NUMÉRO
BUSINESS BELGIQUE
® BELGIQUE - FÉVRIER 2024 MENSUEL 5,95 €
QUELS SONT LES MEILLEURS PRODUITS BEAUTÉ DU MONDE ?
PARLONS CASH
COMMENT GAGNER PLUS D’ARGENT
LAURENCE MASSART
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Pour ce premier numéro de l’année, on se jette en 2024 la tête encore un peu dans le coton. L’année passée, le ELLE fêtait ses 20 ans, une période de remise en question qui nous a permis de vivre de grands moments. C’était donc l’occasion de repenser notre mission et de voir comment, à côté des grands thèmes que nous chérissons, comme la mode, la beauté, le lifestyle, nous pouvions également donner plus de voix à l’audace et l’innovation dans des secteurs que parfois nous ignorons. Le ELLE Active Forum, le rendez-vous des femmes actives en est un premier jalon (p. 82). Les ELLE Women of the Year, le second (p. 50). Dans ce numéro, il y a plus d’histoires que d’images, de portraits que de shoppings et de société que de mode. Je vous propose de rencontrer des dizaines de femmes qui, j’en suis certaine, vont vous bouleverser, vous donner des idées, des conseils et vous motiver. 2024 ne sera pas une année « de bonnes résolutions », mais de prise de décisions. Il faut donc prendre ce numéro « business » comme une mise en marche. Après toutes ces rencontres, j’ai décidé de prendre ma santé financière en main. De devenir ma propre petite entreprise et de suivre le parcours de ces femmes qui ont décidé de tracer leur carrière comme on imagine un business plan. Et, pourquoi pas, devenir riche ? On vous en dévoile déjà les clés en page 72.
Notre engagement féministe est le fil rouge de cette édition, il s’entremêle à la perfection avec nos ambitions. Ainsi, la semaine des 4 jours serait-elle une solution pour plus de parité ? Réponse en page 78. Et quid des femmes en politique ? Quelles sont les grandes figures féminines du pouvoir dans l’histoire récente du monde (p.66) ? Ce qui nous amène à notre plus grande fierté : l’interview exclusive de Laurence Massart (p.38). Élue Femme de l’année en 2023, la Première Présidente de la cour d’appel de Bruxelles est, pour moi, une immense source d’admiration. Je ne résiste pas à l’envie de vous dévoiler une partie du discours poignant qu’elle a prononcé lors de la cérémonie des ELLE Women of The Year, puisse-t-il vous donner des frissons et vous donner la force d’affronter tous les prochains défis qui vous attendent : « Les femmes ont indéniablement acquis des droits. Elles bénéficient, dans nos sociétés privilégiées, d’un statut quasi à l’égal de l’homme, et particulièrement dans l’accès à la fonction de juge, ce qui est loin d’être le cas dans tous les pays. Mais, ne nous leurrons pas, les crises économiques, sociales et culturelles sacrifient d’abord les femmes sur l’autel des mesures à prendre. Se pose, dès lors, la question de l’exercice effectif des droits des femmes (...) Restons vigilantes ! Très vigilantes ! Les résultats sont positifs, encourageants, mais le vent emportera en un souffle l’édifice patiemment construit pendant plus d’un siècle, si nous n’y prenons garde. »
Marie Guérin, rédactrice en chef _marieguerin
GABRIEL LELIEVRE
COMMENT VOUS PORTEZ-VOUS AVEC 2023 DERRIÈRE VOUS ?
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62 38 MODE 16 Frontrow : le tailleur est un art 23 Radar : nos must-haves de février 36 Pièce Unique. Elena Di Girolamo et son amour pour le look des années 80 56 Fashion Week à Rabat : elles ont lancé leur marque de mode 92 Édito mode : New York Diary
BUSINESS
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38 Laurence Massart, Femme de l'année : « Quand on est juge, on est un peu l’oncologue de la vie. On vient nous voir quand il n’y a plus rien qui va » 50 ELLE Women of the Year : qui sont les femmes de l'année ? 66 Les femmes au pouvoir : elles ont marqué l'histoire 72 On parle cash : comment gérer son bien-être financier 78 La semaine de 4 jours : vers une égalité des genres ? 82 ELLE Active Forum : comment booster sa carrière
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REPORTAGE 22 L'héroïne du quotidien : Myriam Leroy 62 Lou Doillon : « J'aime porter ce qui appartient aux gens que j'aime, et transporter avec moi leurs histoires » 88 Psycho rigolo. Et si on devenait égoïstes ? magazine ELLE 11
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BEAUTY 100 ELLE International Beauty Awards. Quels sont les meilleurs produits de beauté du monde ? 107 Beauty focus. Les must-haves beauté de février
110 An Selen, peintre en surface ou l'artiste qui travaillait dans sa piscine 116 Découvrez nos recettes romantiques 122 Direction Pine Cay, l'un des secrets les mieux gardés des Caraïbes 124 Hillside Beach Club, l'un des joyaux de la Méditerranée en Turquie
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EN COVER LAURENCE MASSART Photographie : Stephen Mattues Stylisme : Delphine Dumoulin Make-up : Kim Theylaert
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RÉDACTRICE EN CHEF
RÉDACTRICE EN CHEF ELLE.BE
DIRECTRICE ARTISTIQUE
COORDINATRICE ELLE.BE
Marie Guérin, mgu@elle.be @_marieguerin
Marie-Noëlle Vekemans, mnv@elle.be @maryvekemans
Iris Rombouts, iro@elle.be @imageboulevard
Jessica Fine, jfi@elle.be
SECRÉTAIRE DE RÉDACTION
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DIGITAL ART DIRECTOR @noemidellaira
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TRAITEMENT DE L’IMAGE Walter Vleugels, wvl@elle.be
@walt_wings
Johanna Webb, jwe@venturesmedia.be Kelly Gielis, kgi@venturesmedia.be Alexia Neefs, alexia.neefs@venturesmedia.be Valérie Decallonne, vdc@venturesmedia.be Nathalie Fisse, nfi@venturesmedia.be Elodie Andriveau; ean@venturesmedia.be
PRINT PRODUCTION COORDINATOR Amélie Eeckman, aee@editionventures.be
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Virginie Dupont feat. talkie-walkie srl
Lore Mosselmans (Chief Marketing Officer) lmo@venturesmedia.be Laura Collu (Senior Campaign Coordinator) lco@venturesmedia.be Marine Petrisot (Junior Campaign Coordinator) mpe@venturesmedia.be Yael Sempels (Junior Campaign Coordinator) yse@venturesmedia.be Dasha Croitoru (Junior Campaign Coordinator) dcr@venturesmedia.be
ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO
MATÉRIEL PUBLICITAIRE
PHOTOGRAPHIE
Justin Paquay, jpa@elle.be
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CORRECTEUR Geoffrey Favier
TRADUCTION
Juliette Debruxelles, Camille Vernin, Hélène Laloux, Jolien Vanhoof, Barbara De Munnynck, Maya Toebat, Eveline Janssens, Ringo GomezJorge, Stephen Mattues, Delphine Dumoulin, Kim Theylaert, Noémie Morren
Valérie De Jonghe, vdj@venturesmedia.be
EDITION VENTURES WOMAN CEO Bernard de Wasseige COO Florian de Wasseige fdw@venturesmedia.be IMPRIMERIE Roularta Printing DISTRIBUTION AMP ABONNEMENT
Par téléphone +32 (0)2 556 41 40 de 8 h à 16 h 30 / du lundi au vendredi par courrier AMP - viapress. be, Route de Lennik 451, 1070 Bruxelles. Par mail info @ viapress.be
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Didier Henet
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Le tailleur classique a fait son entrée dans la mode féminine il y a plusieurs décennies, grâce à Yves Saint Laurent. Ce printemps, les costumes masculins sont très doux et ludiques - en bref, ils sont plus féminins que jamais.
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Des épaules structurées, des épines acérées, des rayures colorées et des franges virevoltantes : la muse imaginée par Marni, Alexander McQueen et compagnie n’est certainement pas une page blanche. L’humour est la clé, même en tailleur.
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Tous les mois, Céline Pécheux met en lumière une Wonder Woman du quotidien.
r i a m L er oy
Cela fait 10 ans que l’écrivaine Myriam Leroy a vécu un raid de cyberharcèlement qui, selon les termes de la journaliste Lauren Bastide, lui a « foutu la vie par terre ».
« Tout a commencé le 30 novembre 2013, quand, dans une émission de Canal + pour laquelle on me demandait, chaque semaine, d’étriller une personnalité, je dédiais une chronique au polémiste antisémite Dieudonné. Il venait de consacrer une vidéo particulièrement homophobe à Yann Barthès. Bref, trois minutes plus tard, rien ne serait plus jamais pareil. La vie a pris, à partir de ce moment précis, un tour profondément anxiogène. La vie, ce serait être inondée de ce genre de notifications : “C’est du sperme de rabbin qui coule sur ton visage, chienne ?”, “Sale petite pute suceuse de bites sionistes, ferme ton trou à pipes” ou encore “Ce que ton rectum va se prendre peut être considéré comme totalement illégal”. La vie, ce serait sortir de chez moi allongée à l’arrière des voitures. Déguisée. Accueillir la police qui faisait des rondes dans le quartier et sonnait lorsqu’elle voyait une drôle de camionnette garée. Me lier d’amitié avec l’agent de sécurité qui m’accompagnait à Paris dans tous mes déplacements, même à l’intérieur des studios d’enregistrement. J’ai dû déposer plainte contre X pour faciliter l’intervention des forces de l’ordre si jamais un type passait à l’acte. Je n’en attendais rien car les agents, à l’époque, ne savaient que faire des plaintes pour menaces de mort et de viol via les réseaux sociaux. Ils ignoraient même ce qu’était Twitter. Cependant, un an et demi plus tard, la police me rappelait pour me dire qu’elle avait identifié une personne (sur des milliers), et me demandait si je voulais la poursuivre. J’ai dit non, par fatigue, par peur des représailles. “OK”, m’a dit la voix au téléphone, “de toute façon on le garde à l’œil dans le cadre de la tuerie du musée juif”. Je n’en ai jamais su davantage. Les menaces ont duré des mois. La psychose plus longtemps encore. Canal + a fini par me retirer le garde de sécu, car ça leur coûtait cher. J’ai poursuivi mon boulot à Bruxelles et à 22 ELLE magazine
Paris sans le moindre jour d’absence. Je prenais juste le train avec un chapeau et des fausses lunettes. Mais la vérité, c’est que cette affaire m’a butée. Bien sûr la grosse claque fut de constater que 100 % des agresseurs étaient des hommes, et que 100 % de leurs interventions exprimaient une haine virulente des femmes. Ce n’était pas moi qui étais attaquée – je n’étais pas connue en France – mais ce que je représentais à leurs yeux : une somme d’orifices prétendant à la parole. Ce fut aussi l’occasion d’avoir un aperçu de l’antisémitisme tout à fait décomplexé qui régnait, et dont je n’avais pas tout à fait conscience. La clémence envers “Dieudo” dont on justifierait les outrances par le soi-disant talent me laisserait longtemps pantoise (que des agitateurs de cette haine se revendiquent aujourd’hui philosémites ne devrait tromper personne, hélas le panneau de leur opportunisme n’a pas l’air suffisamment grand pour éviter d’y tomber). Mais l’amertume qui m’habitera le plus longtemps concerne le “traitement médiatique” de cette affaire, absolument dépolitisée. Des confrères, consœurs, parfois des collègues, qui se sont fendus d’articles, de publications et d’émissions dont l’objet était de tirer sur l’ambulance. Des professionnels des médias qui, au-delà de remettre une pièce dans la machine à harceler une pigiste d’à peine 30 ans, au-delà des éventuelles jalousies et inimitiés exprimées (ici un humoriste expliquerait un vilain post Facebook à mon sujet par le fait que je devais certainement le prendre pour un ringard, là une animatrice trouverait que je ne lui disais pas assez bonjour dans les couloirs…) hurlait surtout l’incroyable cécité du milieu par rapport à ce qu’on devrait appeler gynophobie plutôt que misogynie. Je retiens pourtant qu’ELLE m’a ouvert ses colonnes, pour un long papier plein de délicatesse, m’envisageant comme autre chose qu’une victime. Et que ça a suffi pour ne pas tout à fait le devenir. »
« CE FUT AUSSI L’OCCASION D’AVOIR UN APERÇU DE L’ANTISÉMITISME TOUT À FAIT DÉCOMPLEXÉ QUI RÉGNAIT, ET DONT JE N’AVAIS PAS TOUT À FAIT CONSCIENCE »
ROMAIN GARCIN
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DURAN LANTINK
Jolien Vanhoof I Marie Guérin I Elisabeth Clauss I Noemi Dell'Aira
PASSIONNÉMENT
LAUNCHMETRICS SPOTLIGHT
Quels sont les incontournables en février pour raviver la flamme ? Découvrez ce qu'il faut aimer intensément, passionnément, à la folie...
magazine ELLE 23
e ll e radar
BELLA!
À SON COU On le veut... Et pas uniquement pour
Le fait que Cathérine Hostekint, basée à Gand, se soit d’abord fait un nom en tant qu’historienne de l’art se reflète dans sa ligne de bijoux. Ces bijoux sont toujours inspirés par le symbolisme et l’imagerie des cultures anciennes, en particulier de l’Italie antique. L’année dernière, Hostekint a passé pas mal de temps à Rome, mais elle a récemment commencé une nouvelle vie et une nouvelle collection - L’Universo - à Florence.
camouffler les empreintes de nos nuits passionnées. Chocker ‘Iris’, 210 €. hugokreit.com
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KAWAII Pour marquer le coup du 50e anniversaire d’Hello Kitty, la créatrice Marie Martens a imaginé une collaboration pétillante et pleine de fantaisie. Les sacs Neufmille et Coachella arborent subtilement l’emblématique silhouette d’Hello Kitty, tandis que des charms et des sangles ajoutent une touche ludique. Disponible en trois teintes, chaque pièce est doublée du rose fluo signature. Une collection qui incarne le style espiègle de Marie Martens tout en rendant hommage à l’icône de notre enfance.
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Banane ‘Coachella Hello Kitty’, 375 €. marie-martens.com
L’une de nos pièces préférées de la collection SS24 : ce manteau trapèze d’Erdem en collaboration avec la marque britannique Barbour. Pour l’occasion, le créateur Erdem Moralioglu s’est plongé dans le riche passé de Deborah “Debo” Cavendish, la duchesse du Devonshire. Des morceaux de rideaux et d’autres tissus d’archives provenant de sa maison de Chatsworth ont été utilisés pour créer la doublure matelassée en patchwork. Une touche couture dans une veste pratique, en quelque sorte, puisque la base de ce modèle crie Barbour, qui fait fureur avec ses emblématiques vestes cirées depuis 1894. erdem.com 24 ELLE magazine
INA LEKIEWICZ LEVY, PRESSE
SO BRITISH
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POST-BARBIE Il n’y aura pas de deuxième film « Barbie », prétend Margot Robbie ? Mais que cela ne vous empêche pas de placer ces beautés roses en tête de votre wishlist. Baskets GT-2160, Cecilie Bahnsen x Asics, 220 €.
DANS LES BOIS Niché au coeur de la nature à Ciney, ce chalet insolite est le refuge idéal pour déconnecter le temps d’un week-end en duo ou en famille (il peut accueillir jusqu’à quatre personnes, dont deux adultes et deux enfants). À l’intérieur, l’ambiance cosy est au rendez-vous : l’entièreté du chalet est impeccablement décorée dans un style minimaliste, avec du bois et autres matériaux chauds. On se réchauffe à la lueur du feu du poêle à bois en fonte, ou on se glisse dans le bain nordique extérieur pour un moment de bien-être absolu. Différentes formules sont proposées, dont la box petit déjeuner, le fameux bain norvégien, la location de vélos électriques pour parcourir les environs, ainsi que des bouteilles de vin et champagne. Le rêve ! À partir de 230 € la nuit. beewoods.be
TOUT DOUX Leselles, fondé en 2019 par Liesbet Allaer, est le fruit de son amour pour la mode et sa vaste expérience dans le secteur.
EN ROUTE !
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Spécialisé en maille, le label offre une gamme variée et colorée. Parmi ses créations, on adore le pull Julia : doux, en mohair, avec une encolure ronde et des manches raglan bouffantes. Ce pull, mélangeant deux couleurs, présente le ton « milk » comme base, reflétant l’élégance
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DATE NIGHT À quoi bon fêter la Saint-Valentin si on a déjà mis la main sur ces escarpins ? Escarpins en velours et fleurs en sequins, 1.295 €, Jimmy Choo
The Wild Jewels est une nouvelle ligne de joaillerie belge qui se distingue par son minimalisme et ses prix abordables. Cette collection éthique, fondée par Gaëlle Verwest, privilégie l’or 14 carats et une fabrication artisanale en Inde. Les pièces sont produites en série limitée, avec des diamants de haute qualité et des emballages durables, c’est fin, c’est joli et élégant ! À partir de 195€ sur Thewildjwls.com
SEPI AGARI "Creato con amore" : tel est le slogan de la nouvelle marque belge de sacs à main Sepi Agari. La créatrice Sepideh Asghari a fait ses adieux à son emploi de conseillère financière dans le domaine de la mode pour se consacrer à sa passion pour la maroquinerie.
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Qu’est-ce qui définit votre style ? Je porte une grande attention aux détails, aux formes uniques et au choix des matériaux. Le cuir de première qualité, les tissus raffinés et les métaux précieux plaqués or garantissent une durée de vie extralongue. En outre, je veux offrir à mes client·e·s un sentiment et une expérience d’authenticité. C’est pourquoi je ne travaille qu’avec des collections capsules. 26 ELLE magazine
Sans surprise, les sacs sont fabriqués en Italie. Oui, ils sont fabriqués à la main en Italie par les meilleurs artisans, qui travaillent également avec les grandes maisons de couture. L’Italie est connue pour son riche patrimoine culturel en matière d’artisanat, une tradition que je tiens à perpétuer. Les prix varient entre 220 € et 600 €. sepiagari.com
PRESSE
Il n’y a pas de garantie de succès, quel que soit votre parcours. J’admire les personnes qui poursuivent leurs rêves et essaient de construire quelque chose de stimulant. Mon meilleur conseil ? Entourez-vous d’une équipe qui soutient votre vision et complète vos compétences. Votre cercle principal sera votre plus grand atout, dans mon cas il s’agit de ma famille. Sans eux, je ne serais pas là.
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« HAWAR », OÙ SONT LES ENFANTS BANNIS DE DAESH ?
28 ELLE magazine
« COMMENT AIMER L’ENFANT D’UN ENNEMI QUI A TUÉ ET TORTURÉ LES VÔTRES ? »
briser l’omerta. » Et cette question, obsédante : pourquoi le clergé yézidi, les médecins, les ONG et les officiels kurdes nient-ils leur existence ? Le résultat : un film bouleversant qui porte la voix de certaines survivantes. Et Pascale Bourgaux de préciser : « Ce film n’est pas un réquisitoire contre la communauté yézidie, au contraire. Il ne faut jamais oublier qu’ils ont énormément souffert pendant cette guerre. Plus de 10.000 personnes ont été tuées ou enlevées et violées. Comment aimer l’enfant d’un ennemi qui a tué et torturé les vôtres ? Certaines familles étaient prêtes à accepter ces enfants. Elles n’ont pas été entendues, mais, à leur risque et péril, ont œuvré en secret pour aider les mères, sur le terrain, à retrouver leurs enfants. » Reste qu’ensuite, il n’est pas possible pour ces femmes non mariées de se présenter face à l’administration et de déclarer la filiation. Ces enfants restent donc sans existence légale, ne peuvent pas aller à l’école, partent perdants dans la vie… Changer les lois (deux lignes, en fait), c’est changer la vie de milliers d’enfants. De milliers d’enfants bannis. « Hawar - Nos enfants bannis ». Réalisation : Pascale Bourgaux. Auteur·e·s : Pascale Bourgaux et Mohammad Shaikhow. Le 1/2 au Plaza, Mons / Le 11/2 au Centre Culturel Yézidi // Le 13/2 au Quai 10 à Charleroi // Prochainement diffusé sur la RTBF.
PRESSE
Le 3 août 2014, Daesh envahit l’Irak depuis la Syrie. En route de Raqqa vers Mossoul, les djihadistes ravagent les villages yézidis et appliquent leur plan abject : ils tuent les hommes et kidnappent environ 6.000 ou 7.000 jeunes femmes et enfants yézidis. Les fillettes et les femmes deviennent les « esclaves sexuelles » des djihadistes : elles sont vendues sur des marchés, échangées et violées quotidiennement. Ces enfants ne sont ni dans les camps de réfugié·e·s avec leurs mères, ni officiellement dans les orphelinats de la région, ni répertoriés dans aucun registre d’État civil… « Quelques semaines après l’invasion de l’Irak par Daesh, je pars au Kurdistan et réalise pour France2 “Envoyé Spécial” le premier reportage sur les marchés d’esclaves sexuelles et les viols massifs de Yézidies. Sans avoir étudié dix ans de médecine, je sais que la plupart de ces jeunes femmes vont tomber enceintes. Au début, je cherche des bébés, aujourd’hui, les plus âgés ont 9 ans. Le film pose la question de l’invisibilité de ces enfants… », explique Pascale Bourgaux, reporter et journaliste qui a couvert tous les conflits et crises de ces dernières années au Moyen-Orient. « La problématique du viol n’est pas seulement sexuelle, c’est un problème de pouvoir, de conquête de territoire. Se reproduire, fonder des familles est aussi le projet politique de l’État islamique. Considérés comme des “bâtards de Daesh” par les Yézidis, ces enfants sont bannis de la communauté. Aucune survivante ne doit revenir dans les camps avec l’(es) enfant(s) qu’elles ont eus en captivité, car la pureté du sang est centrale : les mariages mixtes sont interdits, tous les Yézidis sont nés de père et de mère yézidis. Des “tribunaux” improvisés enregistrent ces “abandons” sans vérifier si les mères sont réellement consentantes. » Car le film ne parle pas du viol, il parle du sentiment maternel dans le contexte atroce du viol… « L’une de ces femmes, Ana, prend la décision – quatre ans après sa libération – de traverser le Kurdistan en secret pour revoir sa fille Marya. C’est la première mère survivante yézidie à
reportage
elle
Texte Elisabeth Clauss DRIES VAN NOTEN
LA PIÈCE QU’ON N ’AVA I T PA S V U E V E N I R
QUI PORTE LA CULOTTE ? Les journées n’ont pas encore commencé à rallonger que déjà les shorts raccourcissent. Pour anticiper le printemps qui bourgeonne sous la froidure, la mode a pris des mesures radicales, c’est-à-dire minimales.
DIOR
CHANEL
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MAX MARA
Loin de pointer une personnalité futile ou fragile, cette culotte est symbolique : elle tient sur la hanche, comme on porte le monde.
LAQUAN SMITH
LAUNCHMETRICS SPOTLIGHT, PRESSE
Le microshort est aussi l’apanage des super-héroïnes et des stars de la pop. Madonna, Britney Spears, Beyoncé, J. Lo ou Miley Cyrus en ont fait des costumes de scène. C’est la tenue de travail des muses de cabaret, des danseuses de tout temps et des coureuses de fond. Le boxer réinterprété ne cache rien, et surtout pas une ambition qui se porte haut sur le deuxième chakra, le sacré. Le futur « summer body » est à comprendre dès aujourd’hui au sens propre : on sort en juste au corps, réalisant au passage de belles économies sur le bas.
FAITH CONNEXION
Dès que le thermomètre grimpera, on reconsidérera les culottes-vêtements que l’on a vues défiler lors de la dernière Fashion Week chez Mugler, Dries Van Noten ou Victoria Beckham, et qui pour être séduisantes restent un défi, à ne pas forcément relever littéralement. Si l’hiver nous fait encore frissonner les chevilles, on peut passer une jupe translucide par-dessus, enfiler un collant en dessous, révéler la culotte haute sous une grande chemise, la décaler avec un pull fin, ou ne rien faire de tout cela : cette pièce culottée est avant tout un postulat. Elle parle de liberté (de mouvement notamment), et de jambes assumées, forcément.
1 Body, American Vintage, 85€.
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UNE RENCONTRE INATTENDUE
HOLY ROSITA Du 26 janvier au 3 février, le Festival du film d’Ostende est de nouveau à
Une comédie romantique intelligente sur les névrosés artistiques à New York avec Anne Hathaway : combien de raisons faut-il pour avoir envie de voir un film ? Hathaway joue la femme du compositeur d’opéra Steven, un homme incroyablement talentueux atteint de nanisme. Pour sortir d’un marasme créatif, il couche avec une tentatrice un peu louche (rôle délicieux pour Marisa Tomei). Elle s’avère être une harceleuse qui demande l’aide d’un psychiatre (Hathaway). Triangle amoureux : oui. Des répliques cinglantes : oui. La réalisatrice Rebecca Miller signe un film de grande qualité. À partir du 17 janvier au cinéma
l’honneur et « Holy Rosita » est le film
TOUT SAUF TOI
d’ouverture. Rosita est une jeune femme
C’est la grande déception de la vie amoureuse : quand la magie se transforme en son contraire après une belle nuit. C’est ce qui arrive à Bea (Sydney Sweeney) et Ben (Glen Powell de « Top Gun : Maverick »). Mais lorsqu’ils se retrouvent au mariage australien de la sœur de Bea, aucun des deux ne veut se présenter comme célibataire. Les deux décident alors de faire semblant d’être le couple parfait. Pire idée de l’année ou début de quelque chose de magnifique ? « Tout sauf toi » (des producteurs de « Friends with Benefits ») est le film de la Saint-Valentin pour tou·te·s celles et ceux qui pensent que la reconstitution du Titanic est le summum du ridicule.
sans diplôme qui a grandi dans une famille d’accueil. Dans la blanchisserie où elle travaille, Rosita s’estime plus compétente que certaines collègues. Pourtant, son entourage pense qu’elle ne serait pas capable de s’occuper d’un bébé. Le réalisateur Wannes Destoop (de la série « Albatros ») pousse doucement Rosita à se rebeller : elle annule son rendez-vous pour l’avortement. Un film sensible qui évite les points de vue tranchés. À partir du 14 février au cinéma
À partir du 7 février au cinéma
MAY DECEMBER Le réalisateur Todd Haynes (« Carol ») fait appel à deux lauréats des Oscars pour son nouveau film. Gracie (Julianne Moore) a fini en prison il y a 20 ans ET dans tous les tabloïds pour avoir eu une liaison avec un enfant de 13 ans alors qu’elle était adulte. Entre-temps, elle est mariée à son Joe et ils sont les fiers parents de jumeaux. Mais Hollywood prépare un film sur ce vieux scandale et l’actrice Elizabeth (Natalie Portman) vient suivre Gracie pendant quelque temps, pour pouvoir incarner parfaitement le rôle. Et cette image miroir vivante pourrait bien – après tous les drames refoulés – être le facteur de stress de trop…
PRESSE
À partir du 24 janvier au cinéma
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RETINAL INTENSE
ET SI RÊVER VOUS FAISAIT RAJEUNIR Nouveau sérum de nuit à base de retinaldehyde pour tous types de peau*
*Test d’usage pour évaluer la sécurité et l’efficacité de Retinal intense par évaluation dermatologique et questionnaire subjectif sur 34 sujets de tous types de peau après application quotidienne pendant 12 semaines. Data on file, 2022.
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LES COMMENCEMENTS À 20 ans, on est invincible, comme le chantait Lorie. La vie est tourbillonnante, romantique, remplie de possibles. En ce début d’année, trois autrices s’emparent du sujet avec brio et nous livrent des romans à ne pas manquer.
NORMAL PEOPLE
DON’T DO LIST
À Cork en 2010, Rachel est étudiante et rencontre James sur leur lieu de travail. Coup de foudre amical, colocation immédiate et fusionnelle ; la paire conquiert son indépendance à coups de beuveries au vin bon marché, de sitcoms en DVD et de réinvention d’eux-mêmes. Innocent à l’origine, le crush de Rachel pour son prof aura pourtant des répercussions inattendues pour les deux amis. Drôle, doux-amer, « L’affaire Rachel » décrit le chaos de la vingtaine et l’intensité de l’amitié avec une honnêteté brutale mais tellement juste. À lire absolument !
Dans son quatrième livre, Laetitita Vitaud propose une critique féministe du concept de productivité, hérité de la révolution industrielle et qui envahit désormais nos vies professionnelles aussi bien que personnelles. Mais que désigne-t-elle, au fond ? Peut-elle vraiment mesurer tous les aspects du travail ? L’économiste énonce la nécessité de descendre la productivité de son piédestal, et nous invite à recouvrer des « espaces de non-productivité » dans nos vies, pour le bien de tous et toutes ! Laetitia Vitaud, En finir avec la productivité, Payot, 18 €
CRACHE L’OSEILLE
YOU GIVE ME FEVER
Fraîchement diplômée en philosophie, Anna est mise face à son manque de « compétences valables » par sa conseillère Pôle Emploi. Reléguant au second plan la vie de l’esprit, elle devient chauffeuse de salle pour une émission télé et joint laborieusement les deux bouts, mais vit une belle histoire d’amour avec Lulu. Lulu, qui un beau matin se met à vomir des billets de banque… Vacances, restos, sacs griffés : à quoi tient le fait de profiter vraiment de la vie, et quel prix a cet argent gratuit ? Loufoque, hypnotisant, charmant !
Coincée au lit, consumée par la fièvre, une femme se souvient des rencontres qui ont marqué sa vie : une ex, désormais présentatrice célèbre, un amant de passage, une amie intense mais volage, une mère angoissée. Elle retrace ainsi ses années formatrices, à travers les nuits à Stockholm, au tournant du troisième millénaire, et les souvenirs qui en restent aujourd’hui. Traduit dans une vingtaine de langues, ce roman touche en plein cœur et dévoile en français une plume à ne pas manquer. Ia Genberg, Les détails, Le bruit du monde, 21 €
Emma Tholozan, Le rire des autres, Denoël, 17 € 32 ELLE magazine
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Caroline O’Donoghue, L’affaire Rachel, Mercure de France, 23 €
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« J’ai pas envie que ma musique soit trop définie ni trop lisible, d’où le titre de mon album, “Dernier Orage” : c’est comme une espèce de tempête avec plein d’émotions et d’inspirations, et ça renvoie aussi à la fin d’un cycle, de l’adolescence à l’âge adulte, de l’immaturité à la lucidité. » Révélée au grand public en 2021 par sa cover psytrance du tube « jtm de ouf » de Wejdene, ELOI – qu’on se rassure – n’est pas là pour jouer les Lolita : « punk en vrai » qui aime confronter les genres et qui préfère le « flou » et le « fluide » aux conve-
nances et aux limites qu’on se fixe, notre nouvelle Parisienne préférée (25 ans, et l’énergie qui va avec) compte bien « partir à la guerre » (« Le Risque ») pour « dégrader les emblèmes » (« Pyromane ») et « dessiner des ronds dans des carrés » (« Volcan »). Traduction en musique : ELOI c’est ni de l’électro, ni de la (french) pop, ni du rock, ni de l’EMO, ni de la cold wave, ni du synthpunk mais tout ça à la fois, dans un joyeux déluge qui fascine parce qu’il n’est pas des plus habituel. « C’est électrique quoi, et puis j’écoute et j’expérimente tellement de trucs que parfois c’est dur à canaliser. » Elle qui avoue avoir eu une « adolescence très rock’n’roll », partagée entre une famille très artistique (une grand-mère pianiste, un père compositeur pour la télé, un frère batteur et beatmaker, un grand-père chanteur d’opéra, une mère productrice de cinéma), des études en Arts déco et la scène rock et rave alternative, sait désormais ce qu’elle veut, et où elle va : vers un ailleurs qui s’éloigne du chaos, de l’orage, comme si ce premier disque lui avait permis de faire « table rase », pour aborder l’avenir en toute sérénité… « De toute façon, la musique pour moi c’est tellement évident, ça fait partie de ma vie depuis que je suis toute petite, que j’ai jamais envisagé de faire carrière là-dedans… » Dedans ou dehors, avec ou sans cet Auto-Tune qui brouille sa voix « très grave » pour l’empêcher de se sentir « trop à poil », ELOI n’a désormais plus peur de regarder devant comme derrière, puisqu’elle a décidé toute seule de s’imposer au monde, et à nous. Les prévisions pour 2024 sont formelles : déferlement d’ELOI dans tes playlists et dans tes festivals, et attention ça va faire mal.
ELOI, « Dernier Orage » (Novembre Eternel). @el0000i. En concert aux Nuits Botanique le 27 avril. 34 ELLE magazine
OLIVIA SCHENKER
C’EST UN INCENDIE QU’ON NE PEUT PLUS ARRÊTER
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EYE CATCHER Chaque mois, notre directrice artistique, Iris Rombouts, sélectionne un accessoire de premier ordre.
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e ll e reportage Texte et photo Ringo Gomez-Jorge
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PIÈCE UNIQUE
Tout·e amoureux·euse de la mode chérit sa garde-robe. Mais quel article obtient la médaille d'or du chef-d'œuvre absolu ? Nous avons posé la question à Elena Di Girolamo (60 ans), propriétaire d'une boutique à la retraite, qui chérit encore aujourd'hui le look italien des années quatre-vingt.
n pensant à votre question, j’ai sorti plusieurs vestes courtes en cuir. Dans mes jeunes années, j’en étais vraiment accro. C’est parce que je n’ai jamais voulu être une madame chichi. Dans une tenue parfaitement repassée, je ne me sens pas moi-même. Il doit y avoir une certaine nonchalance dans mes vêtements et ces vestes en cuir l’expriment. » « Bien sûr, le fait que le cuir était très à la mode dans les années 1980, les années de ma jeunesse, joue également un rôle. Ma tenue se composait généralement d’un jean ou d’un legging associé à un cardigan et des bottes hautes. Mes marques préférées étaient The People of The Labyrinths, Rifat Ozbek, Martine Sitbon et Calugi e Giannelli. C’est surtout de cette dernière marque que j’ai déniché plusieurs pièces folles, par exemple un gilet en cuir au dos ouvert avec des diables en bronze qui y sont attachés, ainsi qu’une veste avec des plastrons en métal et resserrée à la taille. Ces pièces ont un côté rebelle que j’apprécie beaucoup. Il faut savoir qu’en tant que jeune femme, je m’habillais plutôt sobrement. Je me maquillais à peine. Comme je portais des pièces avec des détails intéressants, j’ai réussi à éviter que cette sobriété ne devienne fade. »
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« J’apprécie principalement les marques italiennes. D’ailleurs, je suis moi-même italienne. Ce qui est plus important, c’est l’influence du magasin GG&P qui se trouvait à l’époque à Malines. Le propriétaire avait particulièrement bon goût et était un bon ami. Le décor de cette boutique valait à lui seul la peine d’être vu. C’est la boutique où j’allais le plus souvent et elle a donc contribué à définir mon style. » « L’amour de la mode m’a habité dès l’enfance. J’ai vécu dans le Limbourg, où il n’y avait rien à faire en matière de mode dans les années 1980. Lorsque je me suis retrouvée à Malines grâce à mon frère qui y avait un restaurant, mes yeux se sont ouverts. Malines est aujourd’hui considérée comme une petite ville, mais comparée au Limbourg de mon époque, elle semblait grande. À un moment donné, j’ai également ouvert un magasin et j’ai fini par vendre des pièces de mode pendant plus de 20 ans. Je me concentrais sur les pièces de fin de série de grandes marques comme Versace. Un tel magasin n’était pas courant à l’époque. » « Je dépensais beaucoup d’argent dans les vêtements, comme beaucoup de filles de mon âge. Pour les bottes, j’ai vraiment dépensé des fortunes. Mais je n’achetais que des chaussures de qualité. Mes Prada, par exemple, sont indestructibles. Outre les chaussures, j’ai aussi quelques sacs à main : Louis Vuitton, Bulgari, Chanel... Et beaucoup de bijoux (rires). On est jeune qu’une fois ! J’ai déjà transmis ce message à ma fille. Il y a quelque temps, elle était à Rome et hésitait à acheter des chaussures d’une valeur de plus de 1.000 euros. Je lui ai immédiatement dit : “Achèteles quand même.” J’imagine bien que toutes les mères ne disent pas ça. »
reportage
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« LES VESTES EN CUIR EXPRIMENT UNE CERTAINE NONCHALANCE »
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e ll e Women of the Year Texte Céline Pécheux Photos Stephen Mattues
F E M M E D E L’A N N É E
AURENCE MASSART 38 ELLE magazine
Elle est la deuxième premier président de la cour d’appel de Bruxelles de l’histoire… Femme belge de l’année 2023 élue à l’unanimité, Laurence Massart a acquis une expérience qui la convie à l’humilité. Sous la robe noire ou rouge qui lui fait armure, la magistrate, qui mesure le poids du pouvoir légal qu’elle exerce, parle avec lucidité de l’écart entre les principes et valeurs qui la guident et la réalité à laquelle elle est confrontée.
e ll e Women of the Year Saluée par tou·te·s pour avoir endossé avec beaucoup d’humanité le rôle de présidente de la cour d’assises lors du procès des attentats du 22 mars 2016, Laurence Massart n’est pas à son coup d’essai. Au fil de sa carrière, cette juriste hors pair a participé ou présidé de nombreux procès pénaux de grande envergure comme le génocide au Rwanda, les attentats du Musée juif de Bruxelles ou encore la catastrophe de Ghislenghien… Sur ses épaules pèse aussi le poids du quotidien judiciaire, crimes, violences conjugales ou placements d’enfant. Pour le ELLE Belgique, elle se prête avec humour et humilité au jeu de l’interview et du shooting mode, consciente que sa réussite peut servir d’exemple pour la nouvelle génération de femmes juristes qui veut gravir les échelons. « J’ai souvent été critiquée car je voulais qu’on m’appelle madame le premier président et non la première présidente… Parce que pour moi, peu importe que je sois une femme, je mets mes fesses dans le même siège que mes prédécesseurs. J’endosse exactement la même fonction qu’eux et je l’exécute avec la même rigueur et les mêmes compétences. Je voulais donc avoir exactement le même titre. C’est une manière de protéger la fonction. Je ne veux pas donner l’occasion à certain·e·s de la dévaloriser sous prétexte qu’elle soit endossée par une femme. » Rencontre avec un être humain exceptionnel.
D’où vient votre amour pour la justice ? Je viens d’un milieu populaire avec des parents très ouverts. À la maison, on discutait de tout et on pouvait avoir des débats enflammés sur des sujets de société clivants comme sur la géopolitique. Ma soeur et moi, on avait la parole au même titre que les adultes. À l’école, j’étais déjà très engagée et j’avais à cœur de
« QUAND ON EST JUGE, ON EST UN PEU L’ONCOLOGUE DE LA VIE. ON VIENT NOUS VOIR QUAND IL N’Y A PLUS RIEN QUI VA »
défendre les droits des un·e·s et des autres. On parle ici du début des années 70, une période marquée par la légalisation de la contraception et de l’avortement… Après mes humanités, j’ai hésité entre des études de journalisme (pour devenir grand reporter) ou de mathématiques. À la dernière minute, je me suis inscrite en droit à l’ULB. Je suis devenue avocate. J’ai pratiqué au barreau de Charleroi, ma terre natale, à laquelle je reste très attachée. Ma carrière est intimement liée à cette histoire d’amour que j’entretiens entre Charleroi – mon fief – et Bruxelles – ma ville d’adoption. Ce sont deux villes cosmopolites où il y a une grande liberté et richesse culturelle. Cette diversité force l’ouverture d’esprit et l’humilité.
Quels ont été les moments marquants de votre carrière? Les grands procès sont toujours des moments marquants même si, selon moi, il n’y a pas de petits ou de grands dossiers car, pour le justiciable, son dossier, c’est celui de sa vie ! Ce qui change, c’est que les grands procès, ce sont des tranches de vie. Il y a un avant et un après. On est totalement immergé dans le procès et la vie « en dehors » continue sans nous. Quand le procès se termine, il faut un temps d’adaptation avant de retrouver le cours de sa vie. On a changé et le monde autour aussi.
Comment se prépare-t-on à présider un procès tel que celui des attentats du 22 mars? Comme pour un marathon ! Il faut d’abord se préparer psychiquement à quitter sa bulle pour entrer dans un tunnel. Un procès d’envergure comme celui des attentats de Bruxelles, c’est énormément de travail : des milliers de documents à étudier et à emmagasiner, des centaines d’heures de réflexion pour organiser au mieux les débats… Il n’y a plus de temps pour quoi que ce soit d’autre. Pour éviter de craquer, il faut s’écouter et prendre le temps qu’il faut pour prendre les bonnes décisions.
Être juge, c’est aussi être confronté·e aux facettes les plus sombres de l’humanité. Comment faites-vous pour ne pas être hantée par les crimes décrits dans les procès que vous présidez ? La pédophilie, le viol, les maltraitances intrafamiliales sont des dossiers très difficiles à supporter… Pour me protéger et protéger mon entourage, j’essaye de laisser tout dans ma toge. Quand je la raccroche à sa patère, j’y laisse les images, les mots, les visages, tout ce que j’ai vu et entendu durant les débats. Mais il ne faut pas être dupe non plus. Il faut garder une juste distance. Si vous mettez la toge trop loin de vous, vous n’êtes plus dans la réalité de ce que vit le justiciable. Vous ne le comprenez plus. Pourtant, il faut que vous soyez assez proche de lui pour que votre décision ait du sens, qu’elle soit juste et •••
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« JE TIENS BEAUCOUP À MA TOGE NOIRE QUI EST MA PREMIÈRE TOGE D’AVOCATE. ELLE M’AIDE À METTRE LA JUSTE DISTANCE ENTRE MOI ET LES JUSTICIABLES »
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légitime. Si la toge est trop près de vous, vous fusionnez avec les problèmes des justiciables et vous vous effondrez. Je remarque qu’il y a plus de risques d’effondrement dans les affaires familiales qu’au pénal. C’est révélateur de la violence que peuvent représenter les différents familiaux. Ce qui me sauve, c’est l’humanité. On apprend tellement sur soi au travers des victimes, mais aussi au travers des accusé·e·s. On révèle toute la part sombre qu’on a en soi comme la part lumineuse. C’est cette humanité qui me donne l’énergie de continuer. C’est une technique comme une autre. Chaque juge a sa débrouille.
Quand on a l’avenir d’autrui entre ses mains, comment trancher avec la conviction qu’on a pris la bonne décision ? Si on ne sait pas trancher, il faut changer de métier ! Pour trancher, on a des outils imparables qui sont le droit, le bon sens, la rigueur, l’équité… Personnellement, j’ai besoin de temps, d’écouter les gens, de me poser des questions, de laisser reposer – même si, dans notre société où le devoir
de rentabilité est omniprésent, un juge qui réfléchit est quasiment une injure ! Mais je ne pourrais plus me regarder dans le miroir si je devais prendre des décisions dans la précipitation, tout ça pour être rentable sans m’inquiéter du sort du justiciable. C’est parce que je prends le temps de bien faire mon travail, de peser le pour et le contre, que je vis en mon âme et conscience chaque décision que je prends.
Une grande responsabilité dont vous avez conscience ? Est-ce qu’on se rend compte de sa responsabilité ? Est-ce qu’il faut s’en rendre compte ? Quand on prend une décision dans une affaire familiale, on bouleverse forcément l’équilibre d’une famille et donc il faut bien réfléchir à ce qu’on fait. De même, si on acquitte un accusé, on laisse des victimes sans réponse à leur douleur. Le risque aujourd’hui, avec cette injonction de rentabilité, c’est que le magistrat ne puisse plus prendre en compte les conséquences de ses décisions. Qu’il devienne indifférent parce que trop pressé. La justice est un des piliers fondamentaux de notre démocratie. L’assécher a des conséquences désastreuses. Il n’y a rien de pire que l’absence de justice dans une société.
Alors que les plaintes concernant les féminicides, les viols, les violences faites aux femmes sont de plus en plus prises en compte par le monde judiciaire, peu de jugements aboutissent à une condamnation. Comment l’expliquez-vous ?
L AURENCE EN BREF Entrée dans la magistrature en 1997, après une carrière au barreau entamée en 1988, Laurence Massart s’est orientée vers le droit pénal qu’elle pratique depuis quasi 27 ans en qualité de juge. Aussi passionnée par la géopolitique que déterminée à défendre les valeurs universelles des droits de l’Homme, elle gravira avec détermination tous les échelons juridictionnels et arpentera les salles d’audiences pénales depuis le tribunal jusqu’à la cour d’appel, depuis la fonction de juge jusqu’à celle de premier président d’une cour d’appel, tant à Bruxelles qu’en province. Elle préside avec l’intégrité qui la caractérise des cours d’assises où les crimes de sang les plus graves sont jugés. 44 ELLE magazine
Le coeur du problème, c’est le manque de moyens humains et financiers ! Il y a énormément de dossiers en cours et le monde judiciaire a bien compris l’importance de juger ce genre d’affaires. On poursuit, on est attentifs, mais on a désinvesti la justice. Dans ce genre de procès comme dans les autres, on a besoin d’un juge, d’une salle d’audience, d’un greffier. Je me bats pour que ce soit le cas, mais on manque de moyens. Ensuite, il ne faut pas oublier que nous vivons dans un État de droit. Lors d’un tel procès, on ne peut pas condamner quelqu’un sans preuve, or ce sont des crimes où les preuves matérielles sont difficiles à apporter. En tant que femme, les violences, les viols, les maltraitances me sont insupportables. En tant que juge, j’ai le devoir de partir de la présomption d’innocence selon laquelle l’individu que j’ai devant moi est innocent et que c’est au procureur de m’apporter la preuve qu’il ou elle est coupable. Si j’ai un doute – et même si dans mon for intérieur je me dis qu’il ou elle est coupable –, je l’acquitterai. Il y a donc une frontière, entre ma sensibilité de femme et mon rôle de juge, que je m’interdis de franchir. C’est le prix à payer pour que, si condamnation il y a, elle soit claire et légitime. C’est pour toutes ces raisons qu’il faut encourager les femmes violentées à se rendre chez le médecin pour obtenir un constat médical et à la police pour déposer une plainte… Des démarches qui pourront faire office de preuves lors du procès. D’où l’importance des relais médicaux et psychologiques qui •••
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« IL N’Y A RIEN DE PIRE QUE L’ABSENCE DE JUSTICE DANS UNE SOCIÉTÉ »
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« IL Y A UNE FRONTIÈRE, ENTRE MA SENSIBILITÉ DE FEMME ET MON RÔLE DE JUGE, QUE JE M’INTERDIS DE FRANCHIR. C’EST LE PRIX À PAYER POUR QUE, SI CONDAMNATION IL Y A, ELLE SOIT CLAIRE ET LÉGITIME »
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recueillent le témoignage des victimes et les aident à constituer un dossier solide pour poursuivre les agresseurs.
Votre bienveillance, votre humanité et votre empathie envers les justiciables sont des qualités qui ont été soulignées dans la presse à l’issue du procès des attentats du 22 mars… Des qualités souvent associées au fait que vous êtes une femme. Est-ce qu’une femme jugerait différemment d’un homme ? Je ne le pense pas. Il y a des magistrats hyper autoritaires et des magistrats très empathiques. Par contre, il faut bien avouer que dans le pénal – qui est ma matière – il y a beaucoup plus d’hommes que dans le droit de la famille où il y a plus de femmes. Il reste donc des stéréotypes, bien ancrés qu’il faut dépasser. Je suis personnellement persuadée que l’égalité totale homme-femme passera par l’éducation des petits garçons. Comme les filles sont aujourd’hui éduquées à être libres et indépendantes, il faudrait que les hommes soient éduqués à être empathiques et sensibles. Il n’y aurait alors plus de raison de faire de distinctions. Plus de métiers proprement féminins ou masculins. On reconnaîtra alors qu’on est tous et toutes capables d’endosser les mêmes fonctions.
Dans le monde judiciaire et plus précisément celui de la magistrature, avez-vous le sentiment qu’en tant que femme, il faille en faire plus pour grimper les échelons de la hiérarchie ? Quand j’ai été nommée premier président de la cour d’appel de Bruxelles en 2019, j’étais la seule femme sur dix premiers présidents en Belgique, mais les choses évoluent. La cour d’appel de Liège est aujourd’hui présidée par
ÉQUIPE DE PRODUCTION Stylisme : Delphine Dumoulin Coiffure et make-up : Kim Theylaert Assistante photo : Noémie Morren
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« COMME LES FILLES SONT AUJOURD’HUI ÉDUQUÉES À ÊTRE LIBRES ET INDÉPENDANTES, IL FAUDRAIT QUE LES HOMMES SOIENT ÉDUQUÉS À ÊTRE EMPATHIQUES ET SENSIBLES »
une femme, Evelyne Lahaye, et nous aurons en septembre prochain, Marie Dupont, la toute première femme bâtonnière du barreau de Bruxelles (et le troisième barreau francophone au monde !). Malgré tout et même si aujourd’hui les hommes et les femmes sont égaux en droit et ont toutes et tous les mêmes possibilités d’accéder aux postes importants, les femmes doivent parfois prouver – plus que les hommes – leur légitimité dans un monde encore un peu machiste. Je me souviens qu’à mes débuts, certains hommes me coupaient la parole ou me donnaient des conseils… Après, je ne veux pas généraliser car la grande majorité des hommes sont nos alliés dans ce combat vers plus d’égalité, mais il faut tout de même rester vigilant. Rien n’est acquis définitivement… surtout quand on parle des droits des femmes.
Comment gérer sa vie privée quand on a une fonction comme la vôtre ? Dans la magistrature, c’est comme dans le privé, on bosse énormément et bien souvent sans compter nos heures. En période de procès, on doit être disponible tout le temps, soir et week-end compris, ce qui réduit considérablement le temps consacré à notre vie privée et/ou vie de famille. Quand le procès est terminé, la vie reprend son cours et on reprend son souffle. C’est un métier passion. Il nécessite forcément des sacrifices. Petits, mes enfants ont vécu dans les palais de justice. Comme toutes les mamans, je trouvais des plans B pour combiner vie professionnelle et vie privée. Aujourd’hui, la charge mentale est mieux répartie. C’est, plus qu’avant, une affaire de couple, et c’est tant mieux.
Le prix de la Femme belge de l’année vous a été décerné à l’unanimité par un jury composé de huit femmes leaders dans leur domaine… Est-ce important pour vous de recevoir ce genre de reconnaissance ? Je suis très fière et honorée par ce prix. Il faut savoir – de temps en temps – accepter les fleurs que l’on vous offre ! Mais c’est aussi une responsabilité. Je pense que j’incarne la femme de l’année car j’ai été très exposée, mais il y a beaucoup d’autres femmes de l’année. Je voudrais dédier ce prix à Marie Popelin, figure féministe peu connue du grand public, qui, 100 ans presque jour pour jour avant mon inscription au barreau, marquait le combat pour l’égalité des droits en Belgique en devenant la première femme docteur en droit du royaume. Ce prix booste aussi mon ambition de continuer à me battre pour une justice efficace. Pourquoi pas un jour à l’international ? J’en ai en tout cas l’envie et l’énergie.
SAVOURER, MÊME SANS ALCOOL DES COCKTAILS SANS ALCOOL GRÂCE À NONA
NONA GINGER
« Bien trop souvent, on me servait des mocktails sucrés à l’excès lorsque je commandais un apéritif sans alcool. Avec NONA, je veux permettre aux gens de savourer des cocktails sans alcool, sans compromis sur le goût, la qualité, et l’expérience. »
& ANANAS
Ingrédients pour 1 mocktail 6 cl de NONA Ginger
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6 cl de jus d’ananas
Santé, Charlotte }
1,5 cl de sirop de sucre
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Glace en cubes et pilée
Méthode
COMMENT BUVEZ-VOUS NONA ?
1. Remplir un shaker* avec NONA Ginger, du jus d’ananas, du jus de citron vert, du sirop de sucre et quelques glaçons.
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e ll e Women of the Year Texte Marie Guérin Photos Maurine Wilmus
QUI SONT LES FEMMES QUI FONT AVANCER LA BELGIQUE ? Le 5 décembre, lors de la cérémonie ELLE Women Of the Year, huit femmes ont été récompensées pour leur parcours exceptionnel. Elles nous parlent de leur mission, de leur passion et de leur impact.
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Women of the Year
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Cette cérémonie nationale, inédite en Belgique, a récompensé des femmes exceptionnelles dans huit catégories : la technologie, la science, la culture, le sport, l’entrepreneuriat, la société, le prix du jury pour la carrière et, bien sûr, la Femme de l’année 2023, Laurence Massart.
TECHNOLOGIE ROSANNA KURRER Elle est la cofondatrice et directrice générale de CyberWayFinder, un programme intensif en cybersécurité destiné prioritairement aux femmes lancé en 2017.« Notre mission est double : permettre et soutenir des profils diversifiés, en particulier les femmes, qui font pivoter leur carrière vers la cybersécurité, même si elles n’ont pas une formation d’ingénieur ou d’informaticien. Cela signifie que nous partons vraiment de zéro avec tous les grands principes de la cybersécurité. Il existe actuellement une pénurie de compétences dans le secteur et nous visons à y remédier en permettant aux femmes qui détiennent les compétences transférables nécessaires de s’orienter vers ce domaine en pleine croissance. » Cela nous amène à sa seconde mission, plus large, qui consiste « à contribuer aux efforts visant à garantir la sécurité des infrastructures critiques en Belgique et en Europe, et à sauvegarder notre société civile et notre mode de vie démocratique ».
QUEL EST SON IMPACT ? « Depuis 2017, la majorité de nos ancien·ne·s élèves ont réussi dans la cybersécurité. Plus de femmes travaillent maintenant dans ce domaine en Belgique, occupant même des postes de direction. » LES FEMMES ET LA CYBERSÉCURITÉ. « Les femmes apportent des compétences diverses, essentielles pour relever les défis complexes de la cybersécurité. Leur visibilité encourage également d’autres femmes à rejoindre ce domaine. »
Alors, comment briser le plafond de verre ? « L’une des façons de surmonter les obstacles est de ne pas se laisser submerger par eux. Il y avait tellement d’obstacles à ma réussite, puisque je suis originaire des Philippines, que j’ai étudié au Japon et que j’ai ensuite déménagé plusieurs fois – il n’a pas été facile de repartir à zéro à chaque fois. La société exerce une pression énorme sur les femmes pour qu’elles réussissent à la maison et au travail. Il est si facile de se sentir dépassée. J’ai donc fermé les yeux – métaphoriquement – et je me suis lancée dans la création de ma propre entreprise, je me suis concentrée sur le défi à relever et j’ai procédé étape par étape. Mon objectif était de créer un impact mesurable. Pour m’aider à avancer pas à pas et à me concentrer sur chaque petite étape sans me laisser submerger, je me suis constamment rappelé que ma réussite était liée à celle des femmes de notre programme (en particulier celles qui avaient le plus d’obstacles à franchir). Si je travaillais dur pour prouver qu’elles pouvaient réussir, je savais que je le pouvais aussi. » Cyberwayfinder.com
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e ll e Women of the Year
SOCIÉTÉ CHLOÉ MIKOLAJCZAK
ENTREPRENEURIAT CELESTINA JORGE VINDES Fondatrice de Pépite Blues, une librairie générale à Ixelles qui met les afrolittératures du monde entier à l’honneur : des œuvres produites par des Africains, des Afro-Européens, des Afro-Américains, des Afro-Caribéens, entre autres. « Ma mission est d’ouvrir nos imaginaires à la pluralité du monde, des voix, des existences, des possibles... à travers la littérature et le livre. » Son fil rouge, c’est donc l’Afrique comme point de départ à de multiples rencontres.
QUEL EST SON IMPACT ? « Il s’agit d’un impact réciproque. La librairie s’est aussi façonnée au contact de sa communauté diverse qui permet d’ouvrir la sélection à de nombreux univers et expressions artistiques. » LES FEMMES ET L’ENTREPRENEURIAT . « Nous, femmes, faisons partie du monde. Ignorer nos réalisations, l’impact réel de notre présence serait continuer à vivre dans le mensonge. Et on ne peut plus se le permettre. L’entrepreneuriat, l’édition, n’y échappent pas, les femmes ont toujours travaillé dans le secteur. Il s’agit aujourd’hui de reconnaître leur juste place et leur empreinte. » Et pour y arriver, Celestina prend du recul. « En me rappelant sans cesse que je ne suis ni la première ni la seule à essayer, que le “risque” d’y arriver est aussi grand que celui de ne pas y arriver. Je veux partager à la prochaine génération que chacun·e d’entre eux est une partie du monde. Leurs existences, aspirations et expressions sont importantes. Autant que ceux de tout ce qui les entourent. Humains et non-humains. » Pépites Blues, 35, rue Lesbroussart,1050 Ixelles. Pepiteblues.be 52 ELLE magazine
Pour l’activiste pour la justice climatique et sociale, le moins que l’on puisse dire, c’est que ce prix a été une surprise. « J’étais très étonnée, mais également extrêmement honorée de voir l’activisme environnemental mis à l’honneur par le jury et le ELLE. Le militantisme n’a pas toujours une image très glamour ou même inspirante, alors que l’on se bat pour un futur souhaitable pour tou·te·s – c’est très gratifiant de voir notre action récompensée de la sorte. » En quoi consiste l’engagement de Chloé ? « Je coordonne des campagnes au niveau européen sur des sujets environnementaux tels que l’influence des lobbies des énergies fossiles sur les politiques européennes ou encore la loi de restauration de la nature. Je fais également partie de plusieurs collectifs citoyens organisant des campagnes sur des sujets tels que l’exploitation minière des océans ou encore une économie post-croissance. J’ai cocréé Buffet Belge, un canal Télégram qui permet d’informer plus de 600 membres sur les opportunités d’implication dans diverses campagnes en Belgique francophone, et suis porte-parole de Code Rouge, un mouvement de désobéissance civile en Belgique. »
QUEL EST SON IMPACT ? « J’ai commencé à m’engager réellement en 2018 lors des manifestations massives pour le climat. De là, j’ai rejoins puis cocréé des collectifs citoyens actifs sur divers sujets, j’ai commencé à mobiliser massivement le public et surtout j’en ai fait mon métier en travaillant pour diverses ONG européennes. En tant que mouvement, toutes nos victoires sont collectives. »
LES FEMMES ET LE MILITANTISME. « Dans le mouvement climat, on observe très nettement qu’une majorité des militants sont des femmes, voire des jeunes filles. C’est essentiel de visibiliser ce travail et cet engagement, souvent très dur psychologiquement (surtout à l’heure des réseaux) afin de reconnaître leur apport dans la lutte. » Les femmes sont donc engagées, mais peu présentes dans les prises de décision. « On l’a encore vu à la COP28, sur la photo de famille des décideurs qui y participaient, seules 15 sur 133 étaient des femmes. Or, des études le montrent, les pays où les femmes sont plus nombreuses au Parlement sont plus enclins à ratifier les traités environnementaux et à adopter des politiques de lutte contre le changement climatique. Les femmes ne sont pas seulement les principales victimes des désastres environnementaux, elles sont également les pionnières de nombreuses solutions et d’alternatives. »
Women of the Year
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SCIENCE ET RECHERCHE PROFESSEURE KARINE VAN DONINCK Elle a fondé l’unité de recherche de biologie moléculaire et évolution à l’ULB avec, au cœur de ses recherches, des micro-organismes aux caractéristiques uniques : les rotifères. Elle explore également l’interaction entre l’art et la science, la rendant plus accessible et source de création. « Ce prix est une reconnaissance significative dans un monde plus large que la science, touchant surtout les femmes. C’est essentiel pour moi, car je milite pour inciter davantage de jeunes filles à embrasser des carrières scientifiques. » Une mission qui s’inscrit déjà dès les premières années du cursus : « J’enseigne aux premières années universitaires, touchant ainsi un grand nombre d’étudiant·e·s. Je partage ma passion pour la science et j’ai intégré des artistes dans mon équipe pour traduire nos découvertes en œuvres artistiques, rendant la science accessible et engageante pour un public plus large. »
QUEL EST SON IMPACT ? « Nous avons déposé un brevet à la suite de la découverte d’une molécule unique chez les rotifères qui semble leur conférer une résistance à la radiation. Cette molécule est apparentée à celles retrouvées chez les bactéries ; les rotifères ont notamment une capacité exceptionnelle à intégrer du matériel génétique externe dans leur génome comme des gènes de bactéries, plantes ou champignons. Nous avons également expérimenté en introduisant ce gène dans des cellules humaines, ce qui les rend plus radiorésistantes. Cette découverte a un potentiel d’application en immunothérapie et dans d’autres domaines. »
LES FEMMES ET LA SCIENCE . « La diversité enrichit la science. Hommes
sélection des candidats. En Europe, je sens un environnement plus favorable pour les femmes, notamment grâce à des politiques de bourses européennes tenant compte du congé de maternité. » Alors, où se crée la différence qui aboutit à une sous-représentation des femmes ? « Il y a beaucoup d’étudiantes dans des domaines comme la biologie et la chimie, mais le défi survient après le doctorat, pendant les post-docs. Les bourses sont incertaines et les contrats courts. Pour les femmes souhaitant fonder une famille, c’est un obstacle majeur. Nous envisageons des solutions comme la flexibilité des lieux de recherche, évitant la nécessité d’aller à l’étranger, et l’assistance pendant la maternité, comme la priorité dans les crèches universitaires. »
et femmes apportent des perspectives différentes, ce qui est crucial pour une approche complète des questions scientifiques. La diversité de genre et culturelle dans les jurys influence également l’évaluation des dossiers de recherche et la magazine ELLE 53
e ll e Women of the Year
QUEL EST SON IMPACT ? « J’espère avoir offert aux artistes des possibilités de créer et de présenter des œuvres qui n’auraient pas existé autrement, d’avoir fait découvrir au public des pratiques ou des idées qu’il n’aurait pas rencontrées autrement. Et j’espère avoir fait sourire les un·e·s et les autres en cours de route ! »
LES FEMMES ET L’ART. Comme tant d’autres histoires, l’histoire de l’art a été
CULTURE ZOÉ GRAY Nouvelle directrice des expositions à Bozar, cette curatrice et historienne de l’art belgobritannique a un parcours professionnel bien fourni avec plusieurs postes de directrice artistique à son actif en France, aux Pays-Bas et en Belgique. « Je travaille avec des artistes parce que j’aime voir le monde à travers leurs yeux. En ces temps de polarisation croissante, nous devons être capables de voir les choses sous un autre angle. C’est pourquoi je souhaite partager cette formidable opportunité avec le public. Et faire comprendre que la culture appartient à tout le monde. »
– jusqu’à la seconde moitié du XXe siècle – principalement écrite par des hommes. « Le rôle des femmes a trop souvent été relégué à celui de muse. Comme dans tous les domaines d’action, une représentation plus équitable des sexes permettra une vision plus inspirante du passé et de l’avenir. J’ai eu la chance d’avoir des parents qui m’ont dit de poursuivre mes rêves et qui croyaient en ma réussite. Mon mari et mon fils continuent de me soutenir avec beaucoup de fierté et de patience (lorsque j’ai annoncé à mon fils que j’avais gagné ce prix, il m’a dit : “Je savais que tu gagnerais !”). Et j’ai des amis et des collègues extraordinaires qui m’ont toujours soutenue. Les gens disent que le monde de l’art est impitoyable, mais ce n’est pas du tout mon expérience. »
SA VISION POUR BOZAR ? « Créer un programme précis et engageant. Par exemple, l’exposition de Chantal Ackerman qui ouvrira en mars 2024 présentera un aperçu de toutes les installations réalisées par cette importante cinéaste belge. Elle offrira une première introduction à celles et ceux qui ne connaissent pas son travail, ainsi que du matériel nouveau pour ses fans inconditionnels. L’automne prochain, Bozar présentera également une exposition passionnée et ludique sur l’amour. Nous sommes encore en train de sélectionner des œuvres d’art, mais pour l’instant, il semble que l’exposition présentera principalement des artistes féminines. » bozar.be
MENTION SPORT SARAH CHAARI Championne de taekwondo, elle décroche sa première médaille importante en senior en obtenant le bronze dans la catégorie des moins de 62 kg lors des championnats d’Europe de taekwondo 2022 à Manchester. Par la suite, elle s’illustre en remportant l’or dans la même catégorie aux championnats du monde de taekwondo 2022 à Guadalajara, ainsi qu’aux Jeux européens de 2023 à Krynica-Zdrój. À seulement 18 ans, Sarah conjugue désormais son amour pour le sport avec des études de médecine, un parcours qui force l’admiration. Classée numéro 3 au classement olympique, Sarah Chaari est désormais qualifiée pour les Jeux olympiques de Paris. Avec sa détermination et son talent, elle est en bonne voie pour devenir une étoile brillante dans deux domaines extrêmement exigeants et inspirer bien d’autres femmes de sa génération. 54 ELLE magazine
Women of the Year
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PRIX DU JURY DELPHINE HEENEN Fondatrice et CEO de KickCancer, cette fondation est dédiée au financement de la recherche en oncologie pédiatrique. « Notre mission se résume en quatre mots : guérir tous les enfants. Mais aussi assurer leur bien-être posttraitement. Certains cancers pédiatriques sont bien traités, mais d’autres restent un défi. Notre lutte inclut le développement de nouveaux traitements et la modification des structures économiques pour les maladies non rentables. Nous devons aussi réduire la toxicité des traitements actuels pour minimiser leur impact sur la vie des jeunes, incluant les problèmes physiques et psychologiques. Notre objectif est d’améliorer globalement ces traitements. » Pour y parvenir, KickCancer s’articule autour de trois axes d’action principaux : la levée de fonds pour financer la recherche, le lobbying politique et le développement des outils pour aider les futurs patients à naviguer dans leur parcours de traitement, comme des guides simplifiés et compréhensibles. La sensibilisation du grand public vient soutenir ces trois axes.
QUEL EST SON IMPACT ? « Nous avons collaboré avec l’INAMI pour établir un comité évaluant les médicaments pédiatriques non officiellement remboursables. Nous avons mis en place un réseau d’associations belges en oncologie pédiatrique et un site web commun pour l’aide philanthropique. Le lobbying européen a été structuré pour renforcer la représentation des associations européennes. Nous avons également contribué à la création d’une start-up américaine et planifions un fonds d’investissement pour les médicaments pédiatriques. Nous organisons aussi des appels à projets annuels pour de nouveaux traitements en oncologie pédiatrique. » La première année, avec son réseau, le fonds a récolté 3 millions d’euros, et 3,5 millions la deuxième année. En 2022, 7 millions, et 6,5 millions en 2023 (trop peu de projets à financer). Leur objectif est de financer des projets à hauteur de 10 millions d’euros.
LES FEMMES ET LA PHILANTHROPIE. « La place des femmes dans ce secteur est vaste. Lorsque j’ai fondé mon organisation, mon objectif était de créer une entreprise philanthropique, pas une fondation caritative avec des bénévoles. J’ai utilisé mon réseau pour obtenir de gros engagements financiers. Nous avons formé une équipe jeune et professionnelle, principalement composée de femmes. Malgré nos efforts pour une meilleure parité, nous constatons une prédominance féminine dans le secteur, même pour des postes généralement mixtes. Notre équipe est très solidaire et nous payons nos employé·e·s au prix du marché pour attirer les meilleurs talents, c’est la recette d’une entreprise professionnelle et ambitieuse. » Kickcancer.org
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e ll e reportage Texte Elisabeth Clauss
L’AUDACE MAROCAINE
En novembre dernier dans la capitale marocaine, la deuxième édition de cet événement qui se situe entre fashion week et révélateur de talents créatifs a mis en lumière de jeunes marques prometteuses, à la croisée de la tradition et de l’innovation. 56 ELLE magazine
HAZY MOMO/UNSPLASH, SHUTTERSTOCK, PRESSE
HANOUT
MINA BINEBINE
TREMPLIN MODE ET D E S I G N À R A B AT
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BELLE & BOWIE
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reportage
ès le départ, l’entrepreneuriat féminin au Maroc s’est placé au cœur de l’incubateur. Audace est un projet lancé en 2022 par Youness Bouchida, business manager de 32 ans installé à Paris, passionné de création et de développement d’entreprises. « Il y a une dizaine d’années, dans le cadre d’un stage chez Maroc Export, j’ai collaboré avec le salon Who’s Next et j’ai constaté qu’il n’y avait pas ou peu de marques marocaines dans la sélection. J’ai donc réfléchi à une manière de révéler des talents émergents et des marques dynamiques. La période Covid a été un catalyseur pour les créatifs du monde entier, et au Maroc, des designers en ont profité pour explorer et moderniser des techniques artisanales. Je trouvais intéressant de les aider à décoller à l’international. »
Nathalie Dufour pour l’ANDAM et Jean-Pierre Blanc représentant le Festival de Mode, de Photographie et d’Accessoires à Hyères soutiennent le projet, et se sont déplacés cet automne pour découvrir des talents à mettre en avant. Parmi eux Meriem Khaldi, 31 ans, a remporté le prix Jeune créateur d’Audace avec sa marque Belle & Bowie, lancée en 2021. Elle propose une esthétique urbaine sexy qui mixe féminité et inspirations androgynes-rock des années 70-80. Après le défilé de sa pièce phare – en épaules XXL et en glitter – nous l’avons retrouvée, solaire et habillée en Margiela, dans le showroom où elle exposait les pièces de sa nouvelle collection. Meriem a longtemps travaillé dans le luxe et l’image, pour LVMH notamment. Après un double Master en histoire de l’art et management décroché à l’Université de Saint Andrews en Écosse, la jeune femme a commencé sa carrière à la Saatchi Gallery à Londres. De retour à Casablanca, elle a mené des missions de stylisme pour des magazines de mode et réalisé des campagnes pour des marques prestigieuses. « Parallèlement, je fabriquais des robes sur mesure, pour le plaisir. » Pendant la période Covid, Meriem a lancé son projet et développé son propre atelier de couturières. Toute son activité est rassemblée dans une ancienne galerie d’art, installée dans la médina de Casablanca. Elle cherche désormais des investisseurs pour ouvrir sa marque vers le marché international, tout en assurant une production éthique avec l’utilisation de tissus issus de surplus de grandes maisons italiennes et françaises.
BELLE & BOWIE
Des partenariats prestigieux
« PENDANT LA PÉRIODE COVID, AU MAROC, DES DESIGNERS EN ONT PROFITÉ POUR EXPLORER ET MODERNISER DES TECHNIQUES ARTISANALES » YOUNESS BOUCHIDA magazine ELLE 57
« JE RÊVE QU'UN JOUR MA MARQUE S’APPELLE SIMPLEMENT BINEBINE SANS PRÉNOM, LA SIGNATURE D'UNE MAISON INTERNATIONALE » MINA BINEBINE
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PASCAL MAYEUR/UNSPLASH, PRESSE
MINA BINEBINE
e ll e reportage
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SUMMER FOREVER
SUMMER FOREVER
reportage
Avec Belle & Bowie elle travaille aussi beaucoup le jean, « qui offre de multiples options de colorations et de délavages. En plus, cette matière s’inscrit dans l’héritage industriel textile du Maroc ».
Businesswomen et créatrices
Comme Meriem Khaldi, ces nouvelles entrepreneuses gèrent leur société, leur production et souvent, jonglent en plus avec leur communication. Youness Bouchida souligne qu’Audace présente principalement des maisons menées par des femmes, « parti pris qui s’inscrit dans la création d’une charte pour la promotion de l’entrepreneuriat féminin. Certaines créatrices ont fait HEC, des études de business, et reviennent lancer leurs marques au Maroc, enrichies de nouvelles compétences. Elles m’impressionnent par leur vision contemporaine avec un ancrage fort sur leur culture marocaine ». Mina Binebine notamment a étudié le design à Los Angeles, puis elle y a travaillé comme directrice artistique pour des collections de lingerie. Elle a enchaîné avec un MBA en business, avant de lancer sa marque éponyme pendant le confinement, profitant de son retour à Marrakech et d’un tête-à-tête avec sa machine à coudre. À 29 ans, elle a déjà défilé à New York et présenté son travail à Paris. Mina est également à l’initiative de Kissa Store en association avec Malek Awadi, une boutique de créateurs de trois étages, dans la médina de Marrakech. En octobre dernier, elle a ouvert en plus son propre espace, et gère directement sa production. Son ambition ? « Qu’un jour ma marque s’appelle simplement Binebine, sans prénom, la signature d’une maison internationale. » Mina crée des pièces transversales, souvent mixtes, elle multiplie les poches sur la plupart des pièces qu’elle conçoit (pratiques à remplir d’histoires symboliques), ajoute une touche traditionnelle au niveau des broderies faites à la main « par une brodeuse qui tient son savoir-faire de sa mère ».
Des parcours riches d’expériences
De son côté, Nihad Kabbaj, 34 ans, fabrique avec sa griffe Summer Forever des maillots de bain éthiques, ultra-gainants, réversibles et seyants, en se fournissant pour ses matières premières auprès de grandes maisons spécialisées. Son secret : une double couche de tissu technique qui garantit un maintien irréprochable. Elle travaille ses coupes pour valoriser toutes les silhouettes, privilégie les imprimés « papier peint », fleuris, qui habillent. Originaire de Casablanca, elle a étudié en France, est diplômée de l’EMLYON Business School. « J’aurais aimé suivre un parcours marketing, mais j’ai écouté les conseils qui m’orientaient vers une spécialisation en finance d’entreprise. Après dix ans à Paris, je suis revenue m’installer au Maroc. » Nihad travaillait comme conseillère en stratégie quand la pandémie lui a offert du temps. Habituée à travailler plus de dix heures par jour, la jeune femme a entrepris une introspection, qui l’a éclairée sur ses ambitions créatives.
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HANOUT
e ll e reportage
« À UNE ÉPOQUE OÙ TOUT SE RESSEMBLE, OÙ L’ON FABRIQUE DES VÊTEMENTS À LA TONNE, IL EN FAUT POUR CRÉER DU SENS, POUR INSUFFLER DE LA TRADITION DANS LA CRÉATION CONTEMPORAINE. C’EST UN DÉFI AUTANT QU’UNE RICHESSE » YOUNESS BOUCHIDA
Les mélanges d’influences historiques et artistiques
Lors du défilé de ces maisons émergentes, une autre créatrice, Meriem Nour, a présenté les coupes signatures de ses robes traditionnelles de fêtes, réinterprétées avec modernité. Avec sa marque Hanout fondée il y a sept ans, entièrement produite à Marrakech, elle développe un travail sur les textures, assemble des matières pour créer des pièces à dimensions sensorielles multiples. Elle conçoit des boléros tricotés en paillettes, des robes découpées, ajourées, matelassées : « Ce mélange des cultures, c’est propre à Marrakech. » Diverses écoles d’inspirations se rencontrent désormais à Rabat, des relations se nouent et d’une initiative individuelle, émerge une énergie commune. Pour Youness Bouchida, « le plus important, c’est de rester constant et de persévérer. Ça prend du temps, mais nous installons une nouvelle identité pour la mode au Maroc. Jusqu’ici, les marques qui ont percé à l’étranger avaient surtout des positionnements couture. Aujourd’hui, le prêt-à-porter émerge à son tour. Nous travaillons à consolider notre action d’incubateur, tout en soulignant la visibilité et la promotion de ce Maroc moderne, qui présente ses collections à New York, à Miami, au Moyen-Orient et à Paris ». Youness a nommé cette initiative Audace, « parce qu’à une époque où tout se ressemble, où l’on fabrique des vêtements à la tonne, il en faut pour créer du sens, pour insuffler de la tradition dans la création contemporaine. C’est un défi autant qu’une richesse ». En attendant des points de vente en Belgique, on peut découvrir ces marques sur leur e-shop. Pour s’en instruire, s’en offrir, et soutenir ces entreprises qui bougent les lignes. belleandbowie.com, minabinebine.com, mysummerforever.com, hanoutboutique.com
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ALEX AZABACHE/UNSPLASH, PRESSE
« Mon père m’a aidée en me suggérant d’installer des machines de confection. La lingerie nous a attirés, parce que ce segment semi-industriel implique une forte composante artisanale. » La créatrice s’est formée à la fois en ligne et avec le soutien de deux anciennes ouvrières, « très qualifiées et très patientes ». Ses premières collections ont reçu un accueil commercial encourageant et parallèlement, elle poursuit des missions de conseils en free-lance, pour financer Summer Forever. L’ensemble de sa démarche correspond aux critères d’Audace : pour chaque candidature, Youness Bouchida et son équipe analysent l’engagement du projet sur le long terme. « Nous menons en réalité un programme de mentorat et d’accompagnement, et bien entendu, nous veillons à ce que les initiatives représentées portent une dimension écoresponsable. »
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Texte Elisabeth Clauss
DANS LE GRAND BAIN DU TEMPS Q U I PA S S E
Lou l’égérie et l’objet de collection se répondent en rondeurs des sentiments, s’accordent dans la mesure des minutes qu’elles consacrent à une poésie métronomée. L’hiver dernier, l’artiste est remontée sur scène pour un hommage à la Baignoire, bijou intemporel gravé dans son histoire.
« Il y a quelques années, un journaliste qui me connaît très bien avait décortiqué mes chansons, et m’a fait prendre conscience qu’elles parlent presque toutes de la fuite du temps. » Sa sensibilité la tourne vers la valeur des heures, ses souvenirs la relient à des montres Cartier qui ont compté, le temps qui passait aux poignets d’êtres aimés. « Je vois encore mon père ouvrir et fermer le bracelet de cuir de sa montre, la reposer. J’en observais le mécanisme, je m’amusais à le faire et à le défaire. Ce sont des objets qui bougent. C’est très particulier à la Maison Cartier de concevoir des mouvements si vivants. Ces bijoux sont des forces que l’on prend et que l’on s’attache. Pour ça, je suis restée dans une vraie foi, c’est peut-être le seul endroit où j’en ai (rires). J’aime porter ce qui appartient aux gens que j’aime, et transporter avec moi leurs histoires. » 62 ELLE magazine
Avec son ovale réinterprété en profondeur symbolique, la montre Baignoire s’inscrit depuis 1973 au cœur de multiples variations. Une infinité de possibles auxquels Cartier donne forme, pour une montre iconique qui ne ressemble chaque fois qu’à elle-même. Glace bombée, pureté des lignes, cadran frappé de chiffres romains et bordé d’un ruban d’or lisse : c’est un accessoire précieux, essentiel. Pour ses 18 ans, Jane Birkin, la mère de Lou Doillon, lui avait offert une Baignoire, qu’elle a troquée un moment pour une Tank : « C’est une histoire de famille. Cartier incarne une forme de “sobre élégance”, quelque chose qu’on garde pour soi. » La jeune femme tourne généralement le cadran de sa montre vers l’intérieur de son poignet, « pour vérifier l’heure discrètement, aussi ».
Quel est votre rapport à la montre ? J’aime depuis toujours l’objet et la fonction, comme pour la plume et le papier. Je tiens encore un journal, j’ai des stylos dans mon sac. Le téléphone, que j’ai tendance à ne pas décrocher après 21 h et le week-end, ne me renseigne pas vraiment sur le temps qui passe. J’adore les montres, qui selon leur taille, ou la façon dont on les porte, témoignent de nos habitudes. J’aime beaucoup mon téléphone, mais je suis très contente de pouvoir l’abandonner de temps en temps ou l’oublier dans une pièce. En revanche, pour moi, la montre reste essentielle. On voit que je suis née dans les années 80 et pas dans les années 2000 (rires). Il y a des horloges dans presque chaque pièce de ma maison. Des radios aussi, d’ailleurs.
interview
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JACOB SUTTON POUR CARTIER
« J'ADORE LES MONTRES QUI, SELON LA FAÇON DONT ON LES PORTE, TÉMOIGNENT DE NOS HABITUDES »
Montre "baignoire" modèle mini en or jaune et quartz, bracelet petit modèle et bague "juste un clou" en or jaune, bague "love" en or jaune et bague "love" en or blanc et diamants, Cartier.
e ll e interview
C’est mon plus grand vertige, mais il n’est paradoxalement pas relié à une temporalité, ni des gens ni de moi-même. Ça ne me ravit pas de me dire que dans 40 ou 50 ans, je ne serai plus là, mais ça ne m’inquiète pas dans ce sens-là, je m’en suis rendu compte plus tard. Je me souviens de ma toute première crise d’angoisse, je devais avoir six ans, quand on m’a appris à lire l’heure. Je me suis effondrée en me disant il ne sera plus jamais 10h14 ce même jour de cette année. La violence de cette chose-là, qui n’est pas associée à des personnes en particulier, cette idée du temps qui passe inéluctablement fonde probablement la raison pour laquelle je fais des choses, et celle pour laquelle je pense toujours systématiquement que je n’en fais pas assez. Je me bats en permanence contre ce temps-là. Un temps pas très clair dans ma tête, sachant qu’en plus il y a l’ambivalence que je suis quelqu’un qui aime énormément prendre mon temps. Je passe mon temps à établir mon planning pour le jour d’après, le Montre 'baignoire' modèle mini en or jaune et quartz, Cartier. suivant et ainsi de suite. À faire des listes, des listes, des listes. Ma peur se joue exactement Il y a aussi des rituels et des gestes liés là, et en même temps, c’est grâce à elle que je travaille le plus. Et c’est peutau fait de porter une montre… être pour ça aussi que j’ai eu tant plaisir à faire des enfants parce que là, c’est le temps qui passe de la manière la plus jolie du monde. L’évolution est essenJe pose toujours mon journal à côté du livre que je suis en train de lire, et tielle, et c’est une façon de rester présente aussi. Je travaille beaucoup sur la sur lequel je dépose mes bagues et ma récurrence, sur ce qui part, ce qui revient. Les choses cycliques sont celles qui montre. J’aime l’avoir sur moi, j’aime la me plaisent le plus. Mes chansons ressemblent à des ritournelles, avec des déposer à un endroit précis, dans la couaccords qui reviennent systématiquement. pelle de la salle de bains ou dans celle à La démarche artistique conduit aussi à laisser une empreinte... côté du lit. Je suis attachée aux endroits où ces objets symboliques se posent. On oscille entre la tentation de marquer son territoire et celle de marquer L’avantage de la Baignoire, c’est qu’elle son temps. Et les enfants permettent d’accepter celui qui passe, parce que, définit un temps rond, un temps doux, heureusement, à un moment donné, on est content de les voir commencer un temps sans angles. J’ai longtemps à marcher, avoir des amis, quitter la maison. J’en ai un de 21 ans, un autre porté une Tank de Cartier, elle était très âgé d’un an, donc je recommence un cycle. Je trouve ça heureux qu’en toute confortable et il fallait faire attention chose, face à la peur, face à la peine, le temps travaille pour nous. Il y a un de l’enlever avant de faire la vaisselle ou temps pour tout, un temps pour être là, un temps pour être jeune, un temps de donner le bain aux enfants. J’aime pour l’être moins, il y a un temps pour partir, et ils sont importants, ces tempsautant voir les montres vivre que les là. Parce qu’il y a aussi le temps que le corps et le cœur prennent à s’en reretrouver près de l’évier, ou posées sur le mettre. Je trouve ça assez équilibré, cette histoire. Ce qui est intéressant avec bureau quand je dessine. le temps mesuré, c’est qu’on l’a inventé. Il passait de toute façon.
« J'AIME PORTER CE QUI APPARTIENT AUX GENS QUE J'AIME, ET TRANSPORTER AVEC MOI LEURS HISTOIRES » 64 ELLE magazine
JACOB SUTTON POUR CARTIER
Quel est votre rapport au temps qui passe ?
Six Senses
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HAVRE DE L’ÉTÉ ÉTERNEL
Au cœur des Seychelles, l'île Félicité se révèle comme une véritable ode tropicale. C’est entre la douceur du soleil et la splendeur de l'océan Indien que le complexe écologique Six Senses Zil Pasyon a largué les amarres.
EN TOTALE HARMONIE
UN ISOLEMENT SÉDUISANT Véritable joyau préservé des Seychelles, l’île de Félicité est la cinquième plus grande île de l’archipel. Ses plages de sable blanc, ses eaux cristallines et sa végétation luxuriante s’allient pour créer une expérience inoubliable. Le Six Senses Zil Pasyon, a voulu créer une architecture en totale symbiose avec l’île. Les résidences, érigées en granit, se fondent naturellement dans la roche de l’île, tandis que l’utilisation de matériaux de construction locaux assure une parfaite intégration des villas au sein du paysage tropical. Avec ses 30 villas et 2 résidences à chambres multiples, ce havre de paix s’étend sur un tiers de la superficie totale de l’île. Éveillant les sens, le Six Senses Zil Pasyon dévoile non seulement une architecture raffinée, mais également une vue imprenable sur les îles avoisinantes ainsi que sur l’immensité de l’océan Indien, où le bleu profond se marie avec le ciel azur.
Chaque aspect du complexe est conçu pour fonctionner en harmonie avec l’environnement, et la cuisine ne fait pas exception. L’hôtel accorde une importance particulière à l’utilisation de produits frais, provenant notamment du verger privé de l’hôtel ou de la pêche locale. Le Six Senses Spa offre également une expérience sensorielle exceptionnelle avec une vaste palette de traitements holistiques pour le bien-être, le rajeunissement et la beauté. Le tout, conçu autour des propriétés naturelles de la faune et de la flore de l’île.
CET ARTICLE A ÉTÉ RÉALISÉ EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC SIX SENSES. SIXSENSES.COM
e ll e reportage Texte Eveline Janssens Illustrations Emmy Lupin
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RÉTROSPECTIVE
EMMES DE POUVOIR Sirimavo Bandaranaike
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Le chiffre est pour le moins ahurissant : 70 % des nations mondiales n’ont jamais été dirigées par une femme. Qui occupe les plus hautes fonctions aux États-Unis, en Italie, au Japon ou en Afrique du Sud, par exemple ? Des hommes et uniquement des hommes… jusqu’à présent. Nous nous sommes intéressé·e·s à quelques représentantes de ces rares femmes qui ont eu le privilège de prendre les « rênes » tant convoitées et qui sont ainsi entrées dans l’histoire en tant que pionnières en politique. Si elles ont été élues démocratiquement, cela ne les a pas dispensées de se heurter à des plafonds de verre et à de nombreux préjugés. Pourtant, pour notre génération ainsi que pour les futurs acteurs du monde politique, leur impact est considérable. Nous vous invitons donc à les découvrir... Mais surtout à faire passer le message. Pour que nous puissions élever nos filles de manière à ce qu’elles suivent leurs traces.
EN DEUIL
SIRIMAVO BANDARANAIKE, SRI LANKA, 1960
UNE DOUBLE AMPUTATION SAFAK PAVEY, TURQUIE, 2011
Des opposants ? Siriminavo n’en a connu que trop. Solomon, son époux, était le Premier ministre du Sri Lanka tout juste décolonisé où la minorité tamoule était déjà très active. En 1959, Solomon est abattu à son domicile. Son parti demande alors à Sirimavo de se présenter aux élections et de prendre sa place. Après une longue hésitation, elle accepte la nomination. La presse la surnomme alors « The weeping widow » (La veuve en pleurs, NDLR) car, accablée de chagrin, elle éclate régulièrement en sanglots lors de la campagne. L’opposition proteste et la stigmatise en évoquant les menstruations : le siège de la Première ministre devra être nettoyé une fois par mois. Sirimavo préfère ignorer les quolibets et remporte le scrutin haut la main. Elle devient ainsi la première femme Première ministre au monde et restera active en politique pendant quatre décennies. On lui doit un Sri Lanka plus social, avec le cinghalais comme langue nationale officielle. Oh, et aussi sa fille, Chandrika, qui a suivi les traces de sa mère et fut élue présidente du Sri Lanka en 1994.
Alors étudiante et âgée de 19 ans, Safak est victime d’un terrible accident. En voulant aider un ami à embarquer, elle chute entre le quai et le train alors que celui-ci se remet en marche. Elle y laisse un bras et une jambe. Au terme d’une longue rééducation, elle fait le triste constat qu’Istanbul n’est pas adaptée aux fauteuils roulants. Déterminée, elle choisit Londres pour poursuivre ses études. « Être handicapée ne veut pas dire que je ne dois rien faire », se ditelle. Safak travaille pour les Nations unies et participe à des missions d’aide humanitaire. En 2011, elle se présente au Parlement turc. La liberté d’expression et les droits des minorités sont menacés. En 2017, elle est contrainte de démissionner pour des raisons de santé, non sans avoir transmis sa vision : « Dans le monde politique (turc), les femmes sont parfois intimidées par le comportement agressif des hommes. Ce n’est pas mon cas, car je connais les normes internationales et je reconnais qu’elles valent la peine d’être défendues. » Safak Pavey
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e ll e reportage L’ÉLECTION D’UNE FEMME MUSULMANE PERI-KHAN SOFIEVA, GÉORGIE, 1918 Flash-back au temps de l’Empire russe, aux alentours de 1884. De Peri-Khan, on ne sait que très peu de choses, pas même sa date de naissance. La seule trace qu’on ait d’elle est sa signature sur la liste des élus régionaux de la nouvelle république géorgienne, créée après la chute de l’empire tsariste en 1918. Elle devient ainsi la première femme musulmane élue au monde, dans un pays qui s’emploie d’emblée à organiser des élections démocratiques, à défendre les droits des femmes et à adopter des lois antidiscriminatoires. Malheureusement, l’invasion soviétique du pays survient trois ans plus tard et la Géorgie dis paraît dans les griffes de Staline. Peri-Khan reste une figure de proue active dans sa région et s’occupe des enfants de ses frères, qui n’ont pas survécu aux purges de Staline. C’est un fait certain : Sofieva force l’admiration.
Johanna Sigurdardottir
Peri-Khan Sofiev
UNE REINE ELLA KOBLO GULAMA, SIERRA LEONE, 1963 Il s’agit ici de la fille du chef suprême de la chefferie Kaiyamba, qui devint ensuite l’épouse du chef suprême de la chefferie Masimera. À la mort de son père en 1951, 16 candidats sont prêts à prendre la succession et Ella est la seule femme parmi ceuxci. L’élection des chefs de tribu lui rapporte 60 % des voix. Elle doit alors passer par la Chambre des communes du Royaume-Uni pour demander l’autorisation de gouverner en tant que femme. C’est possible, moyennant un nouveau scrutin (auquel elle obtient 74 % des voix). La Reine Ella, ou « Madame Ella » comme disent les Sierra-Léonais, devient ainsi la première femme à régner sur le royaume. En 1963, après la déclaration d’indépendance, elle est élue première femme ministre en Afrique de l’Ouest. Vive la Reine !
LE DRAPEAU ARC -EN-CIEL JÓHANNA SIGURÐARDÓTTIR, ISLANDE, 2009 « Une femme de chiffres », voilà qui définit bien Jóhanna, ou « Sainte Jóhanna », comme l’appellent les Islandais. Après la démission du Premier ministre Geir Haarde, lors du krach boursier de 2009, elle hérite d’une catastrophe économique. Elle licencie alors les PDG de trois banques, les remplace partiellement par des femmes et nationalise les institutions financières en faillite. Ce « Women’s Takeover » (prise de pouvoir par les femmes, NDLR), avec l’égalité des sexes au sein du cabinet, stimule une reprise économique rapide et hisse l’Islande en tête du classement mondial de l’indice d’écart entre les sexes. Le mariage homosexuel est légalisé en 2010. Jóhanna et sa femme Jonina figurent parmi les premières à se dire « oui ». 68 ELLE magazine
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HALL OF FAME POLITIQUE SOPHIE WILMÈS : première femme Première ministre de Belgique (20192020). Elle a guidé notre pays à travers la crise du coronavirus. MARGARET THATCHER : première femme Première ministre du Royaume-Uni (1979), connue pour sa politique ferme et son apparence déterminée. Son sac à main était un symbole de féminité au milieu d’un gouvernement exclusivement masculin. SHIRLEY CHISHOLM : première femme afro-américaine élue au Congrès des États-Unis (1968). En 1972, elle a lutté pour obtenir une nomination en Shirley Chisholm
tant que candidate à la présidence. Elle estimait que l’époque des « hommes blancs » était révolue.
À L A CROISÉE DES GENRES GEORGINA BEYER, NOUVELLE-ZÉLANDE, 1999 Bon, par où commencer ? Par le commencement. Georgina voit le jour en 1957 et est enregistrée en tant qu’individu de genre masculin. Descendante des Maoris, elle se retrouve, en tant que membre de la communauté LGBTQ+, en marge de la société : elle se prostitue et est exploitée. En 1984, elle entame sa transformation et embrasse une carrière d’actrice, d’animatrice radio et de militante pour les droits de l’enfant. En tant que femme transgenre, elle a brisé de nombreux plafonds de verre : elle a été la première Maorie élue à la mairie, la première maire transgenre au monde (1995) et la toute première députée transgenre au monde (1999). Elle défend les droits des travailleurs du sexe et de la communauté LGBTQ+. Et malgré toutes ses attributions, elle a encore trouvé le temps de participer à « Danse avec les stars ». Et la Nouvelle-Zélande continue d’inspirer : Jacinda Ardern a été la plus jeune Première ministre de l’histoire de la Nouvelle-Zélande, prenant six semaines de congé de maternité pendant son mandat. Seule la Pakistanaise Benazir Bhutto a fait de même. Ardern a été reconnue pour sa gestion de la crise de la corruption et son investissement dans le bien-être de la population. En 2023, elle a démissionné pour passer plus de temps avec sa famille.
BENAZIR BHUTTO : à l’âge de 35 ans, en 1988, elle est devenue la plus jeune femme Première ministre de tous les temps (Pakistan). Elle s’est battue contre la faim et s’est engagée en faveur de meilleurs logements et de soins de santé. Elle est décédée en 2007 à la suite d’un attentat. ANGELA MERKEL : pendant quatre mandats (à partir de 2005), Merkel était la « Mutti » de l’Allemagne et de l’Europe. Son approche pragmatique de la crise économique de 2008 et de la crise des réfugiés en 2011 a fait d’elle une grande dame.
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e ll e reportage UN RÊVE AFRICAIN ELLEN JOHNSON SIRLEAF, LIBYE, 2005 « J’ai toujours cru en mon propre potentiel », déclare Ellen Johnson Sirleaf. Elle a survécu à son ex-mari violent, au coup d’État du dictateur militaire Samual Doe, à l’emprisonnement et à l’exil aux États-Unis. Après la guerre civile sanglante, elle retrouve la Libye en 2003 afin de superviser les premières élections démocratiques du pays. En 2005, elle se présente à l’élection présidentielle et devient la première femme cheffe d’État d’Afrique. La Libye est alors en mauvaise posture. Ellen assouplit les embargos commerciaux et rembourse la dette nationale. Elle met en place un enseignement primaire gratuit et crée une université nationale. Sur sa cheminée ? Le prix Nobel de la paix 2011.
MAIS AUSSI... KAMALA HARRIS : première femme vice-présidente des États-Unis. Avec ses racines jamaïcaines et indiennes, elle brise plafond de verre après plafond de verre. SANNA MARIN : la plus jeune femme Première ministre de Finlande, avec un impressionnant parcours. Elle a bien géré la crise du coronavirus, condamné l’invasion de l’Ukraine et a orienté la Finlande vers l’Otan. YULIA TYMOSHENKO : première femme Première ministre de l’Ukraine (2005), reconnaissable à ses nattes caractéristiques. Elle a perdu face au candidat Zelensky en 2019, mais elle le soutient dans la lutte contre la Russie.
Ellen Johnson Sirleaf
UNE PRÉSIDENCE PAR INTÉRIM SVIATLANA TSIKHANOUSKAÏA, BELARUS, 2020 Enseignante de formation, femme au foyer de profession, Sviatlana fait l’école à domicile à son fils sourd. Nous sommes en 2020, époque à laquelle le président biélorusse Lukashenko considère les mesures de lutte contre la propagation du coronavirus comme des « tracasseries excessives ». Blogueur populaire, le mari de Sviatlana fait écho de la frustration des citoyens. Lorsqu’il annonce vouloir être candidat à la présidence, il disparaît soudainement derrière les barreaux. Pour protester contre son emprisonnement, Sviatlana se porte candidate. Sa grande popularité et ses excellents discours font de l’ombre au régime. Elle fait l’objet de menaces, mais sa détermination ne faiblit pas. Le jour des élections, Loukachenko obtient 80 % des suffrages. Des manifestations éclatent tandis que Sviatlana refuse de reconnaître le résultat du scrutin, puis elle est contrainte à l’exil en Lituanie. Aujourd’hui encore, elle parcourt le monde en tant que présidente nationale élue, faisant campagne pour une Biélorussie libre. 70 ELLE magazine
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e ll e reportage Texte Maya Toebat
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COMMENT VEILLER À SON BIEN-ÊTRE FINANCIER ?
Rares sont les personnes pour qui la gestion des finances coule de source : celles qui n’ont pas assez d’argent sont stressées, tandis que celles qui croulent sous les billets en veulent encore plus. De la même manière que nous veillons à notre santé mentale et physique, nous devons donc travailler activement à notre bien-être financier. Car ce n’est qu’une fois que nous aurons appris à dépenser notre argent de manière consciente que nous renouerons avec la paix d’esprit. 72 ELLE magazine
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ensez à ce qui vous rend heureux·se. Et maintenant, demandez-vous combien coûtent toutes ces choses. Un câlin de votre fils ou de votre meilleur ami ? C’est gratuit. Un fou rire ? C’est inestimable. Mais ce voyage ou cette sortie dans votre resto préféré ? Eh oui, ça coûte de l’argent. L’argent ne fait pas le bonheur, dit-on. C’est vrai, dans une certaine mesure... Mais l’Enquête nationale du bonheur 2018 menée par l’UGent et l’assureur-vie NN indique tout de même que la satisfaction moyenne dans la vie atteignait son maximum à partir d’un salaire net d’environ 4.000 euros par mois. Quand on sait que le salaire net moyen est de 1.716 euros en Belgique, tout porte à croire que peu de gens sont vraiment heureux dans notre pays...
ANNIE SPRATT, IBRAHIM BORAN/UNSPLASH
Les choses ne sont pourtant pas aussi tranchées. « Jusqu’à un certain niveau, il est vrai que plus on a d’argent, plus on est heureux, mais à partir d’un certain revenu, le sentiment de bonheur a tendance à diminuer », nuance Nele Peeters, chercheuse au Centre d’expertise sur le budget et le bien-être financier (CEBUD) de la Haute École Thomas More. « Il est particulièrement crucial de garantir une base financière, car c’est en définitive l’inverse qui se produit : c’est le manque d’argent qui rend malheureux·se. » C’est précisément lorsqu’on en manque et que nous avons le sentiment de faire moins bien que les autres que l’argent ternit notre bonheur. Les personnes en situation de pauvreté ne sont d’ailleurs pas les seules à se préoccuper de l’argent. Une enquête menée par Deloitte en 2023 a révélé que 61 % des participant·e·s ne se sentaient pas maîtres de leur situation financière. « Vous pouvez très bien disposer de suffisamment d’argent », explique Nele Peeters, « mais ne pas avoir l’impression de le contrôler ou ne pas savoir quels choix vous devez faire. C’est un sentiment auquel de nombreuses personnes sont confrontées. »
Gestion personnelle
Même si nous voudrions qu’il en soit autrement, l’argent et le bonheur sont donc indissociables. Notre bonheur semble extrêmement dépendant de notre tranquillité d’esprit sur le plan financier. Il n’est d’ailleurs pas surprenant que l’Enquête nationale du bonheur ait montré que les Belges qui disposent d’une épargne-pension et d’une assurance-vie ont jusqu’à 17 % de chances supplémentaires d’être heureux·ses, tandis que les personnes inquiètes de leurs dettes ont jusqu’à 46 % de chances en moins d’être heureuses. « Les personnes qui ont des soucis d’argent sont également plus susceptibles de
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« MÊME SI NOUS VOUDRIONS QU’IL EN SOIT AUTREMENT, L’ARGENT ET LE BONHEUR SONT DONC INDISSOCIABLES » présenter des symptômes mentaux, tels que des sentiments de dépression, et des symptômes physiques de stress », ajoute Nele Peeters. La santé financière est donc aussi importante que la santé mentale ou physique. Elle repose d’ailleurs sur trois piliers. « Il s’agit de la capacité à faire face à ses dépenses, celle de pouvoir envisager sereinement son avenir financier et celle de s’offrir des choses qui contribuent à la joie de vivre », explique Nele Peeters. Plus que le remboursement des dettes ou le respect d’un budget, c’est donc de votre rapport à l’argent qu’il est question. Or, cette sérénité repose davantage sur vos habitudes en matière de dépenses et d’épargne que sur vos revenus.
Une app ou un carnet
Pour prendre soin de votre bien-être financier, vous devez d’abord vous familiariser avec le monde de l’argent. Pourtant, l’importance de ces connaissances financières est souvent sous-estimée, observe Els Lagrou, experte en finances chez Dagelijks Geld. « Nous apprenons en effet à faire du vélo et à écrire, mais on ne nous enseigne pas le vocabulaire de la gestion financière. Il est en effet difficile de comprendre vos finances si vous ne savez pas ce que sont les intérêts ou ce qu’est une rente. ••• magazine ELLE 73
e ll e reportage
« LA SANTÉ FINANCIÈRE EST AUSSI IMPORTANTE QUE LA SANTÉ MENTALE OU PHYSIQUE »
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CONSEIL POUR CONTRÔLER VOS DÉPENSES ANNUELLES « Dressez la liste de vos dépenses annuelles, divisez-les par 12 et mettez ce montant de côté chaque mois. Lorsque la facture arrivera, vous aurez ainsi de quoi la payer. » (Nele Peeters)
Le but de cet exercice de comptage est d’établir un budget afin de dépenser son argent de manière plus consciente. Contrôler ses dépenses est une chose, mais planifier ce que l’on en fait a beaucoup plus d’impact, souligne Katia Martens, coach budgétaire chez Budgetminded : « L’aperçu de vos revenus et de vos dépenses vous permet de dresser le bilan. Avez-vous du mal à boucler les fins de mois ou vous reste-t-il de l’argent ? Et que faites-vous de cet excédent ? Une astuce pour établir un budget consiste à diviser votre salaire en catégories. Vous consacrez plusieurs centaines d’euros par mois à vos courses, une centaine d’euros à un rendez-vous au centre de bien-être ou chez le coiffeur, à une épargne pour aller au ski... En répartissant votre argent dans des catégories concrètes, vous aurez moins tendance à toucher à votre budget pour vos vacances de ski que si vous mettez tout dans un seul et même pot. »
Confiance en l’avenir
Vous avez beau planifier vos dépenses, il y aura toujours des imprévus : le vol de votre vélo, la machine à laver qui tombe en panne, une incapacité de travail... Si vous savez que vous pouvez y faire face, vous aborderez la vie avec plus de légèreté. Il est donc recommandé de se constituer une réserve d’épargne. « On dit souvent que la réserve doit être de l’ordre de trois à six mois de salaire », explique Els Lagrou, « mais c’est spécifique à chaque personne. Ceux qui louent une maison en ville et se déplacent à vélo s’exposent normalement à des coûts moins élevés que les propriétaires d’une voiture et d’une maison. » •••
IBRAHIM BORAN/UNSPLASH
Une fois que vous aurez acquis ces connaissances de base, vous pourrez évoluer progressivement vers une plus grande paix d’esprit sur le plan financier. Cela commence par le suivi des entrées et des sorties d’argent. « Pour ce faire, vous pouvez avoir recours à des applications comme Wakosta, mais aussi utiliser un simple carnet de ménage ou un fichier Excel », explique Sara Van Wesenbeeck, coach budgétaire et auteure de « Een betaalbaar jaar » (Une année abordable, NDLR). « Voyez ce qui vous convient le mieux. Il est particulièrement important de tout noter : non seulement les dépenses fixes, telles que le loyer et les assurances, mais aussi les petits achats quotidiens à la boulangerie ou vos dépenses pour le club de sport, sans oublier la boisson qui va avec. » Indiquez donc la nature de vos revenus, la date à laquelle votre salaire est versé et si vous bénéficiez d’avantages supplémentaires tels qu’une prime de fin d’année ou un pécule de vacances. Faites ensuite la liste de vos dépenses mensuelles fixes (loyer, crédit hypothécaire, abonnement internet...), de vos dépenses annuelles (assurance, cadastre, abonnement sportif...) et de vos dépenses variables (courses, vêtements, voyages, cadeaux...).
e ll e reportage CONSEIL POUR SE CONSTITUER UNE RÉSERVE D’ÉPARGNE : « Transférez automatiquement un montant sur votre compte d’épargne lorsque vous recevez votre salaire. Cela ne doit pas nécessairement être une grosse somme. Vous pouvez commencer par 25 euros et si vous n’avez pas touché au montant deux mois plus tard, vous pouvez envisager de l’augmenter à 50 euros et ainsi de suite. » (Nele Peeters)
Faire des choix
Il y a toutefois de fortes chances que vous ne puissiez pas budgétiser à la fois des voyages lointains, une épargne-pension, un nouveau sac griffé et un cappuccino quotidien. Si vous souhaitez acheter un vélo électrique l’année prochaine, envisagez peut-être de renoncer au cappuccino et préparez-vous un bon thermos de café. « Très souvent, il est impossible d’atteindre tous ses objectifs ou une réduction des dépenses
« LA SANTÉ FINANCIÈRE, C’EST LA CAPACITÉ À FAIRE FACE À SES DÉPENSES, CELLE DE POUVOIR ENVISAGER SEREINEMENT SON AVENIR FINANCIER ET CELLE DE S’OFFRIR DES CHOSES QUI CONTRIBUENT À LA JOIE DE VIVRE »
s’impose », explique Els Lagrou. « Il convient alors de revoir vos priorités. Que souhaitez-vous vous offrir en premier ? Un voyage, un vélo ou un smartphone ? Peut-être existe-t-il aussi une alternative plus abordable, d’occasion ? Ou peut-être pouvez-vous économiser pour acheter à plus long terme ? » Ce plan d’action engendre chez vous plus de stress qu’autre chose ? N’oubliez pas que la sérénité repose sur des choix conscients. Katia Martens l’a d’ailleurs observé auprès de nombreux client·e·s : « La première fois que vous vous penchez sur votre budget, cela peut faire peur, mais vous verrez cette peur disparaître peu à peu au fil des mois. Après sept années passées à étudier mon budget, j’ai aujourd’hui atteint ma vitesse de croisière. Mes applications budgétaires font beaucoup de choses automatiquement, mais c’est à moi qu’appartiennent les choix finaux. Le fait d’avoir le contrôle : c’est précisément ce qui crée le bien-être financier. »
CONSEIL POUR MAINTENIR VOTRE CHANGEMENT DE COMPORTEMENT : « Mettez-vous à la recherche de “budget buddies” : des compagnons de budget faisant partie de votre entourage et qui pourront vous soutenir et vous motiver à maintenir vos efforts d’épargne. Gardez également toujours à l’esprit votre objectif financier et récompensez-vous, par exemple en planifiant une activité amusante après avoir rempli assidûment votre livret d’épargne toute une semaine. » (Sara Van Wesenbeeck) 76 ELLE magazine
ANNIE SPRATT, IBRAHIM BORAN/UNSPLASH
Outre cette pomme pour la soif, il est préférable de prévoir une réserve d’argent dans votre budget mensuel afin de répondre à vos objectifs futurs. Posez-vous les questions suivantes : qu’est-ce que je veux, quand est-ce que je le veux, combien cela va-t-il coûter et ces dépenses ne risquent-elles pas de compromettre mes objectifs d’épargne ? « Pour savoir vers quoi vous voulez aller, vous ne devez pas uniquement vous concentrer sur l’argent », explique Els Lagrou, « mais bien sur ce qui vous rend vraiment heureux·se aujourd’hui, demain et à plus long terme. Pour certains, il s’agira de financer les études de leur·s enfant·s, pour d’autres cela passera par l’achat d’une voiture coûteuse ou le travail à temps partiel. Si vous savez quels sont vos objectifs futurs et ce dont vous avez besoin pour les atteindre sur le plan financier, le sentiment de contrôle est déjà grand. »
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e ll e reportage Texte Camille Vernin
T SI LA SEMAINE DE 4 JOURS ÉTAIT UN ACTE FÉMINISTE ? 78 ELLE magazine
MARISSA GROOTES/UNSPLASH
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Travailler moins pour gagner le même salaire, on en rêve tous. C’est la promesse de la semaine de quatre jours dont on parle beaucoup depuis la pandémie. Certain·e·s la considèrent comme une utopie de gauche, d’autres comme une solution d’avenir ou comme un vaste mythe. Pendant ce temps, une suggestion intrigante fait son bout de chemin : et si cette nouvelle organisation du travail permettait de promouvoir l’égalité homme-femme ?
C’est en tout cas ce que démontre un rapport publié l’année dernière par le Women’s Budget Group (WBG) au Royaume-Uni. Partant du constat que deux tiers des tâches domestiques et parentales continuent à être endossées par les femmes, celui-ci s’est penché sur l’évolution de la balance travail rémunéré/travail non rémunéré au sein des couples si l’ordre naturel des choses venait à être bouleversé. Prenons une petite pandémie par exemple. Le WBG a constaté que lorsque le travail des hommes avait diminué durant le premier confinement, leur implication dans les tâches domestiques et l’éducation des enfants avait augmenté. Cette tendance s’était inversée lors du deuxième confinement, lorsque leur travail avait repris. « Une semaine de travail plus courte peut amener les hommes à s’impliquer davantage dans l’éducation des enfants et donc à répartir les tâches plus équitablement », conclut le Dr Sara Reis, directrice adjointe au WBG. « Mais elle doit s’intégrer dans une vision plus large (…) qui comprend une réforme de notre système de congé parental. Si les femmes consacrent leur temps supplémentaire aux travaux domestiques et les hommes à la détente, nous ne parviendrons jamais à la parité dans le partage des soins. »
« UNE SEMAINE DE TRAVAIL PLUS COURTE PEUT AMENER LES HOMMES À S’IMPLIQUER DAVANTAGE DANS L’ÉDUCATION DES ENFANTS ET DONC À RÉPARTIR LES TÂCHES PLUS ÉQUITABLEMENT »
Ne plus passer sa vie à la gagner
Un constat partagé par Mélody Coomans, fondatrice de Switch Lab Coaching, qui explique qu’au-delà d’un changement d’organisation, c’est un vrai switch de mentalité qui doit s’opérer au sein des couples « Ce qui est sûr, c’est que cela rendra l’argument du manque de temps obsolète pour certains hommes », explique-t-elle. « Bien qu’ils soient de plus en plus nombreux à souhaiter s’impliquer davantage dans leur vie de famille. Il est loin le temps où l’on travaillait comme un dingue pour en profiter sur son bateau une fois à la retraite. Le bateau, c’est maintenant. » En cause ? Une sorte de morosité ambiante liée au contexte actuel selon la coach. La crise climatique, l’inflation et la guerre poussent au « maintenant ou jamais », mais aussi à un repli sur soi, dans le sens positif d’un retour à son intériorité mais parfois plus redoutable, d’un désir d’isolement social pour se protéger de l’hostilité du monde. Plus que l’accumulation de richesse, les travailleurs et travailleuses cherchent aujourd’hui une réelle flexibilité, ce que pourrait permettre la semaine de quatre jours. Plus de temps en famille pour les hommes, moins de charge mentale pour les femmes. Le win-win parfait ?
Une semaine de 4 jours oui, mais une vraie
Cela dépend de la semaine de 4 jours dont on parle. Depuis le 21 novembre 2022 en Belgique, il est possible de travailler quatre jours par semaine en conservant son temps plein. Seul bémol, on bosse tout autant, mais simplement dans un laps de temps plus compressé. Une personne qui travaille 38 heures par semaine a désormais la possibilité de travailler 9 h 30 (pause non comprise) par jour. Celles et ceux qui prestent un horaire de 40 heures travailleraient quatre journées de 10 heures par semaine. •••
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e ll e reportage
On fait des journées plus longues et on accumule plus de fatigue et plus de stress. Cette solution offre certes plus de flexibilité aux salarié·e·s, mais elle ne leur libère pas plus de temps. Or, c’est exactement ce que recherchent les travailleurs et travailleuses qui ont des responsabilités parentales. Pour celles et ceux qui ne pouvaient pas déposer et venir chercher leurs enfants à la crèche, le problème ne risque pas de se régler avec des journées à rallonge. Bien plus ambitieuse est la semaine où l’on ne travaille que quatre jours, mais payé·e·s comme cinq. Pour y arriver, il s’agit tout simplement de gagner en productivité. On fait la chasse aux heures gaspillées, au présentéisme inutile ou aux réunions interminables.
« LA SEMAINE DE QUATRE JOURS POURRAIT, À L’INVERSE, PERMETTRE AUX FEMMES DE MAINTENIR UN EMPLOI À TEMPS PLEIN TOUT EN OFFRANT UNE FLEXIBILITÉ ACCRUE »
L’enjeu principal ? Les temps partiels
Au-delà de la répartition des tâches et de la charge mentale, la semaine de quatre jours pourrait surtout intervenir sur les disparités salariales. Aujourd’hui, on constate que le temps partiel est majoritairement féminin (40,7 % des femmes salariées) tandis que les hommes n’en ont recours qu’à 11,9 % selon Statbel. Seul bémol, les emplois les plus hauts gradés et les plus rémunérés sont ceux qui requièrent un grand nombre d’heures de boulot et le plus gros investissement. Aux États-Unis, on parle de « greedy job » pour désigner ces emplois dans la finance, la gestion ou le droit, dont les femmes sont le plus souvent exclues. Cela parce qu’elles demeurent encore les premières à sacrifier leur carrière pour assumer les responsabilités familiales. « À tel point que certains métiers dits “féminins” sont passés à temps partiel par essence : femmes de ménage, auxiliaires de vie, infirmières, secrétaires médicales… », explique Véronique De Baets, porte-parole à l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes. Ce travail à temps partiel étant plus précaire, moins bien rémunéré et offrant moins de possibilités d’avancement, il induit un écart de revenus qui ne fera que se creuser au fil des années, jusqu’à la pension. La semaine de quatre jours pourrait, à l’inverse, permettre aux femmes de maintenir un emploi à temps plein tout en offrant une flexibilité accrue. À condition que les partenaires jouent le jeu, eux aussi. « Qui va prendre cette semaine de 4 jours ? Comme pour les congés parentaux, les crédits temps et les autres aides mises en place, ce sont majoritairement les femmes qui y ont recours », témoigne Véronique De Baets. Finalement, proposer ce genre de rythme est un message fort de la part d’une entreprise. Une façon de prôner une culture plus inclusive, mais aussi un modèle attractif dans lequel les femmes auront envie de prospérer professionnellement dans un contexte de guerre des talents. Notre façon de travailler n’est pas gravée dans le marbre. La généralisation du télétravail post-pandémie en est la preuve flagrante. Espérons néanmoins que le prochain accélérateur de changements ne soit pas une crise sanitaire, mais une politique volontariste engagée à faire progresser l’égalité femmes-hommes.
« AUX ÉTATS-UNIS, ON PARLE DE "GREEDY JOB" POUR DÉSIGNER CES EMPLOIS DANS LA FINANCE, LA GESTION OU LE DROIT, DONT LES FEMMES SONT LE PLUS SOUVENT EXCLUES »
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Texte Grégory Escouflaire
BOOSTER SA CARRIÈRE Oser transformer les risques en opportunités, remettre sa carrière en question pour mieux la relancer, célébrer sa puissance d’entreprendre sans perdre en insouciance, s’autoriser plusieurs carrières en totale élégance, combattre les inégalités et faire fi des clichés : c’est le message que vous envoient nos quatre entrepreneuses du mois. Faites-le vôtre et faites-en bon usage.
SOPHIE LACOSTE DOURNEL
L’ART DU MOUVEMENT Avec l’arrivée de la famille Lacoste aux commandes en 2013, la marque renoue avec son esprit frondeur et prescripteur, en s’éloignant du vêtement purement sportif pour se rapprocher d’un sportswear plus « premium », ou plutôt « fashion tech »… Et ça marche : « On est passé de 5 à 60 millions de chiffre d’affaires en l’espace de dix ans, et à 65 boutiques dans le monde, dont une avenue Louise ! » Bref, une affaire qui roule, enfin qui glisse… Et qui prouve qu’avec de la passion, et même « de l’insouciance et de la légèreté qui permettent d’oser », on peut réussir et transformer les risques en opportunités. Des pistes noires aux catwalks, il n’y a presque qu’un pas… Mais ça, seul l’avenir nous le dira. En attendant, la marque, entre héritage et modernité, brille à nouveau par ses valeurs retrouvées de performance et d’élégance « à la française ». Comme neige au soleil. Évidemment. fusalp.com
« ON EST PASSÉ DE 5 À 60 MILLIONS DE CHIFFRE D’AFFAIRES EN L’ESPACE DE DIX ANS, ET À 65 BOUTIQUES DANS LE MONDE, DONT UNE AVENUE LOUISE ! » 82 ELLE magazine
MAURINE WILMUS, PRESSE
« Célébrer la beauté du corps en mouvement, en veillant non seulement à la performance, mais également au style » : ce slogan qui résume bien la « vision Fusalp », la Française Sophie Lacoste Dournel l’a fait sien depuis ce jour où elle a racheté la fameuse société spécialisée dans le vêtement d’hiver et de ski, il y a de ça une décennie. Après la vente de la société familiale en 2012, l’occasion était trop belle : « Mon frère, ma bellesœur et moi on avait envie de relancer Fusalp et de redorer son blason, parce que son ADN nous parlait… Faut dire qu’on était assez conditionnés ! » Sûr qu’avec un grand-père ancien champion de tennis et fondateur de la fameuse marque au crocodile, le passage d’une entreprise à l’autre paraît somme toute ad hoc. Créée en 1952 sur les bords du lac d’Annecy par un duo de tailleurs, Fusalp révolutionne le vêtement de ski alpin en offrant le parfait équilibre entre technicité, style et confort.
VA L É R I E C L A E Y S
L’EMPOWERMENT INCARNÉ « Ose ta vie », c’est le nom de l’entreprise de coaching personnel que Valérie Claeys a lancée il y a 5 ans, pour mettre à profit toute l’expérience que la vie et ses petites misères lui ont inculquée, à force de faux départs, de déceptions et de séparations. « Je n’ai pas du tout un parcours linéaire, tant au niveau personnel que professionnel », nous confie-t-elle tout de go : après une carrière prometteuse de chef de produit chez L’Oréal qu’elle décide de stopper net pour s’occuper de ses deux enfants, son mari la quitte... Puis c’est le nouveau business qu’elle lance (un centre de bien-être nommé Vitao) qui fait faillite, suivi d’un autre homme, d’un troisième enfant, et d’un nouvel échec conjugal. Autant de coups durs qui, au lieu de l’abattre et de la rendre amère, l’ont amenée à se remettre totalement en question et à « oser sa vie » en faisant passer, enfin, ses besoins avant ceux des autres – et des hommes en particulier. Après une formation en coaching chez BAO-Elan Vital, Valérie Claeys décide donc
de mettre toute son expertise de maman solo, de médiatrice inspirée et d’ex-marketeer « au service de femmes qui vivent une période de remise en question et qui veulent transformer ce moment en une opportunité de se réaliser pleinement »… Sous le vernis de cette punchline (trouvée sur son site) se cache en effet une réalité bien morose dont sont victimes de nombreuses femmes actives : celle de ne jamais se sentir légitimes – sauf quand il s’agit de charge mentale – et d’être écrasées par le « modèle » patriarcal. « Moi aussi je me suis inscrite dans ce schéma sans jamais vraiment en prendre conscience, et à force de faire tout le temps des sacrifices et d’endosser le rôle de “variable d’ajustement“ dans le couple et la famille, j’ai perdu pied… Et c’est pour ça que j’ai à cœur d’accompagner les femmes, et les couples, dans leurs difficultés »… Sur ce « chemin de transformation » qu’elle a elle-même emprunté, pour une vie ••• meilleure. osetavie.be
« À FORCE DE FAIRE TOUT LE TEMPS DES SACRIFICES, J'AI PERDU PIED... C'EST POUR ÇA QUE J'AI À CŒUR D'AIDER LES FEMMES DANS LEURS DIFFICULTÉS » magazine ELLE 83
NAHYD MESKINI
Échevine (entre autres) des Finances, de la Culture et des Affaires civiles à Drogenbos, Head of HR & Administration dans une ONG (International Rescue Committee) et coach à ses heures en stratégies de négociation salariale et en rédaction de CV (comme lors de notre dernier ELLE Active Forum), Nahyd Meskini est ce qu’on appelle une femme (ultra-)active. « Je travaille tout le temps ! », nous confie-t-elle entre deux rendez-vous, à la commune ou ailleurs, mais, comme elle nous l’explique, « il suffit d’être bien organisée, d’avoir un bon agenda et de se lever très tôt ». Pas mal pour quelqu’un que personne ne voulait engager à la fin de ses études, parce qu’elle était « overqualifiée » : une licence en Sciences Po à l’ULB, un Master en relations internationales à la Queen Mary University de Londres, et encore un autre en droit international public à l’Université de Leicester… Elle enchaîne alors les intérims puis se retrouve à la FGTB puis chez IKKS, tout en devenant conseillère communale. Faut dire que depuis son stage au siège de l’ONU à New York à l’âge de 27 ans, la politique et l’humanitaire étaient ce qui la faisait « rêver » : « À la base, je voulais travailler dans la diplomatie, et c’est comme ça que je me suis retrouvée au sein d’un parti politique. » Elle qui adore « être dans l’action », « sortir de sa zone de confort » et « se mettre à l’écoute des autres » ne pouvait rêver mieux comme carrière(s). Quant à ses conseils de « career coach & strategist », on aimerait en savoir un peu plus. « Déjà votre CV doit faire une page max., parce que le recruteur n’a pas le temps d’y consacrer plus de… 30 secondes » (OK). Pour les entretiens d’embauche, tâchez de « montrer de l’assurance et de la pertinence, et de mettre en parallèle l’offre avec votre expérience professionnelle » (c’est sûr). Quant au « power dressing », optez pour « des couleurs sobres et des vêtements qui appellent à la confiance et au sérieux ». Allez, on vous souhaite la même carrière qu’elle ! linkedin.com/in/nahyd-meskini
FAT I M A Z I B O U H
BRUXELLES DANS LA PEAU « Lutter pour l’inclusion et contre les inégalités, c’est ma mission de vie. Trouver des connexions entre les différentes cultures en tenant compte des plus fragilisés. Parce que l’injustice m’horripile. Tout comme le déterminisme ou la méritocratie. Moi je veux créer de l’empowerment. Parce qu’on peut être maîtresse de son destin même si le système est structurellement inégalitaire. » Nouvelle cochargée de mission Brussels2030 aux côtés du dramaturge Jan Goossens, Fatima Zibouh compte bien tout donner pour que Bruxelles (ou plus exactement Molenbeek) devienne « capitale européenne de la culture » dans six ans, d’autant que notre capitale, pour rappel, s’avère l’une des villes les plus cosmopolites au monde… Et ça tombe assez bien, puisque la diversité a toujours été le cheval de bataille de cette Belgo-Marocaine de 41 ans, politologue et docteure en sciences politiques et sociales, dont la thèse, justement, portait sur les expressions culturelles et artistiques des minorités ethniques. Autant dire qu’elle était taillée pour le job, elle qui a également cofondé W100, une plateforme de Bruxelloises bien décidées à « s’empouvoirer », sans oublier l’ASBL Aula Magna, un think tank visant à repenser les enjeux et le futur de la première ville du pays. « M’engager au niveau académique et public comme associatif, c’est ce qui me rend épanouie, et c’est ce que j’ai envie de transmettre. » Ou comment faire comprendre à quiconque veut bien l’entendre que « chacune d’entre nous possède en elle une vocation, un talent, qui fait la différence : il suffit juste d’être à l’écoute de sa musique intérieure ». Elle qui sait « ce que c’est la galère », elle qui vient « d’un milieu populaire », elle qui « a dû bosser plus que les autres » pour en arriver là, elle qui ne connaissait « pas bien la culture » (en tout cas celle institutionnelle), la voilà donc aux commandes d’un projet qui a pour objectif de faire rayonner Bruxelles, et donc la Belgique, à travers toute l’Europe. Mais où s’arrêtera-t-elle ? brussels2030.be
« LUTTER CONTRE LES INÉGALITÉS, C'EST MA MISSION DE VIE » 84 ELLE magazine
NATASHA BEARZATTO, PRESSE
EXPERTE EN CARRIÈRE(S)
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MAURINE WILMUS
Durant une journée, les cerveaux les plus brillants, les énergies les plus étincelantes, les projets les plus innovants, les ambitions les plus remarquables se sont reconctrés lors de la troisième édition du ELLE ACTIVE FORUM. Merci à vous et à nos partenaires d’avoir fait de cette édition 2023 un franc succès !
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C’ÉTAIT LA SOIRÉE DE L’ANNÉE La cérémonie des ELLE Women of the Year 2023, qui a eu lieu dans l’enceinte prestigieuse du club The Mérode, a été une célébration spectaculaire du talent et de l’élégance féminine. Le cadre somptueux du club, combiné avec une décoration raffinée signée Antoinette Design, a créé une ambiance parfaite pour honorer les femmes remarquables de l’année. Le charme de la soirée a été rehaussé par la contribution de partenaires prestigieux tels que Google, Louis Widmer, Porsche et Cartier. L’implication de ces marques a été un gage de qualité et d’engagement envers la célébration du succès féminin. Le traiteur JML a joué un rôle clé dans le succès de la soirée avec un menu trois services, où chaque plat était une célébration du goût et de l’innovation culinaire. Le vin pétillant du Domaine du Chant D’Éole était également la star de nos papilles, révélant toute la finesse du terroir made in Belgium. La cérémonie ELLE Women of the Year 2023 restera gravée dans les mémoires comme un hommage vibrant à la féminité dans toute sa splendeur et sa diversité.
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PHOTOS: MAURINE WILMUS, GABRIEL LELIÈVRE, ZOÉ SIMON POUR VIZUAL STUDIO
Women of the Year
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e ll e psycho-rigolo Texte Elisabeth Clauss
#ME FIRST
L’ÉGOÏSME, C’EST LA SANTÉ Corinne Maier est psychanalyste, économiste et essayiste. Son manifeste de promotion de l’égoïsme - qu’on désapprend généralement aux petites filles dès le berceau - analyse les biais qui valorisent chez les femmes les vocations tournées vers les autres. Elle pose un regard sociohistorique sur la répartition de la générosité, place le dévouement sous un microscope féministe. Des talons hauts vont se poser sur la table basse, pour le bien commun.
« L’égoïsme – cet “attachement excessif qu’on porte à soi-même qui fait que l’on recherche exclusivement son plaisir et son intérêt personnel”, ainsi que le définissent de nombreux dictionnaires – serait-il interdit aux femmes ? », se demande Corinne Maier dès les premières lignes de son « #Moi D’Abord ». En tout cas, il est mieux accepté chez les hommes, signe d’indépendance et de liberté, qualité des aventuriers. Elle cite Darwin, qui estimait au XIXe siècle (mais cette théorie-là n’a pas tellement évolué) : « La femme se distingue de l’homme par sa sollicitude et un moindre égoïsme. » Résultats des courses : 75 % des activités non rémunérées de soin et d’accompagnement reposent sur les épaules féminines, de même que 75 % des tâches ménagères et 80 % du temps consacré aux enfants. En conséquence de quoi, l’autrice, qui a quand même trouvé le temps d’écrire son livre parce qu’à elle on ne la fait plus, l’égoïsme représente l’ultime pied de biche pour faire sauter le verrou de nos charges mentales et pour récupérer (un peu) nos
agendas. Prêtes à passer en premier ? Corinne Maier est formelle : il faut arrêter de prendre soin de tout le monde, pour finir épuisée et fauchée, mais auréolée d’une vertu qui nous fait une belle jambe, quand on s’endort vidée dans le canapé. Sur la route cahoteuse de ce qu’on gagne/ce qu’on perd, elle nous éclaire un chemin buissonnier, libératoire.
L’amour, machine à se fabriquer des obligations
Selon la théorie développée par l’ouvrage, ce noble sentiment serait « une option pour les hommes, un devoir pour les femmes ». Ils s’occuperaient des enfants quand et s’ils ont le temps, pareil pour les repas, idem pour les soins aux parents âgés. « Les hommes qui “travaillent trop” et les workaholics constituent, paraît-il, un phénomène social de plus en plus répandu : l’explication est simple, le boulot est une manière imparable de fuir les corvées du care. » Le livre fourmille de chiffres, mais sans en ajouter au tableau noir, l’équation est imparable : « Quand les femmes se mettent en ménage, la durée de leurs tâches domestiques augmente, alors que celle des hommes diminue, et ce, indépendamment de leur situation professionnelle. Et lorsque l’enfant paraît, les rôles genrés traditionnels se solidifient comme du béton. » En plus du temps de dévouement qu’il coûte, heures à baigner ou cuisiner qu’on n’utilise pas pour étudier ou aller aux Pilates, financièrement, l’amour ne paie pas. « Le travail de soins et d’accompagnement gratuit des femmes représente un manque à gagner de 10.000 milliards de dollars pour l’économie mondiale selon l’ONG Oxfam. » En retour, elles sont payées « en monnaie de sentiments ». Non remboursable en cash. Moralité suggérée pour vivre libérée-délurée : faites l’amour avec qui vous voulez, mais rentrez dans des appartements différents. •••
« LORSQUE LES FEMMES S’Y METTRONT TOUTES ENSEMBLE, LE POIDS DE LEUR DÉTERMINATION RÉÉQUILIBRERA CE MONDE QUI TOURNE EN GRANDE PARTIE GRÂCE À L’ÉNERGIE DE LEUR TRAVAIL GRATUIT »
e ll e psycho-rigolo « LES HOMMES MARIÉS OU EN COUPLE SONT EN MEILLEURE SANTÉ QUE LES HOMMES SEULS ET VIVENT PLUS LONGTEMPS ; EN REVANCHE, LES FEMMES MARIÉES MEURENT PLUS TÔT QUE SI ELLES N'AVAIENT PAS ÉTÉ MARIÉES »
L’avènement de la Femme des années 80, indépendante et débordée jusqu’au bout des seins, a engendré son corollaire de culpabilité subtilement distillée dans les mamelles du surmenage : « On nous répète que les femmes peuvent tout avoir, de l’amour, des enfants, du travail, de l’argent et la liberté d’accomplir leurs rêves, puisque “tout est une question d’organisation.” » Ce qui implique que si elle n’y arrive pas, la femme s’est mal débrouillée. Corinne Maier appelle ça le « babywashing ». La solution du mi-temps ? « Un piège qui scotche les femmes sur la sphère domestique et qui les maintient dans des boulots sans intérêt. » En tant que femme, l’autrice ne compte pas ses heures, mais partage encore des statistiques : en Allemagne, une mère aura gagné à 45 ans 285.000 euros de moins qu’une femme qui a travaillé à temps plein sans interruption. Ce montant, c’est celui d’un logement à soi, un nid à part, même un bureau sous les combles pour s’aérer les idées. Ni à Paris ni à Londres, mais vous avez compris l’idée.
Vieux, mais mieux
« Les hommes mariés ou en couple sont en meilleure santé que les hommes seuls et vivent plus longtemps ; en revanche, les femmes mariées meurent plus tôt que si elles n’avaient pas été mariées. » Globalement, la paternité augmente pour les hommes les chances d’être embauchés et d’être augmentés tandis que patine l’évolution professionnelle des personnes avec qui ils ont fait leurs enfants. Parmi les « nouveaux pères », en vrai, combien mettent leur carrière entre parenthèses ? Corinne Maier ose un constat choc : « Non seulement la famille constitue un frein à l’autonomie des femmes, mais elle les appauvrit systématiquement. » Elle rap90 ELLE magazine
pelle au passage qu’après une séparation, les femmes perdent environ 20 % de leurs revenus, 3 % pour les hommes. De quoi bétonner, radicalement et vigoureusement, son indépendance financière, en couple ou non. Et aussi, chérir ses aînés, mais en dehors des heures de bureau : il est fréquent que les fils soient mieux lotis au moment de l’ouverture du testament, quel que soit le nombre d’épisodes des « Feux de l’Amour » que leurs sœurs se sont enfilés en préparant du pudding sans grumeaux et sans adieux pour leurs aïeux.
L’ego-thérapie, pour passer du mi-figue au #Me D’abord
L’autrice répète qu’être libre, c’est penser d’abord à soi. C’est d’ailleurs le meilleur moyen d’être éventuellement disponible pour autrui, mais de façon équilibrée, pas clouée à la planche à repasser. Comme en cas de dépressurisation en avion : on prend le masque à oxygène d’abord, pour pouvoir être utile éventuellement. « Sartre disait en une phrase restée célèbre que “l’enfer, c’est les autres”. Or l’enfer, ce sont les autres dont on s’occupe. » Le poids des attentes sociales, le choc des opportunités qui passent. Les métiers créatifs s’en sortent un peu mieux, parce qu’ils impliquent une réflexion plus égoïste : on écrit, on peint, on conçoit, on crée à l’encre de soi. Le conseil de Corinne Maier : les femmes devraient se diriger vers des carrières où elles sont sous-représentées. Elles sont faciles à identifier : ce sont généralement les plus valorisées.
Générosité bien distribuée commence par soi-même
Ne pas s’épuiser est plutôt simple : il suffit de dire qu’on est fatiguée quand on l’est, ou quand ça nous arrange. « Jouez la personne submergée d’activités. La fatigue affichée est une excellente excuse pour s’économiser. » Et question économies, Corinne Maier invite les femmes à radiner et à ne pas couvrir leur entourage de cadeaux. Être trop gâtés étouffe l’ambition des marmots. Ensuite, cet argent, vous serez bien contente de l’avoir de côté quand ils essayeront de vous caser dans une maison de retraite déclassée au fond d’un terrain vague. Échapper à l’exigence de perfection sur tous les plans exige ce que l’essayiste appelle « trouver la force de se préférer ». Son postulat soutient que lorsque les femmes s’y mettront toutes ensemble, le poids de leur détermination rééquilibrera ce monde qui tourne en grande partie grâce à l’énergie de leur travail gratuit. Corinne appelle à baisser les bras, en acte de résistance passive pour répartir équitablement les charges de la société. Ce temps pour nous, on le prendra déjà en lisant son livre, pendant que le bain déborde et que les courses décongèlent dans l’entrée. #Me First, Éditions de l’Observatoire, sortie le 31/01
PRESSE
Le marketing de l’omnipotence
MARTA SKOVRO
f a s h ion
elle
fashion
Casquette New Era 47', NY Yankees. Surchemise à carreaux et robe en maille, Tommy Hilfiger. Lunettes de soleil, Persol.
NEW YORK DIA RY Stylisme Csík Melinda Photos Marta Skovro
Des couleurs éclatantes et des gratte-ciel à perte de vue. Au milieu de l'agitation, des bruits de pas et des regards curieux, marchons les yeux ouverts et écoutons la musique qui bat dans les rues de New York !
Pull, jupe, col roulé et bottes, Tommy Hilfiger. Collants, Wolford.
Perfecto en cuir, Awoke Vintage Brooklyn. Chemise, The Frankie Shop. Pantalon, AERON.
Ensemble jupe-chemise en cuir, AERON. Gants en cuir, KARMA. Bottines, Läst. Lunettes de soleil, Dolce & Gabbana.
Robe longue fluide et bottes, Tommy Hilfiger. Chaussettes, Uniqlo. Casquette, Jacquemus.
Col roulé et pull-over, Tommy Hilfiger.
Trench coat et pantalon à jambes larges, The Frankie Shop. Chemise rose, DAIGE. Lunettes de soleil, Dolce & Gabbana. Gants, KARMA. Sandales, Läst. Chaussettes, Uniqlo.
ÉQUIPE DE PRODUCTION Modèle : Birgit Veegen @Elite Models, Agent : Jessica Dejesus, Coiffure : Juli Akaneya, Make-up : Maria Ortega, Assistant photo : Fidel Vazquez.
b ea u t y
be auty
BAARD LUNDE
Aux quatre coins du monde, chaque jour de l’année, des dizaines, des centaines, des milliers de produits de beauté sont lancés sur le marché. La grande famille de la ELLE Beauty Team vous dévoile quels sont ses cosmétiques et parfums préférés.
magazine ELLE 99
Texte Marie-Noëlle Vekemans
Cette année encore, les journalistes beauté des éditions du ELLE ont voté pour décerner les ELLE INTERNATIONAL BEAUTY AWARDS 2024. Quels sont les meilleurs produits de maquillage, soins visage, corps, cheveux et parfums de l'année ? Découvrez les grands gagnants ! 100 ELLE magazine
BAARD LUNDE, PRESSE
QUELS SONT LES MEILLEURS PRODUITS DE BEAUTÉ DU MONDE ?
MAQUILLAGE
Mascara : L’ORÉAL PARIS Telescopic Lift Black KATHLEEN HOU, DIRECTRICE BEAUTÉ ELLE USA « Je suis depuis longtemps convaincue que le mascara de pharmacie est tout aussi bon que le mascara de luxe, et celuici en est juste une nouvelle preuve. »
Fond de teint : YVES SAINT LAURENT – All Hours Foundation
Rouge à lèvres : CHARLOTTE TILBURY – Pillow Talk Original YOUNIE TSANG, DIRECTRICE BEAUTÉ ELLE HONG KONG
KATY YOUNG, DIRECTRICE BEAUTÉ ELLE ROYAUME-UNI « De l’éclat ? Check. De la tenue ? Check. De la couvrance ? Check. Tout ce que vous désirez dans un fond de teint se trouve juste ici. »
« J’ADORE LA FAÇON DONT IL REND MES LÈVRES PLEINES ET NATURELLES. C’EST L’UN DE MES INDISPENSABLES AVEC SA FORMULE DOUCE ET CRÉMEUSE. IL EST CONÇU POUR LES FEMMES DE TOUS ÂGES ET DE TOUTES CARNATIONS. » magazine ELLE 101
Soin anti-âge : CLARINS Precious Le Sérum
VISAGE Nettoyant : M.A.C – Hyper Real Fresh Canvas Cleansing Oil BARBARA HUBER, DIRECTRICE BEAUTÉ ELLE ALLEMAGNE « Elle élimine efficacement le maquillage, la crème solaire et les impuretés, tout en étant très nourrissante. En plus, elle se rince facilement. »
MARIE-NOËLLE VEKEMANS, RÉDACTRICE EN CHEF DIGITAL ELLE BELGIQUE
« IL CONVIENT À TOUS LES TYPES DE PEAU, CE QUI EN FAIT UN ÉLÉMENT ESSENTIEL D’UNE ROUTINE ANTI-ÂGE EFFICACE. SA TEXTURE LÉGÈRE REND SON APPLICATION QUOTIDIENNE AGRÉABLE. L’EFFET LIFTANT SE RESSENT DÈS LA PREMIÈRE UTILISATION. »
Soin de jour : LANCÔME – Rénergie H.P.N. 300-Peptide Cream KAIRA VAN WIJK, RÉDACTRICE BEAUTÉ ELLE PAYS-BAS « Cette crème fond sur la peau, la rendant instantanément plus douce. Sa formule est ultra-concentrée et puissante, avec pas moins de 300 peptides, et ces petites protéines aident à lisser les fines lignes et les rides. »
Soin de nuit : SISLEY – Supremÿa At Night The Supreme Anti-Aging Skin Care NICKY KHANH NGOC, RÉDACTRICE BEAUTÉ SENIOR ELLE VIETNAM « Le luxe à son apogée. Veloutée et douce, cette crème retarde le vieillissement naturel de la peau pour donner à votre teint une apparence souple et soyeuse, avec un parfum signature. »
BLANCA GONZÁLEZ RUFINO, DIRECTRICE BEAUTÉ ELLE ESPAGNE « J’adore la marque et la vision du soin de soi par Augustinus Bader. Le masque convient à tous les types de peau et vous pouvez vous attendre à un coup de boost en matière de ton, de texture et d’hydratation presque immédiatement. » 102 ELLE magazine
PRESSE
Masque et gommage : AUGUSTINUS BADER – The Face Cream Mask
CORPS Soin hydratant : SOL DE JANEIRO Brazilian Bum Bum Cream MICHELA MOTTA, DIRECTRICE BEAUTÉ ELLE ITALIE « J’adore son odeur, sa texture et sa touche exotique. Fabriquée avec de l’huile de coco, du beurre de cupuaçu, du guarana et de l’açaï tout droit venus de la forêt amazonienne, cette crème est un véritable rayon de soleil chaque matin. »
Soin raffermissant : PAULA’S CHOICE 5% Niacinamide Body Serum SANTI ZULBACHRI, RÉDACTEUR EN CHEF ELLE INDONÉSIE « Il m’aide instantanément chaque fois que j’ai un teint inégal, avec des taches. Il corrige les irrégularités de pigmentation et les zones rugueuses, tout en renforçant la fonction barrière de la peau. Vraiment un traitement corporel efficace. »
Protection solaire : DIOR SOLAR The Protective Milk Face & Body SPF 30 MAJA MENDRASZEK-GOSER, RÉDACTRICE EN CHEF BEAUTÉ ELLE POLOGNE « Transformer la protection solaire en une expérience agréable, son parfum de monoï d’un raffinement total est sexy sans être sucré. Le cadeau parfait pour votre peau en vacances. »
magazine ELLE 103
CHEVEUX Shampoing : OLAPLEX – N°4 Bond MaintenanceTM Shampoo ARLETTE BARRIONUEVO, RÉDACTRICE EN CHEF ELLE ARGENTINE « Non seulement il protège les cheveux des stress quotidiens (pollution, poussière), mais il réduit également la casse et renforce tous les types de cheveux car sa formule reconnecte les liaisons rompues des fibres capillaires, y compris les cheveux abîmés, les pointes fourchues et les frisottis ! »
Soin cheveux : GUERLAIN Abeille Royale Scalp & Hair Double R Radiance & Repair Mask
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Produit de coiffage : L’ORÉAL PROFESSIONNEL – SteamPod 4 ROZINA KOURI, RÉDACTRICE BEAUTÉ SENIOR ELLE GRÈCE
« PEU IMPORTE VOTRE TYPE DE CHEVEUX, VOUS POUVEZ CRÉER LE STYLE QUE VOUS DÉSIREZ AVEC UN SEUL OUTIL. C’EST INESTIMABLE ! ET TOUT CELA SANS ENDOMMAGER VOS CHEVEUX ! »
PRESSE
MARIE-NOËLLE VEKEMANS, RÉDACTRICE EN CHEF DIGITAL ELLE BELGIQUE « Offrez-vous une “pépite d’or” pour une réparation profonde des cheveux à la fin de l’été et de l’hiver. Avec sa texture crémeuse et son parfum délicieux, il a tout pour plaire, et les résultats parlent d’euxmêmes : le cuir chevelu est purifié, les longueurs nourries et renforcées, et les cheveux sont globalement plus brillants et plus doux au toucher. Vos cheveux de rêve sont à portée de main ! »
PARFUM LE LABO – Myrrhe 55 KATHERINE LALANCETTE, DIRECTRICE BEAUTÉ ELLE CANADA & QUÉBEC
« UN MÉLANGE AUDACIEUX ET ENVOÛTANT DE MYRRHE, DE JASMIN ET DE PATCHOULI ABSOLUMENT IRRÉSISTIBLE. LE FAIT QU’IL SOIT DISPONIBLE SEULEMENT DANS DES LIEUX SÉLECTIONNÉS LE REND ENCORE PLUS SPÉCIAL. »
ONGLES Vernis : CHANEL – Le Vernis PEDRO CAMARGO, RÉDACTEUR BEAUTÉ ELLE BRÉSIL « Leurs couleurs sont classiques, mais elles sont loin d’être ennuyeuses ! Elles seront éternellement les couleurs de vernis à ongles les plus à la mode dans le monde de la beauté. »
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PRODUITS GREEN Soin visage Green : WELEDA Skin Food Ultra-Light Dry Oil CHARLOTTE SØRVALD, RÉDACTRICE BEAUTÉ ELLE NORVÈGE « Cette huile sèche est le parfait “coup de pouce à emporter”. La gamme Skin Food de Weleda est indispensable pour les familles. Ces produits de soin conviennent à tou·te·s, jeunes et moins jeunes. »
Maquillage Green : TATA HARPER Lip Crème MICHELA MOTTA, DIRECTRICE BEAUTÉ ELLE ITALIE « Tata Harper est l'une de mes gourous de la beauté. Le Lip Crème, composé de
23 ingrédients botaniques bioactifs, est incroyable car c'est un traitement pour les lèvres super puissant mais aussi un rouge à lèvres super confortable. Ces bâtons peuvent être portés à tout moment de la journée (un incolore et quatre couleurs). »
Soin cheveux Green : AVEDA Rosemary Mint Purifying Shampoo KATY YOUNG, DIRECTRICE BEAUTÉ ELLE ROYAUME-UNI « Un classique mais toujours excellent, ce shampoing nettoyant micellaire laisse un cuir chevelu et une chevelure revigorés lorsque les résidus ont pris le dessus sur votre tignasse. »
PRIX BELGIQUE celestetic, la marque belge de cosméceutiques qui se distingue sur la scène internationale, s'est imposée comme un symbole d'innovation et d'efficacité dans l'industrie de la beauté. Fondée par des passionnés de la dermo-esthétique, l'entreprise a créé des soins haut de gamme dont les formules se fondent sur des données scientifiques rigoureuses. Avec des produits élaborés en étroite collaboration avec des dermatologues et des expert·e·s de la peau, la marque a conquis la confiance des consommateurs et consommatrices. Les résultats visibles et la sûreté des formules sont au cœur de leurs préoccupations, contribuant ainsi à établir la solide réputation de celestetic dans le domaine de la beauté. Employant des ingrédients de pointe tels que des peptides, des antioxydants et des acides hyaluroniques de différents poids moléculaires, la marque garantit une pénétration optimale et des bienfaits concrets pour la peau. Les soins visent un éventail de problématiques, du vieillissement cutané aux troubles de la peau comme l'apparition d'imperfections ou la déshydratation, sans oublier la protection contre les agressions environnementales. En Belgique et ailleurs, celestetic poursuit son essor, restant fidèle à sa promesse de proposer des cosméceutiques performants, éthiques et accessibles. C'est cette synergie entre excellence et innovation qui positionne celestetic comme une marque prometteuse et influente dans le monde de la beauté.
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PRESSE
CELESTETIC
beauty focus
cheveux
elle
Texte Marie-Noëlle Vekemans
LE GESTE BEAUTÉ OUBLIÉ
Des héroïnes de films aux princesses Disney, toutes ont été immortalisées brossant longuement leur chevelure douce et brillante. Ces images ont façonné notre perception du brossage des cheveux, le transformant en un rituel de beauté qui transcende le temps et les cultures.
Un rituel à réinstaurer
Le brossage semble être une simple routine quotidienne, mais c’est en fait une étape cruciale pour maintenir la santé de votre cuir chevelu et de vos cheveux. Ignorer ce geste peut entraîner divers problèmes tels qu’une production excessive de sébum, l’apparition de pellicules et même la chute des cheveux. Pourquoi est-ce si important ? Le brossage régulier stimule la circulation sanguine du cuir chevelu, aidant ainsi à éliminer les particules de pollution et les résidus de produits capillaires. Ces impuretés, si elles ne sont pas éliminées, peuvent asphyxier le cuir chevelu à terme. En adoptant l’habitude de nos aînées, qui prenaient le temps de brosser soigneusement leurs cheveux au moins une fois par jour, vous pouvez profiter de plusieurs bienfaits : un cuir chevelu plus sain, une régulation de la production de sébum, des cheveux plus brillants et plus forts, et un moment privilégié de reconnexion avec soi. C’est un petit geste quotidien, mais ses effets sur la santé et l’apparence de vos cheveux peuvent être significatifs sur le long terme.
SHUTTERSTOCK, PRESSE
Un accessoire beauté incontournable
« 3 MINUTES DE BROSSAGE PAR JOUR, C’EST RÉDUIRE JUSQU’À 50% SON USAGE DE PRODUITS CAPILLAIRES »
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démêlage en une tâche aisée et rapide,
biodégradable, exempt de plastique
sanglier et le nylon pour un brossage à la
évitant d’endommager ou d’arracher les
pétrochimique, et en sélectionnant
fois doux et efficace. Grâce à leur conception
cheveux. Cette brosse, dotée d’un manche
méticuleusement des fibres naturelles
ergonomique et leur manche en caoutchouc,
solide en bois d’érable et de picots
(poils de sanglier) riches en kératine,
elles offrent une prise en main confortable
amovibles, est l’outil idéal pour obtenir
elle garantit des produits à faible impact
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des boucles parfaitement dessinées,
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magazine ELLE 107
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e ll e beauty focus
tendance
AU
Ordonnance santé En hiver, les cheveux sont soumis à rude épreuve. Entre le froid extérieur et le chauffage intérieur, ils peuvent rapidement devenir secs, cassants et ternes. Pour les retaper avant le retour des beaux jours, leur redonner douceur, brillance et force, on mise tout sur les traitements hydratants et réparateurs. Therapy Repair de la marque de soins capillaires Kubo est une solution efficace. Ce traitement d’une heure, qui se réalise d’abord en salon et qui se prolonge à domicile, utilise une formule unique combinant des acides aminés NoriComplex, des protéines, des polysaccharides, du phytoplancton, et de la kératine. Ces ingrédients travaillent ensemble pour redonner vie aux cheveux fragilisés. Les résultats ? Des cheveux doux, souples, et visiblement en meilleure forme, et ce, dès la première application. Où réaliser ce soin ? Dans le salon Les Nouveaux Ateliers by Romain situé 36 rue Joseph Stallaert, 1180 Bruxelles - 02/356.06.93.
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PRESSE
à tester
lif e s t yle
elle
lifestyle
POOL (P)ARTY
JUSTIN PAQUAY
Plongée dans l'atelier de l'artiste An Selen, basée à Anvers, et immersion dans un monde de couleurs, de surprises et de wabi-sabi.
magazine ELLE 109
e ll e reportage Texte Jolien Vanhoof Photos Justin Paquay
EAUX CALMES…
A
N SELEN,
110 ELLE magazine
P E I N T R E E N S U R FA C E
reportage
Avec l’accord de son mari et de ses deux ados, An Selen crée des œuvres d’art dans la piscine de leur villa à Schilde. Inutile, toutefois, de chercher à déceler la moindre goutte d’eau ici, si ce n’est peut-être dans le pot posé sur son plan de travail en bois. An aime ce qui est vieux, rayé, déchiré et rouillé. Les objets patinés par le temps renferment une force intérieure, véhiculant l’âme et le savoir-faire de l’artiste.
Qu’est-ce qui pousse une artiste à s’installer dans sa piscine couverte pour créer ? Voilà la question qui me taraudait alors que je faisais route vers la Campine. Mais une fois entrée dans l’atelier, le lieu de vie d’An Selen, la réponse s’est imposée comme une évidence. Les carreaux de mosaïque azur évoquant une baignade relaxante, la vue sur le grand jardin... Il règne ici quelque chose de magique. Cet endroit, An le considère comme son Valhalla, où elle affirme ne faire qu’un avec la nature, avec les éléments. À 15 ans, elle a découvert sa passion pour la peinture dans le pavillon d’été de ses parents... le lien avec la piscine est donc vite fait. « Il y a deux ans, j’ai dû plonger dans les profondeurs », dit An en riant. « Je n’ai pas eu le choix : mes œuvres prenaient beaucoup trop de place et mon studio d’origine était plein à craquer. Pendant un certain temps, j’ai envisagé d’acheter un espace dans les anciens silos d’Axel Vervoordt sur le canal Albert. Il y règne une atmosphère pénétrante, mais l’endroit s’est finalement révélé trop exigu. Et il n’était pas possible que j’y travaille à l’extérieur. »
« VIVEZ DANS LA LÉGÈRETÉ ET LA PURETÉ, CAR RIEN N'ÉCHAPPE À L'EMPREINTE DE LA NATURE »
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C’est grâce à une amie qu’elle a eu la révélation : pourquoi ne s’installerait-elle pas dans sa propre maison à Schilde ? An a ainsi fortement réduit ses déplacements, un avantage considérable quand on a deux ados de 16 et 14 ans à la maison. « Après l’école, je prépare le souper et je les écoute me raconter leur journée. Ensuite, je n’ai plus que quelques pas à franchir pour replonger dans la piscine et continuer à créer. » Elle se sent bien ici, ça se voit. Et si elle souhaite s’offrir un moment de détente, elle se glisse dans le jacuzzi ou le sauna voisins, jusqu’ici – mais pour combien de temps encore ? – toujours vierges d’œuvres d’art. Mais... « J’ai du mal à me détendre », confie An. « Il m’est difficile de m’asseoir et de vraiment me poser parce qu’il y a toujours quelque chose à faire. Et mon esprit s’emballe en permanence. Récemment, j’ai eu un déclic après cinq minutes passées dans le sauna : j’en suis vite sortie et y ai glissé mes peintures pour qu’elles sèchent plus vite (rires). » magazine ELLE 111
e ll e reportage
Il y a quelque temps, cet « emballement » s’est pourtant arrêté net. An a été atteinte d’un burn-out qui l’a mise hors course durant quatre ans. Il faut dire que ses nombreux projets, d’Anvers à Marbella en passant par la lointaine Dubaï, lui ont valu plus d’une nuit blanche. « D’une certaine manière, ça m’a boostée. Sauter du lit à 4 h du matin et travailler jusqu’à tard dans la soirée. Mordre dans une œuvre tel un pitbull, sans jamais la lâcher. Comme quand on est en proie à une faim insatiable. Mais est venu un moment où le trop-plein s’est fait sentir. J’étais tellement stressée que l’adrénaline m’empêchait de ressentir la fatigue. Il fallait attendre le dimanche soir pour que le week-end commence... C’était juste intenable. » An Selen a une certaine réticence à parler de burn-out en tant que tel. « D’autres, qui étaient eux-mêmes passés par là, me l’avaient dit : “Mon burn-out est la meilleure chose qui me soit jamais arrivée.” Je n’en croyais pas mes oreilles ! Mais rétrospectivement, c’est également mon ressenti. J’aborde maintenant la vie différemment, comme si j’avais été réinitialisée. Je ne souhaite bien entendu le burn-out à personne, mais je recommanderais à chacun d’adopter l’état d’esprit consécutif à celui-ci. » 112 ELLE magazine
Wabi-sabi
An Selen est architecte d’intérieur de formation, mais elle s’est rapidement immergée dans le monde artistique. Le fait qu’elle soit la nièce de Max Selen, figure centrale de la peinture hyperréaliste en Belgique, n’y est sans doute pas étranger. Pourtant, cela fait maintenant 25 ans qu’An façonne frénétiquement sa propre esthétique minimaliste. Ses peintures tout en volumes ressemblent davantage à des sculptures, des panneaux de béton légers avec lesquels elle travaille de manière organique. Elle peaufine ses œuvres avec des pigments naturels, qu’elle stocke par couleur dans des bols en céramique faits maison au bord de la piscine. Rouge safran, jaune cumin, bleu indigo... Pour peu, les noninitié·e·s se croiraient dans un souk marocain. Le fait qu’aucune œuvre n’ait exactement la même couleur, la même forme ou la même texture est un choix délibéré. Pour elle, il est inconcevable que son travail s’inscrive un jour dans une certaine routine. « Je veux préserver mon enthousiasme. Commencer quelque chose en sachant déjà à quoi ça va ressembler ? Non, ce n’est pas pour moi. J’aime la surprise du résultat final. » Si les œuvres d’An Selen sont monochromes, elles n’en sont pas moins mystérieuses. En vous approchant un peu plus d’une de ses peintures, vous pourrez y déceler des fissures, des rayures, de la rouille et même un trou ici ou là. An explique que ce qu’elle fabrique dans sa piscine, ce ne sont pas des œuvres d’art, mais bien des pièces brutes qu’elle façonne à la lime ou à la ponceuse. Pour elle, la beauté réside toujours dans l’imperfection. « Rien n’est parfait dans la vie. C’est donc du wabi-sabi, mais pas tel qu’on le connaît au travers de ces articles sur les tendances actuelles. Pour moi, il s’agit avant tout d’une manière d’appréhender la vie qui trouve de plus en plus écho dans mon travail au fil du
« D'ORDINAIRE, JE RESTE SEULE DANS MA PISCINE. JE VEUX VOIR ET RENCONTRER DES GENS ! »
e ll e reportage
« JE CHÉRIS LES CLIENT·E·S QUI APPRÉCIENT MES CRÉATIONS » preuve que l’amour de l’art n’a pas d’âge », dit-elle en riant. « Je remarque toutefois que les gens investissent dans l’art de plus en plus jeunes, ce qui n’était pas le cas à mon époque. » Elle côtoie certain·e·s client·e·s depuis des années, tandis qu’avec d’autres, un nouveau lien se tisse, précisément parce qu’ils·elles ressentent si intensément cette connexion avec son travail. « Je me souviens d’un couple qui avait économisé pendant deux ans pour m’acheter une œuvre. Je ressens alors beaucoup d’humilité. Je chéris les client·e·s qui apprécient mes créations. Quel plaisir aussi de recevoir un message de leur part quelque temps après. »
temps. Simplifiez-vous la vie. Vivez dans la légèreté et la pureté, car rien n’échappe à l’empreinte de la nature. C’est aussi ce que je trouve si captivant dans les portraits de Stephan Vanfleteren : chaque visage raconte une histoire. Certains ont déjà plus de profondeur, de sillons et de cicatrices que d’autres. On sent le caractère éphémère de la vie. »
L’appel du disque
Il ne faut pas longtemps pour qu’une œuvre s’impose à moi parmi les autres : Musou, décliné dans celle que l’on appelle « la couleur noire la plus noire du monde ». Chacun est attiré par l’œuvre qui lui correspond, me confie An. Je commencerais presque à la croire. Piet, cet autre client, aurait-il entendu cet appel, lui aussi ? L’octogénaire a acquis Flash Back, un disque rose fluorescent de plus d’un mètre de diamètre, sans la moindre hésitation. « Voilà la meilleure 114 ELLE magazine
La plupart du temps, An Selen travaille avec des architectes (d’intérieur), avec lesquel·le·s elle parle le même langage grâce à sa formation. Ils·elles lui rendent visite dans son atelier et sélectionnent une pièce pour l’un·e ou l’autre de leurs client·e·s ou lui commandent une nouvelle création sur mesure. An Selen est connue non seulement sur la scène artistique belge, mais également bien au-delà des frontières nationales. Depuis 16 ans, elle travaille en partenariat avec des promoteurs et des architectes du monde entier. Elle a ainsi réalisé des projets immobiliers exceptionnels dans la station de ski de Courchevel 1850 et à Mougins, près de Cannes. Elle a également laissé son empreinte à Paris, Marbella, Milan, en Chine et à Dubaï. « Voilà comment ça s’est passé : une porte en a simplement ouvert une autre. J’ai atterri à Maison & Objets, je suis entrée en contact avec Barbara Warner – le bras droit de Calvin Klein à l’époque – et avant même de m’en rendre compte, j’étais dans les Hamptons avec Billy Joel. Et tout ça, sans les réseaux sociaux ! C’était vraiment une belle période de ma vie... » La vie est en perpétuel mouvement, estime An, qui n’est pas quelqu’un de casanier. Elle a le voyage dans le sang, même si aujourd’hui elle sort moins souvent et voyage moins loin dans le cadre de son travail. Au moment de cet entretien, elle revient tout juste d’une nouvelle retraite de yoga avec des amis à Ibiza et, plus tôt en 2023, elle a voyagé avec sa famille en Italie, en Afrique du Sud et à New York. An rêve toujours de l’Australie, où elle aimerait travailler dans une grange pendant un an – et même beaucoup plus longtemps, si possible. Elle nourrit aussi l’ambition de monter sa propre exposition et de nouer encore bien de précieux contacts. « D’ordinaire, je reste seule dans ma piscine (rires). Je veux voir et rencontrer des gens ! Mais sans forcer les choses. De nombreux·euses artistes font tout pour se vendre. Je suis plutôt une artiste discrète ; je préfère laisser mes peintures s’exprimer. Ma devise ? “Don’t chase, just attract” (Inutile de courir, il suffit d’attirer). De toute façon, les personnes sur la même longueur d’onde se présenteront tôt ou tard sur votre chemin. » anselen.com -
@ an.selen.art
communiqué
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magazine ELLE 115
e ll e food Recettes et stylisme Vanja van der Leeden Stylisme Maaike Koorman Photos Remko Kraaijeveld
L
’AMOUR PASSE PAR L’ESTOMAC Vous prévoyez un dîner pour la Saint-Valentin ou simplement un bon repas avec des amis ? Ce festin en deux services séduira à coup sûr tou·te·s vos convives, de l’entrée au dessert.
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LABNEH-RICOTTA ET SES CRUDITÉS, CHAPELURE AU CITRON ET SALSA AUX HERBES
10 PERSONNES / 60 MINUTES DE PRÉPARATION INGREDIËNTEN
2 barquettes de ricotta de bonne qualité (500 g) 250 ml de yaourt entier à la grecque zeste de citron râpé et 1 à 2 cuillères à soupe de jus de citron (bio) 1 c. à c. de sel gastronomique (fleur de sel ou sel de Maldon) 1 gros bouquet de persil (20 g) 1 bouquet d’aneth (15 g), 1 bouquet de menthe (15 g), 1/2 citron confit 3 c. à s. d’huile neutre, par exemple d’huile de tournesol 4 c. à s. d’huile d’olive une tranche épaisse de pain rassis (environ 100 g) 1 c. à s. de graines de fenouil légumes, crudités : p.ex. chicorée, radis de différentes couleurs et tailles, carottes et céleri
Pour les puristes, ce mélange à base de ricotta n’est pas du labneh, ce yaourt du Moyen-Orient que l’on doit laisser égoutter toute une nuit afin de le rendre crémeux et plein de saveur. Mais il lui ressemble en tous points et vous avouerez que labneh est plutôt agréable l’oreille et a déjà un goût d’ailleurs.
Placez une passoire sur un bol et disposez par dessus un torchon ou une étamine propre. Versez-y la ricotta et le yaourt et laissez égoutter pendant au moins une heure. Vous pouvez également prolonger l’égouttage, mais ce n’est pas nécessaire. Mettez les produits laitiers égouttés dans un bol ou un saladier et assaisonnez-les avec le zeste de citron et le sel gastronomique. Pendant ce temps, hachez finement les feuilles des aromates. Hachez aussi très finement le citron confit et mettez le tout dans un bol. Ajoutez le jus de citron et assaisonnez à nouveau avec une bonne pincée de sel gastronomique. Diluez avec l’huile neutre et 3 cuillères à soupe d’huile d’olive. Veillez bien à utiliser deux types d’huile pour que l’huile d’olive ne prenne pas le dessus. Préchauffez le four à 175°C et tapissez une plaque allant au four de papier sulfurisé. Hachez grossièrement le pain et mettez-le avec 1 cuillère à soupe d’huile d’olive dans un grand mesureur. Hachez très finement les graines de fenouil et ajoutez-les. Réduisez le tout en miettes à l’aide d’un mixeur plongeant et faites griller au four pendant 5 à 7 minutes, jusqu’à ce que cette chapelure soit bien dorée et croustillante. Laissez refroidir. Préparez les crudités : grattez les carottes, prélevez les tiges de céleri, lavez les radis, etc.
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e ll e food Pour réaliser ce « chou farci » , il suffit de retirer les feuilles du chou et d’en tapisser un moule à pâtisserie. Remplissez-le ensuite de couches de ragoût de champignons et de pilaf parfumé, jusqu’à obtenir un véritable chef-d’œuvre végétarien. Pas le temps de préparer un riz pilaf ? Vous pouvez également utiliser de la purée de pommes de terre ou de la purée de potiron.
118 ELLE magazine
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CHOU FARCI AU RAGOÛT DE PORTOBELLOS, RIZ PILAF ET IRRÉSISTIBLE SAUCE AUX CHAMPIGNONS
4 PERSONNES / 50 MINUTES DE PRÉPARATION + 45 MINUTES AU FOUR
Préchauffez le four à 175°C. Placez les portobellos, tige vers le haut, sur une plaque de cuisson à bords hauts et saupoudrez généreusement de sel. Le sel extrait l’humidité des champignons et vous offre ainsi une base délicieuse pour votre sauce. Versez le bouillon de légumes sur les portobellos, sans les recouvrir. Laissez cuire pendant 20 minutes, retirez le plat du four et retournez les portobellos à l’aide d’une pince pour que le jus des champignons s’écoule dans le bouillon de légumes. Laissez cuire encore 10 minutes et retirez du four. Laissez refroidir un peu, versez le bouillon dans une saucière et coupez les portobellos en très petits cubes. Nettoyez la carotte et coupez-la en très petits cubes (brunoise). Nettoyez l’échalote et l’ail. Dans une poêle à fond épais, faites chauffer l’huile d’olive et faites revenir l’échalote jusqu’à ce qu’elle devienne translucide. Ajoutez la carotte et l’ail et faites revenir tout en remuant. Ajoutez la purée de tomates et faites revenir brièvement pour en ôter l’acidité. Ajoutez la feuille de laurier et le thym, salez et poivrez. Égouttez les cèpes, coupez-les en petits morceaux et ajoutez-les au ragoût, ainsi que les portobellos finement hachés. Versez l’eau où trempaient les cèpes dans le bouillon de champignons. Déglacez le ragoût avec le vin et un filet de bouillon de champignons. Laissez encore mijoter pendant environ 10 minutes jusqu’à ce que le liquide se soit évaporé. Assaisonnez avec la sauce soja et retirez la feuille de laurier. Laissez refroidir le ragoût. Vous pouvez très bien le préparer la veille, tout comme le riz pilaf. Pour le pilaf, hachez la deuxième échalote. Faites chauffer une poêle à frire et faites-y fondre 2 cuillères à soupe de beurre. Faites revenir l’oignon avec les épices et une généreuse pincée de sel. Ajoutez le riz cuit et les raisins secs trempés, mélangez bien et retirez la casserole du feu. Ôtez les plus grandes feuilles du chou et faites-les bouillir dans de l’eau salée pendant 8 minutes. Laissez égoutter et refroidir. Graissez le plat allant au four avec l’huile d’olive. Placez la plus grande feuille au fond et tapissez le moule de feuilles. Mélangez un œuf au ragoût de champignons et un œuf au pilaf. Versez une couche de ragoût dans le moule et recouvrez de feuilles de chou. Déposez ensuite une couche de pilaf et recouvrez à nouveau de feuilles de chou. Puis recommencez avec une couche de ragoût et ainsi de suite. Recouvrez de feuilles de chou et repliez bien leurs bords le long des parois
POUR LE RAGOÛT DE CHAMPIGNONS : 500 g de portobellos (6-7 pièces) 700 ml de bouillon de légumes 1 carotte, 1 échalote, 3 gousses d’ail 2 c. à s. d’huile d’olive + supplément 2 c. à s. de purée de tomates 3 petites feuilles de laurier 1/2 bouquet de thym, les feuilles 10 g de cèpes de Bordeaux, trempés dans de l’eau tiède + filet de vin rouge 1 c. à s. de sauce soja légère ou de tamari POUR LE RIZ PILAF : 1 échalote, 5 c. à s. de beurre 1 c. à c. de cannelle, 1 c. à c. de clou de girofle 1 c. à c. de noix de muscade 1 c. à c. de poudre de cardamome 1 petit étui de safran, infusé dans quelques gouttes d’eau chaude 250 g de riz basmati cuit (environ 85 g de riz non cuit) 2 c. à s. de raisins secs jaunes, trempés dans de l’eau ET AUSSI... 1 chou de Milan, 2 œufs, 1 - 1 1/2 c. à s. de farine
du plat. Versez du bouillon ici et là entre le moule et le chou, de manière à ce que les feuilles ne se dessèchent pas. Placez un objet lourd sur le dessus, par exemple une plaque résistant à la chaleur, et glissez le tout dans le four. Faites cuire au four pendant 30 minutes avant de retirer le poids sur le chou. Enfournez pour 15 minutes supplémentaires. Pendant ce temps, préparez la sauce. Pour ce faire, faites réduire le reste du bouillon de champignons à environ 400 ml. Dans une casserole, faites fondre les 3 cuillères à soupe de beurre restantes et ajoutez-y la farine. Versez un filet de bouillon, mélangez bien et versez le reste du bouillon petit à petit jusqu’à l’obtention d’une sauce liée. Goûtez. Le goût de champignon n’est pas assez prononcé ? Réduisez en poudre quelques cuillères à soupe de cèpes séchés, ajoutez-les et poursuivez la cuisson pendant quelques minutes supplémentaires. Trop fade ? Ajoutez encore un peu de sauce soja. Retirez le chou farci du four, laissez-le refroidir pendant 10 minutes et servez-le avec la sauce aux champignons. magazine ELLE 119
e ll e Maxx Royal
RÊVES D’AZUR Cap sur une destination paradisiaque où l’azur de la mer Égée se mêle à un luxe subtil, où la nature et la magnificence s’unissent en parfaite harmonie pour créer un monde entièrement dédié à la détente et au plaisir. Bienvenue au Maxx Royal Bodrum Resort, un tout nouveau complexe qui ouvre ses portes en 2024 avec la promesse d’une expérience unique où tout a été pensé et soigné dans les moindres détails.
Maxx Royal
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UN MONDE DE SAVEURS Le Maxx Royal Bodrum Resort sublime les douces soirées d’été dans des lounges et bars au cadre élégant. Au fil des jardins de toute beauté se dévoile une riche palette d’expériences culinaires. Le complexe abrite plusieurs restaurants de renommée mondiale, dont le Caviar Kaspia, qui fait la part belle aux cuisines du monde. À chaque repas, les papilles explorent des pépites de la gastronomie. Les fans d’ambiance insulaire se réjouiront du partenariat avec le célèbre Scorpios de Mykonos qui apporte une touche grecque à Bodrum.
UNE OASIS DE CALME Véritable havre de paix, le centre de bien-être du resort propose une gamme de soins et de thérapies visant à rajeunir le corps et l’esprit. Du bain turc à la séance de soin, une équipe expérimentée s’attelle à dispenser une expérience inoubliable.
UN ELDORADO DU SPORT Le Maxx Royal Bodrum Resort est aussi un véritable paradis pour les adeptes d’exercices physiques en tous genres grâce à son large éventail d’infrastructures sportives. Qu’on soit fana de fitness ou en quête d’un nouveau défi, tous les goûts sont permis. Du yoga et des pilates au Hiit et à la zumba, en passant par le parachutisme ascensionnel et la pratique du jet-ski. Le complexe propose également un centre de remise en forme, des terrains de tennis, des cours collectifs notamment en boxe et aérobique sans oublier des sports nautiques tels que le kitesurf et la planche à voile. Niché dans une baie à proximité de la plage de Göltürkbükü, à Bodrum, le Maxx Royal Bodrum Resort déploie une architecture impressionnante qui rend hommage à la nature environnante en mettant l’accent sur la durabilité. Ce projet ambitieux respecte, en effet, les normes du niveau Or de la certification LEED établie par le US Green Building Council en matière de gestion durable de la consommation d’eau et d’énergie.
En résumé, le Maxx Royal Bodrum Resort fait honneur à cette tradition d’hospitalité (« Misafirperverlik ») sous toutes ses facettes bien ancrée en Turquie. On brûle d’impatience d’y poser ses valises en 2024, de préférence pour ne jamais en repartir.
UN HÉBERGEMENT IDYLLIQUE Décorées avec goût, les 282 chambres, suites et villas du Maxx Royal Bodrum Resort ont tout pour faire rêver. Leur conception s’est placée sous le signe du luxe et du confort. Les villas Laguna disposent, par exemple, d’un accès direct à des piscines privées, tandis que la villa Royal comporte une vue à couper le souffle sur la mer Égée. La villa Presidential dépasse toutes les attentes en termes d’installations exclusives avec une salle de sport, un sauna et un hammam privés, garants de vacances… royales.
CET ARTICLE A ÉTÉ RÉALISÉ EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC MAXX ROYAL RESORTS. MAXXROYAL.COM
e ll e voyage Texte Jolien Vanhoof
DESTINATION : LE PARADIS Le poète John Donne a dit un jour : « Nul homme n’est une île. » Celles et ceux qui veulent encore être complètement seul·e·s peuvent se rendre à Pine Cay, l’un des secrets les mieux gardés des Caraïbes.
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voyage
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Texte Jolien Vanhoof
Profitez d'un coucher de soleil unique.
La route est longue pour arriver à Pine Cay. Cette île privée et isolée de 800 hectares, située dans les îles Turks et Caicos, ne possède qu’un seul hôtel, la destination finale de notre voyage. Après un périple de deux heures en train jusqu’à Londres, un vol de plus de dix heures jusqu’à l’île principale de Providenciales et un court trajet en hors-bord (nous l’avons fait avec une coupe de champagne à la main !), le complexe se dresse enfin au milieu des eaux azur et des dunes de sable ondulantes. Pine Cay est l’exemple même de l’isolement. Avec à peine 11 chambres et deux suites indépendantes, il n’y a pas un seul touriste. Et si, comme nous, vous voyagez hors saison, vous avez vraiment l’impression d’être sur votre propre île.
KIRA TURNBULL, JOLIEN VANHOOF
Seul·e au monde
En réalité, Pine Cay est gérée par un groupe de familles très unies qui, dans les années 1970, sont tombées instantanément amoureuses de l’île et y ont fait construire plusieurs dizaines de maisons. Aujourd’hui, leurs (petits-)enfants continuent de venir s’y ressourcer ou louent leur maison de vacances à quelques chanceux. Cette semaine, nous avons la chance d’être les hôtes de l’hôtel cinq étoiles de Pine Cay, qui a subi une transformation complète en 2021 pour rejoindre la chaîne de luxe Relais & Châteaux. Les chambres aux couleurs de la mer et du sable et aux accents de bois clair sont discrètes mais à la fois élégantes, chaleureuses et accueillantes. Enfin, elles disposent toutes d’une magnifique douche extérieure et d’un patio avec accès direct à la plage. Cela devient vite un rituel : profiter du lever du soleil et d’une tasse de café au bord de la mer. Le fait que nous nous baladions ici sans clé pour fermer la chambre rend l’accoutu-
mance un peu plus difficile. Mais cela aussi fait partie de la vie insulaire insouciante.
Des dollars dans le sable
Aussi sophistiqué que soit chaque espace, des chambres haut de gamme au Tiki Beach Bar, c’est le paysage qui retient toute l’attention. À Pine Cay, tout tourne autour de la connexion avec la nature. Cette oasis paradisiaque se trouve au bord de la troisième plus grande barrière de corail du monde, et il y a donc beaucoup à faire. Nous faisons du kayak dans la mangrove, apprenons à plonger en haute mer et partons à la chasse au trésor avec le capitaine Ricardo. Il sait mieux que quiconque où se cachent les dollars des sables, les oursins. Dommage que vous ne puissiez pas payer avec eux dans le Sand Dollar Spa de l’hôtel, car les traitements sont paradisiaques et 100 % naturels. Pensez au sel marin reminéralisant et aux extraits de papaye et d’ananas tropicaux. Le chef Pablo Cabrera Navarro, originaire du Costa Rica, profite lui aussi de tous les bienfaits de la nature à Pine Cay. Sa cuisine fonctionne en circuit court : de la mer à l’assiette. Cela permet non seulement de réduire l’impact sur l’environnement, mais aussi de découvrir les spécialités locales. Nous goûtons plusieurs fois à la conque frite et recevons même un souvenir digne de ce nom à ramener à la maison. Avec notre propre conque dans la poche, nous retournons vers le hors-bord, l’avion et le train.
Prix à partir de 1.400 € par chambre et par nuit, incluant les repas, les transferts depuis le continent, les sports nautiques, la voile et toutes les activités sur l’île. pinecay.com
magazine ELLE 123
e ll e voyage Texte Juliette de Bruxelles
É VA S I O N D I S C R È T E À
HILLSIDE BEACH CLUB, UN DES JOYAUX DE LA MÉDITERRANÉE
PRESSE
À quelques heures de Bruxelles et à une encablure de Dalaman se niche un trésor caché sur la côte méditerranéenne turque…
124 ELLE magazine
« PROFITANT D’UNE LOCALISATION GÉOGRAPHIQUE IDÉALE, HILLSIDE BEACH CLUB BORDE UNE CRIQUE AUX EAUX TURQUOISE QUI APPELLENT À LA BAIGNADE ET À LA CONTEMPLATION » Loin du tumulte des villages de vacances démesurés, Hillside Beach Club accueille les personnes en quête d’une escapade élégante et apaisante. Hillside Beach Club, véritable havre de paix, a réussi à relever un pari complexe : satisfaire les envies de tous et toutes en matière d’accueil, de qualité des hébergements et de cadre. Profitant d’une localisation géographique idéale, Hillside Beach Club borde une crique aux eaux turquoise qui appellent à la baignade et à la contemplation. Un décor magnifique, des activités sportives ou relaxantes de qualité, deux spas somptueux et des restaurants absolument bluffants terminent la description de cette carte postale idéale.
Entre ciel et mer
Situé à Fethiye, Hillside Beach Club profite d’une localisation géographique stratégique, à quelques heures de vol depuis Bruxelles. Le trajet jusqu’au club depuis l’aéroport de Dalaman offre des panoramas qui plongent immédiatement le corps et l’esprit dans un rythme de vacances. La mer aux eaux claires qui borde Hillside Beach Club inspire calme et sérénité, créant un tableau en constante évolution selon les heures de la journée, entre nuances d’émeraude et de bleu profond. Les amateurs et amatrices de snorkeling peuvent explorer la vie sous-marine et se reconnecter à la nature dans toute sa splendeur. Les trois plages d’Hillside Beach Club offrent différentes visions du paradis. La plage principale, située dans le prolongement de la superbe piscine, est parfaite pour les familles et les fans de sports nautiques. Mais l’un des musts se cache un peu plus loin : deux plages situées aux extrémités du domaine et réservées aux adultes, avec leurs chaises longues confortables, leur parasol couleur lin et leur atmosphère tout juste rehaussée par les bruits de la nature. L’une que l’on rejoint par un joli sentier ou via un petit bateau-navette et qui offre le midi un repas sain et délicieux à l’ombre des arbres. L’autre, baptisée « Silent Beach », où les téléphones s’éteignent et où le repos prend tout son sens.
La fusion entre élégance et tradition
Les chambres et suites – élégantes et essaimées dans une architecture à taille humaine et à flanc de colline – disposent de vues panoramiques sur la mer scintillante ou sur les jardins luxuriants. Envie de goûter aux délices locaux ou à une cuisine internationale riche ? Des buffets démesurés et des corners thématiques (poissons, rôtisserie, mezze, fromages, collections d’huiles d’olive…) proposent absolument tout ce que l’on peut imaginer. Des ingrédients sains et de qualité, des gourmandises exemptes de culpabilité.
Activités pour chaque envie de la journée
Sports nautiques, fitness, tournois sportifs, cours collectifs, workshops thématiques à certaines périodes de l’année (bains de glace, art thérapie…), yoga en plein air (à vivre absolument : la séance matinale à la Silent Beach suivie d’un petit massage en bord de mer), excursion en bateau… Impossible de s’ennuyer. Sans parler des deux spas d’exception, le Sanda Nature Spa et le Sanda Spa & Wellness. De véritables sanctuaires loin de tout. hillsidebeachclub.com
Y ALLER Réservez le séjour et les vols via Pegase. Ce tour-opérateur de luxe garantit un voyage serein et inclut toujours des privilèges et petites attentions très appréciées des voyageurs et voyageuses. Réservations sur pegase.be ou via une agence de voyages partenaire. magazine ELLE 125
e ll e lifestyle Texte Noemi Dell'Aira Photos Disneyland Paris
VIE DE PRINCESSE Dans un royaume pas si lointain, l’heure tant attendue a enfin sonné : le Disneyland Hotel a rouvert ses portes le 25 janvier 2024. Cette icône hôtelière de Disneyland Paris, porteétendard du luxe et du rêve, dévoile une toute nouvelle ère d’enchantement, un voyage au cœur de la royauté. Chaque recoin de cet hôtel légendaire a été métamorphosé pour offrir aux visiteurs une expérience de luxe sans précédent. Des contes épiques de Disney, de Cendrillon à La Reine des neiges en passant par Merlin l’enchanteur, La Princesse et la grenouille, et Vaiana la légende du bout du monde, s’entrelacent avec votre séjour pour créer des souvenirs féériques gravés à jamais.
Renaissance magique
L’équipe de Walt Disney Imagineering Paris, en collaboration avec des artisans et fournisseurs européens, a méticuleusement tissé une toile immersive qui célèbre à la fois les contes royaux Disney et l’histoire européenne. Dans cet écrin, le Disneyland Hotel devient un hommage subtil aux trésors architecturaux tels que le château de Versailles ou le château de Neuschwanstein, mais dissimule également de nombreux secrets à découvrir lors de visites guidées organisées par des story keepers.
L’hôtel propose 487 chambres et suites, chacune repensée avec un souci du détail exquis pour créer une ambiance de raffinement absolu. Au Castle Club, les visiteurs auront droit à un traitement royal, et la possibilité de partager un petit déjeuner en compagnie des princesses Disney, tandis que les restaurants, bars et lounges de l’hôtel vous régaleront avec des mets délicieux et des pâtisseries thématisées. Le Disneyland Hotel établit un nouveau standard en matière d’expérience immersive dans un hôtel cinq étoiles, en plaçant les enfants au cœur de la magie, avec le Royal Kids Club et l’expérience Mon rêve royal, où ils se verront métamorphosés en personnages royaux. Les plus grands ont également leur part de féerie au Disneyland Hotel Spa by Clarins*, une oasis de bien-être au cœur de la magie de Disneyland Paris. L’occasion de se faire choyer après une journée d’aventures enchantées.
Les réservations sont ouvertes sur disneylandparis.com 126 ELLE magazine
lifestyle
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LOLA DAVID UN MOMENT BEAUTÉ POUR SE SUBLIMER En effet, au-delà de ses talents de praticienne, Lola David est également formatrice pour la prestigieuse marque Indigo Nails. Cette collaboration souligne son engagement envers l’excellence et sa volonté de partager son expertise avec d’autres professionnelles. Les formations dispensées par Lola garantissent une maîtrise approfondie des techniques de pose et des produits de haute qualité, offrant ainsi, avec passion, à ses élèves les compétences nécessaires pour exceller dans le domaine de la beauté des ongles. Pour toute l’équipe, chaque cliente est unique et reçoit une attention particulière. Tout est possible à qui rêve et ose, Lola David en est la preuve, et elle n’a pas fini de rêver avec un deuxième institut en Belgique ou pourquoi pas à l’étranger... Tout est possible.
Situé à Romsée, à quelques encablures du centre de Fléron, L’institut Lola David est un élégant écrin, à la fois chic et girly, dédié à l’esthétique, où la passion et l’expertise se rencontrent pour offrir une expérience exceptionnelle à sa clientèle. Fondé et dirigé par la talentueuse Lola David, l’institut propose un éventail de prestations pour répondre à chaque envie. La réalisation d’un rêve de jeune fille devenu réalité. Une passion pour l’esthétique qu’elle nourrit depuis toute jeune. Une première formation suivie à 14 ans avant de continuer ses études en général, poussée par ses parents, tout en continuant à s’entraîner sur ses amies. Mais finalement, elle décide de suivre son rêve en se lançant indépendante dans une petite pièce aménagée chez ses parents et ouvre son propre salon en 2021. A 25 ans seulement, Lola est une jeune entrepreneuse inspirante qui nous montre qu’il faut toujours poursuivre ses rêves peu importe les obstacles. Onglerie, extension de cils, maquillage permanent, épilation définitive... Lola et son équipe vous apportent la solution beauté qui répond à vos envies et vos demandes. Être à l’écoute avec bienveillance et proche de sa clientèle est essentiel pour Lola, qui depuis la petite pièce chez ses parents au grand salon, a su rester la même. Son authenticité et son naturel sont d’ailleurs très appréciés par ses clientes mais aussi par ses élèves.
Rue Jean Borg 73, 4624 Romsée Indigo Nails Liège Fléron www.institut-lola-david.optios.net Tél. : 0472/40 28 71 Facebook : L’institut Lola David Instagram : institut_loladavid_indigonails
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MAGIC HANDS ÉCOLE DE MASSAGE À L’INTERNATIONALE À l’origine de cette école pas comme les autres, se trouve Jordan Ly Pinto, expert du massage et passionné de bien-être. Élevé dans un environnement multiculturel où sport et bien-être jouaient un rôle important, il a su en tirer des valeurs et une véritable philosophie de vie qu’il met au service de MAGIC HANDS. Unique en son genre et devenu une référence en formation de massages, MAGIC HANDS est le premier centre de formation aux massages européen. Cette école regroupe donc des formateurs à l’international et forme à la fois des masseurs professionnels et des entrepreneurs de tout pays, devenant un véritable incubateur de réussite. En effet, nombreuses sont les vies qui ont été changées suite à ces formations. Peu importe le parcours passé, MAGIC HANDS est une opportunité pour se réinventer. Un grand nombre d’élèves ont déjà des demandes de rendez-vous à peine sortis de formation ou bénéficient de propositions d’embauche (spa, institut...).
Vous pouvez également vous former aux disciplines suivantes : • Le Drain & sculpt qui inclut 4 formations en 1 (drainage lymphatique brésilien, madérothérapie colombienne, sculptage manuel, travail viscéral). • Le Magic Face qui est le soin visage par excellence. • Le massage thaïlandais, le deep tissue, le Madérosport... • Le Ammagic assis qui permet de développer le massage en entreprise.
Grâce à un accompagnement complet, Jordan et son équipe offrent les clés à chacun pour pouvoir démarrer son activité rapidement et en toute sérénité. Ce sont d’ailleurs déjà plus de 1000 masseurs et masseuses qui ont été formés à des techniques diverses, parfois ancestrales, parfois innovantes. Le, aujourd’hui célèbre, « Mix Massage Arts », est une méthode mélangeant plus de 10 massages qui s’inspire des arts martiaux mais aussi du yoga. Puissant et doux à la fois une méthode qui s’adapte à chaque corps, selon les tensions, les besoins de chacun, et qui est devenu le massage signature de Magic Hands. Ce protocole mélange 10 techniques, dont le massage suédois, le Deep Tissue, le Lomi-Lomi, le massage thaïlandais, californien, la réflexologie plantaire...Tout en s’inspirant également des arts martiaux. Une expérience hors du commun.
• Le Magic Pregnancy qui est un module spécifique autour de la femme enceinte mais également le bébé et l’enfant. Il inclut également le massage endométriose. • Le Drainage post-opératoire et le magic cupping...
Bien sûr, il est possible de choisir plusieurs techniques grâce aux packs formations proposés à des tarifs avantageux. Avec son programme « Magic Week », l’école propose 9 formations sur 7 jours avec un grand nombre de bonus comme l’anatomie palpatoire, la nutrition maison et aussi un cours sur les méridiens de la médecine chinoise, un cours de digital marketing pour le développement de votre compte Instagram et même un coaching privé avec Jordan ! L’occasion unique de bénéficier du partage de professionnels experts dans leur domaine. Et tout cela est offert ! Élue dans la catégorie « Mieux Être » du magazine psychologie, MAGIC HANDS est aujourd’hui reconnue dans de nombreux pays pour la qualité de ses formations mais aussi pour les valeurs transmises. En à peine 2 ans, partout à travers l’Europe, mais aussi dans les DOMTOM, au Maroc, en Algérie, Tunisie, Brésil, Japon, Portugal, Belgique, Tahiti... MAGIC HANDS exporte son savoir-faire et son expertise, devenant le premier réseau mondial de massage.
www.magichands-massage.fr Instagram : @magichands.formation PAGES RÉALISÉES PAR OSEZ LE CENTRE-VILLE
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MANON PONSON
COCO B.O’AIME
QUAND L’ART DE LA BRODERIE RENCONTRE LA MODERNITÉ DU MARIAGE
L’ATELIER BOUTIQUE OÙ LA PASSION ET LA CRÉATIVITÉ SE RENCONTRENT
Manon Ponson, brodeuse d’art, fusionne tradition et modernité dans ses créations uniques. Après des études en mode et des stages en prêtà-porter haut de gamme, elle choisit la broderie. Depuis mai 2021, sa boutique en ligne propose des accessoires personnalisés, principalement des voiles de mariée. La démarche artisanale et sur mesure, allant de paillettes aux broderies en volume, caractérise son approche. Elle élargit son audience en collaborant avec des showrooms en Belgique et en Corse. L’atelier de broderie personnalisée de Manon offre aux futures mariées la possibilité de posséder des accessoires uniques et modernes. Elle crée des pièces qui transcendent les tendances éphémères pour devenir des trésors intemporels. Chaque création est une ode à l’amour et à l’individualité, fabriquée à la main avec une technique artisanale digne des maisons de haute couture. Basée près d’Avignon, Manon Ponson réalise chaque pièce à la commande, garantissant une attention personnalisée à chaque détail.
Caroline Mathieux a décidé de donner un nouveau souffle à sa vie il y a un an pour suivre sa passion et créer son propre univers : Coco B.O’aime. Aujourd’hui, elle est la créatrice derrière de magnifiques boucles d’oreilles. En effet, Caroline ou “Coco” crée des pièces uniques et propose ses coups de cœur en vêtements et en décoration, adaptés à tous les budgets. Son approche décontractée crée une atmosphère amicale, où le shopping se mêle harmonieusement à des moments de détente. Son expérience en conseil en image lui permet également de recevoir en individuel ou en duo pour des analyses couleur les lundis, mardis et samedis matin lorsque la boutique est fermée au public. Chez Coco B.O’aime, chaque visite est une immersion dans le monde d’une amie où la passion est la principale source d’inspiration.
www.manonponson.com Tél. : 06 45 56 67 62 - Instagram : @manon.ponson
Rue Félicien Deneumoustier 11, 5001 Belgrade Mail : cocoboaime@gmail.com
STÉPHANIE GODARD UNE COACH PROFESSIONNELLE ENGAGÉE POUR LE BIEN-ÊTRE ET L’ÉPANOUISSEMENT PERSONNEL Stéphanie Godard puise son inspiration dans une expérience personnelle profonde. Suite au décès de sa mère en 2018, femme coquette et empathique, Stéphanie a ressenti le besoin de soutenir ceux confrontés à la maladie. Son expertise se concentre sur l’aide aux personnes malades pour retrouver confiance et estime en elles afin de redéfinir leur vie.
Son parcours, initié par des formations en Coaching en image puis d’une spécialisation dans la gestion de l’image de soi lors des phases de maladie, s’est enrichi d’une approche dans le coaching holistique, explorant les aspects psychologiques liés à l’image de soi. Le coaching de Stéphanie repose sur deux piliers : la connaissance et l’estime de soi. Elle utilise des exercices d’accompagnement, dont la numérologie, pour aider ses clients à découvrir leurs zones d’ombre et à mieux comprendre leur identité. Particulièrement dévouée aux personnes malades ou handicapées, Stéphanie guide celles en rémission à redonner un sens à leur vie. Ses sessions, à la fois en distanciel et présentiel dans son cabinet, offrent une flexibilité adaptée aux besoins individuels, permettant un accompagnement approfondi et personnalisé. Son accompagnement en estime de soi pendant et après la maladie, sur 6 séances, intègre des étapes clés comme l’effet bonne mine, l’analyse de la morpho-visage, des conseils de soin de la peau, l’essayage de prothèses capillaires et d’accessoires et également la préparation à la réinsertion post-traitement. Stéphanie, travaillant seule dans son cabinet à la frontière luxembourgeoise, offre une démarche basée sur la bienveillance, le respect et l’écoute active. Les retours de ses clients témoignent de transformations profondes, allant du regain de confiance en soi à la reconstruction post-traumatique. Embarquez pour un voyage au cœur de vous-même avec Stéphanie et libérez votre potentiel caché. Pôle Santé et Bien-être 10, rue des Walcourt 57330 KANFEN (France) www.stephaniegodard.com Tél. : +33 (6) 60 77 64 49 ou 352 661 039 899
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14 MARS AU SPIRITO SHUTTERSTOCK
RUE DE STASSART 18 - 1050 IXELLES
Le 14 mars 2024, préparez-vous à l’événement le plus glamour de l’année : la ELLE Party ! Cette édition mettra en avant le thème “Divine Red” pour célébrer l’esprit du ELLE. Nous aurons le plaisir de compter parmi nous nos partenaires fidèles, nos lectrices et lecteurs fantastiques, ainsi que toutes les personnalités influentes de l’industrie créative. Rendez-vous sur la piste de danse de l’emblématique Spirito !
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