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François Gabart: le soja comme essence

À seulement 36 ans, son palmarès est déjà impressionnant : vainqueur du Vendée Globe (2012), de la Route du Rhum (2014), de la Transat Jacques-Vabre (2015), recordman du tour du monde à la voile en solitaire (2017)… François Gabart est un skipper hors norme, adepte des courses au large où les conditions de vie sont poussées à l’extrême. Sportif accompli, il s’entraîne sans relâche, physiquement et mentalement, et respecte une hygiène de vie irréprochable, notamment dans sa nutrition, qu’il a su adapter tout en continuant de se faire plaisir.

Propos recueillis par Anne Odru

Vous avez développé un partenariat avec Sojasun ces dernières années pour vous aider dans votre nutrition, pourquoi ? Avec Sojasun, c’était une évidence. Je consomme du soja au quotidien depuis près de vingt ans. J’ai toujours fait beaucoup de sport et quand j’étais étudiant, j’avais toujours besoin de mon goûter à la sortie des cours avant d’aller m’entraîner. Mais quand je prenais un bol de céréales avec du lait normal et que j’allais courir derrière, je ne me sentais pas bien… Je suis donc passé très vite au lait de soja ce qui m’a tout de suite permis de rester en pleine forme sans soucis. Puis j’ai découvert Sojasun lors d’une course en 2008. J’ai pu visiter l’entreprise et rencontrer les gens avec qui j’ai tout de suite accroché. C’était déjà une marque visionnaire sur le sujet du bio et du végétal ce qui m’a beaucoup plu.

Ce sont donc des produits à base de soja que vous connaissez depuis longtemps ? C’est vrai que ce partenariat n’a pas chamboulé mon alimentation puisque je mangeais déjà ces produits avant. Mais aujourd’hui, j’ai la chance de bénéficier d’un accompagnement concernant mon alimentation, que ce soit pendant ma préparation sur terre, ou en mer sur le bateau. On essaie d’aller le plus loin possible et de comprendre ce dont j’ai besoin et trouver ce qui me plaît.

Sentez-vous que cette alimentation à base de soja a évolué aujourd’hui ? Je pense qu’on va plus loin. L’alimentation fait partie de la performance et aujourd’hui, on va beaucoup plus dans les détails pour permettre au sportif de haut-niveau d’être meilleur. C’est quelque chose que j’ai toujours trouvé très important et auquel je fais particulièrement attention depuis mon adolescence.

Sur le bateau, nous avons en plus des contraintes particulières qui nous empêchent par exemple de partir avec des produits frais et on ne peut pas passer trop de temps à cuisiner. Pourtant on ne dort pas beaucoup et l’effort physique est intense, il faut donc réussir à garder une bonne forme. C’est pourquoi, grâce au partenariat, on s’est intéressé à la micronutrition et aux minéraux que l’on perd, surtout dans les zones chaudes où l’on transpire beaucoup. On a aussi travaillé sur le lien qu’il peut y avoir entre l’alimentation et le sommeil avec la qualité de certains nutriments. Il y a une culture sportive très forte chez Sojasun, la nutritionniste avec qui je travaille est très impliquée à ce niveau-là et me permet d’aller plus loin dans notre partenariat qui est donc un véritable accompagnement.

Quelle place a le soja dans votre alimentation ? J’en consomme beaucoup, mais je garde une alimentation variée. Je ne suis pas végétarien, j’aime la viande et le poisson, j’en mange peut-être moins que quand j’étais enfant dans le sud de la France… Mais je n’essaie pas de remplacer quelque aliment que ce soit, car je suis persuadé que c’est indispensable pour garder un bon équilibre nutritionnel. Il n’y a pas un produit miracle, il vaut mieux conserver une bonne diversification des aliments. Le soja est un très bon complément à tout ça, surtout pour les sportifs. J’essaie d’avoir une alimentation en mer la plus proche possible de ce que je mange sur terre. Comparé à d’autres sports où on mange avant, après et parfois un peu pendant la compétition, en voile on doit se nourrir en permanence pendant l’effort. D’autant plus sur les courses au large où ça peut durer plus d’un mois, comme sur le Vendée Globe. Il faut donc pouvoir absorber tout ce dont on a besoin pour rester en forme pendant plus de quarante jours sur un tour du monde, on ne peut pas se permettre de manquer de vitamine C. Il faut prendre de tout, comme sur terre donc, car le corps ne doit pas subir un choc en passant d’un milieu à un autre si on veut être performant et en bonne santé. Pour l’instant, il n’existe pas d’aliment miracle pour réunir tout ce dont on a besoin, sinon il ferait partie de mon alimentation quotidienne !

Ce n’est pas facile de prendre du plaisir sans cuisiner en mer, mais si il était possible de vous concocter votre plat préféré en course, lequel souhaiteriez-vous emporter dans votre stock ? La lotte à l’américaine de ma grand-mère ! J’aime beaucoup le poisson… Ce qui me manque le plus en mer, ce sont les saveurs que j’avais l’habitude de manger quand j’étais petit. Ça fait partie de ma culture culinaire, en France on y attache toujours beaucoup d’importance… C’est ce qui nous fait aussi du bien mentalement et qui nous donne du plaisir en général.

Quel est le produit à base de soja que vous consommez le plus ? Je reste assez basique au niveau des goûts. J’ai toujours avec moi une boisson nature à base de soja. Le yaourt nature fait aussi partie intégrante de mon alimentation. Ce sont les deux piliers de base dans ma nutrition. J’aime le goût du soja, du coup je ne me tourne pas trop vers les nouvelles saveurs, même si ça permet de varier un peu les plaisirs de temps en temps. En mer, je ne peux pas trop consommer de yaourts, car ce sont des produits frais, en revanche la boisson se conserve très bien dans son emballage et ne nécessite pas d’être réfrigérée. Le seul problème est que ça pèse assez lourd sur le bateau… Je ne peux donc pas partir avec deux cents litres de soja car ça ferait deux cents kilos à prendre ! Peut-être qu’un jour je pourrai partir avec des sticks de poudre pour me faire ma boisson à bord sans contrainte… ✱

SOJASUN

Le partenariat de François Gabart avec Sojasun est en partie géré par Gwenaële Joubrel, docteur en nutrition : « Ce n’est pas difficile de travailler avec François, on l’accompagne en regardant la base de son alimentation puis nous apportons des évolutions progressives. Comme il avait déjà de très bons réflexes, nous avons juste amélioré les produits qu’il utilisait déjà en les rendant plus naturels et moins sucrés mais nous n’avons pas changé la structure de son repas. Par exemple au petit déjeuner, il prend toujours des céréales bio Sojasun en corrélation avec son état d’esprit. Il consommait également des plats lyophilisés et des soupes chinoises, nous lui avons donc proposé des soupes bio avec très peu d’additifs tout en gardant ses habitudes. Nous avons surtout touché aux produits qui manquaient de naturalité en les remplaçant par des repas sous vide stérilisés, faits de recettes traditionnelles travaillées avec un chef et examinées au point de vue nutritionnel pour avoir les bons apports. Cela nous permet d’imaginer d’autres manières de consommer le soja, avec plus de plaisir et plus de goût. »

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