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LE DÉCOLLETÉ DANS LE DOS
COME-BACK Pied de nez à la censure qui sévissait dans le Hollywood des années 30, il refait surface dans un monde où la poitrine des femmes est toujours sous haute surveillance. Comme une façon de se jouer, encore et toujours, des esprits
pudibonds. Par Louise des Ligneris
1974 2021
Mireille Darc en Guy Laroche, dans Le retour du grand blond Défilé Givenchy printemps-été 2021
“COUVREZ CE SEIN QUE JE NE SAURAIS VOIR.” Plus de trois cents ans ont passé depuis la célèbre réplique de Molière dans Le Tartuffe ou l’Imposteur, mais peu de choses ont changé : la poitrine des femmes est trop souvent condamnée à rester cachée. Sur Instagram, en 2021, les seins nus, les décolletés et les tétons sont encore censurés. Il faut alors bien des astuces pour déjouer les prudes algorithmes. Au cinéma, c’est la même a aire. Dès les années 30, à Hollywood, le « code Hays » interdit de dévoiler ne serait-ce que la base de la poitrine. Qu’à cela ne tienne : s’il est impossible de découvrir l’avant, on décollettera le dos ! Sophistiqué, le dos nu est souvent souligné par quelques accessoires. En 1961, dans le lm Diamants sur canapé, Audrey Hepburn est habillée par Hubert de Givenchy, qui lui dessine une robe fourreau dont le dos est marqué par cinq rangs de perles nacrées. Pour son rôle d’espionne dans Le grand blond avec une chaussure noire, Mireille Darc imagine en 1972 avec son ami Guy Laroche une robe de sirène iconique pourvue d’un décolleté abyssal : plongeant jusqu’à la naissance des fesses, la folle chute de reins est juste soulignée d’une chaînette dorée. À l’été 2021, Givenchy renouvelle l’exercice de style. Avec malice, un détail coloré met le focus sur la taille, comme un rappel amusant du jean avec string apparent, grande tendance des années 2000. Côté verso, aucune limite à l’esprit subversif et décalé, n’en déplaise aux puritains.
GAUMONT INTERNATIONAL/PROD DB/AURIMAGES. COURTESY OF GIVENCHY/IMAXTREE.COM.
DORÉS NON PÉRISSABLES
De haut en bas et de gauche à droite
Saint Laurent par Anthony Vaccarello, 595 €. prix sur demande. Mule La Seize, en cuir
Chanel, Sac en laiton et cuir
Louis Vuitton, 3 300 €. Sac Rendez-vous, en cuir de veau, avec détails en métal Monogram
Ceint de clous ou protégé par une cage dorée, deux sacs dont ces versions sont appelées à devenir de nouveaux classiques s’associent à de fines mules de cuir à talon.
INSTAGRAM.COM/ADUTAKECH. SUR LE FIL INSTA DE
ADUT AKECH BIOR
Sur Instagram, la mannequin australo-soudanaise partage sa fierté d’être tout à la fois réfugiée, diplômée et femme engagée. Et un modèle, joyeux et pugnace, pour son 1,2 million d’abonné·es. Par Louise des Ligneris
SES PREMIERS PAS
Septembre 2017, Paris. À 17 ans, Adut Akech (au centre) lance sa carrière de top à l’international et défile en exclusivité pour Saint Laurent. Elle partage les photos de ce « rêve devenu réalité » sur Instagram. Une apparition féerique en robe mordorée, comme le signe de son début de carrière magique.
SA FORCE RÉCOMPENSÉE
Sacrée mannequin de l’année 2019 aux British Fashion Awards, elle célèbre cet accomplissement symbolique. Dans son discours, ce jour-là, elle évoque son parcours : « Si une réfugiée sud-soudanaise à la peau noire et qui est partie de rien peut le faire, alors vous aussi, vous pouvez y arriver. »
SA COVER CULTE
Sur son compte, les unes d’Adut Akech se multiplient à grande vitesse. Parmi les plus emblématiques, celle du Business of Fashion, en duo avec Pierpaolo Piccioli, directeur artistique de la maison Valentino. Ce grand numéro annuel dévoile le classement BoF 500, qui désigne les personnalités les plus influentes de l’industrie de la mode.
SON ENGAGEMENT HUMANITAIRE
Née dans la nuit de Noël 1999 alors que sa mère faisait un périlleux voyage du Soudan vers le Kenya, Adut Akech a ensuite vécu une partie de son enfance dans un camp, avant de s’installer en Australie où sa famille obtient le statut de réfugié politique. Aujourd’hui, elle ne manque pas une occasion de mettre sa notoriété au profit de la cause des réfugié·es et s’engage avec force.
SON ANGE GARDIEN
Il est son ami, son mentor : Edward Enninful, qu’elle appelle même « papa Enninful », est le nouveau directeur éditorial européen du magazine Vogue et une figure ultra-présente dans la vie de la jeune mannequin. Pour son anniversaire, elle lui adresse un beau message très personnel, accompagné de leurs meilleurs souvenirs en images.
SA PROMESSE TENUE
Sur son compte, la jeune femme partage quelques moments privés, façon journal intime, qu’elle accompagne de notes personnelles. Elle qui avait promis à sa mère de finir ses études, de lui offrir une maison et une voiture, a tenu son engagement. Réussir à décrocher un diplôme et se hisser la même année au sommet des podiums : voilà qui méritait bien un post !
Le top du plaisir et de la zénitude
Idéalement situé le long de la splendide Riviera turque, le magnifique complexe Voyage Torba vous propose son tout nouveau concept. La destination parfaite pour des vacances relaxantes en famille ou une escapade romantique en tête-à-tête.
Qui n’aspire pas à un séjour farniente dans un endroit à couper le sou e ? Idéal pour se débarrasser en un clin d’œil de tout le stress accumulé ! Voyage Torba vous accueille dans une baie idyllique bordée par la mer Égée, à 5 km à peine de la pétillante Bodrum. Ce pur bijou vous o re tout ce dont vous pouvez rêver : une plage de sable de 300 m de long pour lézarder en toute tranquillité, un grand choix de bars et restaurants sans oublier un service sur mesure incomparable. Le complexe écologique a revisité son concept avec à la clé de nombreuses nouveautés pour cet été : nouvelles chambres et piscines, parc aquatique doté de 6 toboggans, spa et bien plus encore...
CONFORT ET ÉLÉGANCE
Au Voyage Torba, vous séjournez dans des chambres spacieuses et confortables équipées de la climatisation, d’un minibar, d’un téléviseur LCD avec tuner satellite intégré, d’une machine à café et d’un kit pour bébé. Installé dans un écrin de verdure luxuriante, l’hôtel se compose de bungalows bien pensés et aménagés avec goût à coups de matériaux naturels. Ceux·celles qui privilégient l’intimité ne seront pas en reste. La partie privée du complexe a cédé la place à un lagon tout aussi privé accueillant 26 petites villas luxueuses sans oublier un assistant de voyage et un service « bonne nuit ». Chaque chambre donne directement sur la piscine d’un bleu turquoise : le must pour qui aime démarrer la journée en piquant une tête. Le lagon privé dispose également d’un bar réservé exclusivement à ses résidents.
CUISINE GASTRONOMIQUE
Le Voyage Torba a tout prévu pour combler les papilles des ns gourmets. En plus du restaurant principal qui propose un bu et copieux, il met à leur disposition 7 restaurants à la carte, 1 restaurant privé, le Cuisine 24 avec service 24/7, 2 snacks, 13 bars et même une pâtisserie pour les plus gourmands. Les kids ont également droit à des menus adaptés dans le restaurant pour enfants. Cerise sur le gâteau : vous pouvez savourer de bons petits plats en pro tant en live de la musique et des spectacles organisés dans la zone commune aux restaurants à la carte, elle aussi remise à neuf.
PLAISIRS AQUATIQUES À L’INFINI
Pour vous rafraîchir, rien de tel que les eaux cristallines de la mer Égée ou l’une des 8 superbes piscines du complexe. Quel que soit votre choix, vos vacances seront synonymes de plaisirs aquatiques. D’autant plus que le Voyage Torba vous propose également un parc aquatique qui compte six toboggans pour adultes et un pour enfants : des heures d’amusement en perspective ! L’aire de jeux Tugi Kid’s Word a aussi fait peau neuve pour se métamorphoser en véritable paradis pour les tout-petits.
SE RESSOURCER
Vous souhaitez garder la forme pendant vos vacances ? Direction la salle de sport entièrement équipée. Après un entraînement intensif, que diriez-vous d’un passage au salon de coi ure à moins que vous ne préfériez un massage réparateur ou un soin relaxant dans le spa ambant neuf. De quoi vous sentir renaître.
UN VOYAGE DE NOCES INOUBLIABLE
Le Voyage Torba est également aux petits soins pour les jeunes mariés, qui peuvent y célébrer cet événement dans le plus grand luxe et vivre une lune de miel qu’ils ne seront pas près d’oublier. Le concept « lune de miel » s’est lui aussi réinventé. Il o re entre autres un dîner gratuit dans l’un des restaurants à la carte et 20 % de réduction sur un massage bienfaisant au spa. Tous les résidents de l’hôtel ont en outre accès à la Comfort Zone à l’arrivée et au départ. Un endroit où tout est prévu pour tuer le temps de manière agréable en attendant votre check-in ou votre transfert vers l’aéroport. La garantie d’un voyage qui commence et s’achève dans la zénitude et d’un prolongement de cette merveilleuse sensation propre aux vacances.
Charlotte Gainsbourg
Nous avons grandi avec elle, propulsée dans la lumière à peine venue au monde. Pourtant, on connaît peu de choses de la chanteuse et actrice tant les projecteurs sous lesquels elle évolue depuis si longtemps semblent n’avoir jamais réussi à saisir complètement sa vérité. Alors que l’on devrait la retrouver bientôt au cinéma dans Suzanna Andler* de Benoît Jacquot, ce sont donc ses mots que nous sommes allés chercher au fil des lettres de l’alphabet. Un exercice dans lequel elle se dévoile avec une rare sincérité, plus attachante que jamais.
Par Philomène Piégay Photos Luna Conte
VESTE, BLOUSE, SHORT ET COLLANT SAINT LAURENT PAR ANTHONY VACCARELLO. BIJOUX PERSONNELS. Un premier jour de mars éclaboussé de soleil, et dans son vaste salon comme un air de printemps précoce qui se fau le entre le piano à queue, les fauteuils jaune safran et les grands rideaux vibrant d'un turquoise profond. Flottement et léger trouble de la voir apparaître, silhouette si familière, comme tout droit sortie d’un album de famille qu’on feuillette depuis des décennies. Charlotte petite, Charlotte ado, Charlotte jeune femme, Charlotte hier timide et lointaine et pourtant si populaire… Charlotte Gainsbourg à chaque fois di érente et inchangée, au gré des tranches de vie que sa famille et elle nous ont données à voir depuis toujours. Subtil mélange d’intimité dévoilée et de pudeur jalousement préservée. Elle propose un thé, raconte que le virus n’a pas entamé un rythme dense : deux tournages, un album en cours d’écriture, un agenda familial très rempli, entre le documentaire qu’elle prépare sur sa mère et le trentième anniversaire de la mort de son père qu’elle s’est décidée, cette fois, à célébrer. « En rentrant à Paris il y a quelques mois, après avoir vécu six ans à New York, je me suis dit : mais qu’est-ce qui t’a pris de te mettre tout ça sur le dos ? » L’arrivée de Rita, un bébé bull-terrier, à la rentrée dernière est venue adoucir ce passage à vide. « J’adore ces chiens, même s’ils ne sont pas commodes. Mon père en avait un, j’en ai déjà eu un moimême à 21 ans… c’est ma madeleine de Proust. » Drôle de période aussi où se mêlent l’attente, d’un côté, que Suzanna Andler*, magni que portrait d’une femme blessée adapté d’une pièce de Marguerite Duras et signé Benoît Jacquot, puisse en n rencontrer son public, et un sentiment d’urgence de l’autre : « Je n’ai plus le temps d’attendre », assure-t-elle. Mots précis et voix sur le fil, comme gorgée d’émotions prêtes à jaillir, elle a accepté d’égrener avec nous un bel abécédaire truffé de confidences, parsemé de souvenirs. Un portrait morcelé où se fau le entre les lettres, tel ce printemps qui vient, un doux air de fantaisie, de mélancolie et de légèreté.
(*) Avec aussi Niels Schneider et Julia Roy, prochainement en salles.