NUMÉRO
170 Avril/Mai 2018
MES
Nouveau levier de performance Transport
Moins de capacité, des prix en hausse
Intralogistique, la guerre des systèmes Numéro 170 - Avril/Mai 2018 - ISSN 1249-2965 - Prix du numéro : 17 €
© Fotoli
a
@stratlog strategieslogistique.com
Sous la pression d’Amazon, la mécanisation et l’automatisation des entrepôts en France s’accélèrent pour tous les types d’enseignes de distribution (généralistes ou spécialisées). Pour les généralistes, l’augmentation de la productivité logistique est aussi le moyen de rester en lice, dans une guerre des prix menée sur un marché globalement stable.
SOMMAIRE Stratégies Logistique > n° 170 > Avril/Mai 2018
DÉCOUVRIR
3 Édito
6 Stratégie 8 Développement durable
PARTAGERCOMPRENDRE
APPROFONDIR
ACHETER
56 Traçabilité
5
24 Transport routier
Augmentation des prix, nouvelles stratégies d’achat
44 Intralogistique
10 En mouvement
Nouveau directeur supply-chain chez Ideal Standard
32 Systèmes d’information
MES, d’une révolution industrielle à l’autre
11 Économie
EN COUVERTURE
12 Entreprise
Entrepôts couverts, comment appliquer l’arrêté 1510 ? Leclerc Chez Moi, les épiciers de province vont livrer Paris à domicile
Le segment des systèmes est sans doute le plus prometteur du grand marché de l’intralogistique. Mais tout le monde étant en train d’y mettre les pieds de diverses façons, la bataille sera de plus en plus rude, ce que commence à montrer l’exemple français. Elle pourrait notamment se jouer sur le service.
66 Index des sociétés g TOUTE L’INFO SUR : strategieslogistique.com Photo de couverture : Luc Battais
44
40 Distribution
19 Infrastructures 20 Site du mois
Mars automatise sa préparation de palettes hétérogènes
Stratégies Logistique > n° 170 > Avril/Mai 2018
stratégie logistique d’Amazon en France nouveau maillon de la logistique automatisée d’E.Leclerc en région parisienne
Intralogistique, la guerre des systèmes
8
DÉCOUVRIR
PARTAGER-COMPRENDRE
APPROFONDIR
ACHETER
DÉVELOPPEMENT DURABLE
La Poste inaugure un HLU La Poste a officiellement inauguré un premier hôtel logistique urbain (HLU) à Bordeaux : ce projet phare de la nouvelle logistique métropolitaine fonctionne depuis le début de l’année. La convention avec la Métropole de Bordeaux vient d’être signée.
L’
HLU est situé en plein cœur de Bordeaux, avenue de Tourville. Réalisation emblématique du programme de logistique urbaine engagé par La Poste, avec le soutien de Bordeaux Métropole, de l’État et de la Caisse des dépôts, il fonctionne depuis fin 2017. Le bâtiment de 4 700 m2, érigé par ACG, dispose d’un process innovant de timeshare (temps partagé). Concrètement, les trois entités du groupe vont partager l’outil industriel dans des temps différents de la journée. Objectif : mutualiser les équipements et utiliser un maximum de véhicules propres. « Cette innovation, qui permet de réduire l’impact immobilier tout en faisant face au
développement de l’activité colis, contribue à réduire les émissions polluantes », indique le communiqué. Elle a d’ailleurs bénéficié du programme d’investissement d’avenir de l’État PIA2Ecocité pour 1,35 M€. Sur la métropole bordelaise, la mise en place du dispositif représente un investissement global d’environ 13 M€, rien que pour le groupe La Poste. Par la convention signée début avril, La Poste
et Bordeaux Métropole souhaitent continuer à apporter des réponses concrètes aux enjeux importants de la logistique urbaine, notamment décongestionner la métropole et favoriser les circuits de proximité, en répondant aux nouveaux usages et au développement de l’e-commerce. Bordeaux Métropole et La Poste travaillent ensemble depuis 2014. Fin 2015, un dispositif complet de livrai-
son en mode propre, dans la zone à contrôle d’accès de Bordeaux, a permis de réduire les émissions de CO2, de particules et d’oxydes d’azote. Seize consignes colis avaient également été implantées. Dans les quartiers de Saint-Rémi, Ginko et Darwin, un espace mutualisé de services a été créé avec des partenaires de l’économie sociale et solidaire. Dernièrement, en partenariat avec la CCI de Bordeaux, un espace logistique de proximité (ELP) a été installé dans le quartier de Fondaudège. Son rôle : distribuer les colis de divers transporteurs avec services de livraison à domicile et de collecte d’emballages des commerçants du secteur en reverse logistique, pendant les travaux liés à la nouvelle ligne de tramway. ■
Énergie verte et impression 3D chez Porsche
E
n recourant à des trains neutres en carbone pour acheminer ses véhicules et à des camions fonctionnant au gaz naturel comprimé, Porsche réduit ses émissions de 3 %, évitant la production de plus de 6 000 t de CO2. Depuis le début de l’année, Porsche utilise des trains neutres en carbone pour transporter les véhicules au départ des gares de chargement de Kornwestheim et de Leipzig en Allemagne. « L’utilisation réfléchie des
ressources et les activités écoénergétiques sont fortement ancrées dans la stratégie d’entreprise de Porsche », a déclaré Oliver Bronder, viceprésident de la logistique et du contrôle de la production chez Porsche AG. L’entreprise prévoit de développer davantage son transport ferroviaire, en augmentant de 45 % la proportion de véhicules transportés par rail. Pour assurer la logistique avec ses fournisseurs autour de Stuttgart, le constructeur de voitures de
sport fait appel à trois camions utilisant le gaz naturel comprimé (CNG). Sur ses sites de production, Porsche recourt déjà depuis le début d’année dernière à de l’énergie verte provenant de sources éoliennes, hydrauliques et solaires. Dès 2020, l’usine principale de Zuffenhausen sera approvisionnée en biogaz, ce qui permettra d’éviter la production de près de 5 000 t de dioxyde de carbone par an. Courant février, Porsche Classic, la division dédiée
aux voitures de collection, a annoncé l’utilisation de l’impression 3D pour reproduire huit pièces détachées en métal et en plastique des anciens modèles. Jusqu’ici, la production était assurée à la main avec les outils d’origine, ce qui était très coûteux, tant du point de vue de la fabrication en très petite série que du stockage. Porsche Classic compte étendre ce procédé à 20 autres pièces (le catalogue en comptant environ 52 000). ■
n° 170 > Avril/Mai 2018 > Stratégies Logistique
10
DÉCOUVRIR
PARTAGER-COMPRENDRE
APPROFONDIR
ACHETER
EN MOUVEMENT ANNE BLOCH À 46 ans, Anne Bloch a été nommée directrice des achats et des catégories au siège France Boissons à RueilMalmaison (Hauts-de-Seine). Elle sera également membre du comité de direction de l’entreprise aux 57 000 clients, qui livre 1 établissement CHR sur 4 en France. Depuis 1995, Anne Bloch, diplômée à l’ESC Rouen, a travaillé pour Reckitt & Colman, Henkel Cosmetic et Lixir. En 2011, elle a rejoint le groupe Heineken en tant que directrice de clientèle, avant de prendre la direction du développement commercial pour le marché alimentaire en 2014.
FRÉDÉRIC ZIELINSKI Frédéric Zielinski rejoint Savoye, (division du groupe Legris Industries) au poste de directeur du développement des solutions France et International. Le bientôt quadragénaire quitte donc Dubaï pour Dijon. Depuis 15 ans, il travaillait chez Swisslog, dans l’intralogistique. La mission de ce titulaire d’un MBA Management à la Swiss Business School de Zürich et ingénieur diplômé de l’ENSISA (École nationale supérieure d’ingénieurs Sud-Alsace, ex-ESSAIM).
PATRICE HENRION Patrice Henrion devient directeur du développement chez Boa Concept, spécialiste de la préparation de commande de détail. Titulaire d’une maîtrise en management et fort de 20 ans d’expérience à Auchan, au Crédit Agricole et chez Locam, il est spécialiste du financement de ventes en B to B. Il aura notamment en charge la nouvelle offre CAAS®, Conveyor as a Service.
Nouveau directeur supply-chain chez Ideal Standard Ideal Standard France, fournisseur belge pour les professionnels de la salle de bains et du sanitaire, a nommé Fabien Agnoli, 47 ans, au poste de directeur supply-chain. Diplômé en gestion des opérations logistiques à l’université de Troyes, Fabien Agnoli a réalisé sa carrière dans la supply-chain chez des leaders de l’électroménager et de l’électronique. Avant de rejoindre Ideal Standard France, il a notamment passé sept ans chez LG, au poste de coordinateur supply-chain. Au sein d’Ideal Standard France, Fabien Agnoli supervisera la chaîne d’approvisionnement, composée des services ADV (gestion des commandes et relation clients), Demand & Supply (prévision des ventes et suivi des approvisionnements), logistique (transport et entreposage) et SAV (traitement des litiges et gestion des pièces). Il sera également chargé de créer et d’optimiser les synergies entre ces différents services pour accroître la disponibilité des produits, la qualité de service, les délais de livraison et la satisfaction clients. Ideal Standard est commercialisé sous les marques Porcher (France), Armitage Shanks (RoyaumeUni), Ceramica Dolomite (Italie) et Vidima (Europe de l’Est). L’entreprise intervient dans plus de 30 pays et emploie près de 9 500 personnes. DHL EXPRESS FRANCE
HUB ONE
TRANSPOREON
Philippe Prétat
Farid Khanouch
Valérie Carreau
Philippe Prétat, 55 ans, vient d’être nommé Pdg de DHL Express France, en remplacement de Michel Akavi. Philippe Prétat a rejoint DHL Express France en 2007 comme directeur financier. Diplômé de l’INSEAD (Institut européen d’administration des affaires) en management, Philippe Prétat a commencé sa carrière comme contrôleur financier en 1986 au siège européen de Dow Corning en Belgique, avec un DESS en finance obtenu à l’université d’Aixen-Provence. Philippe Prétat a ensuite évolué pendant 32 ans au sein des directions financières de sociétés de premier plan comme Dow Corning, CarnaudMetalBox, Nestlé, Safran ou Microsoft en France.
En février, Hub One, groupe de services en technologies de l’information et de communication en environnements professionnels, a embauché Farid Khanouch en tant que directeur commercial. Rattaché à Bertrand Laurioz, directeur de la business unit Telecom, Farid Khanouch a pour mission d’accélérer le développement national de l’activité. Avant de rejoindre Hub One, Farid Khanouch était directeur général de SIAE Microelettronica France. Titulaire d’une maîtrise de physique nucléaire et d’un DESS Réseaux et télécommunication en partenariat avec l’école d’ingénieur ENIC de Lille, Farid Khanouch a commencé sa carrière en 1998 en tant que directeur projets médias chez France Telecom Sofrecom, puis devient ingénieur systèmes au sein de Newbridge Networks.
Valérie Carreau est nommée directrice commerciale NordOuest Europe de Transporeon Group, éditeur de plateformes logistiques cloud globales. Elle aura pour principale mission d’accélérer la croissance sur les marchés français, du Royaume-Uni et du Benelux. Titulaire d’un master en marketing-ventes obtenu en 1991 à Kedge Business School (Bordeaux), Valérie Carreau totalise 25 ans d’expérience commerciale en B to B auprès de grandes entreprises mondiales de l’IT et des services. Elle a commencé sa carrière chez l’éditeur Sage où elle a créé la cellule de vente directe grands comptes et rejoint en 1996 le leader mondial de la transaction B to B NCR Corporation. Elle était en poste depuis 2013 chez Brink’s France en tant que directrice commerciale.
n° 170 > Avril/Mai 2018 > Stratégies Logistique
12
DÉCOUVRIR
PARTAGER-COMPRENDRE
APPROFONDIR
ACHETER
ENTREPRISE GEODIS : DES DRONES POUR LES INVENTAIRES Geodis et Delta Drone débutent la phase d’industrialisation de leur solution entièrement autonome d’inventaire en entrepôt par drone. Le système combine un robot au sol, doté d’une batterie, et un drone quadricoptère équipé de quatre caméras haute définition. L’ensemble, doté d’une technologie de géolocalisation indoor, fonctionne en totale autonomie pendant les heures de fermeture du site. La solution permet le comptage et le reporting des données en temps réel, le traitement et leur restitution dans le système d’information de l’entrepôt. La solution est plug and play et s’adapte à tous les WMS.
Entrepôts couverts, comment appliquer l’arrêté 1510 ? Pour éviter des erreurs d’interprétation, le groupe de travail qui s’est penché sur l’arrêté 1510 concernant les prescriptions générales applicables aux entrepôts couverts, composé des services d’inspection, des exploitants, des concepteurs d’entrepôts, des assureurs, des experts et de l’association Afilog, met à disposition un guide d’application. Ce document constitue « une aide à la lecture de cet arrêté ministériel à l’attention des acteurs en charge de son application », souligne l’introduction.
Le guide se présente sous forme de questions/réponses, avec d’un côté les interrogations des acteurs, et de l’autre, des réflexions collégiales et représentatives des débats du groupe de travail. L’objectif étant de « dégager des positions ou des orientations sur des points du texte qui peuvent se prêter à des interprétations divergentes selon les lecteurs ». Pour rappel, l’arrêté du 11 avril 2017 est relatif aux prescriptions générales applicables aux entre-
pôts couverts, simplifiant largement la réglementation. Les bâtiments sont soumis à la rubrique 1510, y compris lorsqu’ils relèvent également d’une ou de plusieurs des rubriques 1530, 1532, 2662 ou 2663 de la nomenclature des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE). L’arrêté s’applique aux trois régimes ICPE, déclaration, enregistrement et autorisation. Le guide est téléchargeable sur le site d’Afilog : http:// www.afilog.org/ n
OCEAN LANCE SON SMART TRACKING Orange Business Services poursuit son offensive dans l’Internet des objets (IoT) : sa filiale Ocean, spécialisée dans les solutions de gestion de flottes, propose désormais un smart tracking pour faciliter la localisation et le suivi des biens et des équipements. Cette nouvelle offre repose sur une gamme de trois balises de localisation autonomes (trackers), avec une autonomie allant jusqu’à 5 ans en mode économique ; un choix de connectivité entre réseau cellulaire ou réseau IoT basse consommation LoRa d’Orange, adapté à chaque usage et couverture géographique ; un portail permettant de suivre les objets, de définir des règles de suivi et d’alertes, pour identifier par exemple si un objet sort d’une zone prédéfinie (geofencing) ou se déplace à une heure indue (chronofencing), et d’éditer leurs rapports d’activité.
Après Dispeo, Hopps veut croquer ADS Hopps Group, spécialisé dans la logistique et la communication de proximité et fondé en janvier 2017 par les actionnaires de Colis Privé (Éric Paumier, Frédéric Pons et Guillaume Salabert), a annoncé être entré en négociations exclusives avec le groupe japonais Rakuten pour le rachat de la
société Alpha Direct Service (ADS), acteur historique de leur logistique e-commerce. Ce projet, dont le montant n’a pas été communiqué,
porte sur les deux sites logistiques d’Évreux et Beauvais, avec reprise de l’ensemble du personnel. Après le rachat de Dispeo, cela confirme l’ambition de Hopps de devenir l’un des principaux acteurs de la gestion des opérations de supply-chain pour l’ecommerce. n
n° 170 > Avril/Mai 2018 > Stratégies Logistique
DÉCOUVRIR
PARTAGER-COMPRENDRE
APPROFONDIR
ACHETER
ENTREPRISE AUCHAN RÉORGANISE SA LOGISTIQUE SUD La nouvelle plateforme logistique Auchan Retail France, près de Nîmes, sera livrée en janvier 2019. Situé au sein de la ZAC Mitra, à Garons, ce nouvel entrepôt sous-traité à ID Logistics et à Geodis s’étendra sur 58 000 m2. Il sera loué par Auchan pour une durée de 9 ans. Son rôle va être de réorganiser les flux logistiques avec les autres plateformes du Gard, situées à Garons et à Saint-Césaire-de-Gauzignan. Cet entrepôt traitera des denrées alimentaires non périssables (épicerie et boissons sans alcool) à très forte rotation, des produits de bricolage, d’hygiène et de droguerie.
JOSEPH DROUHIN INVESTIT DANS SA LOGISTIQUE Joseph Drouhin cultive un domaine de 80 hectares en biodynamie pour élaborer majoritairement en premiers et grands crus, mais aussi des vins de négoce. Au cours des trois prochaines années, 5,50 M€ vont être investis dans le nouveau process logistique, rapporte le journal Les Échos. La cuverie sera étendue de 2 000 m2 pour un coût de 3 millions, et un bâtiment logistique lui permettra d’anticiper et de mieux traiter les commandes clients. L’année prochaine, le viticulteur investira un million d’euros dans une nouvelle ligne de conditionnement pour mieux organiser la palettisation, la dépalettisation, le rinçage, le remplissage et le bouchage. En 2020, aura lieu le changement du système d’étiquetage, d’encaissage et de marquage, moyennant 1,5 M€.
Leclerc Chez Moi, les épiciers de province vont livrer Paris à domicile Face à Amazon et aux acteurs de la toile affichant leurs velléités sur le marché du commerce alimentaire en ligne, la grande distribution traditionnelle riposte. Le mouvement E.Leclerc se lance à son tour dans la livraison à domicile sous la marque Leclerc Chez Moi.
L
e service devait débuter le 26 mars sur 11 arrondissements au nord de Paris, pour s’étendre ensuite à toute la capitale. « Notre objectif est d’apporter la qualité Leclerc au prix Leclerc, 20 à 25 % moins cher que les autres », déclare Michel-Édouard Leclerc. Car la livraison à domicile n’est pas qu’une première défense contre des acteurs comme Amazon. C’est également un pavé dans le jardin des autres enseignes généralistes déjà présentes dans la capitale. Le registre est toujours le même : une promesse commerciale basée sur la défense du pouvoir d’achat. Pour atteindre le consommateur parisien à son domicile, le distributeur a conçu une logistique pilotée par Parisnordis, filiale de la Scapnor. En amont, elle
© LB
14
tionnelles depuis juillet 2017. Bruyères alimentera quotidiennement un entrepôt de 6 000 m2 (extensible) à Pantin, doté de capacités sous température dirigée et dont la gestion est confiée à ID Logistics. L’entrepôt pantinois présentera 9 500 références (12 000 par la suite sur les 25 000 proposées par E.Leclerc),
« Notre objectif est d’apporter la qualité Leclerc au prix Leclerc, 20 à 25 % moins cher que les autres » s’appuie sur le pôle logistique de la société d’achat et d’approvisionnement du mouvement E.Leclerc à Bruyères-sur-Oise. Sur 40 000 m2, celui-ci dispose de capacités pour le stockage et la préparation de commandes de produits sous température contrôlée en froid positif négatif, et de produits secs pour lesquels de nouvelles installations automatisées sont opéra-
dont des fruits et légumes, produits bios, frais, surgelés et secs. Le prestataire logistique y assurera les préparations de commandes manuelles à l’unité avec une équipe de 80 personnes. Toute commande passée de 7 à 12 heures sera livrée le lendemain matin dès 7 heures. Les commandes passées de 12 heures à minuit seront livrées en J+1, entre 12 et 22 heures. Avec
le traitement escompté d’au moins 3 000 commandes par jour sous 3 ans, l’automatisation du site pourra être étudiée une fois que les flux quotidiens dépasseront les 1 500 commandes. En cas d’absence du destinataire, dans un premier temps, la commande retournera à Pantin et le service client organisera une deuxième livraison. Au cours de l’année 2018, des points relais similaires aux drives piétons devraient être mis en place. Le client pourra alors choisir une livraison à domicile ou le retrait de sa commande dans un point dédié E.Leclerc. Pour les autres arrondissements de Paris, le service Leclerc Chez Moi sera assuré par la centrale d’achat Scadis, au départ de son nouveau site automatisé en construction sur le parc logistique de l’A5, sur les communes de Réau et de Moissy-Cramayel en Seine-et-Marne. n
n° 170 > Avril/Mai 2018 > Stratégies Logistique
16
DÉCOUVRIR
PARTAGER-COMPRENDRE
APPROFONDIR
ACHETER
ENTREPRISE LIDL POURSUIT SON DÉVELOPPEMENT LOGISTIQUE En lançant la construction d’un nouvel entrepôt de 52 000 m2 à Cestas, l’enseigne alimentaire allemande va doubler sa surface. Ce nouvel entrepôt va approvisionner les 72 magasins de la région : Gironde, Landes, Lot-et-Garonne et PyrénéesAtlantiques. Il remplace l’entrepôt de Cadaujac, devenu inadapté en raison de la forte part de logistique du froid positif et négatif dans l’activité de Lidl. L’investissement avoisine les 58 M€, avec une mise en service prévue pour mars 2019. Le bâtiment compte 8 cellules et de nombreux quais pour éviter les temps d’attente lors du chargement.
25 entrepôts en France Chaque semaine, un entrepôt Lidl réceptionne 9 800 palettes, prépare 750 000 colis, expédie 10 300 palettes et assure environ 350 tournées. L’enseigne a entamé la refonte de sa logistique en 2015, en inaugurant un entrepôt de 41 000 m2 à La Chapelled’Armentières, près de Lille (capacité 19 000 palettes). C’est le coup d’envoi du renouvellement, d’ici 2020, de 80 % des 25 entrepôts de France, chacun développant de 15 000 à 44 000 m2 (soit près de 800 000 de m2 au total sur le territoire). Le coût global avait été estimé entre 100 et 150 M€, rien que pour la logistique. Car en parallèle, le groupe rénove une partie de son réseau de 1 500 magasins.
Carrefour s’équipe pour être le leader de l’e-commerce alimentaire… L’ancien site PSA à Aulnay-sous-Bois héberge la nouvelle plateforme Carrefour dédiée à son activité e-commerce drive. Aménagée par Segro et prestée à STEF, elle sera mécanisée en 2019, contribuant à sa promesse de livraison H+3.
M
ultiplier par 5 les ventes sur Internet pour atteindre un chiffre d’affaires de 5 Md€ dans l’e-commerce alimentaire d’ici 2022, tel est l’objectif de l’enseigne. Au prix d’un investissement de 2,8 Md€, a rappelé le 10 avril Alexandre Bompard, « Carrefour doit créer un univers omnicanal de référence et devenir leader de l’e-commerce alimentaire en France ». Cet axe du plan de transformation, présenté le 23 janvier 2018 par le président du groupe, suppose la création d’outils logistiques adaptés. À côté d’Ooshop, son bras armé pour l’e-commerce B to C, Carrefour ambitionne de rattraper son retard dans le domaine des drives, avec le déploiement à court terme de 185 sites de ce type dont une quinzaine piétons. Le distributeur a mis-
sionné Segro pour aménager une plateforme logistique multitempératures à Aulnaysous-Bois, sur le terrain de l’ancienne usine PSA. Avec un bail de 9 ans, ce site de 26 600 m2, dont 1 600 m2 de bureaux en service depuis début mars, est dédié à la préparation de commandes et à l’approvisionnement de ses drives dans la partie nord de Paris et de l’Ile-de-France. Dans le cadre d’un contrat de 3 ans, sa gestion a été confiée à STEF qui y emploiera 300 personnes d’ici la fin de l’année. D’une dizaine de drives aujourd’hui, la plateforme en alimentera une cin-
quantaine fin 2018, à raison de 2 à 3 livraisons par jour sous H+3 à H+8. Ses 4 cellules de 6 000 m2 (extensible à 5) traitent 13 000 références dans toutes les gammes de température : ambiant, 8/12 °C pour fruits et légumes, 0/4 °C pour produits frais, -18/-25 °C pour surgelés. Dans un premier temps manuelle, une des 4 cellules sera mécanisée courant 2019, permettant au site de préparer jusqu’à 8 000 commandes par jour contre 3 500 annoncées d’ici fin 2018. L’assortiment passera alors à 20 000 références. n Érick Demangeon
… Et lance ses drives piétons
C
arrefour ouvre 6 drives piétons en Rhône-Alpes (4 à Lyon et 2 à Saint-Étienne), et se prépare à faire de même à Paris. Une stratégie qui renforce l’offre alimentaire en cœur de ville. Ces espaces drive piéton, situés dans des magasins de centre-ville, proposent les produits de la plateforme e-commerce drive, soit 15 000 références (bientôt 20 000). À titre de comparaison, un Carrefour
City compte 6 000 références. « L’objectif est d’apporter aux clients du centre-ville les prix de nos hypers », commentait lors d’une visite à Lyon Marie Cheval, patronne du digital chez Carrefour, au quotidien économique Les Échos. Six autres drives piétons vont ouvrir à Paris, alimentés par la nouvelle plateforme logistique, toujours PCC, inaugurée récemment à Aulnay-sous-Bois. L’entrepôt sera capable de
traiter 5 000 commandes par jour d’ici la fin de l’année, avec pour objectif d’atteindre 8 000 fin 2019. Les commandes sont préparées en 4 heures (avant, les magasins s’en chargeaient). Carrefour compte aujourd’hui 636 drives, tous voisins des magasins. L’enseigne prévoit d’en ouvrir 170 d’ici la fin 2018, dans des hypers de périphérie ou des Carrefour Market de centres-villes. n
n° 170 > Avril/Mai 2018 > Stratégies Logistique
g PLUS D’INFOS SUR strategieslogistique.com
Intermarché développe la livraison entre particuliers
La Poste teste les livraisons en illimité
Shopopop, plateforme de livraison collaborative, et Intermarché, deuxième distributeur indépendant de France, annoncent un partenariat pour développer la livraison des courses à domicile entre particuliers. Avec sa plateforme, la start-up nantaise Shopopop apporte à l’enseigne du Groupement Les Mousquetaires une solution pour livrer ses clients, du drive au domicile. Pour l’instant, neuf magasins pilotes Intermarché ont été sélectionnés, à Bordeaux et Flers, afin de tester la demande de livraison en zones urbaines et rurales. Le drive impose en effet des contraintes, avec des plages horaires de livraison trop limitées ou, à l’inverse, trop larges.
Le Colissimo Pass sera lancé au prix découverte de 9 € par an pour les clients (au lieu de 39 €). En parallèle, au cours de l’année 2017, La Poste a modernisé ses systèmes de tri, avec le rétrofit (principe d’ajouter des technologiques à d’anciens systèmes) automatisme et informatique, sur cinq de ses plateformes. Le défi est d’inclure dans cette nouvelle offre de livraison en illimité un maximum de sites. La formule, baptisée « Colissimo Pass », est encore en phase de rodage. Elle permet des livraisons gratuites en Colissimo (sans minimum) pour tous les achats réalisés sur les 11 sites partenaires (visant les 50 pour Noël), ainsi que la gratuité des retours. Le service client Premium sera accessible 7 jours sur 7, de 8 heures à 22 heures. La Poste positionne donc son offre de livraison face à Amazon et son service Prime, fnac.com ou Cdiscount qui proposent déjà un service identique. n
Stratégies Logistique > n° 170 > Avril/Mai 2018
À l’issue de cette expérimentation, Shopopop et le Groupement Les Mousquetaires étudieront l’opportunité de proposer ce modèle de livraison auprès des 4 600 drives d’Intermarché (dont le chiffre d’affaires global pèse 5 Md€). Shopopop comptait déjà près de 300 drives et commerces partenaires, dont Auchan, Leclerc ou Leroy Merlin, avec plus de 13 000 utilisateurs et 10 000 livraisons effectuées en France depuis septembre 2016. n
17