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CHE-MAIN DE VIE

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ÉCO

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Che-main de vie est une rubrique qui vise à découvrir, au travers d’un chef d’entreprise, les personnes qui ont influencé ou marqué sa vie professionnelle.

Responsable de la succursale fribourgeoise de BDO SA, à Villars-surGlâne, Yvan Haymoz a commencé sa carrière comme cycliste professionnel jusqu’à l’âge de 24 ans, avant de devenir expert-comptable. Actif dans le monde de la fiduciaire depuis près de 20 ans, celui qui est aussi vice-président de Gottéron évoque les principales rencontres qui ont jalonné son parcours et fait de lui le patron qu’il est aujourd’hui.

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«Le cyclisme comme école de vie»

La première rencontre déterminante pour la suite de sa carrière, c’est avec un sport qu’Yvan Haymoz l’a vécue. «Cette étape importante à mes yeux est survenue lorsque j’ai commencé le cyclisme vers l’âge de 15 ans. Avec les valeurs inculquées par mes parents, ce sport a beaucoup forgé ma personnalité, ma vision et ma manière de fonctionner aujourd’hui, que ce soit en entreprise ou dans ma vie privée», estime celui qui a été semi-professionnel, puis professionnel, entre 1998 et 1999, au sein de l’équipe Post Swiss Team. «Ce sport extrêmement dur et exigeant a été mon premier métier. A l’époque, j’ai eu la chance de pouvoir énormément compter sur mes parents, notamment mon père Laurent qui a toujours été un exemple et une source d’inspiration par sa force mentale et son abnégation», raconte l’expert-comptable de 45 ans, marié et père de trois enfants. «Pas seulement mon papa, ma maman aussi, souligne-t-il. Elle me faisait les massages et m’accompagnait sur les courses. Le vélo, c’était une histoire de famille!» Pour le cyclisme, Yvan Haymoz mettra ses études entre parenthèses. «Je suis devenu pro l’année de l’affaire Festina. Ce fut un élément très marquant pour ma carrière sportive mais aussi ma vie future. Quand on est un ascète, dans une discipline de fer, et qu’on réalise qu’il faut tricher pour exercer le métier de ses rêves sans végéter, c’est un sacré dilemme. Un cas de conscience qui m’a beaucoup appris.» Pour continuer à se regarder tous les matins dans sa glace, Yvan Haymoz choisit d’arrêter le vélo. Aujourd’hui, il siège au conseil de fondation de la Cycling Anti-Doping Foundation (CADF), à Aigle, et roule encore entre 5’000 et 6’000 km par an pour le plaisir. Yvan « Gottéron m’a beaucoup appris » Peu après avoir repris l’Université en Sciences économiques, Yvan Haymoz verra un autre sport entrer dans sa vie : le hockey sur glace. Il est choisi par un de ses professeurs pour réaliser une étude d’impact, publiée en 2001, sur les retombées économiques et sociales du HC Fribourg-Gottéron dans le canton. A cette époque, son père n’est pas encore président du club (il intégrera son conseil d’administration cinq ans plus tard lors de l’assainissement de la SA). C’est Gaston Baudet, patron de la fiduciaire Fidutrust, qui occupe le poste. « Son but, avec cette étude, était de démontrer l’importance de Gottéron aux yeux de la population fribourgeoise et de mieux « vendre » son image, rappelle Yvan Haymoz. Cela a contribué par la suite à ce que la BCF et Groupe E deviennent sponsors principaux du club lors de son assainissement en 2006. » Pendant sept ans, Yvan Haymoz siègera au sein de la commission financière du club. Il assurera également un intérim d’une année comme responsable des finances, de 2008 à 2009, lorsque son père s’octroie un tour du monde et au décès de ce dernier, en 2013, il est appelé au sein du conseil d’administration du club. «Après Gaston Baudet, avec qui j’ai gardé une relation proche et empreinte de beaucoup de respect, j’ai pu côtoyer quatre autres présidents de Gottéron: Daniel Baudin, Charles Phillot, Michel Volet et Hubert Waeber. De chacun, j’ai tiré du positif d’une façon différente. C’est très fondateur», affirme Yvan Haymoz. De Charles Phillot, par exemple, il retient la forte personnalité de cet ancien capitaine d’industrie: «Il avait peu de connaissances du monde du hockey, mais une riche expérience du management d’entreprise. Chez Michel Volet, j’ai aimé la créativité de ce self-made-man, ses nombreuses idées et sa forte capacité commerciale. Enfin, Hubert Waeber, dont je suis le vice-président, est un vrai gestionnaire. On est sur la même longueur d’ondes et on travaille en transparence. » ECHO28 JUIN 2021

Haymoz

«Le calme et l’écoute de mon responsable régional m’ont pondéré»

«Dans le monde de la fiduciaire, où je suis actif depuis près de 20 ans, à Genève, Lausanne et enfin Fribourg, j’ai connu plusieurs chefs inspirants. Cela dit, il y en a un dont la personnalité m’a impacté et qui a le plus compté en termes d’évolution: le responsable actuel de la Région Suisse romande pour BDO, René-Marc Blaser, qui est également membre de la direction suisse», relève Yvan Haymoz. «C’est quelqu’un qui m’a beaucoup supporté à certains moments, par exemple quand je suis arrivé chez BDO il y a neuf ans, alors que la succursale de Fribourg était dans une situation difficile. Il a toujours fait preuve de beaucoup de compréhension et de soutien.» De René-Marc Blaser, Yvan Haymoz apprécie le calme et l’écoute. «C’est quelqu’un de très réfléchi qui a su pondérer mon caractère parfois explosif, souligne-t-il. A son contact, j’ai compris qu’il fallait veiller à ce que la locomotive n’aille pas plus vite que les wagons. Mon management est devenu plus participatif, plus bienveillant mais toujours très motivateur. Comme en sport, l’importance du collectif peut faire la différence en affaires. Tout se passe aussi dans la tête.» Depuis 2012, à Fribourg, BDO a d’ailleurs vu son effectif passer de 9 personnes à une vingtaine et son chiffre d’affaires largement doubler.

«J’ai beaucoup appris de ma clientèle »

Professionnellement, Yvan Haymoz reconnaît avoir énormément appris de sa clientèle. Par souci de confidentialité, il évite toutefois de citer des noms, « mais ils se reconnaîtront», précise-t-il. « D’ailleurs, ce n’est pas une personne en particulier mais la diversité des contacts qui m’enrichit au quotidien. Cette multitude de clients, à la tête de petites et de grandes entreprises dans des secteurs très divers, me permet de participer à des événements très émotionnels, comme des ventes, des successions, des restructurations ou des fusions de sociétés. Au-delà des chiffres, le relationnel et la confiance sont primordiaux dans ma branche », insiste Yvan Haymoz. Outre celui des clients, un autre groupe est aussi très inspirant pour lui: celui des 80 associés de BDO en Suisse, dont le responsable de la succursale fribourgeoise fait partie. « Ce sont tous des entrepreneurs et c’est la force de ce collectif qui a permis à notre fiduciaire de se développer. »

«Un ami si différent mais si proche»

Comme cinquième et dernière source d’inspiration, Yvan Haymoz tient à citer son ami Daniel Paradis, ancien vététiste et double vainqueur du Grand Raid Verbier-Grimentz (2002 et 2003). «Comme il avait cinq ans de plus que moi, il m’a un peu pris sous son aile, de manière fraternelle, lorsque j’ai commencé le cyclisme, se souvient-il. Il m’a beaucoup conseillé dans les préparations de plan d’entraînement, avec une approche structurée et rigoureuse ainsi qu’une façon d’aborder les courses avec une grande humilité. C’est quelqu’un de très posé, de très simple aussi dans sa manière de voir les choses, qui m’a aidé à rejoindre son équipe semi-professionnelle de l’époque, m’appuyant toujours, dans ma carrière sportive notamment.» Encore aujourd’hui, Yvan Haymoz et Daniel Paradis sont restés très proches. «Nous avons des personnalités très différentes mais je pense que savoir cultiver les différences est justement une force dans la vie. Que cela soit dans le sport ou au travail, cela ne peut que bonifier le groupe!»

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