ELLE Belgique - Avril 2024

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FASHION WEEK

BELGIQUE

® BELGIQUE - AVRIL 2024 MENSUEL 5,95€

JEUX PARALYMPIQUES NOS ATHLÈTES EXTRAORDINAIRES

TENDANCES VOYAGE

OÙ PARTIR EN 2024 ?

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«LES GENS SONT LOIN DE TOUT SAVOIR SUR MOI»

SPÉCIAL

ACCESSOIRES


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De toutes les activités sportives qui existent, celle que je déteste le plus est la course à pied. Aucune idée de ce que ressent un·e coureur·euse en état d’euphorie. De mon côté, je suis plutôt familière avec les douleurs aux chevilles et les points de côté. Après ma dernière tentative de running, j’ai décidé de jeter l’éponge. Je ne me mettrais à courir que si quelqu’un me poursuit. Par exemple, un chihuahua enragé. Ou un enfant qui veut jouer au loup. Je préfère ne pas laisser divaguer mes pensées vers des scénarios plus sinistres. Mes sports de prédilection sont le Pilates et l’aérobic des années 80. Le mercredi, je me contorsionne dans tous les sens, le samedi je fais des sauts et des pas de danse sur « Girls Just Want To Have Fun ». Et c’est exactement pour ça que je le fais : m’amuser. Là, dans cette salle moite remplie de jambières et de leggings flashy, ce n’est pas tant une question de mouvements de flexion ou de fesses bien galbées, mais plutôt un sentiment d’appartenance. D’émancipation féminine.

GIRLS JUST WANNA HAVE FUN « Lorsque le corps flanche, l’esprit prend le relais et peut déplacer des montagnes.   » Ces mots appartiennent à Léa Bayekula, l’une des trois athlètes paralympiques belges que nous avons interviewées pour ce numéro sportif (p.78). Un numéro qui ne se focalise pas nécessairement sur le fait d’être tout en haut du classement, mais surtout sur la découverte et le respect de ses propres limites. Sur ce que ça fait d’être une athlète féminine et de devoir être forte dans ses baskets (page 86). Au-delà des problèmes menstruels, des intimidations et de la discrimination sexuelle sur et en dehors du terrain ou de la piste. Elles le font sans aucune hésitation et le résultat est impressionnant. Mon admiration est immense, peut-être parce que mon propre niveau est embarrassant. Je suis encore en train de me remettre de ma dernière « performance » sportive : un saut hors du taxi suivi d’une course de 400 mètres jusqu’au défilé Chanel lors de la dernière Fashion Week de Paris, un événement que j’ai quasiment manqué. Dans certains cas, je suis apparemment plutôt douée pour courir sans être poursuivie.

Jolien Vanhoof, rédactrice mode jolien.vh


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PETROS, QUIL LEMONS, JUSTIN PAQUAY, PRESSE

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64 50 MODE 24 Frontrow : les tendances accessoires. 70 Innovation : les vêtements au service de nos performances. 74 Alerte : les « dupes » vont-ils trop loin ? 76 La deuxième édition de la Brussels Jewellery Week. 92 Édito mode. Les rayures ont fière allure. 102 La couleur de la saison ? Plongée dans le grand bleu.

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REPORTAGE 50 Naomi Campbell : « Je veux travailler avec des talents émergents. » 64 Christoph Hefti : l'homme derrière les « tapis monstres ». 78 Jeux paralympiques : qui sont nos athlètes extraordinaires ? 84 Être une femme dans le sport de haut niveau : entre inégalités et harcèlement. magazine ELLE 13


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128 146 BEAUTÉ

EN COVER

LIFESTYLE 128 Tendances voyage : de Zanzibar au Sri Lanka. 136 Staycation. La vie de château en Belgique. 140 Évasion sous le soleil de la République dominicaine. 142 Tendance : la copropriété de maisons de vacances. 146 Le Japon dans l'assiette. Nos meilleures recettes. 14 ELLE magazine

Photographe : Stephen Mattues Direction artistique : Iris Rombouts Stylisme : Delphine Dumoulin Coiffure & Make-up : Rudi Cremers pour Dior Beauty Assistante photo : Noémie Morren Modèle : Rebecca Donaldson @ runmanagement pour un bustier corset drapé de mousseline de soie jaune, un pantalon rayé, un sac à main à rayures The Scarf tote bag, le tout Louis Vuitton.

MANON GOUHIER, STEPHEN MATTUES, PRESSE

114 Comment prendre soin de son périnée ? 118 Yoga des hormones, la clé du bien-être féminin ? 120 Le Rouge Dior : l'histoire d'une icône. 122 Beauty focus. Les nouveautés et nos produits préférés.


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RÉDACTRICE EN CHEF

RÉDACTRICE EN CHEF ELLE.BE

DIRECTRICE ARTISTIQUE

COORDINATRICE ELLE.BE

Marie Guérin, mgu@elle.be @_marieguerin

Marie-Noëlle Vekemans, mnv@elle.be @maryvekemans

Iris Rombouts, iro@elle.be @imageboulevard

Jessica Fine, jfi@elle.be

SECRÉTAIRE DE RÉDACTION

Rosalie Bartolotti, rba@venturesmedia.be @rosaalieeb

Noemi Dell’Aira, nda@elle.be

@jessicafine1

DIGITAL ART DIRECTOR @noemidellaira

DIGITAL CONTENT CREATOR

EDITING

Juliette Debruxelles, jdb@elle.be

@juliettedebxl

MODE

Marie Guérin, mgu@elle.be Elisabeth Clauss, ecl@elle.be

Natasha Bearzatto, nbe@venturesmedia.be @natasha_bearzatto

CELLULE WEB @elisabethclauss

BEAUTÉ

Back-end developer : Paul Ansay; paul@venturesmedia.be

SALES DIRECTOR

Marie-Noëlle Vekemans, mnv@elle.be

Philippe De Jonghe, pdj@venturesmedia.be

LIFESTYLE

CREATIVE SALES MANAGERS

Céline Pécheux, cpe@elle.be

CULTURE

Grégory Escouflaire, ges@elle.be

GRAPHISTES

Leen Hendrickx, lhe@elle.be @l1hendrickx Florence Collard, fco@elle.be @florencecollard

TRAITEMENT DE L’IMAGE Walter Vleugels, wvl@elle.be

@walt_wings

Johanna Webb, jwe@venturesmedia.be Kelly Gielis, kgi@venturesmedia.be Alexia Neefs, alexia.neefs@venturesmedia.be Valérie Decallonne, vdc@venturesmedia.be Nathalie Fisse, nfi@venturesmedia.be Elodie Andriveau; ean@venturesmedia.be

PRINT PRODUCTION COORDINATOR Amélie Eeckman, aee@editionventures.be

CREATIVE SOLUTIONS LAB

Virginie Dupont feat. talkie-walkie srl

Lore Mosselmans (Chief Marketing Officer) lmo@venturesmedia.be Laura Collu (Senior Campaign Coordinator) lco@venturesmedia.be Marine Petrisot (Junior Campaign Coordinator) mpe@venturesmedia.be Yael Sempels (Junior Campaign Coordinator) yse@venturesmedia.be Dasha Croitoru (Junior Campaign Coordinator) dcr@venturesmedia.be

ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO

MATÉRIEL PUBLICITAIRE

PHOTOGRAPHIE

Justin Paquay, jpa@elle.be

@paqju

CORRECTEUR Geoffrey Favier

TRADUCTION

Juliette Debruxelles, Camille Vernin, Hélène Laloux, Ohana Nkulufa, Jolien Vanhoof, Barbara De Munnynck, Maya Toebat, Ringo Gomez-Jorge, Sam Vandenbosch, Stephen Mattues, Delphine Dumoulin, Rudi Cremers, Noémie Morren, Rebecca Donaldson @runmanagement

EDITION VENTURES WOMAN CEO Bernard de Wasseige COO Florian de Wasseige fdw@venturesmedia.be IMPRIMERIE Roularta Printing DISTRIBUTION AMP ABONNEMENT

Par téléphone +32 (0)2 556 41 40 de 8 h à 16 h 30 / du lundi au vendredi par courrier AMP - viapress. be, Route de Lennik 451, 1070 Bruxelles. Par mail info @ viapress.be

TRADEMARK NOTICE

ELLE® is used under license from the trademark owner, Hachette Filipacchi Presse, a subsidiary of Lagardère SCA.

LAGARDÈRE NEWS

CEO - Constance Benqué CEO ELLE International Licenses - François Coruzzi SVP/International Director of ELLE - Valeria Bessolo Llopiz Deputy Editorial Director - Virginie Dolata Syndication Coordinator - Cassandre Viger Copyrights Manager - Kenza Allal Database Manager - Pascal Iacono Digital & Graphic Design Director - Marine Le Bris Marketing Director - Morgane Rohée www.ellearoundtheworld.com

INTERNATIONAL AD SALES HOUSE : LAGARDÈRE GLOBAL ADVERTISING CEO SVP/International Advertising – Julian Daniel jdaniel@lagarderenews.com ELLE Belgique est publié 9 fois l’an par Edition Ventures Woman

Valérie De Jonghe, vdj@venturesmedia.be

EVENT

Charlotte Villers cvi@venturesmedia.be

PRODUCTION

Business Team Corporation Michel Vanderstocken/Isabelle Matthys

VENTURES MEDIA CEO Bernard de Wasseige RÉDACTION ELLE BELGIQUE

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DIRECTEUR GÉNÉRAL

Ligne info lectrices : Vous avez des questions concernant nos reportages, actions ou concours ? Contactez-nous entre 9 h et 12 h au 02 379 29 90

COO Florian de Wasseige fdw@venturesmedia.be

Didier Henet

La transmission de documents et informations à la rédaction du ELLE Magazine Belgique – S.A. Edition Ventures inclut l’autorisation de l’auteur quant à leu libre utilisation voire publication. Les marques, les prix et les adresses publiés dans le ELLE Belgique n’engagent en aucune manière celui-ci et ne sont annoncés qu’à titre indicatif sans vérification préalable de leur contenu par le ELLE. La reproduction, même partielle, de tous les articles, photographies, dessins, modèles et illustrations du ELLE Belgique est interdite tout comme celle des créations d’artistes publiées dans le ELLE et ce, même si ceux-ci sont publiés à titre de publicité. La rédaction décline toute responsabilité concernant le contenu commercial.

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NOUVELLE VAGUE STEPHEN MATTUES

Bienvenue dans une nouvelle saison riche en mode, accessoires, voyages, recettes et culture. Tournez la page pour une délicieuse bouffée d'air frais !


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Corset en mousseline de soie drapée, lunettes de soleil LV Fly, Louis Vuitton.

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e ll e front row Texte Jolien Vanhoof

ET ... ACTION !

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LAUNCHMETRICS SPOTLIGHT

BOTTEGA VENETA

Ne considérez pas les accessoires des nouvelles collections printemps-été comme des seconds rôles. Ces sacs, chaussures et bijoux sont prêts à devenir des stars.


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DE MILLE FEUX Les sacs à paillettes sont omniprésents. Vous manquez de place sur votre bras ? Optez pour une paire de chaussures ornées de perles, de cristaux ou de pierres scintillantes.

FAUNE EN FOCUS Oubliez les croix, les cœurs, les fleurs ou les demi-lunes... Vos bijoux préférés ont désormais des ailes, des pattes, une queue et de belles plumes.

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1 Balmain 2 Chanel 3 Stella McCartney 4 Dolce & Gabbana

CEINTURES XXL

FERRAGAMO

Y/PROJECT

LOUIS VUITTON

PRADA

MIU MIU

La ceinture large des années 80 est de retour. À porter (sans serrer) sur les robes, les pantalons volumineux, les seins nus et tout ce qui se trouve entre les deux.

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JOLIES COURBES Vous ne posséder que des sacs à main rectangulaires et carrés dans votre garde-robe ? Laissez la beauté circulaire faire son entrée.

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ORTEILS À L’AIR Encore trop froid pour des sandales ouvertes ? Ne laissez sortir que vos orteils – les cinq ou un seul, c’est à vous de choisir !

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Cet été, rangez vos lunettes de soleil à montures fines des années 90. Optez plutôt pour une visière futuriste et surdimensionnée pour un nouveau regard.

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ACNE STUDIOS

VERSACE

VISION DU FUTUR

SPORTMAX

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MISSONI

VICTORIA BECKHAM

LOUIS VUITTON

1 Versace 2 Louis Vuitton 3 Sportmax 4 Burberry



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VALENTINO

CHANEL

FERRAGAMO

Préparez déjà les muscles de vos bras et de votre cou, car il vous faudra endurer toute une journée la tendance bijoux de la saison : épaisse et lourde.

JIL SANDER

ARTILLERIE LOURDE

EN MODE CAMÉLÉON Acheter un sac assorti à chaque nouvelle tenue est une affaire coûteuse. Mais avouez que l’ensemble a l’air très sophistiqué.

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Excellente nouvelle pour celles qui aiment avoir les pieds sur terre : la paire de chaussures plates est plus colorée, plus gaie et plus originale que jamais.

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1 Paco Rabanne 2 Saint Laurent 3 Dior 4 Valentino

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LAUNCHMETRICS SPOTLIGHT

BIEN À PLAT

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e ll e billet d 'humeur

S’AIMER ? PLUS TARD

Tomber amoureux à ce moment de la vie, c’est sauter dans le vide autant qu’à 15 ans. Le plan-épargne en plus, les illusions déceptives en moins. Les merveilles et aventures de l’amour au bel âge ont tout du conte moderne. Les sentiments intenses et francs jaillissent sous la pression du temps. Il passe, il lasse, et confère aux échanges sincères un sentiment d’urgence. Pas envie de se lancer dans des jeux de séduction éculés ni de tout surinterpréter (John-John, 88 ans, ne répond pas à vos messages depuis 4 jours, il se pourrait qu’il soit mort pour de vrai…). Pas de faux-semblants, rien que des faits. Pour peu que l’on ait appris de ses expériences tout au long de sa vie, on sait ce qu’on veut et on le dit sans ambages. C’est le pragmatisme entouré de liberté. Affranchi·e de tant de fardeaux, on fait le bilan, on cultive des amitiés, de la sensualité, des passions affirmées. Les enfants – s’il y en a - sont grands. Et de sa carrière, on retient qu’on aurait pu lever le pied, vu qu’aujourd’hui, personne ne se souvient qu’on bossait les soirs et les week-ends pour boucler le budget. Que l’on soit ric-rac ou aisé·e, fini les matins troublés par le réveil, à culpabiliser d’une nuit sans sommeil. Fini la peur de rater le train du matin. On est libre comme l’air, prêt·e à embrasser de nouvelles romances.

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« AIMER UN ÊTRE NOUVEAU QUAND ON A MAL AU DOS, AUX GENOUX ET QU’ON A LA VUE QUI BAISSE, C’EST COMME DÉGUSTER UN VIN MILLÉSIMÉ DE QUALITÉ »

PRESSE

La peau est plus fine, la gravité a fait son œuvre, les mains sont marquées, le cou mal dessiné. Le cœur, lui, est bien là. Le cerveau aussi. Et les deux créent des jonctions, même après l’âge de la pension.

Et que dire de la sexualité épanouie sans stress de performance Plus besoin de jouer les acrobates du Kama sutra pour impressionner qui que ce soit. À cet âge, on sait ce qu’on aime, on connaît les ficelles du métier (à tisser), et on peut enfin profiter pleinement de l’acte sans se soucier de battre des records stylistiques. C’est comme si chaque étreinte était une symphonie improvisée, avec des notes de tendresse, de complicité et suivie de ronflements partagés. Puis il y a l’aide qu’on se porte mutuellement. On sait ce que c’est de galérer pour trouver un bon ostéo. On connaît l’ingratitude, la solitude, la délicatesse. On a déjà traversé tant d’épreuves qu’à cet âge, on est devenus de véritables expert·e·s en soutien moral. Plus besoin de se demander si on va trouver les mots justes pour réconforter l’autre. On les trouve, ces mots, et on les partage comme autant de cadeaux. C’est la maturité et elle gagne celles et ceux qui savent faire preuve d’intelligence et d’humilité. Celles et ceux qui ont appris à s’aimer, à se pardonner, à prendre soin de leur enfant intérieur, encore aurait-il 80 balais. Aimer un être nouveau quand on a mal au dos, aux genoux et qu’on a la vue qui baisse, c’est comme déguster un vin millésimé de qualité. L’amour tend les bras à tout âge, le mieux c’est d’y sauter. Et que les jeunes surexcités cachent leur dégoût à l’idée que leurs ainé·e·s aient une sexualité. Selon les concerné·e·s, elle est source de joies insoupçonnées. Le printemps, c’est maintenant.


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SUSAN FANG

Jolien Vanhoof I Marie Guérin I Elisabeth Clauss I Noemi Dell'Aira

LAUNCHMETRICS SPOTLIGHT

L E C Œ U R E N FL E UR L'euphorie monte à l'idée du printemps : jardins ensoleillés, douce brise sur la peau et floraison en couleurs. Célébrons la saison du renouveau !

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THE CARAT CLUB

hotspot

Promettre fidélité à l’amour de votre vie ? D’accord, mais avec une bague ! L’Atelier Palmier, basé à Anvers, propose désormais une série exclusive de bagues de fiançailles, The Carat Club, composée de onze modèles que vous pouvez personnaliser à votre guise. Il s’agit avant tout de personnalisation et d’expression personnelle. « Notre collection ne célèbre pas seulement la beauté de l’artisanat, mais honore également le caractère unique de chaque histoire d’amour », explique Ysaline Van Dessel, fondatrice d’Atelier Palmier. ` atelierpalmier.com

ART & CUISINE

XXL, carrées, un brin rétro, (en partie) sans monture et dotées de verres teintés... Comme si toutes les nouvelles tendances avaient été moulées dans une unique paire de lunettes de soleil. Lunettes de soleil, 430 €. miumiu.com

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BONDIR OU COURIR ? Pour passer d’une terrasse à l’autre avec style. Mules en cuir, 819 €. off---white.com

LISE VAN TRIJP, LAUNCHMETRICS SPOTLIGHT, PRESSE

COUP DE CŒUR EN VUE

Pour ceux qui en doutaient encore, un intérieur minimaliste ne doit pas nécessairement être froid ou stérile. Depuis la création de KOVE en 2004, Koenraad Ruys et Veerle Gysel créent des cuisines intemporelles et chaleureusement durables. Pensez-y : des détails métalliques en cuivre, du marbre et beaucoup de bois, du noyer à l’orme chaud en passant par le chêne fumé. Outre la salle d’exposition de l’usine Nylon à Saint-Nicolas, vous pouvez désormais vous rendre dans la Vrièrestraat à Anvers pour y puiser de l’inspiration. Dans un bâtiment lumineux situé entre Zuid et le quartier des théâtres, Veerle et Koenraad présentent leurs projets de cuisines architecturales, ainsi que des œuvres de photographes, de peintres et d’autres artistes.


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SPORTY CHIC Votre tenue de fêtes n’est pas prête à rejoindre le fond du dressing. Associez-

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la à des pièces sportives pour un ou deux tours de piste supplémentaires.

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tendance

1 Polo à rayures, Marco Polo Denim sur zalando.be, 59,95 € 2 Short à sequins, Patrizia Pepe, 195 € 3 Chaussures à bout pointu, Ulla Johnson, 690 €.

4 Chemise crop à rayures, Zara, 25,95 € 5 Baskets, Xandres, 199 €.

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DRIES VAN NOTEN

SUMMER FEELIN' L’été dernier, la créatrice de mode anversoise, Nathalie Vleeschouwer, a osé franchir un nouveau cap en dévoilant sa première gamme de lunettes de soleil et de maillots de bain. Cette saison, son audace est récompensée grâce à de nouveaux motifs et coloris, incluant notamment un superbe ocre profond. À cela s’ajoutent les lunettes de soleil unisexes « Jackie », une version plus élancée de la célèbre « Onassis », fruit de la collaboration avec Yuma Labs. nathalievleeschouwer.be

LONGUE VIE À LÉONCE Delvaux (re)lance le Léonce, modèle d’archive de la maison proposé pour la première fois en 1973. Une pochette, adoptée par une artiste peintre qui y rangeait sans façon ses pinceaux encore imprégnés de peinture. Le sac ainsi personnalisé a été transmis de la grand-mère à la petite-fille, qui, des années plus tard, a intégré les ateliers de Delvaux. La boucle dorée était bouclée, le Léonce dépoussiéré, ce porte-documents décontextualisé (on y range ce qu’on veut), décliné en famille complète d’accessoires. On va adorer y déposer nos outils d’expression. En cuir de veau Opéra, pochette à partir de 2800 €. delvaux.com magazine ELLE 33


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DUR OU TENDRE ? Le choc entre le chaud et le froid, le doux et

tendance

le rigide, le léger et le lourd n’a jamais été aussi passionnant.

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1 Boucles d'oreilles Fiery en or blanc avec diamants, Messika, 5.700 € 2 T-shirt en soie, Chloé, 1.290 € 3 Montre Constellation Meteorite, Omega, prix sur demande 4 Bottines à effet miroir, Elisabetta Franchi, 694 € 5 Pull en cachemire, Nanushka, 575 € 6 Bagage en aluminium 19 Degree, Tumi, 1.650 €.

WILLY VANDERPERRE, LAUNCHMETRICS SPOTLIGHT, PRESSE

« Willy Vanderperre - prints, films, a rave and more… » sera accessible du 27 avril jusqu’au 4 août. Infos et tickets sur momu.be.

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AKNVAS

Ce printemps, le Musée de la mode d’Anvers se penche sur l’œuvre de Willy Vanderperre, l’un des photographes les plus fascinants que notre pays ait jamais connus. L’exposition « prints, films, a rave and more… » montre comment la fascination de Vanderperre pour la jeunesse l’a propulsé pendant près de trois décennies, avec des publications dans « AnOther Magazine », « Dust », « i-D », « Dazed » et « Vogue », pour n’en citer que quelques-unes. Il a également photographié des campagnes pour Dior, Raf Simons et Prada.

COPERNI

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expo



e ll e radar Texte Elisabeth Clauss

LA PIÈCE QU’ON N ’AVA I T PA S V U E V E N I R

PRINTEMPS POINTU-TU

PINKO

Bonne nouvelle pour les personnalités multiples : en moins d’un an après le Barbiecore tout rose dehors, la célébration décomplexée de la « mob wife » (héritière des « Sopranos »), le beige-nouveau-neutre et les néo-déesses gothiques, l’univers du ballet déferle en tulle et justaucorps. Souplesse requise.

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ERDEM

AKNVAS

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1 Cardigan cache-coeur, Pinko, 225 € 2 Robe en tulle, Molly Goddard, 3.295 € 3 Boucles d'oreilles avec ruban, Simone Rocha, 295 € 4 Ballerines, Dior, 890 €.

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LAUNCHMETRICS SPOTLIGHT, PRESSE

CHANEL HC

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Icône du romantisme XIXe, l’archétype de la ballerine en tutu long qui semble flotter au-dessus des factures d’électricité et des autorisations-de-sortie-du-territoire-tamponné-par-la-commune a traversé toutes les révolutions sociétales, pour se poser en arabesque sous les projecteurs de l’été 2024. Sublimée dans les années 1830 par la danseuse et chorégraphe italienne Marie Taglioni toujours très à la pointe (elle a inventé l’usage des chaussons du même nom), la tenue de danseuse a été adoptée et adaptée dans les années 1920-30 en robes du soir à superposition de jupons. Le tulle et la mousseline avaient trouvé leur voie de la scène aux salons, jusqu’aux années 70-80, où les guêtres et les bodies ont commencé à se mêler des codes dansants du prêt-à-porter. Deux piqués et trois entrechats plus tard, la tendance « coquette », avec ses silhouettes romantiques très apprêtées, s’en est emparée. Rubans, tons pastel, soie et dentelles, ce sont finalement les tutus et les cache-cœurs réinterprétés qui voleront la vedette cet été. Le défilé emblématique de cette passion pour l’intemporelle féminité aura été signé 4 Chanel Haute Couture, avec de parfaites déclinaisons modernisées d’une esthétique innocente, paradoxalement conquérante. Référence, révérence.


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EYE CATCHER

IRIS ROMBOUTS

Chaque mois, notre directrice artistique, Iris Rombouts, sélectionne un accessoire de premier ordre.

Inutile de chercher les compliments avec cette bague, ils viendront tout naturellement. Elle a été imaginée par Sofia Lynggaard Norman, petitefille du joaillier Ole, qui a fondé Ole Lynggaard Copenhagen il y a 60 ans. Sofia a rejoint l’entreprise familiale en 2018 et dévoile ses deux premières collections propres, Young Fish et Under the Sea. Sa plus belle oeuvre : cette merveilleuse bague en or. Bague Young Fish en or jaune 18 carats avec aigue-marine et perle blanche d’Akoya, 5 400 €.

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e ll e radar expo

ICE ICE BABY Armez-vous contre les gouttes

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de sueur avec un cocktail rafraîch issant de nuances bleu glacé.

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1 Bague 'Gia', Victoria, 49 € 2 Blazer en lin, 'S Max Mara sur mytheresa.com, 475 € 3 Robe, AZ factory, 800 € 4 Sandales pailletées, Morobé, 470 €.

15 ANS D'AMOUR

PROENZA SCHOULER

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Dans sa collection intitulée « C’est Elle », la Gantoise Eva Janssens présente une symphonie de styles qui illustre parfaitement ses 15 années d’expérience dans le domaine de la mode nuptiale. De l’élégance et de la modernité à la frivolité avec des éléments transparents. « C’est une ode à 15 ans de femmes inspirantes qui m’ont touchée par leur sourire, leur individualité, leur force. » Ce qui est bien avec les créations d’Eva, c’est qu’on peut continuer à les porter même après la lune de miel.

JEF VERHEYEN

«JE PEINS POUR VOIR » Le Musée royal des Beaux-Arts d’Anvers, l’un des plus beaux musées de notre pays, accueille actuellement la première grande exposition personnelle de Jef Verheyen (1932-1984). Quarante ans après sa mort, l’artiste anversois joue enfin un match à domicile. L’exposition retrace l’évolution de l’art de Verheyen, depuis ses premières expériences en céramique jusqu’à ses peintures monochromes, considérées comme faisant partie du canon de l’art abstrait belge. L’artiste s’est révélé être un maître du jeu des formes et des couleurs, de la lumière et de l’obscurité. En vous promenant dans les salles du KMSKA, vous reconnaîtrez peut-être les hommages de Verheyen à ces autres chercheurs de lumière que sont Claude Monet, Vincent Van Gogh et James Ensor. « Jef Verheyen. Venster op het oneindige » est encore accessible jusqu’au 18 août. kmska.be

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LAUNCHMETRICS SPOTLIGHT, LAURE VAN HIJFTE, JEF VERHEYEN, PRESSE

evajanssens.be


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e ll e musique re

AROUND THE FUSE

16 avril 94. Il y a trente ans. La naissance d’un mythe. D’un club aujourd’hui considéré comme « légendaire » par la plupart des DJ’s de la planète. Qui « est à la techno ce que le CBGB’s était au punk », dixit l’ex-résident star Dave Clarke. Une institution reconnue « patrimoine culturel immatériel » par la Ville de Bruxelles (qui sait bien combien le Fuse contribue à son statut de ville incontournable de la nightlife). Bref. Arrêtons là le panégyrique, l’instant nostalgie, et concentrons-nous sur le présent, 2024, une grosse bamboche dans un hangar à Anvers (le Waagnatie, ce 6 avril, avec deux « rooms » et 13 DJ’s), un « Club Tour » en dix dates qui passera par Berlin ou encore Amsterdam, une compile de 30 tracks techno qui paraîtra en octobre et un livre en novembre… « On avait vraiment envie, pour cet anniversaire, de faire rayonner le Fuse ailleurs qu’à Bruxelles, dans des clubs et des festivals qui partagent notre ADN », précise Vincent Schmitt, le marketing manager du club depuis trois ans. « Et pour chaque date il y aura l’un·e de nos résident·e·s, et l’un·e des artistes de la compile, qui fera le voyage… L’idée c’est vraiment de montrer, à travers ces events, le disque et le livre, tout le spectre sonore du Fuse, de mixer autant les talents émergents que les valeurs sûres, nos légendes comme nos coups de cœur actuels. » Et il faut dire que le Fuse a bien changé depuis le monde d’avant : nouvelle équipe, nouveau DJ booth, nouvelle prog’ plus axée sur l’audace et la découverte, nouveaux résident·e·s (7 garçons, 2 filles), mais toujours par contre le même public (c’est-à-dire des jeunes, des vieux, des habitués, des touristes, des digital nomads comme des vétérans du BPM, bref tout le monde, sans distinction)… Et cette autre bonne nouvelle : le Fuse, pour l’instant, n’est pas menacé de faire ses cartons rue Blaes, malgré de nouvelles plaintes de voisinage déposées en janvier dernier. Trois décennies de « sueur, de passion et de défiance » n’ont en rien entamé la volonté du club techno le plus vieux de Belgique de célébrer la jouissance de la musique et de la danse, cette extase des corps en communion, dans un climax perpétuel qui dure le temps d’une nuit. Et trente ans. 30YRS Fuse – Waagnatie Expo & Events – 6 avril – fuse.be

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Du jaune, de l’orange, du rose... Ou comment rendre la vie moins

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MONTAGNES RUSSES

C’est le retour de Titiou Lecoq en fiction, pour notre plus grand bonheur ! Il y a mille choses dans ce livre : un fils, une bellefille avec qui le contact n’est pas toujours évident (et donc un club des belles-mères anonymes), une grand-mère coriace, une chasse au trésor, des secrets familiaux déterrés, un préado à héberger, et surtout énormément d’humour et d’observations hyper justes sur la vie quotidienne d’une femme ordinaire et géniale à la fois (à laquelle on s’identifie, évidemment). Le roman de ce printemps !

Roman d’amour, roman de guerre, « Les Ardents » nous prend aux tripes et, d’un souffle, nous porte à travers ses 500 pages. Alice Winn décrit l’enfer de la Première Guerre mondiale, l’absurdité de cette machine à broyer les corps et les esprits, la perte de l’innocence des jeunes envoyés au front. Au centre de l’histoire, ses Gaunt et Ellwood, maladroits dans un amour qui ne peut se montrer, mais tellement touchants dans leur tendresse et leur beauté. Un livre incroyable pour lequel l’autrice a déjà reçu de nombreux prix, amplement mérités.

Une époque en or, Titiou Lecoq, L’iconoclaste, 20 €

Les Ardents, Alice Winn, Les Escales, 23 €

Sélectionnée à Angoulême cette année, cette longue BD (500 pages) sous-titrée « Comment j’ai arrêté de boire » parle de la relation tumultueuse de son autrice avec l’alcool. De passage en cure en histoire d’amour compliquée, son cheminement est semé de difficultés, mais aussi d’anecdotes hilarantes et d’optimisme. Les planches fourmillent de détails et nous introduisent dans l’intimité de cette trentenaire qui cherche à s’en sortir du mieux qu’elle peut. Brillant et important.

Lorsque Raynor et son mari Moth perdent leur maison du pays de Galles, à laquelle ils ont consacré 20 ans de leur vie et qui est aussi leur gagne-pain, ils ne voient d’autre solution que de commencer à marcher sur le plus long sentier de randonnée du Royaume-Uni. Une tente, deux matelas et le strict minimum pour les porter sur plus de mille kilomètres, à travers la canicule et la pluie. Le récit fort et bouleversant de deux vies qui basculent, mais qui continuent coûte que coûte.

Les imbuvables, Julia Wertz, L’Agrume, 26 €

Le chemin de sel, Raynor Winn, 10/18, 8,90 €

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PRESSE

Ce mois-ci, on en voit de toutes les couleurs avec ces romans et récits qui nous font passer du rire aux larmes… Haut les cœurs !


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THE FALL GUY

Le film raconte l’histoire d’une bande de pilleurs de tombes qui survivent en vendant illégalement des trésors étrusques. Ils reçoivent l’aide de l’Anglais Arthur (Josh O’Connor, le jeune Prince Charles de « The Crown »), qui souffre d’un cœur brisé, mais possède aussi le don mystérieux de repérer l’or souterrain à l’aide d’une baguette de sourcier. Un petit bijou artistique aux palazzos délabrés et à la bande-son aux allures d’opéra. À partir du 3 avril au cinéma

À partir du 24 avril au cinéma

MARIA MONTESSORI Une courtisane parisienne (Leïla Bekhti) s’enfuit à Rome lorsque l’on menace de divulguer que sa fille Tina, âgée de 10 ans, est attardée. Elle place la fillette dans l’institut de Maria Montessori, une médecin aux méthodes d’enseignement avant-gardistes. On croit un instant qu’il s’agit d’un film en noir et blanc sur « la mauvaise mère contre la pédagogue aimante » ou « la femme de plaisir contre la scientifique intelligente ». Mais on sous-estime alors la réalisatrice Lea Todorov. Son biopic sur les premières années de Maria Montessori (1896-1902) est un plaidoyer révélateur pour la solidarité, l’émancipation et la liberté – pour les femmes comme pour les enfants. À partir du 17 avril au cinéma

HORS SAISON Mathieu, un célèbre acteur français, est en perte de vitesse et se retire dans une petite station balnéaire. Ce qui commence comme une délicieuse parodie de l’industrie du bien-être (« Soignez votre ego blessé grâce à la thalassothérapie ») se transforme rapidement en une touchante histoire d’amour. Sur la côte ouest, Mathieu reprend contact avec Alice, la pianiste introvertie qu’il avait quittée 15 ans plus tôt. En tant que spectateur ou spectatrice, vous suivez leur flirt contagieux, leurs conversations approfondies et leur (im)possible attirance. Un film intimiste à la « Before Sunrise » de Linklater. Parfait pour les romantiques confirmé·e·s. À partir du 27 mars au cinéma

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PRESSE

LA CHIMERA

Emily Blunt et Ryan Gosling se repoussent et s’attirent dans « The Fall Guy ». Elle joue le rôle d’une réalisatrice dont l’acteur principal disparaît au milieu du tournage ; il est le cascadeur blessé qui doit retrouver la star disparue. Les recherches le mènent dans des cercles obscurs et obligent Gosling à se montrer plus audacieux que son habituel « pouce levé, OK, cascadeur ». Blunt se laisse-t-elle séduire par l’irritant/charmant Fall Guy à la fin ? Allez le voir et vous saurez.


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Non, ce n’est pas l’endroit où l’on se rend pour un séjour banal à Paris, mais si vous avez quelque chose à fêter – l’amour toujours ou peut-être un nouveau travail bien rémunéré ? – nous vous recommandons vivement La Réserve. Des chambres de luxe avec majordome personnel, un spa exceptionnel, deux restaurants du chef étoilé Jérôme Banctel et un emplacement de choix juste à côté des Champs-Élysées : cet hôtel haussmannien cinq étoiles a tout pour plaire. Même les plus jeunes ont droit à tout ce dont ils ont envie, notamment un tipi rempli de jouets dans la chambre et deux poignées de ballons. Mais avant de vous précipiter sauvagement sur le site, préparez votre carte Visa : pour une chambre de prestige, il faut compter en moyenne 2 000 euros par nuit (ouch !). Sans parler des suites Eiffel qui coûtent facilement cinq fois plus. Mais vous bénéficiez gratuitement d’une vue magnifique sur la tour Eiffel, même depuis votre baignoire en marbre. Et ça, chers amis, ça n’a pas de prix.

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e ll e reportage Texte et photo Ringo Gomez-Jorge

PIÈCE UNIQUE

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Entrepreneuse pétillante, Laura Praet (36 ans) nous parle de son amour pour la mode et en particulier des pièces les plus emblématiques de son dressing.

’une de mes plus belles pièces est cette paire de boucles d’oreilles sculpturales de Y/Project. Glenn Martens lui-même me les a offertes pour mon anniversaire. Je le connais depuis le début de sa carrière, lorsque nous étions jeunes et que nous nous promenions dans Paris. Cette paire est l’une des premières pièces de Glenn pour la marque et vous ne la trouverez pas en ligne. C’est ce qui la rend particulièrement unique. Pour moi, ces boucles d’oreilles ont une grande valeur émotionnelle. C’est plus une sculpture que des bijoux. Je les expose dans mon dressing, littéralement. Clairement, elles ne sont pas des plus pratiques. Une fois par an, je les porte pour une occasion spéciale. La dernière fois, c’était lors d’une soirée privée de Too Many Dj’s où tout le monde était habillé sur le thème de l’espace. J’étais toute de blanc et de chrome vêtue et j’ai porté les boucles d’oreilles avec un manteau blanc en fausse fourrure de Paco Rabanne. » « Glenn m’a offert ces boucles d’oreilles parce qu’il sait que ça va fonctionner avec le reste de mon dressing. Mon style se situe à mi-chemin entre le business et le sexy. J’ai récemment lancé ma propre marque, Soir, qui est en parfaite adéquation avec ce que j’aime : des vêtements élégants, pour le bureau comme la piste de danse. Car business et sexy ne sont pas forcément opposés. On peut parfaitement être une femme d’affaires sérieuse sans pour autant négliger le plaisir. » 48 ELLE magazine

« Il est important pour moi de me sentir séduisante. Le corps d’une femme ne doit pas être caché. J’aime montrer les contours de mon corps. Il ne s’agit pas de se faire remarquer, mais de séduire : provoquer une certaine attention sans être aguicheuse. Une pointe d’érotisme dans l’habillement doit être permise. Mais ces vêtements doivent mettre en valeur votre personnalité. Il s’agit de s’exprimer et d’exprimer son corps. » « Je ne porte pas de vêtements trop chics, mais pas non plus de vêtements extravagants. La plupart de ma garderobe est noire, blanche, marron ou beige. J’aime porter la mode de mes ami·e·s créateurs·rices : Glenn Martens, Meryll Rogge et Stephanie D’Heygere. J’aime aussi Loewe, Coperni et Abra. Ces marques ne sont pas assez populaires en Belgique. » « Je suis une acheteuse passionnée et je garde à l’œil certaines pièces de mode que j’aimerais acheter. Ne vous méprenez pas : je n’achète pas toutes les semaines, mais je regarde surtout. La mode fait partie intégrante de ma vie. À 17 ans, j’ai déménagé à Barcelone pour étudier le marketing de la mode. J’ai ensuite étudié la gestion de la mode à Paris. J’ai ensuite exercé toutes sortes de métiers, dont celui d’assistante de Tom Van Dorpe pendant deux ans. Actuellement, je travaille également comme styliste pour Annik Penders, l’épouse du Premier ministre De Croo. » « Je dois admettre que je n’ai pas beaucoup de bijoux. Je préfère investir dans des sacs et des chaussures pour accessoiriser mes tenues. La raison ? Disons que je suis du genre à oser perdre une boucle d’oreille lorsque la soirée prend une tournure un peu plus sauvage que prévu (rires). »


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« BUSINESS ET SEXY NE SONT PAS FORCÉMENT DES STYLES OPPOSÉS »

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e ll e reportage

L’ANNÉE DE

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Qu’avons-nous à apprendre de Naomi Campbell, icône intemporelle de la mode qui jongle entre maternité et carrière débordante ? Tout !

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Chemise et body, Naomi x Boss.

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Texte Kenya Hunt

Photos Quil Lemons

aomi Campbell, pionnière de la mode et top model audacieuse, se tient dans un box chauffé, aménagé à l’intérieur d’un studio situé dans le nord de Londres pour ce shooting photo. Elle doit absolument partir à 15h. Il n’est pas rare que ces séances s’éternisent, s’étirant de l’aube jusqu’à tard le soir. « Je suis désolée, mais je dois aller chercher ma fille à l’école », explique-t-elle d’une voix suave et légèrement enrouée par un rhume hivernal. Les pompes à chaleur font régner une température digne du mois d’août, idéale pour la chemise en coton léger et le short assorti qu’elle porte, tandis que le prometteur photographe Quil Lemons mitraille avec une précision chirurgicale et un calme olympien. La musique de Wizkid s’échappe en douceur d’un haut-parleur placé à l’arrière-plan tandis que Naomi Campbell prend sereinement la pose. Le mythe qui l’entoure est colossal. Mais sur le plateau, sa tranquillité et son silence forcent l’admiration. Fini les entourages survoltés s’agitant autour de la mannequin vedette. À la place, une petite équipe se met au travail. Clic, clic, clic. La première photo terminée, elle enfile un peignoir blanc et des pantoufles en attendant son prochain look. On dirait que la boucle est bouclée. « J’ai décroché mon premier grand shooting avec le ELLE UK quand j’avais 15 ans, un mois avant mon 16e anniversaire. Je ne l’oublierai jamais, ni aucune des personnes qui y ont pris part », raconte Naomi Campbell, plusieurs semaines plus tard, depuis le Moyen-Orient où elle passe ses vacances. « Que je leur donne des nouvelles ou pas, ils savent que je suis reconnaissante. Je sais d’où je viens. »

Destinée à briller

D’après la légende, la découvreuse de talents Beth Boldt se promenait un après-midi à Covent Garden avec sa fille adolescente lorsqu’elle a repéré une jeune Naomi Campbell, en uniforme scolaire, faisant du shopping avec des amis. Trois mois plus tard, malgré les réserves de sa mère Valerie Morris-Campbell, Naomi prenait l’avion pour La Nouvelle-Orléans pour sa première séance photo avec ELLE. « Ma mère a donné son accord et c’est parti », se souvient-elle. « Je me rappelle parfaitement. Pour mes premières photos, on me demandait des sauts, des bonds et des sourires. Ils savaient que j’avais suivi une formation en danse, et voulaient donc que je fasse ce genre de poses. À l’époque, je ne savais vraiment pas comment poser », confie-t-elle.

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Tant de choses ont changé depuis. La vie, la célébrité et la maternité. Naomi Campbell est apparue sur pas moins de 25 couvertures mondiales du ELLE depuis ce premier shooting. Pendant ce temps, je grandissais en Virginie, les yeux rivés sur ces magazines. Pour moi, Naomi Campbell incarnait le monde glamour de la mode et un nouveau type de célébrité éblouissante. Comment oublier les images de foules s’enthousiasmant devant les top models avec un zèle d’ordinaire réservé aux boys bands ? Comment éclipser la vision de Naomi, Cindy, Lindy et Christy remuant les lèvres au gré des paroles de « Freedom! ‘90 » de George Michael ? Ou bien Naomi se tenant bras dessus bras dessous avec Nelson Mandela en Afrique du Sud ? Mais elle incarnait aussi une image émancipée, indépendante et décomplexée de la féminité noire que je voyais rarement dans la mode de luxe. J’étais prête à acheter n’importe quel numéro sur lequel elle figurait en couverture. Elle représentait tant de choses. Et c’est toujours le cas. Maintenant, devenue mère, elle jongle avec deux enfants et une carrière pléthorique. Naomi Campbell, alors âgée de 51 ans, a annoncé en 2021 la naissance de sa fille, dont elle garde le prénom secret. L’année dernière, à 53 ans, elle a eu un fils. Elle s’est également lancée il y a peu dans le stylisme, créant une nouvelle collection pour BOSS, et en juin, une exposition lui sera consacrée à Londres, au Victoria and Albert Museum, sobrement intitulée •••


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Blazer, Naomi x Boss. Robe, Feben. Jupe volumineuse, Y/Project. Bottes, Onitsuka Tiger.

« LES GENS ME VOIENT EN PHOTO ET SUR LE PODIUM. MAIS ILS SONT LOIN DE TOUT SAVOIR À MON SUJET »

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e ll e reportage

« JE NE SUIS PAS DIFFÉRENTE DES AUTRES MÈRES. MES ENFANTS PASSENT EN PREMIER »

« Naomi ». La rétrospective, revenant sur sa carrière de près de 40 ans, sera la première exposition du genre. Professionnellement, 2024 promet d’être l’une de ses années les plus fastes. Cependant, j’ai le sentiment que le rôle de mère est celui qui accapare le plus son attention. Au-delà de son statut d’icône et de sa célébrité mondiale, elle se voit avant tout comme une femme qui essaie de quitter le travail à temps pour aller chercher les enfants à l’école. Lorsque plus tard, nous échangeons quelques messages au cours de ses vacances au Kenya et à Dubaï, elle m’envoie le SMS suivant : « Nous sommes arrivés. Je vais coucher mes bébés et je vous rappelle. » Avec son calendrier d’un an rempli de défilés, dîners tardifs et Fashion Weeks éreintantes, la mode est un univers impitoyable pour les mères. Beaucoup prétendent qu’y travailler relève plus du mode de vie que du travail. Et c’est encore plus vrai pour celles et ceux qui occupent des postes à responsabilité. Mais Naomi Campbell – qui a longtemps dû se battre, que ce soit pour obtenir le même traitement et le même salaire que ses pairs blancs ou en faveur d’une plus grande diversité dans l’industrie en général – n’a aucun problème à faire valoir son droit de donner la priorité à sa famille. « Quand on devient parent, les choses changent, et je ne suis pas différente des autres mères », précise-telle. « Cette nouvelle vie m’a amenée à prendre certaines décisions. Depuis que ma fille a commencé à l’école, on m’a proposé des projets que j’adorerais faire et que je ferais si je le pouvais. Mais je me devais d’être là pour son premier jour d’école. C’est très important. Et je dois aussi être là pour aller la chercher. Mes enfants passent en premier », affirme-t-elle. « Et ma fille est vraiment cool. Elle comprend que maman travaille. Mais, pour moi, il est important d’être là, surtout quand je lui annonce que je viens la chercher. Si je dis que je suis là, je suis là. Et en amitié, il en va de même : si je dis que je viens, je viens. » Le passage d’un à deux enfants peut s’avérer mouvementé, en particulier au cours des premières années, lorsqu’une fièvre, par exemple, ou l’un des nombreux rhumes et grippes qui pullulent dans les salles de classe peut bouleverser toute une journée. Naomi Campbell se sent bien entendu privilégiée de pouvoir compter sur une équipe qui la soutient, lui permettant de ne pas trop ralentir son rythme de travail : « Je peux bénéficier d’aides extérieures, et ma mère m’épaule beaucoup. Je suis parvenue à jongler avec tout ça et emmener mes enfants avec moi quand je voyage. » D’ailleurs, son amour des voyages et son mode de vie nomade ont inspiré sa nouvelle collection BOSS, lancée ce mois-ci : un mélange subtil de vêtements de ville et de tenues de travail pratiques avec juste ce qu’il faut de glamour.

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Ça fait quoi d’être du côté de la création après avoir travaillé comme mannequin et muse pendant si longtemps ? « J’ai adoré. J’aimerais en faire plus, car j’apprécie vraiment ce travail », confie-t-elle. Sa collection arrive à un moment où la diminution du nombre de femmes stylistes à la tête des plus grandes marques de mode fait couleur beaucoup d’encre. Un débat qui a encore pris de l’ampleur lorsque Sarah Burton a quitté Alexander McQueen. Naomi Campbell a participé au dernier défilé de la maison chapeauté par Sarah Burton, à Paris l’année dernière. « C’était émouvant », se souvient-elle. « Sarah n’est pas seulement une grande amie, elle a du talent à revendre. Il n’y a pas beaucoup de femmes stylistes… Ce serait bien s’il pouvait y avoir un peu de changement en faveur de plus d’égalité. Je soutiendrai toujours Sarah et les créatrices avec qui j’ai travaillé, comme Donatella. » Quant à son propre travail, elle précise qu’il y en a pour tous les goûts. « Je voulais créer des pièces portables qui nous aident à mieux appréhender notre corps », explique-t-elle en référence aux 40 pièces de sa collection capsule. Il y a des tailleurs deux-pièces parfaits pour les vols long-courriers et des tenues de travail faciles pour les réunions prévues à l’arrivée. « C’est simple et chic. Élégant. Un ensemble de basiques de très bonne qualité. » La tenue qu’elle-même endosse lorsqu’elle voyage est composée de pièces « qui épousent le corps à la perfection » pour éviter les ballonnements. •••


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Chemise et short en jean, Duran Lantink. Cravate, BOSS. Escarpins, Naomi x Boss.

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Un visage et une voix

Née à Lambeth, près de Londres, Naomi Campbell a passé une partie de son enfance en Italie avec sa mère Valerie Morris-Campbell, qui travaillait comme danseuse professionnelle. Elle est ensuite retournée vivre chez d’autres membres de sa famille à Londres pendant que sa mère tournait partout en Europe. Il est clair que les expériences nomades de sa mère en tant qu’artiste ont inspiré à Naomi Campbell un sens aigu des possibilités qu’offre le voyage : « Je veux que mes enfants voient le monde et se familiarisent avec différentes cultures, comme ma mère l’a fait avec moi. » Outre sa mère, Naomi Campbell a admiré d’autres femmes puissantes en grandissant. « Josephine Baker, Iman, Tina Turner, Bethann Hardison et Diana Ross. Des femmes qui affichaient leur force et leur pouvoir, s’exprimant à travers leur art tout en restant fidèles à leurs convictions. Je respecte les gens intègres qui n’ont pas leur langue en poche, et se soucient peu de l’opinion des autres », affirmet-elle. Bethann Hardison, ancienne mannequin et agent, a rencontré Naomi Campbell pour la première fois lorsque celle-ci était âgée de 14 ans, au moment où Beth Boldt lui a demandé de veiller sur la jeune adolescente. Selon elle, la mannequin n’a jamais eu peur de défendre ses droits, un atout décisif pour une jeune fille en pleine croissance dans une industrie où le sexisme et le racisme étaient monnaie courante. « Elle se bat pour se faire entendre. Qu’elle ait tort ou raison. C’est une force de la nature »,

« JE RESPECTE LES GENS INTÈGRES QUI N’ONT PAS LEUR LANGUE EN POCHE »

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Veste cirée, Naomi x Boss. Boucles d'oreilles, Louise Olsen pour Dinosaur Designs.

précise Bethann Hardison. Lorsque cette dernière a fondé la Black Girls Coalition en 1988, pour célébrer la nouvelle vague de mannequins noires perçant dans une industrie jusqu’alors homogène et enjoindre le monde de la publicité à diversifier ses campagnes, elle a fait appel à Naomi Campbell et à d’autres de ses pairs. En témoigne une célèbre photo d’elles toutes ensemble lors d’une conférence de presse : Naomi Campbell, Roshumba Williams, Tyra Banks, Veronica Webb, Gail O’Neill, et d’autres, aux côtés de leurs mentors, Bethann Hardison et l’icône du mannequinat Iman. « Ce qui était si agréable, c’était de voir ces mannequins issues d’une industrie si compétitive montrer qu’elles avaient un intérêt commun. Je les ai sensibilisées pour qu’elles prennent conscience de ce qu’elles pouvaient faire », raconte par téléphone Bethann Hardison, depuis le Mexique, où elle vit désormais. Naomi Campbell, de son côté, souligne que sa tutrice l’a aidée à comprendre la nécessité de se faire entendre pour faire changer les choses, et la puissance d’une telle prise de position. « Bethann m’a enseigné les bases. Elle m’a toujours incluse dans les démarches qu’elle menait pour améliorer ce qui lui semblait digne de l’être. Le fait qu’on soit toutes réunies sur cette photo de 1988 m’a aussi aidée, car j’ai pris conscience de ce que les autres avaient traversé de leur côté. À 18 ans, je ne me sentais plus seule. J’avais Iman et Gail, et Karen, et Veronica. Nous avions toutes vécu des expériences du même ordre, ce qui a créé un sentiment d’unité, de compréhension et de partage salutaire. Même si je me sentais seule dans certaines des situations professionnelles, je ne l’étais pas, car j’avais désormais des personnes à qui me confier. »

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1996

2010

2019

Ces idées – émancipation féminine, épanouissement et sincérité – soustendent les projets qui vont marquer la grande année de Naomi. Elle a lancé Emerge, une œuvre de charité liée à la mode pour soutenir la prochaine génération de talents du stylisme à travers l’Afrique, la diaspora africaine et le Moyen-Orient. L’initiative vise à mettre en place des programmes extrascolaires et universitaires. Notre shooting photo de couverture regorge d’ailleurs de talents soutenus par Naomi Campbell, de la styliste Bianca Saunders à la jeune étoile montante Torishéju, au premier défilé de laquelle a pris part Naomi Campbell, à Paris en octobre dernier. Pour Torishéju, l’implication de Naomi Campbell a changé la donne. « Les réactions ne se sont pas fait attendre. Sa présence a eu un énorme impact sur la marque et sur moi à titre personnel : elle m’a ouvert des portes que je n’aurais jamais imaginé franchir. » « C’est tout l’enjeu de ma démarche », confirme plus tard Naomi Campbell. « On m’a donné une chance. Donc c’est à mon tour de laisser sa chance à quelqu’un. C’est aussi simple que ça. Les grandes marques de luxe seront toujours là. Mais nous avons tout autant besoin de cette nouvelle vague qui arrive. » Après des décennies de titres écrits sur elle, Naomi Campbell se sent enfin l’autrice de son propre récit, notamment grâce à son exposition. « Les gens me voient en photo et sur le podium. Mais ils sont loin de tout savoir à mon sujet », raconte-t-elle. « Je veux que les visiteurs·euses ressortent de l’exposition en ayant appris quelque chose sur moi qu’ils ne savaient pas. Je veux créer une sorte d’intimité avec eux, un rapport plus personnel », détaille-t-elle. L’expo couvrira presque 40 ans de sa carrière à travers les vêtements qu’elle a portés et les créateurs et photographes avec qui elle a travaillé. Depuis son étroite collaboration avec Azzedine Alaïa, un designer qu’elle a toujours considéré comme un père adoptif, jusqu’aux robes qu’elle a portées sur le tapis rouge, aucune facette de sa carrière ne sera négligée. Naomi Campbell s’est chargée de la curation, en étroite collaboration avec l’équipe

« JE VEUX TRAVAILLER AVEC DE GRANDS NOMS ET DES TALENTS ÉMERGENTS »

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du musée. Un partenariat qui semble s’être déroulé à merveille. « C’était très émouvant », confie-t-elle, « surtout le fait de voir et de toucher les vêtements que je n’avais pas vus depuis des lustres. Tant de souvenirs y sont attachés. Et puis, c’est impressionnant de constater qu’ils ont résisté à l’épreuve du temps, grâce à un savoir-faire hors pair. Ce voyage temporel m’a aussi remis en mémoire les grands créatifs avec lesquels j’ai eu la chance de travailler. » L’exposition démontre également que Naomi Campbell a plus que jamais la cote. Et, à 53 ans, elle demeure une arpenteuse de podiums prolifique au pouvoir d’attraction intact, capable de susciter l’intérêt d’un public d’initiés célèbres pour leur impassibilité. Je lui demande pourquoi elle continue à le faire. Elle n’a pourtant plus rien à prouver à ce stade. « J’adore, j’adore, j’adore la mode », s’exclame-telle. « J’aime avoir encore l’opportunité de faire mon travail. J’aime la créativité. J’aime voir des gens passionnés par ce qu’ils font. Je veux travailler avec de grands noms et des talents émergents. Et j’aime apprendre. On n’en finit jamais d’apprendre ! »

ÉQUIPE DE PRODUCTION - COIFFURE : RIO SREEDHARAN, MAKE-UP : ESTHER EDEME, MANUCURE : MICHELLE CLASS, ASSISTANTE STYLISME : ZOE GLANVILLE, TAILORING : FRANKIE LEE FARMER, PRODUCTRICE : JESSICA HARRISON.

Simplement Naomi


Rendre le savoir-faire belge accessible à chaque femme, voilà la mission de Mayerline Brussels. Nous habillons les femmes qui croquent la vie et dont le corps a acquis de l’expérience, pour vous aider à rayonner jour après jour. Fière initiatrice de National Wise Women’s Day 2024

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Amateurs·rices de mode, préparez votre séjour à Knokke-Heist, car du 26 avril au 5 mai 2024, l’élégante station balnéaire accueillera à nouveau la ELLE Fashion Week. Au programme : des défilés éblouissants et de la mode à tous les coins de rue sous les premiers rayons de soleil. À ne pas manquer!

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KNOKKE-HEIST

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CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC TOURISME KNOKKE-HEIST. MYKNOKKE-HEIST.BE


Knokke-Heist

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Le ELLE Fashion Show donnera le coup d’envoi de la Fashion Week le vendredi 26 avril à 18h30. L’emblématique Lichttorenplein prêtera son décor rose au défilé. Printemps, Verso, Things that make you happy, Scapa, Patrizia Pepe, Marina Rinaldi et Caroline Biss y présenteront leur toute nouvelle collection d’été.

DE FABULEUX DÉFILÉS DE MODE Mais ce n’est pas tout : les jours suivants, plusieurs défilés de mode auront lieu à la Lichttorenplein, animés par Justine Dejonckheere. Mercredi, vendredi, samedi et dimanche, vous pourrez admirer les plus beaux looks des grandes marques et des pépites locales. De la haute couture au street chic, ces défilés sont l’occasion de réaliser ses rêves (et de compléter sa garde-robe). De plus, vous pourrez acheter vos pièces préférées directement dans les boutiques voisines. ASTUCE : Dress to impress, car notre photographe streetstyle déambulera dans les rues les jours de défilés à la recherche des plus belles tenues. Qui sait, vous apparaîtrez peut-être sur les réseaux sociaux et les écrans numériques de Knokke-Heist.

UN PROGRAMME BIEN REMPLI

STEPHEN MATTUES, JUSTIN PAQUAY

Les commerçants locaux sont également prêts à gâter les visiteurs dans leurs boutiques durant la Fashion Week. Ils dérouleront le tapis rouge et proposeront des offres exclusives pour une expérience shopping inoubliable. Le samedi 27 avril aura lieu le ELLE Shopping Day : vous pourrez profiter de nombreuses surprises et promotions dans les boutiques sélectionnées par ELLE. Commencez votre journée au ELLE Brunch Club de l’hôtel La Réserve Resort. Vous pouvez également y faire nettoyer vos bijoux par Baunat Group. Ensuite, faites le tour des boutiques participantes et rentrez chez vous en fin de journée avec un goodiebag ELLE bien rempli. Découvrez le programme de la journée sur ELLE.be et inscrivez-vous pour profiter de toutes les promotions.

Scannez le code QR et découvrez ce qu’il y a à vivre à la Fashion Week de Knokke-Heist !

MARIE CLAIRE AU BORD DE LA MER Le magazine Marie Claire ne manque pas non plus à l’appel. Durant la Fashion Week, les rues commerçantes de Knokke-Heist regorgeront des silhouettes les plus mode, sélectionnées par l’équipe de Marie Claire. Ces mêmes tenues prendront vie lors du Défilé Marie Claire, le samedi 4 mai à l’hôtel La Réserve, sur invitation uniquement. Cerise sur le gâteau : un·e chanceux·euse repartira du défilé avec un vrai diamant offert par Baunat Group. Enfin, le Marie Claire Designer Day aura lieu le mardi 29 avril et aura pour but de positionner Knokke-Heist comme paradis de la mode. De 10 à 18 heures, les jeunes créateurs auront l’occasion de rencontrer divers détaillants de Knokke-Heist et des environs et de leur présenter leurs collections. En soirée, les commerçants locaux pourront assister à une conférence sur la mode donnée par un entrepreneur passionné. Découvrez le programme complet de la ELLE Fashion Week de Knokke-Heist dans le livret d’inspiration joint à ce magazine.


e ll e art column O

Le nom de certain·e·s artistes résonne dans les cours d’histoire de l’art, leur travail apparaît dans des expositions collectives, mais il nous est difficile de cerner qui ils·elles sont vraiment. C’est le cas de Werner Mannaers, un homme au talent énigmatique qui continue de fasciner.

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Artiste peintre évoluant dans le paysage de l’art contemporain belge depuis plus de 30 ans, Werner Mannaers offre un bagage artistique riche et diversifié. Son travail, une quête picturale sans limites, défie les conventions artistiques, reflétant sa passion et son engagement de toute une vie. À près de 70 ans, Werner Mannaers incarne l’authenticité, tissant son chemin à travers les médiums de la peinture à l’huile, de l’acrylique et bien d’autres encore. L’art de Mannaers ne se limite pas aux pigments et à la toile. En homme avide de littérature et de poésie, il voit dans les mots une source d’inspiration inépuisable, un véritable repère dans le temps et l’espace. Dans son atelier, sa bibliothèque entière passe sous les lames de ses ciseaux, à la recherche de l’élément additionnel à son travail, à la recherche des mots qui sauvent. Dans cette danse entre les mots et les couleurs, Mannaers transcende les frontières de l’art, révélant une esthétique profonde et une philosophie créative qui captivent et inspirent.

WERNER MANNAERS

Lorsque j’ai eu l’opportunité de visiter son studio, j’ai saisi toute la profondeur de ce qu’implique réellement être un artiste. C’est une personne intimement connectée à son travail. Le jour et la nuit perdent leur distinction, le studio se transforme en un espace de vie, où les préoccupations financières et les tendances s’effacent, laissant place à une seule chose : l’art. À Bruxelles, la galerie Almine Rech a choisi de présenter à nouveau le travail de cet artiste qui a profondément influencé la nouvelle génération d’artistes belges d’aujourd’hui. Et ce jusqu’au 13 avril 2024. Expo « Werner Mannaers: The Wall To Make Meringue, You Must Beat The Egg ». 62 ELLE magazine

WERNER MANNAERS STUDIO, PRESSE

CELUI QU’ON A FAILLI OUBLIER


reportage

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Texte Grégory Escouflaire

HADASSAH EMMERICH À LA 40 e ÉDITION D’ART BRUSSELS

EROTIC POP EXOTICA

Ici ce qui ressemble à un pistil qui titille l’œil, là un bout de sein qui émerge d’une vague de couleurs chatoyantes, d’un à-plat de motifs bigarrés qui ressemblent à des bouts de femmes, à des plantes exotiques aux formes libidinales : luxuriantes et sensuelles, débordantes de formes et de symboles qui questionnent la fertilité, qu’elle soit humaine ou végétale, exotique ou érotique, les peintures ultra-« pop et funky » de l’artiste hollandaise Hadassah Emmerich s’avèrent tout aussi émoustillantes que piquantes, en éprouvant notre rapport aux genres, aux espèces, à la nature, aux origines et au désir. « J’essaie de créer une expérience expansive et immersive, qui fait réagir les gens physiquement, comme si leur corps, plus que leurs yeux, ressentait l’élan de force vitale que j’essaie de transmettre par ma peinture ». Une peinture qu’elle qualifie elle-même d’« étendue », réalisée à l’aide de pochoirs en vinyle et de collages, qu’elle assemble d’abord façon puzzle sur le sol de son atelier, avant d’imprimer le résultat sur la toile ou le mur, au rouleau ou à la bombe, dans une explosion de couleurs et de patterns suggestifs qui aguichent le regard et draguent le cortex. « Pour moi l’essentiel c’est d’abord le visuel : j’aime bien mixer les formes et les nuances, les symboles de fécondité et d’identité… C’est à la fois ludique et attractif mais ça se veut aussi transformatif, et anti-régressif : j’essaie en fin de compte d’interroger les

HADASSAH EMMERICH, PRESSE

« J'ESSAIE DE CRÉER UNE EXPÉRIENCE IMMERSIVE, QUI FAIT RÉAGIR LES GENS PHYSIQUEMENT » mécanismes de séduction et d’empowerment qui sont à l’œuvre dans notre société ». Autant influencée par les (rares) figures féminines du Pop Art (Kiki Kogelnik, la Belge Evelyne Axell) que par Fernand Léger ou les fresques de Giotto, Hadassah Emmerich ne cesse donc dans son travail pictural de recadrer (ou déconstruire) les problématiques du corps féminin et de ses représentations, et les stéréotypes liés aussi au colonialisme et à l’« autre » exotique. Elle-même issue d’une famille dont s’entremêlent les racines (une mère allemande, un père indonésien), Hadassah s’amuse dans ses œuvres à taquiner notre ouverture d’esprit, avec un hédonisme, et une moiteur polissonne, qui excitent les sens. Chaud dedans ! hadassahemmerich.com.

@hadassah.emmerich

En solo show à Art Brussels (shared booth des Galerie Ron Mandos et PLUS-ONE Gallery), du 26 au 28 avril aux Palais 5 et 6 de Brussels Expo artbrussels.com - @artbrussels magazine ELLE 63


e ll e reportage Tapis ‘Three Foxes’ (2020), Christoph Hefti.

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HRISTOPH HEFTI

DE FILS DE BOUCHER À DESIGNER TEXTILE


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Texte Jolien Vanhoof Photos Justin Paquay

Imprimés originaux, techniques traditionnelles et créations imaginatives défiant le temps et les tendances... Autant de domaines que Christoph Hefti maîtrise avec brio, et depuis longtemps. Au fil d’une visite de son atelier bruxellois, ELLE a discuté avec l'homme qui se cache derrière les « tapis monstres ».

« Attends, j’arrive ! » Le site jouxtant le centre d’art iMAL, situé le long du canal de Bruxelles, est un véritable dédale. Une minute plus tard, Christoph Hefti est à mes côtés et me guide vers son atelier, niché au deuxième étage d’un entrepôt industriel réaménagé. Tout droit, à gauche, une volée d’escaliers, puis à droite. Il partage cet open space avec une poignée de graphistes, un historien de l’art, et même un avocat. Une troupe éclectique, à l’image de son propre travail. Parmi les projets récents de Christoph Hefti, un sol carrelé pour l’entrée du centre d’art Vooruit à Gand, un revêtement mural textile pour le flagship store de la Maison Dandoy dans les Galeries de la Reine à Bruxelles, des tissus imprimés pour le créateur de mode suisse Julian Zigerli et un pull tricoté orné de broderie pour l’Italo-Finlandais Koivu. Designer textile, scénographe, céramiste, vidéaste, musicien : Christoph est tout ça à la fois. Dans le petit village près de Zurich où il a grandi, ça n’a surpris personne qu’il ne reprenne pas la boucherie de ses parents. Enfant, il se promenait tout le temps avec un carnet de croquis sous le bras. Après des études en design textile à Zurich et en mode à Central Saint Martins à Londres, il a travaillé chez Jean-Paul Gaultier, puis chez Dries Van Noten, au plus près du créateur lui-même pendant 13 ans. Christoph Hefti : « Je prenais part à chaque étape du processus de création des tissus, de la recherche et de la conception jusqu’aux contacts avec les usines italiennes. » Un niveau de satisfaction et d’en-

gagement qu’il n’a plus ressenti comme free-lance chez Lanvin, Balenciaga et Acne Studios. Davantage chez Mugler, sous la direction artistique de Casey Cadwallader. « Un incroyable créateur qui est devenu un très bon ami. Comme Dries, il privilégie le travail d’équipe, aux antipodes de bien d’autres grandes maisons, où je devais constamment prendre rendez-vous avec les directeurs de la création, susceptibles de reporter notre entrevue trois fois. »

Christoph à côté de son tapis ‘Animal Mask’ (2016) chez Maniera à Brussel.

« MES TAPIS MONSTRES SONT DES CRÉATURES ADORABLES. ILS TISSENT RAPIDEMENT DES LIENS D'AMITIÉ AVEC LE RESTE D’UN INTÉRIEUR » magazine ELLE 65


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Tapis ‘Leaves’ (2018), Christoph Hefti. Table à bougie, Adriana Glaviano & Alexander Lee Page (2023).

Alors un beau jour, vous décidez de vous lancer dans la création de tapis ?

Vous en avez eu marre de la mode ? Oui, j’ai commencé à me sentir frustré parce que je perdais peu à peu le contact avec le savoir-faire. Finalement, je n’envoyais plus que des fichiers WeTransfer à mes clients. Je concevais le tissu, mais quelqu’un d’autre le transformait en produit fini. Ça ne me satisfaisait pas. Je brûlais d’envie de créer moi-même quelque chose, de raconter une histoire qui refléterait à 100 % ma vision. Dans le cas d’un tapis, j’imagine à la fois un morceau de tissu et un produit fini. De plus, sur une pièce de textile de trois mètres sur quatre, je peux m’épanouir pleinement, tandis que la surface d’un vêtement est plus limitée.

L’idée germait déjà dans ma tête… Lors d’un voyage en Amérique latine en 2011, elle est devenue plus concrète. Partout où j’allais, mon regard était attiré par des tapis aux superbes motifs aztèques. J’avais d’abord l’intention d’en acheter un, mais à la fin du voyage, je ne pouvais plus les voir. Sur les marchés touristiques, je ne parvenais plus à les distinguer. Impersonnels, sans âme, ils se ressemblaient tous. Un jour, j’ai vu dans une boutique à La Paz un étrange tapis avec un motif de vagues et des détails Art déco. La vendeuse m’a raconté qu’il avait été tissé dans les montagnes par une femme un peu dingue ne respectant aucune règle. Elle lui avait acheté le tapis par compassion. Ni une ni deux, je l’ai pris. Puis ça a été comme une épiphanie : j’ai compris en un instant que je voulais faire des tapis. Je repense encore de temps en temps à cette femme un peu allumée perdue dans les montagnes.

Parce que vous partagez son amour pour l’étrange ? Oui, j’aime l’absurde, l’inattendu. Parfois, je dessine un paysage avec un animal et, séance tenante, je me retrouve avec un tapis sur lequel trône un animal grandeur nature. Ce côté déconcertant fait partie intégrante de mon style. Je ne me force à rien et je préfère ne pas trop réfléchir à la direction que je veux prendre. C’est comme si mes créations me parlaient et dévoilaient progressivement à quoi elles veulent ressembler.

Quand on voit ta passion pour les animaux sauvages, on se dit que le fils de boucher sommeille toujours en toi. Absolument ! À côté de mon lit, il y a un tapis avec un renard. C’est mon chien de garde (rires). Mes tapis monstres sont souvent les objets les plus étranges d’une maison. Ils ont quelque chose de terrifiant ou de troublant, mais ce sont aussi des créatures adorables. J’ai remarqué qu’ils tissent rapidement des liens d’amitié avec le reste de l’intérieur.

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« À BRUXELLES, JE PEUX EXPLORER À FOND MA CRÉATIVITÉ ET EXPÉRIMENTER, TOUT EN MANGEANT DES FRITES » Designer or artist, you decide… peut-on lire sur ton Instagram. Mais faut-il vraiment choisir ? Pour moi, c’est clair : je suis designer. Mes créations peuvent sembler un peu artistiques, mais elles poursuivent avant tout un objectif fonctionnel, qu’il s’agisse d’un tapis, d’un rideau, d’un vase ou d’une lampe en céramique. Je suis toujours surpris en voyant mes tapis accrochés au mur – comme des œuvres d’art – lors de salons de design parce que c’est la seule manière d’inciter les gens à les acheter. Si je les place au sol pour qu’on marche dessus, leur fonction première, ils perdent leur attrait. Un comble !

Tu es représenté par Maniera à Bruxelles. Comment as-tu atterri là-bas ? Je venais de terminer mon deuxième tapis lorsque Kwinten et Amaryllis (Lavigne et Jacobs, NDLR) m’ont remarqué. Ils venaient de lancer leur galerie et étaient, comme moi, en quête de nouveaux partenariats. Une bouteille de vin plus tard, ils m’ont emmené à Design Miami/Basel. Entreprendre en Belgique, Tapis ‘Hands, catching’ (2017), Christoph Hefti. Chaise basse, Lukas Gschwandtner (2021). Lampe en aluminium I & II, Barbar Series (2022), ça a du bon : on y croise aisément d’autres créatifs. Je Studio Anne Holtrop. considère Bruxelles comme un lieu chaotique, mais aussi très inspirant, qui me stimule en permanence. Tes créations embellissent les sols des Ici, je peux explorer à fond ma créativité et expérimenter, tout en mangeant des collectionneurs aisés, comme Paradis frites (rires). Je me rends en Suisse surtout pour me reposer, voir ma famille et Apartment à Ostende… Mais aussi ton mes amis, nager dans le lac de Zurich… En fait, je mène une sorte de double vie.

intérieur. C’est important pour toi de vivre parmi tes propres œuvres ?

Pendant longtemps, j’ai délibérément évité ça, car je ne suis pas du genre sédentaire. Je passe ma vie entre Bruxelles et Zurich. De plus, je voulais laisser libre cours à de nouvelles idées et ne pas être confronté chaque jour à mes créations antérieures. Aujourd’hui, je vois les choses différemment. Je tire beaucoup d’enseignements de ce contact prolongé avec mon travail, en m’asseyant dessus, en vivant avec… Ça m’aide à comprendre où je veux aller, à alimenter un dialogue avec moi-même.

Après Bruxelles et Zurich, le Népal est ta troisième maison, l’endroit où prennent vie tes tapis tissés à la main. Le lien avec le Népal s’est rapidement mis en place. Lors de mon premier voyage, je ne savais pas trop à quoi m’attendre, mais je suis tombé sur deux entreprises artisanales à Katmandou qui étaient prêtes à fabriquer mes tapis. Grâce à elles, j’ai redécouvert l’interaction directe entre le designer et l’artisan, qui m’avait tant manqué lors de mes dernières années dans la mode. En général, je me rends au Népal avec quelques croquis rudimentaires, à partir desquels nous discutons ensemble des possibilités techniques. Dans l’usine, je prends toutes les décisions finales. Ça se passe très bien. J’adore y séjourner plusieurs semaines durant sans internet. Tout le monde me laisse tranquille et j’en profite pour expérimenter indéfiniment avec les tissus, les textures, les couleurs. À mille lieues de mon travail dans la mode, je fais aujourd’hui les choses à mon rythme et selon mes règles. Je n’ai personne à satisfaire et je peux m’octroyer le luxe de réfléchir dix fois à chaque centimètre de chacune de mes créations. J’ai évolué, et mes tapis évoluent avec moi. @c_hefti_2017

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e ll e reportage Texte Elisabeth Clauss

LES VÊTEMENTS DE SPORT ROBIN JORIS DULLERS

Gainantes, aérodynamiques, compressives pour stimuler l’échauffement puis la récupération musculaire, les matières techniques et naturelles innovantes battent de nouveaux records.

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u même rythme que les méthodes d’entraînement, la technologie des équipements évolue constamment. Plus un vêtement (ou un vélo, une rame, une basket…) est léger, plus l’effort sera durable. Selon des études* rassemblées par la médecine du sport en France, grâce à la compression, la préparation des muscles peut être améliorée et les courbatures atténuées. Sans oublier la dimension « booster moral » de chaque tenue : « C’est en partie parce que les propositions de vêtements de sport performants se ressemblaient toutes et n’étaient pas très excitantes une fois les logos enlevés, que j’ai lancé avec Élodie Ouédraogo UNRUN il y a huit ans. » Olivia Borlée, championne olympique d’athlétisme, souligne que « quand on regarde un départ de 100 mètres femmes, il est flagrant de constater combien, pour compenser, les athlètes alignées sont apprêtées, coiffées, maquillées, les ongles travaillés. Certaines ont les cheveux arc-en-ciel, elles portent des bijoux, des colliers et des bracelets. Ce n’est pas forcément très aérodynamique, mais ça dope la confiance ». Si aujourd’hui les matières techniques haute performance, au tricotage gainant et respirant, permettent de développer des collections mode pour l’industrie du vêtement de sport, il y a un siècle, on commençait seulement à apprivoiser le nylon. Une invention plébiscitée par les athlètes pour sa résistance à l’usure et sa légèreté. Vingt ans plus tard, l’introduction du polyester a permis de mieux évacuer l’humidité, et le spandex (élasthanne ou Lycra), a libéré l’ampleur des mouvements. Dans les années 90, des mélanges de fibres synthétiques et naturelles ont démontré des propriétés antibactériennes et anti-UV.

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La nouvelle révolution, ce sont les tissus techniques à base de fibres naturelles qui commencent à égaler les bénéfices des matières synthétiques, avec en prime un souci d’écoresponsabilité. La prochaine tendance dans les salles de sport ? Moins de couleurs vives, plus d’écru.

La technologie qui colle à la peau

Si l’élasthanne qui a changé le destin des vêtements de sport ne représente que 1% de la production mondiale de fibres, il se retrouve dans la majorité des mélanges. Or cette matière complique considérablement les opérations de recyclage, en plus de ne pas être biodégradable. Les tricoteurs développent donc désormais des matières stretch alternatives, et rivalisent d’ingéniosité dans les techniques de tricotage. On trouve désormais des élasthannes nouvelle génération, recyclés, pouvant contenir jusqu’à 60% de déchets de production revalorisés, et des fibres élastiques biosourcées à partir de maïs ou d’huile de ricin. Lucie Jeannot, cheffe de projet mode pour Première Vision, souligne : « Les fabricants investissent actuellement dans la recherche de matières naturelles très efficaces, qui n’ont pas les inconvénients du coton par exemple, qui a tendance à se charger d’eau et à s’alourdir. La laine notamment, tricotée ou tissée avec des fils ultrafins pour le sport, est thermorégulatrice et extrêmement respirante. » Et pour alléger encore la facture chimique, les fabricants tendent aussi à utiliser moins de pigments pour teinter les tissus destinés aux tenues de sport. En Europe, conformément aux normes REACH, on ne fabrique de toute façon plus de colorants fluo pour les textiles. Si on en voit encore sur les portants, ils ont été importés, et il faut alors mesurer le podium de sa propre responsabilité.

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« LES FABRICANTS INVESTISSENT ACTUELLEMENT DANS LA RECHERCHE DE MATIÈRES NATURELLES TRÈS EFFICACES » LUCIE JEANNOT

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e ll e reportage « LES INNOVATIONS REPRÉSENTENT LE CŒUR DE MÉTIER DE CE SECTEUR, ET INSPIRENT ENSUITE LES MARQUES DE MODE » LUCIE JEANNOT

Confort de compétition

Sport à la mode

Olivia Borlée et Élodie Ouédraogo ont choisi d’inverser le sens de la course : « Plutôt que de faire de la mode qui s’inspire du sport, nous cherchons sur les catwalks un twist intéressant avec des imprimés et des coupes couture. Ensuite, nous testons chaque pièce pour ses performances au plus haut niveau. C’est le cas de notre nouvelle collection parée de brillants Swarovski. Elle est portée par des athlètes qu’on sponsorise et qui participeront aux Jeux olympiques cet été. En 2023, pour les championnats du monde de 4 × 400 m, les Belges étaient habillées par notre marque : nous avions développé un imprimé spécial pour l’occasion, en collaboration avec le studio de Juraj Straka, qui a travaillé notamment pour Dries Van Noten. » Championnes du style, les créatrices fabriquent leurs collections dans des matériaux sourcés en Belgique et en Europe, dans un stretch responsable , qui évacue la transpiration et garantit un bon gainage. L’éthique aussi, c’est un sport. www.lamedecinedusport.com/les-benefices-des-vetements-de-compressiondans-une-pratique-sportive/

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PRESSE

« Quand on voit le développement du hot yoga par exemple, on comprend la nécessité d’un séchage rapide. Et le choix des fibres est très important, parce que la transpiration augmente la perméabilité des produits toxiques dans la peau. » Certaines fibres possèdent par ailleurs des propriétés régulatrices qui évacuent rapidement l’eau et la sueur, permettant d’accroître l’endurance à l’effort. « Puisque le sport se démocratise sous des formes de plus en plus diversifiées », analyse Lucie Jeannot, « les investissements en matière de tissus techniques sont boostés. Le sport est précurseur sur le marché en matière de recherche et développement, parce que les innovations représentent le cœur de métier de ce secteur. Elles inspirent ensuite les marques de mode : les baskets tricotées, avant d’être tendance, avaient été conçues pour être à la fois plus ergonomiques et plus hygiéniques. » Le glissement du stade à la ville n’est pas neuf, mais désormais, la porosité des styles a largement dépassé le jogging pour sortir le dimanche, des doudounes de ski qui prennent la place des manteaux, jusqu’aux bodies en néoprène.



e ll e reportage Texte Elisabeth Clauss

JEU DE DUPES

Si les copies (le même produit sans la marque), inspirations (c’est plus flou, mais tout le monde saisit la référence) et contrefaçons (tout est imité, du logo au packaging) sont aussi anciennes que l’innovation elle-même, jusqu’à il y a peu, ceux et celles qui s’offraient à moindre coût des sacs imitant un original de luxe ou des vestes en tweed « chanelisantes » faites à la chaîne (et pas en or), n’en faisaient pas un snobisme. Mais depuis le printemps 2022, on observe une sorte de fierté à trouver « à peu près » le même produit 74 ELLE magazine

– on en est loin en réalité – sans payer le prix de la marque. Et les « dupes » sont devenus un phénomène préoccupant pour le droit à la propriété intellectuelle : par la viralité de leur promotion en ligne, et l’ampleur de leur distribution. Le principe est simple : des influenceurs∙euses partagent sur leurs comptes des comparatifs de bons plans qui vampirisent la créativité d’une marque désirable, mais coûtent bien moins cher. Audrey Katz, directrice du cabinet CCK Avocats dont l’activité centrale est la propriété intellectuelle, tire le fil bouloché de ce succès controversé : « Pour une certaine frange de consommateurs, et en particulier des consommatrices, trouver les bons “dupes” est devenu une chasse au Graal, dans la mode et les cosmétiques principalement. » D’après cette experte de la copie dans la mode, « on a vite commencé à mesurer l’impact économique sur les marques d’origine ». Si l’étymologie des dupes ne vient donc pas de « duper », il ne faudrait pas se tromper sur leurs conséquences.

UNSPLASH/TRINH MINH

Boosté par la course au toujours moins cher, sur les réseaux sociaux et TikTok en particulier, le raz-de-marée des « dupes » (contraction de duplicatas) d’accessoires de mode, de vêtements et de maquillage commence à menacer la création.


reportage

Qui sont les acheteur·euse·s de dupes ?

Les jeunes sont évidemment les premières cibles de ces produits tendance à très bas prix. Laura, 22 ans, justifie ses nombreux craquages pour des « dupes » par l’attractivité des prix, et le caractère éphémère de ses achats : « Je n’ai de toute façon pas les moyens de m’offrir un vrai sac Bottega Veneta. J’ai trouvé un modèle dans le même esprit pour 25 € et comme ça, je peux en changer souvent. » Sans même évoquer la dimension écologique de cette hyper consommation de produits fabriqués dans des conditions douteuses, lorsqu’il s’agit de maquillage notamment, se pose aussi la question de l’impact sur la santé. Mais hypnotisées par les tentations qui défilent à longueur de feeds, certaines acheteuses mettent leurs principes en sourdine. Jacqueline, 69 ans, possède une belle collection de sacs de marques, authentiques. Pourtant, elle vient de s’offrir deux « inspirations » de modèles classiques de grandes maisons, « parce qu’il me manquait un bleu et un rose pastel pour aller avec toutes mes tenues. J’ai les vrais en noir et blanc, mais j’avais envie d’autres couleurs, et ça représente quand même une somme ». Selon le même raisonnement, celle qui avait déjà les lunettes de soleil Prada avec la fameuse spirale sur le côté en a acheté une autre paire pour quelques euros, dans une version bicolore qui n’existe pas dans la collection originale. « Il y a l’envie de se faire plaisir sans trop réfléchir, et on en revient au budget, finalement. » Corinne Champagner Katz, avocate au Barreau de Paris, spécialiste en droit de la propriété intellectuelle, alerte sur les conséquences de cette une lame de fond économique : « On touche ici un grave sujet éthique. Personne ne se soucie de légitimité, de moralité ou de légalité. Il faut savoir que Shein emploie 3.000 entreprises rien que pour fabriquer en temps réel de nouveaux produits qui émanent des looks postés par les utilisateurs des réseaux sociaux. »

La création en danger

Cette avocate engagée alerte : « Les marques sont économiquement très affaiblies par ce procédé, à tel point que les duplicateurs ne semblent pas réaliser qu’ils sont en train de tuer la poule pour prendre son œuf. Ces “dupes” mènent à l’anéantissement des fondements de l’économie que sont la création, l’innovation, l’inventivité, le savoir-faire. C’est-à-dire le progrès, celui qui donne envie de consommer. Bientôt, les créatifs finiront par s’arrêter. Non seulement cette situation est amorale, mais les copieurs se retrouveront sans source d’inspiration. Ultimement, il n’y aura plus rien à copier. » Mais les « dupes » sont-ils illégaux ? Corinne Champagner-Katz déplore que « pour l’instant, le procédé ne soit pas encore confronté à une réelle jurisprudence. D’un côté, les “dupes” fonctionnent grâce à la comparaison de deux marques nommées, et la publicité comparative est autorisée en Europe. Or il existe un sujet supplémentaire quand la pièce de marque légitime sert de produit d’appel pour booster la vente de l’imitation. Parce qu’en droit économique, profiter de l’attractivité d’une marque ou d’un produit pour faire du profit sans le moindre investissement s’appelle le parasitisme économique. C’est illégal et puni par les tribunaux ». Audrey Katz décode : « Il existe tout un éventail de niveaux de copies, de l’inspiration appuyée à la contrefaçon. La limite du légal et de l’illégal est en train de se diluer et certains consommateurs sont à l’affût de ce flou.

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Pendant ce temps, les hashtags qui promeuvent les “dupes” explosent. Le sujet est que la jurisprudence doit prendre le temps de s’adapter, tellement la course à la malhonnêteté est fulgurante. C’est un immense chantier à mettre en œuvre et pendant ce temps, les “dupeurs” engrangent des milliards de bénéfices. Hélas, le temps de la justice n’est pas celui de l’économie. »

Quels sont les remparts ?

« Dans un État de droit, on ne connaît qu’une seule chose : l’application de la loi », rappelle Corinne ChampagnerKatz. « Or, les “dupes” jouent sur l’ambiguïté. » Certaines marques prennent des dispositions en interne, comme Djerf Avenue, qui a fondé sa signature sur les motifs fleuris-fruités et les designs vintages. Très souvent copiée (on trouve facilement des « dupes » de ses collections sur Amazon), la créatrice Matilda Djerf a commencé fin 2023 à signaler sur TikTok tous les influenceurs qui indiquaient des « bons plans » pour trouver des équivalents moins chers. Des dénonciations très fraîchement appréciées, qui ont entraîné la jeune entrepreneuse de 26 ans dans une tourmente médiatique. Pour l’avocate qui défend les (vraies) marques : « Il faudrait qu’un acteur soit formellement condamné, pour dissuader les autres. Comme il ne s’agit que de faire du bénéfice, la sanction financière reste la seule dissuasive. » Audrey Katz conclut, fataliste : « Au final, ce qui détermine l’achat, c’est le prix, qui obscurcit la conscience. » Reste alors le coût réel de chaque prix cassé.

« BIENTÔT, LES CRÉATIFS FINIRONT PAR S'ARRÊTER. LES COPIEURS SE RETROUVERONT SANS SOURCE D'INSPIRATION » AUDREY KATZ magazine ELLE 75


e ll e reportage OLGA CHERNYSHOVA

Texte Elisabeth Clauss

LA BRUSSELS JEWELLERY WEEK

REBECCA DE CAVEL, PRESSE

PRÉCIEUX PARCOURS

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OLGA CHERNYSHOVA

MATHILDE FENOLL

XIAOZHE HUANG

Pour sa deuxième édition, l'exposition interactive et itinérante parcourt Bruxelles et rassemble les créations de plus de 80 créateurs et créatrices belges et internationaux.

Le propos du festival qui déroule ses présentations du centre-ville (l’exposition PARTICLE[S] au MAD en sera le cœur) jusqu’au quartier Louise en passant par les Marolles, n’est pas de promouvoir la joaillerie (moins de 20 % des collections montrées), mais de révéler des univers artistiques. Issu d’ateliers artisanaux du Japon, d’Italie, d’Afrique du Sud, bien sûr de Belgique (avec toutes les écoles et académies majeures représentées), l’événement promènera les amateurs et amatrices de design et d’art-à-porter dans une quinzaine de galeries, centres d’arts, boutiques et ateliers. Un panel d’artistes sélectionné·e·s par un jury de professionnel·le·s : Evelien Bracke (curatrice au Musée du Design de Gand), Patrick Sigal (cofondateur de la galerie More Upstairs à Bruxelles et expert pour le département Bijoux contemporain de Pierre Bergé Auction) et David Huycke, créateur de bijoux et enseignant à la PXL-MAD school of

Arts d’Hasselt. De jeunes créateurs et créatrices à la signature remarquable se mêleront aux grands noms comme Arata Fuchi (originaire du Japon, basé à Florence) ou Thierry Bontridder (Bruxelles). Aux côtés de Charlotte Van de Velde, Olivia Van Damme ou Raphaëlle Léaux, on rencontrera Taavi Tevet pour l’Estonie, Evgenia Elanic pour la Géorgie ou Danni Xu pour Hong Kong.

Œuvres à particules

Près d’une centaine de pièces seront présentées, déclinant le thème de la particule. Celle qui, chimiquement, préside à toute création (ou destruction). Parallèlement, le projet No Waste décline des propositions d’upcycling de bijoux et pièces uniques à vendre, dont le bénéfice sera reversé à l’association Solidarité Grands Froids. Des initiatives en or pour parler, penser et ressentir les bijoux contemporains dans toutes leurs dimensions, avec en plus des conférences gratuites ouvertes au public. Un (free) Creative Lunch sera également organisé le 3 mai en présence de Stéphanie D’Heygere.* Ce sera la cerise sur le joyau.

PARTICLE[S] du 25 avril au 5 mai 2024 Infos et programmation : www.brusselsjewelleryweek.com. Be.NEXT : pour découvrir les créations de toutes les écoles et académies belges. Du 26 au 28 avril de 10 à 18h au Mont-de-Piété, dans les Marolles. *Sur inscription, jusqu’à 40 personnes.


e ll e reportage Texte Maya Toebat

J E U X PA R A LY M P I Q U E S

NOS EXTRAORDINAIRES ATHLÈTES BELGES À travers toute la Belgique, des sportifs et sportives de haut niveau se préparent pour les Jeux olympiques de Paris. Trois athlètes se distinguent par leur détermination face aux défis supplémentaires qu’elles doivent surmonter. Elles partagent avec nous les limites physiques et mentales qu’elles repoussent au quotidien.

78 ELLE magazine


reportage

elle

« JE SAIS CE QUE JE NE PEUX PLUS FAIRE ET JE PERSÉVÈRE MALGRÉ TOUT. VOILÀ CE QUI M’A RENDUE PLUS FORTE »

UNSPLASH/DAN NOVAK, PRESSE

MANON CLAEYS Les parents de Manon Claeys lui ont laissé le choix de pratiquer n’importe quel sport, avec pour seule condition qu’une fois engagée dans une voie, elle aille jusqu’au bout. Peut-être à cause de son grand-père, maréchal-ferrant de son état, son intérêt s’est rapidement tourné vers l’équitation. « J’étais trop jeune pour m’inscrire dans un manège, alors je suis allée avec mes parents chez un couple d’amis qui avait des poneys », nous confie-t-elle. « Peu de temps après, j’ai rejoint l’association équestre d’Oedelem Beernem, où j’ai également participé à des compétitions de dressage et de sauts d’obstacles. Ce qui me plaît dans ce sport, c’est la responsabilité qu’on endosse envers soi-même, mais aussi envers un animal. Mon cheval est mon meilleur ami. De plus, lorsque je suis en selle, je suis totalement concentrée : il n’y a que mon cheval et moi. » C’est justement quand on n’est pas attentif à 100 % que la vie peut basculer en un instant. À l’âge de 21 ans, elle décide de faire une balade équestre en tongs et en jeans. À peine juchée sur le cheval, celui-ci prend peur et la projette vers l’arrière, la faisant tomber sur le béton. « J’avais mal partout, mais je sentais encore ma jambe, ••• magazine ELLE 79


e ll e reportage

alors le secouriste m’a redressée. J’avais déjà trois vertèbres brisées, mais une autre a été poussée contre ma moelle épinière. J’ai été immédiatement emmenée à l’hôpital pour une opération d’urgence. À mon réveil, la première chose que j’ai demandée a été : estce que je pourrai encore monter à cheval ? » Ça prendrait un certain temps. « Les premiers mois, j’avais la rage contre le monde entier. Un jour, ma grand-mère m’a téléphoné à l’hôpital pour me dire qu’il y avait un film sur les chevaux à la télévision. C’était l’histoire d’une fille dont les jambes étaient paralysées, mais qui pouvait encore bouger grâce à un tronc robotisé. Elle se trouvait dans une situation bien plus difficile que la mienne, mais elle s’en sortait. Moi, j’avais la chance de pouvoir encore marcher. Forte de cette prise de conscience, j’ai décidé de positiver. » Le parcours fut long et exigeant. Après l’accident survenu en 2007, elle a suivi une rééducation pendant deux ans, et elle n’a pu renouer avec la compétition qu’en 2016. « Le plus dur a été d’apprendre à trouver la paix intérieure. Lorsque je suis remontée à cheval, j’ai été confrontée à tout ce que je ne pouvais plus faire. La force dans ma jambe et dans mon bras droits est réduite de 30 %. J’ai bataillé ferme pour transformer chacune de ces lacunes en quelque chose de positif. Je crois que les athlètes valides sont des individus puissants, mais les athlètes paralympiques le sont d’une manière encore plus impressionnante. » Cet esprit de persévérance est décisif pour exceller au plus haut niveau mondial. Manon, sous contrat avec Sport Vlaanderen, s’entraîne à fond en vue des Jeux. « Ces compétitions constituent le point culminant. On se prépare pendant des mois pour montrer, en cinq minutes, de quoi on est capable. Un bon résultat génère une satisfaction immense. C’est aussi une formidable manière de récompenser les efforts de mon équipe : mon cheval, le vétérinaire, mon compagnon, mes parents, l’entraîneur, le psychologue du sport… Chacune de ces personnes en coulisses revêt une importance cruciale. »

80 ELLE magazine

MAN-KEI TO Imaginez : un beau matin, vous prenez place à l’arrière d’une voiture, et l’instant suivant, vos jambes ne répondent plus. C’est ce qui est arrivé à Man-Kei To. « On m’a emmenée d’urgence à l’hôpital après l’accident, où je me suis entendu dire que ma moelle épinière avait été touchée », raconte-t-elle. « Au départ, on ignorait l’étendue des dégâts, et j’espérais secrètement que tout s’arrangerait. À l’époque, j’étudiais la kinésithérapie à Gand, ce qui m’a aidée : je comprenais ce que les médecins disaient et à quoi servaient les exercices de rééducation. Je pensais simplement que je devrais me donner à fond pendant un an, au terme duquel je serais tirée d’affaire. » La paralysie survient du jour au lendemain, mais la prise de conscience est plus lente. La première année, Man-Kei a mis de côté ses études pour se consacrer à la rééducation. Par la suite, elle s’est réorientée vers une formation en optométrie tout en poursuivant deux buts principaux : se rétablir et obtenir son diplôme. « Au bout de trois ans, n’ayant toujours pas atteint mes objectifs, j’ai traversé une période difficile, d’autant plus que ma recherche d’emploi se révélait laborieuse. » Man-Kei finit par décrocher un job dans le secteur médical, libérant ainsi du temps pour développer sa vie sociale et s’adonner à ses loisirs. « À la recherche d’un sport social, j’ai pensé au tennis en fauteuil roulant, car j’y avais joué dans mon enfance. C’est alors que j’ai découvert le parabadminton, qui m’a semblé plus accessible (rires). J’ai immédiatement été conquise par ce sport et je n’ai plus envisagé autre chose. » Man-Kei se rendait au club une fois par semaine, par pur loisir. L’idée de devenir une athlète de haut niveau ne lui avait jamais traversé l’esprit. Mais son entraîneur nourrissait d’autres ambitions à son égard. Prenant la mesure de son talent, il a réussi à lui faire réaliser son potentiel. Elle a commencé à participer occasionnellement à des compétitions, y compris à l’étranger, accumulant des victoires de plus en plus décisives. « Fin 2019, j’ai pris une décision : j’aime ce sport, je suis encore jeune et si je veux faire l’expérience des Jeux, je dois désormais m’investir à fond. J’ai décroché un contrat de sport de haut niveau et je m’entraîne aujourd’hui plusieurs heures par jour, du lundi au vendredi. » Qu’est-ce qui l’attire autant dans le badminton ? « Le sentiment de pouvoir exceller dans une discipline en tant que personne en situation de handicap. Mais aussi le contact avec d’autres personnes porteuses d’un handicap. J’avais soigneusement évité ce type d’échanges dans les premières années qui ont suivi mon accident. Au parabadminton, personne ne me dévisage, et nous avons traversé des épreuves similaires, ce qui facilite le partage d’expériences. Ça a changé ma vie. Plusieurs fois par an, nous organisons des rencontres informelles avec d’autres joueurs et joueuses européen·ne·s de badminton en fauteuil roulant, juste parce qu’on a envie de se voir. Sur le terrain, nous sommes des concurrents, mais en dehors, nous sommes devenus de véritables amis. » •••


reportage

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« LE PARABADMINTON M’A PERMIS DE M’ÉPANOUIR PLEINEMENT »

PRESSE

MAN-KEI TO

magazine ELLE 81


e ll e reportage LÉA BAYEKULA

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« QUAND LE CORPS FLANCHE, C'EST L'ESPRIT QUI PREND LE RELAIS » LÉA BAYEKULA PRESSE

Bien que Léa Bayekula soit l’une des meilleures sprinteuses au monde, le sport n’a pas toujours relevé de l’évidence à ses yeux. L’athlète de 28 ans est née avec une malformation de la colonne vertébrale qui l’empêche d’utiliser normalement ses jambes. Cependant, sa famille n’en a pas fait un obstacle. Ses parents ont aspiré à lui offrir une vie aussi normale que possible. Petite, elle rêvait de faire du cheval et ils ne se sont pas privés de l’emmener au manège le plus souvent possible. En grandissant, elle a réalisé que son handicap n’était pas compris par tout le monde. « Le regard des autres a compliqué les choses », se souvient-elle. « Je fréquentais une école primaire ordinaire, mais je n’avais par

exemple pas le droit de participer aux cours d’éducation physique. À l’époque, je trouvais ça très injuste, mais d’un autre côté, je savais que les enseignant·e·s n’étaient pas formé·e·s pour s’occuper d’élèves porteurs d’un handicap. Maintenant que je suis une athlète de haut niveau, je me rends régulièrement dans les écoles : je veux aider les personnes valides à mieux comprendre celles et ceux qui vivent avec un handicap. » Léa dégage une force indéniable depuis qu’elle a découvert le parasport. « J’ignorais que les personnes handicapées pouvaient s’épanouir dans le sport », poursuit-elle. « J’ai rejoint un club de basket-ball en fauteuil roulant grâce à des amis, ça a été une période formidable. Le sport m’a fait du bien à un moment où j’en avais besoin. » Après le basket-ball, elle s’est mise à l’athlétisme en fauteuil roulant : une révélation. « C’était vraiment fait pour moi ! » C’est surtout le côté solitaire qui lui a plu : « Il n’était pas question de responsabilité collective, je devais me mesurer à moi-même. » Ce qui a débuté comme un simple passetemps est rapidement devenu un objectif de vie et une profession. Cette année, elle espère participer à ses premiers Jeux paralympiques. « Je m’entraîne pour les 100, 400 et 800 mètres. J’ai deux sessions d’entraînement par jour, avec une pause de quatre heures entre les deux, ainsi qu’une séance de kiné. J’apprécie cet entraînement intensif, car plus je progresse, moins je souffre pendant la compétition. » Lorsqu’elle ne s’entraîne pas, elle étudie l’anglais à distance, histoire de faciliter la communication avec son coach Arno Mul et les autres athlètes pendant les compétitions. Ces rencontres revêtent une valeur inestimable : « Les personnes que j’ai croisées grâce à l’athlétisme m’ont aidée à consolider ma confiance en moi. C’est crucial dans le sport. La force mentale change la donne : lorsque le corps flanche, l’esprit prend le relais et peut déplacer des montagnes. »


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e ll e Nana Princess

LE SUMMUM DE LA PLÉNITUDE CINQ ÉTOILES Sur la côte nord de celle que l’on surnomme l’« île des Dieux », le Nana Princess est niché dans un cadre verdoyant et offre une vue imprenable sur la mer de Crète. Soucieux de proposer un hébergement de qualité, des délices gastronomiques et un large éventail de possibilités de détente, ce complexe établi sur l’une des îles les plus enchanteresses de Grèce est parfaitement à la hauteur de ses cinq étoiles.


Nana Princess

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UN SERVICE VIP

Les 107 suites et villas savamment conçues du Nana Princess dévoilent un intérieur moderne et décoré avec goût. Chaque logement dispose d’une piscine privative et présente un panorama spectaculaire sur la mer. La nouveauté de cette année consiste en cinq villas exclusives qui allient le luxe et la discrétion d’une résidence privée aux installations inégalées d’un complexe hôtelier de premier ordre. De quoi offrir aux hôtes une expérience de séjour ultime dans un hébergement très spacieux, où les équipements de haute technologie fusionnent avec des intérieurs élégants pour créer une oasis de luxe et d’exclusivité répondant aux moindres désirs de chacun.

UNE GASTRONOMIE DE CLASSE MONDIALE Le Nana Princess dispose également de trois restaurants à thème, chacun revendiquant son propre style et sa propre cuisine. Ainsi, Carpe Diem incarne à la fois le cœur et l’âme du complexe hôtelier et invite les clients à déguster des mets succulents dans un cadre de toute beauté. Meat-In Point représente quant à lui le point de chute idéal pour prendre un repas léger le midi, des mezzé grecs ou des collations. Le soir venu, un menu à la carte composé d’irrésistibles plats de viande et de savoureuses pâtes fraîches est servi dans l’atmosphère estivale de l’une des deux belles piscines de l’hôtel. Enfin, l’Eternal Blue, le restaurant niché dans la baie pittoresque bordant la plage privée, se charge de satisfaire les amateurs de spécialités iodées. Ici, le poisson frais et les fruits de mer sont à l’honneur et assortis d’une sélection de sushis ; une expérience gastronomique y est aussi proposée. Depuis cette année, le complexe accueille également les Nights of Gastronomy, des événements lors desquels un chef primé allie son talent à celui de l’équipe de cuisine créative du Nana Princess pour concocter des délices culinaires.

Le Nana Princess se démarque par son niveau de service exceptionnel, de l’arrivée au départ. Chacun·e y bénéficie en effet d’un accueil et d’un traitement royal. Ce principe de base de sa philosophie d’hospitalité est unique en son genre et synonyme d’expérience inoubliable pour les hôtes. Le complexe offre notamment la possibilité d’avoir recours à des hélicoptères privés pour la prise en charge des clients à l’aéroport. Et sur la plage de sable privée, une simple pression sur un bouton suffit pour commander des rafraîchissements et des collations auprès du personnel aux petits soins. Les clients séjournant dans les villas et dans certaines suites peuvent en outre compter sur un pavillon de plage privé.

D’INNOMBRABLES POSSIBILITÉS DE DÉTENTE Ces dernières années, la Crète s’est imposée de plus en plus comme une destination exclusive de bien-être, le Nana Princess incarnant le fin du fin. Couvrant plus de 1 400 m2 d’installations, dont une sublime piscine intérieure, le Royal Wellness Club de l’hôtel invite les clients à bénéficier d’une expérience de plénitude absolue. Le Royal Wellness Spa associe thérapies holistiques et technologies de pointe, ce qui lui permet de proposer les soins de spa les plus modernes, comme l’illustre le menu Constellation Spa s’adressant aux amateurs d’astrologie. Enfin, de nombreuses activités sportives et de plein air sont à découvrir. Des cours de plongée ou des randonnées pédestres et cyclistes sur mesure pour tous les niveaux font notamment partie des possibilités. L’établissement dispose encore de treize courts de tennis hybrides en gravier, de cinq courts de tennis en dur et de trois terrains de padel. Outre les diverses installations disponibles sur place, un terrain de golf 18 trous de première classe est situé à environ 10 minutes du complexe, dans un magnifique cadre bucolique.

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉALISÉ EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC NANA PRINCESS. NANAPRINCESS.GR


e ll e reportage Texte Camille Vernin

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LE SPORT DE HAUT NIVEAU,

UN NO OMAN’S LAND ?

Lola Mansour Charline Van Snick

Olivia Borlée

86 ELLE magazine

CORENTIN GZC, UNRUN, VANESSA VANDERKELEN

À Paris en 2024, pour la première fois dans l’histoire des Jeux olympiques, il y aura autant d’hommes que de femmes athlètes. Une parité en apparence parfaite, vantée par les médias et les organisations sportives, mais qui, comme l’arbre et la forêt, cache de nombreuses différences de traitement sexiste, voire misogyne.


reportage

Je joue au hockey sur gazon depuis l’âge de 9 ans. J’ai eu la chance de commencer un sport qui, pour l’époque, était plutôt bien développé pour les femmes. Une foule de microévénements m’ont pourtant toujours marquée au fil des années. Pourquoi le président du club offrait uniquement sa tournée aux hommes après une victoire ? Pourquoi nous imposait-on une jupe blanche qui allait être source d’angoisse une fois par mois ? Pourquoi nous demandait-on de porter nos couilles ? Pourquoi le public s’entassait autour des terrains masculins alors que nous jouions dans la même division ? Ce n’étaient pas tant des questions que des affirmations en réalité. Le sport avait été créé par les hommes pour les hommes. Si cette réalité peut être, à un niveau amateur, acceptable, bien que difficile à justifier, qu’en est-il des sportives de haut niveau qui repoussent les limites et créent l’exploit ? Elles vivent exactement la même chose que nous, mais de façon étonnamment proportionnelle à leur talent.

Gérer ses règles en compétition

« J’ai commencé la pilule à 17 ans », explique Olivia Borlée. « À l’époque, je me blessais à répétition, entre déchirures des ischio et rétention d’eau. On a mis un an à comprendre le lien. » La championne olympique du relais 4x100 à Pékin en 2008 a la chance d’avoir son père pour entraîneur. « À cet âgelà, tu n’es pas forcément armée pour en parler… D’autant que les coachs, les médecins et les kinés sont majoritairement des hommes. » Bien que le monde du sport commence à les aborder, le rythme hormonal et le cycle menstruel demeurent encore des choses nouvelles et mystérieuses. Un risque pour la santé, notamment lors d’une absence de règles anormale, appelée « aménorrhée de l’athlète ». Un phénomène qui toucherait près de la moitié des sportives d’élite selon une étude de l’hôpital universitaire de Berne. Mais aussi pour leurs performances. 64 % des sportives déclarent que les syndromes menstruels les diminuent. « Mais impossible de justifier une prestation décevante à cause de ses règles », explique la spécialiste du sprint. A contrario, une « fenêtre optimale » commence à être utilisée pour adapter l’intensité et la fréquence des entraînements. « On parle de quatre phases. Certaines sont plus favorables pour travailler l’endurance, d’autres la forcent, d’autres sont à l’inverse plus propices aux blessures. » L’INSEP a d’ailleurs lancé une vaste étude à ce sujet, partant du constat que la plupart des protocoles d’entraînements des sportives avaient été développés pour les athlètes masculins. Intitulée « Empow’her », elle vise à maximiser les performances des athlètes féminines. Un enjeu qui touche aussi les équipementiers. En juillet 2022, en plein Euro de football, les joueuses de l’équipe d’Angleterre ont demandé à Nike de ne plus leur fournir de shorts blancs, couleur de leur tenue officielle. Leur hantise ?

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La tache de sang. Un an plus tôt, Adidas dévoilait un legging menstruel. La marque Wilma a quant à elle développé un cuissard menstruel pour les cyclistes, habituées à ne pas porter de sous-vêtements sous leurs cuissards.

Être moins bien payée

Une. C’est le nombre de femmes qui apparaît dans le top 50 des sportifs les mieux payés au monde en 2023. Serena Williams s’y glisse tout juste à la 49e place. Pour le reste, on estime en moyenne que les athlètes masculins professionnels gagnent 21 fois plus que leurs homologues féminines. Pour l’ex-judokate professionnelle Lola Mansour, qui lutte activement contre les discriminations et violences sexistes en milieu sportif, la longue histoire du sport a toujours relégué les disciplines féminines au rang de « sous-catégorie ». Résultat ? Les conséquences se font encore sentir aujourd’hui. « Pour beaucoup de spectateurs et spectatrices, le sport féminin est moins intéressant. Il va

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« POUR BEAUCOUP DE SPECTATEURS, LE SPORT FÉMININ EST MOINS INTÉRESSANT. IL VA MOINS VITE, EST MOINS PUISSANT, MOINS SPECTACULAIRE » LOLA MANSOUR

magazine ELLE 87


e ll e reportage

« À QUI PROFITE LE CRIME ? À CEUX QUI SONT EN PLACE ET QUI TIENNENT À LEUR PLACE »

moins vite, est moins puissant, moins spectaculaire », explique la double championne de Belgique dans sa catégorie (2012, 2014). Une conception erronée – pour rappel, Serena Williams sert à plus de 200km/h – largement entretenue par les médias. « Beaucoup d’études l’ont démontré. On parle de performance “stratosphérique” ou “incroyable” pour parler du sport masculin. Pour les femmes, on fera référence à leur silhouette, à leur beauté, au fait qu’elles sont mères, épouses… » Par conséquent, les compétitions féminines attirent moins de spectateurs et spectatrices, elles sont donc moins médiatisées, entraînant un désintérêt des sponsors par manque de visibilité et donc plus de précarité et de difficultés à se professionnaliser. C’est le serpent qui se mord la queue, provoquant une inégalité structurelle difficile à démanteler. « Puisqu’elles ne rapportent pas d’argent, les sportives méritent donc moins d’investissements », continue Lola Mansour. « Cela vaut pour le sport professionnel comme amateur. Pourquoi ont-elles droit à de

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CHARLINE VAN SNICK

moins bons arbitres, à de moins bons horaires et à moins de promo ? » Pour changer les choses, elle préconise de faire évoluer nos critères de performance. Elle dénonce également les « faux quotas ». « Le 50/50, c’est bien, mais qui est aux positions de pouvoir ? On parle des prochains JO de Paris 2024 comme des Jeux de la parité, il y en aura du point de vue de la participation, mais si l’on creuse un peu, qu’en est-il du staff, de l’accompagnement médical, des journalistes ? »

Subir le harcèlement moral et physique

« On ne s’imagine pas tout ce qu’il se passe dans le sport », avoue d’emblée Charline Van Snick. La judokate de 33 ans a gagné la médaille de bronze aux Jeux olympiques de 2012, à Londres. Au bout du rouleau, elle vient d’annoncer qu’elle mettait fin à sa carrière. « Je n’ai plus honte de dire que j’ai été victime de violences physiques, sexuelles, psychologiques et conjugales. La Fédération n’a pas compris l’ampleur du stress post-traumatique que j’ai vécu », explique celle qui détient le plus beau palmarès du judo francophone. En mars 2021, la Liégeoise fondait « Balance ton sport » avec Lola Mansour, dans le but de recueillir les témoignages des victimes de violences. Un sujet invisible à l’époque où elle en vivait elle-même. À 18 ans, en pleine préparation pour les JO, elle subit l’emprise de son coach. « Il s’immisçait dans ma vie privée, usait de sa force sur le tatami, on dépassait complètement le cadre de l’entraînement. J’ai lancé une procédure interne. L’Adeps a rédigé une lettre pour l’éloigner de la fédération féminine, ce qui ne l’empêchait pas de continuer à tourner autour de moi. » La judokate est catégorique, les grandes instances sportives sont actuellement « incapables de protéger les sportifs ». Le problème, selon elle ? L’omnipotence des fédérations et de l’Adeps. « Si vous êtes en conflit avec votre hiérarchie, il n’y a pas de porte de sortie. C’est subir ou mettre fin à sa carrière. » La solution ? « Instaurer une institution indépendante avec un réel pouvoir décisionnel, avec des psychologues et des enquêtes de terrain. Il existe un observatoire de l’éthique, mais il est interne à la fédération et ne détient pas le pouvoir d’action nécessaire. » Selon cette sportive engagée, si les abus sont présents partout, le sport les a normalisés. « On nous répète depuis toujours qu’il faut souffrir pour réussir, qu’il faut se faire mal. On est habituées à pousser notre corps dans ses retranchements, à dépasser nos limites, à accepter une logique de la douleur. Et les hommes n’y échappent pas », explique-t-elle. Une étude sidérante a dévoilé qu’en Belgique, 80 % des enfants ayant pratiqué un sport auraient déjà été victimes d’abus psychologiques ou physiques. C’est le taux le plus élevé en Europe. « À qui profite le crime ? À ceux qui sont en place et qui tiennent à leur place. »


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psycho-rigolo

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Texte Elisabeth Clauss

OLLES ALLIÉES

PRESSE

« Captives »*, histoire forte fondée sur des événements réels, film de femmes (quoique réalisé par un homme), revient sur le sort des « folles » de la Salpêtrière à la fin du XIXe siècle. Il faut rencontrer ces « dérangées », ces dérangeantes, pour comprendre la chance folle qu’on a aujourd’hui.

Dans le Paris de 1894, le réalisateur Arnaud des Pallières fait de nous les captives volontaires – comme Fanni, le personnage principal – d’un huis clos sous tension qui, paradoxalement, ouvre les esprits. Les images sont composées comme des tableaux, les actrices, savoureusement castées à contre-emploi (Josiane Balasko en surveillante générale tyrannique, bizarrement touchante, ou Marina Foïs qu’on a sortie de « LOL Qui rit, sort » pour la placer en surveillante autoritaire, meurtrière), au service d’un scénario sur la sororité exaltée. Fanni (Mélanie Thierry, d’une subtilité douloureuse) se fait hospitaliser délibérément, espérant retrouver dans cet asile sa mère dont elle a perdu la trace. La dramaturgie est fondée sur des archives historiques, pour raconter le quotidien de ces « hystériques ». Arnaud des Pallières décrit cette population de femmes pauvres, « vieilles, violentées, réprimées, inadaptées, alcooliques, droguées, délinquantes, prostituées, parfois révoltées, dont la société des hommes ne voulait pas et qu’on internait à la Salpêtrière… La majorité de ces femmes n’étant pas “folles” au sens où on l’entend aujourd’hui » (à savoir ? On en discutera plus tard, quand on aura pris nos médicaments). On y bouclait aussi, en jetant la clef, des dépressives, des cœurs brisés, des célibataires volontaires – un délire en soi – pour les écarter d’un héritage. Le film dépeint entre ombres et percées de lumière la façon dont on infantilisait ces stigmatisées, dont on les déshumanisait, tout en plaçant, et c’est glaçant, d’autres femmes aux commandes. En filigrane, la musique que certaines pratiquent dans le film qui soulage un peu, l’espoir qui libère, la cruauté des petits pouvoirs, et la solidarité parce qu’on peut être amenée à perdre la raison, on n’en a pas moins besoin de se recréer une maison. Il faut aller voir cette histoire, captivante, pour réaliser que :

« CES PENSIONNAIRES, CE SONT NOS FILLES, NOS MÈRES, C’EST NOUS QUAND ON NOUS POUSSE À BOUT » ••• magazine ELLE 89


e ll e psycho-rigolo À moins de vivre comme une ermite – auquel cas vous zappez nos pages mode et culture, ce qui mérite une camisole – vous avez sans doute déjà établi à ce stade de lecture une liste des « dingues » de votre entourage. Elle doit bien compter, à la louche, une ado remontée qui partage vos gênes – ou alors une sœur –, une belle-mère intrusive (peut-être juste à moitié folle de solitude ?), une instit de primaire qui vous avait dans le collimateur, mais maintenant que vous gardez parfois les enfants de vos copines, vous comprenez mieux cette brave femme, et toutes les ex de votre moitié, par définition. Comme le chantait Anne Sylvestre, c’est « Une sorcière comme les autres », c’est la cinglée qui refait cinquante fois son selfie en faisant la moue comme si personne ne la regardait, c’est la rédactrice qui prône la déconsommation et dort dans son dressing, c’est celle qui envoie des textos à 4h du matin à cet autre qu’elle a bloqué, c’est chacune de nous dans le miroir, selon les jours et les angles.

« IL Y A À PEINE PLUS D’UN SIÈCLE, NE PAS RÊVER DE FONDER UNE FAMILLE À TOUT PRIX VOUS ENVOYAIT EN CHAMBRE CAPITONNÉE »

On peut danser de joie d’avoir échappé au « bal des folles »

Ça sonne comme une rave ou comme un carnaval, comme un brûlage de culottes ou un opéra burlesque. Au XIXe, c’était une soirée donnée par le professeur Charcot (celui dont la maladie porte le nom), chaque Mardi gras, pour un public trié sur le volet qui venait s’encanailler et se distraire au bal de la Salpêtrière. Profitant, en passant, de la vulnérabilité des internées (des bébés en sont nés), jusqu’à ce qu’un petit groupe de jeunes médecins progressistes en fasse tomber le rideau juste avant 1900. Le film dépeint la préparation de cette ultime représen-

tation, du point de vue des femmes qui répétaient avec les moyens du bord des chorégraphies et numéros de cabaret, et des matonnes qui s’amusaient autant, finalement. Avec l’envie de s’amuser et le plaisir de s’apprêter, malgré les circonstances. De quoi relativiser notre manque d’inspiration devant nos armoires et notre flemme du samedi soir. Il y a un peu plus d’un siècle, être originale, indépendante, forte et/ou momentanément plus fragile, aurait pu nous mener ailleurs que devant notre téléphone pour un face cam dansant vaguement embarrassant, en bikini strassé (solidarité, Britney).

On vibre pour toutes les conjugaisons de ces féminins singuliers

Dans le monde presque exclusivement féminin de la Salpêtrière, les hommes dirigeaient de loin, laissant l’ingratitude du quotidien à leurs lieutenantes. Arnaud des Pallières souligne que « d’après les historiens (et surtout les historiennes...), les médecins étaient peu présents. Ils étaient principalement chercheurs, enseignants, déléguant le suivi des malades (dont ils se méfiaient) aux infirmières ». Les surveillantes et soignantes auraient été aussi « folles » que celles qu’elles encadraient (d’autant que c’était parfois d’anciennes malades), et étaient, elles aussi, instrumentalisées dans cette microsociété. La plupart des personnages du film ont existé. Quand le réalisateur parle de la surveillante générale incarnée par Josiane Balasko (géniale), il nuance : « Ce n’est pas une mauvaise femme. Elle occupe la mauvaise place. » On peut se demander qui serait restée droite dans ce blender à équilibres intimes : on a déjà du mal à gérer la cohérence de nos multiples profils qui jouent leurs drôles de saynètes, même une fois la prise débranchée.

Les convictions ont un pouvoir fou

Carole Bouquet interprète quant à elle le personnage virtuellement impossible à briser d’Hersilie Rouÿ, dont on connaît l’histoire par ses Mémoires. Ce qui signifie qu’elles ont filtré et qu’elles ont été publiées. Esprit indépendant, musicienne et compositrice, elle voulait vivre en célibataire assumée, sans enfants délibérément. Une folle. À l’heure où les hôtels et avions sans marmots foisonnent, où la parole des nullipares tonne dans une société qui rechigne encore à bouger ses repères, ça laisse pensive. Resterait-on encore enfermées dans nos pensées, mais sans barreaux ? Il y a à peine plus d’un siècle, ne pas rêver de fonder une famille à tout prix vous envoyait en chambre capitonnée. Aujourd’hui, ça vous envoie… où vous voulez. Hersilie a résisté à quinze ans d’enfermement qui aurait fait perdre le cap à une bitte d’amarrage, et a déclenché la réforme de la loi sur l’internement par des tiers. Les femmes incarnées dans ce film, bien plus combatives que captives finalement, prennent chacune leur destin en main, parfois de façon tragique, mais toujours avec détermination. Et ça fait un bien insensé. *Sortie le 20 mars

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STEPEHN MATTUES

f a s h ion

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Robe chemise en taffetas de soie à rayures, sac à main GO-14 MM et lunettes de soleil LV Split, le tout Louis Vuitton.

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ENT RE LES LI GNE S Stylisme Delphine Dumoulin Photos Stephen Mattues

Sortons du cliché maritime qui colle à la peau des rayures. Structurantes et hypnotisantes, ces lignes transforment chaque silhouette en une œuvre d'art vivante.


Blazer en cuir blanc et noir, pantalon en soie rayé, choker LV prestique, collier LV prestige, le tout Louis Vuitton.


Armbanden: Cartier

Maxi veste en satin molletonné, mini-jupe plissée, collants blancs, sac à main Side Trunk PM, escarpins LV Knot en cuir blanc drapé, le tout Louis Vuitton.


Bustier corset drapé de mousseline de soie jaune, pantalon rayé, lunettes LV Fly, sac à main Capucines BB noir, le tout Louis Vuitton.


Top en jacquard de soie molletonné, pantalon en denim, boots LV Knot en cuir blanc drapé, sac à main Capucines BB rose, le tout Louis Vuitton.


Corset bustier en satin et boutons bijoux, pantalon en taffetas de soie à rayures, escarpins LV Knot en cuir noir drapé, sac à main en cuir noir Alma 103, le tout Louis Vuitton.


BEAUTY TIPS TEINT Dior Hydra Life Moisturizer Dior Forever Glow Star Filter Dior Backstage Face & Body Flash Perfector Concealer 2w warm Dior Backstage Cushion Powder 020 light Dior Rouge Blush 100 nude look YEUX Dior Hydra Life soin contour des yeux Dior Forever Skin Correct 1w warm Diorshow 5 couleurs 669 soft cashmere Diorshow On Stage Crayon 594 brown Diorshow Iconic Overcurl Mascara black & Diorshow Brow Styler 03 brown LÈVRES Rouge Dior 100 nude look fini velvet ONGLES Dior Vernis 108 muguet CORPS Gris Dior Crème Corps

Maxi veste en satin molletonné et chapeau en cuir blanc et noir, le tout Louis Vuitton.



Robe chemise en taffetas de soie à rayures, sac GO-14 MM et lunettes solaires LV Split, escarpins LV Knot en cuir blanc drapé, le tout Louis Vuitton.

ÉQUIPE DE PRODUCTION Direction artistique : Iris Rombouts Coiffure & Make-up : Rudi Cremers pour Dior Make-up Assistante photo : Noémie Morren Modèle : Rebecca Donaldson @ runmanagement Nos remerciements au Château D'Ursel.


Chemisier froncé et jupe large en mousseline de soie, ceinture blanche en cuir, choker LV Prestige, sac à main Pochette Tirette et boots LV Knot, le tout Louis Vuitton.


INT O THE BL UE Stylisme Jenny Kennedy Photos Petros

Plongez dans l'azur, l'indigo et le céruléen, les couleurs de la nouvelle saison. Les créateurs ont mis l'accent sur les textures et la technique pour faire preuve d'un talent artistique absolu en 50 nuances de bleu.


Soutien-gorge, haut et pantalon à volants, Nensi Dojaka. Escarpins, Neous.


Robe, chaussettes Armbanden: Cartier et ballerines, Simone Rocha.


Veste volumineuse, chaussettes et ballerines, Chopova Lowena.


Veste biker et mini-short, Chloé.


Manteau ciré à plumes, 16Arlington.


Robe en dentelle, lingerie et bas, Dolce & Gabbana.


Pull en maille et short en dentelle, Michael Kors Collection.


Ensemble jupe et top, Supriya Lele.


ÉQUIPE DE PRODUCTION Coiffure : Yoshi Miyazaki Make-up : Celia Evans Manucure : Cherrie Snow pour Hermès Beauty Assistante stylisme : Grace Clarke Modèle : Ellen Rosa @ Premier Model Management

Robe longue et chapeau, Roksanda.


QUAND J’ENVOIE UN MESSAGE À MON EX Oops!... I did It again Britney Spears

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SHUTTERSTOCK

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UNSPLASH / BROOKE CAGLE

Texte Marie-Noëlle Vekemans


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EXPLI QUÉ LE PÉRINÉE

Dans l’univers intime du bien-être féminin, il existe une zone souvent éclipsée de nos préoccupations santé par ignorance ou tabou : le périnée. Ce réseau musculaire discret (parce qu’interne), tapi au cœur de nos entrailles, joue pourtant un rôle capital dans notre santé globale, notre confort quotidien et notre épanouissement sexuel à tout âge.

MAIS KÉSAKO ? Souvent appelé le « plancher pelvien », il peut être comparé à un hamac de muscles et de tissus. Il s’étend de l’os pubien à l’avant jusqu’à la base de la colonne vertébrale à l’arrière, et latéralement entre les ischions. Il soutient les organes pelviens comme l’utérus, la vessie et le rectum contre les effets de la gravité et les impacts parfois intenses de nos mouvements quotidiens. Mais son rôle ne s’arrête pas là : il a aussi toute son importance dans le maintien de la continence urinaire et fécale grâce à la coordination des sphincters, dans les sensations sexuelles et dans le bon déroulement d’une grossesse et d’un accouchement. On comprend tout de suite mieux son importance cruciale au sein de notre corps.

Des dégâts possibles dès l’enfance

Et pourtant, bien souvent, les femmes apprennent l’existence et les missions du périnée lors d’une grossesse et d’un accouchement. Avant ça, jamais entendu parlé, ou vaguement. Dès l’enfance, une mauvaise posture, des chutes ou un accident, mais aussi des impacts répétés lors d’activités sportives peuvent déjà solliciter et, potentiellement, affaiblir le périnée. L’âge adulte apporte lui aussi son lot de défis supplémentaires : tout d’abord lors de la grossesse puisque le périnée soutient le poids croissant du fœtus et ensuite, à l’accouchement et tout spécialement lors d’une naissance par voie vaginale avec usage de forceps ou pratique d’une épisiotomie qui peuvent respectivement •••


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« UNE FEMME SUR TROIS PRÉSENTE DES TROUBLES DU PÉRINÉE À UN MOMENT DE SA VIE » étirer ou déchirer les muscles. Enfin, la diminution des niveaux d’œstrogènes pendant la ménopause peut affaiblir les tissus du périnée puisque ces hormones jouent un rôle clé dans le maintien de la force et de l’élasticité des tissus musculaires et conjonctifs. Face à toutes ces situations, il faut savoir que plus le périnée est tonique, mieux il peut résister. Il faut donc tout faire pour le préserver au maximum tout au long de sa vie et avoir conscience que les activités à fort impact, les longues périodes assises, la constipation chronique, le tabagisme, l’obésité ou encore un mode de vie sédentaire peuvent petit à petit contribuer à son affaiblissement.

Le pire scénario

Un périnée affaibli ou lésé peut entraîner des conséquences importantes, tant physiologiques que psychologiques, sur la qualité de vie des femmes : incontinences, descente des organes pelviens (prolapsus), douleurs pendant les rapports sexuels, etc. Le traitement de ces conditions peut aller de la rééducation spécialisée aux exercices quotidiens à la maison en passant par des aides technologiques, de type biofeedback et stimulateurs, voire la chirurgie. Car dans les cas où la rééducation n’est pas suffisante, le gynécologue peut discuter des options chirurgicales (ablation) ou d’autres traitements avancés pour rétablir l’anatomie pelvienne. Heureusement, la plupart des problèmes sont évitables ou traitables avec une prise en charge adéquate.

L’importance de connaître son corps

Il est évident que parler du périnée et de sa santé ne devrait pas être un tabou. L’information, l’éducation et la prévention sont nos meilleures alliées pour vivre en harmonie avec notre corps. Il est essentiel de s’informer, de briser les silences et d’encourager les discussions ouvertes et la transmission d’informations sur ces sujets, que ce soit avec des professionnel·les de la santé, dans les cercles fa-

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miliaux, amicaux, ou dans des espaces éducatifs. Se renseigner sur son corps dès le plus jeune âge, c’est s’armer pour le futur. Prendre soin de son périnée, c’est investir dans sa santé et son bien-être à long terme.

Protéger son périnée

Le message est clair : inutile d’attendre les inconforts ou la rééducation périnéale post-accouchement pour prendre soin de son périnée. En cas de pratique d’un sport impliquant des impacts répétés comme la course à pied, le basket, l’équitation, la gymnastique, le trampoline, etc., il faut adapter ses entraînements en intégrant des exercices appropriés pour tonifier les muscles du périnée ou alors adopter en complément un sport plus doux comme la natation, la marche, le yoga, le Pilates, l’aquagym... pour contrebalancer. Les accessoires tels que le SwissBall ou le Pilates Circle amplifient l’intensité des exercices et obligent à contracter les muscles périnéaux pour garder un certain équilibre. Mêmes effets lors de l’utilisation de boules de geisha. Lors d’une grossesse et d’un accouchement, des exercices de respiration et d’étirements à faire tout au long de la gestation peuvent limiter les dégâts. Il est également conseillé de consulter des spécialistes qui peuvent recommander des exercices adaptés à chaque situation. Le port d’une ceinture de grossesse Physiomat est une autre stratégie efficace pour protéger le dos et combattre les douleurs pelviennes, dorsales ou sciatiques, que ce soit pendant ou après la grossesse. Concernant le soin du périnée, le massage pendant la grossesse peut réduire le risque de déchirures durant l’accouchement. Il est recommandé de commencer ces massages réguliers à partir du huitième mois pour assouplir les muscles. Pour ce massage, il est conseillé d’utiliser une huile végétale neutre, comme l’huile d’amande douce ou une huile spécifique pour le périnée, et de l’appliquer en réalisant de légères pressions et des étirements sur le périnée en utilisant le pouce à l’intérieur du vagin.


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Le·la gynécologue : un·e partenaire de confiance

Le rôle du gynécologue (que l’on doit voir, pour rappel, au minimum une fois par an même quand tout va bien) dans la prise en charge de la santé du périnée est central, offrant expertise, conseils et traitements adaptés à chaque étape de la vie d’une femme. Une consultation annuelle qui permet d’éviter les mauvaises surprises, de jouer à fond la carte de la prévention et de poser toutes ses questions. Car malheureusement, comme tant d’autres problèmes de santé, les femmes ne parlent de leurs inconforts liés à un périnée relâché qu’une fois qu’ils sont devenus un vrai problème dans leur quotidien. Cette collaboration entre

AUTRES PRATIQUES • LES EXERCICES DE KEGEL : intégrés en France à la fin des années 1970, qui ciblent spécifiquement les muscles du plancher pelvien, aidant à leur tonification. Ils permettent de réduire les problèmes d’incontinence, d’éviter les risques de déchirures pendant le travail et de favoriser une récupération plus rapide après l’accouchement. • LA RÉÉDUCATION MANUELLE : le·la soignant·e repère, en introduisant ses doigts dans le vagin, les muscles fragilisés et demande à la patiente de contracter spécifiquement ceux-ci. Cette technique permet un travail plus fin que par sonde. • LA RÉÉDUCATION COMPORTEMENTALE : utile puisque certains problèmes apparaissent ou perdurent à cause de mauvaises habitudes de postures, principalement. • L’ÉLECTROSTIMULATION : également un outil technologique qui aide à la prise de conscience de l’emplacement des muscles du périnée et à leur renforcement. La sonde, placée à l’intérieur du vagin, envoie un courant sur les muscles

patiente et spécialiste est donc fondamentale pour prévenir, diagnostiquer et traiter les éventuels problèmes, assurant ainsi un bien-être global et durable. En effet, dès les premières consultations à l’adolescence, le·la gynécologue peut informer sur l’anatomie, le fonctionnement et l’importance du périnée, ainsi que sur les bonnes pratiques pour le préserver, mais aussi détecter les signes précoces de dysfonctionnement. Les femmes doivent aussi prendre conscience que les inconforts physiques, douleurs, apparitions d’une sensation inhabituelle lors d’un rapport sexuel ou d’une rougeur, d’un bouton, d’un point de beauté suspect, d’une modification de sa taille, de sa couleur ou de sa texture ne sont pas normaux. Subir son corps n’est pas une fatalité, on agit et on prend rendez-vous immédiatement pour obtenir conseils et aide. La relation de confiance établie entre une femme et son gynécologue permet également d’aborder des sujets souvent considérés comme tabous, tels que les troubles sexuels, notamment en cas de périnée affaibli. En fournissant un espace sûr et professionnel pour discuter de ces problématiques, le·la gynécologue aide les femmes à surmonter leurs difficultés, contribuant à leur bien-être émotionnel et psychologique. Le périnée n’est donc pas juste un ensemble de muscles ; c’est une clé de voûte de notre bien-être physique et émotionnel. Parce que chaque femme mérite de vivre en pleine possession de son corps, l’éducation et la prévention autour du périnée doivent être une priorité pour toutes. N’hésitons pas à consulter, à nous informer et à agir de manière proactive. Faites passer le message à vos mères, filles, sœurs, tantes, copines, voisines, collègues, etc.

du périnée. Il s’agit d’un travail passif pendant lequel la patiente n’a rien à faire. • LE BIOFEEDBACK : cette fois, la patiente est active puisque le ou la professionnel·le de santé va lui demander de contracter ses muscles sur une sonde qui permettra de visualiser la force de la contraction de son périnée.

Un merci tout particulier au Docteure Marie Kroll, gynécologue au centre médical L’Élan et conférencière sur le périnée, pour son accompagnement dans la rédaction de cet article. 125, avenue du Cor de Chasse, 1170 Watermael-Boitsfort - 02 662 08 20, lelan.be magazine ELLE 117


e ll e reportage Texte Marie-Noëlle Vekemans

L E YO GA D ES H O R M O N ES

LA CLÉ DU BIEN-ÊTRE FÉMININ ? Le yoga des hormones, développé par Dinah Rodrigues, offre une multitude de bienfaits, en particulier pour les femmes. Marine Baaklini, professeure certifiée, répond à toutes nos questions sur cette pratique sportive bénéfique. Quelle est votre expérience personnelle avec le yoga des hormones ?

Quels sont les effets visibles auxquels s’attendre ? Les améliorations les plus rapides sont souvent sur les sueurs nocturnes, l’anxiété, et l’humeur. Il apporte une stabilisation émotionnelle et réduit les symptômes liés au cycle menstruel et à la ménopause.

J’ai découvert le yoga des hormones lors d’une retraite de yoga et de méditation. J’ai été attirée par son impact sur la réduction du cortisol, autrement dit l’hormone du stress. Après des formations en Yoga Nidra et plusieurs certifications, j’ai décidé de me spécialiser dans le yoga des hormones pour aider les femmes à améliorer leur bien-être hormonal.

Influence-t-il également la libido ? Oui, il peut positivement affecter la libido, surtout chez les femmes en post-partum ou en ménopause. Des séances spécifiques peuvent être demandées.

Concrètement, en quoi consiste cette pratique ?

Est-il bénéfique pour toutes les femmes, y compris les adolescentes ? Absolument. Bien qu’initialement conçu pour les femmes en ménopause, il s’avère bénéfique pour toutes. Il aide à réguler les cycles menstruels, à gérer les symptômes du syndrome prémenstruel, et à améliorer la fertilité. Il est également utile pour les femmes souffrant d’hypothyroïdie ou d’autres déséquilibres hormonaux.

Mes cours sont accessibles à toutes. Une session dure 60 minutes, avec un échauffement, des postures ciblées, de la relaxation par Yoga Nidra, et des techniques de visualisation. Chaque posture vise à stimuler une glande spécifique.

Y a-t-il des contre-indications ? Les principales contre-indications sont la grossesse, l’endométriose avancée, et un historique de cancer hormono-dépendant. Pour les femmes sous traitement hormonal de substitution, il n’y a généralement pas de problème. Le yoga des hormones est une pratique holistique, englobant le corps et l’esprit, pour une santé hormonale optimale. Une approche naturelle pour harmoniser le bien-être féminin à tous les stades de la vie. marinebaaklini.com

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UNSPLASH / SONNIE HILES

Le yoga des hormones combine des techniques du hatha et kundalini yoga. Il utilise des postures spécifiques, des techniques de respiration et de visualisation pour stimuler les glandes endocrines. Cela aide à équilibrer les hormones, en particulier pendant la préménopause, la ménopause, et pour maintenir la jeunesse des glandes après 35 ans.

Comment se déroule une séance ?


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EY E W E A R C O L L E CT I O N

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e ll e beauty Texte Marie-Noëlle Vekemans

Plus qu’une couleur, un symbole

Le Rouge Dior est entré dans la légende dès les premiers jours de la maison de couture. Christian Dior, toujours sensible à l’éclat et à la profondeur de cette teinte, l’a intégré de manière audacieuse dans ses collections. Dès 1947, avec le lancement du New Look, le rouge devient une pièce maîtresse, un symbole de désir et d’audace. Cette couleur, qui varie du carmin profond au coquelicot lumineux, est devenue la signature du couturier, un emblème de féminité et de séduction.

L’impact du rouge dans la mode

Dans les défilés de Christian Dior, le rouge fait toujours sensation. Il est utilisé comme un « coup de Trafalgar », un élément surprenant qui captait l’attention du public et des médias.

CHRISTIAN DIOR

Rouge Dior, une révolution cosmétique

OUGE LA LÉGENDE

L’histoire de la couleur rouge chez Christian Dior est une véritable odyssée chromatique, où le rouge n’est pas simplement une couleur, mais le symbole de la passion, de la séduction et de la puissance. Ce voyage à travers ses nuances commence dans le studio de création de Monsieur Dior, où le rouge éclatant s’anime et prend vie, incarnant la quintessence de la féminité et de l’élégance.

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Cette stratégie a contribué à rendre certaines pièces emblématiques, comme les robes Topaze, Atout-Cœur ou Concerto. Le rouge, couleur de la noblesse et du pouvoir, a été adopté par Dior non seulement pour les soirées glamour, mais aussi pour des pièces de jour audacieuses, témoignant de la polyvalence et de la puissance de cette couleur. Aujourd’hui, sous la direction créative de Maria Grazia Chiuri, Dior continue de célébrer le rouge. Les collections actuelles rendent hommage à cette couleur emblématique, la mettant en scène dans des silhouettes modernes et audacieuses.

En 1950, Dior a étendu sa passion pour le rouge au cosmétique, en lançant le premier Rouge Dior. Ce rouge à lèvres, proposé en édition limitée, était une révolution, tant par sa qualité que par sa vision marketing. Trois ans plus tard, la gamme s’est élargie, offrant une harmonie parfaite entre le maquillage et la garde-robe Dior. Cette approche innovante a changé la manière dont les femmes envisageaient le rouge à lèvres, le transformant en un accessoire de mode indispensable.

PRESSE

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« CE SONT EUX (LES “TRAFALGAR”) QUI FONT LES COUVERTURES OU LES GRANDES PAGES DES MAGAZINES »


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« J’AIME LE ROUGE, C’EST LA COULEUR DE LA VIE » CHRISTIAN DIOR Au fil des décennies, plus de 1.500 nuances de Rouge Dior ont été créées, chacune représentant l’innovation et le talent des créateurs de maquillage de Dior, de Serge Lutens à Peter Philips. Le Rouge Dior n’est pas simplement une couleur ou un produit, c’est une célébration de la féminité, un symbole de désir et de passion, une couleur qui continue de captiver l’imagination et d’inspirer la mode et la beauté à travers le monde.

Collection automne-hiver 1968

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e ll e beauty focus Texte Marie-Noëlle Vekemans

Certaines personnalités brillent plus que d’autres et attirent irrémédiablement l’attention. C’est le cas de Violette, directrice de la création maquillage chez Guerlain, qui se distingue par son charisme, son style unique et sa vision avantgardiste. Artiste audacieuse, elle repousse sans cesse les frontières de ce qui se fait, car elle sait exactement où elle veut aller. Rencontre. La beauté Guerlain, elle se définit comment ? Pour moi, Guerlain est l’exemple même de la maison de beauté haute couture. Par son savoir-faire et son histoire. C’est ce qui la rend tout à fait unique.

Quels sont les codes que vous avez bousculés en intégrant la maison ? J’ai créé des palettes aux couleurs vraiment originales : avec des teintes bleues, orange et roses. J’aime créer l’inattendu. C’est vrai que Guerlain et moi sommes différents, mais aussi similaires sur plein de choses. C’est la rencontre de deux générations mais je suis persuadée qu’on n’a pas besoin d’oublier le passé pour être moderne, au contraire.

LA PALETTE DE CRÉATIVITÉ DE VIOLETTE

Quel produit symbolise le mieux l’équilibre entre la tradition et l’innovation ?

L’exemple parfait, c’est Météorites. Quand j’ai voulu retravailler ce produit iconique, j’ai proposé de changer la formule mais aussi le parfum et là, tout de suite, on m’a déconseillé de le faire en me disant que les consommatrices sont très attachées à ce parfum de violette. Mais comme je n’ai pas l’habitude de prendre un « non » pour une réponse satisfaisante (rires), que je ne suis pas une fan de violette en parfumerie et que je ne me voyais pas travailler sur un projet qui ne me ressemble pas, j’ai creusé plus loin. On a réalisé des études et effectivement, l’attachement à la fragrance à base de violette est très fort. J’étais surprise mais j’ai écouté, j’en ai tenu compte et j’ai donc décidé de retravailler le parfum en le modernisant, en le rendant plus sensuel, plus enveloppant mais en conservant cette base de violette et je pense qu’au final, tout le monde est satisfait et ce fut une belle expérience de travailler comme ça.

3 conseils de pro

peut donc plus facilement en dessiner le contour et corriger les volumes si nécessaire. - COMMENT TROUVER LA BONNE TEINTE DE FOND DE TEINT ? Choisissez à l’œil celle qui vous semble la plus juste, ajoutez-y une plus claire et une plus foncée, et vous verrez immédiatement laquelle disparaît le mieux sur la peau. - OÙ APPLIQUER SON BLUSH ? Je ne suis pas fan de l’utilisation du blush en contouring, appliquez-le uniquement sur les joues, là où il y a un afflux sanguin, là où l’on rosit naturellement.

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STEVEN PAN, PRESSE

- COMMENT APPLIQUER UN ROUGE À LÈVRES FONCÉ ? Appliquez-le la bouche fermée. On voit mieux la forme des lèvres, on


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Tout ce qu’il faut voir, avoir et savoir ce mois-ci. Parole de journaliste beauté !

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Ces produits promettent des lèvres visiblement plus pulpeuses, en jouant sur une sensation de picotement pour repulper. Si l’effet volume est bien présent, l’expérience peut se révéler surprenante, voire inconfortable pour certain·es. On vous laisse en juger !

le chiffre

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Il s’agit d’une réaction chimique où les sucres de l’alimentation se collent aux protéines, créant des protéines modifiées qui ne peuvent pas être éliminées par le corps. Ce phénomène est en partie responsable du vieillissement prématuré des tissus. Concrètement, dans la peau, le sucre s’attache aux fibres d’élastique et de collagène, ce qui les endommage, réduit leur capacité de régénération ainsi que leur capacité à maintenir l’eau naturellement présente dans la peau. Résultats : les rides s’installent.

C’est l’âge auquel, de manière générale, la peau est à son apogée en matière de résilience, d’élasticité et de capacité de régénération. Vers la fin de la vingtaine, la production de collagène commence à diminuer, entraînant progressivement les premiers signes de vieillissement cutané. Divers facteurs, tels que la génétique, les soins de la peau, l’alimentation, l’exposition au soleil et le mode de vie, peuvent influencer l’état et l’apparence de la peau à tout âge. Crème de nuit anti-âge intensive, Louis Widmer, 50 ml, 39,90 € 124 ELLE magazine

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Texte Marie-Noëlle Vekemans

2x par semaine Vous allez penser à votre derrière ! Car la peau des fesses mérite tout autant d’attention que celle du visage si on veut la garder belle et ferme. L’utilisation d’un gommage deux fois par semaine se révèle être un rituel de beauté incontournable. Ce geste permet d’éliminer les cellules mortes, de favoriser le renouvellement cellulaire et l’amélioration de l’élasticité et la fermeté de la peau. Il évite les poils incarnés et limite l’apparition d’imperfections. Choisissez un gommage à grains adapté à votre type de peau, en privilégiant des ingrédients nourrissants et hydratants pour chouchouter cette zone souvent négligée, mais qui a tout son charme.

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OÙ ET COMMENT VOYAGER EN 2024?

PRESSE

Inflation, préoccupations environnementales, émergence de l’intelligence artificielle... En 2024, le voyage se fait plus rare, plus lent, plus durable. Mais pour voyager « responsable », bouder l’avion ne suffit pas. Dix tendances pour découvrir des lieux ultra-confidentiels « en conscience ».

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voyage

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L’E-CCOMMODATION Désignée comme étant le mot phare du tourisme durable en 2024, cette contraction de « éco » et de « accomodation » (logement en anglais) désigne des hébergements engagés dans la réduction de leur impact sur l’environnement, par la gestion des déchets alimentaires, l’économie d’eau ou la mise à disposition de moyens de transport décarbonés.

Marrakech !), l’hôtel La Fiermontina Ocean s’intègre parfaitement dans son environnement avec ses grandes baies vitrées pour profiter au maximum de la lumière naturelle, et de l’énergie tirée d’une installation photovoltaïque placée sur le toit de son parking (à vélos!). Éclairage LED à faible consommation, kit de produits éco-bio dans les SDB, produits écolabel pour le nettoyage, collecte sélective, avec compostage organique… Ici, on ne rigole pas avec l’écoresponsabilité. D’ailleurs, le bruit des moteurs est banni. On se déplace à pied, à bicyclette et à cheval pour profiter de tout ce qu’il y a autour.

MAS ESTELLO EN PROVENCE

OÙ ? Magnifique Eco-retreat juste à côté de Tanger (ça change de

LE SLOW TOURISME

L’HÔTEL LA FIERMONTINA OCEAN

Les séjours express à des milliers de kilomètres (le fameux quatre jours et trois nuits à New York), c’est dépassé. Inspiré par le mouvement slow food, le « tourisme lent » est l’art de voyager en prenant son temps. Aux antipodes du tourisme de masse, on privilégie donc les destinations proches de chez soi, l’utilisation de moyens de transport peu polluants, les rencontres avec les acteurs de terrain, les activités douces et la déconnexion. Le but ? S’enraciner dans le paysage, s’imprégner pleinement de la richesse d’un territoire et de son patrimoine et créer des liens.

OÙ ? Alors que le rythme des villes s’accélère, on choisit celui des champs qui invite à ralentir… Un monastère en Ombrie, une quinta au Portugal, un hôtel d’artistes sur la Baltique ou encore un manoir en Écosse… Dans cet esprit, on rêve de buller à la Villa Lena en Toscane, à The Five Arms en Écosse ou encore au Mas Estello en Provence (trésor caché entièrement rénové et imaginé par le duo d’architectes Liliana et Alain Meylan). Trois refuges cinq étoiles qui proposent des expériences authentiques au cœur de la nature. magazine ELLE 129


LES RETRAITES BIEN-ÊTRE Qu’il soit physique ou mental, le bien-être constitue une donnée essentielle dans notre manière de voyager. Au palmarès des séjours Be Well, des destinations, comme Bali (en Indonésie), tirent leur épingle du jeu. Mais pas seulement. Plusieurs segments du tourisme y voient une manière de réinventer l’expérience client. Des hôtels n’hésitent pas à investir dans des outils pour améliorer le sommeil de leurs clients, tandis que d’autres lieux organisent des retraites pour des voyageurs en quête d’apaisement, d’autres vont même plus loin et recommande « les effets méditatifs du Shinrin-yoku », autrement dit d’un « bain de forêt ».

OÙ ? Buchinger Wilhelmi au lac de Constance, pour vivre l’expérience quasi cosmique du jeun thérapeutique sous haute surveillance ou encore les retraites détox organisées par la Pensée Sauvage dans le fabuleux Domaine de Murtoli en Corse du sud.

WHITE SAND

IA

LES DUPES OU DESTINATIONS BIS En 2024, on succombe au charme discret des « dupes » (contraction du mot duplicatas), le plus souvent pour fuir les touristes mais aussi pour dépenser moins… Le concept qui fait des ravages sur les réseaux sociaux? Prenez deux lieux qui se ressemblent, accolez leurs photos sur Instagram ou TikTok et demandez à vos followers de reconnaître l’original et la copie. La réponse ? Jamais celle que l’on croit ! Du coup, au Pérou, certaines agences réorientent les gens vers un endroit proche du Machu Picchu, mais moins connu. Un bon plan ! Du moins jusqu’à ce que le plan B en question pâtisse lui aussi de sa notoriété…

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OÙ ? On a demandé à l’IA quelle était LA destination méconnue de 2024 et elle nous a répondu le Sri Lanka! Et en particulier Cape Weligama, un domaine perché sur un promontoire surplombant l’océan Indien où il est possible de buller dans des petites maisons conçues par l’architecte renommé Lek Bunnag. Ici, la piscine à débordement semble flotter au-dessus des vagues, tandis qu’un chemin pavé descend vers des criques aux eaux cristallines où les tortues évoluent. Le rêve quoi.

CAPE WELIGAMA

OÙ ? Parmi les plus cool destinations bis : Taipei (en lieu et place de Séoul), Antiparos (plutôt que Santorin), Minorque (plutôt qu’Ibiza). On préférera aussi Zanzibar à Hawaii pour faire du kitesurf dans des eaux chaudes et turquoise. Coup de cœur pour le White Sand sur la côte orientale de l’archipel et son écosystème (encore) vierge.

Dans le tourisme, l’impact de l’intelligence artificielle générative permet d’abord de planifier un séjour en formulant des « prompts » (requêtes) dans ChatGPT ou sur d’autres outils plus spécialisés, comme Roam Around (qui propose de créer un itinéraire sur-mesure) ou Vacay Chatbot (on construit un planning de voyage dans le lieu de votre choix). Autre possibilité offerte par l’IA : celle de découvrir des lieux méconnus.


voyage

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L’AGRITOURISME Prisée dans des pays tels que le Portugal, l’Espagne ou la Grèce, cette forme de tourisme est une façon de découvrir une région en compagnie des agriculteurs, des éleveurs et des viticulteurs qui y travaillent. Qu’il s’agisse de la visite d’une ferme, d’un séjour dans un domaine ou d’une dégustation d’huile d’olive, c’est aussi un chouette moyen de contribuer à la pérennité de nombreuses exploitations et communautés rurales.

SON VELL

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OÙ ? Sans céder à la folie bétonnée de Majorque, Minorque voit se développer depuis peu un agrotourisme confidentiel, avec notamment l’ouverture de la finca Torre Vella par Les Domaines de Fontenille ou du Menorca Experimental, une ferme transformée par la décoratrice Dorothée Meilichzon en hôtel de luxe abordable. Mais notre petit chouchou c’est Son Vell du groupe Vestige Collection. Un manoir du XVIIIe siècle niché au cœur de la campagne ondoyante, à vingt minutes de la ville historique de Ciutadella, et à peine dix minutes de marche de la côte et de ses criques secrètes. On y déguste les produits du verger et du potager du domaine ainsi que ceux des producteurs locaux. C’est beau, c’est bon et ça ressemble vraiment au paradis.

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SCORPIOS

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LES VERY GOOD TRIP

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L’effet « waouh » surgit dans des moments de connexion avec la nature, d’effervescence collective ou dans la contemplation d’une œuvre architecturale... Une sensation physique, presque animale que l’on vit principalement en voyageant.

OÙ ? Dans le lobby du Aman New York pardi. Situé au 14e étage du Crown Building (emblème de l’architecture Beaux-Arts construit en 1921) en plein coeur de Manhattan et pensé par l’architecte d’intérieur belge Jean-Michel Gathy, cet hôtel époustouflant cumule les superlatifs (ce serait un des beaux mais aussi un des plus chers du monde). Wahou.

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OÙ ? L’agence Beautiful Space offre aux couples en lune de miel un « voyage spirituel partagé qui les emmènera dans une nouvelle phase de leur relation ». Pour les moins téméraires, le Rockhouse Hotel & Spa, en Jamaïque, a imaginé un bain sonore hebdomadaire sur fond de psilocybine tandis que le tout nouveau Scorpios à Bodrum propose à ses clients un programme appelé Inner Gardens, qui comprend des séances de mouvements conscients, de plongées dans la glace, de barre aux herbes et adaptogènes et de méditations sonores, le tout dans un espace XXL baptisé Rituel.

LE « AWE » EFFECT

AMAN NEW YORK

Des séjours psychédéliques dans de luxueux établissements isolés, c’est le nouveau trend.


Presqu’île de Giens ‘‘Riviera Beach Club’’

On en oublie de faire des stories. Pour ceux pour qui les vacances c’est avant tout changer de décor, Belambra met un point d’honneur à offrir les panoramas les plus époustouflants de la Côte d’Azur, du Pays Basque et de la Corse… Belambra, c’est plus de 45 destinations dans les plus beaux endroits de France.

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reportage e ll e voyage

LE TRAINBRAGGING À l’inverse du « flygskam » (la honte de prendre l’avion), le train-bragging exprime la fierté de se déplacer en train pour minimiser son empreinte carbone. Durable et écoresponsable, le train est aussi apprécié pour sa flexibilité, son tempo, la possibilité qu’il offre de découvrir des « spots » reculés. Quant au train de nuit, il connaît une nouvelle jeunesse avec des offres de circuits un peu partout en Europe. Les destinations best-sellers ? La Suisse, l’Autriche, l’Italie et l’Europe de l’Est.

OÙ ? Dans la région très enclavée de TerreNeuve, au Canada, le Fogo Island Inn fait figure de pionnier dans ce secteur. Le long de la côte sauvage de l’Atlantique Nord, cet ovni hôtelier, avec sa structure d’acier et de verre perchée sur de minces pilotis, s’est engagé pour un tourisme radicalement vertueux. Résidences d’artistes, création de la première exploitation d’algues marines de la province, système de parrainage des clients, addition ultra-transparente… Leurs initiatives ont incité de nombreux natifs à revenir vivre à plein temps sur leur île et à s’engager pour la protection de leur patrimoine. On raconte aussi que Gwyneth Paltrow, Jessica Alba, Kate Hudson et Justin Trudeau s’y sont rendus incognito… 134 ELLE magazine

OÙ ? Les Cornouailles ! En cinq heures et demie de train, on plonge des faubourgs de Londres à la plage du petit port de Penzance. Derrière la fenêtre du wagon, la campagne défile. À l’arrivée, c’est l’Angleterre authentique qu’on a toujours rêvée. Pour y aller : on prend l’Eurostar jusqu’à Londres puis le train de Londres à Penzance, en passant par Plymouth (liaison assurée par la compagnie Great Western Railway). Le train part de la gare de Paddington, à cinq stations de métro de la gare Saint-Pancras, où arrive l’Eurostar. Autre train, autre ambiance : l’Express Oriental de Türkiye (l’une des plus belles lignes ferroviaires au monde) propose un voyage inoubliable de 26 heures qui commence à Ankara, la capitale, et s’étend sur environ 1.310 kilomètres, passant par Kırıkkale, Kayseri, Sivas, Erzincan et Erzurum, pour se terminer à Kars.

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Cette approche du tourisme durable a pour objectif de laisser un endroit dans un meilleur état que celui dans lequel on l’a trouvé. Nettoyer une plage, planter des arbres, s’engager à ne faire que des achats locaux : autant d’occasions d’aller au-delà de l’atténuation des impacts négatifs et de générer des avantages sociaux et environnementaux pour les personnes rencontrées et les sites visités.

L’EXPRESS ORIENTAL DE TÜRKIYE

FOGO ISLAND INN

LE TOURISME RÉGÉNÉRATIF


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e ll e staycation Texte Marie Guérin

LA VIE DE CHÂTEAU Parce que la Belgique est riche en pépites quand il s’agit de découvrir une adresse exclusive, nous avions envie de partager avec vous trois lieux prestigieux qui ont en commun une promesse, celle d’arrêter le temps.

LE VERHAEGEN À GAND Au cœur de Gand, Le Verhaegen émerge comme un joyau d’histoire et de raffinement. Cette demeure historique, préservée avec amour, invite à une immersion dans l’élégance du XVIIIe siècle. Chaque espace y raconte une histoire, enrichie par l’attention méticuleuse de Jan et Marc, qui nous accueillent dans cette version très haut de gamme de la Maison d’Hôtes. « Le Verhaegen» rend hommage à la noblesse du baron Verhaegen, garantissant la conservation de son essence originelle

(créant une sensation d’anachronisme, d’un séjour hors du temps) ce qui fait de la maison la raison même du voyage de ses visiteurs. Ici, l’opulence se mêle à la convivialité - on ne pense pas avoir jamais vu autant de porcelaine ni de services en argent ! - nous offrant une échappée belle dans un cadre intime et chargé d’histoire. Respecter l’authenticité de cette demeure du 18e siècle a été primordial pour les deux architectes d’intérieur, préservant son style emblématique tout en lui offrant une touche de modernité et de confort. Le jardin à la française, classé monument historique, offre un sanctuaire paisible au cœur de la ville. On y croise Tomba, l’épagneul de la maison, ravi d’attirer l’attention. Gand, ville jeune et dynamique, ajoute à cette expérience par sa richesse culturelle et ses festivités. On s’y échappe pour le dîner (on vous recommande l’excellent restaurant Oak du chef Marcelo Ballardin), le marché aux puces et ses différentes galeries (Francis Maere) et expos (au S.M.A.K, par exemple). theverhaegen.com, nuitée à partir de 189 €.

ELLE crush

LE PETIT DÉJEUNER DU VERHAEGEN. C’est une fête, un rituel gastronomique, servi par les hôtes en personne dans leur plus beau service. La marquise de

« CETTE MAISON EST TELLEMENT UNIQUE, NOUS NE POUVIONS SIMPLEMENT PAS LA GARDER POUR NOUS ! » JAN ET MARC 136 ELLE magazine

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Pompadour en rougirait d’envie !


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KASTEEL VAN ORDINGEN À S A I N T-T R O N D Certainement le plus « château » de notre sélection ! Entouré de vergers à perte de vue, le château d’Ordingen est une perle au cœur de La Hesbaye. Récemment restaurés et réhabilités, les espaces du château offrent des chambres et des suites luxueuses équipées de tout le confort avec cet effet de « wouaw » façon MarieAntoinette de Coppola (d’ailleurs le lieu est idéal pour le revoir bien au chaud sous la couette en fil de soie). L’ensemble du château a été décoré par le décorateur Pieter Porters, élégant et somptueux (tout est maximaliste) dont le style s’intègre parfaitement à l’architecture médiévale, digne da la grandeur d’un château du 11e siècle. Pour les gourmets, ce Relais & Châteaux 5 étoiles propose deux expériences gastronomiques : son Bistro Richard et Aurum, son restaurant étoilé où l’on découvre la cuisine exceptionnelle du chef Gary Kirchens. Prenons le temps d’évoquer ce dernier. Il crée vraiment la surprise. Des arômes profonds et des textures ludiques confèrent à ses plats un caractère particulier (pourquoi ne pas mélanger de la choucroute dans un California roll ?)

Disciplinés, mais toujours avec une touche bien pensée. Son dessert, le riz au lait soufflé à la truffe nous hante encore. En entrant dans le domaine, au milieu de cette magnifique ‘région des fleurs’, on

« LE CHEF GARY KIRCHENS CRÉE VRAIMENT LA SURPRISE »

petites mises en bouche pour accompagner les cocktails très

éprouve immédiatement un sentiment de calme et de détente. Le lieu est idéal pour jouer les Raiponce et déambuler dans les magnifiques pièces du château sans mettre le nez dehors. Mais pour les plus actifs, c’est aussi le point de départ idéal pour faire des randonnées à pied ou à vélo dans la campagne légèrement vallonnée. Avec des villes comme Hasselt et Saint-Trond, il y a de quoi visiter.

raffinés. De quoi déjà s’enivrer avant de passer au dîner…

kasteelvanordingen.be, nuitée à partir de 155 €.

NOTRE COUP DE CŒUR : L’APÉRO. Magnifiquement décoré avec des touches de léopard décadentes et de végétation luxuriante, le bar est un incontournable. On n’y sert pas un « simple apéro », mais une véritable symphonie de

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e ll e staycation On adore se trouver des excuses pour s’évader en Ardenne Le Château de Vignée en est une, certainement incontournable.

LE CHÂTEAU DE VIGNÉE À ROCHEFORT Transformé en hôtel-boutique de luxe en 2018, ce lieu historique propose une échappée où le raffinement rencontre la nature. La rénovation, confiée au studio WeWantMore, a préservé l’authenticité du château tout en y intégrant des éléments contemporains et naturels, créant un cadre accueillant et élégant. Les matériaux tels que le bois, la pierre, et les textiles haut de gamme s’y mêlent harmonieusement. C’est dans un style cabinet de curiosités réconfortant qu’on s’imagine réinventer notre vie façon gentlewoman farmer, le temps d’un week-end. Dans ce château, il y a d’ailleurs plusieurs portes à pousser…

« LE CHÂTEAU DE VIGNÉE SE VEUT AUSSI DURABLE À TRAVERS DES INITIATIVES ÉCOLOGIQUES »

En commençant par le restaurant étoilé Arden. Avec Marius Bosmans à la tête de la cuisine (élu Jeune Chef de l’Année pour la Wallonie 2024), l’endroit incarne une célébration du terroir, où les produits locaux sont transformés en plats inventifs qui rendent hommage aux saisons et à la richesse locale. Cet espace culinaire offre une expérience gustative qui éveille les sens, c’est exactement le genre de repas que l’on adore partager avec ceux que l’on aime. D’ailleurs, les réunions de famille y semblent être un classique. Ensuite, le spa. C’est un sanctuaire de bien-être qui met l’accent sur les produits naturels Gemology pour des soins qui invitent à la détente profonde, offrant une parenthèse de tranquillité pour se reconnecter avec soi et la nature. On y trouve un hammam, un sauna avec vue sur la Lesse et une piscine intérieure entourée par la nature. Le Château de Vignée se veut aussi durable à travers des initiatives écologiques, telles qu’un potager qui approvisionne le restaurant en légumes et herbes fraîches, et la collaboration avec les artisans de la région, minimisant ainsi son empreinte écologique. chateaudevignee.be, nuitée à partir de 220 €.

NOTRE COUP DE CŒUR : le plateau de fromages est un réel ravissement, mais s’il ne faut choisir qu’une expérience,

massage. Comme dans tout joli conte, vous aurez peutêtre l’occasion d’y croiser des (doigts de) fées. 138 ELLE magazine

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nous vous conseillons d’absolument réserver un


reportage

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Texte Grégory Escouflaire

L’AMOUR AU TEMPS DU BAUHAUS

Une petite centaine d’œuvres du couple mythique du Bauhaus Anni et Josef Albers, dans l’écrin Art déco de la Villa Empain : on a envie de dire que ça se tient, et surtout qu’il s’agit d’un évènement pour tous les esthètes et les fanatiques d’art abstrait, puisque c’est une première belge – deux ans après la grande expo qui leur fut consacrée au Musée d’Art moderne de Paris. « Et c’est une expérience qui s’avère même totalement inédite », tient à préciser Nicholas Fox Weber, le directeur de la Fondation Albers, car certaines peintures de Josef Albers seront montrées publiquement pour la première fois – et mises en regard avec des œuvres de neuf plasticien·ne·s contemporain·e·s influencé·es par « l’art et la vie » du couple. Pour rappel, c’est en 1922, à Weimar, que les deux tourtereaux se rencontrent. Ils partagent le même attrait « pour les valeurs du Bauhaus » (expérimentation, épuration, rationalisation, fonctionnalisation…), pour Mondrian, pour l’art précolombien, même s’ils avaient chacun·e « leurs propres opinions à propos de plein de choses, comme dans tous les couples » : « Equal and Unequal », comme Josef titrait l’une de ses peintures en 1939… Et en JOSEF ALBERS, HOMAGE TO THE SQUARE : LONE LIGHT, 1974.

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ANNI ALBERS, W/CO, 1974.

ANNI ET JOSEF ALBERS

parlant d’(in)égalité, fautil rappeler qu’Anni, l’une des artistes textile les plus « cultes » (si pas la seule) du XXe siècle, avait suivi l’atelier de tissage de l’école du Bauhaus non pas par choix mais d’abord par dépit, parce que les autres cours étaient réservés aux hommes (hum) ? Qu’à ce la ne tienne, Anni s’émancipe derrière son métier, et développe une maîtrise et une créativité qui l’inscrivent sans crier gare dans la grande histoire de l’art. « Le textile lui a vraiment permis de développer sa vision », en expérimentant avec les matériaux, les tissus, les motifs, les reliefs… Et « sans qu’elle ne fasse jamais la distinction entre art et artisanat », du moment que la passion, elle, puisse rester intacte. En 1933, le couple s’exile aux ÉtatsUnis, et en 1949 Anni est la première artiste textile – artiste tout court même – à se voir exposée au MoMA. « We have to go where no one was before us », écrivait-elle en 1944. Quatre-vingts ans plus tard, vu l’œuvre « fondamentale » exposée sous nos yeux dans le cadre « idéal » de la Villa Empain, sa formule tient toujours. « Josef et Anni Albers : Un couple mythique du modernisme », Villa Empain/Fondation Boghossian - Du 10 avril au 8 septembre 2024 boghossianfoundation.be @fondationboghossian

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e ll e voyage Texte Sam Vandenbosch

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N JOYAU NATUREL

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RÉPUBLIQUE DOMINICAINE


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Pionnier des spots de rêve, le Club Med nous plonge au cœur de la nature préservée et des plages de sable blanc de Punta Cana.

C’est avec une valise de bikinis que nous nous sommes envolées vers Punta Cana, l’extrême pointe de la République dominicaine. Ici, pas de luxe ostentatoire à la « The White Lotus », mais plutôt une ambiance nostalgique à la « Dirty Dancing » . Si le beau Patrick Swayze manque à l’appel, les G.O. nous invitent à trinquer, avec un code vestimentaire qui va du fleuri au boho chic. Le décor est planté, les vacances peuvent commencer !

Tableau Pinterest

Digne des plus belles cartes postales, Punta Cana se dévoile avec ses eaux turquoise et ses palmiers majestueux qui dansent au gré du vent. À peine le seuil du Club Med franchi, l’accent espagnol résonne dans le hall et nous plonge dans une atmosphère chaleureuse sans même avoir aperçu les premiers rayons du soleil. Bien que le décalage horaire se fasse sentir, le réveil vers 6 heures du matin n’est pas des plus désagréables : à peine une demi-heure plus tard, le tapis se déroule pour une séance de yoga d’éveil, de quoi bien débuter la journée. Difficile de grimacer devant l’éventail d’activités proposé. En famille, en duo ou même solo, il y en a pour tous les goûts. Au programme : des classiques comme le tennis, la zumba ou le Pilates, mais aussi le tir à l’arc, le trapèze, le volley-ball aquatique et le parachute ascensionnel. Punta Cana jouit également d’une réputation exceptionnelle auprès des golfeurs, avec des greens sur des falaises surplombant la mer. La tranquillité ultime se trouve dans la zone Oasis Zen, avec une piscine XXL et un bar lounge réservé aux adultes. Et pour une relaxation totale, le spa L’Occitane invite à des moments de bien-être absolu, avec la possibilité de réserver un massage sous une palapa au bord de l’océan.

Croisière & homard

Le Club Med ne se limite pas à ses installations, il propose également des excursions pour découvrir les trésors cachés de la région : des randonnées dans la forêt tropicale aux baignades dans les lagons d’eau douce, en passant par la tyrolienne dans la jungle. Les âmes en quête d’aventure partent à la découverte de l’île de Saona lors d’une excursion d’une journée, les plongeurs et plongeuses découvrent des épaves dans les profondeurs de la mer, les esprits rebelles se promènent à cheval sur la plage. Mais que serait un séjour à Punta Cana sans une escapade en mer ? Nous avons embarqué pour une croisière de pêche à la langouste, naviguant vers une piscine naturelle et plongeant en apnée parmi les récifs coralliens. Ici, sur ce bateau au bout du monde, rosé et homard se dégustent au rythme des vagues, juste avant qu’une sieste sur le pont supérieur ne signe l’apothéose de ce séjour sous le soleil de la République dominicaine… Exactement. Clubmed.be

« LE CLUB MED PROPOSE ÉGALEMENT DES EXCURSIONS POUR DÉCOUVRIR LES TRÉSORS CACHÉS DE LA RÉGION » magazine ELLE 141


e ll e voyage Texte Noemi Dell’Aira

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Qui n’a jamais souhaité avoir sa propre maison de vacances à la Côte d’Azur, les Alpes, la Toscane ou encore les Baléares ? Pour certain·e·s, c’est un rêve lointain, un fantasme inaccessible dans la réalité du quotidien. La perspective d’acquérir une propriété à l’étranger peut sembler un défi insurmontable, entre les contraintes financières et logistiques. Cependant, une nouvelle tendance émerge : le co-ownership de maisons de vacances à l’étranger.

OME SWEET HOME

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C’est dans ce contexte que naît August en 2019, un modèle de copropriété de luxe qui sélectionne des résidences exclusives à travers l’Europe. Après avoir étudié le droit aux États-Unis et en Angleterre pour ensuite se spécialiser dans le monde du Business à Londres, la Française Mélie Dunod, aujourd’hui co-fondatrice d’August, s’est rapidement découvert une passion pour l’immobilier, l’hospitalité et la décoration d’intérieur. Un trio gagnant pour dénicher des maisons d’exception, assurer un service cinq étoiles, et développer des Collections brandées August.

LE RENOUVEAU DES VACANCES DE LUXE S’il existe une plus grande flexibilité dans la manière de travailler et donc de voyager, d’autres tendances se révèlent en matière de destinations. « Le luxe d’aujourd’hui n’est plus celui d’autrefois, celui de l’abondance et de l’excès. Aujourd’hui, les gens associent au luxe une immersion authentique dans la culture locale, avec un réel impact positif sur les communautés. C’est selon ces critères de qualité et d’emplacement que les maisons sont sélectionnées. » Dans son catalogue, August dispose de plusieurs Collections uniques, chacune avec son lot de particularités : la Collection Pied à Terre présente des appartements dans des villes animées telles que Londres, Paris, Barcelone, Cannes et Rome, idéale pour celles et ceux qui recherchent l’effervescence urbaine. La

« LES GENS NOUS CONFIENT CE QU’ILS ONT DE PLUS PRÉCIEUX : LEURS VACANCES, LES SOUVENIRS HEUREUX AVEC LEURS PROCHES »

Mélie Dunod

Collection Signature comprend des villas pour 6 à 8 personnes situées en Toscane, à Majorque, dans les Cotswolds, dans les Alpes françaises et dans le sud de la France, pour une immersion complète dans la culture et le charme de chaque localité, tandis que les adeptes d’escapades prestigieuses se verront proposer la Collection Premium ou la Collection Prime avec des maisons encore plus imposantes dans les mêmes régions. Mais à quels prix ? « Les prix varient selon les collections et se situent entre 345.000€ et 1.450.000€ », informe la CEO. Une manière de rendre ce lifestyle accessible à un plus grand nombre de personnes. Selon ce modèle innovant, les propriétaires disposent d’un portefeuille de quatre à cinq appartements ou villas de luxe, et peuvent séjourner en moyenne huit à douze semaines dans les différentes propriétés tout au long de l’année. Comment s’organisent-ils ? Un système de points leur permet de planifier leurs vacances selon leurs préférences, et d’inviter famille et amis à en profiter. •••

MÉLIE DUNOD magazine ELLE 143


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DES SÉJOURS SUR MESURE Si les maisons sont soigneusement choisies, les profils qui vont y séjourner aussi. « Nous avons mis au point un processus de sélection pointu pour assurer une certaine complémentarité entre co-propriétaires, tout en veillant à ce que chacun·e ait des préférences de voyage différentes. On tient à ce qu’il y ait un bon équilibre entre couples et familles d’âges, de nationalités et de modes de vie divers. L’important, c’est que chacun puisse profiter d’une expérience sur mesure », assure Mélie Dunod. Parmi les Belges, Dominique et son époux Olivier font partie de ceux qui ont sauté le pas vers la propriété partagée. Alors qu’ils étaient à la recherche d’une seconde résidence, c’est via le bouche-à-oreille qu’ils ont pris connaissance de cette alternative pour réunir leur grande famille. « Nous avons pris les renseignements en mars 2022 pour devenir membres au début de l’été. Et c’est en automne que nous avons pu réserver notre premier séjour. » Le couple a adhéré à deux Collections, la Pied à Terre et la Prime, pour laquelle ils doivent encore redoubler de patience. « Pour l’instant, seule la maison dans le sud de la France est prête. Dans les prochaines semaines, celle des Alpes devrait être finalisée, suivie de celles situées à Majorque et en Toscane. » En d’autres termes, ils ne savent pas encore à quoi ressemblent leurs propriétés, mais ne semblent pas s’en inquiéter pour autant. « Nous savons que ces régions sont sublimes et authentiques, nous sommes certains que tout le monde s’y plaira. Mais ce qui est aussi important pour nous, c’est surtout d’investir dans des régions facilement accessibles, de façon à limiter comme nous le pouvons notre empreinte carbone. »

LE GOÛT DU RISQUE

« AUJOURD’HUI, LES GENS ASSOCIENT AU LUXE UNE IMMERSION AUTHENTIQUE DANS LA CULTURE LOCALE, AVEC UN RÉEL IMPACT POSITIF SUR LES COMMUNAUTÉS » MÉLIE DUNOD 144 ELLE magazine

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Les deux co-fondateurs Mélie Dunod et Nico Watzenig n’auraient pas pu rêver plus bel accomplissement pour August. « Il y a 3 ans, on était 10 dans l’entreprise. Aujourd’hui, on est une centaine », nous dit Mélie Dunod, qui nous a avoué avoir lancé quelques entreprises qui n’ont pas fonctionné. « C’est le jeu de l’entrepreneuriat. Il faut apprendre de ses erreurs pour pouvoir faire avancer ses idées. Pour August, on a saisi l’opportunité d’être les premiers sur le créneau de la co-propriété de luxe. Quand on a débuté le projet, on avait décidé de ne pas lancer de fonds. Tout ce qu’on a construit, c’est grâce à la confiance des gens. C’était notre plus gros challenge, puisqu’au tout début, on n’avait pas de maison à montrer ni de feedback de clients à partager. Les gens nous confient ce qu’ils ont de plus précieux : leurs vacances, les souvenirs heureux avec leurs proches. »


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RENSEIGNEMENTS ET RÉSERVATIONS Philippe De Jonghe: +32 475 23 48 40 - pdj@venturesmedia.be Catherine Limon: +32 475 93 83 73 - cli@venturesmedia.be Margaux Leymarie: + 32 473 34 07 66 - mle@venturesmedia.be Elodie Andriveau: + 32 475 295 796 - ean@venturesmedia.be

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e ll e food Recettes Julia Boucachard Stylisme & photos Manon Gouhier

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SCAPADE AU APON

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Du hambagu au maguro don ou au tantanmen, explorez une cuisine japonaise variée et authentique, plus végétale que jamais. La cuisinière franco-japonaise Julia Boucachard (« Japon vegan » aux Éditions Solar) vous convie à une initiation facile aux plats traditionnels revisités par ses soins. Savourez l'umami !

SENMAIZUKE

MANON GOUHIER POUR « JAPON VEGAN » PAR JULIA BOUCACHARD, SOLAR EDITIONS

Le senmaizuke, littéralement « millefeuille de légumes saumurés », est une sorte de tsukemono ou pickles japonais. Cette spécialité de Kyoto à base de radis est l’accompagnement parfait pour un repas traditionnel. Le senmaizuke permet de nettoyer le palais entre deux plats, afin d’apprécier pleinement toutes les saveurs. PRÉPARATION 10 MIN | REPOS 10 MIN | CUISSON 5 MIN | MISE AU FRAIS 12H POUR 4 À 5 PERSONNES 1 gros daïkon (400 g) • 20 g de sel • 2 dl de vinaigre de riz • 45 g de sucre • 1 morceau de kombu (10 x 10 cm) • 1 piment séché émincé

Éplucher le radis et le détailler en très fines lamelles à l’aide d’une mandoline. Plonger les lamelles dans un grand saladier d’eau froide et laisser reposer 10 min. Égoutter. Verser le sel, le vinaigre de riz et le sucre dans un poêlon et porter à ébullition. Ôter le mélange du feu dès qu’il bout et le laisser refroidir. Ajouter le kombu et le piment. Verser le mélange sur les lamelles de radis. Couvrir de film alimentaire et laisser reposer au moins une nuit au réfrigérateur. Le lendemain, retirer le kombu. Le senmaizuke est prêt à être servi et se conserve jusqu’à quatre jours au frais. magazine ELLE 147


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HANBAGU Le hambagu, (à ne pas confondre avec un hamburger) est l’un des plats les plus classiques des yoshoku (cuisine occidentale) et figure souvent au menu des famiresu (restaurants familiaux). C’est une sorte de steak haché à la japonaise, de texture tendre et juteuse, servi avec une sauce demi-glace. Il se marie à merveille avec le riz et se révèle un composant idéal pour un bento. PRÉPARATION 20 MIN | CUISSON 10 MIN -

Au Japon, du soja de haute qualité entre dans la production de ce tofu exceptionnel, qui se déguste seul ou avec un soupçon de sauce soja. PRÉPARATION 10 MIN | CUISSON 5 MIN | MISE AU FRAIS 1 H POUR 2 PERSONNES 15 g d’oignons de printemps • 10 g de gingembre frais • 5 cm de daïkon • 2 blocs de tofu soyeux (environ 300 g) • 2 c. à café de graines de sésame blanc grillées • 1 c. à café d’huile de sésame pimentée ou rayu (facultatif) Pour la sauce : 2 c.à.s de mirin • 2 c.à.s de saké • 2 c.à.s de sauce soja • 1 morceau de kombu

Pour la sauce : verser le mirin et le saké dans un petit poêlon et porter à ébullition. Baisser le feu et laisser frémir environ 2 min pour que l’alcool s’évapore. Éteindre le feu et ajouter la sauce soja et le kombu. Laisser refroidir, puis réserver au frais pendant au moins 1 h. Hacher les oignons de printemps et râper le gingembre et le daïkon en purée. Sortir la sauce froide du réfrigérateur. Y intégrer le gingembre et bien mélanger. Disposer chaque bloc de tofu sur un plat et verser par-dessus la sauce. Ajouter les oignons de printemps hachés et surmonter de purée de daïkon. Parsemer de graines de sésame et, selon votre goût, d’un filet de rayu. Servir frais. 148 ELLE magazine

Couper les oignons et les shiitakés en petits carrés. Les faire sauter à feu moyen dans une poêle à frire huilée. Dans un grand saladier, verser les protéines de soja, les deux sortes de dés de tofu et la crème de soja. Ajouter les oignons et les shiitakés sautés et bien mélanger à la main jusqu’à obtention d’une consistance homogène. Ajouter le panko, la farine, le dashi, le sel et le poivre et mélanger le tout. Façonner 6 boules et les aplatir légèrement. Faire chauffer une poêle antiadhésive. Faire cuire les steaks 5 min de chaque côté, à couvert. Servir avec de la sauce demi-glace et un bol de riz. Il peut aussi entrer dans la composition d’un bento car il est délicieux même froid.

MANON GOUHIER POUR « JAPON VEGAN » PAR JULIA BOUCACHARD, SOLAR EDITIONS

HIYAYAKKO TOFU FRAIS

POUR 6 STEAKS 2 oignons • 4 shiitakés frais • 1,5 c. à soupe d’huile de cuisson • 150 g de protéines de soja texturées ou végétales émincées • 100 g de tofu ferme, en dés • 60 g de tofu soyeux, en dés • 50 g de crème de soja • 20 g de panko • 45 g de farine de blé • 4 g de dashi d’algues kombu en poudre • 1/2 c. à café de sel • 1/4 de c. à café de poivre • 4 à 5 c. à soupe de sauce demi-glace


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MANON GOUHIER POUR « JAPON VEGAN » PAR JULIA BOUCACHARD, SOLAR EDITIONS

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Pour préparer la pâte, verser petit à petit l’eau chaude salée dans la farine tout en remuant. La quantité d’eau varie en fonction du type de farine utilisé et de la température ambiante. Arrêter d’ajouter de l’eau dès qu’il est possible de former une boule de pâte. Transférer la pâte sur un plan de travail propre et la pétrir pendant 10 min. Former une boule et l’envelopper d’un torchon propre. Laisser reposer 30 min à température ambiante. Fariner le plan de travail avec la fécule de pomme de terre et abaisser la pâte à l’aide d’un rouleau à pâtisserie.

GYOZA Comme toutes les sortes de raviolis, les gyozas nécessitent un temps de préparation assez long. L’idée de génie ? Inviter des amis ou des membres de la famille pour préparer la pâte et la garniture, farcir les gyozas et les plier tous ensemble ! PRÉPARATION 1 H | REPOS 30 MIN | CUISSON 10 MIN POUR 20 GYOZAS POUR LA PÂTE 120 g de farine tamisée • 60 à 75 ml d’eau très chaude (90°C) • 1/2 c. à café de sel • fécule de pomme de terre (pour abaisser la pâte) POUR LA FARCE 30 g de chou (chou blanc, choudou...) • 25 g d’oignons de printemps • 8 g de ciboulette • 1 shiitaké frais • 1 gousse d’ail • 2 cm de gingembre frais • 100 g de légumes émincés • 70 g de protéines de soja réhydratées et égouttées (granulés ou tout petits morceaux) • 1 c. à soupe de dashi d’algues kombu en poudre • 1 c. à café de saké • 1/2 c. à soupe d’huile de sésame (pour la cuisson) + 1 c. à café (pour la garniture) • 1 c. à café de sauce soja • 1 grosse pincée de sel • 50 ml d’eau très chaude (pour la cuisson)

Découper des disques de 8 cm de diamètre dans la pâte au moyen d’un emporte-pièce. Les saupoudrer de fécule et les empiler sur une assiette. Couvrir d’un film alimentaire et réserver au réfrigérateur. Préparer la farce en éminçant le chou, les oignons de printemps, la ciboulette et le shiitaké. Râper l’ail et le gingembre. Mélanger tous les ingrédients à la main dans un grand bol. Déposer 1 c. à café de farce au centre de chaque disque. Humidifier les bords du disque avec le doigt et le plier en deux sans le refermer. Tenir le gyoza parallèlement à vous et former des plis sur la moitié avant. Refermer progressivement le gyoza de gauche à droite en soudant chaque pli au bord opposé. Une fois le pliage achevé, faire chauffer une grande poêle antiadhésive légèrement huilée. Y verser les gyozas dès qu’elle est chaude et les faire griller 2 à 3 min jusqu’à ce qu’ils soient dorés. Ajouter l’eau chaude et couvrir immédiatement avec un couvercle. Laisser cuire jusqu’à évaporation de l’eau. Ôter le couvercle et ajouter un filet d’huile de sésame pour faire griller à nouveau les gyozas. Servir chaud, avec de la sauce soja et du riz.

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e ll e food MISO SHIRU Le miso shiru (ou soupe miso) constitue un élément incontournable dans un repas japonais. Très sain et réconfortant, il se prépare généralement à base de morceaux de tofu soyeux, d’algues wakame et de champignons nameko, mais rien n’empêche d’y ajouter des légumes comme des pommes de terre ou du daïkon. PRÉPARATION 10 MIN | CUISSON 10 MIN POUR 3 À 4 PERSONNES 2 dl de dashi d’algues kombu • 2 dl de dashi de shiitaké • 2 cm de gingembre frais • 180 g de tofu soyeux • 2 pincées d’algues wakame séchées • 80 g de miso rouge • 1 c. à café de purée de sésame blanc

MAGURO DON

Le poisson est l’un des piliers de la cuisine japonaise, au même titre que le riz et les légumes. Le Japon formant un archipel, la pêche y est très développée et joue un rôle très important, voire primordial, dans la gastronomie du pays. On pourrait penser qu’il est difficile de retrouver le goût de la mer dans une cuisine végétale, mais il suffit de mélanger de l’avocat avec de la sauce soja pour recréer le goût du maguro, le thon japonais ! On ajoute ensuite du nori pour l’assaisonnement et la touche iodée et l’illusion est totale et bluffante ! PRÉPARATION 10 MIN | CUISSON 35 MIN POUR 2 PERSONNES 2 gros poivrons rouges • 2 avocats mûrs • 3 petites feuilles de Mertensia maritima (plante à huître, facultatif) • 1 feuille d’algue nori • 1 brin d’oignon de printemps • 3 à 4 c. à soupe de sauce soja de bonne qualité • ± 350 g de riz cuit • Graines de sésame blanc.

Disposer les poivrons sur une plaque de four recouverte de papier cuisson. Enfourner 35 min à 200°C en les retournant à mi-cuisson. Dès qu’ils sont cuits, les placer dans une boîte hermétique et les laisser refroidir. Peler et dénoyauter les avocats, puis les couper en tranches. Détailler les feuilles de Mertensia maritima en très fines lamelles. Couper le nori en fines tranches et hacher finement l’oignon de printemps. Une fois les poivrons refroidis, retirer la peau et le cœur qui contient les pépins. Couper chaque poivron en 8 à 10 portions carrées. Remplir deux grands bols de riz et y disposer successivement les feuilles de Mertensia maritima et un peu de nori, puis répartir les morceaux d’avocats et de poivrons. Arroser d’un peu de sauce soja (1,5 à 2 c. à soupe) et placer au centre un peu d’oignon de printemps et le reste de nori, puis parsemer d’une pincée de graines de sésame. Vous pouvez aussi ajouter un peu de wasabi.

MANON GOUHIER POUR « JAPON VEGAN » PAR JULIA BOUCACHARD, SOLAR EDITIONS

Faire chauffer les deux bouillons dashi à feu moyen dans une casserole. Couper le gingembre en morceaux et l’ajouter. Détailler le tofu en petits dés et les verser dans la casserole. Intégrer le wakamé séché et laisser gonfler. Baisser le feu et incorporer le miso et la purée de sésame au bouillon en les délayant à l’aide d’une cuillère ou de baguettes jusqu’à dissolution complète. La soupe peut aussi être agrémentée d’oignons de printemps, de pommes de terre ou de daïkon. Il est recommandé de retirer le gingembre avant de servir. En fonction de la marque, le miso peut présenter une saveur et une concentration différentes, ce qui peut influer sur la quantité à ajouter. Ajuster l’assaisonnement de la soupe en ajoutant du miso si elle n’est pas assez concentrée ou de l’eau si elle est trop salée.


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e ll e food

TANTANMEN Il existe de nombreuses sortes de ramen et chacune se déguste avec un type de nouilles particulier : droites, ondulées, fines ou épaisses. Le tantanmen se prépare traditionnellement avec des nouilles droites et fines, mais la version ondulée permet de capturer un peu de bouillon en mangeant. PRÉPARATION 10 MIN | CUISSON 15 MIN

POUR LE BOUILLON 20 ml d’huile de sésame • 55 g de miso rouge • 10 g de purée d’ail • 8 g de purée de gingembre • 12 g de dashi d’algues kombu en poudre • 6 g de beurre de cacahuètes (sans sucre) • 60 ml d’eau • 550 ml de lait de soja

QUI EST LA CHEFFE ? Après une licence en biologie et un master en science environnementale, la restauratrice autodidacte Julia Boucachard s’est tournée vers la cuisine par pure passion et a ouvert son propre restaurant, le Mori Café, à Paris. Inspirée par les plats de sa mère originaire d’Osaka et sa jeunesse passée à explorer la street food de Tokyo, elle a revisité les recettes traditionnelles japonaises avec un twist vegan. « Végétaliser une cuisine déjà principalement centrée sur les plantes n’a pas été très difficile ! » Dans son premier livre de cuisine « Japon Vegan » (Éditions Solar), ses 70 recettes à base de végétaux sont toutes très simples à réaliser chez soi !

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Émietter le tofu en procédant comme pour des œufs brouillés. Le faire dorer avec un peu d’huile dans un poêlon et le réserver. Dans une casserole, faire blanchir les feuilles de pak choï en les plongeant 2 min dans de l’eau bouillante. Les égoutter et les rincer à l’eau froide. Les réserver pendant la préparation de la soupe. Mélanger tous les ingrédients du bouillon dans un petit saladier, à l’exception du lait de soja. Faire chauffer le lait de soja à feu doux dans un poêlon (sans le porter à ébullition). Faire bouillir de l’eau dans une grande casserole, y verser les nouilles et les égoutter quand elles sont cuites. Transvaser les nouilles dans un bol à ramen. Incorporer le contenu du petit saladier dans le lait de soja chaud. Le verser sur les nouilles et mélanger avec soin. Terminer par les garnitures. Parsemer d’un filet de rayu et déguster !

MANON GOUHIER POUR « JAPON VEGAN » PAR JULIA BOUCACHARD, SOLAR EDITIONS

POUR 2 PERSONNES 160 g de tofu fumé • 4 feuilles de pak choï • 2 portions de nouilles à ramen • 1 filet de rayu (huile de sésame pimentée) • 1 oignon de printemps émincé • Graines de sésame


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e ll e c'est m on histoire Texte Juliette De Bruxelles

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E SUIS LA FEMME DE SA NOUVELLE VIE

C’est l’histoire banale d’une rencontre sur une app. Un truc classique, basique. Maxime est beau, Maxime est dispo. Moi, je suis très occupée, je sors beaucoup, j’enchaîne les dates et je m’accorde de temps en temps un moment pour swiper.

Le reste est tout aussi attendu : on parle pendant trois semaines, on rit, on a une complicité folle, on rentre dans l’intimité, on évoque nos fantasmes, nos blessures morales, on se fait chavirer. Mais Maxime reste toujours un peu en contrôle. Il cache un truc et il évite les propositions de rendez-vous. Se voir « en vrai » semble l’effrayer. Alors, évidemment, je commence à penser que son profil n’est pas le vrai, je m’imagine parlant avec un brouteur sénégalais, avec une collègue perverse ou même avec un ex.

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On entend tellement de trucs tordus que tout me semble possible. Je prends mes distances. Il ne me retient pas. Mais il me reste en tête ce gars. Alors, je le stalke gentiment. Sur la base de quelques éléments que j’ai glanés au cours de nos échanges, je parviens à capter sa sœur aînée. Je n’ai pas leur nom de famille, mais il m’a parlé de sa fonction managériale dans une boîte d’un secteur très particulier. LinkedIn fait le reste. J’ouvre les réseaux courants, je ne mets pas longtemps à dessiner une map autour de leur famille et à découvrir des photos d’événements marquants. Et je vois Maxime relié à des tuyaux, entouré de ses deux sœurs et de sa mère, un sourire faible aux lèvres et le pouce levé. Maxime à l’hôpital, en 2019. Puis Maxime appuyé sur des barres parallèles et soutenu par ce qui pourrait être un


c'est mon histoire

kiné. Maxime debout sur une seule jambe, l’autre s’arrêtant au genou. Je remonte dans le temps, je vois des motos, des terrains de tennis, des scooters des mers. Maxime plein de vie, puissant. Aux antipodes du Maxime de maintenant qui souffre de dépression et qui ne s’en cache pas. Je décide de le recontacter. Je lui écris : « C’est toi qui pilotais la moto le jour de l’accident ? » Je prends un « vu » dans l’instant. J’insiste plus tard dans la soirée : « C’est OK, je ne suis pas effrayée. » En fait, c’est faux, je suis terrorisée. Je crains que mon syndrome de l’infirmière me pousse vers cet homme dont je ne sais rien. J’ai peur de ma réaction face à un membre amputé et du dégoût que ça peut me causer. J’ai peur de vouloir me rapprocher de lui par voyeurisme ou pour gagner des points de karma. Genre « oh ! un défi, me voilà ! » Maxime me répond et il anticipe toutes mes questions. Il veut rester dans le virtuel, il n’a pas besoin d’une infirmière, il n’a pas encore accepté son corps, il souffre de crises d’angoisse massives et sortir de chez lui est une véritable torture. Il ne cherche pas une relation sérieuse avec des plans et des projections, il en est incapable. Il me demande de ne pas essayer de le convaincre du contraire. Plus je tenterai de l’apprivoiser, plus il s’éloignera. « Challenge accepted » me souffle mon esprit de compétition. Mais je combats moi aussi mes démons. Je propose à Maxime de continuer à échanger sur un mode plus amical que sensuel. Il accepte et me propose de faire un call video. On passe trois heures à bavarder. Le lendemain, on remet ça. Et les jours s’enchaînent au rythme de nos appels. Ça dure quatre mois, entre amitié déclarée et attachement progressif à peine évoqué. Parce qu’en effet, dès que j’avance d’un pas, il en recule de trois. Il finira par accepter que je vienne chez lui, mais sous une liste de conditions qu’il a lui-même établies. Pas de contact physique, pas de questions à propos de l’accident et s’il sent une crise d’angoisse monter, il peut à tout moment me demander de m’en aller. J’accepte tout, même si je comprends mal certaines clauses (le vernis à ongles rouge l’effraie et il ne supporte pas l’odeur des parfums fleuris, par exemple).

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J’ouvre la porte, Maxime m’attend debout. Il porte une prothèse et à part un léger boitillement, rien ne permet de savoir que son mollet et son pied droit sont manquants. Il me dit « bonjour » et agite la main alors que nous sommes à un mètre l’un de l’autre. On passe au salon à la déco design, chaleureuse et pointue. Maxime a repris son métier d’architecte un an et demi après l’accident et grâce aux confinements et aux nouvelles habitudes de travail, il peut l’exercer 100% à distance. Seuls quelques aménagements – comme des rampes un peu partout – indiquent qu’il est porteur d’un handicap visible. Mais le pire est sans doute la souffrance invisible. Tout semble bien se passer, on prend un verre, mais Maxime se met à transpirer et à respirer rapidement. Il se lève : « Je préfère que tu t’en ailles. Tout de suite », me dit-il. Je refuse. Je comprends qu’il plonge dans une crise d’angoisse et je ne veux pas le laisser seul. Il tente de m’expliquer que je ne l’aide pas en m’obstinant, mais je reste là. Il s’effondre, j’ai juste le temps de le faire basculer vers le canapé pour qu’il ne se blesse pas. Il me regarde, en détresse. Je continue à lui parler aussi normalement que possible. Je lui parle des dessins animés de mon enfance, je fredonne des génériques. Il semble se détendre. Nous passons les jours, les semaines et les mois suivants à nous découvrir. Au bout d’un an, il a accepté d’enlever sa prothèse et moi de toucher ses cicatrices. Six mois plus tard encore, il a entamé une psychothérapie pour contrôler ses crises et moi, j’ai appris à bâtir et à faire respecter mes limites. Nous sommes amoureux, mais nous ne vivons pas ensemble. Il refuse que je sois « son assistante à domicile ». Car je suis plus que ça. Je suis la femme de sa nouvelle vie.

« JE CRAINS QUE MON SYNDROME DE L’INFIRMIÈRE ME POUSSE VERS CET HOMME DONT JE NE SAIS RIEN. J’AI PEUR DE MA RÉACTION FACE À UN MEMBRE AMPUTÉ ET DU DÉGOÛT QUE ÇA PEUT ME CAUSER »

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e ll e communiqué BENOIT NIHANT X ISABELLE DE BORCHGRAVE Élégance gourmande

Tout en délicatesse, le coffret Plissé de Chocolat de Benoît Nihant épouse le plissé reconnaissable des œuvres d’Isabelle de Borchgrave. Pour une immersion totale dans le monde de chacun, rendez-vous à Ixelles, Rue de Tenbosch 149, où le chocolatier a confié à I’artiste la décoration des vitrines de sa boutique. Deux univers fascinants ! Coffret Plissé de chocolat, 49 € benoitnihant.be

PRADA

Avant-gardiste

SAINT JAMES

Pour la nouvelle collection, Raf Simons et Miuccia Prada ont exploré les styles classiques et contemporains. Un design moderne associé à des éléments emblématiques et aux valeurs de la Maison Prada : esprit innovant, curiosité et tradition artisanale ancrée. Lignes nettes, designs minimalistes et détails géométriques, pour hommes et femmes.

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Du premier chandail marin à la célèbre marinière célébrée par les plus grands couturiers, la marque traverse les époques depuis 1850. Son savoir-faire ancestral se décline aujourd’hui dans sa collection pastel qui sublimera l’été. Ambiance chic et bohème de beach club, ode à la candeur et au charme intemporel. L’insouciance et la légèreté des vacances !

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RENATA FRANCA

Mens sana in corpore sano !

BIEKE CASTELEYN

BREGUET

Hommage à la féminité C’est le massage par excellence pour réduire la rétention d’eau, atténuer la cellulite, détoxifier le corps et affiner la silhouette. Ou l’art du drainage lymphatique réalisé par Adèle, praticienne dévouée au bien-être de chacun. Sensation de légèreté et relaxation totale, résultats dès la première séance, idéal pour préparer l’été !

Nouvelle déclinaison de la collection iconique de la marque, la Reine de Naples se pare d’une couleur vert menthe à la fraîcheur délicate, après des pièces roses, grises, blanches, bleues et noires. Hommage à Caroline Murat, sœur cadette de Napoléon et à travers elle, à toutes les femmes qui font l’Histoire. Une pièce forte et qui fait sens.

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AURÉLIA DEJOND, PRESSE

Passion design

La designer belge Bieke Casteleyn s’impose au Fuorisalone del Mobile ce printemps ! Avec sa première collection Out of Line, elle occupera un magasin de fleurs emblématique dans le quartier Brera qu’elle transformera en un appartement confortable. Des matériaux audacieux et des formes uniques. La classe décontractée à l’état pur.


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Tous les mois, Céline Pécheux met en lumière une Wonder Woman du quotidien.

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Politologue cochargée de mission pour faire de Bruxelles la capitale européenne de la culture en 2030, Fatima Zibouh milite pour une société plus ouverte, inclusive, féministe aussi.

« Il y a 50 ans, mes grands-parents maternels quittaient les montagnes du Rif du Maroc pour venir travailler en Belgique. Mon père était ouvrier électricien. Ma mère, elle, n’a jamais été à l’école, mais a dédié sa vie à l’éducation de ses enfants pour qu’ils puissent réussir et avoir une indépendance intellectuelle et financière. C’est eux qui m’ont encouragée à faire des études ! Un défi, car dans ma famille (cousins et cousines compris), j’étais la première femme à aller à l’université. Après avoir obtenu mon doctorat en sciences politiques et sociales couronné d’une spécialisation en droits de l’homme, je me suis engagée politiquement et socialement. Ça fait 20 ans que je suis impliquée dans différents projets liés à la rencontre interculturelle, aux enjeux de démocratie participative, à l’inclusion... C’est passionnant, mais être une entrepreneuse sociale n’est pas facile tous les jours… Je suis bien placée pour savoir que malgré les compétences, le genre détermine encore trop souvent l’accès à certains postes exécutifs ou managériaux. Heureusement, les choses évoluent dans le bon sens. En politique, la mesure de la “tirette” qui impose une alternance homme-femme sur les listes électorales permet une plus grande représentativité des femmes. Malgré tout, nous ne sommes pas toutes sur un pied d’égalité… Les femmes issues de l’immigration par exemple sont confrontées aux discriminations et inégalités liées à leur genre, mais aussi à leurs origines sociales et culturelles. Experte sur les questions de diversité et d’inclusion, je suis tous les jours confrontée aux témoignages de personnes discriminées en raison de leur genre, de leur origine culturelle ou sociale, de leurs convictions philosophiques ou religieuses, de leur âge, de leur handicap, de leur état de santé, de leur orientation sexuelle, de leur apparence, etc. Je suis moi-même victime de ces exclusions. Combien de 162 ELLE magazine

fois on ne parle pas de moi comme de la “femme voilée”… Comme si je n’étais qu’un foulard ambulant. Cette forme de déshumanisation réduit à un bout de tissu la multiplicité des identités que je porte avec fierté. C’est très violent d’être rejetée en raison de ses différences, malgré ses compétences. C’est la raison pour laquelle j’ai fait de la lutte contre les discriminations, le sexisme, le racisme, la haine, les stéréotypes, le combat de ma vie. Pour moi, la résilience est la clé. Il faut dépasser l’approche victimaire et s’inscrire dans l’empowerment. Même si je suis persuadée qu’une femme doit en faire plus pour y arriver (et encore plus quand elle est d’origine étrangère et encore plus si elle vient d’un milieu populaire, et à cela peuvent s’ajouter d’autres critères discriminants comme le physique notamment), je suis tout aussi persuadée qu’en faisant plus, en travaillant et en se sacrifiant plus, elle devient plus compétente, plus rayonnante, plus ouverte aux autres. C’est loin d’être facile de se battre pour plus d’égalité, cela demande du courage et beaucoup de sacrifices, mais tant qu’on ne lâche rien, on est gagnantes. En fait, ma mission première est de connecter les gens d’univers différents avec une attention particulière pour les plus fragilisées, les invisibles, les moins privilégiées et de mettre en place des espaces de rencontres et d’échanges. L’utopie qui m’anime aujourd’hui est celle d’une société où tout le monde a sa place et où personne n’est rejeté, car la diversité est une richesse. Une richesse qui nous invite au voyage et à la découverte de l’altérité. »

« COMBIEN DE FOIS ON NE PARLE PAS DE MOI COMME DE LA “FEMME VOILÉE”… COMME SI JE N’ÉTAIS QU’UN FOULARD AMBULANT »

NATASHA BEARZATTO

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Théâtre Royal des Galeries

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Directeur : David Michels

i a D P r e N Te T

Avec

Christel Pedrinelli, Nicolas Buysse, Laurence Warin, Stéphane Pirard

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T T r G i B i e r N To ADe

Mise en scène : Damien De Dobbeleer Scénographie : Léa Gardin Costumes : Sophie Malacord Lumières : Laurent Comiant

Illustration Léa Gardin

Camille Kohler

 www.trg.be 02 512 04 07

Du 1er au 26 mai 2024 En coproduction avec La Coop asbl et Shelter Prod avec le soutien de taxshelter.be, ING et du tax-shelter du gouvernement fédéral belge

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