Magazine Downdays, Janvier 2017 (FR)

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SAM COHEN


Choisir à Nouveau « Avant internet, chaque fille était bien plus spéciale. » Hank — Swiss Army Man (2016) À la vue des récents événements géopolitiques, il est peut-être temps pour nous de prendre un peu de recul vis à vis des réseaux sociaux. Je suis coupable sur Instagram de faire défiler les photos à toute allure, passant environ 0,28 secondes à regarder chaque image. Loin de me plaindre du côté superficiel d’Instagram –ou encore de l’incapacité de Facebook à filtrer de fausses informations façonnant une propagande bipolaire qui influencera même un semblable d’élection- les pensées que je tente de rendre cohérentes concernent une chose que beaucoup de personnes semblent oublier: choisir, et être capable de choisir à nouveau. Prendre du recul des réseaux sociaux ne signifie pas ne pas les utiliser, mais choisir quand et comment en faire usage. Par exemple: si vous êtes en bas d’un champ de poudreuse que vous venez de tracer et vous vous sentez incapable de ne pas le prendre en photo, envisagez de publier cette photo le soir assis sur les toilettes plutôt que dans la télécabine avec vos potes en annihilant toute conversation. Pour faire simple, quand vous êtes dans une vraie situation d’échange social, évitez d’être collé à votre téléphone pour le hashtag parfait. Faites un nouveau choix. Profitez de la compagnie d’autres humains; vivez, et remémorez-vous ces instants. Prenez du recul et choisissez quand et comment utiliser les réseaux sociaux, prenez le temps de vous régaler des médias que vous aimez. Ainsi j’espère que vous vous jetterez sur ce magazine. Vous en saurez plus sur ce Canadien innovateur de tricks Vincent Gagnier et sur le magicien Tchèque des shiftys Daniel Hanka grâce à leurs interviews. Ou bien vous préférerez vous livrer à des questions-réponses avec l’étoile montante de freeride Arianna Tricomi, ou avec le caméraman et skieur extraordinaire Nikolai Schirmer. Ou encore vous pourrez vous plonger dans une sélection d’articles variés: en commençant par l’assaut à grande vitesse des pentes raides de Jérémie Heitz dans La Liste, suivi par une interview passionnante des gourous Phil Casabon, Henrik Harlaut et du réalisateur légendaire Eric Iberg. Vous pourrez ensuite continuer avec les coulisses d’un projet vidéo inhabituel qui retrace les époques emblématiques du freeski, ou encore avec deux Néo-Zélandais confus et un peu parano qui skient en Corée du Nord. Avec encore plein d’autres choses à découvrir, le choix vous appartient. J’espère que vous vivrez un moment paisible de relax, de lecture et d’inspiration. Ce sera peut-être un peu de répit face aux réseaux sociaux pour réfléchir tranquillement. Peut-être que vous choisirez d’aller skier plus tôt après avoir lu tout ça. Bon ski, Mark

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Édito


Johnny Collinson exploring the Stikine region of the Yukon.

BUILT FOR THE PURSUIT

Andrew Miller


Texte: Lukas Schäfer

Photo: Daniel Tschurtschenthaler

Skieur: Lukas Schäfer

Lieu: Plätzwiese, Italie

La lune est puissante. On s’est perdu dans nos pensées en regardant cette énorme boule brillante se lever, en rêvant de ce que ça pourrait donner avec une belle silhouette. Daniel a découvert qu’il pouvait shooter la lune avec une exposition très courte et c’est comme ça que l’idée d’un skieur dans la lune est née. Lors de notre première tentative en février, on n’a pas géré le timing comme il fallait et la vitesse d’obturation était trop lente. C’était dommage donc on a réessayé pendant les jours qui suivaient mais les nuages sont apparus et ont recouvert le ciel. Un mois plus tard, je me suis blessé et on se disait qu’il fallait repousser à l’année prochaine. Mais pile à ce moment, quelques jours avant de partir en Oregon, le beau temps est revenu pendant la pleine lune et l’idée nous est revenue. Il restait de la neige et on a construit un nouveau kick. Tout était parfait et tout a fini par payer. Cinq tentatives plus tard, on avait l’image dans la boite !

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Intro



Downdays Magazine — Janvier 2017 14

Couverture Photo: Grant Gunderson Skieurs: Eliel Hindert & Mattias Evangelista Lieu: North Cascade Heliskiing/WA, USA 16

Les Contributeurs / Mentions légales

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Interview: Daniel Hanka Le Boss Tchèque des Shifty

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Gallery

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Matos

Ce Qu’il Faut Pour La Descente 40

L’Essentiel Le Système SAR de Recco

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Creative: Sämi Ortlieb Dessins Signés par la Bière

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Questions-Réponses Arianna Tricomi & Nikolai Schirmer

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Portrait: Paddy Graham La Réussite venue Des Pistes en Plastique

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La Liste de Jérémie Heitz

À l'assaut des Pentes Raides ●●

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BE Inspired Interview La Sagesse d’Eric Iberg, Phil Casabon & Henrik Harlaut

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Complètement Perdu en Corée du Nord

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Deux Kiwis Confus Explorent la RPDC 76

Un Hommage à l’Histoire

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Les Ères Iconiques du Ski 88

Destination: Nordkette Le Bijou du Freeski à Innsbruck

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Interview: Vincent Gagnier Skier Différemment

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Lumière Nocturne Shooting en poudreuse inattendu

Contenu

■ / ● = Features


FREDERICK ILIANO [ SNOWPARK L A A X ]

# M A D E W I T H L O V E F O R S K I I N G


Les Contributeurs Lukas Schäfer & Daniel Tschurtschenthaler

Sämi Ortlieb De son chez-soi entouré de montagnes dans Glarus, le canton Suisse, Sämi Ortlieb émergea en tant que force créative insolite dans le milieu du freeski Européen. Lorsque les autres skieurs Suisses se concentraient sur la compétition, Sämi s’orienta vers le film pour représenter son style unique à ski. Quand il n’est pas en train de filmer avec Level 1 ou le Line Traveling Circus, Sämi travaille dur pour gérer son business en tant que graphiste indépendant, faisant des croquis, des graphiques animés, et autres pour ses clients.

Sam Smoothy & Will Lascelles

En dehors du ski, passant la plupart du temps à atteindre des sommets, explorer les forêts, et observer les animaux, Lukas et Daniel cherchent à vivre des moments de beauté. Il y a quelques années, la paire se rencontra en montagne et commença à se filmer lorsqu’ils skiaient ensemble. En 2013, ils décidèrent d’appeler ce passe-temps Wild Zoo Entertainment. A part le ski, les Sud Tyroliens travaillent en tant que producteurs et photographes qui trouvent des idées créatives, comme un skieur dans la lune, par exemple.

Pally Learmond

N’importe quelle personne qui suit le Freeride World Tour connaît Sam Smoothy, le Kiwi sauvage qui peut enchainer des runs éblouissants peu importe les conditions. Mais Smoothy est aussi un philosophe, un scribe talentueux, et un chercheur d’aventures extraordinaires. Représentant la moitié de la boite de production Colab Creative basée à Wanaka, en Nouvelle Zélande, Will Lascelles est non seulement un directeur de la photographie accompli, mais un aventurier à part entière aussi. Ensemble, Will et Sam voyagèrent en Corée du Nord pour découvrir les secrets cachés de ce pays replié sur lui-même.

Expatrié Britannique qui se trouve chez lui à Innsbruck, Pally est un membre honorifique des Legs of Steel. Il rencontra Paddy Graham avant même que la moustache de Paddy ne montre un poil et les deux passèrent de nombreux hivers à faire des shootings ensemble, se transformant en professionnels dans leur passion choisie. Non seulement un photographe talentueux, Pally est devenu écrivain aussi - son regard unique sur la carrière de Paddy donne un aperçu sur le chemin à prendre pour quitter les pistes en plastique au Royaume-Uni et devenir skieur professionnel.

« L'imperfection est beauté, la folie est génie et il vaut mieux être totalement ridicule que totalement ennuyeux. » Marilyn Monroe

Mentions légales Éditeur Distillery Concept & Creation GmbH Innsbruck, Autriche Rédacteur en Chef Mark von Roy | mark@distillery.cc Éditeur Photo & Directeur de Production Klaus Polzer | klaus@distillery.cc Art Direction & Design W—THM Büro für Gestaltung | www.wthm.net Layout Floyd E. Schulze | hello@wthm.net Image Processing & Desktop Publishing Klaus Polzer Traduction française & Correction Pierre Brun Justine Mulliez | justine@distillery.cc

Publicité, Marketing & Distribution Simon Kegler | simon@distillery.cc Maison d’Impression F&W Druck- & Mediencenter | www.fw-medien.de Photographes pour cette édition Jeremy Bernard, Rachel Bock, Adam Clark, Dom Daher, Craig Douglas, Oskar Enander, Guy Fattal, Mattias Fredriksson, Grant Gunderson, Blake Jorgenson, Ole Kliem, Reuben Krabbe, Will Lascelles, Pally Learmond, David Malacrida, Chris O’Connell, Brady Perron, Klaus Polzer, Christian Pondella, Tero Repo, Marius Schwager, Sophie Sjöberg, Stephan Sutton, Daniel Tschurtschenthaler, Dan Villaire Auteurs pour cette édition Jérémie Heitz, Simon Kegler, Will Lascelles, Pally Learmond, Klaus Polzer, Lukas Schäfer, Sam Smoothy, Ethan Stone, Mark von Roy

Maison d’Édition & Adresse éditoriale Distillery Concept & Creation GmbH Leopoldstrasse 9 6020 Innsbruck Autriche Tel.: +43 (0)512-307 811 Fax: +43 (0)512-307 812 info@distillery.cc www.distillery.cc Si vous voulez le Magazine Downdays dans votre shop, chalet ou bar, envoyez-nous s’il vous plaît un e-mail! Downdays Magazine est publié en Français, Anglais et Allemand. Downdays est aussi un site web: www.downdays.eu Downdays Social Media: www.facebook.com/downdays www.instagram.com/downdays_eu

Le magazine et toutes ses contributions sont sujets au copyright. La duplication, publication ou toute autre reproduction, en intégralité ou en partie, sont autorisées uniquement avec le consentement préalable écrit de l’Éditeur. L’Éditeur et l’équipe éditoriale n’acceptent aucune responsabilité pour les textes ou image soumis à évalution.

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Les Contributeurs / Mentions légales


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Daniel Hanka

Interview


Grandissant sur une colline avec pas plus de 250 mètres de dénivelé sur les pistes, Daniel Hanka développa sa propre approche du ski, et désormais, après de nombreuses années, ce Tchèque créatif est enfin reconnu à l'international en tant qu'innovateur. Interview: Mark von Roy

Photo: gitgo.ch

Né le: 01.09.1990, à Hradec Králové, République Tchèque Vit à: Vysoká nad Labem, République Tchèque Station: Destne v Orlických Horách, République Tchèque Hobbies: Rollerblade, wakeboard, guitare, amis Sponsors: Faction Skis & Outerwear, Monster Energy, Skicentrum Destne v Orlických Horách, Excelent

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Daniel Hanka

Portrait: gitgo.ch

Lieu: Verbier, Suisse

Comment t'es-tu mis au ski et qu'est-ce qui t'as donné envie de passer autant de temps sur les planches? Mon père était un coureur alpin, je skie depuis toujours. J'ai commencé à Destne, où mon père m'a appris à skier en m'attachant avec une corde et en me tenant dans les descentes. Bizarrement, il a réussi à se ruiner les genoux en chasse-neige alors qu'il me tenait comme ça. Il a donné énormément de lui-même pour m'apprendre à skier. Je fais aussi du rollerblade depuis très longtemps. D'une certaine manière, j'ai toujours eu l'impression qu’après avoir appris à utiliser quelque chose, cela devient vite ennuyeux. J'ai donc toujours essayé d'imaginer de nouvelles approches, histoire de continuer à m'amuser. En rollerblade, j'ai commencé à sauter des escaliers et trucs du genre assez rapidement, ce qui m'amena ensuite au skatepark. Ce fut en fait un peu plus difficile d'apprendre à skier, et de ne pas tomber de la journée. C'était ma méthode de jugement. C'était déjà amusant de tenter de ne pas tomber de la journée. Quand j'en suis ensuite devenu capable, je me suis demandé quoi faire maintenant? J'ai donc commencé à sauter sur toutes les bosses naturelles que je trouvais. Comme je faisais déjà du roller au skatepark, les choses se sont un peu assemblées: deux jambes libres avec des trucs accrochés au bout, et la montagne était un peu comme un skatepark géant. Je m'amusais sur les

pistes, et je ne savais même pas que les snowparks existaient. Je profitais simplement des runs rapides entre les arbres en bord de piste. Puis j'ai finalement découvert un rail. Mon père était dégouté par tout ça. Il était coureur alpin, et, pour lui, les carres sont les fondations même du ski, et le ski est mort si elles deviennent rondes. À chaque fois qu'il voyait mes carres arrondies, il m'engueulait et se mettait à les refaire. Il abandonna finalement quand il réalisa qu'il ne réussirait pas à m'arrêter. Je ne connaissais pas l'existence du freeski à l'époque, et ne savais pas que d'autres personnes faisaient le même genre de trucs que moi. Quand t'es-tu mis au freeski? Je crois que c'est après avoir acheté une paire de Magic Blades [mot Tchèque pour dire snowblades], c'était un peu comme faire du roller sur la neige, et j'adorais. Je n'en suis pas vraiment fier, et en y repensant, c'était pourri. C'était super difficile de prendre de la vitesse, et vu la longueur, ça plongeait sous la neige immédiatement. Mais c'était marrant, même si on m'interdisait d'entrer dans l'halfpipe pourri qu'il y a eu pendant un moment. Plus tard j'ai eu ma première paire de twintips, je crois que c'est au moment où je commençais à utiliser internet et je me suis ensuite rendu compte qu'il y avait des gens qui faisaient des trucs incroyables en ski. Il y avait même d'autres Tchèques qui se


Photo: Tero Repo

Lieu: Verbier, Suisse

mettaient au freeski. Le truc marrant c'est que ma première paire de twintips était un promodel de Candide, et aujourd'hui je skie encore sur un ski de Candide. Je me rappelle une vidéo de Pep Fujas faisant un 360 critical, et je voulais vraiment faire ce trick parce que je trouvais que tous les autres tournaient vraiment trop. C'était le plus beau trick que j'avais vu sur des skis à l'époque. À part ça, j'étais assez isolé, j'essayais juste ce qui me passait par la tête. Quand as-tu compris que tu pouvais être soutenu pour skier à plein temps en temps que pro? C'est difficile d'y répondre. J'ai commencé de penser que c'était possible il y a trois ans, mais je n'y croyais pas vraiment car c'est super dur pour les Tchèques avec tous les voyages qu'impliquent la vie de pro. On a des montagnes minuscules, et même si les parks ne sont pas mauvais, ils restent assez petits. Quand j'ai mis sur Newschoolers Speedin, que j'ai filmé avec Martin Bernard, ça a tout déchiré et ça m'a beaucoup surpris. On l'avait filmé dans un tout petit park avec des petits modules au milieu de nulle part. Beaucoup de gens ont aimé et j'étais super content de ça. On a ensuite fait plus de vidéos les deux années suivantes et Downdays.eu a commencé de les poster, ce qui m'a fait super plaisir. Puis les gens ont même commencé à me reconnaître sur les pistes. C'est là que j'ai compris que les gens étaient intéressés par ce que je fais. Ce fut un beau sentiment et aussi un moment décisif. C'était difficile de faire

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Interview

plus, j'avais besoin de voyager et donc d'argent pour ça, et évidemment personne ne voulait me financer. J'ai donc fini par pas mal emprunter, mes amis m'ont beaucoup aidé et je ne serais pas surpris si je devais encore de l'argent à quelques-uns. Martin m'a beaucoup aidé! La première fois que j'ai été payé par Faction, mon premier payement pour faire du ski -même si ce n'était pas beaucoup-, j'ai tout donné à Martin pour rembourser mes dettes. J'avais fait une sorte d'investissement pour ma carrière. C'était risqué et ça comprenait une vie low-cost. Quelle est la situation actuelle du freeski en République Tchèque? C'est un milieu encore très restreint. L'équipe nationale tente de lancer plus de jeunes dans le ski, on a une sorte d'académie pour les enfants où on fait du coaching, mais les jeunes motivés ne sont pas nombreux. Il y en a un qui est prometteur, mais il est encore trop jeune pour s'en rendre compte. C'est difficile de se confronter au niveau international car les parks ici sont vraiment minuscules, tandis qu'ailleurs il y a des gamins de 12 ans qui font des triples. Il faut vraiment aller à l'étranger pour progresser. Il faut skier avec des gens plus forts que soi histoire de s'habituer à tous ces tricks de malades. Ici, le ski est un hobby pour la plupart des gens, et personne ne rentre vraiment des tricks difficiles. Si on voit un double cork 10 en République Tchèque, tout le monde pense que c'est hallucinant, mais honnêtement, aujourd'hui, ce n'est vraiment pas grand chose à moins

de le rentrer dans les 4 sens de rotation. Les jeunes ont besoin de voyager le plus possible à l'étranger pour progresser. Qu'est-ce qui te motive à continuer? Je ne sais pas, c'est dur de répondre à ça. Je crois que ça fait juste partie de moi. C'est évident que voir des autres skieurs tout déchirer me motive. Le niveau technique est tellement haut, et je continue de pousser le mien parce qu'au final on ne peut jamais tout savoir faire. Il y a des tonnes de crews et de skieurs vraiment forts desquels s'inspirer, comme The Bunch et Keesh. J'aime vraiment voir skier Jossi Wells -c'est probablement mon skieur préféré- il y a aussi Khai Krepela qui a un flow incroyable et des tricks dingues sur les rails. J'aime aussi beaucoup ce que font Parker White et Chris Logan en backcountry et évidemment aussi Sean Pettit. Et c'est bien-sûr sans oublier Antti Ollila, c'est un boss. Tous ces skieurs continuent de me motiver à pousser mon ski dans ma direction. Derniers mots et remerciements? Merci à tous les gens qui aiment mon style de ski, c'est vraiment important pour moi. Je n'aurais jamais cru qu'autant de gens aiment ce que je fais. Je veux aussi remercier les gens de l'événement Excelent Soldiers à Destne parce qu'ils font venir certains des meilleurs freeskieurs du monde jusque dans une petite station de République Tchèque, et je suis super heureux d'en faire partie. Et un grand merci à Jürgen de Freeski Crew, qui m'a laissé rester chez lui pendant un mois ici à Innsbruck.


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Pics: Roland Haschka, Martin Herrmann, Marco Joerger, Paco, Katja Pokorn, Patrick Steiner (all QParks)

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Photo: Reuben Krabbe

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Skieur: Mark Abma

Gallery

Lieu: Tordrillo Mountains/AK, USA


Photo: Guy Fattal

Skieur: Flo Gรถller

Lieu: Whistler Backcountry/BC, Canada

NR. 8 25

01 / 2017 Janvier


Photo: Oskar Enander

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Skieur: Pep Fujas

Gallery

Lieu: Engelberg, Suisse


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Janvier


Photo: Christian Pondella

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Gallery

Skieur: Eric Pollard

Lieu: Stellar Heliskiing/BC, Canada


Photo: Stephan Sutton

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Skieur: Christian Strรถmberg

Janvier

Lieu: Espoo, Finlande


Photo: Ole Kliem

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Skieur: Evan McEachran

Gallery

Lieu: European Freeski Open/Laax, Suisse


Photo: Marius Schwager

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Skieur: Jan Berger

Janvier

Lieu: Hochjoch, Autriche


Photo: David Malacrida

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Skieur: Jules Bonnaire

Gallery

Lieu: Les Arcs, France


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Janvier


Photo: Mattias Fredriksson

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Gallery

Skieur: Johan Jonsson

Lieu: Engelberg, Suisse


Photo: Jeremy Bernard

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Skieur: Loic Collomb-Patton

Janvier

Lieu: Haines/AK, USA



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Le Système SAR

40 ans après sa création, le spécialiste Suédois de recherche et de secours Recco est prêt pour le prochain grand saut, en apportant un système révolutionnaire en montagne et en extérieur tout autour du monde. Texte : Simon Kegler L’histoire de Recco débute après un événement tragique. Le fondateur et inventeur Magnus Granhed skiait à Åre en 1973 quand une avalanche dévala les pistes de Svartberget et obligea les sauveteurs à pilonner les débris avec leurs bâtons pendant des heures, avant de finalement retrouver deux cadavres. Magnus pensait qu’il devait y avoir une solution meilleure, et après quelques années de recherche et de tests, et après un diplôme de l’Institut Royal Technologique de Stockholm, les premiers réflecteurs et détecteurs correspondant étaient nés. Les réflecteurs Recco se composent d’une paire d’antennes en aluminium reliées par une diode, générant un circuit qui émet à une fréquence spécifique (917 MHz). Une fois que le signal directionnel du détecteur atteint le réflecteur, la diode le réfléchit créant un double signal (1834 MHz) appelé radar harmonique. Cela permet aux sauveteurs de capter un

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L’Essentiel

signal à 200m de distance, un avantage certain pour les sauvetages. Ce système, permettant de localiser rapidement des personnes ensevelies sur une grande superficie, est devenu un outil standard pour plus de 850 organisations de sauveteurs professionnels dans le monde. Ceci est complété par plus de 200 fabricants qui intègrent les réflecteurs dans leur équipement de montagne. Passant inaperçu en raison de sa taille et de son design discret, il est largement devenu le système de sauvetage en avalanche le plus répandu dans le monde. « Nos chances de sauver des vies augmentent énormément si les victimes portent des réflecteurs Recco dans leurs chaussures ou autres équipements » dit Bruno Jelk des Secours de Montagne de Zermatt, un des premiers organismes à intégrer le système. En 2015, Recco annonça sa nouvelle technologie SAR, conçue spécialement

pour effectuer des recherches rapides pour personnes disparues en haute montagne mais aussi en forêts de basse altitude. Le détecteur de seconde génération utilisé par l’hélicoptère a des fonctionnalités améliorées et peut faire des recherches dans des zones larges de 200m à une vitesse fulgurante, ce qui représente une avancée décisive (selon le fabricant, une zone d’1km carré peut être examinée en 3,4minutes). Cela permet aussi des recherches de nuit par hélicoptère et des missions de sauvetage durant toute l’année. Un total de 15 détecteurs SAR seront prêts d’ici fin 2016 –en Suisse et dans d’autres zones des Alpes en Europe. En dépit des avantages évidents de porter cet équipement, il faut rappeler que des réflecteurs ne remplacent ni la connaissance ni l’équipement traditionnel d’avalanche à savoir DVA, pelle et sonde pour la recherche d’un compagnon. La limitation fonctionnelle de ce réflecteur éprouvé, sauveur de vies, provient du besoin d’un détecteur spécial et d’une connaissance spécifique de l’équipe locale de secours. Néanmoins, Recco fournit un système de contingence nécessaire, et quiconque désireux de goûter aux joies de notre monde magnifique et indompté, et aux dangers intrinsèques, devrait en tirer profit.


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Sämi Ortlieb, le skieur Suisse, est aussi talentueux avec son stylo sur papier, qu’il l’est avec ses skis sur la neige. Quand il n’est pas en train de shooter avec Level 1 Productions, Sämi s’occupe en tant que graphiste indépendant avec un style zinzin rien qu’à lui. « Cette œuvre est le résultat de quelques bières » raconte Sämi. C’est un collage de dessins qu’on a créé en écrivant sur le dos des étiquettes de nos bières préférées. L’idée de Cat King Carl, traduite sur cette page par moi-même et Silvan Zweifel. »

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Creative


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Sämi Ortlieb


Arianna Tricomi Que ça soit le télémark, la course, le slopestyle, ou le freeride, Arianna Tricomi a tout essayé. Avec des 1ère et 3ème places lors de sa première saison sur le FWT, elle a peut-être trouvé son chemin. Interview: Mark von Roy

Photo: Klaus Polzer

Lieu: Arlberg, Autriche

Qu’est-ce qui t’a amené au freeride ? C’est ma mère qui m’a montré le freeride et j’en suis hyper reconnaissante. Au début, je faisais du freeride avec mes skis de télémark et quand y’avait de la fraiche, je m’échappais de mes entrainements de ski alpin pour chercher de la poudreuse dans les arbres ! Je crois que j’ai toujours eu le freeride dans mon sang. C’est quoi l’ambiance sur le FWT ? L’ambiance est marrante et détendue. J’ai été vraiment impressionnée l’année dernière quand j’ai rejoint le tour. Il y a tellement de personnes différentes, et c’est facile de trouver sa propre ambiance pour se détendre et profiter de son temps. Qu’est-ce qui a fait ton succès lors de ta première saison sur le FWT ? Je crois que m’amuser et de ne pas avoir d’attentes est ce qui a fait mon succès. J’adore le ski et chaque fois que je skie, j’ai toujours un énorme sourire, peu importe les conditions. Je le fais pour moi-même et je m’amuse beaucoup, et je crois que c’est ça qui fait la différence.

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Comment décrirais-tu ton approche du ski ? Créative, marrante, et (j’espère) stylée. Je travaille pas mal mon style, parce que le style est roi. Je suis beaucoup influencée par le surf, le snowboard, et par mes amis avec qui je skie. J’aimerais apporter plus de freestyle au backcountry et montrer que le ski peut être aussi stylé que le snowboard. Quelles sont tes expériences qui ont fait de toi la personne que tu es aujourd’hui ? J’ai eu la chance de grandir dans la nature incroyable des Dolomites, avec toutes les possibilités imaginables. Mes parents ont toujours soutenu mes choix. J’ai voyagé partout dans le monde toute seule et j’ai vécu tellement de choses pour que je sois heureuse et satisfaite aujourd’hui ! Quelques conseils pour les jeunes freerideurs ? Partez en exploration et profitez-en ! Ecoutez votre voix intérieure et soyez prêts à louper des journées de poudreuse

Questions-Réponses

si les conditions sont douteuses et prenez toujours vos équipements de sécurité avec vous ! Rappelez-vous : priorité à la sécurité. C’est toujours mieux de rester en sécurité et skier jusqu’à vos 80 ans !

Age: 24 Vit à: Alta Badia, Italie & Innsbruck, Autriche Station Préférée: Alta Badia & les Montagnes du Tyrol Passions: le ski, le télémark, le surf, le vélo, la randonnée, le voyage partout dans le monde Sponsors: Scott Sports, Mons Royale, Alta Badia, Dalbello, Marker, Thule, Surftolive Résultats: 1ère FWT Fieberbrunn 2016 3ème FWT Alaska 2016 3ème FWT Overall 2016 FWT « Rookie of the year » 2016


Nikolai Schirmer Simultanément skieur professionnel et cadreur, Nikolai Schirmer forge son propre chemin dans l’industrie du ski.

Age: 25 Vit à: Tromsø, en Norvège En Hiver: Chamonix, France depuis 2013 Station Préférée: Kroken, en Norvège Passions: le surf, la lecture, la musique, et la science Sponsors: Norrøna, Black Crows Résultats: Quelques podiums sur le FWQ

Interview: Mark von Roy Es-tu un skieur qui filme ou un cadreur qui skie ? Même si j’adore filmer, cela a toujours été pour moi une solution qui me permettait de skier. En terme de passion, je suis sans aucun doute un skieur qui filme, mais si on regarde ma paie, c’est l’inverse. Est-ce qu’il y a des moments où ça te frustre d’être derrière l’objectif, et de ne pas pouvoir skier ? Oui, absolument, surtout quand les conditions sont bonnes dehors ! Mais de toute façon, le genre de ski que l'on peut pratiquer pour ces types de projets n'est pas super intéressant en tant que ride. C’est un virage ici, un virage par là, donc je préfère le challenge de trouver l’image. De quoi es-tu le plus fier ? Le fait que j’ai su finir 5 ans d’études en école de droit, en faisant des hivers entiers tous les ans tout en m’établissant

Photo: Jeremy Bernard

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Lieu: Courmayeur, Italie

en tant que skieur professionnel. Et c'était aussi quelque chose d'énorme d’avoir une place dans le Linecatcher cette année. Ta meilleure aventure ? Les trois mois que j’ai passés en Alaska en 2012 avec mon pote Lars. On n'avait aucune idée de ce qui nous attendait. C’était parmi les meilleurs et les pires moments de ma vie. Quelle est ton implication dans l’industrie du ski ? J’ai ce double rôle où à la fois je skie pour créer du contenu et j’en produis moi-même aussi. Ça m’a pris quelques bons résultats en compétition et quelques segments solides pour que les marques me prennent au sérieux en tant que skieur, mais après on avait une base sur laquelle construire. Quels sont tes buts en ski et en cinématographie ?

Mon but principal de cette saison c’est de retourner en Alaska et skier des crêtes. Si j’arrive à faire ça chaque saison jusqu’à que mes os ne puissent plus me tenir, je serai heureux. Mon but en cinématographie c’est de raconter des histoires puissantes et de passer le plus de temps possible dans la nature.


C’est l’un des seuls qui a su passer des pistes de ski artificielles impitoyables du Royaume-Uni jusqu’à se forger une carrière en tant que freeskieur en montagne. Il semblerait que l’histoire de Paddy Graham ne soit pas comme celle de « Eddie the Eagle » non plus. Son parcours a été réussi, versatile, et de longue durée, donc revenons en arrière d'une quinzaine d’années pour voir comment sa carrière a pris de l’ampleur.

Paddy Graham Texte & Photos: Pally Learmond

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Portrait


Ce n’était pas avant 1999, à l’âge de 11 ans, que Paddy mit sa première paire de skis aux pieds lors d’un cours de trois jours sur les pistes artificielles de Sheffield. Les premières journées passèrent lentement, « principalement parce que je ne voulais qu’une chose, faire un schuss jusqu’en bas des 20 mètres de piste en plastique, » raconte-t-il, une Guinness tiède à la main. « La piste était trop courte et je voulais juste aller plus vite. Avec le temps, j’ai quand même appris comment

dingue ! Il y avait un nouveau park fait en snowflex avec un half-pipe, des sauts et des rails et j’ai fini par me faire un tas de potes là-bas – c’était tellement marrant ! » Ayant fait des progrès rapidement, Paddy commença à se dire que le ski était peut-être son truc... « Même en plein milieu de l’été, je ne voulais que skier » et les pistes artificielles lui ont permis de faire exactement cela ! Après sa première année d’études, son école organisa un voyage de ski sur la côte Est des US et il

Un kangaroo flip impeccable sur un saut parfait à Zürs, Alberg en 2015. (en haut) En 2014 Paddy a eu des conditions idéales pour filmer avec Legs Of Steel à Revelstoke. (en bas)

faire des virages, ce qui n’est pas très facile sur du plastique! » Après avoir acquis les bases en peu de temps, il remarqua les snowboardeurs et les skieurs sur les autres pentes en train de faire des sauts, et il sut instantanément qu’il voulait être parmi eux. « Heureusement, Sheffield était un des seuls endroits au Royaume-Uni à ce moment-là où l’on pouvait faire du freestyle. Maintenant que j’y repense, c’était un truc de

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Paddy Graham

sauta sur l’opportunité de skier sur de la vraie neige. « Soudainement, tout est devenu tellement plus facile ! Il y avait moins de friction pour prendre de la vitesse, mais en même temps, tu pouvais

utiliser tes carres et faire des virages ! » Le fait d’être sur des montagnes enneigées fut une révélation chez Paddy: «Tout est devenu plus réel, » raconte-t-il entre des gorgées de Guinness, la brune Irlandaise iconique. Avec son niveau de ski qui progressait à fond, en plus de son partenariat avec Line Skis, à 14 ans, Paddy eut finalement l’opportunité de faire une première saison. « J’avais 16 ans et, étonnamment, mon école et mes parents m’ont encouragé et m’ont rassuré : si ça ne marchait pas, je pourrais toujours revenir à l’école. » Naturellement, il ne revint jamais en arrière. Depuis ses premiers jours, Paddy intégra entièrement la vie de freeskieur, faisant ses armes aux évènements britanniques comme la série Artificial Indoor Mountain. Un ancien article de 2004 donne un aperçu de ce début : « Les skieurs de Sheffield, Paddy Graham et Mark Elliot ont tous les deux montré un beau style dans leurs runs de slopestyle, mais Elliot s’est montré plus technique avec son double shifty 180 sur le saut et un fakie rail slide, ce qui l’a placé en premier devant Paddy. » C’est pas mal de se faire battre par un double shifty 180, mais heureusement Paddy gagna le Big Air avec un cork 5-4 la même année. Par contre, c’est en 2004 que les choses s’accélèrent. « Je me souviens d’une semaine passée avec la légende du ski Britannique, Jamie ‘Pikey’ Cameron, dans son camion de chevaux converti à Tignes, et que tu étais à coté dans l’ambulance Land Rover, » glousse-t-il. « Peutêtre que la vie de saisonnier a eu un effet sur moi, vu qu’après peu de temps, j’ai commencé à faire des saisons dos à dos ! » En effet, Laax pendant l’hiver et la Nouvelle Zélande pendant l’été devinrent son rythme pour les quelques années suivantes. « Laax reste hallucinant. C’était génial d’avoir un accès journalier à un park de classe internationale. J’adorais rider le half-pipe à l’époque. » Paddy skia dans le milieu des compétitions Européennes pendant un petit moment, avec des résultats pas mals, mais c’est le premier à dire que ce n’était pas toujours son truc. Avec un talent indubitable – et de la répartie en plus – il impressionna toujours les bonnes personnes et en 2006, développa une relation avec Völkl skis qui dure encore. « Sans être nunuche, Völkl est devenu ma famille. Ils m’ont permis de devenir un vrai freeskieur. On ne m’a pas mis dans

« Tu ne gagnes pas toujours les contests ou tu ne plaques pas toujours ton run pendant les évents, mais quand tu regardes ce que t’as filmé, ça vaut tellement plus qu’une place sur le podium. »


une boite en terme de park ou backountry, donc je pouvais suivre mes passions, » et donc Paddy se transforma en skieur complet. En effet, il se distança petit à petit des compétitions et en 2008 ou 2009, il prit gout à la poudreuse. « C’était les skieurs britanniques comme Jamie Cameron et Dave Young qui m’ont intéressé au backcountry. Jamie était roi quand il s’agissait de se lancer comme un malade d’énormes falaises et Dave était trop stylé avec ses 180 – et je crois que je suis tombé un peu entre les deux. Rider de la peuf et lancer des tricks d’une falaise, c’était une nouvelle sensation que j’adorais et c’est grâce à leur influence. » Et après avoir fait la navette entre les Alpes et la Grande-Bretagne pendant plusieurs années, Paddy accepta l’offre d’aller vivre avec ses potes skieurs Bene Mayr, Thomas Hlawitschka et Tobi Reindl à Innsbruck. Voici le début de Legs of Steel. « C’est sans conteste là que je me suis amusé le plus pendant ma carrière de ski. Tu ne gagnes pas toujours les contests et tu ne plaques pas toujours ton run pendant les évents, mais quand tu regardes ce que t’as filmé, ça vaut tellement plus qu’une place sur le podium. » LOS parcourut un long chemin en peu d’années, recevant sans cesse l’acclamation de leurs pairs dans le milieu. « C’est

Paddy dans la poudreuse des Lofoten lors d'un trip rando avec Sven Kueenle la saison dernière.

marrant, on a commencé avec de petits projets et tout à coup, on filme avec des hélicos et tout plein de trucs marrants… c’est irréel. Je suis hyper fier de ce qu’on a créé. Recevoir plusieurs prix IF3 et Powder pour nos nombreux projets, c’est la cerise sur le gâteau. » Donc, tout comme « Eddie the Eagle » avant lui, Paddy Graham peut rajouter le titre de « producteur de films » à son CV qui grandit toujours. Et même s’il

approche doucement la trentaine, sa passion pour le ski et son rôle dans ce milieu ne connaissent pas de relâche. Que ça soit en produisant des films primés, en gérant la conception de vestes ou en ridant des pillows Canadiens avec un double cork par ici ou par là, on peut dire sans risques que Paddy a créé sa propre trajectoire dans le milieu du ski. Et c’est plutôt sympa de savoir qu’un jeune homme de Sheffield a été capable de faire ça.

Paddy lâche un cork720 tail époustouflant à Davos, Suisse 2013.

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Portrait

Né: le 15 janvier 1988 à Sheffield au Royaume-Uni Vit à: Innsbruck, Autriche Passions: la randonnée, le voyage, le vélo, la grimpe, les potes Highlights: 2016: Squawk Lofoten - Legs of Steel 2015: Passenger - Legs of Steel 2014: #skigoodmoneywillcome - Legs of Steel 2013: The Legs of Steel - Legs of Steel 2013: L’équipe gagnante de la Skiers Cup 2012: WE - Poor Boyz Productions 2012: Hurt So Good - Legs of Steel 2011: Nothing Else Matters - Legs of Steel 2010: The Pilot - Legs of Steel 2010: Meilleur Trick @ Red Bull Line Catcher 2010: 2ème London Ride Big Air 2007: 2ème Austrian Open Slopestyle Sponsors: Völkl, Marker, Dalbello, O’Neill, Red Bull, Oakley, Leki, Mons Royale


NORDKETTE FREERIDE The Hafelekar Run is one of the steepest ski runs in Europe. With an incline of 70 %, only the best can ride Innsbrucks ”Little Alaska“. Be one of them.

NORDKETTE.COM


La Liste de Jérémie Heitz Portrait: Klaus Polzer

Texte: Jérémie Heitz

Choix des lignes, vitesse et contrôle. Ces termes définissent parfaitement Jérémie Heitz en tant que skieur. Étant également les critères de jugement sur le Freeride World Tour, il n’est pas étonnant que ce Suisse, du village des Marécottes dans le Valais, -pas loin de Chamonix- ne soit pas passé loin de remporter le classement général du Freeride World Tour plusieurs fois. La saison dernière il a décidé de mettre la barre encore plus haute. Pour son projet La Liste, qu’il débuta la saison précédente, Jérémie a réinterprété et redéfini le ski de pente raide classique. Il a choisi des faces en rapport avec leur valeur historique et esthétique. À 27ans, il a déchiré des faces massives, aux pentes jusqu’à 55° et parfois en grande partie glacées, avec une vitesse et un dynamisme incroyables. Ce fut une étape vers une nouvelle dimension. À la vue de ses objectifs, le fait qu’il ne soit pas parvenu à rayer ces 15 faces de sa liste demeure secondaire. Ce qui restera, c’est cette performance phénoménale et les nouvelles perspectives que Jérémie a ouvertes au sein de cette discipline ancienne, le ski de pente raide. Unifiant au premier plan des montagnes époustouflantes et intimidantes à du ski d’une manière si harmonieuse, La Liste est un film de ski qui capture magnifiquement, et de manière authentique, ces dimensions; un film que tout skieur devrait voir. Les meilleures photos du projet ambitieux de Jérémie se trouvent dans les pages suivantes, tout comme quelques mots de l’homme lui-même. 50

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La Liste


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double page précédente (Photo: Dom Daher)

Lyskamm face Nord-Nord-Est Sommet: 4.527m Localisation: 45° 55' 21" N, 7° 50' 9" E Dénivelé: 700m Pente: de 50° à 55° Première descente: Heini Holzer 1974

Le Lyskamm, à côté du Monte Rosa, a une face Nord longue et fantastique. Une face qui m’a frappée immédiatement, mais qui m’a aussi appris la patience. La neige ne tient sur la glace que tard dans la saison, vers Juin-Juillet. Nous n’avions pas des conditions parfaites pour notre descente. On a dû attendre au sommet pendant un moment, jusqu’à ce que la neige soit moins dure. Depuis le sommet on ne voyait que les 100 premiers mètres, puis la face devenait trop raide. La neige était encore assez dure quand je me suis lancé, mais plus je descendais et meilleure elle était. Après avoir passé la section étroite à côté du grand sérac, la pente s’ouvrait en une grande face ouverte. Je suis vraiment heureux d’avoir partagé cette expérience incroyable avec Luca Rolli.

La Liste Production: Timeline Missions Skieurs: Jérémie Heitz, Samuel Anthamatten, Luca Rolli Réalisé par: Guido Perrini Concept de: Jérémie Heitz Durée: 47 Minuten La Liste est disponible intégralement et gratuitement sur www.laliste-film.com.

page opposée (Photo: Tero Repo)

Lenzspitze face Nord-Est Sommet: 4.294m Localisation: 46° 6' 16" N, 7° 52' 7" E Dénivelé: 500m Pente: 50° Première descente: Heini Holzer 1972

La face Nord-Est du Lenzspitze est une face glacée parfaite; presqu’intégralement lisse de haut en bas. Je l’ai skiée avec Samuel Anthamatten. Les conditions étaient si parfaites que nous avons décidé de la skier en même temps, un peu comme une fête en pente raide! La face, au-dessus de Saas-Fee, est raide depuis le sommet et incroyablement impressionnante, pour ne pas dire vraiment exposée. Encore une fois, nous avons eu la chance incroyable que les conditions soient idéales pour notre projet, et nous avons vraiment pu profiter de la descente.

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page opposée (Photo: Tero Repo)

Hohbärghorn face Nord-Est Sommet: 4.219m Localisation: 46° 6' 45" N, 7° 51' 15" E Dénivelé: 300m Pente: de 50° à 55° Première descente: inconnu

Le Hohbärghorn était la première descente que je voulais rayer de ma liste. J’avais déjà skié des lignes similaires, comme l’Aiguille de l’Amône, qui n’était pas un 4000m et n’était donc pas sur ma liste. On avait eu des conditions parfaites à l’Amône, ce qui m’a donné confiance pour skier de telles lignes comme je le voulais. Ce fut une journée fantastique avec Sam Anthamatten. Je suis monté jusqu’au Hohbärghorn tandis que Sam montait le Stecknadelhorn. Il descendit en premier et m’attendit en bas du glacier. Il me dit par radio que les conditions étaient excellentes, et j’ai donc skié ma ligne exactement de la manière que j’avais imaginée. Un début parfait.

Jérémie Heitz Né le: 28 Septembre 1989 Vit à: Les Marécottes, Suisse Station: Les Marécottes et le Valais Passions: Deltaplane, Mountainbike, Fitness Résultats: 4ème FWT Overall 2013 3ème FWT Overall 2014 2ème FWT Overall 2015 7 Podiums sur le FWT de 2013 à 2016 Sponsors: Mammut, Scott, Red Bull, Les Marécottes, Pomoca, Petzl, Salomon, Look Montagne, Fitness Vitamine double page suivante (Photo: Tero Repo)

Obergabelhorn face Nord Sommet: 4.063m Localisation: 46° 2' 19" N, 7° 40' 5" E Dénivelé: 350m Pente: 55° Première descente: Martin Burtscher & Kurt Jeschke 1977

L’Obergabelhorn est une montagne phénoménale. Cette descente était de loin la plus impressionnante de tout le projet. J’ai escaladé la face Nord en solo, et les conditions n’étaient bonnes que sur une moitié de la face. J’ai dû trouver une voie qui évitait la glace et après un peu de recherche j’ai trouvé la bonne ligne. Se tenir au sommet du Obergabelhorn est indescriptible. On est entouré par le Zinalrothorn, la Dent Blanche et le Matterhorn. L’Obergabelhorn était sans aucun doute une des étapes les plus compliquées du projet, avec cette face Nord qui ne connaît presque jamais de bonnes conditions. Au final, j’ai pu rayer cette descente de la liste, et on a atteint l’essentiel des objectifs de La Liste.

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Henrik Harlaut

Photo: David Malacrida

Interview: Ethan Stone

BE Inspired: L'Interview


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Photo: Dan Villaire

De mèche avec Iberg depuis les débuts de Inspired Media Concepts en 2010, le nouveau projet de B&E est leur film le plus ambitieux à ce jour: BE Inspired, mettant Henrik et Phil seuls sous les projecteurs. Avec des séquences incroyables, fruits de deux ans de travail, ce film est l'aboutissement des standards d'Iberg, un travail qui influencera et inspirera les skieurs pour les années à venir.

Phil Casabon


Phil Casabon

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Photo: Chris O’Connell

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Lieu: Sapporo, Japon


Comment en êtes-vous venus à partir sur un projet de deux ans ? Eric Iberg: On était sur une tournée pour un film pendant deux mois en Amérique du Nord, et on discutait à propos de quoi faire ensuite. Phil et Henrik voulaient faire un film, et m'ont demandé de le réaliser. J'ai répondu «Génial, merci!», et expliqué que ce serait mon dernier film après avoir passé 18 ans à en faire. J'ai donc dit « C'est parti », faisons un film incroyable avec les séquences les plus dingues de tous les temps. Henrik Harlaut: On conduisait chaque jour pendant trois à huit heures et on parlait de ce qu'on pourrait faire dans un nouveau film tourné sur deux ans. Après de nombreuses discussions, on a décidé qu'il était temps de faire quelque chose de malade à nouveau dans le milieu du ski. Iberg est un bon ami avec qui nous

Henrik: Une de mes grandes ambitions sur ce film était qu'il soit amusant à regarder, un film que l'on ait envie de regarder encore et encore. C'est une chose qui me manquait un peu avec les films de ces dernières années. Quand j'étais petit, je rembobinais et re-regardais chaque film de ski que j'avais en cassette jusqu'à ce que je n’en puisse plus de les voir; chose qui ne m'est pas arrivée ces dernières années. Je voulais faire quelque chose à laquelle les gens puissent s'identifier, un genre de rêve avec des tricks spectaculaires, mais aussi quelque chose de très stylé avec notre touche personnelle. Un film que les gens regarderaient sans arrêt, avant, après et pendant une session de ski. Phil: On veut que les gens se retrouvent dans notre film. On a ajouté un segment en snowpark, sans aucun module

peu comme Idea mais d'un point de vue freestyle. Vous les voyez replaquer dans des pentes tracées –il y a une séquence où Henrik atterrit en switch et passe à travers des traces de motoneige. En regardant ça, on se dit qu'il aurait pu y laisser les genoux ! Mais le but n'était pas d'avoir des réceptions parfaites. Tout le film est axé sur le fait de prendre du plaisir, et c'est la chose pour laquelle Phil et Henrik sont les meilleurs d'après moi. Ils ont une vision différente, et c'est génial. Ils n'essayent pas d'obtenir le shoot parfait avec la caméra parfaite dans une situation qui semble irréelle, à l'inverse de tous les films de ces dernières années. Qui peut se sentir proche d'un film avec des énormes séquences en park qui coûtent des milliers de dollars ? Qui peut se retrouver dans des images de pentes verticales en Alaska ? Qui peut s'identifier à toutes ces

« Ce sont des gens d'action, motivés et dévoués, et quand ils projettent quelque chose, ils se débrouillent pour que ça marche. » avons travaillé sur de nombreux projets, il était donc naturel que ce soit avec lui. On admirait ses anciens films et, d'après moi, c'est le meilleur producteur et réalisateur dans le milieu. C'est un honneur d'avoir l'opportunité de travailler avec lui. Iberg, pourquoi ce sera ton dernier film ? Eric: Je suis arrivé au point où je me demande qu'est-ce que je pourrais faire de neuf ? J'ai rempli tous mes objectifs principaux dans la réalisation de films de ski. Je suis très fier d'avoir travaillé avec les trois Phils au début, de les avoir ensuite vus créer Pléhouse Films, puis d'avoir ensuite vu Tanner Hall se détacher et faire ses propres films, puis après Idea de voir Eric Pollard créer Nimbus Independent. Je pense à tout ça et je me dis, qu’est-ce que je n'ai pas encore fait ? Idea et Education of Style étaient avec un casting de trois skieurs. Je n'ai jamais fait de film avec uniquement deux skieurs, et je n'ai jamais fait de film sur deux ans. Ce sont des défis importants, surtout avec seulement deux personnes, parce que si l'un d'entre eux se blesse le film est foutu. Je dis que c'est mon dernier film parce que j'ai réalisé ce dont j'avais envie dans le ski. Je suis heureux, fier et je veux m'en aller tandis que je suis au sommet. Je crois que ce film me permettra de faire cela. Quels étaient vos objectifs et vos ambitions pour se lancer dans ce projet ?

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exclusif, mais simplement avec le park de Mammoth en début de saison. Je trouve que c'est un bon segment à inclure parce que pour beaucoup de gens, c'est là qu'ils peuvent s'y identifier. Les gens ne peuvent pas vraiment ressentir de sentiment pour quelque chose qui ne les touche pas directement. Quand on voit un trick sur un tube que tout le monde peut prendre, alors le jour suivant sera du genre «Yo, je vais essayer ce trick toute la journée ». Et c'est ça le but, inspirer les gens à sortir et à essayer, faire de leur mieux et progresser. Eric: La chose importante est que le film, sans les titres de fin, ne dure que 22 minutes. C'est une des choses sur lesquelles nous nous sommes concentrés: être bref, avoir cette impression de ne pas s'ennuyer. Un film d'une heure doit être aussi long parce que les sponsors payent les productions pour que leur skieur ait un segment. Et tout d'un coup, vous avez 30 skieurs dans un film qui dure une heure afin que chacun puisse avoir assez des tricks dedans. Un film de ski n'est plus fait pour être artistique. Mon objectif avec ces gars est de m'assurer que ce sera quelque chose que les gamins aient envie de voir. Je crois que Henrik et Phil ont montré à quel point ils sont polyvalents en freestyle et en ski en général. Tout le monde peut tenter de faire ce qu'ils font dans ce film. Il n'y a pas d'hélicoptères. Tout se passe dans des maisons chez des amis ou en camping. C'est un

choses ? Ce n'est pas ce qui m'a fait me lancer dans la réalisation. C'est donc bien d'en revenir aux origines. L'élément musical est évidemment une grosse partie de ce que vous faites. Pourquoi est-ce si important pour vous ? Henrik: C'est la chose la plus importante, c’est ce qui donne un sentiment à un segment. La meilleure chose avec le fait d'être original est que l'on n'a pas d'image préconçue au préalable. Quand je regardais des films de ski en étant petit, je n'avais pas internet donc je n'écoutais pas énormément de musique à part celle de la radio. Quand j'ai vu un film de ski, la musique était un peu comme une bande originale exclusive pour moi. Aujourd'hui la musique est très accessible, c'est donc incroyable de se retrouver avec une BO exclusive pour laquelle on n'a aucune image préconçue avant de voir le film. Phil: Comme pour Henrik, ma musique provient en grande partie des films de ski que je regardais dans le passé. C'est cool de pouvoir maintenant offrir ça à un gamin. Les artistes de la BO ont déjà produit une énorme quantité de musique, et les enfants pourront donc se familiariser à ces nouveaux artistes et aller écouter leur travail. Du point de vue d'un monteur vidéo, on est super enthousiaste quand on a une bonne musique. Quand on fait du montage, on a ce super sentiment. S'il n'est pas présent lors du


montage, si on ne prend pas de plaisir et n'écoute pas quelque chose que l'on aime, alors cela se percevra dans le film. Mais si tout fonctionne, alors ce sera omniprésent sur les images. Iberg, c'est comment de produire la bande originale en plus de réaliser le film ? Iberg: Le processus est génial. J'ai déjà fait quelques BO auparavant, pour Idea, Like A Lion, Retallack, Let It Flow et pour tout un tas d'émissions de Inspired TV quand on était à fond là-dedans. Mais cette fois c'est assez unique parce que j'ai travaillé avec Walshy Fire du groupe Major Lazer, qui est devenu un des plus gros groupe du monde l'été dernier avec la chanson Lean On. Ils ont été les premiers à dépasser le milliard de vues sur Youtube et ont reçu quatre disques de platine dans la plupart des pays du monde durant les huit derniers mois. Je le connaissais depuis l'époque du dance hall quand il était dans le groupe Black Chiney, et il avait fait une mixtape pour Cali P en 2009. Nous nous sommes revus par hasard en Février. On a parlé pendant un ou deux mois et en Avril je lui ai dit « j'ai deux super skieurs, tu veux être le producteur de la bande originale ? » C'est marrant parce que c'était juste avant qu'ils explosent, et ça a été intéressant de voir comme tout a ensuite fonctionné. Pour cette bande-son je voulais sélectionner des artistes de dance hall reggae et les mélanger avec un artiste de hip-hop. J'ai écouté des milliers de beats avec Walshy Fire et on a choisi ceux pour chaque segment. À partir de là, on a réfléchi à quel artiste on voulait mettre,

Comment avez-vous géré le tournage ? Il a été difficile à organiser, entre les blessures, les compétitions et les autres événements ? Iberg, tu étais encore derrière la caméra ? Eric: Je ne filme plus, je m'occupe du téléphone et de l'ordinateur et tente de faire prendre vie aux rêves. Brady Perron a été le caméraman principal, mais il y en a aussi eu un ou deux autres. Phil: La première année où Henrik et moi n'étions pas ensemble, j'ai filmé avec un pote du Québec que je connais bien, Vince RC avec qui j'ai fait Keynote Skier. Il y avait aussi Emil Granöö, avec qui Henrik et moi filmons depuis 2012. Henrik: Le début a été un peu violent pour moi. La première année je n'ai pas filmé autant de séquences que d'habitude, ce fut ma pire saison de ce point de vue. Mais ça m'a laissé beaucoup de temps pour réfléchir à ce que je voulais pour la saison suivante. Phil était en forme la première saison, j'ai donc pu voir à quel point il progressait et poussait son niveau. Ça m'a motivé et inspiré à tout donner. Les contests c'est assez simple, tu y vas et tu fais ton meilleur run quand c'est le moment. Mais le reste de la saison a été dédié uniquement à ce film. On n'a pas fait un seul edit. On était à 100% pour faire de notre mieux pour ce film. Est-ce que ça a été étrange de se cloitrer pendant deux ans et de ne pas faire d'edits ? Phil: Bien sûr. Parfois ça me démangeait de publier quelque chose, surtout quand je me suis blessé la deuxième saison et que j'avais toutes les séquences de

jeunes sont plus du genre «Yo merci de ne pas être pertinent». Les gens qui payent les factures de ces gosses sont à blâmer tout comme le ressenti qu’ils donnent. Même chose pour Instagram et tout le reste; la plupart des sponsors les payeront mieux s’ils font chaque jour une vidéo sur Instagram en tagant leurs sponsors. Mais vouloir faire un film, alors que l’industrie ne s’en préoccupe plus, ça c’est compliqué. C’est pourquoi c’est génial d’y être parvenu avec ces gars. Henrik: J'aime conserver un peu les images parce que ça stimule ma motivation. Je voulais vraiment performer sur les contests pour que les gens pensent: « wouah, il prépare quelque chose ». Je voulais montrer sur les X Games, sur le B&E Invitational et sur les autres événements que je skiais mieux que jamais, et qu'il y avait une raison si les gens ne voyaient pas de vidéo récente. Vous travaillez ensemble depuis longtemps, comment avez-vous débuté et comment continuez-vous ? Eric: Henrik a été le genre de gosse qui m'a envoyé un email en 2003 pour me demander s'il pouvait faire partie de mes films. C'était avec Hotmail, c'est ça? On a parlé un peu, et on s'est ensuite rencontré. On a réfléchi à comment le faire rentrer chez Armada, et on n'a pas fait de film ensemble jusqu'à une dizaine d'années plus tard. Quand les chemins doivent se croiser, alors tout est possible. Ce fut à peu près pareil avec Phil. Je l'ai vu pour la première fois aux Orage Masters, et c'était le seul à avoir une paire gratuite d'Armada en plus des cinq, six

« Il y a une raison pour laquelle on traine tous ensemble, nos mentalités et notre approche de la vie sont similaires. » un rappeur ou un chanteur de dance hall. On écoutait leur voix et on cherchait quel autre artiste serait parfait avec. Le processus a donc été très long pour chaque morceau. Mais c'était plus que génial. J'ai pu mettre quelques-unes de mes chansons préférées avec mes artistes préférés, et tout ça arriva grâce à un film de ski. Ce fut probablement l'expérience la plus cool pour moi sur ce film. Est-ce qu'un album va sortir ? Eric: Oui. L'album s'appelle BE Inspired Original Motion Picture Soundtrack. Il est sous le label Walshy Fire Presents, sur toutes les plates-formes en ligne. Il y a aussi un CD et un vinyle.

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la première saison qui me semblaient déjà vieilles. J'ai probablement monté ma partie une vingtaine de fois de vingt manières différentes. Tout semble si répétitif. Ce fut très dur de ce point de vue, de ne pas pouvoir monter quelque chose juste après l'avoir filmé. Je préfère vraiment publier quelque chose que je viens juste de filmer. Mais à chaque chose son temps. D'un autre côté, je suis vraiment content de la manière avec laquelle les choses se sont assemblées. Produire un contenu pertinent est bien plus simple et naturel que de conserver les images pendant un bon moment. Eric: C’est ce que tout le monde veut dans l’industrie du ski. Les sponsors des

fondateurs originels. Je me demandais qui était ce gars que JP Auclair mettait sur le devant de la scène? Ce fut un plaisir de finalement travailler avec eux quand Inspired débuta, et de pouvoir évoluer avec eux durant ces six dernières années jusqu'à ce projet. Cette relation s'est développée pendant seize ans. C'est génial, et c'est un vrai privilège. Phil: Il y a une raison pour laquelle on traine tous ensemble, nos mentalités et notre approche de la vie sont similaires. C'est super facile de faire fonctionner les choses tous ensemble. Ces deux mecs donnent vie aux rêves. Ce sont des gens d'action, motivés et dévoués, et quand ils projettent quelque chose, ils se


Henrik Harlaut

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Photo: Sophie Sjรถberg

Lieu: B&E Invitational/Les Arcs, France

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Phil Casabon

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Photo: Chris O’Connell

Feature

Lieu: Sapporo, Japon


Henrik Harlaut

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Photo: David Malacrida

Lieu: Les Arcs, France

BE Inspired ITW


Henrik Harlaut

Photo: Sophie Sjöberg

Henrik Harlaut

Photo: Brady Perron

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Lieu: Riksgränsen, Suède

Lieu: Chicoutimi, Québec, Canada


Phil Casabon

Photo: Dan Villaire

Lieu: Guardsman Pass/UT, USA

« Quiconque pense qu'il faut de grosses caméras et de puissants ordinateurs pour faire un film se trompe. »

débrouillent pour que ça marche. Être ici avec eux est une bénédiction, c'est bien plus simple de réaliser des projets avec des gens comme eux qui sont concentrés et motivés. Notre groupe est en synergie. C'est un privilège d'avoir travaillé avec eux. Henrik: Je crois que tout a été dit. Faire partie d'un film d'Eric est un rêve depuis que je suis petit. Devenir ami avec lui, travailler avec lui, puis rencontrer Phil et évidemment nouer avec lui aussi une vraie amitié, tout a parfaitement fonctionné. Nous avons un lien avec la musique, avec nos skieurs préférés, avec nos autres sports préférés, nous avons énormément des choses en commun. Tout a fonctionné pour toutes ces raisons. Comment pensez-vous qu'Eric a influencé le monde des films de ski ?

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BE Inspired ITW

Phil: Selon moi, il a tout changé. Son approche des films de ski est en parfaite syntonie avec la mienne. Mettre tout en place avec ses idées semble toujours la chose la plus appropriée. Aucun de ses films ne se ressemble. Il y a toujours un concept différent, une musique différente et une approche différente qui sont inédits. Henrik: C'est très bien résumé. Je suis très reconnaissant d'avoir pu faire deux films avec Iberg. Il a vraiment influencé ma vie et mon parcours dans le ski, et je suis reconnaissant, honoré et incroyablement heureux de l'issue de ce film. Eric: Merci les gars. Je dois ajouter quelque chose: ces mecs ont entièrement fait le montage de ce film. Imaginez un ordinateur portable de 15 pouces sans souris, juste avec un trackpad, et avec un écran de 3 pouces dans l'angle pour le montage. Je n'ai jamais vu ça auparavant.

Quiconque pense qu'il faut de grosses caméras et de puissants ordinateurs pour faire un film se trompe. Respect pour ces deux gars. Observer tout le processus de montage être fait sur ordinateur portable a été irréel. C'est ce qui m'a rendu tout cela amusant en tant que réalisateur, de toujours avoir des situations différentes de montage et de réalisation. Avec ce film, ce fut unique et différent de tous les autres films que j'avais faits.

BE Inspired Réalisé par: Eric Iberg, Henrik Harlaut et Phil Casabon Filmé par: Brady Perron, Emil Granöö, Marco Gilbert et Vincent RC Bande originale de: Walshy Fire feat. Raekwon, Kabaka Pyramid, Dillon Cooper, Sizzla, Cali P et autres Supporté par: Armada, Monster Energy, CL-95, Oakley, Blue Tomato, Garmin, RAD, D-Structure, Slytech


Elle tient un micro, et ses grands yeux fixent directement les miens. « Voulez-vous chanter avec moi ? » demande-t-elle. N'acceptant pas de non comme réponse, je la suis dans ce café de montagne jusqu'à un écran et tente maladroitement d'enlever ma main de la sienne pour prendre le micro. La musique démarre, les mots défilent sur l'écran, je sais que je suis complètement baisé. Texte: Sam Smoothy & Will Lascelles Photos: Will Lascelles

Sam Smoothy (à gauche), un fonctionnaire et Will Lascelles

Abasourdi en Corée du Nord 70

Feature


Sam Smoothy est perdu en Corée du Nord mais pas à cause du brouillard.

SAM: La chanson est en Coréen et mon adorable hôte m'implore de me lancer. Ne voulant pas l'offenser, et étant terrifié de pourtant le faire, j'essaye de reproduire les sons qu'elle émet dans ce qui se transforme rapidement en une chose ridicule. Elle sourit pourtant, malgré mes terribles hululements, et me remercie pour la chanson tandis que la musique s'arrête. Bienvenus dans le divertissement à l'heure du déjeuner durant notre voyage en République Populaire Démocratique de Corée du Nord. J'aime skier pour des tas de raisons futiles, mais également pour le fait que ça me connecte avec ce mécanisme de survie interne pour lequel les gens ne me jugent pas. C'est peut-être une manière de défier une fois de plus un désastre mais dans un nouveau format: échanger le risque d'avalanche contre celui du potentiel peloton d'exécution. Tranquillement à la maison en Nouvelle-Zélande quelques mois plus tôt, Will, le réalisateur de CoLab Creative, et moimême parcourions la mappemonde à la recherche des endroits les plus insolites pour skier. Après avoir contacté Koryo Tours, une des rares compagnies faisant entrer des touristes dans le pays, nous avions un plan d'attaque. Longtemps avant de voler vers l'Est et de regretter ce plan audacieux, j'appelais Will, qui avait mis en place la logistique. WILL: « On va revenir vivants de ce voyage? » demande nerveusement Sam. « Parce que j'aime quand même bien la vie. » Je reste assis tranquillement à mon bureau face à l'anxiété de Sam qui découle des nouvelles d'un étudiant Américain condamné à 15 ans de travaux forcés dans un camp Coréen pour crimes contre l'État. Et le leader du pays, Kim Jong-un,

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Corée du Nord

a en plus juste fait une démonstration de force en tirant des missiles dans tous les sens. Ehm... Je rassure Sam même si à l'intérieur je ne suis pas si confiant, mais je lui dis ce qu'il a besoin d'entendre. On arrive en Chine durant la première nuit du nouvel an Chinois. Chez Koryo Tours, on nous fait « Le Discours ». Une liste de deux heures des choses à ne pas faire, expliquées en tout relax, en nous assurant que si nous respectons les règles nous serons dans le pays le plus sûr du monde. Douanes. On a le sentiment qu'ils savent qui nous sommes et pourquoi nous sommes ici. Contrôle de nos sacs, ils nous font allumer nos ordinateurs et veulent voir nos dossiers vidéos. Ils ne trouvent que des tas de séquences de GoPro puisque nous avions effacé tout le reste, sauf Sam qui avait intelligemment déplacés les fichiers risqués dans la poubelle. Nous sommes autorisés à entrer. Nous sommes accueillis tout sourire par Reewa, une de nos deux guides assignées pour nous chaperonner. Dehors, notre seconde «gardienne» nous attend: Chay. Nous montons dans un fourgon -les filles sont super amusées par la taille massive de nos bagages de ski- et partons pour la ville. Les deux filles sont très amicales et désireuses de nous raconter tous les accomplissements de la République. En arrivant, nous trouvons une chose Américaine d'un temps passé: une piste de bowling à l'étage inférieur de notre hôtel; inattendu. Des billards, karaokés etc. Tout pour distraire notre esprit du monde extérieur. SAM: L'inquiétude permanente est compensée par cette situation étrange et par l'humour décalé de Will; c'est bizarrement et sombrement hilarant. Nous sommes deux idiots au charme


Kim Il-sung et Kim Jong-il

Premier jour dans la République Populaire Démocratique de Corée, et je me demande vraiment si je ne vais pas me faire tirer dessus. Que fait-on ici ? rendu inutile face à des visages figés d'incompréhension -mais mince, ce sont de belles hôtesses. Installé dans le plus grand hôtel vide de ma vie, buvant confortablement des bières dans un restaurant panoramique tournant, j'observe les lumières nocturnes de Pyonyang que je croyais inexistantes, j'en reste perplexe. J'ai essayé de conserver l'esprit ouvert, mais la Corée du Nord rend cela impossible. Comment ne pas avoir ce mauvais sentiment dans un endroit si fréquemment cité aux informations pour de mauvaises raisons ? J'attrape un ruban, et je m'approche des imposantes statues dorées des immortels bienveillants Kim Il-sung et Kim Jong-il. J'abandonne timidement le ruban à leurs pieds, je retire mes mains et m'incline brièvement avant de m'éclipser maladroitement. Entouré par des gardes militaires, mon jetlag, l'état de confusion général et l'anglais incroyablement rapide de Reewa font que je commets une lourde erreur. « Pourquoi l'appelle-t-on Petit Kim Jong-il ? C'est injuste. Il n'est pas grand, mais vous êtes aussi généralement assez petits. » « C'est le LEADER Kim Jong-il, pas le PETIT! Vous ne pouvez pas le nommer comme ça, il déteste ça ! » Merde. Premier jour en Corée du Nord, et je me demande vraiment si je ne vais pas me faire tirer dessus. Que fait-on ici?

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Emmenés à un supermarché de Pyongyang, nous sommes surpris par la quantité de Coréens achetant des bières et des chips. On avait entendu parler de magasins vides, mais celui-ci est plein. Une mise en scène ? Impossible. Nos préjugés s'effondrent et nous laissent perplexes. Comment comprendre un endroit qui vous échappe totalement. Comment séparer réalité et paranoïa ? Après quelques jours à visiter Pyongyang, nous sommes impatients de rejoindre la station de ski Masik Ryong, ouverte pour la première fois aux étrangers. Skier est presque secondaire sur ce voyage, mais ce sera l'unique fois où nous serons seuls. Attendus à la maison pour le déjeuner, nous sommes finalement libres et pouvons enfin parler librement et aller où bon nous semble. Les montagnes sont libres même en Corée du Nord. Ou presque. Mes efforts pour intégrer l'équipe locale de ski synchronisé ne fonctionnent pas, probablement à cause de mon incapacité à effectuer des virages avec le poids sur le ski intérieur. Habillés avec des genres d'uniformes de concierge, ils descendent les pistes par groupe de quatre ou cinq, en formation serrée, laissant des traces parfaites sur la neige. Ils m'observent curieux et muets tandis que je cherche des petits


Le fun selon Smoothy…

Monter dans ce téléphérique moderne jusqu’au sommet est un peu comme traverser une frontière.

...et une version locale plus stricte.

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Corée du Nord


La foule dans les rues pour les célébrations officielles...

Paranoïa mise à part, je suis sûr que notre chambre est surveillée.

...et uniquement pour les célébrations officielles.

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Feature


sauts. On dirait qu'un butter360 et les sauts en bord de piste les impressionnent pas mal. Nous partageons les pistes et tout le monde s'amuse. Monter dans ce téléphérique moderne est un peu comme traverser une frontière. Ici nous ne sommes que des skieurs qui errent sur les pistes et serpentent entre les arbres dans le brouillard. La remontée est silencieuse, on dirait un accès parfait pour du backcountry, mais tout est damé. Nous savourons cette atmosphère unique. Une montagne arrondie avec des pistes larges parfaites pour mettre de la vitesse, avec de grosses cassures à sauter, une sorte de côte Est Américaine mais avec des kimchi à la place des hotdogs. Nous rencontrons le directeur des moniteurs de ski et apprenons que lui et quelques autres chanceux ont skié pendant 30 ans, débutant au Nord du pays sur le mont Paektu, lieu de naissance spirituel du parti de la République. C'est là que le père de la Corée du Nord, le président Kim Il-sung, serait né et aurait développé l'idéologie Juche; la philosophie fondatrice d'autonomie et de force. Nous espérions skier au Mt Paektu, mais on nous a dit que c'était impossible à cause de blocs de neige bloquant la route. Nous tentons de nous insinuer plus haut dans la hiérarchie de la station. Nous rencontrons des instructeurs et les gérants. Nous leur donnons quelques conseils pour améliorer la station, nous leur disons à quel point nous sommes heureux de voir les Coréens prendre du plaisir en skiant. C'est un début plutôt jovial. Voulant expliquer ce que nous faisons, je leur montre un segment vidéo des Legs Of Steel où je skie en Alaska. Ordinateur allumé, hélicoptère à l'écran, musique qui part; du freeride pur et dur. Mais quelque chose ne va pas, l'ambiance est glaciale et la plupart des moniteurs s'en vont après la première minute. Je regarde autour de moi pour tenter de comprendre, mais aucun signe d'aide. Le seul bruit est celui des murmures du directeur de la station et du directeur des moniteurs. Il est temps qu'on s'en aille. De façon alarmante, la Corée du Nord a testé un nouveau missile quelques jours avant notre arrivée. Bloqués à Masikyong, nous ne sommes pas au meilleur endroit pour assister au rapport télévisé de nouvelles si incendiaires. Nous allumons la caméra pour nous filmer en train de regarder le journal, mais dès que la caméra démarre, l'électricité se coupe, nous laissant les yeux écarquillés dans le noir. Ce n'est pas possible, c'est juste une coïncidence, hein ? Paranoïa mise à part, je suis certain que notre chambre est surveillée. Chaque fois que nous la quittons, après que les femmes de ménage soient passées, nous disposons des affaires dans des positions précises et les photographions avant de partir. À notre retour elles ne sont jamais exactement au même endroit. Que cherchent-ils ? L'enthousiasme croît en même temps que la neige tombe, et nous espérons qu'une bonne quantité s'accumule- le réveil est donc assez tôt. Nous nous rendons au sommet avec l'espoir de profiter de beaux runs entre ces arbres doucement pliés et bien espacés. Mais comme chaque chose durant ce voyage, nos attentes sont bouleversées. Nous trouvons une neige super humide qui nous donne l'impression de skier dans une soupe de légumes vieille de trois jours. Mais nous skions tout de même, et nous nous éclatons. Où que vous alliez dans le monde, les conditions dépendront toujours de Mère Nature, et si vous ne réussissez pas à vous amuser dans un lieu aussi exotique, alors vous avez peut-être été un peu trop gâtés. On profite donc de chaque virage et du fait d'être seuls sur la montagne, en nous lançant entre les arbres, en envoyant des sprays de neige mouillée de partoutnous pourrions être n'importe où dans le monde. Un sentiment qui disparaît rapidement quand nous retournons à notre réalité Coréenne.

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Corée du Nord

WILL: Après la tempête de neige la plus étrange que nous ayons vue, nous rentrons à Pyongyang. Les dames veulent nous montrer la modeste maison où a grandi Kim Il-sung. Nous entrons dans ce qui ressemble à un parc d'attractions désert avec des fontaines glacées et un métro aérien. On nous explique que c'est un haut-lieu estival pour le peuple Coréen. Dur à imaginer. Tandis que nous sommes en voiture, un énorme animal en cage captive mon attention. On dirait un ours avec une gueule d’ornithorynque ! « Mais qu'est-ce que c'était que ça ? » J'explique ce que je viens de voir. On dirait que les femmes ne comprennent pas malgré leur excellent anglais et le chauffeur accélère. Je regarde Sam. On convient tous les deux qu'il vaut mieux oublier. Sur le retour, il n'y a plus rien dans la cage. Ai-je halluciné? La paranoïa a-t-elle gagné ? Sam est attendu au Japon la veille de l'anniversaire de Kim Jung-il. Il y aura des festivités et je décide donc de rester. Nous emmenons Sam à l'aéroport tôt le matin. Après une grande étreinte, il me dit de faire attention à moi. Je lui dis au revoir, et me sens très seul. Je n'ai plus mon confident. Mon estomac se noue. La mission de la journée est de rendre visite à Kim Jung-il sur son lit de mort. On me demande de m'habiller en conséquence. Je prends une chemise repassée et une horrible cravate. Une fois le fourgon garé près du Palais Mémorial Kamsusa, je m'approche de la porte pour sortir mais Reewa me stoppe et me demande de rester dans le fourgon. Une cavalerie de véhicules diplomatiques arborant des drapeaux Russes, Pakistanais, Syriens et Nigériens arrive peu après. Je ne me sens pas à l'aise. Une fois les diplomates sortis de leurs véhicules, on m'invite à rejoindre la célébration. On me rappelle que mes mains doivent rester rigoureusement sur mes flancs, qu'il ne faut ni les joindre, ni les mettre dans le dos. Après avoir été fouillé, à la recherche de matériel d'enregistrement, j'entre dans le bâtiment. Pas de soucis, je n'aurais jamais risqué une chose pareille. Des tableaux et des récompenses ornent les murs, des diplômes universitaires d'un côté, des doctorats de l'autre. Nous arrivons finalement dans la pièce où se trouve l'homme lui-même. Il fait sombre. Les murs sont assombris par d'épais rideaux de velours. Au centre, Kim Jong-il lui-même. Allongé dans une boite en verre, le corps recouvert d'un tissu de soie rouge. Son visage, brillant d'une overdose de liquide d'embaumement, git sans expression sur un coussin rond. C'est difficile de l'imaginer comme le leader international abhorré qu'il était. Je me déplace avec la foule qui tour à tour s'incline à ses pieds, puis à son flanc, autour de sa tête et de nouveau à son flanc. J'entends des jeunes filles, dont certaines n'étaient pas nées au moment de la mort du leader, sangloter, inconsolables. C'est irréel. J'ai hâte de sortir d'ici. Finalement, mentalement épuisé, je suis dehors, ressentant un vertigineux début de lavage de cerveau m'inonder. Le soir nous arrivons dans le centre, où des milliers d'hommes et femmes se tiennent debout devant les portraits de Kim Il-sung et Kim Jung-un. Les femmes portent des robes aux couleurs vives sorties directement des années 50 aux USA. La musique démarre et me fait rire intérieurement, tandis que je me concentre pour rester neutre extérieurement. On dirait une version raffinée de la danse des canards. Les gens tourbillonnent en cercle, comme un organe géant se contractant et se dilatant. Peu après, on m'invite à m'y joindre. Les gens semblent amicaux et c'est presque amusant; à part le fait que je me sens très bizarre. Je passe d'un partenaire à l'autre. Aucun mot n'est échangé, juste de simples regards qui me laissent perplexe : « Où suis-je ? »


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La saison dernière, certains skieurs ont convaincu Red Bull que ce serait une idée géniale de faire un court-métrage retraçant les époques marquantes du ski; rendant hommage aux différentes ères du freeski et aux skieurs qui ont tracé le chemin. Complexe et amusant, ce projet surmonta en cours de route des obstacles variés et intéressants.

Homma ge à l’Histo ire Texte: Mark von Roy Photos: Klaus Polzer

Bene Mayr lance un merveilleux splaffy par-dessus une Viktoria Rebensburg dans les bosses.

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Hommage à l’Histoire


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(première double page)

Rêves de Ballet

1 Hot Dog De nos jours, il est difficile de trouver des champs de bosses. On a commencé de shooter mi-Avril et la dernière chute de neige était oubliée depuis longtemps, tout comme l’espoir de trouver un champ de bosses naturel. Après avoir consulté un expert, le légendaire Hot Dogger Allemand Fuzzy Garhammer, nous avons construit notre propre champ de bosses. À part ce petit souci, ce fut de loin le segment le plus plaisant à shooter. On a recruté Bene Mayr et la championne Olympique de slalom géant Viktoria Rebensburg pour tracer entre les bosses. Les vêtements géniaux, les skis, les mouvements –et les crashs hilarants à cause des fixations vieilles de 30ans- ont permi à tout le monde de s’écalter. Pour moi, le moment où l’esprit du freeski a commencé à fleurir est l’époque du Hot Dogging. Tandis que nous réfléchissions à ce projet, il est devenu évident que les films de ski des années 70 remplissaient toutes les exigences: des mouvements radicaux, des gros crashs, plein d’alcool et de nudité. Cette fois, bien que nous n’ayons pas ces deux derniers critères, l’esprit originel était pourtant bien avec nous. Lisa Zimmermann: ex-patineuse artistique devenue pro-skieuse; Mark von Roy: journaliste freeski devenu amateur de ballet à ski.

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Hommage à l’Histoire

Si certains classent le ballet à ski comme vestige du passé sombre du ski, je suggérerais le contraire. Du moins pour ses débuts, quand le ballet à ski était de la pure créativité. Aucun saut ou espace dédié, juste une piste et aucune règle. Des décennies avant que Boyd Easley ne les reprenne dans le film légendaire de Poorboyz Session 1242, des butters et tout un tas de tricks sur les bâtons étaient exécutés sur de faibles pentes de Spitzingsee en Autriche jusqu’à Vail, Colorado. Malheureusement le ballet à ski fut la victime des réglementations de la bonne vieille FIS, et eut donc le problème de trouver des athlètes de ballet. J’ai toujours été fan de ballet à ski, et donc –après n’avoir trouvé personne de meilleur- j’ai été volontaire. On a aussi réussi à enrôler la phénomène du freeski Lisa Zimmerman, qui est une ex-patineuse artistique. Le jour J, Lisa impressionna avec de magnifiques chorégraphies, tandis que je m’étais réveillé avec une migraine atroce et restais étendu sur la neige les yeux fermés. Mimant un athlète professionnel, je faisais de mon mieux pour garder le sourire. Après cinq chutes tête la première, je rentre enfin un frontflip avec planter de bâton. Alors que mes rêves de devenir un pro de ballet à ski ne s’avéreront jamais, le fait d’avoir convaincu Red Bull de me filmer en plein ballet restera un de mes plus grands accomplissements.


3 Soucis Acrobatiques À l’origine, nous avions le skieur acrobatique Olympique Travis Gerrits pour ce chapitre, et après avoir volé ici depuis le Canada, il fut accueilli par trois jours de brouillard sur le glacier et dut rentrer sans avoir sauté une seule fois. Une semaine plus tard, nous avions l’opportunité de filmer le saut construit pour l’occasion, et puisque Travis ne pouvait pas revenir, Igor Ishutko le substitua. Ukrainien, ex-athlète Olympique, il a récemment perdu son école de kiteboard en Crimée, prise par les Russes. Inutile de dire qu’il a des histoires très intéressantes à raconter. Nous lui avons demandé de ne pas sauter avec un style trop académique, mais plutôt avec des acrobaties un peu incontrôlées comme aux origines. «Vous voulez que ça ressemble à de la merde?» demanda-t-il avec son lourd accent, «pas de problème!». Après avoir jaugé la vitesse, il mit son casque et lança un double backflip; sous-rotation, posé sur le ventre exactement sur le knuckle avant de partir en tomahawk sur la réception. Miraculeusement indemne, Igor se relève et dit «Maintenant je connais la vitesse!». Il enleva son casque et commença à rentrer de multiples doubles rotations sketchy, portant le masque et le bonnet old-school que nous lui avions passés.

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Avec un front d’air chaud approchant, Igor Ishutko continua de lancer d’énormes doubles vrillés.

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Feature


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4 Virages Schmidt et Fluo

Au bas d’un couloir de 200m de dénivelé, Henirk Windstedt mit un style radical sur cette barre engagée.

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Hommage à l’Histoire

Fin des années 80 début 90, le ski est devenu radical. Avec des pionniers comme Scott Schmidt (peut-être le premier freeskieur professionnel) et Glenn Plake (la plus longue carrière dans le freeski) on assista à l’époque la plus marquante du freeski –même si certains la comparent à un retour du Ski Extrême. On a essayé d’avoir Glenn lui-même, mais il n’était malheureusement pas disponible. Par chance, notre plan de secours était Henrik Windstedt qui, né en 1983, a connu l’époque du fluo et des crêtes de punks, et fut plus qu’heureux de représenter ses pairs. Le réalisateur Lukas Tielke voulait que je filme Henrik, entièrement fluo, faisant des virages sautés devant la caméra. J’étais anxieux, en chasse-neige dans 15cm de neige fraîche, en haut d’une pente raide verglacée –tenant en main une caméra RED Weapon flambant neuve pour la première fois- Henrik défonçait tout en faisant des virages sautés Schmidt avec planté de bâton. Je me suis ensuite trouvé trop près d’Henrik et bam, une énorme trainée de neige arriva directement sur la caméra. Émergeant de ce nuage de neige, la caméra était morte et ne se rallumait pas. Terreur. Il y en a pour 50 000€, et ce n’est pas ma caméra! Heureusement, après 40minutes de séchage, la RED se rallume et Henrik se lance dans un gros couloir, envoyant un magnifique mule kick iron-cross au-dessus d’une barre rocheuse de 10mètres.


Les mistys étaient une des bases des snowbladers, Bene n’eut aucun souci pour un poser un devant les filles.

5 L’Influence des Snowblades

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Un autre chapitre de notre histoire, que certains aficionados du freeski préfèrent oublier, sont les snowblades -avec un pic de popularité à la fin des années 90. Des légendes comme Eric Pollard, Skogen Sprang, Jason Levinthal et même Nico Zacek ont passé une saison ou deux avec ce genre de planches d’environ 1mètre aux pieds. Même si certains le renient, les snowblades ont joué un rôle important dans le développement du freeski. Les premiers mistys et rodéos ont été posés par des snowbladers. Récemment employé par Downdays, Roy Kittler a été forcé de mettre des snowblades aux pieds pour ce segment. Mais il a joué son rôle avec un bon esprit. Pas du genre à se défiler, Bene Mayr se joignit aussi, et quelques mistys et grabs bizarres plus tard, le segment était bouclé.

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Feature


6 Session de Saut en Backcountry Le calendrier de tout ce projet n’aurait pas pu être plus serré. Nous avions au total 9 jours pour filmer 10 segments. Les sauts en backcountry ont été partie intégrante du freeski (et le sont toujours), et notre gros problème était qu’il n’y avait pas de poudreuse pour une bonne réception. Après une longue recherche, on a trouvé un spot avec une réception vierge. Mais l’approche d’un front d’air chaud ne laissait qu’une seule chance pour que ça marche. Ce chapitre visait à reproduire le freeski depuis 2003, quand les sauts en backcountry ont pris le devant de la scène dans les films de ski. Même si le saut ne pouvait pas être aussi gros que nous l’aurions voulu, et que la réception était sketchy, Fabio Studer et Bene Mayr ont tout de même posé certains tricks historiques de cette époque. Fabio a envoyé un cork 360 no grab parfait à la Tanner Hall et Bene a posé un beau flatspin 3 japan –idéal pour faire passer le message.

Le saut et la réception n’étaient pas parfaits, mais ça n’empêcha pas Fabio Studer d’être smooth.

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Hommage à l’Histoire

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Jesper Tjäder posa ce 180 on to switch backflip de malade sur ce spot en construction sketchy.

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En Afterbang comme un boss, Kai Mahler a le steeze gangster incrusté dans l’ADN.

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8 Gangster Style

Après que Tom Wallisch ait remporté le fameux contest vidéo de Level 1 Production Superunknown en 2006, d’innombrables skieurs tentèrent de copier son style super smooth. Même si Tom n’était pas le seul à faire le gangster en skiant, c’est pourtant lui qui le montra à tout le monde et ce style prit pied dans les parks du monde entier. Ce mouvement mit un accent bien nécessaire sur le style, et même si certains furent moins convaincant avec du gangster steeze trop forcé, la réaction des skieurs fut de développer et d’affiner de nouveaux styles de riding. Avec un tall-tee 3XL, un bandana et des écouteurs, Kai Mahler jouait le rôle à la perfection. C’est une bonne chose que Kai soit un skieur super stylé, puisque quand nous lui avons demandé d’exagérer un peu le style gangster et les afterbangs (exagérer un atterrissage décontracté), tout lui vint naturellement.

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Folie Urbaine N’étant pas vraiment une époque du freeski, mais plutôt une facette de celui-ci, il nous semblait pourtant vital d’inclure du street. Si nous avions su les complications qui en découleraient, on y aurait peut-être songé à deux fois. À cause des contraintes de timing entre athlètes et caméramen, on a dû filmer ce segment sur le glacier de Stubai. Par chance, la nouvelle télécabine Eisgrat était en construction et offrait le spot parfait. Entasser de la neige, déblayer les débris, et construire les modules s’avérèra bien plus compliqué dans la pratique que dans la théorie. Mais grâce à une équipe infatigable, nous avons réussi à créer trois modules pour Jesper Tjäder et Nick Goepper. Comme d’habitude, Jesper observa la structure et l’utilisa d’une manière radicalement différente de celle pour laquelle nous l’avions construite. J’avais le souffle coupé en voyant Jesper entrer en 180 sur un rail de 4mètre de haut et sortir en switch backflip sur une réception sketchy. Après quelques crashs, Jesper a tout défoncé, et le segment était bouclé.

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Hommage à l’Histoire


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200 boites IKEA et on avait le lieu de crash parfait pour Jesper et son frontflip au départ de la télécabine de Stubai.

9 One Of Those Clips L’avènement des caméras POV eut un grand impact sur le ski. Non seulement quiconque peut se filmer en skiant, mais une mode de faire mieux que les runs POV des autres s’est développée. Tout le monde publiait des lignes toujours plus impressionnantes et des runs plus créatifs. Puis, Candide Thovex arriva. Il ne se contenta pas de mettre la barre haute, il la mit en orbite. Voulant recréer la touche des vidéos One Of Those Days de Candide, nous avons réalisé tout le dur travail et le génie que cela demande. La scène la plus compliquée de tout le film fut celle où Jesper Tjäder devait skier à travers une station de télécabine, slider un rail, faire un virage et sauter sur un muret avant d’en sortir en frontflip à 5mètres de haut directement dans une pile de cartons. Hors-mis le manque de cartons –qui coûta un aller-retour chez IKEA-, coordonner tous les gens dans le plan était comme faire rentrer un tas de chatons dans une baignoire pleine d’eau. Mais vers 22h la séquence était dans la boite.

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Feature


10 Le Grand Final Le shooting final consistait à avoir tous les skieurs et tous les styles réunis sur une seule séquence. Alors que le soleil faisait fondre les sauts et les espoirs de terminer le film en Avril, nous avons prolongé jusqu’en Novembre. Le seul moyen d’obtenir les images épiques que nous voulions était de filmer à l’aube et nous avons convaincu tout le monde d’être prêt sur le glacier à 5h30 du matin. Même si nous avons assisté à un coucher de soleil phénoménal sur les sommets Tyroliens, je ne souhaite à personne d’être ensuite sur un plancher glacial à 3000m dans une pièce de 20 personnes qui ronflent et pètent. Mère nature ne nous aida pas, mais contre toute attente nous avons réussi à capturer plus ou moins les images que nous avions imaginées. À ce stade, je dois dire un immense merci aux 40 personnes impliquées dans ce projet. Ce fut un peu bizarre, mais je crois que nous avons réussi à créer quelque chose de spécial ensemble. Pour en savoir plus, tenez à l’œil redbull.com et redbull.tv, le film final et le documentaire l’accompagnant y seront diffusés fin Janvier.

Avoir regroupé tout le monde pour un Hourra final était une fin parfaite pour un projet super divertissant.

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Hommage à l’Histoire

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La vue depuis le sommet du Hafelekarspitze sur Seegrube, avec Innsbruck au loin, dĂŠvoile un paradis hivernal pour les freeskieurs.

La montagne qui surplombe Innsbruck cache de nombreuses surprises.

Nordkette Texte & Photos: Klaus Polzer 88

Destination


Quand tu demandes à quelqu’un « Quelle est la montagne locale d’Innsbruck ? », on peut te répondre « Patscherkofel », là où le héro alpin Autrichien, Franz Klammer remporta la médaille d’or en descente aux JO. Parfois, on entend « Serles », la pyramide rocheuse qui garde le Col de Brenner. Mais aucune autre montagne à Innsbruck n’est aussi impressionnante et omniprésente que Nordkette. Considé-

monde, il reste plein d’opportunités pour trouver une ligne vierge à Nordkette, mais tu as intérêt à bien connaître le coin. C’est pentu et avalancheux presque partout et, en fonction de l’enneigement, les runs cachés incluent aussi une longue promenade pour rejoindre l’arrêt de bus au fond de la vallée. Si par contre tu as su chopper une place dans une télécabine remplie à cra-

Ceux qui sont capables d’y aller à fond pour apprivoiser ce terrain vont sûrement avoir un avantage pendant les compétitions de freeride qui ont lieu en conditions difficiles. Les journées comme celles où les pistes sont vides sont idéales pour faire des descentes en speed, tant que tes muscles le permettent. Les locaux, qui ont la connaissance et l’expérience, prennent leur

Les champs de poudreuse vierges, comme celui que Lena Stoffel trace ici, sont une rareté à Nordkette sauf juste après une chute de neige.

rée à l’origine comme étant trop pentue pour accueillir une station de ski, la remontée mécanique qui rejoint le sommet de Hafelekar fut construite tout d’abord en tant qu’attraction estivale. Par contre, ces jours-ci, la télécabine attire un grand nombre de pros du freeride, et bien-sûr, de nombreux étudiants à Innsbruck. Le trajet du centre-ville jusqu’au sommet de Hafelekarspitze peut prendre moins d’une demi-heure avec les conditions idéales, ce qui est parfait pour une petite session avant les cours du matin ou pendant une pause midi active. Lors d’une journée de poudreuse par contre, il faut bien s’organiser pour en profiter. Si tu n’arrives pas longtemps avant la première télécabine, ça vaut la peine d’attendre un peu à côté au Hitt und Söhne pour prendre un café et pour planifier comment attaquer la pente pendant que la file de fanatiques impatients diminue un peu. Même en journée de poudreuse bourrée de

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Nordkette

quer, un vrai rêve de freeride t’attend : des pentes raides ouvertes qui se terminent après quelques centaines de mètres en traversée vers la télécabine de Seegrube où, si tu es tombé sur une journée vraiment parfaite, tu peux continuer avec un run de malade dans la forêt jusqu’en bas pour rejoindre la remontée Hungerberg. Tristement, les couloirs Karrinne et Seilbahnrinee sont quasiment toujours tracés avant midi. Même les versions extrêmes de ces descentes, et il y en a pas mal quand les conditions sont là, n’attendent pas longtemps pour qu’un client intéressé ne les trouve. Heureusement, il existe une rumeur comme quoi le freeride à Nordkette c’est que quand il y a de la fraiche. Surtout quand toutes les faces ont été complètement tracées et quand le soleil a fait sa magie pour fondre le verglas, le terrain offre des possibilités à la fois marrantes et exigeantes, particulièrement pour les compétiteurs de freeride ambitieux.

matériel de ski de randonnée et utilisent le Hafelekarspitz en tant que point de départ pour se faire la Face nord du Karwendelkare qui peut stocker de la poudreuse pendant des semaines, même quand on est en t-shirt à Innsbruck. Nordkette est non-seulement un Eldorado du freeride, mais les jibbers de tout âge ont affirmé depuis longtemps leur territoire à Seegrube. Il y avait même un halfpipe, où un snowboarder occasionnel s’entrainait pour les JO. Entre temps, Kühtai, qui avait plus de place sur la face Nord, hérita du halfpipe et du slopestyle de la Fédération Autrichienne de ski. Et ceci permit aux skieurs, pour qui la compétition n’était pas un but, d’attaquer les sauts et les jibs toute la journée. Le Skyline Park n’est peut-être pas très long, mais il reste très sympa, et inclut de nombreux obstacles, avec une équipe de shapeurs qui construit de nouveaux modules de temps en temps.


Innsbruck Nordkette : Aussi nommée la « Inntalkette » (ou la chaine du Inn), la chaine de montagne de 10km est à l’extrême sud et la plus petite des quatre chaines du Karwendel. Accessible grâce à la Nordkettenbahn, le Hafelkarspize culmine à 2,334m et se trouve directement au Nord d’Innsbruck, au milieu de la chaine de montagne. Son sommet est à l’Ouest, sur le Kleinen Solstein, à 2,637m.

Y aller :

Jossi Wells déchire la structure qu'il a aidé à construire pour le shooting Blank Canvas il y a deux ans.

Cherchant l’innovation, l’équipe du snowpark s’y prend d’une nouvelle façon cette saison. Inspirée par le shooting du Blank Canvas avec l’équipe d’Atomic il y a deux ans – quand Jossi Wells et compagnie construisirent leurs propres modules – les gestionnaires de la montagne donnèrent l’opportunité aux crews locaux de construire leurs propres modules. Ceci donne la chance aux riders de se laisser porter par leur créativité, et aux meilleures idées d’être mises en place, l’une après l’autre, pendant la saison. La communauté est ainsi bénie de modules innovateurs et changeants. Il nous reste la question : est-ce un spot que pour les locaux ou est-ce que ça vaut la peine d’y rendre visite ? La réponse est simple : ça vaut toujours la peine de visiter Nordkette et d’aller y passer du temps. Innsbruck est facile à rejoindre et propose une grande sélection d’hébergements, sans parler de la

vie nocturne et de la culture du ski et du snowboard vibrante. Cloud 9, le bar igloo juste à côté du Skyline Park se transforme en boite de nuit tous les vendredi de 18h00 jusqu’à 23h00 avec des DJs internationaux. Sinon, tu peux profiter de l’après-ski tous les jours au Hitt und Söhne juste à côté du départ de la télécabine. Dans la ville entière, tu peux trouver des exhibitions, des premières, des concerts et des fêtes parmi d’autres activités à découvrir. Plus tu passes de temps à Innsbruck, plus tu auras de chance de passer une journée de malade sur la montagne avec vue sur la ville. Au fait, la seule question qui compte c’est : quand arrives-tu ? Venez découvrir l’une des petites stations les plus versatiles au monde.

Innsbruck est accessible depuis toutes les directions avec l’Inntal, l’autoroute Brener, la voie ferrée qui suit le même chemin, et l’aéroport (INN). Du centre-ville, le funiculaire Hungerburgbahn monte jusqu’au plateau qui se trouve à 850m pile au-dessus de Nordkette. De là, une télécabine monte jusqu’à Seegrube et une deuxième jusqu’à Hafelekarsprize. Tu peux aussi rejoindre la station de départ du Norkettenbahn en voiture ou en bus.

Quand Y Aller : Nordkette est reconnu pour ses grosses chutes de neige qui peuvent amener de belles journées de poudreuse en début de saison. Par contre, à cause de son orientation Sud, les meilleures conditions sont souvent en janvier ou février.

Astuce : Fondé par le freeskieur entrepreneur Bene Mayr, Hitt und Söhne, qui se trouve juste à côté du départ de la télécabine Norkettenbahn, est un mélange de café, bar, et shop. Ouvert entre 10h00 et 19h00, c’est l’endroit parfait pour un café ou pour un aprèsski. C’est un espace confortable et moderne qui sert un café incroyable, des snacks savoureux, et de bonnes boissons avec la possibilité de jeter un œil sur une sélection de matos freeski à acheter.

La terrasse du Hitt und Söhne ne peut être vue vide que durant l'intersaison.

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Destination


Adam Clark | Mark Fisher

HELIO SERIES SKIS Combining the lightest-weight constructions with high-performance materials, Helios Series skis tackle big, serious lines deep in the mountains. Available in 88, 95, 105, and 116-mm waist sizes with early rise tip and tail.

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Interview


Vincent Gagnier: Skier Différemment Interview: Ethan Stone Portrait: Rachel Bock

Photo: Rachel Bock

Lieu: Perisher, Australie

Avec un respect profond pour l’histoire du sport en plus de ses grabs et rotations défiant les lois de la physique, peu de skieurs s’amusent autant que Vincent Gagnier en montagne. C’est sûrement pour ça qu’il sourit toujours. 93

Vincent Gagnier


Ça fait un moment que les coachs sont présents, donc c’est pas nouveau. Ce que j’ai vu jusqu’à présent, c’est que si tu fais un triple cork 1440 safety, tu marques un 90. Et ça doit même pas être quelque chose de spécial tant que tu réussis le tricks. Donc c’est ça que les jeunes veulent faire pour y arriver. Mais honnêtement, c’est sûrement pas la meilleure façon.

Photo: Blake Jorgenson

Lieu: Whistler/BC, Canada

La famille Québécoise du nom de Gagnier est bien connue dans le milieu du freeski. Antoine, l’ainé, était pionnier dans les premiers jours du mouvement newschool, expérimentant des grabs et grinds radicalement différents. Certains tricks qu’il a inventés au début des années 2000, ne seront pas connus avant une décennie plus tard. Le cadet, Charles, a apporté le style expérimenté par Antoine sur les podiums du milieu compétitif – surtout avec une victoire mémorable contre Tanner Hall en slopestyle aux X Games 2005. Maintenant, c’est à Vincent, le petit frère d’Antoine et de Charles, de se mettre en avant dans le milieu du ski, et de représenter le style immanquable de la famille sur les plus grandes plateformes du sport. Comme ses frères avant lui, Vinnie Cash, comme l’appellent ses potes, skie d’une manière qui le sépare de ses pairs – une bouffée d’air frais dans un climat où les tricks sont de plus en plus standardisés. Que ça soit un grab peu conventionnel, une rotation jamais vue, ou tout simplement de mettre ses skis à l’envers pour s’amuser, Vincent Gagnier a toujours quelque chose de nouveau à mettre sur la table. Ta famille entière a un style unique en ski. D’où est-ce que ça vient ? C’est carrément Antoine. C’est lui qui a tout commencé. Charles a suivi Antoine et a laissé son empreinte, moi j’ai suivi Charles et j’ai laissé mon empreinte aussi. Mais Antoine, c’était le premier. Ton approche aux contests challenge souvent les juges à apprécier des tricks peu conventionnels. Est-ce que c’est comme ça qu’il faut faire pour renouveler les formats ?

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Est-ce que les skieurs devraient être plus créatifs en big air ? Je pense que ça serait mieux comme ça. J’aimerais bien voir des nouveaux tricks. Les skieurs devraient pas faire les même tricks à chaque contest tous les ans. C’est fou de voir un skieur qui fait tout le temps la même chose pour accumuler les points. Tu dois te mettre sur la voie du succès. Mais c’est effrayant et dangereux, donc j’en veux à personne.

Interview

C’est aux juges de voir, mais c’est les skieurs qui doivent se donner encore plus à chaque trick et non pas toujours faire la même chose. C’est aux skieurs de se différencier de leurs coéquipiers et de ne pas écouter leur coach à chaque fois. Quel est le secret pour rajouter un grab de malade comme un dub génie (screamin’ seamen, grabant les deux skis) dans une rotation ? L’astuce est de faire deux petites rotations : de commencer avec le 7-2, puis le 900. C’est en compétition qu’il faut se lancer et tenter le plus gros trick. Quand tu dois y aller, tu dois y aller. C’est aussi plus facile avec un grab que sans grab. Je ne comprends pas pourquoi les gens n’ont pas encore essayé le dub génie. C’est pas aussi dur que ça. Tes skis ne vont pas se bloquer si la jambe extérieure est bien droite. Ton attitude envers les contests est plus détendue que celle des autres compétiteurs. Quelle est ta mentalité en compétition ? Tu ne dois pas te prendre trop au sérieux. Tu dois juste t’amuser, le prendre à la légère, et de ne pas penser trop loin. Reste dans le moment et ait la bonne mentalité. Y’a de nombreux jeunes qui lancent des triples ces jours-ci. Que se passe-t-il concernant la progression en big air ? Les coachs qui foutent tout en l’air. Les jeunes aussi. Ils sautent des étapes. Ils ne comprennent pas. Ça prend du temps. Tu peux pas juste te lancer comme ça. Ça marche pour certaines personnes, mais je suis pas comme ça. Comment les coachs et les équipes nationales changent-ils le milieu du Big Air ?

Travailles-tu avec un coach ? Quelle est ton approche pour te préparer pour l’hiver ? Je suis pas en train de « m’entrainer’ ». Peut-être que je devrais le faire, parce que j’ai toujours quelques tricks à apprendre. Je parle beaucoup à mes frères. Antoine me donne des astuces mais j’écoute pas toujours. As-tu des astuces à donner aux jeunes sur comment skier différemment ? Je leur dirais de regarder les vieux films de ski et de s’inspirer des gens qui ont transformé le sport dans ce que c’est aujourd’hui. Tu dois apprendre des meilleurs du passé parce qu’ils faisaient plus de tricks que tu pourrais apprendre maintenant. En ce moment, avec les rotations de malade – ça m’a pris ma vie entière pour en arriver à ce point là, et c’est grâce à ces gars-là. Ils ont fait tous ces tricks en premier et ont brisé toutes les barrières. Les jeunes devraient repartir en arrière et apprendre des anciens, parce que sans eux, on n’aurait rien. Tout vient de là. Né : le 21 juillet 1993 Vit à : Victoriaville, Québec, Canada Station : Mont-Sainte-Anne, Québec, Canada Sponsors : Rockstar, O’Neill, Salomon, Anon, Faded Underwear, Axis Boutique Passions : Chiller, Madden NFL, fanatique de sports Résultats en contests : 1er Fenway Park Big Air, Boston 2016 1er Frostgun Invitational Big Air, Val d’Isère 2016 1er X Games Big Air, Aspen 2015 1er AFP World Tour Finals Big Air, Whistler 2015 3ème Air&Style Big Air, Los Angeles 2015 3ème Frostgun Invitational Big Air, Val d’Isère 2015 2ème X Games Big Air, Aspen 2014 Segments dans : Canvas - Blank Collective 2016 Blank. The Movie – Blank Collective 2015 Small World - Level 1 Productions 2015


NINE ROYALS

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PHOTO: THE DISTILLERY | DAVID MALACRIDA


Texte & Photo: Klaus Polzer

Skieur: Mitchell Brower

Lieu: Saalbach, Autriche

On ne pense généralement pas à de la poudreuse durant un shooting en park, et quand il commence à neiger durant un de ceux-ci, ce n’est pas vraiment l’idéal. Pendant le shooting de Blank Canvas l’hiver dernier, le neige commença de tomber abondamment, et en peu de temps on ne pouvait plus rien faire. Les riders n’avaient plus assez de vitesse pour les modules, et les caméras pompaient toute l’humidité environnante tandis qu’elles ne pouvaient rien capturer à travers tous les flocons. Tout cela arriva de nuit, nous avions monté quatre lourds projecteurs LED, des trépieds encore plus lourds et des kilomètres de câblage. Trempés et mécontents, on avait tout remballé. Évidemment, une fois terminé, il cessa de neiger. Dans un dernier effort, nous avons préparé une petite zone et Mitchell a fait un slash parfait sur le côté du kicker; mettant de l’aluminium sur le flash, le slash s’est transformé en une explosion de couleurs. J’ai donc obtenu une photo particulière, même si c’était bien différent de ce à quoi je m’attendais pour cette soirée. Il faut s’adapter à tout ce qui se présente sur notre chemin.

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Outro





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