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Objectif 2023: ne plus avoir peur de l'entrepreneuriat
Texte Juliette Maes
Se lancer, apprendre à faire des choix (ou pas), comprendre les nouveaux enjeux digitaux du Web3, investir, prendre soin de soi et surtout... gagner de l’argent !
IMAXTREE
REFUSER DE FAIRE DES CHOIX
éatrice de Mahieu n’a jamais aimé faire des choix. Elle voulait être mère et travailler, faire carrière dans la Tech tout en cultivant une stabilité, créer sa start-up, mais bien « gagner sa vie ». Pour elle, une vie de paradoxes était plus attirante qu’une vie composée de choix tranchés qui créent de la frustration. Les décisions importantes qu’imposent les étapes de la vie peuvent être source de frustration et d’anxiété, car dans l’imaginaire collectif, elles impliquent de devoir faire le deuil de la possibilité rejetée. L’âme visionnaire, Béatrice de Mahieu évolue depuis 1999 dans le digital. Elle a travaillé successivement pour de grandes entreprises de télécommunications, de technologies ou de médias pour lesquelles elle a contribué aux stratégies de croissance et à la transformation digitale. Elle est aujourd’hui Head of Innovation chez Nova Reperta, et CEO de BeCode, une entreprise qui forme des personnes vulnérables sur le marché de l’emploi.
BPour Béatrice, réussir signifie réaliser en embrassant un maximum de choses. Elle constate que de nombreux·euses jeunes entrepreneur·e·s avec qui elle travaille se retrouvent paralysé·e·s par les choix auxquels ils et elles font face. Son approche est de dédramatiser le choix en soi et d’en changer la perspective. Se dire « pourquoi doit-on choisir ? Pourquoi ne pourrait-on pas prendre le meilleur des deux et faire quelque chose en parallèle ou ensemble ? » Cela implique de devoir se lancer, même si l’on ne se sent pas prêt·e. « Tant que l’on n’essaie pas, on ne sait pas ce que ça va donner, » concède l’entrepreneure. « Je préfère tenter et me dire que si ça ne marche pas, je peux toujours changer de direction. » Le tout est de trouver une balance, un équilibre.
PRESSE « TANT QUE L’ON N’ESSAIE PAS, ON NE SAIT PAS CE QUE ÇA VA DONNER » BÉATRICE DE MAHIEU
« IL EST CONSEILLÉ DE S’EXPOSER CHAQUE JOUR AU MOINS 20 MINUTES À LA LUMIÈRE DU JOUR »
ÉMILIE STEINBACH
MIEUX DORMIR, UNE AFFAIRE DE SCIENCES
Un tiers de la population souffre d’une mauvaise qualité de sommeil ou ne dort pas suffisamment. Notre mode de vie en est en partie responsable. Comprendre les habitudes qui affectent le sommeil permet d’améliorer la qualité du repos de façon efficace. Détentrice de deux masters en neurosciences, d’une formation en neuro-nutrition et doctorante en sciences, Émilie Steinbach est passionnée par l’impact de notre mode de vie sur la santé du cerveau et de l’esprit. Grâce à ses recherches universitaires, elle vulgarise des connaissances scientifiques et rend accessible la compréhension de l’impact du mode de vie sur le cerveau. Le sommeil est un comportement universel. Un humain passe en moyenne un tiers de sa vie à dormir, ses fonctions sont donc cruciales sur tous les aspects de la santé. Des études ont ainsi prouvé qu’une privation totale ou partielle du sommeil aura des conséquences entre autres sur la mémoire, l’humeur ou encore sur le contrôle de la prise alimentaire. De même, des personnes souffrant de troubles du sommeil de manière chronique seront plus à risque de souffrir de dépression, d’obésité ou d’autres problèmes de santé.
QUELQUES ASTUCES POUR AMÉLIORER LA QUALITÉ DU SOMMEIL
En hiver, la réduction de l’exposition à la lumière du jour peut perturber l’horloge biologique des individus. Émilie explique que s’exposer chaque jour au moins 20 minutes à la lumière du jour permet de synchroniser les rythmes endogènes au monde extérieur. « Il faut de préférence le faire dans la première heure qui suit le réveil et répéter l’action à la même heure tous les jours, » conseille-t-elle. À l’inverse, en fin de journée, il est conseillé de tamiser la lumière et d’éviter les lumières bleues ou blanches intenses en faveur des lumières chaudes, « l’idéal est d’éloigner la source lumineuse des écrans, voire de l’éviter », explique la neuroscientifique. Émilie conseille de se lever et de se coucher à la même heure tous les jours, avec un battement de 20 minutes, et de garder la température de la chambre entre 18,5 et 19°C. Elle suggère également d’adopter une routine de sommeil, une série de gestes agréables qui seront répétés chaque soir. Ces conseils ne représentent qu’une partie des astuces d’Émilie Steinbach pour assurer un repos plus qualitatif. Elle partage d’autres connaissances à travers son entreprise Feed Your Brain et sur son compte Instagram @Feedingmybrain.
PRESSE
LE WEB3 TRANSFORME LA SOCIÉTÉ À TRAVERS LES JEUNES
Les termes Web3, blockchain, métaverse, ou encore NFT sont dans toutes les bouches. Des mots un peu obscurs qui suscitent de l’engouement, mais parfois aussi de la méfiance. Consultante, formatrice et productrice/animatrice du podcast NFT Business, Claudia Lomma donne des formations en entreprise pour démocratiser le Web3. Pour elle, il s’installe déjà dans les foyers, à travers les enfants. «Ils sont connectés en permanence et leurs réflexes liés au digital sont bien plus développés que ceux de leurs aînés», observe-t-elle, «ils ont associé la connaissance à YouTube, par exemple.» Mais les générations Z et Alpha sont inquiètes, affirme Claudia, «ces jeunes ont vécu les attentats, le confinement, l’inflation. Ils ont peur pour la planète et savent que leur futur est incertain». En outre, ils ont perdu confiance dans les grandes institutions comme la politique, les médias généralistes ou les grandes enseignes commerciales, représentants d’un monde centralisé. Pas étonnant alors, selon la consultante, que les jeunes entre 11 et 16 ans s’intéressent au Web3, qui prône un monde décentralisé et transparent, dans lequel chacun est maître de ses données.
LE RÔLE DES PARENTS DANS CETTE NOUVELLE SOCIÉTÉ
Claudia estime que les parents doivent veiller à ce que leurs enfants développent leur liberté de pensée et leur bon sens, pour devenir leur propre journaliste. Cela implique de les retrouver sur leur terrain digital. « Les familles les plus favorisées évoluent désormais avec un écran par personne, ce qui mène à des connaissances et des croyances différentes», explique Claudia, «le partage se fait à présent à travers l’écran, en s’intéressant à l’univers du jeune.» Car les jeunes n’utilisent pas les écrans uniquement pour jouer. Ils s’instruisent, apprennent, construisent la société de demain. La démocratisation des nouvelles technologies se fait par le biais des early adopters, des jeunes passionné·e·s qui suscitent l’intérêt des boîtes pour ces technologies», explique Benjamin Boutin-Spark, formateur et Keynote Speaker dans le milieu du Web3. Et les early adopters de demain sont les jeunes d’aujourd’hui. S’intéresser à leurs façons de consommer le digital permet d’anticiper les futures tendances. «Quelqu’un qui a compris Instagram avant les autres il y a 10 ans est aujourd’hui directeur du marketing digital», illustre Benjamin. Plus que jamais, les frontières entre vie privée et vie professionnelle se brouillent et l’expertise acquise dans l’une sert dans l’autre. « Les profils les plus prisés aujourd’hui sont hybrides», affirme Benjamin. «La compétence n’est plus forgée par l’expérience, ni par les diplômes, mais par l’usage personnel et une diversification des compétences par la passion.» •••
« LE PARTAGE SE FAIT À TRAVERS L’ÉCRAN, EN S’INTÉRESSANT À L’UNIVERS DU JEUNE »
CLAUDIA LOMMA
POURQUOI LANCER SON BUSINESS SANS PLUS TARDER ?
La création d’entreprises est en hausse en Belgique. Dans le contexte économique et climatique actuel, de nombreux secteurs de la société ont cruellement besoin d’être réinventés et les entrepreneur·e·s aux idées innovantes sont les moteurs de ces changements. Aujourd’hui, les recherches Google sur « comment créer son entreprise » dépassent celles à propos des recherches d’emploi. « De nombreuses personnes sont en train de revoir leur relation au salariat », note Stephan Salberter, CEO de Kersel et dirigeant de la deuxième édition du programme de mentorat We Are Founders. Pour se lancer, il faut parfois surmonter les freins que l’on se pose à soi-même : le manque d’expérience ou de réseau, le capital, la charge familiale ou encore l’âge. À cela s’ajoutent le contexte économique actuel, la crise de l’énergie ou encore la hausse des taux d’intérêt qui peuvent démotiver les aspirant·e·s entrepreneur·e·s. Stephan veut faire tomber tous les masques et montrer aux hésitant·e·s qu’il existe en Belgique toute une série de ressources qui facilitent l’accès à l’entrepreneuriat.
L’ENTREPRENEURIAT EN BELGIQUE, PLUS ACCESSIBLE QUE JAMAIS
Sur le plan administratif, les barrières juridiques sont tombées et la création d’entreprises en est simplifiée. Des aides ont aussi été mises en place pour accompagner les entrepreneurs, comme des incubateurs qui proposent par exemple des formations sur la création d’un réseau, crucial pour lancer son business. Ils peuvent également soutenir les entrepreneurs dans leur levée des fonds, ou les rediriger vers des aides publiques ou privées. Nombreux·euses sont celles et ceux qui craignent ne pas posséder les compétences nécessaires pour diriger une entreprise. Or, Stephan soutient que la démocratisation de l’enseignement rend l’éducation permanente plus accessible et plus abordable. « Il existe de nombreux modules payants ou gratuits, des solutions sur YouTube ou LinkedIn, par exemple, qui permettent d’apprendre les outils nécessaires pour se lancer. » Il en est de même pour les compétences technologiques : on peut facilement créer un site web ou un logo sans formation en informatique préalable grâce aux nombreux outils disponibles en ligne. En outre, selon Stephan, les jeunes actuels sont engagés. Ils veulent participer à des projets qui ont du sens. Ce sont donc ces projets-là qu’il faut privilégier pour trouver des collaborateurs et collaboratrices passionné·e·s. Enfin, Stephan estime qu’il faut réinventer le monde dans lequel on vit. La santé, la mobilité, la consommation, la mode, tous les grands secteurs sont doivent être repensés pour répondre aux tendances démographiques, climatiques et technologiques. « Et ce sont les entrepreneurs qui réinventent la société », conclut-il.
SABINA, FONDATRICE D’UNE SOCIÉTÉ D’INVESTISSEMENT À PARTIR DE RIEN
Si une histoire prouve que la vie de chef d’entreprise n’est inaccessible à personne, c’est bien celle de Sabina Kusuran. Réfugiée, sa force et sa détermination lui ont permis d’arriver à la tête de multiples sociétés en Suisse. Son parcours exceptionnel remet en question les a priori que l’on pourrait avoir sur les caractéristiques d’un·e entrepreneur·e. Rien ne la prédisposait à être millionnaire. Comme toutes les femmes, elle a été confrontée aux normes de
STEPHAN SALBERTER
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« LES SEULES CONDITIONS NÉCESSAIRES POUR DEVENIR CHEF D’ENTREPRISE SONT LA VOLONTÉ ET LA DISCIPLINE »
SABINA KUSURAN
beauté intransigeantes imposées par la société, un modèle qu’elle a voulu suivre pendant des années. C’est une fois débarrassée de ces codes qu’elle a eu le déclic. « On pense toujours qu’il faut uniquement disposer de bonnes qualités d’entrepreneur·e, mais il faut surtout respecter son identité. Si on n’est pas authentique, cela ne marchera pas. Je me suis pris des murs tant que je ne me suis pas révélée telle que j’étais réellement. » Avant de se lancer, Sabina n’avait pas conscientisé sa volonté de devenir entrepreneure. Elle savait néanmoins qu’elle voulait être libre et bien gagner sa vie. En cherchant le métier qui pourrait la rapprocher de ces buts, elle a réalisé que seul l’entrepreneuriat lui apporterait la liberté qu’elle désirait tant. Elle a fondé sa première entreprise à 25 ans. Pour Sabina, l’entrepreneuriat est un parcours ouvert à tous et toutes, à condition évidemment de fournir le travail nécessaire . « Il n’y a pas d’études pour devenir chef·fe d’entreprise. C’est un avantage certain, mais celles et ceux qui ont le mieux réussi n’avaient pas forcément les meilleurs résultats à l’école. » Les seules conditions nécessaires pour y arriver sont la volonté et la discipline. •••
LE STORYTELLING : COMMENT RACONTER L’ENTREPRISE
Nous sommes soumis à un flux ininterrompu d’informations. Que ce soit dans la vie privée ou professionnelle, à travers les réseaux sociaux ou les médias, il est impossible de l’éviter. À l’ère de la course à l’attention, il est impératif de trouver une façon percutante de s’adresser à son audience. Engagée et animée par le souci d’éviter que demain ne ressemble à hier, Isabel Casteleyn a travaillé plus de dix ans comme avocate et juriste en droit des étrangers, avant d’endosser le rôle de porte-parole du secrétaire d’État à l’Asile et la Migration. Depuis deux ans, elle est CEO du club social TheMerode et forme les entreprises au storytelling comme vecteur d’engagement de son audience ou de ses collaborateurs. Depuis toujours, les êtres humains ont raconté des histoires. Aujourd’hui, plus de la moitié du contenu de nos conversations est d’ailleurs faite d’histoires personnelles et de ragots, c’est dire si raconter des histoires nous vient naturellement ! De nombreuses recherches ont aussi prouvé que le cerveau retient mieux les informations lorsqu’elles suivent des procédés narratifs. « Et encore davantage lorsque l’on peut s’identifier au personnage », intervient Isabel, « car cela appelle aux émotions » qui font en sorte que leur contenu est mieux mémorisé, et ce, pour plus longtemps.
LE STORYTELLING DANS LA COMMUNICATION INTERNE
Si le storytelling permet de garder l’attention et de faciliter l’internalisation d’un message, il est utilisé en entreprise pour activer certaines valeurs. « L’impact sera même encore plus grand si le storytelling se base sur des faits réels », confirme Isabel. Un chef d’entreprise qui veut pousser son équipe à intégrer la valeur de l’excellence pourra donc chercher dans son propre vécu un épisode durant lequel cette même valeur a fait la différence. De cette manière, l’équipe qui s’est identifiée à son supérieur va assimiler cette valeur, « tout cela sans que l’employeur doive tenir le discours habituel et lister les raisons pour lesquelles l’excellence est une valeur nécessaire à l’entreprise », affirme la CEO. Au lieu d’être une valeur abstraite sur un poster plastifié que les employés se sentiraient forcés de respecter, elle devient une expérience à laquelle ils peuvent s’identifier. Cela va, non seulement les rapprocher de l’employeur, mais aussi les motiver intégrer cette valeur, d’abord pour eux-mêmes et donc, naturellement, sur le lieu de travail. Le storytelling est une arme puissante pour partager des messages de façon plus impactante, mais aussi plus subtile.
DES FAITS RÉELS » ISABEL CASTELEYN
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ENTREPRENEUSES ET INVESTISSEUSES : L’ENTREPRISE AU FÉMININ
En Belgique, les femmes sont moins nombreuses à entreprendre et investir que leurs homologues masculins. Pourtant, chaque année, les chiffres augmentent et à Bruxelles, les indépendantes sont aujourd’hui légèrement plus nombreuses que les hommes. L’entrepreneuriat a le vent en poupe chez les femmes. Lorsqu’on pense entrepreneuriat, on imagine souvent reconversion de carrière, mais Loubna Azghoud, experte en entrepreneuriat et en inclusion digitale, assure que c’est aussi une voie d’émancipation et d’organisation. Les femmes font pourtant face à de nombreux freins lorsqu’il s’agit d’entreprendre. Entre autres, la peur du risque due à une éducation moins téméraire donnée aux filles qu’aux garçons ou la conciliation entre vie privée et vie professionnelle, et la charge mentale dans le foyer encore souvent portée par la femme. Loubna remarque également les codes masculins qui entourent le monde entrepreneurial et financier. « L’investissement utilise un jargon de compétition qui demande certaines connaissances qui ne sont pas apprises aux femmes», explique-t-elle, « par exemple, comment pitcher son projet en donnant envie tout en allant droit au but. » Or, lorsque l’on sait que la moitié des femmes entreprennent dans l’impact, on se rend compte que les valeurs diffèrent et ce jargon est donc inadapté.
L’ENTREPRENEURIAT À IMPACT EN HAUSSE
L’accès au financement est un autre frein important à l’entrepreneuriat féminin. En 2021, seulement 1,1% des fonds européens liés à l’entrepreneuriat ont été attribués à des femmes. Pour Loubna, il est essentiel de démystifier l’accès au financement en sensibilisant non seulement les femmes à passer la porte des fonds d’investissement, mais aussi les investisseurs à investir dans leurs projets. Heureusement, dans un monde qui change, les priorités changent également et les fonds d’investissement s’intéressent de plus en plus à l’impact. Et c’est important, car les femmes ont un rôle important à jouer.
Eva Ceh et Flore Beaumond sont Impact investing Associates chez Shaping Impact Group, une entreprise qui gère différents fonds d’investissement à impact. Dans ces fonds, l’aspect financier n’est pas le plus important : « Nous croyons qu’une partie de la durabilité est aussi financière, donc les retours sur •••
LOUBNA AZGHOUD
EVA CEH & FLORE BEAUMOND
investissement que nos investisseurs reçoivent sont plutôt symboliques », explique Eva. Les retours s’élèvent ainsi en général à entre 3 et 5% et les investisseurs financent moins un projet en particulier qu’un portfolio de projets à impact. La phase préliminaire de financement est également différente, puisqu’il est question de définir si l’entreprise correspond à leurs fonds, en déterminant quel problème elle essaye de résoudre et les solutions apportées pour le faire.
L’INVESTISSEMENT, UNE PIÈCE À DEUX FACES
Entrepreneuriat à impact ou non, les investisseurs préfèrent qu’une entreprise soit portée par plusieurs collaborateurs plutôt qu’une personne seule. Dans la même optique, la présence d’une femme dans l’équipe a tendance à les rassurer. « On sait que le taux de réussite est plus élevé, car les femmes sont plus responsables financièrement, plus attentives », explique Amélie Alleman, business angel et CEO de Betuned, qui aide les candidats et les entreprises à se rencontrer d’une manière innovante et authentique. Avant de s’engager, les investisseurs contestent différents aspects du projet, comme la réalisation d’un prototype, la traction sur le marché, l’existence ou non d’un chiffre d’affaires. Il est donc important qu’ils connaissent le domaine dans lequel ils vont investir. Ainsi ils peuvent poser des questions plus pertinentes et seront plus aptes à s’assurer que le projet est viable. La CEO de BeAngels, l’un des réseaux de business angels les plus actifs d’Europe, Claire Munck, souhaite aussi que les femmes investissent plus. « Il faut plus de femmes qui entreprennent, qui créent des sociétés à forte croissance et qu’on les aide à avoir cette ambition en les finançant », assure-t-elle, « mais évidemment, elles auraient d’autant plus de succès si plus de femmes étaient à nos côtés pour prendre des décisions. » Pour celles qui pensent un jour entreprendre, intégrer un réseau d’investisseurs peut être crucial afin de comprendre le fonctionnement d’une levée de fonds et de se familiariser avec cet univers intimidant. Cela permet de comprendre le schéma de pensée d’un investisseur qui facilitera la construction d’une relation de confiance solide avec un actionnaire, une étape essentielle selon l’entrepreneur et cofondateur d’Evenisto et Smart Venture Jeremy Thomas. La relation entre un entrepreneur et un investisseur est une relation de moyen à long terme qui, loin d’être seulement financière, est surtout humaine. Être transparent et ouvert avec l’actionnaire ou le business angel est un moyen d’assurer qu’il restera à nos côtés lors de moments de difficultés. Cela implique notamment faire part de ses craintes et incertitudes, qui pourront aiguiller l’investisseur sur l’aide qu’il peut éventuellement apporter. Cette transparence est une qualité que Jeremy a pu observer chez les femmes, là où les hommes auront plus tendance à laisser leur ego prendre le dessus.
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