ELLE Belgique - Mai-Juin 2023

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SPÉCIAL GREEN BELGIQUE

ELLE BELGIQUE N° 228 • MAI & JUIN 2023 • LE NUMÉRO GREEN

® BELGIQUE - MAI/JUIN 2023 MENSUEL 5,95€

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« On n’est jamais aussi vieux ou vieille qu’on le pense. » Des paroles apaisantes que j’ai continué à propager pour la tranquillité d’esprit des autres. Des mères, des pères, des oncles, des grands-mères et d’autres personnes âgées qui ont passé le cap des 50, 60 ou 80 ans. Maintenant que j’approche moi-même des 40 ans redoutés, la prise de conscience se manifeste : non seulement je vieillis, mais je me sens vieille aussi. Tout a commencé très innocemment, en novembre dernier, avec une carte d’anniversaire de ma sœur la plus chère : « Ne me déteste pas parce que je suis plus jeune. » Ce qui m’aurait fait sourire il y a cinq ans m’a fait me pincer les lèvres. Première gifle. Quelques semaines plus tard, lors d’une virée shopping avec une amie, je me demande à voix haute si ce crop top (un peu transparent, un peu trop court) est encore acceptable. La vendeuse saisit l’occasion de me donner un conseil de mode non sollicité : « Peut-être que ça fait un peu trop jeune. » Deuxième gifle.

« SUIS-JE TROP VIEILLE POUR CE CROP TOP ? »

PRESSE

La troisième gifle, la gifle de la mort ultime (comme j’ai 37 ans, j’ai tendance à dramatiser les choses), je l’ai reçue il y a un mois et demi sous le soleil de Miami. J’y étais à l’invitation de BOSS, pour la présentation de la nouvelle collection d’été (p. 86). Un spectacle grandiose, même quelques heures avant le défilé. Des têtes connues se rassemblent au Herald Plaza pour voir et, surtout, être vues. Lorsque notre chauffeur ouvre la porte de la camionnette, la rédactrice en chef d’un magazine de mode international manque de tomber sur ses bottes à talons aiguilles laquées, tellement elle est pressée dans sa course vers le photocall. Je reste là à regarder. Coite. C’est alors que je reçois un petit coup sur le côté. Une collègue journaliste est manifestement aveuglée : « Regarde, Wisdom Kaye ! » « Wisdom qui ? », demandai-je avec innocence. « Et là, Christine Quinn de “Selling Sunset” ! Elle est tellement différente dans la vraie vie. » Je ne peux réprimer un roulement de paupières et je me sens soudainement vieille, encore une fois. Lorsque, plus d’une heure plus tard, Pamela Anderson donne le coup d’envoi de l’émission, je ressens un intense moment de soulagement. Enfin, quelqu’un « de mon temps ». Amber Valletta, aujourd’hui plus activiste climatique que mannequin actif, brille également sur le podium. Quelques semaines après ce défilé, elle a son mot à dire lors de la conférence sur le développement durable du FIT à New York. Rien que pour cette raison, elle mérite d’être mentionnée dans ce numéro green du ELLE. Go Amber ! Go Pam !

Jolien Vanhoof, journaliste mode jolien.vh

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EDITION VENTURES WOMAN

RÉDACTRICE EN CHEF

RÉDACTRICE EN CHEF ELLE.BE

DIRECTRICE ARTISTIQUE

COORDINATRICE ELLE.BE

CEO Bernard de Wasseige

DIGITAL ART DIRECTOR

COO Florian de Wasseige fdw@venturesmedia.be

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SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Noemi Dell’Aira, nda@elle.be

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TRAITEMENT DE L’IMAGE Walter Vleugels, wvl@elle.be

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TRADUCTION Virginie Dupont feat. talkie-walkie srl

ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO

Juliette Debruxelles, Camille Vernin, Hélène Laloux, Ohana Nkulufa, Jolien Vanhoof, Barbara De Munnynck, Eveline Janssens, Ringo GomezJorge, Yvoire de Rosen, Emmanuel Laurent, Delphine Dumoulin, Rudi Creemers, Amelie @imm

Par téléphone +32 (0)2 556 41 40 de 8 h à 16 h 30 / du lundi au vendredi par courrier AMP - viapress. be, Route de Lennik 451, 1070 Bruxelles. Par mail info @ viapress.be

Johanna Webb, jwe@venturesmedia.be Kelly Gielis, kgi@venturesmedia.be Alexia Neefs, alexia.neefs@venturesmedia.be Valérie Decallonne, vdc@venturesmedia.be Nathalie Fisse, nfi@venturesmedia.be Elodie Andriveau; ean@venturesmedia.be

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INTERNATIONAL AD SALES HOUSE : LAGARDÈRE GLOBAL ADVERTISING CEO SVP/International Advertising – Julian Daniel jdaniel@lagarderenews.com ELLE Belgique est publié 9 fois l’an par Edition Ventures Woman

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VENTURES MEDIA CEO Bernard de Wasseige

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Didier Henet

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ALESSANDRO BURZIGOTTI

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Pour lui : veste en jean, MM6 Margiela. Chemise en coton imprimé et bermuda en maille, Dsquared2. Pour elle : veste en jean, Pence 1979. Top en crêpe de Chine et pantalon imprimé tie-dye, Dries Van Noten. Gilet crocheté d'occasion, via Vinted.

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EN SYMBIOSE Pour tou·te·s les amoureux·euses des arbres et de la nature, ELLE vous montre la voie de la mode durable, stimule votre conscience verte et vous présente les innovations les plus clean en matière de beauté. Devenir écoresponsable, c'est possible !

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ALESSANDRO BURZIGOTTI, SHUTTERSTOCK, PRESSE

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Cover story : Whitney Peak. « Pincez-moi ! » Esmeralda de Belgique : la transmission du combat. Les dessous de l'or éthique en joaillerie. De la Fashion Week aux Rolling Stones, Pamela Berkovic immortalise des moments de vérité : portrait de la photographe. 100 Google Digital Atelier Incubator, ces entrepreneures belges qui veulent changer le monde 109 Quiz : êtes-vous prêt·e pour passer au vert ?

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94 MODE 20 Front row : s'habiller green, mais pas en vert ! 24 Fashion Week de Copenhague : qui a décroché le Prix de la durabilité Zalando ? 40 1997 : l'année où tout a basculé dans la mode. 60 Rebel Rebel : Sarah Verheyen, femme fatale 2.0 à l’allure italienne. 62 Casey Cadwallader, le renouveau de Thierry Mugler. 64 Les conseils mode de Sienna Miller. 66 Enquête : les vices cachés de la mode éco. 86 Direction Miami, dans les coulisses du dernier défilé BOSS. 88 Éco solutions : dead stocks et co-création avec les retailers, les bonnes idées de la marque King Comf. 94 Notre enquête sur les vêtements qui poussent et leurs innovations. 111 À l'eau ! Notre édito mode sur les tendances maillots. 126 Édito mode en duo, comment matcher nos looks ? magazine ELLE 17

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BEAUTÉ 138 Monoï : pourquoi ce secret de beauté est-il si précieux ? 146 Notre enquête : cheveux naturels afro, vers une reconquête de soi ? 152 Décryptage : les dessous de la clean beauty. 158 Beauty focus : tout pour prendre soin de soi ce printemps.

LIFESTYLE EN COVER Whitney Peak porte une veste Chanel. Photographe : Sofia Sanchez & Mauro Mongiello Réalisation : Anne-Marie Brouillet Stylisme : Ambrine Marouani Make-up : Sandrine Cano Bock Coiffure : Marc Orsatelli Set designeuse : Sophie Glasser

SHUTTERSTOCK, PRESSE

168 Reschio : nous avons trouvé le château des contes de fées en Ombrie, Italie. 176 Nos meilleures recettes vegan : gourmandes et faciles. 188 C'est Mon Histoire : « J’ai épousé 3 générations d’hommes. » 194 L'héroïne du quotidien : Laura Chaumont, formatrice d’autodéfense. 18 ELLE magazine

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e ll e front row Coordination Iris Rombouts et Jolien Vanhoof

ECO STATE OF MIND Il n'est pas nécessaire de porter du vert pour être green. La durabilité se décline en différentes formes et couleurs, alors mélangez et assortissez vos vêtements de manière écoconsciente !

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Lorsque nous avons besoin de brises et de fraîcheur, nous aimons nous éloigner vers le Grand Nord. Fuyez la chaleur de l’été avec des nuances de blanc arctique et de bleu glacial.

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1 Robe longue en soie avec strass, Stella McCartney, 3.900 € 2 Eau de parfum Santal 33, Le Labo, 180 € 3 Assiettes creuses Mabo à partir de plastique recyclé, Sumac, 99 € pour six pièces 4 Bottes Eloise, Stine Goya, 400 € 5 Lunettes solaires Manta, himi-online.com, 150 € 6 Veste de pluie Maium, Ma-ke, 139 € 7 Totebag en cuir issu de deadstock, Peterselie, 380 €.

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e ll e reportage Texte Lore Ginneberge

S’INSPIRER DU DANEMARK

Elisabet Stamm, fondatrice de STAMM, entend innover constamment sur le plan de la durabilité. « Ce n’est pas la voie de la facilité, admet-elle, mais ce que nous faisons est précieux. »

Quelles techniques utilisez-vous pour réduire l’impact environnemental de STAMM ? « Nous donnons souvent une nouvelle vie à des tissus existants. Une manière d’aider les fabricants de tissus et de mettre leur savoir-faire à l’honneur. Nous utilisons également des teintures naturelles. Notre prochaine collection comprend des pièces teintes à la main avec de l’écorce d’arbre et de la peau de grenade jaune. »

Quels sont vos rêves pour l’avenir de l’industrie de la mode ? « Je rêve de la voir se concentrer non plus sur ses bénéfices, mais sur ce qu’elle peut apporter. Sur un marché, il y aura toujours de la concurrence, mais les défis actuels exigent qu’on se rassemble, qu’on s’inspire mutuellement et qu’on engage le dialogue. »

Quelle est la plus grande difficulté liée à la vente de vêtements durables ? « Nous bénéficions du soutien d’une communauté jeune, mais son pouvoir d’achat n’est pas toujours à la hauteur des prix que nous appliquons. Confectionnés à la main et souvent composés de différents matériaux, nos vêtements requièrent en effet un processus laborieux. »

Qui vous inspire en matière de durabilité ? « Vivienne Westwood, qui n’hésitait jamais à monter au créneau et savait provoquer avec grâce. Ou encore la créatrice britannique Bethany Williams, dont le travail combine vision artistique et responsabilité sociale. Enfin, Marine Serre est très douée sur le plan esthétique à partir de tissus renouvelables. »

PRESSE

La Fashion Week de Copenhague continue à se développer, à une époque où les feux sont plus que jamais au vert. Toutes les marques participantes doivent répondre à des critères de durabilité, et au mitan de cette semaine est décerné le Prix de la Durabilité Zalando. Lauréate de cette dernière édition, la marque danoise STAMM se fait une place sur le site de Zalando via une collection capsule exclusive, et empoche au passage une récompense en espèces sonnantes et trébuchantes.

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e ll e cover s tory Texte Alice Augustin Réalisation Anne-Marie Brouillet Photos Sofia Sanchez & Mauro Mongiello

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UNE ÉTOILE INNÉE

HITNEY PEAK

En un clin d’œil, le reboot de la série « Gossip Girl » en a fait l’héroïne fashion des millennials. À 20 ans, l’actrice ougando-canadienne et désormais égérie Coco Mademoiselle de Chanel enchaîne les projets et savoure sa nouvelle vie. Retour sur un conte de fées.

« J’ai encore l’impression d’être dans un rêve. […] Tellement fière d’être la nouvelle Coco. Jamais je n’aurais pu imaginer que cela m’arrive. » Sur son compte Instagram, Whitney Peak ne boude pas son plaisir. Depuis quelques semaines, la jeune femme de 20 ans est le nouveau visage de Coco Mademoiselle, emblématique parfum de la maison Chanel, et succède ainsi à l’actrice anglaise Keira Knightley, qui l’a incarné pendant dix-sept ans. « Pincez-moi », écrit-elle encore sous une photo d’un panneau publicitaire parisien, où elle apparaît dans la campagne dévoilée lors de la Fashion Week. Une spontanéité rafraîchissante qui témoigne d’un parcours aussi fulgurant qu’inattendu. Loin d’être une « nepo baby » (surnom donné aux « fils et filles de » par les médias et réseaux sociaux américains), la jeune Whitney n’était pas destinée à devenir une étoile de la planète luxe. Née à Kampala, en Ouganda, d’une

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« J'AI ENCORE L'IMPRESSION D'ÊTRE DANS UN RÊVE »

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Page de gauche et droite : veste en jean, Chanel. Bagues « Coco Crush » en or jaune et or blanc et diamants, et bagues « Coco Crush Toi et Moi » en or beige et or blanc et diamants, Chanel Joaillerie.

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« EN OUGANDA, JE N'AURAIS JAMAIS PENSÉ FAIRE CE MÉTIER » mère coiffeuse et d’un père canadien pilote d’hélicoptère, elle passe les dix premières années de sa vie dans une petite ville du pays entourée de sa famille, puis déménage au Canada, non loin de Vancouver. « Aujourd’hui, je suis actrice, c’est fou », nous confie-t-elle encore incrédule, lorsque nous la rencontrons dans le studio photo parisien, où elle pose pour le ELLE. « En Ouganda, je n’aurais jamais pensé faire ce métier. Pas parce que ça n’arrive pas là-bas, mais parce que c’est comme si, dans ma tête et dans celle des membres de ma famille, nous avions déjà un tout autre chemin tracé pour nos vies. Le Canada m’a ouvert au contraire de nouvelles opportunités que je n’aurais pas pu envisager. » « Plus jeune, je rêvais de devenir avocate », se souvient-elle. « J’étais passionnée par la psychologie et la criminologie. Et puis, un jour, vers 12-13 ans, j’ai entendu à la radio qu’un casting était organisé à Vancouver pour Disney. J’étais fan de leurs séries. J’ai tanné ma mère et j’ai pu participer à ce casting qui s’est révélé être une escroquerie. » Moyennant des paiements mensuels, un faux imprésario promet à la jeune fille des rôles qui ne viendront jamais. « Après cela, j’ai fait un peu de figuration, jusqu’au jour où, sur un plateau, on cherchait quelqu’un pour jouer un rôle au pied levé, j’ai été prise, ça a commencé comme ça. » Elle enchaîne ensuite avec de petites apparitions dans des séries pour ados comme « Les Nouvelles Aventures de Sabrina » ou «Home Before Dark » et signe avec un véritable agent qui la fait postuler à un casting prometteur dans le reboot de la série « Gossip Girl », énorme carton des années 2010. La jeune fille envoie alors un bout d’essai filmé puis part en Ouganda pour assister au mariage de sa sœur. Deux mois s’écoulent, sans nouvelles, jusqu’au coup de fil de son agent alors qu’elle est en classe. Elle a le rôle et est attendue au plus vite à NYC pour commencer le tournage. La vie de Whitney vient de basculer. Tout le monde se souvient des embrouilles interminables et parfois rocambolesques entre les « rich kids » de l’Upper East Side. Amitiés toxiques, chantage, harcèlement, coups bas, looks incroyables et vie jet-set : dix ans plus tard, la recette de ce nouveau « Gossip Girl » n’a pas vraiment changé.

Mais en lieu et place de Serena van der Woodsen et Blair Waldorf, deux sœurs noires sont désormais les héroïnes de la série. La plus jeune d’entre elles, Zoya, interprétée par Whitney Peak, vient d’un milieu moins stratosphériquement aisé et doit faire son trou dans cet univers impitoyable et snob. « J’étais une fan de la série originale, et je savais qu’elle avait été un énorme succès », nous confie-telle. « Il y avait beaucoup de pression sur ce remake, sachant qu’il était complètement différent. » En effet, il a bien fallu adapter la série aux préoccupations de l’époque: inclusivité, fluidité, points de vue politiques affleurent dans les épisodes au gré des intrigues, mais à dose toutefois homéopathique. « Gossip Girl » nouvelle version demeure magazine ELLE 31

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e ll e cover s tory « JE TIENS UNE GRANDE PARTIE DE MES VALEURS ET CROYANCES DE MA MÈRE. C'EST MON MODÈLE »

Top, jean, ceinture et bracelets, Chanel. Bague « Coco Crush Toi et Moi » en or beige et or blanc et diamants, et bagues « Coco Crush » en or blanc et or jaune et diamants, Chanel Joaillerie.

avant tout une série « plaisir coupable » à binge-watcher sous la couette. Reste que le personnage de Zoya, avec son look de nerd rebelle et sa repartie acérée, fait exploser Whitney Peak. Le crédit mode du show lui apporte de surcroît un statut bankable d’icône fashion auprès des millennials qui dévorent les épisodes des deux premières saisons. Et tant pis si la série n’est finalement pas renouvelée pour un troisième round : Whitney Peak est déjà dans le viseur des maisons de luxe avides de capter le public jeune si volatil et grand consommateur de mode. À 20 ans, la jeune actrice a déjà deux pieds dans le star-system et pourtant elle n’en a pas encore l’attitude ni les travers. « Je tiens une grande partie de mes valeurs et croyances de ma mère. C’est une femme très charismatique, sensée, disciplinée et pragmatique, mais aussi très généreuse. C’est mon modèle ; ma plus grande peur serait de la décevoir. » Pour lui faire garder les pieds sur terre

et la rassurer dans les moments de doute, elle peut aussi compter sur sa meilleure amie, Paloma, rencontrée au collège, et qui assiste à notre interview en toute décontraction. Les deux inséparables ne se lâchent pas d’une semelle. « Elle me rend plus drôle », explique Whitney. « Et elle influence aussi beaucoup mon style. Tout ce qu’elle porte est toujours incroyable. » Ensemble, elles explorent Paris, goûtent à toutes les créations des chefs pâtissiers de grand renom. « J’ai complètement craqué pour les gâteaux de Cyril Lignac et ceux de Pierre Hermé », tranche Whitney Peak, qui s’est plongée avec gourmandise dans la culture française. « Je ne connaissais pas vraiment l’histoire de Coco Chanel avant, mais j’ai eu la chance d’avoir accès aux archives de la grande maison. J’ai découvert qu’elle était une femme forte et libre qui a bâti un empire à la force de son travail dans un monde pas aussi ouvert d’esprit qu’elle. » Autre Française irrévérencieuse dont elle est devenue fan : Françoise Sagan. « J’ai adoré son premier livre, “Bonjour tristesse”. Je l’ai lu deux fois. » Quand elle ne voyage pas, son passe-temps préféré est moins intello : dévorer des séries Disney entre copines. « C’est très difficile de me faire sortir de chez moi », s’amuse Whitney Peak, qui rêve surtout de cinéma. Après avoir interprété l’un des rôles principaux dans « Hocus Pocus 2 », aux côtés de Bette Midler et de Sarah Jessica Parker, la jeune actrice a plusieurs projets de film en cours. Son envie, elle qui a adoré « Everything, Everywhere, All At Once » : interpréter une héroïne badass qui se bat à l’écran. Peakant ! MAQUILLAGE : CHANEL PAR SANDRINE CANO BOCK, AVEC LES BEIGES TOUCHE DE TEINT B50, LES 4 ROUGES YEUX ET JOUES TENDRESSE ET N°1 DE CHANEL BAUME LÈVRES ET JOUES WAKE UP PINK. COIFFURE : MARC ORSATELLI. MANUCURE : CHANEL PAR JOANNA MEMMI,AVEC LE VERNIS BALLERINA. ASSISTANTE STYLISME : AMBRINE MAROUANI. SET DÉSIGNEUSE : SOPHIE GLASSER.

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e l l e billet d'humeur

L’OVERDOSE Chaque soir, le même repas de l’âme. La même nourriture cérébrale. Le fastfood du dernier neurone encore vif.

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alors de s’occuper de sa fillette sans en référer aux autorités. Un drame poignant qui met en lumière la précarité des travailleurs immigrés… » Le pitch est le vrai) ? On chipote alors sur la Sonuma, les archives audiovisuelles belges. C’est canon, mais entendre un type de 1975 dire que sa femme est une prostituée parce qu’elle se teint les cheveux, ça fout le seum. Il est 1h15, on n’a fait que scroller. On aimerait bien dormir, mais on ne peut pas tant qu’on n’a pas une dose de programme relaxant ici-bas. Sur le disque dur rangé quelque part dans la chambre d’à côté, on a nos films préférés. Mais est-ce que c’est le moment de retourner la maison pour se taper « Les Bronzés » ( je veux dire « Les fraises sauvages » d’Igmar Bergman, c’est ça mon film préféré, naturellement…) ? Il reste un peu d’énergie pour chasser de la nouveauté, mais les plateformes illégales de streaming, ce n’est plus ce que c’était. Et ce qu’on redoutait depuis le début arrive : on file sur YouTube pour un clash entre gens de téléréalité, un témoignage tragique sur France2 ou la redif d’un débat sur un sujet qui ne nous concerne pas. On s’endort finalement dans un filet de bave et de déception. À 4h15, on sera réveillé·e par des hurlements : la lecture automatique aura fait son œuvre et conduit notre sommeil paradoxal vers un contenu complotiste anti-woke porté par de vieilles personnes qui éructent. Il sera impossible de se rendormir et ça sera le moment de se faire la promesse que demain, on le commence, ce bouquin.

« IL EST 1H15, ON N’A FAIT QUE SCROLLER »

PRESSE

Netflix d’abord : 20 minutes à scroller entre les nouveautés, les films recommandés et ceux déjà vus, mais qui reviennent quand même en tête de liste. Souvent, on clique dessus et ce n’est qu’à la moitié qu’on se rend compte qu’on sait déjà qui a tué l’avocate parce qu’on l’avait regardé avant-hier. Ou que c’est bien un autre film, mais que le scénario est identique que le précédent. Oui, celui-là, avec l’avocate et son amant. Il est 21h40 et c’est le moment de changer de plateforme, de tomber sur une pépite proposée par Prime et de comprendre, après 18 minutes de générique, que la chose est en V.O. croate non sous-titrée. Rageuse, on file chez l’autre fournisseur ami de Mickey et là, c’est le dilemme : du hype, de la série incontournable de 98 épisodes, de l’immanquable auquel on ne comprend rien, mais qu’il faut avoir vu pour être quelqu’un de bien. L’histoire d’une femme transgenre qui perd son job après le décès de son mari narcotrafiquant et qui découvre qu’il était propriétaire d’un motel pour surdoué·e·s mineur·e·s dans lequel il menait des expériences pour lutter contre une bactérie capable de perturber le continuum espace-temps, renvoyant la planète en 1980, mais qui doit cacher sa découverte à sa bellemère intrusive et à sa voisine détective. Genre. Ça ne va pas, on se dit qu’une valeur sûre fera l’affaire : sur Auvio, l’offre est top : de la série (y compris belge), des films intéressants, les docus passionnants. Alors pourquoi clique-t-on sur une redif de Capitaine Marleau ? L’effet attractif de Corine Masiero, pas celui du scénario. Vu que l’on comprend avant que l’épisode commence que c’est le voisin qui a fait le coup, on referme la fenêtre, à bout. Bien sûr il y a Arte.tv, mais là il est déjà minuit et est-ce qu’on a encore l’énergie de commencer à regarder « L’accident » (« en Allemagne, une femme de ménage moldave tombe dans le coma après un accident survenu durant ses heures de travail. Son employeuse décide


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ANTONIO MARRAS

Jolien Vanhoof I Marie Guérin I Elisabeth Clauss I Noemi Dell'Aira

LAUNCHMETRICS SPOTLIGHT

VO U S ÊT ES C E Q U E VO U S P O RT EZ Selon le designer italien Antonio Marras, des héro·ïne·s traversent la Sardaigne à la recherche d'un ancien opéra. On dit que Maria Callas y a chanté à pleins poumons, bien avant que la nature ne s'empare de ce site abandonné.

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e ll e radar J’EN SUIS BLEU Dans ce cas, il suffit de s’offrir ce blouson de motard·e futuriste.

CITY SIDE Parmi les intemporels à compter dans son dressing, rayon chaussures, il faut cocher les Citysides de Sebago. Quand un classique se réinvente, il fait chavirer notre coeur de modista. Du cuir argenté ou doré, des clous en version noire, blanche ou bicolore : elles sont irrésistibles pour cette saison... et pour les dix prochaines à venir. Mocassins en cuir, Sebago, 199 € sur Sebago.com

Veste en cuir, 1.095€ sur Nanuschka.com

AIR FRAIS Ce que nous appelons « routine », Uniqlo l’envisage comme « l’art de la vie quotidienne ». Ça sonne mieux, et ça se vit plus fort ! Des combinaisons pastel, des chemises en lin aux couleurs vives et des basiques fidèles en beige, bleu et noir. Une collection estivale ensoleillée qui donne hâte d’être demain. uniqlo.com

expo

Ce concept fait référence aux entreprises qui ne communiquent pas sur leurs stratégies de durabilité afin de ne pas être qualifiées de « greenwashers ». En français, on parle de « silence vert »*.

SUBLIME, LA VIEILLE ! C’est le nom d’un festival génial destiné à « toutes les vieilles, celles qui le seront et ceux qui les côtoient ». Deux jours de programme qui mettent à l’honneur les femmes de plus de 40 ans à travers des rencontres, des ateliers et des activités. On se réjouit de découvrir l’exposition Hanami « Regardez les fleurs » dans laquelle 28 femmes photographes internationales dévoilent leur perception du vieillissement du corps. Les 6 et 7 mai dans le parc Tournay-Solvay à Watermael-Boitsfort. sublimelavieille.wordpress.com/le-projet/

PRESSE, CHRIS COLLS

GREEN HUSHING*

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VIVE VIVIENNE ! Son esprit et son tartan immortels s’afficheront

LALA LAND

à jamais. Mini-sac en tartan, 360 €. vivienneewestwood.com

La Germano-Iranienne Leyla Piedayesh crée une mode sans compromis depuis près de 20 ans. Son label, lala Berlin, ne pouvait donc qu’attirer l’attention de la marque de lunettes Andy Wolf, qui a déjà collaboré avec Lana Grossa, pinqponq et Rianna + Nina. Pour cette saison, Leyla et Andy lancent deux modèles unisexes fabriqués à la main : un œil de chat géométrique et un aviateur rectangulaire dans des couleurs terreuses et avec des verres ZEISS de haute qualité.

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Disponible exclusivement sur Lalaberlin.com et dans les points de vente Andy Wolf.

DANSE DU DÉSERT Un décor exceptionnel - le désert américain - dans lequel Pontiacs vintage et des diamants scintillants donnent des envies d'évasion.

C’est dans un environnement brut et minéral que Valérie Messika imagine sa nouvelle campagne, explorant jeux de couleurs et de matières. Elle met en scène deux célébrités chères à la maison de haute joaillerie : Kendall Jenner, qui poursuit donc sa collaboration avec la maison, et Alton Mason qui a foulé le podium Messika à la Fashion Week de Paris en septembre dernier. Des personnalités fortes qui subliment les collections Messika dans un shooting mixte

et puissamment moderne mené d’une main de maître par le photographe international de mode Chris Colls. Une campagne qui célèbre le cinéma américain en trois actes chromatiques. Le premier « Rouge : pour un thriller sensuel », le second « Bleu & noir : pour un cyber movie aux confins des comics » et le troisième « Violet irréel : lorsque la science-fiction irradie la lumière », s’inspirent d’époques, de genres cinématographiques et de héro·ïne·s qui ont fait du cinéma américain l’institution qu’il est aujourd’hui. Et le rêve se poursuit. à découvrir sur Messika.com magazine ELLE 39

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e ll e radar Texte Elisabeth Clauss

Thierry Mugler, ensemble, haute couture Printempsété 1997, collection «Les Insectes». Photo par Jean-Baptiste Mondino / Mannequin Kristen McMenam

expo

1997

ANNÉE DES COMÈTES 1997, c’est l’Apollo 11 de l’extravagance du XXIe siècle : une mission accomplie, occasionnellement reproduite, mais pas souvent égalée. En 1997, Rei Kawakubo concevait pour Comme des Garçons des silhouettes comme des aliens, corps conjecturés et distorsions dans une collection à allitérations, « Body Meets Dress, Dress Meets Body ». En 1997, Martin Margiela anamorphosait toutes les morphologies en mannequins de couturier, avec sa collection « Stockman », ou comment prendre l’exercice du tailleur au pied de la lettre (de trois lettres en l’occurrence, MMM avec l’avantgarde comme fer de lance). En 1997, Raf Simons lançait « Black Palms », collection masculine arborescente aux branches hybridées qu’on n’a pas encore fini d’explorer. À l’été 1997, « Vogue Paris » qualifiait les défilés haute couture de « Big Bang » qui allait repositionner Paris dans la stratosphère de la mode, elle qui avait déjà tendance à se disperser : Thierry Mugler et Jean-Paul Gaultier rejoignaient le calendrier officiel, et les Anglais débarquaient, pour le plus grand bien de maisons emblématiques du luxe à la française. Alexander McQueen chez Givenchy et John Galliano chez Christian Dior pavaient le chemin des avides de nouveauté vers les vitrines de Colette, inauguré en mars : le concept-store venait d’ouvrir ses ailes. On frôlait le normcore des années 2000, mais en 1997, on l’évitait encore. Grâce à cette exposition, notre mémoire reprend forme.

Jean Paul Gaultier, première collection haute couture Printemps-été 1997. Photo par Michael Thompson publiée dans Vogue Paris en Mars 1997 qui tirait « Gaultier, l’envol de la couture ».

1997 FASHION BIG BANG, au Palais Galliera à Paris, jusqu’au 16 juillet 2023. palaisgalliera.paris.fr

PRESSE

Il y a des chocs astraux qui accouchent de constel­ lations créatives. 1997 a été de ces années-là, explosion de messages de mode et d’expériences subversives. Les extrapolations des créateurs ont permis à la notion d’allure d’aborder le nouveau millénaire avec de nouvelles tempêtes dans la voilure.

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JOLIE JOLIE La sling back devient coquine avec un noeud romantique. Elle n’attend plus que nos petites robes d’été ! Escarpins en tissu, Ganni, 325 €

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150 POUR 501 2023 marque les 150 ans de l’iconique modèle 501®, celui qui a révolutionné le workwear (et l’allure de nos fesses !). Et pour l’occasion, la marque américaine réédite la version de 1981 (plus besoin de fouiner désespérément dans les friperies), ainsi que de nouvelles finitions inédites. Nous avons choisi notre favorite : l’effet « usure naturelle » du modèle lightwash, avec un retour dans les 90’s garanti ! Jeans 501’81 light indigo, 119,95 € sur Levis.com

adresse

ANIMO, STEP 2 ! Il y a deux ans, on découvrait le concept de boutique fitness avec l’ouverture du premier studio Animo à Ixelles. Ses cours à succès « Ride », « Train » et « Move » ont fait des émules au point de générer une liste d’attente. Nous ne sommes donc pas surpris·es d’apprendre que les deux fondateurs, Antoine Derom et Alexandre de Vaucleroy, ont décidé d’étendre leur offre en ouvrant un second studio, rue Édith Cavell. Au programme, deux nouveaux concepts : « Reformer Pilates » et « Hot Flow » pour transpirer sur un rythme musical entraînant. Le premier propose des entraînements à faible impact pour travailler la force, la souplesse et la coordination. Le second consiste en des séances de yoga Vinyasa données dans une salle éclairée à la bougie qui est chauffée à 32 °C. On a hâte d’y être ! Du lundi au dimanche au 32 rue Édith Cavell, 1180 Uccle. Plus d’infos sur Animo-studios.com

BEAUTÉ DES ÎLES Se vanter de nos talents belges à l’autre bout du monde ? Très peu pour nous. La première collection de la marque Rhodée nommée « Islands » parle d’elle-même et nous emmène découvrir les plus beaux endroits de la Terre sur une vague d’imprimés ensoleillés. Quelle sera notre prochaine destination : Ibiza, Zanzibar, Lanzarotte ou Andaman ? rhodee.com magazine ELLE 41

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e ll e radar Texte Marie Guérin

Atelier

L’HÉRITAGE SUR UN FOULARD Il existe de nombreuses façons de rendre hommage à une ville à travers une collection. C’est en plongeant dans une archive du début des années 50 que Maria Grazia Chiuri, directrice artistique de Dior, tombe sur un plan de Paris, imprimé sur le revers d’un foulard : elle en fera une de ses inspirations.

Pantalon cargo, trench, corsets, accessoires, le plan de Paris se décline comme une carte vivante, en mouvement. C’est la mode comme un concept urbain. La ville en toile de fond. C’est un hommage à l’énergie des femmes toujours actives, qui traversent leur vie avec assurance. Mais c’est aussi un style graphique, hautement poétique, car il a la particularité de proposer une perspective cavalière qui permet de voir les façades des bâtiments, avec l’avenue Montaigne en son centre, comme point de repère. Réalisé

entre 1734 et 1739 à la demande de Michel-Étienne Turgot, il était offert sous la forme de livre aux élites du monde entier. Aujourd’hui, son usage est détourné, démocratisé pour mieux nous sublimer. « Pour moi, cette carte est devenue un dessin à la fois narratif et abstrait. Un croquis qui pourrait être le rendu d’une histoire, mais aussi un hommage fascinant à la ville de Paris. La ville de la mode. Ainsi, le pouvoir de la mode devient le pouvoir des femmes », conclut la créatrice.

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« Pour moi, les Archives Dior sont toujours propices à la recherche et à l’imagination. Au cours de mes explorations, en tant qu’amoureuse des foulards, j’ai trouvé un modèle avec le plan de Paris. Un plan de Paris centré sur l’avenue Montaigne. C’est le lieu des origines et aussi du futur réinventé, avec la grande boutique qui contient toutes les variétés de créations Dior, mais aussi la Galerie Dior, qui retrace l’histoire de Dior de Christian Dior à aujourd’hui », confie Maria Grazia Chiuri.

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La Trahison des images (1929), oil on canvas, 60 x 81 cm (Los Angeles County Museum of Art - Inv. 78.7.) © Succession René Magritte - SABAM, Belgium, 2023 / BKW Editions


e ll e radar Texte Elisabeth Clauss

LA PIÈCE QU’ON N ’AVA I T PA S V U E V E N I R

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VÉNUS ™* DE MYLO La nouvelle mousse expansée, c’est le champignon industrialisé. Moins de pétrole, plus de corolles. Le mycélium (appareil végétatif souterrain d’un champignon, comme chacun sait), breveté et cultivé dans des fermes dédiées, compose une matière caoutchouteuse solide, durable et biodégradable, alternative à la pétrochimie. Pour fouler l’humus le dimanche matin ou pour battre le pavé tout le reste de la semaine, cette matière naturelle qui pousse en plaques « caoutchouteuses » rassemble toutes les qualités d’étanchéité du plastique, et peut retourner à la terre en fin de parcours. Par la magie de l’alchimie de l’inventivité et de l’humidité, le mycélium, ou « blanc de champignon », devient des semelles ou des sacs, avec une texture fine et subtile qui imite le cuir, ou se développe en mousse épaisse ultrarésistante. Il convient donc de cueillir les fruits glamours et fongiques de la science** comme on va aux champignons. On peut à peu près tout tailler dans cette matière première qui pousse à l’ombre, comme croissent des racines, inoffensive pour l’environnement, et qui permet de concevoir des accessoires qui n’impactent que le style. On les adopte de la tête aux pieds (de champignons), on croque dans la biotechnologie de pointe. Des collections psychédéliques seulement si les créateurs le veut, et « qui ouvrent les volets de la perception ». La mode innove, et il va y avoir du spore.

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*Marque déposée de matière première cultivée à base de mycélium par Bolt Threads. **La société Ecovative notamment est pionnière dans le domaine.

1 Sac Stella McCartney en Mylo™, 1.995 € 2 Baskets Shadow 6000, Saucony, 150 € 3 Sac Hermès © Studio des Fleurs en Sylvania / Fine Mycélium, Objects FW21, prix sur demande 4 Baskets Tamaris, 119,95 €.

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EYE CATCHER Chaque mois, notre directrice artistique, Iris Rombouts, sélectionne un accessoire de premier ordre.

IRIS ROMBOUTS

BUCKET LIST Aucune tendance n’est aussi printanière que le raphia, et ce mini-sac coloré évoque immédiatement les plages ensoleillées et les robes vaporeuses. L’enfant-diva qui sommeille en nous rêve de son propre château de sable, mais celui de Natan est bien trop chic pour cela. Sac en raphia Natan, 455 €.

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e ll e Rituals

UNE JOURNÉE DANS LA VIE DE NANJA MASSY On connaît la passion de Nanja Massy pour le maquillage et la mode, mais peut-être moins son engouement tout aussi fort pour la décoration d’intérieur. Sa conviction : tout est dans les détails et quelques petites touches peuvent faire une grande différence. Son dernier conseil en date pour rehausser un intérieur ? Une senteur sur mesure pour chaque moment de la journée.

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Rituals

Nanja Massy nous a expliqué en détail comment les luxueux parfums d’ambiance de la Private Collection de Rituals l’aident à agencer sa maison mais aussi sa journée. « Les odeurs peuvent avoir un effet positif sur notre l’humeur », indique-t-elle. On découvre sa recette.

Quels arômes éveillent chez vous un souvenir agréable ? « Chaque été, nous allions cueillir des fruits et des fleurs dans le verger de mes grands-parents. Des moments que je retrouve grâce aux notes fruitées des parfums vivifiants de la ligne Fresh de Rituals. »

Quelle est la première chose que vous faites en vous levant ? « Je refais mon lit et j’avale un grand verre d’eau. Avant de quitter ma chambre, je vaporise un peu de parfum d’ambiance Savage Garden pour sa fraîcheur revigorante. La combinaison des notes végétales du vétiver et du citron et des senteurs herbacées de la sauge sclarée produit un effet stimulant très agréable. »

Par quoi commencez-vous votre journée de travail ? « Toujours par une tasse de thé. J’allume aussi une bougie parfumée à la cardamome verte, ma préférée, pour sa senteur exquise et intenses qui fait merveille dans le salon. Ensuite, je consulte ma boîte mail et je me consacre à la création de contenu. »

JUSTIN PAQUAY

À votre avis, en quoi le parfum de votre maison agit-il sur votre humeur ? Quand je travaille, les notes pétillantes de la ligne Fresh de Rituals me permettent de bien démarrer la journée et boostent mon énergie. Pour un rendez-vous avec mon amoureux ou une visite d’amis, je mise sur l’arôme plus intense de la ligne Rich avec une préférence pour la bougie parfumée XL Precious Amber. Comme mon intérieur est aussi mon lieu de travail, les parfums m’aident à faire la distinction entre boulot, plaisir et détente.

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LES BONS PLANS DE NANJA POUR UNE MAISON QUI SENT TOUJOURS BONT

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On ouvre les fenêtres chaque jour pendant au moins dix minutes. Aérer sa maison au quotidien est super important.

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Quand je reçois des invités, je pense à allumer à l’avance une bougie parfumée. Il lui faut un peu plus de temps pour répandre ses effluves. Si je suis pressée, j’utilise un parfum d’ambiance.

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J’aime combiner différents produits de la ligne Fresh de la Private Collection de Rituals. En plus de sublimer leur parfum, ça me permet de créer une ambiance éclectique.

Découvrez l’interview complète sur ELLE.be. CET ARTICLE A ÉTÉ RÉALISÉ EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC RITUALS. WWW.RITUALS.COM

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e ll e livres

LETTRES VERTES

SAGESSE

SABLES MOUVANTS

Un recueil de textes captivant et poétique sur notre rapport au vivant. Enseignante en biologie et membre de la nation Potowatomi (Amérique du Nord), l’autrice relaie les histoires avec lesquelles elle a grandi et qui ont forgé sa vision du monde. Par les contes et l’étude des plantes, elle nous encourage à observer les liens d’interdépendance et de réciprocité qui nous lient au monde végétal et animal, à être attentifs aux leçons que nous pouvons en tirer, et à cultiver la gratitude, un des piliers du soin à la terre.

Fraîchement diplômée en sciences sociales, Katie doit commencer à rembourser l’argent qu’elle a emprunté pour étudier. Native de Nouvelle-Écosse, elle décide de partir dans l’Alberta et est embauchée par les compagnies qui y exploitent les sables bitumineux afin d’en extraire le pétrole. Dans ce roman graphique, elle décrit les effets toxiques de cette industrie sur ceux qui y vivent et travaillent, un milieu isolé et quasi exclusivement masculin qui transforme ses travailleurs. Un récit captivant qui remue, sur un sujet dont on parle peu.

Tresser les herbes sacrées, Robin Wall Kimmerer, Le Lotus et l’éléphant, 24,95€

Environnement toxique, Kate Beaton, Casterman, 29,95€

CHEZ SOI

ESPOIR

La Bruxelloise Nafi Rêve se désigne comme « décoratrice 100% récup » ! Sa méthode : déterminer les besoins réels de ses client·e·s, puis écumer les marchés aux puces et les dépôtsventes pour trouver le mobilier qui correspondra parfaitement à leur style de vie et aux particularités de leur logement. Son livre dispense des conseils pour s’approprier son intérieur au travers d’exemples et d’exercices. Le tout en ayant recours un maximum au marché de la seconde main, plus que jamais florissant et accessible.

Écrit en 1996, ce roman met en scène deux sœurs adolescentes livrées à elles-mêmes, dans leur maison éloignée de tout et de tou·te·s. Leurs parents sont décédés, et au-dehors quelque chose se déroule, qui met fin au monde tel qu’elles le connaissent. Au fil des mois, les réserves s’amenuisent… Conserves, papier, allumettes : tous les éléments nécessaires à leur survie s’évanouissent. Quand la menace se rapproche et que certaines parties de la maison commencent à s’écrouler, Nell et Eva devront apprendre à se sauver elles-mêmes en changeant leur regard sur la forêt environnante, qui se révélera refuge plutôt que danger.

Créez votre intérieur en respectant la planète, Nafi Rêve, Racine, 24,95€

Dans la forêt, Jean Hegland, Gallmeister, 10,50€

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« Nature writing» , rayons écologie foisonnants, collections spécialisées : le monde du livre témoigne aussi de notre attachement à l’environnement. Petite sélection green…

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BLUE JEAN

SICK OF MYSELF Une parabole noire qui traite de notre époque narcissique avec une élégante touche scandinave. Signe et Thomas forment un couple d’une vingtaine d’années, avide d’attention, qui n’a pas peur de mentir ou de voler. Lorsque Thomas perce en tant qu’artiste, Signe cherche désespérément à obtenir son quart d’heure de célébrité. À coups de drogues russes controversées, elle développe une maladie de la peau. Ce qui s’ensuit est une pure horreur visuelle sur fond de musique classique. Ce film norvégien de haut vol vous fera frissonner ! À partir du 14 juin au cinéma

Jean, professeure d’éducation physique divorcée, est en couple avec Viv depuis longtemps. Mais elle ne fait pas son coming-out de peur de perdre son emploi – une possibilité réelle dans l’Angleterre homophobe de 1988. Lorsqu’une jeune fille ouvertement lesbienne rejoint l’équipe de netball de Jean, un cocktail explosif d’hormones adolescentes, de jalousie et d’angoisse s’ensuit. Ce drame sur les débuts du mouvement LGBTQ+ a remporté le Prix du public au Festival de Venise. À partir du 7 juin au cinéma

THE QUIET GIRL Un sixième enfant d’un mari joueur... C’en est trop pour la mère de Cait qui envoie vivre sa fille auprès de parents éloignés pour l’été. L’hôtesse bienveillante murmure à Cait à l’heure du coucher : « Si tu étais à moi, je ne te laisserais jamais avec des étrangers. » Ce film captivant enchante dès le premier plan dans une prairie irlandaise, créant une tension parfaite en très peu de mots. Les secrets et la honte vont-ils de pair ? Que doivent les parents à leurs enfants ? Retenez le nom de la toute jeune actrice Catherine Clinch, elle est phénoménale. « The Quiet Girl » mérite une salve d’applaudissements. À partir du 10 mai au cinéma

WHITE HOUSE PLUMBERS Des intrigues politiques, des projets qui tournent mal et une esthétique très seventies : la minisérie en cinq épisodes « White House Plumbers » est un must ! Woody Harrelson et Justin Theroux (anciennement monsieur Jennifer Aniston) sont grandioses dans le rôle d’escrocs à l’origine du Watergate. Ou comment le président Nixon lui-même a engagé les hommes qui ont causé sa perte. On sent que le réalisateur David Mandel (« Veep ») a de l’expérience dans les scandales juteux.

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À partir du 2 mai, en exclusivité sur Streamz

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Bientôt la fête des Mères : l’occasion de mettre en avant notre duo mère-fille préféré. En plus de l’amour profond qui les lie, Kelly Pfaff et Shania Gooris se ressemblent comme deux gouttes d’eau et partagent la même passion pour la beauté. « Ma mère ferme les yeux sur mes excentricités capillaires tant que je prends bien soin de mes cheveux.

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À quel point vous ressemblez-vous ? S : « Nos caractères sont très semblables sauf en matière d’humour. Ma mère excelle dans l’art de raconter des blagues. De mon côté, j’y réfléchis tellement que je finis par les sortir au mauvais moment alors que ma mère est toujours synchro (rit). »

Votre sortie mère-fille idéale ? K : « Ces derniers temps, on adore se faire masser. Je réserve un espace bien-être pour profiter à deux d’un massage, d’un soin visage et parfois plus. C’est très agréable. »

Quels rituels de beauté partagez-vous ? K : « Le matin, on a la même routine : on se lave le visage, on se brosse les dents et on applique une crème hydratante et une protection solaire. Une dernière étape très importante que ma grand-mère a transmise à ma mère. »

Quels conseils capillaires échangez-vous ? S : « Mon secret, c’est l’huile de romarin. Ça fait un petit temps que j’en mets sur mes pointes et aujourd’hui, ma mère le fait aussi. Ça améliore le flux sanguin dans le cuir chevelu. Pour modeler mes cheveux, je n’utilise que des outils de coiffage de qualité comme le multistyler Dyson Airwrap. Il n’abîme pas les cheveux grâce au contrôle intelligent de la chaleur qui mesure la température plus de 40 fois par seconde et la température ne dépasse pas 150 degrés. » K : « En plus de l’huile sur nos pointes, on applique un masque capillaire une fois par semaine et on utilise le plus possible la position froid pour se boucler les cheveux. On veille aussi à les faire couper toutes les six semaines. »

Comment réalisez-vous cette coiffure blow-out des nineties ? S : Grâce au multistyler Dyson Airwrap. On commence par se sécher les cheveux à 80% avec l’embout à effet Coanda. Ensuite on passe la brosse lissante avant de créer des ondulations avec les accessoires de bouclage. On sèche à nouveau et on termine avec l’embout flyaway pour éliminer les frisottis. »

LE CADEAU VEDETTE POUR LA FÊTE DES MÈRES SELON ELLE Le multistyler Dyson Airwrap est juste parfait pour gâter sa maman. Voici pourquoi. - En plus d’être facile à utiliser, il sait tout faire : l’embout aspire les mèches autour du rouleau grâce à l’effet Coanda, ce qui évite pas mal d’efforts. - Il sèche les cheveux tout en modelant la coiffure. Fourni avec différents embouts, il permet de créer en un temps record tous les looks souhaités, quel que soit le type de cheveux. - Il vient à bout des cheveux crépus et indisciplinés et garantit un résultat aussi réussi qu’en sortant de chez le coiffeur. - Les embouts de l’Airwrap permettent de créer des boucles dans les deux sens avec un seul rouleau. - Il protège les cheveux en ne les exposant jamais à une chaleur extrême. Que demander de plus ? Découvrez la vidéo complète sur ELLE.be

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC DYSON. WWW.DYSON.BE

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DE L’OR ENTRE LES MAINS

nions avec son label ou son producteur, et puis mon père m’a obligée à faire des études supérieures (un Master en comm’ à l’IHECS, NDLR), pour toujours avoir un plan B »… Le plan A pour l’instant, c’est un nouvel EP, « Kintsugi Heart », un an et demi après la sortie de « Genesis », son premier album. Six titres entre afropop et soul r’n’b, qui évoquent sans le nommer un mal dont a souffert K.ZIA il y a deux ans : la dépression. « J’avais l’impression d’être cassée en mille morceaux, et il m’a fallu du temps pour me reconstruire… Aujourd’hui j’ai des cicatrices, mais elles font partie de la femme forte que je suis devenue » : d’où ce titre, référence à cet art ancestral japonais de réparation d’objets brisés qui ne masque pas les fêlures, mais les sublime avec de l’or. Ça, c’est pour la métaphore (la résilience, ce mot feng shui très à la mode)… La suite de l’histoire, ce serait pour elle de « réunir les gens » de tous les continents à travers sa musique, qu’elle voudrait « interculturelle et intergénérationnelle ». De Berlin (où elle habite depuis six ans) à Dakar (son « deuxième point d’ancrage »), K.ZIA compte en tout cas se démener pour déployer son art et le faire briller, cultiver ses différences et choyer ses racines, partager ses envies de tolérance, d’amour et de confiance… « Je suis tellement reconnaissante envers l’univers de m’avoir donné l’aptitude de m’exprimer à travers la musique, c’est grave de la thérapie pour moi ! » Tant mieux pour elle, et pour nous, puisque faut-il encore le préciser : « Kintsugi Heart » éblouit par son groove et sa belle densité. En concert le 6 mai au festival Les Aralunaires à Arlon. K.ZIA, « Kintsugi Heart » (indép.), sortie le 31 mai, @kzia.world

PRESSE

Chanteuse r’n’b, singer-songwriter, réalisatrice, actrice, coach d’artistes, RP, apprentie styliste, graphiste, peintre… K.ZIA (30 ans) est ce qu’on appelle une « independant woman », de celles pour qui le terme « empowerment » semble même avoir été inventé : « En fait, je fais ce que je veux quand je veux avec qui je veux, c’est ma liberté d’artiste indépendante ! » Évidemment, derrière cette soif d’autonomie se cachent aussi certaines fêlures, puisque faire tout toute seule, c’est aussi devoir sans cesse se battre pour exister, dans un secteur infesté de « requins » : si K.ZIA insiste ainsi sur le fait qu’elle s’est construite – une carrière, une image – sans personne, c’est parce qu’elle préfère tout maîtriser de A à Z, avec les revers qui peuvent en découler… « Ce qui est frustrant par exemple, c’est que je dois calculer mes heures en studio parce que je n’ai pas les moyens. Pareil pour mes clips… Je suis obligée de me limiter, et ça m’empêche parfois de réaliser mon art comme je le voudrais. » Heureusement, K.ZIA peut compter sur le soutien et l’expérience de sa mère, Marie Daulne alias Zap Mama, qui lui a inculqué les ficelles du métier : « Déjà toute petite elle m’emmenait avec elle dans ses réu-

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e ll e radar hotspot

PIQUE-NIQUE ROYAL Et si, au lieu de regarder le couronnement de Charles III à la télé en grignotant des shortbreads, on suivait le parcours du cortège avec un joli panier garni et un guide averti ? Pour filer à l’anglaise, le long des jardins - et des pubs - bordés d’anecdotes et de fanions.

¡OLÉ! Cette

année,

imaginée

par

l’édition

limitée

Christian

de

cabas

Louboutin

nous

emmène au pays du flamenco. Le Flamencaba célèbre

la

créativité,

le

charisme

et

l’artisanat de l’Andalousie. Un sac développé en

collaboration

avec

l’inimitable

Rossy

de Palma, actrice et amie de longue date du célèbre chausseur français. La capsule comprend

également

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sélection

de

chaussures et d’éventails avec des broderies

saturées, typiques de cet art. Une partie des profits sera reversée au Centro Coreografico Maria Page, une organisation qui vise à promouvoir la danse et le patrimoine culturel espagnols. À retrouver sur Louboutin.com

La cérémonie a été fixée au 6 mai, mais le Royaume sera en fête, en visites historiques et en produits dérivés bien au-delà de l’été. Envie de renouveler vos services de tasses à thé avec le portrait du nouveau Roi d’Angleterre ? Londres sera décoré du sol aux balcons. Pour savourer l’occasion, le mythique grand magasin Harrods proposera des paniers à pique-nique riches en friandises sucrées et gâteries salées gastronomiques, préparées par les chefs de la maison à l’initiative de l’Adria, boutique-hôtel victorien haut de gamme (what else ?), qui offrira en plus, jusqu’au 31 mai, des promenades guidées du quartier royal de South Kensington*. Une façon d’entrer dans l’Histoire par une porte en osier, de suivre un cours vivant au gré des rues et des monuments, une tasse de champagne ou une flûte d’Earl Grey à la main. L’occasion peut-être aussi de rencontrer un·e héritier·e fantasque, mais flegmatique à la terrasse fleurie d’un bar select. Ou un·e punk mélomane pour vous emmener clubber. Le dernier couronnement du pays avait été célébré il y a 70 ans, l’occasion vaut bien un scone. Honnis soit qui mal y mange. *À partir de 1.700 € pour 2 nuits avec petit déjeuner et afternoon tea, panier de pique-nique Harrods garni et visite guidée de 2h. www.theadria.com

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complexes, des froufrous et des couleurs

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radar

SOUVENIRS PRINTANIERS La nouvelle collection de sacs à main baptisée « Childhood » imaginée par la créatrice Marie Martens déborde de nostalgie. À la façon d’un voyage intime dans le jardin fleuri de sa grand-mère, les designs et la palette de couleurs sont directement inspirés de ses plus doux souvenirs d’enfance.

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REGARDE-MOI Les yeux se tournent vers ces pieds de serpent hypnotiques.

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e ll e portrait Texte et photo Ringo Gomez-Jorge

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REBEL REBEL

À chaque génération ses figures rebelles qui font bouger les lignes du paysage urbain. Qui sont-elles aujourd'hui ? Rencontre avec Sarah Verheyen (32 ans), femme fatale 2.0 à l’allure italienne et porteuse d'un amour véritable pour le baroque, le glamour et la mode artisanale.

e m’habille comme j’ai envie d’être dans la vie : une outsider sans vouloir être provocatrice. Je conserve certaines valeurs : je préfère acheter des pièces d’occasion et de qualité qui représentent une certaine culture. Par exemple, j’ai acheté des pantoufles vénitiennes Furlane de Piedaterre Venezia qui sont fabriquées artisanalement dans la région depuis des centaines d’années. Ces chaussures ont une âme. Et je pense que c’est important. »

« En plus d’être contre la fast fashion, je n’aime pas non plus changer de tenue tous les jours et ma garde-robe se limite à quelques pièces de bonne qualité. Je porte à peu près le même pantalon ou la même jupe noire tous les jours, mais je les combine de différentes manières. On pourrait presque parler d’un uniforme. Ma coiffure et mon maquillage sont eux aussi pratiquement immuables. Je ne suis pas une personne à la mode et je ne m’intéresse pas aux tendances, même si j’expérimente de temps en temps. » « Ce qui m’intéresse surtout, c’est l’artisanat qui se cache derrière les vêtements. Je suis toujours à la recherche d’une sorte d’alphabétisation dans la mode. La fast fashion, TikTok et la vitesse générale de la société du jetable sont trop superficiels pour moi. Je fabrique parfois mes propres vêtements. Par exemple, j’ai déjà cousu un kimono noir à partir d’un dead stock de Dries Van Noten. Faire quelque chose soi-même, c’est presque un acte rebelle de nos jours. »

« À côté des canaux habituels comme Instagram, je m’inspire aussi beaucoup de la littérature. Après avoir lu quelques histoires de Nabokov, qui était aussi un expert en papillons, j’ai eu envie de jouer avec des motifs papillon. J’ai acheté des pantoufles Furlane après avoir lu “Casanova”. La peinture baroque m’inspire également. C’est un style à la fois épuré et très généreux. Ça résume assez bien ma garde-robe : des lignes simples, mais des tissus riches. Les peintures sombres et féminines me fascinent particulièrement. J’ai récemment acheté une robe de couleur crème après avoir vu des tableaux représentant Messaline, une figure de l’Antiquité romaine, vêtue d’un vêtement similaire. » « J’ai pas mal visité l’Italie, en particulier Rome, et on peut ressentir cette influence dans mes vêtements. En Italie, on qualifierait mon style de “chic”. Le mot a un sens plus positif là-bas qu’ici. Il signifie : considéré et distingué sans vouloir paraître hautain. C’est aussi ma vision des choses. Le chic associé à une certaine sensualité provoque parfois quelques réactions en Belgique. On me voit comme quelqu’un qui pense être trop bien pour me salir les mains. Comme si je ne cherchais qu’à séduire, tout simplement. C’est comme si, en tant que femme, il fallait choisir : être belle ou être intelligente. J’aimerais pouvoir allier les deux. » « Ma grande sensibilité à la beauté se reflète également dans mon appartement. En fait, mon intérieur est le prolongement de mon style vestimentaire, et tout est parfaitement assorti. J’ai créé mon propre monde imaginaire, comme celui dans lequel on se retrouve en lisant un livre. Dans le monde extérieur, seules les choses ayant une valeur économique comptent. C’est de ce monde-là que je veux m’échapper. » @verheyensarah

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« JE M'INSPIRE BEAUCOUP DE LA LITTÉRATURE. J'AI ACHETÉ DES PANTOUFLES FURLANE APRÈS AVOIR LU “CASANOVA” »

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e ll e reportage Texte Marie Guérin

CASEY CA DWA L L A D E R

UN NOUVEL ÂGE POUR MUGLER ? À l’occasion de la sortie de la collection Mugler H&M, le directeur artistique de la maison de couture, Casey Cadwallader, nous parle des coulisses de cette collaboration.

Quand la première collaboration H&M (avec Karl Lagerfeld) est sortie en 2004, vous aviez 18 ans. Qu’est-ce qu’elle signifie pour vous aujourd’hui ? Je me souviens parfaitement de l’histoire de ces collaborations – j’ai grandi avec elles ! Lors de la création de la collection, j’ai donc beaucoup réfléchi à l’éthique du concept de collaboration H&M, qui consiste à offrir aux gens quelque chose à collectionner, quelque chose qui s’inscrit dans l’histoire de la mode. J’ai passé du temps à étudier les collaborations passées, comme celle d’Alber Elbaz, qui était si fidèle à la signature des créations Lanvin, Versace et Maison Margiela, dont j’ai d’ailleurs acheté des pièces à l’époque. Je me suis beaucoup inspiré de l’idée de permettre aux gens d’avoir accès à une mode extraordinaire. C’est la raison pour laquelle je tenais absolument à ce que ce soit du « vrai » Mugler – rien de compromis ou d’édulcoré – et c’est pourquoi la collection est remplie de tant de signatures de Mugler.

Mon propre parcours avec la maison est vraiment lié aux archives et à l’utilisation d’éléments clés, d’ajustements ou de fabrications comme points de départ pour de nouvelles idées. Je passe souvent du temps à parcourir les archives, à la recherche d’éléments qui attirent mon attention. Par exemple, lorsque j’ai commencé chez Mugler, j’ai appris que lorsque le Lycra a été inventé, Manfred Thierry Mugler a fait presque toute une collection avec ce tissu, et je m’en suis beaucoup inspiré – comme vous pouvez le voir avec les nombreuses pièces extensibles de la collaboration, des combinaisons aux robes. Il a également utilisé beaucoup de denim, ce que nous faisons toujours aujourd’hui. Avec cette collection, c’est donc naturellement le passé, le présent et l’avenir de la maison qui sont réunis. C’est pourquoi j’ai été ravi de pouvoir inclure dans cette collection, outre des créations contemporaines, des reprises d’archives spéciales des années 80 et 90. En choisissant ces

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Manfred Thierry Mugler était encore en vie lorsque ce projet de collection a été discuté. Quelle est l’importance de son héritage pour vous ?

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reportage

pièces, j’ai voulu des articles emblématiques que les gens convoiteraient et qui incarneraient vraiment l’héritage de la marque. Toutes les pièces d’archives témoignent de la richesse de la maison, mais aussi de mon propre parcours chez Mugler – les points de départ et les références qui ont inspiré la maison aujourd’hui. J’aime beaucoup le tailleur jupe, parce qu’il est à la fois punk et féminin, et qu’il résume les dualités de Mugler – comment la marque peut être très cérébrale et couture, mais aussi, d’un autre côté, assez osée et audacieuse –, j’adore ces juxtapositions. Je savais également que je voulais inclure la robe en velours noir des années 80, car la version vintage originale a connu une nouvelle vie récemment, ayant été portée par de nombreuses jeunes icônes, que ce soit dans des défilés ou sur le tapis rouge. C’est une belle façon de cimenter la résonance de Mugler aujourd’hui.

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67 % de la collection est fabriquée à partir de matériaux durables ou recyclés. Cela a-t-il été un grand défi pour votre équipe ? J’ai trouvé que c’était une expérience fascinante de travailler avec H&M, parce qu’ils sont très intelligents dans leur façon de s’approvisionner, de choisir et d’utiliser les matériaux, en particulier les matériaux recyclés, qui jouent un rôle clé dans cette collection. Ils savent comment apporter une réelle valeur ajoutée aux client·e·s, et je suis ravi que nous puissions proposer des pièces Mugler à des prix aussi avantageux. L’une des choses sur lesquelles nous nous sommes concentré·e·s avec cette collection était de savoir comment nous pouvions prendre nos pièces emblématiques – par exemple les robes, les jeans ou les bodys – et les produire à l’échelle et au niveau de prix requis et, comme vous l’avez dit, dans les tissus les plus durables possible. J’espère vraiment que ces pièces deviendront des trésors durables et, en même temps, j’ai hâte de voir comment elles seront portées, aimées et chéries.

« JE TENAIS ABSOLUMENT À CE QUE CE SOIT DU “VRAI” MUGLER — RIEN DE COMPROMIS OU D'ÉDULCORÉ »

LA MODE EN PLEINE FORME ! Lorsque les tendances du monde s‘allient au savoir-faire artisanal de remonte, cela donne la combinaison parfaite entre mode et confort ! Le confort – depuis 1876 D0Q51-80

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e ll e interview Texte Marie Guérin

LES CONSEILS MODE DE

Pour sa campagne printemps-été, la marque italienne Twinset a fait appel à l’icône du style effortless : Sienna Miller. L’Anglaise qu’on adore pour sa beauté naturelle et l’énergie qu’elle dégage nous partage les secrets de son style. On prend note !

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interview

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Quelle est l’importance de l’apparence pour une actrice ? Comment décririez-vous votre style aujourd’hui ? Mon style change un peu en fonction de mon humeur et de la saison, mais dans l’ensemble, il est plutôt décontracté et informel. Au quotidien, j’aime porter un beau jean avec un pull douillet et accessoiriser autour de cela. Pour les occasions spéciales et les fêtes, j’aime porter des paillettes ici et là !

Comment a-t-il évolué avec le temps ? Une chemise blanche parfaite, un jean parfait et un joli petit panier, c’est ma tenue préférée, Jane Birkin est mon icône. Certaines personnes ont une élégance et une capacité à s’habiller qu’il est impossible d’imiter : on l’a ou on ne l’a pas, et je pense qu’elle l’a vraiment. Avant l’ère numérique, les gens expérimentaient sans jugement, ils ne voulaient jamais ressembler à quelqu’un d’autre. S’il faut parler d’évolution, je dirais qu’aujourd’hui je cherche cette unicité dans les boutiques vintage et quelques pièces parmi les marques qui me plaisent.

Quelles sont vos valeurs dans ce secteur ? Je pense que la pandémie a certainement incité les gens à prendre du recul sur ce qui est important, que ce soit dans le domaine de la mode ou dans d’autres domaines. En ce qui me concerne, cela m’a permis de valoriser des qualités telles que la longévité. Comme je vous le disais, j’ai commencé à m’intéresser de près aux boutiques vintage et aux plateformes comme Vestiaire Collective. Je suis devenue une acheteuse plus consciente, choisissant des articles que j’apprécierai vraiment à travers les âges, plutôt que des articles achetés sur un coup de tête. Les pièces de qualité qui dureront toujours et le fait de porter à nouveau du vintage me semblent être l’avenir de la mode.

La mode et le cinéma sont tellement associés. C’est comme s’ils se nourrissaient l’un l’autre. Je suis d’ailleurs très influencée par le style des personnages que j’interprète, c’est l’un des aspects les plus amusants du métier d’acteur et d’actrice. J’aime jouer des personnalités qui portent des choses que je ne porterais jamais et qui sont très éloignées de moi. Lorsque j’ai joué Edie Sedgwick (dans le film « Factory Girl » sorti en 2006, NDLR), je me suis complètement perdue dans ce personnage et pendant les quatre mois qui ont suivi, je crois que je n’ai porté que des pantalons avec des collants et des T-shirts, j’ai tout simplement adoré cette époque pendant un certain temps.

Comment choisissez-vous vos looks ? Je suis une grande amatrice de chaussures. Les chaussures reflètent mon humeur plus que toute autre chose. Elles indiquent mon état d’esprit et je construis mon look en fonction de cela.

Quelles sont vos pièces préférées de la collection printemps-été de Twinset ?

Pourquoi Twinset s’est-elle associée à vous ? Twinset est une marque qui aime les femmes et les célèbre. Elle propose des vêtements abordables et vraiment sympas.

La mode fait-elle partie de votre style de vie ?

« JE SUIS TRÈS INFLUENCÉE PAR LE STYLE DES PERSONNAGES QUE J'INTERPRÈTE »

Oui, la mode fait partie de mon mode de vie, j’aime jouer avec mes tenues. J’aime les pièces de toutes les époques. Lorsque j’ai voulu organiser ma fête d’anniversaire l’année dernière, j’étais impatiente de choisir un thème et j’avais prévu une fête « années 1920 », mais je suis allée dans un célèbre magasin de costumes en Angleterre, appelé Angels, pour trouver de l’inspiration, et je me suis retrouvée dans la section des années 1930. Je pense que les années 1930 ont été une décennie exquise pour la mode et qu’elles avaient quelque chose de moins austère. Elle avait évolué depuis les années 20, mais elle était antérieure aux années 40, plus glamour : les robes, les silhouettes et les coupes en biais. J’aime cela et j’aime les sourcils et le maquillage, mais les années 60, 70 et 90 sont les trois que j’utilise probablement le plus. C’est drôle pour moi de penser aux années 90 comme à une époque vintage, mais c’est clairement le cas (rires). D’ailleurs, finalement, je n’ai jamais pu organiser cette fête, car c’était devenu trop difficile avec la Covid. Peut-être en organiserai-je une à l’avenir, mais il sera difficile de choisir une époque !

Il est difficile de choisir une pièce préférée. J’aime beaucoup le total look en denim. Je pense qu’il y a quelque chose de génial, de facile et de cool là-dedans. Mais il y a tellement de pièces différentes que j’ai aimées : la chemise et le pantalon imprimés de fleurs étaient si faciles et amusants à porter. Il y a aussi un petit haut blanc qui m’obsède (rires) !

Comment vous êtes-vous sentie pendant le tournage de la campagne ? Travailler avec une équipe incroyable, c’était un rêve devenu réalité. Je n’ai pas eu l’impression de travailler. Toute l’équipe était chaleureuse et amicale, et tout s’est déroulé très facilement, en symbiose et sans trop de travail. J’ai adoré tout cela, c’était vraiment très agréable ! magazine ELLE 65

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e ll e reportage Texte Elisabeth Clauss Illustrations Florence Collard

LES VICES CACHÉS DE LA MODE ÉCO

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Pour mieux choisir nos gestes d’écoresponsabilité en matière de mode, des acteurs de l’industrie nous éclairent (mais pas à la bougie non plus).

« Des produits en plastique recyclé aux programmes de reprise, certaines des solutions de durabilité plébiscitées par la mode posent problème. » Beth Esponnette, cofondatrice et directrice créative de la marque de jeans engagée dans la durabilité unspun, jette un pavé dans la mare de délavage*. Elle pointe certains paradoxes de la bonne volonté des consommateurs et consommatrices, comme multiplier les achats en se dédouanant au motif de revendre sur des applis ou de donner ce qu’on ne porte plus : « C’est une forme de “licence morale”, par laquelle poser un acte éthique est perçu comme une autorisation de faire plus tard quelque chose de douteux. » Car chaque achat a un impact, qui n’est pas le même selon qu’un vêtement a été produit en quantités raisonnées ou par dizaines de milliers d’exemplaires. Pour Beth, la solution se trouverait plutôt dans des politiques gouvernementales incitant les marques à reprendre leurs produits en fin de cycle. Autrement dit, une écoresponsabilité partagée. De son côté, Marina Coutelan, consultante en mode écoresponsable, estime que « la seconde main peut être une bonne idée, mais en achats compulsifs, ça entretient juste la boulimie ».

Ralentir face aux mirages

« Idéalement, il faudrait tracer l’origine de tout ce qu’on achète. Quitter le prisme du prix, pour celui de la qualité. Il n’y a pas d’autres solutions. » Desolina Suter, directrice mode au salon d’innovations textiles Première Vision nous aide à démêler les fils de l’écheveau écolo : « Le geste responsable le plus immédiat, c’est de se diriger au maximum vers les produits de qualité. » Et le réflexe « recyclé » n’est pas forcément le plus vertueux : « Le coton recyclé, surtout s’il n’est pas cher, durera moins longtemps parce qu’à chaque recyclage, la fibre raccourcit. Alors qu’un T-shirt de coton neuf à fibres longues résistera bien mieux aux lavages et à l’usage. C’est la même chose pour les fibres synthétiques recyclées : les microparticules déversées lors du processus sont délétères. De manière générale, plus une matière est recyclée, plus elle est fragile. » Autre conseil de vigilance de la part de Marina Coutelan : « Il y a toujours un prix à payer quelque part. Pour avoir un impact modéré, un produit doit passer par différentes étapes de vérification, et pour quelques euros, ça n’est pas possible. » Pour accompagner les consommateurs·trices dans leurs choix, la loi française AGEC rend obligatoire depuis le début de cette année un affichage environnemental – sorte de nutriscore de la mode – en matière de traçabilité, de mesures de recyclabilité et d’impact écologique. ••• magazine ELLE 67

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e ll e reportage

« LE VRAI, LE PLUS GROS PROBLÈME, C’EST NOTRE COMPULSION D’ACHAT » MARINA COUTELAN

Éthique et étiquettes

« On doit préciser sur l’étiquette où a été fait le tissu, sa teinture et son impression. Mais il ne faut pas pour autant prendre des raccourcis de préjugés sur les pays de production : il y a des ateliers en Asie qui travaillent de façon très correcte, et d’autres en Europe qui ne sont pas si transparents, même si la réglementation devient de plus en plus contraignante. Comme consommateurs·trice, on peut – on doit – interpeller les marques sur leurs processus, et dans ce sens les réseaux sociaux sont très utiles. Ça les oblige à prendre leurs responsabilités. » Car si en Europe dans un premier temps, il n’y aura pas d’interdiction de mise sur le marché de produits non conformes aux normes de la loi AGEC, elle est assortie d’une obligation de communication des informations au grand public. « Les consommateurs·trices feront le tri d’eux-mêmes. Et par la suite, des mesures de retrait de la vente seront appliquées. » La tâche est immense, et il ne faut pas baisser les bras, parce que les vices cachés se lavent aussi à l’eau filtrée : « Dans le greenwashing, il y a par exemple la démarche de mettre en avant les matières écologiques dans la fast fashion, mais les volumes outranciers ne font qu’aggraver le problème. La

consommation de mode effrénée entraîne des décharges à ciel ouvert de vêtements au Ghana et au Chili. Le vrai, le plus gros problème, c’est notre compulsion d’achat. »

L’écoresponsabilité, arrêter d’accumuler

Pendant la dernière Fashion Week à Paris, Pascal Morand, Président exécutif de la Fédération de la haute couture et de la mode, a publié une tribune dans « Le Monde » avec un message clair : « Le principal enjeu est de s’attaquer à l’accroissement continu des volumes mis sur le marché, un phénomène renforcé par le développement de l’ultra-discount, qui provoque mécaniquement une baisse des prix et une accélération du cycle de renouvellement des produits. » Les chiffres sont éloquents : la production de fibres destinées à l’habillement a doublé depuis vingt ans. Parmi elles, le polyester, « matière fossile privilégiée par la fast fashion génératrice de microfibres qui polluent gravement les océans ». Avec 100 milliards de vêtements produits par an, on estime que la mode représente actuellement 4 % à 5 % des émissions mondiales de CO2. Le nœud du problème, qu’il soit emmêlé de coton ou de polyester, c’est la quantité. La solution la plus évidente : moins consommer. •••

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J O R DA N, M A R I E , R A P H A Ë L E T A R M E L L E P O RT E N T C A P T U R E - À D É C O U V R I R S U R A K I L L I S. C O M


e ll e reportage

A qui profite le green ?

« Vous voulez trouver du travail dans la mode aujourd’hui ? Spécialisez-vous en recherche et développement .» Dixit une experte croisée pendant une conférence sur la durabilité. Dès que l’on parle d’écoconception et de circularité, on ouvre un nombre infini de tiroirs, et pour beaucoup d’entreprises, les coûts sont si élevés qu’elles n’ont d’autre choix que de procéder par étapes. Jeanne Maillier est cheffe de projet développement et innovation auprès d’EuraMaterials, un pôle de compétitivité dédié aux industries de transformation de matériaux. Elle rappelle que même si on fabrique aujourd’hui des fibres à partir de figuiers de barbarie, « en comparaison des volumes qui seraient nécessaires pour remplacer le polyester, ces propositions ne sont pas encore suffisantes. Tout est question d’usage. Nous avons lancé un projet franco-belge de recyclage en boucle fermée de coton pur et de polyester pur, avec notamment deux entreprises belges, ESG et Utexbel, qui parviennent à obtenir des processus de recyclage beaucoup moins polluants ». Beth Esponnette de son côté rappelle que souvent le polyester recyclé est produit à partir de bouteilles en plastique. Mais selon elle, « la transformation des bouteilles d’eau en vêtements diminue en réalité leur cycle de vie, puisqu’elles auraient pu redevenir des bouteilles ». L’industrie cherche encore un équilibre, et s’il n’existe pas encore de solution idéale pour arriver à une consommation plus rationnelle, on peut commencer, chacun∙e, par des 1 Acheter moins, et faire son bilan mode sur une année. À chaque fois choix d’ego-responsabilité. qu’on achète un vêtement, on le note. Puis on reprend la liste : qu’est-ce qu’on a porté, qu’est-ce qu’on va vraiment garder ? *Publié sur la plateforme Business Of Fashion 2 Prendre conscience que tout ce qui est produit a un impact environnele 7 février dernier. mental. Et que moins le prix est élevé, plus le coût écologique est lourd. 3 Il ne s’agit pas de ne plus rien acheter, parce que la mode est aussi une industrie d’expression qui doit vivre, mais il faut doser. Et en tout cas, limiter au maximum les achats de fast et ultra fast fashion. 4 Se tourner vers la seconde main proposée par les marques elles-mêmes : Balenciaga, Aigle, Isabel Marant, Essentiel Antwerp… qui reprennent le contrôle sur leur propre réseau de marché second. 5 Lire les étiquettes, comprendre comment une graine, plantée par qui, comment et où, devient un vêtement. La chaîne de transformation est énorme. Avec un T-shirt à cinq euros, il est impossible de rémunérer correctement les gens, et d’utiliser des produits propres. Se rappeler aussi que souvent, les seuils de produits chimiques utilisés par l’ultra fast fashion sont bien au-delà des normes européennes. Cette pollution arrive en surcouche MARINA COUTELAN avec ce qu’on mange ce qu’on respire. En outre ce qui est toxique dans les tissus l’est aussi pour celles et ceux qui travaillent dessus en amont.

CINQ ÉTAPES VERS UNE CONSOMMATION RESPONSABLE PAR MARINA COUTEL AN

« NOUS SOMMES À UN MOMENT OÙ SE PRÉSENTENT TANT D’ENJEUX, QU’ON NE PEUT AVANCER QUE PAR PALIERS »

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e ll e reportage Texte Céline Pécheux Photo Nathalie Gabay

PRINCESSES REBELLES

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Contrairement aux enfants du premier mariage de son père le roi Léopold III, Esmeralda de Belgique échappe au sacro-saint devoir de réserve… « Une chance ! », estime celle qui ne manque jamais une occasion pour dénoncer les inégalités. Un tempérament engagé qu’elle partage avec sa fille Alexandra.

utre ses publications liées à l’histoire familiale (son père Léopold III, sa mère Lilian, ses grands-parents, le roi Albert et la reine Élisabeth), la princesse Esmeralda de Belgique, journaliste de profession, fait paraître en 2021 « Quel monde pour demain ? Dialogue entre générations » et en 2010 « Terre ! Agissons pour la planète, il n’est pas trop tard », plaidoyer environnemental dans lequel elle s’entretient avec des pointures telles que Mikhaïl Gorbatchev ou Mario Vargas Llosa. Elle publie trois ans plus tard « Femmes Prix Nobel de la Paix », où elle donne la parole à la Birmane Aung San Suu Kyi ou encore à Ellen Johnson Sirleaf, alors présidente du Liberia. En 2016, elle sollicite une rencontre avec le pape François, qu’elle juge « formidable et très ouvert » pour le sensibiliser au droit des peuples indigènes… La même année, elle tourne avec le réalisateur Nicolas Delvaulx, un documentaire sur l’histoire du parc national des Virunga, le plus ancien parc national africain. « Vu ma position et vu mon nom, je ressens comme un devoir de parler, de dénoncer les injustices et tout ce qui va mal dans le monde d’aujourd’hui. Je pense qu’il faut remettre en question l’ordre établi. Je suis pour la désobéissance civile quand les règles ne sont pas bonnes ! (En 2019, elle a été arrêtée lors d’une manifestation d’Extinction Rébellion

à Londres, NDLR.) Alors, c’est évident que c’est plus facile de militer et de manifester quand on est une personne blanche avec un statut comme le mien. L’écologie comme le droit des femmes peuvent paraître comme des combats de privilégiés, mais ils concernent tout le monde et sont étroitement liés. Je suis très admirative de cette jeunesse militante qui descend dans la rue pour faire bouger les institutions. Comme le dit Winnie Byanyima, la CEO d’Oxfam : “Sans citoyen·ne·s engagé·e·s, il n’y a pas de gouvernements responsables.” »

Transmission

À l’image de sa mère en quête d’égalité tous azimuts depuis ses primes années, Alexandra Moncada (24 ans) est une militante de la même trempe. Diplômée en biologie marine et moléculaire, elle étudie aujourd’hui la médecine et a pour ambition de devenir scientifique – comme son père, Salvador Moncada, médecin, pharmacologue et biologiste de réputation internationale. « Alexandra est encore beaucoup plus radicale que moi en termes de prises

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reportage

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Habillées par la Maison Johanne Riss, la princesse Esmeralda de Belgique et sa fille Alexandra Moncada prennent la pose. Mais ne vous fiez pas aux apparences… Les contes de fées ? Très peu pour elles !

« JE RESSENS COMME UN DEVOIR DE PARLER, DE DÉNONCER LES INJUSTICES ET TOUT CE QUI VA MAL DANS LE MONDE D’AUJOURD’HUI » ESMERALDA DE BELGIQUE

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e ll e reportage

« C'EST PARCE QUE JE ME SUIS ÉCHAPPÉE DE MA “CAGE DORÉE” QUE JE ME SUIS RENDU COMPTE DES DIFFICULTÉS QUE VIVENT LES FEMMES DANS NOS SOCIÉTÉS » ESMERALDA DE BELGIQUE de position », confie la princesse. « Je suis très fière de la femme engagée qu’elle est devenue et de ses combats. Je me dis qu’avec la nouvelle génération qui arrive, il y a de l’espoir. » En robe de gala signée Johanne Riss sous l’objectif de la photographe Nathalie Gabay, le duo affiche sa complicité, s’indignant de concert tantôt sur les violences faites aux femmes, tantôt sur la déforestation en Amazonie ou la crise des migrants. En matière de droits des femmes, la princesse Esmeralda de Belgique a toujours pris position en faveur de l’interruption volontaire de grossesse, sujet hautement inflammable au sein de la monarchie belge. Sur son compte Twitter, les #stopviolenceagainstwomen, #womeninspire et autres #womensrights sont légion. Une fibre féministe engagée qu’elle dit n’avoir pas héritée de sa famille, plutôt « old school » en la matière… « Quand on vient d’un milieu protégé, c’est difficile de comprendre, de se mettre à la place de celles et ceux qui souffrent. C’est parce que je me suis échappée de ma “cage dorée”, que j’ai eu des amis dans tous les milieux, de toutes nationalités et que j’ai voulu devenir journaliste, que je me suis rendu compte des difficultés que vivent les femmes dans nos sociétés. L’engagement en faveur de l’environnement, c’est une autre histoire… » Placée sous le signe des voyages et de la photographie, son enfance aux côtés du roi Léopold III a fait d’elle une fervente défenseuse de la nature, mais aussi des minorités opprimées. Un combat sur les traces de son père, qui associa très tôt Esmeralda à son « Fonds pour l’exploration et la conservation de la nature », dont elle est aujourd’hui la présidente. « Mon père m’a transmis sa passion pour la nature et ceux et celles qui la défendent. Je viens d’ailleurs de terminer la coproduction et la coréalisation d’un documentaire intitulé “Amazonie, le cœur de la Terre Mère” avec Gert-Peter Bruch pour sensibiliser l’opinion à la déforestation de la forêt amazonienne et à la violation des droits des peuples autochtones. Le film sort fin avril. Mon père était sur place il y a exactement 60 ans. J’avais toujours entendu parler de ce voyage extraordinaire. J’étais très émue de revenir sur ses traces. »

« AVEC LA NOUVELLE GÉNÉRATION, IL Y A DE L'ESPOIR » ESMERALDA DE BELGIQUE

Libre de dire et de faire

Si Esmeralda de Belgique est plus libre de « dire et de faire » ce qu’elle veut comparé à d’autres membres de la famille royale, c’est peut être aussi parce qu’elle a toujours su qu’elle n’échapperait pas totalement aux règles du jeu, que cet accent aristo qui ponctue ses phrases lui collerait toujours à la peau, que son ouverture d’esprit serait toujours un peu vue comme une manière de racheter une monarchie jugée parfois anachronique. « C’est important pour moi de revenir sur le passé et de dénoncer ce qui n’est plus acceptable aujourd’hui. Les dominations des populations autochtones sont à l’origine du racisme et des discriminations. Il n’y a plus de colonialisme, mais les richesses sont toujours exploitées. Et ce ne sont jamais les populations locales qui récoltent les bénéfices de ce pillage. On m’a reproché de dire du mal de mon ancêtre le roi Léopold II au sujet de la conquête coloniale… C’est avant tout un personnage historique, il faut revenir sur ses actions, bonnes comme mauvaises. Les statues sont des symboles. Je comprends donc que des gens veulent déboulonner celles qui représentent des agissements qui font ou ont fait souffrir. Il y a aussi tellement de femmes qui méritent des monuments pour leurs actions et qui demeurent dans l’oubli. Ça me révolte, ça aussi… »

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C&A

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UN ÉTÉ EN ROBES

La garde-robe capsule, composée d’une sélection de pièces à mixer et matcher à l’infini, est plus que jamais d’actualité. Ce printemps, la robe classique y occupe une place de choix car elle se prête à toutes les variations. Diane von Furstenberg

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La femme moderne est polyvalente et son vestiaire est à son image. De la réunion importante à la journée de détente estivale, la robe parfaite offre toujours une réponse appropriée. Et C&A l’a bien compris. Sa collection d’été se compose de robes multifonctionnelles pour toutes les occasions. En créant une foule de tenues à partir d’une seule robe, non seulement on économise de l’argent mais on aborde aussi la mode sous un angle plus durable et minimaliste. Et on a toutes les raisons de s’en féliciter.

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UNE PIÈCE POUR OUVRIR LE CHAMP DES POSSIBLES Ce printemps, on alterne les robes déclinées dans des tons neutres comme le beige, le noir et le blanc avec celles qui hissent la couleur. En journée, on l’associe à des baskets confortables pour un look décontracté ou à un blazer oversized pour un cachet professionnel et branché. Le soir, on la combine avec des talons aiguilles et des bijoux dorés pour une touche de glamour.

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Disponible dans une sélection de magasins C&A en Belgique et au Luxembourg et sur c-and-a.com jusqu’à épuisement du stock et sous réserve de modifications.

YOU DO YOU, WE DO THE FASHION.

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1 Robe parme volantée, 45,99 €. 2 Robe beige volantée avec ceinture, 59,99 €. 3 De droite à gauche : robe rose, courte ornée d’un nœud, 29,99 €; robe volantée à motifs noirs et crèmes, 45,99 €; robe noire avec ceinture, 29,99 €. 4 Robe longue à motifs roses et oranges, 29,99 €. 5 Robe-chemisier à motifs bleus et blancs, 45,99 €. 6 Robe longue blanche avec boutons à la ceinture, 45,99 €

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC C&A. C-AND-A.COM

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e ll e reportage Texte Marie Guérin

ÇA VAUT DE L’OR (ÉTHIQUE)

Depuis 2018, Chopard utilise 100% d'or éthique pour les bijoux et montres. Qu’est-ce que cela signifie ? CAROLINE SCHEUFELE : Nous visons à

protéger et à préserver la terre d’où nous tirons nos matières premières. Nous travaillons conformément aux règles de conformité et aux normes et pratiques vérifiées de l’industrie, ce qui nous amène à être transparents quant à nos pratiques commerciales. En 2018, nous avons franchi une étape importante en devenant la première maison d’horlogerie et de joaillerie à s’engager à utiliser 100 % d’or éthique pour la production de toutes nos pièces d’horlogerie et de joaillerie. Le véritable luxe n’est possible que lorsque l’on connaît l’empreinte de sa chaîne d’approvisionnement et je suis très fière de notre programme d’approvisionnement en or.

Quels sont les enjeux de l’industrie joaillière en matière de durabilité ? Caroline Scheufele, présidente de Chopard, nous parle de la transition opérée par la marque en 2013. Or éthique, transparence, les défis à relever sont nombreux. Nous avons également demandé le point de vue de l’artisan fondeur qui brasse de l’or depuis 22 ans !

Toute la production de nos montres et de nos bijoux est réalisée en or éthique ! Mais notre réflexion va bien au-delà. Après l’or et les diamants 100 % éthiques provenant exclusivement de circuits réglementés responsables, nous allons maintenant nous intéresser à la provenance des pierres précieuses et fines de couleur. Par exemple, en 2016, Chopard a également intégré des émeraudes responsables dans sa collection grâce à un partenariat avec Gemfields.

Et la Palme d’or (éthique ou pas) ? Oui ! Depuis 2014, la Palme d’or est fabriquée en or jaune éthique certifié Fairmined. Cela en fait le seul trophée éthique dans le monde du cinéma, fabriqué dans le respect des personnes et de l’environnement.

PATRICK CSAJKO, PRESSE

Quelles sont les pièces qui ne sont pas en or éthique ?

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Qu’est-ce que Fairmined ? La norme Fairmined exige des mineurs qu’ils démontrent que des exigences strictes en matière de conditions de travail (y compris l’interdiction du travail des enfants), de critères de développement social et de protection de l’environnement sont respectées tout au long du processus d’extraction.

Comment s’est passée la transition ? Nous avons appelé cette initiative « The Journey to Sustainable Luxury », car nous sommes pleinement conscients que nos objectifs ne seront pas atteints en un jour, ni même en une décennie... Le plus grand défi a été le changement lui-même, car les gens sont habitués à faire les choses d’une certaine manière. Ils ont une routine et il leur est souvent difficile de sortir de leur zone de confort. En ce qui concerne notre étape éthique de l’or, on pourrait dire que notre voyage vers le luxe durable a trouvé ses racines dans notre histoire familiale. Après nous être assurés que la matière première

Caroline Scheufele

provient d’une source responsable, la traçabilité complète de notre chaîne d’approvisionnement en or est ensuite garantie par notre modèle opérationnel, basé sur un système en boucle fermée, qui nous permet de recycler nos déchets d’or préconsommation ou « déchets de production » dans notre propre fonderie d’or interne. Nous en avons les moyens, car, il y a plus de 40 ans, mes parents ont pensé à développer un système de production interne verticalement intégré, et ont investi dans la maîtrise de tous les métiers en interne ; de la création d’une fonderie d’or dans nos ateliers de Genève à l’intégration des compétences des artisans de la haute joaillerie et des horlogers experts.

Quels sont vos prochains développements en matière de durabilité ? Nous sommes heureux d’annoncer que Chopard devient la première maison de luxe à généraliser l’acier recyclé pour ses montres ! D’ici à la fin 2023, nous utiliserons le Lucent Steel™ pour la production de toutes nos montres en acier, boîtiers et bracelets inclus. Cet acier est fabriqué avec un taux de recyclage d’au moins 80 %, mais notre ambition est d’atteindre au moins 90 % d’ici à 2025. Cet engagement permettra à Chopard de réduire de manière significative l’empreinte carbone de son acier. •••

« LE VÉRITABLE LUXE N'EST POSSIBLE QUE LORSQUE L'ON CONNAÎT L'EMPREINTE DE SA CHAÎNE D’APPROVISIONNEMENT »

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e ll e reportage

En quoi consiste votre travail ?

LE POINT DE VUE DE L’ARTISAN Nous avons trouvé le métier le plus cool du monde : Paulo est fondeur depuis 22 ans chez Chopard. Tous les jours, il crée de l’or !

On pourrait dire que je suis l'alchimiste de Chopard. Je façonne les lingots d'or qui serviront à produire les montres et les bijoux de la Maison Chopard. Je me rends donc tous les jours dans les sous-sols de la manufacture Chopard à Genève pour fondre l’or et réaliser tous ses alliages. Il y a très peu de sociétés dans le monde qui possède une propre fonderie. Cela permet de choisir la matière première qui va être utilisée pour toutes les créations qui sortiront des ateliers de Chopard. Que ce soit pour les montres ou les bijoux. Pour fabriquer un lingot d'or de 8 kilos, je vais utiliser 6 kilos d'or pur et 2 kilos d'alliage, dont 1,5 kilo de cuivre, qui lui donne sa couleur rouge. Moins j'utilise de cuivre, plus j'ajoute de l'argent et plus l'or sera jaune. Pour obtenir de l'or blanc, j'utilise du palladium. Lorsque le mélange est en fusion, il est versé dans le moule pour obtenir un lingot. Celui-ci est plongé dans l'eau froide pour le cristalliser et obtenir la dureté voulue. Le lingot est ensuite écrasé par une lamineuse pour obtenir une barre. La matière servira à réaliser certains corps des bijoux et les carrures des montres. Les chutes reviendront dans le circuit pour être refondues. Il s'agit d'un cercle de recyclage vertueux.

Est-ce que le fait que l’or soit éthique change quelque chose dans votre travail ? Oui, totalement. Chaque jour, sept ou huit lingots sortent de mon atelier. Ils assurent à Chopard de participer à construire un monde plus soucieux de l'humain. Cela me rend extrêmement heureux d'y jouer un petit rôle.

Qu’est-ce qui vous plaît dans votre travail ? Le fait de savoir que des gens du monde entier portent une montre ou un bijou fabriqués avec l'or que j'ai manipulé avec amour et passion.

Quelle chance d’avoir de l’or tous les jours dans les mains ! Qu’est-ce que ça fait de brasser autant d’or ?

PRESSE

Très heureux ! C'est un vrai bonheur de travailler avec une société pionnière en la matière.

Paulo

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Sony

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S’IMMERGER DANS VOTRE MUSIQUE On connaissait les casques à réduction de bruit, SONY innove et nous propose encore plus de mobilité avec ses écouteurs à réduction de bruit: WF-C700N.

TOUT EST UNE QUESTION DE CONFORT ! Tous ceux et celles qui aiment bouger seront ravis d’écouter leur musique sans aucun bruit parasite dans un confort d’écoute maximal. Les WF-C700N sont compacts et légers pour une utilisation confortable toute la journée. C’est bien simple, on ne les sent plus une fois positionnés dans l’oreille: Sony a étudié la sensibilité de divers types d’oreilles. Les écouteurs associent une forme parfaitement adaptée à l’oreille humaine et un design ergonomique conçu pour une stabilité accrue : on peut donc écouter plus longtemps sans ressentir le besoin d’une pause puisqu’ils sont adaptés à toutes les morphologies. En toutes circonstances, il est possible de s’immerger entièrement avec la réduction de bruit actif et de profiter d’une expérience sonore incomparable: écouter sa musique comme à un concert, un podcast comme si nous vivions l’action ou appeler ses proches comme s’ils étaient à côté ! Au-delà du confort, le style n’a pas été oublié non plus: disponible en noir, blanc, lavande et vert sauge (notre préféré), il s’adapte à nos looks. L’étui de chargement est d’ailleurs petit, facile à transporter dans une poche ou dans un sac afin d’emporter ses écouteurs où que l’on aille. On peut désormais écouter sa musique partout en immersion complète et dans un confort maximal sans effort grâce aux WF-C700N. Ces écouteurs correspondent à votre recherche ? Scannez ce code QR. CET ARTICLE A ÉTÉ ÉCRIT EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC SONY. WWW.SONY.COM

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CONFIDENTIELLE

PAMELA BERKOVIC

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Des coulisses de la Fashion Week aux loges des Rolling Stones, Pamela Berkovic immortalise des moments de vérité qu’elle capture à l’ombre des spotlight. Rencontre à Paris avec la plus new-yorkaise des photographes belges.

ntre deux avions, Pamela Berkovic nous reçoit ce matin-là dans son pied-à-terre parisien… Dans son salon baigné de lumière naturelle règne une douce atmosphère avec en guise de rituel du réveil, un disque de Billie Holiday qui tourne en boucle. T-shirt blanc rentré dans un jeans, la photographe de 45 ans aux airs de Romy Schneider parle d’une voix douce et assurée. Fille d’un collectionneur d’art anversois et d’une mère française psychanalyste, Pamela nous raconte sa vie pailletée de rencontres improbables et d’anecdotes plus folles les unes que les autres… Une tasse de café entre les mains, elle nous confie avoir été inspirée par sa baby-sitter à New York qui était photographe de plateaux de cinéma (et accessoirement la petite copine de Robert de Niro) pour se lancer en tant que pro dans la photo. Quelques années plus tard, elle commencera des études à l’École Nationale Supérieure des Arts Visuels de La Cambre avant de s’installer pour de bon à New York et d’entamer un cursus à l’International Center of Photography (ICP) formée par des pointures comme Sam Samore et Amy Arbus (la fille de Diane Arbus).

moment : « Que ce soit au théâtre, à l’opéra, en musique ou en danse, j’ai toujours été attirée par ce qui se tramait en coulisse. Pendant mes études à la Cambre, j’ai eu l’idée de photographier l’envers du décor d’un club de strip-tease. J’ai rencontré une fille qui était maquilleuse le jour et strip-teaseuse le soir au Showpoint à Bruxelles. Il m’a fallu trois mois pour la convaincre de se laisser prendre en photo. Un beau jour, elle m’appelle : elle était prête. J’avais 19 ans. J’ai photographié la strip-teaseuse alors qu’elle venait de quitter la scène. L’ambiance était glauque, mais cette femme était incroyablement forte et c’est sa vérité que je voulais montrer. Cachée derrière mon petit Leica R7, je me suis rendue aussi transparente que possible, pour que personne ne se mette à poser ou à faire semblant. J’ai directement senti que j’étais à ma place. En me rendant presque invisible, j’arrivais à capturer les expressions et les gestes vrais, instinctifs. La beauté et la force de mon sujet. » De fil en aiguille, Pamela s’intéresse et accède aux coulisses des plus grands défilés comme celui de Stella McCartney, Chloé, Armani, Alexander Wang, Marc Jacobs, Dior, Lanvin, Louis Vuitton, Dries Van Noten ou encore Alexander McQueen. « Tout a commencé quand j’ai été invitée par un ami à un défilé de Stella McCartney… J’ai demandé si je pouvais photographier les mannequins en backstage. Après le show, Stella a vu mes photos. Elle a adoré et elle m’a engagée. Ce fut le début d’une belle aventure. Mes photos de défilé montraient un autre visage de la mode. Un visage humain, paisible, concentré… Quand on regarde mes clichés, on ne se rend pas compte de la frénésie dans laquelle ils ont été pris. On croit bien souvent que mes photos sont prises en studio alors que c’est tout à fait l’inverse. J’ai fait ça pendant six ans. J’ai eu accès à des endroits incroyables, mais le rythme était infernal. Quand c’est devenu un peu trop pour moi, je me suis retirée, mais •••

Entre ombre et lumière

New-Yorkaise dans l’âme depuis 24 ans, mais très attachée à ses racines belges, Pamela a toujours été fascinée par l’univers du spectacle et a pour habitude de se cacher derrière son appareil photo pour capter l’authenticité du 80 ELLE magazine

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Texte Céline Pécheux Photos Pamela Berkovic

« QUAND ON REGARDE MES CLICHÉS, ON NE SE REND PAS COMPTE DE LA FRÉNÉSIE DANS LAQUELLE ILS ONT ÉTÉ PRIS » Vivienne Westwood Automne/Hiver 2014 ELLE 81 magazine

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j’ai toujours continué à travailler pour Stella McCartney et Thom Browne. » En parallèle, elle travaille aussi sur des plateaux de cinéma - à côté du réalisateur de jour comme de nuit -, dans les coulisses de ballets avec pour sujets la célèbre danseuse franco-espagnole Blanca Li, ainsi que Maria Alexandrova, danseuse au Bolchoï, mais aussi la chorégraphe belge Anne Teresa de Keersmaeker. « La danse est un univers complètement différent de celui de la mode. C’est une discipline qui exige une concentration inouïe. La réalité et l’exigence des danseurs et danseuses me fascinent », confie-t-elle. Elle fera ensuite ses premiers pas dans le monde de l’art contemporain, en réalisant le portrait d’artistes tels que Mark Grotjahn, Thomas Houseago et Larry Clark. « Quand je réalise un portrait, je demande à la personne photographiée de me consacrer trois heures minimum. Les deux premières heures et demie, nous bavardons, puis il y a une séance photo qui ne dure généralement pas plus d’un quart d’heure. Je prends vachement de temps. Je veux qu’il y ait une complicité, une relation qui se crée, qu’il ou elle se sente à l’aise. »

Carnet mondain

« J’ai toujours voulu vivre à New York. Cette ville est magique pour plein de raisons. Pour moi, qui aime le théâtre, le cinéma et la mode, il y a des choses à voir et à faire nonstop. Et puis “If you can make it there, you’ll make it anywhere” et c’est vraiment vrai ! C’est une ville où les gens ne sont pas jaloux de la réussite des autres. Ils font connaissance et s’entraident naturellement. On rencontre des gens de partout et paradoxalement je trouve que Big Apple ressemble parfois plus à un village qu’à une mégalopole. Dans mon quartier de Tribeca, je connais tout le monde. J’y croise souvent Patti Smith qui est une de mes idoles. Elle est souvent habillée par Ann Demeulemeester d’ailleurs (Rires). Les gens même très connus restent accessibles et j’aime ça. » Au fil des vernissages et fêtes new-yorkaises, Pamela se crée donc un solide réseau dans le milieu de la mode et du showbizz et collectionne les anecdotes : « Un jour, j’étais invitée à une soirée en l’honneur de Azzedine Alaïa. Évidemment, toutes les femmes portaient du Alaïa, mais moi j’avais choisi de porter ce soir-là une robe de la toute première collection d’Alber Elbaz pour Lanvin. À un moment donné, quelqu’un me fait une petite tape amicale sur l’épaule et me dit : “Oh my God you look so Beautiful! Thank you so much! •••

« MES PHOTOS MONTRAIENT UN AUTRE VISAGE DE LA MODE »

Pamela Berkovic

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Anna Sui Automne/Hiver 2013

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Théâtre Royal des Galeries Directeur : David Michels

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J’ai envie de toi de Sébastien Castro

Encore un instant de Fabrice Roger-Lacan

Le Crime de l’Orient-Express d’Agatha Christie

Fallait pas le dire de Salomé Lelouch

Les Palmes de M. Schutz de Jean-Noël Fenwick

La Vie trépidante de Brigitte Tornade de Camille Kohler

 www.trg.be

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En coproduction avec La Coop asbl et Shelter Prod avec le soutien de taxshelter.be, ING et du tax-shelter du gouvernement fédéral belge

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e ll e reportage

Yvan Attal

« QUAND JE RÉALISE UN PORTRAIT, JE DEMANDE À LA PERSONNE PHOTOGRAPHIÉE DE ME CONSACRER TROIS HEURES MINIMUM »

Thank you so much!” Je me retourne et c’était Alber Elbaz trop content de voir sa robe portée! Cet homme était d’une gentillesse et d’une élégance remarquable ce qui est quand même assez rare dans le milieu. » Et puis, il y a la fameuse histoire du cliché de la tribu Jagger… « À la fin de chaque tournée, Mick Jagger avait pour habitude d’organiser une grande réunion de famille. En juillet 2018, il fêtait ses 75 ans et voulait rassembler un maximum de proches auprès de lui. Sa fille Jade qui est mon amie depuis très longtemps m’avait invitée à son concert à Varsovie. À la fin du show, elle m’emmène avec elle dans la suite de l’hôtel où logeait son père. Quatre de ses huit petits-enfants avaient pris un vol spécialement pour l’occasion. C’était la fête ! Jade me demande alors d’immortaliser le moment. J’ai d’abord paniqué, parce que je n’avais pas mon appareil photo avec moi. Comme elle insistait, j’ai improvisé et j’ai pris la photo avec mon iPhone. Même si je ne suis pas satisfaite de sa qualité, ce cliché reste un magnifique souvenir. » Inutile de chercher… Impossible de trouver la photo sur l’Insta de Pamela. Elle la garde précieusement pour elle, comme tant de photos intimes de célébrités qu’elle a prises au fil des années. Jade Jagger a cependant posté la fameuse photo sur son compte Instagram, en l’honneur du 75e anniversaire de son père. Un moment d’intimité familiale qui est rapidement devenu viral et qui a mis un coup de projecteur sur la carrière de la photographe belge.

Au-delà du cliché

En 2018 et 2019, son expo solo « A Woman’s Eye » fait sensation à New York, à Vienne comme à Bruxelles où elle expose à la Keitelman Gallery. « Certains des portraits exposés avaient été réalisés il y a vingt ans, d’autres n’avaient qu’un mois. Pendant toutes ces années, ma démarche est restée la même : l’envie de capturer des portraits intimes de personnalités fortes, sincères, authentiques, sans artifices », explique-t-elle. « Quand je travaille, je ne porte jamais rien de voyant, je me comporte aussi discrètement que possible et je photographie toujours à la lumière naturelle, sans flash. Je regarde et j’attends patiemment le moment de vérité. À l’inverse des images brutes et trashy à la Terry Richardson, je veux montrer le côté humain et sensible de la mode. Le monde dans lequel nous vivons est déjà bien assez dur comme ça, j’ai besoin d’y mettre un peu de douceur, mais aussi et surtout du sens. » www.pamelaberkovic.com

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LilyLucy

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e ll e reportage Texte Jolien Vanhoof

BIENVENUE À MIAMI

Un catwalk encadré de fontaines ? Étienne Russo n’a pas froid aux yeux. Pour le défilé SS23 de BOSS, le scénographe belge a plongé dans le grand bain et fait défiler les mannequins avec le port de Miami en toile de fond. En ouverture, Pamela Anderson a bu la tasse, 25 ans après son départ de « Alerte à Malibu ». Sans broncher, comme une BOSS.

À la grande surprise du public et même des nombreux collaborateurs de BOSS : Pamela Anderson est en tête du défilé.

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ttirer la presse internationale de la mode et des influenceurs triés sur le volet à Miami pour un défilé ensoleillé see now, buy now, mais avoir droit à la drache nationale ? Avec des rafales de vent qui ébranlent même une habituée du podium comme Amber Valletta ? Faute d’une douce brise marine, la team BOSS a offert au public un véritable show aquatique. Appelons ça le destin, car le défilé était entièrement placé sous le signe de l’eau – d’une cascade rose lors du photocall à un mur de fontaines le long du catwalk. « Nous voulions immerger le public dans un univers éclaboussant qui reflète la culture pop de Miami et la musique house du début des années 90 », explique Étienne Russo de la société de production Villa Eugénie. Chose promise, chose due. Personne, des top models aux célébrités en front row, n’a été épargné. Le Bruxellois met depuis plusieurs années un point d’honneur à transformer chaque défilé de mode en un show grandiose. Et avec la maison allemande HUGO BOSS, c’est une affaire qui roule depuis 20 ans.

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Cette saison, les incontournables costumes BOSS se font encore plus doux, avec des tissus transparents, des couleurs poudrées et des coupes tout en fluidité.

Quel est le moment que vous affectionnez le plus lorsque vous travaillez sur un défilé ? J’adore le moment qui suit immédiatement le briefing d’un nouveau défilé. Après avoir découvert une collection, des millions d’idées se bousculent dans ma tête. C’est le point de départ d’un processus créatif passionnant et stimulant entre la marque, les stylistes et mon équipe. Mais je ne peux pas non plus résister au fade to black, lorsqu’un show est sur le point de démarrer et que nous donnons l’ordre d’éteindre les lumières. Je ne me lasserai jamais de ces quelques secondes qui précèdent l’ouverture d’un défilé… La collection SS23 « BeYourOwnBoss » est disponible sur boss.com et dans les points de vente BOSS.

Pourquoi avoir décidé de jeter l’ancre dans la Magic City ? Lorsque BOSS m’a présenté la nouvelle collection printemps-été, j’ai instinctivement pensé à Miami, un fragment d’Art déco tropical au bord de l’océan Atlantique. Des silhouettes fluides et décontractées dans des teintes poudreuses, délavées par le soleil, que l’on porterait facilement pieds nus lors d’une chaude soirée d’été.

PRESSE

En quoi la conception des podiums des défilés a-t-elle changé ces dernières années ? De nos jours, un défilé de mode est avant tout un outil de communication précieux pour une collection en particulier et une marque en général. Toutes les formes de contenu, des teasers à la grande finale en passant par les images en backstage, soutiennent la courte durée de vie d’une collection saisonnière. C’est pourquoi la scénographie doit désormais, plus que jamais, répondre à ce nouveau besoin de filmer et de partager un défilé sur les réseaux sociaux. Non seulement pour les maisons de couture elles-mêmes, mais aussi pour toutes les personnes dans la salle. C’est à mes yeux une occasion unique d’établir un dialogue direct et dynamique entre le label et les consommateurs·trices.

Une petite averse ? Naomi Campbell en a l'habitude. Sourire aux lèvres et DJ Khaled au bras, elle a clôturé le défilé.

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Texte Eveline Janssens Photos Justin Paquay

Impossible pour Cleome Clements de les ignorer, ces innombrables rouleaux de magnifiques tissus abandonnés dans les coins des ateliers de couture. Leur destination ? Les friperies ou la poubelle. La créatrice de mode décide alors de les sauver et fonde, avec Astrid Van Damme, la marque de mode durable King Comf, qui confectionne des kimonos uniques à partir d'excédents de tissus.

C’est à ce moment-là qu’est née King Comf, la marque confort par excellence ?

C’est à Gand que se trouve l’atelier de la marque, sur les rives de la Lys. On y découvre des piles de tissus hors du commun et des rangées de sneakers à en faire pâlir tout·e fana de chaussures, sans parler des tringles de superbes vêtements. Cleome nous accueille dans un splendide kimono vert émeraude, qui vient instantanément s’ajouter à notre wishlist. Des paillettes et des floches, tout ce qu’on adore.

Tous les magasins étaient fermés, nous avions donc tout le temps de créer notre propre marque. Le confort est en effet un de nos points de départ. Dans notre entourage, il y a beaucoup de trentenaires et de quadragénaires avec de jeunes enfants. Nous voulons être présentables, tout en pouvant facilement nous mettre à genou pour moucher des nez. King Comf devait être une marque pour nous, mais aussi pour nos mères.

Comment avez-vous atterri dans la mode ? Ma mère a suivi des études de créatrice de mode et dès l’adolescence, j’ai commencé à confectionner mes propres vêtements. À 18 ans, je me suis inscrite en fashion design à la ArtEZ Hogeschool d’Arnhem. On y enseigne toutes les facettes du métier : le dessin de patrons, le tricot, la couture, la conception d’imprimés… Pour ma collection de fin d’études, j’ai conçu une ligne de vêtements pour enfants, ce qui était totalement inédit. Je lui ai donné une image effrontée en m’inspirant des concours de beauté pour enfants aux États-Unis. Pas de tulle ni de paillettes, mais des pièces oversized complétées de sneakers.

« CHAQUE BOUT DE TISSU RENFERME DES SOUVENIRS »

Quel a été votre premier job ? J’ai commencé chez Fred & Ginger, une formidable société belge. Je me suis éclatée dans la création de collections enfants à grand renfort de couleurs et de motifs. Après six mois dans les rayons, les invendus étaient renvoyés pour être écoulés lors de liquidations ou dans des friperies, où les vêtements sont vendus à 1 euro, voire 50 centimes. En tant que créatrice, ça fait mal, car chaque pièce est conçue avec beaucoup de soin et d’amour.

Après Fred & Ginger, vous avez été à deux doigts de racheter la marque SVNTY ? En effet. Astrid Van Damme, avec qui j’ai fondé King Comf, y travaillait déjà et m’y a fait entrer, car Julie (Vets, fondatrice de gofluo, NDLR) comptait développer sa marque de vestes réfléchissantes. Nous étions en pleine négociation de reprise du label lorsque la Covid a débarqué. magazine ELLE 89

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e ll e interview Car elles aussi cherchent des vêtements à la fois élégants et pratiques. Elles suivent des cours de poterie, vont voir des expos et chercher les petits-enfants à l’école, le tout dans la même tenue King Comf.

Pourquoi avoir opté pour des kimonos ? Le kimono peut se porter de multiples façons : on l’enfile par-dessus ses vêtements, on en fait une robe ou on l’utilise comme veste. Et ce sans devoir trop réfléchir quand on est pressé le matin. C’est une pièce passe-partout. Pour la confection d’un kimono, on a besoin d’une bande de tissu de 75 cm de large sur 6 m de long, et on ne gaspille pas un seul centimètre. Les tissus africains fonctionnent de la même manière. Rien n’est perdu.

Comment avez-vous eu l’idée d’utiliser des excédents de tissus ? En visitant des ateliers au Portugal, on a vu avec Astrid des rouleaux entiers de sublimes étoffes traîner dans les coins, prêts à être mis à la poubelle. On s’est alors demandé si on ne pouvait pas en faire quelque chose. Il a fallu quelque temps pour que les ateliers adhèrent au projet, mais ils nous ont donné une chance. Après deux productions, ils ont commencé à comprendre le concept et à s’informer auprès de leurs ateliers de tissage. Ces ateliers, qui fabriquent des tissus pour des marques comme Chanel, disposaient aussi de stocks excédentaires dont ils ne faisaient rien. Des tissus qui nous faisaient baver au salon du textile de Paris, mais qui devenaient tout à coup abordables.

En combien d’exemplaires sont disponibles vos pièces ? J’achète des rouleaux de 6, 10, 20 ou parfois 30 mètres. Parfois, je ne peux en tirer qu’une seule pièce, parfois plus. Notre plus grande production comptait dix pièces. Le rythme de nos collections dépend des tissus que nous dénichons. C’est un processus organique, affranchi de tout régime strict. Il m’arrive de tomber sur un chouette tissu très léger, mais juste avant l’automne. Alors je le mets de côté pour plus tard. Le délai de production de King Comf est court : sept semaines environ, à condition de disposer du tissu nécessaire. J’essaie d’aussi de tenir compte de ce que veulent les clientes afin d’éviter le gaspillage. Chacune de nos étoffes se distingue par une touche particulière, comme un imprimé original ou un joli tissage.

Pas de friperie ou de poubelle pour les vêtements King Comf ? King Comf a deux ans. Nous avons effectivement quelques invendus, mais je ne crois pas aux soldes. Quand le prix d’origine s’avère trop élevé, nous le revoyons à la baisse, mais ça s’arrête là. Concernant les chutes de tissus, je les garde pour la confection des rubans et des étiquettes des vêtements. Et je conserve aussi un échantillon de chaque étoffe pour alimenter mon grand classeur jaune d’archives. Chaque bout de tissu renferme des souvenirs.

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« KING COMF EST UNE MARQUE POUR LES FILLES, MAIS AUSSI POUR LES MÈRES »

Votre processus de création est-il manuel ?

Quelle est l’histoire derrière les sneakers ?

L’atelier au Portugal avec lequel nous travaillons emploie une quinzaine de personnes qui représentent la troisième génération d’artisans au sein de l’entreprise. Elles savent dessiner un patron, ajuster un pantalon à carreaux et confectionner des finitions soignées. Les connaisseur·euse·s remarquent tout de suite la différence. Je garde aussi le contrôle sur la production, puisqu’elle n’est pas délocalisée à l’autre bout du monde. Je sais qui confectionne mes pièces, dans quelles conditions de travail et pour quelle rémunération. Nous travaillons avec un atelier pour nos vêtements et un autre pour nos chaussures.

Astrid a de l’expérience dans la conception de chaussures. Par ailleurs, elle a un couple de chirurgiens orthopédistes dans sa famille. Pour elle, il était temps de créer une chaussure à la fois orthopédique et tendance. Une chaussure adaptée aux semelles orthopédiques et aux pieds à problèmes, mais qui ne ressemble pas à un dispositif médical. À l’issue d’une enquête auprès des cinquantenaires et plus, elle a constaté que le marché des chaussures orthopédiques manquait d’un modèle coloré innovant. Nous avons alors mis au point les modèles Cloudwalker et Taekwonder à coups d’imprimés branchés.

Vous collaborez aussi étroitement avec quelques points de vente ? À l’automne dernier, les magasins Pure à Malines et Boetiek Ruth à Bruges se sont engagés dans un projet de co-création. L’idée était que je déniche quelques beaux tissus, mais sans lancer immédiatement la production. Les responsables des magasins sont alors venus au showroom pour décider ce qu’ils voulaient en faire : un kimono, un jumpsuit, un costume deux pièces… Les tissus que je sélectionne sont souvent réversibles. Je peux donc faire confectionner un kimono avec un côté du tissu et réaliser le liseré et la ceinture dans un tissu contrastant. Les magasins avaient aussi la possibilité de s’attribuer un rouleau de tissu pour en faire une pièce unique pour leur boutique. Être capable de se représenter le produit fini à partir d’un tissu demande évidemment un peu d’imagination, mais c’est une expérience que j’aimerais réitérer en mai, avec des modèles supplémentaires.

Et ici aussi, l’écologie est au centre de votre démarche ? Nous achetons des semelles et des lacets qui existent déjà dans les stocks. Le cuir de la doublure est du cuir de veau clas-

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ID -KIT CLEOME CLEMENTS: NAISSANCE : 1988 à Utrecht FORMATION : fashion design à la ArtEZ Hogeschool d’Arnhem VILLE : Gand DEVISE : « Pour admirer des coraux, il faut enfiler son masque de plongée. »

PIRE FASHION FAUX PAS : un total look turquoise, y compris le bonnet et l’écharpe tricotés par mes soins. Le tout porté à l’école, au milieu des années 90. UNE PIÈCE QUI NE VOUS QUITTERA JAMAIS : « Pas une mais plusieurs, mes kimonos vintage du Japon. » UNE ICÔNE : « J’en ai plusieurs aussi, Dries Van Noten comme designer, Julie

sique ; l’extérieur est une combinaison de chutes de cuir et de cuir de stock. Aucune pièce utilisée pour les chaussures n’a donc été produite spécialement pour nous. En mai, nous allons sortir une série de chaussures en nombre limité réalisées à 99 % à partir de chutes et d’excédents de stock.

Vous êtes à présent seule à la barre de King Comf ? Astrid a décidé de s’engager dans une autre voie. Le lancement et la gestion d’une marque de vêtements requièrent un important investissement personnel, assorti d’une part de risque. Elle a reçu une belle proposition avec une sécurité d’emploi, et elle a choisi de l’accepter.

Vets de gofluo comme entrepreneuse, et mes parents comme êtres humains. »

Pour ma part, je continue de faire le choix du défi. Nous nous sommes séparées en très bons termes, et nous nous appelons encore régulièrement pour parler de King Comf. Ça reste malgré tout aussi un peu son bébé. Mon mari met désormais la main à la pâte de temps en temps, en parallèle de son emploi fixe.

À côté de King Comf, vous êtes aussi famille d’accueil. Un enfant de six ans vit avec nous depuis deux ans déjà. Être famille d’accueil correspond à ma philosophie de vie. Avec King Comf, nous essayons de produire le moins de déchets possible. Je veux réduire au maximum mon empreinte écologique. Et choisir de ne pas ajouter d’enfants sur cette terre s’inscrit dans cet objectif. Nous sommes déjà tellement nombreux·ses. Je préfère m’impliquer pour les enfants qui sont déjà là et qui ont besoin de moi. C’est ma manière d’apporter ma pierre à l’édifice.

Des projets avec King Comf ? J’espère un jour sortir une mini-collection pour enfants, avec une ou deux robes en tissus différents. Ce sont des pièces qui ne requièrent pas tellement de matière. Cela dit, la production d’une robe est plus coûteuse, je dois donc d’abord faire mes calculs. D’autant que les parents dépensent moins pour les enfants, car ceux-ci grandissent vite. Ce n’est donc pas pour tout de suite. @king_com - kingcomf.com

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The Body Shop

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ELLE A TESTÉ

L'EDELWEISS EN FLACON Les vertus protectrices de l’edelweiss sont mises à profit depuis des siècles. Cette petite plante produit ses propres antioxydants, comme l’acide léontopodique, pour assurer sa survie dans les conditions climatiques extrêmes des Alpes. Un secret bien gardé et surtout une pépite pour les produits de soin : on comprend pourquoi The Body Shop en a fait l’ingrédient vedette de sa ligne visage. Quand on veut, comme notre rédactrice beauté, une peau mieux armée contre les agressions extérieures, on peut compter sur l’extrait et les cellules souches d’edelweiss pour renforcer la barrière cutanée. Voici son trio gagnant.

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En tête de liste : l’emblématique Sérum concentré quotidien composé à 99% d’ingrédients d’origine naturelle. Sa formule légère à base d’acide léontopodique très puissant protège la peau de la pollution au quotidien. Je suis bluffée par sa rapidité d’absorption, qui me permet de le combiner facilement avec d’autres produits de soin. L’effet bonne mine est instantané et, au bout de quelques semaines, j’ai l’air nettement plus reposée.

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Après une journée bien remplie, j’aime chouchouter mon visage avec un soin aux multiples bienfaits. La magie du Masque à effet rebond, que j’applique après ma routine habituelle, opère toute la nuit. Et sans laisser de film collant malgré sa formule qui nourrit en profondeur. Grâce à ses propriétés hydratantes, ma peau retrouve son énergie. Et le matin, le miroir ne ment pas : elle plus lisse, plus douce et son grain est affiné.

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Autre star de l’hydratation et autre coup de cœur, la Crème de jour lissante intense. Sa formule enrichie nourrit ma peau sèche et sensible, qui absorbe sans effort sa texture non grasse. L’extrait d’edelweiss l’aide à se protéger contre la pollution et les impuretés tout en lui donnant une apparence revigorée et lumineuse tout au long de la journée.

ENVIE DE TESTER ? Rendez-vous chez The Body Shop, dès 25€ d’achats, recevez un kit découverte Edelweiss offert (d’une valeur de 19€)*.

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e ll e reportage Texte Elisabeth Clauss

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En haut : Fibres d’ananas Piñatex. En bas à gauche : « Cuir » de cactus Desserto. En bas à droite : Fibres obtenues à partir de bananiers, Bananatex.

PREMIÈRE VISION, PRESSE

ES VÊTEMENTS QUI POUSSENT

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En soi(e), ce n’est pas nouveau : on tisse le coton, le lin et la paille depuis des siècles. Là où l’industrie du textile explore, c’est dans la nature des fibres utilisées. Ananas, bananes, cactus, algues, chanvre ou pommes, la quête d’éco-conception pousse en arborescence d’innovations.

« La recherche avance très vite. Lors des derniers défilés à Paris, on a vu des matérialisations d’extensions, des volumes réinventés comme si les vêtements poussaient, avec des fils qui pendaient, à l’image d’un processus toujours en croissance. On cultive l’idée de l’essor, en science exploratoire comme en stylisme ». Pascaline Wilhelm est responsable du Master Mode et Matière de l’Université Paris Sciences et Lettres de Paris, avec une implication fondamentale dans la transition écologie et sociale. « On développe de plus en plus de tissus à base de chanvre et de viscoses régénératives comme le Tencel (fibres obtenues à partir de pulpe de bois), issus de forêts gérées, à l’instar de la société Lenzing qui plante des sapins en Autriche, du bambou en Thaïlande ou de l’eucalyptus au Brésil pour en extraire du fil, avec une politique écoresponsable très aboutie. Ils intègrent également des fibres issues de culture raisonnée à des fibres recyclées en provenance de déchets préconsommés. Ces recherches sont indispensables, parce qu’avec la sécheresse galopante, la culture du coton risque de devenir problématique. Des laboratoires travaillent d’ailleurs actuellement à modifier le coton pour le rendre moins gourmand en eau. Et des expérimentations autour de la conception de matériaux à partir d’algues, menées dans des fermes en Bretagne, sont actuellement très prometteuses ». Si on voit émerger des innovations qui sont pour l’instant exploitées en volumes limités par rapport à la quantité de vêtements qui inondent le marché, il reste le souci de l’industrialisation. Dans le cas du lin et du chanvre, produits en Europe avec peu d’eau, la capacité de culture ne suffit pas pour répondre à la boulimie de shopping. Heureusement, les nouvelles idées poussent elles aussi.

sourcés”. À Tourcoing, le CETI (Centre européen de Textiles Innovants) est à la pointe de la recherche. On peut aussi extraire des pigments à partir de fermentation de résidus agricoles. » Ces nouveaux colorants sont performants, ils résistent bien aux lavages, même les nuances de noir intense, les jaunes profonds ou les framboises pétants. En revanche, attention au blanc « optique » et au fluo : ils sont forcément issus de manipulations chimiques. Mais on peut en recréer l’effet avec une couleur en rupture dans une silhouette, par exemple un vert signalétique qui tranche, et qui donne l’impression d’une couleur flash. C’est le jeu du néo optique, à la place du néon chimique.

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« ON PEUT CRÉER DU POLYAMIDE À PARTIR DE RICIN, UN ARBUSTE. LES TEXTILES ISSUS DE DÉCHETS ALIMENTAIRES SONT DIT "BIO SOURCÉS" »

Mode à croquer

Le segment « Smart Creation » du salon textile international Première Vision présente chaque saison plus d’exposant·e·s qui filent un très bon coton, mais aussi des feuilles de bananiers avec Bananatex AG. Elles sont cultivées sans fertilisants ni suppléments d’eau dans une démarche de reforestation aux Philippines, dans des zones où la monoculture de palmiers menace la biodiversité. La société Piñatex, implantée aux Philippines elle aussi, extrait des fibres des feuilles d’ananas, et réutilise les déchets en engrais ou biofuel. Les tissus fabriqués à partir de ces fils affichent zéro déchet, sont respirants et biodégradables. Pascaline Wilhelm ajoute que désormais, « on peut créer du polyamide à partir de ricin, un arbuste. Les textiles issus de déchets alimentaires sont dits “bio

Bottines durables produites sous l'égide de la Fédération APICCAPS, grand pôle portugais de fabricants engagés dans l'écoresponsabilité.

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e ll e reportage

Rien ne se perd, rien ne se crée, sinon de belles pièces de mode

La toute jeune marque française L.A. Jazz développe de son côté des robes en « soie » végétale, matière ultra douce en réalité issue des petites graines qui se trouvent dans les boules de coton et qui ne peuvent pas être tissées en l’état. Mais quand on arrive à les exploiter, le textile obtenu s’appelle Cupro® ou Bemberg®, fibre artificielle mais naturelle, obtenue à partir de ce qui est habituellement jeté. Au Portugal, où l’on retrouve de nombreuses usines et manufactures de souliers qui exportent leurs produits dans 172 pays, la fédération APICCAPS (Pôle Chaussure et Maroquinerie) ambitionne de devenir une référence internationale en matière de créativité, d’efficacité et d’écoresponsabilité. Après le lancement en 2019 d’un plan d’action pour le développement durable, le projet BioShoes4All a vu le jour en 2021, dans l’objectif d’adopter une transition vers une économie bio-durable et circulaire. Entre autres mesures, dont la cible « zéro émission nette de carbone en 2050 » et la réduction de moitié de ces émissions en 2030 : la transformation en matières premières de déchets de riz, de marc de café, d’épluchures de pommes ou de bouteilles en plastique. Le mantra de cette association qui rassemble des centaines de fabricant·e·s : « dans l’industrie de la chaussure, rien ne doit être gâché, tout peut être transformé ».

« RIEN NE DOIT ÊTRE GÂCHÉ, TOUT PEUT ÊTRE TRANSFORMÉ »

La recherche, l’offre et la demande

En haut : Robe L.A. Jazz en « soie » végétale, en réalité du Cupro®, une matière ultra douce obtenue à partir de résidus de la production de coton. En bas : Sac Incxnnue, dont la matière de base est composée de poudre de coquilles d'huîtres.

Les baskets Charlie de Louis Vuitton, première paire de souliers unisexe de la Maison. Sa semelle est composée d'au moins 94 % de caoutchouc recyclé, la partie supérieure est à base de polyester recyclé et d'une couche de Biopolioli, un plastique à base de maïs.

PRESSE

Chaque jour, la recherche avance. En France, la marque MoEa (MOther EArth), lancée en 2021, propose des baskets vegan et recyclables, fondées sur la durabilité. Leurs collections pourraient sortir d’un panier du marché ou d’un jardin : elles intègrent de la pomme, du raisin, de l’ananas, du maïs et du cactus. Cette jeune entreprise souligne que les végétaux « sont mélangés avec des stabilisateurs comme du coton biologique, du bio-PU ou du plastique recyclé ». Les fibres végétales de MoEa sont composées pour moitié de plantes ou de fruits, fabriquées puis recyclées… au Portugal. La boucle du lacet en coton bio est bouclée. Pascaline Wilhelm rappelle que « faire pousser des vêtements, ça veut aussi dire ne rien jeter, arrêter de gaspiller. Au Japon, Komatsu, un très grand groupe industriel, a développé une usine de teinture de textiles ultramoderne. On extrait des eaux usées des briques de boue séchée composées de sédiments, qui peuvent servir à faire pousser des plantes pour végétaliser les toits de leurs usines, avec comme projet à terme d’étendre le concept aux villes environnantes, pour les oxygéner et dépolluer l’air ». L’innovation qui plante ses racines dans l’optimisation de végétaux alimentaires ou régénératifs, c’est la future recette du succès.

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LE BIEN-ÊTRE. TO U T S I M P L E M E N T. P L U S D ’ E S PA C E , P L U S D E VA R I É T É – D E P U I S P L U S D E 2 0 A N S

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STRATHMORE VALLEY, SCOTLAND RASPBERRIES

SPAIN ROSEMARY

MEXICO BITTER ORANGE

ENGLAND ELDERFLOWER

PROVENCE LEMON THYME

ALICANTE PINK GRAPEFRUIT

COCHIN WARM & SPICY GINGER

SICILY LEMON

IVORY COAST FRESH GREEN GINGER

NIGERIA

EARTHY GINGER

CONGO

QUININE

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el le reportage Texte Camille Vernin

G O O G L E D I G I TA L AT E L I E R I N C U B AT O R

ELLES CHANGENT LE MONDE « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait. » Et si on tournait cette citation de Mark Twain au féminin ? Rencontre avec Claudia et Diane, deux femmes inspirantes qui nous montrent la voie.

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Le ELLE s’est associé avec Google pour créer un programme qui offre aux femmes des compétences, du coaching et des opportunités de réseautage afin de fonder et de développer leur entreprise. Son nom ? Le Google Digital Atelier Incubator. Ce partenariat est né du constat effrayant qu’en Belgique, les hommes demeurent encore deux fois plus susceptibles d’entreprendre que les femmes. Durant le mois de février 2023, trente femmes entrepreneures ont donc été sélectionnées pour participer à un vaste programme afin de blinder leurs skills dans le but de développer leur entreprise. À l’occasion de ce numéro spécial green, nous avons rencontré Claudia et Diane, qui ont participé à ce fameux programme. Toutes les deux, dans leur domaine et à leur échelle, innovent pour tenter de rendre le monde un petit peu mieux qu’hier et un peu moins bien que demain.

CLAUDIA CONDULET

À L A RESCOUSSE DES OCÉANS Quoi de plus anodin qu’une bonne baignade en mer en été ? Si l’on omet les tonnes de crème solaire qui finissent sur notre peau et pénètrent dans les cours d’eau. En 2018, un milliard de crèmes solaires à risque ont été vendues et 2 milliards sont attendues pour 2029. Au total, 72 % de tous les produits solaires contiennent des ingrédients nocifs qui nuisent à la vie marine. « Ce qui signifie que chaque jour de vacances, nous attaquons l’écosystème. Je me suis donc donnée pour mission de protéger la plage et la mer que j’aime tant ». Claudia a grandi à Constanta, en Roumanie. Là, dans cette jolie petite ville au bord de la mer Noire, elle étudie la chimie alimentaire et l’écologie et fait de la plongée à ses heures perdues. Au fil des années, elle observe de ses propres yeux les ravages de la pollution sur la plage et l’écosystème environnant.

UNSPLASH / SILAS BAISCH, SHUTTERSTOCK, PRESSE

Bellejo, une crème solaire écolo et inclusive

Lorsqu’elle se met plus tard à travailler pour une entreprise de bières, c’est la quantité affolante de déchets alimentaires qui la frappe cette fois. « Les chiffres le prouvent : le gaspillage et la perte de nourriture coûtent à l’économie mondiale plus de 940 milliards de dollars par an », explique-t-elle d’après des chiffres tirés d’un rapport de Champions 12.3., coalition qui lutte pour réduire de moitié nos déchets alimentaires mondiaux d’ici 2030. Elle réalise en même temps que les déchets laissés par la production de bière peuvent être utilisés dans les cosmétiques. Son idée de crème solaire respectueuse de l’écosystème naturel est née. Son nom ? Bellejo. Si elle se démarque, c’est parce qu’elle est la première à utiliser un biopolymère directement extrait de la biomasse résiduelle, comme les drêches de bière. Cet ingrédient fonctionne comme protecteur UV, antioxydant et comme conservateur. L’emballage est quant à lui conçu en bioplastique de canne à sucre. Autre qualité de cette crème, elle est 100% inclusive, c’est-à-dire qu’elle s’adapte à toutes les carnations. Fini le masque blanc sur les peaux foncées. Quand on l’interroge sur sa vie de girlboss, Claudia n’hésite pas à comparer la création

d’une start-up à de véritables montagnes russes : « C’est comme sauter d’un avion sans parachute et trouver comment survivre avant de toucher le sol ». D’autant que la jeune femme de 36 ans n’a pas choisi le produit le plus simple pour se lancer, la crème solaire faisant partie d’un marché non seulement très compétitif, mais aussi hautement réglementé. Ce qui ne l’empêche pas de viser haut pour Bellejo : « Mon objectif est de commercialiser mes produits au Royaume-Uni, dans l’Union européenne et, à terme, de conquérir le marché américain. Mon ambition est de vendre 24 millions de produits d’ici 2025. » magazine ELLE 101

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e ll e reportage

DIANE UMUNYARWA

L’INGÉNIEURE QUI VEUT ÉLECTRIFIER L’AFRIQUE « J’ai 41 ans », se présente Diane. « J’ai vécu au Rwanda jusqu’à mes 13 ans, avant de venir habiter en Belgique. J’ai vécu pendant un an dans un camp de réfugié·e·s à cause de la guerre, j’ai vu les conséquences directes du manque d’infrastructures et d’éducation ». Cette ingénieure en automatisation a d’abord travaillé comme employée dans les centrales de Tihange. Aujourd’hui, elle effectue sa transition dans l’entrepreneuriat durable chez G-HiTech Industrie, qui s’est donnée pour mission de concevoir des équipements technologiques capables de créer des réseaux électriques grâce à l’énergie solaire. L’objectif : accélérer l’électrification de l’Afrique et des autres régions intertropicales. Le rêve ambitieux derrière ce projet ? Contribuer au développement socio-économique du continent, en offrant l’accès à une énergie productive. « Une énergie productive est une énergie qui peut fournir une puissance suffisante pour permettre aux gens d’alimenter les équipements grâce auxquels ils gagnent de l’argent », explique Diane. Il s’agira d’alimenter la pompe à eau d’un champ, ou de faire fonctionner une chambre froide pour conserver des récoltes autrefois perdues ou de vendre des produits hors saison à un meilleur prix et donc de générer de meilleurs revenus ». Résultat : un cercle vertueux qui permet aussi de développer une économie circulaire. L’argent est ainsi généré localement, certains projets s’autofinancent, pour aller vers une économie qui peut se passer d’aide extérieure.

Construire la paix en Afrique

« Selon moi, ce projet pourrait même construire la paix en Afrique. Si on crée de l’emploi et qu’on alimente les écoles et les hôpitaux, les futures générations seront mieux éduquées et résisteront à l’appel des armes. J’ai vécu et voyagé dans tellement de pays en Afrique, et je garde en tête cette image de jeunes assis au bord de la route car ils n’ont rien à faire. C’est plus facile d’entrer dans une milice armée si tu es sans-emploi depuis une éternité. Mais si tu travailles, on ne te trouve pas », postule Diane avec conviction.

SHUTTERSTOCK, PRESSE

Concrètement, cette technologie se présente sous la forme d’une boîte simple à installer et équipée de connecteurs permettant de créer un réseau électrique flexible afin que les usagers puissent partager ou vendre leur surplus d’énergie. À long terme, G-HiTech prévoit des installations plus industrielles pour des puissances plus importantes. Il s’agit non seulement d’une alternative écologique au charbon de bois, encore très utilisé dans les régions rurales, mais aussi d’une solution pour palier au coût important de l’électricité en Afrique, souvent vétuste et qui subit des coupures fréquentes. G-HiTech est aussi une start-up diversifié dans laquelle on retrouve notamment une vaste diaspora africaine, et qui offre des opportunités à celles et ceux encore trop souvent discriminé·e·s sur le marché de l’emploi.

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Lors de mon voyage à Kinshasa, à Cotonou ou encore à Dakar, j’étais à la recherche de réponses à ces questions : comment mes ancêtres ont-ils vécu ? Quelles étaient leur culture, leurs habitudes ? Je me suis rendu compte que les musées ou lieux de mémoire sont assez pauvres, pour ne pas dire inexistants. Ce n’est donc qu’en Occident et au travers de ses yeux que je peux comprendre mes origines ? Durant la période de colonisation, l’objectif des colonisateurs était d’acculturer les populations autochtones. Et la meilleure manière fut de changer leur religion, leur manière de s’habiller et de leur arracher les objets de culte et de savoir. Ces objets qui nous font rêver dans les plus beaux musées du monde, dans les plus grandes collections d’art et qui sont acquis pour des sommes astronomiques dans les meilleures maisons de ventes aux enchères. Mais pourquoi ces pièces sont-elles exposées en Europe plutôt que dans leurs pays d’origine ?

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N k u l u fa

Cette fameuse question de la restitution des œuvres d’art était déjà abordée dans les années 70 lorsque le général Mobutu Sese Seko évoquait le sujet lors d’un discours à l’ONU. Selon lui, il était temps que les objets d’art spoliés retrouvent leurs pays d’origine. En 2018, le sujet est à nouveau au cœur des discussions lors de la remise du « Rapport sur la restitution du patrimoine culturel africain. Vers une nouvelle éthique relationnelle » rédigé par l’écrivain sénégalais Felwine Sarr et l’historienne de l’art française Bénédicte Savoy, commandé par le président Emmanuel Macron. En octobre 2022, le Smithsonian de Washington célébrait la restitution de 21 bronzes de l’ancien Empire du Bénin, sous la responsabilité du gouvernement nigérian, tandis que le British Museum, sous l’égide de son Chairman George Osborne, refusait de rendre les marbres du Parthénon, pris à la ville d’Athènes au début du XIXe siècle par l’Empire britannique. Son excuse ? La loi de 1963, qui oblige le British Muséum à ne restituer aucune pièce.

RENDRA, RENDRA PAS ? Cette confrontation des deux visions pourrait être la preuve flagrante que la question de la restitution est étroitement liée à celle de la colonisation. Les musées et les collections doivent-ils rendre ces pièces afin de se faire pardonner des actions commises dans le passé par leurs gouvernements, ou cela doit-il être fait dans une volonté de communication et de collaboration entre les nations ? Quel devrait être le rôle de ses institutions dans cette démarche ? Accompagnateurs·trices, professeur·e·s, ami·e·s ? Où iraient ces œuvres ? Dans quelles conditions seraient-elles conservées ? Ma condition de femme d’origine congolaise m’urge à récupérer ce qui a appartenu à mes ancêtres, la culture qui m’a été volée. Je sais pourtant que la culture est le meilleur vecteur de paix. Elle peut résoudre des guerres, apaiser des peurs, apprendre de l’autre et le comprendre. La restitution des œuvres d’art doit être comprise en ce sens. Elle ne pardonnera pas les actes du passé, mais permettra aux futures générations de penser un futur commun.

SHUTTERSTOCK

Le musée de Beaubourg à Paris, le British Museum à Londres, le MET à New York… Dans tous ces lieux de culture, on (re)découvre les œuvres d’artistes du monde entier. Une façon de faire le pont entre le monde d’hier et celui d’aujourd’hui, de comprendre l’histoire de notre humanité.

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psycho-rigolo

ÊTES-VOUS PRÊT∙E À PASSER AU VERT ?

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Texte Elisabeth Clauss

La planète a certes besoin de plus qu’un livre pour équilibrer ses pieds bancals, mais celui-ci ne manque ni de bonnes idées, ni de contributeurs·trices éclairé·e·s. Entourée d’une centaine de scientifiques, activistes et écrivain·e·s dont Naomi Klein, Margaret Atwood, Thomas Piketty et Greta Thunberg signent « Le Grand Livre du Climat »*. Une mine d’infos fondées sur la science et le bon sens. Quant à la complaisance, on repassera.

L’état du climat, ce sont des chiffres et des lettres. CO2, par exemple. Ou 1,2 °C (l’augmentation de température depuis l’époque préindustrielle. Ça n’a l’air de rien, mais c’est un très bon sujet de conversation pour briser la glace). Chaque chapitre de cet ouvrage édifiant qui traite notamment de « Notre influence sur l’évolution », de « Civilisation et extinction » et de « Sécheresses et inondations » tout en secouant « La nouvelle idéologie du déni », est traité et étayé par un·e expert·e qui décrypte chaque phénomène du dérèglement climatique sous un angle historique, scientifique et sociologique. Soyons clairs – plus qu’un matin d’extraction au-dessus d’une mine de minéraux fossiles – tout ceci peut nous attaquer un peu la couche d’ozone d’humeur positive, le pied sur l’accélérateur pour partir méditer en forêt. Pour agir au lieu (avant) de fuir, les auteurs proposent des pistes d’action collectives et individuelles. Reste à choiÊtes-vous prêt·e à vous informer, mais vraiment ? sir notre degré (Celsius) d’engagement. Le livre nous invite à lancer des groupes d’étude, à partager nos connaissances avec notre entourage, à nous appuyer sur des articles, des documentaires, des films. Les auteurs encouragent à pousser le bouchon jusqu’aux confins du Gulf Stream : « Parlez-en. Tout le temps. Soyez pénible. Soyez dérangeant. Rares sont les sujets associés à la crise du climat et de la duraÊtes-vous prêt·e à acheter moins, utiliser moins ? bilité qui sont agréables à évoquer, alors il n’est pas facile de dire les choses gentiment. Mais nous devons toujours essayer. « Nous vivons au-dessus des moyens de notre planète ». Le Chercher des terrains d’entente ». concept nous est familier, surtout dernièrement, avec l’augmen✤✤✤ Jeter des pavés dans la mare, vous savez faire. Vous vous tation de tout. Sans compter nos petites pulsions de consomentrainez depuis l’adolescence, avec une certaine aisance, en mation anxiolytique. Greta se rend bien compte que « vous et particulier au moment des fêtes de famille. moi pouvons cesser d’acheter de nouveaux objets, nous pou❀❀❀ Après, vous êtes moins chaud·e pour éponger les éclavons utiliser moins de choses, nous pouvons réparer, échanger, boussures, mais tout s’apprend. Surtout quand ce sont les emprunter, mais nous devons garder à l’esprit que nous le faiocéans qui menacent de déborder. sons comme une forme d’activisme, ou de choix moral, ou de ❤❤❤ Le souci, c’est qu’engranger des données sur l’urgence manière d’amplifier nos voix ». Je déconsomme, donc je crie. climatique, ça vous met le moral à zéro (et pas émission de ❤❤❤ Est-ce qu’on a le droit de faire une pause de temps à carbone). Vous procrastinez, en surveillant la météo d’un œil autre ? Pendant les soldes, par exemple ? quand même. ❀❀❀ Acheter moins, c’est une bonne idée. Ça permet de faire des économies. Mais pour en faire quoi, du coup ? Ça fait beaucoup de dilemmes au bout du ticket de caisse. ✤✤✤ Vous cherchiez un moyen de faire du tri, ça tombe bien. Vous allez dégager de la place. Dans vos placards, et dans vos idées. ••• magazine ELLE 109

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e ll e psycho-rigolo Êtes-vous prêt·e à miser sur les transports publics ? La jeune activiste suédoise énonce une vérité organique, mais qui fait un peu grincer le moteur (en particulier quand il pleut) : « la voiture durable n’existe pas. Elle n’existera jamais à moins que nous ne découvrions comment la faire pousser sur un arbre ». Ce qui serait ludique, mais dangereux, surtout au moment de la récolte. « Il y a dans le monde aujourd’hui environ 1,4 milliard de véhicules motorisés. Une étude récente estime que ce chiffre atteindra les 2 milliards d’ici à 2035 ». Les solutions préconisées ? Le covoiturage et la gratuité des transports en commun. ✤✤✤ Sur ce coup-là, vous montez à bord sans hésiter : depuis toujours, vous préférez mettre vos sous dans votre dressing que dans votre parking. Et aussi, vous avez raté 7 fois votre permis. ❤❤❤ Qu’on vous installe des écrans individuels pour voir des Êtes-vous prêt·e à renoncer à vous envoyer en l’air (au films comme en avion et des charriots avec café-croissant, vous premier degré) ? larguerez votre auto sans un regard. Train, c’est trop bien. ❀❀❀ Vous mixez déjà bus et taxis, et en plus ça vous offre Voici le paragraphe qu’on redoute, à un jet de tong des congés toujours de bonnes excuses pour rendre service le moins posd’été. Greta nous claque un peu le tarmac : « une étude récente sible. Pas de déposes de potes à la gare, pas de samedi matin a montré que les émissions liées à la totalité de l’industrie touchez Ikea. Et en plus, avec l’écologie en banderole, vous avez ristique composent environ 8 % de nos émissions globales. le beau rôle. Plus de 80 % de la population mondiale n’a jamais mis les pieds dans un avion, alors que le 1 % le plus riche est responsable de 50 % des émissions liées au transport aérien ». Là encore, chacun·e pose ses choix, en vacances et en conscience. Êtes-vous prêt·e à virer végé ? ✤✤✤ Vous campez sur vos bonnes résolutions. Et avec votre tente en polyester recyclé, dans les dunes des Flots Bleus. « Passer à un régime d’origine végétale nous permettrait d’éco❀❀❀ Pour les voyages en Europe, pour redécouvrez le romannomiser jusqu’à 8 milliards de tonnes de CO2 chaque année. tisme du train, les levers de soleil sur la Camargue, les arrivées Les besoins en terres pour la production de lait et de viande festives au petit matin à Berlin. équivalent à une zone de la taille de l’Amérique du Nord et du ❤❤❤ Pour sauver le monde, il faut le connaître. Vous voulez Sud combinés ». Ici, Greta milite pour le véganisme, mais soubien faire des efforts, mais de temps à autre, ça s’arrête à la ligne quand même que « de nombreuses régions du monde porte de l’aéroport. Plein·e de bonne volonté, mais les pieds maintiennent une production alimentaire de petite échelle, sur Terre (façon de parler). durable, qui inclut du poisson, de la viande et des laitages. » C’est une question de mesure, mais toujours sans les coudes sur la table, sinon on vous ressert du chou kale. *Editions Calmann-Lévy / Kero ❀❀❀ Les fruits et légumes vous voulez bien les porter trans**Voir notre sujet p. 94 formés en textiles innovants**, mais pas les substituer systématiquement à un bon steak. Le flexitarisme flegmatique vous convient bien. ❤❤❤ Vous préférez vous lécher les doigts aujourd’hui quitte à vous les mordre demain : qu’on vous rapporte un plat de 20 croquettes de crevettes. Avec du persil, pour compenser. ✤✤✤ Vous avez déjà presque supprimé les protéines animales de votre alimentation. Mais occasionnellement, vous craquez Un maximum de ✤✤✤ : Vous vous activez pour la pour une brioche : du beurre, des œufs, un tout petit compro-

VOTRE BILAN EGO -LOGIQUE

mis, mais quand même pas mal de philosophie.

planète, en vert et contre tous. Reste à récolter le fruit de vos initiatives. Mais ça, ce sera pour vos petits-enfants. Un maximum de ❀❀❀ : Doucement mais sûrement, vous apportez votre goutte d’eau, mais en faisant bien

« Le grand livre du climat » Editions Calmann-Lévy / Kero

attention de ne pas faire déborder, au sens littéral, le littoral. Un maximum de ❤❤❤ : Comme le dit Greta Thunberg dans Le Grand Livre du Climat : « les conclusions les plus importantes n’ont pas encore été tirées – avec un peu de chance, elles viendront de vous ».

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EMMANUEL LAURENT

Lunettes solaires Isla, Komono.

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LA PI SCI NE

Stylisme Delphine Dumoulin Photos Emmanuel Laurent

La meilleure façon de se jeter à l’eau ? Adopter le parfait maillot de bain et les accessoires qui nous transforment en étoile, pour le plus beau des ballets aquatiques.

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Maillot de bain en jersey doux noir, Promesse chez Etam. Sandales blanches compensées, Unisa. Bonnet de bain en néoprène, Elvis Pompilio. Lunettes solaires, Victor chez Komono. Collier cible, Akillis. Bracelets en émail, Frey Wille.

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Maillot de bain en lycra bleu, Shinny chez Etam. Sac de plage doré, Unisa. Lunettes solaires, The O chez Komono. Bracelet Boho, Ole Lynggaard.

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Bonnet de bain en néoprène, Elvis pompilio. Bikini rayé, Tessia chez Etam. Lunettes solaires, Lionel et chaine Brooks chez Komono.

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Maillot en lurex bleu, Assabi chez Etam. Sandales et pochette dorée, Unisa. Bracelet, bague et boucles d’oreilles, Boho, en or, Ole Lynggaard. Lunettes solaires, The M chez Komono.

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Sandales blanches compensées, Unisa.

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Maillot de bain en jersey éponge noir bordé de blanc, Molly chez Etam. Cape-poncho en lin glacé vert d’eau, Christian Wijnants. Lunettes solaires, The Will chez komono. Mini sac en suédine noire et chaine dorée, Unisa.

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Lunettes solaires, Vita chez Komono.

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Maillot de bain en jersey lurex mauve, dos lacé, Glitz chez Etam. Lunettes solaires, Jodie chez Komono. Bracelets en émail, Frey Wille. Bague, Capture en or, Akillis.

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Bikini en lycra effet tie-die, Baltic chez Etam. Bracelet large, Boho, en or, et bracelets fins, Nature en or, Ole Lynggaard.

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Bikini avec armatures en jersey lurex mauve, Glitz chez Etam. Kimono de plage en tulle stretch brodée, Etam. Lunettes solaires Danny chez Komono. Mules compensées en suédine noire, Unisa. Bague, Capture en or, Akillis. Bracelets en émail, Frey Wille.

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Sandales hautes et pochette assortie en cuir nacré violet, Unisa.

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ÉQUIPE DE PRODUCTION Direction artistique : Iris Rombouts. H&MU : Rudi Cremers avec Dior Beauté & Moroccanoil. Assistante de production : Marine Petrisot. Photo assistant : Cédric Proot. Mannequin : Amelie @imm. Merci au Résidence Palace-centre de presse international, au SPF Chancellerie et à la Régie des bâtiments.

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Maillot de bain vert tendre en lycra nacré et broche coquillage, Shelly chez Etam. Bracelets et bagues en émail, Frey Wille. Lunettes solaires, Lucile chez Komono.

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GR EEN LO VE Love is in the air ! Dans un bouquet de teintes naturelles et de tissus affectifs pour les idylles naissantes se crée une harmonieuse symphonie de vêtements faciles à porter à deux.

Stylisme Micaella Sessa Photos Alessandro Burzigotti

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Pour lui : ensemble veste et pantalon en denim, Prada. Pour elle : robe imprimée en tissu à base de papier, Prada.

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Pull en coton, Avant Toi. Pour elle : boucles d’oreilles en or rose et émail effet nacre, Fiore di DoDo. Pour lui : bague noeud en argent, Giovanni Raspini.

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Pour elle : combinaison ceinturée, Max Mara. T-shirt, Simon Cracker. Pour lui : pantalon en denim, Magliano. Sur le banc : maille en coton à motifs jacquard, MSGM.

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Pour elle : chemise en popeline de coton, jupe en jean avec fente et ceinture, Tod’s. Pour lui : t-shirt en maille de coton et jean avec détails en cuir, Fendi.

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Pour lui : sweat à capuche et pantalon en denim, Moschino. Chaussures, Woolrich. Casquette, Sebago. Pour elle : veste en jean, top et jupe, Moschino. Chaussettes, Alanui. Chaussures en cuir, Roger Vivier. Casquette, Sebago.

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Pour lui : trench avec boutons en cuir, Gucci. Pour elle : trench croisé, Marella. Pull patchwork en laine et cachemire, 1 Moncler JW Anderson.

ÉQUIPE DE PRODUCTION Coiffure : Simone Prusso. Maquillage : Giovanni Lovine avec les produits M.A.C Cosmetics. Modèles : Hedvig Palm & Ty Olson @NEXT.

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La Ville de Bruxelles

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CASTING

DEVENEZ LE VISAGE DE BRUXELLES

Être l’ambassadeur ou l’ambassadrice de la Ville de Bruxelles, c’est partager son amour pour la Capitale et faire rayonner son énergie unique ! D’où que vous veniez, participez pour devenir un·e BXLover !

Bruxelles est unique grâce aux gens qui l’aiment ! Habitant·e·s, voisin·e·s d’autres régions, touristes, commerçant·e·s, anonymes, artistes… Racontez-nous l’attachement qui vous lie à cette ville. Comment ? En partageant une anecdote, un secret, un coup de cœur et en vous inscrivant au casting. Vous y avez rencontré l’amour de votre vie, vous y avez compris le sens du partage et de la générosité, vous connaissez un petit coin secret où vous adorez vous ressourcer ? Racontez-nous. Vous êtes ébloui·e par les pavés luisants des rues, vous trouvez de la poésie à chaque coin de trottoir, vous pensez que l’accent d’ici est plus beau qu’une chanson du soir ? Racontez-vous. Nous avons toutes et tous une histoire à partager qui nous relie à Bruxelles et à son énergie. Du Pentagone à Louise, de Schuman à Laeken, des quartiers Nord à Haren en passant par toutes les lettres de Neder-Over-Heembeek, la Ville de Bruxelles se raconte à travers vous. Envie de participer au casting ? Inscrivez-vous via ce lien : www.bruxelles.be/casting

CET ARTICLE A ÉTÉ ÉCRIT EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC LA VILLE DE BRUXELLES. WWW.BRUXELLES.BE

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« LE MONOÏ EST UN SOIN QUI NOURRIT INTENSÉMENT LES CHEVEUX DES POLYNÉSIENNES »

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e ll e beauty Texte Marie-Noëlle Vekemans

POURQUOI CE SECRET DE BEAUTÉ E S T- I L S I P R É C I E U X ?

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PRESSE

L'huile de monoï est associée aux vacances car elle est souvent utilisée dans les produits solaires et les parfums sucrés. Mais cet ingrédient originaire de Polynésie a bien d'autres choses à offrir.

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LE MONOÏ FAIT PARTIE INTÉGRANTE DE L'HISTOIRE, DES TRADITIONS ET DE LA CULTURE POLYNÉSIENNES

Des ingrédients guérisseurs

Le monoï se compose essentiellement de tiaré Tahiti et de noix de coco. La première est bien plus qu’une fleur au parfum suave. Le tiaré Tahiti, aussi appelé à tort fleur de Tiaré (Tiaré voulant dire fleur en tahitien, il s’agit donc d’un pléonasme), est un petit arbuste au puissant parfum de jasmin. Il est l’emblème de la Polynésie française et l’une des plantes majeures de la pharmacopée traditionnelle de Tahiti. Ouvertes ou à l’état de boutons, les maohis utilisaient ses fleurs dans le traitement des migraines, des maux d’oreille, le soin des plaies ou de certains eczémas. Mais c’est dans le monoï qu’elles trouvent leurs plus belles expressions et y révèlent toutes leurs propriétés purifiantes et apaisantes. Quant à la noix de coco, elle est le véritable fruit nourricier des îles du Pacifique Sud et utilisée dans la préparation de nombreux onguents. On obtient à partir de son amande séchée au soleil une huile de première pression qui est ensuite raffinée selon des techniques garantissant un plaisir des sens lors de l’application.

Un soin sacré

Très loin des usages solaires de nos régions, le monoï est d’abord et essentiellement une huile intimement liée à la culture polynésienne. À Tahiti, c’est pour beaucoup un soin évocateur des moments d’enfance tel que le massage du soir réalisé par les mains réconfortantes d’une mère ou d’une grand-mère. C’est également un soin qui nourrit intensément les cheveux des Polynésiennes. Elle est aussi utilisée dans les rituels sacrés des anciens et vue comme une seconde peau protectrice. Les propriétés hydratantes du Monoï de Tahiti ont été prouvées avec des résultats comparables à ceux d’ingrédients classiques comme le beurre de karité ou l’huile de jojoba. D’autres études ont également montré qu’il contribue à améliorer le microrelief cutané, laissant la peau plus lisse et plus douce. Ses propriétés embellissantes sur le cheveu ont aussi été objectivées par une série de tests cliniques. Elles ont également été comparées à celles d’autres huiles naturelles faisant figure de référence en matière de soin capillaire. Évalué sur cinq critères différents (réparation de la fibre capillaire, douceur, lissé, vitalité, brillance des cheveux), le Monoï de Tahiti améliore significativement la beauté et la qualité des cheveux. Il surpasse l’huile de macadamia pour la brillance, et le beurre de karité sur le lissé des cheveux. •••

PRESSE

Chez nous, bien souvent, on associe l’utilisation du monoï à l’été, au soleil et aux vacances dans des contrées lointaines et exotiques. On le retrouve dans des parfums sucrés, des produits de corps gourmands ou encore des soins solaires pailletés. Pourtant, le monoï représente bien plus que cela puisqu’il fait partie intégrante de l’histoire, des traditions et de la culture polynésiennes. Un secret de beauté qui mérite d’être considéré comme un véritable trésor.

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Le parfum du paradis

Le Monoï de Tahiti est l’un des très rares produits cosmétiques labellisés par une appellation d’origine (AO). À la fin des années 80, pour se protéger des contrefaçons qui n’hésitent pas à s’approprier l’image de Tahiti et des Vahinés, les producteurs de monoï lancent une initiative inédite en cosmétique : obtenir une appellation d’origine. Portée par le gouvernement de Polynésie française et l’État français, l’initiative aboutit en 1992. Et depuis plus de 30 ans désormais, c’est l’un des rares labels de qualité intégrant plusieurs dimensions, dont l’identité géographique et culturelle du produit. Au-delà de la simple naturalité des matières, l’appellation définit précisément l’origine des matières premières naturelles du Monoï de Tahiti, mais également chaque étape de sa fabrication. Elle garantit à la fois l’authenticité et la qualité, et ce, quelle que soit la marque qui l’utilise, de Yves Rocher à Dior, en passant par L’Oréal Paris. Et, afin que la mention du monoï sur une étiquette ne soit jamais usurpée, l’AO spécifie une concentration minimum obligatoire pour chaque type de produit :

LE MONOÏ DE TAHITI EN QUELQUES CHIFFRES • 31 ans d’appellation d’origine • Une présence dans 100 pays • 5.000.000 de fleurs récoltées • 350 à 450 tonnes produites chaque année • 500 marques qui l’utilise • 10 millions de produits par an PRESSE

Un label de qualité

Proche et lointain à la fois, le monoï on en connaît tous et toutes le parfum unique. Rien qu’à le respirer, on est transporté. Plus qu’un produit de beauté, il symbolise Tahiti, sa nature luxuriante, ses paysages paradisiaques, ses îles préservées. Un petit bout du monde où s’imprégner d’une culture différente, d’une langue unique, de traditions et rituels millénaires qui mettent la nature au centre de la vie de l’humain. Une culture émouvante et authentique, un temps oubliée, voire persécutée, mais qui aujourd’hui resplendit à travers l’envie de transmettre des locaux qui ont tant de leçons à nous apprendre et de secrets (de beauté, notamment) à nous livrer. •••

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AFRODESCENDANTES ET FIÈRES DE LEURS CHEVEUX AU NATUREL !

LAETIZIA BAZZONI

Yvoire de Rosen, anthropo-sociologue. Robe, Cerina de Rosen.

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Texte Yvoire de Rosen

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De l’aversion à la fascination puis à la revendication de ma chevelure frisée, la relation à mes cheveux fut intense. Au point de m’amener, il y a 15 ans, à me pencher sur les logiques sociétales et identitaires qui renvoient aux cheveux des femmes afrodescendantes*.

n tant qu’anthroposociologue, je livre ici mes analyses, basées sur mes recherches. J’envisage en filigrane ma trajectoire personnelle, qui a amorcé mon point de vue scientifique, mais aussi mes engagements professionnels et activistes.

Un passé historique à déconstruire

La manière dont les images et narrations se sont construites depuis l’esclavage en passant par la colonisation dans le cadre du contexte belge a un impact sur le regard actuel qui est porté sur les femmes afrodescendantes, sur leur rapport au corps et leur chevelure. Les représentations et récits visuels historiques relatifs aux femmes noires dans l’imaginaire occidental sont, pour la plupart, basés sur le cliché de la présumée infériorité. De ces représentations négatives résultent certains complexes (présumés ou réels), qui influencent l’autoreprésentation des femmes noires. Par le biais de ces représentations péjoratives, les femmes noires incorporent ainsi l’échelle de valeurs de la société dominante occidentale. Elles développent donc une mésestime de soi, voire une haine de soi qui spolie leur intégrité. Afin que les Afrodescendantes parviennent à reconstruire leurs propres normes et codes, elles doivent prendre conscience des mécanismes et biais racistes sexistes (chosification, animalisation, hypersexualisation de leur être et de leur corps), qu’elles ont intériorisés de manière inconsciente. Elles doivent entamer un processus de décolonisation du rapport traumatique à l’image d’elle-même, de leur corps, de leur physionomie et de leur capillarité.

L’impact des mannequins, des médias et du web

Les médias, par le biais des images qu’ils diffusent, sont des prescripteurs de normes et de tendances. Ainsi, ils participent aux processus de construction des standards au niveau de la beauté capillaire. En ce qui concerne la place des cheveux, malgré le constat de certaines évolutions récentes, le standard en

matière de beauté capillaire fortement véhiculé par les médias a longtemps été celui de femmes blanches portant de longs cheveux blonds et raides. Pour aborder les représentations des cheveux dans la publicité et la mode, il faut se pencher sur la place et l’image des mannequins d’ascendance africaine. Les mannequins et les top models noires et métissées, qui se sont succédé depuis les années 1990 à aujourd’hui, ont affiché majoritairement des cheveux lisses (défrisés ou extensions*). En dépit de quelques changements en matière d’inclusion dans le champ de la mode, le standard de beauté capillaire reste celui du cheveu lisse. Parmi les mannequins de la génération des années 90, il y a l’ultra célèbre Naomi Campbell d’origine jamaïcaine, à la longue chevelure raide synthétique, ainsi que l’Afro-Américaine Tyra Banks aux cheveux lisses artificiels. Celles-ci se sont publiquement exprimées au sujet de leur alopécie* liée à l’excès de tissages* et de perruques. Dans la génération des années 2000, il faut citer Liya Kebede, originaire d’Éthiopie, qui porte soit des extensions, soit ses cheveux provisoirement lissés ou encore naturels. La mannequin anglaise d’origine jamaïcaine, Jordan Dunn, porte essentiellement des tissages. Les cheveux naturels de la mannequin française d’origine martiniquaise Noémie Lenoir et de la Soudanaise Alek Wek sont devenus un signe distinctif, intrinsèquement lié à leur succès. •••

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e ll e beauty La « nappy culture » : un détournement positif

Khoudia Diop

Joan Smalls

« AFIN QUE LES AFRODESCENDANTES PARVIENNENT À RECONSTRUIRE LEURS PROPRES NORMES, ELLES DOIVENT PRENDRE CONSCIENCE DES BIAIS RACISTES ET SEXISTES QU’ELLES ONT INTÉRIORISÉS INCONSCIEMMENT »

Début 2010 et de manière croissante dans le temps, des magazines ont consacré des articles à la nappy culture. L’expression « nappy » est un terme anglais, qui dans son sens initial, à l’époque de l’esclavage, était utilisé par les Blanc·he·s pour qualifier de façon dénigrante le cheveu crépu des Noir·e·s, lequel était comparé au pelage d’un animal. Au fil du temps, les Afrodescendant·e·s d’Amérique ont conservé ce mot dans leur langage ; il est communément devenu une insulte pour se moquer des filles et des femmes aux cheveux fort crépus. Peu avant les années 2000, ce terme est détourné de sa connotation négative et sa mobilisation est devenue anti-hégémonique. Les femmes aux cheveux naturels ont dès lors attribué une valeur méliorative à ce terme qui véhicule aujourd’hui un message d’acceptation de soi. Nappy devient la contraction de « natural and happy », qui veut dire « naturelle et heureuse ».

Parmi les models des années 2010, la top model d’origine afro-portoricaine, Joan Smalls, apparaît le plus souvent avec de faux cheveux. Herieth Paul est originaire de Tanzanie et Ajak Deng du Soudan. Elles ont défilé toutes les deux pour de très grandes maisons de couture en portant leurs cheveux naturels. Les mannequins aux cheveux naturels signent une évolution dans les représentations collectives : le cheveu crépu se retrouve « glamourisé ». Les images sur lesquelles elles apparaissent participent à la réévaluation des critères capillaires dans l’univers de la mode, donc dans l’espace public, et par conséquent, dans les représentations collectives. Vers 2015, on assiste à l’essor de nouvelles top, telles la Soudanaise Adut Akech, Maria Borges d’origine angolaise ou encore Khoudia Diop, d’origine sénégalaise, surnommée Melanin Goddess. Ces figures de beauté et de mode à la peau plus foncée et qui portent pour la plupart du temps leurs cheveux frisés viennent ainsi changer les règles du jeu : leur exposition permet de sortir des logiques coloristes* qui sont toujours très prégnantes dans les médias et dans l’audiovisuel. L’émergence de ces mannequins à la peau plus foncée et aux cheveux crépus marque un changement majeur, car une nouvelle génération de jeunes filles afrodescendantes peut désormais s’identifier à des femmes qui leur ressemblent et qui ont le même teint et le même type de cheveux qu’elles. À partir des années 2000, grâce à l’essor d’internet, le cheveu crépu apparaît comme un cheveu avec une potentialité créative, une grande versatilité et non plus uniquement comme des cheveux inesthétiques ou difficiles à coiffer ou encore qui ne sont pas présentables sur le plan professionnel. Adut Akech

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On retient ça !

PETIT DICO ? • Afrodescendante : par ce terme, je désigne les femmes d’origine et d’ascendance africaine, qu’elles soient métissées ou non, qu’elles vivent en Europe, en Afrique, dans les Antilles ou aux États-Unis. • Alopécie de traction : perte généralisée ou partielle, ponctuelle ou définitive, des cheveux due à une traction trop forte et récurrente des cheveux (tresses, tissages).

Si le champ de la beauté et de la mode mainstream restent dominés par certains diktats blancs, les femmes afros parviennent à subvertir certaines règles et à exprimer leur vision de la beauté. À l’air du digital, pour toute une nouvelle génération, il n’est plus envisageable de se conformer à des codes qui ne leur ressemblent pas, mais bien reprendre son pouvoir. Ces femmes afrodescendantes visibles, médiatisées, iconiques encouragent de la sorte leur communauté à s’affirmer. Les femmes d’ascendance africaine contrôlent dorénavant les contenus médiatiques. Leurs choix, discours et prises de position permettent alors de défaire certains stigmates négatifs. Elles luttent ainsi contre les multiples formes d’oppressions et offrent de nouvelles représentations identitaires valorisantes et valorisées des femmes afrodescendantes. Le fait de se réapproprier la texture frisée/crépue de leurs cheveux vient marquer une transformation personnelle chez certaines femmes d’ascendance africaine. Ce changement peut avoir un impact psychologique et symbolique d’empowerment. Promouvoir et véhiculer l’idée d’une beauté afro relève d’une action militante, au nom d’une mémoire et d’une appartenance de groupe. Il s’agit de redéfinir certaines représentations collectives, renverser certains rapports de force, mais également d’augmenter la visibilité des femmes afrodescendantes dans l’espace public. Une volonté d’amener à un repositionnement de représentations et à une reconquête de soi !

• Cheveux naturels : cheveux non transformés à l’aide de produits chimiques. • Colorisme : une forme de hiérarchisation de la couleur de la peau, où les femmes plus foncées sont souvent invisibilisées et les femmes plus claires davantage exposées.

GETTY IMAGES, UNSPLASH / BAYLEE GRAMLING, LAUNCHMETRICS SPOTLIGHT

• Défrisage : transformation chimique de la texture des cheveux frisés ou crépus, afin de les rendre lisses. • Extensions/tissage : coiffure à partir de laquelle des mèches de cheveux vont être cousues sur des tresses ou collées sur le crâne.

« IL S'AGIT D’AUGMENTER LA VISIBILITÉ DES FEMMES AFRODESCENDANTES DANS L’ESPACE PUBLIC »

Un petit bout de mon histoire

Ma grande sœur Melissa de Rosen est revenue au port de ses cheveux au naturel en 2006, encouragée par ma mère, Cerina de Rosen. J’ai ensuite suivi ma sœur en revenant au port de mes cheveux naturels, fin des années 2000. Ayant grandi dans ce que l’on nomme des « espaces blancs » (à l’école, dans les activités parascolaires), ma sœur et moi étions pour la plupart du temps les rares petites filles et adolescentes afrodescendantes. Ce contexte a façonné mon rapport à mon corps et à mes cheveux. Petites, notre mère nous faisait des tresses au fil, une fois arrivées à l’école, ma sœur et moi faisions tout pour les défaire. Adolescente, je me sentais pleinement confiante et belle après un brushing. Une étape marquante : au début des années 2010, ma mère fonde Ethno Tendance Fashion Week Brussels, le premier événement d’envergure en Belgique dédié à la mode afro et à aux beautés naturelles (entre autres), mon regard anthroposociologique s’éveille alors et je m’engage contre les oppressions intersectionnelles que vivent les femmes afrodescendantes à travers Ethno Tendance Fashion Week Brussels et mon collectif Afroféministe Mwanamke. magazine ELLE 149

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e ll e Les Secrets de Loly

Vous faites partie du club très prisé des cheveux texturés ? Alors ne loupez pas notre ELLE Hair Power Tour dans toute la Belgique et participez au casting de la cover girl de notre prochain spécial beauté !

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FAITES LA COVER DE NOTRE NUMÉRO BEAUTÉ

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Les Secrets de Loly

Le ELLE Belgique et Les Secrets de Loly s’associent à travers une tournée (capillaire) digne des rock stars. Sauf que les stars, c’est vous. Dans toute la Belgique, pendant six dates, nous vous donnons rendez-vous dans les magasins April afin d’apprendre à mieux soigner vos cheveux texturés. Mais de quels types parle-t-on ? En se basant sur des critères tels que le volume, l’épaisseur ou le degré de frisure, le cheveu texturé englobe les cheveux bouclés, crépus, frisés et ondulés. Vous vous reconnaissez ? Alors vous allez être ravi•e de rencontrer les expert•e•s des Secrets de Loly pour réaliser un diagnostic cheveux, recevoir des conseils et tester leurs produits en compagnie de l’équipe du ELLE Belgique. Cette tournée sera également l’occasion de poser votre candidature pour être la cover girl curly du magazine de novembre.

26/05 Woluwé Shopping Center Boulevard de la Woluwe 70 1200 Bruxelles

Les Secrets de Loly, c’est quoi ?

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Il s’agit d’une gamme de produits naturels créée en 2009 par Loly, Kelly Massol, pour les cheveux texturés allant du shampooing au soin en passant par le leavein et des produits coiffants. Son objectif: redonner au cheveu naturel toute sa puissance à travers une routine idéale qui nettoie, démêle, hydrate et nourrit les cheveux en fonction de leurs besoins.

Boulevard Sylvain Dupuis 433

Le programme du ELLE Hair Power Tour

28/07 Liège

Rendez-vous dans le magasin April de votre ville afin de rencontrer les expert•e•s des Secrets de Loly, des professionnel•le•s du cheveu texturé qui se feront un plaisir de vous conseiller et de réaliser un diagnostic afin de mettre au point la routine capillaire idéale pour vous. Ce sera aussi l’occasion de tester les produits et de recevoir un goodie bag*.

Rue Léopold 1 - 4000 Lièges

Comment participer au casting de notre prochaine cover beauté ?

Lippenslaan 243 - 8300 Knokke

Rendez-vous à l’une des dates du ELLE Hair Power Tour où vous serez accueillie par l’équipe du ELLE qui vous invitera à prendre une photo et remplir un formulaire d’inscription. Nos critères ? Il s’agit d’un casting inclusif ouvert à toutes les femmes aux cheveux naturels et à la beauté rayonnante. C’est tout vous ça, non ?

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*dans la limite des stocks disponibles CET ARTICLE A ÉTÉ ÉCRIT EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC LES SECRETS DE LOLY. WWW.SECRETSDELOLY.COM

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e ll e beauty Texte Valentine Petry

CLEAN BEAUTY 2.0

QUELS SONT LES NOUVEAUX ENJEUX ? L'industrie cosmétique regorge de nouvelles façons de s'attaquer aux problèmes environnementaux et sociaux. Voici un aperçu des nouveaux acteurs du changement et des innovations durables dans le monde de la beauté.

industrie cosmétique a largement commencé à s’orienter vers des procédés de fabrication à plus faibles émissions. Cet aspect est désormais au cœur des stratégies marketing de la quasi-totalité des marques. Si nous avons depuis longtemps atteint le sommet des produits « sans » - sans phtalates, sans parabènes..., le défi des années à venir se situe ailleurs. L’emballage est plus que jamais au centre de la révolution verte. Loin d’être une contrainte, la question de la durabilité des emballages est heureusement source d’innovation. Mais ce n’est pas tout : créer des produits de qualité au service de l’humanité, c’est bien sûr polluer moins, mais aussi soutenir celles et ceux qui travaillent à la création de ces produits. Les questions sociales et éthiques rattrapent l’industrie cosmétique. Et ça, c’est une excellente nouvelle !

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1 L’agriculture régénératrice, un nouveau défi

Agroécologie, agriculture régénérative ou permaculture : ces termes sont pratiquement synonymes. En clair, l’objectif de cette approche est de redonner aux terres agricoles un état sain et florissant. En nourrissant le sol, on nourrit les plantes et, par conséquent, la population. Il s’agit de reconstituer un sol forestier, riche en humus, en vers de terre, en mycélium et en bactéries. Malheureusement, les techniques agricoles intensives développées au cours du siècle dernier ont eu l’effet inverse : elles ont appauvri le sol, créant des terres arides. Quel est donc le rapport avec l’industrie cosmétique ? L’agriculture régénératrice commence à inspirer les marques. Certaines utilisent cette technique pour récolter des ingrédients spécifiques, comme Klorane et Le Champ. Clarins s’engage dans la conservation d’une centaine d’espèces menacées en partenariat avec l’association ASTERS Conservatoire d’Espaces Naturels de Haute-Savoie. Chanel, pionnière en la matière, cultive 50 espèces de plantes sauvages et 37 variétés de châtaigniers dans les Alpes du Sud. La maison de couture cultive également 2.700 plantes de camélias à Gaujacq, un village du sud-ouest de la France. « Nous entretenons les haies, nous replantons des arbres, nous étudions les insectes, nous favorisons tout ce qui peut apporter de la petite faune et nous portons bien sûr une attention particulière à la qualité du sol. C’est un travail très important, car il constitue la base de la plante et quand le sol est sain, la plante est saine », résume Philippe Grandry, responsable de l’exploitation agricole de Chanel à Gaujacq. Des marques plus récentes placent également ce principe au cœur de leurs projets, comme la ligne de maquillage Eclo, certifiée COSMOS. Les fondateurs ont sélectionné trois actifs pour leurs vertus régénératrices : le seigle (plante qui crée des voies de drainage), l’algue brune bretonne, qui absorbe le carbone, et le chanvre breton, connu pour aérer les sols. « L’idée est de commencer une révolution, d’éduquer les consommateurs·trices. Le laboratoire avec lequel nous avons travaillé a beaucoup investi, en espérant que d’autres marques suivront », expliquent Priscille Charton et Julien Callede, respectivement fondatrice et fondateur d’Eclo. Autre marque pionnière, L’Occitane a créé en 2008 un service agronomique employant trois personnes au Burkina, pour l’approvisionnement en beurre de karité, et six personnes en France. L’équipe travaille avec des agriculteurs·trices sur le plateau de Valensole, près de Manosque, haut lieu des maisons de cosmétiques : on y cultive de la lavande, des amandes, etc. Le groupe Unilever a annoncé l’an dernier qu’il cocréait un fonds d’investissement pour soutenir la transition vers ce type d’agriculture. Quant à Lush, la marque a lancé en 2017 le Spring Prize, pour aider à promouvoir et récompenser les initiatives d’agriculture régénératrice.

« QUAND LE SOL EST SAIN, LA PLANTE EST SAINE » PHILIPPE GRANDRY, CHANEL

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Des refuges pour les abeilles

Les bienfaits du miel, l’un des premiers médicaments naturels, sont innombrables : antibactérien et cicatrisant, il nettoie les plaies, atténue les cicatrices, transforme les cheveux, a des propriétés anti-âge et est un « remède polyvalent » pour tout... Sa texture onctueuse en a fait un incontournable de la communauté cosmétique, utilisé par les entreprises depuis des décennies. De nombreuses marques participent activement à la préservation des abeilles. Guerlain s’est engagé, dans le cadre d’un partenariat avec l’UNESCO et l’Observatoire français d’apidologie, à former des femmes apicultrices à travers le monde. Yon-ka, Nuxe... et bien d’autres entreprises collaborent avec l’ONG « Un toit pour les abeilles », qui permet de parrainer des ruches et de planter des fleurs mellifères. 10.000 ruches ont déjà été construites. Esthederm et Sanoflore ont créé des chaînes d’approvisionnement respectueuses des abeilles pour récolter les ingrédients nécessaires. La société britannique Neal’s Yard Remedies collabore également avec l’ONG « Save The Bees ». Les abeilles, sans lesquelles la pollinisation n’existerait pas, sont plus que jamais au cœur des projets des marques. ••• magazine ELLE 153

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3 La « clean beauty » redéfinie

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« NOUS DEMANDONS AUX ENTREPRISES LA PREUVE QU’ELLES SONT NEUTRES EN CARBONE » ALEXIA INGE, CULT CONSCIOUS

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Ingrédients « renouvelables » et abondants

Comment mesurer l’impact environnemental d’un ingrédient ? C’est précisément la question à laquelle l’industrie doit répondre, car tous les ingrédients ne sont pas égaux (par exemple, les avocats sont très gourmands en eau). Le groupe L’Oréal s’est engagé à se procurer 95 % de ses ingrédients à partir de « matériaux renouvelables, de production circulaire ou de terres riches en minéraux » d’ici à 2030. « L’objectif est de n’utiliser que des matières premières qui n’ont pas d’impact négatif sur l’environnement », explique Delphine Bouvier, directrice de la recherche et de l’innovation transition vers les sciences vertes chez L’Oréal. En bref, la société n’utilisera pas seulement des plantes, mais aussi des matériaux « biosourcés », c’est-à-dire « dérivés d’organismes vivants », tels que des souches microbiennes et des sous-produits d’autres industries. C’est déjà le cas, mais il faudra accélérer : certaines marques utilisent des tiges de fleurs, des noyaux de fruits, du son de quinoa ou des chutes de poisson pour extraire des principes actifs ou du collagène, par exemple. Le groupe s’engage également à ne pas utiliser plus de terres que celles déjà présentes. La liste des « minéraux abondants » est en cours d’élaboration : « Ce sont ceux qui sont présents en abondance dans la •••

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De Dior à Nivea, toutes les marques font la chasse aux ingrédients litigieux. À tel point que la pureté des formules n’est même plus un sujet de discussion. Alors, la « clean beauty » a-t-elle encore une raison d’être ? Pas vraiment. En revanche, elle mérite une nouvelle définition qui tienne compte des enjeux actuels. Sur ce point, les grands distributeurs pourraient avoir un rôle crucial à jouer. « La clean beauty est un terme frustrant parce qu’il ne peut être quantifié ou vérifié », explique Alexia Inge, fondatrice de l’e-shop Cult Beauty. « Au lieu de scruter chaque ingrédient, nous préférons vérifier comment les produits d’une marque ont été fabriqués au sein de la chaîne d’approvisionnement. » À cette fin, elle a créé « Cult Conscious » au sein de son e-shop, en partenariat avec Provenance, une société indépendante qui vérifie les affirmations des marques sélectionnées, telles que le pourcentage de plastique recyclé utilisé ou leur caractère inclusif. « Nous demandons aux entreprises de fournir des preuves de leurs affirmations, telles qu’une étude clinique ou la preuve que l’entreprise est neutre en carbone. Nous exigeons de voir les fonds et les factures lorsque les marques prétendent donner de l’argent à des organisations caritatives ». En pratique, les client·e·s peuvent cliquer sur une icône à côté du produit, qui ouvre une page générée par Provenance et accéder aux déclarations d’impact. Il s’agit de la technologie blockchain, une sorte de garantie de transparence en ligne. La plateforme présente plus de 70 marques : « La plupart d’entre elles sont indépendantes, car il est alors très facile de contacter directement le·la fondateur·trice. Mais pour que l’industrie change en profondeur, il faut que les grandes marques changent aussi », poursuit-elle. C’est un excellent moyen de lutter contre le greenwashing et de mettre fin aux pratiques contraires à l’éthique, comme l’envoi d’ingrédients à l’autre bout du monde pour bénéficier d’avantages fiscaux.

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« NOUS AVONS DÉCOUVERT UN AHA QUI N’IRRITE PAS LES PEAUX SENSIBLES » TATA HARPER

Déchets : du jetable au désirable

S’appuyer sur la nature, valoriser les plantes jusqu’à la dernière fibre : un concept bien connu de nos grands-mères, mais aussi des géants de l’industrie cosmétique. La nouveauté ? Certaines marques en font désormais le cœur de leur communication. C’est par exemple autour de ce discours anti-gaspillage que Shiseido a axé la publicité de sa gamme Waso, dont les formules contiennent de l’eau recyclée issue du jus de pommes, autrefois jetée faute de débouchés commerciaux. Les produits de soin ludiques Pulpe de Vie sont créés à partir de fruits et légumes biologiques provenant de surplus alimentaires et la marque est particulièrement fière d’utiliser les résidus de pommes après extraction. Dermoioniq inclut du « collagène d’eau douce » dans sa ligne de soins anti-âge grâce à un procédé d’extraction breveté utilisant les peaux, les carcasses et les têtes d’esturgeons destinés à la production de caviar. Guérande Cosmetics, quant à elle, récupère les eaux mères des marais salants, ainsi que certaines algues ou plantes marines, dont la salicorne, à forte concentration en minéraux et micronutriments. Surfant sur la vague verte, des start-up ont fait de l’upcycling leur raison d’être, comme la société scandinave Kaffe Bueno, qui transforme les déchets de café (collectés dans les hôtels) en ingrédients de soins pour la peau, comme le Kaffoil, riche en polyphénols. La jeune marque néerlandaise Honestly It’s propose également des exfoliants à base de marc de café. En Finlande, Innomost recycle des écorces de bouleau issues de l’industrie du bois pour produire différents principes actifs, dont l’acide azélaïque, un agent antiacnéique. Enfin, Lofty Box, en Grande-Bretagne, propose des produits de marques indépendantes en « fin de stock », avec des dates de péremption relativement courtes, afin de limiter le gaspillage.

6 Les produits biologiques conviennent désormais aux peaux sensibles

Les personnes à la peau sensible le savent, certains produits bio peuvent provoquer des réactions indésirables en raison des huiles essentielles qu’ils peuvent contenir. Les choses évoluent. Dans le haut de gamme, la reine du luxe bio, Tata Harper, tente une nouvelle approche. Connue pour ses formules longues, avec plusieurs dizaines d’extraits de plantes et un usage intensif d’huiles essentielles, la marque a lancé une gamme pour peaux sensibles, dont 75 allergènes et irritants sont exclus. Adoptant cette nouvelle philosophie, trois produits, dont un booster d’éclat, viennent d’arriver dans les rayons. « L’exfoliation des peaux sensibles est un véritable défi », explique Tata Harper. « Nous avons découvert un AHA à la structure moléculaire large, qui limite son effet sur les cellules mortes (il reste en surface). Il n’y a pas de risque de surutilisation, donc pas d’irritation. » Créée en partenariat avec la Mayo Clinic, un hôpital universitaire et une fédération de recherche américains, la gamme est également certifiée par le label Skin Safe. Bref, les produits bio conviennent enfin à tout le monde !

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croûte terrestre et qui peuvent être utilisés sans mettre en péril les réserves, comme les argiles et les oxydes de fer et de métaux, très utiles en maquillage », explique Delphine Bouvier. En résumé, le groupe souhaite s’abstenir d’utiliser des produits pétrochimiques, dont les réserves ne sont pas renouvelables. Si une entreprise est prête à le faire, c’est qu’il existe déjà des alternatives. Un exemple ? Global Bioenergies a réussi à produire de l’isododécane sans pétrole. C’est une première ! Cette molécule, utilisée comme solvant et indispensable aux produits d’étanchéité, est produite à partir d’une bactérie spécifique « nourrie » de sucres végétaux. Cela a permis à l’entreprise de lancer LAST, la première gamme de maquillage waterproof utilisant des ingrédients entièrement naturels. Autre bonne nouvelle ? Le programme de recherche Marisurf, mené par un collectif de chercheurs·euses européen·ne·s et la marque Apivita, a identifié deux microbes marins susceptibles de produire des tensioactifs et des émulsifiants, nouvelles alternatives à la pétrochimie.

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e ll e beauty focus Textes Marie-Noëlle Vekemans

NOUVEL (H)AIR Il y a 30 ans, Aliza Jabès créait Nuxe.

l’Huile avec des notes de fleur d’oranger, de magnolia et de vanille. Un soin tout particulier a été accordé aux formules qui contiennent au minimum 94% d’ingrédients d’origine naturelle dont des huiles exclusivement d’origine végétale.

Une innovation majeure

Obtenue par pression à froid des graines de Camellia Japonica, l’huile de camélia rose est réputée pour ses bienfaits nutritifs. Depuis des siècles, elle est utilisée par les geishas comme secret de beauté capillaire. Grâce à un procédé breveté de fermentation et à l’action d’une levure, l’huile présente une texture plus fine et pénètre mieux dans la fibre. Son effet réparateur est alors comparable à celui des céramiques, ces lipides qui assurent naturellement la cohésion entre les écailles des cheveux.

Un soin déjà emblématique

Le masque nutrition avant-shampoing est la pépite de la gamme. Associant l’huile fermentée de camélia rose aux huiles de ricin et de jojoba, il offre un bain nutritif intense aux longueurs. Sa formule s’applique sur les cheveux encore secs, avant le shampoing. L’idéal est de la laisser poser 10 à 30 minutes pour une réparation intense.

Hair Prodigieux, Le Masque 125 ml, 29,90 €, Nuxe.

Un boost de brillance

Le shampoing permet d’éliminer en douceur les impuretés. Sa texture lait fondante se transforme en une mousse généreuse, seule une petite quantité est nécessaire pour laver l’ensemble de la chevelure. Le démêlant s’applique sur les longueurs et pointes des cheveux essorés. Le temps de pose est d’une minute seulement. Après rinçage, les cheveux sont soyeux, gainés et plus faciles à démêler. Selon les tests réalisés : que les cheveux soient mixtes, fins, sensibilisés et colorés, ondulés ou bouclés, les bénéfices du rituel Hair Prodigieux® se font ressentir dès la première application.

ON A TESTÉ Verdict : approuvé ! La sensorialité des produits fait de ce rituel de soin un réel moment de plaisir. Les cheveux sont tout simplement plus beaux et délicieusement parfumés pour toute la journée.

UNSPLASH / CHRISTOPHER CAMPBELL, PRESSE

Et depuis, son histoire s’apparente à une véritable succès story. On ne présente plus la mythique Huile Prodigieuse®, ni la gamme Rêve de Miel ou encore le Super Serum [10]. En 2023, Aliza et son équipe lancent une nouveauté : Hair Prodigieux®, une routine capillaire comprenant trois produits infusés de la fragrance signature de

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beauty focus

elle

Au total, cette ligne si chère à Isabelle d’Ornano, fondatrice de Sisley, rassemble 6 eaux de toilette que les fidèles de la Maison reconnaîtront. En effet, certaines existaient déjà mais sous d’autres noms et présentées dans d’autres packagings. Désormais, chaque jus porte le nom d’un membre de la famille et c’est tout l’univers des parfums Sisley qui a été repensé et harmonisé.

Hommage à Hubert d’Ornano

UN RÊVE PARFUMÉ Mondialement connue - et reconnue pour ses cosmétiques, la Maison Sisley est également créatrice de parfums. Des fragrances exclusives, aux ingrédients rares et précieux, remises en lumière par la création d’une toute nouvelle collection joliment baptisée : les Eaux Rêvées.

C’est lui qui, en 1976, et accompagné de son épouse Isabelle, reprend les rênes d’une entreprise nommée Sisley. Homme d’affaires brillant, Hubert d’Ornano en fera un empire de la cosmétique dont sa femme et ses enfants prennent soin depuis son décès en 2015. Visionnaire, il a toujours affirmé être un amoureux de la campagne et des plantes. Il croit depuis toujours en leur pouvoir, en leurs bienfaits pour la santé et la peau. Dans cet hommage parfumé qu’est l’Eau Rêvée d’Hubert, c’est sans surprise que l’on retrouve toute la magie de la nature.

Une eau de toilette d’une grande originalité

Cette nouvelle création s’inspire d’une plante appelée Pelargonium tomentosum. « Ce géranium poussait depuis des années sur la terrasse de notre maison et mon mari adorait cette plante. Elle est très spéciale, elle ne fleurit que quelques semaines par an et ne diffuse son parfum que si l’on frotte ses feuilles avec les doigts. Et chaque fois qu’Hubert passait à côté, il avait ce geste », témoigne Isabelle d’Ornano. Elle décide alors de donner vie à ses souvenirs heureux et de challenger plusieurs parfumeurs. Elle souhaite que le jus soit fidèle à cette odeur si singulière, faite d’un souffle intense de menthe poivrée, de notes vertes affirmées et d’accents humides d’Humus. Un pari pas si simple : « la difficulté principale a été que cette variété grimpante est assez rare. Ce n’est pas un géranium de parfumerie, il ne se distille pas. Il n’en existe pas d’huile essentielle », explique Alexis Dadier, parfumeur de la création. « Le hasard a voulu que je connaisse déjà ce géranium très particulier car j’en ai un sur ma terrasse. J’ai donc pu m’en imprégner. Pour reconstituer cette odeur verte et fraîche, j’ai assemblé des huiles essentielles naturelles précieuses et quelques matières synthétiques, jusqu’à l’équilibre. C’était un défi original que j’ai beaucoup aimé relever. Il fallait oser ! » Au final, il aura fallu 136 essais pour donner naissance à la version idéale de l’Eau Rêvée d’Hubert.

« LE HASARD A VOULU QUE JE CONNAISSE DÉJÀ CE GÉRANIUM TRÈS PARTICULIER CAR J’EN AI UN SUR MA TERRASSE » ALEXIS DADIER Notes de tête : feuilles de shiso, buchu vert et menthe. Notes de coeur : géranium d’Égypte, cèdre de Virginie et papyrus. Notes de fond : patchoulis, mousse, et PRESSE

ambroxan. L’ Eau Rêvée 100 ml, 141,50 €. magazine ELLE 159

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LA REINE DE LA NUIT Ce surnom mystérieux est celui d’une fleur unique au monde. Elle n’éclot qu’une fois par an, au clair de lune et pour quelques heures seulement, et possède des pouvoirs de régénération tout à fait exceptionnels. Un trésor de la nature que l’on retrouve au coeur des formules d’une toute nouvelle gamme baptisée : Clarins Precious.

Un complexe original

Une fleur rarissime

Originaire des forêts tropicales d’Amérique centrale, la reine de la nuit est un cactus à la floraison spectaculaire. Il faut parfois attendre jusqu’à vingt ans pour observer l’éclosion des premières fleurs - jusqu’à 40 cm de diamètre - qui s’épanouissent en dégageant un puissant parfum de vanille. Cette fleur hors du commun était la préférée de la reine de France MarieAntoinette. C’est donc tout naturellement qu’on la retrouve également sur le territoire breton, cultivée par des botanistes au savoir-faire exclusif. Une fois éclose, les précieux végétaux sont récoltés à la main pendant deux heures seulement. Moment éphémère pendant lequel ils sont à l’apogée de leur beauté et de leur richesse moléculaire. À peine cueillis, ils sont congelés pour maximiser la préservation des molécules actives. En laboratoire, son extrait le plus pur est récupéré grâce au procédé novateur de cryoextraction (processus d’immersion dans de l’azote liquide à -196 degrés). Ce cryoextrait, incorporé dans des soins, contribue à préserver une peau d’apparence plus jeune car plus résistante au temps qui passe et aux agressions du quotidien.

Pollution, rayonnement UV, stress, fatigue, carences nutritionnelles... sont responsables de 80% du vieillissement de la peau. Pour lutter contre ces micro-agressions continues, la gamme Clarins Precious a intégré à ses formules un complexe jamais vu qui prévient et corrige l’apparition des signes de l’âge. Après 28 jours, la peau gagne en fermeté (+ 39%) et en élasticité (+13%). Le grain de peau est lissé, le teint est plus homogène et lumineux.

Un rituel de beauté amélioré

Pour augmenter la sensorialité de la crème, un outil de massage capable d’épouser toutes les parties du visage a été spécialement développé. Sa partie blanche, très douce et souple, reproduit l’action de la pulpe des doigts et permet d’exercer des points de pression ciblés capables d’oxygéner la peau, de libérer les tensions et de faciliter la circulation des énergies et des fluides. Sa face coussin froide procure un effet tenseur et relaxant, tandis que le croissant de lune de son arrête offre un massage semblable a celui réalisé à l’aide d’un Gua-Sha. Après massage, l’éclat de la peau est incomparable.

UN LUXE RESPONSABLE Clarins a pensé cette nouvelle gamme comprenant une lotion, une crème visage et une crème yeux comme la concrétisation

de la France, un parfum créé à Grasse et un packaging imaginé à Paris. Une transparence sur l’origine des matières premières qui se concrétise par l’ajout d’un QR code sur chaque produit qui permet de connaître les différentes étapes

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d’un engagement prônant un luxe engagé et responsable : une plante cultivée en Bretagne, un actif transformé au cœur

de la conception de la gamme de la plante jusqu’au pot. 160 ELLE magazine

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nouveau

MARTINE SKIN

Plus rien n’arrête Gaëlle Garcia Diaz, plus connue sous le nom de Martine sur les réseaux sociaux. Cette business woman et influenceuse belge a de l’ambition et du talent. Forte de son succès avec sa marque de maquillage Martine Cosmetics, elle a lancé cette année sa propre marque de soins pour la peau : Martine Skin. Et dès le lancement : SOLD OUT général ! L’idée de développer une ligne de soins vous trottait-elle dans la tête depuis longtemps ?

Le retour des beaux jours est pour bientôt. Le soleil va progressivement refaire son apparition et avec lui, la tentation des terrasses. L’occasion parfaite pour rappeler que le soleil est un faux ami. Malgré sa chaleur réconfortante, il est préférable de l’éviter au maximum ou de s’y frotter avec parcimonie et correctement protégé·e (SPF 50+ please !). Le docteur Olivier Doucet répond à la question que tout le monde se pose : pourquoi la protection solaire devrait-elle faire partie intégrante de nos routines de soin quotidiennes, et ce tout au long de l’année ? « Parce qu’avec le réchauffement climatique, nous passons de plus en plus de temps en extérieur. Il est donc essentiel de rappeler que lorsqu’on s’expose au soleil de façon continue, été comme hiver, il est nécessaire de se protéger des rayons U.V., même si l’on n’est pas sur la plage en train de bronzer. » La solution au quotidien : des soins solaires intelligents adaptés aux conditions de vie en ville, aux textures légères et matifiantes et dotés d’un SPF 50 et d’ingrédients anti-âge. Fluide teinté matifiant pour le visage SPF 50, Lancaster, 30 ml, 37 €.

Quelles étaient vos exigences principales pour le lancement de Martine Skin ? Ne rien cacher ! Des listes d’ingrédients claires, vulgarisées, comprises par le·la consommateur·trice ainsi qu’une black list (ingrédients bannis des formules) assez importante. Je voulais également limiter au maximum la présence de conservateurs, tout en assurant un produit 100% safe, des ingrédients et des principes actifs hautement concentrés ainsi qu’un taux de naturalité a minima de 95%. Très important pour moi aussi : la possibilité pour les femmes enceintes et allaitantes d’utiliser mes soins sans risque.

Quelles sont les grandes promesses de votre ligne de soins ? La routine complète se concentre sur une hydratation optimale pour obtenir une peau repulpée, purifiée et rebondie. Elle comprend aussi des produits “traitements” (comme Le Nettoyant et le sérum nuit L’After) qui activent le renouvellement cellulaire. La combinaison de ces deux points d’attaque ainsi que les différents ingrédients choisis aident également à réduire visiblement les ridules. martinecosmetics.com

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Q&A

J’ai toujours eu un amour inconditionnel pour les produits cosmétiques, que ce soit le make-up ou le skincare. Ces dernières années, à force de tester des dizaines de marques et d’en faire des crash tests sur ma chaîne YouTube, j’ai découvert à quel point le marketing peut être trompeur. Je suis devenue une experte dans le décryptage des ingrédients et des stratégies de vente. C’est donc tout naturellement que j’ai voulu partager ces connaissances avec mon audience. Et l’envie de développer ma propre marque est devenue de plus en plus forte.

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Moxy Sion

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L’HÔTEL UNIQUE AU CŒUR DES ALPES SUISSES Situé à proximité des stations de ski de Nendaz et Crans-Montana et du bassin de surf Alaïa Bay, l’hôtel Moxy Sion abrite vos nuits de rêve dans un concept contemporain.

Moxy Sion ? Le lieu idéal pour les voyageurs et voyageuses qui souhaitent séjourner dans un hôtel moderne et confortable tout en explorant les merveilles de la ville de Sion. Le Bar Moxy, poumon central des hôtels Moxy, fait également office de réception ouverte 24h/24. On y sirote des boissons faites maison, de cocktails innovants et des petits plats, on se lance dans des parties de jeux de société et on découvre chaque semaine un événement différent allant de la dégustation de vins à la soirée spéciale astrologie en passant par des soirées DJ sur l’unique rooftop de la ville. Et pour que vous puissiez organiser vos propres évènements, le Moxy Sion met à votre disposition une salle dédiée. Besoin de bosser ? Ici, le Wi-Fi est ultra-rapide et gratuit. Ports USB et prises de courant permettent de travailler facilement et confortablement autour de la table commune dédiée. En plus de ses 143 chambres modernes et bien équipées, toutes dotées de la climatisation, d’une télévision à écran plat, d’une salle de bains privative, l’hôtel propose également une gamme de services pratiques, un parking privé, des vélos en prêt. Profitez de 15% sur votre prochain séjour à Sion en réservant via le QR Code ci-joint *Offre valable pour des séjours jusqu’au 30.04.2024. Selon la disponibilité CET ARTICLE A ÉTÉ ÉCRIT EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC MOXY SION. WWW.MARRIOTT.COM

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e ll e Voyage Hotels

UNE OASIS DE LUXE ET DE DÉTENTE EN TURQUIE Situé au pied de la superbe ville côtière de Belek, le Voyage Belek Golf & Spa offre une expérience impérissable aux voyageurs en quête de détente, d’aventure et de luxe. Niché dans un cadre verdoyant, l’hôtel cinq étoiles possède une plage privée d’un blanc nacré qui longe la Méditerranée sur pas moins de 300 mètres.

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Voyage Hotels

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EN FAMILLE OU EN COUPLE Tous les types de vacanciers trouvent leur bonheur au Voyage Belek Golf & Spa. Les familles bénéficient d’un grand nombre d’activités et d’installations pour enfants dont un miniclub pour les plus petits, une aire de jeux et un restaurant-buffet adapté. Les couples ne sont pas en reste grâce à des zones réservées aux adultes. Ils peuvent ainsi profiter en toute tranquillité d’un restaurant et d’un parc aquatique doté de neuf toboggans. Rien de tel que le Voyage Belek Golf & Spa pour des vacances mémorables au cœur de la nature sous le signe de la détente et du plaisir sans limites. Lové dans un écrin paradisiaque, ce complexe abrite 559 chambres et suites dotées d’équipements modernes et aménagées avec style. Différents types d’hébergement y sont proposés : chambres standard, suites familiales, bungalows et villas de luxe avec piscine privée. Tous sont équipés d’un téléviseur à écran plat, de la climatisation, d’un minibar et du wifi gratuit. Certains offrent une vue imprenable sur la Méditerranée et d’autres, sur les superbes jardins de l’hôtel.

UN SERVICE HORS DU COMMUN Le secret du Voyage Belek Golf & Spa ? L’excellence de son service. Les clients peuvent compter, par exemple, sur un assistant personnel, prêt à satisfaire leur moindre souhait, de leur arrivée à l’hôtel à leur retour à la maison. Mais ce n’est pas tout.

OFFRE GASTRONOMIQUE Côté gastronomie, pas moins de sept restaurants à la carte régalent les palais de spécialités du monde entier. Cuisine chinoise, japonaise, mexicaine, grecque, italienne mais aussi turque avec des plats traditionnels comme les brochettes, mezzes et desserts ottomans. En bref, le Voyage Belek Golf & Spa est un havre de luxe synonyme de vacances inoubliables. Grâce à son environnement de toute beauté, ses équipements modernes et sa large panoplie d’activités et d’options de restauration, il constitue le choix idéal pour ceux qui recherchent la détente, l’aventure et le plaisir, en couple ou en famille. Le complexe s’est donné pour mission de dépasser toutes les attentes. Promesse tenue !

TOUS LES GOÛTS SONT PERMIS Le Voyage Belek Golf & Spa offre un large éventail d’activités aux fanas d’aventure, entre partie de tennis sur les courts de l’hôtel, plongeon dans l’une des six piscines du site et pratique d’une foule de sports nautiques en Méditerranée. Les clients ont également accès à un espace de remise en forme, un spa et un centre de bienêtre où sont prodigués une grande variété de soins et thérapies. En plus d’une piscine intérieure, de saunas finlandais, d’un bain de vapeur et d’un bain turc, le spa comprend un bar à vitamines qui sert une belle palette de boissons détoxifiantes.

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉALISÉ EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC VOYAGE HOTELS. VOYAGEHOTELS.COM

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VIE DE CHÂTEAU

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On n'est jamais trop âgé·e pour croire aux contes de fées. Réalisez votre rêve et partez à cheval - ou en Fiat 500 de location - dans les vertes collines de l'Ombrie. Au programme : château de luxe, lits divins, grotte de bien-être et Negroni à volonté.

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e ll e reportage Texte Jolien Vanhoof

TI AMO, RESCHIO!

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Il était une fois un comte italien et sa donna. Après avoir sauvé de la ruine un château médiéval, ils ont passé des années à le rénover et l'ont rebaptisé Castello di Reschio, un hôtel de conte de fées sur les collines verdoyantes de l’Ombrie. Embarquement pour une aventure glamour dont on revient ravi·e.

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La cour du Castello di Reschio autour de laquelle sont regroupées la plupart des chambres d'hôtel.

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reportage

i les murs du Castello di Reschio pouvaient parler, ils nous ramèneraient en plein XIVe siècle pour nous raconter la légende du propriétaire Ranieri di Ugolino, le tout premier Conte di Reschio. Ou celle de l’archevêque de Todi, dont l’écusson de 1610 trône toujours au-dessus de l’entrée. Mais la plus belle histoire met en scène des occupants beaucoup plus récents : le comte Benedikt Bolza et sa femme Nencia Corsini. Le couple d’aristocrates féru·e·s d’art y a vécu avec ses cinq enfants jusqu’il y a peu, alors que le toit menaçait littéralement de s’écrouler sur leur tête. Benedikt Bolza : « Ça a toujours été notre rêve d’en faire un hôtel grandiose. Le château était beaucoup trop grand pour nous. Nous vivions dans un dédale de chambres au premier étage, la seule surface habitable. »

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À gauche : la piscine de la maison de campagne rénovée Barco. À droite : Nencia et Benedikt Bolza.

Compter les ruines

Benedikt Bolza n’a pas atterri ici par hasard. En 1984, son père, le comte Antonio Bolza, achète sur la vaste propriété de Reschio une maison délabrée prolongée d’un clocher. L’homme ne soupçonne pas que la demeure est entourée de 50 autres ruines. Dix ans plus tard, il conclut un accord avec les propriétaires de l’époque. Les Bolza s’engagent alors à acheter l’ensemble du domaine de 1.500 hectares, y compris toutes les ruines, une usine de tabac et le château. Entre-temps, Benedikt Bolza est rentré de Londres, son diplôme d’architecte en poche, et il a immédiatement fort à faire. « Ça a commencé par une véritable campagne de fouilles de toutes ces fermes délabrées, car la plupart étaient complètement envahies par la végétation. Par ailleurs, nous n’avions pas le budget pour commencer les travaux de rénovation. Nous ne voulions pas traiter avec

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« NOUS AVONS SOUHAITÉ FAIRE REVIVRE TOUTES LES RUINES UNE PAR UNE » COMTE BENEDIKT BOLZA Le restaurant Alle Scuderie ne propose que des produits frais et locaux.

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e ll e reportage L'intérieur de l'un des projets de rénovation de Benedikt. L'homme a le sens du détail, c'est certain.

une grande chaîne, qui se serait contentée de construire un terrain de golf. Nous voulions adopter une démarche organique et concevoir un projet à long terme qui continuerait de croître pendant plusieurs générations. C’est pourquoi nous avons souhaité faire revivre toutes les ruines une par une, en les confiant à des acheteurs·euses individuel·le·s. Plus tard, nous nous concentrerions sur le cœur, l’hôtel. » Au cours des décennies qui ont suivi l’achat de la propriété par Antonio Bolza, son fils a restauré 21 des fermes d’origine pour des familles provenant de toute l’Europe, du Royaume-Uni et des États-Unis. Il en a également rénové une pour ses parents et une pour sa propre famille, tandis que sept autres ont été mises en location. Souvent, il ne restait plus que quelques frêles colonnes au-

tour desquelles construire, mais dans quelques cas exceptionnels, les quatre murs et même une partie du toit étaient intacts. Les acheteurs·euses qui ont succombé à l’attrait de la région ont dû se conformer à une condition sine qua non : Benedikt Bolza serait le seul à concevoir, construire et décorer leur nouveau nid. La demande pour une ferme Bolza rénovée avec vue sur la vallée de la Niccone dépasse de loin l’offre. Un luxe pour l’architecte de 49 ans qui prend le temps de choisir soigneusement ses acheteurs·euses, histoire de dénicher le perfect match. « Il n’y a pas deux maisons identiques à Reschio », expliquet-il. « Chacune possède une empreinte et une histoire propres, que je ne veux pas effacer. Bien sûr, travailler dans des structures existantes et avec des matériaux anciens représente un défi. Il faut constamment composer avec des contraintes, mais c’est là que réside la beauté de chaque rénovation. Selon moi, le bon propriétaire est en mesure de le comprendre. Je veux constituer ici une communauté de personnes partageant les mêmes idées. »

COMTE BENEDIKT BOLZA La piscine du Castello di Reschio repose comme un miroir étincelant sur la plaine verdoyante.

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« JE DÉTESTE LES HÔTELS COÛTEUX AVEC DES MEUBLES BON MARCHÉ »

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Des colonnes en fer forgé, un toit de verre et des palmiers d'un mètre de haut : au Palm Court, on vient pour se détendre - et pour siroter un Negroni.

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À gauche : des collines et des cyprès à perte de vue. À droite : l'ancienne cave à vin du Castello di Reschio est aujourd'hui un centre de bien-être où l'on peut se détendre.

Autre défi de taille : le château millénaire. En 2016, les Bolza ont finalement décidé de s’atteler à le rénover. Au cours des onze années où ils y ont vécu, ils ont donné vie à une image idéalisée de ce que peut être un hôtel : luxueux et équipé de tout le confort moderne, y compris le chauffage par le sol et des chambres dotées de machines à café sophistiquées. Et le tout dans un décor qui aurait à peine bougé en mille ans. « C’était la première fois que je pouvais

concevoir pour moi-même. Il s’est avéré que je suis le maître d’ouvrage le plus exigeant de tous », plaisante Benedikt Bolza. « Je ne voulais laisser à la vue aucune trace de fils, de conduites ou d’installations de climatisation. Mais c’est plus facile à dire qu’à faire dans un bâtiment médiéval avec des murs de deux mètres d’épaisseur... » Le style glamour à l’ancienne du Castello di Reschio rappelle l’Italie des années 30. Avec un piano Steinway et des canapés en velours vert dans la Palm Court, une bibliothèque avec cheminée et échiquier, des chambres d’hôtel et des suites avec des carreaux en terre cuite, des meubles de salle de bains en marbre et des éviers en laiton. Chaque détail est gorgé d’histoire. Presque tous les meubles ont été fabriqués en Italie. « Je déteste les hôtels coûteux avec des meubles bon marché », poursuit Benedikt Bolza. « Un matelas, ça se remplace, mais pas un lit ni une table ; ils doivent durer toute une vie. » Les Bolza ont meublé le château de mobilier design qu’ils ont euxmêmes conçu et de pièces vintage que Benedikt et Nencia ont dénichées lors de leurs nombreux voyages en Italie et à la foire d’antiquités Mercanteinfiera à Parme, organisée deux fois par an. Les objets les plus exceptionnels ont été ramenés à la Tabaccaia, l’ancienne usine de tabac de Reschio devenue aujourd’hui le centre créatif pour l’ensemble de la propriété. Ici, chef·fe·s de projet, designers, créateurs·trices de contenu et équipe marketing se côtoient.

« JE VEUX CONSTITUER ICI UNE COMMUNAUTÉ DE PERSONNES PARTAGEANT LES MÊMES IDÉES » COMTE BENEDIKT BOLZA

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LE PREMIER NUMÉRO ÉVÉNEMENT

DISPONIBLE EN LIBRAIRIE PRÈS DE CHEZ VOUS !

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e ll e reportage Des ateliers cueillette-découverte de nourriture vous guident à travers les oliveraies, les potagers, les forêts et les vignobles de Reschio. Vous ne rentrerez jamais à l'hôtel les mains vides.

Chanvre à part

Ils semblent aux antipodes l’un de l’autre : Benedikt Bolza, qui s’échine à régler les moindres détails du quotidien, et Nencia Corsini, une apparition évanescente en robe vintage, des roses sauvages dans les cheveux. Elle a étudié l’art en Belgique et rencontré Benedikt Bolza alors qu’elle peignait des fresques dans l’un de ses premiers projets de rénovation. Ce fut le coup de foudre. Aujourd’hui, on peut encore la croiser un pinceau à la main – les belles fresques de la chapelle de Reschio portent sa marque. Mais sa véritable passion, c’est l’agriculture du domaine. Nencia Corsini : « Autrefois, chaque ferme italienne avait son propre métier à tisser pour fabriquer draps et autres tissus. C’est ce que nous voulons faire ici aussi. Ou du moins, c’est ce que nous essayons de faire. Notre première récolte de chanvre a été détruite par les sangliers. Ces animaux mangent tout (rires)! » Elle ne tarit pas d’éloges sur le vin, le gin, les liqueurs, le miel et les huiles produits sur place. L’huile de tournesol est même utilisée dans les grottes sombres du spa, où la thérapeute Maria Froio dorlote tous nos sens. Sa grandmère était la guérisseuse du village et soulageait toutes sortes de maux avec ses mélanges d’herbes. Pas de quoi paniquer donc si Maria nous frotte de la tête aux pieds avec un gant d’ortie et des brosses en crin de cheval. Promis, juré : on ressort comme neuf de ce qui était autrefois la cave à vin bien garnie du château. Le marquis Ranieri di Ugolino en savait quelque chose... À partir de 870 €/nuit, petit déjeuner inclus. Ou réservez la Bell’Aria, la Grugliano ou une autre belle maison de location rénovée. Ça a un coût, certes, mais rien ne vous empêche de rêver gratuitement sur Reschio.com.

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B.B. for Reschio, la marque de design de Benedikt Bolza, occupe une place de choix dans l’hôtel, forte d’un atelier où il patine lui-même des meubles. Ce qui ne peut être fait en interne est confié à des artisans locaux, garants du savoir-faire italien. Ils ont aidé Benedikt Bolza à réaliser son rêve le plus fou : une piscine ovale posée sur la pelouse comme un miroir étincelant. Qui rentre tard le soir du restaurant Alle Scuderie, près des écuries, assiste à un miracle : deux voiles

surgissent de nulle part au milieu de la piscine et en recouvrent chacune une moitié. Outre cette piscine magique, l’hôtel dispose d’une maison au bord du lac qu’on peut louer à la journée, d’un manège abritant plus de 30 chevaux ibériques, de courts de tennis, d’une bottega proposant des chapeaux de soleil tissés à la main et des pantoufles en soie vénitienne, d’une école de cuisine avec des ateliers de cueillette qui guident les visiteurs et visiteuses à travers oliveraies, potagers, forêts et vignobles, d’un cinéma en plein air... Un spectacle annuel de théâtre, présenté par les enfants de la famille Bolza, avec l’aide de leurs cousin·e·s, cousines et amis, figure également au programme. Nencia Corsini a voyagé pendant des années en Italie avec la troupe – « c’était comme un cirque mais sans éléphant » – mais depuis l’ouverture de l’hôtel, c’est le public qui se déplace pour venir assister au show.

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Texte Noemi Dell'Aira

THE UPCYCLING LAB L E P R O J E T D E S L O W FA S H I O N À S U I V R E D E P R È S collab avec Glico est l’exemple parfait de la partie consultance du projet. Une famille s’est retrouvée avec un énorme stock de vêtements vintage neufs, et m’a proposé de transformer une partie. J’ai donc sélectionné des pièces, transformé le tout à la main dans mon atelier, et on a organisé un défilé pour présenter la collection au public ! Un événement dont je me souviendrai longtemps.

Juliet Bonhomme, Bruxelloise de 27 ans, est l’une des queens de l’éco-influence sur Instagram. Elle manie avec brio les codes des influenceuses mode lambda et les applique à une consommation consciente et réfléchie. Pas­sion­ née d’upcycling, elle en a fait son projet entrepreneurial nommé The Upcycling Lab.

The Upcycling Lab, c’est quoi ?

BARBARACTSPRO

C’est un projet hybride de revalorisation textile. Avec ma maman, nous organisons des ateliers, nous faisons de la sensibilisation et de la consultance pour aider des marques à revaloriser leur stock dormant, invendu, abîmé ou oublié. Les ateliers sont donnés à des particuliers ou dans les maisons de jeunes par exemple, à des élèves de tous les âges qui veulent apprendre les bases de la couture et transformer leurs tissus/vêtements. L’idée, c’est qu’ils·elles repartent avec une création après un atelier : ça les sensibilise à la couture, ils·elles réalisent la valeur qu’a un vêtement et ça leur donne confiance en leurs capacités créatives.

Tu collabores avec de jolies marques comme Bellerose ou encore Glico Vintage. Tu nous racontes ? Pour Bellerose, il s’agissait de la création de contenu upcycling dans le style tutoriel réalisé avec la marque pour ses réseaux et sa communauté, mais la

C’est important pour toi de mettre la Belgique à l’honneur ? Évidemment ! Je suis belge et fière de l’être, et ça me tient à cœur de partager les projets émergents de notre beau pays. Puis, il faut le dire : en Belgique, on est hyper solidaires et bienveillants. Je travaille notamment avec la commune de Schaerbeek pour organiser des nettoyages des rues et j’adore ça : lier l’influence et son côté « superficiel » à des actions concrètes sur le terrain, tel que des ramassages de déchets.

Quelles sont les prochaines étapes pour The Upcycling Lab ? D'autres collaborations ? De belles collaborations arrivent, notamment avec un restaurant. On se charge de créer des vêtements pour le staff. On continue les ateliers, les marchés de créateurs et créatrices, et les rencontres. En vrai, ça ne s’arrête pas. Je prévois aussi de sortir un podcast, c’est une grande étape. Il est encore en cours d’enregistrement, mais il me donne déjà tellement espoir, et me nourrit tout simplement. Je pars à la rencontre de créateurs et créatrices belges, français·es, et j’espère pouvoir en rencontrer partout dans le monde ! On discute de nos combats et surtout de leurs parcours toujours atypiques. Ce sont des personnalités qui limitent leurs déchets, mais pas leur créativité. julietbonhomme / theupcyclinglab_

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Coordination Virginie Dolata & Kuan-Yi Hsu

LAT (À SENS) UNIQUE VELOUTÉ DE PETITS POIS Voici la recette de velouté aux petits pois la plus simple ! Si vous ne savez pas quoi faire de vos petits pois congelés ou en boîte, elle est pour vous. POUR 4 PERSONNES - PRÉPARATION 10 MINUTES - CUISSON 30 MINUTES 1 oignon jaune – 2 pommes de terre - 2 gousses d’ail – 1 branche de céleri 2 cuil. à soupe de margarine végétale - 60 cl de bouillon de légumes 400 g de petits pois congelés (ou en boîte, égouttés) - 15 cl de crème de soja 1 cuil. à café de sel – 1 pincée de poivre

Éplucher et couper l’oignon et les pommes de terre en gros morceaux, peler et émincer l’ail. Détailler le céleri en petits cubes. Dans une grande casserole, faire revenir l’oignon dans la margarine à feu doux jusqu’à ce qu’il soit bien tendre, environ 5 minutes. Ajouter l’ail, les petits pois, le céleri, les pommes de terre et le bouillon. Baisser le feu et laisser mijoter environ 20 minutes jusqu’à ce que les légumes soient tendres. Hors du feu, mixer au robot plongeur jusqu’à obtenir une consistance lisse. Ajouter la crème de soja, saler, poivrer, bien mélanger et servir.

© HEALTHY ALIE, 'PLATS UNIQUES VEGAN' - EDITIONS SOLAR

Préparons un plat unique, simple, parfaitement équilibré et plein de saveurs exotiques. Grâce au voyage végétal initié par la cheffe Healthy Alie, dans son dernier livre (« Plats uniques », Éditions Solar), la cuisine dépasse les frontières ! Embarquement immédiat.

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VELOUTÉ DE PETITS POIS

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e ll e food Inspiré par la cuisine indienne, cette déclinaison du classique butter chicken va impressionner vos convives ! Ici, des cubes de tofu dorés remplacent le poulet et accompagnent à merveille la riche sauce parfumée et délicatement épicée. Servez ce plat coloré avec le riz blanc de votre choix, des naans maison, et garni d’une généreuse poignée de coriandre.

BUTTER TOFU

POUR 4 PERSONNES PRÉPARATION 30 MINUTES CUISSON 30 MINUTES POUR LE TOFU 1 cuil. à soupe de fécule de maïs 1 cuil. à café de levure maltée 1/2 cuil. à café de garam masala 1/2 cuil. à café de paprika 1/2 cuil. à café de sel 1/2 cuil. à café de curcuma 400 g de tofu extraferme 1 cuil. à soupe d’huile de coco (ou huile neutre)

TOFU : Mélanger la fécule, la levure et les épices dans un récipient ou un sac congélation.

Arracher des morceaux de tofu ou les couper en cubes, les déposer dans le récipient, fermer et bien secouer pour que chaque morceau soit imprégné. Faire griller le tofu dans une poêle chaude avec l’huile pendant 5 minutes en retournant chaque morceau plusieurs fois, jusqu’à ce qu’ils soient bien dorés de chaque côté. Déposer sur un papier absorbant. SAUCE « BUTTER » : Peler et émincer l’ail, l’oignon et le gingembre, peler et couper les carottes en rondelles épaisses. Dans la même poêle, faire sauter l’ail et l’oignon dans POUR LES NAANS EXPRESS : la margarine chaude pendant 2 minutes, bien mélanger, puis ajouter le gingembre, 1 gousse d’ail – 2 branches de persil les tomates, le concentré, le lait de coco, le sel, le sucre et les épices. Bien mélanger, 2 cuil. à soupe de margarine végétale porter à ébullition, puis baisser le feu, intégrer le tofu et les carottes, et laisser mijoter 1 pincée de gros sel - 1/2 cuil. à café de sel 10 à 15 minutes jusqu’à épaississement. 220 g de farine de blé NAANS : Peler et émincer l’ail, hacher le persil. Faire fondre la margarine, y ajouter le 1 cuil. à café de levure chimique gros sel, l’ail et le persil, bien mélanger. 100 g de yaourt végétal épais Dans un grand saladier, mélanger la farine, le sel et la levure. Ajouter le yaourt, l’huile 2 cuil. à soupe d’huile d’olive et environ 6 cl d’eau tiède. Pétrir plusieurs fois avec les mains jusqu’à ce que la pâte 1 cuil. à soupe de fécule de mais soit élastique, se détache facilement et ne colle pas aux doigts. Si elle est trop friable, ajouter de l’eau. Si elle est trop collante, ajouter de la farine. Fariner le plan de travail avec la fécule et diviser la pâte en 4 parts égales. Abaisser finement chaque naan à l’aide d’un rouleau à pâtisserie fariné. Faire cuire chaque naan dans une poêle non huilée à feu vif, pendant environ 3 minutes de chaque côté, puis badigeonner avec la margarine fondue. Servir le butter tofu avec du riz blanc et les naans.

© HEALTHY ALIE, 'PLATS UNIQUES VEGAN' - EDITIONS SOLAR

POUR LA SAUCE « BUTTER » 3 gousses d’ail – 1/2 oignon blanc 1 petit morceau de gingembre frais 2 carottes – 1 cuil. à soupe d’huile de coco (ou margarine végétale) 150 g de tomates concassées 2 cuil. à soupe de concentré de tomate 40 cl de lait de coco - 1 cuil. à café de sel 1 cuil. à café de sucre roux 1 pincée de poivre noir 1 pincée de curcuma 1/2 cuil. à café de paprika doux 1 cuil. à café de garam masala

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Le mariage entre le miso et le sirop d’érable est une explosion de saveurs et crée un glaçage caramélisé, étonnant et parfaitement équilibré.

SALADE CHAUDE DE BOULGOUR AUX LÉGUMES RÔTIS

POUR 4 PERSONNES – PRÉPARATION 15 MINUTES CUISSON 45 MINUTES POUR LA SAUCE AU MISO 1 cuil. à soupe de miso brun ou blond 4 cuil. à soupe de sirop d’érable 2 cuil. à soupe d’huile d’olive 1 cuil. à café d’ail en poudre POUR LES LÉGUMES RÔTIS 2 betteraves moyennes crues 4 petites carottes – 1 branche de thym 1 oignon rouge – 1 pincée de gros sel 1 cuil. à café de romarin sec – Huile d’olive POUR LA SALADE 240 g de boulgour – 1 orange 100 g d’épinards frais 2 cuil. à soupe de graines de tournesol 1 cuil. à soupe de sauce soja sucrée SAUCE AU MISO : Dans un petit bol, mélanger la pâte

miso, le sirop d’érable, l’huile d’olive et l’ail en poudre. Goûter et ajuster au goût. LÉGUMES RÔTIS : Préchauffer le four à 200 °C (th. 6/7). Badigeonner les betteraves entières d’un peu d’huile d’olive et les déposer sur la plaque du four recouverte de papier cuisson. Peler et couper les carottes en grosses rondelles et les déposer sur la plaque à côté des betteraves, en laissant suffisamment d’espace entre les deux et verser la sauce miso sur les carottes. Effeuiller du thym entre les morceaux de carottes. Enfourner pour 45 minutes environ, ou jusqu’à ce que les carottes soient tendres, et que la lame d’un couteau s’enfonce facilement dans les betteraves. Pendant ce temps, peler et couper l’oignon rouge en cubes, les ajouter aux carottes 10 minutes avant la fin de la cuisson, mélanger et remettre au four. Sortir du four, saupoudrer les légumes de gros sel et de romarin. Couper les betteraves en grosses tranches. SALADE : Pendant que les légumes cuisent, faire cuire le boulgour en suivant les instructions du paquet. Récupérer la chair de l’orange et la couper en morceaux. Assembler la salade en mélangeant le boulgour cuit, les légumes rôtis avec leur marinade, les épinards frais, les graines de tournesol et l’orange. Verser la sauce soja et bien mélanger.

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e ll e food SPAGHETTI ET NO-MEAT BALLS À LA SAUCE MARINARA

QUI EST LA CHEFFE ? Née en Guadeloupe de parents agriculteurs et aujourd’hui basée à Paris, Healthy Alie est créatrice de recettes végétales, styliste culinaire

Souvent, les plats les plus simples sont les meilleurs ! Ces spaghettis à la sauce marinara vont vous le prouver. Et ces boulettes végétales riches en fibres sont bluffantes tant elles sont similaires aux boulettes de viande traditionnelles, avec une texture à la fois fondante et croustillante. Le tout est incroyablement facile à préparer.

et photographe. Pour elle, la cuisine est une affaire de famille avec des trucs et astuces transmis de mère en fille, depuis plusieurs générations. Après avoir été formée par des chefs en Asie, Alie partage depuis 2020 ses recettes végétaliennes inspirées à la fois par ses racines antillaises, jamaïcaines et cubaines, et par ses

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nombreux voyages. Elle propose des plats accessibles et originaux,

lition un grand volume d’eau. Ajouter les lentilles, couvrir et laisser mijoter 20 minutes. Égoutter. Préchauffer le four à 180 °C (th. 6). Éplucher l’oignon et l’ail et les couper grossièrement. Couper les champignons en petits morceaux. Faire chauffer l’huile d’olive dans une poêle et y faire sauter les champignons jusqu’à ce qu’ils soient tendres, environ 8 minutes. Mixer les lentilles et les champignons avec le reste des ingrédients, sauf la farine d’avoine, et 8 cl d’eau tiède jusqu’à obtenir une texture hachée. Dans un saladier, mélanger le haché et la farine d’avoine pour avoir une pâte facile à modeler (si besoin, ajouter un peu de farine POUR LA SAUCE MARINARA d’avoine, cuillerée par cuillerée). Former les bou1/2 oignon jaune – 4 gousses d’ail lettes entre les mains, les déposer sur la plaque 1 cuil. à soupe d’huile d’olive du four recouverte de papier sulfurisé. Enfourner 500 g de tomates concassées pour 25 minutes. 1 cuil. à soupe de concentré de SAUCE MARINARA : Peler et émincer l’ail et l’oignon, tomate les faire sauter pendant 3 minutes à l’huile d’olive 1 cuil. à café de piment en poudre dans une poêle à feu moyen. Ajouter les tomates 1 filet de vinaigre balsamique concassées, le concentré, le piment en poudre, 1 cuil. à café d’estragon séché le vinaigre, l’estragon, saler et poivrer. Bien 1 cuil. à café de sel mélanger et laisser mijoter à feu doux pendant 1 pincée de poivre 10 minutes. ASSEMBLAGE : Faire cuire les pâtes al dente selon les POUR SERVIR instructions du paquet. 200 g de spaghetti – Parmesan Égoutter en conservant environ 1/2 verre de l’eau végétal – Estragon. de cuisson. Remettre les pâtes dans la casserole, ajouter 4 cuillerées à soupe de sauce, l’eau des pâtes et bien mélanger. Déposer les boulettes dans la poêle avec le reste de la sauce et mélanger. Servir le tout avec du parmesan végétal et de l’estragon. POUR LES BOULETTES 200 g de lentilles au choix 1/2 oignon jaune – 4 gousses d’ail 150 g de champignons de Paris 1/2 cuil. à soupe d’huile d’olive 2 cuil. à soupe de graines de lin 2 poignées de cerneaux de noix 2 cuil. à soupe de concentré de tomate - 1 cuil. à café de thym séché 1/2 cuil. à café de cumin en poudre 1 pincée de poivre – 50 g de farine d’avoine

en harmonie avec ses valeurs idéologiques, recherchant avant tout le bien-être du corps et de l’esprit. Ses plats signature sont le pad kee mao (ou les nouilles ivres), le shepherd’s pie (une sorte de hachis Parmentier) et la tarte de polenta, parfaits pour le meal prep !

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BOULETTES : Bien rincer les lentilles. Porter à ébul-

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RENSEIGNEMENTS ET RÉSERVATIONS Philippe De Jonghe: +32 475 23 48 40 - pdj@editionventures.be Catherine Limon: +32 475 93 83 73 - cli@editionventures.be Rachel Macaluso: +32 479 48 32 59 - rma@editionventures.be Elodie Andriveau: + 32 475 295 796 - ean@editionventures.be

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Le 9 avril dernier, l’équipe ELLE s’est retrouvée au Royal Zoute Tennis Club de Knokke pour la première édition de la ELLE Run Knokke ! Un événement sportif et festif qui a rassemblé plusieurs centaines de coureurs et coureuses dans une ambiance survoltée.

Soleil et bonne humeur ont été les ingrédients magiques pour faire de la ELLE Run Knokke 2023 un succès. Les coureurs et coureuses se sont élancés du Royal Zoute Tennis Club à travers le Zwin sur un parcours de 6 ou 10 kilomètres

NOUS REMERCIONS TOUS NOS PARTENAIRES QUI ONT CONTRIBUÉ À LA RÉUSSITE DE CETTE BELLE ÉDITION !

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ELLE PARTY 2023 Une soirée Y2K ? On l'a fait ! Avec des tops tubes, des bottes à plateforme, des lunettes de soleil colorées et des space buns sur la tête. ELLE Belgique a fêté son 20ème anniversaire avec la légendaire ELLE Party 2023 au Bloody Louis à Bruxelles et vous avez répondu présent en masse. C'est parti pour les 20 prochaines années !

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Ode au pop art ! Une nouvelle histoire colorée pour la maison de mode américaine, qui lance Chérie, un nouveau parfum à la fragrance et au flacon pop. Une touche espiègle et joyeuse avec des notes florales, fruitées et musquées, sublimées par un écrin rouge et rose hyper glamour. Un hymne à l’amour et à la joie. Parfait pour les beaux jours ! Kate Spade Chérie 100 ml/85 €, 60 ml/65 €, 40 ml/41 € et 10 ml/24 €. Chez IPXL, INNO et dans les parfumeries indépendantes.

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e ll e c'est m on histoire Texte Juliette Debruxelles

J’AI ÉPOUSÉ 3 GÉNÉRATIONS D’HOMMES

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Le fils, le père et le grand-père, dans cet ordre. Gladys a convolé en justes noces avec trois hommes de la même famille dont deux au moins ont été les amours de sa vie…

« APRÈS 5 ANS DE MARIAGE ET DEUX ENFANTS, JE DÉPÉRISSAIS »

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n se dit que ça n’arrive qu’aux États-Unis, dans des séries télévisées ou dans des milieux particulièrement défavorisés. Pourtant, même si la famille de mes époux était plutôt fortunée, nous n’avons jamais correspondu aux clichés véhiculés par les soap-opéras. J’avais 30 ans lorsque j’ai rencontré mon premier mari, JeanChristophe. Il avait quatre ans de moins que moi. Il s’agissait pour moi d’un mariage de raison, d’une entrée dans la maturité, sans passion. Après une dizaine d’années à papillonner et à profiter des largesses d’amants amusants, il me semblait que le moment était venu de me ranger et de devenir l’épouse idéale d’un homme convoité. Nous étions au début des années 2000, il flottait dans le monde un sentiment d’insécurité. Le 11 septembre avait frappé, on voyageait moins, les fêtes n’avaient plus la même saveur. Nous sommes plusieurs dans mon entourage à avoir décidé, à cette période, d’enfiler les habits de mère de famille. Nous vivions dans un Brabant wallon très cliché, très fermé, avec ses codes, ses haies bien taillées, ses week-ends knokkois... J’étais sportive, je pratiquais l’équitation, le golf et le tennis. Je voyais à peine Jean-Christophe qui, en bon fils unique, se consacrait à la reprise des affaires familiales et à impressionner son père à qui il vouait une admiration sans bornes. Tout en lui réclamant l’attention, l’approbation et la fierté paternelles. Après cinq ans de mariage et deux enfants, je dépérissais. Les mêmes soirées, les mêmes gens, la vacuité, les modes et tendances qui nous faisaient toutes ressembler à des clones. Jean-Christophe – à l’ardeur et aux déviances

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c'est mon histoire

sexuelles insatiables – a fini par me tromper avec plusieurs de mes « amies ». Je voyais les regards, les jeux de mains, les corps qui se frôlaient dans la cuisine quand nous recevions à la maison… et je ne disais rien. D’abord, parce que je n’étais pas vraiment blessée, ensuite parce que j’étais totalement dépendante de lui financièrement. Je n’aimais pas être considérée comme une pauvre chose par nos proches qui étaient tous au courant, mais Jean-Christophe restait gentil et bienveillant. Nous faisions tous semblant. Un soir de janvier, le téléphone a sonné. Au bout du fil, une voix féminine qui prévenait Jean-Christophe que sa « compagne » venait d’avoir un grave accident de voiture et qu’elle le réclamait à son chevet. Jusque-là, je pouvais faire semblant d’ignorer la situation, mais face à l’affront, il me fallait reprendre un peu de contenance. Lorsqu’il est rentré de l’hôpital, quelques heures plus tard, je lui annonçais, naïve, mon intention de divorcer et d’obtenir la moitié de tout ce qu’il possédait. Il m’a ri au nez. J’ai alors sorti la carte de l’humiliation : j’allais prévenir son père, son papa chéri, son « daddy » adoré et lui expliquer à quel point son rejeton était misérable et pitoyable jusque dans sa manière de s’enfoncer des objets contondants dans les orifices les plus intimes... Il n’était plus question de protéger mon mariage, mes enfants, ma réputation, ni celle de Jean-Christophe, j’étais enragée et terrorisée.

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du tout. La raison était autre : il venait d’apprendre le décès de plusieurs collaborateurs. Nous étions en juillet 2006, en plein vague d’attentats à Bombay où Olivier avait d’importants intérêts financiers. Désarçonnée par son trouble, j’ai foncé chez eux. Sa femme s’était absentée pour quelques jours. Il était seul, effondré et calme, raisonnable et impressionnant. Je l’ai regardé comme si je ne l’avais jamais vu auparavant. J’ai su, il a su. Durant l’année qui a suivi, il a quitté sa femme, coupé les ponts avec son fils, appris à connaître ses petits-enfants, liquidé ses affaires et emménagé avec moi. Nous nous sommes mariés avec pour seuls témoins les officiers de l’état civil. Nous avons vécu presque sept ans d’un amour intense, respectueux, réciproque et enveloppant. Nous avons traversé des épreuves, parfois seuls face au monde entier. Nous avons été heureux.

« NOUS AVONS VÉCU PRESQUE 7 ANS D’UN AMOUR INTENSE, RESPECTUEUX, RÉCIPROQUE ET ENVELOPPANT » J’ai donc mis mes menaces à exécution et demandé un rendez-vous au père de Jean-Christophe, Olivier. Nous nous fréquentions peu, son épouse et lui n’étaient pas des grands-parents modèles, trop occupés chacun à gérer leurs affaires et leur vie de mid-cinquantenaires actifs. La mère de JeanChristophe ne m’avait jamais appréciée. Elle me trouvait trop âgée pour son fils, me traitait comme une idiote au prétexte qu’elle exerçait une profession publique respectable et respectée alors que j’étais « femme au foyer ». Olivier, lui, s’était toujours montré plus doux à mon égard, mais sans ambiguïté ni chaleur. J’ai donc été surprise de l’entendre ému lorsque je l’ai appelé. J’ai pensé qu’il était au courant de la situation, mais pas

J’aimais cet homme de tout mon être. Et Olivier est mort. Sans raison, sans justice, sans explication. Mort dans un accident idiot. Une tragédie. À ses obsèques, les seules personnes de la famille présentes étaient mes enfants et son père, Jacques. Il vivait en Suède depuis les années 90 après avoir suivi une femme et refait sa vie. Nous ne nous étions jamais rencontrés. Il était veuf depuis peu, comme moi. Il avait 77 ans, il en faisait 10 de moins. J’en avais 42 et j’en faisais 10 de plus… Nous étions tous deux pétris de tristesse, mais toujours vivants. Durant les quelques jours qu’a duré sa visite, je l’ai hébergé. Il ne connaissait pas grandchose de ce fils qu’il avait eu trop jeune et dont il s’était géographiquement éloigné depuis si longtemps. Alors je lui ai raconté, nous avons parlé, il m’a invitée à visiter la Suède, nous sommes restés en contact. Et nous nous sommes mariés en 2017 pour les 80 ans de Jacques. Nous vivons près de Göteborg, nous sommes sereins, nous profitons de chaque instant. L’un de nous partira avant l’autre et nous verrons. J’ai de la chance… magazine ELLE 189

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Tous les mois, Céline Pécheux met en lumière une Wonder Woman du quotidien.

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Formatrice en autodéfense pour filles et femmes et référente des projets Espaces publics et enfants CAPables pour l’ASBL Garance, Laura Chaumont milite et agit pour prévenir les violences basées sur le genre. « Comme beaucoup de femmes, j’ai déjà été victime de violences. Depuis toute petite, les injustices liées au genre me révoltent. Je suis donc féministe depuis toujours, mais je ne l’ai compris que très tard. Quand, à 25 ans, j’ai fait une formation en autodéfense, ça a été le déclic ! J’ai réalisé à quel point être outillée pour se défendre verbalement et physiquement rendait puissante. Car se défendre, c’est bien plus que donner un coup bien placé ! C’est aussi déconstruire nos peurs, prendre conscience de nos forces, savoir repérer les mécanismes de domination ou encore développer des stratégies pour éviter la confrontation physique. Un jour, alors que je me baladais en ville, un homme avec un air agressif s’est approché de moi… Entraînée à réagir rapidement, j’ai volontairement changé de trottoir pour éviter de lui faire très mal (rires). C’est aussi ça l’autodéfense… Se sentir capable de se protéger. Une confiance, une autonomie, qui confortent notre attitude, notre présence dans l’espace public. Je suis aujourd’hui formatrice pour empouvoirer les femmes, filles, minorités de genre et/ou sexuelles qui le souhaitent. J’organise aussi des ateliers dans les écoles pour informer les petites filles et les petits garçons (à partir de 7 ans) sur l’importance du consentement et sur les violences potentielles à l’extérieur, mais aussi (et ce sont les plus fréquentes) à l’intérieur du foyer… Notre objectif est de renforcer les capacités des enfants à se défendre et celles des adultes à les croire et à les aider. On parle de tout dans ces ateliers. Même et surtout de sujets tabous comme le viol et l’inceste. Je me souviens d’une petite fille de 11 ans qui après une de mes formations est venue me voir pour me confier que ce que je lui avais appris un an auparavant lui avait servi à oser dire “non” lors d’une tentative d’agression sexuelle dans les toilettes de

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son école… Cette action de prévention est donc vraiment indispensable, car il n’y a pas une école où je n’accueille pas la parole d’enfants victimes… Je suis persuadée que plus on informe et outille tôt les enfants contre les violences, plus on évite qu’iels y soient confrontés au cours de leur vie ! Chez Garance, on s’attaque aussi aux facteurs de risque qui rendent certains groupes de la population plus vulnérables aux agressions, comme les minorités de genre et/ou sexuelles. Nous avons ainsi développé des formations pour les femmes de 55+, les femmes racisées ayant un vécu migratoire et les femmes handicapées mentales et physiques pour qu’elles puissent à leur tour former leurs pairs. On organise aussi des marches exploratoires de l’espace public… On investit par exemple un parc ou une place et on analyse si l’espace est adapté ou non à nos besoins en tant que femmes. On constate souvent que la rue constitue pour beaucoup de filles un espace où elles ne s’attardent pas. Les équipements publics (les toilettes) et de loisirs (les terrains de sport) sont en effet souvent dédiés aux hommes. Ainsi, un urbaniste se défendait en m’expliquant qu’il avait pensé aux filles en mettant des bancs autour du terrain de foot qu’il avait aménagé dans un parc... Il y a donc encore du chemin avant l’égalité (rires) ! Mon militantisme féministe influence aussi ma parentalité. Mon fils de dix ans et ma fille de trois ans utilisent spontanément un vocabulaire inclusif. Ne pas systématiquement féminiser le nom des animaux ou des professions leur semble bizarre. J’élève mes enfants dans un environnement riche en diversité de modèles, que ce soit en matière d’identités de genre, d’expressions de genre, d’attirances sexuelles… J’espère grâce à cela leur donner toutes les clés pour être et devenir des humains ouverts et tolérants. J’ai foi en cette génération qui me bluffe par sa clairvoyance quant à la nécessité d’une égalité des genres. »

« L'AUTODÉFENSE, C’EST D'ABORD DÉCONSTRUIRE NOS PEURS... »

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