LES RENCONTRES À L’ÉCHELLE installation photographique Le petit pays, le grand pays Bruno Boudjelal Noailles - novembre 2014
REVUE DE PRESSE août 2013 - décembre 2014
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8 AVENUE ROGER SALENGRO 906 MARSEILLE CEDEX 20 - 04 91 84 45 45
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live & Donce & Die
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our la création de Live & Donce & Diedans le cadre du programme MP2013, Août en danse (du 24 au 31 août), Foorwa d'Imobilité, grand "preneur de risque" et "remarquable danseur" pour le célèbre chorégraphe américain Merce Cunningham {pour lequel il fut interprète) propose un training ouvert aux amateurs de danse dè tous âges avec peu ou pas d'entraînement. À l'issue de cet atelier mené par l'enfant terrible de la danse suisse, une sélection d'une dizaine de personnes participera à une session de répétitions à partir du 10 août et au spectacle le 25 août sur l'esplanade du J4. Cet atelier, gratuit qui se déroulera vendredi 28 juin et samedi 29 juin de loh à 18h, est limité aux quarante premiers inscrits. RDV aux Bancs Publics, 3 Rue Bonhomme 3e. Inscriptions : 004 91 64 GO 00. www.lesbancspublics.com; www.mp2013.fr.
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i Rêvillusion » de Taoufiq IzeddiOU. PHOTO MOHAMED LAKHDAR
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fédération d'opérateurs marseillais propose « Août en danse », panorama de la création chorégraphique en Méditerranée. Les précisions de Pierre Martinez, directeur de projets pour MP 2013. Calendrier. « La manifestation s'étale • du 24 au 31 août : il s'agit donc d'une prise de risque, car la période est singulière, mais nous comptons notamment sur MARSEILLE10 3155056300509/XCB/OTO/2
la présence des touristes dans la région et souhaitons attirer un public différent, qui n'a pas forcément pour habitude d'assister à des spectacles de danse. Plus de 10 000 places seront disponibles sur une semaine, c'est donc un pari en termes de fréquentation. A ce propos, un beau travail a été réalisé sur les tarifs (selon les cas : gratuite, 5 ou 10 euros, possibilité de « packages » avec système de navettes pour conduire les spectateurs d'un point à un autre, etc.). » CV. « Août en danse est le fruit de la collaboration de toute une série de structures, soit la quasi-totalité des opérateurs significatifs de Marseille dans le champ de la danse contemporaine. C'est le résultat d'un long travail de réflexion, de mise en confiance. Ce processus de fédération des acteurs a été facilité par la réussite de Cirque en Capitale, qui fonctionnait de cette manière et a eu un effet levier. Ainsi, Août en danse réunit huit opérateurs - MP2013, Klap, Bancs publics, Officina, Ballet d'Europe, Merlan, Ballet national de Marseille, Festival de Marseille -, auxquels s'ajoute la mairie des 6-8. Ces structures présentent 18 propositions, dont 12 créations. En tout, une centaine d'artistes seront présents durant cette semaine, dont beaucoup issus
Eléments de recherche : MARSEILLE PROVENCE 2013 : capitale européenne de la Culture, passages significatifs
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DANSCZMfllNTCNRNT MfllNTCNRNT! ! DANSCZ Cette année est riche sur le plan de la culture pour la cité pho-
Cette année est riche sur le plan de la culture pour la cité phocéenne, la fin du mois d'août ne certainement va certainement déroger céenne, et laetfin du mois d'août ne va paspas déroger à cette règle puisqu'il placé le signe la danse. belle à cette règle puisqu'il serasera placé soussous le signe de ladedanse. UneUne belle programmation qui se veut avant tout le reflet de la diversité des origines géograprogrammation qui se veut avant tout le reflet de la diversité des origines géographiques, formes et des esthétiques. Venez rencontrer artistes du Maroc, phiques, desdes formes et des esthétiques. Venez rencontrer ces ces artistes du Maroc, de de Tunisie, du Liban, d'Egypte, de Grèce, d'Italie... Une révolution des corps dont la danse Tunisie, du Liban, d'Egypte, de Grèce, d'Italie... Une révolution des corps dont la danse contemporaine est le témoin, dans un message symbolique et artistique. Cette contemporaine est le témoin, dans un message symbolique et artistique. Cette semaine dédiée à la danse est conçue comme un parcours qui vous permet chaque semaine dédiée à la danse est conçue comme un parcours qui vous permet chaque d'enchaîner confortablement deux spectacles grâce à une navette gratuite jourjour d'enchaîner confortablement deux spectacles grâce à une navette gratuite qui qui vous emmène et vous ramène d'un lieu à l'autre. M.B. vous emmène et vous ramène d'un lieu à l'autre. M.B.
Août en danse, du au 24 31 au août 31 août à Marseille. Tarif 10pour €pour deux spectacles. Août en danse, du 24 à Marseille. Tarif : 10: € deux spectacles. Points de vente : www/mp2013.fr. Points de vente : www/mp2013.fr.
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FESTIVAL Dans le cadre de Marseille-Provence 2013, Août en danse accueille une vingtaine de chorégraphes.
LaMéditerranée toutes danses dehors P our une des rares fois que l'Europe ne s'é choue pas sur notre côte méditerranéenne, mais regarde de l'autre côté de la mer, il faut en profiter. Le focus Août en danse - proposé dans le cadre de MarseilleProvence 2013, capitale europeenne de la culture programme plus d'une vingtaine de chorégraphes de toutes origines (France, Israel, Maroc, Suisse, Tunisie, Turquie, Liban, Italie, Espagne, Grèce). Les propositions et les lieux investis depuis ce week-end sont aussi variés que les auteurs. «Miniatures». Invité par Marseille objectif danse - une structure qui a largement contribué à parfaire la culture chorégraphique des Marseillais -, Foofwa d'Imobilité interroge le statut de l'artiste interprète et son rapport au public sur l'esplanade du J4. Le Ballet d'Europe propose une rencontre entre son directeur et chorégraphe Jean-Charles Gil, le plasticien Toma-L et le chorégraphe hispano-israélien Sharon Fridman - deux créa-
d'Olivier Dubois pour les danseurs de la compagnie marseillaise. Jeu de rôles. Dans le cadre du festival de danse et des arts multiples, une manifestation devenue un rendez vous estival immanquable, Christophe Haleb inter roge nos fictions collectives dans une exposition-performance. La Grecque Tzeni Argyriou met en scène son mémoLa fête de clôture oscillera randum, la Turque entre Istanbul et Berlin, Ayse Crhon élaavec DJ Ipek et VI Karajan. bore un jeu de rôles et Thierry Ma tures» produites par des landain installe son festival artistes lors d'un projet iti- néoclassique au Parc baganérant mené dans le bassin telle. Quant à la fête de clôméditerranéen. L'occasion ture, dans le parc Henri-Fade retrouver la Tunisienne bre, elle sera dansante entre Imen Smaoui. Istanbul et Berlin avec Ipek et VJ Karajan. DJ Le Merlan, scène nationale implantée dans les quartiers Août en danse, fédérateur Nord, invite Virgilio Sieni des lieux et des acteurs chopour trois agoras faisant ap- régraphiques, est également pel à la mémoire corporelle une excellente opportunité des habitants, au Mucem et pour découvrir les nouvelles au palais Carli. facettes de la ville. Au Ballet national, Aicha MARIE-CHRISTINE VERNAY M'Barek et Hafiz Dhaou Août en danse, jusquau 3! août offrent une performance Sens wwwmp2O73/r Passe en ouverture dè la création combiné • 2 spectacles à JO € tions présentées à Allauch. Dans la rue au KLAR Ex Ni hilo s'intéresse aux détails qui permettent de lire un parcours. A la Friche de la Belle de mai, l'Officina, atelier local de production qui organise, entre autres, le festival Dansem, danse contemporaine en Mediterranée, rassemble une vingtaine de «minia-
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Marseille Marseille se réveille avecse réveille avec “Août en Danse” “Août en Danse”
Le blog Marseille-Provence 2013 | Rentrée anticipée pour MP2013 Le blog Marseille-Provence 2013 | Rentrée anticipée pour MP2013 avec “Août en Danse”. Une profusion de spectacles chorégraphiés, et avec “Août en Danse”. Une profusion une de spectacles chorégraphiés, et belle occasion de sortir à Marseille en cette triste période de vide une belle occasion de sortir à Marseille en cette triste période de vide culturel. culturel. Le 23/08/2013 à 16h39- Mis à jour le 23/08/2013 à 15h55 Sandro Piscopo-Reguieg Le 23/08/2013 à 16h39- Mis à jour le 23/08/2013 à 15h55 Sandro Piscopo-Reguieg
Live & Dance & Die (cie Les Bancs Publics) - © Cédric Vincensini
Live & Dance & Die (cie Les Bancs Publics) - © Cédric Vincensini On l’avait un peu oubliée, la capitale culturelle… Après des mois de mai, juin et juillet particulièrement denses (inaugurations, expositions, On l’avait un peu oubliée, la capitale culturelle… Après des mois de spectacles et festivals tout azimut), MP2013 s’était assoupie sous le mai, juin et juillet particulièrement denses (inaugurations, expositions, cagnard étouffant d’un mois d’août traditionnellement soporifique à spectacles et festivals tout azimut), MP2013 s’était assoupie sous le Marseille… La sieste n’aura cependant duré que quelques semaines. cagnard étouffant d’un mois d’août traditionnellement à culturelle : ce samedi, sera donné le Voici déjà l’heuresoporifique de la rentrée Marseille… La sieste n’aura cependant duré que quelques semaines. coup d’envoi du nouveau temps fort de MP2013. Nom de code : « Août Voici déjà l’heure de la rentrée culturelle : ce samedi, sera donné le en danse ». coup d’envoi du nouveau temps fort de MP2013. Nom de code : « Août en danse ». Plus qu'un festival, une union sacrée
Plus qu'un festival, une union Consacrée sacrée à la « danse en Méditerranée » la manifestation invite une
centaine d’artistes et chorégraphes originaires des deux rives. Forte de Consacrée à la « danse en Méditerranée la manifestation une vingt»propositions (dontinvite douze créations), elle se déploie, du 24 au 31 centaine d’artistes et chorégraphes originaires des deux rives. Forte de vingt propositions (dont douze créations), elle se déploie, du 24 au 31 http://www.telerama.fr/critiques/imprimer.php?chemin=http://www.telerama.fr/scenes/marseille-se-reveille-avec-aout-en-danse,101322.php
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Marseille se réveille avec “Août en Danse” Le blog Marseille-Provence 2013 | Rentrée anticipée pour MP2013 avec “Août en Danse”. Une profusion de spectacles chorégraphiés, et une belle occasion de sortir à Marseille en cette triste période de vide culturel. Le 23/08/2013 à 16h39- Mis à jour le 23/08/2013 à 15h55 Sandro Piscopo-Reguieg
Live & Dance & Die (cie Les Bancs Publics) - © Cédric Vincensini
On l’avait un peu oubliée, la capitale culturelle… Après des mois de mai, juin et juillet particulièrement denses (inaugurations, expositions, spectacles et festivals tout azimut), MP2013 s’était assoupie sous le cagnard étouffant d’un mois d’août traditionnellement soporifique à Marseille… La sieste n’aura cependant duré que quelques semaines. Voici déjà l’heure de la rentrée culturelle : ce samedi, sera donné le coup d’envoi du nouveau temps fort de MP2013. Nom de code : « Août en danse ».
Plus qu'un festival, une union sacrée Consacrée à la « danse en Méditerranée » la manifestation invite une centaine d’artistes et chorégraphes originaires des deux rives. Forte de vingt propositions (dont douze créations), elle se déploie, du 24 au 31
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«TOUCH ME, TASTE ME» : LE DIPTYQUE DE GURSHAD SHAHEMAN AUX RENCONTRES A L’ECHELLE Publié par infernolaredaction le 20 novembre 2013
Touch me & Taste me, de Gurshad Shaheman / Bancs Publics, Marseille, aux Rencontre à l’Echelle, Marseille / 15 et 16 novembre 2013.
qui l’invite à créer aux Rencontres à l’Echelle des Bancs Publics (Laboratoire d’expérimentations artistiques) qu’elle dirige : Taste me est né.
Une chanson de Googoosh la grande chanteuse iranienne des années 70, un cabaret avec sa boule à paillettes et de petites tables basses de récupération où des bols d’humous et des verres attendent les invités : Taste me de Gurshad Shaheman est l’un des deux volets d’un diptyque sur ses origines iraniennes. Il est consacré à la mère quand Touch me l’est au père.
La place de l’autre. Pour Taste me, Gurshad Shaheman nous accueille en travesti, simplement mis d’une petite robe noire décente et d’une étole d’inspiration perse, nous servant le vin. Comme pour Touch me, le texte est donné par enregistrement, de sa voix propre, avec un travail de la bande son très fin, signé Lucien Gaudion. La création sonore de Lucien Gaudion se fait l’écho de mouvements sismiques internes ou évoque comme filtrées des atmosphères traversées par le récit de vie, donnant un relief hypnotique à la voix de Gurshad Shaheman. Dans Touch me, même dispositif sonore mais pour un autre dispositif scénographique en déambulatoire. Chaque spectateur se voit remettre un demi-masque à l’image du père, démultipliant ainsi le fantôme de cet homme quelque part absent. Le récit relate comme il fut incapable de toucher son petit garçon, figé dans son rôle qu’il
Gurshad Shaheman est acteur. A sa sortie de l’ERAC, il rencontre le metteur en scène Thierry Bédard qui travaille alors avec l’auteur iranien Reza Bahareni et devient le nouveau traducteur de ce dernier, tout en collaborant au travail de Thierry Bédard, entre autres. L’an passé, Sabrina Wedjman programma Gurshad Shaheman dans son festival Zoa à la Loge (Paris), pour lequel il créa Touch me. Cette année, c’est Julie Kretzschmar
était, brutal, et comme effrayé de montrer ses émotions. Bien des années plus tard, en France pour se faire soigner de ce qu’il redoute être un cancer, ce père devra se dénuder devant son fils qui sert de traducteur au médecin ; sous le coup de son humiliation, se craquèlera son masque aux yeux d’un fils qui est déjà devenu un autre depuis son inscription européenne. Tourbillons. Gurshad Shaheman signe là deux textes au romantisme enfoui. Un romantisme narratif qui donne au récit une teinte d’humour et qui aussi émane de sa propre personne en travesti dans Taste me. Le travesti racontant toujours les légendaires figures qu’il vénère, en révélant les failles de ces adorables. Ce décalage, cette poétique romantique, fleurent aussi une culture orientale prompte à la légende mais déjà perdue. Sous le tendre sourire de Gushad Shaheman en hôtesse maternelle nous préparant le plat préféré de sa mère, sous l’élégance de sa démarche à talons hauts, il y a l’ombre d’un visage endeuillé par la perte du monde perse de son enfance, monde autrefois
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si vivant et moderne. Apparaît un visage fondu dans la plénitude d’une tristesse qui ne se défend plus d’elle-même, ce visage qu’il expose à certains brefs moments les yeux perdus et qui offre comme un miroir où nous égarer. Cela donne toute sa grâce à son personnage de travesti dont la légèreté aux autres moments n’est ainsi nullement superficielle – ni même feinte comme dans la plupart des numéros de travestis. Ici, cette légèreté est la grâce d’un désespoir qui a été plus loin, de quelqu’un qui a traversé des gouffres et qui peut-être a intériorisé l’orient qui, au fond, n’existe peut-être que comme horizon, aurait-il compris. Le corps est silencieux comme après certaines choses trop difficiles à dire, car impartageables comme certains voyages dont on revient exilé. La voix enregistrée donne résonnance à cette intériorité qui se retourne sur elle-même et habite l’espace scénographique, donnant au décor cabaretique sa dimension autre. Ce qui s’évoque en même temps que cette histoire, c’est le poème du récit d’une identité qui s’est recréée, sur le fil d’une liberté, telle un funambule. Autofiction. Les deux textes ont la forme singulière d’une autofiction où le vécu est restitué à travers une trame narrative non chronologique avec des chiasmes temporels, des rémémorations de l’enfance enchassées dans des bribes de récit d’adolescence et du début de la vie de jeune homme, le tout réécrit pour redonner au récit son imaginaire romantique, celui finalement d’un Ulysse décalé qui raconte un antipériple dont il n’est pas revenu (aussi au sens de ne pas en croire ses yeux). C’est à la naissance d’un personnage que Gurshad Shaheman travaille, non pas d’un héros ou d’un fake mais, d’un autre lui-même via une réappropriation de l’identité pour sortir de l’histoire et surtout de l’Histoire subies – d’un autre lui-même qui s’inscrit dans un devenir, dans une réinvention de soi. En fond, se trame l’histoire tragique de l’Iran et son basculement dans un régime autocratique et faisant de la femme que fut sa mère un sous-homme. On entend l’histoire de ce destin qui fut fauché par la révolution des ayatollahs et qui vit son avenir d’avocate rayé de la carte et éprouva un divorce qui la laissa comme asexuée ou excisée, tandis que ses camarades moururent torturés ou dispa-
rurent dans des prisons sans portes. Pas de Je qui ne se départisse de l’Histoire. C’est dans l’entremêlement entre petite et grande histoire que la voix de Gurshad Shaheman se fraie une voie et s’approprie une place autre que celle qui lui était assignée. Une voix modulée par une myriades d’inflexions sensibles où perce le léger humour romantique de la narration. L’exil chez lui est politique mais il est aussi devenu sexuel à l’intérieur même de l’Occident. Cette homosexualité qui le marque s’exprime ici dans son travesti qui a la particularité de demeurer barbu ; cette figure étrange devient presque évocatrice des chevelus guerriers grecs anciens, si j’ose dire. Elle a quelque chose de bien plus complexe que l’expression d’une simple envie d’être femme ou même d’un désir de garder en soi la mère sacrifiée. Si dans Touch me, la composante homosexuelle de son identité est moins l’objet du récit que celle du tourment d’un amour muet pour le père inaccessible, dans Taste me, elle en est le cœur. Comment dès l’enfance, cette identité prend conscience d’elle-même, à la faveur d’un voyage en France et de la rencontre d’un ami français de la famille, et comment elle se reconnaît en cet ami et en même temps trouve une reconnaissance chez ce dernier qui déclenche l’affirmation de soi à travers celle d’un improbable désir inconvenant. Récit qui n’est pas sans extraordinaire : le lien avec cet ami de famille l’amène à en découvrir le secret tragique, secret sexuel. Le récit se déplace vers quelque chose d’intemporel et de mystérieux ; comme si pour qu’un sujet advienne, il fallait à l’aventure de la vie le hasard d’une rencontre avec un être frappé par la fatalité qui deviendrait par cela même initiateur. On est là aux antipodes de l’idée libérale si occidentale du sujet qui, par ses propres liberté et rationalité, pourrait choisir voire créer sa vie à son gré (le « self made man »). Le travail sur l’identité que propose Gurshad Shaheman est sans transcendance idéaliste ; il est une réécriture d’un destin : il passe par l’écriture de soi – la marge de liberté ici est celle d’un courage à faire face à la monstruosité du désir. Rituels profances. Ce travail d’invention de soi n’a rien d’une création ex nihilo. Il rappelle la « politique de l’autofiction » de Chloé Delaume qui cherche à redonner au Je sa puissance de mouvement,
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pour contaminer le lecteur : « Au lecteur de savoir où se situe son Je, et quels sont ses moyens de le faire advenir. » (in La Règle du Je, PUF, 2010, p. 82). Les dispositifs des deux performances de Gurshad Shaheman proposent cette orientation par une contamination sensorielle. Dans les deux cas, soit dans Taste me quand Gurshad Shaheman prépare et sert le repas tandis qu’au moment de la dégustation collective et du début de la digestion, il raconte son histoire d’homosexuel, soit dans Touch me quand il nous demande de venir le toucher d’une manière ou d’une autre pour que le récit se continue après nous avoir offert un coktail un peu encourageant et s’être placé parmi nous impassible, il y a bien un dispositif initiatique. Un dispositif d’incorporation ou un dispositif de toucher où le désir d’entendre se dévoile. Dispositifs qui ont la valeur de rituels contemporains profanes, à rebours de tout rituel théâtral conventionnel. Une forme qui invite le spectateur à retrouver les morceaux épars de son propre Je et à chercher à tâtons sa propre voix, en écoutant celle de Gurshad Shaheman qui s’en fait médium. Dans Touch me, les positions des spectateurs, très souvent assis aux pieds de Gurshad Shaheman, composent comme des piétas ou des figures d’anciens tableaux. Le personnage de Gurshad Shaheman en vêtements ordinaires, exposé, devient celui d’une idole thaumaturge, non sans humour. Ici, on joue. A travers son exil bien réel dans une autre langue, dans une autre histoire, dans une autre vie, Gurshad Shaheman construit la métaphore d’un autre exil, celui de tout Je qui s’élabore en s’extrayant de son histoire subie. Le monde est toujours déjà un peu derrière soi, semble-t-il nous dire, mais et alors ? Son sourire et l’élégance de son hospitalité dans son petit cabaret des milles et une nuit fait de riens nous passent tout le courage pour continuer à être, de même que l’offrande de lui-même dans Touch me. Dans l’ambivalence de cette figure homme / femme qu’il compose dans un récit partagé, il nous invite à nous tourner vers des modes d’être où les passages, où les passations se font fluides. Mari-Mai Corbel crédits photos : Barbara Laborde
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KARA, UNE ÉPOPÉE COMORIENNE « Kara, une épopée comorienne », est le récit, fragments anachroniques rassemblés, d’une bataille qui a opposé deux sultans, deux des derniers témoins de l’ancien régime comorien avant l’implantation française, à la fin du 19e siècle. Le texte a été écrit par Salim Hatubou, auteur et conteur franco-comorien, appuyé sur la collecte de la mémoire orale réalisée par l’anthropologue comorien, Damir Ben Ali et adapté par Julie Kretzschmar.
Sur ces terres entre Madagascar et la corne de l’Afrique de l’Est, un pan de l’histoire coloniale française. Dans un verbe joueur qui traduit les paraboles et métaphores des langues africaines, les sultans batailleurs s’affrontent aux confins d’un monde déchiré à la fin du 19e siècle. Pour retracer cette histoire, un projet a été créé. Il se dénomme « « Kara, une épopée comorienne ». Kara, figure légendaire de l’archipel des Comores, donne chair à un passé oublié, aux guerres que nous n’avons pas connues, dans une tradition qui pourrait être commune à tous, celle de l’épopée. Le texte de Salim Hatubou, auteur et conteur francocomorien, s’est appuyé sur la collecte de la mémoire orale réalisée par l’anthropologue
comorien Damir Ben Ali et très librement adapté par Julie Kretzschmar. « Cette pièce va servir à transmettre entre les deux pays, l’histoire des 4 iles de l’archipel des Comores et comment la France s’est implantée dans le pays », explique Julie Kretzschmar, metteur en scène. Le texte s’affranchit de toute forme de reconstitution et le spectacle déplace les repères historiques et les motifs traditionnels. Dans un passé légendaire, un récit pour accompagner nos défaites contemporaines. Le texte parle de Msafoumou et Kara, une guerrière. « Si l’épopée est toujours le lieu d’un récit de guerre et d’affrontement, elle est aussi le lieu nouveau d’une mémoire qui jusque-là ne pouvait se raconter », poursuit-elle. Mais à l’instar des ressorts d’une tragédie classique, le texte laisse entendre les complicités, les admirations, les loyautés et autres trahisons qui dessinent le passage d’un monde ancien, régi par les traditions et le sultanat, régi par le code de la puissance étrangère. Avec une équipe professionnelle internationale (Comores, France et Burkina Faso) et une quinzaine d’amateurs qui pratiquent une danse héritée du soufisme, le deba, Kara convoque un passé oublié et néanmoins vivant, oral, dans une tradition qui pourrait nous être commune à tous, celle de l’épopée. Le projet date de 2012 et l’équipe veut susciter l’intérêt des comoriens pour aller rechercher l’histoire réelle. Mohamed Youssouf
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LUNDI 6 OCTOBRE 2014 PAR BABA SQUAALY
KARA, UNE ÉPOPÉE COMORIENNE @ MARSEILLE Les 15 & 16 octobre à la Friche la Belle de mai
C’est un pan de l’histoire coloniale français que nous narre cette épopée comorienne construite autour de Kara, figure légendaire de cet archipel niché entre Madagascar et la corne de l’Afrique. Le texte de Salim Hatubou, auteur et conteur franco-comorien, donne corps aux paroles collectées par l’anthropologue comorien Damir Ben Ali. Soutenu par un chœur de jeunes femmes marseillaises reprenant des chants soufis de la tradition Deba, ce récit est ici librement adapté par Julie Kretzschmar. Cette pièce de la compagnie L’Orpheline est une épine dans le pied a été créée en juin de l’an dernier dans le cadre de l’Année Capitale Européenne de la Culture. Voyage dans le temps, elle trouve dans l’histoire de ces îles trop souvent méconnue ou volontairement lavée par l’oubli, les causes des traumatismes actuels. Le 15 à 19h30 et le 16 octobre à 20h30 à la Cartonnerie de la Friche La Belle de Mai - 41, rue Jobin - 13003 Marseille. - 12 € / Taarif réduit : 8 €.
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COMORES ACTUALITÉS
KARA, UNE ÉPOPÉE COMORIENNE ACTUALITÉS COMORES MERCREDI, 22 OCT 2014 KARA REPORTAGE
L’histoire des Comores au fil de… racontée par l’écrivain Salim HATUB DAMIR BENALI. Ne laissons pas les autres nous faire découvrir notre patrimoine culturel et notre histoire. Un reportage de M. ABDOULHAMID
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DANSE DES MOTS Kara, une épopée comorienne Par Yvan Amar Diffusion : lundi 13 octobre 2014 © RFI/Yvan Amar A partir du collectage de vieilles légendes et en gardant les couleurs et les images des langues africaines qui les ont transmises, Kara nous plonge dans les guerres et les affrontements fondateurs de la culture comorienne. Julie Kretzschmann a adapté et mis en scène les textes du conteur Salim Hatubou, en en gardant le souffle et la poésie épique. Après deux épisodes de résidence, le spectacle se donne, les 15 et 16 octobre 2014, à la Friche de la Belle de Mai à Marseille.
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RENCONTRE AVEC L’ÉCRIVAIN SALIM HATUBOU, À L’OCCASION DU « SPECTACLE KARA, UNE ÉPOPÉE COMORIENNE » 15 octobre 2014
Ecrivain et conteur franco-comorien, Salim Hatubou est le grand auteur contemporain de la littérature comorienne en langue française. Romans, nouvelles, albums pour enfants, Salim Hatubou écrit depuis l’âge de 15 ans. Il est aujourd’hui publié aussi bien par d’importantes maisons d’éditions comme L’Harmattan que des éditeurs plus confidentiels, un choix qu’il assume. Son texte, co-signé avec l’anthropologue Damir Ben Ali : « Kara, Une épopée comorienne », a été porté sur scène par la metteur en scène Julie Kretzschmar, directrice de la compagnie « L’Orpheline est une épine dans le pied » et du théâtre Les Bancs Publics. Après une première représentation en juin 2013, dans le cadre de Marseille 2013, le spectacle est programmé pour deux soirs à la Friche Belle de Mai. « Kara… » retrace la vie du valeureux guerrier Kara, en prise avec une époque troublée faite de luttes de pouvoir politiques et guerrières et de trahisons, entre deux sultans comoriens au XIXème siècle. Cette véritable tragédie classique où l’honneur personnel se mêle aux intrigues les plus complexes est une authentique épopée des Comores et revoit à un épisode historique et au début de l’emprise française sur l’archipel. Rencontre avec Salim Hatubou qui vit et travaille à Marseille. L’ÉCRIVAIN SALIM HATUBOU ET LE COMÉDIEN ET METTEUR EN SCÈNE SOUMETTE AHMED Salim Hatubou est un infatigable défricheur de la culture comorienne, de sa diaspora et de l’histoire de son pays. Il aime creuser là où ça peut faire mal, sans doute pour mieux dépasser les fantômes de tragédies mal cicatrisées. Son dernier travail, porte, d’ailleurs, sur les quatre tragédies qui ont endeuillé le peuple comorien. Intitulé « Trajets Dits », ce projet d’écriture, encore en cours, a l’ambition de mettre des mots sur les douloureux évènements du XXème qui ont secoué les Comores. Et Salim Hatubou le dit lui-même, dans son jeu d’écriture, il est confronté à une importante difficulté, celle de faire émerger de terribles souvenirs, de revenir sur des traumatismes enfouis et notamment de sa propre famille. C’est pourquoi le travail prend du retard. Il a choisi d’évoquer quatre épisodes éprouvants de l’histoire des Comores, celui du crash de la compagnie Yéménia en 2009, le naufrage du ferry comorien Le Samson en 2004 qui assurait une liaison entre les Comores et Madagascar, les émeutes anti-comoriennes aboutissant au massacre de plus de 1000 personnes à Majunga (Madagascar) en 1976, qui est « un véritable génocide qui ne dit pas son nom » et les persécutions et la fuite de la diaspora comorienne de l’île de Zanzibar entre 1964 et 1968. Ce texte, conçu à trois voix, fera l’objet d’un travail théâtral confié à Soumette Ahmed, comédien et metteur comorien prolixe, acteur dans Kara, qui entend le restituer dans l’archipel. Pour Salim Hatubou, il est essentiel d’œuvrer à la transmission de l’histoire et de la culture de Comores, car aujourd’hui le passage entre les générations ne se fait plus. Essentiellement orale, la tradition imaginaire faite de contes, de légendes, d’histoires, de mythes fondateurs et de sens n’est plus relayée. Sa grand-mère, conteuse lui a transmis le goût des histoires et sa mère qui a vécu une grande partie de sa vie à Zanzibar lui lisait de la littérature en langue anglaise. Il travaille également avec des femmes comoriennes en France pour restituer ce patrimoine oral, non préservé. « Au départ, quand je demande aux femmes de m’apprendre des contes des Comores, elles me parlent d’abord de contes occidentaux et si j’insiste, alors là, le souvenir revient. » Il explique également : « J’ai assisté à des ateliers de danses traditionnelles pour des jeunes Comoriens, à Marseille, notamment, mais ça sonne creux, car on ne leur a pas transmis le sens profond de ces danses et l’histoire à laquelle elles se réfèrent ».
KARA, CELUI QUI NE CRAINT PERSONNE Ainsi pour Kara, il est parti en 2005, au Comores recueillir la parole de personnes âgées qui détiennent encore le savoir
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dans les années 1970, bandes mal conservées qui achevaient de se détériorer, dans l’indifférence générale. Petite confidence de l’auteur, Salim a appris, par hasard, que sa famille est descendante du guerrier Kara. A partir de ce matériau, et des rencontres avec les habitants, il a travaillé avec Damir Ben Ali, dans le cadre d’une résidence à Marseille pour cosigner le texte Kara et en tirer un récit fictionnel. Le spectacle a été joué aux Comores en septembre dernier, à guichet fermé. Pour Salim Hatubou, il est intéressant de s’apercevoir que selon la région des Comores, le personnage de Kara est tantôt perçu comme un héros, tantôt comme un traite. Car Kara, homme d’honneur, (et « d’une grande fidélité », précise l’auteur) a finalement davantage écouté son sang que les alliances politiques. Ce personnage fictionnel est historique. En résumé, l’histoire est celle de Kara, guerrier valeureux au service du grand sultan comorien Msafumu, qui régnait alors sur tout l’archipel, depuis la cité royale Ntsudjini, située à la grande Comores. Les Comores étaient alors divisées en sept sultanats, organisations politiques nées après l’islamisation arabo-persane du X-XIème siècles. Par ses qualités de stratège militaire et politique, Kara avait précédemment aidé Msafumu, puissant sultan, à conquérir le pouvoir sur tout le pays. Mais un autre personnage, Saïd Ali, descendant de Sultan en exil, revient pour récupérer son trône dans le petit sultanat de Bambao. Et là, l’histoire se complexifie et l’intrigue prend corps, car le royaume de Bambao a été donné au beau-frère du sultan Msafumu, nommé Saidi Abdallah, et ne peut donc le restituer, car sa femme s’y oppose. Une lutte va s’engager entre les deux sultans, Msafumu et Saïd Ali et la guerre est déclarée. Kara va basculer dans le camp de Saïd Ali, après l’assassinat de sa sœur jumelle par la sœur du sultan Abdallah et après le refus du sultan Msafumu de lui rendre justice. Il offre alors sa connaissance de la cité royale à Saïd Ali et l’aide à vaincre le pays. Mais, les Français, déjà présents dans la région vont se servir de ces dissensions internes et des dangers de la piraterie pour étendre leur influence sur l’archipel. Ce récit relate un « moment charnière pour notre archipel », un moment « où se scelle le destin de toute l’île », explique Salim. Le sultan Saïd Ali, désormais sultan de toute la Grande Comores, signe avec le français Léon Humblot en 1885 un contrat de protectorat, pour officiellement aider à la lutte contre la piraterie. En 1886, Les Français font signer un traité de protectorat à Anjouan, et utilisent la marine contre le sultan Saidi Abdallah. En 1897, les Français exilent Saïd Ali à La Réunion pour s’emparer du pouvoir et mettent à la tête des Comores un « sultan blanc », le dénommé Léon Humblot. L’annexion officielle des Comores par la France est prononcée en 1912 et l’île est intégrée à la colonie française de Madagascar.
« LES COMORES DOIVENT RENOUER AVEC LEUR PASSÉ AFRICAIN »
Salim est particulièrement satisfait de l’équipe artistique du spectacle. La distribution des rôles, confiée à la fois à François Moïse Bamba, un comédien burkinabais qui joue le guerrier Kara et à Soumette Ahmed, acteur comorien qui interprète les deux sultans, est pour lui « symbolique, car cet archipel, les Comores, il faut l’ancrer dans le continent africain, même si nous avons vécu l’influence des Arabo- persane ». Il tient à revenir aux racines africaines des Comores, car il est particulièrement inquiet face à la montée d’un islam radical, importé de l’étranger, auprès des jeunes comoriens dans l’archipel, qui « ne correspond pas à notre tradition d’un islam modéré où des rites animistes, héritiers de notre passé africain, sont encore présents, ce qu’on a appelé notre islam vanille. » Le cosmopolitisme de l’équipe du spectacle, avec une metteur en scène française, Julie Kretzschmar, une actrice française, Marion Bottolier, un chœur de « Deba » formé par une douzaine de jeunes femmes marseillaises d’origine comorienne est pour lui, essentiel. Le deba un répertoire féminin de chants et de danses d’inspiration soufie. La pièce a été jouée en juin 2013, à Marseille au parc du Grand Séminaire (Marseille 14ème). « Ce ne serait plus possible aujourd’hui », se désole Salim Hatubou, en ayant en tête la récente élection d’une maire FN dans le 13-14ème. A ce propos, Salim Hatubou envisage de quitter la France, et de retourner vivre aux Comores, excédé par « le racisme décomplexé » qui sévit aujourd’hui dans l’Hexagone…. Sans commentaires. CLAIRE ROBERT
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clubdesabonnés 10 invitations pour le festival “Les rencontres à
l’échelle”, Marseille À L’ÉCHELLE, MARSEILLE LES RENCONTRES
Dédiées à des formes novatrices et transdisciplinaires, Les Rencontres à l'échelle investissent plusieurs lieux de Marseille pendant tout le mois de novembre. Les Bancs Publics - lieu d'expérimentations culturelles initient ce festival international depuis 2006. Composée quasi exclusivement de créations, la programmation sʼinvente à partir dʼune composante majeure de lʼidentité marseillaise, à savoir son cosmopolitisme. Il sʼagit de convoquer lʼailleurs, lʼétranger comme le familier sans autre volonté que de faire surgir des possibilités de dialogue sensible, mais sans se soustraire aux enjeux politiques que les rapports Nord-Sud sous-tendent. Pour la neuvième année, lʼédition 2014 invite des artistes égyptiens, algériens, burkinabés, iranien, allemands, comoriens et français, tous champs disciplinaire confondus, autour dʼun fil conducteur qui est celui de la cohabitation des communautés en Europe mais aussi en Egypte ou dans lʼarchipel des Comores. ArtPress vous invite à la première mondiale de The Last Supper mis en scène par Ahmed El Attar, chef de file du théâtre indépendant égyptien. Un théâtre qui, débarrassé des oripeaux du folklore et de l'exotisme, éclaire la société égyptienne aujourd'hui. 5 X 2 invitations pour le spectacle The last supper qui aura lieu le samedi 29 novembre à 19h30 à la Friche la Belle de Mai - 41, rue Jobin - 12, rue François Simon - 13003 Marseille Informations : www.lesrencontresalechelle.com www.lesbancspublics.com
20 places pour l’e
Flux, musée d’art mod
10 octobre 2014 – 1er février 2 Le Musée dʼArt moderne de la V Flux, première rétrospective en Altmejd. Elle réunit des pièces in que sa sculpture monumentale l la plus ambitieuse, The Flux and Lʼexposition se présente comm créatures parfois anthropomorph végétaux mi-minéraux qui se jo musée et déploient leur labyrinth la sculpture caractérisée par la intérêt très ancien se révèle pou Lʼartiste travaille à même le flux », lʼaction et la conscience fusio marie lʼesthétique au « glamour et du cauchemar entre fascinatio Lʼexposition révèle un ensem volontairement contradictoires : ready made… Le flux lumineu artificielles, se subdivise au gré suivant la fantaisie du sculpteur. Lʼexposition sera ensuite présen mai,puis au MACM à Montréal d
Informations pratiques : Musé 11 avenue du Président Wilson Tél. 01 53 67 40 00 www.mam.paris.fr
20 invitations pou 10 invitations pour Jeune Création 2014, au 104, 1949. Satellite 7 : une p
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de Nataša Petrešin-Ba
14 octobre – 9 novembre 2014
Jeune Création, exposition dʼart contemporain, dévoilera sa nouvelle sélection du 30 octobre au 2 novembre prochains dans les Écuries du CENTQUATRE-PARIS. Les 53 projets inédits de jeunes artistes sélectionnés par le comité Jeune Création parmi 2800 dossiers - seront articulés autour dʼune programmation artistique riche et expérimentale à la croisée des genres et des formats. Ce rendez-vous annuel fête sa 65ème édition et établit une cartographie de la jeune création contemporaine émergente, reflétant la diversité des pratiques contemporaines à travers la pluralité des médiums utilisés. Véritable plateforme de rencontres et dʼéchanges, Jeune Création est devenue un rendez-vous parisien incontournable de repérage et
Chez la chorégraphe, danse Salamon, le son est un élément la relation avec le/la participa exposition au Jeu de Paume, S lʼhomonymie et la biographie à t proposée en continu. « Perform Salamon 1949 » met en scène l mêmes prénom et patronyme qu hongrois. Rejouant les mots éch des actrices incarnent ces bribe des évènements historiques et d et une parole, décalant les rap introduit un trouble sur la nature
EXPOSITION D ’A R T CONTEMPORAIN — 65e ÉDITION
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HORAI R ES J E U . 30. 12 / 19 H V E N . 31. 1 2 / 2 3 H SAM. 01. 1 1 / 2 3 H DI M. 0 2 . 11/ 19 H
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SOU UTIENS. MINISTÈ ÈRE DE LA CULTURE ET DE LA C O MM U N I C AT I O N , L A R É G I O N Î L E - D E - F R A N C E , L A V I L L E D E PA R I S , LE SY M E V, C O OTO N D O U X, B O E S N E R , ARTM O B I LE&C O, N O R D – LI E U X D’A RT C O NTE M P O RAI N, AR T [ ] C O LLE L CTO R , LI E U X X-C O M M U N S , LE L PA LAII S D E PAR RIS, LA FONDATIO F ON D ’ E N T R E P R I S E R I CA C R D , L’ I E S A , A R T O S A K A , AESO OP, OPTO MA, ART T PRESS,, SLASH, ZÉRODEU UX, ARTA ÏSSIME. GRAPHI SME : M MARION KUENY UENY
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Etienne Minoungou incarne Mohamed Ali : appel stylé à continuer le combat
Boxe ! Boxe ! Ouverture à trois voix, crochet du gauche, direct du droit pour cette nouvelle édition des Rencontres à l’Echelle, initiées comme chaque année par Julie Kretzschmar et l’équipe des Bancs Publics. Seul en piste, le burkinabé Etienne Minoungou, pommette haute, œil brillant, chevelure drue, est littéralement Mohamed Ali –Cassius X– l’américain, légende de la boxe, agitateur social d’envergure, adulé et haï, poids lourd à la mesure de la prose vigoureusement lyrique du congolais Dieudonné Niangouna qui lui aussi dit « je» ; le ring, la scène ou le coin de loge, c’est tout un pour celui qui doit mener le combat : le comédien africain contre la tradition et le poids du passé, l’auteur-metteur en scène pour que vive le théâtre d’un continent à feu et à sang, le boxeur flamboyant tenant à distance par ses poings et ses éclats de colère « cet adversaire qui s’appelle l’enfer » ou le racisme ou la guerre. Texte ambitieux aux mises en abyme proches du gouffre qu’Etienne Minoungou apprivoise
tranquillement, sans effet marqué (sinon quelques proférations de trop ou quelques adresses au public un peu désuètes) ni rupture dans la continuité d’une parole commune aux trois personnages ; un portant vide de costumes exhibe trois cintres nus ( un bleu, un blanc, un rouge), une bouteille d’eau et des oranges désaltèrent l’homme qui parle d’abondance et transpire dans son costume sombre. Les évidences de la dénonciation sont compensées par la complexité des thèmes abordés, la beauté de la langue et l’élégance du comédiencombattant. Appel stylé à continuer le combat les poings serrés. Champion ! MARIE JO DHO Novembre 2014 M’ appelle Mohamed Ali a été écrit par Dieudonné Niangouna pour Etienne Minoungou et a ouvert la 9è édition des Rencontres à l’échelle qui se poursuivront jusqu’au 29 novembre.
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Clap de fin magistral des Rencontres à l’échelle 2014, avec The Last Supper
Dernières scènes Les Rencontres à l’échelle ont fait cette année encore, pour leur 9e édition, la part belle aux écritures arabes contemporaines dont la pertinence et l’humour sont parfois éclipsés par la lourde actualité des pays dont elles sont issues. Ahmed El Attar « l’égyptien », dramaturge, metteur en scène et activiste de la scène cairote, découvert dans le même cadre il y deux ans, s’impose par la maîtrise avec laquelle il trame finement enjeux politiques, sociétaux, intimes donnant à voir et à entendre un état de l’homme dans son monde au présent. Sur scène et dans son propre rôle, il a accompagné la mise en espace d’extraits de La vie est belle ? satire malicieuse des rôles assignés au sein d’une famille symboliquement dominée par un oncle d’Amérique et un père à la perruque platine qui manie avec dextérité l’épluchelégumes (Jacques Prunair décalé, formidable et dérangeant de fragilité) ; en écho, dans un dispositif simple et (relativement) lisible se déploient deux autres textes sans doute moins…drôles : plus « documentaire », en circulation autour du plateau justement, le Youssef est passé par ici du syrien Mohammad El Attar ; plus « lyrique », H’mida Layachi fait du sang versé durant la décennie noire en Algérie le fond du tragique universel. Trois metteurs en scène (Moïse Touré, Leyla-Claire Rabih et Julie Kretzschmar) ont travaillé ensemblele projet ainsi abouti est déjà une indéniable réussite- à tramer ces voix qui parviennent encore à traverser le chaos.
Avec The Last Supper, The Temple Independant Theatre Company et Ahmed El Attar de nouveau clôturent les Rencontres magistralement : ils sont la moitié de douze à table et Nadia ne viendra pas ; c’est beau chez eux comme dans un film de Steve Mc Queen, il y a du néon, du plexiglas et des serviteurs affairés au sourire figé; on boit de l’eau, beaucoup d’eau, ostensiblement, dans des verres à pieds, servis sur de grands plateaux ; on s’est d’abord bien tourné vers La Mecque (le domestique range le tapis de prière) avant de parler affaires entre hommes : Wall Street / le fils contre la City/ le père ; la belle-fille porte foulard bien serré et traque sur sa tablette les « followers » et les « like » de son « artiste » de mari qui pince la nounou silencieuse ; la fille se fait les ongles ou tire sur sa robe ultra-courte et on a invité le général ; tout le monde parle de rien à peu près en même temps ; du coup la difficulté à suivre le surtitrage en français se révèle expérience cruelle mais pertinente pour entrer dans le vide absolu de ce crépuscule des dieux ! Les acteurs combinent présence et détachement, par trois fois un arrêt sur image les fige tous dans le rouge et une subtile terreur s’installe quand s’invitent à cette cène de douce apocalypse tête de veau et volailles suspendues à de mini-potences de table…les sept plaies de l’Egypte ne sont pas guéries et ce théâtre-là y verse généreusement son grain de sel ! MARIE JO DHO Décembre 2014 Les Rencontres à l’Echelle produites par les Bancs Publics se sont terminées le 30 novembre Photo : Mostafa Abdel Atty
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