BEAUTY TECH
ON A TESTÉ ON S’ÉQUIPE !
BELGIQUE
® BELGIQUE - MARS 2024 MENSUEL 5,95€
NICOLAS DI FELICE COURRÈGES
« JE NE SUIS PAS DANS LA QUÊTE DE L’ÉVIDENCE »
DÉCO
DANS L’UNIVERS DU DUO MULLER VAN SEVEREN
MODE SPÉCIAL
POURQUOI N’AVONS-NOUS RIEN À NOUS METTRE ?
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ed it o
edito
La mode, comme le monde, va de plus en plus vite. Et comme le monde, elle n’apprend pas toujours au même rythme. Au lieu de ralentir et de se raisonner comme les (vrais) créateurs l’avaient espéré, la cadence n’a cessé de s’emballer avec des acteurs d’ultra-fast fashion dopés aux achats compulsifs. Avec les défis posés par certains marchés – asiatiques notamment –, la récession économique et de nouvelles normes écologiques, la croissance de l’industrie du vêtement, qui avait doublé ses profits en 2022 par rapport à tous ses records depuis 2010, a marqué le pas en 2023. Entre boulimie de nouveauté et conscience grossissante, la digestion est un processus en évolution.
CE QUE LA MODE (NOUS) A APPRIS
Selon l’enquête conjointe menée par Business of Fashion et la société de stratégie McKinsey auprès des principaux leaders dans le secteur de la mode, la grande tendance 2024 ne sera ni les maxi-franges ni les fleurs géantes (enfin si, aussi), et pour la gamme de couleurs dans laquelle investir, sautez page 102. Non, la vraie direction sera « l’incertitude ». Dans un contexte de parano vaguement généralisée, les clients dépenseront moins pour des biens de consommation, alors que les voyages seront le nouvel investissement pour lequel on ne comptera pas. Enfin moins. Toujours d’après cette étude internationale, les conditions météorologiques extrêmes de l’année passée auraient refroidi (façon de parler) un certain nombre de producteurs dans l’industrie textile – sauf la fast fashion qui s’en fiche, on a bien compris – et aussi, incidemment, fait réfléchit un paquet de consommateurs. L’idée de la qualité (re)fait son chemin et selon des chiffres Trendalytics, aux États-Unis, friands de signatures bariolées, les boutiques ont vendu 40 % de produits à gros logos en moins en 2023. Le monolithique, c’est plus chic. La seconde main se porte aussi très bien, même si sa face cachée est au moins aussi grise que green (voir p. 64). Question innovation, si des matériaux plus respectueux déferlent directement de la racine à la machine, 73 % des dirigeants d’entreprise de mode envisagent de donner la priorité au recours à l’intelligence artificielle en 2024, tout en étant seulement 5 % à savoir exactement quoi en faire (comme débrancher la prise et engager de jeunes talents, si on peut faire une suggestion). Et pour être sûrs de bien faire passer le message, 71 % de ces dirigeants vont encore augmenter leur budget marketing « dans le but de cultiver des liens émotionnels avec les clients ». C’est un peu comme payer le resto pour être sûr∙e d’emballer après le dîner. Et appeler ce qui se passe ensuite « faire l’amour ». Mais les consommateurs sont plus exigeants et les marques le sentent. Elles s’adaptent par obligation ou conviction, peu importe, pourvu qu’on ait l’ourlet. Nos contradictions deviennent des sources de réflexion, et face à nos placards, une seule certitude s’impose : on ne sait pas de quoi on aura besoin demain. Sinon d’un esprit grand ouvert, et un bon trench Balenciaga pour essuyer la pluie de criquets. Elisabeth Clauss, journaliste mode elisabethclauss
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ORIANE VERSTRAETEN, LAUNCHMETRICS SPOTLIGHT, PRESSE
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MODE 26 Frontrow : quelles sont nos tendances préférées pour le printemps-été ? 56 Pièce Unique : Aline Disu et son obsession pour la mode des années 2000. 58 Nicolas Di Felice : « Il ne s'agit pas que de faire de belles robes. On doit raconter une histoire. » 64 Vinted : vraiment plus éco ? 68 Portrait. Rachel Scott, la créatrice qui amène la Jamaïque dans la mode. 72 Décryptage. Pourquoi n'avons-nous rien à nous mettre ? 102 Psycho-rigolo : on va en voir de toutes les couleurs ! 106 Édito mode. On maximise les volumes. 124 Youpie, c'est bientôt le printemps ! On shoppe nos pièces préférées.
REPORTAGE 80 Exclusivité. Drag Couenne, la reine des Drag Queens en Belgique. 88 Harcèlement de rue : comment intervenir sans se mettre en danger ? 94 ELLE Active Forum : elles ont les clés pour booster votre carrière ! 98 ELLE Start Up Awards : Maternia révolutionne la prévention prénatale
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BEAUTÉ
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132 Beauty tech : quelles sont les nouveautés à tester ? 137 Beauty focus. On partage nos produits préférés.
LIFESTYLE 146 Déco. Dans l'intérieur du duo Muller Van Severen. 151 Nederlandse Academie. Le néerlandais, on s'y met ! 152 Et si on allait faire du canoé en Suède ? 154 Gran Canaria, terre de lumière. Découvrez nos adresses. 158 C'est mon histoire : « Mon amant est mort. » Et après ? 20 ELLE magazine
Marla @Brooks porte une robe en mousseline plissée Max Mara, un maillot de bain Eres, des sandales en cuir Morobe, des boucles d'oreilles, bague et bracelet « Curve » Sarah Vankaster. Photographe : Oriane Verstraeten Stylisme : Delphine Dumoulin Make-up : Elke Binnemans pour Sisley Assistants photo : Maxime Taillez & Wout Vloeberghs
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EN COVER
Marieke. Modèle pour un jour. PrimaDonna pour toujours.
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co lo fon
RÉDACTRICE EN CHEF
RÉDACTRICE EN CHEF ELLE.BE
DIRECTRICE ARTISTIQUE
COORDINATRICE ELLE.BE
Marie Guérin, mgu@elle.be @_marieguerin
Marie-Noëlle Vekemans, mnv@elle.be @maryvekemans
Iris Rombouts, iro@elle.be @imageboulevard
Jessica Fine, jfi@elle.be
SECRÉTAIRE DE RÉDACTION
Rosalie Bartolotti, rba@venturesmedia.be @rosaalieeb
Noemi Dell’Aira, nda@elle.be
@jessicafine1
DIGITAL ART DIRECTOR @noemidellaira
DIGITAL CONTENT CREATOR
EDITING
Juliette Debruxelles, jdb@elle.be
@juliettedebxl
MODE
Marie Guérin, mgu@elle.be Elisabeth Clauss, ecl@elle.be
Natasha Bearzatto, nbe@venturesmedia.be @natasha_bearzatto
CELLULE WEB @elisabethclauss
BEAUTÉ
Back-end developer : Paul Ansay; paul@venturesmedia.be
SALES DIRECTOR
Marie-Noëlle Vekemans, mnv@elle.be
Philippe De Jonghe, pdj@venturesmedia.be
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CREATIVE SALES MANAGERS
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CULTURE
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Leen Hendrickx, lhe@elle.be @l1hendrickx Florence Collard, fco@elle.be @florencecollard
TRAITEMENT DE L’IMAGE Walter Vleugels, wvl@elle.be
@walt_wings
Johanna Webb, jwe@venturesmedia.be Kelly Gielis, kgi@venturesmedia.be Alexia Neefs, alexia.neefs@venturesmedia.be Valérie Decallonne, vdc@venturesmedia.be Nathalie Fisse, nfi@venturesmedia.be Elodie Andriveau; ean@venturesmedia.be
PRINT PRODUCTION COORDINATOR Amélie Eeckman, aee@editionventures.be
CREATIVE SOLUTIONS LAB
Virginie Dupont feat. talkie-walkie srl
Lore Mosselmans (Chief Marketing Officer) lmo@venturesmedia.be Laura Collu (Senior Campaign Coordinator) lco@venturesmedia.be Marine Petrisot (Junior Campaign Coordinator) mpe@venturesmedia.be Yael Sempels (Junior Campaign Coordinator) yse@venturesmedia.be Dasha Croitoru (Junior Campaign Coordinator) dcr@venturesmedia.be
ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO
MATÉRIEL PUBLICITAIRE
PHOTOGRAPHIE
Justin Paquay, jpa@elle.be
@paqju
CORRECTEUR Geoffrey Favier
TRADUCTION
Juliette Debruxelles, Camille Vernin, Hélène Laloux, Ohana Nkulufa, Jolien Vanhoof, Barbara De Munnynck, Maya Toebat, Ringo Gomez-Jorge, Oriane Verstraeten, Delphine Dumoulin, Elke Binnemans, Marla @Brooks
EDITION VENTURES WOMAN CEO Bernard de Wasseige COO Florian de Wasseige fdw@venturesmedia.be IMPRIMERIE Roularta Printing DISTRIBUTION AMP ABONNEMENT
Par téléphone +32 (0)2 556 41 40 de 8 h à 16 h 30 / du lundi au vendredi par courrier AMP - viapress. be, Route de Lennik 451, 1070 Bruxelles. Par mail info @ viapress.be
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LAGARDÈRE NEWS
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Business Team Corporation Michel Vanderstocken/Isabelle Matthys
VENTURES MEDIA CEO Bernard de Wasseige RÉDACTION ELLE BELGIQUE
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Ligne info lectrices : Vous avez des questions concernant nos reportages, actions ou concours ? Contactez-nous entre 9 h et 12 h au 02 379 29 90
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Didier Henet
La transmission de documents et informations à la rédaction du ELLE Magazine Belgique – S.A. Edition Ventures inclut l’autorisation de l’auteur quant à leu libre utilisation voire publication. Les marques, les prix et les adresses publiés dans le ELLE Belgique n’engagent en aucune manière celui-ci et ne sont annoncés qu’à titre indicatif sans vérification préalable de leur contenu par le ELLE. La reproduction, même partielle, de tous les articles, photographies, dessins, modèles et illustrations du ELLE Belgique est interdite tout comme celle des créations d’artistes publiées dans le ELLE et ce, même si ceux-ci sont publiés à titre de publicité. La rédaction décline toute responsabilité concernant le contenu commercial.
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22 ELLE magazine
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LAUNCHMETRICS SPOTLIGHT
FLEURS SAUVAGES Que se trame-t-il dans les feuillages ? ELLE vous prépare à une nouvelle saison de mode irrésistible, que le printemps soit ou non au rendez-vous.
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HERMÈS
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MOOD ESTIVAL
VALENTINO
CELILIE BAHNSEN ANTONIO MARRAS
CHANEL
AZ FACTORY
VERSACE
Tissus transparents, paillettes, couleurs bonbon et looks boho glamour, nous avons rarement attendu avec autant d’impatience une nouvelle saison de mode. Laissons entrer le soleil !
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ERDEM
NINA RICCI
Rose bonbon, nœuds et Mary Janes : la nana girly reprend du poil de la bête. Comme une âme innocente des années 1960, avec ses cheveux volumineux et ses nuisettes douces. Si 2023 était l’année de Barbie, 2024 sera celle de Priscilla.
SIMONE ROCHA
PRINCESSE PRESLEY
LAUNCHMETRICS SPOTLIGHT, SHUTTERSTOCK
LA MUSE
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MARNI
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LE SENS
GAUCHE OU DROITE ? Le haut chic asymétrique des années 80 est de retour. Choisissez un soutien-gorge sans bretelles (ou pas du tout) et mettez vos belles épaules en valeur.
LE MOTIF 4
JARDIN FLEURI Si vous pensez que les imprimés floraux sont plats, allez encore plus loin. Les fleurs en 3D annoncent un printemps radieux.
1 Valentino 2 Dolce & Gabanna 3 Dior 4 Bottega Veneta
L A TA I L L E
LOUIS VUITTON
LOEWE
BARBARA BUI
NINA RICCI
AZ FACTORY
Après une brève parenthèse de la tendance taille basse, nous tirons à nouveau nos pantalons bien au-dessus du nombril. Steve Urkel n’y est pas opposé.
CHRISTIAN SIRIANO
ENCORE PLUS HAUT
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e ll e front row CHRISTOPHER ESBER
LA LONGUEUR
L’EFFET SWIFT Depuis la chanson “Cardigan” de Taylor Swift, le cardigan tricoté est plus tendance que jamais. Et la version raccourcie aperçue sur les podiums ? C’est un grand oui !
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1 Versace 2 Erdem 3 Chanel
LA COULEUR
Les fans de cette teinte crémeuse tombent des nues. Après un pic inattendu l’hiver dernier, le jaune tendre fait fondre toute la planète mode.
LAUNCHMETRICS SPOTLIGHT
PETIT BEURRE
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LA TENDANCE
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STELLA MCCARTNEY
ETRO
Des couleurs magnifiques, des turbans et des bijoux superposés plaident en faveur du retour du glamour gitan. Sur les traces de Talitha Getty et Marisa Berenson dans le Marrakech des années 70.
EMPORIO ARMANI
RALPH LAUREN
VAILLANT
PACO RABBANE
GO BOHO
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CPOERNI
ALEXANDER MCQUEEN
MOSCHINO
ACNE
STELLA MCCARTNEY
CHANEL
ULLA JOHNSON
ACT N°1
VALENTINO
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L A M AT I È R E
DOUBLE DENIM
RALPH LAUREN
Ou pourquoi pas un duo audacieux ? Cette saison, le tissu éternellement cool est mis à l’honneur sur tout le corps : vestes cintrées, corsets, chemises structurées, pantalons cargo et jupes somptueuses à volants.
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e ll e front row LA BASE
TOPLESS
GUCCI
Si vous n’optez que pour une seule couche cet été, choisissez un soutien-gorge. Simple, sophistiqué et un brin provocateur.
LA FORME ATLEIN
AU MASCULIN
AKNAS
LOUIS VUITTON
ETRO
LOUIS VUITTON
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ERDEM
HERMÈS
Des manches allongées, des épaules tombantes et des volumes blousants. Les dures à cuire font leurs emplettes au rayon hommes.
LE DÉCOR
Quiconque a déjà volé en montgolfière connaît la magie que Nicolas Ghesquière a voulu capturer. La lumière chaude du soleil d’été a donné vie à sa collection graphique pour Louis Vuitton.
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LAUNCHMETRICS SPOTLIGHT
AIR CHAUD
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e ll e front row ANDREAS KRONTHALER VOOR VIVIENNE WESTWOOD
LE LOOK
PRESQUE NUE
ADEAM
Si la neutralité compte aussi pour le journalisme de mode, nous avons définitivement échoué. Vive les jupes transparentes !
L E D É TA I L
SPORTMAX
GIVENCHY
L'OR À LA BOUCHE Qu’il s’agisse de lèvres dorées, d’un accessoire ou d’un chemisier élégant, la quantité d’or sur votre corps est l’indicateur idéal de votre richesse vestimentaire. Notre conseil : n’enfermez pas votre trésor dans un coffre-fort.
LA TENDANCE
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LAUNCHMETRICS SPOTLIGHT
GUCCI
N°21
Difficile de choisir entre le bling-bling et le boyish ? Vous avez le beurre et l’argent du beurre. Les basiques sportifs sont rehaussés de pierres scintillantes. VERSACE
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Quand mon compagnon et moi avons décidé d’avoir un bébé, ça a mis du temps… Mon désir de devenir maman était devenu une obsession jusqu’au jour où je suis tombée enceinte. Pendant les neuf mois de grossesse, je suis en super forme jusqu’à ce que, quelques jours avant le terme, je ressente des nausées et de violentes douleurs au ventre. Arrivée à l’hôpital, une infirmière m’examine et m’annonce froidement que mon bébé est en détresse respiratoire. J’attends hébétée qu’on me prenne en charge, mais rien ne se passe avant l’arrivée de mon gynécologue. Je subis alors une césarienne en urgence, on sort mon bébé de mon ventre et puis c’est le silence… On nous laisse, mon compagnon et moi, seuls dans cette salle d’opération. On comprend vite que quelque chose ne tourne pas rond, mais on ne veut pas y croire jusqu’au moment où mon gynécologue revient et nous annonce qu’il a fallu réanimer notre fils Lior et qu’il est dans un état critique. On rencontre pour la première fois notre enfant. Il est dans une couveuse avec plein de fils et tuyaux partout. Sa naissance, ce moment magique tant attendu, s’est transformée en enfer... On nous transfère rapidement à l’hôpital Saint-Luc où les médecins nous annoncent se donner 72h pour se prononcer sur sa viabilité. Éternelle optimiste, je m’accroche à l’espoir qu’un miracle se produise. Que Lior va se mettre à respirer tout seul… Le lendemain matin, les médecins arrivent à trois dans la chambre, dont une psychiatre. Il n’y a plus rien à faire... Croyante, je récite des prières de circonstance. On le prend dans nos bras. On lui dit qu’on l’aime. Que ressent-il? Cette question me hante. Je ne peux me résigner à le laisser partir. Quand les médecins le débranchent, un petit souffle sort de sa poitrine. L’espoir renaît en moi. Je me dis qu’il vit, qu’il respire… Que c’est le miracle qu’on attendait tous. Mais non, c’est fini. On le sert contre nous. Je lui mets son pyjama. Je l’embrasse pour la dernière fois avant de le laisser aux équipes soignantes. On se retrouve, mon mari et moi, au service des maternités, sans notre bébé. J’ai une giga montée de lait, mon ventre est mou, je me sens terriblement 34 ELLE magazine
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Quand on perd ses parents, on est orphelin, quand on perd son époux on est veuve. Mais quand on perd son enfant ? Mamange de Lior et maman de Liroy, Marie-France, par son témoignage, rompt le tabou autour du deuil périnatal.
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vide. Heureusement, les sages-femmes sont merveilleuses. Elles s’occupent de nous comme si on était des nouveau-nés et nous aident à y voir clair dans toutes les démarches à faire. Elles nous conseillent de faire des photos de notre bébé décédé. L’idée nous paraît saugrenue, mais nous acceptons. Le photographe de l’association Au-delà des Nuages prend une magnifique photo de Lior. Un souvenir que je porte pour toujours autour de mon cou, mais aussi la preuve matérielle qu’il a existé. De retour à la maison, le quotidien m’est insupportable alors, après les funérailles, on décide de partir quelques mois à l’étranger. De retour en Belgique, je commence à avoir des pensées suicidaires. Je me sens déconnectée, je n’ai plus envie de rien. N’ayant jamais reçu d’explication claire sur la mort de notre bébé, je n’arrive pas à faire mon deuil… Pourtant, neuf mois plus tard, miracle! Je suis à nouveau enceinte. Je cache ma grossesse, j’ai peur de tout, je file aux urgences dès que j’ai mal quelque part, je harcèle ma gynécologue pour planifier mon accouchement le plus tôt possible. Le 15 mai 2023, c’est le jour J. La césarienne se passe bien jusqu’au moment où le médecin sort le bébé de mon ventre… Je retiens mon souffle… J’ai peur que le cauchemar recommence. Puis, mon mari me présente Liroy, mon magnifique petit garçon qui crie à pleins poumons. Je pleure à mon tour. On reste collé serré pendant deux heures sans bouger. J’écoute le battement de son cœur, sa respiration… Il ressemble tant à son frère. Quand je rentre à la maison, j’ai des visions. Je me vois faire du mal à mon nouveau-né… Je devrais être la plus heureuse des mamans, je me sens pourtant tellement désemparée ! On me dit que je suis traumatisée, que mon cerveau me joue des tours. Les maladies mentales chez les jeunes mamans sont fréquentes et pourtant personne n’en parle. Aujourd’hui, après avoir été suivie par une super psy et thérapeute EMDR, je suis apaisée, plus ancrée, plus concentrée. Moi qui avais toujours le FOMO, être avec ma famille me comble à 100%. Lior, mon étoile, est et sera toujours avec moi. Il me donne la force d’avancer et me rappelle que la vie est fragile et qu’il faut en profiter.
« ÉTERNELLE OPTIMISTE, JE M’ACCROCHE À L’ESPOIR QU’UN MIRACLE SE PRODUISE »
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Tous les mois, Céline Pécheux met en lumière une Wonder Woman du quotidien.
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e ll e billet d 'humeur
ÇA (NE) T’AIME (PAS)
Toi, tu affrontes l’existence avec courage. Ce n’est pas un « non » qui peut freiner tes aspirations. Tu crains parfois de confondre détermination et obsession, mais dans ton horoscope, il est écrit « suivez votre instinct, vous parviendrez à vos fins ». Si ce n’est pas un signe de l’univers, des planètes et des énergies divines, hein, tu ne t’y connais pas. Du coup, tu as proposé à cette personne de la rejoindre un soir pour prendre un verre. 300 kilomètres, qu’est-ce que c’est quand l’amour t’attend dans un rade miteux au bout de l’autoroute ? Sa réponse était : « C’est gentil, mais je dois faire des heures supplémentaires au boulot et je risque de ne pas être libre. » On est d’accord, c’était un grand « oui » tronqué par la timidité. Au fond d’elle, la personne en a envie. C’est juste qu’elle ne le sait pas encore. Comme la fois où tu as attendu dans ta bagnole, sur un parking vers 16 h, parce que vous aviez évoqué que vous pourriez vous croiser un de ces prochains vendredis. On était bien un prochain vendredi. Mais il ou elle avait un dîner. Tu en as été informé·e vers minuit, mais ça t’a permis de faire connaissance avec des routiers vraiment sympas. Ce n’est pas sa faute, c’est qu’avec toutes ses responsabilités – et accessoirement sa meuf ou son mec qui le ou la traque comme un animal blessé – un agenda, c’est compliqué à driver. Tu adores son côté « quel jour on 36 ELLE magazine
est ? » C’est vraiment la preuve absolue que depuis qu’il ou elle te connaît, le temps n'a plus d’effet. Comme toi, la personne est prise dans un tourbillon d’émotions qui conduit à des maladresses. Tu pardonnes tout. Même que le jour où tu t’es senti·e dans la peau d’un·e lion·ne après une grosse réunion de boulot, comme par hasard, il ou elle a posté une story avec un zèbre… Si ça c’est pas un putain de signe que c’est ta flamme jumelle ! Vous avez une connexion animale. Quand tu lui envoies une photo de tes parties intimes et qu’un long ghosting s’en suit, tu l’imagines bouleversé·e, ému·e, troublé·e. Tu finis par t’excuser quelques jours après. Tu ne veux rien brusquer. Après tout, ça ne fait que deux ans et demi que tu attends de concrétiser. C’est beau, un amour qui prend son temps. Une autre fois, il ou elle a posté un son de The Weeknd « Elastic Heart » justement pendant le week-end où tu avais décidé de ne pas aller voir ses reels… Pardon, mais… c’est clair, non ? Il ou elle t’a déjà demandé d’arrêter de lui exprimer ton amour. « Nous sommes seulement ami·e·s. ». Tu as trouvé ça magnifique. L’amitié, c’est vraiment le socle parfait pour bâtir une relation solide, durable, complice, intime. Quelle intelligence. L’amitié comme définition de la passion qui vous submerge, c’est tellement plus profond que ces gens qui se déclarent en couple après avoir échangé leurs fluides corporels. Quelle vulgarité. Ça serait tellement plus clair de son côté de te dire « je ne veux pas d’une relation amoureuse avec toi, je ne t’aime pas, je te garde sous le coude parce que ça flatte mon ego ». Ça serait tellement plus honorant pour toi d’arrêter de te livrer à des interprétations qui te transforment en un pudding idiot. Quelqu’un qui a envie de passer du temps avec toi s’organisera toujours en ce sens. Retiens ça*. *Ceci n’est pas un challenge pour stimuler ta détermination. Lâche l’affaire on te dit ! * À écouter : La Femme « Elle ne t’aime pas »
PRESSE
La personne que tu convoites t’aime. Elle t’aime, c’est sûr. Elle est folle de toi. De ta peau, de tes entrailles, de ton cerveau. Mais bien évidemment, tant de passion et d’émotions peuvent effrayer n’importe quel être sensible, à une époque où l’avenir de l’humanité est incertain. C’est pour ça que tu ne reçois pas de réponse à tes messages enflammés. C’est pour ça qu’il ou elle fait tout pour éviter de te croiser. Parce qu’entrer en relation avec son âme sœur fait peur. Alors, tu ne lâches pas l’affaire. Ça serait con de passer à côté d’un si beau morceau.
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Jolien Vanhoof I Marie Guérin I Elisabeth Clauss I Noemi Dell'Aira
RIN A X ZA L A N D O
CARLIJN JACOBS
Elle fait sensation dans le monde de la musique et de la mode. Cette année, la chanteuse britannico-japonaise Rina Sawayama s'illustre également en tant qu'ambassadrice de Zalando Designer. Un mariage parfait.
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CHIC ANTIQUE
INTEMPOREL
La collection Lotus de Dior, imaginée par Cordelia de Castellane et qui puise son inspiration dans l’Égypte depuis 1947, présente une sélection d’articles délicatement ornés de fleurs de lotus. Cette fleur, chargée de symbolisme depuis l’Antiquité, se retrouve gracieusement représentée sur une gamme variée, allant de la vaisselle en faïence aux bougeoirs Salento, en passant par du linge de table et de la verrerie peinte à la main.
Leandra ne fait pas de promesses en l’air. La marque espagnole crée des bijoux faits main comme une sorte d’uniforme noble pour les jeunes et les moins jeunes. Le mannequin Mino porte des boucles d’oreilles en or 18 carats de la collection Pearls, avec des perles et des diamants. 2 380 €. leandrastudio.com
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déco
À la recherche d’un amour de vacances ? Nous n’avons qu’un objectif en tête : brancher cette petite beauté ! Sac en crochet, Magda Butrym, , 2 350 € via modaoperandi.com
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OUT OF AFRICA Des dunes aux brises marines, Christian Wijnants rend hommage cette saison à la beauté sauvage de l’agriculture africaine, comme l’ont montré les photographies saisissantes de Jackie Nickerson. La collection va de la sobriété à l’exubérance, alternant des tons doux comme le bleu pâle avec des couleurs épurées et monochromes. Et comme nous en avons l’habitude chez Wijnants : des imprimés audacieux et graphiques et des tricots intrigants cette fois avec des franges en raphia. christianwijnants.com
PETER KNAPP, PRESSE
ACCROS
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Les nuages s’imposent encore dans le ciel ? Il suffit de baisser la tête pour se laisser porter délicatement jusqu’à la belle saison. Mules en cuir de veau, 990 €. maison-alaia.com
PETER KNAPP
DE LUI À ELLE Ces images inspirées d’arts mélangés font partie de la charpente iconographique qui a construit l’identité visuelle de grandes marques françaises des années 60 à 80, et du magazine ELLE. « Mon temps » – le nom de cette exposition rétrospective qui couvre plusieurs décennies de subversion aux normes photographiques de l’époque –, c’est aussi le nôtre, même si on est né·e longtemps après. Car si dès 1959 Hélène Lazareff, fondatrice du titre qui reste aujourd’hui la référence en matière de presse féminine (et généraliste, pour ce qu’on en pense) a sollicité le regard de Peter Knapp pour créer la ligne éditoriale du ELLE, l’empreinte du photographe, graphiste, typographe et peintre suisse a marqué notre sensibilité de lectrices et lecteurs : ELLE colle à ses diagonales, ELLE aime les doubles pages, les références géométrisantes, un décalage qui interpelle, avec élégance. Peter Knapp a signé de nombreuses campagnes pour Courrèges et Ungaro, a toujours cultivé une épure second degré. ELLE a évolué, les codes de la photo aussi, mais son esprit fondateur reste imprimé en filigranes du papier glacé. Jusqu’au 24 mai 2024 au Musée de la photographie de Charleroi, exposition conçue par la Fondation suisse pour la photographie (Winterthur). museephoto.be
SEXE EN COULEUR Transformer chaque étreinte en une œuvre d’art à part entière : c’est ce que propose le concept de peinture érotique signé Blash. Ici, pas besoin de pinceau... Deux corps qui se désirent suffisent pour créer une toile unique. Le kit se compose d’une housse de matelas, une toile de 160 x 100, un livret de scénarios et un masque, deux paires de chaussons et deux gants. Les peintures sont disponibles séparément, et sont conçues pour être lavables et sans danger pour la peau. Kit Blash, 69 € sur blash-art.com magazine ELLE 39
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PROTESTATION D'AMOUR Lorsqu’il a été agressé à Kiev après son coming-out public en juin 2023, le designer d’Omelia, Kostiantyn Omelya, a décidé de se révolter. Son arme de protestation ? Une menotte d’oreille en cristal avec des pierres de fianite aux couleurs de l’arc-en-ciel, un clin d’œil à la communauté LGBTQIA+ d’Ukraine et une déclaration puissante pour montrer ses vraies couleurs n’importe où et n’importe quand. Respect ! Disponible en boucle unique (96 €) ou en set de deux (186 €). omeliaatelier.com
QUI ÉTAIT JULES FRANÇOIS CRAHAY ?
fashionandlacemuseum.brussels. L’exposition est accompagnée d’une publication aux éditions Lannoo : Jules François Crahay, Rediscovering a Grand Couturier, 45 €.
PRESSE
L’exposition dédiée à Jules François Crahay au Musée Mode & Dentelle de Bruxelles offre une plongée fascinante dans l’univers d’un créateur liégeois qui a marqué son époque. Artisan de la haute couture, directeur artistique chez Nina Ricci puis Lanvin, Crahay a laissé une empreinte indélébile avec sa vision ludique et romantique de la mode. À travers plus de 65 silhouettes, des croquis originaux, des photographies et des documents rares, cette rétrospective met en lumière le talent et la créativité d’un homme qui a su captiver Paris pendant trois décennies. Du 23 février 2023 au 10 novembre 2024, ce voyage à travers le temps célèbre le génie d’un créateur dont l’héritage continue d’inspirer.
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SUR LE FIL
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L’année dernière, le magasin de tissus Bakermat a ouvert ses portes au cœur d’Anvers. Aujourd’hui, les fondateurs Cedric Jacquemyn et Quinten Schaap poursuivent leur histoire en créant une bibliothèque virtuelle de tissus. «Les créateurs peuvent ainsi trouver rapidement des textures 3D de qualité correspondant aux tissus disponibles dans notre boutique», explique Quinten Schaap. S’ils sont satisfaits de leurs créations numériques, ils peuvent commander le(s) tissu(s) physique(s) directement dans la boutique. Pensez au denim selvedge du Japon, à la soie tissée à la main en Inde et au noble lin belge. bakermat.net
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LE RODÉO DE BALENCIAGA
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KALIKA Interprète et autrice engagée de chansons pop trash, la Française de 24 ans dompte dans son album « Adieu les monstres » ceux qui tenteraient de s’en prendre à la liberté d’être soi. En paroles coups de poing et looks assertifs, Kalika dénonce, et répare.
Quelles sont vos influences en termes d’image et de style ? « Elles me viennent surtout de mon enfance, que j’ai passée parmi les gens du voyage. Je suis aussi fan de Lady Gaga, et je me suis composé un mélange « princesse gitane », pop, trash et emo japonais, avec un côté punk très coloré. J’ai une place à prendre qui n’existe pas encore. J’ai toujours aimé écouter de la musique «vénère », et je me nourris aussi beaucoup de films. « Latcho Drom », qui signifie « Bonne route », est une chanson écrite en hommage à ma grand-mère. »
D’où vient votre engagement féministe ? « Jeune femme, en arrivant dans l’industrie de la musique, j’ai rencontré beaucoup de « vieux » producteurs dont 42 ELLE magazine
GIRLY PUNK Look Barbie ou dark punk ? Pourquoi choisir quand on peut avoir le meilleur des deux mondes ? Mules lacées, Acne Studio, 620 €
musique
l’attitude oscillait entre « paternaliste » et « problématique ». Dans ces moments-là, on peut avoir l’impression d’être une poupée qu’ils voudraient ken dans le noir. J’ai écrit des paroles sur le harcèlement dans mon premier album, comme si adulte, je parlais à la petite fille que j’étais. J’essaie de tendre la main sans donner de leçon, de cultiver la sororité.
Quelle est la part d’autobiographie dans vos partis pris ? « Je raconte beaucoup d’expériences personnelles, je mélange mon regard sur le monde avec des histoires qui m’ont été rapportées. Je filtre un peu pour que mes textes restent universels. Je viens de sortir fin février en double single avec les titres « Rester pure » et « Pas grand-chose », des mantras pour se rappeler que dans les situations où on nous fait sentir qu’on n’est pas à notre place, on doit sortir de notre case, en construire une autre, les empiler et s’en faire un escalier ».
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La vie urbaine est un saut d’obstacles, Balenciaga lance pour ce printemps son modèle Rodeo, future icône pour sa compréhension de l’excitation par l’accumulation. Accessoirisé d’une cavalcade de charms, même neuf il raconte déjà un vécu, et il affirme : “less is mort”.
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Q&A
Qu’est-ce que cette expérience a signifié pour vous ? PC : « Ce n’est pas la pre-
Depuis quand êtes-vous passionnées par la mode ? « Mónica et moi pensons à la mode et à la création depuis que nous sommes toutes petites. Nous y prenons beaucoup de plaisir et c’est un excellent moyen pour nous de passer du temps ensemble. Même si nous le faisons à titre professionnel, nous avons conservé le même enthousiasme qu’auparavant et nous nous sentons humbles lorsque nous travaillons avec des entreprises. Il y a beaucoup de réunions à organiser, de pièces à essayer et beaucoup de réflexion à mener car les vêtements ne doivent pas seulement être beaux, ils doivent pouvoir être portés ». Disponible sur Geox.com 44 ELLE magazine
DIX SUR DIX Leur amour commun pour la couleur blanche et la beauté de l’artisanat a réuni la fondatrice de Furore, Elke Baert, et le Studio Pieter Stockmans pour une collaboration unique. Edition Ten consiste en une série de vêtements réfléchis et durables dans un mélange de blanc et du bleu caractéristique de Pieter Stockmans, complétés par une poignée de bijoux en porcelaine faits à la main. Fragile, artistique, mais surtout merveilleusement beau. Collier ‘Across’, 919 €. furore.fashion
PRESSE
mière fois que je crée une collection avec Mónica. Nous aimons travailler ensemble et nous sommes toutes deux passionnées de mode. En l’occurrence, nous nous sommes inspirées de la philosophie de GEOX. Chaque pièce doit répondre à des normes de qualité strictes en termes de matériaux et de technologie, mais elle doit aussi être très contemporaine ».
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ET LA HAUTE COUTURE
On oublie le tout dernier it-bag. Une fashionista sait quel accessoire arborer aux fashion weeks : le Samsung Galaxy S24 Ultra, un petit bijou d’IA. Démonstration à Paris par la ELLE Team.
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Rien de tel que la Semaine de la Haute Couture, l’un de nos événements préférés de la saison, pour voir et être vu. Entre les défilés et les présentations, les rues de la capitale française grouillent d’un mélange coloré de célébrités, d’influenceurs·euses et d’insiders de la mode. L’accessoire vital, hors paire de sneakers, dans la valise de toute journaliste du ELLE ? Un smartphone fiable pour tout immortaliser en une fraction de seconde. Car il faut être rapide comme l’éclair pour capturer Jennifer Lopez en train de gravir les marches du Palais de Tokyo à trois mètres de distance.
LE NEC PLUS ULTRA DE LA PHOTO Cette saison, on a mis toutes les chances de notre côté avec le Samsung Galaxy S24 Ultra, un des trois modèles de la série S24. Le design épuré du châssis en titane doté d’une finition satinée s’accorde harmonieusement avec n’importe quelle tenue. Mais le plus impressionnant reste son appareil photo à cinq lentilles pour des photos et vidéos d’une netteté exceptionnelle ainsi qu’un zoom très précis - pratique si on ne sait pas se frayer une place au premier rang. Aucun détail du défilé du créateur libanais Zuhair Murad ne nous échappe, même au deuxième rang. On admire le fuchsia flamboyant de ses robes de soirée et on zoome sur la profusion de cristaux scintillants qui évoquent le miroitement de la mer. Dans la salle, aucun smartphone ne peut rivaliser avec le Samsung Galaxy S24 Ultra pour capturer l’atmosphère mythique de la collection.
ENTOURER POUR CHERCHER ET… TROUVER L’appareil est aussi d’une aide précieuse avant et après les défilés. Pour photographier les looks Streetstyle qui nous font craquer, difficile de résister à la tentation d’activer la fonction Circle To Search développée en partenariat avec Google. La marque de ce manteau ? Le prix de ce sac à main de créateur ? Pour recevoir instantanément ces infos, il suffit d’entourer l’objet de tous les mystères sur
la photo dans la galerie. Un jeu d’enfant aussi à partir entre autres de WhatsApp, d’Instagram ou d’une page web. Le Samsung Galaxy S24 Ultra est en outre équipé d’un S Pen intégré qui facilite la prise de notes. À la fin de la journée, on utilise NoteAssist pour mettre de l’ordre dans les notes numériques accumulées au fil des défilés auxquels on a assisté. En quelques pressions sur l’écran, les longs fragments de texte se transforment en un résumé limpide. De quoi nous dispenser de travailler dans l’Eurostar qui nous ramène at home.
NUIT ET JOUR Dès que la nuit tombe sur Paris, on active Nightography. Pas besoin de se débattre avec les réglages de l’appareil pour obtenir des images éclatantes même en cas de faible luminosité. Ce mode nuit, basé sur l’IA, permet à l’appareil photo de prendre plusieurs clichés qui sont ensuite combinés pour obtenir l’image la plus claire. Parfait pour nous sauver la mise lors des défilés organisés dans un endroit sombre inondé de lumière artificielle. Ou pour terminer cette Fashion Week en beauté avec un ultime cliché de la Tour Eiffel magnifiquement éclairée. La Ville Lumière n’a jamais aussi bien porté son nom.
CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC SAMSUNG
e ll e radar Texte Elisabeth Clauss COACH
LA PIÈCE QU’ON N ’AVA I T PA S V U E V E N I R
LE VÊTEMENT TRANSPARENT Cette tendance qui déshabille l’époque en toute transparence est arrivée à pas légers, mêlant l’assertivité de la peau dévoilée à l’exhibitionnisme sociétal latent. Le printemps s’avance en frémissant, proposant à tout vent des vêtements prétextes. On les devine plus qu’on ne les voit, et c’est là que se cache le cœur de leur (toute relative) pudeur. De robes ou de blouses ils ont la forme, les ornements et les couleurs, mais ne couvrent ni ne dissimulent le corps. La mode se fait contours, nous expose sans détour.
Transparente, mais pas invisible
Alors que la sexualisation tous azimuts renforce paradoxalement un puritanisme qui se boutonne jusqu’au cou, les tulles et les mousselines deviennent les nouvelles cottes de mailles pour guerroyer contre la peur de disparaître. On peut les superposer pour flouter le message, y déposer un long collier bien placé, les enfiler par-dessus un manteau qu’on prendra soin de ne pas fermer. Cette transparence assumée dévoile un cœur ouvert au monde qui se perd dans ses discours. C’est l’essentiel, notre personnalité mise en scène sous un film de nylon ou de soie minimaliste. La transparence interprétée en tendance de société, c’est aussi un gage de confiance. À gagner, puis à partager.
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VERSACE
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1 Pantalon cargo, Pinko, 395 € 2 Body à manches longues transparent, GCDS, 250 € 3 Robe en tulle asymétrique à imprimé poissons, David Koma via Zalando, 1.450 € 4 Sac banane en vinyle pailleté, Kurt Geiger London, 155 € 5 Haut transparent avec roses en 3D, Viktor & Rolf via Zalando, 390 €.
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TOUT UN ART Des textes passionnants, des œuvres dans lesquelles se perdre… what else ?
À TRANSFORMER LE CANON
L’ART POUR TOUS
L’ambition de Katy Hessel : établir une histoire de l’art dans la lignée de celle de Gombrich (une référence en la matière), en ne citant que des femmes artistes, trop souvent ignorées. Le résultat, après plusieurs années de recherches, est un magnifique ouvrage qui retrace cinq siècles d’art, de la Renaissance à nos jours, reproductions à l’appui. On s’y plonge avec délice tellement le sujet est passionnant, inspirant, et à portée de toutes – novice ou pas. Un essentiel.
Une pépite de petit livre coloré et plein d’humour destinée aux artistes de tout poil et au sens large ! Critique d’art basé à New York, Jerry Saltz dispense ses 63 règles, conseils, sagesses et exercices sans y aller par quatre chemins pour nous encourager à nous mettre au travail et à prendre au sérieux la création, quel que soit le médium employé. « Écoutez résonner en vous les voix les plus folles. » Comment devenir artiste, Jerry Saltz, Beaux-Arts Éditions, 19 €
L’ENVERS DU DÉCOR
MA CHÈRE ROSA
Nous voici dans les coulisses du plus grand musée du monde, aux côtés d’un directeur du département des peintures contraint de mettre en œuvre un chantier d’envergure : la restauration de la Joconde. Coup de comm’ ou vraie bonne idée ? L’ancien monde et le nouveau se frottent et se piquent dans ce premier roman remarquable de maîtrise, qui nous fait rire tout en nous instruisant de mille détails sur des œuvres connues et moins connues. Brillant.
La peintre animalière Rosa Bonheur, déjà immensément célèbre de son vivant, a partagé ses dernières années avec Anna Klumpke, peintre elle aussi, qui fut son élève, sa compagne et sa confidente. Au fil de plusieurs entretiens, elle lui a raconté sa vie et sa carrière, souhaitant que ses souvenirs soient consignés par quelqu’un qui l’aimât sincèrement. Voici un livre superbement écrit, au charme classique, pour nous faire découvrir la vie d’une femme à qui son talent pour la peinture a permis de vivre une vie libre et indépendante des entraves de son siècle.
L’allègement des vernis, Paul Saint Bris, Philippe Rey, 22 €
Souvenirs de ma vie, Rosa Bonheur avec Anna Klumpke, Libretto, 11,20 € 50 ELLE magazine
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Histoire de l’art sans les hommes, Katy Hessel, Michel Lafon, 34,95 €
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e ll e musique re
DONNE TA PEINE À LARA
C’est une icône absolue. La « Mariah Carey belge », selon ma rédac’ chef. Vingt-cinq millions d’albums vendus en trente ans de carrière, un Eurovision (en 1988), des duos de dingue (de Maurane à Johnny), une tournée best of qui cartonne… Et là ce nouveau single, « Ta Peine », coécrit avec Slimane. « C’est moi qui l’ai appelé, parce que je nous sentais des douleurs et des résiliences communes, et la chanson parle de ça : du besoin qu’on a toutes et tous d’être écouté·e·s… Parce que quelqu’un qui souffre a besoin d’abord de mesurer sa peine, et c’est ça que raconte cette chanson : elle dit “Moi si tu veux, je t’offre une danse infinie ! On va aller valser sur les peines, on va aller dire à ces ombres que tu aimes qu’il est temps qu’elles dégagent. On va les réduire en miettes et les jeter par-dessus bord !” » C’est beau ce qu’elle dit, et quand elle le chante, avec « cet étendard de puissance » qu’a toujours été sa voix, on se dit que oui, c’est vrai, Lara Fabian est une icône. Elle impressionne par son empathie et son écoute, alors qu’elle pourrait juste faire sa star. Elle ne blâme pas celles et ceux qui l’ont toujours considérée seulement comme une chanteuse à voix, alors qu’elle est auteure-compositrice de ses plus grands tubes, de « Je t’aime » à « Tu es mon autre »… Elle préfère insister sur le meilleur qui reste à venir (« Toujours. C’est ma philosophie de vie »), et sur « la transmission » : cet « instinct vital » pour elle, « peut-être le plus beau cadeau de cette vie », autrement dit celui « de donner au suivant », « d’être utile à celles et ceux qui veulent faire ce métier »… Et de nous parler de « The Voice », de Dream Team, de la « Star Ac’ », et de cette école de chant qu’elle rêve de fonder, « mais au sens plus holistique du terme, un truc un peu plus planté dans la terre, parce que la technique c’est surtout bien quand tu l’as oubliée ». Elle qui a connu la « surdité subite » il y a dix ans, à la suite d’un accident de studio, des soucis de vertèbres et de cordes vocales depuis lors, s’est relevée de toutes ces peines et continue à aimer, y croire encore et décrocher des bouts de ciel. La musique comme « outil de résilience » : voilà ce qu’elle promet quand on évoque la suite (tout un disque avec « Slim »), et on lui fait confiance. Lara Fabian est une icône, certes, mais surtout une artiste qui veut, plus que jamais, faire le bien autour d’elle. @larafabianofficial
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e ll e films
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un film sur l’emblématique constructeur
Agitation dans une ville balnéaire anglaise bien rangée en 1920. Les habitant·e·s trouvent des lettres obscènes dans leur boîte aux lettres, de quoi susciter la curiosité des enquêteurs. Qui oserait écrire une telle chose ? Les soupçons se portent sur Rose, une bruyante migrante irlandaise. Mais à mesure que le mystère des lettres anonymes s’épaissit, les femmes de la ville commencent à douter. Rose est-elle vraiment la coupable ? Jessie Buckley (« Judy », « The Lost Daughter ») brille dans cette comédie britannique sur les habitudes étouffantes et l’humour libérateur.
automobile et pilote de course Enzo Ferrari,
À partir du 13 mars au cinéma
qui a donné son nom à la marque italienne,
CAT PERSON
on s’attend à du glamour et du chic. C’est
à travers l’Italie. Un pays peut-il être aussi
Si vous ne connaissez pas « Cat Person », vous étiez probablement dans le coma en 2017… La nouvelle de Kristen Roupenian est ensuite devenue virale et a suscité d’innombrables publications de blogs et articles (notamment dans ELLE). « Cat Person » joue avec des sujets intrigants : le contraste entre les rencontres en ligne et hors ligne, la gueule de bois après un mauvais rapport sexuel et le flou du « consentement mutuel » entre une jeune fille et un homme (un peu) plus âgé. La réalisatrice Susanna Fogel (« Booksmart ») filme l’histoire psychologique avec des intrigues supplémentaires et des scènes de suspense. Ce n’est pas nécessaire à 100 %, mais le film montre de manière convaincante à quel point le sexe occasionnel est toujours un pari sur la confiance.
photogénique ? La destination de voyage pour
À partir du 14 février au cinéma
l’été 2024 est donc à nouveau fixée…
DAS LEHRERZIMMER
FERRARI Noblesse oblige, dit le proverbe. Donc, pour
vrai ! Adam Driver (« Marriage Story ») est bien serré dans son costume et fort dans son rôle. Penélope Cruz est parfaite dans celui de son épouse tourmentée qui voit leur fils mourir et sent la faillite arriver en 1957. Mais ce qui attire vraiment l’attention dans ce film, ce sont les images de la course Mille Miglia
À partir du 14 février au cinéma
Ce drame scolaire est la contribution allemande aux Oscars – et un bon candidat à la victoire. Carla Novak est une enseignante peu expérimentée, mais dotée d’un grand sens de la justice. Lorsque des objets sont volés à l’école, elle n’est pas d’accord avec l’approche sévère de la direction. Mais les vrais problèmes commencent lorsque Carla attrape le coupable. Après tout, lui non plus ne veut pas savoir qu’il y a eu réconciliation. En un rien de temps, Carla est rattrapée par ses bonnes intentions. « Das Lehrerzimmer » est un drame moral troublant : et si les personnes que vous voulez protéger n’hésitaient pas à vous détruire ? À partir du 6 mars au cinéma
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PRESSE
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e ll e reportage Texte et photo Ringo Gomez-Jorge
PIÈCE UNIQUE
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Toute personne amoureuse de la mode chérit sa garde-robe. Mais quelle pièce obtient la médaille d'or du chef-d'œuvre absolu ? Nous avons posé la question à Aline Disu (26 ans), jeune modeuse souffrant d'une légère obsession pour les années 2000.
es bottes vintage de Destroy sont l’un de mes biens les plus précieux. Je les ai vues pour la première fois sur TikTok et j’en suis immédiatement tombée amoureuse. Bien que quelqu’un dans la section commentaires avait communiqué le nom du modèle, la recherche s’est avérée difficile. Jusqu’à ce que la paire apparaisse soudain sur Vinted, et dans ma pointure. Clairement, je n’ai pas hésité une seconde. » « J’ai surtout eu un coup de cœur pour la forme de la semelle. Elle est très épaisse, ce qui fait que la chaussure se démarque beaucoup et correspond au style des années 2000. C’est pourquoi Destroy est très sollicitée sur les plateformes de vêtements d’occasion et la marque espagnole est devenue culte pour les fans du style Y2K. Les pièces se vendent à des centaines d’euros. Mais seuls les vêtements vintage sont très recherchés. Ce que la marque fabrique aujourd’hui est plutôt banal. » « Cela dit, je ne m’habille pas selon les règles des années 2000. Ma garde-robe se compose d’un nombre limité de vêtements qui ont l’air assez basiques. À une tenue sobre, j’aime ajouter une pièce statement. Il s’agit toujours d’une paire de chaussures ou d’un sac à main. Je suis accro aux deux. Hier encore, j’ai acheté deux sacs à main dans une dans une boutique de seconde main. Il faut vraiment que mes copines m’en empêchent, sinon je ne peux plus m’arrê-
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ter. Je combine souvent les bottes avec une robe large ou un pantalon noir large. Parfois, je les porte sous un tailleur ou une jupe plissée avec un blazer. Quoi qu’il en soit, la chaussure est de toute façon la star de la tenue. » «Dès mon plus jeune âge, j’ai eu un penchant pour la mode. J’ai toujours eu envie de me démarquer et j’ai eu le courage de le faire. Cela m’a parfois amenée à porter des tenues bizarres qui n’étaient pas approuvées par ma mère. Je portais beaucoup de couleurs et d’imprimés étranges. Parfois, j’emportais la tenue “interdite” dans mon cartable pour me changer à l’école. » « J’ai hérité cette audace dans la mode de mon père congolais. Les Congolais sont connus pour aimer s’habiller. Par exemple, il a toujours une allure élégante et il ose porter des couleurs vives, ce que les pères évitent généralement. Au Congo, il existe une sous-culture appelée “sapologie”, composée d’hommes issus de milieux ordinaires, voire pauvres, qui s’habillent avec des motifs et des couleurs vibrantes. Ils créent une présence frappante dans les rues. » «Ma mère s’habille plutôt simplement. Elle est très à cheval sur le respect de l’environnement. Grâce à elle, j’achète souvent d’occasion et je suis assez critique à l’égard de notre système capitaliste. Pour de nombreuses entreprises, seul le profit compte, même s’il se fait au détriment de nombreuses personnes qui travaillent dans le secteur de la mode. » « Je suis une vraie scrolleuse et j’y vais toujours en profondeur. Si je tombe sur quelque chose que je trouve génial, je n’hésite pas et je l’achète immédiatement. En fait, dès que je trouve une pièce dingue, je sens un tic-tac d’horloge qui me dicte de l’acheter au plus vite. Je peux être totalement obsédée par l’article et même dormir dessus (rires). Cette chasse au vêtement parfait est assez addictive. »
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« CES BOTTES VINTAGE DE DESTROY SONT L'UN DE MES BIENS LES PLUS PRÉCIEUX »
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e ll e reportage
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Texte Elisabeth Clauss
SES PERCÉES LUMINEUSES
ICOLAS DI FELICE
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PRESSE
L’un des créateurs parisiens les plus suivis de l’époque est en réalité un maillon précieux de la belgian connexion. Débarqué à 18 ans de la région de Charleroi pour étudier le stylisme à La Cambre Mode[s], il est d’abord resté chez Balenciaga après son stage de cinquième année auprès de Nicolas Ghesquière (où il occupait le poste stratégique de responsable « tailleurs »), avant d’œuvrer chez Dior sous la direction de Raf Simons, puis chez Louis Vuitton. Ami de longue date de nombreux designers belges à Paris (dont Glenn Martens, qui dirige la création de Y/Project et de Diesel), depuis son arrivée chez Courrèges en 2020, Nicolas Di Felice s’entoure principalement de diplômé·e·s de l’école de mode bruxelloise et de l’Académie d’Anvers. Discret, l’esprit vif et le sourire avenant, il se pose enfin quelques instants le temps de cet entretien : « Ça ne s’arrête jamais, ce métier (il rit) ! » De fait, depuis sa nomination, Courrèges, qui était il y a quatre ans encore une belle endormie aux nuits agitées, a ouvert des boutiques
PRÉ COLLECTION PRINTEMPS/ÉTÉ 2024
Le futur président du Jury Mode du Festival d’Hyères est originaire de Sambreville. Directeur artistique de la maison Courrèges, il insuffle un souffle latin dans ses collections à la sensualité radicale. Des contrastes urbains qui l’ont bercé, il extrait une clarté poétique aux nombreux éclats sociologiques.
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« J'AIME LES CLASHS ENTRE LES OPPOSÉS, L'ÉTONNEMENT QUI ÉMERGE DE CE QU'ON CROYAIT CONNAÎTRE »
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el le reportage
à Paris, à New York en septembre 2022, et à Séoul un an plus tard. S’inspirant de la société qui évolue et de longues conversations avec sa tribu choisie, il s’accorde très peu de moments de relâche : « Je suis toujours en train de réfléchir. Je regarde des films, je discute avec mes amis. Nous vivons des moments de qualité et d’échanges qui me nourrissent. Et les idées arrivent n’importe quand. » Pour raconter le monde, pour lui donner des mots de matière, Nicolas Di Felice a d’abord besoin d’entrer en conversation. Nous en avons partagé une avec lui.
Fidélité et avant-garde
« C’est la première fois que j’occupe la position de directeur artistique, et quand on est à la fois bien accueilli et bien accompagné, on gagne en confiance. On explore de nouvelles textures, de nouveaux tombés, de manière très instinctive et naturelle. Dès le début, je me suis retrouvé face à une marque tellement patrimoniale que je suis heureux qu’on n’ait pas attendu de moi que je prolonge une image historique. Des jeunes de 20 ans s’emparent de l’héritage de la maison, ils entrent dans la marque par mon travail, et de là, en découvrent tous les codes. Je trouve ça fantastique. Quand on offre différentes interprétations, on rentre dans la vie des gens. Instaurer un dialogue avec une pièce qui interpelle nous rend créatifs. » Enfant de l’École belge, 60 ELLE magazine
Nicolas Di Felice n’est pas très porté sur le premier degré. « J’aime bien court-circuiter la notion de classicisme, ce fameux “quite luxury”. Nous travaillons avec des matières haut de gamme, nous concevons des coupes adaptables, comme des blouses construites de plusieurs boutons pour choisir la façon dont on les porte. Dans la précollection printemps/été, il y a une robe construite de vingt zips : on peut choisir de tout montrer, rien, ou d’alterner, en fonction des envies de la journée. Permettre de s’approprier les vêtements est un sujet qui m’occupe beaucoup. Il est question de parasiter les archétypes, d’offrir d’autres récits à un top qu’on peut porter lose ou fermé. J’aime les clashs entre les opposés, l’étonnement qui émerge de ce qu’on croyait connaître : c’est ma réalité augmentée. L’un de mes mots préférés est “extra-ordinaire”. C’est le pas sur le côté. La surprise qui vient en deux temps est plus satisfaisante pour moi que d’envahir avec un “waouh” évident. »
La double lecture de la Couture
Le créateur évoque l’attachement particulier que l’on ressent pour ce que l’on a pris du temps à apprécier : « Je ne suis pas dans la quête de l’évidence. J’aime les rencontres où plus on voit les gens, mieux on les comprend. Je chéris ce qui se construit. Peut-être qu’un jour, je m’amuserai à explorer la surface. Mais ensuite, je sais déjà que
LAUNCHMETRICS SPOTLIGHT, PRESSE
PRINTEMPS/ÉTÉ 2024
« J'AIME BIEN COURT-CIRCUITER LA NOTION DE CLASSICISME, CE FAMEUX 'QUIET LUXURY' »
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e ll e reportage
AUTOMNE/HIVER 2024
« LA SURPRISE QUI VIENT EN DEUX TEMPS EST PLUS SATISFAISANTE POUR MOI QUE D'ENVAHIR AVEC UN ‘WAW’ ÉVIDENT »
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Connexion numérique épidermique
Chaque défilé Courrèges évoque un contexte, témoigne de la sensibilité du créateur envers l’état du monde. « Aujourd’hui, plus rien ne nous échappe, on est assailli par des informations qui nous arrivent de toutes parts, sans filtre. Quand dans une collection précédente j’ai fait des robes avec un trou au niveau du nombril, je questionnais l’addiction au téléphone et à l’hyperconnexion. Le nombril, c’est notre centre de gravité, un ancrage énergétique et en l’occurrence, le symbole de l’ego relié à cette nouvelle forme de cordon ombilical. » Au fil de sa carrière, Nicolas Di Felice s’est souvent consacré à dévoiler certaines parties de notre peau, à dessiner ses propres interprétations sur cette toile mouvante et émouvante. « Aujourd’hui, on expose de plus en plus nos corps et nos vies, mais on est très pudique, on floute, on filtre. On choisit de raconter qui on est, plus librement, mais aussi paradoxalement d’une manière plus contrôlée. Je m’interroge beaucoup à propos du monde dans lequel nous vivons et par le biais des vêtements, je peux l’exprimer. Depuis que je suis arrivé chez Courrèges, j’ai moi aussi gagné en liberté. Et j’apprends, continuellement. »
PRESSE
j’aurai besoin d’y revenir, de réfléchir. » Déroulant le fil de ses pensées, Nicolas Di Felice souligne que chez les Belges, la création est forcément doublée de sens : « Il ne s’agit pas que de faire de belles robes. On doit raconter une histoire, poser un point de vue, pour donner de la densité à notre travail. » Il évoque le décor du défilé Courrèges en septembre dernier à Paris : un sol crayeux intact d’abord, progressivement fendillé, une carte blanche demandant à être explorée. « Cette scénographie m’a été inspirée par un road-trip, un voyage initiatique. C’était une manière imagée de parler de notre processus de recherche. C’est l’allégorie d’une quête. Une terre vierge qui se craquelait sous les pas des filles. Elles portaient notamment du cuir, à l’instar d’une armée de femmes fendant le sol, une image de conquête féminine. À la fin du show, nous avons présenté des pièces ouvertes sur tout le corps, qu’on peut zipper ou ouvrir en de multiples combinaisons. Elles matérialisent une dualité, l’ambivalence de nos nouvelles habitudes. Je trouve poétique de partir de belles pièces, d’archétypes, pour les dévoyer. »
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e ll e reportage Texte Maya Toebat
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INTED, C’EST VRAIMENT PLUS ÉCOLO ? Avec des applications comme Vinted, jamais il n’a été aussi facile d’acheter des vêtements d’occasion de qualité. Et ça, c’est tout bon pour le climat ! Du moins, c’est ce que l’on pourrait penser... Car l’app Vinted ne nous faciliterait-elle pas trop la tâche et ne ferait-elle pas qu’alimenter le consumérisme ? « Se mettre en mode fast fashion pour les vêtements de seconde main n’a bien entendu aucun sens ! »
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billement a utilisé 79 milliards de mètres cubes d’eau en 2015 et, en 2020, le secteur du textile était la troisième source de pollution de l’eau et d’utilisation des sols. S’ajoute encore à cela le fait que l’industrie de la mode est responsable de 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit plus que les émissions des vols internationaux et du transport maritime réunis.
Deuxième vie
Tous ces chiffres vous donnent certainement la nausée. Si tout le monde a bien conscience que l’industrie de la mode, telle que nous la connaissons, n’a que trop duré, les faits concrets nous poussent autrement à réagir. C’est ainsi que des alternatives telles que Vinted ont vu le jour. Sa grande popularité atteste d’ailleurs son succès : lancée dans notre pays en 2018, l’entreprise lituanienne compte désormais plus de trois millions d’utilisateurs belges inscrits. L’approche plus durable de la plateforme séduit en effet de nombreux utilisateurs. Les témoignages de quelques connaissances le confirment : la plateforme Vinted est attrayante grâce à ses prix plus bas et à la possibilité qu’elle offre de donner une nouvelle vie à des vêtements et autres objets. « Grâce à sa
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SHUTTERSTOCK
Saviez-vous que, depuis 2000, nos déchets textiles envahissent le désert d’Atacama, au Chili ? C’est ce qu’écrivait le quotidien “De Standaard” en janvier, et les images satellites illustrant l’article étaient pour le moins choquantes. Plus de 60.000 tonnes de vêtements viennent s’y décomposer chaque année. Selon les chiffres de l’Union européenne, les Européens jettent environ 11 kg de textiles par an. Et cette montagne de déchets illustre une énième fois combien la production de vêtements est nocive pour l’environnement. Selon les calculs, l’industrie mondiale du textile et de l’ha-
reportage
elle
magazine ELLE 65
e ll e reportage « IL S’AGIT EN FAIT SIMPLEMENT DE RÉDUIRE LA CONSOMMATION GLOBALE ET D’ACHETER DE MANIÈRE PLUS RESPONSABLE » JASMIEN WYNANTS notoriété, Vinted a rendu les vêtements de seconde main plus accessibles et plus populaires », explique Jasmien Wynants, experte en mode durable. « Ce changement d’état d’esprit est particulièrement positif, car il permet de prolonger la durée de vie d’un vêtement et contribue à réduire les déchets. » Mais il y a un « mais », et pas des moindres. « Vous ne réduisez cette montagne de déchets que si l’achat d’occasion remplace un article neuf. C’est la condition incontournable pour réduire également les émissions de CO2 liées à la production d’un nouveau vêtement. »
Consommer plus
en mode fast fashion – considérer les vêtements comme un produit jetable – pour les vêtements de seconde main n’a bien entendu aucun sens ! », affirme Jasmien Wynants. « Vu les prix bas pratiqués sur Vinted, le risque d’achats impulsifs existe bel et bien. Certains se rassurent peut-être en se disant qu’ils font un achat d’occasion ; or en achetant quelque chose dont vous n’avez pas besoin ou que vous ne porterez pas, vous ne posez pas un acte durable. » Qui plus est, de nombreux articles sur Vinted ne sont pas d’occasion, mais plutôt inutilisés. Selon les recherches effectuées par Eline Reynders, cela concernerait en moyenne un article sur trois. « Nous ne sommes donc pas en train de réduire tant la production que nos achats, mais plutôt d’accélérer encore le cycle d’utilisation. Désormais, même nos erreurs d’achat se retrouvent sur Vinted ! » Parmi les autres facteurs qui posent question, il y a aussi les émissions de CO2 liées au transport, d’autant plus que de nombreux articles sont envoyés depuis l’étranger. De Groene Amsterdammer a analysé l’offre et a conclu que 40 à 45 % des vêtements proposés sur le site néerlandais proviennent de France, viennent ensuite l’Italie ou encore l’Espagne. Agir avec conscience, de manière responsable : voilà sur quoi repose le caractère durable de Vinted. « Vu tous les avantages et les inconvénients, déterminer ce qui est durable peut sembler complexe à première vue », reconnaît Jasmien Wynants, « quand on aborde la chose du point de vue du consommateur. Il s’agit en fait simplement de réduire la consommation globale et d’acheter de manière plus responsable. Je pense que c’est à cela que nous devons prêter particulièrement attention, même lorsque nous faisons des achats d’occasion. »
Les effets positifs sont amplifiés si vous portez les articles plus longtemps et si vous ne les revendez pas ou peu de temps après. Et c’est là que le bât blesse, car comme beaucoup de boutiques en ligne, Vinted conduit souvent à de mauvais achats. « Le plus grand piège, c’est que Vinted ouvre la porte à une plus grande consommation », explique Eline Reynders, blogueuse spécialisée dans le développement durable, « mais l’application occulte cela par l’idée que vous JASMIEN WYNANTS (EXPERTE EN MODE DURABLE) achetez d’occasion et que vous - Réfléchissez bien avant d’acheter quoi que ce soit. Laissez le produit en favori pendant faites donc une bonne action ». une semaine et posez-vous ensuite la question de savoir si vous le voulez toujours. En effet, cette application convi- Vous pouvez également éviter les mauvais achats en vous rendant dans une véritable boutique d’occasion où vous aurez la possibilité d’essayer les vêtements. Vous éviterez viale permet de faire défiler les les transports inutiles et vous soutiendrez l’économie locale. articles à l’infini. - Apprenez à porter un autre regard sur vos vêtements : ne les considérez pas comme Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si jetables, mais plutôt comme quelque chose à chérir. Qu’il soit neuf ou d’occasion, il est l’app Vinted est née d’une addicimportant de réapprendre à investir dans la valeur d’un vêtement. tion au shopping. Milda Mitkute, cofondatrice de l’application, manquait d’espace pour stocker ELINE REYNDERS (BLOGUEUSE SUR ELINEREY.BE) tous ses achats. Justas Janauskas, - Établissez une liste de souhaits et un budget afin de savoir ce que vous recherchez. ingénieur en informatique, a donc Ensuite, affinez la recherche de manière à ne pas vous laisser distraire par d’autres créé un site web lui permettant de choses. Filtrez également par lieu, afin de vérifier si le même article n’est pas dispovendre ses vêtements. « Se mettre nible plus localement. - Le vendeur a également un rôle à jouer, notamment en évitant aux acheteurs de mauvais achats, en proposant des articles en bon état, accompagnés de descriptions et de photos claires. Veillez en outre à fixer un prix équitable, en fonction du nombre de fois que vous avez porté le vêtement. Le prix proposé par Vinted est souvent trop bas, ce qui contribue à diminuer la valeur des vêtements. - Pensez aussi à conserver les emballages pour les réutiliser quand vous vendez.
ACHETER MIEUX SUR VINTED
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e ll e reportage Texte Jolien Vanhoof
ASSION, ARTISANAT ET CROCHET 68 ELLE magazine
PRESSE
LE TRIO GAGNANT
reportage
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Passer la moitié de sa vie en Jamaïque, ça laisse des traces. Au travers de sa marque Diotima, Rachel Scott exprime son grand amour pour l’artisanat, les matériaux naturels et le design sensuel. « Vous est-il déjà arrivé de rencontrer un Jamaïcain ? Nous sommes extrêmement fiers de nos racines. »
Ce fut sans doute la décision la plus sage de toute sa vie : début 2021, Rachel Scott (39 ans) quitte sa seconde patrie, Brooklyn, pour créer sa propre marque. Elle compte alors plus de 15 années d’expérience dans le secteur de la mode. Une éternité. Ou presque. Elle a toujours su qu’elle créerait un jour sa propre ligne de vêtements. Elle y songeait déjà lorsqu’enfant, elle grimpait dans les manguiers et passait des heures à broder parmi les branches. Plus tard, lorsqu’elle cousait elle-même ses tenues pour faire la fête – « les jupes et les shorts les plus minuscules qui soient » –, elle en était même encore plus convaincue. Pourtant, ce n’est pas pour suivre une formation dans le domaine de la mode que Rachel Scott quitte sa ville natale de Kingston. Non. Elle s’inscrit en arts plastiques et en français à l’université Colgate de New York. C’est un petit pas de côté – un stage chez Vogue – qui lui offre un premier aperçu de ce que pourrait être une carrière « dans la mode ». Après ses études, elle suit des cours complémentaires au Fashion Institute of Technology de New York et au Central Saint Martins de Londres, et obtient un master en design de mode à l’Institut Marangoni de Milan. Elle reste ensuite fidèle à Costume National, alors synonyme du look minimaliste des années 1990. Après avoir acquis une solide expérience chez J. Mendel, Elizabeth and James et Rachel Comey, elle commence à développer Diotima en 2020. C’est l’un des choix les plus réfléchis de sa carrière, estime la créatrice. « En fait, mon parcours n’est pas si étrange que ça pour quelqu’un qui n’est pas originaire d’Europe occidentale ou des États-Unis. J’ai dû payer des visas pendant plus de dix ans pour pouvoir travailler. Pour être une jeune designer émergente, j’aurais dû occuper une position privilégiée, ce qui n’a jamais été mon cas. Ceux qui n’étaient pas blancs ou favorisés ne rete-
« J'AI DÛ PAYER DES VISAS PENDANT PLUS DE DIX ANS POUR POUVOIR TRAVAILLER »
naient guère l’attention. J’ai alors pensé qu’il n’y avait pas de place pour moi, ici. Mais en 2020, j’ai senti le vent tourner légèrement. Le mouvement Black Lives Matter a ouvert une brèche jusque-là inexistante. J’ai alors senti, parmi la population, cette recherche de nouveauté, ce besoin d’énergie. L’envie était grande à cette époque. J’ai également ressenti le besoin de créer quelque chose qui m’appartenait. » Ses débuts plutôt lents, Rachel Scott les explique encore par sa volonté de prendre le temps de développer son propre style, son propre langage en tant que designer. « Je suis Capricorne, et les natifs du Capricorne sont plus exigeants envers eux-mêmes que n’importe quel autre signe du zodiaque (rires). Je voulais être sûre à 100 % de ce que j’allais réaliser. »
Rachel Scott
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e ll e reportage « JE DOIS RENDRE À MA PATRIE CE QU'ELLE M'A DONNÉ » Coronababy
Le luxe de l’artisanat
Rachel Scott parle comme une vraie Américaine, mais notre entretien vidéo est rendu extrêmement chaleureux par la sympathie caribéenne qu’elle dégage. Elle se fait rappeler trois fois par son équipe, mais réapparaît toujours à l’écran toute souriante et en s’excusant. Depuis qu’elle a été finaliste du LVMH Prize 2023 et qu’elle a reçu le titre d’Emerging Designer of the Year du CFDA en novembre dernier, tout le monde s’arrache ses créations. Vogue, où elle a fait un stage, fait l’éloge de ses « mesmerizing, distinctive pieces » (pièces fascinantes et extraordinaires, NDLR), des objets artisanaux faisant la part belle au crochet et fabriqués en Jamaïque par un groupe de femmes dirigées par la mère de Rachel. « Le crochet est une tradition qui se transmet de génération en génération », explique-t-elle. « J’ai moi-même appris la technique assez tard, mais j’ai tout de suite été sous le charme. Le crochet dégage une certaine intimité. Chaque étape du processus de fabrication passe par vos doigts, ce qui le rend absolument unique et luxueux. » Le luxe fait partie des éléments qui caractérisent les créations de Rachel Scott. Mais selon elle, il doit s’entendre au sens le plus large du terme. « Pour moi, le luxe, c’est l’artisanat à l’état pur, des centaines d’années de savoir-faire transmis avec passion. Des vêtements qui racontent une histoire dégagent une valeur émotionnelle. C’est pourquoi je pense qu’il est important de mettre en avant les artisans, comme le fait Maria Grazia Chiuri chez Dior, ou encore Loewe au travers de sa Foundation Craft Prize. L’artisanat est de nouveau à la mode et, selon moi, il peut être très sensuel et attirant. » Chez Diotima, sensualité ne rime pas avec décolleté profond et cuisses dénudées. Peut-être Rachel Scott n’en a-t-elle que trop vus durant les soirées dansantes de sa jeunesse. Son lien avec Kingston est bien plus subtil. Il transparaît parfois dans une atmosphère particulière ou dans la manière dont elle associe les matières. Elle aime travailler le mesh (tissu filet), le lurex, le lin, les cristaux et, bien sûr, le coton au crochet. Et le crochet
PRESSE
Les bases de Diotima, Rachel les avait jetées des années auparavant, avec de magnifiques créations au crochet. Et son expérience chez Costume National a éveillé chez elle une passion pour l’artisanat et les matériaux nobles. En Jamaïque, elle a également fait la connaissance d’un groupe de femmes : le Bonnygate Women’s Group de Saint Mary sur la côte nord. « Leurs techniques artisanales ont éveillé mon intérêt. Puis quand la pandémie a soudain paralysé le monde, j’ai pensé : “Elles n’ont rien à faire. Je suis coincée chez moi. Et si nous nous parlions via WhatsApp afin de voir si nous pourrions travailler ensemble ?” » Pour Rachel Scott, c’était un moyen de renforcer ses liens avec la Jamaïque. Mais aussi, en quelque sorte, de tenir
cette promesse qu’elle avait faite, à 21 ans, à un ami de la famille, acteur, qui avait embelli son stage chez Vogue. Il connaissait personnellement Grace Coddington, le reste appartient à l’histoire. « Je me souviens encore très bien de ce qu’il m’a dit : “C’est vraiment formidable, mais tu ne peux pas saisir cette chance sans donner quelque chose en retour. Les jeunes Jamaïcains ont cette tendance à partir, pour diverses raisons – avoir de meilleures opportunités, une formation, un meilleur train de vie – et ne jamais revenir. Ils excellent partout où ils vont, mais ne contribuent jamais à l’industrie ou à la communauté locales et n’y participent pas.” Il est mort l’année dernière, mais je n’oublierai jamais ses mots. Il avait raison : je dois rendre à ma patrie ce qu’elle m’a donné. »
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reportage
elle
La sculptrice Laura Facey
jamaïcain traditionnel, en jaune, vert, noir et rouge alors ? Elle marque un temps d’hésitation. « Je n’aime pas les références toutes faites. Encore moins la nostalgie. C’est, selon moi, absolument inintéressant et même un peu dangereux. Pourquoi copier ce qui existe déjà quand on peut le faire différemment ? » Le travail de Rachel Scott est à la fois exigeant et complexe – il suffit de penser à ces découpes séduisantes, ces modèles à dos ouvert et cette confection impeccable réalisés dans le Garment District de New York.
De petite vertu, mais érudite
Pour sa nouvelle collection printemps-été « Nine Night », elle s’est inspirée du rituel funéraire caribéen selon lequel les morts sont honorés pendant neuf nuits, la dernière étant marquée par une fête exubérante. « Une explosion de couleurs et de rhum », explique la créatrice. Elle nous montre des débardeurs, des chemises et des tricots transparents blancs, noirs et bruns, dégageant une certaine tristesse, mais aussi des robes vibrantes en lamé or, rouge hibiscus – la couleur emblématique de Diotima – et vert lime. Pour compléter sa collection, elle a frappé à la porte de la sculptrice jamaïcaine Laura Facey. Cette dernière a créé des versions miniatures de ses « Ticking Hearts » en bois comme bijoux d’apparat pour accompagner les looks de Diotima et a prêté son visage pour le lookbook. « C’est une bad bitch », s’amuse Rachel Scott. « Je trouve qu’elle incarne à merveille la femme Diotima. Son énergie est si pure, si assumée. Cette façon qu’elle a de capter et de respirer la vie ou encore la nature qui l’entourent, c’est juste incroyable ! » S’il est une autre bad bitch que l’on retrouve dans chaque collection, c’est bien Diotima elle-même. Diotima, c’est cette prêtresse qui a enseigné l’amour à Socrate. Quand Rachel Scott a entendu des amis professeurs de philosophie spéculer sur le fait que Diotima, outre son statut d’enseignante, était aussi prostituée, cela a titillé son intérêt. Elle avait trouvé le nom parfait pour sa griffe. « J’ai également découvert son personnage dans “Eros et civilisation” d’Herbert Marcuse. Il
évoque l’idée que l’on peut sublimer le désir et créer une culture. Je trouve cela incroyablement beau », jubile-t-elle. Et jubiler, elle l’a d’ailleurs fait souvent au cours de notre entretien. Rachel Scott est manifestement fière de ce qu’elle a accompli, mais en même temps, il était difficile qu’il en soit autrement quand on songe à l’ambition qui était la sienne lorsqu’elle a créé Diotima. Rachel Scott reste très discrète sur ses projets à court terme, mais se montre plus loquace sur ses rêves les plus fous. « Mon plus grand souhait ? Ouvrir mon propre atelier à Kingston, où nous pourrions fermement ancrer l’artisanat du crochet et le transmettre à de jeunes talents. Il ne faudrait pas qu’une telle richesse se perde. » diotima.world magazine ELLE 71
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ADRIENNE LEONARD / UNSPLASH
E N’AI RIEN À ME METTRE ». VRAIMENT ? 72 ELLE magazine
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Texte Elisabeth Clauss
On a tou·te·s connu ce moment d’hésitation-insatisfaction face à une armoire qui menace de s’écrouler sous le poids de nos vêtements. Moyen d’expression qui nous fait parfois bafouiller, la mode est d’abord un récit de nous-mêmes. Or, les contes changent à chaque fois qu’on les raconte.
Souvent, plus on a de choix, moins on arrive à se décider. C’est ce qu’on appelle « le paradoxe de l’âne de Buridan », parabole dans laquelle un âne placé à égale distance de deux seaux d’eau et d’avoine finit par se laisser mourir, faute d’avoir pu se décider. Selon une enquête menée par la marque de mode Labfresh dans quinze pays, les Belges détiennent la palme du gaspillage en Europe, avec 15 kilos de vêtements jetés par an. Selon une étude du cabinet McKinsey, on achèterait 60 % de vêtements de plus qu’au début des années 2000, pour les conserver deux fois moins longtemps. Pendant ce temps, en France, en 2022, l’éco-organisme Refashion a recensé que chaque Français·e s’offrait 40 nouveaux vêtements, et quatre paires de chaussures par an. Ajoutons à cela que selon une autre enquête baptisée « Un Monde de Gaspillage » et signée par l’entreprise de déménagement Movinga, les Belges ne porteraient que 12 à 19 % de leur dressing, contre 90 % pour les Suédois·es. Fondant une réflexion de société sur ces chiffres, The Good Goods, organisme de veille macro, média d’information et bureau d’expertise, s’interroge : « Que porte-t-on réellement, et qu’est-ce qui dort dans nos placards ? * », et analyse ces chiffres sans appel : les Belges seraient les plus grands déçus sur huit pays de tous les continents analysés dans leur rapport aux achats de vêtements, avec 62 % de désillusions à l’arrivée. Une chute d’objectivité que seule une épaisse pile de fringues en surnombre peut, momentanément, amortir.
Le décodage sociologique
Saveria Mendella est journaliste, critique de mode et spécialiste en anthropologie du langage. Pour elle, ce sentiment permanent de frustration liée à la mode remonte à l’avènement du prêt-à-porter (fin des 50’, début des 60’). « Les États-Unis ont ramené dans les mœurs une mode démocratique, avec des tailles standardisées et des prix accessibles. Or le diable, c’est le choix. » Elle cite le livre « Luxifer, pourquoi le luxe nous possède ** », qui désigne un Lucifer symbolique « comme principe de liberté, de rupture et de création ». Saveria Mendella décrypte : « Avant le prêt-à-porter, on achetait des vêtements sur mesure, et le rapport à chaque pièce était pragmatique. On l’investissait de la fonction de
représenter un mode de vie, on se concentrait sur un statut social. Aujourd’hui, le vêtement existe pour lui-même, est statutaire, témoigne de l’identité du moment. Il n’est jamais tout à fait adapté à la sensation immédiate. Avec les réseaux sociaux, on cherche à se ré-énoncer, à se réinventer à la minute. L’insatisfaction devient constitutive. Elle vient de l’impression qu’on a d’être multiple, qu’on peut toujours être quelqu’un d’autre. Ce qui ressemble à un sentiment d’ubiquité. »
L’angle addictif
Publié fin 2023, le livre « Why Don’t I Have Anything to Wear ? » (Pourquoi n’ai-je rien à me mettre ?) de l’influenceuse Andrea Cheong fait office d’amende honorable : revenue de la fast fashion, elle appelle aujourd’hui à la déconsommation, de prêt-à-jeter en particulier. D’autant que les géants du mass market ne sont pas partis pour ralentir la cadence : d’après le rapport prospectif annuel du média d’analyse des marchés Business Of Fashion, en 2024, « la concurrence dans la fast fashion deviendra encore plus féroce à l’avenir. Des challengers comme Shein*** et Temu changent leurs stratégies au niveau des prix, de l’expérience rapidité et de la vitesse ». Selon Orsola de Castro****, fondatrice de l’eco-lobby fashionrevolution. org et conférencière au prestigieux Central Saint Martins College de Londres, « le problème vient aussi du fait qu’on est très gâtés. Les marques de fast fashion ont inventé un nouveau rythme de lancements, qui alimente cette impression de manque. Elles disent qu’elles répondent à la demande des consommateur·rices, mais c’est faux. Il s’agit d’une stratégie de construction et d’entretien d’une addiction. Il s’agit malheureusement d’un syndrome très féminin, notamment en raison des fluctuations du corps de la femme. Ce qui flatte une silhouette un jour sera moins bien sur le même corps la semaine suivante. Chez les hommes, la mode en elle-même est moins frivole dans son rythme, et l’a historiquement toujours été. Mais partout la fast fashion accentue l’insatisfaction, en suggérant qu’on a sans cesse besoin de plus, d’autres choses ».
« LES BELGES DÉTIENNENT LA PALME DU GASPILLAGE EN EUROPE, AVEC 15 KILOS DE VÊTEMENTS JETÉS PAR AN » magazine ELLE 73
e ll e reportage
« RÉPARER SES VÊTEMENTS EST UNE BONNE IDÉE, MAIS EST-ON DÉJÀ CAPABLE DE SE RÉPARER SOI-MÊME ? » LUTZ HUELLE
Le point de vue des créateurs
Anne-Valérie Hash a travaillé dans la mode pendant 20 ans. Directrice artistique de sa marque éponyme de prêt-à-porter et de haute couture jusqu’en 2015, elle signe une mode fondamentalement doublée de sens. Pour elle, ce sentiment de frustration est d’abord la conséquence du besoin de combler un vide. « Quand on se retrouve au plus près des éléments, à la mer, à la montagne ou dans la forêt, on est tellement rempli qu’on ressent moins la pulsion de consommer. Proche de la Terre, on est comblée, rassuré·e. » Le budget des ménages est d’ailleurs plus centré sur l’acquisition de biens ou d’expériences lorsqu’ils vivent en ville : d’après un rapport publié en 2023 por74 ELLE magazine
tant sur la consommation des Belges (mené par l’office de statistiques Statbel), si en Wallonie 3,1 % du budget est consacré aux vêtements et chaussures contre 4,3 % en Flandre, c’est bien à Bruxelles que l’on dépense le plus en mode, avec 4,6 % des dépenses allouées à l’habillement. « On consomme moins quand on est plein d’autres choses. Dé-penser », rappelle Anne-Valérie Hash, « c’est enlever la pensée. » L’analyse de Lutz Huelle, qui mène sa marque créateur depuis 25 ans avec une passion inextinguible pour le retournement des codes conventionnels, nous mène aux portes de l’armoire : « On y voit des choses que l’on connaît, qu’on a déjà portées, une vie qu’on a déjà vécue. Or, on veut toujours se renouveler et se réinventer, devenir une meilleure version de nous-mêmes. Et pour ça, il faut de nouveaux vêtements. Quand on rentre avec une nouvelle pièce, il y a généralement deux possibilités : soit on la porte tout de suite, soit on la range et on ne la ressort jamais. Peut-être parce que parfois, le coup de foudre ne correspond pas à la réalité. Réparer ses vêtements est une belle idée, mais dans la réalité, est-on déjà capable de se réparer soi-même ? » Et au-delà, pantois·e devant une armoire qui déborde, de se suffire à soi ? * À lire (et utiliser !) : La Bible du Raccommodage publiée par The Good Goods chez HachetteMarabout, à lire sur thegoodgoods.fr. ** Éditions Séguier. *** Désormais 3e acteur mode chez les 18-44 ans. **** Auteure de « Choisir une mode durable », Éditions Marabout.
ADRIENNE LEONARD / UNSPLASH, PRESSE
Dans le dépit ressenti face à un dressing rempli réside souvent une inadéquation de projection. « Nous sommes des êtres de mouvement. Et il faut réaliser que les vêtements qui stagnent dans nos armoires sont des objets figés », explique Perrine Deprez, psychanalyste. « Une pièce adorée qu’on a beaucoup portée pendant une certaine période, on peut avoir envie de la quitter comme une enveloppe, pour faire évoluer cette image du “moi”, qui passe beaucoup par la mode. Ça explique en grande partie le succès des plates-formes de vente, qui permettent de se renouveler sans se sentir dans une surconsommation de fast fashion. Si on a l’impression de ne rien avoir à se mettre devant une armoire pleine à craquer, c’est parce que ce qu’elle contient correspond au “moi” d’hier, plus qu’à celui d’aujourd’hui. Changer de vêtements, c’est comme une mue. » Orsola de Castro rappelle qu’on pourrait aussi réinterpréter ce qu’on a déjà : « Il faudrait mener une introspection, comprendre notre relation aux vêtements et à leur usage. La plus grande tragédie, c’est cette boulimie de nouveauté. Quand on a pris conscience de ce qui nous convient en termes de mode, il faut se concentrer dessus. » La solution ? « Pour moi, “old is the new new”. Il faut apprendre à transformer, à réparer. Avec un peu d’entraînement et de patience, on peut créer de nouveaux vêtements à partir de ceux que l’on possède déjà. Le vrai investissement n’est pas financier : c’est l’attention portée à une pièce. On est responsable de ce qu’on possède. La fast fashion a modifié ce qui était un devoir. Parce que jeter, c’est l’ultime déresponsabilisation. »
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L’angle analytique
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e ll e reportage Texte Marie Guérin
CARTIER WOMEN’S I N I T I AT I V E
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PIERRE MOUTON, FLORIS HEUER POUR MAKMENDE MEDIA, PRESSE
C’est certainement la première question que s’est posée la maison de haute joaillerie française, il y a 17 ans. Depuis, le Cartier Women’s Initiative s’est positionné comme un programme de référence dans l’accompagnement des entrepreneures à impact en leur fournissant un capital financier, social et humain.
MARISSA GROOTES/UNSPLASH
COMMENT AIDER LES ENTREPRENEURES À L’INTERNATIONAL ?
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usqu’à présent, le programme a soutenu 297 femmes provenant de 63 pays différents. Avec un soutien financier total de 9,5 millions de dollars, l’initiative a vu le nombre de ses boursières annuelles augmenter de 5 en 2007 à 32 en 2023. En plus du soutien financier, chaque boursière a l’occasion de rejoindre un réseau mondial. Il s’agit avant tout de les doter d’outils nécessaires au développement de leurs entreprises et à l’affirmation de leurs capacités de leadership, grâce à la collaboration avec des expert·e·s et entrepreneur·e·s. Les formations personnalisées offertes couvrent des domaines tels que la gestion financière, la mesure de l’impact et la communication. Chaque année, le programme prend la forme d’un événement international. Nous avons rencontré la cheffe d’orchestre de ce projet, Wingee Sin, directrice du programme CWI et ambassadrice de la Maison pour la diversité et l’inclusion. « Je consacre une partie significative de mon emploi du temps à promouvoir notre cause, à savoir la création d’un écosystème entrepreneurial plus inclusif et la mise en avant du rôle crucial des femmes dans ce domaine. L’entrepreneuriat, à mon sens, est une force puissante au service du bien commun. » Une fonction multicasquette qui implique également la gestion d’équipe, d’événements, l’analyse de profils des candidates, etc. « Notre programme est vaste et exige une attention minutieuse, notamment dans le processus de sélection des candidates pour le statut de boursière. Nous gérons également un fonds de prêts, ce qui donne une dimension supplémentaire à notre travail. Mon implication est d’autant plus cruciale que l’initiative a connu une croissance considérable ces quatre dernières années, nécessitant une vigilance et une direction claires pour rester fidèle à nos objectifs initiaux. » Au-delà de la prépara-
« LE SENTIMENT D’APPARTENANCE EST CE QUI PERMET L’ACCOMPLISSEMENT DE TOUT LE RESTE » tion de chaque programme annuel, son équipe continue à suivre les lauréates des années précédentes, leur offrant disponibilité, conseils et connexions au sein du réseau qui créent des synergies entre les boursières et débouchent sur des collaborations. « Ce que j’aime le plus, c’est l’alignement de mon travail avec mes valeurs personnelles. Chez Cartier, contrairement à mes expériences antérieures, je n’ai pas à justifier l’importance de CWI. Cela me permet de me concentrer entièrement sur l’action. » •••
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e ll e reportage « L’ENTREPRENEURIAT FÉMININ EST RECONNU MONDIALEMENT COMME UN MOYEN ESSENTIEL POUR ÉLIMINER LA PAUVRETÉ FAMILIALE, ATTEINDRE L’ÉGALITÉ DES GENRES, FAVORISER L’EMPLOI, ET ACCÉLÉRER LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET LE PROGRÈS SOCIAL » de soutien est élevé, ce qui stimule le nombre de candidatures. Chaque nouvelle boursière dans un pays entraîne souvent une augmentation des candidatures l’année suivante. »
La Chine, le rendez-vous de 2024
En 2023, le thème du programme était Forces For Good, il sera reconduit en 2024. « Ce thème souligne la collaboration entre les entrepreneures et nos soutiens pour créer un écosystème entrepreneurial plus inclusif. L’objectif est de rassembler tous ces acteurs pour construire un avenir meilleur, comme illustré lors de notre dernier événement avec des intervenant·e·s de divers horizons », explique Wingee Sin. Une diversité qu’elle promeut également au sein de son équipe. « Nous recevons un grand nombre de candidatures de qualité en provenance d’Europe, particulièrement du Royaume-Uni et des pays nordiques où l’entrepreneuriat à impact social est très présent. En Afrique, le Nigeria se distingue également. Nous organisons des ateliers d’appel à candidatures dans des régions où le besoin de programmes
Et la suite ?
Wingee Sin souhaite que le programme devienne davantage centré sur l’esprit de communauté, de réseau et d’action locale. « J’espère qu’un jour on n’aura plus besoin de nous. Mais à plus court terme, je dirais que cette idée de créer un sentiment d’appartenance est vraiment importante. Plus nous faisons ce travail, plus je me rends compte qu’il permet l’accomplissement de tout le reste. Les entreprises qui résolvent les problèmes d’environnement social sont celles où davantage de personnes intelligentes font ce qu’elles sont censées faire. Ainsi, nous avions l’habitude de nous intéresser aux résultats chiffrés. Ce sont des éléments importants, mais uniquement possibles si les gens se sentent impliqués. Et donc, je dirais que c’est maintenant mon indicateur le plus important en donnant aux femmes l’envie de réaliser davantage leur plein potentiel. À l’avenir, nous espérons créer des moments plus localisés dans la communauté. Quand vous voyez 1.000 personnes rassemblées qui se sentent inspirées, vous réalisez qu’il y a beaucoup de choses qu’elles peuvent créer ensemble. » cartierwomensinitiative.com
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PIERRE MOUTON
Les forces du changement
Le 17 avril prochain, le programme annoncera les 33 fellows sélectionnées pour cette édition, représentant les trois meilleures entreprises pour chacun des neuf prix régionaux et deux prix thématiques. Le nom de la première lauréate de chacun des 11 prix sera annoncé lors de la cérémonie de Cartier Women’s Initiative qui se tiendra le 22 mai à l’Opéra de la Baie de Shenzhen, ville considérée comme un hub d’entrepreneuriat, d’innovation et de créativité. En tant qu’initiative mondiale de la Maison, le CWI a pour vocation de parcourir le monde, avec la vision à long terme de « se connecter mondialement et s’ancrer localement » au sein de la communauté CWI. Après San Francisco (2019), Dubaï (2022) et Paris (2023), Shenzhen a été choisie pour accueillir la cérémonie de 2024, en raison de son écosystème de start-ups florissant et de son rôle dans l’entrepreneuriat féminin en Chine. « L’entrepreneuriat féminin est reconnu mondialement comme un moyen essentiel pour éliminer la pauvreté familiale, atteindre l’égalité des genres, favoriser l’emploi, et accélérer le développement économique et le progrès social. En Chine, les entreprises dirigées par des femmes ont considérablement contribué à la croissance économique, avec une augmentation notable ces dernières années en matière de revenus, de création d’emplois et de productivité. »
BELUX
FIRST ISSUE April 2024
DISCOVER MORE ON FORBES.BE & FORBES.LU
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e ll e interview Texte Grégory Escouflaire Photos Justin Pacquay
Lieu : Silversquare North, Bruxelles
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OUENNE DE L’ART
En dynamitant les codes de la culture drag, Adrien De Biasi, alias Drag Couenne, n’a pas seulement remporté avec chic et freak la première saison de « Drag Race Belgique », iel a aussi sorti le drag des clichés qui lui collaient aux strass. Instrument politique comme outil de réaffirmation de soi, le drag avec Couenne se pare de nouveaux oripeaux, plus trash et gore que glam, plutôt créature dark que pink princess, en un mot : différent. Alors que la deuxième saison de l’émission vient de débuter et qu’iel est à l’affiche d’une pièce entre théâtre et drag en compagnie d’Athena Likis, sa « sœur » finaliste, on l’a rencontré·e pour une interview et un photoshoot de fo-lie. Vous n’êtes pas prêt·e·s.
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« ON EN A MARRE QUE LES DRAGS SOIENT PAYÉES AU CHAPEAU DANS LES CABARETS. QU’ELLES SOIENT UTILISÉES COMME OBJET POLITIQUE POUR FAIRE DU PINKWASHING OU DU QUEERWASHING… »
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e ll e interview
Qu’est-ce que ça t’a apporté, de remporter « Drag Race Belgique » ? J’en suis ressorti·e grandi·e artistiquement, et ça m’a permis de rencontrer plein de stylistes avec qui j’avais toujours rêvé de collaborer (Florent Seligmann, Maison the Faux, Judassime, Aidan Abnet qui signe le costume du photoshoot, NDLR)… Et puis j’ai voyagé énormément, je suis parti·e à Avignon (iel a joué dans une version très « Shakesqueer » du « Songe d’une nuit d’été », NDLR) j’ai joué dans un film qui sort cette année (« Les Reines du drame » d’Alexis Langlois, qui a aussi réalisé le clip « Call Me » d’ELOI, dans lequel iel apparaît, NDLR)… Mais bon je bossais déjà blindé avant l’émission ! Mon quotidien n’a pas forcément changé, bizarrement… À part qu’on me reconnaît désormais dans les bars de la communauté, et ça me met un peu mal à l’aise parce qu’à la base je viens de l’underground, du drag activiste, des squats et des bas-fonds. Maintenant, j’ai quand même cette image de « Drag Race » qui me colle à la peau, mais je l’assume. C’est pour un mieux en fait. Parce que c’est pas en restant dans l’entre-soi qu’on va changer les choses !
L’objectif de l’émission, c’est quand même de rendre accessible la culture drag, non ? Et de parler de sujets importants qui ne sont abordés nulle part ailleurs tels que la transidentité, la non-binarité… Il y a tellement d’a priori sur le drag que montrer tout le travail derrière, c’est vraiment essentiel. Et de montrer que ce travail a un prix. On en a marre que les drags soient payées au chapeau dans les cabarets. Qu’elles soient utilisées comme
« MOI JE SUIS PAS GLAMOUR, MAIS J’AI ÉTUDIÉ SES CODES À FOND POUR POUVOIR LE DÉCONSTRUIRE ! »
objet politique pour faire du pinkwashing ou du queerwashing… C’est là-dessus qu’aujourd’hui je suis la plus vigilante, parce qu’il faut que le drag soit considéré comme un vrai métier : pourquoi au théâtre je suis sous contrat et pas quand je suis drag ? Alors qu’il y a tout un taf derrière qui est colossal.
Changer les mentalités, ça reste le nerf de la guerre ? Ce n’est même pas le nerf de la guerre… C’est que c’est obligé. Pour qu’on puisse vivre tranquille. Moi je me fais agresser verbalement au moins une fois par semaine dans la rue. Alors que je ne suis même pas maquillé·e. Je ne comprends pas pourquoi mon existence est un problème en fait… Et ce n’est pas forcément le drag en soi qui perturbe, c’est notre sexualité. C’est la queerness qu’il y a derrière. Du coup, c’est un combat à vie : comment, un jour, je me sentirai bien dans l’espace public. Même si je reste très privilégié·e par rapport aux femmes, parce que sans maquillage j’ai un passing d’homme cisgenre ! Moi j’ai grandi avec la peur de me faire cracher dessus, du coup, tout ce qui m’arrive en ce moment, je le vois comme une énorme revanche.
Mais le drag se doit-il d’être revendicatif ? Parce que dans l’émission tu étais celle qui portait le plus cette parole… Je ne pense pas que tout drag soit forcément politique, parce qu’il y a vraiment toutes sortes de drags : c’est un art en fait ! Et ça dépend à qui tu parles… Si tu te retrouves devant des gens de droite, oui… Mais même quand je me produis à la Pride devant un public averti, j’essaie quand même d’aller encore plus loin – de ne pas juste faire ce qu’on attend d’une drag – parce que c’est important de déconstruire ce qui est déconstruit. Faut pas oublier non plus que dans le public drag tu as aussi beaucoup de mecs gays blancs cisgenres, et donc si on peut les faire réfléchir sans forcément faire du Ariana Grande ou du Dalida, en leur montrant qu’on peut être belle tout en jouant sur le côté créature, en venant bousculer les codes, alors tant mieux… Moi je suis pas glamour, mais j’ai étudié ses codes à fond pour pouvoir le déconstruire (son mémoire en art dramatique à l’IAD s’intitule… « Comment créer un personnage drag – Drag Couenne », NDLR) !
Et ça se sent dès ta première apparition sur le plateau de « Drag Race », avec ton outfit noir couvert de spikes (signé Judassime)… Tu (im)poses ton style, et ce n’est pas celui auquel on aurait pu s’attendre d’une drag habituelle. Après, je m’appelle Drag Couenne, si j’ai envie de mettre une moustache, je le fais ! Pourquoi je devrais me mettre dans des cases, alors que justement le drag c’est fait pour les enlever ! Moi je ne suis ni drag queen, ni drag king, ni drag clown : je suis Drag Couenne et j’en ai rien à foutre ! C’est pareil quand on me dit « il », « elle » ou « iel » : pour moi tout est OK si tu me le demandes… En fait, ça change tout le temps, et c’est ça qui est génial. Le drag, pour moi, c’est ça : c’est être qui tu veux, et être applaudi·e pour ça. C’est un outil de création de soi. De réappro82 ELLE magazine
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interview
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« C’EST PAS FORCÉMENT LE DRAG EN SOI QUI PERTURBE : C’EST NOTRE SEXUALITÉ. C’EST LA QUEERNESS QU’IL Y A DERRIÈRE. DU COUP, C’EST UN COMBAT À VIE : COMMENT, UN JOUR, JE ME SENTIRAI BIEN DANS L’ESPACE PUBLIC »
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e ll e interview
priation de ton corps. Moi j’ai besoin du drag parce qu’il m’aide à me sentir bien dans mon corps… Quand j’étais petit j’étais EMO, j’adorais Tim Burton, j’ai toujours aimé le trash, le morbide, ce qui dérange en fait. J’adore être malaisant et titiller les gens. C’est à ce moment-là que tu captes vraiment l’attention.
AMAGAAAAAD Ce photoshoot du ELLE c’était pour Drag Couenne un honneur, bien sûr… Mais aussi l’occasion d’apprivoiser son outfit de ouf (l’« Octopussy »), avant le catwalk de la DragCon de Londres prévue quelques jours plus tard. « La volonté c’était d’avoir un costume qui soit très imposant, mais aussi transportable dans une petite valise », nous confie sa conceptrice Aidan Abnet. « Notre inspiration c’était la transformation du corps humain et de ses proportions, c’est vraiment un mix entre son univers à elle qui est un peu flippant et mon travail sur la matière et les volumes »… Il aura fallu 250 ballons pour lui donner toute sa majesté cthulhesque, mais admirez le résultat : quelque part entre le « Cremaster
Pour moi, les deux sont des métiers, et dans les deux cas il y a un rapport à l’autre que je trouve obligatoire… Et si je suis non binaire dans la vie, en drag et « out of drag », je peux aussi jouer des rôles de mecs au théâtre – mais pas des rôles qui ne me correspondent pas. Pas des rôles (il prend une grosse voix, NDLR) de gros mecs, de machos… Sinon le drag c’est plus immédiat que le théâtre : tu n’as pas besoin de répéter pendant des mois. Et c’est moins collectif puisque tu portes toutes les casquettes, tu as le dernier mot sur tout… Du coup, parfois, ça fait du bien d’être juste comédien, de ne pas devoir tout gérer en solo. En fait, les deux se nourrissent, et c’est ce qu’on a voulu faire Athena et moi : créer une forme hybride, où le drag va bousculer le théâtre qui reste très institutionnel, et où le théâtre va permettre au drag de profiter d’un certain confort, d’une stabilité.
Tu parles de l’aspect solitaire du drag mais tu as toujours été bien entouré·e, que ce soit comme membre du collectif activiste Not Allowed créé par Blanket La Goulue et Lylybeth Merle ou depuis que tu fais appel à plein de stylistes et de designers qui pensent comme toi « out of the box »… C’est important, ces collabs ? C’est un petit monde, mais si ma notoriété permet aux créateur·rices dont j’admire le travail d’être visibilisé·es, et d’être payé·es, ça vaut vraiment le coup ! Moi j’ai envie de bosser avec des gens dont je me sens proche, pas d’éduquer des hétéros cis- de 40-50 ans qui veulent me prendre dans leur spectacle… Et comme le milieu de la mode snobe encore fort les drags, je préfère collaborer avec des ami·es comme Aidan qui est costumière et qui a réalisé cette tenue et deux autres pour « Drag Race » (Glamour à Knokke et Ceci n’est pas un look, NDLR), et qui connaît mon univers.
Cycle » de Matthew Barney et la Chenille
Comment vois-tu l’avenir du drag ?
de Lewis Carroll, en mode scary bitch.
Je veux qu’on soit partout. Que le drag soit représenté à sa juste valeur partout. Honoré. Payé. Et je veux un milieu plus soudé que jamais. Qui se réinvente et qui réfléchit à ses discours. Je veux aussi que nos allié·e·s descendent dans la rue et nous soutiennent ! Que tout le monde soit conscientisé ! Il faut aller plus loin.
Iconique.
@dragcouenne « Ni Queue, Ni Tape » de Drag Couenne et Athena Likis, au Théâtre des Riches-Claires les 2 et 3 mars - lesrichesclaires.be « Drag Race Belgique » saison 2, tous les jeudis à 20 h sur Auvio jusqu’au 21/03 et tous les dimanches sur Tipik (RTBF) à 22 h. 84 ELLE magazine
COSTUME ET STYLISME : @AIDAN.ABNET LIEU : MERCI À L’ESPACE DE CO-WORKING SILVERSQUARE. LE SHOOT S’EST DÉROULÉ DANS LE SILVERSQUARE NORTH, BD ROI ALBERT II 4, 1000 BRUXELLES. INFOS SUR SILVERSQUARE.EU
Tu seras à l’affiche de « Ni Queue, Ni Tape » début mars aux Riches-Claires, ton premier spectacle coécrit avec Athena Likis, qui était en finale de « Drag Race » avec toi… Comment fais-tu la part des choses entre le théâtre et le drag ? Entre Adrien De Biasi le comédien et Drag Couenne ?
Théâtre Royal des Galeries Directeur : David Michels
Jean-Noël Fenwick
Avec Audrey D’hulster, Alexis Goslain, Catherine Decrolier, Frédéric Nyssen, Benoît Van Dorslaer et Marc De Roy. Mise en scène : Cécile Florin Costumes : Béatrice Guilleaume Lumières : Laurent Comiant
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Du 13 mars au 7 avril 2024 En coproduction avec La Coop asbl et Shelter Prod avec le soutien de taxshelter.be, ING et du tax-shelter du gouvernement fédéral belge
TRG-Les Palmes de Mr Schutz 275x215 ELLE.indd 1
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Rondeurs, formes et couleurs. C’est au travers de ces trois prismes que le travail de l’artiste belge d’origine congolaise Bahati Simoens s'aborde et se comprend. Née au Burundi en 1992, Bahati Simoens vit à Johannesburg, en Afrique du Sud. Son multiple héritage, prenant racine entre l’Afrique noire et l’Europe centrale, est une clef de lecture importante de son travail. Les rondeurs d’abord. Son art est peuplé de femmes aux courbes démesurées, débordantes et délicieuses. En représentant ainsi la femme noire, elle utilise cette image clichée pour enfin la magnifier. La femme noire n’est plus seulement l’accompagnante, elle devient la tête d’affiche. Celle qui prend les décisions, celle qui dispose de son corps comme bon lui semble. Elle défend sa place. La couleur aussi. Rose vibrant, vert émeraude, orange sanguine, noir de jais. Ce sont toutes ces
En haut : “Don’t join the circus if you’re not a clown I”, 2023, Bahati Simoens. En bas : “This too shall pass”, 2023, Bahati Simoens. 86 ELLE magazine
teintes qui, sous les coups de pinceau de l’artiste, créent les paysages et fonds de ses toiles. Cependant, c’est cette couleur particulière de la peau des femmes qui mérite tous les regards. Il est connu que, dans le monde de l’art comme celui de la photographie, la couleur des personnes noires a toujours été mal représentée. Grisée ou trop foncée, cette couleur de peau si particulière est ici mise en valeur par Bahati Simoens. Enfin, les formes. Dynamiques, audacieuses, en mouvement, émotionnelles et disproportionnées. Ce sont ces formes qui sont porteuses d’un message de changement et d’inclusivité. Au travers de son œuvre, Bahati Simoens change la donne, elle ne se contente pas seulement de sublimer la personne noire, elle lui rend hommage, la célèbre, la découvre. Elle s’inscrit ainsi dans un mouvement de révolte pacifiste grâce à l’un des vecteurs les plus puissants qui existent : l’image. À suivre de très près. @bahati.simoens
JAC FORBES GALLERY
L’AMOUR DES FORMES
Le Domaine du Chant d'Eole
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VIGNOBLE ET VÉRITABLE LIEU DE VIE Situé au cœur des terres belges, le Domaine du Chant d’Eole étend ses 52 hectares à Quévy, au sud de Mons. Plus grand vignoble de Belgique, il se distingue par ses produits d’exception et ses événements enchanteurs. Le Chant d’Eole abrite plus de 470 000 pieds de vigne, principalement du Chardonnay. Orientées plein sud et majoritairement calcaires, ses terres situées au milieu d’un parc éolien présentent des qualités de drainage et d’irrigation idéales pour la production de vins effervescents réputés pour la minéralité et la finesse de leurs bulles.
DEUX RESTAURANTS CHAPEAUTÉS PAR UN CHEF ÉTOILÉ Haut lieu de la gastronomie, le Domaine du Chant d’Eole compte aujourd’hui deux restaurants. Située au cœur des vignes, la Brasserie d’Eole propose une ambiance conviviale avec une carte alliant mets de brasserie tradition-
nels et suggestions créatives. Perché au sommet du chai, l’Impératif d’Eole, le restaurant gastronomique du domaine, orchestré par Benoit Neusy, chef étoilé, émerveille au travers d’une cuisine d’une extrême finesse, combinant harmonieusement terroir et trésors dénichés au-delà des frontières.
EVÉNEMENTS ENCHANTEURS Au-delà de la tradition viticole et gastronomique, le Domaine du Chant d’Eole a également aujourd’hui développé un 3ème pôle : l’évènementiel. Ce pôle englobe à la fois l’organisation sur mesure d’événements pour le public privé (mariages et autres cérémonies) et professionnel (séminaire, soirée de gala, lancement de marque etc.) mais également un calendrier d’activités tout public, telles que des brunchs sportifs, des afterworks gourmands, des spectacles, des concerts, des expositions… Le Domaine du Chant d’Eole est un domaine qui vit, qui aime être habité et qui tient sa promesse : faire vivre une expérience insolite.
CET ARTICLE A ÉTÉ RÉALISÉ EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC LE DOMAINE DU CHANT D’EOLE. CHANTDEOLE.BE
e ll e société Texte Camille Vernin
HARCÈLEMENT DE RUE
« Un documentaire de 30 minutes sur le harcèlement de rue, tu penses vraiment en être capable ? » Il y a douze ans, la réalisatrice Sofie Peeters provoquait une onde de choc en Belgique en dévoilant son documentaire « Femme de la rue » pour son mémoire de fin d’études. Pendant 25 longues minutes, une caméra cachée la filme en train de marcher dans le quartier Anneesens– Lemonnier. Démarre alors un flot incessant d’insultes, d’invitations explicites, de commentaires suggestifs et de regards insistants. « Chienne », « salope », « l’hôtel ou le lit direct ? » sont autant de poésies sexistes rencontrées durant son périple. Ces images, à l’époque, avaient marqué tout le pays. 88 ELLE magazine
SHUTTERSTOCK
COMMENT INTERVENIR SANS SE METTRE EN DANGER ?
société
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« LES 5D CONSISTENT EN 5 ACTIONS SIMPLES ET EFFICACES POUR INTERVENIR EN TOUTE SÉCURITÉ LORSQUE VOUS ÊTES TÉMOIN DE HARCÈLEMENT DE RUE. UN MOYEN DE RESPONSABILISER TOUT LE MONDE FACE À CE FLÉAU » 95% des femmes se sentent parfois en danger dans les rues
À l’approche du 8 mars, Journée internationale des droits de la femme, on peut se poser la question : et aujourd’hui, on en est où ? À en croire la nouvelle étude « Stand Up Against Street Harassment » menée par Right to Be et L’Oréal Paris, pas beaucoup plus loin qu’il y a douze ans. Selon l’enquête qui vient d’être publiée, près de 95% des femmes indiquent se sentir parfois en danger dans les rues belges. 15% se sentent rarement ou jamais en sécurité dans l’espace public en Belgique. Elles sont 83% à dire avoir déjà été harcelées dans les rues du plat pays et 80% à avoir été témoins. Une sur trois déclare y recevoir régulièrement des remarques ou des commentaires insultants sur son apparence. Pour tenter d’échapper au harcèlement de rue, 90% des femmes changent leurs comportements : éviter des lieux à des heures spécifiques, adapter leur tenue, faire semblant d’appeler, marcher plus vite… Aussi, 42% des Bruxelloises et 32% des femmes belges gardent leurs clés en main pour se protéger. Oui, nous sommes bien en 2024 en Belgique.
Pourquoi ne réagit-on pas ?
Il y a douze ans, à la suite du documentaire dont nous vous parlions, la journaliste et entrepreneuse belge Béa Ercolini lançait « Touche pas à ma pote », une ASBL visant à lutter contre le harcèlement de rue. Un pendant flamand a vu le jour il y a trois ans, « Blijf Van Mijn Lijf » avec comme porte-parole… Sofie Peeters. Qui de mieux pour incarner la lutte ? Ensemble, elles créent des campagnes de sensibilisation, mais pas que. Elles sont choisies par L’Oréal Paris dans le cadre de la campagne internationale Stand Up Against Street Harassement pour former à la « méthode 5D » en Belgique.
Les 5D consistent concrètement en cinq actions simples et efficaces pour intervenir en toute sécurité lorsque vous êtes témoin de harcèlement de rue. Un moyen d’enfin responsabiliser tout le monde face à ce fléau. Car les démonstrations de bravoure dans l’espace public ne sont pas encore légion. Selon Béa Ercolini, la peur de se faire agresser soi-même, mais aussi notre temps de réaction alors que l’on tente de décrypter l’événement, seraient les principales explications de cette inaction. On parle aussi d’ « effet du passant », un processus de déresponsabilisation qui interviendrait lorsqu’un événement se produit dans l’espace public. Comme tout le monde compte sur les autres, personne n’intervient. Selon la même théorie développée par les psychologues John Darley et Bibb Latané, plus il y aurait de témoins, moins l’on serait susceptible d’agir.
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e ll e société La méthode 5D
Comment cesser d’être spectateur·rice dès lors ? En optant pour la méthode qui nous convient le mieux. « Il ne faut pas forcément retenir les cinq, mais en choisir une et l’utiliser est déjà un grand pas », explique Béa Ercolini. Les voici :
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Distraire : faites-vous passer pour
un·e ami·e, demandez l’heure, votre chemin ou faites tomber vos clefs. Bref,
Que dit le harcèlement de rue de notre société ?
« Touche pas à ma pote » organise d’ailleurs des formations 5D destinées aux entreprises, aux écoles ou à toute autre structure. Ça dure entre 1h et 1h30, et cela permet en outre aux personnes de raconter leur vécu et aux hommes de mieux approcher cette problématique omniprésente. L’ASBL a aussi lancé des « boîtes à outils » pour le personnel communal et les forces de police. « On envoie des formateurs et formatrices pour sensibiliser sur le continuum de violence, sur le vécu des victimes ou encore sur la meilleure façon d’accueillir une femme qui porte plainte », explique Béa Ercolini. La formation est d’ailleurs barémique chez les policier·ère·s, c’est-à-dire qu’elle permet d’obtenir une augmentation ou de progresser dans la hiérarchie si on la suit.
provoquez une distraction.
2
Déléguer : trouvez une personne
en position d’autorité (un enseignant, un barman, un chauffeur de bus…) et demandez-lui d’intervenir.
3
Documenter : observez et témoignez,
notez ou filmez le harcèlement. Pas pour les diffuser en ligne, mais pour constituer des preuves que la victime pourra utiliser si elle souhaite porter plainte.
4
Diriger : prenez la parole et
interpellez le harceleur, puis portez votre attention sur la personne harcelée. Si le
Mais pourquoi les femmes continuent-elles d’être harcelées en rue ? « Car il s’agit d’un “continuum de violence” », explique Danièle Zucker, docteure en psychologie et analyste du comportement criminel. « On pourrait penser que le langage et les gestes déplacés sont inoffensifs. Or, ils ne sont pas déconnectés des pires violences comme le viol ou les féminicides. » Leurs manifestations, à des échelles bien différentes, se regroupent pourtant autour d’un même stéréotype sexiste que la société continue de véhiculer : la femme serait inférieure à l’homme, la femme serait un objet sexuel à la disposition des hommes. Partout, les représentations visuelles (télé, cinéma, magazines, affiches, porno…) jusqu’aux blagues sur leur physique ou sur leur tenue à l’école, dans la rue, au travail et même en politique mènent à une forme d’assujettissement. « Sous ce prisme, elles “méritent” insultes et harcèlement », explique Danièle Zucker. « Le harcèlement sexuel n’a rien à voir avec des pulsions sexuelles incontrôlables, il est un outil de pouvoir. Le message est clair : “Je te suis supérieur.” Il faut absolument mettre fin à ces stéréotypes, car tant que notre culture continuera d’être complaisante, elle tolérera les violences sexuelles en les niant. »
harceleur réagit, ignorez-le. N’aggravez pas la situation et n’utilisez le recours direct à la violence qu’en dernier recours. Votre sécurité et celle de la personne harcelée passent avant tout.
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Désamorcer : réconfortez la
per sonne harcelée après l’incident. Reconnaissez que ce qu’il s’est passé n’est pas acceptable. Et que ce n’est absolument pas de sa faute. Soyez un ami.
« POUR TENTER D’ÉCHAPPER AU HARCÈLEMENT DE RUE, 90% DES FEMMES CHANGENT LEURS COMPORTEMENTS » DANIÈLE ZUCKER
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Yu.eat
R É VO L U T I O N N E R L A R E S TA U R AT I O N
AVEC LES CUISINES VIRTUELLES ASIATIQUES Dans un monde où la restauration est en perpétuelle évolution, Yu.eat émerge en tant que leader européen des cuisines virtuelles asiatiques. En seulement un an, ses marques Chifuri (street food chinoise) et Incheon (poulet frit coréen) se sont répandues dans plus de 250 villes. Créant une fusion audacieuse entre la cuisine moderne et traditionnelle, Yifeng Yu - fondateur de la chaîne, nous explique son expansion fulgurante.
« AVEC LES CUISINES VIRTUELLES, IL EST POSSIBLE DE DÉGUSTER LES DERNIÈRES TENDANCES EN SE LES FAISANT LIVRER EN QUELQUES CLICS » « Ayant grandi dans la restauration, j’ai assisté à l’essor de la technologie et à l’opportunité qu’elle représente », raconte le jeune CEO. « La mission de Yu.eat est d’offrir des concepts asiatiques partageant l’héritage du restaurant de mes parents, créé il y a 27 ans de cela. Peaufinés par de nombreux voyages, de tests culinaires ainsi que par l’aide de ma famille, j’ai créé plusieurs concepts dont Chifuri et Incheon. Le premier, de la street food chinoise mélangeant starters à partager, plats traditionnels et woks sautés. Ainsi que le deuxième, l’une de nos cuisines qui cartonnent le plus en ce moment, se composant de tenders et de wings panés à la coréenne. » « Aujourd’hui, ce sont plus de 250 restaurateurs à travers la Belgique, les Pays-Bas et l’Allemagne qui nous font confiance en proposant nos concepts culinaires sur les plateformes de livraison, ravissant ainsi les papilles de centaines de milliers de clients. » conclut Yifeng. CET ARTICLE A ÉTÉ RÉALISÉ EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC YU.EAT. YUEAT.IO
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UTILISEZ VOTRE VOIX. ÉLECTIONS EUROPÉENNES 9 JUIN 2024
e ll e Parlement européen
UNE LOI DANS L'UE POUR PROTÉGER LES FEMMES CONTRE LA VIOLENCE
Chaque année, environ 80 000 femmes dans le monde sont assassinées dans le cadre de ce que nous appelons le féminicide : tuer une femme parce qu'elle est une femme. Les députés européens se mobilisent depuis plusieurs mois pour lutter contre cette réalité qui sévit également en Europe. Dans l’UE, une femme sur trois a subi des violences physiques ou sexuelles, le plus souvent du fait du partenaire intime.
« LA LUTTE POUR LES DROITS DES FEMMES EST UN COMBAT DE LONGUE DATE, MAIS PAS À PAS, NOUS PROGRESSONS VERS UNE EUROPE FÉMINISTE » EVIN INCIR
“La violence contre les femmes est un fléau. Nous devons nous assurer qu’elles se sentent en sécurité partout en Europe” a déclaré la députée européenne, Frances Fitzgerald. Cette volonté se traduit aujourd’hui par une toute nouvelle législation européenne visant à mieux les protéger. Le texte érige plusieurs crimes en infractions pénales dans l’Union européenne. Parmi eux, les mutilations génitales féminines qui devront être passibles, dans tous les États membres, d’une peine maximale d’au moins 5 ans d’emprisonnement. Les mariages forcés seront également répertoriés comme des crimes dans la législation. La directive prévoit des mesures de prévention du viol et de sensibilisation au consentement. La législation prend également en compte la cyberviolence à l’égard des femmes. Mais le travail est loin d’être terminé. Une étude récente de l’UCLouvain montre que 14 % des étudiant(e)s ont été victimes de violences sexuelles ou de viols. La députée européenne, Evin Incir, déclare : “La lutte pour les droits des femmes est un combat de longue date, mais pas à pas, nous progressons vers une Europe féministe. La mention de l’article sur le consentement est importante, elle garantira une société sûre pour tous, y compris dans les écoles.”
CET ARTICLE A ÉTÉ ÉCRIT EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC LE PARLEMENT EUROPÉEN. EUROPARL.EUROPA.EU
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20/02/2024 12:40
Parlement européen
elle
UNE LOI DANS L'UE POUR PROTÉGER LES FEMMES CONTRE LA VIOLENCE
Chaque année, environ 80 000 femmes dans le monde sont assassinées dans le cadre de ce que nous appelons le féminicide : tuer une femme parce qu'elle est une femme. Les députés européens se mobilisent depuis plusieurs mois pour lutter contre cette réalité qui sévit également en Europe. Dans l’UE, une femme sur trois a subi des violences physiques ou sexuelles, le plus souvent du fait du partenaire intime.
« LA LUTTE POUR LES DROITS DES FEMMES EST UN COMBAT DE LONGUE DATE, MAIS PAS À PAS, NOUS PROGRESSONS VERS UNE EUROPE FÉMINISTE » EVIN INCIR
“La violence contre les femmes est un fléau. Nous devons nous assurer qu’elles se sentent en sécurité partout en Europe” a déclaré la députée européenne, Frances Fitzgerald. Cette volonté se traduit aujourd’hui par une toute nouvelle législation européenne visant à mieux les protéger. Le texte érige plusieurs crimes en infractions pénales dans l’Union européenne. Parmi eux, les mutilations génitales féminines qui devront être passibles, dans tous les États membres, d’une peine maximale d’au moins 5 ans d’emprisonnement. Les mariages forcés seront également répertoriés comme des crimes dans la législation. La directive prévoit des mesures de prévention du viol et de sensibilisation au consentement. La législation prend également en compte la cyberviolence à l’égard des femmes. Mais le travail est loin d’être terminé. Une étude récente de l’UCLouvain montre que 14 % des étudiant(e)s ont été victimes de violences sexuelles ou de viols. La députée européenne, Evin Incir, déclare : “La lutte pour les droits des femmes est un combat de longue date, mais pas à pas, nous progressons vers une Europe féministe. La mention de l’article sur le consentement est importante, elle garantira une société sûre pour tous, y compris dans les écoles.”
CET ARTICLE A ÉTÉ ÉCRIT EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC LE PARLEMENT EUROPÉEN. EUROPARL.EUROPA.EU
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20/02/2024 16:13
Texte Grégory Escouflaire
LA MAGIE DU RENDEMENT Retour en quatre derniers portraits sur l’édition 2023 du ELLE Active Forum. Où l’on vous parle de la puissance invaincue des entrepreneuses de demain, d’intelligence artificielle utilisée à bon escient et de business models qui étincellent.
CAMILLE COPPENS
C’est une belle histoire entrepreneuriale, et qui prouve, comme c’est souvent le cas, qu’on n’est jamais aussi mieux servie que par soi-même. Tout a commencé pour Camille Coppens le jour où elle a demandé à son beau-père diamantaire de lui confectionner la bague de ses rêves, celle qu’elle ne trouvait pas en bijouterie. C’est comme ça qu’est née Dazibao, sa marque de joaillerie « collaborative », qui, en l’espace de cinq ans, est devenue une affaire qui roule. D’où sa présence, pour la troisième année consécutive, au ELLE Active Forum, où la jeune trentenaire a donné deux workshops : l’un sur « comment élaborer un business plan chic et structuré », l’autre sur « comment charmer les investisseurs pour lever des fonds ». Et c’est sûr qu’elle se pose là, en coach pour apprenties femmes d’affaires et « business angels »… Même si elle aussi l’avoue : « J’ai suivi moi-même du coaching parce qu’au début mes chiffres n’étaient pas bons… Se faire aider, c’est la base ! » Depuis lors,
elle maîtrise tous les outils et stratégies marketing pour transformer les rêves d’entreprise en réalité, et elle adore les partager. Son premier conseil d’experte : « Ne pas trop réfléchir et se lancer, parce que plus on attend, moins c’est facile. D’autant qu’aujourd’hui, ce ne sont pas les subsides et les aides financières qui manquent. » Le deuxième : « Avoir une bonne idée… Et ça ne veut pas forcément dire qu’il faut réinventer la roue ! » Importer un concept déjà existant dans votre ville/pays ou s’inspirer de projets qui cartonnent sur les plateformes de crowdfunding : Camille ne donne « que son point de vue » et « quelques clés » pour lancer son biz, mais on l’écoute. Et un bon business plan, c’est quoi finalement ? « C’est celui qui définit de façon la plus juste son public cible et la façon dont il va l’atteindre. » Si elle l’a fait, pourquoi pas vous ? dazibao-antwerp.com - @dazibaojewelry
« J’AI SUIVI MOI-MÊME DU COACHING PARCE QU’AU DÉBUT MES CHIFFRES N’ÉTAIENT PAS BONS… SE FAIRE AIDER, C’EST LA BASE ! » 94 ELLE magazine
NATASHA BEARZATTO, MAURINE WILMUS, PRESSE
BIJOUTIÈRE EN BUSINESS PLAN
ÉMILIE SICKINGHE
L’EXPRESSION DE LA PUISSANCE Oser se faire plaisir pour justement booster sa productivité, sortir de ce syndrome de l’imposteur qui empêche d’avancer et de se sentir en confiance, comprendre comment surfer sur la vague menstruelle et transformer ses hormones en alliées : tous ces choses « que les femmes ne savent pas parce qu’on ne leur a pas transmises », Emilie Sickinghe s’en est fait une spécialité. Un sacerdoce, même. « C’est une réelle vocation pour moi d’accompagner les femmes dans la réalisation de leur plein potentiel, de faire en sorte que leur vie, tant personnelle que professionnelle, soit nourrissante. » Qu’elle convoque la figure de sorcière pour expliquer cette quête ou qu’elle encadre des cérémonies sous psilocybine, son mojo à elle c’est « amener les femmes à réveiller leur puissance intérieure », en se reconnectant à la nature, à leur corps et à leur subconscient. Ce « mix de psychologie, de spirituel et de scien-
tifique », Émilie le met en pratique dans son programme de coaching baptisé « She Leads », soit six mois d’un « voyage » au centre non pas de la Terre (quoi que), mais de votre moi le plus profond… Ou comment remettre son mindset à zéro, changer sa « mémoire corporelle » en « bypassant le blah blah » psy habituel, autrement dit en se réinventant de fond en comble… Et tout ça, bien entendu, dans la joie et la bonne humeur : « C’est vraiment important pour les femmes de se retrouver entre elles en toute confiance » et « puis aussi de s’amuser ». La vie est une course effrénée, certes, mais elle s’avère avant tout une source de… plaisir, auquel nous nous devons, sans cesse, de revenir, et qu’il faut faire fructifier. Le chemin, il est là, il est long, mais il est beau. emiliesickinghe.com - @the.womans.way
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« C’EST UNE RÉELLE VOCATION POUR MOI D’ACCOMPAGNER LES FEMMES DANS LA RÉALISATION DE LEUR PLEIN POTENTIEL » magazine ELLE 95
A L I X R U FA S
L’ALCHIMISTE DE TON CHIFFRE D’AFFAIRES de créer un cercle vertueux, à base d’actions à fort impact, de numérologie d’astrologie »… et d’une bonne dose de confiance et d’autopersuasion. D’ailleurs, elle prévient sur son site : si « tu n’es pas prête à bouleverser ton système de pensées », sa business school n’est pas pour toi. « Vu de l’extérieur, ça peut paraître un peu cryptique, mais ce sont des thématiques (en gros l’état énergétique, le stratégique et le spirituel) qui parlent à mes clientes. Si on reste sur le rationnel, ça ne va pas le faire… Il faut se brainwasher positivement ! » Et elle sait de quoi elle parle, elle qui a passé « trois ans à l’hôpital » quand elle était ado, pour cause de maladie auto-immune chronique à vie (la thyroïdite de Hashimoto)… « J’avais le choix entre me laisser aller et prendre mon avenir en main. » Aujourd’hui, Alix Rufas est maîtresse de sa vie (tous ses symptômes ont disparu), et coache à merveille celle des autres. Et plus rien ne l’arrêtera. businessschoolalix.com - @alixrufas
« MA MISSION DE VIE, C’EST VRAIMENT D’AIDER LES FEMMES À SE RECONNECTER À LEUR MAGIE INTÉRIEURE ET À OSER METTRE LEURS SUPERPOUVOIRS AU SERVICE DU MONDE » 96 ELLE magazine
MAURINE WILMUS, PRESSE
« Transforme ta magie en or » : c’est le beau programme de la business school fondée par Alix Rufas, une experte en développement d’entreprise et même une coach de coachs, puisque plusieurs intervenantes au ELLE Active Forum sont passées par ses services… C’est dire si elle sait de quoi elle parle. « Ma mission de vie, c’est vraiment d’aider les femmes à se reconnecter à leur magie intérieure et à oser mettre leurs superpouvoirs au service du monde... » Et en particulier du monde de l’entreprise, puisqu’Alix est avant tout une experte ès business models, qui promet à ses clientes de gagner leur vie correctement (« minimum 100 k par an » : OK), en travaillant notamment sur leur… subconscient. « Pendant cinq ou six mois, j’accompagne toutes celles qui veulent lancer leur business ou le (re) développer, en utilisant des outils comme l’hypnose, la PNL ou l’EFT, afin de déprogrammer leurs croyances limitantes et
CLAUDIA LOMMA
LA FEMME QUI PARLE À L’OREILLE DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE Autrefois directrice de la publication que vous tenez entre les mains, et depuis lors formatrice en WEB3 (mais ouiii, les blockchain et la cryptomonnaie, vous voyez ?), Claudia Lomma a toujours su flairer avec brio les tendances de demain, autrement dit : elle va vous parler de l’IA, de ChatGPT, de Midjourney,… Tous ces nouveaux outils qui vont changer « profondément l’organisation de notre société », à l’instar de la roue il y a genre 3.000 ans, et de l’électricité à la fin du XIXe. Et elle n’y va pas par quatre chemins : il va falloir rapidement les apprivoiser et les maîtriser, c’est-à-dire s’adapter, sous peine d’être remplacés, dans tous nos métiers, par des machines… « Parce qu’avec l’intelligence artificielle, 80% de nos tâches vont très prochainement être automatisées, et donc quelle est notre valeur ajoutée en tant qu’être humain ? Pour répondre à cette question, il va falloir apprendre très vite son fonction-
nement, la tester en continu, et surtout faire confiance à notre esprit critique. » Un retour en arrière semble en effet complètement illusoire, alors autant s’y résoudre et identifier les 20% restants, qui selon notre experte relève de… l’expertise, justement. « On va vers une société d’experts. » Vers une société où cet article sera sans doute écrit d’abord par une IA, mais réécrit par un expert, le journaliste, doté d’un cœur, d’une sensibilité, d’une subjectivité et d’une multitude de biais cognitifs… Mais quelle que soit « notre valeur ajoutée en tant qu’être humain », il va falloir s’y faire, parce que comme nous le rappelle Claudia Lomma : « L’intelligence artificielle est présente partout, depuis 40 ans, sauf que maintenant elle est sortie de l’invisibilité. » Et celles et ceux qui comptent encore y résister s’avèrent « déjà en marge de la société ». T’inquiète, tout va bien se passer. claudialomma.com - @claudialomma
« L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE EST PRÉSENTE PARTOUT, DEPUIS 40 ANS, SAUF QUE MAINTENANT ELLE EST SORTIE DE L’INVISIBILITÉ » magazine ELLE 97
e ll e Start Up Award
M
ATERNIA
R É V O L U T I O N N E L A P R É V E N T I O N P R É N ATA L E
98 ELLE magazine
Start Up Award
elle
Texte Marie Guérin
D’après l’UNICEF, une mortinaissance a lieu toutes les 16 secondes, il y a donc environ deux millions d’enfants mort-nés chaque année. La majorité de ces décès auraient pu être évités grâce à des soins de qualité prodigués pendant la grossesse et au moment de la naissance. C’est de ce constat qu’est né Maternia. On vous explique.
SCHUTTERSTOCK, PRESSE
Le ELLE Start Up Award a récompensé trois jeunes entrepreneures, Clara Maspons (26), Natalia Villarreal (27) et Zainab Dakik (25) qui ont décidé rien de moins que de sauver des vies. Il y a deux ans, alors qu’elles étudiaient l’innovation et l’entrepreneuriat à la Vlerick Business School, elles décident de lancer Maternia. Concrètement, il s’agit d’un dispositif médical simple destiné aux femmes enceintes précarisées qui réduit le risque de mortinatalité. « Maternia est née de plusieurs facteurs », explique Clara. « Le principal était la frustration liée à l’invisibilité et au sous-financement de la santé féminine. Nous voulions nous concentrer sur la santé des femmes, en particulier pendant la grossesse et à la naissance. Nous avons été réunies par notre passion pour cette cause. Zainab, originaire de Tanzanie,e et Natalia, de Panama, avaient également une perspective unique sur ces enjeux. »
« QUAND NOUS AVONS COMMENCÉ À TRAVAILLER SUR MATERNIA, NOUS AVONS GARDÉ À L’ESPRIT LA NÉCESSITÉ D’UNE SOLUTION BASSE TECHNOLOGIE, À FAIBLE COÛT, ET INTUITIVE » ZAINAB DAKIK
Corne d’abondance
Zainab Dakik : « Étant née et ayant grandi en Tanzanie, les défis de notre système de santé m’étaient familiers. Quand nous avons commencé à travailler sur Maternia, nous avons gardé à l’esprit la nécessité d’une solution basse technologie, à faible coût, et intuitive. Conscient de l’importance d’être sur le terrain, j’ai effectué des recherches de marché en Tanzanie, explorant les besoins des hôpitaux et des patient·e·s, et découvert la corne de Pinard, un dispositif simple pour écouter le cœur du fœtus, très utilisé par les sages-femmes locales. » Sous forme de corne en bois, ce stéthoscope permet d’écouter les sons émis par les battements du cœur fœtal. Si l’outil est simple, il nécessite néanmoins une grande expérience pour parvenir à distinguer les types de sons. C’est sur cette base que Natalia a imaginé un premier prototype : « Il était très différent de ce que nous avons maintenant. Il s’appuyait sur la corne de Pinard, avec des composants électroniques simples et abordables. L’idée était de remplacer l’oreille de la sagefemme par un algorithme pour capter et traiter les battements cardiaques fœtaux. Notre version actuelle est plus intuitive, avec une application mobile affichant des résultats codés par couleur : vert pour “tout va bien”,
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Natalia Villarreal, Zainab Dakik et Clara Maspons.
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magazine ELLE 99
e ll e Start Up Award « NOUS AVONS REÇU DE NOMBREUSES INTRODUCTIONS À DES INVESTISSEURS POTENTIELS, CE QUI A CONSIDÉRABLEMENT DYNAMISÉ NOTRE PROJET » orange pour “résultats incertains, réessayer” et rouge pour “consultez immédiatement un médecin”. » Cet outil permet aux femmes enceintes de surveiller leur grossesse à domicile et de recevoir une surveillance de la qualité. S’il ne donne pas de diagnostic, il fournit des informations précoces qui sont envoyées au médecin permettant une intervention rapide si nécessaire, la patiente est donc connectée et suivie.
Comment faire de Maternia un business ?
« Nous avions d’abord envisagé une approche caritative, mais compte tenu des coûts de développement d’un dispositif médical, cela s’est avéré compliqué. Nous avons donc opté pour un modèle durable, en mettant l’accent sur l’impact. Notre modèle économique repose sur un abonnement mensuel payé par les établissements de santé, rendant le dispositif abordable pour les femmes enceintes, tout en assurant la viabilité de notre entreprise », explique Clara. Les femmes enceintes peuvent donc emprunter cet outil le temps de leur grossesse avant qu’il ne serve à d’autres, créant une communauté solidaire. Pour se lancer, elles ont fait appel à des subventions. Natalia Villarreal : « Tout a commencé dans le cadre d’un cours universitaire. Nous avons obtenu une subvention initiale de 40.000 euros de la Vlerick Business School, suivie d’une autre de 5.000 euros de la Fondation pour les générations futures en Belgique. Nous avons également remporté un concours en Autriche, augmentant notre financement. Notre projet a été mis en lumière par “Forbes”, ce qui a attiré l’attention d’investisseurs potentiels. Nous avons ensuite participé au programme de Google pour améliorer notre stratégie de marketing digital et notre narration afin de toucher à la fois les investisseurs et le grand public. »
100 ELLE magazine
Google Digital Atelier Incubator, un tremplin
Cet incubateur propose un ensemble de formations et de coachings de trois mois au service des femmes entrepreneures leur offrant des compétences, du coaching et des occasions de réseautage pour créer ou développer leur entreprise. « Le programme Google Incubator, axé sur le développement numérique et commercial, a été très bénéfique. Nous avons reçu de nombreuses introductions à des investisseurs potentiels, ce qui a considérablement dynamisé notre projet », explique Clara. Le financement, un des plus gros challenges qui ne découragent pas les fondatrices : « C’est compliqué, surtout parce que nous présentons majoritairement Maternia à des hommes. Cela ajoute un défi éducatif à notre projet, en expliquant l’importance et la nécessité d’investir dans des projets axés sur la santé des femmes. » Un autre défi important, c’est le développement technique du produit. « Trouver des partenaires de production compatibles avec notre technologie a été un processus d’apprentissage. Actuellement, nous avons des propositions de fabricants en Italie et au Portugal. »
Maternia, on y croit
Aujourd’hui, Clara, Natalia et Zainab travaillent sur le développement de l’algorithme et de l’application mobile. L’objectif immédiat est de lever au moins 500.000 euros pour le développement du produit. Mais c’est une révolution. Un potentiel « game changer » dans l’accès à la prévention pour les femmes défavorisées. Chacune a d’ailleurs son point de vue sur sa nécessité. Natalia : « La principale raison pour laquelle je pense qu’il peut être révolutionnaire est que nous donnons la priorité à celles qui en ont le plus besoin. Nous essayons vraiment de donner une voix à leurs problèmes. C’est une motivation en soi. » Clara : « Je parlerais du potentiel de “scalability” (d’évolutivité, NDLR). 800 femmes meurent chaque jour de ces complications de grossesse qui pourraient être évitées. Mais il n’y a pas assez d’infrastructures, d’argent et de ressources pour cela. Il existe un énorme potentiel pour sauver leur sauver la vie. » Zainab : « Nous donnons à la femme enceinte le pouvoir de prendre ses propres décisions concernant sa grossesse. D’habitude, tout est entre les mains du médecin. S’il n’y a pas de médecin, sa vie est en danger. Mais maintenant, on lui donne le choix et le temps d’agir pour avoir une grossesse plus sûre. Elle est capable de sauver sa vie et celle de son bébé. » Materniahealth.com
SCHUTTERSTOCK, PRESSE
CLARA MASPONS
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e ll e psycho-rigolo Texte Elisabeth Clauss
ON VA EN VOIR DE TOUTES LES COULEURS
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UNE COLORIMÉTRIE MÉLANCOLIQUE, MAIS ENCHANTERESSE
Desolina, qui a étudié les Beaux-Arts, décrit pour la première ligne de couleurs « un songe violine, du vert-de-gris, une ambivalence grisée, rompue, désaturée ». C’est-à-dire que pour les pulls Barbie achetés l’été dernier, ça va sentir la naphtaline. « On pense ici à un rêve ambigu, à une beauté troublante, à un onirisme visionnaire. » Des couleurs subtiles, mais profondes. Élégantes, mais pas très extravagantes.
n attend chaque année l’annonce de la fameuse couleur Pantone, révélation chromatique qui pourrait bouleverser nos intérieurs. Pour 2024, l’heureuse élue s’appelle « Peach Fuzz », un rose pêche orangé « tirant sur l’abricot ». Une salade de fruits. Parallèlement, la construction des gammes de couleurs proposée par Première Vision – plus grand salon de tissus au monde – analyse, distille et définit la tendance presque deux ans à l’avance. Avec le défi de décliner cet arc-en-ciel saisonnier pour toutes les carnations, et d’anticiper les défis écologiques des colorants renouvelés. Alors qu’on se projette dans le printemps qui pointe ses pastels poussés (sortes de color block floutés), la palette de nos vêtements de 2025 est déjà depuis longtemps imprimée. Spoiler alert, ne vendez pas trop vite vos pièces tilleul et gris colorisés sur Vinted. Desolina Suter, Directrice Mode chez Première Vision, nous explique que pour déterminer les gammes de couleurs, le salon réunit chaque année un atelier composé d’experts de tous les pays du monde, qui partagent pendant deux jours leurs idées prospectives de ce que sera la tendance. Pour inspirer les fabricants, puis les créateurs. La palette de l’été prochain est ainsi organisée en quatre lignes de couleurs différentes, « quatre histoires que l’on peut lire de manière linéaire, mais aussi les mixer, les marier, pour construire un récit nuancé. Nous vivons une époque difficile, traversée de réflexions sur la production, et cette gamme témoigne d’une recherche de sobriété qui ne bride pas pour autant la création. Cette saison sera celle de rêves de réalités alternatives ». Explorons donc la couleur de nos futurs sentiments.
ON AURA ENVIE DE QUOI ?
De pastels grisants, et grisés. De mauves mélangés avec une goutte de noir, de kakis délavés. Dans la traîne d’un quiet luxury qui n’en finit plus de chuchoter, les fuchsias enflammés et les turquoises amphétaminés sont rangés au grenier (momentanément, on connaît la mode, cette ravissante amnésique). Attention, on n’a pas parlé de « discrétion », mais de tempérance, de romantisme XIXe comme dans les tableaux au bord de l’eau. Mais on ne va pas s’y noyer. Accro au noir profond ? On pourra transiger pour de l’anthracite. Du moment que le rose est consumé, on attaque l’été comme une volute de fumée. •••
LAUNCHMETRICS SPOTLIGHT
FAITH CONNEXION
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Y/PROJECT
On s’est tous demandé un jour qui avait décidé que l’orange serait la couleur du printemps, ou le beige, la valeur neutre suprême, intemporelle, sans risque (sans saveur ?) de l’hiver. On vous répond, le rouge aux joues, en cinquante nuances de tons.
PARIS : 14, rue Brey 75017
AMSTERDAM : Anna Van Den Vondelstraat 6
HOTEL BOOKING : www.maisonelle.fr
MAISON ELLE ELLE BELGIQUE V1.indd 1
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104 ELLE magazine
VICTORIA TOMAS
LES COULEURS D’UN ÉDEN FANTASMÉ Il s’agit ici d’un « magenta digital, d’acides sucrés, d’un ciel pixelisé ». Desolina Suter décrit un paradis à l’abondance onirique, « une réalité virtuelle, une lumière irréelle, une vision éthérée, des couleurs très acidulées ». C’est officiellement dans cette deuxième ligne de tons, après la ligne de front, que la lumière intervient. Le Peach Fuzz appartient d’ailleurs à cette famille orangée. Une gamme à la douceur réchauffée, mais là encore, rien de vif ni de tranchant : l’été sera sensuel certes, mais aussi bien consensuel. ON AURA ENVIE DE QUOI ?
De couleurs qui évoquent la peau et le fruit. Des roses passés, des cacaos dilués, des violets mêlés de jaune, de l’orange lever de soleil, celui qui ressemble à un coulis de framboise délayé. Des tops nude, des robes beige satin (mais avec des boutons dorés) pour accrocher le soleil. Cette ligne est symbolique, composée de couleurs chaudes, mais atténuées. C’est un appel au calme et nos rouges vifs, quasi absents de l’été, auront au moins le plaisir de trancher.
UNE NATURALITÉ SILENCIEUSE C’est là, sans trop de surprise, l’expression de l’évolution de l’industrie vers l’écoresponsabilité. Il faut bien commencer quelque part, en l’occurrence par des tons « élémentaires mais nourrissants », à l’image de jaunes refroidis, de bruns humides, de terres réchauffées. Des couleurs lumineuses très peu pigmentées. Un minimalisme aveuglant. Au mieux de la cire brute, du sable d’or. Bref, du clair. ON AURA ENVIE DE QUOI ?
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De blancs. On met d’autant plus facilement cette non-couleur au pluriel, qu’elle est composée de toutes les autres qu’on aurait mixées. C’est paradoxal, mais n’oublions pas que même un arc-en-ciel est une perception, un objet qui n’existe pas. Un peu comme le fluo cette saison. On craquera donc pour des blancs dilués, pour des beiges crayeux, pour du gris laiteux, du off white sablonneux. Tout cela traduit une idée de propreté et de durabilité. On s’en fera une page blanche.
LE MYSTICISME COLORISÉ « Autour d’un monde ancestral et mystique, ce serait la puissance de la couleur qui renoue avec des artisanats d’exception, dépeint – au sens propre - Desolina. La recherche d’une intention, une vibration chromatique puissante, faite de surcharges pigmentaires, avec des vifs profonds qui absorbent la lumière, des sombres dramatiques nourris de saturation macérée. C’est une planète rouge ou du bleu Klein, intense et magnétique. » Autrement dit, du sexy. Et sous la forme d’un accessoire, d’un sac ou d’une ceinture corsetée, le temps d’une fulgurance, « black is back ». ON AURA ENVIE DE QUOI ?
Ce seront là les seules incursions de couleurs franches, des rares occasions de ressortir un gilet bordeaux profond, une veste noire pour les soirées fraîches. Des tons charnels, allégories de la nuit. Dans notre culture vestimentaire issue de l’École belge, on garde un certain goût pour la radicalité. C’est dans cette dernière ligne qu’on pourra l’exprimer. Cet été racontera des histoires de pastels dévoyés et d’insouciance nuancée. Une gamme finalement très second degré. On va l’adorer.
LAUNCHMETRICS SPOTLIGHT
DRIES VAN NOTEN
SCHIAPARELLI
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ALAIA
WIJNANTS
e ll e psycho-rigolo
f a s h ion
fashion
ORIANE VERSTRAETEN
Veste oversize en satin, mini-jupe plissée, sac en cuir laqué bleu pâle et escarpins en cuir blanc drapé, Louis Vuitton. Boucles d'oreilles, bagues et manchette en laiton, AXL jewelry. Mi-bas, Falke.
magazine ELLE 105
POÉ SIE EN VOL UM E Stylisme Delphine Dumoulin Photos Oriane Verstraeten
Le maximalisme en mouvement : nous avons choisi le côté lumineux des nouvelles tendances. Une balade en ville qui sent bon le printemps.
Robe en mousseline plissée rose, Max Mara. Boucles d’oreilles dorées « Curve », Sarah Vankaster.
Robe longue à franges en dentelle stretch, et lingerie ajourée, Dior. Chapeau-casque en feutrine, Kais Masood @lacambre accessoires. Gants en cuir, Huis Boon-Antwerpen.
Manteau oversize en gabardine peinte, Jean-Paul Knott. Mi-bas, Falke. Mocassins en cuir noir, Dior. Boucles d’oreilles dorées « Curve », Sarah Vankaster.
Maud: Jas van imitatiebont, Gucci.
Robe longue à franges en dentelle stretch, lingerie ajourée et mocassins en cuir noir, Dior. Chapeau-casque en feutrine, Kais Masood @lacambre accessoires. Gants en cuir framboise, Huis Boon - Antwerpen.
Gilet de smoking noir, Café Costume. Pantalon large en denim blanc, Bellerose. Ceinture en coton nouée, Les tissus du chien vert. Escarpins en lurex, Kurt Geiger.
Top et pantalon fuchsia, Issey Miyake. Spartiates à lanières en lycra, AGL. Boucle d’oreille, Sarah Vankaster.
Robe transparente ornée de fleurs brodées, Maison Natan. Manchettes et bague, dinh van.
Chemisier et jupe en tweed et mousseline de soie et bottes en cuir bleu ciel, Chanel. Boucles d’oreilles, AXL jewelry.
Robe en mousseline plissée rose, Max Mara. Maillot de bain rose, Eres. Sandales en cuir effet aluminium, Morobe. Boucles d’oreilles dorées « Curve », Sarah Vankaster.
Veste oversize en satin, Louis Vuitton. Lunettes solaires dorées, Tom ford. Boucles d’oreilles, AXL jewelry.
Veste oversize en satin, mini-jupe plissée, sac en cuir laqué bleu pâle et escarpins en cuir blanc drapé, Louis Vuitton. Boucles d'oreilles, bagues et manchette en laiton, AXL jewelry. Mi-bas, Falke.
Robe stretch nude fluide, Fendi. Bijoux-sculptures en composite mat, Christophe Coppens pour la Maison Natan.
ÉQUIPE DE PRODUCTION Directrice artistique : Iris Rombouts - Assistants photo : Maxime Taillez et Wout Vloeberghs - Make-up et coiffure : Elke Binnemans pour Sisley - Modèle : Marla @Brooks.
Zwarte stretch jurk: Ann Demeulemeester Horloge: Cartier
Top et jupe effet gauffré, body stretch effet gauffré métallique, Hyunju Park, La Cambre Modes. Bague, Sarah Vankaster.
e ll e shopping Coordination Iris Rombouts
ENTRE-DEUX
124 ELLE magazine
LAUNCHMETRICS, PRESSE
HERMÈS
Trop chaud pour des Moon Boots et un manteau en laine, trop froid pour un paréo et les orteils à l'air. À la mi-saison, nous flottons entre le nord et le sud, entre l'hibernation et la douceur de l'été. Trois tendances pour une vie en suspens.
shopping
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HERMÈS
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elle
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TOUCHE DE CUIR
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BOTTEGA VENETA
Un cuir doux comme du beurre, plissé, drapé et modelé comme de la soie. Sexy et sophistiqué dans des tons inhabituels, comme le jaune moutarde de Miu Miu. Une belle puissance !
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1 Pantalon en cuir, Joseph, 1 475 € 2 Veste en cuir, Joseph, 1 545 € via mytheresa.com 3 Étui de téléphone en cuir effet croco, Maison Margiela, 360 € via mytheresa.com 4 Top en cuir à dos nu, Hosbjerg, 135 € via aboutyou.com 5 Bracelet en cuir de veau Mini Kelly, Hermès, 465 € 6 Robe midi effet cuir, Elisabetta Franchi, 492 € 7 Sac à main en cuir de veau brillant, Chanel, 4 950 € 8 Mocassins en cuir, Cos, 150 € 9 Veste en cuir à imprimé serpent, Isabel Marant, 2 450 €.
magazine ELLE 125
e ll e shopping
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GIORGIO ARMANI
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ISSEY MIYAKE
ELLE crush
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1 Ensemble de lingerie, Agent Provocateur, 190 € 2 Bracelet Happy Hearts, Chopard, 2 890 € 3 Combinaison, Caroline Biss, 245 € 4 Baskets Hand II, Adidas, 120 € 5 Manteau, Burberry, 4 490 € 6 Sac à main, Tom Ford, 1 744,70 € via Minto 7 Sandales en satin, Giorgio Armani, 1 195 €.
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ACNE STUDIOS
LE GRAND BLEU Cette saison, nous nous habillons à la dopamine : des couleurs vives pour la bonne humeur. Notre préférée : le bleu cobalt. À combiner avec du blanc, du gris et du noir ou à trancher avec une autre couleur pop comme l’orange. Électrique, c’est chic !
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LAUNCHMETRICS, PRESSE
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1 Foulard en pashmina fait main, Jil Sander, 1 900 € 2 Trench-coat court ceinturé, J.W. Anderson, 750 € via debijenkorf.be 3 Trench-coat, Dries Van Noten, 1 575 € 4 Trench-coat en denim, Alaïa, 2 200 € 5 Bottines-chaussettes, Essentiel Antwerp, 265 € 6 Lunettes de soleil, Balenciaga, 695 € 7 Collier, Acne Studios, 570 € 8 Veste en cuir verni, Essentiel Antwerp, 385 €.
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QUAND IL Y A LA FILE POUR LES TOILETTES DES FEMMES Si j’étais un homme Diane Tell
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TECH TONI QUE
Texte Valentine Pétry
ANTI-ÂGE
Les instruments à utiliser chez soi ont inondé le marché, avec des prix parfois stratosphériques. Masques à LED ou appareils à microcourant… Quels sont les bienfaits et faut-il s’équiper ? Tests à l’appui, on fait le point.
Comment ça fonctionne? La technologie de la photobiomodulation est ancienne, puisque les LED sont connues depuis les années 1960 pour régénérer les tissus, et les études sont nombreuses. Les LED pénètrent plus profondément que les crèmes, jusqu’au derme, et apportent de l’énergie aux cellules. Celles-ci s’en servent notamment pour relancer la production d’élastine et de collagène. Cela stimule aussi la microcirculation et les échanges sanguins (donc l’éclat). En outre, les ondes lumineuses rouges et infrarouges (seule catégorie sur laquelle nous nous penchons ici) ont un effet anti-inflammatoire, par conséquent elles sont utiles après certains traitements, ou contre l’acné. Pour le dermatologue François Michel, qui les utilise depuis une vingtaine d’an-
nées, de futures études prouveront probablement d’autres effets. « On est en train d’établir des protocoles précis pour traiter des maladies dans de nombreux domaines. On utilise la lumière pour ses bénéfices sur les neurones, ou en oncologie », explique-t-il. Concrètement, dans les masques, les LED sont placées à l’intérieur d’un revêtement, souvent en silicone, pour réfracter la lumière et faire en sorte qu’elle se diffuse sur l’ensemble du visage. Il suffit de suivre à la lettre les programmes élaborés par chaque marque (en général, entre 2 et 14 minutes, deux à cinq fois par semaine). Si vous en faites moins, vous ne verrez pas de résultat. Mais si vous en faites trop, vous risquez d’annuler les bénéfices! Les cellules ne savent pas gérer un excès d’énergie. •••
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LES LED
Même sans les avoir essayés, vous avez sans doute déjà vu ces étranges objets futuristes quelque part. Par exemple, dans la dernière saison de « Sex Education » (Netflix), où l’un des personnages utilise un masque LED sous l’œil dubitatif de sa sœur, effarée par le prix. Moins spectaculaires mais tout aussi populaires, les petits outils utilisant le microcourant existent depuis une décennie et continuent d’intéresser autant la communauté scientifique que les fans de soins de la peau. La plupart de ces objets coûtent plusieurs centaines d’euros et promettent un effet anti-âge visible. Qu’en est-il vraiment ?
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parfois remarqué par l’entourage. En dehors d’un éventuel lissage de la zone du contour de l’œil, pas d’incidence malCertains comparent les effets des LED à ceux des injections heureusement sur la couleur des cernes. de toxine botulique : c’est largement exagéré. On espère plutôt un impact sur l’éclat, la densité du derme, la qualité Comment choisir son appareil ? de la peau et une diminution des ridules, mais c’est tout. Ces appareils ne peuvent faire disparaître les rides car, une fois L’ensemble des experts interrogés recommande de sélecle derme cassé, c’est irréversible. L’effet anti-inflammatoire tionner un produit pour lequel la marque a effectué un ou peut prévenir ou diminuer l’acné. La complexité réside dans des tests cliniques facilement accessibles. L’autre critère le fait qu’il n’y a pas de formule « définitive » pour garande choix concerne le nombre de LED : certains jugent qu’il en faut au moins 100, placées proches les unes contre tir l’efficacité d’un masque. Celle-ci dépend à la fois de la les autres pour mailler tout le puissance des LED (qui doit être 2 d’environ 6 joules/cm ), de la visage, sans « trou ». Mieux précision des ondes lumineuses vaut beaucoup de LED moyen(les plus étudiées dans les études nement puissantes que peu de sont de 630 nm et de 850 nm), LED extrêmement puissantes. de leur nature (continue ou pulPlusieurs experts ont également dit préférer les masques rigides sée), de leur répartition, de leur DR FRANÇOIS MICHEL pour que les LED ne touchent distance avec la peau et de la pas la peau et soient toutes à durée d’exposition. Souvent, les distance égale du visage. Observez les avant/après mis marques se servent d’un seul de ces aspects pour mettre en en avant par les marques. Certains sont très alléchants, valeur les bénéfices de leur produit, alors que c’est le ratio d’autres affichent des résultats à peine visibles. Enfin, entre tous qui détermine l’efficacité réelle. Autre problème : avant d’acheter, testez la technologie en boutique pour voir les marques ne proposent que des études sur un temps si la sensation vous plaît (une amie compare l’expérience à limité (de un à trois mois), pas à long terme. En revanche, le un « bain de soleil en juin »). Nous avons trouvé les LED dermatologue François Michel photographie ses patientes très éblouissantes, surtout au début. À noter : certaines depuis 2006 et affirme que les effets sont nettement visibles personnes seraient, sans qu’on sache l’expliquer, très sur le temps long, notamment sur la crispation des traits. réceptives à la lumière et d’autres (rares) pas du tout.
« LES EFFETS SONT NETTEMENT VISIBLES SUR LE TEMPS LONG, NOTAMMENT SUR LA CRISPATION DES TRAITS »
Notre verdict, tests à l’appui ?
Certaines de nos testeuses ont trouvé l’effet incroyable (« j’ai perdu cinqans! »), d’autres n’ont pas vu grand-chose. On observe parfois, dès la première utilisation, sur les pommettes notamment, un effet glow très visible, imputable à une amélioration de la microcirculation et à la chaleur douce qui fait légèrement gonfler les tissus. Les LED fonctionnent bien sur les zones vascularisées et musclées, d’où cet effet sur les joues, toutefois moins perceptible à la deuxième utilisation. De manière générale, on constate une diminution des imperfections (par exemple liées au cycle hormonal), moins de ridules de déshydratation, un effet bonne mine
Y a-t-il des risques ? Si les appareils sont utilisés à bon escient, à la puissance autorisée et en respectant les précautions d’usage, ils sont très limités. Leur usage est déconseillé si on est enceinte ou allaitante, sous traitement photosensibilisant, etc. En revanche, tous les phototypes peuvent s’en servir, car ils ne provoquent pas de lésion sur la peau, donc pas de taches. On considère que l’éblouissement ne cause pas de dommage sur la rétine ou le nerf optique. Mais un expert recommande tout de même le port de lunettes (hélas non fournies par les marques), surtout si vous avez les yeux sensibles.
LES NANO ET MICROCOURANTS Comment ça fonctionne ? Plusieurs types de courant ont été utilisés depuis les années 1960. L’un d’eux provoque des contractions des muscles, à la manière des ceintures et autres protocoles réservés au corps, mais en version ultra-douce : c’est l’EMS, ou électrostimulation. Les nano et microcourants, les plus employés sur le visage, distribuent de l’énergie aux cellules qui s’en servent pour relancer leur activité. Ils peuvent aussi augmenter la 134 ELLE magazine
pénétration des crèmes. Ces effets sont prouvés par des études scientifiques. Certains appareils y associent de la radiofréquence, dont le fonctionnement, un peu différent, consiste à chauffer légèrement la peau pour contracter les cellules et relancer la production de collagène et d’élastine, avec des effets visibles sur les rides. Avec la plupart des appareils, il faut utiliser un produit conducteur, souvent fourni avec l’outil, contenant de l’eau et de la glycérine, à répartir généreusement
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L'appareil Lightinderm associe aux LED une gestuelle de massage et l'utilisation d'un sérum adapté à la problématique que l'on souhaite traiter.
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BEAUTYTECH À LA MAISON 1 MyLedMask, 1.200 € 2 DRX Spectralite Eyecare Max Pro, 229 € (499 € pour la version sur l’ensemble du visage) 3 Skin RF, CurrentBody, 349 € 4 Outil + sérum (1 mois), Lightinderm, à partir de 420 €. Recharge sérum (un mois), à partir de 75 € 5 Genius Light, Talika, 329 € 6 Bear 2, Foreo, 558,80 € 7 Ziip Halo, 399 € 8 L’Essentiel, Nooance, 490 €.
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e ll e beauty pour assurer une pénétration optimale de l’énergie dans la peau. Les maisons ne sont pas toujours claires sur le sujet : dans certains cas, il s’agit seulement d’un gel conducteur, dans d’autres, d’un véritable sérum contenant des actifs qu’il est recommandé d’acheter alors que l’on n’a souvent pas quantifié l’effet cumulatif de l’appareil avec le produit (souvent cher). Dans les faits, vous pouvez prendre tout produit contenant de l’eau. Ensuite, comme pour les LED, il suffit de suivre la durée recommandée par la marque (en général entre 2 et 50 minutes – pour la radiofréquence –, deux à sept fois par semaine), sans plus, pour ne pas épuiser les cellules ou le système nerveux central. L’excès ne provoque pas de meilleur résultat. Quels résultats peut-on en attendre ? Certains considèrent que ces technologies sont complémentaires des LED puisqu’elles stimulent les muscles peauciers et les irriguent : sur le long terme, cela garantit que le visage garde un « matelas » et limite l’affaissement de la peau. Cela peut donc créer un léger effet liftant. La production d’élastine et de collagène est aussi relancée, la circulation est boostée.
outils avec un embout arrondi, qui permettent un massage partout. Nous n’avons pas observé d’effet immédiat sur la peau, même si, sur internet, certaines utilisatrices constatent un effet tenseur. Au bout de plusieurs semaines, cependant, les joues semblent un peu « contourées » , comme sculptées. Mais c’est une des limites de ces outils : il faut vraiment avoir l’envie, le temps et la motivation de les utiliser, car on n’a pas (ou peu) de récompense immédiate. Les efforts paient sur le long terme et de manière progressive.
Notre verdict, tests à l’appui ?
Y a-t-il des risques ?
Les gels fournis sont parfois collants, mais pas désagréables. Lors du massage, on ressent une légère chaleur plaisante. Certains outils émettent une vibration ou un signal lumineux qui indique quand changer de partie du visage, ce qui rend leur maniement facile. Nous avons aimé les
On les connaît depuis longtemps. Ces appareils sont déconseillés aux personnes portant un pacemaker, souffrant d’épilepsie, d’une maladie auto-immune ou d’un cancer. Également si on est enceinte ou allaitante. Ils peuvent être employés sur tous les phototypes.
Comment choisir son appareil ? Comme pour les LED, la marque doit proposer des études avec des résultats précis. Or, la plupart des produits sur le marché n’apportent pas de preuves chiffrées. Regardez les avant-après, plutôt encourageants. Et vérifiez que le ressenti est agréable pour vous, car certains outils diffusent de légères vibrations ou provoquent des fourmillements : si vous trouvez cela désagréable, vous risquez de ne pas utiliser l’appareil régulièrement.
LA BOÎTE À OUTILS MyBlend (1) L’expérience la plus « luxueuse ». Normal à ce prix ! Le masque couvre bien le cou, un vrai plus. On sent que les LED sont très intenses, c’est très éblouissant, mais on s’habitue. Dès la première utilisation, on s’est entendu dire « c’est comme si tu avais mis un filtre », car le glow est bien là. my-blend.com Dr. Dennis Gross (2) La marque est réputée pour ses études. Le masque pour les yeux n’est pas du tout éblouissant (il permet de faire autre chose en même temps) et l’utilisation recommandée est très courte (trois minutes), ce qui le rend très facile à intégrer dans une routine. Il diffuse trois longueurs d’ondes différentes. spacenk.com CurrentBody (3) Tiède et indolore, cet appareil à radiofréquence est plus agréable à utiliser qu’un masque à LED. On a le temps de faire autre chose pendant le traitement : c’est long, à raison de cinq minutes par zone. currentbody.fr Lightinderm (4) Cet appareil combine l’utilisation – en un seul geste et en trois minutes par jour – de LED de différentes couleurs (selon la problématique) avec un sérum à la formule adaptée. Très facile à manier grâce à une appli sur smartphone, il prévoit une gestuelle de massage par type de bienfait recherché (six programmes disponibles). Les études, très sérieuses, sont convaincantes. L’entourage a constaté l’efficacité du programme « regard ». lightinderm.com Talika (5) Malin, il ne provoque pas l’effet « claustro » de certains masques à LED, mais ses lampes placées en biais envoient des rayons jusqu’au menton. Il propose différentes lumières en fonction des problématiques, ainsi que des microcourants et des ions pour maximiser l’effet. Le programme le plus long dure six minutes. talika.fr Foreo (6) Le plus pratique et mini des outils à microcourant testés, très agréable à utiliser grâce à ses têtes rondes. Ici, c’est très court : deux minutes seulement, ultra-simple à caser dans la journée. foreo.com Ziip (7) Le plus réputé des appareils de ce type. Nous avons testé l’ancienne version, aujourd’hui mise à jour, qui propose des nano et microcourants. Nous n’avons pas vraiment vu d’effet en quelques séances, mais le site affiche des avant-après bluffants, notamment au niveau lift. currentbody.fr Nooance (8) Ce masque à LED est largement moins encombrant que les autres, très léger et pratique, mais il paraît aussi moins luxueux. On observe là encore un léger effet glow après l’utilisation. L’appareil possède des LED au-dessus de la bouche, pour cibler les ridules, et 198 lampes en tout. Il existe deux versions avec deux « irradiances » différentes (deux tarifs). nooance-paris.com
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la tendance
Tout ce qu’il faut voir, avoir et savoir en beauté ce mois-ci. Parole de journaliste beauté !
En attendant le retour du soleil, exit le glowy. Les fonds de teint mats cumulent tellement d’avantages en cette saison qu’on ne sait même pas par où commencer : couvrance impeccable de moyenne à haute, teint unifié visiblement, imperfections camouflées immédiatement, longue tenue optimale, brillance sous contrôle, grain de peau lissé façon Photoshop, bref tout ce dont on rêve quand on pense à un teint zéro défaut.
le mot
HOMÉOSTASIE
SHUTTERSTOCK, PRESSE, *statistiques spincontrol.fr
Il s’agit d’un principe scientifique mis en lumière au 19e siècle. Dans l’univers de la beauté, il fait référence à la capacité de la peau à maintenir son équilibre interne (maintien du pH, contrôle du sébum, barrière cutanée saine, etc.) malgré les variations et attaques de l’environnement extérieur. En gros, c’est le goal absolu : une peau capable de s’autoréguler.
le chiffre
LE TEINT MAT PARFAIT
81,7%
1 Un fini extra mat. Everlasting, Clarins, 33 teintes, 30 ml, 52,50 €. 2 Un fini mat naturel. Prisme Libre Skin-Caring Matte, Givenchy, 35 teintes, 30 ml, 57 €. 3 Un fini mat lumineux. PhytoTeint Perfection, Sisley, 29 nuances, 30 ml, 92,5 €.
des femmes utilisent du mascara, ce qui en fait le produit de maquillage le plus utilisé au quotidien*. Mon favori : Lash Clash teinte brun, Yves Saint Laurent, 38,90 €.
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e ll e beauty focus maquillage
Comètes Collective Ammy Drammeh, Cécile Paravina Valentina Li.
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On a mis à l’épreuve le Geske Micro-Current Face-Lifter, l’appareil de soin du visage du moment. Résultats ?
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- Lifting et lissage : après l’avoir testé, on a été impressionnées par son effet lifting naturel quasi immédiat et sa capacité à lisser visiblement les ridules. La peau paraît plus jeune et plus ferme après seulement quelques utilisations. - Pénétration + : on constate une meilleure absorption des produits de soin par la peau la laissant hydratée plus longtemps et super confortable. - Éclat du teint : les techniques de massage et de pulsation ont amélioré la circulation sanguine du visage, réduisant les poches et les cernes. Effet bonne mine garanti. - Sphères raffermissantes : les embouts arrondis offrent un massage doux mais efficace, renforçant l’effet raffermissant et redéfinissant les contours du visage. Le Geske Micro-Current Face-Lifter est un allié précieux et facile d’utilisation pour un soin du visage plus professionnel. Testé et approuvé !
C’est là que nous emmène la collection Printemps 2024 de Chanel imaginée par Valentina Li, membre du trio créatif Comètes Collective. Différents produits (teint, yeux, lèvres et ongles) pensés comme un tout qui mettent le bleu à l’honneur, évoquant la mer et ses profondeurs. Valentina Li perçoit cette couleur comme un symbole de liberté. Sa vision se matérialise dans des nuances variées, inspirées par les reflets du soleil sur l’eau, l’iridescence des coquillages, la richesse colorielle des coraux.
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Texte Marie-Noëlle Vekemans
anti-âge
Avec l’âge, la peau perd naturellement de son élasticité et de son hydratation. S’en suivent un manque de fermeté, d’éclat et l’apparition de rides et de ridules. Pour les atténuer, l’acide hyaluronique, intégré à des cosmétiques, des compléments alimentaires ou des interventions dermatologiques et esthétiques apparaît comme redoutablement efficace.
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ANTI-ÂGE NUMÉRO 1 Naturellement présent dans le corps, cet ingrédient reste la meilleure option pour prévenir et atténuer les signes du vieillissement cutané.
« UNE PERSONNE SUR TROIS DANS LE MONDE A RECOURS À UN TRAITEMENT MÉDICAL ESTHÉTIQUE AVANT 40 ANS AVEC POUR OBJECTIF MAJEUR DE TRAITER LES RIDES ET RIDULES »
Des soins préventifs
Les soins topiques à l’acide hyaluronique, tels que les crèmes, sérums, et masques, sont les alliés quotidiens d’une peau visiblement plus jeune, repulpée et hydratée. Leur application régulière permet de combattre l’installation des signes de l’âge. C’est une solution douce, non un confort optimal. Son design invasive, qui s’intègre facilement high-tech, inspiré de l’univers de dans une routine beauté. la médecine, est un véritable atout Parmi les nouveautés : Capture puisque son application 200 fois Totale Hyalushot de Christian plus précise offre des résultats Dior. Ce soin mise sur une puisciblés. En effet, son embout ultra sante combinaison d’ingrédients : fin permet de déposer le soin l’association de deux types dans les creux et sillons du visage, d’acides hyaluroniques et de l’exparfois difficiles d’accès. De quoi trait de Longoza, réputé pour ses retarder le recours aux injections. propriétés raffermissantes, promet une action visible sur la peau. Des interventions Il se distingue par sa formule innovante qui offre un effet tenseur correctrices immédiat, tout en garantissant Pour celles et ceux qui recherchent des résultats plus prononcés, les injections d’acide hyaluronique représentent une autre facette de cette molécule miracle. Réalisées par des professionnel·es, elles comblent les rides de l’intérieur, redonnant au visage son volume perdu et à la peau son aspect lisse. L’acide hyaluronique est donc bien plus qu’un simple ingrédient tendance ; il est une réponse concrète et polyvalente aux défis du vieillissement cutané. Qu’il s’agisse de soins quotidiens ou de traitements plus approfondis, il continue de prouver son importance capitale dans la quête du mieux vieillir. Capture Totale Hyalushot, Dior, 95 €.
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e ll e beauty focus Texte Marie-Noëlle Vekemans
Facteur aggravant du vieillissement
Entre le travail, les engagements familiaux et sociaux, les tâches domestiques, les trajets quotidiens et les nuits écourtées – merci les kids –, notre peau, miroir de nos émotions et de notre santé, se trouve exposée aux assauts répétés du stress et de la fatigue.
Une solution ciblée et innovante
Les nouveaux soins Multi-Active répondent aux besoins spécifiques de la peau, différents le jour (trois textures disponibles) et la nuit (deux textures différentes). En journée, elle requiert énergie et protection contre les agressions, tandis que la nuit est propice à la régénération. Le «Skin Charger Complex », au coeur des formules, combine la niacinamide (plus connue sous le nom de vitamine B3), qui stimule la synthèse de collagène et améliore la texture de la peau, et l’extrait de chardon des dunes, actif phare de la gamme, qui renforce la résistance et l’épaisseur de la barrière cutanée face au stress. S’y ajoutent de l’extrait d’arbouse pour réduire la taille des pores et de la bétaïne pour ses propriétés hydratantes. Mais ce n’est pas tout puisque Clarins a innové en collaborant avec Takasago, un parfumeur japonais, pour développer des parfums « antistress » adaptés à chaque moment de la journée. Ces fragrances enrichissent les soins Multi-Active offrant une expérience sensorielle et des bienfaits ciblés 24/7. Multi-Active Jour toutes peaux, peaux sèches et SPF15, Clarins, 77 €.
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COMMENT LE STRESS IMPACTE VOTRE PEAU
Le stress n’est pas seulement un état psychologique : ses répercussions sont bel et bien physiques, et la peau en est l’une des premières victimes. Ce phénomène, nommé «stress ageing», marque l’accélération du vieillissement cutané induit par le rythme effréné de nos vies. Des études conduites par Clarins, impliquant des femmes de diverses tranches d’âge et de différentes régions du monde, ont révélé l’impact tangible du stress et du manque de sommeil sur la peau : augmentation de la taille des pores, cernes et poches de fatigue, manque d’hétérogénéité du teint, tendance à la déshydratation, traits plus marqués, diminution de la luminosité, baisse de tonicité, et aggravation des rides et ridules. Ces indicateurs ne sont pas seulement des symptômes extérieurs, mais reflètent également une altération profonde de la peau puisque le stress peut aussi entraîner un amincissement de l’épiderme jusqu’à 24%, affectant ainsi sa fonction barrière.
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La vanille, c’est un peu le parfum qu’on a toutes un jour adoré, non ? Et devinez quoi, elle fait un come-back sensationnel ! On est loin du petit côté basique, voire un brin enfantin qu’on lui collait avant. Maintenant, elle nous ramène direct aux années 90 – une période où tout semblait plus léger, plus insouciant. Et aujourd’hui, surprise : la vanille s’est refait une beauté. Elle flirte avec une maturité et un mystère qui n’ont rien à envier aux parfums les plus en vogue. Après tout, ce n’est pas un hasard si on la considère comme un aphrodisiaque. On remet donc la vanille au goût du jour, et on adore ça !
1 Extrait de parfum Vanille Antique, Byredo, 50 ml, 270 €. 2 Eau de parfum Vanille Fatale, Tom Ford, 50 ml, 342 €. 3 Eau de parfum Vanilla Powder, Matières Premières, 100 ml, 205 €. 5 Eau de parfum Vanilla Diorama, Christian Dior, 125 ml, 265 €. 4 Eau de parfum Vanilla Leather, BDK, 100 ml, 215 €. 3
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LA BROSSE À DENTS POLISSANTE Inspiré des brosses de polissage professionnelles, cet outil expert trois en un doté de 10.000 poils nano ultra-fins offre un nettoyage en profondeur qui stimule l’éclat de l’émail et masse les gencives en douceur, sans le moindre effet abrasif. Il s’utilise avec du dentifrice pour nettoyer ou avec un sérum blancheur pour déposer et activer la formule sur les dents. Trois options d’utilisation : 1 Masser Appliquer une petite quantité de dentifrice, puis masser doucement les gencives pendant 10 secondes en effectuant des mouvements circulaires. 2 Nettoyer Brossez les dents pendant 3 minutes en utilisant une pression douce à modérée. Ne pas oublier de couvrir toutes les surfaces, y compris celles qui mastiquent. 3 Polisser Pour un émail brillant, effectuer des mouvements circulaires doux sur l’émail des dents pendant 60 secondes. Ce rituel vous garantit une hygiène buccale parfaite en peu de temps. The Smilist, 9,90 €.
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V O YA G E B E L E K G O L F & S PA
UNE SYMPHONIE DE TRANQUILLITÉ, DE LUXE ET DE NATURE
Dans un cadre enchanteur de tranquillité, de bonheur, et de luxe, Voyage Belek Golf & Spa s’engage à créer des moments inoubliables pour ses hôtes. Niché dans une atmosphère apaisée au cœur de la nature turque, l’hôtel transcende l'hospitalité, offrant une expérience qui mêle harmonieusement confort illimité, élégance et services.
Voyage Hotels
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environnement qui fait écho à l’engagement de l’hôtel en matière de confort et de relaxation. Pour les plus jeunes, Voyage Belek Golf & Spa va encore plus loin en proposant un espace d’aventure, un parc aquatique pour enfants et un mini-club avec des entraîneurs expérimentés. Ces installations permettent aux enfants de profiter de divertissements illimités et contribuent à leur développement personnel. Quant aux tout-petits, le concept Smiling Babies leur offre tout ce dont ils ont besoin. Dortoir, buffet pour enfants, aire de jeux sur la plage, babyphone, Hipp et/ou aliments pour bébés Bebelac… tout est prévu pour augmenter le bienêtre des bébés et de leurs parents. Le complexe répond à toutes les envies, de la plage baignée de soleil au club de golf sophistiqué. Il propose des zones de divertissement spécialement conçues pour les enfants, des zones réservées aux adultes (16+) et des restaurants qui promettent un festin de saveurs, pour que chaque moment des vacances soit particulier. Les chambres minutieusement préparées garantissent aux clients un confort et un raffinement inégalés. Le concept architectural unique de chaque chambre transforme les vacances en privilège, créant une atmosphère où chaque détail contribue à l’impression générale de luxe. Pour ajouter à l’attrait de l’endroit, le complexe dispose d’une sélection de restaurants à la carte, chacun proposant un riche éventail de boissons et de menus spéciaux mettant en avant des marques de grande qualité. Les bars conceptuels et le Cuisine 24, qui propose un service à la carte 24 heures sur 24, rehaussent l’expérience culinaire et satisfont même les papilles les plus exigeantes. Les visiteurs fatigués peuvent faire le plein d’énergie et se ressourcer au cœur de la nature, grâce à des massages et des soins spéciaux appliqués par des thérapeutes expérimentés. L’objectif de Sense Spa est de vous soulager de toute fatigue et de tout stress. La Comfort Zone, une zone de repos destinée aux clients qui attendent l’enregistrement de leur chambre ou leur transfert ou leur vol au moment du check-out, prolonge l’expérience au-delà des vacances proprement dites. Cet espace bien pensé permet aux clients de commencer et de terminer leur voyage dans un
UN PARADIS POUR LES GOLFEURS Le Montgomerie Golf Club est un paradis pour les joueurs de golf. D’une superficie de 104 hectares et conçu par le légendaire Colin Montgomerie, ce parcours a accueilli des événements de golf prestigieux, notamment la phase finale du Turkish Airlines Open. Grâce à son équipe de professionnels et à son parcours de 18 trous éclairé, les amateurs de golf peuvent vivre une expérience unique à tout moment de la journée. Au Voyage Belek Golf & Spa, chaque instant se transforme un chapitre d’une histoire d’un luxe inégalé, créant des souvenirs qui perdurent longtemps après la fin des vacances. Informations et réservations : book@voyagehotel.com
CET ARTICLE A ÉTÉ RÉALISÉ EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC VOYAGE HOTELS. VOYAGEHOTELS.COM
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M U L L E R VA N S E V E R E N
JUSTIN PAQUAY
Les coulisses d'un partenariat créatif où l'art, la vie et le travail s’entremêlent.
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e ll e reportage Texte Céline Pécheux Photos Justin Paquay
QUAND LE DESIGN SE CRÉE À DEUX
FIEN MULLER ET HANNES VAN SEVEREN
reportage
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Avec son mobilier ludique et pratique, ce couple d’artistes-designers belges propage son esthétique utile bien au-delà de nos frontières. C’est dans son studio de création d’Evergem qu’il nous a donné rendez-vous.
onnu sous le nom « Muller Van Severen », le duo créatif Fien Muller et Hannes Van Severen fait partie des signatures belges les plus en vue du moment. Des musées aux collectionneurs et collectionneuses, en passant par les passionné·e·s de design et les éditeurs et éditrices, tou·te·s plébiscitent leur style distinctif qui repose sur des formes strictes et des couleurs vives, illustré par des créations intemporelles comme leur fameuse lampe éditée chez Valerie Objects avec son abat-jour rétro et son immense bras coloré. « Même si la scène du design en Belgique est souvent associée à la simplicité et à une certaine neutralité, nous pensons que la couleur ajoute une dimension sculpturale à nos créations », explique le couple dont le style frais, joyeux, coloré, poétique, un rien régressif, toujours pratique, exigeant et irrémédiablement moderne, est reconnaissable entre mille ! Car s’ils fabriquent des meubles – la plupart du temps à petite échelle et par des petits artisans , Fien Muller et Hannes Van Severen façonnent aussi l’état d’esprit d’un lieu dans sa totalité. Leurs pièces les plus emblématiques ? Une étagère-transat, une chaise en aluminium bicolore ou encore une table carrée dont un pied en acier tubulaire se transforme en lampadaire… Des objets étonnants entre sculpture, architecture et design dont les formes contemporaines rendent hommage à l’ancien. Ainsi, l’emploi de l’acier tubulaire évoque le Bauhaus.
« LA COULEUR AJOUTE UNE DIMENSION SCULPTURALE À NOS CRÉATIONS »
Les associations de couleurs vives, le mouvement artistique néerlandais De Stijl… Une culture et un amour pour les œuvres du passé dont Fien et Hannes sont les dignes héritiers. En effet, dans leur grande maison du début du XXe siècle dans laquelle ils travaillent et vivent avec leurs deux filles, leurs créations dialoguent avec les tableaux du grand-père de Hannes, le peintre abstrait Dan Van Severen (mort en 2009), et les objets signés de son père designer Maarten, à qui il doit sans doute son goût du minimalisme. Quant à Fien Muller, elle est la fille du peintre Koen Muller qui lui a donné le goût de l’art et de la sculpture… Rencontre dans un monde où les couleurs primaires servent de repère. magazine ELLE 147
e ll e reportage
Un couple à la vie comme à la scène
Lorsqu’ils se rencontrent à LUCA School of Arts de Gand, en 2000, Fien avait étudié la photographie et Hannes la sculpture. Artistes solos, chacun·e développe sa pratique de son côté jusqu’à ce que, en 2010, une amie commune, Veerle Wenes, monte sa galerie de design, Valerie Traan, et suggère à la jeune femme et à son compagnon de s’essayer à la conception de mobilier. En mai 2011, le duo dévoile sa première collection d’objets d’intérieur (tables, lampes, étagères). La suite ? Une connexion immédiate et l’envie commune de créer ensemble. « Si je regrette d’avoir abandonné la sculpture au profit du design ? Pas du tout ! », assure Hannes Van Severen. « Au fil des années, j’ai réalisé que j’avais besoin de limites pour créer, que les contraintes me libéraient. » Fien, assise juste à côté de lui, acquiesce et ajoute aussitôt : « Le
148 ELLE magazine
champ des possibles dans l’art peut faire peur. C’est à l’intérieur des limites imposées par l’objet, par ce besoin de fonctionnalité, que notre créativité s’exprime le mieux. » Ici, la fusion d’univers artistiques distincts pour créer des objets fonctionnels semble naturelle. « Au début, travailler ensemble était un défi, car nous avions chacun·e notre propre approche artistique, mais nous nous sommes tout de suite compris. Notre secret ? Nous partageons une compréhension visuelle commune. » Un langage visuel commun donc, qui transcende les nécessités de la communication verbale. En effet, Fien et Hannes racontent qu’ils se comprennent intuitivement, réduisant ainsi la nécessité de longues explications dans le processus de création. « Chaque collaboration que nous entamons est unique. Parfois, c’est Hannes qui réfléchit d’abord au projet, parfois c’est moi. Il n’y a pas de tâches prédéfinies. Nous n’avons pas besoin de nous parler pour nous comprendre. On admire le talent de l’autre, on se challenge mutuellement et on se fait confiance. »
La création comme mode de vie
Située dans un no man’s land à Evergem près de Gand, leur villa Belle Époque construite en 1907 reflète leur complémentarité, mais aussi la fusion de leurs vies personnelle et professionnelle : « Nos vies privée et pro sont entremêlées, mais cela ne nous pose pas de problème. Chez nous, la création, c’est partout, tout le temps ! Nos filles sont habituées à ce cadre de travail non défini. Parfois, pendant les périodes plus intenses, à table on ne parle que de nos projets… Parfois, on est plus cool. On en profite alors pour voyager, se vider la tête », explique Hannes. Et d’ajouter : « Chaque projet est différent, que ce soit de la création de mobilier exclusif où des pièces éditées à une échelle industrielle. C’est toujours une invitation à s’immerger dans un nouvel univers. »
reportage
« C'EST À L'INTÉRIEUR DES LIMITES IMPOSÉES PAR L'OBJET, PAR CE BESOIN DE FONCTIONNALITÉ, QUE NOTRE CRÉATIVITÉ S'EXPRIME LE MIEUX »
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e ll e reportage
« UNE CERTAINE “BELGITUDE” TRANSPIRE DE NOS CRÉATIONS »
qui, selon nous, encourage l’innovation. Et puis, il y a une ouverture d’esprit unique chez nous, tant au niveau du design qu’au niveau culturel. La Belgique est un pays où la différence est encouragée et où les influences étrangères sont bien accueillies. Une certaine “belgitude” transpire de nos créations. » Attachés à leurs racines, ils confient devoir parfois s’expatrier pour trouver l’inspiration dans des villes comme Paris, New York ou Londres. « Les voyages et les nouvelles expériences stimulent notre créativité, mais nous ressentons vite le besoin de revenir chez nous pour mettre en musique nos idées. C’est dans notre studio d’Evergem, au beau milieu de la nature, que prennent vie toutes nos créations. »
Souvent copié, jamais égalé
Réflexion sur l’inspiration
Dans son studio ouvert sur la nature par de grandes baies vitrées, le couple nous parle de ses sources d’inspiration, citant des artistes et des designers qui le surprennent par leur capacité à innover et à renouveler constamment leur travail. « Magritte, les frères Bouroullec, la lampe de Noguchi pour Vitra… Que ce soit une ville, une sculpture, un·e artiste, un objet… Tout ce qui capte notre attention inspire et enrichit notre monde créatif », explique Fien. Exigeant, pointu, parfois plus connu à l’étranger que dans leur propre pays, le duo évoque aussi le caractère particulier de la Belgique comme vecteur de création : « Le surréalisme, l’humilité, mais aussi le manque d’un héritage fort font de la Belgique un terrain propice à la liberté créative. Les designers ne se sentent pas liés par des normes préétablies, ce 150 ELLE magazine
Plébiscité par les plus belles galeries d’art (leur travail est désormais représenté par la Tim Van Laere Gallery à Anvers) et marques à travers le monde (Hay, Kvadrat…), Muller Van Severen ne compte plus les collaborations prestigieuses – comme leur première rétrospective à la Villa Cavrois en 2020 ou encore leur expo à la Fondation CAB en 2024 – comme les prix et récompenses pour le travail accompli. Mais être aimé et reconnu implique aussi d’être copié… Récemment plagié par une marque danoise, le couple exprime son désarroi face à la contrefaçon du design, soulignant non seulement les impacts artistiques, mais aussi les défis juridiques engendrés : « La reproduction bon marché d’œuvres originales est un des nombreux défis auxquels sont confrontés les designers contemporains. Non seulement cette pratique dévalue notre travail, mais engendre également des procédures juridiques complexes et coûteuses pour celles et ceux qui veulent protéger leurs créations. Il faudrait mettre en place des mesures efficaces pour contrer ce fléau et valoriser les œuvres originales, créées à petite échelle, de manière artisanale. » Concentrés sur la création d’objets qui apportent de la joie au quotidien, Fien et Hannes ne se laissent pourtant pas décourager : « Les récompenses, comme le prix de Designers de l’année reçu en 2023 au salon Maison et Objets ou encore le prix de Design Studio of the Year décerné par l’influent magazine d’architecture et de design “Dezeen”, font très plaisir, mais ce qui compte vraiment, c’est que les gens puissent se procurer nos créations et en profiter au quotidien. » Des créations à admirer à La Fondation CAB Saint-Paul-de-Vence jusqu’au 27 octobre prochain..
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Texte Marie Guérin
LE NÉERLANDAIS, ON S’Y MET ? Pour moi, il s’agissait avant tout d’un objectif professionnel : la moitié de mon équipe (ELLE België) est flamande, il était temps d’arrêter de parler ensemble en anglais !
PRESSE
« LES GENS SE RENDENT COMPTE QUE POUR ÊTRE PERFORMANTS SUR LE MARCHÉ DE L’EMPLOI, C’EST ESSENTIEL. IL Y A 60 % DE NÉERLANDOPHONES EN BELGIQUE, C’EST UNE RÉALITÉ MATHÉMATIQUE »
À quelques pas de chez moi, au numéro 54 de l’avenue Louise, je suis allée pousser la porte de la Nederlandse Academie, en tirant un peu les pieds. Je n’avais pas envie de retourner sur les bancs de l’école, je n’avais pas envie d’étudier, je voulais juste papoter avec mes collègues néerlandophones. « Ça tombe bien, c’est exactement comme cela que l’on va travailler ! » Chaque nouvelle recrue est accueillie par le sourire encourageant de Laurence Filissiadis, la directrice de l’Académie. « Notre méthode est basée sur le verbal, l’apprentissage ludique, pour que les règles deviennent un réflexe. » Des cours où on parle et où on s’amuse ? J’ai directement opté pour la formule en cours du soir à raison de 1h30 tous les lundis et mercredis pendant dix jours. Il y a 40 ans, le père de Laurence fondait cette académie pour accompagner efficacement les gens dans leur parcours linguistique. « On a essentiellement des personnes qui viennent pour l’aspect professionnel. Personne ne vient pour le plaisir (rires). Mais les gens se rendent compte que pour être performants sur le marché de l’emploi, c’est essentiel. Il y a 60 % de néerlandophones en Belgique, c’est une réalité mathématique ! » Et cette langue n’a pas toujours bonne réputation auprès des francophones et c’est souvent dû à la réalité de son apprentissage (grandes classes, théorie intensive, peu de stimuli, etc.). Mais une fois
Laurence Filissiadis
le cap passé, quand on a fait l’effort de s’inscrire à l’Académie, on découvre une ambiance stimulante avec des profs accessibles qui comprennent la culture francophone, un travail en petit groupe (cinq ou six personnes) et on s’amuse. « La méthode est basée sur l’apprentissage oral. Il faut que l’inversion et le rejet deviennent un automatisme pour ensuite les pratiquer spontanément. » Concrètement, les cours commencent par une répétition du cours précédent qui comprend un jeu de vocabulaire, il est suivi de jeux de rôle, de débats, à travers lesquels on aborde des points de grammaire. « Cette méthode part des lacunes des personnes présentes au cours. Il se fait sur mesure. Les apprenant·e·s sont mis·es à contribution », explique Laurence. « Nos programmes sont aussi très flexibles et très performants : ils fonctionnent par demi-niveau et niveau selon l’échelle européenne de A0 à C1. Il y a les cours intensifs (une semaine pour un demi-niveau), les cours du soir et les samedis matin (à raison de trois heures), et bien sûr, les cours privés en live ou en ligne. Nous disposons également d’une plateforme qui permet d’entretenir son niveau avec des exercices de grammaire par niveau et par thème, des exercices théoriques autocorrectifs et les syllabus. » Le résultat ? Après dix semaines, forte de mon niveau B1, j’ai dépassé ma peur de lancer une conversation et je surmonte volontiers la tentation de parler en anglais. Je prends plaisir à m’immerger dans la culture flamande à travers des podcasts, des séries Netflix et la télé. Un nouveau monde s’ouvre à moi… Et il est juste à côté. Nedaca.be magazine ELLE 151
e ll e voyage Texte Juliette De Bruxelles
SUÈDE
L’AVENTURE NATURE EN CANOÉ Puissant en émotion, accessible, fédérateur (et accessoirement terriblement instagrammable), le Canoé Trip organisé par Travelbase conjugue connexion avec la nature sauvage et organisation optimale. Un canoé canadien, ce n’est pas un kayak. C’est une embarcation sur laquelle on se sent stable et dans laquelle on peut caler ses bagages, un tonneau étanche, sa nourriture et son matériel. Ça tombe bien, car c’est à bord de ce petit bateau bien slow que l’on va vivre durant une semaine. Flâner d’îles en îlots, repérer et monter son camp (dans des zones réservées et sommairement aménagées ou en pleine nature reculée, on fait ce qu’on veut, l’accès à la nature et le camping sauvage sont un droit protégé en Suède). Nager, pagayer, méditer, rire, manger, faire du feu, trinquer, dormir… Un retour aux besoins et envies essentiels qui remet les horloges à l’heure et les compteurs
à zéro. Un retour aux sources stimulant et parfois tellement bouleversant que l’on se surprend à s’émouvoir en mesurant sa chance d’être là, face à ce coucher de soleil insensé. En mode sportif ou détente, on choisit son rythme et l’intensité de ses efforts. Un véritable reboot du corps et de l’esprit sur les lacs d’une des régions naturelles les plus préservées d’Europe : le Nordmarken en Suède.
Le paradis, c’est ici
Une eau tellement pure qu’elle est potable la plupart du temps, des berges constituées de forêts denses, des îlots de toutes tailles, des oiseaux, des poissons, du silence et une météo qui change plusieurs fois par jour histoire de voir les paysages sous toutes les lumières. La carte postale est idéale.
EN PRATIQUE Dès l’arrivée au camp de base (après un voyage en avion, en voiture ou en car de nuit), un canoé est attribué à chaque duo (il n’est pas possible de réserver cette excursion seul·e, pour des raisons de sécurité) et des instructions de sécurité sont données. Le principe : être en autonomie tout en bénéficiant de l’encadrement bienveillant, pro et discret des Rangers de Travelbase. Infos météo, groupe WhatsApp réunissant les participant·e·s pour les échanges quotidiens et assistance 24/7 en cas de besoin confèrent une impression de sécurité sans pour autant se sentir englué·e. On croise des gens de tous âges, même si
vécue, attirant des gens de tous les horizons. Point commun à tout ce petit monde : l’entraide et le respect. On ne laisse personne galérer, qu’il s’agisse de sortir son canoé de l’eau, de l’amarrer à un ponton ou de se filer une boîte de thon. Il est possible de rejoindre le Canoe Trip par vos propres moyens (à partir de 295 €), en bus (bus de nuit à partir de 425 €) ou en avion (aller-retour, via Oslo, à partir de 615 €). lecanoetrip.com 152 ELLE magazine
FRANÇOIS BASTIN, PRESSE
la majorité ne dépasse pas la trentaine. Le voyage n’est pas cher au regard de l’aventure
e ll e voyage Texte Noemi Dell’Aira
TERRE DE LUMIÈRE
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NOEMI DELL’AIRA, PRESSE
RAN CANARIA
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voyage
Surnommée le « continent miniature » en raison de la diversité de ses panoramas, Gran Canaria nous comble par sa générosité en été comme en hiver. Villages pittoresques, délices culinaires, paysages majestueux… Chaque recoin de l’île est empreint de trésors à découvrir.
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Puerto de Mogán, accessible en bateau depuis Puerto Rico, est surnommé la "Petite Venise”de Gran Canaria.
« C’est juste une destination touristique surpeuplée ! » Gran Canaria, l’une des îles des Canaries bien aimées, a parfois la réputation de ne pas être à la hauteur des attentes. On entend souvent des critiques telles que « trop touristique » ou « peu esthétique ». Cependant, celles et ceux qui ont eu la chance de poser le pied sur cette île surprenante vous diront que les préjugés ne peuvent pas être plus éloignés de la réalité, quand on sait exactement où aller.
Escale en Afrique
C’est à l’hôtel Lopesan Baobab Resort que nous avons déposé nos valises pour découvrir les merveilles de l’île. Niché dans la charmante station balnéaire de Meloneras, cet établissement luxueux offre une localisation idéale à proximité des plages de sable doré et du front de mer animé. Dès que l’on franchit ses portes, nous voilà transportés dans un monde de splendeur africaine. Les intérieurs sont ornés de détails minutieusement conçus, avec des meubles en bois sculpté, des masques tribaux et des œuvres d’art qui évoquent le mystère et la richesse de ce continent fascinant. Les chambres et les suites sont spacieuses, élégamment aménagées et offrent un confort moderne dans un cadre d’oasis exotique. Les piscines en forme de lagunes, bordées de palmiers majestueux, invitent à se détendre au soleil, tandis que les espaces de bien-être offrent une parenthèse de relaxation ultime. Les restaurants de l’hôtel proposent une cuisine variée, des saveurs africaines aux plats internationaux, pour satisfaire tous les palais.
Saveurs locales
En parlant de palais… Les nôtres ont été particulièrement séduits par les plats locaux mettant en avant les produits frais de l’île. Les poissons fraîchement pêchés, les légumes cultivés localement et les épices aromatiques ont donné naissance à des créations culinaires qui réveillent les sens. Évidemment, la gastronomie espagnole reste fidèle à elle-même, riche et généreuse, invitant constamment au partage. Le restaurant Tagoror est totalement dans cet esprit. Situé au cœur du ravin de Guayadeque à Ingenio, il a été aménagé dans une
« CET ÉTABLISSEMENT LUXUEUX OFFRE UNE LOCALISATION IDÉALE À PROXIMITÉ DES PLAGES DE SABLE DORÉ ET DU FRONT DE MER ANIMÉ » L'architecture du Lopesan Baobab Resort est magistrale dès son entrée.
magazine ELLE 155
e ll e voyage « LA MAGIE DE GRAN CANARIA RÉSIDE DANS SON PAYSAGE MONTAGNEUX ET SES VILLAGES PERCHÉS DANS LES HAUTEURS » grotte dont les murs en pierre volcanique rappellent l’histoire de l’île. Tables et banquettes, elles aussi creusées dans la pierre, offrent une perspective de fraîcheur instantanément réchauffée par la cuisine authentique canarienne. Ici, pas de réseau, mais du pain chaud, de l’aïoli maison, des pimientos de Padrón et des fromages de montagne. Nous goûtons également à l’une des spécialités immanquables, les « papas arrugadas », des petites pommes de terre cuites à l’eau salée et servies avec la délicieuse sauce « mojo », légèrement épicée, suivies des plats principaux à base de viande en sauce et de patatas (oui, encore). Pour accompagner ces délices, les vins locaux sont un choix incontournable. L’île abrite des vignobles pittoresques qui produisent des vins de qualité, parfaits pour sublimer l’expérience gastronomique. C’est le cas du vignoble Bodegón Vandama, situé dans la région de Bandama, où les rangées de vignes s’étendent, encadrées par les majestueuses montagnes de Gran Canaria. Les amateurs·rices de vin ont l’occasion de découvrir les secrets de la production vinicole de l’île, et de déguster des cépages locaux tels que le Listán Negro et le Negramoll, qui donnent naissance à des vins rouges élégants et aux arômes complexes.
Le canyon Barranco de Las Vacas, façonné par des millénaires de torrents, est un spectacle naturel saisissant accessible depuis le village d’Agüimes.
Bien que la capitale de l’île, Las Palmas, soit incontestablement une destination à visiter pour son riche héritage historique, la véritable magie de Gran Canaria réside dans son paysage montagneux et ses villages perchés dans les hauteurs. Véritables joyaux naturels, les gorges sauvages de Barranco de las Vacas et Barranco de Guayadeque sont le parfait terrain de jeu pour les fans de sports d’aventure, des grottes naturelles à explorer aux sentiers de randonnée et pistes de VTT. Le village de Tejeda, réputée pour ses vues spectaculaires sur les célèbres formations rocheuses du Roque Nublo et Roque Bentayga, offre une dimension unique sur l’âme authentique de l’île, tandis qu’à Vegueta, les rues pavées et l’architecture coloniale nous transportent dans une époque révolue. Celui qui nous a le plus séduits est le village rural de Fataga, avec ses boutiques d’art local et son atmosphère paisible. Peut-être parce que l’on s’y sent loin de tout, surtout quand on sait que poussent dans les environs des fruits tropicaux tels que la mangue, la papaye, le fruit de la passion, ou alors est-ce la quiétude des chats qui se baladent dans les ruelles étroites ? Une chose est sûre : ils ronronnent comme on se prélasse, sous le soleil de Gran Canaria. Pour s’envoler en direction de Gran Canaria, nous avons voyagé avec Corendon Airlines au départ de Bruxelles Zaventem (environ cinq heures de vol). C’est également via cette compagnie que nous avons logé au Lopesan Baobab Resort. fr.corendon.
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NOEMI DELL’AIRA, SHUTTERSTOCK
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e ll e c'est m on histoire Texte Juliette De Bruxelles
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ON AMANT EST MORT
Amante de l’ombre, Sybille ne se relève pas de la disparition de son amour.
Je ne m’en remets pas. Je suis entourée de chagrin, de solitude et d’incompréhensions. Benjamin est mort il y a deux ans et je ne parviens pas à surmonter ce choc. Je n’ai pas été informée tout de suite, je n’ai pas été consolée, personne ne m’a présenté ses condoléances. Car je n’existais pas dans la vie de Benjamin. J’étais sa « maîtresse » (je déteste ce qualificatif). Il était mon grand amour. Benjamin a été victime d’un accident de travail. Il était entrepreneur, il a fait une chute mortelle lors de la visite d’un chantier. Il avait 39 ans. On se connaissait depuis dix ans et on avait une relation depuis presque trois ans. Sa femme et lui étaient amis avec des gens que je fréquentais, on se croisait lors de soirées. Je l’ai toujours trouvé séduisant, drôle, brillant, puissant. Je l’ai croisé par hasard un samedi matin dans un magasin de bricolage. J’avais un projet d’aménagement de ma cuisine, il m’a donné des conseils et m’a proposé de passer à la maison pour me faire
« J’ÉTAIS CÉLIBATAIRE, PAS LUI. JE SAIS QUE ÇA ME CLASSE DANS LA CATÉGORIE DES PAUVRES FILLES, DANS LES RANGS DE CELLES QUI SE CACHENT LA TRISTE RÉALITÉ »
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c'est mon histoire
« J’AI RAMPÉ JUSQUE MA SALLE DE BAINS, PLIÉE EN DEUX PAR LES NAUSÉES. J’AI PASSÉ PLUSIEURS HEURES CLOUÉES AU SOL, À PLEURER JUSQU’À EN VOMIR »
profiter de son expérience. Ni lui ni moi n’avions de mauvaises intentions, mais dans les jours qui ont précédé sa visite, je me suis rendu compte que je commençais à fantasmer. J’étais troublée. Durant sa visite, nous étions tous les deux timides, on riait comme des ados. Après qu’il est parti, j’étais convaincue que nous allions vivre une grande histoire. Il est revenu le lendemain sous prétexte de prendre des mesures. À peine la porte franchie, je l’ai embrassé et il m’a rendu mon baiser. On était étourdis, excités, passionnés. C’était le début de ce qui allait devenir la plus grande histoire d’amour de ma vie. J’étais célibataire, pas lui. Je sais que ça me classe dans la catégorie des pauvres filles, dans les rangs de celles qui se cachent la triste réalité. Une maîtresse, une fille disponible, une naïve, une idiote. Benjamin ne voulait pas quitter sa femme. Il ne parlait tout simplement pas d’elle. Elle n’existait pas. Il ne disait jamais « nous ». Je connaissais ses horaires, ses disponibilités, son job comme le mien nous permettait de nous retrouver chez moi deux ou trois fois par semaine. Il est arrivé qu’il puisse passer une soirée complète avec moi, et une fois même une nuit. Je n’ai pas demandé d’explications, j’ai supposé que sa femme était en déplacement ou en week-end entre copines. Nous ne sortions pas, on avait trop de connaissances en commun. Je n’en ai parlé à personne. Ma meilleure amie – qui connaissait la situation, mais pas son nom – l’appelait « le Mystère ». Mon appart était le cocon de notre amour. C’est pathétique, je sais. Si quelqu’un m’expliquait ça, je penserais qu’il ou elle perd son temps. Mais j’aimais Benjamin sans en attendre davantage, c’est tout. Le jour de son accident, il devait me rejoindre. Il devait arriver vers 15 h et il ne m’avait jamais fait faux bon. À 16 h, j’ai commencé à m’impatienter. À 17 h, j’étais inquiète. À 18 h, j’étais paniquée. Mais il était trop tard pour lui envoyer un message. Nous ne nous écrivions jamais après 15 h 30 et il effaçait systématiquement toutes nos conversations. Je n’ai pas osé l’appeler. J’ai passé une nuit épouvantable. J’ai imaginé que sa femme avait tout découvert. C’était la pire chose qui, selon moi, pouvait arriver. Car je savais que si nous étions découverts, il m’abandonnerait pour sauver son couple. Je n’avais pas dormi, je me suis déclarée malade. À 9 h – heure à laquelle je pouvais commencer à le contacter –, j’ai appelé. Je suis tombée directement sur sa messagerie. J’ai rappelé plusieurs fois. Rien. J’apprendrai plus tard que son téléphone avait été cassé lors de sa chute, me laissant dans un total anonymat.
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J’ai laissé passer la matinée et j’ai pris ma voiture pour passer devant chez lui. Ses parents étaient garés devant la maison et des gens entraient et sortaient. Une sorte d’agitation que je n’ai pas comprise. J’ai pensé que sa femme ou ses enfants étaient malades, que sa mère ou son père avait eu un problème ou qu’ils étaient venus garder les gamins fiévreux… Ça m’a rassurée. J’ai pensé « ouf, il a été retenu et il n’a pas réussi à me prévenir ». Je suis rentrée chez moi, soulagée, complètement dans le déni qu’une chose grave s’était passée. J’ai allumé mon ordi pour bosser un peu. Je me suis loggée sur Insta puis sur Facebook. J’ai scrollé. Dans mon fil, une photo de Benjamin, souriant, debout dans le sable de la mer du Nord. Je n’ai pas lu le texte du post, mais les emojis « colombe » m’ont glacée. Mon cerveau s’est mis en pause. J’ai continué à scroller jusqu’à ce qu’une autre photo de lui apparaisse. Lui, hilare, avec un casque de chantier jaune sur la tête. Une photo accompagnée d’un autre texte, des emojis « larmes », des cœurs blancs. J’ai rampé jusqu’à ma salle de bains, pliée en deux par les nausées. J’ai passé plusieurs heures clouées au sol, à pleurer jusqu’à en vomir. Je ne sais plus à quelle heure j’ai trouvé la force de lire les posts. Nous avions 152 ami·e·s en commun, 44 avaient posté un hommage. J’ai compris qu’il s’agissait d’un accident survenu la veille vers midi. J’ai appris où son corps reposait et quand et où aurait lieu la cérémonie. Mon amour était mort. Je suis allée au funérarium, sa femme ne m’a pas reconnue, elle avait l’air complètement anesthésiée. Je me suis mordu l’intérieur des joues si fort pour ne pas m’évanouir que j’ai eu un goût de sang dans la bouche pendant plusieurs jours. Je lui ai promis de ne pas révéler notre secret et notre amour, de ne jamais abîmer son image. Le jour de l’enterrement, j’étais bourrée de médicaments. Je m’étais confiée à mon médecin traitant qui m’avait prescrit des anxiolytiques pour me permettre de dormir et de fonctionner. Je suis restée au fond de l’église, je me suis tenue discrètement derrière la foule venue nombreuse. J’ai salué beaucoup de gens que ma présence n’étonnait pas tant il y avait de monde. J’ai mis des semaines à sortir de l’effroi et des mois avant de me réalimenter correctement. J’ai dit à mes collègues et à mes client·e·s que j’avais un covid long pour justifier ma pâleur constante. Et il y a trois semaines, j’ai décidé de consulter. Je dois revivre, je dois y arriver. Pour moi, pour lui…
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EVENT YOUR LIFE VIVE LES MARIÉS ! Le mariage de vos rêves ne doit pas rester une simple illusion. Et si vous transformiez vos rêves en une réalité éblouissante ? Avec l’aide de Anne et Valerio les fondateurs de EVENT YOUR LIFE, découvrez comment cette équipe de professionnels passionnés peut simplifier votre vie et rendre votre mariage inoubliable. Testez l’adaptabilité de vos prestataires en proposant des scénarios divers, et assurez-vous qu’ils peuvent jongler avec différentes conditions. Anticiper la météo est également crucial. Prévoyez un lieu intérieur qui vous plaise en cas de pluie, évitant ainsi les imprévus qui pourraient gâcher votre journée. Un autre conseil important est de prêter attention aux arrière-plans pour votre photobooth. Optez pour des endroits pittoresques et soyez attentif aux détails derrière vous, vous créerez ainsi des souvenirs visuels qui perdureront bien après le grand jour. Avec event your life tout est pensé et anticipé. Jamais prise au dépourvue Anne partage avec nous une anecdote charmante : « Pendant une séance photo prolongée des mariés, j’ai improvisé un flash mob pour divertir les invités. Cette initiative a non seulement apporté une touche de spontanéité à l’événement, mais surtout, je n’oublierai jamais l’énorme et joyeuse surprise des jeunes mariés découvrant leurs 150 invités en train de danser ».
Photo : Oscar Swinks
Bien plus que des prestataires...De véritables partenaires
Pour célébrer votre amour, pour appréhender et concrétiser vos souhaits les plus intimes, pour Anne et Valerio chaque détail revêt une importance particulière. Bienveillants et toujours à l’écoute, ils investissent le temps nécessaire pour vous connaître personnellement, afin de personnaliser chaque facette de votre mariage. En fusionnant leur passion avec une expertise approfondie, de la conception des invitations à la décoration la plus audacieuse, chaque élément est méticuleusement réfléchi dans le but de créer l’atmosphère magique qui vous ressemble.
Photo : @oxiipicx
Votre jour J en toute sérénité
Imaginez cette journée spéciale sans soucis ni stress, avec une décoration à couper le souffle. C’est la promesse d’event your life. De la coordination des prestataires à la gestion des imprévus, Anne et Valerio veillent à ce que votre journée se déroule sans aucun accroc. De l’accueil et jusqu’au départ des invités, chaque détail est pris en charge, assurant un mariage en toute sérénité. EVENT YOUR LIFE ne sont pas seulement des organisateurs d’événements, mais des magiciens qui transforment vos rêves en une réalité extraordinaire. Confiez-leur la responsabilité de votre mariage, et vous serez étonné de la façon dont ils peuvent transcender vos attentes. Donnez-vous la liberté de savourer chaque instant en sachant que votre mariage sera unique, mémorable et parfaitement orchestré. Avec event your life à vos côtés, le mariage de vos rêves devient réalité... Photo : Gabriel Lelièvre Photography
Des conseils astucieux
Ingénieuse et créative, Anne n’est jamais en manque d’astuces : vous avez un petit budget ? pas de souci ! intégrez des miroirs ronds sur les tables, cela ajoute de la lumière et du volume à la décoration.
EVENT YOUR LIFE Avenue Général Eisenhower 157 - 1030 Bruxelles www.event-your-life.com/wedding/ Tél. : +32492717477
PUBLI REPORTAGE — OSEZ LE CENTRE-VILLE
BOUTIQUE ANNINA
AU STEKERLAPATTE
L’ÉLÉGANCE PERSONNALISÉE ET INOUBLIABLE
LA RÉFÉRENCE GOURMANDE À BRUXELLES
La boutique Annina, située au 22 rue de Bouillon à Beauraing, est un lieu où l’art de la couture et la passion pour la mode se rencontrent pour créer des tenues uniques qui reflètent la personnalité de chaque cliente. Niché dans l’un des quartiers les plus emblématiques de Bruxelles, la brasserie « Au Stekerlapatte » a depuis 2014 retrouvé son âme avec Luc Wittevrouw et son épouse Lan Chen. Gourmets et gourmands se retrouvent autour de plats de traditions belges saupoudrés d’audace et de créativité à la carte. Une formule Business Lunch est d’ailleurs proposée tous les midis en semaine. C’est très logiquement que « Au Stekerlapatte » figure parmi les meilleures brasseries de Bruxelles à connaître absolument ! Rue des prêtres 4 – 1000 Bruxelles www.austekerlaplatte.be Tél. : 025128681
SAPHINAH COSMETICS L’ EXPÉRIENCE DU BIEN-ÊTRE TOTAL ET D’UNE ÉVASION AU QUOTIDIEN
Annina, tailleuse de métier, possède une expérience exceptionnelle dans le monde de la haute couture. Originaire d’Italie, sa passion pour la création de vêtements sur mesure l’a poussée à se lancer dans le monde de la mode il y a plus de 43 ans. Depuis lors, elle a consacré sa carrière à réaliser le rêve de chaque cliente, en transformant des tissus en œuvres d’art personnalisées. Annina sait que chaque femme est unique, et c’est pourquoi elle s’efforce de faire de ses clientes de véritables princesses le jour de leur mariage ou de toute autre occasion spéciale. Annina a pour objectif de continuer à élever les standards de l’élégance et de la sophistication dans le domaine de la mode. Elle ne recule devant aucun défi pour s’assurer que chaque cliente se sente magnifique et confiante dans sa tenue. La boutique Annina propose une vaste gamme de robes de mariée et de cocktail, y compris des modèles sur mesure
En combinant des produits de qualité, une personnalisation attentionnée et desressources éducatives, Saphinah vous offre une expérience spa à domicile unique et enrichissante ! Rejoignez-Sanah dans son engagement envers l’innovation, l’éthique et la préservation de l’environnement. Saphinah Cosmetics - Où l’évasion devient une partie essentielle de votre routine quotidienne.
Bienvenue dans l’univers envoûtant de Saphinah® Cosmetics, la marque belge de cosmétiques qui puise son inspiration dans les traditions ancestrales de beauté à travers le monde. En mai 2020, Sanah, esthéticienne diplômée et forte d’une expérience remarquable acquise dans des instituts de renom en Belgique et à Paris, décide de concrétiser ses projets et ses rêves. Bien plus qu’un simple institut, Sanah crée un véritable sanctuaire de soins dédié aux femmes, imprégné de la tradition des rituels de beauté méditerranéens. Guidée par sa passion et son savoir-faire, Sanah a créé une gamme complète de soins et de produits cosmétiques avec pour engagement l’authenticité, la durabilité et le respect envers la nature. Tous les produits mettent en avant des ingrédients naturels précieux, avec des formulations respectueuses de la peau, Saphinah® Cosmetics n’a qu’un objectif : la valorisation de la beauté authentique et la mise en avant de la personnalité unique de chacun. La qualité supérieure des produits garantit une évasion, une découverte et une innovation constantes, le tout ancré dans des principes éthiques et le respect de l’environnement. Le produit phare de la maison : le gommage Aker Fassi aux notes sucrées d’écorce de grenade et pétales de coquelicots ! Avec le Spa à domicile, offrez-vous le luxe d’un spa dans le confort de votre foyer. Les produits de qualité supérieure vous offrent une relaxation, un plaisir et une attention à vous-même inégalés.
www.saphinah.be Instagram : @saphinahcosmetics Facebook : saphinah.cosmetics
PUBLI REPORTAGE — OSEZ CENTRE-VILLE PAGES RÉALISÉES PAR OSEZLELE CENTRE-VILLE
e ll e communiqué BASTILLE
Un vent de liberté Ce nouveau label français de parfumerie incarne la volonté de faire bouger les lignes : durabilité, éthique, transparence, 95 % d’ingrédients naturels et fabrication française. Pour chaque parfum acheté, 1 % des ventes est versé à l’ONG Surfrider Foundation, engagée depuis 30 ans dans la protection des océans. Points de vente en Belgique sur bastilleparfums.com
DOLCE LA HULPE Lifting naturel
Ses effets sont spectaculaires ! Il remonte à 1472 et est longtemps resté réservé à la Cour impériale et aux geishas : le Ko Bi DO Royal offre un lifting naturel, un moment de grâce et une régénération profonde et durable pour la beauté du visage et du cou. Un soin découvert et adapté par Cinq Mondes dans les années 2000. Un must absolu ! Àpd 124 € dolcelahulpe.com
LE TANNEUR Bleu je veux !
Pour sa nouvelle collection, la Maison Le Tanneur propose une ode à la légèreté estivale, avec le bleu comme fil conducteur. Ce travail sur les teintes tout en finesse et en créativité se retrouve notamment dans la ligne Naya, un nouveau porté croisé paré d’un élégant cuir liégé. Pour un été stylé et une silhouette sublimée ! Naya en cuir liégé & lisse - Le Bleu 430 € letanneur.com
BAOBAB
Soin du corps
ŠKODA SCALA ET KAMIQ Mises à jour
Charisme enivrant
On se réjouit des nouveautés de ces deux modèles très prisés ! Style modernisé, motorisations mises à jour, équipements de sécurité encore plus complets, design plus dynamique pour la Scala et une présence SUV renforcée pour le Kamiq, phares matriciels LED sur les deux modèles… Un duo de choc dans le segment des véhicules compacts !
On adore son odeur boisée, aromatique, fraîche et élégante. À la fois intemporel et moderne, l’iconique parfum revient dans une nouvelle version, logé dans un superbe flacon, qui révèle pour la première fois la fragrance qu’il abrite, dans un verre bleu inédit semi transparent. Magnifique, atypique et raffiné.
skoda.be
On raffole de cette nouvelle gamme de soins corporels déclinés en six parfums de la ligne My First Baobab. Une grande sensation de douceur et de confort, des fragrances délicieuses et des ingrédients issus du commerce équitable des fruits du baobab. De magnifiques flacons décoratifs rechargeables en verre qui subliment la salle de bain. eu.baobabcollection.com
162 ELLE magazine
100 ml, 92 €, 60 ml, 66 €, 30 ml, 49 € Chez APRIL, INNO, Ici Paris XL et en parfumeries indépendantes
AURÉLIA DEJOND, PRESSE
MONTBLANC
14 MARS AU SPIRITO SHUTTERSTOCK
RUE DE STASSART 18 - 1050 IXELLES
Le 14 mars 2024, préparez-vous à l’événement le plus glamour de l’année : la ELLE Party ! Cette édition mettra en avant le thème “Divine Red” pour célébrer l’esprit du ELLE. Nous aurons le plaisir de compter parmi nous nos partenaires fidèles, nos lectrices et lecteurs fantastiques, ainsi que toutes les personnalités influentes de l’industrie créative. Rendez-vous sur la piste de danse de l’emblématique Spirito !
BELG_ELLE (FR+FL) 215x275_FASHIONSS24_S8_24FEV.indd 4
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