Octobre
01
downdays season 14/15 MAGAZINE
Freeski Culture – Gratuitement !
Joss Christensen Interview Le Groenland en bateau Séquences du Nine Knights
crew GPSY
ERIC POLLARD Combine And Define With The Style Dial At anonoptics.com
M2
THOMPSON
Magna-Tech™ Quick Lens Change Technology Spare Low-Light Lens
Boa® Micro-Adjustable Fit System Fidlock® Magnetic Chin Strap Fastener
GPSY
crew
GPSY
crew
downdays season 14/15 MAGAZINE
Octobre
Dropping 08
09
downdays season 14/15 MAGAZINE
APRÈS L’ORDINAIRE AU-DELÀ DU CONCEVABLE IL Y A DU NOUVEAU LE NON-CONVENTIONNEL UNE SOURCE DE CRÉATIVITÉ UN MOMENT DE PERSPECTIVES CE QUE NOUS RECHERCHONS
OCTOBRe
Dropping
Rider: magnus graner | Spot: lycksele, Suède | photo: David Malacrida
Editorial
10
Les Conservateurs « Le confinement culturel s’installe quand un conservateur impose ses propres limites » Robert Smithson
Octobre
Quel est le rapport entre le néocortex et le freeski ? Réponse: tout. C’est la partie du cerveau qui s’occupe du raisonnement spatial, des pensées conscientes et des commandes motrices ; il permet aux humains d’envisager l’inconcevable. C’est la source de créativité. En réalité ce ne furent pas Scott Schmidt, Glen Plake ou la New Canadian Airforce qui inventèrent le freeski, ce fut le néocortex. Capable de concevoir de nouvelles idées, c’est cette partie de notre corps qui, en apparence en provenance de nulle part, vous dit « Pourquoi ne pas attacher des morceaux de bois à mes pieds pour descendre cette montagne » ou « Allez, on va prendre un peu d’air sur cette bosse » et « Faisons un 360 pendant qu’on y est ». Uniquement après avoir autorisé notre corps à suivre ses caprices, une région du cerveau encore plus primaire, la zone sous-corticale, répond « Oh, c’était bon ! » et « Recommençons ! ». C’est là que le bât blesse ; il y a toujours un risque que la sensation soit tout sauf agréable. Mais bloquer de nouvelles éventualités élimine les chances qu’une expérience fantastique ne se produise et ne puisse donc se répéter. Ce fait pertinent poussa notre néocortex à développer une approche neuve du journal de freeski pour le nouveau magazine Downdays. Nous voulions suivre un chemin qui nous emmènerait loin des autres, résumer ce que le freeski voulait dire pour nous, et trouver un moyen jamais vu auparavant pour l’exposer et inspirer nos lecteurs.
downdays season 14/15 MAGAZINE
Ça débuta avec une idée : la préservation de la culture freeski. Comme si souvent dit, le freeski est plus qu’un sport. Mais c’est aussi plus qu’un mode de vie, c’est une culture à part entière. Qu’ils soient freeriders ou skieurs de street, compétiteurs ou skieurs d’image, voyageurs aventuriers ou groupes de skieurs locaux, notre but chez Downdays est de conserver la culture créée par tous leurs efforts. Ainsi, nous avons développé un style pour la présentation du freeski que nous voulons croire différent de tous les autres. Ce que vous avez dans vos mains est un cadre subtil pour tout ce contenu important ; des photos fascinantes et des textes engagés. Des histoires captivantes, des personnes intéressantes, des styles créatifs, des événements progressistes, des crews géniaux, des connaissances utiles ou encore l’histoire du freeski ; toutes les facettes qui décrivent la culture freeski ont leur place dans le magazine Downdays. Laissez votre néocortex vous mener à travers ces nouveaux chemins et profitez du voyage.
le team Downdays
contenu
12 photo de couverture Rider: Flo Geyer Spot: Obertilliach Photo: Flo Breitenberger
Downdays
16 Dialogue
Karl Fostvedt
20 Freshies
22 Gallery 36 Brains
Les dangers du début de saison
38 Gear
Backcountry Ruler
40 Essentials 42 Creative
Mountain Roots par Eric Pollard
44 Talent
Magazine
Zuzana Stromková Christof Schenk
48 History
Freeze Magazine
Octobre
50 Thought
Freeskiing olympique
52
Joss Christensen Interview
60
Le Groenland en bateau
70
Portfolio
Numéro
Dogs & Olympics
Le Continent Blanc Nine Knights en Séquences
80 Spray
Ski Bum Etiquette
82 Science
Changement de Climat et Freeski
84 Insider
Filip Christensen
86 Crew downdays season 14/15 MAGAZINE
Gpsy
88 Destination
Ischgl Les Arcs
92 Portrait
Octobre
Loic Collomb-Patton
96 Vibes
SAGE CATTABRIGAALOSA
RIDES THE AUTOMATIC 117
Get your season updates on our Facebook page: FB.com/atomicskiing
14
Collaborateurs
Colophon
Stephan Skrobar
Stéphane Godin
Passant du stade de jeune skieur voyageur punk hyperactif au stade un peu plus vieux de skieur voyageur punk hyperactif, Stephan est le grand manitou du centre freeride Die Bergstation. Il a une connaissance immense du backcountry, et dirige une agence de communication. Membre fondateur du Fischer Freeski Team, Stephan gère aussi le Pieps Freeride Team.
Victoria Beattie
Avec un master en photographie professionnelle en poche, trois Canon 1D dans son sac, de l’amour pour les paysages naturels et de bonnes aptitudes à skier, Stéphane est un photographe de ski du plus haut rang. Quand il n’est pas dans les Alpes Françaises pour shooter les meilleurs freeriders mondiaux, il s’aventure quelque part entre l’Ouzbékistan, le Groenland ou l’Indonésie.
Eric Pollard
Octobre
Ayant été une des filles à pousser le plus le freeski, Victoria avait été invitée au Jon Olsson Invitational en 2006. Désormais coach et juge à mi-temps, Tori a coaché sa camarade Australienne Anna Segal pendant les Jeux Olympiques ainsi que lors de sa qualification. Elle revendique cependant : « Je ne suis allée aux JO que pour photobomber mon athlète »
Skieur incroyable ayant changé la face des médias du ski en fondant Nimbus Independent, Eric Pollard est un homme immensément créatif qui ne peut pas rester en place. Il filme et skie pour les projets de Nimbus Independent –sans aucun raté, ses créations vidéo uniques sont toujours un plaisir à regarder. Eric peint également, et dessine à chaque fois qu’il en trouve le temps.
“Adventure is just bad planning.” Roald Amundsen
Imprint MAISON D’ÉDITION Distillery Concept & Creation GmbH Innsbruck, Autriche RÉDACTEUR EN CHEF Mark von Roy | mark@distillery.cc DIRECTEUR DE PRODUCTION & ÉDITEUR PHOTO Klaus Polzer | klaus@distillery.cc
downdays season 14/15 MAGAZINE
PHOTOGRAPHES Nate Abbott, Pierre Augier, Alessandro Bellusscio, Jeremy Bernard, Florian Breitenberger, David Carlier, Dominique Daher, Mattias Fredriksson, Louis Garnier, Stéphane Godin, Grant Gunderson, Chip Kalback, Robin Macdonald, David Malacrida, Kyle Meyr, Klaus Polzer, Tero Repo, Daniel Rönnbäck, Erik Seo, Ethan Stone AUTEURS Victoria Beattie, Stéphane Godin, Kyle Meyr, David Malacrida, Eric Pollard, Klaus Polzer, Rafael Regazzoni, Stephan Skrobar, Mark von Roy DIRECTION ARTISTIQUE & DESIGN Floyd E. Schulze | hello@wthm.net Jan Schöttler | hello@janschoettler.com MAGAZINE LAYOUT Floyd E. Schulze
ÉQUIPE ÉDITORIALE Alexandra Engels | alexe@distillery.cc Kyle Meyr | kyle@distillery.cc David Malacrida | david@distillery.cc TRADUCTION FrançAISE & CORRECTION Pierre Brun IMAGE PROCESSING & DESKTOP PUBLISHING Klaus Polzer MAISON D’IMPRESSION Mayr Miesbach | www.mayrmiesbach.de PUBLICITÉ & MARKETING Simon Kegler | simon@distillery.cc CHEF DE DISTRIBUTION Ben Burnett | ben@distillery.cc Si vous voulez le Magazine Downdays dans votre shop, chalet ou bar, envoyez-nous s’il vous plaît un e-mail!
MAISON D’ÉDITION & ADRESSE ÉDITORIALE Distillery Concept & Creation GmbH Leopoldstrasse 9 6020 Innsbruck Autriche Tel.: +43 (0)512-307 811 Fax: +43 (0)512-307 812 info@distillery.cc www.distillery.cc Downdays Magazine est publié en Anglais, Français et Allemand. Downdays est aussi un site web: www.downdays.eu Downdays social media: www.facebook.com/downdays www.instagram.com/downdays_eu www.downdays-eu.tumblr.com Le magazine et toutes ses contributions sont sujets au copyright. La duplication, publication ou toute autre reproduction, en intégralité ou en partie, sont autorisées uniquement avec le consentement préalable écrit de l’Éditeur. L’Éditeur et l’équipe éditoriale n’acceptent aucune responsabilité pour les textes ou images soumis à évaluation.
Dialogue
16
Naissance : 9 mai 1990 à Ketchum, Idaho Vit à : Salt Lake City, Utah
Station de ski : Alta, Utah Hobbies : Ski, Surf, Skate, Montage vidéo
Interview:
Job d’été : Surfer vagabond Skieurs PréfÉrés : CR, Pep Fujas, Andy Mahre
CRAZY KARL
Sponsors : ON3P, Anon, Dakine, Full Tilt,
Tree Fort
David Malacrida
À la vue de ses cabrioles sur les skis, il est justement surnommé « Crazy Karl ». Mais lorsque j’ai discuté avec Karl Fostvedt après le Vars Tournament, j’ai découvert que sa vision du monde et de l’environnement est loin d’être farfelue.
Le Vars Tournament vient de se terminer, le format ressemblait au jeu S.K.A.T.E, et on y a vu de nombreux skieurs, que penses-tu de cet événement et des compétitions en général ? J’ai trouvé ça vraiment cool, c’est très différent des autres contests. Tu vois pleins de tricks jamais vus auparavant, et il y a une vidéo pour chaque face à face. Les vidéos sont le point sur lequel je me concentre, c’est donc cool de par-
ticiper à un contest unique en son genre comme ça. Il y a beaucoup de manières différentes de skier. Les circuits de compétition sont bien trop contrôlés par la FIS et ça enlève de la créativité et du fun. Quand pour la dernière fois as-tu vu un « gap to rail au-dessus d’un ring de boxe » dans un contest de slopestyle ? Tu ne verras peut-être pas de triple corks à Vars, mais des gars comme Vincent Gagnier sont là et font des tricks encore jamais vus.
Je crois que nous pouvons tous deviner d’où tu viens. Peux-tu nous expliquer ce qui t’as fait venir en Europe et si c’est ta première fois ici ? C’est ma deuxième fois en Europe, mais c’est mon premier voyage organisé pour skier. J’ai été invité par AJ Dakoulas (propriétaire de 4bi9 Media) pour un voyage en Bosnie avec Joss Christensen, Chris Laker, Andrew Napier, Mike McLeod et Nate Abott pour filmer en street pour TGR. Nous sommes allés skier sur de vieux sites Olympiques à Sarajevo. Ces jours en Bosnie ont été dingues, il y a toujours eu du soleil et 20° dehors. Ce fut la pire année d’enneigement depuis longtemps. Nous avions ce camion avec un système hydraulique dessus, et nous avons payé un gars pour apporter de la neige à des hôtels aban-
Nate Abbott
downdays season 14/15 MAGAZINE
KARL Fostvedt
Oui, les compétitions comme le Vars Tournament, le B&E Invitational et le Nine Knights sont vraiment importantes pour la progression de notre sport. Quel est ton point de vue sur les Jeux Olympiques ? Haha, j’étais un peu hésitant pour les JO parce que mon premier regard sur le freeski était à travers Freeze Magazine qui a toujours crié un fort « FIS Sucks » (La FIS ça craint). Une des raisons pour lesquelles je me suis mis au freeski est le fait que c’est peu règlementé. Aujourd’hui, la FIS contrôle le plus grand théâtre que notre sport possède. Même si les JO furent l’événement de slopestyle avec le plus haut niveau jamais vu, je ne suis toujours pas d’accord avec le fait de devoir se vendre à la FIS pour y participer. La FIS fait d’abord passer les intérêts des membres du conseil d’administration, et ensuite seulement ceux des athlètes. Déjà dans le passé nous n’avions pas besoin d’elle, et grâce à des événements comme ici à Vars, au Sammy Carlson Invitational, Tanner Hall Invitational, JOI, War of Rails, et aux X Games nous n’avons toujours pas besoin d’elle aujourd’hui.
Que penses-tu alors de ce gars qui gagne les JO et part ensuite sur un trip de street le mois suivant ? Je le respecte énormément ! Il est exactement le même qu’avant sa victoire aux JO. Il pourrait utiliser sa célébrité de partout, mais Joss aime simplement skier et s’amuser avec ses amis et sa famille. Il est revenu à Park City et était super heureux de filmer avec ses potes et l’a été encore plus quand il a fallu partir sur ce trip de street. Joss a toujours été le skieur le plus talentueux à ne pas avoir été remarqué. Il a grandi tout comme moi en regardant des gars comme Tanner Hall, CR Johnson et Candide Thovex gagner toutes les compétitions. Nous voyions comme ils s’amusaient, et nous avons toujours voulu être sur un podium comme eux. Je respecte Joss qui a saisit l’opportunité qu’offrait les JO, d’aller là-bas et de skier comme un champion. Joss est ce pourquoi les JO sont cool, pas la FIS. Comment t’es-tu
retrouvé
dans
l’Utah et comment cela t’a influencé en tant que skieur ? Je skie à Park City depuis 2002 avec des gars comme Joss Christensen, les frères Peter (Max et Tosh). Mais j’ai grandi et commencé de skier à Sun Valley. Mes parents m’ont inscrit à la Sun Valley Ski Education Foundation quand j’avais 7ans. J’étais toujours le gamin le plus petit à essayer les gros kickers, donc mon coach commença à m’appeler Crazy Karl, et c’est toujours là 15 ans plus tard. Nous n’avions pas de snowpark à Sun Valley, mais nous avions une compétition chaque année à Park City. Nous laissions tomber cette compétition et allions skier dans le park toute la journée. Avec des gars cools comme Collin Collins qui m’ont enseigné les backflips et les cork7. Même si nous espérions tous avoir un snowpark à Sun Valley, c’est une bonne chose que nous n’en ayons pas eu, parce que j’y aurais perdu mon temps. Nous avons dû apprendre nos tricks sur des corniches et des kickers faits à l’arrache. Il y a pleins de manières de se mettre des vols en ski, et je suis fier de m’en être rendu compte à un jeune âge. Mais j’ai ensuite déménagé à Park City pour l’université ; c’était le meilleur moyen d’être dans une bonne université et d’avoir les montagnes à une demi-heure de voiture. Lors de ma deuxième année dans l’Utah, j’ai commencé de filmer avec les gars avec lesquels je
filme encore aujourd’hui : John Ware, Dale Talkington, Jake Doan et Tim McChesney. Poor Boyz m’a remarqué dans des vidéos de Evan Heath à Park City. J’ai commencé de filmer avec eux, et maintenant je vais aussi avoir mon premier segment avec TGR, même si ce sera plus un trip 4bi9 qui sera inclus dans le film de TGR. Filmer avec différentes productions vidéo, voyager à travers le monde et aller à l’université, ce doit être dur à gérer ? Ça fait beaucoup, mais je le vis au jour le jour et généralement je m’en sors. Je me diplômerai à l’université cet été 2014 en Études d’Environnement et de Développement Durable. Il m’aura fallu 6ans pour y parvenir à cause du ski, normalement ça se fait en 4ans. Quand j’ai commencé de filmer avec Poor Boyz, j’ai failli abandonner l’université parce que tout ce que je voulais c’était d’avoir le segment le plus incroyable possible. Mais au final j’ai participé aux cours d’été ce qui m’a libéré du temps pour skier l’hiver. La chose la plus difficile fut de gérer les connaissances apprises à l’université et le style de vie particulier lié au ski. Le ski et l’environnement sont un peu en contradiction si on considère l’empreinte carbone associée à quelqu’un qui skie 200jours par an.
downdays season 14/15 MAGAZINE
Sarajevo, Bosnie-Herzégovine
Nate Abbott
donnés et sur les sites Olympiques. Même si nous étions limités par la quantité de neige, nous avions 3 ou 4 chargements par jour. Nous avons construit un wall ride, un step up, fait des rails et deux gros sauts. Joss était super chaud après son Or Olympique, il était excité à l’idée de jiber ce que pourrait être Sotchi dans 30ans. Ce voyage s’est bien passé.
KARL Fostvedt
Dialogue
17
Segments vidéo:
2011 - « Set Your Sights » Toy Soldiers 2012 - « WE » Poor Boyz 2012 - « Act Natural » Toy Soldiers 2012 - « Keep Looking » 4bi9
Quelle est alors ta place dans ce système ? C’est difficile. Je ne sais pas comment justifier le fait de voler par-dessus l’Atlantique pour aller skier, mais je ne pourrais jamais justifier le fait de ne pas mettre un pied dans les Alpes. Rencontrer des gens et découvrir de nouvelles cultures peuvent m’aider à devenir une personne meilleure, ramener des idées aux USA et réduire mon impact à long terme… Je sais que je ne suis pas parfait, mais j’essaye de m’améliorer chaque année. L’important est de faire partie de la solution et non du problème. En ce moment je suis du mauvais côté. Je pense que ça vient avec l’âge, il y a tant à apprendre du monde. Je travaille avec ma famille pour produire le plus de nourriture possible sans aller au supermarché. Nous allons cultiver tout ce que nous pouvons dans le jardin cet été.
montagne jusque dans mon jardin. En espérant que j’aurai une maison avec des panneaux solaires, des systèmes de récupération des eaux de pluie, un jardin, et une serre. Quels sont tes plans pour ton futur proche ? Je veux plus que tout améliorer mon style en backcountry, ma compréhension et mes connaissances sur les avalanches, les couches de neige, les cristaux et pouvoir vivre la montagne en sécurité. Chaque décision prise là-haut est un pari. Je dois donc améliorer ces aspects-là pour profiter du ski pour le reste de ma vie. Merci Karl pour cette belle discussion !
Quels sont tes plans à long terme ? Je veux montrer aux gens le plaisir qu’apporte le ski. Je ne veux pas être dans un bureau 12 heures par jour. Dans 20ans, j’aimerais skier depuis le sommet de la
2013 - « Tracing Skylines » Poor Boyz 2013 - « All Damn Day » 4bi9 2013 - « Valhalla » Sweetgrass 2014 - « Twenty » Poor Boyz 2014 - « Burn » 4bi9
2014 - « Almost Ablaze » TGR Récompenses:
2011 - West Coast Sessions « MVP » 2012 - iF3 « Rookie of the Year »
Grant Gunderson
On dirait que l’environnement et l’impact que l’on a dessus sont très importants pour toi. Oui, bien sûr. Je me suis rendu compte récemment que mon activité favorite renforce les menaces qui pèsent sur notre environnement. Je ne peux pas abandonner le ski, mais je suis motivé pour trouver des manières de réduire mon impact sur l’environnement dans d’autres aspects de ma vie. J’ai appris beaucoup sur la manière avec laquelle nous produisons la nourriture dans mon pays, et j’ai radicalement changé mon alimentation pour supporter les produits qui nuisent le moins possible à notre environnement. C’est dingue que nos infrastructures agricoles aux USA, là où la nourriture est produite, soient pleines de produits chimiques. Il y a beaucoup à faire sur cette question et il est important de savoir où la nourriture est produite et d’acheter des produits locaux. C’est fou de voir comme en France le discours nourriture est en avance, c’est bien mieux que d’avoir d’immenses sociétés qui inventent de nouvelles manières de modifier génétiquement le blé.
2014 - War of Rails 1ère Place 2014 - VARS Tournament 3ème Place 2014 - Total Fight Slopestyle 2ème Place
kiroro, japon
downdays season 14/15 MAGAZINE
KARL Fostvedt
Dialogue
18
Nine hours was a bit unusual: Most people aren’t willing to spend all day up top hoping for a window. I joke about a dedicated stopwatch, a running total of time spent waiting. I’m not sure I want the true number. When you get your break and there’s no one dropping in on top of you—it ’s wor th the wait. One mind-blowing run is all it takes to zero out the clock.
More dropping, less waiting: See photos and video of Kye Petersen and Dave Rosenbarger’s Cham experience at patagonia.com/findaway Photo: Christian Pondella | © 2014 Patagonia, Inc
Freshies
20
Rumeurs d’un Inspired Tour Surfant sur le succès du B&E Invitational, Inspired Media veut étendre ce concept en ajoutant plus d’événements. Même si ce n’est qu’un projet, les rumeurs que nous tenons de sources fiables sont super enthousiasmantes. Les événements confirmés pour cette saison sont le B&E Invitational et le Newschoolers Invitational, mais on parle déjà aussi d’autres événements de haut rang ! Avec des stars comme Henrik Harlaut, Phil Casabon, Adam Delorme, Candide Thovex et bien d’autres, ce Tour, si il se concrétise, s’annonce incroyable. Ça pourrait bien être le type d’événement qui sauvera le milieu des compétitions de freeski. Jetez un œil à downdays.eu pour vous tenir informés sur ce projet.
Octobre
iF3 Innsbruck Notez ces dates, le 3 et 4 Octobre 2014 l’International Freeski Film Festival, iF3, retourne au Stadtsäle à Innsbruck en Autriche. Avec les premières Européennes des films de Legs Of Steel, Freeski Crew, Level 1, Poor Boyz et bien d’autres, tous les fans de freeski seraient fous de manquer l’iF3 d’Innsbruck. Chaque soir, les projections seront suivies par un concert avec des artistes de première catégorie. L’année dernière, la légende du Hip Hop Ali Shaheed Muhammad de A Tribe Called Quest et le groupe de métal Jett Black ont fait des shows hallucinants, et cette année aussi la fête s’annonce inoubliable ! Vous ne devez pas rater ça ! Pour les billets et plus d’infos, allez sur: www.if3.at
downdays season 14/15 MAGAZINE
Downdays Pro Level Chez Downdays, nous avons toujours rêvé de voir quelqu’un replaquer un trick avec le grab encore en main. Pour fêter la mise en ligne de notre nouveau site downdays.eu, nous avons décidé de lancer le Downdays ProLevel, un contest vidéo online pour enfin voir ce rêve se réaliser. Le concept du ProLevel est simple, envoyez-nous à Downdays une vidéo où vous replaquez un trick tout en tenant encore le grab. Le rider avec le meilleur trick remporte une caisse de 24 bières et pleins de goodies Downdays. Le vainqueur devra aussi annoncer le prochain trick Downdays ProLevel que les futurs participants devront tenter. Pour plus d’infos sur les prix à gagner et savoir comment participer, rendez-vous sur : downdays.eu
Adam Delorme
La Clusaz
downdays season 14/15 MAGAZINE
Pierre Augier
OctobrE
Gallery 22
Gallery
Samuel Anthamatten
Zermatt
Tero Repo
Vincent Gagnier
downdays season 14/15 MAGAZINE
Denver, COlorado
Chip Kalback
OctobrE
Gallery 24
Flo Orley (Sur les skis!)
Taschachwand, Pitztal
Klaus Polzer
Obertilliach
downdays season 14/15 MAGAZINE
Flo Geyer
Florian Breitenberger
OctobrE
Gallery
27
Shea Flynn
Auburn, MAinE
downdays season 14/15 MAGAZINE
Erik Seo
OctobrE
Gallery 28
Tignes
downdays season 14/15 MAGAZINE
Julien Lange
Louis Garnier
OctobrE
Gallery
29
Jacob Wester
St. Moritz
Daniel Rönnbäck
downdays season 14/15 MAGAZINE
OctobrE
Gallery
31
Bruno Compagnet
downdays season 14/15 MAGAZINE
Couloir Holzer, Sella, Dolomites
Jeremy Bernard
Octobre
Gallery 32
Fin
Kaj Zackrisson
Cortina d’Ampezzo, Dolomites
Mattias Fredriksson
P h o to : DA MI EN D E S CH A MP S
GPSY
crew
IS EVERYTHING U LT I M AT E S T R E T C H & b R E AT H A b L E M O U N TA I N W E A R f e at u r i n g 37, 5 m e m b r a n e - s a m fav r e t
Brains
36
Les dangers du début de saison L’hiver pointe souvent le bout de son nez tôt dans la saison. L’Automne est sans aucun doute une période agréable de l’année, cependant, il y a deux ou trois choses à prendre en considération pour ce qui est du ski de début de saison, ses dangers et comment les éviter. Texte: Stephan Skrobar
Les dangers du début de saison
C’est une magnifique période de l’année. Le brouillard couvre les vallées, les jours raccourcissent, les nuits se rafraîchissent tandis que les boissons se réchauffent. Les nombreuses ouvertures de glaciers à travers les Alpes, qui célèbrent l’arrivée de la saison neigeuse, reçoivent à la fois des avis positifs et critiques. L’Automne est un moment excitant, en particulier pour les skieurs à la recherche de fun en dehors des pistes damées, mais qui comporte pourtant de nombreux dangers souvent pris à la légère, avec pour cause la joie de remonter sur deux planches. Les couches d’inversion parsèment souvent l’Automne, les dépressions restent en vallée, tandis que le soleil brille sur les cimes. Le manteau neigeux est généralement fin, et après des alternances de temps sec et venteux, des croûtes dures se forment. Une croûte de glace est rarement un rêve pour un freerider, et ce qui se passe en-dessous peut être le début d’un cauchemar. L’air froid piégé dans cette couche transforme la structure de la neige, créant des liaisons un peu comme dans un sac de billes. Pour les skieurs aventureux, une couche de ce type, même de faible épaisseur, se transforme en un réel risque d’avalanche. Le danger n’est pas vraiment d’être enseveli, bien que l’on ne puisse l’exclure, mais il est une conséquence de se faire traîner par cette couche à travers les rochers ou au-dessus des barres rocheuses, ce qui dans le meilleur des cas provoquera de douloureuses blessures.
downdays season 14/15 MAGAZINE
La neige cache les imperfections du terrain, et les couvre de sa beauté et de son calme. Mais en-dessous se trouvent des créatures de douleur, les snow sharks. À ne pas confondre avec les monstres de « Avalanche Sharks » (le pire film de série B de 2013), les snow sharks sont les nombreuses roches à peine recouvertes par la neige. Et quand c’est la marée basse, les snow sharks s’invitent au bal. Des lignes de ride sûres sont la clé, tout comme la connaissance du niveau de neige ; cette ligne à peine repérée n’est peut-être pas aussi profonde que vous le pensez. Ces roches sont pratiquement impossibles à visualiser avant que ce ne soit trop tard, et provoquent que ce soit pour vous ou votre équipement une fin de saison précoce. Et si cela ne suffit pas, une autre créature encore plus dangereuse se cache dans les glaciers. Les crevasses ! Une gueule ouverte, ces gouffres infranchissables peuvent être recouverts de neige bien plus facilement que vous le pensez, et chaque saison des freeriders sont victimes de ces assassins silencieux. Tous les glaciers renferment des crevasses. Il vous suffit de chercher des images de glaciers pendant l’été pour vous rendre compte de la quantité énorme qu’ils dissimulent. En Automne, les ponts de neige qui ont survécu à l’été sont fragiles, et même une insignifiante chute de neige peut suffire à couvrir ces abysses. Les zones glaciaires à relief convexe ou concave sont souvent les plus dangereuses. Il est donc impor-
tant de partir avec un guide expérimenté, qui connaît les dangers de la zone. Attention à là où vous vous arrêtez, vous ne savez jamais ce qui se trouve en-dessous. Si vous chutez et perdez vos skis, n’essayez pas de remonter les récupérer, cela aug-
Le meilleur moyen d’éviter les snow sharks, les crevasses et les couches instables est de skier prudemment. Faites attention au terrain sur lequel vous évoluez, renseignez vous sur les conditions, pensez à ce qu’il y a en-dessous, et skiez en groupe. Si vous voulez optimiser vos premières sorties, préparez votre corps et votre esprit. Faites quelques descentes d’échauffement avant de vous rendre sur cette ligne de freeride fantastique. L’hiver est long, et il n’y a rien de plus frustrant que de couper court à sa saison. Sortez, profitez, mais intelligemment. Et profitez des bières en fin de journée, ce sera bien plus malin.
37
downdays season 14/15 MAGAZINE
Trient, valais
Tero Repo
Les dangers du début de saison
Un autre péril souvent oublié est simplement la connaissance de soi-même. Débordant d’enthousiasme, une lourde chute -et ses conséquences- est bien plus probable en début de saison. À moins que vous n’ayez eu la chance de vous plonger dans l’hiver de l’hémisphère sud, vous n’aurez pas les mêmes capacités techniques les premiers jours par rapport aux derniers de la saison passée. De plus, vous serez probablement sur un glacier, et ne serez pas acclimatés à l’altitude et vous vous fatiguerez donc plus vite. Une bière redoublera ainsi facile-
ment son effet sur vous, et avant que vous ne vous en rendiez compte, vos jambes seront déjà molles.
Brains
mente les risques d’être avalé par les profondeurs- demandez l’aide d’un ami. À cette période les crevasses sont bien moins remplies de neige et c’est donc de la glace qui amortira votre chute, et si vous êtes assez chanceux pour y survivre, en sortir sans aide extérieure est tout simplement impossible.
GEAR
38
Backcountry ruler Une journée en backcountry fait partie des rêves d’un freeskieur, mais c’est aussi un test de la condition physique de ce dernier et de son équipement. Pour éviter que votre rêve ne vire au cauchemar, soyez préparé et ayez avec vous le meilleur matériel.
Smith | Maze Baron von Fancy Ventilation AirEvac 2 Système Self-Adjusting Lifestyle fit Neuf aérations Système audio Skullcandy disponible
Virtika | Signature Jacket Balboa
Octobre
Shell trois couches 25k waterproof Double stitched bar-tacked seams : 100% sealed Manches Zip-off avec locking zippers Six aérations protégées par des mailles
Smith | I/07 Neon Baron von Fancy AirEvac Integration Technology Système de changement d’écran Single-Pivot Écran interne anti-buée 5X Inclus : deux écrans Performance Mirror
DOWN | Showdown 115
downdays season 14/15 MAGAZINE
Taille: 190 cm Sidecut: 135-115-122 mm Deux couches Full Carbon et Light Triax Glass Rayon de courbure progressif : 29 m au nose, 55 m sous le pied et 35 m au tail
ATOMIC | Waymaker Carbon 130 Stiff/lightweight Carbon Spine 3M Thinsulate Platinum Insulation Système de marche Free/Lock
Marker | Duke Range DIN: 6 -16 Triple Pivot Elite Toe/Inter Pivot Heel 0˚/7˚/13˚ Climbing aid Gliding AFD Plate
Scott | ridge Pants GORE-TEX 3 layer shell Salopette ajustable et détachable Coutures étanches
DANE TUDOR
NO S H O R TC U T S
C’est incroyable comme le son de quelques profondes respirations avant de vous lancer vous fait réaliser à quel point tout le reste est important. Mais lorsque le moment vient, lorsqu’il ne s’agit plus que de vous, et la montagne, et la ligne de vos rêves – c’est à ce moment-là que tout prend son sens.
SCOTT-SPORTS.COM © SCOTT SPORTS SA 2014 | Photo: Chris Bezamat
Essentials
40
Black Diamond: JetForce Airbag Technology
Les sacs à dos airbag sont le nouveau matériel d’avalanche essentiel. Capables de vous maintenir en surface, il est important d’en porter un dans lequel vous avez vraiment confiance.
En opposition aux systèmes habituels de gonflage avec bombonne de gaz, la nouvelle technologie Black Diamond JetForce Airbag utilise l’air environnant. Ce nouveau système peut gonfler l’air-
bag en seulement 3,5 secondes à partir de trois sources de prise d’air sur le sac à dos, et le garde gonflé pendant 3minutes. Après quoi, le sac se dégonfle pour procurer une poche d’air vitale sous la neige. L’airbag est de 200 litres, donnant plus de volume et donc une meilleure chance de rester en surface. Mais le plus grand avantage est peut-être la réutilisabilité du système. Black Diamond explique que l’airbag se replie facilement et qu’après une recharge de la batterie Lithium Ion pendant 8heures, le sac est prêt à être réutilisé. Chaque charge est supposée permettre au moins quatre déclenchements. Les avalanches font partie de notre sport et être pris dans une coulée est un des dangers les plus effrayants qui soit. Skiez avec responsabilité et soyez sûrs de vous lancer préparés!
OctobrE
Mons Royale: Original LS Il est normal de porter sur soi la meilleure couche de vêtement technique. Porter un vêtement pourri signifie
l’Original LS est là depuis le début. Avec un design intemporel, ce vêtement technique à manches longues est conçu
transpirer, congeler ou avoir une odeur de clochard. Passez donc à la laine merinos pour skier longtemps et conquérir les éléments! Fait 100% en laine merinos,
pour vous garder au chaud, être confortable et stylé –un luxe rare dans ce milieu. Pratique et sensible, le Mons Royale Original LS a littéralement tout ce qu’il vous faut.
downdays season 14/15 MAGAZINE
FlyLow: Quantum Pro Jacket & Baker Bib Votre outerwear doit être adaptée aussi bien à la phase de montée que de descente. Qui fait du dénivelé connaît l’importance de la versatilité des vêtements. Des matinées glaciales au soleil de l’après-midi, l’outerwear de randonnée doit tout supporter. La FlyLow Quantum Jacket est faite spécialement pour surmonter tous ces soucis. Cette veste
3couches Intuitive Fabric, waterproof 20k, est conçue pour accepter des vêtements supplémentaires si besoin est, tout en maintenant sa mobilité. Elle est résistante, légère, facilement pliable et a de nombreuses poches. Le pantalon Baker Bib renforce ces fonctions tout en tenant cette poudreuse durement gagnée à l’extérieur et la chaleur à l’intérieur.
Creative
42
Mountain Roots par
downdays season 14/15 MAGAZINE
Eric Pollard
Eric Pollard
L’idée que seuls 10% d’un iceberg sont visibles, alors que les 90% restant se trouvent sous l’eau, fut mon inspiration pour dessiner des arbres et des montagnes. J’aime dessiner des images qui montrent ce qui pourrait se trouver sous la terre. Mountain Roots est une tentative de capture de l’endroit où j’ai grandi et appris à skier. L’œuvre originelle est assez grande pour un dessin au crayon : 69x104 cm. Cela m’a pris environ 16 heures pour dessiner et nuancer. Ma main me faisait mal lorsque j’ai terminé. Je ne dessine ou peins que très peu, juste quelques réalisations par an, mais je profite de chaque moment. — Eric Pollard
downdays season 14/15 MAGAZINE
Eric Pollard
Creative
43
Talent
44
Zuzana Stromková Naissance : 21 mai 1993 à Liptovský Mikuláš,
Vit à : Liptovský Mikuláš Station de Ski : Jasná & Donovaly, Slovaquie
Hobbies : Photographie, skateboarding,
Sponsors : Sappe Aloe Vera Drink, Roxy,
randonnée, géocaching
Line, Dakine
ZUZANA STROMKOVÁ
Slovaquie
Interview: Mark von Roy
La plupart du temps je suis entourée par des personnes géniales, je me sens bien et je souris.
Tu préfères les contests ou faire des vidéos ? Les deux sont cools. Aux contests on rencontre pleins d’amis de différents pays et si on gagne ça fait plaisir aux sponsors. Faire des vidéos est amusant, j’adore passer du temps en montagne avec mes copains et quand quelqu’un prend une caméra c’est parfait.
Qui est la meilleure fille actuellement ? Lisa Zimmerman est avec certitude une des meilleures, mais j’aime aussi le style de Emma Dahlström et de Maude Raymond.
On dirait que tu es toujours heureuse et souriante quoi qu’il se passe. Quel est le secret de ta bonne humeur ?
Tu es une des seules filles dans le freeski à faire des rodéos 900, pourquoi si peu de filles font des rodéos ? Je ne sais pas pourquoi, je crois que les filles font en général plus de corks que de rodéos. J’imagine que chacun aime des choses différentes.
Klaus Polzer
Quel est ton contest préféré et pourquoi ? J’aime vraiment le Nine Queens. Je ne sais pas si on peut l’appeler un contest, mais à chaque fois, à la fin de l’événement, il y a une petite compétition avec une vraie bonne ambiance, des personnes amicales et un snowpark parfait. C’est génial et super amusant.
Quelle est la meilleure chose qui te soit arrivée la saison dernière ? Avant les JO, on m’a donné un budget et j’ai pu passer plus de temps sur la neige que les années précédentes. C’était sans aucun doute la meilleure chose. J’ai voyagé dans le monde entier, ma saison a débuté en Août en Nouvelle-Zélande, puis Autriche, USA, Russie, Suisse et Italie. Les Jo ont aussi été une belle expérience.
Nine Queens, Livigno
downdays season 14/15 MAGAZINE
Comment est le milieu du freeski en Europe de l’Est ? Les conditions de neige dans l’Est cette saison ont été horribles. Nous n’avons qu’une seule bonne station appelée Donovaly, où l’on peut sauter et où ils utilisent des canons à neige pour le snowpark. Les autres stations ne comprennent toujours pas qu’un snowpark peut attirer du monde, et cela même s’ils ont l’argent pour en créer un. On y trouve quelques rails ici et là, mais elles ne fournissent pas des heures de dameuse ou des canons à neige. Et pourtant, il y a des freeskieurs prometteurs.
Introducing the Hot Forge Hoody
BlackDiamondEquipment.com
Bob Downs La Parva, Chile Photographer: Adam Clark
Talent
46
Christof Schenk Naissance : 20 septembre 1993 à Bozen, Sud
Vit à : Gröden, Sud Tyrol Station de Ski : Seiser Alm, Gröden
Hobbies : Maquettes d’avion, Trampolining Job d’été : Boulanger
Sponsors : Colmar, Smith, Dalbello, Level
Gloves, Völkl, Marker, F-Tech, Cober
faire une bonne vidéo. Sur les contests il y a beaucoup de pression. Les vidéos sont bien plus relax et tu peux vraiment montrer ce que tu sais faire.
L’an dernier tu as rentré ton premier triple. Que penses-tu des quadruples ? Je pense que quelqu’un va finir par en faire un. Mais nous n’en verrons jamais en contest. Il faut le bon saut pour le faire, et on voit déjà rarement des sauts adaptés pour des triples en compétition.
Vous skiez aussi en backcountry ensemble, c’est quelque chose que tu voudrais faire plus dans le futur? Cette saison nous avons eu plus de 3mètres de neige et j’aime skier la poudreuse. Je voudrais filmer plus en backcountry et même faire quelques contests de freeride. J’aime la manière avec laquelle Markus (Eder) mixe le backcountry et le park.
Qu’y a-t-il de mieux, gagner un gros contest ou faire un super segment vidéo ? Les deux sont cools, mais je préfère
Tu as des frères qui sont aussi des freeskieurs, c’est comment de rider avec eux ? Je ne skie pas beaucoup avec mon petit frère, il a 7ans de moins et ride encore le petit park. Mon grand frère Stefan a un an de plus, on skie toujours ensemble et on essaye de s’entraider et de progresser.
Est-ce que Markus est quelqu’un que tu respectes ?
Absolument ! Mais c’est aussi un ami et un rival en quelque sorte. Je t’ai vu débuter le speed flying, c’est comment ? J’ai commencé en Mars avec un copain. C’était un peu kamikaze, j’ai débuté sans poser beaucoup de questions, haha. C’est super fun ! Ça n’a pas grand chose à voir avec le freeski, c’est très différent. Quelle est la meilleure chose qui te soit arrivée la saison passée ? Rentrer un triple backflip pour la première fois au Jon Olsson Invitational. C’était plutôt marrant. Dis-nous ton but ultime ? Prendre part aux prochains Jeux Olympiques, et bien sûr aussi aux X Games.
Alessandro Belluscio
Quel a été ton pire accident en ski et comment a-t-il changé ton point de vue sur le ski ? Il y a quatre ans j’ai tenté un double frontfilp, j’en ai fait deux et demi et j’ai atterri sur la tête. J’ai déplacé ma 4ème et ma 5ème vertèbre. Depuis je fais plus attention. Je réfléchis beaucoup aux tricks avant de les essayer, ça les rend bien plus simples à replaquer. J’essaye d’être plus en sécurité en m’entraînant sur les trampolines et en faisant un peu de préparation physique, je me sens plus fort.
Seiser Alm
downdays season 14/15 MAGAZINE
CHRISTOF SCHENK
Tyrol, Italie
Interview: Mark von Roy
Teamrider Basti Daschner
SAVIN | seagreen
WWW.ZIENER.COM
downdays season 14/15 MAGAZINE
Freeze Magazine
History 48
History
Freeze Magazine est un point crucial de l’univers du freeski. Pendant presque dix ans il a été 49 la voix de ce milieu, jusqu’à ce que de manière inattendue –et au regret de tous- il disparaisse. Il a construit le paysage du freeski, et son influence se ressent aujourd’hui encore. Parmi les articles on trouvait pourtant un peu de verbiage assez chargé chargé qui ne présentait pas forcément un grand intérêt. À cause de difficultés financières, Freeze fut prit en main assez tôt par une grande maison d’édition Américaine. En plus de l’audace et de l’ambition d’explorer toutes les possibilités de publication, ce qui rend encore Freeze si pertinent aujourd’hui est sa position sans compromis qui donnait à la nouvelle scène freestyle une vision crue et vraie du milieu, même si elle allait souvent à l’encontre des positions établies de l’époque. Le milieu grandissant du freeski a aimé Freeze pour cela, et son influence se ressent encore aujourd’hui. Lorsque Freeze annonça son dernier numéro fin 2004, tout le monde du freeski fut sous le choc. Le fort essor d’internet au début du nouveau millénaire fit de Freeze le magazine le moins rentable du géant Transworld, et fut évincé par des gestionnaires sans scrupules manquant peut-être un peu
Une Question
de Timing
Freeze Magazine
Chaque mouvement culturel, chaque milieu, est indissociable de certaines étapes fondatrices. Ces dernières servent encore de guide des années après leur création. Dans le milieu du freeski, elles sont souvent représentées par des films, pourtant le légendaire Freeze Magazine fait indéniablement partie de l’une d’entre elles. Bien que ce n’était guère prévisible en 1996, le freeski expérimenta son premier grand boom durant cette période- encore nommé en tant que Ski Extreme- tandis que le freestyle jouait alors un rôle secondaire. Les stars de l’époque étaient Glen Plake, Scott Schmidt, Doug Coombs ou Dean Cummings et les talents émergents étaient Shane McConkey et Seth Morrison. Matchstick Productions et Teton Gravity Research commençaient de faire bouger les choses dans le milieu des films, et un certain nombre de nouveaux magazines commençaient à rivaliser avec le leader POWDER. Nous pouvons remercier la révolution numérique pour ces évolutions. Alors que tout le monde shootait encore
les photos et vidéos sur pellicule, le montage vidéo, les agencements de magazine et la post-production étaient désormais possibles sur ordinateur. Cette révolution permit à de nombreuses start-up du freeski de créer leur propre média pour la joie des skieurs du monde entier. Grâce à Kent Kreitler, un skieur culte de l’époque, un autre magazine de freeski appelé Boards in Motion apparu en même temps que Freeze. Ces deux magazines étaient à l’origine surtout orientés vers le Big Mountain, et Boards in Motion était même meilleur. Le grand changement arriva lorsque Freeze se concentra sur le mouvement newschool émergent. C’était un vrai pari car à l’époque le ski newschool était marginal. C’est pourtant cette orientation de Freeze qui devint le porte-voix de cette nouvelle génération freeski ; et c’est pourquoi on vit ensuite disparaître Boards in Motion, tandis que la plupart des pros de la génération précédente vécurent leur initiation au freeski à travers les pages de Freeze. En feuilletant de vieux numéros, on est frappé par le côté rebelle qui a aidé à forger l’image de Freeze, avec des rubriques légendaires comme Liftie of the Month et Ask Brad.
de clairvoyance. Compte tenu de la croissance du sport, l’histoire de Freeze aurait pu être complètement différente, mais à la place, Freeskier Magazine saisit l’opportunité et remplit le trou béant laissé par Freeze. Bien que magazine de qualité, Freeskier ne pourra jamais atteindre la pertinence et le tranchant qu’avait Freeze, car selon toute vraisemblance, l’équipe éditoriale entourant Micah Abrams aurait eu beaucoup de mal à perpétuer son style éditorial toutes ces années. Néanmoins, ils sont pourtant réapparus brièvement avec leur magazine parodique hilarant Skeeze quelques années plus tard, qui poussa leur style unique encore plus loin. Aujourd’hui, internet, à travers les médias sociaux et le célèbre newschoolers.com, donne la parole à chaque athlète, crew et fan – un concept qui aurait été inimaginable lors de la création de Freeze. Tandis que l’apogée de la presse écrite est peut-être passée, les magazines sont encore un composant très important du milieu, même s’ils ont un but différent d’il y a vingt ans. Le groupe talentueux de personnes ayant lancé Freeze se trouvait dans le bon créneau au bon moment et a saisi l’occasion pour créer une icône du freeski qui exercera encore son influence pour des années à venir.
downdays season 14/15 MAGAZINE
Texte: Klaus Polzer
downdays season 14/15 MAGAZINE
LES ANNEAUX DE LA FORTUNE Les Jeux Olympiques avaient reçu une avalanche d’opinions à la fois critiques et optimistes. Le point de vue objectif d’un vétéran du freeski avec l’expérience de coach Olympique de slopestyle à Sotchi donne un aperçu des débuts du freeski sur le devant de la scène.
Texte:
Victoria Beattie
Il y avait une atmosphère de célébration chez les chanceux qui avaient rejoint Sotchi pour représenter leur pays au plus haut niveau. Ils étaient là pour s’amuser et se forger des souvenirs indélébiles, mais aussi pour prendre part à la compétition. Le score des juges ne détermine pas un succès ou une défaite pour ces athlètes. Ils étaient là pour exprimer leur créativité et montrer au monde l’amour qu’ils ont pour ce qu’ils font. Que cela signifie une médaille ou seulement le fait de replaquer un run, le résultat final arrive en second plan par rapport au fait de prendre part à la compétition, et les sourires dans l’aire d’arrivée en sont la preuve.
tuel bruit des motoneiges et du dubstep comme aux X Games. C’était plus un groupe d’amis qui s’amusait sur un des plus gros slopestyle de tous les temps. La météo était si bonne qu’un des derniers trainings se transforma en session printanière, avec les skieurs qui essayaient des tricks qu’ils n’auraient jamais fait ailleurs, le tout, en s’encourageant mutuellement. Les jours de compétition furent mémorables. Conscients de l’attention générale, la tension était à un niveau jusque là jamais rencontré. Le slopestyle hommes fut, à ce jour, la plus grande compétition de l’histoire de notre sport.
L’arrivée en Russie était le point culminant de nombreuses années de préparation. Une opération logistique à une échelle militaire. Se trouver à la porte de départ des JO représente la moitié de la bataille, et des stratégies extrêmement agressives du traitement des blessures ont été employées pour y parvenir. Des décisions controversées furent prises avec le corps des athlètes. Le temps, l’argent et l’espoir investis dans chaque athlète étaient énorme. Les athlètes avaient pris part à des programmes d’entraînement intensifs, et tous avaient une équipe pour les encadrer. L’accès aux kinés, aux psychologues sportifs, aux techniciens du fartage, aux analystes de performance, aux nutritionnistes…Une scène très différente à celle d’antan, et après coup assez risible. En fin de journée, ils étaient encore un groupe de gamins qui lançaient des tricks sur des skis.
Maintenant les uniformes rangés, l’impression générale est principalement positive. Le freeski a été présenté au monde de belle manière. Que les gens aient compris ce qu’ils regardaient ou non, ils étaient impressionnés et excités par ce nouveau sport. De bonnes choses vont découler de ce nouveau chapitre de l’histoire du freeski. Beaucoup de skieurs vont ressentir pendant longtemps les émotions générées, et avoir été un athlète Olympique est une expérience qu’ils chériront fièrement pour le reste de leur vie.
Malgré une mauvaise presse, la Russie a organisé d’incroyables JO et fut un hôte exceptionnel. Les installations étaient entièrement neuves et parfaites. La sécurité était omniprésente, et ce, pour un sentiment de bienêtre dans ces Jo qui étaient sous la menace d’attaques terroristes. Je me suis sentie comme en sortie scolaire, tout le monde était ensemble, portant des unif o r m e s , mangeant ensemble dans l’immense salle de restauration. Les freeskieurs étaient de loin le groupe le plus uni et chacun riait de l’uniforme officiel de l’autre. Nous sommes arrivés en Russie sept jours avant la cérémonie d’ouverture et avons eu la majorité des entraînements de slopestyle avant que les JO ne débutent. Il y avait une ambiance super relax. Il n’y avait pas le perpé-
Pour l’instant notre sport retourne à sa relative normalité, et malgré toute l’agitation, l’esprit du freeski vit encore bel et bien.
Robin Macdonald
Freeskiing olympique
Thought
50
RU L E THE MOUN TA IN TAIN
ALL BLACK
JESTER RANGE OF USE
DUKE EPF FEATURES
RANGE OF USE
FEATURES
downdays season 14/15 MAGAZINE
Joss Christensen Interview
Feature 52
Dogs &
Sarajevo, Bosnie-HerzĂŠgovine
Nate Abbott
Olympics
Feature
54
Les douze derniers mois de la vie de Joss Christensen pourraient facilement être adaptés au cinéma. Skieur inattendu de l’équipe ultra compétitive US Freeskiing Team, il fit mettre de côté le favori le plus populaire. Joss fit taire toutes les critiques en réalisant le meilleur run de slopestyle de tous les temps remportant au passage la médaille d’or Olympique, qu’il dédia à son défunt père. Tout au long du tourbillon de séances photos, d’interviews et de rencontres de personnalités qui a suivi, le jeune Américain garda la tête froide et sut rester humble. Joss est simplement un gars qui s’amuse avec les jeux vidéo et qui aime plus que tout aller skier.
Je pense que la morsure d’un chien Bosniaque remporte la palme de la pire chose qui puisse arriver ! Quelle a été la meilleure ? Je dirais que ça a été le photoshooting pour Rolling Stone Magazine avec Nick (Goepper) et Gus (Kenworthy). On se sentait comme des rockstars, ils nous ont mis des blousons en cuir et des pantalons superslim. On était hyper serrés dedans, on transpirait et ils ont pris plus de 2000 photos. On n’a sourit sur aucune d’entre elles haha ! C’était cool, et les photos sont super. En plus de ça, j’ai tweeté une quantité folle d’actrices canons, mais je crois qu’elles sont trop célèbres pour s’intéresser à une célébrité de troisième catégorie comme moi haha. Un mannequin Maxim m’a tweeté, c’était cool, mais elle ne s’est pas inscrite à mon tweeter. J’espère qu’Emma Watson me suivra Naissance : 20 december 1991 à Salt Lake
City, Utah
un jour. Je suis apparu dans trois US Weekly, deux People magazine choice, dans Seventeen magazine et bien sûr dans Rolling Stone. Tous ces magazines, sauf Rolling Stone, étaient plus intéressés par nos béguins pour les cé-
lébrités que par le ski. Nous avons beaucoup parlé de ski, mais ils ne l’ont jamais retranscrit. C’est assez dingue de voir comme les gens me reconnaissent maintenant. Je suis allé dans une pizzeria à Park City et un ami qui y travaille a décidé de m’offrir une pizza gratuite à chaque fois. Fondamentalement, je pense que c’est ça la meilleure chose : la pizza gratuite. Une pizza gratuite, c’est bon ça ! On dirait que de nouvelles portes se sont ouvertes pour toi. Comment c’était de rencontrer Barack Obama ?
Station de ski : Park City, Utah Musique : Surtout du Rap et du Hip Hop
Ah oui, ça aussi c’était pas mal, c’était juste dingue ! Nous étions environ 200 – toute l’équipe Olympique était invitée- mais seulement deux tiers des athlètes sont venus. Les athlètes les plus célèbres n’étaient pas là, comme les patineurs artistiques et quelques coureurs alpins, ils devaient être occupés par autre chose je pense. Nous avons dû traverser les points de contrôle, être reniflés par des chiens pour s’assurer que nous n’avions rien sur nous. Ensuite nous sommes arrivés à la Maison Blanche et ils nous ont laissé faire tout ce que nous voulions sur la pelouse sud avant de nous amener faire une visite guidée des lieux. Nous avons vu la bibliothèque, la Salle Chinoise et les épées de George Washington. Malheureusement nous ne pouvions pas avoir d’appareils photo lors de notre rencontre avec le Président Obama, parce que pendant les JO d’été de Londres les athlètes ont pris trop de selfies et c’est devenu un peu dérangeant. Nick, Gus et moi avions nos médailles autour du cou, et nous avons été présentés ensemble, nous lui avons serré la main et c’était à lui de décider s’il voulait nous parler ou non. Sa main était assez petite, ça m’a un peu surpris. J’essayais de penser à quelque chose à lui dire, mais plus je m’approchais de lui et plus j’étais nerveux. Il m’a dit « Félicitations ! » et la première chose que j’ai dite est « C’est dingue ! » et il m’a répondu « c’est ce que vous faites les gars qui est dingue ». J’ai balbutié « Merci » et j’ai continué d’avancer. J’ai été serré dans les bras de Michelle Obama et elle est vraiment grande, je la serrais donc au niveau de la taille. J’étais vraiment ébahi de rencontrer le Président et la Première
Hobbies : Mountain Bike, Skate Boarding,
Sponsors : Fischer, Oakley, Rockstar, Park
Golf, Trampolining, Jeux Vidéo, Billiards
City, Giro
Nate Abbott
Salut Joss, tout d’abord un grand bravo pour ton Or Olympique ! Depuis ton titre de champion, quelle est la pire chose qui t’est arrivée ? Merci ! La pire chose qui m’est arrivée, bein, il n’y en a pas vraiment! Peut-être le manque de sommeil, ça a été une période chargée. Mais je ne peux pas me plaindre. Ah si, j’ai été mordu par un chien en Bosnie. Ça a été un véritable calvaire, j’ai eu une quarantaine de piqures, le vaccin contre la rage et le tétanos et j’ai dû prendre des tonnes d’antibiotiques. Tout le voyage se passait plutôt bien, mais à partir de là ça a commencé à être plus problématique. J’ai eu trois injections en Bosnie, 32 ou plus dans le Maine, puis une à New York et un autre en Suède. C’était assez violent.
Sarajevo, Bosnie-Herzégovine
downdays season 14/15 MAGAZINE
Joss Christensen Interview
Interview: Klaus Polzer
« […] En plus de ça, j’ai tweeté une quantité folle d’actrices canons, mais je crois qu’elles sont trop célèbres pour s’intéresser à une célébrité de troisième catégorie comme moi haha. »
downdays season 14/15 MAGAZINE
Klausberg, Sud Tyrol
Klaus Polzer
Joss Christensen Interview
Feature
57
Ça ressemble à une aventure à la Forrest Gump. Tu as rencontré d’autres personnalités importantes ? Par rapport à beaucoup d’athlètes médaillés, je n’en ai pas rencontré tant que ça. J’avais quelques opportunités, mais j’ai préféré aller skier. On m’a demandé de rencontrer Steven Tyler et CeeLo Green pour une collecte de fonds, mais je ne pense pas y prendre part. J’ai rencontré quelques joueurs de football américain qui ont gagné le Superbowl mais je ne connaissais même pas leur nom parce que je ne suis pas un fan de football. Le David Letterman Show était vraiment cool. Nous ne l’avons pas rencontré avant le show. J’étais très nerveux. Nous avons expliqué les différences entre les step-ups, les kickers et les step downs. Ce show a été le plus cool que nous ayons fait pour la télé car il ne nous a pas posé les mêmes questions encore et encore, il était vraiment intéressé. Je devrai probablement encore rencontrer de nouvelles personnes, mais ce que je veux vraiment c’est skier avec mes amis autant que possible. Et éviter les vaccins contre la rage… Est-ce que le monde a changé pour toi depuis les JO ? Un peu oui. Il y a eu beaucoup de controverses quand j’ai eu la dernière place dans l’US Freeskiing Team. Il y avait beaucoup de haine, mais pas forcément envers moi. J’avais beaucoup de pression, et j’essayais de ne pas y faire trop attention. Beaucoup de gens ont exprimé leur opinion sur le fait que Tom (Wallisch) aurait dû avoir cette place. Quand j’ai été pris, j’étais super heureux, mais c’était étrange en même temps. Ça aurait été génial si on avait tous pu être dans le team. Depuis ma victoire beaucoup de gens se comportent différemment avec moi. Mais je suis toujours le même gosse. Au final ce n’est que du positif, donc c’est cool. J’imagine que d’aller au plus grand
événement de l’histoire de notre sport apporte sa part de pression. Avec toute la controverse autour de la qualification, as-tu ressenti un surplus de pression ? Je savais qu’il aurait été difficile de faire partie des quatre qualifiés dans le team US, et chacun des quatre avait une chance de faire un podium. Depuis le début je voulais en faire partie et aller me faire plaisir là-bas. Quand j’ai été pris, j’ai eu un peu plus de pression pour me prouver que je le méritais car je ne remplissais que la moitié des critères de qualification. Certains skieurs avaient des grosses clauses dans leurs contrats avec des sociétés qui s’attendaient à ce qu’ils gagnent, et je pense que leur pression était bien pire que la mienne. Je voulais me prouver quelque chose à moi-même. Il n’y avait personne -qui ne connaît rien au ski- pour me dire « Tu dois gagner ! »
Les grosses sociétés de sponsors ont aussi leurs côtés négatifs. Estce que les JO ont été comme tu les imaginais ? Encore mieux que ce à quoi je m’attendais parce que j’étais présent à Sotchi pour l’événement test l’année avant. Le slopestyle était annulé, le tracé était pourri et nous ne savions donc pas comment seraient les kickers. Je m’attendais à d’assez petits sauts. Mais le tracé des JO était énorme et fonctionnait super bien. Quand j’ai vu les kickers pour la première fois, c’était gigantesque, les plus gros que j’ai sautés pendant un contest et les rails étaient cools aussi. L’événement était bien organisé, nous avions beaucoup de trainings, beaucoup plus qu’aux X Games ou que sur le
Dew Tour. Le slopestyle était dans le deuxième plus grand stade des JO après celui de la descente alpine, et il pouvait contenir jusqu’à 10000 personnes. Le jour de la compétition, en plus des caméras, il y avait trois hélicoptères pour la TV qui suivaient les skieurs de haut en bas toute la journée. Ça ne ressemblait en rien aux contests habituels. J’étais un peu déçu les premiers jours à cause de la mauvaise ambiance dans le team US, nous les freeskieurs étions considérés comme « les autres gars». Mais après la cérémonie d’ouverture, et quand la compétition a vraiment commencé, tout cela changea et la bonne ambiance arriva. Tout le monde prenait du plaisir. J’ai commencé de me rendre compte à quel point cet événement était magique. La saison passée était centrée sur les compétitions, surtout les qualifications des JO, et a laissé en retrait les autres événements et les shootings vidéo. Comment envisages-tu les saisons prochaines ? Je pense que l’attention de la communauté freeski va se tourner aussi bien sur le côté film que sur les compétitions. Il y aura trois Grand Prix de moins, mais l’US Open fait par contre son retour. Je crois que les sponsors vont voir plus d’intérêt dans les contests même s’il est dur de dire ce qui se passera exactement. Je pense que l’on verra une plus grande gamme de skieurs alors qu’avant l’attention était centrée seulement sur quelques uns. Nous nous tournons dans la direction qu’a pris le snowboard avec de gros athlètes de compétition, de gros riders d’images et d’autres qui sont forts dans les deux cas. C’est sûr que je veux plus filmer, mais je me sens vraiment bien physiquement et je veux en profiter sur les contests. Je veux absolument participer aux prochains JO. Ce n’était pas mon plan auparavant, mais après l’expérience à Sotchi une sorte de feu s’est allumé en moi, et je veux recommencer. On verra si je réussis. Par rapport aux autres skieurs nous ne savons pas grand chose de toi -sauf que tu es un super skieur de slopestyle et de halfpipe- tu es toujours passé sous les radars. Pensestu que ta vie va changer avec toute cette nouvelle attention sur toi ? Oui absolument, je ne crois pas qu’elle redeviendra comme auparavant. Je suis toujours la même personne, mais je suis
Jeffrey R. Staab / CBS
Dame. Il a ensuite fait un bref discours, félicité tout le monde et dit « Je voudrais personnellement remercier tous les snowboarders et skieurs freestyle pour avoir fait dire aux commentateurs de tout le pays ‘Air to Fakie et back to back double cork 1260’s ‘ je ne sais pas ce que cela veut dire, mais je voulais juste le dire. Je suis à peu près sûr d’être le premier Président à dire ces mots. » C’était dingue et je ne l’oublierai jamais.
Late Show with David Letterman, New York
downdays season 14/15 MAGAZINE
Joss Christensen Interview
Feature
58
maintenant beaucoup plus occupé. J’avais l’habitude de passer plutôt inaperçu, mais maintenant c’est très différent. C’est flatteur mais quand même assez difficile pour moi qui suis plutôt timide. Je vais continuer de skier parce que c’est ce sur quoi je me suis concentré ces dix dernières années. C’est la seule chose à laquelle je pense, je n’essaye pas de devenir une célébrité. Je fais toujours le plus d’interviews possible parce que cela m’est utile, mais je ne veux pas pour autant y perdre trop de temps. Après les JO, je suis allé à New York pendant dix jours avec Gus et Nick pour tous les plans média. Après quoi on s’est séparés, Gus a fait son truc avec les chiots, Nick a eu ses rendez-vous galants, et je suis rentré chez moi pour skier et organiser le reste de la saison, de l’été et de la saison suivante. Si tu avais tout le temps que tu Résultats :
2009 - 2ème Dumont Cup Slopestyle 2010 - 2ème WSI Halfpipe
voulais, quel projet aurais-tu pour l’année prochaine ? Tout ! Il y a tellement de zones de backcountry dans l’Utah que je veux skier. Je veux acheter une motoneige cet été, même si je n’aurai probablement pas trop le temps de l’utiliser. Il y a aussi pleins de rails et de spots de street qui n’ont pas été skiés ici, et je voudrais être le premier. Au moins avant que Tom ( Wallisch) ne les fasse, parce qu’ensuite ce sera dur de faire mieux que lui. Je veux aussi progresser en backcountry, pour l’instant je suis super bon seulement pour les tomahawks. Je veux aussi faire pleins de trucs ici à Park City. Dans les bois derrière chez moi, c’est rempli de châteaux d’eau qui ont des landings parfaits. Je crois que ça serait super de monter un projet qui reste dans les 20km autour de Park City, ça serait cool de passer une saison proche de
2011 - 1er NZ Winter Games Big Air 2011 - 2ème Dew Tour Snowbasin Slopestyle 2012 - 3ème FIS World Champs Slopestyle
chez moi. Mais si jamais il se met à bien neiger à Sarajevo, je serai sur le premier avion. C’est rempli de rails que personne ne prend en considération. Notre guide là-bas est pote avec toute la police, donc ils ne viendront pas nous embêter, il faudra juste faire attention aux chiens. Je suis sûr que quoi que tu fasses, le résultat sera épique, et j’ai hâte de voir ce qu’il en sera la saison prochaine. Merci beaucoup pour l’interview et bonne chance pour la saison à venir. Ah, et bonne chance avec cette histoire de rage !
2012 - 2ème Aspen Open Halfpipe 2012 - 3ème Aspen Open Halfpipe 2012 - 3ème AFP World Champs Slopestyle
2014 - 1er Grand Prix Park City Slopestyle 2014 - 1er Olympic Games Slopestyle
downdays season 14/15 MAGAZINE
Sarajevo, Bosnie-Herzégovine
Nate Abbott
« Mais si jamais il se met à bien neiger à Sarajevo, je serai sur le premier avion. C’est rempli de rails que personne ne prend en considération. Notre guide là-bas est pote avec toute la police, donc ils ne viendront pas nous embêter, il faudra juste faire attention aux chiens. »
Joss Christensen Interview
Feature
59
Feature
60
Le Continent Fin avril, Nuuk, capitale du Groenland. La Louise, une goélette polaire, nous attend au port pour un trip ski de rando de 9 jours au coeur des fjords. Décors grandioses, navigation dans la glace, conditions de neige exceptionnelles tous les ingrédients sont réunis pour vivre un rêve de gosse au cœur du continent blanc. Texte & Photos: Stéphane Godin
downdays season 14/15 MAGAZINE
LE Groenland en Bateau
Blanc
Feature
62
Port de Nuuk, vendredi après-midi. Nous arrivons devant « La Louise », la goélette en bois époxy de Thierry Dubois. Il neige à gros flocons, une vraie tempête. Les groenlandais attendaient le redoux printanier mais c‘est le retour de l‘hiver qui s‘annonce, nous sommes aux anges ! Venir skier au Groenland semble une évidence pour de nombreuses personnes. On imagine un pays froid avec de la neige toute l‘année, LE lieu par excellence pour faire du ski. Mais les choses ne sont pas si simples. Il n‘y a pas de stations de ski dignes de ce nom et très peu d’infrastructures. La dépose hélico est possible pour un budget conséquent dans un ou deux endroits seulement. Le ski de randonnée est donc incontournable, mais il faut organiser une expédition en totale autonomie pour approcher les sommets. La solution la plus judicieuse est donc le bateau. Un compromis idéal entre confort et mobilité.
LE Groenland en Bateau
La navigation en pays froid a ses propres règles et un minimum de rigueur s’impose, car il faut de l‘organisation pour tenir à 10 dans les 19 m du bateau. C‘est d‘ailleurs un vrai refuge flottant, avec sa grande table en bois et sa partie couchettes. Thierry Dubois est le concepteur de La Louise. Ancien ouvrier de construction navale, il a parfaitement su construire et optimiser son bateau pour la navigation en zone polaire. C‘est aussi un skipper de prestige qui a participé au Vendée Globe et navigué plus de 10 ans en course au large. À bord il devait gérer notre groupe composé de skieurs de deux nationalités. Phil Meier et Richard Amacker sont des freeriders Suisses. Phil ne fait plus de compétition et se concentre sur les films et l‘image en générale alors que Richard est actuellement sur le Freeride World Tour et vient de finir à la 7ème place en 2013. Thibaud Duchosal est français, vivant à Bourg St Maurice, c‘est un ancien compétiteur qui à fini 6 ème du Freeride World Tour en 2009, il participe à de nombreux projets de films de ski et de reportages photos à travers le monde. Quant à Nicolas Boidevezi, il a la double étiquette de skieur et skipper professionnel. Vice-Champion de France de course au large et 3 transatlantiques en solitaire sans assistance, il prépare actuellement le Vendée Globe 2016.
downdays season 14/15 MAGAZINE
À cela il faut ajouter la seule fille du groupe, Anne Flore Marxer, la snowboardeuse professionnelle, championne du monde en 2011 et grande voyageuse, ainsi que le cameraman/ réalisateur Laurent Jamet qui sur ce voyage est sur le projet de son dernier film Sedna, épaulé par un second cadreur, Andy Collet, ancien freestyler. Cette équipe bien rodée est composée des personnes expérimentées, ce qui est un réel avantage car tout se calcule ici. La moitié de l‘eau potable est de l‘eau de mer désalinisée, il faut du gasoil pour les déplacements au moteur, un groupe électrogène pour le courant, un poêle chaudière au fioul, une douche, des WC, un congélateur, bref tout pour tenir tout le séjour en totale autonomie.
D‘ailleurs il faut bien ça pour s‘enfoncer dans les fjords car mis à part Nuuk, il ne reste que quelques villages isolés et quelques petites villes sur l‘ensemble du pays. Avec seulement 56000 habitants sur presque 2 millions de km2 (presque 4 fois la France), Nuuk en concentre plus de 17000. Le Groenland est quasi dépeuplé. Tout s‘anticipe donc et doit s’optimiser au mieux une fois loin de la civilisation. Les zones montagneuses se situent sur la bande de terre périphérique. Tout le centre est occupé par l‘Islandis un immense glacier dont l‘épaisseur atteint les 3000 m en son centre. Les plus hauts sommets sont sur la partie Est avec le Mont Gunnbjörn : 3733 m qui est le point culminant du pays, mais c‘est sur la côte Ouest, au climat plus doux, que l‘on trouve la capitale et de très beaux fjords. Pas besoin d‘aller loin pour trouver de magnifiques faces à skier. Le fjord de Nuuk, gigantesque avec ses 160 km de long et ses 3 grandes îles montagneuses est un lieu idéal. Vu de la mer, ce n‘est qu‘une succession de baies entourées de sommets dont les plus hauts dépassent les 1700 m d‘altitude et qui tombent parfois de façon vertigineuse dans l‘océan. Cela semble peu élevé par rapport à ce qu‘on connait en France, mais il suffit d‘imaginer une vallée alpine remplie d‘eau où seules les parties hautes des sommets dépassent et comprendre qu‘ici on part du niveau de la mer, faire entre 1000 et 2000 m de dénivelé par jour en ski de randonnée ce n‘est déjà pas si mal ! Notre première étape sera la baie d‘Itissoq au SW de l’île de Storo. Après plusieurs heures de navigation sur une mer calme nous mouillons dans un lieu de toute beauté. Le lendemain matin, les choses s’organisent. Petit déjeuner copieux et barres de céréales pour la journée car on ne revient sur la bateau qu‘en toute fin d‘après midi. Chacun gère le matos à prendre. Ski de rando, peaux de phoques, couteaux, piolets, crampons, arva, pèles, sondes, talkie walkie etc. Là encore, pas de retour au bateau une fois à terre. C‘est avec un zodiac qu‘Aliette, la seconde de la Louise, nous débarque. On monte à 4 dans cette annexe, deux rotations sont nécessaires pour déposer toute l‘équipe. Le gilet de sauvetage est obligatoire, la température de l‘eau, proche de zéro, peut provoquer une tétanie. De toute façon, tomber à l‘eau et nager avec des chaussures de ski n‘est pas vraiment préconisé ! Il nous faut encore un peu de temps pour nous préparer une fois à terre. C‘est d’ailleurs parfois assez « rock ‚n roll » pour débarquer les hommes et le matos, car la marée laisse un estran plus ou moins glissant et il est interdit de mettre les chaussures dans l‘eau sinon bonjour la journée dans le froid avec les pieds mouillés... On débute notre première ascension sur le versant NE en direction d’un sommet à 1105 m. La neige est poudreuse et le ciel d‘un bleu profond. La vue sur les 3 bras du fjord de Nuuk, Nup Kangerdlua au nord, Qornup Suvdlua au centre
LE Groenland en Bateau
Phil Meier
Feature
64
et Umanap Suvdlua au sud est splendide. La neige froide et légère « fume » derrière les skis. Tout en bas on voit la Louise comme un point minuscule dans la baie perdue au cœur d‘un paysage dénué de toute trace humaine, c‘est tout simplement grandiose ! Une fois de retour au rivage, un coup de talkie walkie et le zodiac nous ramène à bord de notre chaleureux refuge où nous attend une copieuse collation. La vie s‘y organise logiquement entre les tâches obligatoires, comme le séchage des chaussons des chaussures de ski, des gants, des vestes, les coups de mains sur le bateau, le partage des images de la journée ou un petit repos sur couchettes... Thierry profite également de ce moment pour lever l’ancre en direction du mouillage suivant. Le repas est ensuite servi vers 21h, avec entrée, plat chaud, fromage et dessert, du grand luxe !
downdays season 14/15 MAGAZINE
Chaque jour on regarde la carte pour chercher la prochaine étape. Thierry qui connait assez bien la zone maintenant nous fait plusieurs propositions suivant nos requêtes. Comme la nuit tombe très tard à cette époque de l‘année, on a le temps de naviguer et de regarder aux jumelles le soir même la rando du lendemain. Les journées se suivent et se ressemblent avec de la neige toujours aussi froide et un soleil super radieux, c‘est assez rare paraît-il d‘avoir ces conditions aussi longtemps, on ne va pas se plaindre. En baie de Qorqut on fait l‘ascension du mont Qajuta à 1250 m avec le fjord de Qorqut, et Ameralik en fond, géant... En fin de journée nous remontons vers le nord dans des eaux calmes et de là, le lendemain, nous grimpons sur le « Fer à
Cheval » à 1150 m. Jolie vue sur le glacier de Narssap Sermia qui alimente le fjord de Nuuk en glace. Le degré de pente élevé et l’orientation du haut ne nous permettent pas d’atteindre le sommet avant l‘arrivée de l‘ombre, dommage. Le jour suivant sera un jour sans ski. De toute façon le ciel est partiellement couvert. Nous visitons Kapisilik un petit village de pêcheurs surplombant une jolie baie protégée. Le poisson sèche sur des étalages devant les maisons et les enfants jouent dans la cour de l‘école. La vie semble paisible et douce mais on sent bien transparaître la dureté du climat. L’après-midi départ à pied pour le glacier de Kingiata Nunata Sermia. D‘énormes plaques de glace bleutées sont empilées sur la plage où nous accostons. Ce n‘est qu‘après 1h30 de marche à travers une plaine marécageuse gelée que nous atteignons le glacier, carabine de calibre 6’5 à la main au cas où un ours blanc croise notre route... Ici la chasse à l’ours polaire est autorisée en-dehors du parc national pour les habitants porteurs de licence. Les femelles et les jeunes sont protégés ainsi que les zones de tanières. Pour nous le fusil est simplement un moyen de défense en cas d’attaque, car pour l‘ours nous restons une curiosité à goûter ! Avec le retour du soleil, nous levons l’ancre tôt le matin pour gagner le nord de l’île de Storo et skier la face nord de Naujanguit à 950 m directement au-dessus de la mer. La plus belle surprise de la journée c’est la glace ! Les 2 glaciers qui alimentent les fjords ont vêlé durant la nuit et pour la première fois de notre périple, La Louise est obligée de slalomer entre les glaçons aux multiples nuances bleutées que le soleil fait scintiller de tout côté. Notre ascension se fera avec ce décor grandiose en toile de fond et Thierry, « pour le fun »,
Motivés et émerveillés par cette ambiance nous partons le lendemain faire le plus dur du voyage : l’ascension du point culminant de l’île de Storo, le Qingap à 1616 m. Pour profiter des lumières du soir sur cette magnifique montagne, nous attaquons la montée vers midi pour ne rentrer au bateau qu‘à
22h30... Grosse randonnée sur des pentes NO avec un coucher de soleil splendide et une fin de descente dans les lumières crépusculaires d‘une nuit polaire. Fatigués mais heureux ! L‘étape suivante est plus « cool ». On part tranquillement du mouillage dans une belle anse au sud de l’île de Sadelo (la plus petite des 3 îles du fjord de Nuuk) pour faire l‘ascension en face E du sommet Sadlen à 1210 m.
downdays season 14/15 MAGAZINE
échoue la goélette sur un iceberg pour nous faire descendre dessus par la proue.
LE Groenland en Bateau
Feature
65
Thibaud Duchosal
downdays season 14/15 MAGAZINE
Thibaud Duchosal
LE Groenland en Bateau
Feature
67
LE Groenland en Bateau
Feature
68
downdays season 14/15 MAGAZINE
Le début se fait sous un soleil qui chauffe agréablement dans une ambiance printanière, puis une brise s’installe. 20min plus tard, un vent violent balaye les cimes. Après avoir pu profiter de la vue un court instant, nous voilà pris dans l’approche d’une dépression. La visibilité baisse rapidement et très vite nous passons en jour blanc. On devait basculer en zone glacière mais il faut nous rendre à l’évidence, le plus sûr est de redescendre par là où nous sommes montés.
nous passerons la journée à écouter vibrer la goélette et siffler les bourrasques dans les mats. Belle journée au chaud dans le refuge flottant plein de vie ! Le soir, retour à Nuuk pour débarquer et préparer la 2ème partie de notre séjour Groenlandais, malheureusement plus à bord de La Louise. Wow ! Quel beau séjour !
On reprend ensuite la navigation dans les glaçons baignés d‘une lumière grisâtre, pour gagner le KobbeFjord. Mais en fin de nuit la Louise danse au bout de son ancre dans les rafales d‘un vent catabatique qui dévale les montagnes à plus de 50 nœuds. Peu de temps après, il se met à pleuvoir et CAHIER PRATIQUE Sites Web : www.greenland.com
www.greenland-guide.gl Accès : Les vols se font au départ de Copenhague puis via Air Greenland pour
Kangerlussuaq. ensuite prendre un dernier vol pour Nuuk. Langues : groenlandais, anglais, danois Monnaie : couronne danoise (DDK); 1 € = 7,5 DDK Communication : On trouve du réseau
cellulaire dans les villes et du Wifi par endroit mais Internet est assez cher. Hors zones habitées il faut un téléphone satellitaire. Fuseau horaire : UTC -4 Déplacement : Dans Nuuk on peut louer des
voitures pour environ 50 €/jour, sinon il existe des bus et de nombreux taxis. Période : Pour skier la meilleure période est de fin mars à mai. La Louise: Toutes les infos sont sur le site officiel www.lalouise.fr.
Richard Amacker
Feature
70
Nine Knights 130 000 m3 de neige 1 halfpipe, 2 atterrissages et 3 kickers Plus de jibs, de transferts et de transitions que de MST dans un club échangiste
24 Riders, 12 Cameramen, 6 Photographes
downdays season 14/15 MAGAZINE
Nine Knights
1 Construction Gigantesque
Il n’y a pas de superlatif assez fort pour décrire ce qui s’est passé en fin d’hiver à Livigno. Le tueur de halfpipe Benoit Valentin a testé les limites du saut principal en début de semaine et a posé cet énorme bio 900 mute en toute fin de réception. Apparemment, il est bien plus qu’un simple skieur de halfpipe.
downdays season 14/15 MAGAZINE
Ethan Stone
Nine Knights
Feature
en SĂŠquences 71
David Malacrida
downdays season 14/15 MAGAZINE
Nine Knights
Feature 72
Un saut en plein milieu d’un halfpipe n’a pas vraiment de sens, mais les riders trouvèrent vite quoi en faire. Roy Kittler fut le premier à poser un trick sur cette réception inversée, avec un cork 270 safety au premier essai. Ce fut d’après lui le moment le plus flippant de sa saison.
downdays season 14/15 MAGAZINE
Nine Knights
Feature
73
downdays season 14/15 MAGAZINE
Nine Knights
Feature
74
Tout le monde avait vu cet énorme gap au-dessus du halfpipe, mais beaucoup pensaient qu’il était impossible. Après avoir tout tué la semaine entière, Jesper Tjäder s’offrit un moment magique le dernier jour du Nine Knights. Faisant d’abord un saut droit, puis un 540 blunt, il posa ensuite ce double backflip inhumain – se mettant un vol de 55 m !
downdays season 14/15 MAGAZINE
Ethan Stone
Nine Knights
Feature
75
Ethan Stone
downdays season 14/15 MAGAZINE
Nine Knights
Feature 76
Présent uniquement pour le dernier jour de contest, le jeune Luca Schuler se concentra directement sur le saut principal. À seulement 15ans, il replaquait quelques mois auparavant le tout premier triple cork 1080 que beaucoup pensaient impossible. Au Nine Knights, il posa le plus gros à ce jour ! On peut clairement dire que le Nine Knights fut l’événement le plus dingue de la saison 13/14.
downdays season 14/15 MAGAZINE
Nine Knights
Feature
77
OCTOBER 3rd - 4th X INNSBRUCK MOVIES + ATHLETES + MUSIC + PARTIES STADTSÄLE, 6020 INNSBRUCK WWW.iF3.AT
Spray
80
Chaussettes qui puent et Whisky Les skieurs vagabonds, sans aucun budget, comptent souvent sur la gentillesse des autres. Bien que cette entraide entre skieurs soit une chose merveilleuse, si elle est approchée de manière erronée elle peut provoquer des situations vexantes. Peut-être êtes-vous un des ces voyageurs rêveurs ou bien un de ces hôtes chaleureux, dans les deux cas, ces pensées sont pour vous. Texte: Mark von Roy
Ski bum Etiquette
Des réserves de pâtes pour une semaine dans un sac de voyage surmonté d’un sac de couchage à peine ficelé par une corde abimée. Des pieds puants, des bananes en décomposition oubliées dans une poche, et des gants laborieusement réparés avec du ruban adhésif. Des signes symboliques d’un « ski bum » survivant grâce à la bonté d’autrui. Si vous vivez proche des montagnes, il y a des chances que vous retrouviez un jour un de ces passionnés de la neige vautré sur votre canapé. Selon toute vraisemblance, vous avez vous-même été un voyageur à la recherche du bien-être, et vous remboursez maintenant votre débit de Karma accumulé au fil des années.
Si avoir des invités apporte sa dose de joies et d’inconvénients, les ski bum sont encore un tout autre discours. Des chaussures de ski puantes, des sacs de voyages géants et tout cela n’est que le début. Mince je suis moi-même un nomade du ski, je me suis vautré sur d’innombrables canapés, j’ai dormi sous des tables de cuisine, j’ai été pris pour un clochard, j’ai découvert les joies de la soupe sans condiment, et je suis encore redevable envers de nombreuses personnes. Je pourrais écrire un manifeste sur comment skier pour pas cher, et juste après le chapitre « Comment Avoir des Forfaits Gratis » viendrait « L’Étiquette Ski Bum ». Ce guide ne facilite pas seulement les expériences d’hébergement, il permet aussi d’éviter qu’un ski bum ne mette accidentellement le feu chez quelqu’un.
downdays season 14/15 MAGAZINE
Quelle que soit la durée de l’hébergement, un ski bum devrait toujours offrir une caisse de bières pour débuter la collocation de la bonne manière. Une fois arrivé, le vagabond devrait s’assurer que tous ses bagages soient relativement rangés, en retour l’hôte pourrait même offrir l’usage de la machine à laver. Cuisiner le dîner et laver la vaisselle sont des tâches souvent partagées, mais le nomade peut facilement gagner des points bonus en faisant les deux. Aussi, il vaut mieux éviter les discours sur la politique et la religion, et dans le doute, l’hôte a toujours raison.
Si le séjour devait durer plus de deux nuits, un saut à l’épicerie pour quelques bières de plus est le bienvenue, et si la durée dépasse cinq jours alors une bouteille de whisky, préférablement single malt, devrait faire plaisir. Ce sont les petites attentions qui font vraiment la différence. Donc la prochaine fois que vous trouverez un ski bum devant votre porte, laissez ce magazine ouvert à cette page sur le canapé. Non seulement vous lui rendrez service, mais vous rendrez service aussi à vous-même.
downdays season 14/15 MAGAZINE
Changement de Climat et Freeski
Science
82
Un futur incertain La prévision des effets du réchauffement climatique sur le futur du ski diffère selon les personnes, passant de l’insouciance à la panique. Il est temps de prendre du recul et de regarder les faits. Texte & Photo:
Kyle Meyr
La menace est simple : un climat plus chaud implique moins de neige. Le raisonnement réside dans l’effet de serre, plus l’atmosphère en contient une couche épaisse plus la quantité de chaleur piégée augmente. Autrement dit, les gaz à effet de serre (vapeur d’eau, dioxyde de carbone, méthane etc) sont émis dans l’atmosphère et empêchent la chaleur de s’échapper. L’augmentation des émissions est estimée à 11,000millions de tonnes entre 1990 et 2012. Il est prouvé que cette dernière accélère proportionnellement le réchauffement global, dans certaines régions plus que dans d’autres- plus particulièrement dans les Alpes. Avec des prévisions d’augmentation des températures en Europe de 0,3-2,5 degrés Celsius entre la fin du XXème siècle et 2050, les domaines skiables de basse altitude sont en ligne de mire. Cette augmentation peut sembler insignifiante, mais elle implique des saisons instables pour de petites stations qui souffrent déjà des variations des dates d’ouverture. L’inquiétude touche aussi les glaciers. Le glacier de Stubai a fondu de 32% entre 1969 et 2003 avec 22% lors des six dernières années, et cette fonte s’accélère. La variabilité de la saison hivernale de ski et sa durée sont les points critiques pour les stations. Les canons à neige
sont devenus une nécessité pour garder une couche neigeuse skiable et garantir une date d’ouverture. Témoins de cette fragilité, des stations américaines sont drastiquement affectées par les saisons à bas enneigement. En comparant les années à bas et à fort enneigement entre 1990 et 2010, les stations ont accusé une perte de 15millions de passages de skieurs. Ce n’est pas avec certitude une conséquence du changement climatique, mais cela annonce pourtant un avenir sombre pour l’industrie du ski si les chutes de neige ne cessent pas de diminuer. Moins de passages de skieurs impliquent moins de revenus et donc un risque de faillite pour les stations. Contrairement aux prévisions mondiales, l’Europe a connu une baisse constante des émissions de gaz à effet de serre passant de 1000millions de tonnes à 5600 tonnes en 1990. Malheureusement, c’est peu en comparaison à la croissance des émissions globales, mais de bon augure pour l’avenir de l’Europe et sa capacité à maintenir un modèle durable pour le reste du monde. La préservation et propagation de ce modèle ne tiennent qu’à vous.
Sources globales de gaz à effet de serre :
Production d’énergie 26%, Industrie 19%, Sylviculture 17%, Agriculture 14%, Transports 8%, Industrie du bâtiment 8%, Déchets et Eaux Usées 3% Différence de revenus entre année à fort et faible enneigement dans les stations des USA :
€ 800 millions
Fluctuation des précipitations par décennie depuis 1950 :
Europe du Nord : augmentation de 70 mm Europe du Sud : diminution de 70 mm Sources :
epa.gov, nrdc.org, eea.europa.eu
Colors Completely Coordinated
Norrøna’s new lofoten collection. You can’t go wrong, we have 5000 unique color combinations that all match perfectly.
www.norrona.com
Welcome to nature
Insider
84
L’homme derrière Field Il y a peu de succès dans l’industrie du freeski plus impressionnants que celui de Filip Christensen : fondateur, producteur et réalisateur de la société de production Norvégienne Field Productions. Texte & Photo:
Kyle Meyr
« Tout débuta avec moi et ma caméra HD. » Filip –alors âgé de 14 ans- admirait son frère, un réalisateur amateur de films de snowboard. Lui-même skieur, Filip se fit la main avec ses amis dans les champs des fermes locales, en construisant toutes sortes de structures qu’ils pourraient skier lors de leurs sorties dans le coin.
de montage et de caméras dernier cri. Les logiciels de montage sont le top du top, et trois caméras RED sont éparpillées sur le bureau. Les étagères derrière nous exposent la première caméra de Filip ainsi que d’autres reliques d’une histoire digne d’admiration.
Filip Christensen
En 2004, Filip sorti son premier film, Suspense, avec le nom de Field Productions, qu’il monta dans le sous-sol de ses parents. Depuis ce moment, sa passion pour cet art ne fit que grandir. Il réalisa un film par an et rencontra toujours plus de grands noms de l’industrie du ski, les incluant à sa liste de stars. Filip et son talent grandirent en même temps que le sport. Il n’est peut-être pas dans le milieu depuis aussi longtemps que certaines grandes productions de freeski, mais il fait partie intégrante de l’introduction du sport sur la scène Européenne, en particulier en Scandinavie. Il expose un mélange équilibré de street, park et freeride, et montre les freeskieurs les plus récents avec la même classe et le même sens de l’aventure que les skieurs plus âgés.
downdays season 14/15 MAGAZINE
Et nous sommes maintenant assis dans le tout nouveau bureau de Filip dans le centre d’Oslo, bien loin du sous-sol de chez ses parents. Le bureau est spacieux et rempli de matériel
C’est ici que le dernier film de Field Productions, Supervention, a été minutieusement assemblé. Le film a été un succès retentissant avec une sortie cinéma qui a fait vendre plus de 38000 tickets en six semaines et continue de se vendre en BluRay, sur iTunes et Netflix. Supervention fut une initiation pour beaucoup au milieu core du freeski. On y trouve des héros légendaires comme Aksel Lund Svindal et Terje Håkonsen aux côtés de certains de nos héros cultes, Jesper Tjäder, Even Sigstad et Tom Wallisch. Une expérience véritablement remarquable récompensée par les critiques et par la foule, prouvant que le grand public peut apprécier notre grande passion, et Filip a été le pont qui les a fait se rejoindre. Même avec ce succès extraordinaire, la motivation de Filip reste inchangée. « Nous voulons donner à la communauté; inspirer, motiver et générer l’envie » dit Filip. Il suffit de se tenir en haut d’une station en Norvège pour vous rendre compte que ses efforts n’ont pas été vains, et avec ses plans d’expansion vous risquez de voir le prochain film de Filip dans un cinéma proche de chez vous.
FLY SMASHER
www.movementskis.com
KEVIN GURI
Spot: Val Thorens (FR) / Photographer: SCALP
crew
86
Hoodoo
Membres : Pierre Antoine Chedal, Flo Bastien, Leo Taillefer,
Julien Lange, Laurent de Martin, Jules Bonaire, Yann Barthelemy, Thibault Pomarat, Jerem Feburier, Lao Chazelas, Thomas Theberge
Création : 2007 Lieux : Savoie, Tarentaise et Val d’Isère Films : « Sa Rec » 2009, « Feelings » 2010, « Gonzo » 2011,
« T.A.Z » 2012, « Moon Shine » 2013, « Hoodoo » 2014
downdays season 14/15 MAGAZINE
GPSY
Le dégout de la banalité fut l’étincelle de départ de leur philosophie « Good People Stay Young », donnant ainsi vie aux GPSY. Ce groupe de freeskieurs et snowboarders libres d’esprit explorent toutes les possibilités que la neige offre.
Texte: David Malacrida
Photos: Fabrice Wittner
Tout débuta fin 2006 dans un studio de saisonnier orienté nord « un cachot humide et sombre à l’ombre du vagin que forme l’entrée de Val d’Isère » comme le décrit avec tant d’éloquence le co-fondateur Yann Barthelemy. Ici, Yann et son frère réfléchissent à la vie et à leurs passions qu’ils veulent mettre en image de manière créative. Ils ressentaient le besoin de créer. « Pendant que nous réfléchissions à la maison, nous avons lancé nos premiers T-shirts et stickers ‘ Your mum sucks cock for crack ’. » Cette déclaration jette les bases de leur mépris pour toute règle ou loi que la société met sur leur chemin. Pendant ce temps, ailleurs dans la vallée, Leo Taillefer commence à filmer ses pitreries, surtout en skis, et le destin fit que leurs chemins se croisèrent.
forme d’expression comme la danse sur glace, alors le skieur est par définition un créateur ou un poète » explique Yann. Le film est une interprétation de ce concept, inspiré par l’environnement dans lequel la création s’exprime. Comme film de ski, il est unique parmi pléthore de films qui utilisent tous le même vieux format. Moon Shine est plus que jamais un chef d’œuvre.
Ils commencèrent à skier et filmer ensemble cet hiver-là sur le domaine de Val d’Isère, et un crew s’assembla, mais tout projet de produit fini échoua. Apprenant de leurs erreurs, ils créèrent une production la saison suivante et montèrent leur premier film Sa Rec sous le nom de Gpsy Feelin, un film qui documente le groupe d’amis grandissant s’aventurant dans le backcountry et aussi en street. La saison suivante leur premier film Full HD Feelings explore le côté philosophique de leur passion ; les débuts d’un manifeste varié, que les Gpsy ont construit au fil des années. Inspirés par le célèbre auteur Hunter S.Thompson, leur film de 2011 Gonzo est une révélation, lançant le crew sur la scène internationale. « C’était notre premier vrai film avec une structure qui a fonctionné », déclare Yann. Dans Gonzo ils trouvent leur propre méthode qui est complètement différente de tout ce qui existait dans le freeski auparavant. Leurs valeurs essentielles « adrénaline, amour, amitié et liberté » sont projetées de telle manière que l’on a envie d’en faire partie. Leur film suivant T.A.Z (Temporarily Autonomous Zone) sera officiellement récompensé par deux awards à l’iF3. À la recherche de « diversité et d’aventure », ils ont rêvé d’un monde « vacciné contre les difficultés de la réalité ». Leur échappatoire du monde réel comporte évidemment du ski talentueux que ce soit dans une poudreuse incroyable ou sur des spots de street créatifs. Ce qui suivit fut un chef d’œuvre appelé Moon Shine. Une qualité vidéo incroyable soutenue par une bande son au top mixée par DJ Simsima, le tout mêlé aux séquences des skieurs de backcountry et de street désormais parmi le meilleurs en Europe. Moon Shine est une nouvelle approche qui expose la poésie et la sensibilité du crew. « Le freeski est une
En regardant à nouveau tous leurs films, on note un certain raffinement du message des GPSY. Alors que leur qualité de production et de ski s’améliorent à pas de géants de saison en saison, leur philosophie s’est développée de même. Ils ont rassemblé de nombreux fans et sont probablement le plus gros crew de production vidéo en France. Ils vivent dans un univers différent, et leur approche rafraîchissante du ski lui-même n’a pas changé car « Good People Stay Young ». Cependant, ils ne se contentent pas de ces récents succès, comme le dit Yann « Nous ne sommes pas assez radicaux ! » Nous allons donc devoir attendre la nouvelle manifestation de leur philosophie Hoodoo pour voir ce que les GPSY ont créé.
À la découverte de la solitude Texte:
Klaus Polzer
Le spot le plus connu de la vallée tyrolienne Paznauz a deux visages. Ce village caché dans une étroite vallée transmet un sentiment de joie de vivre. Cependant, une fois que vous avez pris les trois téléphériques qui mènent au domaine skiable, vous serez accueillis par une quantité innombrable de faces et de pistes à skier qui, à cause – ou peut être grâce à – de nombreux skilifts, offre aux freeriders des possibilités infinies.
sage, tout cela nous est parfaitement convenu ! Même plusieurs jours après les dernières chutes de neige, nous trouvions des faces encore vierges. Et si vous êtes prêts pour une randonnée d’une petite heure, vous serez récompensés par une descente de 1000m de dénivelé en complète solitude loin du domaine skiable, ce qui se trouve difficilement ailleurs dans la partie Est des Alpes tyroliennes.
Nombreux sont les superlatifs utilisés pour décrire le domaine et la saison dernière la poudreuse s’est ajoutée à la liste. Le raccord vers Piz Val Gronda était au départ une source de conflits, mais ces derniers font désormais partie du passé. Il n’y a ici aucune neige artificielle, les pylônes sont complètement camouflés et il n’y a qu’une seule piste damée qui part vers la vallée. Le reste est appelée la zone de freeski : des champs de poudreuse à 360°, des dénivelés incroyables, des couloirs et de nombreux reliefs naturels pour prendre de l’air. C’est comme ça que devrait être chaque domaine skiable !
Mais attention: les immenses champs de poudreuse, largement ouverts, provoquent un risque d’avalanche qui doit toujours être pris en considération. Et si les conditions ne permettent pas la chasse au faceshot, il y aura quand même de nombreuses alternatives pour amuser les freeskieurs. Un snowpark fantastique à Idalpe peut vous occuper, et si ce n’est pas votre tasse de thé, les fêtes de renommée mondiale sont une expérience à ne pas manquer. Mais attention, ces dernières sont célèbres pour le fait qu’elles achèvent les participants, et si le résultat est de vous faire rater cette fantastique solitude qu’offre Ischgl, alors ce ne sera que de votre faute.
Klaus Polzer
SNOWPARKS : 2, avec 40+ Jibs, 20+ Jumps
Basti Hannemann
Ischgl fait partie intégrante du monde du ski, mais n’est pas réputé pour la solitude qu’il procure. Cependant, ce grand domaine skiable offre un énorme potentiel de freeride. L’hiver dernier, les zones de freeride se sont élargies, incluant l’imposant Piz Val Gronda.
downdays season 14/15 MAGAZINE
Ischgl
Destination
88
Piz Val Gronda n’est pas encore en vogue dans le monde du freeride, probablement à cause de l’hiver mitigé dans le Nord des Alpes l’an dernier et du fait que Ischgl est avant tout considéré comme une destination festive. Lors de notre pasSILVRETTA-ARENA ISCHGL-SAMNAUN SAiSON : 27.11.2014-03.05.2015
ALTITUDE : 1400-2872 m REMONTÉES : 45
(6-20m) et 1 Bagjump
FORFAIT JOURNÉE : 49,50 € (28,50 moins de 17) WWW.ISCHGL.COM
the yeti-HUNTER series
Live. Ski. Enjoy. In stores & online october 2014
//
www.planksclothing.com
//
UN PARADIS Avant même d’être l’hôte du légendaire B&E Invitational et du Linecatcher, Les Arcs était déjà considérée comme une pionnière au sein des stations de ski. Quelques fois, il y a un endroit au-dessus de tout, c’est l’un d’entre eux. Texte:
Mark Von Roy
Je suis allé aux Arcs pour filmer le Red Bull Linecatcher, le contest le plus excitant de la saison passée. Cette année, malheureusement, il a dû être annulé à cause du mauvais temps. Par chance, j’ai trouvé Tim Durtschi et Sage Cattabriga-Alosa quand une fenêtre météo s’est ouverte et nous sommes montés sur le site de l’épreuve. Après 30 minutes de marche depuis l’arrivée du télésiège de L’Arpette, le soleil est enfin sorti, créant une ambiance fantastique. Nous étions gratifiés de 30 cm de poudreuse vierge sur un terrain au potentiel infini. Nous entrions dans un paradis du backcountry.
accessibles avec le télésiège sont énormes et offrent une infinité de possibilités. Avec toutes sortes de spots pour construire des sauts, il y a peu de doutes sur la raison pour laquelle Level 1 et Inspired Media ont choisi Les Arcs pour venir filmer du backcountry. Le snowpark a aussi son lot de rails et de lignes de kickers. Bien que je ne sois pas fan des pistes damées, je dois dire qu’elles sont pourtant super amusantes avec des cassures, de la pente et des petits sauts de côté.
Le Linecatcher prend place sur un terrain de jeu rempli de lignes incroyables, de barres rocheuses et de sauts. Les zones SAiSON : 14 décembre 2014 - 26 avril 2015 ALTITUDE : 1200-3250 m
REMONTÉES MÉCANIQUES : 132 SNOWPARKS : 1, avec trois lignes de difficultés
différentes
(enfant), 25,00 € (forfait secret samedi)
foRFAIT JOURNÉE : 49,50 € (adulte), 39,00 €
WwW.LESARCS.PARADISKI.COM
David Malacrida
Avec des lignes à plus de 3000 m, des zones merveilleuses de ski dans les arbres, une infinité de coins avec un potentiel de jib et de sauts, Les Arcs est vraiment un endroit de rêve pour le freeski. Et l’espace est gigantesque. Sous le nom de Paradiski sont reliés Les Arcs/Peisey-Vallandry et la Plagne. Un mix d’esprit pionnier, d’idées folles et de management progressiste a abouti à la réalisation du film incroyable Apocalypse Snow au début des années 80. Un film d’action, rempli de cascades dingues, dans lequel de méchants monoskieurs chassent un snowboarder… il faut le voir pour comprendre !
Nous avons ensuite rejoint Ahmet Dadali et Phil Casabon pour filmer du street sur le bâtiment de l’école, le directeur les encourageait même. Les quatre villages des Arcs (Arc 2000, Arc 1950, Arc 1800 et Arc 1600) et leurs résidences offrent environ 35000 lits et les infrastructures sont constamment améliorées. Les Arcs a adoré le B&E Invitational et a été fidèle à son esprit pionnier en accueillant les skieurs les plus déjantés que je connaisse ! L’espace Mille 8 est en développement à Arc 1800 pour proposer du ski jusqu’à 19h 30 tous les jours de la saison, au programme : espace freestyle, piste de luge, piste découverte… le tout sonorisé, illuminé et scénarisé, ça promet ! Et je n’ai qu’effleuré la surface de ce que peut offrir ce paradis. Tim et Sage sont du même avis, nous serons de retour l’année prochaine.
Chris Logan
downdays season 14/15 MAGAZINE
Les Arcs
Destination
90
Portrait
92
Une Longue Route vers la Victoire
Pour ceux qui ne le savent pas, le nom Collomb-Patton est associé au freeski depuis la création de ce sport. Son cousin Baptiste et son oncle Matthias, riders aguerris depuis les débuts du freeski, ont beaucoup skié avec Loic, un entourage assez porté sur la chose, comme un signe. Plus tard, Loic rentra au célèbre Ski Club La Clusaz : « J’ai ensuite appris les bases au Club avec 2 coachs à qui je dois beaucoup, Fabien Cattaneo et Antoine Rachel. Avec eux, on apprend les bases du ski avant celles du freestyle car il faut être un bon skieur pour pouvoir se sortir de toutes les situations en freestyle ». Les premiers résultats ne se font pas attendre sur la scène française et européenne, puis un 1er ACL en 2003 vient une première fois briser son élan alors que Loic n’a que 17 ans. En 2004, de retour sur les skis Loic accède au podium du Rip Curl Freeski aux Diablerets, ce qui lui ouvre des portes à l’étranger. Cependant les choses ne se sont pas passées tout de suite comme il l’espérait « j’ai complètement loupé ma première saison aux US». Mais la même saison, il termine tout de
En 2011 Loic se sent bien, il n’est plus blessé depuis quelques temps et décide de faire sa première apparition sur le Freeride World Tour Qualifier. Et là, la malchance a voulu que son genou lâche pour la troisième fois. Nombreux sont ceux qui auraient abandonné. Loic aurait pu tout lâcher, mais il reviendra pourtant encore plus fort. En 2013 de retour après une saison off, Loic est mort de faim et plus motivé que jamais. Fort de l’exemple de son pote des Zunis (crew d’amis composé de Loic et des frères Bijasson) Mathieu Bijasson qui vient de se qualifier sur le FWT, il sent qu’il peut se faire une place sur le FWT. Après une mise en bouche en début de saison, il remporte l’étape 4
David Carlier
même 2ème des Championnats du monde 2005 (et oui, cela fait près de 10 ans que la FIS organise des courses...) et confirme son potentiel. L’année suivante, 2006, est celle qui reste la meilleure saison Freestyle de Loic, avec d’énormes runs de halfpipe: 2ème à l’US Open et 4ème des X Games d’Aspen avec un run qui n’a rien à envier à certains d’aujourd’hui, et avec beaucoup d’amplitude (gros 540 mute, 900 tail, Alley Oop 540, Air to Fakie Japan to switch alley Oop 900). Les grands noms du milieu comme Candide et Tanner Hall, qui le battirent de justesse cette année-là, commencèrent à prendre note. Deux ans sans pépins et en 2007 le deuxième ACL. Cette fois-ci, Loic a plus de mal à revenir à son meilleur niveau et manque de motivation. Il décide après quelques tests de mettre la compétition entre parenthèses et de skier à La Clusaz pour se reconstruire. Dans un coin de sa tête, une idée commence à germer, sortir du snowpark et aller explorer d’autres terrains.
Freeride World Tour Verbier
Petit retour en arrière, en 1986 Loic voit le jour à la Clusaz, petite station au cœur des Alpes françaises. Comme tous les autres, il est élevé dès le plus jeune âge (2ans) au ski alpin, au Reblochon et à la sauce Edgar Grospiron/Candide Thovex. Loic se tourne rapidement vers les bosses et le Freeski « Ils avaient l’air de bien s’amuser, en tous cas bien plus que nous dans nos portes rouge et bleu. J’ai eu simplement envie de m’amuser aussi et comme j’étais plutôt doué j’ai vite attrapé le virus ».
Dom Daher | À Droite :
Rafael Regazzoni
Freeride World Tour Verbier
Texte:
À Gauche :
downdays season 14/15 MAGAZINE
Loic Collomb-patton
La station française La Clusaz est un vivier de riders de renom, avec Candide Thovex, Laurent Favre, Xavier Bertoni et Edgar Grospiron. Avec sa victoire éclatante sur le Freeride World Tour, Loic Collomb-Patton est le dernier en date à faire tourner les têtes. Timide devant les médias, il a pourtant créé la surprise en remportant le FWT lors de sa première saison sur le circuit, laissant dans son sillage les vétérans ébahis.
étoiles d’Hochfugen avec ce qui reste l’un de ses meilleurs runs: un ski rapide et engagé qui n’a en rien été ralenti par les deux énormes tricks qu’il y a placé, un cork 720 solide et un énorme 360 en milieu de run. « J’étais bien, nous avions shooté toute la semaine avec PVS dans la région, la neige était bonne et j’étais entouré de mes meilleurs amis ». Ça y est, Loic est prêt pour le FWT. Il remporte ensuite l’étape du FWQ de Nendaz et valide son billet pour le Freeride World Tour. Tout le monde connaît la suite. Une fois sur le Freeride World Tour, surprenant de nombreux freeriders vétérans du circuit, il gagne les deux premières étapes du Tour à Courmayeur et à Chamonix. Il a utilisé son talent de freestyler dans des runs de big mountain, lançant un 360 ou plus partout où cela est possible sans jamais ralentir. Il réussit même à placer un 360 sur le Bec des Rosses pendant la finale et se classa troisième de l’étape, pour terminer sur la plus haute marche du podium au classement général. Dès sa première année de participation sur le FWT il réalise son rêve, celui de devenir Champion du Monde. Son parcours n’est pas sans rappeler celui d’un certain Candide Thovex, lui aussi vainqueur dès sa première participation au FWT et lui aussi de la Clusaz. Sa détermination à surmonter les épreuves (perte de sponsors) et sa faculté à récupérer de ses blessures présagent qu’il ne va pas s’arrêter en si bon chemin ! Il peut encore viser haut, remporter le FWT une deuxième année de suite (ce qui serait une première), filmer avec ses amis de PVS et élever son niveau de ski pour « skier fort et vite dans des pentes raides ».
comme dans la vie de tous les jours. La preuve, cet été il ne va pas se reposer sur ses lauriers, mais il va continuer de travailler au chantier pour financer son hiver! Loic est juste quelqu’un de calme et joyeux tout en étant un skieur incroyablement talentueux.
Louis Garnier
Voilà ce qui en est pour le résumé de l’ascension de Loic vers les sommets. Mais comment y est-il parvenu? Loic nous donne un début de réponse « À La Clusaz, on apprend à skier avant de vouloir sauter ». La Clusaz ne possède pourtant pas le domaine skiable le plus engagé du monde, alors comment expliquer que comme lui, Candide Thovex, Laurent Favre et d’autres viennent de cette même station ? « Simple, nous apprenons tous à skier à la Balme ». Un lieu rendu mythique par Candide Thovex, mais c’est là que tous les jeunes de La Clusaz font leurs gammes. « Pas de kick shapé à la main, pas de réceptions propres, des champs de bosses comme prise d’élan… ça vous fait les cannes ! ». De plus, Loic n’est pas quelqu‘un qui va se monter la tête. Comptez sur lui pour rester humble, discret et fidèle à ses propres valeurs sur ses skis
Dom Daher | En Haut : Arlberg Naissance : 6 juin 1986 à La Clusaz, France Lieu de résidence/Ride : La Clusaz Hobbies : Chasse, Pêche, Activités en plein
Sponsors : Blizzard, Scott, La Clusaz,
air
1er FWT Classement général 2014
Tecnica Résultats :
1er FWT Courmayeur 2014 1er FWT Chamonix 2014 3ème FWT Verbier 2014 1er FWQ Nandaz 2013
1er FWQ Hochfugen 2013 4ème X Games Aspen Halfpipe 2006 2ème US Open Halfpipe 2006
En Bas :
downdays season 14/15 MAGAZINE
Meribel
Loic Collomb-patton
Portrait
94
DUNCAN ADAMS | PHOTO JEFF CRICCO OFF PISTE LEATHER • • • • •
SUPER WARM GREAT COMFORT FULL LEATHER GLOVE WATER PROOF SWISS WOOL INSIDE
MORE AT: LEVELGLOVES.COM
downdays season 14/15 MAGAZINE
Octobre
Vibes
96
L’hiver dernier dans les Alpes fut diabolique. Phénoménal au sud, mais catastrophique au nord. Après avoir attendu la neige pendant des mois, Simon Abt, Lena Stoffel et Thade Joas partirent pour un voyage en voiture de deux semaines dans les Alpes du sud. Au Monte Rosa ils trouvèrent presque trop de neige, mais à part ça tout fut parfait. Le moment marquant fut une journée d’héliski en Engadine. Quand les conditions sont bonnes, les Alpes sont probablement le meilleur endroit où skier. Vous en saurez plus sur ce voyage sur www.downdays.eu. Espérons que cet hiver la neige soit distribuée un peu plus uniformément!
Klaus Polzer
downdays season 14/15 MAGAZINE
Samedan, Haute-Engadine
Octobre
Vibes
97
Octobre
Après
Nine Knights, Livigno
Tero Repo
Ne ratez pas le numéro de décembre de Downdays !
Les photographes sont une espèce intéressante. D’une humeur variable, mais toujours attentifs. Trimbalant leur matériel et capturant l’instant. Merci chers photographes !
downdays season 14/15 MAGAZINE 98
RADICALLY EASY
PLAYFUL FREERIDE VOELKL.COM
ONE /// SIDECUT 138_116_130
/// WEIGHT PER SKI 2340 g @ 186
/// LENGTH [RADIUS] 156 [16.3], 166 [19.7], 176 [23.5], 186 [27.5]
VÖLKL
TWO E
/// WEIGHT PER SKI 2450 g @ 186
ES
KI
FR
/// SIDECUT 146_124_138
/// LENGTH [RADIUS] 176 [24.2], 186 [28.2], 196 [32.5]
FULL
ROCKER
THREE /// SIDECUT 150_135_140
/// WEIGHT PER SKI 2490 g @ 186
/// LENGTH [RADIUS] 176 (43.5), 186 (50.9), 196 (58.8)
MULTILAYER WOODCORE
MARKER RECOMMENDED
SIDEWALL
TOUGH BOX CONSTRUCTION
JOUEZ-VOUS DE LA MÉTÉO
RESSENTEZ LA DIFFÉRENCE
IMPERMÉABLE COUPE-VENT RESPIRANT Que le temps soit sec ou humide, qu’il y ait du vent ou non, seuls les produits GORE-TEX ® sont élaborés pour respecter la promesse unique de la marque : LA GARANTIE DE VOUS MAINTENIR AU SEC™. Une protection en toute confiance, peu importe la météo. Vivez plus d’expériences : gore-tex.com © 2014 W. L. Gore & Associates GmbH. GORE-TEX, LA GARANTIE DE VOUS MAINTENIR AU SEC, GORE et les logos sont des marques de W. L. Gore & Associés