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Kiteboard: moins de risque, plus de plaisir

Si la présence des ailes de kite (littéralement « cerf-volant » en anglais) réalise souvent de jolies taches colorées sur l’eau, pour le plus grand bonheur des promeneurs et des usagers de la plage, le kite reste un outil très technique, assez facile en apparence, mais rapidement difficile et potentiellement à risque si son pilote (rider) n’a pas la connaissance nécessaire et perd la maîtrise de son matériel.

Par le docteur Francois ducHesne de lamotte, sécurité KiteBoard FFVoile et memBre de la commission médicale FFVoile

Le kite se décline sur tous les supports (l’eau mais aussi la terre et la neige). La FFVoile est délégataire de l’activité sur l’eau depuis 2017. Il s’agit d’une nouvelle phase de développement pour assurer la sécurité des pratiquants mais également du public ou des autres usagers des plans d’eau, en l’enrichissant de notre connaissance des plans d’eau et de la navigation, de notre maillage territorial de pratique et d’enseignement avec plus de 1 000 structures, ainsi que de notre expérience de l’olympisme. Qu’il s’agisse de réglementation, d’installation de sites de pratiques, de conseils aux municipalités intéressées, d’enquêtes accidents, de recherche et développement, la fédération prend progressivement sa place à tous les niveaux, sans oublier la compétition et la très haute performance puisque le kiteboard sera discipline olympique pour PARIS 2024. Incroyable pour une activité inventée par des Français, les frères Legaignoux, dans les années 1980 ! Dans les quelques lignes qui suivent nous évoquerons essentiellement le kiteboard c’est-à-dire l’ensemble aile, pilote (= rider), planche (= board), la discipline reine pour laquelle l’engouement ne cesse de croître.

Nous n’évoquerons pas les catakites ou les kiteboats où l’aile est solidaire du support de glisse sans utiliser le « rider » comme intermédiaire. Car c’est cela, la particularité du kiteboard, y compris par rapport à la planche à voile, le rider sert de pièce de transmission des forces entre l’aile et le support.

Le matériel

Aujourd’hui, le matériel est essentiellement composé : ➧ d’une aile de kiteboard, à caisson fermé (c’est l’air piégé dans des caissons, qui rigidifie le tissu et donne le profil) comme un parapente ou un parachute, ou à boudins qui permet de flotter sans limite de temps en cas de problème ; ➧ de bridages prolongés par 4 ou 5 lignes de 14 à 30 m environ, qui aboutissent à une barre pour les 2 lignes arrière servant à gérer l’incidence et la direction et, pour les 2 avant, après avoir traversé un orifice median sur la barre, qui aboutissent à une sorte de poignée (Chicken Loop) s’accrochant au harnais et permettant de régler la puissance ; ➧ du rider qui retransmet la force de traction ou d’élévation à son support ; ➧ du support de glisse qui peut être une planche directionnelle (surf ou équivalent) ou multidirectionnelle (TwinTip) ou d’une planche directionnelle avec un hydrofoil ; ➧ du matériel de sécurité : ➧ leash d’aile, qui permet de ne pas perdre son aile si on lâche la barre, mais qui permet de réduire la puissance, ➧ largueur qui permet de désolidariser l’aile du harnais, ➧ largueur de leash d’aile qui permet d’abandonner son aile, ➧ coupe-ligne en cas de nécessité, ➧ dispositif de flottabilité / protection (gilet de flottabilité, impact veste, combinaison) conforme à la division 240, c’est-à-dire suivant l’éloignement par rapport à la terre, ➧ dispositif lumineux si nécessaire, ➧ casque, fortement recommandé.

Au plan biomécanique

Trois notions essentielles à retenir pour l’aile, ➧ la fenêtre de vent dans laquelle peut se déplacer l’aile de kite représente globalement un morceau de sphère avec une zone de pleine puissance dans l’axe du vent et une zone de pression minimale sur tous les bords du morceau de sphère, tout le reste étant une combinaison des deux précédentes ; ➧ les forces de propulsions ou de sustentation d’un kite résultent non seulement de la force du vent comme en voile classique, mais également et surtout de l’énergie cinétique induite par le déplacement de l’aile : en faisant tourner l’aile sur un cercle virtuel, l’aile engendre une énergie exponentielle à sa vitesse de déplacement sur le cercle : c’est la raison de la puissance potentielle extrême des ailes de kite ; ➧ un périmètre de sécurité réalisant un cercle d’un diamètre équivalent au minimum à 2 fois la longueur des lignes (30 à 60 m) est nécessaire pour évoluer sans risque important au moment du décollage ou de l’atterrissage.

AU PLAN SÉCURITAIRE

Comme nous l’avons déjà suggéré, le kiteboard ne s’improvise pas. Depuis le début de son existence, la sécurité a toujours été une préoccupation essentielle. Ainsi ,et sans entrer dans les détails, on ne peut que recommander une pratique raisonnée avec une accessibilité préservée pour tous, handis compris, grâce à des aménagements spécifiques et des procédures dédiées :

L’APPRENTISSAGE EST RECOMMANDÉ EN ÉCOLE PUIS EN CLUB : la FFVoile a l’ambition d’offrir une formation de qualité au plus grand nombre à un coût accessible. ➧ Pour s’entrainer aux réflexes nécessaires et les acquérir, afin de réduire le plus efficacement possible la puissance de l’aile, ➧ appréhender les conditions de vent et du plan d’eau, ➧ choisir la taille d’aile adaptée, ➧ apprendre à décoller en sécurité, ➧ apprendre à naviguer, ➧ apprendre à cohabiter avec les autres usagers, ➧ apprendre à gérer les situations difficiles.

LA PROGRESSION DOIT ÊTRE BASÉE SUR UNE PRATIQUE COLLECTIVE OU ENCADRÉE : la FFVoile va mettre en place les formations adaptées d’encadrants et de surveillants (« beachmarshall ») tout en réfléchissant à la législation pour uniformiser et re-organiser les conditions de pratique et éviter les fermetures de sites de pratiques. ➧ Apprendre les bons gestes est essentiel, la base, le club ou la section kiteboard permettront de poursuivre la progression avec une bonne sécurité en alliant la pratique sur site et les enseignements théoriques dans les clubs hébergés dans les structures FFVoile, ➧ la pratique encadrée en école FFVoile constitue également une bonne option, ➧ bénéficier du matériel de sécurité mis à disposition par les bases ou les clubs FFVoile, notamment les bateaux de sécurité.

LA COMMISSION SECURITE KITEBOARD DE LA FFVoile :

Confiée à des kiteurs et des cadres techniques ayant une bonne expérience de l’activité et rattachée à la COMMISSION SECURITE FFVoile, elle a en charge toute l’organisation sécuritaire depuis l’apprentissage jusqu’au balisage des sites en passant par le matériel de navigation, la protection des riders et les règles de navigation. D’ores et déjà elle a participé à l’élaboration de nouvelles recommandations aux pratiquants et au public qui doivent paraitre prochainement sous l’égide du ministère et de la mission plaisance. Elle a également participé à la réflexion initiée par les CROSS pour calibrer l’engagement des secours aux kiteurs, ou la nouvelle rédaction de la Division 240. Les programmes « secouristes » PS Mer et Sécurité de niveau 1 (encadrants compétitions) sont adaptés à l’activité kiteboard et vont bientôt être enseignés notamment sur les étapes de l’ENGIE KITE Tour (un tour de compétition kiteboard accessible à tous) qui débute au 2ème trimestre 2019.

Apprendre et progresser en securité pour le plus grand nombre est un maitre mot de notre Fédération qui permettra de conjuguer technicité, performance et plaisir pour un kiteboard de plus en plus spectaculaire :

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