Stratégies Logistique n°206 - extrait

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Le picking se robotise

ZOOM ÎLE-DE-FRANCE

Cap sur le durable RÉINDUSTRIALISATION

Quels besoins logistiques ? LOGICIELS Panorama des APS

REPORTAGE

« L’objectif est d’avoir le maximum de références disponibles à la vente. Reçu à 10 heures, un produit est en ligne à 10 h

Cyril Desloge, directeur supply chain d’Alltricks

Numéro 206Avril/Mai 2024ISSN 1249-2965Prix du numéro : 22 € NUMÉRO 206 Avril/Mai 2024
strategieslogistique.com @stratlog

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30 Réindustrialisation

La logistique, maillon faible de la réindustrialisation ?

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38 Région

L’Île-de-France met le cap sur la logistique

Bras robotisés : ’intralogistique se pick » au jeu

Dernier maillon de l’entrepôt robotisé, le bras articulé de préparation de commande fait son apparition sur le marché. Censé soulager l’humain, améliorer la productivité et la qualité, il doit encore être perfectionné et « formé » pour démontrer sa pertinence à grande échelle.

En Île-de-France, la reconnaissance par les politiques publiques de l’importance de la logistique urbaine est en marche. La Ville de Paris va ainsi créer

1 000 aires de livraison supplémentaires d’ici 2026 en plus des 9 000 déjà présentes dans la capitale. À lire en pages 38 à 45.

20 Expertise

22 Reportage

• Alltricks mène une logistique en contre-lamontre

• Scapalsace étend l’automatisation aux produits frais

• L’automatisation au service de l’hospitalisation à domicile

Le picking se robotise

Stratégies Logistique > n° 206 > Avril/Mai 2024 5
Panorama des APS
Systèmes intralogistiques SOMMAIRE Stratégies Logistique > n° 206 > Avril/Mai 2024
ACHETER 56
64
Édito
L’évènement
modes massifiés toujours à la peine
Développement durable Grain de Sail, Leroy Merlin, Manuloc, etc.
Entreprise SITL, Union TLF, AUTF, etc.
Intralogistique Forx, Bobcat, Exotec, Mecalux, etc.
3
6
Les
8
12
16
Prologis, HLU, Colissimo, etc
18 Infrastructures
Logistique
urbaine
EN COUVERTURE P. 46 P
durable
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DÉVELOPPEMENT DURABLE

Volta Trucks reprend du service

Coup de théâtre dans la sphère du camion électrique. Volta a officialisé sa reprise par Luxor Capital, l’un de ses actionnaires historiques. L’entreprise, qui avait déposé le bilan en octobre dernier, a œuvré dans l’ombre au cours des derniers mois afin de relancer dans le courant 2024 la production de ses modèles de camions 16 t et 18 t dans l’usine autrichienne de son partenaire Steyr Automotive. Pour l’instant, Volta cible les marchés français, allemands, britanniques et scandinaves, pour lesquels l’entreprise espère commencer les livraisons d’ici la fin de l’année. Les essais clients ont débuté au Royaume-Uni, et une flotte d’essais plus importante doit être disponible au deuxième trimestre pour la France.

Renault et Volvo créent Flexis

Les deux groupes ont annoncé la création de Flexis SAS, coentreprise basée en France de construction de fourgons 100 % électriques dédiés à la logistique urbaine. Les deux constructeurs automobiles envisagent d’investir respectivement 300 M au cours des trois prochaines années, tandis que CMA CGM prend une participation de 10 % dans la SAS et se dit prêt à investir jusqu’à 120 M dans la nouvelle entité. La production de cette nouvelle génération de fourgons connectés devrait débuter en 2026.

Leroy Merlin, Sirap et DEFA, lauréats des trophées EVE

Treize entreprises ont été distinguées lors des Rendez-vous annuels du transport et de la logistique écoresponsables.

Engagé dans le dispositif Fret21 depuis 2022, Sirap a reçu le trophée Meilleure progression chargeur. Ce prix, avec les 13 autres décernés le 14 mars, récompense les actions engagées pour décarboner les transports. Elles ont été très efficaces dans le cas de Sirap. La filiale française du groupe Happy produit des barquettes en polystyrène destinées à la grande distribution et à l’industrie agroalimentaire. En transférant de la route vers le ferroutage les flux entre ses usines en basse vallée du Rhône et l’Île-de-France, ainsi que le nord de la France, l’industriel a baissé de 27 % ses émissions de gaz à effet de serre (GES) en 2023. Autres leviers, le remplissage optimisé des camions et des navettes intersites et la sélection de transporteurs chartés et labellisés Objectif CO2. Cette année et en 2025, Sirap table sur le déploiement du biocarburant B100 pour ses trajets routiers.

Engagé dans Fret21, via sa charte depuis 2017 puis son label en 2022, Leroy Merlin a reçu le trophée Meilleure performance environnementale. Ce prix récompense la baisse de 42 % des émissions de GES de ses transports, depuis son engagement EVE. Nicolas Davril, directeur des transports, développe : « 93% des transporteursauxquelsfaitappel Leroy Merlin sont chartés ou labellisésObjectifCO2.Lesautres7% sont de nouveaux transporteurs que nous incitons à rejoindre le programme

L’eXtrême Défi de l’Ademe

EVE ». La décarbonation de ses transports est suivie avec les outils Sightness. Aujourd’hui, 70 % des livraisons de l’enseigne sont réalisées avec des énergies bas carbone et en rail-route. « L’objectif est d’atteindre 100% à la findel’année. »

Transporteur pour compte propre, DEFA a reçu également le trophée

Meilleure performance environnementale. Le grossiste spécialisé dans la distribution de produits énergétiques a converti sa flotte au biométhane et ambitionne d’aller plus loin avec un projet de production, de collecte et de distribution locales de biométhane. Les livraisons viseraient en particulier les sites non raccordés aux réseaux GRDF et GRTgaz.

Dans les transports de fret et la logistique, les autres lauréats des prix EVE 2024 sont Transports Junet, FM Logistic, Tred Chariot, Rautureau et une association de cinq entreprises rassemblant Les Triporteurs Français, DB Schenker, Stef, K-Ryole et FlexiModal. ED

Lors du SITL 2024, l’Ademe a lancé l’eXtrême Défi logistique afin de déployer de nouveaux écosystèmes logistiques territoriaux. Grâce à la mutualisation, l’optimisation et le report modal, l’objectif est de réduire de 20 % les coûts opérationnels, les émissions de GES et de polluants, la congestion et les échecs de livraison du dernier kilomètre. D’ici juin 2024, des ateliers et de premiers consortiums seront organisés. L’année 2025 sera dédiée à l’expérimentation en situation réelle et l’année 2026 au passage à l’échelle des concepts.

n° 206 > Avril/Mai 2024 > Stratégies Logistique DÉCOUVRIR PARTAGER-COMPRENDRE APPROFONDIR ACHETER
Lauréats des trophées EVE 2024, le 14 mars à Paris. © Volta Trucks © Ademe

Les mégacamions divisent en France

La perspective d’une autorisation des poids lourds de plus de 25 m en France oppose des tenants du transport ferroviaire à l’Union TLF et à l’AUTF.

adoption le 12 mars par le Parlement européen du rapport sur la directive relative aux poids et dimensions du transport routier, qui autoriserait la circulation de mégacamions en France, a suscité l’opposition des acteurs du transport ferroviaire représentés par l’association 4F. Cette dernière évoque un frein au développement du combiné rail-route qu’impliquerait l’utilisation de ces poids lourds de plus de 25 m et pesant jusqu’à 60 t. Sur X (ex-Twitter), Patrice Vergriete, nouveau ministre des Transports a rappelé la position de la France qui « redit son refus d’une libéralisation de la circulation internationale des camions de 44 t et des mégatrucks. Aujourd’hui, la priorité est le report modal, en particulier vers le ferroviaire ».

Préserver la compétitivité française

À l’inverse, l’Union TLF et l’AUTF ont apporté leur soutien à cette décision, encore soumise à une validation par le Conseil européen. Selon Éric Hémar, président d’Union TLF, les arguments utilisés par les opposants au texte européen sont pour la plupart infondés. « Avoir des camions plus grands, c’est d’abord tout simplement avoir moins de camions sur les routes. C’est aussi l’assurance de baisser très significativement l’empreinte carbone par produit transporté, car la consommation énergétique du véhicule est répartie sur un plus grand nombre de marchandises. Accessoirement, c’est donner de la capacité en volume et en poids pour porter des batteries ou des moteurs hydrogène. Enfin, c’estparticiperàlacompétitivitédes entreprises industrielles françaises, pourlesaideràmieuxexporterleurs produits ou importer leur matière

NOMINATIONS

VNF

premièresanslaissernosseulsvoisinsbénéficierdecenouvelavantage en termesdeprix», déclare-t-il.

Une réponse à l’électrification ?

De son côté, l’AUTF estime que cette évolution réglementaire permettrait de décarboner tout de suite des flux actuellement réalisés par camion qui ne sont pas éligibles aux modes alternatifs. Selon l’association, l’adaptation des poids et dimensions répond aux contraintes de surpoids des véhicules électriques et s’avère

« nécessaire pour ne pas réduire leurs capacités d’emport, ce qui retarderait leur adoption et nécessiterait d’augmenter le parc nécessaire pour transporter la même quantité demarchandises(etdonclenombre deconducteurs,deplacesdestationnementetderecharge,lacongestion et lescoûtsetimpactsassociés)».

« L’AUTF est en phase avec ces préconisations qui devraient contribuer à l’acceptabilitédecessolutionsetà valoriser les conducteurs. Les écocombis sont adaptés à des cas spécifiques, surtout pour du transport de produits volumineux, il ne s’agit pas de demander leur généralisation», commente l’association dans un communiqué.

Avant le vote final de cette directive, le Conseil européen n’ayant pas encore acté sa position, le texte sera négocié en trilogue lors de la prochaine mandature, après les élections européennes en juin prochain.

Cécile Avezard a été promue au poste de directrice générale de Voies navigables de France. Précédemment directrice territoriale Rhône-Saône de VNF depuis 2018, elle succède à Thierry Guimbaud qui, depuis janvier 2024, assure la présidence de l’ART. Avant cela, elle était membre du CGEDD en charge des milieux naturels et des risques, après avoir été DRH du ministère de la Transition écologique.

IDÉA

Suite au départ en retraite de Bruno Hug de Larauze, Idéa nomme Nicolas Derouault pour lui succéder au poste de P.-D.G. Directeur général d’Idéa depuis 2016, Nicolas Derouault se fixe comme objectif de « proposer une nouvelleidéedelalogistique » et portera notamment le projet stratégique Good Idéa 2025. Après un début de carrière chez L’Oréal, Nicolas Derouault a rejoint Idéa en 2000 et a notamment créé et dirigé le pôle logistique industrielle en 2001.

DISPARITION

GT LOGISTICS

Éric Sarrat, président de GT Logistics qu’il a créé en 2001, s’est éteint des suites d’une longue maladie. Frédéric Ruppli préside désormais le comité stratégique,

père en 1946.

Jérôme Gasquet

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L’
© Scania

Forx : un gerbeur autonome à 1 400 €/mois

Fruit de quatre ans de R&D, Forx a présenté au SITL 2024 un gerbeur robotisé autonome qu’elle commercialise avec une formule de location à 1 400 €/mois. La start-up française, née du rapprochement entre l’industriel Yhatec et l’éditeur Easymov Robotics, a investi 3,5 M€ dans le développement de cette solution intralogistique d’un nouveau genre. Une fois chargé en mode manuel, l’engin se déplace à 4 km/h de manière autonome dans l’entrepôt, évitant les obstacles et identifiant les palettes à déplacer. Son déploiement ne prend pas plus d’une journée, selon son fabricant, après une phase de cartographie en 3D des zones de l’entrepôt dans lesquelles il évolue. L’engin peut soulever une charge d’une tonne à plus de deux mètres de hauteur. Une dizaine d’entreprises l’a déjà commandé, et les premières livraisons sont prévues pour juin prochain. Forx ambitionne de déployer entre 8 000 et 10 000 AMR d’ici 5 ans en Europe.

Doté de 7 lidars, de 4 capteurs de position de palette, de 2 capteurs de présence au sol et d’un capteur de

poids des charges transportées, le Forx est connecté en 4G au cloud d’Easymov Robotics pour calculer son itinéraire et gérer les missions à effectuer. La connexion permanente au Cloud permet aussi de mettre à jour le logiciel interne du robot ou d’assurer sa télémaintenance. En outre, l’AMR peut être interfacé à l’ERP ou au WMS de l’entreprise.

Bobcat sort ses griffes au salon LogiMAT

La marque Bobcat, bien connue pour ses engins de chantier compacts, s’élargit désormais à l’intralogistique. Depuis janvier, les premiers chariots de manutention blancs et siglés Bobcat sortent des usines du groupe industriel coréen Doosan, à destination du monde entier.

Toute la gamme d’engins de manutention jusqu’ici commercialisés sous la marque Doosan Industrial Vehicle (DIV) va rallier le pavillon Bobcat, hormis sur le marché domestique sud-coréen, soit quelque

200 modèles à rebadger : des chariots élévateurs diesel (1,8 t à 25 t de capacité), GPL (1,5 t à 7 t) et électriques (1,5 t à 10 t) fabriqués en Chine et en Corée du Sud, des chariots gerbeurs et transpalettes fabriqués en Allemagne, ainsi que des chariots à mât télescopique fabriqués en France, à Pontchâteau (Loire-Atlantique). Doosan Bobcat, maison mère de DIV, est un acteur de poids dans l’intralogistique : le groupe a vendu en 2023 pour 1,35 Md$ d’engins de manutention, soit 18 % de son chiffre

Mecalux lance une gamme d’AMR

d’affaires total. Au-delà d’une stratégie de marque unique, la gamme de manutention bénéficiera aussi à ses clients, avec notamment des garanties étendues, portées à deux ans pour la plupart des machines, et une plus grande force de frappe en termes de R&D.

Mecalux a dévoilé lors du SITL 2024 sa gamme de robots mobiles autonomes identifiés par un numéro correspondant à sa capacité de charge : AMR100 pour 100 kg, AMR600 pour 600 kg, jusqu’à AMR 1500. L’engin peut se déplacer seul entre les différents postes ou accompagner les opérateurs grâce à son mode Suivi intégré.

Sur la base d’un robot tortue, les AMR peuvent soulever et déplacer des étagères, des palettes ou des bacs à l’unité. Ainsi, l’AMR 100 existe en version Box, dotée d’un plateau pour le transport de bac unitaire, et Multibox, avec un mât permettant l’empilement de bacs. L’AMR 600 Rack a été spécialement développé pour le transport d’étagères dans le cadre d’une application shelf-to-person. Enfin, le modèle 1500 Pallet Conveyor assure le déplacement de palette et dispose d’un convoyeur à rouleau intégré à son plateau. Particularité de ces AMR, ils disposent d’un bandeau lumineux sur tout le contour du robot et d’un petit écran qui indiquent, par un code couleur, son état de fonctionnement ou l’autonomie restante des batteries.

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© Forx
© Bobcat

LA POSTE S’INSTALLE

SUR 19 000 M² À ROUEN

Pour répondre à la croissance de la livraison e-commerce, La Poste ouvre une plateforme colis de 19 000 m² à Grand-Couronne (Seine-Maritime). Le bâtiment bas carbone, construit et financé par P3 France, GSE et La Poste Immobilier, traitera environ 19 000 colis par heure. Situé sur une parcelle de 12 ha, il a été construit sur une ancienne friche industrielle appartenant à Haropa Port. P3 a notamment fait appel aux services d’Accenta pour réduire au maximum les émissions carbone, autorisant une certification BREEAM Excellent. Cet équipement est également innovant en termes de produit industriel, car il articule deux activités : une activité de tri des colis à destination régionale et nationale et une activité de livraison pour une grande partie de la Métropole Rouen Normandie, fait valoir La Poste Immobilier.

CROWDFUNDING POUR SOLARISER UN ENTREPÔT

Le promoteur immobilier Telamon lance une campagne de financement participatif auprès des particuliers pour la future centrale photovoltaïque de son nouvel entrepôt au Havre. Cette plateforme logistique de près de 105 000 m² sur le parc logistique du pont de Normandie sera équipée de 36 000 m² de panneaux photovoltaïques en toiture. Les habitants des départements limitrophes peuvent investir entre 20 et 200 000 dans la centrale à un taux d’intérêt estimé à 6,25 %. De son côté, Telamon investira 8,3 M . L’opération se clôturera le 30 avril pour une mise en service de la centrale photovoltaïque début 2025.

Prologis défie la crise immobilière

Parc Prologis à Moissy-Cramayel, en Seine-et-Marne.

Le marché français de l’immobilier logistique a connu une année difficile en 2023. La demande placée a chuté de 24 % (3,5 Mm2 d’entrepôts de plus de 5 000 m2) et l’investissement a été divisé par deux (2,6 Md€ investis). Ces chiffres contrastent avec l’activité de Prologis. L’an passé, ses surfaces ont progressé de 6 %, à 3,25 Mm2, en France, où la foncière compte 7 entrepôts en plus. « Nos146 entrepôts ont atteint un taux d’occupation record de 98,6%», affirme Cécile Tricault, directrice générale Europe du Sud. « Les fondamentaux du marché françaisdemeurentsolides.L’activité locative est dynamique, la hausse desloyerss’accélèreetletauxdevacanceestexceptionnellementbas». À l’exception des Hauts-de-France, la vacance s’élèverait à 3,3 % sur la dorsale et à plus de 5 % en France. Quant aux investissements, « un redressement progressif » est attendu en 2024, sous l’effet de taux d’intérêt plus compétitifs. La demande placée

« devrait légèrement progresser» ainsi que les loyers et les bâtiments « verticaux », selon elle.

Dans ce contexte, Prologis se fixe plusieurs objectifs. En termes d’activité, la foncière confirme une stratégie de croissance de 50 % de son patrimoine tous les trois ans. Les cibles demeurent les pôles logistiques de la dorsale, plus Le Havre et Orléans. À la demande de clients, Prologis « explorera de nouveaux territoires», confie Cécile Tricault, citant l’exemple de Toulouse. La rénovation énergétique des entrepôts et la fourniture de services sont deux autres priorités de la stratégie du fonds d’investissement en France. D’ici 2040, la société vise la neutralité carbone nette sur l’ensemble de sa chaîne de valeur, sur les scopes 1,2 et 3. Pour parvenir à la neutralité carbone jusqu’au scope 3, Prologis doit intégrer ses clients dans la démarche et s’appuie entre autres sur sa plateforme de solutions et de services Essentials.

18 000 m² dédiés à la santé en Isère

Rhenus Logistics met en service à Saint-Quentin-Fallavier un nouvel entrepôt de 18 000 m² composé de trois cellules dont deux sous température dirigée (15-25 °C). Il sera dédié à plusieurs clients du secteur de la pharmacie et des dispositifs médicaux, dont les noms seront probablement dévoilés à l’occasion de l’inauguration du bâtiment prévue en juin prochain. L’entrepôt, certifié BREEAM Excellent, est alimenté en énergie grâce à la géothermie et à des panneaux solaires. Il vient étendre la capacité logistique de Rhenus, qui dispose déjà de 4 sites à Saint-Quentin-Fallavier, totalisant 80 000 m2 pour des clients de l’agroalimentaire sec ou de la climatisation.

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© Prologis © GSE

Avis croisés

Les robots picker tiennent-ils leurs promesses ?

Du côté des cabinets de conseil experts en robotique, les avis divergent concernant le retour sur investissement des bras robotisés et leur essor aux postes de préparation de commande. Selon Benoît Mauget, manager au sein du cabinet Square Management, les bras robotisés de picking suivent le mouvement global de l’automatisation et permettent de traiter 80 % des produits avec un ROI rapide, tandis que pour Lucie Fabre, manager automatisation intralogistique chez Wavestone, ils ne sont pas encore déployés dans les entrepôts en raison de longues phases de tests et d’apprentissage nécessaires qui alourdissent les coûts.

Benoît Mauget, manager au sein du cabinet Square Management

« Trois raisons expliquent l’appétence des logisticiens pour les bras robotisés de picking. D’abord, la pénurie de main-d’œuvre qui a crédibilisé cette offre de robotisation. Ensuite, l’avancée tech nologique en matière de reconnaissance optique, des préhenseurs ou des calculateurs, et éga lement dans la gestion de Tetris de préparation, permet aujourd’hui à ces solutions de quasiment remplacer les Hommes. Enfin, leur prix est plus abordable. Sur des petits robots utilisés dans le retail, ils oscillent entre 150 000 et 300 000 €. Si l’on compare ces coûts à celui d’un préparateur, environ 35 000 à 40 000 € par an, en tenant compte du fait que le robot peut travailler en 3x8, le ROI peut être assez rapide et tout à fait acceptable pour une entreprise.

De plus, les robots contribuent à réduire la pénibilité ou la répétitivité des tâches, de mise en bacs par exemple. Or, cette réduction de la pénibilité devient chez certains logisticiens le premier critère d’image, avant la performance économique. Ajoutons que le robot ne commet pas d’erreur, ne se trompe pas de pièce ni de quantité, qu’il travaille en continu et peut sortir 1 000 pièces à l’heure, ce qui se traduit par une meilleure performance et une meilleure qualité de la prestation.

Dès lors, les bras robotisés sont adaptés au traitement de produits en carton ou emballés, y compris lourds, dans les entrepôts de l’e-commerce, de la distribution, pour la préparation de pièces automobiles ou de matériaux de plomberie par exemple. »

Lucie Fabre, manager automatisation intralogistique chez

Wavestone

Les bras robotisés dédiés à la préparation des commandes existent depuis 2 à 3 ans et les fabricants mettent en avant leurs progrès récents, rendus possibles par l’amélioration de l’IA et de l’analyse visuelle qui leur permet de mieux prélever rapidement des produits dans un bac. Mais en réalité, ces solutions ne sont pour l’instant quasiment pas déployées dans les entrepôts, du moins à grande échelle. Cela tient aux difficultés des bras à prélever avec un même outil un paquet de chips ou une boîte de conserve, par exemple. En outre, il y aura toujours une partie du référentiel qui ne sera pas préhensible par le robot, donc cela oblige à gérer des produits que l’on peut traiter par robotique et d’autres non.

Les fournisseurs annoncent volontiers 70 % de produits prenables, mais dans la réalité, si le produit a une forme complexe ou qu’on y a ajouté un blister, ce pourcentage est réduit. Il faut donc faire de nombreux tests pour savoir si les produits peuvent » par le robot. La phase d’apprentissage des formats des produits, des capacités de préhension, devient compliquée à gérer en situation réelle, avec par exemple 20 000 références à préparer rapidement. Cela fait souvent peur au client. À cela s’ajoutent les coûts liés à ces phases d’intégration, d’apprentissage des machines et de tests. Ainsi, au regard du nombre trop faible de déploiements à date, les logisticiens manquent de recul pour évaluer le retour sur investissement. »

souvent issus de l’automobile et des voitures connectées mais miniaturisés, les robots de picking sont capables de visualiser et reconnaître les produits à prélever. La couche logicielle ainsi que des algorithmes auto-apprenants traitent ces données visuelles pour guider le bras vers le produit, calculer la force de préhension nécessaire puis la dépose dans un carton ou un bac de manière ordonnée.

Ainsi, selon les données des fabricants du marché, les solutions sont capables de saisir des

objets à partir d’un centimètre et jusqu’à une trentaine de centimètres. La limite n’est pas fixée par le bras robotisé mais plutôt par la capacité maximale de contenance du bac. Les robots sont également dotés de différents types et formats de préhenseurs fixés à l’extrémité : pinces avec doigts articulés, systèmes de ventouses, pelles, etc. Ces périphériques sont généralement interchangeables, soit par des techniciens soit de manière autonome par les robots. Dès lors, rares sont les solutions construites

n° 206 > Avril/Mai 2024 > Stratégies Logistique DÉCOUVRIR PARTAGER-COMPRENDRE APPROFONDIR ACHETER 48
ROBOTS DE PICKING

Les APS se musclent à l’IA et se mettent à la RSE

Traitant toujours plus données internes et externes, les APS (Advanced Planning System) renforcent leur puissance de calcul et élargissent leur périmètre fonctionnel. Un panorama complété

Aperçu de l’offre APS en France

Dans son top 10 des risques supply chain en 2024, Kyu a placé en première position la volatilité de la demande, soit un bond de 5 places en un an. Entre déstockages post-Covid et baisse de la demande sous l’effet de l’inflation, « les entreprises

doivent apprendre à mieux gérer l’incertitude en faisant évoluerleursupplychainetsa planification», note le cabinet. Plus que jamais, dans un contexte déjà complexe aux plans géopolitique, réglementaire et environnement, l’APS s’affirme comme outil stratégique. Les supply chain mana-

gers en sont déjà largement convaincus, et nombre d’entreprises songent non plus à s’équiper mais à renouveler leur solution (lire l’interview pages 60-61). Ils sont alors confrontés à un large panel d’offres, que vise à éclairer notre panorama annuel des APS du marché français.

DÉCOUVRIR PARTAGER-COMPRENDRE APPROFONDIR ACHETER 56 n° 206 > Avril/Mai 2024 > Stratégies Logistique
DES APS
PANORAMA
© Stratégies Logistique –n° 206avril 2024
Nombre de clients dans le monde, toutes tailles confondues Donnée NC Données estimées

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