Le vrai bilan carbone de l’e-commerce
En 2021, une étude d’Oliver Wyman sur l’impact économique et environnemental de l’e-commerce en Europe livrait une conclusion contre-intuitive : la vente physique de produits non alimentaires génère entre 1,5 et 2,9 fois plus de CO2 que l’e-commerce. Une moyenne qui tient compte des différents types de produits achetés, des comportements de consommation (mode de déplacement, achats groupés, etc.) et du mix énergétique des pays étudiés. L’identité du commanditaire de l’étude, Amazon, avait quelque peu troublé les esprits… Deux ans après, l’Ademe reprend le flambeau sur le marché français en publiant fin avril une étude, Commerce en ligne : impacts environnementaux de la logistique, des transports et des déplacements Pendant un an et demi, l’agence environnementale a remis à plat les émissions carbone de la commande à la destination finale, incluant les emballages, le numérique, le traitement sur les sites logistiques, l’acheminement des transporteurs, les déplacements des consommateurs, le tout croisé avec une analyse bibliographique et des échanges avec les e-commerçants.
Le résultat est sans appel, il n’est pas possible de trancher ! Aucun mode de consommation n’est systématiquement plus vertueux qu’un autre : l’e-commerce peut être plus favorable que l’achat en magasin, idem pour la livraison à domicile versus en point de retrait, et même le J+1 versus le J+3. Dans l’exemple d’une paire de chaussures, 14 scénarios ont été étudiés. Il en ressort que le bilan carbone de l’achat en magasin est défavorable, sauf à prendre son vélo ou bien si le colis a été acheminé par avion. De quoi battre en brèche des idées reçues dans le cas d’un achat unique. Si ces résultats nuancés ne surprendront pas les logisticiens, l’étude pose les bases d’une évaluation objective du bilan carbone de nos modes de consommation. L’Ademe ambitionne en effet de donner à chacun les moyens de connaître l’impact environnemental et sociétal des produits qu’il achète, logistique incluse. Pour cela, elle lance un calculateur en ligne très poussé, Ecobalyse*, prenant en compte l’impact CO2 du produit sur son cycle de vie complet, mais aussi une dizaine de critères environnementaux et sociétaux. Un projet qui s’inscrit dans le cadre de l’éco-score sur les vêtements et l’alimentation, qui sera obligatoire au 1er janvier prochain. De quoi inspirer les start-up de la data, et peut-être donner naissance à un futur Yuka de la livraison e-commerce.
Symbole de l’engagement de nombreuses start-up pour le développement durable, cinq d’entre elles, Pickme, Hipli, Lizee, Bigblue et Coursier.fr, viennent de lancer un Collectif pour Logistique responsable. Leur manifeste vise à rendre « la supply chain durable et humaine, de l’achat en ligne jusqu’au dernier kilomètre ».
DÉCOUVRIR
3 Édito
6 L’évènement Quick commerce, la fin d’un modèle de livraison ?
PARTAGERCOMPRENDRE
22 Couplage automatique numérique
APPROFONDIR
8 Développement durable
Lidl, Altens, Cabka, Ovrsea, etc.
12 Entreprise
JO, Adameo, Bolloré Logistics, SITL, etc
18 Reportage
Continental France rationalise sa distribution intralogistique
Le fret ferroviaire européen mise sur l’attelage automatique
32 Les 200 start-up qui disruptent les supply chains
Pour son 200e numéro, la rédaction de Stratégies Logistique a choisi de mettre à l’honneur 200 chevilles ouvrières de l’innovation logistique tricolore.
26 Livraison collaborative La livraison collaborative emballe les commerçants et les particuliers
Quick commerce, la fin d’un modèle de livraison ?
À l’issue d’un litige opposant la mairie de Paris à deux enseignes du groupe Getir, le Conseil d’État a tranché : les dark stores sont des entrepôts, plaçant une grande partie d’entre eux dans l’illégalité vis-à-vis du code de l’urbanisme. Depuis, Getir France a demandé à être placé en redressement judiciaire…
Les entrepôts logistiques n’ont pas bonne presse, à la campagne comme dans les centres-villes. Dans la bataille judiciaire qui les opposait à la mairie de Paris, Gorillas et Frichti ont plaidé la cause de leurs dark stores, ces mini-entrepôts urbains desservant une zone d’environ 2 km² en un quart d’heure. En vain. Les deux enseignes de quick commerce, filiales de Getir, auraient dû solliciter une autorisation auprès de la mairie de Paris avant d’installer neuf de leurs dark stores dans la capitale. Le Conseil d’État a en effet jugé le 23 mars qu’il s’agissait d’un changement d’activité non autorisé, « dès lors que le PLU parisien interdit la transformation en entrepôt de locaux existants en rez-de-chaussée sur rue ». Une victoire pour la mairie de Paris dont les neuf procès-verbaux en infraction au code de l’urbanisme étaient suspendus en référé depuis octobre 2022 par le tribunal administratif de Paris.
Le Conseil d’État tranche pour tout l’Hexagone
Ce litige parisien a amené le Conseil d’État à se prononcer sur le statut réglementaire des dark stores dans toutes les
villes du territoire. Depuis deux ans, les élus attendaient avec impatience un cadre pour réguler le phénomène quick commerce, pointant à la fois une menace pour le commerce de centre-ville et les nuisances liées aux livraisons. Ils ont été entendus par l’instance qui note que « ces locaux stockent des marchandises pour livrer rapide-
ment des clients et ne sont plus destinés à la vente directe au sens du code de l’urbanisme. Ainsi, cette nouvelle activité correspond bien à la catégorie entrepôts, tant au regard du code de l’urbanisme que de celui du plan local d’urbanisme de Paris ». Une position qui invalide celle Gorillas et Frichti. Devant le juge des référés, les deux quick
commerçants faisaient valoir leurs surfaces comme des espaces de logistique urbaine, compte tenu de l’intérêt collectif de leur activité qui permet « d’optimiser en milieu urbain le délai et le mode de livraison par la mise en place d’une logistique dite du dernier kilomètre, qui conduit à diminuer le trafic de camions et le nombre de points de livraison dans Paris intra-muros ». Le Conseil d’État estime au contraire que « les dark stores ne relèvent pas de la catégorie constructions et installations nécessaires aux services publics ou d’intérêt collectif dans le PLU de Paris ».
Dark stores vs drives piétons
Aussitôt, cette position tranchée de la plus haute juridiction administrative a été immédiatement reprise et amplifiée par un arrêté paru au Journal officiel le 24 mars. Le code de l’urbanisme modifié précise que, parmi les activités pouvant être réglementée par un PLU, « la sous-destination entrepôt recouvre les constructions destinées à la logistique, au stockage ou à l’entreposage des biens sans surface de vente, les points permanents de livraison ou de livraison et de retrait d’achats au détail commandés par voie télématique, ainsi que les locaux hébergeant les centres de données ». Cette disposition entrera en vigueur le 1er juillet. La décision rendue par le Conseil d’État maintenait un flou sur le statut des drives piétons, stipulant que « même si des points de retrait peuvent y être installés, [les dark stores] doivent être considérés comme des entrepôts » au sens du code l’urbanisme. L’arrêté clarifie les choses et distingue les deux espaces de stockage de proximité en qualifiant « d’artisanat
Getir France est l’un des derniers acteurs du quick commerce sur le marché français.
et de commerce de détail […] les locaux dans lesquels sont exclusivement retirés par les clients les produits stockés commandés par voie télématique ». Les drives piétons restent donc des commerces tant qu’ils ne font pas de livraison.
Bilan mitigé
Est-ce là la fin du quick commerce ? À vrai dire, le grand ménage du marché avait déjà eu lieu. D’une dizaine de startup du quick commerce en 2021, seuls quatre acteurs indépendants restaient en piste début 2023 : l’allemand Flink, qui a notamment racheté Cajoo, partenaire de Carrefour ; Getir, propriétaire de Gorillas et de Frichti, partenaires de Casino ; le néerlandais Picnic, qui s’est implanté dans le Nord et projetait d’ouvrir son réseau à Paris ; et enfin La belle vie, qui a renoncé au quick commerce pour un modèle de livraison express H+2. La décision du Conseil d’État a néanmoins peut-être donné un coup de grâce à Getir France : le 20 avril, la filiale française du groupe turc a demandé au tribunal de commerce de Paris son place-
ment en redressement judiciaire, invoquant dans un communiqué adressé à l’AFP « l’évolution de la réglementation » qui crée « des complexités supplémentaires ». Pour autant, Carrefour croit toujours au modèle quick commerce. Son service Carrefour Sprint est assuré par Uber dans plus d’une dizaine de grandes villes avec une promesse de livraison en 15 minutes. Flink testerait de son côté un réaménagement de ses dark stores afin d’y faire de la vente sur place, autrement dire rétablir une activité commerce ! Encadrer le quick commerce ne réglera pas pour autant les enjeux de la logistique urbaine. France urbaine, l’association qui représente 2 000 communes de toutes tailles, reconnaît ainsi que « si ce décret est une réponse satisfaisante aux inquiétudes légitimes des élus urbains […], il ne règle pas les problématiques posées par les nouvelles pratiques de consommation, la digitalisation des achats, la désintermédiation et les nouveaux dispositifs de stockage et de livraison des marchandises en ville » n SC
DÉVELOPPEMENT DURABLE
Lidl décarbone avec l’IA
Depuis 2022, Lidl teste un jumeau numérique développé par l’éditeur DCbrain pour optimiser l’approvisionnement routier de ses magasins en France.
Au départ de ses 25 plateformes logistiques, Lidl France approvisionne 1 580 supermarchés quotidiennement. « Cela représente l’expédition de plus de 50 000 palettes multitempératures par jour, soit plus de 15 millions de palettes par an, composées de produits secs, frais, fruits et légumes, et de surgelés », a présenté son responsable transport et environnement, Xavier Pierre, lors d’un webinaire organisé par DCbrain le 17 mars.
Partenariat avec DCbrain
Jusqu’à présent, les plans de transport de cette distribution nationale étaient révisés de façon manuelle, deux fois par an. Pour optimiser et piloter ses coûts et émissions carbone, le distributeur a engagé plusieurs démarches, reprises pour l’essentiel dans une charte Fret21 signée en juillet 2021. D’ici 2024, elle prévoit de baisser de 9 % ses émissions de CO2 par rapport à 2019, grâce à trois actions principales : « diminuer les kilomètres parcourus, déployer une flotte à faibles émissions, optimiser les taux de remplissage et d’utilisation des véhicules ». Dans ce cadre, Lidl a noué un partenariat avec DCbrain fin 2022, afin de « concevoir un outil d’aide dynamique à la performance et à la construction de plans de transport ».
Les finalités du projet sont multiples. Elles visent à optimiser les coûts du distributeur, s’intégrer à sa démarche de décarbonation, améliorer les conditions de travail des équipes. DCbrain intègre ses outils d’IA au sein de l’organisation existante de
Lidl par le biais d’un jumeau numérique en test sur l’une de ses plateformes. Alimenté en données par les TMS et WMS de Lidl, il vise « à aider les équipes centrales, chargées de la planification logistique stratégique, et les équipes locales, en charge de construire les tournées de livraison quotidienne. La conception de ce nouvel outil doit nous permettre de raisonner autrement, de façon plus réactive et plus fréquente, pour construire et piloter les plannings transport ». Il vise aussi à réduire de 155 km à 147 km, la distance moyenne des tournées (entrepôt-magasin-entrepôt).
Mesures de décarbonation multiples
Parallèlement, Lidl mène une série d’actions afin d’optimiser ses coûts et ses émissions. Une première consiste « à ouvrir une plateforme logistique à partir d’une soixantaine de magasins. Nos entrepôts, au plus près des points de vente, contribuent ainsi à limiter les kilomètres parcourus pour les approvisionner ». L’optimisation des chargements tient
compte du poids et du volume des véhicules. « Il est de 95 % aujourd’hui », a affirmé Xavier Pierre. Pour les volumes, Lidl a opté pour la superposition des palettes et des colis. « Cette technique permet de gérer des palettes de taille différente et des colis sur les palettes. » D’autres mesures englobent la chasse aux kilomètres à vide, une démarche d’économie circulaire et la transition énergétique de la flotte mise à la disposition de Lidl. Le distributeur a ainsi généralisé le retour des déchets et des emballages usagés lors des livraisons magasin, évitant 50 000 transports de collecte par an. Des biodéchets sont également utilisés afin de produire du biogaz. « Ce biogaz est consommé par 20 de nos véhicules GNV actuellement. »
En fonction des usages, la stratégie de Lidl est multi-énergie.
« D’ici 2025, 53 % de notre flotte fonctionnera au GNC-bioGNC, 11 % au GNL-bioGNL, 32 % au B100 et HVO, 2 % en électrique et 2 % avec de l’hydrogène », prévoit le responsable. n ED
DÉVELOPPEMENT DURABLE
Nouveaux appels à projets sur l’Axe Seine
L’Entente Axe Seine s’est fixé l’objectif d’accompagner les territoires métropolitains de Paris, Rouen et Le Havre vers la transition écologique et le développement économique durable. Après un premier appel à manifestation d’intérêt, qui en 2022 avait consacré 21 projets vertueux de logistique urbaine fluviale, une
nouvelle série d’appels à projets de logistique fluviale a été lancée fin mars. Six sites sont concernés, situés à Charenton (Val-de-Marne), Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), Rouen et Le Havre (Seine-Maritime). « La croissance rapide de l’ecommerce nécessite de nouvelles manières d’acheminer les marchandises en cœur urbain. La logistique
Altens trace les données carbone
Le distributeur d’une gamme de biocarburants en France lance une plateforme de traçabilité et d’échange de données carbone de ses carburants alternatifs. Associant les transporteurs et les chargeurs, MyAltens intègre l’ensemble des données liées aux achats d’énergie : quantité, mesure de l’empreinte carbone, origine, destination, etc. Pour chacune des livraisons, l’historique de toutes les transactions reprend
le détail des réductions des émissions de CO2, des éléments relatifs à l’origine des matières premières et aux quantités livrées par site. La plateforme permet d’identifier les
fluviale et la logistique décarbonée du dernier kilomètre s’imposent comme une solution d’avenir », souligne Jean-Michel Genestier, conseiller métropolitain délégué à la logistique métropolitaine et maire du Raincy (Seine-Saint-Denis), aux côtés des autres élus de l’Entente Axe Seine. Clôture des appels à projets le 2 juin 2023 à 17 heures. n
économies de CO2 associées et de transférer les économies de carbone générées à des bénéficiaires identifiés en aval de la chaîne de valeur. L’outil sécurisé par une blockchain permet d’établir des rapports documentés crédibles.
D’ici 2050, les entreprises auront l’obligation de réduire leurs émissions indirectes, et donc celles de leurs opérations de transport, c’est le scope 3 du plan de neutralité carbone d’ici 2050. n
Une palette en plastique recyclé pour l’alimentaire
Cabka a développé une palette de préparation de commandes réutilisable et circulaire pour le transport de produits alimentaires. Fabriquée à partir de plastiques recyclés, la palette Retail E5.3 permet d’économiser jusqu’à 500 kg de poids mort par livraison en camion grâce à sa conception plus légère. « Les
employés peuvent porter la palette sur leur dos sans les risques liés au port de charge, aux échardes ou aux clous. Sa rigidité améliorée par rapport à son prédécesseur lui permet de transporter des charges allant jusqu’à 2 400 kg », précise Cabka. La palette est disponible aux dimensions europalette de 1 200 x 800 mm. De nouveaux bords op-
en place les caisses de fruits, de légumes et de viande pendant le transport. Retail E5.3 peut être emboîtée pour économiser du volume au stockage et au transport. n
Ovrsea plaide pour la décarbonation
Le commissionnaire de transport digital a publié un livre blanc sur les leviers d’action de la décarbonation du transport international de marchandises, dans le contexte de l’alarmant sixième rapport de synthèse du Giec. Ovrsea incite clairement au report modal de l’aérien vers le maritime, au moins pour une partie des flux internationaux. Les coûts seraient trois fois moins élevés (voire dix fois sur le flux import Asie) et les émissions de CO2 rapportées à la tonne divisées par 50 ! Le livre blanc souligne cependant les freins liés à l’allongement des transit times, notamment. Autre levier mis en avant, le basculement du tout pétrole vers un mix énergétique incluant des carburants plus vertueux type GNL, permettant -20 % sur les émissions de CO2 du puits à la roue, ou biodiesel, pour une baisse de 80 % sans besoin d’aucun retrofit (adaptation du véhicule). n
Une alliance pour électrifier le TRM longue distance
Ceva Logistics, Engie et Sanef ont fondé l’European Clean Transport Network Alliance en vue de pallier les limites d’autonomie des camions électriques et réduire les distances parcourues par les chauffeurs. Une expérimentation sera réalisée entre Lille et Avignon courant 2023.
Alors que les tout premiers 44 t électriques entrent en circulation, trois groupes français experts de la logistique, du transport et de l’énergie vont expérimenter un nouveau modèle d’approvisionnement en énergies bas carbone pour le transport longue distance.
Postes relais multi-énergies
Réunis dans l’European Clean Transport Network Alliance (ECTNA), Ceva Logistics, Engie et Sanef prévoient de développer un réseau de stations relais pour les poids lourds équipées de bornes de recharge multi-énergies – électrique, biogaz et hydrogène – situées à proximité des autoroutes européennes. À terme, ce réseau de terminaux serait ouvert à tous les chargeurs et transporteurs, fonctionnant comme un poste relais pour les remorques, ce qui raccourcirait aussi les distances parcourues par les chauffeurs.
« L’objectif de la solution ECTNA est d’apporter des améliorations dans le quotidien du métier de transpor-
teur, de contribuer à le rendre plus attractif, et ainsi à terme, atténuer la crise du recrutement des chauffeurs routiers européens », souligne l’Alliance dans un communiqué.
20 remorques entre Lille et Avignon
La validation du modèle durera deux ans à compter du second semestre 2023. Une flotte dédiée de 20 tracteurs à faible émission de carbone (mélange de biogaz, d’électricité et d’hydrogène vert) transportera chaque jour 20 remorques entre Lille et Avignon, relayant et changeant les remorques sur cinq terminaux de test sur les sites Ceva
existants. Les transporteurs locaux effectueront le pré et post-acheminement vers et depuis les sites de test. « Les membres d’ECTNA croient fermement que les alliances publicprivé ont un rôle clé à jouer pour participer à la lutte contre le réchauffement climatique. L’alliance ECTN est basée sur une approche pionnière et holistique de la décarbonation du transport routier longue distance. Nous sommes fiers de lancer cette initiative audacieuse avec des entreprises de premier plan dont les expertises combinées contribueront au succès du projet », commente Luc Nadal, directeur général Europe de Ceva Logistics. n
Fnac Darty investit dans le reconditionné
Fnac Darty a ouvert début octobre un site logistique dédié à la réparation et au reconditionnement situé à ChillyMazarin (Essonne), dans la zone d’activités de la Vigne aux Loups. Cet entrepôt de 10 000 m2, proche des sites Fnac Darty de Wissous et de Massy, abrite trois activités. Cœur de ce nouveau centre de services, le magasin central de pièces détachées stocke 140 000 articles dans 40 000 références. Il est au service des 2 500 techniciens d’in-
tervention à domicile et des 3 ateliers de réparation répartis sur le territoire français : les pièces, maillon indispensable de la réparation, sont livrées aux ateliers à J+1 de la demande. En moyenne, 6 000 pièces
sont livrées chaque jour aux techniciens à domicile ou en atelier de réparation partout en France. Un espace seconde vie de 2000 m² est consacré aux produits réparés ou reconditionnés qui seront revendus en magasin ou sur Internet, une activité en croissance à deux chiffres. Enfin, un espace réparation comprend notamment un atelier réservé à la formation pratique des futurs techniciens du groupe. L’objectif est de réaliser 2,5 millions de réparations par an d’ici 2025. n
ENTREPRISE NOMINATIONS
ID LOGISTICS
Martin Whitcombe devient directeur du développement des marchés spécialisés e-commerce, FMCG et mode, au sein groupe de logistique contractuelle.
Précédemment vice-président supply chain internationale de Sysco Group, il a occupé différents postes de direction logistique chez DHL et Unilever, et a eu la charge du développement commercial grand public de Kuehne+Nagel.
DIMOTRANS
Déjà présent dans le groupe de transport et de logistique depuis plusieurs mois en qualité de consultant, Laurent Parat succède à Jean-Luc Declas en tant que directeur général. Totalisant une expérience de plus de ans chez Geodis, il a été président Contract Logistics avant d’occuper jusqu’à récemment les fonctions de président et directeur général Western Europe, Middle East, Africa.
CXP
Le cabinet d’analyse et de conseil spécialiste des progiciels a nommé Gilles Alais au poste de directeur de sa nouvelle activité dédiée à la supply chain. Précédemment directeur général de Supplaï, qu’il a fondée pour accompagner les entreprises dans le choix et l’implémentation de solutions de supply chain et de business intelligence, Gilles Alais avait notamment dirigé l’activité France de Board International.
Grandes manœuvres autour des Jeux olympiques
Àmoins de 500 jours des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, la Métropole du Grand Paris a mis en place un groupe de travail réunissant acteurs publics et professionnels pour en anticiper les contraintes logistiques.
La première réunion a abordé de nombreux thèmes : autorisations temporaires accordées aux camions pour livrer les commerces dans les zones sanctuarisées, mesures d’exception pour le stationnement, livraisons de nuit, report des activités qui pourront l’être, mutualisation des livraisons, massification des livraisons/stockage, etc.
Ce groupe de travail a reçu l’appui du
programme InTerLUD (Innovations Territoriales et Logistique Durable), soutenu par le gouvernement, et du Club Logistique en Or. Afin de trouver « des solutions opérationnelles satisfaisantes pour chacun et durables », notamment pour les grossistes, les transporteurs, les artisans et commerçants, les déménageurs, les hôteliers, les restaurateurs, les acteurs de la grande distribution et les professionnels de santé.
Parallèlement, en tant que partenaire officiel, le groupe CMA CGM avec ses filiales Ceva Logistics et CMA CGM Air Cargo s’occupera de toutes les opérations de transport international et de courtage en douane, mettra à disposition et exploitera des surfaces logistiques nécessaires aux opérations de Paris 2024. Le logisticien assurera également les opérations de transport routier et fluvial, ainsi que la logistique sur les sites des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 en France métropolitaine et dans les Outre-mer. n
Adameo racheté par EY Consulting
Le cabinet de conseil spécialisé en supply chain rejoint la branche conseil du Big Four pour en devenir le centre d’expertise européen sur tous les sujets de supply chain. Pour Bruno Coste, président et fondateur d’Adameo, le cabinet de conseil « avait besoin de consolider [ses] bases », afin notamment de répondre à des clients qui « demandent de les accompagner encore un peu plus à l’international ». L’équipe d’Adameo permettra à EY de doubler les effectifs de son activité supply chain, soit près de 150 professionnels à Paris,
afin d’intervenir en France et en Europe sur l’ensemble des facettes de l’optimisation de la supply chain, depuis la réflexion stratégique amont jusqu’à la mise en œuvre concrète de solutions opérationnelles, dont le dernier kilomètre. n
Accord européen sur les émissions du maritime
Une étape importante a été franchie à l’échelle européenne dans la transition verte du transport maritime : les grands navires de marchandises devront réduire les émissions de gaz à effet de serre de 80 % d’ici à 2050. L’accord a été conclu, après de longs débats, entre les États membres de l’Union européenne et le Parlement européen, s’engageant sur la réduction progressive des émissions de gaz à effet de serre du secteur. Le transport maritime comme l’aérien sont en effet exclus des accords de Paris, alors qu’ils représentent 45 % des émissions de CO2 du transport. Concrètement, les compagnies maritimes devront calculer leurs émissions de gaz à effet de serre (CO2, mais aussi méthane et protoxyde d’azote) et se soumettre à des organismes vérificateurs via un plan de surveillance pour chacun de leurs navires. Un cer-
tificat de conformité sera délivré, les bateaux ne respectant pas les limites annuelles seront sanctionnés. Un nouveau règlement FuelEU Maritime doit être adopté formellement. Il alignera ainsi les transports de marchandises, comme les gros navires de croisière, sur le Fit for 55 déjà adopté par la Commission européenne (- 55 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 1990, avec neutralité carbone à horizon 2050) à compter de janvier 2025. Ce règlement européen se juxtapose avec celui instauré par l’Organisation maritime internationale (OMI), avec des performances plancher mises en place depuis le 1er janvier 2023. n
Bolloré Logistics, nouvelle cible de CMA CGM
Une nouvelle opération de croissance externe dans la logistique se profile pour CMA CGM. Le groupe marseillais a annoncé le 18 avril être entré en discussions exclusives pour acquérir les activités de commission de transport et de logistique regroupées dans Bolloré Logistics. Le groupe Bolloré parle d’une « offre d’achat spontanée » sur la base d’une valeur d’entreprise de 5 Md€. La phase d’audit et de négociations contractuelles entre les deux acteurs devrait se clore « autour du 8 mai 2023 »
Cette nouvelle opération conforterait Ceva Logistics, la filiale logistique de CMA CGM, parmi le top 5 mondial des prestataires de logistique contractuelle. Elle fait suite aux acquisitions dans l’e-commerce d’Ingram Micro
NOMINATIONS
SÉNALIA
Thomas Desjonquères rejoint le groupe Sénalia, spécialiste de l’agrologistique, au poste de directeur logistique Industrielle en remplacement de Thomas Graffin.
Thomas Desjonquères a occupé différents postes de responsable industriel chez OCG Cacao et Cargill, avant de devenir responsable commercial Food de Zeppelin Systems France.
GSE
Avec de plus de vingt années passées au sein du groupe spécialisé en immobilier logistique, Damien Vernier en devient le directeur logistique
son parcours développant
Chine, avant de rejoindre les équipes France en 2006 pour les projets grands comptes. En 2018, il continue son chemin au sein de GSE en prenant la direction commerciale France.
ACTEMIUM LYON
CLS aux États-Unis en 2021, de Colis Privé sur le dernier kilomètre en 2022 et de Gefco en janvier de cette année, dans la logistique automobile notamment. CMA CGM Air Cargo a aussi renforcé ses prestations dans le fret aérien, au travers d’une co-entreprise avec Air France KLM opérationnelle depuis le 3 avril. En février, Ceva avait noué un partenariat avec GeoPost afin de renforcer ses liens commerciaux avec la filiale du groupe La Poste, qui se revendique n° 1 du colis en Europe. n
Spécialiste dans les solutions automatisées dédiées aux métiers de la logistique, Actemium Lyon a nommé trois responsables grands comptes pour les clients multisites avec de nombreux projets : Emmanuel Belmont, Xavier Brun et Romain Djiniadhis. Cédric Nivelle rejoint l’équipe en tant que responsable services, dédié aux clients mono-sites et à la gestion des contrats de maintenance et de pièces de rechange.
Appel à projets Logistique 4.0 : huit lauréats
Lors de la session inaugurale de la SITL, les ministres Clément Beaune (Transports) et Roland Lescure (Industrie) ont dévoilé une deuxième série de lauréats de l’appel à projets Logistique 4.0. Le dispositif opéré par l’Ademe cible trois besoins : la digitalisation, la transition écologique et l’automatisation des chaînes logistiques. Pour cette seconde relève, dotée de 32 M€ dont 12 M€ dans le cadre de France 2030, huit projets supplémentaires ont été retenus sur plus de 65 candidatures : Autonomous Pack, un emballage réutilisable associant GoodFlow et des chercheurs de l’IMT, de l’Inria et de l’Ircica ; une solution d’optimisation de la logistique du froid utilisée sur le marché de Rungis développée par Califrais avec Sorbonne Université ; Wakeo pour sa plateforme de visibilité sur les émissions du transport CO2CKPIT, Daher Aerospace pour Jumel, jumeau numérique dédié à la logistique ; Ouest-France qui expérimente Login, un système de logistique inverse pour ses journaux ;
l’imprimeur In Continu et Services pour Mesh, plateforme numérique de confiance Business to Government ; Moove on Bike qui mène le projet BeWheel visant à développer une gamme innovante de vélos et vélos cargos à assistance électrique ; la start-up Nabu qui digitalise et automatise le traitement des documents liés au transport de marchandises.
Les ministres ont également annoncé le lancement d’un appel à projets visant à soutenir l’électrification du parc de véhicules lourds. Il bénéficie d’une enveloppe de 60 M€, dont 55 M€ pour les camions électriques et 5 M€ pour les autocars électriques. Les subventions doivent aider l’acquisition de plus de 500 poids lourds électriques. n
La SITL décerne ses prix de l’innovation
iFollow, K-Ryole, Pickeos et Watèa by Michelin sont les quatre lauréats du prix de l’innovation 2023 de la SITL, sur une cinquantaine de candidatures. Watèa, filiale du groupe Michelin, fournit un service tout-en-un accessible par abonnement mensuel fixe, incluant des véhicules électriques, l’accès à une infrastructure de recharge et des services digitaux. iFollow conçoit des solutions intralogistiques flexibles grâce à des flottes d’AMR pilotés par l’IA. Pickeos propose une solution go-tolight permettant de trouver instantanément les produits ou composants. K-Ryole produit et assemble en France des véhicules électriques professionnels pour le transport de charges lourdes à vélo et à la main. Notons enfin que DataFret a remporté le Start-up
Eurotunnel tourne la page du Covid et du Brexit
Plus de 3,436 millions de poids lourds ont traversé la Manche par le détroit du Pas-deCalais l’an passé. Consolidant l’activité des ports de Calais, Dunkerque et du tunnel côté français, ce trafic s’est contracté de 1,4 %. À l’inverse, le nombre de camions et de remorques traités par les navettes fret d’Eurotunnel, filiale de Getlink, a progressé de 6 %, soit une part de 42,2 % sur le détroit, en hausse de 3 points. Fret et passagers confondus, le chiffre d’affaires d’Eurotunnel s’est élevé à 1 049 M€ en 2022 (+ 63 %) et a dégagé une marge d’exploitation de 593 M€ (+ 123 %).
Lancement du service First
Si l’arrêt de la compagnie britannique P&O, en avril et mai 2022, a contribué à sa croissance, Eurotunnel s’est aussi adapté aux nouvelles conditions de transit imposées par le Brexit. Son trafic de remorques non accompagnées, par exemple, est passé de 162 à 4 200 entre 2021 et 2022. Le dispositif frontière intelligence, déployé sur tous les points de passage transmanche français, a été intégré à son offre dédiée Eurotunnel
Border Pass.
Pour augmenter la rapidité et la fluidité de la traversée, Eurotunnel a lancé le service First, le 13 mars dernier. « Sous la forme d’un abonnement, First propose l’accès prioritaire aux voies de contrôle, d’embarquement et lors des passages aux centres douaniers vétérinaires
et phytosanitaires (Sivep) », présente le groupe. Face à la concurrence des ferries, Getlink met également en avant les faibles émissions GES de ses services.
Dispositif EES
Un autre défi attend Eurotunnel et les chaînes logistiques avec le Royaume-Uni : la mise en œuvre du système d’entrée-sortie (EES) aux frontières de l’Union européenne. Ce dispositif, prévu en mai 2023 mais une nouvelle fois reporté, prévoit de nouvelles formalités pour pénétrer sur le territoire des États membres (contrôle avec reconnaissance faciale, empreintes digitales, etc.) qui s’appliqueront aux conducteurs routiers et aux échanges avec le Royaume-Uni. n ED
L’Afilog craint une crise du foncier logistique
Face à une potentielle pénurie foncière et immobilière, Afilog demande « une mobilisation urgente et ambitieuse de l’État et des collectivités pour mieux caractériser, y compris quantitativement, la demande en entrepôts ».
En collaboration avec ses membres com mercialisateurs (Ar thur Loyd, BNP Paribas Real Estate, CBRE, Cushman & Wakefield, EOL et JLL), l’asso ciation des acteurs de l’immo bilier logistique appuie son propos sur une nouvelle carto graphie montrant la forte ten sion foncière dans la majorité des régions françaises (carte ci-contre).
Selon son état des lieux, deux tiers des régions de France sont en forte pénurie d’offre de foncier et d’immobilier lo gistique. Une seule région, les Hauts-de-France, y échappe, tandis que le Centre-Val de Loire et la Normandie sont en situation intermédiaire, avec des réalités intrarégionales contrastées. L’association pro pose une mobilisation natio nale à visée opérationnelle, conduite avec l’État et les collectivités pour progresser dans la caractérisation des besoins en foncier identifié et disponible. Objectif : qu’un bilan national puisse être présenté au prochain comité interministériel de la logistique (Cilog). Les professionnels de l’immobilier logistique s’engagent, entre autres, à produire des données.
Facteurs multiples
« Notre objectif est avant tout de convaincre de l’absolue nécessité d’une action urgente et collective de l’État et des collectivités, aidés par les acteurs privés, pour les mesures qui s’imposent afin d’accompagner un vaste tissu d’entreprises transformées
Les acteurs de l’immobilier logistique estiment qu’en dessous de 5 % de vacance, la situation est critique. Entre 5 et 8 %, elle est moins tendue mais encore insatisfaisante pour permettre aux entreprises de se développer selon leurs besoins.
par les transitions écologiques des années qui viennent, et de contribuer à la compétitivité et à la souveraineté de notre pays », résume Claude Samson, président d’Afilog. Pour Afilog, les raisons de cette pénurie sont multiples : absence de disponibilité immobilière et foncière qui frappe les grands bassins économiques français ; déséquilibre entre l’offre et la demande qui conduit à une augmentation des loyers des entrepôts (près de 8 % sur un an) qui fragilise les entreprises, singulièrement les TPE et PME mais aussi le tissu associatif ; manque de disponibilité de foncier au bon endroit qui conduit à allonger les tra-
jets et la demande de transport, ainsi qu’à augmenter le coût de la logistique. La demande placée, qui traduit la somme des contrats de vente ou de bail effectuée, se répartit aujourd’hui entre 34 % pour une réallocation d’immobilier et 66 % nécessitant la construction d’un nouvel entrepôt ou la rénovation/adaptation d’un foncier existant. La part des surfaces neuves sur la période 2016-2022 est de 33 %. Le vieillissement du parc logistique est un autre enjeu : plus d’un tiers du parc a plus de 20 ans, « approchant de l’obsolescence » en regard des objectifs environnementaux, énergétiques et des évolutions technologiques. n SC
Continental France rationalise sa distribution
Depuis le 1er mars, l’équipementier automobile approvisionne le marché français en pneus de seconde monte depuis deux centres de distribution contre trois auparavant. La nouvelle organisation vise la promesse client de livrer en J+1 les commandes reçues avant 17 heures.
Les sept usines européennes de Continental approvisionnent 22 centres de distribution régionaux à travers l’Europe.
essentiel des pneumatiques commercialisés en Europe par Continental est fabriqué dans sept usines situées sur le continent. « Ces unités de production, dont celle à Sarreguemines en Moselle, approvisionnent les usines des
constructeurs de véhicules et le marché de la seconde monte au moyen de plusieurs circuits de distribution », présente JeanChristophe Oechsner, responsable entreposage et distribution de Continental Tires France. « La production européenne de Continental répond
ainsi aux besoins et aux caractéristiques du marché européen du pneumatique en termes de normes et de service, grâce à une forte proximité avec ses clients. Seule la production en séries limitées de pneus très spéciaux, comme pour le génie civil ou les motos, peut être réa-
lisée dans des usines en dehors de l’Europe (Thaïlande, Malaisie, États-Unis, etc.). »
Centres de distribution régionaux
Pour la seconde monte, les sept usines européennes de l’équipementier automobile approvisionnent 22 centres de distribution régionaux à travers l’Europe. « Ces RDC représentent une surface totale d’entreposage de 500 000 m2
Au départ des usines, ils sont livrés principalement par la route en camions complets chargés en vrac. Le plan de transport pour ces flux amont est fixe et opéré par des transporteurs sous couvert de contrats de trois ans. Cette durée est la règle fixée par le groupe Continental pour les contrats avec ses prestataires logistiques et de transports. » Les camions utilisés sont tôlés ou équipés de bâches ren forcées. Ils facilitent les char gements en vrac et protègent les pneumatiques qui sont des produits de forte valeur. Quant aux manutentions sur l’en semble de la supply chain du groupe, elles sont également adaptées à leur fragilité et à leur poids unitaire, souvent supérieur à 30 kg. Aidées par fois de convoyeurs, elles sont effectuées avec des chariots élévateurs à pince ou à épe ron, pour les références de grandes dimensions.
Chaque centre de distribution régional stocke la quasi-totalité des références de pneus traités par le groupe, soit 4 000 références environ. « Quelques sites centralisent des produits spéciaux. Tel est le cas des pneumatiques à très haute performance, stockés en Allemagne pour toute l’Europe », précise Jean-Christophe Oechsner. Sur ce principe, la distribution européenne
de l’équipementier s’appuie sur un ou plusieurs RDC pour les marchés domestiques importants, en taille comme en géographie, et sur des centres couvrant plusieurs pays, c’est le cas du Benelux notamment. En France, trois entrepôts intervenaient jusqu’au 1er mars 2023 à Mer dans le Loir-etCher, Monteux dans le Vaucluse et Herstal près de Liège, en Belgique.
Réorganisation et traçage
Depuis le 1er mars, la distribution nationale de Continental pour le marché de la seconde monte a été recentrée autour des sites de Mer et de Monteux. « Notre logistique est dans une démarche d’amélioration continue. Cette approche conduit à challenger et à remettre en question en permanence les schémas en place, en tenant compte de l’évolution de nos marchés et d’une pro-
messe client intangible : livrer en J+1 avant 12 heures toute commande reçue en J avant 17 heures. » Tous les trois ans, les appels d’offres lancés en logistique et en transport entretiennent cette démarche d’optimisation continue. La transition vers deux RDC en France est née d’un constat et d’une réflexion entamée il y a deux ans. « Nous étions confrontés à une complexité accrue et étions limités dans nos actions d’optimisation en stockant toutes nos références sur trois centres. Certaines quantités étaient parfois trop ou pas assez importantes au bon endroit. » Des études internes, dont barycentriques, ont alors été menées dans le but de rationaliser cette organisation, optimiser les stocks et les coûts associés, tout en conservant la promesse de livrer en J+1 les commandes
reçues en J avant 17 heures, sur toute la France. Ces études ont montré la faisabilité de relever le challenge à partir des RDC existants à Mer et à Monteux. « Selon une diagonale Strasbourg-Bayonne, la zone de chalandise du premier, presté à Deret Logistique, couvre aujourd’hui le nord-est et le sud-ouest de la France. Celle de l’entrepôt de Monteux, presté à Tempo One [depuis 2017, N.D.L.R.], s’étend au sud de cette diagonale. » Utilisé par Continental depuis 2007, le centre de Mer centralise notamment ses pneus deuxroues. Profitant de surfaces disponibles, ses capacités ont été augmentées de 22 000 à 35 000 m2. À l’inverse, les capacités de stockage de Monteux ont été réduites d’une cellule. Désormais, ses 20 000 m2 servent notamment de hub principal pour les pneus hiver. « Les deux sites peuvent stocker jusqu’à 500 000 pneus et disposent de capacités d’extension d’environ 16 000 m2 au total : 10 000 m2 à Monteux et 6 000 m2 à Mer. » Dans tous les RDC, les méthodes d’entreposage sont identiques. « En provenance des usines, les pneus réceptionnés sont contrôlés en qualité et en quantité. Ils sont ensuite entreposés en vrac ou empilés dans des racks ; chaque cellule de rack correspond à une réfé-
Les centres de distribution régionaux de Continental Tires à Mer et à Monteux totalisent 55 000 m2 et peuvent stocker jusqu’à 500 000 pneus.
rence. » De la production aux commandes, en passant par l’approvisionnement des RDC et la facturation des logisticiens ainsi que des transporteurs, les flux d’information et les process informatiques de Continental sont pilotés par SAP. Les stocks sont également gérés par l’ERP, avec son module WMS personnalisé. Pour optimiser la rotation des pneus, ce dernier intègre le marquage DOT placé sur leur flanc. « Le marquage DOT précise la date de fabrication. Chez Continental, tous les pneus neufs vendus et sortis de nos stocks ont moins de
Comment Continental a géré les pénuries
Le secteur automobile a connu et connaît encore des perturbations sur ses chaînes d’approvisionnement à la suite de la crise sanitaire. Chez Continental, ces dysfonctionnements, qui ont frappé toute la filière, ont été amortis grâce à plusieurs mesures, explique JeanChristophe Oechsner. « Pourlesmatièrespremièresessentiellesànotreactivitécommele caoutchouc,nousavonspuanticiperd’éventuellesrupturesenaugmentantnosstockset ensécurisantnossourcesd’approvisionnement. » Le plan de production du groupe a également été adapté. Des arbitrages ont été pris en fonction de la demande de pneumatiques destinés aux véhicules légers (tourisme) ou industriels.
Nouveau plan de transport
La refonte de sa distribution nationale inclut une réorganisation des zones de livraison depuis les deux sites ainsi que des préparations de commandes liées. « Les zones de livraison attribuées à nos transporteurs ont été agrandies. Pour conserver nos délais et notre promesse client, les vagues de préparation de commandes ont été massifiées. Cette massification a permis de réduire les déplacements dans l’entrepôt et de gagner en productivité. » Jusqu’à 20 000 pneus sont préparés et expédiés chaque jour par les deux sites. En Europe, Continental livre ses pneumatiques au départ des usines et des RDC à des concessionnaires, à des revendeurs spécialisés, dont BestDrive et Eurotyre, à des réseaux intégrés et des indépendants, à des centres automobiles et des plateformes
logistiques de grossistes ou d’e-commerçants spécialisés. En plus de la marque Premium Continental, la distribution de l’équipementier couvre les pneus Uniroyal et Barum. Sa logistique assure également une partie de la distribution nationale des pneus Semperit et certaines marques privées pour le compte de ses clients (BestDrive, Feu Vert, Norauto, Point S, etc.).
De douze, le nombre de transporteurs chargés de livrer les pneumatiques aux clients finaux de Continental en France est passé à neuf*, et un nouveau plan de transport a été conçu. Suite à la réorganisation, la zone de chalandise de chacun a été augmentée. « À la demande des clients, les pneumatiques sont livrés en vrac, palettisés ou avec des racks mobiles à retourner. »
Au départ de Mer et de Monteux, les tournées commencent dès 18 heures. Les transporteurs, qui disposent de quais dédiés sur les RDC, ont une double mission. Dans
un premier temps, ils assurent taine de complets par jour au total, jusqu’à leur agence régionale, laquelle sert de site cross-dock pour distribuer les
pneus sur leur zone de livraison. Après un passage à quai, les produits sont chargés dans les véhicules affectés aux tournées locales de livraison. Ces tournées comptent une dizaine de départements. « Au départ de Mer et de Monteux, toutes les étapes sont tracées jusqu’aux livraisons finales à l’aide du système Conti Tracking Service, consultable également par nos clients. Il est renseigné par les transporteurs et interfacé à notre WMS. Ce suivi alimente le contrôle qualité des transporteurs. »
Sélectionnés pour leur capacité à respecter ce cahier des charges, soumis à une forte saisonnalité à l’entrée de l’hiver, les transporteurs collaborant avec Continental doivent être engagés dans une démarche de réduction de leur empreinte carbone. « Cette approche a été intégrée il y a quatre ans. Nous laissons le choix à chacun de choisir la technologie et l’énergie pour diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre », indique JeanChristophe Oechsner. En revanche, l’équipementier leur demande que 20 % de ses flux soient acheminés avec des véhicules bas carbone. En parallèle, le remplacement des ampoules (relamping) par des leds, engagé à Mer et Monteux, devrait s’achever cette année. La pose de panneaux photovoltaïques sur les deux sites est également à l’étude, ainsi que des solutions plus durables et alternatives à l’usage de palettes
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Le fret ferroviaire européen mise sur l’attelage automatique
Seul continent à coupler manuellement ses wagons de marchandises, l’Europe pourrait reprendre le leadership en passant directement au couplage automatique numérique d’ici 2030. L’objectif est ambitieux, 500 000 wagons sont concernés, mais atteignable si l’Union européenne fédère tous ses membres. À la clé : l’amélioration de la productivité, de la sécurité, de la maintenance et du suivi. De quoi favoriser le report modal.
PAR PATRICE DESMEDT
Le couplage automatique numérique ou DAC (digital automatic coupling) des wagons de fret est sur les rails. Arrivera-t-il à bon port en 2030, comme prévu par le
consortium DAC4EU*, largement porté par l’Allemagne et financé à hauteur de 13 M€ par le ministère fédéral du Transport et des Infrastructures numériques (BMDV) pour la réalisation du projet pilote ? Ce
n’est pas certain. Les projets dans le secteur du ferroviaire ont la fâcheuse tendance à connaître d’importants retards, et le défi industriel et logistique posé par l’adoption du DAC est d’importance.
Les avantages apportés par le DAC pourraient cependant aider à sa mise en place, en particulier à l’amélioration de la productivité, de la sécurité, de la maintenance et du suivi possible des biens transportés. DAC4EU, dont la genèse remonte à 2016 avec le lancement par le BMDV du projet de recherche, a terminé la première partie du projet en choisissant le standard d’attelage automatique mécanique, le prototype présenté par GATX qui repose sur un système Scharfenberg (voir encadré).
Sous la houlette du ministère allemand des Transports (BMVD), le train DAC4EU a été exposé au salon Innotrans de Berlin en septembre 2022.
L’Europe reprendrait un leadership numérique
Dans le domaine du couplage automatique, l’Europe est le seul continent au monde à ne pas utiliser d’attelage automatique sur ses trains de fret.
« Il y a déjà eu plusieurs tentatives d’introduction de couplage automatique en Europe, après la Seconde Guerre mondiale, dans les années 1970 et au début des années 1990, rappelle Marija Tadic, directrice du marketing
système Scharfenberg en détail
Après des tests approfon dis de différents systèmes, la conception d’attelage automatique de type Scharfenberg a été rete nue. Ce système comprend un mécanisme de verrouillage automatique pour se connecter à la fois mécaniquement et pneumatiquement. Les deux câbles noirs sur le dessus de l’attelage assurent les connexions électriques. La conduite pneumatique (cerclée en doré) permet d’assurer la liaison en air comprimé entre les wagons.
© VoithEurope de GATX. Pour des raisons de coûts/bénéfices, l’introduction n’a pas pu être réalisée à ce moment-là. » Avec le DAC, l’Europe reprendrait le leadership, car les autres continents ne disposent que de l’attelage automatique et n’ont pas le « D » de digital du DAC, dont la particularité est de pouvoir faire d’une pierre deux coups : coupler et découpler automatiquement les wagons et assurer une liaison électrique et numérique pour assurer la circulation de données qui pourront être exploitées par les organisateurs de transport. Actuellement, un wagon de fret ne dispose pas de connexion
électrique, il n’est donc pas possible d’installer des capteurs. Le DAC constitue la première brique de la numérisation du fret qui permettra une série de gains de productivité et un réel bond technologique. « Dans le monde du fret ferroviaire, nous en sommes encore au XIXe siècle, affirme Olivier Flajolet, responsable de la division rail chez Voith Group. Il n’y a aucun capteur pour donner des informations sur la manière dont on exploite le système de freinage, pour mesurer la charge à l’essieu ou la température sur les différents organes de roulement. Toute la maintenance des wagons est réalisée sans même connaître le kilométrage effectué par ces wagons, car on ne sait pas le mesurer. La maintenance est réalisée uniquement sur des facteurs de temps. »
Tests automatisés et maintenance préventive Avec le DAC, plusieurs opérations pourront être automatisées. D’abord celles de couplage et de découplage : aujourd’hui, un opérateur doit se glisser entre les tampons et visser ou dévisser une grosse manille. D’autre part, le test de freins : à chaque fois que l’on modifie la constitution d’un train, il est obligatoire de tester manuellement le système de freinage roue par roue, car la ligne pneumatique a été interrompue. Les opérateurs en vérifient le bon fonctionnement sur l’ensemble du train, long de plusieurs centaines de mètres. Le contrôle prend au minimum une demi-heure avant chaque départ de train. Enfin, avec l’arrivée de l’électricité dans les wagons, la maintenance préventive sera possible grâce à l’installation
LeL’utilisation des systèmes de couplage dans le monde.
COUPLAGE AUTOMATIQUE NUMÉRIQUE
de capteurs. On pourra réaliser de la localisation par GPS, doter les wagons de freins électropneumatiques, bénéficier d’une connexion avec les marchandises transportées et disposer d’informations sur la qualité des marchandises, par exemple suite à un choc dû à un freinage brutal. La détection de boîtes chaudes – les essieux sont guidés par des gros roulements que l’on appelle des boîtes – améliorera la sécurité en alertant sur une possible défaillance du roulement grâce à une surveillance en continu, quand aujourd’hui les détecteurs sont installés sur des quais. « Le système va également pouvoir vérifier l’intégrité du train et gérer sa conformation wagon par wagon, avec leur orientation et éventuellement leur contenu, ajoute Olivier Flajolet. Cette opération est actuellement réalisée manuellement, avec un opérateur qui remplit une feuille. »
Une fois en circulation, le réseau électrique et numérique permettra l’envoi des instructions de freinage à l’ensemble des freins beaucoup plus rapidement qu’avec la dépression de la conduite générale. Avec des vannes électroniques, tous les wagons freineraient de façon simultanée.
Ouvrir des usines
Si les atouts du DAC sont indéniables, le coût élevé de la
transition et les contraintes industrielles le sont également. Les attelages automatiques ne sont pas compatibles avec les actuels attelages UIC à vis. Pour ne pas paralyser le trafic, il faudra organiser la migration sur une fenêtre de temps la plus courte possible. Il faudra faire migrer environ 500 000 wagons en Europe, et donc produire un million d’attelages. Actuellement, les principaux fournisseurs fabriquent des attelages passagers et les capacités de production sont très insuffisantes pour répondre au défi du fret ferroviaire, même si les attelages DAC sont moins complexes à fabriquer que les attelages passagers. « Nous allons donc dédier une nouvelle usine à cette activité, explique Olivier Flajolet. Aujourd’hui, les trois constructeurs d’attelage en Europe en produisent à peine 10 000 par an. Nos concurrents devront également ouvrir de nouvelles usines. »
Derrière le DAC se cache la volonté politique d’augmenter fortement la part du fret ferroviaire en Europe, dont un doublement pour la France. « Si nous conservons les outils d’aujourd’hui, c’est de la sciencefiction, affirme Olivier Flajolet. Sans rupture technologique, nous n’avons pas la moindre chance d’atteindre l’objectif
du gouvernement. Le DAC est l’une des briques technologiques qui permet de répondre à l’enjeu. » L’ETF (European Transport Workers’ Federation) apporte son soutien au projet, mais insistait dans un communiqué « sur le fait que cette marche vers la numérisation doit s’inscrire dans une politique plus ambitieuse en matière de fret ferroviaire » Cela passe, pour la fédération, par des investissements massifs et la mise en œuvre de dispositions transitoires.
Projet Digital Platform à la SNCF
D’autres voix sont plus critiques. « Avoir choisi un DAC incompatible avec l’actuel UIC à vis est une erreur, explique un expert du ferroviaire à la longue expérience. La volonté de faire une rupture me paraît idéologique, ce qui n’est jamais bon dans le domaine du ferroviaire. » Pour cet expert, la pertinence de l’attelage automatique n’est pas avérée, au moins pour la France. « C’est vrai que dans le monde, de nombreux pays ont adopté l’attelage automatique, mais l’argument a ses limites. Les besoins diffèrent d’un continent à l’autre, certains pays ont gardé des utilisations de recomposition des trains très importante, c’est le cas de l’Allemagne avec environ un million de couplages et de découplage de wagons par mois, alors qu’en France on n’en compte qu’environ 20 000 par mois. Ajouter les connexions électriques et numériques, en gardant l’ancien attelage, permettrait de bénéficier de tous les avantages de ces liaisons à moindre coût, en acceptant de continuer de réaliser manuellement les opérations de couplage/découplage. »
« Si l’on veut réaliser le report modal, il est impossible de le réussir avec la technologie d’aujourd’hui, qui date du XIXe siècle. »
Olivier Flajolet, responsable de la division rail chez Voith Group.Le DAC fait d’une pierre deux coups : coupler et découpler automatiquement les wagons et assurer une liaison électrique et numérique. © DAC4EU
D’autres voix soutiennent au contraire le projet global, avec une mise à niveau complète en un seul passage à l’atelier. Dans une présentation publiée en janvier 2023, Aurélie Bigey et Antoine Rothey, chefs de projet Industrie, Digital & Innovation chez Rail Logistics Europe (RLE), y décrivent la manière dont la SNCF envisage la mise à niveau des wagons : « Notre idée, c’est de passer les wagons dans des « DACcinations centers ». Pour cela, on doit être capables de partager la donnée au sein du secteur. Aujourd’hui, chaque détenteur de wagons sait où se trouvent les wagons qu’il possède, mais il reste à savoir comment partager cette donnée de localisation entre le propriétaire, l’opérateur ferroviaire, etc. Notre projet Digital Platform aborde justement ces questions. C’est un gros investissement. Le plus important lors de l’équipement, c’est de ne pas pénaliser les clients qui ont besoin des wagons. »
Nous n’en sommes pas encore là, car si le standard mécanique et pneumatique a été défini, ce n’est pas le cas pour les parties électrique et numérique : nombre de voies du connecteur, voltage, type de signaux transmis. Les grands industriels ont développé des prototypes qui ne sont pas compatibles entre eux faute d’harmonisation. « On ne sait pas encore avec quel type de DAC la migration commencera, reconnaît Marija Tadic. Cela dépend de divers facteurs, comme le niveau de développement des composants, en particulier pour l’électricité et les données, les changements de processus nécessaires dans l’exploitation du réseau ferroviaire, de l’infrastructure, des coûts, des capacités de conversion, etc. » n
Peter Reinshagen, directeur général d’ErmewaLes investissements pour mettre en place le DAC ne sont-ils pas trop importants ?
Cela dépend de la rentabilité souhaitée. La durée de vie moyenne d’un wagon est de 32 ans. Ima giner qu’en 2055 on travaille encore de la même façon qu’aujourd’hui est simplement ridicule. Si l’on veut réaliser le report modal, il est impossible de le réussir avec la technologie d’aujourd’hui qui date du XIXe siècle. Il faut une rupture technolo gique pour que le fret ferroviaire joue un rôle de contributeur fort à la décarbonation des chaînes logistiques, et cette rupture technologique, c’est le DAC. C’est une vision à très court terme de ne considérer que le coût. D’autant que ce coût, de l’ordre de 10 Md€, est faible si l’on prend en compte les bénéfices des externalités liées au report modal. Une étude réalisée par Ernst & Young à la demande de la Commission européenne l’a montré.
En France, le nombre de couplage/découplage est relativement faible par rapport à l’Allemagne. Le DAC y est-il vraiment nécessaire ?
Le nombre de couplages n’est pas la question. En aucun cas le couplage ou le non-couplage automatique justifie l’investissement. Ce qui est important, c’est l’électricité et les données sur le wagon. Un avion embarque 30 000 capteurs, une voiture plusieurs milliers, un wagon, zéro. Ce qui compte, c’est de s’intégrer dans les chaînes logistiques des chargeurs. Le minimum, c’est le positionnement du wagon, mais d’autres informations sont importantes. Elles concernent la température, le chargement, la pression, etc. du fret transporté, mais aussi l’état du wagon. Ensuite vient le train fret intelligent, avec une panoplie de données collectées directement dans la locomotive et l’automatisation de la préparation d’un train. Aujourd’hui, la préparation d’un train demande quatre heures. Avec le DAC, ce sera quinze minutes. Les économies seront considérables. ArcelorMittal a réalisé un test avec notre collaboration et s’est montré enthousiaste.
Pourquoi DAC4EU, dont Ermewa est membre, a-t-il choisi un nouveau type d’attelage physique pour le DAC ?
Il y a une énorme différence sur le poids transporté entre le transport de passagers et le fret. Les besoins et les contraintes mécaniques sont différents et il n’était pas possible d’utiliser les attelages automatiques installés sur les trains de passagers. Quant à l’attelage utilisé actuellement pour le fret, il date du XIXe siècle.
L’échéance de 2030 pour la mise en œuvre du DAC est-elle réaliste ?
Si l’Union européenne confirme demain un financement, c’est tout à fait faisable. Mais ce qui compte, ce sont les États membres, et certains sont soit neutres soit contre, pour des raisons différentes. Et seule l’Union européenne peut assurer le financement. Si chaque pays finance à sa guise, on donne un coup d’arrêt au ferroviaire en Europe. Si les États membres ne se mettent pas d’accord, on va rater l’échéance de 2030 et l’objectif de doubler la part modale du fret ferroviaire, donc la décarbonation des chaînes logistiques. Les grands acteurs du ferroviaire n’ont pas l’assise financière pour supporter seuls les investissements, et pendant les quelques années de migration, le coût pour les opérateurs va augmenter car ils devront faire fonctionner deux systèmes. Après le basculement vers le DAC, les bénéfices seront importants.
« Il faut une rupture technologique pour que le fret ferroviaire contribue fortement à la décarbonation de la logistique »
La livraison collaborative emballe les commerçants et les particuliers
En transformant l’automobiliste en livreur ou le domicile particulier en point relais, les start-up de la livraison collaborative offrent aux transporteurs, aux e-commerçants et à la grande distribution un service complémentaire de livraison du dernier kilomètre.
Tour d’horizon d’une offre en devenir mais limitée à des besoins de niche.
Avec la livraison collaborative, tout un chacun devient coursier ou logisticien. Apparu en 2015 aux États-Unis, le concept de livraison collaborative, également appelé crowd-logistics (logistique par la foule), mis en place notamment par Deliv ou Instacart ne s’est réellement développé en France qu’à partir de 2020 sous l’impulsion de startup parmi lesquelles Shopopop, Cocolis ou Yper. Il repose sur le
recours à des particuliers afin de proposer des services dits collaboratifs de livraison du dernier kilomètre, majoritairement de courses ou de colis moyennement encombrants, et s’adresse aux acteurs de la grande distribution, détaillants, e-commerçants ou petits commerces de proximité. On distingue deux grandes catégories de prestations. Le point relais remplace le traditionnel commerce de proximité par le domicile d’un particu-
lier qui assure la réception, le stockage d’un certain nombre de colis déposés par un transporteur, puis le restitue au destinataire final qui vient lui-même le chercher. Les acteurs du marché parlent de « voisins relais » et mettent en avant leur forte disponibilité, avec des plages horaires plus larges que celles des points relais traditionnels, tout en intégrant une dimension humaine que ne permet pas la simple consigne. La seconde pres-
tation concerne le transport ou la livraison au destinataire final par des coursiers parti culiers ou des transporteurs qui utilisent leur voiture, leur vélo, ou livrent à pied le long de leurs trajets habituels pour se rendre au travail, déposer les enfants à l’école ou faire leurs courses. Certains opérateurs se spécialisent dans le trans port de marchandises volumi neuses (meubles, électromé nager) entre particuliers, ou proposent même le transport
de colis en train dans les bagages d’un voyageur !
Une dizaine de start-up sur le marché
En quelques années, une dizaine de start-up a émergé sur le marché de la crowdlogistics en constituant progressivement leur réseau de livreurs collaboratifs. Dans la catégorie point relais, on trouve Pickme, qui revendique 96 000 voisins relais et 500 000 colis pris en charge depuis son lancement en 2019, ou Welco, fondé en 2018 mais opérationnel depuis 2021 et qui affiche à date 700 000 colis traités par 55 000 relais particuliers. Pour la livraison de courses, le leader Shopopop dispose d’un réseau de 600 000 transporteurs qui ont effectué plus de 5 millions de livraisons depuis sa création. Il est talonné par Cocolis et les 400 000 utilisateurs de son application dédiée à la livraison de colis volumineux ou fragiles entre particuliers, Yper et ses 150 000 livreurs à domicile amateurs, WayToMe, également spécialisé dans le transport de colis volumineux, ou encore WePost qui propose un service collaboratif d’expéditions en train. Même Uber, au sein de son entité Uber Eats, a lancé l’année dernière l’offre Uber Direct de livraison rapide en marque blanche pour les e-commerçants. La majorité de ces acteurs se finance via des fonds d’investissement, à l’image de Shopopop qui a levé environ 20 M€ il y a un an et demi, de Pick Me qui a collecté 3,5 M€ et de Cocolis auquel le tour de financement a apporté 2,8 M€ en 2021 (des chiffres très éloignés de ceux de l’américain Instacart qui a levé 900 M$ et atteint une valorisation de 4,2 Md$, selon
LIVRAISON COLLABORATIVE
Bloomberg). Certains sont éga lement repris par de grands groupes. C’est le cas d’Yper acquis par la holding aixoise Hopps Group, ex-propriétaire de Colis Privé revendu en 2022 à CMA CGM, et qui propose en parallèle le service de livrai son professionnelle de courses à domicile Drive to Home. Avec ces apports financiers, ils cherchent à densifier leur réseau de particuliers qu’ils rémunèrent dans le cadre de prestations relevant de l’éco nomie collaborative. Les relais de Pickme sont ainsi rétribués à hauteur de 50 centimes ou d’1 € par colis pris en charge,
tandis que les livreurs collaboratifs gagnent entre 5 € et 9 € par livraison, correspondant à une forme de défraiement pour l’usage de leur véhicule, le tout sans dépasser une limite de 3 000 € par an (voir l’interview). Les plateformes de livraison collaborative travaillent pour les transporteurs ou directement avec les e-commerçants, les détaillants ou la grande distribution. « Nous offrons à nos clients Colissimo, DHL ou GLS une garantie de délivrabilité dans 100 % des cas dès la première tentative, et avec aujourd’hui un NPS [Net Promoter Score, score de satisfaction client, N.D.L.R.] de 92 », annonce Jessie Toulcanon, cofondatrice de Pickme. Les relais particuliers de Welco complètent à hauteur de 8 % le réseau de points de retrait d’UPS, ou s’intègrent directement aux modes de livraison proposés par Cdiscount (en Île-de-France et à Lille) ou par exemple par la boutique en ligne Calicote. Implanté dans près de 850 villes en France, Shopopop indique travailler avec 786 drives de la grande distribution. « Aujourd’hui, le transport représente à peu près 48 % des livraisons de E.Leclerc », déclare le cofondateur Antoine Cheul.
Les start-up de la livraison collaborative en chiffres
des livraisons de E.Leclerc. »Antoine Cheul, cofondateur de Shopopop. © DR
Son concurrent Yper travaille avec Intermarché, Cora, Au chan, E.Leclerc, Chronodrive, le groupement U ou Match supermarché. Depuis 2021, la solution de Cocolis est inté grée aux options de livraison de La Redoute, Orchestra, PicWicToys et Selency.
Un modèle basé sur le digital
Tous ces acteurs de la livraison collaborative, souvent issus de la tech, proposent un service basé sur une application mobile et un système d’information (SI) intégré ou connecté à celui des transporteurs et donneurs d’ordres. Ils captent des commandes de transport ou de réception en pont relais particulier depuis le SI d’un e-commerçant ou celui du transporteur. En fonction de l’adresse de livraison et de différents critères tels que le poids, les dimensions du colis, la nature de la marchandise, des algorithmes opèrent une sélection des particuliers les plus pertinents selon leur position, leur disponibilité, leur performance ou leur notation par les destinataires finaux. Le système envoie ensuite la demande de livraison sur l’application mobile des par-
ticuliers qui valident alors la prise en charge du colis. « Le SI de Shopopop est interfacé par API à celui des donneurs d’ordres ou à certains TMS comme Woop et Urbans. Par exemple sur le site d’E.Leclerc, le client a accès à la fin du parcours d’achat à notre option de livraison. S’il la choisit, la demande de livraison redescend automatiquement dans notre SI qui l’analyse puis l’envoie sur l’application des transporteurs.
Une fois que le premier a validé cette livraison, l’offre disparaît
dans l’application », détaille Antoine Cheul.
L’application mobile permet aussi de tracer la livraison et de valider l’opération pour laquelle la responsabilité de la plateforme collaborative est engagée. « Via notre application, Pickme a mis en place le contre-scan en entrée et sortie du colis dans le point relais particulier, appelé keeper. Lorsque le transporteur dépose le colis, il le scanne, ce qui génère un QR code sur l’application mobile du keeper que le livreur scanne à son tour. Cela vient remplacer la livraison contre signature et apporte la preuve de l’échange. Les informations collectées alimentent aussi les KPI de suivi de la performance », explique Jessie Toulcanon.
Complémentarité plus que concurrence
Les start-up se positionnent comme des prestataires complémentaires ou des sous-traitants pour les transporteurs afin de résoudre la problématique de l’échec de livraison lorsque le destinataire n’est pas présent. Leur offre s’appuie sur des arguments d’optimisation opérationnelle des circuits logistiques et de protection de l’environnement. Via leur réseau de relais particuliers ou de livreurs collaboratifs, elles proposent des horaires plus souples et plus tardifs, le soir ou le week-end. Elles mettent en avant la personnalisation des rendez-vous avec des échanges directs entre le livreur et le destinataire via différents moyens de communication. Elles prétendent ainsi créer du lien social et augmenter le taux de satisfaction des clients.
La logistique collaborative représente néanmoins une
« Nous offrons à nos clients Colissimo, DHL ou GLS une garantie de délivrabilité dans 100 % des cas dès la première tentative. »
Jessie Toulcanon, cofondatrice de Pickme.
LIVRAISON COLLABORATIVE
part minime des flux globaux de livraison et ne peut pas rivaliser avec les transports traditionnels. Depuis sa mise en place, la crowd-logistics a permis de livrer quelques millions de colis sur un marché total estimé à 1,5 milliard de colis par an en France selon les chiffres de l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse). « Il est difficile pour les start-up de rivaliser avec les leaders très performants du transport de colis qui ont mis en place des services standardisés, notamment pour l’e-commerce de livraison rapide, associés à un ensemble de services digitaux de suivi et de modification de l’horaire de passage, le tout pour une poignée d’euros », analyse Matthieu Erly, fondateur du cabinet ColisConsult.
« La livraison collaborative n’est pas capable de remplacer des flux de transport existants, notamment un camion qui charge des centaines de colis et un logiciel qui optimise la tournée, par une vingtaine de particuliers qui chargeraient 4 à 5 colis dans leur voiture. Cela n’est pas compatible avec les enjeux et process logistiques, et de toute façon, la législation l’interdit sous la forme de l’économie collaborative plafonnée. » Selon le consultant, il faut considérer la livraison collaborative comme une offre complémentaire à celle des transporteurs, capable de répondre à des problématiques spécifiques sur des marchés de niche. « La crowd-logistics peut apporter des solutions pour la livraison de courses comme le fait par exemple Shopopop, de produits fragiles ou encombrants ou sur le marché du C to C. Elle est également pertinente en matière de
cabinet Orca Avocats
Stratégies Logistique : Dans quel cadre juridique s’inscrit la crowd-logistics ?
Elle relève de l’économie collaborative, sans prévoir de contrat de travail pour les particuliers qui assurent la prestation de livraison ou stockage de colis. Cela implique une possible rémunération plafonnée à 3 000 € par an, que la personne doit déclarer mais exonérée d’impôts car considérée accessoire à ses revenus. Concernant la relation entre la plateforme de crowdlogistics et le logisticien ou donneur d’ordre, elle relève d’une dimension purement commerciale, basée sur un contrat de sous-traitance passé entre les tiers.
SL : Quid de la responsabilité de la prise en charge d’un colis ?
Sur le plan de la responsabilité entre le logisticien et la plateforme, il y a des batteries de conditions générales qui décrivent et cadrent la responsabilité liée à la prise en charge d’un colis. En revanche, il y a des dangers importants entre la plateforme et le particulier. Car si rien n’est précisé, le particulier est responsable vis-à-vis du tiers bénéficiaire et de son donneur d’ordres. Si le paquet est perdu, abîmé ou contient des produits illicites, c’est celui qui prend en charge la prestation qui en est responsable. Sauf si, dans la convention ou dans les modalités d’adhésion à la plateforme, celle-ci a mis en place des conditions contractualisées garantissant au particulier un report de sa responsabilité. Dans ce cas, la plateforme reste l’interlocuteur du destinataire final en cas de litige et gère avec le transporteur ou le vendeur les modalités de remboursement, remplacement ou relivraison d’un colis afin que le livreur particulier soit déchargé de sa responsabilité financière matérielle.
SL : Quelles précautions doivent prendre les acteurs et quelles sont vos recommandations ? Les plateformes collaboratives et les particuliers doivent convenir, dans le cadre d’une convention contractuelle et de conditions générales d’adhésion, du fait que c’est la plateforme et l’émetteur du colis qui assument les responsabilités en termes d’assurance, de contenu de paquet, de dégradation, de non-livraison. Auprès du donneur d’ordres ou du logisticien, la plateforme doit obtenir la garantie qu’il s’engage à remplacer le colis en cas de non-livraison ou à rembourser le client final par exemple. La plateforme doit prévoir les modalités purement pratiques de suivi et de confirmation de la prise en charge d’un colis et de sa restitution au destinataire final. C’est-à-dire fournir une application de traçabilité au particulier qui va lui permettre de scanner les codes-barres des colis pour confirmer sa réception et sa prise en charge et de collecter la signature numérique du destinataire. L’application doit aussi prévoir le chemin de retour du colis s’il a été refusé par le destinataire.
livraison urbaine, en permettant de transformer le domicile d’un particulier en micro-hub afin d’éviter aux transporteurs de devoir entrer au cœur de villes dans un contexte de restrictions d’accès et de ZFE. »
La livraison collaborative répond aussi nouveaux besoins de consommation apparus dans les grandes villes, et
à ce titre, « elle peut remplacer notamment les offres de coursiers à vélo opérées par des start-up qui ne respectent pas toujours les conditions sociales et emploient des sans-papiers par exemple. Elle peut enfin permettre d’éviter aux acteurs de la grande distribution d’investir dans des moyens en propre ou dans leur
3 questions à François Vaccaro, avocat spécialiste en droit du travail du
flotte pour assurer leurs services de livraison à domicile »
Évoluer pour mieux croître
Malgré leur croissance rapide, la viabilité du modèle économique et de la rentabilité des start-up de la crowd-logistics reste difficile à évaluer. Elles s’attachent à diversifier au maximum les donneurs d’ordres avec lesquels elles travaillent, autant pour générer du chiffre d’affaires que pour satisfaire leur communauté de transporteurs qu’il faut nécessairement fidéliser, avec en conséquence un risque de dérive de prestations occasionnelles vers des livraisons régulières qui dépasseraient le champ légal ou fiscal de l’économie collaborative. L’autre piste consiste à diversifier l’activité en se rapprochant
du modèle de pur transporteur. « Pour ne pas dépendre uniquement d’UPS, Welco est train de développer son propre réseau de transport afin d’alimenter le réseau de relais particulier et soutenir la croissance. Cette offre de transport intermédiaire est importante pour répondre mieux aux besoins des e-commerçants aujourd’hui », indique Ophély Canet, responsable communication et marketing de Welco. Chez Shopopop, l’accent est mis sur l’extension de l’offre auprès des e-commerçants. « Nous sommes à la recherche de transporteurs et expressistes afin de réaliser des pilotes et au-
toriser l’accès des dépôts habituellement réservés à des poids lourds à nos transporteurs en voiture. Nous cherchons à identifier les typologies de flux que le donneur d’ordre peut adresser tantôt à un transporteur traditionnel tantôt à Shopopop et à son réseau de transporteurs pour la livraison finale sur le dernier kilomètre. L’objectif est de proposer un service complémentaire, de prendre en charge la petite livraison qui fait que la tournée n’est pas rentable, ou d’assurer la relivraison pour laquelle, par exemple, il faudrait mobiliser un camion sur une tournée existante », commente Antoine Cheul. n
Les 200 start-up qui disruptent les supply chains
Pour son 200e numéro, la rédaction de Stratégies Logistique a choisi de mettre à l’honneur 200 chevilles ouvrières de l’innovation logistique tricolore. Autant de start-up plus ou moins confirmées (dont quelques scale-up), qui accélèrent la digitalisation des supply chains, fluidifient l’e-commerce ou tentent de résoudre les équations du dernier kilomètre et de l’écoresponsabilité.
Dossier coordonné par Sylvain Chanourdieen déplaise aux esprits chagrins qui depuis 5 ans pointent le même mauvais classement international de sa performance logistique (par la Banque mondiale), la France peut s’enorgueillir de compter des logisticiens de rang mondial et un tissu de start-up de logistique particulièrement actif. Deux catégories d’acteurs, opposées par la taille, se rejoignent dans leur quête constante d’amélioration, voire de disruption des supply chains. Olivier Storch, directeur général adjoint de Ceva Logistics, s’interrogeait ainsi en amont de la SITL : « est-ce que les start-up se développent parce que les problèmes sans solution se multiplient, ou bien parce que les acteurs traditionnels peinent à se renouveler ? Le fait est que nous travaillons beaucoup avec cet écosystème pour des innovations fondamentales comme de services » (lire à ce sujet l’article sur les incubateurs pages 46-47). Ce dossier spécial, réalisé à l’occasion du 200e numéro de Stratégies Logistique, souhaite ainsi
LES START-UP PAR GRANDES APPLICATIONS MÉTIERS
Dernier kilomètre ............................ page 35 Logistique urbaine page 36
page 37
page 39
page 42
page 44
et optimisation page 45
logisticiens incubateurs page 46
rendre hommage aux centaines de jeunes pousses de la « Supply Tech ». Il se veut aussi un inventaire de leurs dernières innovations qui font ou feront les technologies, les process et les organisations des supply chains de demain. Peut-être la vôtre ? Pour les passer en revue plus aisément, nous avons découpé ce recensement en sept grandes applications métiers, sept familles de besoins logistiques qui naturellement se recoupent au sein des chaînes logistiques. Les 200 pépites recensées ici exploitent en réalité bien plus encore d’innovations, une même solution combinant souvent plusieurs technologies brevetées.
De l’IA à l’économie circulaire
Au hit-parade des innovations figurent bien sûr celles issues de la data science. Elles exploitent des algorithmes infusés d’IA avant que le terme ne devienne autant à la mode, que ce soit pour faire parler les données, assister la prise de décision ou rendre autonomes des robots. L’e-com-
merce ne serait pas advenu sans l’automatisation à tous les niveaux de l’entrepôt et de la chaîne e-logistique par les plateformes digitales, mais aussi par la mise en place de services logistiques innovants, tout particulièrement sur le dernier kilomètre. Plus récemment, les préoccupations énergétiques et environnementales, qui peuvent croiser la recherche d’optimisation des flux, sont un puissant levier d’innovation. On assiste à la (re)découverte de solutions dites collaboratives, au retour de l’économie circulaire face à des supply chains linéaires peu vertueuses, ou encore, dans le transport, la montée de la cyclologistique et du fret à la voile.
Derrière ce foisonnement d’innovations, le profil des startuppers a évolué avec les technologies et l’essor de la supply chain dans les entreprises.
« Il y a une quinzaine d’années, les fondateurs de start-up n’étaient pas issus de la supply chain. Nés avec le digital, ils sont arrivés avec des applications visant à faire mieux avec moins que les acteurs
historiques du logiciel. La supply était alors peu digitalisée. Maintenant, la tendance est plus hybride, une moitié d’entre eux s’appuie sur leur expérience acquise dans la supply chain pour résoudre un irritant métier, que ce soit du digital ou dans le matériel », observe Mathieu Boyer, directeur Market Intelligence de SprintProject lors de la table ronde « Les mercredis de la Supply Chain » consacrée aux start-up, le 5 avril dernier. Notre photographie réalisée en avril 2023 aura de toute façon déjà évolué en mai : le paysage des start-up est en perpétuel renouvellement. Entre celles dont l’innovation ne rencontre pas le succès escompté et qui s’éteignent discrètement – les plus nombreuses –, celles rachetées par les prestataires, constructeurs et éditeurs spécialistes de la supply chain afin d’accélérer leur développement ou leur innovation, seule une petite fraction d’entre elles parvient à perdurer, et peut-être devenir la future 2e licorne de la logistique… n
Dernier kilomètre, un terrain de jeu prisé
Logistique urbaine et dernier kilomètre sont des secteurs en transformation profonde. Les enjeux sont de taille. Il s’agit de permettre une décarbonation des transports pour le maillon terminal le plus impactant.
Par Jérôme* Expert de logistique urbaine et e-commerce chez Logicités (www.logicites.fr).
Auteur de plusieurs ouvrages dont Silalogistique m’était contée, FYP éditions, mai 2021.
En effet, le dernier kilomètre, et parfois les derniers mètres, constitue souvent la partie la moins optimisée, correspondant à des flux très fragmentés. Ces transports évoluent dans des secteurs urbains de plus en plus réglementés, imposant une certaine urgence à mettre en œuvre les solutions les plus pertinentes. Si les enjeux environnementaux sont omniprésents, il s’agit aussi d’accompagner la transfor-
mation des flux, provoquée par un changement des comportements d’achat, le développement de l’e-commerce et l’omnicanal. Il n’est donc pas étonnant que ces enjeux considérables favorisent l’émergence de modèles nouveaux, lancés par des startup, qui apportent alors initiative, dynamisme, efficacité, mais aussi prise de risque. Essayons de mettre l’accent sur quelques start-up qui répondent particulièrement à ces enjeux. Bien sûr, il ne
s’agit en aucun cas d’un état exhaustif, mais de mettre en exergue des exemples parmi de nombreux autres.
La data au cœur des enjeux
Une meilleure connaissance, un meilleur partage, mais aussi un traitement optimal des données permettront d’optimiser cette partie essentielle du transport.
Les acteurs publics, très impliqués dans le sujet de la data, ont permis l’émergence
de « start-up d’État », disposant de la réactivité nécessaire afin de déployer dans des délais courts de nouveaux outils. DiaLog, qui met en place une base nationale des arrêtés locaux de livraison de marchandises cible application de l’article 122 de la loi climat et résilience. Cette start-up utilisera les éléments déployés en région Îlede-France au travers du projet BAC IDF, afin de mettre en place un outil au plan national qui pourra être connecté aux outils de navigation présents dans les véhicules. Si le secteur de la livraison de colis est déjà fortement digitalisé, ce n’est pas le cas du BTP qui nécessite une approche spécifique. C’est dans ce secteur considérable, aux enjeux environnementaux bien identifiés, que Zeloce a choisi d’évoluer. Gérer les flottes, fluidifier et suivre les livraisons dans ce secteur complexe nécessite une solution sur mesure. La start-up a su répondre aux exigences de ce secteur en capitalisant sur ses 5 ans d’existence. Les plus grands acteurs du BTP lui font déjà confiance. La gestion de la data et la traçabilité concernent aussi les derniers mètres, donc souvent à l’intérieur même d’une entreprise. C’est sur ce créneau que Tracio propose un ensemble de solutions.
Développer la livraison hors domicile
L’e-commerce est montré du doigt car générateur de flux fragmentés, rapides, et dont l’intégration dans l’espace urbain pose question. Mieux consolider les flux nécessite de mettre en œuvre des solutions hors domicile. Si les points relais apportent une
Agrikolis
Collaboratif
2017 - Roubaix
Réseau de points relais dans des exploitations agricoles pour colis lourds et volumineux.
Clients : Cdiscount, Butagaz, Côté clôture, Or Brun.
Fonds levés : 1,2 M€.
Box2Home
Livraisonencombrants
2016 - Paris
Spécialiste de la livraison express d’objets volumineux (rachetée par Warning+ en 2021).
Cocolis
Collaboratif
2015
Plateforme de mise en relation entre particuliers pour le transport de colis volumineux ou fragiles.
Fonds levés : 2,8 M€.
Deki
Optimisationdetournées
2021
Plateforme B to B utilisant l’IA pour optimiser la collecte, la livraison et l’expédition des marchandises de manière responsable et décarbonée. lauréate de la bourse French Tech.
Delivrone
Livraisonsmédicales
2021 - Rouen
Livraison par drone de matériel médical et d’échantillons biologiques, test entre Saint-Lô et Granville.
E-Picking
Consignes
2020 - Brest
Consignes automatisées pour les colis encombrants (plus de 30 kg).
Clients : DB Schenker.
Everest
Gestiondeslivraisons
dernierkilomètre
2020 - Paris
Plateforme SaaS en marque blanche pour piloter les flux du premier au dernier kilomètre destinée aux distributeurs
DERNIER KILOMÈTRE
et transporteurs.
Clients : Cogepart, Diligo, Rexel.
Goggo Network
Livraisonenvéhicules autonomes
2018 - Berlin (Allemagne)
Opérateur logistique exploitant des flottes de véhicules autonomes et de robots de livraison. Test en France avec Carrefour et le constructeur Milla Group.
Clients : Carrefour.
Fonds levés : > 44 M€.
Kardinal
Optimisationdetournées
2015 - Paris
Solution d’optimisation des livraisons de colis en temps réel tenant compte du dispatch amont. Clients : DPD, Vente-unique, Sterne. Fonds levés : 12 M€.
KwikWink SolutionLAD
2018
Solutions d’interphone numérique permettant la livraison en l’absence du destinataire. Clients : Naturalia, Monoprix, Auchan, Carrefour.
La Charrette Circuitscourts
2016 - La Rochesur-Foron
Bourse de fret dédiée aux circuits courts et mise en relation entre producteurs et logisticiens. Financement participatif.
Le Fourgon LADavecconsigne
2021 - Wambrechies
Livraison à domicile de boissons consignées dans la journée.
Fonds levés : 4,5 M€.
Mapotempo
Optimisationdetournées
2012 - Pau
Logiciel SaaS et API de suivi et d’optimisation de tournées de livraison, de collecte ou de service (groupe Woop).
Fonds levés : 300 k€.
Miist Livraisons100% électriques
2016 - Paris
Livraison zéro carbone du dernier kilomètre pour l’e-commerce, présente dans 3 pays et bientôt en Angleterre.
Ouidrop Consignes
2017 - Bordeaux
Fabricant de robots et casiers de consignes automatiques pour le dépôt/retrait de colis.
Clients : La Poste, Westfield.
Pickme Collaboratif
2020 - Paris
Plateforme de livraison collaborative entre voisins, plus responsable et plus humaine.
Fonds levés : 3,5 M€.
Shopopop Collaboratif
2016 - Nantes
Plateforme de livraison entre particuliers en 3 heures destinée aux e-commerçants disposant d’un réseau de magasins physiques (montée en puissance : au Benelux, en Italie, en Allemagne et en Espagne).
Clients : Carrefour, E.Leclerc, Système U. Fonds levés : 26 M€.
Steedy Livraisonexpress
2017 - Paris
Plateforme de mise en relation entre entreprises/ e-commerçants et coursiers indépendants pour des livraisons express à Paris et en proche banlieue.
Clients : Leroy Merlin.
Supervan Livraisonencombrants
2016 - Saint-Mandé
Spécialiste du transport lourd et volumineux à la demande en zone urbaine.
Clients : Kilouto, Leroy Merlin, Point.P. Fonds levés : 8 M€.
Tarot Analytics
Optimisationdetournées
2016
Solutions d’optimisation de tournées pour les gestionnaires de flotte de livraison.
Tousfacteurs
Optimisationdetournées
2016 - Clichy Racheté par GLS en 2022, logisticien du dernier kilomètre et éditeur d’applications du dernier kilomètre.
Clients : GLS. Fonds levés : 1,2 M€.
Tut Tut
Collaboratif
2021 - Avignon Service de livraison
B to C assurée par une communauté de particuliers dans un rayon de 30 km.
Clients : Auchan, Intermarché, E.Leclerc, Leroy Merlin, Système U. Fonds levés : 850 k€.
Welco
Collaboratif
2018
Livraison et retrait de colis chez des particuliers, 55 000 membres points relais.
Woop Gestiondeslivraisons
dernierkilomètre
2018 - Lille
Plateforme de mise en relation entre marques et transporteurs, elle assure aussi la gestion de l’amont et de l’aval du dernier kilomètre.
Yper
(ex-You2You)
Collaboratif
2016
Livraison à domicile réalisée par des particuliers, une communauté de 150 000 membres. Fonds levés : 2,5 M€.
partie de la réponse, d’autres solutions doivent être mises en œuvre afin de satisfaire la demande des consommateurs. Dans le secteur de l’alimentaire, Delipop met en place un réseau de drives piétons automatisés et multi-enseignes. Ainsi, un seul véhicule livre un point de retrait pour le compte de plusieurs enseignes de la grande distribution. Pour les produits encombrants, comme les meubles, l’électroménager ou même certains produits de bâtiment, la solution de livraison dans les fermes, déployée par Agrikolis, montre que le concept de points relais est loin d’être épuisé. L’offre s’est développée en proposant également le retrait de produits surgelés. Autre start-up qui réfléchit au concept même des points de retrait de colis, Ouidrop, qui vient de réaliser dans le centre commercial Westfield Forum des Halles un ensemble robotisé de casiers de retrait de colis. L’objectif est là encore de massifier les flux afin de réduire l’impact environnemental, mais aussi de positionner cet automate sur un point de très fort passage.
La livraison hors domicile trouve également des réponses tout simplement chez son voisin. C’est le concept déployé par Pickme afin d’éviter les échecs à la livraison, souvent nombreux lors des livraisons à domicile. Éviter les échecs à la livraison, cela peut passer par un équipement en interphones numériques, comme le propose la start-up KwikWink
L’e-commerce peut-il être plus durable ?
C’est le pari de plusieurs startup comme Hipli, Opopop ou
Agilenville
Cyclogistique
2018 - Marseille
Tournées et livraisons B to B et B to C de centre-ville à vélo cargo. 10 000 livraisons par mois en respectant la chaîne du froid.
Clients : Boulanger, Bio c’ Bon, Carrefour.
AppliColis
Cyclogistique
2016 - Toulouse
Plateforme coopérative de livraison urbaine, spécialiste du ship-from-store.
Birdiz
Livraisonexpress
2015 - Paris
Plateforme de livraison urbaine à la demande via une flotte de coursiers. Fonds levés : 2,5 M€.
Citéliv
Livraisonurbaine
2016 - Lille
Service de livraison B to C et B to B décarboné. Après Lille, un réseau de franchises se développe à Rouen et Lyon.
Clients : Stef.
Corsalis
Immobilier
2020 - Paris
Société immobilière dédiée à la distribution urbaine, Corsalis optimise les flux de marchandises depuis l’amont jusqu’au cœur des villes et au client final.
Delipop
Robotisation,drivespiétons
2020 - Paris
Réseau de drives piétons robotisés mutualisés entre différentes enseignes pour les courses alimentaires.
Clients : Carrefour, Monoprix.
Delivening
Livraisoncolislourds
2019 - Neuilly-sur-Seine (92)
Livraison de colis volumineux en milieu urbain en créneaux décalés.
Clients : Darty, Leroy Merlin.
DeliverMe.City
Cyclogistique
2019 - Clichy
Livraison urbaine B to C dans un créneau de 30 minutes en vans et vélos cargos électriques.
Clients : Darty, Omie & Cie.
Delivery Academy
Formation
2018
Organisme de formation de la logistique urbaine. Top Chrono, Woop.
DiaLog
Optimisationdesflux
2023
Start-up d’État en charge de la base nationale des arrêtés locaux de livraison de marchandises.
Douze cycles
Cyclogistique
2012 - Ladoix-Serrigny
Fabricant de vélos cargos biporteurs et rallongés.
Fleximodal Cyclogistique
2016 - Rennes
Fabricant de remorques utilitaires pour vélo pour transporter une palette ou un petit conteneur.
Clients : Dachser, DB Schenker, Heppner, Rexel, Urby.
Fludis
Multimodalfluvialurbain
2016 - Paris
Service de livraison urbaine par voie fluviale et transbordement vers la cyclologistique, combinant un bateau entrepôt électrique et des vélos cargos.
Clients : JO 2024.
Junglo
Cyclogistique
2021 - Toulouse
Réseau de points relais mobiles à vélo cargo dans les centres-villes.
Clients : Relais Colis, Cdiscount.
Klareo
Gestiondelivraisonurbaine
2020
Plateforme de planification et d’optimisation des livraisons.
K-Ryole
Cyclogistique
2016 - Paris
Fabricant de remorques et chariots à assistance électrique pour transporter jusqu’à 350 kg de charge.
Clients : Kiloutou, Bpost, La Poste, Monoprix, Stuart. Fonds levés : 10,5 M€.
LMAD
Véhiculeautonome
2020 - Paris
Plateforme de gestion de flottes de robots de livraison autonomes. Clients : DB Schenker, ville d’Helsinki.
Shippr
Livraisonexpress
BtoB
2017 - Paris
Service de livraison B to B urbaine express en France et en Belgique. Fonds levés : 12 M€.
ULS (Urban Logistic Solutions)
Multimodalfluvialurbain
2018 - Strasbourg Service de livraison urbaine mêlant transport fluvial et vélos cargos électriques.
UrbanHub
Entreposage
2016 - Ivry-sur-Seine
Opérateur de logistique urbaine pour les commerçants et e-commerçants.
Clients : Prune, Symple, Yellowpop. Fonds levés : 4,3 M€.
Urban Radar Planificationurbaine
2019 - Paris
Solution de visualisation, d’analyse et de planification des flux urbains. Fonds levés : 750 k€.
Velyvelo
Cyclogistique
2017 - Arcueil (94) Leasing de vélos de livraison. Fonds levés : 4,6 M€.
Vianova
Optimisationdesflux
2019 - Paris
Solution de collecte, de partage et d’analyse de données des transports urbains. Fonds levés : 8,8 M€.
VUF Bikes
Cyclogistique
2014 - Mérignac Fabricant de vélos cargos triporteurs à assistance électrique, charge utile de 100 à 150 kg.
Clients : Ecolotrans, La Poste, Urby. Fonds levés : 3 M€.
Zeloce
Logistiquedechantier
2016 - Joinville-le-Pont Suite d’applications d’optimisation de la logistique des chantiers.
Clients : Colas, Eiffage, Leroy Merlin.
LivingPackets qui proposent des emballages e-commerce réutilisables. Remplacer le carton, le plus souvent jeté, par un emballage réutilisé de nombreuses fois permet d’apporter une réponse à ce problème essentiel généré par l’e-commerce. Mais c’est également l’idée d’acteurs comme L’intendance, qui développent des solutions de vente de produits alimentaires en vrac sur Internet.
L’e-commerce durable passe aussi par le développement des circuits courts. Plusieurs solutions intéressantes émergent, comme celle d’Agriflux – Le Chemin des Mûres, de création d’une plateforme de collecte de produits chez les agriculteurs. La livraison durable, c’est également le véhicule. Des solutions technologiques apparaissent, c’est le cas de Goggo Network, en association avec Carrefour, visant à livrer les clients en véhicules autonomes.
Mais le monde des start-up n’est certainement pas un long fleuve tranquille. Trop souvent, ces start-up, mêmes soutenues par des incubateurs, se retrouvent isolées dans un monde de plus en plus complexe. Leurs messages ont parfois des difficultés à émerger parmi les milliers d’informations quotidiennes diffusées sur les réseaux sociaux. Les regroupements sont alors nécessaires. L’initiative de plusieurs startup comme Bigblue, Hipli, Lizee, Pickme et Coursier.fr de mettre en place un collectif pour une logistique responsable autour d’un manifeste qui les réunit ouvre la voie à un chemin nouveau. n
Agriflux (ex-Le Chemin des Mûres)
Circuitscourts
2019 - Saint-Vincent de-Mercuze
Services de ramasse et de livraison en circuits courts pour les producteurs agricoles locaux.
Fonds levés : 1,5 M€ (prévu).
Bigblue
Fulfillment
2018 - Paris
Fulfillment, expérience pré et post-achat incluse, pour les pure players de l’e-commerce.
Fonds levés : 16,7 M€.
Cubyn
Fulfillment
2015 - Lille
Prestations logistiques pour les e-commerçants en direct ou via une marketplace.
Fonds levés : 54,1 M€.
Dealt (ex-Mon Super Voisin)
Servicesàdomicile
2017 - Levallois-Perret
Livraison et services à domicile pour les e-commerçants : montage, installation, configuration, plantation, entretien, réparation.
Clients : Botanic, Conforama, Mr.Bricolage.
Direct Market Foodtech
2018 - Strasbourg
Place de marché dédiée aux circuits courts pour le commerce, l’e-commerce, le quick commerce, la restauration collective, avec un service logistique dédié.
Fonds levés : 1,7 M€.
Dommarket Distribution
2021 - Le PréSaint-Gervais
Place de marché entre vendeurs européens et consommateurs des DOM-TOM incluant des services de logistique depuis la métropole.
Dropbird
Foodtech
2015 - Rennes
Place de marché dédiée aux commerces de proximité qui assure la logistique : collecte des
RETAIL/E-COMMERCE
commandes et dépose dans des consignes automatiques sur des lieux de passage (gare, métro, etc.).
Hipli
Emballagesd’expédition
2019 - Le Havre Pochettes d’expédition réutilisables plus de 100 fois.
Clients : La Poste.
La Belle Vie Foodtech
2015 - Ivry-sur-Seine E-commerçant spécialiste de la livraison de courses express. Fonds levés : 25 M€.
LivingPackets
Emballagesd’expédition
2016 - Nantes Gamme d’emballages connectés et réutilisables (Log’In by Daher).
Clients : Cdiscount. Fonds levés : 5 M€.
Marguerite
Insertion
2012 - Paris
Logistique e-commerce de marques en croissance avec une équipe de préparateurs de commandes en insertion professionnelle. Clients : Laines paysannes, Les Jupons de Louison.
Opopop
Emballagesd’expédition
2020 - Paris Colis réutilisables et consignés pour l’e-commerce selon un modèle d’abonnement.
Pandobac
Emballagesalimentaires
réutilisables
2018 - Rungis Service de bacs réutilisables de transport de marchandises alimentaires, qui comprend également le lavage et le suivi des bacs.
Parad Distribution
2021 - Paris
Marketplace de mode de seconde main, partenaire des marques, incluant une solution logistique.
Phenix
Antigaspi
2014
Plateforme B to B de don alimentaire, application mobile antigaspi et service de collecte et de distribution des invendus des supermarchés.
Secursus Assurance
2018 - Paris
Assurance expédition digitale pour les envois de colis de valeur (jusqu’à 100 k€) à travers le monde pour 0,7 % de leur valeur.
Ship&co
Fulfillment
2019 - Paris Gestion d’envoi de colis en ligne pour l’e-commerce. Fonds levés : 900 k$.
Shippingbo
OMS
2017 - Toulouse Solutions pour l’e-commerce multicanal se composant d’un OMS, d’un WMS et d’un TMS.
Shipup
Suividelivraison
2016 - Paris
Suivi de colis en temps réel de la commande à la livraison, notifications aux couleurs de l’e-commerçant (rachetée par Global Blue en 2022).
Clients : Gorillas. Fonds levés : 6 M€.
ShopRunBack
Logistiqueretour
2014 - Paris
Solution de gestion des retours colis Return as a Service (RaaS).
Stockly Optimisationdesstocks
2018 - Paris
Solution connectant les stocks des e-commerçants afin d’éviter toute rupture.
Clients : Alltricks, Cdiscount, Decathlon, Galeries Lafayette, Jonak. Fonds levés : 12 M€.
Tekshelf
Optimisationdesstocks
2022 - Fuveau Étagères connectées et intelligentes pour optimiser les stocks des magasins.
Transiteo
Douanes
2016 - Rosheim
Moteur de calcul des droits et taxes de douane pour l’e-commerce.
Clients : Akanea signe avec Transiteo un partenariat pour faciliter le quotidien des déclarants en douane.
Webdrop Dropshipping
2016
Création de sites e-commerce en dropshipping (livraison directe du fournisseur au client final) supprimant le besoin de stock physique chez l’e-commerçant.
WelcomeTrack
Suividelivraison
2012
Solution post-achat de suivi de livraison jusqu’à la remise en main propre et retours produits.
Clients : Showroomprivé, Fnac.com, Rue du Commerce, La redoute, Vestiaire Collective, Leroy Merlin, Decathlon.fr, Auchan, Melijoe, Le Slip Français, Sézane, etc.
Wetradelocal.io
Circuitscourts
2017
Solution de place de marché dédiée aux circuits courts agricoles mettant en relation producteurs et distributeurs locaux.
Clients : Fleurs d’Ici. Fonds levés : 5,5 M€.
Wing Fulfillment
2015 - Paris
Logisticien e-commerce opérant dans 15 villes françaises (CMA CGM u capital).
Clients : Jonak, La Grande Récré. Fonds levés : 2 M€.
L’entrepôt, laboratoire d’innovations
Dans le sillage de l’industrie 4.0, les entrepôts s’automatisent, se digitalisent, se verdissent. Aux côtés des acteurs historiques des systèmes intralogistiques et des logiciels, un cortège de start-up optimisent chaque processus sans oublier l’humain.
Automatisation de tous les process
L’accélération des flux logistiques a transformé les opérations dans et autour de l’entrepôt. Quand on parle start-up de l’intralogistique, immanquablement Exotec vient à l’esprit. La société nordiste est devenue avec son système goods-toman la première et seule licorne de la logistique à ce jour, et la 25e en France.
Mais après les vagues de la mécanisation et de l’automatisation, toujours en cours, c’est la vague de la robotisation qui déferle. À la faveur de technologies matures et abordables, les robots répondent en par-
ticulier au besoin de flexibilité de l’omnicanal. Le foisonnement des AMR (robots mobiles autonomes) est frappant. Complétant, voire succédant à la génération AGV – on pense au succès du français Balyo –les AMR sont devenus un marché très porteur. Des start-up tricolores comme E-Cobot, Sherpa Mobile Robotics et Wyca Robotics tâchent de tirer leur épingle du jeu avec des AMR made in France, et surtout une intelligence maison pour piloter les robots. Orok se distingue avec des AGV et des solutions robotisées pour la manutention sur le tarmac des aéroports.
Au-delà de la transitique, les robots s’étendent à d’autres process. Fondée en 2021, Illumo Robotics, avec sa solution de pick-and-place associant un bras robotisé et un système de vision intelligent, est capable de robotiser les opérations d’emballage et de préparation de commandes. Dernier avatar des systèmes goods-toman, les MFC, ou microcentres de préparation de commandes prisés dans les drives et les espaces logistiques urbains, ont inspiré à Galam Robotics un système de stockage modulaire robotisé prometteur. Les drones inventoristes sont également au point après des années de développement. La solution Eyesee de la startup Darwin Drones, née de la collaboration entre l’éditeur Hardis et Squadrone System, se mesure aux solutions de grands logisticiens tels Countbot de Geodis (qui s’est appuyé sur l’expertise d’une ex-startup, Delta Drone) et Astrid d’ID Logistics, développée en partenariat avec Wyca qui a fourni la base AMR complétée de l’expertise en analyse d’image de E-dentic L’optimisation des opérations de picking fait l’objet de diffé-
rentes innovations, telles que Find & Order qui se présente comme un Waze du préparateur de commandes grâce à sa solution associant cartographie 3D et géolocalisation. Pickeos innove aussi en la matière avec son système Go-to-Light.
Des flux aux enjeux RSE
Plusieurs solutions analysent plus largement les flux en entrepôts et en usine afin de les optimiser, par exemple Arenzi ou Zozio qui s’appuient sur des objets connectés pour compléter les WMS. inVirtus propose des trackers hybrides capables de fonctionner en intérieur comme en extérieur, permettant ainsi de suivre les marchandises ou un parc de véhicules hors des murs de l’entrepôt. Pryntec et XXII s’appuient quant à elles sur l’analyse vidéo pour optimiser les opérations de l’entrepôt ou les sécuriser, par exemple en déclenchant des alertes. La quête de performance n’oublie pas les enjeux RSE. Japet Medical a mis au point un exosquelette pour soulager les manutentionnaires, tandis que Hublex exploite l’IoT pour mesurer en continu l’environnement de travail en termes de qualité de l’air, de niveau sonore, d’odeurs, etc. La performance énergétique des entrepôts est aussi de plus en plus scrutée. Kipsum a conçu un jumeau numérique des bâtiments afin de monitorer leurs consommations énergétiques. Une solution qui peut aller de pair avec Enercool, qui commercialise une peinture blanche réflective pour toiture avec la promesse d’économiser jusqu’à 40 % sur le poste climatisation. Un domaine prometteur par les temps qui courent. n SC
Alki
Planificationdesopérations
2022
Plateforme d’ordonnancement et de planification intelligente des opérations en entrepôt (Entrepreneur First et Station F).
Arenzi
Géolocalisationindoor
2016
Solutions de géolocalisation intérieure permettant, dans la logistique, d’améliorer la gestion des stocks et des flux au sein de l’entrepôt.
Darwin Drones (Eyesee)
Droneinventaire
2021
Solution d’inventaire par drone Eyesee.
E-Cobot
AMR
2016
Constructeur et intégrateur de solutions de robotiques mobiles développées en interne.
Ecolog Innovation
Équipementdel’entrepôt
2012
Protections d’installations logistiques à base de pneumatiques recyclés.
E-dentic
Traçabilitévidéo
2003
Système de tracking des process par l’image pour valider les tâches réalisées par l’opérateur et qui s’interface au WMS pour reprendre une phase de préparation filmée en cas de litige.
Ellona
QVT/Sécurité
2016
Mesure IoT des conditions ambiantes d’un environnement (intérieur ou extérieur) pour la sécurité et le bien-être au travail (ex-Rubix S&I) (Log’In by Daher).
Enercool Greentech
2020
Peinture blanche réflective pour toiture qui permet de réaliser jusqu’à 40 % d’économies d’énergie de climatisation, jusqu’à 6 °C en moins en intérieur.
Exotec Solutions
Systèmesautomatisés
2014
Système de préparation de commandes goods-to-man avec des robots mobiles se déplaçant en 3 dimensions.
INTRALOGISTIQUE
Fabriq
Managementdelaperformance
2019
Solution SaaS de management de la performance pour les entrepôts et sites de productions (tableaux de bord, plans d’action, gemba walk, etc.).
Find & Order
Optimisationdesdéplacements
2015
Solution combinant cartographie et algorithmes de déplacement pour optimiser les flux des opérations de picking en magasin et entrepôt.
Galam Robotics
Stockagerobotisé,MFC
2018
Fabricant de solutions de stockage modulaire robotisé pour réserves en magasin, micro-hub logistique et click-and-collect.
Hublex
RSE/QVT
2015
Gamme de solution de mobilité (gyropode, triporteur) et de sécurité (visière).
Illumo Robotics
Picking
2021
Solution Robot as a Service pour du picking, triple la rentabilité du pick-and-place manuel dans la préparation de commandes e-commerce grâce à des bras.
Invirtus
TraçabilitéIoT
2018
Éditeur et intégrateur de solutions de géolocalisation d’équipements en intérieur et extérieur à partir de trackers GPS/BLE.
Japet Medical
RSE/QVT
2016
Son exosquelette Japet.W lutte contre le mal de dos dans l’industrie, la logistique ou le soin à la personne.
Kipsum Bilancarbone/énergie
2017
Solution d’analyse et de réduction des consommations énergétiques grâce à un jumeau numérique du bâtiment.
Orok
Aéroportuaire
2018
AGV et solutions robotisées pour la manutention sur le tarmac des aéroports.
Pickeos Picking
2016
Go-to-Light pour la préparation de commandes (Log’In by Daher).
PrivaMap Gestiondecour
2021
Solution SaaS de guidage au sein des sites logistiques et industriels, notamment pour les chauffeurs PL.
Pryntec Sécurité
2018
Solutions d’analyse vidéo appliquées à la sécurité des quais de chargement (groupe TEB).
Sherpa Mobile Robotics
AMR
2020
Développe, produit et commercialise une gamme de robots mobiles et collaboratifs, en mode autonome ou suiveur (filiale de Norcan).
Steeple Communicationinterne
2015
Solution de communication interne phygitale, remplaçant le tableau d’affichage papier par de grands écrans tactiles.
Wyca Robotics
AMR
2015
Plateforme de conception de robots mobiles autonomes (AMR) extérieurs 100 % français.
XXII
Sécurité,mesuredesflux,etc.
2015
Solutions d’analyse vidéo des flux pour les opérations en entrepôt, pour l’optimisation, pour déclencher des alertes, etc.
Zozio Optimisationdesflux
2018
Solution de pilotage et d’optimisation des flux et des stocks en usine ou entrepôt, complément 4.0 des WMS (Log’In by Daher).
Les moteurs de la fonction transport
Souvent précurseur en matière d’innovation technologique, le maillon transport abrite une grande variété de start-up industrielles et logicielles.
et Upply, propriété de Geodis. Phénomène marquant, les plateformes de livraison dites collaboratives, soit des applications web et mobiles de transport, se développent. WePost! gère par exemple un service de livraison de colis en train assuré par des particuliers. La start-up CarryMe met en relation les collaborateurs d’une même entreprise pour transporter des colis. L’application d’Angeler connecte les expéditeurs à une communauté de grands voyageurs auxquels elle confie le transport de documents et de colis partout dans le monde.
Depuis l’informatique embarquée dans les véhicules à la fin des années 1980 aux bourses de fret, en passant par les échanges EDI et les TMS transporteurs, le transport, en particulier routier, a déjà vécu plusieurs révolutions technologiques. Et à présent, l’IA trouve un champ de développement rapide en matière de planification, de tarification ou de conduite autonome par exemple.
Nouvelles plateformes
Derrière le terme « plateforme digitale » se cachent une multitude de start-up qui
visent à optimiser la fonction transport. Parmi celles-ci, les start-up de mise en relation entre expéditeurs et transporteurs, également appelées bourses de fret chargeurs, places de marché ou commissionnaires digitaux. Apparues vers 2016, elles font aujourd’hui nettement moins parler d’elles, après une phase de concentration du marché et quelques disparitions. Restent en 2023 Chronotruck, intégrée par Ceva Logistics, CloudFret, Everest, le transitaire digital « sans commission » Stracker, ou les plateformes de cotation Upela, acquise par Redspher,
Applications transport
En complément ou remplacement des prologiciels, des applications web et mobiles innovent. Certaines se sont spécialisées dans la dématérialisation des documents de transport. Dashdoc propose une solution de lettres de voitures électroniques (e-CMR), complétée depuis d’un TMS chargeur et transporteur. D’autres applications gèrent les flux de palettes, à l’image de MagicPallet Bary propose un portail commercial intégré au site web des transporteurs afin de leur permettre de vendre leur prestation directeSuite page 42 >>
ment aux chargeurs. Lauréate de la dernière SITL, l’application DataFret de Fari Analytics automatise le traitement des factures de transport et en détecte les anomalies, faisant économiser des millions à ses clients chargeurs.
Véhicules next gen
APPROFONDIR ACHETER
200 START-UP TRANSPORT
Angeler
Collaboratif
2015 - Singapour
Application d’expédition de documents et de colis partout dans le monde grâce à une communauté de voyageurs.
Bary
Solutiontransporteurs
2019
transport de personnes et de marchandises (Log’In by Daher).
Fonds levés : 75,5 M€.
Endless
BTP
2011 - Montreuil
Solutions logistiques pour évacuer les déchets de chantiers du bâtiment (ex-Big Bag ‘n Go).
pour l’approvisionnement et l’évacuation des matériaux sur les chantiers (groupe Seli Logifi).
Clients : Metro, FM Logistic, SNCF, Showroomprivé, La Poste.
Neoline
Fretàvoile
2015 - Nantes
inférieur au neuf (ex-Phoenix Mobility).
TOWT
Fretàvoile
2011 - Le Havre Constructeur de voiliers cargos, premier navire prévu fin 2023.
TwinswHeel Véhiculeautonome
Poussées par la transition énergétique, du dernier kilomètre jusqu’au transport longue distance, les start-up conçoivent les véhicules de demain. Volta Trucks proposera en 2024 son porteur électrique Volta Zero comme un service locatif tout compris. C’est ce que fait aujourd’hui Watèa du groupe Michelin, mais avec des utilitaires électriques. Tolv est spécialisée dans la transformation électrique d’utilitaires à motorisation thermique, et Hyliko a commencé en 2022 par rétrofiter des camions diesel vers des motorisations à hydrogène avant de lancer sa propre gamme de véhicules lourds à pile à combustible. D’autres start-up telles que Flex’n Moov se concentrent sur les petits fourgons électriques, triporteurs et vélos cargos, tandis que TwinswHeel conçoit des droïdes autonomes pour la livraison urbaine. Dans l’aérien, Flying Whales veut transporter des conteneurs à l’intérieur de dirigeables géants, quand Zéphyr & Borée et Neoline envisagent le futur du transport maritime à l’aide de voiliers cargos. Selon son président Paul Le Bihan, Neoline tire profit des progrès technologiques afin d’adapter une pratique millénaire aux exigences de décarbonation du transport maritime. Une forme de retour vers le futur en quelque sorte ! n
Solution e-commerce dédiée aux transporteurs, transforme leur site internet en site de réservation de transport. Fonds levés : 1,5 M€.
CarryMe Collaboratif
2020 - Paris
Plateforme de mise en relation des collaborateurs d’une même entreprise pour transporter des colis.
CloudFret
Placedemarché transport
2021 - Marseille
Plateforme de mise en relation entre expéditeurs et transporteurs de marchandises entre l’Europe et l’Afrique. Incubée par Zebox. Fonds levés : 1,3 M€.
Convelio
Objetsdegrandevaleur
2017
Commissionnaire de transport digital spécialiste des objets d’art. Fonds levés : > 40 M€.
Dashdoc
TMS
2018
Plateforme de digitalisation du transport routier de marchandises, dont les lettres de voitures électroniques (e-CMR).
DataFret
Facturation
2021 - Bordeaux
Traitement automatisé des factures de transport de marchandises, de la collecte et du contrôle jusqu’à la gestion des avoirs.
EasyMile
Véhiculesautonomes
2014 - Toulouse
Fabricant de véhicules autonomes pour le
Fonds levés : 4 M€.
Fleetenergies
Gestiondeflottes
2009 - Marseille
Solution SaaS de réduction des coûts énergétiques et de l’empreinte environnementale des flottes de véhicules et équipements lourds.
Fleetever
TMS
2016 - Montpellier
Plateforme de gestion et d’automatisation des opérations de transport à l’international par voie maritime, aérienne et ferroviaire.
Flex’n Moov
Véhiculesélectriques
2022
Service de location de véhicules électriques et services associés (groupe Gruau). Autofinancement.
Flying Whales
Fretdécarboné
2012
Transport de charges lourdes (60 t de capacité) par dirigeables à l’hélium. Plusieurs sont en cours de construction dans plusieurs pays.
Fonds levés : 122 M€.
Hyliko
Fretdécarboné
2021 - Paris
Solution de location de poids lourds à hydrogène (pile à combustible) avec une approche Trucks as a Service.
Clients : Berto, Point.P.
MyBen
BTP
2018 - Bezannes
Plateforme collaborative du BTP mettant en relation entreprises, loueurs de bennes et transporteurs,
Constructeur et armateur de voiliers cargos.
Clients : Manitou, Renault.
Ovrsea
Transportinternational
2017 - Paris
Commissionnaire de transport international entièrement en ligne, filiale de Bolloré Logistics souhaitant garder son indépendance.
Fonds levés : 1,9 M€.
Pop Valet
Logistiqueautomobile
2015 - Paris
Transport de voiture en convoyage ou par camion à la demande.
Clients : Tesla, Carglass, Reezocar.
ProovStation
Gestiondeflottes
2018 - Lyon
Portail d’inspection automatisée des véhicules à base de computer vision pour les professionnels et le grand public.
Clients : Gefco, Groupe Charles André.
Fonds levés : > 10,4 M€.
Stracker
Transitaire
2017 - Paris
Commissionnaire de transport digital sans commission via une plateforme en ligne sur abonnement (Station F).
ThePackengers
Objetsfragiles
2020
Calculateur de coût et services logistiques dédiés aux objets fragiles et aux œuvres d’art. Fonds levés : > 10,4 M€.
Tolv
Retrofitélectrique
2018 - Grenoble Spécialiste de la conversion en électrique de véhicules thermiques pour un prix 2 à 3 fois
2015
Droïde autonome pour la logistique du dernier kilomètre en ville. Autofinancement.
Upply PlacedemarchéTRM
2018
Place de marché et comparateur de prix du TRM.
Volta Trucks
Véhiculesélectriques
2019 - Bonneuilsur-Marne
Constructeur de camions porteurs 100 % électriques. Fonds levés : 40 M€.
Watèa
VULetcamions
2021 - Clermont-Ferrand
Service de location de véhicules électriques par abonnement mensuel fixe incluant l’accès à une infrastructure de recharge et des services digitaux (groupe Michelin).
WayToMe
Collaboratif
2018
Plateforme collaborative de livraison d’objets entre particuliers.
WePost!
Collaboratif
2020 - Marseille Transport collaboratif de colis par des voyageurs en train.
Zéphyr & Borée
Fretàvoile
2017
Compagnie maritime bas carbone spécialisée dans la propulsion vélique.
Renaud ChaslePilotage et visibilité, royaume de la data
Tout un écosystème d’éditeurs informatiques gravite autour des piliers logiciels de la supply chain que sont les APS, WMS, TMS, OMS et autres YMS apparus au tournant des années 2000. Souvent complémentaires à ces progiciels historiques, aisément interfacés avec eux via des API, voire directement intégrés en tant qu’option, une bonne partie d’entre eux ont émergé en tant que start-up.
Leurs applications d’analyse prédictive, nées autour de 2010, ont fait florès auprès des métiers de la supply chain, friands de prévision, de planification et de gestion des aléas. Elles tirent parti du big data grâce à des technologies de data mining et/ou de machine learning, une branche de l’IA, et exploitent la puissance du Cloud, à l’instar de la start-up pionnière Vekia qui fait partie des success stories françaises dans l’intelligence
artificielle. Dans son sillage, DCbrain a décliné avec succès ses jumeaux numériques, conçus à l’origine pour optimiser des réseaux d’énergie aux chaînes logistiques.
D’autres jeunes pousses de l’IA proposent leurs moteurs d’intelligence artificielle pour doper les performances d’application d’aide à la décision tels que Atoptima, Prevision.io ou Verteego Apollo Plus combine sa data science avec l’expertise métier du cabinet de
De la traçabilité à la visibilité de bout en bout, de l’optimisation de process à l’aide à la décision, les technologies du big data, du Cloud à l’IA, sont un terreau fertile pour les jeunes pousses.
conseil Citwell, spécialiste de la supply chain.
Ces jeunes pousses de l’IA sont régulièrement rachetées par les grands éditeurs. Par exemple Livejourney, spécialiste du process mining fondée en 2015, a été acquise fin 2022 par l’américain QAD dont elle enrichira la suite APS. D’autres n’hésitent pas à se poser en concurrents directs, telles l’OMS OneStock, les APS Ganacos, Flowlity et PlaniSense, ou le WMS Monstock
D’autres encore posent de nouvelles bases comme Lizee, dont le WMS se dédie à la gestion des produits d’occasion et la location, de même que Reeverse dans l’économie circulaire des matériaux. La digitalisation de processus manuels se poursuit dans la logistique donnant naissance à de multiples innovations. Les formalités douanières, soumises à des réglementations toujours plus complexes, ont ainsi vu émerger des spécialistes de la gestion documentaire infusés d’IA tels que Customs Bridge, e.trustexport et Nabu
Traçabilité et décarbonation
Autre famille d’applications fertiles en start-up de la logistique, celles liées à la traçabilité des marchandises, dont les débuts remontent au codebarres, et à la visibilité sur les flux en temps réel, voire la capacité à agir sur ceux. Les plateformes digitales dédiées au partage des données de tracking des livraisons se sont multipliées, telles que Shippeo qui affirme suivre plus de 28 millions de chargements par an, Everysens (ferroviaire), Wakeo ou Altaroad. Cette dernière se concentre sur le marché du BTP pour le suivi des flux de
Abeeway
Géolocalisation
2014 - Saint-Mandé
Solution de géolocalisation à basse consommation en intérieur et extérieur (LPWA, Low Power Wide Area) pour suivre tout type d’actif, dont flotte de véhicules, d’équipements logistiques, etc.
Altaroad
SuividechantiersBTP
2017
Plateforme de suivi des flux poids lourds sur chantier et site industriel couplant analyse d’image et système de pesée.
Clients : Colas, Eiffage, Vinci.
Fonds levés : 10 M€.
Boxia Suividelivraison
2015
Plateforme de suivi des livraisons e-commerce et notification des clients.
BuyCo Suividesconteneurs
2015 - Marseille
Plateforme collaborative de gestion et de suivi en temps réel de ses flux de conteneurs maritimes, connectée à l’ERP/TMS des chargeurs.
Clients : Alteo, Bel, Renault.
Fonds levés : > 2,6 M€.
Carbon Maps
CalculateurGES
2023 - Paris
Calculateur de l’impact environnemental des produits alimentaires et des matières premières agricoles.
Fonds levés : 4 M€.
Everysens
Tourdecontrôle
2015 - Lille
Plateforme de visibilité prédictive et collaborative dédiée à l’optimisation des flux ferroviaires et intermodaux (incubateur Euratechnologies).
Clients : Arkema, HeidelbergCement, Lidl, Syngenta, Total.
Fiamane
Suividecolis
2021 - Rabat (Maroc)
Solution de suivi des colis et des bagages entre l’Europe et l’Afrique.
GeoPallet
Palettesconnectées
2018
Solution d’emballages connectés et consignés qui informent l’expéditeur sur la localisation de la marchandise et permettent d’économiser ou de polluer moins.
Greenly
CalculateurGES
2019 - New York (USA)
Plateforme mondiale de comptabilité carbone (scopes 1, 2 et 3) et de pilotage de stratégie climatique. Fonds levés : 21 M€.
Karbon
CalculateurGES
2020 - Lille
Solution de calcul de l’impact environnemental d’un produit sur l’ensemble de son cycle de vie (ACV).
Koovea
Chaînedufroid
2019 - Montpellier
Solution de suivi de température par capteur en temps réel et dans le monde entier.
Clients : Farm’apro, Star Service, Stef Fonds levés : 2,5 M€.
Kuzzle
IoT
2016 - Montpellier
Plateforme open source pour développer et déployer des applications IoT.
Magma Technology
TraçabilitéIoT
2018 - Paris
Solutions de visibilité sur ses flux logistiques à partir d’objets connectés placés dans les contenants.
Clients : But.
Fonds levés : 1 M€.
Monoceros
TraçabilitéIoT
2020
Solution de suivi en temps réel de la localisation et des conditions (température, humidité, lumière, accélérations) de ses colis à partir de capteurs connectés.
NetNow
IoT
2018 - Paris
Projets IoT sur mesure, du concept au développement du prototype et à sa certification, dont la solution GeoPallet de suivi d’emballages logistiques.
Ownest Blockchain
2017 - Paris
Solution SaaS pour tracer les responsabilités et sécuriser les réseaux logistiques, via la blockchain et les NFT.
Fonds levés : 1,5 M€.
Shippeo Plateformedevisibilité (RTVP)
2014 - Paris
Guichet unique de visibilité en temps réel sur tous les modes de transport et tous les continents.
Clients : Coca-Cola HBC, Carrefour, Renault, Schneider Electric, Total, Faurecia, Saint-Gobain et Eckes Granini font confiance à Shippeo pour le suivi de plus de 28 millions d’expéditions par an dans 75 pays.
Fonds levés : ~100 M€.
Sweep CalculateurGES
2020 - Montpellier, Paris, Londres
Plateforme de gestion de ses émissions GES (scopes 1, 2 et 3) pour comprendre, gérer et réduire son empreinte carbone.
Fonds levés : 100 M$.
Tilkal Blockchain
2017 - Paris
Combine blockchain et data intelligence pour permettre une traçabilité 360° et temps réel, apporter plus de contrôle opérationnel, de conformité et de transparence (Log’In by Daher).
Fonds levés : 6 M€.
Traace CalculateurGES
2020 - Paris
Solution SaaS qui permet de mesurer, de suivre et de réduire les émissions de carbone (Station F).
Clients : Sodexo. Fonds levés : 2,5 M€.
Tracio
Traçabilitédescolis
intra-entreprise
2004 - Versailles
Logiciel de suivi des colis et plis intraentreprise, ainsi que des consignes connectées.
Clients : Air France, Orange, Veolia, Volvo, etc.
TrustEat
Chaînedufroid
2018 - Lille
Plateforme SaaS assurant le respect de la chaîne du froid alimentaire via des capteurs de température.
Ubiwan
Géolocalisation
2015 - Bordeaux
Solutions de géolocalisation pour optimiser la gestion de flottes et de parcs matériels.
Wakeo
Tourdecontrôle
2016
Plateforme SaaS de visibilité en temps réel sur les flux de transport B to B (maritime, aérien et routier).
Clients : Air Liquide, Gefco, Faurecia, Chryso. Fonds levés : 13,2 M€.
Wimo
Tourdecontrôle
2022 - Lille
Plateforme de suivi en temps et d’analyse de la performance de ses commandes depuis le fournisseur jusqu’au client final.
Yesitis
IoT
2016 - Clermont-Ferrand Fabricant d’objets connectés NFC répondant à des objectifs de traçabilité et d’authentification.
poids lourds à destination et sur les chantiers de construction. Grâce au Cloud, les tours de contrôle de la supply chain ne sont plus l’apanage des grands progiciels. Une des plus jeunes pousses de notre recensement, Cockpit, vient ainsi de se lancer sur le marché.
La vague de l’IoT avec ses objets connectés, dotés de capteurs de géolocalisation et parfois de température pour la chaîne du froid, de détection des chocs, etc., a suscité beaucoup de vocations de startupeurs. Placés sur les contenants logistiques de tout type, ces objets connectés permettent aux transporteurs et aux chargeurs de tracer les marchandises. C’est le cas de GeoPallet, Koovea, Magma Technoly, Monoceros, Trusted, Ubiwan. La différence se fait en partie sur les technologies matérielles, et beaucoup sur la plateforme Cloud qui collecte et analyse les données. Outre des solutions prêtes à l’emploi, d’autres se font intégrateurs de solutions de tracking, telles Abeeway, Kuzzle ou Yesitis La montée des enjeux de décarbonation, plus largement de RSE, n’a pas échappé aux spécialistes de la data. La comptabilité carbone en particulier a récemment été renforcée par l’extension du bilan GES au scope 3 depuis le 1er janvier. Des start-up comme Carbon Maps, Greenly, Karbon, Sweep, Traace, déjà présentes sur le marché des bilans GES scopes 1 et 2, lancent des offres ad hoc pour permettre aux directions supply chain des grands donneurs d’ordres de collecter les données carbone de leurs milliers de fournisseurs. Un marché en plein essor, Greenly a par exemple levé 21 M€. n SC
Apollo Plus
Prédictif
2012
Solution d’aide à la décision dans l’industrie et les métiers de la supply chain. Associée à Citwell.
Atoptima
Prédictif
2019 - Bordeaux
Modules d’optimisation des opérations logistiques à base d’IA : tournées, chargement de camion, ordonnancement, etc.
Fonds levés : > 2 M€.
Cikaba
Prévention,sécurité
2017 - Clermont-Ferrand
Plateforme en ligne facilitant la diffusion des consignes de sécurité et leur pilotage.
Clients : Forvia, Michelin, Tereos.
Fonds levés : 2,3 M€.
Cockpit
Tourdecontrôle
2023 - Nantes
Tour de contrôle en SaaS, collecte et analyse les flux depuis tous outils logistiques : TMS, WMS, Excel, etc.
Customs Bridge
Douanes
2020 - Paris
Deep tech qui facilite les déclarations douanières et trouve la bonne nomenclature d’importation en se basant sur l’IA.
DCbrain
Prédictif
2014
IA appliquée aux réseaux physiques pour les fiabiliser, optimiser et prévoir des flux pour obtenir des recommandations opérationnelles en temps réel.
Clients : Stef.
Fonds levés : 6,5 M€.
Docloop
Gestiondocumentaire
2022 - Marseille
Plateforme d’interopérabilité automatisant les échanges de documents entre systèmes de transport et de logistique (spin-off de MGI, lauréat et de l’AAP Logistique 4.0).
PILOTAGE ET OPTIMISATION
e.trustexport
Douanes
2022 - Paris
Solution de gestion documentaire des exportations. CFAO Automotive.
Ezako
Bigdata
2011
Algorithmes de détection d’anomalies dans les séries temporelles.
Flowlity
APS
2019 - Paris
Planification de la supply chain basée sur l’IA afin d’optimiser les stocks grâce un positionnement unique de tiers de confiance.
Fonds levés : 6 M€.
Ganacos
APS
2016
Solution intégrée de planification collaborative.
Lizee Logistiqueretour
2019 - Paris
Solution SaaS tout-en-un de gestion des flux circulaires : interface client, suivi des stocks, gestion des retours, des transporteurs, etc. Clients : Decathlon, Gémo, Leroy Merlin, Maje, Migros, Petit Bateau. Fonds levés : 10,3 M€.
MagicPallet
Gestiondespalettes
2018 - Montpellier Plateforme collaborative d’échange de palettes Europe pour réduire les kilomètres dédiés aux retours palettes. Clients : Castorama, Herta, Leroy Merlin.
Fonds levés : 2,5 M€.
MCLedger (Mona consulting)
Blockchain
2017 - Paris
Conception de plateformes numériques pour optimiser le transport et la logistique.
Monstock WMS
2018 - Bezannes Solution cloud collaborative de gestion des stocks multisites et multi-emplacements.
Fonds levés : 1,6 M€.
Nabu
Douanes
2018 - Strasbourg
Éditeur d’une plateforme exploitant l’IA pour automatiser le traitement des déclarations douanières. Partenaire d’Akanea. Fonds levés : 2 M€.
OneStock OMSRetail
2015
OMS (Order Management System) dédié aux retailers, unification et d’optimisation des stocks et orchestration des commandes. Fonds levés : > 2 M€.
Pathway (NavAIgo)
Prédictif
2020 - Paris
Outil à base d’IA d’analyse des données des objets en mouvement ciblant le transport et la logistique.
Clients : DB Schenker, La Poste.
PlaniSense
APS
2015 - Paris
Logiciels de planification et d’ordonnancement des opérations industrielles et logistiques.
Prevision.io
Prédictif
2016 - Paris
Plateforme de construction de modèles prédictifs utilisables avec des API (groupe Density).
Process Metronome
Orchestrationde
processus
2020 - Paris
Plateforme d’orchestration des processus de la supply chain synchronisant chacun de ses acteurs.
Clients : Huboo, Vinovae. Fonds levés : 1 M€.
Reverse Systems
Logistiqueretour
2021
Solutions IT de reverse logistique pour le réemploi de matériaux dans l’industrie.
SKU Science
Prévisiondesventes
2018 - Bougival
Solutions SaaS de prévision des ventes et suivi de leur fiabilité
article par article.
Clients : Bridgestone, Capterra, Ocean Spray.
Spacefill
Optimisationdesstocks
2018 - Paris
Plateforme de stockage à la demande via un réseau de 1 500 partenaires logistiques en Europe.
Clients : Fnac Darty, Ikea, Hutchinson. Fonds levés : 32 M€.
Tracklab
Suivifournisseurs
2022 - Paris
Solution SaaS de suivi de conformité réglementaire, qualité et RSE des fournisseurs.
Clients : Georgers Helfer, Netta, Will & Co. Fonds levés : 500 k€.
Vekia
Prédictif
2008 - Lille
Solutions d’optimisation des stocks et d’automatisation des approvisionnements.
Verteego
Prédictif
2018 - Paris
Plateforme d’IA pour fiabiliser et automatiser les décisions liées aux stocks, slotting, promotions, prix et assortiments.
Clients : Europcar, Monoprix.
Fonds levés : 155 k€.
Waresito
Optimisationdesstocks
2013 - Bègles
Réseau d’entrepôts logistiques disponibles à la demande et connectés aux ERP et WMS des clients.
Clients : Bricorama, Cdiscount, UPS. Fonds levés : 3 M€.
Winddle Orchestrationde processus
2015 - Paris
Plateforme SaaS collaborative de visibilité et de pilotage de ses flux fournisseurs.
Clients : Babolat, Bouygues Constructuion, Izac.
Quand les logisticiens misent sur l’open innovation
Aider les start-up et leurs innovations à trouver un marché : plusieurs incubateurs et accélérateurs remplissent cette mission dans la logistique et les transports. En témoignent CMA CGM, Cdiscount, Daher et FM Logistic.
Manchester, Singapour et Abidjan accueilleront les prochains hubs de Zebox. À la fin de l’année, ils doubleront la taille du réseau de l’incubateur et de l’accélérateur de start-up, déjà présent à Marseille, son berceau, en Guadeloupe et à Arlington aux États-Unis. Créé en 2018 par CMA CGM et rassemblant 17 partenaires (Project44, BNP Paribas, CIMC, Trac Intermodal, l’autorité portuaire de Virginie, Ceva Logistics, CMA CGM, etc.), Zebox a pour mission « de connecter et de tisser des liens robustes entre start-up et grands groupes, pour développer des innovations durables dans l’industrie et la supply chain », présente son directeur, Gwen Salley.
En plus de 5 ans, l’incubateur a accompagné 130 startup, dont 36 % labellisées Greentech Innovation par le programme French Tech.
Chacune bénéficie d’un accompagnement gratuit, adapté à ses besoins et à la maturité de sa solution. « Zebox leur permet d’accélérer l’adaptation de leurs innovations au marché, de trouver des clients et, au sein de ces derniers, les bons interlocuteurs, ainsi que des ressources financières et logistiques pour tester leurs
solutions [3 500 m2 dédiés, N.D.L.R.]. »
Ces jeunes pousses ont participé à une centaine de projets avec les 17 partenaires qui assurent l’essentiel de son financement « Ces partenaires […] accèdent aux meilleures start-up et aux nouvelles technologies pour répondre à un besoin précis, saisir des opportunités d’affaires et/ou anticiper des évolutions sur leur marché. » Quatre domaines d’intervention ont été définis dans ce cadre : « l’efficacité opérationnelle, à travers par exemple la traçabilité, la visibilité et l’optimisation du transport, des mobilités et de la logistique ; la décarbonation et la transition énergétique ; la digitalisation et l’automatisation des process, incluant l’intelli-
gence artificielle, l’amélioration des conditions de travail et les approches collaboratives. »
Au service de l’e-commerce
La démarche d’open innovation de Cdiscount a fait ses preuves, comme en témoigne le succès d’Exotec Solutions, devenu une référence du goods-to-man. Dans un time to market court, l’e-commerçant a pour objectif de repérer et d’accompagner le développement de solutions susceptibles de répondre aux besoins et aux enjeux de la logistique e-commerce. Cette démarche, qui rassemble start-up, grands groupes, industriels et laboratoires de recherche, est sur mesure et adaptée à la maturité des solutions. La start-up bénéficie et accède aux données, logistiques et/ou de transport de Cdiscount. Le financement de ces programmes est assuré par des fonds publics (collectivités territoriales, programme French Tech, Bpifrance) et privés (partenaires industriels). Le programme d’accélération baptisé POC Factory est proposé « lorsque le service ou le produit de la start-up est prêt à être testé. Nous mettons à sa disposition les ressources humaines et logistiques de C-Lo-
gistics ». Ce programme place la solution dans des conditions réelles d’exploitation pendant 6 mois environ. « C-Logistics exploite 500 000 m2 répartis sur plusieurs sites », précise Ragheb Blibech, responsable innovation supply chain. Plusieurs innovations issues de POC Factory ont été intégrées dans les process de C-Logistics, à l’image de l’emballage réutilisable Hipli et de l’outil de guidage au picking Pikeos. Dans le cas où la solution est à un stade moins avancé, concept ou prototype, Cdiscount lui propose de rejoindre son incubateur The Warehouse. « L’accompagnement a une durée variable. The Warehouse permet aux start-up de valider leur business model, d’adapter ou de codesigner leur solution au marché, en identifiant la valeur ajoutée qu’elle est susceptible de générer ou d’apporter. Son programme couvre l’expérimentation, en conditions réelles, avec l’aide de nos experts et le soutien de nos capacités logistiques, jusqu’à la mise sur le marché. »
Approche publique-privée
Lancé en juillet 2021, le programme d’accélération de start-up Log’in croise plusieurs finalités de la démarche d’innovation ouverte de Cdis-
count. « Nous avons commencé une collaboration », confient d’ailleurs Ragheb Blibech et Damien Roybon, responsable de Log’in. « Nos expertises dans l’e-commerce, l’industrie et l’aéronautique sont complémentaires, autour d’enjeux liés à la supply chain, à la logistique, aux transports et à la RSE », assurent-ils. Cofinancé par Daher, porteur du projet, l’État et la région Occitanie-Pyrénées-Méditerranée (9,5 M€ de soutien public), « Log’in vise à accélérer la transformation de la filière logistique en répondant à ses enjeux techniques, économiques, humains et environnementaux. Il s’agit d’un programme d’open innovation collaboratif dédié aux métiers et technologies de la logistique », présente Damien Roybon.
En septembre 2022, Log’in a inauguré son technicentre de 600 m2, hébergé dans l’entrepôt Daher à Cornebarrieu, près de Toulouse (18 000 m2).
Labellisé « Plateforme d’accélération pour la logistique du futur » du plan d’investissement d’avenir (PIA), ce site a pour missions « d’accélérer la mise au point et la commercialisation de technologies
innovantes, d’accompagner les projets de recherche et d’innovation, et de proposer une offre de formation répondant aux besoins du secteur et à l’évolution de ses métiers », explique Damien Roybon. À l’attention des start-up, Log’in met à leur disposition un lieu et des moyens « pour faire naître, expérimenter et valider en conditions réelles des outils logistiques innovants jusqu’à leur mise sur le marché ». Dans ce cadre, l’accélérateur leur propose une approche sur mesure, en fonction de la maturité de leur solution.
L’open innovation ne va pas toujours de soi. Il y a 6 ans environ, FM Logistic avait internalisé sa démarche d’innovation ouverte. « Cette approche a démontré plus de limites que d’avantages en termes de ressources engagées, mais aussi d’exhaustivité dans la recherche de solutions innovantes », reconnaît son directeur général France, Yannick Buisson. Pour son plan stratégique Powering 2030, qui s’appuie sur de nombreuses innovations, voire des ruptures dans les organisations, le logisticien a décidé de rejoindre la cellule partagée d’innovation de SprintProject. « Cette structure rassemble une communauté de groupes aux activités complémentaires ou concurrentes aux nôtres. Chacun y remonte ses irritants et ses priorités de développement. Sur cette base, SprintProject mutualise leur démarche d’open innovation. Sa veille et ses collaborations, avec des incubateurs et des accélérateurs, permettent de sélectionner et de proposer des start-up qui répondent à ces enjeux. » Un gain de temps précieux. n Érick Demangeon
Les APS plus intelligents, résilients et verts
Deuxième volet de nos panoramas logiciels annuels, les APS sophistiquent leurs algorithmes avec l’IA, pour offrir plus de réactivité face aux aléas. La prise en compte d’indicateurs environnementaux se généralise.
La résilience, leitmotiv des directions supply chain depuis la crise Covid, se décline aussi en matière de progiciels. Certains éditeurs de logiciels
APS (Advanced Planning System), tels Flowlity ou Oracle, parlent ainsi de « planification résiliente ». L’expression résume bien l’un des moteurs actuels de la demande : la répétition des crises et l’im-
prévisibilité croissante de nombreux secteurs d’activité ont accru la pertinence d’outils de planification avancée, capables de proposer des scénarios à court terme pour les différents maillons de la
chaîne logistique. À cette agilité s’ajoute en toile de fond la complexité croissante de chaînes logistiques souvent mondiales, bousculées par l’omnicanal et encadrées par des réglementations plus exigeantes. Elles génèrent un flot de données à agréger, analyser, simplifier, pour faciliter la prise de décision. Dans ce contexte plus que jamais Vuca (Volatility, Uncertainty, Complexity and Ambiguity), les éditeurs de logiciels de planification ne connaissent pas la crise. Leur activité semble même florissante. Parmi les spécialistes des APS recensés dans notre panorama 2023, Colibri, Kinaxis et Relex font ainsi état d’une progression de 27 à 28 % de leurs chiffres d’affaires en
2022 ! Autre indice, l’américain o9 Solutions a signé ses premiers contrats avec des groupes français. De fait, notre recensement des éditeurs APS du marché français (non exhaustif, voir encadré) n’a pas décelé un changement notable de sa physionomie.
Des éditeurs se spécialisent
rielles plus ou moins marquées, en fonction de l’historique client ou par choix, comme Aptean (ex-Aptos) qui se dédie au secteur de la distribution spécialisée, SEI aux métiers de la mode et du retail. Coupa se démarque en préférant se définir comme une plateforme collaborative de gestion des dépenses (Business Spend Management), une approche financière dont les fonctionnalités de network design (optimisation du réseau logistique selon des critères stratégiques et macro) et de planification de la supply chain recouvrent néanmoins le périmètre d’un APS.
Mentionnons les start-up françaises Ganacos ou Flowlity
Trois profils d’acteurs se détachent : les éditeurs APS dédiés, dits « best of breed », les éditeurs de suites supply chain qui proposent d’autres modules d’exécution (WMS, TMS, OMS, etc.) et des ERP dont le module APS peut exploiter directement les données transactionnelles. Certains éditeurs se distinguent par des spécialités secto- Suite page 52 >>
Grandes caractéristiques des éditeurs et
biens
Ganacos France NA 10 NA Agroalimentaire,
Aéronautique et défense, automobile, PGC, électronique, industrie pharmaceutique
Novares, Amy’s Kitchen, BMW, Asda, US Steel
et grands groupes
CA > 150 M€
o9 Solutions États-Unis NC/200 M€ 25/2 500 NC/> 130
Biens de consommation, retail et vêtements, fournisseurs automobiles, fabrication discrète, télécoms
Bollinger, Solibra
Alstom, Vantiva, Schneider Electric, Soitec, Ipsen, Viatris, Carlsberg, Mars, Castrol, Infineum
CA
>
CA
> 200
CA > 100 M€ Relex Solutions Finlande NC/> 180 M€ 45/> 1 300 NC
(dont 16 grands comptes)/>
Alimentaire, bricolage/jardinerie/ animalerie, pharmacie/beauté/ cosmétique, e-commerce, produits spécialisés
Leader européen de l’alimentaire, leader européen du bricolage, Cultura, Sephora
SAP SE Allemagne NC/30,87 Md€ 1 610/111 961 NC/170 Industrie, santé, hautes technologies, distribution B to B et B to C NC PME et grandes entreprises sedApta-osys (sedApta) Italie NC/49 M€ 45/370 400/1 000 (APS et exécution) Cosmétique et luxe, agroalimentaire, pharmaceutique, plasturgie, mécanique Azura, Kering, Bally, Cronite Multinationales, ETI, PME SEI (LKS) France 6 M€/43 M€ 80/550 (LKS) 15 Retail et mode Kaporal, Motoblouz, Jimmy Fairly CA > 20 M€ Slimstock Pays-Bas 2,5 M€/46,80 M€ 20/420 > 50 /> 1 350 Négoce, retail, pièces de rechange, e-commerce, production Ayor, Au Forum du Bâtiment, Bailly Quaireau, Covap, Cordier (InVivo), Euromaster CA ≥ 20 M€
de leurs solutions
>>
(listées), dont le statut de jeunes pousses parmi des éditeurs affichant plus de 10 ans, voire 30 ans, ne freine pas leurs ambitions de servir des clients ETI et des grands comptes internationaux. À noter aussi la percée des logiciels dits de planification collaborative, par exemple Anaplan et Board qui agrègent tous les indicateurs de l’entreprise, notamment financiers, autour d’une base de données partagée et offrent l’avantage d’une mise en place rapide.
Large couverture fonctionnelle
En termes de fonctionnalités, toutes les solutions ont un socle commun de prévision
Méthodologie
Schéma et tableaux : nous avons sélectionné les éditeurs d’APS commercialisés sur le marché français parmi les plus représentatifs, sans viser l’exhaustivité. Il ne s’agit pas d’un classement, ni en termes de chiffre d’affaires – qui englobe souvent les ventes d’autres logiciels et prestations – ni en termes de performances ou autre critère qualitatif. Les éléments recueillis se rapportent aux caractéristiques logicielles de l’offre et non à l’expertise, au conseil nécessaire à sa mise en œuvre. En outre, les données sont purement déclaratives, recueillies fin mars par le biais d’un questionnaire. Plusieurs éditeurs n’ont pas répondu à nos questions dans les temps ou n’ont pas souhaité y participer : Anaplan, e2open, FuturMaster, IFS, Infor, OMP, Optimix, PlaniSense, Siemens Digital Logistics, ToolsGroup, SAS, Vekia.
des ventes – planification de la demande – planification des stocks (multi-échelon), des appros et de la distribution. Mais les fonctions planification du transport et/ou de la production sont absentes chez un tiers du panel. Le network design n’est proposé que par la moitié des acteurs recensés, tandis que certains font encore l’impasse sur la planification S&OP.
L’intégration de la performance financière devient courante, accompagnant la montée en gamme du processus S&OP vers l’IBP (Integrated Business Planning). Si les simulations à la volée sont quasi généralisées pour des réunions S&OP efficaces (scénarios « what if »), plus rares sont les logiciels capables de réaliser des
simulations à partir de paramètres financiers (analyse cost-to-serve). Un cran plus loin, on notera que deux éditeurs sur trois affirment proposer la possibilité de bâtir un jumeau numérique, réplique virtuelle dynamique reproduisant le comportement de sa supply chain de bout en bout.
Au-delà des fonctionnalités au cœur des APS, la méthode DDMRP divise les éditeurs, certains étant certifiés. D’autres proposent une logique similaire, d’autres encore ne le proposent pas. En revanche, en quelques années, les données environnementales (impact CO2, réduction du gaspillage, de la casse, etc.) ont intégré la batterie des indicateurs de performance des trois quarts du panel.
IA et Cloud
Sans surprise, les algorithmes à base d’IA se sont généralisés voire systématisés chez certains. La technologie est mise en œuvre pour affiner la prévision et la demande en complément des approches statistiques classiques, mais aussi pour automatiser des tâches chronophages comme le nettoyage des données afin de faciliter le clustering, détecter des anomalies, etc. Outre des algorithmes sophistiqués, la puissance du Cloud devient la norme qui facilite le traitement rapide des données.
Toujours plus réactifs, proches de l’horizon opérationnel, les APS se veulent aussi collaboratifs, facilitant le décloisonnement entre les équipes supply chain, les ventes, le marketing, la R&D, les opérations, la finance et les ressources humaines. Bien entendu, au-delà des algorithmes, l’efficacité de l’outil suppose une transformation des processus. L’expérience acquise par les éditeurs auprès de centaines de clients pourra faire la différence en appel d’offres, ce que ne mesure pas ce panorama. n SYLVAIN CHANOURDIE
GUIDE D’ACHAT
Systèmes automatisés
Poussée par les exigences de l’omnicanal, l’intralogistique poursuit sa quête de productivité et de flexibilité, sans oublier l’allègement des tâches pénibles du personnel et une sécurité accrue. Les systèmes automatisés de stockage se diversifient et se robotisent. Le goods-to-man devient ainsi goods-to-robot, travaillant de concert avec des solutions de transitique telles que les AMR ou des stations de palettisation/dépalettisation robotisées.
Par Renaud ChasleABB : LA CELLULE FLEXBUFFER AUTOMATISE LE STOCKAGE ET LA PRÉPARATION
Cellule clé en main composée d’un robot, de son préhenseur, de convoyeurs d’entrées/sorties et d’un ensemble des logiciels pré-intégrés, le FlexBuffer d’ABB automatise le séquençage, le stockage, le tri et la préparation de commandes. Selon ABB, ce robot, qui comme son nom l’indique fait office de buffer en phase de consolidation des commandes, offre un suivi en temps réel de la disponibilité des articles et son bras robotisé s’adapte aux multiples formats et dimensions de colis (via deux versions mono SKU et multi SKU).
Le fabricant indique que le FlexBuffer nécessite moins de maintenance que les systèmes plus traditionnels. Il a la capacité de supporter une charge utile totale maximale de 50 kg. La solution stocke jusqu’à 600 bacs et séquence les commandes à une cadence pouvant atteindre 500 cycles par heure. La branche ABB Robotique vient en outre de dévoiler sa gamme Flexley de robots mobiles autonomes (AMR) constituée des modèles
AR RACKING : SHUTTLE SEMI-AUTOMATISÉ POUR LE STOCKAGE DES PALETTES
AR Racking vient de présenter le nouveau modèle de radionavette semi-automatisée AR Shuttle by Autosat, développé en collaboration avec Automha. L’AR Shuttle constitue une solution de stockage compact à haute densité à base de radio-navettes motorisées (shuttles) qui transportent les palettes de façon autonome à l’intérieur du rayonnage. Elles sont contrôlées par un opérateur grâce à un système de contrôle à distance. AR Racking revendique ainsi une optimisation de l’espace de stockage et une réduction des accidents et des coûts de maintenance par rapport à l’utilisation de chariots. Équipés de capteurs qui comptent les palettes stockées, les shuttles facilitent aussi le contrôle d’inventaire. Selon AR Racking, l’AR Shuttle by Autosat est une solution optimale pour les entrepôts où l’espace est réduit, afin d’optimiser les activités de chargement et de déchargement intensives.
AUTOSTORE : FUSIONPORT, POSTES
Autostore optimise l’ergonomie et accélère la cadence des postes de travail de sa solution automatisée de stockage cubique.
L’équipementier norvégien a lancé en avril dernier FusionPort et FusionPort Staging, deux stations de travail capables selon lui de traiter jusqu’à 550 bacs par heure. Afin d’améliorer la performance et la sécurité des préparateurs, FusionPort intègre deux systèmes d’ouverture inclinée à 15 degrés pour accéder aux bacs de picking, ainsi qu’un système d’éclairage pick-tolight d’identification des articles et d’aide à la préparation de commandes. La station comprend en outre une trappe de sécurité renforcée, ce qui rend l’accès aux bacs uniquement possible lorsque le port est prêt pour la préparation de commandes.
La seconde station FusionPort Staging vise à optimiser l’espace disponible dans l’entrepôt et regroupe sur un même port le picking et le stockage pour offrir jusqu’à quatre fois plus de capacité de stockage. FusionPort Staging est livré pré-assemblé afin de faciliter son installation et permet aux entreprises de stocker les commandes consolidées. La station FusionPort est déjà déployée pour un test dans l’entrepôt de l’enseigne scandinave d’articles de sport XXL par l’intégrateur Element Logic.
BASTIAN SOLUTIONS : GOODS-TO-ROBOT AVEC LE BRAS SMARTPICK
Bastian Solutions, filiale de Toyota Advanced Logistics, propose la solution robotique SmartPick de prélèvement de pièces et de traitement des commandes goods-to-robot de nouvelle génération. SmartPick comprend un bras robotisé à six axes associé à une intelligence artificielle et à un système d’identification visuelle des produits. Au fur et à mesure que de nouveaux produits sont introduits sur la chaîne, le logiciel d’IA construit une bibliothèque d’objets manipulés décrivant leurs informations de prélèvement optimal. Le logiciel interne Exacta apprend ainsi continuellement afin d’améliorer la précision du système et sa capacité à s’adapter à une grande variété de formes, de tailles et de surfaces de produits. SmartPick peut être associé à l’AMR ML2 de Bastian pour alimenter les lignes de production ou les postes de picking. Selon l’éditeur, cet outil de traitement des commandes augmente le débit de préparation, s’adapte à la disponibilité de la main-d’œuvre, réduit les erreurs de préparation et permet des opérations 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
SYSTÈMES AUTOMATISÉS
BEUMER GROUP : UN SYSTÈME DE TRI POUR LES CDU
Dernier-né du portefeuille de systèmes intralogistiques du groupe Beumer, le trieur de sachet
BG Pouch System
s’adresse aux centres de distribution urbains dédiés à l’e-commerce ou à la livraison d’articles de mode. Complémentaire au système de tri traditionnel, il assure le tri des petits colis tels que les enveloppes, les blisters, les paquets souples, les cylindres et autres paquets qui nécessitent tous une manipulation alternative sans demander d’espace au sol supplémentaire. Le BG Pouch System peut être suspendu dans les airs au-dessus de l’équipement en place afin d’extraire les petits colis de la boucle et libérer de l’espace pour les colis plus volumineux. Offrant une capacité de plus de 10 000 colis par heure et par module, le système peut traiter des colis allant de 50x50x1 mm à 550x430x180 mm, d’un poids compris entre 20 g et 7 kg. Selon Beumer, cette version moderne du système peut augmenter le débit jusqu’à 25 % par rapport aux trieurs de sachets conventionnels, et sa conception modulaire le rend facilement évolutif.
DEMATIC : LES NAVETTES MULTISHUTTLE OPTIMISENT
À Lièpvre en Alsace, dans l’entrepôt de préparation de commandes du fabricant de cuisines Schmidt, Dematic a installé son multishuttle offrant 5 760 emplacements de stockage sur 12 niveaux. Le système automatisé, doté de 12 navettes et d’une nouvelle technologie de convoyeur de bacs, stocke, met en tampon et séquence les produits à destination des postes de prélèvement et de préparation. Au sein du Multishuttle, les navettes assurent le séquençage automatique des commandes, le transfert et la récupération. Le système de convoyeurs transporte ensuite les bacs et les plateaux remplis vers les autres postes de travail. Lorsqu’une commande est terminée, les bacs séquencés sont vérifiés, les cartons sont fermés et les étiquettes d’expédition apposées.
Dematic a également installé un WMS qui gère les stocks et les commandes en fonction des priorités, les articles les plus fréquemment demandés étant stockés aux endroits les plus accessibles. « LeMultishuttleaugmenteladensitédestockage, laprécisionetladisponibilitédansl’entrepôtdepréparation
descommandes.L’ensembledusystèmeoffredesdébits élevésetunepréparationdescommandessanserreur», a déclaré Boris Herrmann, responsable des processus du groupe Schmidt.
EXOTEC : DEUX MODULES COMPLÉMENTAIRES AU SKYPOD
Exotec complète sa solution de stockage robotisé Skypod avec le module Skypath de convoyage et le bras robotisé Skypicker. Le système de convoyeur
Skypath se compose de blocs de construction plug-and-play droits, incurvés et inclinés, sur lesquels peuvent circuler jusqu’à 2 500 bacs par heure. Selon le fabricant, 500 m de convoyeurs peuvent être installés en moins de 200 heures grâce au branchement simplifié des blocs entre eux et à leur préprogrammation. Sur les postes de préparation, Exotec ajoute une version améliorée du bras robotisé Skypicker qui prélève les produits amenés par les robots mobiles et les place dans les bacs. Il dispose d’une vision basée sur l’apprentissage automatique qui détecte les dimensions de chaque article pour les placer intelligemment dans les conteneurs de préparation en fonction de leur gabarit afin d’optimiser l’espace disponible Exotec affirme que les améliorations apportées au système lui permettent de traiter jusqu’à 600 articles par heure. Ces nouveautés sont gérées par le logiciel d’entrepôt Deepsky qui s’interface au système d’information déjà en place.
GEEK+ : ROBOSHUTTLE PLUS COMBINE LES TECHNOLOGIES
Le chinois Geek+ lance la solution hybride RoboShuttle Plus qui combine le robot de stockage RoboShuttle avec les robots de transport de bacs P40 et les robots historiques goods-to-person dans une seule zone opérationnelle. Les RoboShuttle gèrent le stockage vertical et la récupération des bacs, les robots de prélèvement P40 déplacent les petits articles en bacs, les robots P500 et P800 déplacent les articles plus volumineux via des étagères mobiles et des palettes. Selon Geek+, la solution exploite pleinement l’espace vertical de l’entrepôt et le traitement des articles sur un seul poste de travail centralisé, supprimant ainsi les opérations multizones. L’ensemble des robots est contrôlé à l’aide du logiciel de gestion d’entrepôt de Geek+. «Cettenouvelleitérationdelasolutionoptimisela hauteurdestockagedesentrepôtsdemanièreautomatisée,en ajoutantplusdevitesseetuneperformanceplusélevéepour lesclients », souligne Hongbo Li, directeur de la technologie chez Geek+.
SYSTÈMES AUTOMATISÉS
INTERROLL : LE CONVOYAGE PLUG-AND-PLAY
Conçu comme un système modulaire plug-and-play, le nouveau convoyeur à bande Light Conveyor Platform (LCP) d’Interroll peut s’intégrer rapidement dans l’entrepôt via un système de commande autonome de la machine, sans contrôleur logique programmable (PLC) supplémentaire. Ce LCP est conçu pour transporter des petits produits des boîtes ou des sacs en polyéthylène pesant jusqu’à 50 kg. Les convoyeurs, qui peuvent également gérer des montées ou des descentes, sont entraînés par des tambours moteurs compacts et économes en énergie. Selon Interroll, lors du développement du convoyeur, une grande importance a été accordée à la sécurité et au confort des opérateurs. Il dispose d’un arrêt d’urgence intégré sur simple pression d’un bouton, est conforme à toutes les réglementations de sécurité en vigueur et s’avère être silencieux. Le nouveau LCP a été testé de manière approfondie avant son lancement sur le marché, soumis à des tests d’endurance et de charge extrêmes, et a été développé conformément aux normes de conception pour la fabrication et l’assemblage (DMFA).
KNAPP : OBJECTIF FULFILLMENT ZERO TOUCH
Avec pour objectif l’automatisation complète de l’entrepôt, Knapp associe le robot de prélèvement
Pick-it-Easy Robot, les robots mobiles
autonomes Open Shuttle pour les transports internes à l’entrepôt, l’Industore pour le stockage et le prélèvement de petites et très petites pièces et ses solutions digitales de traitement des données. En plus du prélèvement, Pick-it-Easy Robot peut se charger de la dépose automatique des articles dans les pochettes. Cette solution d’automatisation convient pour le traitement des retours et l’utilisation des pochettes pour des articles à très forte rotation ou des articles promotionnels. Les robots mobiles autonomes Open Shuttle communiquent entre eux et assurent le transport des marchandises entrantes vers le système de stockage, le cross-docking ou l’approvisionnement des postes de travail. L’Industore est une variante du système Knapp-Store destinée au stockage d’articles à l’unité dans le domaine industriel. Enfin, l’Open Shuttle Fork automatise le transport des palettes dans l’entrepôt.
KARDEX : L’ASRS COMPACT BUFFER DÉPLOYÉ CHEZ SHAKE HAND
Pour son client belge Shake Hand, grossiste en machines et équipements, Kardex a déployé la dernière version de son module vertical de préparation de commande (AS/RS) Compact Buffer. Trois nouveaux systèmes de stockage viennent compléter les deux déjà en place depuis 5 ans. Sa flexibilité permet au Compact Buffer de s’étendre jusqu’à 20 m de longueur et 12 m de haut, afin de maximiser l’espace d’entreposage disponible et d’augmenter le volume de préparation des commandes. Les unités sont connectées au logiciel de gestion d’entrepôt Kardex Power Pick System (WMS) qui attribue l’emplacement de stockage des pièces. Les Compact Buffer sont dédiés au prélèvement et à la préparation de cartons pleins stockés dans des boîtes Kardex VBM à 2 niveaux de hauteurs différents.
Installé dans le centre logistique de pièces de rechange du groupe Manitou, le nouveau Shuttle de Mecalux permet de stocker plus de 20 000 bacs sur une surface de 560 m². Deux stations de picking complètent la solution qui, selon le fabricant, augmente la productivité de la préparation des commandes de 16 000 références de petite taille à forte rotation, au rythme de 500 lignes de commande par heure pour deux opérateurs. Les navettes transportent les bacs vers d’autres élévateurs situés aux extrémités du magasin automatique. Ils sont répartis dans les différents niveaux des rayonnages. Les convoyeurs amènent ensuite les bacs jusqu’aux stations de picking, puis les ramènent une fois la commande préparée vers le magasin automatique, vers un autre poste de picking ou de consolidation, ou directement dans la zone d’expédition. Fonctionnant H24 en flux continus, le Shuttle peut s’adapter aux différentes unités de charge (bacs en plastique, en carton ou plateaux métalliques), de tailles multiples. Il est interfacé au logiciel de gestion d’entrepôt Easy WMS. Ce système de navettes peut aussi servir de zone de stockage temporaire pour certains produits, tels que les marchandises nécessaires aux chaînes de production.
MHS : GOODS-TO-ROBOT AVEC HAI ROBOTICS
L’intégrateur MHS s’adosse à HAI Robotics pour proposer aux logisticiens de l’e-commerce une solution automatisée de traitement des commandes goods-to-robot. Elle repose sur un convoyeur motorisé « zero pression accumulation », qui alimente les bacs vers et depuis la station de préparation des commandes. Les robots autonomes de manutention de caisses (ACR) de HAI Robotics transportent les bacs de la zone de stockage vers un robot de prélèvement de pièces construit par Mujin. Une fois la commande préparée, le convoyeur la déplace vers l’emplacement de sortie. Le bras robotique utilise les dimensions, le poids et les données de préhension du produit pour sélectionner de manière autonome les articles. L’ensemble est contrôlé par le WCS MHS Helix. Selon MHS, cette solution offre un déploiement rapide, un faible coût total d’exploitation, des gains d’efficacité opérationnelle pouvant atteindre 400 % et une densité de stockage de produits accrue en prélevant le produit dans un stockage à double profondeur.
MURATA MACHINERY : NOUVEAU MINI-LOAD AS/RS LEDGER A3
En février dernier aux ÉtatsUnis, Murata Machinery a lancé à destination de l’industrie le Ledger A3, un système de stockage et de récupération AS/ RS automatisé à haute densité, doté d’un mat et d’un chariot à quatre bacs. Selon l’équipementier japonais, ce système offre une capacité deux fois supérieure à celle d’un AS/RS à mini-charge conventionnel. Le Ledger A3 peut déplacer jusqu’à 400 bacs par heure (de 7 kg maximum au format 48x34 cm) à une vitesse de 300 m/min. Il s’intègre au convoyeur à navette bidirectionnelle guidée par rail Shuttliner de la filiale Muratec, afin de mettre en place un système goods-to-person via une seule structure. Selon le fabricant, il permet d’économiser l’espace au sol de l’entrepôt et d’offrir une flexibilité d’expansion à long terme.
« LeLedgerA3répondaubesoindumarchéenmini-loadàhaute densité,capabledetrieretderécupérerdiversespetiteschargesavec rapiditéetprécisiontoutenréduisantlenombredemanipulations.Ilse destineauxapplicationsnécessitantuneplusgrandecapacitéd’entrée/ sortieetaideàréduirelescoûtsdemain-d’œuvremanuelle», a déclaré Scott Matlock, directeur général de Murata Machinery USA.
SYSTÈMES AUTOMATISÉS
PROMALYON : ÎLOT ROBOTISÉ DE PALETTISATION AUTONOME
Fabricant de systèmes mécaniques et robotisés pour les chaînes de production industrielles depuis 25 ans, Promalyon étoffe aujourd’hui son offre à destination de l’entrepôt. L’entreprise conçoit le système Prepapal d’îlot de palettisation équipée d’un bras robotique. Placé sur les quais d’expédition, il reçoit des palettes mono-références qu’il dépalettise puis reconstitue en palettes de produits hétérogènes. Le Prepapal est connecté au WCS développé par Promalyon, qui inclut à son offre la gamme Maestro de logiciels de pilotage et d’ordonnancement des opérations. « Aujourd’hui, lapréparationrobotiséen’existequedanslesentrepôts100% automatisés.Notresolutionproposéeenmodeautonomepour toustypesdesiteslogistiquesconstitueuneinnovationsurle marché», revendique Erwan Baley, directeur commercial de Promalyon. Selon lui, le Prepapal vise à traiter en priorité les flux réguliers, afin de permettre aux opérateurs de mieux se concentrer sur la préparation des produits complexes, de format hors gabarit ou soumis à de forts pics de saisonnalité.
SMART ROBOTICS : NOUVEAU SMART PALLETIZER POUR CAISSES MIXTES
Nouvelle génération du Smart Palletizer, le Smart Mixed Case Palletizer est capable d’empiler des caisses de lots d’articles (jusqu’à 25 kg)
mélangés de manière aléatoire à partir de l’installation de tri. Ce palettiseur, ou station robotisée de prélèvement et de placement, s’adresse aux grands centres de distribution afin de pré-trier les lots vers plusieurs destinations. Selon le fabricant, le robot peut prédire sa propre séquence d’empilage, comme s’il jouait à Tetris, alors que les solutions de palettisation traditionnelles reposent sur des modèles d’empilage prédéfinis pour palettiser des marchandises de même taille, poids et forme. Smart Robotics est en cours de préparation pour une première installation dans les entrepôts européens d’une marque de sport.
SAVOYE : SONEPAR EMBALLE AVEC JIVARO
D’ici la fin du troisième trimestre 2023, le distributeur de matériels électriques Sonepar exploitera une nouvelle plateforme logistique de stockage à haute densité à Padoue, en Italie. Savoye y déploie ses machines Jivaro permettant d’automatiser le transport des cartons jusqu’aux lignes de picking et la fermeture des emballages de différents formats selon la quantité et le type de produit contenu. L’intégrateur annonce jusqu’à 50 % d’économie sur les volumes expédiés grâce à la conception optimisée de cartons sur mesure, ainsi que des économies liées à l’absence de matériaux de calage. « Afind’évoluerversuneproduction durable,cettesolutiongarantitl’éliminationduvideetdes matériauxdecalageenplastiquedenoscolis,évitantainsiau consommateurfinaldedevoirsedébarrasserd’éléments supplémentaires», a expliqué Thierry Conte, directeur logistique de Sonepar Italie. Savoye dénombre plus de 150 machines installées dans plus de 80 sites logistiques dans le monde.
SCALLOG : DES ROBOTS POUR EXPLOITER LA HAUTEUR
Selon Scallog, sa solution goods-to-man, installée sous ou sur mezzanine ancrage au sol, permet de doubler, voire tripler la densité de stockage et la productivité des préparations de commandes de détail. Elle repose sur des robots qui transportent des étagères de 2,20 m. D’après Scallog, la configuration privilégiée consiste à les déployer sur le premier niveau de l’entrepôt dédié aux préparations de commandes de détail et sur la mezzanine de stockage, reliés entre eux par un convoyeur. Les produits stockés sur la mezzanine sont récupérés et poussés vers la zone Scallog via le convoyeur vertical, tandis que les étagères sont réapprovisionnées par les opérateurs sur une station dédiée. En parallèle, les étagères portées par des robots sont acheminées vers une station de préparation. Le tout permet de tirer profit de la hauteur, de traquer le vide, de gagner en m3 de stockage et en productivité. Dernièrement, le groupe Blondel, logisticien d’Airbus, a déployé 2 stations de préparation, 6 robots Boby et 160 étagères sur son site de Rochefort. « Unopérateuraidédela solutiongoods-to-manScallogpeuteffectuer,sans déplacements,de90à100pickingsparheureaulieude30 auparavant », met en avant Christian Debucquet, directeur de la BU Industrie Grand Ouest de Blondel.
SSI SCHÄFER : LA COMBINAISON DE L’AGV ET DE LA NAVETTE SSI ORBITER
SSI Schäfer associe à ses véhicules autoguidés (AGV) son système SSI Orbiter de stockage par canal de rayonnage. Ce dernier comprend une structure de stockage en acier, dans laquelle le véhicule navette Orbiter dépose les palettes, et une station d’accueil. Afin de l’alimenter en palettes, le système le combine à sa gamme d’AGV à mât rétractable. Selon l’équipementier, la combinaison clé en main de l’Orbiter et des AGV est particulièrement utile lorsque l’on traite un faible nombre d’unités de gestion des stocks, notamment dans l’industrie alimentaire et des boissons. La combinaison des deux technologies assure des processus de transport stables, réduit le taux d’erreur et offre une meilleure disponibilité du flux de marchandises. SSI Schäfer ajoute un WCS pour le contrôle des matériels et le séquençage des transports de palettes sur un mode Fifo/Filo (premier entré, premier sorti/ premier entré, dernier sorti). D’autres composants, tels que des rayonnages statiques, des rayonnages mobiles, des transstockeurs ou des systèmes de convoyage, peuvent être intégrés de manière flexible pour créer une solution logistique sur mesure.
STÖCKLIN : DES NAVETTES FSP DANS SON PROPRE ENTREPÔT
En Suisse, dans son propre entrepôt automatisé de pièces de rechange, Stöcklin Logistik a déployé son système de navette FSP, dernièrement ajouté à son catalogue de produits. Cette solution ASRS comprend des rayonnages multiprofondeurs, des élévateurs BOXer, des convoyeurs et des navettes qui assurent l’entrée et la sortie de stock dans les différents niveaux de la structure. Le FSP est conçu pour la manutention de bacs, cartons et plateaux pesant jusqu’à 50 kg et aux dimensions allant de 200x200x50 mm à 860x660x500 mm. Les bacs standards peuvent être stockés en double profondeur et collectés à l’aide d’une pince télescopique réglable transversalement. Les navettes fonctionnent simultanément et indépendamment les unes des autres. Elles sont interchangeables si nécessaire, de sorte qu’en cas de dysfonctionnement ou de maintenance, le FSP peut continuer sans interruption. Le système de levage des navettes se compose de convoyeurs verticaux pour les conteneurs et de dispositifs de dépose par niveau de stockage. L’ensemble est géré à l’aide du logiciel de Stöcklin qui commande les actions des élévateurs, convoyeurs et navettes, et peut s’interfacer au WMS.
SYSTÈMES AUTOMATISÉS
SWISSLOG : ROBOTS MODULAIRES ET IA
Swisslog met le paquet sur l’automatisation robotique des opérations de prélèvement et de palettisation. La filiale du groupe Kuka, qui développe le bras robotisé ACPaQ, l’intègre à son système de navette pour marchandises légères CycloneCarrier et aux convoyeurs pour automatiser la palettisation/dépalettisation. La solution modulaire est évolutive, s’adapte aux petits, moyens et grands centres de distribution traitant jusqu’à 500 000 caisses par jour. Selon Swisslog l’utilisation de la robotique permet de soulager les personnes d’une lourde charge de travail, de rendre les flux de matières plus ergonomiques et plus économiques et d’optimiser le réapprovisionnement des magasins. L’ACPaQ est installé dans le centre de distribution de la chaîne de pharmacies Drogerie Markt près de Berlin. Swisslog, qui vient de refondre son identité visuelle et son logo, met aussi en avant les robots ItemPiQ dédiés à la préparation de commandes de petits objets. Ils utilisent l’intelligence artificielle et l’autoapprentissage afin d’adapter leurs techniques de préhension à la variété des produits à prélever.
VANDERLANDE : SECONDE GÉNÉRATION DE POSTE GOODS-TO-PICKER
Au sein de sa suite Fastpick de préparation de commandes goods-to-man, Vanderlande propose la seconde génération de poste de travail modulaire GtP 2.0 (goods-to-picker), associée au système automatique de stockage et de navette AS/RS Adapto. Le GtP 2.0 comprend un puits d’accès aux bacs de produits et un écran tactile d’affichage des commandes en préparation. Il peut en outre disposer d’un bras robotisé Smart Item Robot (SIR). Les robots navettes Adapto évoluent sur des rails, au sein des racks dans lesquels ils prélèvent les bacs. Ces derniers sont déposés en sortie sur un convoyeur, puis apportés jusqu’au poste GtP 2.0 dont le bras robotisé assure le prélèvement des articles et les dépose sur le poste de préparation. Dès lors, le système complet permet d’automatiser le process de picking de l’entrepôt. Vanderlande revendique une ergonomie et une interface d’utilisation suffisamment intuitive pour réduire à quelques minutes le temps de formation des préparateurs.
En complément de ses systèmes automatisés FlashPick (préparation de commandes), OmniPick (trieur à pochettes) ou OmniStore (micro fulfillment), TGW a lancé la gamme de robots mobiles Quba. Elle comporte 4 modèles (AMR et AGV) capables de transporter des bacs, des cartons et des palettes de manière autonome, et de gérer un large éventail de tâches, y compris l’approvisionnement des postes de travail d’emballage ou de retour, des stations de palettisation et de dépalettisation automatiques. Depuis plus d’un an, 26 Quba approvisionnent les postes de préparation du centre de distribution allemand d‘Engelbert Strauss CI à Biebergemünd. Notons par ailleurs que TGW a mis en place son plan d’économie d’énergie « Smart Energy Strategy » et introduit la technologie Smart Kinematics qui vise à réduire la consommation électrique, notamment des rouleaux motorisés de ses convoyeurs et transstockeurs. Sont concernés les convoyeurs KingDrive, les transstockeurs de la famille Mustang et les navettes, pour lesquels TGW revendique jusqu’à 17 % de réduction de consommation énergétique.
UVOTEC : UN CONVOYEUR MOBILE DANS
LES CONTENEURS DE CHANTELLE
Distribué par Uvotec, le convoyeur flexible motorisé PowerFlex de FMH Conveyors est déployé sur la plateforme logistique de Chantelle, à Villers-Bretonneux dans la Somme, qui traite 4 millions de pièces de lingerie vendues en France. Monté sur roues, le convoyeur PowerFlex est utilisé sur les deux quais de déchargement de l’entrepôt en fonction des arrivages. Il est installé à l’intérieur d’un conteneur afin de mécaniser l’opération de déchargement. L’opérateur pose les colis sur les rouleaux en acier qui, en bout de ligne, sont triés sur des palettes avant d’être stockés. « Enmettantenplacecetoutil motorisé,onaréduitlapénibilitéliéeàcesdéplacements répétitifs», a commenté Patrice Candelier, responsable sécurité maintenance de Chantelle.
VIASTORE : UNE SOLUTION GOODS-TO-PERSON GÉANTE POUR MAISON DU MONDE
Racheté par Toyota Industries Corporation en 2022, Viastore est à la fois intégrateur, éditeur et concepteur de systèmes intralogistiques de stockage automatisé. Dans le nouvel entrepôt de Maison du Monde à Heudebouville, Viastore déploie actuellement une solution goods-to-person pour la préparation des commandes de produits multiformat, de 30 cm à 2,20 m et de 1 à 200 kg. Capable de traiter 1 000 palettes par heure, le système, composé à terme de 12 cellules de 22 m de hauteur, repose sur des transstockeurs maxi-loads avec des convoyeurs spécialement conçus pour Maison du Monde, des racks et palettes adaptés, des machines et des postes de réception et de picking provenant de huit partenaires différents. Ces modules, tels de mini-hubs à l’intérieur de l’entrepôt, stockent l’ensemble de l’assortiment des références. L’objectif est de traiter les produits volumineux à la même vitesse que les petits, mais aussi d’améliorer les conditions de travail des préparateurs, de réduire les volumes stockés et expédiés, de baisser les émissions de CO2 grâce à une diminution estimée de 15 à 30 % de la surface de plancher de camions en expédition. L’ensemble du système est géré à l’aide du WMS viadat.
WITRON : FLOW PICKING MACHINERY OU LA LOGISTIQUE SANS STOCK
Destinée aux entrepôts de distribution en flux continu sans stock, la solution Flow Picking Machinery (FPM) de Witron automatise la préparation des palettes. Lorsque le camion arrive au centre logistique et qu’une palette est déchargée, le système FPM prend le contrôle. Il assure la dépalettisation automatique, et les colis séparés sont fusionnés sur des plateaux. Un scanner identifie chaque article, qui est ensuite amené en phase de préparation dynamique des commandes et de production de palettes. « Unefoisladépalettisationdesproduitsentrants terminée,lesmarchandisess’accumulentdansuntamponde séquencedynamique.Lecontrôledeproductionintelligentdu systèmeFPMcalculedynamiquementlespalettesnécessairesà laproductionencours,entenantcomptedel’optimisationdela capacitédeproduction,descritèresd’empilageetdesvolumes detransport.Lapalettisationesteffectuéeàl’aidedes machines,puisuntamponautomatiséfournittouteslespalettes demagasindanslazoned’expéditiondanslebonordredela tournéeàréaliser», explique Claus Holm, responsable de la région de vente Europe du Sud-Ouest chez Witron. L’intégrateur a mis en place le premier système FPM à Castelnaudary, sur le site de produits frais du détaillant E.Leclerc Socamil.
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