SPÉCIAL
ACCESSOIRES BELGIQUE
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ELLE BELGIQUE N° 218 • AVRIL 2022 • LE NUMÉRO ACCESSOIRES
BELGIQUE - AVRIL 2022 MENSUEL 5,90€
PENÉLOPE CRUZ DRIES VAN NOTEN SE LANCE DANS LA BEAUTÉ « PAS DE PLACE POUR LES COMPROMIS »
« J’AI APPRIS À CONTRÔLER MON EGO »
COMMENT SORTIR DU TOURISME DE MASSE ?
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ADIÓS AMIGOS
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LES MEILLEURES DESTINATIONS VOYAGE DE 2022
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Les voyages nous avaient manqué ! Après deux années à faire le tour du pâté de maisons, la perspective d’une vie plus ou moins normale semble enfin se dessiner. Le besoin d’évasion est tel que l’on prédit déjà un « revenge travel » pour compenser cette insupportable perte de liberté durant la pandémie. La place Saint-Marc si tranquille ces derniers mois retrouvera ses touristes, la Rambla ses milliers de passants en shorts et la Côte d’Azur ses toutous, comme le paysage clownesque d’une photographie de Martin Parr. Avec un peu d’humour, ça ferait presque partie du charme.
QU’ALLONS-NOUS CHERCHER AILLEURS ? Ce sera comme si rien ne s’était passé. Ou peut-être pas. Quelque chose a changé. C’est à peine perceptible et il suffirait presque de secouer la tête pour ne plus y penser. Depuis quand nos vacances sont-elles devenues un exutoire ? Qu’allons-nous chercher ailleurs que nous ne trouvons pas ici ? Cette frénésie du voyage après deux ans au point mort pousse la réflexion malgré nous. Le voyage, c’est le lâcher-prise, loin des mêmes têtes, des obligations sociales, du boulot (quoique). C’est l’émerveillement de l’ailleurs, du lointain. C’est aussi le soleil quand on vit en Belgique. C’est la sensation de l’eau salée séchée sur la peau, de la sieste à 16 h avant de prendre l’apéro et d’une partie de Molkky pieds nus. Au moment de poster notre dernier tour en mer sur Instagram, on secoue la tête à nouveau. C’est un peu étrange, le paysage est toujours le même, mais c’est comme si la palette de couleurs s’était atténuée. Il y a ce voile qui rend le décor idyllique un peu superficiel. À trois heures d’avion de chez nous, la même durée qu’un citytrip à Lisbonne, des centaines de milliers d’individus s’amassent aussi avec leurs valises, mais pas pour chercher le soleil ou l’eau turquoise. Alors que notre priorité est de réserver nos prochaines vacances aux Maldives, à Essaouira au Maroc ou à Fakarava à Tahiti, la rédactrice en chef du ELLE Ukraine, Sonya Zabouga, témoigne dans son édito : « Qui aurait pensé que 77 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les civils ukrainiens passeraient la nuit dans des abris anti-bombes, que les villes seraient bombardées par des tirs de roquettes et que des chars rouleraient dans les rues où les Ukrainiens vaquaient à leurs occupations habituelles ? » Alors, pas question ici de s’autoflageller ou de culpabiliser avec une complaisance malvenue. Simplement de se rappeler une chose importante : si vous pensez avoir « absolument besoin de vacances », c’est que généralement tout va bien. Camille Vernin camillevernin 6 ELLE magazine
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RAFA GALLAR, OONA SMET, PRESSE
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MODE 12 Front row : les tendances pour s'évader. 44 Reportage : au-delà des it-bags. Comment bien choisir son sac ? 50 On a testé le livestream shopping : étonnant ! 54 À la rencontre des créatrices de robes de mariée en Belgique. 83 Psycho-rigolo : le vrai langage des accessoires. 86 Édito mode : une place au soleil, nos premiers looks printaniers. 94 Notre shopping accessoires aux couleurs menthe à l'eau.
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REPORTAGE 18 Portrait de la nouvelle Penelope Cruz : « Avec les années, j'ai appris a contrôlé mon ego » 42 Rebel Rebel, Liezl, excentrique et amoureuse du vintage. 62 Lize Spit et Adeline Dieudonné, interview croisée des jumelles maléfiques de la littérature belge. 146 L'héroïne du quotidien, Émilie Meeus.
BEAUTÉ
54 72 EN COVER Penélope Cruz porte une robe Dolce & Gabbana. Réalisation : Sylvia Montoliu Make-up & coiffure : Pablo Iglesias Manucure : Lucero Hurtado
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108 Dries Van Noten lance sa collection beauté ! Des parfums et des rouges à lèvres à tomber. 110 La phytothérapie : on s'y met ? 112 Beauty focus : en avril, on se chouchoute. 118 Les do et les don't de l'épilation, attention !
VOYAGE 72 Notre top 5 des nouvelles destinations voyage de 2022. 128 Séjour aux Maldives : pourquoi ça nous plaît ? 134 Voyager green : comment éviter le tourisme de masse ? 138 C'est mon histoire : « Je vis une histoire secrète (et imaginaire) avec "le type du train." » 140 Trois adresses pour s'évader près de chez nous nous.
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RÉDACTRICE EN CHEF ELLE.BE
RÉDACTRICE EN CHEF
Marie-Noëlle Vekemans, mnv@elle.be @maryvekemans
Marie Guérin, Marie.Guerin@elle.be @_marieguerin
DIRECTRICE ARTISTIQUE Iris Rombouts, iro@elle.be @imageboulevard
SECRÉTAIRE DE RÉDACTION & ICONO Noemi Dell’Aira, nda@elle.be
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EDITING
Juliette Debruxelles, jdb@elle.be
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MODE
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BEAUTÉ
Responsable : Marie-Noëlle Vekemans, mnv@elle.be
LIFESTYLE
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CULTURE
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COORDINATRICE ELLE.BE Jessica Fine, jfi@editionventures.be
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CEO Bernard de Wasseige @jessicafine1
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PHOTOGRAPHES/VIDÉASTES Justin Paquay, jpa@elle.be
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Leen Hendrickx, lhe@elle.be @l1hendrickx Florence Collard, fco@elle.be @florencecollard
TRAITEMENT DE L’IMAGE Walter Vleugels, wvl@elle.be
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PHOTOGRAPHIE
Justin Paquay, jpa@elle.be
CORRECTEUR Geoffrey Favier
ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO
Juliette Debruxelles, Camille Vernin, Malvine Sevrin, Alice Herman, Jolien Vanhoof, Lore Ginneberge, Barbara De Munnynck, Eveline Janssens, Ringo Gomez-Jorge, Delphine Dumoulin
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MATÉRIEL PUBLICITAIRE
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DIRECTEUR GÉNÉRAL Didier Henet
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Il n’y a pas d’âge pour être heureuse.” rendre la vie plus belle
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Expertise anti-âge + glow2 nouvelle génération. Besoin de fermeté, de densité, de luminosité ? Pour toutes les femmes, à chaque moment de leur vie, une réponse sur-mesure. Une gamme de soins aux puissants extraits de plantes pour une action éclat et anti-âge complète. Pour une routine anti-âge renforcée, associez Double Serum à votre soin. 1. Ingrédients présents dans le produit Nutri-Lumière Revive. 2. Éclat
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Coordination Jolien Vanhoof et Leen Hendrickx
SHOW-OFF
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Après le coup d’éclat, place au spectacle. Oui à l’envie de montrer ce que l’on a réellement dans le ventre. De la couronne dans les cheveux aux records de hauteur à nos pieds en passant par les sacs seaux que l’on tient directement à la main, ces accessoires ne manqueront pas d’attirer les regards admiratifs.
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JOLIS BRAS Un bracelet à breloques à votre poignet ? Nous ne sommes pas contre. Mais cet été, les bracelets sont plus fournis et montent une trentaine de centimètres plus haut, bien au-dessus du coude.
LAITIÈRE 2.0
1 Peter Do 2 Blumarine 3 Tory Burch 4 Alberta Ferretti 5 Raf Simons 6 Prada 7 Fendi
Donatella Versace aurait-elle pu s’inspirer de Johannes Vermeer ? Un bonnet de coton blanc vierge contre une version en latex d’un orange vibrant. Qui gagne ?
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LACE-UP Des délicats lacets aux sandales gladiateurs, bravez votre peur de l’engagement et apprenez à faire un nœud ferme.
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1 Isabel Marant 2 Valentino 3 Alberta Ferretti 4 Altuzarra 5 MSGM 6 Paco Rabanne
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LE PLASTIQUE, C’EST FANTASTIQUE Difficile de choisir entre #teamsilver et #teamgold ? Les bijoux en plastique sont tout aussi trendy. Tous à la casse ! 1 Christian Dior 2 Christian Siriano 3 Anna Sui 4 Missoni 5 Moschino 6 Courrèges
CHAPEAU BAS La casquette reste un élément important cette saison. Une solution facile pendant la pandémie pour cacher les racines, aujourd’hui c’est l’accessoire idéal pour mettre en valeur nos mèches rebelles et autres atouts.
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1 Tory Burch 2 Moschino 3 Chanel 4 Jonathan Simkhia 5 Michael Kors 6 Versace
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Le sac seau est de retour. Notre préféré ? Celui de Moschino, avec lequel on a déjà ultra hâte d’aller faire trempette à la plage.
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CERTAINS JOUENT SUR UN TERRAIN, D’AUTRES LE CRÉENT.
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VOTRE ALTESSE Vous n’avez pas encore rencontré la princesse qui sommeille en vous ? Il suffit de glisser une superbe épingle dans vos cheveux. Mais choisissez un côté : gauche ou droite.
AU POIGNET
1 Cosimo 2 Tom Ford 3 Fendi 4 Versace 5 Max Mara 6 Tachman
Déjà annoncé la saison dernière : il est branché de porter son sac à main au poignet. Mais aujourd’hui, il existe aussi des sacs imaginés pour être portés comme ça. Comme un bracelet.
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MIU MIU
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Le mocassin classique collégien est devenu un favori du streetstyle. Associezle à un jean cool ou à l’uniforme scolaire sexy de Britney, c’est vous qui voyez. Kick me baby one more time !
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Lancôme
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LA SCIENCE AU SERVICE DE VOTRE JEUNESSE Grâce à son tout nouveau sérum révolutionnaire, Lancôme annonce le début d’une nouvelle ère dans le domaine des soins anti-âge. Vive la science ! Nous le faisons toutes : le soir, devant le miroir, nous scrutons cette nouvelle ride, cette ligne un peu plus profonde que la veille, cette tache nouvellement apparue. Prendre soin de sa peau est crucial, nous en sommes convaincues. Mais il est heureusement possible de combattre les signes du vieillissement.
UN ANTI-ÂGE DE NIVEAU SUPÉRIEUR Avec le tout nouveau Rénergie H.C.F. Triple Serum, Lancôme lance un produit de soin anti-âge révolutionnaire. Il combine trois puissants ingrédients actifs : Acide hyaluronique, C+ Niacinamide (vitamine B3) et acide férulique. Une combinaison unique de trois textures (gel, crème et émulsion) réunies en un seul sérum à triple dose, pour un résultat efficace. Débarrassezvous de la perte de volume, des rides et des taches brunes !
SCIENTIFIQUEMENT CONÇU Inspiré par la science régénératrice, le triple sérum Rénergie H.C.F offre une qualité de peau visiblement améliorée. Les ridules sont réduites, la peau est plus lisse, moins rouge et plus éclatante ! Tout cela grâce à la combinaison puissante de trois ingrédients : • L’acide hyaluronique, dans une formule crème hydratante qui aide à réduire l’apparence des ridules et convient à tous les types de peau, même les plus déshydratées. • Le dérivé de la vitamine C associé au Niacinamide qui agit sur les signes de perte de collagène, aide à réduire les taches brunes et unifie le teint. • L’acide férulique, contenu dans une formule gel légère à effet antioxydant, qui aide à protéger la peau des influences extérieures telles que le soleil.
Conseil : appliquez le sérum quotidiennement avant votre crème de jour, comme première étape de votre routine pour un soin complet et un raffermissement visible.
CET ARTICLE A ÉTÉ CRÉÉ EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC LANCÔME. WWW.LANCOME.BE
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Texte Julieta Martialay
Cape et robe, Chanel.
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Réalisation Sylvia Montoliu
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PENÉLOPE CRUZ
SUR LA ROUTE
Elle n’a rien perdu de la force et du charisme qui ont fait d'elle une star internationale. Outre sa beauté, son talent et son humilité sont ses plus précieux atouts en tant qu’égérie Lancôme.
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n elle coexistent deux femmes. L’une est éthérée, divine, brillante ; une star internationale qui respire l’élégance sur le tapis rouge et brille avec le même naturel au cinéma, que ce soit en Europe ou à Hollywood. Et puis il y a la femme, la vraie, la mère, empathique, sensible et engagée pour que les causes qu’elle défend ne soient jamais perdues. Son moi bien réel, qu’elle a progressivement appris à mettre de côté pour ne pas souffrir à cause de ses multiples personnalités fictives, incarne désormais un trio de personnages qui crèvent l’écran. Celui qu’a imaginé Pedro Almodóvar – qui, sauf dans « Étreintes brisées », l’a toujours présentée comme une femme enceinte ou une mère courage – symbolise dans « Madres paralelas » le sacrifice de la maternité et la lutte politique. Dans « 355 », aux côtés de Jessica Chastain, elle rejoint les rangs de l’une des unités d’espionnage les plus prestigieuses au monde. Et dans « Compétition officielle », présenté il y a quelques mois à la Mostra de Venise, elle joue le rôle pervers d’une réalisatrice qui tyrannise l’ego de ses acteurs principaux (dont Antonio Banderas). Rencontre avec Penélope, l’une des ambassadrices de prédilection du ELLE.
La première fois que vous avez fait la une du ELLE, c’était en 1997. Vous nous aviez alors confié que vous aimiez lire les magazines de mode. Que vous ont-ils apporté ?
Comment avez-vous réagi quand vous êtes passée du rôle de lectrice à celui de protagoniste ? J’étais à la fois surprise et sceptique. Je me souviens très bien de ce que j’ai ressenti en découvrant les premières couvertures. Cette sensation ne m’a d’ailleurs jamais vraiment quittée. ELLE est un magazine qui m’a toujours soutenue avec bienveillance au cours de ma carrière. C’est une relation qui dure depuis de nombreuses années.
Cette couverture a été faite lorsque vous étiez sur le point d’incarner votre premier rôle pour Pedro Almodóvar, dans « En chair et en os ». Depuis lors, et jusqu’à « Madres paralelas », on observe un parcours marqué par une grande complicité. Peut-on dire que c’est l’une des personnes qui vous a le plus aidée à avoir confiance en vous ? Sans aucun doute. Parce qu’il a été très honnête avec moi. Pedro m’a toujours dit la vérité, sur le plateau comme dans la vie. Il n’y a pas de filtres entre nous. Notre relation est bâtie sur le respect et l’affection. C’est une amitié très forte qui s’est forgée de manière naturelle, avec une grande connexion dès le début, ce qui nous permet d’être transparents. Si j’arrive tracassée ou distraite à une répétition, il le remarque instantanément. Et pour ma part, je vois tout de suite s’il n’a pas dormi ou s’il est inquiet. C’est comme s’il faisait partie de ma famille. Cela dit, une distance très subtile se crée sur le plateau. Une distance saine que nous maintenons pour protéger notre travail et notre relation. Nous nous sommes rencontrés quand j’avais 17 ans, ça fait un bail et nous avons tourné beaucoup de films ensemble depuis lors.
Votre filmographie est jalonnée de figures de femmes puissantes et indépendantes. Mais celles-ci sont aussi pleines d’abnégation, sensibles et imparfaites. Où se situe selon vous l’essence du féminin ? Dans la force des femmes de ma famille – mes grands-mères et ma mère – qui m’ont toujours inspirée. Je les ai vues se battre et se respecter mutuellement. Surtout ma mère, qui est une vraie force de la nature. Elle a toujours été instinctivement féministe, sans faire de longs discours, mais simplement en se donnant une place, ce qui est fondamental. Mon autre source d’inspiration est Pedro, parce qu’il aime les femmes, il les respecte, les analyse, les admire. Il nous comprend très bien. Ses films sont un hommage constant à cette mère qui l’a tant marqué, à ses sœurs et ses voisines. Tout ce qu’il a appris en observant leur instinct de survie est restitué dans ses films, ce je-ne-sais-quoi de féminin qu’ont nombre de ses personnages. Il a le don pour jouer avec les non-dits et les sous-entendus. Pour moi, c’est un grand féministe.
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Petite, je les feuilletais dans le salon de beauté de ma mère. J’y passais beaucoup de temps, tantôt à faire mes devoirs, tantôt à scruter les femmes qui allaient et venaient. J’ai observé comment elles se comportaient et comment elles révélaient leurs secrets à ma mère. Le salon était toujours parsemé de magazines, dont le ELLE. Je découpais des articles, je faisais des collages ou de la peinture sur les photos, je recomposais les looks… Je m’amusais à faire ça avec ma sœur et, au fil du temps, nous les avons collectionnés. 20 ELLE magazine
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« MA MÈRE EST UNE VRAIE FORCE DE LA NATURE. ELLE A TOUJOURS ÉTÉ INSTINCTIVEMENT FÉMINISTE, SANS FAIRE DE LONGS DISCOURS, MAIS SIMPLEMENT EN SE DONNANT UNE PLACE»
Robe, Dolce & Gabbana.
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Robe, Dolce & Gabbana.
« JE SUIS CAPABLE D’ENTRER ET DE SORTIR DE MON PERSONNAGE SANS LE RAMENER CHEZ MOI » Et comment définiriez-vous le féminisme ? Je pense qu’il s’agit d’un effort pour comprendre les hommes et les femmes, sans créer de divisions, bien au contraire. Selon moi, ça commence par la suppression de la séparation entre garçons et filles dans les écoles lorsqu’on explique les changements hormonaux, l’arrivée des règles ou la sexualité. Ça n’a aucun sens, car en séparant de la sorte filles et garçons, on crée des tabous. Il me semble donc qu’il y a un effort à faire dans le domaine de l’éducation.
« Compétition officielle » dissèque de manière à la fois fascinante et cruelle le métier d’acteur, en mettant sur la table des problématiques comme l’ego et l’autocritique. Comment gérez-vous ces deux questions ? L’autocritique est une réalité. J’essaie, même si je n’y parviens pas toujours, de ne pas laisser cette voix s’exprimer entre le moment où on me dit « Moteur ! » et celui où j’entends « Coupez ». Je peux donc me permettre de m’évader et de commettre des erreurs en étant quelqu’un d’autre. Je suis capable d’entrer et de sortir de mon personnage sans le ramener chez moi. J’avais cette mauvaise habitude avant, jusqu’au jour où je me suis rendu compte que ça n’allait pas
améliorer ma carrière ni ma vie. Maintenant, j’essaie de faire taire cette petite voix sans lutter, je la laisse aller et venir. Quand le travail est terminé, elle revient me tarauder, bien sûr, parce que j’analyse beaucoup ce que je fais. Quant à l’ego, il ne doit ni nous paralyser ni nous troubler. Il faut créer de la distance pour savoir comment gérer sainement les opinions, bonnes ou mauvaises. Et c’est quelque chose qui s’apprend au fil du temps. Quand on est jeune, c’est plus difficile, même si je pense que grâce à ma famille, j’ai toujours bien géré la situation. Et depuis que je suis devenue mère, j’ai radicalement changé. Ce n’est pas comme si tout à coup on passait au second plan, non, on passe au quatrième plan ! Les priorités sont différentes, mais elles apportent beaucoup de bonheur.
À ce stade, vous préoccupez-vous de la façon dont les gens vous perçoivent ? Pas après autant d’années. Je fais ce métier depuis que j’ai 15 ans et à l’époque, il n’y avait pas de réseaux sociaux, pas internet. Et bien sûr, pas question de se Googler soi-même (ce qu’il faut, à mon avis, éviter à tout prix). Je m’en moque, je ne lis pas les commentaires ; je ne crois ni aux bons ni aux mauvais.
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Photo © Rodolphe OPITCH
mollybracken.com
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Costume en soie, Gucci. Chemise, American Vintage. Collier, Bvlgari. Lunettes de soleil, Isabel Marant.
Pensez-vous que les réseaux sociaux sont un terrain miné ? Il faut les utiliser en connaissance de cause et avec prudence. Des milliers d’adolescents y sont actifs, et si même nous, adultes, avons parfois du mal, imaginez ce qu’il en est pour eux. L’accès incontrôlé et non surveillé des enfants me préoccupe. Ils ne sont pas préparés à cette exposition. De nombreuses situations d’insécurité peuvent survenir, avec quelles conséquences ? C’est une question très sérieuse, sur laquelle je suis intraitable. Les enfants devraient avoir droit à leur enfance. Or, les statistiques montrent qu’ils sont en train de la perdre. On ne peut pas faire semblant de rien. Cette génération mérite qu’on s’attaque sérieusement à ce problème.
La pandémie a paralysé les tournages, nous a enfermés chez nous, pétrifiés par la peur. Vous avez décidé de faire don de matériel de santé et de collaborer avec la Croix-Rouge et la Banque alimentaire. Personne n’a été touché dans notre famille, mais nous avons vu de nombreuses personnes mourir dans des conditions terribles. Nous ne pouvions pas rester les bras croisés. La vie nous a offert, à mon mari et à moi-même, l’occasion de donner un coup de main. C’était trois fois rien, mais je me suis sentie chanceuse de pouvoir faire quelque chose, car je pense que chaque geste compte. Le plus difficile, ça a été l’organisation : des heures au téléphone, à chercher un moyen d’obtenir ce dont nous avions besoin, puis de tout acheminer...
Tout au long de votre carrière, vous avez évolué en tant qu’actrice, vous êtes passée à la réalisation et maintenant vous produisez également. Pourquoi ? Je suis arrivée à un stade où je peux défendre mes propres projets. Ils ne sont pas toujours couronnés de succès, mais j’essaie de soutenir des initiatives qui racontent des histoires importantes à mes yeux. Le prochain, « En los márgenes », est réalisé par Juan Diego Botto. Nous nous connaissons depuis l’âge de 13 ans, nous avons étudié ensemble et je l’ai vu faire des choses incroyables. Je lui ai donc proposé qu’on monte un projet. L’idée, c’était qu’il écrive le scénario, que je le produise et que nous jouions tous les deux dans le film. Mais quand il a eu fini d’écrire, je lui ai dit qu’il devait aussi le réaliser. Je suis fière de ça. Fière d’apprendre et d’apporter ma petite pierre à l’édifice, comme je l’ai fait avec le documentaire « Soy uno entre cien mil », qui a permis de récolter des fonds pour lutter contre le cancer pédiatrique. Très bientôt, je produirai et réaliserai un autre documentaire, qui me prendra deux à trois ans, car il implique de nombreux voyages, de multiples rencontres et interviews. Ça fait dix ans que je veux le faire, mais je ne peux pas vous en dire plus pour le moment. Une chose est sûre, c’est ma priorité sur le plan professionnel.
MAKE-UP ET COIFFURE : PABLO IGLESIAS POUR LANCÔME, MANUCURE : LUCERO HURTADO, ASSISTANT STYLISME : ITZIAR SAETTONE
« LES ENFANTS DEVRAIENT AVOIR DROIT À LEUR ENFANCE »
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Samsung
Synonyme de liberté et d’évasion, votre smartphone fait partie de vous et ne vous quitte jamais. L’allié idéal pour regarder les nouvelles séries en streaming, chatter en vidéo avec des copines, capturer et partager des moments uniques en famille ou entre amis… Les nouveaux Galaxy S22 de Samsung repoussent encore les limites. Leur triple appareil photo arrière et leur caméra à selfie frontale vous garantissent les plus belles photos, même dans l’obscurité grâce au mode nuit intelligent Nightography. Le S22, le S22+ et le S22 Ultra sont également équipés d’un zoom optique puissant, gage d’une grande netteté, et d’un processeur haute performance pour une rapidité renforcée.
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La série S22 de Samsung bénéficie également d’un design épuré et raffiné et se décline dans une palette de coloris exclusifs, qui vont du Burgundy, au rose doré glamour, en passant par le vert épicé et le blanc minimaliste. Les trois objectifs s’intègrent harmonieusement dans la structure élancée du boîtier et s’utilisent facilement d’une seule main. Prendre une photo, la retoucher et la partager devient simple comme bonjour. Vous préférez travailler sur un écran plus grand ? Utilisez votre compte Samsung pour passer sans fil sur la tablette Galaxy Tab S8. Le duo parfait : vous avez accès aux mêmes applications et vos Galaxy Buds s’apparient automatiquement. Aucun risque de rater une seule note de votre morceau préféré. La liberté prend tout son sens. Last but not least, Samsung joue la carte de l’écologie. Les appareils S22 contiennent 20% de plastique fabriqués à base de filets de pêche rejetés en mer. Une contribution importante au nettoyage de nos océans et à la construction d’un avenir durable pour notre planète.
Samsung n’a rien laissé au hasard pour stimuler votre créativité et améliorer votre visionnage et la vitesse de connexion de votre smartphone. En plus de leur écran Dynamic AMOLED à résolution Full-HD (jusqu’à 6,8 pouces pour l’Ultra) qui donne vie au moindre détail même en plein jour, les trois modèles de la série Galaxy S22 sont dotés d’une mémoire intégrée dont la capacité peut atteindre 256 Go, d’une batterie capable de tenir plus de 24 h sans charge et d’une foule de fonctionnalités innovantes. Le Samsung Galaxy S22 Ultra intègre un stylet S Pen qui facilite la prise de notes, le dessin ou la gestion de certaines applications. Grâce à la 5G ultra-rapide, vous profitez de vitesses de connexion et de transmission incroyables qui vous permettent de publier et diffuser instantanément vos ultimes créations pendant que les réactions affluent.
CET ARTICLE A ÉTÉ RÉALISÉ EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC SAMSUNG. SAMSUNG.COM/BE
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chronique • Juliette Debruxelles
Humeur
PETITES QUERELLES ENTRE VOISIN·E·S
petit·e·s gens des groupes de voisin·e·s se sacrent porte-parole de causes absurdes et disparaissent sitôt le débat enflammé. Des lanceuses de pétards mouillés. Des générateurs de méchancetés. Des outré·e·s ayant souvent pour point commun de regretter l’hier et de conchier le demain, l’autrement, la surprise. Ce sont elles et eux qui s’infiltrent dans nos MP pour nous indiquer qu’il est trop tôt dans la saison pour sortir le mobilier de jardin. Qui prennent des photos des poubelles sorties la veille au lieu du matin, puis les postent en taguant les infâmes qui ont osé. Ils et elles brandissent les vertus de la bonne citoyenneté. Signalent que la lumière du N° 437 est restée allumée toute la nuit et que c’est honteux à l’heure où on doit faire des économies d’énergie. Ces gens préviennent que la prochaine fois qu’ils croiseront ce gamin en trottinette fonçant à toute berzingue dans la ruelle, ils l’écraseront. Iels lancent des référendums pour savoir si les maîtres de ce chien perdu devraient être pendus. Quand ils essayent le nouveau petit resto de la commune voisine, ils prennent quelques minutes de leur vie pour préciser que le service était déplorable. La dermatologue un peu revêche et le vétérinaire distrait en ont déjà fait les frais. Ces assombrisseurs du quotidien n’ont même pas le talent ni le cran de se comporter comme d’authentiques saletés des réseaux : anonymes et lointains. Ils et elles sont là, de l’autre côté de la haie de sapin. Ce sont des voisines et voisins. Des personnes à qui l’on souhaite de retrouver la sérénité, de se réconcilier, de demander pardon, de devenir bénévoles, de ne plus cracher leurs glaires sur leur clavier mal maîtrisé. Tout pourvu qu’ils et elles cessent de nous déchirer. Au moins parce qu’une autre guerre entre voisins se tient à 3.000 bornes d’ici et que pour le coup, il n’est pas question que de viennoiseries…
« LA BOULANGERIE QUI NE FAIT PAS DE GÂTEAUX ET QUI N’OUVRE PAS LE DIMANCHE EST DEVENUE LE FIRST WORLD PROBLEM DU QUARTIER »
PRESSE
Dans mon bled situé dans la très confortable périphérie, une boulangerie s’est récemment installée. Et cette boulangerie n’ouvre pas le dimanche. Et elle ne propose pas non plus de pâtisseries « classiques » (mais bien d’autres délicieux délices délectables). C’est donc une boulangerie qui ne propose pas de pâtisseries et qui en plus n’ouvre pas le dimanche. Ces gens ont fait ce choix parce que c’est leur droit. Ils ouvrent quand ils veulent et ils préparent ce qu’ils veulent. Ce sont des commerçant·e·s, pas des préposé·e·s au service public. Et comme leur production de pains et de viennoiseries est d’une exceptionnelle fraîcheur et d’une parfaite qualité, il suffit de se déplacer le samedi en fin de journée pour faire le plein pour le petit déjeuner du lendemain. Et tout va bien. Ou plutôt tout irait bien si la vindicte du « groupe de voisin·e·s » ne se livrait régulièrement à un microraid rageux à propos du commerce en question. La boulangerie « qui ne fait pas de pâtisseries et qui n’ouvre pas le dimanche » (car tel est à présent son nom) est devenue le « first world problem » du quartier. Le déversoir à « c’était mieux avant ». La porte ouverte au « client est roi ». Le pied dans l’encoignure du « que devient le monde ». Le truc a pris une telle ampleur que c’est un sujet de discorde dans la « vraie vie ». Il y a les « pour ouvrir le dimanche » et les « pour foutre la paix aux gens ». Celles et ceux qui adorent faire la file le dimanche matin, échevelée et l’haleine chargée, sont bien sûr les plus virulent·e·s. On les prive d’un bonheur (d’autres fournisseurs de bonheur semblables sont, btw, un peu plus haut). S’agit-il ici d’un petit remake du combat vacciné·e·s/ non-vacciné·e·s ? D’une piètre tentative de tuer le petit commerce ? Ces groupes sont-ils des réservoirs à trolls ? Même pas. Ils sont juste fréquentés par des gens à qui on n’a rien demandé qui se mêlent de trucs dont tout le monde se fout. Car le troll, lui, assume ses positions, sa vindicte, son acharnement et sa mauvaise foi crasse, tandis que les
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MARNI
Jolien Vanhoof I Marie Guérin I Elisabeth Clauss I Grégory Escouflaire
EN AVANT!
IMAXTREE
Quelles sont les aventures que l'on vous réserve pour ce mois d'avril ?
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LA FÊTE À LA MAISON La marque néerlandaise de décoration d’intérieur Fest poursuit sa conquête du marché belge : après un premier magasin phare dans le Steenhouwersvest d’Anvers, vous pouvez désormais vous rendre à Gand pour trouver du design haut de gamme à un prix abordable. Des armoires, tables et chaises aux accessoires de maison aux formes organiques et couleurs vives. Le credo de Fest ? « L’optimisme est un super-pouvoir. » Autre détail sympathique pour ceux qui cherchent un nouveau canapé où se lover : le magasin est équipé d’un mini-cinéma où vous pouvez tester votre siège préféré le temps d’un film.
ART DE LA TABLE Et si on dégustait autant avec la bouche qu’avec les yeux ? Avec cette magnifique porcelaine Hasami, la chaîne de vêtements japonaise Uniqlo rend justice à chaque table. Les délicats motifs sont l’œuvre du graphiste Yu Nagaba, qui a également conçu une série de T-shirts pour l’occasion. Assiettes issues de la collection The Louvre x Yu Nagaba, 7,90 €. uniqlo.com
Fest Gent, Voldersstraat 70. festamsterdam.com
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THAT 70'S SHOW Cet été, Nathalie Vleeschouwer s’immerge totalement dans la tendance seventies et propose la tenue hippie idéale pour un road trip à travers l’Italie – la seconde maison de Nathalie. Pensez à Thelma & Louise avant la lettre, avec des foulards ludiques, des pulls en laine fine et de magnifiques imprimés floraux, mais aussi des rayures fantaisistes et des motifs à carreaux. Comme d’habitude, toutes les impressions ont été conçues en interne par sa fille Felix. Son point de départ : ses propres gribouillages, qu’elle mettait depuis des années sur papier. nathalievleeschouwer.be
BLUE SKY Le bleu ciel est de sortie cette saison. Avec ces douces pépites aux pieds, on a l’impression
Escarpins à ruban Venus, 670 €, theattico.com
PRESSE
de s’envoler.
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Texte Marie Guérin
KENDALL, MON BIJOU À l’occasion de sa nouvelle campagne avec la maison de joaillerie Messika Paris, Kendall Jenner se confie sur les accessoires qu’elle aime porter. Incursion dans sa boîte à bijoux.
Quelles tendances en matière de bijoux vous ont le plus marqué ces dernières années ?
Quel est votre look le plus caractéristique et pourquoi ? Mon look « signature » change régulièrement, mais je préfère généralement porter une tenue confortable tout en me sentant apprêtée. En ce moment, je suis plutôt pantalon, mocassins et pull.
Considérez-vous que les bijoux viennent compléter votre tenue ? Comment portez-vous les diamants au quotidien ? J’adore compléter mes tenues avec de la joaillerie ! Je choisis généralement quelques bagues ou une jolie paire de boucles d’oreilles pour finaliser presque tous mes looks. J’aime alterner entre l’or blanc et l’or jaune en fonction de la tenue et du jour.
La signature de Messika est le diamant en mouvement. Quelle pièce Messika vous accompagne au quotidien ?
J’adore les créoles. J’ai toujours trouvé qu’elles complétaient à merveille n’importe quelle tenue. J’ai par exemple la chance d’avoir les créoles Move XXL Messika, que j’adore porter. Sinon, j’aime particulièrement porter une bague et un collier délicat, cela fonctionne toujours.
Quelles sont les pièces que vous aimez accumuler ? Et comment préférez-vous les porter ? Si je dois accumuler plusieurs bijoux, j’aime généralement porter une multitude de bagues ou de boucles d’oreilles. J’aime superposer les boucles d’oreilles pour pimenter un look. Ajouter un collier au design fort est toujours une bonne idée.
Quel est votre plus beau souvenir lié aux bijoux ? Mon plus beau souvenir est probablement celui de Kylie et moi jouant avec une boîte à bijoux de notre mère quand nous étions petites. On s’amusait à tout essayer. Il y avait une paire de boucles d’oreilles en or que ma mère portait souvent et que j’adorais.
La bague que je porte le plus est la Glam’Azone double pavée, avec sa chaîne amovible. Elle existe aussi en version non pavée et se porte seule ou en accumulation. La collection emblématique Glam’Azone illustre la vision de Valérie Messika sur la femme libre, forte, triomphante et radieuse, telles les héroïnes de la mythologie antique. Ce sont des créations modernes, glamour et légères.
PRESSE
Quelle est l’occasion idéale pour porter ces pièces ? Les bijoux se portent à toutes les occasions, j’aime les accessoiriser avec mes looks. Que je fasse du sport ou que je sois avec des amis, je porte toujours au moins une ou deux pièces. magazine ELLE 31
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Texte Barbara De Munnynck
THE DUKE
AFTER YANG
LA MIF
Aucun portrait n’avait jamais été volé à la National Gallery de Londres. Jusqu’à ce qu’un chauffeur de taxi sexagénaire dérobe en 1961 le portrait du Duc de Wellington peint par Goya. La demande de rançon ? L’accès à la télévision gratuit pour les personnes âgées ! Helen Mirren incarne l’épouse du voleur parfaite dans cette comédie réconfortante. Que feriez-vous si vous découvriez un chef-d’œuvre volé caché dans votre dressing et que votre chéri·e se révélait être un·e Robin des Bois idéaliste ? Un pur bonheur, ce film britannique feel-good.
Il faut parfois un film de science-fiction intelligent pour raconter quelque chose de nouveau sur la condition humaine. Jack (Colin Farrell) et sa femme accueillent un robot baptisé Yang comme baby-sitter pour leur fille adoptée en Chine. En Yang celleci voit très vite un grand frère. Pas de chance donc lorsque l’androïde cesse de fonctionner. Un logiciel espion a-t-il été installé dans son système ? Dans quelle mesure Yang est-il (ir) remplaçable au sein de la famille ? « After Yang » pose des questions cruciales sur la façon dont nous créons aujourd’hui des liens en tant qu’êtres humains, dans un monde rempli de workaholics et de soins externalisés.
Malgré elles, sept jeunes femmes vivent sous le même toit. Les filles ont chacune leurs raisons de se retrouver dans ce foyer d’accueil, et leurs rêves « d’après ». Le réalisateur Fred Baillif combine une approche narrative et documentaire. Son film authentique et socialement engagé a été sélectionné à juste titre au Festival de Berlin. La mission de Baillif ? « J’aide les acteurs et actrices non professionnel·le·s qui se retrouvent devant ma caméra à exprimer ce qu’ils/elles se cachent à eux/ellesmêmes depuis si longtemps. »
À partir du 20 avril au cinéma
À partir du 30 mars au cinéma
À partir du 9 mars au cinéma
LE MUST SEE DU MOIS
NOWHERE
QUOI ? Lorsque André, un quinquagénaire blanc (Koen De Bouw), manque de se faire cambrioler par un adolescent marocain sans abri, Thierry (Noa Tambwe Kabati), il fait un POURQUOI ? Allez le voir si vous aimez le cinéchoix remarquable. Il ne porte pas plainte à ma honnête et les compositions d’images au la police, mais prend le garçon sous son aile. ralenti. Dans « Nowhere », il faut attendre André rénove un café et cherche quelqu’un dix minutes pour tomber sur un premier Koen De Bouw qui s’y connaît en électricité. Cette relation dialogue plus long. Cependant, la création n’est pas un mariage parfait – d’ailleurs minutieuse de l’atmosphère sert un objectif « Nowhere » est trop effiloché et authentique pour ça. André et clair. Le réalisateur Peter Monsaert nous entraîne dans l’univers Thierry ont tous deux leurs bagages. Mais en cours de route, une de personnages qui se débattent avec eux-mêmes, leur passé et les amitié particulière se développe. cartes difficiles que la vie leur a distribuées. Un film sombre avec une pointe d’espoir : les gens bien, ça existe. À partir du 6 avril au cinéma
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SHUTTERSTOCK, PRESSE
QUI ? Un poulain doit être balèze pour tenir tête à un pur-sang comme Koen De Bouw. Retenez le nom de Noa Tambwe Kabati – Moyo dans « wtFock », la série dramatique en ligne sur une bande d’adolescents anversois, c’est lui aussi. Dans « Nowhere », il incarne un personnage aux facettes multiples : vulgaire, Thierry est également sensible et attachant. Un rôle décisif, comme on dit.
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GRIGRI L’année dernière, Marie Wauters,
OH MAMA !
44 ans, a enfin réalisé son rêve d’enfant. Avec Elicha
Clara Assi, fondatrice franco-libanaise de cette maison de maroquinerie artisanale, vise le luxe dans ses produits, et l’exaltation de la puissance féminine dans sa philosophie. « Mama Benz est plus qu’une marque de sacs, c’est la matérialisation du symbole de la féminité universelle, nourrie par une inspiration cosmopolite. » Les collections sont essentiellement produites par des femmes, au Liban : « J’essaye d’apporter ma contribution à l’empowerment en les mettant en lumière avec une marque féminine et féministe. » Ses sacs transportent nos vies, avec style et durabilité. Loin des paniers percés, vive les sacs perforés !
Jewels, elle crée des bijoux en or 18 carats avec des pierres précieuses de couleur. Portez ce médaillon Paros avec une petite émeraude partout avec vous, tel un talisman. Chaîne à breloque, 825 €. elicha-jewels.com
Sac en cuir Coco, 450 €, mamabenz.com
AUTRE PAIRE DE MANCHES Motardes, unissez-vous ! La veste en cuir noire est mise en concurrence sur les podiums. Désormais, les volumes oversize attirent toute
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l’attention sur les bras et le ventre, comme cette version cropped aux manches bouffantes. On vous voit déjà chevauchant votre Harley-Davidson. Veste en cuir verni à volants, 2.295 €, Simone Rocha via net-a-porter.com
LAURE VAN HIJFTE, YVONNE CLUB, PRESSE
EFFORTLESS L’amour de la beauté pure et des coupes sobres a conduit la Louvaniste Evelyne Dumon à lancer son propre label il y a deux ans. Vous pouvez trouver Rhúne sur les étagères de ses deux boutiques Liv et Ulla, et aussi dans 13 points de vente exclusifs en Belgique. Les nouvelles pièces sont aérées et élégantes, dans des tons estivaux épurés tels que le blanc, le nude doux et le noir contrastant. « Dans nos collections, le style et le confort vont toujours de pair », déclare Evelyne. « Nous vous proposons des looks faciles à combiner et qui dégagent une classe féminine. Ou comme nous aimons l’appeler : l’élégance sans effort. » Robe Ahava, 550 €. rhuneofficiel.com
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NATAN
Texte Elisabeth Clauss
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LA PIÈCE QU’ON N’AVAIT PAS VUE VENIR
LE SMOKING DE JOUR Silhouette archétypale des soirées chics, longtemps interprété au masculin, le smoking devient un ensemble de journée non genré. La nouvelle nonchalance ? C’est le costard trois-pièces, noir. Ou coloré, puisqu’il est décloisonné. 2
Idéalement, on le porte à même la peau. Pas littéral, plus vraiment androgyne parce qu’il fait partie du vocabulaire féminin depuis près d’un siècle, avec les cadres déplacés par Marlène Dietrich dans « Morocco » en 1930. Fonctionnel, élégant et sensuel, le smoking s’est coulé sur les lignes de Greta Garbo à Jane Birkin, a été démocratisé et adapté par Yves Saint Laurent dans les années 60. Lassées du homewear au message flouté, on s’amuse cet été à le réinterpréter, fluide comme le sont les genres, légèrement cintré et les épaules déterminées, à l’image de nos émotions « évoluantes ». Au virage des executives années 80, Diane Keaton séduisait en costard aux Oscars, nous, c’est désormais pour le confort de la journée qu’on s’en empare.
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CHRISTIAN WIJNANTS
VIKTOR & ROLF
Du tapis rouge à la moquette du salon
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Une veste structurée possède le double avantage de conférer une autorité subliminale, et de ne pas plus interférer avec les mouvements qu’un hoodie, contrairement au cliché. Un pantalon souple, à pinces et à bandes, c’est le nouveau casual. En tenue de soirée décomplexée, on est préparées à toutes les éventualités : la prestance se déplace du bureau au pique-nique au parc. Décaler, cet été, c’est la clef.
Smok’ en stock
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1 Lunettes, Tom Ford, 319 € 2 Veste de blazer, & Other Stories, 69 € 3 Boucles d’oreilles, Van Esser en onyx, prix sur demande 4 Pantalon à plis, Samsøe Samsøe, 199 € 5 Baskets, Cycleur de Luxe, 130 € 6 Veste, Strellson, 299 € 7 Bracelet cuir et or Buddha To Buddha, 890 € 8 Blazer à double boutonnage, Balmain, at deBijenkorf.be, 1.890 € 9 Escarpins, Elisabetta Franchi, 629 €.
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L’un des plaisirs non pas coupables, mais capables de la mode, c’est de contrevenir aux codes convenus. Le masculin-féminin étant bien digéré depuis deux générations au moins, le formel ayant intégré le streetwear comme alternative aux cravates nouées trop serrées, il fallait trouver une autre case à arrondir. Le luxe de la nuit affiché tout le jour, c’est une autre idée du glamour.
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BACK TO THE FUTURE Une structure exceptionnelle et une inspiration futuriste poussée, ces lunettes façon masque embrassent à la perfection l’esprit jeune de Sportmax. Lunettes-masque en acétate, 250 €, Sportmax
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MÉDAILLES D’AMOUR Bisavo est un concept de bijoux fédérateurs et ludiques créé par Brune et César après un long voyage autour du monde. L’idée est, pour eux, de réunir toutes les différences au sein d’une même famille, sur des médailles rondes et colorées. Il s’agit d’aimer, de le dire et de le porter. En or 19,2 carats, les médailles sont gravées et frappées à la main par des artisans. www.bisavo.fr
NICOLE LIBÈRE LA PAROLE Sara Martin Garcia, 27 ans, a lancé en 2020 un média belge 100 % féministe axé sur la sexualité. Son objectif : déconstruire les clichés et briser les tabous autour du plaisir féminin, du sexe, du cul, de la baise. Mini-interview. Nicole, c’est quoi ? J’ai grandi dans une famille où la sexualité n’était pas un sujet tabou. Pourtant, j’ai rapidement fait face à beaucoup de clichés et de fausses croyances sur le corps et le plaisir. Clairement, on a du taf. J’ai donc lancé Nicole, une communauté où l’on peut parler de cul librement jusqu’à transposer les discussions autour d’un verre à l’apéro. On aborde aussi les rapports, les relations, le couple, la virilité, la masculinité, la féminité, les différentes formes d’amour... C’est super enrichissant, mais c’est un réel challenge au quotidien de se faire entendre et surtout d’être prise au sérieux. Quand je dis que j’ai lancé un média qui parle de sexualité, je vois souvent des sourires en coin et des yeux levés au ciel du genre « Oh, elle est mignonne… »
Il s’agit d’un livre à la fois féministe et artistique puisqu’il est illustré par le photographe liégeois Fabio Amato. En entrée, patriarcat et charge mentale. En plat, mythe de la vulve parfaite et consentement. Un petit dessert ? Une part de porno... au féminin ! Des textes qui nourrissent les grandes réflexions féministes d’aujourd’hui, mais aussi des références pour aller plus loin.
« N°1 », ça veut dire qu’il y aura un deuxième bouquin prochainement ? Il y aura un N°2, c’est sûr. Mais pour l’instant, d’autres projets sont en cours, dont un podcast tout bientôt, ainsi qu’une très grosse refonte du site. J’ai hâte, c’est un grand pas en avant pour Nicole ! Dîner avec Nicole : N°01 Tremper le biscuit, 25,99 €. nicolemagazine.be
JEHANNE MOLL, PRESSE
Vous avez récemment sorti le livre « Dîner avec Nicole : N°1 - Tremper le biscuit ». De quoi ça parle ?
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BOYS DON'T CRY La clé pour sublimer une tenue basique ? Tout miser sur des chaussures originales et colorées. Celles-ci sont en matière serviette de bain, parfaites pour sécher les larmes des bad boys.
C’est le nom de la nouvelle collection capsule de la marque française de maroquinerie Le Tanneur. Une ode à l’amour et en particulier au mouvement LGBTQ+. Le sac Gisèle et l’étui pour téléphone Émile sont disponibles dans les six couleurs du drapeau arc-en-ciel et, pour les fans, également dans une version à rayures multicolores. Comme une déclaration qui peut compter.
Mules en matière essuie, 690 €, Bottegaveneta.com
Prix entre 89 € en 399 €. letanneur.com
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Texte Alice Herman
ENCORE UNE PAGE Longues ou courtes, dessinées ou racontées, dramatiques ou drôles, réelles ou imaginaires : toutes les histoires ont des super-pouvoirs.
UNE VIE EXTRAORDINAIRE
POUR L’ÉGALITÉ, UN JOUR ?
Londres, fin du XVIIIe siècle. La philosophe, écrivaine et féministe Mary Wollstonecraft est sur le point d’accoucher. La sage-femme arrive à son chevet et lui suggère de raconter son histoire à l’enfant à naître (enfant qui deviendra plus tard la célèbre Mary Shelley, autrice de Frankenstein). Et quelle histoire, quelle vie ! Un portrait de femme intense et romanesque, un roman poignant qui palpite au cœur d’un contexte historique et intellectuel bouillonnant.
Népal, France, Afghanistan, Kenya et Mexique : cinq pays, cinq cultures et cinq jeunes filles qui racontent ce que signifie « naître fille » là-bas. Un livre très fort, engagé, coloré et passionnant qui aborde sans langue de bois le tabou des règles, les injonctions physiques, l’accès à l’éducation, l’excision ou encore le harcèlement. Un ouvrage d’utilité publique qu’il serait bon de retrouver dare-dare dans les mains de tous les enfants (et parents) du monde. « Naître fille », Alice Dussutour, Ricochet, 22 €
« La vie tumultueuse de Mary W », Samantha Silva, Presses de la Cité, 21 €
À L’AVENTURE ! Faites les bons choix ! Chaque décision vous mène à une page différente et l’issue reste incertaine jusqu’au bout… Car vous voilà plongée dans la peau d’une dessinatrice de BD désireuse de voir son travail publié et reconnu. Infernale l’épopée, d’autant plus que le challenge est double : réussir dans le milieu artistique ET réussir en tant que femme !
UNE ANNÉE DANS LA FORÊT
Glaçant, mais totalement addictif, ce thriller n’en est pas vraiment un puisqu’il s’agit d’une enquête journalistique véridique sur l’un des plus monstrueux tueurs en série américains, oui, rien que ça. Page après page, l’effroi et la fascination se mêlent étrangement tant Maureen Callahan parvient à rendre son sujet passionnant, à coups de rapports et d’interrogatoires de police et de recherches fouillées sur ce personnage terrifiant. Carrément sidérant !
Janvier, février, mars, avril… Au fil des mois, Souris des bois se promène dans la forêt, dévoilant à chaque page les merveilles de la nature, les changements de saisons et les petit·e·s habitant·e·s qui l’entourent. Un album tout en délicatesse qui fourmille de détails enchanteurs et de trésors cachés sous les découpes et les rabats. Comme le loir, le hérisson ou le renard, on aimerait se blottir entre les pages, ne plus quitter notre maisonnette et profiter du temps qui passe…
« American Predator », Maureen Callahan, Sonatine, 21 €
« Souris des bois », Alice Melvin, Albin Michel Jeunesse, 19 €
Seules les plus courageuses accompliront cet exploit… Gros coup de cœur pour ce livre graphique hilarant au concept totalement génial ! « L’épopée infernale : le livre dont vous êtes l’héroïne », Émilie Plateau, Misma, 16 €
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LA RÉALITÉ DÉPASSE LA FICTION
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Texte Grégory Escouflaire
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SMELLS LIKE TEEN POP SPIRIT « Va te faire foutre, toi, ta mère, ta sœur et ton boulot / Et ta voiture de merde et cette merde que tu appelles art / Va te faire foutre, toi et tes amis que je ne reverrai jamais / Tout le monde sauf ton chien, vous pouvez tous aller vous faire foutre » : on est en 2022 et pas en 1992, quand le grunge dégueulait son mal-être sur MTV et partout ailleurs, et pourtant on croirait presque à un retour de manivelle, à un revival aquoiboniste à la Nevermind, à un certain retour du même, parce qu’on n’est pas sérieux quand on a 17 ans. Dix-sept ans, c’est justement l’âge de Gayle, à l’origine de cette tirade tellement teen, adressée avant tout à son ex, et la chanson s’intitule « ABCDEFU » : FU comme FUCK YOU les mecs relous, les boomers, les générations X et Y, bref toutes celles et tous ceux qui ont laissé aux millenials un monde qui s’effondre, vérolé par les virus, les ego et les guerres. Des petites meufs d’à peine vingt ans qui cartonnent sur TikTok et Spotify avec leurs hymnes post-pubères qui parlent de ce qui les touche et les concerne : l’amour au temps de Tinder, le sexe fluide, le futur incertain, et cette rage qu’elles contiennent en jouant les rebelles pour leurs followers, qui se comptent par millions. Et si leurs chansons restent pop pour plaire et passer à la radio, elles n’hésitent pas à sortir les guitares pour souligner ce seum qui les étreint au quotidien : « I’m so sick of seventeen / Where’s my fucking teenage dream? », s’époumone Olivia Rodrigo sur le morceau « brutal » qui ouvre son album « SOUR » (« amer » en FR, tout est dit). Sorti en 2021, il a battu tous les records de streaming, en devenant notamment « l’album féminin le plus écouté en une semaine » (dixit Spotify)… Et ce n’est que le début puisque la nouvelle idole des lolita EMO est nommée sept fois aux Grammys (cérémonie ce 4 avril), avant de partir en tournée mondiale avec un arrêt le 19 juin à Forest National : ne vous emballez pas, le concert a été sold out en… 8 minutes. La preuve que la teen pop façon rock résonne encore dans le cœur des moins de 25 ans, comme dans ses années d’or (les nineties) avec Alanis, Gwen, Courtney voire Britney… Avec la différence qu’aujourd’hui les « zoomers » de la « Gen Z » sont obligé·e·s de se définir en réaction à leurs aîné·e·s : l’heure n’est plus à l’insouciance, mais à l’activisme, dans une attitude parfois schizophrène entre narcissisme 2.0 et engagement écologique et sociétal. Rockez jeunesse !
Rori
PL AYLIST RORI, « C’EST LA VIE » À l’instar d’une Charles ou d’une Tessa Dixson, la Liégeoise Rori aime chanter l’atermoiement teen, les affres et les doutes d’une génération qui préfère se la jouer autodidacte que d’attendre le coup de chance ou du sort. Olivia Rodrigo n’a qu’à bien se tenir ! @roriwithi
BENEE, « SUPALONELY » « I’m a sad girl in this big world / It’s a mad world (Oh) / I’m a lonely bitch », chante l’air de rien, d’un air mutin, Benee la « Billie Eilish néo-zélandaise ». Tu ne la connais pas ? Aux dernières nouvelles, son clip comptabilise pourtant…
Olivia Rodrigo
Gayle
270 millions de vues sur YouTube. Même Elton John, askip, est fan. @beneemusic
INDIGO DE SOUZA, « ANY SHAPE YOU TAKE » Il y a du Feist et du Taylor Swift chez cette Américaine au cœur brisé (l’album parle lui aussi de rupture), comme si elle avait pris le meilleur du grunge et de la pop FM pour parler de ses démons, et les apprivoiser. Et comme par hasard le titre d’ouverture s’intitule… « 17 ». Allez encore un an et c’est fini tout ça.
Elles seront toutes les trois aux Nuits Bota début mai - Plus d’infos : botanique.be
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© 2022 Banco de México Diego Rivera Frida Kahlo Museums Trust, Mexico D. F. / ProLitteris, Zurich. Photo : © Centre Pompidou, MNAM-CCI / Dist. RMN-GP
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Texte et photo Ringo Gomez-Jorge
REBEL REBEL
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Chaque génération a ses figures rebelles qui font bouger les lignes du paysage urbain. Qui sont-elles aujourd’hui ? Rencontre avec Liezl Vervloet (23 ans), dont les tenues sont une ode à la mode des nineties que ne renieraient pas Gaultier et Galliano.
aime les couleurs vives, les textures bizarres et les imprimés (animaliers). L’une des pièces auxquelles je tiens le plus est un top Jean Paul Gaultier de la collection SS1996 sur lequel est écrit “Safe Sex Forever”. Vous ne trouverez pas de basiques dans ma garde-robe, je n’achète que des pièces qui attirent mon attention. C’est donc tout bonnement impossible pour moi de porter un T-shirt blanc sous mes tenues (rires). Par ailleurs, je n’achète que des vêtements d’occasion. La dernière fois que j’ai mis les pieds dans une chaîne de magasins, c’était il y a sept ans. Je crois fermement à la seconde vie des vêtements et m’oppose au fonctionnement actuel de la fast fashion. Autant de collections par an, fabriquées dans les pays en développement ? Ça me dépasse totalement. » « La plupart du temps, j’achète des pièces vintage de créateurs et créatrices des années 90 et du début des années 2000. Je m’intéresse tout particulièrement à certaines périodes, comme l’ère John Galliano chez Dior. Comme j’achète beaucoup, j’ai fondé Pomchili, une boutique en ligne dédiée au vintage. Il n’y a aucune différence entre ce que j’achète pour moi-même et pour Pomchili. Le vintage, c’est ma vie. Je consulte tous les jours depuis six ans un tas d’applications et de sites de vêtements de seconde main. »
« Les pièces que je préfère ont fait sensation dans les années 90. À l’époque, il y avait un fossé entre le monde excentrique de la mode et l’homme ou la femme lambda. Par exemple, au Japon, quand les fans inconditionnels de Vivienne Westwood mettaient le nez dehors, les passants étaient stupéfiés. Je suis moi-même souvent scrutée de haut en bas. À l’étranger, les réactions sont plus positives. Pendant des vacances à New York, j’ai reçu tellement de compliments que c’est devenu trop pour moi. Les Belges n’osent pas faire ça. Cette réserve signifie aussi qu’ils hésitent davantage à porter des tenues extravagantes. » « Devant mes vêtements, les gens ont toujours été bouche bée. À l’école primaire, j’étais la seule fille qui venait en ballerines, chaussettes hautes et manteau de fourrure. Cette façon enfantine de composer mes tenues ne m’a jamais quittée. À cause de mes vêtements excentriques, j’ai été victime de harcèlement à l’école secondaire. Quand j’arrivais, on m’accueillait avec une remarque du genre “c’est quoi ces chaussures ?” En cinquième année, j’ai changé d’établissement pour intégrer une école d’art. Avant de partir, j’ai rompu avec mes amis. Je leur ai fait comprendre que je ne les aimais plus. Aux beaux-arts, on ne se moquait pas de moi, car il y avait plus d’élèves excentriques. » « Pendant un temps, j’ai fait partie d’un mouvement de jeunesse, et là aussi j’étais la risée de tou·te·s parce que je remontais mes chaussettes jusqu’aux genoux. Je ne comprenais pas. Pourquoi les chaussettes hautes sont-elles plus drôles que les courtes ? Parfois, je ne parviens tout simplement pas à saisir les codes qui sont associés aux vêtements. Je ne m’habille pas pour être rebelle, mais je porte ce que je veux et je ne suis pas les tendances. Une tendance, c’est quoi, en fait ? Des influenceuses qui portent une paire de bottes sur une photo afin qu’elle soit reprise par les médias, puis remettent leurs baskets après le shooting (rires) ? » Pomchi.li
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« JE CROIS FERMEMENT À LA SECONDE VIE DES VÊTEMENTS »
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C Texte Elisabeth Clauss
ECI N’EST PAS UN -BAG
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Un sac minutieusement fabriqué, durable, et qu’on ne voit pas à tous les bras, c’est une autre idée du luxe. Des maisons haut de gamme au savoir-faire exceptionnel offrent l’exclusivité, une autre forme de luxe en soi, sans le soutien de campagnes de communications répétées.
Le Marie Jane Bucket Mini de Christian Louboutin, en cuir laminé multicolore, 1.490 €, fabriqué en Italie. Ce modèle résulte d’un travail minutieux de découpes et empiècements. Créé pour l’été 2019, il est passé dans la collection permanente.
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C’est un malentendu fréquent : le sac de saison, qu’on voit au bras de toutes les fans de mode, n’est pas toujours le plus précieux ni le meilleur investissement sur la durée. Parallèlement à l’objet du désir du moment, il existe des sacs plus discrets, très beaux modèles haut de gamme moins marketés, travaillés avec des détails parfaits, conçus pour durer. En France, on peut citer les maisons LaContrie, qui fabrique des modèles à la demande et selon la couleur choisie, ou Létrange, maroquinerie pionnière fondée en 1838, qui travaille artisanalement depuis sept générations. Verbreuil, les Ateliers Vignes, Bruyard, Moynat, développent leur expertise depuis des décennies. Des dizaines, en Europe, de marques ancestrales ne cherchent pas à sortir des best-sellers, mais des sacs patrimoniaux dont chaque pièce se portera garante de leur savoir-faire. Mansur Gavriel, jeune maison parisienne, explore la géométrie et les matières pour ses modèles à la simplicité ouvragée, tout en utilisant les chutes de cuir en tannage végétal de ateliers de confection pour concevoir une ligne de tote bags. Car la modernité d’un sac étudié, c’est aussi son écoresponsabilité. Ça l’a toujours été en réalité, mais aujourd’hui, c’est devenu un argument d’achat décisif. En Belgique, la nouvelle marque d’accessoires « easy luxury » Octogony cultive pour ses collections mixtes des lignes géométriques épurées, pour des sacs qu’on peut adapter, clipser, alléger, superposer au fil de la journée. Annabelle Volaire Levassor est consultante en stratégie et développement dans la maroquinerie de luxe pour Chloé, Chanel, Lemaire, Haider Ackermann, Paco Rabanne, Paul &
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Barbara Bui, Sac Chamallow fabriqué en Italie, 590 €.
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Joe et actuellement pour Victoria Beckham, pour qui elle relance une ligne de sacs haut de gamme. Au niveau de l’hyper luxe, elle souligne que « Hermès ou Delvaux notamment travaillent sur des formes classiques, intemporelles, transmissibles et hors tendances. Ils possèdent une force pérenne ». Résister à la tentation de la hype et gagner en valeur au fil du temps tout en répondant à un désir de mode, c’est la formule idéale d’un secteur des accessoires qui se réinvente.
Le point sur un phénomène qui s’essouffle
Gatti Milano, signature d’une créatrice indépendante et rencontre de plusieurs métiers des accessoires avec des savoir-faire exigeants. Prix sur demande, chez Cachemire Coton Soie, à Bruxelles.
Mansur Gavriel, marque fondée sur un mixte d’art et d’artisanat, développe aussi une ligne de sacs issue du recyclage. Modèle Lilium, 590 €.
trente ans la boutique de marques exclusives Cachemire Coton Soie. Par conviction, elle est davantage intéressée « par la valeur ajoutée d’un sac de luxe que par un logo. Le it-bag n’existe plus vraiment, mais il y a toujours des artisans passionnés qui fabriquent des merveilles, qui sont reconnus et adoptés par des femmes qui privilégient la qualité pérenne. Par exemple la marque italienne Gatti Milano, conçue par une créatrice indépendante, est d’une grande qualité, parce qu’elle maîtrise à la fois la vannerie et le cuir, et rassemble deux métiers dans un sac. Il faut rendre sa liberté au style. Il est temps qu’on sorte des diktats de la mode, pour retrouver du plaisir à s’exprimer sans complexes, et cesser de s’autolimiter ».
Déconsommation et exception Ce sont deux des caractéristiques du véritable luxe, puisqu’elles combinent les notions de durabilité et de rareté. Sophie Helsmoortel souligne que « les grandes marques augmentent leurs prix simultanément depuis plusieurs années, et on arrive à des montants prohibitifs pour des produits qui sont exactement les mêmes qu’il y a deux ans. Elles positionnent les sacs en objets rares, ce qui induit le manque et attise la demande. Ils deviennent des signes de richesse ». C’est pourquoi elle se concentre, dans une sélection resserrée, sur des pièces alternatives et luxueuses, en toile, en cuir ou en osier. « Il faut souligner que parmi les géants du luxe, des maisons comme Hermès et Delvaux se distinguent et continuent de cultiver un savoir-faire exceptionnel, de former des artisans, de transmettre toute une tradition d’excellence. » Pour Annabelle Volaire Levassor, « en 2022, il existe toujours de belles références de luxe à travers des sacs patrimoniaux devenus iconiques comme le 2.55, le Kelly et le Birkin ou le Lady Dior, et qui positionnent économiquement celle qui les arbore. Dès qu’on sort des it-bags, on rencontre des convictions de marques, des revendications d’identité, au niveau de l’écologie et de la durabilité comme chez Stella McCartney ou de design pur comme chez Lemaire avec des sacs sculptures. Elles mettent en avant leur savoir-faire, leur style et leur transmissibilité. Ce qui fait fonctionner un sac, c’est son adéquation avec la philosophie de la maison. Des marques comme Jil Sander ou The Row travaillent sur la silhouette, sur l’ombre chinoise du sac. Chez Loewe, on cultive une tradition exceptionnelle de maroquinerie. Ils sont peu à ce niveau de slow fashion pérenne, avec un savoir-faire extrêmement abouti et un rapport à l’art. » Au sein même du secteur du luxe, chacun·e se positionne différemment dans la durabilité ou la tendance, souvent les deux simultanément, sur des produits différents.
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Pour Annabelle Volaire Levassor, « ce qui caractérise ce qu’on appelle les “it-bags”, c’est avant tout et surtout une base de sac de luxe désirable, fortement identifiable et portée par une communication soutenue le transformant en “must have”. Il requiert de gros moyens financiers et une forte visibilité. Ils ont connu leur essor dans les années 2000 avec par exemple le Paddington de Chloé, le City de Balenciaga ou le Downtown de Saint Laurent. Il y a beaucoup plus d’offres aujourd’hui, donc moins de modèles qui sortent vraiment du lot comme avant. On ne parle plus vraiment de “it-bags”, mais on identifie des sacs “tendance” et des marqueurs sociaux. » De plus en plus informes à propos de ces produits dont le prix s’aligne sur la désirabilité, certain·e·s consommateurs/trices se tournent vers de plus petites maisons artisanales. Sophie Helsmoortel a fondé il y a plus de
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Les « Pockets » de Marie-Laurence Stévigny, à superposer, adjoindre, ajouter, soustraire et adapter. Le tout, les mains dans les poches. Fabriquées en Espagne, à partir de 69 €.
« IL Y A BEAUCOUP DE PETITES MARQUES QUI SÉDUISENT UNE CLIENTÈLE FIDÈLE » MARIE-LAURENCE STÉVIGNY Des luxes qui cohabitent au bout du bras Face à la multiplicité de l’offre, comment choisir une belle pièce de qualité, exclusive, qui durera plusieurs générations ? « Il y a beaucoup de petites marques sur ce segment, qui séduisent une clientèle fidèle », estime MarieLaurence Stévigny. Créatrice de sacs et accessoires de cuir pour, entre autres, Lacoste, Nina Ricci, Aston-Martin, Bellerose, Bentley et Nike, elle a lancé sa propre ligne de clutches, et vient d’ouvrir sa boutique à Bruxelles* : « Le sac de maisons de luxe n’exclut pas la pièce de petits créateurs/trices sur la même silhouette.
Et c’est très gratifiant pour nous. Le public est avide de connaissance du produit, d’être informé des conditions de fabrication. Les gens sont plus sensibles et éduqués à ces questions, y compris concernant les marques indépendantes. C’est aussi la conséquence de la prise de conscience Covid de la nécessité de consommer local. C’est une bonne période pour le savoir-faire et l’artisanat. » Une quête d’exclusivité qui ravit cette cheffe d’entreprise-consultante, qui rencontre de plus en plus de client·e·s de grandes maisons de luxe, éduqués sur les critères de qualité d’un produit, désireux de posséder une pièce qu’on ne verra pas sur tout le monde et qui ne sera pas estampillée « tendance ». « Il existe tout un écosystème dans la mode, de consommateurs/ trices avec un gros pouvoir d’achat qui sont guidés par cette démarche de recherche de qualité. Une clientèle qui peut s’offrir de grands noms revient aux artisans, pour les coloris, le savoir-faire, le made in Europe dans des petites unités de production. » Ils expriment également en souci écologique, et sont de plus en plus nombreux à ne pas demander la boîte d’emballage. D’ailleurs, de nombreuses marques commencent à les faire payer au moment du passage en caisse. magazine ELLE 47
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Sacs désirables et durables Barbara Bui crée des sacs-bananes qui laissent les mains libres ou des cabas, avec des lignes disproportionnées, qu’elle qualifie de « couffins de ville ». Elle a lancé sa marque au milieu des années 80. Ont suivi les sacs, en 2005 : « Il fallait d’abord trouver les bons façonniers. Ils sont faits en Italie, en cuir, comme nos chaussures. Comme nous ne sommes pas une marque qui inonde le marché de produits, on travaille de façon artisanale, avec des pièces fabriquées à l’unité, souvent à la main. » La signature de ces sacs ? « Contrairement aux it-bags de saison, ils ne sont pas achetés pour leur logo, mais plutôt pour leurs qualités intrinsèques. Nous les concevons avec une touche reconnaissable, un clin d’œil sellier, Alexandra et Jan-Oliver Stueck, fondateurs de Saclàb. à l’ancienne, et nous travaillons avec très peu de métallerie, pour l’épure et la légèreté. Actuellement, beaucoup de femmes reviennent aux petits sacs, notamment la nouvelle génération. » Créer un nouveau sac demande beaucoup de réflexion puisque Première qualité de seconde main dans une collection, il y a moins de références L’engouement pour de belles pièces, transmissibles et indémodables, peut aussi passer d’accessoires que de vêtements. « Je mets toupar la curation d’un regard avisé, tout en s’inscrivant dans un processus de consomjours énormément de choses dans mes sacs mation circulaire. Alexandra Stueck et son frère Jan-Oliver ont fondé ensemble Saclàb, qui sont, et c’est personnel, très chargés. Il un site de vente de sacs de luxe « pre-owned » (et « pre-loved »), c’est-à-dire de seconde me faut de la place pour les main. Elle a étudié le design, lui le business. Originaires de la région dossiers, pour les clés, pour d’Heidelberg en Allemagne et désormais installé·e·s à Amsterdam, les un pull à emporter… Je crée deux trentenaires ont lancé leur concept en 2018. Alexandra souligne donc des modèles fonctionque « lorsqu’on est formé au design, on est forcément sensibilisé à la nels avec plusieurs poches notion de production de nouveaux produits et aux questions que cela BARBARA BUI intérieures, de très belles pose. Par mon éducation, j’ai toujours été sensible à la seconde main. finitions, et ils vieillissent Plus qu’une tendance, les plates-formes comme Vestiaire Collective ou bien. Parfois, les client·e·s ont perdu le sens eBay sont en train de devenir une philosophie ». du travail à l’ancienne, alors il faut expliquer À vouloir développer une activité dans la circularité, pourquoi s’être concentrée·e·s comment on entretient des cuirs teintés végésur les sacs à main ? « Il y a un intérêt particulier autour de ces accessoires. Ils n’ont talement. Un sac, il faut l’habiter, lui laisser le pas de problème de taille ou d’ajustement au corps, ils sont universels. Nous voutemps de s’installer. L’avantage d’une pièce lions être très pointus dans un domaine plutôt que de nous disperser. Dans le luxe, on de marque créateur, c’est qu’on ne la voit pas mise beaucoup sur l’expertise. » Les sacs proposés à la vente dans les vingt pays que sur tout le monde. » couvre le site transitent physiquement par Saclàb, qui garantit l’authenticité et certifie les pièces. Pratiquement, l’envoi du sac est prépayé, puis la société photographie et étiquette chaque modèle. Pour plus de cohérence et pour resserrer sa cible, le concept se concentre sur seulement quatre marques : Hermès, Dior, Chanel et Bottega Veneta, « car ils touchent le même groupe de client·e·s, qui plébiscitent une qualité européenne, des Barbara Bui, sacs fabriqués méticuleusement, en France ou en Italie. Saclàb permet un accès honnête sac oversize, 500 €. à ces produits. Ils ne sont pas forcément moins chers, mais chez nous, ils sont disponibles ! Il faut savoir que dès qu’un sac Hermès quitte la boutique, sa valeur augmente potentiellement, car elle est relative à la demande. Ce sont des pièces d’investissement, parfois soumises à l’inflation. Ainsi, sur le site, certaines pièces de grandes maisons peuvent être vendues plus cher qu’en boutique. Et plus on les conserve, dans leur boîte, dans leur pochette, plus leur valeur augmente. C’est pourquoi les sacs sont si intéressants sur le marché de la seconde main. Globalement, tout le secteur est en croissance. » Le prochain it-bag, ce sera celui qui ne portera pas son nom, qui sera responsable, un collector transmissible et indémodable. Pas reconnaissable pour avoir été vu partout, mais identifiable par son élégance de durer. La boutique et le studio sont installés au 3 rue Emile Bouilliot à Bruxelles.
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« UN SAC, IL FAUT L’HABITER »
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Texte Eveline Janssens
ON A TESTÉ : LE LIVE SHOPPING
Le « live shopping » a fait ses débuts en Chine et gagne en popularité dans le monde entier en raison du Coronavirus.
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L’expression « live shopping » a immédiatement suscité notre curiosité. Et puisque nous sommes du genre exhaustif avec un grand E à la rédaction, je m’y suis consacrée à plein temps ce mois-ci jusqu’à ce que mon compte en banque me mette le holà. Faire défiler des vidéos pour shopper tout en travaillant, on dit oui !
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Le live-what ? Le « live shopping » donc, qui permet à un·e influenceur/euse, une marque ou une boutique de vendre des articles lors de sessions interactives en ligne. Le/la téléspectateur/ trice peut poser des questions à un·e animateur/trice, qui présente des produits à glisser dans son panier au fur et à mesure via un lien. Et le/la présentateur/trice de proposer moult réductions et goodies, valables uniquement pendant la durée de la vidéo. Vous vous souvenez des émissions de téléachat des années 90, qui essayaient de nous refourguer un Magic Bullet et autres nettoyeurs vapeur ? Le principe est le même : tout se passe en direct, y compris les palettes de maquillage qui se brisent en mille morceaux, les mères des animateurs/trices qui appellent de manière intempestive et les chats qui fourrent leurs pattes partout. Shoppertainment garanti ! On y achète quoi ? La question est plutôt de savoir ce qu’on n’y achète pas. Accessoires, cosmétiques, gadgets électroniques, vêtements, mobilier, et même une voiture. Je repère un arc et des flèches, des perruques bicolores et des talons aiguilles (que je ne porterai jamais). Mais je décide finalement de me concentrer sur la nouvelle collection été, un peu de lecture et bien sûr des produits de beauté.
Origine Made in China, le live shopping a gagné en popularité dans le monde entier, poussé par la crise sanitaire. Les entreprises de commerce en ligne telles qu’AliExpress et Amazon ont déjà sauté le pas, mais pour les influenceurs/euses et les petites marques, le live shopping via Instagram ou WhatsApp constitue aussi un excellent moyen d’enthousiasmer la génération Z. En Belgique, la marque de mode Mayerline est la pionnière du shopping en direct. Katrien De Cannière, Customer Experience & Marketing Manager : « Après avoir accusé le choc du confinement, nous ne sommes pas restés les bras croisés. Nous avons voulu continuer à inspirer nos client·e·s en créant une large gamme de services. À cet effet, le live shopping et les défilés en ligne, pendant lesquels les téléspectateurs/trices peuvent cliquer sur les vêtements pour les commander directement, sont des atouts importants. » C’est ainsi que je me retrouve un lundi matin dans notre dressing, armée de mon smartphone et de ma carte Visa. Mon chéri garde la sienne précieusement dans sa poche arrière. Oh mon Dieu, un appel entrant de Mayerline, prête à me donner un coup de main. J’ai fait mes devoirs et repéré cette marinière dans la collection Améline, mais je ne vois pas très bien les couleurs sur les photos de la boutique en ligne. Je demande alors à mon interlocutrice de faire un petit défilé. Les rayures violet foncé me séduisent immédiatement. Et puis-je bénéficier au passage de quelques conseils en stylisme ? Pas de problème, c’est le core business du chat vidéo. « Nous nous glissons avec la cliente dans son dressing pour l’aider à trouver de nouvelles combinaisons, car c’est ça le plus difficile pour tout le monde. » Elle me suggère parfois des articles de la nouvelle collection, mais pas toujours. « Ce ne sont pas les ventes qui priment, mais le service. » Mais que vois-je là ? Ne serait-ce pas un imprimé ananas noir et blanc ? « Oui, deux robes et un chemisier, je vais vous montrer », me répond-elle. Et les moindres détails de ces trois pièces me sont dévoilés. Est-ce que j’ai un short beige quelque part qui irait parfaitement avec ce chemisier ? Après quelques fouilles, je le sors de l’armoire des vêtements d’été. Un perfect match made in video-heaven.
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Les vidéos sont disponibles en russe, portugais, français et anglais, ou plutôt Chinglish. Le nombre de téléspectateurs/trices varie entre 500 et 13.000. Les scènes sont carrément hilarantes : une vidéo est complètement inintelligible à cause de la musique qui va trop fort à l’arrière-plan, une dame se bat avec un hélicoptère en Lego qui finit en morceaux et une troisième boutique en ligne essaie de vendre des poupées en porcelaine semblant tout droit tirées d’un film d’horreur. Charité journalistique oblige, je contribue avec joie à hauteur de quelques dollars et 75 euros de frais de douane. Avant de me souvenir que j’ai absolument besoin de nouvelles lunettes de soleil. Me voici alors devant une vidéo truffée de modèles XXL et bling-bling. Les explications sont sommaires : « Yes, oversized, you see. Very beautiful. Buy now, you buy now. You can order now yes. » Je peux avoir une réduction ? OK, voici un code promo. Pendant quelques minutes, je suis totalement confuse, pensant que BUYNOW et ONLY8DOLLARS représentent la réduction, mais il s’agit en réalité d’un argumentaire de vente. Après quelques appels à l’aide dans le chat, un écran s’affiche avec un code promo, que j’essaie d’appliquer à ma future paire de lunettes de soleil (pas si) oversized et (légèrement) bling-bling. Avec un peu de persévérance et le soutien de Miss Buy Now (« you try again, try again, yes, try again »), je parviens finalement à passer la commande. Les lunettes de soleil sont sans doute en train de flotter quelque part sur un porte-conteneurs à l’heure où le magazine que vous tenez entre les mains est imprimé. Quoi qu’il en soit, mission accomplie, ma première et unique expérience AliExpress en direct est terminée.
Comment ça marche ? J’ignore l’autre géant du live shopping qui torpille le marché du livre pour prendre rendez-vous par chat vidéo avec la librairie Clavis à Bruges. « Le live shopping apporte une grande valeur ajoutée à notre boutique en ligne », souligne Els, dont la silhouette se découpe sur une
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Chinglisch Il est temps de passer au test suivant, paradis du plastique : AliExpress. Dans le feed de l’application, on peut voir toutes les vidéos en direct. En bas, une icône reprend l’ensemble des articles abordés. Il suffit de cliquer sur l’un d’entre eux pour atterrir sur la page du produit et le glisser dans son panier. Un chat est accessible pour répondre aux questions urgentes, on peut suivre les vendeurs et être suivi. L’Instagram du China-shipping en quelque sorte. magazine ELLE 51
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ON Y ACHÈTE QUOI ? ACCESSOIRES, COSMÉTIQUES, GADGETS ÉLECTRONIQUES, VÊTEMENTS, MOBILIER, ET MÊME UNE VOITURE multitude de rayonnages remplis de livres. « Nous pouvons montrer aux client·e·s l’intérieur d’un livre, leur lire un passage et rechercher de nouveaux thèmes qui pourraient les intéresser. » Mon fils adore les câbles, les boutons et le bricolage. Et les histoires de caca aussi mais ça, c’est un autre débat. Els pense immédiatement à un livre sur l’électricité et à un autre intitulé « Comment ça marche ? ». Je prends le second, car nous sommes tombés à court de réponses au « Mais pourquoi ? ». Maintenant que la bombe du « pourquoi » a été désamorcée, je me mets en quête de quelque chose pour nos jumelles de sept mois. Els empile des livres pour bébés devant l’écran, dont elle vante les couleurs contrastées et les boutons musicaux astucieusement conçus. J’en sélectionne quelques-uns que je fais défiler. Je souhaiterais aussi un livre dans lequel la diversité occupe une place centrale. « J’ai ceci qui pourrait vous intéresser », poursuit Els. « Cette série de livres sur une classe dont les élèves ont des origines et des compositions familiales différentes. On nous les présente dès la première page et ils jouent tous un rôle dans l’histoire, comme dans notre société. » Parfait, des enfants opposés au racisme. Je termine par des conseils pour au moins trois autres commandes que je passerai ultérieurement.
Odoravision Liesbeth Selleslach, de Petit Effort, une boutique en ligne de produits de beauté durables et sans plastique, apprécie le shopping local. « Je sélectionne moi-même tous les articles, qui sont belges pour la plupart », explique-telle, radieuse, de l’autre côté de l’écran. Les client·e·s peuvent réserver une séance vidéo
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avec elle en ligne. « Je participe régulièrement à des marchés pop-up, mais tout le monde n’a pas l’occasion de s’y rendre. Dès lors, le webshop vidéo vient à elles et eux. » Et avec passion, elle m’accompagne à travers sa gamme de savons vegan, baumes à lèvres et crèmes sans emballage. Les parfums et les textures sont abordés en détail. Car c’est précisément là où le bât blesse quand on achète des produits de beauté en ligne. S’agit-il d’un gommage à grains ? À quoi dois-je m’attendre si je prends le shampoing mojito ? « À la fraîcheur de la menthe agrémentée de citron vert ! » Liesbeth sait parfaitement comment aiguiller ses client·e·s vidéo. Elle décrit l’huile pour le visage faite à la main à base de propolis d’abeille de la marque bruxelloise Habeebee – qui s’approvisionne directement chez l’apiculteur – comme de l’or dans un pot, avec des accents de miel. Cerise sur le gâteau : je récupère mon colis le lendemain dans une boîte recyclée ! Le déodorant crème vegan de la marque LEKKER répond également à toutes mes attentes. Après avoir hésité entre la lavande (la Côte d’Azur comme si vous y étiez, précise Liesbeth) et le combo menthe poivrée-romarin (qu’elle décrit comme un moment de pur bien-être), je craque pour un parfum qui ne manquera pas de me rappeler le sauna.
Assorti Le shopping en direct consiste à laisser les autres réfléchir à sa place. J’ai rendez-vous avec Roet, l’une de mes boutiques préférées à Puurs, qui s’est spécialisée dans la vente via Instagram. « Je n’ai pas de boutique en ligne, car on doit alors gérer des retours avec des vêtements sales ou abîmés. Les réseaux sociaux permettent de personnaliser le contact avec les client·e·s. » Également pratique en quarantaine avec trois enfants en bas âge : je disparais du salon/crèche pour une petite thérapie par le shopping. Les articles que j’ai repérés chez Roet m’attendent lorsque je me connecte. « Cette jupe ottod’Ame est magnifique, ce T-shirt ou ce chemisier pourrait très bien aller avec. Ou ce cardigan peut-être ? » Roet court d’un coin à l’autre du magasin pour y dégoter des articles. Je lui montre également mes pièces préférées dans d’autres magasins. Ça lui donne une idée de mon style. « J’ai pas mal d’imprimés, attendez, Nathalie (Vleeschouwer) propose des choses intéressantes cette saison. » Mon butin comprend une jupe crayon lilas que je porterai avec un haut orné d’imprimés bleu marine. Pendant que des bruits bizarres émanent d’en bas, je m’attaque à l’article vestimentaire le plus difficile. Selon Roet, acheter un jean par écrans interposés est possible. « Si nous connaissons votre taille, votre silhouette et vos goûts, c’est parfaitement envisageable. » On s’attardera sur mes fesses une autre fois. À en juger par les cris, l’un des bébés a coincé son doudou derrière les oreilles de sa sœur, tandis que le plus grand crie « cacaaaaa » depuis les toilettes. Il est temps d’aller sauver mon mari, dans l’espoir qu’il me prêtera sa carte Visa la prochaine fois.
LISTE DE MAGASINS PROPOSANT DU LIVE SHOPPING • Mayerline : mayerline.be •
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Défilé virtuel jusqu’à épuisement : catwalk.mayerline.be roetpuurs • Hoogstraat 107, Puurs
• Petit Effort : petiteffort.be •
petit.effort
• Librairies Clavis : clavisbooks.com • • AliExpress : App Store • 2beinstore.be
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• Roet Puurs :
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Théâtre Royal des Galeries Directeur : David Michels
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Jean Dell
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Gérald Sibleyras
Cécile Florin, Christel Pedrinelli, Alexis Goslain, Pierre Pigeolet et Marc Weiss Mise en scène : Martine Willequet Décor : Noémie Vanheste Costumes : Fabienne Miessen
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du 27 avril au 22 mai 2022
En coproduction avec La Coop asbl et Shelter Prod avec le soutien de taxshelter.be, ING et du tax-shelter du gouvernement fédéral belge
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’AMOUR DU MÉTIER OONA SMET
Cette saison, les couples qui se diront « oui » seront plus nombreux que jamais. Nous avons rencontré les petites fées qui font des miracles en coulisses. Trois créatrices de mode nuptiale évoquent leur parcours atypique, leur patience commune et les robes de mariée en période de pandémie.
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Texte Jolien Vanhoof
EVA JANSSENS « Décroche un diplôme sérieux », lui ont conseillé ses parents. Mais pour la Gantoise Eva Janssens, l’envie était trop forte. Elle a étudié la mode et a acquis des années d’expérience dans l’entreprise familiale avant de diriger son propre label de mariage depuis 2018. Sa marque de fabrique ? Des réalisations en plusieurs pièces et en plusieurs couches afin de pouvoir créer différents looks avec un seul ensemble. Non seulement le jour J, mais aussi par la suite. Son parcours ? « Ma famille travaille dans le commerce de tissus européens depuis 1919. J’ai rejoint l’entreprise en 2009. J’ai immédiatement compris que l’approche de mes parents n’était plus tenable. Le prêt-à-porter était devenu la norme et plus personne ne semblait s’intéresser à des matériaux de qualité. Un jour, j’ai décidé de me faire une robe moi-même, un modèle simple avec une coupe droite. Je l’ai accrochée dans la vitrine du magasin de tissus et le jour même, je l’ai vendue à une femme de Dubaï. J’ai pris ses mesures et elle a choisi le tissu. Deux jours plus tard, ma première pièce sur mesure était prête et marquait les débuts de Janssens Fabric & Tailoring. La métamorphose en Eva Janssens Bridal a suivi environ huit ans plus tard. Le passage à la mode nuptiale s’est fait tout naturellement. De plus en plus de clientes me demandaient si ça m’intéressait de créer leur robe de mariée. J’ai dit “OUI !” sans hésiter (rires). » Sa passion ? « Je travaille dans le love business. Pour moi, il ne s’agit pas seulement de créer une robe ; je veux contribuer à ma manière au plus beau jour de mes mariées. C’est pourquoi je trouve qu’il est important d’apprendre à mieux les connaître. Se sentent-elles à l’aise dans leur corps ? Quels sont leurs points sensibles ? C’est ma plus grande force : je parviens à appréhender les femmes et à les comprendre. Mais je n’impose jamais mon avis. Chaque essayage est une sorte d’interaction, de mix and match. Il arrive parfois qu’une mariée choisisse résolument un look de la collection et qu’il lui aille comme un gant. Mais je ne résiste jamais à l’envie de suggérer un petit ajustement ou un tissu différent. Le sur-mesure est ma passion. J’aime jouer avec une création en fonction de la personne qui la porte. »
Ses collections ? « Mes premières collections étaient plutôt une entrée en matière prudente. Dans ma dernière collection “Ensemble”, je prends plus de risques et je montre ma vraie nature. Les modèles sont plus exubérants, avec de nombreux tissus luxueux, des détails prononcés, et aussi de la couleur. J’avais le sentiment qu’on pouvait aller plus loin. Avec “silhouette”, ma collection précédente, j’ai délibérément opté pour la sobriété. Nous sortions tout juste d’une année de Covid et je me suis dit : “S’il vous plaît, continuez toutes à croire en l’amour ! Mariez-vous et optez pour une fête et une robe sobres.” Il fallait mettre de côté l’élément spectaculaire pendant un moment. » Son défi Covid ? « L’atelier est resté longtemps à l’arrêt et j’ai passé pas mal de nuits blanches. Heureusement, de nombreuses
Son entourage ? « Après le premier confinement, nous avons pris la décision de ne pas rouvrir le magasin de tissus. À l’époque, ma mère se battait contre un cancer, et mon agenda était rempli de mariées impatientes. Ce fut un tournant émotionnel pour notre famille, mais finalement, c’était mieux ainsi. Mes parents ont travaillé dur, il était temps pour eux de lâcher prise. Et, étonnamment, ils y sont arrivés assez facilement. Du jour au lendemain, ils m’ont accordé toute leur confiance et se sont retirés par la petite porte. Aujourd’hui, je propose exclusivement de la mode nuptiale entourée d’une équipe de cinq personnes, mais ma mère reste ma copilote. Pour la dernière collection, elle a conçu une gamme d’accessoires pour cheveux et de voiles. » Son style ? « On pourrait parler d’un jeu d’équilibriste entre des pôles opposés. Le juste milieu entre le très girly et le minimaliste pur et dur. J’aime le tulle, la dentelle, les paillettes, mais il faut que ces éléments soient bien dosés. Je ne veux pas que ce soit trop Cendrillon ou cupcakes. »
« MON STYLE EST UN JEU D'ÉQUILIBRISTE ENTRE LE TRÈS GIRLY ET LE MINIMALISTE » EVA JANSSENS
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personnes ont fait le choix d’investir de plus en plus dans les talents locaux. J’ai vraiment ressenti ce soutien. Chaque fois que les chiffres s’amélioraient et qu’il y avait une lueur d’espoir que les mariages puissent avoir lieu, les mariées étaient au rendez-vous. Si j’ai pu continuer à me développer pendant cette période sombre, c’est à mon concept flexible que je le dois. Au départ, on n’achète pas une robe, on paie seulement un acompte pour réserver du temps dans mon agenda. Ça permet aux mariées d’avoir l’esprit tranquille. Dieu sait ce qui peut se passer entre ce premier rendez-vous et la date réelle du mariage... » Sa robe de rêve ? « J’ai conçu ma propre tenue de mariage deux semaines à peine avant notre grand jour : un pantalon noir large – je porte toujours du noir – et un somptueux chemisier blanc en dentelle. Et des roses rouges sur la tête à la Frida Kahlo ! Une semaine plus tard, nous nous sommes mariés une deuxième fois en Italie. Je n’ai pas fait les choses à moitié : je portais plusieurs couches de dentelle noire. Est-ce que je ferais la même chose aujourd’hui ? Probablement pas. Je ne crois pas à la robe parfaite ou au moment ultime où on dit “oui” à la robe. J’aime trop le changement pour ça. » evajanssens.be
VALENTINE AVOH Dire que Valentine Avoh est une touche-à-tout est un euphémisme. Dans une autre vie, elle était styliste/photographe/blogueuse, et écrivait également pour le ELLE. Pourtant, c’est bien dans ses doigts que réside sa véritable passion. Aujourd’hui, la presse people parle de la créatrice bruxelloise, à qui on a demandé de réaliser une robe de mariée pour la comédie romantique américaine « I Want You Back ». Sa passion ? « J’ai toujours été fascinée par l’artisanat. En 2009, quelques années après mes études, j’ai dessiné la robe de mariée d’une amie. C’était quelque chose de totalement nouveau pour moi, mais j’ai adoré chaque étape du processus : les premières séances de brainstorming, la recherche des bons tissus, les essayages. Quand je l’ai vue dans ma robe le jour J, j’ai eu un déclic. La robe de mariée est ce qui se rapproche le plus de la haute couture, et c’est ça que j’aime. »
OONA SMET, ELODIE TIMMERMANS
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Son parcours ? « Après mes études au London College of Fashion, j’ai travaillé quelque temps chez Alexander McQueen. Il était alors au sommet de sa carrière, et c’était un véritable honneur pour moi de faire partie de l’aventure. J’ai appris à créer mes propres tissus, à développer une palette de couleurs et à sortir plus souvent des sentiers battus. Cette expérience a aussi renforcé ma passion pour la couture. Pendant des heures, voire des jours, nous travaillions, parfois à trois en même temps, sur une seule et même pièce. C’était incroyable. En 2017, j’ai ouvert mon propre atelier à Bruxelles. Après avoir fait escale chez Alexis Mabille à Paris et chez San Andrès Milano, il m’a semblé que je pouvais apporter une touche particulière à la scène de la mode bruxelloise grâce à mon expérience à l’étranger. » Son style ? « Mes séjours dans trois capitales de la mode ont élargi mes horizons. Mon style n’est pas typiquement belge, italien, français, anglais ou ivoirien. C’est un mélange de toutes ces influences, et c’est mon principal atout. Mes créations ne s’adressent certainement pas aux mariées classiques. Elles sont à la fois chics et minimalistes, et peuvent tout aussi bien être portées lors d’une fête que sur le tapis rouge. » Son entourage ? « J’ai quelques stagiaires qui m’aident par périodes car je prends encore en charge pas mal de choses, du travail administratif aux commandes en passant par la rédaction des communiqués de presse. À Londres, j’ai suivi une formation complémen-
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taire en marketing et communication, ce qui me permet de maîtriser les bases. Grâce à mon expérience de rédactrice et de photographe, je savais aussi comment attirer l’attention des magazines et des blogs. Mes photos sont ma carte de visite. Je fais tout pour qu’elles ne ressemblent pas à un énième lookbook. Depuis 2020, je remarque que mes robes sont de plus en plus reprises par la presse internationale, une conséquence directe du mouvement Black Lives Matter et de l’intérêt croissant pour les créateurs noirs. Nombre de mes mariées sont américaines. » Ses collections ? « Le point de départ de ma collection actuelle “Midnight Train” est le Hollywood des années 30, en particulier les films “Les Invités de huit heures” et “La Femme aux cheveux rouges” avec Jean Harlow dans le rôle principal. À l’époque, les femmes jouaient souvent des rôles affirmés et sans tabou ; j’ai voulu évoquer cette ambiance. J’aime aussi faire des expériences avec des matériaux auxquels on ne s’attend pas pour une robe de mariée. Pour la robe Dorothy, par exemple, j’ai opté pour le matelassage. Pour les modèles Harlow et Ruby, j’ai développé une broderie unique en collaboration avec un atelier qui travaille également pour des marques de haute couture comme Elie Saab et Naeem Khan. J’aime créer des tissus qu’on ne trouve pas ailleurs. » Son défi Covid ? « Le pire, c’était l’incertitude. À partir de mars 2020, environ 80% de mes clientes ont reporté leur mariage. Les confinements et autres restrictions ont également fait baisser les commandes le reste de
« MES CRÉATIONS NE S'ADRESSENT CERTAINEMENT PAS AUX MARIÉES CLASSIQUES » VALENTINE AVOH
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l’année. Grâce aux mesures de soutien des autorités, j’ai néanmoins gardé la tête hors de l’eau. Le coronavirus m’a également appris à être inventive. Grâce à un outil sur mon site Internet, les futures mariées peuvent essayer virtuellement toutes les robes de la collection ; ça m’a beaucoup aidée. Entre-temps, mon label est de nouveau sur la bonne voie. En septembre dernier, j’ai déménagé dans des locaux plus grands. J’avais besoin d’un atelier plus vaste et de davantage d’espace de stockage. Je voulais aussi avoir un showroom séparé et une cabine d’essayage digne de ce nom. De plus, le boulevard Saint-Michel est le point de chute idéal. 2022 sera peut-être encore une année difficile, mais je pense que l’avenir sera radieux. » Sa robe de rêve ? « Je n’ai pas encore de plans concrets, mais mon compagnon sait qu’il y aura plus d’une robe. Avec beaucoup de perles et une plume par-ci par-là... » valentineavoh.com
IBTISSAM GHARIB Pour arrondir ses fins de mois pendant ses études, Ibtissam Gharib s’occupait des fontaines de chocolat lors de fêtes de mariage. Cette expérience lui a donné envie d’aller plus loin. À tout juste 21 ans, elle a créé sa propre marque et sa boutique de mariage : SHE Bridal House. La plupart auraient eu peur de se lancer, mais pas Ibtissam. Ce qui n’était au départ qu’un rêve de petite fille est rapidement devenu une marque prisée par les mariées non conventionnelles. Sa passion ? « Je suis une romantique invétérée. Enfant, j’adorais par-dessus tout fouiller dans le dressing de ma mère et essayer ses robes. Et quand ma tante s’est mariée, comme j’étais la plus jeune de la famille, j’ai pu revêtir la robe de princesse du jour. La tradition veut que cette dernière porte exactement la même tenue que la mariée, mais en miniature. J’étais aux anges. Aujourd’hui, ce qui me rend heureuse, c’est de créer des robes plutôt que de les porter (rires). » Son parcours ? « Ma mère était couturière. Ses livres d’étudiante m’ont été très utiles, car j’ai appris le métier sur le tas. En 2017, ma cousine m’a demandé de créer sa robe de mariée. J’ai accepté, en partie pour le fun, mais aussi pour voir si ce job me conviendrait. Après cette robe, j’ai tout de suite su que j’étais faite pour ça ! Quelques mois plus tard, j’ouvrais ma boutique. Il n’y avait pas plus de dix modèles en rayon, mais j’avais l’impression d’avoir inventé l’eau chaude. Quand j’y repense maintenant, il s’agissait de créations plutôt conventionnelles. Je me cherchais en tant que créatrice. En ce moment, je suis une formation professionnelle à la Fashion Academy de Paris pour affiner mes techniques en dessin. J’ai encore beaucoup à apprendre, même si j’ai déjà quatre années intenses d’expérience pratique. Je me suis probablement compliqué la vie en faisant les choses à l’envers : d’abord la boutique, puis les études. Mais là encore, ça correspond à mon caractère. Je ne fais pas les choses dans les règles. »
PRESSE
« UNE ROBE DOIT AVANT TOUT REFLÉTER LE CARACTÈRE DE LA MARIÉE » IBTISSAM GHARIB
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LE FOUR SEASONS DE BORA BORA
QUAND LE RÊVE DEVIENT RÉALITÉ
Ouvert depuis septembre 2008, le Four Seasons de Bora Bora jouit d’une situation exceptionnelle. Situé sur un atoll corallien et bien loin de l’agitation du continent, le complexe combine les plus hauts standards de service tout en offrant un environnement respectueux de la nature et des traditions de cette île du bout du monde. Face au mythique Mont Otemanu et entouré de lagons et de jungle tropicale, le Four Seasons de Bora Bora propose 108 suites et bungalows et 7 villas en bord de mer, toutes décorées dans l’esprit polynésien. Le Resort propose également un choix de 4 restaurants à la cuisine locale et internationale, des dîners en plein air et des soirées tahitiennes avec musiciens et danseurs de feu. Afin de répondre à l’envie de détente de ses hôtes, le Four Seasons dispose d’un spa au service complet dont la situation géographique ne peut inviter qu’à la relaxation et au bien être. Un Kids Club est également à disposition afin de permettre à chaque membre de la famille de profiter au maximum de ce séjour de rêve. Et pour les plus téméraires, de nombreuses activités sportives et aquatiques sont proposées comme du tennis, du kayak et de la plongée sous-marine. Vous l’aurez compris, venir au Four Seasons de Bora Bora, c’est la garantie de vivre la magie de chaque lever et coucher du soleil sur cette île du bout du monde dont on a tous rêvé un jour dans notre vie.
PRESSE
Située en plein cœur de la Polynésie Française, l’île de Bora Bora fait rêver rien que par son nom. Mais lorsqu’on pose le pied au sein du Four Seasons, c’est encore plus beau que tout ce qu’on a pu imaginer. Un véritable havre de paix et de tranquillité au beau milieu du Pacifique Sud… Un voyage inoubliable et inespéré.
CET ARTICLE A ÉTÉ ÉCRIT EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC FOUR SEASONS. FOURSEASONS.COM/BORABORA
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« J'OFFRE ÉGALEMENT LA POSSIBILITÉ DE LOUER UNE ROBE. CETTE OPTION EST DE PLUS EN PLUS POPULAIRE » IBTISSAM GHARIB
Son entourage ? « En ce moment, je suis en train d’agrandir mon atelier en Belgique. Je rêve d’une équipe interne de créatrices et de couturières. Étant donné que je vis à Paris pour le moment, j’ai aussi une employée pour faire tourner la boutique. Mais je fais l’aller-retour chaque week-end pour garder le contact avec mes mariées. Cette attention personnalisée est ma priorité. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je ne travaille que sur rendez-vous. J’ai de longues journées, mais je prends beaucoup de plaisir. Cette formation me donne la possibilité de me perfectionner tout en développant petit à petit mon label. » Ses collections ? « Deux fois par an, je crée une collection d’une vingtaine de pièces. Dans l’intervalle, quelques autres looks viennent compléter l’offre. Ma nouvelle collection été vient d’être shootée à Paris, la ville de l’amour. Les robes sont romantiques et quelque peu affriolantes, avec beaucoup de perles, des manches bouffantes et de dentelle traditionnelle. Certaines mariées achètent un modèle de la collection, mais la plupart optent pour un modèle unique, précisément parce qu’une robe de mariée a une grande valeur sentimentale. J’offre également la possibilité de louer une robe. Force est de constater que cette option est de plus en plus populaire. C’est une solution économique qui est aussi nettement plus écologique. »
Son inspiration ? « Je puise une grande partie de mon inspiration dans la vie quotidienne, les voyages, les expositions et les films. J’ai toujours été impressionnée par les grandes icônes de la mode telles que Marilyn Monroe, Audrey Hepburn, Cher, la princesse Diana. C’est à elles que fait référence la marque SHE, mais aussi à mes clientes. Elles m’inspirent à donner le meilleur de moi-même et à créer une robe dont elles peuvent être fières. »
Son défi Covid ? « En février 2020, je venais d’emménager dans une nouvelle boutique et j’étais en pleins travaux. S’il y a une chose que j’ai apprise de cette période, c’est que tout vient à point à qui sait attendre. Je n’avais pas d’autre choix que d’être patiente. Contrairement à d’autres marques de vêtements, je ne pouvais pas vendre mes robes en ligne puisqu’il faut les essayer. Dès qu’on a pu rouvrir, je me suis lancée corps et âme. Et d’autres moments passionnants se profilent déjà. En septembre, je participerai à la Fashion Week de New York ! L’attente interminable est désormais derrière moi, je veux maintenant faire des choses qui me rendent heureuse. » Sa robe de rêve ? « Pour mon mariage, je vois les choses en grand. Cette journée doit parfaitement résumer ce que représente mon label. Je porterai donc plusieurs tenues : de la robe fendue élégante et moderne à la robe de bal de conte de fées et tous les accessoires qui vont avec. » shebridalhouse.be
PRESSE
Son style ? « Une robe de mariée est une pièce personnelle, qui doit avant tout refléter le caractère de la mariée. Mon style est donc très varié. J’adore travailler avec des tissus riches et de nombreux détails. J’aime aussi les créations simples et élégantes en satin, en soie et en organza. »
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ÉDEN À LISBONNE
Bordé par la nature sauvage et offrant un panorama sur l’océan Atlantique, The Oitavos est un hôtel d’héritage. D’une vision audacieuse, ce magnifique complexe, dont l’architecture moderne s’harmonise parfaitement avec le cadre naturel, est devenu le précieux bijou qu’il est aujourd’hui grâce à la famille Champalimaud. Un projet familial devenu paradis pour les vacanciers débarquant des quatre coins du monde, à la recherche d’une expérience hors du temps.
UN SANCTUAIRE PARADISIAQUE Situé à côté des montagnes de Sintra, à 20 minutes du centre de Lisbonne, The Oitavos est l’oasis rêvée pour des vacances sous le signe de la sérénité. Sur une superficie de 200 hectares, Il abrite 140 chambres avec 64 m2, 2 Suites avec 128 m2 et une Villa privée. Chaque chambre dispose d’un balcon dont la vue sur l’océan et/ou le terrain de golf est tout simplement grandiose. Surf, équitation, balades à vélo, promenades dans la nature avec vue sur les montagnes de Sintra, tennis et paddle-tennis, plages, … les amateurs d’activités en plein air sont plus que servis. En plein coeur du Natural Park Sintra-Cascais et à proximité de Cascais Marina, sa situation offre une bonne bouffée d’air frais. Le terrain de golf Oitavos Dunes, construit dans le respect de l’environnement et des dunes de sable naturelles, est d’ailleurs reconnu comme l’un des 100 meilleurs clubs de golf au monde. Le spa, au design contemporain et vue sur l’extérieur, dispose d’un vaste espace de balnéothérapie avec une piscine d’eau de mer chauffée, un sauna, un bain turc, un jacuzzi, mais également huit salles de soins, une salle de yoga et de Pilates. Tout ce dont vous avez besoin pour vous ressourcer. Pour les palais curieux, vous avez le choix entre trois restaurants (dont un saisonnier). Une gastronomie légère et inventive issue d’influences portugaises, françaises et japonaises avec des ingrédients de qualité soigneusement sélectionnés. CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC THE OITAVOS. THEOITAVOS.COM
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Texte Barbara De Munnynck Photos Justin Paquay
DOUBLE INTERVIEW LIZE SPIT ET ADELINE DIEUDONNÉ
« NOUS RESSEMBLONS À DES JUMELLES MALÉFIQUES ! »
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Elles vivent à Bruxelles, écrivent des livres troublants et ont été encensées à leurs débuts. À un point tel qu’elles se sont quelque temps renfermées sur elles-mêmes en raison du succès. Lize Spit et Adeline Dieudonné sont-elles le reflet l’une de l’autre au-delà de la frontière linguistique ? Mêlant néerlandais et français, cet entretien aborde des thèmes tels que la confiance en soi, la vie après l’attention médiatique et #MeToo en littérature.
n peut appeler ça une forme de paresse, mais les journalistes aiment les comparaisons. Quand Adeline Dieudonné a pris d’assaut les classements des best-sellers en Wallonie et en France à l’automne 2018 avec « La vraie vie », elle a rapidement été surnommée « la Lize Spit wallonne ». En effet, son succès, aussi énorme qu’inattendu, n’est pas sans rappeler ce qui s’est passé en Flandre et aux PaysBas après la publication de « Débâcle » en 2016. Deux jeunes femmes donc qui, avec leur tout premier livre, ont raflé des prix littéraires et charmé un quart de millions de lecteurs et lectrices grâce à un roman ponctué de passages atroces, sexuels et pervers. Comme un air de success-story à la belge. La similitude entre les autrices n’est pourtant pas absolue. Lize Spit a grandi en Campine, a obtenu un master en écriture de scénarios, s’est fait remarquer par sa plume dans un concours à 25 ans et terminé son premier roman trois ans plus tard. Sa carrière littéraire a connu des débuts rapides, mais progressifs. L’histoire d’Adeline Dieudonné commence par une crise de la trentaine : des études de comédienne interrompues, un emploi insatisfaisant dans le monde de l’architecture d’intérieur, la grande question du sens... Après un premier texte pour le théâtre, ADELINE DIEUDONNÉ Adeline fait discrètement ses premiers pas – même sa famille n’est pas au courant. « J’avais l’impression de manquer de légitimité », confie Adeline Dieudonné à Lize Spit, lorsqu’ELLE Belgique les réunit pour une interview dans le club bruxellois The Nine. « À mes yeux, écrire des romans était l’affaire d’intellectuel·le·s. Avant de décrocher un contrat avec une maison d’édition, je n’osais pas dire que j’étais écrivaine. Ça sonnait tellement prétentieux. » Lize Spit acquiesce : douter d’elle-même, elle connaît. « Avec le succès de “Débâcle”, j’ai ressenti de la honte et de la culpabilité », avoue-t-elle. « Après deux ans d’attention médiatique, j’ai eu ce sentiment qu’on peut avoir dans le train, quand on raccroche le téléphone et qu’on se rend soudain compte que tout le monde a entendu notre conversation. Je me suis sentie mal à l’aise, comme si j’avais crié de façon tout à fait inappropriée. Je me suis dit : “Qui suis-je pour prendre autant de place ?”
« J'AVAIS L'IMPRESSION DE MANQUER DE LÉGITIMITÉ. JE N'OSAIS PAS DIRE QUE J'ÉTAIS ÉCRIVAINE »
C’est ici que les écrivaines se rejoignent : leur réticence commune à s’enorgueillir, leur expérience du succès déstabilisant. Ce matin, ce sentiment flotte dans l’air de manière presque tangible. Pour le reste, les contrastes sont nombreux. Lize Spit est fiancée à l’écrivain néerlandais Rob Van Essen et chérit la liberté dont elle jouit sans enfant. Divorcée, Adeline Dieudonné est mère de deux enfants. Avec « Ik ben er niet », Lize Spit a livré un deuxième opus volumineux qui décrit dans les moindres détails ce que c’est de vivre avec un partenaire maniacodépressif. Dans « Kérozène », Adeline Dieudonné a opté pour un recueil d’histoires qui s’entrecroisent : quel est le lien entre 13 personnes, un cadavre et un cheval présents la même nuit sur le parking d’une station-service en Ardenne ?
Vous avez toutes les deux surmonté un obstacle majeur pour de nombreux écrivain·ne·s : le deuxième livre. Est-ce un soulagement ? ADELINE : « À mes yeux, je n’ai pas encore franchi cet obstacle ! Je ne considère pas “Kérozène” comme un roman, mais comme un objet littéraire non identifié (rires). Pendant le premier confinement, je n’arrivais absolument pas à écrire. La peur de décevoir me paralysait. Pour sortir de cette impasse, j’ai mis de côté mon deuxième roman et me suis accordé plus de liberté. “Kérozène” est une expérience, une toile d’histoires, pleines de personnages forts et de liens en tous genres. J’ai construit une sorte de puzzle fait de pistes et d’indices, à la manière d’Agatha Christie. C’était vraiment agréable ! » LIZE : « Il est difficile d’écrire un deuxième livre, car on sait à l’avance qu’on sera jugé·e plus sévèrement. D’ailleurs, ça a été le cas. J’aurais pu écrire un texte intermédiaire pour amortir le choc. Mais j’ai choisi la confrontation directe, et j’ai une nouvelle fois produit un roman volumineux et personnel. Aujourd’hui, je suis fière d’avoir osé me lancer. J’espérais bien sûr que tou·te·s les lecteurs et lectrices de mes débuts me suivent, mais ça n’arrive jamais, quels que magazine ELLE 63
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« CERTAINES PERSONNES S'ATTENDENT ENCORE À CE QUE NOS RÉFLEXIONS TOURNENT AUTOUR DE LIVRES DE CUISINE ET DE LICORNES » ADELINE DIEUDONNÉ Avez-vous des affinités en tant qu’écrivaines belges ou vous sentez-vous plus proche de la littérature néerlandaise ou française ?
soient les efforts déployés. J’ai perdu deux tiers de mon public. Je redoutais cette baisse d’intérêt et j’ai dû passer par un travail de deuil, mais je continue pour toutes celles et ceux qui n’ont pas décroché. 75.000 lecteurs, ça reste quand même beaucoup ! » ADELINE : « C’est clair ! Avec “Kérozène”, j’ai atteint un cinquième du lectorat de “La vraie vie”, mais en matière de chiffres, ça reste un bon tirage. Certain·e·s lecteurs et lectrices m’expliquent d’ailleurs avec enthousiasme que le recueil d’histoires a attisé leur curiosité et les a incités à découvrir mon premier livre. Ça donne de l’espoir : un grand succès n’est pas uniquement suivi d’un déclin, chaque nouveau travail est aussi une nouvelle opportunité. En ce moment, je parachève mon deuxième vrai roman, et ça marche. Le plaisir d’écrire n’est pas encore totalement revenu, mais j’y trouve à nouveau du sens et de l’intérêt. J’essaie de ne pas penser aux réactions possibles. » LIZE : « Certains avis sur “Ik ben er niet” ont été durs. J’étais déjà très critique envers moimême pendant l’écriture et comme le livre est sorti en pleine pandémie, il n’y a pas eu de rencontres chaleureuses avec les lecteurs et lectrices. Début 2021, je n’étais pas bien, mais je suis heureuse à présent. J’attends avec impatience les traductions française, allemande et danoise. J’écris des chroniques et des poèmes, tout en travaillant prudemment à un troisième roman. »
ADELINE : « Quand mon éditrice a lu le manuscrit de “Kérozène”, elle m’a dit qu’elle sentait à chaque page que je n’étais pas française. En Belgique, nous n’avons pas de pouvoir central fort ni de culture uniforme. Nous sommes le pays des compromis créatifs. Ça nous donne un ton libre qui nous est propre. Nous utilisons aussi plus d’emprunts anglo-saxons. » LIZE : « Mon vocabulaire est très flamand et je le défends auprès de mon éditeur néerlandais. Si on transpose ça en français : mes personnages mangeront plutôt des chicons que des endives (rires). Dans mes descriptions, je choisis des rues qui existent et des noms de magasins ou de marques bien réels. “Ik ben er niet” est fermement ancré à Bruxelles. » ADELINE : « Je ne connais pas beaucoup d’auteurs flamands, ce que je regrette. Je suis amie avec de nombreux écrivains français parce que je les croise souvent à des événements littéraires. En Belgique, nous avons la frontière linguistique. Il existe des initiatives pour combler le fossé, comme Flirt Flamand à la Foire du livre de Bruxelles, mais elles ont encore besoin de temps pour se développer. » LIZE : « Je me débrouille en français, mais je m’en remets aux traductions pour les œuvres littéraires. Je passe ainsi à côté de nombreux romans wallons. J’adore l’humour de Thomas Gunzig et les histoires de Caroline Lamarche. Pourtant, sur la tournée littéraire de Saint Amour, je discute plus facilement dans les coulisses avec mes collègues néerlandophones. Avoir une conversation dans une autre langue me demande trop d’efforts, du moins quand je me prépare à monter sur scène. »
#MeToo a provoqué une onde de choc dans l’industrie de la musique et du cinéma. Comment percevez-vous l’égalité hommes-femmes dans le microcosme littéraire ? ADELINE : « Je n’ai pas souvent été victime de sexisme dans le milieu littéraire. Pour mes deux livres, on m’a néanmoins posé cette question : y a-t-il un homme derrière tout ça ? Comme s’il était impensable qu’une femme jeune et souriante écrive sur des thèmes durs et agressifs. Apparemment, certaines personnes s’attendent encore à ce que nos réflexions tournent autour de recettes de cuisine et de licornes (rires). » LIZE : « D’après mon expérience, il est plus difficile pour une jeune femme quepour un homme d’être prise au sérieux. Avec son premier roman, « La vraie Quand je prends part à une table ronde vie » (Éditions de l’Iconoclaste, traduit en public, je remarque par exemple que les hommes qui participent appuient en néerlandais sous le titre “Het directement les idées des autres, alors echte leven” chez Atlas Contact), elle qu’ils relèvent à peine ce que je dis. C’est remporte notamment le Prix Première subtil, mais agaçant, surtout quand ça se Plume, le Prix Rossel et le Choix produit souvent. Quand mon partenaire est dans la salle, ça le dérange aussi. » Goncourt de la Belgique. L’ouvrage est
QUI EST ADELINE DIEUDONNÉ (39 ANS) ?
traduit en 20 langues et sera adapté au cinéma par Marie Monge. La traduction néerlandaise de « Kérozène » (Éditions de l’Iconoclaste) vient de paraître chez Atlas Contact.
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LA VILLA FINCA À IBIZA
VÉRITABLE COIN DE PARADIS Nichée au milieu des oliviers et des amandiers, la villa Finca de Can Basso est un véritable coin de paradis. Elle réserve à ses hôtes, des souvenirs inoubliables.
Si vous cherchez la tranquillité, le calme et la nature, la villa Finca est faite pour vous. Alliant tradition et modernité, cette maison de caractère est une véritable perle à découvrir sans plus tarder. Dotée de 6 chambres à la décoration soigneusement étudiée, elle offre un cadre de vie parfait pour un séjour entre amis ou en famille. Equipée d’une piscine extérieure offrant une vue sur le jardin et ses arbres fruitiers, l’extérieur invite au voyage et à l’apaisement. Son domaine est idéalement isolé tout en étant à proximité des lieux branchés et des trésors cachés de l’île. Venir à la villa Finca c’est donc s’offrir le luxe de pouvoir s’excentrer loin de l’agitation du centre ville tout en ayant un accès direct aux activités de terre et de mer que propose cette destination mondialement connue et recherchée. Vous l’aurez compris, la Finca de Can Basso, c’est le luxe et le raffinement dont on est pas prêt de se passer…
CET ARTICLE A ÉTÉ ÉCRIT EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC CAN BASSO. CANBASSO.ES
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ADELINE : « Toutes les formes de sexisme ne sont pas aussi visibles. Supposons que je passe à côté d’un prix littéraire ou que je reçoive une critique virulente : comment puis-je en connaître la cause ? La qualité de mon livre laisse-t-elle à désirer ou le critique, homme ou femme, est-il davantage dérangé par ma personnalité ? En tout cas, j’aime aborder des thèmes qui ne sont pas traités dans la littérature traditionnelle. Ainsi, le lait en poudre et un lange sale sont deux éléments cruciaux d’une des histoires de “Kérozène”. Proust ne se préoccupait pas de ce genre de choses, mais ces thèmes pratiques du quotidien sont réels et intéressants. On n’a pas encore écrit des bibliothèques entières à ce sujet. Ça me donne un sentiment de liberté quand j’écris. »
Lize, dans le cadre de la tournée Saint Amour, votre partenaire, l’écrivain Rob van Essen, a été présenté comme « Monsieur Lize Spit ». Parvient-il à en rire ? LIZE : « Si Rob avait un ego surdimensionné
ou une forme de masculinité toxique, nous ne serions pas compatibles. Avant, ça m’aurait embêtée à sa place que je sois plus connue que lui après mon premier livre, alors qu’il a signé douze romans acclamés par la critique. Depuis qu’il a remporté le prix littéraire Libris en 2019, l’équilibre est meilleur. En fait, j’adore vivre avec un autre écrivain.
QUI EST LIZE SPIT (34 ANS) ? Elle remporte plusieurs prix avec son premier roman « Het Smelt » (publié chez Das Mag et chez Actes Sud en français sous le titre « Débâcle »), notamment De Bronzen Uil et De Hebban-Debutprijs. L’ouvrage est traduit en 16 langues et sera adapté au cinéma par Veerle Baetens. La traduction française de son deuxième opus « Ik ben er niet » (paru chez Das Mag) paraîtra en septembre 2022.
« IL EST DIFFICILE D'ÉCRIRE UN DEUXIÈME LIVRE, CAR ON SAIT QU'ON SERA JUGÉ•E PLUS SÉVÈREMENT » LIZE SPIT Nous partageons un espace de travail, mais nous pouvons aussi laisser parfaitement l’autre tranquille. Nous savons à quel point il est important de pouvoir se concentrer quand la magie opère. Nous avons même toutes sortes de petits trucs pour nous aider à y parvenir. Si Rob est dans son bain et se met tout à coup à ululer, je me précipite avec un stylo et du papier pour qu’il puisse noter son idée. »
Adeline, vous avez deux filles. Comment faites-vous pour conserver votre concentration artistique ? ADELINE : « Pour être honnête, c’est compliqué. J’aimerais conduire mes enfants à l’école,
puis travailler intensivement pendant quelques heures, mais je n’y arrive pas. Je ne parviens pas à switcher aussi vite. C’est la raison pour laquelle, en ce moment, j’écris une semaine sur deux. Quand mes enfants sont chez mon ex, je file dans une petite maison en Ardenne. Je m’enferme, je ne réponds pas au téléphone et je ne parle à personne. C’est quand je peux me plonger dans mon histoire sans être dérangée que j’écris le mieux. » LIZE : « Ça fait quelque temps que je repousse le moment d’avoir un bébé. J’ai 34 ans et Rob 59. Je suis peut-être quelqu’un qui privilégie sa carrière après tout ? Je suis très heureuse de parvenir en ce moment à trouver une place dans ma vie pour mon travail, mes amis et mon couple. Avec un enfant, ça deviendrait inévitablement plus compliqué. Il y a tant de choses à planifier, alors que j’apprécie justement ma liberté mentale. » ADELINE : « J’ai besoin de solitude pour écrire. Si mes enfants ou un partenaire sont dans les parages, je me rends toujours disponible pour celles et ceux que j’aime. Je les écoute, j’essaie de saisir ce dont ils ont besoin. Mais dans ces conditions, je suis incapable d’écrire. Voilà pourquoi travailler une semaine sur deux me convient si bien. Je ne pourrais pas non plus vivre à plein temps en tant que moitié d’un couple. » LIZE : « La maternité est une forme d’amour. Je le remarque chez mes amies qui viennent d’avoir un bébé. Non seulement elles doivent organiser leur temps différemment, mais elles sont aussi totalement immergées dans l’expérience. En même temps, j’observe une réticence chez les jeunes autrices à écrire au sujet de leurs enfants et de la maternité, comme si c’était trop évident. Pourtant, les récits consacrés au père ou à la mère, souvent après le décès des parents, sont un genre respecté. » Il est évident qu’elles ont encore des choses à dire, mais le temps file inéluctablement. Lize est attendue à Bruges et Adeline doit aller à Paris. Notre photographe, Justin, ne laisse cependant pas filer les écrivaines sans avoir pris leur double portrait dans un miroir donnant au décor des allures de boudoir. « Nous ressemblons à des jumelles maléfiques ! », rigolent Adeline et Lize. Disons qu’elles viennent de choisir elles-mêmes leur surnom : les jumelles maléfiques de la littérature belge.
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LA NATURE À VOS PIEDS
Le printemps nous appelle et il y a tant de destinations, proches ou lointaines, n’attendant que d’être découvertes. Envie de sortir et de prendre l’air ? N’oubliez pas d’enfiler les bonnes chaussures ! Aurélie Sciales, spécialiste de la chaussure Berghen, explique pourquoi leur qualité est si importante.
UNE CHAUSSURE POUR CHAQUE AVENTURE Chaque expérience nécessite une chaussure de randonnée adaptée. Voilà pourquoi Berghen organise sa gamme en différents niveaux. Aurélie Sciales explique : « Vous voulez juste partir en randonnée par beau temps ? Enfilez une chaussure de randonnée de niveau A, basse ou mi-haute. Elles sont idéales pour une promenade sur la plage ou une sortie en ville. Vous êtes prêt·e pour une randonnée pleine d’aventures dans les Ardennes ? Avec le niveau AB, les collines un peu plus raides et les chemins de montagne ne vous résistent pas ! Et pour les vraies casse-cou, Berghen a développé la catégorie B/C à chausser lors de randonnées plus difficiles. » Depuis près de 30 ans, Berghen produit des chaussures de randonnée de qualité pour toute la famille. Soucieuse du détail et de la qualité,
la marque travaille en étroite collaboration avec des spécialistes italiens. Toutes les chaussures Berghen sont produites sur le sol européen avec une attention particulière portée à la durabilité. Les lacets sont en polyester 100% recyclé et les chaussures sont en cuir européen de haute qualité. La plupart des chaussures Berghen disposent d’une semelle Vibram. Elles offrent une excellente adhérence sur toutes sortes de surfaces et sont extrêmement durables. De plus, Berghen a développé sa propre membrane Berghen-tex, respirante et résistante à l’eau, pour garder les pieds des randonneurs et randonneuses bien au sec lors de chaque aventure. Envie de découvrir quelles chaussures de randonnée vous conviendraient le mieux ? Rendez-vous dans l’un des points de vente Berghen et sur berghen.com
CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC BERGHEN. BERGHEN.COM
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LA WALLONIE CÉLÈBRE LE RETOUR DU PRINTEMPS ! Les beaux jours sont de retour et la Wallonie regorge de trésors pour profiter des congés, week-ends et vacances sous le signe de la nature et du plaisir.
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LE PATRIMOINE EN PLEINE NATURE Entre étendues forestières sauvages et magnifiques châteaux, la Wallonie compte de superbes parcs entourant les édifices patrimoniaux, mais aussi des domaines provinciaux, jardins de rêve et arboretums d’exception. La rubrique « parcs et jardins » de VISITWallonia regorge d’adresses à explorer en solo ou en famille. Parmi nos coups de cœur, l’on compte, dans les Hautes Fagnes, au cœur de l’Ardenne. Un grand jardin didactique dédié aux plantes médicinales et leurs vertus. Le parc du château des Comtes de Hornes à Braine-le-Château entourant un magnifique château médiéval compte quant à lui 6 hectares de sérénité (parc accessible lors de visites-guidées).
Sur les hauteurs de Rochehaut : son point de vue sur la Semois. En haut ,à droite, les Jardins d'Annevoie.
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WBT - DENIS CLOSON, ALESSANDRA PETROSINO
À Fosses-la-Ville, ce sont les Jardins du Lac de Bambois que l’on visite pour vivre un dépaysement complet en flânant à travers l’ensemble d’espaces verts thématiques. Classé Natura 2000, le domaine — situé à quelques pas du RAVeL — propose même 2 plages où se baigner. Envie d’un décor fleuri ? Le Château des Ducs d’Havré, dans la périphérie de Mons, conjugue plantes annuelles, vivaces, arbustes et plus belles couleurs de pétales de juin à septembre. Autre référence incontournable : l’Hôpital Notre-Dame à la Rose, à Lessines. Un jardin clos, ancien cimetière des religieuses, où poussent des plantes médicinales et une jolie roseraie. Plus loin, dans la vallée du Viroin, les Jardins d’O ! — situés dans le magnifique Parc naturel Viroin-Hermeton — invitent à de nombreuses activités aquatiques et ludiques autour du château Licot. Inscrits au Patrimoine majeur de Wallonie, les Jardins d’Annevoie, dans la vallée de la Meuse, sont les seuls jardins d’eau en Belgique et figurent parmi les plus beaux d’Europe.
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LE CHARME INCONTOURNABLE DES VILLES WALLONNES
De haut en bas et de gauche à droite : Saint-Hubert, la Place de l’Abbaye et la Basilique - L'Auberge de Poteaupré à Chimay - Thuin - Le Musée de la Bataille des Ardennes à La Roche-en-Ardenne. Page de droite : L'Abbaye de Villers-la-Ville - « The Belgian Owl », élu meilleur single malt whisky d’Europe.
En Wallonie, les villes sont à taille humaine et révèlent leurs qualités d’accueil, de patrimoine, de culture, de détente et de gastronomie. Sur visitwallonia.be/villes, téléchargez gratuitement le guide des 23 plus belles villes wallonnes. Namur, Liège, Mons, Charleroi, Tournai, Dinant, Bouillon, Nivelles, Durbuy, Marche-en-Famenne, Spa, Huy, Malmedy, Ottignies Louvain-la-Neuve, Rochefort, Bastogne, La Louvière, Stavelot, Waterloo vous ouvrent leurs portes. Mais aussi : - SAINT-HUBERT — nommée ainsi en hommage au saint du VIIe siècle abrite, entre autres, une basilique et un palais abbatial. Des événements s’y tiennent régulièrement, comme la très attendue bénédiction des animaux, ou le brame du cerf. La Grande Forêt de Saint-Hubert invite à la promenade et à la communion avec la faune et la flore locales.
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- CHIMAY — où les bières et fromages trappistes fabriqués au sein de l’Abbaye Notre-Dame de Scourmont sont à l’honneur. Cette cité conviviale regorge de monuments historiques, comme les remparts, la Vieille Tour ou la collégiale rehaussée d’un beau clocher bulbeux. Promenades balisées, pédestres ou cyclistes sont également au programme. - LA ROCHE-EN-ARDENNE — (appelée « La Roche »), au cœur d’un pay-
sage composé de forêts épaisses, invite à la promenade et à la gourmandise. Le Jambon d’Ardenne se déguste entre deux visites au musée de la Bataille des Ardennes ou dans les ruines du château féodal. - THUIN — dans le Hainaut, attire grâce à son beffroi (classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO), ses ruelles étroites et ses étonnants jardins suspendus, aujourd’hui couverts de vignes. La distillerie de Biercée en tire un vin doux et naturel.
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« RÉVEILLEZ VOS SENS AU PRINTEMPS AVEC VISITWALLONIA »
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LA WALLONIE EN MARCHANT Ce top 5 des balades et randonnées printanières nous emmène dans chacune des provinces de Wallonie.
1 BOTRANGE, MAGIE EN HAUTES-FAGNES Depuis le Signal de Botrange, suivez le chemin qui mène vers la Fagne et s’enfonce dans le silence. Cette balade au cœur des Hautes-Fagnes rejoint le Noir Flohay qui forme un îlot au cœur d’une mer végétale. Province de Liège, 13 kilomètres, difficulté moyenne.
2 ROCHEHAUT, VERTIGE D’UN GRAND PANORAMA Hors des sentiers battus, le long de la Semois — une des plus belles rivières du pays — un chemin entre Bouillon et Poupehan guide nos pas. Ici vivent cerfs, renards et chats sauvages. Des échelles à grimper ponctuent la randonnée. Pas question de rebrousser chemin : la fin de balade est surprenante… Province de Luxembourg, 11 kilomètres, difficile.
3 CELLES, UNE CAMPAGNE BUCOLIQUE Du centre de Celles, le chemin de croix menant à l’Ermitage conduit vers une vue magnifique sur le village. Plus loin, vers Gendron-Gare, le doux murmure de la Lesse se répercute dans le bois. De Chaleux, hameau cul-de-sac, l’itinéraire vous mène vers un magnifique point de vue et vers le village de Furfooz aux maisons en pierre de calcaire. Le Château de Vêves, à l’orée d’un sous-bois, signe la fin de cette longue promenade. Province de Namur, 18 kilomètres, difficulté moyenne.
4 VILLERS-LA-VILLE, GRANDEUR D’UNE ABBAYE La forêt se rejoint depuis l’ancien domaine des ruines de l’Abbaye de Villers-la-Ville. À l’orée, les paisibles villages de La Roche et de Tangissart ne sont que des étapes qui conduisent vers une descente raide. Direction le ruisseau que le castor a transformé en petite mangrove… Province du Brabant wallon, 9,5 kilomètres, difficulté moyenne.
5 ELLEZELLES Douceur de vivre et petits hameaux composent ce territoire rural de la région du Pays des Collines. Son intérêt biologique et géographique se laisse découvrir tout au long de cette promenade bucolique.
LES GOURMANDISES D’ICI La Wallonie toujours plus gourmande sur visitwallonia.be/gourmandise Les producteurs et productrices wallon·ne·s proposent de délicieuses visites. - THE OWL DISTILLERY, en Province de Liège, produit un Single Malt Whisky 100 % belge, The Belgian Owl, élu meilleur single malt whisky d’Europe. - L’ESPACE CHIMAY, en Province de Hainaut, offre fromages et bières trappistes de Chimay. La Chimay Experience, une visite brassicole et interactive, constitue une découverte inoubliable. - CYRIL CHOCOLAT, en Province de Luxembourg, invite à ses visites-démonstrations dans son atelier d’artisan chocolatier et offre la possibilité de personnaliser ses tablettes de chocolat. - L’ESCARGOTIÈRE DE WARNANT, en Province de Namur, produit des escargots d’une qualité inégalable au niveau du goût, de la texture de la chair et de la fraîcheur du produit. - VILLERS-LA-VIGNE, en Province du Brabant wallon, regroupe 4 produits originaux et uniques par leurs caractéristiques de vinification et leur terroir spécifique. Découverte du vignoble de l’abbaye, histoire du vin en Wallonie et dégustation des produits du vignoble rythment cette joyeuse visite. - LA BOUTIQUE DE WALLONIE… n’est pas en Wallonie, mais vous offre un petit coin de Wallonie à Bruxelles. Située en plein cœur de la ville, elle propose de nombreux produits wallons ainsi que toutes les éditions papier de VISITWAllonia. De quoi avoir tout sous la main pour préparer vos séjours et excursions. Vous l’avez compris, au printemps, nos sens se réveillent ! Alors, rendezvous sur visitwallonia.be/printemps pour trouver toute l’inspiration.
Province de Hainaut, 13 kilomètres, difficulté moyenne. Rendez-vous sur visitwallonia.be/rando et découvrez-y de nombreuses autres promenades et randonnées en Wallonie.
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Texte Céline Pécheux
LES CINQ ADRESSES DE 2022
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Et on y va. Cet été, on part sans se retourner. Loin, très loin du bruit, du stress, du Metavers et de la morosité, ces destinations « pure nature » sont à visiter au moins une fois dans sa vie.
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ESSAOUIRA LA HIPPIE DU MAROC Ici, le Taros souffle toute l’année, plus ou moins fort selon les saisons. Un vent marin qui fait d’Essaouira l’un des spots préférés des kitesurfeurs/euses, mais pas que… Depuis quelques années, la belle s’est muée en cité culturelle et escale hippie chic prisée des happy few du monde entier. On ne compte plus le nombre de Riads ou maisons d’hôtes rachetés et rénovés par des Belges, des Anglais·e·s, des Italien·ne·s ou par les descendant·e·s d’ancien·ne·s habitant·e·s de Mogador, décidés à redonner vie à ces demeures d’antan. Du coup, les petits endroits stylés et européanisés sont légion. Entre Histoire de filles, la boutique mode incontournable, et Minimal qui propose de l’artisanat local twisté comme on aime, il vaut mieux prévoir une valise vide à l’arrivée. On y va pour tout ça, mais surtout pour sa médina intimiste où il faut flâner, écouter, se poser, boire le thé dans un ancien fondouk, observer les marchand·e·s négocier, sentir les montagnes d’herbes et d’épices destinées à sa cuisine colorée… Sans oublier de se laisser tenter par une corne de gazelle chez Driss, la plus ancienne pâtisserie de la cité. Dans ses petites rues bondées d’étales, on discute, on compare, on s’interpelle. Et on kiffe la vie sous le soleil. On dort ici au Jardin Des Douars. Un petit paradis (qui appartient à un Belge!) qui se vit de deux manières : soit en réservant une chambre ou une suite classique au cœur de son Ksar d’hôtes, soit en optant pour une des six superbes villas familiales pouvant accueillir de 6 à 14 convives. En tribu, ces maisons privatives ont le grand avantage d’offrir tout le confort et les services de l’hôtel, calme, intimité et indépendance en guise de bonus. Gouvernante aux petits soins, piscine chauffée, jardin privé, équipement pour bébés et enfants, service de baby-sitting, sans oublier les soins prodigués par les mains expertes d’Ibtissam et son équipe, les magiciennes du hammam… Tout y est pensé pour vivre heureux, loin, très loin des tracas du quotidien. ••• jardindesdouars.com
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MONSARAZ LA VIE SIMPLE MADE IN PORTUGAL À une heure au sud de Lisbonne, la rivière Guadiana musarde dans cette région parsemée de villages blancs, quintas traditionnelles, vignobles et paysages bucoliques. En son centre, Reguengos de Monsaraz est l’un des villages les plus pittoresques de l’Alentejo. Une cité médiévale construite au sommet d’une colline, des maisons blanches peintes à la chaux surmontées de toits rouges, des balcons en fer forgé et des longues cheminées vieilles de 300 ans… Ici, l’agrotourisme séduit les citadins fatigués en leur proposant de profiter des choses simples, tout simplement. La preuve? Nombre de couvents ou de monastères trouvent ici une nouvelle jeunesse, transformés en hôtels de luxe confidentiels où l’on peut résider, déjeuner, mais aussi nourrir les animaux, cueillir les légumes du potager et boire un bon porto à l’heure de l’apéro. On y va pour tout ça, mais aussi pour se perdre dans la contemplation des étoiles. Élue en 2012 « Première destination touristique Starlight » (un prix sponsorisé par l’Unesco et l’Organisation mondiale du tourisme), Monsaraz jouit en effet d’un des plus bas niveaux de pollution lumineuse au monde ! Couché dans l’herbe, on admire la voûte céleste. Un spectacle qui ne coûte rien et qui pourtant, vaut tous les sacs Gucci du monde. On dort ici dans une maison à moitié enfouie sous terre. Conçue par l’architecte Manuel Aires Mateus, cette maison brutaliste baptisée « Casa na Terra » (dernier né du groupe hôtelier Silent Living) est un hôtel d’un nouveau genre qui offre à ses hôtes une expérience immersive dans le paysage. Ici, il n’y a rien d’autre à faire que contempler la nature sous toutes ses coutures. •••
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LES BAUX-DE -PROVENCE LE CHIC CONFIDENTIEL DES ALPILLES
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À 20 minutes d’Avignon, après quelques lacets, la route bascule dans un vallon magique où se dorent les vignes et les oliviers. Terre autrefois chiche pour l’humain, les Alpilles sont passées en moins de trente ans d’un pays qui ne valait rien à un eldorado. Il est du coup devenu impossible pour un jeune d’ici de s’y installer, encore moins d’acheter ! Ce pays est trop beau, il fait trop rêver… Des Beaux, il faut voir le château érigé au XIe siècle ouvert à tous les vents et les belles
maisons qui se cachent dans le paysage. Puis descendre dans le val d’Enfer, où l’érosion a sculpté dans les roches des formes étranges. Exploitées pour leur calcaire à grain très fin blanc, les carrières ont elles été creusées au fil des ans pour construire le village ainsi que le fameux château fort. Tombé amoureux des lieux, Jean Cocteau est venu y filmer des scènes de son film « Le Testament d’Orphée », en 1959. Plus récemment, Chanel sous la direction de Virginie Viard y a fait défiler sa collection croisière 2021-2022. Et pour ajouter une couche de plus au mythe, l’été, la région est prisée, très prisée. Si on veut en être, il faudra s’y prendre à temps (ou faire un emprunt). On y va pour tout ça, mais aussi pour sa beauté préservée évidemment, son atmosphère low profile et son authenticité. Coup de cœur aussi pour son lieu d’expo atypique : les fameuses « Carrières des Lumières » et en ce moment, une immersion dans l’œuvre de l’artiste Yves Klein. On dort ici à la Maison de Sens. Coach et logothérapeute, Emilie Briand invite les âmes en quête de bien-être (physique et mental) à s’extraire en douceur du tumulte quotidien. On y va pour se remettre d’un burnout, d’un deuil ou d’une maladie ou encore pour se retrouver seule ou avec l’être choisi et réfléchir à ses challenges personnels et professionnels… Pour quelques jours ou un plus long séjour, Emilie offre ici, en plus d’un sens de l’hospitalité inné, des sessions de coaching sur mesure et des séances de logothérapie ciblées dans un cadre magnifique. •••
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LES CONSEILS DE NANJA MASSY L’experte beauté et influenceuse Nanja Massy est connue pour ses trucs et astuces pratiques, son éternel optimisme et sa crinière ondulée. Elle dévoile tout au long de l’année ses secrets pour des cheveux brillants et en pleine santé.
En quoi consiste votre routine capillaire ? « J’essaie de ne me laver les cheveux qu’une fois par semaine avec un shampoing et un après-shampoing. Entre deux lavages, j’utilise un shampoing sec. Je me rends une fois par mois chez le coiffeur pour un soin capillaire et pour recouper les pointes. Et je prends des compléments alimentaires contre la chute de cheveux. »
Quelles sont vos astuces de séchage et de coiffage ? « Après le lavage, j’essore mes cheveux dans une serviette de bain en coton avant d’utiliser mon sèche-cheveux Supersonic Dyson, l’un de mes appareils de coiffure préférés. En plus d’être super pratique, il sèche les cheveux six fois plus vite grâce à son flux d’air contrôlé, qui évite tout dommage lié à une chaleur extrême. La gamme d’embouts permet de coiffer différents types de cheveux. En fonction du style désiré, j’utilise le lisseur
Corrale de Dyson pour la touche finale. Une noix d’huile capillaire sur les pointes et me voilà parée pour la journée. »
Votre secret pour des cheveux éclatants de santé ? « Je dors toujours sur une taie en soie, pour limiter les nœuds et préserver la brillance de mes cheveux. J’évite de les coiffer ou de les brosser quand ils sont mouillés, car cela favorise les fourches. Et enfin, je suis totalement accro à mes outils de coiffage Dyson. Le lisseur Corrale est équipé de plaques flexibles qui capturent en quelque sorte les cheveux et ne nécessitent qu’un seul passage. Deux fois moins de risque d’abîmer les cheveux ! Finis les cheveux crépus après usage. Au contraire, ils sont plus doux au toucher. Autre avantage : ce lisseur est sans fil. Tellement pratique en voyage ou sur un plateau de tournage. »
PHOTOS JON VERHOEFT
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FAKARAVA LA PERLE DE TAHITI Derrière son panneau de bienvenue, un collier de fleurs de tiare autour du coup, le guide accueille la poignée de touristes privilégié·e·s qui descendent de l’avion Air Tahiti. Après plus de 24heures de trajet en passant par Paris, Los Angeles et Papeete, l’émotion est grande quand on découvre enfin le lagon couleur menthe à l’eau et bleu curaçao de cet atoll classé « réserve de biosphère » par l’Unesco. Ouvert au tourisme depuis peu, cette île des Tuamotu est une carte postale en vrai. Avec ses seize kilomètres carrés de terres émergées et ses 800 habitant·e·s, « le bel anneau » (en dialecte paumotu) est une étroite langue de sable blanc et rose, sans hôtels de luxe ni artifices. Une vie préservée de l’urbanisation avec comme capitale le petit village de Tetamanu, son église catholique construite en corail et ses lustres en coquillages. En quête de nouvelles couleurs, Henri Matisse y aurait même trempé ses pinceaux… On y va pour tout ça, mais aussi pour nager à quelques mètres d’un « mur » de 300 requins gris sur la passe sud… En effet, les deux « passes » (portes d’entrée et de sortie de l’atoll), baptisées Garuae et Tumakoha, sont parmi les sites de plongée les plus beaux du monde et s’adressent à des plongeurs et plongeuses expérimenté·e·s. Avec des poumons d’acier ou tout simplement avec un masque et un tuba, on participe, médusés, à un ballet sous-marin inoubliable. On dort ici dans des petites pensions de famille au bord de l’eau ou sur pilotis comme l’Havaika Logde et son « Marcello », un requin dormeur pour compagnon de baignade.
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6 - 15 MAI 2022 D É F I L É S D E M O D E , FAS H I O N E X P O & I N D U LG E N C E É L É G A N T E
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MURTOLI OASIS EN PLEIN DÉSERT CORSE Tout au sud de la Corse, à quelques kilomètres seulement de l’aéroport de Figari, la vallée de l’Ortolo flirte avec la Méditerranée. Côté mer, sur près de dix kilomètres, le littoral égrène une dizaine de petites criques paradisiaques et une longue plage de sable blanc. Il y a 200 ans, le lieu était autosuffisant, ponctué de fermes, de maisons et de bergeries et peuplé de vaches et moutons. Depuis, il est tombé en ruine puis, pierre par pierre, maison par maison, a retrouvé sa superbe, jusqu’à devenir l’un des domaines hôteliers les plus prestigieux au monde. Aujourd’hui, il est à nouveau (presque) autosuffisant — ses 2 .000 hectares sont cultivés sans aucun intrant ou pesticide, le potager se convertit au bio et 250 ruches parsèment le terrain. On y va pour tout ça, mais aussi pour se poser. Ici, le temps semble s’être arrêté. Entre
balades dans le maquis, rencontre avec les producteurs/trices locaux, partie de pêche en mer, parcours sur le Murtoli Golf Links, soin relaxant au Spa Nucca ou tout simplement farniente à la plage… Il règne ici une certaine idée de la vie au ralenti. On dort ici au Domaine de Murtoli où le propriétaire, Paul Canarelli, propose à ses hôtes de séjourner incognito dans 20 refuges chics — entendez par là dans des bergeries érigées depuis le XVIe siècle et remarquablement rénovées — ou (pour une nuit ou plus) dans son tout nouvel Hôtel de la Ferme inauguré cet été au cœur d’un écrin méditerranéen de 2.500 hectares. Un endroit hors du commun où des soins et des massages sont prodigués dans un spa en plein air et où il est possible de nager dans une piscine taillée dans le roc comme de manger un repas étoilé dans une grotte.
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QUEL BONGO CORRESPOND LE PLUS À VOTRE MAMAN ? 1 Si votre maman était un plat, elle serait : a Un curry thaïlandais épicé (1) b Une salade César (2) c Des spaghettis à la Bolognaise (0)
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Votre maman est plutôt : a Anxieuse, stressée (0) b Dynamique, motivée (2) c Extravertie, fougueuse (1)
Votre maman a besoin : De 7 à 10 points De nouvelles saveurs - Votre maman est bon vivant, rigolote, amicale et aime être en bonne compagnie. En tant qu’amatrice de bonnes choses, elle ne dit jamais non à une soirée restau. Mais pour la fête des mères, on n’hésite pas à faire grimper le niveau en lui offrant un Bongo menu gastronomique avec dégustation de vin.
3 Quelles sont les activités idéales en vacances
selon votre maman ? a Les vacances riment avec bonne bouffe. L’objectif : goûter à toutes les spécialités de la Région, accom pagnée d’un bon verre de vin sélectionné avec expertise. Pourquoi se priver ? (2) b En tant que sportive invétérée, elle veut absolument tester toutes les activités sportives à faire dans les environs. (1) c Hors de question de rentrer à la maison encore plus épuisée. Les vacances, c’est l’occasion de profiter du soleil, de l’hôtel et de la piscine. (0)
4 Si votre maman était une émission de télé,
De 4 à 6 points D’aventure - Elle déborde d’énergie, est ambitieuse et toujours à la recherche de nouvelles choses à faire. Ce qui la rend fière d’elle : quand elle ose dépasser ses limites et prouver à tous ceux qui la pensent incapable qu’elle aussi peut sortir de sa zone de confort. Pour lui faire plaisir, on opte donc pour un Bongo 100% adrénaline avec un choix de plus de 3200 activités à sensations fortes pour une journée mémorable, ou pour un Bongo City-trip avec lequel elle pourra découvrir une nouvelle destination.
elle serait : a Koh Lanta (1) b Top Chef (2) c Fort Boyard (0)
5 Si votre maman croisait son idole de toujours
au supermarché, comment aurait-elle réagit ? a Ni une ni deux, elle aurait été à sa rencontre en lui demandant une photo et un autographe sans oublier de lui dire à quel point elle l’admire. (2) b Elle se serait mise à pleurer et à perdre tous ses moyens, mais aurait quand même fini par avoir sa photo et la poster sur les réseaux sociaux, tout en se disant qu’il serait temps d’investir dans un bon mascara waterproof. (1) c Elle aurait été lui demander timidement un autographe en lui disant que c’est pour l’un.e de ses proches qui est fan. Ahhh, les mamans timides. (0)
De 0 à 3 points De détente - Votre maman est du genre à stresser pour tout et rien, mais ça fait partie de sa personnalité. Elle pense toujours aux autres en s’oubliant parfois, et ne prend que peu de temps pour elle. Cette année, offrez-lui un moment de détente ultime grâce à un Wellness Bongo car elle aussi mérite qu’on prenne soin d’elle. Une ou deux nuits dans un bel hôtel, un massage, des soins, repos à la piscine,… Elle en reviendra plus pimpante que jamais !
Si vous ne parvenez pas à choisir Points
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CET ARTICLE A ÉTÉ RÉALISÉ EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC BONGO. WWW.BONGO.BE
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Texte Elisabeth Clauss
LE VRAI LANGAGE DES ACCESSOIRES On peut faire basculer le message d’une tenue en y adjoignant le bon sac ou la ceinture éloquente qui en transformeront la nature. Mais décodons-nous toujours correctement la double couche de subtilités en filigranes ?
GROSSES CEINTURES, SERRE-TAILLE ET HARNAIS L’A PRIORI
MAISON ERNEST
On connaît la fantasmagorie de ces pièces qu’on catégorise hâtivement sulfureuses surtout quand elles sont taillées dans du cuir ou du simili vernis noir, imagerie lustrée par l’univers des cabarets et des nuits interlopes. Ainsi, prendre le raccourci de votre accessoire fétiche au vocabulaire fetish est facile, mais l’interpréter correctement requière d’assouplir la longe.
LA VÉRITÉ
L’A PRIORI Vous êtes fan de stilettos très très hauts. Le cliché commun cataloguerait n’importe quelle équilibriste du soulier en Domina pour moins que ça. Certes, vous collectionnez les escarpins armés de pics à glace, qui sont des piolets pour escalader vos ambitions. Vous adorez les chausses montantes en cuir alors que vous ne pratiquez ni l’équitation ni la pêche à la mouche. L’angle aigu de vos sandales semble aiguillonner l’imagination de vos contemporains. Qu’ils se détrompent : parfaitement à l’aise dans vos bottes, vous courez vers des horizons à sept lieues de tout ça.
PRESSE
LA VÉRITÉ Vous êtes petite. Les talons hauts vous aident simplement à tenir une conversation les yeux dans les yeux avec des gens de plus d’un mètre soixante. Vous adorez les cuissardes mais loin d’une séduction à la Barbarella, sur vous, ça fait Petit Poucet. Les bottes jusqu’à l’aine portent chaud, c’est tout ce que vous leur demandez. En outre, comme vous n’êtes pas très prêteuse mais que vous ne voulez pas rembarrer vos copines, avec des escarpins de douze, vous êtes tranquilles : vos aiguilles, personne ne va vous les piquer. Et les baskets, vous les gardez planquées.
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TALONS HAUTS, CUISSARDES ET BOTTINES POINTUES
Vous essayez simplement de structurer habilement votre belle chemise blanche. Une large ceinture inspire peut-être l’autorité et la rigueur, mais elle permet aussi et surtout de cintrer une veste androgyne ou une robe pull. Un harnais rappelle l’architecture des bretelles, il souligne les arcs du corps, il évoque les attaches du parachute, pour se sentir bien tenue, quelles que soient les circonstances. Par coquetterie, jeu ou affirmation d’un style, on n’a pas à se justifier d’avoir abandonné le mou du molleton jusqu’au menton. Sinon, ça va barder.
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CHAPEAUX, CASQUETTES ET BARRETTES
LA VÉRITÉ Vous êtes frileuse. Comme une cheminée, vous laissez filer la chaleur par le haut. Votre bonnet n’a rien d’une posture de hipster, c’est juste un atout de confort calorifique. Vos couvre-chefs vous permettent par ailleurs d’épargner vos brushings sous la drache, et quand ça frisotte quand même, vous vous bardez le crâne de barrettes. Vous accessoiriser avec art et laine feutrée augmente votre prestance et quand les autres se cognent la tête contre les murs ne sachant pas comment se coiffer, évidemment, vous ne sentez rien.
LILÙ
L’A PRIORI On respecte toujours l’élégance de quelqu’un qui a pris le soin de se parer d’un beau chapeau, d’un bijou de tête (concept qui couvre tout ce qu’on peut se piquer dans un chignon, s’attacher à la queue de cheval, se clipser sur les mèches rebelles). Voire d’une casquette un peu chiadée. Ce procédé allonge la silhouette, et concentre l’attention sur le regard. Surtout si on ajoute une voilette. Vous voilà mystérieuse et envoûtante, à l’abri de la pluie. Sauf entre les trous.
GRANDES BESACES ET ACCUMULATION DE MINI CLUTCHES L’A PRIORI Quand on voit une femme transporter sa vie dans différents sacs accumulés, on pourrait en déduire hâtivement qu’elle est bordélique ou angoissée. Du genre à ne pas pouvoir sortir sans un kit de couture, une pharmacie entière, des gants fourrés même en été (on ne sait jamais, s’il y a une promo au rayon surgelés), un K-Way s’il pleut, un thermos si les cafés sont fermés. Les grands sacs sont à la fois flippants (« mais qu’est-ce qu’elle trimballe là-dedans ? »), et rassurants (les autres arrivent les mains dans les poches, vous avez tout prévu).
LA VÉRITÉ Vous êtes à la fois pressée et sentimentale. Vous n’avez ni le temps de trier le contenu de vos cabas ni celui de changer de pochette à chacun de vos cent cinquante rendez-vous de la journée. Donc, votre bazar s’accumule. On retrouve au fond de votre sac, collés à la doublure, des billets de train de 2014, des chocolats pris sur les rebords de tasses à café, une pièce de vingt francs belges. Vous savez exactement tout ce qui se trouve là-dedans. Des mots gribouillés par des enfants qui chaussent aujourd’hui du 44, jusqu’au billet de concert qui a changé votre vie. Il n’est un trombone dans ce sac qui pèse dix kilos dont vous ne connaissez l’histoire. Et vous la racontez, à chaque fois que vous prenez l’avion, aux patients douaniers de l’aéroport, qui en ont vu d’autres.
MÉDAILLONS SENTIMENTAUX ET BRELOQUES ROMANTIQUES L’A PRIORI Les bijoux symboliques, quelle que soit leur valeur vénale, qu’ils soient fondus dans l’or le plus pur et ornés de pierres précieuses ou vendus à la tonne à la caisse de grands magasins, s’assemblent tout autour de notre corps pour composer une armure de messages plus ou moins inconscients. En affichant des cœurs, des hirondelles croisées et des prénoms gravés, vous vous fabriquez un fameux bouclier de tendresse inoffensive.
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CÉLINE DAOUST
LA VÉRITÉ Une accumulation de gris-gris liés à l’enfance, comme les pompons accrochés au sac ou les pendentifs en forme d’oursons, est à prendre avec circonspection. Et si toutes ces manifestations de mignonneries inoffensives cachaient des peines mal digérées, ou une indifférence à maquiller ? Un doudou en porte-clef est loin d’être anodin, c’est un accessoire d’immunité. L’innocence portée en étendard, c’est presque un oxymore. Mais ça explique qu’un cœur en métal lourd puisse nous rendre le cœur léger.
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RAFA GALLAR
Ensemble jupe maxi et top, Carolina Herrera.
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UNE PLACE AU SOLEIL Réalisation Silvia Montoliu et Barbara Garralda Photos Rafa Gallar
Le printemps, enfin. Les premiers rayons de soleil et l’espoir d’une peau dorée. Quelles sont les premières pièces qui verront la lumière ? Notre sélection de looks légers et joyeux, aux prémices des vacances.
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Pull-over côtelé gris avec cordon de serrage, mini-jupe en soie, microshort et mules jaunes, Prada.
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Haut en crochet, pantalon palazzo à motif fleuri, ceinture, sac à bandoulière et sandales, Etro. Chemise rayée, Lloyd's pour El Corte Inglés. Bracelet en or rose avec coeurs et pendentif en or rose, Chopard.
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Combi grise, boucles d'oreilles avec strass, bracelet doré et ceinture bleue, Saint Laurent par Anthony Vaccarello.
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Body côtelé blanc, El Corte Inglès. Bagues et bracelet Serpenti Viper, bracelet et collier Serpenti Seduttori, Bvlgari.
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Gilet court brodé, bralette, pantalon à rayures et sandales, Isabel Marrant. Panier, Celine par Hedi Slimane. Bijoux, Thomas Sabo.
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ÉQUIPE DE PRODUCTION : Mannequin : Myrtille Revemont @UNO Coiffure et make-up : Miguel Angel Alvarez pour Yves Saint Laurent et ghd.
Top en taffetas de soie et satin et pantalon, Loewe. Bracelet, Tous.
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Robe longue en soie, Fendi. Bijoux, Chopard.
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COU LEURS MENTHE À L’EAU
Stylisme Delphine Dumoulin Photos Iris Rombouts
Les plus beaux accessoires de la saison se déclinent dans des nuances douces et rafraîchissantes qu’on a presque envie de croquer. Quels sont les sacs, chaussures et bijoux qui vont nous faire craquer ? 94 ELLE magazine
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Sandales à lanières cloutées, Guess, 145 €. Sac étui jaune à bandoulière, Le tanneur, 179 €. Manchette collier de chien en aluminium jaune, Hermès, 605 €.
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Micro sac Saddle en cuir vert, Dior, 2.100 €. Sandales plates Ava en cuir vert d’eau, March 23, 129,95 €.
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Mules en cuir jaune pâle Déa, AGL, 315 €. Sac en cuir jaune pâle clouté, Guess, 130 €. Lunettes solaires à monture jaune, Dolce & Gabbana, 145 €.
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Casquette en coton lilas, S’ Oliver, 25,95 €. Broche puzzle rose, Essentiel, 65 €. Sneakers roses en cuir vegan, Veja X Mansur Gavriel, 140 €.
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Bougeoirs cubiques et sphériques en verre coloré, 25 € et 35 € Fést Amsterdam. Mini-sac coeur en cuir matelassé et métal, Chanel, 3.000 €. Lunettes de vue roses translucides, Missoni by Safilo Group, 180 €. Bagues métal et cristaux violets, 85 € et 98 € Melissa Kandiyoti.
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Bottes santiag en cuir rouge, H&M Studio, 129 €. Sac en cuir rouge Della Cavalleria, Hermès, 4.100 €.
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Eau de parfum , Dries Van Noten, 220 €.
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Sac en nylon rouge matelassé, H&M Studio, 9,99 €.
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Bracelet en résine vert et noir, Chanel, 620 €. Montre iconique Dolce vita, apt de Longines, 1.180 €.
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Sac banane Carmen en cuir végétal vert tendre, March 23, 129,95 €. Lunettes solaires kaki, Peter and May chez Norui, 290 €.
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ENTRE DANS LA BEAUTÉ Le créateur belge lance une collection de dix fragrances, de 30 rouges à lèvres et d’accessoires.
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Texte Lore Ginneberge Photo Iris Rombouts
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Rose et cannabis « Il y a trois ans environ, j’ai invité des parfumeurs dans mon jardin. Ils ont immédiatement fait des associations auxquelles je n’aurais moi-même pas pensé », raconte le créateur. Il évoque avec enthousiasme les osmanthes, de petites fleurs à l’odeur incroyable, et ne cache pas sa passion pour les roses. Mais ses parfums sont plus que ses fleurs préférées dans un flacon. Comme toujours, le créateur oscille entre le chic et le choc. « J’aime faire des combinaisons de plantes improbables. Dans une roseraie, par exemple, on ne plante normalement rien d’autre. Certaines règles régissent le champ des possibles, mais je ne les respecte pas. Cette approche rebelle se traduit par le floral vert Rosa Carnivora et le floral épicé Raving Rose, les deux parfums à base de rose de la gamme. »
Certain·e·s diront : « Encore une maison de mode qui voit dans la beauté une mine d’or. » D’autres se demanderont pourquoi ce développement n’arrive qu’aujourd’hui. La toute nouvelle collection de Dries Van Noten, composée de dix fragrances, de 30 rouges à lèvres et d’accessoires, fonctionne comme une extension organique de son univers. L’idée a germé — comme pour une grande partie de ses créations — dans son jardin.
Dries Van Noten ose prendre des risques avec des fragrances comme Voodoo Chile et Cannabis Patchouli. Ce dernier, par exemple, sans être un favori immédiat du panel de test, a tout de même été sélectionné. « Il y a des parfums plus difficiles », admet-il. « Mais c’était le but. Ce ne sont pas forcément des produits mainstream. » L’inconvénient d’une collection aussi vaste ? On ne vous arrêtera pas nécessairement dans la rue parce que vous portez du Dries Van Noten. Mais le créateur n’y voit aucun désavantage. « La personne qui porte le parfum doit être intrigante. Il en va de même pour les vêtements que je confectionne : dans une collection, chacun choisit ses pièces et les porte de différentes manières. L’intention des parfums est que tout le monde puisse se retrouver en eux. » Exit aussi les références aux « parfums pour hommes » ou aux « parfums pour femmes » dans la campagne de communication. « Totalement hors de propos », tranche Dries Van Noten.
Objet unique slash produit de beauté Difficile de parler des parfums sans aborder leurs magnifiques flacons. Lorsqu’on interroge Dries Van Noten sur l’histoire qui se cache derrière ses dix parfums, le packaging arrive bien vite sur le tapis. « Le flacon sert de traduction à la fragrance et incarne ses contrastes. C’est
« MES PARFUMS NE SONT PAS FORCÉMENT DES PRODUITS MAINSTREAM »
pourquoi j’étais si heureux de pouvoir créer une collection tout de suite », explique-t-il. « Énormément de maisons utilisent les mêmes bouteilles dans une couleur différente, mais personne n’est assez fou pour en concevoir dix différentes à partir de plastique recyclé, de bois, de métal gravé, de porcelaine, de verre traité… Chacune a présenté des difficultés spécifiques. » Grâce à l’attention particulière portée au packaging, ces flacons sont à la fois des œuvres d’art et des produits de beauté. Le créateur considère les flacons de parfum vides qui se trouvent dans une salle de bains comme des objets décoratifs à part entière. « Ce sont des bouteilles auxquelles on peut s’attacher. Par conséquent, mon nom ne doit pas prendre trop de place afin qu’elles puissent se fondre dans les intérieurs après leur utilisation. » L’idée de recyclage s’inscrit parfaitement dans la philosophie de la marque. Pas de place pour les compromis, qualité et durabilité vont de pair. Ainsi, le packaging est scellé sans plastique ni colle. Pour ce faire, l’équipe a mis au point une boîte en pâte à papier au toucher étonnamment luxueux. « Un processus fascinant… et très chronophage », confie Dries Van Noten. En outre, les étuis de parfums et de rouges à lèvres sont rechargeables. Car comme si la collection de parfums n’était pas assez impressionnante, elle s’accompagne de 30 rouges à lèvres. Ceux-ci sont conditionnés dans des pochettes bicolores avec un bord doré, un plaisir à sortir de sa trousse de maquillage assortie et à appliquer avec un pinceau gracieux. La maison présente une gamme de nuances en trois finis qui vont du brillant et du satiné au mat, toutes enrichies d’huile de rose musquée pour nourrir les lèvres. Mais pourquoi commencer par le rouge à lèvres ? « Dans nos défilés, l’accent est souvent mis sur les lèvres, tandis que le reste du visage reste neutre », répond Dries Van Noten. « L’essentiel, c’était de créer des rouges à lèvres avec le juste équilibre entre le fini, l’intensité et la couleur. On peut comparer ça à la recherche des plus beaux tissus. » Aussi vaste que ce premier lancement puisse paraître, ce n’est qu’un avantgoût. Le créateur nous fait immédiatement comprendre qu’il garde encore des cartes dans sa manche. Le but ultime ? Une collection complète de cosmétiques marquée par des combinaisons-chocs. Des produits merveilleux à avoir, à conserver et – faute avouée à moitié pardonnée – à utiliser pour faire sensation. magazine ELLE 109
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Texte Malvine Sevrin
LA PHYTOTHÉRAPIE,
En phase avec un désir général de « retour au naturel », la phytothérapie éveille la curiosité. Zoom sur une approche médicinale qui se veut plus douce.
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e « soigner » par les plantes ne date pas d’hier. « Les premières traces d’usage remontent à la préhistoire et les premiers textes gravés relatant des propriétés des plantes remontent à 5.000 ans à Sumer et 4.700 ans en Chine », explique le docteur Daniel Sciméca, médecin homéopathe, phytoaromathérapeute et membre du conseil scientifique de l’Institut Arkopharma. Depuis, la phytothérapie a fait du chemin et son efficacité est aujourd’hui fondée sur des faits. Du grec phyton, « plante », et therapeia, « traitement », la phytothérapie utilise des plantes médicinales pour soigner, mais aussi prévenir, les différents maux du quotidien. « C’est une pharmacopée riche et merveilleuse, capable de soigner sans effets secondaires et dans le respect de l’écologie personnelle et environnementale », estime le Dr Sciméca. Chaque plante possède en effet des propriétés et des domaines d’application parfois très différents. L’ortie, par exemple, est utilisée pour soulager les douleurs articulaires, mais aussi les troubles de la prostate, tandis que la mélisse favorise l’endormissement et atténue les douleurs gastro-intestinales. On retrouve ces précieuses plantes sous de multiples formes : en tisanes (on parle alors d’herboristerie), huiles essentielles (aromathérapie), bour-
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geons (gemmothérapie), gélules, en comprimés de poudre ou en ampoules (on parle de phytothérapie sèche ou liquide)… Par ailleurs, il est souvent intéressant d’associer plusieurs plantes entre elles pour répondre au mieux à une problématique. Alors, parmi cette vaste pharmacie végétale, comment s’y retrouver ? Les novices auront peut-être l’impression de pénétrer dans un monde totalement inconnu. Les livres ou sites web peuvent être un bon début pour se renseigner sur les différentes propriétés, les modes de prise et les associations conseillées. Il ne faut pas hésiter à demander conseil à son médecin ou à son pharmacien, ou encore à consulter un·e professionnel·le (spécialiste en thérapies naturelles) pour aller plus loin.
Une médecine complémentaire ou de première intention Insomnies, maux de tête, fatigue, problèmes digestifs… Fragilisés par nos rythmes de vie actuels, nos organismes sont soumis à toutes sortes de troubles du quotidien qui, la plupart du temps, peuvent être soignés naturellement grâce à la phytothérapie. Parmi les motifs de consultation les plus fréquents, la spécialiste en thérapies naturelles Muriel Deblander cite les troubles liés au système digestif (digestion, ballonnements, constipation, nausées), les problèmes cardiaques (arythmie, palpitations) ou de peau (acné, eczéma, psoriasis). Mais aussi, de plus en plus souvent, des problèmes de dépression et de burn-out. Laurence, 52 ans, adepte de phytothérapie depuis plus de 20 ans témoigne : « C’est toujours mon premier réflexe, car certaines pathologies bénignes, comme des rhumes, peuvent être soignées entièrement naturellement. » Passionnée, cette ancienne préparatrice en pharmacie a entamé une reconversion professionnelle en tant que conseillère en produits de santé naturels. « Je ne me retrouvais plus dans les ordonnances à rallonge », confie-t-elle, « les médicaments auront toujours leurs raisons d’être pour certaines pathologies, mais la phytothérapie est là pour soutenir les fonctions physiologiques, accompagner un état, favoriser la vitalité… » Si on oppose souvent les médicaments « classiques » et la phytothérapie, la comparaison n’a en réalité pas lieu d’être. En effet, la « phyto » n’a pas pour ambition de se substituer à la médecine traditionnelle, et ces deux approches peuvent tout à fait être complémentaires dans le cadre de pathologies lourdes. « On peut accompagner une personne suivie pour une chimiothérapie pour travailler sur les effets secondaires en complément de son traitement habituel », précise la naturopathe.
Une approche holistique L’une des particularités de la phytothérapie est qu’elle ne se contente pas de traiter un symptôme ou un organe en particulier, mais traite le/la patient·e dans sa globalité. On parle d’ailleurs de démarche « holistique » comme l’explique Muriel Deblander qui exerce depuis quinze ans le métier de naturopathe. Une première consultation dans son cabinet dure environ 1 h 30. Au fil d’une discussion avec le/la patient·e, l’experte passe en revue la manière dont la personne fonctionne : comment elle vit, mange, dort, respire, se dépense, etc. « On ne se focalise pas sur le problème physique, mais on analyse la façon dont la personne se comporte d’un point de vue holistique, en prenant en considération toutes les sphères de sa vie, y compris son alimentation, ses émotions et sa gestion du stress. » Grâce à cette vision d’ensemble, la phytothérapeute va pouvoir donner des conseils sur différents aspects, y compris l’alimentation qui joue un rôle important, et identifier les plantes qui vont pouvoir soutenir l’organisme. « On est vraiment à l’écoute de ce que la personne est prête à mettre en place comme changements pour être acteur de sa santé. » Au niveau des plantes, le/ la phytothérapeute va utiliser toute la palette dont il/ elle dispose : « il m’arrive ainsi de donner un bourgeon, une huile essentielle et un complément alimentaire. » Souvent qualifiée de médecine douce, la phytothérapie est donc une approche à ne pas négliger pour soigner, mais aussi prévenir, tout en respectant le corps dans sa totalité et son environnement.
« ON EST VRAIMENT À L’ÉCOUTE DE CE QUE LA PERSONNE EST PRÊTE À METTRE EN PLACE COMME CHANGEMENTS POUR ÊTRE ACTEUR DE SA SANTÉ »
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Texte Marie-Noëlle Vekemans
le mec à suivre
THOM WALKER
C'est le nouveau directeur de la création maquillage chez Givenchy. Ce talentueux make-up artist anglais a séduit la maison par sa créativité, son charisme et son approche novatrice du maquillage. Rencontre.
Quel est votre look signature ? Je dirais que mon look signature est toujours d’une simplicité intemporelle, avec un élément de surprise. Par exemple : illuminer la peau, rien sur les yeux, mais avec un rouge à lèvres foncé audacieux ; ou encore essayer de nouvelles techniques ou de nouvelles formules ; ou même créer des looks sur des hommes. Malgré mon style personnel, je fais toujours correspondre mes maquillages à la personne que j’ai en face de moi. L’objectif est toujours de valoriser le modèle.
Quel est votre moment préféré lorsque vous réalisez un look ?
Le premier est en lien avec ma marraine, une femme plutôt glamour dans les années 80 et 90. Elle vouait un amour sincère à tout ce qui touchait à la beauté et la mode. Elle aimait le côté luxueux du maquillage, des packagings et j’adorais la regarder se maquiller. J’étais tout simplement fasciné. C’est certainement l’une des raisons pour lesquelles j’aime maquiller aujourd’hui.
Qu’est-ce qui vous séduit le plus dans les produits de maquillage : les textures, les couleurs, les packagings ?
Quelle création beauté emblématique de Givenchy vous a le plus marqué ? Je dirais le mascara Phenomen’eyes. À l’ouverture, on découvre cette petite boule capable d’allonger et de recourber les cils instantanément. Je n’avais jamais rien vu de tel avant.
Le meilleur conseil beauté qu’on vous ait jamais donné ?
Je suis passionné par tout ce qui touche au design et ce que j’aime dans le maquillage, ce sont les possibilités infinies qu’il offre, qu’il s’agisse de nouvelles formules et de nouvelles textures de produits ou encore d’idées d’emballage astucieuses pouvant contribuer à un monde de la beauté plus durable.
Soigner et protéger sa peau. C’est le plus grand organe du corps.
Pourquoi un tel amour du design ?
Quelles sont les grandes règles à suivre et les erreurs à ne pas commettre quand on se maquille ?
Parce qu’il peut changer notre façon de vivre et améliorer notre monde, et c’est quelque chose que j’aime beaucoup.
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Quelle est, selon vous, la routine beauté minimale ? Encore une fois, prendre soin de sa peau, la traiter avec douceur et gentillesse et lui prodiguer des massages.
Je ne pense pas qu’il y ait de règles en matière de maquillage. Pour moi, c’est une question d’auto-expression et comment le maquillage vous fait vous sentir.
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Quel est votre premier souvenir qui touche au maquillage ?
J’adore les premiers instants où le modèle est assis sur la chaise et que je commence la préparation de la peau. C’est une vraie chance pour moi d’apprendre à connaître la personne en face de moi. J’aime travailler la peau, c’est presque comme la polir. Je peux passer beaucoup de temps à faire ça, c’est assez thérapeutique pour moi.
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on a testé
UN LIFTING DOUX ICOONE Avec l’âge, les tissus cutanés ont une tendance naturelle à se relâcher. La machine interne en charge du renouvellement cellulaire s’encrasse et ne tourne plus à plein régime. Petit à petit, des signes de vieillissement apparaissent : double menton, joues, lèvres et paupières tombantes, manque de fermeté et d’élasticité de la peau, teint brouillé, etc. Pour atténuer ces symptômes et ralentir leur progression, on a testé un massage du visage très particulier, réalisé avec une machine innovante qui donne des résultats immédiats, dès la première séance.
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Le concept : la technologie Roboderm® derrière Icoone repose sur l’utilisation de microstimulateurs — qui envoient pas moins de 21.600 microstimulations par minute — et qui vont agir comme des milliers de petites mains capables de masser la peau en même temps. Cette stimulation unique est vraiment efficace. Parmi les bienfaits du traitement, on constate une augmentation du flux sanguin et une amélioration du drainage lymphatique, une meilleure oxygénation des tissus, une stimulation des fibroblastes producteurs d’élastine et de collagène. Les avantages : ce traitement est indolore, non invasif et sans effets secondaires. Les résultats : visibles après une seule séance. Le teint est plus lumineux (les éventuelles rougeurs s’estompent en quelques heures seulement), les tissus sont regonflés (y compris les lèvres), l’aspect et la qualité de la peau sont améliorés. L’effet lifting est immédiat. Les rides et sillons sont atténués. Un véritable coup de fouet. Pour des résultats qui se maintiennent dans le temps, il est nécessaire de commencer par une à deux séances par semaine le premier mois et d’ensuite entretenir les résultats sur le long terme une fois par mois. Soin Icoone chez Esthetiek Mooi, rue Clem. Vanophem 109 à Overijse, 02 767 78 59.
BON À SAVOIR Pourquoi ne faut-il jamais oublier d’appliquer ses soins avant d’aller dormir ? On ne cesse de répéter qu’une bonne nuit de sommeil est essentielle pour se réveiller le teint frais et les traits reposés. Un conseil qui vaut de l’or puisque c’est effectivement la nuit, pendant le sommeil, que la peau travaille le plus. On peut même dire qu’elle tourne à plein régime : augmentation de la microcirculation, pic de régénération cellulaire, renforcement de l’épiderme, etc. Épargnée par les agressions extérieures subies durant la journée (pollution, rayons UV, stress, tabac, etc.), la peau s’adapte à son environnement et profite de ces heures de repos du corps pour se détoxifier et de se régénérer. Des études en chronobiologie (étude des rythmes biologiques) démontrent que la multiplication cellulaire est maximale vers 1 h et minimale vers 13 h. Même constat du côté de la circulation sanguine dans les petits vaisseaux cutanés, elle est plus importante la nuit, entre minuit et 4 h. On constate également que la peau est plus perméable. Raison pour laquelle, le démaquillage, le nettoyage et l’hydratation sont des étapes indispensables avant de filer sous les draps. Propre, elle absorbera mieux les soins appliqués ce qui aura pour effet de booster leur efficacité.
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NOS SUPER-HÉROS NOCTURNES 1 Un soin qui rend éclat et douceur à la peau nuit après nuit. Peeling de nuit au charbon, The Body Shop, 30 ml, 24 € 2 Un masque de nuit conçu pour optimiser le rythme biologique naturel de régénération et d’autoréparation nocturne. Masque nuit chronobiologique, Noble Panacea, 322 € les huit doses (produit vendu avec le gua sha Noble Panacea, The Sculptor et l’applicateur en silicone) 3 Une crème redensifiante à la texture baume est formulée à partir d’actifs inspirés des procédures esthétiques. Sleep & Lift, Filorga, 50 ml, 73,90 €. 4 Un masque de nuit à la texture gélifiée apporte jusqu’à 150 % d’hydratation à la peau après huit heures de sommeil. Pillow Glow Sleeping Mask, Nu Skin, 75 ml, 40,95 €. 5 Une brume apaisante à base de lavande et de bois sacré qui favorise l’endormissement. Ritual of Jing Pillow Mist, Rituals, 50 ml, 17,50 €.
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COMMENT FORTIFIER SES CHEVEUX APRÈS L’HIVER ? Pendant l’hiver, la chevelure est mise à rude épreuve : températures négatives, humidité ambiante, frottements constants contre les vêtements, etc. Quelques conseils des expert·e·s cheveux de Leonor Greyl pour la fortifier à l’arrivée des beaux jours.
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C’est le nombre d’années qui sépare l’ancienne et la nouvelle formule du soin best-seller All Day All Year de Sisley. La version 2022, revue et améliorée à la lumière des dernières découvertes faites en laboratoires, permet de protéger encore plus efficacement la peau
1 Pour conserver un cuir chevelu sain et bien oxygéné, il est recommandé de laver ses cheveux régulièrement avec un shampooing doux et adapté à la nature du cuir chevelu. Une erreur trop souvent commise : trop espacer ses shampooings de peur de perdre davantage de cheveux dans la douche. 2 Faire une cure de vitamines deux fois par an à l’automne et au printemps pour fortifier les cheveux. Les apports en vitamines à travers une nutrition saine comme les fruits, légumes et d’huiles végétales riches en oméga (comme l’huile de germe de blé) sont tout aussi essentiels. 3 Parmi les causes de la chute, on observe souvent un cuir chevelu déficient et mal irrigué. La simple pratique du massage permet d’augmenter l’afflux sanguin vers le follicule pileux et de lui apporter tous les nutriments nécessaires à la croissance du cheveu. Profiter donc d’un petit temps de massage soit pendant le shampooing, soit pendant le séchage tête en bas ou encore pendant le brossage matin et soir cela permettra ainsi de stimuler la microcirculation régulièrement. 4 Garder une belle chevelure implique aussi une véritable routine afin de nourrir, assainir et fortifier les cheveux dès la racine. Il est important de se faire conseiller par des professionnel·le·s capables d’établir un diagnostic des cheveux et de leur offrir un soin expert sur mesure. Plus d’infos et de conseils sur www.leonorgreyl.com
contre les signes de l’âge provoqués par l’exposome, à savoir l’ensemble des facteurs environnements et endogènes auxquels
responsable de 80 % du vieillissement cutané. Un véritable top coat de tous les soins du quotidien. 50 ml, 335 €.
LE CONSEIL DE PRO Quand on parle de cheveux en bonne santé, on pense à moins de casse au brossage et à une croissance plus rapide. Pour parvenir à cet idéal, on mise sur le soin du cuir chevelu et l’hydratation des fibres. Le brossage doit être doux pour limiter la casse et se faire dans le sens de la fibre soit du haut vers le bas, mais en commençant par les pointes et en montant petit à petit vers le crâne. Le must : L’Original, le Traitement Moroccanoil qui s’applique sur cheveux propres et essorés, des demi-longueurs jusqu’aux pointes. Il peut aussi se mélanger à un masque hydratant pour plus de résultats. 25 ml, 16,90 €.
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un individu est exposé au cours de sa vie,
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Texte Marie-Noëlle Vekemans
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COMMENT ÉVITER LES INFLAMMATIONS ET POILS INCARNÉS ?
Présents sur la quasi-totalité du corps, les poils ont plusieurs utilités, dont celle de protéger la peau des rayons UV ou encore d’aider à maintenir la température corporelle. Jugés inesthétiques sur certaines zones par une frange importante de la population, les poils sont régulièrement, voire quotidiennement, épilés. En résulte parfois l’apparition d’irritations, d’imperfections et même d’inflammations plus ou moins récurrentes. Comment limiter les dégâts ? Les conseils du docteur Claire Debusscher, dermatologue au Brussels Skin Center*.
épilation peut provoquer des effets secondaires, mais bonne nouvelle, rien de bien grave, ni d’irréversible. « On parle de problèmes esthétiques avant tout ; de rougeurs à l’endroit de l’extraction, d’irritations de la peau, de petites inflammations du follicule pileux – appelées folliculites – ou encore de poils incarnés qui sont des poils qui poussent de façon sous-cutanée et qui risquent d’entraîner une inflammation. » Selon la dermatologue, certaines précautions sont à prendre avant de s’épiler, mais il n’existe pas de technique d’épilation idéale. « Que le poil soit coupé à l’aide d’un rasoir, dissous avec une crème dépilatoire, arraché avec de la cire, un épilateur, une pince à épiler ou encore détruit au moyen d’un laser, chaque technique possède des avantages et des inconvénients. Il n’y a pas de généralités à faire. Il faut aussi savoir que certaines zones du corps ainsi que certains types de peaux sont plus sujets à présenter des complications. » On ne naît donc pas tous et toutes égaux/égales en matière de pilosité.
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Les épaisseurs de peaux et de poils varient. Certaines personnes ne présenteront aucune réaction sans prendre la moindre précaution alors que d’autres cumuleront les inconvénients. Bonne nouvelle tout de même, en vieillissant, la peau s’affine et les poils se font eux aussi plus fins, moins nombreux et moins rapides à croître, ce qui réduit naturellement les problèmes de poils incarnés.
La règle d’or Limiter la transmission et la prolifération des germes. « Peu importe la technique d’épilation utilisée, l’hygiène est primordiale. Les rasoirs, pinces à épiler et épilateurs manuels et électriques sont des outils qui doivent être désinfectés après chaque utilisation. » En effet, si des bactéries sont présentes sur l’épiderme, elles se déposeront sur l’ustensile d’épilation et seront déplacées d’une zone spécifique du corps à d’autres. En cas de maladie de peau avérée, il est souvent recommandé par les médecins – même si ce n’est pas écologique – d’utiliser des rasoirs à lames jetables, de terminer le rasage par la zone contaminée, et d’en changer à chaque utilisation. « Dans la même idée, il ne faut jamais partager son rasoir avec une autre personne, et ce, même si la lame a été désinfectée. Le microbiote cutané (ensemble des micro-organismes vivant à la surface de la peau) est propre a chaque individu, il faut éviter au maximum de s’échanger des germes. » Sans parler des maladies sexuellement transmissibles en cas d’utilisation sur les zones intimes.
« POUR ÉVITER LES POILS INCARNÉS CHEZ LES PERSONNES QUI Y SONT SUJETTES, ON RECOMMANDE DE PROCÉDER À UN GOMMAGE QUI VA ÉLIMINER EN PARTIE LES PEAUX MORTES ET LIBÉRER L’ACCÈS AU POIL »
Les bons gestes à adopter L’idéal est de préparer la peau. « Pour éviter les poils incarnés chez les personnes qui y sont sujettes, on recommande de procéder à un gommage qui va éliminer en partie les peaux mortes et libérer l’accès au poil. » L’idée est de décoller un maximum le poil de la peau et d’orienter son angle de pousse à la perpendiculaire. En cas d’utilisation d’une pince à épiler, on n’hésite pas à relever le poil avant de l’arracher. Pour le rasage, l’épilation à la cire ou à l’épilateur, le mouvement de coupe ou d’extraction se fait dans le sens opposé à la pousse, souvent du bas vers le haut. « Dans certains cas spécifiques, un·e dermatologue peut aussi recommander l’usage de crèmes aux acides de fruits qui auront pour effet d’affiner la peau grâce à une légère action peeling et de faciliter la repousse également. » Prévenir les poils incarnés est important, car le risque est un développement du problème sur toute la zone. Mais à nouveau, pas de place à la panique ou au désespoir, des solutions existent et des traitements sont possibles. Prudence également avec la température de la cire lors de l’application sur la peau. Une fois la peau épilée, propre et sèche, on n’oublie pas de l’hydrater pour la rendre souple et confortable.
Le laser : l’option longue durée Cette technique permet de détruire la structure qui donne naissance au poil et d’empêcher la repousse sur plusieurs années (les résultats varient selon les individus). « L’épilation au laser peut se réaliser sur tous les types de peau, du phototype 1 jusqu’au 5, des peaux claires aux foncées, des solutions adaptées existent. » Par précaution, le laser ne sera pas recommandé pour éliminer les poils situés dans les orifices ou sur les zones trop proches des yeux. La technique n’est pas non plus efficace sur les poils fins ou le duvet. Efficace et intéressante sur le long terme, elle est aussi la plus chère ; comptez 500 €* pour un traitement des jambes complet. Le nombre (de 4 à 12) et la fréquence des séances varient selon la localisation et les individus. On le répète, s’épiler n’est en rien une obligation. Votre corps, vos choix, mais si vous décidez de vous lancer, faites-le avec les bonnes infos recueillies auprès de personnes qualifiées, les bons gestes et une hygiène irréprochable. C’est votre peau qui vous dit merci ! * www.brussels-skin-center.be, avenue Winston Churchill 165E à Bruxelles, 02 375 03 70.
BON À SAVOIR : LE RISQUE DE REPOUSSE PARADOXALE De quoi s’agit-il ? « C’est l’effet inverse souhaité qui se produit. Après le traitement laser, au lieu d’avoir moins de poils sur la zone, on en a plus. Certains types de peau et certaines zones sont plus sujets au phénomène. Face à certains indices, un·e professionnel·le saura qu’il vaut mieux s’abstenir » La cause ? Probablement une intensité du laser pas assez élevée qui viendrait alors stimuler le poil au lieu de le détruire. D’où l’intérêt de se rendre chez un·e médecin spécialiste pour réaliser ce type de traitement et éviter les mauvaises surprises. 120 ELLE magazine
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LE MAXX ROYAL BELEK RESORT
GROS PLAN SUR UN JOYAU DE LA RIVIERA TURQUE À deux pas du cœur de la Turquie, le Maxx Royal Belek Resort est un vrai paradis pour les golfeurs mais aussi l’écrin parfait pour des vacances de rêve. Entre détente dans le spa, table d’exception et plaisirs en famille.
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Le Maxx Royal Belek Golf Resort vous libère de tout votre stress, sauf peut-être au moment de choisir parmi la trentaine de massages proposés. Toutes les envies sont permises, du massage Mandara à quatre mains aux massages thaïs à base de compresses infusées aux épices. Totalement rénové, le spa MaxxWell vous plonge en un instant dans un délicieux havre de paix. Au programme : une piscine intérieure de 312 m2, deux suites SPA, quatre saunas, un bain turc, un hammam, vingt-quatre salles de thérapie, six cabines à gommage et un solarium ultramoderne. Autant dire que vous avez l’embarras du choix. Cette année, la thérapie par les sons rejoint les options thérapeutiques. Ce rituel pratiqué depuis des siècles en Asie retiendra à coup sûr votre attention. Pendant le traitement, des bols tibétains, aussi appelés bols chantants, sont positionnés à différents endroits du corps. Les vibrations émises par les battements rythmiques se propagent dans tout le corps et régénèrent les cellules. Ce massage par les sons entraîne un ralentissement des ondes cérébrales et permet d’atteindre un état de méditation. Dans le même esprit, l’offre de traitements esthétiques inclut des soins de pointe à base de mousse aux plantes aromatiques, des
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cures de rajeunissement de la peau, des séances de luminothérapie LED et de thérapie par le vide ou par microcourants. Sans oublier les effets apaisants de soins dermocosmétiques de marques d’avantplan telles que Ligne St Barth, Biologique Recherche et Forlle’d. Après ce passage bienfaisant au spa, les clients peuvent regagner de belles villas disséminées sur le complexe. L’architecture joue la carte de l’harmonie et du respect de la nature.
VUE SUR MER ET CONFORT HAUT DE GAMME Les hébergements offrent un luxe apaisant qui fait un bien fou. L’offre se compose de chambres avec vue sur mer et de suites VIP conçues sur mesure. Les villas Albatros et les suites plus spacieuses comme les villas Presidential et Owner, d’une superficie pouvant aller jusqu’à 630 m2, sont parfaites pour les grandes familles généralement friandes de cette région. Situées en bordure du parcours de golf Montgomerie, les villas individuelles à deux étages garantissent une grande intimité grâce à leurs piscine extérieure et terrasse privatives, pavillon avec bain à remous, bain turc, salle de bains avec jacuzzi, sauna et douche. Une petite faim ? Le chef étoilé Michelin Alfredo Russo se fera un plaisir de vous accueillir dans son restaurant pour de savoureux menus aux couleurs de la région.
CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC MAXX ROYAL. MAXXROYAL.COM
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VOYAGE BELEK
UNE ÉVASION ENTRE NATURE ET LUXE Et si, cette année, on se permettait réellement un séjour hors du commun ? Pas comme ceux que l’on prévoit en dernière minute dans le genre « on ne savait pas trop où aller », mais d’un voyage qui vaut vraiment la peine d’être préparé et…savouré ! Direction Antalya, en Turquie, dans le quartier de Belek qui nous émerveille par sa nature environnante, et qui abrite l’hôtel luxueux dans lequel on s’empresse de poser nos bagages cet été, le Voyage Belek Golf & Spa. On vous fait visiter !
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GASTRONOMIE ET WELLNESS Parce que des vacances réussies riment également avec la satisfaction des papilles, Le Voyage Belek compte sept restaurants à la carte aux saveurs aussi étonnantes que fabuleuses, ainsi que d’un restaurant principal où sont servis de somptueux buffets ouverts. Vous aurez donc la chance de découvrir la culture culinaire exceptionnelle de l’Extrême-Orient, mais aussi de faire le tour du monde dans votre assiette ; cuisine chinoise, japonaise, mexicaine, italienne,… Il y en a pour tous les goûts, mais aussi pour tous les membres de la famille, des plus grands au plus petits. Côté bien-être, l’établissement promet un moment de détente ultime avec ses nombreuses installations wellness : bains turcs, sauna, hammam, douche choc,… Tout ce dont vous avez besoin pour libérer votre corps et votre esprit de toutes leurs toxines. Le Sense SPA propose un large éventail de soins allant des traitements nouveaux et modernes aux traitements mystiques de l’Extrême-Orient, jusqu’aux programmes de soins personnalisés en fonction des besoins de chacun. Peau, corps, massages classiques, balinais ou indiens,… Une expérience complète qui viendra titiller vos cinq sens et dont vous sortirez plus revigoré.e.s que jamais. Pour terminer la visite en beauté, et si on s’installait au bord de l’une des piscines de l’établissement ? Ou êtes-vous plutôt tenté.e.s d’améliorer votre swing au Montgomerie Maxx Royal Golf Club, l’un des terrains de golf les plus affirmés des rives de la Méditerranée ?
UN COCON PLEIN DE PROMESSES Situé à 45 km du centre-ville d’Antalya et à 35 km de l’aéroport, le Voyage Belek (qui fait partie des établissements du groupe Voyage Hotels) s’étend sur une superficie de 93.500 m², ouvrant ses portes à un service impeccable au milieu des pins de Belek, l’un des plus beaux rivages de la Méditerranée. Un petit coin de paradis entouré d’une nature époustouflante qui en fait la destination idéale pour les couples, mais également pour les familles à la recherche d’une atmosphère relaxante et luxueuse. Avec ses bungalows et ses villas duplex Laguna au milieu de la verdure ainsi que ses chambres dans le bâtiment principal, l’hôtel accorde une importance inégalée à chaque détail, du design de chaque pièce jusqu’aux produits L’Occitane, enseigne réputée pour sa qualité et son efficacité, mis à disposition dans toutes les salles de bain du complexe. Le must ? En plus d’un personnel aux petits soins, chaque client peut bénéficier personnellement d’un service d’assistance - Voyage Assistant - qui lui permettra de passer un séjour sans accrocs. Mieux qu’à la maison ! CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC VOYAGE HOTELS. WWW.VOYAGEHOTEL.COM
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Voyager, découvrir, apprendre, grandir
MARIE- NOËLLE VEKEMANS
S’EVADER
Vue sur l'océan et une piscine privative depuis la terrasse d'une villa de l'hôtel Kandima Maldives.
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Texte Marie- Noëlle Vekemans
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MALDIVES
OYAU DE L’OCEAN INDIEN
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#Visitmaldives. Ce hashtag a littéralement fait un raz-de-marée sur les réseaux sociaux en 2020. Le monde entier semblait s’y être donné rendezvous : stars de cinéma, célébrités de tous les milieux, business man/woman, influenceurs et wanna be, tou·t·es ont inondé nos écrans de téléphone de photos paradisiaques. Destination de rêve très prisée par les amoureux/euses et les jeunes marié·e·s, les Maldives méritent-elles vraiment cet engouement ?
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Pour décrire les Maldives, on peut dire sans exagérer qu’il y a le ciel bleu azur, le soleil éblouissant et l’océan turquoise à perte de vue. Sans oublier la végétation sauvage et luxuriante, les si précieux récifs coralliens, les poissons multicolores, les dauphins espiègles, les requins câlins, les milliers d’îles édéniques, dont certaines encore inhabitées, les bancs de sable perdus au milieu de cette immensité de bleu, etc. Voyager aux Maldives est synonyme d’évasion et la garantie d’en prendre plein les yeux.
« OÙ QUE VOUS POSIEZ LES YEUX, VOUS DÉCOUVRIREZ DES PAYSAGES TROPICAUX FÉÉRIQUES »
Luxe et farniente, mais pas que Dès l’arrivée à l’aéroport de Malé (la capitale), la magie opère. Il fait 40 degrés et le ciel est d’un bleu presque irréel. Situées de chaque côté de l’Équateur, la meilleure période pour s’y rendre est notre saison hivernale. Le contraste n’en est d’ailleurs que plus agréable. Pour rejoindre les différents hôtels, répartis sur les quelque 26 atolls comprenant au total plus d’un millier d’îles, deux solutions s’offrent aux touristes : le speed boat ou l’hydravion. On vous conseille d’opter pour le second. Le spectacle en vaut la chandelle car il est tout simplement unique au monde. Des d’îles de diverses formes et tailles s’étalent sous vos yeux éblouis dans un somptueux dégradé de bleu. Le ton est donné. Où que vous posiez les yeux aux Maldives, vous découvrirez des paysages tropicaux féeriques faits d’eau, de palmiers et de sable blanc. Le dépaysement et la déconnexion sont garantis. Mais pour s’offrir des vacances aux Maldives, il faut compter un budget important. De plusieurs milliers à quelques dizaines de milliers de dollars par personne, parfois pour quelques jours seulement. Les Maldives sont une destination luxueuse, mais il est tout à fait possible de fortement réduire la facture en choisissant des hôtels plus abordables. C’est le cas de Plumeria. Situé sur une île où habitent encore quelques locaux, cet hôtel de charme est une option pour profiter de la beauté des Maldives et des activités nautiques et aquatiques typiques à prix réduit. Peu importe le luxe de l’hébergement, vous aurez toujours une vue imprenable sur l’océan et les incroyables couchers de soleil.
Plumeria « Affordable Luxury » : hôtel situé sur une île encore habitée par des locaux. Chambres à des prix abordables.
Quand on pense aux Maldives, on pense surtout aux amoureux/euses. Une fois encore, les réseaux sociaux se sont chargés de faire de cette destination the place to be des couples en vue. Avec pas moins de 1.200 îles flottant au beau milieu de l’océan Indien, ce pays tropical est une des destinations préférées pour les demandes en mariage et les lunes de miel ... et c’est vrai que les photos prisent sur place sont magnifiques. L’album souvenir sera on ne peut plus Instagrammable. S’aimer aux Maldives, c’est finalement vivre comme dans un film. Parmi ces lieux féériques, le très bel hôtel Mövenpick situé sur l’île de Kuredhivaru. Sur place, tout est fait pour attirer les touristes en quête d’exotisme et de détente dans un confort haut de gamme. Chaque hôtel visité propose tout un éventail de services spécialement dédiés aux amoureux/euses : décoration de la chambre, table privée au beau milieu de la plage, orchestre, shooting photo, etc. tout est fait dans les moindres détails pour sublimer les moments en tête à tête. Ce que l’on sait moins sur les Maldives, c’est que le pays est aussi une très chouette destination pour les familles et les bandes d’ami·e·s. Le très grand complexe hôtelier Kandima accueille bon nombre de célébrités. Multiples bars, restaurants et piscines, centre nautique proposant de nombreuses activités, boutique, studio de méditation et de yoga, atelier créatif de peinture, etc. Cet hôtel propose trois à quatre possibilités de logement différents selon le budget et les envies des résident·e·s. Impossible de ne pas y passer les vacances rêvées.
MARIE-NOËLLE VEKEMANS
Le business de l’Amour
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Hotel Mövenpick : le plus luxueux. Ses villas sur l'eau sont à couper le souffle et l'offre de restauration est large et raffinée.
Une destination kids friendly Finalement, malgré un trajet en avion relativement long (une dizaine d’heures de vol + les escales), dans les hôtels, tout est fait pour le bonheur des kids. Partir aux Maldives avec un·e jeune enfant est en fait un très bon plan. Pour adoucir le trajet, prévoyez peut-être un break de deux jours à Doha ou Dubaï, 6h30 de vol environ depuis Bruxelles. Ensuite, pour rejoindre Malé, comptez encore 4h30 à 5h de vol. Les infrastructures et services destinés aux enfants varient d’un hôtel à l’autre, mais quasi tous proposent une plaine de jeux extérieure, mais aussi souvent couverte (l’air co est clairement une question de survie entre 11h et 15h). De multiples activités sont organisées en journée : bricolage, cours de sport, location de vélo, activités nautiques, tout est prévu pour que tout le monde profite de ses vacances. Il est également souvent possible de faire appel à des nounous pour quelques heures seulement ou même full time.
Pour les amoureux/euses des océans Si pour certain·e·s, le farniente est le but ultime de leur trip aux Maldives, sachez tout de même que cet état insulaire est aussi un lieu d’exception pour les sports nautiques en tout genre et pour les amateurs et amatrices de plongée et de snorkeling. Pour dénicher les meilleurs spots, faites confiance au personnel des hôtels qui passent bien souvent leurs jours de congé à sillonner l’océan à la découverte de la faune et la flore avoisinante. Dauphins, tortures, requins, poissons, il ne faut manquer ces rencontres hors du temps avec les animaux sous aucun prétexte. Inoubliable tout simplement. Les locaux ainsi que le personnel des hôtels sont sensibilisés à la cause environnementale. Les Maldivien·ne·s, très fier·e·s de leur pays et de ses richesses, sont initié·e·s dès le plus jeune âge à la préservation des océans, source d’alimentation et d’emploi. Il n’est donc pas rare, lors
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d’une sortie en bateau, de voir un membre de l’équipage stopper l’embarcation et plonger dans le seul but d’en sortir un morceau de plastique flottant en surface. Tous les hôtels incitent leurs hôtes à ne rien jeter dans l’eau ou sur la terre, à ne pas demander le renouvellement quotidien des draps et serviettes, les déchets plastiques sont même absents de nombreuses îles, etc. Autant de petits gestes qui peuvent faire une différence au bout du compte. En effet, comme tous les paradis tropicaux, les Maldives sont en première ligne face aux conséquences du réchauffement climatique. La température des océans augmente avec pour conséquences moins de poissons, des animaux marins qui restent de plus en plus éloignés des côtes et des récifs coralliens qui se meurent à vitesse grand V. Certains hôtels proposent d’ailleurs des workshops de sensibilisation.Des activités ludiques, mais surtout éducatives facturées quelques dizaines de dollars, mais encore trop souvent boudées par les touristes. Quand on sait le prix d’un voyage aux Maldives, il est dommage de constater que les touristes ne daignent pas s’intéresser à la sauvegarde de ce petit coin de paradis. En définitive, les Maldives restent une destination inoubliable car idyllique. Une expérience rêvée qui laissera des souvenirs indélébiles, surtout si vous êtes friands de nature et de sports nautiques. Il ne vous reste plus qu’à donner vie à vos rêves en planifiant vos prochaines vacances sous les Tropiques. Franchement, après les années que l’on vient de passer, vous le méritez !
« CET ÉTAT INSULAIRE EST AUSSI UN LIEU D’EXCEPTION POUR LES SPORTS NAUTIQUES EN TOUT GENRE ET POUR LES AMATEURS ET AMATRICES DE PLONGÉE ET DE SNORKELING »
Un voyage qui s’organise
ET POUR S’Y RENDRE ? L’option la plus rapide et la plus confortable depuis la Belgique reste bien évidemment l’avion. Qatar Airways, compagnie aérienne détentrice des titres de « World’s Best Airline » et « World Best Business Class » (respectivement « Meilleure compagnie aérienne au monde » et « Meilleure Business classe au monde » selon SkyTrax World Airline Awards 2021), propose quatre vols par semaine depuis Bruxelles jusqu’à Malé avec une escale à Doha doté d’un aéroport dont le nombre de boutiques et lieux de restaurations a de quoi donner le tournis. L’expérience est donc premium et confortable malgré une bonne dizaine d’heures de vol. Qatar Airways mérite sa réputation de compagnie haut de gamme en raison de toute une série de détails qui ont finalement toute leur importance lorsque l’on voyage aussi loin. Que vous voyagiez en business ou en économique, Qatar Airways et sa flotte moderne offrent la possibilité de choisir son siège (dans la
mesure des disponibilités, bien évidemment). Gros point positif pour les accros au hublot qui veulent profiter de la vue au décollage et à l’atterrissage. Côté valises, la compagnie autorise des bagages de 25 kilos en éco et de 40 kilos en business. À bord, si vous ne trouvez pas votre bonheur parmi les centaines de films et séries (dont des sorties récentes), chaînes de radios, playlists, jeux et autres activités (près de 4.000 au total) proposées sur chaque écran individuel, vous avez aussi la possibilité de profiter d’une heure de wifi gratuit pour rester connecté avec vos proches ou vos collègues. Le choix de boissons est large et qualitatif, tout comme l’offre de repas et snacks qui comprend toujours une option végétarienne. Dès l’embarquement, la sécurité de tous et toutes est garantie par le respect des gestes barrières pour prévenir la propagation de la Covid : siège laissé libre, désinfection de l’air mais aussi des sièges et autres matériels permettent de voyager confortablement et l’esprit tranquille. Pour preuve, une note de sécurité aérienne 5 étoiles Covid-19 a été délivrée à Qatar Airways par Skytrax. Plus de renseignements : qatarairways.com
MARIE-NOËLLE VEKEMANS, UNSPLASH/ISHAN
Tout n’est pas paradisiaque aux Maldives pour autant. Bien que la situation politique soit stabilisée depuis 2019, le régime reste fortement critiqué à l’international. En effet, ce pays de tradition musulmane est soumis à l’application de la charia. S’il est tout à fait possible d’y voyager en sécurité, il est déconseillé de s’y rendre sans point de chute, en mode baroudeur/euse. Peu de touristes s’aventurent d’ailleurs dans la capitale. Selon la cohabitation ou non avec les locaux, certains hôtels ne vendent pas d’alcool et demandent aux touristes féminines de se couvrir le corps (genoux, épaules, ventre et poitrine) en dehors de leurs infrastructures. Mieux vaut le savoir avant de choisir son itinéraire de vacances et éviter les déceptions. Si votre idéal de vacances est de vivre l’aventure au jour le jour en fonction de vos balades dans la ville et de vos rencontres avec les habitant·e·s, les Maldives ne sont alors pas la destination qu’il vous faut.
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Texte Camille Vernin
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QUELLES SONT LES SOLUTIONS POUR SORTIR DU TOURISME DE MASSE ?
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La question est sur toutes les lèvres : partitions-nous en vacances comme avant la pandémie ? Quel·le·s genres de touristes allons-nous devenir ?
« MÊME LES GUERRES MONDIALES N’AVAIENT PAS PRODUIT UN TEL RECUL DU TOURISME »
« Je n’ai qu’une peur, c’est qu’il devienne à la mode. Déjà on y vient de Madrid, bientôt on y viendra de Paris (…). Alors Biarritz, ce village si agreste, si rustique et si honnête encore, sera pris du mauvais appétit de l’argent (…). Alors Biarritz ne sera plus Biarritz », écrivait déjà Victor Hugo en 1843. S’il est loin d’être un phénomène récent, le tourisme de masse a connu des pics délirants ces dernières années. Alors que l’on comptait 25 millions d’arrivées internationales en 1950, on a atteint le record de 1,5 milliard en 2019. Sans la pandémie, ce chiffre aurait frôlé les 2 milliards l’an dernier selon le World Travel & Tourisme Council (WTTC). Un phénomène lié à la hausse démographique, mais pas que. Dès 1850, un dénommé Thomas Cook crée la première agence de voyages. Il faudra attendre les années 50 pour que la pratique se démocratise grâce à une forte croissance économique et un meilleur niveau de vie. Les revenus augmentent et les congés payés s’allongent. Le développement de la voiture et des routes ainsi que des moyens de transport aériens pas chers rendra le tourisme de plus en plus facile. Les agences de tourisme matraquent leurs all-in dans des lieux paradisiaques et des chaînes d’hôtels de très grande capacité et les villages de vacances à bas prix se développent.
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L’impact de la pandémie Le voyage est devenu de moins en moins fatigant pour celles et ceux qui en ont les moyens. À tel point qu’on peut désormais trouver des touristes sur l’ensemble du globe, y compris dans les lieux inhabités. Il s’est aussi individualisé. Avant la pandémie, l’industrie du tourisme contribuait à un montant de 9.200 milliards de dollars, soit 10,4 % de la richesse mondiale et représentait 10,6 % de l’emploi, faisant de ce secteur l’un des dix plus grands. La Covid19 a provoqué un choc sans précédent puisqu’en 2020, le tourisme mondial a plongé de plus de 70 %, « même les guerres mondiales n’avaient pas produit un tel recul. La perte de recettes est estimée à plus de 1.000 milliards de dollars », écrit Rémy Knafou (« Réinventer le tourisme »).
Une perte sèche qui s’est cependant accompagnée d’une prise de conscience des impacts négatifs du tourisme à travers le monde. Au Pérou, le Machu Picchu a vu réapparaître l’ours à lunettes sur des territoires qu’ils avaient désertés. En Thaïlande, où le nombre de touristes a baissé de 83 % durant la pandémie, de plus en plus d’animaux marins comme de tortues menacées d’extinction et des requins-baleines ont aussi été observés. Désormais, pour permettre à la faune et à la flore de se régénérer, la Thaïlande a décidé de fermer et de limiter l’accès de plus de 150 parcs nationaux en moyenne trois mois par an. Plus proche de chez nous, Venise n’a jamais été aussi calme vidée de ses touristes pendant la pandémie. Pour la première fois, les Vénitien·ne·s ont pu se promener sur une place Saint-Marc déserte. L’occasion d’une prise de conscience pour la Sérénissime qui a dû réfléchir à « l’après » afin d’endiguer le flux de touristes qui pointe déjà le bout de son nez depuis la levée progressive des restrictions sanitaires. En 2022, il faudra réserver et payer pour visiter la ville, entre 3 et 10 € selon la saison. Les autorités envisagent même d’installer des tourniquets aux différents points d’entrée pour contrôler les allées et venues, faisant craindre à certain·e·s que Venise se transforme encore davantage en « parc d’attractions à ciel ouvert ». L’objectif ? Limiter les « mordi e fuggi » (littéralement délits de fuite), soit les touristes « qui parcourent la ville en une journée, courent de monument en monument, ne dorment pas sur place et consomment peu », explique Rémy Knafou. « Ces mal-aimés du tourisme salissent et surchargent la ville, les faire payer est donc une façon de leur incomber les frais d’entretien. Mais ce n’est pas comme ça qu’on limitera le nombre de touristes. » La cité des Doges n’est pas la seule à vouloir repartir sur de bonnes bases. C’est aussi le cas de Barcelone, Berlin, Bali, Bangkok, Londres et Paris, mais aussi Dubrovnik en passant par Marrakech ou Agra et son Taj Mahal. •••
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L’illusion du local
Quelles solutions ?
L’une des solutions les plus souvent citées est le développement d’un tourisme « durable » ou « alternatif ». On les connaît tous et toutes, ces incitations à nous faire « sortir des sentiers battus » et à partir à la rencontre « des sociétés préservées », « Optez pour l’île de Lido plutôt que Venise, Calakmul au Mexique plutôt que le Machu Picchu ». De la même façon, les invitations à tester de nouvelles expériences en accord avec l’humain et la nature au travers d’écolodges, de cabanes « tout confort » ou de tourisme « citoyen » se multiplient. Une réponse au tourisme de masse ?
Comment continuer à voyager sans culpabiliser dès lors ? Sommesnous donc tous voués, en partant en vacances, à faire fi de la planète et de la tranquillité de vie des citoyen·ne·s, à dénaturer le patrimoine et à bannir l’accident de l’ailleurs pour nous retrouver cantonnés aux circuits balisés ? Cette sensation que l’on a souvent quand, au bout du monde, on croise un couple qui parle notre langue avec un guide du Routard sous le bras. Selon les expert·e·s du voyage, il existe plusieurs pistes à mettre au point dès aujourd’hui. D’abord et la plus évidente : réglementer les transports, en optant notamment pour des navires plus propres (la compagnie norvégienne Hurtigruten et la française Ponant ont déjà renoncé au fioul lourd). Il s’agit aussi de réguler l’usage de l’avion, autre gros émetteur. Puisque la perspective d’un « avion propre », peu émetteur de CO2, est encore un projet de long terme, peser sur la fiscalité est l’une des contraintes dissuasives envisageables. L’Autriche a déjà décidé que les billets d’avion devraient coûter au minimum 40 euros. C’est aussi le seuil plancher que réclame en France le Syndicat national des pilotes de ligne, « pour éviter le dumping environnemental et social ». Taxer les billets d’avion ou les voyageurs/euses fréquent·e·s et réduire les voyages d’affaires sont autant de pistes qui existent. Il faut dans ce cas faciliter au maximum
« Ce sont des niches touristiques qui alimentent tout autant le tourisme de masse », explique Rodolphe Christin (« Manuel de l’antitourisme »). « On imagine simplement des produits qui vont attirer une nouvelle clientèle. Résultat, les lieux qui échappent au tourisme deviennent de plus en plus restreints. »Selon lui, parler de lieux alternatifs est surtout un argument marketing qui ne fait que repousser le problème. Un constat partagé par Rémy Knafou : « Sortir des sentiers battus est l’aspiration d’une clientèle de niche, généralement à budget élevé, qui recherche des lieux encore jamais vus, mais surtout une façon de se distinguer de la troupe. En vérité, il n’existe qu’une seule sorte de tourisme : le tourisme de masse. »
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EN 2022, IL FAUDRA RÉSERVER ET PAYER POUR VISITER VENISE.
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IL EXISTE PLUSIEURS PISTES, DE LA RÉGLEMENTATION DES TRANSPORTS À L’AUGMENTATION DES PRIX DES BILLETS D’AVION. l’usage de substituts terrestres à faible émission de CO2 comme le train. Toutes ces mesures ne se conçoivent bien sûr qu’à condition d’une volonté politique forte, supportée par un électorat convaincu de l’urgence d’agir. Quant à la gestion du flux touristique, on voit déjà des villes limiter l’accès à des lieux saturés en instaurant des quotas quotidiens. Rémy Knafou raconte comment le site très fragile The Wave (Arizona) a mis en place un tirage au sort pour accueillir 20 personnes par jour. « De même, seules 5.000 personnes par jour ont accès au Machu Picchu (Pérou) pour des visites limitées à quatre heures », ajoute-t-il. En 2018, les Philippines ont fermé l’île de Boracay pendant six mois. Ce petit coin de paradis s’était transformé en « fosse septique », pour citer les mots du président du pays, sous l’effet du tourisme massif. Autre mesure selon Eudes Girard, géographe auteur « Du voyage rêvé au tourisme de masse » : endiguer la croissance incontrôlée des locations touristiques et interdire la construction de nouveaux hôtels. À Barcelone, une loi sur la quantité de lits disponibles (actuellement estimée à 175.000) a été mise en place. Venise interdit depuis 2017 la création de nouveaux hôtels dans le centre-ville. Amsterdam a limité la location aux touristes à 30 jours par an, interdit l’ouverture de nouveaux commerces de souvenirs et exclut les cars de touristes du centre-ville. Paris envisage de faire de même et limite déjà les Airbnb.
Pourquoi voyage-t-on ? « Mais le tourisme est devenu une norme sociale et un symbole de réussite », tempère Eudes Girard pour qui il est inutile de diaboliser le tourisme de masse. « Dans une logique démocratique, je ne vois pas au nom de quoi on pourra empêcher les gens d’aller aux mêmes endroits aux mêmes moments. On peut seulement se contenter de lisser les flux. » Pour Rodolphe Christin, la question doit se poser en amont. « Pourquoi le tourisme est devenu une activité incontournable ? De quoi est-il le symptôme ? Nos conditions de vie et nos espaces quotidiens sont-ils devenus à ce point insupportables que nous avons besoin de cette bulle d’oxygène pour tenir le coup ? La question à se poser est : qu’est-ce qu’on va chercher ailleurs qu’on pourrait trouver ici ? » Pendant ce temps, les observateurs/trices de tendances prédisent déjà un pic du « revenge travel » comme forme d’exutoire pour compenser la perte de liberté pendant la pandémie. Une partie de la solution ne se situerait-elle finalement pas dans le fait de préférer le chemin à la destination, voyager moins, mais mieux et plus longtemps pour éviter le syndrome des voyageurs/euses blasé·e·s et mûrir ses finalités ? Bref, remettre en question ses habitudes, ou comme l’écrit Rodolphe Christin : « Moins d’agitation, plus de conscience. » magazine ELLE 137
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c'est mon histoire
Texte Juliette Debruxelles Illustration Florence Collard
JE VIS UNE HISTOIRE SECRÈTE (ET IMAGINAIRE) AVEC « LE TYPE DU TRAIN » J’ai appelé Marc-Henri, mon meilleur ami, en premier. Puis ma belle-mère chez qui ma fille de 3 ans et demi séjournait durant mon voyage. Je ne me souviens pas très bien de ces appels, mais ils portaient le même message : « Je ne vais pas revenir, je pars avec un inconnu que j’ai croisé dans le train. » Qu’est-ce que qui m’a conduit à prononcer ces mots aux deux personnes adultes dont je suis la plus proche ? Une rencontre, dans le Moscou-Vladivostok, avec un grand type dont je ne connais toujours pas le nom. J’étais journaliste à l’époque (j’ai fait une déviation depuis et cette aventure n’y est pas pour rien). Pour les besoins d’un reportage pour un magazine suisse pour lequel je travaillais de temps en temps, j’avais embarqué dans le Transsibérien. Un train mythique et un trajet de plus de 9.000 kilomètres qui a inspiré bien des aventurier·e·s et écrivain·e·s. J’allais passer une dizaine de jours dans une
cabine à « l’ancienne ». J’avais peur d’être allergique aux acariens sans doute nichés dans le velours rouge des banquettes. J’avais aussi peur de l’ennui, des problèmes pour charger la batterie de mon ordi portable, de la nausée à chaque mouvement du wagon. Mais j’étais aussi super excitée à l’idée de traverser Ekaterinbourg, Irkoutsk et de prendre du temps pour moi, sous prétexte de bosser. J’avais besoin de réfléchir et de pleurer. Mathieu m’avait quittée quatre mois plus tôt. Notre couple n’avait pas tenu à l’arrivée de notre fille. On s’était effilochés. Il a commencé à travailler beaucoup trop, à ne plus me répondre quand je lui posais une question, à me reprocher mes déplacements pros. Classique, comme un couple qui se délite. Je pouvais compter sur sa maman – ma belle-mère – et c’est elle qui gardait la petite quand je partais en reportage. Mathieu était trop occupé, trop « paslà », trop fâché, trop concentré sur des petites brunes dans des bars, trop décevant. Ce voyage en Transsibérien, ça voulait dire être loin, en mouvement, seule, avec assez peu de choses à faire. Ma mission : raconter ce que je voyais et vivais à bord. Mon seul effort : aller à la rencontre des gens qui voyageaient eux aussi, leur demander pourquoi, quand, où, comment, qui et combien.
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c'est mon histoire
Quand on est en voyage, on parle toutes les langues sans en parler aucune. On fait des gestes, on regarde les yeux, les lueurs, les signes. C’est le non-verbal, finalement, qui conduit les échanges. Et l’instinct. Le mien s’est brouillé quand je me suis approchée de ce grand type blond. Grand, grand comme un ours. La mâchoire dure, les mains énormes. Même si j’essaye de lutter pour m’améliorer, je suis pétrie de clichés, comme tout le monde. Alors j’ai pensé « c’est lui, c’est l’Homme de l’Est ». Presque une caricature. Il était seul, ne parlait pas, ne lisait pas, ne riait pas. Tout chez lui était rentré, mais dans une posture d’une solidité époustouflante. Un bloc de chair sur une charpente raide, surmonté de cheveux blonds aux reflets un peu verts, comme seuls certains cheveux blonds le sont. Verts comme ses yeux. Verts comme le train. J’ai regardé le type que j’appelle encore aujourd’hui « le type ». Il m’a regardée aussi. Personne n’a baissé le regard ni ne s’est mordillé la lèvre inférieure. Et il n’y a pas eu non plus de musique de fond qui aurait démarré pour nous entraîner dans une passion. Pas de désir qui monte, pas de souffle coupé. On s’est juste regardés jusqu’à ce qu’il arrête de me regarder, se lève et s’en aille. Pour les gens qui ont déjà croisé un animal sauvage dans
« IL M’A REGARDÉE AUSSI. PERSONNE N’A BAISSÉ LE REGARD NI NE S’EST MORDILLÉ LA LÈVRE INFÉRIEURE »
la nature, la scène doit évoquer quelque chose. Dans Bruxelles, la nuit, j’ai vu plusieurs fois des renards et ça faisait le même effet. Un arrêt, puis un départ. Un peu comme le train. Je voulais fixer ce moment, le prolonger, vivre un truc. Il fallait que je photographie le type. J’ai un bon œil et du bon matériel. Les moyens dont dispose la presse nous obligent à être multitâches. Mon reportage devait comprendre de beaux clichés d’ambiance. Il me suffisait donc d’expliquer la démarche au type pour nouer le dialogue. Je ne voulais pas le draguer (je ne savais même plus comment on faisait après six ans de relation avec Mathieu). Je voulais juste… Je ne sais pas. En tous cas, je ne voulais rien d’autre qu’entrer en contact avec cet être humain qui ressemblait à une statue. J’ai repéré son wagon et sa cabine, j’ai frappé à la porte, il n’a pas ouvert. J’ai réitéré le manège le midi, puis le soir. Pas de réponse. Le lendemain, je l’ai recroisé. Je lui ai sorti une phrase en anglais. Il n’a rien dit, il n’a exprimé aucun signe de compréhen-
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sion ni de méfiance. Il s’est juste retourné et il est parti. Le vent de ma vie. Durant la nuit, j’ai rêvé de lui. Je me suis réveillée avec la certitude que ce type était l’homme de ma vie. Je me suis mise à écrire à propos de ce que serait notre quotidien dans une cabane au bord du lac Baïkal. Il pêcherait, je ferais fumer le poisson. On ne parlerait pas, jamais. Seuls nos silences nous suffiraient. On vivrait en autarcie, on cultiverait nos produits, on fabriquerait une barque avec du bois coupé dans la forêt. Un jour un chien perdu arriverait jusqu’à nous et on l’adopterait. On sentirait la cendre et le froid. Nos peaux seraient rouges. On s’aimerait sans doute. Dans mon fantasme, il n’y avait que lui et moi. Pas le monde, pas ma fille, pas Mathieu, pas d’époque ni de lieu. J’ai eu une poussée de fièvre et de violents maux de tête. J’ai dormi presque toute la journée. C’est le soir même que j’ai appelé Marc-Henri et belle-maman pour leur annoncer que je quittais tout. Le lendemain, j’ai recroisé le type et j’ai cru qu’il me souriait. Juste un « sourire d’yeux ». Là, j’ai commencé à pleurer à chaudes larmes sans le quitter du regard. Il est descendu du train à Listvianka et n’est plus remonté. Il est parti et j’ai réellement hésité à le suivre. J’aurais pu le traquer, le pister, ouvrir sa vie pour m’y glisser. J’aurais pu connaître son prénom, savoir si son père le punissait quand il était petit et connaître le goût de ce qu’il aimait boire. Mais je ne suis pas descendue du train. Je n’ai rien fait. Ce qui m’a fait du bien, c’est de sentir au plus profond de moi que ça aurait été une possibilité. J’étais réellement à la croisée des chemins et je sais que j’aurais eu la force d’aller plus loin. Ma fille m’aurait sans doute manqué après quelques heures à errer à la recherche de cet inconnu dans les rues d’une ville froide. Mes proches auraient signalé ma disparition, on m’aurait rattrapée, raisonnée. J’aurais été une « disparue volontaire » et je n’ai pas eu besoin de le faire pour me savoir capable d’un élan de liberté. J’ai rappelé Marc-Henri et belle-maman pour leur expliquer que j’avais eu un coup de cafard et m’excuser de les avoir inquiétés. Mon voyage s’est terminé et je suis rentrée… De retour, j’ai demandé à un ami artiste de dessiner le « portrait robot » du type que je n’ai finalement pas photographié. Je l’ai encadré. C’est l’homme de ma vie et son image est posée à côté de mon lit. Je pense à lui chaque jour depuis trois ans et je vis avec lui une vie imaginaire parallèle et secrète qui me comble et me nourrit. Bientôt, je serai prête à revenir dans « la vraie vie ». Pour le moment, je m’occupe de mon amour pour lui, des livres que j’écris, et de ma petite fille.
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Texte Marie Guérin
C I T Y- B R E A K
3 NOUVELLES ADRESSES POUR S’ÉVADER
On n’avait pas envie d’aller très loin. Juste besoin d’un dépaysement complet et la promesse d’oublier d’où on vient, mais à deux pas. La rédaction a testé trois adresses à proximité d’Anvers ou Bruxelles pour déconnecter, le temps d’un week-end.
Ça faisait longtemps que Bruxelles ne nous avait plus fait rêver avec un hôtel cinq étoiles, digne des plus belles adresses parisiennes. Désormais, nous n’aurons plus besoin de prendre le Thalys pour alimenter notre feed en clichés somptueux, depuis que le Juliana a ouvert ses portes, en septembre dernier. Niché au cœur de la ville, place des Martyrs, il offre une occasion en or de retrouver le centre-ville qu’on avait presque oublié depuis la mise en place du piétonnier. Les choses bougent, le quartier Dansaert se redynamise et on en profite pour passer chez Stijl, Arte Antwerp et Isabelle Bajart, boutiques cultes à (re)fréquenter. Les bras chargés de shopping-bags (il faut créer sa propre légende), on ouvre les portes de l’impressionnante demeure classée, fraîchement rénovée. Le bâtiment qui abritait encore jusqu’il y a peu des habitations et maisons privées a été entièrement redessiné pour répondre au confort exigé par ses 43 chambres et suites. L’entrée, donc. On est directement surpris·e par l’atmosphère à la fois feutrée et chargée des couloirs bleu foncé. C’est une galerie d’art. La décoration a été imaginée
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LUXE ET VILLE, LE CONFORT SANS COMPROMIS
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par le designer italien Eugenio Manzoni. Elle est enrichie de la collection privée du propriétaire, Éric Cléton, qu’il n’est d’ailleurs pas rare de croiser sillonnant les pièces à la recherche de nouvelles idées créatives. À gauche, le bar et son bas relief gigantesque de Thésée et le Minotaure d’Emanuele Luzzati, provenant du bateau de croisière Stella Océanis garantit l’effet de surprise. Une pièce aux accents exotiques qui se prête aux confidences et aux rendez-vous amoureux. Il est d’ailleurs accessible à tou·te·s, sans devoir être client de l’hôtel. En face, l’imposant escalier et sa mosaïque Michel-Ange mène aux chambres réparties en six catégories de 20 à 150 m2, certaines avec haut plafond, d’autres mansardées, toutes avec leur charme au style néo-classique. On apprécie l’usage sans modération du papier peint qui anime les étages. À droite de l’entrée, le lobby accueille les visiteurs/euses dans son cabinet de curiosités composé au gré des voyages des propriétaires, ce qui laisse rêveur… Au bout du couloir, le regard est attiré par un étonnant plafond décoré de formes géométriques dorée à la manière de Klimt. C’est la brasserie Juliana qui propose une carte franco-belge dirigée par la jeune cheffe Rosa Caldarola. C’est là qu’on déguste le petit déjeuner « Belgitude » composé des meilleures pâtisseries locales. Mais il serait dommage de repartir avant d’avoir découvert le sous-sol. C’est là qu’est installée l’impressionnante piscine ornementée de clés grecques, ce motif cher à la maison Versace. C’est la pierre maîtresse de ce séjour luxueux, il est impensable d’oublier son maillot ! Le spa se compose d’une salle de musculation, d’un sauna et d’un hammam qui viennent compléter cette expérience gastronomique et bienêtre. Le genre de plaisir que l’on s’offre pour une nuit ou plus, la proximité nous autorise à improviser.
« LE GENRE DE PLAISIR QUE L'ON S'OFFRE POUR UNE NUIT OU PLUS »
Juliana Hotel Brussels, 1-4 place des Martyrs à 1000 Bruxelles. juliana-brussels.com. Dès 285€ la nuit.
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SPA ET GASTRONOMIE, C’EST MIEUX QU’À LA MAISON Direction la Bourgogne, aux portes de la Champagne, dans une demeure comme on en rêve : une maison de maître un peu perdue, construite dans les années 1830 à l’emplacement d’un château détruit à la Révolution. Le Château de Courban, tenu par les frères Frédéric et Jérôme Vandendriessche, raconte une histoire de famille. D’abord les parents, décorateurs qui y font leur maison de famille qu’ils finissent par agrandir pour accueillir des hôtes. Ensuite, les fils qui lui apportent un classement 4 étoiles en 2012 et une première étoile Michelin pour le restaurant dirigé par le chef Takashi Kinoshita. On a tout de suite adoré cette ambiance qui mélange convivialité et raffinement, luxe et détente. Parce que, si on peut s’extasier des heures sur la nature environnement, le charme de la décoration et l’aménagement du jardin, soyons honnêtes, ce qui nous a motivés à faire ces quelques heures de voiture, c’est avant tout, la promesse d’un séjour bien-être dans le spa Nuxe et ses 300 m2 de salles de massage, hammam, sauna et jacuzzi. On n’est pas déçus. Avec vue sur la terrasse et la piscine, on s’autorise les meilleurs traitements : un massage californien, un soin éclat, un gommage ou, carrément, l’escapade de 2h45 qui comprend un soin du visage et un massage au choix. Les papilles sont aussi à la fête avec la cuisine revisitée du chef aux origines japonaises. Des plats français aux accents nippons aux intitulés qui font saliver comme « le caviar Osciètre, langoustine, pois mange-tout et radis roses » du menu « Émotions ». Il faut une nuit pour s’en remettre ! Côté chambre, ici pas de rationnement de l’espace. La plus petite fait 25 m2 et la plus grande 65 m2. Elles sont réparties entre la maison de maître historique, les constructions contemporaines entourant la piscine et l’appartement occupant les deux niveaux du pigeonnier du XVIe siècle, petit bijou de dépaysement. Il n’y a pas de numéro, pas de style standard, au contraire, une décoration éclectique et élégante qui donne encore plus cette impression d’être « à la maison ». Mais en mieux.
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Château du Courban, 7, rue du Lavoir – 21 520 Courban. chateaudecourban.com. Dès 169 € la nuit.
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Pour communiquer dans cette rubrique, contactez Osez le Centre Ville au +33 1 48 46 60 97
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NATURE ET DÉCONNEXION, LE RENDEZ-VOUS DES FAMILLES Une colline enneigée, un winter barbecue, une patinoire et un aqua garden en hiver. Une plage, des barques, une piscine extérieure et des promenades en été. Non ce n’est pas un Center Parcs ! Ou si, mais dans une version remasterisée où les bungalows ont cédé la place aux villas, la cantine à un bar branché avec une cuisine gourmande et, si on le veut, végé. Bienvenue au Terhills Resort. Porte d’entrée du Parc national de la Haute Campine, ce complexe haut de gamme implanté sur un ancien site minier est géré par Center Parcs, mais propose une approche différente. Avec ses 250 cottages avec vue sur l’eau, l’expérience reste familiale avec un supplément luxe qui ne déplaira pas à ceux et celles qui tiennent à leur confort. Si les enfants se feront une joie de profiter des installations (citons notamment l’e-boat et le kids safari qui risquent des les impressionner à vie), on peut aussi venir se faire plaisir entre potes, le temps d’une mise au vert. C’est la formule que nous avons testée. Au programme, des activités sportives pour les plus motivés : parcours VTT, ski nautique et randonnée. Les plus détendu·e·s préfèrent une après-midi dans le très impressionnant spa Elaisa (pharaonique !), le shopping outlet à Maasmechelen Village. Ou, petit craquage, le moment d’excitation lorsque Chamallow et S’mores nous livre un kit de marchmallows à faire fondre au brasero de la terrasse. Bref, tout le petit monde peut également s’enjailler au tour d’un verre, le bar de la Beach House est ouvert. Il est animé par la fine équipe du restaurant Terland qui, comme son nom le suggère, propose une cuisine aux ingrédients frais du petit déjeuner copieux au barbecue sur la plage, en passant par un lunch équilibré avec vue sur le lac, c’est certainement une des valeurs ajoutées de l’endroit. Une petite soirée dansante avec Dj n’est pas rare, de quoi bien profiter du fait que le retour se fait… à pied. Et côté confort ? Les villas, dont certaines ont directement une vue sur le lac et d’autres sur les ruisseaux, peuvent accueillir entre deux et douze personnes, aménagées dans un style contemporain où chaque chambre possède sa propre salle de bain. Elles sont toutes pourvues d’une terrasse, d’un barbecue (on peut même se faire livrer la viande) et d’une jetée pour amarrer son petit bateau, le fameux e-boat. Les cottages de la catégorie Exclusive sont également équipés de sauna. Dans ces conditions, il sera facile d’aller raconter qu’on a été jouer, le temps d’un week-end, les aventurier·e·s.
« L'EXPÉRIENCE RESTE FAMILIALE AVEC UN SUPPLÉMENT LUXE »
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Terhills Resort, Nationaal Parklaan 1, 3650 Dilsen-Stokkem. Terhills.be À partir de 399€ pour une demi-semaine dans un cottage VIP pour 4 personnes.
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du mois
Tous les mois, Céline Pécheux met en lumière une Wonder Woman du quotidien.
EMILIE MEEUS Comment faire face à la maladie de son enfant ? Continuer à avancer et être heureux.se ? Maman du petit Oscar atteint de la myopathie de Duchenne, Emilie Meeus nous livre un témoignage bouleversant où le bonheur se conjugue au présent.
La vie d’Emilie bascule en janvier 2015 quand les médecins lui annoncent que son petit garçon, alors âgé de 15 mois, est atteint d’une maladie génétique rare : la myopathie de Duchenne. Elle apprend dans la foulée que c’est une pathologie héréditaire provoquant une dégénérescence progressive de l’ensemble des muscles de l’organisme et dont l’espérance de vie ne dépasse pas les 30 ans… « Le papa et moi sommes sous le choc. Assommés par cette nouvelle, le ciel et tous nos projets s’écroulent. Pourtant, très vite, avec nos jumeaux de moins de deux ans dont il faut s’occuper, le quotidien reprend le dessus. Pour rebondir, lever des fonds et faire connaître la maladie rare de notre fils, on décide de créer l’association “Little O against DMD”. Un beau défi, mais qui, très vite, me dépasse, tant le challenge et la charge de travail sont importants. J’ai besoin d’être entourée et d’unir mes forces à d’autres dans le même cas que moi. Je rejoins alors l’organisation indépendante “Duchenne Parent Project Belgium” qui a pour but de motiver les scientifiques, le corps médical ainsi que le gouvernement à trouver un traitement ou un médicament pour vaincre cette maladie orpheline. Rencontrer d’autres parents qui vivent la même chose que moi, partager nos expériences, prendre du recul sur ce qui m’arrive… m’a littéralement sauvée. » « Le plus difficile pour moi a été de faire le deuil de la vie que j’avais imaginée pour lui, pour nous. Au début, j’étais en colère. Je me demandais sans cesse : “Pourquoi lui ?” Et puis, petit à petit, j’ai accepté cette ”nouvelle vie”. Comme l’écrit l’essayiste française Anne-Dauphine Julliand, maman de deux petites filles décédées d’une maladie génétique orpheline : ”Il faut ajouter de la vie aux jours, lorsqu’on ne peut plus ajouter de jours à la vie.” Grâce à son livre “Deux petits pas sur
le sable mouillé”, j’ai compris que même si notre chemin allait être différent ou plus compliqué qu’un autre, il serait heureux, quoi qu’il arrive ! » « Aujourd’hui, Oscar a 8 ans. Il ne peut plus monter les escaliers tout seul ou marcher de longues distances, mais c’est un champion en natation, en vélo et en trottinette électrique. À terme, la maladie touchera très probablement aussi le haut de son corps, le coeur et l’appareil respiratoire… Pour le moment, il profite de tout ce qu’il peut et adore construire des voitures compliquées en Lego et poursuivre sa scolarité à l’école des Blés D’Or à Uccle (une école spécialisée pour les enfants présentant des troubles spécifiques d’apprentissage et des troubles du développement). » « Ce qui est extraordinaire avec Oscar, c’est qu’il ne se plaint jamais. Il profite de la vie, c’est tout. Quant à sa maladie, il constate que les choses évoluent, sans vraiment s’en préoccuper. Il me pose quand même parfois des questions comme : “Pourquoi avec ma maladie on meurt plus jeune ?” J’essaye de lui expliquer avec des mots à lui. On parle du bobo à sa jambe, par exemple… C’est un enfant qui n’a jamais cru au père Noël ou à la petite souris. Il sait que la réalité est plus terre à terre que ça ! Sa résilience me donne la force et le devoir de lui offrir la plus belle des vies. Avant, je planifiais tout. Je me projetais loin. Aujourd’hui, j’essaye de profiter de chaque instant sans trop penser à demain. Tout ce que je peux réaliser avec lui maintenant, je le fais, sans me poser de questions. On n’a pas le choix de toute façon. Chacun a son seuil de tolérance à la souffrance. Le mien n’est pas plus grand que celui des autres. On ne choisit pas les épreuves qui ébranlent nos vies. Elles s’imposent à nous sans nous demander si on est capables de les endurer. Tout ce qu’on a à faire, c’est de les accepter et de profiter des gens qu’on aime tant qu’ils sont là. C’est ce que la maladie d’Oscar m’a appris de plus joli. »
« NOTRE VIE SERA DIFFÉRENTE, MAIS ON SERA HEUREUX! »
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L'équipe du ELLE Belgique vous accueille au Workr17 pour 8 semaines d'activités autour des quatre grands thèmes phares du magazine: la beauté, la mode, le voyage et la gastronomie. La rédaction du ELLE sera présente et vous invite à venir travailler à ses côtés dans cet espace de coworking propice à la créativité et aux échanges d'idées. Au programme de ces deux mois, vous découvrirez les masterclasses, les ateliers, les coachings, les dîners et les soirées proposés par les pointures du métier. Vous savez qu'on sait comment vous chouchoutez !
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