Le grand entretien
Une interview du président tchadien
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Déby Itno .
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• Guerre au Sahel • Crise libyenne • Franc CFA • Législatives • Longévité au pouvoir…
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HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL NO 3071 DU 17 AU 23 NOVEMBRE 2019
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Par Béchir Ben Yahmed
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LES VÉRITÉS DE SAMUEL ETO’O O
TUNISIE Ghannouchi : le mauvais choix
France 3,80 € Algérie 290 DA Allemagne 4,80 € Autriche 4,80 € Belgique 3,80 € Canada 6,50 $ CAN Espagne 4,30 € Éthiopie 67 Br Grèce 4,80 € Guadeloupe 4,60 € Guyane 5,80 € Italie 4,30 € Luxembourg 4,80 € Maroc 25 DH Martinique 4,60 € Mayotte 4,60 € Norvège 48 NK Pays-Bas 5 € Portugal cont. 4,30 € RD Congo 5 $ US Réunion 4,60 € Royaume-Uni 3,60 £ Suisse 7 FS Tunisie 4 DT USA 6,90 $ US Zone CFA 2000 F CFA ISSN 1950-1285
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DR
INTERNATIONAL
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La vice-ministre italienne des Affaires étrangères en visite en Érythrée, en 2018.
jeuneafrique no 3071 du 17 au 23 novembre 2019
56 Interview Emanuela Del Re, vice-ministre des Affaires étrangères
58 Économie Des projets florissants
62 Portraits Créateurs de liens
ITALIE
FORZA AFRICA ! Nouveaux marchés, maintien de la paix, question migratoire… Ces dernières années, Rome a intensifié ses relations diplomatiques et ses échanges économiques avec le continent.
MARJORIE CESSAC, envoyée spéciale à Rome
D
u fait de sa proximité avec la Libye, l’Italie est en première ligne de la question migratoire, qui tourne à l’obsession au sein de sa classe politique. Elle ne peut donc faire l’économie d’un débat sur ses relations avec le continent. Dans un contexte électoral mouvant – triomphe de la droite de Salvini en Ombrie en octobre, scrutin à venir en ÉmilieRomagne en janvier –, le gouvernement Conte II, en place depuis septembre, joue sur plusieurs tableaux, se montrant ferme envers les migrants illégaux sans pour autant négliger les avancées diplomatiques et économiques. Si elle est médiatiquement plus discrète que le gouvernement précédent sur l’immigration, la nouvelle coalition au pouvoir (Parti démocrate et Mouvement 5 étoiles) reste sur la même ligne. Les décrets sécuritaires votés par l’ancien ministre de l’Intérieur sont toujours en place, et le memorandum signé
jeuneafrique no 3071 du 17 au 23 novembre 2019
53
International ITALIE-AFRIQUE
ÉCHANGES ITALIE-AFRIQUE (en milliards d’euros)
Exportations Importations Afrique du Nord Afrique subsaharienne (hors Afrique du Sud) Afrique du Sud Total
37,8 18,6
17,2
13
54
jeuneafrique no 3071 du 17 au 23 novembre 2019
12,4 19,2 16,7
11,5
10,7
3,7 5,9
Opération antipiraterie
Autre région historiquement importante pour l’Italie, l’Afrique de l’Est fait elle aussi l’objet d’un intense ballet diplomatique italien. Dans la Corne de l’Afrique, Rome contribue au maintien de la paix par le biais de ses relations bilatérales mais aussi en tant que coprésident du Forum des partenaires de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), une organisation qui rassemble les pays de la région. Dans le domaine de la sécurité, l’Italie apporte une contribution essentielle aux trois missions de l’Union européenne, dont Eunavfor Atalanta, l’opération maritime antipiraterie. Dans le secteur économique et commercial, environ 10 millions d’euros ont été alloués à l’Érythrée, et des fonds supplémentaires ont été accordés à l’Éthiopie. Conscientes de la nécessité de trouver de nouveaux marchés, les autorités s’activent également sur le plan des affaires. L’Italie a enregistré en 2018 pour environ 40 milliards d’euros d’échanges avec l’Afrique (+ 11 %), ce qui la positionne au septième rang mondial sur ce plan, derrière la France et l’Allemagne, mais devant le Royaume-Uni. « Certains pays comme le Mozambique ont vu leur contribution à ces échanges atteindre près de 500 millions d’euros, contre environ 150 millions précédemment, vraisemblablement grâce au secteur gazier », souligne un officiel. L’Italie multiplie par ailleurs les missions plus larges. Lors de son voyage en Éthiopie, après le rapprochement avec l’Érythrée, la vice-ministre des Affaires étrangères, Emanuela Del Re, était accompagnée d’une quarantaine d’entreprises, mais aussi d’ONG et de banques de développement en vue de promouvoir une « approche plus intégrée ». Au Burkina Faso, Cleophas Adrien Dioma, le président exécutif de l’Italia-Africa Business Week (lire p. 62), était à ses côtés pour mettre en valeur le dynamisme des Burkinabè vivant en Italie. En 2018, les Africains étaient plus de 1 million à y résider de manière légale. Avec, en tête, les Marocains, les Égyptiens, les Sénégalais puis les Tunisiens. « On compte en Italie pas moins de 61000 entreprises, surtout des PME, créées par des Africains, dont 12 % par des femmes », souligne le gouvernement, pour insister sur la contribution économique mais aussi sociale et culturelle de ces derniers à l’évolution du pays. Pour l’heure, cependant, ce discours reste difficilement audible.
33,9
3,2 4,7
1,9 1,8
2015
1,6 1,3
2016
40 18
35,6 17,5
12,5 12,3 22 18,1
15,5
12,8 3,5
3,3 4,5
1,9 1,3
2017
5,1
2 1,4
2018
SOURCE : ISTAT-ICE
en 2017 avec la Libye – qui prévoit d’aider et de former les gardes-côtes libyens pour bloquer les migrants – vient d’être reconduit pour trois ans. « Il est significatif de voir que, dès le début du mois d’octobre, le nouveau ministre des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, a signé des accords de rapatriement des migrants avec treize pays considérés comme « sûrs ». Ce qui en pratique signifie que les demandes d’asile de leurs citoyens ne seront plus acceptées », souligne Laura Odasso, chercheuse assistante sur les questions migratoires au Collège de France. Moins de un mois plus tard, le ministre s’est d’ailleurs rendu au Maroc pour le faire ratifier. Ces dernières années, l’Italie n’a cessé d’intensifier le dialogue politique avec l’Afrique. Trois nouvelles ambassades (en Guinée, au Niger et au Burkina Faso) et une représentation permanente auprès de l’Union africaine ont été ouvertes depuis 2017. Ce à quoi se sont ajoutées de nombreuses visites de la part d’officiels italiens sur le continent – et réciproquement. Au rang des priorités, le Sahel a pris, pour des raisons sécuritaires évidentes, de l’importance dans l’agenda italien. Rome soutient ainsi financièrement le secrétariat permanent du G5 Sahel – 810 000 euros pour la période 2017-2018 – et sa Force commune. Durant cette même période, la coopération italienne a également alloué aux pays du G5 près de 60 millions d’euros, auxquels s’ajouteront 30 millions supplémentaires cette année. Parmi les nombreux projets figure notamment le nouveau Centre pour le développement durable de l’Afrique. Inauguré le 28 janvier à Rome, ce dernier est financé par le ministère de l’Environnement, en coordination avec la FAO et le Pnud, à hauteur de 1,5 million d’euros.
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International ITALIE-AFRIQUE
Interview
Emanuela Del Re
Vice-ministre italienne des Affaires étrangères
« Le continent perçoit la moitié de notre aide au développement » Propos recueillis à Rome par MARJORIE CESSAC
embre du Mouvement 5 étoiles, la vice-ministre italienne des Affaires étrangères a été reconduite dans le second gouvernement de Giuseppe Conte. Sociologue, spécialiste des migrations, Emanuela Del Re a vécu et souvent voyagé en Afrique, où elle a mené des recherches dans les zones de conflit.
M
avec l’Afrique un modèle qui lui est propre. L’idée la plus importante est celle d’un partenariat fondé sur une relation d’égalité. Je me réfère souvent au concept d’afropolitanisme [forme de cosmopolitanisme africain], popularisé par l’écrivaine Taiye Selasi. L’Afrique est aussi le principal bénéficiaire de notre aide au développement – elle en perçoit environ la moitié. Sur les 22 pays que nous considérons prioritaires, 11 se trouvent sur le continent. Nous avons créé un Fonds pour l’Afrique de plus de 150 millions d’euros en vue de combattre les causes profondes des migrations. Enfin, il y a un intérêt grandissant du secteur privé pour le continent. Votrepayssembleporteruneattentionparticulière au Sahel…
Le Sahel est aux portes de la Libye et sur la route des flux migratoires. Les enjeux sécuritaires y sont donc hautement importants. Pour accroître le dialogue politique, l’Italie a récemment ouvert des ambassades à Ouagadougou et à Niamey. Des accords militaires ont été signés avec le Tchad, le Burkina Faso et le Niger. Notre plus importante contribution est d’ailleurs liée à la mission d’assistance militaire et de formation auprès des forces nigériennes (MISIN),
56
jeuneafrique no 3071 du 17 au 23 novembre 2019
DR
Jeune Afrique : Comment définiriez-vous la relation que l’Italie entretient avec l’Afrique? Emanuela Del Re : L’Italie a développé
qui a formé 655 militaires. Mais l’Italie est aussi présente sur le plan humanitaire. Nous finançons les missions du HCR et de l’Organisation internationale pour les migrations, à Agadez notamment. La question migratoire préoccupe la classe politique italienne. Quelle réponse votre gouvernement compte-t-il y apporter?
Le gouvernement a entamé une réflexion profonde pour mettre en place une stratégie durable. Nous continuons à promouvoir les corridors humanitaires et les rapatriements, à condition qu’ils soient volontaires et assistés, ainsi que l’investissement dans des régions fragiles comme le Sahel. Concernant le Mémorandum signé avec la Libye, des discussions sont en cours en vue de le faire évoluer. Et nous souhaitons qu’un débat public ait lieu au Parlement afin d’impliquer la société civile et les ONG. En Libye, nous aidons à la fois les populations locales et les migrants. L’UE nous a d’ailleurs délégué des projets pour 22 millions d’euros dans 24 villes. Mais nous militons pour un partage des responsabilités au niveau européen.
L’IDÉE LA PLUS IMPORTANTE EST CELLE D’UN PARTENARIAT FONDÉ SUR UNE RELATION D’ÉGALITÉ.
COMMUNIQUÉ
AVIS D’EXPERT
Agenzia Italiana per la Cooperazione allo Sviluppo Via Salvatore Contarini 25, 00135 Roma Tél. : (+39) 06324921 Email : comunicazione@aics.gov.it www.aics.gov.it
En Afrique les jeunes et les femmes sont les clés du développement B
ien que l’Afrique enregistre une croissance annuelle de
4,7 % entre 2000 et 2017, les iné-
galités y restent très répandues et entravent les progrès dans la réduction de la pauvreté extrême. L’Agence italienne pour la coopération au développement (AICS) a pour sa part choisi d’axer ses programmes sur l’autonomisation du capital humain, en mettant l’accent sur le rôle des jeunes et des femmes, en vue d’une prospérité partagée. Conformément à la volonté des gouvernements africains, les projets de l’AICS prennent en charge les jeunes en Afrique dans le cadre de programmes contre la malnutrition, la violence et l’exploitation. L’éducation et la formation technique et professionnelle de qualité, un domaine d’expérience de longue date pour la coopération italienne, est essentielle pour commencer à créer le nombre massif de nouveaux emplois décents nécessaires pour absorber la nouvelle jeune génération. C’est pourquoi nous maintenons le « programme de travail décent » de l’OIT et soutenons
L’attention de l’AICS se porte aussi sur l’agro-industrie, le tourisme durable, l’économie bleue, le design, la mode, les systèmes de communication médiatique, mais aussi les « industries créatives » pour aboutir à des économies plus diversifiées et viables. La sécurité alimentaire et le développement rural demeurant des défis majeurs en Afrique, l’agriculture durable doit rester au cœur de notre coopération bilatérale, pour renforcer les compétences financières et agricoles des jeunes entrepreneurs,
Luca Maestripieri, Directeur de l’Agence Italienne pour la coopération au développement
La valorisation de l’« agriculture patrimoniale » peut également favoriser des synergies entre l’agriculture et d’autres sources de revenus, comme le tourisme. En termes plus larges, notre approche est basée sur
Éducation, développement rural et industries créatives : les défis de la coopération italienne. améliorer les politiques publiques et stimuler les investissements public-privé, en étroite collaboration avec les agences compétentes basées à Rome (FAO, FIDA, PAM). La protection du patrimoine culturel sous toutes ses formes, priorité traditionnelle de la Coopération italienne, est un autre outil efficace
le mandat et les activités de son
pour lutter contre la pauvreté par le
Centre international de formation,
biais d’initiatives visant à diversifier
basé en Italie.
les activités économiques.
la dimension sociale de la culture, avec des modèles qui habilitent les communautés locales en tant que dépositaires d’un patrimoine culturel commun. L’AICS opère directement sur les territoires par les 9 bureaux situés entre le Bassin Méditerranéen et les régions d’Afrique occidentale et orientale et alloue environ 50 % de ses ressources à des projets de coopération avec les pays partenaires africains.
International ITALIE-AFRIQUE
ENEL GREEN
En Afrique du Sud, Enel Green Power a lancé la construction des parcs éoliens de Karusa et de Soetwater (140 MW chacun).
Économie
Des projets florissants L’Italie s’est hissée au rang de sixième investisseur mondial sur le continent. Les groupes de la péninsule y étendent leurs activités dans le sillage du géant Eni. MARJORIE CESSAC
lors qu’entre l’Afrique et Rome la coopération en matière de développement a longtemps pris le pas sur les affaires, les entreprises italiennes se font, ces dernières années, plus visibles sur le continent. On le sait peu, mais selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) la péninsule s’est hissée en 2018 au rang de sixième investisseur mondial en Afrique, après la France, les Pays-Bas, les États-Unis, le Royaume-Uni et la Chine, avec un stock d’investissements directs étrangers (IDE) de 28 milliards d’euros. Et ce sont les pays d’Afrique du Nord qui restent en première ligne, même si, l’an dernier, l’Afrique du Sud et le Nigeria ont été les deux principaux destinataires de ces IDE, avec respectivement 4,5 et 1,3 milliards de dollars. La place de l’Italie dans ce classement tient surtout à la forte contribution d’Eni. À elle seule, cette société privée d’hydrocarbures, détenue à 30 % par l’État, pèse pour
A
PRINCIPAUX DESTINATAIRES DES STOCKS D’IDE EN 2018 : L’AFRIQUE DU SUD ET LE NIGERIA. 58
jeuneafrique no 3071 du 17 au 23 novembre 2019
environ 8 milliards d’investissements, ce qui fait d’elle la plus africaine des sociétés italiennes. Eni est présente dans 14 pays du continent, qui représente 50 % de sa production et 60 % de ses réserves, détaille Marilia Cioni, une des porte-parole de la compagnie, avant de citer, parmi les projets emblématiques de la zone, OCTP, au Ghana, ou Block 15/06, en Angola. Le groupe est également devenu un acteur majeur du gaz grâce à la montée en puissance du mégachamp égyptien de Zohr. Si ce géant symbolise à lui seul la présence italienne sur le continent, d’autres entreprises s’y affirment de plus en plus. C’est le cas d’Enel Green Power, devenu, sous la houlette de son patron, Francesco Starace, l’un des premiers opérateurs privés en Afrique dans les énergies renouvelables. Présente notamment en Afrique du Sud, en Zambie, en Éthiopie, au Kenya et au Maroc, l’entreprise a récemment lancé la Fondation RES4Africa, une plateforme consacrée à la formation, à l’assistance technique et à l’expertise. Terna gère, lui, des réseaux de transport d’électricité sous haute tension. Avec le groupe tunisien de gaz et d’électricité Steg, cet opérateur est impliqué dans Elmed, grand projet d’interconnexion électrique
COMMUNIQUÉ
AVIS D’EXPERT
EXPORT, TRADING COOPERATION
ETC - export trading & cooperation Via G.Toniolo, 7 31100Trévise, Italie Tél. (italie) : (+39) (0)2 94 75 55 74 Tél. (international) : (+33) (0)1 82 88 57 54 Email : info@etcgroup.it www.etcgroup.it
La solution italienne pour le financement des PME africaines L
es PME africaines rencontrent souvent des difficultés d’accès
au crédit bancaire. Selon le dernier
avec une approche projet (project finance) et non exclusivement liée à la solvabilité (creditworthiness).
rapport conjoint du IFC (Interna-
Anco Marzio LENARDON,
tional Finance Corporation) et WTO
Le phénomène dénommé de-risking
(World Trade Organization), le 75%
est un autre élément qui limite la
des requêtes de financement de la
Supply Chain Finance. En effet le
part des PME africaines est rejeté
resserrement des normes interna-
contre le 4 % de grandes multi-
tionales en matière de Compliance
nationales. En plus la statistique
(lutte contre le financement du
démontre que le portefeuille des
terrorisme, le blanchiment d’argent
banques commerciales africaines
et la corruption) a affecté parti-
est composé par le 85 % de grandes
culièrement les correspondances
entreprises et 15 % des PME.
entre les banques africaines et les
ETC assiste les banques africaines
correspondantes internationales.
avec les services de correspondance
Cette réticence des banques à oc-
Président du Groupe ETC Export Trading & Cooperation Membre de Uniafrica et de l’Union des Industriels Italiens
opérations d’Import-Export, aux investissements industriels et aux projets de restructuration d’entreprise.
interbancaire. En particulier, grâce
troyer le crédit aux PME est liée à
ETC Export Trading & Cooperation
au programme dénommé IATFP
une perception élevée du risque
est le groupe multinational italien
(Italian-African Trade Finance
malgré que les statistiques montrent
à participation mixte (publique
Program), ETC rassemble un pôle
que la moyenne du « Default Rate »
et privée), noté auprès de l’ESMA
de banques italiennes ayant le but
des PME est de 3%. Aussi les ratios
(European Securities and Markets
d’harmoniser la compliance, faciliter
imposés par les Banques Centrales,
Authority), l’Autorité européenne des
l’échange et la maintenance de clés
en ligne avec les principes de solidité patrimoniale de Bâle, ne permettent pas d’intervenir avec la plupart des PME insuffisamment capitalisées. Afin de supporter les PME auprès du
ETC assiste les banques africaines avec les services de correspondance interbancaire.
système bancaire et pour permettre
marchés financiers et membre du
Swift et mettre en place des lignes
aux banques commerciales d’opérer
SWIFT (Society for Worldwide Inter-
de crédit à support des opérations de
dans le respect des normes de vigi-
bank Financial Telecommunication).
Trade Finance (court et moyen terme)
lance, il est impératif d’introduire
ainsi que les opérations de restruc-
des mécanismes de garantie (credit
ETC soutient les PME africaines
turation de la dette d’entreprise en
enhancement) qui évaluent les PME
avec des programmes dédiés aux
portefeuille desdites banques.
transméditerranéen de 600 MW destiné à relier les réseaux des deux pays. Autre acteur incontournable, Salini Impregilo intervient – dans plus de 50 pays – dans la construction de centrales hydroélectriques et d’ouvrages hydrauliques. Depuis soixante-dix ans, il n’a cessé de se renforcer en Afrique, qui représente aujourd’hui 17 % de son chiffre d’affaires. L’Éthiopie lui doit de grands barrages, comme Gibe III et le barrage de la Renaissance; le Zimbabwe, celui de Kariba, et le Ghana, celui d’Akosombo. Dans le sud de la Namibie, la multinationale vient d’achever la construction du barrage d’eau de pluie de Neckartal, destiné à l’irrigation de terres agricoles. « Les industries des transports, de l’agro-industrie et de l’énergie représentent ensemble 63,6 % du portefeuille des projets italiens en Afrique », soulignent les experts d’Export Trading & Cooperation (ETC), groupe italien qui accompagne les entreprises et les banques dans leurs projets d’investissement. Auxquels il convient d’ajouter l’industrie alimentaire, qui représente 9,1 % de ce portefeuille.
Ciment et agroalimentaire
Des groupes illustres, autrefois tournés vers l’Europe et qui se sont internationalisés, ciblent désormais le continent. À l’instar de Ferrero, le spécialiste de la confiserie, connu et reconnu pour son Nutella. Cette entreprise originaire d’Alba (Nord) s’appuie sur une présence commerciale dans les 54 pays du continent et sur une présence industrielle en Afrique du Sud et au Cameroun. À Yaoundé, Ferrero produit aussi bien pour le marché camerounais que pour le Nigeria et la zone de libre-échange de la Cemac. Enfin, les PME participent elles aussi au mouvement. Elles interviennent principalement dans la fourniture d’équipements industriels, notamment dans le ciment et l’agroalimentaire. « L’an dernier, la demande en matière d’accompagnement de projets a augmenté de 30 %, souligne Anco Marzio Lenardon, Italo-Béninois et président de l’organisation Uniafrica, créée il y a dix ans par la Chambre de commerce italienne. Les dynamiques ont changé. Nombre de sociétés des régions du Nord, comme l’Émilie-Romagne ou la Vénétie, autrefois concentrées sur les marchés russes ou américains, cherchent aujourd’hui de nouveaux débouchés ». À commencer, donc, par le continent africain.
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jeuneafrique no 3071 du 17 au 23 novembre 2019
Pier Luigi d’Agata
Directeur général de Confindustria Assafrica & Mediterraneo*
« Nous voulons contribuer à industrialiser l’Afrique » Comment l’Italie est-elle devenue l’un des premiers investisseurs européens en Afrique ? Tout d’abord, Eni ne cesse de réaffirmer sa présence sur le continent, ainsi qu’Enel, l’ancien électricien public, qui s’est lancé récemment en Afrique, notamment dans les énergies renouvelables. À cela s’ajoute la percée de nouveaux acteurs plus petits, comme le groupe de mode Calzedonia, qui s’est développé ces trois dernières années en Éthiopie. À quoi tient ce nouvel élan ? Au fait que nous encourageons les entrepreneurs à se lancer sur le continent. Mais aussi à l’apport encore embryonnaire mais grandissant de la diaspora africaine dans le monde italien des affaires. C’est le cas de Sidi Group, une société milanaise qui a remporté un appel d’offres au Sénégal grâce en partie à l’aide de Sénégalais établis en Italie. Dans quels secteurs d’activité l’Italie se distingue-t-elle en Afrique ? L’énergie en premier lieu, avec Eni et Enel Green Power, mais aussi le bâtiment et les travaux publics, avec des groupes comme Salini Impregilo. Pour le reste, l’Italie est représentée essentiellement en Afrique par des PME, surtout dans le domaine manufacturier, où nous
ciblons la classe moyenne avec les produits made in Italy. Nous sommes en revanche très peu présents dans les services. Nous ne comptons pas de banques sur le continent, à l’exception de Bank of Alexandria, propriété d’Intesa Sanpaolo. Comment vos entreprises font-elles face à la concurrence ? Dans les domaines du bâtiment public et des infrastructures, l’Italie, comme les autres, a du mal à être compétitive, car nous sommes confrontés à la force de frappe de la finance chinoise. En revanche, dans le domaine des équipements, nous parvenons à faire la différence, car nos produits sont plus intuitifs que ceux des Allemands et nettement plus durables que ceux de Pékin. Quel message votre association souhaite-t-elle faire passer aux entreprises italiennes ? Depuis trois ans, nous les incitons fortement à développer une culture industrielle en Afrique. La solution passe notamment par la mise en place de partenariats. Le continent manque d’industrie, et, sans elle, il n’y a pas de réel développement possible ni de création d’emplois. Propos recueillis par MARJORIE CESSAC
* Association membre de la Confédération générale de l’industrie, qui regroupe les entreprises italiennes intéressées par l’Afrique et le Moyen-Orient.
DR
International ITALIE-AFRIQUE
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AFREXIMBANK Le Maghreb dans le viseur
BANCASSURANCE Sunu à la conquête de l’Uemoa
LE CLASSEMENT DES 200 PREMIÈRES BANQUES AFRICAINES 21e édition
Offensive africaine O Face à des groupes internationaux frileux, les banquiers et les assureurs du continent renforcent leur leadership. ÉDITION GÉNÉRALE
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International ITALIE-AFRIQUE
Portraits
Créateurs de liens
Patrons de multinationale, entrepreneurs ou hauts fonctionnaires, ils œuvrent au développement des échanges économiques entre la péninsule et le continent.
Claudio Descalzi
Directeur général d’Eni
IMAGO / STUDIOX
MARJORIE CESSAC
DR
C
laudio Descalzi est un homme influent, voire tout-puissant. Depuis 2014, ce Milanais marié à une Congolaise est à la tête du géant des hydrocarbures Eni, qui fait la pluie et le beau temps des affaires italiennes en Afrique. Cet homme du sérail rejoint l’entreprise dès 1981 en tant qu’ingénieur pétrolier avant d’y occuper par la suite de nombreuses responsabilités, notamment en Afrique. En 1994, il est nommé directeur général de la filiale congolaise du groupe et, en 1998, il devient vice-président et directeur général de Naoc, sa filiale nigériane. Entre 2002 et 2005, il occupe les fonctions de vice-président exécutif pour l’Italie, l’Afrique et le Moyen-Orient, ainsi que celle de membre du conseil d’administration de plusieurs filiales dans la région. Aujourd’hui, en dépit de quelques tracas judiciaires, il s’emploie à renforcer le positionnement d’Eni au-delà des seules énergies fossiles. « La diversification dans les énergies renouvelables et dans l’économie circulaire est fondamentale », a-t-il dernièrement déclaré dans la presse italienne, soulignant qu’Eni était déjà engagé dans cette voie. Y compris en Afrique.
Cleophas Adrien Dioma Président exécutif de l’Italia-Africa Business Week (IABW)
C
’
est un acteur clé de cette nouvelle relation italoafricaine qui se tisse. Burkinabè d’origine, Cleophas Adrien Dioma est chargé de réfléchir aux projets qui allient secteur privé et diaspora au sein du Conseil national pour la coopération et le développement du ministère italien des Affaires étrangères. Il organise également le forum de l’Italia-Africa Business Week, dont la troisième édition se tient les 26 et 27 novembre, à Milan. « On parlait peu de la vision économique de l’Afrique, alors nous avons proposé de créer cet événement, raconte-t-il. L’Italie ne peut plus se contenter d’affronter la question migratoire au travers de la propagande ou en finançant la Libye. Elle doit réfléchir à l’amélioration de la vie des citoyens et à la création d’emplois sur le continent. » Cleophas Adrien Dioma sait de quoi il parle. Arrivé en Italie en 1998, il a d’abord travaillé dans des plantations de mandariniers en Calabre, effectué divers petits boulots à Naples, avant d’obtenir son permis de séjour. Selon lui, « la diaspora a aujourd’hui un vrai rôle à jouer, aussi bien dans l’accueil que dans celui de construire des ponts entre l’Europe et l’Afrique ». M.C.
COMMUNIQUÉ
DE L’ÉNERGIE DURABLE POUR L’AFRIQUE en Afrique requiert du courage, de la patience et une approche synergique basée sur la durabilité : Enel Green Power présente sa vision pour garantir l’accès à l’énergie et créer de la valeur partagée avec les communautés locales. L’Afrique est une terre riche de ressources et de contradictions. Si, d’une part, le continent connaît actuellement un processus d’urbanisation significatif qui entraînera un déplacement ultérieur de l’habitat vers les villes, qui deviendront toujours plus peuplées et auront toujours plus besoin d’énergie, d’autre part, plus de 600 millions de personnes y vivent encore sans électricité. Ces deux considérations, qui ne sont contradictoires qu’en apparence, sont en réalité les deux faces d’une même médaille, qui est le besoin croissant d’accès à l’énergie de l’Afrique. À une énergie diffuse, fiable et durable. Arrivé en 2012 sur le continent africain, Enel Green Power en est aujourd’hui le plus gros opérateur d'énergies renouvelables privé en termes de MW installés. En partant d’Afrique du Sud, premier pays dans lequel il s’est implanté, le Groupe a ensuite élargi ses activités à l’Éthiopie, au Kenya, à la Zambie et au Maroc. Aujourd’hui, Enel Green Power a en opération 550 MW d'énergie solaire photovoltaïque et éolienne. Un chiffre destiné à augmenter considérablement l'année prochaine avec la construction d'une capacité éolienne d'environ 900 MW en Afrique du Sud et au Maroc.
En Afrique, nous construisons des installations à grande échelle, de grandes dimensions, qui seront la solution la plus efficace et durable pour garantir de l’énergie propre à un continent en croissance, satisfaire les exigences des mégalopolis du futur et favoriser la stabilisation de toute la région. Les énergies renouvelables permettront à l'Afrique d'utiliser les énormes potentiels qu’elle recèle, en la rendant moins dépendante énergétiquement des combustibles fossiles et de pays tiers.
Une approche synergique pour créer de la valeur partagée Pour que le développement durable de l’Afrique devienne réalité, nous sommes conscients qu’il est nécessaire d’élaborer une vision d’ensemble et d’agir en synergie avec des partenaires publics et privés, au niveau local comme au niveau international. C’est justement une approche collaborative de ce type qui nous distingue depuis nos débuts en Afrique. En 2019, nous avons d’ailleurs été les promoteurs de l’initiative renewAfrica Initiative, un projet visant à soutenir et promouvoir les investissements privés européens dans le secteur des énergies renouvelables en Afrique.
Enel Green Power peut, en outre, compter sur le soutien de RES4Africa Foundation, un think tank dont le groupe est un des membres fondateurs et dont l’objectif est de créer des occasions de dialogue politique, de promouvoir des initiatives stratégiques et de développer des programmes de formation à l’instar des Micro-Grid Academy qui cherchent à améliorer l’accès à l’énergie dans les communautés rurales en promouvant l’entrepreneuriat local et la création d’emplois.
Diffuser la culture de la durabilité en Afrique L’éventail de projets CSV d’Enel Green Power englobe des initiatives importantes dédiées à la protection de la santé. Un Centre de Chirurgie des Urgences pédiatrique a, par exemple, été réalisé en Ouganda en partenariat avec EMERGENCY et, en Éthiopie, en collaboration avec le CUAMM, nous approvisionnons en énergie continue l’hôpital de Wolisso, contribuant, en évitant les coupures de courant, à sauver des vies humaines. Garantir l’accès à l’énergie en Afrique veut aussi dire permettre d'accéder à l'eau potable et de transformer et conserver les aliments en vertu des interactions indissolubles entre l’eau, l’alimentation et l’énergie (Water - Energy - Food, Eau - Énergie - Alimentation). Conscient des défis qui attendent l’Afrique dans les années à venir, Enel Green Power est prêt à mettre à disposition tout son savoir-faire pour soutenir l’accès à l’énergie dans l'ensemble des 54 pays du continent africain.
Un continent jeune, dynamique et riche en ressources naturelles, avant tout en soleil et en vent, qui a la possibilité de faire un bond en avant considérable par rapport au reste du monde grâce notamment à l’innovation et au savoir-faire d’excellence qui nous ont permis de devenir le leader des énergies renouvelables dans 29 pays sur 5 continents.
Enel Green Power Spa – Viale Regina Margherita, 125 – cap. 00198, Roma - Tél. : (+39) (0) 68 30 51 - E-mail : infoenelgreenpower@enel.com
www.enelgreenpower.com
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Promouvoir le développement des énergies renouvelables
International ITALIE-AFRIQUE
Matteo Pasqualotto Directeur général de Safas
CARVICO
M
Laura Colnaghi Présidente de Carvico
E DR
atteo Pasqualotto est un patron heureux. La fonderie Safas, qu’il dirige, a remporté en septembre l’Italian Business Oscar 2019 de la meilleure grande entreprise, décerné par la Chambre tuniso-italienne du commerce et de l’industrie (CTICI). Avec son père, fondateur du groupe Safas, à Vicence (Italie), ce quinquagénaire avait repris en 2005, pour un investissement de 7 millions d’euros, la Sofomeca, filiale de la Société nationale des chemins de fers tunisiens (SNCFT). Près de quinze ans plus tard, l’entreprise spécialisée dans les pièces moulées en acier coulé, y compris de très grand format, est un fleuron du savoir-faire italien en Tunisie, avec une production destinée à 80 % à l’export vers l’Europe, l’Algérie et la Libye, et un chiffre d’affaires annuel de plus de 15 millions d’euros. Avec un effectif de 170 personnes, la Safas a su gérer la crise sociale provoquée par la révolution de 2011 en consolidant sa culture d’entreprise et l’esprit de groupe. La relation de confiance que Matteo Pasqualotto tisse avec les autorités et les syndicats est emblématique de l’actuelle bonne santé des relations tuniso-italiennes. Depuis 2018, la péninsule est devenue le premier partenaire commercial de la Tunisie.
lle incarne une nouvelle génération d’entrepreneuses. Celle qui promeut le made in Italy en Afrique. Laura Colnaghi dirige Carvico, l’entreprise fondée par feu son mari. Fondé en 1962, ce groupe textile est aujourd’hui considéré comme le leader mondial de la fabrication de tissus high-tech, utilisés aussi bien dans la fabrication de maillots de bain que de vêtements de sport et d’extérieur. Présente en Italie et au Vietnam, Carvico s’est implantée en 2017 en Éthiopie, dans la ville de Kombolcha. Malgré les retards pris dans la finalisation de son plan d’investissement, la société a embauché près de quarante personnes. « La principale motivation qui nous a poussé à investir dans ce pays reste le coût très bon marché de l’énergie, souligne-t-elle. Même si, pour l’heure, c’est aussi l’un de nos principaux problèmes. » L’investissement dans sa totalité devrait être achevé « d’ici à deux ou trois ans », espère-t-elle. M.C.
FRIDA DAHMANI
CEOUI Comitato Esecutivo OHADA-Uniafrica Italia
Comité établi en accord avec le secrétariat de l’OHADA pour la DIFFUSION de la CONNAISSANCE DU DROIT de l’OHADA dans les pays de langue italienne Me Mario Di Giulio, responsable Desk Afrique Pavia e Ansaldo Cabinet d’Avocats,Vice-président avec délégation à la diffusion de la connaissance scientifique et à la formation Comité CEOUI. mario.digiulio@pavia-ansaldo.it
COMMUNIQUÉ
AVIS D’EXPERT
Tél. : (+20)100335344, Le Caire (+39)02771132, Milan Email : Francesca.Secondari@belex.com www.belex.com Milan | Rome | Gênes | Bruxelles | Londres | Caire |AddisAbeba | Dubai | Francfort | Beyrouth
Une étape vers un développement durable P
ar l’adoption de la directive 2014/95/UE, le parlement
européen impose aux entreprises qui sont des entités d’intérêt public (EIP) une déclaration non-financière (DNF).
L’Italie, dans son décret législatif (2016/254), précise que les EIP concernées sont les Sociétés cotées en bourse, les banques et les entreprises d’assurance et de réassurance qui comptent en moyenne plus de 500 salariés et qui, à la clôture de leur bilan, dépassent au moins un des paramètres suivants : (i) bilan (stato patrimoniale) supérieur à 20 millions d’euros ; (ii) chiffre d’affaires net dépassant 40 millions d’euros. La DNF doit comprendre au moins : (i) le modèle d’entreprise de gestion et d’organisation des activités ; (ii) les politiques mises en œuvre et les résultats obtenus, ainsi que les indicateurs de performance non financiers pertinents ; et (iii) les principaux risques, générés ou encourus, liés aux problèmes susmentionnés et découlant des activités. La loi de finances de 2019 est intervenue sur ce dernier point en précisant que les méthodes de gestion des risques doivent également être indiquées. Si on regarde l’application pratique de la DNF, on peut observer que les
entreprises du secteur de la mode et du luxe sont parmi les premières entreprises qui, sous la pression des consommateurs de plus en plus concernés par l’économie circulaire et le développement durable, ont développé des initiatives autonomes et ont parfois volontairement adhérée à la publication de la DNF. Parmi les initiatives les plus significatives, il faut nommer le projet « Cotton for Life » développé par Filmar Nile Textile en Egypt (en partenariat avec les ministères de l’Agriculture et de l’Éducation, UNIDO, Agenzia Italiana per la Cooperazione e Sviluppo et Alexbank, du groupe Intesa SanPaolo) dont l’objectif est
Francesca Secondari Partenaire de BonelliErede membre des Focus Team dans le luxe et la gouvernance d’entreprise
rer l’emploi des jeunes et à conserver une tradition proéminente telle que celle du coton égyptien. « Cotton for Life » est simplement un exemple qui montre que l’Afrique constitue
Un partage d’informations qualitatives, claires et vérifiables sur le développement durable et l’économie circulaire va nécessairement créer et renforcer la confiance des investisseurs et des autres parties prenantes dans l’organisation des entreprises européennes. de développer et d’appliquer les protocoles environnementaux destinés à soutenir l’industrie cotonnière égyptienne, depuis la culture du coton jusqu’au le produit final, et de fournir des produits exportables de haute qualité contribuant à amélio-
un territoire d’opportunité pour aider les entreprises italiennes, et plus généralement européennes, à passer d’une simple conformité aux exigences légales à une conduite responsable qui s’inscrit dans une vision de développement durable.