Mt Hood Super Sessions Interview Legs of Steel Skier au Moyen-Orient
DOWNDAYS SEASON 14/15 MAGAZINE
FREESKI CULTURE – GRATUITEMENT !
FÉVRIER
01
NO S H O Vous n’avez pas fait tout ce chemin jusqu’en haut de ce versant pour simplement le redescendre à ski. Vous avez visualisé et imaginé votre ligne toute la journée. C’était la seule chose que vous aviez à l’esprit. Vous n’êtes pas venu jusqu’ici pour faire simplement ami-ami avec la montagne. Vous êtes ici pour la conquérir.
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DOWNDAYS SEASON 14/15 MAGAZINE
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DROPPING
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Photo: Erik SEO Lieu: Minneapolis, Minnesota, USA Skieur: Tim McCHESNEY Oui cette photo-là est juste dingue. Cependant, pour apprécier à sa juste valeur ce que Tim McChesney envoie dans les rues de Minneapolis, on a pensé qu’il fallait quelques explications. Le take-off de ce spot urbain est juste en-dessous du lampadaire à droite, et Tim a été tracté à haute vitesse par le câble. Il est entré en lisplide sur ce rail en montée avec assez de vitesse pour passer le gap de quatre mètres jusqu’à la transition de l’atterrissage. Inutile de dire que Tim a tout tué, et Erik Seo a pris cette photo de folie.
La Solution « Monsieur, c’est au sujet d’un tapis qui allait très bien dans la pièce où je l’avais installé. »
EDITORIAL
10
FÉVRIER
Jeffrey « The Dude » LEBOWSKI
Je vous présente Daniel Loosli, photographe de métier, envoyant un 360 seatbelt en backcountry à Hoch-Ybrig, Suisse, photographié par son ami Mike Knobel. Parfois, la solution la plus simple est aussi la meilleure. Mark VON ROY
MIKE KNOBEL HOCH-YBRIG
Je pensais que cette photo s’intégrait dans le magazine, mais Klaus, chef du service photo et gourou tout terrain du magazine, n’était pas convaincu. J’ai donc sacrifié volontiers le texte de l’éditorial.
DANIEL LOOSLI
DOWNDAYS SEASON 14/15 MAGAZINE
Choisir des photos pour un magazine est une tâche ardue. Parfois le chef du service photo et le rédacteur en chef ne tombent pas d’accord sur les photos à retenir.
CONTENU
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Numéro Février
DOWNDAYS SEASON 14/15 MAGAZINE
FÉVRIER
Couverture
Skieur: Sammy CARLSON
Lieu: Mount Hood, Oregon
Photo: Darcy BACHA
16
Dialogue
34
20
Freshies
36
Gear
22
Gallery
38
Essentials
42
Talent
40
Creative
Lucas STÅL-MADISON
Brains
Le Facteur Humain Armure pour Envoyer
Tom GRANIER Fraser McDOUGALL
Aaron SCHWARTZ
Fea tur es
46 56 64
76
Thought
78
History
80
Science
86
Insider
88
Destination
Le Freestyle dans le Freeride Le Loop
Sa Majesté Mount Hood:
Super Sessions de Printemps
Expérience au Moyen-Orient:
Ambassadeurs de Ski en Terres Mystiques
Ski Pur et Dur:
Interview Legs of Steel
82
Spray
84
Crew
92
Portrait
96
Vibes
L’Élitisme du Skieur Stept Productions
Construire un Ski
Ethan STONE Kotelnica Bialczanska Silvretta Montafon
Bruno COMPAGNET Shades of Winter
Collaborateurs
FÉVRIER
COLOPHON
14
Sam Smoothy
Pally Learmond
En voyant Sam skier les faces du Freeride World Tour, on ne s’attendrait pas à ce qu’il soit si éloquent. Ses lignes engagées l’ont classé 4ème en 2012 et 2ème en 2014 au classement général FWT. Mais son sens de l’écriture pourrait aussi lui valoir des récompenses, il est même connu pour écrire quelques paroles de chansons folk.
Membre honorifique des Legs of Steel, Pally a vu et fait partie de presque toutes les manigances de LOS. Habitant juste à côté de la fameuse maison LOS, Pally photographie presque toutes leurs fêtes et missions au cœur de l’action. Photographe talentueux, il fait aussi tout un tas de travail commercial.
Aaron Schwartz
Darcy Bacha
Alors qu’il ne le dirait jamais sans y être invité, Aaron laisse continûment pousser ses cheveux jusqu’aux épaules afin de pouvoir les raser et les donner à des enfants en chimiothérapie. C’est un vrai bon gars, mais Aaron est aussi un illustrateur talentueux, un designer et un photographe qui passe au crible Laax en Suisse.
Un œil vif et l’envie d’aller toujours plus loin fait de Darcy un photographe à part. Vivant devant Mount Hood en Oregon, on peut souvent le voir shooter au Windells Summer Camp, ou enfoui dans les profondeurs du volcan. Quand il ne photographie pas, il est généralement ancré dans une rivière pour pêcher la truite.
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ÉQUIPE ÉDITORIALE Alexandra Engels | alexe@distillery.cc David Malacrida | david@distillery.cc
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TRADUCTION FRANÇAISE & CORRECTION Pierre Brun
DIRECTEUR DE PRODUCTION & ÉDITEUR PHOTO Klaus Polzer | klaus@distillery.cc
MAGAZINE LAYOUT & DESIGN Floyd E. Schulze | hello@wthm.net
PHOTOGRAPHES Darcy Bacha, Alessandro Belluscio, Jeremy Bernard, Jonas Blum, Michael Brechbuehler, Chris Burkard, David Carlier, Adam Clark, Oskar Enander, Mario Feil, Ruedi Flück, Mattias Fredriksson, Kurt Heine, Chris Holter, Blake Jorgenson, Mateusz Kiszela, Mike Knobel, Pally Learmond, Ville-Petteri Määttä, David Malacrida, Rocky Maloney, Kari Medig, Kyle Meyr, Adrian Nordenberg, Andreas Olofsson, Klaus Polzer, Daniel Rönnbäck, Erik Seo, Ethan Stone, Mark von Roy AUTEURS Sammy Carlson, Alexandra Engels, David Malacrida, Kyle Meyr, Klaus Polzer, Matilda Rapaport, Stephan Skrobar, Sam Smoothy, Mark von Roy
MAISON D’ÉDITION & ADRESSE ÉDITORIALE Distillery Concept & Creation GmbH Leopoldstrasse 9 6020 Innsbruck Autriche Tel.: +43 (0)512-307 811 Fax: +43 (0)512-307 812 info@distillery.cc www.distillery.cc
IMAGE PROCESSING & DESKTOP PUBLISHING Klaus Polzer
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DIALOGUE
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RÉVOLUTIONNAIRE INVOLONTAIRE
Suivant son propre chemin, Lucas Stål-Madison –LSM comme tout le monde l’appelle- est le fer de lance involontaire d’une nouvelle manière de skier. Avec « The Bunch », ce Suédois sauvage mais sympa développe une nouvelle approche de la créativité dans le ski.
LUCAS STÅL-MADISON
Interview: David MALACRIDA
caméraman de Level 1 Jonny Durst ne voulait pas nous laisser conduire donc on a même eu un chauffeur. De la pure fainéantise urbaine, haha.
Après avoir remporté le Superunknown il y a deux ans, ce segment complet avec Level 1 confirme que tu fais les choses de la bonne manière ? J’ai toujours été fan de Level 1, Long Story Short est un de mes films préférés. L’an dernier était déjà incroyable. J’ai eu une approche différente cette année. J’ai
BOISSON : Eau ou jus de carotte ARTISTE PRÉFÉRÉ : Pink Floyd
essayé de ne rien planifier et d’attendre que les choses se passent. J’ai suivi la neige et mon intuition. Cette saison j’ai des projets vidéo un peu bizarres, et je veux essayer d’avoir des photos cools pour la première fois. Je veux travailler avec un photographe qui a l’esprit joueur et étrange pour les photos comme je l’ai moi avec le ski. Mon style de ski est très orienté sur la vidéo, mais je pense qu’il est aussi possible d’en tirer de chouettes photos. Mais il n’y a rien de vraiment organisé, c’est de l’excitation et de l’aventure!
ETHAN STONE
À la vue de tes segments complets dans deux gros films cette année, j’imagine que la saison a été bonne. Comment ça s’est passé ? J’ai filmé de début Novembre jusqu’à fin Mai, c’est ma plus longue saison à ce jour. J’ai filmé avec The Bunch et Level 1 et aussi quelques edits pour The Bunch. J’ai fait trois voyages avec Level 1 et ça a été super, comme au Minnesota avec Magnus Graner. On a séjourné chez Austin Torvinen, on avait des bâtons de cannelle au petit déjeuner et le nouveau
STATION DE SKI : Les rues de Stockholm SPONSORS: Atomic, Tomahawk
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NÉ : le 23 Juillet 1992 à Stuvsta, Stockholm MAISON : Sa voiture en Suède
J’imagine que le backcountry serait une toute nouvelle expérience ? Ce sera une saison d’apprentissage pour moi. J’ai grandi à Stockholm, sans montagne proche, donc je n’ai pas passé beaucoup de temps en backcountry. Je veux l’explorer, être en montagne plutôt que dans des rues bondées. Essayer toujours de nouvelles choses à l’air d’être ton truc dans le freeski. Beaucoup diraient que c’est une bonne chose… Les gens aiment l’idée de choses nouvelles, voir et essayer de nouveaux trucs. Je ne veux pas dire qu’aller plus gros, ajouter un autre flip ou une autre rotation ne soit pas la bonne direction. En fait, je ne pense pas qu’il y ait un bon ou un mauvais chemin. Les gens doivent faire ce dont ils ont envie. Si vous aimez
Où trouves-tu de l’inspiration en-dehors du ski ? Parce que certains trucs que tu fais sortent d’un autre monde… Je ne trouve pas d’inspiration dans un milieu en particulier. Ça varie beaucoup, en fonction de mon humeur et du moment. Ça peut être n’importe quoi, et ça dépend de mon état d’esprit quand je le visualise. Si je cherche une transition entre deux chansons dans une vidéo, elle peut provenir d’un concert où j’en entends une bizarre et cool que j’essaye ensuite de recréer. Mais la plupart de l’inspiration de mes tricks provient du ski lui-même. Je ne pense pas vraiment à un trick. Tout peut arriver pendant une session impulsive: un trick au hasard juste parce que je prends une structure un peu bizarrement. Ensuite j’imagine quelque chose de nouveau autour de ce trick. Comment ça se passe dans ta tête quand tu arrives sur un nouveau spot, comment y trouves-tu de nouvelles possibilités ? En général rien ne se passe dans ma tête avant d’être sur le spot. Cette année j’ai vraiment essayé de venir sur chaque spot avec un esprit vierge, sans rechercher aucun trick. Simplement choisir
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spot. Les structures urbaines nécessitent de la vitesse, d’éviter le trafic, et de la coopération avec les autres skieurs. Tous les gars peuvent avoir envie d’une séquence ce jour-là, alors il m’arrive de prendre un café, une pelle, mettre un podcast et de juste leur filer un coup de main.
Comment trouves-tu la motivation pour retenter un rail après un gros crash ? La motivation doit être là pour faire un rail. Se crasher peut démoraliser mais peut aussi motiver si on l’avait presque replaqué. La motivation dépend du trick, s’il est fun, effrayant, si l’impact est dur, si la séquence est cool etc. Parfois une chute peut te réveiller, et parfois c’est plus du genre « j’en ai marre de ce rail, je vais aller manger et mater un film ou faire la fête. » Haha. Qu’est-ce qui t’as mené en premier lieu à cette vie dans le ski ? Quand j’étais petit je ne skiais que pendant les vacances de Noël. Ce n’est pas beaucoup. Vers 12ans, la passion m’est venue et j’ai voulu m’améliorer. Je ne savais pas qu’on pouvait skier à Stockholm. J’ai cherché une école de ski et j’en ai trouvé une à 15minutes de chez moi. Il y a en fait quelques petites collines pour skier autour de Stockholm. Je suis allé à l’école de ski et j’ai fait des courses pendant deux ans. Un gars dans l’équipe slidait des rails et envoyait des 720. J’étais bien plus motivé par ça que par les courses. Je suis devenu obsédé par les films de ski et par les
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Même si tu ne planifies pas vraiment, tu as des projets personnels que tu veux réaliser? Je veux trouver des choses nouvelles. Quand j’ai monté mon edit de la saison 2011, ce n’était que des back to back switch 1080. L’année suivante j’ai monté la vidéo pour le Superunkown avec toutes mes séquences bizarres, puis j’ai continué avec un segment de street. La saison passée était plus centrée sur les lignes et cette saison je veux me tourner vers le backcountry. Le principal est de m’amuser en skiant et pour cela j’ai besoin de variété. Ça m’évite de faire toujours les mêmes tricks ou de skier toujours le même environnement.
skier, les compétitions permettent de beaucoup skier, ce n’est donc pas une mauvaise chose. Je crois juste que c’est plus amusant de faire sa propre aventure et de filmer. C’est plus intime mais c’est aussi plus de travail d’équipe qu’en compétition.
La motivation doit être là pour faire un rail. Se crasher peut démoraliser mais peut aussi motiver si on l’avait presque replaqué. La motivation dépend du trick, s’il est fun, effrayant, si l’impact est dur, si la séquence est cool etc. un spot, le skier et visualiser quoi y faire. Puis essayer, modifier un peu le trick et réessayer. Parler des prises de vues avec le caméraman. Essayer un autre trick. Parfois je ne me rends même pas compte si ça rend bien en regardant la séquence sur la caméra. Je décide généralement si utiliser les séquences des semaines voire des mois plus tard. Je suis assez mauvais pour voir sur la caméra si une séquence est bonne ou pas. Je ne me préoccupe pas trop de savoir comment est la séquence, je me concentre plutôt sur un autre trick ou une autre ligne sur le
sauts sur le trampoline. J’ai arrêté les courses et le foot pour skier à la place. J’ai commencé à devenir meilleur à l’époque de Long Story Short. Je voulais mettre des tricks fous: double lincoln, Kangourou flip, back to back cork9 etc. J’ai fait un an de lycée d’économie et j’ai détesté ça. Cette année-là était l’année d’ouverture d’une académie de ski à Kiruna dans le Nord. Aller là-bas était le meilleur choix, sinon je n’aurais pu skier qu’une semaine ou deux dans l’année. À Kiruna j’ai rencontré Magnus, Pär, Jens et les autres.
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On dirait que Finess représente la philosophie générale de The Bunch. Quels sont les projets de The Bunch cette saison ? Le crew est en train de tout changer pour notre troisième film, et nous allons pousser nos esprits et nos corps jusqu’à atterrir sur la Lune, ou dans un fossé haha! Pour la première fois nous avons un caméraman à plein temps, Liam McKinley, de Rochester Vermont. Il est arrivé à Kiruna dans le cercle polaire Arctique et fait désormais partie intégrante de notre nouveau projet. Nos films précédents étaient entièrement filmés par les skieurs. C’est notre premier film avec des sponsors. Quand on a commencé Far Out, nous savions juste que nous voulions faire un film, et chacun a fini par monter son propre segment. La saison dernière on s’est mieux organisé, chacun a encore monté son segment mais Jens Nilsson a tout assemblé. Big Up à lui!
Maintenant que tu as finis l’école, quels sont tes plans ? Je n’ai pas encore commencé l’université et je ne sais pas laquelle choisir. Chaque fois que je jette un œil à différentes écoles on m’invite pour skier et je préfère évidemment skier. Ce n’est pas la chose la plus intelligente, mais il y a quelque chose de spécial dans la vie quand vous n’essayez pas d’atteindre un but précis. Je fais tout pour le ski. Quand je filme pour des segments, je ne sais jamais à quoi ils vont ressembler, ni quels tricks je vais faire ni où je vais aller. Un segment prend autant
de temps qu’une année scolaire, mais à l’école vous avez déjà toutes les étapes de tracées. Et vous êtes jugés sur votre style et votre performance par les professeurs ahah. L’école est un peu comme les compétitions, si je trouve une école où je peux étudier de la même manière que j’étudie le ski pour mes segments, j’y irai sans aucun doute! On verra bien!
As-tu des rêves en-dehors du ski ? Bien-sûr, je veux faire aussi d’autres choses. Mais pour l’instant je veux vivre comme ça et apprendre de cette expérience !
ANDREAS OLOFSSON (PORTRAIT)
C’est à ce moment que The Bunch s’est créé ? Oui mec! Il y avait tout: l’école, les fêtes, les filles, le ski, les voyages. On était des skieurs pourris quand on a commencé là-bas, mais tout le monde est devenu vraiment bon super vite. On était arrivé là par nous-même, on a imaginé dans nos cerveaux d’ados qu’on pourrait maintenir ce style de vie. Pär par exemple était super mauvais la première année haha. Et son segment dans Finess est pourtant un des meilleurs de l’année.
RÉCOMPENSES 2010: 1er The North Face Ski Challenge Val-Thorens 2012: Transition Awards « Rail Ripper of the Year » 2013: Transition Awards « Street Skier of the Year » 2013: iF3 Awards « Rookie of the Year » 2014: iF3 Awards « Best Street Segment Nomination »
ETHAN STONE (ACTION)
SEGMENTS VIDÉO 2013: « Far Out » – The Bunch 2013: « Partly Cloudy » – Level 1 2014: « Less » – Level 1 2014: « Finess » – The Bunch
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DOWNDAYS SEASON 14/15 MAGAZINE
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Aperçu du Suzuki Nine Knights 2015
Un soir de Décembre nous nous sommes faufilés dans le bureau du Nine Knights et nous avons trouvé des schémas du futur château de 2015. Complètement ébahis, on a voulu soutirer des informations à Nico Zacek, l’homme derrière le Suzuki Nine Knights. Après de nombreux Spritz Aperol et quelques shooters de Jägermeister, Nico a finalement laissé échapper ce qui sera construit sur la piste du Mottolino de Livigno.
Après la folie de l’an dernier, on dirait que le Suzuki Nine Knights de 2015 sera encore plus dingue. La structure aura plus de sept sauts, avec de multiples transitions, des transferts et des transitions à l’envers! Deux mini-rampes de skate avec un hip en transfert feront même partie du château. Et derrière le château, Nico projette de construire le plus gros hip de tous les temps, comptant sur des records mondiaux de hauteur. Des tonnes de rails, de jib et un step-up feront aussi partie de la construction du Suzuki Nine Knights 2015. Il y aura un shooting de nuit ouvert au public le 8 Avril et le contest de Big Air le 10 Avril. Ça vaudra le coup d’être à Livigno pour voir ça. Plus d’infos et toutes les nouvelles sur www.nineknights.com.
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Freeride World Tour Livestream Après les deux premières étapes du Freeride World Tour à Chamonix et Fieberbrunn, il ne reste que la dernière ligne droite. Deux nouvelles étapes; Vallnord Arcalis à Andorre et Haines en Alaska; sans parler du 20ème anniversaire du mondialement reconnu Verbier Xtreme, ces trois dernières compétitions seront sans aucun doute palpitantes. Vallnord Arcalis – déjà inscrite au FWQ – fera office de test pour les tricks des riders. Beaucoup de roches et de reliefs pour sauter en font un super terrain de
couronné. Vous y verrez une compétition incroyable, engagée et dure pour les nerfs. Plus d’infos du FWT sur www.freerideworldtour.com, et pour toute l’action en ligne en direct il vous suffit bien-sûr d’aller sur www.downdays.eu ! jeu. L’Alaska, le terrain ultime pour tout skieur de big mountain, offrira un spectacle dingue. Pédale au plancher, les meilleurs skieurs affronteront les plus belles faces de la planète. Puis arrivera le fameux Bec des Rosses, la confrontation finale où le champion du FWT sera
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Dates du FWT : 24.-29.01. Chamonix, France 31.01.-02.02. Fieberbrunn, Autriche 14.-19.02. Vallnord Arcalis, Andorre 14.-22.03. Haines, Alaska 28.03.-04.04. Verbier, Suisse BLACK
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Édition Limitée de Goodies Downdays! Ils sont finalement arrivés! L’édition limitée des goodies Downdays est simplement géniale. Le T-Shirt Downdays, fabriqué à partir d’un coton soyeux de haute qualité, dispose d’une poche pratique pour le forfait de ski ou pour une canette de bière. Quant au bandana Downdays de chez Bluff, il vous transformera instantanément en ninja. Tout vrai fan de Downdays devrait se jeter sur cette édition limitée de goodies Downdays. Par édition limitée, nous voulons dire 100 exemplaires seulement de chaque article! Le T-Shirt coûte juste 30
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Skieur: Cody TOWNSEND Lieu: Tordrillo Mountains, AK Photographe: Blake JORGENSON
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24 Skieur: Nicky KEEFER Lieu: Absolutpark Flachauwinkl Photographe: Klaus POLZER
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Skieur: Cédric PUGIN Lieu: La Moendaz Photographe: Jeremy BERNARD
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Skieurs: Andrea PLATT & Tim LLOYD Lieu: Click on the Mountain, Courmayeur Mont Blanc Photographe: Alessandro BELLUSCIO
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Skieur: Nick McNUTT Lieu: Jackson, WY Photographe: Adam CLARK
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Skieur: Piers SOLOMON Lieu: Mt Baker, WA Photographe: Oskar ENANDER
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La Montagne n’est pas une Grenouille Les personnes intelligentes ont souvent des pensées brillantes, mais leurs réflexions n’atteignent que rarement la conscience collective. Les avalanches ne sont pas seulement dues aux couches de neige, au terrain et à la météo: les humains ont le plus grand rôle. Sur un terrain dangereux, suivre son instinct et exprimer ses préoccupations peut sauver le groupe d’une tragédie.
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LE FACTEUR HUMAIN
Texte : Stephan SKROBAR
Des skieurs d’expérience, entraînés et compétents sont morts dans leur propre station de ski. Ce n’est pas un cliché, c’est un fait. Souvent, des sources de dangers atypiques, comme des directions de vent inhabituelles chargeant des faces généralement sûres, sont ignorées simplement parce que l’on a skié cette face si souvent que l’on pourrait y aller les yeux fermés. L’idée qu’une coulée puisse partir ne traverse pas l’esprit, et pourtant l’avalanche peut se déclencher; comme ce fut le cas pour moi. Ce facteur est doublement dangereux, puisqu’il intervient souvent quand un skieur part seul dans des endroits bien connus. La connaissance d’une zone n’est pas synonyme de sécurité.
L’Approbation: « Si ils pensent que la face est sûre, ça doit être vrai… » En groupe, on a tendance à accepter les décisions collectives. Même si chacun peut exprimer ses doutes, dans un groupe on peut ne pas oser émettre ses craintes pour ne pas ruiner l’ambiance, ou être le seul à se dégonfler. Ce facteur est typiquement décroissant avec l’âge et l’expérience. Mais si vous sentez que quelque chose cloche, faites toujours entendre cette crainte et ne laissez pas la pression sociale prendre une décision pour vous en montagne.
JEREMY BERNARD
L’Engagement: « Nous sommes arrivés si loin, pourquoi faire demi-tour maintenant? » Bon nombre de situations regrettables entrent en jeu ici. Le freeride ne requiert pas seulement de l’argent, mais aussi de l’engagement et du temps. Ce n’est pas si simple d’avoir un jour de congé quand les conditions sont incroyables. Quand ce jour arrive enfin, il est extrêmement difficile de retourner en arrière avant d’atteindre le sommet, ou encore de ne pas se lancer dans ce super couloir juste parce qu’il y a un petit danger d’avalanche. D’autant plus après tous les efforts pour arriver là, c’est terriblement dur de faire demi-tour sans la récompense recherchée. Des personnes conscientes du risque décident pourtant souvent de se lancer. Si tout se passe bien, alors vous êtes une âme courageuse. Si ça se passe mal, vous êtes une âme morte. Un dicton Autrichien approprié se traduit par : «La montagne n’est pas une grenouille, elle ne s’enfuit pas devant vous.» Lisez les signes, et soyez toujours prêts à faire demi-tour et revenir un autre jour.
BRAINS
Ce point ne devrait pas entrer en jeu lors de randonnées avec guide, où l’on paye un expert qualifié afin de profiter d’une poudreuse parfaite sans s’inquiéter. C’est après tout le travail des Centres de Freeride et des guides de haute montagne. Dans tous les groupes on trouve une sorte de leader: celui qui parle le plus fort, celui qui s’est entraîné deux ans plus tôt à des recherches en avalanche, celui qui est du coin voire celui qui a le matériel le plus récent. Une situation risquée requiert de bonnes décisions, se fier à celui perçu comme ‘expert’ peut mettre en danger tout le groupe. L’important est d’évaluer à l’avance qui a ce niveau de compétences, d’expérience et de savoir. Quand c’est possible, débattez des décisions en groupe et ne vous reposez pas sur l’avis d’un expert présumé.
Preuve Sociale : « Il y a des traces, on peut y aller! » Une erreur classique que beaucoup connaissent déjà. Premièrement, le fait qu’une face ait été skiée avant vous ne veut pas dire qu’une coulée ne partira pas sous vos skis. Deuxièmement, si vous ne savez pas où mènent les traces, il n’est pas sage de les suivre en présumant qu’elles mènent à une sortie sûre. Elles sont peut-être d’un skieur du Freeride World Tour et aboutissent à une barre de 15m à grande vitesse. Ou bien elles sont d’un skieur naïf qui est maintenant coincé entre des dangers mortels et attend le taxi le plus cher de sa vie: l’hélicoptère des secours. Même si ce sont des erreurs banales, chaque saison des personnes en sont victimes. Des traces fraîches ne sont pas synonymes d’une face sûre.
LE FACTEUR HUMAIN
La Familiarité : « Je connais cette zone et ça n’est jamais parti… »
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L’Infaillibilité des Experts : « Ce gars sait ce qu’il fait… »
La Rareté : « Posons les premières traces ici avant quelqu’un d’autre… » On sait tous que la «fièvre de poudreuse» s’installe après une tempête de neige tant attendue. Chacun veut skier la première ligne sur sa descente préférée. La longue attente, la hâte, la compétition et les récompenses potentielles peuvent conduire à l’imprudence afin d’être le premier à skier une face. Savoir que vous pouvez être atteint par cette fièvre est un bon début. Prenez du recul et évaluez la situation avant de vous lancer dans cette paroi vierge. Comme mentionné plus tôt, tous ces points (de cette liste extensible) semblent évidents une fois qu’on y pense. Mais l’esprit est aveugle quand des conditions incroyables sont là. Beaucoup de choses influencent vos décisions et il faut en être conscient car elles feront la différence entre la vie et la mort. Les bons freeskieurs et alpinistes développent des instincts primaires à travers la connaissance de ces facteurs. Il est parfois important d’écouter votre instinct, et n’ayez jamais peur d’exprimer votre point de vue au sein d’un groupe. 1
“Evidence of heuristic traps in recreational avalanche accidents” (Ian McCammon)
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Le facteur humain, dans les accidents d’avalanche et les situations dangereuses en montagne, est souvent sous-estimé. En particulier, les décisions subjectives, qui ne tiennent pas compte des circonstances du moment, peuvent mener à des conséquences tragiques. Grâce à une enquête approfondie, le chercheur en avalanches Ian McCammon a identifié cinq pièges heuristiques communs1 – des décisions à la va-vite ignorant les signaux de danger –, causes d’accidents en montagne . Beaucoup de freeriders les auront déjà rencontrés, peut-être même sans le savoir. Ils sont importants à garder à l’esprit autant que d’être équipé de matériel de sécurité. Énumérons-les et voyons comme votre esprit peut vous rendre aveugle.
GEAR
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Armure pour Envoyer du Lourd Peu importe où vous serez cet hiver, qu’il neige à gros flocons où qu’il pleuve, avec cette panoplie vous serez armés pour une journée parfaite en backcountry.
ANON | RAIDER Design inspiré du Skateboard Construction Dampening Endura-Shell ABS Protège-oreilles amovibles Système de Ventilation Passive Couleur: High Cascade
PEAK PERFORMANCE | VESTE HELI GRAVITY
FÉVRIER
3-Couches Gore-Tex Shell Imperméabilité: 28.000 mm AquaGuard Zipper Manches renforcées
ANON | RELAPSE Vision Wall-to-Wall Monture Légère Thermoplastic Polyurethane Ventilation du Périmètre Entier Bonus Écran mauvais temps Couleur: Hemp
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VÖLKL | MANTRA Dimensions : 132-100-118 mm Longueurs : 170/177/184/191 cm Full Rocker avec Construction New Taper Construction Titanium pour une Transmission Maximum
PEAK PERFORMANCE | PANTALON HELI GRAVITY 3-Couches Gore-Tex Shell Imperméabilité: 28.000 mm Zipper Vents Revers renforcés
BLACK DIAMOND | FAKTOR MX 130 Flex 130 Rigidité Fore/Aft Mode Resistance-free Marche avec 40° Absorbeur de chocs au talon intégré Direct Connect Alpine et Semelle AT
SKI & SNB
FÉVRIER
ESSENTIALS
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Gore C-KNIT Backer Technology
Les innovations textiles de Gore-Tex ont toujours fait du bien aux sports d’hiver, une année ne passe pas sans qu’ils enrichissent le marché avec le développement de matériaux fonctionnels. Bien que l’objectif principal de Gore porte sur l’imperméabilité et la respirabilité du matériel, la société des USA a récemment poussé ses développements dans le domaine du confort et du poids de leurs produits. Le tout nouveau développement de Gore, de grand intérêt pour les skieurs, est le matériel Gore-Tex avec technologie C-KNIT. La construction même de ce tissu, fait de nylon cir-
culaire extrêmement fin, allie la souplesse d’une veste 2-couches à la technicité d’une veste 3-couches, ce qui augmente le confort global du matériel. Qu’est-ce que cela signifie pour nous skieurs? Simplement la fin des vêtements de freeride lourds et rigides. Les vestes souples et extensibles sont le futur grâce à C-KNIT. Gore C-KNIT n’est pas seulement super souple, ce matériel est aussi plus léger et plus respirant que ses prédécesseurs. Le tissu, qui est aussi doux que de la soie, glisse facilement par-dessus d’autres vêtements – l’époque où l’on enlevait diffi-
cilement des vêtements de randonnée est révolue. La nouvelle technologie Gore C-KNIT a été adoptée par de nombreuses marques de freeride, et les produits utilisant C-KNIT seront disponibles en Automne 2015. Nico Zacek et le concepteur de produits Christian Mayer ont testé ce matériel cette saison, pour le compte-rendu sur cette technologie révolutionnaire allez sur www.downdays.eu!
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Douchebags
Quand vous voyagez autant que Jon Olsson et que vous êtes contraints de charmer le personnel à chaque check-in pour les convaincre d’embarquer vos sacs bien trop grands et trop lourds, alors il est temps de créer votre propre société. C’est ce qu’ont fait Jon et les ingénieurs Truls Brataas et Erling Magnus Solheim en donnant vie à Douchebags. Après une intense étude de marché, les Scandinaves conclurent que cinq
aspects d’un sac sont importants pour un skieur voyageur: un système de transport solide, de la robustesse, un poids réduit, un rangement facile et de l’adaptabilité. Avec ça en tête, Douchebags a développé une ligne de produits simple mais géniale: le produit phare, le Douchebag est le sac le plus léger et le plus modulable de tous les temps. Même avec des roulettes, il ne pèse que 4kg, il peut se transformer en un petit range-
ment et peut s’ajuster à chaque longueur de ski. Associé au sac à dos Hugger, on peut utiliser le système Hook-Up pour littéralement crocheter le Douchebag sur le sac à dos. Ces sacs sont vraiment faits pour rationaliser le voyage. Rendez-vous sur douchebags.com pour un aperçu complet de leur impressionnante collection de bagages.
THE FOUR COLOURS OF CANDIDE
1.0
FREESTYLE 120/90/120
2.0
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ALL-MTN
FREERIDE
132 /102 /132
1 4 2 / 11 2 / 1 3 2
4.0
BACKCOUNTRY 150/122 /140
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AARON SCHWARTZ
CREATIVE 40
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Aaron Schwartz
WAKE UP!
IT’S BLUEBIRD en dix heures avec des
AARON SCHWARTZ
a créé cette illustration
feutres
et couleurs
numériques.
DOWNDAYS SEASON 14/15 MAGAZINE
crayons,
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Interview: David MALACRIDA
Ta saison a été chargée, tu as filmé avec Faction, JE Films, les Crapules et PVS. Comment s’organise ta saison ? J’ai compris que filmer du ski est une question de timing. Il faut être au bon endroit au bon moment. C’est difficile de prévoir les trips, il y a trop de facteurs que tu ne contrôles pas: les conditions, les gens etc. Je n’avais pas vraiment d’organisation. J’ai perdu trop de temps l’hiver dernier, pour les années à venir, je veux anticiper plus.
NÉ LE : 18 Décembre 1994 à le Gleyzin, France HABITE À : Grenoble
Il y a quelques années tu as fait forte impression au King Of Style, pourquoi n’as-tu plus fait de compétitions ? Le KOS a été l’une de mes meilleures expériences: mon premier city big air, et une parution au journal de TF1. C’était un peu mon weekend de gloire! J’ai jamais été très compèt. Je me suis qualifié au KOS via un concours vidéo. J’ai essayé de m’entraîner «sérieusement». Mais arriver en Mai et te dire que tu as passé 5 mois à bosser 4 tricks pour avoir ton run c’est pas trop mon truc. Je vois des potes dégoutés de l’esprit des compétitions. Je m’en éloigne de plus en plus et rien ne me manque. Le ski se sépare en de nombreuses branches. Dans laquelle es-tu ? Dans la catégorie image et voyage. J’aime les aléas des voyages, passer des heures dans les voitures, découvrir de nouvelles montagnes, faire le touriste et goûter aux bières locales.
STATION DE SKI : Les 7 Laux JOB D’ÉTÉ : Office National des Forets HOBBIES : Musique, montagne, surf
Qu’est-ce qui te motive à skier ? Simplement la passion. J’adore tourner en rond pour chercher des spots, les shaper, les rider, tomber et recommencer pour réussir ou non. Même si souvent rien ne se passe comme prévu, même si on rentre à la maison sans images, j’ai toujours envie d’y retourner le lendemain pour faire mieux que la veille. Quels sont tes projets pour l’année prochaine et ta vie future ? Je vais shooter avec PVS et essayer de sortir un segment solide, avec plus de BC. J’ai re-signé avec Faction pour un contrat 100% image, je serai donc dans leurs WebEpisodes pour la Saison 2, qui s’annonce assez folle. Ensuite, avec Ju Eustache, on va essayer de filmer plus sérieusement. Pour terminer, j’ai un projet de film/edit perso, mais c’est encore dans les tuyaux. RDV peut-être en Automne prochain pour découvrir tout ca!
SPONSORS : Faction, HO5 Park, Full Tilt, Capsus Film
DAVID MALACRIDA
Comment es-tu rentré dans le paysage du freeski Français ? Ça a commencé avec avec la Team Coreupt Young Gun il y a six ans, puis avec les contests et les shooting PVS. En parallèle, les mecs d’HO5 m’ont poussé sur des shootings, évents, sponsors. L’effet boule de neige!
LA CLUSAZ
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TOM GRANIER
TALENT
Tom Granier – Skieur d’Images
P ROTES T. e u
Fraser McDougall – Le Tout-Terrain Néo-Zélandais Interview: Mark VON ROY
En 2009 tu as gagné la compétition Big Mountain Engadin Snow à 18ans, comment est-ce possible ? C’était ma première expérience Européenne, de la folie. La semaine d’avant on faisait la fête à l’ISPO de Munich. Le team manager de Völkl m’a obtenu une invitation pour la compétition. Sur le trajet on s’est arrêté sur une autre compéti-
À la fin de mon voyage en 2009, pendant un shooting avec Yves Garneau à Verbier, la montagne m’a mis KO, direction l’hôpital avec le nez et des dents cassés, la mâchoire brisée, et une pommette fracturée. De héros à zéro en un instant. J’étais au bloc avant même de régler les détails d’assurance. La convalescence fut longue, et j’ai réalisé
coins exposés, je crois que l’escalade aide à avoir le bon mental pour ce genre de choses.
tion à Fieberbrunn, j’ai demandé aux organisateurs si je pouvais participer mais ils ont ri et m’ont tourné le dos. Je suis arrivé à Engadin avec quelque chose à prouver et j’ai fait un bon run. Une fois en bas, j’étais un peu remué par les gros drops sur les barres, j’étais content mais je ne savais pas que j’étais en première place. Par chance, la finale n’a pas eu lieu et j’ai gardé la première place. Je l’ai dit à mes parents et ils ne m’ont pas cru jusqu’à ce qu’ils le voient sur les médias nationaux.
qu’une erreur en montagne peut te renvoyer chez toi pour de bon. Je respecte désormais bien plus la montagne. Depuis, j’ai eu mon diplôme d’ingénieur, j’ai voyagé et fait des shootings dans des endroits cools.
j’admire et c’était génial de skier avec eux. Les shootings au Japon et en NZ étaient top.
Tu as récemment commencé de filmer avec Legs Of Steel, comment ça s’est passé ? C’était dingue de skier avec Bene Mayr et Paddy Graham. Ce sont des mecs que
NÉ LE : 18 Août 1990 à Christchurch, Nouvelle-Zélande HABITE À : Wanaka, Nouvelle-Zélande
STATION DE SKI : Treble Cone JOB RÊVÉ : Skieur Professionel et Trader à
HOBBIES : Escalade, Planeur, et Voile SPONSORS: Völkl, Marker, The North
Temps Partiel
Face, POC, Mons Royale, Dalbello,
PALLY LEARMOND
Depuis, tu as disparu de la scène internationale, pourquoi et qu’astu fait entre-temps ?
Même sous la pression on dirait que tu te ballades juste sur une plage, comment as-tu développé un style si décontracté ? Les entraînements de ski alpin avec Jossi Wells m’ont beaucoup aidé, on sautait des barres et faisait des 360 pendant que les autres passaient des portes. Ça m’a aidé à avoir une base solide pour mon ski. Quand à la ‘ballade’ sur des
Tu es aussi un pilote de planeurs, qu’est-ce qui t’as amené à voler ? Rien n’est comparable au vol, c’est fantastique. Pour planer on utilise beaucoup sa tête. Il faut lire la météo, ignorer les choses qu’on ne contrôle pas et beaucoup anticiper.
Treble Cone
HOKKAIDO
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FRASER MCDOUGALL
TALENT
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SKI & SNB
Level Gloves Regular black C60 | M 62 | Y 72 | K 100 black C50 | M 0| Y 100| K 0
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HOOD SUPER SESSIONS
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SA MAJESTÉ MOUNT HOOD
SAMMY CARLSON
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HOOD SUPER SESSIONS
FEATURE 48
Photos : Darcy BACHA
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SAMMY CARLSON (EN BAS)
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DANE TUDOR (EN HAUT)
HOOD SUPER SESSIONS
Texte : Sammy CARLSON
49 FEATURE
D’APRÈS LA LÉGENDE, MOUNT HOOD — L’ÉMINENTE MONTAGNE DU NORDOUEST PACIFIQUE — EST L’ENDROIT OÙ LE GUERRIER WY’EAST FUT ÉCRASÉ PAR SON PÈRE APRÈS AVOIR RAVAGÉ LA TERRE EN SE BATTANT POUR LE CŒUR D’UNE FEMME. COMPTANT PLUS DE 130 MORTS, MOUNT HOOD EN OREGON FUT LE THÉÂTRE D’ÉVÉNEMENTS DRAMATIQUES ET NE DOIT PAS ÊTRE PRIS À LA LÉGÈRE. S’IL EST CEPENDANT APPROCHÉ DE LA BONNE MANIÈRE, IL OFFRE SON SAVOIR ET SON TERRAIN DE JEU.
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DANE TUDOR
HOOD SUPER SESSIONS
FEATURE
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SAMMY CARLSON (EN BAS)
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SAMMY CARLSON (EN HAUT)
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HOOD SUPER SESSIONS
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Mount Hood est un volcan actif. La dernière période d’éruptions remonte à plus de 200 ans, et la lave aida à façonner ce terrain unique. Je l’ai exploré pour la première fois quand je filmais pour On Top of the Hood. C’est là que j’ai développé une meilleure compréhension et un grand respect pour Mount Hood. Les canyons permettent de construire d’énormes step-ups, et on atteint plus de 100km/h sur les prises d’élan.
La montagne est vivante. Tout skieur désireux d’en explorer le domaine en-dehors des pistes doit être préparé et formé sur la sécurité en montagne. Les montagnes sont très dangereuses si on les approche mal. Les gens doivent avoir conscience de toute l’énergie que requiert la sécurité. On n’arrive pas là-bas si facilement, ça prend du temps. Il faut d’abord comprendre et respecter ce terrain naturel. Parce que sinon la montagne vous remettra vite en place. Ce n’est pas une blague.
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Dans ces moments-là, il faut puiser au plus profond de soi. Je me dis que je suis chanceux d’être dans ces chaussures de ski, et je continue. Cette fois, les vingt pas je les fais, j’arrive même à trente avant de m’arrêter. Je continue, essayant d’ajouter des pas avant de me reposer. Je suis de plus en plus proche de la voiture qui m’amènera à un repas plus que mérité chez Huckleberry, notre tradition. C’est toujours marrant de marcher dans le restaurant à deux heures du matin avec le matos de ski. Les gens nous pensaient fous, maintenant ils nous connaissent.
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DANE TUDOR (EN BAS)
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SAMMY CARLSON (EN HAUT)
HOOD SUPER SESSIONS
C’est une heure du matin, je suis le dernier à arriver du groupe des sept randonneurs en provenance de Mount Hood. Les esprits sont comblés avec cette bonne session, mais après cinq jours à passer 14 heures dans des chaussures de ski je n’ai plus une once d’énergie. Après de longues journées, la dernière marche depuis le spot du saut est toujours la plus dure. Je me force à continuer tandis que le groupe me distance. Encore vingt pas avant une pause, mais je n’arrive qu’à la moitié et le groupe est toujours plus loin. Ils m’attendront avant de faire une traversée, 25minutes qui me semblent interminables. Je continue et me focalise sur les vingt prochains pas, même avec la tentative précédente ratée.
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On descend tard de la montagne en marchant encore, se fiant à nos lampes frontales pour la vision. L’effort de chacun est bien au-dessus des normes. En voyant ces sauts, la plupart des gens ne réalisent pas que tout est fait par l’homme, il n’y a pas de machines. On a modelé les windlips à la pelle pendant des jours entiers. On remonte à pied pour chaque saut, jusqu’à ce qu’on redescende à pied de nouveau, la nuit tombée.
Mount Hood est un parc national avec des règlementations strictes pour les lieux autorisés aux motoneiges. Ce qui élimine toute chance de les utiliser, pas plus que les ratraks. C’est en partie ce qui rend nos sessions si spéciales. Ça ne peut marcher que grâce à l’effort commun du groupe. La plupart des meilleures séquences sont tournées entre 18h00 et 21h30: longtemps après que tout le monde soit descendu. Mais nous, on est là à faire notre truc, loin de tout, se reposant les uns sur les autres pour la sécurité et pour se motiver.
Il n’y a rien de comparable au sentiment que j’ai quand je rentre en Oregon après la saison. À la maison, j’ai la chance de pouvoir penser sereinement aux choses, aux bonnes et aux mauvaises. La vie évolue. Et pour moi, la chose la plus pure et qui est toujours là est le ski. Mount Hood est là où tout a commencé. Chaque fois que je suis à la maison, boum le mont est là qui m’attend. Je suis gratifié par les expériences que j’ai eues sur cette montagne au cours des dix dernières années. Quand je skie, j’oublie tout le reste, c’est une échappatoire au monde chaotique dans lequel nous vivons.
Je suis chanceux d’avoir passé la majorité de ma vie sur cette montagne, et sur toutes les autres. En grandissant, je n’avais pas idée que le ski me donnerait autant. Je ski pour le ressenti, et aujourd’hui c’est très profond. Je suis là, à représenter le sport entier, mes amis, tous ceux qui m’inspirent, ceux qui ont lancé ce sport. Je crois que chacun doit vivre sa vie comme il l’entend. Il y a tant de pression de la société pour être comme ci ou comme ça. Ne l’écoutez pas, faites ce qui vous rend heureux. Ne forcez pas les choses, faites les par amour. C’est ce que la Montagne m’a appris.
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SAMMY CARLSON
HOOD SUPER SESSIONS
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EXPÉRIENCE au MOYEN-ORIENT
RUEDI FLÜCK
UNE TERRE ANCIENNE ET MYSTIQUE QUI A ENGENDRÉ D’INNOMBRABLES INNOVATIONS ENTRE AUTRES DANS L’AGRICULTURE, LA MÉDECINE ET L’ASTRONOMIE, ET QUI EST AUJOURD’HUI RAVAGÉE PAR LES CONFLITS. CE N’EST PAS UNE DESTINATION HIVERNALE HABITUELLE, ET POURTANT, CETTE RÉGION INTRIGANTE A ATTIRÉ DE NOMBREUX SKIEURS AVENTURIERS, CURIEUX DE DÉCOUVRIR CE QUE CES MONTAGNES ONT À OFFRIR. UNE POPULATION ACCUEILLANTE ET DES PAYSAGES REMARQUABLES POURRAIENT FAIRE DU MOYENORIENT UNE DESTINATION VIABLE POUR SKIER DANS UN FUTUR PROCHE…
IRAN
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SKIER AU MOYEN-ORIENT
Texte : Kyle MEYR
RUEDI FLÜCK
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AFGHANISTAN
SKIER AU MOYEN-ORIENT
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Des yeux potentiellement dangereux surveillent ces vallées. Ils observent ces villages aux tons multicolores, ces vallées verdoyantes et ces pics blancs montagneux qui les dominent. Mais ils protègent aussi les villages qui s’insèrent dans cet environnement. On y trouve les maisons de centaines de personnes immensément accueillantes, inoffensives et chaleureuses, piégées dans ce malheureux et interminable conflit. La neige sur des sommets généralement bruns et poussiéreux est un signe de bienvenue pour un skieur, transmettant un sentiment familier dans cet environnement extra-terrestre. La neige est une des raisons pour lesquelles un skieur invétéré vient visiter cet endroit hautement sauvage, même si cela nécessite ensuite de se faufiler dans des tranchées pour rejoindre de rares villages. Les autres raisons sont liées à ce sentiment d’aventure inatteignable ailleurs sur le globe.
Un peu d’Histoire La Mésopotamie, y-compris le Kurdistan actuel, est le berceau du mode de vie sédentaire avec d’immenses colonies, en opposition à la vie nomade précédente. « Berceau de la civili-
sation », la Mésopotamie a vu la naissance et la croissance de plusieurs communautés stationnaires dont les populations dépassaient les 10000 personnes à l’ère Néolithique (environ 7000ans avant J.C., soit la fin de l’Âge de Pierre). Ce développement de la civilisation a été rendu possible grâce à l’apparition de l’agriculture, de la domestication des animaux et à la mise en place d’une hiérarchie politique. Ces trois étapes de l’histoire ont éliminé la nécessité d’une existence en perpétuel déplacement, et ont permis à de vastes populations de devenir autonomes. Elles ont mis en place des conseils communautaires, des systèmes juridiques et ont célébré les cycles astronomiques et agricoles. Les anciens Mésopotamiens furent une société florissante, peut-être la plus avancée du monde durant cette ère. Désormais, ce berceau de la hiérarchie sociale se trouve en danger à ses frontières, ayant souffert de nombreux conflits à travers l’époque moderne. Les tentatives de regain de son autonomie ont causé à la région des conflits civils et internationaux sur une durée de cent ans qui ne furent que récemment couronnées de succès, après un cessez-le-feu avec l’Irak en 1970. Les guerres ultérieures impliquant la Turquie, les U.S.A (et ses alliés) et l’Irak continuent de bouleverser la région, menaçant sa souveraineté et sa tentative de croissance autosuffisante. Aujourd’hui, l’état islamique en Irak et la venue du Levant, dangereusement proche de la région, posent la question : Est-ce-que le Kurdistan aura un jour la souveraineté et le respect qu’il mérite ? Pourtant, après probablement le plus long succès de l’histoire civile, après la violence et les guerres, le Kurdistan a investi 74millions d’euro dans la construction d’une station de ski.
MICHAEL BRECHBÜHLER
Ils ont patrouillé les collines du Kurdistan leurs armes attachées dans le dos, un territoire insolite pour leur travail. Cette région est l’hôte depuis un siècle de guerres civiles, d’interventions militaires occidentales et de la menace actuelle de l’état islamique; il était donc important d’y pénétrer avec prudence. Bien qu’ils soient venus pour jouir de cette terre, ces aventuriers n’étaient pas là pour alimenter le tourment mais pour explorer, à la recherche de l’unique et de l’inhabituel. Leurs armes n’ont pas de balles, ce sont des outils astucieux pour se déplacer. Ils sont les ambassadeurs du ski au Moyen-Orient.
KURDISTAN
SKIER AU MOYEN-ORIENT
Leurs armes n’ont pas de balles, ce sont des outils astucieux pour se déplacer. Ils sont les ambassadeurs du ski au Moyen-Orient.
Une de celles-ci est le film d’une équipe de production vidéo qui a relevé le défi de skier au Moyen-Orient dans l’espoir de capturer une aventure unique en images et d’en raconter l’histoire. Une expérience vécue par Fabian Lentsch et ses camarades qui sont allés en Iran et en Afghanistan avec Whiteroom Productions. Fabian voyageait pour la deuxième fois en Iran à la recherche d’une expérience unique de freeride –la première fois étant en camping-car depuis Innsbruck en Autriche-. Son récit est merveilleux mais présente également quelques complications dues à la jeunesse dans le milieu du ski de cette destination. « Je ne le recommanderais pas parce que c’est un enfer de s’y rendre si on ne connaît pas les bonnes personnes » parlant de son expérience pour skier le volcan Iranien Oshtoran Kooh à 4050m. Lentsch explique cependant que skier les montagnes voisines de la capitale Téhéran est profondément enrichissant et beaucoup plus simple.
IRAN
JONAS BLUM
Mais il était à la recherche d’une aventure plus difficile, remplie de permissions spéciales, de guides et de contrôles de sécurité aléatoires. « Quelques fois quand on prend le vol de retour, ils prennent nos caméras à la recherche d’informations sensibles » dit-il. «Vous n’avez pas la permission d’avoir des pornos ou quoi que ce soit sur votre disque dur ». Après
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Ce genre de conservatisme stéréotypé donne à la région une image peu accueillante mais Lentsch insiste sur le fait que « une fois que vous y êtes, vous rencontrerez des gens biens, amicaux, et là-bas le taux de criminalité est faible ». C’est un sentiment largement partagé par les chanceux assez aventureux pour faire le voyage afin de skier au MoyenOrient. Ce sont les actions d’une minorité qui ont altéré notre vue de cette culture naturellement chaleureuse et gentille. Ce constat a servi d’inspiration à la création de l’initiative We Ride in Iran. Après être allés toujours plus à l’Est skis aux pieds depuis leur maison en Suisse, pour une émission radio, Arnaud Cottet et Benoît Goncerut tombèrent amoureux de l’Iran et décidèrent que ce serait là qu’ils focaliseraient leur attention. Voyant le potentiel pour le milieu du ski, et malgré le manque cruel d’infrastructures, ils lancèrent We Ride in Iran « pour développer le snowboard, le ski freestyle et le freeride dans la région ». Ils avaient trois objectifs: construire de bons snowparks, coacher des freeskieurs et des snowboarders et établir des mesures de jugement. L’absence d’anciens athlètes était un sérieux problème « ils font juste des bosses en bord de piste avec des mauvaises réceptions » explique Arnaud. « Mais ils s’en moquent ! Ils vont vite et font de gros flips en atterrissant sur du plat. Ils sont dingues! » De plus, construire un bon slopestyle n’a de sens que pour ceux qui partagent la même passion pour l’airtime, sentiment qui a commencé à se ressentir il y a à peine 15ans en Europe. L’expérience offerte par ce coaching expert et par le niveau de jugement de l’International Ski Federation a procuré un tout autre niveau de légitimité à une communauté freestyle improbable. «Nous sommes l’organisme Suisse qui leur donne de la crédibilité», explique Arnaud. «Avant, ils ne pouvaient rien organiser et se disputaient constamment. Maintenant, nous avons des gars qui ont apporté un peu de neutralité. Si nous disons: ‘ce mec a fait un meilleur trick’, alors ils seront d’accord».
SKIER AU MOYEN-ORIENT
Le Kurdistan n’est pas la seule région du Moyen-Orient qui attire les skieurs. Toute la zone est parsemée de nombreuses chaînes de montagnes; à la frontière Est de l’Afghanistan le Hindu Kush atteint 7700m, au Nord de l’Iran l’Elburz dépasse les 5600m au-dessus de la mer Caspienne jusqu’à rejoindre au Nord la chaîne montagneuse de 1500km de long de Zagros qui sépare l’Iran de l’Irak. Tout cela sans parler du Tien Shan du Kyrgyzstan et de la chaîne Taurus qui s’étend du Sud-Est de la Turquie jusqu’en Iran et Irak. La région est très montagneuse, et contient un immense potentiel offert à ceux assez braves pour s’y rendre. De nombreuses stations de ski ont du succès en Turquie, au Liban, en Iran et en Afghanistan; mais également des initiatives plus modestes commencent à rendre la région plus attractive pour skier.
avoir souligné ces restrictions, Fabian admet « C’est plus simple en faisant profil bas. Amener juste ses skis et entrer dans le pays ».
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Skier au Moyen-Orient
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SKIER AU MOYEN-ORIENT
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SKIER AU MOYEN-ORIENT
Si vous fermez les yeux vous vous croirez à la maison… La neige est la même que dans les Alpes mais avec une altitude supérieure qui implique donc plus de poudreuse. Les yeux ouverts, vous verrez un relief bien différent. Le terrain skiable typique du Moyen-Orient est vaste et dégagé. Des océans de montagnes en quantité infinie vous plongent dans une longue expérience hivernale, généralement de Novembre à Mai. Les stations proches de Téhéran sont remplies de touristes, mais le relief dégagé offre de grandes opportunités à ceux en recherche de virginité. Le backcountry est là, juste en bord de piste avec des centaines de reliefs naturels pour s’amuser. Les montagnes ne sont généralement pas aussi pentues qu’en Europe, donc si vous êtes à la recherche d’une expérience extrême plutôt que culturelle, il vaudra mieux rester par chez vous.
Pourquoi skier là-bas ? Le Moyen-Orient offre tellement de choses introuvables en Europe, un sens de l’aventure qui rappelle celui des montagnes de l’Ouest avant le temps de la croissance et de la popularité des infrastructures à grande échelle. Ces destinations offrent une expérience rustique et enrichissante sur les skis mais requièrent aussi une grande autonomie et capacité d’organisation. Un challenge récompensé non seulement par le ski, mais aussi par l’opportunité de construire un pont entre nos cultures: faire partie de la connexion entre l’Est et l’Ouest. Les skieurs sont devenus des ambassadeurs de la région. La présence de skieurs de l’Ouest procure une joie immédiate aux habitants. Skier est gratifiant physiquement, et en tant que distraction à la complexité du monde environnant, un hobby autant qu’un sport. Une joie si simple qui bénéficie à une population déchirée par les conflits et qui égaye la journée de gens en proie à l’instabilité économique et aux conditions de vie modestes. Peut-être que notre introduction et notre développement du sport dans ces régions de conflits ne résout pas di-
JONAS BLUM
L’expérience
Un autre plus, les choses sont généralement moins chères dans l’Est. Par exemple un forfait journée à Dizin-la station la plus populaire d’Iran- coûte 15euro. Avec environ 1000m de dénivelé skiable, et des remontées qui montent jusqu’à 3600m, ce n’est pas si mal. Les logements aussi sont bon marché. Il s’agit donc d’une expérience culturelle profondément enrichissante et aventureuse pour un prix dérisoire par rapport à l’Europe.
IRAN
L’Iran n’est pas le seul pays à voir l’introduction de compétitions de freeski. L’Afghan Ski Challenge, créé en 2011, est une course de ski de randonnée sur 5km de terrain de haute altitude dans la région de Bamyan. En pleine guerre civile, l’Afghanistan pourrait être un des pays les plus intimidants pour venir faire de la randonnée à ski, mais la région de Bamyan est une destination populaire depuis la fin des conflits violents il y a une dizaine d’années. L’Afghanistan a depuis fait des efforts pour encourager le tourisme. Le ski ne fait pas partie de ces efforts, mais la région de Bamyan, à l’hospitalité renommée, fut la scène de l’Afghan Ski Challenge pendant trois années de suite. Elle se développe rapidement comme destination pour le ski et devra être prise en considération pour les années à venir.
FABIAN LENTSCH
FEATURE
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Le Moyen-Orient est magnifique, séduisant et fantastique, mais demeure dangereux. Ne laissez pas ce fait vous décourager, mais assurez-vous de partir avec un planning détaillé et sûr.
Mais peut-être que le ski peut aussi représenter un investissement. De la même manière que de petites stations sont nées et ont fleuri en Europe, le ski peut apporter un développement et une croissance économique à des régions comme le Kurdistan. Les nouvelles stations de ski peuvent miser sur le tourisme local et international en tant que source de revenus, comptant sur le plaisir qu’éprouvent les Occidentaux de skier des sommets enneigés à travers le monde. Cette neige et ce terrain fantastique n’attendent que d’être utilisés et de procurer de nouveaux emplois. C’est un concept qui a fonctionné pour la montagne Alborz, proche de Téhéran, où les stations comme Dizin- et 15 autres en Iran- attirent de nombreux touristes locaux et internationaux. Le ski est une opportunité qui pourrait profiter au Moyen-Orient. C’est un nouveau chapitre d’une histoire riche qui remonte jusqu’aux débuts de la civilisation, et qui a été entaché par des conflits injustes qui ont affecté l’économie et la culture. Peut-être est-il un peu optimiste de suggérer que le ski pourrait jouer un rôle dans l’amélioration du futur de ces zones de conflits, mais un peu d’optimisme pourrait aussi faire pencher la balance. Un télésiège monte au sommet d’une montagne couverte de neige qui veille sur les villages en contrebas. Au som-
met, skis aux pieds, se dresse un Kurde fier avec une vue dégagée à 360 degrés sur le futur. Alors que les problèmes de la région ne seraient probablement pas complètement résolus, la neige fraîche et le vent qui souffle sont les bienvenus et donnent un répit mérité au quotidien malheureux. Nous nous retrouvons tous dans cet instant fugace de joie, une thérapie qui apaise l’esprit. Peut-être que les interventions militaires ne sont pas les meilleures ressources que le monde Occidental peut offrir à l’Orient. Peut-être que le ski et d’autres activités, s’ils sont partagés de la bonne manière, pourraient être le catalyseur qui permettra de rendre l’harmonie à cette terre mystique…
Prenez note L’aventure peut être tentante, mais un voyage pour skier ces zones actives de conflits est quelque chose à ne pas prendre à la légère. Si vous projetez de voyager pour skier au MoyenOrient, faîtes-le intelligemment. Informez-vous sur la région et mettez-vous en contact avec des habitants pour vous assurer de ne pas être seul. Pensez aux agences de voyages qui offrent des voyages guidés adaptés à vos attentes, ou contactez des personnes ayant déjà fait ce voyage auparavant. Le Moyen-Orient est magnifique, séduisant et fantastique, mais demeure dangereux. Ne laissez pas ce fait vous décourager, mais assurez-vous de partir avec un planning détaillé et sûr.
DOWNDAYS SEASON 14/15 MAGAZINE
FILIP NILSSON
IRAN
ADRIAN NORDENBORG
rectement les problèmes, mais il apporte des sourires qui, sur un plan personnel, peuvent rendre la vie un peu plus simple. Alors que l’effet peut être moindre, il demeure cependant positif et pourrait compenser les effets négatifs que d’autres occidentaux ont eus dans cette région.
SKIER AU MOYEN-ORIENT
FEATURE
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TOBI REINDL, THOMAS HLAWITSCHKA, PADDY GRAHAM & BENE MAYR (SENS HORAIRE D‘EN HAUT À GAUCHE)
DOWNDAYS SEASON 14/15 MAGAZINE
LEGS OF STEEL
FEATURE 64
LOS: DU SKI PUR ET DUR
Photos: Pally LEARMOND
TANT UN. ILS LANCÈRENT LEGS OF STEEL, ET EN MOINS DE DEUX ANS LOS ÉTAIT SUR LA SCÈNE INTERNATIONALE DU FREESKI. LE GROUPE S’AGRANDIT, MONTA EN PUISSANCE ET RAMASSA DES RÉCOMPENSES SUR SON CHEMIN; SANS JAMAIS VRAIMENT SAVOIR COMMENT. ILS FONT SIMPLEMENT DU SKI PUR ET DUR.
DOWNDAYS SEASON 14/15 MAGAZINE
LEGS OF STEEL
Interview: Mark VON ROY
65 FEATURE
IL Y A SIX ANS, TROIS ALLEMANDS ET UN ANGLAIS ONT DÉMÉNAGÉ À INNSBRUCK EN AUTRICHE AVEC DE GRANDS PROJETS POUR RÉALISER UN FILM DE SKI. TOBI REINDL, THOMAS HLAWITSCHKA, BENE MAYR ET PADDY GRAHAM NE SAVAIENT PAS VRAIMENT COMMENT FAIRE UN FILM DE SKI, MAIS ILS EN FIRENT POUR-
LEGS OF STEEL
TOBI:
DOWNDAYS SEASON 14/15 MAGAZINE
TOBI :
PADDY: THOMAS:
Content de tous vous avoir de nouveau dans le bureau de Downdays, ça faisait un bail. Partons pour la première question: Pourquoi ? Pourquoi Legs of Steel a été créé, et pourquoi ce nom ? À chaque fois qu’on nous pose cette question, on ne trouve pas de bonne réponse. On était tous dans le team Völkl, donc on trainait ensemble sur les événements, mais on voulait aussi skier ensemble en-dehors des compétitions. Puis est arrivé le moment où on a décidé de prendre une maison tous ensemble à Innsbruck. On ne m’a pas demandé de m’y joindre, on me l’a imposé. Au même moment on a eu l’idée d’un projet de film ensemble. Puis quelqu’un commença à nous appeler les Legs of Steel, je ne sais pas vraiment pourquoi ou comment c’est arrivé.
BENE : TOBI:
TOBI:
C’est probablement Nico [Zacek]. Ouai, ça pourrait être Nico qui nous a annoncés sur un événement dans lequel on skiait, mais personne n’en est sûr, et on ne veut pas donner trop d’importance à Nico ahah. On n’a jamais eu de plan de match pour notre premier projet de film. On n’était pas super satisfait des projets sur lesquels on travaillait, et on voulait faire notre propre truc et skier ensemble. Quand fut alors créé LOS ? En 2007 on a commencé de passer pas mal de temps ensemble. On est allé aux USA ensemble et on a fait la fête à Las Vegas pendant quatre jours. Mais LOS débuta véritablement en 2008 quand on a pris cette maison à Innsbruck. Depuis, on a vécu ici, dans ce quartier familial.
TOBI:
PADDY:
Une des choses qui vous différencie des autres productions est votre attitude Rock’n’Roll. Avez-vous fait un effort raisonné pour vous démarquer ? Oui et non. On aimait tous le rock. Et quand on a commencé de faire des films de ski, c’était le gros moment du gangsta’rap et du reggae. C’était presque logique de faire quelque chose complètement à l’opposé, parce que pour être honnête, le milieu était un peu ennuyeux à l’époque. À l’époque, on voyait les skieurs dans leurs fringues larges et leurs tall tees et on s’attendait à ce qu’ils écoutent du rap ou du reggae. Lolo Favre par exemple, qui est le plus grand fan de rock, skiait avec des maillots de basket et des bandanas. C’est comme si les gens ne montraient pas qu’ils aimaient le rock.
ANDRE NUTINI (EN HAUT)
PADDY:
Comment ça s’est passé pour filmer votre premier projet The Pilot ? On a tous demandé à nos sponsors un support financier pour faire un film de ski. Mais nous n’avions pas de caméraman à plein temps ni de monteur. Et aucun d’entre nous ne savait filmer ou monter. Ce n’était pas comme aller se filmer les uns les autres parce que personne ne voulait filmer, on voulait tous skier. Personne pour sacrifier un run ou un saut. On a donc eu différents caméramen pour nous aider. On a eu beaucoup de belles séquences grâce à la collaboration avec des productions vidéo comme Nimbus, Poorboyz, Aestivation, Headbud et Pickings Fam qui nous ont passé les séquences. On a aussi organisé notre premier shooting en park à Kaunertal. Et ça s’est super bien passé. Avec le succès de tout ça, on a voulu voir plus grand. On a donc organisé et planifié de plus gros shootings.
|
TOBI:
Pourquoi Innsbruck ? Parce que Tobi et Thomas étudiaient ici. C’est pour ça, et c’est aussi une super ville pour partir skier. Je crois que Bene était heureux de venir ici. Puis les fêtes sont plutôt pas mal pour les jeunes à la recherche d’aventures.
JAPON (EN BAS)
FEATURE
PADDY:
SVEN KÜENLE & PADDY GRAHAM
66
THOMAS HLAWITSCHKA
EAGLE PASS, B.C. (EN BAS)
|
SVEN KÜENLE & TOM LEITNER
ENGADINE (EN HAUT)
TOBI:
TOBI:
Ouai c’était un peu monotone à l’époque. Heureusement ça a changé. Vous avez changé vous aussi, passant de skieurs à producteurs de films – comment la transition s’est effectuée ? On a enregistré notre entreprise dans la foulée. J’étudiais l’économie, ce fut donc comme un internat. On ne pouvait pas mettre tout l’argent employé dans le projet directement sur nos comptes bancaires. Mais ne croyez pas qu’il y en avait beaucoup. Ça a été marrant d’aller à la banque pour ouvrir un compte d’entreprise, avec le manager qui demandait « Vous voulez ouvrir un compte avec le nom d’entreprise Legs of...Steel? » Et je répondais « Oui, et il nous faut aussi une carte de crédit au nom de l’entreprise. » C’est un peu comme si vous arriviez de nulle part dans le milieu, avec un film génial, et chaque année vous faites de mieux en mieux. Comment planifiez-vous chaque saison ? Haha, depuis qu’on a organisé le shooting des 13 skieurs en même temps à Kaunertal pour Nothing Else Matters on n’a pas arrêté de planifier d’autres choses. C’est du moins ce qu’il me semble. On savait que ce film serait super, donc avant qu’il ne sorte, on planifiait déjà le projet suivant. On a tout fait en même temps: filmer, produire, monter, distribuer, organiser les premières, planifier les projets futurs et se taper d’énormes
BENE:
gueules de bois. On ne voulait pas ralentir la dynamique. Tu te rappelles de notre premier
FEATURE LEGS OF STEEL
PADDY:
67
DOWNDAYS SEASON 14/15 MAGAZINE
TOBI:
voyage au Canada à Rettallack Lodge pour The Pilot ? On pensait filmer là-bas pendant deux semaines, mais le caméraman a dû partir après quelques jours. Le photographe en a ensuite trouvé un autre pour nous aider, et ce fut Andre [Nutini]. Il a tout tué et on l’a ramené avec nous en Europe. Il a ensuite filmé et monté entièrement notre deuxième film. Même si on n’était pas des professionnels à l’époque, on faisait tout pour donner un rendu pro. On n’avait aucune idée si ça allait fonctionner, mais au final ça a marché. En fait on n’a jamais eu un nom de film ou même un concept avant de commencer à monter. En sachant ça, on s’est plutôt bien débrouillé.
BENE MAYR
VARS
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LEGS OF STEEL
FEATURE 68
DOWNDAYS SEASON 14/15 MAGAZINE
LEGS OF STEEL
FEATURE
69
FEATURE
70 TOBI:
C’était la première fois qu’ils filmaient avec nous ! Ensuite on est allé chez Red Bull, et on leur a dit qu’on voulait organiser les shooting en park le plus dingue possible. On voulait vraiment leur hélico avec le Cineflex et la caméra Phantom sur le
Le film suivant Hurt So Good était à propos des blessures. On en a eu tellement que nos jambes seront littéralement en acier d’ici peu. Haha.
PADDY:
Après le succès relatif de notre premier film, on est devenu très ambitieux. On avait des projets de shootings énormes même si on ne savait pas vraiment comment les réaliser. La séquence des 13 skieurs pour Nothing Else Matters résume bien la situation. On a trouvé ce spot cool à Kaunertal et on a eu cette idée dingue de construire trois sauts qui se croisent. On a réussi à convaincre un vieil homme grincheux de Kaunertal d’approuver le projet, et on a pu avoir Dirk Scheumann de Schneestern pour contruire la structure. Ensuite on a invité un bon paquet de skieurs. On était super heureux d’avoir Lolo Favre et Oscar Scherlin.
BENE:
THOMAS:
BENE:
shooting, et je me souviens qu’ils étaient très méfiants et voulaient des photos. Ce fut difficile, mais on les a eus avec nous. On leur a expliqué que Andre avait de l’expérience pour filmer depuis un hélicoptère et savait comment gérer et travailler avec une caméra Phantom. En fait, il n’avait jamais vu l’ombre d’une caméra Phantom, et il n’était monté dans un hélicoptère qu’une seule fois dans sa vie. C’était aussi la première fois que David [Peacock] manipulait une caméra RED. Haha. En fait, c’était la première fois que David shootait avec nous. Tu devrais lire cette lettre de l’hôpital, à propos de sa première nuit à Innsbruck avant le shooting.
THOMAS:
TOBI:
BENE: TOBI:
HOKKAIDO (EN BAS) SVEN KÜENLE
DOWNDAYS SEASON 14/15 MAGAZINE
|
DAVID PEACOCK (EN HAUT)
LEGS OF STEEL
TOBI:
(lisant la lettre)… « Mr Peacock fut arrêté au Weekender Club où il montrait un comportement agressif et ivre. À l’hôpital sa capacité à communiquer était limitée. Après lui avoir demandé ce qu’il s’était passé, il répondit vaguement: ‘il n’y avait pas assez de filles et trop de mecs!’ Il était intoxiqué, non-coopératif, agressif et devait être contenu et mis sous sédatif. » Waouh! C’est une lettre intéressante de la part d’un docteur. C’était deux nuits avant le shooting de Kaunertal. Le saut a été confirmé juste une semaine avant. Une fois tous les skieurs arrivés, on a dû attendre le beau temps pendant dix jours. Tout le monde en avait marre. On est rentré à Innsbruck, avec donc 15 skieurs qui s’ennuyaient dans une maison. David fut la victime de cette situation. Et un autre gars a fini en prison en tentant «d’aider» David. La gueule de bois du matin suivant fut un cauchemar. J’avais les gars de Red Bull et de Kaunertal au téléphone pour les convaincre qu’on était tous prêts tandis que je me rendais à l’hôpital pour ré-
THOMAS:
PADDY:
SAM SMOOTHY
MURCHISON GLACIER, NZ
TOBI:
THOMAS:
FEATURE LEGS OF STEEL
TOBI:
71
PADDY :
TOBI:
THOMAS:
Haha. Ça a dû être dingue. Quand vous êtes-vous rendu compte d’être sur le bon chemin avec LOS ? Quand on est allé à l’IF3 de Montréal avec Nothing Else Matters, Tobi était assis à côté de JP Auclair. Durant la séquence de Kaunertal, JP a demandé si c’était fait à l’ordinateur. Haha. Ouai, voir Nothing Else Matters à Montréal fut un des meilleurs moments, un voyage génial. On est tous allé à New-York pour voir les Metallica, se saouler et faire la fête trois jours. On était ensuite programmé à l’IF3 entre Poorboyz et MSP. Génial. On était très nerveux, mais la salle de cinéma entière est devenue folle. Les gens criaient pendant
les segments, et à la fin on a eu une standing ovation. C’était inattendu et fou.
PADDY:
TOBI:
Ensuite, avec votre deuxième film, LOS était établi en tant que production vidéo internationale respectée. C’est rare. Y a-t-il eu des obstacles sur la route ? Tobi et moi nous sommes blessés au genou durant Nothing Else Matters. On n’était même pas dans la séquence des 13 skieurs de Kaunertal. C’était une déception de devoir seulement le regarder. C’est comme si depuis qu’on a commencé à s’appeler les Legs of Steel nos jambes ne tenaient plus. Les trucs les plus nuls sont les
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BENE:
cupérer David au service psychiatrique. Il manquait la moitié des skieurs et on devait filmer le matin suivant. Le jour suivant, je devais amener Andre à l’héliport avec l’équipage sans savoir comment tout allait ensuite se passer. J’ai dû conduire jusqu’à Kaunertal avec une radio d’hélico super puissante, parce que sans contact radio constant le système Cineflex n’aurait pas marché. En plus, on n’était pas autorisé à essayer le saut. Mais on avait besoin de le tester pour que tout marche ensuite. Une heure avant que l’hélico n’arrive, Nico Zacek a distrait le manager marketing de Kaunertal en parlant business, on a caché du sel dans nos vestes et dans nos bâtons et secrètement salé le saut. Pendant ce temps, je traçais jusqu’à Kaunertal. J’ai été arrêté par la police et j’ai dû aller avec eux à un distributeur pour payer l’amende et ma carte de crédit ne marchait pas. J’ai réussi à les convaincre de me laisser partir. J’étais en retard d’une heure, ce qui aurait pu ruiner le shooting, mais heureusement une vis du Cineflex était morte, et ils ont eu eux aussi du retard. Le saut était dur, le soleil brillait, l’hélico est arrivé et c’était parti ! Et ouai, le résultat fait super professionnel, mais on a eu beaucoup de chance ! C’est comme quand on a décidé de faire un shooting en street où personne n’en avait jamais fait pour Hurt So Good, on est parti en Ukraine. Max Hill et Andre ont conduit pendant 15heures de Munich jusqu’en Ukraine. Il leur aura fallu trois tentatives pour passer la frontière parce qu’ils n’avaient pas les papiers de la voiture. Ils comprirent que la corruption était la meilleure solution. Ils donnèrent 300euros aux douaniers, ce qui est une petite fortune en Ukraine. Sur la route de Kiev ils furent arrêtés cinq fois par la police et durent les corrompre, probablement parce que les douaniers avaient averti par radio les patrouilles pour leur parler d’une mine d’or roulante. Les 1500€ de dépenses sans reçu furent difficiles à expliquer à notre expert comptable.
LEGS OF STEEL
PADDY:
THOMAS:
PADDY:
THOMAS :
PADDY:
THOMAS:
DOWNDAYS SEASON 14/15 MAGAZINE
PADDY:
THOMAS:
blessures et les gens qui manquent les shootings à cause d’elles. Le film suivant Hurt So Good était à propos des blessures. On en a eu tellement que nos jambes seront littéralement en acier d’ici peu. Haha. Ça doit faire quatre ans qu’on n’a pas skié tous ensemble parce qu’il y avait toujours un blessé. Un autre truc pourri est quand on choisit un morceau de rock pour un segment, qu’on monte avec cette chanson et qu’on voit ensuite que la licence coûte 30000euros. Et ensuite ce super segment avec Iron Maiden est abandonné. Saletés de licences musicales. La musique peut être très frustrante, surtout quand les gens pensent qu’on a un gros budget.
PADDY :
Mais quand tout marche c’est génial. Apparemment Marilyn Manson a vu le segment de street qu’on a monté avec sa chanson, et l’a approuvé. C’est plutôt marrant. Travailler avec des groupes comme Jettblack est cool aussi. On a utilisé une chanson de Jettblack dans chaque film. C’était un petit groupe, des amis d’amis. Ils étaient simples, et c’était facile de travailler avec eux.
PADDY :
Pendant ces années, vous avez filmé avec un paquet de skieurs différents, comment un skieur se joint à vous sur un shooting ? On a toujours suivi la règle que les sponsors ne payent pas pour avoir leur rider dans notre film. C’est super important d’avoir des skieurs impliqués, qui veulent un bon segment. L’implication est essentielle pour un bon film de ski. Comme Sam [Smoothy], qui est sur le FWT et qui arrête la préparation pour venir filmer quand il a quelques semaines de libres. Jossi [Wells] aussi, on l’appelé deux semaines avant le shooting et il a sauté dans l’avion depuis les USA et a tout tué. Lolo, Max Hill et Antti Ollila sont des gars qu’on a appelés et qui sont super motivés pour filmer avec nous des séquences de fous. On demande à des skieurs de venir, et certains nous demandent de participer, mais ce ne sont pas les sponsors. Il y a des tonnes de mecs qui jouent un rôle important dans les films de LOS. Comme Sven
HOKKAIDO (EN HAUT)
PADDY :
PADDY GRAHAM
THOMAS :
C’est quoi « La Casserole » ? C’est juste une casserole qu’un Bene Mayr ivre mort a trouvé dans les rues d’Annecy. Elle était jetée aux ordures. Et Bene a forcé Lolo [Favre] à boire dedans. Haha. C’est devenu une tradition. Quand Lolo a bu dedans la première fois, il n’y avait qu’une bière dans « La Casserole », puis tout le monde a commencé à verser ses verres dedans pendant qu’il buvait. Il était défait. Je n’ai jamais vu autant de skieurs pro boire dans une casserole.
|
PADDY :
NINE KNIGHTS, LIVIGNO (EN BAS)
THOMAS :
Ça a été génial de faire un concert avec eux à l’IF3 d’Innsbruck. On leur a donné une bouteille de Jack Daniels et on leur l’a faite boire avec « La Casserole » !
TOBI REINDL & BENE MAYR
FEATURE
72
PADDY :
TOBI :
PADDY :
OSCAR SCHERLIN
JULIERPASS
THOMAS :
TOBI :
THOMAS :
Parlons de ce nouveau film. En Automne on a vu votre documentaire parodique #SkiGoodMoneyWillCome, mais votre projet principal arrive l’Automne prochain. Qu’est-ce qui vous a poussé vers un projet sur deux ans ? On veut faire un film qui n’est pas coupé. On veut que chaque image du film soit la meilleure possible. David et Andrew en particulier ne veulent aucune image de second choix au montage. On a tous des envies différentes de ce qu’on veut skier et filmer, et un projet sur deux ans est l’unique solution pour les réaliser. Notre force réside dans l’organisation de shootings compliqués. On veut en faire plus, mais ils prennent beaucoup de temps. Ce film est de loin le plus ambitieux sur lequel on a travaillé. On y met toute notre énergie, on veut créer un véritable impact. On essaye de pousser chaque aspect de la réalisation d’un film de ski. En partant du ski, de la production, des images, des lieux et aussi tout le reste.
TOBI :
PADDY : TOBI : BENE :
Comment s’appellera le film et quel est le concept ? Je crois qu’on doit d’abord appeler notre avocat… Il s’appelle Passenger. On a une phrase pour résumer le concept compliqué d’Andre: « Nous sommes les passagers de l’hiver. Nous allons là où l’hiver nous porte. »
BENE : THOMAS :
PADDY :
THOMAS :
TOBI :
Ça c’est professionnel, quand êtes-vous devenus plus pro ? Je dirais après Nothing Else Matters, on a gagné des prix à l’IF3 et les gens ont commencé à nous prendre au sérieux. Je crois qu’internet nous a beaucoup aidés. On a mis en ligne Nothing Else Matters, un des premiers films disponibles gratuitement en ligne. On a pu profiter pleinement de la saison en mode YOLO et se concentrer sur les images parce qu’on n’avait pas à s’occuper de la distribution des DVD. Ça a tout rendu plus simple, et on a vu de quoi on était capable. Comme ça pour les films d’après on pouvait mieux penser à la distribution sur iTunes et en DVD. C’est là qu’on a commencé à comprendre le marché et comment satisfaire
THOMAS :
73 FEATURE
les sponsors. On a joué avec les règles, avec nos propres concepts, on a fait nos offres et calculé notre valeur média et ce genre de trucs.
Avec l’équipement qu’on transporte en backcountry les jours de shooting, on ressemble à une équipe d’Hollywood. Deux caméras RED, une grue, des balanciers, des drones et des tas de trucs étranges. Andre et David ont vraiment géré niveau équipement.
Tu viens vraiment de dire « la saison en mode YOLO » ? Oui! Ok, prochaine question. Quel est votre plan sur cinq ans ? Un plan sur cinq ans ? On planifie aussi loin que les prévisions météo. Haha. Ok après ça, on peut conclure. Un dernier mot? On veut remercier Andre et David de s’être joints à nous et pour tout leur travail aussi bien de montage que de caméramen. Et bien-sûr un grand merci à Indeed Productions pour le travail sur #SkiGoodMoneyWillCome. On veut aussi remercier nos familles, amis, sponsors et tous les riders impliqués dans nos projets! Et aussi Pally [Learmond] pour les photos qu’il a prises et pour avoir fait la fête avec nous toutes ces années. Pour les vraies histoires de coulisse, tu devrais l’interviewer lui…
LEGS OF STEEL
BENE :
PADDY :
DOWNDAYS SEASON 14/15 MAGAZINE
THOMAS :
[Küenle] qui était un peu notre modèle et nous a pris sous son aile pour filmer en backcountry, Tobi Tritscher qui est un cinglé, Fabio Studer qui est là depuis le début et Tom Leitner qui est un mec assez tranquille mais est aussi un skieur de folie. C’est une équipe en expansion. C’est génial de skier avec tout le monde, et c’est cool de donner leur chance à des gars. C’est cool parce qu’on a des riders à la maison presque toute l’année. Parfois il n’y a personne de notre groupe à la maison, mais juste pleins de riders avec qui on filme. C’est un peu comme une auberge de jeunesse. Haha. Récemment on a eu de jeunes freeriders, Raphi Webhofer et Fabi Lentsch de Innsbruck qui se font de grosses lignes de big mountain. On est parti au Japon avec le Néo-Zélandais Fraser McDougall qui est super talentueux. Je suis super content des nouveaux riders qu’on a sur notre nouveau film.
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ELLIS BRIGHAM Manchester
KUNDALINI Zürich
FÉVRIER
AUTRICHE
DOWNDAYS SEASON 14/15 MAGAZINE
ALLEMAGNE
SHOPS
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THOUGHT
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Incorporer la Folie Freestyle au Sein du Freeride Les royaumes du freeride et du freestyle fusionnent toujours plus. Mais pour un événement comme le Freeride World Tour, comment primer l’évolution des tricks par rapport à de grosses lignes engagées? Dilemme difficile. Sam Smoothy, 2ème du FWT la saison passée parle de ce sujet sensible.
VERBIER XTREME SAM SMOOTHY
DOWNDAYS SEASON 14/15 MAGAZINE
DAVID CARLIER
LE FREESTYLE DANS LE FREERIDE
Texte : Sam SMOOTHY
Teahupoo/Verbier on rechercherait les gros barrels ou les lignes raides avec des barres, tandis qu’à Huntington Beach/ Snowbird, il y aurait des take-offs moins engagés, et on intégrerait des tricks fluides. Puis, comme pour l’ASP, on pourrait avoir une gamme d’étapes suffisante pour couronner un vrai champion du monde de freeride, et un champion au classement général de toutes les étapes. Soulignons que les juges du Tour sont les meilleurs que l’on puisse avoir, mais ne sont cependant pas des automates. Ils ne peuvent pas trouver la réponse idéale à ce problème toutes les fois en juste deux minutes. On doit leur concéder une certaine marge de manœuvre. Comme le suggère le juge Dion Newport, «L’équilibre entre les tricks et le big mountain traditionnel est très difficile à apprécier pour les juges. J’aimerais voir les gens punis aussi sévèrement pour de petites erreurs sur un trick que sur un saut droit afin d’équilibrer la balance. J’espère que les skieurs pourront exprimer leur opinion de manière constructive cette année, afin que ce ne soient pas les juges qui orientent le sport, mais les skieurs.»
77 THOUGHT
Ah la beauté de l’âge moderne, où des soi-disant experts beuglent avec arrogance leurs opinions sacrées sur chaque événement de freeski, tandis qu’ils sont cachés derrière les filets de sécurité de leurs ordinateurs. Hautains sous leur pile de vêtements fétides, attendant impatiemment la venue d’un réparateur de machine à laver. Maintenant que j’ai bien froissé la majorité de la communauté freeski en ligne, expliquons ce qu’il en est de ce problème. Il y a eu beaucoup de gémissements à propos du jugement sur les étapes du FWT ces dernières années. La plupart en rapport avec les scores perçus comme trop bas des runs orientés freestyle. Dans un sport de jugement subjectif, il y aura toujours des gens en désaccord avec le résultat, mais c’est un sujet qui doit être abordé afin de faire avancer de manière constructive le côté compétitif du sport. Pour mémoire: il s’agit du Freeride World Tour, pas du Linecatcher. Les compétitions de freeride sont les enfants du ski extrême, l’art étrange des pentes raides et des barres rocheuses avec du ski engagé et sans dérapage, qui fait trembler
Même un peu rabougri, Dion a une tête solide posée sur ses larges épaules et marque un bon point. Si nous devons donner une nouvelle direction au sport, nous devons d’abord savoir laquelle est la bonne. Le problème est que les opinions sont comme un trou du cul, tout le monde en a un mais certains font plus de bruit que d’autres. Ce qui m’amène à suggérer un référendum anonyme parmi les skieurs pour tenter de comprendre dans quelle direction la vraie majorité veut que le sport aille. À l’abri dans l’anonymat, nous pourrons tous nous exprimer en paix. En affichant nos vraies opinions, nous pourrons alors amener démocratiquement le sport là où on le veut. Je pense que l’on ne peut pas accorder de hauts scores à des runs simplement basés sur des tricks cools, même si nous aimons tous voir du ski novateur. Le FWT, par son nom, a besoin de maintenir une base des idées originelles, une arène pour les lignes engagées. Si l’on récompense des runs centrés autour des tricks alors ce sera comme renoncer à notre foi dans le freeride, en la convertissant à la théorie de l’évolution du slopestyle en partance pour des destinations hérétiques. Voir Patrick Baskins envoyer un 540 blunt sur un relief naturel m’excite plus qu’un Républicain qui s’attaque aux énergies renouvelables, mais il doit tout de même faire une ligne puissante et technique, et replaquer le trick pour bien scorer. Je ne crois pas que cela va restreindre le sport, puisque certains riders resteront fidèles à l’esprit d’expérimentation et continueront à repousser les limites. Nous devons accorder les styles, ajoutant du freestyle seulement là où il ne dénature pas le ski lui-même. Si l’on autorise des lignes moins engagées et des petites erreurs ci et là sous le couvert de la progression, nous appauvrissons cette même progression en ne croyant pas que ces tricks puissent un jour être placés au milieu d’un run de freeride technique et agressif. Nous devons maintenir de hauts standards de niveau de ski pour s’assurer que ce potentiel s’exprime un jour. C’est le Freeride World Tour, et par-dessus tout la Ligne y est Reine.
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quiconque avant un virage puissant à grande vitesse. Le freeride est né dans les dangereuses Alpes Européennes. Popularisé par des autochtones stylés, il effrayait déjà le peuple quand les blunts n’étaient pas que de grabs. Mais sans surprises, le sport a progressé dans de nombreuses directions. Le freeride s’est étiré jusqu’à inclure des sauts en fin de descente, faisant ressembler les lignes à des parcours naturels de slopestyle. Il n’est donc pas surprenant qu’il y ait des avis discordants à propos de ce à quoi doit ressembler un run de freeride victorieux. Même le freeride traditionnel a évolué, passant de virages courts exposés et audacieux à des triple-drops impeccables à grande vitesse. Les runs que les juges doivent comparés sont aussi différents qu’un camembert bien fait et du cheddar industriel américain. Comment est-il possible de noter une ligne moins engagée mais avec un backflip et un 360, et une ligne de Reine Barkered avec de nombreuses barres dans le raide? «Les gens aiment regarder du big mountain parce que peu de personnes peuvent skier de cette manière, très vite avec de grosses barres.» explique Barkered. «Il doit y avoir de la progression tout en maintenant ces caractéristiques et en y ajoutant des tricks là où c’est possible.» En suivant la pensée de Reine, on conserverait ce sentiment originel de big mountain tout en autorisant les éléments freestyle en tant que bonus dans la descente. L’idéal serait un run mixant ces styles de façon transparente. Cet assortiment de styles dans les compétitions de freeride est une rareté dans le milieu sportif que l’on ne retrouve selon moi que dans le surf, avec l’ASP qui connaît le même genre de problèmes. Comparer le surf puissant de Mick Fanning et les manœuvres aériennes de Gabriel Medina crée des discussions similaires. Je crois que ce parallèle entre les sports existe, et il est intéressant de voir ce que fait l’ASP. Même si les batailles sur le web continuent, l’ASP a un grand avantage: un large éventail d’étapes. Tandis que le FWT propose des étapes traditionnelles dans le raide comme à Verbier, peutêtre que quelques nouvelles étapes un peu plus joueuses se prêteraient au développement de cet élément freestyle. À
LE FREESTYLE DANS LE FREERIDE
« Les gens aiment regarder du big mountain parce que peu de personnes peuvent skier de cette manière, très vite avec de grosses barres. »
JP AUCLAIR & ANTHONY BORONOWSKI
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KURT HEINE (À GAUCHE) | JP AUCLAIR KURT HEINE (À DROITE)
« JP flippait mais était confiant » dit Decesare. Ce fut cependant Anthony qui skia le premier le Loop avec succès, même si ce fut un peu sketchy. « JP s’acharna et réussit peu après. » Prenant la transition à la perfection, la séquence de JP dans le film est une des plus mémorables de tous les temps, accomplissant entièrement le premier looping construit à la main de l’histoire. C’était l’incarnation de cette époque, la démesure de la prouesse créative sur des skis twintips. « Pendant un moment j’ai cru que ça ne passerait jamais » explique Decesare. « Anthony eut aussi sa séquence, et on était tous super excités ». Avec tout le travail mis en œuvre pour la construction, ces deux séquences furent parmi les plus impressionnantes jamais vues dans un film de ski. Le concept était novateur, donnant un dynamisme nécessaire au milieu récent du freeski. D’un coup, il n’y avait plus de limites pour construire une structure. Pour un sport qui grandissait selon « plus c’est gros, mieux c’est », le Loop prouva qu’il y avait bien plus de possibilités, la simple créativité pouvait impressionner tout autant. « Il s’avère que c’est un de mes meilleurs films pour Poor Boyz, un moment de fierté à me rappeler en voyant ce que nous avons accompli », dit Decesare. Et vous devriez aussi être fiers de lui. Nous pouvons tous repenser au Loop et apprécier ce qu’il représenta pour le freeski à l’époque, et où il nous a amenés aujourd’hui. Nous sommes une communauté incroyablement créative, imaginant les structures les plus fun à skier et à montrer dans un film. Mais il est aussi permis de se rappeler les autres bons souvenirs de cet âge d’or. Decesare le résume en disant « rien ne pourra être mieux que cette époque… »
Le ski freestyle moderne est assez vieux pour avoir connu des « jours glorieux ». Nous devons être fiers de nos humbles débuts, quand la créativité allait au-delà du style et était définie par les structures que nous construisions. C’était l’époque où on sautait par-dessus des halfpipes, où l’on découvrait avec magie et hantise les rails rainbow, et où l’on construisait des loops entiers faits de neige… Le Loop dans Propaganda de Poor Boyz fut une étape importante du freeski. Il amena un nouveau niveau de danger dans le milieu, une structure elle-même à l’envers. C’est un concept qui incarnait l’esprit téméraire du freeski à ses débuts. « Il était considéré comme dangereux » explique le fondateur de Poor Boyz, Johnny Decesare. Le Loop a été imaginé et construit par Kurt Heine et skié ensuite par Anthony Boronowski et JP Auclair. Il était destiné à faire tourner les têtes, et est devenu un des plus grands défis de Poor Boyz. « Il a fallu un mois pour vaincre le Loop, en incluant un effondrement qui fractura le dos de la copine de Kurt et l’enterra pendant 15minutes », ajoute Johnny Decesare. Mais avec des restructurations, le Loop était de nouveau sur pied et prêt à être skié. Leurs doutes mis de côté, et guidés par l’imprudence qui régissait cette époque, Anthony et JP tombèrent un paquet de fois sur la structure, mais alors que le soleil descendait laissant une lumière dorée sur les lieux, les gars tentèrent un autre passage sur le Loop, cette fois avec succès.
À L’ENVERS
Texte : Kyle MEYR
HISTORY 78
Le Loop du film Propaganda de Poor Boyz Productions en 2001 est un des moments les plus forts de la récente histoire du freeski. Dangereux, novateur et osé, ce Loop représente une nouvelle ère du ski.
Le Loop
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CONSTRUIRE UN SKI
SCIENCE
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Un Ski Pas Comme les Autres Nous voulions construire un ski Downdays unique en son genre, mais nous étions conscients de notre manque d’outils et de savoir-faire. Quand l’idée a germé de faire un ski custom, nous avons choisi le chemin avec le moins d’obstacles et sommes allés chez des experts. Texte : Mark VON ROY
Photos : Mark VON ROY & Kyle MEYR
Dans l’ombre des 2000m de la Nordkette à Innsbruck, en face d’une église ancienne, le bruit de scies puissantes et l’odeur de la colle mélangée à la sciure évoquent le quartier général de SpurArt, où des charpentiers et des ingénieurs rusés développent des skis personnalisés de grande qualité depuis quatre ans. Ces skieurs passionnés ont poussé le processus de construction de skis jusque dans une combinaison de science et d’art. En plus de produire des skis à la commande, SpurArt organise chaque weekend des ateliers pour ceux désireux de s‘essayer à la construction de skis ou de snowboards. Des passionnés de toute l’Europe arrivent ici –un jeune homme est même venu d’Autralie- mais il ne nous aura fallu que cinq minutes de vélo depuis les bureaux de Downdays pour y arriver. Avant de démarrer la construction, nous avons discuté avec Michael Freymann, fondateur de SpurArt, pour déterminer le ski que nous voulions produire. Michi nous a présenté dix profils de base différents, et nous avons commencé à les bricoler. Plus de largeur par ici, moins de rocker par là, un peu plus de rigidité et de cambre sous le pied… Nous voulions des skis de poudreuse joueurs mais en gardant du contrôle sur neige dure, et Michi tenait à créer quelque chose qui répond à nos besoins. Une fois le shape, le flex, les matériaux et le design définis, notre Gourou commença à tout préparer.
Deux semaines plus tard, de nouveau dans le quartier général de l’huile de coude, nous rencontrons les experts en construction Peter et Aurel qui nous présentent les matériaux et nos gabarits personnalisés. Ils nous aideront et s’assureront que nous ne causions pas de dégâts avec tout l’équipement. Il y a des raboteuses, des scies sauteuses, du papier de verre, des pinces, des crochets, des seaux d’époxy et pleins d’outils que je ne connais pas. Tout le matériel nécessaire pour notre ski épique est soigneusement rangé: les noyaux bois de frêne, les carres, les matériaux de semelle de grande qualité, les feuilles de fibre de verre et deux gabarits (un qui définit le rayon et le profil des spatules, l’autre –sur lequel le matériau peut être placé- qui définit le cambre 3D et les rockers). Une interrogation gigantesque me vient à l’esprit: comment peut-on assembler tout ça en deux jours ? Heureusement, Peter intervient et nous explique. Tout commence avec les noyaux: deux planches rectangulaires de frêne laminées verticalement. Nous marquons les milieux sur le nose, au centre et sur le tail, puis nous rabotons jusqu’à l’épaisseur désirée. Nous mettons ensuite deux morceaux rectangulaires de plastique ABS sur le dessous du nose et du tail. Puis nous serrons les bases prédécoupées ensemble et les carres entrent en jeu. Elles doivent être coupées et ajustées aux lignes de cotes. Les quatre carres sont ensuite collées
duquel l’air est éliminé grâce à une pompe à vide. Tout est placé dans un four gigantesque à 60° à 1bar de pression pendant une nuit, cela fusionne les couches d’époxy, créant ainsi le shape 3D du ski. Le matin suivant, nous déballons nos chefs d’œuvre. Nous coupons alors attentivement à la scie sauteuse nos gabarits de skis à partir des blocs rectangulaires, en faisant très attention à ne pas toucher les carres! La partie la plus difficile et risquée est le détourage des chants pour donner le bon profil, nous déléguons avec plaisir cela à Aurel de peur tout ruiner si proches du but. Nous passons les deux dernières heures à poncer les chants, le nose, le tail et à polir la surface. Et voilà, nous avons construit notre propre ski, avec un peu –en fait beaucoup- d’aide de la part de nos amis. Inutile de dire qu’il faut beaucoup d’huile de coude pour faire un ski, nous en présentons un résumé. Ce fut une expérience enrichissante. Si vous voulez en savoir plus sur tout le processus, ou si vous voulez faire votre propre ski, allez sur www.spurart.at , ils sont hyper compétents.
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entre les bases. C’est l’heure de notre première pause bière, et nous admirons notre œuvre. Nous comprenons ensuite pourquoi on appelle ça une construction sandwich: c’est littéralement comme faire un sandwich, mais à la place du jambon, de la salade, de la mayonnaise et des tomates, nous utilisons un noyau bois solide, de la fibre de verre, de la résine puissante et des carres fraichement taillées. Nous plaçons en premier le matériel de base par-dessus notre gabarit personnalisé 3D puis une première couche de résine époxy. Avec des rouleaux nous étalons uniformément la résine puis l’utilisons pour coller les renforts de carres afin qu’elles n’explosent pas au premier impact. Vient ensuite la fibre de verre, responsable de la résistance en torsion du ski, qui est minutieusement disposée sur le reste du matériel; puis encore de l’époxy. À nouveau de la fibre de verre et de l’époxy, puis le noyau bois est placé dans notre sandwich, suivi encore par de la fibre de verre et de la résine. C’est à la fois la partie la plus longue et la plus critique du processus, si on fait une erreur le ski tombera en pièces. La couche finale est le revêtement supérieur, il y a d’innombrables options de design et nous avons choisi d’utiliser notre fameux nuage Downdays. À la fin du processus de fabrication du sandwich, l’ensemble sur le gabarit 3D est emballé dans un sac de plastique
CONSTRUIRE UN SKI
SCIENCE
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SPRAY
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La Situation Difficile du Pinpin Bien avant que Rudi Garmisch ne l’illustre parfaitement dans Hot Dog 1, l’élitisme du skieur était dans le vent. Certains skieurs se sentent juste supérieurs aux autres et sont dédaigneux. Ces autres en question sont les «pinpins».
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L’ÉLITISME DU SKIEUR
Texte : Mark VON ROY
Sur une longue piste damée, je double un gars en jeans qui fait de son mieux pour se faire passer pour un coureur alpin. Alors que sa position est loin d’être aérodynamique, son vrai problème pour atteindre la vitesse désirée avant la bosse en approche est le fait qu’il est en chasse-neige. Je ne peux pas m’empêcher de penser, «Il doit vraiment se les geler» et en plus «Il ne doit pas trop s’amuser.» Je me sens un peu désolé pour lui. Des bretelles d’une autre époque avec des jeans enfilés dans de vielles chaussures de ski, un blouson à la coupe étrange du début des années 90 parsemé de motifs horribles et bien-sûr le sac banane; cette race maladroite de skieur nous l’avons tous croisée un jour ou l’autre. Que ce soit sur des snowblades, des luges ou des skis droits, ceux que l’on appelle les pinpins peuvent être source de frustration, de confusion ou de joie infinie. En anglais on les appelle les gapers à cause de l’espace entre leur masque et leur bonnet. Quoi qu’il en soit, quand je m’arrête plus loin, ce mec en chasse-neige s’arrête laborieusement et me lance un joyeux «Youhou» et me demande: «C’est par où la piste avec les bosses?» Un peu confus, je lui montre la direction du snowpark: «Par là je pense», et il s’en va en me lançant un «Bip Bip». Il passait un super moment un peu old-school. Une pensée me traverse l’esprit; peut-être que les pinpins s’amusent autant que moi en montagne – peut-être même plus. Leur joie n’est pas dictée par la quantité de poudreuse ou la condition du park. Ils ne sont pas préoccupés par leur manque de technique ou de connaissance du milieu, un pinpin est simplement heureux de glisser sur la neige, et je trouve que c’est beau. Je parie que quand mon pote en jeans s’est ensuite vautré sans arrêt dans le park, il s’est probablement amusé comme un dingue. Je pense qu’il est plus que normal d’avoir un petit sourire en voyant quelqu’un habillé un peu bizarrement et skier à l’arrache. Parce que c’est marrant. Mais il n’y a pas de raison de les traiter avec mépris juste pour ça. J’aime voir les différents types de pinpins, c’est comme observer les oiseaux. Trouver le monoskieur, le snowblader, le mec en combi fluo etc. C’est un jeu marrant, mais je ne me sens plus supérieur ou désolé envers les autres skieurs, je les apprécie tous. 1
1 “Hot Dog… The Movie” est une comédie sur le ski sortie en 1984. En plus de populariser le Downhill Chinois, c’est à ce jour le film d’Hollywood sur le ski le plus drôle et qui a connu le plus grand succès. À voir absolument!
EXPOSITION A Le pinpin en chaussure patinette: Une race rare de pinpin qui simplifie au maximum la glisse sur les montagnes grâce à l’élimination des bâtons, des fixations et même des skis – seules les chaussures sont nécessaires.
WHO SAYS WINTER CAN’T BE HOT? NEW SEASON MERINO
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STEPT PRODUCTIONS
CREW
84 Texte : Kyle MEYR
Une Décennie de Stept
Photos : Erik SEO
Constamment au top dans le milieu du ski urbain, les membres de Stept Productions ont skié, grandi et vécu ensemble pendant une décennie. Le milieu du street et du park de la Côte Est a gravité autour du crew lancé par Alex et Nick Martini pour finalement devenir la maison de production actuelle. Ça s’est fait tout seul. Ils se sont attirés les uns les autres; une poignée des skieurs les plus talentueux de la côte Est des USA qui skiaient un peu différemment de tous les autres. Ils avaient de la cohésion, et un point commun: ils sortaient tous un peu du cadre habituel. Ils se sont rejoints et ont grandi sous le nom de Stept Productions, filmant leur progression et devenant finalement la maison de production MMEMBRES : Nick Martini, faiseuse de mode d’aujourd’hui. Alex Martini, Cam Riley, «Ça a démarré par hasard» dit Sean Jordan, Shea Flynn, Charlie Owens, Nick Martini co-fondateur de Stept Noah Albaladejo, Alex Productions. «Nous ne nous sommes Beaulieu-Marchand, pas dit ‘on va lancer une production viClayton Vila et Tom Warnick déo de ski’. Ils ont évolué naturellement LOCALISATION : Colorado et sans intention précise, créant leur Côte Est U.S.A. propre personnalité collective grâce au CRÉATION : 2001 TERRAIN : Street et Park temps passé ensemble à skier dans les rues. Cette personnalité fut parfaitement retransmise sur pellicule et ils arrivèrent rapidement au premier plan dans le milieu du street en ski. «Le crew de skieurs de nos films a skié et vécu ensemble pendant une bonne décennie» dit Nick. «Nous avons cette mentalité de tribu.» Et il le prouve: le noyau central du crew Stept est présent dans chaque film depuis leurs débuts. Leurs styles peuvent varier, mais lorsqu’ils sont combinés sur pellicule ils deviennent une seule et même personne, passionnée et ambitieuse, guidée par un désir insatiable d’aller plus vite, plus gros et d’être plus technique. Mais le succès n’est jamais une garantie, un thème qui les suit dans tous leurs films. Forgés par les désastres, le désespoir et le côté obscur des dangers, les derniers films de Stept sont enveloppés de thèmes sombres; des dessous effrayants que peu de crews de street osent montrer. «C’est toujours intimidant… Je suis sur le point de passer l’hiver à voyager à travers des villes avec peu, voire pas de budget en me démerdant tout seul» dit Nick. C’est comme ça que les choses sont mises en perspective pour le public. Les thèmes des films ne sont pas les échecs et les tribulations, ils traitent de vaincre l’adversité en tant que crew. Blessures, tension, agression… Ces sont tous les outils avec lesquels Stept peut vraiment montrer et faire valoir cette camaraderie. Mais à quoi mène tout cet engagement ? «C’est une course vers l’épanouissement personnel». Clair et simple. Stept Productions aime le ski. Ils placent la barre toujours plus haut pour leur simple plaisir de la voir s’élever encore chaque année. «Ils ont faim» dit Nick. Et malgré les rumeurs que Ten and Two soit leur dernier film, cette année promet d’être la plus productive à ce jour.
«Nous essayons de nous élargir un peu en proposant différentes formes de contenus…» Nick semble soucieux de réaliser des films sur chaque rider, même si chacun d’entre eux a
des plans différents pour la saison. «C’est dommage d’entendre des gens être déçus parce qu’ils ne verront pas Concern» skier les riders du crew Stept alors qu’ils 2005: «Blueprint» 2006: «Strange Folk» en meurent d’envie.» 2007: «Chronillogical» Leur approche du street a évolué 2008: «Road to Nowhere» en même temps qu’eux. «Les choses 2009: «How We Livin» 2010: «Network» vont s’arrêter de devenir aussi grosses 2011: «Weight» parce qu’aller aussi loin devient vrai2012: «The Eighty Six» ment dangereux» dit Nick. «Je crois 2013: «Mutiny» 2014: «Ten and Two» que c’est allé assez loin.» Il poursuit en disant que ça va évoluer vers du street plus technique, soulignant les tricks plus que la dimension des structures. Quoi que le futur réserve à Stept, ils seront toujours vus comme des dieux du freeski. Ce sont nos anti-héros… un groupe d’amis soudé à la conquête des rues, qui continue de marquer l’industrie du ski année après année. FILMS: 2003: «Stept» 2004: «To Whom it May
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Skieur, Shaper, Photographe et Écrivain Il est rare de trouver des personnes impliquées aussi profondément dans le freeski comme Ethan Stone. Même s’il ne le clamera jamais, Ethan a dédié sa vie à notre milieu, il est donc temps pour un peu de reconnaissance. Nous avons croisé le chemin d’Ethan pour la première fois au Linecatcher aux Arcs il y a quelques années. En attendant une éclaircie, tandis que la plupart des journalistes étaient entassés dans une loge, Ethan et moi avons skié ensemble, à la recherche de faceshots. En discutant sur le télésiège, j’ai réalisé que sa connaissance du ski est immense. L’Encyclopédie du Freeski intégrée à son cerveau délivrait des faits intéressants et drôles qui nous distrayaient du froid. Sa propre histoire était vraiment intrigante. Les parents d’Ethan l’ont mis sur des skis à trois ans, mais ce fut le 360 mute historique de Jonny Moseley aux JO 1998 de Nagano qui ouvrit les yeux d’Ethan sur le vrai potentiel du ski. Puisqu’il n’y avait pas de snowpark, il commença à construire des sauts à Twin Falls, Idaho, puis slida ses premiers rails une fois à Cadillac, Michigan. Même si ce n’était pas le paradis du ski, Ethan était accro. Sa passion pour le ski n’avait d’égal que celle pour le journalisme. Après avoir travaillé pour un journal local à 16 ans, Stone commença d’écrire des articles pour Newschoolers. com, devenant le premier rédacteur aux alentours du nouveau millénaire. Il grandit en même temps que le freeski, prenant en main un appareil photo et débutant à travailler pour Freeskier Magazine. Après deux ans dans le milieu, il réalisa qu’il y avait un décalage entre les médias du freeski et les personnes qui créaient le freeski: un vrai fossé entre les organisateurs et shapers d’événements de freeski, qui travaillent nuit et jour, et ceux qui viennent pour photographier et retrans-
crire les événements, les médias. Une pensée germa en lui «J’ai compris que je n’y connaissais rien, et qu’avant d’écrire je devais savoir de quoi je parlais. J’ai donc décidé d’aller vivre en station.» Avant de manier la pelle en tant que shaper dans le park de Mount Hood en 2009, Ethan a travaillé dans un magasin de locations, à la billetterie des forfaits et a été concierge dans un chalet. Il attribue à sa grande implication dans le milieu la force motrice qui lui permit d’augmenter son savoir et son expérience dans le ski. Après une pause de trois ans sans journalisme pour se concentrer sur la vie elle-même dans le milieu du ski, Stone reprit sa plume en tant que collaborateur pour Powder, Freeskier, ESPN, Bravoski, Newschoolers.com et biensûr Downdays. Alors que ses articles et ses photos lui ont valu une reconnaissance mondiale, Ethan est toujours très impliqué dans le milieu de la construction de snowparks, shapant les châteaux du Nine Knights et du Nine Queens depuis des années, ainsi que de nombreux autres parks puisqu’il fait partie du fameux Schneestern crew. Cependant, une de ses plus grandes distinctions est la West Coast Session qu’il organise et shape à Timberline en Oregon depuis 2007. Au-delà de toute son implication, Ethan est juste un simple skieur passionné, et vous pouvez le croiser skiant dans un park, en backcountry ou à la recherche de faceshots. Comme il le dit lui-même: «La variété est essentielle à la vitalité du freeski.»
ROCKY MALONEY
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ETHAN STONE
Texte : Mark VON ROY
Une Vision Nouvelle Texte : Kyle MEYR
Le désir d’aventure joue un rôle important dans la vie d’un skieur. L’exploration est essentielle, regarder plus loin que les montagnes proches, rechercher le voyage, l’expérience et l’apprentissage. Et si la Pologne était votre prochaine étape?
La joie du ski réside dans l’aventure. Ça commence avec des petits virages sur la montagne locale et ça évolue vers un désir insatiable d’exploration, de recherche d’une vue plus exotique, d’aller plus vite et d’étirer les lignes. Cette graine intrépide germe de manière incontrôlable, vous menant vers les sommets, et c’est là que vous réalisez que cette aventure vous emmènera loin derrière les confins de votre montagne locale. Les voyages… De nouveaux terrains offrent de nouveaux défis, de nouvelles cultures qui ouvrent de nouvelles perspectives. Ces visions nouvelles débouchent sur un monde fait d’opportunités. C’est alors que ce désir discret d’aller plus haut et plus vite bourgeonne en une obsession d’aventure. C’est là que vous pouvez vous appeler un skieur. Vous êtes maintenant en Pologne, en bas de sa plus haute montagne, Kotelnica Bialczanska. C’est un endroit pittoresque, humble en comparaison à de nombreux autres sommets que vous avez déjà conquis, mais la vue y est nouvelle et la culture vous enseigne des leçons que vous n’imaginiez pas. C’est une pause au sein de votre habitude fantastique de vous créer des sensations fortes, et une chance de vous détendre pour profiter de cette ambiance de ski que vous avez si durement obtenue. LIEU : Bialka Tatrzanska, Pologne ALTITUDE : 700-934 m
La semaine débute avec quelques runs dans le snowpark, avec des sauts de classe mondiale et un park de rails qui accueille le Polish Freeski Open. Certaines structures sont uniques et étranges, mais les leçons apprises dans les parks passés les rendent joueuses. Les arbres parsemés sur les 17km de pistes sont blancs les jours de poudreuse. Épuisé, vous rentrez à l’hôtel qui offre un service de balnéothérapie complet pour vous relaxer pleinement et créer l’histoire de ce voyage. Vous profitez ensuite d’un dîner fantastique avant de vous retirer dans vos quartiers, conscient que tout ça est bien mérité. C’est votre évasion, votre oasis dans une vie où vous travaillez dur. Le jour suivant est pour la randonnée. La neige est moelleuse et c’est l’heure de grimper. Le Parc National Tatra est proche, une chance unique d’obtenir des virages loin de tout ce qui vous est familier... En quelques heures vous êtes au sommet. Le déjeuner vous offre deux récompenses: l’obtention de virages dans un paradis de poudreuse vierge et une vision nouvelle à ajouter à votre voyage. Au loin, au-delà de ce que les yeux peuvent voir, se trouve la prochaine étape de votre aventure: un terrain nouveau, une culture et un regard entièrement neufs.
REMONTÉES MÉCANIQUES : 19 SNOWPARKS : 1 avec plus de 20 structures
FORFAIT JOURNÉE : Adulte – 21,50 €, Enfant – 18,00 € WWW.BIALKATATRZANSKA.PL
MATEUSZ KISZELA
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KOTELNICA BIALCZANSKA
DESTINATION
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Terrain de Jeu Freeride Texte : Alexandra ENGELS
Un joyau est caché dans la Vallée de Montafon, au coin Sud du Vorarlberg dans la partie Ouest de l’Autriche. Nous avons demandé à une légende locale de nous dire ce qui rend Silvretta Montafon si spécial…
SAISON : 10.12.2014-12.04.2015 ALTITUDE : 700-2.430 m
REMONTÉES MÉCANIQUES : 37 SNOWPARK : 1
bases de sécurité et explorerez quelques itinéraires de freeride. Le spot préféré de Fabio est dans la Vallée Nova, «C’est mon endroit préféré, il y a de la pente raide, plein de windlips et de barres à sauter, une préparation parfaite pour le Freeride World Tour et le Red Bull Linecatcher.» La vallée Nova est l’endroit où Fabio filme ses fameux edits GoPro, et là où vous trouverez, pour la photographie, les meilleures prises de vues de Silvretta Montafon. Dès que vous aurez assez de faceshots, Fabio conseille de passer au Snowpark de Grasjoch: « Le park est super varié et adapté à tout le monde. On prend beaucoup de modules dans un run, et au milieu on peut choisir entre la ligne de sauts medium et la grosse ligne pro.» Ici aussi, Silvretta propose chaque semaine des tours du park pour les débutants, où des freestylers aguerris guident les néophytes à travers le park. Et plus encore, vous aurez une vue parfaite du park depuis le télésiège Freda où vous pourrez reposer vos jambes après un run avec vos potes.
FORFAIT JOURNÉE : Adulte – 47,50 €, Enfant – 27,00 € WWW.SILVRETTA-MONTAFON.AT
PALLY LEARMOND
D’après Fabio Studer, skieur sur le FWT, la profusion de backcountry facilement accessible fait de Silvretta un endroit spécial. «Ce n’est pas comme les autres stations parce qu’on peut trouver des tonnes de poudreuse facilement sans devoir trop marcher. Pour moi c’est parfait, je suis un randonneur fainéant. Je ne veux pas perdre de temps à marcher quand c’est blindé de neige. Je veux faire le plus de runs possibles en poudreuse, et ce n’est pas un problème à Silvretta.» Il y a une raison si l’on nomme Silvretta «Le point central du freeride». Il y a plein de descentes de freeride signalées, et plus de 70 itinéraires différents! La station prend évidemment soin de votre sécurité hors-piste: Fabio conseille de passer au Freeride Center de Grasjoch avant chaque escapade en backcountry. Vous pourrez y louer tout l’équipement de sécurité et vous informer sur les conditions météo et de neige, mais aussi avoir des conseils précieux sur la station. Outre les balises de contrôle habituelles, il y a aussi une zone permanente de recherche Pieps, où vous pouvez vous entraîner aux pires scénarios. La station a aussi quelque chose à offrir aux freeriders débutants: le Lundi et le Mercredi vous pouvez prendre part au Freeride Safety Check, où vous apprendrez les
FABIO STUDER
DOWNDAYS SEASON 14/15 MAGAZINE
SILVRETTA MONTAFON
DESTINATION
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LIEU: SVENSKERUTA, TROLLVEGGEN
PHOTOGRAPHIE: DANIELE MOLINERIS
AVEC: KJETIL SVANEMYR, HÅVARD
LIEU: SAN MARTINO DI CASTROZZA
NESHEIM & HANS CHR. DOSETH
SKIEUR: BRUNO COMPAGNET
ARTICLE: TROLVEGGEN, LE PREMIER
ARTICLE: LOFOTEN GORE TEX ANORAK
ENSEMBLE EN GORE TEX
ET PRO PANTS
ANNÉE: 1980
ANNÉE: 2014
En 1972, nous estimions que l’extrême devait pousser le développement de produit
C’est toujours le cas
www.norrona.com
NÉ : le 15 Décembre 1968 à Tarbes, Franc e (Département Hautes Pyrénées) CAMPS DE BASE : Pyrénées, Chamonix et les Dolomites STATION : Toutes les montagnes enneigées PASSIONS : Les Montagnes, les gens et les voyages SPONSORS: Norrøna, Black Crows, Plum , Scarpa, Level, Oakley, Ferrino, Petzl
R E D I R E E R UN VRAI F Texte : Klaus P
OLZER
RÉSULTATS (RÉSUMÉ): 1998 : 1ère Place Free Ride
Classic, Courchevel 2000 : 2ème Place Red Bull Snow Thrill, Chamonix 2000 : 1ère Place Scandinavian Big Mountain Championships, Riksgränsen 2002 : 1ère Place Red Bull Snow Thrill, Chamonix 2005 : 2ème Place Verbier Xtreme
DESTINATIONS VISITÉES (SÉLECTION):
Bru no Comp ag net n’est pa s u ne g rosse st que tout le m ar du freesk i, onde con naît mais il est cep et ad mire da n depuis les dé enda nt quelqu s le milieu. C buts de la dis ’u n e Fra nçais de cipli ne. Aujou montag nes p s P y rénées est rd’hui, à 46 a lus que jama là ns, il se sent is. Si u n «v ra Compag net. chez lui da ns i» freerider e les x iste, alors so n nom est Bru no
CHRIS HOLTER
Haines, Valdez (Alaska), Yukon (Canada), Orizaba Volcano (Mexique), Cordillera Blanca (Pérou), Patagonie (Argentine, Chili), Kamchatka (Russie), Himalayas (Nepal, Inde), Montagnes du Caucase (Russie), Uludag (Turquie), Parnassos (Grèce), Montagnes Carpates (Roumanie), Svalbard (Norvège), High Atlas (Maroc)
BRUNO COMPAGNET
PORTRAIT
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permanence. Bruno est différent des autres, ceux pour qui le freeride devient un travail et s’éloignent du ski; il vit sa passion en gagnant sa vie, et pas l’inverse. La chemin du ski était presque tracé pour Bruno, ses parents étant deux moniteurs de Saint-Lary-Soulan, une des plus grosses stations Françaises des Pyrénées. C’est là qu’il a appris à skier, mais il sentait que la vraie culture du ski manquait chez lui. «La tradition du freeride est plus forte dans Alpes que dans les Pyrénées, un peu comme le surf sur la côte Basque. Tout tourne autour du rugby et de la chasse ici.» explique-til. Il est donc parti une saison dans la vallée de Zinal en Suisse en tant que moniteur de ski. Quand son père l’a récupéré au Printemps –Bruno n’avait pas de voiture- il montra à son fils la vallée de Chamonix. «En approchant le Col des Montets, j’ai vu les Grands Montets pleins de neige au-dessus d’Argentière, et j’ai su que je devais y revenir.» se rappelle-t-il. Il aura fallu deux ans, et Bruno fit son service mili-
taire à Chamonix. «C’était pas super sexy, mais j’ai appris beaucoup sur les montagnes et j’ai eu un job de moniteur à Argentière.» Les années suivantes, Chamonix devint la deuxième maison de Bruno. Le milieu du freeride Européen y établit sa base avec l’aide de gros noms étrangers. Un d’eux, le photographe Anglais Tim Barnett, organisa la première compétition freeride dans la vallée. «Tim m’avait vu skier, et m’avait dit que je devais y participer.» dit Bruno. «Je ne savais pas comment se passait un contest de freeride, mais ça m’a plu et j’ai continué.» Par la suite, Bruno s’intéressa aux autres pays et aux autres montagnes. Cette saison-là, il fut le premier Français à participer au World Extreme Skiing Championships en Alaska, l’événement majeur de l’époque. Les contests et les shootings photo devinrent monnaie courante les années suivantes. Mais ce n’était pas l’élément de Bruno. Néanmoins, il accumula des résultats impressionnants, avec notamment la victoire du Red Bull Snow
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CHRIS HOLTER SAN MARTINO DI CASTROZZA, DOLOMITES
Il y a de nombreuses années, quinze pour être exact, j’ai eu le grand plaisir de partager une journée de poudreuse au Brévent à Chamonix avec Bruno Compagnet. Nos chemins se sont croisés par hasard aux remontées, on skiait seuls et nous avons finalement passé le reste de la journée ensemble. Il y avait presque un mètre de neige fraîche, et je me rappelle cette journée avec émotion. Le risque d’avalanche était critique, mais on trouve difficilement un meilleur partenaire que Bruno pour skier lors de journées de ce genre. Il connaissait chaque centimètre carré de la montagne et savait précisément ce qu’il en était des conditions de neige, de vent et de soleil, prenant ainsi les bonnes décisions pour nos itinéraires. Nous avons posé des premières traces toute la journée, et on était à Chamonix. J’avais rencontré Bruno cinq ans plus tôt sur une des premières compétitions de freeride en Europe, rares à l’époque en France. Il s’est rapidement imposé comme un skieur d’avant-garde, et était constamment présent dans les magazines émergents de ce secteur. Et ça n’a pas beaucoup changé. Aujourd’hui, on retrouve régulièrement cet humble Français dans les portfolios, dans les histoires de voyages et dans des montages vidéo; non pas en mémoire des années passées, mais en tant que protagoniste de notre sport. À part Glen Plake, il n’y a pas d’autre skieur avec une carrière professionnelle aussi longue. Contrairement à Glen ou d’autres grands noms de la création du sport, Bruno Compagnet n’a jamais été une grande star. Non pas par manque de talent ou d’aptitude comme peut l’attester n’importe qui de cette époque. «Je n’ai jamais vu le ski comme un moyen de devenir célèbre» explique-t-il. «Ça me suffit de gagner assez d’argent dans le ski pour ne pas avoir à trop travailler et pouvoir me concentrer sur vivre la montagne. Chacun suit son chemin, et le mien est de passer le plus de temps possible sur les skis.» C’est quelque chose qu’il accomplit sans compromis. Bruno fut dans le team international Salomon pendant des années, jusqu’à ce qu’il devienne co-fondateur de Black Crows. Une version Française un peu moins glamour qu’Armada, mais qui connaît désormais un grand succès. Une marque pour les freeskieurs, faite par des freeskieurs. Ambassadeur important de marques leaders comme Norrøna, il est au contact de la neige en
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haine avec Chamonix. C’est devenu un endroit axé sur les skieurs riches, et de nombreuses personnes sont juste là pour devenir célèbres. Pour le ski-bum originel c’est devenu presque impos-
KARI MEDIG
Thrill à Chamonix en 2002. «C’était le seul événement que je voulais vraiment gagner,» concède-t-il, «parce que c’était une grosse affaire dans mon nouveau chez moi à Chamonix.» Il usa de sa nouvelle liberté en tant que membre du team Salomon International -en partie grâce à cette victoire- pour voyager dans de nombreux nouveaux pays et montagnes. Bruno suivit un chemin qui existait dans le surf depuis des années, et qui devient aujourd’hui la norme à l’âge des webisodes et des vidéos auto-produites dans le freeski, à savoir se définir en tant qu’athlète à travers la philosophie des éléments et partager cela avec le monde entier. Chamonix resta le camp de base de Bruno au fil des années, devenant le quartier général de Black Crows et un point d’appui de l’industrie du freeski. Tandis qu’en privé, ce père d’une petite fille préfère les Dolomites comme maison. «J’ai une relation d’amour et de
sible.» Bruno est toujours focalisé sur l’amélioration de son niveau de ski. «Mon but est de m’amuser et de progresser. Et c’est ce que je fais! Je skie beaucoup de pentes raides et j’apprends avec chaque jour passé en montagne.» Les Dolomites sont le terrain de jeu parfait pour l’alpinisme et la free-rando. Ici aussi Bruno reste fidèle à sa philosophie: «Pour moi il ne s’agit pas juste de skier une ligne et la montrer ensuite. Ce que je veux montrer, c’est la relation que j’entretiens avec la montagne et la neige.» Il rêve d’avoir une caravane et de passer l’hiver à suivre la neige; d’être toujours là où la neige est bonne. «Ce qu’il y a de mieux dans mon expérience, c’est que je ne perds pas de temps. Je profite le plus possible de chaque jour!» En cette époque trépidante dans laquelle nous vivons, des personnages comme Bruno Compagnet sont essentiels pour notre sport. Espérons voir grandir de nouveaux protagonistes de ce genre, afin de s’assurer que le futur de la culture freeski maintienne sa philosophie et sa perspective des montagnes et de la neige. Avec des personnes comme Bruno pour montrer le chemin, c’est plus que probable.
PATAGONIE
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BRUNO COMPAGNET
PORTRAIT
« Pour moi il ne s’agit pas juste de skier une ligne et la montrer ensuite. Ce que je veux montrer, c’est la relation que j’entretiens avec la montagne et la neige. »
ÊTRE PRÉPARÉ
FOTO
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MARIO FEIL
SHADES OF WINTER
VIBES 96
SHADES OF WINTER DOWNDAYS SEASON 14/15 MAGAZINE
Shades of Winter, une idée originale de la freeskieuse Autrichienne Sandra Lahnsteiner, regroupe une pile entière de freeskieuses du monde entier. Pour leur film de 2014 Pure, l’équipe est retournée à Haines en Alaska pour la seconde fois et a intensifié ses efforts. Sandra, Janina Kuzma et Matilda Rapaport ont skié les lignes les plus raides que des athlètes féminines aient jamais skiées en Alaska. Le moment où Matilda se lança dans cette ligne fut le plus effrayant que l’équipe ait affronté de toute la saison. « Être en Alaska ne signifie pas seulement skier certaines des plus belles montagnes du monde dans des conditions parfaites, cela implique aussi de faire face à des risques. Ce fut une des situations où même en faisant tout pour éviter le risque, j’y fus tout de même exposée. Quand j’ai vu la neige se fissurer autour de moi, ma première pensée fut de tirer tout droit pour m’en sortir. C’était impossible, mais je suis restée en surface, peut-être grâce à ma décision. Tout s’est passé très vite, d’un coup j’étais sur le plat, les skis aux pieds et les bâtons en main, avec une neige lourde jusqu’aux cuisses. C’est une situation que je n’oublierai jamais, et je suis chanceuse que rien de pire ne soit arrivé. Six points de suture à mon avant-bras sont les seules traces de tout ça, et ça me va. » Matilda RAPAPORT
VIBES
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FÉVRIER
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LES MOTS MANQUENT
Surfer: Josh MULCOY
Lieu: Îles Aléoutiennes, Alaska
Photo: Chris BURKARD
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