Moyen-Orient,
45 % du CA d’Unimed est réalisé à l’export, dont 37 % sur l’Union Européenne. Nos projections de développement se focalisent principalement sur l’Afrique (Soudan, Afrique de l’Est : Gabon, Rwanda, Ouganda et Tanzanie) et le Moyen-Orient (Irak et Arabie Saoudite). Unimed a également le projet d’initier une production et une commercialisation sur l’Europe et les Etats-Unis, d’ici 5 à 10 ans. Nous sommes sollicités par les pays du Golfe, l’Asie et l’Afrique pour une mise en production. Les perspectives sont donc positives sur l’export et nous comptons demeurer un opérateur tunisien phare.
Monsieur Ridha Charfeddine recevant le Prix National du Progrès Social en 2016
La Tunisie traverse aujourd’hui une période charnière de son histoire. En tant que réussite tunisienne, quel conseil donneriez-vous aux jeunes entrepreneurs afin de croire en leur projet et en leur pays ? Avant tout, il faut croire en ses rêves ! Tout est possible ! La réussite finit toujours par arriver si elle est construite sur des bases positives et sur la patience. Je crois en une culture du héros, je crois en la réussite. En homme de défi et de challenge, je suis persuadé que tout un chacun peut arriver au bout de ses espérances avec le travail et l’honnêteté. C’est la combinaison de tout cela, qu’aujourd’hui, Unimed fête son 30e anniversaire. C’est une réussite collective et non pas personnelle. L’esprit de famille qui prévaut a fait la réussite de ce laboratoire. Je ne manquerai pas d’ailleurs de féliciter et remercier mes collaborateurs, ma famille et mes partenaires (banquiers, médecins, pharmaciens, associés) qui ont cru en moi. A force de sacrifice et de patience, tout est possible ! Croire et rêver…
Adresse : Zone industrielle Kalaa Kebira Sousse 4060 BP 38, Tunisie Tél. : (+ 216) 70 029 501 Fax : (+ 216) 73 342 472 Email : unimed.lab@unimed.com.tn
www.unimed.com.tn
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Homme de challenge et de défi, Ridha Charfeddine, fête cette année le 30e anniversaire d’Unimed, industrie pharmaceutique de pointe qu’il a fondé en 1989, cotée en bourse depuis 2016 et dont il est actionnaire à hauteur de 65%. Pharmacien de formation, entrepreneur dans l’âme c’est tout naturellement qu’il s’est engagé dans la création d’une industrie pharmaceutique spécialisée dans la production des médicaments stériles (produits injectables, collyres et solutions de perfusion) entièrement importés à l’époque en Tunisie. La force du travail, l’acharnement, la patience, la croyance ont fini par payer : Unimed est aujourd’hui un laboratoire modèle en Tunisie. Portrait de cette success story.
précisément sur le Liban, la Jordanie, la Libye, l’Algérie, le Soudan, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et la RDC…
COMMUNIQUÉ
Nautisme en Tunisie : Défis et Enjeux Que représente le secteur du nautisme en Tunisie ?
Originaire des îles Kerkennah, Mohsen Ben Amor, et son frère Elyes, ont fait d’une initiative lancée par leur père en 1992, leur passion toute insulaire pour la mer et leur esprit entrepreneurial, leur cœur d’activité. Depuis sa création en 2013, Tesys hisse haut son pavillon dans le secteur du nautisme et se déploie sur de nouveaux marchés.
Quel est le propre de Tesys ?
Quelles sont les perspectives d’avenir ? Excellentes sur l’export même si nous avons pâti de la dévaluation du dinar mais il faut que les autorités encouragent le secteur local. Les taxes imposées par la loi de finances 2017 ont freiné considérablement l’intérêt du client local sans compter qu’aucune infrastructure portuaire n’est en voie de réalisation alors que le secteur peut absorber une main d’œuvre, conséquente.
Une large gamme d’embarcations rigides et semi-rigides sous la marque Tesys allant de 12 à 33 pieds avec différentes variantes Kyranis, Odyssey et Mirage, le groupe a réussi à démocratiser l’aspect bateau en proposant des prix accessibles à la portée de tous, une maîtrise technique et une offre compétitive ont eu un effet sur la volonté du groupe d’aller vers l’avant et se lance vers la construction de Yachts de luxe dépassant les 50 pieds.
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Mohsen Ben Amor
PDG du groupe Universal Marine Business
Cette niche de marché n’est plus dormante. Le nautisme, avec les infrastructures dont les marinas et les nouveaux points de vente, prend de la visibilité et se développe de manière conséquente ; on le constate par l’intérêt qu’il suscite et les ventes réalisées. Pour plus de dynamisme, il faut libérer le secteur ; une action gouvernementale en ce sens est souhaitable et nécessaire. Avec 1 300 kilomètres de côtes, il n’est pas concevable que l’État laisse de côté un secteur draineur de richesse en matière de tourisme de plaisance et de potentiel d’emploi. Nous souhaitons que le gouvernement révise sa politique de taxation, et privilégie le secteur privé pour le déploiement de nouveaux ports de plaisance et toutes autres infrastructures sensées développer ce marché. A l’instar des pays voisins l’instauration de leviers de financements comme le Leasing destiné aux particuliers est vivement souhaité afin de faciliter l’accès à ce genre de produits fabriqués localement avec un taux d’intégration dépassant les 60 %.
lement le Maroc et l’algérie, Tesys spécialisée dans la fabrication des bateaux rigides allant de 15 à 28 pieds et la Société Internationale de bateaux spécialisée dans la fabrication des bateaux semi-rigides allant de 12 à 33 pieds. Avec des leviers comme Tasdir + et le Cepex nous approchons les marchés demandeurs ou émergents. En Afrique, l’infrastructure portuaire dédiée à la plaisance commence à se développer d’où l’intérêt d’être présent. Dans l’immédiat, nous ouvrons une antenne dans le sud de l’Europe et des partenariats avec des concessionnaires locaux pour constituer un réseau européen ; le produit nautique tunisien, par son rapport qualité- prix est très attractif, pour ce marché.
Sur quels marchés êtes-vous présents ? Afin de soutenir sa stratégie de développement vers l’export, le groupe a ouvert son capital à des fonds d’investissement partenaires la CDC GESTION et l’ATD SICAR. Il a créé la holding « Universal Marine Business » avec trois filiales : Mediterraneen Yatching Services le levier commercial du groupe opérant sur le marché local avec des perspectives d’internationalisation sur le grand Maghreb essentiel-
Contact :
Route expresse de Gammarth Km 5 La marsa 2046 Tunis - Tunisie Tél. : (+216) 31 309 509 - Fax : (+216) 71 854 18 6
M. Mohsen Ben Amor :
Email : mohsen.benamor@umbh.com.tn
www.tesys.international
COMMUNIQUÉ
Rencontre avec Mohamed Oussama Chahbi
Fondateur et Président Directeur Général d’International Business Services (IBS)
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pécialiste de la relation client, Oussama Chahbi, fondateur en 2016 et Président-Directeur Général d’International Business Services (IBS). Il a mis au service de son entreprise son expérience acquise lors de son parcours. À 38 ans, celui qui a refusé d’intégrer des sociétés familiales, se démarque par un partenariat privilégié avec ses clients et la qualité des relations humaines. Ses résultats confirment le bien fondé de sa stratégie. IBS est engagée dans la modélisation de son activité et sa normalisation en référence aux standards Internationaux les plus rigoureux. Grâce à la Certification ISO 9001 et la certification ISO 18295 en cours (anciennement appelé NF) ainsi qu’à une batterie de certifications 27000 et le strict respect du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD), IBS se positionne sur le marché de l’Union Européenne.
Il s’agit essentiellement d’externalisation de services. Nous proposons à nos clients de gérer l’ensemble de leur processus en termes de back office, front office, traitement, enquête et saisie de données. Nous Sommes aussi les leaders de la vente à distance pour le compte des grands opérateurs du marché des télécommunications en France et en Europe (cross-selling; up-selling). Pour certains, nous gérons également la prévente, vente ou des enquêtes comme celle que nous avons menée sur la mise en adéquation des lois sur l’origine des produits par les métiers de la restauration en France. Nous sommes aussi actifs dans divers produits d’assurance, la fourniture de package marketing complets et le marché B to B qui est notre cœur de métier.
Immeuble Azur, Bloc A 3e étage, rue du lac Biwa Les Berges du Lac 1054 TUNIS Tél. : (+216) 31 333 777 Email : contact@ibs-tn.com
www.ibs-tn.com
«Notre effectif de 60 personnes est soudé par les valeurs de professionnalisme, respect, éthique, créativité et engagement ancrées chez IBS.» Quel est votre marché cible ? Même si nous adressons au marché Anglophone, notre priorité reste la sphère francophone ; 2e langue en Tunisie. C’est un marché attractif, réactif aux innovations.
Est-ce un mode de travail efficient ? Tout à fait, pour preuve IBS démarre un gros march ; une partie conduite d’installation de fibres optiques à distance pour un opérateur de téléphonie. Ce travail comprend aussi bien la gestion de l’ingénierie en télécom, le génie civil ainsi que les démarches administratives. C’est de la logistique a fort apport en valeur pour notre client. IBS fait aussi de la vente à distance pour le compte d’un autre opérateur majeur de téléphonie en France depuis 2016. Qui en est totalement satisfait. Nos collaborateurs se comptent parmi les meilleurs en Tunisie. Nous continuons à dédier 15% de notre chiffre d’affaires en budget marketing et ressources humaines. Ils bénéficient d’une formation continue et soutenue en soft skills et technical skills. Ils sont confortés par notre niveau de salaires ; l’un des plus élevée en Tunisie dans le BPO.
Quels sont vos perspectives de développement ? Notre troisième site dédié au développement et à la diversification sera opérationnel prochainement. Il compte 100 positions de travail. IBS est prête aujourd’hui à aborder le marché de l’Afrique de l’Ouest, cible stratégique pour notre pérennité.
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Quels services propose International Business Services (IBS) ?