Maroc-Corée: Frères de Sang
M orocco-Korea: Blood BrothersEntre 1950 et 1953, des soldats d’origine marocaine ont combattu avec les troupes onusiennes, au sein du Bataillon Français de Corée, sous commandement américain.
Bien qu’honorée en République de Corée, la mémoire de ces hommes est pourtant restée longtemps dans l’oubli.
À la mémoire des ces intrépides et valeureux Marocains qui ont versé leur sang pour défendre la justice et la paix.
Between 1950 and 1953, soldiers of Moroccan origin fought with UN troops, within the French Battalion of Korea, under American command.
Although honored in Republic of Korea, the memory of these men has long been forgotten.
In memory of these intrepid and brave Moroccans who shed their blood to defend justice and peace.
Maroc-Corée: Frères de Sang
© 2022 Ambassade de la République de Corée à Rabat, All rights reserved. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite, stockée dans un système de récupération ou transmise sous quelque forme que ce soit, ou par aucun moyen, électronique, mécanique, photocopie, enregistrement ou autre, sans l ’autorisation préalable de l ’ éditeur.
Réalisation: La Fondation Diplomatique Imprimé au Maroc - Décembre 2022
Dépôt Légal: 2022MO5161 - ISBN: 978-9920-40-919-3
Histoire Oubliée: Contribution des Combattants Marocains à la Guerre de Libération de la Corée (1950-1953)
Maroc-Corée: Frères de Sang
Morocco-Korea: Blood Brothers
Contenu
Page 11
Préface
Le Haut Commissaire aux Anciens Combattants et Anciens Membres de l‘Armée de Libération du Maroc sur la participation de l’armée nationale aux efforts des casques bleus des Nations Unies.
Foreword
The Moroccan High Commissioner for former resistance fighters and former members of the liberation Army of Morocco on the participation of the national army in the efforts of the United Nations blue helmets
Page 17
Introduction
L’Ambassadeur de la République de Corée au Maroc retrace le dialogue sans fin d’une amitié séculaire entre la République de Corée et le Maroc, dynamisée en 2022 par le 60 ème anniversaire de leurs relations diplomatiques.
Introduction
The Ambassador of the Republic of Korea to Morocco traces the endless dialogue of a centuries-old friendship between the Republic of Korea and Morocco, boosted in 2022 by the 60 th anniversary of their diplomatic relations
Page 30
Ligne du Temps
Une ligne du temps reprenant quelques dates importantes à se remémorer pour mieux comprendre la Guerre de Corée dans le contexte international.
Page 37
Les Années 50 La Guerre Froide
La polarisation du monde, au lendemain de la seconde guerre mondiale, dans le contexte de la Corée et ses répercussions géopolitiques.
Page 45
Corée C’est la Guerre !
Le déclenchement de la guerre et les premières réactions internationales suivies par la création de la force des Nations Unies.
Time Line
A timeline showing some important dates to remember and better understand the Korean War within the international context.
The 1950s: The Cold War
The polarization of the world, in the aftermath of the Second World War, in the context of Korea and its geopolitical repercussions.
Korea:
It’s the war !
The outbreak of the war and the first international reactions followed by the creation of the United Nations force.
Page 53
Maroc-Corée Combats Liés
Outre la contribution humaine des marocains à la Guerre de Corée, un soutien logistique à l’effort de guerre fut déployé dans plusieurs villes du Maroc: Kénitra, Sidi Slimane, Benslimane,...
Morocco-Korea Linked Fights
In addition to the human contribution of Moroccans to the Korean War, logistical support for the war effort was deployed in several cities in Morocco: Kenitra, Sidi Slimane, Benslimane,...
Page 63
Les Marocains de tous les combats
Même avant la Guerre de Corée, le protectorat français puise dans ses colonies de vaillants combattants. Depuis 70 ans, les soldats marocains servent les missions de paix des Nations Unies.
Moroccans of all fights
Even before the Korean War, the French protectorate drew on its colonies for valiant fighters. For 70 years, Moroccan soldiers have served in United Nations peacekeeping missions.
Page 71
Le Bataillon Français de Corée
C’est au sein du redoutable Bataillon Français des Nations Unies pour la Corée qu’ont combattu plusieurs soldats marocains issus de l’infanterie.
The French Battalion of Korea
It is within the formidable French Battalion of the United Nations for Korea that several Moroccan soldiers from the infantry fought.
Page 85
Julien Djian
La Bataille de Song Kok
Originaire de Marrakech, un jeune juif marocain, Julien Djian tombe lors de la bataille de Song Kok, à quelques semaines de l‘armistice signée entre les deux Corées.
Julian Djian
The Battle of Song Kok
Originally from Marrakech, a young Moroccan Jew, Julien Djian fell during the Battle of Song Kok, a few weeks before the armistice signed between the two Koreas.
Page 95
Mohamed Lasri La Bataille de la Côte 1037
Ce natif de Taza quitte les plateaux de l’Atlas pour affronter l’ennemi et le froid: deux adversaires redoutables lorsqu’il tombe au cours de la Bataille de la cote 1037.
Mohamed Lasri The Battle of Hill 1037
This native of Tara leaves the Atlas plateau to face the enemy and the cold: two formidable opponents when he falls during the Battle of Hill 1037.
Page 101
Le Devoir de Mémoire
Les générations présentes et à venir ne doivent pas oublier le sang versé par nos héros qui, au nom d’un noble idéal, ont sacrifié leur vie pour un monde meilleur.
Memory Duty
Present and future generations must not forget the blood shed by our heroes who, in the name of a noble ideal, sacrificed their lives for a better world.
Le Soldat Marocain, bâtisseur de paix
Préface par le Docteur El Mostafa EL KTIRI, Haut-Commissaire aux Anciens Résistants et Anciens Membres de l’Armée de Libération
Preface by Docteur El Mostafa EL KTIRI, Moroccan High Commissioner for Former Resistance Fighters and Former Members of the Liberation Army
Il est un fait certain que la mémoire historique nationale et partagée et la promotion des valeurs, en partage entre le Maroc et d’autres pays issus d’horizons lointains et différents, fait partie intégrante du vécu et de l’histoire de la nation marocaine.
Fidèle à ses convictions pour la défense d’un monde libre et tolérant, le Maroc a toujours répondu présent par sa contribution positive dans les différents conflits de guerres qui ont secoué le monde au 20 ème siècle. Il a toujours fait preuve d’un courage exemplaire dans la défense des valeurs universelles de la liberté, de l’entente, du vivre ensemble et du
It is a certain fact that the shared national historical memory and the promotion of values, shared between Morocco and other countries from faraway and different horizons, form an integral part of the experience and history of the Moroccan nation.
Faithful to its convictions for the defence of a free and tolerant world, Morocco has always been involved through its positive contributions in the different conflicts of wars that ravaged the world in the 20th Century. It has always showed exemplary courage in the defence of the universal values of liberty, understanding, coexistence and the right of peoples to exist.
droit des peuples à l’existence.
Le Maroc, alors sous protectorat français, a apporté sa contribution dès le début de ces conflits pour défendre ces idéaux et ces valeurs universelles.
En effet, pendant la Première Guerre Mondiale, environ 40 000 soldats marocains se sont engagés, dont les deux tiers ont rejoint le territoire français dès le mois d’Août 1914, et dès le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Rappelons à cet égard l’appel historique de feu Sa Majesté le SULTAN Mohammed V, le 3 septembre 1939, lu dans toutes les mosquées du pays, par lequel le Souverain a incité et exhorté les jeunes volontaires marocains à rejoindre les armées des alliés, par l’envoi de quelques 90.000 soldats lors de la première phase de la guerre, puis 100.000 autres lors de la seconde phase des hostilités.
Les soldats marocains ont fait preuve d’un courage guerrier exceptionnel durant les campagnes de Tunisie, de la Corse, de Monté Cassino, de la Sicile en Italie, de Gembloux en Belgique, de Keppel aux Pays-Bas et bien d’autres en Autriche et en Allemagne, voire même en Indochine.
Alors, quand la guerre de Corée, considérée à l’époque comme le point tournant de la guerre froide a éclaté en Août 1950, la puissance française prend la décision d’envoyer des forces militaires pour aider l’armée Sud-coréenne attaquée par la Corée du Nord. Cette armée a rallié uniquement des volontaires sous le commandement du Général Raoul-Charles
Morocco, then under the French Protectorate, made its contribution right from the beginning of these conflicts, to defend these ideals and universal values.
In fact, during the First World War, around 40,000 Moroccan soldiers were engaged, twothirds of whom reached French territory beginning from August 1914, and right from the start of the Second World War.
In this regard, let us remember the historic call of His Late Majesty, SULTAN Mohammed V, on 3 September 1939, read in all the mosques of the country, by which the Sovereign encouraged and exhorted young Moroccan volunteers to join the allied armies, by sending some 90,000 soldiers during the first phase of the war, and then another 100,000 during the second phase of the conflict.
Moroccan soldiers showed exceptional warrior courage during the campaigns in Tunisia, Corsica, Monté Cassino, Sicily in Italy, Gembloux in Belgium, Keppel in the Netherlands and a lot of other theatres in Austria, Germany and even in Indochina.
Then, when the Korean War, considered as the turning point of the Cold War, broke out in August 1950, French authorities took the decision to send military forces to help the Republic of Korean Army, attacked by North Korea.
This army rallied only volunteers under the command of General Raoul-Charles Magrin-Vernerey, also known as Monclar, and under the flag
Magrin-Vernerey, dit Monclar et sous la bannière des Nations Unies.
Ce bataillon qui compta 1034 engagés, s’embarqua à Marseille le 25 septembre 1950 et débarqua à Busan en Corée, le 22 novembre 1950.
Trois autres bataillons se succédèrent de novembre 1950 à novembre 1953, relevant le nombre de volontaires à 3241 soldats français et de l’Union Française dont des marocains, qui ont combattu ensemble au sein des troupes onusiennes, sous commandement américain.
of the United Nations. This battalion of 1034 recruits sailed from Marseille on 25 September 1950 and arrived in Busan in Republic of Korea, on 22 November 1950.
Three other battalions followed one another from November 1950 to November 1953, raising the number of volunteers to 3241 French soldiers and the French Union, including Moroccans, who fought together as part of UNO troops, under American command.
The Korean War was the theatre of several
La guerre de Corée fut le théâtre de plusieurs batailles, dont on peut citer à titre d’exemple les batailles d’Osan livrée le 4 juillet 1950; de Jipyeong-ri (en coréen), aussi appelée bataille de Chipyong-Ni du 13 au 16 février 1951; de Kapyong qui s’est déroulée du 22 au 25 avril 1951 et enfin, celle du fleuve Samichon.
Les principaux engagements du Bataillon français surnommé le BF/ONU, débutèrent le 7 janvier 1951 par des opérations dont on peut citer à titre d’exemple: celle de Wonju; les opérations de Chipyong-Ni; la prise de la côte 1037 et par des opérations qui ont brisé l’offensive chinoise du printemps au nord d’Hangye, le 17 Mai 1951.
Aujourd’hui, le devoir de souvenir nous interpelle sur le devoir de mémoire et l’obligation de valorisation de notre histoire commune et partagée qui constitue le socle et les fondements des relations historiques ancrées dans notre passé commun et qui renforce les liens profonds et solides entre les deux pays: Le Maroc et la Corée.
battles, including the battles of Osan, liberated on July 4, 1950; Jipyeong-ri (in Korean), also called the Battle of Chipyong-Ni, from 13 to 16 February 1951; Kapyong, which took place from 22 to 25 April 1951 and finally, the Battle of River Samichon.
The main engagements of the French Battalion, named the BF-ONU, began on 7 January 1951, by operations of which one may cite the example of: that of Wonju; the operations of Chipyong-Ni; the taking of Coast 1037 and by operations that broke the Chinese Spring offensive in the north of Hangye on 17 May 1951.
Today, the duty of remembrance challenges us on the duty of memory and the obligation to value our common and shared history which constitutes the base and the foundations of the historical relations anchored in our common past and which reinforces the deep and solid links between the two countries: Morocco and the Republic of Korea.
PHOTO (droite haut): En 1960, les premiers Casques bleus marocains ont été envoyés au Congo-Kinshasa où, avec les soldats d’autres pays, ils ont contribué à mettre en échec la sécession Katangaise
PHOTO (droite bas): En 2022, le Maroc est classé parmi les 11 premiers pays contributeurs en casques bleus dans le monde et 2ème dans le monde arabe
PHOTO (top right): In 1960, the first Moroccan peacekeepers were sent to Congo-Kinshasa where, together with soldiers from other countries, they helped to defeat the Katangese secession
PHOTO (bottom right): In 2022, Morocco is ranked among the top 11 countries contributing peacekeepers in the world and 2nd in the Arab world
Corée-Maroc: un dialogue sans fin
Préface par S.E. Monsieur Keeyong CHUNG, Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République de Corée près le Royaume du Maroc
Preface by H.E. Mr. Keeyong CHUNG, Ambassador Extraordinary and Plenipotentiary of the Republic of Korea to the Kingdom of Morocco
L’historien britannique E.H. Carr a déclaré que l’histoire est «... un dialogue sans fin entre le présent et le passé». L’Ambassade de Corée au Maroc est fière de présenter ce livre aux lecteurs des deux pays comme le début d’un des dialogues attendus depuis longtemps dans notre histoire commune. C’est un dialogue sur le noble sacrifice consenti par les braves fils du Maroc qui se sont battus et sont morts pour la liberté en Corée, au moment le plus sombre de son histoire. Cela a malheureusement été largement oublié et méconnu jusqu’à ce jour.
Au fil des décennies, le gouvernement coréen
ABritish historian E.H. Carr said, history is “… an unending dialogue between the present and the past.” The Korean Embassy in Morocco is proud to present this book to the readers of both countries as the beginning of one of the long-overdue dialogues in our shared history. It is a dialogue on the noble sacrifice made by brave sons of Morocco who fought and died for freedom in Korea during the darkest moment in her history. This was unfortunately largely forgotten and unrecognized until now.
Down the decades, the Korean Government has worked to record and recognize these indomitable warriors, including the current endeavor. With this small publication, I hope that their sacrifice will be remembered for all time.
s’est efforcé d’enregistrer et de reconnaître ces guerriers indomptables, y compris cette initiative actuelle. Avec cet ouvrage modeste, j’espère que leur sacrifice restera dans les mémoires pour toujours. Nous sommes convaincus qu’aucun ancien combattant de la guerre de Corée, où qu’il se trouve, ne devrait jamais être oublié et négligé. Après l’armistice du 27 juin 1953, un journaliste a écrit : « Lorsque les hommes parleront dans un temps lointain avec un faible souvenir de la guerre de Corée, les actes brillants vivront. En effet, les actes brillants vivront.
Deux tombes silencieuses du cimetière commémoratif des Nations Unies à Busan, en Corée (UNMCK) sont la dernière demeure du caporal-chef Mohamed Ben Kaddour Lasri et du soldat Julien Djian appartenant au bataillon français de l’ONU. Le caporal-chef Lasri est originaire de Tara. Le soldat Djian est originaire de Marrakech. Les blessures post-mortem ne font que suggérer à quel point les combats ont été féroces et à quel point ils sont restés courageux jusqu’au tout dernier.
Nous ne connaîtrons peut-être jamais l’histoire complète de leur vie et des circonstances entourant leur mort prématurée, mais nous voudrions que les membres de leur famille restants sachent à quel point la Nation Coréenne tout entière leur est reconnaissante. Avec les seuls faits découverts, leurs sacrifices ont changé la nature de la relation Corée-Maroc en celle entre «Frères de Sang (Blood Brothers) » qui est aussi le titre de ce livre. Ainsi, la recherche est toujours en cours pour leurs proches. Nous essayons également de trouver d’autres anciens combattants et leurs familles.
It is our belief that no Korean War veterans, from wherever they are, should ever be forgotten and overlooked. After the armistice on June 27, 1953, a reporter wrote, “When men talk in some distant time with faint remembrance of the Korean War, the shining deeds will live.” Indeed, the shining deeds will live.
Two silent graves in the United Nations Memorial Cemetery in Busan, Korea (UNMCK) are the final resting place of Corporal-chef Mohamed Ben Kaddour Lasri and Private Julien Djian belonging to the French UN battalion. Corporalchef Lasri is from Tara. Private Djian is from Marrakech. The post-mortem injuries only suggest how fierce the battles were and how brave they remained until the very last.
We may never get to know the full stories of their lives and circumstances surrounding their untimely deaths but we would want their remaining family members to know how grateful the entire Korean nation is for them. With the discovered facts alone, their sacrifices changed the nature of the Korea-Morocco relationship to that between “Frères de Sang (blood brothers)” which is also the title of this book. So, the search is still on for their loved ones. We are also trying to find other veterans and their families.
As we mark the 60th anniversary of our bilateral relations this year, perhaps the highest tribute we can offer them is to remember and be thankful. In our hurried lives, let us pause for a moment to be awed by their shining deeds.
We owe a debt of gratitude to the curators of the military archives in Korea (including the UNMCK), Morocco, the United States of America, and France who helped in our discovery of the invaluable photographs and records. We are es-
Maroc-Corée: Frères de Sang
Corée-Maroc: un dialogue sans fin
Alors que nous célébrons cette année le 60ème anniversaire de nos relations bilatérales, le plus grand hommage que nous puissions leur rendre est peut-être de se souvenir et d’être reconnaissant. Dans nos vies précipitées, arrêtons-nous un instant pour être émerveillés par leurs actions brillantes.
Nous avons une dette de gratitude envers les conservateurs des archives militaires de Corée (y compris l’UNMCK), du Maroc, des États-Unis d’Amérique et de France qui nous ont aidés à découvrir des photographies et des documents inestimables. Nous sommes particulièrement reconnaissants à l’équipe de la Fondation Diplomatique dirigée par Messieurs Abdelati Habek et Jean-Christophe Bertrand pour avoir orchestré la recherche. Nous tenons également à exprimer notre reconnaissance au Dr. El Mostafa El Ktiri, Haut Commissaire des Anciens Résistants et Anciens Membres de l’Armée de Libération, et à M. Patrick Barré de l’ONACVG pour leur précieux soutien.
Encore une fois, ce n’est que le premier de nombreux dialogues entre notre passé et notre présent. Nous espérons sincèrement qu’un tel effort animera notre voyage continu dans l’histoire et jettera des bases plus solides pour l’amitié et la confiance entre nos deux peuples pour les six prochaines décennies et au-delà.
pecially thankful to the team in the Fondation Diplomatique led by Messieurs Abdelati Habek and Jean-Christophe Bertrand for orchestrating the search. We also would like to show our appreciation to Dr. El Mostafa El Ktiri, the High Commissioner of the Former Resistances and Former Members of the Liberation Army, and Mr. Patrick Barré of the ONACVG for their invaluable support
PHOTOS (haut):
d’archives du cimetière militaire des soldates étrangers morts sur le front durant la Guerre de Corée
PHOTOS (top): Archive photos of the military cemetery of foreign soldiers who died on the front lines during the Korean War
Again, this is only the first of many dialogues between our past and present. We sincerely hope that such endeavor would enliven our continued journey into history and lay more solid foundation for friendship and trust between our two peoples for the next six decades and beyond.
PHOTO (haut): Statues de soldats au Mémorial des anciens combattants français de la guerre de Corée
PHOTO (top): Statues of Soldiers at the Korean War French Veterans Memorial, Suwon-si, Gyeonggi-do
Fraternité d’Arme, Ciment de l’Amitié
Préface par Monsieur Patrick BARR É , Directeur de l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre Près l’Ambassade de France au Maroc
Preface by Mr. Patrick BARR É , Director of the National Office for Veterans and War Victims at the French Embassy in Morocco
Celivre permet de rendre hommage à tous les morts au champs d’honneur du corps expéditionnaire de l’Organisation des Nations Unies en Corée qui, sous la bannière bleue, a défendu la liberté de la péninsule coréenne, afin que «le Pays du Matin Calme» retrouve la paix.
Parmi eux, 3421 soldats français, ont participé à l’épopée du prestigieux bataillon français de l’ONU, dont 292 ne reviendront pas. Certains étaient originaires des pays du Maghreb et notamment du Maroc. En effet, près d’une vingtaine de marocains rejoignirent cette unité dont deux sont morts au champs d’honneur. Ce batail-
This book makes it possible to pay tribute to all the fallen in the field of honorof the expeditionary force of the United Nations in Korea which, under the blue banner, defended the freedom of the Korean peninsula, so that “the country of the morning calm” finds peace.
Among them, 3421 French soldiers participated in the epic of the prestigious French battalion of the UN, of which 292 will not return. Some were from Maghreb countries, particularly Morocco. Indeed, nearly twenty Moroccans joined this unit, two of whom died on the field of honor. This battalion, placed under the command of Raoul Magrin Verneney, alias Monclar, hero of Free France, distinguished itself in furi-
lon, placé sous le commandement de Raoul Magrin Verneney, alias Monclar, héros de la France Libre, s’illustre dans de furieux combats lors de la bataille de Putchaetul, appelée « le massacre de mai » où il gagne l’estime de ses compagnons d’armes américains, ou encore à Punch bowl, Crève-coeur, au Triangle de fer et Arrow Head. La bravoure de ces volontaires, l’âpreté des combats, auxquels ils furent mêlés, et l’héroïsme de leurs actes nous obligent. N’oublions pas leur sacrifice. Ces précurseurs des opérations extérieures illustrent la volonté de la France d’être présente là où la liberté est menacée afin de maintenir la paix tout autour du Globe. Pour saluer leur mémoire, la 29ème promotion de l’Ecole Militaire Interarmes (1989-1991) porte le nom de « Bataillon de Corée ».
Le 18 mai 2021 était inauguré, place du bataillon français de l’ONU à Paris, un mur des noms de ces 292 soldats de la liberté. La ministre déléguée auprès de la ministre des Armées de la République Française, Geneviève Darrieussecq, qui présidait la cérémonie, déclarait : « Les 268 français et les 24 coréens sont frères d’armes en terre de France par leurs noms associés à ce monument » et ajoutait « cette fraternité d’arme est le ciment de l’amitié entre la Corée et la France ».
Je remercie Son Excellence Monsieur Keeyong Chung, Ambassadeur de la République de Corée au Maroc de m’avoir associé à ce bel hommage qui symbolise la juste reconnaissance due aux combattants pour la liberté du peuple coréen. Le service de l’ONACVG du Maroc continuera à apporter son aide à l’Ambassade de Corée pour l’identification des marocains ayant combattu en Corée au sein du bataillon français de l’ONU.
ous combat during the battle of Putchaetul, called “the May massacre” where it won the esteem of its American comrades-in-arms, or at Punch bowl, Crève-coeur, the Iron Triangle and Arrow Head. The bravery of these volunteers, the bitterness of the fighting in which they were involved, and the heroism of their acts oblige us. Let’s not forget their sacrifice. These precursors of external operations illustrate France’s desire to be present where freedom is threatened in order to maintain peace all around the Globe. To salute their memory, the 29 th promotion of the Combined Arms Military School (19891991) bears the name of “Battalion of Korea”.
On May 18, 2021, a wall of the names of these 292 soldiers of freedom was inaugurated, place of the French battalion of the United Nations in Paris. The Minister Delegate to the Minister of the Armed Forces of the French Republic, Geneviève Darrieussecq , who presided over the ceremony, declared: “The 268 French and the 24 Koreans are brothers in arms in the land of France by their names associated with this monument” and added “this fraternity in arms is the cement of the friendship between Korea and France”.
I would like to thank His Excellency Mr. Keeyong Chung, Ambassador of the Republic of Korea to Morocco, for having associated me with this beautiful tribute which symbolizes the just recognition due to the freedom fighters of the Korean people. The Moroccan ONACVG service will continue to provide assistance to the Korean Embassy for the identification of Moroccans who fought in Korea with the French UN battalion.
Protéger la Paix Bâtir des Ponts
Préface par Monsieur Kang-Il HUR Conservateur du cimetière commémoratif des Nations Unies en Corée
Preface by Mr. Kang-Il HUR, Custodian of the United Nations Memorial Cemetery in Korea
Autrefois l’un des pays les plus pauvres, après avoir été détruit pendant la guerre de Corée, la République de Corée est maintenant devenue la 10 ème plus grande économie du monde.
Pour parvenir à cette prospérité et à cette paix, nous sommes à jamais redevables aux forces des Nations Unies qui ont combattu dans la guerre.
Les troupes de l’ONU ont été envoyées dans un pays dont elles n’avaient jamais entendu parler, uniquement pour protéger la paix et la liberté de la République de Corée. Ce pays ne serait pas le même sans
Once one of the poorest countries after being destroyed during the Korean War, the Republic of Korea has now become the 10 th largest economy in the world.
For achieving this prosperity and peace, we are forever indebted to the UN forces who fought in the war.
The UN troops were sent to a country that they never heard of, only to protect the peace and freedom of the Republic of Korea. This country would not be the same without the noble sacrifice of those brave soldiers.
Our Cemetery, the United Nations Memorial Cemetery in Korea, is the only UN
le noble sacrifice de ces braves soldats.
Notre cimetière, le cimetière commémoratif des Nations Unies en Corée, est le seul cimetière commémoratif des Nations Unies au monde. Sur 2.300 soldats, nous avons deux soldats marocains qui reposent ici. Ces soldats ont combattu dans le cadre des troupes françaises de l’ONU.
Il est prudent de supposer que de nombreux soldats marocains ont été déployés en Corée et qu’il y a de nombreuses familles endeuillées, dont nous ne savons encore rien.
J’espère que cet ouvrage servira de pont de liaison pour retrouver ceux qui ont servi pendant la guerre et les familles qui ont perdu des êtres chers, tout en honorant le sacrifice et le service des forces de l’ONU.
Je remercie sincèrement S.E. Monsieur Keeyong Chung, l’Ambassadeur de la République de Corée au Maroc, pour avoir été à l’initative d’un ouvrage aussi significatif pour commémorer le 60 ème anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la République de Corée et le Royaume du Maroc.
J’espère que ce livre développera le déjà existant les relations amicales entre les deux pays vont encore plus loin
memorial cemetery in the world.
Out of 2,300 soldiers, we have two Moroccan soldiers resting here. These soldiers fought as a part of the French United Nations troops.
It is safe to assume that there were many Moroccan soldiers who were deployed to Korea and that there are many bereaved families, whom we do not know about yet.
I hope this book serves as a connecting bridge to find those who served during the War and the families who lost their loved ones, while honoring the sacrifice and service of the UN Forces.
I sincerely thank His Excellency Mister Chung Keeyong, the Ambassador of the Republic of Korea to Morocco, for hosting such a meaningful initiative to commemorate the 60 th anniversary of the establishment of diplomatic relations between the Republic of Korea and the Kingdom of Morocco.
I hope this book will develop the already existing friendly relations between the two countries even further
PHOTO (haut à droite): Stèles des sépultures de deux soldats marocains tombés au front durant la Guerre de Corée inhumés au cimetière de Busan
PHOTO (top right): Headstones of the graves of two Moroccan soldiers who fell at the front during the Korean War buried in the cemetery of Busan
Timeline
1905-1945
Période Jeosan
Domination Japonaise
La dynastie Joseon fut fondée en 1392 par le général coréen Yi Seonggye, qui mit fin à la période de domination mongole. La dynastie de rois coréens occupa le trône de 1392 à 1910, périodes de prospérité avec un gouvernement central, durant laquelle la culture connut un grand essor.
Les Japonais s‘emparent de la péninsule coréenne en 1905. L’hégémonie japonaise se termine à la fin de la Seconde Guerre mondiale, lorsque les Soviétiques et les Américains s’entendent, lors de la Conférence de Postdam, sur les modalités de désarmement des troupes japonaises et décident de la division du pays en deux zones d’occupation.
The Joseon dynasty was founded in 1392 by Korean general Yi Seonggye, who ended the period of Mongol rule. The dynasty of Korean kings occupied the throne from 1392 to 1910, periods of prosperity with a central government, during which culture experienced a great boom.
The Japanese seized the Korean peninsula in 1905. The Japanese hegemony ended at the end of the Second World War, when the Soviets and the Americans agreed, during the Potsdam Conference, on the modalities of disarmament of the Japanese troops and decided to divide the country into two occupation zones.
Administration USA/URSS
La délimitation des zones d’influence militaire américaines (au sud) et sovétiques (au nord) en Corée est fixée au niveau du 38 ème parallèle, portant le germe de la division du pays en deux Etats indépendants, idéologiquement opposés. Avec la Guerre Froide, les rapports entre américains et soviétiques se dégradent.
Mai 1948
Doubles Elections
L’ONU demande la tenue d’élections en Corée du Nord et en République de Corée, élections qui se tiennent en mai 1948. La République de Corée adopte un régime démocratique sous la présidence de Syngman Rhee, alors qu’en Corée du Nord, le régime communiste soutenu par les Soviétiques est dirigé par le président Kim Il Sung.
Juin 1949
Retrait des Superpuisssances
Avec la mise en place de ces deux gouvernements, les États-Unis et l’URSS retirent leurs troupes en juin 1949, mais des incidents de frontière ne manquent pas le long du 38 ème parallèle. Entre 1945, et 1950, cette première guerre civile a déjà fait 100.000 morts entre les deux Corées.
The delimitation of the American (in the south) and Soviet (in the north) military zones of influence in Korea is fixed at the level of the 38 th parallel, carrying the germ of the division of the country into two independent States, ideologically opposed. With the Cold War, relations between Americans and Soviets deteriorated.
The UN calls for the holding of elections in North Korea and Republic of Korea, elections which are held in May 1948. Republic of Korea adopts a democratic regime under the presidency of Syngman Rhee, while in North Korea, the Soviet-backed communist regime is led by President Kim Il Sung.
With the establishment of these two governments, the United States and the USSR withdrew their troops in June 1949, but border incidents were not lacking along the 38th parallel. Between 1945 and 1950, this first civil war already caused 100,000 deaths between the two Koreas.
25 Juin 1950
Première Invasion vers le Sud
Après un court préparatif d‘artillerie, le régime communiste de Corée du Nord entreprend une invasion massive de la République de Corée, alors que quelque 110.000 soldats, 1.400 pièces d’artillerie et 126 chars d’assaut traversent le 38 ème parallèle.
26 Juin 1950
Condamnation aux Nations Unies
Le Conseil de sécurité de l’ONU demande l’arrêt immédiat des hostilités et exige de la Corée du Nord qu’elle retire ses troupes de la République de Corée. Le lendemain, le Conseil de sécurité de l’ONU demande à ses membres d‘appuyer la République de Corée.
28 Juin 1950
Séoul prise par la Corée du Nord
L’armée de la Corée du Nord s’empare de la capitale de la République de Corée, Séoul, et franchit la rivière Han au sud de la ville le 28 juin 1950. Pour une mission de reconnaissance, l’armée américaine utilise des avions à réaction au combat pour la première fois.
After a short artillery preparation, the communist regime of North Korea undertakes a massive invasion of Republic of Korea, as some 110,000 soldiers, 1,400 artillery pieces and 126 tanks cross the 38 th parallel.
The UN Security Council calls for an immediate cessation of hostilities and demands that North Korea withdraw its troops from Republic of Korea. The next day, the UN Security Council asks its members to support Republic of Korea.
The North Korean army seizes the capital of Republic of Korea, Seoul, and crosses the Han river south of the city on June 28, 1950. For a reconnaissance mission, the American army uses planes jet in combat for the first time.
Juillet 1950
Débarquement Américain
Les troupes américaines débarquent à Busan, en République de Corée, et avancent vers le nord. Le président des États-Unis, Harry Truman, autorise le Général Douglas MacArthur, commandant des forces d’occupation alliées au Japon, à recourir à toutes les forces à sa disposition pour défendre la République.
4 Août 1950
Contre-Attaque Nord-Coréenne
Les troupes américaines et sud-coréennes de la 8e Armée sont forcées de battre en retraite dans le sud-est de la péninsule de Corée, dans une région appelée le périmètre de Busan, une bande de 140 milles de long autour de la ville portuaire de Busan et s’étendant du détroit de Corée jusqu’à la mer de l’est (mer du Japon).
27 Septembre 1950
Séoul, la capitale, est libérée
Menées par le Général américain MacArthur, les troupes des Nations Unies libèrent enfin Séoul. L’armée nord-coréenne doit se rabattre au nord du 38 ème parallèle poussées par les forces sud-coréennes qui se dirigent vers la capitale du Nord, Pyongyang. La Chine menace d’intervenir si les forces des Nations Unies poursuivent leur avancée.
American troops arrive in Busan, Republic of Korea, and advance north. United States President Harry Truman authorizes General Douglas MacArthur, commander of the Allied occupation forces in Japan, to use all forces at his disposal to defend the Republic.
US and Republic of Korean troops of the 8th Army are forced to retreat to the southeast of the Korean Peninsula in an area called the Busan Perimeter, a 140-mile strip around the port city of Busan and extending from the Korea Strait to the East Sea (Sea of Japan).
Led by US General MacArthur, United Nations troops liberate Seoul. The North Korean army must fall back north of the 38 th parallel pushed by the Republic of Korean forces which are heading towards the northern capital, Pyongyang. China threatens to intervene if the United Nations forces continue their advance.
25 Novembre 1950
Contre Offensive sino-coréenne
La bataille du réservoir de Chosin constitue un des épisodes sanglants les plus terribles de la Guerre de Corée. Ainsi la bataille opposa dès le 27 novembre 1950 les troupes communistes venues de Chine envoyées par Mao et ayant traversé en masse le fleuve Yalu, aux soldats américains du US X Corps.
The Battle of Chosin Reservoir is one of the bloodiest episodes of the Korean War. Thus the battle opposed from November 27, 1950 the communist troops from China sent by Mao and having crossed the Yalu River en masse, to the American soldiers of the US X Corps.
Arrivée du Bataillon Français
Le Bataillon Français de l’ONU débarque au port de Pusan et rejoint son cantonnement à Daegu pour une période d’entraînement et d‘instruction d’un mois et recevoir les équipements.
Ils sont intégrés le 15 décembre au 23ème régiment d’infanterie américain, qui fait partie de la 2de Division d’infanterie US.
The French Battalion of the UN disembarks at the port of Pusan and joins its cantonment in Daegu for a period of training and instruction of one month and to receive the equipment. They are integrated on December 15 into the 23rd American Infantry Regiment, which is part of the 2 nd US Infantry Division.
4 Janvier 1951
Séoul tombe: début de l’enlisement
Séoul est reprise par les forces sino-coréennes puis la guerre s’enlise et les batailles meutrières se succèdent durant l’hiver 1951, particulièrement rigoureux: Wonju, Twin-Tunnel, Chupyong-Ni faisant des milliers de morts et de blessés de part et d’autre du 38 ème parralèle.
Seoul is taken over by Sino-Korean forces: the war gets bogged down and deadly battles follow one another during the particularly harsh winter of 1951: Wonju, Twin-Tunnel, Chupyong-Ni causing thousands of deaths and injuries on both sides of the 38 th parallel.
Mars 1951
Le massacre de la Cote 1037
Le bataillon français de l’ONU obtient une victoire à la Pyrrhus sur la Cote 1037. Des pourpalers de paix s’étaient ouverts le 10 juillet 1951, sans pour autant mettre fin aux massacres: batailles de Crèvecoeur, Combats du T-Bone et Bataille d’Arrowhead
The French battalion of the UN obtains a Pyrrhic victory on Hill 1037. Peace talks had opened on July 10, 1951, without however putting an end to the massacres: battles of Crèvecoeur, Combats du T-Bone and Battle of Arrowhead
27 Juillet 1953
“Fin” de la Guerre
Le 27 juillet 1953, l’armistice signé à Pan-Mun-Jon met fin à la guerre. Les Etats-Unis et l’Union Soviétique reconnaissent l’existence de deux Corées et une zone démilitarisée (DMZ) est instaurée au niveau du 38 ème parallèle. Les pertes ont été immenses mais la désolation fait rapidement place à l’espoir
On July 27, 1953, the armistice signed at Pan-Mun-Jon put an end to the war. The United States and the Soviet Union recognize the existence of two Koreas and a demilitarized zone (DMZ) is established at the 38 th parallel. The losses were immense but the desolation quickly gives way to hope
23 Octobre 1953
le BF/ONU quitte la Corée
Le bataillon français de l’ONU quitte la Corée, au terme de la guerre. Le 23 octobre, le Bataillon quitte les Forces de l’ONU et embarque à Incheon à bord du „General WM Black“ pour rejoindre l’Indochine direction Dien Bien Phu en plein cœur des combats. Il arrive à Saïgon le 1er novembre.
The French UN battalion leaves Korea at the end of the war. On October 23, the Battalion left the UN Forces and embarked in Incheon aboard the „General WM Black“ to join Indochina towards Dien Bien Phu in the heart of the fighting. The battailon arrives in Saigon on November 1st .
Maroc-Corée: Frères de Sang Les Années 50: la guerre froide
Les Années 50: la guerre froide
Alors qu’en décembre 1946, les nationalistes communistes indochinois passent à l’insurrection armée contre la présence française et que commence une guerre qui va durer huit ans, la situation se dégrade en Europe. Le retard mis par les troupes soviétiques pour quitter l’Iran puis la poussée communiste en Grèce et en Turquie amènent le président Harry S. Truman à accorder, le 12 mars 1947, une aide économique et militaire à ces deux pays ainsi que « soutenir les peuples libres qui résistent à des tentatives d’asservissement par des minorités armées ou des pressions venues de l’extérieur ». Inquiets du marasme économique qui frappe toutes les nations européennes qui risquent alors d’être séduites par le marxisme, les États-Unis décident d’engager un programme d’assistance économique sans précédent. Le 5 juin 1947, à Harvard, le général George
Whereas in December 1946, the Indochinese communist nationalists embarked on armed insurrection against the French presence and a war started which would last for eight years, the situation got worse in Europe. The delay of the Soviet troops in leaving Iran and then the Communist surge in Greece and Turkey moved President Harry S. Truman, on 12 March 1947, to grant economic and military aid to these two countries as well as “to support free peoples who resist attempts at subjugation by armed minorities or external pressures”.
Worried about the economic marasmus being suffered by all European countries who therefore risked being seduced by Marxism, the United States decided to embark on an unprecedented economic assistance programme. On 5 June 1947, in Harvard, General George Marshall, the United States Secretary of State, announced American
Marshall, secrétaire d’État des ÉtatsUnis, annonce l’aide américaine à la reconstruction européenne y compris l’URSS, plan qui porte son nom. L’Union soviétique, qui craint d’avoir à subir un contrôle économique occidental, qui ne veut pas une reconstruction de l’économie allemande et, surtout, qui s’inquiète de voir les pays européens qu’elle contrôle se tourner vers l’Ouest, rejette la proposition américaine et contraint la Tchécoslovaquie et la Pologne, qui avaient déjà accepté le Plan Marshall, à y renoncer. L’Europe est désormais partagée idéologiquement, politiquement et économiquement par un « rideau de fer ». S’il connaît un incontestable succès dans le domaine économique, le Plan Marshall a eu une grave conséquence politique, il a scellé le partage de l’Europe.
Depuis la fin de l’année 1945, les ÉtatsUnis ont procédé à une démobilisation générale suivie d’une forte réduction des budgets militaires. La priorité est désormais accordée à la mise en place d’un puissant Strategic Air Command (SAC), créé le 21 mars 1946, qui, grâce à sa capacité de représailles nucléaires, est chargé d’assurer l’impunité du sol américain sans qu’il soit nécessaire de posséder une puissante armée de terre et une puissante Marine.
En février 1948, le coup de force communiste de Prague entraîne une révision de la politique de plusieurs pays de l’Europe de l’Ouest. Le Royaume-Uni, la France, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg signent, le 17 mars 1948, le traité de Bruxelles qui prévoit que si un de
PHOTO: Signature du Traité de l ’Atlantique Nord, le 4 avril 1949 pour la création de l‘OTAN
PHOTO: Signing of the North Atlantic Treaty on April 4, 1949 for the creation of NATO
aid to the reconstruction of Europe, including the USSR, a plan which bore his name. The Soviet Union, which feared having to submit to Western economic control, did not want the reconstruction of the German economy and above all, worried about seeing European countries it controlled turning towards the West, rejected the American proposal and forced Czechoslovakia and Poland, who had already accepted the Marshall Plan, to renounce it. Europe was henceforth divided ideologically, politically and economically by an “Iron Curtain”.
Although it resulted in undeniable success in the economic sphere, the Marshall Plan had a serious political consequence, it sealed
PHOTO: Le blocus de Berlin (1948-1949) est l ’un des événements majeurs de la Guerre Froide en Europe
PHOTO: The blockade of Berlin (1948-1949) is one of the major events of the Cold War in Europe
ses membres est l’objet d’une agression, tous les autres lui porteront assistance par tous les moyens y compris la force armée. Conscients de leur faiblesse militaire, les membres du Traité demandent aux États-Unis de s’y associer.
Jusqu’en 1948, la politique américaine de «containment» du communisme se limitait à des mesures économiques et politiques. La demande européenne, rapidement acceptée, entraîne une révision de cette politique. Les discussions amènent la signature, le 4 avril 1949, du Traité de l’Atlantique Nord qui associe les membres du traité de Bruxelles aux États-Unis et au Canada à travers une
the partition of Europe.
Since the end of the year 1945, The United States have embarked on a general demobilization followed by a great reduction in military budgets. Priority was henceforth placed on the establishment of a powerful Strategic Air Command (SAC), created on 21 March 1946, which, thanks to its capacity for nuclear reprisals, was charged with ensuring the impenetrability of American soil without the need for a powerful land army and a powerful navy.
In February 1948, the communist armed coup in Prague led to a policy revision by several countries in Western Europe.
The United Kingdom, France, Belgium, the Netherlands and Luxembourg signed the Treaty of Brussels on 17 March 1948, which provided that if one of its members experienced an aggression, all the other members will come to its assistance by all means, including by the force of arms. Conscious of their military weakness, the members of the Treaty requested of the United States to become a member.
Until 1948, the American policy of “containment” of communism was limited to economic and political measures. The European request, quickly accepted, led to a review of this policy.
The discussions led to the signing, on 4 April 1949, of the North Atlantic Treaty which brought together members of the Treaty of Brussels and the United States and Canada, through a military component, the North Atlantic Trea -
PHOTO: Timbre chinois émis à l’occasion de la signature, le 14 février 1950, du pacte sino-soviétique. Étant reconnue uniquement par les pays communistes, la Chine de Mao ne peut s’allier qu’avec l’URSS
PHOTO: Chinese stamp issued on the occasion of the signing, on February 14, 1950, of the Sino-Soviet pact. Being recognized only by communist countries, Mao’s China can only ally itself with the USSR
composante militaire, l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN).
La riposte soviétique n’a pas attendu la signature du traité. Pour l’empêcher, le 23 juin 1948, l’URSS avait déclenché le blocus de la ville de Berlin auquel les Occidentaux avaient répondu par un efficace pont aérien. Devant l’échec du blocus et la détermination des Alliés, l’Union soviétique lève le blocus le 12 mai 1949.
Alors que les États-Unis pensent avoir stabilisé la situation en Europe grâce à l’aide du Plan Marshall et sous la protection de l’Alliance Atlantique, ils doivent faire face à deux nouveaux défis: le 29 août 1949, l’Union soviétique fait exploser sa première bombe atomique et le 21 septembre 1949, Mao Tse Toung proclame la République populaire de Chine. Coup sur coup, les États-Unis perdent leur monopole nucléaire et voient s’engager
ty Organization (NATO).
The Soviet riposte did not expect the signing of the Treaty. To prevent it, on 23 June 1948, the USSR embarked on the blockade of the city of Berlin to which the West responded by an effective aerial bridge. In the face of the failure of the blockade and the determination of the Allies, the Soviet Union lifted the blockade on 12 May 1949.
Whereas the United States thought it had stabilized the situation in Europe thanks to the help of the Marshall Plan and under the protection of the Atlantic Alliance, it had to confront two new challenges: on 29 August 1949, the Soviet Union detonated its first atomic bomb and on 21 September 1949, Mao Tse Tung proclaimed the People’s Republic of China.
Gradually, the United States lost its nuclear monopoly and saw China, which always had
PHOTO: A peine sortie de la guerre, l’Europe redoute l’émergence d’une troisième guerre mondiale à partir des foyers de guerre et de tension en Asie
PHOTO: Barely out of the war, Europe fears the emergence of a Third World War from the hotbeds of war and tension in Asia
définitivement vers le communisme une Chine qui avait toujours tenu une place privilégiée dans la politique américaine. Devant l’inquiétude de l’opinion publique américaine et les demandes de ses états-majors militaires, le président Truman recomande, le 31 janvier 1950, un accroissement des dépenses militaires afin de faire face à une éventuelle guerre totale, mais, aussi, à d’éventuels conflits limités. Ce plan n’est pas encore mis en application lorsqu’éclate la guerre de Corée.
Jusqu’en 1950, les dissensions entre les États-Unis et l’URSS concernent essentiellement l’Europe, mais avec la guerre de Corée, leur confrontation devient globale, LA GUERRE FROIDE PREND DÉSORMAIS UNE DIMENSION PLANÉTAIRE.
a privileged position in American policy, moving definitively towards communism. Faced with the anxious American public opinion and the demands of his military commanders, on 31 January 1950, President Truman recommended an increase in military spending in order to face a possible allout war but also possible limited conflicts. This plan had not been implemented when the Korean War broke out.
Until 1950, the dissensions between the United States and the Soviet Union concerned mainly Europe, but with the Korean War, their confrontation became global. FROM THEN ON, THE COLD WAR ASSUMED A GLOBAL DIMENSION.
Corée: c’est la guerre!
antique Royaume de Corée a été libéré conjointement par les Soviétiques et les Américains en 1945. Comme convenu lors de la conférence de Yalta, les deux vainqueurs partagent le pays en deux zones d’occupation avec une séparation sur le 38 ème parallèle. Mais la guerre froide, qui éclate presque aussitôt, fait de cette ligne artificielle un lieu de grande tension internationale.
L’
L’ONU a donc entériné la création de deux États distincts en 1948: la République démocratique populaire de Corée (Corée du Nord, capitale: Pyongyang), dirigée par le secrétaire général du Parti des travailleurs (communiste), Kim Ilsung (38 ans) et la République de Corée, au Sud (capitale: Séoul), dirigée par le Président Syngman Rhee (73 ans).
Le 25 juin 1950, quand les armées de la
The old Kingdom of Korea was jointly liberated by the Soviets and the Americans in 1945. As agreed during the Yalta Conference, the two winners shared the country into two occupied areas with a separation on the 38 th Parallel.
However, the Cold War, which began almost immediately afterwards, made this artificial line a place of great international tension.
Therefore, the UNO ratified the creation of two distinct States in 1948: The Democratic People’s Republic of Korea (North Korea, capital: Pyongyang), led by the General Secretary of the Workers’ Party (Communist), Kim Il-sung (38 years old) and the Republic of Korea, in the South (capital: Seoul), led by President Syngman Rhee (73 years old).
PHOTO: Il a fallu une demi-heure à deux colonels américains pour décider où diviser la Corée, donner le Nord aux Soviétiques et garder Séoul et le Sud sous contrôle américain.
PHOTO: It took two U.S. colonels half an hour to decide where to divide Korea, giving the North to the Soviets, and keeping Seoul and the South under American control.
Corée du Nord attaquent la République de Corée, l’Organisation des Nations unies dénonce les Nord-Coréens comme agresseurs et demande aux Nations membres de venir en aide à la République de Corée. Les États-Unis acceptent de prendre la direction d’une force internationale sous commandement unifié et mettent à la disposition des Nations Unies leurs unités de l’armée de terre, de la marine et de l’aviation stationnées au Japon ou à proximité.
L’Union soviétique ne s’est pas opposée à la décision de l’ONU car, depuis le mois de janvier 1950, elle boycotte le Conseil de sécurité des Nations unies pour dénoncer le refus américain d’admettre la République populaire de Chine aux Nations Unies. Du fait de cette absence, elle n’a pas pu faire jouer son droit de veto.
Le 26 juin, le président Truman ayant
On 25 June 1950, when the armies of North Korea attacked Republic of Korea, the United Nations Organization denounced the North Koreans as aggressors and asked member nations to come to the aid of Republic of Korea.
The United States accepted to lead an international force under unified command and placed their land army, navy and air force units stationed in Japan or nearby at the disposal of the United Nations.
The Soviet Union did not oppose the decision of the UNO, because, since January 1950, it boycotted the United Nations Security Council to condemn the American refusal to admit the People’s Republic of China into the United Nations. Due to this absence, it was not able to exercise its right of veto.
On 26 June, since President Truman “ordered
PHOTO: En l’absence de l’URSS, le Conseil de Sécurité des Nations Unies accepte la résolution américaine d’assister la République de Corée (25 Juin 1950)
PHOTO: In the absence of the USSR, the United Nations Security Council accepts the American resolution to assist Republic of Korea (June 25, 1950)
«donné l’ordre aux forces aériennes et navales des États-Unis de mettre à la disposition du gouvernement coréen des troupes de soutien », la VIIème Flotte se positionne entre l’île de Formose (Taïwan), où s’était réfugié Tchang Kaï-chek, et le continent chinois. Le 30, il autorise le Général Douglas MacArthur, nommé commandant des troupes de l’ONU, à utiliser en Corée toutes les forces, y compris les forces terrestres, dont il dispose au Japon et approuve le bombardement de cibles militaires au nord du 38 ème parallèle.
Malgré l’aide de l’ONU, l’armée sud-coréenne recule, la capitale Séoul est abandonnée à l’ennemi, le front ne se stabilise largement au sud du 38 ème parallèle que le 8 août.
Le 15 septembre, le général MacArthur réussit un débarquement à Incheon (Opération Chromite), derrière les lignes en -
the Air Force and Navy of the United States to make support troops available to the Republic of Korean government”, the 7 th Fleet positioned itself between the Island of Formosa (Taiwan), where Tchang Kai-chek had taken refuge, and mainland China.
On 30 June, he authorized Douglas MacArthur, appointed Commander of UNO troops, to use all forces available to him in Japan in Korea and approved the bombardment of military targets to the north of the 38 th Parallel.
Despite the assistance of the UNO, the Republic of Korean army withdrew, the capital Seoul was abandoned to the enemy, and the front stabilized to the south of the 38th Parallel only on 8 August.
On 15 September, General MacArthur successfully disembarked in Incheon (Operation Chromite), behind enemy lines
nemies, puis reconquiert la quasi-totalité de la République de Corée. L’ONU prend alors la décision d’autoriser ses troupes à franchir le 38 ème parallèle.
Le 24 novembre, le général MacArthur annonce l’imminence de la fin des hostilités tandis que ses troupes arrivent sur les rives du fleuve Yalu, à la frontière chinoise. C’est alors que, le 26 novembre, la Chine intervient avec trentetrois divisions, ce qui entraîne un repli des troupes de l’ONU qui, en quelques jours, sont repoussées au sud du 38 ème parallèle. Cette intervention fait craindre que la lutte en Corée ne soit qu’un épisode de l’expansion soviétique, qui agit indirectement par le biais de la Chine, mais qui pourrait agir directement ultérieurement au risque d’entraîner une troisième guerre mondiale.
Le Général MacArthur est parti-
and then reconquered almost all of Republic of Korea. Then, the UNO took the decision to authorize its troops to cross the 38 th Parallel.
On 24 November, General MacArthur announced the imminent end of the hostilities when his troops arrived on the banks of River Yalu, on the border with China. It was then that on 26 November, China intervened with thirty-three divisions, which led to the withdrawal of UNO troops who, within some days, were pushed to the south of the 38 th Parallel.
This intervention led to the fear that the Korean War was just an episode of Soviet expansion, which was acting indirectly through China, but could act directly in future at the risk of triggering a Third World War.
General MacArthur favoured a direct at -
PHOTO: Les réfugiés sont contrôlés par des soldats américains le 8 décembre 1950, avant de leur permettre de traverser le 38 ème parallèle, aux premiers jours de la guerre de Corée.
PHOTO: Refugees are checked for contraband by U.S. soldiers on December 8, 1950, before allowing them to cross the 38 th parallel bridge during the Korean War.
san d’une attaque directe contre la Chine, ce que n’acceptent pas le président Harry Truman et le secrétaire d’État Dean G. Acheson.
MacArthur mène alors une campagne publique contre l’administration Truman et adresse une lettre ouverte au Congrès où il met en cause la politique du Président. Truman décide alors, le 11 avril 1951, de le relever de ses fonctions. Il est remplacé par le général Matthew B. Ridgway.
Le Président Truman déclarait: «Je n’ai pas pris une seule décision ayant rapport, de près ou de loin, au conflit coréen sans avoir cette unique pensée présente à l’esprit: empêcher une 3ème guerre mondiale et les terribles destructions qu’elle infligerait à l’univers civilisé. Nous devions nous abstenir de tout ce qui fournirait au soviet le prétexte de précipiter la nation libre dans une guerre totale».
tack on China, which was not accepted by President Harry Truman and Secretary of State Dean G. Acheson.
MacArthur then embarked on a public campaign against the Truman administration and sent an open letter to Congress in which he questioned the policy of the President. Then, Truman decided to relieve him of his duties on 11 April 1951. He was replaced by General Matthew B. Ridgway.
President Truman declared: “I have not taken a single decision which has to do, directly or indirectly, with the Korean conflict without having this single thought present in my mind: to prevent a 3 rd World War and the terrible destruction which it would inflict on the civilized world. We had to refrain from anything that would give the soviet a pretext to plunge the free nation into total war”.
Maroc-Corée: Frères de Sang Corée: c‘est la guerre !
PHOTO: Extrait de la Résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies adoptée le 25 juin 1950 appelant la cessation imméditate des hostilités initiées par la Corée du Nord
PHOTO: Excerpt from the United Nations Security Council Resolution adopted on June 25, 1950 calling for the immediate cessation of hostilities initiated by North Korea
PHOTO (haut) : Le 27 juin 1950, le président Truman ordonne aux troupes américaines de combattre dans la guerre de Corée. Truman a envoyé des troupes américaines sous le général. Douglas MacArthur, qui serait le commandant des forces de l’ONU, 15 nations luttant contre la Corée du Nord
PHOTO (bas): Le Président Truman (droite) relève le Général MacArthur (gauche) du commandement des troupes en Corée
PHOTO (bottom): President Truman (right) relieves General MacArthur (left) of command of troops in Korea
PHOTO (top): June 27, 1950, President Truman orders American troops to fight in the Korean War. Truman sent American troops under Gen. Douglas MacArthur, who would be Commander of the U.N. forces, 15 nations fighting against North Korea
PHOTO (bas): Le Gén. Mark W. Clark (gauche) et le Gén. Matthew B. Ridgway (droite) en Corée
PHOTO (bottom): General Mark W. Clark (back seat) and General Matthew B. Ridgway (front seat) in Korea
Maroc-Corée: Frères de Sang Maroc-Corée: Combats Liés
PHOTO: En couverture du journal «Le Petit Marocain» du mardi 5 septembre 1939, le texte intégral de l’appel des mosquées adressé la veille par Sa Majesté le Sultan
PHOTO: On the cover of the newspaper «Le Petit Marocain» of Tuesday, September 5, 1939, the full text of the appeal to the mosques sent the day before by His Majesty the Sultan
Maroc-Corée: Combats Liés
Conclu le 30 mars 1912 entre la France et le Maroc, le Traité de Fès établit «l’organisation du protectorat français dans l’empire chérifien». En le signant, le Sultan marocain Moulay Abd el-Hafid acceptait le protectorat de la France sur ses États et, de facto, la gestion administrative du Maroc. Néanmoins, les prises de position nationalistes de la population marocaine s’affirment très rapidement, et s’accélèrent après la publication du «Dahir Berbère» du 16 mai 1930.
L’Appel des Mosquées
Sa Majesté le Sultan a adressé à ses sujets une lettre qui a été lue le lundi 4 septembre 1939 dans toutes les mosquées du Maroc, dictant au peuple marocain son devoir de solidarité et de reconnaissance envers la France. Voici le texte intégral:
Signed on 30 March 1912 between France and Morocco, the Treaty of Fes established “the organisation of the French Protectorate in the Sherifian Empire”.
By signing it, the Moroccan Sultan Moulay Abd el-Hafid accepted the protectorate of France on his States and, de facto, the administrative management of Morocco. Nevertheless, positions taken by nationalists of the Moroccan population got affirmed very rapidly and accelerated after the publication of the “Berber Decree” on 16 May 1930.
The Call of the Mosques
His Majesty the Sultan sent a letter to his subjects which was read in all the mosques of Morocco on Monday, 4 September, 1939, dictating to the Moroccan people regarding its duty of solidarity and gratitude to -
PHOTO: La base aéronavale de Port Lyautey (Kénitra), déjà ouverte aux forces américaines dès 1947 et avant sa restructuration suite aux accords secrets de décembre 1950
PHOTO: The naval air base of Port Lyautey (Kenitra), already open to American forces since 1947, and before its restructuring following the secret agreements of December 1950
« Louange à Dieu
A notre serviteur intègre, le taleb… et à tous les habitants de la ville de …., en particulier les Chorfas, les Oulémas et les notables. Que le salut soit sur vous, ainsi que la bénédiction de Dieu.
Le douloureux souvenir que la dernière guerre a laissé à tous n’est pas effacé de nos mémoires. Le nombre des familles durement éprouvées, des régions fertiles dévastées, des villes détruites, des richesses anéanties, n’est oublié par personne, malgré que la victoire ait couronné les étendards de la France et de ses alliés, parmi lesquels le Maroc figure fièrement.
Le glorieux Gouvernement de la République, loin de chercher à tirer des profits abusifs, n’a cessé de déployer tous ses efforts pour ramener dans les cœurs une paix définitive et persévérante. Animé de hauts sentiments d’hu-
wards France. Here is the full text:
“Praise be to God
To our honest servant, the Taleb… and to all the inhabitants of the City of …., particularly the Shorfas, Ulamas and the community leaders; Peace be upon you, as well as the blessings of God.
The painful memory that we all have of the last war has not faded away. Nobody has forgotten the number of families that were sorely affected, fertile regions that were devastated, cities that were destroyed and riches that were wiped out, despite the victory that crowned the banners of France and its allies, among whom Morocco stands proudly.
The glorious Government of the Republic, far from seeking abusive advantages, has not stopped making all its efforts to bring
PHOTO: L’Ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique en France, S.E.M. Jefferson Caffery (c) et le Ministre français des Affaires étrangères, Georges Bidault (dr)
PHOTO: The Ambassador of the United States of America to France, H.E.M. Jefferson Caffery (c) and the French Minister of Foreign Affairs, Georges Bidault (r) (c) American Library Paris
manité, il n’a reculé devant aucun sacrifice pour que le spectre de la guerre ne revienne jamais attrister les foyers.
Nos ennemis communs n’ont malheureusement jamais été sensibles à de tels efforts. ils ont, au contraire, profité de toutes les occasions pour rallumer le feu de la discorde. Vous savez, d’autre part, que notre Prophète vénéré a dit : » lorsque la guerre s’éteint, Dieu maudit qui la rallume ». Il a dit également : « Si vous avez à demander quelque chose à Dieu, demandez-lui la paix ». Nous ne croyons pas qu’il soit nécessaire de rappeler à tous la situation dans laquelle vous vous trouviez depuis que nos prédécesseurs ont signé le traité de protectorat avec la France.
Un court parallèle établi entre les situations du Maroc, avant et après le Protectorat, permettra à chacun d’apprécier par lui-même : Avant la convention qui nous lie à la France, la guerre intestine renaissait partout, de frac-
about a final and lasting peace. Driven by the noble feelings of humanity, it has not shied away from any sacrifice to ensure that the spectre of war no longer returns to cause sorrow to households.
Sadly, our common enemies have never been sensitive to such efforts. On the contrary, they have taken advantage of any opportunity to fan the embers of discord. You know, on the other hand, that our revered Prophet said: “when the war is quenched, God curses anyone who rekindles it”. He also said: “If you have to ask God for anything, ask him for peace”. We do not believe that it is necessary to remind anyone of the situation in which you have been since our predecessors signed the Protectorate Treaty with France.
A brief comparison between the situations of Morocco before and after the Protectorate, will make it possible for everyone to
PHOTO: Le général Augustin Guillaume (c), résident général, présente le Lt-Gén. Lauris Norstad (d) au Sultan. Le Gén. Norstad s’est rendu au Maroc pour inspecter les bases aériennes en construction (01 nov 1951).
PHOTO: Gen. Augustin Guillaume (c), Resident General, presents Lt-Gen. Lauris Norstad (d) to the Sultan. Gen. Norstad went to Morocco to inspect the air bases under construction (01 Nov 1951).
tion à fraction, de tribu à tribu, de région à région ; on se battait pour les plus petites futilités, les chemins n’étaient pas sûrs, les communications très mal assurées, vous n’aviez de sécurité ni pour vous ni pour les vôtres, ni pour vos biens; il ne vous était pas donné d’avoir en quoi que ce soit l’assurance du lendemain et vous ne pouviez vaquer tranquillement à vos occupations par manque de la paix intérieure indispensable à tout travail et à tout progrès.
Depuis le traité du Protectorat, la paix est assurée dans vos foyers, dans vos villes et dans vos campagnes, vos routes sont aussi sûres que les rues de vos villes, votre honneur est aussi sauvegardé que votre religion sacrée. En toute tranquillité, vous pouvez en tout temps vaquer à vos occupations pour assurer votre bien-être et celui des vôtres sans que le moindre souci ne vous préoccupe. Tous ces bienfaits nous font l’impérieux devoir d’en remercier la Providence. Mais notre vénéré Pro -
make the appraisal by himself: Before the Agreement between us and France, internecine wars were being fought everywhere, sect against sect, tribe against tribe, region against region; we were fighting for trivialities, the roads were not safe, communication was very poor, you had no security for yourselves and for your loved ones or for your properties; you had no assurance of tomorrow and you could not carry out your occupations in tranquillity due to the lack of internal peace which is indispensable to any work and progress.
Since the Protectorate Treaty, peace has been guaranteed in your homes, in your cities and in your rural areas; your roads are as safe as the streets in your cities, your honour is as protected as your religion is sacred. In all tranquillity, you can carry out your occupations to ensure your well-being and the well-being of your loved ones without any iota of worry. We have the impera -
PHOTO: Survol à basse altitude de l’hôtel «Anfa» de Casablanca par un avion militaire de la force aérienne américaine
PHOTO: Low-altitude flight over the “Anfa” hotel in Casablanca by a US Air Force military plane
phète a dit : « Quand quelqu’un a été l’auteur d’un bienfait qui vous touche, ne manquez jamais de lui en manifester votre reconnaissance, et si vous n’avez aucun moyen de le faire, demandez à Dieu de l’en récompenser ». Le croyant est celui qui reste toujours fidèle à ses engagements.
C’est aujourd’hui que la France prend les armes pour défendre son sol, son honneur, sa dignité, son avenir et les nôtres. Nous devons être nous-mêmes fidèles aux principes de l’honneur de notre race, de notre histoire et de notre religion. Il est de notre devoir le plus absolu de manifester au gouvernement de la France notre reconnaissance pour tout ce qu’il a fait pour nous et le premier qui faillirait au devoir élémentaire de cette reconnaissance serait indigne de notre histoire et enfreindrait les ordres du créateur qui nous a imposés le devoir de la reconnaissance {et celui de nous éloigner des ingrats}.
tive duty to thank Providence for all these good things. However, our revered Prophet said: “When someone is the doer of a good thing that affects you, never fail to show him your gratitude, and if you have no way of showing it, ask of God to reward him for it”. The believer is he who remains always faithful to his commitments.
Today, France takes up arms to defend its soil, its honour, its dignity, its future and ours. We ourselves must be true to the principles of honour of our race, of our history and of our religion. It is our most absolute duty to demonstrate our gratitude to the government of France for all that it has done for us and the first person who fails in the elementary duty of this gratitude would be unworthy of our history and would contravene the orders of the creator who has imposed upon us the duty of gratitude (and that of distancing ourselves from ingrates).
Maroc-Corée: Frères de Sang
A partir de ce jour et jusqu’à ce que l’étendard de la France et de ses alliés soient couronnés de gloire, nous lui devons un concours sans réserve, ne lui marchander aucune de nos ressources et ne reculer devant aucun sacrifice. Nous étions liés à elle dans les temps de tranquillité et d’opulence ; il est juste que nous soyons à ses côtés dans l’épreuve qu’elle traverse et d’où elle sortira, Nous en sommes convaincu, glorieuse et grande».
Il ne s’agissait pas pour le Sultan du Maroc d’un choix de circonstance, mais d’une position de principe, reposant sur des valeurs impérissables partagées avecle monde libre: la fidélité à l’amitié et à la parole donnée, la défense absolue de la liberté et des droits fondamentaux de l’homme, le courage et le sens du sacrifice. L’appel des mosquées résonnait certainement encore dans l’esprit des valeureux volontaires marocains lorsqu’ils s’enrolleront, une décennie plus tard, pour rejoindre le bataillon français de Corée.
Entretemps, le sentiment national marocain se renforce encore à la suite de l’Opération Torch (8 novembre 1942): le débarquement anglo-américain sur les plages de Casablanca, qui restitue à la France Libre un administration coloniale pro-nazie. Mais ce sera les promesses américaines en marge de la Conférence d’Anfa, en janvier 1943, qui scellent définitivement la marche inexorable du Sultan Sidi Mohammed et du peuple marocains vers leur indépendance, avec le soutien du Président américain, Franklin Roosevelt, assurant au Sultan du Maroc l’accès à l’indépendance de
As from today, and until the banners of France and its allies are crowned with glory, we owe her unreserved support, not haggling with her over any of our resources and not shying away from any sacrifice. We were connected to her in the time of peace and plenty; it is fair that we should be by her side in the trial that she is going through and from which we are convinced that she will emerge glorious and great”.
For the Sultan of Morocco, it was not a question of a circumstantial choice, but of a position of principle, based on imperishable values shared with the free world: fidelity to friendship and to the word given, the absolute defense of freedom and fundamentals of human rights, courage and a sense of sacrifice. The call of the mosques certainly still resounded in the spirits of the Moroccan volunteers when they enlisted, a decade later, to join the French battalion in Korea.
Meanwhile, the Moroccan nationalist sentiment was once again strengthened following Operation Torch (8 November 1942): The Anglo-American landing on the beaches of Casablanca, which returned to Free France a pro-Nazi colonial administration.
However, it was the American promises on the side-lines of the Anfa Conference, in January 1943, which finally sealed the relentless march of Sultan Sidi Mohammed and the Moroccan people towards their independence, with the support of the American President, Franklin Roosevelt, assuring the Sultan of Morocco of his country’s access to independence once the war was over.
It was in the paroxysm of tensions be -
Morocco-Korea: Linked Fights
PHOTO (haut): Don d’un paysan de la région de Port-Lyautey, l’âne en cadeau n’a pas été autorisé à intégrer la base aéronavale de Port Lyautey (Kénitra): un peu de joie dans les coeurs avant l’embarquement vers le front de Corée
PHOTO (top): Donated by a peasant from the Port-Lyautey region, the donkey as a gift was not authorized to join the naval air base of Port Lyautey (Kenitra): a little joy in the hearts before boarding for the front from Korea
Maroc-Corée: Frères de Sang
son pays, une fois la guerre finie.
C’est au paroxisme des tensions entre l’administration française et les nationalistes marocains qu’est nommé, au printemps 1947, le nouveau Résident Général de France au Maroc, le Général Juin, dans la foulée du discours de Tanger du Sultan Sidi Mohammed.
Ainsi, en 1950, lorsqu’éclate la Guerre de Corée, la défense américaine a exprimé un besoin urgent de bases militaires de niveau «Strategic Air Command» sur le territoire marocain. Au cours des négociations, les États-Unis ont exhorté les Français à en informer le Sultan du Maroc. Un accord secret fut signé le 22 décembre 1950, entre le ministre français des Affaires étrangères Georges Bidault et l’Ambassadeur des États-Unis à Paris, S.E.M. Jefferson Caffery. Cet accord prévoyait que les États-Unis utiliseraient et moderniseraient les installations militaires déjà existantes au Maroc, pour le transit et l’hébergement de bombardiers, d’avions ravitailleurs et de chasseurs d’escorte.
Avec l’évolution rapide de la Guerre de Corée, l’armée américaine avait un besoin urgent d’aérodromes entièrement nouveaux au Maroc. Les installations ont été terminées en moins de temps qu’il faut pour le dire: quatre bases Strategic Air Command (Benguerir, Sidi Slimane, Benslimane, Djemaa des Smahim) et un dépôt de ravitaillement de l’Armée de l’Air (Nouasseur). Parallèlement à la négociation de l’accord sur la base aérienne, un accord identique a été conclu au Maroc pour étendre l’utilisation par la marine américaine des installations aéronavales fran-
Maroc-Corée: Combats Liés
tween the French administration and Moroccan nationalists that the new Resident General of France in Morocco, General June, was appointed in the Spring of 1947, in the wake of the Tangiers speech of Sultan Sidi Mohammed.
Therefore, in 1950, when the Korean War broke out, the American defence establishment expressed an urgent need for military bases at the “Strategic Air Command” level on Moroccan territory. During the negotiations, the United States exhorted the French to inform the Sultan of Morocco about it.
A secret agreement was signed on 22 December 1950, between the French Minister of Foreign Affairs, Georges Bidault and the Ambassador of the United States to Paris, His Excellency Mr. Jefferson Caffery. This agreement provided that the United States would use and modernize the already existing military facilities in Morocco, for the transit and storage of bombardiers, supply aircraft and escort fighters.
With the rapid evolution of the Korean War, the American Army urgently needed completely new aerodromes in Morocco. The facilities were set up within a remarkably short duration of time: four Strategic Air Command bases (Benguerir, Sidi Slimane, Benslimane, Djemaa des Smahim) and a resupply deport for the Air Force (Nouasseur).
In parallel with the negotiations for the agreement on the airbase, a similar agreement was signed in Morocco to extend the use of the French aeronaval facilities in Port Lyautey (Kenitra) by the American marines.
çaises à Port Lyautey (Kénitra).
Cette vitesse de construction impressionnante est le résultat de la peur d’une guerre dont l’origine est la Corée.
L’installation des bases américaines au Maroc a été accompagnée d’un déploiement massif du personnel militaire américain (soldats, cadres, attachés militaires, civils, etc.), dans plusieurs villes importantes du Maroc. L’intensification de l’activité militaire était accompagnée d’un accroissement similaire des investissements économiques américains, de l’installation des hommes d’affaires et de l’afflux de capitaux.
Cette activité militaire des Américains au Maroc a eu un impact considérable sur l’évolution politique du Maroc. Les nationalistes marocains ont intégré cette question des bases militaires américaines dans leur stratégie; comme moyen de pression sur le gouvernement américain, revandiquant l’intervention des ÉtatsUnis auprès de la France pour l’obtention de l’indépendance. Les nationalistes marocains ont mené une large campagne de propagande auprès des soldats américains pour les sensibiliser à leur cause.
Au Maroc, l’impérieuse implantation militaire américaine, dans le contexte de son engagement dans la Guerre de Corée, joua incontestablement un rôle d’accélérateur dans l’accession du Maroc à son indépendance. Maroc et Corée: nos destins sont profondément liés par nos mouvements de libération depuis 1950.
This impressive speed of construction resulted from the fear of a war originating in Korea.
The setting up of American bases in Morocco was accompanied by a massive deployment of American military personnel (soldiers, executives, military attachés, civilians, etc.) in several major cities in Morocco.
The intensification of military activity was accompanied by a similar increase in American economic investments, the settling of businessmen and inflow of capital.
This military activity of Americans in Morocco had considerable impact on the political evolution of Morocco. Moroccan nationalists integrated this issue of American military bases into their strategy; as a means of exerting pressure on the American government, calling for the intervention of the United States on France to obtain independence. Moroccan nationalists embarked on an extensive propaganda campaign to American soldiers to make them aware of their cause.
In Morocco, the imperial American military establishment, within the framework of its involvement in the Korean War, played an incontestable accelerating role in Morocco’s attainment of independence.
Morocco and the Republic of Korea: our destinies are profoundly connected by our liberation movements since 1950.
Les Marocains de tous les combats
Comme la guerre s’installait en Corée, les Nations Unies ont fait appel aux États membres pour qu’ils fournissent des troupes qui renforceraient celles des États-Unis. Bien que MacArthur ne préférât accepter que des forces terrestres entièrement équipées, le président Truman voulait que le monde perçoive ce conflit comme de l’intérêt de l’ONU et a ordonné que tout soutien provenant d’un État membre soit accepté.
En France, le débat a été lancé sur la question d’envoyer ou non des troupes et, le cas échéant, sur la nature de ces dernières. Ce sujet était beaucoup plus épineux pour la France que pour les autres nations car ses troupes combattaient déjà une guérilla en Indochine.
De son côté, le gouvernement français, fortement engagé en Indochine, annonce
As the war was raging in Korea, the United Nations called on member States to provide troops to reinforce those of the United States. Although MacArthur preferred to accept only fullyequipped land forces, President Truman wanted the world to perceive this conflict as being in the interest of the UNO and ordered that any support from a member State should be accepted.
In France, the debate was launched on the issue of sending or not sending troops and, if applicable, the nature of such troops. The issue was a lot thornier for France than for other nations because its troops were already fighting a guerrilla war in Indochina.
On its part, the French government, strongly involved in Indochina, announced the creation of the French Battalion of the
PHOTO: Extrait de journaux marocains appelant les réservistes à s’engager pour le Bataillon Français de l’ONU notamment au Bureau de Recrutement de Rabat
PHOTO: Excerpt from Moroccan newspapers calling on reservists to join the French Battalion of the United Nations, in particular at the Recruitment Office in Rabat
en août 1950 la création du Bataillon français de l’ONU sous le commandement du Général Magrin-Vernerey, dit Monclar, vétéran des deux guerres mondiales, qui accepte de reprendre le rang de lieutenant-colonel pour pouvoir accompagner ses hommes sur le terrain. Constitué au camp d’Auvours dans la Sarthe, le bataillon français s’embarque à Marseille, le 25 septembre 1950. La plupart des soldats est persuadée que la guerre est bientôt terminée et qu’ils arriveront juste à temps pour fêter la victoire. Les applaudissements qui saluent leur bravoure sur la cannebière, ne doivent pas cependant tromper.
L’heure du départ est venue, les 1017 soldats saluent la France et partent pour une aventure en Corée. Ils ignorent que, pour beaucoup, c’est la mort qui les attend. Après 40 jours de croisière, le Bataillon français débarque à Busan le 29
UNO in August 1950, under the command of General Magrin-Vernerey, also known as Monclar, a veteran of the two world wars, who accepted to retake the rank of Lieutenant-Colonel, to be able to accompany his men on the ground.
Built up in the Camp of Auvours in Sarthe, the French battalion sailed from Marseille, on 25 September 1950.
The majority of the soldiers was convinced that the war would soon be over and that they would come back just in time to celebrate victory. However, one should not be misled by the applauses on La Cannebière that salute their bravery.
The departure time came, the 1,017 men saluted France and left for adventure in Korea. Little did they know, that for many of them, death awaited them. After 40 days at sea, the French Battalion arrived in Bu -
novembre 1950. Comme un clin d’œil de l’histoire, il rejoint le 23ème régiment d’infanterie de la 2ème division d’infanterie américaine, elle-même créée en 1917 en France durant la Première Guerre mondiale. Accueilli par des fanfares, c’est la découverte de la Corée. Le bataillon est conduit dans un camp pour échanger ses uniformes français contre des tenues américaines.
Les premières relations avec les soldats américains ne sont pas évidentes. Ces derniers ont beaucoup de méfiance pour les soldats français qu’ils voient comme les vaincus de la guerre de 1940 en qui on ne pas faire confiance. Confiés à la deuxième division d’infanterie, surnommée «Indian Head», le bataillon français ressent cette méfiance et décide de faire ses preuves. Il va avoir l’occasion de montrer ce qu’il a dans le ventre car il arrivait au pire moment.
san on 29 November 1950. Just like a blink of an eye of history, it joined the 23 rd Infantry Regiment of the 2 nd American Infantry Division, which was itself created in 1917 in France, during the First World War. Welcomed with fanfare, they were set for the discovery of Korea.
The battalion was led to a camp to exchange its French uniforms with American ones.
The initial relations with American soldiers were not so good. The latter had a lot of distrust for French soldiers, who they saw as the vanquished of the war of 1940, in whom no confidence could be reposed.
Entrusted to the second infantry division, called “Indian Head”, the French battalion felt this distrust and decided to prove its mettle. It would have the opportunity to show what it was capable of because it arrived at the worst of times.
PHOTO: Arrivée en Corée des soldats du bataillon français
PHOTO: Arrival in Korea of the soldiers of the French battalion
Les troupes françaises sont engagées en décembre 1950 pour contenir l’offensive lancée dès le 26 novembre par l’armée nord-coréenne avec l’aide de trois cent mille volontaires chinois.
Ce Bataillon si particulier va marquer l’histoire de la Guerre de Corée par ses exploits, obtenant de nombreuses décorations, dont des citations présidentielles américaines et sud-coréennes. Elles furent de tous les principaux combats jusqu’à la fin des hostilités, de leur baptême du feu à Wonju aux batailles de Twin Tunnels.
Le bataillon a perdu au combat 269 volontaires français et 18 Coréens intégrés au bataillon tués, 1.350 blessés (dont certains à plusieurs reprises), 12 prisonniers de guerre et 7 portés disparus. Au total, 3.421 Français se sont succédé dans les rangs du bataillon français de l’ONU.
In December 1940, French troops were engaged in containing the offensive launched since 26 November by the North Korean army, with the help of three hundred thousand Chinese volunteers.
This very special Battalion would mark history in the Korean War by its exploits, receiving numerous decorations, including the American and Republic of Korean Presidential citations. They were in all the main battles until the end of the hostilities, from their baptism by fire in Wonju to the battles of the Twin Tunnels.
The battalion lost 269 French volunteers and 18 Republic of Koreans embedded in the battalion, 1,350 wounded persons (some of whom were injured on several occasions), 12 prisoners of war and 7 who went missing. In total, 3,421 Frenchmen were in the UNO French Battalion.
PHOTO (haut): Embarquement des volontaires sur « L’Athos II » dans le port de Marseille. Octobre 1950
PHOTO (top): Embarkation of volunteers on «L’Athos II» in the port of Marseille. October 1950
PHOTO (bas): L’Athos II de la Compagnie des Messageries maritimes en route vers la Corée
PHOTO (bottom):The Athos II of the Compagnie des Messageries maritimes en route to Korea
Le Bataillon Français de Corée
Entre 1950 et 1953, 3421 soldats du Bataillon Français, dont plusieurs d’origine marocaine, ont combattu en Corée au sein des troupes onusiennes, sous commandement américain.
Comme la guerre s’installait en Corée, les Nations Unies ont fait appel aux États membres pour qu’ils fournissent des troupes qui renforceraient celles des États-Unis. Bien que MacArthur ne préférât accepter que des forces terrestres entièrement équipées, le Président Truman voulait que le monde perçoive ce conflit comme de l’intérêt de l’ONU et a ordonné que tout soutien provenant d’un État membre soit accepté.
En France, le débat a été lancé sur la question d’envoyer ou non des troupes et, le cas échéant, sur la nature de ces dernières. Ce sujet était beaucoup plus épi-
Between 1950 and 1953, 3421 soldiers of the French Battalion, including several of Moroccan origin, fought in Korea as part of UNO troops, under American command.
As the war raged in Korea, the United Nations called on member States to provide troops to reinforce those of the United States. Although MacArthur preferred to accept only fully-equipped land forces, President Truman wanted the world to perceive this conflict as being in the interest of the UNO and ordered that any support from a member State should be accepted.
In France, the debate was launched on the issue of sending or not sending troops and, if applicable, the nature of such troops. The issue was a lot thornier for France than for other nations because its troops were already fighting
PHOTO (gauche): La frégate «La Grandière» transporte les soldats du bataillon français pour une longue traversée alimentant les champs de batailles de vigoureux soldats
PHOTO (left): The frigate “La Grandière” transports the soldiers of the French battalion for a long crossing supplying the battlefields with vigorous soldiers
neux pour la France que pour les autres nations car ses troupes combattaient déjà une guérilla en Indochine.
Néanmoins, pour sa première contribution, la France a proposé sa frégate La Grandière moins d’un mois après l’invasion. Au courant du mois d’août, le gouvernement et les autorités militaires se sont entretenues sur ce sujet et décidèrent d’envoyer un bataillon d’infanterie. La solution la plus facile a été d’envoyer un bataillon de l’armée d’active mais les besoins de la guerre d’Indochine et la disponibilité de volontaires ont conduit à la décision de former, spécialement pour ce conflit, une unité de volontaires.
Détacher une unité de volontaires était une décision audacieuse. La France enverrait sur le terrain, sous le regard de la communauté internationale, une unité inexpérimentée. Ce serait la première opération militaire d’une telle envergure
a guerrilla war in Indochina.
Nevertheless, for its first contribution, France offered its La Grandière frigate less than one month after the invasion. During the month of August, the government and the military authorities met on this issue and decided to send an infantry battalion. The easiest solution was to send a battalion from the active army but the needs of the Indochina War and the availability of volunteers led to the decision to train a unit of volunteers, especially for this conflict.
Seconding a unit of volunteers was an audacious decision. France was sending an inexperienced team to the battlefield, under the watch of the international community. It would be the first military operation of such a scale since the disaster of 1940 and its defeat in the course of a single battle. A poor performance would wipe out
PHOTO (haut): Un volontaire du 1er Bataillon français des Nations Unies avec son «baluchon»
PHOTO (top): A volunteer from the 1 st French Battalion of the United Nations with his «bundle»
PHOTO (bas): Arrivée des troupes étrangères en Corée et défilé à Séoul devant le Président Coréen
PHOTO (bottom): Arrival of foreign troops in Korea and parade in Seoul in front of the Korean President
PHOTO (haut): Le défilé des volontaires du 1er Bataillon français des Nations Unies (Bataillon de Corée)
PHOTO (top): The parade of volunteers from the 1 st French United Nations Battalion (Korea Battalion)
PHOTO (bas): Le Groupe consultatif militaire des États-Unis situé à Daegu, République de Corée
PHOTO (bottom): United States Military Advisory Group located in Daegu, Republic of Korea
PHOTO (gauche): Le transport du Bataillon Français vers le port de débarquement à Busan (Corée)
PHOTO (left): Transport of the French Battalion to the landing port in Busan (Korea)
depuis le désastre de 1940 et sa défaite au cours d’une bataille singulière. Une piètre performance anéantirait la réputation militaire de la France. Cependant, ces craintes se sont avérées sans fondement, le bataillon français devient une unité légendaire dont les exploits rivalisaient avec ceux des meilleures forces engagées en Corée.
De tous milieux économiques et sociaux, les volontaires ont accouru. Presque les trois quarts des officiers, la moitié des sous-officiers et un quart des soldats étaient issus de l’armée d’active tandis que d’autres étaient réservistes. Tous les volontaires devaient être citoyens français mais une vingtaine étaient des vétérans de la Légion étrangère qui avaient acquis la nationalité française. Plus de la moitié des volontaires avaient déjà combattu; tous les hommes avaient, soit déjà vu un combat et l’avaient apprécié, soit ils en avaient entendu parler et espéraient l’apprécier.
the military reputation of France. However, its fears were shown to be unfounded, the French battalion became a legendary unit whose exploits rival those of the best forces engaged in Korea.
In all economic and social spheres, volunteers increased. Almost three-fourths of the officers, half of the sub-officers and a quarter of the soldiers were from the active army while the others were reservists. All the volunteers were French citizens but about twenty of them were veterans of the Foreign Legion who had acquired French nationality. More than half of the volunteers already had combat experience; all the men had either already seen a combat and had experienced it, or they had heard about it and hoped to experience it. And as a journalist wrote: “They went to combat like one goes to the altar”.
Many of the volunteers wished to era -
PHOTO (droite): Soldat du Bataillon Français lors du déclanchement des hostilités
PHOTO
Et un journaliste d’écrire: « Ils vont au combat comme on va à l’autel. »
Beaucoup de volontaires voulaient effacer le souvenir de 1940. Bien que beaucoup de soldats eussent obtenu des résultats médiocres lors des premiers combats de la dernière guerre, y compris les Américains, les Français, à l’esprit belliqueux, trouvèrent cette défaite particulièrement irritante. Beaucoup d’hommes ont ressenti en 1950 un profond respect pour l’armée américaine et son rôle dans la libération de la France pendant la guerre mondiale et voulurent, de ce fait, se battre aux côtés des soldats américains et utiliser leur matériel. S’ajoutèrent ensuite toutes les motivations courantes qui ont incité les hommes à s’engager tout au long de l’histoire: une occasion romanesque de partir à l’aventure; une opportunité de montrer ce dont on était capable et de tester ses limites; l’envie de partir à l’étranger; des règles laxistes en matière
se the memory of 1940. Even though many of the soldiers obtained poor results during the first combats of the last war, including the Americans, the French, with a bellicose spirit, found this defeat particularly irritating.
In 1950, many men had deep respect for the American army and its role in the liberation of France during the World War and due to this, they wished to fight alongside American soldiers and to use their equipment.
This was in addition to all the banal motivations that have moved men to get involved throughout history: a fairy-tale opportunity to go on adventure; an opportunity to show what one is capable of and to test one’s limits; the desire to travel overseas; the lax rules concerning alcohol and sleeping with the local women; the possibility of making savings; and simply the feeling
Bataillon Français
d’alcool et la fréquentation des femmes locales; la possibilité de faire des économies ; et tout simplement l’envie de laisser derrière soi une vie monotone. Un certain nombre s’est porté volontaire pour cette noble raison : « Nous battre pour libérer un pays que nous ne connaissons même pas, à l’instar des jeunes Américains venus combattre pour nous pendant les deux guerres mondiales. »
La constitution du bataillon lui conférait un caractère particulier, différent de celui des autres régiments de l’armée française. L’engagement reflétait une résolution et une détermination fortes, et les diverses origines socio-économiques des engagés volontaires ont apporté des compétences civiles peu fréquentes dans l’armée d’active comme celles des interprètes ou des mécaniciens. Beaucoup d’hommes se sont engagés à un niveau inférieur à celui pour lequel ils étaient qualifiés, conférant à ce régiment un potentiel unique. Le pari d’envoyer un bataillon fraîchement constitué pour servir dans le cadre d’une force internationale s’avéra fructueux.
of leaving behind a monotonous life. A certain number enlisted as volunteers for this noble reason: “We fight to liberate a country that we don’t even know, just like the young Americans who came to fight for us during the two world wars”.
The make-up of the battalion conferred a special character on it, different from that of the other regiments of the French Army. The engagement reflected a strong resolve and determination, and the diverse socio-economic backgrounds of the volunteers brought civil competences not commonly found in the active army, such as interpreters or mechanics.
A lot of the men were engaged at a level lower than what they were qualified for, conferring a unique potential on this regiment. The bet of sending a freshly constituted battalion to serve as part of an international force proved fruitful.
Unité unique en son genre, le Bataillon Français de l’ONU a porté de nombreux insignes qui sont autant de symboles du triple engagement de ces volontaires sous les couleurs de la France, des Etats-Unis et de l’ONU. Affectés en Corée à la 2ème Division d’Infanterie Américaine (Indian Head), les volontaires du Bataillon Français adoptent un certain nombre d’insignes américains, portés plus ou moins réglementairement. Notoirement «La Tête d’Indien», ce patch en tissu, porté sur l’épaule gauche, a été fabriqué tant aux Etats Unis que localement (Corée, Japon) donnant lieu à de nombreuses variantes. L’insigne métallique (de petite dimension) est aussi largement observé au sein du Bataillon Français, sur les vestes et les coiffures (notamment les visières des pil caps).
Aunique Unit of its kind, the French Battalion of the UNO wore numerous insignia which were the symbols of the triple engagement of these volunteers under the flags of France, the United States and the UNO.
Posted to Korea under the American 2nd Infantry division (Indian Head), the volunteers of the French Battalion adopted a certain number of American insignia worn more or less as a matter of regulations. The “Indian Head” was popular; this patch of fabric, worn on the left shoulder, was made both in the United States and locally (in Korea and Japan), giving rise to numerous variants. The metallic insignia (of small size) was also largely used in the French Battalion, on vests and caps (particularly on the visors of the pil caps).
Le nom officiel de ce bataillon était « forces terrestres françaises de l’ONU», mais à l’usage, il devint le bataillon de Corée ou le bataillon français. Il était organisé de la même manière que les autres bataillons d’infanterie, mais comptait un nombre plus important d’hommes et de matériel puisqu’il devait intervenir indépendamment des autres unités françaises. Ses 1.017 hommes étaient organisés en une compagnie de commandement, trois compagnies de combat et une compagnie de blindés. Les compagnies de combat étaient divisées en trois sections. Une unité de remplacement forte de quatre cents hommes venait compléter ce déploiement.
Comme le bataillon s’est constitué dans le sud de la France, ses compagnies se composaient de profils particuliers : la première accueillait principalement des vétérans de la Marine, la deuxième des vétérans de l’infanterie et la troisième, des parachutistes et d’anciens légionnaires. Des artilleurs et des spécialistes formaient la compagnie de commandement, et la compagnie de blindés attira des recrues aux compétences particulières. La composition différente des compagnies apportait un motif de compétition entre elles, ce qui incitait les soldats à se dépasser. Après une formation tactique, le bataillon embarqua à Marseille le 25 octobre. L’heure du départ vint, les 1017 soldats saluèrent la France et partirent pour une aventure en Corée. Ils ignorèrent que, pour beaucoup, c’est la mort qui les attend.
Après 40 jours de croisière, le Bataillon français débarque à Busan le 29 novembre 1950. Comme un clin d’œil de l’histoire, il
The official name of this battalion was “French Land Forces of the United Nations Organization”, but in everyday speech, it became known as the Korean Battalion or the French Battalion. It was organized in the same way as the other infantry battalions, but had more men and equipment since it had to intervene independently of the other French units. Its 1,017 men were organized in a command company, three combat companies and one company of tanks. The combat companies were divided into three sections, A strong replacement unit of four hundred men complemented this deployment.
Since the battalion was constituted in the South of France, its companies were composed of remarkable profiles: the first had mainly Marine veterans, the second had infantry veterans and the third had paratroopers and former members of the Foreign Legion.
The artillery men and specialists formed the command company, and the company of tanks attracted recruits with special competences. The different composition of the companies imparted a reason for competition between them, which encouraged the soldiers to give their very best. After a tactical training, the battalion sailed from Marseille on 25 October.
The time of departure arrived, the 1,017 soldiers saluted France and left for adventure in Korea. They were unaware that death awaited many of them.
After 40 days at sea, the French Battalion arrived in Busan on 29 November 1950. Just
PHOTO: Départ du Bataillon Français vers l’Indochine au terme de la Guerre de Corée
PHOTO: Departure of the French Battalion to Indochina at the end of the Korean War
rejoint le 23ème régiment d’infanterie de la 2ème division d’infanterie américaine, ellemême créée en 1917 en France durant la Première Guerre mondiale. Accueilli par des fanfares, c’est la découverte de la Corée. Le bataillon est conduit dans un camp pour échanger ses uniformes français contre des tenues américaines.
Les premières relations avec les soldats américains ne sont pas évidentes. Ces derniers ont beaucoup de méfiance pour les soldats français qu’ils voient comme les vaincus de la guerre de 1940 en qui on ne pas faire confiance. Confiés à la deuxième division d’infanterie, surnommée « Indian Head », le bataillon français ressent cette méfiance et décide de faire ces preuves. Il va avoir l’occasion de montrer ce qu’il a dans le ventre car il arrivait au pire moment.
like a blink of an eye of history, it joined the 23 rd Infantry Regiment of the 2 nd American Infantry Division, which was itself created in 1917 in France, during the First World War. Welcomed with fanfare, they were set for the discovery of Korea. The battalion was led to a camp to exchange its French uniforms with American ones.
The initial relations with American soldiers were not so good. The latter had a lot of distrust for French soldiers, who they saw as the vanquished of the war of 1940, in whom no confidence could be reposed. Entrusted to the second infantry division, called “Indian Head”, the French battalion felt this distrust and decided to prove its mettle. It would have the opportunity to show what it was capable of because it arrived at the worst of times.
PHOTO: A leur retour en France, les rescapés du Bataillon Français de l’ONU défilent sur les Champs-Elysées à Paris (France).
PHOTO (top): On their return to France, the survivors of the French Battalion of the UN parade on the Champs-Elysées in Paris (France)
PHOTOS (bas): Le chef de bataillon Barthélémy, le lieutenant Le Louer et le général de corps d’armée Magrin-Vernerey (dit Monclar), commandant les Forces terrestres françaises de l’Organisation des Nations Unies déposent une gerbe de fleurs devant le monument du soldat inconnu (Paris-France)
PHOTO (haut): Sur l’épaule gauche des soldats du Bataillon Français de Corée, l’insigne «Indian Head»
PHOTO (top): On the left shoulder of the soldiers of the French Battalion of Korea, the insignia «Indian Head»
PHOTOS (below): Battalion Commander Barthélémy, Lieutenant Le Louer and Lieutenant General Magrin-Vernerey (known as Monclar), commander of the French Land Forces of the United Nations Organization lay a wreath of flowers in front of the monument of the unknown soldier ( Paris, France)
PHOTO (haut): Une photo en nuances de gris du Mémorial des Vétérans de guerre de Corée au National Mall, Washington DC
PHOTO (top): A grayscale photo of the Korean War Veterans Memorial at the National Mall, Washington DC
Bataillon Français: Les Insignes
Unité unique en son genre, le bataillon français de l’ONU a porté de nombreux insignes qui sont autant de symboles du triple engagemeent de ces volontaires sous les couleurs de la France, des Etats-Unis et de l’ONU.
Affectés en Corée à la 2ème division d’infanterie américaine (Indian Head), les volontaires français adoptent alors un certain nombre d’insignes américains et français portés plus ou moins réglementaires.
1- L’insigne du 23 RI US «We Serve» porté sur la poitrine voire en pointe de col.
2- L’insigne de l’Infanterie US, en métal doré, aux deux fusils croisés surmontés du numéro 23 porté aux pointes de col.
3- Le Combat Infantry Badge (CIB) dont le port récompense «l’accomplissement satisfaisant du devoir au cours des opérations contre l’ennemi par les membres d’un bataillon ou d’un régiment d’infanterie», destiné à être porté sur la poi-
trine au-dessus des décorations, un fusil long encadré sur couronne de lauriers.
4- L’insigne de béret du BF ONU, sur un losange tricolore émaillé, un dextrochère armé portège un rameau d’olivier symbole de paix. Destiné à l’origine à être porté sur le béret noir du côté droit, il se retrouve rapidement épinglé sur les poitrines et les diverses coiffures des volontaires. Jusqu’en avril 1953, les insignes étaient matriculés.
5- Les insignes de pointes de col, parfois panaché avec d’autres insignes, peuvent être l’écu tricolore «Nations Unies»
6- L’insigne de la 2ème D.I. US «Indian Head», un patch en tissu porté sur l’épaule gauche. L’insigne métallique de petite taille est aussi largement observé chez les Français.
7- Les titres d’épaule «Corée et France», cousu à l’épaule gauche au-dessus de l’Indian Head. Bien que les dimensions varient, le fond du titre «Corée» est toujours noir, la bordure et les lettres sont jaunes ou dorés.
French Bataillon: Insings
Aunique unit of its kind, the French UN battalion has worn many insignia which are as many symbols of the triple commitment of these volunteers under the colors of France, the United States and the UN.
Assigned in Korea to the 2 nd American infantry division (Indian Head), the French volunteers then adopted a certain number of American and French insignia worn more or less regulatory.
1- The insignia of the 23 RI US «We Serve» worn on the chest or even at the tip of the collar.
2- The badge of the US Infantry, in gilded metal, with two crossed rifles surmounted by the number 23 worn at the collar points.
3- The Combat Infantry Badge (CIB) whose wearing rewards «the satisfactory accomplishment of duty during operations against the enemy by members of an infantry battalion or regiment», intended to be worn on the chest above the decorations,
a long gun framed on a wreath of laurels.
4- The UN BF beret insignia, on an enamelled tricolor lozenge, an armed dextrocher carries an olive branch symbol of peace. Originally intended to be worn over the black beret on the right side, it soon found itself pinned to the chests and various caps of the volunteers. Until April 1953, badges were matriculated.
5- Collar point insignia, sometimes mixed with other insignia, may be the “United Nations” tricolor shield
6- The insignia of the 2 nd D.I. US “Indian Head”, a fabric patch worn on the left shoulder. The small metal badge is also widely observed among the French.
7- The «Corée» and «France» shoulder titles, sewn on the left shoulder above the Indian Head. Although the dimensions vary, the background of «Corée» title is always black, the border and the letters are yellow or gold.
PHOTO: extrait du cahier des combats mentionnant la participation et le décès tragique du soldat marocain Julien Djian
PHOTO: excerpt from the combat notebook mentioning the participation and tragic death of Moroccan soldier Julien Djian
Julien Djian et La Bataille de Song-Kok
Le secteur de Song-Kok, au nord-est de Séoul, est situé à 32 km au sudouest de Chorwon, au sud-ouest de la Vallée heureuse, et à quelques centaines de mètres du village éponyme. Le BF/ONU passe plusieurs mois dans cette région où l’activité est marquée, de part et d’autre par des patrouilles, des embuscades et des tirs de mortiers.
Au début de l’année 1953, le BF/ONU a pris position sur la ligne Jamestone, au nord de Séoul. Son action se concentre sur le Sami-Chon, un affluent de l’IminGang. Il barre la route aux Nord-Coréens sur l’Imin-Gang lors de l’offensive dite la « Trouée de Séoul ». Les missions du Bataillon sur la ligne de front sont de surveiller, de renforcer les abris fortifiés et de mener des embuscades pendant lesquelles les hommes sont à la merci des tireurs embusqués chinois. La proximité
The Song-Kok Sector, at the north-east of Seoul, was situated 32 km to the south-east of Chorwon, to the southwest of the Happy Valley, and some hundreds of meters away from the village bearing the same name. The BF/ONU spent several months in this region where the activity was marked, from one part to the other, by patrols, ambushes and mortar fire.
At the beginning of the year 1953, the BF/ ONU took up position on the Jamestone line, to the north of Seoul. Its action was focused on Sami-Chon, a tributary of the Imin-Gang. They blocked the road to the North Koreans in Imin-Gang during the offensive called the “Seoul Hole”. The missions of the Battalion on the frontline were to monitor and reinforce fortified shelters and to carry out ambushes during which the men were at the mercy of ambushed Chinese snipers. The danger was increased by the proximity of the two armies:
des deux armées accroit le danger : 15 hommes du Bataillon perdent la vie au cours de cette période. Les affrontements autour du Song-Kok, le 26 février 1953, apparaissent comme particulièrement violents. Cependant, « le combat du SongKok malgré la sévérité des pertes amies peut être considéré comme un succès, car à partir de cette date l’ennemi n’osera plus venir tâter nos positions, comme il l’avait fait jusqu’alors » (Rapport d’opé -
PHOTO: Pierre tombale du soldat de 3ème classe Julian Djian, natif de Marrakech, mort sur le champ d’honneur en Corée
PHOTO: Tombstone of private 3rd class Julian Djian, a native of Marrakech, who died on the field of honor in Korea
ration du Bataillon français de l’ONU en Corée, 1er février au 1er avril 1953).
15 men of the Battalion lost their lives during this period. The clashes around Song-Kok, on 26 February 1953, were particularly violent. However, “despite the severity of losses incurred by friendly forces, the combat of Song-Kok may be considered as a success because from that day forward, the enemy no longer dared to test our positions, as it had done until then” (Operation Report of the French Battalion in Korea, 1st February to 1st April 1953).
PHOTO: Observateur du Bataillon Français de l’ONU, sur la ligne de front, 1953
PHOTO: Observer of the French Battalion of the UN, on the front line, 1953
La participation marocaine au Bataillon Français de l’ONU constitue une unité à part dans l’histoire de l’armée marocaine, malgré la faiblesse du nombre de soldats qui ont participé aux opérations entre 1950 et 1953. Formée initialement de volontaires, les hommes du bataillon se font rapidement remarquer par leur valeur combattive et le commandement américain, au départ réticent, reconsidère son point de vue dès les premiers engagements de l’hiver 1951. Désormais les combattants français et nord-africains seront de tous les coups durs, comme en témoignent les quelque 289 morts, tués à l’ennemi. La participation des soldats marocains à la libération de la République de Corée et le sacrifice de ses combattants participent de l’histoire et de la mémoire que partagent les deux nations et, aujourd’hui encore, la participation marocaine au BF/ONU représente un pont dans les relations entre les deux pays.
Moroccan participation in the French Battalion of the UN constitutes a unit apart in the history of the Moroccan army, despite the small number of soldiers who took part in operations between 1950 and 1953.
Initially formed of volunteers, the men of the battalion quickly stood out for their combat value and the American command, reluctant at first, reconsidered its point of view from the first engagements in the winter of 1951. witness the 289 dead, killed by the enemy.
The participation of Moroccan soldiers in the liberation of Republic of Korea and the sacrifice of its fighters are part of the history and memory shared by the two nations and, even today, Moroccan participation in the BF/ONU represents a bridge in relations between the two countries.
Ecrits de Guerre: un sale carnage
Dans une lettre à son père, le lieutenant Barrès évoque les combats: «Je n’ai jamais rien vu de pareil. Quelle casse, et de la pas belle. Des morceaux de type que l’on reçoit ou que l’on retrouve, des cervelles qui traînent sur le sol. Pour la première fois, j’ai aperçu des hommes courageux, se traîner à genoux en demandant grâce. Les pertes chinoises doivent être quelque chose d’inimaginable. C’est une façon de combattre qu’il faut avoir vu pour y croire. Mes hommes n’en peuvent plus, on est sur les nerfs, et je me considère comme solide».
War Writings: a dirty carnage
In a letter to his father, Lieutenant Barrès relived the combats: “I have never seen anything like it. It was such a mess and not a pretty sight at all. The sort of pieces that we received or that we found, brain matter littered the ground.
For the first time, I saw bold men crawling on their knees, begging for mercy. The losses incurred by the Chinese must be unimaginable. It is a way of fighting that has to be seen to be believed. My men have had enough, we are all on edge, and I consider myself to be sound”.
Maroc-Corée: Frères de Sang Julien Djian: la Bataille de Song-Kok
Impression https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/arkotheque/vis...
PHOTO: extrait du cahier des combats mentionnant la participation et le décès tragique du soldat marocain Julien Djian
© Ministère des armées - Mémoire des hommes
PHOTO: excerpt from the combat notebook mentioning the participation and tragic death of Moroccan soldier Julien Djian
Ecrits de Guerre: Les Jeunes Blessés
Dans son carnet de notes, en 1951, le Médecin- Lieutenant René Denepoux couche ses impressions, alors qu’il soigne les blessés au sein du Bataillon Français de Corée:
«Ils sont arrivés tout ça à la fois, sans prévenir, comme l’obus, qui les a jetés par terre… et le petit poste de secours s’en trouve déjà plein et plein de leur excitation anormale de blessé trop neuf, de leurs exclamations, un peu forcées: «les salauds. Ils nous ont eus, mais, qu’est-ce qu’ils ont pris ? » Ils attendent sur leur brancard, bien alignés sur le sol, puisqu’ici, comme à la soupe, il faut bien faire la queue, racontant sans arrêt leur petite aventure vingt fois répétée mais ici jamais banale, vedettes du moment que tout le monde entoure et qui ont tous les droits. Le copain à qui on confie son insigne et le soin de la lettre à écrire où il ne faudra surtout pas tout dire, le chef de section qui veut des détails techniques et qui promet de garder la place pour un retour proche; le colonel, leur colonel, qui prend une
main un peu tremblante, qui touche un front déjà trop chaud, aussi chaud que dans son cœur de père, l’affection pour ces braves petits gars qui souffrent dans leur chair et qui mérite tant.
Et ils passent, à tour de rôle, sur la table des premiers soins un peu redoutée et redoutée surtout, l’angoisse d’une révélation dans les yeux du toubib qui découvrent les plaies et fait le premier bilan. Tout cela est bien trop pour eux et si peu prévu, et comme dans leur jeu d’enfant à peine oubliés, ils ont envie de dir : « je ne joue plus, vous m’avez fait mal ». Eux qui ne voulaient même pas être évacués, rêvent déjà d’un petit coin tranquille où il n’y aura pas de neige et de boue, et plus de coups de canon, d’alerte ni d’angoisses, où il ferait bon, et ils en trouvent déjà la promesse dans l’ambulance que la morphine fait paraître presque confortable, dans la main du jeune médecin, un peu ému, qui presse un bras, une main: «au revoir, vieux, ça ira ». Médecin Lieutenant Denepoux.
In 1951, while treating the wounded in the French Korean Battalion, Lieutenant Doctor René Denepoux made notes of his impressions in his notebook:
“Everything happened simultaneously, without warning, like a bombshell, throwing them to the floor… and the small first aid post was already full and bustling with their abnormal, all-too-new excitement of the wounded, their exclamations, a little forced: “those bastards. They got us, but what did they take?” They wait on their stretcher, well-lined up on the ground, because here, just like in the mess hall, they need to be on the queue, endlessly narrating their little adventures that have been relived twenty times over but have never gone stale here, stars of the moment, surrounded by everyone and they had all the rights. The friend to whom one entrusts one’s insignia and the care of the letter to be written, where it is of utmost importance to be careful not to say everything, the head of the section who wants technical details and who promises to keep space for a soon return; the colonel, their colonel, who
War Writings: Wounded Youngsters
takes a slightly tremulous hand, touching a forehead that is already too warm, as warm as inside his fatherly heart, the affection for these brave little boys who suffer in their bodies, who deserve so much.
When their name is called, they move to the slightly scary first aid table and especially scared, the distress of a revelation in the eyes of the doctor who uncovers the wounds and makes the first assessment. All of that is really too much for them and so unexpected, and like in their hardly-forgotten child’s play, they feel like saying “I am not playing anymore, you have hurt me”. Those who did not want to be evacuated already dream of a little quiet corner where there will be no snow and mud, and no artillery rounds, alarms or distress, where there will be peace and calm, and they already found the promise for that in the ambulance, which the morphine made almost comfortable, in the hands of the young physician, a little flustered, who squeezed an arm or a hand saying: “goodbye, old one, you will be fine”. Lieutenant Doctor Denepoux.
PHOTO: Descente des morts et des blessés après la prise de la Côte 1037, le 6 mars 1951
PHOTO : Descent of the dead and wounded after the capture of Hill 1037, March 6, 1951
Mohamed Ben Kaddour Lasri
Les Batailles de Chipyong-Ni et de la Côte 1037
Après l’entrée des forces chinoises en Corée en novembre 1950, les forces de l’ONU, se sont repliées derrière le 38 ème parallèle et surveillaient de près les forces chinoises. Dans ce climat d’incertitude générale, le Lieutenant général Matthew B. Ridgway décida de prendre position à Chipyong-Ni, important carrefour stratégique pour en faire un point de fixation sur lequel s’accrocha l’offensive alliée et où viendra buter l’ennemi.
Dans l’étude du Chef de bataillon Lemine, ce dernier résume la situation générale de la manière suivante: « le 23ème groupement tactique formé de 4 Bataillons supportés par de l’artillerie et des chars, était arrivé à Chioyong-Ni le 3 Février au soir…
« En face de ces 4 Bataillons solidement installés dans un périmètre montagneux
After the Chinese forces entered into Korea in November 1950, UNO forces withdrew behind the 38th Parallel and monitored the Chinese forces closely. In this atmosphere of general uncertainty, Lieutenant General Matthew B. Ridgway decided to take up position in ChipyongNi, an important strategic crossroads, to make it a fixed point around which the allied offensive would rest, and where the enemy would be routed.
In this study, Battalion Leader Lemine summarized the general situation in the following way: the 23rd Tactical group formed by 4 battalions, supported by artillery and tanks, arrived in Chipyong-Ni in the evening of 3 February…
“Faced with these 4 battalions that were solidly settled in a mountainous area, 4 divisions of Chinese infantry
PHOTO: En dehors des grands froids, l’épaisse végétation était brûlée pour empêcher les combattants ennemis de s’y terrer
PHOTO: Outside of extreme cold season, the thick vegetation was burned to prevent enemy combatants from hiding there.
se massaient depuis quelques jours 4 Divisions d’Infanterie chinoises…
«Les 11, 12, 13 février, il apparaissait évident que l’ennemi allait attaquer en force».
Les Divisions chinoises comptèrent entre 8000 à 10000 hommes, cette infanterie est très légère, mobile qui a fait preuve d’une grande agressivité.
Les combats durèrent trois jours et trois nuits, débutant surtout la nuit, d’entrée de jeu et visèrent à partir du 13 Février 1951, les positions du 23ème GDT Combat Team.
Au début, la tâche de l’assistance et de l’appui aérien se limita à des observations tactiques et à des études de terrain pendant les jours volables, ils survolèrent toute la zone pour signaler les positions de l’ennemi et pour faire in -
built up for some days…
“On 11, 12 and 13 February, it became evident that the enemy would attack with force.”
The Chinese divisions included between 8,000 to 10,000 men; this very light and mobile infantry showed great aggressiveness.
The combats lasted for three days and three nights, starting particularly in the night, when the fighting began, targeting the positions of the 23rd GDT Combat team, starting from 13 February 1951.
At the beginning, the task of aerial assistance and support was limited to tactical observations and surveys of the terrain on days that flights were possible, they flew over the entire area to report enemy positions and to call for artillery in the event that patrols get into a clash with the Chinese and also
PHOTO: Les conditions météo déplorables, le froid intense, un supplice pour les combattants
PHOTO: The deplorable weather conditions, the intense cold, a torture for the fighters
tervenir l’artillerie en cas d’accrochage des patrouilles avec les chinois et permit aussi au commandement à Chipyong de «prédire à quelques heures prés l’imminence de l’attaque ennemie. »
Les survols de nuit du 14 au 15 Février et qui consistèrent à lancer des fusées éclairantes sur la ligne de feu, dévoilèrent les positions de l’ennemi et rendirent impossible toute attaque par surprise.
Après, l’appui aérien fut d’une part, sous forme de bombardement par les B24 des vallées occupées et inaccessibles à l’artillerie et d’autre part, par des raids aériens sur les objectifs immédiats et sur les rassemblements ennemis.
Cet appui fut aussi très efficace quand il réussit à déloger les troupes chinoises qui avaient occupé une position des forces des Nations Unies, « Dans la jour -
allowed the command centre in Chipyong to “predict imminent enemy attacks to the nearest couple of hours”.
The night-time flyovers of 14 to 15 February, which consisted of launching illuminating flares over the line of fire, revealed enemy positions and made any surprise attack impossible.
Furthermore, the aerial support was on the one hand in the form of bombardments by B24s, of occupied valleys that could not be reached by artillery and on the other hand, by aerial raids on direct targets and on enemy groupings.
This support was also very effective when it succeeded in dislodging Chinese troops who had occupied a position of the United Nations forces. “During the day of February 15, a very important coast was lost by an American company. After attacking
PHOTO: Le Bataillon Français de Corée après la prise de la Cote 1037
PHOTO: The French Battalion of Korea after the capture of Hill 1037
née du 15 Février, une côte très importante fut perdue par une compagnie américaine -Les chinois après avoir attaqué aux roquettes à la grenade, au 75 S.R avec un bataillon avaient déjà repoussé trois contre-attaques alliées - nous infligeant des pertes graves. »
L’appui aérien permettra aussi l’évacuation dans des zones complétement encerclées et où une évacuation sanitaire par voie terrestre fut impossible:
« Mais les 14 et 15 Février, 5 hélicoptères assurèrent une chaine d’évacuation permanente et évacuèrent 300 blessés dans des conditions acceptables », comme il assura le ravitaillement des compagnies isolées en caisses de munitions, en essences, en vivres et en médicaments.
Le travail minutieux des pilotes et la résistance héroïque des troupes ter -
with rocket-propelled grenades, with 75 SR, with a battalion, the Chinese had already repelled three Allied counterattacks, inflicting severe losses on us.”
The aerial support also allowed for evacuation in completely surrounded areas and in places where medical evacuation by land was not possible:
“However, on 14 and 15 February, 5 helicopters provided an ongoing chain of evacuation and evacuated 300 wounded persons in acceptable conditions”, just as it ensured the resupply of ammunition boxes, fuel, foodstuff and medications to isolated companies.
The meticulous work done by pilots and the heroic resistance of infantry faced with assaults by the Chinese divisions, earned the French Battalion its first Citation to the Order of the French Army and its Second American Presidential Citation.
Pierre tombale du Caporal Mohamed Lasri tombé sur le champ d’honneur en Corée
restres face aux assauts des divisions chinoises, ont valu au Bataillon français sa première Citation à l’Ordre de l’Armée Française et sa deuxième Citation Présidentielle Américaine.
PHOTO: Syngman Rhee, président de la République de Corée, affiche fièrement le drapeau coréen à son siège en République de Corée. La première division de cavalerie américaine a écrasé une attaque de 14 heures par les forces nord-coréennes (23/07/1950)
PHOTO: Syngman Rhee, President of the Korean Republic, proudly displays the Korean Flag at his headquarters in Republic of Korea. The U.S. First Cavalry Division smashed a 14-hour attack by North Korean forces.
Le Devoir de Mémoire
Différents lieux en Corée sont aujourd’hui dédiés à la mémoire du Bataillon français de l’ONU. Le Cimetière des Nations Unies à Busan créé en 1955 accueille notamment 46 sépultures de soldats et vétérans français. Un monument à la mémoire des 269 Français et des 18 Sud-coréens tombés pendant la Guerre de Corée au sein du Bataillon a également été érigé par les autorités sud-coréennes en 1974 à Suwon.
Enfin, à l’initiative de l’Association nationale des anciens et amis des forces françaises de l’ONU et de l’Ambassade de France en Corée, et avec le soutien du gouvernement de la République de Corée et de plusieurs collectivités locales, un « Chemin de mémoire », composé de stèles et de plaques commémoratives, répertorie depuis 2007 les lieux où le Bataillon a stationné et combattu.
Today, different places in Korea are dedicated as memorials to the French Battalion of the UNO. The United Nations Cemetery in Busan, created in 1955, notably hosts 46 graves of French soldiers and veterans. In 1974, the Republic of Korean authorities set up a monument in Suwon to the 269 French and 18 Republic of Koreans who died in the Battalion during the Korean War.
Finally, at the initiative of the National Association of veterans and friends of French UNO forces and of the Embassy of France in Republic of Korea, and with the support of the Republic of Korea and several local collectives, since 2007, a “Chemin de Mémoire” (Memory Lane), made up of steles and memorial plaques, listed the places where the Battalion was stationed and fought.
The Korean War is one of the major landmark elements of the history of Korea and
PHOTO: Les héros de la guerre de Corée de religion musulmane étaient rassemblés dans les cimetières militaires avant d’être transférés dans aux cimetières des Nations Unies
PHOTO: Korean War heroes of the Muslim religion were gathered in military cemeteries before being transferred to United Nations cemeteries
La guerre de Corée est l’un des éléments les plus marquants de l’histoire coréenne et reflète la subtilité des relations entre les deux Corées, ainsi que la complexité des relations internationales. Cette guerre, jamais terminée, définie à la fois comme une guerre par procuration et une guerre civile, reste difficile à comprendre aujourd’hui encore, compte tenu de l’ingérence de différents acteurs étrangers dans un conflit fratricide entre les deux nations coréennes.
De plus, l’existence de mémoires plurielles et de diverses interprétations de cette guerre révèle l’âpre rivalité entre les deux Corées et l’opposition entre les deux blocs idéologiques de l’Est et de l’Ouest, acteurs principaux de la guerre froide.
Sur le plan humain, la guerre de Corée s’avéra particulièrement sanglante et il est difficile d’établir un bilan à cause
reflects the subtlety of the relations between the two Koreas, as well as the complexity of international relations. This war, which has not ended, simultaneously described as a proxy war and a civil war, remains difficult to understand even today, taking into account the interference of different foreign actors in a fratricidal conflict between the two Korean nations.
Furthermore, the existence of multiple memorials and diverse interpretations of this war reveals the bitter rivalry between the two Koreas and the opposition between the two ideological blocs of the East and the West, the main actors in the Cold War.
On the human level, the Korean War was particularly bloody and it is difficult to draw up a report because the sources are inaccurate. However, the number of victims in the UNO forces is estimated at 55,000, including 36,000 Americans, to 150,000 in the Republic of Ko -
PHOTO: Cimetière des Nations Unies en Corée où reposent deux soldats marocains
PHOTO: United Nations cemetery in Korea where two Moroccan soldiers are buried
de l’imprécision des sources. Cependant, on évalua le nombre de victimes à 55.000 dans les forces onusiennes, dont 36.000 Américains à 150.000 dans les forces sud-coréennes; pour la Corée du Nord, les pertes varient entre 215.000 et 400.000 combattants. Quant aux pertes chinoises, elles sont évaluées entre 180.000 et 400.000 hommes.
Parmi ces victimes, on compta une dizaine de marocains dont deux enterrés au cimetière du mémorial des Nations-Unies de Pusan, qui ont contribué à l’écriture de certaines des pages les plus glorieuses de l’Histoire de la libération de la Corée.
Il s’agit en effet :
- Du Caporal-chef Mohamed Benkaddour Lasri, né en 1915, à Taza au Maroc, Matricule au recrutement 318, sépulture n°
rean forces; as for North Korea, the losses range from 215,000 to 400,000 fighters. As for Chinese losses, they are estimated at between 180,000 and 400,000 men.
Among these victims, there are some ten Moroccans, two of whom are buried in the United Nations Memorial Cemetery in Pusan, who contributed to some of the most glorious pages of the history of the liberation of Republic of Korea.
Actually, they are:
- Chief Corporal Mohamed Benkaddour Lasri, born in 1915, in Taza in Morocco, with Recruitment Registration No 318, Grave No 571.
He enlisted as a volunteer and was part of the 2nd Company of the French UNO battalion (BF-ONU).
PHOTO: Statues commémorant les victimes de la Guerre de Corée
PHOTO : Statues commemorating victims of the Korean War
571. Il se porta comme volontaire et s’engagea à la 2ème compagnie au bataillon français de l’ONU (BF/ONU).
Il décéda le 5 Mars 1951, suite à des blessures lors des opérations de combats sur la colline 1037 dans la région de Munchi, à environ 200 kilomètres au Nord de Wonju au Sud-ouest de la Corée.
Le soldat Julien Djian, né le 19 Février 1928, à Marrakech, juif marocain, Matricule au recrutement 166, sépulture n° 579. Il se porta comme volontaire et s’engagea au bataillon français de l’ONU (BF/ONU).
Il décéda le 04 Juillet 1953, 23 jours avant l’armistice proclamé le 27 juillet 1953, suite à des blessures à la tête, à la poitrine, au bras et à la jambe lors de bombardements contre le district de Cheorwon, relevant de la province de Gangwon, près de la frontière avec la Corée du Nord.
He died on 5 March 1951, following wounds sustained during the fighting on Hill 1037 in the Region of Munchi, around 200 kilometres to the North of Wonju in South-Eastern Republic of Korea.
The soldier Julien Djian, born on February 19, 1928, in Marrakesh, a Moroccan Jew, Recruitment Registration No 166, Grave No 579. He enlisted as a volunteer and fought in the UNO French battalion (BF-ONU).
He died on 4 July 1953, 23 days before the armistice proclaimed on 27 July 1953, following wounds to the head, chest, arms and thigh during bombardments against the District of Cheorwon, under the Province of Gangwon, near the border with North Korea.
The two steles of these two valiant Moroccans who rest in peace in Pusan bears witness to the imprints and marks of courage, endurance and tough sacrifices.
PHOTO: Commémoration à Issy-Les-Moulinaux (France) à la Place des Combattants d’Indochine et de Corée
PHOTO: Commemoration in Issy-Les-Moulineaux (France) at the Square of Indochina and Korean Fighters
Les deux stèles de ces deux vaillants marocains qui reposent en paix à Pusan témoignent d’empreintes et de marques de courage, d’endurance et de durs sacrifices.
En évoquant ces soldats tombés au champ d’honneur, force est de ressentir une immense émotion et un grand respect pour les sacrifices qu’ils ont consentis pour un monde libre, et surtout pour reconnaitre les liens historiques qui unissent nos deux pays, le Maroc et la Corée.
Aujourd’hui, le devoir de souvenir nous interpelle sur le devoir de mémoire et l’obligation de valorisation de notre histoire commune et partagée qui constitue le socle et les fondements des relations historiques ancrées dans notre passé commun et qui renforce les liens profonds et solides entre les deux pays, le Maroc et la République de Corée.
As we mention these soldiers who died in the line of duty, it is necessary to feel an immense emotion and great respect for the sacrifices they made for a free world, and especially to acknowledge the historic ties that bind the two countries, Morocco and the Republic of Korea.
Today, the duty to remember calls us to the duty of memorial and the obligation to value our common and shared history, which is the hub and foundation of historic relations, rooted in our common past, which strengthens the deep and solid ties between the two countries, Morocco and the Republic of Korea.
PHOTO: Depuis des décennies, la bravoure et le sacrifice des soldats du bataillon français de Corée sont commémorés
PHOTO: For decades, the bravery and sacrifice of the soldiers of the French Battalion of Korea have been commemorated
Conscient de ce devoir de mémoire et de cette culture des valeurs, le Haut Commissariat aux Anciens Résistants et Anciens Membres de l’Armée de Libération ne ménage aucun effort pour la préservation de cette mémoire commune et cette histoire partagée. En s’investissant, dans le domaine de l’édition d’ouvrages portant sur cette thématique, ainsi que par la fondation des Espaces de la Mémoire Historique de la Résistance et de la Libération, considérés comme un lieu de préservation et de valorisation de l’histoire nationale et de la mémoire en partage, on s’inscrit et on s’engage dans la bonne voie honorant la mémoire de ceux des citoyens marocains qui ont combattu côte à côte avec leurs frères et leurs compagnons d’armes venus de pays et de peuples lointains pour défendre les idéaux et les valeurs de liberté, de solidarité, d’entente et de vivre ensemble.
Aware of this duty of memorial and this culture of values, the High Commission of Ex-Resistance Fighters and Ex-Members of the Liberation Army spares no effort for the protection of this common memory and this shared history.
By getting involved in publishing works on this topic, as well as by founding Historic Memorial Centres of the Resistance and of the Liberation, considered as a place for the protection and appreciation of national history and shared memory, we join and we commit to the good cause in honour of the memory of those Moroccan citizens who fought side by side with their brothers and companions at arms coming from faraway countries and peoples, to defend the ideals and values of liberty, solidarity, understanding and co-existence.
PHOTO: Citation à l’ordre du régiment du Caporal-Chef Joseph Abitbol, juif marocain né le 30 octobre 1922 à Safi, pour son cran et son dévouement prendant la bataille de Crève-Coeur (Septembre 1951)
PHOTO : Commendation to the regiment of Master Corporal Joseph Abitbol, Moroccan Jew born October 30, 1922 in Safi, for his guts and dedication taking the battle of Crève-Coeur (September 1951)
Maroc-Corée: Frères de Sang Hommage aux Soldats Marocains
Hommage aux Soldats Marocains
Les recherches pour perpétuer la mémoire des valeureux combattants marocains à l’armée des Nations Unies en Corée continuent.
A la date d’impression de cet ouvrage, les auteurs ont mis le doigt sur 21 combattants marocains dont certains sont toujours en cours d’identification formelle et de recherche de filiation.
- Le Sergent Joseph ABITBOL né le 30/10/1922 à Safi titulaire de deux citations
- Le Cap.-Chef Abdelkader BEN HAMIDA incorporé à Oujda, le 13/11/1952 titulaire de deux citations
- le Caporal Abdelaziz BADR né le 13/03/1922 à Fès
The research carried out to immortalize the memory of these Moroccan combatants of valor in the United Nations Army continue.
As at the date of printing this work, the authors have identified 21 Moroccan combatants, some of whom are still in the process of being formally identified and the search for filiation is ongoing.
- Sergeant Joseph ABITBOL born on 30/10/1922 in Safi holder of two quotes
- Cap.-Chief Abdelkader BEN HAMIDA incorporated in Oujda, 13/11/1952 holder of two quotes
- Corporal Abdelaziz BADR born on 03/13/1922 in Fez
Maroc-Corée: Frères de Sang Hommage aux Soldats Marocains
- Le Caporal Mohamed MEKALFA en cours d’identification
- Le Sergent Mohamed LASRI décédé sur le champ d’honneur le 5 mars 1951
- Le 2ème Classe Mohammed HASSAN de la troupe du Génie de Mazagan
- Le 2ème Classe Julien DJIAN né le 19/02/1928 à Marrakech
- David COHEN né le 25/08/1929 à Oujda
- Le Lieutenant Mohamed CHERKAOUI du 4 ème Régiment des Spahis Marocains
- Le Sergent-Chef BEN HAMOU en cours d’identification
- Le Sergent Mohamed AHMED SALAH en cour d’identification
- Le Caporal Jean AHMED de l’Infanterie marocaine en cours d’identification
- Said ABDESSLAM en cours d’identification
- Le Sergent Amar BAKKOUCHI de l’infanterie marocaine en cours d’identification
- Mohamed MEDDA en cours d’identification
- Corporal Mohamed MEKALFA being identified
- Sergeant Mohamed Ben Kaddour LASRI died on the field of honor March 5, 1951
- The 2 nd Class Mohammed HASSAN of the Engineers of Mazagan
- The 2 nd Class Julien DJIAN born on 02/19/1928 in Marrakech
-David COHEN born on 08/25/1929 in Oujda
- Lieutenant Mohamed CHERKAOUI of the 4th Regiment of Moroccan Spahis
- Staff Sergeant BEN HAMOU being identified
- Sergeant Mohamed AHMED SALAH being identified
- Corporal Jean AHMED of the Moroccan Infantry being identified
- Said ABDESSLAM being identified
- Sergeant Amar BAKKOUCHI Moroccan infantry being identified
- Mohamed MEDDA being identified
Maroc-Corée: Frères de Sang Hommage aux Soldats Marocains
- Le 2ème Classe Belkacem BELHAROURI en cours d’identification
Le 2ème Classe Omar LASSOUED en cours d’identification
- Brahim ZAMOURI de la 3ème compagnie du B.F.
- Youssef ELBARBI ABDI en cours d’identification
- Ali BELMOKHTAR en cours d’identification
- Le 2ème Classe Mohamed HAMROUNI en cours d’identification décédé le 30 mars 1953
...et ceux que nous n’aurions pas encore retrouvés lors de nos recherches
Nos frères d’armes sont morts en soldats. Ils sont morts en servant les Nations Unies.
Ils sont morts en défendant les valeurs du monde libre. Ils sont morts pour qu’au Maroc comme en Corée chacun puisse vivre, et vivre en paix.
Vive la République de Corée. Vive le Royaume du Maroc. Vive l’amitié maroco-coréenne et honneur aux soldats morts pour la Paix !
- The 2 nd Class Belkacem BELHAROURI being identified
- The 2 nd Class Omar LASSOUED being identified
- Brahim ZAMORI of the 3rd company of the B.F.
- Youssef ELBARBI ABDI being identified
- Ali BELMOKHTAR being identified
- The 2 nd Class Mohamed HAMROUNI being identified died March 30, 1953
...and those that we have not yet found during our research
Our brothers in arms died as soldiers. They died serving the United Nations.
They died defending the values of the free world. They died so that in Morocco as in Korea everyone could live, and live in peace.
Long live the Republic of Korea, long live the Kingdom of Morocco, long live Moroccan-Korean friendship and honor to the soldiers who died for peace!
PHOTO (droite): Le 6 juin est le jour de la commémoration de la Guerre de Corée. Chaque année, à 10 heures du matin, une sirène retentit dans tout le pays et les gens prient en silence pendant une minute
PHOTO (right): June 6 is Korean War Memorial Day. In Korea, every year at 10 a.m. on Memorial Day, a siren rings all over the country, and people have silent prayers for one minute
Au cours de nos recherches, dans les archives militaires américaines et françaises, dans les registres de naissance et de mariage, dans les comptes-rendus des batailles et des certificats de décès, au détour des cimetières militaires, nous avons retrouvé les traces et le parcours tragique de plusieurs soldats marocains, venus combattre avec les soldats du monde libre, et verser leur sang pour leurs frères coréens, au sein de ce qui fut la première force d’interposition des Nations Unies. C’est leur histoire qui est racontée avec émotion et sobriété dans cet ouvrage intitulé « Maroc/Corée: Frères de Sang ».
During our research in the American and French military archives, in the birth and marriage registers, in battle reports and death certificates, in all corners of military cemeteries, we found the traces and tragic record of several Moroccan soldiers, who fought with the soldiers of the free world, and shed their blood for their Korean brothers, in what was the first peacekeeping force of the United Nations. It is their history that is narrated with emotion and sobriety in this book titled “Morocco/Korea: Blood Brothers”.
L‘AMBASSADE DE LA RÉPUBLIQUE DE CORÉ E AU MAROC