DOWNDAYS
SEASON 15/16
MAGAZINE
NIMBUS EN EUROPE / JOURNAL DE BOLIVIE / TOILE VIERGE
OCTOBRE
#4
loaded minimalism™ Qualité, fonctionnalité et design sont nos valeurs clés, depuis 1929. Nous concevons et développons des produits épurés et ultra-fonctionnels, adaptés aux conditions les plus extrêmes.
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SEASON 15/16
MAGAZINE
OCTOBRE DROPPING
8
RENCONTRE ENTRE Photo:
David MALACRIDA
SKATEPARK ET SNOWPARK Rider:
Leo TAILLEFER
Pour sa deuxième année d’existence, Le B&E Invitational 2015 a révolutionné la conception des snowparks. Fruit du travail d’Henrik Harlaut et de Phil Casabon, rendu possible grâce à l’influent ex-juge de freeski Rafael Regazzoni, et au cinéaste légendaire Eric Iberg, cet événement inégalé a établi un nouveau standard dans les compétitions de freeski. Le parcours, avec 3 bowls, dont les lignes sont toutes liées, avec d’innombrables transitions et gaps, a probablement été la structure la plus créative jamais créée sur neige. Les skieurs les plus talentueux et les plus stylés–dont beaucoup ne font pas de compétition- en ont fait l’événement freeski le plus innovant et le plus excitant de la saison. Inutile de le dire: on en veut encore plus!
10 EDITORIAL
Stimulus Créer un magazine de sports d’hiver quand une chaleur accablante transforme votre chaise de bureau en une éponge remplie de sueur est une chose difficile et absurde, mais étonnamment gratifiante. Nous avons créé ce que vous avez sous les yeux durant un des étés les plus chauds de mémoire d’homme. Voir de superbes photos de ski, mener des interviews pertinentes, et lire des histoires passionnantes à base de températures glaciales tandis que le soleil fait fondre l’asphalte est une chose troublante pour l’esprit.
« Vous ne pouvez pas créer l’expérience. Vous devez la subir. » Albert Camus
OCTOBRE
Dans cette chaleur, mon cerveau fut illuminé: l’expérience collective vécue par tous ces passionnés de neige autour du globe est un témoignage stupéfiant de la capacité de l’humanité à trouver des moyens géniaux pour passer le temps. Excusez mon jargon pseudo-philosophique, je souffre d’un coup de chaleur. Ce que je veux dire, c’est que l’on a tous un temps très bref à vivre sur cette merveilleuse planète, et que l’on doit en profiter le plus possible. Même si ce n’est qu’un pourcentage infime de toutes les choses géniales de notre monde enneigé, nous avons sélectionné un contenu équilibré afin de vous pousser à aller vivre des expériences folles vous aussi.
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De la création de structures uniques en park à partir d’un tas de neige, aux défis multiples à surmonter pour la recherche de conditions idéales de poudreuse, à s’embarquer pour une expédition révélatrice sur les hauteurs de Bolivie; nos reportages séduiront tous les types de skieurs. Que vous soyez motivé par l’apprentissage de nouveaux tricks dans le park – comme Fabian Bösch – ou que vous préfériez faire de la randonnée dans des endroits isolés comme Eric Hjorleifson; nous avons interviewé des skieurs variés pour vous inciter à vous mettre en route. Si vous êtes quand même en manque d’inspiration, vous pourrez lire l’influence qu’a le Wu-Tang sur le ski, découvrir ce que l’on peut apprendre du monoski ou encore observer des peintures à l’huile de montagnes ultra-réalistes. Vous finirez alors peut-être par être transcendé par ce désir irrépressible de sentir à nouveau la neige sous vos pieds. Lorsque vous sortirez, soyez en sécurité, faites les bons choix et jetez un œil aux sections Brains et Science pour éprouver vos connaissances en matière de sécurité. Au revoir l’été et les chaises pleines de sueur, et bonjour l’hiver. Nous espérons vous motiver à mettre le nez dehors; le seul stimulus dont vous avez besoin est la récompense de l’expérience elle-même. Mark VON ROY
ANDRI R AGET TLI [ L A A X RIDER ]
12 CONTENU
En Couverture Rider: Jérémie Heitz — Spot: Zermatt, Suisse — Photo: Tero Repo/La Liste
Contenu 16
Dialogue
Eric Hjorleifson
20
Gallery
34
Gear
Park ou Poudreuse?
37
Science
38
Creative
Media
42
Thought
44
Talent
48
Brains
Révolution Jetforce
Conrad Jon Godly
OCTOBRE MAGAZINE SEASON 15/16
DOWNDAYS
40
Wu-Tang
La Hanche Déboitée
Coline Ballet-Baz Lukas Schäfer
Redondance en Backcountry
52
Journal de Bolivie
62
Nimbus en Europe
72
Toile Vierge
Sam Smoothy & sa Crew dans les Andes
En Route vers Engelberg & Aoste
Park Shoot sur la Nordkette
80
Spray
90
Insider
82
Destination
92
Portrait
86
History
96
Vibes
88
Crew
98
Après
Monoskiing
Lyngen
Stefan Kruckenhauser
La Freeski-Crew
Eric Iberg
Fabian Bösch
Legs of Steel au Canada
14 COLOPHON
Collaborateurs Dane Tudor
Chris Benchetler Expert et talentueux aussi bien en park qu’en backcountry, Dane Tudor compte parmi les skieurs les plus polyvalents de sa génération. Que ce soit un switch triple en poudreuse ou une grosse ligne de big mountain, Dane a les capacités de tout faire. Mais même les meilleurs se trouvent parfois piégés, Dane nous raconte le moment où tout alla mal en backcountry.
Sam Smoothy
Membre de longue date de la crew légendaire Nimbus Independent aux côtés d’Eric Pollard, Pep Fujas et Andy Mahre, Chris Benchetler a fait plus que sa part de travail pour contribuer à la progression du freestyle backcountry: de nombreux segments vidéos et un célèbre promodel de skis, the Bent Chetler. Dans ce numéro, Bentchetler nous raconte un voyage difficile en Suisse et en Italie avec la crew Nimbus.
Conrad Jon Godly
OCTOBRE
ompétiteur vétéran du Freeride World Tour, Smoothy écrit aussi magistralement qu’il pose des virages sur les montagnes. Quand il ne terrorise pas les étapes du FWT, il s’aventure dans la neige tout autour du monde; son expérience la plus récente sur les hautes altitudes de Bolivie est documentée dans un article révélateur de ce magazine.
Né à Davos en Suisse, Conrad Jon Godly a grandi dans les montagnes, ce n’est donc pas une surprise qu’elles soient si souvent le sujet de son art. Après avoir étudié la peinture, Godly est devenu photographe professionnel, voyageant à travers le monde pour des magazines avant de reprendre la peinture. Ses textures, ses paysages montagneux impressionnistes aux traits de peinture devenant des corniches suspendues et aux coups de pinceau faisant souffler le vent sur les crêtes, véhiculent un réalisme surprenant.
« Le plus grand risque est de ne rien risquer. » Pep Guardiola
Mentions légales Éditeur
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Ethan Stone | ethan@distillery.cc David Malacrida | david@distillery.cc
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Klaus Polzer | klaus@distillery.cc
Gianmarco Allegrini, Elliot Bernhagen, Florian Breitenberger, Adam Clark, Oskar Enander, Markus Fischer, Louis Garnier, Stefan Kruckenhauser, Pally Learmond, David Malacrida, Alicia Martinez, Flip McCririck, Takahiro Nakanishi, Klaus Polzer, Tero Repo, Mickey Ross, Nikolai Schirmer, Erik Seo, Ethan Stone, Stephan Sutton, Fabrice Wittner Auteurs
Chris Benchetler, David Malacrida, Klaus Polzer, Nikolai Schirmer, Stephan Skrobar, Sam Smoothy, Ethan Stone, Dane Tudor, Mark von Roy
Pierre Brun
Klaus Polzer
Mayr Miesbach | www.mayrmiesbach.de Publicité & Marketing
Distillery Concept & Creation GmbH Leopoldstrasse 9 6020 Innsbruck Autriche Tel.: +43 (0)512-307 811 Fax: +43 (0)512-307 812 info@distillery.cc www.distillery.cc
Downdays Magazine est publié en Française, Anglais et Allemand.
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Le magazine et toutes ses contribu- ou en partie, sont autorisées uniquement avec le consentement prétions sont sujets au copyright. La alable écrit de l’Éditeur. duplication, publication ou toute autre reproduction, en intégralité
L’Éditeur et l’équipe éditoriale n’acceptent aucune responsabilité pour les textes ou image soumis à évalution.
The Aaron Blunck Signature Collection Au r i c h e l m e t Aaron Blunck put his talent on display in 2014, with seventh at the Sochi Olympic Games and podium appearances across the AFP, U.S. Grand Prix and Dew Tour series. The Aaron Blunck Signature Collection includes the Auric helmet, the Fovea goggles and the Will sunglasses.
The lightweight and highly ventilated Auric helmet features a durable ABS shell and a multi-impact EPP liner, which is strategically thicker in the most exposed areas. The award-winning Auric provides increased protection for the ears and temples and is compatible for use with a beanie and goggles underneath. FoveA goggles
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POC is a Swedish company with a strong mission to do the best we can to possibly save lives and to reduce the consequences of accidents for gravity sports athletes and cyclists.
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Usinage et randonnée Interview & Photos:
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ERIC HJORLEIFSON
Klaus POLZER
On t’a vu pour la première fois il y a une dizaine d’années dans Yearbook. Qu’est-ce qui a changé depuis?
Pour être honnête, je ne suis pas vraiment opposé au fait de skier et filmer avec des hélicos ou des motoneiges, mais je me réjouis que la randonnée soit désormais considérée comme un autre vrai moyen d’aller filmer: avoir la possibilité d’aller là où on veut quand on veut, atteindre des sommets par ses propres moyens, sont des choses très gratifiantes qui, en plus, nous donnent des informations sur les conditions de neige et sur le terrain; ce qui est fondamental. Cette décision de filmer en randonnée a été une évolution naturelle qui
Depuis son segment époustouflant en 2004 dans Yearbook de MSP, Eric Hjorleifson a été un des protagonistes les plus prolifiques et les plus admirés du freeride international. Eric évite généralement les voyages d’un mois en Alaska à base de sorties en hélicoptère, et préfère s’aventurer dans la backcountry par ses propres moyens. C’est une bonne question. Les choses ont tellement changé qu’il est difficile de me ré-imaginer à cette époque-là. L’expérience est fondamentale, et à l’époque je n’en avais que très peu. Malgré ça, je me suis débrouillé pour survivre à tous ces périples. En repensant à cette première saison à filmer avec MSP, je me souviens des lignes skiées, de mon total manque de peur et de mon approche à la limite de l’inconscience. Je ne peux pas dire que j’étais complètement imprudent -c’était même le contraire- mais je voulais skier du lourd, me mettre à l’épreuve et poursuivre le rêve de devenir un skieur pro. Je crois que mon attention aux détails et ma volonté d’apprendre auprès des personnes plus expérimentées qui m’entouraient, surtout Hugo (Harrison) et Ingrid (Backstrom), m’ont vraiment permis de développer mes capacités et de progresser. Tu es toujours présent dans les grosses productions de films de big mountain malgré le fait que ces dernières années tu bases ton approche sur la randonnée et pas sur les hélicoptères et les motoneiges.
a coïncidé avec l’évolution du matériel de randonnée. De plus, je crois que la réduction de la consommation des carburants fossiles est une bonne chose. Mais par-dessus tout, j’adore faire de la rando pour filmer. Il y a un vrai lien avec les montagnes quand vous les escaladez. Cela vous permet de vraiment étudier votre ligne, et c’est très bénéfique pour ensuite filmer. J’aime le rythme de la randonnée, je préfère skier une ligne parfaite plutôt que dix moyennes. Je crois aussi que le public devrait se rapprocher plus de la rando plutôt que des hélicos. Puis il est plus aisé d’investir dans du matériel de randonnée plutôt que dans des tours d’hélicoptère. Tu travailles depuis de nombreuses années avec 4FRNT, une marque plutôt petite gérée par des skieurs, et tu y produis désormais tes propres films tout comme tes propres skis. Une petite équipe, centrée sur les choses essentielles, avec un budget plutôt serré mais avec de grands résultats. Comment ça se passe par rapport à filmer avec de grosses productions?
Ne montrant pas le moindre signe de fatigue après deux heures d’escalade, Eric Hjorleifson défonce cette fantastique ligne de big mountain à Kappl, dans la Vallée Tyrolienne de Paznaun.
17 DIALOGUE ERIC HJORLEIFSON
On peut dire que tu es en partie responsable de la tendance de la randonnée freeride puisque tu as été un
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Une des dernières tendances de la rando-freeride est l’aspect environnemental, mais ce sont les progrès du matériel de ski de randonnée qui amènent toujours plus de freeriders à marcher pour atteindre leurs lignes. Comment vois-tu cette évolution? Je crois que la tendance du marché de ski de randonnée est une bonne chose pour le ski en général. Elle offre aux skieurs la possibilité de pousser leur niveau d’expérience en ski vers le haut. Tant de choses entrent en jeu avec la randonnée, mais l’expérience est vraiment la clé pour apprendre sur les montagnes et sur les conditions de neige. On ne peut jamais tout savoir, et c’est en partie ce qui me plait là-dedans. J’aime apprendre et progresser grâce au ski. C’est une chose un peu dangereuse: une fois que l’on commence à apprendre et que l’on prend confiance tout en connaissant les risques intrinsèques, alors, à cause des décisions prises, on peut facilement se retrouver exposé à un niveau de risque que l’on ne suspecte pas. Il faut des années avant de devenir un skieur expérimenté. Je ne suis certainement pas un expert de l’évaluation des conditions de neige même après tout le temps passé dans les montagnes…
14 Mars 1983 à Banff/Alberta, Canada VIT À : Whistler/Colombie Britannique, Canada STATION : Whistler-Blackcomb SPONSORS : 4FRNT, Arc’teryx, Dynafit, Smith, Pomoca, Gordini, Led Lenser SKIEURS FAVORIS : JP Auclair, Shane McConkey, Hugo Harrisson, Jen Ashton, Andrew Sheppard, Kevin Hjertaas, Ingrid Backstrom, Candide Thovex INFLUENCES : M.C. Escher, Fritz Barthel HOBBIES : Mountain bike, Escalade, Usinage, Maçonnerie NÉ LE :
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les Alpes, en se concentrant sur la simplicité et sur le ski.
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4FRNT est évidemment une petite marque de ski en comparaison aux grandes fabriques. Mais une chose est sûre, le fondateur Matt Sterbenz est une personne très motivée avec beaucoup de ressources individuelles. Ce qu’il a accompli avec très peu de budget est incroyable. Ceci dit, il y a bien sûr des différences entre filmer avec 4FRNT et filmer avec des grosses productions. En général, pour notre film du team, il n’y a que Matt et moi, et quelques fois un autre athlète en plus. Cela crée un environnement unique, et il faut s’auto-gérer. Par exemple, pour filmer ces dernières années en Autriche, j’ai dû évaluer des lignes, trouver comment les atteindre en solo, disparaissant parfois du champ de vision de Matt pour des périodes prolongées. Ce n’est pas la méthode avec laquelle je voudrais envisager de filmer du ski, je préfère avoir quelqu’un qui me voit en permanence pour ma sécurité, comme un guide ou un skieur ou un caméraman expérimenté, surtout sur un terrain Alpin difficile. Cependant, j’aime aussi les défis des montées en solo dans les montagnes, c’est intéressant d’être responsable de soi-même et cela met à l’épreuve votre expérience et vos compétences. Il faut vraiment prendre des précautions et faire attention à soi, car vos capacités d’escalade et votre niveau de confiance sur un terrain exposé peuvent rapidement vous mettre en danger. Malgré le fait d’être une équipe assez réduite, nous avons réussi à faire du bon boulot durant nos voyages dans
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ment, ma confiance dans ces fixations augmenta. Ce n’était pas impeccable, il y avait quelques soucis et il fallait réfléchir aux tricks que les fixations encaissaient sans souci. À la fin du voyage je commençais à skier assez fort, et la preuve de la performance des fixations Dynafit se trouve dans le film, avec la démonstration du bon fonctionnement du couple chaussures et fixations pour le ski freeride. Ce fut le vrai début de ma relation avec la marque Dynafit. On peut même voir dans le film des séquences où je modifie mes Titans au magasin de mon ami à Bralorne, B.C. ahah!
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ERIC HJORLEIFSON
Le travail paye. Eric s’offre de jolis virages pendant un hiver 2015 assez pauvre grâce à son matériel de randonnée.
FILMS AVEC MSP :
Yearbook (2004) The Hit List (2005) Push / Pull (2006) Seven Sunny Days (2007) Claim (2008) In Deep (2009) The Way I See It (2010) Attack of La Niña (2011) Superheroes of Stoke (2012)
AVEC SHERPAS CINEMA :
The Fine Line (2008) All.I.Can (2011) Into The Mind (2013)
AVEC SWEETGRASS PRODUCTIONS :
Valhalla (2013) Afterglow (2014)
4FRNT TEAM MOVIES :
Loyalty (2010) Dang! (2012) Elements (2014) Shaping Skiing (2015)
RÉCOMPENSES FULL THROTTLE AWARD 2008 (POWDER VIDEO AWARDS) BEST LINE AWARD 2013 (POWDER VIDEO AWARDS) DANS LE TOP 10 DE POWDER MAGAZINE READER POLL 2007-2015
des premiers freeriders pro à te convertir aux fixations LowTech et que tu as contribué à l’évolution des versions actuelles très robustes que tout le monde semble apprécier. Parle-nous de ce processus! Les fixations LowTech étaient déjà sur le marché depuis 25 ans. Mais durant tout ce temps, aucun fabricant n’a sorti de chaussure adaptée à ces fixations offrant une vraie performance de type ski de course. C’est pour cette raison qu’elles n’avaient jamais été considérées comme une option viable par la communauté freeride dont le bagage technique provient de la course. Tout a changé avec la mise sur le marché de la chaussure Dynafit Titan. Il y avait finalement une chaussure performante compatible pour la randonnée, et le timing de Dynafit ne pouvait pas mieux tomber. Nous filmions des lignes de pillows en randonnée depuis des années, et j’étais très frustré par les restrictions dues au matériel de l’époque communément acceptées par le milieu du freeride Nord Américain: des chaussures alpines avec des fixations de rando. La Marker Duke arrivait juste sur le marché, et quand en Automne j’ai vu pour la première fois la Titan en magasin, j’y ai vu la réponse que je cherchais. Au départ je ne pensais pas que les fixations Lowtech feraient partie de la solution, j’étais juste content d’avoir une chaussure avec un mode pour la marche, mais j’ai quand même décidé de tester les fixations pour voir ce que ça donnerait. Je doutais fortement que ces fixations minimalistes supportent un style de freeride engagé. Le premier test fut lors d’un voyage en rando avec MSP en janvier 2010 à Golden Alpine Holidays pour The Way I See It. Au début je ne les ai pas trop sollicitées, et c’était parfait pour les tester: le premier voyage de la saison, et tout le monde s’échauffait tranquillement. Doucement mais sûre-
J’ai entendu dire que cette expérience a motivé ton intérêt pour le développement de nouveaux produits, et que tu te transformes lentement en ingénieur? Après l’ISPO d’il y a deux ans, Fritz Barthel, l’inventeur des fixations LowTech, qui s’est plus tard allié à Dynafit pour mettre le produit sur le marché, m’a invité chez lui pour me faire découvrir son atelier de travail. C’était le même atelier dans lequel la première fixation LowTech avait été imaginée et produite. J’avais une idée pour un concept de chaussure de ski, mais pas vraiment de solution pour la construire. Fritz a aimé mon idée, il m’a alors invité chez lui pour m’enseigner le bon compromis entre usinage et ingénierie. En plus de me laisser travailler gratuitement dans son atelier, il m’a aussi aidé à développer le produit. J’y ai travaillé jour et nuit pendant deux semaines, je suis devenu tout de suite accro à l’usinage. Depuis, je suis retourné travailler encore deux autres fois chez Fritz pour un total de 5 semaines. Avant de rencontrer Fritz, j’avais déjà acheté une petite fraiseuse chinoise et j’essayais d’apprendre à l’utiliser mais sans faire de grands progrès. Grâce à Fritz j’ai progressé, et après avoir travaillé sur ses magnifiques machines Allemandes, Autrichiennes et Suisses je ne pouvais plus imaginer travailler sur une machine de moindre qualité. J’ai donc revendu ma vieille fraiseuse et ai acheté une fraiseuse Allemande Wabeco. Cet été j’ai travaillé de longues heures dans mon petit atelier à Whistler. La Wabeco est une fraiseuse à contrôle aussi bien numérique que manuel, et je suis au commencement de mon apprentissage du monde du fraisage numérique. Je paramètre ma petite machine pour me permettre de fabriquer des éléments pour le développement de chaussures de ski et de fixations. C’est un tout nouveau monde à découvrir et c’est fantastique! Note de la rédaction: La sagesse et les paroles inspirantes d’Eric Hjorleifson continuent d’arriver, mais nous n’avons malheureusement plus de pages disponibles. Lisez son interview complète sur www.downdays.eu !
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Christian GRAF
Florian BREITENBERGER
Obergurgl, AUTRICHE
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Christian GRAF
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Obergurgl, AUTRICHE
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Tallin, ESTONIE
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Stephan SUTTON
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Sandy BOVILLE
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Erik SEO
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Dale TALKINGTON
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Boston/MA, USA
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Oskar ENANDER
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Henrik WINDSTEDT
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Flip McCRIRICK
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Sammy CARLSON
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Copper Peak/MI, USA
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Zoyd WHEELER Doc SPORTELLO No WHERE
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Louis GARNIER
Rider:
Flo BASTIEN
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La Plagne, FRANCE GALLERY
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Neacola Mountains/AK, USA
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Adam CLARK
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Sage CATTABRIGA-ALOSA
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Eliott BERNH
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John SPRIGG
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Takahiro NAK
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Nakayama Pas
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Takahiro NAK
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TAKING PERFORMANCE TO NEW HEIGHTS.
TEAM RIDER PADDY GRAHAM IN THE NEW GINGA JACKET AND CONTEST PANTS.
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Park ou Que ce soit pour envoyer du lourd en park ou pour des faceshots dans une poudreuse vierge, avoir sur soi du bon matériel rend le tout encore plus mémorable. Du bon matériel
POC | Auric
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Aaron Blunck Pro Model; Coque ABS robuste avec Liner multi impact EPP; Protection Extra oreille et tympan; Coupe pour masque et bonnet sous le casque.
O’NEILL | Quest Jacket 20K/20K imperméabilité/respirabilité; Coupe Longue avec fabrication canvas; Jupe pare-neige & système de connexion pantalon; Coutures étanches & système de ventilation.
POC | Fovea
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Aaron Blunck Pro Model; Double écran avec champ de vision large Carl-Zeiss; Couches anti-buée et anti-rayures; Triple couche de mousse pour s’adapter à chaque visage.
MELT | Levity Dimensions: 118-84-107 mm Longueurs: 158/166/174/182 cm Noyau bois avec Bandes Titanal & chants ABS Semelle Nyvilen Nano Carbon– pas besoin de farter!
O’NEILL | Contest Pant
DALBELLO | Il Moro T
10K/10K imperméabilité/respirabilité; Pare-neige & système de connexion veste; Articulation & coutures étanches; Réglage à la taille & renforcements.
Largeur 98 mm & Flex 120; Antishock footboard avec chausson I.D. ajustable; Flex & inclinaison adaptable; Twin canting & languette kinetic response.
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Poudreuse? est défini par la fonction, la sécurité, la performance et bien sûr par le style. Nous avons sélectionné du tout nouveau matériel pour optimiser votre expérience en montagne.
ANON | Striker Helmet Axé sur la performance & design low profile; Construction Endura-Shell ABS; Ventilation passive pour éviter la buée sur le masque; Simple fit pour mettre bonnet et masque sous le casque.
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NORRØNA | Røldal Jacket Freeride GORE-TEX 3 couches avec look urbain; Fermeture snap et système de zip étanche; 28K d’imperméabilité minimum & zip résistants à l’eau; Poches multiples & accessoires pratiques.
ANON | M3 Pollard Pro
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Technologie Magna-Tech changement rapide d’écran Facemask magnétique inclu; Vision Wall-to-Wall & bande de silicone anti-glissement; Écran Cylindrique & monture avec triple couche de mousse.
Dimensions: 141-120-133 mm Longueurs: 172/180/188 cm Rocker Nose & Tail avec cambre sous le pied; Bandes de suspension basalt & bandes titinal.
NORRØNA | Røldal Pants Freeride GORE-TEX 3 couches avec look urbain; 28K d’imperméabilité minimum & zips résistants à l’eau; Fermeture snap et système de zip étanche; Poches multiples & accessoires pratiques.
K2 | Pinnacle 130 97 mm ou 100 mm forme & 130 flex; Haute performance avec flexibilité de randonnée; Chausson PrecisionFit Tour Intuition; Semelle compatible fixation Low-Tech.
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AMPLID | Hill Bill
T O M WA L L I S C H Photo by: Tom Wallisch
Les sacs à dos airbag sont désormais une partie essentielle de l’équipement de freeride. Avec la nouvelle approche des sacs à dos Jetforce – résultat de la coopération entre Pieps et Black Diamond – la technologie a fait un bond en avant.
37 SCIENCE
Révolution Jetforce
Texte:
1
bergundsteigen 3/2014, p. 94 – 101
Alimentation
Poignée
Batterie
Turbine
pement est parvenu à résoudre chaque problème et même à tirer avantage des difficultés. Par exemple, la batterie spéciale Lithium-ion pour les très basses températures peut être utilisée pour trois déclenchements et possède 150 heures d’autonomie jusqu’à -30°C. Le système Jetforce peut donc être utilisé pour des excursions en backcountry de plusieurs jours sans devoir remplacer quoi que ce soit, même si l’airbag a été déclenché. Un autre exemple est la performance de la turbine qui fonctionne à 60000 tours par minute quel que ce soit le niveau de batterie, permettant ainsi de gonfler l’airbag de 200L en moins de 3 secondes et de le remplir régulièrement d’air même quand il a été
endommagé par une avalanche. Chaque problème potentiel dû à la neige d’avalanche, ou à un éventuel sac à dos glacé, est éliminé grâce à un système de filtre élaboré. Légèrement plus complexe qu’avec les cartouches sous pression, le système de déclenchement du Jetforce devrait être essayé et compris avant un usage véritable. Néanmoins, ce système, élaboré spécialement par Pieps, offre de nombreux avantages. Il est plus simple à interrompre, il vérifie constamment s’il est prêt à l’usage une fois activé, et il affiche le niveau de batterie via LED. Déclencher le mécanisme s’effectue avec les mêmes poignées de confiance que les autres systèmes airbag. Le plus grand avantage du contrôle électronique est que l’airbag est automatiquement dégonflé trois minutes après avoir été déclenché, offrant ainsi à la victime ensevelie un volume d’air supplémentaire pour respirer et plus de temps avant de suffoquer. Avec toutes ces innovations, il y a pourtant quelques légers inconvénients. Les sacs à dos avec système Jetforce sont un peu plus lourds et un peu plus chers que les autres. En regardant de plus près, il n’y a cependant pas besoin de remplacer des cartouches coûteuses, et en considérant le besoin d’entraînement régulier cela devient une option plus abordable. Avec un volume de 200L, les airbags Jetforce sont les plus grands et les plus efficaces sur le marché, allégeant ainsi le kilo supplémentaire sur la balance. Ce nouveau système a apporté de nombreuses innovations très positives. Cependant, comme avec tout matériel de sécurité: la compréhension et la pratique sont nécessaires afin de déclencher le mécanisme au bon moment. Il reste à déterminer la robustesse du système Jetforce, et la manière avec laquelle il va influencer les statistiques dans la vie réelle.
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besoin est. Cela ne coûte rien et peut être effectué en montagne. Le système Jetforce permet en plus d’effectuer des entraînements répétés sans coût supplémentaire, et sans se préoccuper d’actionner ou non le système en cas de doute de situation dangereuse. Selon les statistiques, le système Jetforce est une avance significative dans la prévention des victimes d’avalanche. Beaucoup de problèmes ont dû être surmontés pour parvenir à cette avancée. Des tests approfondis prouvent que le processus de dévelop-
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es sacs à dos airbag ne sont pas des laisser-passer. Ils ne remplacent pas les connaissances ni la sensibilisation aux dangers d’avalanches, et ne substituent ni les DVA, pelles et sondes, ni un entraînement régulier. Une étude internationale de 20141 démontre que même si les chances de survie en avalanche doublent avec un airbag, un freerider sur dix équipé d’un système airbag perd pourtant toujours la vie dans une avalanche. Le plus alarmant est une autre conclusion de cette étude: un utilisateur d’airbag sur cinq pris dans une avalanche, se retrouve avec un airbag non gonflé. Le risque de périr dans une avalanche est donc toujours élevé, même avec un sac à dos airbag. Dans 60% de ces cas, le freerider n’a pas actionné le système. Dans 12% des accidents, une erreur de fonctionnement conduit au non-gonflage, 17% sont dus à une défaillance du système, et dans le reste des cas l’airbag a été endommagé par l’avalanche. Le nombre d’airbags non déclenché est préoccupant. Des recherches ont déterminé que dans la plupart des cas, les victimes sont les freeriders les moins expérimentés. On en conclut que la pratique régulière est aussi importante que le sac à dos luimême, il en est de même pour les DVA. C’est ici que le système Jetforce entre en jeu. Jusqu’à très récemment, tous les systèmes d’airbag reposaient sur le même système de base. Une poignée déclenche une cartouche d’air sous pression qui gonfle le ballon rangé dans la partie extérieure du sac à dos. Le système Jetforce développé par Pieps et Black Diamond est différent: une turbine alimentée par batterie insuffle l’air extérieur dans l’airbag. Le gros avantage est qu’après avoir déclenché le système, aucune cartouche ne doit être remplacée, l’airbag doit juste être replié dans le sac, et la batterie rechargée si
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Klaus POLZER
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CONRAD JON GODLY CREATIVE
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Couche après couche, les œuvres de Conrad Jon Godly sont en partie des peintures à l’huile, et en partie des sculptures; la manière dont elles sortent de la toile est aussi bien photographique qu’abstraite. Inspiré par des monuments montagneux, ce Suisse crée des œuvres de tout format que l’on peut apprécier à l’infini. www.conradjgodly.com
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MouM nta / ins Mo me nts M ou nta/nu ins /nu Mo nunts ments ouins nta Mo me s t nments M ouins nta/ ins /nu Mo nu e M ou nta Mo me mnts M ou nta Mountains / Monuments ins / Mo numents u M ou n nta ins M / Mo nu me nts o untainsM/oMon Mountains / Monuments u m eentts / s Mountains / Monuments m u n o M / s in s ta n u o M / Mo nnuments M i ou nta ins a Mountains / Monuments t Mountains / Monuments n u
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CONRAD JON GODLY
Mounta Mountians / Monum isns/ Mon enumen ts ts Mon / umen so ntainntain MouMou t /M s n uumen mtsentsts s / Mon ntain Mou umen Mon / s ntain Mou ts ts umen umen Mon s / umen s / Mon ntain ntain Mou ts on s / Mon ntain MouMou um s / Mumen tsents ounta Mntain s /inMon Mou
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For the CHILDREN
FOR THE WU-TANG CHILDREN
« Shaolin shadowboxing, and the Wu-Tang sword style. If what you say is true, the Shaolin and the Wu-Tang could be dangerous. Do you think your Wu-Tang sword can defeat me? »
tueuses, et Henrik fut le premier à me faire voir que c’était possible ». Avec des alias comme leurs héros, ‘B-Dog’ et ‘E-Dollo’ créèrent ensemble une série web à succès, le B&E Show. En 2011, le premier film B&E BLACKOUT! rendit hommage à l’album éponyme de Method Man & Redman. « On n’était que nous deux, donc on a fait comme Meth et Red parce qu’ils avaient le même type d’énergie » dit Casabon. Les relations entre le Wu-Tang et le monde du ski furent boostées en 2014
Rider: Henrik Harlaut, Photo: Louis Garnier, Spot: B&E Invitational, Les Arcs
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endant plus de vingt ans, ce défi de kung-fu dans Bring Da Ruckus a préparé des millions d’auditeurs au style inimitable du Wu-Tang Clan, une des meilleures dynasties du rap avec une influence culturelle mondiale – même dans le ski. Comme un gang de bd de superhéros, le Wu-Tang se jeta dans l’arène en 1993 avec la force d’un ouragan. Le créateur RZA fit de neufs MC de Brooklyn et de Staten Island un groupe unique qui électrisa les foules en live avec des beats intemporels, des paroles magiques, et une présence sur scène indomptable. Leur alliance leur procura une gloire immédiate, mais RZA avait un autre plan secret. Même lorsque les albums du Wu-Tang étaient disques de platine, ses membres démarrèrent des carrières solo, engloutissant le rap dans une marée d’artistes et de projets Wu. Malgré les revers, y compris les passages en prison, les querelles et le décès de Russel Jones aka Ol’ Dirty Bastard en 2004, le Clan encaissa avec unité
pendant plus de vingt ans, tandis que ses MC étaient devenus des figures incontournables du firmament du rap. Au-delà du monde de la rue, avec des paroles et des battles de rap aiguisées, le message intrinsèque du WuTang est l’unité pour faire face à l’adversité, un thème qui résonne à travers des générations de fans. Aller à un concert du Wu-Tang pour la première fois est comme une séance d’initiation à un culte, une marée de signes W en l’air, et un public qui reprend chaque parole à l’unisson, hypnotisé par l’énergie sur scène. En 2007, le rap créa un lien entre Phil Casabon et Henrik Harlaut. Casabon avait hérité du Wu-Tang de par ses grands frères, tandis que l’anglais hasardeux d’Harlaut provenait de paroles de rap et de citations de films de ski. Le rap fut pour eux un langage commun, et le Wu-Tang était leur barde. «La synergie du groupe est incroyable» dit Casabon. « J’ai toujours voulu faire quelque chose de ce genre dans le ski, lier un groupe de personnes talen-
aux JO de Sotchi quand à la fin du slopestyle Harlaut fit le signe de main ‘W’ du Wu-Tang devant les caméras et cita Ol’ Dirty Bastard: « Wu-Tang is for the Children! ». Harlaut n’imaginait pas ce que cette référence allait entraîner. « Je faisais le ‘W’ depuis des années » dit Harlaut. « Quand je me trouve en bas devant les caméras, j’aime m’exprimer. » Mais ce n’est pas tous les jours qu’un athlète olympique cite ODB. Cette référence fut largement reprise, et les membres du Wu-Tang remercièrent Harlaut sur Twitter. Peu après, le sponsor casque de Harlaut, Bern, lança une collaboration avec le Wu-Tang, et Harlaut et Casabon rencontrèrent Masta Killa qui accepta leur invitation à venir sur scène au B&E Invitational. Avec des rumeurs au sujet d’une chanson exclusive de Raekwon pour le prochain film B&E, on dirait que la collaboration ne fait que commencer entre ces deux camps unis par un amour commun.
DANE TUDOR
NO S H O R TC U T S It’s amazing how the sound of a few deep breaths can make you realize how loud the rest of your life is. But when that moment arrives, when it’s just you, and a mountain, and the line of your dreams — that’s when everything makes sense.
SCOTT-SPORTS.COM © SCOTT SPORTS SA 2015 | Photo: Will Wissman
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Rider: Dane Tudor; Photo: Adam Clark; Spot: Neacola Mountains, AK
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DANE TUDOR
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La Hanche Déboitée
de beaucoup de vent. Toute la neige était tombée des arbres, créant des zones ventées et bombardées par les arbres avec une surface de neige épaisse et dure à skier. Alerte numéro1. On a évalué la qualité de neige, et on a décidé de continuer. Ma bouche était encore assez douloureuse, et j’avais du mal à gérer la sensibilité nerveuse, seul au-dessus de la barre que je devais sauter. Alerte numéro2. J’ai longuement hésité quant au trick que je voulais faire, et je perdais peu à peu confiance avec des pensées de blessures en tête. J’ai mis tout ça de côté et replaqué un 180 pillow bonk 180 super sketchy. Spriggs sauta et replaqua aussi. La neige était mauvaise et nous n’étions pas certains de vouloir resauter. On a parlé à Pete, et il voulait vraiment que nous resautions une fois. Je suis donc reparti même si je ne la sentais pas. Alerte numéro3. Des pensées de blessures me venaient en tête, mais je les ai mises de côté et j’ai refait le même trick. En touchant le pillow je me suis senti accroché, j’ai perdu l’équilibre et me suis retrouvé dans une position très inconfortable. J’ai atterri avec ma jambe gauche bloquée, j’ai ressenti toute l’énergie parcourir mon genou et pensé «c’est fini pour mon genou», mais il a tenu parce que ma hanche s’est déboitée. J’étais dans une position difficile, la tête orientée vers le bas et mes jambes bloquées de côté. Mon esprit comprend ce qui se passe et je me mets à crier de manière incontrôlable comme un animal. Tandis que je me calme, Spriggs me rejoint. Je lui dis que j’ai besoin d’un hélicoptère et il appelle les secours. Pete m’amène des gants et des vêtements secs depuis la motoneige. Spriggs et Pete font de leur mieux pour me sortir de la neige et me mettre dans une position plus confortable. La douleur est si forte que peu importe à quel point je sers les dents, je peux à peine bouger, donc je décide de rester dans la neige. Ils me couvrent avec des blousons et Spriggs reste à côté de moi pour que je m’appuie sur lui afin de soutenir ma hanche. 15 minutes passent et je commence à avoir vraiment froid.
Deux ans sont passés depuis cet accident. J’ai beaucoup appris de cette expérience, et je continue d’apprendre: j’assiste chaque année à des ateliers avec Teton Gravity Research où je m’entraine avec les meilleurs guides du monde. On simule des scènes de premiers soins, de secours en avalanche et de cordages. Je continuerai encore longtemps d’aller en backcountry en motoneige pour skier. Note de la rédaction : Pour plus d’infos sur les premiers soins, les urgences, et la préparation au backcountry, lisez notre section Brains Page 48.
43 THOUGHT DANE TUDOR
’ai eu la chance de parcourir le globe, de filmer des segments dans un Japon mythique, sur des faces massives en Alaska, de skier avec mes amis en Europe et d’apprendre de nouveaux tricks en Nouvelle-Zélande. Je suis chanceux de n’avoir connu que des blessures mineures comme des contusions, des foulures, ou encore la rupture du ligament collatéral du genou. Durant mes voyages dans tous ces endroits incroyables, j’ai utilisé mes connaissances acquises en entraînement en cas d’avalanche. Ce que je ne réalisais pas, c’est à quel point peut être grave un accident en backcountry; la vitesse à laquelle les choses peuvent changer et à quel point on peut se trouver impréparé lors d’une opération de sauvetage d’envergure. En Janvier 2013, toutes ces années à envoyer du lourd m‘ont finalement rattrapé. J’avais eu un accident le 2 Janvier en overshootant une barre rocheuse en 180, et je m’étais cassé 7 dents. Comme si ça ne suffisait pas, mes amis –qui auraient dû m’évacuer du backcountrym’ont convaincu de rester parce qu’ils voulaient encore skier. J’ai fait passé ma frustration en faisant quelques sauts avec ma motoneige. Ce n’était pas malin. J’ai touché un rocher caché sous la neige, et cassé le châssis. J’ai compris qu’il était temps de quitter la montagne. Personne du groupe ne voulait s’en aller avec moi, et j’ai donc fait ce que l’on ne doit jamais faire en backcountry: je suis parti seul sur une section technique pour rentrer en vallée. J’ai pris six jours pour reposer mon égo et ma bouche. Chaque fois que je suis blessé, je réévalue ma direction dans la vie, j’apprends de mes erreurs, je cherche le bon côté des choses et vais de l’avant. Le 8 Janvier, je suis reparti en backcountry avec Pete Alport et John Spriggs. Il avait neigé la nuit passée, on espérait donc trouver de la poudreuse parfaite. On avait en tête une zone remplie de barres rocheuses parfaites pour les conditions du moment. On a découvert que la neige avait été accompagnée
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Texte:
Dane TUDOR
Spriggs avait donné nos coordonnées aux secours. Nous les attendions. Pete décida d’alerter une deuxième équipe de secours, au cas où l’hélicoptère ne puisse pas s’approcher assez. Il est déjà tard, le ciel est couvert et il neige un peu. Pete se rendit dans un refuge dans l’espoir de trouver de l’aide et une motoneige d’évacuation. Spriggs et moi sommes seuls. Je suis congelé et lui aussi. Il me passe tous ses vêtements chauds et reste à mes côtés pendant 45 minutes. Cette situation grave a créé un lien silencieux entre nous. Je me suis préparé mentalement pour une évacuation douloureuse si l’hélico ne parvient pas à nous approcher. Ce serait abominable, mais à ce moment c’est une question de survie. Je commence à devenir irritable «Où est ce putain d’hélicoptère?», ça fait presque deux heures. Je n’ai jamais eu aussi froid. Nous ne sommes qu’à 5 minutes de motoneige de là où nous sommes garés, et à 3 minutes de voiture de la ville. Ça ne devrait pas prendre autant de temps. Nous continuons d’attendre, congelés, seuls. Pete revient avec un groupe de gens en motoneige et l’hélicoptère arrive enfin. Un sauveteur descend avec une corde de l’hélicoptère et prend en main la situation. Ils réchauffent mes vêtements et me font rouler sur une civière tandis que je hurle. La douleur se diffuse désormais dans toute la jambe. L’hélicoptère repart, et moi et le sauveteur sommes liés à cette longue corde et sommes héliportés en dehors de la forêt. Le moindre mouvement me fait ressentir une douleur atroce dans toute la jambe. Une fois à l’hôpital, des lumières, des murs blancs et des intraveineuses défilent autour de moi, j’essaye de me contrôler, mais je continue de jurer comme un charretier. Ça fait six heures que ma hanche est déboitée. Dans la salle d’opération je supplie les docteurs de la remettre en place le plus doucement possible. Un instant plus tard, les médocs font effet et je m’endors… Je suis maintenant réveillé. Mon cerveau est surpris que cette douleur atroce ait soudainement dispar u. Alors qu’on m’amène en salle d’attente en chaise roulante, j’aperçois mon pote Brodie. Les émotions explosent en moi et je pleure. Ce furent les six heures les plus traumatisantes, douloureuses et intenses de toute ma vie, je suis épuisé et accablé.
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Sur les skis depuis plus de 22 ans, professionnel depuis 7ans, Dane Tudor est un skieur talentueux et expérimenté. En possession d’une formation sur les avalanches, avec son DVA, pelle et sonde dans son sac, Dane a brisé la frontière entre le park et le backcountry, raflant au passage le prix «Best Male Pro» à l’IF3 avec son segment dans Everyday is a Saturday. Il a appris les bases sur les risques d’avalanches, sur la sélection des lignes, mais rien ne pouvait le préparer à ce jour fatidique de janvier 2013.
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Coline Ballet-Baz
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COLINE BALLET-BAZ MAGAZINE SEASON 15/16
U R I R E Permanent
Interview:
Photo:
David MALACRIDA
Klaus POLZER
Comment est le niveau chez les filles actuellement?
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SO
Il y a un gros écart entre les garçons et les filles; le nombre de pratiquants et le niveau sont différents, mais l’écart se réduit chaque année. Le niveau dans les vidéos et les compétitions a explosé dernièrement! Même si on tourne moins que les mecs, on a la même motivation et le même amour du ski. Il faudra compter sur le freeski féminin dans le futur.
Qui sont tes skieurs préférés?
Emma [Dahlström] et Keri [Herman] pour leur style et leur mental sur les skis, Candide Thovex pour son humilité et sa vision. Henrik Harlaut et Tom Wallisch aussi. J’aime la manière d’apporter une touche personnelle de créativité et de style.
Sur quels tricks t’es-tu concentrée?
Tourner dans les deux sens, plus de switch, mais surtout les lazyboy qui sont trop cools!
DATE DE NAISSANCE : 12 Juin 1992 HABITE À : Grenoble, France
STATION : Les Deux Alpes SPONSORS : Monster, Völkl,
Picture,
On nous a dit que tu aimes la fête et les cocktails?
Quoi? C’est pas vrai, tu n’as aucune preuve. Je ne bois jamais! Mais que serait la vie sans le fun, le bonheur et les fêtes?
Pourquoi as-tu toujours le sourire?
J’ai une maladie qui me provoque des crampes et me fait sourire tout le temps. Mais merci pour le compliment!
Tu viens de finir les études, quels sont tes plans maintenant?
J’ai un diplôme de sciences politiques en organisation sociale et nationale. C’est un domaine dans lequel je voudrais travailler, plein de gens intéressants et d’opportunités de travail. Mais c’est une autre histoire, pour l’instant je suis heureuse dans les montagnes.
Glisshop, Drift, Outof, Level, SFR, Caisse d‘Epargne, Ville de Grenoble
HOBBY : Voyager,
Musique, Amis
Skateboard, Randonnée,
Photographer: Mattias Fredriksson
Introducing the Mission Shell Engineered with GORE-TEX速
GORE-TEX速, GUARANTEED TO KEEP YOU DRY速, GORE速 and designs are trademarks of W. L. Gore & Associates, Inc.
46 TALENT LUKAS SCHÄFER
Un Talent Multiple On a commencé l’an dernier en filmant la nature: les animaux, la vie sauvage et les paysages. Nous voulons montrer à quel point c’est beau, et motiver les gens à sortir et prendre soin de la nature. C’est notre maison et si on n’y fait pas attention, tout sera affecté. Je marche dans les bois et observe les animaux depuis que je suis enfant. Ça me donne de l’énergie. J’aime capturer ces instants et montrer comme la nature est belle.
Comment as-tu débuté dans le ski?
Mon père m’a mis sur les skis quand j’avais 3ans. Je sautais beaucoup en snowblade, puis un ami m’a parlé du club freestyle Vitamin-F à Kronplatz, et c’est là que tout commença. J’avais 12ans. Mon coach était Andreas Recla et il m’apprit beaucoup de choses. Je suis encore dans le team et y travaille un peu en tant que coach maintenant, pour filer un coup de main aux enfants!
Ton skieur préféré pendant l’enfance?
Candide Thovex! Mes premiers skis twintips étaient les Rossignol Scratch et
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Le ski n’est pas ton seul talent. Parle-nous de tes projets vidéo.
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Photo:
Lukas Schäfer
Klaus POLZER Interview:
Ethan STONE
ils étaient vendus avec un DVD de Candide qui expliquait certains tricks. Je l’ai vu au moins cent fois. Le plus cool dans ce DVD était l’intro, Candide se réveillait, sortait du lit, s’habillait et partait skier, sans petit déjeuner! Un peu ce que je faisais les dimanches quand j’étais petit et que je fais aujourd’hui encore, mais avec le petit-dèj. Que penses-tu des compétitions et des équipes de freeski?
J’ai toujours aimé les compétitions, mais il y a deux semaines j’ai quitté l’équipe nationale Italienne. Je ne veux plus faire de Coupes du Monde parce que ça n’a pas de sens pour moi. J’ai adoré voyager avec l’équipe, j’y ai beaucoup d’amis, mais j’ai vraiment envie de faire mon truc à moi. Je ferai encore quelques contests, mais je veux avoir des photos, faire des edits et ce genre de trucs. Je veux m’amuser plus, et je m’amuse quand je skie pour moi.
9 Septembre 1992 à Innichen, Tyrol Sud, Italie Sud
NÉ LE :
VIT À : St. Georgen, Tyrol STATION : Kronplatz
Photographie, skateboard, camping, nature Armada, Kiku, Smith Optics, Dalbello, F-Tech Snowparks HOBBIES :
SPONSORS :
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REDONDANCE EN BACKCOUNTRY
BRAINS
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Quelques pages avant dans ce magazine, vous avez la description par Dane Tudor d’une journée horrible qu’il envisageait bien différemment. On peut objectivement dire que n’importe qui préférerait éviter ce genre de journée. Mais comment éviter ces dangers, ou tout au moins comment les gérer, est une chose que l’on devrait garder à l’esprit. Texte:
Photo:
Stephan SKROBAR
Klaus POLZER
1. Qui fait partie du groupe? Vos partenaires sont probablement la chose la plus importante à considérer. La gestion des compagnons est une méthode efficace pour améliorer la redondance d’un système. En groupe, vous n’êtes pas seulement responsable de vous-même, mais aussi de vos amis. On devrait toujours savoir où se trouvent les autres et ce qu’ils font. En plus, en additionnant les compétences individuelles, on peut améliorer la compétence collective.
3. À quelles blessures pouvez-vous faire face avec votre trousse de premiers secours? Contrairement aux idées reçues, et même si c’est une bonne chose, faire un cours de premiers secours ne donne pas l’expérience du terrain. Seule l’expérience en situation d’accidents réels vous apprendra à juger la nature et le gravité d’une blessure. D’un autre côté, avoir confiance en ses connaissances et ses capacités est fondamental, même si l’expérience est faible. En particulier pour les accidents loin du domaine skiable ou à un endroit difficile d’accès pour l’hélicoptère, vous devez agir avec responsabilité. Être en mesure d’évaluer objectivement une situation malgré le bruit de ses propres cris, ou de ceux du blessé, est une compétence importante à avoir, mais qui ne s’aguerrit que sur le terrain. Voir le point n°1. Il est naturellement essentiel d’avoir le bon matériel médical et
Comment pouvez-vous transporter le blessé? Voire, pouvez-vous transporter un blessé? Dans le meilleur des cas, vous pouvez solliciter l’aide du perchman grincheux en bas des pistes. Mais si vous êtes loin des pistes, il faudra appeler l’hélicoptère. Merde, la météo ne le permet pas. Alors il faut appeler les secours de montagne, ils sont entraînés à ce scenario. Pas de bol, vous n’avez plus de batterie ou pas de réseau; la redondance de votre système diminue. Il est temps de prendre des décisions pour transporter vous-même le blessé. Votre plan final d’évacuation entre en jeu. Le sauvetage avec sac bivouac. En avoir un avec vous et savoir l’utiliser pourra faire la différence entre une nuit glaciale au bord de l’hypothermie et la gestion du sauvetage de votre ami.
Est-ce que votre excursion est bien préparée et minimise les facteurs de risque autant que possible? Tout bien considéré, après avoir lu tout ça, j’espère que la réponse sera évidente. Et si vous pensez que ça ne vaut pas la peine d’emmener tout cet équipement avec vous et de vous préparer au pire, vous verrez les choses bien différemment si une merde vous arrive personnellement et qu’il faudra faire face aux conséquences.
REDONDANCE EN BACKCOUNTRY
Pensez à comment débuter une opération de secours si besoin. Pouvez-vous contacter le monde extérieur et communiquer les informations vitales pour le sauvetage? La solution la plus évidente est le téléphone portable. Cependant, avec un réseau instable et une batterie qui se décharge facilement dans le froid, l’autre option est une radio longue portée. Pas de radio ou de CB de camionneur? Il faut un téléphone satellite. C’est cher c’est vrai, mais préférez dépenser 600euros ou risquer de passer la nuit dans la neige avec une blessure grave et pas de secours en vue. Ça dépendra du type d’excursion, mais le téléphone satellite est un must.
4.
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Avant chaque excursion, même avant une petite randonnée dans l’après-midi en-dehors du domaine skiable, une pensée devrait toujours traverser votre esprit: «Qu’est-ce qui peut arriver et comment y faire face?» Plus les efforts requis sont importants, plus le risque entre en jeu, et plus la préparation mentale et l’équipement sont essentiels. Je vais définir quatre grands thèmes à prendre en compte.
Comment pouvez-vous communiquer?
être capable de l’utiliser, ce qui aurait pu être bénéfique à Dane Tudor.
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Comment fait-on cela? C’est simple: préparation et organisation.
2.
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a vie n’est pas un long fleuve tranquille, et nous devons souvent faire face aux conséquences lourdes et douloureuses de comportements juvéniles et risqués. Le paradoxe est tel, que c’est exactement cela qui rend la vie excitante pour bon nombre d’entre nous. Des faits qui donnent à réfléchir. Une excursion en backcountry en hiver comporte plus de risques que boire une bière dans son jardin. En regardant de plus près, je pense que ça dépend en fait du nombre de bières. Néanmoins, le sujet ici est comment éviter, se préparer ou atténuer les scénarios catastrophes en backcountry.
La redondance est la répétition d’éléments importants d’un système avec l’intention d’augmenter la fiabilité et la compréhension du système.
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Redondance en Backcountry
SAM ANTHAMATTEN, CHARGING THE LINE. DEGREES NORTH EXPEDITION // SEWARD, ALASKA TERO REPO
TH E N O RTH FA C E .C O M
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Extraits d’un Carnet de
JOURNAL DE BOLIVIE
Notes en Bolivie Texte:
Sam Smoothy Photos:
Mickey Ross
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L’auteur après un mois dans les Andes Boliviennes.
Ce n’est pas un compte-rendu détaillé des faits qui ont eu lieu en Bolivie, mais plutôt un recueil de moments vécus rayonnants, et une réflexion, fruit de longues heures passées sous la tente. En suivant les pas de son père, Sam Smoothy et ses compagnons ont escaladé et skié Pequeño Alpamayo et Huayna Potosi en effectuant probablement la première descente de la face Ouest du Aguja Negra et de la face SudOuest de Ala D. Sur dans la région de Condoriri dans les montagnes de Cordillera Real.
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Prend des souvenirs, ne laisse pas de traces de ski. Du ski sur glace engagé sur Pequeno Alpamayo.
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enève. Milan. Madrid. Miami. La Paz. La durée exacte du trajet est un mystère, mais quelle qu’elle soit, elle semble encore plus longue. Embarquant 65,8kg de matériel divers pour l’ascension, la descente, la cuisine, dormir et manger, nous sommes partis découvrir les Andes Boliviennes. Actuellement dans l’avion, nous sommes confortablement pris en sandwich entre deuxYankees fans de Taco Bell qui rendent visite à leur fille, celle-ci appréciant clairement la position du missionnaire pour bien s’intégrer en Bolivie. Il est étrangement réconfortant de ren-
travers les rues désertes de La Paz, et nous nous jetons dans nos lits superposés. Il est 6h du matin, le 13 Mai 2015, âge de la Sur-Saturation, et mes yeux cessent de fonctionner. Je suis venu en Bolivie pour retracer les étapes d’escalades de mon père, Ronald M.Smoothy, et laisser des traces fraîches de ski. Armé de son carnet de notes retraçant de vagues histoires, je voyage pour découvrir comment la vie de mon père, à travers ses voyages en montagne, m’a influencé. J’espère pouvoir mieux comprendre cet homme aux
contrer des gens aussi engagés à convertir les indigènes à Dieu, au capitalisme et à toutes les choses de l’Ouest, et cela sans considérer la culture ancestrale. Mais il est fort probable que je sois juste en train de rêver: ce mix puissant de petites bouteilles de rouge et de celles de Johnny Walker garantit en effet les rêves les plus sordides. J’abandonne les Yankees avec la promesse d’aller trouver Jésus- et je trébuche sur une pile de sacs de voyage The North Face qui ont accompagné Johnny Collinson au Sud de la frontière. Un trajet de taxi plus tard à
paroles brèves mais aux nombreuses histoires. J’ai mis sur pied une équipe d’élite, avec les talents prodigieux de J.Collinson, expert de démence en altitude, avec mon pote d’aventures de par chez moi, et homme de montagne, Fraser McDougall ,conseiller principal en aéronautique. Will Lascelles et Jason Hancox de CoLab Creative Production sont là pour documenter nos escapades, le premier étant un nouveau frangin tandis que le deuxième en est un de longue date. Ils ont transformé mes visions floues de la
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JOURNAL DE BOLIVIE
FEATURE
“He came dancing across the water, with his galleons and guns, looking for the New World and the palace in the sun.” Neil Young
La Paz est une ville immense nichée dans un ravin.
Quatre des catcheuses Cholita les plus fortes de Bolivie.
Bolivie en une véritable expédition. Ils ont la tâche risquée de créer un film retraçant nos aventures. Le dernier membre de notre équipe de choc est un ex-Olympien et homme de discrédit international, Mickey Ross, qui est en charge de nous figer en image dans le désarroi général. Nous avons passé les premiers jours à La Paz à se balader en ville, à s’habituer aux 4000m d’altitude et à chercher de la nourriture et du carburant. Will distribue les cigarettes rituelles et nous défions toujours plus nos poumons, cherchant à comprendre le chaos tourbillonnant de cette ville dans un ravin. Tandis que nous six observons d’en haut cette ville chaotique, nous notons la présence rassurante d’une berline familiale coincée dans une falaise une centaine de mètres plus bas. Ses phares cassés illuminent un soleil couchant et des baraques de briques rouges avant que les ombres ne nous engouffrent. «Ce gosse peut encaisser un bon coup de pied au visage.» Des mots étranges et des scènes encore plus étranges. Une femme sur une femme. Un homme sur une femme sur une autre femme. Nous regardons le catch Cholita à El Alto, où des habitants en petite tenue sur un ring rouillé se jettent grossièrement sur un pauvre gars–l’arbitre peut aussi bien vous sortir que vous mettre un coup dans les côtes. Je n’ai pas assez de cerveza pour ce genre de spectacle qui fait rage dans la nuit noire. Un gamin de 5ans saute sur le ring pour aider et encourager sa mère avec des petits coups de pied destinés à l’adversaire «piégé». Un coup de pied perdu arrive sur son jeune visage, mais tandis que sa lèvre frémit, il retient ses larmes. Quelle belle façon de faire de l’argent. Je ne peux pas imaginer mon père, assis popcorn à la main, en train de regarder deux cholitas se battre théâtralement. Est-ce que ces combats existeraient encore sans l’omniprésence de la secte jet-set Lonely Planet pour les financer? Est-ce désormais un spectacle pour les agences de voyages? Ou bien est-ce que les aventures qui ont fasciné mon père se trouvent encore ici dans les montagnes? De retour dans le bus, quelques mots transpercent l’air poussiéreux tandis que nous plongeons au plus profond de cette ville et que j’ai une gueule de bois morale.
«Le voisinage est chaud bouillant» explique Greg, notre contact Néo-Zélandais à La Paz. Un crime contre la communauté est souvent puni par un lynchage collectif qui voit le fautif ceinturé par des vieux pneus de voiture pour bloquer les bras. Après une courte période abondante en essence, il ne suffit que d’une petite étincelle pour enflammer la justice de la rue. La flambée Bolivienne. La production de cocaïne est arrivée dans le voisinage de Greg, Elle est gérée à la manière Bolivienne. Les pro-
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Gringos Égarés: Fraser, Sam et Johnny à La Paz.
ducteurs sont soucieux de ne pas irriter la communauté, ce qui est sage si l’on considère le penchant local pour le bbq humain. En retour, les barons Boliviens de la cocaïne sont laissés tranquilles, libres de faire leur business, aussi longtemps que toute violence est confinée à l’intérieur. Un arrangement fantastique, qui tient au loin une police détestée, et qui procure à ces «protecteurs du peuple» des opportunités d’extorsion et de chantage. Nous partons pour le camp de base Condoriri et mon cœur est heureux de quitter la ville. J’ai aimé errer à La Paz malgré les klaxons incessants et une claustrophobie due à la surpopulation, le tout auréolé d’un nuage de pollution. Ce n‘est pas fait pour moi, j’ai besoin d’air frais. Les clinquements et la poussière provenant du pneu arrière du vélo fait main d’Ernesto s’évaporent dans le silence inquiétant de la route solitaire d’Al-
Attitude locale dans les rues.
Ernesto en vrai.
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Les sommets abrupts de la Cordillera Real surmontent les 4000m d’altitude des plaines Boliviennes.
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Tous les virages n’étaient pas glacés, Sam en pose un pittoresque en retournant sur Piramide Blanca.
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Du vrai ski alpinisme.
to Plano qui serpente à travers ces terres stériles. En père de famille tranquille, Señor Ernesto a voyagé jour et nuit pour transporter la cocaïne du baron Jefe afin de faire vivre sa famille, et non pas (comme les villageois l’imaginent) avec sa guitare décrépie et sa voix cassée de fumeur de crack, mais avec ses vieux amis Smith & Wesson. J’ai l’impression de me trouver dans un film de Tarantino avec une surcharge de camés déguisés en vendeurs de fruits ambulants. Des panoramas incroyables se déploient devant nous, avec des sommets grandioses en arrière-plan qui dominent des huttes de boue titubantes parsemées à travers la plaine. Nos photographes et cameramen sont si excités que je crains de ne jamais réussir à atteindre le camp de base avec ces arrêts incessants pour débarquer tout leur arsenal. L’approche sur ces plaines arides ressemble énormément aux plaines montagneuses de Nouvelle-Zélande, ce qui tire sur ma corde sensible en me donnant le mal du pays. Mais ce sentiment est rapidement interrompu par un imposant troupeau de lamas qui me rappelle à quel point nous sommes loin de chez nous. Premier objectif: Pequeño Alpamayo. Une corvée sur les skis. Papa était à pieds. Pourquoi? Impossible de respirer. Ma faiblesse m’enrage. John nous amène plus haut. On atteint 5000m. Les nuages arrivent. Les sommets disparaissent. Abandon. Maison. Manger. Dormir. Pensées lointaines de petite amie. Confusion. Réveil. Barbe gelée. Haine de l’altitude.
Observant le Cirque de la Mort Suspendu et une ligne engagée en haut à gauche.
Pequeño Alpamayo, deuxième partie. Une rapide promenade matinale nous ramène là où nous avons planqué le matériel lors de la tentative du jour précédent. Mon père Ron s’était fait voler ici, on a donc audacieusement défié le sort en planquant 35mille dollars de matériel sur le bord du glacier. On dirait que les voleurs Boliviens se baladent moins en altitude dernièrement. Je souris à l’idée de l’écho des malédictions proférées par Ron tandis que je mets les peaux en silence. Les piolets cliquettent pour célébrer l’arrivée sur ce sommet magnifique. Nous avons transpiré, grogné et avancé péniblement ensemble en observant un panorama à la fois étranger et familier. Quelques heures plus tard nous sommes de retour au campement, allongés au soleil, observant au loin notre sommet, les yeux brillants après avoir posé des virages sur cette pyramide esthétique que mon père a serpenté il y a longtemps. Pas si Pequeño avec ses 5370m, le Pequeño Alpamayo est le premier sommet au-dessus de 4000m que Fraser et moi avons escaladé et skié. Beaucoup de choses ont changé depuis l’ascension de mon père- l’équipement, le style- mais les fondements sont restés les mêmes. Un contentement paisible résonne autour d’une poêle flamboyante, un sentiment que l’on ne peut acheter et qui reste ancré dans votre âme. Dans ces moments calmes, il est ici. Ron n’a jamais été un alpiniste agressif, il était plus intéressé par la camaraderie autour d’un feu de camp qu’aux som-
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virginité. C’est une ligne qui dit «Et si tu avais escaladé encore 50m plus haut?» Et si cette courbe de glace tournée vers le soleil s’était transformée en neige skiable? Et si? Peut-être une autre année, une autre équipe, dans une autre vie. Qui est-ce qui trébuche dans le noir? C’est un Señor Smoothy Jr. endormi, maladroit sur la frontière entre la nuit et le jour, à la recherche du matériel caché le jour précédent. J’ai rendez-vous avec Johnny et Fraser pour aller sur un nouveau glacier à l’Ouest du précédent, et tracer deux lignes dans un cirque surplombant quasiment le vide. Avec l’aube, il est temps d’enfiler les crampons et pendant la montée, nous faisons face à ce Cirque de la Mort Suspendu. Entre mes talons, je peux voir une bête tapie prête à engloutir mon âme: un abysse, une apocalypse personnelle sur une falaise en lévitation au bout du toboggan sous mes chaussures. J’ai déjà skié des terreurs du genre auparavant, mais
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Escaladant les mâchoires de glace du monstre, en haut du Cirque de la Mort Suspendu.
Fraser trouve de la poudreuse sur le glacier.
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mets dangereux, et à imaginer des histoires pour les excursions futures. Il m’a ouvert un chemin jusqu’à cet environnement et j’en ai fait une compétition, recherchant à le dépasser et prendre la victoire, un trait commun chez les fils. Mais maintenant je réalise qu’il y a bien plus dans tout ça, que ce pourrait être un endroit où même la défaite est douce. Sur Piramide Blanca je commence à croire qu’utiliser une corde aurait été un choix judicieux. Nous ne l’avions pas oubliée, mais elle nous semblait excessive. Me tenir debout sur trois orteils avec mon nez raclant la glace craquante me fait revenir sur ma décision. Avec les cordes de Mickey, le photographe bronzé, nous escaladons la paroi la plus raide et la plus dingue de ma jeune carrière d’alpiniste. Tout ça pour trouver de la glace en décomposition, parfaite pour glisser tête la première sur cette falaise gigantesque. Impossible de se sécuriser, «Il est temps de rentrer Johnny, ne ménage pas les ancrages, c’est l’heure du thé au campement!» Abandonner à mi-chemin est toujours difficile, ces heures d’efforts semblent être gâchées. Mais John et moi sommes d’accord qu’aller plus haut dans ces conditions est bien au-delà de notre niveau de risque acceptable. Comme récompense, la neige que nous skions après un court rappel est celle qui ressemble le plus à de la poudreuse blanche trouvée jusqu’à ce jour dans ces montagnes. Un autre jour. La radio crépite et Fraser nous rejoint, tremblant. «Je n’ai jamais rien skié d’aussi engagé. John et moi sommes ok pour rentrer à la maison.» Les gars viennent de gravir et de skier une paroi raide menant sur une pyramide de roches appelée Aguja Negra juste au-dessus de notre campement. C’est une ligne audacieuse qui termine sur une falaise avec une escalade de descente périlleuse, le tout dans une lumière s’estompant. Le commentaire de Fraser résonne. On est presque en Juin. On est heureux d’avoir été sur le front pendant six mois d’affilés, mais la fatigue commence à se faire sentir. Mes pensées ont convergé durant les heures passées sous la tente à évaluer le facteur risque contre récompense, toujours omniprésent dans ce genre de montagnes. Nous sommes bien loin des postes de secours, un sentiment également bien exprimé dans les notes de mon père. Nous n’avons pas de guide, pas d’hélicoptères, pas de médecins en selle sur un âne pour venir à notre secours. Ici les décisions difficiles sont entre nos mains. J’aurais peut-être juste dû aller surfer. Mais il y a cet autre côté, cette moitié de moi qui hésite à partir. Je me retourne et observe longuement cette ligne encore vierge sur Piramide Blanca, dont la gloire réside dans la préservation de sa
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Johnny ne tremble pas, pas sur une grosse ligne comme ça. Il envoie tandis que Fraser l’observe.
cette bête est différente, la peur me gagne tandis que mon rythme cardiaque ralentit. Pour une raison inconnue, je me suis éloigné des autres, faisant mon chemin, une décision que je regrette maintenant alors que je les vois discuter joyeusement sur leur chemin dans les entrailles du cirque. Pendant ce temps, je monte seul cette face raide. La configuration est bien différente de celle observée depuis le camp, et le tremblement de machine à coudre dans mes genoux en témoigne. Mes jambes sont mon monde, mon ancre jusqu’au centre de la Terre et j’ai
confiance en elles tandis que leur rythme me porte solennellement vers le haut. Les alpinistes souffrent facilement de cette peur, pas seulement lors de l’ascension mais également durant la descente, ce qui semble en fait excessivement masochiste. J’aime le fait qu’en freeride je peux skier des lignes à une vitesse supérieure à celle de la création du sentiment de peur. Chose, qui avec le recul, ne gratifie pas ma manière de skier. Mon esprit s’emballe en imaginant toutes les manières possibles et improbables avec lesquelles cette escapade pourrait se finir tragiquement. Ce n’est peut-être pas un endroit pour moi, ces hauteurs vertigineuses, ces décisions cruciales et ces doutes me gagnent. Je ne suis ni Mallory ni Messner. Je suis un homme très mortel. Seul, à des mètres du sommet, me tenant sur ce qui ressemble à une dalle creuse, je me retourne et chausse. Ces longues heures d’engagement physique et moral brillent avec éclat et sont ancrées dans nos mémoires avec la descente qui les suivit: des dérapages sur la glace, la gravité toujours plus omniprésente me servant de carburant pour mon moteur. Beaucoup de vitesse, je suis sur le seuil du contrôle. Une fois en bas, je me permets enfin de me relâcher, détrempé, dans une exultation d’épuisement. Six heures de montée, deux minutes de descente. Ça n’a jamais été aussi bon de se sentir crevé. Le ciel pulse sur les crêtes. J’observe l’immensité de ce grand bleu et savoure une des lignes les plus dingues de ma vie qui se trouve au-dessus de moi, figée par mes actions. Quel pied. Mais ce n’est pas fini mon pote, oh non. Maintenant il est temps d’avoir l’expérience palpitante de voir Fraser et John tracer leur ligne: autant exposée mais plus technique. Ils posent des virages dans une section remplie de séracs et terminent en bas par un rappel très exposé. Mais grand dieu pourquoi ai-je décidé de mener une expédition? Je n’ai aucune envie de devoir un jour appeler les parents d’un compagnon pour leur annoncer une mauvaise nouvelle. J’ai peur pour mes potes tandis qu’ils dessinent leur ligne pièce par pièce et avant qu’ils ne sautent la barre finale sans la corde prévue et qu’ils atterrissent avec style. Bien qu’il n’y ait ni juges ni ligne d’arrivée, l’expression dans leurs yeux reflète nos victoires intérieures partagées. Ici et maintenant, dans la nature, nous ressentons cela tous ensemble, c’est notre victoire. Notre joie nous porte durant tout le retour venteux jusqu’au camp, le sourire aux lèvres, même après avoir accidentellement emprunté le chemin le plus long. Mais au final, n’était-ce pas la meilleure chose à faire? Une cerveza donne de la puissance à nos voix, faisant vibrer les murs tachés de ce bar clandestin avec nos histoires que
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Note de l’auteur: Pour comprendre ce qui s’est réellement passé durant cette expédition en dehors de ma tête, allez voir la vidéo de CoLab Creative qui sera mise en ligne par The North Face en Janvier 2016.
Fraser envoyant du lourd, même s’il ne laisse presque aucune trace.
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somptueuses montagnes et pentes du monde entier ont été conquises, cartographiées et revendiquées, mais l’exploration n’est pas terminée. Qu’il s’agisse de trouver une nouvelle ligne dans un coin retiré du globe, ou qu’il s’agisse de comprendre un peu mieux les personnes qui vous ont poussé à partir à l’aventure dans un premier temps, les montagnes ont encore beaucoup de secrets à dévoiler. Mais même avec tout l’amour que j’ai pour les montagnes, ce sont les personnes avec qui vous êtes, celles avec qui vous partagez ces aventures magnifiques qui comptent le plus. Ne dites pas à mon père qu’il avait raison, je ne veux pas connaître la fin de toute cette histoire.
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Dans les Hautes Andes, le départ d’une randonnée est bien loin des routes.
l’on raconte plus vite que nos verres se vident. Nous passons du temps tous les six au festival chaotique de Gran Poder, dévorant tout sur notre chemin, comme si l’on voulait engloutir le plus de Bolivie possible avant de devoir reprendre ces oiseaux d’acier dans le ciel, qui nous disperserons de nouveau à travers le monde. La courbe d’apprentissage est aussi raide que les faces que nous avons escaladées. Cette expédition m’a changé, elle m’a emmené au-delà des projecteurs des compétitions et un peu plus près des feux de camp, avec mes frères autour des flammes, les yeux grands ouverts se remémorant les aventures du jour. Nous sommes le 2 Juin, et l’hiver dans le Nord est finalement terminé. De
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Oskar ENANDER Eric Pollard entre dans l’Engelberg avec son style classique.
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L’hiver est en train de changer, pour le meilleur ou pour le pire, et les signes évidents de conditions météo étranges font faire la girouette aux chasseurs de poudre. Bien que cela pose des problèmes à Chris Benchetler et Eric Pollard de Nimbus Independent, c’est aussi une porte ouverte à de nouvelles opportunités et rencontres.
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Chris Benchetler aime crĂŠer des vagues de neige et se mettre dans ces tubes blancs.
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Scandis travaillaient à The Ski Lodge où nous résidions, et aimaient s’amuser, s’intégrant ainsi immédiatement au sein de notre groupe. Après une longue semaine à attendre une météo plus clémente, Oskar nota une énorme tempête de neige qui touchait le Nord de l’Italie. Nous sommes donc partis à 6 heures du matin direction SudOuest. Les 6 heures de voyage furent tranquilles, et nous avons traversé une station qui semblait avoir été touchée par la tempête que nous recherchions alors que le ciel était bleu. Mais nous nous en sommes tenus à notre plan. Nous avons su plus tard qu’il s’agissait de la meilleure journée de la saison de cette station. Rendez-vous compte. En dépit des conséquences, conduire dans la Vallée d’Aoste en Italie fut magnifique. Des châteaux historiques, des maisons anciennes de pierre ciselée et des vignobles bordent la vallée. Nous étions hébergés par Zeo, un ami et légende locale, dans sa magnifique maison en pierre du 18ème siècle. Avec ses longs cheveux, sa barbe grise et ses lunettes de soleil, nous le regardions déchirer la poudreuse sur de vieux skis droits et avec de longs bâtons; plaçant des virages incisifs avec douceur et hurlant comme un marteau durant toute la descente. Zeo est exactement ce que l’on peut imaginer quand on pense à l’archétype du skieur solitaire. Tous les Italiens que nous avons rencontrés furent incroyablement amicaux et chaleureux, mais Zeo était d’un niveau encore supérieur et nous a fait sentir une vraie famille. Après avoir parlé avec Zeo des conditions actuelles, il semblait que nous soyons arrivés un peu en retard. La tempête était arrivée plus tôt que prévu, et malgré l’immensité de Gressoney, une station de l’impressionnant domaine du Monterosa, nous avons entendu dire qu’il y avait déjà 8 équipes de tournage sur place arrivées un jour avant nous. Deux équipes de Transworld Snowboard, une d’Absinthe Films, le Team Faction, l’équipe de Pat Moore, deux équipes féminines de ski et snowboard, l’équipe de Roman Rohrmoser et quelques autres encore. On au-
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vec le refus de l’hiver de s’inviter sur la côte Ouest des Etats-Unis, nous avons mis le cap sur l’Europe. Le Sud Ouest Suisse et la pointe Nord de l’Italie semblaient recevoir les plus grosses chutes de neige. Notre objectif était de trouver un terrain propice pour permettre à Eric et moi d’être créatifs sur des reliefs naturels et d’apporter la touche finale au film de Nimbus After des restrictions d’accès aux terrains danThe Sky Falls. Malheureusement, tout gereux est à l’opposé de la plupart des comme le non-hiver en Californie et stations Américaines; tout n’est pas endans le Pacifique Nord-Est, l’Europe tièrement sécurisé, et il est facile de se nous offrit des conditions capricieuses, lancer dans une pente. En Engelberg il des barrages routiers et de nombreuses est courant de se retrouver au-dessus d’une barre de 30 mètres, ou sur une variables imprévisibles. Notre escapade Européenne a été zone remplie de crevasses. Nous nous déclenchée par un appel du photographe sommes donc déplacés prudemment sur Suédois Oskar Enander, qui passe ses hi- les sommets en prenant notre temps vers en Engelberg. Il voulait que nous ve- pour explorer la station et mieux la nions en Suisse pour nous faire décou- connaître. Il n’y avait pas d’urgence vrir sa terre d’accueil. Une fois à Zurich, puisque nous avions deux semaines dej’ai eu ce sentiment familier comme à vant nous, et Oskar notre guide renomchaque fois que j’arrive en Europe. C’est mé serait bientôt remis sur pieds. comme revenir en arrière dans le temps; de l’histoire, une culture riche, une architecture raffinée, et d’énormes montagnes surmontant de vieux petits villages. Les Alpes Européennes sont habitées depuis plus de 5000 ans, et si elles pouvaient parler, les Alpes auraient des tonnes d’histoires à raconter. L’abbaye d’Engelberg fut construite il y a 900 ans dans le canton Obwalden en Suisse et la communauté monastique est encore très représen- Entrainement pour les prochains JO d’Hiver. tée en Engelberg. Comme un enfant au Mais mère nature avait des projets musée, cette charge d’histoire peut être différents. Avec le recul, les deux preune expérience oppressante mais révéla- miers jours d’exploration furent les deux trice pour tout Nord Américain qui a la meilleurs jours de ski de tout le voyage. chance de visiter l’Europe. Quand Oskar reprit enfin le contrôle de Le moment de notre arrivée sem- ses quintes de toux, nous dûmes attendre blait presque parfait. Les Alpes Suisses patiemment de meilleures conditions venaient juste de recevoir un nouveau météo. Occuper le temps mort était aisé, manteau neigeux, il y avait du soleil et nous avons trouvé d’innombrables activides températures froides, et on avait un tés pour garder nos esprits et nos corps gars du coin bien renseigné pour nous alertes, passant du curling au hockey sur montrer les meilleurs endroits. Malheu- glace, au foot tennis et à la luge. Il n’y reusement, notre guide de confiance et avait pas de pénurie de bons moments photographe Oskar avait un peu exagéré alors que nous attendions une accalmie. à l’ISPO et ressemblait plus à un zombie Voyager avec les bonnes personnes aide à qu’à un guide de montagne. Il resta au lit garder le moral au top durant les hauts et avec une grosse crève pendant des jours les bas d’une météo capricieuse. Eric a après notre arrivée. Il ne tenait donc qu’à toujours faim d’aventure, et plus que nous d’explorer cet immense Engelberg tout, est heureux d’être à nouveau sur avec des connaissances limitées du coin pieds et de retour sur les skis. Jeff, notre pendant la première semaine. Avec plus caméraman, est un mec sympa qui sait de 2000m de dénivelé vertical de terrain faire face à l’adversité et s’adapter, touhors-piste généralement non sécurisé jours prêt à passer du bon temps. Et ensous les 3239m du sommet Titlis, la sta- fin, Oskar, le maire auto-proclamé d’Ention d’Engelberg est vaste et intimidante. gelberg, nous a présenté à des Notre priorité était de ne pas finir dans Scandinaves cools, mieux connus en tant une crevasse pendant que l’on cherchait que « The Scandis », et qui semblent avoir l’endroit idéal pour filmer. La philoso- annexé une grande portion du domaine phie des stations Européennes à propos d’Engelberg ces dernières années. The
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rait dit l’émission The Amazing Race, où tout le monde raconte son histoire à la section marketing de la station pour avoir des forfaits, et se jette ensuite sur les mêmes lignes et les mêmes sauts. Une fois en station, le ciel orageux et la fraîche couche de neige nous ont donné une motivation accrue pour démarrer le plus rapidement possible. La vue depuis le téléphérique nous effraya, des traces de partout! La perturbation que nous cherchions était arrivée, et nous ressentions déjà la pression pour trouver des reliefs couverts de neige fraîche. Après avoir mis nos skis et fait quelques virages dans une belle poudreuse, l’anxiété nous abandonna un peu. Nous devions désormais trouver des zones vierges que les autres équipes de tournage n’avaient pas encore tracées. Le coin est jonché de pillows, de sauts, de stepdowns et de belles lignes, il fallait juste les trouver. Comme le ciel était couvert depuis notre arrivée et que le soleil était annoncé pour le lendemain, nous nous en sommes remis à notre guide de confiance Oskar pour nous aider à trouver ce que nous recherchions. Il connaissait déjà Gressoney et nous avait assuré que nous étions entre de bonnes mains. En fait, il ne se souvenait pas de toutes les bonnes directions, et après s’être perdus plusieurs fois, il nous amena sur un terrain super sympa plein de reliefs naturels, que nous avons exploré en prévision du lendemain. Le matin suivant était ensoleillé. Nous sommes arrivés tôt au sommet pour aller sur quelques obstacles que nous avions vus le jour précédent. Étant le premier jour de soleil que la station connaissait depuis des semaines, nous savions que tout le monde se presserait de tenter sa chance sur ces reliefs fraîchement recouverts de blanc. Inévitablement, nous sommes tombés sur un certain nombre d’équipes de tournage qui revendiquaient déjà le saut
super cool, parfait pour un stepdown avec atterrissage dans un windlip naturel, et juste à côté il y avait un joli saut qui envoyait sur le même windlip. La zone était parfaite pour une bonne session, mais la neige n’était pas idéale, et quand vous essayez de faire un film sur le ski en poudreuse, la poudreuse est un ingrédient essentiel. Le vent continuait de souffler, et le cumul de neige attendu était insignifiant. Notre retour en Engelberg fut peut-être une autre erreur. Disons juste que nous avons passé plus de temps en vallée qu’en montagne, et qu’Eric et moi sommes probablement prêts pour les prochains JO de curling et de hockey sur glace. L’équipe de Nimbus m’impressionne toujours. Les caméramen et les skieurs sont toujours super relaxés, mais ce voyage a vraiment mis la barre haute. Ce fut un des voyages les plus difficiles à ce jour. Tandis que cet hiver inconsistant, ces températures élevées et ce manque de connaissance de chaque station étaient frustrants, nous savions tous que cela ne dépendait pas de nous. Il est inutile de s’énerver ou de forcer les choses pour travailler quand les conditions ne sont pas de votre côté. Nous avons donc trouvé du plaisir dans des activités alternatives, bu bien trop de cafés en pleine journée, et attendu une amélioration météo. Même en considérant ces conditions décourageantes, nous avons tout de même vécu une expérience Européenne incroyable. Ce fut de manière inattendue un des voyages les plus amusants à ce jour. Nous avons fait d’innombrables activités, et nous nous sommes amusés avec de nouveaux amis. Lorsque nous avons finalement trouvé de la poudreuse, nous l’avons exploitée de notre Attente dans la brume d’Engelberg et recherche de premières traces à Gressoney. mieux, et en dépit des hauts et bas de notre guide Oskar, lui avoir confié les rênes du voyage rendit le tout absolument mémorable. Même si notre objectif final de skier des reliefs naturels et une poudreuse légère pour notre film ne fut pas atteint durant ce voyage, nous savons qu’une grande partie de nos vies et spécialement de notre carrière sportive dépend de Mère Nature, et on ne peut pas se battre contre elle. Si vous apprenez à accepter l’inévitable, vous pourrez alors tirer le meilleur de chaque situation. que nous avions en tête. Nous avons donc dû passer beaucoup plus de temps que prévu à rechercher quelque chose de créatif à faire. Nous avons finalement trouvé des pillows et quelques barres à sauter, mais avec tous les skieurs locaux et les autres équipes de tournage, on avait l’impression de chercher une aiguille dans une botte de foin. Le Monterosa était saturé de monde avec de l’avance sur nous. Nous avons donc décidé d’écourter notre séjour en Italie. Une autre tempête était attendue en Engelberg, nous avons donc salué notre hôte gracieux Zeo avant de retourner en Suisse. La tempête toucha comme prévu l’Engelberg, mais puisque nous étions chanceux, des vents violents étaient aussi de la partie. Nous assistions depuis la vallée à ce spectacle où cette neige tant attendue était soufflée vers l’Autriche. Loin d’être abattus, nous avons construit quelques sauts et fait de notre mieux. Nous avons trouvé un spot
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Eric Pollard suivant son ombre à travers la poudreuse.
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Chris Benchetler prend de l’air à cause, ou peut-être grâce à des conditions moyennes.
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Perché sur le flanc de la puissante Nordkette, au-dessus de la ville d’Innsbruck, un gros tas de neige attendait. Jossi Wells, Nicky Keefer, Lucas Stål-Madison, Beau-James Wells, Dennis Ranalter, Jackson Wells et Spencer Keirnes avaient une semaine pour transformer cette Toile Vierge; laissant libre cours à leur imagination collective.
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Mark VON ROY
Klaus POLZER
Toile Rider:
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Nicky KEEFER
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Les enfants ont pour habitude de s’asseoir dans le sable pour y construire des châteaux, des villes et des structures abstraites, leurs mains retranscrivant ainsi leurs rêves. Plus tard, sortis du bac à sable et arrivés en montagne, ils construisent des sauts dans chaque tas de neige trouvé: la passerelle vers le royaume du freeski. Le projet Blank Canvas était un retour aux fascinations des jours anciens.
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Rider:
Lucas STÃ…L-MADISON
Rider:
Jossi WELLS
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TOILE VIERGE
Chaque membre de ce groupe éclectique de skieurs s’est dédié à son projet personnel, créant une transition ou un saut, le tout s’intégrant dans un projet issu de la réflexion collective. Avec l’aide de Bjarni –le pilote viking de ratrack- et ses shapers, le tas de neige s’est transformé. FEATURE
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Un sentiment unique accompagne la création de structures de ce genre. C’est comme dessiner un nouvel instrument de musique, et exprimer sa créativité en le skiant rend l’expérience encore meilleure. La pièce finale fut un amalgame de concepts à skier de mille manières. Cette toile fut laissée sur la Nordkette, pour que d’autres l’interprètent et la skient à leur manière-avant qu’elle ne fonde.
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Dennis RANALTER
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Qui en a besoin de
Ok, le monoski se trouve plus qu’à la périphérie du monde du ski, un élément bien lointain. Vous vous dites « Mais que fait un article sur le monoski dans ce magazine? ». Et bien, parfois, les idées les plus créatives se trouvent en marge des éléments. Photo:
Texte:
Alicia MARTINEZ
Mark VON ROY
t es e n t a g na o n s la d m an n e n os d qua r s i n u i a k i e lb m o s ra a ent, n b o m co uv n un s so u r pa e r oi ér e v rive p r m e m ’a co ça n – re tu
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deux?
Rider: Daniel Loosli, Spot: Laax
c’est le cas, ça vaut le coup de faire une photo. Le monoski a été inventé dans les années 50 par Dennis Phillips, dans l’état de Washington, qui était fatigué d’avoir deux planches se déplaçant indépendamment, et qui a monté des fixations de ski côte à côte sur un ski nautique. Ce n’est pas la seule fois que les skis nautiques ont joué un rôle dans le monde du ski sur neige -50ans plus tard, Shane McConkey les utilisa pour éprouver le concept du cambre inversé. Qui y aurait cru? Après un bref essor à la fin des années 70, le monoski disparu presque des pistes. En cherchant dans les recoins sombres d’internet des traces de la culture du monoski, on se rend compte qu’il est loin d’être mort. Comme le dit monoskis.co.uk si succinctement «qui en a besoin de deux?» Mis à part que beaucoup de gens ont pourtant bien besoin de deux planches, j’étais intrigué. Apparemment le monoski est en pleine renaissance, avec des sociétés comme Snowgunz et Snowshark qui lancent des monoskis de haute qualité chaque saison. Avec des événements comme Monopalooza en Amérique du Nord et le Mondial du Monoski en France qui attirent des centaines de fans de monoski, le comeback est lancé. Passant au crible les milliers de photos soumises au magazine Downdays, une photo a retenu notre attention. C’était le freeskieur Daniel Loosli, qui avait l’air de vraiment s’éclater en monoski. Daniel a testé le monoski juste pour voir comment c’était, et il a adoré. Un nouveau défi, il a même pris quelques rails et fait un handplant! «C’est putain de cool» dit Daniel, qui prévoit de mettre le monoski aux pieds plusieurs fois dans la saison. Certains voient le monoski comme la contre-culture du freeski. Mais une chose est sûre: un monoskieur se fout complètement de ce que les autres pensent. Le monoskieur est là pour se faire plaisir. Et même si ce plaisir provient du fait de restreindre la liberté de mouvement de ses jambes, on peut tous apprendre quelque chose de la culture monoski: rider pour le plaisir et se foutre complètement du reste est bien plus important que le succès sur les réseaux sociaux ou d'autres choses du genre.
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LYNGEN L’HÔTEL BLANC
Texte & Photos: Nikolai
SCHIRMER
Destination touristique réputée depuis longtemps, avec des lignes magnifiques plongeant dans l’océan, rejoindre le sommet d’une ligne de big mountain à Lyngen, Norvège, n’est pas chose aisée. Mais avec de la patience, de l’organisation et un peu de chance, la récompense en vaut la peine.
TIMING : Le mieux pour des bonnes conditions de poudreuse est de mi-Mars à mi-Avril. Il y a aussi de bonnes possibilités de randonnées sur neige de Printemps jusqu’en Juin. HÉBERGEMENT : Le Magic Mountain Lodge est situé au centre de la péninsule, tandis que le Lyngen Lodge, en-dehors de la péninsule, est aussi une bonne option. Les deux offrent des guides de haute montagne certifiés. Il existe des appartements privés moins chers, ou encore des campings pour les plus aventureux.
Poisson! Louer un bateau et du matériel est bon marché, et si l’océan est de la partie, vous pourrez attraper assez de vivres en une heure pour rassasier le groupe entier affamé.
NOURRITURE :
et prêts à rider dès les premières lueurs». C’était un plan prometteur. Dans un sac Trollveggen de 45L et un bien nommé Lyngen 35L j’ai réussi à mettre de la nourriture déshydratée congelée pour une semaine, un réchaud, du gaz, des vêtements polartec alpha de la tête aux pieds, des premières couches techniques, des chaussettes en laine, une veste légère, des panneaux solaires pour les batteries et du matériel de camping, le tout avec mon casque par-dessus. J’ai pensé emmener un livre aussi, mais je l’ai vu trop lourd pour mes sacs à dos surchargés. Depuis la côte, les montagnes étaient sombres, rocheuses, et peu invitantes à travers les nuages. Il pleuvait. Moi, Håvard et un autre snowboarder, Lars Niilssen, marchions péniblement à travers la neige mouillée. Bien que je cherche à rester léger lors de ces excursions, je ne fais pas de compromis avec la performance. Mon équipement, en dépit des fixations techniques, était aussi loin de ressembler à celui des équipes en spandex que moi de ressembler à eux lors du sprint final pour atteindre le glacier. «Mon dieu, j’espère que la neige est bonne là-haut!» grognais-je entre deux respirations lourdes, aussi bien aux montagnes sombres qu’à mes compagnons qui en bavaient tout autant avec leurs immenses sacs à dos, dans une poudreuse désormais profonde.
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Vol pour Tromsø (TOS), louer une voiture pour l’heure de voyage vers Breivikeidet. Prendre le ferry pour voitures vers Svensby, puis encore 20 minutes de voiture pour arriver à Lyngen. Comme alternative, il y a une ligne de bus depuis Tromsø pour Lyngen.
VOYAGE :
Jusqu’ici, le voyage a été décevant avec uniquement des abandons, mais alors que nous arrivions sur le glacier, le brouillard et les précipitations s’en allèrent, dévoilant ainsi la face Est massive du Trollvasstinden. Des arêtes et des crêtes pleines de neige ainsi que des options infinies de sauts apparurent dans cette lumière timide. Au-delà de Trollvasstinden, la poudreuse remplissait les faces de sommets anonymes côté Ouest. J’étais
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Les deux dernières semaines ont connu de la chaleur, du vent et de la pluie; à peu près tout ce dont on ne veut pas en montagne. Mais la météo annonce désormais un peu de neige, des températures stables et enfin trois jours de soleil. Ce pourrait être notre seule chance de skier ces lignes incroyables cet hiver. «On devrait y aller», dit Håvard impatient de passer à l’action. «Si nous arrivons en haut quand le ciel se dégage, nous serons reposés
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es excursions à Lyngen sont pittoresques avec des sommets harmonieux qui semblent sortir de l’océan. Mais les joyaux sont cachés juste derrière. À la manière de grands murs citadins, des faces du même genre qu’en Alaska entourent les plateaux des glaciers qui, avec une altitude de départ de 1000m au-dessus du niveau de la mer, maintiennent la température de la neige quelques degrés plus bas que les zones environnantes. Le dessin des faces procure une protection contre le vent, laissant ainsi les lignes raides et techniques couvertes de neige quand les conditions sont là. Mais les soucis arrivent. Dépourvu de toute infrastructure pour le ski, atteindre ne serait-ce que le bas des lignes requiert une randonnée de 5 heures. Et c’est là que le dur labeur commence, il vous faudra créer votre chemin à la montée sur 600m avec des pentes de 40 degrés dans de la poudreuse jusqu’au genou. Et tout cela si la météo et le manteau neigeux sont de votre côté. Après deux semaines à tenter d’atteindre les lignes sur le glacier Isskard, je suis tombé, à l’épicerie, sur mon pote Håvard Ånensen, une légende locale du snowboard. «Les conditions étaient dangereuses, mais le vrai souci était la fatigue accumulée rien que pour arriver en bas des lignes» lui disje tandis que les bières achetées pour noyer mon chagrin étaient en caisse. Même si les conditions de sécurité l’avaient permis, je n’aurais pas été capable de skier proprement.
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comme un explorateur témoin pour la première fois des richesses infinies de la Cité Interdite. Tandis que nous progressions sur le glacier, je me trouvais encerclé par tout ce que j’avais toujours rêvé de skier. Conscient de ce par quoi j’étais entouré, ce fut difficile de trouver le sommeil cette nuit là. «Ça va s’améliorer» lança Håvard pragmatique. Nous nous étions réveillés dans le jour blanc. «Les prévisions sont évidemment foireuses», dit Lars, dégouté parce qu’il devait descendre cette nuit pour des obligations de la vraie vie. On devient un peu fou à vivre dans le blanc. Manger, pelleter, se geler les fesses sur des WC sommaires, fondre de la neige, manger, dormir, répéter. Le troisième jour, je regrettais de ne pas avoir apporter ce livre de poche. Mais peu après midi, les chutes de neige diminuèrent suffisamment pour apercevoir enfin les sommets environnants. Nous avons vite mis nos skis et avons couru vers le Trollvasstinden. Nous vérifiions la qualité du manteau neigeux, et parlions des lignes à skier comme des enfants parlent de Noël. Une fois le manteau jugé stable, la montée fatidique fut la bienvenue après que nos corps aient stagné sous la tente pendant des jours. En escaladant une paroi on peut vraiment ressentir la neige, regarder les obstacles de près et avoir une idée précise des dimensions, chose impossible vue d’en bas. Ce fut le cœur lourd que je renonçai à ma ligne à cause d’une dégradation météo tandis que j’arrivais au sommet. Je hurle dans la tempête et maudis les météorologues tout en pensant que je ne skierai jamais cette montagne dans de bonnes conditions. Le lendemain matin j’ouvre le zip de ma tente, je jette un œil dehors et vois un ciel bleu dégagé. Le glacier baigne dans la chaude lumière du soleil qui fait briller toutes les faces environnantes et leurs trésors. «Lève-toi, lève-toi!» Je secouais désespérément Håvard, ne sachant pas combien de
temps tiendrait cette météo et je ne comptais pas laisser s’échapper cette opportunité. «Mec j’ai besoin de mon café» dit Håvard peu impressionné par ce réveil brutal. «Comme tu veux, mais bois-le dehors comme ça tu gardes un œil sur moi» lui disje tandis que je chaussais et sprintais vers la face Est du Trollvasstinden. Au sommet, cette fois avec une vue sur l’ensemble de la péninsule de Lyngen, sur les chaînes de montagnes sans fin bordées par les fjords et l’Atlantique Nord, je m’habille pour la descente et mange quelques noix de cajou tout en savourant le moment. L’éclaircie semble tenir, mes jambes sont prêtes et la neige est stable, abondante et vierge sur les 500m de dénivelé jusqu’au campement, ce petit point noir au milieu d’une étendue blanche. Pas besoin de détails sur le run, puisque je hurlais de bonheur pendant ma descente. Suivant la lumière du soleil, nous avons skié deux autres sommets aussi exaltants avant que les nuages n’arrivent vers 17h, et nous avons alors décidé qu’il était temps de dire au-revoir à notre Hôtel Blanc.
PIEPS JETFORCE
THE REVOLUTION IN AIRBAG-TECHNOLOGY
FIRST ELECTRONIC AVALANCHE AIRBAG ZERO COSTS MULTIPLE DEPLOYMENTS
*4 Novembre 1904 à Munich
† 2 Octobre 1988 à Vienne
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STEFAN KRUCKENHAUSER
HISTORY HISTORY
Stefan Kruckenhauser
onnu en tant que Skipapst (le pape du ski) Autrichien et en tant que «Vater des Wedelns» (père du virage parallèle), Stef an Kruckenhauser a réinventé le ski en 1953. Au troisième congrès annuel Interski à Davos, il a stupéfié les moniteurs de ski en abandonnant des techniques traditionnelles comme la Stem-Christie, laissant ses jambes faire le travail; skis parallèles,
passant d’un côté à l’autre avec la partie haute du corps presque fixe, tandis qu’il révolutionnait avec grâce le ski un virage après l’autre- et cela pour la plus grande consternation des instructeurs français traditionnels. Le Virage Parallèle a changé la manière de skier, mais Kruckenhauser marqua peut-être encore plus le ski à travers la photographie. Un maître de la photo en noir et blanc, il fut l’un des premiers photographes à documenter le ski et la culture qui l’entoure. Un pionnier dans le ski et la photographie.
Texte:
Mark VON ROY
Photos:
FREESKI-CREW.COM
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FREESKI-CREW
CREW
Inspiration venue d’Innsbruck
Freeski-Crew Passant de trois gars faisant des vidéos pourries de snowblade à une crew de freeski, probablement la plus fournie au monde, produisant des films récom pensés; la Freeski-Crew est devenue, en onze ans, un nom commun dans le milieu du freeski.
pour participer. Tandis qu’ils grandissaient, leurs skis et leur crew firent de même. Partant étudier à Innsbruck, leur envie de skier et de filmer ne faiblit jamais. Au milieu des montagnes Tyroliennes, ils rencontrèrent, que ce soit au bar ou sur les pistes, d’autres personnes avec le même état d’esprit; et c’est comme ça que s’agrandit le groupe nommé Freeski-Crew. Comme ils l’admettent, le nom ‘Freeski-Crew’ est un peu dénué d’imagination, mais quand ils l’adoptèrent en 2004 ça leur convenait bien. Ils ont souvent pensé à changer de nom, mais n’ont jamais rien trouvé de meilleur, et puisque ça marcha it alors le nom Freeski-Crew resta. La dimension et la qualité de leurs films augmentèrent
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FILMS 2005: Escort 2006: Clash Trip 2011: One Love 2012: Dynamite 2013: Stammtisch 2014: Tribute
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Hartmann, Bene Höflinger, Marinus Höflinger, Tobi Huber, Christian Jenny, Torge Nagel, Jürgen Nigg, Markus Obwaller, Sven Rauber, Tom Ritsch, Julius Schneider, Pius Schneider, Georg Stückler, Christian Stadler, Sebi Müller, Berni Liebl, Dominik Sagmeister, Paul Klein, Mac Minikan, Adrian Gaiser, Thomas Trifonitchev
pas si mal au final. Tandis que le professionnalisme les gagnait, le concept général de skier entre amis persistait. Ils sont unis par la passion des montagnes, et ils la partagent à travers leur slogan « Les Montagnes devraient amener la Paix aux Gens ». Organisant encore des fêtes pour regarde r leurs films, la Freeski-Crew a conservé les racines de sa fondation à Chiemgau même dix ans plus tard. Leur dernier projet est sans aucun doute le plus ambitieux à ce jour. En plus de leurs traditionnelles escapades Alpines en camping-car, ils ont filmé la saison dernière deux missions urbaines à Perm en Russie et se sont aventurés deux fois dans les montagnes du Caucase. Ces lieux palpitants leur offrirent ainsi de nouveaux défis. À Perm ils trouvèrent des spots de street parfaits et des gens du coin sympas qui leur firent rencontrer des filles à
grands coups de vodka, explication probable du fait qu’un seul skieur s’en tira sans blessure. À l’inverse, les skieurs plus orientés sur le freeride partirent pour de longues randonnées dans le Caucase, escaladant et skiant même le grand Elbrouz –plus haute montagne d’Europe- durant leur dernière expédition à l’Est. Ajoutez à cela des images créatives sur des sauts en park et en backcountry, et vous pouvez vous attendre à un film incroyable. Mais il faudra attendre encore 12 mois pour voir le produit fini. Pour être sûr d’aller encore plus loin, le groupe s’est lancé sur un projet de deux ans, leur permettant ainsi de finalement filmer dans l’hémisphère Sud et de sortir leur meilleur film à ce jour. En attendant, Freeski-Crew a quelques webisodes de folie prêts à sortir, vous dévoilant un peu comment se sont passées ces deux saisons très productives. Il ne reste plus qu’à attendre!
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En 2004 à Chiemgau, Allemagne LIEU : Innsbruck, Autriche TERRAIN : Urban, Park, Big Mountain, Backcountry RÉCOMPENSES : Best AM Movie & Best AM Cinematography @ iF3 2013 MEMBRES: Felix Althammer, Ambros Fürstaller, Basti Färber, Daniel Gassner, Flo Geyer, Flo Göller, Severin Guggemoos, Dominik
CRÉATION :
chaque année, et du freeride audacieux ainsi que des expéditions en street à travers l’Europe remplacèrent bientôt les examens. Mais devoir redoubler et passer un autre hiver à Innsbruck n’était
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a a débuté avec Dominik, Marinus et son frère Bene qui regardaient, dans leur ville de Chiemgau, leurs vidéos de snowblade durant des fêtes auxquelles ils étaient bien trop jeunes
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Le freeski est imprégné de l’influence d’Eric Iberg. Ses films ont établi des standards de style devant et derrière la caméra, et ont lancé la carrière de nombreuses icones du milieu. Pendant plus de dix ans, être dans un film d’Iberg a été synonyme de faire partie de l’histoire du freeski.
I
berg grandit à Edina, Minnesota, à quelques kilomètres de sa station locale, Hyland Hills. Épris de ski dès son plus jeune âge, il joignit l’équipe locale de freestyle et dédia un mur aux posters de Glen Plake. Bien que des blessures mirent précocement fin à ses rêves sportifs, Iberg trouva rapidement d’autres chemins à explorer. En 1998 Iberg intégra l’équipe de baseball de l’Université d’Utah, mais ruina son épaule de lancer dès le pre-
mier mois. Il décida de quitter l’école et les bosses, et –après avoir vu le film de Jonny Decesare Degenerates- de filmer du ski. «J’ai tout commencé après m’être dit que je connaissais tous ces skieurs avec des tricks, et que j’aimais cette musique» dit Iberg. «Mais je n’avais jamais fait de film auparavant.» Iberg était au bon endroit au bon moment. Il rencontra un Tanner Hall de 14ans, et ils filmèrent tous les jours ensemble dès décembre 1998. Iberg se lia
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ERIC IBERG
enseignant de STYLE
FILMS D’ERIC IBERG:
Spun (2000) Royalty (2001) Stereotype (2002) WSKI106 (2004) Idea (2007)
Like A Lion (2010) Education of Style (2012) BE Inspired (2016) Tous les films sont disponibles sur www.inspiredmedia.tv !
Texte:
Ethan STONE Photo:
David MALACRIDA
avec d’autres skieurs, passa deux hivers à voyager, filmer et apprendre, et sortit son premier film Royalty en 2001. Royalty et Stereotype en 2002 changèrent le genre des films de ski en se concentrant sur une poignée de skieurs. À l’époque les films incluaient souvent des séquences de quiconque replaquant un nouveau trick. Iberg choisit l’approche opposée, se concentrant sur des tricks très stylés et un casting exclusif. «J’aimais absolument tout, la musique, le montage, le style des skieurs» dit Henrik Harlaut, qui a grandit devant les films d’Iberg. «On voyait que les skieurs voulaient faire partie du film. Il ne filmait pas juste des riders faisant leurs meilleurs tricks.» Iberg en était juste à ses débuts. En 2004, WKI106 se moquait de l’industrie du ski en la caricaturant, avec un segment horreur de Rory Silva qui fit sortir des spectateurs des premières. Le classique de 2007, Idea, a capturé l’audacieuse approche du sport d’Eric Pollard, Andy Mahre et Pep Fujas, tandis qu’en 2010 le documentaire Like A Lion mit sous les projecteurs une figure historique du ski, Tanner Hall. En 2010 Iberg et Hall fondèrent Inspired Media Concepts. Conçue comme une plateforme pour leurs films, elle devint rapidement un réseau pour leurs collaborateurs du monde entier. L’intégration du B&E Show de Henrik Harlaut et Phil Casabon renforça la marque Inspired, tandis que Inspired TV héberge des webisodes d’autres skieurs novateurs. L’influence d’Inspired est désormais mondiale, avec des événements comme le B&E Invitational et les tournées de premières, tandis que les films du crew obtiennent des centaines de milliers de vues en ligne. Aujourd’hui, le réseau d’Iberg dépasse le ski et atteint le milieu musical, où il produit ses propres bandes originales et touche un public plus large. En vrai fan de film de ski, il met régulièrement en ligne des films de l’ère pré-numérique sur Inspired TV, réintroduisant des richesses du ski en images. S’il y avait un thème freeski à ‘Questions pour un Champion’, on pourrait tout miser sur Iberg. Avec une influence s’étalant sur plus de dix ans, Iberg est un des personnages les plus intéressant du freeski. Et avec des gros projets de films et d’événements, sa contribution prolifique au ski ne semble pas devoir disparaître d’aussitôt.
PHOTO: Johan Wildhagen RIDER: Åsmund Thorsen
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SUPERNAUT JACKET / R PANTS
The new Supernaut Jacket and Pants highlight Sweet Protection’s continuing evolution deeper into the mountains. Completely redesigned with no details left untouched, this combination is the essence of intuitive and durable function. The Supernauts are crafted for high alpine pursuits where backpack compatibility, coverage, ventilation and unrestricted range of movement are all critical.
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SUPERNAUT JACKET TECH FEATURES
SUPERNAUT R PANTS
A Helmet compatible hood
TECH FEATURES
B Rear hood adjustment
Bib with dedicated transceiver pocket A Suspenders with aluminum buckle B
C Brushed chin flap D PULL-PUSH hood cord adjustment E Easy access chest pocket F Key card pocket
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G 2-way armpit x-opening ventilation
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H Laminated inside audio/phone pocket
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Photo: Gianmarco Allegrini
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FABIAN BÖSCH
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Mark VON ROY
Mélangeant style, tricks techniques et un contrôle stupéfiant aussi bien dans les airs que sur les pistes, Fabian Bösch est un skieur au talent rare. Avec de l’explosivité durant les tricks et une fluidité folle dans les atterrissages, Bösch est un nouveau nom sur lequel il faudra compter.
PORTRAIT
Texte:
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teur, mais le freeski gagna un jeune tueur. Déjà très tourné vers la compétition, Fabian débuta directement sur les slopestyle dès sa première saison de park. Ses capacités techniques solides associées à son contrôle en l’air provenant d’innombrables heures de trampoline lui garantirent d’immédiates prouesses en park. La saison suivante, Bösch fut recruté par le Swiss Freeski Team, un réservoir renommé de freeskieurs talentueux. La saison dernière –sa troisième en park- Bösch occupa tous les podiums d’Europe, avec une première place au Big Air du JOI à Åre, Suède et au Championnats du Monde FIS de Slopestyle à Kreischberg, Autriche. Mais les médailles et les podiums ne sont pas les raisons pour lesquelles Bösch préféra le freeski
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’école n’était pas son truc. Comme beaucoup d’autres jeunes skieurs ambitieux avant lui, tout ce que voulait Fabian était skier –à tel point qu’il laissa tomber l’école pour ça. Mais il a quelque chose que beaucoup d’autres n’ont pas: un immense talent brut sur deux planches. Dès son plus jeune âge, son talent sautait aux yeux. Recruté par une académie de ski alpin, il fut champion Suisse de Slalom et second en Super-G. Coincé dans le milieu strict des entraînements de ski alpin, il n’avait pas le droit de sauter skis aux pieds, mais il sautait secrètement en trampoline et regardait des vidéos de freeski pour s’inspirer. À 14ans, fatigué du côté rigide des courses, Bösch quitta l’équipe et acheta sa première paire de twintips; la Suisse perdit un coureur promet-
Fabian Bösch s'envoie loin, devant le public de chez lui au Freestyle.ch à Zurich, 2014.
Photo: Ethan Stone
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6 Juillet 1997 à Aarau, Suisse VIT À : Engelberg, Suisse HOBBIES: Skateboard, vélo, trampoline, jeux vidéo SPONSORS: Atomic, Gloryfy, Samsung, Colour Wear NÉ LE :
FABIAN BÖSCH
LE BÖSCHMAN
94 PORTRAIT Fabian plein de style au shooting LOS sur le glacier de Stubai.
1er FIS Slopestyle World Championship 2015 1er Jon Olsson Invitational Big Air 2015 3ème Suzuki Nine Knights Big Air 2015 2ème SFR Slopestyle Tour Val Thorens 2015 3ème Jon Olsson Invitational Big Air 2014 3ème FIS Slopestyle World Cup Gstaad 2014 3ème Swiss Freeski Open Halfpipe 2013
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FABIAN BÖSCH
RÉSULTATS:
Photo: Klaus Polzer
aux courses. Ce sont la culture, les gens, la liberté et l’ambiance de ce sport qui l’attirèrent. Son passé de coureur contribue à son style et à son énergie, son contrôle sur les pistes est, à la différence de nombreux skieurs de park, absolument stupéfiant: il passe son temps à carver sur les sauts. En l’air, il est un hybride de danseuse de Broadway et de champion de gym mafieux, gracieux mais gangster, tweakant chaque grab, et replaquant ses tricks avec un afterbang paradoxalement puissant et relax. Ça peut sembler déroutant, mais regardez-le skier et dites-moi qu’il n’a pas un style bien à lui. À juste 18 ans, Bösch a encore beaucoup de choses à nous montrer. Il a heureusement la Swiss Freeski Team pour l’aider à accomplir ses désirs. Ces dernières années, guidée par le vétéran du
freeski Misra Noto, l’équipe nationale Suisse a rassemblé un groupe au talent immense avec Bösch, Andri Ragettli et Luca Schuler qui secouent les circuits de compétition aux côtés des vétérans Kai Mahler et Elias Ambühl. Contrairement aux autres équipes nationales, ils voyagent à travers le monde en groupe unique, skiant tous ensemble et se poussant les uns les autres. Dans ce cadre-là, on ne doute pas que Bösch exprimera tout son potentiel. La seule chose qui pourrait arrêter une boule d’énergie comme Bösch serait une blessure, mais sûrement pas pour longtemps. La saison dernière a été sa meilleure en terme de résultats bien qu’il ne puisse pas skier à fond durant la première moitié à cause d’une blessure à la cheville qu’il se fit en filmant un ami en follow. Il réussit cependant à se casser la cheville en skate cet été, rendez-vous compte. Le côté positif est qu’on dirait qu’il revient encore plus fort qu’avant. Focalisé sur le ski, Bösch a décidé de faire une pause avec l’école pour se concentrer pleinement sur sa passion. Il est conscient du peu de temps qu’ont la plupart des skieurs pour faire carrière dans ce sport. Après avoir percé dans le milieu des compétitions, il veut se tourner vers les images en backcountry, et terminer son parcours scolaire quand ce sera le moment. Il a la ténacité et le talent pour faire les choses en grand. Et je vais m’aventurer à dire que s’il apprend à faire des followcam sans se crasher, et qu’il revoit à la baisse ses âneries sur le skate, le Böschman sera le gars à suivre la saison prochaine. Avec toute l’envie qu’il a, une des médailles des X Games pourrait bien être la sienne.
Avec de gros triple corks comme celui-ci, Fabian a été un des meilleurs riders du Suzuki Nine Knights 2015.
Photo: Klaus Polzer
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our le dernier jour de shooting en poudreuse des Legs Of Steel pour leur film Passenger, le ramassage en hélico a été décalé et il n’y avait plus de nourriture. Le refuge était au plus profond de la nature sauvage Canadienne, et l’équipe des LOS avait peur de mourir de faim, sauf Oscar Scherlin qui décida de faire quelques backflips pour passer le temps. Naturellement, l’humeur changea puisque tout le monde aime les backflips. Puis l’hélico arriva et personne ne mourut de faim.
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LEGS OF STEEL
Peu après, les LOS se rendirent en Alaska, où ils eurent des conditions incroyables sur des faces de dingues. Vous verrez leurs meilleures photos sur ce trip dans un article spécial dans le prochain numéro de Downdays Magazine. Entre-temps, ne manquez pas leur film incroyable, tourné sur deux ans, Passenger qui sortira le 17 Octobre sur iTunes.
VIBES
Rider:
Oscar SCHERLIN
Photo:
Pally LEARMOND
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APRÈS
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Rider:
Fabrice WITTNER Julien LANGE
À la prochaine!
OCTOBRE
Photo:
R OYA L FA M I LY
RU LE TH E MO UN TA IN 2015 - 2016
FR E E ST Y LE & F RE E RID E
JESTER 16 RANGE OF USE
DETAILS
Still the first choice in terms of delivering superior skiing performance for freestylers and freeriders. The Jester features magnesium parts, no-pull-out screws and a centralized swing weight: cross-axis toe spring and compact mounting leading to a short binding, ideal for spins & twists.
MARKE R.N E T
WE GOT THE SKI YOU GOT THE STYLE
UNCOMPROMISING TECHNOLOGY FOR UNCOMPROMISING RIDERS
TOUGH BOX CONSTRUCTION
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SIDEWALL
SIDECUT: 115_87_115
CARBON LAYERS
MULTI LAYER WOODCORE
LENGTH (RADIUS): 161 (16.3), 169 (18.2), 177 (20.2), 185 (22.3)
WORLD CUP BASE
RIDER: ANDRI RAGETTLI
VOELKL.COM