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CARREFOUR DIPLOMATIQUE
Me. AICHA GUELLAA
Présidente de l’Association Marocaine des Droits des Victimes (AMDV(
DIPLOMATICA - n°1102 - 2021
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LES AMBASSADEURS VISITENT LA PRISON LOCALE TIFLET 2
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CARREFOUR DIPLOMATIQUE
M. HAMID SAADANI Directeur de l’Information Télévision 2M (Pôle Public)
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Mon inquiétude unique devant le journalisme actuel, c’est l’état de surexcitation nerveuse dans lequel il tient la Nation. Aujourd’hui, remarquez quelle importance démesurée prend le moindre fait. Quand une affaire est finie, une autre commence. Les journaux ne cessent de vivre dans cette existence cassecou. Si les sujets d’émotions manquent, ils en inventent… ». Ces propos de l’illustre écrivain et journaliste français Emile Zola, parus dans l’édition du Figaro du 24 novembre 1888, sont toujours d’actualité et nous laissent perplexes face à la superficialité et le rythme affolant de l’information qui circule dans les sites Internet des grands médias ou les réseaux sociaux. L’affaire « Pegasus » en est la parfaite illustration ! Nous ne reviendrons pas sur la campagne de diffamation menée à l’encontre des services de sécurité marocains, contre leur patron Abdellatif Hammouchi, directeur général du pôle DGST/DGSN, cela n’a été qu’un coup d’épée dans l’eau. D’ailleurs ce n’est pas la première passe d’armes de Mr Hammouchi avec les français…
N’en déplaise aux jeteurs d’opprobre, il est indéniable que l’appareil sécuritaire marocain a toujours fait preuve de transparence, en témoigne les différentes visites faites, depuis plusieurs années, au siège du bureau central d’investigation judiciaire à Sale, par un ensemble d’ambassadeurs, de chargés d’affaires, de magistrats de liaison et de responsables de lutte contre le terrorisme, qui ont un regard pointu sur la situation politique, socioéconomique, et sécuritaire du royaume et donc sur sa stabilité avérée, malgré les retombées néfastes de la pandémie. Tous ont un point commun: ils reconnaissent le professionnalisme de la DGST et du BCIJ, la probité, l’abnégation et le savoir faire de leurs hommes. Tous savent que ces hommes travaillent 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, 12 mois sur 12, pour lutter en amont contre le terrorisme, le crime organisé, la traite des êtres humains. Tous appellent à une plus grande coopération entre leurs pays réciproques et la DGST. Tous savent que depuis sa création en 2015, le BCIJ a démantelé pas moins de 84 cellules terroristes, sur la base d’informations fournies par la DGST. Certains ont la mémoire courte. Ils oublient que c’est grâce aux efforts inlassables de Mr Abdellatif Hammouchi que plusieurs attentats ont été évités en Europe, que plusieurs terroristes ont été localisés et interpellés. Nous ne gloserons pas davantage sur cette pernicieuse campagne de diffamation contre un prestigieux corps sécuritaire en la personne de son directeur général. Nous y répondons simplement en reprenant la devise de la ville de Paris «fluctuat nec mergitur» qui correspond parfaitement à cet illustre corps, devenu célèbre sous les cieux des cinq continents.
ÉDITORIAL
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My only worry about the journalism of today is the state of neurotic overexcitement in which it keeps the Nation. Today, you can observe the disproportionate importance every little event assumes. When one matter gets resolved, another one arises. The newspapers continuously exist in this breakneck situation. If there are no emotional issues to report, they invent some…”. These words of the renowned French journalist Emile Zola, which appeared in the 24 November 1888 edition of Le Figaro, still ring true at the present time and leaves us perplexed at the superficiality and dizzying pace of the information circulating on the websites of mainstream media and social networks. The “Pegasus” affair is a perfect illustration of this! We will no longer discuss the campaign of defamation carried out against the Moroccan Security Services, against their boss, Abdellatif Hammouchi, the Director General of the General Directorate for Territorial Surveillance / General Directorate for National Security (DGST/DGSN), which was nothing more than beating the air. Moreover, it is not the first time that Mr. Hammouchi has had a brush with the French… With due respect to the mudslingers, it is undeniable that the Moroccan security apparatus has always demonstrated transparency, as evidenced by the various visits made to the headquarters of the Central Office of Judicial Investigation (BCIJ) in Sale by ambassadors, chargés d’affaires, liaison magistrates and heads of the fight against terrorism, who have a detailed knowledge of the political, socioeconomic and security situation of the kingdom and thus of its proven stability, despite the negative impacts of the pandemic. They all have one point in common: they recognise the professionalism of the DGST and the BCIJ, and the probity, self-denial and expertise of their men. They all know that these men work round the clock every day of the year, to fight against terrorism, organized crime and human trafficking at their roots. They all call for greater cooperation between their respective countries and the DGST. They all know that since its creation in 2015, the BCIJ has dismantled at least 84 terrorist cells, based on information provided by the DGST. Some people have a weak memory. They have forgotten that it is thanks to the unrelenting efforts of Mr. Abdellatif Hammouchi that several attacks have been averted in Europe, that several terrorists have been located and captured. We will not gloss any further on this pernicious campaign of defamation against a prestigious security body in the person of its director general. We will simply respond to it by quoting the motto of the City of Paris, “fluctuat nec mergitur”, which is perfectly fitting for this renowned body, which has become famous under the skies of the five continents.
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TABLE DES MATIÈRES 3 EDITORIAL par la Fondation Diplomatique
6 ACTIVITÉ ROYALE
Sa Majesté le Roi nomme M. Aziz Akhannouch chef du gouvernement
8 ACTIVITÉ PRINCIÈRES
Décès de SAR la Princesse Lalla Malika
10 CARREFOUR DIPLOMATIQUE
6 ACTIVITÉ ROYALE Sa Majesté le Roi nomme M. Aziz Akhannouch chef de gouvernement et le charge de former le nouveau gouvernement
avec Me. Aicha Guellaa, Présidente de l’Association Marocaine des Droits des Victimes
24 CARREFOUR DIPLOMATIQUE avec M. Mohamed Salah Tamek, le Délégué Général à l’Administration Pénitentaire et à la Réinsertion
38 VISITE DES AMBASSADEURS Une délégation d’Ambassadeurs visite la prison locale Tiflet 2 et le Centre National de Formation des Cadres de la DGAPR
44 CARREFOUR DIPLOMATIQUE avec M. Hamid Saadani, le Directeur de l’Information (Télévision 2M - pôle public)
56 DAZIBAO Nouvelles Diplomatiques Courtes
10 DROIT DES VICTIMES Me. Aicha Guellaa, présidente de l’Association Marocaine des Droits des Victimes était l’invitée du 100ème ”Carrefour Diplomatique”
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3 FOREWORDS by the Diplomatic Foundation
6 ACTIVITÉ ROYALE
His Majesty the King appoints Mr. Aziz Akhannouch head of government 8 ACTIVITÉ ROYALE Death of HRH Princess Lalla Malika
10 CARREFOUR DIPLOMATIQUE with Me. Aicha Guelaa, President of the Moroccan Association for the Rights of Victims
24 CARREFOUR DIPLOMATIQUE with Mr. Mohamed Salah Tamek, the General Delegate for Prison Administration and Reintegration
38 AMBASSADORS’ VISIT A delegation of Ambassadors visits the Tiflet 2 local prison and the National Training Center for DGAPR employees
24 PRISON & RÉINSERTION Le Délégué Général à l’Administration Pénitentiaire et à la Réinsertion, M. Tamek était l’invité du Carrefour Diplomatique
24 CARREFOUR DIPLOMATIQUE
with Mr. Hamid Saadani, Director of Information (Television 2M - public pole)
56 DAZIBAO Short Diplomatic News
38 VISITE DES AMBASSADEURS Une délégation des Ambassadeurs a visité la prison locale Tiflet 2 et le Centre National de Formation des Cadres de la DGAPR dans le prolongement du carrefour diplomatique ”prison & réinsertion”
DIPLOMATICA MAGAZINE No. 102 – 2021 – 23ème année · PRÉSIDENT FONDATEUR & DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Abdelati HABEK. RÉDACTEUR EN CHEF Jean-Christophe BERTRAND DIRECTEUR GÉNÉRAL M’Hammed GUENNOUNE CONSEILLER DIPLOMATIQUE Ali ACHOUR CONSEILLER Batoul NAFAKH-LAZRAQ RÉDACTION & CONTRIBUTEURS Marie-Jeanne DURAND – Hafida HABEK – Christophe SIDIGUITIEBE CRÉDITS PHOTOS DIPLOMATICA – MAP CTP & PRINT Modern Print Rabat ADMINISTRATION 94, rue Azzouza – 10210 Rabat (Beausite) TEL 0537/63.99.99 FAX 0537/63.88.88 EMAIL info@diplomaticamag.com PUBLICITÉ 0537/63.91.91 DOSSIER DE PRESSE 1/1999 ISSN 1114-9442 TIRAGE 12.000 ex. (papier). Les articles et les illustrations publiés dans ce numéro n’engagent que leurs auteurs et ne sauraient refléter une quelconque prise de position du magazine. Tous droits réservés - Reproduction interdite sauf autorisation écrite
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ACTIVITÉ ROYALE
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His Majesty the King appoints Mr. Aziz Akhannouch as Head of Government
Sa Majesté le Roi
nomme M. Aziz Akhannouch chef de gouvernement
À
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a Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, accompagné de SAR le Prince héritier Moulay El Hassan, a reçu vendredi 10 septembre 2021 au Palais Royal à Fès, M. Aziz Akhannouch, président du Rassemblement National des Indépendants (RNI), que le Souverain a nommé chef de gouvernement et a chargé de former le nouveau gouvernement, a annoncé le ministère de la Maison Royale, du Protocole et de la Chancellerie dans un communiqué. Cette nomination intervient conformément aux dispositions constitutionnelles et sur la base des résultats des élections législatives du 08 septembre 2021″.
H
is Majesty King Mohammed VI, may God assist Him, accompanied by HRH Crown Prince Moulay El Hassan, received on Friday September 10, 2021 at the Royal Palace in Fez, Mr. Aziz Akhannouch, president of the National Rally of Independents (RNI), whom the Sovereign appointed head of government and tasked with forming the new government, the Ministry of Royal Household, Protocol and Chancellery said in a statement. This appointment was made in accordance with the constitutional provisions and on the basis of the results of the legislative elections of September 8, 2021.
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ACTIVITÉ ROYALE
DIPLOMATICA Death of Her Royal Highness Princess Lalla Malika
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e ministère de la Maison Royale, du Protocole et de la Chancellerie a annoncé le décès, mardi 28 septembre 2021 à Rabat, de SAR la Princesse Lalla Malika, fille de feu Sa Majesté le Roi Mohammed V, sœur de feu Sa Majesté le Roi Hassan II, que Dieu ait leurs âmes, et tante de SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L’Assiste. “Le ministère de la Maison Royale, du Protocole et de la Chancellerie a annoncé, avec une grande émotion et une profonde affliction, le décès de la regrettée Son Altesse Royale la Princesse Lalla Malika, fille de feu Sa Majesté le Roi Mohammed V, sœur de feu Sa Majesté le Roi Hassan II, que Dieu ait leurs âmes, et tante de SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L’Assiste, qui a répondu à l’appel de Dieu, ce mardi 20 Safar Al Kheir 1443 de l’Hégire, correspondant au 28 septembre 2021 à Rabat”, indique le ministère dans un communiqué, implorant le Tout-Puissant d’accueillir la Défunte en Son vaste paradis, parmi les fidèles vertueux. En cette douloureuse circonstance, le Ministère de la Maison Royale, du Protocole et de la Chancellerie et l’ensemble du peuple marocain présentent leurs vives condoléances et leurs sincères sentiments de compassion à SM le Roi Mohammed VI, que Dieu Le préserve, et à tous les membres de l’Illustre Famille Royale pour cette perte cruelle, la volonté divine étant imparable, implorant le Très-Haut d’accueillir la défunte en Sa sainte miséricorde et Son vaste paradis.
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Décès de Son Altesse Royale la Princesse Lalla Malika
he Ministry of the Royal House, Protocol and Chancellery announced the death, Tuesday September 28, 2021 in Rabat, of HRH Princess Lalla Malika, daughter of His late Majesty King Mohammed V, sister of His late Majesty King Hassan II, may God have their souls, and HM King Mohammed VI’s aunt, may God assist Him. “The Ministry of the Royal Household, Protocol and Chancellery announced, with great emotion and deep sorrow - the death of the late Royal Highness Princess Lalla Malika, daughter of the late Majesty King Mohammed V, sister of the late Majesty King Hassan II, may God have their souls, and aunt of HM King Mohammed VI, may God assist Him - who answered the call of God, this Tuesday 20 Safar Al Kheir 1443 of the Hegira, corresponding to September 28, 2021 in Rabat ”, indicates the ministry in a press release, imploring the Almighty to welcome the deceased in His vast paradise, among the virtuous faithful. In this painful circumstance, the Ministry of the Royal House, Protocol and Chancellery and the whole of the Moroccan people present their deep condolences and their sincere feelings of compassion to HM King Mohammed VI, may God preserve Him, and to all the members of the Illustrious Royal Family for this cruel loss, the divine will being unstoppable, imploring the Most High to welcome the deceased in His holy mercy and His vast paradise.
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Carrefour Diplomatique n°100 L’Association Marocaine des Droits des Victimes
Le Carrefour Diplomatique qui s’inscrit dans la tradition de la Fondation Diplomatique a atteint sa 100ème édition. Et pour l’occasion, la Fondation Diplomatique a invité à son siège la Présidente et des membres de l’Association Marocaine des Droits des Victimes.
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a Présidente, Maitre Aïcha Guellaa, et des membres de l’Association Marocaine des Droits des Victimes, ont été invités pour présenter cette association et ses perspectives d’action, devant une prestigieuse assistance composée d’une vingtaine d’Ambassadeurs et Chefs de mission Diplomatique accrédités au Maroc.
victimes de tout genre d’agressions sexuelles et à la défense de leur intérêt légitime. Vide juridique En réponse, la Présidente de l’Association a tout d’abord remercié la Fondation Diplomatique pour l’invitation des membres du bureau de l’Association à ce carrefour et pour l’occasion qui leur a été donnée de présenter aux Ambassadeurs et diplomates, les activités et objectifs de l’Association Marocaine des Droits des Victimes. Elle a, ensuite, précisé que « l’Association a été créée le 10 avril 2021 après plusieurs concertations, qui ont duré plus de 2 ans, entre juristes, avocats, académiciens, sur le besoin de notre pays de se doter d’une association qui travaille sur une problématique ignorée par la société civile».
En prélude à l’intervention de Maître Guellaa, le Président de la Fondation Diplomatique, M. Abdelati Habek, a tenu à remercier les Ambassadeurs, Chefs de mission et les représentants d’Organisations Internationales, pour leur fidélité et leur présence à cette rencontre rituelle. Il a, ensuite, présenté brièvement l’invitée du jour Mme Aïcha Guellaa, avocate de renommée au barreau de Casablanca et ancienne membre du Conseil National de l’USFP, qui a participé avec d’autres figures connues de la société civile marocaine, à la création, à la mi-avril 2021, d’une association baptisée, l’Association Marocaine des Droits des Victimes (AMDV). Cette Association est dédiée à la protection des
The Diplomatic Crossroads, which is part of the tradition of the Diplomatic Foundation, has reached its 100th session. And for the occasion, the Diplomatic Foundation invited to its headquarters the President and members of the Moroccan Association for the Rights of Victims.
GAUCHE Me. Aicha Guellaa, Présidente de l’Association Marocaine des Droits des Victimes Mrs. Aicha Guellaa, President of the Moroccan Association for the Rights of Victims
Pour elle, il y avait un besoin réel de défendre les droits de cette frange particulière de victimes, en leur offrant un accompagnement juridique et aussi social. Elle a reconnu, l’existence d’autres associations, à l’exemple de celle qui lutte contre les violences à l’égard des femmes, mais elle a tenu à souligner que « l’AMDV entend se consacrer spécifiquement aux crimes sexuels », tels
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he President, Maitre Aïcha Guellaa, and members of the Moroccan Association for Victims’ Rights were invited to give a presentation about this association and its prospects for action before a prestigious audience composed of about twenty Ambassadors and Heads of Diplomatic Missions accredited in Morocco. As a preamble to the speech by Maitre Guellaa, the President of the Diplomatic Foundation, Mr. Abdelati Habek, thanked the Ambassadors, Heads of mission and Representatives of International Organizations, for their loyalty and for their presence at this regular meeting. Thereafter, he briefly introduced the guest speaker of the day, Ms. Aïcha Guellaa, a renowned lawyer at the Bar Association of Casablanca and former member of the National Board of the Socialist Union of Popular Forces (USFP), who took part in the creation of an association named the Moroccan Association for Victims’ Rights (AMDV) in mid-April 2021, together with other known figures of Moroccan Civil Society. DIPLOMATICA 102 | 2021 - 11
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que ceux auxquels pourraient faire face des jeunes filles et garçons mineurs ou des personnes majeures. «L’Association est là pour caractériser l’existence d’un vide juridique en la matière et pour revendiquer la nécessité d’amender le contenu de certains textes législatifs et d’en promulguer d’autres, pour assurer la protection des citoyens marocains contre les crimes sexuels », a fait savoir Mme Aïcha Guellaa.
Nous essayons de défendre les victimes avec un arsenal juridique qui connaît beaucoup de manquements
Elle a ajouté, qu’actuellement, «l’arsenal juridique à la disposition des avocats pour défendre les victimes est plus que faible». Selon elle, l’Association compte élaborer un cahier de doléances juridiques, qui sera soumis au Parlement et à toutes les instances gouvernementales compétentes, tout en s’assignant la mission de poursuivre l’accompagnement juridique, psychologique et social de toutes les victimes. Actions sur le terrain Dans une deuxième question, M. Habek a souhaité connaitre les mécanismes de travail que l’AMDV compte mettre en place, pour parvenir à déployer ses actions sur le terrain. A ce propos, Maitre Aïcha a indiqué, qu’en plus du programme d’action qu’elle a évoqué dans sa réponse précédente, « l’AMDV ambitionne, malgré son
BAS L’Ambassadeur d’Afrique du Sud, S.E.M. Ebrahim Edries The Ambassador of South Africa, H.E. Mr. Ebrahim Edries
jeune âge, de s’investir dans la création de centres d’écoute » des victimes, qui souffrent de séquelles physiques, psychologiques et sociales et sont souvent contraintes d’abandonner leurs activités professionnelles, en raison de leur incapacité à soutenir le regard inquisiteur et culpabilisant de la société, avant et même après le procès. L’association prévoit également d’engager sur le terrain des actions communes, avec d’autres organismes intéressés par le crédo de l’AMDV, afin d’élargir le cercle de la sensibilisation et de la réflexion sur la protection des victimes d’agressions sexuelles. Selon elle, les crimes sexuels sont encore tabous au sein de la société marocaine, ce qui empêche les victimes de parler des crimes subis. Aujourd’hui « à
travers le nombre important de dossiers qui n’ont pas encore été déposés devant le tribunal, on sait que ces crimes existent et que les victimes commencent à parler », a fait savoir Maitre Aïcha Guellaa. Relations avec les ONG Le président de la Fondation Diplomatique a souhaité savoir si l’Association est saisie directement pas les victimes ou les associations de droit humains, et si l’AMDV a signé des conventions avec des ONG qui œuvrent dans ce domaine particulier, qu’elles soient nationales ou étrangères? Si c’est le cas, lesquelles? Tout en réitérant le fait que l’AMDV a tout juste quelques mois d’existence, Mme Guellaa a déclaré que celle-ci a le mérite d’avoir organisé un certain
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We try to defend the victims with a legal arsenal that has many shortcomings This association is dedicated to the protection of victims of any gender from sexual assault and defending their legitimate interests. Legal void In response, the President of the Association first thanked the Diplomatic Foundation for inviting the members of the Association’s office to this Carrefour and for the opportunity given to them to give a presentation to the Ambassadors and diplomats on the activities and objectives of the Moroccan Association for Victims’ Rights. Thereafter, she stated that “the Association was created on 10 April 2021 after several consultations, which lasted for more than 2 years, between jurists, lawyers and academics on our country’s need to have an association which works on the problems ignored by civil society”.
According to her, there was a real need to defend the rights of this particular group of victims, by providing them with legal and social assistance. She acknowledged the existence of other associations, with the example of the one which fights against violence against women, but she emphasized that “The AMDV aims to devote itself to sexual crimes such as those which may faced by young girls, underage boys or adult persons. “The Association is there to characterize the existence of a legal void in the matter and to canvass for the need to amend the content of some legislative texts and to enact new ones, in order to ensure the protection of Moroccan citizens from sexual crimes”, Ms. Aïcha Guellaa revealed. She added that at the present time, “the legal arsenal avail-
HAUT La Présidente de l’Association Marocaine des Droits des Victimes entourée des Ambassadeurs pour une photo de famille The President of the Moroccan Association for the Rights of Victims surrounded by Ambassadors for a family photo
able to lawyers for defending victims is extremely weak”. According to her, the Association plans to develop a record of legal complaints which will be submitted to the Parliament and all competent government bodies, while taking on the mission to continue legal, psychological and social assistance for all victims. Actions on the ground Mr. Habek asked another question, wishing to know the work mechanisms that the AMDV plans to put in place, in order to be able to carry out its activities on the ground. In this regard, Maitre Aïcha indicated that in addition to the programme of action which she mentioned in her previous response, “the ambition of the AMDV, despite its young age, to invest in the establishment DIPLOMATICA 102 | 2021 - 13
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nombres de rencontres nationales, lors desquelles les victimes ont pu, pour la première fois, relater leur souffrances et désespoirs, en face de médias nationaux internationaux, et devant des officiels marocains. «Jusqu’à présent, nous n’avons conclu aucun partenariat avec une ong ou un organisme public, ni au Maroccou à l’international, mais l’association compte, très prochainement, agir dans ce sens, conformément à ses objectifs», a fait savoir l’Invitée du jour, qui n’a pas manqué de se féliciter de l’opportunité de pouvoir rencontrer des ambassadeurs étrangers, qui sont en mesure de suggérer des contacts avec d’autres associations dans leur pays respectifs ».
Nous voulons ouvrir la voie à d’autres victimes afin casser le mur du silence
Centre d’écoute Pensez-vous mettre en place un centre d’écoutes dédié au suivi psychologique des victimes et pour la préservation de leur dignité, une sorte de sanctuaires pour les victimes? Parmi les outils que « nous comptons mettre en place et sur lesquelles l’Association va travailler, il y a bien sûr des centres d’écoute pour un accompagnement psychologique et médical et aussi pour que ces victimes donnent l’exemple aux autres qui sont encore hésitants », a déclaré la Présidente de l’Association. « Nous voulons ouvrir la voie à d’autres victimes afin casser le mur du silence », a-t ’-elle ajouté. Affaire Hamieddine Le Président Habek a poursuivi en posant la question suivante à l’Invitée du jour : en tant que femme de gauche, que pensez-vous de la levée de boucliers de Maati Monjib et du PJD, l’actuel parti au pouvoir, sur la réouverture du procès d’Abdelali Hamidine auteur présumé de l’assassinat d’Aït El Jid ? Êtes-vous d’accord avec
HAUT Le Doyen du Corps Diplomatique, Ambassadeur du Cameroun, S.E.M. Mouhamadou Youssifou, la Présidente de l’Association Marocaine des Droits des Victimes, Me. Aicha Guellaa et le Président de la Fondation Diplomatique, M. Abdelati Habek The Dean of the Diplomatic Corps, Ambassador of Cameroon, H.E. Mr. Mouhamadou Youssifou, the President of the Moroccan Association for the Rights of Victims, Me. Aicha Guellaa and the President of the Diplomatic Foundation, Mr. Abdelati Habek
l’activiste El Amrani qui vit à Bruxelles et qui a adressé une lettre ouverte à Maati Monjib dans laquelle il dénonce sa partialité. Allez-vous être partie civile dans ce procès ?
les questions n’entrent donc pas dans le cadre des statuts de l’Association. Nous ne pouvons pas nous porter partie civile dans des crimes de droit commun », a affirmé l’Invitée du jour.
Répondant à la question Mme Guellaa a affirmé que la dernière question répond à une partie des questions posées. «Le statut général de l’Association a fixé le cadre général de ses actions et de ses objectifs et nous sommes tenus par la loi de défendre les victimes de crimes sexuels » a-t’-elle déclaré. Elle a ajouté que tous les dossiers évoqués dans les questions ne rentrent pas dans le cadre du champ d’action de l’Association Marocaine des droits des victimes. « Nous ne travaillons pas sur tous les crimes mais spécifiquement sur les crimes sexuels. Les dossiers mentionnés dans
Politisation des procès Vous avez organisé une conférence de presse dans laquelle des victimes de viol ont apporté leurs témoignages sur les horreurs qu’elles ont subies. Selon vous, pourquoi certains islamistes, certains membres de l’extrême gauche et l’Association Marocaine des Droits Humains cherchent-ils à politiser ces procès alors qu’ils relèvent du droit commun ? Dans le cadre des actions de l’Association contre les crimes sexuels, tous les avocats membres de l’Association présents à ce carrefour défendent
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We want to open the way for other victims to break the wall of silence of reception centres” for vicand that the victims are starttims, who suffer from physical, psychological and social consequences and often have to abandon their occupations, due to their inability to bear the inquisitive and blame-apportioning stance of the society, before and even after the trial. The Association also expects to engage in the area of joint actions with other agencies interested in the credo of AMDV, in order to expand the circle of sensitization and reflection on the protection of victims of sexual assault. According to her, sexual crimes are still taboo topics in Moroccan society, which prevents the victims from talking about the crimes perpetrated against them. Today, through the large number of case files which have not yet been filed before the court, we know that these crimes exist
ing to speak out”, Maitre Aïcha Guellaa revealed. Relations with ONGs The President of the Diplomatic Foundation wished to know whether the Association is contacted directly by the victims or by the human rights organizations and whether the AMDV has signed agreements with national or foreign NGOs working in this particular area, if that is the case, which ones? Reiterating the fact that the AMDV is just a few months old, Ms. Guellaa declared that it has the merit that it has organized some national meetings during which victims were able to narrate their sufferings and hopelessness for the first time, in the face of national and international media, and in front of Moroccan officials. “Up till now, we have not signed
BAS Plus de 30 Ambassadeurs et autres Chefs de Missions Diplomatiques ont participé à cette édition mixte (présentiel et par vidéoconférence) du Carrefour Diplomatique More than 30 Ambassadors and other Heads of Diplomatic Missions participated in this mixed edition (face-to-face and by videoconference) of the “Carrefour Diplomatique”
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any partnership with any NGO or public agency in Morocco or overseas, but the Association hopes to take action in this regard very soon, in accordance with its objectives”, the invited guest revealed, expressing appreciation for the opportunity to be able to meet with the foreign Ambassadors, who have the ability to suggest contacts with other associations in their respective countries”. Reception Center Are you considering setting up a reception centre dedicated to providing psychological follow-up to victims in order to protect their dignity, a sort of sanctuary for victims? Some of the tools that we intend to put in place and which the Association is going to work on are Reception centres for psychological and medical assistance, so that these victims will serve as examples to others who are still hesitant”, declared the President of the Association. “We want to open the way to other victims in order to break the wall of silence”, she added.
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les victimes et se constituent en partie civile pour les femmes qui sont pour la plupart les victimes, a déclaré la Présidente de l’Association. Le dossier Bouachirine a occupé une place importante dans les médias marocains et étrangers. Taoufik Bouachirine est un journaliste marocain qui a été poursuivi pour des crimes de droit commun notamment l’exploitation sexuelle de ses subordonnées et la traite d’êtres humains dans son entreprise. « En tant qu’avocats et alors même que l’Association n’avaient pas été créée, nous avons défendus les victimes », a fait savoir l’Invitée du jour. Pour elle, « chercher à politiser ces procès est une manière de défendre l’impunité ». « Il y a des instances dont l’objectif est de porter atteinte à la réputation de ce pays, aux procès démocratiques et aux droits humains », a-t’elle martelé. Pour elle, la vérité juridique est la condamnation de Bouachirine pour avoir exploité sexuellement 11 femmes qui souffrent des conséquences de ces crimes. « Aujourd’hui nous avons des dossiers devant le tribunal aussi pour l’accusé Omar Radi et Souleymane Raïssouni. Nous avons assisté au procès pour viol et pour crimes sexuels après que les victimes aient demandé que l’Association les défende », a déclaré Mme Guellaa. Elle a poursuivi à expliquant que le Maroc a franchi un pas énorme pour la promotion des droits humains même s’il y a encore du chemin
Chercher à politiser des procès de droit commun est une manière de défendre l’impunité
BAS S.E.Mme. Zaina Nyiramatama, Ambassadeur du Rwanda H.E. Mrs. Zaina Nyiramatama, Ambassador of Rwanda
à faire. Mais la manière dont les gens tentent de politiser les procès et de porter atteinte à l’indépendance de l’appareil judiciaire reste une réalité. Ils font même appel au secrétaire général de l’ONG internationale Reportes sans frontière en lui envoyant une lettre, pour internationaliser l’affaire afin de pouvoir bénéficier de la grâce parce qu’ils ont eu peur de bafouer leur crédibilité en faisant eux-mêmes cette demande de grâce. « En tant qu’association de défense des victimes nous défendons, depuis la Constitution de 2011, l’indépendance de l’appareil judiciaire et l’Etat de droit ». La parole a été ensuite donnée aux Ambassadeurs et Chefs de mission présents à ce Carrefour.
Cas du Rwanda Madame Zaina Nyiramatama, l’Ambassadeur du Rwanda a pris la parole et souhaité féliciter Mme Aïcha Guellaa pour cette action fondamentale de défendre les droits de femmes et des hommes par rapport aux violences sexuelles. « En vous voyant, je me vois en 1991, où au Rwanda, on a créé exactement la même association dont le nom en langue locale veut dire : lève-toi pour tes droits». s’est rappelé l’Ambassadeur. Elle a, dans son intervention, souhaité partager les types de lois votées dans son pays pour prévenir et combattre l’impunité en matière de violence. Elle a fait savoir que dans la Constitution du Rwanda, les hommes et les femmes sont égaux devant la loi. « Politiquement les femmes ont droit à
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Seeking to politicize common law trials is a way of defending impunity The Hamieddine Affair President Habek continued by asking the guest speaker the following question: as a Leftist woman, what do you think of the outcry of Maati Monjib and the Justice and Development Party (PJD), the party currently in power, on the reopening of the trial of Abdelali Hamieddine, the presumed perpetrator of the assassination of Aït El Jid? Do you agree with the activist El Amrani who lives in Brussels, who wrote an open letter to Maati Monjib in which he condemned his partiality? Are you going to be a civil party in this trial? In response to the question, Ms. Guellaa affirmed that the last question answers part of the questions asked. “The General Statutes of the Association set the general framework of its actions and its objectives and we are bound by the law to defend the victims of sexual crimes”, she declared. She added that all the issues mentioned in the questions do not fall within the scope of action of the Moroccan Association for Victims’ Rights. “We do not work on all crimes but specifically on sexual crimes. The issues mentioned in the questions are therefore not within the framework of the Association’s statutes. We cannot be civil party in common law crime cases”, the guest speaker affirmed. Politization of trials You organized a press confer-
ence in which rape victims gave their testimonies of the horrors they suffered. In your opinion, why are some Islamists, some members of the extreme left and the Moroccan Human Rights Association seeking to politicize these trials whereas they are under common law? Within the framework of the actions of the Association against sexual crimes, all the lawyer members of the Association present at this Carrefour defend the victims and constitute a civil party for women who are the majority of victims, declared the President of the Association. The Bouachirine issue occupies an important place in Moroccan and foreign media. Taoufik Bouachirine is a Moroccan journalist who was prosecuted for common law crimes sexual exploitation of his subordinates and human trafficking within his company. “As lawyers and given that at the time, the Association had not yet been created, we defended the victims”, the invited guest revealed. According to her, “seeking to politicize these trials is akin to defending impunity”. “There are bodies which have the goal of compromising the reputation of this country, in democratic processes and in human rights”, she emphasized. According to her, the legal truth is the conviction of Bouachirine for having sexually exploited 11 women who suffer from the consequences of these crimes. “Today, we have case files before the court also for the de-
fendant, Omar Radi and Souleymane Raïssouni. We have also attended trials for rape and sexual crimes after the victims requested of the Association to defend them”, Ms. Guellaa declared. She continued by explaining that Morocco has taken a great step forward for the promotion of human rights even though there is still a lot to be done. However, the way in which people are trying to politicize the trials and compromise the independence of the judicial apparatus remains a reality. They even called on the Secretary General of the NGO International Reports without Borders by sending him a letter, in order to bring the case to international attention so as to be able to benefit from pardon because they are afraid of ridiculing their credibility by making this request by themselves. “As the defence of the victims that we defend, since the Constitution of 2011, the Independence of the Judiciary and a State based on the rule of law. The floor was then given to the Ambassadors and Heads and mission present at this Carrefour. The case of Rwanda The Ambassador of Rwanda took the floor and wished to congratulate Ms. Aïcha Guellaa for this fundamental action of defending the rights of women and men with respect to sexual violence. “Seeing you reminds me of myself in 1991, where in Rwanda, we established the exact same type of association with a name which means DIPLOMATICA 102 | 2021 - 17
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30% des postes de prise de décision dans tout le pays et à tous les niveau », a-t-elle précisé. Maître Fatima-Zohra Chaoui a félicité Son Excellence l’Ambassadeur du Rwanda pour les importantes avancées qu’ont connu les droits de femmes dans son pays et la ratification du Protocole de Maputo qui a contribué à cette évolution. Effectivement, l’AMDV a l’intention de plaider pour que le Maroc ratifie ce même protocole, maintenant que le Royaume a réintégré l’Union Africaine. Maître Chaoui a tenu à préciser que le Maroc a connu également beaucoup d’avancées dans le domaine des droits des femmes et dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Au Maroc, les mouvements associatifs soutenant les droits des femmes sont très dynamiques et ont à leur actif beaucoup d’avancées, tel que la promulgation de la loi 103/13 sur l’égalité homme- femme dans tous les domaines. Maître Chaoui spécifie que l’AMDV est une association qui défend toutes les victimes de violences sexuelles, quel que soit le genre ou l’âge de la victimes, contrairement aux autres associations qui sont plus spécialisées dans les victimes féminines: l’AMDV apporte une réelle valeur ajoutée dans le milieu associatif marocain. Victimes étrangères L’Ambassadeur du Cameroun a pris à son tour la parole, pour témoigner d’abord sa gratitude et féliciter le Maroc pour l’évolution qui s’est opérée depuis une décennie avec l’adoption de nouvelle Constitution, de la Moudawana. Il a ensuite déclaré qu’il y a eu une amélioration des droits de l’homme et de la femme. « Mais seulement en matière de droit, c’est une quête permanente, on cherche l’excellence. On veut toujours améliorer et aboutir à une société où le droit de chacun est
Malheureusement, sur la base de certaines références les victimes n’ont pas eu justice
HAUT La Présidente de l’Association Marocaine des Droits des Victimes répond aux questions des Ambassadeurs The President of the Moroccan Association for the Rights of Victims answers questions from Ambassadors
respecté (femme, homme, enfant personne vulnérable) », a ajouté l’Ambassadeur qui a tenu à féliciter l’Association pour sa participation à l’amélioration des textes juridiques marocains. Il a toutefois interpelé les membres de l’Association sur le cas des non-marocains résidents au Maroc et qui sont aussi victimes de crimes sexuels et de traite. «J’ai un certain nombre de cas et aujourd’hui, avec l’Association je sais à qui m’adresser parce c’est très compliqué pour moi en tant qu’Ambassadeur de suivre ce dossier », a reconnu le diplomate. Il a promis de passer voir la Présidente de l’Association pour un cas qui a été porté devant les tribunaux qui ont acquitté la personne alors que la victime avait en sa possession des preuves l’incriminant. « Nous avons fait appel mais la personne a encore été acquittée. Nous sommes aujourd’hui en cassation », a fait
savoir l’Ambassadeur. Il a souhaité avoir plus d’éclaircissements sur les lois marocaines, ce qui lui parait être comme une contradiction ou une incompatibilité entre les traités internationaux, qui prévalent sur les lois nationales, et les jugements souvent rendus par les tribunaux. Mme Zenab Hakim, l’une des membres du bureau de l’Association Marocaine des Droits de victimes a répondu à l’Ambassadeur en expliquant que plusieurs victimes sont dans le même cas que la victime dont il a raconté l’histoire. « C’est pourquoi l’Association s’active par rapport à l’accompagnement qu’il soit juridique ou judicaire». Toutefois, elle ajoute que l’Association ne pourra pas vraiment réagir ou trancher sur le cas rapporté par l’Ambassadeur tant qu’elle n’a pas le dossier. Elle a donc invité l’Ambassadeur à soumettre
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DIPLOMATICA “Arise for your rights” in the local language”, the Ambassador recalled. In her contribution, she wished to share the types of laws voted on in her country to prevent and fight against impunity in the area of violence. She revealed that in the Constitution of Rwanda, men and women are equal before the law. “Politically, women have the right to 30% of the decision-making positions all over the country and at all levels”, she stated. Maitre Fatima-Zohra Chaoui congratulated Her Excellency the Ambassador of Rwanda for the significant progress in the rights of women in her country and the ratification of the Maputo Protocol which has contributed to this progress. Actually, the AMDV has the intention of making a plea for Morocco to ratify this same protocol, now that the Kingdom has reintegrated into the African Union. Maitre Chaoui wished to state that Morocco has also seen a lot of progress in the area of the rights of women and the fight against violence perpetrated against women. In Morocco, civil society movements supporting the rights of women are very vibrant and have achieved a lot of progress, such as the promulgation of Law 103/13 on equality between men and women in all areas. Maitre Chaoui stated that the AMDV is an association which defends all victims of sexual violence, regardless of the victim’s gender or age, in contrast with other associations which are more specialized in female victims: the AMDV provides real added value in the Moroccan civil society space. Foreign victims The Ambassador of Cameroon took his turn to speak; first of all, he expressed his appreciation and congratulated Moroc-
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Unfortunately, on the basis of certain references the victims did not receive justice
HAUT Me. Aicha Guellaa, Présidente de l’AMDV répond aux questions de la presse également conviée à la rencontre Me. Aicha Guellaa, President of AMDV answers questions from the press also invited to the meeting
co for the progress achieved since more than a decade ago with the adoption of the new Constitution and of Mudawana. Subsequently, he declared that there has been an improvement of the rights of men and women. “But only in the area of law, it is a continuing quest, a search for excellence. We always seek to improve and arrive at a society where the rights of everyone is respected (women, men, children, and vulnerable persons),” the Ambassador added, thanking the Association for its participation in the improvement of Moroccan legal texts. Nevertheless, he called on the members of Association regarding the case of non-Moroccans resident in Morocco who are also victims of sexual crimes and human trafficking. “I have a certain number of cases and
today, with the association, I know who to contact because it is very complicated for me as an Ambassador to follow up this issue”, the diplomat acknowledged. He promised to stop by and see the President of the Association for a case which has been taken before the courts, which acquitted the person whereas the victim had incriminating evidence in his possession. “We have appealed but the person was still acquitted. Today, we are in cassation”, the Ambassador revealed. He wished to have more clarifications on Moroccan laws, which appear to him as contradictory or on the incompatibility between international treaties, which override national laws, and the judgments often delivered by the courts.
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le dossier à l’Association qui se chargera de lui donner un avis juridique en bonne et due forme. Association indépendante Le Secrétaire général de l’Association et avocat, Mr Mohamed Al Hili a pris à son tour la parole. Il a d’abord dit que « l’Association travaille en toute indépendance en dans le respect de l’éthique dans la défense des victimes ». Il a ajouté que la nouvelle Constitution de 2011 a établi des instances judiciaires indépendantes alors qu’avant 2011, l’appareil judiciaire dépendait encore du ministère de la Justice. Selon lui, les procès de manière générale ne posent aucun problème. «Seuls quelques procès posent problème. Surtout lorsqu’il s’agit d’un journaliste, on essaie de politiser le procès », a-t-il déclaré, en précisant qu’ « au Maroc il n’y a pas de crime politique mais des crimes de droit commun ». Les procès dans lesquels ces personnes sont poursuivies sont les mêmes que pour n’importe quelle personne. « Mais quand il s’agit d’un journaliste, ça crée toujours un tollé comme si ce dernier était au-dessus de la loi», a déclaré le Secrétaire général de l’Association. Il a aussi évoqué le sujet sur la présomption d’innocence dont bénéficie l’accusé mais aussi le droit pour la victime de se référer à la justice, un droit qui est garanti par la Constitution. Il a déclaré que l’Association a constaté une attaque frontale des victimes en mettant notamment en cause certaines associations de défense de droits humains qui ne défendent pas les droits des femmes victimes mais défendent les droits des accusés. Le cas Radi et Raïssouni Une question a été posée par un Ambassadeur sur l’affaire d’Omar Radi et Souleyman Raïssouni, notamment en matière du procès et de défense des victimes.
La parole a été donnée à Maître Jamal Idrissi qui a assuré la défense des victimes dans les deux dossiers. Il a affirmé que l’enjeu dans ce procès c’est de ne pas influencer la justice et l’indépendance judiciaire. « Le problème est que dans ce genre de procès, la victime a, bien sûr un statut moral, un statut judiciaire mais elle ne jouit pas de la protection comme il se doit» a reconnu Mr Idrissi. Il affirme, cependant, que les victimes de crimes sexuels ont un statut spécial parce qu’elles n’ont pas le soutien qu’il faut, ce qui les impacte négativement surtout quand il s’agit d’une femme. «Nous faisons face à la question suivante : comment assurer un procès équitable pour ce genre de victimes ? », a déclaré l’intervenant qui a ajouté que cela n’arrange pas les choses quand l’accusé est une personne connue, ou une célébrité, un homme de pouvoir ou un journaliste comme c’est le cas d’Omar Radi et de Raïssouni. Cela influence négativement l’opinion publique et la société, ce qui peut constituer un obstacle pour un procès équitable, a-t’il poursuivi. Procès Bouachirine Maître Zahrache, qui a été l’avocat des victimes de Bouachirine a pris, à son tour la parole. Il a avancé pour sa part, que ce qu’ils ont vécu dans le procès de Bouachirine, n’était pas seulement des tentatives de politiser le procès pour faire le sortir de son cadre judiciaire mais aussi une tentative de bafouer les droit des victimes, même dans la mise en exécution des jugements. « Lorsque les victimes se positionnent en tant que partie civile elle ne reçoivent pas la compensation qu’elles méritent pour les crimes horribles qu’elles ont subi », a déclaré Maître Zahrache. Il a ajouté que «malheureusement, sur la base de certaines références les victimes n’ont pas eu justice ». Il
a terminé son intervention en émettant le souhait de tisser des liens avec les Associations de différents pays dans le domaine en rapport avec les crimes sexuels. L’une des femmes victimes de Bouachirine, présente à la rencontre a souhaité témoigner des souffrances qu’elle a endurées du point de vue familial et social lors du procès. D’abord évoqué les autres victimes qui faisaient partis du même dossier. Certaines parmi elles étaient mariées et d’autres avaient des enfants. Ces enfants ont souffert tout autant que leurs mamans victimes surtout dans les établissements scolaires qu’ils fréquentaient. Parlant d’elle-même, elle a affirmé qu’elle a été chassée de sa famille, qu’elle a perdu son emploi et qu’elle est victime d’une maladie chronique. « Je prends un médicament dont je ne peux pas me passer pendant 3 ans », a déclaré la femme victime. Elle a poursuivi en affirmant que sa vie n’est plus la même et qu’elle aurait souhaité que l’Association Marocaine des Droits de Victimes eût existé lors du procès parce qu’elle n’avait personne à ses côtés à part les avocats à qui elle souhaité dire un sincère merci. « Je n’avais aucun soutien ni médical, ni social. Je n’ai pas eu de soutien financier pour aller à l’hôpital et je n’avais pas de moyen pour me défendre dans les médias ». De même, elle a fait savoir qu’elle a souffert de manière atroce à cause de l’accusé: « lors du procès, nous n’avions aucun droit au sein du tribunal alors que l’accusé avait tous les droits. Nous étions comme des vermines. Personne ne s’occupait de nous ; les avocats de l’accusé nous insultaient, nous diffamaient sans que personne ne lève le petit doigt », a encore déclaré la victime dans son témoignage. Evoquant le jugement, elle a fait savoir que la sentence prononcée contre
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DIPLOMATICA Ms. Zenab Hakim, one of the members of the office of the Moroccan Association for Victims’ Rights replied the Ambassador, explaining that several victims are in the same condition as the victim whose story he narrated. “This is why the Association is working with respect providing legal or judicial support”. Nevertheless, she added that the Association could not really react or take action on the case reported by the Ambassador since it did not have the case file. Therefore, she called on the Ambassador to submit the case file to the Association which will endeavour to give him a legal opinion in an appropriate format. Independent association The Secretary general of the Association, a lawyer, Mr. Mohamed Al Hili took his turn to speak. First of all, he stated that “the Association works in complete independence and with respect for ethics when defending the victims”. He added that the new constitution of 2011 set up independent judicial bodies whereas before 2011, the judicial apparatus was still under the Ministry of Justice. According to him, trials generally do not pose any problem. “Only some trials pose problems. Especially when it is about a journalist, people try to politicize the trial”, he declared, stating that “in Morocco, there is no political crime but common law crimes”. The trials in which these persons are prosecuted are the same for which any other person may be prosecuted. “However, when a journalist is involved, it causes an uproar, as if the latter is above the law”, declared the Secretary General of the Association. He also mentioned the issue of the presumption of innocence which the defendant enjoys but also the right of the victim to contact the courts, a
right which is guaranteed by the Constitution. He declared that the Association has witnessed a head-on attack of the victims in particular whilst calling into question some human rights organizations that do not defend the rights of the women victims but defend the rights of the defendant. Radi & Raïssouni Cases An Ambassador asked a question regarding the case of Omar Radi and Souleyman Raïssouni, particularly in the matter of the trial and defence of the victims. The floor was given to Maitre Jamal Idrissi who defended the victims in the two cases. He affirmed that the challenge in this trial is to not influence the course of justice and the independence of the judiciary. “The problem is that in this kind of trial, the victim clearly has a moral and judicial status but she does not enjoy the appropriate level of protection”, Mr. Idrissi acknowledged. However, he affirmed that victims of sexual crimes have a special status because they do not receive the necessary support, which has a negative impact on them, especially when it is a woman. “We are facing the following question: how can we ensure an equitable trial for this kind of victims?”, he declared, adding that the issue becomes more complicated when the defendant is a known person or a celebrity, a leader or a journalist as with the case of Omar Radi and of Raïssouni. This negatively influences public opinion and the society, which could constitute an obstacle to an equitable trial, he continued. Bouachirine Trial Maitre Zahrache, who was the lawyer of the Bouachirine victims, took his turn to speak. He spoke about what they experienced in the Bouachirine
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trial, which was not only the attempts to politicize the trial in order to remove it from its judicial framework but there was also an attempt to trample on the rights of victims, even in the enforcement of judgments. “When the victims position themselves as a civil party, they do not get the compensation they deserve for the horrible crimes they have suffered”, Maitre Zahrache declared. He added that “unfortunately, based on some references, the victims did not obtain justice”. He concluded his speech by expressing the desire to build ties with Associations from different countries in the area of the fight against sexual crimes. One of the women victims of Bouachirine, who was present at the meeting, wished to give a testimony regarding the suffering she endured during the trial, from the family and social viewpoint. First of all, the other victims who were part of the same case were mentioned. Some of them were married and others had children. These children suffered as much as their mothers, especially in the academic institutions they attended. Speaking about her own experience, she affirmed that she was chased away by her family, she lost her job and she suffered from a chronic illness. “I was taking a medication which made me helpless for 3 years,” the victim declared. She continued by affirming that her life is no longer the same and that she wishes that the Moroccan Association for Victims’ Rights existed during the trial because she had nobody beside her apart from the lawyers to whom she wishes to express her sincere gratitude. “I received no medical or social support. I had no financial support to go to the hospital and I had no means to defend myself in the media”. DIPLOMATICA 102 | 2021 - 21
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l’accusé ne lui a jamais rendu justice. Elle a, par ailleurs affirmé que dans la société marocaine il est difficile de parler quand on est dans cette position qui est la sienne à cause de la honte. « J’ai fait 4 tentatives de suicide parce que je ne voulais plus vivre. Je n’avais pas le courage de faire face à la société », a avoué la victime. Elle a déclaré être heureuse que l’Association ait été créée. « Je me vois et beaucoup d’autres victimes dans cette association. Elles peuvent enfin, à travers elle, porter plainte et faire entendre leur voix », a conclu la victime. Résultat à l’international Le Président de la Fondation Diplomatique a ensuite a adressé une question à un autre membre de l’Association, Maître Karima Salama : « Comment voyez-vous les résultats de cette rencontre au niveau international avec la présence de tous ces membres du corps diplomatique»? Maître Karima Salama a répondu en expliquant l’un des outils de travail choisis par l’Association est d’organiser deux jours d’étude dédiés à l’explication de la stratégie de l’Association et sa
manière d’agir à moyen et à long terme. Un autre outil de l’Association, selon elle, est l’ouverture sur les lois internationales, les expériences et les lois d’autres pays à travers la signature de partenariats internationaux. Elle remercie le président de la Fondation Diplomatique pour l’occasion qui leur a été donné de rencontrer les Ambassadeurs de plusieurs pays du monde et d’apprendre de l’expérience des pays qu’ils représentent. Elle a cité l’exemple du Rwanda. « Nous espérons mieux connaitre l’expérience rwandaise qui a connu un niveau très avancé en matière de loi sur le genre », a conclu Mme Karim Salima qui trouve en cette rencontre un premier pas pour des échanges de point de vue autour de cette thématique sur la défense des victimes d’abus sexuels. BAS La Présidente et les membres du bureau de l’Association Marocaine des Droits des Victimes The President and members of the office of the Moroccan Association for the Rights of Victims
Le Président de la Fondation Diplomatique par la suite demandé au Doyen du Corps Diplomatique, l’Ambassadeur du Cameroun de prononcer le mot de fin. Prenant la parole, il a réitéré ses remerciements à la Fondation Diplomatique pour l’opportunité
qui leur été offerte mais aussi à la présidente de l’Association Marocaine de défense des victimes d’avoir consacré son temps pour expliquer les faits et de dire aussi toute sa disponibilité à établir des relations de coopération avec les organisations sœur des autres pays. «Heureusement que vous êtes tous des avocats et que vous évoluez tous dans un secteur que vous connaissez parce que le chemin dans lequel vous vous êtes engagés est un chemin épineux et difficile », a déclaré le Doyen des Ambassadeurs. Cette difficulté vient selon lui, de la pesanteur sociale, culturelle, administrative et celle liée à la condition de la victime. «Vous faites un travail honorable. On ne peut pas dans une société qui vit avec des stigmates et ne pas défendre les victimes de crimes sexuels, c’est être complice », a fait savoir l’Ambassadeur du Cameroun. Tout en encourageant les membres de l’Association présents, il les a surtout invités à persévérer dans ce domaine, avec des concepts novateurs, et se dit prêt à les mettre en contact avec leur association- sœur de son pays.
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DIPLOMATICA Similarly, she revealed that she suffered in an atrocious manner because of the defendant: “during the trial, we had no right in the court whereas the defendant had all the rights. We were like vermins. Nobody paid attention to us; the lawyers of the defendant insulted us, they defamed our character, no body raised a little finger”, the victim declared once again in her testimony. Mentioning the judgment, she revealed that the sentence pronounced against the defendant never delivered justice to her. Furthermore, she affirmed that in Moroccan society, it is difficult to speak up when one is in her position because of shame. “I attempted suicide 4 times because I no longer wished to live. I had no courage to face the society”, the victim said. She declared that she was happy that the Association was created. “I see myself and a lot of other victims in this association. Through the Association, they can finally lodge complaints and make their voices heard”, the victim concluded. International impact The President of the Diplomatic Foundation subsequently posed the following question to another member of the Association, Maitre Karima Salama: “What is your assessment of the impacts of this meeting at the international level, with the presence of all these members of the Diplomatic Corps. Thanking the President of the Diplomatic Foundation for the question, Maitre Karima Salama replied by explaining that one of the working tools chosen by the Association is to organize 2 days of studies dedicated to the explanation of the Association’s strategy and its short and long-term methods. According to her, another tool of
HAUT Le Doyen du Corps Diplomatique, Ambassadeur du Cameroun remet un souvenir à Me. Aicha Guellaa, en compagnie des Ambassadeurs du Tchad, de la République Démocratique du Congo et du Sultanat d’Oman The Dean of the Diplomatic Corps, Ambassador of Cameroon presents a souvenir to Me. Aicha Guellaa, along with the Ambassadors of Chad, the Democratic Republic of Congo and the Sultanate of Oman
the Association is openness to international laws, experiences and the laws of other countries through the signing of international partnerships. She thanked the President of the Diplomatic Foundation for the opportunity given to them to meet with the Ambassadors of several countries of the world and to learn about the experience of the countries that they represent. She cited the example of Rwanda. “We hope to get better knowledge of the experience of Rwanda, which has reached a very advanced level in the area of the law on gender”, Ms. Karima Salama concluded, affirming that this meeting is a first step for exchanges of viewpoints about this topic of the defence of victims of sexual abuse. Subsequently, the President of the Diplomatic Foundation requested of the Dean of the Diplomatic Corps, the Ambassador of Cameroon, to give the closing remarks. Taking the floor, he reiterated his gratitude to the Diplomatic Foundation for the opportunity given to them and also to
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the President of the Moroccan Association for Victims’ Rights for having dedicated her time to explain the facts and to also express her complete availability to establish relations of cooperation with sister organizations from other countries. “Fortunately, you are all lawyers and you are all evolving in a sector you know because the path which you tread is a thorny and difficult path”, declared the Dean of Ambassadors. According to him, this difficulty arises from the social, cultural and administrative constraints and the constraints associated with the condition of the victim. “You are doing an honourable work. It is difficult in a society with stigma and to refrain from defending victims of sexual crimes is complicity”, the Ambassador of Cameroon revealed. Encouraging the members of the Association in attendance, he urged them especially to persevere with innovative concepts in this area, and declared that he is ready to link them up with their sister association in his country.
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CARREFOUR DIPLOMATIQUE Le Carrefour Diplomatique s’est délocalisé pour sa 103ème session au siège de la Délégation Générale à l’Administration Pénitentiaire et à la Réinsertion (DGAPR). Une vingtaine d’Ambassadeurs, Chefs de mission Diplomatique ont pris part à cet échange-débat avec le Délégué Général, M. Mohamed Salah Tamek sur le bilan actualisé des réalisations de la DGAPR.
The Diplomatic Carrefour moved to the headquarters of the General Delegation for Prison Administration and Reintegration (DGAPR) for its 103rd session. About twenty Ambassadors and Heads of Diplomatic Missions took part in this discussion-debate with the Delegate General, Mr. Mohamed Salah Tamek, on the updated report of the achievements of the DGAPR.
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GAUCHE M. Mohamed Salah Tamek, Délégué Générale à l’Administration Pénitentaire et à la Réinsertion préside la 103ème édition du Carrefour Diplomatique Mr. Mohamed Salah Tamek, General Delegate for Prison Administration and Reintegration, chairs the 103rd edition of the Carrefour Diplomatique
de la peine de mort au Maroc, la stratégie de la DGAPR pour lutter contre la pandémie de la COVID-19 dans les prisons, la gestion des grèves de la faim et les programmes de réinsertion des détenus condamnés pour des faits de terrorisme ou d’extrémisme. A l’entame des travaux, le Président de la Fondation Diplomatique M. Abdelati Habek, a tenu à remercier les Ambassadeurs et les Chefs de missions pour leur fidélité et pour leur présence à cette rencontre exceptionnelle.
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e Carrefour Diplomatique, qui s’inscrit dans la tradition de la Fondation Diplomatique, s’est délocalisé le 17 août pour sa 103ème session au siège de la Délégation Générale à l’Administration Pénitentiaire et à la Réinsertion (DGAPR). Une vingtaine d’Ambassadeurs, Chefs de mission Diplomatique ont pris part à cet échange-débat avec le Délégué Général, M. Mohamed Salah Tamek sur le bilan actualisé des réalisations de la DGAPR, les questions liées à la violence et à la surpopulation carcérale, l’état des lieux
Prenant la parole, le Délégué Général à l’Administration Pénitentiaire et à la Réinsertion M. Mohamed Salah Tamek a, pour sa part, souhaité la bienvenue aux Ambassadeurs et aux diplomates présents, et a tenu à les remercier pour leur présence à cette rencontre, malgré les contraintes dictées par la pandémie de la COVID-19. Il a rappelé la tenue, il y a un peu plus de 3 ans, le 28 juin 2018, d’un carrefour diplomatique au siège de la DGAPR, qu’il a eu le privilège d’organiser, en partenariat avec la Fondation Diplomatique. Il a ajouté qu’à cette occasion, il s’était entretenu avec plusieurs Ambassadeurs étrangers sur les réformes entreprises par la DGAPR sur plusieurs sujets
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he Diplomatic Carrefour, which is part of the tradition of the Diplomatic Foundation, moved to the headquarters of the General Delegation for Prison Administration and Reintegration (DGAPR) on 17 August, for its 103rd session. About twenty Ambassadors and Heads of Diplomatic Missions took part in this discussion-debate with the Delegate General, Mr. Mohamed Salah Tamek, on the updated report of the achievements of the DGAPR, issues related to violence and prison overcrowding, the present situation of the death penalty in Morocco, the strategy of the DGAPR for the fight against the Covid-19 pandemic in the prisons, the management of hunger strikes and reintegration programmes for prisoners convicted of acts of terrorism or extremism. At the beginning of the proceedings, the President of the Diplomatic Foundation, Mr. Abdelati Habek, thanked the Ambassadors and Heads of Missions for their loyalty and their presence at this extraordinary event. Taking the floor, the Delegate General of Prison Administration and Reintegration, Mr. Mohamed Salah Tamek, on his part, welcomed the Ambassadors and diplomats present and thanked them for their presence at this event, despite the constraints caused by the Covid-19 pandemic. He recalled a Diplomatic Carrefour which took place at the headquarters of the DGAPR a little over 3 years ago, on 28 June 2018, which he was privileged to organize in partnership with Diplomatic Foundation. He added that on that occasion, he held discussions with several foreign Ambassadors on the reforms undertaken by the DGAPR on several interesting issues DIPLOMATICA 102 | 2021 - 25
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intéressants en rapport avec l’univers carcéral au Maroc.
Il y a aujourd’hui 88.886 prisonniers au Maroc, un nombre jamais atteint dans le passé
Evoquant le sujet du jour, le Délégué Général à l’Administration Pénitentiaire et à la Réinsertion a tout d’abord tenu à exprimer ses plus vifs remerciements au président de la Fondation Diplomatique M. Abdelati Habek pour le grand intérêt et l’engagement de la Fondation Diplomatique auprès de la DGAPR, dans ses projets d’envergure et dans les avancées réalisées par le Maroc dans le domaine pénitentiaire. La DGAPR en chiffres M. Mohamed Salah Tamek a ensuite présenté rapidement quelques chiffres en rapport avec l’administration pénitentiaire: « le nombre total de prisonniers à la date de la rencontre au Maroc est de 88 886, un nombre qui n’a jamais atteint depuis la création de l’administration pénitentiaire et même avant ». Ceux qui sont condamnés représentent 55,86% des prisonniers, tandis que les prévenus représentent 44,15%. Le nombre de prisonnières (femmes) est de 2%, tandis que les mineurs (moins de 20 ans) représentent 6% de ce total. Par ailleurs, les détenus dans le cadre de la lutte contre le terrorisme sont au nombre 889 soit 1% du total. Après avoir mis à jour les chiffres des prisonniers au Ma-
BAS S.E.M. Al Asri Saeed Aldhaheri, Ambassadeur des Emirats Arabes Unis H.E.Mr. Al Asri Saeed Aldhaheri, Ambassador of the United Arab Emirates
roc, il est revenu sur le nombre de détenus vaccinés contre la COVID-19. Le nombre de détenus de plus 20 ans vaccinés à la date du 10 août 2021 est de 78047 ; ceux qui ont reçu la première dose de vaccin sont au nombre de 28 091 et le nombre de ceux qui ont reçu les deux doses a atteint 23976. Pour ce qui est des fonctionnaires de l’administration pénitentiaire, ils sont au total 11073 à avoir été vaccinés sur 11458, « soit presque la totalité, exception faite de certains cas qui refusent de se faire vacciner ou qui souffrent de maladie » a précisé M. Tamek. Parlant de la réinsertion, M. Tamek a fait savoir que les
détenus qui bénéficient du programme d’alphabétisation sont au nombre 7110, ceux qui suivent l’enseignement tous niveaux confondus sont au nombre 3983, tandis que l’enseignement professionnel mobilise 7598 détenus. En ce qui concerne le domaine de la santé, la DGAPR dispose d’un médecin pour 825 détenus, et d’un dentiste pour 1118 détenus. On compte parmi les médecins, des contractuels qui sont au nombre de 36. Le nombre de lit dans les unités sanitaires est de 1 pour 62 prisonniers. On compte, par ailleurs, 48 psychologues, soit un psychologue pour 1850 prisonniers. Le nombre d’infirmiers et d’infirmières est de 486.soit 1
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Today, there are 88,886 prisoners in Morocco, a number never seen in the past in relation to the prison world in Morocco. Bringing up the topic of the day, the Delegate General of Prison Administration and Reintegration first of all expressed his heartfelt gratitude to the President of the Diplomatic Foundation, Mr. Abdelati Habek, for the great interest and engagement of the Diplomatic Foundation with the DGAPR, in its landmark projects and in the achievements of Morocco in the area of prisons. The DGAPR in figures Mr. Mohamed Salah Tamek subsequently quickly presented some figures in relation to the prison administration: “as of the date of the meeting, the total number of prisoners in Morocco is 88,886, a number which has never been reached since the creation of the prison ad-
ministration and even before then”. Those convicted represent 55.86% of the prisoners, while those awaiting trial represent 44.15%. The number of female prisoners is 2%, while minors (younger than 20 years) represent 6% of this total. Furthermore, prisoners held within the framework of the fight against terrorism are 889 in number or 1% of the total. After giving the update on the numbers of prisoners in Morocco, he revisited the number of detainees vaccinated against Covid-19. The number of detainees older than 20 years who have been vaccinated as of August 10, 2021 is 78,047; those who received the first dose of the vaccine are 28,091 and the number of those who received the two doses has reached 23,976. With respect to the prison administration officials, a total of 11,073
HAUT Le Délégué Général de la DGAPR entouré des Ambassadeurs pour une photo de famille The General Delegate of DGAPR surrounded by Ambassadors for a family photo
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of them have been vaccinated, out of 11,458, “which is nearly all of them, with the exception of some cases who rejected the vaccination or those who have an illness”, stated Mr. Tamek. Speaking about reintegration, Mr. Tamek revealed that detainees who enjoy the literacy programme are 7,110 in number; those who are receiving education at all levels are 3,983, whereas there are 7,598 detainees undergoing vocational training. With respect to healthcare, the DGAPR has one doctor for every 825 detainees, and one dentist to 1,118 detainees. There are 36 contract workers among the doctors. The numbers of beds in the health centres is 1 to every 62 prisoners. Furthermore, there are 48 psychologists, or 1 psychologist to 1,850 prisoners. The number of nurses is 486, or 1 nurse to 182 detainees. The number of annual medical consultations per detainee is 4. The number of prisoners infected with Covid-19 from April 2020 to August 10, 2021 is 655, of whom 506 have DIPLOMATICA 102 | 2021 - 27
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infirmier ou infirmière pour 182 détenus.
dans ses prisons. « On est très mal noté, parce qu’on est l’un des pays où il y a plus de prisonniers par rapport la population générale », comparé à l’Algérie à la Tunisie et à l’Egypte. Il explique que la DGAPR subit ce phénomène de surpopulation carcérale. « A un moment donné, j’ai fait savoir au Parlement que si cela allait continuer, je devrais donner l’ordre aux directeurs de prisons de ne plus recevoir de prisonniers», a informé M. Tamek. Pour lui, la prison, contrairement aux hôtels et aux hôpitaux, est le seul établissement où l’on ne peut pas refuser de recevoir les gens, même quand la prison est pleine à craquer. Il a rappelé l’obligation de devoir respecter et subir la loi, comme tout le monde.
Le nombre de consultations médicales annuelles d’environ 4 consultations annuelles par détenu. Quant au nombre de prisonniers qui ont été infectés par la COVID-19, depuis avril 2020 jusqu’au 10 août 2021, il est de 655, dont 506 ont guéri totalement, 13 décédés et 9 qui sont encore des cas actifs. Pour ce qui est du nombre de fonctionnaires de l’administration pénitentiaire infectés par la COVID-19 pour la même période, il est de 1560, dont 9 décès et 224 cas actifs, qui sont tout de même vaccinés. Surpopulation carcérale M. Abdelati Habek, président de la Fondation diplomatique, à pris la parole et a souhaité savoir pourquoi, avec la surpopulation carcérale au Maroc, il n’y a pas de peines alternatives ou de bracelets électroniques par exemple pour les prévenus de droit commun en attente de procès? Répondant à la question qu’il a jugé «sensible», le Délégué Général, M. Mohamed Salah Tamek a reconnu que l’administration pénitentiaire au Maroc souffre beaucoup du problème de surpopulation carcérale. Selon les chiffres qu’il a avancés lors de sa première intervention, le Royaume enregistre près de 90.000 prisonniers
BAS S.E.M. Abdellah Al-Ghariri, Ambassadeur d’Arabie Saoudite H.E.Mr. Abdellah Al-Ghariri, Ambassador of Saudi Arabia
Peine de mort Une autre question a été posée au Délégué Général sur la peine de mort. Le président de la Fondation Diplomatique a demandé à savoir si le Maroc tend vers l’abolition de la peine de mort, malgré des propos tenus par le parti PJD qui estime que le Maroc est une société conservatrice. Selon Mr Tamek, c’est une bonne question, mais posée à la mauvaise personne. Il a fait savoir qu’il y a 84 personnes dans le couloir de la mort, mais qu’il n’a pas d’opinion sur la question. Il ajoute néanmoins que la majorité des condamnés à mort sont incarcérés à la maison centrale de Kenitra. « Ils sont traités comme tous les autres prisonniers et ont droit aux soins, à l’éducation scolaire, aux activités sportives etc, mais en fonction de la dangerosité des crimes qu’ils ont commis ». Procès en temps de COVID Sur la pandémie de la COVID-19, une question a été
posée: la DGAPR est tenue de présenter devant les tribunaux les prisonniers qui ont aussi le droit de voir leurs familles et leurs avocats. Comment la Délégation gère-t-elle les risques de propagation de la COVID dans ces conditions? Concernant la COVID, la DGAPR a été pionnière, en prenant des mesures draconiennes pour lutter contre sa propagation, a fait savoir le Délégué Général, ajoutant que les visites ont donc été interdites au début de la pandémie à part celle des avocats. « Pour la première fois, nous avons également interdit les sorties des prisonniers à destination des tribunaux » a informé Mr Tamek. Il a ensuite expliqué, qu’il a saisi toutes les instances concernées au sujet du sursis des sorties des prisonniers aux tribunaux afin d’éviter la propagation du virus. « Nous avons tout de même coopéré avec le ministère de la Justice pour la tenue des procès à distance sans possibilité de contacts entre les prisonniers et le personnel de la justice », a précisé l’invité du jour. Même lorsque les visites ont été autorisées, les détenus n’avaient aucun contact physique avec les visiteurs, a-t ’il ajouté. La pandémie étant désormais généralisée, les cas de COVID enregistrés actuellement dans les prisons sont pour la plupart liés à des détenus nouveaux entrants. Grève de la faim Une question a été posée sur la grève de la faim. Elle semble être le nouveau canal utilisé par les prisonniers pour mettre la pression sur l’Administration pénitentiaire et attirer l’attention de l’opinion publique. Quelles en sont les motivations? Sont-elles politiques, judicaires? Quelle en est la réalité?
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Lorsqu’un détenu se met en grève de la faim, il doit respecter les règles et, en retour, nous respecterons sa décision totally recovered, 13 have died and 9 are still active cases. The number of prison administration officials infected with Covid-19 during the same period is 1,560, of whom 9 have died and 224 are active cases, who were nonetheless vaccinated. Prison overcrowding Mr. Abdelati Habek, President of the Diplomatic Foundation, took the floor and wished to know why, with the prison overcrowding in Morocco, there are no alternative punishments or electronic bracelets for example for persons charged under common law and awaiting trial? Responding to the question which he called “sensitive”, the Delegate General, Mr. Mohamed Salah Tamek acknowledged that prison administration in Morocco suffers a lot from the problem of prison overcrowding.
According to the figures that he gave during his first speech, the Kingdom has nearly 90,000 prisoners in its prisons. “We have a poor rating, because we are one of the countries where there are more prisoners in relation to the general population”, compared to Algeria, Tunisia and Egypt. He explained that the DGAPR suffers from this phenomenon of prison overcrowding. “At a certain time, I made it known to Parliament that if this continues, I would have to order the directors of prisons not to accept any more prisoners”, Mr. Tamek said. According to him, in contrast to hotels and hospitals, prison is the only establishment where one cannot refuse to accept people, even when the prison is full to breaking point. He reiterated the obligation to comply with and obey the law, like everybody else.
BAS La rencontre s’est tenue au siège de la DGAPR à Rabat, en présence d’une vingtaine d’Ambassadeurs et autres Chefs de Missions The meeting was held at the headquarters of the DGAPR in Rabat, in the presence of about twenty Ambassadors and other Heads of Missions
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Death penalty The Delegate General was asked another question regarding the death penalty. The President of the Diplomatic Foundation sought to know whether Morocco leans towards the abolition of the death penalty, despite the opinion held by the Justice and Development (PJD) party, which sees Morocco as a conservative society. According to Mr Tamek, it is a good question, but posed to the wrong person. He made it known that there are 84 persons on death row, but that he has no opinion on the issue. Nevertheless, he added that the majority of those that have been sentenced to death are incarcerated at the central facility in Kenitra. “They are treated like all the other prisoners and have the right to healthcare, school education, sport activities, etc. but that depends on the gravity of the crimes that they committed”. Trial in the time of Covid Regarding the Covid-19 pandemic, one question was asked: the DGAPR must present prisoners before the courts and these
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Répondant à la question, M. Tamek a expliqué tout d’abord que la grève de la faim - que ce soit à l’intérieur ou l’extérieur d’une prison - est un droit pour les détenus. « Nous veillons à ce que ce droit à la grève de la faim des détenus soit respecté», a déclaré M. Tamek en ajoutant ensuite qu’il y a plusieurs motivations à ces grèves de la faim: pour avoir des droits de visites, pour de meilleurs conditions de détention, mais il peut s’agir de motivations d’ordre politiques. L’objectif est de se faire entendre à l’extérieur. «Lorsque je suis arrivé à l’administration, j’ai pu constater que ce sont les islamistes qui s’adonnaient le plus à la grève de la faim. La première chose que j’ai demandée était de savoir si leurs droits étaient respectés et s’ils informent les autorités de leurs revendications par des lettres. Après avoir vérifié tout cela je mets les grévistes à l’isolement. Ce sont les règles », a expliqué M. Tamek. Il a précisé, que les prisonniers en grève de la faim ont droit à de l’eau et à du sucre. De même, il a ajouté que la DGAPR a élaboré avec le CNDH, le Ministère de la Santé, le Ministère Public et d’autres partenaires avec l’appui technique du comité international de la croix rouge un guide de la grève de la faim. « Quand un prisonnier décide de faire une grève de la faim nous respecterons sa décision, il doit en respecter les règles et en retour». Gestion des Extrémistes Mr Bertrand, le Secrétaire Général de la Fondation Diplomatique a souhaité, pour sa part, avoir plus d’explications sur la rééducation des extrémistes. En coopération avec la Rabita Mohammedia des Oulémas, la DGAPR a lancé , en 2017, un programme intitulé « Mous-
salaha » c’est-à-dire la réconciliation, qui vise directement les prisonniers jugés pour des faits de terrorisme. Quelles sont les actions adoptées et quelle évaluation peut faire la DGAPR de ce programme ? Y-a-t-il une coopération internationale en la matière, des visites des éducateurs marocains dans les pays occidentaux par exemple? Le programme «Moussalaha» est un programme un peu particulier, a répondu d’emblée l’Invité du jour. Il est né de la réflexion suivante: des personnes ont été arrêtées conforment à la loi anti terrorisme soit parce qu’elles ont participés à des combats dans les foyers de tension comme l’Irak ou la Syrie, soit parce qu’elles projetaient de commettre des actes terroristes. Elles ont été jugées et sont condamnées à des peines qui vont de 2 ans à la perpétuité. Quand certains sortent de prison, ils récidivent et se retrouvent de nouveau en prison. Alors à mon arrivée, j’ai analysé cette situation et je me suis dit qu’il faut essayer de rompre ce cercle vicieux. Et, en collaboration avec la Rabita Mohammedia des Oulémas, la Fondation Mohamed VI pour la Réinsertion des détenus, mais aussi des amis experts qui sont tous des universitaires, nous avons pris l’initiative, en 2017, et cela a marché. Nous avons tenu 8 sessions, avec 20 à 30 participants par session, ce qui fait près de 250 prisonniers qui ont bénéficié de ce programme et dont la majorité, soit 60% d’entre eux, ont été graciés par Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Le programme se compose de plusieurs axes: l’axe discours religieux pour rectifier leur compréhension de la religion, du texte coranique; l’axe juri-
dique multidimensionnel qui leur explique les raisons pour lesquelles ils sont en prison vis -à-vis de la loi et les droits dont ils disposent; l’axe psychologie où on leur enseigne parallèlement à développer des projets économiquement fiable et viable, afin de ne pas être démunis à leur sortie de prison. «Le programme =Moussahala= est un programme unique au monde, et c’est une réussite. Ces personnes, qui ont bénéficié de ces programmes, ont abandonné l’extrémisme et font bénéficier les autres de leur expérience et des enseignements reçus», a avancé le Délégué Général. Nouvelles prisons L’Ambassadeur d’Arabie Saoudite au Maroc a pris la parole et a tenu d’abord à remercier la Fondation, ainsi que le Délégué Général de la DGAPR, Mr Tamek, pour avoir permis que cette rencontre ait lieu. Il a ensuite posé deux questions. La première : selon les documents officiels y a-t-il eu des décès suite aux grèves de la faim ? La seconde question: y’a-t-il une réflexion pour étendre les prisons ou en construire de nouvelles pour résoudre le problème de la surpopulation carcérale? Concernant les décès liés à la grève de la faim, Mr Tamek a déclaré qu’il y a eu un décès, dans les années 70, d’une activiste de la Gauche. « Elle a fait une grève de la faim et est décédée au 36ème jour de sa grève.» Il y a eu aussi un autre cas d’un étudiant qui a débuté une grève de la faim en prison et a finalement été envoyé à l’hôpital quand son cas s’est aggravé. Il est finalement décédé à l’hôpital. « La moyenne de grève de la faim aujourd’hui est de 20 à 30 cas par mois», a-t-il déclaré. Pour ce qui est de la seconde question, le Délégué général a expliqué que « depuis sa prise
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When a detainee goes on a hunger strike, he must obey the rules and, in return, we will respect his decision prisoners also have the right to see their families and their lawyers. How does the Delegation manage the risks of the spread of Covid under these conditions? Regarding Covid, the Delegate General made it known that the DGAPR was a pioneer, by taking draconian measures against its spread, adding that visits were therefore prohibited at the start of the pandemic apart from visits by the lawyers. “For the first time, we also prohibited prisoner court outings”, Mr Tamek revealed. Thereafter, he explained that he contacted all the bodies concerned on the issue of the suspension of prisoner outings to the courts in order to prevent the spread of the virus. “Nevertheless, we cooperated with the Ministry of Justice for holding trials remotely, without possibility of contacts between the prisoners and the court personnel”, the guest speaker stated. Even when visits were authorized, the detainees had no physical contact with the visitors, he added. Since the pandemic has spread all over now, majority of the Covid cases recorded in the prisons at present are linked to newly-admitted detainees. Hunger strike A question was asked about hunger strike. It seems to be the new channel used by prisoners to put pressure on the prison administration and to attract the attention of public opinion. What are the motivations for it? Are they political or legal? What is the reality about it?
Responding to the question, Mr. Tamek explained first of all that hunger strike, whether within or outside a prison, is a right of the detainees. “We ensure that this right to hunger strike of the detainees is respected”, Mr. Tamek declared, subsequently adding that there are several motivations for these hunger strikes: to have visitation rights, for better conditions of detention, but it could be for motivations of a political nature. The goal is to make one’s voice heard outside. “When I arrived at the Administration, I was able to observe that it is the islamists who make the most use of hunger strikes. The first thing I asked was to know whether their rights were respected and whether they made their complaints known to the authorities in writing. After verifying all that, I put the hunger strikers into isolation. Those are the rules”, Mr. Tamek explained. He stated that prisoners on hunger strike have the right to water and sugar. Likewise, he added that the DGAPR has developed a guide to hunger strike, in partnership with the National Human Rights Council (CNDH), the Ministry of Health, the Office of the Public Prosecutor and other partners, with the technical support of the International Committee of the Red Cross. “When a prisoner decides to go on hunger strike, we respect his decision; in return, he must respect the relevant rules”.
BAS L’Ambassadeur du Japon, S.E.M. Takashi SHINOZUKA The Ambassador of Japan, H.E.Mr. Takashi SHINOZUKA
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for more explanations on the rehabilitation of the extremists. In cooperation with the Rabita Mohammedia of Ulamas, the DGAPR launched, in 2017, a programme named “Moussalaha” which means reconciliation, which directly targets prisoners convicted of acts of terrorism. What are the actions adopted and what assessment can the DGAPR make of this programme? Is there international cooperation on the matter, for example, visits by Moroccan educators to western countries? The “Moussalaha” programme is a bit special”, the guest speaker replied immediately. It has its origins in this reflection: people were arrested in accordance with the anti terrorism law either because they took part in fights in conflict areas such as Iraq or Syria or because they were planning to commit terrorist acts. They have been judged and convicted to serve sentences ranging from 2 years to life imprisonment. When some of them come out of prison, they relapse and find themselves in prison once again. Therefore, when I arrived, I analyzed this situation and decided that efforts should be made to break this vicious cycle. And in collaboration with the Rabita Mohammedia of Ulamas, the Mohamed VI Foundation for the Reintegration of detainees, and also our friends who are all experts from universities, we took
Management of Extremists Mr. Bertrand, the Secretary General of the Diplomatic Foundation, on his part, requested DIPLOMATICA 102 | 2021 - 31
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de fonction, 24 nouvelles prisons ont été construites et le problème de surpopulation carcérale n’a toujours pas été résolu ». Selon lui, « la solution à la surpopulation carcérale est de rationaliser la détention préventive ».
pénitentiaire qui, selon lui, «sont des gens qui méritent d’aller en enfer». De même, Mr. Tamek a fait savoir qu’il y a des consignes de sécurité très claires quand il s’agit de cette catégorie de prisonniers. « Il faut qu’il soit entouré au minimum de cinq agents de sécurité et il faut qu’il soit menotté tout le temps, même quand il doit sortir ».
Aussi,« le code pénal devrait être révisé afin de rationaliser les détentions préventives et penser aux sanctions alternatives».
Mais il y a eu une défaillance au niveau de la sécurité et « on a payé très cher le prix », a déploré le Délégué Général. Désormais «nous sommes très vigilents sur l’application du guide de sécurité pour éviter que de tels événements malheureux se reproduisent », a-til ajouté.
Sécurité du personnel L’Ambassadeur du Japon a pris la parole à son tour et a souhaité savoir plus sur la sécurité des fonctionnaires pénitentiaires. Il a rappelé un incident qui est survenu l’année dernière à Tiflet avec un détenu qui a assassiné un fonctionnaire. Saluant la coopération entre le Maroc et le Japon dans le domaine pénitentiaire, M. Tamek a expliqué qu’il s’agissait d’une agression d’un terroriste sur un employé de prison et qui a coûté la vie à ce dernier. Il explique que l’agresseur en question était un terroriste qui avait décidé de faire un carnage en remplissant son véhicule de dynamite. Mais la vigilance des services de sécurité l’a empêché d’aller au bout de son acte. En prison, il a cherché à tuer des fonctionnaires de l’administration
BAS Le Chargé d’Affaires d’Espagne, M. Borja Montesino Martínez del Cerro The Spanish Chargé d’Affaires, Mr. Borja Montesino Martínez del Cerro
Priorités et chantiers Mr David Greene, le Chargé d’Affaires des Etats-Unis d’Amérique, à son tour, est intervenu pour remercier la Fondation Diplomatique d’avoir organisé cette rencontre et le Délégué Général pour sa présentation. Il a ensuite posé la question de savoir quelles seraient les priorités de la DGAPR pour les 10 prochaines années et ce que la Délégation attend d’un pays donateur comme les Etats-Unis. Dans sa réponse, l’invité du jour a remercié le Chargé d’Affaires des Etats-Unis d’Amérique pour l’excellente coopération entre le Maroc et les USA dans le domaine pénitentiaire. Ensuite, il a avancé que la priorité dans les prisons, si on arrive à régler le problème de surpopulation carcérale, est la formation, non seulement du personnel et des employés, mais aussi des détenus. « Je ne veux pas de détenus analphabètes dans mes prisons », a ajouté M. Tamek , tout en précisant qu’il a eu à organiser des sessions universitaires pour donner des
cours aux prisonniers. Selon M. Tamek, lorsque les détenus sortent de prison, ils doivent savoir lire, écrire et pouvoir faire des calculs. L’autre priorité pour M. Tamek, c’est d’être prévoyant en matière des Droits de l’Homme. « Je ne peux pas accepter qu’une personne, qu’elle soit détenue ou employée, soit maltraitée ». Il a informé les Ambassadeurs que la DGAPR travaille avec le CNDH et des ONG de protection des Droits de l’Homme, pour former les gardiens au respect des Droits de l’Homme. C’est vrai que cela ne peut pas être appliqué à 100%, surtout quand on a affaire à des criminels qui ne respectent ni les droits humains, ni le droit à la vie. Etrangers et mineurs La parole a été ensuite donnée au Chargé d’Affaires d’Espagne qui a tenu également à remercier la Fondation Diplomatique et la DGAPR pour cette opportunité qui a été offerte aux Ambassadeurs étrangers. Il a mis en exergue le fait que la population étrangère, la plus représentée dans le milieu carcéral marocain, est espagnole... certainement à cause de la proximité entre les deux pays. Il est revenu, aussi dans son intervention sur les 6% que représentent les mineurs dans la population carcérale générale et qui a été mentionnés par le Délégué Général, au début de sa présentation. Il a notamment demandé à savoir s’il y a un chantier ou des mesures dans le futur pour cette catégorie de prisonniers qui est par définition délicate et vulnérable. M. Tamek a salué la coopération avec l’Espagne et a confirmé les propos du Chargé d’Affaires d’Espagne selon lesquels la première population étrangère dans les prisons marocaines
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DIPLOMATICA the initiative, in 2017, and that has worked. We have held 8 sessions, with 20 to 30 participants per session, which gives nearly 250 prisoners who benefitted from this programme, majority or 60% of whom have been pardoned by His Majesty the King Mohammed VI. The programme is composed of several priority areas: the priority area of religious lectures to correct their understanding of religion and of the Quranic text; the multidimensional legal priority area which explains to them the reasons for which they are in prison with respect to the law and the rights that they have; the psychological priority area in which they are taught to develop economically sound and viable projects, so that they would not be at disadvantage when they come out of prison. “The “Moussahala” programme is unique all over the world, and it is a success. These persons, who have benefited from these programmes, have abandoned extremism and are making others benefit from their experience and the lessons received”, the Delegate General said. New prisons The Ambassador of Saudi Arabia to Morocco took the floor and thanked the Foundation as well as the Delegate General of the DGAPR, Mr Tamek, for having made it possible for this meeting to take place. Thereafter, he asked two questions. The first: has there been a death from hunger strikes according to official documents? The second question: is there a reflection on expanding the prisons or building new ones to solve the problem of prison overcrowding? Concerning deaths related to hunger strike, Mr Tamek declared that there has been one death of a leftist activist in the 1970s. “She embarked on a hun-
ger strike and died on the 36th day of her strike. There was also another case of a student who started a hunger strike in prison and was finally sent to the hospital when his case worsened. He finally died at the hospital. The average number of hunger strikes today is 20 to 30 cases per month”, he declared. With respect to the second question, the Delegate General explained that “since he took office, 24 new prisons have been built and the problem of prison overcrowding has still not been solved”. According to him, “the solution for prison overcrowding is to streamline preventive detention”. Also, “the penal code must be revised in order to streamline preventives detentions and consider alternatives sanctions”. Safety of the personnel The Ambassador of Japan took his turn to speak and wished to know more about the safety of prison officials. He recalled an incident which occurred last year in Tiflet where a prisoner killed an official. Commending the cooperation between Morocco and Japan in the area of prisons, Mr. Tamek explained that it was an assault by a terrorist against a prison employee which led to the death of the latter. He explained that the assailant in question was a terrorist who decided to carry out carnage by filling his vehicle with dynamite. However, the vigilance of the security services prevented him from accomplishing his plan. In prison, he sought to kill the officials of the prison administration who, according to him, “are people who deserve to go to hell”. Likewise, Mr. Tamek revealed that there are very clear safety instructions regarding this category of prisoners. “one should ensure that he is surrounded by at least five security officials and he should be in handcuffs all the time, even
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when he has to go out”. However, there was a failure at the level of security and “we paid dearly for it”, lamented the Delegate General. Henceforth, “we are very vigilant regarding the application of the security guidelines in order to avoid the reoccurrence of such unfortunate events”, he added. Priorities and projects Mr David Greene, the Chargé d’Affaires of the United States of America, took his turn to speak and thanked the Diplomatic Foundation for having organized this meeting and the Delegate General for his presentation. Thereafter, he asked the question about what the priorities of the DGAPR would be for the next 10 years and what the Delegation expects from a donor country like the United States. In his response, the guest speaker thanked the Chargé d’Affaires of the United States of America for the excellent cooperation between Morocco and the USA in the area of prisons. Thereafter, he added that the priority in the prisons, if we are able to solve the problem of prison overcrowding, is training, not only of the personnel and employees, but also of the detainees. “I don’t want illiterate detainees in my prisons “, Mr. Tamek added, whilst stating that he has had to organise university sessions in order to deliver lectures to the prisoners. According to Mr. Tamek, when the detainees come out of prison, they must know how to read, write and be able to do calculations. The other priority for Mr. Tamek is to be forward-looking in the area of Human Rights. “I cannot accept a situation whereby a person, either a detainee or an employee is maltreated”. He informed the Ambassadors that the DGAPR works with the CNDH and Human Rights NGOs to train the wardens on respect for Human Rights. It is DIPLOMATICA 102 | 2021 - 33
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est espagnole, ex aequo avec la France. Il ajoute que « le Maroc accorde beaucoup d’importance à la gestion des détenus étrangers, parce qu’ils sont loin de chez eux ». « Nous essayons de trouver toutes les facilités possibles pour qu’ils ne se sentent pas trop loin de leur famille », a-t’il ajouté. Revenant sur la question en rapport avec la situation de mineurs dans l’univers carcéral, il a fait savoir qu’ils sont incarcérés dans des prisons adaptées aux mineurs. « Il y avait trois prisons pour mineurs, maintenant, il n’en reste que 2 », a précisé M. Tamek. Il a expliqué que la détention des mineurs est un problème épineux. Il a ainsi raconté qu’en 2015, des mineurs de la prison de Salé avait mis le feu à leur cellule et se sont barricadés dans leur quartier. C’était le cas aussi en 2016 à la prison des mineurs de Casablanca. Mais aucune perte en vie humaine n’a été déplorée, alors que des dégâts importants ont été enregistrés. Pour M. Tamek, ces événements sont survenus au moment des vacances où les mineurs n’avaient plus cours dans les prisons. Ils étaient donc oisifs. Pour résoudre le problème, la DGAPR a pris la décision d’organiser des « colonies de vacances » avec plein d’activités à faire, comme la pein-
Le code pénal devrait être révisé afin de rationaliser les détentions préventives et intégrer les sanctions alternatives
HAUT Les Ambassadeurs de Norvège et de Corée Ambassadors of Norway and of Korea
BAS L’Ambassadeur du Tchad, S.E.M. Mahamat Abdelrassoul The Chadian Ambasasador, H.E.Mr. Mahamat Abdelrassoul
ture, la lecture, la poésie et du sport. De même, la DGAPR a installé des téléviseurs avec des chaines de sport grâce auxquels ils peuvent suivre des matchs de football notamment pour passer le temps. En plus des activités créées, il y a une assistance juridique aux mineurs, avec la visite des avocats, en collaboration avec l’Observatoire marocain des Prisons. Ces avocats, dans leur tâche, assistent les jeunes pour régler des problèmes les concernant. Par ailleurs, il y a le projet d’installation des unités de visite familiale dans les prisons pour mineurs. Il s’agit d’un espace aménagé, isolé à l’intérieur de la prison, où les familles peuvent venir passer un temps convivial avec leurs enfants emprisonnés. Les détenues femmes Mme l’Ambassadeur du Rwanda a pris la parole et a remercié
les organisateurs du Carrefour pour l’occasion qui est donnée aux Ambassadeurs de mieux connaitre le Royaume. Elle a ensuite posé deux questions. Elle a d’abord voulu savoir s’il y a une politique spéciale pour les mères détenues qui ont des enfants en bas âge et ensuite elle a souhaité connaître l’âge légal pour qu’un enfant soit mis en prison ou condamné. Les femmes détenues représentent 2% du nombre total des prisonniers au Maroc, a rappelé l’invité du jour. La politique genre est très respectée. La prison des femmes est isolée et gardée par des femmes. « Nous essayons de subvenir à tous les besoins des femmes », a-t-il déclaré, ajoutant qu’une convention a été signée avec la Fondation BMCE qui a fait don d’un équivalent de 5 millions dirhams sur 5 ans destiné à répondre aux besoins des
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The penal code should be revised in order to rationalize preventive detentions and integrate alternative sanctions true that this cannot always be applied, especially when dealing with criminals who have no respect for human rights or the right to life. Foreigners and minors The floor was then given to the Chargé d’Affaires of Spain who also wished to thank the Diplomatic Foundation and the DGAPR for this opportunity given to foreign Ambassadors. He highlighted the fact that the population of foreigners most represented in the Moroccan prison space is Spanish, certainly due to the proximity between the two countries. In his speech, he also revisited the 6% represented by the minors in the overall prison population, which was mentioned by the Delegate General, at the beginning of his presentation. In particular, he sought to know whether there is a project or measures to be taken in future, for this category of prisoners who are by definition delicate and vulnerable. Mr. Tamek commended the cooperation with Spain and confirmed the statement of the
Chargé d’Affaires of Spain that Spaniards make up the largest percentage of the population of foreigners in Moroccan prisons, on par with France. He added that “Morocco attaches a lot of importance to the handling of foreign detainees, because they are far from their homelands”. “We are trying to find all the possible facilities so that they do not feel too far away from their families”, he added. Returning to the question on the situation of minors in the prison world, he revealed that they are incarcerated in prisons adapted for minors. “There were three prisons for minors, now, only 2 are left”, stated Mr. Tamek. He explained that the detention of minors is a thorny issue. Thus, he recalled that in 2015, minors in the Salé prison set their cell on fire and barricaded themselves in their living quarters. It was also the case in 2016 at the prison for minors in Casablanca. However, there was no loss of human life, whereas there were major material losses. According to Mr. Tamek, these events happened at the time of holidays or when the minors no
BAS De gauche à droite: L’Ambassadeur du Nigéria, le Chargé d’Affaires des EtatsUnis d’Amérique et les magistrats de liaison d’Espagne et de Belgique From left to right: The Ambassador of Nigeria, the Chargé d’Affaires of the United States of America and the Liaison Magistrates of Spain and Belgium
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longer had lessons in the prisons. Therefore, they were idle. To solve the problem, the DGAPR took the decision to organize “holiday colonies” with a lot of activities to do, such as painting, reading, poetry and sport. Likewise, the DGAPR installed televisions with sport channels thanks to which they can watch football matches to pass the time. In addition to the activities created, there is legal assistance to the minors, with visits by lawyers, in collaboration with the Moroccan Observatory of Prisons. The task of these lawyers is to assist the young people with solutions to the problems they face. Furthermore, there is the project for setting up family visitation units in the prisons for minors. It is a serviced space, isolated at the interior of the prison, where families can come and spend time with their imprisoned children in a homely atmosphere. Female detainees The Ambassador of Rwanda took the floor and thanked the organizers of the Carrefour for the opportunity given to the Ambassadors to know the Kingdom better. Subsequently, she asked two questions. First of all, she wanted to know whether there is a special policy for detained mothers who have young children and then she wished to know the legal age at which a child can be put in prison or convicted. Detained women represent 2% of
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femmes dans les prisons. Pour ce qui est des femmes accompagnées de leurs enfants mineurs, des unités sont construites, isolées du reste. « Un enfant peut rester avec sa maman jusqu’à l’âge de 5 ans. Même si juridiquement l’âge est fixé à 3 ans, mais j’accorde l’autorisation aux enfants de rester jusqu’à l’âge de 5 ans», a informé le Délégué général.
Le Maroc accorde beaucoup d’importance à la gestion des détenus étrangers car ils sont loin de chez eux
Il a ajouté cependant qu’un cadre a été mis en place avec le concours de l’INDH pour permettre aux enfants de passer leur temps dans des crèches en dehors de la prison et ne reviennent que les soirs auprès de leur maman. De même, pour éviter que les enfants ne soient marqués psychologiquement par la prison, les portes et barreaux des prisons sont peints de manière à ressembler à du bois et non à du fer. Sur ce, le président de la Fondation Diplomatique a donné la parole au Doyen des Ambassadeurs présents, l’Ambassadeur du Tchad pour le mot de fin. BAS
Remerciant Mr Habek, le Doyen des Ambassadeurs a tenu aussi à exprimer ses vifs remerciements au Délégué Général, M. Mohamed Salah Tamek, pour les explications pertinentes
L’Ambassadeur du Japon, S.E.M. Takashi Shinozuka The Ambassador of Japan, H.E.Mr. Takashi Shinozuka
qu’il a bien voulu apporter aux Ambassadeurs et Chefs de mission présents, afin de leur permettre de mieux apprécier le fonctionnement de la DGAPR et des prisons. Il a également chaleureusement félicité le Délégué Général, par rapport au traitement de faveur accordé aux prisonniers étrangers et surtout aux facilités accordées pour les visites consulaires. Au nom de tous les Ambassadeurs participants, le Doyen des Ambassadeurs présents, S.E.M. Mahamat Abdelrassoul, l’Ambassadeur du Tchad, a renouvelé toute sa satisfaction, et ses remerciements à M. Mohamed
Salah Tamek pour «sa disponibilité, pour avoir ouvert son cœur et pour avoir été sincère, précis et transparent ». Le Délégué Général à l’Administration Pénitentiaire et à la Réinsertion a souhaité enfin que ces rencontres puissent se perpétuer dans l’avenir et a invité les Ambassadeurs présents à une visite sur le terrain, pour apprécier, de visu, les efforts déployés par la DGAPR pour améliorer la qualité de vie des détenus, notamment au sein d’une prison spécialisée dans l’accueil des détenus violents ou radicalisés.
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Morocco attaches great importance to the management of foreign detainees because they are far from home the total number of prisoners in Morocco, the guest speaker reiterated. The gender policy is highly respected. The female prison is separate and guarded by women. “We try to provide for all the needs of the women”, he declared, adding that an agreement was signed with the BMCE Bank Foundation which made a donation equivalent to 5 million dirhams over 5 years to meet the needs of the women in the prisons. With respect to women accompanied by their minor children, units have been built, isolated from the rest. “A child can remain with his mother up to the age of 5 years. Although legally, the age is fixed at 3 years, but I grant the authorisation for children to remain up to the age of 5 years”, the Delegate General revealed.
However, he added that a framework was put in place with the support of the National Human Development Initiative (INDH) to allow children to spend their time in crèches outside the prison and to return to their mother only in the evenings. Likewise, to prevent the children from being psychologically traumatized by the prison, the doors and gates are painted such that they resemble wood and not iron. At this juncture, the President of the Diplomatic Foundation gave the floor to the Dean of the Ambassadors present, the Ambassador of Chad, for the closing remarks. Thanking Mr. Habek, the Dean of the Ambassadors also wished to express his heartfelt gratitude to the Delegate General, Mr. Mohamed Salah Tamek, for the pertinent explanations that
BAS Les Ambassadeurs remettent le “special achievement award” au délégué général à l’administration pénitentaire et à la réinsertion The Ambassadors present the “special achievement award” to the general delegate for prison administration and rehabilitation
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he graciously gave to the Ambassadors and Heads of Mission present, in order to make it possible for them to have a better appreciation of the operations of the DGAPR and the prisons. He also warmly commended the Delegate General, for the favourable treatment given to the foreign prisoners and especially for the facilities granted for consular visits. On behalf of all the Ambassadors, the Dean of the Ambassadors present, H.E.Mr. Mahamat Abdelrassoul, Ambassador of Chad, once again expressed his complete satisfaction and gratitude to Mr. Mohamed Salah Tamek for his “availability, for having opened his heart and for having been sincere, straightforward and transparent”. Finally, the Delegate General of Prison Administration and Reintegration hoped that these meetings will continue in the future and invited the Ambassadors present for a tour of the premises, to assess, with their own eyes, the efforts that have been made by the DGAPR to improve the quality of life of the detainees, particularly in a prison specialized for holding violent or radicalized detainees.
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VISITE
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LES AMBASSADEURS VISITENT LA PRISON LOCALE TIFLET 2 ET LE CENTRE NATIONAL DE FORMATION DES CADRES DE LA DGAPR
HAUT Accueil de la délégation des Ambassadeurs à la prison locale Tiflet 2 Welcome of the delegation of Ambassadors at the local prison of Tiflet 2
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ne délégation d’Ambassadeurs et de représentants de 16 pays a effectué, jeudi 26 août 2021, une visite à la prison de Tiflet 2 et au Centre National de Formation des Cadres (CNFC) de cette ville, pour prendre connaissance des efforts déployés par le Maroc pour l’amélioration des méthodes de gestion des établissements pénitentiaires et l’humanisation du milieu carcéral, objet d’une Sollicitude particulière de la part de sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste. La tournée, organisée par la Délégation Générale à l’Administration Pénitentiaire et à la Réinsertion (DGAPR) en partenariat avec la Fondation Diplomatique, s’inscrit dans le cadre de l’ouverture de la DGAPR sur l’environnement international, en vue de partager les expériences et les expertises dans le domaine carcéral. Les diplomates représentent les quatre coins du monde: l’Afrique du Sud, l’Arabie Saoudite, l’Australie, la Belgique, le Canada, la Corée du Sud, l’Espagne, les États-Unis d’Amérique, le Japon, le Mexique, le Nigéria, la Norvège, la Russie, le Rwanda, le Tchad et la Tunisie.
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n Thursday, 26 August 2021, a delegation of Ambassadors and representatives of 26 countries paid a visit to the local prison of Tiflet 2 and to the National Training Academy (CNFC) in this city, to see the efforts being made by Morocco for the improvement of methods used in the management of corrections and the humanisation of the prison environment, which is a matter that enjoys the special attention of His Majesty the King Mohammed VI, may God assist Him. The tour, organized by the General Delegation for Prison Administration and Reintegration (DGAPR) in partnership with the Diplomatic Foundation, is part of the opening up of the DGAPR to the international environment, for the purpose of sharing experiences and expertise about the field of corrections. The diplomats represented the four corners of the world: South Africa, Saudi Arabia, Australia, Belgium, Canada, South Korea, Spain, United States of America, Japan, Mexico, Nigeria, Norway, Russia, Rwanda, Chad and Tunisia.
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HAUT Le Directeur présente le nouvel outil d’identification biométrique The Director presents the new tool of the biometric identification
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HAUT Visite de la salle de vidéosurveillance de Tiflet 2 Visit of the Tiflet 2 video surveillance room
Visite de la Prison Locale Tiflet 2 Pendant la visite des divers installations et services de la Prison Tiflet 2, les Ambassadeurs ont suivi des exposés sur les efforts de réforme et modernisation du secteur pénitentiaire par la DGAPR en termes de modes de gestion et aspects d’humanisation du milieu carcéral, particulièrement les soins médicaux, la restauration, la visite familiale, les plaintes et différents programmes de réhabilitation des détenus, en partenariat avec la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus, pour une vie post-carcérale normale.
Visit to the Local Prison of Tiflet 2 During the visit to the different facilities and services of the local prison of Tiflet 2, the Ambassadors listened to presentations on the reform and modernization efforts of the prison sector by the DGAPR in terms of management methods and aspects regarding the humanisation of the prison environment, particularly with respect to medical care, catering, family visits, complaints and various rehabilitation programmes for detainees, in partnership with the Mohammed VI Foundation for the reintegration of detainees, for a normal post-prison life.
Le Président de la Fondation Diplomatique, M. Abdelati HABEK, a fait savoir que cette visite de terrain a permis aux Ambassadeurs étrangers de s’enquérir, sur place, des conditions de détention des prisonniers et leurs activités au sein de la prison, avec comme perspective leur réhabilitation et leur réinsertion lors de la phase post-carcérale. De son côté, M. Jean-Christophe Bertrand, Secrétaire
The President of the Diplomatic Foundation, Mr. Abdelati Habek, revealed that this field visit has helped the foreign Ambassadors to see, on the ground, the detention conditions of the prisoners and their activities within the prison, and the prospects for their rehabilitation and reintegration during the post-incarceration phase. On his part, Mr. Jean-Christophe Bertrand, the Se-
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Visite du Cabinet Dentaire de Tiflet 2 Visit of the Tiflet 2 dental office
Espace des activités sportives pour les détenus Sport facilities spaces for inmates
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Présentation du simulateur d’apprentissage de la conduite Presentation of the driving learning simulator
Visite d’une salle d’activités sociales et culturelles Visit to a social and cultural activity room
Général de la Fondation, a relevé que la visite a offert l’opportunité d’un échange autour des actions initiées au Maroc, en vue d’améliorer et d’humaniser les conditions d’incarcération. «Bien que la peine de prison soit liée à la notion de retenue et de dissuasion, afin de préserver la société de toute dérive, la démarche du Royaume du Maroc fait de l’humanisation des prisons, de la réhabilitation et de la formation des objectifs qui respectent les droits humains et insufflent l’espoir dans le cœur des prisonniers, avant leur retour à une vie normale et le recouvrement de leurs rôles de bons citoyens», a-t-il soutenu.
cretary General of the Foundation, underscored that the visit provided the opportunity for discussion on the actions initiated by Morocco for the purpose of improving and humanising the conditions of incarceration. “Even though a prison sentence is linked to the notion of detention and deterrence in order to protect the society from all vices, the approach of the Kingdom of Morocco makes the humanisation of the prisons, the rehabilitation and formation of objectives which respect human rights and impart hope in the hearts of the prisoners, before their return to normal life and the restoration of their roles as good citizens”, he emphasized.
Au terme de cette première visite du genre à la prison de Tiflet 2, le doyen de la délégation des Ambassadeurs visiteurs, l’Ambassadeur du Tchad au Maroc, a apprécié les efforts consentis en vue de rehausser les conditions de détention et de mettre en œuvre des programmes de réinsertion par la DGAPR, «ce qui témoigne que le Maroc a enregistré des avancées considérables en la matière».
At the end of this first visit of its kind to the Tiflet 2 prison, the Dean of the delegation of visiting Ambassadors, the Ambassador of Chad to Morocco, appreciated the efforts being made by the DGAPR for the purpose of improving detention conditions and carrying out reintegration programmes, “which is proof that Morocco has made considerable progress in this area”.
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Visite de la crèche accueillant les enfants de mamans incarcérées Visit of the crèche for the young children of imprisoned mothers
Echange avec les formatrices du quartier des détenues femmes Discussion with the trainers of the female inmates district
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Visite de la cuisine de la prison de Tiflet 2, gérée par un sous-traitant Visit to the kitchen of Tiflet 2 prison, managed by a subcontractor
La restauration des détenus est déléguée au secteur privé The catering of prisoners is delegated to the private sector
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Rencontre avec des femmes détenues dans leurs cellules Meeting of Ambassadors with female inmates in their cells
Explication des procédures de plaintes et de reccours Explanation of complaints and appeals procedures
Visite du Centre National de Formation des Cadres (CNFC) « Cette activité, qui s’inscrit dans le cadre de l’ouverture de la Délégation Générale sur son environnement international à travers l’organisation d’une visite d’ambassadeurs de différents pays, a pour objectif de consolider les partenariats existants et établir de nouvelles relations de coopération en vue de partager les expériences en termes de gestion de l’espace carcéral», a souligné M. Abderrahim RAHOUTI, directeur du CNFC à Tiflet. La DGAPR a accumulé des bonnes pratiques en la matière et veille à les partager avec d’autres pays, afin de renforcer les compétences institutionnelles de la Délégation pour développer le secteur, a-t-il indiqué.
Visit to the National Training Academy (CNFC) “This activity, which is part of the opening up of the General Delegation to its international environment, through the organization of a visit of Ambassadors from different countries, has the goal of consolidating existing partnerships and establishing new relations of cooperation for the purpose of sharing experiences in terms of the management of prisons”, underscored Mr. Abderrahim Rahouti, director of the CNFC in Tiflet. The DGAPR has developed good practices on the subject and seeks to share them with other countries, in order to strengthen the institutional competences of the Delegation to develop the sector, he stated.
Dans le cadre de l’amélioration des compétences et le renforcement des procédures de la bonne gouvernance, la DGAPR accorde une importance particulière à la formation de l’élément humain à travers la création du CNFC à Tiflet. Ce centre assure une panoplie de cycles de formation multiniveaux (initiale, continue et spécialisée) conformément aux orientations stratégiques
As part of the improvement of competences and strengthening of procedures for good governance, the DGAPR accords particular importance to the training of human resources through the creation of the CNFC in Tiflet. This centre provides a range of multilevel training programmes (initial training, refresher and specialized training) in conformity with the strategic guidelines of the DGAPR and according to a “human rights” approach, which aims to ensure security and DIPLOMATICA 102 | 2021 - 41
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Photo de la délégation des Ambassadeurs en visite au CNFC à Tiflet
Le directeur présente le Centre National de Formation des Cadres
Photo of the delegation of Ambasdeurs visiting the CNFC in Tiflet
The director presents the National Training Academy
de la DGAPR et selon une approche droits de l’homme, visant à assurer la sécurité et la discipline dans les établissements pénitentiaires, préserver les droits des personnes détenues et leur dignité et les préparer pour une future réinsertion après leur libération. Le CNFC accompagne le chantier de la modernisation du secteur pénitentiaire à travers le développement des programmes de formation adaptés, l’amélioration des compétences du personnel pour leur permettre de faire face aux changements continus dans l’environnement professionnel. En fait, le CNFC est considéré l’outil fondamental de la mise en œuvre du processus réformateur initié et piloté par la (DGAPR) et qui place la formation et la qualification du potentiel humain et le perfectionnement professionnel comme première priorité. De plus, le CNFC est devenu de plus en plus l’élément essentiel pour la réalisation des programmes de coopération entre la DGAPR et ses partenaires au niveau national et international. L’objectif de la DGAPR est de faire de ce centre, doté des installations et équipements modernes, une plateforme régionale et internationale pour promouvoir le partage d’expérience dans le domaine pénitentiaire et les relations de coopération sud-sud et nord –sud. Le CNFC à Tiflet contribue à l’émergence d’une culture commune qui vise à atteindre un plus haut niveau du professionnalisme, de discipline et esprit d’équipe chez les personnels pénitentiaires dans le cadre du respect de la loi et des droits des personnes détenues.
discipline in prison institutions, protect the rights and dignity of detained persons, and to prepare them for their future reintegration after their release. The CNFC supports the modernization project of the prison sector through the development of suitable training programmes, the improvement of staff competences in order to make it possible for them to face the continuous changes in the professional environment. In fact, the CNFC is considered as a fundamental tool for the implementation of the reform process initiated and steered by the (DGAPR), which places training and qualification of the human potential and professional upgrading as the first priority. Furthermore, the CNFC has increasingly become the essential element for the execution of cooperation programmes between the DGAPR and its partners on the national and international levels. The objective of the DGAPR is to make this Academy, endowed with modern installations and equipment, a regional and international platform for promoting the sharing of experience in the field of corrections and relations of south-south and north-south cooperation. The CNFC in Tiflet contributes to the emergence of a common culture which aims to achieve the highest level of professionalism, discipline and team spirit amongst prison staff as part of respect for the law and the rights of detained persons.
GAUCHE La délégation des Ambassadeurs entame la visite des édifices du CNFC dédiés à la formation The delegation of Ambassadors begins the visit of the CNFC buildings dedicated to training
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HAUT & DROITE Visite du bâtiment de simulation qui sert à préparer le personnel à bien gérer les situations professionnelles et à la bonne application de la loi et des procédures.
Visit of the simulation building which is used to prepare staff to properly manage professional situations and the proper application of the law and procedures.
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Exercices pratiques sur l’utilisation de la force dans le “Dojo” Practical exercises on the use of force in the “Dojo”
Exercice de Self-Défense dans la salle couverte de sport Self-Defense exercise in the indoor sports hall
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Visite d’un cours théorique au CNFC de Tiflet Visit of a theoretical class at the CNFC of Tiflet
Démonstration d’agilité au niveau du parcours d’obstacles Demonstration of agility in the obstacle course
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CARREFOUR DIPLOMATIQUE La Fondation diplomatique a tenu sa 101ème édition du Carrefour diplomatique, rencontre organisée régulièrement à l’attention des ambassadeurs et des représentants des organisations internationales accréditées au Maroc.
The Diplomatic Foundation held its 101st edition of the Diplomatic Crossroads, a meeting organized regularly for the attention of ambassadors and representatives of international organizations accredited to Morocco.
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GAUCHE M. Hamid Saadani, Directeur de l’Information (Télévision 2M - Pôle Public) est l’invité du Carrefour Diplomatique Mr. Hamid Saadani, Director of Information (Television 2M - Pôle Public) is the guest of the Carrefour Diplomatique
On dit que c’est cette expérience qui a fait de lui l’homme autonome, humble, respectable et affable qu’il est. Avant d’intégrer le domaine de la communication, il était plutôt attiré par l’art et le sport. Il faisait du théâtre, jouait de la musique, pratiquait le football et la boxe. Il voulait après avoir obtenu le baccalauréat, intégrer le secteur du tourisme. « Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ?», a demandé le président de la Fondation Diplomatique, M. Habek.
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our cette édition, la Fondation Diplomatique a accueilli M. Hamid Saadani, membre du Conseil national de la presse et membre de la Commission de formation des études, de la coopération chargée de la formation. Il est également Directeur de l’information à 2M. Monsieur Hamid Saadani, est né le 3 juillet 1964 à Rabat, au sein d’une famille modeste. Après le décès de son père et l’incapacité de sa mère à subvenir à ses besoins, Il a passé une grande partie de son enfance dans l’orphelinat du quartier populaire Akari de la capitale.
Dépasser ma situation Hamid Saadani: Merci monsieur le président. Avant de répondre à votre question, permettez-moi d’exprimer ma gratitude et également ma joie et mon orgueil de participer à votre carrefour en présence des ambassadeurs de pays amis de tous les continents. C’est une grande chance pour moi d’être parmi vous et d’échanger avec vous. C’est une occasion en or pour moi. Je voudrais remercier chaleureusement la fondation diplomatique, je vous remercie en mon nom propre et au nom de la deuxième chaîne marocaine 2M et également au nom des journalistes marocains. J’espère être à la hauteur de vos attentes. Pourquoi j’ai changé d’avis? Quand on est enfant, on a d’habitude des rêves, des rêves spontanés et parfois, dans mon cas, mon rêve était de dépasser ma situation. J’ai été
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or this edition, the Diplomatic Foundation welcomed Mr. Hamid Saadani, member of the National Press Council and member of the Study Training Commission, of the cooperation in charge of training. He is also Chief Information Officer at 2M. Mr. Hamid Saadani, was born on July 3, 1964 in Rabat, into a modest family. After the death of his father and his mother’s inability to support himself, he spent much of his childhood in the orphanage in the popular Akari district of the capital. It is said that it was this experience that made him the self-sufficient, humble, respectable and affable man he is. Before entering the field of communication, he was rather drawn to art and sports. He did theater, played music, practiced football and boxing. After having obtained the baccalaureate, he wanted to enter the tourism sector. “What made you change your mind?” Asked the President of the Diplomatic Foundation, Mr. Habek. Go beyond my situation Hamid Saadani: Thank you, Mr. Chairman. Before answering your question, allow me to express my gratitude and also my joy and my pride to participate in your crossroads in the presence of the ambassadors of friendly countries from all the continents. It is a great chance for me to be among you and to exchange with you. This is a golden opportunity for me. I would like to warmly thank the diplomatic foundation, I thank you on my own behalf and on behalf of the second Moroccan channel 2M and also on behalf of Moroccan journalists. I hope to live up to your expectations. Why did I change my mind? When we are children we usually have dreams, spontaneous DIPLOMATICA 102 | 2021 - 45
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actif au sein de grand nombre d’associations éducatives, au sein des colonies de vacances. J’ai pratiqué plusieurs sports et donc je m’intéressais beaucoup au tourisme et aux sports, car j’ai vécu une grande partie de ma vie dans ce domaine. Quand je me suis approché du baccalauréat, mes perspectives se sont élargies et j’ai préféré le journalisme et le droit, sachant que ma mère aurait préféré que je sois enseignant. J’ai participé à plusieurs concours, j’ai réussi au concours des enseignants, au concours de l’école du tourisme et également à celui du journalisme. Je n’ai pas informé ma mère du fait que j’ai réussi le concours des enseignants et j’ai préféré attendre les résultats de l’Institut de formation en journalisme et c’est ce qui s’est passé. Changement d’approche Fondation Diplomatique : Le directeur général de la chaîne, Salim CHEIKH, avait indiqué devant la Commission de contrôle des finances de la Chambre des représentants qu’une nouvelle formule sera adoptée pour les journaux d’information et que les bulletins quotidiens seront remplacés par des magazines d’information. Qu’en est-il aujourd’hui sur le fond et sur la forme? Peut-on vraiment parler d’un réel changement au sein de votre chaîne? Hamid Saadani: Merci d’avoir
Aujourd’hui, lors de nos journaux d’information, plus de 50% de nos invités sont des femmes
BAS S.E.M. Salissou Ada, Ambassadeur du Niger HE Mr. Salissou Ada, Ambasador of Niger
soulevé cette question. Depuis un an à peu près et depuis ma nomination, nous avons commencé à réfléchir à une nouvelle approche journalistique. On s’est penché sur deux volets. Sur la forme, on s’est rendu compte que nos journaux d’information sont devenus monotones, trop classiques. Nous avons tout le temps un présentateur, des reportages… et donc la forme était trop monotone. Sachant que les citoyens aujourd’hui sont des citoyens « smart », « intelligents » qui font appel aux nouvelles technologies de communication et d’information. Donc nous avons été obligés de changer la forme, de passer vers un journal télévisé « magazine » avec la présence de plusieurs invités,
avec des entretiens directs avec des personnalités du Maroc et de l’étranger, et également avec des contenus présentés par des journalistes debout, à l’intérieur de leur studio. Nous avons créé un nouveau studio de 12 mètres carrés, avec un écran numérique et donc nous avons commencé à présenter les journaux d’information avec des journalistes debout, à l’instar de ce qui se passe dans les chaînes télévisées à l’international. Nous avons opéré ce changement au niveau de la forme, nous avons voulu donner plus de vie et vivacité à nos journaux d’information. En regardant nos journaux d’information, vous allez vous rendre compte que nos journalistes ne cessent de bouger et ceci contribue au fait que les téléspectateurs ne
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Today, in our news journals, over 50% of our guests are women dreams and sometimes, in my case, my dream was to overcome my situation. I have been active in a large number of educational associations, in summer camps. I played several sports and therefore I was very interested in tourism and sports, because I have lived a large part of my life in this area. When I approached the baccalaureate, my perspectives widened and I preferred journalism and law, knowing that my mother would have preferred me to be a teacher. I took part in several competitions, I passed the teacher competition, the tourism school competition and also the journalism competition. I didn’t tell my mother that I had passed the teacher exam and preferred to wait for the results of the Journalism Training Institute and that’s what happened.
Change of approach Diplomatic Foundation: The director general of the channel, Salim CHEIKH, had indicated to the Finance Control Commission of the House of Representatives that a new formula will be adopted for news newspapers and that daily bulletins will be replaced by magazines of information. What about form and substance today? Can we really talk about a real change in your channel? Hamid Saadani: Thank you for raising this question. About a year ago and since my appointment, we have started to think about a new journalistic approach. We looked at two aspects. In terms of form, we realized that our news journals have be-
HAUT Photo de famille des participants en présentiel, autour de M. Hamid Saadani Family photo of the participants in person, around Mr. Hamid Saadani
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come monotonous, too classic. We have a presenter all the time, reports… and so the form was too monotonous. Knowing that citizens today are “smart”, “intelligent” citizens who use new communication and information technologies. So we were forced to change the form, to switch to a “magazine” television newscast with the presence of several guests, with direct interviews with personalities from Morocco and abroad, and also with content presented by journalists. standing inside their studio. We created a new studio of 12 square meters, with a digital screen and so we started to present the news papers with journalists standing, like what happens in international TV channels. We made this change in terms of form, we wanted to give more life and liveliness to our news journals. Looking at our news logs you will find that our reporters keep on moving and this helps viewers not get bored, so we have prepared this during the lockdown period and DIPLOMATICA 102 | 2021 - 47
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s’ennuient pas, donc nous avons préparé cela pendant la période du confinement et avons adopté cette nouvelle forme.
les bulletins quotidiens et nous avons réagi en expliquant que nous allons changer la forme de nos journaux d’information classiques.
Pour ce qui est du fond, on a changé également d’approche. Les journaux d’information doivent être brefs, concentrés, présentant les informations sans langue de bois. Parmi les décisions que nous avons adoptées, je mentionne la nécessité de garantir l’égalité entre les hommes et les femmes. Pour ce qui est des invités, c’est ce que nous avons réussi à faire depuis quatre mois. Nous avons réussi à assurer que la présence des femmes invitées dépasse celui des hommes et ce n’était pas le cas auparavant.
« Fakes news » Fondation Diplomatique : On dit « plus le mensonge est grand, plus on y croit ». En tant que directeur de l’information et je rappelle à nouveau à nos ambassadeurs que vous avez été nommé à ce poste après le départ de votre collègue, Mme Samira Sitail - que peut faire le service public face au foisonnement des sites électroniques, gérés par des pseudos journalistes qui inondent les citoyens de « Fake News ».
« Aujourd’hui, plus de 50 pour cent de nos invités sont des femmes, lors de nos journaux d’information ». Pour ce qui est des jeunes, nous avons amélioré la présence des jeunes et aujourd’hui, il est presque interdit de ne pas avoir un invité, jeune ou femme, pendant chaque magazine d’information. Pour ce qui est des déclarations de notre directeur général au niveau du Parlement, on était en train de se préparer à ce changement. Il avait mentionné cela lors ou devant la Commission du contrôle des finances de la Chambre des représentants et beaucoup de gens ont cru que la deuxième chaîne va supprimer les journaux d’information et
BAS S.E.M. Mohamed Ben Ayed, Ambassadeur de Tunisie HE Mr. Mohamed Ben Ayed, Ambassador of Tunisia
Hamid Saadani: La société en général est devenue victime des fake news. On est tous en faveur de l’évolution des nouvelles technologies d’information et de communication. Aujourd’hui, les citoyens peuvent trouver facilement les informations, mais au même moment, nous avons constaté le foisonnement des « fake news » et à partir de notre expérience et à partir des chiffres et des statistiques, « on s’est rendu compte que les citoyens font plus confiance aux médias privés et font davantage confiance dans les médias publics. Pourquoi? Parce que les médias publics ont une responsabilité sociale et sont responsables devant le Parlement, devant le gouvernement et devant l’opinion publique. Et donc, ne nous pouvons pas nous permettre de diffuser des informations sans l’avoir vérifié par différents méthodes, y compris de vérifier l’information auprès de la source. Au moins, contacter la personne concernée pour vérifier si l’information est véridique. J’ai toujours comparé l’information à une balle. Le journaliste ne peut pas tirer une balle et s’excuser par la suite. L’information est-elle similaire à une
balle? Et quand la balle est tirée, elle peut avoir un impact sur les relations entre les peuples, entre les sociétés, entre les États. C’est une question à laquelle nous devons faire face. C’est un problème qui s’est aggravé pendant la pandémie de la COVID-19 et pendant la phase du confinement, on recevait des appels quotidiens de la part de citoyens s’interrogeant sur la véracité de certaines informations. Et très souvent, nous avons répondu à ces questions dans nos bulletins d’information. Nous avons même dédié une rubrique Fake News lors de nos bulletins d’information. Aujourd’hui, c’est une rubrique hebdomadaire intitulée « Clique sur le web », « CanalWeb » et c’est une rubrique où l’on démontre clairement les fake news tout en présentant les informations réelles. Ce n’est pas la responsabilité des chaînes ou du Conseil national de la presse, mais c’est la responsabilité de tous les journalistes. Le journalisme, sans le respect des lois, de la déontologie, devient une source de menace pour la société. Pensez-vous, monsieur, que votre chaîne pourra un jour mettre en place un programme citoyen? L’émission Citoyen pour montrer aux populations le vrai du faux, avec, bien entendu, des preuves à l’appui, voire dresser la liste de tous les sites malhonnêtes ou diffusant des news. C’est une proposition importante, je vous remercie. On peut réfléchir à une émission quotidienne ou hebdomadaire pour rectifier les faits et news, quand vous le savez, au Maroc, il y a à peu près 4 000 sites d’information, 4 000 sites électroniques. Malheureusement, « ces sites électroniques ne respectent pas tous les conditions professionnelles ». Malheureusement, depuis deux ans, quand vous le savez, le Conseil national de la presse a été instal-
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DIPLOMATICA adopted this new form. As for the substance, we have also changed our approach. Newspapers should be short, focused, presenting the news without jargon. Among the decisions we have adopted, I mention the need to guarantee equality between men and women. As for the guests, that’s what we’ve managed to do for the past four months. We have succeeded in ensuring that the presence of the invited women exceeds that of the men and this was not the case before. “Today more than 50 percent of our guests are women, in our news reports.” As for young people, we have improved the presence of young people and today it is almost forbidden to not have a guest, young or female, during every news magazine. As for the statements of our Director General at Parliament level, we were in the process of preparing for this change. He had mentioned this during or before the House of Representatives’ Financial Control Committee and a lot of people believed that Channel 2 is going to remove the news papers and daily bulletins and we reacted by explaining that we are going to change the form of our classic news journals. “Fakes news” Diplomatic Foundation: We say “the bigger the lie, the more we believe”. As director of information and I remind our ambassadors once again that you were appointed to this post after the departure of your colleague, Ms. Samira Sitail - what can the public service do in the face of the proliferation of electronic sites, managed by pseudo journalists who flood citizens with “Fake News”.
Hamid Saadani: Society in general has fallen victim to fake news. We are all in favor of the development of new information and communication technologies. Today, citizens can easily find information, but at the same time, we have seen the proliferation of “fake news” and from our experience and from figures and statistics, “we realized that citizens trust private media more and trust public media more. Why? Because the public media have a social responsibility and are accountable to Parliament, to the government and to public opinion.
And so, we cannot afford to release information without verifying it by various methods, including verifying the information with the source. At least contact the person concerned to verify if the information is true. I have always compared information to a bullet. The reporter cannot shoot and apologize afterwards. Is information like a bullet? And when the ball is fired, it can have an impact on relations between peoples, between societies, between states. This is a question we have to face. This is a problem that worsened during the COVID-19 pandemic and during the containment phase, there were daily calls from citizens questioning the veracity of certain information. And many times we have answered these questions in our newsletters. We even have a dedicated Fake News section in our newsletters. Today, it’s a weekly column called “Click on the web”, “CanalWeb” and it’s a column where fake news is clearly demonstrated while presenting the real information. It is not the responsibility of the channels or the National Press
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Council, but it is the responsibility of all journalists. Journalism, without respect for laws and ethics, becomes a source of threat to society. Do you think, sir, that your channel will one day be able to set up a citizen program? The Citizen program to show people right from wrong, with, of course, supporting evidence, or even list all dishonest sites or sites that broadcast news. This is an important proposition, thank you. We can think of a daily or weekly program to rectify the facts and news, when you know it, in Morocco, there are about 4,000 news sites, 4,000 electronic sites. Unfortunately, “these electronic sites do not all meet the professional conditions”. Unfortunately, for two years, when you know it, the National Press Council has been installed and it has replaced the role of the Ministry of Information Communication. Today, this council is responsible for making decisions concerning overruns and the council has implemented sanctions against journalists who do not respect the ethics of the profession, either by temporarily withdrawing their professional card or by taking it away. suspending public subsidies granted to sites in the event of infringement. These sanctions are disseminated to the general public. These practices encourage journalists to respect the ethics of the press. Monday, rolls. The spokesperson for the US State Department commented on press freedom in Morocco. Journalism & prosecution As Blaise Pascal said, “Truth below the Pyrenees, Error beyond”. Can we consider yououtubers as journalists? Does a journalist have to be above everything? And have immunity for common crimes? DIPLOMATICA 102 | 2021 - 49
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lé et il a remplacé le rôle du ministère de la Communication de L’information.
sexuel. Donc il a été jugé comme tout citoyen ordinaire », a insisté l’Invité du jour. Et de poursuivre: « si la poursuite se basait sur un article ou une déclaration ou encore une opinion, on aurait dit qu’il s’agit d’une affaire politique. Mais ce n’est pas le cas ».
Aujourd’hui, ce conseil est chargé de prendre des décisions concernant les dépassements et le conseil a mis en place des sanctions contre les journalistes qui ne respectent pas la déontologie de la profession, ou bien en retirant leur carte professionnelle de façon temporaire ou en en suspendant les subventions publiques octroyées à des sites en cas d’infraction. Ces sanctions sont diffusées auprès du grand public. Ces pratiques encouragent les journalistes à respecter la déontologie de la presse. Lundi, des rouleaux. Le porte-parole du département d’Etat américain a fait des remarques sur la liberté de presse au Maroc. Journalisme et poursuite Comme l’a dit Blaise Pascal, « vérité en deçà des Pyrénées, Erreur au-delà ». Peut-on considérer les youtubers comme des journalistes? Est-ce qu’un journaliste doit être au-dessus de tout? Et avoir l’immunité pour des crimes de droit commun? Répondant à la question de la Fondation Diplomatique, Mr Saadani affirmé qu’en tant que professionnel, la personne poursuivie dans le cadre de cette affaire est journaliste. Il a été poursuivi pour un crime qui n’a rien à voir avec le journalisme. « Il a été poursuivi pour harcèlement
Pour ce qui est de son avis personnel, il estime que la déclaration du porte-parole américain n’était pas équilibrée parce qua au même moment où il a fait ces déclaration, il y a avait le communiqué du ministère chargé des droits de l’Homme au Maroc. « Il avait devant lui, les deux points de vue : celui des avocats des personnes ayant critiqué le jugement et le communiqué d’un officiel marocain », a fait savoir le journaliste qui a ajouté que le porte-parole américain aurait pu mentionner les deux positions afin de maintenir l’équilibre souhaité. « A mon humble avis, ces déclarations n’étaient pas innocentes », a estimé l’Invité du jour.
S.E.M. Takashi Shinozuka, Ambassadeur du Japon
« Le journaliste est un citoyen comme les autres. Il a donc des droits et des devoirs. Toute personne qui exerce cette profession doit respecter la déontologie de ladite profession » a déclaré M. Saadani. Il a ajouté que la casquette de journaliste ne doit, en aucun cas, être utilisée pour favoriser l’impunité.
HE Mr. Takashi Shinozuka, Ambassador of Japan
Pour enrichir le débat, la parole a été donnée aux Ambassadeurs présents à la rencontre.
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Liberté et responsabilité L’Ambassadeur d’Arabie Saoudite a pris la parole et a souhaité d’abord remercier Mr Saadani pour sa présentation pour sa présence et pour les informations données, M. Habek, d’avoir permis cette rencontre. Il a poursuivi en déclarant que le journalisme, à ‘l’instar des autres activités, a une marge de liberté. La liberté d’expression et la liberté de presse est consacrée dans les
Constitutions des différents pays et c’est le choix qui a été fait par le Royaume du Maroc. « Nous remarquons que cette liberté est mal exploitée et qu’il y a des abus. Parfois on porte préjudice à des personnes physiques ou morales au nom de cette liberté. Parfois les relations entre Etats sont envenimés à cause des médias » a expliqué l’Ambassadeur. Pour lui, « la liberté doit toujours être liée à la responsabilité. Il n’existe pas de liberté absolue». De même, il fait savoir qu’au Maroc, il y a une loi relative aux publications et que cette loi inclut des sanctions en cas de dépassement ou d’infractions commises par les journalistes. On assiste, selon l’Ambassadeur au foisonnement des sites électroniques, avec des sites qui disposent d’une licence et d ‘autres qui n’en disposent pas. « Dans le passé, on connaissait les chefs de rédactions et autres responsables des médias qui fait de l’autocensure. Mais parfois, des informations sont diffusées et comme l’a mentionné l’Invité du jour, l’information est une balle et il est parfois difficile de rectifier la fausse information après l’avoir lancé ». Il a terminé son intervention avec une question à l’endroit du journaliste M. Saadani : « est-ce que le concept de l’autocensure est réellement appliqué par des responsables de médias écrits comme audiovisuels ? Parce que beaucoup de malentendus ont été créés par les médias et les responsables n’ont pas été poursuivis ». Répondant à la question, M. Saadani a reconnu l’explosion des médias mais fait savoir qu’avec le la concurrence, chaque média veut enregistrer le plus grand nombre de vue et de lecteurs, car la publicité dépend du nombre de visiteurs. « Afin d’attirer les visiteurs, les sites d’informations ont tendance à diffuser des contenus qui portent atteinte à la crédibilité de l’information »,
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DIPLOMATICA Responding to the question of the Diplomatic Foundation, Mr. Saadani said that as a professional, the person prosecuted in this case is a journalist. He was prosecuted for a crime that had nothing to do with journalism. “He was prosecuted for sexual harassment. So he was tried like any ordinary citizen, ”insisted Guest of the Day. He continued: “If the prosecution was based on an article or a statement or an opinion, it would have been said to be a political matter. But this is not the case “. As for his personal opinion, he considers that the statement of the American spokesperson was not balanced because at the same time when he made these statements, there was the press release from the ministry in charge of human rights. Man in Morocco. “He had in front of him, the two points of view: that of the lawyers of the people who criticized the judgment and the press release of a Moroccan official”, indicated the journalist who added that the American spokesman could have mentioned the two positions in or-
der to maintain the desired balance. “In my humble opinion, these statements were not innocent,” said Guest of the Day. “The journalist is a citizen like any other. He therefore has rights and duties. Anyone who exercises this profession must respect the ethics of the said profession ”declared Mr. Saadani. He added that the journalist’s cap should under no circumstances be used to promote impunity. To enrich the debate, the floor was given to the Ambassadors present at the meeting. Freedom & responsibility The Ambassador of Saudi Arabia took the floor and wished to first thank Mr. Saadani for his presentation for his presence and for the information given, Mr. Habek, for allowing this meeting. He went on to say that journalism, like other activities, has a margin of freedom. Freedom of expression and freedom of the press are enshrined in the constitutions of the various countries and this is the choice
BAS La conférence en format mixte (présentiel et par vidéoconférence) a rassemblé plus de 40 Ambassadeurs The conference in mixed format (face-toface and by videoconference) brought together more than 40 Ambassadors
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made by the Kingdom of Morocco. “We notice that this freedom is being misused and that there are abuses. Sometimes we harm natural or legal persons in the name of this freedom. Sometimes relations between states are sour because of the media, ”the Ambassador explained. For him, “freedom must always be linked to responsibility. There is no such thing as absolute freedom “. Likewise, he said that in Morocco, there is a law relating to publications and that this law includes sanctions in the event of overruns or offenses committed by journalists. We are witnessing, according to the Ambassador, the proliferation of electronic sites, with sites that have a license and others that do not. “In the past, we knew the chief editors and other media officials who carried out self-censorship. But sometimes information gets out and as Guest of the Day mentioned, information is a bullet and sometimes it is difficult to correct false information after throwing it. “ He ended his intervention with a question for journalist M. Saadani: “Is the concept of self-censorship really applied by those responsible for print and broadcast media? Because a lot of misunderstandings have been created by the media and those responsible have not been prosecuted. “ Responding to the question, Saadani acknowledged the media explosion but said that with the competition, every media outlet wants to gain the most views and readers because advertising depends on the number of visitors. “In order to attract visitors, news sites tend to post content that undermines the credibility of the news,” he said. Continuing his intervention, the journalist explained that we have to start with the training institutes. According to him, “when training journalists DIPLOMATICA 102 | 2021 - 51
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a-t’il déclaré. Poursuivant son intervention, le journaliste a expliqué qu’il faut commencer avec les instituts de formation. Selon, lui, « quand on forme des journalistes de l’avenir, il faut qu’on donne une importance à l’aspect déontologique ». Il ajoute que la déontologie interdit la publication d’informations sans vérification et que l’institution médiatique notamment le chef de rédaction est responsable. De même, il y a le rôle du conseil national de la presse qui doit faire le suivi des publications et prendre des sanctions pour donner l’exemple aux autres journalistes, a précisé l’invité du jour. « Les institutions médiatiques qui ne respectent pas la déontologie vont disparaitre », a conclu M. Saadani. Mme l’Ambassadeur du Rwanda a pris la parole et a souhaité savoir comment, en tant que diplomate, elle pourrait être en contact avec les journalistes pour donner les informations qu’elle jugerait erronées. Y’a-t’il un mécanisme ? Ce serait un plaisir d’avoir des contacts avec tous les Ambassadeurs, a répondu d’emblée M. Saadani. « Cela facilite votre mission, la nôtre et cela ne peut que consolider les relations entre le Maroc et les autres pays », a –t’il précisé en ajoutant : « Dans le futur, envoyez-nous toutes les informations, nous choisirons celles qui vont intéresser le public marocain éventuellement ».
2M et nouveau holding Le Délégué Général de la Wallonie-Bruxelles a pris la parole, à son tour, a voulu savoir, avec les réformes et la création d’un pôle audiovisuel marocain un holding, a priori 100% public sous le chapeau de la SNRT, ce qui va changer pour 2M, son actionnariat, son financement et les stratégies qui vont être menées. Il a été annoncé, en effet, il y a un mois, la création d’un holding qui va regrouper toutes les chaînes publiques marocaines, ce qui est une bonne chose pour 2M, a répondu le journaliste. Pourquoi?
BAS S.E.M. Abdellah Al-Ghariri, l’Ambassadeur d’Arabie Saoudite HE Mr. Abdellah Al-Ghariri, Ambassador of Saudi Arabia
«Chacune des chaînes publiques travaillent pour la même cause, à savoir offrir un service public. » a-t’il expliqué. Il a ajouté que dans le monde, il y a beaucoup d’exemple où les chaînes publiques ont été rassemblées au sein d’un groupe comme c’est le cas en France avec France 2. « Selon, lui, c’est une bonne chose pour d’abord pour garantir l’homogénéité. Ensuite, pour qu’il y ait plus de coordination et de complémentarité entre ces chaînes qui se concurrencent. Sur le plan financier, la chaîne 2M est en relation avec le gouvernement concernant son budget, pareil pour la première chaine publique a informé l’Invité du jour. « Avec la mise en place d’un holding, ce sera un groupe avec un budget global pour toutes les chaines publiques », a-t’il fait savoir. De même, « on ne peut pas faire face à la concurrence étrangère si on n’est pas regroupé dans un seul holding », a reconnu M. Saadani qui précise que le Marocain peut capter jusqu’à 4000 chaines concurrentes gratuitement contre 18 chaines marocaines. Concernant la chaîne 2M, il a précisé que c’est une chaîne généraliste, mais reconnait que ces dernier mois il y a eu plus d’information qu’autres choses. « On a senti au Maroc, pendant le confinement que le
taux d’audience explosé. On a battu des records parce que le public marocain est revenu avec le confinement, vers les chaînes publiques, là où il y a des informations vérifiées, c’est ce qu’on fait actuellement à 2M avec ce nouveau studio numérique », a conclu le journaliste. La parole a été ensuite donnée à l’Ambassadeur de Tunisie qui souhaité savoir comment 2M compte assurer la présence de toutes les forces vives de la société marocaine, notamment celle de la femme marocaine qui est très active, qui participe à tous les débats et à tous les efforts de développement économique et humain. Parmi les défis qu’affrontent les médias, il y a celui d’être capable de répondre aux attentes de toutes les franges de la société, a répondu l’Invité du jour. Pour lui, « il est injuste qu’une frange de la société ne puisse pas être représentée ni écoutée au niveau des médias publics ». Aussi, poursuit-il, il existe des chaînes thématiques (éducative, sportive, religieuse etc.) qui s’adressent à une catégorie de personnes bien déterminée. Mais le problème ne se pose pas au niveau de ces chaines, a-t’il reconnu. Le problème se pose au niveau des chaînes généralistes. « Nous devons offrir des émissions politiques sportives, pour les jeunes, les femmes etc. Tous les spectateurs doivent se retrouver dans une chaîne publique et ce n’est pas facile que ce soit au Maroc ou ailleurs. C’est pour cela que le monde est allé vers la création de chaînes thématique », a expliqué l’Invité du jour. Il a ajouté que tant que la chaîne 2M est publique avec un contrat-cadre avec le gouvernement, elle doit diffuser des émissions à toutes les catégories. Ce contrat fait l’objet de suivi de la part de la Haute Autorité de de l’Audiovisuel qui contrôle et régule.
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DIPLOMATICA for the future, we must give importance to the ethical aspect”. He adds that ethics prohibit the publication of information without verification and that the media institution, including the editor, is responsible. Likewise, there is the role of the national press council, which must monitor publications and take sanctions to set an example for other journalists, said the guest of the day. “Media institutions that do not respect ethics will disappear,” said Mr. Saadani. The Ambassador of Rwanda took the floor and wished to know how, as a diplomat, she could be in contact with journalists to give information that she deemed to be incorrect. Is there a mechanism? It would be a pleasure to have contact with all the Ambassadors, said Mr. Saadani at the outset. “This facilitates your mission, ours and it can only consolidate the relations between Morocco and the other countries”, he specified adding: “In the future, send us all the information, we will choose those which will eventually interest the Moroccan public ”. 2M and new holding The General Delegate of Wallonia-Brussels took the floor, in turn, wanted to know, with the reforms and the creation of a Moroccan audiovisual pole, a holding, a priori 100% public under the hat of the SNRT, which will change for 2M, its shareholding, its financing and the strategies that will be implemented. It was announced, in fact, a month ago, the creation of a holding company that will bring together all the Moroccan public channels, which is a good thing for 2M, replied the journalist. Why? “Each of the public channels work for the same cause, namely to provide a public service.
“He explained. He added that in the world, there are many examples where the public channels have been brought together in a group as is the case in France with France 2. “According to him, it’s a good first thing to ensure homogeneity. Then, for there to be more coordination and complementarity between these competing chains. On the financial side, the 2M channel is in touch with the government regarding its budget, the same for the first public channel informed the Guest of the day. “With the establishment of a holding company, it will be a group with a global budget for all public channels,” he said. Likewise, “we cannot face foreign competition if we are not grouped together in a single holding,” admitted Mr. Saadani who specifies that the Moroccan can receive up to 4000 competing channels for free against 18 Moroccan channels. . Regarding the 2M channel, he clarified that it is a generalist channel, but admits that in recent months there has been more information than other things. “We felt in Morocco, during the lockdown, that the audience rate exploded. We broke records because the Moroccan public returned with confinement, to public channels, where there is verified information, this is what we are currently doing at 2M with this new digital studio ”, concluded the journalist. The floor was then given to the Ambassador of Tunisia who wished to know how 2M intends to ensure the presence of all the living forces of Moroccan society, in particular that of the Moroccan woman who is very active, who participates in all the debates and in all economic and human development efforts. Among the challenges facing the media is that of being able to meet the expectations of all
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sections of society, replied the guest of the day. For him, “it is unfair that a section of society cannot be represented or listened to in the public media”. Also, he continues, there are thematic channels (educational, sports, religious, etc.) which cater to a specific category of people. But the problem does not arise with these channels, he admitted. The problem arises at the level of generalist channels. “We have to offer political sports broadcasts, for young people, women and so on. All viewers must find themselves on a public channel and it is not easy whether in Morocco or elsewhere. That’s why the world has moved towards creating thematic channels, ”explained Guest of the Day. He added that as long as the 2M channel is public with a framework contract with the government, it must broadcast programming to all categories. This contract is monitored by the High Authority for Audiovisual, which controls and regulates. French broadcast The Ambassador of Japan, for his part, wanted to know whether with the regrouping of public channels under a holding company, the proportion of programs in French would be called upon to change? Are there any other changes in the outlook? “We would like to have programs, not only in French, even in Spanish or English to facilitate communication and transmit Moroccan culture,” admitted Mr. Saadani, news director at 2M. He does however let it be known that there is a newspaper in French every evening and it lasts 30 minutes. “Regarding other programs, I will convey your wishes to the Director General of 2M so that we can reflect together on how to translate these programs into other languages, not only for foreigners DIPLOMATICA 102 | 2021 - 53
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DIPLOMATICA Toute profession sans déontologie court à sa perte. C’est le cas du journalisme, une profession sensée participé à la formation à l’éducation, a répondu M. Saadani pour qui la déontologie ne fait pas référence à la loi mais aux valeurs. Et on doit inculquer au journaliste ces nobles valeurs. « Au sein du Conseil National de la presse, nous organisons régulièrement des session de formation continue au profit de tous les journalistes marocains sur toute l’étendue du territoire. Quelle que soit la thématique de la formation, nous réservons un volet pour la déontologie », a-t’il déclaré. Il a ajouté que « c’est le rôle des instituts de formation, des établissements médiatiques de parler de déontologie dans journalisme », a conclu le Directeur de l’information.
Emission en français L’Ambassadeur du Japon a, pour sa part, a souhaité savoir si avec le regroupement des chaînes publiques sous holding, la proportion des émissions en français serait appelée à changer ? Est-ce qu’il y a d’autres changements en perspectives ? « On aimerait bien avoir des émissions, pas seulement en français, même en espagnol ou en anglais pour faciliter la communication et transmettre la culture marocaine », a reconnu M. Saadani, le directeur de l’information à 2M. Il fait savoir tout de même qu’il y a un journal en français à chaque soir et sui dure 30 min. « Pour ce qui est des autres programmes, je vais transmettre vos souhaits au Directeur Général de 2M pour qu’on réfléchisse ensemble sur comme traduire ces programmes en d’autres langues, pas seulement pour les étrangers résidents au Maroc mais aussi pour les téléspectateurs dans le monde entier», a fait savoir M. Saadani. Journaliste et déontologie Le Président de la Fondation Diplomatique M. Habek, a pris la parole et a souhaité savoir ce qui suit : « En tant qu’éducateur et membre du Conseil national de la presse et Directeur de l’information que peut-on faire pour rendre aux journalistes leur éthique et leur déontologie ? »
Journalisme et idéologie Mme l’Ambassadeur du Guatemala a demandé la parole et a déclaré que dans les pays où il n’y pas de liberté de presse, il y des idéologies qui prennent le dessus. Elle souhaiterait savoir comment faire pour que les journalistes ne soient pas influencés par les idéologies ? BAS Les Ambassadeurs d’Ukraine, du Vietnam et du Rwanda Ambassadors of Ukraine, Vietnam and Rwanda
« Je crois que cette question a toujours été posée, à savoir, à quel point le journaliste peut être objectif, où se trouve la limite personnelle entre mes convictions personnelles et l’objectivité ? », a répondu l’Invité du jour. La frontière n’est pas simple à établir, a-t’il poursuivi, car l’être humain est le produit d’une formation, d’une éducation, d’une formation, d’une expérience donc il a une vision. De façon inconsciente, le journaliste se base sur son opinion dans sa mission d’information. Il y a aussi, selon lui, la clause de conscience, « qui me permet, lorsque je travaille au sein d’une institution pendant des années et dont je respecte les normes, quand cette institution change ses po-
sition, j’ai le droit de demander à quitter cette institution et j’ai le droit également de réclamer des indemnités » a expliqué M. Saadani. En tant que formateur, on explique aux étudiants que le journalisme est une profession à l’instar des autres professions. Il a des normes et une déontologie. «L’information est sacrée et nous devons en transmettre le contenu sans aucune intervention. Par la suite, nous avons la liberté de commenter l’information. Ce que nous ne devons pas faire de mélanger l’information et le commentaire qui n’est pas objectif». Pour clôturer cette session, il a été demandé au Doyen des Ambassadeur présents, l’Ambassadeur du Niger, S.E.M. Salissou Ada, de prononcer le mot de fin. « C’est à la fois un honneur et un réel plaisir pour moi, pour la Fondation Diplomatique et l’ensemble du corps diplomatique accrédité au Royaume du Maroc de nous retrouver pour échanger et pour s’informer de la problématique majeure de la vie sociopolitique et économique du Maroc », a-t’il déclaré. Il a tenu à remercier personnellement le président de la Fondation Diplomatique et ses collaborateurs pour les opportunités qu’il leur offre, en dépit de la situation pandémique assez difficile. S’adressant à M. Hamid Saadani, il l’a remercié également pour sa disponibilité à discuter avec les Ambassadeurs et pour toutes ces informations qu’il a bien voulu partager avec eux. « Nous avons noté avec beaucoup d’enthousiasme, toute la transformation intervenue au niveau de la chaîne 2M depuis que vous êtes à la tête de cette prestigieuse institution», a déclaré l’Ambassadeur.
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DIPLOMATICA residing in Morocco but also for viewers in the whole world, ”Saadani said.
ethics in journalism,” concluded the Chief Information Officer.
Journalist and ethics The President of the Diplomatic Foundation, M. Habek, took the floor and wished to know the following: “As an educator and member of the National Press Council and Director of Information, what can be done to return to journalists their ethics and deontology? “
Journalism and ideology The Ambassador of Guatemala asked for the floor and said that in countries where there is no freedom of the press, there are ideologies that take precedence. She would like to know how to ensure that journalists are not influenced by ideologies?
Any profession without ethics is ruined. This is the case with journalism, a sensible profession involved in educational training, replied Mr. Saadani, for whom ethics does not refer to the law but to values. And we must instill in the journalist these noble values. “Within the National Press Council, we regularly organize continuing education sessions for the benefit of all Moroccan journalists throughout the country. Whatever the theme of the training, we reserve a section for ethics, “he said. He added that “it is the role of training institutes, media establishments to talk about
“I believe this question has always been asked, namely, how objective can a journalist be, where is the personal line between my personal beliefs and objectivity? Guest of the day replied. The border is not easy to establish, he continued, because the human being is the product of training, education, training, experience so he has a vision. Unconsciously, the journalist bases himself on his opinion in his mission of information. There is also, according to him, the conscience clause, “which allows me, when I work in an institution for years and whose standards I respect, when
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this institution changes its position, I have the right to ask to leave this institution and I also have the right to claim compensation ”explained Mr. Saadani. As a trainer, students are told that journalism is a profession like other professions.
BAS A l’issue de la rencontre et au nom des Ambassadeurs participants, un ouvrage “Rabat, Capitale Africaine du Dialogue Interreligieux” a été remis à M. Saadani par les Ambassadeurs du Niger et de Norvège At the end of the meeting and on behalf of the participating Ambassadors, a book “Rabat, African Capital of Interreligious Dialogue” was given to Mr. Saadani by the Ambassadors of Niger and Norway
It has standards and ethics. “Information is sacred and we must convey its content without any interference. We then have the freedom to comment on the information. What we should not do is mix up information and non-objective commentary. “ To close this session, the Dean of the Ambassadors present, the Ambassador of Niger, H.E.M. Salissou Ada, was asked to deliver the closing remarks. “It is both an honor and a real pleasure for me, for the Diplomatic Foundation and the entire diplomatic corps accredited to the Kingdom of Morocco to meet together to discuss and learn about the major issues of socio-political life and economic of Morocco ”, he declared. He wished to personally thank the President of the Diplomatic Foundation and his collaborators for the opportunities he offers them, despite the rather difficult pandemic situation. Addressing Mr. Hamid Saadani, he also thanked him for his availability to discuss with the Ambassadors and for all this information that he was kind enough to share with them. “We have noted with great enthusiasm the transformation that has taken place at the 2M channel level since you have been at the helm of this prestigious institution,” said the Ambassador.
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AMBASSADEUR SÉNÉGAL Le Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération Africaine et et des Marocains Résidant à l’Étranger, M. Nasser Bourita a reçu, le 23 août 2021, S.E.Mme Seynabou Dial, venue lui présenter les copies figurées de ses lettres de créances en sa qualité d’Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
The Minister of Foreign Affairs, African Cooperation and Moroccans Residing Abroad, Mr. Nasser Bourita received, on August 23, 2021, Ms. Seynabou Dial, who came to present to him the figurative copies of his credentials in his as Ambassador Extraordinary and Plenipotentiary of the Republic of Senegal to His Majesty King Mohammed VI.
AMBASSADEUR RÉP. TCHÈQUE Le Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération Africaine et et des Marocains Résidant à l’Étranger, M. Nasser Bourita a reçu, le 28 août 2021, S.E.M. Ladislav Škerik, venu lui présenter les copies figurées de ses lettres de créance en sa qualité d’Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République Tchèque auprès de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
The Minister of Foreign Affairs, African Cooperation and Moroccans Residing Abroad, Mr. Nasser Bourita received, on August 28, 2021, S.E.M. Ladislav Škerik, who came to present to him the figurative copies of his credentials in his capacity as Ambassador Extraordinary and Plenipotentiary of the Czech Republic to His Majesty King Mohammed VI.
AMBASSADEUR
SERBIE M. Nasser Bourita a reçu le 10 août 2021, S.E.M Ivan Bauer, venu lui présenter les copies figurées de ses lettres de créances en sa qualité d’Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République de Serbie auprès de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
On August 10, 2021, Mr. Nasser Bourita received S.E.M Ivan Bauer, who presented him with figurative copies of his credentials in his capacity as Ambassador Extraordinary and Plenipotentiary of the Republic of Serbia to His Majesty King Mohammed VI.
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LETTRES DE CRÉANCES
CEA (ONU) Le Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération Africaine et et des Marocains Résidant à l’Étranger, M. Nasser Bourita a reçu, le 30 août 2021, Mme Zuzana Schwidrowski, venue lui présenter les copies figurées de ses lettres de créances en sa qualité de directrice du Bureau de la Commission économique pour l’Afrique - Région Afrique du Nord.
The Minister of Foreign Affairs, African Cooperation and Moroccans Residing Abroad, Nasser Bourita received on August 30, 2021, Ms. Zuzana Schwidrowski, who presented the figured copies of her credentials as the new Director of the Office of the Economic Commission for Africa - North Africa Region.
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AMBASSADEUR NORVÈGE Le Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération Africaine et et des Marocains Résidant à l’Étranger, M. Nasser Bourita a reçu, le 30 août 2021, S.E.M. Sjur Larsen, venu lui présenter les copies figurées de ses lettres de créances en sa qualité d’Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire du Royaume de Norvège auprès de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
The Minister of Foreign Affairs, African Cooperation and Moroccans Residing Abroad, Mr. Nasser Bourita received, on August 30, 2021, S.E.M. Sjur Larsen, who came to present to him the figurative copies of his credentials in his capacity as Ambassador Extraordinary and Plenipotentiary of the Kingdom of Norway to His Majesty King Mohammed VI.
LETTRES DE CRÉANCES
OIM (ONU) M. Nasser Bourita a reçu, le 28 août 2021, Mme Laura Palatini, venue lui présenter les copies figurées de ses lettres de créances en sa qualité de Cheffe de Mission de l’Organisation internationale pour les migrations au Maroc.
Mr. Nasser Bourita received, on August 28, 2021, Ms. Laura Palatini, who came to present him with the figured copies of her credentials in her capacity as Head of Mission of the International Organization for Migration in Morocco.
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AMBASSADEUR GUINÉE BISSAU M. Nasser Bourita a reçu, le 6 septembre 2021, S.E.Mme Filomena Mendes Mascarenhas Tipote, venue lui présenter les copies figurées de ses lettres de créance en sa qualité d’Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la Guinée Bissau auprès de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Mr. Nasser Bourita received, on September 6, 2021, HE Mr. Filomena Mendes Mascarenhas Tipote, who came to present him with the figured copies of his credentials in his capacity as Ambassador Extraordinary and Plenipotentiary of Guinea Bissau to His Majesty King Mohammed VI.
AMBASSADEUR DANEMARK Le Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération Africaine et et des Marocains Résidant à l’Étranger, M. Nasser Bourita a reçu, le 6 septembre 2021, S.E. M. Jasper Kammersgaard, venu lui présenter les copies figurées de ses lettres de créance en sa qualité d’Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire du Royaume du Danemark auprès de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
The Minister of Foreign Affairs, African Cooperation and Moroccans Residing Abroad, Mr. Nasser Bourita received, on September 6, 2021, S.E. Mr. Jasper Kammersgaard, who came to present to him the figurative copies of his credentials in his capacity as Ambassador Extraordinary and Plenipotentiary of the Kingdom of Denmark to His Majesty King Mohammed VI.
AMBASSADEUR
BELGIQUE M. Nasser Bourita a reçu, le 6 septembre 2021, S.E.Mme Véronique Petit, venue lui présenter les copies figurées de ses lettres de créance en sa qualité d’Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire du Royaume de Belgique auprès de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Mr. Nasser Bourita received, on September 6, 2021, H.E. Ms. Véronique Petit, who came to present him with the illustrated copies of her credentials in her capacity as Ambassador Extraordinary and Plenipotentiary of the Kingdom of Belgium to His Majesty King Mohammed VI.
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