Stratégies Logistique 166 - Spécial 20 ans - Extrait

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NUMÉRO

166

Septembre 2017

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Numéro 166 - Septembre 2017 - ISSN 1249-2965 - Prix du numéro : 17 €

De la Logistique à la Value chain

ANS

@stratlog strategieslogistique.com


Les supply-chains se numérisent, se financiarisent. Elles deviennent des systèmes complexes plus que des chaînes linéaires, mais leur vocation première reste bien d’acheminer des marchandises. Comme par le passé, la modification de leur structure reste contingente de l’organisation du commerce, depuis les zones de sourcing jusque chez le consommateur.

SOMMAIRE SPÉCIAL 20 ANS

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3 Édito

Stratégies Logistique > n° 166 > Septembre 2017

6 Tableau de bord

8 Développement durable 10 En mouvement

32 La logistique, une affaire d’État

Laurent MassinLe Goff, PDG de DHL Supply Chain France

11 Économie 12 Entreprise

• Brexit : hard or soft ? • s.Oliver passe à l’omnicanal • DS Smith dévoile ses solutions e-commerce

20 Infrastructures

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26 Interview

s 0 INVESTIT EN 0OLOGNE s !CQUISITION EN 0ACA POUR !%7

22 Site du mois

Motoblouz roule DES M£CANIQUES

, AURENT 'R£GOIRE PR£SIDENT DE LA SECTION TH£MATIQUE ,OGISTIQUE ET 3UPPLY #HAIN de la Commission nationale des services UX RACINES DE LA SUPPLY CHAIN ! le commerce international

42 Responsabilité sociétale des entreprises Une durabilité sous contrainte

48 Logistique du futur

Les machines de la supply-chain connectée s ,OGISTIQUE ENTRE FANTASME et réalité s $E NOUVEAUX OP£RATEURS dans l’entrepôt s à L HEURE DE LA LOGISTIQUE CONNECT£E s $E LA PR£VISION Ãœ LA PLANIlCATION s 5NE TECHNOLOGIE PLEINE DE PROMESSES

70 Digitalisation

ERS UN PILOTAGE PR£DICTIF 6 de la supply-chain s ,ES LOGICIELS DE 3#- REGARDENT au-delà de l’entrepôt s $E L )NTERNET DES OBJETS Ãœ L INTELLIGENCE ARTIlCIELLE une nouvelle chaîne de valeur s .OUVELLES TECHNOLOGIES NOUVEAUX RISQUES s /PPORTUNIT£ OU MENACE

Stratégies Logistique > n° 166 > Septembre 2017

84 Les systèmes de transport

Quelles mobilités pour les marchandises dans les supply-chains de demain ? s ,ES NOUVELLES ROUTES du commerce mondial s $ES TERMINAUX Ãœ CONTENEURS de plus en plus automatisés s 6£HICULES AUTONOMES avec ou sans pilote ? s 0LUSIEURS TECHNOLOGIES Ãœ L £TUDE ou en test s !,)#% REGARDE VERS L )NTERNET PHYSIQUE

102 Interview

-AGALI 4ESTARD ASSOCI£E RESPONSABLE CONSEIL !CHATS ET Supply-Chain chez Deloitte

106 Index des sociétés g TOUTE L’INFO SUR strategieslogistique.com


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EN MOUVEMENT

Thibault Nicolini Thibault Nicolini intègre Boa Concept en tant que directeur des opérations. Il est membre du comité de direction. Ingénieur généraliste en génie électrique et informatique industrielle, il a notamment travaillé chez Safran Morpho (systèmes mécatroniques en identification et sécurité), et pour la société de dispositifs médicaux DTF Medical. Il a ensuite intégré Novaday en tant que directeur technique.

Sabine Spielrein Sabine Spielrein rejoint Gefco en tant que directrice de l’audit interne. Précédemment directrice de l’audit et du contrôle interne chez Dalkia, Sabine Spielkrein a commencé sa carrière comme auditrice chez Bristol-Meyers Squibb France, en 1994. Elle a passé deux ans comme consultante chez KPMG, avant d’intégrer Plastic Omnium en 1997 en tant que responsable audit interne.

Éric Siboni Éric Siboni, 56 ans, est le nouveau directeur des systèmes d’information du groupe FM Logistic. Diplômé de l’Institut national polytechnique de Grenoble, il a commencé sa carrière au sein de sociétés de services, au Maroc puis en France. Il a notamment été directeur du domaine Finances de la Compagnie générale des eaux. Il rejoint Veolia Environnement en 2011 pour participer à la création de la DSI du groupe.

DHL Supply Chain France

Laurent Massin-Le Goff, PDG de DHL Supply Chain France Depuis le 1er juillet, Laurent Massin-Le Goff a pris la succession de Douglas Taylor au poste de PDG de DHL Supply Chain France, ce dernier ayant fait valoir ses droits à la retraite au 30 juin. Le nouveau PDG de la filiale française reportera à Oscar de Bok, PDG pour la région Europe continentale, Moyen-Orient et Afrique de DHL Supply Chain.

30 ans d’expérience chez DHL Âgé de 48 ans, Laurent Massin-Le Goff est titulaire d’un diplôme universitaire de Gestion des entreprises et administration. Au sein du groupe DHL depuis 1987, il a successivement exercé en tant que responsable d’entrepôt, directeur de site puis des opérations région avant d’arriver à la direction des opérations France.

Accélérer la croissance À la tête de la filiale, Laurent-Massin Le Goff aura la charge de poursuivre et accélérer la croissance de DHL Supply Chain en France. La division logistique de DHL compte près de 1 500 collaborateurs et une trentaine d’entrepôts dans l’Hexagone. Le dirigeant entend également « continuer à développer ses marchés de prédilection : retail, biens de consommation, industrie/automotive, ingénierie/manufacturing et santé ». FM LOGISTIC

STILL FRANCE

GEFCO

Hervé Cheucle

Bruno Chambraud

Emmanuel Cheremetinski

FM Logistic France a annoncé la nomination au 1er juin d’Hervé Cheucle, 53 ans, au poste de directeur commercial et marketing France. Après 10 ans d’expérience commerciale chez IBM et Kraft Jacobs Suchard, Hervé Cheucle, diplômé de l’ESCAE de Reims, a intégré FM Logistic en 1997 en tant que directeur commercial France. Il avait pour missions principales le déploiement de la stratégie commerciale Europe sur la France et le déploiement d’un outil de gestion de la relation clients. En 2006, il devient directeur Comptes Clés Corporate et membre de l’équipe de direction du groupe.

La nomination de Bruno Chambraud au poste de responsable du département Intralogistique pour Still France intervient après 27 ans passés dans l’entreprise. Responsable Grands Comptes depuis 2006, il gère les négociations nationales et internationales, et développe son action dans les secteurs de la grande distribution, de l’industrie et de la logistique. Il a commencé sa carrière en 1990 en tant que technicien méthodes à l’usine de Montataire. Il a ensuite été responsable de production, avant d’intégrer le siège en 1998, au sein du département Intralogistique.

Membre du comité exécutif de Gefco depuis 2015, Emmanuel Cheremetinski s’est vu confié de nouvelles attributions. Jusqu’alors vice-président exécutif Overland, il supervisera aussi les activités Warehousing & Reusable Packaging et Finished Vehicles Logistics. De son côté, Pierre-Jean Lorrain ajoute la région Euromed à son portefeuille. Il devient ainsi vice-président exécutif Cebame (Europe centrale, Balkans et MoyenOrient) et Euromed. Enfin, Emmanuel Delachambre intègre le comité exécutif en tant que vice-président exécutif de Gefco France.

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ÉCONOMIE

Datalogic acquiert l’Allemand Soredi

La société allemande, spécialisée dans la technologie des terminaux embarqués et des terminaux sur chariots élévateurs, passe dans le giron de Datalogic. Cette dernière déboursera un total de 10 M€ pour cette opération. Datalogic verse dans un premier temps 6 M€ en numéraire et 2 M€ en actions. Une enveloppe supplémentaire de 2 M€ en cash devrait être débloquée d’ici à 2021. SOREDI touch systems GmbH, créée en 2009, est implantée à Olching, près de Munich. La société, qui emploie 16 personnes, a réalisé un chiffre d’affaires de 6,90 M€ en 2016. Chez Datalogic, on considère que cette acquisition est très importante, car elle complète l’offre de lecteurs et de terminaux portables avec des terminaux embarqués pour la gestion des entrepôts. Elle permet également au groupe d’entrer sur le marché des tablettes durcies.

Olano intègre Logistica Colombina

Le groupe familial spécialisé dans la supply-chain du froid renforce sa présence en Europe du Sud et dans la filière des produits de la mer, avec l’acquisition de la société espagnole Logistica Colombina. Cette activité historique de la société basque représente un tiers de son chiffre d’affaires total de 300 M€, et des volumes de plus de 400 000 tonnes de produits de la mer en transport et logistique. Le groupe compte par ailleurs trois autres filières : surgelé, frais et viande. Il est présent en France, Espagne, Portugal, Belgique et Italie, à travers 45 sites. Olano, qui emploie 1 800 personnes, dispose de 1 000 véhicules, 1 000 000 m3 d’entrepôts frigorifiques à -20 °C et 300 000 m3 de +2 °C à +14 °C.

Knapp poursuit sa croissance

Sur l’exercice 2016-2017, le fabriquant d’équipement intralogistique annonce ce qu’il considère comme un carnet de commandes record de plus de 700 M€, correspondant à une croissance du chiffre d’affaires net de 8,6 % qui s’établit à 631,88 M€. La marge Ebit est quant à elle passée de 30,50 M€ à 34,80 M€. Sur les cinq dernières années, le chiffre d’affaires de Knapp aura progressé en moyenne de 14 % par an. Cette bonne santé économique s’appuie essentiellement sur les ventes à l’international, et sur l’investissement en R&D qui a représenté une enveloppe de 33,20 M€ sur l’exercice. Pour l’exercice en cours, 2017-2018, les perspectives semblent à nouveau favorables, les dirigeants prévoient une poursuite de la croissance « en raison du très bon niveau de la demande ».

WKTS passe dans le giron de Castik

Le groupe néerlandais Wolters Kluwer a finalisé la cession à Castik Capital pour 82 M€ de sa filiale Wolters Kluwer Transport Services (WKTS), qui fournit des logiciels de gestion des transports et des solutions de bourses de fret. WKTS compte environ 220 employés dans 11 pays, essentiellement en Europe. Spécialisée dans les solutions de TMS, la filiale affiche un chiffre d’affaires de 40 M€ pour 2016. Par ailleurs, elle a enregistré une baisse de 1 % de ses revenus par rapport à l’année précédente. L’arrivée de WKTS dans le portefeuille de Castik Capital intervient alors que le gestionnaire d’actifs luxembourgeois a intégré, en mai 2017, inet logistics, entreprise de systèmes TMS en mode SaaS pour les réseaux de transport complexes et internationaux. Avec ces deux acquisitions, Castik entend créer « un groupe international offrant de plus larges solutions logistiques et un réseau unique de près de 60 000 entreprises de transport connectées ». Le groupe s’appuiera notamment sur les marques Transwide, TAS-tms, Teleroute, BursaTransport, Freight Central et 123cargo de WKTS, et celles d’inet logistics.

Mousset, majoritaire chez Nego Transport

Le transporteur vendéen a acquis une part majoritaire de Nego Transport, une entreprise familiale de Mamers dans la Sarthe (72). Fondée en 1981, elle est dirigée par Agnès et Pascal Trubert qui restent à sa tête. L’entreprise propose des prestations de transports spéciaux, exceptionnels et de marchandises générales, de stockage et de manutention. Elle compte 60 véhicules et affiche un chiffre d’affaires de 11 M€. « Cette acquisition est une diversification de ses activités. Les transports Nego ont une maîtrise et un savoir-faire sur deux métiers que nous n’avons pas : le transport exceptionnel et le transport de machines agricoles. En outre, leur positionnement géographique est à proximité de la région parisienne », signale Frédéric Leblanc, PDG du groupe Mousset. Créé en 1964, ce dernier compte 1 300 salariés et 900 véhicules, et affiche un chiffre d’affaires de 110 M€.

Euro Cargo Rail avance dans sa réorganisation

Le 6 juin, la direction d’ECR, filiale française de fret ferroviaire de DB Cargo, a annoncé la signature d’un accord majoritaire permettant l’ouverture d’un PSE. Après validation du PSE par la direction régionale du travail le 23 juin, le directoire de DB Cargo, puis l’actionnaire d’Euro Cargo Rail, ont procédé à la recapitalisation de la filiale à hauteur de 150 M€. Le plan de réorganisation, présenté en décembre 2016, prévoit notamment la réduction du nombre d’agences en France et la suppression de 300 postes au siège et en régions. ECR emploie 1 171 personnes, compte 165 locomotives et affiche un chiffre d’affaires de 171 M€ pour 2016. Début juillet 2017, ECR indiquait que près de 100 salariés avaient déjà été reclassés dans des entreprises externes. ECR a enregistré 25,50 M€ de pertes en 2016. L’entreprise prévoit un retour à l’équilibre fin 2018. Stratégies Logistique > n° 166 > Septembre 2017

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FM Logistic et Carrefour renforcent leur partenariat à Laudun

© FM Logistic

© DR

Le distributeur et le logisticien ont inauguré l’extension de la plateforme de Laudun-l’Ardoise dans le Gard (30), dédiée aux produits non alimentaires. Le nombre de magasins livrés depuis cet entrepôt devrait passer de 45 à 450 d’ici à 2018.

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nitiée en 2007, la gestion des activités logistiques des produits non alimentaires par FM Logistic pour les hypermarchés Carrefour du sud de la France monte en puissance. Les deux partenaires ont inauguré le 27 juin une extension de la plateforme de Laudun-l’Ardoise, situé à 50 km de Nîmes, depuis laquelle FM Logistic livre les hypermarchés Carrefour et les supermarchés Carrefour Market. Cet agrandissement permettra de passer de 45 magasins livrés actuellement à 450 à l’horizon 2018. L’investissement, dont le montant reste confidentiel, a permis de porter la superficie à 93 000 m2, contre 57 000 précédemment. Six cellules, dont deux dédiées aux produits classés (aérosols et inflammables), ont été ajoutées aux neuf exis-

tantes. Le nombre total de portes à quai a été porté de 44 à 130. L’extension est classée Seveso seuil bas. Conçu pour limiter son impact environnemental, le nouveau bâtiment bénéficie d’équipements employés en écoconstruction, tandis que la toiture photovoltaïque de 30 000 m2 permettrait de fournir en électricité 500 foyers par an. L’augmentation de l’activité du site s’appuiera également sur des embauches. Il est prévu que l’effectif de 170 personnes actuellement passe à 320 d’ici 2018. Avec cet investissement, Carrefour dispose aujourd’hui de 90 000 places de stockage pour un total de 730 000 palettes expédiées chaque année. L’effectif du site devrait passer de 170 personnes actuellement à 320 d’ici 2018. n A.D.

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ENTREPRISE

Le constructeur de chariots de manutention annonce avoir remporté un contrat de plus de 1 000 chariots électriques, alimentés par des batteries au lithium-ion, pour un client dont l’identité n’est pas révélée. Ces équipements seront déployés dans des entrepôts et plateformes de distribution au Royaume-Uni, en France, en Italie et en Allemagne. Parmi les chariots commandés, plus de 700 seront des préparateurs de commande grande hauteur pour une utilisation en allées étroites.

TRANSALLIANCE S’APPUIE SUR ALSTEF

Transalliance et Alstef ont conjointement remporté un appel d’offres pour la conception d’un système de stockage automatisé et de gestion de commandes pour l’un des « principaux acteurs mondiaux de l’industrie agroalimentaire ». Il s’agit d’un projet d’entrepôt de 4 500 palettes dans le sud de la région parisienne. Le site sera équipé de six transstockeurs alimentant deux robots polyarticulés de préparation à la couche et deux îlots de préparation manuelle. Le projet prévoit la préparation d’environ 600 palettes par jour.

4MURS PRÉPARE À L’UNITÉ

La société de distribution de papiers peints, peinture, rideaux et textile a choisi le système AutoStore, fourni par Egemin, pour lancer une préparation de commande à l’unité dès janvier 2018. La solution comprendra une grille de 13 niveaux de stockage sur 700 m2 au sol. Cette grille accueillera dans un premier temps 10 000 bacs. Un chiffre qui pourra être porté à 23 000. La grille comptera 10 robots et deux postes de travail de type goods-to-person.

s.Oliver passe à l’omnicanal La marque de prêt-à-porter implémente les solutions de Manhattan dans le cadre de sa stratégie omnicanale.

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a marque s.Oliver entend « faciliter l’orchestration des commandes et aligner l’expérience client, digitale et magasin ». Dans ce contexte, elle annonce le déploiement de deux solutions de Manhattan Associates : Distributed Order Management et Store Fulfilment. Ces outils logiciels seront utilisés pour regrouper et gérer la disponibilité des stocks sur l’ensemble des canaux de distribution de s.Oliver, e-commerce et magasins. L’entreprise allemande, qui a enregistré un chiffre d’affaires de plus d’1,6 Md€ en 2015 et emploie près de 7 200 personnes, veut mieux utiliser sa supply-chain dans son ensemble. Elle prévoit par ailleurs que « l’accélération des flux de marchandises ainsi induite optimisera également la rotation des stocks, réduisant les pertes liées à l’excédent d’inventaire ». Le déploiement de ces solutions s’inscrit dans la stratégie omnicanale de la marque qui déploiera des services supplémentaires, comme l’indique Ansgar Weber, directeur IT & Operations digitales chez s.Oliver Group : « Les nouvelles options de services mises en place,

© DR

CONTRAT RECORD POUR JUNGHEINRICH

click-and-collect et ship-from-store, nous permettront de servir plus rapidement nos clients, tout venant compléter les capacités de traitement des commandes de nos centres de distribution lors des pics saisonniers, comme le Black Friday par exemple ». n A.D.

Geodis BMW en Corée

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uvert en avril 2017, le centre de distribution de pièces automobiles de BMW à Anseong, en Corée du Sud, est venu compléter le réseau du constructeur allemand dans la région. La gestion de ce site logistique de plus

de 50 000 m2 a été confiée à Geodis. Le centre logistique devrait constituer la plateforme principale de BMW pour ses pièces de rechange en Asie-Pacifique. Il est implanté à deux heures de route de l’aéroport international

© BMW

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d’Incheon d’où proviennent les importations aériennes, les importations maritimes venant du port de Pyeongtaek. Il est composé de plusieurs bâtiments, dont un entrepôt principal et deux entrepôts dédiés aux matières dangereuses. Geodis sera en charge du pilotage de plus d’un million de lignes de commandes chaque année et de la gestion de la distribution des pièces automobiles pour la Corée du Sud. Le centre de distribution de Anseong permet de doubler les capacités de stockage par rapport à l’installation précédente. n A.D.

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Pelican, un drone pour la ville Les clients auront alors la possibilité de retirer le colis dans ces points ou d’être livré par des coursiers à vélo sur les dernières centaines de mètres. Outre Air Marine et Cdiscount, le projet Pelican s’appuie sur les sociétés Thales, IMS, Robotics Industry, Serma Technologies et l’Onera. Il représente un investissement de plusieurs dizaines de millions d’euros. Ce projet va se dérouler en quatre phases. La première, sur la période 20172018, consiste à définir les spécifications, à développer l’architecture du système et effectuer une démonstra-

© Durisotti

© Smith

L

a société Air Marine a profité du salon du Bourget pour présenter le projet Pelican (Projet d’étude de livraison de colis aérien en Nouvelle-Aquitaine). L’objectif est de développer une solution innovante de livraison urbaine automatisée par drone vers des points de relais. Retenu dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt Drone City lancé par la région en 2015, ce projet veut répondre d’abord aux besoins de Cdiscount. Le transport par drone devra se faire de l’entrepôt jusqu’à des points de collecte en centre-ville.

Stratégies Logistique > n° 166 > Septembre 2017

© Air Marine

La société Air Marine, spécialisée dans la surveillance aérienne d’installations et de la topographie, a présenté son projet Pelican, un drone de livraison en ville.

tion de niveau 1. La phase 2 (2018-2019) portera sur le développement d’un prototype sûr de fonctionnement. Les délais des phases 3 et 4 dépendront des développements et des évolutions de la réglementation. La phase 3 se concentrera sur les développements techniques complémentaires afin de préparer la phase 4 d’industrialisation. n A.D.

7E PÔLE DE COMPÉTENCES LOGISTIQUE ADECCO

Le spécialiste des services de ressources humaines va créer un pôle de compétences partagées consacré aux métiers de la logistique en Midi-Pyrénées, autour de son agence de Montauban. Adecco prévoit de recruter une cinquantaine de CDI intérimaires. Les recrutements ont débuté et devraient s’étendre sur une durée de 12 mois. Il s’agira de préparateurs de commande, caristes, magasiniers.

VDO GÈRE LES PETITES FLOTTES

TIS-Web de VDO, est présenté comme un système intelligent de gestion des flottes, petites et moyennes. Il fournit la visibilité sur les temps de conduite des conducteurs et le positionnement des véhicules en temps réel. La solution donne accès à toutes les informations relatives au respect de la législation des temps de conduite.

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SPÉCIAL 20 ANS

STRATÉGIES LOGISTIQUES

20 ans

DE STRATÉGIES LOGISTIQUES Le concept de supply-chain a une vingtaine d’années. S’intéresser à ce qu’elle est devenue au fil des décennies, c’est suivre pas à pas la globalisation de l’économie, son internationalisation. C’est aussi regarder comment les logistiques se sont progressivement articulées, coordonnées, intégrant sur les flux physiques des flux d’information, puis des flux financiers. L’époque est aujourd’hui à la digitalisation. Elle consiste à construire une image numérique des flux perpétuellement ajustée, perpétuellement interrogée, pour décider dans l’instant. Rien ne semble devoir enrayer l’accélération des processus de la supply-chain qui en résulte. Il est probable que l’on ne mettra désormais que quelques mois à réaliser ce qui l’était en quelques années. Le futur, c’est maintenant.

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SPÉCIAL 20 ANS

LOGISTIQUE DU FUTUR

Simulation

De la prévision à la planification Cela fait longtemps que l’analyse prédictive est entrée dans le vocabulaire des professionnels de la logistique. Mais, révolution digitale oblige, cette fonction, via des outils de planification de plus en plus fins et performants, est en train de cimenter toute la supply-chain.

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lusieurs chiffres récemment mis en lumière par la Fevad (Fédération du ecommerce et de la vente à distance) montrent toute l’importance prise en quelques années par les outils de prévision de la demande qui, derrière cette appellation presque surannée, deviennent des outils de gestion et de planification à la vocation plus étendue.

le big data, un acteur majeur D’abord, les entreprises conduisant des analyses prédictives enregistreraient des ventes de 3 supérieures » à celles n’en réalisant pas. Ensuite, selon le cabinet McKinsey, la marge des distributeurs recourant aux mégadonnées progresserait en moyenne de 60 , en sus de gains de productivité marginaux (1 ). Enfin, pour preuve de la réalité que recouvre le big data, selon I M, 0 des données mondiales auraient été générées ces deux dernières années. En d’autres termes, sur le plan de la ressource essentielle à toute analyse prédictive, c’est-à-dire la donnée, la grande révolution n’en est qu’à ses balbutiements, d’autant que

ladite ressource est théoriquement infinie. Comme l’expliquait Marc Lolivier, directeur général de la Fevad, dans sa newsletter du mois de mars : « Nombreuses sont les données dont l’analyse permet de prévoir la demande, les besoins d’un consommateur en particulier, ses attentes et ses préférences. L’activité du consommateur sur les réseaux sociaux, ses habitudes de navigation, son historique de consommation, ses déplacements, les données démographiques, météorologiques, la situation géopolitique sont autant de sources possibles dont le croisement permet de faire émerger des informations d’aide à la décision pour le marketeur, le distributeur, le responsable de la logistique . out est dit : la collecte et l’analyse des données ont un impact sur chacun des maillons de la supplychain, et ce, tout en resserrant les liens entre eux et en coordonnant leurs actions. En logistique, l’analyse prédictive amène de l’agilité à tous les niveaux, du pilotage des stocks à celui des flux de livraison, en passant par la personnalisation des commandes.

Autrement dit, la prévision sert concrètement et directement les opérations.

Analyse des données, prévision et planification Derrière l’exploitation des données, il y a bien entendu les outils informatiques dédiés, dits de planification supply-chain et reposant généralement sur l’analyse de la demande. Ces outils continuent de s’améliorer. En janvier, etail a présenté la huitième version de son outil de gestion du cycle de vie des marchandises de bout en bout, mettant l’accent sur la planification des assortiments, la simulation visuelle, la gestion des modèles de données et l’aide à la décision en temps réel. Cette

PLM pour gérer des process retail allant « de la conception et du développement produit à la planification des marchandises et des assortiments avant saison et en saison ». uant à JD oft are, il avait lancé, en septembre 2016, sa nouvelle version de JD upplyChain Manufacturing Planning. Les dernières versions des modules du portefeuille de solutions JD Intelligent ulfillment ont également été améliorées avec ce souci de visibilité en temps réel. Enfin, l’éditeur vient d’annoncer « un élargissement de l’application de la technologie de son partenaire rans oyant, qui utilise en temps réel des analyses avancées des données collectées à partir de capteurs, de radars, de smartphones, de satellites, de GPS, de caméras vidéo et d’autres appareils pour produire des informations prédictives en direct ».

En logistique, l’analyse prédictive amène de l’agilité à tous les niveaux. dernière aide va toucher à des aspects aussi divers que la définition de la stratégie de remise ou l’identification des périodes optimales pour les promotions. uchan, par exemple, a déployé en Chine les solutions TXT Planning et TXT

Ces acteurs ne sont pas les seuls sur un marché qui commence à franchement se recouper avec celui du bon vieux couple M M , tandis que commence à y primer une expertise métier sectorielle. n JULIEN MONCHANIN

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SPÉCIAL 20 ANS

DIGITALISATION

Blockchain

Opportunité ou menace ? Comme toutes les technologies disruptives, la blockchain inquiète autant qu’elle fascine. Elle inquiète par l’énorme potentiel de désintermédiation, de désilotage des organisations en place que recèle son usage. Ses applications en logistique sont peu nombreuses mais solides.

L

es spécialistes de la blockchain la présentent généralement en quatre points. Tout d’abord, elle est tel un registre dans lequel des opérations sont écrites de manière infalsifiable. L’accès en écriture peut y être partagé et la validation effectuée par tous les participants. Deuxième point, elle permet, grâce à la technologie, notamment bitcoin (monnaie cryptée décentralisée et en même temps moyen de paiement qui se généralise auprès des commerçants), de déclencher à la fois des paiements et des transferts de propriété. Troisième point, la sécurité est assurée par l’absence de base de données centrale, ce qui rend impossible une intervention malveillante sur tous les postes de travail impliqués dans la démarche blockchain. Enfin, avec elle, arrive l’émergence d’une « révolution de la confiance » (1) : la présence de tiers de confiance, comme les banques dans les transactions financières notamment, n’est plus nécessaire. La sécurité des transactions est assurée par l’informatique au travers de la cryptographie qui gère le partage de la propriété des actifs numériques et leur

© Fotolia- Paul-Paladin

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La blockchain est un redoutable outil de « désintermédiation » en puissance. Son système de cryptage autonome ne requiert plus de tiers de confiance (banque ou autre), il est de nature à remettre – potentiellement – en cause le rôle de ces acteurs. En revanche, c’est un fabuleux outil d’authentification et de tracing.

transfert. La notion de smart contrat, contrat intelligent, et plus largement de droit commercial, est revue, car il ne s’agit plus forcément de contrat juridique mais de protocole informatique.

Des tiers de confiance devenus inutiles La gestion de la supplychain pourrait se trouver singulièrement facilitée, avec un outil capable de transférer des actifs en supprimant les intermédiaires, multiples dans ce secteur. Elle présente également pour avantage de diminuer les coûts et les durées de transaction, le tout de manière sécurisée. Dans un contexte blockchain, les documents transport associés aux flux de marchandises, ainsi que les versements de fonds lors des livrai-

sons, se font plus fluides, alors que les processus de contrôle, souvent très longs, se réduisent à une validation instantanée entre les organismes financiers des différents acteurs concernés. La question de la digitalisation des acteurs du transport et de la supply-chain devient donc aujourd’hui cruciale face à ces nouvelles possibilités et organisations.

Une supply- chain totalement sécurisée L’intérêt pour la blockchain est manifeste et les filières se mettent à rêver d’une chaîne logistique globale sécurisée et sans couture. Dans la logistique du vin, où des tests sont actuellement menés, la blockchain automatise et fluidifie les opérations de saisie, ressaisie, tâches administratives,

paiement, transferts de propriété et certifications. Elle sécurise la filière grâce à une traçabilité indéfectible permettant une lutte plus efficace contre le vol et la contrefaçon. Un autre exemple se trouve dans le transport maritime où Maersk et IBM ont utilisé la blockchain pour le suivi des conteneurs. « La Chine, la Corée du Sud et le Japon se montrent très en avance sur ces approches », note Jérôme Verny de NEOMA Business School. La blockchain représente assurément une promesse de transparence, de fluidité et de sécurité pour la supply-chain. Outre la question de la transformation des organisations, il reste cependant plusieurs points à approfondir, comme le rôle des objets connectés dans la saisie des données, l’interopérabilité des systèmes, la nécessité de standardiser les protocoles d’échanges, etc. « La blockchain ne va pas impacter très rapidement la supply-chain, mais il faut néanmoins se préparer à sa présence », conclut Jérôme Verny. n SYLVIE DRUART (1)

Blockchain, la révolution de la

confiance, Laurent Leloup, éditions Eyrolles, février 2017.

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SPÉCIAL 20 ANS

© DHL

LES SYSTÈMES DE TRANSPORT

Drones

Des applications ciblées

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n dépit des effets d’annonce de la part d’entreprises d’origine postale, expressistes, intégrateurs et géants du Web, la livraison de colis à grande échelle au moyen de drones semble pour l’heure compromise. Cette technologie va en effet à l’encontre du modèle de mutualisation des moyens de transport actuels, en imposant l’intervention d’un pilote par machine et par envoi. En revanche, le drone semble avoir

© dpdgroup

un réel avenir logistique pour la desserte de zones enclavées, difficiles d’accès par des moyens de transport classiques. D’autant que les capacités d’emport augmentent, comme en témoigne le projet du chinois JD.com d’un drone avec une charge utile d’une tonne ! Ainsi, avec le concours d’UPS, de l’Alliance du vaccin (Gavi) et de la société de robotique Zipline, le Rwanda déploie actuellement, dans ses régions mal desservies, un service de

livraison de poches de sang, médicaments et vaccins à l’aide de drones.

Drones de surveillance

© Amazon

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D’autres champs d’intervention sont également prometteurs pour cette technologie : la surveillance des infrastructures et des réseaux, ainsi que la lutte contre les pollutions maritimes. La création, le 5 janvier 2017, d’Altamétris par SNCF Réseau pour la surveillance de ses infrastructures ferrés va dans ce sens, comme l’inspection et la surveillance des digues, quais et appontements au moyen de drones dans le port du Havre. Sur le même principe, Réseau de transport d’électricité (RTE) utilise, depuis plusieurs années déjà, des drones pour le contrôle et l’inspection de ses installations électriques. Au-delà, cette technologie semble avoir aussi un réel avenir dans les entrepôts logistiques : le drone inventoriste y faisant son apparition depuis quelques années. n ERICK DEMANGEON

n° 166 > Septembre 2017 > Stratégies Logistique


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