Marie Claire Belgique - Mars 2024 by Edition Ventures

SOMMAIRE 16 20

Photo Delphine Chanet. Mannequin Karina Zharmu/Platform Agency. Coiffure Sebastien Le Corroller/Airport Agency. Maquillage Mouna Benouhoud/Artists Unit. Production Anne-Sophie Krissi et Christophe Lomenech/Agence Mezo. Robe bimatière à jupes superposées, Louis Vuitton.

ÉDITO CONTRIBUTEUR.ICES EN IMAGE

TENDANCES

SUBSTANCE 38

SUR LA LISTE DE MARS LES TENDANCES DÉCRYPTÉES PAR MARIE CLAIRE 46 48 49 50 52 53

54 58 64 70 74 78

p. 58 What Els ?

ÉPOQUE

GRAND REPORTAGE Elles réclament

justice pour les sorcières d’Écosse

CULTURE

AGENDA Sorties LIVRE Quatre plumes féminines CINÉMA News ENTRETIEN Olivia Ruiz, l’énergie

sensuelle

INTERVIEW Pomme, fruit de saison MUSIQUE News

MAGAZINE

ENTRETIEN Annie Ernaux : « Je suis

porteuse de la vie des autres »

PORTRAIT What Els ? 8 MARS 25 femmes belges au top

de la mode

PHÉNOMÈNE Les nouveaux imposteurs de l’amour SOCIÉTÉ L’industrie de la mode en mâle de parité STORY Kim Yo-jong : la princesse rouge

Suivez-nous sur marieclaire.be/fr

DELPHINE CHANET. MARLEEN DANIELS.

10 12 14

STYLE 84 96 102

104 108 110

114 114 116

118 122 129 130

MODE

Double effet TENDANCES Le meilleur de la saison

NEWS JOAILLERIE & HORLOGERIE L’art

du bijou

BEAUTÉ

MAKE-UP 70 nuances de nude EXPERT Peter Philips ENTRETIEN Victoria Beckham :

« Mon style a gagné en douceur et naturel » CONFIDENCES La sélection de la rédactrice FONDAMENTAUX Emma Mackey TESTÉ Les soins visage “ with a twist ”

LIFESTYLE

CITY TRIP De Gand à Paris avec Marie Martens MASTERCLASS Marie Trignon, au nom du père

Fragments de robes en georgette de soie, ensemble veste et short en laine, ceinture en cuir et escarpins en satin. Le tout prada.

HOROSCOPE LE QUESTIONNAIRE Salomé Dewaels

p. 84 Double effet

www.caroline-biss.com

MARIE CLAIRE EST UNE PUBLICATION DE BASTILLE VENTURE CAPITAL S.A. (TVA BE 0875.062.635) CHAUSSÉE DE LOUVAIN 431 D, B-1380 LASNE. EDITOR-IN-CHIEF

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Marleen Daniels, Aurélia Dejond, Eva Donckers, Virginie Dupont feat. talkie-walkie srl, Miriana Frattarola, Lieve Gerrits, Etienne Heylen, Marie Honnay, Malvine Sevrin, Andrew Thomas, Eva Thurman, Alies Torfs, Sofie Van Bouwel, Anja Van Der Borght, Margo Verhasselt, Walter Vleugels.

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DIGITAL ART DIRECTOR MARIECLAIRE.BE

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n octobre de l’année dernière, l’annonce a été faite que Seán McGirr prendrait la direction artistique de la Maison Alexander McQueen, succédant ainsi à Sarah Burton. Cette nomination a fait grand bruit sur les réseaux. Non pas à cause du profil du designer dublinois, relativement peu connu, mais parce que sa nomination implique que tous les directeurs artistiques du groupe de luxe Kering sont désormais des hommes blancs. Avec seulement deux femmes à sa tête (Maria Grazia Chiuri chez Dior et Stella McCartney), son grand rival LVMH ne fait guère mieux. Le concept du « catwalk de verre », par analogie avec le plafond de verre, est un problème majeur dans l’industrie de la mode. Bien que les femmes constituent la majorité des travailleurs du textile et qu’elles soient également les plus grandes consommatrices de vêtements, elles restent sous-représentées aux postes clé. En résumé, les maisons de mode sont littéralement propulsées par des femmes, mais ce sont surtout les hommes qui décrochent le maximum de notoriété et d’argent. C’est pourquoi, sans grande discussion, nous avons décidé de consacrer ce magazine aux femmes dans la mode. Un thème qui convient non seulement à ce spécial mode de

mars, mais qui s’inscrit également dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes. Programmée le 8 mars, elle a été initiée à la suite d’une grève des femmes dans l’industrie du textile et de l’habillement. Pour ce numéro, nous avons également réalisé une enquête sur les 25 femmes belges qui contribuent à façonner la mode (inter)nationale (page 64) et nous avons également cherché à savoir comment le regard féminin peut faire la différence dans l’industrie de la mode, mais aussi dans d’autres secteurs (page 74). La chanteuse Els Pynoo (Vive La Fête) partage notre avis à ce sujet (page 58). Enfin, Victoria Beckham nous raconte son engagement en faveur de l’égalité des sexes, tant au niveau de sa marque mode et beauté que dans sa vie privée (page 110). Par ailleurs, ce numéro de mars regorge d’inspirations avec le meilleur du printemps-été 2024 et les plus beaux looks des grandes maisons. Bonne lecture !

Timon Van Mechelen Rédacteur en chef timonvm

EVA DONCKERS.

ÉDITO Catwalk de verre

Contributrices

STYLISTE Elle a réalisé le stylisme du shooting d’Els Pynoo. D’OÙ VENEZ-VOUS ? LÐ ĮķðĮ ķĊÐ ĊŒÐīĮďðĮÐ ĨķīÐ souche. POURQUOI FAITES-VOUS CE MÉTIER ? ĨīÝĮ Œďðī ďÅĴÐĊķ ĉďĊ ÌðĨăĒĉÐ ¾ ăȸ ÆÌÑĉðÐ ÌÐ ĉďÌÐ Ìȸ ĊŒÐīĮ et effectué quelques stages à l’étranger, j’ai commencé à faire du stylisme pour des magazines belges. Grâce à ma formation, j’ai pu décrypter les collections des créateurs et les traduire en looks inspirants. J’ai beaucoup de respect pour les designers et j’essaie toujours de construire une belle histoire autour de leurs vêtements. La scène mode évolue rapidement et j’aime suivre le mouvement. Tout change en permanence. VOTRE MOMENT PRÉFÉRÉ DURANT LE SHOOTING ? J’aime quand les différents éléments s’harmonisent : l’atmosphère, la lumière, le maquillage, le stylisme. Lorsqu’on sent que l’histoire prend vie. QUI VOUS INSPIRE ? L’inspiration peut venir de n’importe où. Une promenade en ville, un voyage, une chanson.... Je m’ennuie assez facilement, je suis donc une véritable éponge qui absorbe beaucoup de choses. C’est pourquoi je recherche consciemment des stimuli : une nouvelle ville, de nouveaux restaurants, un nouveau cours de sport, tout ce qui me permet de libérer mon trop-plein d’énergie.

Marie Honnay

PHOTOGRAPHE Elle est partie à la rencontre des militant·es qui réhabilitent la mémoire des « sorcières » en Écosse.

JOURNALISTE Elle a suivi la créatrice belge Marie Martens de Gand à Paris en ĨĮĮĊĴ Ĩī ÐīĮðăăÐĮȘ

D’OÙ VENEZ-VOUS ? Je suis originaire d’un petit village dans le Gard, près de Nîmes. POURQUOI FAITES-VOUS CE MÉTIER ? C’est un métier qui me passionne, il me permet de contenter ĉɁÆīÑĴðŒðĴÑ ÐĴ ĉ ÆķīðďĮðĴÑ ȝ VOTRE MOMENT PRÉFÉRÉ PENDANT CE REPORTAGE ? La rencontre avec l’historien Julian Goodare. QUI VOUS INSPIRE ? Ce sont les femmes qui m’inspirent. J’ai été bouleversée par l’œuvre de Séraphine de wÐĊăðĮș Ĩī ăÐĮ ťăĉĮ Ìȸ æĊÝĮ īÌȘ

Sofie Van Bouwel MAQUILLEUSE Elle a réalisé la mise en beauté d’Els Pynoo. D’OÙ VENEZ-VOUS ? J’ai grandi à Sint-Mariaburg, un ĨÐĴðĴ ìĉÐķ ķ ĊďīÌ Ìȸ ĊŒÐīĮș ĉðĮ þÐ ĮķðĮ īÐĮĴÑÐ ÐĊ ŒðăăÐ ¾ ă ťĊ de mes études. POURQUOI FAITES-VOUS CE MÉTIER ? J’ai grandi dans les années 80. Enfant, j’étais fascinée par le maquillage. J’ai donc la chance d’avoir pu faire de cette passion ĉďĊ ĉÑĴðÐīȘ ĨīÝĮ ĴďķĴÐĮ ÆÐĮ années, il est toujours aussi passionnant. VOTRE MOMENT PRÉFÉRÉ DURANT LE SHOOTING ? Rencontrer et travailler avec de belles personnes est toujours stimulant. Et aussi créer de belles images en équipe. QUI VOUS INSPIRE ? À peu près tout. En particulier la musique, les rencontres avec des personnes incroyables, mes deux enfants...

D’OÙ VENEZ-VOUS ? Je suis née, j’ai grandi, étudié et vécu à Liège toute ma vie, mais je me sens chez moi partout. Je pourrais sans hésiter déménager à Bruxelles ou Paris. POURQUOI FAITES-VOUS CE MÉTIER ? J’ai toujours écrit. J’ai créé mon ĨīÐĉðÐī ĉæšðĊÐ ¾ ǠǣɁĊĮȘ wð þÐ n’étais pas journaliste, je serais trendwatcher, un autre métier qui me fascine. Je suis de près les tendances et beaucoup des sujets que je traite sont liés aux nouveaux concepts mode, design, food, voyages et art de vivre. Journaliste, c’est une porte ouverte sur le monde. Les gens qu’on rencontre sont le plus souvent extrêmement inspirants. VOTRE MOMENT PRÉFÉRÉ PENDANT LA RÉALISATION DE CE REPORTAGE ? Comme j’ai suivi la créatrice æĊĴďðĮÐ ÌĊĮ ǢɁŒðăăÐĮ ÌðååÑīÐĊĴÐĮș nous avons eu le temps d’échanger sur nos vies, nos carrières, nos rêves et nos doutes. J’ai toujours eu une connexion particulière ŒÐÆ ăÐĮ ťăăÐĮ ĨīÑĊďĉĉÑÐĮ TīðÐ et j’avoue que j’ai une tendresse particulière pour plusieurs d’entreÐăăÐĮș ÌďĊĴ TīðÐ TīĴÐĊĮ Ț ķĊÐ ťăăÐ ultra-créative et très généreuse sur le plan humain. QUI VOUS INSPIRE ? OȸīĴ ÆďĊĴÐĉĨďīðĊș ăÐĮ ìĒĴÐăĮ que j’ai la chance de découvrir au cours de mes voyages, des gens que je croise dans la rue… Notre métier consiste d’abord à ouvrir les yeux pour capter l’air du temps. Et puis, à écouter.

PHOTOS PERSONNELLES.

Lieve Gerrits

Anaïs Boileau

EN IMAGE

Il s’agit d’une image surprenante, le baiser fraternel que Mikhaïl Pavlovitch et Andreï Dmitrievitch échangent en rue… Or, rien n’est réel, ce cliché a été créé avec l’intelligence artificielle. La photographe Toma Gerzha, âgée de vingt et un ans, a réalisé plusieurs documentaires sur la Gen Z dans les anciennes républiques soviétiques avant de déménager à Amsterdam pour y terminer ses études. Les images qu’elle a prises à l’époque et ne pouvait plus utiliser pour ses séries, elle les a éditées avec le logiciel Midjourney. Elle déclarait récemment au journal Le Soir : « Prétendre que tout est dû à l’IA est un pont trop loin. En tant qu’être humain, vous vous asseyez devant l’ordinateur pendant au moins trois heures pour obtenir l’image que vous aviez en tête. » Par Etienne Heylen et Aurélia Dejond

Biennale de l’image possible, du ǠǥɁĉīĮ ķ ǠÐīɁþķðĊ ÌĊĮ ăȸĊÆðÐĊĊÐ ÅðÅăðďĴìÝĪķÐ ÌÐĮ ìðīďķŘ ¾ OðÝæÐȘ ĉķĴĊĴŘȘÅðĨȭăðÐæÐȘďīæ

COURTESY TOMA GERZHA. @TOMA.ART.

LE BAISER RUSSE

ELISABETTAFRANCHI.COM

TENDANCES

Une fragrance addictive

Plus de luxe

En 2024, Zalando souhaite renforcer sa présence sur le marché du luxe et a choisi l’artiste britanno-japonaise Rina Sawayama comme ambassadrice de leur plateforme de créateurs rénovée. Les premières images de la campagne, réalisées par Carlijn Jacobs, laissent présager de belles perspectives. šăĊÌďȘÅÐ

SUR LA LISTE DE MARS Réalisation Malvine Sevrin et Timon Van Mechelen

LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT. PRESSE.

Eau de parfum Vanille Fatale, }ďĉ 9ďīÌș ǢǣǡɁɅ ăÐĮ ǤǟɁĉăȘ

SOFIA COPPOLA, FROM ARCHIVE (MACK, 2023). COURTESY OF THE ARTIST AND MACK.

Les aficionados de notes vanillées ne résisteront pas longtemps face à ce parfum envoûtant où la vanille se mêle aux notes florales de frangipanier et de narcisse. Une attraction fatale.

Un total look orange

Des talons belges

Après le succès de sa première collection de sandales l’été dernier, la marque belge Nathalie Vleeschouwer étend davantage sa ligne d’accessoires avec des sandales, des chaussures plates et des sacs à main. nathalievleeschouwer.be

Un regard indiscret en coulisses

Ce livre à la couverture rose nous plonge dans l’univers de la célèbre réalisatrice de films Sofia Coppola. De Lost in Translation (2003) en passant par Marie Antoinette (2006) à Priscilla (2023), cet ouvrage nous fait voir les coulisses des films les plus marquants de sa carrière. Avec son mélange de photographies personnelles, moodboards, pages de script annotées et clichés pris en coulisses, Archives nous offre un accès privilégié au monde artistique de Sofia Coppola. Livre Sofia Coppola Archive, TÆā ďďāĮș ǥǤɁɅȘ

C’est ce qui s’appelle un coup d’éclat : on ne saurait trouver mieux que ce camaïeu de mandarine, signé Fendi, pour réveiller l’allure. Défilé Fendi printempsété.

TENDANCES

Un sac architectural Comme celui proposé par la nouvelle griffe belge de sacs à main, Sepi Agari. Une jeune marque qui redéfinit l’élégance avec des pièces d’une fabrication italienne impeccable.

Une caresse olfactive

Quoi de mieux pour faire tourner les têtes qu’une délicate brume capillaire qui laisse sur notre passage un doux parfum de musc dans l’air ? Parfum pour les cheveux Fleur de Peau, Diptyque, ǤǧɁɅ ăÐĮ ǢǟɁĉăș ÌðĮĨďĊðÅăÐ ÆìÐš wÐĊĴÐķīĮ Ìȸ ðăăÐķīĮ à Bruxelles et en ligne.

wÆ tĨìÐăăș ǤǧǟɁɅ sur sepiagari.com

8. Des soins coréens

La marque coréenne incontournable de produits de beauté, Dr.Jart+, célèbre notamment pour ses masques faciaux en caoutchouc et sa crème réparatrice Cicapair Tiger Grass, fera enfin son arrivée en Belgique à partir de mi-mars. Disponible sur farmaline.be et douglas.be. PRESSE.

TENDANCES 2

La référence

Miuccia Prada La créatrice italienne ne se contente pas d’incarner la mode d’avant-garde sur les défilés, elle est elle-même une icône ÌÐ ĮĴřăÐ ðĊĴÐĉĨďīÐăăÐȘ Son apparition après le défilé homme de l’été ÌÐīĊðÐī ÐĊ ÐĮĴ ă ĨīÐķŒÐȘ

INSPIRATION

PÉTALES JAUNES Cette saison, le jaune se marie volontiers avec le beige, le marron et l’or.

Réalisation Timon Van Mechelen

Le défilé

Stella McCartney Un tailleur surdimensionné avec une délicate blouse en dentelle en dessous, dessiné par Stella McCartney pour sa collection ĨīðĊĴÐĉĨĮȭÑĴÑɁǡǟǡǣȘ

10 9

1. TďĊĴīÐ qÐīĨÐĴķăɁǠǨǟǧ ÐĊ ďī þķĊÐ ÐĴ Æķðī Rolex, ǡǡ ǧǟǟɁɅȘ 2. Robe en coton et polyamide By Malene Birger, ǣǣǟɁɅș Œð ¢ăĊÌďȘ 3. Sac en cuir et métal Chanel, prix Įķī ÌÐĉĊÌÐȘ 4. Boucles d’oreilles en or et diamants Marco Bicego, ǡ ǤǡǟɁɅȘ 5. Sandale en daim Geox, ǠǡǨșǨǤɁɅȘ 6. Pull en cachemire Meryll Rogge, ǤǧǟɁɅȘ 7. Pantalon en lin et viscose Acne Studios, ǣǦǟɁɅȘ 8. Jupe en satin Elisabetta Franchi, ǢǣǠɁɅȘ 9. Sac wĨÐÐÌř qǨɁ ĊÌďķăðÝīÐ ǡǤɁÐĊ Æķðī Louis Vuitton, ĨīðŘ Įķī ÌÐĉĊÌÐȘ 10. Veste en coton Carhartt WIP, ǠǤǨɁɅȘ

GETTYIMAGES. PRESSE.

TENDANCES

Envelope1976 Ilag

Atelier Hinode

Cala Jade

Pearl Octopussy

LA NOUVELLE VAGUE DE LA MODE NORVÉGIENNE Ċ ŒÐĊĴ ĮÆĊÌðĊŒÐ Įďķŭ Ð Įķī ă ĉďÌÐ ÆÐĮ ÌÐīĊðÝīÐĮ ĊĊÑÐĮȣ ÐĴ ă UďīŒÝæÐ ĊÐ ÆďĉĨĴÐ ĨĮ īÐĮĴÐī ÐĊ īÐĴīðĴȢ Par Malvine Sevrin

Copenhague a indéniablement conquis sa place de concurrente sérieuse lors des dernières Fashion Weeks, propulsant la mode scandinave vers des sommets respectés. Son voisin norvégien, plus discret dans l’univers de la mode, n’est pas en reste avec son lot de designers prometteurs. Voici cinq talents qui ont captivé notre attention lors de l’événement Oslo Runway. Leur point commun ? Une grande importance accordée à la durabilité. PEARL OCTOPUSSY

Fondé en 2018 par Cathrine Børter, forte d’une décennie d’expérience dans la création de prêt-a-porter, le label a vu le jour pendant son congé de maternité. Son parti pris ? Fusionner avec maestria l’équilibre délicat entre le minimalisme et le maximalisme. Ses créations vont bien au-delà de simples accessoires : elles incarnent des bijoux « statement » qui

transforment et élèvent chaque tenue. Réalisées à la main avec des matériaux d’exception tels que les perles d’eau douce organiques, chaque pièce devient une œuvre d’art unique. pearloctopussy.com

ENVELOPE1976

Le défilé, orchestré dans un garage souterrain près du port d’Oslo, a dévoilé des looks monochromes d’une modernité saisissante. Les fondatrices, Céline Aagaard et Pia Nordskaug, privilégient des choix réfléchis de matériaux, une esthétique rock’n’roll et une palette de couleurs ultra sélective. envelope1976.com

ATELIER HINODE

Un nom qui évoque le « lever de soleil » en japonais. Cette griffe durable confectionne ses créations exclusivement à partir de « dead stocks », ces surplus de tis-

sus nobles qui sommeillent. Le génie de ce jeune label réside dans sa capacité à concevoir des vêtements d’une polyvalence inédite. Chaque pièce peut être transformée pour offrir un porté modulable saison après saison. Le résultat ? Des créations féminines, aériennes, d’une simplicité apparente et d’un chic absolu. atelierhinode.com

CALA JADE

Une balade dans les rues d’Oslo nous le confirme : ces sacs en cuir tressé s’arrachent comme des petits pains. Sa philosophie ? Des objets fonctionnels à l’esthétique tranchante mais intemporelle. Boucles de fermoir de forme organique, entrelacements de cuir… Les sacs sont réalisés dans des cuirs de qualité supérieure et déclinés dans d’exquises teintes terreuses. calajade.com

ILAG

Cette jeune pépite, née en 2020, est confectionnée à partir de fibres naturelles, de surplus et de matériaux recyclés certifiés. De la slip dress satinée au pull over en mohair, c’est la marque du quotidien par excellence qui nous sert l’élégance décontractée et la simplicité scandinave sur un plateau d’argent. Le tout dans une délicieuse palette de nuances sorbet qui tranche avec la morosité de l’actualité. ilagilag.com

IGWSTUDIOS. PRESSE.

PHÉNOMÈNE

NOUVELLE CRÈME GEL FRAIS

MAKE AGE JUST A NUMBER* Puissant soin à l’action anti-âge complète : rides réduites, fermeté, densité et éclat retrouvés.

*... Et l’âge n’est plus qu’un nombre

À découvrir sur sisley-paris.com

TENDANCES

Déﬁlé Gabriela Hearst printemps-été 2024.

Déﬁlé Acne Studios printemps-été 2024.

TENDANCE

MAILLON FORT La chaîne à maillons se décline dans une variété de forme ÐĴ ÌÐ ĉĴÑīðķŘȣ ĉðĮ ÐăăÐ Ŭ ÆìÐ ĴďķþďķīĮ ÌÐĮ ÌðĉÐĊĮðďĊĮ impressionnantes. Juste ce qu’il faut pour habiller un look. Déﬁlé Gucci printemps-été 2024.

Réalisation Timon Van Mechelen

Bracelet en or jaune 18ct et diamants Marco Bicego, Ǧ ǦǟǟɁɅȘ

Bracelet en or rose 18ct Tiffany & Co, ǠǠ ǣǟǟɁɅȘ

Bracelet en or jaune 18ct et diamants Robinson Pelham, Ǡǥ ǣǤǟɁɅș Œð Tř}ìÐīÐĮȘ

Collier en or jaune et diamants Messika, ǡǠ ǤǟǟɁɅȘ

Collier en or blanc 18ct et diamants Van Cleef & Arpels, ĨīðŘ Įķī ÌÐĉĊÌÐȘ

Bracelet en or jaune 18ct Dinh Van, ǥ ǣǤǟɁɅȘ

Bracelet en or rose 18ct Pomellato, Ǡǡ ǡǟǟɁɅȘ

Collier en or 18ct et or rose Ole Lynggaard, ǠǤ ǢǟǟɁɅȘ

Bracelet en or jaune Cartier, Ǣ ǨǟǟɁɅ

LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT. PRESSE.

STRESS ? FATIGUE ? RECHARGEZ VOTRE PEAU.

[NIACINAMIDE + EXTRAIT DE CHARDON DES DUNES]

AGIT SUR LES

8 PREMIERS SIGNES DE L’ÂGE LIÉS AU STRESS

CLARINS.COM *Taille des pores, tonicité de la peau, sévérité des rides et ridules, aspect global de la fatigue, aspect des traits, éclat de la peau, hétérogénéité du teint, hydratation.

Innovation Multi-Active Duo Jour & Nuit Rides lissées, éclat ravivé, texture affinée.

TENDANCES

De haut en bas Sac Mini Daily, en cuir Vanessa Bruno, 345 €. Sac Ghiera, en cuir Loro Piana, 2 800 €. Sac RL 888, en cuir Ralph Lauren, 2 600 €.

IDÉE FIXE

LES BESACES MIEL Dans des nuances sophistiquées de miel et de caramel, ces trois sacs à main sont les alliés parfaits de l’hiver prochain. Par Timon Van Mechelen Photo Benjamin Vigliotta Set design Camille Rousseau Réalisation Agathe Gire

TENDANCES

LE CHOIX DE

ELSPETH JENKINS NOUVELLE SAISON, NOUVELLES RÈGLES... HOMMES, MODE, MOBILIER : TOUT EST À PRENDRE AU SECOND DEGRÉ. Elspeth Jenkins, Fashion & Style Director.

L’über-mood, ou tous les sacs Hermès du monde. Sac à bandoulière coup de soleil en cuir de veau togo Hermès, prix sur demande.

Il y a beaucoup de poissons dans la mer, mais aucun n’est aussi beau que celui-ci.

Encore plus gros que l’ego de votre ex.

æķÐ ďķĊæ 9ðĮì ÐĊ ďī þķĊÐ ǠǧɁÆīĴĮ avec trois diamants, une aigue-marine et une perle blanche d’Akoya Ole Lynggaard, Ǥ ǣǟǟɁɅȘ

Chapeau Calmi Marina Rinaldi by Mary Katrantzou, prix sur demande.

Un collier sous le bras, pourquoi pas ? Robe orange découpée avec cristaux Stella McCartney, ǠǨǨǟɁɅȘ

Petits rats

Tout ce que vous ne saviez pas sur la chaise.

Nettoyage de printemps : votre maison et… votre garde-robe.

Catalogue Raisonné du Mobilier : Jeanneret Chandigarh chez Assouline, ǠǨǤɁɅȘ

Nettoyant multi-surfaces Diptyque, ǢǧɁɅȘ

STUDIO DES FLEURS. PRESSE.

Chaussures Les Zizi Jacquemus x Repetto, ǣǤǟɁɅȘ

30 1

1. tďķæÐ ăķĮì Ċɰ ǡǡǤ #ÐăðÆĴÐ tďĮÐ de Dior, ǤǤ ɅȘ 2. ¶ĴďĊ >řÌīĴĊĴ }ÐðĊĴÑ ZĊȭ}ìÐȭ:ăďœ ăķĮì 9ăÐķī ÌÐ Pixi, ǡǣɁɅș Œð ¢ăĊÌďȘ 3. ăķĮì Ċɰ Ǡ qÔÆìÐ Sunset d’Eclo, Ǣǡ Ʌș Įķī ÐÆăďÅÐķĴřȘÆďĉ

Ci-contre : ÌÑťăÑ Métiers d’art ǡǟǡǢȭǡǟǡǣ Chanel.

DÉCRYPTAGE

LE BLUSH À TOUT FAIRE Au-delà de l’effet bonne mine qu’il procure, il s’utilise désormais pour sculpter le visage et l’éclairer. Le tout très naturellement. Mode d’emploi.

4. TðĊð ăďķÌ qðĊĴ #ķď ÌÐ Glossier, ǡǨ Ʌș Įķī æăďĮĮðÐīȘÆďĉ

Par Vitoria Moura Guimaraes

ðȭÆďĊĴīÐș ÌÐ ìķĴ ÐĊ ÅĮ Ț ÌÑťăÑĮ Versace ĨīðĊĴÐĉĨĮȭÑĴÑɁǡǟǡǣ et Valentino ĨīðĊĴÐĉĨĮȭÑĴÑɁǡǟǡǣȘ

LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT. COURTESY OF VALENTINO. BACKGRID USA/BESTIMAGE.

ðȭÌÐĮĮķĮ Ț 'ăăÐ 9ĊĊðĊæ ÐĊ ÌÑÆÐĉÅīÐɁǡǟǡǢȘ

lés Chanel, Miu Miu, Coperni, Leonard, Versace, Eudon Choi ou Victoria/Tomas. Il y était généreux et, au-delà du rendu « bonne mine », assumait le rôle de « sculpteur », encadrant le visage, créant des joues plus anguleuses et assurant un effet lifting. « Il convient de l’appliquer en commençant sur le point le plus haut des pommettes, avant de remonter vers les tempes avec un gros pinceau aux poils doux en dégradant la matière », détaille Elsa Durrens, make-up artist chez Chanel, qui a répété la recette lors du défilé Métiers d’art à Manchester*, où les mannequins affichaient des pommettes saillantes rosées. « La plupart des blushs aujourd’hui sont dotés de micro-nacres qui réfléchissent la lumière, faisant office de “highlighter” », ajoute l’experte, insistant sur la polyvalence du produit, qui remplace à la fois le contouring (moins dans l’air du temps) et l’illuminateur. « Un minimum de produit, pour un effet plus naturel », conclut-elle. Hailey Bieber et Elle Fanning sont déjà fans. À notre tour de (re)découvrir ces super pigments.

COURTESY OF CHANEL. PRESSE (X3). COURTESY OF CHRISTIAN DIOR PARFUMS.

C’ÉTAIT LE FARD STAR SUR LES PODIUMS DU PRINTEMPS-ÉTÉ 2024, comme en attestent les défi-

Sac en toile et cuir Max Mara, 1 139 €.

TENDANCES

IDÉE FIXE

LE SAC NATURE Le cabas de jardinier arrive en ville, toujours aussi utilitaire, le glamour italien en plus. Par Elspeth Jenkins Photo Benjamin Vigliotta Set design Camille Rousseau

UTILISEZ VOTRE VOIX. ÉLECTIONS EUROPÉENNES 9 JUIN 2024

x Parlement européen

PHILIPPE STIRNWEISS / © UNION EUROPÉENNE 2024 - SOURCE : EP. GETTYIMAGES. CLARISSE FOUQUIN / © UNION EUROPÉENNE 2014 SOURCE : EP. CHRISTIAN CREUTZ / © UNION EUROPÉENNE 2023 - SOURCE : EP.

UNE PREMIÈRE LÉGISLATION EUROPÉENNE POUR PROTÉGER LES FEMMES CONTRE LA VIOLENCE

Dans l’UE, une femme sur trois a subi des violences physiques ou sexuelles, le plus souvent du fait du partenaire intime. Il n’existait pas de législation européenne en la matière. Après plusieurs mois de discussion, l’Europe s’est dotée d’une règlementation contraignante sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes.

Frances Fitzgerald

Evin Incir

Les femmes ne se sentent toujours pas en sécurité en Europe. Il est nécessaire que le Parlement européen, en tant que défenseur de l’égalité et des droits de l’homme, prenne des mesures », a déclaré la députée européenne Frances Fitzgerald. « Cette nouvelle directive est la première étape pour faire de l’Europe le premier continent au monde à éliminer la violence contre les femmes. » La directive rendra plusieurs infractions passibles de sanctions dans l’Union européenne, comme les mariages forcés. Les mutilations génitales devront être sanctionnées, dans tous les États membres, par une peine maximale d’au moins

5 ans d’emprisonnement. La législation européenne comprend également des mesures de prévention du viol. De plus, une attention particulière est accordée à la cyberviolence à l’égard des femmes. Mais le travail est loin d’être terminé. Une étude récente de l’UCLouvain montre que 14 % des étudiant(e)s ont été victimes de violences sexuelles ou de viols. La députée européenne, Evin Incir, déclare : « La lutte pour les droits des femmes est un combat de longue date, mais nous progressons pas à pas vers une Europe féministe. La mention de l’article sur le consentement est importante, elle garantira une société sûre pour tous, y compris dans les écoles. »

Cet article a été écrit en étroite collaboration avec le Parlement européen. europarl.europa.eu

TENDANCES

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IDÉE FIXE

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GRAND REPORTAGE

Ces Écossaises qui réhabilitent la mémoire des sorcières

50 COMEBACK

Olivia Ruiz revient avec un ăÅķĉ ķŘ ðĊŦķÐĊÆÐĮ ăĴðĊď

52 INTERVIEW

Pomme, un voyage musical ķ ťă ÌÐĮ ĮðĮďĊĮ

54 ENTRETIEN

Annie Ernaux, la Prix Nobel qui «donne à voir l’époque»

58 ELS PYNOO

L’énergie explosive du groupe belge «Vive la Fête»

64 PORTRAITS

25 femmes belges qui façonnent la mode d’aujourd’hui

70 PHÉNOMÈNE

Quand l’amour devient un jeu de dupes

74 SOCIÉTÉ

Existe-t-il un plafond de verre dans l’industrie de la mode ?

Substance

ÉPOQUE

GRAND REPORTAGE

Elles réclament justice pour les sorcières d’Écosse Du xvie au xviiie siècle, les Écossaises ont payé un lourd tribut à la chasse aux sorcières qui sévissait alors en Europe. Condamnées, torturées et assassinées par milliers, ces innocentes font aujourd’hui l’objet d’une campagne de réhabilitation que mènent sur place historien·nes, magistrates et militantes. Nos reporters sont allées les rencontrer. Par Laure Marchand Photos Anaïs Boileau

De g. à d. : Zoe Venditozzi, professeure d’anglais à Dundee, et Claire Mitchell, avocate à la Cour d’appel d’Écosse, dans le cimetière de Dundee.

ÉPOQUE

E 1

n se retirant de la baie de Torryburn, la mer du Nord cède la place à une longue plage de vase noire. Le ciel bas et gris miroite dans les mares. Depuis plus de trois siècles, à chaque marée basse, une sombre pierre rectangulaire apparaît au milieu des algues et des roches. Il s’agit de la sépulture de Lilias Adie, enterrée en 1704. Les procès-verbaux de la paroisse du village permettent de retracer minutieusement le terrible destin de cette femme d’une soixantaine d’années. Accusée de sorcellerie par une voisine, elle fut jetée en prison, et interrogée sous la torture… Dans ses aveux, la pauvresse déclare avoir rencontré le diable dans un champ de maïs au coucher du soleil. Il avait « les pieds fendus comme les sabots d’une vache ». Son ombre la visitait et elle s’accouplait avec lui. Lilias Adie mourut avant son procès, qui l’aurait selon toute probabilité conduite au bûcher. Ses congénères, effrayés que cette âme damnée parvienne à s’extirper de son cercueil, posèrent cette dalle d’une demi-tonne sur celui-ci. En cette fin de journée automnale et pluvieuse de 2023, trois étudiants français, en année Erasmus, arpentent le rivage à sa recherche. Lilias Adie est devenue une attraction locale.

Du XVIe au XVIIIe siècle, dans une Europe qui croyait en l’existence du diable et se livrait à la chasse aux sorcières, l’Écosse se distingua par son zèle. En vertu du Scottish Witchcraft Act – la législation qui punissait de la peine de mort la pratique de la sorcellerie –, au moins 3 837 personnes y ont été jugées pour ce crime, soit plus de quatre fois la moyenne européenne. L’immense majorité – 84 % – était des femmes. Les deux tiers des condamné·es ont été tué·es, généralement par étranglement avant d’être brûlé·es, selon les estimations établies à partir des archives disponibles. DES EXCUSES NATIONALES

Longtemps cantonnées au folklore et aux légendes, ces victimes font l’objet d’un travail de réhabilitation de plus en plus vaste en Écosse. À la croisée de la recherche historique, du devoir de mémoire et de l’engagement féministe, les initiatives en tout genre bourgeonnent. Des expositions, des livres, des conférences sont consacrés à ces persécutions ; des rues portent le nom des condamnées, des fresques leur redonnent une visibilité, etc. Les sorcières ont même gagné le Parlement, à Édimbourg, passant ainsi de sujet historique à sujet de société. Cette reconnaissance doit beaucoup à Claire

1. Pour ne pas que s’échappe l’âme de Lilias Adie, sorcière suppliciée en 1704 à Torryburn, cette dalle a été posée sur son cercueil. Elle apparaît à chaque marée basse, quand la mer du Nord se retire.

1. Judith LanglandsScott, historienne, passionnée par le sort des sorcières, s’est fait tatouer le visage d’une jeune femme représentant Girzell Simpson, précipitée du haut de la prison de Forfar en 1661. 2. Les livres que Julian Goodare, professeur d’histoire émérite à l’université d’Édimbourg, a consacrés aux chasses aux sorcières en Écosse. 3. Julian Goodare, ici dans son jardin. L’historien a aussi mis en ligne une base de données dédiée aux sorcières écossaises.

Mitchell, avocate à la Cour d’appel d’Écosse, et Zoe Venditozzi, professeure d’anglais dans un collège de Dundee. Elles sont à l’initiative d’une campagne pour obtenir une grâce de la justice, des excuses nationales ainsi que l’érection d’un monument officiel en leur mémoire. La pétition qu’elles ont initiée a débouché sur un projet de loi d’amnistie posthume. L’année dernière, la Première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, a ainsi demandé pardon aux victimes de « cette injustice historique effarante ». L’Église d’Écosse a fait acte de contrition dans la foulée en reconnaissant sa responsabilité. « Par mon métier, je suis sensible aux erreurs judiciaires, explique Claire Mitchell. Celle que subirent ces personnes est considérable et je milite pour qu’elle soit connue. » Zoe Venditozzi, elle, a longtemps ignoré l’ampleur de ce fait historique : « Pourtant, j’ai grandi dans la région de Fife, les persécutions y ont été terribles. Durant mes études, on m’a enseigné l’Entente cordiale et Marie Stuart, mais rien sur ces femmes. » Elles n’existaient pas dans l’histoire officielle, longtemps écrite par des hommes. Pour les remettre sur le devant de la scène historique, les deux complices leur consacrent aussi un podcast (1). Alors qu’elles s’attendaient à un succès d’estime, elles s’apprêtent à enregistrer la soixante-dixième

émission. Zoe Venditozzi en parle aussi à ses élèves. Il s’agit d’un enjeu de mémoire collective : « Nous avons probablement tous un ancêtre qui a pris part aux accusations ou a été accusé. » Aux débuts de l’Écosse moderne, la population est imprégnée de ce système de croyances. Y compris le roi Jacques VI : il vit la main du diable derrière la tempête qui s’abattit sur son navire ramenant sa nouvelle épouse, Anne de Danemark. Une centaine de suspectes et quelques suspects furent arrêté·es et un procès pour sorcellerie eut lieu de 1590 à 1591. Privation de sommeil, pieds broyés, ongles arrachés, aiguilles enfoncées dans la langue… On tortura beaucoup pour obtenir des aveux. • • •

ÉPOQUE

“Ces femmes accusées de sorcellerie étaient comme nous, elles auraient pu être nos voisines, nous aurions pu être l’une d’elles.” Mairi Harkness, sage-femme engagée dans le projet « Chasse aux sorcières de Calder »

On chercha « la marque du diable » sur les corps avec une pique – l’absence de douleur ou de sang constituait une preuve. Sans surprise, les accusées confessèrent beaucoup : des rencontres nocturnes avec le prince des démons dans une église, un sabbat où deux cents sorcières se réunirent, des charmes pour faire couler le navire royal…

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VINGT-SIX JOURS DEBOUT SUR UN TABOURET

À quelques miles d’Édimbourg, dans la petite ville de Livingston, les habitant·es baladent leur chien dans le parc Gala. Une portion surélevée a été laissée en friche. Les condamnées étaient brûlées à cet endroit. Est-ce parce qu’une mémoire inconsciente s’est transmise siècle après siècle qu’aucune maison n’a été construite sur ce terrain en plein centre-ville ? Un projet baptisé Chasse aux sorcières de Calder (2) a sorti de l’oubli cette histoire locale. « Il n’est aucunement question d’exposer notre point de vue mais d’informations qui proviennent de sources historiques », souligne Susan Gillanders, l’une des initiatrices de la démarche. Titulaire d’un doctorat d’histoire sur l’Écosse en 1650, elle sait lire les documents rédigés en langue scots. En 1643, Hew Kennedie, le nouveau pasteur âgé de 22 ans, se lança dans une traque parmi ses fidèles. Les accusées étaient enfermées dans la sacristie avant leur procès. Aujourd’hui, les habitant·es qui vont à l’office ne peuvent plus ignorer la sinistre histoire de leur lieu de culte. Une exposition dans la sacristie est consacrée à l’une de ces malheureuses, Margaret Thomsone, mariée et mère d’un enfant. Vingt-six jours durant, la prisonnière dut rester debout sur un tabouret. Des gardes la surveillaient pour l’empêcher de dormir et la frappaient quand elle tombait. Dans le chœur, des panneaux expliquent les persécutions sous forme d’une bande dessinée. Les enseignant·es y emmènent leurs élèves. « Nous privilégions une approche empathique. Certaines fréquentaient sans doute cette église et croyaient certainement au diable, elles devaient être terrorisées, précise Mairi Harkness, sage-femme, engagée dans le projet. Il s’agit de faire comprendre

qu’elles étaient comme nous, elles auraient pu être nos voisines, nous aurions pu être l’une d’elles. » Contrairement aux représentations populaires, les pourchassées n’étaient généralement pas des guérisseuses ou des sages-femmes. La majorité avait plus de 40 ans, ce qui était déjà âgé étant donné l’espérance de vie alors limitée, et était souvent mariée. Les accusations étaient la plupart du temps l’aboutissement de querelles et de commérages. « Nous avons beaucoup de témoignages de sorts jetés contre des vaches, des enfants, des bébés… » détaille Julian Goodare, professeur d’histoire émérite à l’université d’Édimbourg. Pourquoi étaient-ce essentiellement des femmes qu’on accusait ? « Effectivement, le genre importe, sinon nous retrouverions 50 % de femmes et 50 % d’hommes lors des procès, souligne cet historien. Que pouvait-on craindre d’un homme en colère ? Un assaut physique. Mais d’une femme ? On ne redoutait pas sa force, restait la pratique de la magie. La représentation de la colère vengeresse fait partie du stéréotype féminin. » L’historien, 66 ans, qui a mis en ligne une base de données (3) accessible sur les

1. À Dunning, le Maggie Wall Monument, en mémoire d’une femme qui aurait été brûlée comme sorcière au xviie siècle selon la croyance populaire.

1 2

chasses aux sorcières en Écosse, se réjouit que le public s’intéresse à cette période : « Cela s’explique certainement par l’intérêt croissant pour les préjudices causés aux femmes de façon plus vaste. » Passionnée par le sort de ces femmes, Judith Langlands-Scott (4) organise rencontres et conférences. « C’est toujours complet », se réjouit-elle.

Pour cette historienne, « ces femmes ordinaires ont été érigées au rang de premières féministes, mais la réalité est plus intéressante que le mythe. » Depuis plus de dix ans, elle plonge dans les archives locales de Forfar, où elle habite. Au moins cinquante-deux femmes furent accusées dans cette petite ville en 1661-1662, années où les persécutions furent intenses. À cette époque, l’Église presbytérienne veut façonner une société régie par les lois religieuses. Les classes éduquées croient que l’année 1666 – le chiffre 666, cité dans la Bible, fait l’objet de superstitions – qui approche sera celle de la fin du monde. « Les dénonciations de personnes aux comportements jugés déviants – boire, danser la nuit dans les cimetières… – étaient encouragées. Cette idée qu’une personne est suspecte parce que son comportement diffère du nôtre perdure. Par le passé, elle a conduit à de terribles erreurs judiciaires, gardons en tête qu’elle peut toujours être dangereuse. » Judith Langlands-Scott vient de se faire tatouer sur le bras le visage d’une jeune femme entouré d’une longue chevelure qui ondule. C’est ainsi qu’elle se représente Girzell Simpson, qui fut précipitée du haut de la prison de Forfar, une corde autour du cou, en 1661. Un tatouage pour ne jamais oublier ce que l’histoire a à nous apprendre. 1. witchesofscotland.com/podcast 2. calderwitchhunt.co.uk 3. « The Survey of Scottish Witchcraft, 1563-1736 », sur witches.hca.ed.ac.uk 4. Programmes sur Facebook : facebook.com/ForfarActionNetwork

1. À Édimbourg, c’est près du château que les bûchers étaient installés. 2. Mairi Harkness, sage-femme, engagée dans le projet « Chasse aux sorcières de Calder » devant l’église de Calder, où fut torturée Margaret Thomsone.

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CULTURE

Matin ou soir, la culture s’adapte à chaque moment de la journée Par Etienne Heylen et Aurélia Dejond

TŘ 'īĊĮĴș L’Ange du foyer ou le Triomphe du Surréalisme ȧǠǨǢǦȨș Collection privée.

100 ans de surréalisme EXPO Ce printemps, Bozar, les MRBAB et le Musée Magritte accordent une attention particulière au surréalisme, l’un des mouvements artistiques majeurs du XXe siècle. Histoire de ne pas rire. Le surréalisme en Belgique met l’accent sur l’originalité des surréalistes belges, dont l’objectif était de transformer le monde à l’aide de leur art subversif. Bozar commémore le centenaire du surréalisme sous le prisme de l’international, de son parcours politico-historique et de l’importance des femmes artistes dans cette avantgarde belge. IMAGINE ! 100 ans de surréalisme international met en lumière l’impact du mouvement à travers 140 peintures, œuvres sur papier, sculptures, objets, assemblages et photographies, en soulignant les liens entre le surréalisme et son précurseur, le symbolisme, incarné notamment par Félicien Rops, Léon Spilliaert et Fernand Khnopff. Avec Magritte Folon, La fabrique poétique, le Musée Magritte apporte aussi sa pierre à l’édifice en faisant dialoguer l’univers fascinant de René Magritte et les créations poétiques de JeanMichel Folon. Une rencontre onirique et un dialogue fructueux entre deux mondes particuliers. Histoire de ne pas rire. Le Surréalisme en Belgique,��6��

FOCUS BRUXELLES

Generations of Resilience

Une expo nécessaire qui présente un ensemble de photographies des années ǠǨǦǟɁ¾ ķþďķīÌȸìķðș ÌÐ ďīðĮ TðāìõăďŒ ķŘ þÐķĊÐĮ ÑĉÐīæÐĊĴĮș ÐĴ ĉÐĴ ăȸÆÆÐĊĴ Įķī ă ĮĨðīăÐ ÌÐ ă ăķĴĴÐ Ĩďķī ăȸðĊÌÑĨÐĊÌĊÆÐ ÌÐ ăȸ āīðĊÐ ÐĴ ÌÐ ĮďĊ développement démocratique. �� OSTENDE

Rose, Rose, Rose à mes yeux !

ZĊ ĨīďťĴÐ ÌȸķĊÐ ÐĮÆĨÌÐ ¾ ă mer pour découvrir la première exposition entièrement consacrée aux natures mortes de James Ensor. Cinquante de ses œuvres en côtoient une ÆÐĊĴðĊÐ ÌȸķĴīÐĮș īīÐĉÐĊĴ ŒķÐĮ ďķ ðĊÑÌðĴÐĮș Īķð ðăăķĮĴīÐĊĴ ăȸÑŒďăķĴðďĊ Ìķ æÐĊīÐ ÐĊ ÐăæðĪķÐȘ ��4�� ANVERS

The Ties That Bind

Avec cette grande exposition ĨÐīĮďĊĊÐăăÐș Lðĉ wìœș ăȸķĊ ÌÐĮ īĴðĮĴÐĮ ăÐĮ ĨăķĮ ðĊŦķÐĊĴĮ ÌÐĮ (ĴĴĮȭ ĊðĮș ĨăďĊæÐ ăÐ ŒðĮðĴÐķī ÌĊĮ ĮďĊ ķĊðŒÐīĮ ăăÑæďīðĪķÐș dans lequel la tradition et ăȸðĊĊďŒĴðďĊș ă ÆķăĴķīÐ ĨďĨ ÐĴ ă ĨďăðĴðĪķÐș ă ÆīðĴðĪķÐ ĮďÆðăÐ ÐĴ ăȸìķĉďķī ĮďĊĴ ÑĴīďðĴÐĉÐĊĴ ăðÑĮȘ �� BRUXELLES

Collectible

Unique plateforme internationale proposant le meilleur du design ÆďĊĴÐĉĨďīðĊ ÌÐ ÆďăăÐÆĴðďĊș foire engagée pour le défrichage ÌȸķĊÐ ĮÆÝĊÐ ŒðŒÐ ÐĴ ðĊĊďŒĊĴÐș Collectible est un incontournable pour (re) découvrir les galeries établies ÐĴ ÑĉÐīæÐĊĴÐĮș ăÐĮ ĮĴķÌðďĮ ÐĴ créateurs indépendants. ��

SABAM BELGIUM, 2024.

SORTIES

Cécile McLorin Salvant.

MUSIQUE

AU CARREFOUR DES INFLUENCES

Adèle Aproh, Dyptique, Dessin 1.

EXPO

KAROLIS KAMINSKAS. LOUIS KERCKHOF. PRESSE.

REMÈDE ANTI-MOROSITÉ « Je préfère l’avenir au passé parce que c’est là que j’ai décidé de passer le reste de ma vie. » (Victor Hugo) Avoir une vision optimiste de l’avenir ne va pas de soi, dans le contexte actuel d’un monde en crise. Mais l’art, sous toutes ses formes, a toujours été un antidote universel à la morosité et un exutoire à nos peurs. Sous le titre Popcorn, une quinzaine d’artistes, pour la plupart locaux, esquissent une image colorée, non conventionnelle et onirique de notre société. Un regard atypique sur l’art contemporain qui mélange des artistes émergents ou déjà très expérimentés. Le titre est une métaphore de l’esthétique exubérante des œuvres exposées. L’exposition suggère également un parallèle entre l’art d’aujourd’hui et celui des années 1930, avec l’intolérance croissante et l’accumulation de nuages qui assombrissent notre horizon. Popcorn, þķĮĪķȸķ ǡǥɁĉð ķ Tðĉș sķð Ìķ >ðĊķĴ ǢǨȭǣǠș īķŘÐăăÐĮȘ ĉðĉĉķĮÐķĉȘÅÐ

Le printemps est officiellement inauguré avec pas moins de vingt-deux rencontres musicales. En collaboration avec la soprano américaine et artiste de festival Claron McFadden, Klara a élaboré un programme vibrant autour du thème de Crossroads, où le beau et l’aventure se croisent. Le festival opte résolument pour l’engagement social, avec des projets qui fédèrent et impliquent un maximum de personnes. Outre l’interaction intergénérationnelle, la diversité des disciplines est également à l’ordre du jour, à l’image de l’artiste Cécile McLorin Salvant, à la fois compositrice, pianiste, chanteuse, musicienne de jazz et créatrice de mode. Ou encore la performance La Floresta de l’artiste sonore Hans Beckers, qui forme un paysage musical avec des fleurs, de la pierre naturelle, du sable et d’autres objets trouvés et plonge le visiteur dans une expérience d’écoute interpellante. Klarafestival Crossroads, Ìķ ǧɁķ ǡǣɁĉīĮ ÐĊ ÌðååÑīÐĊĴĮ ăðÐķŘ ȧ9ăæÐřș ďšīȜȨȘ āăīåÐĮĴðŒăȘÅÐ

Zoom

Lanvin, haute couture automne-hiver 1978. Jupe et col Colombine en taffetas noir. Musée Mode & Dentelle.

BRUXELLES #ķīĊĴ ă ĮÐÆďĊÌÐ ĉďðĴðÑ Ìķ ǡǟÐɁĮðÝÆăÐș ăÐ ÆďķĴķīðÐī ăðÑæÐďðĮ LķăÐĮȭ9īĊÉďðĮ īìřș ĨīÐĮĪķÐ ďķÅăðÑ ÌÐĨķðĮș ÑĴðĴ ķ ĮďĉĉÐĴ ÌÐ ă ĉďÌÐ ĨīðĮðÐĊĊÐȘ Aă ÌÐĮĮðĊÑ Ĩďķī UðĊ tðÆÆð Īķð ăȸÌďīðĴș ¾ ĴÐă ĨďðĊĴ ĪķÐ ă ĨīÐĮĮÐ ăȸ ĉÔĉÐ ÆďĉĨīÑ ¾ ìīðĮĴðĊ #ðďīȘ 'Ċ ǠǨǥǣș ðă īÐþďðĊĴ OĊŒðĊș ďľ ðă ÌÐĮĮðĊÐ ķĊÐ ĪķīĊĴðĊÐ ÌÐ ÆďăăÐÆĴðďĊĮ ÌÐ ìķĴÐ ÆďķĴķīÐ ÐĴ ÐĊÆďīÐ ĨăķĮ ÌÐ ĨīÔĴȭ¾ȭĨďīĴÐīȘ qīĉð ĮÐĮ åĊĮș ďĊ īÐĴīďķŒÐ ăķÌð īÌðĊăÐș ă ĨīðĊÆÐĮĮÐ qďă ÐĴ LÆāðÐ NÐĊĊÐÌřȘ Jules-François Crahay, Back in the spotlight, Ìķ ǡǢɁåÑŒīðÐī ķ ǠǟɁĊďŒÐĉÅīÐ ķ TķĮÑÐ TďÌÐ ɪ #ÐĊĴÐăăÐȘ åĮìðďĊĊÌăÆÐĉķĮÐķĉȘÅīķĮĮÐăĮ

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LA VIE D’UNE TOP

Une enfance française, de Farida Khelfa « J’avais beaucoup grandi et, pour me frapper, il devait lever la tête. » Si le mot résilience n’existait pas, il faudrait l’inventer pour décrire la vie massacrée de Farida Khelfa, muse, égérie et icône francoalgérienne sculpturale de la mode ÌÐĮ ĊĊÑÐĮɁǧǟȘ ī ÌÐīīðÝīÐ ăÐ strass, les paillettes et les podiums, c’est un être humain en perdition, violenté, dénigré, mal ðĉÑș ÐĊ ĨīďðÐ ¾ ķĊÐ ĉðĮÝīÐ affective colossale, qui tente de se débattre pour ne pas sombrer, tel un roseau qui plie, mais jamais ĊÐ ĮÐ ÅīðĮÐȘ 'Ĵ ďĊ īÐĴðÐĊĴ ĮďĊ ĮďķũÐ ¾ ÆìĪķÐ ĨæÐ ÑÆīðĴÐ Ĩī ÆÐĴĴÐ æīĊÌÐ ťæķīÐ ÌÐ ă ĉďÌÐș devenue réalisatrice et productrice, qui a réussi à puiser en elle des ressources inouïes pour se construire, alors que tout ă ÌÑĴīķðĮðĴȘ OÐ īÑÆðĴ ÐĮĴ ÆĮìș sans fard, d’une force incommensurable, et montre à quel point résister permet de s’autoriser une autre vie, grâce notamment à une soif inextinguible de liberté, et ÌȸĨĨīÐĊÌīÐȘ ȸÐĮĴ qīðĮș ďľ ÐăăÐ åķðĴș Īķð ĮÐī ă ĨīÐĉðÝīÐ ÑĴĨÐ Ìķ long chemin de sa renaissance : LÐĊȭqķă :ķăĴðÐīș }ìðÐīīř TķæăÐīș ššÐÌðĊÐ ăõș ìīðĮĴðĊ OďķÅďķĴðĊȜ ÌÐĮ īÐĊÆďĊĴīÐĮ Īķð feront basculer la destinée de ÆÐăăÐ Īķð ÐĮĴ ÌÑĮďīĉðĮ ăÐ ĮřĉÅďăÐ d’une émancipation possible et qui signe un roman ķĴďÅðďæīĨìðĪķÐ ÌĉðīÅăÐȘ ăÅðĊ TðÆìÐăș ǠǨșǨǟɁɅ

Quatre plumes féminines Des récits puissants, des thématiques qui interpellent, des plumes racées : ces romancières ont le don de nous transporter dans des ailleurs d’où l’on ne revient pas indemne et qui nous élèvent. Par Aurélia Dejond

PREMIER ROMAN

POLAR POLAIRE

LIBRE ARBITRE

« Dans cette rue illuminée épisodiquement par un lampadaire orange, ma vie semblait enfin s’éclaircir. » ȸÐĮĴ ķĊ īÑÆðĴ ÌďĊĴ ďĊ ĮÐ ÌÑăÐÆĴÐ Ìķ ÌÑÅķĴ ¾ ă ťĊȘ Zķ ÆďĉĉÐĊĴ s’enfoncer dans le mensonge macabre du héros avec délice, pour regarder le monde dans lequel on vit et surtout sa propre ÐŘðĮĴÐĊÆÐ ĮďķĮ ķĊ ķĴīÐ ĨīðĮĉÐȘ OÐ ĮĴīĴæÝĉÐ ÌÐ qðÐīīÐȭ ĊĴďðĊÐș architecte à la mode malgré lui, ÐĮĴ ìķĴÐĉÐĊĴ ÆřĊðĪķÐ Ț ðă åðĴ passer une douleur pour un cancer de la gorge, histoire d’exister sous un autre angle dans ăÐĮ řÐķŘ ÌÐ Į åÐĉĉÐș æăÐīðĮĴÐ surmenée, et de leurs trois ÐĊåĊĴĮș þķĮĪķÐȭă¾ ĴīÝĮ ðĊÌðååÑīÐĊĴĮȘ TÆÅīÐ ĉðĮÐ ÐĊ ĮÆÝĊÐ Īķð ĊȸÐĉĨÔÆìÐ ķÆķĊÐĉÐĊĴ l’autrice de manier l’humour avec brio, car étrangement, on s’amuse beaucoup de la ruse du narrateur, qui nous alerte également sur la fabuleuse propension qu’a l’être ìķĉðĊ ¾ ĮȸÐĊăðĮÐī ÌĊĮ ăȸÐĊĊķðȘ ī sans ce mensonge ubuesque, l’existence du héros n’aurait sans doute jamais retrouvé une once de sens dans une vie qui fait pourtant illusion, alors que le vide Īķð ă īÐĉĨăðĴ ÐĮĴ ÅřĮĮăȘ Ċ ĨīÐĉðÐī īďĉĊ ĴīÝĮ ÅďķĴðȘ (ÌðĴðďĊĮ ÌÐ ăȸZăðŒðÐīș ǡǟɁɅ

« Alors, je me suis garée devant chez eux et, assise dans ma voiture, j’ai appris comment se structuraient leurs journées, ce qu’ils faisaient le week-end et avec qui. » ȸÐĮĴ ă īÑŒÑăĴðďĊ Ìķ Ĩďăī islandais, d’ailleurs consacrée par ăÐ ĨīðŘ ăÆāÅðīÌȘ wð ďĊ ă ÆďĊĊôĴ pour sa trilogie Elma, Les Filles qui mentent, Les Garçons qui brûlent, on (re)découvre la plume åĮÆðĊĊĴÐ Ìȸ'Œ þĘīæ æðĮÌĐĴĴðī ÌĊĮ ķĊ ķĊðŒÐīĮ ÌďĊĴ ăȸĴĉďĮĨìÝīÐ ĮķŨĴ ¾ ÐĊĴīÐī ÌĊĮ ķĊ ÑĴĴ ĮÐÆďĊÌȘ Ċ ÌīĉÐ ĮìāÐĮĨÐīðÐĊ sur les terres sauvages de ăȸAĮăĊÌÐș ķĊ ìķðĮ ÆăďĮ æăÉĊĴ ďľ l’on assiste au déchirement d’une famille dans un hôtel de luxe construit sur un champ de lave ðĮďăÑȘ OÐ ÌÑÆďī ÐĮĴ ĨăĊĴÑ Ĩďķī plonger dans un suspense mené ÌÐ ĉðĊ ÌÐ ĉôĴīÐș ðĉĉÐīĮðďĊ ĮðĮðĮĮĊĴÐ ÌĊĮ ăÐĮ ÅôĉÐĮ ÌÐ ăȸ¶ĉÐ ìķĉðĊÐș ă¾ ďľ ăÐ ĨďķŒďðīș ă richesse et la jalousie rendent les liens du sang plus volatils que þĉðĮȘ Ċ īÑÆðĴ ðĉĨďĮĮðÅăÐ ¾ lâcher grâce à un univers narratif extrêmement bien pensé, une construction sans faille et un suspense intense, d’autant plus ĉôĴīðĮÑ ĪķÐ ă īďĉĊÆðÝīÐ ĉĊðÐ ăȸīĴ Ìķ īÐÅďĊÌðĮĮÐĉÐĊĴ ŒÐÆ ÅīðďȘ À trente-cinq ans seulement, l’autrice islandaise a tout pour ÌÐŒÐĊðī ă ĊďķŒÐăăÐ īÐðĊÐ Ìķ ĨďăīȘ (ÌðĴðďĊĮ ÌÐ O TīĴðĊðÝīÐș ǡǠșǨǟɁɅ

« Entre votre père et moi, c’était aussi rasoir qu’un spectacle d’école quand vos enfants ne sont pas dedans. » ZĊ ÐĮĴ ÌȸÐĉÅăÑÐ ìĨĨÑĮ Ĩī ĮďĊ franc-parler sur fond de férocité īÑÐăăÐĉÐĊĴ þďķðĮĮðŒÐȘ Diagnostiquée Alzheimer quelques mois plus tôt, Dominique ðīďĊș ǧǠɁĊĮș ÆìďðĮð ÌÐ ĨīďæīĉĉÐī ă ÌĴÐ ÌÐ Į ĉďīĴȘ qðÐÌ ÌÐ ĊÐš ¾ ĮďĊ ÌÐĮĴðĊ Ĩďķī ÆÐăăÐ qui se reproche d’avoir été tellement conformiste et qui se demande comment elle a pu devenir cette bonne bourgeoise Īķð ĨăĊðťÐ ķþďķīÌȸìķð ĮďĊ ĮķðÆðÌÐȘ Ċ īÑÆðĴ ÐĊ åďīĉÐ ÌÐ æðŦÐ qui dézingue les idées reçues et interroge sur la mort, le libre arbitre et les conventions qui nous åÉďĊĊÐĊĴș ĉÔĉÐ ¾ ĊďĴīÐ ðĊĮķȘ }īďðĮ þďķīĮș ÆȸÐĮĴ ăÐ ÆďĉĨĴÐ ¾ rebours que s’est lancée la narratrice, que l’on accompagne dans une introspection cinglante sous forme de monologue plutôt épicé qui bouleverse autant qu’il ĉķĮÐȘ ĊÐ ăÐÆĴķīÐ ðĊĴÐīĨÐăăĊĴÐ ďľ ăȸìÑīďõĊÐ ĊȸìÑĮðĴÐ ĨĮ ¾ s’égratigner dans ce dernier ĴÔĴÐȭ¾ȭĴÔĴÐ ŒÐÆ ÐăăÐȭĉÔĉÐȘ Émouvant et terriblement ĮăŒĴÐķīȘ OÐ ìÐīÆìÐ TðÌðș ǠǧșǤǟɁɅ

La fin du sommeil, de Paloma de Boismorel

Le Clan Snæberg, d’Eva Björg Ægisdóttir

Flamboyant crépuscule d’une vieille conformiste, d’Emmanuelle Pirotte

PATRICE NORMAND. LEIFUR WILBERG. LEONARDO CENDAMO. PRESSE.

LIVRES

CINÉMA NEWS Par Joëlle Lehrer

POURQUOI ON AIME

Dune : Part Two, de Denis Villeneuve Comme on avait été ébaubi par le premier Dune : Part One, sorti, en 2021, on ne pouvait qu’attendre patiemment la suite. La voici. Paul, toujours incarné par Timothée Chalamet, a encore des visions prémonitoires qui, à l’écran, peuvent aussi passer pour de grosses migraines… Cette fois, ce don devrait lui permettre d’empêcher un terrible futur pour son peuple. Tombé amoureux de Chani, jouée par l’ir-

NIKO TAVERNISE. PRESSE.

ON EST SCOTCHÉ PAR

résistible Zenaya, une guerrière Fremen, il sera confronté à un dilemme atroce… Tournée dans une flopée de lieux, notamment le désert en Arabie Saoudite et des studios à Budapest, cette suite s’enrichit de nouveaux personnages interprétés par des acteurs et actrices de premier ordre. Ainsi, Florence Pugh campe la Princesse Irulan, qui pourrait faire de l’ombre à Chani, Austin Butler assure le rôle de Feyd-Rautha, beau mais pervers et Léa Seydoux celui de Lady Margot Fenring aussi séduisante que sage. À voir si cette suite plaira autant que le premier volet. Avec Timothée Chalamet, Zendaya, Rebecca Ferguson et Florence Pugh, sortie le 28 février.

ON RIT EN ANGLAIS AVEC

ON EST REMUÉ PAR

Quitter la nuit, de Delphine Girard

Wicked Little Letters, de Thea Sharrock

C’è ancora domani, de Paola Cortellesi

Cette jeune réalisatrice belge a de la suite dans les idées. Il y a quelques années, elle avait réalisé un court métrage, Une Sœur, nommé aux Oscars (si, si !) et cette fois, pour son premier long métrage, elle reprend l’histoire en la développant. Une nuit, une téléphoniste du service des urgences de la police reçoit un appel d’une femme. Elle vient d’être kidnappée et violée. Pour la sauver, la standardiste va devoir user de toute sa détermination et de ĮďĊ ðĊĴÐăăðæÐĊÆÐȘ OÐ ťăĉș ¾ ĮķĮĨÐĊĮÐș ĉďĊĴīÐ tous les points de vue de l’affaire et c’est rare. Avec Veerle Baetens, Selma Alaoui et Guillaume Duhesme, en salles.

Aujourd’hui, les gens s’insultent copieusement sur les réseaux sociaux… Or, avant les réseaux sociaux, il y avait les lettres anonymes. Cette comédie britannique, plantée dans les années 20, sur une ville anglaise du littoral, montre avec saveur que les dénonciations et les injures peuvent être des faits très graves. Mais comme Wicked Little Letters (en français, Scandaleusement vôtre), s’inscrit dans le registre de la comédie, on rit beaucoup. Surtout que la brillante Olivia Colman est de la partie. Avec Olivia Colman, Jessie Buckley et Timothy Spall, sortie le 13 mars.

Ce drame, tourné en noir et blanc, a fait plus d’entrées en Italie que Barbie. Inspiré par le néo-réalisme italien, et notamment Une journée particulière, il dénonce le patriarcat et les violences faites aux femmes. En se focalisant sur la vie d’une femme, battue dès le matin par son mari, et humiliée tout au long de ses pénibles journées de travail, la réalisatrice Paola Cortellesi, qui tient aussi le premier rôle, ĮðæĊÐ ķĊ ťăĉ åďīĴȘ qīÆÐ ĪķȸÐĊ AĴăðÐș ĴďķĮ ăÐĮ trois jours, on enregistre un féminicide. Avec Paola Cortellesi, Valerio Mastandrea et Romana Maggiora Vergano, sortie le 20 mars.

Olivia Ruiz, l’énergie sensuelle ENTRETIEN Après sept ans, depuis son précédent album, et deux romans, la pétillante ZăðŒð tķðš īÐŒðÐĊĴ ŒÐÆ ɃɋO tÑĨăðĪķÐɋɄȢ Ċ ăÅķĉ ÌĊĮĊĴȣ ĴīÝĮ ăĴðĊďȣ Īķð ĊɂÑŒðĴÐ ĨĮ ăÐĮ ĴìÝĉÐĮ ÆĴķÐăĮ ĴÐăĮ ĪķÐ ăÐĮ ŒðďăÐĊÆÐĮ åðĴÐĮ ķŘ åÐĉĉÐĮȢ Par Joëlle Lehrer

CULTURE

tiroirs. J’avais compris que ni Mathias, ni l’éditrice de Flammarion n’allaient me lâcher. Je m’y suis mise à raison de huit heures par jour. Je craignais de ne pas y arriver. Une quinzaine d’éditeurs voulaient me publier. Finalement, j’ai choisi les Éditions Lattès.

es romans ont atteint des sommets dans les ventes. Trois cent mille exemplaires, par exemple, pour le premier, La Commode aux tiroirs de couleurs qui était plus ou moins autobiographique. Le second, Écoute la pluie tomber, était tout aussi chavirant. On comprend que devenue une autrice consacrée, Olivia pouvait un peu moins penser à la musique. Pourtant, la musique, elle, pensait à Olivia. L’artiste a su trouver un combo intéressant entre les rythmes latinos et l’électro. Elle y a ajouté ses mots à elle. Et une bonne dose de thèmes féministes mais pas que. On est loin de la Olivia de la Star Ac’. Et proche de la « femme chocolat » car, ce face-à-face s’est fait en savourant des mignonnettes…

CHARLOTTE ABRAMOW.

Le délai entre À nos corps-aimants et ce sixième album est de sept ans. C’est carrément énorme. Vous savez quoi ? Je n’ai rien vu passer. J’ai édité deux romans qui ont cartonné et pour lesquels j’avais monté des shows musicaux. J’ai également fait un spectacle Bouches cousues autour de chants révolutionnaires espagnols. Qu’est-ce qui vous avait poussée à vous lancer dans la littérature ? Mathias Malzieu , le chanteur de Dionysos, mon ancien amoureux, est venu me trouver après ma tournée pour m’inciter à écrire mon premier roman. Je voulais faire un break et m’occuper exclusivement de mon fils Nino. Mathias m’a rappelé les premières nouvelles que j’avais écrites. Suite à cela, j’ai reçu un appel de Flammarion qui me proposait d’adapter en roman la nouvelle intitulée La Commode aux tiroirs de couleurs. Il n’y avait plus qu’à remplir les

Avez-vous noté des différences entre le milieu de l’édition et celui de la musique ? Dans le disque, je n’ai pas trouvé la même passion que dans l’édition. Les filles avec qui je travaille, dans l’édition, connaissent presque mieux mes livres que moi. Elles ont une passion du verbe. La patronne de Lattès, elle se lève à cinq heures du matin pour lire jusqu’à sept heures. Aujourd’hui, vous êtes sur un nouveau label musical ? Oui, Glory Box Music, un indépendant. Je voulais trouver un esprit de famille où on ferait les choses de façon réaliste. L’album s’intitule La Réplique qui va bien avec l’air du temps. Notamment parce que les femmes n’ont plus leur langue en poche. Mes albums ont toujours été féministes mais ici, c’est plus affirmé. Je me sens hyper fière de toutes ces femmes qui l’ouvrent. Il faut beaucoup de force. Quand les victimes commencent à parler, on a envie de leur rendre hommage. C’est là qu’on rayonne quand on est en accord avec nous-mêmes et pas quand on efface les traces de l’âge. Je parle de ça aussi dans La Réplique. Quand on regarde les images sur Instagram, où il faut avoir des seins et des fesses comme ci ou comme ça, je trouve ça compliqué parce que c’est presque irréel. Pour la photo de la pochette et les photos de presse, vous avez fait appel à la photographe belge Charlotte Abramow. Dès que je l’ai rencontrée, j’ai senti une évidence. On n’a fait que rigoler durant cette journée de shooting. On a joué beaucoup avec l’idée du corps et du body painting. Justement, sur ce disque, vous rendez hommage au corps humain, celui qu’on a sacralisé ou bafoué. Cette chanson, Des corps, s’adresse aux corps qui ont souffert. J’y dis que ces

corps, même avec des cicatrices, restent beaux et qu’il faut les chérir et les guérir. Dans Tu danses, vous évoquez un féminicide. C’est un hommage à Nadia, victime d’un féminicide et pour laquelle j’ai pu recueillir les témoignages de ceux qui l’aimaient. La plupart des morceaux sont très dansants. C’est une volonté de départ. Je voulais que ce disque permette au corps de toujours être en mouvement. Que ce soit énergique et doux mais très sensuel. C’est très latino et électro, ce qui vous correspond bien. Les dernières années, je me suis éloignée de la folk music, j’avais besoin de légèreté. J’écoute assez bien de reggaeton et de cumbia colombienne. J’ai passé beaucoup de temps en Amérique Latine et à Cuba où j’ai eu l’occasion de n’écouter que ça. De quel type d’amour parlez-vous dans Le peu que l’on a ? Cela peut être une amitié amoureuse ou une relation avec quelqu’un qui en veut toujours plus. J’ai aussi pensé au « love bombing » qui est l’une des étapes employées par un pervers narcissique. Cela ressemble à une prise de pouvoir et une fois que l’autre est très épris, on s’enfuit. Beaucoup de jeunes filles parlent de ce phénomène. Vous évoquez les changements climatiques dans La Pachamama qui est une divinité de la Terre. Vous avez peur ? Oui, j’ai peur du monde qu’on va laisser aux générations futures. J’ai peur de ce qui arrivera aux pays qu’on assèche et qu’on ne respecte pas. Olivia Ruiz, La Réplique, Glory Box Music, sortie le 1ÐīɁmars.

CULTURE

MUSIQUE

gens apprécient. Parce que ça me ressemble profondément même si ce n’est pas ce que je propose d’habitude. » À vingt-sept ans, Pomme n’éprouve plus uniquement le besoin de parler de ses failles et de son monde intérieur. Elle peut s’ouvrir aux autres, au monde. « Moi, j’ai besoin de vivre des choses pour faire des albums intéressants. Mais j’ai peu de temps pour ma vie privée. » Collaborant avec Flavien Berger, Aaron Dessner et Malvina Meinier, l’artiste a choisi d’accélérer le rythme pour le printemps et l’été et de placer l’orchestre au centre et non sa voix. « C’est hyper spécial. Plus collaboratif et très cinématographique. »

Pomme, fruit de saison INTERVIEW C’est à Montréal qu’est né le concept de Saisons, Printemps-Été, qui suit, de quelques mois, l’opus consacré à l’automne-hiver. Là où on attend le printemps avec impatience… Pomme adopte le rythme de la nature et rompt avec ce qui pouvait l’inspirer jusqu’ici. Interview. Par Joëlle Lehrer

Son projet, ambitieux et délicat, pourrait se comparer à un calendrier ou aux collections de mode. « Il y a, dit-elle, une dimension pluridisciplinaire notamment parce que j’ai une recherche esthétique et visuelle. Les émotions, il faut leur inventer un visuel, car elles ne sont pas forcément dotées d’images. Alors que les saisons, c’est plus universel. Tout le monde connaît la neige ou la baignade dans l’eau salée. Il y a quelque chose de l’imagerie collective. »

ENVIE DE LIBERTÉ Ralentir, s’adapter au rythme naturel des saisons, n’est pas une habitude ancrée chez Pomme. Pourtant, ce nouveau projet en deux temps l’y pousse. Les accompagnements musicaux de ses chansons sont juste magnifiques. « Je l’ai vraiment fait avec l’envie d’être libre. Ce sont comme de longs morceaux que l’on a, ensuite, divisés en plusieurs actes. Ce qui me rend hyper heureuse et fière, c’est que les

METTRE LES FEMMES EN AVANT Féministe passionnée, la chanteuse est parmi les rares artistes à choisir intentionnellement de s’accompagner d’un maximum de musiciennes. « Sur ma tournée, il y a jusqu’à vingt femmes sur scène pour deux hommes. Dans l’industrie de la musique, comme dans d’autres industries, les postes de pouvoir sont rarement occupés par des femmes. Je crois que dans la musique classique, c’est encore pire. Quand on a conçu les concerts exclusifs, sur Bruxelles et Paris, on a choisi de créer une société telle qu’on la rêve où les femmes seraient mises en avant. Pour permettre à des femmes de travailler et d’être dans la lumière. Si on ne pousse pas ça, cela n’arrivera jamais. » Dernière chose à savoir sur Pomme et son rapport à la Belgique. « J’ai déjà songé à m’installer à Bruxelles. Pour moi, c’est un hybride entre Paris et Montréal. Il y a plus d’espaces verts et j’ai envie de pouvoir promener mon chien dans les parcs. Je sais aussi que les friperies bruxelloises sont supers et j’aimerais découvrir les musées de la ville. Sur le papier, c’est un endroit où je pourrais vivre. » Pomme, Saisons, printemps-été, Universal TķĮðÆș ĮďīĴðÐ ăÐ ǡǡɁĉīĮȘ 'Ċ ÆďĊÆÐīĴ ăÐ ǠǣɁþķðăăÐĴ ¾ OwÐĉďȘ

LAWRENCE FAFARD.

NEWS Par Joëlle Lehrer

ON SUIT

Norah Jones Dire que l’on suit Norah Jones depuis deux décennies déjà, si pas directement, au moins indirectement, c’est une vérité. En fait, on l’avait un peu abandonnée un moment mais on la retrouve très en forme et en rythme avec ce neuvième album. Visions, produit par elle-même et Leon Michels, se veut vibrant et joyeux avec, notamment, une invitation à (re)visiter le paradis dans Paradise. Les mélodies et les accompagnements sont d’une simplicité et d’une efficacité remarquables, car Norah a travaillé en équipe réduite, avec Leon Michels qui est également un multi-instrumentiste pour qui la soul n’est pas un vain mot. Si Norah a créé des morceaux sur lesquels on puisse danser, elle n’a pas pour autant délaissé sa part de rêverie enchantée ainsi qu’elle apparaît dans On My Way. Avec ce petit côté old school appréciable.

JOELLE GRACE TAYLOR. NORMAN JEAN ROY. PRESSE.

Norah Jones, Visions, ăķÐ UďĴÐȥ ĊðŒÐīĮă TķĮðÆș ĮďīĴðÐ ăÐ ǧɁĉīĮȘ

ON DÉCOUVRE

ON RETROUVE

Liam Gallagher/John Squire

David Numwami

On les connaît séparément mais pas vraiment ÐĊĮÐĉÅăÐȘ ĨīÝĮ Œďðī þďķÑ Įķī ăÐĮ ĉÔĉÐĮ scènes quelques fois, Liam Gallagher, l’exOasis et John Squire, le guitariste de The Stone Roses, ont associé leurs talents pour un album unique et très mancunien. L’un comme l’autre sont de Manchester. C’est rock comme on aime, parfois psyché, les riffs de guitare sont extras, et la voix de Liam impeccable. Dix morceaux en totale liberté et parfaite maîtrise. Oðĉ :ăăæìÐīȥLďìĊ wĪķðīÐș LG/JS, Warner Music, sortie le 1erɁĉīĮȘ

Guitariste pour Charlotte Gainsbourg ou Sébastien Tellier, David Numwami est aussi bien connu de la scène belge qui l’a vu ĮȸŨīĉÐī ÆďĉĉÐ īĴðĮĴÐ ĮďăďȘ ĨīÝĮ ķĊ premier E.P., sorti en 2021, il revient avec une suite de cinq morceaux, en français et en anglais, où il peut exprimer ce que ça fait quand on retrouve l’amour. Eh bien, cela apporte de la joie intérieure et en envoie aussi à l’extérieur. Même quand on se trouve parfois à des milliers de kilomètres de distance. #ŒðÌ Uķĉœĉðș I Love You, Unity Group, ĮďīĴðÐ ăÐ ǠǤɁĉīĮș ÐĊ ÆďĊÆÐīĴ ăÐ ǡǠɁĉīĮ ¾ ăȸ Ș

ON SAVOURE

Jennifer Lopez Elle n’avait pas sorti d’album depuis dix ans. Il faut dire que J.Lo a beaucoup d’autres occupations à côté de la musique. Cette fois, elle fait un clin d’œil à la femme qu’elle était, il y a vingt ans, et à celle qu’elle est aujourd’hui. Son album est groovy, r’n’b, sonne parfois un peu comme du Beyoncé, et s’accompagne d’un ťăĉ ķĴďÅðďæīĨìðĪķÐȘ ī LÐĊĊðåÐī ĮðĴ ĪķȸďĊ est jamais mieux servie que par soi-même et peut-être aussi que sa vie n’inspire personne d’autre comme elle l’inspire, elle... Jennifer Lopez, This is Me… Now, T:Ș

Je suis porteuse de la vie des autres 54

PATRICK SWIRC/MODDS.

Annie Ernaux

MAGAZINE

ENTRETIEN La prix Nobel de littérature

2022 est au cœur d’une exposition (1) qui met en regard ses textes et le travail de plusieurs photographes. Une nouvelle façon, pour l’écrivaine engagée, de “donner à voir l’époque”, comme elle nous l’explique. Par Natacha Wolinski Photo Patrick Swirc

ares sont les écrivain·es qui sont autant à l’écoute du monde dans ce qu’il délivre de plus quotidien, le ton monocorde du chômeur qui fait la manche dans le métro, l’odeur de javel qui se dégage du rayon des légumes au supermarché… Annie Ernaux, qui a remporté en 2022 le prix Nobel de littérature, s’appuie dans ses écrits sur son expérience directe de tout ce qui l’entoure mais elle convoque aussi, très souvent, la photographie. Fascinée par la nature visuelle de ses récits, une jeune commissaire d’exposit i o n , L o u S t o p p a rd , a e n t re p r i s de rechercher, dans les collections de la Maison européenne de la photographie, les images qui pourraient librement y faire écho. Les instantanés de Janine Niepce, William Klein, Dolorès Marat ou encore Daidō Moriyama sont réunis aux murs en regard de textes extraits du livre Journal du dehors (2), écrit entre 1985 et 1992. Ces photos fonctionnent comme autant de projections mentales de l’œuvre d’Annie Ernaux, qui nous confie ici, dans un même élan, son rapport à l’image et son rapport au monde d’aujourd’hui. Lorsque l’on est un prix Nobel de littérature, on est comparé à d’autres prix Nobel. Est-ce agréable pour vous que, pour une fois, vos textes ne soient pas mis en regard d’autres textes mais ÌÐɁĨìďĴďæīĨìðÐĮ ȟ

C’est une démarche très intéressante, en effet. Le texte sur lequel s’appuie l’exposition est le Journal du dehors, un livre où j’ai cherché à pratiquer une écriture photographique du réel, en décrivant ce que l’on peut ressentir devant les choses ordinaires de la vie, comme faire ses courses ou prendre le bus. Il existe pour moi un lien entre le Journal du dehors, qui est une somme d’annotations de ce que je vois, de ce que j’entends, et la photographie qui est une sorte d’instantané. Dans son livre La Chambre claire (3) qui questionne la nature de la photographie, Roland Barthes invente un mot, le « punctum ». Le « punctum », c’est le détail qui attire le regard, le hasard qui suscite l’étonnement ou l’émotion. Certains de mes écrits ont beaucoup à voir avec le « punctum ». Toute votre œuvre repose sur une écriture directe et lapidaire. Vous pensez que la description clinique de la réalité ÌďĊĊÐ ÆÆÝĮ ¾ ÆÐĴĴÐ īÑăðĴÑ ȟ Non, absolument pas. En regardant et en décrivant ce qui m’entoure, je cherche dans le réel ce qui correspond à quelque chose de profond en moi. Dès que je mets le pied dans le monde extérieur, je suis une caisse de résonance. Je suis guidée par la sensation et le désir de conserver une mémoire des relations humaines, une mémoire de l’époque aussi. J’ai un regard sociologique, c’est certain.

On a le sentiment parfois que vous écrivez comme on démonte un mécaĊðĮĉÐ ÌȸìďīăďæÐīðÐȘ TðĮ ķĊÐ åďðĮ démonté, il faut remonter le mécaĊðĮĉÐ Ĩďķī Īķȸðă ĉīÆìÐș ĊďĊ ȟ Je pense que la description est déjà en elle-même une façon de juger, de dénoncer. Je ne cherche pas à reconstruire. Il ne faut pas mettre une idéologie derrière ce que je fais. Ce que j’écris obéit presque toujours à la mémoire et à la sensation. Ce n’est rien de plus que cela. Je donne à voir l’époque, je livre des traces de la vie sociale à travers des scènes ou des personnages anonymes que je saisis avec mes mots. Tous ces anonymes, vous considérez ĪķÐ ÆÐă ĨďķīīðĴ ÔĴīÐ ŒďķĮ ȟ Oui, bien sûr. À ma façon, je suis porteuse de la vie des autres. D a n s l ’ u n d e vo s p l u s c é l è b r e s ouvrages, Les Années (4), vous remontez en même temps le cours de votre vie et celui d’une partie du ǏǏe siècle ¾ɁĴīŒÐīĮ ă ÌÐĮÆīðĨĴðďĊ ÌȸķĊÐ ŒðĊæĴðĊÐ ÌÐ ĨìďĴďæīĨìðÐĮȘ OÐ ăðŒīÐ ÆďĉĉÐĊÆÐ par ces mots : « Toutes les images disparaîtront. » C’est parce que l’on finit ĴďķþďķīĮ Ĩī ďķÅăðÐī Īķȸðă åķĴ ÑÆīðīÐ ȟ Oui, mais pas seulement. Écrire contre l’oubli, c’est sauver quelque chose du temps passé, mais c’est aussi comprendre d’où l’on vient et ce qui a eu lieu. Dans un autre de mes livres, L’Événement, j’ai raconté mon avortement en 1963, alors que j’étais jeune étudiante. J’ai ressenti le besoin de faire ressurgir une mémoire qui est affreuse, mais qu’il faut sauver pour l’avenir. On voit bien, aujourd’hui où tant de pays régressent sur cette question, combien cela est nécessaire. O ÆìôĊÐ īĴÐ ĨīďþÐĴÑ ăȸĊ ÌÐīĊðÐī ķĊɁåðăĉș Les Années Super 8 (5), où l’on vous découvre, jeune mère, dans les ĊĊÑÐĮɁǦǟȘ OÐĮ ðĉæÐĮș ĨīðĮÐĮ Ĩī votre mari d’alors, délivrent une ðĉĨīÐĮĮðďĊ ÌÐ ÅďĊìÐķīȘ (ĴðĴȭÆÐ ăÐɁÆĮ ȟ Non, ce n’étaient pas des années très heureuses. Ð ĮďĊĴ ÌďĊÆ ÌÐĮ ðĉæÐĮ ĴīďĉĨÐķĮÐĮ ȟ ••• Oui.

MAGAZINE

Vous tenez un journal intime depuis toujours. Est-ce que l’on y retrouve �� Le journal intime reflète le ressenti profond, alors que le film, c’est l’apparence, le surmoi. Seul mon journal détient la vérité de ces années-là.

•••

Pourquoi tenez-vous un journal depuis �� C’est une habitude prise à l’âge de 16 ans. Durant les années où j’ai élevé mes enfants, ce journal était une façon d’exprimer ce que je ne pouvais pas exprimer. À partir du moment où j’ai vécu seule, il a constitué moins un refuge qu’une autre manière d’écrire. Vous avez conservé tous vos journaux ��6�� Pas tout à fait, puisque ma mère a détruit ceux que j’ai tenus entre 16 et 22 ans. En me mariant, en quittant la maison familiale d’Yvetot, je les ai laissés dans le grenier. Je n’avais pas envie que mon mari les lise. Lorsque ma mère est venue vivre avec nous, pour s’occuper de mes enfants tandis que je préparais mon agrégation, elle m’a rapporté mes anciens cahiers, mes photos de classe, mais pas mes journaux intimes ! J’ai compris tout de suite qu’elle les avait lus et sans doute brûlés, de peur que mon mari tombe dessus. Le pire, c’est qu’elle a prouvé son forfait en me rapportant uniquement le dernier, celui où je raconte la rencontre avec mon mari justement. Je n’ai jamais osé lui en parler. Le journal intime représente quoi pour �� Mon journal est très réactif. Depuis quelques années, comme je mène une vie assez solitaire, il est surtout en lien avec ce qui se passe dans le monde. Les moments tragiques que traverse en ce moment Gaza me tourmentent beaucoup. Écrire dans mon journal me permet de mettre au clair ma pensée. Bien sûr, je me dis parfois : à quoi cela sert que tu écrives tout cela dans ton journal puisque cela n’a aucune incidence sur le présent, sur le réel ? Il vaudrait mieux écrire une tribune dans Le Monde, mais mon journal m’autorise une grande liberté. Je n’ai personne à ménager dans mon journal, qui ne sera d’ailleurs publié intégralement qu’après ma mort.

�� Oui, mais si je publiais mon journal aujourd’hui, ce serait un tollé parce que j’ai très mal vécu cette distinction. Aller chercher à Stockholm ma médaille de la main d’un souverain, d’une royauté, n’a pour moi rien à voir avec l’écriture. �� Oui, absolument. J’ai envoyé mon double à Stockholm ! (Elle rit.) �� Ce qui est formidable, c’est le bonheur des autres. J’ai reçu beaucoup de témoignages de lecteurs et de lectrices qui m’ont dit que d’une certaine façon, c’étaient eux, les anonymes, qui avaient reçu le Nobel à travers mon œuvre. De tels messages justifient une existence d’écriture.

Je pense que les femmes racisées ou issues de milieux défavorisés (quand ce n’est pas les deux) sont au croisement de plusieurs types de difficultés. On ne peut pas avoir toutes les mêmes luttes, les mêmes urgences. �� vous êtes opposée à la réforme des �� Je ne me considère pas comme une militante dans la mesure où je soutiens des programmes, des luttes, mais pas des partis. Ceci dit, je veux participer aux changements de la société. La France, telle qu’elle est gouvernée, ne va pas du tout dans la bonne direction, que ce soit l’école, les hôpitaux, la suppression de l’impôt sur la fortune, la nouvelle loi qui limite les droits des immigrés… Quand j’ai entendu que cette loi inique était passée, j’ai pensé aux Français et aux Françaises qui, en majorité, approuvent ce vote. Ils ne se rendent pas compte qu’à la prochaine étape, ce seront eux qui seront victimes de la suppression de l’APL. Si on continue comme ça, ce sera Marine Le Pen au pouvoir et un coup de vis sur les personnes les plus vulnérables, celles que l’on accuse déjà de frauder les allocations familiales.

“J’ai cherché à pratiquer une écriture photographique du réel, en décrivant ce que l’on peut ressentir �� 5�� devant les choses Je suis restée dans cette maison après divorce pour que mes enfants ordinaires de la vie.” mon ne changent pas de collège. Puis, Si vous avez détesté la remise du prix �� par la cérémonie d’introduction à l’Aca�� J’ai toujours dit que je n’irais jamais dans ce truc de vieux ringards. Ils se sont opposés pendant des années à la féminisation de l’orthographe. Ils continuent de dénoncer les pronoms non genrés iel et iels. Pour ma part, je les utilise désormais. On s’y fait très bien. �� Non, c’est sain. Le féminisme représente dans toutes ses composantes une force importante, capable de changer les choses, même si toutes les femmes n’affrontent pas les mêmes problématiques.

en 1984, j’ai reçu le prix Renaudot pour La Place (6) et ai ressenti la nécessité impérieuse de rester à l’écart du milieu littéraire parisien et de son entre-soi. Ici, j’ai un beau jardin. À Paris, je n’aurais pas bénéficié du calme que requiert l’écriture et en même temps de cette proximité avec une ville nouvelle, qui me permet d’observer ces microcosmes que sont les hypermarchés ou les rames de RER. La réalité nous échappe toujours, elle échappe à tout le monde. Mais il faut essayer tout de même de la nommer. 1. « Extérieurs. Annie Ernaux et la photographie »,

du 28 février au 26 mai à la Maison européenne ÌÐɁă ĨìďĴďæīĨìðÐș qīðĮ ǣe. mep-fr.org 2. 3. 4. ÐĴɁ6. Éd. Gallimard. 5. Coréalisé avec David Ernaux-Briot.

La vie avec

DU TEMPS POUR M A FA MILLE E T DU TEMPS POUR MOI R E J OIGNE Z UN CLUB UNIQUE ASPRIA.COM

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What

Els ? PORTRAIT Partout où le groupe belge Vive la Fête se produit,

il crée la fête. Et ce depuis 25 ans. La chanteuse Els Pynoo n’est pas seulement admirée pour son talent musical, elle est aussi connue pour ses performances excitantes, ses tenues emballantes et sa chevelure blonde iconique.

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Photos Marleen Daniels Stylisme Lieve Gerrits Maquillage et cheveux Sofie Van Bouwel pour Chanel Beauty Par Kim De Craene

Robe moulante et sandales argentées, Essentiel Antwerp. Anneau en or blanc et diamants Baunat. Bracelet en or blanc et diamants Valquère. Boucles d’oreilles en or blanc et diamants BIGLI.

LA FERME « Nous vivons dans une ferme, juste à côté de Gand, et je suis donc constamment au contact de la nature. M’occuper de nos animaux me prend beaucoup de temps. Avant même de boire ma première tasse de café, je suis déjà en train de les nourrir. Commencer la journée de cette manière me donne de l’énergie. Leur gratitude est communicative. Depuis l’enfance, je suis attirée par les chevaux. Ces animaux ressentent et enregistrent vos émotions. Avec eux, on ne peut jamais faire semblant. Il faut communiquer honnêtement, calmement et avec confiance. C’est quelque chose que j’essaie d’intégrer dans ma vie quotidienne, car avec les gens, on ne peut pas faire semblant non plus. Mes interactions avec les chevaux me donnent de précieuses leçons sur la façon d’être dans la vie. D’une certaine façon, je les considère comme mes thérapeutes. »

“ Mon ambition est de faire de chaque jour une fête, d’où le nom Vive la Fête. ”

}ďĨ ÐĊ ťăÐĴ ÐĴ þķĨÐ ÐĊ ĮĴīĮĮ Essentiel Antwerp. æķÐ ÐĊ ďī ÅăĊÆ ÐĴ ÌðĉĊĴĮ Ilse de Keulenaer. æķÐ ÐĊ ďī ǠǧɁÆīĴĮ īďĮÐ ÐĴ þķĊÐ ŒÐÆ ÑĉÐīķÌÐ ÐĴ īķÅðĮ Elliot & Ostrich. ďķÆăÐĮ ÌȸďīÐðăăÐĮ ÐĊ ďīș ĨÐīăÐĮ ÌÐ ĉÐī ÐĴ ÌðĉĊĴĮ Karolin van Loon. SOIN wÑīķĉ īÐŒðĴăðĮĊĴ UɰǠɁÌÐ ìĊÐăȘ īÝĉÐ īÐŒðĴăðĮĊĴÐ UɰǠɁÌÐ ìĊÐăȘ MAQUILLAGE wķÅăðĉæÐ ăȸÐĮĮÐĊÆÐ ÌÐ }ÐðĊĴ ǢǟȘ wķÅăðĉæÐ ăÐ ďīīÐÆĴÐķī ÐķŘȘ qďķÌīÐ ĊðŒÐīĮÐăăÐ OðÅīÐ ǡǟȘ wĴřăď ÐķŘ ĴÐīĨīďďå ǧǧɁȯ UďðīȘ OÐ īřďĊ Nìďă ǥǠ ȯ UďðīȘ OÐĮ ǣɁZĉÅīÐĮ řšĊÆÐ ǢǧǧɁȯ (ÆăĴ ÌÐ UķðĴȘ O ĮÐ TĮÆīȘ OÐ ŒďăķĉÐ ÌÐ ìĊÐă Ǡǟ ȯ UďðīȘ ăķĮì LďķÐĮ ďĊĴīĮĴÐ ǦǠ ȯ TăðÆÐȘ OÐ īřďĊ OÝŒīÐĮ ǠǤǥ ÐðæÐ UĴķīÐăȘ tďķæÐ ďÆď 9ăĮì ǠǠǥ ȯ 9ÆðăÐȘ OÐ ÐīĊðĮ ǠǠǠɁ ăăÐīðĊÐȘ Chanel Beauty.

WALTER ET KARL « C’est grâce à Walter Van Beirendonck que nous sommes entrés dans le monde de la mode ; un univers qui nous a accueillis à bras ouverts. Quand notre première chanson Je ne veux pas a commencé à passer à la radio, il a demandé à son partenaire Dirk Van Saene s’il pouvait l’utiliser pour son show à Paris et… si nous voulions nous y produire. C’était la première fois que je montais sur scène. Intuitivement, j’ai senti que c’était quelque chose que je devais faire, alors j’ai tout de suite dit oui. C’était le début d’une aventure internationale. Une collaboration avec Chanel, je n’avais jamais osé en rêver. En 2002, le regretté Karl Lagerfeld nous a invités à jouer lors de défilés de mode et de soirées à Paris, Tokyo, New York, Los Angeles et même au Bal de la Rose à Monaco. Il était fan de notre musique, charmé par notre style et par notre bizarrerie. Danny (Mommens, la meilleure moitié musicale et personnelle de Pynoo, ndlr.) et moi restons toujours nous-mêmes. Nous ne jouons pas les blasés. Karl a apprécié cela. C’était un homme chaleureux et cordial. Ce qui me reste, c’est sa gentillesse et son ouverture d’esprit ». BEAUCOUP DE COUTURE, PEU DE SHOPPING « Aujourd’hui, je ne suis pas la mode : j’aime faire les choses moi-même. Cela semble plus facile • • •

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Chemisier en coton blanc avec paillettes, pantalon noir en polyester recyclé, bottes noires, Essentiel Antwerp. Bague en or jaune ǠǧɁÆīĴĮ ŒÐÆ diamants blancs et émail Dries Criel Jewelry. Bague en or þķĊÐ ǠǧɁÆīĴĮ ŒÐÆ diamants S+Avros. Bracelet en argent avec améthyste Wouters & Hendrix. Collier en argent et perles dorées Bobby Jewels.

MAGIE SUR SCÈNE « Même lorsque nous nous produisons, c’est une grande fête. Sur scène, je ne sens pas mon âge (j’ai 55 ans). Ce que je remarque, c’est qu’après un spectacle, j’ai besoin de plus de temps pour retrouver toutes mes forces. L’époque où nous étions en tournée trois semaines d’affilée est heureusement révolue. La scène reste un endroit magique. Parce que je veux bien faire, j’ai toujours le trac avant un spectacle. Quand j’entre sur scène, j’ai des papillons dans le ventre. Si je ne ressentais plus ce bonheur enchanteur, je m’arrêterais. L’énergie que je ressens face à un public en délire me fait flotter pendant des jours. Après, mes batteries sont vides, mais cela ne me dérange pas : je suis alors fatiguée, mais surtout comblée. » 55 « Il y a des jours où j’accepte de vieillir, d’autres où je trouve cela terrible. Ce qui me rend particulièrement triste, c’est l’idée que tant de choses sont déjà passées et ne reviendront pas. Les petits maux et les douleurs qui apparaissent sont également moins agréables. Vieillir n’est pas une partie de plaisir, mais j’essaie d’y trouver une certaine beauté. Je suis devenue plus calme, je trouve plus de profondeur et je peux mieux faire face à l’intensité de la vie. »

que ça ne l’est, car je ne suis évidemment pas une styliste ou une couturière professionnelle. Il m’arrive donc de passer des journées entières à bricoler une pièce. Je fais rarement du shopping. Pour m’inspirer, je suis les défilés sur les réseaux sociaux. J’admire le travail réalisé sur ces silhouettes faites à la main : de véritables œuvres d’art. Grâce au styliste Tom Eerebout, qui m’a habillée pour quelques shows, j’ai découvert le label anversois Judassime. Une rencontre qui a donné lieu à des looks fantastiques. »

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Top bustier et pantalon en polyester recyclé, Essentiel ĊĴœÐīĨȘ Bague en or þķĊÐ ǠǧɁÆīĴĮ ŒÐÆ pierre précieuse qĮÆăÐ TĮĮÐăðĮȘ Bague en or blanc et diamants ðæăðȘ Collier ÐĊ ďī ǠǧɁÆīĴĮ ŒÐÆ -perle ÐīæĉĊ LÐœÐăĮȘ Collier en or ǠǧɁÆīĴĮ ŒÐÆ prasiolite ÐīæĉĊ LÐœÐăĮȘ

LA FÊTE ! « Mon ambition est de faire de chaque jour une fête, d’où le nom Vive la Fête. J’essaie de profiter pleinement de la vie en tirant le meilleur parti de mes journées. Qu’il s’agisse de nourrir les chevaux, de cuisiner avec Danny, de me produire au Brésil ou de me brosser les dents à la maison, j’essaie de trouver de la joie dans tout ce que je fais et transformer chaque activité en un moment amusant. »

BLONDE : UNE ATTITUDE « Je suis blonde depuis 26 ans et je me sens aussi comme une vraie blonde dans ma tête . J’aime cette couleur parce qu’elle me donne un sentiment de force, mais aussi une certaine vulnérabilité. Le seul inconvénient est que ce blond nécessite un certain entretien. Je fais blondir mes cheveux toutes les 6 à 8 semaines. Ce soin prend quelques heures et comme je n’ai pas l’habitude de rester assise pendant longtemps, j’hésite toujours avant de prendre rendez-vous. Mais je suis heureuse à chaque fois que je reviens de chez le coiffeur. Des cheveux bien coiffés me donnent un coup de fouet. Cela ne me dérangerait pas de tendre vers le gris, mais j’espère que cela prendra un peu de temps. » À TABLE AVEC TINA, DOLLY ET JANE « Je suis inspirée par différents types de femmes. J’admire Tina Turner pour son énergie inépuisable, Dolly Parton pour son humour et sa spontanéité, et Jane Birkin pour sa simplicité, sa douceur et son innocence. Passer une soirée à la table de la ferme avec ces femmes ressemblerait à une fête exubérante pleine d’émotions, d’histoires merveilleuses, de rires et aussi de larmes. » Vous pourrez applaudir Vive la Fête au Cactus Club à Bruges le 1erɁĉīĮ ǡǟǡǣ ÐĴ ¾ O tķÆìÐ ÐīīðÝīÐ ¾ ìīăÐīďð ăÐ ǠǤɁĉīĮ ǡǟǡǣȘ

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ELS Blazer oversize, bustier et pantalon en polyester recyclé et stretch Essentiel Antwerp. Bague en argent avec topazes, améthyste et citrine Bobby Jewels. Bague en argent avec aigue-marine Wouters & Hendrix. Brassard de tennis blanc avec ÅūďķŘ ÐĊ Æķðī ŒÑīðĴÅăÐ ÐĴ ÅūďķŘ ÐĊ ÌðĉĊĴĮ By Stella. Bague en or īďĮÐ ǠǧɁÆĴș ĪķīĴš īďĮÐ et améthyste Macc Jewel. Bague en argent avec citrine Bobby Jewels. Boucles d’oreilles en ďī þķĊÐ ǠǧɁÆīĴĮ ŒÐÆ diamants et prasiolite Pascale Maselis. Tour de cou en or blanc et diamants Valquère. ďăăðÐī ÐĊ īæÐĊĴ ťĊ avec aigue-marine Wouters & Hendrix. Long collier en argent et améthyste Anne Zellien. Longue boucle en argent Ria Lins. DANNY chemise Café Costume. Pantalon et bottes personnels.. Nos remerciements à Bozar. Assistants photographie Andrew Thomas et Alies Torfs.

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femmes belges au top de la mode 8 MARS Certaines d’entre elles viennent tout juste d’éclore tandis que

d’autres comptent déjà des décennies d’expérience... mais autant vous le dire, inutile de chercher un feu de paille parmi cette liste. Sur la scène de la mode belge, ces 25 voix féminines emblématiques savent de quoi elles parlent et méritent donc toute notre attention. Par Elspeth Jenkins

Élodie Ouédraogo

DIRECTRICE DE LA CRÉATION CHEZ UN/RUN S’il y a une personne qui ŨÆìÐ ăīæÐĉÐĊĴ Į ĨĮĮðďĊ pour la mode (belge), c’est bien Élodie. Elle est souvent invitée à la fashion week et est un modèle de style dans tout ce qu’elle entreprend. « Si les femmes sont de plus grandes consommatrices de mode, elles sont nettement moins nombreuses à la tête des maisons de couture. Ce serait bien que davantage de femmes aient la possibilité de montrer leur vision au monde. »

Shayli Harrison

DIRECTRICE DE LA CRÉATION CHEZ MUTANI Shayli est une ancienne élève du département mode de l’Académie royale des beaux-arts d’Anvers et la fonÌĴīðÆÐ ÌÐ T } UAș ă ĨīÐmière marque de mode physique et numérique. La chanteuse Björk en est d’ailleurs une grande fan. « En tant que fondatrice de l’une des rares (10 %) startups dirigées par des femmes au sein de l’UE, je m’inspire de mes collègues entrepreneuses et dirigeantes. Cela va bien au-delà de l’industrie de la mode et s’étend à tous les secteurs qui reflètent le même déséquilibre de genres aux postes de direction. »

Marie Adam-Leenaerdt DESIGNER Diplômée de La Cambre en 2020, elle a été désignée comme la personnalité à suivre lors de la dernière semaine de la mode qui s’est tenue à Paris.

LENNERT MADOU. PRESSE.

QU’EST-CE QUI VOUS A POUSSÉ À FAIRE CARRIÈRE DANS LA MODE ? « Enfant, j’étais attirée par les vêtements et les chaussures. Je savais toujours qui portait quoi et j’avais mon avis sur tout. Pour moi, orienter mes études vers la mode était donc une évidence. » VOTRE INSPIRATION POUR LE PRINTEMPS-ÉTÉ 2024 ? « Je me suis inspirée des codes et des références de l’été et les ai parfois littéralement traduits en vêtements et accessoires. J’ai ainsi réalisé une robe arborant un motif d’eau de piscine, j’ai aussi incorporé un parasol dans un sac, sans oublier d’intégrer des maillots de bain et des paréos dans les pièces de ma collection. Puis j’ai également conçu ÌÐĮ ŒÔĴÐĉÐĊĴĮ Īķð ÌÑťÐĊĴ ăÐĮ ĮðĮďĊĮȘ Aă est important pour moi que mes pièces puissent être portées en toute circonstance et quelle que soit la saison. »

QUELS CHANGEMENTS ESPÉREZVOUS, À L’AVENIR, DANS LE SECTEUR DE LA MODE ? « Je ne prétends pas pouvoir changer la mode, mais je sais ce qui me motive. Je ne suis pas disposée à suivre toutes les règles dictées par l’industrie de la mode si elles n’ont pas de sens pour moi. La mode, c’est comme le design. Vous combinez des pièces de design dans vos intérieurs et même s’il vous arrive de déplacer les objets, vous les gardez pour toujours parce qu’ils signifient quelque chose pour vous, parce qu’ils sont intemporels et parce qu’ils sont de bonne facture. C’est ce qui m’inspire pour mes collections. Mon ambition est de créer des vêtements que l’on pourra toujours considérer comme contemporains et qu’il est possible d’utiliser dans différentes circonstances, mais dont on ne voudra jamais se défaire. »

Inge Gelaude

SENIOR CREATIVE CHEZ VILLA EUGÉNIE villa eugénie, c’est la maison de production de ĊďĉÅīÐķŘ ÌÑťăÑĮ ÌÐ ĉďÌÐ ÐĉÅăÑĉĴðĪķÐĮȘ AĊæÐ ř ÐĮĴ īīðŒÑÐ ÐĊ ǡǟǟǣɁÐĴ ÌȸÅďīÌ ĴīŒðăăÑ ÌĊĮ ăÐ domaine de la production. Elle est aujourd’hui le bras droit d’Etienne Russo. En 2015, elle a fondé LķăðķĮ AĊÆș Īķð īÑăðĮÐ ÌÐĮ ĨīďþÐĴĮ ĨăķĮ ĉďÌÐĮĴÐĮș indépendamment de villa eugénie. « Le cinéma est ma plus grande source d’inspiration, outre ma curiosité et ma fascination sans borne pour les ••• esprits créatifs et les animaux. »

Inge Grognard

VISIONNAIRE DU MAQUILLAGE Véritable légende du maquillage, et ce même bien au-delà du secteur, Inge Grognard est à l’origine des looks de maquillage les plus remarqués de tous les temps. Souvenez-nous de ces yeux maculés de maquillage noir pour ăÐ ĨīÐĉðÐī ÌÑťăÑ ÌÐ TīæðÐă ÐĊ ǠǨǧǨȘ « Beaucoup de choses ont changé depuis mes débuts en 1985, notamment la texture des produits qui est complètement différente aujourd’hui. Et, bien sûr, les réseaux sociaux n’existaient pas. Ma force, c’est d’être toujours resĴÑÐ ũÌÝăÐ ¾ ĉďðȷĉÔĉÐȢ ăɂŒÐĊðīȣ þɂðĉÐīðĮ ÌÐ ĊďķŒÐķ Œďðī ÌÐĮ ĨÐīĮďĊĊÐĮ ŒīðĉÐĊĴ ĨĮĮðďĊĊÑÐĮ Ĩī ăÐķī ĉÑĴðÐīȢ Ʉ

Laetitia Bica

PHOTOGRAPHE ET ARTISTE S o n t r a v a i l c o u v r e d i f fé r e n t s domaines, Bica étant active dans ceux de la photographie, de la mode et de la vidéo, mais aussi dans ceux du théâtre et de la danse. Au travers de ses images, elle aime instaurer un dialogue avec le spectateur, l’objectif étant de mettre en lumière la collaboration entre le photographe et le modèle. Son travail jette un pont entre différentes disciĨăðĊÐĮ īĴðĮĴðĪķÐĮȘ OďīĮ ÌÐĮ ÐăæðĊ 9ĮìðďĊ œīÌĮș ðÆ remporté le prix du Changemaker pour 2023.

Karen Van Godtsenhoven CONSERVATRICE INDÉPENDANTE ET CONSULTANTE POUR LE METROPOLITAN MUSEUM OF ART À NEW YORK, ET LE MUSÉE DE LA MODE À HASSELT, ENTRE AUTRES. Elle dirige également un groupe de recherche sur les textiles et la mode à l’université de Gand. SUR QUOI TRAVAILLEZ-VOUS AUJOURD’HUI ? « Je travaille sur une nouvelle exposition autour de la maternité et de la mode qui ouvrira ses portes en juin au musée de la Mode à Hasselt. De grandes maisons telles que Dior et Yves Saint Laurent y seront bien entendu représentées, mais l’exposition mettra également en avant le parcours personnel de créatrices belges comme Ann Demeulemeester et Meryll Rogge qui racontent comment elles en sont venues à créer leur propre marque étant donné qu’elles ne trouvaient rien de compatible avec la maternité. »

IL S’AGIT DONC EN FAIT D’UN APPEL À DAVANTAGE DE VISIBILITÉ ? « C’est un peu comme s’il y avait le grand créateur et puis les petites mains dans son sillage. Aujourd’hui, il arrive de plus en plus que ces talents soient ĉðĮ ÐĊ ŒĊĴ ķ ĴÐīĉÐ Ìķ ÌÑťăÑș ăďīĮ ĪķÐ ÆÐ ĊȸÑĴðĴ þĉðĮ ăÐ ÆĮ ķĨīŒĊĴȘ qķðĮș ðă ĮķŨĴ ÌÐ ĨÐĊĮÐī ķŘ ÌÑÅķĴĮ ÌÐ ă >ķĴÐ ďķĴķīÐ Ț ìīăÐĮ 9īÐÌÐīðÆā Worth en est toujours considéré comme le père, alors qu’à la même époque, trois femmes ont dirigé des maisons tout à fait comparables, du même niveau, sans pour autant passer à la postérité. Il fut simplement le premier à revendiquer ce statut. Le temps est venu de reconsidérer tout cela.»

Bernadette et Charlotte De Geyter DIRECTRICES DE LA CRÉATION DE BERNADETTE ANTWERP

Les adeptes de la mode belges (et les stars hollywoodiennes) se les arrachent ! Même Selena Gomez, Gwyneth Paltrow et Gillian Anderson, entre autres, ont été vues avec les créations de Bernadette Antwerp. Bernadette et ìīăďĴĴÐ #Ð :ÐřĴÐīș ÆȸÐĮĴ ÆÐ ÆìīĉĊĴ Ìķď ĉÝīÐȭťăăÐ ÅĮÑ à Anvers et à l’origine des imprimés joyeux que l’on retrouve aussi bien sur des robes que sur des tasses à thé. Et ici, la ÆăÑ Ìķ ĮķÆÆÝĮș ÆȸÐĮĴ ÐĊÆďīÐ ÐĴ ĴďķþďķīĮ Ț ă åĉðăăÐ ÌȸÅďīÌȘ

BART KIGGENS. PRESSE.

LE THÈME DES FEMMES ET DE LA MODE EST RÉCURRENT DANS VOTRE TRAVAIL. « Même lorsque je travaille sur une exposition consacrée à la durabilité et aux nouveaux matériaux, j’ai tendance à privilégier les voix féminines dans la narration. Sonia Rykiel, par exemple, a pratiqué le déconstructivisme très tôt, mais à chaque fois qu’il en est question, ce sont surtout des créateurs masculins qui sont cités comme pionniers. Pour moi, il ne s’agit pas de savoir qui a été le premier, mais bien de visibilité. »

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Inge Onsea FONDATRICE D’ESSENTIEL ANTWERP

īÑĴðŒÐ ÐĴ ĴďķÆìÐȭ¾ȭ tout, Inge fait désorm a i s p a r t i e i n té grante du paysage belge de la mode. En ǡǟǡǢș ÐăăÐ ÆďĊť īĉÑ Į ĨďĮðĴðďĊ ÌÐ ăÐÌÐī de la scène de la mode anversoise en devenant membre du jury dans l’émission Belgium’s Next Top Model. Elle est également très présente sur les réseaux ĮďÆðķŘ ďľ ÐăăÐ ÅīðăăÐ ĊďĴĉĉÐĊĴ æī¶ÆÐ ¾ ĮďĊ ĮĴřăÐ åÅķăÐķŘș ĮďĊ ĉæĊðť ĪķÐ ĨĨīȭ tement et son éternel sourire.

Leslie Nonvignon DESIGNER

O qīðĮðÐĊĊÐ OÐĮăðÐ Nonvignon est titulaire d’un master en stylisme et modélisme de la Haute (ÆďăÐ 9īĊÆðĮÆď 9ÐīīÐī ¾ īķŘÐăăÐĮȘ ŒÐÆ sa collection de fin d’études Rite of qĮĮæÐș ÐăăÐ ĮďķìðĴÐ ÆďĉÅăÐī ăÐ åďĮĮÑ entre sa quête d’identité en tant qu’esprit ÆīÑĴðå ÐĴ ă īÐĨīÑĮÐĊĴĴðďĊ ÌÐ ăȸ åīðĪķÐ ÌȸìðÐī ÐĴ ÌȸķþďķīÌȸìķðȘ

Ruth Goossens RÉDACTRICE EN CHEF DE LE VIF WEEKEND ET COFONDATRICE DE REANTWERP Elle a été la rédactrice en chef de Marie Claire pendant de nombreuses années, puis a travaillé pour Le Vif Weekend et a cofondé l’année dernière REantwerp, un studio de formation et une marque de mode où les nouveaux arrivants de langue étrangère apprennent à confectionner des vêtements à partir de restes de tissus provenant de marques de créateurs belges. COMMENT REANTWERP A-T-IL VU LE JOUR ? ȹ Ðă åðĴ ǡǟɁĊĮ ĪķÐ þÐ ÆďĊĊðĮ }ðĉ Ċ wĴÐÐĊÅÐīæÐĊ ÐĴ ÐĊďôĴ ÑĴìķĉÐș ăÐĮ ÆďåďĊÌȭ ĴÐķīĮ Ìķ ĮĴķÌðďȘ UďķĮ ŒďĊĮ ĮďķŒÐĊĴ ÑÆìĊæÑ nos idées sur les aspects les plus sombres du monde de la mode, notamment le gaspillage et ăȸÐŘĨăďðĴĴðďĊȘ sķĊÌ ăÐ ÆìÐå wÐĨĨÐ UďÅÐăĮ ÑĴÑ Ñăķ ìďĉĉÐ ÌÐ ăȸĊĊÑÐ ǡǟǡǠɁĨī Knack Weekend Ĩďķī AĊĮĴīďďĉș ĮďĊ ĨīďþÐĴ ¾ ă åďðĮ ÆķăðĊðīÐ ÐĴ social, nous avons compris que nous pourrions adapter celui-ci au domaine de la mode. »

SANAD LATEFA. PRESSE.

QU’EST-CE QUI VOUS INSPIRE ? ȹ O ÆĴĮĴīďĨìÐ ÌÐĮ ķĮðĊÐĮ ĴÐŘĴðăÐĮ tĊ qăš ķ ĊæăÌÐĮìȘ qăķĮ ÌȸķĊ ĉðăăðÐī ÌȸďķŒīðÐīĮ ďĊĴ trouvé la mort dans l’effondrement de l’usine, qui åÅīðĪķðĴ ÌÐ ă åĮĴ åĮìðďĊ Ĩďķī ÌÐ æīĊÌÐĮ ĉīĪķÐĮȘ OÐ ÅÐĮďðĊ ÌȸķĊ ÆìĊæÐĉÐĊĴ ÌÐ ĉÐĊĴȭ lité s’est alors fait cruellement sentir. REantwerp est né de l’amour des vêtements, mais aussi de la prise de conscience que l’industrie de la mode est néfaste pour les êtres vivants et la planète. Nous voulons produire localement, de manière durable et sociale, en mettant l’accent sur l’artisanat et les créateurs. » QU’EST-CE QUI VOUS MOTIVE EN TANT QUE FEMME DANS LE SECTEUR DE LA MODE ? ȹ ďðÆð ķĊ ÅÐă ÐŘÐĉĨăÐ ÆďĊÆīÐĴ Ț ÌÐķŘ ÌÐ ĊďĮ ÐĉĨăďřÑÐĮ ďĊĴ ŒÑÆķ ķĊ ÌðŒďīÆÐ ÌðŨ ÆðăÐȘ OÐķī donner la possibilité de développer leur talent et de voler de leurs propres ailes, c’est l’empowerment dans toute sa splendeur. »

Karina Zharmukhambetova TOP MODEL ET COPROPRIÉTAIRE DE LA BOUTIQUE VINTAGE @STOF.STORE C’est l’un des plus beaux visages de sa génération. Et une fois celui-ci assorti ÌȸķĊÐ ÆďðååķīÐ ÐĉÅăÑĉĴðĪķÐș ķĊ ĴďĨ ĉďÌÐă ĨĨīôĴȘ 'ăăÐ ĮȸŨ ÆìÐ ÌĊĮ ăÐĮ Æĉȭ ĨæĊÐĮ ÌȸZååȭ ìðĴÐș ÌÐ LÐĊ qķă :ķăĴðÐīș ĉðĮ ķĮĮð ÌĊĮ ķĊ ĮìďďĴðĊæ Ĩďķī ÆÐ numéro de Marie Claire. « Je suis née à Almaty, au Kazakhstan, et j’ai déménagé en Belgique à l’âge de six ans avec ma mère célibataire. Elle est mon plus grand modèle. C’est à elle que je dois ma passion pour la mode depuis mon plus jeune âge. ••• Elle m’a appris à persévérer dans tous les domaines de la vie. »

Meryll Rogge

CRÉATRICE DE SA MARQUE ÉPONYME Meryll Rogge vole désormais de ses propres ailes. Après avoir été le bras droit de Marc Jacobs à New York, puis de Dries Van Noten, à Anvers, c’est en 2019 qu’elle a fait ses premiers pas seule, en créant sa propre marque. Son showroom présentant sa première collection à qīðĮ ÐĊ ĉīĮ ǡǟǡǟɁ ÑĴÑ ăÐ ĨăķĮ ĉÑÌðĴðĮÑ ÌÐ ă Įðson, et même un virus tristement célèbre n’a pas eu raison de cet engouement. Meryll Rogge a été une véritable étoile de 2020, une étoile qui restera longtemps au firmament, car des étoiles telles que celle-là, il n’y en a qu’une par génération.

Loudmilla

CRÉATRICE ET ARTISTE Dans le cadre de son travail de styliste et de directrice de la création, cette Bruxelloise cherche à mélanger l’esthétique élégante et rebelle de l’Europe occidentale avec ses racines congolaises. Loudmilla fait partie d’une nouvelle génération de créatifs qui saisissent l’instant et font entendre leur voix. Elle s’est formée en design textile et se passionne pour l’artisanat. Grâce à son style personnel unique, cette ĉðÆīďȭðĊŦķÐĊÆÐķĮÐ ÆďĉĨĴÐ ÌÐ ĊďĉÅīÐķŘ ÌÐĨĴÐĮȘ

Dominique Nzeyimana

JOURNALISTE, AUTEURE, DIFFUSEUSE ET PRODUCTRICE DE PODCASTS

Toutes deux travaillent dans l’entreprise familiale Group Alain Broekaert ou GAB, ăÐ ÌðĮĴīðÅķĴÐķī ďŨÆðÐă ÐĊ ÐăæðĪķÐ ÐĴ ķ OķŘÐĉÅďķīæ ÌÐ ĉīĪķÐĮ ĴÐăăÐĮ ĪķÐ qÐĨÐ LÐĊĮș Nīă OæÐīåÐăÌ ÐĴ OďŒÐ wĴďīðÐĮȘ QUAND VOTRE COLLABORATION PROFESSIONNELLE A-T-ELLE COMMENCÉ ? Britt : «Nous avons rejoint l’entreprise de mon père ensemble. En 2015, j’ai intégré GAB en tant qu’accountmanager deTommy Hilfiger dames, puis je suis devenue wholesale director. Depuis l’an dernier, je suis Chief Commercial Officer de GAB Fashion Agency.» Charlotte : «Après diverses expériences chez Chanel et au magazine ��ciel, j’ai décidé de créer ma propre agence créaĴðŒÐ ÐĊ ǡǟǡǠɁȚ æÅ ĨīÐĮĮș ăÐ ÆÐīŒÐķ ÆīÑtif de GAB Fashion Agency, qui offre des services tels que les relations publiques, l’organisation d’événements, le graphisme, la création de contenu... » VOUS AVEZ L’ESPRIT D’ENTREPRISE DANS LE SANG.

Charlotte : « Le monde de la mode est essentiellement masculin, mais être une åÐĉĉÐ ĊÐ ĊďķĮ ÐååīðÐ ĨĮȘ īðĴĴ ǡǥɁĊĮș moi 24, et il arrive que, malgré notre expérience, notre âge ne soit pas bien perçu. Je ĨÐĊĮÐ ĪķÐ ĨăķĮ ďĊ ÆďĊťĊÆÐ ÐĊ Įďðș ĨăķĮ on accomplit de choses dans ce monde. Quand on donne l’impression de douter de soi, on se fait marcher dessus, et c’est quelque chose qui ne devrait pas se produire dans notre profession.» COMMENT VIVEZ-VOUS L’ESPRIT D’ENTREPRISE EN TANT QUE SŒURS ? Britt : «C’est chouette d’avoir à mes côtés quelqu’un qui sait, d’un simple coup d’œil, ce dont j’ai besoin, ça facilite le travail. Certaines réunions sont plus musclées que d’autres, mais en général, ça se termine le soir même autour d’un bon verre C’est ça, être sœurs.»

Florentina Leitner CRÉATRICE DE SA MARQUE ÉPONYME

Nous sommes absolument fans du monde féerique de Florentina ! C’est en 2020 que l’Autrichienne a décroché son diplôme de mode à l’Académie royale des beauxarts d’Anvers, et elle n’a plus quitté la ville où elle a étudié. Ses créations sont à la fois féminines et optimistes, mais revendiquent toujours leur côté grunge. ��e m�inspire de l�uni�ers �ascinant des �lms et des �ist�ires �antastiques dans lequel �e baigne depuis m�n plus �eune �ge�� des �ist�ires �antaisistes et amusantes� teint�es de r��e��

CAMILLE POELMANS. SLOAN LAURITS. PRESSE.

Britt Broekaert CCO DE GAB FASHION AGENCY Charlotte Broekaert FONDATRICE DE GAB PRESS

Si vous n’avez jamais entendu parler du podcast ��e ��st� il est grand temps de sortir vos écouteurs. Dominique, c’est cette femme qui fait passer les plus grands noms de la culture (pop) derrière son micro. ��uand �artin �argiela en pers�nne m�en��ie un c�urriel p�ur m�e�pliquer un pr�cessus de cuiss�n des ann�es �� e me sens pleine d��nergie� �u quand �e peu� m�entretenir a�ec �alum �nig�t� de ��studi�� au su�et de ses plaisanteries a�ec ��n �allian� et des appels t�l�p��niques n�cturnes de �ad� �aga� �e s�nt ces liens qui rendent les c��ses tangibles et me permettent de les cristalliser � ma �a��n p�ur les transmettre � la ne�t gen��

MAGAZINE

Elisabeth Mestdagh #'wA:U't

En sa qualité de fondatrice du Studio M Paris, spécialisé dans la direction artistique, le graphisme et l’image de marque, Elisabeth a déjà créé des projets sur mesure pour Axel Vervoordt et Dries Van Noten. Elle partage son temps entre Anvers et Paris. « Nous venons de réaliser la direction artistique des visuels généīÑĮ ÐĊ Ǭ# Ìķ ĨīďþÐĴ #īÐĉĴÅăÐ Åř Ĩďķī wÐīŘ ÐĴ ĊďķĮ ăĊÆÐīďĊĮ ÅðÐĊĴĒĴ ÌÐĮ ÆĉĨæĊÐĮ Ĩďķī ìĊÐă ÐķĴř ÐĴ >ķĴÐ LďðăăÐīðÐ ɴ TďĊĴīÐĮ pour lesquelles nous avons fait du consulting. »

Stephanie D’heygere

CRÉATRICE D’ACCESSOIRES ET #' ŧZ

Laura Praet et Lise Eerens

Stephanie D’heygere a décroché son diplôme en ǡǟǟǨɁÐĴ ÐĊĮķðĴÐ ÐĊĴĉÑ ķĊÐ ÆīīðÝīÐ ÆìÐš #ðďī et Margiela. Elle est toujours restée en contact avec son camarade de classe Glenn Martens, avec qui elle collabore chez Diesel. En 2018, elle a fondé sa propre marque: D’heygere. L’année dernière, elle a réalisé son premier meuble: le fauteuil «agrafe». «Je prône une plus grande solidarité entre les femmes. J’entends par là travailler avec des femmes photographes, coiffeuses et maquilleuses, directrices artistiques, décoratrices... Récemment, j’ai fait le constat que je travaillais souvent avec des hommes et cela m’a irritée. Les femmes ont tout autant de talent.»

#At' }tA 'w #' O t( }AZU #' wZAt

Aya Noël

Grâce à Soir, leur marque de mode, elles ont célébré le retour de la féminité à grand renfort de robes glamour à porter à tout âge.

LZ tU OAw}' #' TZ#' '} qtAU} '#A}Zt #' ǠɁ:t U t Journaliste de mode indépendante de Bruxelles, Aya devait absolument figurer sur notre liste. Elle a collaboré au livre Ǫɋ:īĊīř AĴɂĮ ĊďĴ ÅďķĴ řďķȱĴìȲȣ publié en décembre dernier, et qui īÐÆÐĊĮÐ ĨăķĮ ÌÐ ǠǟǟɁÐĊĴīÐĴðÐĊĮ Īķȸ ř ÐķĮ avec des professionnels de la mode de luxe, notamment Dior, Jacquemus, Prada, Vuitton, ăÐĊÆðæș OďÐœÐȘȘȘ ǣǣǟɁĨæÐĮ ĨăÐðĊÐĮ ÌÐ ĴÑĉďðæĊæÐĮ ȹ ĮĊĮ ťăĴīÐ Ⱥ Īķð ĨÐīĉÐĴĴÐĊĴ ÌÐ mettre en avant des questions structurelles telles que la discrimination fondée sur l’âge, la maternité, l’égalité des sexes, le racisme et le management créatif.

EVA DONCKERS. PRESSE.

s U# '¢ȭ Z w t(( wZAt ȟ « Tout a commencé à l’été 2022, juste après la pandémie. Avec en tête : c’est ENFIN de nouveau autorisé ! C’était donc le retour des fêtes en toute insouciance, des longues nuits de plaisir sans prétention... Avec Soir, nous avons voulu honorer ces petits moments de bonheur et les amener au niveau supérieur. C’est donc une ode aux femmes et à la fête. » s 'O 'w} Z}t' (} } #ȸ'wqtA} qZ t O' qtAU}'Tqwȭ(}( ǡǟǡǣ ȟ « Pour SS24, nous nous sommes appuyées sur certaines de nos pièces de prédilection des saisons précédentes. Nous avons utilisé du tissu de confection pour créer des silhouettes féminines, sans oublier de souligner les lignes avec des points de couture. Nous explorons les frontières du jour et de la nuit, en cherchant à rendre le quotidien plus élégant. Nos pièces sont conçues pour être portées aussi bien au bureau que sur une piste de danse. Nous aimons parvenir à un équilibre entre informel et glamour, tout en prêtant attention au confort : chez nous, les détails ĨÐķ ĨīĴðĪķÐĮ ÐĴ ăÐĮ ĴðĮĮķĮ ÌðŨÆðăÐĮ ¾ ÐĊĴīÐĴÐĊðī n’ont pas leur place. Soir entend incarner l’énergie de la spontanéité. » '} qZ t ZU O t'ș s ȸ'w}ȭ ' s A t'w}'t }Z LZ tw U' wZ t ' #ȸAUwqAt }AZU qZ t Z w ȟ «Une femme passionnée et ambitieuse, sans cesse en mouvement. À la fois classique et stimulante.»

Virginie Morobé

CRÉATRICE DE MOROBÉ Demandez à cinq amateurs de mode de citer une marque de chaussures belges et MOROBÉ fera inévitablement partie du lot. Cette marque, c’est celle de Virginie Morobé qui, non contente de proposer des chaussures haut de gamme, a ajouté des sacs à ses collections depuis l’été dernier. Et si vous souhaitez vous les offrir, mieux vaut ne pas traîner. Car les nouveaux modèles se vendent en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. « Pour chacun de mes concepts, je me laisse guider par mon intuition. MOROBÉ, ce n’est pas mon travail, c’est ma vocation et l’expression de mon cœur. »

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Les nouveaux imposteurs de l’amour PHÉNOMÈNE Elles ont vécu une

histoire d’amour et découvert, un jour, que leur partenaire était engagé avec une autre… voire plusieurs. Qui sont ces “menteurs de haut vol” ? Et comment se reconstruire après le choc de la révélation ? Témoignages et avis d’expert·es.

Par Émilie Poyard Illustration Antony Huchette

« Il se fait appeler Ricardo, Alexandre, Daniel ou Richard. Il est argentin, brésilien ou portugais. Il se prétend chirurgien, ingénieur ou policier… » Dans son enquête haletante, Sonia Kronlund, la productrice des Pieds sur terre (1) sur France Culture, est partie sur les traces d’un certain Ricardo, un « menteur de haut vol », roi de l’imposture amoureuse (voir encadré ci-après). Mais qui sont ces hommes qui réussissent le pari risqué de se lancer dans des histoires d’amour parallèles ? « Il y a la création d’un personnage dans la double vie, assortie d’un sentiment de toute-puissance. Ces hommes sont convaincus de ne pas se faire prendre. Charlatans, baratineurs, dissimulateurs, ils sont dans une quête narcissique car ils dupent deux personnes. Le mensonge est permanent et ils ne se contredisent pas. Ils ont un tel aplomb qu’il n’y a pas d’indices du mensonge. La possibilité d’un vrai dialogue avec un menteur est un leurre », résume Isabelle NazareAga, psychothérapeute. Si l’infidélité est temporaire et peut être éphémère, la double vie s’installe dans la durée : il y a deux foyers, deux familles, deux vies. Et la thérapeute, autrice de Les

Manipulateurs et l’amour (2), de citer en exemple un patient qui avait le même chien dans ses deux familles. Et donnait toujours le même petit surnom amoureux à ses compagnes… pour ne pas se tromper ? LEUR TÉLÉPHONE GREFFÉ À LA MAIN, ils passent d’une conver-

sation à l’autre, d’une appli à la suivante. Dans un monde où les codes amoureux ont changé, on se séduit en ligne, on scénarise son quotidien sur les réseaux sociaux, et on serait tenté d’affirmer que les nouvelles technologies sont devenues leurs meilleures complices… pour le meilleur et pour le pire ? Claire a 42 ans. Jusqu’en avril dernier, elle vivait avec Rémi, à Paris. « C’est un gars du Sud, charismatique, tchatcheur mais toujours attentionné. » Son seul défaut ? « Il travaille comme un fou et m’annonce il y a trois ans qu’il monte une start-up à Marseille. Il y passe deux à trois jours par semaine et deux weekends par mois. Quand je veux le rejoindre, il me dit être en coloc, qu’il bosse trop, que c’est mieux que je ne vienne pas car on n’en profiterait pas : c’est donc lui qui fait les allers-retours. » Les mois passent, la jeune femme le trouve « plus détaché » et décide un jour de lui faire une surprise. « Quand j’ai sonné à la porte, une femme m’a ouvert. Je me suis présentée. Elle m’a dit que c’était elle, la compagne de Rémi. J’ai halluciné. Elle aussi. Ce qui m’a le plus brisé le cœur ? Ils avaient un bébé, ce qu’il me refusait… Mon monde s’est écroulé. Treize ans de ma vie ont volé en éclat. » Claire s’en veut terriblement : elle n’a rien vu venir. « Il y a des moments où on ne peut pas savoir et d’autres où on ne veut pas. Même s’il y a des indices, le cerveau n’est pas encore en état d’accueillir l’information et de s’y confronter, explique la psychologue Lisa Letessier (3). Il y a autant de cas que de personnes : suivant les personnalités sous-jacentes, les intentionnalités ne vont pas être les mêmes. Et puis, certains se retrouvent aussi un peu malgré eux dans cette double vie parce qu’ils n’arrivent pas à faire un choix. J’en ai beaucoup parmi mes patients ! » Ontils des remords ? « Certains vont le vivre très mal, mais d’autres mènent cette double vie sans culpabilité parce que c’est complètement séparé dans leur cerveau. » Selon la sociologue MarieCarmen Garcia (4), « ces hommes doivent être dominateurs au sens social parce qu’ils maîtrisent tout leur univers pour que rien • • •

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ne dépasse. On est vraiment dans la violence masculine – symbolique du moins – d’exercer un pouvoir exacerbé sur leurs partenaires femmes qui sont deux à être dans l’ignorance. Si la double vie est découverte, il n’y a pas de circonstances atténuantes ! » Claudia nous a raconté son histoire. « En 2016, j’ai eu un coup de cœur pour Paolo, un cardiologue rencontré sur Tinder. Il a tout pour plaire : grand, bien foutu, gentleman et enveloppant. Très vite, il me dit qu’il m’aime. Je ne suis pas née de la dernière pluie mais sincèrement, on pouvait y croire. » Au bout de deux mois, il lui donne les clés de son appartement. « Ce n’est pas trop tôt ? » demande-t-elle. Pas de temps à perdre selon lui : il a alors 58 ans et Claudia va fêter ses 60 ans. « On vivait ensemble pratiquement quinze jours par mois. Il voyageait beaucoup mais j’avais toujours l’impression qu’il n’était jamais là où il disait être. » Une sensation fugace qu’elle laisse filer. « Je disais toujours à mes amis et mes enfants : “C’est trop beau pour être vrai !” Ça devait être mon subconscient… J’aurais dû le surveiller bien avant, mais comme j’avais confiance en lui, je ne voulais pas me poser de questions. » L’homme lui propose alors d’acheter un « nid d’amour » en Grèce. Pendant leurs recherches, ils logent dans un meublé appartenant soi-disant à sa sœur. « Un jour, j’ai découvert un placard fermé à clé. Dedans, des vêtements de femme et un document au nom d’une Parisienne. Je ne suis pas d’un tempérament jaloux mais, comme on allait investir ensemble, j’ai décidé de fouiller. Pendant une sieste, j’ai pris son téléphone et photographié tous les messages. Il n’y avait pas une, ni deux, ni trois… mais dix femmes ! » Claudia décide d’appeler l’une d’elles. « Bonjour, je suis la compagne de Paolo. » Silence. Incompréhension. Elle aussi est la compagne de Paolo ! Les deux femmes se rencontrent, et Claudia découvre un tout autre visage de son cardiologue. Elle décide de rompre en juillet 2017 : « Je lui ai écrit une lettre mais ce qu’il ne sait pas, c’est que je l’ai envoyée à toutes les autres femmes. » Dans cette missive, elle dresse avec humour la liste de ses autres compagnes. Il en voit certaines chaque semaine, d’autres plusieurs fois par mois ou par an, au gré de ses déplacements professionnels.

proposer de vivre ensemble. Mais la farce se poursuit. « On a visité une quarantaine d’appartements mais notre dossier n’a jamais été pris. Parfois, on arrivait pour une visite mais il n’y avait personne. » Julien passait les coups de fil devant elle et Olivia se dit maintenant qu’il devait faire semblant. « Tout semblait cohérent. C’est perturbant car il me regardait dans les yeux, il était si sûr de lui… » Inquiète, la mère d’Olivia accompagne sa fille au service d’aide aux victimes de la police, où elle est reçue par une psychologue. « J’avais honte de m’être fait berner ainsi et j’étais perdue. J’ai eu des idées noires. » Aujourd’hui, elle a un nouveau petit copain, découvre ce qu’est « le vrai amour » et a utilisé sa plume pour livrer sa vérité (5). Claire soigne encore ses plaies. Claudia, qui était « fleur bleue », dit « ne plus s’emballer ». Ce qui l’a aidée dans sa reconstruction ? « J’étais dans l’action, je cherchais des preuves car je pensais aux autres femmes, dont certaines se sont fait arnaquer financièrement. » De cette histoire « rocambolesque » comme elle dit, Claudia a gagné quatre copines. Un soir, avec deux d’entre elles, elles ont trinqué au champagne et la photo a été envoyée à Paolo. Elles ont ri. Et ça leur a fait un bien fou.

DES TRAHISONS DE HAUTE VOLTIGE, mais des hommes qui n’ont

'Ċ ǡǟǠǦș þȸð ÑĴÑ ÆďĊĴÆĴÑÐ Ĩī TīðĊĊÐș ķĊÐ ĉðÐ ÌȸĉðÐ Īķð ŒďķăðĴ īÆďĊĴÐī ĮďĊ ìðĮĴďðīÐ ŒÐÆ tðÆīÌďș ķĊ ðĉĨďĮĴÐķī ÐĊ ĉďķīȘ ZĊ åðĴ ÆÐĴĴÐ ÑĉðĮĮðďĊ ÌðååķĮÑÐ ÌĊĮ Les Pieds sur terre ÐĴ ăȸìðĮĴďðīÐ ĮȸÐĮĴ ðĉĨďĮÑÐ ¾ ĉďðȘ

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rien d’admirable tant les dégâts sont colossaux. « Lorsqu’on découvre ça, tous les repères intérieurs s’écroulent de façon extrêmement violente. L’autre apparaît tout d’un coup comme un étranger, ce qui peut être très déstabilisant. Il y a une remise en question totale de la relation, un bouleversement psychologique presque parfois dans sa propre identité », décrypte Lisa Letessier, qui insiste sur l’importance d’un accompagnement psychologique. Ces femmes disent ressentir beaucoup de culpabilité de n’avoir rien vu et connaissent aussi souvent la honte d’avoir été trop naïves ou prises pour des idiotes. « C’est comme une bombe qui explose dans votre cerveau. » Olivia, 25 ans, revient de loin. En couple depuis plus de sept ans avec Julien, elle est bouleversée par deux mensonges. En pleine pandémie, il lui annonce être hospitalisé en unité Covid et lui détaille quotidiennement son traitement, ses progrès, ses rechutes. La jeune femme est morte d’inquiétude… jusqu’à ce qu’elle le voie passer en voiture ! « Le choc ! Durant trois mois, il a joué la comédie. Mais pourquoi ? » Ici, pas d’autre amoureuse mais un jeune homme qui cachait sa relation à sa famille. Acculé, c’est ce qu’il explique à la jeune femme avant de lui

1. #ķ ăķĊÌð ķ ŒÐĊÌīÐÌð ÌÐ ǠǢìǢǟ ¾ ǠǣɁìÐķīÐĮȘ 2. (ÌȘ ÌÐ ăȸ>ďĉĉÐȘ 3. Le Mensonge dans le couple, ÑÌȘ ZÌðăÐ LÆďÅȘ wķī ăðĮȭăÐĴÐĮĮðÐīȘåīș

ă ĨĮřÆìďăďæķÐ ďīæĊðĮÐ ÌÐĮ ĴÐăðÐīĮ Ĩďķī ÆÆďĉĨæĊÐī ă īķĨĴķīÐ ĉďķīÐķĮÐȘ 4. qīďåÐĮĮÐķīÐ ¾ OřďĊ Ǡ ÐĴ ķĴīðÆÐ ÌȸAmours clandestines: nouvelle enquête. L’extraconjugalité durable à l’épreuve du genre, ÑÌȘ qīÐĮĮÐĮ ķĊðŒÐīĮðĴðīÐĮ ÌÐ OřďĊȘ 5. Sous l’emprise d’un mythomane ÌȸZăðŒð >ÐīÅðæĊðķŘș ÑÌȘ TõȘ

3 questions à Sonia Kronlund L’autrice du livre L’Homme aux mille visages* revient sur les enjeux de son enquête. Ce travail vous a occupée six années…

Qu’est-ce qui vous a le plus surprise ?

Ð Īķð ĉȸ ÑĴďĊĊÑÐș ÆȸÐĮĴ ă ìďĊĴÐ ÌÐĮ åÐĉĉÐĮ Īķð ÌķīÐ ÌÐĮ ĊĊÑÐĮ Ț ăÐĮ ÅăÐĮĮķīÐĮ ĊÐ ĮÐ īÐåÐīĉÐĊĴ ĨĮȘ Lȸð īÐĊÆďĊĴīÑ ăÐĮ ŒðÆĴðĉÐĮ ăÐĮ ķĊÐĮ ĨīÝĮ ăÐĮ ķĴīÐĮș É ÑĴÑ ÌðŨÆðăÐ Æī ÆÐ ĮďĊĴ ÌÐĮ åÐĉĉÐĮ Īķð ĮÐ ĮÐĊĴÐĊĴ ÆďķĨÅăÐĮ ÐĴ Īķðș ĮďķŒÐĊĴș ĊȸÐĊ ďĊĴ ĨĮ ĨīăÑ ¾ ăÐķī ÐĊĴďķīæÐȘ Ðă ĨÐķĴ ĨďķīĴĊĴ īīðŒÐī ¾ ĴďķĴ ăÐ ĉďĊÌÐȘ 'ăăÐĮ ĊȸďĊĴ īðÐĊ ÐĊ ÆďĉĉķĊș ¾ ĨīĴ ĪķÐ ÆÐ ĮďĊĴ ÌÐ ÆìðÆĮ ťăăÐĮș åďīĴÐĮș ðĊĴÐăăðæÐĊĴÐĮș ðĊÌÑĨÐĊÌĊĴÐĮȘ

Comment décrire votre sujet, ce Ricardo ?

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Théâtre Royal des Galeries Directeur : David Michels

Jean-Noël Fenwick

Avec Audrey D’hulster, Alexis Goslain, Catherine Decrolier, Frédéric Nyssen, Benoît Van Dorslaer et Marc De Roy. Mise en scène : Cécile Florin Costumes : Béatrice Guilleaume Lumières : Laurent Comiant

 www.trg.be 02 512 04 07

Du 13 mars au 7 avril 2024 En coproduction avec La Coop asbl et Shelter Prod avec le soutien de taxshelter.be, ING et du tax-shelter du gouvernement fédéral belge

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1. Marie AdamLeenaerdt SS24. 2. Chanel SS24. 3.Gabriela Hearst SS24. 4. Dior SS24. 5. Hermès SS24. 6. Miu Miu SS24.

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L’industrie de la mode en

mâle de parité

SOCIÉTÉ Parce que l’habit fait couramment le moine, les femmes

habillées par des hommes restent souvent reléguées au rang de créatures fantasmées très loin de la réalité. Un empire genré dans lequel le female gaze peine à faire bouger les lignes : derrière le glamour, le secteur, dicté quasi exclusivement par des hommes blancs depuis des siècles, semble étranger à la notion de parité. Par Aurélia Dejond

C’était son rêve ! Pour son anniversaire, Louise s’est offert la paire de souliers Louboutin qui la fascine depuis sa création en 2013. « La So Kate, les escarpins iconiques dessinés par le styliste en hommage à Kate Moss, qui me font atrocement mal aux pieds et au dos, mais c’est l’apothéose de la sexy attitude ! », s’amuse cette agent littéraire de 35 ans. Et ce n’est pas le créateur qui la contredira. Dans un entretien donné à l’AFP en 2020, Christian Louboutin rappelait qu’il ne pense pas au confort quand il crée. « Il n’y a aucun soulier au talon de 12 cm qui est confortable (...), mais les gens ne viennent pas chez moi pour trouver une paire de pantoufles ! ». Une décennie plus tôt, il avait déjà déclaré au New Yorker qu’il détestait la notion de confort. Ou comment enfoncer davantage le clou chez toutes celles et ceux qui penseraient encore qu’il ne faut pas souffrir pour être belle. PAS ÉTONNANT, SELON BÉA ERCOLINI, EX-RÉDACTRICE EN CHEF DU MAGAZINE ELLE BELGIQUE, QUI RAPPELLE À QUEL POINT LA MODE POUR FEMMES est encore majoritairement pensée par

des hommes dont la perception du corps féminin change évidemment la donne. « Les déclarations de Christian Louboutin symbolisent parfaitement l’image fantasmée que

les hommes ont des femmes. Leur propre définition de ce qui est sexy ou ne l’est pas reste très ancrée dans l’imaginaire collectif. Le manque de parité dans l’industrie de la mode, essentiellement au sein des grandes marques de luxe, n’aide pas à sortir de ce carcan. L’image de la femme rêvée, aux attributs exacerbés, continue de s’ériger au rang de modèle à suivre, même si elle ne reflète pas la réalité », explique cette féministe convaincue. Et son constat est sans appel : si les hommes créent des « vêtements à rêver », les femmes, elles, conçoivent davantage des « vêtements à porter ». « Pensons à Diane Von Fürstenberg, grande figure de la mode belge, qui a eu l’idée visionnaire en 1974 déjà de créer une robe à la fois féminine et confortable ! La fameuse wrap dress est évolutive, on la noue en fonction de son poids du moment, elle n’entrave pas, se roule dans une valise, ne se chiffonne pas…elle est le symbole ultime de la mode pour femmes créée et pensée par une femme et a révolutionné le quotidien de beaucoup, avec 15 millions de robes portefeuille vendues ! C’est là que réside la différence fondamentale de regard. Une styliste qui dessine pour une femme est consciente de ses contraintes, de ses envies, de ses attentes, elle comprend la per••• sonne qu’elle habille », se réjouit Béa Ercolini.

MAGAZINE

ET BEAUCOUP DE DÉNONCER CE FAMEUX « MALE GAZE », ce regard masculin omniprésent qui régit aussi bien le cinéma, la littérature et l’art que la mode. Théorisé en 1975 par la réalisatrice et militante féministe britannique Laura Mulvey, il désigne la façon dont le regard masculin s’approprie le corps féminin lorsque la caméra s’attarde sur les jambes, les fesses ou les seins d’une actrice, sorte de corps objet sexuel offert aux yeux des hommes. Didier Vervaeren, styliste, designer et professeur à La Cambre Mode Accessoires, n’est pas surpris que le sujet soit débattu. « Qu’une majorité d’hommes blancs occupent toujours majoritairement les postes de directeurs artistiques au sein des grandes griffes de luxe ne m’étonne pas du tout. Je n’irais pas jusqu’à dire que cela va de soi, mais honnêtement, cela reste très ancré dans la culture mode. Aujourd’hui, une grande partie de la mode reste le fantasme de créateurs mâles, même s’il existe différents univers et entités, une certaine diversité, aussi. Les hommes sont les maîtres à penser et ont le monopole du style dans les grandes Maisons. Or, il est évident que cette vision serait métamorphosée si davantage de femmes occupaient ces postes », explique le styliste. Et l’actualité semble abonder dans le sens d’un manque crucial de « female gaze » dans l’industrie de la mode. « Le 30 janvier dernier, Moschino a nommé Adrian Appiolaza comme nouveau directeur de la création, pour succéder à Davide Renne, décédé subitement en novembre. À nouveau, ce n’est pas un regard féminin qui a été choisi, alors qu’il pourrait être une vraie valeur ajoutée », ajoute Didier Vervaeren, d’autant plus convaincu de l’importance du « female gaze » dans la mode qu’il voit la génération émergente s’interroger. « Parmi mes étudiants, les filles, notamment, s’inscrivent pleinement dans une réflexion sociétale de fond quant aux vêtements. S’habiller, c’est un acte politique, et cette conscientisation permet aussi de voir sortir du lot des profils hors sentiers battus, qui vivent et pensent la mode autrement. La notion de genre, le rapport au corps, les diktats… À terme, la mode ne sera plus uniquement conçue à travers le prisme masculin et je me réjouis de l’arrivée de femmes, comme Maria Grazia Chiuri chez Dior (ndlr sa reprise du slogan We Should All Be Feminists sur des t-shirts avait suscité le buzz), qui a à la fois réussi à s’approprier les codes et le patrimoine de la griffe, tout en proposant sa propre vision singulière. Une vraie révolution, dans une Maison fondée en 1947 et qui habille les femmes depuis lors, sans qu’aucune n’ait jamais occupé un tel poste en son sein. L’évolution est lente, mais cette nomination, par exemple, permet une nouvelle dynamique féministe dans le milieu très select de l’industrie de la mode de luxe », se réjouit le styliste. Et Maria Grazia Chiuri de souligner l’importance de la reconnaissance du « female gaze » dans la mode* : « L’une des raisons pour lesquelles le mouvement féministe a souvent vu la mode d’un mauvais œil, et suscité ainsi quelques malentendus, vient du fait que la majeure partie de la création féminine est pensée selon le regard masculin. Il ne fait aucun doute qu’une femme qui crée pour ses semblables a pleinement conscience des exigences, des problèmes et des attentes de chacune d’entre elles. Quand je m’habille, j’incarne ma propre vision de la mode, mais quand je crée pour les autres femmes, je suis à leur écoute. » •••

UNE ÉCOUTE LÉGITIME QUI PERMETTRAIT UNE VISION DE LA MODE MOINS STÉRÉOTYPÉE et réellement pensée par et pour les

femmes, encore très minoritaire, malgré quelques avancées.

“Une styliste qui crée pour une femme est consciente de ses contraintes, de ses envies, de ses attentes, elle comprend la personne qu’elle habille.” Ñ 'īÆďăðĊðș ÐŘȭīÑÌÆĴīðÆÐ ÐĊ ÆìÐå ÌÐ 'OO' ÐăæðĪķÐ

Aujourd’hui, tous les directeurs du groupe de luxe mondial Kering sont des hommes blancs. Idem en dehors du groupe : sur les 30 premières marques de luxe du Vogue Business Index, huit des 33 postes de direction artistique sont actuellement occupés par des femmes, dont Maria Grazia Chiuri (Dior), Virginie Viard (Chanel) ou Miuccia Prada (Prada et Miu Miu). Il n’y a que deux hommes de couleur dans des rôles de directeur artistique : Pharrell Williams chez Louis Vuitton homme et Maximilian Davis chez Ferragamo. Sachant que la mode est un formidable baromètre sociétal qui en dit long sur le monde dans lequel on vit, on en déduit donc que le plafond de verre, entre autres, est loin d’être éradiqué. « Le manque de parité dans cette industrie du glamour est inquiétant. Mais paradoxalement, il semble que beaucoup de consommatrices s’y retrouvent, on n’assiste pas à de réels boycotts face aux grandes griffes et les chiffres de la croissance prouvent que les choix restent judicieux aux postes de directeurs artistiques. Il est vrai que beaucoup de ces hommes « objetisent » souvent les femmes, alors que les créatrices, elles, les pensent davantage en termes de sujets. Mais la mode ne se cantonne pas à ces grandes marques, qui sont la pointe de l’iceberg ! Dans de nombreux studios, c’est beaucoup plus mixte, avec des femmes et des hommes qui font bouger les lignes, notamment grâce aux nouvelles générations qui s’affranchissent des diktats et ont d’autres valeurs, en étant clairement plus acteurs que spectateurs de ces changements », constate Didier Vervaeren. Et Béa Ercolini pointe un indice qui ne trompe pas : les chaussures. « Jamais les talons plats n’ont autant eu la cote, année après année, et pas seulement à travers la révolution de la sneaker. Preuve ultime que l’on peut être chic, élégante et féminine sans être haut perchée. Les femmes osent réinventer leur propre définition de l’allure, la notion de femme-objet a donc au moins un peu de plomb dans l’aile. Le « female gaze », dans la mode, comme au cinéma ou dans tous les autres secteurs, montre à quel point vivre exclusivement à travers les regards masculins devient réellement étriqué. Puisse-t-il être davantage pris en compte… ». Louise, elle, est bien décidée à profiter de ses escarpins Louboutin. « C’est peut-être une création sexiste, mais je joue le jeu : plaire aux hommes me permet avant tout de me plaire, pas vous ? ». De quoi nourrir le débat… ȣĉÌĉÐăÐťæīďȘåīș Y’a-t-il un female gaze dans la mode, ĨķÅăðÑ ăÐ 15/12/2023

L’info

La bonne humeur

bel RTL matin de 7h à 9h

On est là pour s’entendre.

KOREAN NEWS AGENCY/AP/SIPA.

MAGAZINE

Kim Yo-jong

La princesse STORY Sage en apparence, la redoutable

petite sœur du dictateur Kim Jong-un s’est hissée en quelques années jusqu’aux hautes sphères du pouvoir en Corée du Nord. Jusqu’à succéder un jour à son frère ? D’aucuns le prédisent déjà…

Par Alexandre Duyck Illustration Joan Wong

’est un titre de gloire, un titre tout court, celui d’un livre paru en juin dernier… Intitulé The Sister (1) , la sœur, l’ouvrage de l’universitaire coréen Sung-Yoon Lee, professeur rattaché à plusieurs grandes universités américaines dont Harvard, est complété en couverture de cette précision : « The Most Dangerous Woman in the World ». En observant le visage en apparence très doux, souvent orné d’un fin sourire, de Kim Yo-jong, comment se douter qu’il s’agit d’elle, cette fameuse « femme la plus dangereuse du monde » ? Et pourtant, le qualificatif semble à peine exagéré…

PERSONNE N’Y EST JAMAIS ALLÉ, mais

tout le monde a entendu parler de ce pays de 26 millions d’habitant·es coupé du monde. Dirigée d’une main de fer par Kim Jong-un, la République popu-

rouge en informatique. « Apparue aux yeux du grand public aux côtés de son frère Kim Jong-un à l’occasion de l’enterrement de leur père en décembre 2011, elle a émergé sur la scène politique de la Corée du Nord quelques années après l’accession au pouvoir de son frère pour occuper progressivement des postes de plus en plus importants », expliqu e Françoise Nicolas, directrice du Centre Asie/ Indo-Pacifique à l’Institut français de recherches internationales (Ifri). L A JEUNE FEMME SE TROUVE BIENTÔT À LA TÊTE de l’une des fonctions les plus

laire démocratique de Corée, née de la partition entre les deux Corée après la guerre en 1948, fait régulièrement parler d’elle pour ses essais nucléaires ou ses tirs de missiles intempestifs. Un pays à part, détenteur de l’arme nucléaire et régenté par une famille qui interroge beaucoup par ses intentions et sa dangerosité pour le reste du monde. Depuis quelques années, au moins une chose semble changer du côté de Pyongyang, la capitale. L’influence grandissante d’une femme, la fameuse Kim Yo-jong, sœur de l’actuel chef de l’État. Née le 26 septembre 1987, elle aurait été, selon certaines rumeurs, la préférée de ses parents. Scolarisée dans une institution privée en Suisse, en compagnie de s es frères Kim Jong-un et Kim Jong-chol, elle se rapproche à cette époque du premier. Elle aurait ensuite étudié à l’université à Pyongyang, en ressortant diplômée

hautes dans ce pays pas comme les autres : la direction du département de la propagande et de l’agitation, en clair l’endoctrinement des Coréen·nes du Nord ; mais aussi le culte de la personnalité de son frère. Qu’elle ne quitte pas d’une semelle : c’est elle qui pose à ses côtés lors des trois sommets avec Donald Trump, alors président des États-Unis, et bien plus grand fan de la Corée du Nord que Barack Obama et Joe Biden. Ou encore avec Vladimir Poutine en septembre dernier… À un moment, le monde a pu croire qu’un soupçon d’espoir pourrait venir d’elle. Que le pays le plus militarisé du monde allait peut-être, enfin, s’adoucir. En 2018, c’est cette jeune femme aux traits fins, portant souvent un tailleur gris strict, un blazer noir assorti d’un chemisier blanc ou un long manteau noir, qui est envoyée pour représenter le pays à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de PyeongChang. • • •

MAGAZINE

Elle devient la première personnalité politique d’ampleur à se rendre en Corée du Sud depuis la fin de la guerre, en 1953. À ce moment-là, se souvient Françoise Nicolas, « elle offre une image plus engageante du pays. Elle s’était lancée dans une véritable offensive de charme… »

•••

MAIS ON A VITE DÉCHANTÉ. Benoît HardyChartrand est un chercheur canadien. Professeur auxiliaire à la Temple University de Tokyo, il est expert des questions de sécurité et géopolitique en Asie du Nord-Est. Kim Yo-jong, agent de la paix et du rapprochement entre les deux pays ? Il n’y croit pas : « À court et à moyen termes, une pacification des relations intercoréennes est très improbable. Si Kim Yo-jong veut bâtir son capital auprès des conservateurs et des “durs” qui soutiennent son frère, il serait actuellement risqué pour elle de tendre la main au Sud. » La trentenaire semble avoir bien compris le message… Il y a un

“Elle peut décider qui surveiller, rétrograder, (…) punir, (…) bannir ou même exécuter.” Sung-Yoon Lee, auteur de The Sister.

an, Kim Yo-jong sort l’artillerie lourde face à des menaces de sanctions de la Corée du Sud, qualifiant publiquement ses dirigeants d’« idiots », estimant que ces déclarations constituent un « acte dégoûtant » de la part d’un pouvoir qualifié de « chien fidèle, larbin des ÉtatsUnis » ou de « chien sauvage courant derrière un os jeté par les États-Unis ». Les canidés apprécieront. Dans la même veine, on dit que Barack Obama traité de « méchant singe noir », ou Joe Biden de « sénile », c’est elle encore.

Mais Kim Yo-jong peut aller, hélas, beaucoup plus loin que les mots. En 2021, elle aurait ordonné l’exécution de plusieurs fonctionnaires pour la simple raison qu’ils lui « tapaient sur les nerfs ». On ne s’étonnera pas que dans un article publié sur le site The Conversation, Sojin Lim, spécialiste de la Corée du Nord à l’université de Lancaster en Angleterre, rappelle que « quand elle donne un ordre, il est exécuté sans attendre ». Il ne faut décidément pas se fier à son sourire. Le grand quotidien japonais The Mainichi Shimbun, qui lui a consacré un long portrait, qualifie son regard de « parfois glacial et qui nous reste en mémoire ». Selon SungYoon Lee, l’auteur de The Sister, la dirigeante doit être prise très au sérieux. Elle apporte, écrit-il, une « image plus douce à la façade brutale et chauvine incarnée par les hommes de sa nation ». Elle peut aussi, ajoute-t-il, « décider qui surveiller, rétrograder, promouvoir, punir,

YONHAP NEWS/NEWSCOM/SIPA.

à une accession au pouvoir de la mystérieuse trentenaire. Rappelant qu’elle a aussi été la première personnalité à employer dans un discours officiel la vraie appellation de la Corée du Sud au lieu de celle nord-coréenne, qui revient à nier l’existence de ce pays.

À gauche : chevauchant derrière son frère Kim Jong-un sur le mont Paektu, en octobre 2019.

1. Lors des J.O. de PyeongChang, pour le match de hockey des deux Corées réunies face à la Suisse, ăÐ Ǡǟ åÑŒīðÐīɁǡǟǠǧȘ 2. Avec son frère, à Panmunjeom (Corée du Sud), lors d’une rencontre entre les deux Corée, ăÐ ǡǦ ŒīðăɁǡǟǠǧȘ

ANKE WAELISCHMILLER/SVEN SIMON/ZUMA/REA. AP/SIPA.

récompenser, bannir ou même exécuter ». Sa vie privée, comme tant d’autres choses en Corée du Nord, reste un mystère. Il se dit qu’elle serait mariée depuis 2015 à un dignitaire du régime, Choe Song. Elle aurait avec lui un fils âgé d’une dizaine d’années. Aucune photo ni apparition en public ne sont venues confirmer officiellement ces rumeurs. DE TEMPS À AUTRE, SON GRAND FRÈRE DISPARAÎT de la scène, parfois pendant

plusieurs semaines, relançant les spéculations sur son état de santé, voire sa mort. Entre deux réapparitions, la succession de Kim Jong-un est un sujet qui revient souvent, alimentant une autre rumeur : et si sa sœur de 36 ans lui succédait un jour ? En France, les chercheuses interrogées sont partagées. « Elle est souvent qualifiée de numéro deux de fait du régime et il est vrai qu’elle assume des tâches de toute première importance, estime Françoise Nicolas. Il faut

évidemment se montrer extrêmement prudent dans les projections que l’on peut faire sur l’avenir du régime nord-coréen. Toutefois, compte tenu de l’expérience que Kim Yo-jong a désormais accumulée, il semble parfaitement envisageable qu’elle puisse accéder à la magistrature suprême si son frère venait à disparaître. Le régime nord-coréen s’est mué en un régime dynastique familial et les liens de sang qui l’unissent à son frère compteront. » De son côté, Valérie Gelézeau, directrice d’études du Centre Corée à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et notamment coautrice de Faire du terrain en Corée du Nord (2), se montre prudente : « Je suis une chercheuse, pas une voyante, je ne puis prédire l’avenir. Je sais simplement que les dirigeants s’appuient sur les fratries tant que leurs enfants sont trop jeunes pour exercer le pouvoir. Ce sont donc plutôt les enfants qui succèdent à leurs parents. » Valérie Gelézeau ne ferme toutefois pas la porte

UNE FEMME À LA TÊTE DU PAYS ? Voilà qui constituerait un véritable paradoxe, tant le féminisme et les considérations sur une égalité femmes-hommes n’ont jamais franchi la frontière nord-coréenne. « La position de la femme en Corée du Nord est paradoxale, reprend Valérie Gelézeau. Cette société, qui se dit socialiste, valorise le travail féminin pour tout type d’emploi, a mis en œuvre une réelle politique familiale, avec des crèches, un mode de fonctionnement collectif de soutien des femmes actives réel. En même temps, l’héritage culturel coréen donne à la femme une place peu visible à l’extérieur du foyer. Par exemple, encore aujourd’hui, en Corée du Sud, bien des femmes restent dans l’ombre et sacrifient leur propre destinée à leur famille. Cet héritage de longue durée s’exprime également en Corée du Nord. En politique, très peu de femmes sont présentes dans les cercles du pouvoir. Ce qui fait de Kim Yo-jong une figure d’autant plus visible. » Reste que, plus encore qu’ailleurs, l’avenir demeure très incertain du côté de Pyongyang. Même si les astres s’alignent pour Kim Yo-jong, que son frère meure en la nommant à sa place, comment ne pas penser au sort de Jang Song-taek, oncle de Kim Jong-un, éliminé par son neveu après l’avoir tant aidé à prendre le pouvoir au sein de la famille, puis du pays ? Si la femme « la plus dangereuse du monde » dévoile trop ses ambitions, quel accueil lui réserveront ses propres neveux ou nièces ? Aucune hypothèse ne peut être exclue dans ce pays avec ce régime marqué par la brutalité, où tout reste dans l’ombre, même les pires horreurs. Y compris celles commises à l’égard de celles et ceux qui, par le passé, se sont servi·es des mêmes armes pour éliminer leurs propres rivaux·ales.

1. Non traduit, éd. PublicAffairs, New York, 2023. 2. Éd. L’Atelier des Cahiers, 2021.

96 PODIUMS

Les tendances phares de la saison

108 PETER PHILIPS

L’art d’innover en beauté

110

VICTORIA BECKHAM

Rencontre avec la créatrice de mode britannique

114

SECRETS DE BEAUTÉ

L’actrice Emma Mackey ĊďķĮ ÆďĊťÐ ĮÐĮ ÐĮĮÐĊĴðÐăĮ

118

CARNET D’ADRESSES

Sur les pas de Marie Martens, de Gand à Versailles

122 GASTRONOMIE

Marie Trignon, Lady Chef of the Year 2023

Style

Miu Miu Vestes et jupes en soie, polos et chemises en coton, culottes en nylon, sandales en cuir et ballerines en satin.

Double

effet

Entre matières soyeuses et lignes fluides, Swati et Karina donnent vie aux silhouettes les plus désirables du printemps-été 2024 des grandes maisons. Photos Delphine Chanet Réalisation Darcy Backlar

Chanel À gauche et à droite Veste ornée ÌÐ ÅďķĴďĊĮ ÅūďķŘ et pantalon en jersey de coton, boucles d’oreilles en métal et strass, et slingbacks en tissu, cuir et gros-grain.

Prada Fragments de robes en georgette de soie, ensemble veste et short en laine, ceinture en cuir et escarpins en satin.

Hermès Brassière en maille de viscose et applications en agneau, ensemble bandeau et jupe modulable en maille de viscose. Boucles d’oreilles en plumes et métal doré, et manchettes en veau et métal.

Dior Robe en coton tricoté et ballerines à brides montantes en cuir. Boucles d’oreilles, bracelets et bagues en or jaune, or rose et diamants Dior Joaillerie.

Ralph Lauren Collection Veste et pantalon en soie mélangée, et baskets en cuir.

Giorgio Armani Robe et pantalon en soie.

Fendi Robe en satin et boucles d’oreilles en laiton.

Gucci Top en soie avec broderie de cristaux sur short en soie.

Max Mara Combinaison-short de travail en coton, chemise en toile de coton, top en crêpe de soie, ceinture en cuir souple et sandales en cuir naturel lisse. Assistante stylisme Alexia Giteau. Mannequins Swati Eck/Premium Models et Karina Zharmu/ Platform Agency. Casting Arthur Méjean. Coiffure Sebastien Le Corroller/Airport Agency. Maquillage Mouna Benouhoud/Artists Unit. Set design Juliette de Cadoudal, assistée de Pauline Androlus. Production Anne-Sophie Krissi et Christophe Lomenech/Agence Mezo.

MODE

TENDANCES

Le meilleur de la saison Couleurs fortes, pièces phares, motifs et accessoires… Zoom sur dix grandes tendances repérées par ă īÑÌÆĴðďĊ ăďīĮ ÌÐĮ ÌÐīĊðÐīĮ ÌÑũ ăÑĮ ĨīðĊĴÐĉĨĮȷÑĴÑɋǫǩǫǭȢ

À CHAQUE SAISON, sa palette de couleurs emblématiques selon la formule consacrée

« rose/orange/beige, etc. est le nouveau noir ». Après la folie des teintes vives post-pandémie, et face peut-être à un besoin de douceur, le printemps met à l’honneur des couleurs estivales tendres. Bleu ciel chez Fendi et The Attico, rose layette chez Victoria Beckham et Tory Burch, jaune poussin chez Vaillant Studio et Proenza Schouler, vert glacier chez Sportmax et Prada. En d’autres mots, fraise, menthe ou encore citron, soit un nuancier façon sorbets à la bienveillance rafraîchissante.

LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT (X3). COURTESY OF PROENZA SCHOULER.

Sorbets frais

PROENZA SCHOULER

PRADA

TORY BURCH

Par Vicky Chahine Réalisation Alexandra Conti et Julie Cristobal

FENDI

MIU MIU

STELLA MCCARTNEY

TOM FORD

Or pur RABANNE THE ATTICO

RABANNE

GIVENCHY

premières saisons de Matthieu Blazy chez Bottega Veneta, la tendance du « quiet luxury » (ce luxe chuchoté, non ostentatoire) a été sur toutes les lèvres. Certain·es créateur·rices en prennent le contrepied le printemps prochain. Les noirs, marine et autres beiges vont se confronter à l’opulence de l’or. Non par petites touches mais en total look impactant. À sequins sur une robe longue Balenciaga, pensé comme un « color block » chez Tom Ford, Dior et Rabanne, en mode brocart chez Stella McCartney et Andreas Kronthaler for Vivienne Westwood, texturé et brodé chez Blumarine et Miu Miu. Un remède lumineux à un contexte mondial morose.

Brillants joyaux LE VÊTEMENT SE MUERAIT-IL EN BIJOU ? Plusieurs maisons ont mêlé les genres pour

GUCCI

YANNIS VLAMOS/COURTESY OF RABANNE. UMBERTO FRATINI/LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT. ANDREA ADRIANI/LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT.

LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT (X3). ISIDORE MONTAG/LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT. FILIPPO FIOR/LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT.

DE LA SÉRIE SUCCESSION AU VESTIAIRE DE GWYNETH PALTROW lors de son procès en passant par les

la saison prochaine. Grâce à de savants et raffinés jeux de broderies et de tissages, cristal, argent et autres perles jouent avec le tissu pour lui apporter relief et supplément d’âme. Chez Gucci, ils forment un quadrillage précieux, chez Givenchy, ils se transforment en robe à franges, Prada, Stella McCartney et Valentino en jouent comme d’un motif géométrique. Quant à Rabanne, dont le sequin est indissociable de l’histoire de feu son fondateur, le directeur artistique Julien Dossena continue de revisiter le genre avec son œil contemporain. De précieuses étoffes en somme. • • •

MODE

Sacs nature

ON LA PENSAIT TOLÉRÉE uniquement en camping, éventuellement sur les plages

COPERNI

SPORTMAX

PHILOSOPHY DI LORENZO SERAFINI

CHANEL

d’Ipanema. Voilà la tong qui bouscule la sandale à bride, jusqu’ici inébranlable. Chanel la décline à plat, discrètement siglée de son double C, Philosophy di Lorenzo Serafini, Sportmax et Coperni lui ajoutent un petit talon, Loewe comme Burberry en imaginent des versions plus sculpturales. Aperçue aussi devant les shows sur des influenceur·ses, la tong ferait-elle un sérieux come-back ?

LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT (X2). ALESSANDRO VIERO/LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT.

Tong power

ARMANDO GRILLO/LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT (X2). STEFANIA DANESE/LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT (X2).

STELLA MCCARTNEY

ERMANNO SCERVINO

3.1 PHILLIP LIM

AVEC LE TÉLÉTRAVAIL, les codes du vestiaire professionnel ont été bousculés, à tel point qu’on se balade désormais en ville, son sac de plage à la main. Raphia, paille et autres matières naturelles habillent un modèle façon filet de pêche chez Stella McCartney, un cabas avec anse en cuir chez Ermanno Scervino et Chanel, des soufflets chez 3.1 Phillip Lim, un sac seau chez Miu Miu. De là à emporter sa minaudière en cuir à la piscine ?

Fleurs de printemps « FLORALS FOR SPRING ? GROUNDBREAKING… »*, ironisait Olivier Rousteing sur Instagram avant son défilé – les adeptes du Diable s’habille en Prada auront reconnu l’une des répliques cultes de Miranda Priestly. Le directeur artistique de Balmain s’est en effet emparé de la rose, emblème de la maison, pour la décliner sous toutes ses coutures. De leur côté, Balenciaga, Chanel et Carolina Herrera ont fait du motif floral un imprimé graphique. Tandis que d’autres, comme Sarah Burton pour son dernier show Alexander McQueen, jouaient la fleur plus littéralement, en motif XL. Simone Rocha a même fait défiler ses mannequins une rose à la main, comme pour mieux souligner sa signature • • • romantico-moderne.

CAROLINA HERRERA

AZ FACTORY

CARLO SCARPATO/LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT. COURTESY OF BALENCIAGA

PAOLO LANZI/LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT. LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT (X2).

BALMAIN

BALENCIAGA

CHANEL

(*) Ƀ #ÐĮ Ū ÐķīĮ Ĩďķī ăÐ ĨīðĊĴÐĉĨĮ ȩ tÑŒďăķĴðďĊĊðīÐȦ Ʉ

100

MODE

ARMANDO GRILLO/LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT. GIOVANNI GIANNONI/COURTESY OF SCHIAPARELLI.

Il a toujours fait partie de l’univers des podiums. Si le marché vintage voit s’arracher des pièces Saint Laurent ou Chanel, leur pendant contemporain s’avère tout aussi désirable. Au printemps, le bijou fantaisie se fera monumental, porté seul et en majesté pour habiller n’importe quelle tenue. D’un collier XL en maille grain de café Gucci à une feuille d’or Loewe enroulée autour du poignet, des pièces architecturales surréalistes Schiaparelli à la boucle d’oreille imposante chez Prabal Gurung.

SCHIAPARELLI

Bijou royal

LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT (X5). COURTESY OF VALENTINO.

LOEWE

GUCCI

VALENTINO

LOUIS VUITTON

PRABAL GURUNG

FERRAGAMO

EN VERSION IMMACULÉE, L’ACCESSOIRE servira, ce printemps, à apporter une pointe de sophistication minimaliste. La preuve avec les escarpins froncés de Louis Vuitton, la botte échancrée de Versace, la pochette siglée Ferragamo ou encore les lunettes architecturales Valentino.

VERSACE

Touches blanches

TOD’S

ROKH

101

DIOR

Trench connexion

bourgeoise. Les longs manteaux en laine cèdent ainsi leur place au trench-coat qui (re)fait son apparition. Thomas Burberry serait l’inventeur de ce « manteau de tranchée », littéralement, imaginé pour l’armée britannique en service lors de la Première Guerre mondiale. Un vêtement qu’Yves Saint Laurent a ensuite adoré détourner en pièce de mode. Au printemps, mi-saison idéale pour ce vêtement imperméable avec épaulettes marquées et longue ceinture ponctuant la taille, on l’a aperçu impeccablement classique chez Dior et Stella McCartney, hiératique chez Jil Sander, fluide chez Rokh et Tod’s. Quant à Burberry, il en a revu la coupe avec une large ceinture soulignant le bas des hanches.

JIL SANDER

C’EST L’UN DES ATTRIBUTS CLÉS DE CETTE SILHOUETTE INTELLO ARTY qui a succédé cette saison à la

Zone franges

JIL SANDER

PRADA

BOTTEGA VENETA

LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT (X8).

GUCCI

PRADA FAIT PARTIE DE CES MAISONS QUI FONT LA PLUIE ET LE BEAU TEMPS sur les désirs vestimentaires des

mois à venir. Depuis l’arrivée de son binôme Raf Simons en 2020, Miuccia Prada a vu sa créativité dopée et le succès de leurs derniers défilés s’en ressent. Parmi les hits à fort potentiel pour la saison prochaine, ces modèles de jupes ceintures tout en franges scintillantes, à porter jambes nues (ou pas). Sarah Burton chez Alexander McQueen se sert des franges pour allonger une jupe en cuir et Mugler en entoure une silhouette comme d’un halo. Dans un autre genre, plus piquant, elles rebiquent sur une robe minimaliste Jil Sander et un long manteau fluide vert pistache de Gucci, quand Bottega Veneta les teinte d’un bleu océanique. Chez Ann Demeulemeester, où Stefano Gallici livrait son premier défilé comme directeur artistique, les franges se portent comme un tablier pour décaler un costume blanc. Une pièce à sensation qui donne du relief à n’importe quelle silhouette.

102

MODE

NEWS JOAILLERIE ET HORLOGERIE

L’art du bijou

1 2

Lorsque le métal précieux, les diamants et/ou les pierres de couleur se rencontrent de manière artistique, le résultat est une œuvre d’art pour le corps. Par Anja Van Der Borght

3 questions à Alain Némarq À l’occasion de l’ouverture de la nouvelle boutique Mauboussin à Bruxelles, nous avons rencontré son président et directeur artistique.

1. ďăăðÐī 'ÆăðĮĮÐ 'ĊÌăÐĮĮ ÐĊ ďī ÅăĊÆ ÐĴ ÌðĉĊĴĮȘ ǥǡ ǨǟǟɁɅȘ 2. īÆÐăÐĴ 'ÆăðĮĮÐ 'ĊÌăÐĮĮ ÐĊ ďī īďĮÐȘ Ǩ ǣǟǟɁɅȘ vhernier.com

POUR TOUJOURS ET À JAMAIS Pour sa bague Infinity en or 18 carats, diamants et améthyste rose taille émeraude, Bergman Jewels s’est inspiré du designer de meubles et architecte belge Jules Wabbes. Prix sur demande. bergmanjewels.com

MAUBOUSSIN EST CONNU POUR SES CRÉATIONS EN OR BLANC, MAIS LA TENDANCE A CHANGÉ. « Nous vendons toujours principalement de l’or blanc, mais la plupart de nos clients les plus jeunes et branchés préfèrent l’or jaune. C’est davantage dans l’air du temps. » PENSEZ-VOUS QUE L’OR ROSE VA DISPARAÎTRE ? « Non. Dans les années 50 et 60, l’or phare était le jaune. L’or blanc est une sorte de frivolité qui date du mouvement anti-bourgeois, de la volonté de modernisme venue juste après. L’or rose est une nuance subtile de l’or jaune. La mode se concentre sur des concepts comme l’or rose parce que c’est une façon de créer de l’émotion et de la subtilité. C’est le résultat d’une recherche de différenciation. » 1. æķÐ 'ĴďðăÐ #ðŒðĊÐ ÐĊ ďī ÅăĊÆ ÐĴ ÌðĉĊĴĮș ǢȘǡǨǦɁɅȘ 2. TďĊĴīÐ åÐĉĉÐ wðăðÆďĊ ăăÐř ÐĊ ÆðÐī ÐĴ ÌðĉĊĴĮș ǡǤǡɁɅȘ Avenue Louise 52, 1050 Bruxelles. mauboussin.fr

PRESSE.

L’INFINI Inspiré par les formes abstraites et essentielles de la sculpture moderne, le nouveau modèle Endless Eclisse multiplie l’élément signature de l’un des designs les plus emblématiques de Vhernier. Telle une œuvre du sculpteur franco-roumain Constantin Brancusi, la nouvelle collection suggère une extension infinie de cet élément.

VOUS ÊTES UN PASSIONNÉ D’ART ET PLUS PARTICULIÈREMENT DE L’ŒUVRE DE MARK ROTHKO. CELA SE TRADUIT-IL DANS VOS CRÉATIONS ? « Mon bureau à Paris - l’endroit où je crée - est rempli d’œuvres d’art. J’ai souvent essayé d’y interpréter l’art de Rothko. Mais il est très complexe de dessiner des bagues avec des pierres de différentes couleurs. Un client m’a demandé de créer un dégradé de couleur, juste pour lui, sous la forme d’une pièce unique. C’était un travail extrêmement difficile, mais le résultat est magnifique. Si vous envisagez votre métier différemment, que vous n’êtes pas là pour fabriquer de grandes séries, mais pour créer des pièces uniques, semblables à une œuvre de Rothko, vous pouvez imaginer n’importe quoi. »

104

BEAUTÉ

ALYONA Dior Forever Skin Glow en 2N, Dior ďĊĴďķī ǤǡǤɁ ìÑīðÐș tďķæÐ #ðďī ǦǦǡɁ ăĮĮðÆ tďĮÐœďďÌ ȯ ÐăďķīĮȘ MOUNA Dior Forever Skin :ăďœ ǧUș tďķæÐ ăķĮì ǨǨǨș #ðďīĮìďœ ZĊ wĴæÐ īřďĊ ǟǨǨɁ ăÆāș #ðďīĮìďœ ǤɁ ďķăÐķīĮ Nāðș #ðďī ďĊĴďķī ǣǟǟɁUķÌÐ OðĊÐș tďķæÐ #ðďī Ǥǟǟ UķÌÐ wďķă ȯ ÐăŒÐĴș #ðďī ÌÌðÆĴ OðĨ TŘðĉðšÐī ǟǟǥɁ ÐīīřȘ MAJA Dior Forever Skin Glow 2W, #ðďīĮìďœ ǤɁ ďķăÐķīĮ ǢǣǢɁNāðș #ðďī ďĊĴďķī Ǡǟǟ UķÌÐ Oďďāș tďķæÐ #ðďī ǠǟǟɁUķÌÐ Oďďā ȯ wĴðĊȘ AMELIE #ðďī 9ďīÐŒÐī wāðĊ :ăďœ ǡ ș tďķæÐ ăķĮì ǟǡǧɁ ÆĴīðÆÐș #ðďīĮìďœ īďœ wĴřăÐī ǟǢǡɁ#īā īďœĊș #ðďīĮìďœ AÆďĊðÆ ZŒÐīÆķīă ǟǨǟɁ ăÆāș #ðďī ďĊĴďķī ǦǦǦɁ9ìīÐĊìÐðĴș tďķæÐ #ðďī ǦǦǦ 9ìīÐĊìÐðĴ ȯ ÐăŒÐĴȘ HYUN SEO Dior Forever Skin :ăďœ ǟ ș tďķæÐ ăķĮì ǡǠǡɁ}ķĴķ >ďăďæīĨìðĪķÐș #ðďīĮìďœ ǤɁ ďķăÐķīĮ ǥǧǨɁTðĴšìș #ðďī ďĊĴďķī ǟǧǟɁtÐÌ wĉðăÐș tďķæÐ #ðďī ǤǤǥɁ ðĉÑ ȯ wĴðĊȘ ūďķŘ ÐĴ ŒÔĴÐĉÐĊĴĮ ìīðĮĴðĊ #ðďīȘ

nuances de nude

MAKE UP Audacieuses ou douces,

les lèvres se colorent telles des fleurs fraîches. Comme la rosée, parfumée, douce et piquante... L’essence d’une floraison.

Photos Guillaume Millet Stylisme Florence Deladrière Maquillage Peter Philips, Directeur artistique du maquillage Christian Dior

ALYONA Dior Forever Skin Glow 2N, Dior ďĊĴďķī ǤǡǤɁ ìÑīðÐș tďķæÐ #ðďī ǦǦǡɁ ăĮĮðÆ tďĮÐœďďÌ ȯ ÐăŒÐĴȘ TďÌÝăÐĮ Ț >řķĊ wÐď ɩNĨăķĮș ĉÑăðÐ NďĨå ɩqīÐĉðķĉș Tþ ¢ðĉĊďÆì ɩAT: qīðĮș ăřďĊ ZĮĉĊďŒ ɩ UÐœ TÌðĮďĊș TďķĊ 9Ìðæ ɩ'ăðĴÐ qīðĮȘ ìÐŒÐķŘ ȚqÐĴÐī :īř ɩ æÐĊÆÐ ¾ ÌďĉðÆðăÐȘ TĊķÆķīÐ Ț wřăŒðÐ ÆÆ ɩ ăă ĉř æÐĊĴȘ ĮĮðĮĴĊĴÐ ĮĴřăðĮĉÐ Ț ĉðĉ ăÐŘĊÌīÐȘ ĮĴðĊæ Ț īÅī ăĊÆìīÌ ĮĴðĊæȘ

BEAUTÉ

En haut à gauche HYUN SEO Dior 9ďīÐŒÐī wāðĊ :ăďœ ǟ ș tďķæÐ ăķĮì ǡǠǡɁ}ķĴķ >ďăďæīĨìðÆș #ðďīĮìďœ ǤɁ ďķăÐķīĮ ǥǧǨɁTðĴšìș #ðďī ďĊĴďķī ǟǧǟɁtÐÌ wĉðăÐș tďķæÐ #ðďī ǤǤǥ ðĉÑ ȯ wĴðĊȘ En bas à gauche MOUNA #ðďī 9ďīÐŒÐī wāðĊ :ăďœ ǧUș tďķæÐ Blush 999, Diorshow

On Stage Crayon 099 Black, Diorshow 5 Couleurs Khaki, Dior ďĊĴďķī ǣǟǟɁUķÌÐ Line, Rouge Dior 500 UķÌÐ wďķă ȯ ÐăŒÐĴș #ðďī ÌÌðÆĴ OðĨ TŘðĉðšÐī ǟǟǥɁ ÐīīřȘ Çi-dessus AMELIE #ðďī 9ďīÐŒÐī Skin Glow 2W, Rouge Blush 999, Diorshow īďœ wĴřăÐī ǟǢǡɁ#īā

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Brown, Diorshow On Stage Crayon 099 Black, Dior Contour ǦǡǟɁAÆďĊÐ ɪ ǨǟǨ TðÌĊðæìĴș tďķæÐ #ðďī ǦǡǟɁAÆďĊÐ ȯ wĴðĊȘ MAJA #ðďī 9ďīÐŒÐī Skin Glow 2W, Rouge ăķĮì ǠǟǟɁUķÌÐ Oďďāș Diorshow Brow Styler ǟǢɁ īďœĊș #ðďī ďĊĴďķī 999, Rouge Dior 764 tďķæÐ :ðĨĮř ȯ ÐăŒÐĴȘ

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L’EXPERT

Peter Philips Directeur de la Création et de l’Image du Maquillage Christian Dior, le Belge Peter Philips est admiré pour son talent, sa propension à briser les normes traditionnelles de la beauté et à expérimenter sans cesse. La nouvelle collection Rouge Dior l’illustre à merveille. Par Kim De Craene

Comment avez-vous procédé pour actualiser cette ligne de rouges à lèvres ? « La modernisation de Rouge Dior reste un défi passionnant. Comment améliorer un produit déjà excellent ? Fort de sa riche histoire, ce rouge est un élément indispensable de la gamme Dior. Nous nous efforçons d’innover sans décevoir nos fans. Rien n’est plus frustrant que de découvrir que sa couleur préférée n’est plus disponible. C’est pourquoi toutes les couleurs classiques ont été conservées, mais avec une formule actualisée à la fois soignante et durable. C’est un équilibre délicat : je ne veux pas choquer pour choquer, mais je souhaite innover tout de même. Heureusement, j’aime les défis. » Quel a été le point de départ de ce travail? « J’ai délibérément choisi de ne pas opter pour un rose choquant ou un corail éclatant : je me suis concentré sur des couleurs accessibles et naturelles. Le point de départ était le nude, une nuance qui offre une multitude de possibilités. Souvent, le nude est associé au beige, mais c’est bien plus que ça. Prenez 20 femmes, leurs lèvres auront toutes une couleur naturelle différente, allant du bois de rose doux à la brique foncée. Mon objectif est de proposer une large gamme de teintes nude afin que chaque femme puisse trouver la nuance qui lui convient. C’est pourquoi cette collection comprend 70 teintes au total. »

MOUNA Dior Forever Glow Veil, Dior Forever Skin Glow 8N, Dior Forever Skin Correct 8N, Rouge Blush 999, Diorshow Brow wĴřăÐī ǟǤɁ ăÆāș #ðďī ďĊĴďķī ǣǟǟɁUķÌÐ OðĊÐș tďķæÐ #ðďī Ǥǟǟ UķÌÐ wďķă ȯ ÐăŒÐĴȘ

ǦǟɁĴÐðĊĴÐĮș ÆȸÐĮĴ ÅÐķÆďķĨȘ ďĉĉÐĊĴ ÆìďðĮðī ă ÅďĊĊÐ? « Le choix ne doit pas être une tâche difficile. Si c’est le cas, c’est que vous n’êtes pas du genre à porter du rouge à lèvres. Cela devrait être simple et intuitif, un défi agréable et excitant. Tout dépend de ce que vous voulez exprimer : cherchez-vous quelque chose d’audacieux et d’accrocheur, ou plutôt de délicat et de subtil ? Le mieux est de tester une teinte à la maison sur base d’un échantillon… Voyez si la couleur tient bien, si elle dessèche vos lèvres et si la teinte vous convient. Comme votre bouche est importante, prenez le temps qu’il faut pour faire le bon choix. » Quelle est votre couleur préférée ? « Le classique 999, le rouge le plus emblématique. Et le 100 Nude Look, un mélange parfait de beige et de rose. » Existe-t-il une couleur universelle qui convienne à tout le monde? « Je ne suis pas un adepte de l’uniformité ; la créativité m’attire davantage.

Néanmoins, il existe effectivement des nuances qui flattent presque tout le mon de. P re n o ns pa r exe m ple le 720 Icon, un beau rose qui tire vers le brun. Cette couleur convient à toutes les carnations et à tous les âges. Elle ne fait ni trop ‘ dadame ’, ni trop ‘ girly ’. Elle est en outre facile à porter et il n’est pas nécessaire de l’appliquer à la perfection pour obtenir un joli résultat. » +ĴÐĮȭŒďķĮ ÌȸÆÆďīÌ ŒÐÆ ă īÝæăÐ: «ĮďðĴ ăÐĮ řÐķŘș ĮďðĴ ăÐĮ ăÝŒīÐĮ» ou est-ce un concept dépassé? « Dans les années 90, lorsque j’ai commencé ma carrière de maquilleur, c’était une ligne de conduite claire qui fonctionnait bien et qui laissait peu de place à l’erreur. En 2024, nous disposons d’une pléthore d’options qui nous permettent de laisser libre cours à notre créativité. Nous pouvons tester une foule de choses. Je vous dirais donc d’opter pour un look complet, avec du rouge à lèvres, du fard à joues, du maquillage pour les yeux et une coiffure un peu folle. »

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Victoria Beckham

ENTRETIEN Pop star, puis « femme

de footballeur », styliste et enfin businesswoman, l’ex-Spice Girls sait se réinventer pour coller à l’air du temps. Avec Victoria Beckham Beauty, elle a imaginé une extension de sa maison de mode, aux créations exigeantes et désirables. Pour nous, elle revient sur son rapport au makeup, sa famille, son âge, assumé. Par Aurélie Lambillon

Nous sommes à quelques jours des vacances de Noël et son compte instagram reflète la fébrilité qui s’empare des agendas de fin d’année. Sauf qu’ici, comme il s’agit de Victoria Beckham (32,5 millions d’abonné·es), il la montre posant avec Barack Obama, la maquilleuse star Lisa Eldridge, son amie Antonela Roccuzzo (Madame Lionel Messi), les tops Cindy Crawford, Christy Turlington et Helena Christensen, avec « the house of VB », l’équipe de sa maison de mode et de cosmétiques, célébrant une année riche, le lancement de ses trois premiers parfums l’automne dernier, une croissance à deux chiffres, portée par le succès de Victoria Beckham Beauty. Un bon matin, elle appelle de Miami, pour nous parler de sa marque en plein essor, de sa famille, son mari David Beckham et leurs quatre enfants, de ses valeurs. Elle est ultra-pro, évidemment. Drôle aussi. Celle que les médias britanniques qualifient de révélation de Beckham*, la mini-série documentaire diffusée sur Netflix, a beaucoup d’histoires à raconter. Elle ne manquera ••• pas de le faire à travers sa beauté. ȧȣȨ tÑăðĮÑÐ ĨīɁ9ðĮìÐī wĴÐŒÐĊĮȘ

DAN JACKSON POUR VICTORIA BECKHAM BEAUTY.

“Mon style a gagné en douceur et naturel”

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Quand vous êtes-vous intéressée au maquillage ? L’un de mes premiers souvenirs est celui de ma mère se pomponnant, assise à sa coiffeuse. C’était les années 80, tout était surdimensionné, les coiffures, les épaulettes des vestes, le make-up. Puis, je devais avoir 12 ans (pas un âge pour sortir fardée), elle prenait dans la poche de sa robe de chambre un rouge à lèvres et fondait un peu de rouge sur mes joues en disant : « C’est mieux comme ça ! » J’ai toujours adoré le maquillage, ce qui m’a valu d’être souvent traînée dans les toilettes de l’école pour le retirer. Ensuite, ma peau m’a donné du fil à retordre, je suis devenue grande consommatrice de correcteur.

•••

Enfant, aviez-vous des icônes de beauté ? Pas vraiment, car je n’ai pas grandi entourée de magazines. Plus tard, les images de mode sont entrées dans ma vie et je ne jurais plus que par Linda Evangelista, Christy Turlington, Cindy Crawford. Vous aimez Paris. Les Parisiennes vous inspirent-elles ? Cette ville me rend heureuse. Bien avant que j’y défile, David et moi venions y passer des week-ends en amoureux. Je suis imprégnée de cette élégance décontractée à la parisienne, très spécifique, même si je ne la rattache pas à une personne en particulier. Les Françaises ont cette façon de rendre le style simple et facile – bien que leur allure soit sûrement très étudiée. C’est encore plus vrai lorsqu’elles vieillissent. Les parfums et les cosmétiques ont-ils toujours fait partie d’un plan d’expansion de votre marque ? Pas d’un plan, mais d’un rêve. Quand j’ai eu l’opportunité de me lancer dans la beauté, je l’ai saisie à bras ouverts. Mais tout a commencé par la mode, dont le succès m’a permis d’aller plus loin.

mon style a gagné en douceur et naturel. J’aime toujours le regard charbonneux, mais il est devenu plus léger. Avec le temps, on sait ce qui fonctionne. Les années passant, le maquillage devient-il indispensable ou s’en détache-t-on ? Je ne pense pas que ce soit uniquement une histoire d’âge. Plutôt une question de ce que la mode nous dicte. Je suis bien contente que l’on sorte de tout ce contouring si lourd, des sourcils trop redessinés. La tendance actuelle est plus subtile et c’est tant mieux. Pourquoi avoir attendu huit ans pour lancer vos trois premiers parfums ? Je ne voulais pas me louper. L’univers de la parfumerie est hyper compétitif et je suis indépendante. J’avais besoin, ainsi que mon équipe, d’acquérir les connaissances nécessaires. Une senteur n’arrive pas sur le marché comme du maquillage ou des crèmes. Nous visions les grands magasins Selfridges à Londres, La Samaritaine à Paris, Neiman Marcus aux ÉtatsUnis, et devions mettre en place ce circuit de distribution. �� ’97 fait référence à l’année d’un voyage ��2�� chambre de l’Hôtel Costes à Paris : cha�� Oui, car je suis avec mon mari depuis… vingt-huit ans ! Vous imaginez le nombre de moments fabuleux à révéler ? Ces trois-là se sont imposés comme des évidences. Ce n’est qu’un début, j’en ai d’autres à partager. Le « storytelling » m’est essentiel pour créer mes parfums, mes produits de beauté, ma mode. Je me mets à nu quand je raconte mes histoires. Ce qui peut me rendre plus vulnérable. J’assume cette transparence. J’ai besoin d’honnêteté.

“Je suis bien contente que l’on sorte de tout ce contouring si lourd. La tendance actuelle est plus subtile et c’est tant mieux.”

Le produit de beauté dont vous êtes �� C’est difficile à dire car je porte tout ce que je crée et je ne lance rien sans être certaine que ce produit soit le meilleur dans sa catégorie. Prenez le stick de contouring Contour Stylus : il n’a pas d’équivalent. Pareil pour nos crayons à sourcils BabyBlade qui, au-delà de la formule clean, sont ultra-précis à l’application. Je suis également fière de Vast Lash. Je passe beaucoup de temps à Miami, où le climat est très humide. Ce mascara devait être volumateur et résister à une météo extrême.

Lequel préférez-vous ? Je les porte tous, comme mon mari. J’ai voulu qu’ils soient non genrés car l’univers de l’homme m’inspire beaucoup. Je glisse un élément masculin dans toutes mes créations : veste, packaging de maquillage, pyramide olfactive.

�� qui vous ancre, pour tenir le coup ? Je m’entoure des bonnes personnes. Au travail, j’ai une super équipe, talentueuse et passionnée. À la maison, David et moi nous épaulons et nous encourageons continuellement. Nous �� avons des valeurs similaires que nous tenons de notre enfance. Je suis issue de la classe ouvrière. J’ai hérité de ma des années ? J’ai déjà eu la chance d’apprendre à me maquiller avec les famille de toujours se serrer les coudes. Nous partageons stars du milieu. Je crois aussi qu’il faut savoir se renouveler aussi les mêmes principes d’égalité à la maison, notamment et faire évoluer son look. Dans les années 90, mes sourcils pour s’occuper des enfants. Il n’y a que dans la cuisine, étaient très épilés et j’abusais du crayon à lèvres. Aujourd’hui, où je suis nulle, qu’il met le tablier et pas moi.

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JOHN STANTON/GETTY IMAGES. JUSTIN GOFF/GETTY IMAGES. PASCAL LE SEGRETAIN/GETTY IMAGES/AFP (X2). JON KOPALOFF/GETTY IMAGES. GEORGE PIMENTEL/GETTY IMAGES.

Vous êtes connue pour votre rigueur. Vous arrive-t-il ÌÐɁă¶ÆìÐī ĨīðĮÐ ȟ Je suis effectivement très disciplinée concernant le sport et l’alimentation. Peut-être de façon un peu excessive. C’est mon caractère. Je suis comme ça. Je ne m’interdis pourtant pas une bouteille de vin avec mon mari ou mes ami·es. M’amuser, danser, boire des coups font partie de mon équilibre. Mais je sais ce qui me réussit : pour être la meilleure mère, professionnelle, épouse, je dois me sentir bien. Cela passe par une certaine forme d’autodiscipline. Je ne suis pas la même – moins concentrée, moins performante – si je ne fais pas de sport au réveil. C’est aussi simple que ça.

qÐĊĮÐšȭŒďķĮ ĪķÐ ăÐĮ ĉÑÌðĮ ĨīăÐĊĴ ĴīďĨ ÌÐ ăȸ¶æÐ ȟ Une certaine presse, notamment la presse people, en fait une obsession. Le mien suit toujours mon nom – « Victoria Beckham, 49 ans » – comme une étiquette. Ça ne me contrarie pas, je n’en ai pas honte, mais est-il nécessaire de toujours le rappeler ? Mon âge ne me définit pas.

“Dans une certaine presse, on lit toujours : ‘Victoria Beckham, 49 ans.’ Je n’en ai pas honte, mais mon âge ne me définit pas.”

Vous fêterez vos 50 ans le 17 avril. Qu’est-ce que cet anniversaire vous ðĊĮĨðīÐ ȟ C’est mieu x qu e de ne pas arriver jusque-là, n’est-ce pas ? Je suis fière du chemin parcouru, professionnellement et avec ma famille. J’ai pourtant toujours l’impression de n’en être qu’aux prémices. J’ai encore beaucoup d’envies. Je dis toujours : « Rêve grand et rêve encore plus grand. » Loin de m’effrayer, ce prochain chapitre m’enthousiasme. Je veux me sentir belle et bien dans ma peau. C’est un âge moins stigmatisé car les quinquagénaires n’ont jamais été aussi resplendissantes. Je dînais récemment avec Christy Turlington, Cindy Crawford et Helena Christensen et je n’en croyais pas mes yeux ni mes oreilles. Ces femmes, en plus d’être magnifiques, ont tellement de choses à dire.

ăăÐšȭŒďķĮ ÆìĊæÐī ŒďĴīÐ īďķĴðĊÐ ÌÐ ÅÐķĴÑ ďķ ÌÐ ȹ œÐăăĊÐĮĮ Ⱥ ȟ Absolument pas. Je suis déjà super saine, je n’ai rien envie de changer. Retenir le temps ne m’intéresse pas. En revanche, je souhaite donner le meilleur de moi-même et rester en bonne forme, car la santé, c’est finalement une des clés du bonheur.

ďķĮ ÔĴÐĮ ĴīÝĮ ĨīďÆìÐ ÌÐ ŒďĮ ĪķĴīÐ ÐĊåĊĴĮȘ sķÐ ŒďķĮ ĨĨīÐĊĊÐĊĴȭðăĮ ȟ Leur énergie est contagieuse. Ils sont très polis, travaillent dur. Humainement, eux et leurs ami·es m’inspirent. J’aime leur façon de s’habiller, chacun à un style bien spécifique. Je suis fan des baskets Air Jordan de Nike, et Harper me conseille sur celles à porter. Elle est aussi dingue de make-up – elle assiste même à nos réunions de développement et donne son avis. Cruz passe du temps au studio de mode et il bosse sur les défilés. Il est aussi très looké. J’adore comme chacun s’approprie ce que je fais et rajoute sa patte.

sķȸðĉÐīðÐšȭŒďķĮ ĴīĊĮĉÐĴĴīÐ ¾ ŒďĴīÐ ťăăÐ >īĨÐī ȟ La vie saine, le bien-être, le bonheur, la gentillesse. La gentillesse est pour moi une notion clé. Je lui dis d’être la plus gentille en classe, sur le terrain de sport. J’espère aussi que c’est ce qui ressort de ma marque. Pas seulement au niveau de l’écoresponsabilité mais du management. ďķĮ ÑÆďķĴÐȭĴȭÐăăÐ ȟ Oui et plus important encore, elle sait prendre seule les bonnes décisions. Nous faisions récemment du shopping et elle essayait une tenue. Quand je lui ai demandé ce qu’elle en pensait, elle s’est regardée dans le miroir et m’a répondu : « Je suis trop jeune pour porter ça. » Elle est raisonnable.

Victoria Beckham en six looks

1997

« Posh Spice » des Spice Girls.

2000

Mannequin pour Maria Grachvogel.

2006

ķ ÌÑťăÑ ìĊÐă ìķĴÐ ÆďķĴķīÐȘ

2007

ķ ÌÑťăÑ ÆīďðĮðÝīÐ ìĊÐăȘ

2012

OďīĮ ÌÐ Į ÆďăăÐÆĴðďĊ A/H 2012-2013.

2018

ķ ÌÑťăÑ OďķðĮ ķðĴĴďĊ homme.

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CONFIDENCES

La sélection de la rédactrice

Des produits tendances aux classiques updatés, chaque mois, notre rédactrice beauté propose un tour d’horizon des nouveautés qui l’ont impressionnée. Par Kim De Craene

Kim De Craene, Beauty Editor.

L’esprit paillettes

Delícia !

Rosa, Rosam, Rosae

Commencer la journée avec poésie et… beaucoup de paillettes : une idée de Rituals. Leur nouvelle collection Yozakura est dédiée aux cerisiers japonais en fleurs. Nous sommes fans de tout ce qui brille, donc de l’huile pour le corps Shimmering Body Oil : notre préférée. Huile scintillante pour le corps de Rituals, ǡǡșǨǟɁɅ Ĩďķī Ǡǟǟ ĉăȘ

Une crème pour le corps gorgée d’ingrédients riches, d’hibiscus prébiotique nourrissant et d’acide hyaluronique hydratant, mais surtout parfumée à la violette et à la vanille : le remède idéal pour résister aux derniers assauts de l’hiver. Delícia Drench Body Butter de Sol de LĊÐðīďș ǠǨșǨǨɁɅ Ĩďķī ǦǤɁĉăș Œð AÆð qīðĮ OȘ

Le célèbre parfum gourmand à l’iris, La Vie est Belle, se voit doté d’une touche de modernité. Son secret ? La synergie de trois roses spéciales - dont la Rose de l’Espace, une fleur cultivée dans un environnement sans gravité . La Vie est Belle Rose Extra Eau de Parfum ÌÐ OĊÆĒĉÐș ǧǨɁɅ Ĩďķī ǢǟɁĉăȘ

Un collagène pas comme les autres L’engouement pour le collagène ne se dément pas. Un seul stick de la société belge Celestetic contient une concentration ǠǟɁåďðĮ ĮķĨÑīðÐķīÐ ¾ celle d’une capsule standard. Détail non négligeable : le collagène marin provient de pêcheries locales et durables. Collagen Complex de ÐăÐĮĴÐĴðÆș ǤǨșǨǟɁɅ Ĩďķī ǢǟɁĮĴðÆāĮȘ

Powerduo Comme son nom l’indique, cette crème de jour se concentre sur la lutte contre les rides. Dedans, vous trouvez une formule contenant du CL1870, un complexe de peptides raffermissants. Avec le sérum, la crème forme un duo puissant. Smart Clinical Repair wq9ɁǢǟ īðĊāăÐ Correcting Cream, ǧǨɁɅ Ĩďķī ǤǟɁĉă ÐĴ Smart Clinical Repair wÐīķĉș ǦǨɁɅ Ĩďķī ǢǟɁĉă ÌÐ ăðĊðĪķÐȘ

Une première dans l’histoire de Chanel : la maison n’a pas choisi un nouveau maquilleur, mais trois. Cela signifie trois fois plus de créativité, d’inspiration et d’expertise. Pour leur première collection, Valentina Li, Cécile Paravina et Ammy Drammeh (Cometes Collective), ont opté pour le bleu.

PRESSE.

Un trio de choc

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CE QUE VOS CHEVEUX DISENT DE VOUS ? Je souhaiterais les avoir plus ăďĊæĮș ĉðĮ Įķī ăÐĮ ť ăĉĮș ďĊ me fait rarement des coupes qui me ressemblent. J’ai de la chance, ils sont épais. J’adorerais avoir une tignasse de cheveux frisés, un peu sauvages, blondis par le soleil.

À QUELLE HEURE VOUS LEVEZVOUS LE MATIN ? Si je ne tourne pas, naturellement à 8 h 30 ou 9 heures. J’aime me coucher tôt et faire de grosses nuits. SORTEZ-VOUS SANS MAQUILLAGE ? Au quotidien, je ne porte rien de lourd : une BB crème, un petit blush. Et mes cils sont recourbés dans un institut tous les six mois.

UNE OBSESSION ? Mon rendez-vous avec la facialiste Ada Ooi*, quand je suis à Londres. Originaire de Hong Kong, elle est formée en médecine chinoise et acuponcture. Qu’elle s’occupe de mon visage est un bonheur.

COMMENT SOIGNEZ-VOUS VOTRE PEAU ? Elle m’a longtemps obsédée car j’ai eu de l’acné. Aujourd’hui, elle n’est pas parfaite, mais elle ne me pose plus les mêmes problèmes pendant les tournages. Au réveil, je me demandais combien de boutons j’allais découvrir. Ma vie était devenue un enfer. J’ai utilisé beaucoup de produits, rétinoïdes et autres, qui n’ont fait qu’empirer les choses. J’ai tout arrêté et ma peau s’est petit à petit calmée.

COMMENT VOUS DÉTENDEZVOUS ? En faisant des mots croisés et des ĉďĴĮ Ŧ ÑÆìÑĮȘ LÐ ăðĮș þÐ ĉīÆìÐș je cuisine, je me baigne. J’adore le pouvoir apaisant de la mer. Des classiques qui fonctionnent. UNE ASTUCE POUR CALMER LE STRESS IMMÉDIATEMENT ? Très anxieuse au quotidien, j’essaie déjà de calmer ma respiration en prenant des inspirations qui ĨīĴÐĊĴ Ìķ ŒÐĊĴīÐ ȯɁÐĴ ĊďĊ ÅăďĪķÑÐĮ dans la cage thoracique. Je réapprends à mon corps à respirer profondément pour sortir de l’apnée. Et en cas de panique, les applications qui proposent des programmes d’une dizaine ÌÐ ĉðĊķĴÐĮ ĮďĊĴ ÐŨ ÆÆÐĮȘ

LES FONDAMENTAUX DE

Emma Mackey Révélation de la série Sex Education, l’actrice franco-britannique ÐĮĴȣ ¾ ǫǱɋĊĮȣ ă ĊďķŒÐăăÐ ÑæÑīðÐ ÌÐ ăɂ'ķ ÌÐ qīåķĉ ķīÅÐīīř Goddess. Nous la rencontrons dans paisé à sa peau et ses techniques anti-stress. Par Aurélie Lambillon

Z t}'w Z9 t 'tt ' } Ȣ qt'ww' ȱ ǬȲȢ

wÐĮ ǬɋÐĮĮÐĊĴðÐăĮ 1. « Ma crème de tous les jours. Ma peau la supporte et elle donne un joli teint. » ĊĴìÐăðďĮ qðæĉÐĊĴ ďīīÐÆĴ wq9Ǯǩɘ ÌÐ O tďÆìÐȷqďĮřȣ ǬǬȣǮǩ ɏ ăÐĮ Ǯǩ ĉăȢ 2. « Ce spray “leave-in” prend soin de mes cheveux quand je suis au soleil. » wķ >ðī Tðăā ÌÐ #ŒðĊÐĮȣ ǬǪȣǫǩ ɏ ăÐĮ ǪǬǮ ĉăȣ Įķī åīȢÌŒðĊÐĮȢÆďĉ 3. « Un nettoyant qui se transforme en lait. Il ne dessèche pas et repulpe. » tÐĊðĮĮĊÆÐ ăÐĊĮðĊæ :Ðă ÌɁZĮāðȣ ǭǯ ɏ ăÐĮ Ǫǩǩ ĉăȣ Įķī ďìĉřÆīÐĉȢÆďĉ

QUELLES SONT LES SENTEURS DE VOTRE ENFANCE ? Celles des cookies de ma mère, une recette anglaise de famille que je ne sentais pas ailleurs. Des odeurs de feu de bois, de forêt, de feuilles mouillées. PORTEZ-VOUS UN PARFUM TOUS LES JOURS ? Je me suis toujours intéressée au parfum. Je vaporise Goddess sur mes poignets le matin et je le laisse évoluer. Estival et réconfortant, il n’est pas trop sucré, ce que j’apprécie. LA FEMME QUI VOUS INSPIRAIT QUAND VOUS ÉTIEZ PETITE ? Hermione Granger dans Harry Potter. Pour moi, elle était brillante, trouvant une solution à chaque problème. VOTRE MANTRA PRÉFÉRÉ ? « Less is more » fait du bien dans un monde où il y a trop de tout. (*) adaooi.com

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TESTÉS ET (AP)PROUVÉS

Soins visage “with a twist” Un vrai pouvoir soignant, une touche d’éclat et parfois même un SPF réunis dans ķĊ ĮÐķă ŪÆďĊȢ Ċ ÆďĊÆÐĨĴ ĉķăĴðĴ¶ÆìÐ Æďďă ÐĴ ĨīĴðĪķÐ ĴÐĮĴÑ Ĩďķī ŒďķĮȢ Réalisation Kim De Craene

Futurist SkinTint Serum SPF 20 d’Estée Lauder,

Studio Radiance SerumPowered Foundation de M.A.C Cosmetics,

★★★★☆

★★★☆☆

★★★★☆

SOPHIE BREVERS, DIRECTRICE ARTISTIQUE

ELSPETH JENKINS, DIRECTRICE MODE ET STYLE

MALVINE SEVRIN, CHEF DIGITAL FR

POURQUOI ? Minimaliste, légère ÐĴ ÐŨÆÆÐ Ț ă ĉīĪķÐ wìðĮÐðÌď ĉȸðĊĮĨðīÐ ÆďĊťĊÆÐ ÌÐĨķðĮ toujours. Raison pour laquelle j’avais vraiment envie de tester ce fond de teint soin à la texture sérum qui a l’élégance d’exister en ǢǟɁĊķĊÆÐĮș ÌďĊĴ ķĊÐ ĴīÝĮ ÆăðīÐ qui convient parfaitement à ma carnation.

POURQUOI ? Le SkinTint est un sérum qui offre les avantages d’un fond de teint. Au programme : ĮďðĊș ÆďķŒīĊÆÐ ÐĴ wq9ɁǡǟȘ Ċ must absolu.

POURQUOI ? Ce fond de teint promet une couvrance moyenne et un éclat lumineux grâce à sa formule hydratante. Il contient ǧǟɁɦ ÌÐ ĮďðĊĮ ÌÐ ă ĨÐķ ŒÐÆ ǢǢɁðĊæīÑÌðÐĊĴĮș ÌďĊĴ ǠǟɁɦ ÌȸÆðÌÐ hyaluronique, pour une hydratation ðĊĴÐĊĮÐ ÐĴ ķĊÐ ťĊðĴðďĊ īÌðÐķĮÐȘ

ǤǦɁɅ ăÐĮ ǢǟɁĉăȘ

INCONVÉNIENTS ? Le prix est élevé. Mais il faut tellement peu de produit pour un réel effet que je sais que je vais le garder longtemps. APPROUVÉ ? OÐ āÑťī åÐīĉÐĊĴÑ et les niacinamides, ingrédients soin du produit, tiennent leur promesse : l’état de la peau ĮȸĉÑăðďīÐ ķ ťă ÌÐĮ ĨĨăðÆĴðďĊĮȘ Elle est hydratée, lissée, confortable et lumineuse. Mention ĮĨÑÆðăÐ ķ ťăĴīÐ ĮďăðīÐɁǢǟ ÐĴ ¾ ă sensation de légèreté sur la peau. Par contre, je ne pense pas qu’il conviendrait aux peaux qui ont besoin de plus de couvrance.

ǤǦɁɅ ăÐĮ ǢǟɁĉăȘ

INCONVÉNIENTS ? J’ai une peau sans défaut, donc le voile léger et transparent offert par le SkinTint est idéal pour débarrasser mon visage des petites imperfections. J’adore l’effet glowy. Pour ce qui est de l’hydratation, j’ai besoin d’un produit plus ciblé. APPROUVÉ ? Le SkinTint n’est pas conçu pour réaliser une mise en beauté complète, mais plutôt comme un petit coup de pouce quotidien. Il est un peu trop léger Ĩďķī ÆĉďķŦÐī ÆďĉĨăÝĴÐĉÐĊĴ les dépigmentations ou les imperfections. C’est le produit de maquillage… sans maquillage par excellence. Pour une vraie couvrance, je préfère m’en tenir à un fond de teint classique et utiliser un sérum hydratant séparé.

ǤǡɁɅ ăÐĮ ǢǟɁĉăȘ

INCONVÉNIENTS ? Bien que présenté comme « skincare in a bottle », il ne remplace évidemment pas une routine de soins complète pour autant. Il offre un boost d’hydratation supplémentaire, mais ne subsitue aux sérums et crèmes hydratantes habituels. APPROUVÉ ? J’adore l’éclat naturel qu’il donne à ma peau. Grâce à sa formule hydratante, il prévient le dessèchement et ne marque pas les ridules. Il offre une excellente couvrance tout en convenant parfaitement à ma peau grasse, ce qui est rare pour un fond de teint non mat. Même après une longue journée, il maintient un excellent rendu. Autre point très positif : il est ÌðĮĨďĊðÅăÐ ÐĊ ǤǥɁĴÐðĊĴÐĮȘ

Crème Teintée Vinocrush de Caudalie, ǢǢșǣǟɁɅ ăÐĮ ǢǟɁĉăȘ

★★★ ☆

AURÉLIA DEJOND, JOURNALISTE POURQUOI ? ĊÐ ÆīÝĉÐ ĴÐðĊĴÑÐ entre le soin de la peau et le maquillage pour un visage zéro ÌÑåķĴ ÐĴ ķĊ ĴÐðĊĴ ķĊðťÑș ÆȸÐĮĴ d’autant plus tentant que ma peau est malmenée par l’hiver. Dépourvue de silicone, vegan et åďīĉķăÑÐ ŒÐÆ ǨǥɁɦ ÌȸðĊæīÑÌðÐĊĴĮ d’origine naturelle : en théorie, idéale pour mon épiderme sensible ! INCONVÉNIENTS ? Quand on dépose la crème dans la main, la formule est blanche, j’ai eu peur d’un rendu trop peu naturel, mais elle se colore une fois qu’on l’applique ! Ça ne marque pas les ridules, mais de tout près, il me semble qu’on voit que je porte une crème teintée. APPROUVÉ ? Rougeurs, imperfections, sécheresse, ma peau est hydratée, lissée, mon teint est sublimé. J’ai vraiment bonne mine, mais je préférerais que ce soit encore plus naturel. Le rapport qualité-prix est idéal, une ĉðĊð ĪķĊĴðĴÑ ĮķŨĴ Ĩďķī ăÐ ŒðĮæÐ et le cou car le produit dure des semaines.

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Revitalessence Skin Glow Foundation SPF 30 de Shiseido,

QUAND JE CROIS QUE LES ENFANTS DORMENT ENFIN Just an illusion Imagination

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LIFESTYLE

Gand, sa ville de cœur DE BLAUWE KIOSK

« Le dimanche, les Gantois se retrouvent sur le Kouter, là où se tient le marché aux fleurs. J’adore m’arrêter sur la place pour un apéro autour d’une assiette d’huîtres ou d’un toast au saumon, accompagné d’un verre de champagne ou de vin blanc. Pendant que les parents prennent l’apéro, les enfants jouent sur la place. Parfois, il y a même de la musique live dans le kiosque. On y croise des locaux, des touristes et même des gens qui font le déplacement juste pour profiter de l’ambiance. Si vous passez par Gand, notez que ce lieu est aussi iconique qu’absolument incontournable. »

CITY TRIP

De Gand à Paris avec Marie Martens À l’occasion de l’ouverture de la boutique parisienne de la créatrice d’accessoires Marie Martens, nous avons exploré quelques-unes des adresses fétiches de cette Gantoise de naissance devenue versaillaise par amour.

l y a 10 ans tout juste, après une première partie de carrière dans la finance, Marie Martens décide de se tourner vers un métier plus créatif. Elle choisit de se concentrer sur l’accessoire en cuir, un registre qu’elle aborde de manière ludique et décalée. Son style coloré, tantôt girly, tantôt engagé (sa ligne Boobs est vendue au profit d’une association de lutte contre le cancer du sein), revisite les codes de la maroquinerie classique. Bestseller absolu du label, la banane, un modèle lancé en 2015, figure parmi ses coups d’éclat stylistiques. Cinq ans après l’ouverture d’une première boutique à Versailles, là où elle s’est installée avec sa famille il y a plus de 10 ans, la créatrice belge vient tout juste d’inaugurer un second espace dans le quartier du Marais, en plein Paris. L’occasion de la suivre d’une ville à l’autre pour profiter de ses bons plans shopping, culture et art de vivre. marie-martens.com

PRESSE.

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Par Marie Honnay

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T’KANON

« Avec son incroyable terrasse (très prisée, y compris en hiver), ce bar du vieux Gand fait partie des adresses les plus mythiques de la ville ; un lieu fréquenté par les locaux, avec une ambiance très cool qu’on pourrait retrouver à Paris ou à Milan. À l’intérieur, tout se passe autour du grand bar central en bois. J’adore les détails rétros de la déco, dont le sol en terrazzo d’origine. La carte des vins est hallucinante et les tapas à partager donnent envie d’y rester des heures. » ĴāĊďĊȘÆďĉ

JOOST ARIJS

« J’ai grandi à Gand. Cette ville a donc pour moi un petit goût d’enfance. Quand j’y reviens, je ne manque jamais d’aller m’acheter un croissant dans cette boulangerie orchestrée par un artisan qui, en quelques années, a réussi à faire entrer le pain, les gâteaux et le chocolat dans une autre dimension. Son pain au levain est divin et je suis aussi très fan du nouvel aménagement du magasin. Contemporain et épuré, il a été confié à l’architecte Glenn Sestig. » þďďĮĴīūĮȘÅÐ

MISTER JONES AND MISS KATIE

« Cette boutique qui vient tout juste de s’installer dans un nouvel espace à la déco néo-futuriste est tenue par une femme au goût très sûr. Ses choix belges et étrangers super audacieux changent des enseignes formatées. Et comme elle a aussi une manière unique de mixer les pièces, et de vous conseiller en fonction de votre style, la sauce prend toujours. À l’origine, Véronique n’habillait que les enfants. Désormais, elle propose un vestiaire complet, idéal pour celles qui ont gardé une âme de petite fille. » ĉðĮĴÐīþďĊÐĮĊÌĉðĮĮāĴðÐȘÆďĉ

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LIFESTYLE

Au cœur du Marais secret MA PETITE BOUTIQUE

« Nous l’avons inaugurée en septembre dernier, au cœur de la rue du Palais Royal, dans le troisième arrondissement. L’espace décoré dans une dominante de rose par la décoratrice Jessica Vargas affiche du mobilier tout en courbes, en phase avec les codes et l’esprit joyeux de la marque. On a choisi d’installer un palmier qui grimpe jusqu’au plafond, clin d’œil à celui qui pousse devant ma maison à Versailles. J’adore l’emplacement de cette boutique, au cœur d’un quartier qui mixe joliment patrimoine architectural, lieux culturels et adresses shopping en vue. Je suis très fan des costumes en lurex d’Indress (74, rue Charlot), mais aussi de la boutique Nilai (2, rue des Rosiers). »

LE MUSÉE DE LA CHASSE ET DE LA NATURE

« Ce lieu au charme fou est situé pas très loin de ma nouvelle boutique. Le quartier regroupe une foule de musées (l’incontournable Picasso, mais aussi le Carnavalet avec sa cour intérieure qui compte une terrasse géante : un must absolu en été), sans oublier d’incroyables espaces d’exposition privés, dont la galerie Perrotin située rue de Turenne. »

BOMBANCE

bombanceparis.fr

chassenature.org - perrotin.com

LE MARCHÉ DES ENFANTS ROUGES

« Situé au cœur de la rue de Bretagne, ce spot créé en 1615 c’est le plus ancien marché alimentaire de Paris - propose le meilleur de la street food de la capitale. On peut y manger un burger (celui des Enfants Rouges est incontournable), mais aussi, comme les Parisiens, faire ses emplettes chez le poissonnier, le boucher ou le maraîcher du marché. »

PRESSE.

« Une nouvelle cantine de la rue des Blancs Manteaux. On y déjeune pour vraiment pas cher : 28 euros pour un 3 services. La cuisine bistronomique est préparée par un jeune chef sur base de produits locaux et de saison. Le soir, l’esprit se veut plus gastronomique, mais je ne regrette jamais les soirées que je passe dans cette ambiance conviviale, familiale et décontractée. La déco et la lumière tamisée contribuent à créer une atmosphère ultra chaleureuse. »

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Son Versailles néo-punk LA BOUTIQUE MARIE MARTENS

« Ma première boutique est située dans un petit coin secret, au cœur de la Cour des Deux Portes, pas très loin du château. Pour cette adresse intimiste inaugurée en 2019, j’ai choisi de revisiter les codes qu’on associe le plus souvent à Versailles. À l’entrée, on trouve un buste de Marie-Antoinette parée d’une banane Coachella. Si l’espace est assez petit, on peut y retrouver l’essentiel de mon univers, dont toute la ligne Boobs et mon parfum signature. Ce lieu traduit parfaitement l’image de Néo-Versaillaise qui me colle à la peau. »

MARCHÉ NOTRE-DAME

« Quand je me suis installée à Versailles, je n’imaginais pas que sous ses airs bourgeois et un peu coincés, la ville regorgeait de talents et de lieux outsider. Ma journée idéale en famille commence sur la rive droite, au marché Notre-Dame (les mardi, vendredi et dimanche matin) par un espresso chez Giuseppe, propriétaire d’un triporteur rouge dans lequel il prépare d’incroyables cafés. Sur ce marché, élu plus beau marché de l’Ile de France, c’est le paradis des primeurs et des traiteurs de luxe. Mention spéciale au glacier San Luis en bordure de marché. Je suis totalement accro à ses sorbets au sésame noir et à la pêche de vigne. Tout autour de la place, vous trouvez des bars et des cafés où il fait bon s’arrêter pour souffler un peu. » streetaly-caffe.com

CONCEPT SOUK ASAMAYA

« J’adore m’arrêter dans cette boutique du quartier des Antiquaires, un coin de Versailles de plus en plus branché. C’est notre petit Notting Hill à nous. La propriétaire de ce concept store centré sur la mode et l’artisanat du Maroc est l’une de mes copines. On y trouve des tapis, des lampes, des céramiques émaillées, des bijoux ou encore des produits de soin. Cet espace du Passage de la Geôle est le prétexte rêvé pour traîner une heure ou deux au mini Saint-Ouen versaillais qui compte aussi des marchands de bijoux anciens. »

PRESSE.

asamaya.fr

VOUS

« Cette adresse de quartier à l’esprit brasserie doit son succès au talent de son chef, mais aussi à son associé, un gars qui a fait ses armes au Café Costes. J’adore leurs cocktails, mais aussi leur cuisine locale et de saison (différente tous les mois) et les nombreux petits détails - comme la vaisselle chinée - qui complètent l’expérience. Tout récemment, les propriétaires de VOUS ont ouvert une adresse-bis dans la cour où se situe notre petite boutique. » vous.restaurant

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LIFESTYLE

MASTERCLASS

Marie Trignon, au nom du père tÑÆďĉĨÐĊĮÑÐ Ĩī ăÐ qīðŘ Ìķ qķÅăðÆ Ìķ ÆďĊÆďķīĮ OÌř ìÐå ďå ĴìÐ ÐīɋǫǩǫǬȣ ÐăăÐ ÌďĊĊÐ ķĊÐ ĮÐÆďĊÌÐ ŒðÐ ķ īÐĮĴķīĊĴ åĉðăðă ďľ ďŬÆðÑ ĮďĊ ĨĨ ĨÐĊÌĊĴ des décennies. Un pari d’autant plus fou que cette ancienne traductrice-interprète ĪķðĴĴÑ OďĊÌīÐĮ Ĩďķī ĮÐ ăĊÆÐī ăÐ ÌÑũ ÌÐ ÌÐŒÐĊðī ÆìÐååÐȢ Par Aurélia Dejond

Elle a le sourire dans la voix et l’enthousiasme contagieux. En plein coup de feu avant le service du soir, Marie Trignon prend le temps de regarder avec nous dans le rétroviseur qui l’a menée jusqu’à ce Prix du Public Lady Chef of the Year 2023, une belle reconnaissance pour celle qui a osé un retour aux sources en amorçant un virage à 180 degrés et une reconversion professionnelle totale, par amour du restaurant familial et du risque, aussi. Car il faut une sacrée dose d’audace pour troquer une vie de traductrice-interprète à Londres et viser les fourneaux d’une adresse phare en Wallonie. « Je vivais en Angleterre depuis des années avec mon mari et mes filles. Quand mes parents ont évoqué l’avenir et la retraite de mon père, ça a été plus fort que moi, j’ai répondu “ je rentre ! ”. C’était comme une évidence, alors que mon univers était à mille lieues d’une brigade de restaurant ! J’ouvrais une nouvelle page, complètement blanche, et je donnais vie à une grande passion ».

inscrite à la Tante Marie Culinary Academy et après avoir obtenu mon diplôme de Cordon Bleu, j’ai entamé un compagnonnage auprès de chefs renommés, dont Alain Ducasse au Dorchester à Londres et Pierre Résimont, de l’Eau Vive, en Belgique. Ma nouvelle vie commençait ! », se réjouit celle qui officie maintenant à la Roseraie depuis 2018. Quant à sa cuisine, on y retrouve à la fois l’hé-

JEAN-PIERRE GABRIEL.

S’ENSUIT UN CURSUS RIGOUREUX, ENTAMÉ DANS LA PLUS ANCIENNE ÉCOLE DE CUISINE PRIVÉE DE GRANDE-BRETAGNE. « Je me suis

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ritage paternel qui a fait le succès de l’institution wallonne, et la patte de la fille, férue de légumes, notamment. « Une gastronomie française qui privilégie les saisons et des plats qui ont fait la renommée de mon père, comme l’incontournable consommé de homard en croûte, que lui a inspiré Bocuse, mais également de nouvelles créations, inspirées par le calendrier. Mon dada, c’est de travailler les produits de A à Z, de les pousser dans leurs derniers retranchements pour en imaginer toutes les déclinaisons possibles. Quant à la saisonnalité et aux terroirs, ils m’inspirent quotidiennement. Le printemps est une saison extraordinaire, qui confère à la magie. L’asperge, notamment, m’émerveille, c’est la recette que je vous propose de faire à la maison, un vrai bonheur gustatif ! » DE CE SUPERBE MANOIR EN PIERRE DU 19E, CONSTRUIT PAR UN MAÎTRE DE CARRIÈRE,

Marie et son époux Dan ont fait un boutique-hôtel entièrement repensé : l’hôtel-restaurant conçu par les parents en 1982 est devenu un domaine inédit dans la région, avec notamment les très atypiques « shelters » (abris), logements en bois sur pilotis en pleine nature, et classé Natura 2000. Vélos électriques, bassin de nage, promenade balisée…la nouvelle vie de la maison familiale et celle de Marie sont aux antipodes de son début de parcours en Angleterre. Le bonheur est donc bel et bien dans le pré. What else ? laroseraiemodave.com

La recette ultime

Asperge, oseille et œuf parfait qZ tɁǣɁq'twZUU'w

PRESSE.

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UN PARTAGE INTIME VERS L’AMOUR DE SOI, L’ÉVEIL ET LA GUÉRISON Dans « Chevauchée de Lumière » de Florence Béliard, plongez dans le journal intime d’une thérapeute chamane, R෇UDQW XQ WpPRLJQDJH DXWKHQWLTXH HW SXLVVDQW Ses expériences résonnent avec nos vies, invitant à la réflexion et à la guérison. Ce livre initiatique touchant propose un chemin précieux vers l’éveil intérieur, accessible à tous. Accompagné du CD réalisé avec Laurent de �ecchi, l’expérience sonore offre un soin d’énergie vibratoire. Florence, canal de lumière, partage une riche expérience de vie, guidant vers l’acte juste et aux guérisons quantiques. Avec elle vous explorez les profondeurs de votre être, entrez en résonance avec les énergies qui nous entourent.

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LE TANNEUR

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ACTU DES MARQUES BAOBAB

SOIN DU CORPS On raffole de cette nouvelle gamme de soins corporels déclinés en six parfums de la ligne My First Baobab. Une grande sensation de douceur et de confort, des fragrances délicieuses et des ingrédients issus du commerce équitable des fruits du baobab. De magnifiques flacons décoratifs rechargeables en verre qui subliment la salle de bain. ÐķȘÅďÅÅÆďăăÐÆĴðďĊȘÆďĉ

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DOLCE LA HULPE LIFTING NATUREL

Ses effets sont spectaculaires ! Il remonte à 1472 et est longtemps resté réservé à la Cour impériale et aux geishas : le Ko Bi DO Royal offre un lifting naturel, un moment de grâce et une régénération profonde et durable pour la beauté du visage et du cou. Un soin découvert et adapté par Cinq Mondes dans les années 2000. Un must absolu ! ĨÌ ǠǡǣɁɅȘ ÌďăÆÐăìķăĨÐȘÆďĉ

BASTILLE

UN VENT DE LIBERTÉ Ce nouveau label français de parfumerie incarne la volonté de faire bouger les lignes : durabilité, ÑĴìðĪķÐș ĴīĊĮĨīÐĊÆÐș ǨǤɁɦ ÌȸðĊæīÑÌðÐĊĴĮ naturels et fabrication française. Pour chaque Ĩīåķĉ ÆìÐĴÑș ǠɁɦ ÌÐĮ ŒÐĊĴÐĮ ÐĮĴ ŒÐīĮÑ ¾ ăȸZU: Surfrider Foundation, engagée depuis 30 ans dans la protection des océans.

MONTBLANC

CHARISME ENIVRANT On adore son odeur boisée, aromatique, fraîche et élégante. À la fois intemporel et moderne, l’iconique parfum revient dans une nouvelle version, logé dans un superbe flacon, qui révèle pour la première fois la fragrance qu’il abrite, dans un verre bleu inédit semi transparent. Magnifique, atypique et raffiné. ǠǟǟɁĉăș ǨǡɁɅș ǥǟ ĉăș ǥǥɁɅș Ǣǟ ĉăș ǣǨɁɅȘ ìÐš qtAOș AUUZș AÆð qīðĮ O ÐĴ ÐĊ ĨīåķĉÐīðÐĮ ðĊÌÑĨÐĊÌĊĴÐĮ

ŠKODA SCALA ET KAMIQ MISES À JOUR

On se réjouit des nouveautés de ces deux modèles très prisés ! Style modernisé, motorisations mises à jour, équipements de sécurité encore plus complets, design plus dynamique pour la Scala et une présence SUV renforcée pour le Kamiq, phares matriciels LED sur les deux modèles … Un duo de choc dans le segment des véhicules compacts ! ĮāďÌȘÅÐ

PRESSE. LUDOVIC PIETERSON. AURÉLIA DEJOND.

qďðĊĴĮ ÌÐ ŒÐĊĴÐ ÐĊ ÐăæðĪķÐ Įķī ÅĮĴðăăÐĨīåķĉĮȘÆďĉ

LIFESTYLE

Bélier 21.3 – 21.4

AMOUR Vénus et Mars désenlisent votre vie affective. C’est une belle période pour démarrer un projet en couple ou vous rapprocher de quelqu’un (à partir du 14). CRÉATIVITÉ Votre ciel encourage l’ambition et les collaborations de travail inspirantes. En revanche, gare au stress en début de mois ! Préférez la seconde quinzaine si vous devez prendre des décisions.

Taureau 22.4 – 21.5

AMOUR De nouveaux enjeux amoureux sont mis en lumière. Une rencontre pourrait vous faire forte impression ou une relation passer un cap important (à partir du 17). CRÉATIVITÉ La sphère professionnelle sera valorisée à partir du 14 avec, peut-être, un changement de direction ou de ĊďķŒÐķŘ ÌÑťĮ ¾ īÐăÐŒÐīȘ ɁĨīÑŒďðī Ț rivalités et jeux de pouvoir.

Gémeaux 22.5 – 21.6

Par Carole Vaillant

AMOUR Vénus et Mercure créent un climat propice aux interactions amoureuses. Comptez sur un vrai sentiment d’unité et de partage avec l’autre. En solo, la séduction passe par l’esprit (dès le 14). CRÉATIVITÉ C’est un moment privilégié pour entreprendre ou élargir votre champ d’activité. Vous avez l’énergie, les idées et les appuis vont suivre, alors foncez ! ŒăďīðĮÐī Ț ŒďĴīÐ ÆķīðďĮðĴÑ ÌȸÐĮĨīðĴȘ

Cancer 22.6 – 22.7

POISSONS 19.2 – 20.3 AMOUR

Ce mois-ci, l’amour est une affaire qui roule. Comptez sur un vrai sentiment d’unité avec votre partenaire. En solo, quelqu’un pourrait réveiller votre imagination érotique (à partir du 14).

GETTYIMAGES.

CRÉATIVITÉ

Misez sur une première quinzaine ouverte et dynamique pour relancer vos projets et vos contacts. À anticiper : un risque d’embrouille en hausse à partir du 6.

AMOUR Vénus et Mars apportent une vraie bouffée d’oxygène à votre vie amoureuse. Projets, īÐĊÆďĊĴīÐĮș ĊďķŒÐķŘ ÌÑĮðīĮ Ț c’est ouvert et ça fait du bien (à partir du 14). CRÉATIVITÉ Le début du mois s’annonce un peu tendu, mais votre détermination et votre volonté vont payer à partir Ìķ ǠǣȘ ďķĮ ĨďķīīðÐš ÅÑĊÑťÆðÐī ÌȸķĊ ĮďķĴðÐĊ ťĊĊÆðÐī ðĊĴĴÐĊÌķȘ

Lion 23.7 – 23.8

AMOUR Sous le feu de Vénus, Mars et Pluton, votre vie sentimentale amorce un virage. Rencontre, prise de conscience, coup de foudre ÑīďĴðĪķÐ Ț ķĊÐ ÆìďĮÐ ÐĮĴ ĮĻīÐș ce sera puissant (dès le 17). CRÉATIVITÉ La première quinzaine vous appartient, comptez sur des résultats concrets, des soutiens et des retours encourageants. Mais gare aux luttes de pouvoir à partir du 14.

Vierge 24.8 – 23.9

AMOUR Vénus et Mars vitaminent votre vie sentimentale. C’est ăÐ ĉďĉÐĊĴ ÌÐ īÑŒÐðăăÐī ă ŦĉĉÐ dans votre couple ou démarrer

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une nouvelle histoire. Au top ? Le sexe (jusqu’au 14). CRÉATIVITÉ Un contexte dynamique sera propice à l’expression créative, l’esprit d’entreprise et les projets ¾ ăďĊæ ĴÐīĉÐȘ 'Ċ ÅďĊķĮ Ț ķĊÐ bonne ambiance de travail.

Balance 24.9 – 23.10

AMOUR Vénus et Mars créent les conditions idéales à la rencontre. En couple ou en quête d’un alter ego, cette période pourrait amorcer un renouveau (dès le 17). CRÉATIVITÉ Vous voilà la femme ÌÐ ĴďķĮ ăÐĮ ÌÑťĮ ÐĴ ÌÑÅďīÌĊĴÐ d’idées. Si vous envisagiez des changements, c’est le moment de passer à l’action (à partir du 14).

Scorpion 24.10 – 22.11

AMOUR Le ciel favorise les échanges avec les autres, et notamment les rencontres. ÌÐķŘș ķĊ ĨīďþÐĴ ÐĊ ăðÐĊ ŒÐÆ la famille ou la maison pourrait se préciser (dès le 17). CRÉATIVITÉ Mars et Pluton réveillent votre combativité, mais tenez compte d’un climat assez agressif et propice aux jeux de pouvoir (à partir du 14). Ce qui åďĊÆĴðďĊĊÐ Ț ă ÆďĉĉķĊðÆĴðďĊȘ

Sagittaire 23.11 – 21.12

AMOUR Grâce à Vénus et Mars, ăȸĴĉďĮĨìÝīÐ ĮÐ īÑÆìķååÐȘ ÌÐķŘș vous serez dans la même énergie de renouveau. En solo, il y a de la rencontre dans l’air (dès le 14). CRÉATIVITÉ Le ciel vous aide à valoriser vos ressources personnelles, rappelez aux autres que vous avez du talent. C’est aussi un mois idéal pour les négociations commerciales.

Capricorne 22.12 – 20.1

AMOUR Vénus et Mars impulsent votre vie affective. Coup de cœur, attraction mutuelle ou nouveau départ avec votre partenaire, c’est ouvert (jusqu’au 13). CRÉATIVITÉ Le contexte très dynamique encourage l’audace et l’expression personnelle. Vous aurez plus de facilités à mettre en valeur vos compétences.

Verseau 21.1 – 18.2

AMOUR Vénus et Mars dopent vos amours et Pluton vous ÐŘìďīĴÐ ķ ÆìĊæÐĉÐĊĴ Ț ðă Œ ĮÐ passer des choses. Rencontre ou nouveau départ à deux ? Une certitude, ce sera intense (dès le 14). CRÉATIVITÉ Là aussi, le renouveau est en marche. Quels que soient vos projets, la seconde partie du mois sera le bon moment pour passer à l’action et imposer votre style.

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LIFESTYLE

LE QUESTIONNAIRE

SALOMÉ DEWAELS Elle appartient à la génération montante des actrices belges. On se souvient d’elle dans Les Illusions perdues et plus récemment dans Sous le vent des Marquises. Salomé, la Bruxelloise, tourne en ce moment une série pour France 2, Ça, c’est Paris où elle joue une danseuse de cabaret. Rôle pour lequel elle a suivi des cours. Durant sa pause-déjeuner, elle a répondu à nos questions. Par Joëlle Lehrer

POUVEZ-VOUS PRENDRE UNE PHOTO DE VOUS ?

ÊTES-VOUS FILLE OU FEMME ? Je pense être les deux et parfois en même temps. J’ai vingt-sept ans et je suis maman mais il y a des ĉďĉÐĊĴĮ ďľ þÐ ĉÐ ĮÐĊĮ ĨăķĮ ťăăÐȘ

VOTRE PLUS GRAND PLAISIR SIMPLE ? Les grasses matinées.

DORMEZ-VOUS LA NUIT ? Pas assez. Des fois, j’aime être réveillée la nuit parce que personne n’attend rien de moi à ce moment-là.

QUELLE EST VOTRE DERNIÈRE RECHERCHE GOOGLE ? Maya Angelou. C’est une romancière, poète, essayiste afro-américaine.

LE PLUS BEAU REGARD QUE L’ON AIT PORTÉ SUR VOUS ? Après l’accouchement, lorsqu’on a ĨďĮÑ ĉ ťăăÐ LķĊÐ Įķī ĉďĊ ŒÐĊĴīÐ et qu’elle m’a regardée. C’était magique, cette rencontre. Aucun regard ne pourra jamais égaler celui-là.

LE MEILLEUR CONSEIL QUE L’ON VOUS AIT DONNÉ AU COURS DE VOTRE VIE ? « On ne meurt pas de se planter ». C’est François Damiens qui m’a cité cette phrase de Brel.

CITEZ UN OU UNE AMANT.E RÊVÉ.E AU COURS DE VOTRE VIE ? J’ai eu la chance d’avoir de très belles histoires d’amour et honnêtement, je n’en attends plus car j’ai tout ce qu’il me faut. Je n’arrive pas à fantasmer autre chose.

QUEL EST LE MENU DE VOTRE DERNIER REPAS ? Je viens de manger trois, quatre pommes pour une scène sur le tournage de la série que je tourne en ce moment. Il a fallu faire plusieurs fois la prise. VOTRE PLAISIR COUPABLE ? J’adore regarder la Star Academy en mangeant un burger. LA PLUS GENTILLE CHOSE QUE L’ON AIT DITE À VOTRE SUJET ? Que l’on m’aime entièrement telle que je suis. Avec toutes mes qualités et tous mes défauts.

QUELLE EST VOTRE DEVISE ? « Soyez vous-même, les autres sont déjà pris ». C’est d’Oscar Wilde. QUELLE EST VOTRE CHANSON PRÉFÉRÉE ? Where is The Love de Black Eyed Peas.

AIMEZ-VOUS VOTRE PRÉNOM ? Je l’adore. Mais à l’école, on s’en moquait souvent car il était impossible de faire un diminutif. Ce prénom m’a toujours donné un caractère badass car, il se réfère ¾ wăďĉÑș ă ťăăÐ Ìȸ>ÑīďÌÐș Īķð réclama la tête de Jean-Baptiste.

QUEL EST VOTRE FILM PRÉFÉRÉ ? The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson. Il réunit tout ce que j’aime. QUELLES SONT LES COULEURS DE VOTRE PAYS IMAGINAIRE ? Le bleu Majorelle, le jaune soleil et l’orange comme les lampes des ĊĊÑÐĮɁǦǟȘ

DANS LA VIE, FUIR, S’ADAPTER OU COMBATTRE ? wȸÌĨĴÐī ¾ ǠǟǟɁɦȘ O ĮķīŒðÐ humaine en dépend. Et puis, mon métier d’actrice m’y pousse. LA PREMIÈRE FOIS QUE VOUS VOUS ÊTES SENTIE LIBRE ? Quand je suis partie de chez mes parents. J’avais dix-huit ans. J’ai dû prendre mes responsabilités. Je pense qu’on ne peut pas être libre sans être responsable.

SALOMÉ DEWAELS.

AIMEZ-VOUS VOTRE VISAGE ? Ça dépend de quel pied je me lève. Si je suis de mauvais poil, je me trouve affreuse. S’il fait beau et que je suis de bonne humeur, j’arrive à me regarder dans la glace.

BELUX

FIRST ISSUE April 2024

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