NUMÉRO
Décembre 2018/Janvier 2019
174
Décembre 2018 Janvier 2019
© Stratégies Logistique
Numéro 174 - Décembre 2018/Janvier 2019 - ISSN 1249-2965 - Prix du numéro : 22 €
STRATÉGIES LOGISTIQUE - Numéro 174
L’innovation attrape le train
ENQUÊTE Logistique internationale, croissance soutenue des échanges
DOSSIER Les prestataires logistiques en France en 2018 @stratlog strategieslogistique.com
© Viapost
Les prestataires logistiques présents en France ont connu en 2018 une croissance toujours soutenue par le commerce électronique, sur fond de restructuration des organisations logistiques de la grande distribution dont la digitalisation se poursuit.
SOMMAIRE
Stratégies Logistique > n° 174 > Décembre 2018/Janvier 2019
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3 Édito 6 Stratégie
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24 Enquête ferroviaire Quand l’innovation rattrape le fret ferroviaire… ou le contraire
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77 Chariots de manutention
44 Prestataires
2018, un millésime digital
8 Développement durable 10 En mouvement 12 Entreprise
Alibaba ouvre un premier centre logistique européen à Liège
30 Logistique internationale
Croissance soutenue des échanges
Dans une décennie qui aura bouleversé le monde de la prestation logistique, 2018 s’est inscrite dans une continuité. La croissance des gros acteurs n’affolera probablement pas les compteurs, mais elle paraît solide. E-commerce, digitalisation, consolidation, nouveaux entrants et grands projets : on fait le point.
86 Index des sociétés g TOUTE L’INFO SUR : strategieslogistique.com
EN COUVERTURE
18 Infrastructures
Édouard Philippe fusionne les ports du Havre, de Rouen et de Paris
20 Site du mois
SCD Luisina : la mécanisation, 3 ans après
36 Enquête WMS
Quand l’esclave devient chef d’orchestre
L’innovation attrape le train Stratégies Logistique > n° 174 > Décembre 2018/Janvier 2019
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EN MOUVEMENT JEAN-EMMANUEL MONGNOT
XPO Logistics a nommé Jean-Emmanuel Mongnot au poste de directeur général transport France, responsable des opérations de transport de l’entreprise en France. Il est titulaire d’un DESS en administration d’entreprises de l’université de Caen Normandie.
JEAN-MICHEL FRAMMERY
Jean-Michel Frammery, 54 ans, sera désormais chargé de manager les équipes de développement du pôle Logistique & Activité du groupe Panhard, sous la direction de Jean-Louis Lazuech, directeur général adjoint de ce pôle.
PATRICK OESTREICH
Patrick Oestreich occupe désormais le poste de vice-président Strategic Sales Europe de XPO Logistics, en charge des relations avec les clients majeurs multimarchés. Il possède plus de dix ans d’expérience dans le secteur de la logistique, où il occupait dernièrement le poste de senior vice-président, affrètement (lots complets et lots partiels) chez DB Schenker en Europe.
BÉATRICE OGÉE, NOUVELLE DIRECTRICE COMMERCIALE DE FM LOGISTIC
FM Logistic nomme Béatrice Ogée au poste de directrice commerciale et marketing du groupe. Succédant à Hervé Dujardin. elle intègre par la même occasion le comité exécutif. Béatrice Ogée est juriste de formation. Elle a commencé sa carrière chez Accor avant d’intégrer International SOS. Elle a rejoint Europ Assistance en 2015 à la direction générale France.
Des coursiers requalifiés en salariés, avis de tempête sur les plateformes numériques de livraison
U
n arrêt* de la Cour de cassation daté du 28 novembre requalifie en contrat de travail le lien entre une plateforme numérique de livraison et ses coursiers exerçant leur activité sous un statut d’indépendant. Ce qui est inédit en l’occurrence, c’est que le lien de subordination caractérisé par la Cour résulte de l’emploi d’un système de géolocalisation dans le contrôle de l’activité des coursiers. La notice de la Cour de cassation accompagnant l’arrêt n° 1737 du 28 novembre 2018 précise que la chambre sociale de la Cour statue pour la première fois sur la qualification du contrat liant un livreur à une plateforme numérique. La Cour casse un jugement de la cour d’appel de Paris
qui avait rejeté la demande de requalification du contrat déposée par un coursier employé sous statut d’indépendant.
Des modèles économiques à revisiter Beaucoup de sites collaboratifs de livraison, et pas des moindres, vont devoir revisiter en profondeur leur modèle économique. Car les conditions d’utilisation des plateformes à l’usage des coursiers indépendants montrent qu’elles
ont été rédigées le plus souvent pour éviter l’écueil de la requalification. Mais cela, sur la base d’une jurisprudence déjà ancienne qui avait permis la requalification, notamment dans l’express, de contrats de sous-traitance de livraison en contrats de travail. Cependant, cette jurisprudence n’avait pas encore établi de liens de subordination à l’employeur prenant en compte les nouvelles technologies. Voilà qui est fait. Le problème de beaucoup de plateformes est que leur modèle économique table précisément sur les nouvelles technologies et les vides juridiques qu’elles engendrent pour s’affranchir d’un certain nombre de contraintes sociales. Elles vont devoir s’adapter. n
* L’arrêt et sa notice peuvent être téléchargés sur le site de la Cour de cassation ou sur stratégieslogistique.com
GS1 France planche sur l’e-logistique
À
l’approche des fêtes, GS1 a lancé un groupe de travail sur l’e-logistique. L’objectif est de réunir et fédérer les e-commerçants pour réfléchir à la simplification des processus logistiques et mieux répondre aux attentes. Parmi les solutions avancées pour fluidifier les process logistiques, l’utilisation du standard GS1 SSCC (Serial Shipping Container Code). Ce code international délivré par GS1 permet d’identifier une unité logistique (ex : caisse, palette,
colis) ainsi que les articles qu’elle contient, assurant une meilleure traçabilité de bout en bout de la chaîne. Ces ateliers de réflexion proposés par GS1 s’inscrivent dans une démarche globale lancée en début d’année, en partenariat avec SprintProject, pour mettre au point un baromètre intitulé « Services à la livraison : réalités sur les attentes des Français », réalisé par OpinionWay. L’objectif est de mieux cibler les attentes des Français en matière de livraison et de détecter l’émer-
gence de nouveaux besoins. 67 % des personnes interrogées ont déjà rencontré au moins un problème lors d’un achat au cours des 12 derniers mois, en raison principalement d’une livraison non effectuée malgré la présence à son domicile, une livraison arrivée trop tard ou simplement annulée à cause d’un stock mal géré. Or, l’étude démontre que plus de 80 % des consommateurs affirment qu’ils n’achèteront plus sur ce site internet en cas de problème lié à la livraison. n
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ENTREPRISE LECLERC S’ALLIE À SHOPOPOP
Leclerc propose désormais aux clients de six magasins pilotes (à savoir les drives de Basse-Goulaine, Guérande, Pleumeleuc, Pornic, Rezé Océane et Saint-Gilles-Croixde-Vie), un service de livraison de courses à domicile en partenariat avec Shopopop. Fondée à Nantes en avril 2016 par Johan Ricaut et Antoine Cheul, Shopopop est une plateforme de livraison collaborative entre particuliers.
Alibaba ouvre un premier centre logistique européen à Liège
CONFORAMA CHOISIT SHIPPEO
Avec la solution Shippeo, Conforama a mis en place un suivi en temps réel de toutes les livraisons vers ses 205 magasins français, avec notamment des ETA (horaires estimés d’arrivée) prédictifs. L’équipe transport et suivi magasins peut accéder en temps réel au statut et à l’heure estimée d’arrivée de chaque livraison aux magasins plusieurs heures à l’avance.
INTERSPORT, L’OMNICANAL AVEC ONESTOCK
Pour faire disparaître les ruptures de stock et l’indisponibilité des produits, Intersport a fait appel à OneStock pour la mise en place d’un OMS qui sera opérationnel dès le 1er trimestre 2019. Le premier scénario déployé sera le ship-from-store, pour permettre une meilleure disponibilité des produits.
UNE MARKETPLACE POUR LES PALETTES
Pierre-Édouard Robert, 34 ans, à la tête d’une PME de transport depuis deux ans, lance Magicpallet.com, une plateforme internet d’échange de palettes Europe. Lancée début décembre, la plateforme a été testée en amont par plus de 15 entreprises pilotes dont Système U.
© Alibaba Group
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Daniel Zhang, Pdg d’Alibaba Group, lors du lancement du Singles Day en Chine.
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a ville de Liège, en Belgique, va accueillir le premier centre logistique d’Alibaba en Europe, rapporte le quotidien belge L’Écho. Il souhaite répondre à la demande des classes moyennes chinoises en produits européens. Les premiers avions ont volé de Huangzhou à Liège à l’approche du 11 novembre, jour du Singles Day, fête commerciale des célibataires inventée par Alibaba, qui a enregistré un record de 30 Md$ de ventes en 24 heures. Le nouvel entrepôt belge devrait s’étendre sur 380 000 m2, sans date de livraison avancée pour l’instant. « L’extension d’Alibaba en Europe n’en restera pas là », a expliqué à L’Écho le responsable d’Alibaba Europe, Terry von Bibra. « Après quelque temps, nous examinerons la manière dont cela fonctionne. Et nous réfléchirons à l’opportunité de créer un deuxième ou un troisième centre. C’est un processus qui s’étendra sur plusieurs années. »
Rien n’est signé Christian Delcourt, porte-parole de l’aéroport de Liège, a rappelé à la RTBF que pour l’instant, rien n’était signé mais que l’arrivée de cet entrepôt pourrait « créer des centaines d’emplois sur la région liégeoise ». Si le monde politique a globalement exprimé sa satisfaction sur le projet, le parti politique Vega (positionné vert et à gauche) a dénoncé l’aberration écologique et environnementale. « Il y aura des emplois détruits chez nous. De surcroît, nous ne sommes plus très loin de l’époque où ces entrepôts seront complètement robotisés. Combien restera-t-il d’emplois dans dix ou vingt ans ? », a déclaré François Schreuer, le porte-parole de Vega à la RTBF. D’autres centres logistiques doivent être créés par Alibaba à Hong Kong, Dubai, Moscou et Kuala Lumpur, afin d’enrichir le réseau mondial de Cainiao, la filiale logistique d’Alibaba. L’objectif est de pouvoir assurer une livraison en 72 heures partout dans le monde. n
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ENTREPRISE CALAIS-TURIN EN 18 HEURES Les 1 150 kilomètres de Calais-Turin (Orbassano) s’effectueront désormais en moins de vingt heures, à raison de trois fois par semaine. La nouvelle autoroute ferroviaire a été inaugurée le 6 novembre à Calais par la ministre des Transports. Cette nouvelle navette, proposée par Viia (groupe SNCF) pour le côté français, et Mercitalia (groupe Ferrovie delle Stato Italiane) pour la partie italienne, permettra le transport de remorques non accompagnées (frigo, vrac, grande hauteur, matières dangereuses, etc.) et de conteneurs seuls à partir de janvier prochain.
RELAIS COLIS LANCE LE J+1 DANS LE SUD Avec la montée en puissance de son nouveau hub de Genas (Rhône) opérationnel depuis juin, Relais Colis annonce l’extension de son service express J+1 à tout le sud de la France. Depuis environ deux ans, l’entreprise fait peau neuve en se construisant comme un véritable réseau d’express national structuré autour de hubs hautement mécanisés. Après le lancement de son premier hub mécanisé à Combs-la-Ville (Seine-etMarne), c’est au tour de celui de Genas d’ouvrir ses portes.
RACHETÉ, STG VA DÉVELOPPER LA LOGISTIQUE La famille Gautier a cédé au fonds Hivest Capital Partners 75 % du capital du groupe STG de transport de marchandises sous température dirigée, rapporte Les Echos. Le nouvel actionnaire prévoit de développer la logistique.
Geodis lance Upply
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vec sa nouvelle filiale Upply, Geodis a lancé le 12 novembre le premier module de ce qui deviendra, mi-2019, une véritable marketplace digitale de transport multimodal. Pour l’instant, il s’agit d’une puissante plateforme web de benchmark des prix de transport, accessible gratuitement pendant quelques mois. Cela, sur des milliers de routes (origine-destination) et pour tous les modes de transport, à l’international ou non. Pas simple de comprendre l’un des promoteurs du nouveau service de benchmark des prix de transport d’Upply, quand il explique que sa vocation première est de fournir en temps réel « la dispersion des prix de transport ». Il utilise de façon raccourcie un terme de statistique qui, dans sa version longue, parle plutôt de dispersion par rapport à une moyenne, situant ainsi un point médian entre un minimum et un maximum. Et c’est bien ce que propose Upply.
Prix moyen par route Pour un mode de transport donné, sur une relation donnée (origine-destination) et dans des conditions précises (door-to-door, aéroport à aéroport, etc.), des algorithmes fournissent un prix moyen du marché associé à des écarts-types constatés en plus ou en moins à partir de données recueillies auprès des sources « officielles » de prestataires, de transporteurs, de chargeurs, et bientôt des données anonymes issues de la marketplace. Un référentiel de prix est ainsi créé avec des mailles moyennes d’une semaine, permettant à chacun de comparer ses propres prix. Cela se fait soit en temps réel en ligne, soit au travers d’un
service Smartscan. Dans ce dernier cas il suffit d’envoyer un fichier Exel des routes à étudier pour recevoir en quelques minutes un fichier pdf d’analyse de la dispersion des prix pour chacune d’entre elles. Le prestataire annonce un délai de 10 à 15 minutes pour l’analyse de 100 000 routes. Le service est disponible au travers d’API qui peuvent être intégrées dans les systèmes informatiques des utilisateurs. En phase de lancement, il est gratuit. Il fera l’objet d’une facturation selon plusieurs packages tarifaires à partir du milieu de l’année prochaine.
La marketplace mi-2019 À cette époque, devrait entrer en service la fonction marketplace, totalement ouverte, où tous les opérateurs du marché pourront proposer leur offre à tous ceux qui souhaiteront la leur acheter. Guillaume Pepy, président du directoire du groupe SNCF, venu parrainer le lancement de la nouvelle filiale, a indiqué que la SNCF y installera son offre de transport combiné. Le service de marketplace Upply ne prélèvera qu’une commission de mise en relation et non pas une commission de transport. La nuance vaut d’être soulignée, car Upply n’est pas le nouveau service commercial en ligne de Geodis, commissionnaire de transport qui, à ce titre, serait partie prenante des contrats signés en ligne. n LB
Guillaume Pepy, président du directoire du groupe SNCF, venu parrainer le lancement de la nouvelle filiale Upply, a indiqué que la SNCF y installera son offre de transport combiné.
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INFRASTRUCTURES PAREDES À SAINTQUENTIN-FALLAVIER
Paredes, un acteur majeur sur le marché de l’hygiène et de la protection professionnelles, vient de mettre en service une plateforme centralisée à Saint-Quentin-Fallavier. Elle dispose d’une capacité de stockage de 6 000 m2 pour 7 200 palettes. La prestation logistique a été confiée à SPIL.
NOUVEAUX ENTREPÔTS À TRAPPES
12 500 m2 ont été livrés à Trappes au mois d’août par Argan. La foncière de développement et location d’immobilier logistique a loué une première cellule à Culligan (traitement des eaux), la seconde aux transports Legendre. Les deux sociétés se sont engagées pour six ans et rejoignent Iron Mountain (ex-Recall) sur cet ex-terrain SNCF de 20 ha.
20 000 M2 POUR PARFUMS CHRISTIAN DIOR
Les parfums Christian Dior (PCD) ont signé un bail avec la foncière Arefim en vue de s’installer dans un bâtiment de 20 000 m2 à Boigny-sur-Bionne dans le Loiret, en renfort de leur site principal situé à quelques kilomètres, à Saint-Jean-deBraye. Ce nouveau site accueillera des activités de contrôle qualité et de logistique. La livraison interviendra au second semestre 2020.
28 000 M2 POUR NAF NAF, CHEVIGNON ET KOOKAÏ
Le groupe Panhard a réalisé une plateforme logistique de 28 298 m² pour Logistique NC, filiale du groupe Grimonprez. Cette plateforme sera dédiée à des activités textiles, notamment pour les marques Naf Naf, Chevignon et Kookaï. Cette opération, développée sur environ 5,8 ha, se situe sur la commune de Louvres (Val-d’Oise), sur la ZAC de la Butte aux Bergers aménagée par Grand Paris Aménagement.
Édouard Philippe fusionne les ports du Havre, de Rouen et de Paris À l’occasion du Cimer (Comité interministériel de la mer), réuni à Dunkerque, le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé la création d’un établissement unique pour les trois principaux ports de l’axe Seine pour 2021. Et a demandé une vraie stratégie portuaire nationale.
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ujourd’hui, les trois ports sont liés dans le groupement d’intérêt économique (GIE) Haropa, au sein d’un établissement public. La fusion devrait renforcer l’intégration des ports de l’axe Méditerranée-Rhône et du système portuaire de l’axe Nord. « Il y a un an, j’avais décrit des difficultés qui pèsent sur le modèle économique des grands ports, et j’avais appelé à des réformes pour rendre ce modèle économique plus robuste », a expliqué le Premier ministre, renvoyant à ses demandes pour renforcer les systèmes portuaires de l’axe Nord, de l’axe Seine et de l’axe Méditerranée-Rhône-Saône. Les ports de l’axe RhôneMéditerranée (Marseille, Sète, Toulon, Port-la-Nouvelle, Nice et Port-Vendres) seront réunis au cours de l’année prochaine, Lyon rejoindra la structure un peu plus tard. Pour les ports de l’axe Nord, Édouard Philippe a souligné qu’il est « celui où la coopération entre les ports est la plus nécessaire et la plus perfectible ».
Modèle économique S’agissant de la question du modèle économique des ports, l’objectif est que « nous puissions faire passer les grands ports maritimes d’un modèle de ports aménageurs, à un modèle de ports
entrepreneurs, qui sont plus tournés vers la préoccupation de conquérir toujours plus de trafic, que vers celle de toujours mieux gérer leur domaine », a souligné le Premier ministre, admettant le côté caricatural de son propos.
Fiscalité et investissement Il a ensuite appelé à « une véritable stratégie nationale portuaire, dans les six mois qui viennent, pour faire en sorte que les grands ports maritimes, l’ensemble des acteurs portuaires, mais aussi l’ensemble des acteurs qui concourent au développement des grands ports maritimes puissent être consultés et associés à la définition d’une stratégie nationale portuaire ». Cette stratégie devra permettre « d’orienter les politiques d’investissement dans la compétition avec les grands ports du nord de l’Europe », ces derniers étant
« redoutablement bien organisés et capables de jouer de l’ensemble de la gamme des instruments publics dans les pays où ils sont situés ». Parmi ses propositions, stabiliser le régime fiscal : « La loi Pacte permettra aux grands ports maritimes, et aux ports autonomes, de travailler leur bilan comptable afin de bien prendre en compte les conséquences de leur soumission à l’impôt sur les sociétés ». Début 2019, la doctrine fiscale précisera les biens soumis à la taxe foncière. Il s’agit également d’investir : « L’État a vocation progressivement à compenser intégralement les charges de dragage et à compenser l’ensemble des charges dites régaliennes (pour les dépenses de police, capitaineries, sûreté, sécurité, et pour les dépenses liées à la gestion des réserves naturelles), sans dépasser un taux global de couverture de 75 % ». n
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63 000 m2 pour Carrefour à Aulnay-sous-Bois
J
uste à côté de sa plateforme e-commerce, ouverte en mars dernier et développée par Segro, Idec est en train de construire pour Carrefour un nouvel entrepôt de 63 000 m² à Aulnaysous-Bois (Seine-Saint-Denis). Livraison progressive jusqu’à février prochain. Cette nouvelle plateforme logistique, visant la certification Breeam Very Good, comptera 10 cellules. Elles traiteront une partie de l’activité logistique de Carrefour, à savoir l’épicerie et la brasserie à destination de ses hypers, supers et
magasins de proximité de la région parisienne. L’une des cellules sera dédiée au stockage de produits sensibles, une autre étant ouverte sur l’extérieur. 1 500 m² de bureaux, un local de charge et une zone dédiée à la maintenance complètent ce bâtiment de 500 m de long et 125 m de large. Idec rappelle que ce bâtiment est la 5e réalisation pour Carrefour au cours des trois dernières années, après les entrepôts de Bourges (Cher), Savigny-sur-Clairis (Yonne), Bâgé-la-Ville (Ain) et Moncel-lès-Lunéville (Meurtheet-Moselle). n
12 000 m2 pour La Poste dans le Var
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arjane construit une plateforme colis de 12 000 m2 pour La Poste (Colissimo), à Arcs-sur-Argens dans le Var, à mi-chemin entre les Alpes-Maritimes et les Bouches-du-Rhône. Dans la droite ligne des investissements annoncés pour moderniser ses services, La Poste s’offre une nouvelle plateforme Colissimo : installée au cœur du parc des Bréguières, elle disposera d’un trieur de dernière génération capable de traiter jusqu’à 12 000 colis par heure. Visant une double
certification ISO 14001 et Breeam Good, avec notamment charpente bois, éclairage naturel et isolation renforcée, le bâtiment devrait accueillir à terme une centaine de collaborateurs. Il sera découpé entre 11 000 m² de surfaces destinées à l’activité de traitement de colis et 800 m² de bureaux et locaux sociaux. n
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