Marie Claire Belgique - Février 2025

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Sommaire

8 ÉDITO

12 EN IMAGE

TENDANCES

14 SUR LA LISTE DE FÉVRIER

22 LES TENDANCES DÉCRYPTÉES

PAR MARIE CLAIRE

Substance

ÉPOQUE

30 GRAND REPORTAGE À Ciudad Juárez, au Mexique, le combat contre les féminicides continue

TÊTE-À-TÊTE

36 ENTRETIEN Penélope Cruz

CULTURE

40 AGENDA Sorties

42 LIVRES Mots d’amour

44 INTERVIEW Golden Julien

46 CINÉMA News

47 MUSIQUE News

48 RENCONTRE Elle Fanning & Timothée Chalamet : sur la route de Bob Dylan

52 PHÉNOMÈNE Tapis rouge pour les actrices de plus de 60 ans

MAGAZINE

56 SOCIÉTÉ « Boy Sober » : la détox masculine comme mantra

60 RENCONTRE Joey King, la singularité stylée

Suivez-nous sur marieclaire.be/fr

64 STORY Cher, la flamboyante

68 PSYCHO Vivre après une naissance prématurée

72 MODE La collab des collabs est de retour

Style MODE

78 Vanessa Paradis

82 Vue sur mer

BEAUTÉ

92 SANTÉ Les super pouvoirs de la nuit

96 DOSSIER BIEN-ÊTRE Brillez !

106 CONFIDENCES La sélection de la rédactrice

107 EXPERT D’une peau fatiguée à un teint radieux

108 TESTÉ Le soin bien-être

109 FONDAMENTAUX Jane Fonda : « Avec le temps, je stresse de moins en moins »

LIFESTYLE

110 INTÉRIEUR Leçon de beau chez Morgane Sézalory

114 SAVOIR-FAIRE Ode au chaos

116 DÉCOUVERTE Afrique du Sud : entre ville et safari

120 CITY-GUIDE Paris confidentiel

122 MASTERCLASS Benoît Neusy, ambassadeur du terroir

124 FOOD Champagne, légumes et étoiles

129 HOROSCOPE

130 LE QUESTIONNAIRE Selma Alaoui

Body, blouson et Chanel.

ÉDITO New Year, Old me

Les bonnes résolutions et ce qu’il en reste... Nous voici un mois après la nouvelle année et je me demande lequel d’entre nous est actuellement pleinement engagé dans les promesses qu’il s’est faites début janvier. Je repense à celles qui circulaient dans mon cercle proche. Un ami voulait essayer de pro ter davantage du moment présent. Une collègue a annoncé n décembre qu’elle aimerait manger plus sainement et faire davantage d’exercice. Cela peut sembler cliché, mais dans le passé, ce qui est considéré aujourd’hui comme une bonne résolution était la chose la plus normale qui soit. Jusqu’à la n des années 90, nous vivions tous dans l’instant présent, jour après jour. Avant l’émergence des téléphones portables et d’Internet, ma génération a dû se rencontrer au hasard. Si quelque chose n’allait pas, vous restiez là, attendant parfois des heures, parce que votre rendez-vous ne pouvait pas vous contacter. En y repensant, ce sont des moments que je préférerais ne plus avoir à vivre. Ou prenez l’exemple des aliments sains : si l’on regarde le coût de revient et la hausse quasi quotidienne des prix des denrées alimentaires de première nécessité, la qualité est devenue un luxe. Un besoin fondamental inabordable pour la plupart des gens. Avant, les bonnes résolutions actuelles allaient de soi. Cela m’amène à cette édition de Marie Claire. Pour bien commencer l’année, nous voulons o rir une pause à nos lectrices. Un moment pour se plonger dans ce numéro cocon convivial où l’on prend soin de soi. Sans pression pour faire ou consommer

quoi que ce soit. Nous évoquons la « tendance » des actrices qui se voient également proposer des rôles principaux après l’âge de 60 ans et qui en sont honorées (repensons à Demi Moore lors des Golden Globes voici quelques semaines). Une évolution nécessaire avec laquelle nous entrons dans une nouvelle ère où prendre de l’âge est positif. L’époque où seuls les hommes, du moins selon les médias, vieillissaient comme une bonne bouteille de vin semble révolue à jamais. Hollywood est en n digne de l’intemporalité. Parce que la nouvelle génération marque aussi des points, il su t de regarder Elle Fanning et Timothée Chalamet dans le nouveau biopic sur Bob Dylan, un lm qui relie di érentes générations. Pro tons ensemble de cette période de l’année où tout n’a pas encore commencé. Et ce mois-ci, n’oubliez pas de savourer les premiers rayons de soleil qui annoncent déjà doucement le printemps. Je n’ai pas de bonnes résolutions pour cette année. Je veux prendre 2025 comme elle vient, laisser les choses mûrir un peu et le temps fera son œuvre. Tout comme pour une bonne bouteille de vin...

EDITOR-IN-CHIEF

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Malvine Sevrin mse@marieclaire.be

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Aurélia Dejond, Lisa Aelvoet, Malvine Sevrin, Virginie Dupont feat. talkie-walkie srl, Lieve Gerrits, Marie Honnay, Louis Kerckhof, Louise Lejeune, Sandrine Coutelier, Kristien Van Lent, Anne Wislez.

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MARIE CLAIRE EST UNE
BASTILLE VENTURE CAPITAL S.A.

NOS SEMBLABLES

Avec son dernier livre Between Us : Animal Portraits, le photographe anversois Vincent Lagrange nous rappelle à quel point les animaux sont particuliers. Ses photos invitent à la ré exion, à l’admiration ainsi qu’au lien avec la nature. « Je veux sublimer et glori er les animaux à travers des portraits gracieux, où je sens que l’animal présente des caractéristiques presque humaines. »

Des images dans lesquelles nous nous reconnaissons. Parce que les animaux vivent leur existence de la même façon que les humains : ils tissent un lien mère-enfant, ils sont jouettes quand ils sont petits, impétueux à l’adolescence, sages à la maturité et même résignés face à l’inéluctable vieillesse. Ils sont également des êtres sensibles. Par Etienne Heylen

EN IMAGE
Guinea Turaco.

Bonnes résolutions

Vous regrettez déjà ce fameux abonnement à la salle, mais cette tenue sporty signée Miu Miu ? Jamais.

SUR LA LISTE DE FÉVRIER

Articles de journaux et de magazines d’Europe et d’Amérique, 1958-1959.

Diva

Alors que le biopic avec Angelina Jolie dans le rôle de Maria Callas débarque sur grand écran, ne serait-ce pas l’occasion rêvée pour se (re)plonger dans les clichés qui entourent la légende de l’opéra ? Cet ouvrage en est une sublime compilation et une porte d’entrée intime dans

Livre Maria by Callas 100th Anniversary Edition, de Tom Volf,

Réalisation Malvine Sevrin, Elspeth Jenkins, Kim De Craene et Lisa Aelvoet

8. Voyage olfactif

6.

Créature impériale

Vespa réinvente son icône avec la

7.

Au menu

osteriaromana.be

�es�a������na�e����nar��o��e�tion�� �es�a.�om

9.

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LE MONDE A BESOIN DE SCIENCE, ET LA SCIENCE A BESOIN DES FEMMES : seulement 33 % des scientifiques sont des femmes

Les chercheuses jouent un rôle essentiel dans le progrès scientifique.

des scientifiques à travers le monde et ne reçoivent souvent pas la reconnaissance qu’elles méritent. Pour remédier à cette situation, L’Oréal et l’UNESCO ont lancé le prix For Women in Science, qui met en lumière les chercheuses à l’échelle mondiale.

NEUF ANS DE FOR WOMEN IN SCIENCE EN BELGIQUE

Depuis 1998, L’Oréal et l’UNESCO unissent leurs forces pour mettre en lumière les contributions des femmes dans le domaine scientique. En Belgique, ce prix est décerné tous les deux ans à six chercheuses exceptionnelles, sélectionnées pour leurs travaux novateurs. Ces lauréates se voient o rir une bourse d’études destinée à nancer leur doctorat. Le 28 novembre dernier, lors d’une cérémonie festive à Bruxelles, Irem Demir, Lucila Peralta Gavensky, Margaux Geuzaine, Margaux Boeraeve, Xiaozheng Liu et Veronica Tollenaar ont été récompensées. Chacune a reçu 20 000 euros pour poursuivre ses recherches. Ce soutien témoigne non seulement de la reconnaissance de la Belgique envers ses scienti ques, mais s’inscrit également dans un mouvement mondial visant à promouvoir l’égalité des sexes dans le secteur scienti que.

UN IMPACT DURABLE

Depuis plus de 25 ans, le programme For Women in Science célèbre les réalisations des femmes scienti ques à travers le monde, dans des domaines tels que les sciences de la vie, la physique, les mathématiques et l’informatique. Cette initiative ne se contente pas de reconnaître leur travail, elle encourage aussi les

jeunes femmes à s’engager dans une carrière scienti que. Le prix soutient celles qui font face à des obstacles, comme les responsabilités familiales ou le manque de con ance en elles, en leur o rant les moyens de laisser une empreinte durable dans leur domaine. Actuellement présent dans 110 pays, avec des programmes régionaux et nationaux, For Women in Science a déjà récompensé plus de 250 jeunes talents pour leurs projets innovants. À ce jour, cinq lauréates ont même remporté un prix Nobel pour leurs recherches. Le message est clair : la contri-

bution des femmes est essentielle au progrès scienti que et celles-ci méritent les mêmes opportunités et la même reconnaissance que leurs homologues masculins.

Vous voulez en savoir plus ? Visitez forwomeninscience.com

Cet article a été réalisé en étroite collaboration avec L’Oréal. L’initiative est soutenue par la Commission flamande de l’UNESCO, ainsi que les Commissions francophone et germanophone de l’UNESCO en Belgique.

De gauche à droite : la représentante de Veronica Tollenaar, le représentant de van Margaux Geuzaine, Xiaozheng Liu, Irem Demir, Lucila Peralta-Gavensky, Margaux Boeraeve.

Lauréates 2024

IREM DEMIR, chercheuse postdoctorale à l’UCLouvain, combine plusieurs disciplines pour étudier les virus et développer des approches de lutte en s’inspirant des pandémies comme le SARS-CoV-2.

La physicienne théoricienne LUCILA PERALTAGAVENSKY étudie la physique quantique de la matière condensée et le comportement de la matière à des températures extrêmement basses. Ses travaux pourraient mener à la découverte de nouveaux matériaux et dispositifs aux applications technologiques révolutionnaires.

MARGAUX GEUZAINE, experte en surveillance de la santé structurelle chez COWI à Copenhague, analyse et surveille la réaction des constructions aux charges statiques et dynamiques, comme le vent et les vagues. Son travail est crucial pour la abilité des tunnels ottants.

VERONICA TOLLENAAR, doctorante à la Vrije Universiteit Brussel, étudie les zones de glace bleue en Antarctique comme archives climatiques et sites de découverte de météorites. Elle utilise des techniques de données et de télédétection pour des analyses à l’échelle continentale.

XIAOZHENG LIU, scienti que biomédicale au VIB-KU Leuven Centre for Cancer Biology, étudie l’évolution métabolique des cellules cancéreuses. Elle vise à identi er les vulnérabilités métaboliques pour prévenir la métastase à un stade précoce.

MARGAUX BOERAEVE, écologue titulaire d’un doctorat en sciences biologiques appliquées, étudie les communautés fongiques et leurs interactions avec l’environnement. En tant que chercheuse postdoctorale, elle analyse l’impact de la fertilisation des forêts après récolte dans les forêts boréales de production.

« Ce prix nous apporte des ressources précieuses, telles que des équipements de pointe et des opportunités de réseautage, pour renforcer notre recherche indépendante et partager nos découvertes à l’échelle mondiale. Nous espérons que cette reconnaissance inspirera d’autres femmes dans la science, encouragera les jeunes lles à envisager une carrière dans les STEM, et favorisera une plus grande diversité au sein de la communauté scienti que. Créer un environnement plus inclusif est essentiel pour stimuler l’innovation, et nous invitons chacun et chacune à participer activement à cette mission cruciale », ont a rmé les lauréates.

COME-BACK

LE T-SHIRT À MESSAGE

Madonna dans le clip Papa Don’t Preach.

À L’ÈRE DES VESTIAIRES QUI S’UNIFORMISENT sous le coup de la globalisation,il reste un bastion pour exprimer sa singularité : le T-shirt. Si les années 90 ont vu l’apogée du top à message avec le « don’t touch » anqué de deux empreintes de main stratégiquement posées, ou le « Italians do it better » arboré par Madonna, il avait un peu disparu au pro t de modèles minimalistes. Remis au goût du jour en 2017 par Dior avec son best-seller « We should all be feminists », le revoilà sous toutes les coutures. Joyeux chez Phillip Lim avec « Enjoy the Moment », plein d’humour (anglais) chez Stella McCartney avec son débardeur « Mother » associé au mot « Fucker ». Par Vicky CHAHINE

Notre sélection

Par Agathe Gire

T-shirt en coton Vivienne Westwood, 200€. T-shirt en coton Victoria Beckham, 150€.
T-shirt en coton
Atelier 20h20, 32€.
T-shirt en coton
Agnès B, 105€.

RENCONTRE

DEBORAH BOWMANN

La Belgique s’enrichit d’une dimension surréaliste supplémentaire grâce à la marque d’accessoires française Carel et au duo d’artistes Deborah Bowmann. La nouvelle boutique bruxelloise rayonne de gaieté, de créativité et de couleurs, tout en conservant une élégance parisienne discrète.

Kim De Craene

Fondée en 1952 par Georges et Rosa Carel, la marque française de chaussures Carel incarne l’élégance parisienne intemporelle. Reconnue pour ses créations féminines à la fois raffinées et confortables, elle propose des modèles iconiques comme les Mary Jane « Kina », « Ariana » et « Alice ». Chaque paire de chaussures allie artisanat traditionnel et allure soignée. Dessinées à Paris et fabriquées à la main dans des ateliers italiens, elles privilégient une production durable et éthiquement responsable. Ces dernières années, Carel a su conquérir le monde et s’impose comme une marque favorite des célébrités, telles que Kelly Rutherford et Lady Gaga. Pour l’aménagement de sa boutique bruxelloise, la griffe a fait appel au duo d’artistes français Amaury Daurel et Victor Delestre, qui collaborent sous le pseudo Deborah Bowmann.

Tout d’abord, qui est Deborah Bowmann?

« Le nom est un personnage ctif, voire une marque. Nous avons trouvé intéressant, à l’instar des artistes surréalistes belges, d’ajouter une dimension mystérieuse à notre identité. Cela soulève des questions, on adore ça. En plus de notre travail en duo, nous avons des projets distincts et jouons dans un groupe de musique », expliquent Amaury Daurel et Victor Delestre.

Connaissiez-vous Carel avant qu’ils ne vous contactent pour leur projet bruxellois?

« Carel est une marque pour femmes, donc nous ne portons pas ses modèles. Des icônes françaises comme Catherine Deneuve et Françoise Hardy l’adoraient, et c’est à travers ces images que nous avons grandi. Malheureusement, ils n’ont pas de ligne pour homme à proprement parler, et leurs créations sont un peu trop féminines à notre goût. »

2

Quelle est la particularité de la boutique?

« La boutique combine l’atmosphère d’une exposition à celle d’un magasin. Le mobilier, les présentoirs et même les chaussures et sacs sont comme des œuvres d’art, parfaitement en phase avec l’ADN de Carel. Nous partageons avec Carel un goût pour un style académique, mais avec une touche anachronique et intemporelle. La boutique devient ainsi un lieu où se croisent des styles, des éléments et des in uences de di érentes époques, souvent de manière inattendue et intrigante. On a l’impression que l’espace échappe au temps, di cile à classer comme moderne, rétro ou historique. Cette fusion donne à l’espace une allure unique, propice à la ré exion et à la curiosité. »

Comment Bruxelles a-t-elle inspiré votre concept pour la boutique?

« Il y a dix ans, nous avons troqué Paris contre Bruxelles. Nous faisons désormais partie de la scène artistique locale, et nous nous sentons proches de l’esthétique belge. Nous avons une affection particulière pour le surréalisme onirique, mais aussi pour la façon unique dont ce surréalisme s’exprime à travers l’humour belge. Les académies d’art, les galeries et les musées ici sont d’une diversité incroyable. Il y a une énergie palpable, et nous nous sentons profondément connectés au monde de l’art belge. »

Qu’est-ce que vous aimez le plus à Bruxelles?

« L’ambiance détendue et libre qui y règne. C’est une ville sans prétention. »

CAREL. Rue Jean Stas 3, 1060 Saint-Gilles.

1. Le duo d’artistes français Amaury Daurel (devant) et Victor Delestre travaillent souvent ensemble sous le nom de Deborah Bowmann. 2. Les chaussures combinent savoir-faire traditionnel et élégance.

TENDANCE

TENTANTS TARTANS

Vieillotte, l’étoffe de laine à carreaux ? Pas du tout si l’on en croit les podiums de la saison, qui revisitent ce motif en lui donnant des accents grunge et anticonformistes.

EMBLÉMATIQUE DU CHIC BRITISH CAMPAGNARD, ce lainage à carreaux fait un retour en force sur les podiums. Faut-il y voir le signe d’un certain conservatisme ? Pas vraiment. Car des grands manteaux de Chloé, enveloppants comme des couvertures, aux longues jupes plissées un peu grungy de Burberry, en passant par les robes aux imprimés trompe-l’œil de Loewe, le tartan cultive surtout sa bre excentrique et rebelle. Pour jouer les châtelaines décalées, l’heure est donc aux mélanges de styles et aux superpositions : on casse par exemple le côté masculin d’une veste à carreaux oversize avec une minijupe et des babies, en associant ce motif avec du cuir, voire du léopard dans un esprit punk. Et on se plonge avec délectation dans sa palette chaude de tons bordeaux pour réchau er l’hiver.

Anna Cleveland durant la Fashion Week printemps-été 2025.
RABANNE
Sac en coton Burberry, 1 290 €.
Chemise en coton mélangé IKKS, 145 €.
Jupe en laine Prada, 2 100 €.
Bottines en caoutchouc Barbour, 80 €.
Jupe en laine Rabanne, 990 €.
Chemise en coton
Polo Ralph Lauren, 199 €.
Écharpe en cachemire et laine Loro Piana, 420 €.
Veste en laine mélangée, 288 €, Rails.
Kelly Ruther ford

2024-2025.

LE CIL

DÉSTRUCTURÉ DÉCRYPTAGE

Le regard de poupée poussé à l’extrême donne audace et intensité au visage.

Par Vitoria Moura Guimaraes

1.

2. Le Mascara Le Volume Noir de Chanel, 42€.

3. Mascara Phyto Noir de Sisley,

4. de Giorgio Armani, 42€.

NOUVELLE DIRECTION SUR LES PODIUMS. « On a envie d’un peu plus de drame », note le make-up artist Harold James à propos des cils déstructurés de l’hiver. Repérés lors du dé lé Marc Jacobs, puis chez Giorgio Armani, Giambattista Valli et Mugler, les cils de poupée exagérés apportent l’effet waouh de la saison. Ultraféminins, ils densifient, ouvrent le regard et transforment un maquillage simple en spectacle, comme l’a montré Kaia Gerber au Lacma Art +Film Gala de Los Angeles. Pour Marc Jacobs, la maquilleuse Diane Kendal a peint des faux cils avec du vernis à ongles noir. Au quotidien, Harold James explique comment recréer le style avec du mascara : « En appliquant plusieurs couches sur la base des cils et en diminuant la quantité vers les extrémités. » Pour un look « doll lashes », il conseille de séparer quelques paquets de cils avec une pince à épiler après l’application du mascara. Et pour une soirée, on peut aussi ajouter des faux cils sur les coins externes, internes et au centre de la paupière.

Marc Jacobs printemps-été 2025.
Kaia Gerber au Lacma Art +Film
Faux Cils Effet Naturel de Kiko Milano, 8,49€.

ALAIN PAUL

Avec son mari Luis Philippe, le jeune créateur de mode a lancé sa marque en 2023 avec l’envie d’insuffler son passé de danseur dans ses collections. Un talent déjà remarqué. Propos recueillis par Vicky Chahine

Comment est née cette idée de chorégraphier le vêtement ?

Je viens de la danse et si j’ai nalement décidé de me tourner vers la mode, j’ai gardé des liens forts avec cet univers. Il ne s’agit pas de réinventer le tutu et le ruban, mais de rendre hommage à l’esprit de cette discipline, à la façon dont le vêtement accompagne le mouvement comme la posture. J’aime aussi la rigueur de cette pratique, même si je m’en suis un peu affranchi dans ma troisième collection pour le printemps-été 2025, baptisée « Impro ». Elle s’inspire de la façon dont le chorégraphe Merce Cunningham déconstruisait la gestuelle, et particulièrement des costumes bicolores et contrastés de son ballet Les Oiseaux.

De quelle façon avez-vous com-

Grâce à ma grande sœur ! J’ai suivi des cours dès l’âge de 6 ans. Elle a arrêté, c’est devenu ma passion. À 9 ans, je suis entré à l’internat de l’École nationale de danse de Marseille. C’est un univers où l’on devient adulte très vite, mais où paradoxalement on garde très longtemps une âme d’enfant. C’est pour les ballets que je créais avec mes amis que j’ai commencé à couper des tissus a n de réaliser des costumes. À 15 ans, il a fallu faire un choix : j’ai préféré m’orienter vers des études de mode et je me suis inscrit à l’Istituto Marangoni, à Paris.

Vous avez ensuite intégré les studios de deux maisons avant de vous lancer en indépendant. Quelles expériences en avez-vous gardé ? J’ai passé cinq ans chez Vetements, aux côtés de Demna, et j’ai adoré participer à la construction de ce nouveau vocabulaire qui a bousculé l’industrie. Les cinq années suivantes, je travaillais au

studio masculin de Louis Vuitton avec Virgil Abloh. Il avait une incroyable aura et une liberté folle, nourries par cette façon di érente de penser l’habit, car il ne venait pas de l’univers de la mode ni du sérail parisien. Ce sont deux approches qui ont beaucoup nourri le designer que je suis aujourd’hui.

Vous proposez une approche non genrée, comment cela se traduit-il commercialement ?

C’est une notion dont on parle beaucoup dans la presse et sur les podiums, mais qui est plus complexe dans la réalité. La coupe peut poser problème et susciter des questions chez les acheteurs qui ont besoin de savoir si la pièce sera commercialisée dans le vestiaire masculin ou féminin. Quand je crée un vêtement, je pense à une silhouette, non pas à un genre, mais je dois prendre cet élément en compte. Par exemple, pour notre tailleur unisexe, la coupe reste la même pour tous, mais il existe des tailles pour hommes et d’autres pour femmes avec des longueurs de manche di érentes.

Vous avez créé votre marque avec votre mari, Luis Philippe, comment travaillez-vous en binôme ?

J’ai toujours eu envie de lancer ma maison, et cela nous a semblé évident de nous associer. Nous avons des profils complémentaires, c’est une chance. Luis a travaillé dans le merchandising pour le concept store parisien Colette, et aussi dans la distribution pour Alaïa et Sacai. Je suis plus sur la direction artistique, et lui sur la partie commerciale. Nous sommes une jeune marque, donc on cumule tous les deux plein de jobs en même temps !

1. Alain Paul. 2. Luis Philippe. 3. Collection printemps-été 2025.

30

MEXIQUE Ces militantes qui se battent contre les féminicides

36

INTERVIEW Penélope Cruz: « Avec le temps, je suis à la fois plus forte et plus sensible »

44

MUSIQUE Imposteur, l’album de reprises de Julien Doré

56

DÉCRYPTAGE « Boy Sober », se sevrer des relations pour mieux aimer?

64

DIVA Cher, l’indétrônable reine du show-biz

68

MATERNITÉ Elles nous racontent la vie après une naissance prématurée

72

COLLECTOR Le retour de Louis Vuitton x Murakami, vingt ans plus tard

Substance

Marisol, Poli, Nayeli et Génesis sont des artistes du collectif de street art Las Perras Bravas (Les braves chiennes). «On s’appelle “chiennes” pour se réapproprier cette insulte lancée aux femmes soldates durant la révolution mexicaine», expliquent-elles.

GRAND REPORTAGE

À Ciudad Juárez,

le combat contre les féminicides continue

Dans cette ville du Mexique tristement célèbre, plus de 2600 femmes sont mortes assassinées ces trente dernières années. Le nombre de meurtres toujours de la lutte contre ces violences. Jusqu’à inspirer des outils et des méthodes au reste du monde. Nos reporters sont allées à la rencontre de ces valeureuses.

Pour Halloween, Ciudad Juárez se met au diapason. Les chau eurs de taxi recouvrent leur pare-brise de faux sang, d’autres écrivent « Help » sur le capot. Des fantômes pendouillent aux branches et les grilles barricadant l’accès des maisons sont ornées de ces rubans noir et jaune autrement réservés aux scènes de crime. Ce samedi soir, à Juaritos Rifa, une boutique galerie dédiée aux arts graphiques, certains arrivent déguisés en moine, en croque-mort ou en elfe. La jeunesse juarensée s’est donné rendez-vous ici pour une « sticker party », une vente d’autocollants en soutien aux artistes locaux. Tania González, 32 ans, a opté pour un ensemble rose bonbon. Tout le monde l’appelle Poli, son nom d’artiste, inspiré des Polly Pocket –  « car je suis toute petite », dit-elle. Mais sur Instagram, son pseudo « Poli.no.Police » fait plutôt référence à ses positions politiques, que l’on devine pêle-mêle sur les dessins qu’elle étale sur une table : « All cops are bastards » (« Tous les ics sont des bâtards »), « El amor libera, no oprima » (« L’amour libère, n’opprime pas »), « Ni dios, ni amo, ni marido ni partido » (« ni dieu, ni maître, ni mari, ni parti »).

LA JOURNÉE, POLI EST PSYCHOLOGUE DANS UNE ASSO CIATION D’AIDE AUX FEMMES EXILÉES. Le reste du temps, elle est active au sein du collectif Perras Bravas. « Le street art est une façon d’accompagner les luttes sociales », explique-t-elle. Poli extirpe son téléphone de sa besace – couleur Barbie – pour montrer les images d’une récente fresque, où une meute de chiennes et de chattes protègent de leurs pattes une nuée de militantes, foulard vert autour du cou, un symbole des luttes pour le droit à l’avortement. De ce gra ti, il ne reste plus grand-chose. Sauf peut-être l’essentiel : les mots « justice » et « liberté ». L’œuvre avait été imaginée à la mémoire de leur consœur Isabel Cabanillas, une artiste et activiste assassinée dans ce quartier, le 18 janvier 2020. « Elle serait probablement avec nous ce soir si elle était encore en vie », sou e Ruby, une tatoueuse qui occupe le stand voisin et arbore des cornes de diable. Isabel Cabanillas rentrait de soirée à vélo, lorsqu’un homme l’a percutée avant de lui planter plusieurs balles dans la tête. Elle avait 26 ans et un garçon de 4 ans. Les rues se sont recouvertes de messages en son honneur. Pourtant, cinq ans après, personne ne sait qui l’a tuée. Reyna de la Torre, la mère de la défunte, vit recluse chez elle, entourée des œuvres de sa lle. « J’ai peur d’être tuée moi aussi », lâche-t-elle, quand on lui rend visite. Elle dénonce : « Les enquêteurs accusent Isabel d’avoir transporté de la drogue, car elle portait un sac à dos – ce qui est faux, et abject – et utilisent ce prétexte pour ne rien faire. »

Dans cette ville frontière des États-Unis, le même cauchemar se répète encore et encore. Le bureau du procureur est encombré de ces affaires criminelles non résolues. Depuis 1993, au moins 2 672 femmes ont été assassinées, et 358 autres sont portées disparues, selon la base de données de Julia E. Monárrez Fragoso, qui nous reçoit dans son petit bureau au rez-de-chaussée du Colegio de la Frontera Norte. Cette sociologue septuagénaire a créé ce registre pour interpréter l’origine de ces crimes en série. Son travail a été en partie repris par l’ONU qui a reconnu le concept de féminicide en 2012. Dans les médias, Ciudad Juárez est surnommée, de façon un brin sensationnaliste, « la capitale des féminicides ». Mais c’est aussi la localité où de nombreuses stratégies de lutte ont été inventées. Le fait de tuer une femme en raison de son genre n’est d’ailleurs pas un phénomène qui « a démarré à Ciudad Juárez », insiste Julia E. Monárrez Fragoso. « Mais ce qui est singulier, c’est la constance avec laquelle des lles et des femmes sont tuées, et le contexte d’impunité dans lequel cela s’inscrit. » Juárez est l’une des municipalités les plus létales du Mexique. Le

1. Guillermina González Flores avait ������ ����d �� ���� María Sagrario a été assassinée, en 1998. �e��e de���� ��� ��d����e��� �e��e �e��e de �����e � alors imaginé le visuel de �� ����� ����e ��� ���d ���e e� ����e de «protestation permanente contre les féminicides», ������e���e��e� 2. �e� ����� ���e� se retrouvent ������� d��� �� ����e� notamment pour �����e� �e� ��e�� de� ����e�� ����e ��� au mémorial Campo ����d��e��� ���� d�������e� � ��� ��� retrouvées en 2001.

3. Ciudad Juárez, côté Mexique, et El Paso, côté Texas, sont deux villes jumelles séparées par le mur-frontière, qui se confond ici avec le paysage. Le mur a été érigé par le gouvernement américain pour empêcher le passage de migrants.

4. Pour le Jour des morts, les familles de victimes se sont réunies sur le parvis de la cathédrale.

Plusieurs activistes étaient présentes, notamment Ivonne Mendoza, directrice de Cedimac, ici aux côtés d’Anita Cuellar, mère de Jessica, disparue

taux d’homicides oscille entre 1 000 et 1 500 victimes chaque année. Environ 10% sont des femmes, l’équivalent du nombre de féminicides conjugaux perpétrés dans toute la France en une année. Dans ce « con it interne armé », le gouvernement et les narcotrafiquants se disputent ce territoire, des camps loin d’être étanches. « Ma ville est une complainte noire, un hurlement in ni », écrit la poétesse Arminé Arjona, gure littéraire qui vit dans un petit appartement du centre-ville. Avec ses façades vétustes – boucherie, burritos et « Lady’s Club » – le vieux Juárez ressemble à un décor de

western, réminiscence d’une époque où la commune rêvait de devenir une destination touristique. La plupart de ces commerces ont baissé le rideau depuis bien longtemps. Le reste de la ville s’apparente à une immense zone industrielle déployant toujours plus ses tentacules vers le désert. Au nord, la perspective est mutilée par le mur, piliers d’acier plantés les uns après les autres qui séparent le Mexique de l’Amérique.

DE L’AUTRE CÔTÉ, EL PASO, LA SŒUR JUMELLE DE JUÁREZ, est considérée comme l’une des villes les plus sécurisées des États-Unis. Ces extrêmes donnent le vertige, mais font aussi fonctionner l’économie locale. Côté Mexique, le secteur des « maquiladoras » compte 320 usines d’assemblage de produits d’exportation, souvent pour des multinationales. C’est le principal employeur de l’économie officielle de Ciudad Juárez. Dans les années 90, la première vague de féminicides ciblait tout particulièrement ces ouvrières, vulnérables car obligées de débaucher parfois tard, sans transport ni éclairage public. Cela a été le cas de María Sagrario González Flores, assassinée en avril1998, à l’âge de 17 ans, après avoir été torturée. La famille González Flores a cofondé le mouvement pionnier Voces sin eco (Voix sans écho) avec d’autres familles de victimes. Il s’agissait alors de dénoncer ces assassinats comme relevant de la négligence des autorités perpétuant le système d’impunité. La photographe qui illustre ce reportage et qui est née à Juárez, Alejandra Aragón, a donné la parole à ces mères et activistes dans un documentaire, Ecos del desierto

(ecosdeldesierto.org). On peut y voir des archives où ces femmes peignent les premières croix noires sur fond rose. Cet emblème est a ché partout aujourd’hui, sur les poteaux électriques de la vieille ville comme en plein désert pour marquer le lieu de découverte de fosses communes.

EN 2024, L’ÉTAT A ENFIN RECONNU SA RES PONSABILITÉ dans le meurtre de María Sagrario González Flores. C’est le fruit d’une longue bataille juridique, portée par Cedimac, une ONG locale, discrète dans les médias, e cace devant la Commission interaméricaine des droits de l’homme. Cedimac a déjà fait condamner l’État mexicain, en 2009, pour sa responsabilité dans l’affaire « Campo algodonero », un champ de coton où huit dépouilles ont été retrouvées en 2001. Cela a impulsé une série de changements institutionnels, dont la création d’un protocole d’enquête spéci que. « Avant, la police traitait les féminicides comme s’il s’agissait de cas isolés. Depuis, le contexte de la victime comme celui de la violence dans la société doivent être pris en compte », résume Ivonne Mendoza, la coordinatrice de Cedimac. Elle participe, ce samedi matin, à une messe à la mémoire des disparues, avec plusieurs familles. C’est le Jour des morts au Mexique, une célébra-

1. Isabel Cabanillas, 2.

3. Deux artistes, Ruby et Leslie, se rendent à une fête déguisée pour Halloween coller l’un de leurs dessins sur ce mur. «avortement libre». 3

tion typique pour commémorer les défunt·es, et les proches endeuillés installent un autel sur les marches de la cathédrale, avec les photos des victimes de féminicides et de disparitions. Il y a quelques mois, en mars2024, le sous-secrétaire aux droits de l’homme s’est excusé publiquement pour le meurtre de María Sagrario et de cinq autres femmes, portées disparues ou tuées. « Non seulement les autorités n’ont pas su les protéger mais, dans de nombreux cas, ce sont elles qui ont perpétré ou toléré les violences », a reconnu le sous-secrétaire aux droits de l’homme, dans une cérémonie publi que. « Des excuses bon marché », persifle Guillermina, qui rappelle que le meurtrier de sa grande sœur n’a jamais été interpellé. « Le plus difficile, ce n’est pas de s’excuser, c’est de garantir que cela ne recommencera plus. »

À LA TOMBÉE DU JOUR, ALORS QU’UNE TEMPÊTE DE SABLE COLORE le paysage en sépia, les Perras Bravas se réunissent pour une séance de collage sur la plaza Benito Juárez, où ont l’habitude de se réunir artistes et poètes. « En tant que femme, l’espace public est dangereux, alors on le fait ensemble », glisse Poli, qui, comme les autres, estime que le féminisme, y compris la lutte antiféminicides, est devenu « trop institutionnel » et maintient donc ses distances avec certaines de ces structures. « Je me dé nis plutôt comme anticapitaliste et anti-patriarcat », commente-t-elle. Des dizaines d’a ches ont déjà été collées sur le mur, re étant la diversité des combats en cours : contre les féminicides, la transphobie, la militarisation de

4

la région, les violences aux migrants, etc. « La force de notre collectif, c’est de pouvoir accompagner de multiples luttes », renchérit Génesis Rodriguez, alias « Fefa », pendant que ses comparses renversent un pot de colle sur l’un de leur poster. Le dessin représente un œil qui pleure des larmes et des croix roses, avec cette phrase : « Tous les yeux pleurent la perte ». « Je l’ai imaginé pour Isabel », raconte Poli, qui admet ne pas connaître l’histoire derrière la croix rose. « Mais cela fait quand même partie de nos imaginaires », assure Nayeli, une autre comparse. Reyna de la Torre, la mère d’Isabel Cabanillas, ne verra probablement pas ce collage puisqu’elle évite de sortir. Mais elle refuse de s’exiler : « Car c’est ici que ma lle a vécu. »

4. Lydia Cordero est la directrice de Casa Amiga, l’organisation qui a fondé le premier refuge pour victimes de violences conjugales au tournant des années 2000.

Penélope

ENTRETIEN Actrice et productrice passionnée par l’image, égérie du mythique parfum Trésor de Lancôme depuis quinze ans, la star, que l’on verra en septembre dans The Bride ! de Maggie Gyllenhaal, nous confie qu’elle est aussi une amie loyale, une grande sœur très protectrice et une mère poule assumée.

Voix feutrée à l’autre bout de la ligne. Il est 9heures du matin ce vendredi d’automne quand Penélope Cruz nous répond depuis Madrid. C’est là que l’actrice oscarisée, qui va et vient entre les productions hollywoodiennes et les films espagnols à taille humaine, vit auprès de son mari, Javier Bardem, et ses enfants, Leonardo et Luna. « J’ai de la chance », répétera-t-elle souvent au cours de notre échange. La chance de faire un métier qui lui o re la possibilité de découvrir des lieux tous plus inattendus les uns que les autres, et la chance aussi de pouvoir choisir ses projets.

« J’ai tendance à trop m’inquiéter, mais j’ai ni par m’y habituer », plaisante la star qui a fêté ses 50 ans en avril dernier. Alors qu’elle n’a pas de lms à promouvoir, il émane de ses mots une humeur douce et sereine. Celle qui a longtemps additionné les rôles, après avoir révélé sa sauvage innocence dans Jambon, jambon (1992) de Bigas Luna, cultive des amitiés solides et durables dans un milieu réputé superficiel. Elle cite son

agente, Katrina Bayonas, qui l’a découverte à l’âge de 14 ans parmi 300 nouveaux visages : « Nous avons fait beaucoup de choses ensemble, je suis très reconnaissante, dit-elle. Il y a encore quelques jours, elle était avec moi sur le shooting pour ce numéro. » Et puis Pedro Almodóvar qui, peu après la sortie de Madres paralelas, leur septième film ensemble, lui glissait tendrement : « Quand je serai un vieil homme, j’espère que tu viendras et que tu deviendras ma mère. » Et Johnny Depp, avec lequel elle s’apprête à collaborer pour la quatrième fois au printemps prochain, dans un lm de science- ction, Day Drinker.

Penélope Cruz est un cœur fidèle. Visage d’un nouveau parfum Lancôme lancé en édition limitée pour la SaintValentin, La Nuit Trésor Vanille Noire, elle est l’égérie du mythique Trésor, depuis ses débuts en tant qu’ambassadrice de la marque, en 2010. Et apparaît dans une nouvelle campagne qui rend hommage au lm publicitaire iconique tourné au Louvre par Peter

Lindbergh en 1994, avec Isabella Rossellini. D’une icône à l’autre, quelques fragrances d’émotion au cœur de Paris…

Fascinée par la beauté du spot publicitaire qui passait à la télévision il y a trente ans, vous avez demandé à vos parents de vous offrir Trésor pour vos

dant le tournage?

J’étais déjà venue au Louvre à plusieurs reprises, mais c’est la première fois que je le découvrais presque vide. Je suis arrivée très tôt le matin, à 7heures, il faisait encore nuit et il y avait du brouillard. Je me suis arrêtée pour regarder le palais de l’extérieur et je me suis sentie chanceuse. J’adore mon métier parce qu’il me donne l’occasion de vivre des expériences si spéciales… Nous n’avions accès qu’à quelques salles où nous étions pratiquement seuls. C’était un sentiment incroyable d’être là, dans cette énergie si paisible émanant des œuvres d’art.

Veste bomber en cuir Ludovic de Saint Sernin, débardeur en coton Isabel Marant, jean en denim imprimé, orné d’un Chanel.
Créoles Coco Crush motif matelassé en or blanc, bagues Coco Crush en or blanc Chanel Joaillerie.
“Si je dois partir tourner quelque part, je privilégie l’été pour pouvoir emmener mes enfants avec moi. Je ne veux rien manquer avec eux. Nous sommes toujours ensemble.”

Trésor est, comme le dit la marque, le « parfum des instants précieux ». Racontez-nous un moment de joie intense dont vous gardez un souvenir ému…

Vers l’âge de 5 ou 6 ans, j’ai réalisé que, lorsque je jouais avec des amis, ma petite sœur (Mónica, ndlr) ou même toute seule, c’était déjà du théâtre. J’interprétais des personnages dans des situations et des réalités différentes. J’ai pris conscience que c’est ce que je voulais faire plus tard, et cela m’a apporté beaucoup de joie. Mon pur bonheur, c’est aussi chaque moment passé avec mes enfants, même lorsque ce n’est pas facile. Les défis sont toujours source de bonheur.

Vous êtes une égérie, une muse… Quelle actrice a été votre premier modèle de féminité?

J’avais le béguin pour Audrey Hepburn. Il y avait aussi Marilyn. Elles sont très di érentes, mais je les aime tellement toutes les deux. Et puis Sophia Loren, Anouk Aimée et Claudia Cardinale. Toutes ces femmes sont des icônes.

Récemment, c’est vous qui avez pris des photos ! Vos images de Javier Bardem, votre mari depuis 2010, ont été publiées dans le numéro d’au -

Gentle man’s Journal. Elles dévoilent votre époux dans votre quotidien, assis sur un meuble de cuisine, se brossant les dents, sous la douche… Comment s’est passée cette séance?

Avec un Nikon et différents objectifs, j’ai voulu immortaliser des moments qui relèvent de notre vie privée, car je savais qu’il allait être très relax avec moi. Mais la séance a eu lieu dans la maison d’un ami, car nous ne voulions

pas la faire chez nous. Nous évoluions très librement, juste lui et moi. Comme il me fait confiance, c’était facile. Je suis contente des photos parce que je pense qu’on peut vraiment voir sa personnalité.

À quand remonte votre passion pour la photo ?

À mon plus jeune âge. Mon père (un homme d’a aires qui travaillait dans une concession automobile, ndlr) avait une caméra Super 8 avec laquelle il faisait toujours des vidéos familiales. Plus tard, la photographe américaine Annie Leibovitz m’a donné un appareil photo Leica, parce qu’elle a vu que je prenais toujours beaucoup de photos. Je regrette ce temps où je ne sortais jamais sans mon appareil. Avec les smartphones, c’est différent, on réfléchit moins à la photo qu’on va prendre. Un appareil photo, c’est toujours une meilleure expérience. J’aime surtout photographier les gens, et je suis admirative de nombreux photographes : Sebastião Salgado, Richard Avedon, Irving Penn, Arthur Elgort, Annie Leibovitz ou encore Inez & Vinoodh, que je trouve très cool et modernes. J’ai aussi toujours aimé le travail de Jean-Paul Goude et de Jean-Baptiste Mondino…

En septembre prochain, nous vous découvrirons dans The Bride !, réalisé par Maggie Gyllenhaal, inspiré de La Fiancée de Frankenstein. Jusqu’à présent, vous avez principalement trahommes. Comment décri riez-vous l’approche de Gyllenhaal?

Je l’ai toujours aimée en tant qu’actrice (Donnie Darko, La Secrétaire, la série The Deuce, ndlr). En tant que réalisatrice, elle possède une grande sensibilité, et

elle est très solide. Sur un plateau, elle voit tout. Je pense vraiment que c’est l’une des meilleures réalisatrices avec lesquelles j’ai pu travailler. J’avais aussi adoré son premier lm comme cinéaste, The Lost Daughter(l’adaptation de La Poupée volée, d’Elena Ferrante, ndlr) avec Olivia Colman. The Bride ! est un bel hommage aux femmes. Le lm montre à quel point elles doivent se battre dix fois plus que les hommes, encore plus dans les années 30, l’époque où se déroule l’action. Mon personnage, Myrna, assiste un détective. Ils poursuivent des monstres. Ils sont très proches, ce sont d’excellents partenaires de travail, il y a une sorte d’amour platonique qui les lie. Mais, autour d’eux, personne ne peut imaginer que Myrna, malgré son talent, puisse un jour quitter son poste de secrétaire pour devenir détective… C’est très émouvant de voir où en étaient les choses et où nous en sommes aujourd’hui. Mais il nous reste encore beaucoup à faire pour améliorer la situation.

Après avoir produit À contretemps ( 2022), de Juan Diego Botto, dans lequel vous interprétez une mère sur le point de perdre son logement, vous avez créé votre société de productiontez-vous encourager?

Nous développons cinq projets, ce qui est largement su sant pour débuter… C’est beaucoup de travail, mais cela me passionne. Je suis très heureuse que cette opportunité soit arrivée dans ma vie parce que j’ai toujours voulu faire ça. Avec ma partenaire espagnole, Laura Espeso, qui dirige Mediapro Studio, nous nous comprenons vraiment bien. Nous avons acheté les droits de deux livres fabuleux. L’un d’eux s’intitule Les Jours de mon abandon, d’Elena Ferrante (2002, ndlr), c’est l’un de mes livres préférés (l’histoire d’une femme quittée par son mari pour une autre plus jeune, ndlr). Nous collaborons avec deux autres sociétés de production, dont l’une cofondée par mon petit frère, Eduardo. Nous sommes sur le point d’avoir une première ébauche de scénario, et c’est la cinéaste espagnole Isabel Coixet qui le réalisera (Ma Vie sans moi, Lovers, ndlr). Et puis, je suis en train de produire et

réaliser un documentaire, mais je ne peux pas encore vous dire de quoi il s’agit… Je préfère en parler quand il sera ni.

Selon le docteur en psychologie clinique et psychanalyste Saverio Tomasella, dont les recherches s’intéressent particulièrement à la haute sensibilité, il semblerait qu’on devienne plus sensible avec le temps. Avez-vous parfois l’impression d’être chaque jour plus émotive?

J’ai l’impression d’avoir toujours été très émotive. J’ai toujours pleuré facilement et c’est une chose que j’ai toujours trouvé très saine. Je dirais qu’avec le temps, je suis à la fois plus forte et plus sensible.

Comment partagez-vous votre temps entre le travail et la vie de famille?

Ma priorité, c’est ma famille, parce que je ne veux rien manquer avec mes enfants. Nous sommes toujours ensemble. Si je dois partir tourner quelque part, je privilégie l’été pour les emmener avec moi. L’hiver, je fais un maximum de choses en Espagne, où il y a de très belles opportunités. Par exemple, sur certains lms que je produis, il est possible de tourner toutes les scènes d’intérieur à Madrid et de partir seulement une ou deux semaines à l’étranger. Je sais que c’est di cile de gérer les deux, mais en même temps, je suis très chanceuse de pouvoir choisir les projets en fonction du moment et de l’endroit, pour ne pas avoir à me séparer de mes enfants.

émotionnelle en tant que grande sœur de Mónica (née en 1977) et Eduardo (né en 1985)?

Oui, et je pense que c’est très important. Par exemple, c’est essentiel de ne pas séparer les garçons et les lles dans les écoles pour parler de puberté. Les séparer, cela crée encore plus de tabous. Et c’est important d’éduquer nos filles comme nos garçons, pour qu’ils soient en mesure de se comprendre. Je pense que cela commence dès le plus jeune âge.

Dans une fratrie, il arrive souvent que les aînés se sentent investis d’une forme de protection envers leurs cadets. Ressentez-vous cette charge

Oui, étant la plus âgée, je me suis toujours sentie investie d’une responsabilité. Trop parfois ! J’avais tendance à donner mon avis avant que quelqu’un me le demande… Mais nous sommes tous très proches. Nous avons aussi une petite sœur, du côté de mon père, qui n’a que 12 ans.

Avant de nous quitter, pourriez-vous nous dire quel est votre lieu-ressource ? J’adore aller à la plage… Quand je suis dans l’eau, au soleil, je recharge mes batteries, et j’ai vraiment l’impression d’être à nouveau une petite lle.

Veste en crêpe double face Khaite, body en satin et soie Eres, pantalon en laine Max Mara. Escarpins en cuir latte Jimmy Choo, boucles d’oreilles en laiton et or Chloé.

Mise en beauté Lancôme avec Rénergie H.C.F Triple sérum, Teint Idôle Ultra Wear Care & Glow 335W, Serum Concealer Teint Idôle Ultra Wear Care & Glow 230 W, Palette Hypnôse n° 19 Ardent Drama, Stylo Waterproof n° 3 Chocolat, Mascara Hypnôse Drama 01 noir, Lip Idôle Lip Shaper n° 30, L’Absolu Rouge Intimatte n° 135 Douce Chaleur.

Assistant digital Mariana Maglio. Assistant lumière Pietro Frizzi. Coiffure et maquillage Pablo Iglesias assisté de Yoana Rojas. Assistant styliste Samuel Sanz. Manucure Lucero Hurtado. Production Montse Curiel.

SORTIES

La culture crée du lien

Puissance de la joie

EXPO Un large kaléidoscope de la peinture figurative panafricaine des années 1920 à nos jours offre une vision riche et nuancée, soulignant la résilience, l’essence et la charge politique de la gaieté du continent noir.

Bozar est très fier de présenter cette rétrospective de la peinture figurative panafricaine. Comment les artistes d’Afrique et de sa diaspora ont-ils représenté la vie quotidienne au siècle dernier ? Une question complexe soulevée en collaboration avec l’équipe de Zeitz MOCAA du Cap. Inspiré de la série Netflix When They See Us d’Ava DuVernay, le titre de l’exposition reflète une perspective fondamentale qui explore la représentation de soi des Noirs et la subjectivité noire mondiale. Les 150 œuvres d’environ 120 artistes sont regroupées en six thèmes principaux : « Le Quotidien », « Joie et Allégresse », « Repos », « Sensualité », « Spiritualité » ainsi que « Triomphe et Émancipation ». L’exposition met en lumière les relations entre les artistes et les œuvres d’art dans un contexte géographique et conceptuel. Elle permet une compréhension plus profonde d’une généalogie complexe et sous-représentée, enracinée dans les sociétés africaines et noires.

When We See Us. Un siècle de peinture figurative panafricaine.�����������e�� a�����a���������a������e��es.�b��a�.be

FOCUS

BRUXELLES

Cloaca-Celebration

2000-2025

En 2000, Wim Delvoye a défié le monde de l’art avec Cloaca, une machine qui imite la digestion humaine, en exposant un processus biologique quotidien. Il présente cette fois une série

autour de Cloaca, illustrant ses recherches graphiques et techniques. ��s���a����ma�s����a��a�e��e�

LIÈGE

Vers la Lune et au-delà

Un grand voyage pour petits et grands. Cette exposition stimule l’imagination et vous emmène sur la Lune et bien au-delà, via

Trois thèmes sont abordés : l’histoire de l’aviation, l’atterrissage sur la Lune et la conquête spatiale. ��s���a����ma�s����a��a�e��e� ����e������em��s.� e����ae���.be

ANVERS

Compassion

Ressentir ou montrer de la compassion est inhérent à l’être humain, mais comment l’exprimons-nous exactement, qu’est-ce qui nous pousse à aider les autres, qui trouvons-nous inspirants et que se passe-t-il si les points de vue s’opposent?

Cette exposition montre comment les artistes anciens et contemporains dépeignent ce thème très discuté. ��s���a�����a����a�����.� mas.be

BRUXELLES

unloadingoverdrive

Le centre d’art Contretype de François Bellabas en Belgique. Artiste évoluant entre Paris et Los Angeles, il développe une œuvre complexe où l’image photographique se transforme, grâce aux technologies numériques et à l’intelligence artificielle, en une matière plastique et sensible. ��s���a�����ma�s.������e���e.���

Cinthia Sifa Mulanga, Wait your turn – Competitive Sisterhood, 2021.

EXPO

DE GRANVELLE À DRIES VAN NOTEN

Un peu d’exubérance pour atténuer l’attente du printemps. Elle rend hommage à la renaissance de la nature avec d’imposantes tapisseries et autres trésors artistiques qui ornaient les palais du Cardinal Granvelle voici cinq cents ans. Au-delà de ses multiples facettes, l’expo est bien plus qu’une ode au jardin de la Renaissance. Elle montre également la tension entre l’artifice humain et la nature. Le désir de lui donner forme a en effet toujours existé et est également très actuel aujourd’hui. Les images du photographe belge Nick Hannes sont presque surréalistes et soulèvent des questions sur l’impact de notre manipulation à grande échelle de la nature. Mais les œuvres les plus marquantes sont sans aucun doute deux gigantesques tapisseries d’Alexandra Kehayoglou : des paysages herbeux préservés en laine naturelle que l’artiste argentine avait réalisés pour l’exposition parisienne de Dries Van Noten en 2015. Il vous est même possible de vous y allonger pendant votre visite. Un printemps perpétuel. Jardins et Tapisseries à la Renaissance. Jusqu’au 1���a�s a� M�se�� ��� �an ��sle��en � Mal�nes. ����an��sle��en.�e

EXPO

LE POIDS DES IMAGES

Il s’agit de la première exposition personnelle de Candice Breitz en Belgique. Originaire d’Afrique du Sud et née en 1972 à Johannesburg, l’artiste n’a cessé, depuis le début des années 1990, de décrire et d’analyser son expérience de femme blanche, afin d’identifier et de déjouer les mécanismes de la blanchité. À travers les voix marginalisées de celles et ceux qui voudraient se faire entendre dans un monde saturé de médias qui fétichisent la célébrité et dirigent insidieusement notre attention, elle use brillamment du langage, de la dialectique et de la narration pour qu’apparaisse la possibilité de nouveaux récits objectifs. Des œuvres qui ont le pouvoir d’interroger les possibilités de la narration et les conditions d’apparition de l’empathie, au-delà de la critique du langage médiatique. Une expo qui fait plus que jamais sens, alors que l’époque sature d’images sans nécessairement en proposer une grille de lecture pertinente.

Candice Breitz, Off Voices, �� 1e������e� a� 11��a� a� ���22 ����a�le���. ��s22.�e

AMSTERDAM �ans �an

Manen est le �������a��e le �l�s �����tant ��e les �a�s��as a�ent �a�a�s ������t. �es s�e�ta�les �e �anse s�nt ���sent�s s�� t��s les ��nt�nents �a� les ����a�n�es les �l�s en ��e. �ans les ann�es 1����et 1���� �l s�est ��ale�ent ��nst�t�� �ne ����e ���t���a�����e� �et�te� �a�s s���ne�se�ent �����s�e. �l �n�a�ne �es �anse��s et ���t���a���e �es n�s �as��l�ns. �a �a�a�t���st���e �e sa ���t���a���e est l�a��a�ente s���l���t� �e la �����s�t��n� �ans la��elle la �a�t��e �e la �ea�t� �ta�t l��l��ent ���n���al. � a����e� �ans la ��lle�t��n �e ���t���a���es �� ����s��se��. ����s��se��.nl

1. Alexandra Kehayoglou, Pastizal (détail), collection, Dries Van Noten.
2. Sebastiaen Vrancx, Jardin italien avec galerie et personnages.
Candice Breitz, TLDR, 2017
Albert Jan van der Stel, Stretching. Donation Hans van Manen et Henk van Dijk.

LIVRES

Mots d’amour

Trois romans qui vont vous faire voir la Saint-Valentin autrement… Poétique, bouleversant, drôle: chacun décline les sentiments avec brio et donne furieusement envie de tomber amoureux.

Par Aurélia Dejond

OVNI

Les fragments du cœur DE MARION FRITSCH

«Le téléphone vibre. Ton prénom en notification. Je le murmure comme une poésie, comme une incantation » Diplômée en écriture créative, Marion Fritsch nous a habitués aux récits courts et émotionnellement puissants qu’elle partage sur la Toile, notamment sur son compte Instagram Un livre Une Histoire*. Trentenaire passionnée par la portée affective de chaque mot, elle y décline ses fragments poétiques en puisant dans les terreaux de l’amour et des émotions. Un exercice de style qui séduit sa communauté de plus de 300.000 lecteurs et qu’elle explore dans un premier roman hors norme, découpé en quatre parties, à l’image des quatre saisons dans lesquelles le récit s’insinue au gré des orages, tempêtes et accalmies que vit le couple de femmes dont elle a fait ses héroïnes bouleversantes. Une façon magistrale d’interroger le discours amoureux qui s’effrite, s’amenuise et se désagrège malgré soi, malgré tout. Des récits sous forme de poèmes qui claquent et percutent, criants de vérité et à l’état brut, tour à tour habités de joie infinie, de colère ou de chagrin, ces émotions qui collent à la peau, au cœur et dont on ne se défait jamais vraiment entièrement, tant l’amour est dans tout, un sourire, un regard, une larme, un souffle, un murmure , ou même un silence. Magnifique. Albin Michel, 16,90 €. *@unlivre_unehistoire_

CAPTIVANT

How to end a love story

«Grant fixe le mail sur son écran en se demandant si c’est une hallucination qu’il a créée de toutes pièces à force de le vouloir autant »

Véritable phénomène littéraire, la version française du très attendu roman de Yulin Kuang débarque début février et confirme l’attrait grandissant pour les romances « enemies-to-lovers », où le lecteur est happé par ce qui attire et oppose à la fois les deux personnages principaux. À l’image des deux héros, Helen et Grant, on est pris au piège par la fameuse équation impossible « amour-haine » propre au genre littéraire, avec en toile de fond une réflexion profonde et salutaire sur les relations potentiellement toxiques, la fascination et le pouvoir au sein du couple, mais aussi l’hostilité, voire la détestation. Des extrêmes qui éprouvent les relations et qui au-delà de ce qui à la fois séduit et incommode, charme et embarrasse, éblouit et perturbe, interroge sur notre propension à ne pas savoir facilement tourner les pages. Si le récit est haletant et difficile à lâcher avant la fin, c’est à nos propres histoires d’amour qu’il fait écho, qu’elles soient avortées ou abouties, porté par ce que les personnages nous renvoient et qui ne nous arrange pas nécessairement : faire la paix avec soimême et son passé est sans doute une des voies pour s’ancrer pleinement dans le présent. Bouleversant, sur fond d’humour. Éditions du Seuil, Label Verso, 21,90 €

POIGNANT

Happée par la mer

D’ISABELLE SCHMIDT

« Certains silences écrasent de leur vacarme, d’autres caressent, emportent ailleurs. Nous égarions nos yeux dans la pièce ; éviter les regards, disperser le trouble »

Côté pile: Gisèle, trente ans, factrice au prénom désuet qui a renoncé à la maternité, choix assumé qu’elle vit sereinement. Côté face : Paul, reclus dans sa grande maison, son grand amour l’ayant quitté du jour au lendemain sans qu’il sache pourquoi, et dont il continue à espérer qu’elle reviendra. Des personnages peu banals, qu’on a très vite l’impression de bien connaître, et rendus très attachants par la Belge Isabelle Schmidt, chanteuse lyrique de formation, dont le premier roman prometteur puise notamment son inspiration dans les lumières, les atmosphères et les ambiances de la Bretagne qu’elle connaît bien, y compris le café du petit village où se trame le récit et d’où elle a d’ailleurs écrit une partie de l’histoire. Une façon de s’imprégner et de s’ancrer dans le monde, et d’y puiser des bribes du quotidien qui font sonner le roman juste et vrai, tant la narration est aboutie. Un livre qui fait du bien, rassure sur nos failles et rappelle à quel point l’amour revêt une multiplicité de définitions, dont celle d’apprendre aussi à aimer les fissures et les cicatrices, comme les plaies non refermées. Émouvant. Flammarion, 20 €

Golden Julien

INTERVIEW Sur son album Imposteur, Julien Doré reprend à sa manière des hits de la chanson française et ça ne ressemble pas du tout au karaoké du samedi soir. Il convie même Sharon Stone qui, sans lui, n’aurait jamais chanté.

Il y a toujours un côté « fuck the system » chez Julien Doré, cet artiste-poète-jardinier des Cévennes… Grandi à l’époque du grunge et des Beaux-Arts, joueur de ukulélé, beau parleur comme un Italien (une part de ses origines), bousculeur d’idées préconçues comme au bowling, il parvient, à 42 ans, à ameuter les foules avec un album de reprises. Oui, mais pas n’importe lesquelles, les reprises et les foules. Forcément, c’est Golden Julien…

Récemment, Clara Luciani et Charlotte Gainsbourg abordaient ouvertement le thème du syndrome de l’imposteur mais vous apparaissez comme le premier artiste masculin qui ose l’évoquer.

Je ne l’avais jamais pensé sous cet angle tant, dès que je me trouve dans des phases de travail artistique, cette pensée-là est présente. Je me demande, alors, « Suis-je légitime de chanter ? », « Suis-je légitime d’avoir autant de regards et d’oreilles tournés vers ma personne ? ». J’ai le sentiment que cela n’est pas dû au genre, masculin ou féminin, mais à la sensibilité et au respect des gens qui nous aiment. Peut-être parce que je viens d’un télé-crochet, (ndlr : La Nouvelle Star l’a lancé en 2007), j’ai pensé que c’était un coup de chance ? Je ne pouvais pas en faire quelque chose de normal. C’est intéressant de penser que ce syndrome de l’imposteur puisse être davantage vécu par les femmes car, chez moi, c’est un allié. Parce que cela me tient éveillé. J’ai vu beaucoup de mes camarades masculins s’habituer à ce trône qu’ils considéraient comme leur dû et moi, je n’ai pas envie de faire ça. J’ai toujours envie que l’on sente qu’il y a une urgence à monter sur scène. On est dans une époque où on a besoin d’occuper l’espace. On a injecté, un peu comme un poison, aux artistes l’idée que s’ils ne sont pas hyper présents médiatiquement, ils disparaîtront. Mais moi, j’ai été formé en

musique par des gens qui prenaient le temps et n’ont jamais perdu leur public.

Vous faites partie de ces hommes qui ne cachent pas leur part de féminité. Il y a peu, vous vous êtes exprimé sur votre paternité dans un podcast. Vous incarnez une forme de nouvelle masculinité dans une époque où les mouvements masculinistes sont légion. Ce masculinisme qui a besoin d’exprimer par la force ses faiblesses me ferait presque sourire. C’est tellement risible. Ces hommes qui prônent un mâle fort ne font qu’exprimer leur terreur par leurs failles. C’est d’une bêtise. Effectivement, ma sensibilité et mon éducation, par ma mère et mes grandsmères comme par les beaux-arts, ne me poussent certainement pas à démontrer telle ou telle chose. J’ai tendance à partager des idées féministes. Je vois encore sur les réseaux sociaux, dans les commentaires, ce poison masculiniste. Ce sont des commentaires haineux sur mes cheveux ou ma façon de danser. Pour moi, ce qui compte, c’est d’apporter au travers de ma musique une forme d’ouverture. Et que surtout, en tant que papa, mon petit garçon ne devienne pas, plus tard, un homme bête et stupide.

Sur l’album, vous duettisez avec Sharon Stone sur Paroles, paroles. Vous avez inversé les rôles puisque vous chantez la partie de Dalida et elle, celle d’Alain Delon. Précédemment, vous aviez collaboré avec Pamela Anderson. Que vous inspirent les femmes sex-symbols? L’une comme l’autre sont des icônes. Et le côté iconique me fascine dans une époque qui prône sans cesse la démythification et où l’idée d’une beauté suspendue n’est plus autorisée. C’est comme si cela cachait quelque chose de louche. Je pense, par exemple, à Mylène Farmer, que j’aime beaucoup, à qui on n’a jamais autorisé cette part de mys -

tère. Quand j’ai décidé de contacter Pamela Anderson, c’était justement en réaction au masculinisme des députés de l’Assemblée Nationale qui ne voyaient en elle qu’un objet sexuel alors qu’elle venait, au Parlement, pour dénoncer la maltraitance animale. Pour Sharon Stone, c’est assez similaire. Un film, Basic Instinct, perce le côté iconique pour sexualiser cette femme, elle aussi comédienne. Et j’ai découvert leur parcours de femmes souvent cabossé à cause des hommes. Pour Pamela, qui a décidé d’abandonner le maquillage et de s’investir dans des causes comme le bien-être animal, ou pour Sharon Stone qui, après un accident, a vu la quasi-totalité de son épargne s’évaporer et qui a vécu une succession d’expériences dramatiques très souvent liés aux hommes. Cela m’a très certainement attaché à elles et m’a incité à leur proposer un projet artistique.

Sur la pochette du disque, vous écrivez en grand: «Prenez mes idées, j’en aurai d’autres».

C’est une phrase de Coco Chanel que j’aime énormément. C’est extrêmement symbolique dans le domaine artistique. On est toujours à la recherche d’une matière qui nous paraît la plus unique au monde et qu’on souhaite partager. Et la plupart du temps, lorsqu’on la partage, on peut avoir le sentiment de l’avoir vue ailleurs. Mais ce qui est intéressant, c’est que cette matière-là, elle est mobile et toujours imprégnée par quelque chose qui a existé. C’est le principe du potager qui se nourrit de ce qui a poussé précédemment. C’est parce que nous nous écoutons les uns les autres que cette nourriture-là est saine. Les idées n’appartiennent à personne.

POURQUOI ON AIME

A Real Pain

De Jesse Eisenberg

Devant et derrière la caméra, Jesse Eisenberg signe une comédie inattendue et originale sur un voyage de mémoire. De quoi s’agit ? Deux cousins, tous deux très américains, s’embarquent pour la Pologne pour voir l’endroit où vivait leur grand-mère avant qu’elle ne fuie le pays. Leur mamie était Juive et vivait à Lublin. Aussi di érents l’un de l’autre, les cousins rejoignent un groupe où l’on compte même un Rwandais converti au judaïsme et rescapé du génocide rwandais. Si ce voyage « plonge dans la peine », comme l’explique le guide, il y a peu de moments où le réalisateur n’a pas instillé des moments amusants. C’est un tour de force. Cela n’empêche pas de comprendre, et pas seulement entre les lignes, que la Shoah fait encore sou rir les descendants des millions de victimes juives. Jesse Eisenberg a trouvé en Kieran Culkin un parfait cousin, fumeur de joints invétéré et « bordeline » juste comme on aime.

ON ACCOMPAGNE LA CALLAS AVEC Maria

�er�al�sateurc��l�ena�a�td���prou��sa pass�onpour les dest�nstra���uesde�emmes c�l��res a�ec Jackie ��enned���nass�s� et Spencer ��r�ncesse��ana���o�c�la�nd�une tr�lo��e a�ec ce ��op�cpart�elsur�ar�a�allas� �ncarn�epar�n�el�na�ol�e�le�lmretrace les dern��ressema�nesdela��edelad��aassoluta danssonma�n���ueappartementpar�s�en��t sondress�n�nouspara�ta�solumentd�n�ue� ��las�le�lm est redondant etne �oue�uesur deu� notes�� les �as��ac�s et lasol�tuded�une �emmeadd�ctau�m�d�caments� Avec Angelina Jolie, Alba Rohrwacher et

ON BÂTIT AVEC

The Brutalist

De Brady Corbet

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ON JOUE DE LA TECHNO AVEC Comeback

De Jan et Raf Roosens

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Avec Veerle Baetens, Billie-Louise Vlegels et

MUSIQUE

Signée sur le même label que Pierre de Maere, cette Française, aux origines arméniennes, compte parmi les nouvelles autricesinterprètes sur lesquelles on peut compter. Sa voix claire et sa diction parfaite se font entendre tout au long de ce premier album aux thèmes graves, voire sombres. Ce n’est pas du côté de la pop que Solann se nourrit. Dans Les Draps, elle relate ce qu’il se passe après un viol pour la victime. Une chanson implacable. Solann, Si on sombre ce sera beau, ON SUIT

À vingt-six ans, Yoa compte déjà trois E.P. à son actif mais c’est avec ce premier album qu’elle déploie véritablement ses ailes. Pressentie pour être l’une des révélations françaises de 2025, elle livre les chansons d’une génération de filles, entre Sad Girl et Princesse Chaos, qui a découvert l’art sur YouTube, aime le matcha latte et considère Billie Eilish comme l’ultime pop modèle. Yoa, autrice-compositrice-interprète d’origine suisse et camerounaise, fait de l’électro-pop minimaliste tendance bedroom pop. Par moments, on songe à l’époque d’Elli et Jacno en l’écoutant (des années 80…). Cette artiste a grandi à Saint-Germain-des-Prés, il y a pire endroit pour connaître le spleen. « Je vais te larguer comme une bombe », chante-t-elle dans Bombe, très joli texte. Inspirée par La Favorite, le lm de Yórgos Lánthimos, Yoa a choisi d’intituler ce premier L.P. par ce titre. Et il a notre faveur.

Yoa, La Favorite,

ON DÉCOUVRE Solann

Voici une artiste française, éduquée au classique, qui se révèle parfaitement adaptée à la scène électro internationale et pas uniquement parce qu’elle chante en anglais. Marylou Mayniel a choisi Oklou comme nom d’artiste et a conçu une grande part de ce premier album à Los Angeles. Collaborant avec A.G. Cook et EASYFUN, qui ont bossé sur le Brat de Charli xcx, elle trouve son inspiration dans le monde qui l’entoure. Underscores et Bladee apparaissent sur cet opus qui s’immisce délicieusement dans la tête. Oklou, Choke Enough,

Pale Grey

Après le succès de l’album Waves, les Belges de Pale Grey ont conçu ce troisième opus comme un voyage en transport en commun où les visages des inconnus leur inspireraient des portraits musicaux très variés et poétiques. Ainsi, chaque morceau porte un prénom en guise de titre, de Syd à Rose, et vogue entre electronica et dream pop avec un côté souvent incantatoire. Produit par Ash Workman (Christine & The Queens, Metronomy), l’album questionne la nature humaine aussi bien que notre époque troublée.

Pale Grey, It Feels Like I Always Knew You,

Par Joëlle Lehrer
ON RETROUVE
ON SAVOURE Oklou

Elle Fanning & Timothée Chalamet

Sur la route de Bob Dylan

RENCONTRE Imaginez le duo de jeunes acteurs les plus excitants que Hollywood ait vus, ces dernières années, croiser le chemin de Bob Dylan dans ses années Greenwich Village. Cela donne A Complete Unknown, de James Mangold. Un biopic partiel sur la naissance d’une icône planétaire.

Elle Fanning et Timothée Chalamet dans un impeccable hommage à Bob Dylan.

Londres, un jour de décembre frisquet. Dans un salon cosy, Elle Fanning, en tailleur pantalon noir avec petit col léopard, est prolixe quand il s’agit de parler de son rôle dans A Complete Unknown qu’elle a tourné avec son ami Timmy Tim. C’est ainsi qu’elle surnomme Timothée Chalamet. Lui, vêtu d’un tee shirt à rayures blanches et noires et d’un pantalon cargo beige, tient le premier rôle dans ce lm retraçant les jeunes années de Bob Dylan, de l’anonymat à la gloire mondiale. Forcément, ce thème, ça leur parle à l’un comme à l’autre. Timothée a coproduit ce film, réalisé par James Mangold, a n d’être certain qu’il voit le jour. Et pour tous ceux qui aiment Dylan mais aussi les early sixties, ce lm est un must-see.

Elle Fanning

La petite amie et la muse de Bob Dylan dans les early sixties et que vous interprétez, l’a accompagné dans ses choix politiques. Pour quelle raison, sa présence est-elle

Sylvie, le prénom qu’on lui donne, est basée sur la vraie Suze Rotolo qui fut le premier grand amour de Bob Dylan. Elle est célèbre pour figurer avec Bob sur la pochette de l’album The Freewheelin’ Bob Dylan , paru en 1963. Et cette image, je l’avais beaucoup vue mais je ne connaissais pas grand-chose sur cette jeune femme. J’aime qu’elle apparaisse dans le lm parce qu’elle est inconnue et n’est pas là pour obtenir quelque chose de particulier. Elle ne recherche pas la célébrité. Elle n’était mue que par son amour pour Bob. J’ai lu ses mémoires, A Freewheelin’Time, et découvert qu’elle est également une artiste, une peintre et une activiste. Et

elle a énormément inspiré Bob pour de nombreuses chansons. Selon moi, sa présence dans le film est centrale, car elle représente d’une façon le regard du public. A Complete Unknown montre à quel point Dylan touchait ceux qui l’entouraient. Et cela nous permet de le connaître mieux, car il demeure un personnage avec sa part de mystère. Dylan, lui-même, a demandé que le nom de Suze soit changé dans le lm. C’est une requête très sensible qui prouve à quel point il reste attaché à elle et veille à la protéger de la vie publique.

Validez-vous l’idée selon laquelle derrière chaque grand homme se cache une grande femme? Et quelle

de Bob Dylan?

Je suis assez d’accord avec cela. C’est difcile d’aimer quelqu’un qui choisira toujours son art avant tout. Et Bob Dylan, dans ses jeunes années, a toujours donné plus d’importance à ses chansons qu’à n’importe quoi d’autre. Mais sans Suze, il n’aurait pas écrit de nombreuses chansons et elle l’a incité à chanter ses propres morceaux plutôt que des airs folk connus. Ils vivaient ensemble dans Greenwich Village qui était un concentré de créativité et de changements.

Comment avez-vous procédé pour investir ce personnage?

Pour moi, il s’agit toujours de trouver la vérité. On peut toujours apprendre les faits mais lorsqu’on se trouve sur le tournage, le scénario devient votre Bible et d’une certaine façon, vous devez oublier ce que vous avez appris pour montrer votre vulnérabilité et votre sensibilité et jouer le rôle. Alors, bien sûr, je désirais que ce soit le plus authentique possible. Et cela m’a beaucoup aidée d’être environnée d’autant de musique. Je savais que la scène de la séparation compterait et James Mangold, le réalisateur, a ajouté un élément, une clôture sur le quai d’embarquement d’un ferry, qui ne se trouvait pas dans le scénario, ce qui est une belle métaphore. Et c’est un moment doux-amer, car Suze/Sylvie comme Bob savent chacun qu’ils doivent se séparer pour poursuivre leur propre chemin.

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Timothée est la première personne à qui j’ai envoyé un message quand j’ai su que je ferais partie du lm. Nous avions déjà travaillé ensemble, (Ndlr : dans A Rainy Day in New York, de Woody Allen, en 2019), depuis nous sommes toujours restés en contact et sommes amis. Et comme je connaissais Timothée bien avant qu’il ne devienne une star, j’y vois un parallèle avec Suze/Sylvie qui connaissait Bob Dylan avant qu’il n’atteigne la consécration. Et c’est toujours agréable de travailler avec un ami parce que cela vous met en con ance. Quand on est ensemble, on s’amuse comme des fous. Et ce lien chaleureux qui nous lie nous permet d’apporter de l’énergie et de la chaleur humaine sur le tournage.

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�e �lm relate les d��uts d�u� �eu�e artiste� �ous�m�me ave� comme�c� votre carri�re � l���e de deu� a�s� Techniquement, oui. Je jouais ma petite sœur dans des scènes de flashbacks. En fait, ce que je préfère dans A Complete Unknown, c’est de voir comment Bob Dylan a fait ses choix artistiques. Et refuser d’être cantonné dans un certain genre musical. Et cela me convainc de toujours suivre mon intuition. J’aime pouvoir surprendre le public comme me surprendre moimême. Je ne crains pas de me challenger. Je n’aimerais pas être cataloguée dans un certain genre de lms.

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“ Quand on est ensemble, on s’amuse comme des fous ”

Elle Fanning

L’une des choses les plus fondamentales est de tourner avec de grands réalisateurs. Et qu’il y ait une bonne histoire. J’ai eu beaucoup de chance très tôt dans ma carrière. Parce que lorsqu’on est très jeune, on ne choisit pas ses rôles. À sept ans, je passais des auditions. Et les rôles que j’ai décrochés étaient dans des lms dirigés par de grands réalisateurs comme David Fincher et So a Coppola. Je n’ai pas étudié la comédie dans une école ou une académie. J’ai appris mon métier sur le tas. Et j’ai absorbé tout ce que je pouvais comme une éponge. Et d’une certaine façon, c’était une chance de pouvoir le faire. À onze ans, j’ai passé une audition pour un film de Sofia Coppola, (Ndlr : Somewhere en 2010) et elle m’a choisie. Aujourd’hui, je suis dans une autre sphère et je peux choisir ce que je veux jouer et avec qui. Et j’ai commencé à produire mes propres projets. J’ai une liste des gens avec qui je souhaite collaborer.

Timothée Chalamet

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Absolument. Ce n’est pas un portrait exhaustif et dé nitif mais une interprétation de ce qu’il était durant la période de 1961 à 1965. C’est presque une fable sur laquelle le réalisateur a posé un regard affirmé. Les images de Dylan dans les années 64-65 sont nombreuses sur Internet et c’est formidable. Elles m’ont énormément aidé dans mon jeu.

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J’ai tout considéré en même temps. La chose géniale quand on interprète un personnage aussi insaisissable que Bob

“ C’est important de croire en quelque chose de vrai dans ce que l’on fait ”

Timothée Chalamet

Dylan est de découvrir peu de documents provenant d’images d’actualité ou de radios sur ces premières années à New York. J’ai visionné No Direction Home un documentaire sur Dylan de Martin Scorsese, Don’t Look Back, le documentaire de Pennebaker sur sa tournée en Grande-Bretagne mais aussi des biographies. Le plus important fut sa musique qui est magni que et retranscrit son romantisme, ses moments intimes, son actualité avec un point de vue fabuleux. J’ai eu cinq ans et demi pour me préparer à ce lm. Et j’ai l’impression que le temps que j’ai passé à incarner Dylan ne correspond pas à la moitié du chemin que j’ai parcouru pour découvrir qui il était dans ses jeunes années. Et il y a encore tant de choses que je découvre et apprend encore à son sujet. Mais sur la période décrite dans le lm, de 1961 à 1965, il n’y a pas une pierre que je n’ai pas retournée.

Quelle est la chanson de Dylan qui vous parle le plus?

Precious Angel.

A-t-il été ardu d’apprendre à incarner Bob Dylan durant autant d’années et à préserver sa gestuelle? Et comment vous sentez-vous à quelques �������� �� �� ������ �� ����

C’est un soulagement physique de savoir que le public va découvrir le lm. Ce n’est plus entre mes mains. En raison de la pandémie et de la grève des acteurs à Hollywood, ce projet a été retardé. J’en étais venu à penser qu’une force de l’univers empêchait ce film d’être réalisé. Et finalement, nous avons eu la chance de le tourner. Et qu’il puisse être vu dans le monde est autant un soulagement qu’un honneur. C’est un honneur de servir humblement de pont entre cet artiste incroyable qui a impacté plusieurs générations et nous. Dylan est

Américain mais il a touché le monde entier par son talent et ses textes.

Qu’est-ce qui était plus challengeant pour vous: jouer de la guitare ou de l’harmonica? Et en tant qu’acteur, qu’avez-vous appris sur vous-même durant ce processus ?

Je n’ai pas spécialement vécu cela comme un dé . Dès le premier jour de tournage, je me sentais dans les souliers de ce jeune artiste. Je peux vous dire ce que j’ai appris mais j’ai envie de reprendre les mots de Dylan dans le documentaire Don’t Look Back : « Je suis passé au travers des événements ».

Je suppose que vous pouvez vous trouver un point commun entre votre personnage dans Dune et Dylan qui

Qu’est-ce qui était le plus fascinant à montrer à l’écran?

Ce qu’il y a de commun entre Dune et Bob Dylan, c’est que leurs histoires ont été écrites dans les années 60. À une époque où les gens se sont ouverts sur le plan culturel et spirituel. Et je peux relier ces deux rôles même si moi, je n’ai ni un profil de personnage de science- ction ni un pro l de compositeur de chansons.

�������� ��� ����� ����� �� �� ��� culture vous a-t-il permis de repenser votre attitude à cet égard?

Oui et non parce que les époques sont fondamentalement di érentes. D’une certaine façon, les sixties permettaient aux artistes plus d’espace de liberté mais posaient aussi des limitations. Ce qui vaut aussi aujourd’hui. Mais c’est important de croire en quelque chose de vrai dans ce que l’on fait.

Seriez-vous prêt à vous produire à Coachella?

Quelle idée fascinante ! Je peux déjà imaginer l’a che.

A Complete Unknown(Un parfait inconnu), de James Mangold, avec aussi Edward Norton et ������

1. Elle Fanning a commencé sa carrière à un très jeune âge. Aujourd’hui, elle peut choisir ses films. 2. Timothée Chalamet chante et joue de la guitare, il serait partant pour se produire à Coachella.

Tapis rouge pour les actrices de plus de 60 ans

PHÉNOMÈNE Il s’est passé une révolution de velours lors de la dernière Mostra de Venise: on n’en avait que pour les actrices ayant dépassé la soixantaine ou presque. D’Isabelle Huppert à Nicole Kidman, elles réussissent à décrocher les meilleures places comme les plus beaux rôles dans une industrie du cinéma qui ne leur faisait pas de cadeau jusque-là. Décryptage.

L’édition 2024 de la Mostra de Venise restera dans les mémoires, en tout cas, dans celles des femmes et des actrices. Avec une Présidente du Jury comme Isabelle Huppert, 71 ans -qui a été aussi célébrée au Prix Lumière à Lyon, à l’automne, et a dansé sur l’air de Nuit de folie-  la voie pour ses consœurs s’est avérée totalement « open ». Alors que Demi Moore, 62 ans, avait au Festival de Cannes contribué avec The Substance, de Coralie Fargeat, à aborder le thème de la diabolisation de la vieillesse dans le showbiz, Huppert et son jury vénitien ont attribué le Prix de la meilleure actrice à Nicole Kidman, 57 ans, pour son rôle dans Babygirl. Ce film, de Halina Reijn, relate la passion torride entre une femme mariée, mère et CEO d’un groupe comparable à Amazon, avec un jeune stagiaire qui va lui faire vivre tous ses fantasmes et instiller un peu de doute dans sa relation au pouvoir. Le lm ne porte pas de jugement moral sur les personnages et leur lien trouble, ce qui est aussi nouveau. Plus tôt, en 2024, on avait vu May December, avec une Julianne Moore, 64 ans, en ex-criminelle pédophile, entretenir une

embarrassante histoire d’amour avec l’homme qu’elle avait séduit lorsqu’il avait douze ans et elle, vingt-trois ans de plus. Même si très nuancé, le film laisse l’impression que la femme plus vieille, dans cette relation, est fort dérangée. Dans Babygirl, Kidman ne l’est pas, elle est juste inassouvie sexuellement…

LES FEMMES MONTENT AU FRONT

À la Mostra, Julianne Moore faisait, cette fois, équipe avec Tilda Swinton, 64 ans, pour défendre The Room Next Door de Pedro Almodovar. Le jury d’Isabelle Huppert a choisi de décerner au premier long métrage en anglais du réalisateur espagnol le Lion d’or de la compétition officielle. Dans ce drame, une autrice, Julianne Moore, est appelée par une ancienne amie, Tilda Swinton, pour • • •

Çi-dessus Nicole Kidman consacrée par la Mostra de Venise.

Çi-contre Isabelle Huppert, égérie Balenciaga, mais surtout sublime Présidente du jury de la Mostra.

• • • l’accompagner dans ses derniers jours. Film sur la n de vie, le choix que l’on fait face à la mort inéluctable et à la maladie incurable mais aussi film sur la sororité, The Room Next Door est brillamment porté par ces actrices au jeu subtil. Et il en faut de la subtilité pour aborder des thèmes aussi humains. Récemment, l’actrice française Camille Cottin, 46 ans, nous expliquait comment les Huppert, Moore ou Swinton l’inspiraient autant si pas plus qu’Audrey Hepburn ou Claudia Cardinale autrefois. « Aujourd’hui, il y a une consécration des actrices ayant atteint ou dépassé la soixantaine. À Venise, où nous présentions Trois Amies, il y avait Tilda Swinton, Julianne Moore, Cate Blanchett, Isabelle Huppert, Sigourney Weaver. Elles sont à l’acmé de leur trajet artistique. C’est très inspirant. »

À quoi attribue-t-elle ce changement ?

« À elles, parce qu’elles se battent au quotidien et les Américaines en particulier. Sigourney Weaver m’expliquait que, -même si Alien avait été un carton au box-office et fait d’elle une actrice de premier plan portant un film de science-fiction- , lorsqu’elle se retrouvait ensuite à la table de nanciers pour parler d’autres projets, il y avait un mur en face d’elle. Personne n’était content, dans ce boys club, qu’elle soit assise à la table des décideurs. Cela a été, pour elle, un combat perpétuel. Et Nicole Kidman comme Reese Witherspoon ont monté leur boîte de production pour que les choses changent. Ce sont des femmes qui sont sur le front pour que les choses avancent. »

LE DERNIER TABOU

Il y a quelques temps, Charlotte Rampling, 78 ans, nous confiait que les meilleurs rôles pour les actrices plus âgées, « c’est Meryl qui les prend ». Comprenez Meryl Streep, 75 ans, la recordwoman des nominations aux Oscars. Une super championne en soi. 2025 la verra sur grand écran dans la suite de Le Diable s’habille en Prada qu’on espère aussi délicieuse que l’œuvre initiale. Mais depuis ces con dences de Rampling, on sent bien que la révolution de velours est en marche. Et qu’il n’y a plus seulement Meryl à l’avant-poste pour les meilleurs rôles dans le cinéma mondial.

Les plateformes de streaming ont permis à Meryl comme à d’autres comédiennes de se faire valoir dans des séries à succès. On pense notamment à

Naomi Watts, 56 ans, Jessica Lange, 75 ans, Susan Sarandon, 78 ans et Catherine Zeta-Jones, 55 ans, dans la série Feud retraçant les histoires du Hollywood d’autrefois. Récemment, sur son Instagram, Naomi Watts évoquait ouvertement son passage peu facile à la ménopause. Un thème dont elle a fait un livre, Dare I Say It, sorti aux États-Unis en ce début 2025. Parler de la ménopause quand on est une actrice n’est plus tabou, voilà le message.

QUELLE LIMITE D’ÂGE?

On ne devrait donc plus vivre ces moments dérangeants comme celui où, en interview-table ronde, avec Michelle Pfeiffer, 66 ans aujourd’hui, un journaliste homme lui demandait : « L’âge de la cinquantaine ne vous fait pas peur ? ». Elle avait alors 49 ans, et comme nous étions assises côte à côte, elle et moi, nous avons senti en même temps le même malaise (et un peu la rage, il faut le dire). C’est terminé cette malédiction diabolique de l’âge chez les femmes actrices. Et c’est surtout elles-mêmes qu’elles peuvent remercier. Oui, et quelques réalisatrices et réalisateurs aussi. Pour le public, si le lm est bon, voire génial, il ira les voir en salles ou sur les plateformes. La date de péremption en matière d’âge n’a (presque) plus cours. En tout cas, on est sur le bon chemin.

The Room Next Door de Pedro Almodovar et Babygirl

1. Dans Babygirl, Nicole Kidman joue la passion torride avec un jeune homme.

2. Julianne Moore, toujours subtile dans ses interprétations.

�. Tilda Swinton dans The Room Next Door d’Almodovar.

Directeur : David Michels

Santoliquido

Frédéric Clou, Marie-Hélène Remacle

Réal Siellez et Yves Claessens

Mise en scène : Sandra Raco

Scénographie : Sofia Dilinos

Costumes : Sophie Malacord

Lumières : Félicien Van Kriekinge

Du 12 février au 9 mars 2025

Giuseppe

“ Boy Sober ” : la détox masculine comme mantra

SOCIÉTÉ Ce serait le graal pour upgrader sa santé mentale et s’épanouir. Mettre sa vie amoureuse et sexuelle en mode pause, à la façon d’un sevrage, pour se concentrer sur soi-même. À la clé, refuser de faire du couple un bien de consommation parmi d’autres et ne pas bâcler la notion d’âme sœur.

C’est la comédienne et humoriste américaine Hope Woodard qui avait lancé le mouvement sur TikTok avec sa résolution pour l’année 2024 : une détox masculine complète pour contrer un « dating burn out », épuisement relationnel généré par un trop-plein de rencontres 2.0, boosté par la déconcertante facilité de matcher en ligne, pour des relations le plus souvent sans lendemain, parfois à la chaîne et potentiellement toxiques. Sorte de lassitude mentale qui a convaincu l’Américaine, devenue le porte-drapeau du mouvement, de privilégier le célibat aux relations inabouties, ennuyeuses ou décevantes et de reprendre le contrôle de ce ux émotionnel grâce à un break salutaire. Une vidéo devenue virale et un parti pris notamment plébiscité par la génération Z, dont de nombreuses trentenaires, qui aspirent à une vraie pause et osent s’a ranchir des codes d’une société encore très patriarcale et hétéronormée. Ou comment dépoussiérer le concept de « vieille fille » le temps d’une trêve, au profit d’un épanouissement personnel nécessaire à la construction de soi. De quoi faire pâlir tous les Valentins à l’approche du 14 février, face à ces femmes prioritairement férues de quête de sens et éventuellement, à plus ou moins long terme, d’un Roméo à la hauteur, si affinités. Une génération qui serait l’une des premières à exister par elle-même et non par le prisme des hommes, rappelle notamment Hope Woodard dans sa fameuse vidéo qui a fait le buzz au point de créer une véritable tendance. Elle y donne d’ailleurs les règles à suivre pour un « Boy Sober » réussi : « pas d’applications de rencontres, pas de rendez-vous, pas d’ex, pas de « situationship » et pas de câlins ni de bisous ». Le hashtag Boy Sober a accumulé des millions de vues et encourage à un sevrage des hommes pour s’o rir une période de ré exion, ne plus être envisagée comme « la copine de » ou « la femme de », mais comme un être à part entière, autonome et libre de vivre à travers ellemême et non à travers le regard ou les attentes d’un homme, dans le respect de soi et avec bienveillance.

UNE PHILOSOPHIE QUI S’INSCRIT AUSSI DANS L’ÈRE POST COVID, BOOSTÉE PAR UN ÉPUISEMENT DIGITAL DES RELATIONS À DISTANCE, LES APPLIS DE RENCONTRES AYANT DE MOINS EN MOINS LA COTE. Si Match Group, propriétaire du leader mondial Tinder, a enregistré une baisse de 8 % des abonnés payants en 2023, ses applis rivales confirment le phénomène. « La pandémie a rendu mes relations virtuelles compulsives, ça s’est ensuite traduit dans le réel. On teste, on jette, on zappe… Toute rencontre, qu’elle soit à distance ou non, devient terriblement banale, répétitive. J’avais l’impression de faire du shopping amoureux en ligne. Quand j’ai vu la vidéo de Hope Woodard, j’ai eu un déclic : moi non plus, je n’avais jamais pris le temps d’être un peu seule avec moi-même. Dès que je n’étais pas engagée dans un flirt ou une relation plus sérieuse, j’avais constamment quelqu’un en tête,

“Cet élargissement des possibles, comme avec le mouvement du “ Boy Sober ”, est plutôt réjouissant, tant qu’on n’en fait pas une nouvelle norme sociale, comme l’a été mai 68.”

Anne-Françoise Meulemans, médecin généraliste et psychothérapeute •

me projetant dans une nouvelle aventure sans même imaginer qu’il n’y a rien de mal à être en solo pendant un temps. J’ai décidé de faire une grande détox, à la façon du Dry January, mais en mode sobriété masculine… Et ça me fait un bien fou ! », con e Mathilde, 33 ans. Un choix que la médecin et psychothérapeute Anne-Françoise Meulemans voit comme un signe positif du parcours des femmes sur leur place dans le couple et le rapport à la sexualité qu’elles souhaitent. « Il faut voir  le « Boy Sober » comme une étape, une exploration, une autorisation que les femmes se donnent à vivre sans homme. Et je pense que toutes ces autorisations, comme d’autres, acquises au long de ces années, redé nissent la femme au plus près de ses désirs. Tout le monde est gagnant, y compris les hommes. Ceux-ci vont certainement manifester, au l des années, des aspirations parfois inattendues dans leur propre émancipation, en-dehors d’un cadre patriarcal. C’est ce que j’ose rêver », explique la spécialiste. « Pratiquer » le célibat permettrait en tout cas aux adeptes du mouvement de retrouver un certain bien-être et équilibre émotionnel et de remettre les compteurs à zéro, sorte de grand reset pour prendre le recul et le temps de mieux savoir ce qu’elles veulent ou non, concernant les relations amoureuses et/ou sexuelles. « Ça m’a permis de faire un vrai bilan, c’est très constructif. Se poser quelques mois m’a fait du bien sur le plan mental, je me suis désencombrée des injonctions sur le couple ou même sur un simple crush. Être sans cesse en quête d’un rencard, enchaîner des relations qui n’ont pas vraiment de sens, être parfois malmenée par des garçons qui cherchent davantage une liaison éphémère qu’une histoire profonde, chercher en ligne plutôt que dans le réel pour gagner du temps et multiplier les possibilités de choisir et de tomber sur le bon... J’étais épuisée, sur le plan moral. J’ai dit stop et me suis comme désintoxiquée pendant plus d’un an. J’ai accepté un premier rendez-vous il y a deux mois avec Charlie, rencontré à une soirée et non sur une appli. J’avance à mon rythme, sans m’enfermer dans une relation de pouvoir. C’est une vraie victoire », raconte Edwige, 36 ans.

LE « BOY SOBER », MOUVEMENT FÉMINISTE JUGÉ RADICAL PAR CERTAINS, SERAIT AVANT TOUT UNE CONSÉQUENCE DIRECTE DE LA «DATING FATIGUE», ÉPUISEMENT 2.0 DÛ À UNE LASSITUDE DU SUPERFICIEL. Une overdose essentiellement numérique, comme celle qu’a connue Edwige, qui pousse à faire la part des choses entre flirts, crush, sex dates, faux profils, swipes à gogo et ghostings. Cela ne signi e pas que les partisanes de la sobriété masculine veulent en nir avec les hommes, mais bien avec les applis de rencontres et une certaine surcons-

ommation addictive dans ce grand fourre-tout émotionnel générateur de déceptions en cascade. Prendre du temps pour soi et celui, nécessaire, pour se projeter autrement dans une relation qui fait sens et que l’on ne trouve pas à coups de clics et de likes, le virtuel ayant de moins en moins la cote et ayant redé ni les codes de la séduction, du désir et de la magie des premières fois. 86 % des utilisateurs s’estiment d’ailleurs insatisfaits par les applis de rencontres(1), parfois sources de nuisances réelles sur la santé mentale, alors qu’elles étaient perçues comme le graal lors de leur création. « On couche trop rapidement, on passe d’un date à un autre sans aucun état d’âme et sans devoir faire beaucoup d’e orts, on jette ou on se fait jeter sans y mettre aucune forme, on continue à chercher au cas où on pourrait trouver mieux… À terme, c’est épuisant et malsain, c’est une vraie charge mentale en soi, ça prend une place inouïe au quotidien et nalement, on ne vit que par procuration. Ma détox masculine m’a ouvert les yeux à la fois sur ma propre personne, que j’ai appris à mieux connaître et écouter, et sur le type de relation que j’aimerais vraiment. Je ne souhaite plus vivre pour et par un homme. Il en va de même pour la sexualité : je veux être à l’écoute de mes propres désirs et non être celle qui fait systématiquement plaisir », explique Chiara, 32 ans. Marine, 41 ans, con e qu’elle a vécu 20 ans en fonction des hommes de sa vie. « Si je ne m’étais pas autorisé une vraie pause après ma dernière relation, je serais retombée dans ce schéma, d’autant plus avec les applis, qui permettent de tester de nouvelles rencontres à la chaîne. Même inconsciemment, nous sommes encore nombreuses à vouloir correspondre à ce que les hommes souhaitent, quel que soit le domaine. Être pleinement moi-même, c’est ce que m’a permis mon sevrage relationnel. Aujourd’hui, je suis plus épanouie que jamais et mon nouvel amoureux ne ressemble en rien aux autres, l’harmonie est réelle et pour moi, c’est vraiment une découverte ». Une forme de liberté acquise pour les unes, ou retrouvée pour les autres, qui permet avant tout d’être soi. « Mai 68 a donné l’illusion aux femmes que l’évolution de la sexualité correspondait à leurs attentes, alors qu’il s’agissait encore une fois de répondre au fantasme masculin. Depuis, elles se positionnent par rapport aux préjugés misogynes qu’elles ont plus que bien intégrés, cette évolution est agrante depuis ces 50 dernières années. Cet élargissement des possibles, comme avec le mouvement du « Boy Sober », est plutôt réjouissant, tant qu’on n’en fait pas une nouvelle norme sociale, comme l’a été mai 68 », ajoute Anne-Françoise Meulemans. Quant à Hope Woodard, elle expliquait récemment avoir eu l’opportunité de « reprogrammer ses habitudes », en ayant visiblement terminé avec sa détox masculine. Une étape bénéfique pour certaines et un break qui redé nit la notion de célibat, en passe de devenir un statut davantage banalisé, plutôt qu’un tabou sociétal. De quoi ré échir quand l’on sait qu’un Belge sur deux sera célibataire en 2060(2). Reste à savoir si ce sera par choix…

(1) Enquête YouGov pour Once 2020

(2) Chiffres du Bureau du Plan

Joey King, la singularité stylée

RENCONTRE À vingt-cinq ans, la Californienne s’est imposée aisément dans des registres variés. Adolescente amoureuse dans The Kissing Booth, résistante juive polonaise dans We Were the Lucky Ones, ou encore ado subissant l’emprise toxique de sa mère dans The Act.

Aujourd’hui, Joey King ne se contente plus de briller devant la caméra : elle s’a rme aussi en tant que productrice.

Tôt le matin, au lendemain d’une soirée glamour au Château Marmont, où elle a reçu le prestigieux prix WIF, Women in Film, Max Mara Face of the Future, Joey King m’accueille avec une énergie débordante et un sourire désarmant. Nous ne partageons ni le même lieu ni le même fuseau horaire –elle est à Los Angeles, moi à Bruxelles – mais sa personnalité lumineuse et son charme naturel traversent l’écran. Très vite, elle dévoile ce qui la fait vibrer : raconter des histoires qui ont du sens, s’a rmer dans une industrie exigeante et cultiver un style aussi singulier qu’authentique.  • • •

«Ma famille m’a toujours encouragée à être moi-même et à porter ce que je voulais, que cela paraisse fou ou non.»

Blazer Olimpia de Max Mara.
“ Max Mara célèbre la silhouette des femmes sous toutes leurs formes et tailles, peu de marques peuvent le faire. ”

«Que j’aille à la poste ou à un grand événement, Max Mara me met toujours en confiance. »

Robe en coton et escarpins Max Mara.

bien avant d’arriver sur un plateau. J’ai toujours été reconnaissante de faire ce que je fais, mais produire m’a rendue encore plus consciente de cette chance. »

Dans cet univers, Joey King s’inspire de figures féminines fortes, comme Patricia Arquette. « Patricia est une personne que je respecte énormément, tant pour son talent d’actrice que pour sa personnalité. Travailler avec elle sur The Act a été une expérience incroyable. » Défendant avec conviction la place de la femme dans le cinéma, elle ajoute : « J’ai hâte de multiplier les collaborations avec des réalisatrices, que ce soit devant ou derrière la caméra. »

LA MODE COMME OUTIL D’EXPRESSION

Pour Joey King, la mode a toujours été essentielle. « Elle a un pouvoir immense : celui d’in uencer non seulement l’allure, mais aussi la confiance et même la découverte de soi », a rme-t-elle. Très jeune, elle est encouragée à exprimer son style. « Ma famille m’a toujours poussée à être moi-même et à porter ce que je voulais, même si ça semblait étrange. Cette liberté comptait énormément pour moi. Ma mère, en particulier, m’a donné la con ance d’oser, de prendre des risques et de tenter des choses audacieuses. Cette leçon m’accompagne précieusement à l’âge adulte. »

Ces dernières années, sa relation à la mode s’est affinée. « Aujourd’hui, je privilégie la qualité à la quantité, et je porte une attention particulière aux matières. » Parmi ses marques de prédilection, Max Mara se distingue. « Max Mara célèbre la silhouette féminine sous toutes ses formes et tailles, ce que peu de maisons réussissent à faire », souligne-t-elle.

Sans surprise, Joey King cite le légendaire manteau en laine 101801, dessiné par Anne-Marie Beretta en 1981, comme son favori. « Chez Max Mara, ils maîtrisent l’art de créer des manteaux. Leur structure est impeccable et transforme instantanément une tenue. » L’équilibre parfait entre élégance intemporelle et réelle portabilité fait de Max Mara l’une de ses marques de prédilection. « Que ce soit pour aller à la poste ou assister à un grand événement, Max Mara me donne toujours une bonne dose de con ance en moi. »

TOUJOURS SUIVRE SON INTUITION

Qu’est-ce qui détermine ses choix de rôles ? Pour Joey King, tout repose sur l’instinct. « Je me e à mon intuition dès que je lis un scénario. Qu’il s’agisse d’un drame, d’une comédie ou d’un lm d’horreur, ce qui m’importe, c’est d’insu er une personnalité à mes rôles. »

Valeur sûre de l’industrie cinématographique depuis plusieurs années, Joey King a récemment élargi son horizon en devenant productrice. « Je joue depuis l’âge de 4 ans, mais produire, c’est un tout autre métier », confie-t-elle. « Cela m’a ouvert les yeux sur l’immense travail qui précède le tournage,

Bien qu’elle affirme ne pas se préoccuper de l’héritage qu’elle laissera, Joey King poursuit néanmoins un objectif clair. « Ce que je sais, c’est que je veux continuer à travailler et construire une carrière longue et solide. On me demande souvent quelle sera la prochaine étape, mais, honnêtement, je n’y pense pas trop. Je préfère savourer chaque moment de ma carrière et la faire durer aussi longtemps que possible. »

Avec plusieurs projets en préparation au sein de sa société de production, Joey King aborde l’avenir avec enthousiasme. « Après une année intense et riche en sorties, je suis prête à relever de nouveaux dé s, en sortant peut-être un peu de ma zone de confort. J’ai hâte de voir ce que 2025 me réserve. »

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Des prix qui ont tout compris à la vie

Cher

La flamboyante

STORY Elle est l’une des pop stars les plus fascinantes du show-business américain. À plus de 70 ans, la chanteuse et comédienne est aussi l’une des rares artistes de sa génération à avoir gagné sa place dans le cœur d’une jeunesse qui n’en finit pas de rendre hommage à l’aura et au panache de cette reine du glam.

Àsa mère qui lui conseillait, quand elle était jeune, « de s’installer et d’épouser un homme riche », elle lui rétorqua un jour : « Maman, JE suis un homme riche ! » Cher, nom de scène de Cherilyn Sarkisian LaPiere, rapporte avec malice, l’air crâne, cette anecdote lors d’une interview télé de 1995, et poursuit : « L’expérience que j’ai des hommes est géniale parce que je les choisis […] Mais je n’ai pas besoin d’eux. » Voilà qui résume bien le panache et la drôlerie d’une chanteuse/comédienne qui, sa vie durant, semble s’être foutue des diktats et formatages, tout en faisant corps avec toutes les époques, toutes les musiques, du folk à la dance en passant par le disco, et en amassant des millions. Cher, 78 ans aujourd’hui, sort le premier tome de son autobiographie (1), l’occasion de se pencher, plus que sur un « homme riche », sur une icône qui a rebattu les cartes du féminin et du « bon goût », une queen du kitsch et une idole gay, « une gure toujours hypra, toujours post-, toujours trop » comme la quali e Zoé Sfez, productrice de l’excellente émission La Série musicale sur France Culture, et toujours plus culte : Olivier Rousteing, directeur artistique de Balmain, la tient pour muse et lui a fait clôturer son dé lé printemps-été 2023, tandis que Zendaya, mégastar de la GenZ, lui rendait hommage en octobre dernier lors d’un raout musical en portant l’une de ses robes iconiques, tout en scintillements et peau dévoilée.

L’AUTEUR DE CETTE ROBE, comme de la plupart des tenues de la diva depuis ses débuts, celui qui a co-façonné, en somme, son abracadabrance, c’est le maître ès-falbalas Bob Mackie (2) Toujours actif depuis son studio de Los Angeles, le styliste de 84 ans se remémore pour nous sa rencontre avec sa plus dèle cliente. Nous sommes en 1965 sur le plateau du Carol Burnett Show, programme de sketches et chansons, dont Mackie est le costumier. Cher, en ce temps-là, officie en duo avec son mari Sonny, avec pour répertoire des airs d’obédience yéyéfolk qui ont leur petit succès, alors Burnett invite le jeune couple dans son émission pour rafraîchir l’audience. « Arrive cette adorable jeune lle, dans le style d’Audrey Hepburn avec ses longs cheveux tressés et sa robe d’été d’un jaune éclatant, mais qui ne ressemblait à personne. Elle était comme tirée d’un tableau de Modigliani, ou comme une impératrice exotique. Quelle superbe, à même pas 19 ans ! » Cher, elle, tombe en pâmoison devant une robe à perles sur laquelle Bob travaille : « Quand j’en aurai les moyens, j’en voudrai une comme ça », lance-t-elle au couturier qui lui rétorque « quand tu veux ». Coup de foudre stylistique entre ces deux-là.

S’ensuivront pour Cher des looks carnavalesques, cocasses, ultra-sexy, à l’image, sommet de leur collaboration, de cette robe à plumes transparente au possible que Cher portait au bal du Met en 1975, « et qui a fait tellement de bruit qu’elle était en couverture de tous les journaux le lendemain, dont le Time

Entre le styliste américain Bob Mackie et Cher, le coup de foudre professionnel fut immédiat. Il lui a créé, dès le début de sa carrière, la plupart de ses tenues. Ici, le 9avril Californie.

Magazine : scandale dans certains États du Sud, où l’on refusait que soit placardée cette une ! », s’en amuse encore le styliste. Une Californienne libre de son corps qui rabroue les conservatismes – elle se prononcera toujours, d’ailleurs, pour les démocrates – voilà ce que la Cher des 70’s incarne. Une femme indépendante et conquérante, aussi, qui s’affranchit de son Sonny dès 1974 et qui se grime en Cléopâtre en chantant Ain’t Nobody’s Business If I Do – reprise de Billie Holiday traduisible par « ce que je fais ne regarde personne » – véhiculant alors l’image « à la fois d’une reine, d’une femme fatale, d’une sorcière, d’une magicienne », décrypte le professeur Michel Briand, spécialiste en questions de genre et pop culture. Ce qui n’est pas sans poser question, aujourd’hui, en termes d’appropriation culturelle : voilà donc une Américaine puissante déguisée en Africaine, toute reine que Cléopâtre ait

été ? Une Américaine, toutefois, qui a des origines cherokees par sa mère. « Alors moi, ce qui me marque le plus, c’est quand elle porte cette coi e indienne (en 1979, ndlr), une manière tellement chiadée de se réapproprier ses racines aborigènes », admire Maëva Trioux, alias La Briochée, gure de la saison 1 de Drag Race et « créature chantante » du cabaret Madame Arthur, où elle a donné en décembre dernier un show (3) dédié à Cher. Car chez les drag-queens, Cher fait gure de sainte patronne, au point que dans RuPaul’s Drag Race, l’émission historique américaine qui s’est franchisée dans le monde entier, performer Cher et lui rendre hommage est un classique. « Elle est la première femme à avoir fait du drag sans le savoir ! rigole Trioux. C’est elle, par exemple, qui a mis au goût du jour, sur scène, la pratique du “reveal”, à savoir porter un grand vêtement qui vous cache, puis hop, tomber la veste et faire apparaître autre chose

en dessous. Et puis franchement, qui, à part Cher et les dragqueens, change 17 fois de costume et de perruque par spectacle ? » En cela, chez les penseurs, Cher s’est érigée en parangon du « camp », ce style théorisé par Susan Sontag dans les années 60 (4), dont l’étymologie vient du français « camper », soit « prendre la pose ». Un style qui a pour grammaire l’excès, qui subvertit les normes et qui dé nirait aussi bien, selon l’essayiste américaine, les gures d’Oscar Wilde ou de Greta Garbo, les opéras drama à souhait de Vincenzo Bellini ou le héros de comics tout en muscles Flash Gordon. Cher ? « Elle est “camp” par la surabondance, l’extrême théâtralisation qui la caractérisent, énonce Briand, mais aussi par ce mélange d’origines arméniennes du côté de son père, native-american du côté de sa mère, donc par son identité pas fixe, hybride, qui en plus s’approprie des masques et déguisements. » Et Sfez de compléter : « Tout ce qu’on lui a reproché, dans ce monde du divertissement alors très blanc et très lisse, à elle la fille qu’on disait trop

bizarre, trop grande, trop brune, trop maigre, trop sexualisée, à la voix trop masculine, Cher le surjoue, le multiplie par dix et semble dire au monde : “Je suis précisément ce que vous trouvez ridicule et c’est en ça que c’est ma force”. »

ON POURRAIT CROIRE ALORS, QUAND L’INDUSTRIE DU CINÉMA LUI MET LE GRAPPIN DESSUS dans les années 80, que Cher abraserait ses contours, voire qu’elle s’édulcorerait. Mackie se souvient d’une réunion entre producteurs et scénaristes, à laquelle il assiste, et où ces messieurs se demandent « ce que cette lle au look “si di érent” pourrait bien jouer. Alors je leur ai dit que Cher, qui aurait pu passer pour moyen-orientale, hispanique, amérindienne – il y avait déjà su samment de blondes platines à Hollywood – pourrait incarner n’importe qui et qu’elle en serait toujours splendide ! Pourquoi pas Olive, la femme de Popeye ? Pourquoi pas Élisabeth Ire ? » Ni l’une ni l’autre cependant, Cher incarnera plutôt, fidèle à elle-même, des filles pas dans les clous, comme cette Rusty un peu toxico et mère d’un ado malade dans Mask (1985) ou cette Loretta, lle d’Italiens, qui s’amourache du frère de son fiancé dans Éclair de lune (1987), tout cela joué génialement, dans une veine économe en sourires et riche en moues. Deux rôles qui lui vaudront respectivement, lauriers suprêmes, un Prix d’interprétation à Cannes pour le premier, un Golden Globe et un Oscar de la meilleure actrice pour le second. Et pourtant, le cinéma, pour elle, ne durera qu’un temps, certes faste, qui s’étiolera au cours de la décennie 90 : comme pour pléthore d’actrices, l’approche de la cinquantaine, pour Cher, rime avec raréfaction des rôles. Tel un phœnix, elle connaîtra bientôt, à 52 ans, le plus gros carton de sa carrière musicale avec Believe, hit absolu de 1998, puis album éponyme qui s’écoulera à plus de 10millions d’exemplaires. Dans l’histoire de la musique grand public, quand bien même Believe vous ferait l’e et d’une piètre soupe à la dance music, le tube est à marquer d’une pierre blanche : c’est la première fois que l’Auto-Tune, logiciel qui modifie la voix, est utilisé si largement. « Ses producteurs ne souhaitaient pas que l’effet soit si fort, nous apprend Sfez. C’est Cher elle-même qui a lutté pour que sa voix sonne si peu naturelle. Dès lors, qu’elle fasse du play-back ou pas, qu’elle ait une voix ou pas, on s’en fout, ça devient connexe, c’est l’aura de la diva qui prime sur la musique. »

“Elle est la première femme à avoir fait du drag sans le savoir ! Et puis franchement, qui, à part Cher et les drag-queens, change 17 fois de costume et de perruque par spectacle ? ”

Laquelle diva, à la voix si trafiquée, affiche un faciès qui ne l’est pas moins, mais qu’on pourrait voir encore comme une démonstration de puissance « camp » – et d’ailleurs, à rebours des schémas patriarcaux, notre Cher, cet « homme riche », a sillonné les dernières fashion weeks au bras de son boyfriend Alexander Edwards, de 40 ans son cadet. « J’adore le visage de Cher tel qu’il est aujourd’hui, clame Trioux, c’est une œuvre d’art, comme toute sa vie d’ailleurs, et c’est cette liberté dans tout ce qu’elle fait d’elle-même qui, je crois, nous inspire tant. » Au point que Cher et son imagerie, depuis les années 2010, irriguent et ventilent tous azimuts. Avant Balmain, c’est Marc Jacobs, en 2015, qui fait d’elle son égérie, tandis qu’elle co-crée pour Versace une collection de T-shirts en 2022. Avant Zendaya, c’est Kim Kardashian qui a revêtu ses tenues historiques. On peut aussi se demander si Lady Gaga, Peaches ou la phénoménale Chappell Roan se seraient permis leurs looks insensés si Cher n’avait pas ouvert la voie, ou si Charli XCX aurait poussé si loin l’Auto-Tune sans Believe comme précédent. Pointue comme mainstream, queer et super-hétéro à la fois, à la marge autant qu’incontournable, notre presque octogénaire ne serait-elle pas l’in uenceuse numéro1 de la pop culture ?

(1)Cher – L’Autobiographie, (2)À voir, le documentaire Bob Mackie: Naked Illusion. (3)Madame Arthur prie Cher. (4)Le Style Camp,

5. Cher et Michael Jackson avec les membres du groupe The Jackson Five, dans l’émission de variété Cher, à

6. Éclair de lune de Norman Jewison, pour lequel elle reçoit l’Oscar de la meilleure

7. Dans Les Sorcières d’Eastwick, de George Miller avec Jack Nicholson, Susan Sarandon et Michelle

1. Le duo Sonny & Cher, avec leurs personnalisées
2. Cher et ses enfants
3. Dua Lipa, Cher et Zendaya, qui porte une robe vintage en hommage à Cher, à la cérémonie d’intronisation of Fame, le
4. Sur scène au

Vivre après une naissance prématurée

PSYCHO Comment accueillir un bébé qui arrive quatre, six, voire seize semaines avant le terme ? Entre sidération, anxiété et culpabilité, des mères de prématurés nous racontent le désarroi émotionnel, les complications mais aussi les joies occasionnées par ces naissances à hauts risques, y compris pour les parents.

« Shéérazade est née à 26 semaines et un jour de grossesse. Depuis, elle se bat en réanimation, chaque seconde, pour vivre. Ma petite lle, pardon de n’avoir pu te garder plus longtemps dans mon ventre. Je t’en supplie, grandis, grandis et rentre avec nous. » Ces mots, ce sont ceux d’Amélie Challéat sur son compte Instagram  (1) le 17 octobre 2020. Elle a 36 ans. Partie en week-end à Lyon, elle est hospitalisée en urgence à 22 semaines de grossesse. Jamais elle n’aurait pensé que sa fille naîtrait là, très en avance. En Belgique, 10 % des bébés naissent trop tôt, et ce chi re ne cesse d’augmenter (2). « Quand ces parents se retrouvent subitement dans la salle d’accouchement, ils sont sidérés, dans une impuissance totale : une naissance prématurée est un traumatisme », rappelle la psychologue Myriam Dannay (3) , qui accompagne les familles et les bénévoles au sein de l’association SOS Préma  (4) . « J’ai eu une césarienne en urgence : je n’ai pas vu mon bébé,

emmené dans une salle à côté où ils l’ont réanimé. C’est le jour où j’ai eu le plus peur de ma vie : je ne savais pas si ma lle allait naître vivante ou morte, se souvient Amélie Challéat. Shéérazade pèse 880 grammes, porte une couche qui fait 5cm sur 5. C’est impressionnant. C’est Star Trek, il y a très peu de lumière, des machines partout, des écrans qui clignotent et des alarmes qui sonnent. Je ne comprenais rien à ce qu’on m’expliquait : j’étais en dissociation totale. »Elle est enceinte de 5 mois et demi et attend des jumelles. « J’ai mal au ventre et quelques petits saignements. On fonce au CHU de Caen. Dans la voiture, j’ai de grosses contractions. Le travail a commencé : c’est la sidération complète. » Les soignants, habitués à prendre en charge des bébés extrêmes prématurés, la rassurent. « Suzanne naît à 9 h 40 et pousse un mini-cri : elle est vivante ! • • •

Trois minutes après, c’est au tour d’Anouk. Elle rejoint sa sœur et mon mari en réa. On me dit qu’elles ont des capacités respiratoires et je me raccroche à ça : ce sont des “ warriors ” ! Anouk pèse 840 grammes et Suzanne 880. Les premiers jours, j’ai beaucoup de mal à aller les voir, ça me fait peur… Quatorze mois avant, j’ai eu une interruption médicale de grossesse, j’ai conscience que tout peut s’arrêter. »

COMMENT S’ATTACHER QUAND ON A SI PEUR QUE

TOUT PRENNE FIN ? Comment apprendre à s’aimer quand on n’était pas encore prêts à se rencontrer ?

Selon Myriam Dannay, « c’est difficile de créer du lien dans un premier temps. Et la culpabilité n’aide pas, la majorité des mamans se disent qu’elles ont failli. Il faut rassurer les parents : le lien avec leur bébé n’est pas inné, on le construit, et surtout l’instinct maternel n’existe pas ! Les mères ne le diront pas, mais elles sont déçues, car elles s’attendaient à un bébé à terme, tout jou u, avec des cheveux. Certaines disent avoir vu un oisillon ou une crevette. »

Les soignants ont un précieux rôle à jouer, en prenant soin du bébé, mais aussi de ses parents. Il faut faire équipe. Nathalie Ratynski (5), pédiatre au CHU de Toulouse, est formatrice NIDCAP – programme néonatal individualisé d’évaluation et de soins de développement : « Nous mettons en place des soins de développement individualisés. On modi e ainsi l’environnement du nouveau-né : on réduit les stimulations lumineuses, le bruit des alarmes au pro t des voix de ses parents, on protège son sommeil en adaptant les horaires des soins. Et surtout, on favorise l’allaitement et le peau à peau. Ce n’est pas un câlin pour faire plaisir aux parents, c’est vraiment un soin ! » Grâce à ce programme, les parents comprennent les réactions de leur nourrisson, apprennent à le connaître et à tisser le lien. « Les études ont montré une diminution des niveaux de stress et de douleur du bébé, un meilleur apprentissage de l’oralité et une diminution de la durée d’hospitalisation », con rme Nathalie Ratynski. Amélie dit être « entrée en connexion » avec son bébé lors du premier peau à peau. « Shéérazade est restée un mois et demi en réa. Son pronostic vital était engagé, on a vu notre lle partir sous nos yeux et revenir… La prématurité, ce n’est pas un jour après l’autre, mais une heure après l’autre : on est en permanence sur un l. » Ce qui l’aide à l’époque ? « Voir une psy, allaiter ma lle et raconter ce que je vis sur Instagram : je ne maîtrisais pas la survie de mon enfant, mais à travers le récit, je pouvais projeter une suite. »

SOPHIE A DÛ AFFRONTER DE MULTIPLES TEMPÊTES : « À 2 mois, Suzanne a eu une énorme complication digestive, elle a été opérée de nombreuses fois, son pronostic vital était engagé. » Au bout de trois mois, Anouk a pu quitter l’hôpital… mais sans sa sœur : un crève-cœur. « C’était très di cile d’être sur deux tableaux différents avec Anouk qui allait très bien

“ La prématurité, ce n’est pas un jour après l’autre, mais une heure après l’autre : on est en permanence sur un fil. ”

et Suzanne pour qui il y avait encore beaucoup d’inconnues. Notre chance ? Tout a été fait pour qu’on reste ensemble. Anouk avait son berceau dans la chambre de sa sœur : c’est devenu notre appart ! » La petite famille a ensuite rejoint l’hôpital Necker à Paris pour être formée à des soins spécifiques : Suzanne a un cathéter au thorax et ses parents lui administrent toutes les nuits des poches de nutriments. Un stress supplémentaire. Et puis, il y a toutes les questions qui tourbillonnent : mon enfant va-t-il réussir à marcher ? À parler ? Aura-t-il des séquelles ? « Aujourd’hui, on suit les enfants extrêmes prématurés et grands prématurés jusqu’à l’âge de 6-7 ans, car on sait que l’enfant né avant terme court plus de risques d’avoir des troubles des apprentissages », rappelle la pédiatre Nathalie Ratynski. La sortie de l’hôpital est un autre tournant. « C’est une immense joie, mais quand ils éteignent le scope, on se demande : “ Comment je vais savoir si mon bébé respire ? ” Grâce aux puéricultrices, on sait faire, mais n’empêche, on a peur », con e Amélie Challéat. « Je me suis sentie seule au monde », se souvient Charlotte Bouvard. En janvier2004, elle accouche de son ls à presque 7 mois de grossesse. De retour à la maison, ce qu’elle a vécu lui revient « comme un boomerang », elle décide d’agir : « J’ai fondé l’association SOS Préma, embauché une psy – Myriam – et on a créé une ligne d’écoute gratuite pour les familles . » C’était il y a vingt ans, et le téléphone sonne de plus en plus. Des questions administratives, médicales et des parents qui s’effondrent quand on leur demande comment ils vont, eux. Ainsi, des mois après une naissance prématurée, les parents peuvent développer des troubles du stress post-traumatique. « C’est assez fou, une semaine avant de fêter le premier anniversaire de Bastien, je me mettais à pleurer sans raison, je réentendais tous les bips, je sentais les odeurs de l’hôpital », raconte Marie, dont le fils est né à 33 semaines et deux jours, à la suite d’une prééclampsie sévère. Sophie, elle, a développé des troubles anxieux et une hypervigilance liés au parcours de Suzanne. « On

n’était pas loin du burn-out tant cette responsabilité était colossale. Je voyais le gros pétage de plombs arriver, mais on a eu de la chance : son cathéter a été enlevé à ce moment ! » Suzanne avait 2 ans et demi. « Il faut vraiment soutenir ces parents, car la prématurité a beaucoup d’e ets secondaires : de l’administratif, des frais, des divorces, des pertes d’emploi, parfois de la précarité », explique Charlotte Bouvard en pensant à ces parents désespérés qui vivent à des centaines de kilomètres de l’hôpital où est soigné leur enfant. « Leur présence est un médicament pour ces nouveau-nés, il faut donc équiper les services de néonatologie : acheter des fauteuils-lits, des lits doubles, mais aussi améliorer la politique sociale. »

EN BELGIQUE, LE CONGÉ DE MATERNITÉ peut être reporté au maximum de cinq semaines en cas de naissance prématurée. Au l des années, des unités « Kangourou » ont vu le jour au sein de plusieurs établissements belges, pour permettre aux parents rester 24h/24 auprès de leur bébé. L’urgence désormais  est de faire appliquer le zéro séparation et que le gouvernement mette des moyens pour les nouveau-nés, qui sont les adultes de demain. Et prendre soin de ces parents au quotidien bouleversé. « Je suis devenue entrepreneuse pour m’occuper

de Shéérazade qui ne pouvait pas aller en crèche », dit Amélie Challéat qui, après avoir collé des stickers « Allez l’amour », son mantra, partout dans l’hôpital, a lancé une marque responsable et solidaire du même nom (6) « Aujourd’hui, ma fille a 4 ans : elle joue avec les autres enfants, elle se roule par terre, il y a des microbes partout, mais c’est la vie ! » Il y a cinq mois, Bastien est devenu grand frère. « On a mis beaucoup de temps à se dire : “ Et si on faisait un deuxième enfant ? ” On avait peur que ça se reproduise… », confie Marie qui n’a pas oublié « les soignants incroyables » qui les ont accompagnés : « On a eu une école pour devenir parents. » Et comme le souligne Sophie : « Les premiers souvenirs avec nos filles sont à l’hôpital, mais ce sont de beaux souvenirs. » Elle n’oubliera jamais la première fois où elle a pu faire du peau à peau avec ses deux filles. « C’était super émouvant, elles se retrouvaient au bout d’un mois et elles se regardaient. » Une double dose d’amour pour a ronter cette immense épreuve.

(1) @theverygoodmother et @ameliechalleat.(2) I Statbel. (3) Autrice de Parents de prémas, en vente sur sosprema.com (4) Faire un don: sosprema.com (5) Coautrice de L’Enfant né prématurément, éd. L’Harmattan. (6) @allezlamour, allezlamour.com

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La collection Murakami signe son grand retour et ouvre à une nouvelle génération les portes d’un moment iconique de la mode.

La collab des collabs est de retour

MODE Bien avant que les collaborations ne deviennent monnaie courante dans le monde de la mode, le designer Marc Jacobs, alors chez Louis Vuitton, eut une idée brillante : inviter l’artiste japonais Takashi Murakami à réinventer une collection de sacs pour la maison. Le résultat ? Une collection révolutionnaire qui fit sensation.

Aujourd’hui, vingt ans et de nombreuses collaborations plus tard, Louis Vuitton × Murakami revient sur le devant de la scène.

Les fleurs souriantes et les personnages kawaii de Murakami pour Louis Vuitton ont vu le jour à une époque où les collaborations étaient encore rares.

La collaboration entre Marc Jacobs et Takashi Murakami pour Louis Vuitton a marqué un tournant dans l’histoire de la mode. Encore aujourd’hui, elle est considérée comme l’une des plus iconiques de tous les temps. En 2003, Marc Jacobs, directeur artistique pour Louis Vuitton à l’époque, invita Takashi Murakami à appliquer son esthétique colorée et ludique sur les sacs classiques monogrammes LV. Le résultat fut une réinterprétation audacieuse et artistique du luxe, avec des motifs comme l’imprimé Monogram Multicolore ou encore Cherry Blossom. Cette collection innovante a réuni l’art et la mode comme jamais auparavant et a posé les bases de l’ère actuelle des collaborations créatives. Véritable phénomène, les sacs de cette collaboration sont devenus des objets cultes, prisés par les icônes de la mode et les collectionneurs. Vingt ans plus tard, la redécouverte de cette collection témoigne de son influence intemporelle et offre à une nouvelle génération l’opportunité de faire partie d’un moment iconique de l’histoire de la mode.

UN GÉNIE BRILLANT ET UN ENFANT CURIEUX

Takashi Murakami, à la fois génie créatif et enfant curieux, figure parmi les personnalités les plus in uentes du monde de l’art. Grâce à sa collaboration tant attendue avec Louis Vuitton, il s’est également imposé dans l’univers de la mode. Sa première collaboration avec Vuitton, au printemps 2003, marqua un tournant crucial. Elle représente le début de l’intégration de la haute couture dans toutes les couches de la pop culture. Elle ouvrit aussi la voie à la fusion entre créativité et commerce, une tendance qui façonne encore l’industrie de la mode aujourd’hui. Les eurs souriantes ou les personnages caricaturaux de Murakami sur les sacs monogrammés de Vuitton sont apparus à une époque où les collaborations entre artistes et maisons de mode étaient encore hésitantes. Ces créations apportèrent également un nouveau regard sur le kawaii, un style alors émergent qui est désormais fermement ancré dans le lexique de la mode grand public.

DES SACS AUX SKATEBOARDS

Cette collection revisitée, composée de plus de 200 pièces, propose une vision moderne des idées audacieuses et vibrantes de la collaboration initiale. Grâce aux avancées technologiques, les matériaux et designs ont été réinventés, rehaussant les couleurs et les détails des motifs iconiques de Murakami, tels que le Monogram Multicolore, le Super at Panda ou encore Cherry Blossom. Ces motifs prennent vie sur une variété d’objets : sacs, chaussures, ceintures, lunettes de soleil, parfums, et même des skateboards.

La première phase de la collection est déjà disponible, tandis que la seconde, inspirée du printemps, sera lancée en mars.

Les imprimés ludiques de Murakami ornent
Takashi Murakami : un savant mélange

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CONFIDENCES Vanessa Paradis: « J’apprends beaucoup du regard de ma fille. Elle est une jeune femme très forte. »

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ÉQUILIBRE Dormir, le premier geste beauté

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BIEN-ÊTRE Spa en montagne, relaxation au sommet

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ADRESSES La crème des traitements cocooning

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DÉCORATION Dans l’appartement parisien de Morgane Sézalory

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GASTRONOMIE La cuisine pétillante de Michaël

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YOGA Le boom des croisières wellness

Style

Van essa

ENTRETIEN Curieuse, enthousiaste, amusée…

La chanteuse et actrice Vanessa Paradis, photographiée au Grand Palais, se confi e sur ses rôles les plus marquants, sa relation de longue date avec Chanel, dont elle est l’ambassadrice, mais aussi sur sa famille et sa soif de musique.

Propos recueillis par Thomas Jean Photos Damon Baker Réalisation Jeanne Le Bault
Chanel Haute Couture.

Sur notre téléphone, ce matin-là, c’est « numéro inconnu » qui s’affiche, mais la voix au bout du fil serait reconnaissable entre mille : l’acidulé du timbre, la suavité de l’intonation, la manière si distinguée qu’elle a de détacher les syllabes, d’articuler les liaisons, de faire traîner un peu la n des phrases, la façon dont elle reprend son souffle à grandes bouffées, tout ça sonne familier. C’est la même voix que dans Joe le Taxi, mais patinée de charmants éraillements. Ce qu’on découvrira de cette voix-là, dans la conversation, c’est qu’elle ne tempère jamais ses emballements et qu’elle s’exclame à tout bout de champ. Ça vaut pour l’architecture du Grand Palais, où le photographe anglais Damon Baker s’apprête à la shooter dans l’après-midi, et pour tous ces défilés Chanel qui se sont tenus là, sous cette verrière monumentale et auxquels Vanessa Paradis, ambassadrice de la maison depuis plus de trente ans, a assisté fascinée. Ça vaut pour les dessins animés qui la transportent ou pour les voix de la soul qu’elle vénère. Elle en rira plusieurs fois, d’ailleurs, auto-ironique, de sa propension à dire « génial », « magique » ou « merveilleux » si souvent, nous assurant qu’elle ne surjoue pas l’enthousiasme, mais on la croit : c’est à une esthète, une hédoniste, une curieuse, que nous avons affaire. On la croit d’autant plus qu’elle n’est pas là dans l’exercice imposé de la promotion . Si le sympathique Dis-moi juste que tu m’aimes* d’Anne Le Ny sort en salles ce 19 février , elle n’a pas d’album à défendre avant longtemps – le prochain est tout juste en gestation.

Tout à l’heure, vous allez être photographiée dans ce lieu si particulier qu’est le Grand Palais. Qu’est-ce que ça vous inspire?

Ça me plaît beaucoup parce que c’est rare de voir le Grand Palais sans expositions, sans rien qui l’anime, un peu vide et un peu nu. J’imagine que sa structure sublime sera d’autant plus mise en valeur, avec tout ce fer forgé, avec ce toit en verrière qui laisse voir le ciel et les nuages qui défilent au-dessus de vous. C’est un lieu complètement onirique. J’adore aussi quand, l’hiver, il se transforme en patinoire : c’est magique de s’amuser avec les gens qu’on aime, en famille, dans un décor pareil – ni moi ni mes proches ne sommes des as du patin, alors on y rigole pas mal les uns des autres ! Et c’est magnifiquement étrange, aussi, d’être là, avec nos vêtements du XXI e siècle, dans ce monument si marqué par son époque.

Vous en parlez comme une amatrice d’architecture!

La fin du XIX e , le début du XX e , oui, c’est tout ce que j’aime. Le mouvement Art nouveau, en particulier, me touche beaucoup, qu’il s’agisse de meubles, de tissus imprimés ou des bouches de métro parisiennes. Cette absence de ligne droite, ces formes pas du tout géométriques qui imitent la nature, elles ne me plaisent pas simplement à l’œil, elles me procurent des frissons.

vous avez assisté au Grand Palais, lequel vous a fait la plus forte impression?

Mince alors, comment choisir ? Du temps où Karl Lagerfeld était aux commandes, il y avait toujours ces décors faramineux et pleins d’humour : une fusée, un iceberg, un supermarché. Plus tard, je me souviens aussi, pendant la pandémie de Covid, d’un dé lé presque sans public, juste pour nous, une poignée d’égéries de la maison Chanel qui étions assises là de manière distanciée. À la fin, quand la mariée est arrivée à cheval, dans ce Grand Palais pour le coup très désert, c’était si fou que je me pinçais pour savoir si je rêvais ou pas !

Dans le premier lm de Cécilia Rouaud, Je me suis fait tout petit(2012, ndlr), j’avais un look très Annie Hall, avec des pantalons à pinces, des chemises et des gilets de garçon, des chaussures plates, tout ce que j’adore. Et puis, je pense à ce manteau en vinyle vert bouteille, incroyablement années 70, que je portais dans Un couteau dans le cœur de Yann Gonzalez (2018, ndlr) . Il n’y en avait qu’un sur le plateau, alors on se le partageait avec Nicolas Maury et malheureusement, à la n du tournage, il a fallu le rendre !

Dis-moi juste que tu m’aimes, nous est présentée au début comme un cette impression-là, vous aussi ?

Pas du tout : elle est vénéneuse dans le regard que porte sur elle le personnage d’Élodie Bouchez. Et celui d’Omar Sy, avec qui elle a vécu une séparation douloureuse il y a longtemps. Anaëlle, c’est un personnage qui a tout perdu et qui revient là où sont ses racines, avec le besoin de se retrouver parmi les siens, pas du tout pour semer le bazar ni pour piquer le bonhomme de son ancienne copine. Elle revient pour elle, pour se sentir bien, et il se trouve que ça ne plaît pas à grand monde. Après, comme elle, c’est vrai qu’on a toujours envie de se rassurer, de savoir que l’on plaît encore, c’est toujours atteur pour l’ego !

Si la nostalgique que vous êtes pense à images vous viennent?

Bon, je ne vais pas m’étendre sur le sujet, car c’est très privé, mais je pense tout de suite à la Vanessa Paradis jeune maman. C’est une époque où j’ai mis un peu mon métier de côté afin d’être totalement libre de m’occuper de mes enfants, d’être vraiment présente à la maison. Je m’apprête quand même, côté musique, à entamer la deuxième tournée de ma carrière, en 2001, alors c’est un temps où je me perfectionne, où j’apprends à être bien sur scène, avec le sentiment d’être artistiquement très comblée.

À l’inverse de regarder le passé, avezprojetez-vous facilement?

que vous avez interprétés, avec quilistiques et vestimentaires?

Ce qui peut m’empêcher d’avoir hâte, c’est le plaisir que j’éprouve à vivre l’instant. En ce moment, par exemple, je suis en train de préparer un disque, et on me dit souvent : « Ça doit te manquer, la scène, les concerts, non ? » En fait non, pas du tout. Car j’aime tellement cette phase, si forte et si précieuse, de création en studio… Alors oui, j’y pense quand même à la scène, en écoutant certaines chansons, je me dis : ça, ça va être génial si le public le chante avec moi. Mais la hâte, non, je l’aurai plus tard, quand je commencerai les répétitions.

Dans ces périodes de création d’album, êtes-vous du genre à ne rien écouter d’autre que votre musique, pour que rien ne vous parasite, ou au contraire, vous nourrissez-vous des chansons des autres?

Au contraire, moi, je suis toujours inspirée par la musique des autres, qu’il s’agisse de vieux albums ou de nouvelles choses qui sortent. Et puis parfois, quand vous êtes vraiment bloquée, vous essayez de voir comment les autres s’en sortent. Vous vous dites : tiens, ma batterie, je voudrais qu’elle sonne comme sur tel morceau d’untel ; tiens, tel arrangement me parle. Ce que je préfère écouter, dans ces périodes-là, c’est la soul des années 60-70, même si moi je n’en chante pas. Ces Al Green, Curtis Mayfield ou Marvin Gaye, chez qui j’admire la construction des airs, les chœurs, la place des cuivres, la façon dont chaque instrument est roi dans sa partie. Et dans la musique d’aujourd’hui, j’adore Khruangbin, un groupe américain dont les chansons sont tellement bien produites… Vous ne connaissez pas ? Écoutez-les, ils sont géniaux.

Autant que le studio, il paraît que vous appréciez beaucoup, au cinéma, la vie collègues disent qu’on s’y ennuie, qu’on y est souvent désœuvré. À quoi tient votre goût pour les tournages et leurs à-côtés ?

Au cinéma, on ne peut être bon que si notre réalisateur ou réalisatrice nous dirige super bien. Mais avant ça, on ne peut jouer que si les techniciens et techniciennes du décor, de la lumière, du cadre, du son, de tout, ont super

“Ce n’est pas du tout sexy de dire ça, mais je suis quelqu’un de très nostalgique.”

bien fait leur travail. Et moi, ça ne m’ennuie pas, non, ça me fascine, au contraire, de les observer construire les plans dans lesquels on va jouer, c’est passionnant de voir comment un mouvement de caméra va accompagner votre émotion de jeu, d’être aux côtés de celui ou celle qui pousse le travelling au rythme de votre respiration, de votre phrase, et grâce à qui vous n’en serez que meilleure. C’est comme une petite société idéale, en fait, dans laquelle tout le monde met le maximum de soi vers une nalité commune. Et c’est encore plus vrai quand on tourne en dehors de Paris : les gens ne rentrent pas chez eux, alors comme au sein d’une troupe, on apprend à rire, à pleurer, à faire la fête ensemble.

À l’inverse d’une société idéale, le tournage de Noce blanche de JeanClaude Brisseau en 1989, alors queminable pour vous.

E ectivement, j’y ai sou ert. Brisseau était très, très, très autoritaire, peu agréable et verbalement brutal. Mais comme c’était mon baptême de cinéma, je n’avais aucun point de comparaison, alors j’ai quand même été piquée par l’envie de jouer et mordue par la vie de plateau. Donc oui, c’était une première fois très difficile, mais qui m’a peut-être permis d’être l’actrice que je suis.

Je réponds à ses questions quand elle m’en pose, bien sûr. Je lui donne mon avis, bien sûr. Et nous avons beaucoup de conversations là-dessus. J’apprends d’ailleurs beaucoup de son regard à elle. Au fond, elle est une jeune femme très forte à qui je n’ai pas besoin de donner de conseils. Son métier, ses choix, elle les gère tellement bien.

Charlotte Gainsbourg nous disait ici que travailler en famille, elle qui tourne

Attal, «c’est ce qu’il y a de mieux au monde ». Diriez-vous la même chose,

dans la pièce de votre mari Samuel Benchetrit?

Je ne sais pas si je dirais que c’est ce qu’il y a de mieux, car je ne suis pas si différente avec Samuel qu’avec les autres réals. Dans le travail, je ne suis plus sa femme, il n’est plus mon mari, il est mon metteur en scène et je suis encore plus à son écoute que dans la vie. Sa parole, dans ces cas-là, est quasi-divine !

On pourrait se dire aussi que la coexistence entre amour et travail renforce, chez vous, tant les liens artistiques que sentimentaux?

Quand nous sommes partis, Samuel et moi, en tournée pendant quatre mois pour sa pièce Maman, l’idée d’être ensemble tout le temps, la journée, le soir, sur scène, sur la route, nous faisait peur, nous semblait risquée. Car du fait de nos métiers, nous sommes l’un et l’autre souvent en voyage, habitués à être séparés. Mais finalement, cette longue tournée s’est avérée pour nous extrêmement ludique. C’était un très beau moyen, au fond, de passer du temps tous les deux, nous qui aimons tant être ensemble.

(*) Avec aussi Élodie Bouchez, Omar Sy, José Garcia…

cutez-vous de la toxicité qui peut régner dans le monde du cinéma et lui donnez-vous des conseils?

Assistante stylisme Charline Liu. Assistants photos Michael Furlonger et Louis Chauvet. Digital operator Sacha Luisada. Coiffure Thibaud Salducci/John Nollet. Maquillage Khela/Call My Agent. Manucure Aurélie Le Bihan/Capsule. Production Johanna Scher pour Workingirl.

Nos remerciements aux équipes du Grand Palais.

Mise en beauté Chanel

Vue sur mer

Robes luxueuses et blazers élégants s’animent sur un décor de mer scintillante et de sable caressant. Une chose est sûre : les vues sur la mer ne sont jamais ennuyeuses.

Photos Louis Kerckhof Stylisme Lieve Gerrits
Robe et bottes Cruise 2025, Christian Dior.
Blouse, pantalon et boucles d’oreilles, Essentiel Antwerp.
Robe bustier, Riani. Boucles d’oreilles, Billion Avenue.
Blouse, Christian Boucles d’oreilles en or et diamants,
Robe, Patrizia Pepe. Bottes, Christian Dior. Lunettes de soleil, Dolce & Gabbana. Boucles d’oreilles en or blanc et diamants, Messika.
Robe, Pinko. Collier en or blanc et diamants, Pasquale Bruni. Ballerines, Lolo Ballerina’s.
Body, blouson et Chanel.

Mannequin Marine chez Dominique Models. Maquillage

Sandrine Coutelier pour M.A.C Cosmetics, Manasi 7, Fenty Beauty et Elin Cosmetics. Coiffure Jelle Bogaerts pour Keune Haircosmetics.

Merci au bélvèdere Westerpunt pour le lieu du shooting, depanne.be

Conception Studio MOTO. Réalisation

Furnibo. Avec le soutien du projet Horizon 2025, une collaboration entre la province de Flandre occidentale et Westtoer.

Veste, Saint Laurent. Collier en or blanc et diamants, Valquère.
Robe, Patrizia Pepe. Lunettes de soleil, Dolce & Gabbana.
Boucles d’oreilles en or blanc et diamants, Messika.

LES SUPER POUVOIRS

SANTÉ Vous ne savez pas par quoi commencer pour prendre vraiment soin de vous ? Dormez ! C’est l’action la plus complète pour être de meilleure humeur, moins sensible au stress et à l’anxiété, et retrouver une jolie peau. Explications.

DE LA NUIT

Par Claire Dhouailly Photo Lærke Rose MøllegaArd

« S’endormir en moins de 30 minutes, faire des nuits de 7 à 9 heures et avoir la sensation de se sentir reposé·e au réveil », c’est ainsi que le Dr Chad Eldridge (@dr.chadeldridge), chiropracteur et coach bien-être, résume ce que signi e bien dormir. L’organisation caritative américaine National Sleep Fondation atteste que 7 à 9heures de sommeil par nuit pour les adultes entre 26 et 64 ans est l’idéal. Problème, selon la dernière analyse à ce jour des troubles du sommeil dans l’enquête fédérale de santé BELHEALTH, 42 % des personnes intérrogées présentent une mauvaise qualité du sommeil. En e et, dormir longtemps n’est pas su sant, faut-il encore que le sommeil soit réparateur. Cet automne, trois nouveaux ouvrages font écho à ce problème sociétal, Le Sommeil retrouvé, de Caroline Rome (éd. Solar), Notre sommeil, une urgence absolue, du Dre Sylvie Royant-Parola et Libérez-vous de vos insomnies, de Benjamin Putois et Mélinée Chapoutot (tous deux aux éd. Odile Jacob). Des lectures pour comprendre ce qui se joue pendant la nuit et trouver des clés pour mieux dormir. Attention cependant à ne pas tomber dans une attitude «orthorexique». « Notre niveau d’exigence par rapport au sommeil a augmenté, on se met parfois beaucoup trop de pression », souligne la Dre Fanny Jacq, psychiatre. Comme avec l’alimentation, l’idéal est de trouver son propre équilibre.

BONNE SANTÉ ET POIDS DE FORME

Les analyses scientifiques faisant le lien entre le repos nocturne et la santé ne manquent pas. Parmi les dernières en date, une étude menée par le Brigham and Women’s Hospital (Boston, États-Unis) et parue dans Diabetes Care montre que les personnes ayant des habitudes de sommeil irrégulières, avec une variation quotidienne de plus de 60 minutes, ont 34 % de risque en plus de développer un diabète de type 2 que les personnes qui ont un sommeil régulier. « Santé cardiaque et métabolique, sensibilité à l’insuline, mémoire et fonction cognitive, régénération des muscles, régulation hormonale, défenses immunitaires sont impactées par la qualité du sommeil », détaille le Dr Chad Eldridge. Parmi les hormones qui se dérèglent, on trouve la leptine, à l’e et coupe-faim. Quand on dort peu, le risque de prendre du poids augmente. De plus, le manque de sommeil est associé à un taux de cortisol élevé, qui peut favoriser la prise de masse grasse, tout en attaquant la masse musculaire.

UN ATOUT ANTI-DÉPRIME

Qui n’a jamais fait l’expérience d’une humeur noire le lendemain d’une insomnie ou à la suite d’un manque répété de sommeil? La tolérance aux nuits courtes est variable selon les personnes, mais les liens sont avérés. En 2021, une méta-analyse publiée dans The Lancet Psychiatry montrait, par exemple, que l’insomnie chronique était un facteur de risque majeur de dépression et d’état anxieux. Chez les personnes atteintes de troubles bipolaires, un sommeil perturbé est même reconnu comme étant un déclencheur d’épisodes dépressifs et maniaques. « C’est la nuit que nous régulons nos émotions. Dormir moins bien nous expose à être plus vulnérable à ce qui est négatif », note la Dre Fanny Jacq. D’autres phénomènes viennent alourdir le bilan négatif d’un sommeil perturbé. « L’insomnie, par

“C’est la nuit que nous régulons nos émotions. Dormir moins bien nous expose à être plus vulnérable à ce qui est négatif.”
Dre Fanny Jacq, psychiatre

exemple, augmente l’activité d’une petite partie du cerveau, l’amygdale, connue pour gérer le stress et l’anxiété. On sait que les gens qui dorment moins bien, sur une longue durée, voient l’activité de l’amygdale cérébrale s’emballer, elle devient de plus en plus sensible aux situations stressantes », poursuit la psychiatre. L’augmentation du cortisol crée de surcroît une situation de stress chronique. Parallèlement, on produit moins de sérotonine, l’hormone qui permet de voir la vie du bon côté. Un véritable cercle vicieux physiologique. « S’ajoute un aspect plus psychologique. Lorsqu’on ne dort pas, on a tendance à maximiser le négatif, à tout dramatiser », observe la psychiatre. On ré échit à cette citation d’Edmond et Jules de Goncourt: « Elles sont bien noires, les pensées de mes nuits blanches. »

DORMIR POUR BIEN VIEILLIR

Là encore, toutes les études vont dans le même sens. « La privation de sommeil, même à court terme, et même chez de jeunes adultes en bonne santé, est associée à des altérations épigénétiques qui sont l’une des marques du vieillissement les plus étudiées actuellement », explique Jean-Marc Lemaitre, directeur de recherche à l’Inserm, codirecteur de l’Institut de médecine régénérative et de biothérapie de Montpellier, auteur de Décider de son âge (Allary Éditions). La diminution de la longueur des télomères – autre marqueur de vieillissement – est aussi ampli ée par la carence en repos. Au-delà des marqueurs biologiques, c’est même le ressenti de l’âge qui est modulé par le fait de récupérer la nuit. Bien dormir permet en e et de se sentir plus jeune, c’est ce que montre un article publié en mars2024 dans The Royal Society Publishing. Peut-être aussi parce que, devant son miroir, on se voit réellement plus jeune. Une étude de 2022 parue dans Clinical and Experimental Dermatology nous apprenait que les petits dormeurs – moins de 6heures par nuit – présentent un vieillissement cutané plus rapide et une réduction de la capacité de la peau à se réparer. Rien d’étonnant si l’on regarde de plus près les mécanismes en jeu. « On a découvert dans les années 2000 que la peau, comme l’organisme, est soumise à un rythme circadien. C’est la nuit que se fait le renouvellement cellulaire, que les cellules se multiplient, que l’ADN se répare s’il a été altéré et que l’on fabrique le collagène », constate Audrey Gueniche, directrice scientifique de la marque Helena Rubinstein. C’est aussi un moment de détoxi cation, où les radicaux libres sont éliminés et où les cellules et protéines altérées sont autonettoyées pour faire place au neuf. « Cliniquement, l’impact d’un mauvais sommeil chronique se solde par des cernes, des paupières tombantes, une peau pâle, des ridules, des commissures de lèvres tombantes… Et même une seule nuit d’insomnie laisse des marques », rapporte Audrey

Gueniche. Cela se passe au niveau cellulaire, tous les mécanismes cités plus haut se faisant moins bien. En 2021, L’Oréal a prouvé qu’un mauvais sommeil désynchronisait les cellules, c’est-à-dire qu’elles ne font pas ce qu’elles devraient faire au bon moment. Conséquences, un mauvais renouvellement, une mauvaise détoxification, moins de collagène produit… « On a montré que cela impactait aussi la qualité des cellules souches », ajoute Audrey Gueniche.

DES SOLUTIONS POUR MIEUX DORMIR

Commençons par ce qu’il ne faut surtout pas faire si on a du mal à dormir : se répéter « il faut que tu dormes ! »« Ça s’appelle de l’anxiété de performance. Plus on dit à quelqu’un – ou à soimême – “il faut que tu réussisses”, plus le risque est important qu’il rate. Il est préférable d’essayer de dédramatiser, en tout cas pour ce qui est de l’insomnie ponctuelle, ou sur une période de courte durée », indique la Dre Fanny Jacq. C’est d’ailleurs souvent lorsqu’on lâche et qu’on se dit « tant pis si je ne dors pas cette nuit », que l’on s’endort. Lorsque le sommeil est trop court ou de mauvaise qualité de façon chronique, il est important d’essayer de mettre en place de nouvelles habitudes. À commencer par pratiquer une activité physique pendant la journée. Le dernier rapport de l’Institut national du sommeil et de la vigilance (France) est clair : « Plus le niveau de sédentarité est faible, meilleure est la qualité de sommeil. » Si nous dormons globalement de moins en moins bien, cela s’explique notamment par ce biais. « On a une activité cérébrale hyper-stressante et fatigante avec une surstimulation qui fait qu’on a du mal à s’arrêter de penser. En revanche, le corps, lui, n’est pas fatigué », martèle la Dre Fanny Jacq. Le minimum : sortir marcher 30 minutes dans la journée. Idéalement, on pratique aussi un sport, quel qu’il soit, qui nous fait du bien. Des disciplines cardio comme la course et la natation ont le don de créer une bonne fatigue. Cependant, il faut éviter de les pratiquer après 19 heures, car ces sports augmentent la température du corps – pour s’endormir elle doit baisser – et procurent un effet stimulant via certaines hormones. Côté rituel pré-nuit, on ne se couche que lorsqu’on ressent la fatigue, et pas parce qu’on a décidé qu’il était l’heure de dormir. « Le cerveau doit s’approprier le lit comme étant le sommeil. Tourner pendant une heure et demie dans son lit sans être vraiment fatigué, ça envoie un mauvais signal », insiste la psychiatre. Pour un coup de pouce quand l’endormissement demeure di cile – même si on a coupé son mobile depuis un moment, que l’on s’est détendu, que la température de la chambre est fraîche – la mélatonine est souvent très e cace, sans créer d’accoutumance comme le font les somnifères, ni de sensation de somnolence le lendemain. « On recommande de l’utiliser en cure, puis de faire des pauses. Le risque qu’il pourrait y avoir à en prendre en continu sur une longue période, c’est que la production naturelle décline. On sait, par exemple, que cela se produit avec la sérotonine », commente la Dre Fanny Jacq.

DES COSMÉTIQUES CIBLÉS

Côté peau, les mécanismes cutanés étant di érents le jour et la nuit, adopter des cosmétiques ciblés a un sens. « La nuit, en raison d’une di érenciation cellulaire plus grande, la barrière cutanée est plus faible, ce qui la rend plus perméable aux actifs. À cela s’ajoute une circulation sanguine plus intense. Deux

atouts qui favorisent l’e cacité des produits », pointe Audrey Gueniche. Les actifs pro tables ? Ceux qui stimulent la réparation, le renouvellement cellulaire, la production de collagène, d’acide hyaluronique, comme le rétinol. Ensuite, on peut rechercher des formules qui revendiquent aussi une action sur la détoxification, des produits qui parlent de synchronisation cellulaire. Le groupe L’Oréal a par exemple récemment montré que le Pro-Xylane, son actif procollagène star, était aussi capable de resynchroniser les cellules, un e et corrélé à une plus forte réparation et fabrication de collagène. Faut-il pour autant laisser tomber les crèmes globales jour/nuit ? « Il est complexe d’accélérer fortement le renouvellement cellulaire – élément dont on a besoin la nuit –tout en renforçant la barrière cutanée, ce qui est important la journée. Une crème globale fera l’un ou l’autre parfaitement », conclut Audrey Gueniche. La solution : glisser dessous un sérum adapté au moment de la journée.

1. Alternative marine au rétinol. La Crème de Nuit Régénération Intense de La Mer, 245 € les 30 ml.

2. Rétinol à action longue durée. Sérum Nuit Rénovateur d’Ulé, 82 € les 30 ml.

3. Vitamine C et D pour un renouvellement nocturne. Biolumin-C Night Restore de Dermalogica, 109 € les 25 ml. �. ��to�i�ant et stimulant. Powercell Skin Rehab d’Helena Rubinstein, 236 € les 50 ml. �. � la �ose mus�u�e et au t�� blanc bios. Crème de Nuit Lissante de Weleda, 25,90 € les 40 ml.

6. Avec outil massant. Supremÿa La Nuit Le Grand Soin Yeux Anti-Âge de Sisley, 290 € les 15 ml.

7. Baume régénérant. Crème Riche Repair de Pers, 85 € les 50 ml. �. �ntense Retinal Intense de ISDIN, �. Action �lobale. Sérum de Collagène Âge Absolu d’Uriage, 49,50 € les 30 ml. 10. Complexe procollagène. Revitalizing Supreme+ Crème de Nuit Repulpante d’Estée Lauder, 138 € les 50 ml. ��. ��lan�e ����ices Good Night de

12. Formule illuminatrice et liftante. Vital Perfection Soin Nuit Intensif Fermeté de Shiseido, 152 € les 50 ml.

MISSION MAISON

L’ART D’ORGANISER SON INTÉRIEUR POUR ALLÉGER SON ESPRIT

Après 30 années dans le secteur pharmaceutique, Cécile Sougné a choisi de transformer une transition professionnelle en opportunité pour réinventer sa carrière. Passionnée par les gens, les intérieurs, et la transmission, elle s’est lancée dans une nouvelle aventure en tant que Home & Office Organizer. Elle a fondé Mission Maison, une entreprise qui conjugue organisation, écoute bienveillante et accompagnement personnalisé pour aider chacun à faire de son foyer un véritable cocon.

UNE VOCATION POUR SIMPLIFIER LE QUOTIDIEN

Une formation certi ante en 2020, suivie en pleine crise sanitaire, lui a permis de poser les bases de son projet. Depuis mars 2021, Cécile accompagne ses clients à domicile ou lors de coaching en ligne en leur proposant des solutions sur mesure pour trier, désencombrer et réorganiser leurs espaces. Qu’il s’agisse de préparer un déménagement, d’accueillir un changement de vie, de retrouver de la clarté ou simplement d’optimiser son intérieur, Mission Maison s’adapte aux besoins de chacun.

UN INTÉRIEUR QUI REFLÈTE L’ÉQUILIBRE INTÉRIEUR

Pour Cécile, organiser sa maison, c’est bien plus qu’une question d’esthétique: c’est une démarche de mieux-être global. «Notre intérieur a un impact direct sur notre physique, notre mental et sur le fonctionnement de notre famille. Vivre dans un environnement qui nous correspond, c’est alléger notre charge mentale et retrouver de la sérénité.» Avec des méthodes respectueuses du rythme et des besoins de ses clients, elle privilégie un accompagnement humain et empathique.

Mission Maison propose une large palette d’interventions parmi lesquelles :

• Le désencombrement et l’aménagement d’espaces pour mieux fonctionner au quotidien.

• La réorganisation d’une pièce pour un nouvel usage (coin bureau, chambre d’enfant, etc...).

• La gestion d’événements de vie (déménagements, décès, transitions familiales).

• L’adoption de nouvelles routines et habitudes pour un quotidien plus harmonieux.

• La gestion d’une surcharge administrative.

UNE APPROCHE PERSONNALISÉE ET BIENVEILLANTE

Il y a souvent un décalage entre la façon dont on aménage son lieu de vie et la façon dont on vit, adapter notre intérieur structurellement à notre manière de vivre est alors essentiel. C’est pourquoi Cécile cherche à comprendre la personne avant de passer à l’action. Grâce à sa formation sur l’ennéagramme, elle sait adapter ses méthodes à la personnalité et aux besoins de chacun. «Mon rôle n’est pas de prendre les décisions à votre place, mais de vous aider à vous poser les bonnes questions pour faire des choix qui vous conviennent.» En outre, son talent pour l’aménagement et la décoration apporte une touche nale unique, transformant les espaces en lieux à la fois pratiques et esthétiques. «L’objectif n’est pas de

« Le but du rangement et de l’organisation n’est pas d’arriver à faire plus ni plus vite, mais d’avoir moins à faire ! »

tout jeter ou de tout changer, mais de créer un intérieur qui fonctionne pour vous.» Cécile envisage d’élargir son o re: ateliers, ches pratiques, partenariats et participations à des salons du bien-être sont en projet. Elle souhaite également approfondir ses connaissances en aménagement d’intérieur pour proposer des solutions encore plus adaptées. Avec Mission Maison, Cécile Sougné prouve que l’organisation de son espace de vie est un levier puissant pour améliorer son quotidien, gagner en sérénité et con ance.

Infos: www.missionmaison.be

Facebook : MissionMaison

Brillez !

L’ambiance du spa rend hommage à la longue histoire de Dior et de l’hôtel.

BIEN-ÊTRE Des massages relaxants dans

les

Alpes aux oasis glamour au cœur de Paris, en passant par des rituels high-tech prisés par les top-modèles : voici les traitements les plus impressionnants et les spas les plus époustouflants du monde.

DIOR SPA PLAZA ATHÉNÉE

Le bien-être rencontre le glamour parisien

Christian Dior souhaitait rendre les femmes non seulement plus belles, mais aussi plus heureuses. Inauguré en 2008, le Dior Spa Plaza Athénée à Paris incarne pleinement cette vision.

Dior et l’Hôtel Plaza Athénée entretiennent une relation privilégiée qui remonte à 70 ans. C’est cet établissement emblématique qui a inspiré Christian Dior à ouvrir son tout premier atelier de couture sur l’avenue Montaigne. En la parcourant, il s’est arrêté devant le Plaza Athénée et a décidé d’établir sa maison de couture sur cette prestigieuse artère parisienne, rêvant d’une clientèle cosmopolite à l’image des visiteurs de l’hôtel. Cette vision s’est concrétisée en 1947, avec l’ouverture de sa maison de couture au 30 avenue Montaigne et la présentation de sa première collection dans cet hôtel mythique. Christian Dior considérait le Plaza Athénée comme l’un des joyaux de Paris, un véritable second chez-lui où il aimait déjeuner. Il a même rendu hommage à l’hôtel à travers plusieurs créations de sa première collection, avec des pièces portant les noms Plaza et Athénée. Quant à son célèbre tailleur Bar, inspiré de l’élégant bar de l’hôtel, il est devenu une tenue de cocktail incontournable.

HOLISTIQUE ET HIGH-TECH

C’est donc naturellement qu’en 2008, Dior a fait de l’Hôtel Plaza Athénée l’écrin de son premier spa. Ce sanctuaire de 400 m2 abrite un sauna, un hammam, cinq cabines individuelles et une cabine double. Repensé au fil des ans, il s’impose aujourd’hui comme un espace de bien-être con dentiel au cœur de l’avenue Montaigne. Porté par l’architecture originelle de l’hôtel et les codes élégants de Dior, le spa incarne à la perfection chaque facette de la philosophie de la maison en matière de beauté et de bienêtre. Toute l’année, il propose des soins mêlant relaxation, approche holistique et innovations technologiques, pour rétablir l’équilibre parfait entre le corps et l’esprit. Avec ses tons doux, ses matériaux naturels comme la pierre et le bois, et les arcades historiques de l’hôtel, le lieu dégage une atmosphère particulièrement chaleureuse et enveloppante. La boutique attenante propose les parfums iconiques de La Collection Privée Christian Dior, ainsi que la gamme de produits exclusifs au spa Dior.

DES EXCLUSIVITÉS UNIQUES

À l’image d’une maison de mode de luxe, le spa propose des soins exclusifs Escales Couture, directement inspirés de la haute couture. Le soin Dior Privé sur Demande est ainsi entièrement pensé sur mesure. Manœuvres de massage selon les envies, technologies avancées comme l’électrostimulation ou la cryothérapie : tout est fait pour o rir une expérience unique. Trois rituels exclusifs, d’une durée de 3 hà 3 h 45, ciblent des besoins précis : D-Stress Therapy réduit les tensions et restaure la paix intérieure ; D-Tox Therapy détoxifie le corps et revitalise l’énergie ; et D-Bloat Therapy favorise le dégonflement et procure une sensation de légèreté. La Suite Dior Light, inédite dans un palace parisien, rend hommage à la luminothérapie. Avec son plafond novateur capable de reproduire parfaitement la lumière du soleil, elle o re une détente inégalée. L’ambiance du spa célèbre l’histoire commune de Dior et du Plaza Athénée. Les murs, ornés de rose et de gris, présentent des croquis originaux de Christian Dior, des photographies vintage, un mannequin utilisé par le créateur, ainsi que des ouvrages consacrés à la maison Dior. Chaque détail rappelle l’héritage partagé en termes d’élégance et de ra nement, o rant aux visiteurs bien plus qu’un soin : une immersion dans l’intemporel glamour parisien.

THE GLOW HOUSE SPA BY CLARINS

All you need is glow

Sur la Côte d’Azur, un tout nouveau spa dédié au glow réunit la mer, le soleil et les bons bols d’air frais. De quoi booster votre éclat naturel.

Le logo de la marque française de cosmétiques Clarins est simple et épuré, avec ses couleurs rouge et blanc emblématiques. Mais son nouvel hôtel, avec spa attenant, est tout sauf minimaliste. Il incarne la grandeur et l’extravagance. Niché au cœur du domaine du Mas Candille à Mougins, à seulement 20 minutes de l’aéroport de Nice, de Cannes et de Grasse, le spa propose une évasion semblable à aucune autre, où luxe, bien-être et convivialité se rencontrent. Clarins y dévoile un concept de spa entièrement dédié au glow (ou l’éclat naturel) : The Glow House. Un lieu où soins, sport, détente et nutrition se conjuguent autour de traitements entièrement personnalisés et à la carte. L’objectif : renforcer et révéler votre éclat intérieur.

PALM SPRINGS SUR LA CÔTE D’AZUR

La conception de cet hôtel de luxe et de son spa a été confiée à l’architecte et designer d’intérieur Hugo Toro. Sa vision fusionne le glamour des années 70 de Palm Springs avec les couleurs et textures apaisantes de la nature méditerranéenne. Ce mélange unique de styles est palpable dans chaque recoin et fait de The Glow House une destination bien-être exceptionnelle. L’offre du spa, à la hauteur du cadre, comprend des soins à base d’extraits puissants de plantes et d’huiles essentielles de haute qualité, des technologies LED innovantes et des techniques dispensées par des thérapeutes expérimentés. Inédits, les Glow Trips sont des programmes sur mesure de deux à quatre jours, destinés aux clients de l’hôtel et aux visiteurs extérieurs. Chaque retraite associe soins, coaching sportif, thérapie LED, manucure et pédicure, ainsi que détente dans la piscine, le sauna et le hammam. Vous pourrez aussi savourer un lunch sain (salade niçoise, salade de poulpe), servi au bord de la piscine avec un cocktail détox. Que vous y passiez quelques heures ou quelques jours, vous en ressortirez assurément rayonnante.

mascandille.com

The Glow House fusionne le glamour

Le spa est l’endroit idéal où se détendre entre deux randonnées en raquettes ou après une intense journée de ski ou de snowboard.

Un spa de montagne haut de gamme

Dans le charmant village alpin français de La Rosière, le ski et le bien-être s’allient pour vous offrir une expérience inédite. Ici, vous à leur plus haut niveau, au propre

Perché dans les Alpes françaises, à 1850 mètres d’altitude, La Rosière vous promet une expérience de ski hors du commun. Grâce au col mythique du Petit Saint-Bernard, vous franchissez la frontière italienne et découvrez deux cultures en une seule journée. Les pistes, d’une qualité rare, offrent des conditions idéales : des descentes baignées de soleil du côté français et des pentes ombragées, recouvertes de poudreuse, côté italien, chacune o rant ses propres charmes et dé s. Enveloppé

par les majestueux sommets, le Club

Med La Rosière constitue un véritable havre pour les amateurs de sports d’hiver et de bien-être. Le tout nouveau Le Paradiso y ajoute une note d’exclusivité, avec ses 43 suites raffinées et services sur mesure, où luxe et confort cohabitent en parfaite harmonie. Vous aurez accès à un domaine skiable qui s’étend de la France à la vallée d’Aoste en Italie, comptant 154 kilomètres de pistes, et profiterez de tout ce que la station a à o rir : délices culinaires avec des spécialités savoyardes et italiennes, bars conviviaux et restaurants chaleureux.

DÉTENTE DANS LES ALPES

Pour se détendre, direction le nouveau spa myBlend. Avec ses 650 mètres dédiés au bien-être, 11 cabines individuelles, une cabine de luxe double, deux hammams, deux jacuzzis et une piscine avec vue sur les Alpes, c’est l’endroit idéal pour se ressourcer. La marque française de cosmétiques de pointe myBlend élève les soins de la peau à un niveau supérieur avec des compositions innovantes pour le visage et le corps. Elle combine des produits haut de gamme avec des technologies novatrices, comme le myLEDmask révolutionnaire, doté de 288 LED rouges et infrarouges. L’objectif ? Proposer un luxe pratique, authentique et responsable, avec des formules sans ingrédients controversés comme les parabènes, les huiles minérales et les sulfates. La gamme myBlend comprend, entre autres, des sérums concentrés pour améliorer la peau, des crèmes revitalisantes, et des nettoyants doux mais efficaces. Que vous souhaitiez vous détendre entre deux randonnées en raquettes ou récupérer après une intense journée sur les pistes, il y a un soin adapté à vos besoins. Des sessions courtes aux retraites de plusieurs jours, seul, à deux ou en famille : les possibilités sont in nies.

CLUB MED LA ROSIÈRE. Route du Golf, 73700 Montvalezan, France. clubmed.be

Mêlant à la perfection innovations s���n����u�s �� ����a���s ����s���u�s dans un environnement inspirant, Sha est ���nd���� �d�a� ��u� ����� �� ������u� d� soi-même.

Botox, détox & relax

De l’ayurveda au watsu, en passant par une foule d’autres soins, Sha est mondialement connue pour son impressionnant programme dédié au bien-être. La clinique espagnole privilégie une approche holistique, associant technologies médicales innovantes et thérapies traditionnelles. Une vision qui lui a déjà valu à plusieurs reprises le titre de meilleure clinique bien-être au monde.

Le parc naturel enchanteur de la Sierra Heleda, dans le sud de l’Espagne, avec ses 330 jours de soleil par an, est un véritable paradis du wellness. La réserve, connue pour la fraîcheur de sa brise montagneuse et ses vues imprenables sur la Méditerranée, o re un cadre idéal pour une expérience de spa haut de gamme, bien au-delà de la relaxation classique. Chez Sha, l’objectif consiste à atteindre une santé et un bienêtre optimaux, grâce à une o re aux résultats impressionnants. Plutôt que de se concentrer sur un seul objectif, le spa maîtrise une large palette de services. Au menu : une gamme impressionnante de 3000 soins. Que vous soyez à la recherche d’un mode de vie plus sain, d’une meilleure forme physique, de thérapies préventives, de soins dentaires ou même d’une cure centrée sur votre santé sexuelle, cette clinique vous propose tout ce dont vous avez besoin. Du botox à la détox, Sha est un one-stop-shop en matière de wellness. Pas étonnant que des top-modèles comme Amelia Gray et Mariacarla Boscono aiment s’y rendre.

EN QUÊTE D’ÉQUILIBRE

Les hôtes peuvent choisir parmi cinq programmes soigneusement élaborés : Rebalance & Energize, Leader’s Performance, Well-Aging & Prevention, Intensive Detox & Optimal Weight et Detox & Optimal Weight. Chaque programme, dont vous choisissez la durée à partir de quatre jours, est personnalisé à l’arrivée en fonction de vos préférences et de vos besoins, a n que vous puissiez tirer le meilleur parti de votre séjour. Ce qui rend ce dernier encore plus spécial, c’est le bilan de santé complet e ectué à l’arrivée. Il sert de base à une batterie de tests approfondis qui explorent di érents paramètres de votre santé. De la santé du cerveau et des prédispositions génétiques aux maladies telles que la démence et la maladie d’Alzheimer, en passant par le sommeil et le niveau d’énergie, tout

est minutieusement analysé. Médecins, nutritionnistes et thérapeutes prennent le temps d’expliquer en détail les résultats, d’établir des programmes personnalisés et de guider les hôtes vers de nouvelles habitudes saines.

SEXE, CUISINE ET PILATES

Depuis 2023, le spa abrite un nouveau département innovant de santé sexuelle, dirigé par la Dr. Cinthya Molina, psychologue clinicienne de renom. Des traitements spécialement conçus pour améliorer le bien-être physique et émotionnel dans ce domaine y sont proposés. Il s’agit notamment de thérapies du plancher pelvien, de traitements avancés par radiofréquence pour la régénération des tissus et de sérums intraveineux qui stimulent la libido. Une approche innovante qui montre clairement que le bien-être ne se cantonne pas au physique, mais concerne aussi le terrain émotionnel et le mental. De plus, l’expérience ne se limite pas aux traitements médicaux. Les clients sont incités à adopter un mode de vie plus sain grâce à une série d’activités et d’équipements. Des cours de cuisine pour apprendre à concocter de délicieux plats nutritifs, à la salle de sport ultramoderne où des entraîneurs personnels sont là pour vous guider. Des soins de beauté luxueux et des thérapies naturelles sont également disponibles pour vous choyer corps et âme. Les soins les plus populaires sont le cryo-traitement, qui refroidit votre peau à l’extrême et revitalise votre corps, et l’ozonothérapie, qui consiste à mêler une petite quantité de votre sang à un mélange d’ozone. Plus qu’un simple séjour, une escapade chez Sha constitue un investissement personnel et offre une nouvelle façon d’aborder la vie pour mener une existence plus saine et plus heureuse à long terme.

Bien que l’accent soit mis sur les soins médicaux, l’atmosphère qui règne chez Sha est tout sauf clinique.

Que vous optiez pour un massage relaxant ou une détox en profondeur, chaque expérience à La Réserve est une nouvelle opportunité de retrouver l’harmonie.

LA RÉSERVE

Le calme du Lac Léman

Il y a des lieux qui capturent un instant et d’autres qui vous

La Réserve jouit d’une situation exceptionnelle sur les rives du lac Léman, ce qui vous permet de pro ter d’une vue à couper le sou e. Vous aurez tout le loisir de faire des promenades paisibles ou de naviguer sur les eaux cristallines. Cette situation renforce le lien unique de La Réserve avec la nature et o re un cadre idéal pour la détente et la récupération. Pendant les mois d’été, les clients de l’hôtel peuvent pro ter d’un service de navette en bateau entre l’hôtel et le centre de Genève, où ils peuvent explorer en détail le cœur commerçant de la ville et sa scène artistique vibrante.

L’intérieur de La Réserve est une œuvre d’art en soi. Il a été conçu par le célèbre architecte d’intérieur Jacques Garcia. Il allie harmonieusement le style classique d’un château français à l’élégance suisse. Imaginez des fauteuils confortablement rembourrés, des éclairages d’ambiance et des panneaux de bois magni quement travaillés - tout re ète l’élégance et le confort.

TEMPLE DE LA DÉTENTE

Le luxueux spa de l’hôtel, Spa Nescens, allie innovation et tradition. Avec ses piscines relaxantes, ses hammams et ses saunas, c’est un temple de la détente, tandis que les soins - des thérapies anti-âge aux exercices physiques - sont entièrement personnalisés. L’héritage suisse de la précision et de l’attention portée aux détails prend ici tout son sens. Que vous optiez pour un massage relaxant ou une cure de désintoxication en profondeur, chaque expérience est une nouvelle occasion de trouver l’harmonie. Tout cela se déroule dans un environnement zen,

avec des vues sur le lac et le paysage environnant qui vous rappellent pourquoi la Suisse rime avec bien-être. Le Café Lauren est un joyau caché dans le spa, où vous pouvez faire une pause qui complète parfaitement le concept de bien-être de La Réserve. Il se trouve au cœur du spa, où des plats équilibrés sont concoctés avec créativité et avec des saveurs ra nées. Créée par le chef deux fois étoilé de La Réserve Ramatuelle, la carte propose une large sélection de plats « slow-âge » élaborés avec soin à partir d’ingrédients frais et de saison, dans un souci d’équilibre et de bien-être. Des salades colorées aux smoothies savoureux en passant par les thés artisanaux, le Café Lauren est l’endroit idéal pour nourrir le corps et l’esprit après un soin revigorant au spa.

VUE

SUR LE MONT BLANC INCLUSE

Contrairement à l’intérieur minimaliste du spa, La Réserve dégage un charme ancien. Les chambres et les suites sont conçues pour offrir un sentiment de tranquillité, avec des tissus haut de gamme et des tons chauds qui re ètent la beauté des environs. Installez-vous dans le bar animé du restaurant The Loti pour déguster l’un de ses cocktails signature ou l’un de ses mocktails branchés. La vue spectaculaire sur le Mont Blanc est incluse. La Réserve célèbre l’art du bien-être, profondément enraciné dans les traditions suisses et exécuté avec un style moderne. Ici, le monde semble soudain plus doux et plus calme, et vous emportez ce sentiment avec vous longtemps après votre départ.  • • •

Yoga au fil de l’eau

Est-ce la pandémie, une parenthèse étrange qui a changé notre manière de voir la vie? Ou le rythme effréné des vies passées sur écrans? Ce qui est certain, c’est que jamais le secteur du bien-être n’a autant cartonné, rendant impossible, pour les pros du tourisme 2.0, de ne pas s’inscrire dans cette nouvelle expérience du voyage. La preuve avec le Champlain, un navire de la compagnie française Ponant sur lequel nous avons embarqué, le temps d’une croisière yoga à la découverte des Antilles.

Antilles françaises, novembre 2024. Il est 7 heures, heure locale, soit 5 de moins qu’à Bruxelles. Helen Haynes, la prof de Pilates de cette « retraite » de 6 jours organisées sur le Champlain, l’un des 7 navires de la flotte française Ponant, prend place sur le pont supérieur du bateau. Devant nous, la mer. Au-dessus : un ciel bleu azur. Si le décalage horaire a facilité le réveil très matinal des participantes, la perspective d’une heure de réalignement, tant physique qu’émotionnel, en compagnie d’une experte dans la discipline est un sacré activateur de motivation.

« Nous allons commencer la séance par trois « Oms ». Le premier est tourné vers vous-même ; l’occasion de vous rappeler de vous aimer davantage ». Pour l’enseignante anglaise, désormais basée en France, le Pilates s’apparente à une exploration qui, même si elle se pratique en groupe doit s’inscrire dans une approche sur mesure qui tient compte des spéci cités de chaque corps.

FACE À LA MER

Ponant a organisé cette croisière en partenariat avec le Tigre Yoga, un concept fondé en 2013 par la Française Elodie Garamond. Le choix du périple 8 jours à la découverte des Antilles Françaises, dont 6 partiellement consacrés aux séances de yoga, Pilates et méditation - coule de source. Di cile, en e et, d’imaginer une destination plus ancrée dans cette idée de lâcher-prise et de reconnexion à soi. À chaque escale, les plages de sable blanc, l’eau transparente de la mer des Caraïbes, la végétation luxuriante et l’approche slow-tourisme chère à Ponant forment le décor parfait pour cette quête de déconnexion. « Ces dernières années, tout le monde se sentait obligé de sortir de sa zone de confort. Pendant cette croisière, nous cherchons au contraire à l’élargir. En vacances, loin de la charge mentale du quotidien, il est plus facile de faire plus de place dans son corps, d’en sentir les forces et les faiblesses et, au l des séances, de se débarrasser de certaines habitudes qui nous bloquent dans nos envies de changement. Aucun participant à cette croisière yoga n’est monté à bord par hasard. Chacun vient avec son vécu et ses besoins », rappelle-elle en nous invitant à choisir un mantra qui va nous guider pendant toute la semaine.

YIN ET YANG

Boom du yoga oblige, les retraites sont le nouveau graal des vacanciers branchés. Au risque, à l’instar de ce qui devient à la mode, de perdre en consistance. Pour ne pas tomber dans ce piège, mieux vaut donc se renseigner. Pendant cette croisière, Elodie Garamond enseigne le Yin, un yoga de la lenteur, moins spectaculaire et dynamique que certaines autres pratiques, mais qui n’a pas été choisi par hasard : « après une journée en plein soleil que l’on passe à nager ou à se balader, le corps est inondé de Yang, une force associée à la chaleur, à la lumière et au feu. Le Yin, au contraire, est une force descendante qui rafraichit et apaise. Le Yin représente aussi l’eau, la féminité, la sagesse, les émotions, la lune… L’objectif de cette pratique, c’est justement… de ne pas en avoir », sourit-elle. « C’est un yoga qui nous incite à pratiquer sans chercher à faire mieux qu’hier ou mieux que sa voisine de tapis. » Véritables leçons de vie, les cours de yoga apportent, l’air de rien, des éléments de réponse à des manques, des peurs ou des incertitudes. Transposés dans un contexte très éloigné de leur quotidien, les voyageurs passent sans transition d’un tempo ultra cadencé à des journées rythmées par des exercices de respiration (le fameux pranayama, une tech -

Le spa Sothys du bateau: un moment de déconnexion totale avec la mer en toile de fond.

nique ancestrale visant à contrôler le rythme et l’intensité de sa respiration), un déjeuner sur la plage ou sur le pont du bateau ou encore à une partie de baignade en pleine mer.

PASSAGER CLANDESTIN

Si le yoga et le Pilates comptent désormais de nombreux adeptes, même parmi les citadins les plus hyperactifs, la méditation reste une pratique un peu méconnue. « Contrairement à ce qu’on pense, il ne s’agit pas de faire le vide, mais justement le plein », précise Elodie Garamond alors qu’elle entame une heure de méditation guidée sur le pont du bateau. « La méditation, c’est un outil du quotidien qui permet de mieux se connaître, de prévenir certaines tensions internes ou liées à nos interactions avec les autres » . Mains jointes, elle invite les participantes à s’ancrer pour ne plus être ce qu’elle appelle « le passager clandestin » de sa propre vie. Alors que la séance touche à sa fin, le soleil se couche sur la mer turquoise et le vent caresse la peau des femmes rassemblées sur le pont. Le Champlain reprend doucement sa route vers la baie de Chatham, au nord des Grenadines et à l’ouest de la Barbade. Au l des jours, les paysages sauvages se succèdent à une cadence lente et presque méditative. Et si l’esprit des croisières Ponant reste résolument épicurien, les bu ets et les repas sur la plage célèbrent la pêche locale et les fruits sucrés des Caraïbes.

« Certaines retraites sont couplées à une cure détox. Pour ma part, je préconise une alimentation saine, mais qui reste associée au plaisir. », poursuit Elodie Garamond.

MASSAGES RELAXANTS

Un étage plus haut, Marine, en charge du spa Sothys, nous reçoit, le temps

d’un soin évasion dédié au lâcher-prise. « Les massages relaxants sont les plus demandés », nous explique-t-elle. « On sent chez les voyageurs une réelle volonté de prendre soin de soi. Par le biais du yoga et du Pilates, deux techniques totalement complémentaires avec nos massages ou, comme c’est le cas lors d’autres croisières, par l’intégration de soins Reiki prodigués par un Maitre invité sur le bateau », ajoute-t-elle. La classe de yoga du soir est l’occasion d’évoquer le rôle des

mains, dans la médecine chinoise. Entre automassage centré sur certains organes et conseils en nutrition, cette approche qui tient compte des saisons cadre totalement avec le contexte d’une croisière en lien direct avec les cinq éléments, dont l’eau qui joue ici un radieux premier rôle.

Ponant propose différentes croisières avec Le Tigre Yoga, dont un périple du Cap vert aux

Fondatrice du Tigre Yoga, Elodie Garamond enseigne le Yin yoga à bord du Ponant.

CONFIDENCES

La sélection de la rédactrice

L’édition limitée gourmande

cette collaboration on ne l’avait pas vue venir : l’édition limitée entre Ladurée et Estée Lauder. La collection de maquillage s’inspire des couleurs ludiques

célèbre maison de surtout connue pour ses macarons iconiques.

Rire, dormir, s’entretenir

La routine de soin ultime selon l’actrice et nouvelle muse

une nuit réparatrice complétés par une généreuse couche de performance.

Des produits tendance aux classiques updatés, chaque mois, notre rédactrice beauté propose un tour d’horizon des nouveautés qui l’ont impressionnée.

Par Kim De Craene

Les roses ne fanent jamais

Les roses continuent et c’est sans surprise que le créateur Tom

qu’une note subtile de poivre blanc et de baies roses.

Pour un glow « à la Sturm »

questions skincare les plus recherchées sur Google de tous les temps : « Comment obtenir un teint lumineux ? ».

connaît la réponse : avec des gouttes de pourpier et d’acide

Tout le monde fond pour la cryo

dans votre salle de avec une baisse de température de Le masque booste

texture et atténue les rides. �����������������

LE brushing de vos rêves

transformez vos cheveux mouillés en une chevelure lisse et volumineuse en un clin

EXPERT

D’une peau fatiguée à un teint radieux

Se détendre et se pomponner, c’est encore mieux avec les conseils de Nathalie Monsieur, directrice de la formation de la marque française de cosmétiques Sisley.

Un soin réparateur ou un massage relaxant comme moment privilégié avec soi-même ? C’est ce qu’on retrouve en tête de notre liste des bonnes résolutions pour cette année. En effet, dans nos emplois du temps chargés, nous oublions souvent de nous réserver du temps pour décompresser. Nathalie Monsieur, experte en la matière, nous donne des conseils.

Que vous inspire le concept de «cocooning»?

« Le cocooning signifie prendre du temps pour soi, mais avec un résultat gratifiant, grâce à l’expertise de professionnels. C’est un moment de bienêtre où l’on se détend, mais qui permet également à notre visage et notre

corps de bénéficier de l’attention qu’on leur porte. »

Avez-vous un conseil à donner à quelqu’un qui ne parvient pas à prendre soin de lui?

« Créez un moment de complicité. Invitez votre partenaire ou votre petit(e) ami(e) et organisez une escapade au spa. En partageant ce moment, il vous sera plus facile de prendre du temps pour vous et vous n’aurez plus l’impression que c’est une obligation. »

Les soins sont-ils différents en hiver et en été ?

« Chaque période implique une approche spéci que, et il faut la respecter. L’hiver a ses avantages : nous sommes moins exposés aux in uences néfastes, tel que le soleil. En hiver, par exemple, la Maison Sisley propose le soin Jet Peel. Il s’agit d’un nettoyage intense mais en douceur. Les taches pigmentaires sont traitées et la peau fatiguée retrouve un éclat radieux. C’est le traitement idéal pour cette période de l’année, car vous ne pouvez pas vous exposer au soleil pendant un certain temps durant le traitement de six séances. Les mois d’hiver sont également propices à un soin LED. Les huit différents types de lampes agissent sur plusieurs couches de la peau, ce qui leur permet d’agir sur différents problèmes, comme l’hydratation de la peau, la production d’acide hyaluronique et de peptides et le traitement de la pigmentation. La chaleur infrarouge de la lampe est également très agréable ».

Le sauna et le hammam conviennentils à tout le monde?

« Les bienfaits du sauna et du hammam sont bien connus : ces deux traitements ont également des e ets prouvés sur notre santé. Ils soulagent les tensions et aident à éliminer les impuretés de la peau. Mais il faut bien sûr être à l’écoute de son corps. »

Quel est votre soin préféré à domicile?

« Il existe plusieurs gommages et masques à utiliser à la maison. Pour une utilisation à domicile, je recommande l’exfoliation à la papaye. Ce gommage est idéal pour les peaux sensibles car il nettoie et exfolie en douceur. Il aide à éliminer les cellules mortes de la peau, laissant votre peau fraîche et éclatante. »

Comment créer un moment de bienêtre à la maison ?

« Une bonne nuit de sommeil commence par un rituel de détente le soir. Préparez une bonne tasse de thé et prenez le temps de faire vos soins pour la peau correctement. Choisissez des produits au parfum délicat et à la texture riche pour en faire une expérience agréable. Démaquillez-vous avec des textures douces et apaisantes et appliquez les bons gestes. Nettoyez votre visage avec un gant de toilette chaud pour une touche de confort supplémentaire. C’est ainsi que vous terminerez votre journée dans la détente et le bien-être ».

Nathalie Monsieur
Choisissez un gommage qui nettoie en douceur tout en exfoliant.

TESTÉ ET (AP)PROUVÉ

Le soin bien-être

Après l’effervescence des fêtes et les sombres journées d’hiver, rien de mieux que de se faire dorloter dans un spa d’exception. La rédaction a testé avec délectation les derniers soins premium.

Par Kim De Craene

Soin Li ant Delbôve

JOËLLE LEHRER, RESPONSABLE CULTURE

POURQUOI?

belge Delbôve imagine et produit ses propres soins. Dans sa boutique, elle propose un massage facial et du décolleté personnalisé, mêlant techniques sculptantes, drainantes et liftantes pour harmoniser les traits du visage.»

INCONVÉNIENTS? «Les tapotements et pincements étaient trop énergiques et soutenus. Après le massage, mon visage avait retrouvé de l’éclat mais pour un résultat plus spectaculaire, il faut renouveler le traitement au minimum quatre fois à intervalles raisonnables.»

APPROUVÉ? «Le massage dure une petite heure et démarre par une phase de décontraction, le nettoyage de la peau. Le massage se poursuit avec vigueur, tapotements soutenus et pincements. La facialiste insiste au niveau des rides et du contour du visage.»

Rue de l’Abbaye 67, Ixelles, delbove.com

Head Spa Christophe Robin

MALVINE SEVRIN, RESPONSABLE DIGITAL FR

POURQUOI? «Populaire sur les réseaux sociaux, le Head Spa est l’obsession bien-être du moment. Ce protocole tout droit venu du Japon combine soin, détente et éclat capillaire. Grâce à une série de massages apaisants, il procure une relaxation totale.»

INCONVÉNIENTS? «Mieux vaut

de journée ou lorsqu’on n’a rien prévu après car on en ressort avec les cheveux séchés au sèchecheveux, mais sans brushing.»

APPROUVÉ? «Si vous adorez les massages crâniens, ce traitement est fait pour vous, mais il est surtout plébiscité pour retrouver un cuir chevelu sain. Après une analyse approfondie à la caméra grossissante, place à un rituel complet: exfoliation, massages, soins ciblés, masques et cocktail de shiatsu et métalothérapie pour apaiser tête, nuque et trapèzes. visiblement débarrassé de toute impureté, et des cheveux plus souples et brillants.»

le soin d’1h40, Institut NAÉ Louise, Rue de la Concorde 70, Bruxelles, nae-beauty.be

Soin VinoHydra  de Caudalie

SOPHIE BREVERS, DIRECTRICE ARTISTIQUE

POURQUOI? «Savez-vous que vous jetez des trésors?». C’est avec cette phrase d’un professeur d’université que l’aventure Caudalie a commencé. Les trésors? Les pépins de raisins, gorgés des antioxydants les plus puissants du monde végétal et pourtant jetés lors des vendanges. Ces précieux ingrédients sont au cœur de la marque.»

INCONVÉNIENTS? «Le soin prodigué par Valentine,

déconnexion est totale. C’est beaucoup trop court!»

soin est visible immédiatement. Mention spéciale au délicat mais ferme massage du visage et à l’application de pulpe de l’hydratation. De plus, tout est poétique chez Caudalie: la fontaine à l’entrée émet le bruit d’une rivière, l’architecture d’intérieur toute en douceur et en rondeur, le sourire du personnel odeurs des produits utilisés,...»

Urban Spa Caudalie, rue Jean

Soin

Zen Harmony de Maison Sisley à La Réserve

KIM DE CRAENE, COORDINATRICE MODE & BEAUTÉ

POURQUOI?

week-end à Knokke-Heist pour m’offrir un soin Maison Sisley, le tout nouveau spa de l’hôtel cinq étoiles La Réserve.»

INCONVÉNIENTS? «Un soin Sisley est la cerise sur le gâteau d’une visite à La Réserve. Le seul inconvénient? Je ne veux plus partir. J’aimerais rester quelques pleinement de l’hôtel, du spa et de la piscine.»

APPROUVÉ? «La thérapeute réalise un massage californien avec des variations d’intensité, de techniques et de senteurs. Le massage se caractérise par associés à une pression ferme. Aucun centimètre de mon corps n’est oublié. L’huile essentielle apporte un boost d’hydratation à ma peau, essentiel en plein hiver. Après le massage, ma peau est douce, je suis détendue mais pleine d’énergie.»

Soin Zen Harmony Phyto-

La Réserve, Elizabethlaan 160, Knokke-Heist, la-reserve.be

LES FONDAMENTAUX DE

Jane Fonda

“Avec le temps, je stresse de moins en moins”

À QUELLE HEURE VOUS LEVEZ-VOUS?

Je m’organise toujours pour dormir neuf heures. Je me lève en général vers 7heures et si je dois être debout à 4heures pour cause de tournage, je suis au lit à 18 ou 19heures! Ce qui n’est plus compliqué maintenant que je suis célibataire. du coucher de chacun.

QUELLE ROUTINE POUR VOTRE PEAU?

Je l’hydrate en quantité et je porte systématiquement une protection solaire. Le sommeil compte, bien sûr. Je fais également tous les deux mois des soins en institut, pour enlever ses cellules mortes, lui redonner du rebondi et l’oxygéner.

QUE DISENT VOS CHEVEUX DE VOUS?

J’ai la chance d’en avoir de très beaux. On pense toujours que je porte une perruque ou des extensions. Je vous assure que tout est bien à moi. Ce qu’ils disent? Je n’ai pas honte d’être une femme âgée à chevelure grise. J’ai

m’obligeait à les colorer toutes les quatre semaines. Et depuis la chimiothérapie que j’ai faite pour traiter un cancer, ils sont devenus bouclés. J’aime bien ça.

SUIVEZ-VOUS UN RÉGIME ALIMENTAIRE PARTICULIER?

Je prends un petit déjeuner copieux une demi-heure après le réveil, composé d’œufs et d’un smoothie aux fruits,

Puis plus rien pour le reste de la journée. Sauf si j’ai un dîner

FAITES-VOUS DU SPORT?

Énormément. Avec un mantra: dou-ce-ment. Quand je regarde mes anciennes vidéos (1), je me demande comment je pouvais aller si vite… N’étant plus aussi rapide, je fais les mêmes choses plus lentement. Et j’ai réduit la charge des poids: pour les biceps, 3kg au lieu de 7 kg.

VOS RITUELS ANTI-STRESS?

Mon rythme pourrait angoisser plus d’une personne. Pas moi. Avec le temps, je stresse de moins en moins. Est-ce parce que je dors beaucoup? Aujourd’hui, si quelque chose me contrarie, cela ne dure pas très longtemps.

UNE MAUVAISE HABITUDE DONT VOUS AIMERIEZ VOUS DÉBARRASSER?

J’ai suffisamment travaillé pour ne plus en avoir.

LES ODEURS DE VOTRE ENFANCE?

L’air frais. J’ai passé les dix premières années de ma vie d’autoroutes, moins de «smog» (brouillard lié à la pollution, ndlr). Le ciel et l’océan étaient propres. J’étais un vrai garçon manqué, toujours dehors, grimpant aux arbres, Plutôt qu’aux odeurs, je pense aux sons, le chant des oiseaux principalement.

PORTEZ-VOUS UN PARFUM TOUS LES JOURS?

Non, mais on m’a offert Portrait of a Lady que j’apprécie vraiment.

SORTEZ-VOUS SANS MAQUILLAGE?

J’utilise au moins la Poudre Accord Parfait de L’Oréal Paris car, avec le temps, j’ai des taches. Elle est rapide à appliquer et pratique pour unifier le teint.

UNE FEMME QUI VOUS INSPIRE AUJOURD’HUI?

Mes amies, plus jeunes que moi.

(1) Jane Fonda’s Original Workout sur janefonda.com Eau de parfum Portrait of a Lady d’Éditions de Parfums Frédéric Malle sur fredericmalle.eu

Texte Aurélie Lambillon

Leçon de beau chez Morgane Sézalory

En matière de mode comme d’art de vivre, la fondatrice de

« C’est Paris dans toute sa splendeur, cet appartement, s’enthousiasme-t-elle. Les moulures et les volumes sont magnifiques. Et quand j’ai vu ce trumeau, j’ai su immédiatement que la cuisine allait se concevoir autour de cet élément. » En matière de mode comme d’aménagement intérieur, les choses semblent lui venir naturellement.

C’est bien ce naturel, fait d’intimité et de confort, que l’on ressent après quelques minutes d’observation de cet imposant appartement du VIIe arrondissement. La douceur vient des teintes tilleul, bronze ou terracotta, de la lumière douce et mordorée, des déclinaisons de bois atteuses. Et d’une subtilité dans l’ordonnancement. « J’ai souvent une idée assez claire et instinctive de l’aménagement d’un lieu, qui peut partir d’un élément existant. Les couleurs des motifs du tapis de cette cuisine ont dé ni la palette de l’ensemble de l’espace cuisine et salon. Je fonctionne généralement ainsi. » Pas besoin de décorateur, Morgane fait ça très bien. « J’aime beaucoup créer des ensembles cohérents. D’ailleurs, j’aurais pu être ensemblière, ce métier dont le nom a disparu mais qui est nalement celui d’architecte d’intérieur. »

ON NOTE QUELQUES PRINCIPES QUI L’ONT TOUJOURS GUIDÉE: « Je n’aime pas les éléments hauts dans les cuisines ni ailleurs, et je n’apprécie que les éclairages indirects – jamais de plafonnier allumé. Je fais en sorte que tout soit très pratique et esthétique à la fois. » Pour le reste, elle revendique le droit à l’erreur ou au changement d’avis. « Je prends mon temps, j’aime bien l’idée d’une maison pas complètement nie, d’un lieu vivant qui va évoluer. On a tous et toutes un peu peur de se tromper, sur une couleur, un papier peint, un motif… Je trouve ça beau, cette hésitation, ça rend les décors vivants. » Mais s’il y a un terrain de jeu où elle admet aller très vite, c’est celui de la chine. « Je pourrais passer tout mon temps, si j’en avais •

1. Choisir des couleurs fortes

«Le papier peint Ikat d’Antoinette Poisson a servi de point de départ pour imaginer le reste. Ce bleu profond, peu courant dans une chambre, appelait selon moi une teinte de bois soutenue, des draps ton sur ton. Un esprit un

2. Accumuler les coussins

«Les coussins sont ici dans des teintes bronze, or, lichen. Certains viennent des Composantes, j’aime les disposer çà et là, comme un ensemble. L’harmonie peut venir du ton sur ton mais parfois aussi des contrastes.»

davantage, à traquer des appliques, des commodes, des lampes, aux puces, à Paul Bert Serpette, en ligne ou au hasard des brocantes. J’ai un œil qui scanne à une vitesse éclair, je trouve des perles très rapidement. Et j’adore concevoir des décors à partir d’un objet ou d’un meuble. Je serais prête à déménager pour un meuble », s’amuse-t-elle.

CE GOÛT DE LA PÉPITE RICHE D’UNE HISTOIRE – « il n’y a rien de plus beau qu’un objet ancien, ça rend humble » – est au cœur des Composantes, la marque d’art de vivre qu’elle a lancée en marge de Sézane et qui la complète avec élégance. Outre ses créations, une série de lampes en céramique aux

3. Poser les tableaux à même le sol

«Je fais tout le temps ça, dans chaque lieu que j’investis. Je n’accroche pas les cadres, à l’exception du grand format signé Caroline Denervaud, que j’adore. J’aime l’idée de la mobilité, des accrochages qui peuvent varier d’un jour à l’autre au gré de mes envies. Comme des petites expos

abat-jour en soie, déjà culte ; des coussins rapidement épuisés et, depuis le début du mois, un nouveau « drop » de pièces ultra-séduisantes, parmi lesquelles des appliques en laiton conçues en collaboration avec François Bazin. On y trouve également une foule de pièces chinées. En vrac, ce qui nous a fait de l’œil : des chaises italiennes et une paire de lampes Fratelli Mannelli des années 70 ; un bureau en rotin des années 60 ; des coussins en velours fleuri et une exquise collection de jarres italiennes en terre cuite vernissée.

Les Composantes, ce sont aussi des éditions d’artistes ou d’artisan·es, les sculptures de femmes en terre cuite de Guénolée Courcoux, la vaisselle en terre mêlée de Florence Girod. Des résidences, en quelque sorte, au service du beau et des savoir-faire. « Les Composantes sont un lieu d’expression très libre. Je n’ai pas de contrainte d’objectif, et puis en déco, le temps de la création est un temps long, parce qu’on fait tout fabriquer par des

4. Partir d’un meuble pour créer une scénographie

«Ici, comme souvent, c’est ce meuble chiné qui a été déterminant. Je me suis dit qu’il fonctionnerait très bien avec ce papier peint, puis la lampe en laiton s’est imposée, ainsi que les lithos, comme une petite scénographie qui peut évoluer avec le temps.»

“Quand j’entre dans une pièce, je sais où j’ai envie de m’installer, jouer avec les enfants, travailler, déjeuner.”

5. Multiplier les appliques

«Je suis très sensible à l’éclairage, c’est d’ailleurs assez lampes à poser; je n’aime pas les lumières directes et quand j’accroche un plafonnier quelque part, c’est à des

dans une version un peu différente et plus grande, des

artisans proches de nous. » Le soin apporté aux détails, à la manière dont les choses sont fabriquées, est au cœur de ses préoccupations : « C’est une façon de contribuer à préserver des savoir-faire décoratifs pour qu’ils restent vivants. »

EN PRENANT LE THÉ AUTOUR D’UNE SUPERBE TABLE RONDE EN ACAJOU DES ANNÉES 40, installée dans un angle de la cuisine, on lui fait remarquer qu’elle a le sens du coin cosy, de l’espace dans l’espace. « Je crois que c’est parce que je pense tout en fonction des moments que j’ai envie de vivre. Quand j’entre dans une pièce, je sais où j’ai envie de m’installer, jouer avec les enfants, travailler, déjeuner… Je trouve que souvent, la présence d’une grande table de salle à manger au milieu d’une pièce, ça ne fonctionne pas. Quand on est seul, ça ne donne pas envie de s’y installer pour travailler, car le sentiment de solitude est ampli é. Dès que tu es dans un coin agréable, tu te sens bien. » Le bien-être, la recherche de la joie, son grand sujet. Morgane a 39 ans, elle est devenue ultra-vigilante sur le temps qu’elle passe avec les siens. « Ma priorité, c’est la vie perso. J’ai pris de la distance par rapport au travail. Le mercredi, je consacre une large partie de ma journée à mes lles. Tous les quinze jours ou trois semaines, je pars quelques jours, le temps d’un week-end, en France ou ailleurs. J’ai une organisation qui le permet, des parents présents et les moyens nanciers. Et, paradoxalement, c’est plus facile dans le cadre d’une vie de famille recomposée. »

Composée, recomposée. Ce mot comme un fil rouge qui lui permet de mettre en œuvre sa mission : se sentir bien, dans ses vêtements, chez soi, dans sa vie. Et nous inviter à faire de même.

(*) lescomposantes.com et sezane.com

SAVOIR-FAIRE

Ode au chaos

En 1993, Fernando et Humberto Campana conçoivent la chaise Vermelha, de rue à São Paulo. Cette création marque leur percée internationale,

La Cadeira Vermelha ou Chaise Rouge est une pièce emblématique imaginée en 1993 par les frères brésiliens Fernando et Humberto Campana. Ce modèle est souvent perçu comme un hommage à la vitalité du Brésil. Conçue à partir d’une structure en acier recouverte de 500 mètres de corde acrylique rouge, la chaise mêle esthétique et fonctionnalité grâce à un tissage manuel complexe qui génère un motif presque aléatoire. Son design minimaliste se singularise par des lignes nettes et un profil élégant. La couleur rouge évoque l’énergie, la passion et la vitalité, reflétant l’identité brésilienne. « D’abord, il y a le matériau, ensuite la forme, puis nous nous concentrons sur la fonction en explorant l’ergonomie, les contraintes et les possibilités », expliquent Fernando et Humberto Campana, frères et partenaires dans la création.

SÃO PAULO, LABORATOIRE

D’INSPIRATION

« Les rues de São Paulo sont notre laboratoire de création. Lorsque nous avons besoin d’inspiration, nous puisons dans le

chaos et la beauté de la ville où nous vivons », confient-ils. C’est ainsi qu’ils ont acheté une grande quantité de corde rouge sur un marché de rue, qu’ils ont ensuite ramenée dans leur atelier. En observant la forme chaotique des cordes empilées sur une table, une révélation s’est produite : « On s’est regardés et, presque simultanément, on s’est dit : c’est la chaise que nous voulons créer. C’est un portrait du Brésil dans toute sa magnifique confusion. Cette chaise reflète le mélange des cultures et des races, ainsi que la beauté dans le chaos et la destructivité. Le design s’inspire des techniques de tissage traditionnelles et de la culture de rue vibrante de São Paulo », souligne Humberto. « La chaise Vermelha a été initialement conçue pour une galerie à São Paulo. Tous ceux qui voyaient la chaise la considéraient comme une œuvre d’art, et non comme un objet utilitaire », poursuit Fernando. Lorsque le directeur artistique d’Edra a exprimé son intérêt pour la lancer en production, les frères étaient sceptiques : « 500 mètres de corde tissée, comment cela serait-il possible ? » À leur grande surprise, la chaise est devenue un best-seller et une icône du design, ce qui a per-

1993

Création de la chaise

Vermelha par les frères Fernando et Humberto Campana.

1998

Intégration de la chaise dans la collection du fabricant italien Edra.

La Vermelha en chiffres

500

Nombre de mètres de corde tissés à la main autour de la structure en fer et en aluminium.

mis à leur travail d’être reconnu sur la scène internationale.

DE CHAISE À ŒUVRE D’ART

En 1998, la chaise rejoint la collection du fabricant italien Edra, qui conserve son processus de production artisanal. Fabriquée à partir de fer, d’aluminium et de corde, elle célèbre les matériaux et les traditions artisanales du tissage brésilien. Chaque pièce nécessite environ 50 heures de travail manuel, en raison du tissage minutieux des 500 mètres de corde autour de la structure en fer et en aluminium. Ce temps de production exceptionnel contribue à l’unicité et à l’exclusivité de la chaise, qui transcende sa fonction pour devenir une véritable œuvre d’art. La Cadeira Vermelha fait d’ailleurs désormais partie de la collection permanente du Museum of Modern Art (MoMA) de New York.

2

Seuls deux artisans maîtrisent la technique d’assemblage de la Vermelha.

50

Nombre d’heures nécessaires pour produire une seule chaise.

Le design de la chaise est inspiré des techniques de tissage traditionnelles brésiliennes et de la culture urbaine de São Paulo.

DÉCOUVERTE

Afrique du Sud  Entre ville et safari

NOAH La base idéale

L’Afrique du Sud, c’est une histoire riche, un mélange harmonieux d’urbanisme, de culture et de nature. Le boutique-hôtel Noah, niché dans le quartier branché de Tamboerskloof à Cape Town, constitue une base idéale pour explorer cette ville aux multiples facettes: à Camps Bay, station balnéaire huppée, vous savourez de délicieux plats de poisson dans d’excellents restaurants; à Clifton, les plages féériques offrent chaque soir des couchers de soleil imprenables; Long Street et ses alentours, quant à

GROOTBOS Les vins locaux

Un séjour durable au cœur du biotope fynbos sud-africain offre bien plus qu’un hébergement luxueux en parfaite harmonie avec la nature. Ici, chaque activité est pensée dans le respect de l’environnement, comme en témoigne le «bain de forêt» récemment lancé. En plus de ses lodges somptueux, Grootbos d’herbes locales, chaque dîner se transforme en un voyage gastronomique, sublimé par une cave à vins qui vaut le détour. Le soir venu, vous vous endormirez dans un lodge privé, avec

MAISON (WINE) ESTATE Une explosion de saveurs

Le duo dynamique formé par Jessie et Seb a rénové ce domaine viticole avec un soin méticuleux. Depuis votre piscine privée, vous surplombez les vignes, ou partez en balade avec un vignobles voisins, vous rejoignez directement, depuis votre jardin, l’un des restaurants les plus réputés d’Afrique du Sud: Chefs Warehouse at Maison, une cuisine pure et créative à partir de produits locaux uniquement, sublimée par un Viognier. Le personnel, composé d’habitants de Franschhoek,

maisonestate.com

DULINI Sur les traces du léopard

Au cœur de la réserve naturelle de Sabi

nature dans un luxe sans pareil, où chaque détail est soigneusement pensé. À Dulini Moya, récemment rénové, l’un des trois resorts Dulini, vous vous imprégnez pleinement de l’esprit du parc. Depuis un lodge privé, vous vous laissez aller à la rêverie, tout en restant vigilant: une girafe ou un éléphant pourrait voir dans votre jacuzzi une occasion de se rafraîchir. Ici, Les safaris,sont exceptionnels. Un moment, vous suivez les traces d’un

sirotez un verre de Méthode Cap Classique au sommet d’un rocher, avec pour fond sonore les rugissements

dulini.com

SHALATI Au-dessus des crocodiles

hauteur? C’est possible. À Shalati, vous séjournez dans un train rénové, stationné sur le pont historique

offrent une vue spectaculaire sur le parc et ses habitants. Sur le toit, la piscine propose une expérience de baignade inédite, au-dessus des crocodiles, des éléphants et des hippopotames. Shalati rend hommage aux premiers aventuriers du parc et à l’histoire africaine, dans un décor à la fois respectueux et contemporain. Un point de départ krugershalati.com

SILO Une immersion dans l’art

Silo est le cœur battant du Victoria & Albert Waterfront. Tel un phare design et éclectique, cet ancien silo à grains veille sur cette perle architecturale, dont un spectaculaire penthouse et une piscine à débordement au sommet, ont été aménagées dans un style coloré par Liz Biden, plongeant les hôtes dans un univers d’art moderne. Les vues panoramiques sur la ville viennent parfaire le tableau. Pour compléter votre séjour, une visite du Zeitz Museumof Contemporary Art Africa (MOCAA) s’impose, avec sa collection d’art

@thesilohotel_

L’Afrique du Sud est un concentré de nature spectaculaire, de culture riche et d’histoire fascinante, sans oublier sa scène culinaire dynamique. Voici quatre incontournables à découvrir.

DUSK Une atmosphère de film noir

Dès le seuil franchi du stylé Dusk,

Matrix, annonçant la couleur du l’épreuve toute la soirée avec un

des producteurs locaux et une porte l’ADN africain, rehaussé de

@dusk_restaurant_, Stellenbosch

THE RED ROOM Un asiatique mystérieux

cocktails audacieux sont préparés avec soin, et la chef propose un canard de Pékin digne de la @the_red_room_cw, Gardens, Cape Town

LA COLOMBE

La nourriture est un théâtre

SALON Le ra nement avec un twist

Sous la houlette du talentueux Luke Dale Roberts,

«la nourriture est notre théâtre», plat est une véritable vision culinaire, satisfaction des papilles saura vous @lacolombect, Constantia

@saloncpt, Woodstock, Cape Town

CITY-GUIDE

Paris confidentiel

Boudoir sulfureux, speakeasy, cabinet de curiosité, jardin secret, hôtel particulier… Levons le voile sur ces adresses d’initiés que l’on se murmure à l’oreille. Des lieux aux secrets bien gardés où se dérober de la foule.

Par Malvine Sevrin

TRANSGRESSIF

Ancien théâtre fermé par Napoléon pour ses spectacles jugés trop frivoles, puis couvent des Filles du Calvaire, ce lieu mythique renaît aujourd’hui sous la forme d’un hôtel singulier qui se joue de l’ambiguïté entre le sacré et l’interdit. Au cœur du Marais, ce bâtiment classé

soirée. La programmation artistique est signée Maud’Amour, diva du burlesque et showgirl au mythique Cabaret Madame Arthur et dans le

ROYAL

Avec la place historique du Temple comme voisine, cet appartement romantique du 17e

meubles anciens, ses miroirs dorés et ses nombreuses peintures de nus et sculptures antiques, il ressemble que l’on se fait d’un Airbnb. Et plafonds et au parquet original de Versailles fait partie de la catégorie «Coups de coeur des voyageurs» de la plateforme Airbnb. De la baignoire (sur pied) au lit (queen

des temps modernes l’espace d’une échappée parisienne royale.

SENSORIEL

Dans le quartier animé de Montorgueil se cache un sanctuaire de bien-être signé Nuxe. Les caves voûtées d’un ancien chai du 17e aux treize cabines de soin de l’enseigne de beauté française. Soins du visage, massages aux pierres chaudes et gommages aromatiques nous embarquent pour un voyage sensoriel à mille lieues de Paris.

PARTICULIER

Préservé du tumulte urbain, ce bar secret est niché au cœur d’un hôtel particulier, au milieu d’un 2

classé et protégé à quelques pas du SacréCoeur. Installé dans un fauteuil en velours rouge, on y savoure des cocktails sophistiqués sur fond de notes de piano. D’Eva Longoria à Camille Razat, l’adresse est prisée par les célébrités et une poignée d’initiés. Avec sa verrière ouvrant sur le jardin, l’omniprésence de plantes et ses murs habillés de papier peint exotique, c’est un véritable jardin d’Éden où s’enivrer… avec modération.

Bar Le Très Particulier,

HISTORIQUE

beauté parisienne. Véritables cabinets de curiosités, les boutiques du Marais et de Saint-Germain-des-Prés proposent des produits naturels et préparations sur mesure inspirés par l’herboristerie du 19e verre ambré, béchers de chimiste et bocaux d’apothicaire. On y déniche un cadeau personnalisé grâce aux services de calligraphie, gravure et embossage: savons parfumés, baumes à lèvres, peignes en acétate végétal… Acquise par LVMH en 2019, l’adresse connaît un boom de popularité mais conserve néanmoins son atmosphère hors du temps.

DISCRET

À quelques pas des Champs-Elysées, l’un des lieux les plus animés de Paris, se cache ce restaurant intimiste dans l’élégant Hôtel La Réserve. Son mantra : l’exclusivité discrète. Inspiré par l’Asie et la quintessence parisienne, le lieu allie boiseries précieuses, étoffes soyeuses et mobilier japonisant dans Cos, avec ses tables espacées et son atmosphère feutrée, est idéale pour un dîner romantique à l’abri des regards indiscrets. À la carte? Une cuisine parfaitement orchestrée par le chef Jérôme Banctel.

MASTERCLASS

Benoît Neusy,  ambassadeur du terroir

Il décline l’identité régionale au cœur du magnifique domaine du Chant d’Éole. Un restaurant au milieu du vignoble, devenu une attraction touristique belge à part entière. Fort de son étoile au guide Michelin, obtenue en huit mois à peine, cet enfant du pays rend hommage aux produits locaux, dont les fameuses bulles belges.

À HUIT ANS DÉJÀ, IL SAVAIT QU’IL VOULAIT DEVENIR CUISINIER. Une évidence pour le petit garçon qui plus de quatre décennies plus tard, parle encore du poulet rôti du dimanche de son enfance avec des étoiles plein les yeux. « Pour moi, c’est l’âme d’un plat : cette émotion qu’il parvient à faire naître, au point qu’il devienne une madeleine de Proust et procure une jouissance gustative intacte. C’est ma définition d’une assiette réussie ! », sourit ce gourmand qui se souvient avec tendresse de la première fois où il a été au restaurant. « J’avais dixhuit ans, je sortais de l’école hôtelière. Avant cela, je baignais déjà dans l’amour des bons produits : le pigeon, le lapin, le poulet, les légumes du potager…des plaisirs simples, au fur et à mesure des saisons. Du bonheur qui se mange et qui a construit ma personnalité culinaire ».

SI LE TERROIR PLAÎT AU JEUNE CUISINIER DE L’ÉPOQUE, il commence pourtant par ouvrir une poissonnerie, point de départ d’une autre approche de la table. « Plus tard, lorsque j’ai créé mon premier restaurant, j’ai aimé l’idée de proposer du poisson en plein Borinage. Petit à petit, j’ai a né mon identité gastronomique et me suis spécialisé dans le terre-mer, en mêlant classicisme et modernité, grâce notamment à des pépites découvertes lors de mes voyages, comme les épices, que j’a ectionne particulièrement », explique ce chef aux trois étoiles. « Trois à la suite. J’ai eu une étoile dans chacun de mes trois restaurants, dont

La recette ultime

Le roulé de sole, crevettes grises et moules de bouchot, champignons de Paris & mousseline au Chant d’Éole

la dernière obtenue pour ce nouveau projet au Chant d’Éole. C’est une récompense qui engendre un peu de pression, qui incite à ne surtout pas s’enliser dans sa zone de confort et à entretenir cette flamme au fond de soi, et cet amour fou pour la cuisine, une passion quotidienne ».

CELLE, NOTAMMENT, DE METTRE EN VALEUR LES ARTISANS ET PRODUCTEURS LOCAUX, de sensibiliser au terroir et à l’importance du bien manger. « C’est fondamental. Je veux relier la terre aux émotions, sublimer ce qu’elle nous offre. Le chicon, par exemple, est un produit d’hiver belge extraordinaire dont je ra ole. Quant aux bulles produites ici, elles sont magni ques à accorder à chaque plat, notre Blanc de Blancs peut accompagner un poisson, le rosé se marie très bien aux desserts…mais on peut aussi les travailler en cuisine, comme je le propose dans cette recette que j’adore, avec cette mousseline au Chant d’Éole, qui ne ressemble à aucune autre » ! limperatifdeole.be

FOOD

Champagne, légumes et étoiles

Qu’ont-ils en commun? Il y a des jours où la vie mérite absolument d’être célébrée. Alors, quoi de mieux que de s’offrir un moment au Restaurant Vrijmoed, à Gand, où les légumes sont au centre de l’assiette et où des champagnes comme La Grande Dame Rosé 2015 et La Grande Dame Blanc 2015 subliment votre repas, tel un quatuor à cordes dans un restaurant étoilé. Michaël Vrijmoed et Veuve Clicquot ont créé une collaboration culinaire si parfaite qu’elle en devient presque effrontée. Régalez-vous!

Si vous pensez que les légumes sont basiques, Michaël Vrijmoed est là pour vous prouver le contraire. Dans sa cuisine, récompensée de deux étoiles Michelin et d’une étoile verte, les carottes, betteraves et chouxfleurs sont les stars. Michaël Vrijmoed, un chef doté d’un talent presque surnaturel pour équilibrer les saveurs, transforme les légumes en chefs-d’œuvre qui vous feront oublier qu’un jour vous les avez considérés comme de simples accompagnements. Ses plats sont innovants, de saison et durables – pas de gaspillage, pas de superflu, juste un luxe pur et simple. Ce qui nous amène à la star du spectacle : La Grande Dame.

Garden Gastronomy de Veuve

Clicquot pourrait être l’âme sœur spirituelle de la cuisine de Vrijmoed. Le concept ? Mettre en lumière les légumes et les fruits, tout en demandant à la viande et au poisson de laisser leur ego de côté. Cette philosophie repose sur la simplicité et l’élégance, mais sans perdre la notion de plaisir. Parfait donc pour accompagner les créations du chef belge. Et puis, ces champagnes. La Grande Dame Blanc 2015, avec ses arômes de jasmin, poire et clémentine, caresse le palais avec une douceur veloutée. Elle incarne la reine de la subtilité, avec une tension élégante qui rappelle un pas de danse parfait. La Grande Dame Rosé 2015, en revanche, est la sœur espiègle – audacieuse, amboyante, avec des épices et des notes orales qui volent la vedette. Ensemble, elles forment un duo qui redéfinit tout ce que vous pensiez savoir sur le champagne, un duo capable de sublimer un menu entier.

UNE CUISINE PÉTILLANTE

Cette expérience est un voyage gastronomique à travers le monde des bulles et des légumes, avec des plats spécialement conçus pour révéler le meilleur de ces champagnes d’exception. Oubliez les sauces lourdes et les ragoûts riches – ici, tout est raffinement à l’état pur, une ode à la simplicité qui reste pourtant décadente. Et surtout : l’exclusivité est le maître mot. Ce mariage parfait ne gure pas sur la carte classique ; il est réservé à ceux qui savent où chercher. Michaël Vrijmoed et Veuve Clicquot ont créé quelque chose d’unique, une sorte de petit secret partagé entre eux et vous. Cette collaboration montre comment une bonne coupe de bulles peut sublimer un repas, de l’apéritif au dessert. Mais ce qui rend cette expérience vraiment inoubliable, c’est l’équipe qui entoure Michaël. Le personnel de Vrijmoed est irréprochable – ils sont l’âme du restaurant. Que vous demandiez des conseils sur l’accord parfait ou que vous soyez curieux des détails d’un plat, leurs personnalités rayonnent. Et oui, leur sens de l’humour est contagieux –une plaisanterie subtile ou un clin d’œil bien placé rendent la soirée encore plus spéciale. Alors, sortez votre plus belle tenue, levez votre verre et laissez-vous emporter dans un univers où légumes et champagne s’unissent pour créer une fête que vos papilles n’oublieront pas de sitôt.

Michaël Vrijmoed

POILS ET PLUMES

L’EXCELLENCE AU SERVICE DES ANIMAUX À SAINT VAAST & ANDERLUES

Les magasins Poils et Plumes, franchisés par Sandy Bourgeois, sont bien plus que de simples boutiques pour animaux. Situés à Saint Vaast et Anderlues, ces deux établissements incarnent un engagement total envers le bien-être des animaux et la satisfaction de leurs propriétaires. Avec une équipe dynamique et compétente, ces deux boutiques se distinguent par leur respect, leur expertise et leur passion, des valeurs fondamentales qui en font une référence pour tous les amoureux des animaux.

UNE ÉQUIPE DÉDIÉE À LA COMPLICITÉ

AVEC VOS COMPAGNONS

Dans chacun de ces magasins Poils et Plumes, chaque membre du personnel est complice de la relation que vous entretenez avec votre animal de compagnie. À l’écoute, disponibles et toujours prêts à partager leurs connaissances, ils s’attachent à o rir une expérience unique et positive à chaque client. Que ce soit pour choisir l’aliment adapté ou pour trouver l’accessoire idéal, l’équipe met tout en œuvre pour répondre aux besoins spéci ques de chaque animal et de chaque maître.

UNE FORMATION CONTINUE POUR

GARANTIR FIABILITÉ ET EXPERTISE

Pour répondre aux attentes les plus exigeantes, Sandy Bourgeois s’assure que tous ses collaborateurs suivent régulièrement des formations spécialisées. Ce perfectionnement continu permet à l’équipe de conseiller avec professionnalisme sur des sujets tels que la qualité des produits, leur durabilité ou encore leur utilisation optimale. Cette approche garantit une abilité absolue dans les conseils donnés en magasin, avec toujours le bien-être animal au centre des préoccupations.

UN ENGAGEMENT ÉTHIQUE : VALORISER

L’ADOPTION

Sandy Bourgeois a pris une décision personnelle forte : ne pas vendre d’animaux dans ses magasins. Au lieu de cela, elle collabore avec des refuges pour promouvoir l’adoption car comme le souligne Sandy : «Adopter un animal ne fait pas un heureux mais deux : celui qui trouve un foyer et celui qui béné cie de la place libérée au refuge.» Cette démarche

éthique renforce son engagement envers le respect et le bien-être animal.

UNE OFFRE VARIÉE ET DE QUALITÉ

Les magasins Poils et Plumes proposent une large gamme de nourriture et d’accessoires pour répondre à toutes les demandes, même les plus spéci ques. Que vous cherchiez des produits pour chiens, chats, rongeurs, oiseaux ou reptiles ou pour améliorer leur environnement et habitat, vous trouverez tout ce qu’il faut pour garantir la santé et le bonheur de vos compagnons à quatre pattes. De plus les magasins proposent un service de Dog Wash confortable et bien adapté pour ses clients a n de faciliter le moment du bain et le rendre agréable.

POILS ET PLUMES : BIEN PLUS QU’UN MAGASIN, UNE COMMUNAUTÉ

Les magasins Poils et Plumes proposent une large gamme de nourriture et d’accessoires pour répondre à toutes les demandes, même les plus spéci ques. Que vous cherchiez des produits pour chiens, chats, rongeurs, oiseaux ou reptiles ou pour améliorer leur environnement et habitat, vous trouverez tout ce qu’il faut pour garantir la santé et le bonheur de vos compagnons à quatre pattes. De plus les magasins proposent un service de Dog Wash confortable et bien adapté pour ses clients a n de faciliter le moment du bain et le rendre agréable.

Infos : Poils et Plumes d’Anderlues (facebook)

Chaussée de Mons 260/3 6150 Anderlues 32 071 34 67 87

Poils et Plumes Saint-Vaast (facebook)

Chaussée de Mons 560 7100 Saint-Vaast 32 064 47 02 43

VOTRE AVANTAGE

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Il est attiré par les odeurs depuis qu’il est petit, comme par les rencontres qui ont jalonné sa vie d’artiste multi-facettes. À force de respirer des bribes de vie, Bouzouk en a fait des onguents, jusqu’à créer une senteur universelle, apaisante, réconfortante pour le corps et l’esprit. Une vibration douce et lumineuse, une présence rassurante, un parfum qui lui ressemble.

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VERSEAU

Vénus ouvre une nouvelle ère consacrée au plaisir des sens, tout en renforçant un sentiment de sécurité a ective. Soyez attentive aux messages de l’autre.

CRÉATIVITÉ

Une situation un peu tendue devrait se décanter à partir du 7. Comptez sur des résultats concrets et des opportunités de valoriser vos compétences.

Poissons 19.2 – 20.3

ÉMOTIONS Vénus et Mars sont de votre côté, rien de tel pour booster une relation raplapla ou révéler tout le potentiel d’une nouvelle histoire d’amour. En bonus: un magnétisme torride (dès le 4).

CRÉATIVITÉ Bonne pioche pour les entrepreneuses, comptez sur un bonus d’énergie et des opportunités de mettre votre travail en avant (dès le 7).

Bélier 21.3 – 21.4

ÉMOTIONS Votre ciel amoureux est plein de questionnements. Vous pourriez être attirée par l’aspect romantique d’une

tendance à idéaliser la situation.

CRÉATIVITÉ Le contexte est stimulant, mais tendu, attendezpersonnalités (à partir du 9). Un projet excitant pourrait

Taureau 22.4 – 21.5

ÉMOTIONS Mercure et Vénus vous ont à la bonne. Résultat? L’amour, l’amitié, le dialogue, tout À deux, les sentiments s’expriment et ça fait du bien.

CRÉATIVITÉ Une situation un peu tendue pourrait évoluer à votre avantage à partir du 7. Vous aurez l’occasion de défendre votre point de vue avec succès.

Gémeaux 22.5 – 21.6

ÉMOTIONS Ce mois-ci, vous aurez envie de croire à l’amour et de vibrer sans modération. Mais attention, votre ciel risque de biaiser votre appréciation des choses. Restez ancrée!

CRÉATIVITÉ Vos efforts commencent à payer. Projets, idées, argent: comptez sur des résultats concrets et des opportunités de vous mettre en valeur. En prime: une belle inspiration créative (dès le 7).

Cancer 22.6 – 22.7

ÉMOTIONS Vénus se mobilise pour transcender vos amours. Comptez sur des émois délicieusement romantiques et des ébats torrides (à partir du 4).

CRÉATIVITÉ d’un contexte très porteur. Nouveaux projets, opportunités d’avancement: c’est ouvert. Seul bémol : une communication parfois tendue. Restez diplomate.

Lion 23.7 – 23.8

ÉMOTIONS Une relation pourrait évoluer vers une phase de plus grande intimité, tant sur le plan intellectuel qu’érotique (dès le 3).

En solo, vous n’êtes pas à l’abri d’un coup de cœur (vers le 24).

CRÉATIVITÉ Un climat stimulant et des discussions productives. C’est une bonne période pour défendre vos idées et valoriser votre savoir-faire.

Vierge 24.8 – 23.9

ÉMOTIONS Vénus éclaire vos amours d’une lumière nouvelle et très romantique. Cette phase pourrait être le point de départ d’un rapprochement amoureux (dès le 3).

CRÉATIVITÉ La période est très favorable aux échanges et aux négociations, grâce à Mercure, vous aurez l’esprit clair et le verbe convaincant.

Balance 24.9 – 23.10

ÉMOTIONS Le ciel contribue à l’harmonie émotionnelle et sexuelle avec votre partenaire. Un rendez-vous? Misez sur le

CRÉATIVITÉ Le contexte est très dynamique, mais un peu agressif et il va falloir jouer des coudes pour vous imposer. Une situation en attente pourrait

Scorpion 24.10 – 22.11

ÉMOTIONS Vénus exalte le côté romantique et un peu magique de l’amour. C’est une jolie période pour démarrer une belle histoire. Déjà deux? Vous ne ferez plus qu’un (dès le 4).

CRÉATIVITÉ Mercure favorise la communication et optimise vos performances intellectuelles. N’hésitez pas à proposer vos idées. En bonus: une super dynamique de groupe (dès le 7).

Sagittaire

23.11 – 21.12

ÉMOTIONS Misez sur un ciel intimiste, qui encourage le côté fusionnel de l’amour. C’est le moment de vous rapprocher de quelqu’un ou de concrétiser un projet en duo (dès le 4).

CRÉATIVITÉ Vous amorcez une période riche sur un plan personnel et créatif, idéale pour faire découvrir votre univers.

Capricorne

22.12 – 20.1

ÉMOTIONS Mercure et Vénus dynamisent votre vie affective en créant un climat propice aux échanges et aux rencontres. Une relation amicale pourrait prendre une tournure plus intime.

CRÉATIVITÉ Misez sur un contexte inspirant pour valoriser vos idées, mais attention à un risque de tensions relationnelles en hausse. Au top: la communication (dès le 9).

Par Carole Vaillant
Illustration Alessandro Cripsta

LE QUESTIONNAIRE

SELMA ALAOUI

Actrice et réalisatrice française, Selma Alaoui s’est distinguée pour son rôle dans Quitter la nuit, de la Belge Delphine Girard. Elle a été autant remarquée, dans les pré-nominations, par les César que par les Magritte du cinéma*. Cette Bruxelloise d’adoption vient de réaliser son premier court métrage, Samia, qui possède une touche surréaliste très prenante.

AIMEZ-VOUS VOTRE VISAGE?

Je l’aime bien. Je préfère quand il est ouvert, reposé, disponible mais j’ai appris à l’aimer aussi quand il est fatigué et fermé parce que c’est la vie.

ÊTES-VOUS FILLE OU FEMME?

Femme. J’aime bien la culture féminine et la présence féminine.

DORMEZ-VOUS LA NUIT?

Je m’endors très vite. J’adore dormir. Malheureusement avec mon rythme de vie, je dors trop peu donc, je fais régulièrement des cures de sommeil. Il m’arrive de partir deux, trois jours, pour un moment off, dans un spa.

LE PLUS BEAU REGARD QUE L’ON AIT PORTÉ SUR VOUS?

de six et dix ans, qui ont de l’amour inconditionnel dans le regard.

VOTRE PLUS GRAND PLAISIR SIMPLE?

J’adore marcher l’automne, dans la forêt quand il y a un peu de soleil. Même juste marcher en ville, ça dégage les pensées. La marche est toute simple et super agréable.

QUELLE EST VOTRE DERNIÈRE RECHERCHE GOOGLE?

L’horoscope de Rob Brezsny dans le Courrier International qui ressemble à des petits récits. Cela donne un autre point de vue. Je suis née sous le signe de la Vierge, au troisième décan.

LE MEILLEUR CONSEIL QUE L’ON VOUS AIT DONNÉ AU COURS DE VOTRE VIE?

«Ne regarde pas ce que tu perds, regarde ce que tu gagnes».

QUEL ÉTAIT LE MENU DE VOTRE DERNIER REPAS?

Du thon rouge avec du quinoa et des petits légumes.

QUEL EST VOTRE PLAISIR COUPABLE?

Le chocolat sous toutes ses formes.

QUELLE EST LA PLUS GENTILLE CHOSE QUE L’ON AIT DITE À VOTRE SUJET?

On dit souvent que je suis très empathique. J’aime parler avec de nouvelles personnes et me retrouver dans d’autres milieux et d’autres contextes que le mien.

AIMEZ-VOUS VOTRE PRÉNOM?

Beaucoup. C’est un prénom qui existe dans plusieurs cultures, aussi bien dans le Nord de l’Europe que l’Est et dans la culture arabe. J’ai une triple culture puisque mon père est Marocain et ma mère Française d’origine polonaise. C’est pour cela qu’ils ont choisi ce prénom.

POUVEZ-VOUS PRENDRE UN SELFIE?

DANS LA VIE, FUIR, S’ADAPTER OU COMBATTRE?

Les trois. Il n’y a pas de mauvaise solution. La fuite n’est pas toujours un échec. On m’a cité aussi une pensée taoïste: «Ne mène que les batailles que tu es sûr de gagner». Après, je suis très combattive et persévérante.

LA PREMIÈRE FOIS QUE VOUS VOUS ÊTES SENTIE LIBRE? À vingt ans, quand j’ai eu mon propre appartement et que je m’installais à Bruxelles.

QUELLE EST VOTRE DEVISE? «Sois indulgente avec toi-même».

QUELLE EST VOTRE CHANSON PRÉFÉRÉE?

Paradis de Shay en duo avec SCH.

QUEL EST VOTRE FILM PRÉFÉRÉ?

La Chimera d’Alice Rohrwacher.

QUELLES SONT LES COULEURS DE VOTRE PAYS IMAGINAIRE?

L’or et le sable.

*Les Magritte du Cinéma seront

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