THINK SM ART, LOOK A M A ZING
Mars 2020 — 4,90 €
Alice Pagani
PEUT-ON VIVRE UNE PASSION À L’HEURE DU DIGITAL?
DARK ET LUMINEUSE
ALAIN SOUCHON « Ma femme est
une compagnie indispensable »
Prix d’Excellence de la Beauté Les gagnants
Mode SPÉCIAL
L’audace des imprimés La puissance du blanc La force du minimalisme
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L’esprit et le style L’esprit. Pour le 8 mars, Journée internationale de lutte pour les droits des femmes, Marie Claire a choisi d’aborder un sujet polémique: celui de l’avortement dans le monde. (p. 16). Le droit à l’I.V.G. est loin d’être universel et le sujet reste souvent tabou. Entre l’évidence du droit des femmes à décider, les contradictions idéologiques et les lois qui ne cessent d’avancer ou de reculer, la vigilance est plus que jamais de mise pour sauvegarder ce droit fondamental. Entre autres parce que la mortalité maternelle est trois fois plus élevée dans les pays qui ont une législation stricte sur l’avortement et surtout parce que de nombreux pays, y compris européens, resserrent les vis afin de limiter l’accès à l’avortement. Pourtant, « Rien ne peut changer si les femmes voient les hommes comme des ennemis et ne s’adressent qu’aux femmes », explique la documentariste Anastasia Mikova. Avec Yann Arthus-Bertrand, elle a réalisé Woman (p. 68), un film magnifique à voir dès ce 11 mars dans les salles belges. Allez-y ! Avec votre moitié, vos amis, vos fils. Et parlez-en autour de vous. Pour ouvrir le débat, pour libérer la parole. Pour mieux nous connecter aux autres. Le style. Ce numéro de mars vous donne également un bel aperçu de la mode de la nouvelle saison. Les collections printemps-été 2020 misent sur du blanc très pur, des imprimés sophistiqués et un total look grandes marques. Vous y puiserez l’inspiration et peut-être la pièce iconique de votre vestiaire d’été. Et si vous voulez en savoir plus sur les innovations cosmétiques lancées en 2019, les journalistes beauté de quelque 20 éditions internationales de Marie Claire ont élu leurs produits préférés. Alors prenez le temps de découvrir ce numéro inspirant.
Édito
PRESSE.
Marie Geukens Rédactrice en chef mge@marieclaire.be
p. 16 Avortement, et après?
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Alice Pagani Photo Marta Bevacqua Robe en jersey de soie avec inserts de dentelle contrastante et, en dessous, pull à col roulé, Givenchy. Stylisme Ivana Spernicelli. Assistante Veronica Campisi. Photo Marta Bevacqua. Maquillage Nicoletta Pinna pour Simone Belli. Coiffure Fulvia Tellone pour Simone Belli. Modèle l’actrice Alice Pagani @ Upgrade Artist.
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Édito C’est maintenant 360 degrés Grand reportage Avortement, et après? News L’actu qui nous touche, nous interpelle
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Magazine Société Le numérique, tueur de l’amour-passion ? Enquête Emma Becker, le phénomène littéraire qui divise les féministes Société Mode et technologie Moi lectrice « Je n’ai aucun ami »
Tendances Les tendances décryptées par « Marie Claire » Rendez-vous Interview Alice Pagani Interview Inge Onsea, un engagement essentiel Entretien Alain Souchon Culture Agenda Expos et sorties Livres Nina Bouraoui : “Le chemin vers la fin de la culpabilité a été long” Livres Sylvie Lausberg Musique Agnes Obel Cinéma Fière d’être une femme
Sommaire
p. 54 Inge Onsea, un engagement essentiel
KRIS DE SMEDT. KASIA STREK.
6 12
MODE 92 Pose 102 À fleur d’eau 112 Total look 120 Mode appliquée Sables mouvants 126 Mode appliquée News Mode BEAUTÉ 132 Prix internationaux 138 Prix Belgique 140 Vanity Star Karen Elson
p. 132 Prix internationaux
p. 102 À fleur d’eau
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p. 144 La Guadeloupe de haut en bas
Sommaire
TOBY COULSON.. KLAARTJE LAMBRECHTS. LAURA LURQUIN.
INSPIRATION 144 Évasion La Guadeloupe de haut en bas 148 Évasion Cocktails et confort dans les Andes 150 Évasion Lima, capitale du bon goût 152 Évasion Pura Vida au Costa Rica 156 Cuisine The Curry Guy épice votre vie 159 Horoscope 160 Adresses Où trouver nos shoppings ? 162 Après minuit Édouard Vermeulen
KOCCA.IT
SS 2020
C’est maintenant
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Mars
#voir #vivre #tester Par Laurence Van Liedekerke, Marie Geukens et Karolien Van Cauwelaert
Se mettre en perspective
Faire des bisous (doux)
Parce que le plus beau maquillage ne doit pas toujours être le plus cher, voici notre belle découverte beauté du mois. Il est vert menthe (oui, partout), mais une fois appliqué, il se transforme en un baume à lèvres hydratant qui prend une teinte rosée adaptée à vos lèvres et leur donne plus de plénitude. Baume pour les lèvres Hemp & Mint Glow, 4,99 €, catrice.eu
Partir en city-trip
Envie d’un city-trip à Barcelone ? Le charmant boutique-hôtel Alexandra Barcelona Hotel Curio Collection by Hilton, datant du début du siècle dernier, vient de rénover ses 23 chambres. Confort et élégance garantis. L’intérieur design et contemporain est combiné avec des éléments modernistes des années 50 et 60, des sols en mosaïque d’origine et de belles photographies aux murs. hilton.com/en/curio
Se tailler un costard
Les tissus proviennent de fournisseurs italiens de vêtements de luxe pour hommes, tout le reste est belge. Sous le nom LESVRAIESFILLES, Kaatje Sandra habille des «vraies fi lles» pour les journées et les occasions spéciales. Nous sommes tombées amoureuses de ses costumes sur mesure au look casual chic. lesvraiesfilles.com
PRESSE.
«J’aime capturer des moments, des lieux et des formes avec mon objectif. La photographie est l’une de mes passions, en plus de la création de bijoux. Avec Bons Baisers, j’ai bâti un pont entre les deux. J’analyse mes images, j’étudie les lignes, les formes, une perspective, puis je m’en inspire pour créer un bijou», explique la créatrice de bijoux Aurore de Heusch. Du coup, celui qui off re un collier ou une broche reçoit en cadeau la photo qui a servi de base au bijou. Une belle façon de transformer un bijou en œuvre d’art. auroredeheusch.com
SHARED MOMENTS YUCATÁN, MEXICO
DISCOVER THE SPRING/SUMMER ’20 STORY AT MANGO.COM
C’est maintenant
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Mars
#voir #vivre #tester Par Laurence Van Liedekerke, Marie Geukens et Karolien Van Cauwelaert
Voir Dior à New York
Septante ans de l’histoire de Dior mis en scène dans la cohue de Times Square à New York. Une idée folle qui a germé dans la tête de Peter Lindbergh. Il a consacré les dernières années de sa vie à réaliser ce travail et a convaincu Dior de lui expédier les pièces iconiques du créateur. Le résultat est une pure merveille qui se savoure en 165 images fortes. On retrouve Linda Evangelista, Karen Elson, Alek Wek se promenant dans Times Square dans des créations époustouflantes et devant une foule médusée. Le making off de Dior-Lindbergh, New York / Archives à voir sur taschen.com
Et ne pas oublier d’y glisser le Travel Kit Deluxe de MarieStella-Maris. Dans cette belle trousse de toilette, il y a non seulement un baume à lèvres et une crème pour les mains entièrement naturels, mais aussi un masque en soie pour les yeux, un spray à la lavande à vaporiser sur son oreiller, une bougie qui répond au doux nom de Courage des bois et un disque en céramique parfumée pour une valise qui s’ouvre sur une odeur rafraîchissante. Cette marque, originaire d’Amsterdam, reverse une part de ses bénéfices à la fondation éponyme dont l’engagement est de contribuer à donner accès à l’eau potable propre et salubre pour tous, partout. marie-stella-maris.com
Passer au vert mousse
La marque finlandaise Littala prouve, avec ses vases Nappula, son amour profond de la nature. Le designer, Matti Klenell, s’inspire des formes vintage mais leur donne un côté très contemporain. Ces vases sont des faire-valoir magnifiques pour les plantes, mais ils se suffisent également à eux-mêmes. Vases Nappula 260 × 155 mm, 69 €, 230 × 155 mm, 59 €. PRESSE.
Faire sa valise
x Kocca 3 looks denim pour célébrer le printemps Brut mais toujours féminin, le denim fait un retour sans faute dans notre garde-robe.
Look 1
Femme active et actuelle, notre rédactrice Élise a sélectionné pour nous 3 looks de la nouvelle collection Kocca printemps été 2020. Inspirée par les années 70 et 80, la marque offre au denim un vent de fraîcheur avec des détails originaux qui accrochent le regard. Marié à des teintes pastel, des coupes oversized ou des imprimés marins, le jeans sera partout, sous toutes ses formes, et sur les nôtres. Découvrez plus de looks sur MarieClaire.be.
Un basique workwear modernisé par une cordelette, porté sur un jeans loose fit féminisé par des sangles en strass. Idéal pour accentuer les jolies sandales transparentes !
Look 2
1. Veste en jeans à manches courtes «Cider», 114,50 €. 2. Veste ceinturée «Bilea», 171,50 €. 3. Pantalon en jeans «Ciclone», 142,80 €. 4. Chemisier «Paling», 103,10 €. 5. Combinaison en jeans «Eliah», 148,50 €. 6. Pantalon en jeans «Rouel», 119,90 €.
Solaires oversized, épaules affirmées et jeans flared sombre coupé à la perfection, pas de doute, Élise revisite ici la power woman des années 80. Classe et casual.
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PRESSE.
Look 3
Cet article a été réalisé en étroite collaboration avec Kocca. kocca.it
On ose casser le côté masculin de la combinaison avec une ceinture pailletée, surmontée d’un blouson court et d’une paire de compensées cognac vernies.
Grand reportage
Avortement,
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IRLANDE 40 000 personnes s’étaient rassemblées dans les rues de Dublin pour participer à la sixième «Annual March for Choice» (Marche annuelle pour le choix), en septembre 2017. Les féministes et les organisations pro-choix espéraient que ce serait la dernière étant donné que le pays se préparait à un référendum sur l’avortement. Celui-ci a eu leu le 25 mai 2018. Le résultat a été un «oui» écrasant en faveur de l’abrogation du huitième amendement, qui avait inscrit la nature pénale de l’avortement dans la Constitution.
Après une série de manifestations, les Irlandaises ont récemment eu accès à l’avortement légal. Mais à l’échelle mondiale, le prix du choix reste très élevé pour les femmes. La photographe Kasia Strek est le porte-voix de millions d’entre elles, toujours victimes d’IVG illégales et dangereuses. Quel sera le prochain pays à progresser ? Par Katie Breen et Laurence Van Liedekerke Photos Kasia Strek
Kasia Strek est une photographe talentueuse et un témoin très informé sur l’avortement. Elle a mené des recherches minutieuses sur le sujet, avant de dégainer son appareil photo et de voyager de sa Pologne natale aux Philippines, en Égypte, en Irlande et au Salvador. Elle a rencontré des ONG, des militants pro-choix et dans chacun des cinq pays, elle a recueilli des témoignages de femmes. Enquêter localement sur les conséquences de l’avortement reste une tâche difficile, car l’omerta est de mise. Pourtant, elle a réussi à montrer ce que signifie ne pas avoir le contrôle sur son corps. Selon l’Organisation mondiale de la santé, 25 millions d’avortements non médicalisés ont eu lieu en 2018 et la même année, on estime qu’environ 22 800 femmes sont décédées des complications d’un avortement non médicalisé, principalement dans les pays en développement (sourc e: Guttmacher Institute). Pour des millions de femmes, le prix du choix est beaucoup trop élevé:. Kasia Strek a amplifié leur voix dans leur quête d’autonomie corporelle. Ce qu’elle aimerait aujourd’hui, c’est qu’aucune femme, où qu’elle vive dans le monde, ne meure des suites d’un avortement illégal et dangereux. Nous l’avons rencontrée juste avant son départ pour un autre voyage, consacré à la poursuite de son enquête.
et après?
—Les avortements illégaux sont un désastre pour les femmes: c’est ce que vous avez réussi à démontrer avec vos photos… Kasia Strek : Selon une étude récente de BMC Women’s Health, dans les pays où les lois sur l’avortement sont très restrictives, la mortalité maternelle est en moyenne trois fois plus élevée que dans ceux où l’avortement est légal. Ce nombre important de décès maternels est étroitement lié à l’avortement illégal. Ces
Grand reportage
POLOGNE Kaja (23 ans) a été droguée et violée lors d’une fête. Plus tard, elle a découvert qu’elle était enceinte. Malgré les conseils de sa mère, elle ne voulait pas garder l’enfant. Elle s’est rendue à la clinique de Prenzlau, en Allemagne, pour trouver une solution. Juste après l’avortement, elle est allée prier dans une église voisine. Elle espérait que Dieu lui pardonnerait, car elle croyait fermement avoir commis un crime.
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chiffres épouvantables incluent les conséquences d’un avortement spontané, qui concerne un grand nombre de grossesses et pourrait nécessiter une intervention médicale. Dans de nombreux cas, la femme enceinte se rend à l’hôpital alors qu’elle fait une fausse couche, mais elle ne peut pas obtenir l’aide dont elle a besoin. Les médecins refusent d’intervenir car ils pourraient être poursuivis pour avoir interrompu une grossesse, leur réputation en serait gravement atteinte. Le meilleur exemple de ce refus d’aide médicale est le décès, en 2012, de Savita Halappanavar, résidente en Irlande : cette Indienne était enceinte de 17 semaines à son arrivée à l’hôpital. Le sac amniotique était descendu de son vagin et il était impossible que son fœtus puisse vivre. À l’époque, en Irlande, selon le 8e amendement de la Constitution, avorter était une infraction pénale. Comme le cœur du fœtus battait toujours, les médecins ont refusé d’interrompre sa grossesse. Conséquence : Savita Halappanavar est décédée une semaine plus tard. Cela s’est avéré être un cri de ralliement puissant pour les militants pro-choix en Irlande. Les manifestations ont pris fin en décembre 2018, après une bataille de six ans et un referendum qui a abrogé le très strict amendement anti-avortement.
—Vous avez voyagé dans cinq pays différents, parlé à des hommes et des femmes. Comment réagissent les hommes face à la question de l’avortement ? Dans les pays développés comme l’Irlande, la Pologne, la France ou l’Allemagne, la décision d’interrompre une grossesse tend à être un choix de couple. Dans les pays moins développés, les hommes souhaitent souvent que les femmes résolvent le problème seules. C’est comme s’ils leur disaient : « Débarrassez-vous de ça ! » Ils ne peuvent pas vivre l’expérience, ils ne savent pas quoi faire ni comment soutenir leur partenaire. Dans les pays où les lois sont très strictes, ils ont peur. Au Salvador, de jeunes hommes sont venus me voir en me racontant comment ils avaient essayé d’aider leur partenaire ou leur sœur à recourir à un avortement, sans pour autant risquer la prison. Malgré la peur omniprésente, j’ai trouvé pas mal de militants masculins au Salvador ou aux Philippines, deux pays à la culture très machiste. Au Caire, j’ai rencontré le Dr G., l’une des personnes les plus pro-choix que je connaisse, il est extrêmement compréhensif, aidant ses amies féministes et collaborant avec des ONG qui apportent un soutien aux victimes de violence.
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—Quand vous pensez à toutes les femmes que vous avez rencontrées, quelles sont celles que vous ne pouvez pas oublier ? Je peux vous raconter deux histoires, une vécue Pologne et l’autre au Salvador. Je me souviens d’une fille polonaise, je l’appellerai Kaja. Je l’ai rencontrée à la clinique de Prenzlau en Allemagne, à 50 km au-dessus de la frontière polonaise, où de nombreuses femmes polonaises vont interrompre leur grossesse. Quand je l’ai remarquée, elle était seule, attendant son tour, et j’ai immédiatement vu que quelque chose n’allait pas. Pendant qu’elle patientait, je me suis approchée d’elle et elle n’a pas hésité à me raconter son histoire. Elle était allée à une fête dans son village, où elle avait été violée après qu’un médicament anesthésiant ait été glissé dans sa boisson. Quand elle s’est réveillée, elle souffrait, mais elle ne savait pas ce qui s’était passé. Six semaines plus tard, elle a découvert qu’elle était enceinte. Sa mère était réellement bouleversée et elle lui a conseillé de garder le bébé, estimant qu’il donnerait un sens à sa vie. Mais Kaja était une sorte de rebelle, elle ne voulait pas de cet enfant, elle avait 23 ans et voulait avoir sa vie à elle. En sortant du cabinet
où elle venait de se faire avorter, elle m’a dit qu’elle était catholique et qu’elle voulait prier. Nous avons donc marché ensemble vers une église voisine, elle s’est assise et a prié, et lorsqu’elle s’est levée du banc, elle s’est approchée de moi et m’a dit : « Vous savez, je pense que ce que j’ai fait est un crime. J’espère que Dieu me pardonnera. » —À votre avis, pourquoi la religion catholique en Pologne et ailleurs - est-elle si stricte concernant l’avortement ? Le catholicisme est certainement la religion la plus stricte concernant l’avortement. Plus encore que le protestantisme, le judaïsme ou la foi musulmane. Cela est dû à la conviction que la vie est sacrée, c’est le dogme le plus important, plus important que tout le reste. Dans son encyclique Evangelium Vitae, Jean-Paul II, le pape polonais, définit l’avortement, au même titre que l’infanticide, comme « un crime indicible », c’est tout à fait cohérent avec le catholicisme tel qu’il existe en Pologne. La religion y est considérée et utilisée comme un pouvoir politique, comme au Salvador et aux Philippines : elle fait partie intégrante de l’identité du pays.
EL SALVADOR Rosa Esther a 13 ans. Elle vient de donner naissance à sa fille à l’hôpital San Miguel de San Salvador, mais elle ne la regarde pas. Rosa a été violée brutalement dans son village par un homme lié aux membres d’un gang. Il vit près de l’école, elle et sa fratrie ont rapidement cessé d’y aller. La famille de Rosa a déposé une plainte auprès de la police, mais ne s’attend pas à ce qu’elle aboutisse à un résultat.
Grand reportage
IRLANDE Savita Halappanavar est décédée en 2012 après s’être vu refuser l’interruption d’une grossesse qui menaçait sa vie. Un portrait mural de cette victime de la loi irlandaise drastique a été peint dans le centre de Dublin le jour du référendum (25 mai 2018). Les jours suivants, des ESQR E¯ DER messages de solidarité y ont été déposés. Ils ont ensuite été numérisés et envoyés à la famille de Savita en Inde.
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—Votre deuxième histoire se déroule au Salvador... Oui, et elle est également en rapport avec le viol. Cela montre à quel point la violence sexuelle est liée à l’avortement. Rosa Esther a 13 ans et a récemment accouché de sa fille par césarienne. Je la rencontre dans une maternité, elle est allongée dans un coin avec sa fille. Pendant les 15 minutes où je suis présente, elle ne regarde pas le bébé une seule fois. Plus tard, je peux lui parler avec l’aide d’une traductrice, femme élégante qui parle un anglais parfait. Elle entame la conversation avec Rosa en lui racontant l’histoire de son propre viol. Pour moi, c’est une révélation : cette violence sexuelle touche tout le monde, elle est partout. Et c’est ainsi que Rosa, enfin, raconte son histoire : elle a été violée dans son village par un homme lié à des membres de gangs locaux. Le Salvador connaît l’interdiction d’avortement la plus extrême au monde : des femmes vont en prison pour avoir pratiqué un avortement illégalement et l’État poursuit pour meurtres des femmes qui ont fait des fausses couches spontanées. Pour Rosa et sa famille, l’avortement était impensable, elle devait garder ce bébé. Son violeur habite à proximité, elle a peur de lui et, par conséquent, elle a arrêté d’aller à l’école...
— Votre travail ne se limite pas à l’avortement, il montre comment des lois restrictives peuvent affecter la vie des femmes dans leur intégralité... L’avortement n’est que la pointe de l’iceberg, c’est la conséquence de tout ce qui précède : le manque d’éducation sexuelle, le manque d’accès aux contraceptifs modernes, le déséquilibre sexuel, ce qui signifie que les opinions et la vie des femmes ont moins de valeur que celles des hommes. Ce qui est important pour moi, c’est de raconter des histoires à ce sujet, d’amplifier la voix des femmes et de montrer les différents contextes dans lesquels les avortements ont lieu. L’avortement est la situation sociale la plus taboue qui existe et nous n’en parlons pas. J’aimerais que les gens en sachent plus et comprennent mieux. Dans chaque pays, vous avez une zone floue : des gens qui ne savent pas, qui ne sont pas sûrs quant à l’IVG. J’aimerais que mon travail atteigne ceux-là et qu’ils aient un lien émotionnel avec le sujet. Je souhaiterais que les femmes aient accès à tous les outils et à l’aide médicale pour faciliter la procédure, et enfin avoir la possibilité de choisir.
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LE POINT SUR L’AVORTEMENT DANS LE MONDE
ET CHEZ NOUS ?
Durant ces deux dernières années, de Dublin à Varsovie, de San Salvador à Buenos Aires, les femmes ont fait la une des médias locaux et internationaux : elles ont défilé dans les rues, défié les gouvernements, protesté contre les lois injustes sur l’avortement... Certains progrès ont été accomplis. Le référendum de 2018 a ouvert la possibilité d’IVG pour les femmes irlandaises. Au Mexique, l’état de Oaxaca a récemment voté la dépénalisation de l’avortement et la question sera bientôt débattue au niveau fédéral. En Argentine aussi les femmes espèrent une révision des lois sur l’IVG. Selon une étude de l’Institut Guttmacher, 33 pays ont élargi leurs critères d’avortement entre 2000 et 2017. Mais parallèlement à cela, depuis que Donald Trump a été élu président, son administration a lancé des attaques incessantes contre les soins de santé sexuelle et reproductive à travers le pays. Plusieurs états tentent désormais d’interdire l’avortement, fixant des limites pour obtenir une IVG avant même que la femme ne sache qu’elle est enceinte. Ces interdictions se sont révélées inconstitutionnelles et ont récemment été bloquées devant les tribunaux. Mais d’autres mesures sont possibles. Valerie Huber, actuelle représentante des États-Unis pour la santé mondiale des femmes, est une militante convaincue en faveur de la vie et fervente défenseure de l’abstinence. Lors de la récente Conférence internationale sur la population et le développement, elle a exprimé son point de vue devant un large public, défendant la ligne dure de l’administration américaine qui comprend la « Global Gag Rule », c’est-à-dire l’interdiction totale de financer les ONG internationales de planification familiale qui soutiennent l’avortement sécurisé.
La question de l’avortement a déjà fait couler beaucoup d’encre en Belgique. Première étape de sa dépénalisation : la loi du 3 avril 1990 a autorisé l’avortement jusqu’à 12 semaines après la conception ou en cas de complications graves. Pourtant, dans le code pénal, jusqu’au 15 octobre 2018, il restait punissable au titre de délit contre l’ordre des familles et la moralité publique. Ce n’est qu’à cette date que l’avortement thérapeutique dans un cadre déterminé a disparu du code pénal. Depuis il est autorisé pendant les 12 premières semaines à la demande de la femme enceinte, même si elle est mineure. Mais dans la pratique, cette période est souvent trop courte. Parfois, les femmes découvrent beaucoup plus tard qu’elles sont enceintes. Sans compter qu’une telle décision nécessite souvent une période de réflexion. Ainsi, chaque année, plusieurs centaines de femmes se rendent aux Pays-Bas, où l’avortement est autorisé jusqu’à 22 semaines. L’an dernier, en réponse à ce problème, il a été proposé de prolonger le délai de 12 à 18 semaines et de raccourcir le délai légal entre la première consultation et la procédure de 6 à 2 jours. Plusieurs partis, tant au nord qu’au sud du pays (Open Vld, sp.a, Groen, PS, Ecolo, DéFI et PVDA) ainsi que les centres pratiquant l’avortement étaient demandeurs d’un assouplissement de la loi, qui bénéficierait surtout aux femmes les plus vulnérables. Le 20 décembre dernier, la Commission justice de la Chambre a approuvé le projet de loi en deuxième lecture. Au moment où nous écrivons ces lignes, la proposition de loi est soumise au Conseil d’État qui dispose de 30 jours pour formuler un avis avant qu’elle puisse être examinée en séance plénière.
EL SALVADOR Cette fresque anti-avortement a été vue dans la ville d’Apopa, dans la région de San Salvador. Ce n’est qu’un des nombreux signes visuels reflétant les tendances religieuses et anti-choix du pays. Cette peinture murale a été réalisée à proximité de l’école primaire locale. Les lois sur l’avortement sont extrêmement restrictives au Salvador et les femmes sont régulièrement emprisonnées pour homicide aggravé, même lorsqu’elles ont subi une fausse couche spontanée.
De g. à d. : Li Andersson, ministre de l’Éducation, Katri Kulmuni, ministre des Finances et vicePremière ministre, Sanna Marin, Première ministre, Anna-Maja Henriksson, ministre de la Justice, et Maria Ohisalo, ministre de l’Intérieur.
En Finlande, elles prennent le pouvoir
Avec la nomination de cinq femmes à des postes clés de son gouvernement, le pays montre la voie à l’Europe. Où les progrès en matière de représentation féminine dans l’exécutif sont moins significatifs. Par Alexandre Duyck et Julie Rouffiange
LAURA KOTILA/VALTIONEUVOSTON KANSLIA. NORDIC COUNCIL OF MINISTERS.
News
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À l’échelle de la planète, c’est du jamais vu. Depuis le 10 décembre, la Finlande, vaste pays peuplé de seulement 5,5 millions d’habitants, est dirigée par une coalition de cinq partis. Avec à leur tête cinq femmes. Dont quatre sont âgées de moins de 35 ans. L’une est ministre de l’Intérieur, une autre de la Justice, une troisième de l’Éducation. Et au sommet du gouvernement, une quatrième, Sanna Marin. Âgée de 34 ans, la présidente des sociaux-démocrates est désormais la plus jeune Première ministre au monde. Un gouvernement qui, sur dix-neuf membres, compte douze femmes. Sur les cinq pays d’Europe du Nord, deux autres sont également dirigés par une jeune femme : Mette Frederiksen (42 ans) au Danemark et Katrín Jakobsdóttir (43 ans) en Islande. Faut-il y voir une coïncidence ? « Les pays nordiques ont une culture et une tradition d’équité entre les genres bien plus ancrées que les autres pays européens, explique Kjølv Egeland, chercheur à Sciences po. Les femmes ont pu y voter bien avant la France ou la Belgique, par exemple. » Une seule Première ministre En Belgique, une seule femme a été nommée Première ministre. C’était le 27 octobre dernier : Sophie Wilmès a succédé à Charles Michel. Chargée des affaires courantes, elle n’exerce sa fonction que par intérim, en attendant la formation d’un gouvernement fédéral. Il faut d’ailleurs rappeler que la toute première femme ministre de l’histoire de la Belgique a été Marguerite De Riemaecker-Legot, en 1965, dans le gouvernement Harmel, coalition socialechrétienne-socialiste et que dans notre pays, le droit de vote n’a été accordé aux femmes qu’en 1948. Plus de quarante ans plus tôt, le parlement finlandais autorisait les candidates à se présenter à des élections. Une autre première mondiale,
Au Nordic Prime Ministers’ meeting, en août 2019, à Reykjavik. De g. à d. : Erna Solberg (Norvège), Mette Frederiksen (Danemark) et Katrín Jakobsdóttir (Islande), avec la chancelière allemande Angela Merkel.
déjà. « L’égalité de genre et le respect des femmes sont un peu plus développés en Europe du Nord. Même s’il faut en voir les limites avec un plafond de verre encore très présent, dans les grandes entreprises notamment », nuance Yohann Aucante, docteur en politique comparée à Sciences po Paris, maître de conférences à l’école des hautes études en sciences sociales. Outre son sexe et sa jeunesse, Sanna Marin, mère d’une petite fille, présente deux autres caractéristiques qui, en France ou en Grande-Bretagne par
La Finlande et les droits des femmes en 4 dates 1906
Le Parlement finlandais devient le premier parlement au monde à accorder aux femmes le droit de se présenter à des élections.
1926
Nommée ministre des Affaires sociales, Miina Sillanpää devient la première femme à siéger au gouvernement.
1930
Les Finlandaises sont libérées de la tutelle de leur époux par la loi sur le mariage.
2000
Tarja Halonen devient la première présidente de la République.
exemple, l’auraient sans doute handicapée dans son accession au pouvoir. La première ? Elle vient d’un milieu social modeste. Elle n’a pas étudié dans les meilleures écoles privées du pays ou les universités les plus élitistes. Rien d’étonnant, selon Kjølv Egeland : « En Scandinavie, la plupart des Premiers ministres et ministres viennent de la classe moyenne. Le Premier ministre suédois Stefan Löfven a commencé sa carrière comme soudeur. » La seconde ? Elle a été élevée au sein d’une famille qu’elle qualifie d’« arc-enciel » par sa mère et la compagne de celle-ci. « Mon enfance et ma jeunesse n’ont pas été marquées par l’abondance matérielle, mais l’amour et la vie normale au quotidien. » En 2000, la Finlande avait déjà élu une présidente de la République, Tarja Halonen qui, dans sa jeunesse, présida la principale organisation du pays en faveur des droits LGBT. « La liberté de mœurs est sans doute plus ancrée et ancienne dans ces pays protestants où le célibat des prêtres ou leur orientation sexuelle ne sont pas imposés, reprend Yohann Aucante. La Finlande n’est, du reste, peut-être pas le plus libéral des pays nordiques en la matière, mais les similitudes sont fortes. » Quant à l’intéressée, quand on l’interroge sur son parcours, son passé, son profil, a priori atypiques, elle répond avec un grand sourire : « Tous ceux qui me connaissent savent qu’on ne peut pas me contrôler. »
News
24
LES CHIFFRES
70 000
Le nombre de femmes utilisatrices de l’appli Tinder dont les photos de profil ont été récemment hackées. (Source ProPrivacy)
La Chine interdit le plastique à usage unique Quand on voit les reportages sur le coronavirus et le soulèvement populaire à Hong Kong, on aurait tendance à penser qu’il n’y a que des choses négatives à raconter sur la Chine. Et pourtant, récemment, une info très green a changé la donne. Le pays, l’un des plus grands consommateurs de plastique au monde, a annoncé que les sacs non biodégradables (c’est-à-dire en plastique et à usage unique) disparaîtraient de toutes les grandes villes d’ici la fin de cette année. Les plus petites villes, municipalités et villages suivront d’ici 2022. Quant aux marchés de rue, ils les banniraient aussi dès 2025. Cette même année, les hôtels devront également avoir éliminé toute forme de plastique à usage unique de leurs établissements. Fini aussi les pailles
en plastique dans les restaurants. Un petit geste pour la nature ? Non, un grand ! La Chine produit en effet 215 millions de tonnes de déchets chaque année, dont 60 millions de plastique. Ce qui fait du pays le plus grand pollueur marin du monde. L’Indonésie suit de près. Là-bas, cette pollution entrave d’ailleurs la production alimentaire. Si aucune mesure n’est prise, les experts prédisent que d’ici 2025, l’île rejettera 8 millions de tonnes de déchets plastiques dans la mer. Heureusement, des mesures viennent d’être annoncées à ce niveau. Dans les cinq ans, la pollution marine doit être réduite de 70 % et, d’ici 2040, l’Indonésie veut même bannir totalement leur usage. Un signe d’espoir.
(Source Ivanti Women in Tech)
53 %
L’augmentation de salaire octroyée mi-janvier aux joueuses de la WNBA, la compétition officielle de basket-ball féminin aux États-Unis. (Source ESPN)
(Sources BBC et Forum économique mondial)
#tradwives Il ne se passe pas un jour sans que ce débat ne secoue Twitter. Quel débat ? Celui qui se joue par le biais du hashtag #tradwives c’est-à-dire l’abréviation de « femmes traditionnelles » en anglais (traditional wives). En bref, un mouvement qui part du principe que les femmes ne devraient pas travailler, mais plutôt rester à la maison pour s’occuper de leur mari, des enfants et de la maison. Celles qui défendent cette idée la considèrent comme la forme ultime du féminisme. Selon elles, choisir de ne pas
travailler équivaut à mettre l’accent sur leur propre liberté. Les féministes qui, au contraire, envisagent leur liberté et leur indépendance au travers de leurs travail, salaire, responsabilités et opportunités de développement, ne sont évidemment pas d’accord avec les arguments des néo-ménagères. De quoi alimenter les débats sur Twitter et dans la majorité des journaux britanniques qui se passionnent pour le sujet. Reste à savoir si des voix similaires vont s’élever en Belgique.
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Le pourcentage de femmes dans l’économie numérique qui estiment que les stéréotypes jouent en faveur des hommes pour accéder aux postes à responsabilité.
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Marie Claire International
de quelques-unes de nos vingt-neuf éditions
Le monde vu au travers Par Corine Goldberger
La couverture Marie Claire Australie
La lutte dans les gènes Il y a 250 ans, l’Anglais James Cook découvrait l’Australie. Trois stars d’origine aborigène, la mannequin Samantha Harris, l’actrice Miranda Tapsell et la chanteuse Jessica Mauboy (ainsi que de nombreuses autres personnalités) expliquent pourquoi le combat de la reconnaissance des auto chtones leu r t ient à c œ u r, notamment les Aborigènes du détroit de Tor res , non recon nu s pa r la Constitution. Pour Miranda Tapsell, « le parlement colonial a effacé le premier peuple du pays. »
La citation
Le reportage Marie Claire Argentine
Ces femmes dansent sur les préjugés Sadi, 90 ans, Nori, 57 ans, Cécilia, 61 ans et leurs amies font partie du ballet 40/90, une troupe de 60 danseuses et musiciennes argentines amatrices seniors. « Malgré la cellulite et les douleurs », s’amuse l’une d’elles, elles entendent tordre les préjugés avec plumes, paillettes et claquettes. « Nous vivons dans une société oppressive, où l’on pense qu’être vieux signifie ne plus penser, ne plus rien faire. Je me rebelle avec humour contre ça », disait la fondatrice Elsa Agras, qui a vécu jusqu’à 90 ans.
Marie Claire Italie
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“Quand maman m’a donné son ancienne édition de Si c’est un homme de Primo Levi, je l’ai lu d’une traite. Et j’y ai découvert tant d’idées toujours d’actualité que j’aurais aimé le lire plus tôt, parce que c’est important de se rappeler l’histoire.” Michelle Lamieri, 13 ans, maire du conseil municipal des jeunes de Bologne (Italie).
L’interview
Marie Claire Pays-Bas
L’amour flou d’Anne Hathaway L’actrice américaine, mère pour la seconde fois, revient dans la série Modern love (sur Amazon Prime). Le titre est celui d’une chronique de récits sentimentaux du New York Times. Dans un épisode, elle incarne une femme bipolaire en quête d’amour, d’après l’autobiographie de Terri Cheney, célèbre avocate américaine. Et se déclare « contente de contribuer à une meilleure compréhension de ce trouble très stigmatisé ».
IMAXTREE.COM (X2). DANIELE OBERRAUCH/IMAXTREE.COM (X2). PAOLO LANZI/IMAXTREE.COM.
Tendances
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Givenchy
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The Row
Pures épures
Plis drapés, flocages, asymétries et superpositions fluides : malgré la sophistication des tissus et des pièces, les lignes restent minimalistes, et le porté se fait à même la peau. Réalisation Anne-Sophie Thomas
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L’arène des beiges
Ton souverain, il se décline dans toutes ses nuances, du sable au mastic, sur un top en cuir, une jupe parachute, un costume à double veste ou un classique trench. Réalisation Alexandra Conti et Linda Heynderickx
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THIERRY LEGAY (X12). MISE EN PLACE EMMANUELLE MATAS. PRESSE.
Défilés 1. Givenchy. 2. The Row. 3. Lacoste. 4. Roksanda. 5. Trench en coton Caroll, 170 €. 6. Sac en cuir Beauville Marie Martens, 375 €. 7. Carré wash Pégase Paysage, en soie Hermès, 410 €. 8. Boucle d’oreille en métal doré et argenté Edited, 24,90 €. 9. Escarpin slingback en cuir Minelli, 119 €. 10. Sac Musubi Backpack Acne Studios, 680 €. 11. Jupe en soie NotShy, 195 €. 12. Combinaison en polyester Sandro, 345 €. 13. Pull sans manches en coton Acne Studios, 220 €. 14. Escarpin en cuir de veau Attilio Giusti Leombruni AGL, 345 €. 15. Pantalon en coton brillant Kocca, 137,20 €. 16. Lunettes de soleil en acétate Burberry Eyewear, 225 €.
FILIPPO FIOR/IMAXTREE.COM. CARLO SCARPATO/IMAXTREE.COM.
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DANIELE OBERRAUCH/IMAXTREE.COM. COURTESY OF THE ROW PRESS OFFICE/IMAXTREE.COM.
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For reservations, please call + 90 242 444 62 99 or send e-mail to book@maxxroyal.com
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Pastel, disent-elles
Du costume aux accessoires, les couleurs lavées s’envisagent en grands aplats monochromes. Réalisation Alexandra Conti et Linda Heynderickx 1 13 3
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1. Pul en coton à manches froncées Tibi, 315 €. 2. Pantalon en polyester et élasthanne Morgan, 55 €. 3. Boucles d’oreilles chaînes torsadées et pierres bleues Patrizia Pepe, 108 €. 4. Lunettes solaires en acétate Victoria Beckham, 275 €. 5. Sac en cuir verni Unisa, 139,90 €. 6. Veste en velours Acne Studios, 650 €. 7. Sac Cool Box Mini Delvaux, 2100 €. 8. Chemise rayée en coton Xandres, 159 €. 9. Mule en cuir Steve Madden, 89 €. Défilés 10. Lacoste. 11. Nina Ricci. 12. Stella McCartney. 13. Acne Studios. 14. Boss.
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THIERRY LEGAY (X 10). MISE EN PLACE EMMANUELLE MATAS. FILIPPO FIOR/IMAXTREE.COM. PAOLO LANZI/IMAXTREE.COM (X2).
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Pop art pop-up
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Mary Quant est de retour. Les marques italiennes, françaises et new-yorkaises prennent le relais et nous présentent des silhouettes architecturales combinées avec des accessoires colorés. Pour les audacieuses ! Réalisation Linda Heynderickx 10 11
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Défilé 1. Courrèges. 2. Lanvin 3. Tod’s. 4. Ports. 5. Sac Delvaux Brillant Mini Memphis en cuir de veau, 4700 €. 6. Escarpin bleu verni Prada, 650 €. 7. Petit sac en cuir verni Elisabetta Franchi, 269 €. 8. Manteau en vinyle imperméable Herno, 800 €. 9. Boucle d’oreille en or blanc avec diamants Eera, 1850 €. 10. Tunique à carreaux CKS, 79,90 €. 11. Lunettes solaires en acétate Laurence Dari, 375 €. 12. Bottine en cuir de veau verni Attilio Giusti Leombruni AGL, 295 €. 13. Short ligné en coton Pinko, 190 €. 14. Jupe en cuir coupe asymétrique RTA, 685 €.
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x Voyage Hotels
Détendez-vous sur la Riviera turque Combattez les jours sombres et osez affronter le reste de l’hiver grâce à un voyage vivifiant sous le soleil turc. Détendez-vous dans le cadre apaisant et luxueux de l’Hôtel Voyage Belek Golf & Spa, entièrement rénové. La relaxation y est une activité à temps plein. Offrez-vous du temps pour vous !
N’hésitez plus entre mer et montagne : l’hôtel Voyage Belek Golf & Spa, sur la Riviera turque, combine le meilleur des deux mondes dans un cadre idéal et photogénique. Ce paradis ensoleillé de la côte sud de la Turquie est facilement accessible depuis l’aéroport d’Antalya. Plongez dans des vacances sans soucis en optant pour la navette qui vous déposera comme un.e VIP directement à l’hôtel. Vous y recevrez un accueil festif avec une coupe de champagne et de délicieux fruits turcs. L’Hôtel Voyage Belek Golf & Spa a subi une rénovation complète l’an dernier. C’est aujourd’hui la destination rêvée pour celles et ceux qui apprécient la tranquillité de chambres élégamment meublées, de suites luxueuses et romantiques ou de chambres familiales très spacieuses pour les familles ou groupes d’amis. Pour les couples d’amoureux, l’hôtel propose également des forfaits lune de miel exclusifs. Laissez-vous bercer par l’atmosphère des vacances et baignezvous dans l’une des piscines. Travaillez votre bronzage sur la plage privée de 300 m ou étendez votre serviette sur la jetée en face de la Côte d’Azur. Le bien-être est votre passion ? Vous êtes au bon endroit. N’hésitez pas à profiter du sauna, du hammam et des bains turcs. Pendant ce temps, les enfants seront
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accueillis dans le parc aquatique ou vivront de grands moments dans le club qui leur est réservé. Les animateurs expérimentés y assurent surveillance et divertissement. Envie de pratiquer vos activités sportives préférées ? Enfilez votre tenue de yoga, participez gratuitement à une partie de tennis ou rendez-vous sur le parcours de golf. Pour profiter ensuite d’une récompense bien méritée, installez-vous confortablement dans l’un des bars pour déguster un jus de fruits frais ou un cocktail maison... Peur de rater quelque chose ? Réservez suffisamment de temps sur place ! Le travail peut attendre… Gourmand.e ? Les repas sont eux aussi source de plaisirs sans fin. Les gourmets sont servis 24 h/24 et les neuf restaurants de l’hôtel proposent les plats les plus savoureux issus des cuisines japonaise, italienne, mexicaine ou turque, de jour comme de nuit. De la carte au buffet, chaque jour, une nouvelle découverte culinaire au programme et même un buffet réservé aux enfants. Grâce à la satisfaction qu’il assure à ses clients et à ses concepts innovants, l’Hôtel Voyage Belek a déjà remporté des dizaines de récompenses. Envie de vérifier par vous-même si cette destination de vacances mérite ses cinq étoiles ? Venez ! www.Voyagehotel.com
Cet article a été réalisé en étroite collaboration avec Voyage Hotels Turkije*****. www.Voyagehotel.com
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Été vibrant
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Alberta Ferretti nous annonce un bel été. Couleurs chaudes, tissus aériens, tenues souples... On y est déjà !
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1. Sac en raphia Nali (de Bijenkorf), 46,80 €. 2. Bagues en or Nudo Pomellato, prix sur demande. 3. Mûle en cuir métallisé March 23, 119,99 €. 4. Body en stretch Loves Stories, 160 €. 5. Boucles d’oreilles en plaqué or avec perles rouges et bleu azur Patrizia Pepe, 138 €. Défilés 6. Anna Sui. 7. Antonio Marras. 8. Alberta Ferretti. 9. Zimmermann. 10. Pantalon en coton Scotch&Soda, 109 €. 11. Blouse en tulle Kocca, 80,20 €. 12. Combinaison en polyester Pinko, 465 €. 13. Pantalon palazzo en tissu transparent Guess, 129,90 €. 14. Diadème Arket, 15 €. 15. Pull court en jersey Fracomina, 75,35 €. 16. Sandale en cuir brodé à la main Fratelli Rossetti, 540 €.
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Moodboard : baby doll
Des fleurs et beaucoup de rose : accumulés, les motifs, les étoffes et les couleurs tendres jouent avec les codes de la femme-enfant avec une juste pointe de malice. Réalisation Agathe Gire 9
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1. Sac Schrimps. 2. Assiette Milly-la-Forêt Dior Maison. 3. Chemisier Horror Vacui. 4. Culotte en coton Loup Charmant. 5. Baby Gabriella Hearst. 6. 3 femmes, de Robert Altman (1977), avec Shelley Duvall et Sissy Spacek. 7. Rangement Componibili 3 tiroirs Kartell. 8. The Virgin Suicides, de Sofia Coppola (1999), avec Kirsten Dunst. 9. Pink and Rose Wallpaper design, de William Morris, 1891. 10. Patère Jelly Family Kartell. 11. Le Vernis Longue Tenue Mirage de Chanel. 12. Restaurant bar à Tokyo Aoyama de Ladurée, architecte India Mahdavi. 13. Défilé Fendi printemps-été 2020.
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WILD SIDE VIDÉO. DANIELE OBERRAUCH/IMAXTREE.COM.
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L’explosion du make-up exubérant
Aplats de matières et de couleurs, perles de visage, serre-têtes massifs : les codes du maquillage trouvent de nouveaux équilibres dans une forme d’outrance libératoire de plus en plus populaire. Décryptage. Par Joy Pinto
ARMANDO GRILLO/IMAXTREE.COM. LUCA CANNONIERI/IMAXTREE.COM. PRESSE (X5).
L’univers ultra-codifié du make-up est-il en train de changer de paradigme ? C’est ce que les tendances repérées sur les derniers défilés suggèrent. Aux traditionnels liners et bouches rouges, les créateurs semblaient dernièrement préférer les paillettes multicolores, voire fluo, ou les effets de matières. Du maquillage qui se voit. Beaucoup. Même approche capillaire où les petites têtes plaquées, en vogue depuis une décennie, cèdent le passage à des accessoires démesurés en tissu, fleurs, plumes et strass. « À force de regarder des images sur Instagram ou Pinterest, notre œil a développé une tolérance plus accrue aux textures, couleurs et matières. Le curseur du “too much” s’est déplacé », constate la make-up artist Carole Colombani, habituée des coulisses de la mode. « Les femmes se réapproprient leur corps » Oser un accessoire puissant ou un fard vibrant est plus facile que de céder à une tendance vestimentaire : il suffit d’être soi-même, sans silhouette ou pouvoir d’achat particuliers. « Sur les défilés, l’accessoire maquillage ou cheveu finalise la tenue, comme un accent, mais dans la vie, cela peut être l’inverse : cette touche finale permet de réinventer des tenues basiques, comme un maxi serre-tête vient twister une petite robe noire ou un beau chouchou chahute un look jean-baskets », s’enthousiasme Damien Boissinot, coiffeur-ambassadeur Furterer. Sans surprise, à mesure que la parole des femmes se libère, les allures s’affirment : « Peu à peu, les femmes se réapproprient leur corps, ont envie d’affirmer leur personnalité, de sortir des cases préétablies », assure Carole Colombani. Même écho chez Damien Boissinot : « La notion de ridicule n’existe plus. Les serre-têtes ne sont pas réservés aux jupes plissées, les chouchous aux adolescentes et les paillettes aux femmes-enfants. Avec ces propositions, on rêve que les femmes s’affirment sans se sentir déguisées. » Inspirants, ces nouveaux looks percutants sont d’ailleurs moins radicaux que leur exubérance le suggère. « Les lignes sont douces, les effets de matières sont dégradés, l’harmonie règne », rassure Carole Colombani. L’audace bienveillante : un concept très 2020.
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1. Ombre à Paupières Sequin Crush n° 9 Bold Blue d’Yves Saint Laurent, 33 € 2. Défilé Dries Van Noten printemps-été 2020. 3. Serre-tête Simone Rocha, 330 €, sur net-a-porter.com 4. Bandeau Mila MaryJane Claverol, 220 €, sur net-a-porter.com 5. Trio d’Enlumineurs Sublime Skin Highlighting de Pat McGrath, 57 € chez Sephora. 6. Défilé Valentino printemps-été 2020. 7. Chouchou Daphnée Maison Chou, prix sur demande sur maisonchou.com
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Le vêtement virtuel, ce lucratif objet du désir C’est le nouveau credo des maisons de luxe : concevoir, avec autant de rigueur que pour un défilé, des pièces qui seront vendues pour être portées par des avatars de jeux vidéo. Décryptage. Par Louise des Ligneris 1 2. Un avatar en total look Gucci chez Drest. 3. Louis Vuitton x League of Legends.
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S.O.S. ! Nicole Kidman a besoin d’un styliste pour un gala. Elle souhaite que vous choisissiez sa robe, ses chaussures et son sac parmi une sélection de marques telles que Fendi, Louis Vuitton, Prada. Voilà le scénario fictif de Drest, un jeu vidéo pour smartphone lancé en octobre 2019. Conçu par Lucy Yeomans, ex-rédactrice en chef de Harper’s Bazaar et Porter, Drest incarne la frénésie des marques et des consommateurs pour les vêtements virtuels. Selon le cabinet d’études Newzoo, d’ici 2021, le très florissant marché des jeux vidéo devrait dépasser 170 milliards d’euros à l’échelle mondiale. Et en 2019, 63 % des utilisateurs de jeux mobiles étaient des femmes. Cette manne économique potentielle générée par la mode numérique a naturellement capté l’attention des marques. Et sont de plus en plus nombreuses à imaginer des créations virtuelles à destination des joueurs. Derrière leur écran, ils peuvent acheter avec de l’argent
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bien réel des vêtements – aussi appelés skins – pour habiller l’avatar de leur jeu favori. Jeremy Scott chez Moschino a ainsi conçu l’année dernière un kit d’objets et des vêtements pour les Sims à 9,99 €. En grande partie grâce aux ventes additionnelles de skins, le jeu Fortnite réalisait en 2018, un chiffre d’affaires de 2,4 milliards de dollars, un record. Miser sur la viralité Si le marché des skins restait jusqu’alors plutôt confidentiel, Louis Vuitton a franchi une étape dans sa démocratisation en devenant en 2019 partenaire du championnat du monde du jeu League of Legends. L’évènement était regardé par plusieurs millions de passionnées. En plus d’un impressionnant écrin au logo LV destiné à accueillir le trophée, Nicolas Ghesquière a conçu des tenues pour avatars ainsi qu’une collection capsule inspirée du jeu. Jasmine Asia, joueuse professionnelle et
mannequin, émet pourtant des réserves sur ce rapprochement entre les deux univers : « Lors des défilés, je vois des vêtements très similaires à ceux existant dans les jeux depuis des années. Les designers s’inspirent de cette esthétique mais ils ne le créditent que rarement. Pourtant, s’ils mentionnaient notre culture comme référence, cela aiderait peut-être à améliorer notre image qui souffre encore de beaucoup de stéréotypes. » Selon elle, le lien entre mode et gaming reste encore trop unilatéral : « Les figures de notre milieu devraient être plus impliquées. Par exemple, lorsqu’elles font des collections inspirées du gaming, les marques devraient demander aux joueurs professionnels de poser pour leurs campagnes. » Peu importe la réalité ou la virtualité du vêtement, les acteurs de la mode misent en fait sur la viralité de leurs créations en s’adressant à un public ultra-connecté et en constante augmentation, pour qui l’apparence du moi virtuel est un atout précieux.
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1. Moschino x The Sims Capsule collection.
COMMUNIQUÉ
Seabourn déroule le tapis rouge vers les îles grecques et la Turquie Assister, sous le ciel étoilé, à un concert privé sur l’antique site romain d’Éphèse, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, voilà le type de privilège que Seabourn réserve à ses passagers. Cela fait de nombreuses années que la compagnie de croisières déroule le tapis rouge pour tous ceux qui apprécient le luxe sans contrainte à bord d’un navire de croisière de prestige. Seabourn fait le choix assumé d’une forme authentique du luxe : de magnifiques navires capables de rivaliser avec les plus beaux yachts, un design intérieur raffiné, énormément d’espace et de liberté, un paradis de la gastronomie et surtout, un service personnalisé à nul autre pareil. Le maître d’hôtel peut se targuer de connaître, dès le premier jour, le nom des passagers, tandis que le personnel sait précisément comment donner le meilleur de lui-même, du barman au serveur, de la réceptionniste à la femme de chambre. Et les passagers Seabourn connaissent également la musique.
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Partir en croisière, c’est bien plus que découvrir le monde à bord d’un navire. Partir en croisière avec Seabourn, c’est voyager sur un luxueux hôtel-boutique, vers les plus beaux endroits de la
planète. Mais le luxe, c’est aussi surprendre. Ce que fait la compagnie Seabourn en proposant des circuits uniques et inédits. Les navires étant de dimensions modestes, ils peuvent facilement jeter l’ancre dans des endroits exclusifs. Seabourn propose quelques nouveautés avec de splendides croisières en mer Méditerranée orientale : — Le 9 mai 2020, le Seabourn Odyssey quittera le port du Pirée pour une croisière à destination des îles grecques et de la Turquie. Mykonos, mais aussi Agios Nikolaos (Crête) ou Skiathos. Sans oublier Patmos et le monastère Saint-Jean-le-Théologien. — Les 10 et 17 octobre 2020, deux croisières prendront le départ pour relier le Pirée et Istanbul, à bord du Seabourn Ovation. Elles peuvent être combinées en une longue croisière de deux semaines. Spetses et Lemnos sont deux îles grecques typiques dignes de figurer sur la couverture d’un guide de voyage. En Turquie, le navire accostera dans des ports exclusifs comme Bozcaada, Bodrum et Çeşme, avec en point d’orgue le site antique d’Éphèse.
Pour de plus amples informations ou pour réserver, contactez notre département réservations : 00800 1872 1872 (gratuit) ou informatie@seabourn.com. Ou contactez votre agent de voyage. Plus d’informations sur www.seabourn.com.
Tendances
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Le retour du corset
Associé à l’asservissement de la femme qu’il a longtemps ficelée et remodelée selon les canons de beauté, le corset naît au XVIe siècle à la cour d’Espagne et se porte presque sans discontinuité jusqu’au début du XXe siècle. Décrié par les hygiénistes, qui alarment sur ses effets néfastes sur le corps et la santé, puis par les féministes, qui achèvent son discrédit dans les années 70, il refait surface avec Jean Paul Gaultier dans les années 80 et se pare d’obus pour devenir un signe de puissance et d’affirmation de soi arboré en 1990 par Madonna. Promu depuis par Kim Kardashian et autres Vénus callipyges – poussant Bella Hadid et FKA Twigs à s’enticher d’un modèle imaginé par Vivienne Westwood pour l’automne-hiver 1990 –, le corset réapparaît ainsi chez Dion Lee, Thom Browne, Mugler ou encore Olivier Theyskens.
À g. : Madonna, en 1987. À d. : DÖ KÖ /KITIEQ Theyskens OQIM¯ELOR Ö¯Ö 2020.
BILL MARINO/SYGMA/GETTY IMAGES. DANIELE OBERRAUCH/IMAXTREE.COM.
Sous-vêtement constricteur devenu symbole de puissance avec Jean Paul Gaultier et Madonna, il réapparaît chez Olivier Theyskens ou Mugler, porté par un grand mouvement d’affirmation de soi. Par Henri Delebarre
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L’insta décisif de Simone Rocha
Si @simonemingming est la page personnelle de la créatrice, elle y publie néanmoins des images o�ficielles afin d�in�ormer ses quelque 150 000 abonnés de l’actualité de sa marque. Ce jour-là, l’arrivée de la nouvelle collection dans sa boutique de Soho.
Amie et muse de Simone Rocha, l’actrice Chloë Sevigny incarne naturellement l’univers de sa marque et apparaît souvent sur le compte de la créatrice. On la voit ici dans un photomontage de l’artiste new-yorkaise Sidney Prawatyotin (@siduations).
Contre-plongée au premier rang du dernier défilé Comme des Garçons. Très inspirée par l’esthétique de la créatrice Rei Kawakubo, Simone Rocha se place en spectatrice et partage régulièrement ses pièces favorites de la Japonaise.
Simone Rocha a l’habitude d’immortaliser les généreux repas que son frère, le chef Max Rocha, lui concocte, qu’il assortit de bouquets champêtres et sert dans de la vaisselle délicate. Avec ces grandes tablées, la famille Rocha célèbre tout un art de vivre.
Installée à Londres avec son mari et sa fille, cette mère de 34 ans partage aussi des instantanés de son quotidien en famille. �omme ce �our o� elle �rofitait de quelques rayons de soleil tandis que sa fille dévorait une glace au chocolat.
Comme une signature, les moti�s �euris sont omniprésents dans l’univers de l’Irlandaise. Tout naturellement, son compte instagram est ainsi parsemé de bouquets. Ici, elle en glisse un dans son sac à main.
INSTAGRAM.COM/SIMONEMINGMING.
Figure de la mode britannique, la créatrice, qui célèbre cette année les dix ans de sa marque, dévoile une facette plus intime de son univers onirique sur son compte personnel @simonemingming. Par Louise des Ligneris
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Alice Pagani
L’instinct ne ment pas
«Dark» est un mot qu’elle utilise souvent, que ce soit pour qualifier son propre style, punk-chic, ou parler de son amoureux, le trapper Dark Pyrex. Mais dans la vraie vie, Alice Pagani, star de la série « Baby », est une jeune femme lumineuse, une actrice qui se fie aux émotions de la vie et qui a les idées bien claires à propos de son avenir. 0AQ !M¯NMEKKA "SRRI Ŵ 0HN¯N -AQ¯A "ETACPSA
Notre rencontre Un jeune couple devant un risotto. À l’hôtel Armani de Milan, Alice Pagani, 21 ans, et Dylan Thomas Cerulli, alias Dark Pyrex du groupe Dark Polo Gang, sont on ne peut plus éloignés de leur image publique et des rôles qui les ont menés au succès. Elle est la jeune femme dont tout le monde parle, Ludovica dans Baby, la série Netflix inspirée du scandale italien « Baby squillo » (la découverte d’un réseau de prostitution de mineures dans le quartier italien de Parioli), dans laquelle elle joue aux côtés de Benedetta Porcaroli. Lui est un des trappers irrévérencieux à la mode en ce moment, bien que son biotope soit plutôt la partie chic de Rome. Mais devant moi, j’ai deux « twentysomethings » éduqués et amoureux. Ils ont des gestes de vieux couple (nous plaisantons sur le fait qu’elle l’a tenu à distance pendant un an avant de sortir avec lui), ils se sont installés à Milan et ils n’hésitent pas à parler de leur futur à deux. Je demande à Dylan s’il a déjà écrit une chanson pour Alice, voire un poème, vu son prénom qui fait référence au célèbre auteur gallois. Sa réponse réservée laisse sous-entendre que oui, mais il n’a pas envie de révéler s’il l’enregistrera ou pas : « Ne gâchons pas la surprise. » Alice le caresse
du regard : « Vous savez, nous le surnommons le poète ! » Il nous laisse entre filles. Parler avec Alice est un plaisir. Son innocence est aussi touchante que sa détermination et la sensualité que dégagent ses yeux de chat est troublante. Le choc des générations Je lui dis que Baby m’a fait prendre conscience de la difficulté d’être parents d’enfants adolescents. Sa réponse me prend par surprise : « C’est clair que les parents n’ont pas le beau rôle dans la série, ils sont terribles. » La perspective est renversée, et Alice a raison. Ces ados sont le produit de mères insécures, de pères négligents, de couples absents. Où se situe l’incompréhension la plus grande des adultes face à sa génération ? « Nous sommes plus en avant, tellement plus informés. L’information apporte la conscience, nous sommes capables de réfléchir. Nous sommes passés de “ Maman, qu’est-ce que ceci ou cela signifie ? ” à “ Google, dis-moi ce que c’est. ” Tout n’est pas correct, mais les adultes sont effarés par les connaissances auxquelles nous avons accès. J’en ai entendu certains parler de notre génération comme si nous étions des aliens. “ Ah, ils sont tellement intelligents… j’étais bien plus bête à leur âge. ” »
Interview
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Les racines Son grand-père est la personne la plus importante de sa vie, son noyau de pureté. « Jamais je ne voudrais le décevoir, il a fait tant de sacrifices pour m’aider à réaliser mon rêve, il m’a donné ses économies sans jamais penser que je pourrais échouer. Il m’accompagne toujours dans mon parcours, même s’il habite dans les Marches. Son sourire, la façon dont il me regarde… » Quant à son style, c’est de sa maman qu’elle l’a hérité. « Elle a toujours eu bon goût et j’étais sa poupée grandeur nature : jupettes, nœuds immenses et coupe au carré, que j’ai depuis toujours et que je garde. Mais aujourd’hui, je préfère la mode punk chic. » Nous nous remémorons le fait que c’est justement pour un Future Vision Model Search de Marie Claire qu’elle a posé pour ses premières photos de mode. C’était en 2016, aujourd’hui, elle fait les couvertures. Un caractère de leader Je lui demande si, quand je l’interviewerai dans quelques années, elle me dira qu’elle désire se mettre à la réalisation ? « Oui, et je vous le dis déjà aujourd’hui. J’écris des choses à moi, un court-métrage est prêt, à vrai dire. Il n’y a plus que quelques modifications à faire, mais je pense que pour l’instant, il est plus important de me concentrer sur mon travail d’actrice. J’aimerais beaucoup devenir réalisatrice un jour, raconter des histoires. Et j’aime écrire. J’écris depuis toujours, parce qu’avec les problèmes de langage que j’ai eus – un déficit d’attention et un peu de dyslexie – j’écrivais beaucoup pour communiquer et je faisais lire mes textes à ma maman. Elle aurait tant aimé faire Philo et Lettres à l’université, mais elle n’y est pas arrivée. Elle m’a donc transmis cette passion, que j’ai cultivée, et cela a initialement été une
“ Mentir est un art. Il faut de l’expérience pour arriver à jouer de façon subtile, élégante et raffinée. ”
solution pour communiquer. Du moins à l’école, parce que mes dissertations tenaient la route. Ma prof d’italien, madame Martoni, à qui je dois énormément, a été la première à me faire jouer, pour me débloquer. Elle me disait : “ Dépose ta feuille. Tu as écrit le texte, tu le connais par cœur, alors joue-le moi. ” Et petit à petit, j’ai trouvé mes mots. Elle est une des rencontres importantes de ma vie. Les enseignants sont fondamentaux, particulièrement à l’âge-éponge, dans l’enfance. » Jouer la vie Dans White, le livre que je lis en ce moment, Bret Easton Ellis écrit que les acteurs dépendent de leur pouvoir de séduction et que c’est pour cela qu’ils sont menteurs. « Je n’arrive jamais à faire semblant. Quand je feins trop en jouant, je gâche la scène, parce que je suis habituée à être une actrice instinctive, pas technique. J’emploie mes expériences passées pour vivre le moment comme si j’étais réellement ce personnage. Mentir est un art, c’est pourquoi il faut de l’expérience pour arriver à jouer de façon subtile, élégante, raffinée. Même si on étudie douze heures par jour, il faut du temps. » Les inspiratrices « J’ai découvert Monica Vitti dans un film où elle incarnait une paysanne qui parlait au peuple, avec simplicité et énormément d’émotion, elle était magique. Elle a fait une force de sa timidité et de sa sensibilité, et quand j’ai débuté comme actrice, je me suis dit que moi aussi, je pouvais partir de mes fragilités. “ La Vitti ” était belle, et elle savait faire rire. J’ai découvert que mon point de comédie se trouve dans l’antipathie: quand je suis salope, je fais rire. » Les actrices d’aujourd’hui sont aussi engagées. Alice soutient la cause des animaux, elle s’est battue pour sauver des lévriers en Espagne. « J’ai fait du bénévolat dans des associations, je continuerai de le faire. J’aimerais qu’on protège les animaux et les enfants. J’aime ma carrière, la vie et l’histoire d’Angelina Jolie. J’aime tout chez elle, même sa “ saleté” , quand elle a eu sa période punk et folle avec les drogues. Je ne dis pas que je ferais comme elle, mais j’appréciais son image pendant ces moments d’irrévérence. Elle a rompu tous les schémas, elle a fait la différence. J’aimerais vivre comme ça, changer les règles et apporter quelque chose de nouveau, quelque chose d’authentique. » Devenir adulte Elle s’est fait connaître avec un personnage qui refuse de s’offrir (Stella, dans Loro de Paolo Sorrentino) et le grand succès est arrivé avec le rôle d’une jeune
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fille qui s’offre désespérément, dans Baby. «Certaines femmes ignorent leur pouvoir, d’autres l’utilisent trop. Il est bon de comprendre qu’il y a un équilibre, on le découvre avec le temps. Je ne savais pas que j’avais une sensualité à mettre en jeu. Même rien qu’avec les yeux… Dans mon premier bout d’essai, pour Che Dio ci aiuti, avec Elena Sofia Ricci, à un certain moment, la responsable du casting m’interrompt et me lance : “ Stop. Écoute, c’est une nonnette que tu es en train de séduire. ” J’étais embarrassée. Les femmes peuvent avoir deux pouvoirs très puissants : l’intelligence, la plus importante, et la sensualité. Mais la sensualité sans intelligence ne mène à rien. Je cultive donc les deux.» Nous parons des dangers du modèle Lolita. « Beaucoup de mes amies sont comme ça, innocentes et sexy, mais elles le sont par candeur. Paradoxalement, c’est une malice dont on n’a pas conscience qu’on l’utilise. Il faut faire attention aujourd’hui, comme il fallait le faire dans les années 50. Jadis, s’il vous arrivait quelque chose de négatif avec un homme, c’était plus difficile. Aujourd’hui, peut-être aussi grâce aux réseaux sociaux, c’est plus facile de le dire. » Un rapport détaché avec les réseaux sociaux « Je n’ai jamais eu d’amis virtuels, je n’ai pas de relations sur les réseaux sociaux, il m’arrive d’oublier mon téléphone. J’ai besoin de contacts physiques. Avant Baby, si je devais étudier un personnage, j’éliminais temporairement mon profil sur Instagram. Quand je suis concentrée, je m’isole parfois pendant des semaines. J’aime toujours lire des livres à voix haute avec mes amies – même du Shakespeare; ce n’est pas un hasard si j’ai choisi Ophelia comme nickname sur Instagram. J’adore regarder des films en Blu-ray, j’aime le vintage, j’aime les années 90 par-dessus tout. Aujourd’hui, tout va très vite. Une accélération qui fait peur. Et ce qui m’arrive me fait peur, mais me rend curieuse aussi. J’aime dépasser mes peurs, mais laissez-moi vous dire la vérité, le futur est une chose que je ne comprends pas, je ne sais pas où nous allons. » Je lui dis que faire la couverture au début d’une nouvelle décennie est symbolique. « J’aime les chiffres doubles, donc j’espère qu’il me portera bonheur. » Le féminisme aujourd’hui « Je me rends compte que les hommes n’arrivent à gérer qu’une chose à la fois, tandis que nous, on en fait facilement cinq à la fois. C’est peut-être parce que nous avons reçu le don de la force mentale et les hommes, celui de la force physique. Pour moi, le féminisme, aujourd’hui, signifie d’être libre de toute peur et de montrer notre
“ Le futur est une chose que je ne comprends pas, je ne sais pas où nous allons. ” puissance. Il n’y a peut-être plus l’esprit de revanche de 68, nous pouvons choisir tous les métiers, avancer en faisant valoir nos idées. Nous n’avons plus besoin d’utiliser le corps pour séduire, nous avons d’autres choses. J’aime bien les femmes qui portent des vêtements masculins, même sur le tapis rouge. Pour ma part, j’ai les idées bien claires à ce sujet, je viens d’une famille où les hommes cuisinent, les femmes ne savent pas cuisiner, où mon père fait la lessive quand sa compagne ne peut pas la faire. Pour moi, la normalité, c’est ça. » Je ne lui demande pas comment se déroule le partage du ménage avec Dylan, mais il redevient le sujet de notre conversation, en attendant son retour. Est-ce un introverti ? « Il est timide dans la construction des relations, plus solitaire. Il ne s’ouvre pas facilement, mais il est très courtois, éduqué, vraiment gentil. Moi, par exemple, je suis timide quand on me filme, parce que je me dis que cela restera pour toujours, et je me donne du mal. Mais sinon, je suis une grosse bavarde, je dis tout, j’aime partager, je m’en fiche de ce qu’on pense. Lui, ce n’est pas qu’il ne se livre pas, mais il lui reste certains murs à surmonter. » Vu la profession qu’elle a choisie, elle devrait pourtant apprendre à se protéger. « Parfois je me le reproche, je me dis que je devrais me calmer. Mais je ne suis pas conditionnée par le jugement des autres. Le seul que je craigne, c’est celui de ceux que j’aime, le reste, je m’en fous. S’ils écrivent des trucs négatifs de tant en temps, ça me va. Sans négatif, le positif n’existerait pas, donc cela ne me préoccupe pas. » Nous sortons ensemble de l’hôtel. Alice et Dylan se partagent les demandes des fans : un selfie, un sourire. Reconnus au premier regard. Tout semble naturel. La célébrité est devenue moins distante, on dirait.
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Un engagement essentiel Maman et fashionista, la fondatrice du label belge Essentiel Antwerp s’engage pour la cause LGBTQ. Rencontre avec une femme d’influence. Par Elspeth Jenkins — Photos Kris De Smedt Maquillage Katleen De Mulder pour M.A.C Cosmetics
Quand nous débarquons dans la cuisine d’Inge Onsea, la créatrice est en train de se préparer un croque-monsieur enveloppée d’un peignoir de bain Missoni. Elle s’agite tout en s’assurant que personne n’a soif. Cette année, elle l’assure, elle compte moins sortir. Qu’à cela ne tienne, lorsque la belle Inge arrive quelque part, elle ne passe pas inaperçue. Difficile de ne pas tomber sous son charme. Quand elle se montre à une fête, les invités n’ont d’yeux que pour elle. Quant à sa maison à la déco flamboyante, elle est complètement raccord avec sa propriétaire. —Quand on pense à Essentiel Antwerp, on imagine des couleurs vives, un mix d’imprimés et de tissus bariolés, et beaucoup de paillettes. Un condensé de votre propre personnalité? De manière générale, quand on lance une marque, on a une vision, une idée précise de l’identité qu’on veut lui donner. Dans notre cas, ça s’est passé autrement. De manière très instinctive. Mon amour pour les couleurs est le fruit de mon expérience indienne. C’est là que je suis tombée amoureuse de la couleur. Le mélange d’imprimés contrastés n’a pour moi rien de très audacieux. Ça fait tout simplement partie de mon univers. —Comment avez-vous atterri en Inde? À l’âge de 20 ans, mon amoureux de l’époque et moi avons décidé d’explorer le pays en mode baroudeurs. De passage à Goa, je suis tombée éperdument amoureuse de Karan Kapoor, un célèbre acteur de Bollywood. Je suis restée pour lui. Quatre ans plus tard, j’ai accepté de l’épouser. À l’époque, je vivais avec toute sa famille. Je
n’avais pas le droit de travailler. Au bout de cinq ans, j’ai compris que cette vie n’était pas pour moi. J’ai rompu mes fiançailles et je suis rentrée en Belgique. Cette expérience m’a permis de gagner en maturité. J’ai beaucoup appris pendant cette période. Moi qui avais grandi dans une petite ville, j’ai dû trouver ma place à Mumbai, une ville de 10 millions d’habitants. Vous imaginez le décalage. Quand je regarde mes fils maintenant, je réalise que j’étais à peine plus âgées qu’eux. Les téléphones portables n’existaient pas. Ma mère m’a encouragée à tenter l’expérience. À cette époque, les Indiens ne croisaient que très peu de femmes blondes. Les gens s’approchaient de moi dans la rue pour me toucher les cheveux. C’était fabuleux. Aujourd’hui encore, je considère l’Inde comme ma seconde maison. Dès que l’avion se pose sur le tarmac de l’aéroport, j’ai l’impression de rentrer chez moi. Avec mes collaborateurs, nous y allons au moins deux fois par an. Les artisans locaux sont spécialisés dans le travail de la broderie. Un savoir-faire unique au monde. Je travaille encore avec le même fabricant qu’à nos débuts. À l’époque, il y a vingt ans, son atelier ne comptait que quatre ou cinq artisans. Aujourd’hui, il est à la tête de deux usines et emploie 400 personnes. Nous avons grandi ensemble. Une expérience fantastique. —Avez-vous parfois l’impression qu’en tant que femme, vous avez dû batailler pour réussir ? Les gens me demandent souvent si l’industrie de la mode n’est pas trop cruelle. Je n’ai pas du tout cette impression. Quand je vais au bureau le matin, j’ai un peu la sensation de me rendre dans un parc d’attractions. Je réalise que je suis probablement un peu naïve. Quand je
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croise des gens dans la rue qui portent nos collections, je ne peux pas m’empêcher de les aborder. J’imagine qu’on doit souvent me prendre pour une folle. Ce qui est certain, c’est que je n’ai jamais pensé que je devais prouver quoi que ce soit. D’autant que la mode n’a rien d’une nécessité. On ne sauve pas des vies. Dans le studio, personne ne se prend trop au sérieux. Cette nonchalance se ressent dans nos collections. Tout est joyeux et jamais premier degré. —Arrive-t-il qu’on vous reconnaisse dans la rue? Je ne sais pas pourquoi, mais c’est à l’aéroport de Bruxelles que je suis le plus souvent abordée par des fidèles de la marque. Dans la rue, c’est plus rare. Nos clients savent qui je suis, c’est évident. Et j’avoue que ça me rend très fière. Quand mes enfants remarquent que des inconnus me reconnaissent, ils me le disent. C’est mignon. Avant, ce n’était pas comme ça. Mais depuis environ quatre ans, depuis le boom des réseaux sociaux, les gens m’associent davantage à la marque. —Depuis le lancement d’Essentiel Antwerp, avezvous l’impression d’avoir changé? Le fait d’avoir appris à déléguer a forcément rendu les choses beaucoup plus faciles. Pendant quinze ans, j’ai travaillé nuit et jour. Il m’arrivait très fréquemment de bosser jusqu’à 2 ou 3 h du matin. J’ai aussi appris à structurer davantage mon travail. Chaque collection s’apparente à une sorte de formule mathématique que je dois résoudre. La base de notre travail est créative, mais nous devons tenir compte d’une foule d’autres facteurs plus pragmatiques. Nous avançons étape par étage. Pour en arriver là, il nous a fallu vingt ans. —Que pensez-vous de la tendance « body positive » ? Je me suis toujours sentie très bien dans ma peau. Pourtant, avant, j’avais tendance à être très maigre. J’avais aussi de grands pieds. Un peu comme le personnage de Tante Sidonie dans Bob et Bobette. Plus sérieusement,
“Quand je vais au bureau, j’ai la sensation de me rendre dans un parc d’attractions.”
je n’ai jamais vraiment souffert d’aucun complexe. Ma mère m’a toujours encouragée à manger davantage et à m’accepter telle que j’étais. Être mince peut parfois être aussi difficile à vivre que le contraire. Quand j’entends mes fils de 14 et 15 ans se soucier de leur poids, ça m’angoisse. Je ne supporte pas l’idée que leur apparence les préoccupe à ce point. —Qu’est-ce qui arrive encore à vous surprendre? Je suis fascinée par la loyauté de nos clients belges. Pourtant, la concurrence est féroce. Il y a vingt ans, les boutiques multimarques n’achetaient que des labels belges. Aujourd’hui, il y a aussi les griffes danoises, suédoises, italiennes. Leurs collections sont fantastiques. Les frontières se sont ouvertes. Malgré tout ça, nos clients fidèles sont encore au rendez-vous. Si je pouvais, je ferais en sorte que mes journées fassent quarante-huit heures, plutôt que vingt-quatre. J’ai besoin que les choses aillent vite. Je suis du genre à rebondir rapidement. Quoi qu’il arrive, j’avance. —Vous êtes très proche de la communauté LGBTQ. Vous militez pour davantage d’égalité. La collection Essentiel Antwerp Pride en est la meilleure preuve. Vous considérez-vous comme une icône gay? La première fois que je suis sortie dans une discothèque, c’était un club gay. Le père de mon premier amoureux était homosexuel. C’est par son intermédiaire que j’ai atterri là-bas. J’ai l’impression de faire partie de cette communauté. Quand je rencontre de nouvelles personnes à l’étranger, elles sont presque toujours gay. Je pense que l’attirance qu’on peut ressentir pour une personne n’est pas liée à la notion de beauté. C’est plutôt une question de rayonnement. Sans compter que c’est dans cette communauté que les gens aiment le plus les paillettes. —Que pensez-vous des créateurs belges? Édouard Vermeulen est l’un de mes grands amis. L’an dernier, pour mon anniversaire, je lui ai commandé une robe couture rose fluo. Après l’essayage, mon équipe lui a encore téléphoné deux fois pour vérifier les dimensions du décolleté. Au final, l’atelier l’a fait 10 cm moins profond que ce que je voulais. Ils pensaient qu’on s’était trompés dans les mesures. J’ai donc été obligée de leur demander de l’agrandir. J’adore aussi Dries van Noten. C’est mon héros. Grâce à lui, le monde s’est converti à la magie des couleurs. Dans les années 90, la mode était beaucoup plus sombre. Il m’influence beaucoup. Aujourd’hui, le fait de porter des couleurs nous paraît normal, mais il y a vingt-cinq ans, ça ne l’était pas du tout.
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“Ma femme est une compagnie indispensableâ€? C’est un point d’exclamation. En jean de la tĂŞte aux pieds, comme on imagine qu’il ĂŠtait dĂŠjĂ Ă 18 ans, un adolescent de 75 printemps qui parle de “gonzessesâ€? et bondira sur l’appareil de notre photographe pour jouer avec. C’est Alain Souchon, un peu lunaire, un peu “foutraqueâ€?, mais sĂŠrieux lorsqu’il ĂŠvoque son enfance fracturĂŠe, les bras de sa mère ou son admiration pour sa compagne depuis cinquante ans. C’est une lĂŠgende. Rencontre. 0AQ &ABQICE 'AIGMASKÂŻ Ĺ´ 0HNÂŻNR 6IMCEMÂŻ $ERAIKKÂ
 Vous êtes bien, vous, à Marie Claire ? Il y a que des gonzesses ? Et c’est rigolo ? Ma femme lit Marie Claire. Une journaliste de chez vous m’avait interviewÊ, mais c’est vieux, ça.  Un fin lutin dÊgingandÊ aux yeux masquÊs de verres bleutÊs nous accueille au bar du Lutetia et nous demande de nous asseoir à côtÊ de lui‌  son profil de face , comme dans sa chanson. Alain Souchon a sorti un nouvel album et le succès s’est invitÊ, comme à chaque fois, avec son cortège d’Êloges. Âme fifties* est une sÊrie de dÊlicates vignettes, d’instantanÊs justes sur le monde enfui (Âme fifties, justement),  la France avec ses rêves et ses souffrances  (Ici et là ), l’alopÊcie galopante (On s’ramène les cheveux), l’amour, bien sÝr (Irène, On s’aimait‌). De son belvÊdère intime, ce scrutateur lunaire et mÊlancolique amusÊ-amusant nous fait la sÊrÊnade des (bons) mots.  Ferme les yeux, vois , chante-t-il. Et nous l’Êcoutons cet après-midi au Lutetia, tandis que passent les femmes et filent les Êclats d’une vie de songes. C’est presque lui, c’est presque nous. C’est Souchon. 0AQKNOHNME
Qu’est-ce qui vous fait encore chanter ? L’envie de continuer ce que j’ai commencÊ il y a plus de cinquante ans. S’arrêter serait un peu triste. J’aime Êcrire des chansons naturellement, trouver des phrases en marchant. J’aime bien. Pas marcher pour faire du sport, mais marcher à côtÊ du monde qui est quand même quelque chose de très sympathique. La marche, c’est une impression de libertÊ. Qu’est-ce qui vous fait dÊchanter ? Des tas de choses, Êvidemment. De voir que tout le monde est malheureux alors que nous vivons dans un pays si beau, si fort, si puissant. C’est impressionnant à voir, cette dÊprime gÊnÊralisÊe. La recherche du bonheur matÊriel, cela ne peut pas marcher. On a balayÊ tout mysticisme en disant que ce sont des conneries mais du coup, il manque quelque chose à l’être humain. Comment expliquez-vous votre longÊvitÊ ? Il y a tellement de gloires oubliÊes ou ringardisÊes. Je ne pourrais vous rÊpondre que des choses prÊtentieuses. Disons en tout cas que je suis sÊrieux, je suis même un peu ennuyeux ; je suis envahi par mon travail. Je n’aime ni boire ni danser, ni sortir ni rien. Ça durera ce que ça durera. Je sais que je passe parfois
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pour un farfelu. Je suis un peu branleur dans la vie mais quand je travaille sur une chanson, je suis un obstiné. Peut-on parler, chez vous, d’émerveillement nostalgique ? Non, ce n’est pas parce que j’ai écrit Âme fifties que je suis nostalgique de cette époque-là. C’est sûr que je regrette un peu les années 50 car j’étais alors un petit enfant que ma mère choyait dans ses bras. Mais c’est quand même mieux aujourd’hui pour plein de trucs. L’enfance, c’est la grande affaire de votre vie avec l’annonce, à 7 ans, que votre père n’était pas votre père… Oui, c’est pas évident de découvrir qu’une partie de ma famille n’était pas ma famille. On cherche toujours des raisons pourquoi on se casse la binette à écrire des chansons. J’ai eu une enfance particulière mais j’en fais pas une comédie musicale, c’est comme ça. J’étais surtout avec des gens qui m’aimaient bien et qui s’occupaient bien de moi. C’est vrai que ça m’a un peu déstructuré sur le moment. Pendant un temps, je ne savais plus qui était mon père. Lui, ou lui ? Deuxième choc émotionnel : la perte de votre père biologique à 14 ans… On était tous dans la voiture, le choc a été dément. Tout à coup, la vie explose, ça marque pour toujours. Je me demande encore si c’est pour cette raison que je n’ai pas été bon à l’école. En même temps, je n’aurais pas été chanteur. J’aurais aimé être ingénieur, architecte ou médecin, une profession un peu noble… Au moment de ma première communion, j’ai été attiré par la prêtrise. Évidemment, les copains se sont chargés de me dire que toute cette histoire de Bon Dieu, c’était comme le père Noël, ça n’existe pas. J’aime bien chercher quelque chose qui a du sens. En même temps, je n’arrive pas à croire. Comme le dit Michel Houellebecq de lui-même : « Dieu n’a pas voulu de moi. »
“Celui qui m’a élevé disait : ‘Ce pauvre petit bonhomme’, comme si j’étais une erreur du monde.”
Vous avez revu l’homme qui vous a élevé jusqu’à l’âge de 7 ans ? Oui, souvent. C’était un homme très bon. Je l’ai présenté à mes enfants. Quand ma mère lui avait avoué que je n’étais pas de lui, il lui avait dit : « Bien, moi je l’accepte, je vais l’élever, m’en occuper. » II était si gentil avec moi, il me choyait, il disait : « Ce pauvre petit bonhomme », comme si j’étais une erreur du monde. Vous êtes marié avec la même femme depuis près de cinquante ans. Comment ça peut durer aussi longtemps, un couple ? C’est vrai que c’est une question, mais on s’entend bien. Elle me fait du bien. Je suis un peu foutraque, je suis du genre à avoir envie de partir tout à coup en voyage à pied, elle me dit : « Non, tu as des choses à faire avant. » Elle aime beaucoup la peinture, j’y connaissais rien, elle m’a appris. On se complète bien. La vie à deux, la compagnie l’un de l’autre, c’est agréable. C’est un pilier ? Oui, bien sûr. Je ne sais pas bien ce qu’on s’apporte, mais certainement une compagnie indispensable. J’espère que pour elle je suis aussi une compagnie indispensable. (Il rit.) Continuez-vous à vous dire « je t’aime », comme aux premiers jours ? Ça vous regarde pas ! C’est un secret. (Il rit.) Mais j’ai jamais cru que pour s’aimer, il suffit de se le répéter à tout bout de champ. C’est même exaspérant. Avec Laurent Voulzy, ça fait plus de quarante ans que ça dure. C’est votre histoire d’amour bis ? (Il rit.) C’est de la grande amitié qui passe par le respect de l’autre. On s’est jamais engueulé. Sauf une fois. On avait écrit une chanson, Le pouvoir des fleurs. J’avais placé le mot géranium. Il l’aimait pas du tout, mais j’ai tenu bon. Quarante ans après, il me dit toujours : « Quand je pense que tu m’as fait chanter “géranium”. » Dans ses mémoires, Jane Birkin vous loue comme un ami exceptionnel. Un jour, vous lui faites la surprise d’aller l’attendre à l’aéroport, alors qu’elle rentre, seule, dévastée par les infidélités de son compagnon de l’époque. C’est elle qui est formidable, pas moi. Faut pas dans cette histoire me faire passer pour un gars serviable, Jane est si merveilleuse qu’on a tout le temps envie de l’aider.
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Jane Birkin parle de vos migraines très douloureuses. Toute ma jeunesse a été gâchée par ça. La vraie migraine à vomir toute la journée. J’ai passé des étés couché un jour sur deux. Ça m’a passé avec l’âge. Mais comment faisiez-vous quand ça vous arrivait les jours de concert ? Eh bien justement, c’est un mystère mais ça m’est jamais arrivé ces jours-là. Alors que j’en avais pour un rien… C’est mystérieux, la migraine. Vous aviez expliqué à Jane Birkin les différences de conception entre homme et femme au sujet de la fidélité. Pouvez-vous m’en dire plus ? Les hommes sont plus infidèles en règle générale mais c’est peut-être une vision stupide et macho. Il suffit de lire Moi et lui, le joli livre d’Alberto Moravia (la relation entre l’auteur et son pénis insatiable, ndlr), pour comprendre ce que je veux dire. Les hommes contrôlent moins la situation sur ce plan-là que les femmes… Cela induit-il, selon votre raisonnement, une supériorité morale des femmes ? J’ai l’impression… Les femmes ont une sagesse naturelle. Elles sont plus posées, elles ont une vision plus claire, plus nette, des situations. Les hommes s’emballent dès qu’ils voient passer une fille. Tiens, regardez, comme elle est belle celle-là (passe une femme qui le dévisage et le reconnaît, ndlr). Je suis resté un peu bêbête là-dessus, j’aime regarder passer les filles. Jeu de dupes…
chose. Surtout la maladie d’Alzheimer, j’ai connu ça avec ma mère qui m’appelait Jacques Chirac. Ça l’amusait de voir le président débarquer chez elle, elle trouvait ça normal. C’était moins drôle pour moi.
À propos de séduction, vous chantez le « terrible cafard capillaire ». Pourquoi ne pas vous faire opérer ? Oh non, passer sur le billard… j’aurais peur de ne pas me réveiller. C’est vrai que c’est terrible de perdre ses cheveux. Tous les garçons sont accablés par ce truc qui est très injuste. C’est quand même leur jeunesse qui s’en va, ça fait chier. J’aime bien les cheveux et je vis leur perte comme une punition.
Pourquoi répétez-vous souvent que vous n’êtes pas très intelligent ? C’est un peu idiot, non ? Oui, ça fait genre de dire ça alors je ne le dis plus, mais des frères diplômés, ça complexe un peu. Quand même, les études ça développe une certaine partie du cerveau, on peut pas dire le contraire. C’est pas de la fausse modestie, ça ne veut pas dire que mes chansons sont pas bien, je les aime bien mes chansons, mais je constate que devant ma femme, je suis parfois démuni. Elle me dit : « Tu le fais exprès ? » Mais non, il y a des trucs que je ne comprends pas.
Continuons dans le registre déprimant… Vous avez peur de la mort ? On s’y fait en vieillissant. On se dit, bon de toute façon, c’est comme ça. J’ai un grand-père qui aimait bien rigoler, mais un jour il s’est mis à suffoquer, il s’est allongé sur son lit, il a juste eu le temps de dire « C’est la fin des haricots », et il est mort. Je me suis toujours dit que je voulais mourir comme lui. D’un coup sec, en m’exclamant : « C’est la fin des haricots. » La maladie, c’est autre
On ne vous voit plus du tout au cinéma. Ça m’a pas plu. C’est un métier où on n’arrête pas de vous placer et de vous déplacer comme un meuble. « Dis ça… Fais ça… Bouge de là… Mets-toi sous la lumière… Non pas là… Là !… » C’est pas fait pour moi, cette façon de faire. Ce que j’aime, c’est faire le malin avec mes chansons, qu’on me dise : « Elle est jolie, ta chanson. » C’est ça qui me pousse dans la vie. Mes chansons.
Vos meilleurs moments
Culture
STÉPHANE BORREMANS.
Carine Gilson, trente ans de sensualité
Oiseaux de paradis, fleurs exotiques, jardin d’éden, Klimt, l’Art nouveau et les ballets russes sont autant de sources d’inspiration dans l’œuvre fantastique et exclusive de la créatrice belge qui sublime le corps des femmes depuis trente ans. Celle qui possède ses propres boutiques à Paris, Londres, Taipei et Bruxelles se voit consacrer une magnifique monographie - une première du genre et véritable hommage à son talent - parallèlement à une expo à voir jusqu’au 19 avril. Tout simplement sublime ! Par Aurélia Dejond Garden of Lace: Ode à la sensualité, éd. Lannoo, 192 p., 45 €. Expo Beautiful Lace & Carine Gilson, au Musée Mode & Dentelle à Bruxelles.
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Galway et Rijeka, un an de culture
Sur les traces de Matera et Plovdiv, la ville portuaire irlandaise de Galway et celle de Rijeka en Croatie seront toutes deux capitales culturelles européennes en 2020. De quoi allier beauté naturelle et culture pendant les vacances ! Par Étienne Heylen Galway. La plus grande ville de la côte ouest atlantique accidentée se trouve à la périphérie du Connemara - l’une des plus belles régions d’Irlande - et est généralement considérée comme le cœur culturel de l’île. La langue, le paysage et la migration sont les principaux thèmes de l’année culturelle, divisée selon l’ancien calendrier celtique (Imbolc, Bealtaine, Lughnasa et Samhain). La relation entre le présent et le passé, dont l’Irlande est la championne toutes catégories, est au centre de toutes les attentions. Rijeka. Cette ville portuaire autrefois très industrielle surplombe la mer adriatique et n’a pas encore été envahie par le tourisme de masse. La cité est comparable à Galway en termes de taille, d’emplacement, de population et de vie artistique. Rijeka, ville qui se caractérise entre autres par sa diversité, est également une destination culturelle incontournable. Elle se veut un lieu de rencontre pour les Européens de tous horizons. Galway et Rijeka, capitales culturelles de l’Europe. Galway : galway2020.ie et visitgalway.ie. Rijeka : visitrijeka.eu et rijeka2020.eu Galway, Long Walk.
Bruxelles
Bruxelles
Wallonie et Bruxelles
Bruxelles, Wallonie et Flandre
Collectible Art Fair La troisième édition de cette foire prisée met une fois de plus en évidence le plus pointu du design contemporain. Elle repousse les limites de la créativité et rassemble des galeries, des designers et des studios de design, établis ou émergents, dans un espace dynamique. Du 05/03 08/03, Espace Vanderborght, 50 rue de l’Écuyer à Bruxelles. collectible-design
Sheidi Soleimani Medium of Exchange À travers des photographies et des films, cette fille de réfugiés politiques iraniens émet des critiques sur les événements sociopolitiques historiques et contemporains du Moyen-Orient. Elle retravaille les images de la presse populaire et des médias sociaux en scénarios alternatifs. Jusqu’au 21/03, Galerie Harlan Levey Projects, 46 rue Jean d’Ardenne à Ixelles. hl-projects.com
La Tournée des Magritte du cinéma Ou comment les lauréats des Magritte du Cinéma 2020 s’invitent près de chez vous! La Tournée des Magritte du cinéma fera étape dans quinze villes et propose, au-delà de chaque projection, des expos photos, un verre de l’amitié et/ou des rencontres avec les équipes de tournage. Du 11 au 18 mars. Programmation: laquadratureducercle.be
Festival La Belle Hip Hop Entièrement dédié aux femmes du hip-hop, ce festival alterne concerts, débats, évènements et performances artistiques. Cette année, il met davantage l’accent sur l’engagement et la mise en avant d’artistes militantes, invitées à se produire sur la scène internationale du Botanique lors du concert d’ouverture le 8 mars. Du 8 au 13 mars. Programmation sur Facebook : @Labellehiphop
JULIA MONARD.
Agenda
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Art circassien : Festival Up !
Du cirque comme vous ne l’avez jamais vu ! Pendant dix jours, Bruxelles ouvre quelques-unes de ses plus belles scènes et des lieux insolites pour accueillir 30 spectacles et 55 représentations surprenantes. Pour sa 16e édition, le festival met en avant les nouvelles générations d’auteurs et créateurs de cirque(s) belges & internationales. Élu « Best International Event »
NORBERT GHISOLAND/COURTESY GALLERY FIFTY ONE. DOMINIQUE SCHRECKLING.
En toute simplicité
pour sa précédente édition, UP ! confirme la variété et l’originalité de son programme. L’occasion de vivre des expériences scéniques hors des sentiers battus, en salle, sous chapiteau, dans l’espace public et dans des lieux où le cirque s’invite de façon inattendue : in situ, en caravane ou en appartement, un événement incontournable à vivre avec les enfants… ou pas. Festival UP ! Du 19 au 29 mars.
La galerie FIFTY ONE fête ses 20 ans avec une exposition en duo de Seydou Keïta et Norbert Ghisoland. Bien que les deux photographes ont travaillé à des périodes différentes et n’ont pas du tout la même formation, ils partagent un certain nombre de points communs remarquables. Les portraits d’atelier représentent toujours des personnes ordinaires et reflètent parfaitement la communauté locale de l’époque. Keïta travaillait au Mali et y était extrêmement populaire, les habitants faisaient la file pour se faire faire le portrait. Ghisoland venait du Borinage, il y était également très apprécié et a amené ses personnages à se tenir le plus simplement possible devant l’objectif. Les deux photographes ont créé un moment de paix et de tranquillité dans la vie quotidienne rude de ces gens et les ont fait poser avec des accessoires coûteux pour l’époque, tels que des montres, des chapeaux et des vélos. Par Étienne Heylen et Aurelia Dejond
Seydou Keïta & Norbert Ghisoland, jusqu’au 18 avril, Gallery FIFTY ONE à Anvers. gallery51.com
Livres
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Nina Bouraoui : “Le chemin vers la fin de la culpabilité a été long” Si sa plume a
souvent raconté l’émancipation de personnages féminins, c’est une renaissance, dans la violence et le chaos, que l’écrivaine imagine dans son nouveau roman. Elle nous en livre les clés. Par Gilles Chenaille
La cinquantaine bien portée, un mari avec qui elle n’a pas su former un couple vraiment aimant et dont le départ ne l’a pas empêchée de faire bonne figure. Puis ce poste auquel elle tient tant, avec de nouvelles responsabilités flatteuses, sous la coupe d’un patron manipulateur dont elle connaît les failles. Mais ce sentiment d’être étrangère à elle-même et une blessure sexuelle ancienne finiront par mettre le feu aux poudres. Roman fort et d’une grande finesse, dont nous avons rencontré l’auteure. En quoi votre narratrice est-elle une otage ? Elle est otage de sa féminité, de la violence d’un homme durant son adolescence, de la violence amoureuse quand l’amour disparaît, elle est l’otage de sa solitude, elle est un otage économique et social. Sylvie Meyer est une femme ordinaire qui va devenir extraordinaire. Nous avons tous des fantasmes de révolte, de révolution, mais certains passent à l’acte.
En dehors des actions collectives, comment la femmeindividu peut-elle concrètement se libérer de ce carcan ? Par la parole. Sylvie Meyer, mon héroïne, est enfin libre quand elle livre sa blessure secrète et primitive, celle qui est à l’origine de son passage à l’acte, de sa mélancolie, de sa défaite amoureuse… Pour d’autres, la psychanalyse est une façon de devenir libre. Je crois au pouvoir des mots. La parole publique aussi ouvre les verrous de notre prison intérieure. C’est important d’être entendue par la société. Les femmes le prouvent aujourd’hui en révélant publiquement leurs blessures. C’est ainsi qu’elles s’en sauvent, qu’elles commencent à guérir.
« On n’est pas libre sans amour, sans désir, pas du tout », écrivez-vous. L’amour et le désir m’ont libérée de ma honte, celle de mes plus jeunes années quand je rasais les murs pour me rendre dans un endroit réservé aux femmes afin de comprendre celle que j’étais vraiment. J’étais incapable d’aimer, à l’époque. Je ne m’acceptais pas. Et je sabotais. Aujourd’hui, je me sens libre, je me sens belle, j’aime et je suis aimée. Otages de Nina Bouraoui, éd. JC Lattès, 18 €. Sélection pour le prix du roman Marie Claire.
PATRICE NORMAND.
En tant que femme, vous êtes-vous sentie vous-même otage ? Pour mille raisons. J’ai longtemps été otage du regard des hommes, notamment dans mon enfance puisque j’ai grandi en Algérie, un pays qui ne fait pas vraiment de place aux femmes, en tout cas dans les années 70. Il fallait faire attention, tout le temps, on ne marchait pas librement dans la rue. Je me suis aussi sentie otage de ma différence en tant qu’homosexuelle, le chemin vers la fin de la culpabilité a été long pour moi en raison de mes origines algériennes, du fait aussi que je sois une femme et que vis-à-vis de la société, je m’échappais de la fausse image qu’on nous impose.
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“Les enfants des autres� de Pierric Bailly I
Julie se dÊfoule sur son sac de frappe. Elle accompagne chaque coup en soufflant fort. J’avance à tâtons, avec l’intention de la surprendre – elle ne s’est toujours pas rendu compte de ma prÊsence. En me dÊcalant sur la droite, qu’est-ce que je vois, qui dÊpassent du renfoncement derrière la cuve à fioul : deux pieds, deux pieds nus. Un nouveau pas de côtÊ et je dÊcouvre Max tout entier. Il sort de sa planque. Julie s’arrête de cogner et se retourne enfin.  Oh non, Bobby‌  Elle se prend la tête dans ses gants de boxe et je remarque qu’elle n’est même pas essoufflÊe, je comprends très bien pourquoi. Elle s’accroupit et ne bouge plus, elle est comme paralysÊe. Mais c’est d’abord à Max que j’en veux. C’est sur lui que je me focalise. C’est lui que je ne lâche 7
L’histoire Ça n’arrive qu’aux autres, sauf pour Bobby : sa Julie vient de fauter avec Max, son ami de toujours. Cocu total. Alors il craque, se demande :  Qu’est-ce que je fous là , chez moi, avec mes fils et ma femme ?  et va momentanÊment se rÊfugier chez sa grandmère pour regarder avec elle Le meilleur pâtissier sur M6. Mais comme une cerise sur le gâteau, voilà qu’en revenant il ne retrouve plus ses enfants. Pour la bonne raison, lui prÊcise Julie, que ce ne sont pas les leurs, mais ceux de Max et de sa compagne Alexa. Very bad trip. Le verdict Roman familial à suspense, qui vous colle au fauteuil du salon jusqu’à la dernière page. On sourit, on ricane, on flippe et on tourne la page. C’est Êcrit avec la simplicitÊ d’un direct à l’estomac et la prÊcision d’un scalpel qui incise au bon endroit. Sa lame va s’enfoncer jusqu’à atteindre la rÊponse enfouie à cette question : hallucination ou manipulation ? Et nous confirmer ce que le show universel nous fait souvent oublier : la plus grande aventure, c’est la vie quotidienne. Éd. P.O.L., 18 ₏.
Vite et bien
PRESSE.
Tous doivent ĂŞtre sauvĂŠs ou aucun de VĂŠronique Bergen
Il fait bleu sous les tombes de Caroline Valentiny
Cette inconnue d’Anne-Sophie Stefanini
À travers les yeux des chiens qui ont ÊtÊ tÊmoins des grands moments de l’histoire, la philosophe, essayiste et romancière belge signe un ouvrage extrêmement puissant, d’une verve qui emporte jusqu’à la dernière ligne. Un vrai conte philosophique sur l’humanitÊ, l’histoire du monde et des hommes.
Dans la nuit de ! OQINQI ÂŻEQQI†AMÂŻE YaoundĂŠ, Ruben cette histoire conduit son taxi. d’un garçon C’est parfois dangereux. Avec son amie d’enfance, de 20 ans qui se rĂŠveille qui vit Ă Paris mais vient six pieds sous terre parfois le voir, ils sont et se sait mort. Mais on sur la piste de la mère prĂŞte l’oreille Ă sa mère venue le visiter dans le de Constance ĂŠvaporĂŠe un cimetière, qui s’interroge jour de mai 1991. Ce roman sur les raisons de son au charme fort glisse supposĂŠ suicide. Et Ă avec ĂŠlĂŠgance dans les marges de nos vies, la poĂŠsie de cette vie qui DER ‡NSR EÂŻ DER LÂRÂŻĂ—QER va quitter la terre.
Éd. Onlit, 18 ₏.
Éd. Albin Michel, 16,90 ₏.
Éd. Gallimard, 18 ₏.
Deux cœurs lÊgers de Sophie Simon Servir dans le resto familial, on s’en lasse. Et Ray en a marre de voir son père traitÊ comme un larbin. Alors le jeune oiseau va s’envoler, à cheval sur des solos de guitare. Mais sa couleur l’expose au racisme, encore intense dans cette AmÊrique des annÊes 70. Éd. Anne Carrière, 18 ₏.
Par Gilles Chenaille et AurĂŠlia Dejond
Rencontre
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Madame Sylvie Lausberg Elle lui a consacré vingt ans de sa vie. L’historienne et psychanalyste belge publie un roman sur Marguerite Japy-Steinheil, célèbre maîtresse du président français Félix Faure. Présidente du conseil des femmes francophones en Belgique, Sylvie Lausberg est également connue pour ses combats féministes. Rencontre.
Elle regarde évoluer son bébé de papier avec fierté et tendresse. Émue qu’il trouve sa place et des lecteurs. Après quinze ans de recherche et cinq ans d’écriture, Sylvie Lausberg a tourné la page, même si Marguerite Japy-Steinheil fait partie de sa vie à jamais. « Elle m’a donné de l’espace pour me penser en tant que femme », raconte celle qui a passé au crible l’histoire et la vie de cette figure féminine salie et incomprise, qui a toujours mené sa vie comme elle l’entendait, sans se revendiquer féministe. Sylvie Lausberg, elle, l’est depuis l’âge de 15 ans. Son adolescence, dans les années 70, était l’époque de toutes les émulations. « Maisons des femmes, manifs, on était portées, on ne se posait pas la question de l’égalité, l’objectif semblait faire consensus. Dans les milieux que je fréquentais, le
JEAN-PIERRE LATOUR.
Par Aurélia Dejond
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“ Ce sont les femmes elles-mêmes qui ont longtemps placé le plafond de verre au-dessus de leur tête. ”
machisme n’était pas revendiqué. On a laissé passer une ou deux décennies… et on a perdu du terrain. Je ne peux que me réjouir du vrai regain de militantisme actuel au niveau international. » #metoo, une onde de choc mondiale Élément majeur de cette conscientisation sans frontières, le mouvement #metoo. « Aujourd’hui, la prise de conscience politique est réelle », se réjouit celle qui voit dans le hashtag, symbole de réalités vertigineuses, bien plus qu’un épiphénomène. « Il s’agit d’abord de la libération mondiale de la parole des femmes qui, si elles osent parler, sont entendues du point de vue de la société qui a permis ces viols, alors que théoriquement, ils ne le sont pas. Ensuite, cela met en évidence la fragilité de la moitié de la population. Malgré le fait que les femmes fassent des études, travaillent, soient plus autonomes et indépendantes, elles restent extrêmement fragilisées, même si leur situation s’améliore. Cela montre à quel point il faut changer les structures de nos sociétés. Les agressions sexuelles et les viols sont un problème collectif et sociétal et non de faits individuels, trop souvent relégués à des faits divers. » Ce grand mouvement social féminin international qu’est #metoo montre à quel point la sororité semble s’installer, puissant levier pour oser délier les langues. « Quel que soit le domaine, les femmes ont souvent dû s’occuper ellesmêmes de leur empowerment. Cela commence à porter ses fruits, dans le domaine professionnel, notamment : les entreprises réalisent à quel point le travail des femmes est une valeur ajoutée », constate Sylvie Lausberg, heureuse que les jeunes générations contribuent à faire bouger les lignes. « Les réseaux sociaux ont joué un rôle majeur, voici une dizaine d’années, déjà : ils ont permis à des femmes d’échanger sur le sexisme, les violences obstétricales, les écarts salariaux… Cela a contribué à créer une nouvelle dynamique, c’est formidable ! »
Indeciveness Ce qui l’est moins, c’est cette incapacité à prendre des décisions, qui serait tellement typiquement féminine, et se transmet de génération en génération. « La mise en doute des compétences intellectuelles des femmes est un moyen séculaire de les confiner à leur cuisine ! C’est compliqué de lutter contre ça, il faut de sacrés moyens. Comme psychanalyste, je connais bien le syndrome de l’imposteur, ce décalage qui crée un malaise car on ne se sent pas à sa place… Or, pour moi, il n’est pas si négatif car il implique un vrai questionnement qui mène vers l’émancipation. Quant au plafond de verre, ce sont les femmes qui l’ont longtemps placé elles-mêmes audessus de leur tête. On le voit lors d’analyses d’entretiens d’embauches : quand on propose un salaire défini, la femme l’accepte tel quel, l’homme, au contraire, négocie pour obtenir plus. C’est un héritage inconscient qui traverse les générations. Tous les enfermements professionnels, notamment, sont fondés sur la peur intégrée par les femmes. On en sort petit à petit, du moins, je l’espère. » Ministère des droits des femmes Ce qui manque à la Belgique, c’est notamment un ministère des droits des femmes. Un grand souhait de Sylvie Lausberg. « Il est indispensable de le créer pour corriger, voire réparer les inégalités structurelles qui jalonnent la vie des femmes, de l’école jusqu’à la pension, fustige l’historienne et psychanalyste. Si on continue à sectoriser les droits des femmes, on ne prendra jamais le phénomène dans sa globalité. Beaucoup de politiques luttent aujourd’hui contre les discriminations, mais elles restent une généralité. » Comme Marguerite Japy-Steinheil, trop de femmes aujourd’hui sont encore stigmatisées, bafouées et maltraitées au nom de leur genre. Madame S de Sylvie Lausberg, éd.
Slatkine & Cie
Musique
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Agnes Obel
« Chaque personne est une histoire » Agnes Obel appartient à ce cénacle d’artistes qui prennent encore leur temps pour créer la beauté. « Myopia », son nouvel album, regorge de nuances et de vibrations inédites. Interview d’une femme sensible. Par Joëlle Lehrer
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PHOTO UNIVERSAL MUSIC.
Danoise, installée à Berlin, Agnes Obel raffole de Bruxelles aussi. Elle s’y rend régulièrement et apprécie son architecture autant que son cosmopolitisme. Son nouvel album aurait tout aussi bien pu y être enregistré... —Vous avez chois de placer «Myopia», votre nouvel album, sous le signe de la confiance et du doute. J’imagine qu’il ne s’agit pas seulement de votre confiance et de vos doutes. Au départ, il s’agissait principalement de ce que je ressentais. Mais en voyant ce qui se passe dans le monde, je me disais que l’ambiance actuelle se basait sur ce déséquilibre entre la confiance et le doute. Plutôt que de critique d’abord le monde extérieur, je me suis posé la question à titre personnel. J’aimerais que dans notre culture, il y ait plus de place pour l’idiosyncrasie, la nuance et le doute. C’est intéressant pour n’importe quelle conversation. Les choses ne sont pas blanches ou noires. —Vous doutez beaucoup et souvent ? Personnellement, je doute beaucoup. C’est une raison pour laquelle j’aime la musique. Lorsque je joue pour moi-même, aucune question ne vient me tarauder. J’ai plutôt tendance à penser que je peux me fier à mes sentiments. Si vous n’avez pas une certaine confiance en votre perspective, comment pouvez-vous être sûre du chemin à emprunter ? Cela ne signifie pas que je me fie ou pas aux autres. Je pense que chaque personne est une histoire. —Quelle était votre intention avant d’entamer cet album ? L’album précédent traitait du verre et de la perspective. Et comment la technologie modifiait nos perspectives comme nos ambitions. Je m’étais aperçu que ma façon de voir le monde avait changé. Je désirais en faire un album. Myopia signifie à la fois un rétrécissement de la vue et un manque de perspective. —Berlin est toujours, pour vous, le meilleur endroit pour créer ? Je ne sais pas. Mon compagnon et moi songeons régulièrement à déménager dans une autre ville mais nous avons là notre maison et notre studio. Ils nous arrive souvent de penser à Bruxelles. —Vous collaborez, depuis un certain temps déjà, avec Charlotte Danhier, la violoncelliste belge. Effectivement. Je l’avais repérée en assistant à un concert en Belgique et j’avais noté son grand talent. J’avais demandé à mon label de nous mettre en contact et cela a pris quelques années avant qu’on se rencontre.
Depuis, elle est présente sur chacun de mes disques. —Quand j’écoute vos morceaux, j’ai l’impression que vous composez à la manière d’une peintre. On peut dire ça. Ou que ma manière de procéder ressemble à celle d’une réalisatrice de film. Mais toujours avec des instruments organiques, ma voix, le violon, le violoncelle... Et j’ai même différentes visions de ma propre voix. —À qui dédicaceriez-vous cet album ? J’aimais beaucoup le chanteur Scott Walker, décédé l’an dernier, donc, je le lui dédicacerais. Il a ouvert mon esprit sur la musique et sa reproduction. Je pense lui devoir beaucoup. Malheureusement, je ne l’ai jamais rencontré. —Vous êtes désormais sur le prestigieux label Deutsche Grammophon. Qu’est-ce que cela représente pour vous ? J’ai une excellente relation avec le responsable artistique de ce label. C’est la première fois que je rencontre un A&R qui soit aussi un musicien. D’ordinaire, ils viennent du marketing ou de la finance. Ici, il s’agit d’un pianiste. Et il est plus grand qu’Alex, mon compagnon. —Il me semble que vous êtes toujours très amoureuse de votre compagnon. Oui, je le pense aussi. Nous sommes ensemble depuis seize ans. Nous nous investissons fort dans nos activités professionnelles respectives. Alex est réalisateur. Et ils nous arrive d’avoir des discussions mais pas de bagarres. On se comprend très bien. Le seul truc qui me dérange, c’est qu’il fume. (Rires.) —Êtes-vous sur Instagram ? Mon précédent label avait créé un compte pour moi. Mais je l’utilise peu. Je constate que les plus jeunes artistes l’utilisent énormément. Et que notre degré d’attention s’est raccourci. Je m’aperçois comme vous que la nouvelle génération se voit contrainte de sortir de plus en plus vite de nouveaux morceaux de peur d’être oubliée par le public. Cela étant, cela concerne peu la musique qui m’intéresse. Par contre, je suis terrifiée par la masse de choses qui apparaissent quotidiennement sur Internet, que ce soit de la musique, des articles de presse ou des tweets. Aucun être humain ne peut consommer tout ça. Je viens de lire un ouvrage sur l’accumulation des choses. Et la place de préférence que prennent certains objets rares que l’on garde, chérit et répare toute une vie. J’aimerais pouvoir vivre complètement de cette manière simple. Cela a un impact sur l’environnement mais également sur notre esprit. Mais je me demande comment nous passerons du maximalisme au minimalisme.
Agnes Obel, Myopia, Deutsche Grammophon/ Universal Music, sortie le 21 février. En concert le 23 mars au Cirque royal.
Musique
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L’album qui a ses (petites) manies Manic de Halsey
Le troisième opus de la popstar américaine rend hommage à l’une de ses icônes, Alanis Morrissette, reprend quelques dialogues de ses films et séries télé préférées comme l’incroyable Eternal Sunshine of The Spotless Mind de Michel Gondry et n’élude pas sa maladie, la bipolarité. Halsey, qui est autrice et compositrice, a su bien s’entourer puisque parmi ses co-auteurs, on retrouve Justin Timberlake, Finneas O’Connell et Greg Kurstin, de grands faiseurs de hits. Son univers embrasse la pop, l’électro-pop, le hip-hop et même la pop coréenne. Universal Music, en concert le 5 mars au Lotto Arena.
La chanson qui fait fort Gore de Lous and The Yakuza
Sur fond de trap - dérivé du hip-hop -, Lous and The Yakuza balance que tout est gore mais surtout qu’il faut s’attendre à sa folie. La Belgo-Congolaise, installée à Bruxelles, est d’ores et déjà annoncée comme l’une des révélations de 2020. Ses clips très esthétisants, son look de déesse peule et son histoire personnelle font frissonner. Produite par El Guincho, le producteur de Rosalia, Lous se met et nous met la pression. Sony Music, sur l’album Gore à paraître le 23 mars, en concert le 24 mars au Botanique.
Métropole Blues de Malory Comme un avant-goût de l’été, Malory propose une mixtape de onze morceaux entre indie pop et rythmes tropicaux. D’une douceur ondulante, on craque sur ses duos avec Claire Laffut (37 °2 le matin) et avec Yseult (Morceaux de toi). Et sur ce slow chaloupé où il envoie des attrape-cœurs… Pias
Lonely Boy’s Paradise de Noémie Wolfs L’ex-chanteuse de Hooverphonic livre un deuxième album ambitieux, pop et magnétique. L’influence du son de Balthazar et de Warhaus est fort nette. Il est vrai que Noémie vit et collabore avec Simon Casier, le bassiste de Balthazar. Ceci explique cela. Coup de cœur pour l’entêtant Wake Me Up. Universal Music, sortie le 20 février, en concert le 7 mars à l’AB.
Vite et moins bien
Heavy is The Head de Stormzy En à peine deux ans, ce Londonien est devenu une superstar. Stormzy reprend les codes de la grime, un dérivé du hip-hop, et y insère de la soul et des ballades. Sa voix et son allure sont exceptionnelles. Moment fort de l’album, Own It en collaboration avec Ed Sheeran et Burna Boy. Warner Music, en concert le 17 juillet au festival de Dour.
Par Joëlle Lehrer et Charline Lecarpentier
Supervision de La Roux Elly Jackson, alias La Roux, tente de renouer avec le son discofunk de son tube Bulletproof sorti il y a dix ans. Sa voix d’éternel Michael Jackson enfant devient fade sur ses tentatives de ballades et nous enflamme autant que des allumettes usées. Supercolour Records
AIDAN CULLEN. LAURA MARIE CIEPLIK. PRESSE (X4).
Vite et bien
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CinĂŠma
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Fière d’être une femme
Donner une voix aux femmes est la mission première de Marie Claire. C’est aussi l’objectif que les rÊalisateurs du film  Woman , qui sort en mars, se sont fixÊ: cÊlÊbrer les femmes du monde entier. En collaboration avec le cÊlèbre photographe Yann Arthus-Bertrand, la rÊalisatrice Anastasia Mikova, ancienne rÊdactrice en chef de Marie Claire International, a su raconter au plus près les histoires de 2000 femmes. Par Katie Breen
Marcelia (avant gauche sur l’image) est pêcheuse et plongeuse en haute mer. Elle aime aussi jouer au rugby et dit PSE RSQ KE ¯EQQAIM EKKE RE REM¯ CNM†AM¯E E¯ HESQESRE %KKE JNSE AS QSGB ATEC DAS¯QER JESMER FELLER SM RONQ¯ CNMRIDÖQÖ CNLLE ¯Q×R ONRI¯IF ONSQ KÖLAMCIOA¯INM FÖLIMIME
Pensez à une symphonie, une symphonie de voix. Dans le film Woman, chacune parle sa propre langue. À quelques exceptions près, vous n’avez aucune idÊe de ce qu’est le langage en question. Qu’elle soit banquière ou villageoise, reine de beautÊ ou chauffeure de bus, la femme joue sa propre partition. Vous regardez son visage, vous Êcoutez, vous lisez la traduction et soudain, vous vous identifiez : vous avez
eu la même expÊrience. Elle peut parler de la première fois qu’elle a eu ses règles ou rÊvÊler un incident au cours duquel elle a ÊtÊ honteuse publiquement, vous avez ressenti la même fiertÊ ou la même rage. D’oÚ qu’elles viennent, les femmes sont filmÊes de très près, avec beaucoup d’empathie. MalgrÊ des sÊquences très dures, ce film est une cÊlÊbration de la vie. On en sort ravie, fière d’être femme.
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WOMAN-HOPE PRODUCTION. DIMITRI VERSHININ. EMMANUEL CAPPELIN.
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Un message d’amour Le film, qui a reçu une ovation de 10 minutes au dernier Festival du film de Venise, sortira dans les salles de 30 pays. Il est le résultat de la collaboration pertinente entre deux grands professionnels qui ont codirigé le projet: Anastasia Mikova, une journaliste et réalisatrice de 38 ans, ancienne rédactrice en chef de Marie Claire International, plus tard directrice des documentaires, et Yann Arthus-Bertrand, le photographe et réalisateur de 73 ans, connu dans le monde entier pour ses photos La Terre vue du ciel et ses deux films : Home (2009) et Human (2015). Ce nouveau film était une entreprise majeure : 2000 femmes ont été interviewées et filmées, et l’équipe - qui comprenait cinq journalistes - a contacté des centaines d’ONG avant de se rendre dans 53 pays différents. Cette enquête ambitieuse aura ensuite une vie internationale à travers un livre, des expositions vidéo et photo qui feront le tour du monde. « C’était un message d’amour que nous voulions partager, a expliqué Anastasia dans une interview. D’abord, nous avons été frappés par le manque de confiance en soi des femmes : “ Pourquoi moi ? ”, demandaient-elles. Mais quand elles ont commencé à parler, elles avaient tellement de choses à dire ! Nous étions tous impressionnés par leur résilience, leur
1. Auparavant chauffeure de camion pour l’industrie pétrolière, Bonnie s’est réfugiée dans le Wyoming pour échapper à un mari violent. Elle souhaitait devenir fermière, elle élève maintenant des vaches et des moutons. Elle vit seule, apprécie sa liberté et, chaque jour, s’émerveille de la beauté de la nature environnante. 2. L’équipe du film a rencontré cette femme sur un petit marché au Cap-Vert. Après qu’ils lui aient acheté des fruits et lui aient brièvement parlé, ils ont été tellement impressionnés par son courage et sa confiance en eux qu’ils lui ont demandé de l’interviewer pour le projet. Elle a accepté sans hésitation. Réaliser ce film a permis de merveilleuses rencontres.
capacité à résister. » L’une des intervenantes du film attribue cette force particulière à toutes les étapes que les femmes doivent traverser, quelle que soit leur culture. Elle donne d’ailleurs un exemple typique : « Tu es une jeune fille, tu commences à avoir des seins et soudain, les gens te regardent différemment. “ Pourquoi me regardent-ils de cette façon ? ” Je savais que je n’avais pas changé à l’intérieur, pourquoi est-ce que je ne pourrais plus jouer avec les garçons à partir de maintenant ? » Pour ce film, les femmes se sont ouvertes et ont beaucoup parlé. Et cela avait commencé avant que l’histoire de Weinstein n’explose et que le mouvement #MeToo ne se propage dans le monde entier. « Lorsque nous tournions notre précédent documentaire, Human, avec Yann, nous avions interviewé des hommes et des femmes, et nous avions réalisé à l’époque que les femmes étaient prêtes à parler librement. Avec Woman, nous voulions aller plus loin que le harcèlement sexuel. Nous n’étions pas là pour accuser tel ou tel homme. » Anastasia croit que si les femmes considèrent les hommes comme l’ennemi et ne parlent qu’entre elles, rien ne changera. Avec ce film, elle veut ouvrir le débat. Elle a été très surprise par les réactions de certains hommes après la projection : « C’est tout un monde que nous découvrons ! », a spontanément réagi
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l’un d’eux. D’autres ont dit qu’ils rentreraient chez eux et parleraient à leur femme, un autre a projeté d’avoir une conversation avec sa fille. « Pourquoi n’aije jamais eu de discussion avec elle ? », s’est-il exclamé. Ouverture du débat Dans le film, les femmes semblent très libres quand elles s’expriment, certaines sont drôles, d’autres lyriques. L’une d’elles rappelle son premier orgasme, décrivant une sensation magnifique, étonnante et totalement nouvelle. Elle avait 50 ans quand c’est arrivé et elle en rit. Woman est dédié à toutes les mères. Anastasia a remarqué, à travers toutes les interviews réalisées, à quel point les mamans étaient importantes pour chacune, et pas uniquement la leur : « Ma mère ? Elle est mon modèle absolu ! Toute ma vie, elle m’a poussée : “ u peux tout faire ! Les autres ne sont pas meilleures que toi ! Fonce et réussis ! ” Presque toutes les femmes que j’ai rencontrées et qui ont accompli des choses ont eu la même histoire. Moi, contrairement à beaucoup d’entre elles, je n’ai jamais été victime de discrimination ou de violence genrée. En faisant ce film, j’ai réalisé que mon expérience était en quelque sorte une exception. Je soutenais les
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femmes, mais plutôt dans le sens : “ O.K., allons de l’avant ! Faisons ceci et cela !” . Depuis, j’ai changé d’opinion en réalisant qu’énormément de femmes sont nées avec beaucoup de handicaps et doivent faire face à ces difficultés. Il ne suffit pas de leur dire : “Allez-y ! ”. » Un nouveau projet éducatif Le message d’amour d’Anastasia et Yann comprend des portraits de nus du regretté photographe Peter Lindbergh, explorant ainsi la relation des femmes avec leur propre corps. Sont également présentes des images des danseurs du collectif Bandaloop, illustrant la force des femmes et leur capacité à s’élever. Ces photos, comme les mots et les portraits de toutes les femmes présentes dans le film, auront une influence durable à travers un nouveau projet éducatif. Tous les bénéfices du film iront à une nouvelle ONG appelée WOMANS, Women On Media And News School. Son objectif est de former des femmes aux métiers des médias, permettant ainsi aux voix et messages des femmes de se faire entendre à travers le monde. Woman, de Yann Arthus-Bertrand et Anastasia Mikova, sortie le 11 mars.
WOMAN-HOPE PRODUCTION. DIMITRI VERSHININ. JULIEN MAURANNE.
1. Sabine élève sa fille Saga elle-même et l’emmène à l’école dans un vélo cargo - bicyclette très populaire à Copenhague. La petite fille souffre d’une maladie cérébrale, mais cela n’empêche pas sa mère de l’emmener en voyage à travers le monde. 2. Cette femme âgée de Transylvanie, en Roumanie, a dû subir une partie de la dureté du régime communiste. À cette époque, le gouvernement contrôlait étroitement le corps des femmes: l’avortement et la contraception étaient interdits, elles devaient se soumettre à des contrôles gynécologiques réguliers et humiliants sur leur lieu de travail. 3. Lors d’un tournage en Chine, l’équipe du film a rencontré cette femme dans une rizière. Elle pourrait avoir subi une stérilisation forcée ou un avortement tardif, mais elle n’en a pas parlé. Dans l’ensemble, il a été très difficile pour l’équipe de recueillir des témoignages sur ces pratiques horribles, résultat de la «politique de l’enfant unique » de 1979.
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On est captivĂŠ
C’est un portrait de femme à la fois ambigu et dÊchirant. En quelques heures qui forment une journÊe, Lara Jenkins sonde l’existence d’une mère qui s’apprête à assister au concert de son fils devenu pianiste auquel elle ne parle plus depuis des annÊes. Disciple du cinÊma de Haneke (mais en plus humain, plus subtil et plus mouvant), le jeune et inconnu Jan-Ole Gerster sonde la psychÊ de cette femme mÝre, exigeante artistiquement mais aussi destructrice, et dÊroule en creux une rÊflexion aiguÍ sur l’art et la crÊation. Qui peut dÊfinir le talent, la virtuositÊ ? Pour traduire l’inflexibilitÊ de son personnage et son jugement implacable, le film adopte une grande rigueur formelle typique du cinÊma allemand : une mise en scène frappante de maturitÊ oÚ affleurent sans cesse des Êmotions contradictoires, jamais inconfortables mais incandescentes.
FRANK GRIEBE/SCHIWAGO FILM/KMBO. DIAPHANA. GAUMONT DISTRIBUTION. PATHÉ DISTRIBUTION. UPI. PRESSE.
(*) Lara Jenkins de Jan-Ole Gerster,avec #NQIMMA (AQFNSCH EÂŻ 4NL 3CHIKKIMG 3NQÂŻIE KE FĂ–TQIEQ
On se balkanise
On cherche la vĂŠritĂŠ
Comme une suite de The King of Belgians, Jessica Woodworth et Peter Brosens signent The Barefoot Emperor avec Peter Van Den Begin dans le rôle principal du roi Nicolas de Belgique‌ Prisonnier d’une Île croate peuplÊe de personnages plus dÊjantÊs les uns que les autres, le monarque et son escorte apprennent l’Êclatement de la Belgique et l’avènement d’un nouvel ordre (très à droite) en Europe. Le parallèle entre la disparition de la Yougoslavie et la situation actuelle en Belgique paraÎt maladroit. Un film surrÊaliste et politique.
Pour la première fois, le Japonais Hirokazu Kore-eda tourne en français. Avec la grande Catherine Deneuve comme figure centrale. Dans La VÊritÊ, elle incarne une icône du cinÊma qui a fait des arrangements avec sa propre vÊritÊ dans son autobiographie, niant sa fille, son ex-mari et même son fidèle assistant. On sent que Deneuve s’est amusÊe à jouer ce rôle de femme mÊchante et orgueilleuse pour qui seule compte sa carrière. Ce portrait est le plus souvent exquis mais on aurait aimÊ que les autres caractères soient davantage creusÊs.
The Barefoot Emperor de *ERRICA 7NNDUNQÂŻH EÂŻ 0EÂŻEQ "QNREMR ATEC 0EÂŻEQ 6AM $EM Begin, sortie le 4 mars.
On se tire de la lose Et si A Very Bad Trip Êtait mis à la sauce belge? C’est un peu le pari de Losers Revolution de Gregory Beghin et Thomas Ancora. D’anciens camarades d’Êcole dÊcident de sortir de la lose et de l’impopularitÊ en s’adjoignant un conseiller en rÊseaux sociaux. Influenceur de son Êtat, ledit coach les transforme en instagrammeurs. Grosse dÊconnade en perspective dans ce film de vrais copains. Losers Revolution de Gregory Beghin et 4HNLAR !MCNQA ATEC ClÊment Manuel, 4HNLAR !MCNQA 4AMIA 'AQBAR°I !KEV 6IWNQE° E¯ Kody, sortie le 11 mars.
La VÊritÊ DE (IQN°AWS Kore-eda, avec Catherine $EMESTE *SKIE¯¯E "IMNCHE et Ethan Hawke, sortie le FÖTQIEQ
On est accrochĂŠ Après un rendez-vous amoureux, Slim raccompagne Queen chez elle. Sur le chemin, un contrĂ´le policier abusif tourne mal et Slim abat un agent. DĂŠbute alors une chasse Ă l’homme pour ce couple catapultĂŠ nĂŠo Bonnie and Clyde. Illustration du racisme institutionnel amĂŠricain, toujours d’actualitĂŠ, un ÂŤ survival Âť (genre oĂš les personnages sont en situation de survie) sociĂŠtal ĂŠlectrique et brillamment interprĂŠtĂŠ auquel nous pardonnons quelques lourdeurs. Queen & Slim de Melina -AÂŻRNS°AR ATEC $AMIEK +AKSSÂA *NDIE 4SQMEQ 3LIÂŻH sortie le 11 mars.
Par JoĂŤlle Lehrer, Emily Barnett et Vincent Cocquebert
Psychologie
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Le numérique, tueur de l’amour-passion ? Si le couple, qui se réinvente dans des formes moins sacrificielles, semble résister à l’omnipotence des applis et des réseaux sociaux sur nos vies sentimentales, qu’en est-il du romantisme d’une Juliette ou d’un Roméo à l’heure du pragmatisme amoureux ? De ce fol élan du cœur qui poussait parfois les amants de l’autre côté de la raison ? C’est la question que nous nous sommes posée. 0AQ -AQGSEQI¯E "ASV Ŵ )KKSR¯QA¯INMR *EAMME $E¯AKKAM¯E
Les animaux d’Australie, la forêt d’Amazonie, les traditions d’arrière-pays, les services publics, les saisons, l’anonymat, les fumeurs, les cabines téléphoniques. Nous vivons une époque de fins. Et voici que la triste nouvelle s’immisce jusque dans nos cœurs : c’est La fin de l’amour, titre du nouvel essai de la sociologue Eva Illouz (1), résultat de dix années de réflexion de l’une des plus influentes penseuses du monde occidental. La fin de l’amour : dans un dîner, la proposition sème un rejet instantané, un niet d’autant plus net qu’il y a des couples à table. Vérité éternelle de la condition humaine, l’amour est censé rimer avec toujours, nous séparer des bêtes. Et l’on ose nous dire qu’on s’aimerait moins fort, moins bien qu’avant, à nous qui chaque jour voyons de nos yeux ses bonheurs et ses ravages ? En matière d’amour, nous sommes passés du CDI au CDD Certes on n’y croit plus tout à fait comme avant. Alors qu’en 1947, on célébrait encore 420 000 mariages l’an, le chiffre n’est plus que de 235 000 en 2017. Encore faut-il y ajouter 180 000 PACS plus quelques unions libres, et Cupidon ne se porte pas finalement si mal. Nous semblons en revanche passer du CDI
au CDD. Charlotte, 42 ans, vit en couple depuis douze ans mais ne souhaite pas se marier : « Je suis enfant de divorcés, j’ai déjà vécu trois ou quatre belles histoires d’amour dans ma vie, je suis bien obligée de relativiser, je sais que ça peut ne pas durer. Mais je ne vois pas ça comme une perte, on s’aime aujourd’hui, c’est ça qui compte. » En étudiant le comportement amoureux des jeunes filles nées entre 1980 et 2000, le sociologue Christophe Giraud a montré comment elles cultivent une vision pragmatique du couple, fondée sur l’idée de « pacte » plutôt que de sacrifice. C’est L’amour réaliste, titre de l’ouvrage (2) et ceux qui voient là un manque de romantisme n’ont pas écouté leur grand-mère regretter tout bas de n’avoir jamais connu qu’un seul homme dans sa vie. Relation légère, semi-sérieuse, cohabitation avec ou sans exclusivité, c’est l’amour à la carte, une géométrie de plus en plus variable. « Nous sommes ensemble depuis six mois, mais ça fait seulement un mois qu’on a osé s’avouer qu’on préférerait tous les deux une relation exclusive », raconte ainsi Éléonore, 24 ans. Si la libération sexuelle a porté un coup à l’amour unique, l’autre plomb dans l’aile de Cupidon est venu des sciences. La médecine moderne a ouvert le ban en étudiant les organes sexuels,
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Psychologie
et l’exploration s’est poursuivie avec la psychologie et la sociologie. Autant de discours scientifiques qui participent d’une démystification de l’amour, en le ramenant à une mécanique des fluides et à des stratégies de transmission de patrimoine, génétique ou économique. Aujourd’hui, la nouvelle parole d’évangile nous vient des neurosciences, qui ont intronisé l’ocytocine et fait du cerveau le nouvel organe de l’amour. Pourtant, comme le démontre avec humour le philosophe David Monnier dans L’amour est une science très dure (3), les scientifiques ne font souvent qu’attraper des miettes du mystère, en démontrant parfois tout et n’importe quoi : le gène de l’infidélité, les restes de comportement animal dans nos parades nuptiales. Or il n’y a pas d’amour en soi, mais des relations amoureuses, construites par des siècles de poésie, de légendes, de langage. Constitué de plusieurs notions – amitié, désir et passion –, l’amour reste volatil, conclut également le philosophe Francis Wolf, commissaire de l’exposition De l’amour (4). Par nature, il est un lien changeant : un amour qui n’évolue pas cesse d’être de l’amour. Les RS (réseaux sociaux) sont-ils en train de produire une géné-
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ration de consommateurs de PC (plan cul) désenchantés et cyniques ? Pour le philosophe Richard Mèmeteau, ils offrent au contraire une chance historique de se débarrasser de ce fameux amour fou qui relève de la névrose. « Si Juliette et Roméo revenaient aujourd’hui, on les mettrait en thérapie, s’amuse-t-il. Plein de petites choses sont venues briser le socle de sens commun qui supportait l’amour passionnel, notamment à travers les magazines qui ont promu des notions pseudo-psychiatriques, comme le pervers manipulateur ou la dépendance affective, et invalidé un certain nombre de comportements, le crime passionnel par exemple. » Dans Sex friends (5), il propose une éthique de la rencontre sur les réseaux sociaux, celle d’une camaraderie sexuelle, une relation de basse intensité qui n’exige pas l’exclusivité et récompense l’honnêteté. « Comme il n’y a pas d’enjeu monumental comme se caser ou faire des enfants, on n’est pas obligé de mentir. En se présentant avec ses défauts, on sera accepté comme on est. Contre la méfiance des années 70 envers la vérité, l’honnêteté est devenue stratégique. » La sociologue Marie Bergström s’efforce d’ailleurs de relativiser l’impact des réseaux sociaux sur la vie amoureuse. Un discours
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de nuances. Dans Les nouvelles lois de l’amour. Sexualité, couple et rencontres au temps du numérique (6), elle atteste d’une diffusion sans précédent des sites de rencontre, mais les conséquences ne sont pas forcément celles que l’on croit. Beaucoup de choses ne changent pas : la norme conjugale reste forte, on se sépare, mais on se remet en couple. Contrairement à la promesse de départ, les réseaux n’améliorent pas non plus l’endogamie et favorisent au contraire les liens dans les mêmes cercles sociaux, ethniques et religieux par tout un système de filtres. Enfin, les sites entretiennent l’inégalité entre les sexes, en disqualifiant les jeunes hommes et les femmes mûres. Selon elle, le grand changement réside dans la « privatisation des échanges ». Désormais à l’abri des regards, ils permettent notamment aux femmes d’explorer leur sexualité sans risquer la désapprobation de leur entourage. Bien conscients des reproches qui leur sont adressés, les réseaux sociaux ne manquent pas de riposter. L’appli Happn table sur l’inconnu croisé dans la rue pour remettre un peu de hasard. Meetic, face aux faux profils, a adopté pour slogan « Vous aussi, commencez une vraie histoire ». Tinder tient bon en revanche sur son créneau d’Uber de la rencontre : un modèle que tout le monde critique, sans forcément arrêter de l’utiliser. D’autres se positionnent en revanche sur le créneau communautaire, en promettant des rencontres sérieuses entre chrétiens, juifs musulmans ou RSP+. Plan cul d’un côté, mariage de l’autre : chacun sait ce qu’il vient chercher. « J’ai essayé les applis après une histoire de cinq ans, raconte ainsi Élodie, 25 ans. C’était juste pour profiter, je n’ai jamais pensé que j’allais trouver le grand amour. Ça m’a fait du bien de voir que je pouvais plaire à des mecs très différents. » Une dimension exploratoire qui n’a rien d’écervelée, dans une culture où la sexualité fait désormais partie du capital social. Les femmes sont devenues responsables du succès ou de l’échec d’une relation Cette scission du comportement amoureux, c’est précisément l’un des phénomènes qu’analyse Eva Illouz dans La fin de l’amour. Après Pourquoi l’amour fait mal en 2014, Happycratie en 2018 ou La marchandisation des émotions l’année dernière, elle y poursuit son analyse critique de l’impact du capitalisme sur les relations et les émotions humaines. Au cœur de sa démonstration, « l’anomie », soit la perte des liens sociaux, notion décrite par Émile Durckheim dans son livre fondateur Le suicide. À partir du Moyen-Âge, le choix du partenaire se fait dans le cadre d’une « technique culturelle », la cour amoureuse. Les sexes y jouent des rôles définis, les rangs sociaux sont garantis et un protocole traduit les intentions (cadeaux, visites) : tout un rituel qui produit finalement une « certitude existentielle ». Avec la libération sexuelle des années 60, la sexualité sort de la sphère privée et s’impose comme « pratique de la liberté ». Le mariage, les émotions et la sexualité deviennent des logiques séparées et les
“Si Juliette et Roméo revenaient aujourd’hui, on les mettrait en thérapie.” Richard Mèmeteau, philosophe
relations entrent dans une « incertitude généralisée ». Le choix, valeur suprême du capitalisme, évolue vers le « non-choix » : une analyse qui reflète la difficulté à s’engager, et même la souffrance à s’engager, qui marque désormais les relations amoureuses, en plaçant au-dessus de tout l’épanouissement personnel, notre sacro-sainte liberté. Puissante analyse du gigantesque « tout fout le camp » amoureux, le livre d’Eva Illouz s’intéresse en particulier à la manière dont la libération sexuelle a figé l’inégalité entre hommes et femmes dans un échange marchand. Aux unes la « réserve », aux autres la « violence ». Hypersexualisées, assignées à la sphère affective, les femmes sont devenues responsables du succès ou de l’échec des relations. La psychologie, transmise notamment par la presse de vulgarisation, est ainsi devenue un outil de maintien de l’ordre dans une société basée sur la consommation et le spectacle de la sexualité. Les spécialistes prendront soin de répondre à Eva Illouz, notamment sur le choix d’un vocabulaire négatif pour qualifier ce nouveau régime, que de plus jeunes chercheurs, comme Richard Mèmeteau ou Marie Bergstöm, s’efforcent d’aborder sans jugement de valeur, voire avec optimisme. Il ne faut pas attendre de romantisme de la part de la sociologie, cet art des généralités humaines, en tout point contraire à notre idéologie de l’amour comme élection, je-ne-sais-quoi, élan irrationnel. Encore davantage si l’on parle de passion, cet amour hors normes. Comment la passion se manifestera-t-elle sous le règne de l’incertitude ? Houellebecq et ses hétérosexuels désenchantés offrent un début de réponse, dans la solitude – cette passion du manque. La littérature inventera-t-elle encore des couples d’amoureux fous ? Et y croirons-nous vraiment ? 1. La fin de l’amour, enquête sur un désarroi contemporain, éd. du Seuil, en librairie le 6 février. 2. Éd. Amand Colin. 3. Éd. Apogée, en librairie le 20 février. 4. Au Palais de la découverte jusqu’au 30 août. 5. Éd. Zone. 6. Éd. La découverte.
Enquête
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Emma Becker, le phénomène littéraire qui divise les féministes En racontant deux années “heureuses” passées dans un bordel de Berlin dans “La Maison”, la romancière française cristallise toutes les passions qui animent le débat sur la prostitution et sur la vérité en littérature. Sa voix ne peut-elle être que celle d’une écrivaine ? Notre enquête.
Emma Becker
« Je n’ai aucune envie de m’abaisser à donner des preuves de ce que j’ai fait. Ne serait-ce que par respect pour mes anciennes collègues, qui n’ont peut-être pas envie qu’on attire l’attention sur elles et qu’on sache qu’elles ont été putes. Si j’avais raconté une prostitution malheureuse, estce qu’on m’aurait demandé des preuves ? » Emma Becker n’est pas contente. Vendu à plus de trente mille exemplaires, son roman La Maison (1), où elle raconte deux années de travail dans un bordel de Berlin, a été retenu sur la liste des prix Renaudot et Flore, pour finalement remporter celui des étudiants France Culture-Télérama. Mais en même temps que les lauriers de la gloire, une rumeur se répandait. Sur Twitter, on livrait le verdict de certaines prostituées : « Une petite bourgeoise en quête de sensations fortes. » « Emma Becker a inventé son bordel », lit-on même sur le site du
AUDOIN DESFORGES/PASCO.
Par Marguerite Baux
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collectif féministe 50/50, qui l’accuse de faire l’apologie de la prostitution. « J’en ai un peu assez de ce malentendu, sur le fond et la forme. On me dit que je poétise la prostitution, mais la poésie, c’est bien ce qu’on attend d’un écrivain, sinon il n’y aurait que des journalistes. Je crois surtout qu’à partir du moment où l’on parle de prostitution sans dramatiser, en parlant de ces femmes comme de travailleuses, on est accusé de poétiser. J’ai été tentée de donner des preuves, mais ça servirait à quoi ? Ça n’empêchera pas les abolitionnistes de dire que cet endroit n’est pas représentatif de la réalité de la prostitution. » C’est en effet le cœur des attaques. Depuis la légalisation de la prostitution en Allemagne, en 2002, le secteur a explosé pour atteindre un chiffre d’affaires de 15 milliards d’euros, avec environ 350 000 prostituées travaillant dans 3 500 maisons closes, dont 500 à Berlin. Plutôt que des havres de sécurité, ces bordels évoquent la poésie glauque du supermarché, avec des forfaits « all included ». Officiellement protégées par leur statut légal, les femmes y sont souvent exploitées par des réseaux et soumises à une logique d’abattage. Emma Becker ne nie rien de tout ça. Son livre raconte d’ailleurs ses débuts dans un autre bordel, Le Manège, où elle ne tient pas longtemps. « Le point de clivage du féminisme » Mais où est donc La Maison, son bordel modèle, qui démontrerait la possibilité d’une prostitution peutêtre pas heureuse, mais libre ? À la mairie de Wilmersdorf, quartier de Berlin où elle est située dans le livre, on se fait envoyer sur les roses. Il y a des tas de bordels qui ouvrent et ferment, on n’a pas que ça à faire, répond en substance l’employée municipale. Mais de guerre lasse, Emma Becker a fini par livrer un nom, que nous nous sommes engagés à ne pas publier. Il nous a permis de vérifier que La Maison a bien existé, à l’adresse et aux dates indiquées. La deuxième surprise a été de découvrir un précédent livre, écrit par une Allemande qui a exercé dans le même établissement à une autre époque et en garde aussi un souvenir favorable. Expérience choisie dans les deux cas, et instructive sur la sexualité et les rapports de domination qui s’y jouent : qui domine qui, dans le désir, dans l’échange marchand, dans la pénétration ? Mais le plus frappant, c’est de les voir se rejoindre pour raconter une expérience proche : comment, au fil de cet exercice, leur corps s’est mis en retrait. Plus de désir, plus de plaisir : rien que de la mécanique. Si son livre agite tant les milieux féministes, c’est qu’Emma Becker s’inscrit dans une lutte stratégique.
“À partir du moment où l’on parle de prostitution sans dramatiser, on est accusé de poétiser.” La prostitution, résume le sociologue Lilian Mathieu dans un article limpide (2), c’est le « point de clivage du féminisme depuis les années 1990 ». Trois législations coexistent aujourd’hui en Europe. L’Italie, l’Espagne, le Portugal, le Royaume-Uni et la Pologne tolèrent la prostitution, mais sans cadre légal. En Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas, elle est réglementée et donne droit à une protection sociale – mais avec les excès d’un libre marché. Et en Scandinavie, elle est illégale – un modèle prohibitionniste, adopté par la France avec la loi de pénalisation des clients de 2016. Lilian Mathieu l’explique : le but des prohibitionnistes est de « faire disparaître la prostitution, sans pour autant pénaliser les prostituées, qu’ils jugent être toutes des victimes. Mais ils interdisent qu’on les fréquente : et pour cela, la police les surveille. C’est un paradoxe. » Une exploration du désir d’être désirée L’accueil du livre en dit peut-être moins long sur la prostitution que sur l’état du débat public : une discussion où personne n’écoute les arguments des autres. Car quiconque a lu son livre ne saurait soutenir qu’Emma Becker dresse un tableau enchanteur de la prostitution. Et s’il fallait relire La Maison ? Et voir qu’on n’y trouve pas un livre sur la prostitution, mais sur le fantasme de la prostitution. « Je me sentais puissante, je me sentais comme une déesse », a-t-elle dit. Dans ses deux précédents romans, Mr. et Alice, elle montrait déjà son habileté à jouer avec les fantasmes des hommes. En vivant et en écrivant La Maison, elle aura exploré de manière radicale son désir d’être désirée. Si vérité il y a, elle se lit entre les lignes, et pas entre les murs d’un bordel qui a fermé en 2017. 1. Éd. Flammarion. 2. Le débat sur la prostitution en France, en libre accès sur cairn.info
Mode
La Terre ĂŠclairĂŠe de 15 600 ampoules leds, selon Hussein Chalayan.
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Mode techno La mode et la technologie sont de plus en plus étroitement liées. Des robes leds à la couture codée, la technologie offre aux créateurs de nouveaux outils leur permettant de consacrer plus de temps à ce qui compte vraiment : la créativité.
GETTYIMAGES.
Par Elspeth Jenkins
La fascination du monde de la mode pour la technologie ne date pas d’hier. C’est Hussein Chalayan qui, le premier, a fait défiler la top belge Élise Crombez dans une robe led devenue célèbre. C’était en 2007. Élise illuminée comme un phare, synonyme d’espoir dans une industrie où personne ne se souciait des enjeux climatiques, ni de tout ce qui allait suivre : l’une des plus grandes récessions que nous ayons jamais connues et une série de révoltes et de guerres au Moyen-Orient qui allaient entraîner un flux de réfugiés sans précédent. Conscient de tous ces drames, Chalayan avait démarré son défilé par un tourbillon qui semblait jaillir du milieu du catwalk. L’image pixélisée qu’on pouvait deviner sur sa robe éclairée par 15 600 lampes leds était celle de la Terre, vue de l’espace sur Google Earth. Son message était pacifique et le storytelling officiel - la représentation de l’été qui venait d’arriver dans le pays – avait du mal à cacher le vrai message de la collection : une anticipation un peu sinistre du futur de la mode et du monde en général. Au travers de cette robe, Chalayan, le visionnaire, souhaitait clairement
alerter l’opinion publique sur les enjeux environnementaux auxquels il était urgent de faire face. Comme s’il voulait insister sur l’importance, en tant que créateur de mode, de faire passer un message sociétal fort. Dix ans avant que le climat ne devienne le sujet à la mode et que la question soit la préoccupation numéro un des politiciens à l’échelle mondiale, Hussein Chalayan avait ouvert le débat avec une robe sertie de cristaux Swarovski et d’un éclairage led. Le designer a également été le premier à utiliser la découpe laser sur du cuir ou du tissu. Ses ceintures perforées sont jusqu’à présent les objets Chalayan les plus recherchés par les collectionneurs. Storytelling 2.0 En 2020, les designers racontent toujours leur propre histoire. La technologie les aide juste à frapper encore plus fort. La preuve avec l’Autrichienne Flora Miranda, une styliste diplômée de l’Académie d’Anvers, qui donne vie à ses créations grâce au codage et à une imprimante 3D. Flora Miranda a présenté ses créations pendant la semaine de la
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couture à Paris en janvier dernier. Ses pièces n’ont pas manqué de taper dans l’œil de clients couture, des musées et de la chanteuse Björk. Flora Miranda : « Il est important pour moi de raconter une histoire. C’est l’essence même de notre métier. La technologie permet juste de les raconter autrement. Les choses évoluent. Quand on y pense, nous ne travaillons avec Photoshop que depuis vingt ans. Ce que je fais, c’est développer un “cerveau mode” qui permettrait à l’ordinateur de devenir créateur. L’intelligence artificielle est vraiment partout aujourd’hui. Lorsque nous utilisons la correction automatique sur notre smartphone, c’est aussi de l’intelligence artificielle. Les deux ne sont pas tout à fait comparables, évidemment, mais ce que je veux développer, c’est une base de données la plus complète possible. L’ordinateur doit connaître et reconnaître chaque vêtement et tous ses composants. Sur base des codes que j’intègre, je peux ainsi créer de nouveaux designs. Cette approche n’est pas envisageable si l’ordinateur conçoit tout lui-même. Il faut toujours qu’il y ait une personne derrière. Mon rôle est de superviser tout ce processus. Je peux mélanger une base de données regroupant des arbres et des robes des années 1600 et voir ce qui en sort. Tout cela peut être automatisé de manière à pouvoir visualiser une collection sans devoir la concevoir à l’avance. La créativité est toujours perçue comme quelque chose de mystérieux, mais lorsque vous vous essayez aux nouvelles techniques de codage, vous gagnez beaucoup de temps. L’ordinateur se base sur un patron détaillé que j’aurais passé des semaines à réaliser si je l’avais conçu moimême. Ce temps, je peux le consacrer au processus créatif. Quant au patron, c’est moi et moi seule qui l’ai élaboré. Je pense qu’il est important que les étudiants en mode apprennent non seulement à dessiner et à coudre, mais aussi à coder. » Et d’un point de vue tout à fait pratique, comment ça marche? « Il y a différentes façons d’aborder le lien entre design et technologie. Par exemple, je crée un dessin avec Illustrator, puis je fais découper un moule avec une machine laser, que nous remplissons ensuite de silicone. Pour moi, la découpe laser est une évidence. C’est une technologie que nous maîtrisons déjà parfaitement. Pour une autre de mes créations, j’ai démarré avec un scan 3D réalisé sur base d’un kimono du XVIe siècle. Le motif provient de ce scan que nous avons extrait sous forme de motif plat puis recréé. Toutes ces créations sont comme les pièces d’un puzzle. Mon job consiste à explorer les pistes de création qui naissent des nouveaux outils que nous avons à notre disposition. »
Le monde selon Iris Van Herpen Une autre pionnière dans ce registre, l’une des seules à pouvoir rivaliser avec le génie de Chalayan, c’est la créatrice néerlandaise Iris Van Herpen. Fascinée par la beauté de la nature sous toutes ses formes, elle utilise les technologies d’impression 3D pour donner vie à ce monde magique et fascinant. Iris Van Herpen ne s’intéresse pas qu’à la mode. Elle a déjà collaboré avec des architectes tels que Philip Beesley et les artistes Anthony Howe et Jolan van der Wiel. Flora Miranda a également travaillé pour Van Herpen. « Après mon master, j’ai fait mes armes dans son studio. C’était mon tout premier job. Je pense qu’elle a une idée très précise de la manière dont la technologie peut être non seulement pratique mais aussi esthétique et comment elle peut devenir une incroyable source d’inspiration pour les créateurs. » Un seul vêtement ? L’utilisation de la technologie dans la mode peut prendre une tournure beaucoup plus extrême. La preuve avec Jasna Rokegem, cofondatrice de JASNAROK, un laboratoire de design belge qui entend faire le lien entre prêt-à-porter et innovations technologiques. L’idé : imaginer une nouvelle approche de notre garde-robe quotidienne. Ce laboratoire a pour objectif d’anticiper l’avenir de la mode. Un avenir qui, si on ne change rien au système actuel, n’a rien de brillant. Jasna Rokegem plaide donc pour une garde-robe qui se composerait d’un seul vêtement… dont on peut modifier la couleur et la texture. Dans cette approche de la mode, tout le monde est designer. Cette vision signifie-t-elle la mort de toute une industrie ou a-t-elle pour objectif de rendre le secteur plus éthique et écologique en limitant les souffrances humaines, la pollution et les déchets, tant dans les pays en développement qu’ici en Europe ? Jasna Rokegem : « Nous vivons à une époque où la mode, tout comme l’industrie du pétrole et du gaz, est l’un des secteurs les plus polluants. C’est une catastrophe mondiale. Comme le vêtement reste un besoin élémentaire - tout le monde a besoin de vêtements -, il est important de réfléchir ensemble à des solutions. Si nous voulons transformer la chaîne de production actuelle et réduire la pollution, nous devons réviser et ajuster chaque partie de cette chaîne. Nous y travaillons étape par étape. Tout ce que nous développons fait partie de notre vision de la durabilité. Notre objectif ultime étant de limiter notre garde-robe entière à un seul vêtement. A priori, cette approche peut faire peur. Beaucoup de gens
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IRIS VAN HERPEN COUTURE. PRESSE.
1. Iris Van Herpen: la reine du mouvement 3D.2. Pour sa collection printemps-été 2020, Iris Van Herpen s’est inspirée des organismes marins et de leur mouvement. 3. La découpe laser, marque de fabrique d’Iris Van Herpen. 4. La haute couture créée par ordinateur. Mais Flora Miranda reste aux commandes.
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pensent sans doute : “ Oh mon dieu, un seul vêtement ? ” À cela nous répondons qu’aujourd’hui, un smartphone permet de faire une foule de choses. » Une armoire composée d’un vêtement, comment ça marche ? Jasna Rokegem : « Nous travaillons avec de nouveaux matériaux, mais aussi avec de nouvelles technologies qui permettent une autre manière de créer. La mode a toujours été un moyen d’exprimer notre individualité. Alors, imaginez que vous puissiez exprimer vos émotions ou votre personnalité en temps réel, en utilisant une technologie intégrée à vos vêtements... Pensez à un costume d’astronaute, mais qui s’adapterait à votre personnalité : votre vêtement protège votre corps contre les rayons U.V. et les facteurs externes. Il est antibactérien et, à l’avenir, il purifiera même l’air. Je pense que nous nous appuierons principalement sur des technologies existantes telles que la réalité augmentée, les scans corporels et les hologrammes. Les boutiques seront en outre équipées de scanners corporels qui, grâce à des mesures à 360 °, permettront de définir votre taille avec exactitude. Les consommateurs veulent également avoir une perception tactile des tissus. Il existe déjà aujourd’hui des moyens tels que les ultrahaptiques (un moyen de ressentir le toucher des formes holographiques sans les voir réellement), vous permettant de ressentir les matières et les textures telles qu’elles sont réellement. Quand j’imagine la fashion week du futur, je pense surtout aux hologrammes qui nous permettront de présenter, en un clic, partout dans le monde et de manière simultanée, les derniers développements du secteur. »
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Moi lectrice
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« Je n’ai aucun ami » Socialement et professionnellement épanouie, Lauranne, 36 ans, ne s’explique pas pourquoi elle n’arrive pas à tisser de vraies relations d’amitié. À moins que les raisons ne se cachent dans son enfance… 0QNONR QECSEIKKIR OAQ 6ÖQNMIPSE (NSGSE¯ Ŵ Illustration Clara Rubin
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on smartphone affiche 292 contacts. Pourtant, je n’ai pas d’amis. Enfin, si, deux amis de lycée, une femme et un homme. Nous étions inséparables. Mais peut-on encore parler d’amitié ? On se voit tous les deux ou trois ans et on s’appelle deux fois l’an. Aujourd’hui, je n’ai que des connaissances professionnelles et sociales, des copains plus ou moins proches et ma famille. Pourtant, mon quotidien est riche en occasions de nouer des relations susceptibles d’évoluer en amitié. Au travail, je suis entourée de dizaines de têtes nouvelles chaque semaine et je ne suis jamais seule. Je n’ai aucune difficulté relationnelle ni de communication et j’engage facilement la conversation. Dans ma vie privée, je sors, mais c’est une succession d’apéritifs, de dîners, de cocktails et de fêtes sans lendemain. En fait, mon entourage ressemble aux amitiés Facebook, sans intimité réelle ni implication véritable, sans attachement ni consistance. Qu’est-ce qui cloche chez moi ? Suis-je trop exigeante dans ma relation aux autres ou est-ce ma conception de l’amitié qui se situe à un seuil inapproprié ? Pour moi, un ami, c’est quelqu’un en qui on a confiance et sur qui on peut compter, et réciproquement ; quelqu’un qui se réjouit sincèrement de notre bonheur et le partage sans le jalouser, quelqu’un auprès de qui on va trouver du soutien, qui ne porte pas de jugement hâtif mais qui fait néanmoins preuve de franchise dans ses opinions. Quelqu’un qu’on aime pour qui il est, sans discriminer ses défauts de ses qualités. En fait, je vois l’amitié comme un sentiment presque aussi puissant que l’amour, sans le sexe, et plus libre que la fraternité, car on se choisit, c’est ce qui rend le lien amical précieux. Mes frères m’aiment et ils sont là pour moi, mais ça leur est tombé dessus. De telles amitiés existent, et pas seulement dans les films, alors pourquoi les autres y arrivent et pas moi ? « Des amis prêts à cacher un cadavre » Il m’a fallu longtemps avant de m’apercevoir que je n’avais pas d’amis, je m’épanouissais avec mes relations de surface. Je les trouvais même confortables, c’était un gage de liberté, on ne se promettait rien et on ne se devait rien, on profitait de notre temps libre ensemble sans se prendre la tête. Cette légèreté m’allait d’autant mieux que j’avais, par ailleurs, des liens profonds et une relation fusionnelle avec mon compagnon. La première fois qu’une amie m’a manqué, c’est lors de ma grossesse. J’aurais aimé être proche d’une femme autre que ma mère et mes belles-
sœurs. C’est seulement quand mon couple a explosé, il y a deux ans, et que mon compagnon m’a reproché de l’étouffer, m’assénant « Tu attends de moi que je tienne tous les rôles, c’est trop, je ne peux plus », que j’ai enfin réagi et consulté un psychiatre. Non seulement je me suis vraiment sentie seule sans amis et je voulais comprendre pourquoi mais, surtout, je redoutais de tomber dans le piège du mini-couple avec ma fille, au risque de reproduire le même schéma qu’avec son père et de lui faire occuper malgré moi la place des amis que je n’ai pas. Mon psychiatre m’a immédiatement dit : « Pour aller bien, nous avons besoin de tous les niveaux de sociabilité, tous complémentaires : les relations, les copains, les amis. Avoir un ami n’est pas “mieux” qu’une relation, il s’agit d’un lien différent. Tous comptent pour notre équilibre émotionnel. » Puis il a ajouté : « Les amis tels que vous les concevez, ceux qui nous aident à “cacher un cadavre”, personne n’en a des dizaines, on n’en compte que quelques-uns à l’échelle d’une vie. » D’accord, mais pourquoi je n’en ai aucun ? « Choyée comme une poupée dans un écrin » Au fil des séances, j’ai pris conscience que ce que je désire le plus percute ce que je redoute le plus : voir vaciller mon indépendance, ma carapace protectrice. Je ne laisse donc pas les gens entrer vraiment dans ma vie. Mon attitude renvoie l’image de quelqu’un sur ses gardes, qui met des barrières dans le contact. D’où ça vient ? J’y travaille actuellement en thérapie, mais il se trouve que je suis la petite dernière de la famille, mes frères ont douze et neuf ans de plus que moi, et mes parents m’ont surprotégée. Mes frères aussi d’ailleurs. J’ai grandi choyée comme une poupée dans un écrin et, toute mon enfance, j’ai entendu : « Pourvu qu’il ne lui arrive rien. » Ai-je tellement bien intégré ces peurs que je suis dans l’évitement permanent dès lors que s’instaure un lien avec autrui ? Par chance, l’amour fait exception. Pour l’heure, j’essaie de me créer un nouveau réseau – je vais danser le be-bop et j’enregistre des livres audio pour non-voyants dans une association – et je sens déjà que je m’ouvre aux autres plus simplement, avec moins de défiance. Je suis convaincue qu’en amitié comme en amour, il faut être disponible dans sa tête et son cœur pour rencontrer quelqu’un : je me sens comme une chrysalide qui se libère de carcans pour déployer ses ailes, pas encore tout à fait papillon, car mon instinct de protection rôde, mais de plus en plus prête à ouvrir mon monde intime à des amis. L’envie est là, et je pressens déjà le plaisir que ce sera.
Empowerment
MODE
BELGIQUE REGARD SUR LE MONDE
Impertinence
Développement durable
HUMOUR
marieclaire.be Think smart, look amazing
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IMAXTREE. @SISLEYPARISOFFICIAL. @JOCHENLEËN. @GIAMBATTISTAVALLIPARIS. @SEZANE. @RECTOVERSOSPORTS.
Style
Mode
Spécial mode
Cette saison est placée sous le signe de la féminité, avec beaucoup de blanc et de noir, des robes maxi élégantes et des pantalons stylés. Mais aussi, pour les plus exubérantes, des imprimés audacieux et des superpositions.
Photo Klaartje Lambrechts Salopette en coton blanc nouée à la taille, Ottod’Ame. Haut en macramé, Christian Wijnants. Blazer couleur crème en lin et soie, Max Mara. Bracelet avec perles, Ginette NY.
Longue robe chemise en popeline de coton, Plan C. Casquette Ă pois, Plan C. Chapeau en paille, & Other Stories. Pantalon en lin, By Malene Birger.
Photos Klaartje Lambrechts Production & Stylisme Christine Van Laer
Des matières nobles, des lignes épurées et du blanc dans toutes ses nuances. Éblouissant !
POSE
Tunique en gabardine de coton blanche avec soutiengorge incrusté et pantalon assorti, Gauchere. Bas tricotés en coton et sandales en toile jacquard avec boucle argentée, Acne Studios. À gauche. Polo oversized en piqué de coton et jupe plissée soleil vert pâle, Lacoste. Bas tricotés en coton, Acne Studios. Mules en raphia, MaxMara.
Longue robe chemise plissée soleil en coton, Valentino. Veste oversized en coton et lin, Calcaterra. À gauche. Costume pour homme oversized en laine gris-vert, Arket. Polo en jersey côtelé vert Samsøe & Samsøe. Bas tricotés et sandales en toile jacquard avec boucle argentée, Acne Studios.
Robe dos nu en mousseline de soie effilochée, Acne Studios. Boucle d’oreille avec chaînes et plumes, Acne Studios.
Coiffure & maquillage Katerina Brans pour Bobbi Brown et Balmain Hair Couture. Assistante styliste Delphine Dumoulin. Assistantes photo Jelle Jansegers & Birgitt Surma Model Sokhna chez IMM. Sculptures @ floriantomballe. Merci à floriantomballe.com
Chemise de peintre en popeline mercerisée, Jill Sander sur Mytheresa. Pantalon en lin, By Malene Birger. Sac pendentif en cuir tressé sur My Theresa. À gauche. Soutien-gorge en macramé et jupe en crêpe de soie noir, Bevza. Cape en couverture de laine Rodebjer.
Débardeur en coton Forte_Forte, robe en soie Proenza Schouler. Boucle d’oreille en céramique Nanushka, sac en soie et corde Véronique Leroy.
À fleur d’eau Accumuler les imprimés, chahuter les formes, c’est l’audace de cette mode vibrante qui alterne les superpositions pour composer des tenues évoquant les tableaux de Matisse. 0HN¯NR 4NB #NSKRNM Ŵ 2ÖAKIRA¯INM !MMA 1SÖQNSIK
Robe asymétrique en nylon Studio Asaï, sur une robe en coton Vivienne Westwood, robe en dentelle et perles Koché. À l’oreille gauche, boucle d’oreille en laiton Acne Studios, collier Regina Dabdab, autour du poignet, collier en corde et perles Forte_Forte, sac en soie et corde Véronique Leroy. Sur toutes les photos À l’oreille droite, boucle d’oreille en céramique Nanushka.
Veste et pantalon en soie mélangée Acne Studios, col roulé tie and dye en nylon Studio Asaï, jupe en coton Salvatore Ferragamo.
Veste et pantalon en coton Jacquemus, chemise en soie Gerard Darel, robe en soie Beautiful People. Boucle d’oreille en laiton Patou, collier en bois et minÊraux Regina Dabdab. Sur toutes les photos Dans les cheveux, foulards en soie Acne Studios.
Blouse en coton et soie Jil Sander, chemise en soie portée en jupe Atlein. Boucle d’oreille en laiton Patou, sac en soie et corde Véronique Leroy, sandales en altercuir Nanushka.
Manteau en soie Dries Van Noten, robe en soie Erdem, chemise en soie Joseph, autour de la taille top tie and dye en nylon Studio AsaĂŻ. Sac en soie et corde VĂŠronique Leroy.
Chemise en coton Salvatore Ferragamo, T-shirt en nylon Studio Asaï, pantalon en soie Uma Wang. Boucle d’oreille en laiton à l’oreille gauche Patou.
Robe en coton et cristaux Miu Miu, chemise en lin NotShy, pantalon en coton Masscob. À l’oreille droite, boucle d’oreille en métal et céramique Timeless Pearly, sac en corde et soie Véronique Leroy, sandales en altercuir Nanushka.
Robe tie and dye en nylon Studio Asaï, débardeur en coton Missoni, robe en soie et boucle d’oreille en laiton à l’oreille gauche Acne Studios. À l’oreille droite, boucles d’oreilles en céramique Nanushka, et en laiton et céramique Timeless Pearly. Assistante stylisme Agathe Gire. Mannequin Kati Nescher/Viva Paris. Casting Rama. Coiffure Yoann Fernandez/Open Talent Paris avec les soins Oribe. Maquillage Saloi Jeddi/Open Talent Paris avec les produits MAC Cosmetics. Nos remerciements à Aditi Productions et Coconut Lagoon, CGH Earth Experience Hotels.
Parce que les grandes maisons excellent à syncrétiser les mouvements qui animent la mode en profondeur, nous avons sélectionné les silhouettes les plus inspirantes proposées par huit d’entre elles.
Total
Photos VanMossevelde+N Réalisation Anne-Sophie Thomas
GUCCI
Robe en mousseline et tulle de soie, collier papillon en strass et métal, collant en résille et ballerines en cuir et métal. Sur toutes les photos Boucles d’oreilles Berbère Module, en or blancs et diamants, et boucle d’oreille Antifer en or blanc et diamants Repossi.
DIOR
looks
À gauche Robe longue brodée de résilles sur tulle. À droite Cape en tulle brodé et robe longue brodée raphia sur tulle.
LONGCHAMP
À gauche Chemise en coton, short en cuir d’agneau et baskets montantes. À droite Imperméable en taffetas de nylon et organza de soie et chemise en coton.
GIORGIO ARMANI
Veste en satin de soie à empiècement nœud, pantalon en satin de soie et bottines en cuir tressé.
GIVENCHY
À gauche Robe une épaule brodée 3D, jupe fendue en dentelle et broderie 3D. Mules en cuir de veau à semelle naturelle et talon en bois. À droite Robe courte et jupe fendue en popeline imprimée. Mules en cuir de veau à semelle naturelle et talon en bois.
CHANEL
À gauche Blouse et jupe en organza de soie, boucles d’oreilles, bracelets et collier en perles strass et métal. À droite Robe en organza, bracelets et colliers en perles, strass et métal.
SAINT LAURENT PAR ANTHONY VACCARELLO
À gauche Longue robe à lavallière en soie brodée. À droite Débardeur ajouré à alvéoles pailletées, jupe en velours cupro brodé, bracelets en métal doré et bois, ceinture corset en cuir de veau embossé croco et bottes en cuir de veau.
MAX MARA
Au premier plan Veste, chemise et bermuda en soie imprimée. À l’arrière-plan Veste et top en soie imprimée.
LOUIS VUITTON
À gauche Top en maille brodée de sequins, chemise en coton et jupe à volants en taffetas. À droite Top en maille brodée de sequins, chemise en coton, pantalon en laine, ceinture en cuir et métal, broche en métal et mocassins Swift, en cuir glacé.
VERSACE
Bustier et jupe en satin de soie, collier et manchette en métal doré. Boucle d’oreille Antifer Repossi.
Assistante stylisme Aurélie Lagarde. Mannequins Bauye/City Models et Hannah S/The Face. Casting Rama. Coiffure Cyril Lanoir/Open Talent Paris avec les soins Oribe. Maquillage Tiina Roivanen/Airport Agency. Production Zoé Martin/ Producing Love.
Mode appliquée
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Sables mouvants Ces deux classiques misent sur des détails précieux (rivets et fermoir bijou) pour animer la silhouette. Trench en gabardine sculptée Mugler, 1 490 €, chemise en coton I.K.K.S., 125 €, cardigan sans manches en coton Brunello Cucinelli, 690 €, pantalon en polyester et laine Admise Paris, 155 €. Foulard en soie Épice, 130 €, sac Triomphe Medium, en veau et textile Celine by Hedi Slimane, 2 500 €, ceinture en cuir de vachette façon croco Maison Boinet, 130 €.
Photos Denis Boulze — Réalisation Agathe Gire.
Un trench avec une besace
Comment associer les tons sablés des pièces phares du vestiaire de la baroudeuse, jupe, chino ou chemise militaire, pour composer des silhouettes souples et férocement urbaines ? Nos propositions.
Une chemise avec un pantalon taille haute
Portée ouverte sur un débardeur, elle souligne le travail précis d’une taille haute ceinturée. Chemise en coton Equipment, 225 €, débardeur en laine Sandro, 145 €, pantalon taille haute en coton High, 460 €. Boucles d’oreilles Amira, en laiton doré à l’or fin Chic Alors !, 79 €, collier à pendentif poisson en métal Jil Sander, 550 €, collier Talisman Sriphala, en argent doré à l’or fin, cristal de roche et rubis zoïsite Tityaravy, 185 €, sac Gate Pocket, en veau souple Loewe, 590 €.
Une jupe avec une chemise militaire À l’ampleur de la première répond la rigueur de la seconde.
Chemise en soie Un Jour Ailleurs, 119 €, jupe en laine Laurence Bras, 330 €. Boucles d’oreilles Amira, en laiton doré à l’or fin Chic Alors !, 79 €, collier Talisman Sriphala, en argent doré à l’or fin, Cristal de roche et rubis zoïsite Tityaravy, 185 €, bracelet en vermeil et argent Charlotte Chesnais, 1 350 €, ceinture en cuir taurillon Guibert, 195 €, sac So Stone, en cuir et denim surteint Gerard Darel, 295 €.
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Mode appliquée
Une saharienne avec une chemise
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Structurée, ornée de boutons dorés ou ceinturée, elle prend une allure urbaine en laissant apercevoir une chemise.
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1. Saharienne en coton Boss, 499 €, surchemise en polyester Éditions M.R, 240 €, jean Ribcage Wide Leg, en coton Levi’s, 115 €. Boucles d’oreilles Amira, en laiton doré à l’or fin Chic Alors !, 79 €, bague Petal, en vermeil et argent Charlotte Chesnais, 525 €. 2. Saharienne en coton I.K.K.S, 245 €, chemise en coton Diega, 176 €, jupe en soie The Kooples, 198 €. Boucles d’oreilles Kali, en laiton doré à l’or fin et tourmaline Tityaravy, 240 € pièce, ceinture en cuir tannage végétal Aline Schmitt, 140 €. 3. Saharienne Guesna, en coton Maje, 350 €, chemise en soie Mes Demoiselles…, 255 €. Boucles d’oreilles Kali, en laiton doré à l’or fin et tourmaline, et collier Vamsa, en vermeil jaune et topazes Tityaravy, 240 € pièce et 140 €, collier en or rose, perles pierres œil-du-tigre Ginette NY, 560 €. 4. Saharienne en coton Pablo, 425 €, chemise en coton Diega, 210 €, pantalon en coton popeline Rosso 35, 232 €. Boucles d’oreilles Kali, en laiton doré à l’or fin et tourmaline, et collier Vamsa, en vermeil jaune et topazes Tityaravy, 240 € pièce et 140 €, collier en or rose, perles pierres œil-du-tigre Ginette NY, 560 €.
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Une ceinture en cuir naturel
Brute, précieuse, fine ou large, elle est l’accessoire indispensable qui signe un look safari.
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1. Surchemise en coton Sisley, 55 €, chemise en lin NotShy, 140 €, top en maille United Colors of Benetton, 50 €, pantalon en gabardine de coton organique Caroll, 95 €. Collier à pendentif poisson en métal Jil Sander, 550 €, ceinture en cuir de taurillon Guibert, 195 €. 2. Veste en suede Aeronautica Militare, 800 €, veste en coton Liu.Jo, 195 €, top en lyocell American Vintage, 70 €, pantalon en coton mélangé Bimba y Lola, 195 €. Ceinture Madame, en veau Hermès, 990 €. 3. Blouse Lortet en lin Comptoir des Cotonniers, 115 €, pull en coton Fracomina, 111 €, jupe en viscose Mango, 50 €. Pochette Oma, en cuir naturel sur chaîne en laiton doré à l’or fin Sirconstance, 240 €, ceinture Dulce de Leche, en cuir Àcheval, 146 €. 4. Chemise Chaddok, en lin Mes Demoiselles…, 160 €, top en coton Claudie Pierlot, 125 €, pantalon en lin Chloé Stora sur smallable.com, 239 €. Bague Pièce Unique, en or jaune, pièce romaine ancienne en argent et diamant et jonc Hailey, en vermeil jaune et diamant 5 Octobre, 1 960 € et 2 970 €, ceinture en cuir tannage végétal Aline Schmitt, 140 €.
Mode appliquée
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25 bougies
Kendall Jenner, la plus célèbre du clan Kardashian, est le visage de la campagne célébrant le 25e anniversaire de la marque Liu Jo. Une campagne aux accents glam’ rock sous le signe du denim et des strass. liujo.com
News mode
L’imprimé dans le sac
Le ton sur ton prend un nouveau sens avec la toute nouvelle collection de sacs, lancée par Bernadette, dont les imprimés fleuris sont identiques à ceux de ses robes. À partir de 500 €. www.bernadetteantwerp.com
Par Elspeth Jenkins et Marie Honnay
Saint-Germaindes-Prés
Dans le plus pur style Hedi Slimane, ces boots blanches en cuir de veau rompent défi nitivement avec l’allure Celine d’avant. Désormais, il faudra compter avec ce modèle déjà culte. Baptisé Saint-Germain-des-Prés, il se veut parisien, mais résolument rock. À l’image d’une collection sans compromis.
PRESSE.
Bottes 790 €, Celine.
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Tout est dans le détail
Un clin d’œil subtil a parfois plus d’impact qu’un motif ultra-voyant. La preuve avec cet œil brodé sur un chemisier blanc signé Atelier Bossier. Une touche délicate qu’on doit à un label belge qui a tout compris à nos envies de raffi nement. Chemisier en coton, 99 €, Atelier Bossier. atelierbossier.be
La fin des it bags
La maroquinerie la plus ancienne et la plus prestigieuse de Belgique continue à faire le buzz. Rencontre avec Christina Zeller, sa directrice artistique. —Delvaux a été fondée en 1829. Comment faites-vous pour donner à cette marque classique une touche contemporaine et branchée ?
D’une part en restant fidèle à l’ADN de Delvaux et, d’autre part, en repoussant toujours plus loin les limites de notre créativité. Je pense notamment aux WondeRings que nous avons lancées ce printemps. Il s’agit de bagues en laiton massif décorées de perles et de cristaux que vous pouvez glisser sur la poignée de nos sacs selon votre humeur. Ces petits bijoux symbolisent l’union de la créativité et de la sophistication.
—En 2020, peut-on encore parler de it-bag ?
—Comment avez-vous vu Delvaux évoluer au cours de la dernière décennie ?
La tradition et l’artisanat, ainsi qu’un design intemporel restent au cœur de notre ADN. Depuis dix ans, nous nous concentrons sur la recherche de techniques et de matériaux innovants. Les formes emblématiques du Brillant et du Tempête ont été légèrement ajustées pour leur donner un style contemporain. Nous réinterprétons ces classiques chaque saison selon le thème de la nouvelle collection. Cette formule fonctionne. La preuve : Delvaux dispose désormais de 45 boutiques dans le monde.
Nous évitons de tomber dans ce piège en limitant la production de nos modèles populaires. Notre objectif est que nos sacs restent désirables. Cette approche est également une marque de respect par rapport à nos clients. Le marché de l’accessoire est aujourd’hui saturé. Pour moi, l’époque it-bag, typique des années 2000 est bel et bien révolue. —Parmi tous les sacs Delvaux, avez-vous un chouchou ?
Mon préféré est le Brillant. Ce sac a été conçu en 1958, mon année de naissance. J’ai un faible pour le Brillant GM Trench : une version plus douce et plus légère, agrémentée de poches avant très pratiques. delvaux.com
Mode appliquée
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De la couleur!
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Le cuir coloré : l’une des plus grandes tendances de cette saison. La preuve avec Sportmax qui a glissé des accents orange et fluorescents dans sa ligne accessoire. Parce que votre trench sera encore plus cool accessoirisé d’un soulier ou d’un sac coloré.
2 x déco belge
Deux femmes belges, créatrices de jolis objets, à mi-chemin entre mode, déco et art. Happy 41 de Marie Haverberke, un objet hybride, mi-lampe d’ambiance, mi-diffuseur de bon son. Il est portable, fonctionne sur Blootooth et avec sa poignée en cuir, on dirait un sac.
sportmax.com
À partir de 99 € sur happy41.com (1)
Des chaussures, mais pas que…
Cette saison, la marque belge march23 lance une collection de vêtements, le complément parfait de sa ligne de chaussures. On craque pour les sandales blanches du label : un must absolu. À moins d’avoir un été typiquement belge, bien sûr. Dans ce cas, on les garde aux pieds et on saute dans le premier avion. www.march23.be
Odemare, la nouvelle marque de Marylin Vercruysse (le nom est une contraction des mots « eau » et « mare »), se vit comme un voyage. Ses plats en matières naturelles (noyaux pressés et coques de noix) sont aussi sensuels que tendance. 380 € sur odemare.be (2)
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Beauté
THOMAS PICO.
Les Prix d’Excellence de la Beauté Marie Claire 2020 Eau et fond de teint seconde peau,
rouge à lèvres au moelleux indestructible, gamme bio ultra-désirable, sérum aux prébiotiques, packagings recyclables... :cette année encore, des centaines de produits ont été imaginés par les laboratoires des plus grands noms de la cosmétique, mais aussi par une multitude de jeunes marques. Parmi ces nouveautés innovantes, notre jury, composé de journalistes beauté belges et étrangères, a élu six prix internationaux et quatre prix Belgique. Par Aurélie Lambillon Plant Gold L’or des plantes de Clarins
Beauté
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Prix internationaux Par Aurélie Lambillon — Photos Thomas Pico — Set design Fleur Lallement
PRIX SPÉCIAL DU JURY Les Beiges Eau de Teint de Chanel Rares sont les nouveautés faisant autant l’unanimité. Pourtant, l’Eau de Teint séduit les expertes par sa prouesse technologique, comme les novices avec sa simplicité d’application au pinceau et son fini imperceptible sur la peau. C’est la magie de cet outil belle mine, conçu par les laboratoires de la marque et Lucia Pica, global creative designer pour le maquillage et la couleur de Chanel, pour proposer une nouvelle approche du travail du teint. Issu de la microfluidique – un procédé permettant de garder des microbulles d’huiles gorgées de pigments purs en suspension dans une solution aqueuse gélifiée –, il unifie, apporte fraîcheur, hydratation et éclat, tout en transparence.
Les mots du jury
« La nouvelle star des produits pour le teint. » « Le teint d’été devient encore plus chic. » « Une texture aussi légère que de l’eau, qui harmonise le teint et donne un éclat fou en quelques coups de pinceau. » « La vraie innovation make-up de l’année. Un produit incroyable, tant par son mode d’application que par le résultat ultra-naturel, comme après un week-end au grand air. » « Une technologie bluffante et un résultat translucide pour une peau subtilement transformée. » « Sublimer le teint en préservant la transparence, un tour de force signé Chanel. » « Le fond de teint qui permet d’être soi en mieux. »
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Rouge Pur Couture The Slim d’Yves Saint Laurent Voici le premier rouge à lèvres créé pour la marque par Tom Pecheux, directeur international de la beauté Yves Saint Laurent. Son souhait? Offrir aux femmes un fard mat très pigmenté, et pourtant confortable et facile à appliquer. La réalité ? Un lipstick dense, à l’éclat poudré, moelleux sur les lèvres et qui sait se faire oublier. Habitué des mises en beauté sur les défilés de mode, Tom Pecheux s’est inspiré d’une astuce utilisée par les professionnels en coulisses, dessiner un carré autour de l’arc de Cupidon avant d’appliquer la couleur, pour façonner ce raisin carré, fin et précis, qui permet un tracé impeccable du contour des lèvres.
Les mots du jury
« Génial ! Je le garde plus de douze heures sans le retoucher et il ne dessèche pas mes lèvres. » « Le lipstick parfait : une jolie couleur veloutée qui tient des heures et un réel confort. » « Tom Pecheux a réalisé le rouge dont on rêvait : un raisin carré pour un tracé net et une formule matte archi-pigmentée qui résiste aux baisers. » « En attendant de s’offrir un smoking slim, on investit sur ce rouge à lèvres fuselé qui dessine, colorie et résiste à tout : sourire, mojitos et kisses à répétition. »
Beauté
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La gamme Garnier Bio Lavandin, argan, thym, aloe vera, citronnelle, bleuet… Les ingrédients stars des formules véganes sont désormais mis en avant dans cette nouvelle gamme qui marque le virage bio certifié de Garnier. Une plante pour répondre aux besoins de chaque type de peau, issue de l’agriculture biologique, dans le cadre d’un commerce équitable. De jolis flacons, fabriqués à partir de matériaux recyclés et recyclables. C’est une façon claire de mettre à l’honneur l’efficacité du monde végétal dans les compositions des soins propres d’aujourd’hui. Et un retour aux sources réussi pour Garnier qui inventait déjà une lotion aux plantes pour les cheveux, à sa création dans les années 1900.
Les mots du jury
« Une marque de grande distribution qui met la barre très haut dans le marché du green, en s’engageant autant pour le bien de notre peau que pour celui de l’environnement. » « Un passage à la certification réussi, avec une proposition de soins gais et accessibles, qui donnent tous très envie. » « Plus de pédagogie sur les étiquettes, des packs écoresponsables, des formules plus simples mais toujours aussi efficaces, pensées pour toute la famille. » « Une transparence dans les formulations pour pouvoir tout comprendre sans l’aide de Yuka, un engagement sociétal et environnemental, des prix doux : what else ? Ah oui, du plaisir à l’application ! »
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Dior Backstage Face & Body Primer de Dior Il passe la majorité de sa vie professionnelle dans les coulisses des défilés ou des shootings de mode, à maquiller les plus grands mannequins. Normal donc que Peter Philips soit un obsédé de la peau parfaite et du make-up zéro défaut. C’est pour répondre aux attentes de celles qui le questionnaient sur leur maquillage de tous les jours qu’il a créé la gamme Dior Backstage, élaborée pour transposer les looks de défilés à la vie quotidienne. L’engouement, lors de sa lancée l’été 2018 est immédiat. Et continue avec cette nouvelle addition : un embellisseur de teint au fini très naturel, qui fusionne avec la peau pour assurer une tenue parfaite des fards.
Les mots du jury
« Un design magnifique, la meilleure formule et un fini confortable et impeccable. » « J’ai porté le Face & Body Primer de Dior le jour de mon mariage et mon maquillage a tenu jusqu’au bout de la nuit. Ce produit sort vraiment du lot. » « Il gomme les imperfections et donne lumière et rebondi à la peau. » « Une texture fraîche, hydratante et non grasse. » « Un primer qui floute, repulpe et apporte de l’éclat : la peau est tellement uniforme que le fond de teint devient optionnel. »
Beauté
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Advanced Génifique de Lancôme Pourquoi changer une formule gagnante, succès commercial et multiprimée depuis son lancement en 2009 ? Réponse de la maison Lancôme : pour la rendre encore plus performante. Fruit de quinze années de recherches, résultat de quarante-trois études, ce sérum est enrichi d’un complexe de sept prébiotiques et fractions de probiotiques, choisis pour soutenir le microbiome cutané dans son action protectrice et réparatrice de l’épiderme. Ce qui veut dire concrètement pour les femmes la mise à disposition d’un soin polyvalent et global, qui agit sur l’éclat et la clarté du teint, la fermeté de la peau, mais aussi les pores, les rides.
Les mots du jury
« En attendant de connaître toutes les richesses du microbiome, on ne peut plus se passer de ce sérum simple à utiliser, qui aide à faire ami-ami avec ces micro-organismes trop souvent ignorés. » « Une nouvelle formule révolutionne le soin de la peau. » « Ce soin traite d’une multitude de problèmes, des rides à l’équilibre cutané. Formidable ! » « Ce sérum profite des dernières recherches sur le microbiome cutané. Bravo pour la texture inchangée, toujours aussi fraîche et vite absorbée. » « Au quotidien, on découvre ses bienfaits sur le teint et la qualité de peau. »
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Fond de teint L’Essentiel de Guerlain Les sceptiques qui n’utilisent pas de fond de teint, à cause de l’effet matière ou des risques de composition pas assez propre, changent d’avis lorsqu’elles découvrent cette formule inédite. L’Essentiel privilégie les ingrédients d’origine naturelle (97 %, les 3 % restant étant des actifs synthétiques triés sur le volet au service de la texture et de la tenue) tout en apportant une couvrance modulable à l’envi, fusionnelle avec l’épiderme. Au fil des applications, il opère aussi tel un soin, afin de préserver le microbiome cutané et d’embellir la peau nue. Enfin, mention spéciale pour l’attention portée à l’élégance du flacon, dessiné comme en suspension par le designer Mathieu Lehanneur.
Les mots du jury
« Il illumine le teint et assure à la peau un joli glow, tout en combattant les radicaux libres. » « Un fond de teint seconde peau et son super petit pinceau aux poils doux, qui étire la matière pour un rendu parfait. » « Bravo pour la formule naturelle et facile à appliquer. » « Une approche novatrice en make-up sur le microbiote cutané. » « Gros coup de cœur pour son flacon disruptif signé Mathieu Lehanneur et sa formule réveille teint végétale. » « Montrer l’exemple, s’afficher eco-sexy-friendly sans oublier les détails : la beauté du flacon et le résultat couture sur la peau… Guerlain a parfaitement tenu le cap du premier fond de teint naturel sans perdre de son glamour. »
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PRIX DE L’ENGAGEMENT
Pierre Fabre
Prix Belgique Par Laura de Coninck Photos Thomas Legreve Set design Laura de Coninck
PRIX DU MEILLEUR PRODUIT DE MAQUILLAGE
Rouge Dior Ultra Care Liquid L’objectif consistait à intégrer des soins dans un rouge à lèvres, sans compromettre la capacité d’une couleur qui tient longtemps. Opération réussie. Les équipes Dior ont fait de l’excellent travail. Le bâton et le fluide nourrissant ont une texture aérienne qui fait qu’on ne les sent pas. La combinaison de trois huiles nourrissantes - caméline - huile d’amandes et beurre de karité - rend la formule super hydratante, sans que la couleur ne soit altérée ni ne vire.
Les mots du jury
« La formule est un bel exemple de chimie réussie. Les pigments restent stables dans une formule nourrissante, une prouesse difficile à réaliser. C’est précisément ce qui rend ce rouge à lèvres aussi confortable à porter. »
C’est de sa propre initiative que Pierre Fabre a sollicité Ecocert pour évaluer sa démarche vers le durable afin d’atteindre l’excellence dans ce domaine. La catégorie la plus élevée possible! Depuis 2019, 100% des produits Klorane, Avène, A Derma, Ducray, Galénic et René Furterer sont écologiquement responsables. Mieux, ces marques promettent que d’ici 2021, 80 % de leurs nouveaux extraits de plantes proviendront de l’agriculture biologique ou durable et qu’en 2025 ils réduiront leurs émissions de CO2 de 30 % et leur consommation d’énergie de 25 %.
Les mots du jury
« C’est la première fois qu’une entreprise de cette taille est évaluée de cette manière, ce qui signifie qu’elle peut opérer une réelle différence à l’échelle mondiale. Les produits eux-mêmes sont de qualité supérieure et connus pour leur fiabilité. Espérons qu’ils inspireront d’autres marques dans cette responsabilité environnementale. »
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PRIX DU NOUVEAU VENU
Typology
Une marque qui correspond parfaitement à l’air du temps. Typology s’est développée grâce à une approche 100 % en ligne. Ning Li, le fondateur, avait pour mission d’apporter des produits naturels et purs de haute qualité sur le marché. Il s’est entouré d’une équipe d’experts en cosmétiques pour lancer une marque innovante avec des produits de qualité à un prix juste. De plus, Typology propose des produits adaptés à chaque type de peau, ce qui permet de trouver celui qui vous convient vraiment.
Les mots du jury
« On mélange et on assortit ses produits de soin selon ses propres besoins et souhaits. Et comme aucun intermédiaire n’est impliqué, les produits restent abordables. Même les parfums ne sont composés que de deux ingrédients maximum. Mais comme pour les autres produits, on peut également les combiner avec d’autres parfums pour obtenir sa propre signature olfactive. »
PRIX DU MEILLEUR SOIN
Plant Gold de Clarins Il y a soixante ans, Jacques Courtin-Clarins avait déjà expérimenté l’usage des huiles essentielles et des extraits de plantes dans ses soins. Son fils Olivier poursuit ce travail et se réjouit des dernières avancées scientifiques qui prouvent que lorsqu’on utilise la meilleure partie des extraits de plantes cela augmente son efficacité. L’émulsion Plant Gold biphasée en flacon double associe la fameuse orchidée bleue de la marque à une émulsion d’huile de macadamia, noisettes, amandes et pépins de raisin.
Les mots du jury
« Les huiles sont entièrement végétales et ne contiennent aucun conservateur. Grâce à la double texture du produit, la peau est parfaitement élastique et non grasse. Le remède idéal pour une peau qui, après l’hiver, aspire à une hydratation maximum et durable. Avec ce soin, elle retrouve tout son éclat. »
Vanity Star
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Karen Elson
—Que représente la beauté pour vous ? Il n’y a pas une seule a beauté. C’est quelque chose d’individuel. Trop souvent, on la confond avec la perfection. Les personnes les plus belles que j’ai pu rencontrer le sont souvent plus pour leur personnalité rayonnante que pour leur physique. —Le fait d’être mannequin vous oblige-t-il à toujours faire attention à votre aspect ? Dans un milieu qui tourne autour de la mode, c’est un peu inévitable, mais en vieillissant je vois les choses différemment et je me concentre davantage sur ce qui est vraiment important. En fin de compte, une belle image n’est pas représentative de la femme que vous êtes. J’ai une fille et un fils, je me sens responsable et je veux être un exemple pour eux. En tant que femme, on nous dicte trop souvent ce à quoi nous devons ressembler. Se faire confiance et respecter sa personnalité sont les meilleurs moyens de résister aux diktats. Récemment, quelqu’un m’a dit que je devrais envisager une rhinoplastie... Les remarques à encaisser lorsque vous ne rentrez pas dans une robe ne sont pas tristes non plus. J’essaie d’ignorer les commentaires désagréables pour continuer à me sentir bien dans ma peau. —Avez-vous reçu des conseils beauté de votre mère ou de votre grand-mère ? Ma grand-mère a traversé la Seconde Guerre mondiale, mais elle ne s’est jamais laissé aller. Ses cheveux étaient comme un casque, raides et figés par de la laque ! Sa salle de bains regorgeait de lotions et de crèmes. Petite, j’aimais sentir et toucher ses produits - ce qui bien sûr ne lui a pas échappé - mais elle n’appréciait pas. Ce dont je me souviens surtout, c’est de la joie qu’elle éprouvait à prendre soin d’elle. C’était un lien social qui l’unissait à ses amies. Tous les vendredis et lundis, elles se rencontraient chez le coiffeur. C’est ça le sens de la beauté pour moi : un luxe qui donne du plaisir. J’aime me faire dorloter et je me donne bonne conscience parce que cela contribue à mon bien-être. Et, lorsque cela a également un effet bénéfique sur ma peau, c’est un vrai bonus. Si je suis passionnée par les soins de beauté, c’est certainement à ma grand-mère Nelly que je le dois.
—Avez-vous une relation personnelle avec Shiseido ? À mes tout débuts, je devais avoir 16 ans, j’ai passé un certain temps comme mannequin au Japon. Shiseido était une marque réputée qui avait énormément de succès. Depuis, je l’associe à la qualité. Quand je vois qu’un maquilleur travaille avec des produits Shiseido, je sais qu’il a fait un bon choix. Le fond de teint et les soins de la peau sont à la base d’un bon maquillage et sont donc essentiels. En tant qu’égérie de la ligne Vital Perfection, je me suis impliquée dans le processus de développement. La science qui l’accompagne est impressionnante. —Comment se déroule votre rituel beauté ? J’ajuste mes soins à mes besoins. C’est le secret d’une belle peau. Aujourd’hui par exemple, après un vol long courrier, ma peau demande de l’hydratation et de l’acide hyaluronique. Lorsqu’elle est plus grasse, j’utilise un nettoyant avec des enzymes, et cela suffit. Ma seule constante est d’appliquer tous les jours de la crème solaire. Je me maquille simplement : un peu de mascara, parfois du fard à paupières brun, du fard à joues et un soupçon de rouge à lèvres. Je veux surtout être moi. —Une mauvaise habitude beauté ? Oui, si je me couche tard, j’ai la flemme et je m’endors sans me démaquiller. Grosse erreur ! Comme à Halloween, je m’étais déguisée en Ginger Spice et je me suis réveillée avec des faux cils collés sur les joues. (Rires) —Si vous aviez le pouvoir de changer quelque chose, ce serait... Que les gens puissent exprimer davantage leurs sentiments, surtout s’ils se sentent mal. Je plaide également pour plus d’intelligence émotionnelle et plus d’écoute.
FELIX COOPER POUR SHISEIDO.
Top modèle, ex-femme de Jack White, chanteuse et égérie de Shiseido, Karen Elson s’exprime avec sincérité et franchise. Rencontre avec une femme flamboyante. Par Laura de Coninck
x Pure Encapsulations
Athlètes Cynthia Bolingo et Anne Zagré
Comment tirer le meilleur parti de vos performances sportives ? Le besoin de certains nutriments peut augmenter lorsqu’on pratique une activité sportive. Et ça ne s’applique pas seulement aux athlètes professionnel.le.s. Toutes celles qui pratiquent régulièrement un sport, qui portent des responsabilités personnelles et/ou professionnelles ont besoin d’un approvisionnement énergétique optimal. Cet apport optimal n’agit pas en prenant un complément juste avant la performance, mais bien en assurant au quotidien un apport adéquat de bons micronutriments. Une alimentation saine et équilibrée en est bien sûr la base, mais malheureusement ce n’est pas toujours suffisant.
Les avantages des micronutriments purs
Depuis vingt-cinq ans, les produits de Pure Encapsulations se distinguent des autres compléments nutritionnels par leur pureté et leur qualité. Développées aux États-Unis et considérées comme leaders dans le domaine des micronutriments purs, les capsules Pure Encapsulations ne contiennent ni lactose, ni fructose, ni gluten et sont donc adaptées à tout le monde et à tous les régimes. Elles sont produites avec des substances pures identiques de haute valeur et ne contiennent donc aucun additif, ce qui est assez rare pour être souligné.
Quels micronutriments sont importants ?
Pure Encapsulations a sélectionné des nutriments particulièrement importants pour les personnes qui souhaitent pratiquer régulièrement un sport. Le «produit phare», Pure Encapsulations Sport *, se compose de vitamines et minéraux adaptés aux athlètes. Vous aimeriez faire plus de sport mais la fatigue ne vous le permet pas ? Choisissez Magnesium Energy*. Envie de vous lancer dans la musculation intensive? L’utilisation de Poudre L-Glutamine peut favoriser la récupération musculaire. Besoin tout simplement d’un regain d’énergie ? CoQ10 peut être la solution. Cette coenzyme produite par le corps voit son niveau diminuer avec l’âge. Les personnes de plus de 30 ans peuvent donc profiter des bénéfices d’un complément CoQ10. * CNK 3345-840, CNK 3977-162, CNK 3918-018, CNK 3457-025 Tous les produits de Pure Encapsulations sont disponibles en pharmacie. Plus d’infos : purecaps.be
PRESSE.
Ces substances pures sont plus rapidement et mieux absorbées par l’organisme. C’est pourquoi Anne Zagré (championne belge détentrice du record du 100 m haies) et Cynthia Bolingo (vice-championne européenne du 400 m indoor) font déjà confiance à Pure Encapsulations. Cet article a été élaboré en collaboration directe avec Pure Encapsulations. purecaps.be
Actu des marques Page réalisée par le service commercial
SPRMOM Maman, je t’aime Oubliez les masques et les capes. Les vraies superhéroïnes de tous les jours trimballent des Maxi-Cosi, font la course de la crèche à l’école, savent parfaitement comment fourrer le buggy dans le coffre de la voiture et retrouvent tout ce que les enfants estiment introuvable. Pour elles, SPRMOM fait des bijoux en or à personnaliser par une gravure ou des pierres de naissance au choix. supermomantwerp.com
ATELIER P Des bijoux à la beauté intemporelle
MAREDSOUS Le nouveau gin belge est arrivé !
Les créations de l’entreprise familiale anversoise Atelier P sont 100 % made in Belgium. Leur ligne propre, lancée en 2018, est composée de créations sélectionnées dans les archives des 110 années précédentes. Chaque bague porte le nom d’un membre de la famille qui a travaillé pour Atelier P, donnant ainsi un petit plus à ces bijoux d’exception. atelier-p.be
Un gin bio produit dans la belle Abbaye de Maredsous située dans les Ardennes ? On aime ! L’infusion de plus de dix plantes médicinales dans un distillat de céréales bios donne à ce gin une richesse aromatique typique de nos forêts et campagnes. Il se décline en trois variations : Invictus (sec), Aéquatis (fruité) et Valéo (floral). À vous le choix. maredsous-gin.com
Peu de grandes maisons de joaillerie sont encore 100 % belges. Tollet l’est. Le premier magasin ouvrait ses portes à Louvain en 1902 et, en 1954, la maison s’installait à Bruxelles. Vous y trouverez la collection Tollet, ainsi que d’autres marques de joaillerie et horlogerie de luxe, ainsi que le tout premier Espace Piaget d’Europe. tollet.com
PRESSE.
TOLLET Des bijoux d’exception
VASQUE ORANGE, TOTEM 1.2, VASQUE PORCELAINE, NUMÉRO 4, MANTA © SOPHIE CARRE, DIOR.
VASES ISIS, ORANGE HANDLE, MANTA ROCK, VASQUE SUR PIED, CÉLESTE, HANDLE, GRANDE PERSANE MODEL III,
Inspirations
Quand Dior habille l’intérieur
Après les accessoires toile de Jouy et carreaux, dont les motifs répondaient à ses collections femme, la maison signe une collaboration avec la céramiste parisienne Anne Agbadou-Masson. Soit vingt-cinq modèles de vases dont les courbes et les couleurs s’inspirent de Marrakech, où a défilé sa collection croisière 2020. En toute cohérence. Par Vicky Chahine Vases en céramique Dior Maison, à partir de 1 500 €. dior.com
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La Guadeloupe de haut en bas À l’aube, on voit les pélicans plonger à pic dans la mer pour dénicher leur petit-déjeuner de leur long bec. La Guadeloupe vous semble paradisiaque ? Elle l’est. Entre snorkeling, surf, kitesurf, canoé, voile, catamaran, randonnée, équitation ou détente, les doigts de pieds en éventail dans le sable fin blanc ou noir… Mwen emmé ! J’adore ! Par Marie Geukens — Photos Laura Lurquin et Marie Geukens
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On sort de l’aéroport sans formalités ni douane ou passeport. On y paie en euros et l’Union européenne indique clairement quels abribus et rues ont été construits avec son aide. Nous nous rendons à l’hôtel en voiture de location. Les premiers magasins Brico et Carrefour confirment qu’en Guadeloupe, nous nous trouvons bel et bien dans un département de France, « la Métropole », comme on dit ici. Le soleil et ses 27 ° sont délicieux. De temps à autre, une forte pluie arrose tout. Qu’à cela ne tienne, on fait sécher les vestes de pluie dans l’un des palmiers bas sur les plages de sable blanc désertes. Un agréable petit vent tropical sèche les cheveux en un clin d’œil, tandis que l’on observe les surfeurs musclés qui s’attaquent aux hautes vagues. Et elles sont vraiment hautes. Nous le constatons quand nous visitons les îles alentour en ferry. D’octobre à janvier, mieux vaut avoir le pied marin pour affronter l’océan Atlantique. Un cachet contre le mal de mer n’est pas un luxe superflu, bien que rester sur le pont aide aussi. Notre île préférée est La Désirade. Quand Christophe Colomb aperçut enfin la terre après un voyage épuisant, il soupira : « Ah, mon désir .» Et grâce à son caractère tranquille, authentique et inaltéré, c’est en effet La Désirade qui correspond le mieux à l’idée que l’on se fait d’une île des Caraïbes : plages
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sauvages, maisons basses, minuscule hôtel familial à la plage, quelques magasins de souvenirs sympathiques où bavarder agréablement et… des baleines. La réserve naturelle de Petite Terre fait partie de La Désirade. Cet îlette héberge une foule d’iguanes qui vous observent paresseusement. Dans l’eau, on côtoie des tortues de mer, des petits requins-citrons inoffensifs et de grandes raies noires. Des moments fabuleux pour les 200 adeptes du snorkeling qui peuvent y nager chaque jour pour 90 €, repas et matériel compris (mais mieux vaut amener le vôtre). Les belles eaux Mais il ne faut pas nécessairement aller à Petite Terre, car dans les eaux des « îles principales » de BasseTerre et Grande-Terre, on peut également apercevoir les tortues de mer en train de brouter le fond marin. Ces îles sont séparées par d’étroits bras de mer et reliées par un pont. Vues d’en haut, on dirait un papillon. Colomb baptisa l’ensemble Guadeloupe, mais avant son arrivée, les Créoles nommaient les îles Karukera, ou « les belles eaux ». À Basse-Terre, trois cascades scintillent au soleil (les chutes de Carbet). Elles se trouvent dans le parc national qui abrite une forêt tropicale. Fougères énormes, paradisiers, plantes
1. Ah, le Créole, ce français phonétique qui nous met l’esprit en mode vacances. 2. Le train-train quotidien de Sainte-Anne, à Grande-Terre. 3. Tout à coup, un iguane se pointe à la plage du Club Med de Sainte-Anne.
Évasion
146 1. La Soufrière, un volcan d’une beauté inoubliable. 2. Les iguanes sont hyper nombreux à La Désirade.
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qui enlacent les hauts troncs d’arbres… C’est une vision magique et la randonnée mérite bien une journée complète avec un guide. Nous apercevons la forêt tropicale quand nous escaladons La Soufrière : un volcan actif, à 1467 m d’altitude, qui crache du soufre. Soudain, il se met à pleuvoir, puis à grêler. Nous mettons des masques pour nous protéger du soufre. « Il se peut qu’il y ait toujours du soleil en bas, mais ici, il neige 90 % du temps. Ce volcan retient les nuages, c’est pour ça que BasseTerre est un endroit aussi agréable », nous explique le guide, qui n’a rien perdu de sa bonne humeur. « Mais quand il fait beau, la vue est fantastique. » Néanmoins, l’expérience est marquante, sportive, et je serais prête à recommencer le lendemain. La Guadeloupe offre beaucoup d’expériences du même genre : du canoé dans la Mangrove, un lever de soleil inoubliable à la Pointe des Châteaux, là où la mer des Caraïbes se heurte aux vagues de l’océan Atlantique, les sources chaudes dans la mer de La Bouillante, la grotte de Cousteau et la distillerie de rhum Damoiseau à Le Moule. Il faudrait bien deux semaines de vacances pour se faire une impression complète de l’archipel. Prendre son temps Parce qu’il en faut, du temps ! Cela est en partie dû à la circulation. La Guadeloupe a l’air petite, mais il y a beaucoup de voitures. Les routes à une voie sont bien chargées aux heures de pointe et il fait noir dès 18 h. On ne peut finalement pas enchaîner tant que ça en une journée. Changer d’hôtel afin de se rapprocher de ses activités est une très bonne idée. Il y a de beaux gîtes, hôtels et resorts partout. Dans la plupart des resorts, le staff est international, nous en apprendrons la raison plus tard dans notre voyage. Les habitants noirs n’acceptent pas toujours aussi facilement les fonctions de « service », surtout envers les blancs. Le lien avec le passé d’esclavage, peu réjouissant, s’impose. Après une visite au Mémorial Acte, dans la capitale Pointe-à-Pitre, on comprend mieux. Le tout est de rester soi-même souriant et aimable, et très vite, les Guadeloupéens se dégèlent, bavardent et se montrent pleins d’humour. Même dans les cimetières. Les gens y papotent tranquillement avec leurs défunts sur les marches des mausolées. Une curiosité pleine de charme.
3. Un Bernard-l’ermite se fraie un chemin dans les rochers. 4. La plage de Bananier à Capesterre est noire comme son sous-sol de lave. Les vagues très hautes attirent les surfeurs.
Relax Sur les îles, l’ambiance est décontractée et ensoleillée. Aux Saintes, nous voulons aller voir la splendide plage cachée Pain de Sucre. Nous avons peu de temps et n’avons pas loué de voiturette de golf – comme la plupart des touristes. Alors nous levons le pouce. La première camionnette s’arrête et Clébert nous dépose gentiment à l’entrée du sentier qui y mène. Une habitude très courante sur cette île paisible. À Marie-Galante, on achète les souvenirs gourmands : il y a du rhum, du miel et un délicieux pain d’épices à base de farine de manioc. Aux plaisirs des Marins à Saint-Louis, on déguste le plus frais des poissons les pieds dans le sable. Quant à La Désirade, vous savez déjà tout le bien qu’on en pense… 3 En pratique : Y aller Avec Air France, tous les jours au départ de Paris Orly. Air Belgium vous emmène dorénavant aussi le mercredi et le samedi en Guadeloupe au départ de Charleroi. La Guadeloupe est un département français. On embarque donc avec sa carte d’identité. Manger et dormir Resorts : le Club Med (cinq étoiles) et ses cinq résidences séparées Trident Oasis (réservées aux adultes), pour sa cuisine délicieuse, son accueil agréable et ses chambres flambant neuves. Creole Beach Spa Resort (quatre étoiles, proche des cinq). Succulent buffet, ambiance conviviale et toutes les chambres ont vue sur mer. Excellentes infos pour les activités. Fort Royal (trois étoiles, mais il en mérite quatre) appartient au groupe suédois Langley, accueil chaleureux, atmosphère joviale. Un peu plus basique, mais très bien situé,
notamment pour admirer le coucher de soleil. Hôtel : Le relais du Moulin Gites : il y a des maisons d’hôtes et des gîtes absolument partout en Guadeloupe. À La Désirade, Les Flots Bleus nous a semblé idyllique. Tous les hôtels organisent un programme sur mesure. Agent de voyage : nous avons été guidées par Manuel de Guadeloupe Shuttle. Il s’est occupé du transport, a adapté le programme, nous a donné des conseils et s’est montré un guide très fiable et honnête. guadeloupe-shuttle.com Restaurants La gastronomie créole est faite de poisson frais et de poulet à la broche, de homard et de lambi (coquillage géant). En entrée, il y a les accras, ces petits beignets de poisson ou poulet. Impossible de quitter la Guadeloupe sans avoir bu un planteur, cocktail sucré à base de rhum et de mangue, ou un ti-punch, plus alcoolisé. Meilleure saison De février à août Infos lesilesdeguadeloupe.com
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Évasion
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Cocktails et confort dans les Andes
Le trip de 3 jours à bord du Belmond Andean Explorer, c’est le genre d’escapade qu’avait en tête Carrie Bradshaw (de « Sex and the City ») en embarquant dans le train à Grand Central Terminal à New York, en direction de San Francisco. Par Kim De Craene Sauf que Carrie n’a pas bu de Veuve Clicquot, ni vécu de rencontres excitantes dans un compartiment luxueux, mais qu’elle s’est retrouvée avec une bande de ploucs ennuyeux. Elle a dormi dans des lits superposés et à l’arrivée, elle avait un gros bouton sur la joue. Les voyageurs de l’Andean Explorer, eux, peuvent bel et bien s’attendre à quelques jours d’aventure glamour et romantique. L’Andean Explorer est le premier train de
nuit de luxe d’Amérique du Sud, entre Cuzco et Arequipa, sur une voie ferrée parmi les plus hautes du monde. Le trajet dure environ 60 heures, mais il n’a rien d’ennuyeux. On a plutôt l’impression d’être dans l’univers d’Agatha Christie, avec Indiana Jones en guest-star. Le barman qui mixe ses cocktails dans la voiture bar, les mélodies du pianiste, les conversations entre inconnus au dîner : dans ce train, tout contribue à une atmosphère d’aventure.
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RICHARD JAMES TAYLOR/BELMOND/RR
1. La voiture d’observation. 2. Le train longe des lacs scintillants et des sommets enneigés. 3. Dans les cabines, oreillers et couvertures sont en laine d’alpaga tissée à la main. 4. Dans la voiture lounge, on peut déguster un Pisco Sour le cocktail national du Pérou - à toute heure du jour et de la nuit. 5. Habitants des îles flottantes sur le lac Titicaca.
Il se compose de 24 wagons-lits, accueille 48 voyageurs et 55 membres du personnel, disponibles à toute heure pour une tasse de thé coca (contre la nausée) ou une flûte de champagne (contre tout le reste). On y trouve aussi une voiture bar, une voiture lounge, deux restaurants et une voiture d’observation. Il y a même un wagon spa, qui propose l’Andean Ritual, un soin à base de fleurs locales et feuilles de coca. Mais pourquoi réserver un massage alors que l’on peut boire des cocktails à volonté tout en papotant avec ses nouveaux amis, et admirer lacs scintillants, cimes enneigées, volcans fumants, marchés nocturnes animés et troupeaux d’alpagas qui gambadent, sans quitter la voiture d’observation ?
Le train a effectué son premier voyage en mai 2017 et a très vite connu un immense succès. Les voyages ferroviaires de luxe sont à la mode, mais l’Andean Explorer est particulier dans la mesure où il associe le luxe aux expériences rares et authentiques. La déco du train possède une bonne dose d’inspiration latino-américaine. Des fleurs fraîches sont disposées dans de petits vases en céramique, de petits tableaux d’artistes péruviens ornent les murs des wagons, il y a des coussins tissés à la main sur les sofas et dans les lits, de douces couvertures d’alpaga qui tiennent chaud. Les menus sont élaborés par le célèbre chef Diego Muñoz, qui apporte une touche de fusion aux plats locaux. Entre les dîners, la dégustation de Pisco Sour et les
papotes avec les nouveaux amis, on en oublierait presque les excursions. Nous passons par les grottes spectaculaires de Sumbay, avec leurs peintures millénaires, et les îles flottantes du Lac Titicaca. Le Pérou est immense et les touristes ne peuvent pas tout visiter. Mais l’Andean Explorer permet d’en explorer une partie que la plupart des visiteurs ne découvrent jamais. En ajoutant une bonne dose de confort et de cocktails à chaque voyage…
Prix pour un voyage en train de deux jours : à partir de 2552 €. Plus d’infos sur belmond.com
Voyage
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Danser jusqu’au bout de la nuit Au Pérou, « avoir une dengue » signifie se préparer pour une fête. Et faire la fête, c’est la spécialité de Felipe Salmon et Rafael Pereira, le duo derrière Dengue Dengue Dengue. Leur musique est décrite comme un mix de global bass, cumbia digital et tropical bass. Peu importe le nom que l’on donne à cette musique, les deux artistes livrent une fusion de rythmes traditionnels et d’électro contemporaine qui met tout le monde d’accord. Même les touristes un peu gauches qui ne peuvent généralement pas s’empêcher de monopoliser le dancefloor. Avec un peu de chance, vous pourrez assister à l’un de leurs sets dans un club de Lima. Dans le cas contraire, il vous reste Spotify ou YouTube. (1) denguedenguedengue.net
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Voir avec les yeux de Mario Testino C’est à Barranco que se trouve également MATE, le projet de Mario Testino, un photographe de mode né à Lima. Dans sa galerie, il a rassemblé ses meilleurs clichés de stars de la pop et de top-modèles tels que Lady Gaga, Beyoncé et Kate Moss, ainsi que des portraits de Lady Di. Mais le travail dont Testino se dit le plus fier est sa série Alta Moda : des photographies colorées de locaux, prises dans la ville de Cusco, vêtus de vêtements exubérants, traditionnels et festifs. Avec ces images, Testino souhaite avant tout transmettre son amour pour son pays natal. (2) Avenida Pedro de Osma 409, Barranco. mate.pe
Acheter des souvenirs Dédalo est à la fois une boutique de déco et de vêtements, une galerie d’art et un café. Le slogan de l’enseigne « Ici vous trouverez des choses que vous ne saviez pas que vous cherchiez » en dit long sur ses ambi-
Lima, capitale du bon goût
Lima est souvent éclipsée par le site le plus célèbre du Pérou, la légendaire cité inca de Machu Picchu. Pourtant, la capitale péruvienne n’est pas juste une étape obligatoire. Les raisons d’y passer plusieurs jours sont nombreuses. Petit best-of des inratables. Par Kim De Craene
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tions. L’endroit idéal pour acheter des souvenirs. Par exemple, un poncho en laine d’alpaga, un vase en céramique ou un porte-clés décoré d’un lama tout mimi. (3)
MARIO TESTINO. GETTYIMAGES. PERS. ADRIANOGONÇALVES.
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Grignoter chic L’Hotel B est situé au cœur de Barranco, le quartier boho de Lima. Le manoir Belle Époque était autrefois la résidence de campagne d’une importante famille péruvienne. Désormais, c’est l’un des hôtels les plus luxueux de Lima. Et, bonne nouvelle, il ouvre également ses portes aux nonrésidents. Après une journée de visites, vous pouvez vous poser dans la bibliothèque pour l’afternoon tea ou un lonche, un petit en-cas à grignoter sur le pouce. Les plus audacieux commanderont un cuy, un cochon d’Inde rôti, véritable spécialité péruvienne. Le plat de fête par excellence. Si un morceau de cochon d’Inde croustillant vous semble un peu trop exotique, optez alors pour un Pisco Sour - le cocktail national du Pérou -, le meilleur de la ville. (4) ������ ��e��� �e�a� ����� �a��a��o.� hotelb.pe
Plonger dans le luxe Le Belmond Miraflores est le point de départ idéal pour découvrir la ville. Dans cet hôtel de luxe du quartier chic de Miraflores, tout est mis en œuvre pour chouchouter les visiteurs. Vous y trouverez un spa, un majordome qui prépare pour vous un bain plein de
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pétales de roses et de sels aromatiques, et une piscine à débordement sur le toit. Prenez le petit-déjeuner - avec vue sur l’océan Pacifique - au dernier étage de l’Observatoire, dînez au très chic Tragaluz et finissez la journée au Belo Bar, où le barman vous shakera un cocktail d’anthologie. (5) Avenida Malecón de la Reserva 1035, ���a�o�e�.� bel�o�d.�o�
Se balader au soleil Les jours ensoleillés, il faut passer du temps sur El Malecón à Miraflores. Cette digue de randonnée de 9 km de long, située sur une falaise surplombant l’océan, est jonchée d’œuvres d’art, dont le Parque del Amor. Ses mosaïques rappellent celles du Parque Guëll à Barcelone. L’endroit idéal pour une séance de yoga, une balade à vélo ou un pique-nique. Ou, mieux encore, pour profiter du coucher de soleil. Apprendre à surfer Lima est la seule capitale d’Amérique du Sud située en bord d’océan. Un must pour les amoureux du surf qui peuvent défier les vagues dans l’eau glacée du Pacifique. Playa Waikiki est la plage idéale pour les débutants. Elle se trouve au pied de la falaise de Miraflores, à distance de marche de la promenade. Sur la plage, des écoles de surf proposent des planches, des combinaisons et des cours. Les meilleurs spots pour les surfeurs plus expérimentés sont Cerro Azul, La Herradura, Punta Rocas et Pico Alto, à l’extérieur de la ville.
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Savourer un ceviche Depuis plusieurs années, Lima est en bonne place dans la course au titre de ville la plus gastronomique du monde. Les amateurs de grande cuisine se retrouvent au Central (6e dans le classement des 50 meilleurs restaurants du monde) et au Maido (10e). On y découvre le meilleur de la cuisine péruvienne. Mais notre préféré, c’est Kjolle, un peu plus décontracté, qui sert également des plats péruviens. À tester aussi absolument, les restaurants favoris des locaux. Le ceviche - du poisson cru frais mariné au citron vert servi avec des lanières de piment, des rondelles d’oignon rouge, des cubes de maïs et de la patate douce -, est un incontournable. On mange le meilleur ceviche chez La Mar, El Mercado ou Chez Wong. (6) ��e��da� �ed�o� de� ���a� ����� �a��a��o.� ��olle.�o�� �� ���.la�a��eb��he��a.�o� ���.�a�aelo�te�l���.pe�e��el��e��ado.ht�l� �a�eboo�.�o���he���o����� �e�ta��a�t
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Évasion
Pura Vida au Costa Rica Des volcans en activité, des plages de sable blanc, des forêts tropicales, une faune magique et de sublimes resorts écologiques… Si les spots touristiques du Costa Rica sont sans nul doute à couper le souffle, ce pays d’Amérique centrale regorge d’une multitude d’autres trésors. Un vent de nouveauté souffle sur cette destination qui, d’ici 2021, vise le zéro plastique et un impact carbone neutre. Texte et photos Sebastiaan Bedaux
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« Pura Vida, amigos, y bienvenidos a Costa Rica ! » L’accueil de Diego, notre guide, et Marco, le chauffeur, à notre arrivée à San José, la capitale, en dit long sur le caractère chaleureux des habitants du Costa Rica. Après un vol de onze heures, il est bon d’être accueillis avec un tel sourire. Cerise sur le gâteau : le duo nous a réservé un menu plutôt alléchant : une semaine le long de la sublime côte Pacifique. Juste le temps de prendre le pouls de cette destination coup de cœur. Au programme de notre immersion totale dans la magique costaricaine : des leçons de surf, des balades dans la jungle, un topo sur la biodiversité et l’écotourisme, une excursion à cheval, une sortie en bateau dans les mangroves, des cours de yoga et des baignades au pied des cascades. De quoi nous convaincre du potentiel séduction du Costa Rica et de son statut de leader dans la course à la plus belle région du monde. Au risque de briser le suspens, nous pouvons vous dire que nous lui décernons ce titre qu’elle remporte haut-la-main. Zone bleue Notre première journée commence très tôt. À cause du jetlag, mais aussi parce qu’on ne peut tout simplement pas rater le lever du soleil sur la sympathique
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capitale de San José . Dans le jardin de l’hôtel Alta Las Palomas, nous observons un iguane à la peau délavée en quête de son petit-déjeuner. À côté de nous, un colibri butine d’une fleur à l’autre. De quoi nous mettre d’emblée dans l’ambiance. Et si, en fait, nous étions déjà sous le charme du Costa Rica ? « Pura Vida », nous lance Diego en riant. Notre guide nous explique que cette phrase, on la retrouve dans presque toutes les phrases. Merci, de rien, bonjour. Ici, tout se résume en deux mots : Pura Vida. « La vie pure, il en est tout le temps question au Costa Rica. Saviez-vous que nous abritons la plus grande zone bleue du monde ? Par zone bleue, on entend une région où les gens, grâce à leur alimentation et leur mode de vie, atteignent facilement l’âge de 100 ans. La presqu’île de Nicoya, notre prochain point de chute, est l’une de ces zones. » Un peu plus tard, après un court trajet en voiture et une fantastique balade en bateau dans les mangroves pleines de crocodiles et d’espèces d’oiseaux exotiques, nous nous posons entre les palmiers, le temps d’un lunch. Au menu : un ceviche bien frais que nous dégustons en profitant de la pureté du lieu. Devenir centenaire dans ces conditions ? Nous signons des deux mains. D’autant qu’à l’issue du
1. La belle piscine à débordement du Lagarta Lodge. 2. Des planches de surf dans la jungle: une vue typique au Costa Rica. 3. Le singe hurleur est l’une des quatre espèces de singes présentes au Costa Rica.
Évasion
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1. Repérer les iguanes est un sport national au Costa Rica. 2. Un café costaricain corsé, servi dans un triporteur. 3. Végétation tropicale luxuriante.
repas, une autre expérience nous attend. Nous nous apprêtons en effet à prendre une leçon de surf, le sport national du Costa Rica.
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Impact carbone neutre Depuis dix ans, le Costa Rica fait partie du Happy Planet Index, une étude qui met en relation l’empreinte carbone des habitants d’une région et leur sentiment de bien-être. Comme si un mode de vie très vert était vecteur de bonheur. Depuis 2014, plus de 99 % de toutes les énergies utilisées au Costa Rica sont renouvelables. En 2017, les autorités locales ont promis de bannir complètement le plastique d’ici 2021. L’an prochain, le petit pays d’Amérique centrale souhaite également afficher un impact carbone neutre. Actuellement, 52 % de la surface du pays sont occupés par la forêt tropicale et d’autres forêts indigènes. Un chiffre impressionnant que nous avons pu observer durant notre voyage en direction de Nosara. C’est là qu’est situé le Lagarta Lodge, un éco-hôtel de charme. Nous sommes immédiatement subjugués par la piscine à débordement plantée au milieu de la jungle. Depuis le bassin, on a une vue à couper le souffle sur les incroyables paysages qu’offre le pays. D’un côté, on aperçoit l’océan Pacifique. De l’autre, des montagnes vertes et, au milieu, des mangroves traversées par de mystérieuses rivières. Quelques minutes plus tard, nous avons la chance d’observer une famille de ratons laveurs en goguette autour de la piscine. Un couple de perroquets colorés plane au-dessus de nos têtes tandis qu’une douzaine de singes capucins sautent d’arbre en arbre. Le matin suivant, nous partons en direction de Papagayo, une baie très prisée située au nord-ouest de la province de Guanacaste. Papagayo accueille de très nombreux resorts de luxe plantés sur des plages de sable blanc aux noms évocateurs : Playa Hermosa, Playa del Coco et Playa Panama. Aucune plage du Costa Rica n’est privée, mais comme les resorts sont fermés par des grilles, les plages restent très tranquilles. Certaines sont même à ce point retirées (et uniquement accessibles à pied ou avec un buggy de plage) que vous vous y sentez seuls au monde. Longues de plusieurs kilomètres, elles sont flanquées de palmiers. Ici, on est en pleine jungle, le bleu azur de l’océan en bonus.
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Boue volcanique Avant de rejoindre le parc national de Rincon de la Vieja, nous décidons de nous arrêter brièvement à proximité de la rivière Tempisque. Juste le temps d’improviser une balade en bateau à la découverte de la faune locale : des milliers de crocodiles, des iguanes, des singes et une grande variété d’oiseaux exotiques. « Mais le meilleur reste à venir », s’amuse le guide Diego, qui nous emmène immédiatement à Rincon de la Vieja. « Ce parc national est situé autour d’un volcan actif, avec des sources chaudes, des lacs de soufre et des bassins de boue bouillonnante sur ses flancs. » Peu de temps après, nous nous retrouvons – après avoir enfilé nos maillots - dans les sources chaudes naturelles de Rio Negro. Ici, tradition oblige, les baigneurs s’enduisent de boue volcanique avant de plonger dans l’un des nombreux bains d’eau chaude planqués au milieu de la jungle. Nous passons la nuit à Buena Vista del Rincon, une ferme écologique simple mais extrêmement intéressante où la durabilité est couplée à l’idée d’aventure. Les clients peuvent traire les vaches, prendre soin des chevaux, jardiner en mode bio et… s’élever au-dessus du feuillage de la jungle sur une tyrolienne. Un must absolu.
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Pour notre dernier jour au paradis, notre guide nous propose une balade dans la forêt tropicale tantôt humide, tantôt sèche. En remontant une rivière nous tombons nez à nez avec une belle cascade qui tombe, vingt mètres plus bas, dans un bassin bleu clair. Un plongeon rafraîchissant plus tard, les deux seuls mots qui nous viennent à la bouche sont… Pura Vida !
1. Les légumes frais ont une place de choix dans la cuisine costaricaine. 2. Un garde du parc national Rincon de la Vieja.
EN PRATIQUE Y aller Avec la compagnie KLM au départ d’Amsterdam vers San José, la capitale. Au retour, nous avons pris l’avion à Libéria, la plus grande ville du Guanacaste. À partir de 581 € aller/retour. klm.com Séjourner Lagarta Lodge : un bel hôtel design avec une piscine à débordement sur la plage de Nosara. Le lodge possède une forêt tropicale privée avec des mangroves. À partir de 200 € la nuit pour 2 personnes. lagartalodge.com Casa Conde : un établissement all-in à Papagayo, près de Playa Hermosa. À partir de 280 € la nuit pour 2 personnes. casacondebeach.com . Buena Vista del Rincon : une ferme écologique composées de plusieurs huttes en pleine nature. À partir de 80 € la nuit. buenavistadelrincon.com Le meilleur moment pour découvrir le pays : la haute saison au Costa Rica coïncide avec la saison sèche, de décembre à avril, mais le pays peut également être visité pendant la saison des pluies. De plus, c’est à cette période que la nature est à son apogée. Plus d’informations : En comparaison avec d’autres pays d’Amérique centrale, le Costa Rica est une destination assez chère. Il est toutefois possible de visiter le pays en mode routard. Les voyageurs belges n’ont pas besoin de visa. C’est également, si on la compare aux pays voisins, une destination sûre. visitcostarica.com
Cuisine
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The Curry Guy ĂŠpice votre vie Aubergine Balti
En Grande-Bretagne, depuis cinq ans, Dan The Curry Guy Toombs est devenu the rÊfÊrence en matière de cuisine indienne. Chez nous, il est encore inconnu. Voici de quoi devancer la tendance en testant trois dÊlicieuses recettes vÊgÊtariennes de cet homme de talent. Par Laurence Van Liedekerke Photos Kris Kirkham.
Temps de prÊparation: 40 min IngrÊdients: 1 aubergine d’env. 300 g, 2 c às d’huile de colza, 1 c à c de graines de cumin, 1 oignon (ÊmincÊ), 1 piment chili vert (ÊmincÊ), 2 c às de pâte gingembre & ail (voir recette spirales de samosas), 2 tomates (en dÊs), 1/2 c à c de curcuma en poudre, 1 c à c de cumin en poudre, 1/2 c à c de coriandre en poudre, 1/2 c à c de chili en poudre, sel, 3 c às de coriandre ciselÊe ONSQ KA †MI¯INM
PrÊchauffez le four à la tempÊrature la plus haute. Frottez la peau de l’aubergine avec une demi-cuillère à cafÊ d’huile de colza et faites-la rôtir 20 min sur une grille dans le four, jusqu’à ce que la peau noircisse et soit boursoufflÊe. Posez l’aubergine sur une planche et coupez-la en deux dans la longueur. Évidez la chair et jetez la peau. Coupez la chair en petits dÊs et rÊservez. Faites chauffer le reste d’huile de colza dans une poêle à feu moyen. Ajoutez les graines de cumin et faites cuire 20 sec. Ajoutez l’oignon hachÊ et faites-le revenir et colorer pendant 5 min. Incorporez le piment hachÊ et la pâte de gingembre & ail. Faites sauter pendant 1 min et ajoutez ensuite les dÊs de tomate. Ajoutez, en remuant sans cesse, le curcuma, le cumin, la coriandre et le chili en poudre, et ensuite l’aubergine. Faites cuire 3 à 5 min, jusqu’à ce que la plupart du liquide soit ÊvaporÊ. Salez. DÊcorez de coriandre hachÊe et servez.
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Spirales de samosa pommes de terre-artichauts Temps de préparation: 45 min + 30 min de repos Ingrédients: Pour la farce: 2 c à s d’huile de colza ou de ghee �beurre clarifié�, � oignon émincé, � c � s de p�te gingembre � ail ��uantités égales d’ail et gingembre écrasés avec un peu d’eau�, � piments chili verts finement hachés, � c � c de cumin en poudre, � c � c de coriandre en poudre, � c � c de garam masala, ��� c � c de curcuma en poudre, ��� g de purée de pommes de terre, ��� g de cœurs d’artichauts cuits (en petits morceau��, � c � s de �us de citron, � c � s de coriandre ciselée, huile de col�a, � c � s de �arine �� supplément pour le plan de travail�� Pour la pâte: 150 g de �arine, � c � s d’huile de col�a, � c � c de graines de cumin, ��� c � c de sel�
Préparez la farce : faites chauffer l’huile de colza dans une grande poêle à feu moyen. Faites-y revenir l’oignon. Quand il est translucide, ajoutez la pâte gingembre & ail, les piments chili, le garam masala, le cumin, la coriandre et le curcuma en poudre. Ajoutez ensuite la purée et les artichauts. Mélangez. Incorporez le jus de citron et la coriandre ciselée. Laissez refroidir. Préparez la pâte : dans un saladier, mélangez la farine, l’huile de colza, les graines de cumin et le sel. Ajoutez progressivement environ 80 ml d’eau et travaillez le mélange avec vos mains pour obtenir une pâte tendre et sèche. Couvrez d’un linge mouillé et laissez reposer 30 min. Farinez le plan de travail et abaissez la pâte en un disque de 20 cm, légèrement plus épais qu’un chapati. Garnissez uniformément d’une couche du mélange pommes de terre-artichauts en laissant les bords vides. Enroulez fermement la pâte et découpez-la en tranches
de 2,5 cm. Juste avant de les faire frire, faites chauffer un fond de 10 cm d’huile de colza dans une casserole ou un grand wok. Si vous glissez un bout de pâte dans l’huile et qu’il remonte immédiatement en grésillant, l’huile est assez chaude. Mélangez les 4 c à s de farine avec 100 ml d’eau dans un bol pour obtenir une pâte épaisse.
Plongez une spirale dans le mélange de farine et placez-la délicatement dans l’huile. Répétez avec le reste des spirales et faitesles cuire environ 3 min des deux côtés, jusqu’à ce qu’elles soient dorées. Égouttez sur du papier absorbant et servez avec une sauce menthe-coriandre, une sauce au tamarin ou une sauce au yaourt.
Cuisine
158 Croque Mumbai Temps de préparation: 30 min Ingrédients: Pour la farce aux pommes de terre: 2-3 c à s de ghee ou ghee végétal, 1 c à c de graines de cumin, 10 feuilles de curry (épiceriesasiatiques), 1 oignon émincé, 2-3 piments chili verts en rondelles, 1/2 c à c de curcuma en poudre, 1 c à c de chili en poudre (facultatif), 1 c à s de pâte gingembre & ail (voir recette spirales de samosa), 2 pommes de terre épluchées, en dés, sel et poivre noir du moulin, 3 c à s de coriandre ciselée. Pour l’assemblage: 150 ml de sauce menthe-coriandre, 4 tranches de pain blanc, 4 tranches de cheddar ou autre fromage, 8 rondelles de tomate, 8 rondelles de concombre, 8 bâtonnets de poivron rouge, 8 rondelles d’oignon rouge, beurre (pour la cuisson).
Faites chauffer le ghee dans une grande poêle à feu moyen. Ajoutez les graines de cumin et les feuilles de curry. Cuisez 30 sec. Ajoutez l’oignon et poursuivez la cuisson 5 min, jusqu’à ce que l’oignon soit tendre. Ajoutez les piments, le curcuma et (éventuellement) le chili en poudre, ainsi que la pâte gingembre & ail. Mélangez puis incorporez les dés de pommes de terre. Couvrez d’eau et faites mijoter 10 min, jusqu’à ce que les pommes de terre soient cuites. Salez et poivrez. Incorporez la coriandre ciselée et laissez refroidir. Assemblage : tartinez chaque tranche de pain de sauce menthe-coriandre. Garnissez 2 tranches de mélange aux pommes de terre. Recouvrez-les de 2 tranches de fromage, 4 rondelles de tomate, 4 rondelles de concombre, 4 bâtonnets de poivron et 4 rondelles d’oignon rouge. Recouvrez avec les 2 autres tranches de pain. Faites chauffer une grande poêle à feu moyen. Faites-y fondre quelques noix de beurre et rissoler les croques. Quand le bas est doré, retournez-les et faites-les cuire de l’autre côté. Servez immédiatement.
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Horoscope
Poissons
19.2 — 20.3
Émotions Ce mois-ci, l’amour se nourrit de mots, l’esprit se révèle être votre meilleure arme de séduction. En couple, c’est un moment idéal pour exprimer vos attentes. Une rencontre ? Misez sur le 10. Ambition Pas de repos pour les persévérantes jusqu’au 16, des actions entamées le mois dernier vont aboutir, mais il va falloir vous dépasser. En récompense : une seconde quinzaine gratifiante et détendue.
Bélier
21.3 — 21.4
Émotions Vénus vous offre un avant-goût de printemps. Pour un temps ou pour la vie, balbutiant ou confirmé, l’amour va vous faire sentir plus vivante que jamais (dès le 8). Ambition Pas d’obstacles jusqu’au 16, Mars vous fait progresser. Mais davantage de pression et de possibles rivalités dès le 17.
Taureau
22.4 — 21.5
Émotions Vénus favorise romantisme et amour fusionnel. À apprécier sans réserve tout en gardant les pieds sur terre, surtout après le 8 où le risque d’erreur de jugement sera plus présent. Ambition Mars réveille votre esprit d’entreprise. Comptez sur un nouvel élan dès le 17, via un nouveau projet ou des rencontres. Prévoyez des retards concernant une négociation en cours.
Gémeaux
22.5 — 21.6
Émotions Le ciel met en avant les émotions, c’est un bon moment pour écouter votre instinct plutôt que votre pensée rationnelle. Seule, une relation amicale pourrait devenir plus ambiguë.
Ambition Comptez sur des collaborations dynamiques, mais prévoyez aussi des tensions relationnelles, sur tout avec des hommes aux arguments sexistes (jusqu’au 17).
Cancer
22.6 — 22.7
Lion
23.7 — 23.8
Émotions Des projets en cours pourraient prendre une tournure concrète (à partir du 8), mais vous devrez faire des compromis. À deux ? Comptez sur une première semaine idyllique. Ambition Jusqu’au 17, profitez-en pour vous organiser et préparer le terrain pour la seconde quinzaine qui s’annonce plus chargée. Votre point fort : la communication (tout le mois). Émotions Vénus et Mars sont vos alliés. Rien de tel pour harmoniser une vie de couple ou stimuler une relation naissante. Célibataire, un jeu de séduction va réveiller vos sens (dès le 8). Ambition Les conditions sont idéales pour entreprendre, valoriser votre créativité et mettre en avant vos compétences. N’attendez donc pas pour vous lancer.
Vierge
24.8 — 23.9
Balance
24.9 — 23.10
Scorpion
24.10 — 22.11
Sagittaire
23.11 — 21.12
Capricorne
22.12 — 20.1
Émotions Une situation amoureuse pourrait développer des ramifications complexes et accaparer votre esprit, la seconde quinzaine vous apportera des réponses claires. Ambition Le manque d’organisation et les hésitations de certains vous horripilent ? Pas de panique : Mars vous aide à imposer votre vision et mettre de l’ordre dans tout cela (dès le 17). Émotions En messagère du printemps, Vénus ouvre la voie à des possibles. Dès le 7, rencontre, amour et projets à deux seront d’actualité, surtout concernant la maison et la famille. Ambition Misez sur une première quinzaine sans accroc pour entreprendre, relancer vos contacts et faire entendre votre voix. Un changement pourrait se concrétiser à partir du 17. Émotions L’air est plein de promesses, vous pourriez faire une rencontre lors d’un déplacement (vers le 7 ou le 15). En privé, c’est le bon moment pour exprimer vos sentiments. Ambition Sociabilisez. Ce mois-ci, Mercure vous aide à établir des contacts et valoriser vos idées. Une rencontre pourrait fortement influer pour réaliser un projet personnel. Émotions Fini les questions sans réponses. Ce mois-ci, Vénus amorce une ère lumineuse et dynamique, dédiée au frisson amoureux, au désir et aux rencontres (dès le 8). Ambition Toujours stimulée par Mars, rien ne pourra vous arrêter jusqu’au 16. Seul bémol : une tendance à forcer ou à négliger les détails, prenez le temps de vous ménager et de réfléchir. Émotions Vénus joue les joyeux trublions dans un ciel plutôt stable. Une rencontre ou un évènement inattendu pourrait être la cause de votre embrasement (à partir du 8). Ambition Mars sera dans votre signe dès le 17. Résultat, une énergie explosive, un regain de désir et de motivation ainsi que de réelles opportunités de prouver votre valeur.
Verseau
21.1 18.2
Émotions À partir du 8, une Vénus audacieuse et ludique vous inspire. Au menu : affinités révélées, jeux de séduction et rencontres palpitantes. À deux, vos intuitions sur l’autre vont se révéler justes. Ambition Ce mois-ci, l’esprit d’équipe va prendre tout son sens. C’est en mutualisant les compétences, en étant ouverte à l’échange et au dialogue que vous atteindrez vos objectifs.
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L’interview d’après minuit
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Édouard Vermeulen
À 62 ans, le couturier préféré de la reine Mathilde a un agenda bien rempli. Ouverture d’une boutique à Paris, concept de fabrication NATAN x AKRA, vêtements en kraft avec une ONG de Madagascar, et construction de sa maison à Knokke. Ces projets d’envergure n’empêchent pas le créateur à la tête de la maison Natan Couture de dormir. Au contraire, son sommeil n’a jamais été aussi réparateur ! Par Aurélia Dejond
—Vos boisson et nourriture nocturnes ? On m’a dit un jour, « Marche, bois de l’eau et prends des douches glacées », je m’applique ! On est ce qu’on consomme, je bois peu de vin, je mange léger. Je me nourris aussi de mots - en ce moment, mon livre de chevet est consacré à Pierre Bergé - ou d’images, j’adore regarder Pinterest le soir !
—Vivez-vous sous une bonne étoile ? La vraie bonne étoile, c’est une excellente santé. Elle permet de tout faire, c’est un très grand cadeau. Sinon, je crois surtout en l’énergie positive, à l’action et à mon goût d’entreprendre.
—La nuit efface-t-elle le jour et les soucis ? La nuit est très angoissante si on ne dort pas, son pouvoir amplificateur est redoutable. Elle est un refuge si on a un sommeil réparateur.
—Sur votre table de nuit ? Des huiles essentielles adoucissantes et apaisantes, et un peu de Rescue, ma montre, un réveil et un bloc-notes en cas d’idée.
—La dernière fois que vous vous êtes couché tôt ? Le 29 décembre à 21 h 15, j’étais exceptionnellement rentré à 2 h du matin la veille, après une soirée magnifique avec quatorze convives et un orchestre.
—Quels carburants après minuit : alcool, sucre, somnifères ? Mon carburant du soir, c’est la marche, véritable outil de méditation et vrai sas de décompression. Pas d’alcool, jamais de somnifères, mais parfois un antihistaminique, pour son léger effet somnolant. Le pire ? Un Redbull qui m’a tenu éveillé vingt-quatre heures… l’horreur !
—La nuit la plus dingue ? J’ai une mauvaise réputation, on m’appelle « Édouard 23 heures » (rires) ! Je veux garder le contrôle et avoir mes sept heures de sommeil, je rentre tôt. J’aime les premiers moments, les débuts… m’éterniser ne me procure aucun plaisir.
—Boule à facettes ? Un peu, à 20 ans. Ensuite, ça ne m’a plus amusé, je déteste le monde et les gens de la nuit. Par contre, j’aime danser ou voir les corps évoluer. Avoir le rythme dans la peau, c’est comme l’élégance, on l’a ou on ne l’a pas.
—Ce que vous détestez la nuit ? Je suis un être de printemps, de naissance, de lumière et du matin. Je déteste les angoisses, les peurs et les tristesses nocturnes. Et je ne suis pas sûr d’aimer l’opacité de certaines chambres d’hôtels.
—Les mots de la nuit ? Déconnexion, récupération, recharge de batterie. Natan Couture, nouvelle adresse parisienne : 71 rue des Saints Pères, 75006 Paris Boutiques en Belgique : natan.be
ALEXANDER SPORRE.
—Dormez-vous bien la nuit ? De mieux en mieux ! C’est comme si la maturité autorisait un autre rapport au stress ou aux angoisses. Comme créateur, j’ai l’esprit constamment occupé, je pense sans cesse matières, coupes, couleurs, textures… J’ai du mal à faire le vide, mais je m’améliore !
Te l . +3 2 2 6 2 0 01 6 0
E- B O U T I Q U E. D I O R .CO M