MarieClaire - Magazine FR - Novembre 2021

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TH I N K S M AR T, LOOK AM A Z I N G

NOVEMBRE 2020 — 5,90 €

ÉPOUSTOUFLANTE

VIRGINIE EFIRA MET LE FEU AU CINÉMA

101 ACCESSOIRES

SACS, CHAUSSURES, BIJOUX QUI FONT L’ALLURE DE L’AUTOMNE

REPORTAGE CETTE JEUNESSE POLONAISE QUI LUTTE CONTRE LES CONSERVATISMES SANTÉ QUAND L’OBSESSION DU SOMMEIL PARFAIT NOUS EMPÊCHE DE DORMIR

TÉMOIGNAGE

« Sortie vendeuse de l’école, je suis devenue avocate »

spécial

CHEVEUX LA BONNE LONGUEUR QUI CHANGE TOUT + LES MEILLEURS SOINS POUR GAGNER EN BRILLANCE ET VOLUME


2020

4 NUMÉROS/AN

100% BELGE

RENSEIGNEMENTS ET RÉSERVATIONS Philippe De Jonghe: +32 475 23 48 40 - pdj@editionventures.be Catherine Limon: +32 475 93 83 73 - cli@editionventures.be Rachel Macaluso: +32 479 48 32 59 - rma@editionventures.be Maya Parisi: +32 486 51 15 66 - mpa@editionventures.be


MESSIKA.COM


ÉDITO

SHOP AT KOCCA.IT

S’il vous arrivait de regarder Club RTL à la fin des années 90, vous vous souvenez peut-être de ce duo de filles survoltées qui présentait Mégamix, une émission musicale destinée aux ados. L’une blonde, avec des tresses. L’autre brune. Toutes deux habillées de façon improbable. À la fin de chaque émission, la brune pleurait en disant : « C’est horrible, on a vraiment l’air de connes ! » Mais pas la blonde. Parce qu’elle faisait ça avec humour, sans se prendre au sérieux. Et ne pas se prendre au sérieux, ce n’est pas se rendre ridicule. Au contraire, c’est un signe d’intelligence. D’émissions télé en petits puis plus grands rôles au cinéma, Virginie Efira (la blonde) a fait son chemin. Sans esbroufe, discrètement mais sûrement. Aujourd’hui, l’actrice belge vit à Paris, est célèbre et interprètera le rôle-titre de Benedetta, le nouveau film du Néerlandais Paul Verhoeven (Basic Instinct) qui sortira l’an prochain (voir notre interview p. 36). Talent et absence d’ostentation, c’est également ce qui qualifie les créateurs de mode belges, à l’image de Martin Margiela, leur chef de file, qui a dessiné les contours d’une mode humble et discrète, mais sans compromis et aujourd’hui réputée à l’international (p. 96). L’authenticité, l’éthique et la modestie seraient-elles donc des valeurs typiquement belges ? Une chose est sûre : la Belgique, ce n’est pas seulement un État que des tensions politiques et linguistiques ont laissé sans gouvernement pendant 493 jours, c’est aussi et surtout un pays où les gens vont de l’avant sans le clamer sur tous les toits. Un des premiers pays au monde à avoir légalisé l’euthanasie ainsi que le mariage entre personnes du même sexe, et le premier pays d’Europe à avoir un.e ministr.e transexuel.le. Un pays où l’on ne fait pas beaucoup de bruit pour rien mais où l’on fait beaucoup… sans bruit. Alors, belges ou pas, ensemble ou séparément, continuons à cultiver ces valeurs qui (nous) font progresser. Julie Rouffiange Rédactrice en chef adjointe jro@marieclaire.be

PHOTO PERSONNELLE.

VOUS AVEZ DIT BELGE?

FALL WINTER 20 - 2 1


Veste, jupe en laine et ceinture en cuir Miu Miu. Sac en cuir By Far, cuissardes en tissu verni stretch Saint Laurent par Anthony Vaccarello.

Virginie Efira, photographiée par Luc Braquet/H&K. Réalisation Anne-Sophie Thomas. Manteau Miu Miu. Collier Clash Cartier. Assistante stylisme Agathe Gire. Mise en beauté Dior, réalisée par Fred Marin, avec le Dior Forever 2N, le Diorshow Iconic Overcul 090 Black, la 5 Couleurs Couture 689 Mitzah et le Rouge Dior 414 Saint-Germain. Coiffure Fabienne Bressan. Manucure Marcea Gomes.

p.18 La jeunesse polonaise entre en résistance

SOMMAIRE TOUT CE QUI VA FAIRE VIBRER NOVEMBRE

36

ÉPOQUE

42

14 18

NEWS L’actu qui nous touche, nous

interpelle

REPORTAGE La jeunesse polonaise entre en résistance

46 50 54

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STYLE

Les tendances décryptées par Marie Claire

56 58

TÊTE-À-TÊTE(S)

RENCONTRE Virginie Efira,

magic instict ENTRETIEN Jane Birkin

CULTURE

AGENDA Expos et sorties

LIVRES David Foenkinos

INTERVIEW Ivan Jablonka CINÉMA Maïwenn

MUSIQUE La vie est Yelle

60 64 68

MAGAZINE

SANTÉ Quand l’obsession du sommeil

parfait empêche de dormir SOCIÉTÉ Roman noir : trouble dans le genre MOI LECTRICE « Sortie vendeuse de l’école, je suis aujourd’hui avocate »

DAVID GOMEZ-MAESTRE. LUC BRAQUET/H&K. UNIVERSAL MUSIC.

ÉDITO

10

p. 74 Carnaby trip

RAFAL MILACH. BETINA DU TOIT.

6

p.110 3 longueurs, mode d’emploi

74 84

90 96 98 101 102

MODE

BEAUTÉ

Carnaby trip L’affaire est dans le sac

106 CHEVEUX Le bon programme

MODE D’EMPLOI

116 CHEVEUX Et si on passait au roux rouge ?

ACCESSOIRES All access

TENDANCE L’understatement, une histoire belge NEWS Joaillerie et mode COLLAB’ Messika x Kate Moss EN BREF Curriculum Levi’s

p. 42 Jane Birkin

anti-chute

110 CHEVEUX 3 longueurs, mode d’emploi 118 NEWS Les 9 envies de novembre

LIFESTYLE

122 ÉVASION Vacances royales

124 MASTERCLASS Les linguine

alle vongole

128 HOROSCOPE

130 LE QUESTIONNAIRE Stéfi Selma

Suivez-nous sur marieclaire.be/fr


10 TOCADES NOVEMBRE

TOUT CE QUI VA FAIRE VIBRER NOVEMBRE

pacorabanne.com

UN HOMMAGE À LA GRÈCE

Le photographe François Halard sillonne la Grèce depuis de longues années. Dans le cadre de la collection de livres Fashion Eye de Louis Vuitton, il a assemblé des clichés magiques, églises orthodoxes posées sur l’eau, bondieuseries et céramiques, temples en ruines, tavernes souriantes… comme un album de souvenirs qu’on voudrait ne jamais refermer. Pour voyager au fil des pages. Fashion Eye Greece de François Halard, éd. Louis Vuitton, 50 €. fr.louisvuitton.com

COLLECTION MENOTTES DINH VAN - DINHVAN.COM

BPK, BERLIN, SUCCESSION YVES KLEIN C/O, ADAGP, PARIS, 2020. FRANÇOIS HALARD/LOUIS VUITTON FASHION EYE.

DES FLEURS MYSTIQUES

Chez Paco Rabanne, Julien Dosséna a élaboré une collection automne-hiver 2020-2021 au charme vénéneux, pleine de robes comme des aubes et d’imprimés. Cette silhouette toute en fleurs en est la quintessence.

DANIELE OBERRAUCH/IMAXTREE.COM. IGO STUDIO. VINCENT NAGEOTTE. VIRGINIE GARNIER. PRESSE (X2). CHARLES WILP/

Par Nathalie Dolivo, Aurélie Lambillon et Elvira Masson

PLACE DU GRAND SABLON, 14 GALERIES ROYALES SAINT-HUBERT - GALERIE DU ROI, 28 WOLUWE SHOPPING CENTER WWW.BIJOUX.BRUSSELS


12 TOCADES NOVEMBRE

DES BASKETS POP

Malicieuse, Stella McCartney lance une collection capsule baptisée Members and Non-Member only, soit l’idée d’une mode « exclusive mais inclusive ». En 2020, même nos pieds sont engagés. stellamccartney.com

DES FLEURS ET DES GÂTEAUX

L’une cultive des fleurs en plein Paris, les deux autres les proposent chez Désirée, leur jolie boutique-café du 11e arrondissement. Masami Lavault, Mathilde Bignon et Audrey Venant ont concocté ensemble ce livre délicat et gourmand, ode aux fleurs, aux saisons, au fait main et aux douceurs sucrées.

Yves Klein travaillant à l’Opéra-Théâtre de Gelsenkirchen, 1958.

UN CRAYON POUDRÉ

Cette mine fine et arrondie facilite l’application de ce fard à lèvres pensé tout en légèreté. Il se décline en huit teintes poudrées au fini ultra-mat pour illuminer chaque carnation. Le Stylo de Rouje, 28 €, sur rouje.com

Le ciel comme atelier. Yves Klein et ses contemporains, centrepompidou-metz.fr, jusqu’au 1er février 2021.

BPK, BERLIN, SUCCESSION YVES KLEIN C/O, ADAGP, PARIS, 2020. FRANÇOIS HALARD/LOUIS VUITTON FASHION EYE.

DES CIEUX HABITÉS

Le centre Pompidou-Metz rend hommage à Yves Klein : l’occasion de contempler (entre autres) les œuvres réalisées autour de son bleu intense et de rêver au cosmos, l’un des thèmes de prédilection du peintre. Une belle manière de s’échapper.

DANIELE OBERRAUCH/IMAXTREE.COM. IGO STUDIO. VINCENT NAGEOTTE. VIRGINIE GARNIER. PRESSE (X2). CHARLES WILP/

Pâtisser, cultiver, fleurir, de Masami Lavault, Mathilde Bignon et Audrey Venant, éd Tana, 27 €. lisez.com/tana


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JILL BIDEN

L’ANTI-MELANIA TRUMP Jusque-là, elle était l’épouse, plutôt discrète, du candidat des démocrates à la présidentielle américaine. Mais cette professeure d’anglais, femme d’influence combative et engagée, pourrait bien devenir la first lady que l’Amérique attendait. Par Alexandre Duyck

Jill Biden à la convention nationale des démocrates en septembre 2012 à Charlotte, en Caroline du Nord.

TRAVIS BELL/WALT DISNEY TELEVISION/GETTY IMAGES. BETTMANN/GETTY IMAGES. ART STREIBER/AUGUST. ARTHUR ELGORT/CONDE NAST/CONTOUR BY GETTY IMAGES. WHITE HOUSE PHOTO/ALAMY. DAVID LIENEMANN/THE WHITE HOUSE.

14 ÉPOQUE PORTRAIT

DANS LE COUPLE BIDEN, LE RÔLE DE MADAME EST SI GRAND que le possible futur président des États-Unis se présente souvent ainsi : « Bonjour, je m’appelle Joe et je suis le mari de Jill Biden ! » Car les Biden, depuis leur mariage en 1977, forment plus qu’un couple. « Si Joe Biden est élu, les Américains éliront en même temps un président et sa conseillère la plus écoutée », explique Katherine Jellison, professeure de sciences politiques à l’université de l’Ohio, qui étudie l’influence souvent immense que l’épouse d’un président exerce sur son mari et, plus largement, sur la politique américaine. « On peut parier qu’avec son profil, elle assumera pleinement sa fonction, à l’inverse de Melania Trump qui est très introvertie et n’est devenue une personnalité publique qu’en 2016, quand son mari a été élu, reprend Katherine Jellison. Jill Biden est bien plus préparée à occuper cette fonction qui est, quand même, l’une des plus exposées au monde. Elle marchera davantage sur les pas de Michelle Obama que sur ceux de Melania Trump. » Qui est donc cette femme élégante et sportive de 69 ans ? D’abord, une intellectuelle. Jill Biden, née Jacobs, a grandi à Philadelphie. Diplômée de l’université du Delaware, elle devient professeure d’anglais et reprend ses études après sa rencontre avec Biden et la naissance de leur fille Ashley, en 1981. Elle décroche un doctorat en sciences de l’éducation en 2007 et se fait enregistrer sous le nom de Dr Jill Jacobs-Biden, alias « Dr. B » pour ses étudiants. En 2008, Joe Biden devient vice-président mais elle continue à travailler. À ce jour, elle est la seule épouse de vice-président à ne pas avoir quitté son job. Mariée une première fois, elle divorce au milieu des années 70. Elle rencontre Joe lors d’un « date » secret organisé par son frère. Biden est veuf. Il a perdu sa femme et sa fille dans un accident de la route et ses deux fils ont été gravement blessés. Ils se marient en 1977, après cinq demandes en mariage du très persistant Joe. « Jill Biden a deux passions dans la vie : l’éducation et sa famille, analyse Katherine Jellison. On dit souvent qu’elle a offert à Joe Biden la chance de revivre une vie familiale harmonieuse et heureuse. » JILL BIDEN EST CONSIDÉRÉE COMME UNE CONSEILLÈRE DE PREMIER PLAN auprès de son mari et elle n’est pas pour rien dans sa décision de nommer une femme vice-présidente en cas de victoire. Récemment interrogée dans l’émission The view, elle déclarait : « Nous avons besoin de femmes à tous les niveaux de responsabilité dans ce pays, et notamment de femmes de couleur, surtout à la Cour suprême. » Elle s’exprimait via Zoom, depuis leur domicile, vêtue d’un très sage chemisier parme. Rien à voir avec les tenues sophistiquées de l’ancien mannequin Melania Trump. À l’inverse, quand une militante anti-Biden réussit, en mars dernier, à s’approcher trop près du candidat, Jill se jette sur elle et la repousse avant la sécurité. L’image a fait le tour du monde. Comme l’écrit alors la correspondante du Monde Stéphanie Le Bars* : « L’ancien mannequin, immuablement corseté dans des vêtements sur mesure, n’aurait jamais levé le petit doigt pour protéger son président de mari. » L’éducation est, pour Jill, la base de tout. Elle se bat pour l’accès à l’école des enfants les plus pauvres et des femmes à l’enseignement supérieur. Avec sa fondation Biden Breast Health Initiative, elle lutte contre le cancer du sein. Enfin, sous la présidence Obama, Michelle et elle ont joint leurs forces pour aider les familles de militaires. Si son mari l’emporte, que fera-t-elle de ces luttes ? « Même first lady, je suis certaine qu’elle continuera à défendre ces causes, assure Katherine Jellison. Elle ne se considère pourtant pas comme une personnalité politique, à la différence d’une Hillary Clinton. Jusqu’à il y a peu, elle rechignait à prendre position publiquement. Mais les choses ont changé. » Dans les émissions de télé où elle est invitée, Jill Biden prend désormais la parole haut et clair, disant « nous », « notre équipe », « notre campagne électorale ». Appelant les Américains à voter, affirmant que « l’Amérique sera tragiquement blessée et changée à tout jamais s’il fallait endurer quatre années de plus avec Donald Trump ». Là encore, on est à des années-lumière du style Melania. Au fait, qui connaît le son de sa voix ? Pas grand monde. Tandis que si elle accède à la Maison Blanche, Jill Biden, elle, compte bien faire entendre la sienne.

(*) Le Monde, 12 mars 2020.

Jill Biden en 4 dates

JUIN 1987 Le sénateur Joe Biden et son épouse Jill tout sourire alors qu’ils se frayent un chemin à travers une foule de sympathisants et de photographes. Joe Biden vient d’annoncer sa candidature à la présidence des États-Unis.

NOVEMBRE 2008 Autour de Jill Biden et sa fille Ashley (debout derrière elle), quatre générations de femmes de la famille sont réunies.

MAI 2011 Avec Michelle Obama à la Maison Blanche.

OCTOBRE 2012 Le vice-président Joe Biden sourit et salue sa femme, le Dr Jill Biden, qui le présente lors d’un événement à Lynchburg, en Virginie.


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ÉPOQUE

NEWS

VICTORINE BROCHER

LA PIONNIÈRE OUBLIÉE

Cordonnière, communarde puis institutrice : retour sur le fabuleux destin de cette femme du peuple qui écrivit ses mémoires. Par Françoise-Marie Santucci

Ainsi se décrit-elle, Victorine Brocher : « Je suis de petite taille, plutôt faible. Toute ma vie, j’ai été timide et souvent malade, mais pendant huit mois de lutte, exposée à toutes les misères, aux intempéries, jamais je ne me suis aussi bien portée. » Ces « huit mois de lutte », c’est la Commune, épisode mal connu de l’histoire de France qui voit des ouvriers et des ouvrières faire la révolution à Paris en 1871, et croire enfin à l’égalité républicaine. Victorine la souffreteuse a la vigueur des révoltées. Cette cordonnière parigote est tour à tour cantinière, ambulancière et soldate en jupe mi-longue (un sacré progrès quant à « l’uniforme » féminin ; elle note d’ailleurs que combattre « avec une jupe longue, c’est absolument impossible »). Au cours de ces mois-là, elle croise Louise Michel, figure communarde majeure. Bien sûr, tout cela finit mal, comme souvent les espérances. Les Communards sont écrasés par les Versaillais et on soupçonne (à tort) quelques femmes de la Commune, en cette débâcle sanglante, d’incendier au pétrole des bâtiments de la capitale. D’où le qualificatif gravissime de pétroleuses – loin du western spaghetti où s’illustra Brigitte Bardot. Victorine, accusée d’être une incendiaire et condamnée à mort, Victorine Brocher à 71 ans.

Prison des Chantiers, à Versailles, avec les femmes de la Commune de Paris prisonnières (photomontage).

réchappe à la fusillade par miracle (on en liquide une autre). Elle se réfugie en Suisse, s’y remarie, devient institutrice et rédige à 69 ans ses mémoires dont le drôle de nom, Souvenirs d’une morte vivante*, est donc à prendre au premier degré. Ce livre reste le témoignage unique et passionnant de la vie d’une femme des milieux populaires à la fin du XIXe siècle – ceux dont, d’ordinaire, on sait peu de choses. Mais attention, Victorine n’est pas féministe ; elle ne sait pas encore que ça existera un jour et seule lui importe la fraternité (entre les damnés de la terre). L’instruction, écrit-elle, c’est ce qui nous sauvera tous. À la lire, on comprend que le bonheur était rare, le sacrifice fréquent. Quel destin. (*) Souvenirs d’une morte vivante, une femme dans la Commune de 1871, éd. Libertalia (disponible en poche et en e-book).

Ynaée Benaben le sait : quand une adolescente entend « violences conjugales », elle imagine une femme mariée avec des enfants, pas elle. Car si aujourd’hui, on estime qu’une femme sur dix en est victime, chez les moins de 25 ans, ce serait une femme sur sept. En 2013, à 24 ans, elle décide de lancer En avant toute(s)*, une association de terrain pour capter les jeunes générations, peu représentées dans les structures existantes. « Leur premier réflexe est d’aller sur Internet et de taper non pas “Je subis des violences” mais “Mon mec est jaloux”. Mais l’espace numérique reproduit le sexisme et les violences existantes dans

l’espace public. » Elle aura alors l’idée de créer commentonsaime.fr avec deux objectifs : « une approche préventive et éducative de déconstruction des stéréotypes et des comportements violents, et l’accompagnement des personnes qui vivent déjà des violences. » Notamment grâce à un tchat ouvert sept jours sur sept, anonyme, sécurisé et géré par des professionnelles qui écoutent, aident à évaluer les dangers, donnent des clés pour sortir d’une relation toxique et orientent vers d’autres associations pour le dépôt d’une plainte ou un hébergement d’urgence. « Entre le début du confinement et fin juin, nous avons aidé

plus de mille personnes. Des jeunes, en majorité, mais d’autres publics viennent sur cet espace de réflexion sans tabou, des hommes et des personnes LGBTQ+ aussi... » Aujourd’hui, l’association peut compter sur un partenaire de choix et de poids : Yves Saint Laurent Beauté, qui a développé le programme Aimer sans abuser, main dans la main avec elle. « La liberté des femmes est au cœur de notre ADN, explique Dan Bethelmy-Rada, directeur général. Notre partenariat aidera à pérenniser le chat, sensibiliser le public et nos équipes. On y travaille depuis un an et cela a éveillé les consciences. » (*) enavanttoutes.fr

GALLICA/BNF. ERNEST CHARLES APPERT/PARIS MUSÉE/MUSÉE CARNAVALET.

TCHATTER POUR SE PROTÉGER

Les violences conjugales n’épargnent pas les jeunes. L’association En avant toute(s), soutenue par YSL Beauté, se mobilise, sur Internet notamment, pour ces femmes en danger. Par Catherine Durand


18 ÉPOQUE REPORTAGE

Ci-dessous et page de gauche : manifestation

LGBT à Varsovie, le 9 juillet 2020, devant le palais présidentiel, en réponse à la campagne homophobe du président Andrzej Duda.

POLOGNE

LA JEUNESSE POLONAISE ENTRE EN RÉSISTANCE Droits des femmes attaqués, communauté homosexuelle ostracisée : la récente réélection du conservateur Andrzej Duda à la tête du pays a ébranlé les militants pour la liberté et révolté de nombreux Polonais. Mais passé la douche froide, le combat se réorganise, peut-être plus intensément que jamais. Plongée aux côtés de cette jeunesse européenne qui ne veut pas baisser la garde. Par Catherine Durand Photos Rafal Milach

AU CAFÉ ETNO, À DEUX PAS DU PALAIS DE LA CULTURE un gratte-ciel vestige de l’architecture soviétique, Urszula Grycuk, mine défaite, a commandé un jus frais pour se rebooster : « Je ressens de la colère, de la frustration, de la tristesse et de la peur, explique cette chargée du plaidoyer international à la Fédération pour les droits des femmes et le planning familial (Federa). Je refusais de croire au pire, eh bien ce sera pire. Duda n’est pas un leader autonome. Surnommé “le stylo”, il ne fait que signer ce que décide son parti qui a tout pouvoir au Parlement et qui est soutenu par les fondamentalistes. Depuis des années, ils jouent avec les femmes, nous sommes leurs marionnettes. On ne sait jamais ce qu’ils fomentent, leur stratégie étant de nous épuiser. Nous perdons notre énergie, notre motivation, sans soutien institutionnel, nous sommes en burn-out. »

RAFAL MILACH/MAGNUM PHOTOS.

Le lundi 13 juillet au matin, sur sa page Facebook, Manuela Gretkowska, écrivaine et fondatrice du Parti des femmes, publie les photos de sa jolie maison, qu’elle met en vente. Elle quitte la Pologne. Comme elle, des millions de Polonais se sont réveillés avec la gueule de bois le 13 juillet dernier, lendemain du second tour de l’élection présidentielle. Jusqu’au dernier sondage, ils ont voulu croire à l’élection de Rafal Trzaskowski, maire de Varsovie, contre le président sortant Andrzej Duda, représentant du parti Droit et justice (PiS), au pouvoir depuis cinq ans.

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20 ÉPOQUE REPORTAGE

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1. Manifestation de solidarité LGBT à Varsovie. 2. Une participante à la manifestation du 9 juillet à Varsovie. 3. Klementyna Suchanow à Varsovie, le 10 juillet 2020.

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Dernier coup fourré, en pleine pandémie du coronavirus, les 15 et 16 avril, la Diète polonaise a examiné en première lecture un projet de loi visant à l’interdiction quasi totale de l’I.V.G. Autorisé et gratuit de 1956 à 1993, l’avortement en Pologne n’est depuis possible que dans trois circonstances : si la grossesse est le résultat d’un viol ou d’un inceste, si la vie de la mère est en danger ou si le fœtus présente des dommages irréversibles. C’est cette dernière disposition que le PiS voulait abroger. Or, plus de 98 % du millier d’avortements légaux pratiqués chaque année en Pologne le sont sous cette condition. « Duda a déclaré qu’il était fermement opposé à “l’avortement eugénique”, que tuer des enfants handicapés est un meurtre et qu’il promulguerait cette loi si elle arrivait sur son bureau », poursuit, écœurée, Urszula Grycuk. Malgré le confinement, beaucoup sont descendus dans la rue. Un air de bis repetita car ici, tout le monde a gardé en mémoire ce fameux « lundi noir » du 3 octobre 2016. Au pouvoir depuis un an, le PiS lançait alors son projet de loi « Stoppons l’avortement ». Klementyna Suchanow, écrivaine qui n’appartenait à aucun mouvement associatif, a soudain pris conscience que sa fille, née en même temps que l’entrée de la Pologne dans l’Union européenne, n’aurait jamais les mêmes droits que les Françaises ou les Néerlandaises : « Même sous le régime communiste, jeune ado, ma vie était plus enviable que la sienne au XXIe siècle. Je pouvais obtenir la pilule et je n’étais pas terrifiée à l’idée d’être envoyée en prison si je faisais une

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fausse couche, soupçonnée d’avoir avorté. » En l’espace d’une semaine, via Facebook, elle lance Strajk Kobiet (la grève des femmes). « Cela a été une avalanche. Dans tout le pays, des milliers de femmes ont organisé des “Czarny protests”, des manifestations massives, toutes vêtues de noir. » Le gouvernement reculera et cette victoire marquera la naissance d’une nouvelle force sur la scène politique polonaise : celle de nombreuses organisations de femmes qui luttent pour la défense de la démocratie et le respect de leurs droits mais pas seulement. « Ce gouvernement a commencé par attaquer les femmes, une grave erreur qui a créé ce vaste mouvement, mais nous ne sommes pas leurs seules ennemies, les personnes LGBT (1) sont leur nouvelle cible… », alerte Klementyna Suchanow. IMAGINEZ TRAVERSER JORDANÓW une ville de 5 000 habitants dans le sud de la Pologne. Rien ne l’indique mais, comme plus de 80 municipalités, comtés et provinces, elle s’est déclarée « Zone libre de toute idéologie LGBT ». La voïvodie (région) de Petite-Pologne n’est pas réputée pour son ouverture d’esprit mais à Varsovie, où 74 % des électeurs ont voté pour Rafal Trzaskowski, des tags homophobes ont aussi essaimé sur les murs de la ville. Dans le quartier de Praga, un graffiti « Fuck the LGBT » pointait deux flèches sur la fenêtre d’un appartement en rez-de-chaussée où vit un couple gay avant que des citoyens solidaires ne le repeignent en « Respect the LGBT ». Mais à l’écoute de certains témoignages, il faudra se répéter comme un mantra « la Pologne est une

démocratie au sein de l’Union européenne ». Comme celui de Wanda Nowicka, députée de Silésie, une des fondatrices de Federa et présidente du groupe parlementaire pour les droits des femmes, qui confirme croiser dans sa région des camionnettes recouvertes de slogans à vomir : « L’idéologie LGBT enseigne la masturbation à nos enfants à 4 ans, le consentement sexuel à 6 ans et l’orgasme à 9 ans », avec des haut-parleurs crachant leur haine homophobe. « Avant, ils étaient devant les cliniques qui pratiquent l’IVG avec des images de fœtus sanglants ; aujourd’hui, ils prétendent lutter contre la pédophilie qu’ils amalgament à l’homosexualité. La campagne de Duda bâtie sur la peur des LGBT est dévastatrice. » Avec des médias publics transformés en organes de propagande du pouvoir et une télévision privée très populaire, Trwam, qui appartient au prêtre Tadeusz Rydzyk, connu pour ses positions rigoristes et antisémites, la parole homophobe s’est libérée. « Beaucoup de mes amis gays ont préféré partir à l’étranger, déplore Urszula Grycuk. Le 20 juillet 2019, je suis allée à l’Equality march à Bialystok avec ma fille de 4 ans, on a dû se réfugier dans une voiture de police pour échapper à la violence indicible ! » Une violence perpétrée par des ultranationalistes. Comme de nombreux activistes, elle dénonce une politique du bouc émissaire qui rappelle les heures les plus tragiques de la Pologne. « Il y avait 80 % de Juifs à Bialystok, ma ville natale. La Pologne n’a jamais assumé ce qu’elle a fait durant la guerre, le peuple polonais refuse de reconnaître sa responsabilité et ce gouvernement nous dit que nous sommes purs et transparents.

“Même sous le régime communiste, ma vie était plus enviable. (…) Je n’étais pas terrifiée à l’idée d’être envoyée en prison si je faisais une fausse couche.” Klementyna Suchanow, écrivaine

Cette haine collective est le résultat de ce traumatisme non-dit et aujourd’hui, c’est la communauté homosexuelle qui est visée. » CURATEUR D’ART À LA GALERIA LABIRYNT DE LUBLIN depuis dix ans, Waldemar Tatarczuk a eu un déclic le 27 janvier en écoutant le discours de Marian Turski, ancien déporté, prononcé pour les 75 ans de la libération du camp d’Auschwitz. « Il a dit : “Ne soyez pas indifférents”, et cette phrase limpide ne m’a plus lâché. » Après avoir signé le 10 juin une « charte pour la famille », Andrzej Duda, alors candidat à sa réélection, enfonce le clou le 13 juin en affirmant que les LGBT « ne sont pas des personnes mais une idéologie »


22 ÉPOQUE REPORTAGE

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1 & 2. Urszula Grycuk, le 14 juillet à Varsovie, et Karol Radziszewski, artiste et activiste queer, éditeur du magazine gay DIK fagazine. 3 & 4. Une manifestante LGBT devant le palais présidentiel, et un drapeau LGBT sur une façade de Varsovie.

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comparable à une « sorte de bolchevisme ». Venu faire campagne à Lublin deux jours plus tard, il a dû affronter un comité d’accueil aux couleurs de l’arcen-ciel. « Il y avait beaucoup d’ados avec des pancartes “Nous sommes des personnes, pas une idéologie”, raconte Alicja Sienkiewicz. À 19 ans, celle qui a organisé en 2018 la première Equality march de Lublin est déjà une activiste aguerrie et courageuse. Duda n’a pas voulu nous répondre, et quand je suis entrée dans la foule avec ma pancarte “L’homophobie tue”, j’ai été insultée et frappée sous les yeux de la police secrète qui n’a pas bougé. En Pologne, aucune loi ne punit les actes homophobes. » Choqué, Waldemar Tatarczuk décide d’agir : « J’ai appelé de nombreux artistes. Une semaine plus tard, on inaugurait notre exposition “Nous sommes des personnes”, avec des œuvres venues de Pologne, de Serbie et de Biélorussie, et même une offerte par Gilbert & George, en soutien. » L’art est vécu comme résistance dans un contexte où la censure est souterraine. « La censure, ici, ce n’est pas interdire une expo, explique le curateur d’art, c’est, comme pour ma galerie, de passer de 500 000 zlotys (113 000 euros) de subvention annuelle avant l’élection de Duda à… zéro ! » DAN S S ON APPARTE M E NT LU M I N E UX où règnent en maîtres trois chats noirs, Kasia Adamik a posé sur une étagère les trophées remportés dans différents festivals. Pour ses séries diffusées sur HBO, Netflix, Amazon, ses films, dont Pokot, coréalisé avec sa mère la célèbre cinéaste Agnieszka Holland, récompensé à

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Berlin en 2017, et ceux de sa femme Olga Chajdas, elle aussi réalisatrice. Après avoir vécu en France et à Los Angeles, Kasia est revenue en Pologne il y a quatorze ans. « J’y suis restée grâce au vent de changement porté par les gouvernements précédents, c’était une des démocraties les plus saines de l’Est. Le pays changeait vite, Varsovie aussi, c’était très excitant. On manifestait pour le droit à l’avortement, on se battait à forces égales. Aujourd’hui, c’est fini. Même si à Varsovie, Wroclaw et Gdansk, on est en bonne compagnie, partout ailleurs, c’est moins joli… Olga et moi, nous nous sentons comme des citoyennes de deuxième catégorie. J’enrage contre ce gouvernement qui a ouvert la porte à la haine de l’autre, recycle la propagande d’avant-guerre et tient des propos fascistes en toute impunité. » Et si elle a pu jusqu’ici monter les films qu’elle voulait, elle sait pertinemment que le gouvernement rêve « d’un art patriotique et national avec l’idée de la grande Pologne ». « Sauf qu’il manque des artistes pour réaliser ce genre de films et le milieu du cinéma est très uni. Mais il ne faut pas s’étonner qu’on coupe les subventions de festivals ou de galeries d’art du jour au lendemain quand notre ministre de la Culture, Piotr Glinski, s’était vanté de n’avoir jamais réussi à terminer un livre d’Olga Tokarczuk à l’annonce de son prix Nobel de littérature. Il n’aime pas le cinéma d’auteur, il ne le comprend pas, c’est un apparatchik qui répond à la ligne du PiS, son parti. » Ici comme ailleurs, le meilleur moyen de faire taire les opposants est de les traîner en justice. Admirée pour ses films, Agnieszka Holland l’est aussi pour son

engagement politique de longue date. « Comme d’autres avant elle, ma mère est poursuivie par l'institut Ordo Iuris pour avoir dit qu’ils étaient fachos, sourit Kasia Adamik. Bon, elle sera obligée de s’excuser… » L'INSTITUT ORDO IURIS, MÉCONNU EN FRANCE est un lobby puissant cité dans tous nos entretiens dont l’agenda, via un réseau d’organisations ultraconservatrices, est d’instaurer des lois en accord avec les lois naturelles inspirées par l’Église. « Je me suis battue contre eux dès leurs débuts, rappelle Wanda Nowicka. Très dangereux, ils sont aujourd’hui bien établis dans de nombreuses institutions jusqu’à notre Cour suprême. Et font désormais du lobbying au Conseil de l’Europe et aux Nations Unies. Ils fonctionnent comme une mafia. » Et la députée de citer l’affaire qui a secoué l’université de Silésie, à Katowice, en mai dernier. Douze étudiants se sont plaints auprès du recteur de leur professeure de sociologie, une catholique radicale ouvertement homophobe. « L’université a porté l’affaire devant le procureur mais ce sont les étudiants qui se sont retrouvés au commissariat, interrogés sur leur position sur l’I.V.G. par la police et des avocats d’Ordo Iuris ! Je les y avais accompagnés, en état de choc. Le procureur a voulu clore l’affaire mais Ordo Iuris a fait appel, c’est dire leur puissance et leur pouvoir de nuisance. » Klementyna Suchanow, qui vient de publier To jest wojna(2) (« C’est la guerre »), un livre d’investigation sur les mouvements des femmes et les fondamentalistes, n’a pas d’illusions mais une certitude : « La

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“J’ai été insultée et frappée sous les yeux de la police secrète (…). En Pologne, aucune loi ne punit les actes homophobes.” Alicja Sienkiewicz, militante LGBT

Pologne est le principal champ de bataille parce qu’elle fait partie de l’Europe et qu’elle est la plus catholique. Le peuple polonais n’est pas conservateur par nature, c’est une guerre géopolitique menée pour créer des divisions au sein de l’Europe. On sait que le Kremlin finance Ordo Iuris et fait tout pour affaiblir l’Union européenne afin de lever les sanctions qui pèsent sur la Russie depuis la guerre en Ukraine déclenchée en 2014. Si vous refusez de voir ce qui se passe avec les femmes et les LGBT ici, en Croatie, en Hongrie, en Slovaquie, dites-vous que cette infection idéologique, un jour, contaminera l’Allemagne et la France. » Nous aurons été prévenues. 1. En Pologne, le sigle LGBT inclut toutes les minorités sexuelles. 2. Éd. Wydawnictwo Agora, non traduit.


x Kocca 1

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Ce n’est pas parce que les températures descendent qu’il faut pour autant reléguer son style au placard. L’influenceuse Claire Marnette - plus connue sous le pseudonyme de Milkywaysblueyes - l’a bien compris et nous montre comment porter la nouvelle collection Kocca pour un hiver 100 % mode. Sous le feu des projecteurs cet automne-hiver ? La tendance des seventies. S’il y a bien une époque à laquelle la mode ne peut s’empêcher de revenir saison après saison, c’est celle de cette décennie réputée pour son influence vestimentaire et son esprit libre. Robes à imprimé Liberty, manches ballons, jeans taille haute et jupes midi se fraient à nouveau un chemin vers notre garde-robe hivernale. La clef pour maîtriser le look 70’s ? Miser sur des pièces fortes qui se suffisent à ellesmêmes. Côté couleurs, on affronte l’hiver dans une palette de teintes chaudes, allant du rouille au camel en passant par le marron, le bordeaux.

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extrêmement chic associé à une jupe, ou décontracté glissé nonchalamment dans un jean.

LES MANCHES BALLONS

s’emparent de la maille. On joue avec les volumes en les associant à une pièce plus cintrée. 3

LA TAILLE HAUTE, LES JAMBES ÉVASÉES,

c’est le combo gagnant côté denim.

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L’ALLURE 70’S Cet hiver, on relève le défi de rester chic malgré le froid avec ces valeurs sûres inspirées des 70’s. FELICIA VAN HAM.

LES ANNÉES 70 REVIENNENT SUR LE DEVANT DE LA SCÈNE MODE CET HIVER. VOICI COMMENT INTÉGRER LES PIÈCES LES PLUS DEMANDÉES DE LA SAISON DANS VOTRE GARDE-ROBE.

LE CHEMISIER EN SATIN,

animal et finitions dorées très tendance, vous brillerez comme jamais auparavant.

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UN HIVER AU SHOW !

Dans cette ROBE SOUPLE À JUPE PLISSÉE, imprimé

Sexy et rétro à la fois, LA JUPE EN CUIR

est une pièce incontournable du dressing hivernal.

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LUMBER, 91,50 €, manteau FILIPIS, 274,10 €, pantalon en cuir BATUCH, 114,50 €.

Cet article a été réalisé en collaboration avec Kocca. Kocca.it


Théâtre Royal des Galeries

Mise en scène : Fabrice Gardin Décor : Ronald Beurms Costumes : Françoise Van Thienen Lumières : Félicien van Kriekinge

www.trg.be

02 512 04 07

Du 21 octobre au 15 novembre 2020 En coproduction avec La Coop asbl et Shelter Prod avec le soutien de taxshelter.be, ING et du tax-shelter du gouvernement fédéral belge

DANIELE OBERRAUCH/IMAXTREE.COM. SALVATORE DRAGONE/IMAXTREE.COM (X4).

Directeur : David Michels

DU TARTAN TRÈS TENTANT De gauche à droite : Collections automne-hiver 2020-2021 : N° 21, Lanvin, Stella McCartney, Miu Miu, Etro.

STYLE


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STYLE

MODE

LA CAPELINE

En feutre

Maison Michel, 470 €.

LA CAPE EN CAVIAR

En laine Paul & Joe, 995 €. Blouse en coton et soie Ba&Sh, 180 €.

LE MANTEAU À MINI-CARREAUX En laine Comptoir des Cotonniers, 395 €. Blouse en coton Bella Jones, 145 €. LA BESACE PLATE

LA BOTTE À BRIDES

En cuir Tamaris, 150 €.

LA BONNE SILHOUETTE

Blouse en georgette

See by Chloé, 320 €.

LE BRACELET SCULPTURE

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Celine, collection automne-hiver 2020-2021

Bottega Veneta, 1900 €.

Jupe-culotte plissée en triacétate Max Mara Studio, 389 €. Ceinture en cuir imprimé velours Patrizia Pepe, 128 €.

CAPE CODE

LA PANOPLIE

Chez Celine, Hedi Slimane fait de la cape l’élément phare de sa silhouette bourgeoise 70’s. Une allure signature qui réussit également le pari du cool avec une blouse et une capeline néo-folk. Par Julie Cristobal et Linda Heynderickx

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En cuir de vachette Vanessa Bruno, 370 €.


30 STYLE PEOPLE

TAVI GEVINSON

SUR LE FIL INSTA DE

Avec Style Rookie, son blog lancé à l’âge de 12 ans, elle a révolutionné la façon de parler de mode aux ados. Douze ans plus tard, elle ouvre son propos à des thématiques plus féministes, notamment sur son compte Instagram, suivi par un demi-million d’abonnés. Par Louise des Ligneris SES (NOMBREUSES) LECTURES

Suivi par un demi-million de personnes, son compte Instagram est comme un club de lecture connecté. Au quotidien, elle y partage ses coups de cœur littéraires, avec un intérêt certain pour les écrits féministes.

LOREAMAR

SES ENGAGEMENTS

Droit à l’avortement, manifestations antiracistes, défense de la communauté LGBTQ+ : à 24 ans, la jeune femme profite de sa notoriété pour, notamment, encourager les New-Yorkais à s’engager dans la vie politique de la ville.

SON MAGAZINE

Le 30 novembre 2018, Tavi Gevinson annonce un tournant dans sa carrière : elle cesse l’activité de Rookie. Suivi au quotidien par des dizaines de milliers de lecteurs, ce magazine culturel et féministe en ligne s’adressait plus particulièrement aux adolescentes.

UNE THALASSO & SPA UNIQUE, AU CŒUR DU PAYS BASQUE.

Face au Grand Hôtel, l’eau de l’Océan imprègne nos cures et massages de ses bienfaits revitalisants et reminéralisants. Nos soins sont inspirés du mouvement des vagues et sont gorgés d’oligoéléments pour vous procurer bien-être et sérénité.

SA VIE À LA UNE

En couverture du New York Magazine en septembre 2019, la jeune femme s’interroge sur l’impact qu’a pu avoir Instagram sur sa vie professionnelle et personnelle. Un récit autobiographique malicieusement illustré par un portrait qui imite les filtres ludiques de l’application.

Mot basque signifiant « Fleur de l’océan »

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©Jérôme_Mondiere

SES HUMEURS

Très présente sur les réseaux sociaux, cette jeune entrepreneuse reste néanmoins discrète sur les détails de sa vie privée. Pour exprimer ses émotions, elle sélectionne des photos qui l’inspirent, toujours porteuses de messages explicites.

INSTAGRAM.COM

SA PLACE DANS LA MODE

Au premier rang du défilé Prada le 25 février 2019, Tavi Gevinson (à d.) renouait avec sa première passion : la mode. Rappelons qu’à l’âge de 12 ans, l’Américaine occupait déjà cette place de choix aux défilés, grâce au succès de son premier blog, Style Rookie.


32 STYLE MODE

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MATRIX MANIA

CARTIER

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MOODBOARD

RADIOGRAPHIE Cartier, un nom emblématique dans l’univers de l’horlogerie. Depuis 120 ans, la maison incarne le summum de tout ce qui est désirable, qu’il s’agisse de bijoux, d’accessoires ou de parfums.

L’esthétisme cyber du film Matrix (1999) polarise les podiums de l’automne-hiver et décline ses total looks noirs, entre cuir et vinyle. Par Agathe Gire

Par Elspeth Jenkins

1 13 RUE DE LA PAIX, PARIS

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C’est là que se trouvent l’atelier et la boutique Cartier, une maison fondée par Louis Cartier en 1899. En 120 ans d’histoire, les plus gros diamants du monde sont passés par cette adresse. Parmi eux, un collier de 1000 carats façonné pour le maharadjah Bhupinder Singh de Patiala en 1928. Un bijou composé de 2930 diamants sertis autour d’un diamant jaune de 234,69 carats. C’est le plus grand collier de l’histoire Cartier.

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1. Hyundai Pavilion par le studio d’Asif Khan à Pyeongchang (Corée du Nord), 2018. 2. Défilé Alyx. 3. Noir, architecture monochrome, 2018, éd. Phaidon. 4. Palette 5 couleurs Designer Dior. 5. Défilé Balenciaga. 6. Sac Issey Miyake. 7. Veste Jil Sander. 8. Manteau Bottega Veneta. 9. Jupe Miu Miu. 10. Lunettes Saint Laurent par Anthony Vaccarello. 11. Boots Alexander McQueen. 12. Matrix reloaded d’Andy et Larry Wachowski, 2003.

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PANTHÈRE

Qui ne connaît pas la Panthère de Cartier ? Cet animal énigmatique inspire la maison parisienne depuis le début du XXe siècle. La panthère - qui symbolise la force - est apparue sur une montre pour femme sertie d’onyx et de diamants en 1914. La première Panthère est en fait une création de la Belge Jeanne Toussaint, mannequin, voyageuse du monde et compagne de Louis Cartier. Son amour pour les grands félins a contribué à façonner l’héritage de Cartier et lui a valu le titre de directrice artistique de la griffe jusqu’à sa retraite en 1970. La légendaire Panthère trouve un écho dans les bijoux Cartier, les sacs et, depuis 2014, l’eau de parfum La Panthère. Cette ligne est le symbole du luxe raffiné et de la puissance. PASHA

Moderne car sobre et innovante, la montre Pasha séduit les baby-boomers, les millennials et les membres de la génération Z. Le design est graphique et hors normes, surtout en ces temps où le luxe est de plus en plus formaté. Moins classique que les autres modèles de Cartier, cette montre s’affiche désormais sur une campagne qui met en scène Willow Smith, mais aussi Rami Malek et Maisie Williams. Trois voix fortes, emblématiques d’une génération qui remet tout en question. LES ICÔNES

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PRESSE.

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IMAXTREE.COM. ALESSANDRO LUCIONI/IMAXTREE.COM. LUC HAYES. TM&WARNER BROS. ENTERTAINMENT INC. ALL RIGHTS RESERVED. PRESSE (X5).

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1. La panthère inspire Cartier depuis 1914. 2. La montre Pasha. 3. Des jeunes pour une campagne intemporelle. 4. Le bracelet Juste un Clou. 5. Le bracelet Love inspiré

d’une ceinture de chasteté.

Les bracelets Love et Juste un Clou sont très distants en termes d’images. Pourtant, ils représentent deux extrêmes qui se rencontrent et trouvent un écho dans le savoir-faire sur lequel ils reposent. Deux bijoux sous le signe de l’amour qu’on offre pour montrer le sien. Créé en 1969 à New York, le bracelet Love est inspiré d’une ceinture de chasteté. La manière dont il s’attache en dit long sur ses ambitions. Il faut ouvrir la boucle, faire glisser les deux extrémités en forme de C l’une sur l’autre puis visser avec le tournevis fourni. Un symbole d’amour éternel. Le bracelet Juste un Clou est signé par le même designer : Aldo Cupillo. Deux ans après le bracelet Love, il imagine Juste un Clou. L’inspiration ? La transformation d’un objet complètement banal comme un clou en un bijou archi-désirable. cartier.com


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STYLE

MODE

LE SIGNE DE LA CROIX

COME-BACK

Des lieux de culte aux défilés de mode en passant par la scène pop ou punk-rock, la croix poursuit son étonnant pèlerinage. Version accessoire, brodée ou imprimée, elle reste un puissant marqueur d’identification. Par Louise des Ligneris

Billy Idol

2020

Chanel AU SUJET DE LA CROIX, IL Y A DÉBAT. Signe de spiritualité, lorsqu’elle est portée en accessoire, est-elle

pieuse ou bien profane ? Une certitude : arborer la croix marque son appartenance à une communauté de pensée, de religion ou de style. Elle peut être un signe de foi ou, plus prosaïquement, une affirmation de soi. Résolument croyant, Johnny Hallyday portait la croix version rock : le Christ crucifié avec une guitare en bandoulière. Avec Madonna, la croix est érotique et hérétique. En 1989, la Madone de la pop s’attire les foudres du Vatican avec son tube planétaire Like a prayer. La chanteuse détourne radicalement l’imagerie sacrée pour faire scandale. Sans dieu ni maître, le chanteur Billy Idol signe avec elle son allure subversive. Vidée de sa substance, elle devient colifichet, grigri de la scène punk-rock, et trouve naturellement sa place dans les grands-messes de la mode. Alessandro Michele, gourou de la maison Gucci, la place au centre de ses silhouettes monacales. Comme un signe incantatoire. Chez Chanel, les bijoux ont quant à eux la forme de croix grecques colorées, véritables bonbons précieux. Alors que l’industrie de la mode cherche à redéfinir ses priorités, le retour de cet accessoire apparaît comme un signe de grâce et de bienveillance rédemptrice.

RICHARD E. AARON/GETTY IMAGES. DANIELE OBERRAUCH/IMAXTREE.COM

1984


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TÊTE-À-TÊTE(S)

RENCONTRE

Manteau Prada. Bague Clash Cartier.

Virginie Efira,

magique instinct Personne ne l’a vue venir. Mais depuis son rôle dans Victoria de Justine Triet, en 2016, l’actrice belge alterne comédies et films d’auteurs avec un naturel et un talent désarmants. Époustouflante dans le nouveau film d’Albert Dupontel, très attendue dans le prochain Paul Verhoeven, elle revient avec nous sur son parcours, sur cette “féminité un peu déficiente”, dit-elle, qu’elle aime incarner à l’écran. Et nous parle de son quotidien parisien avec la même sincérité, mi-grave, mi-loufoque. Et toujours ultra-attachante.

Parler, elle adore ça. Ou « verbaliser », comme elle dit. Blaguer, échanger, digresser aussi. Avec le souci du mot juste et l’art du trait d’esprit. Durant l’heure et demie d’interview que Virginie Efira nous accorde au cœur du mois d’août, sur une terrasse parisienne du 11e, on admirera sa finesse d’esprit, on rira aux éclats de ses bons mots, sans que notre délectation à l’écouter et à la questionner ne fléchisse jamais. Ce jour-là, elle défend Adieu les cons (1), nouvel opus savoureux d’Albert Dupontel qui fait d’elle une coiffeuse intoxiquée aux laques cherchant à retrouver un fils qu’elle a mis au monde sous X. Des trésors d’intensité, une riche propension au loufoque, voilà ce qu’elle y déploie. Qui aurait parié que la quadra bruxelloise se propulserait ainsi parmi les incontournables du cinéma francophone ? Avant Vic-

toria, le film de Justine Triet de 2016 qui a révélé l’ampleur de sa palette, on la croyait abonnée aux comédies romantiques un chouïa gentillettes – « invariablement, je courais sous la pluie et roulais des pelles juste avant le générique », se marre-t-elle. Avant encore, elle présentait La nouvelle star sur M6 après s’être fait la main sur un programme musical adoré des ados sur Club RTL. On a connu C.V. plus linéaire ! Des constantes, toutefois, l’ont toujours tenue : une inclination pour le second degré, un goût du pas de côté, une cinéphilie folle. Prochain coup d’éclat : le rôle-titre de Benedetta (2), le nouveau film du Néerlandais culte Paul Verhoeven (Basic instinct, c’est lui) qui dans Elle, déjà, lui avait offert un second rôle irrésistible. Rencontre avec une actrice multidirectionnelle et volubile, qui ne parle jamais pour ne rien dire.

LUC BRAQUET/H&K.

Par Loïs Flayac Photos Luc Braquet Réalisation Anne-Sophie Thomas


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TÊTE-À-TÊTE(S)

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RENCONTRE

En quoi le cinéma d’Albert Dupontel, très farfelu et très précis à la fois, vous enthousiasme-t-il ?

Veste et pantalon Isabel Marant, T-shirt Acne Studios. Bracelet Écrou Cartier, chaussures Prada.

Body Wolford, jupe Prada. Boucle d’oreille Clash Cartier, sandales plateformes Pierre Hardy. .

types chez lui. Regardez ses films hollandais : on y voit plein de blondes à grosses joues comme moi.

Dupontel, c’est un type qui sait raconter des histoires aux gens. Et avec style ! Dans ses films, on sent en dix secondes, par le rythme, par la lumière, qu’il pousse un peu plus loin que les autres sa volonté de créer un monde. Alors tout est extrêmement pensé : un coin de mur, une fenêtre, une réplique… C’en est presque obsessionnel ! La banalité, chez lui, ça n’existe pas.

Benedetta est une nonne lesbienne dont Verhoeven imagine et filme la sexualité : la question du male gaze, ce regard masculin hétérosexuel qui tend à objectifier les femmes dans la fiction, ne risque-t-elle pas de se poser ?

Je réfléchis beaucoup aux questions de genres, de sexualités, d’appropriation culturelle. Parfois je comprends. Parfois moins. Cela voudrait-il dire que si tu es hétéro, tu ne peux filmer que des petites histoires d’hétéros ? Quelle tristesse ! Va-t-on aussi se demander si Daphné Patakia et moi, on a déjà couché avec des femmes avant de tourner nos scènes lesbiennes ? Quoique non, ce n’est pas pareil : les scènes de sexe au cinéma renseignent sur l’imaginaire du metteur en scène, pas sur celui des actrices… (Elle réfléchit.) Je crois que j’ai trouvé la réponse à votre question : Verhoeven ne cherche pas du tout le réalisme, ne s’intéresse pas du tout à la crudité basique, alors pour nous, actrices, rien n’était gênant. Rien, chez lui, du genre : « Allez les filles, éclatez-vous ! » D’ailleurs, je trouve son cinéma ultra-féministe : des films comme Elle, où une femme d’un certain âge utilise la sexualité de manière offensive, comme un truc de pouvoir et de puissance, je n’en ai pas vu beaucoup !

Dupontel réalise mais joue aussi à vos côtés : est-ce une pression de plus d’avoir à donner la réplique au réalisateur ?

En fait, c’est rigolo : à peine a-t-on fini une scène ensemble qu’il court déjà au combo. La pression ne vient pas nécessairement de là. Elle vient plutôt de l’extrême précision du Dupontel-réalisateur, à l’intérieur de laquelle, moi, il ne faut pas que je sois un corps mort, mais que je mette au contraire de la fluidité et fasse passer de la vie. Mais il a une telle ambition, une telle acuité, un tel amour du cinéma (à vous parler de tel plan-séquence chez Max Ophüls, de telle course-poursuite dans tel film d’action), que pour une actrice, c’est toujours passionnant. Pour vous, qui sont « les cons » dans Adieu les cons ?

Pour préparer ce rôle, je me suis rendue effectivement dans un vrai commissariat, mais je ne crois pas que cette expérience d’actrice m’apporte un supplément de pertinence sur les débats actuels. Ce qui ne m’e m p ê ch e p a s d’avo i r m a p ro p re conscience du monde : je trouve très étonnants ces gens qui disent « les violences policières, ça n’existe pas » alors que si l’on s’attache aux faits, et pas aux émotions,

l’ex-défenseur des droits Jacques Toubon a quand même montré que les dérives violentes et les faits de racisme dans la police augmentaient. Sachant aussi que la police travaille en sous-effectifs et avec beaucoup de pression. Mais sur le tournage d’Anne Fontaine, loin de tout ça, j’ai surtout appris à mettre des menottes et j’ai constaté qu’habillée en flic, j’avais tout de suite envie de prendre un gros accent belge pour imiter François Damiens – le personnage de petit chef qu’il a créé (François l’Embrouille, ndlr) m’amuse beaucoup.

envie de vous esclaffer chaque fois que je joue un truc tragique, sinon c’est horrible ! Ça tient, je pense, davantage aux réalisateurs et aux films qu’à moi. Il y a ça chez Verhoeven, qui va tellement toucher les limites que ç’en est presque burlesque. Il y a ça chez Dupontel aussi. De la comédie et du mélodrame mêlés : dans 9 mois ferme (3), Sandrine Kiberlain était hyperdrôle. Mais moi ? Je ne sais pas. Non, je ne me trouve pas spécialement comique.

On sent souvent chez vous, quand vous jouez, une limite ténue entre le tragique et la cocasserie. À quoi ça tient ?

Dans la vie, j’ai une manière de me moquer de moi, de jouer une féminité un peu déficiente, que j’ai toujours utilisée à l’écran, mais ça ne fait pas de moi une actrice

J’espère quand même que vous n’avez pas

Pas spécialement comique à l’écran ou dans la vie ?

comique au sens Valérie Lemercier du terme, hélas. Les gags, je ne sais pas trop faire. Et j’ai d’ailleurs une admiration sans borne pour ceux qui savent : Adam Sandler, Jim Carrey ont un talent pour cela qui dépasse l’entendement, tout en étant incroyables de noirceur parfois. Cela dit, on m’a souvent dit que je jouais la comédie très sérieusement. C’est un compliment que j’aime bien.

LUC BRAQUET/H&K.

En parlant de flics, vous avez récemment incarné une policière dans Police, d’Anne Fontaine. Ce rôle-là a-t-il nourri votre regard sur une institution dont certaines dérives, violentes, racistes, ont été beaucoup dénoncées en France ces derniers mois ?

Est-ce que votre féminisme à vous vous a conduite à écarter parfois certains rôles ?

LUC BRAQUET/H&K.

Ce titre, il fait un peu chanson de Renaud, non ? Mais Dupontel a bien fait de le garder : c’est politique, un peu anar, comme toujours chez lui. Les cons, ce sont toutes les autorités rigides auxquelles se confrontent mon personnage et le sien : les patrons, les flics, les administrations kafkaïennes, où l’on n’est que des numéros.

Sur le tournage d’Elle de Verhoeven, avez-vous senti que vous pourriez “transformer l’essai” et jouer plus tard un personnage central avec lui ?

Du tout ! Ça s’est très bien passé, sur Elle – j’ai baragouiné avec Verhoeven les quelques mots de flamand qui me res-

taient – mais je n’étais là que huit jours : difficile de comprendre la dynamique d’un film en si peu de temps. Et puis il y a cette histoire rigolote : quelques mois plus tard, je croise Verhoeven dans un hôtel et le salue. « Bonjour Paul ! » – il me regarde étonné – « C’est Virginie, j’ai joué dans votre film ». Là, je vois que je ne l’ai pas marqué du tout car il me dit (elle prend un accent hollandais traînant, ndlr) : « Ah oui, Virginie, oui oui, ça va, tout va bien ? » Plus tard encore, dans un livre d’entretiens, j’ai lu qu’il ne m’avait pas reconnue dans cet hôtel car mon personnage, dans Elle, était très distingué. Ça veut dire que dans la vie je suis habillée comme une grosse ringarde ou quoi ? Mais apparemment, dès Elle, il avait pensé à moi pour après. Il faut dire qu’il y a des morphologies

Bien sûr. Même quand on ne me proposait pas grand-chose ! Mais il faut d’abord s’entendre sur les termes : ce n’est pas parce qu’une fille est dévêtue dans un film que mon féminisme est mis à mal. En revanche, j ’étais épatée, avant #MeToo, par le nombre de scénarios, même écrits par des femmes, dans lesquels tous les poncifs de genre étaient là : en tant qu’actrice, je me sens responsable de la pensée d’un film, alors viscéralement, je les refusais. Mais des rôles réducteurs, on m’en propose de moins en moins. Avant, j’étais toujours la fille douce, sympa, un peu marrante – pas la femme fatale, quoi ! – avec qui on allait passer un bon moment, et après tout pourquoi pas, c’est quand même cool de faire Drew Barrymore comme métier ! Mais depuis Victoria de Justine Triet, on m’offre des rôles bien plus tarés : pour ça, c’est chouette de vieillir.


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TÊTE-À-TÊTE(S)

RENCONTRE

“Avant j’étais toujours la fille douce, sympa, un peu marrante, pas la femme fatale quoi ! (…) Mais depuis Victoria, on m’offre des rôles bien plus tarés : pour ça, c’est chouette de vieillir.”

Sous la direction de Verhoeven, vous avez tourné avec Isabelle Huppert dans Elle et Charlotte Rampling dans Benedetta, des actrices qu’on imagine, nous spectateurs, très impressionnantes. Dans quel état d’esprit avez-vous travaillé avec elles ?

C’est sûr qu’avec Isabelle Huppert et Charlotte Rampling, on ne va pas tout de suite se lancer dans une farandole ! Charlotte Rampling a un visage si pictural, si fascinant, que je pourrais passer mon temps à la regarder. Impressionnante, oui ! Sur le plateau de Benedetta, il faisait 45 °C, on portait des voiles, des sur-voiles, des voilettes, alors je me plaignais de la chaleur. Elle ? Jamais ! Quant à Isabelle Huppert, elle a de l’autorité, certes, mais aussi une telle curiosité pour l’autre… Je l’avais déjà rencontrée en 2011 sur Mon pire cauchemar d’Anne Fontaine. À l’époque, je complexais car je n’avais fait presque que de la télé – et pas sur Arte ! – alors je me disais « pauvre Isabelle Huppert »… Mais ce jugement snob que j’avais sur moi, elle ne l’avait pas du tout. Elle avait, au contraire, un regard d’une grande douceur. Sur YouTube, il reste quelques extraits de Megamix, l’émission musicale que vous coprésentiez sur Club RTL à la fin des années 90. L’ambiance, sur le plateau, avait l’air complètement survoltée. C’était le cas ?

C’était tellement marrant à faire. J’avais l’impression d’être sous drogue du matin au soir. La fille avec qui je présentais ça, en fin de journée, pleurait en disant « C’est horrible, on a vraiment l’air de connes »,

mais je ne le vivais pas du tout comme ça. Pourtant j’étais hyper-vilaine, avec deux tresses sur la tête et des couleurs pas possibles qu’on m’obligeait à porter. Mais on s’autorisait pas mal d’humour, on pouvait tout sur-exagérer, tout tordre. On interviewait Alizée, Victoria Beckham, tous les boys band. C’était spécial, d’ailleurs, cette époque où ces mecs-là, même quand ils étaient homos, étaient forcés de dire qu’ils étaient célibataires et cherchaient la femme de leur vie… Cécile de France parle parfois d’un complexe belge qu’elle a eu face à un art de la conversation, un art de vivre supposés des Parisiens. Vous avez éprouvé cela en arrivant ici, vous aussi ?

Parfois oui. Je sentais de grandes différences culturelles sur l’expression des sentiments, sur ce qu’on ressent et comment on l’expose aux autres. J’admirais des filles comme Charlotte Gainsbourg ou Léa Seydoux, très parisiennes, mystérieuses, alors que moi j’avais l’impression de ne rien savoir cacher. J’étais vraiment la blonde de la télévision avec ses talons hauts, ses grosses boucles, son maquillage excessif. Dans les rapports amoureux, je me demandais toujours si je n’étais pas trop candide, s’il fallait, pour être aimée, feindre de n’en avoir rien à foutre. Paris, là-dessus, est plus rêche, moins gentil que Bruxelles. Puis je me suis fondue dans la masse : les gens qui râlent tout le temps, le débat politique qui s’infiltre dans toutes les conversations, parler et encore parler avec un verre de vin, j’adore ça.

Être en couple avec Niels Schneider, qui fait le même métier que vous, place-t-il encore plus le cinéma au centre de votre vie ?

En ce moment, on est plutôt sur le bricolage – une conséquence du confinement. On se demande s’il faut forer ceci, percer cela. Mais hormis cette incartade, oui, on échange beaucoup sur nos scénarios et nos ressentis de spectateurs. Rien n’est compartimenté dans la vie, non ? Quoique, je connais un couple de coiffeurs qui ne discutent jamais de cheveux quand ils sont ensemble ! Pendant longtemps, lui et moi, on ne se voyait qu’entre deux tournages, alors plutôt que de regarder des œuvres de fiction, on se regardait l’un l’autre. Là, il n’y a plus de tournages, on est tout le temps ensemble, alors on voit des films. Une autre conséquence du confinement, ce sont aussi toutes ces séries qu’on a regardées, alors que pendant vingt ans, ma culture en la matière se résumait à Twin peaks ! Du coup, ces dîners de couples qui auparavant me déprimaient, où les uns demandent aux autres « Et vous, alors, sur quelle série vous êtes en ce moment gnagnagna ? », eh bien moi aussi j’y viens !

Treat yourself and the ones you love to the rarest and greatest luxury there is.

Togetherness #OnlyatSani

Quels réalisateurs et réalisatrices avec qui vous n’avez pas tourné vous passionnent ?

Desplechin : je ne me sens jamais étrangère à ce qu’il raconte, peut-être parce qu’on vient du nord tous les deux. Leos Carax, j’en suis folle : j’ai hâte de voir son film musical avec Marion Cotillard. J’ai beaucoup flashé sur Rebecca Zlotowski, aussi, et j’ai adoré le premier film d’Hafsia Herzi qui m’est longtemps resté en tête. Je lui ai envoyé un message pour le lui dire, d’ailleurs : quelle chance j’ai de faire cette petite chose-là. Ç’aurait été mon rêve, à 16 ans, de pouvoir écrire à Kim Basinger : « Je t’ai trouvée vraiment très sexy ! » 1. D’Albert Dupontel, avec aussi Albert Dupontel, Nicolas Marié, Jackie Berroyer, en salles. 2. Avec aussi Daphné Patakia, Charlotte Rampling, Lambert Wilson, sortie en 2021. 3. Film d’Albert Dupontel, 2013.

SANI-RESORT.COM Photos Luc Braquet/H&K. Assistante stylisme Agathe Gire. Coiffure Fabienne Bressan. Manucure Marcea Gomes. Mise en beauté Dior, réalisée par Fred Marin.


ENTRETIEN

TÊTE-À-TÊTE(S) 43

Oh ! pardon tu dormais… est son premier album très personnel depuis longtemps. Jane Birkin y aborde le décès de sa fille Kate Barry mais pas que ça. À 73 ans, cette icône absolue reste toujours merveilleusement touchante. Par Joëlle Lehrer

Jane, c’est le genre de femme qu’on a envie de prendre dans les bras quand elle évoque la mort de sa fille Kate, celle de Dolly, sa petite chienne qui lui avait bien tenu compagnie durant le lockdown ou ses retrouvailles avec sa fille, Charlotte Gainsbourg. Après l’interview, elle n’a pas manqué de me dire : « Embrassez Arno pour moi, si vous le voyez ! » Ce nouvel album est le mélange musical de votre pièce Oh ! pardon tu dormais… et de nouveaux morceaux. Qui en a eu l’idée ?

C’est Étienne Daho qui me courait après depuis vingt ans pour pouvoir utiliser le texte de cette pièce pour en faire un disque. Ce n’était jamais le moment opportun. Après la mort de ma fille Kate, je n’étais bonne à rien. Je n’étais bonne qu’à chanter Gainsbourg et je l’ai fait avec un orchestre philharmonique. Il me semblait que je ne pouvais pas faire mieux pour lui. Après trois ans de Gainsbourg Symphonique, Étienne a réitéré sa proposition que j’ai acceptée gaiement. J’ai foncé chez lui avec deux textes que j’avais écrits sur Kate. Il a composé une musique un peu à la Kurt Weill. Puis, j’ai donné un autre texte à propos d’un cimetière qui est devenu la chanson Les murs épais. Et notre collaboration a démarré. Les mots sont venus rapidement. Tout cet enthousiasme vient d’Étienne.

JANE BIRKIN

Je crois qu’on est assez similaires. Enfin, il me connaît mieux que je ne le connais. Il m’a semblé que nous partagions les mêmes préoccupations et les mêmes craintes. Cela a été très facile de faire cet album.

UNIVERSAL MUSIC.

«DANS LES GRANDS BOULEVERSEMENTS, ON SE DÉMERDE COMME ON PEUT»

En fait, il vous a aidée artistiquement et fraternellement.

Que vous sachiez écrire des chansons, ce n’est pas quelque chose que vous avez souvent mis en avant.

J’avais écrit tout un album en 2008, Enfants d’hiver, mais il était peut-être trop nostalgique pour le public qui l’a boudé. Et je crois qu’il n’a plu qu’à moi. Par contre, je

savais que j’écrivais bien les monologues. Et j’avais écrit sur une musique de Serge Yesterday Yes A Day. Votre amour maternel est absolument immense. Je me disais qu’on pourrait faire un film rien que sur ce lien qui vous unit à vos filles.

(Large sourire.) Oui ! C’est fantastique à tous moments. Charlotte était partie, il y a six ans, pour New York avec ses enfants, ce qui laissait un grand vide. Du coup, Marlowe, le fils de Lou, n’avait plus sa cousine près de lui. Les enfants ne se regroupaient plus de la même manière. Et moi, je ne pouvais pas me rendre à New York parce que j’étais malade (elle a combattu la leucémie, ndlr). Heureusement, il lui arrivait de revenir à Paris de temps en temps. Là, je viens de passer une semaine avec elle car elle a décidé de réaliser un documentaire sur moi. Elle l’a commencé, il y a trois ans. Je trouvais ça un peu effrayant. Et en fait, c’est d’une grande douceur et cela permet de dire les choses qu’on n’a pas su dire. Tout prend sa place. C’est un enchantement d’être avec elle. Avec Lou, j’ai souvent eu cette complicité. Ma fille Kate venait souvent chez moi avec son fiancé, les enfants, les chiens, les chats et son perroquet. Mais un tête-à-tête avec Charlotte me manquait. Ce qui est touchant dans la chanson où vous évoquez la mort de Kate, c’est que vous parlez aussi des animaux et des objets qui l’entouraient. Et c’est vrai que lorsqu’un être cher décède, c’est tout un monde qui disparaît avec lui.

Oui, c’est vrai, c’est très réaliste. Et puis, je me rends compte que je dois admettre l’avoir eue pendant quarante-sept ans. Quarante-sept ans à côté de quelqu’un d’aussi original et drôle. C’était si gai de revenir de voyages avec des objets qui lui faisaient plaisir. Cette complicité qui était la nôtre venait, sans doute, du fait que je l’ai eue à 20 ans. Donc, toutes mes aventures et mes mésaventures en France, Kate

a toujours vécu cela avec moi. Le fils de mon frère, lui, est mort à 20 ans. Et je me suis rendu compte que beaucoup de parents avaient connu ça. L’auteur de Peter Pan, J. M. Barrie, l’a écrit parce que sa mère avait perdu un autre enfant et qu’il voulait être comme celui-là, toujours un enfant dans le cœur de sa mère, ne jamais grandir. Lorsque je parle de ça avec certaines personnes qui ont connu cette douloureuse expérience, souvent elles me disent que c’était une chose qu’on taisait. On découpait même le visage de la personne sur les photos de groupe pour qu’il n’y ait pas de rappel. Dans ces grands bouleversements, les gens se démerdent comme ils peuvent. N’est-ce pas un peu bizarre une culture où on ne pourrait pas parler de la mort des proches ?

Oui et en même temps, parfois on parle plus des personnes qu’on a perdues que de celles qui sont encore là. Parce qu’on craint tellement qu’elles soient oubliées qu’on les mentionne tout le temps. Et ceux qui restent ont l’impression de ne pouvoir atteindre leur niveau. Donc, il faut aussi penser à ceux qui restent. Et là-dessus, j’aurais pu faire mieux. Quel est votre avis sur le mouvement #MeToo et le fait qu’il n’ait pas encore vraiment gagné le milieu de la musique ?

Je n’ai pas vraiment d’avis et aucune dénonciation à faire. Rien ne m’est arrivé. Peut-être parce que j’étais si visiblement avec quelqu’un (Serge Gainsbourg, ndlr). Mais grâce à ce mouvement, les filles qui ne peuvent pas se protéger ont la possibilité de crier au secours. Il y a un corps de femme derrière ça. La différence aura lieu quand on sera payées pareil que les hommes. Sur le fait des maltraitances, je n’ai pas eu à me plaindre, mais il faut défendre les autres. Oh ! pardon tu dormais..., Jane Birkin, Universal Music, sortie le 20 novembre.


EMPOWERMENT

MODE

BELGIQUE

REGARD SUR LE MONDE

IMPERTINENCE

DURABLE

Humour

THINK SMART, LOOK AMAZING

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COLLECTION LEX HARDING. ESTATE OF ROY LICHTENSTEIN/SABAM 2020.

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MARINE SERRE. LOUIS VUITTON. GERT VOORJANS. PRADA. PERS. DRIES VAN NOTEN. ANTON CORBIJN.

STYLE

UN PEU D’AMÉRIQUE Roy Lichtenstein, I love Liberty, 1982. Expo Visions multiples, du 31 octobre 2020 au 7 février 2021 au BAM à Mons. bam.mons.be

CULTURE


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CULTURE

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AGENDA

KLAAS ET SES MADAMES Klaas Rommelaere (1986) est diplômé en mode de l’Académie royale des Beaux-Arts de Gand et a fait un stage avec Henrik Vibskov et Raf Simons. Avec le temps, il a réalisé que ses idées ne pouvaient pas prendre corps dans l’univers de la mode. Inspiré par des films, des bandes dessinées, des livres et des expériences personnelles, Klaas Rommelaere a commencé à traduire ses idées en œuvres visuelles, à partir du matériel qu’il connaissait grâce à son expérience dans la mode : aiguille, laine et fil. Le Musée du lin de Courtrai présente une impressionnante installation composée de douze énormes poupées brodées, The Uncles, et de deux chiens qui s’y déplacent en procession, à côté d’une avenue garnie de totems et d’une série d’œuvres brodées ainsi que de tapisseries. Cette manifestation culturelle mêle des références personnelles, historiques et folkloriques. Les effigies bizarres sont les parents les plus proches de Klaas - parents, sœur, partenaire, oncle, tante, neveu et grands-parents.

CARTE BLANCHE

Pour cette expo initialement prévue au printemps 2020, l’artiste suisse John M Armleder a reçu carte blanche et investi les six étages du showroom pour sept mois complets, avant les travaux et la réouverture des lieux. KANAL - Centre Pompidou livre son espace à l’un des artistes majeurs de la scène contemporaine et affirme son ADN, qui concilie ouverture et expérimentation. Peintre, sculpteur, concepteur d’installations, performeur, archiviste, curateur, collectionneur,

Dark Uncles, Klaas Rommelaere

Dark Uncles, Klaas Rommelaere, jusqu’au 31 janvier 2021 au Musée de la Lys et du lin (Texture) à Courtrai. texturekortrijk.be

Jusqu’au 04/03/2021 au Diva à Anvers. divaantwerp.be BRUXELLES

Masculinities

Une vraie exclusivité en Belgique : la première exposition sur la mode

Jusqu’au 13/06/2021 au Musée de la mode et de la dentelle. fashionandlacemuseum.brussels LIÈGE

Alberto Giacometti, L’Humanité absolue Avec 35 chefs-d’œuvre en bronze, cette exposition est la plus grande monographie jamais réalisée en Belgique. Giacometti travaille sans relâche sur la figure humaine qu’il met au centre de son œuvre. Une grande

analyse de ses réalisations, contre le contexte historique de l’existentialisme.

Jusqu’au 17/01/2021 à La Cité Miroir. citemiroir.be MARCINELLE

EnFER

Le photographe Jo Struyven propose une image impressionnante de l’industrie minière des années 1950 et 1960 à Charleroi et ses environs. Le jeu de mots EnFer (fer et enfer) fait référence à la catastrophe minière de 1956, dans laquelle 262 mineurs de 12 pays ont perdu la vie au Bois du Cazier. Jusqu’au 06/12/2020 au Bois du Cazier à Marcinelle. leboisducazier.be

FLORA TAUBNER. VEERLE VERCAUTEREN. PAUL LOUIS.

Percée dans le Swinging London des années 1960 avec un focus sur un mouvement novateur qui a émergé au sein de l’industrie de la joaillerie et s’est développé en Europe et aux ÉtatsUnis. L’expo se penche également sur la mode, la musique et le design de cette période, qui ont à nouveau le vent en poupe aujourd’hui!

masculine, avec des pièces de la fin du XVIIIe siècle jusqu’à la mode androgyne de 2020. Une vingtaine de maisons de mode et de créateurs belges ou avec un lien belge, aux côtés des grands noms étrangers.

ERICH SPAHN.

ANVERS

The Jeweller´s Art

Par Aurélia Dejond et Étienne Heylen

It Never Ends, Partie 1 jusqu’au 27 décembre, Partie 2 du 4 février au 25 avril 2021 à KANAL à Bruxelles. kanal.brussels

Toutes les figures ont été réalisées à la main par l’artiste et par quinze dames plus âgées - ses « Madames » - avec qui il travaille depuis le début de sa carrière et qui l’ont accompagné pour réaliser son œuvre.

BELLES PLANTES

AGENDA

éditeur, libraire, galeriste et plus encore, John M Armleder se voit ici confier son plus important projet artistique, à la fois personnel et collectif, puisqu’il accueille les travaux de plus d’une centaine d’artistes. Organisée en deux grandes parties, l’expo sera ponctuée d’un programme live (concerts, rencontres, ateliers…) conçu en dialogue avec l’artiste.

POP ART ET FÉMINISME

Une expo sur le potentiel caché des plantes, essentielles à notre survie, alors que la réflexion quant à notre rapport à l’environnement est plus que jamais d’actualité. L’écologiste américain Ian Baldwin suggère d’ailleurs qu’il serait malin d’essayer de « penser comme les plantes ». De nombreux scientifiques, designers et ingénieurs les considèrent comme des alliées à part entière et explorent des pistes qui visent à mettre un terme à la surexploitation de la nature par l’homme. Les projets se multiplient : les matières végétales compostables pour détrôner le plastique meurtrier, l’architecture pensée pour laisser les plantes envahir nos espaces privés et pro, et devenir de vraies compagnes anti-polluantes et apaisantes. De récentes découvertes montrent d’ailleurs qu’elles sont des êtres sensibles et intelligents. Une expo nécessaire, à voir absolument.

À l’occasion de son premier anniversaire, Le Delta inaugure un espace muséal dédié en partie à la visibilité d’Evelyne Axell, artiste namuroise marquante que le Financial Times considérait en août dernier comme « probablement l’artiste pop la plus importante à émerger en dehors des États-Unis et du Royaume-Uni ». Elle a indéniablement participé à l’invention du pop art, langage artistique novateur et très populaire lors de la seconde moitié du XXe siècle, dont elle a été une figure de proue belge et auquel elle a insufflé sa vision féministe. Décédée dans un accident de la route à l’âge de 37 ans en 1972, celle qui a été l’unique élève de René Magritte n’a eu que huit années pour tracer les contours d’une œuvre pleine de promesses et très emblématique de son époque. Elle n’a pas pris une ride!

Plant fever, jusqu’au 14 février 2021 au CID au GrandHornu. cid-grand-hornu.be

Jusqu’au 5 septembre 2021 au Musée Delta à Namur. ledelta.be


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CULTURE

PHOTO

S ON AM B IAN CE ARTY Chaque année, le temps d’un week-end inaugural, Hyères s’anime d’une faune inhabituelle venue pour le festival le plus en vue de la saison. On y repère les ténors de la photo et du stylisme de demain, lauréats de trois concours présidés cette année par Jonathan Anderson, directeur artistique de la maison Loewe (jury mode), Paolo Roversi (jury photographie) et Hubert Barrère, directeur artistique de la maison Lesage (jury accessoires de mode). Entre deux rudes délibérations, on assiste à des conférences ou à des performances, on fait la fête et on bavarde.

La beauté vient de l’intérieur Notre peau, nos cheveux et nos ongles sont le miroir de notre santé. Parallèlement aux soins cosmétiques de l’extérieur, les nutri-cosmétiques contribuent eux aussi à la beauté en apportant des micro-nutriments essentiels de l’intérieur. La formule Peau-Cheveux-Ongles de Pure Encapsulations® allie vitamines et éléments tracés avec des composés bioactifs spéciaux dans un mix fidèle au principe de pureté des ingrédients de la marque.

SON PAR RAI N STAR Les images de Paolo Roversi, portraitiste des mannequins les plus célèbres des dernières décennies, d’Isabella Rossellini à Naomi Campbell (ci- contre) en passant par Natalia Vodianova, sont reconnaissables entre toutes. Utilisant une chambre Deardorff 20 x 25 équipée d’un dos Polaroïd (ce qui lui vaut le surnom de Paoloroïd), il obtient des clichés d’un velouté et d’une sensualité renversants. À Hyères, où il présente ses meilleures photos, les modèles sculptés par de savants jeux de lumière constituent autant d’apparitions fugaces et féeriques, comme sorties d’un poème verlainien, « ni tout à fait la même. Ni tout à fait une autre ».

 Normes de qualité les plus élèvées  Sans lactose ou gluten  Ne contient pas de colorants ni d‘additifs artificiels

SA RÉVÉLATION Parmi les nommés dans la catégorie Photo, on aime particulièrement l’artiste de Curaçao Dustin Thierry, dont le travail se concentre sur la diaspora afro-caribéenne en Hollande. Les portraits de fêtards aux costumes extravagants qu’il a pris dans les ballrooms d’Amsterdam font partie d’un projet à long terme visant à documenter les sous-cultures queer noires aux Pays-Bas. Des photos en noir et blanc, mais une atmosphère haute en couleurs.

D’HYÈRES ET POUR DEMAIN FOCUS

Annulé au printemps dernier, le festival de photographie et de mode d’Hyères (1), qui consacre une belle exposition à l’immense portraitiste Paolo Roversi (2), est une occasion unique de repérer les grands noms de demain. Quatre bonnes raisons de faire le voyage. Par Natacha Wolinski

SA VILLA MYTHIQUE La magie du festival tient aussi au site qui l’accueille, la villa Noailles, et son architecture moderniste signée Robert Mallet-Stevens. Ce bâtiment était déjà le lieu de l’avant-garde artistique il y a un siècle. Dans son grand jardin dominant la ville, on se prend à rêver de croiser les hôtes d’autrefois, Man Ray, Jean Cocteau ou Sonia Delaunay. 1. 35 Festival international de mode, de photographie et d’accessoires de mode, à Hyères, jusqu’au 29 novembre. 2. « Paolo Roversi – Studio Luce », au musée d’Art de Ravenne (Italie), jusqu’au 10 janvier 2021. e

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CULTURE

LIVRES

DAVID FOENKINOS, au-delà du réel À travers les personnages de son réjouissant nouveau roman*, inspirés d’anonymes qu’il a interviewés, le romancier se livre comme jamais. Il nous dévoile les secrets de son inspiration. Par Gilles Chenaille

Allez-vous nous dire que vous avez trouvé vraiment vos personnages dans la rue ?

Oui… Avec la première personne sur

laquelle je suis tombé. Une dame âgée, qui a accepté de me raconter sa vie, sa fille et son gendre acceptant ensuite – plus difficilement au début – de jouer le jeu eux aussi. Vous avez quand même dû changer certaines choses, non ?

Le point de départ est vrai, c’est ainsi que ça s’est passé. Car je sais que les gens veulent qu’on raconte leur vie, je le constate chaque fois que je fais des signatures. Je n’ai basculé que plus tard dans la fiction, la base « vraie » étant acquise, en faisant quelques suppositions – très plausibles, je crois – à partir de choses qu’on m’a dites. Craignez-vous leurs réactions à la lecture de votre livre ?

Non. Mon narrateur a un côté vampire, mais sans mauvaises intentions évidemment. Certes, les drames sont plus spectaculaires à raconter que le reste, mais en tout cas ils se reconnaîtront et ce livre les

respecte – d’autant plus que j’ai changé leur nom en leur attribuant le patronyme le plus courant : Martin. Et si, à votre tour, vous deviez livrer votre intimité ?

Eh bien, vous avez dû voir que c’est de loin mon livre le plus personnel et qu’avec mes interlocuteurs, nous tutoyant quand ils se sont confiés, j’ai compris que je ne pouvais pas prendre sans donner, sans parler de moi aussi, sur un plan personnel et professionnel. J’ai voulu faire un livre ludique, où je dévoile aussi les coulisses de mon écriture et une part de mon intimité. Vous écrivez, page 48 : “Devenir écrivain est le destin des coupables”…

Oui, je confirme! C’est une entreprise de justification sans fin. Et puisqu’on parlait de confidences : plus j’écris, plus je suis névrosé. Ce qui fait que je n’avance pas, je recule. (*) La famille Martin, éd. Gallimard, 19,50 €.

MANUEL LAGOS/CID/PARIS MATCH/SCOOP.

Au moment où nous contactons David Foenkinos pour évoquer avec lui son nouveau roman, il passe l’essentiel de ses journées en tournage aux côtés de son frère Stéphane avec qui il coréalise (après l’adaptation de son best-seller La délicatesse et de Jalouse) son prochain film : Les fantasmes. De cet érotisme scénarisé à l’intimité affective et familiale, il n’y a qu’un pas, joliment franchi dans les 225 pages de La famille Martin. Là, il s’agit, sur deux générations, d’un amour caché, d’orientations sexuelles peu compatibles, de lassitude du couple et d’adolescence difficile. Le narrateur, comme l’auteur ex-lauréat du prix Renaudot, en panne d’inspiration et en recherche d’un sujet fort, a décidé de choisir ses personnages dans la réalité, et même dans la rue. Pari risqué, mais réussi.


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CULTURE

x Pure Encapsulations

LIVRES

VITE ET BIEN LA SURPRISE On ne touche pas de Ketty Rouf

Le jour, Joséphine est prof de philo dans une terminale de Drancy où elle rame. Le soir, elle devient Rose Lee, danseuse nue au Dreams, boîte de striptease où elle se laisse happer par la distance que la nuit creuse en elle. Pourquoi cette double vie ? Parce qu’elle a « besoin de reconnaissance, d’argent et de joie ». Voilà une philosophie presque aussi attirante que la belle philosophe. Éd. Albin Michel, 17,90 €. L’ÉCHAPPÉE

Les aérostats d’Amélie Nothomb

164 pages au goût léger, pas désagréable… qui se dissipe assez vite. L’histoire tient du conte, peu soucieuse de réalisme. Cette jeune fille servant de préceptrice à un ado apparemment retardé et doté de parents épouvantables, cela suscite l’intérêt. C’est efficace, mais trop simplifié. Néanmoins, le talent et l’humour de Nothomb sont là, et hop, le tour est joué : nous voilà déjà page 164 !

Comment booster son immunité ?

Éd. Albin Michel, 17,90 €. DON DE SOI

L’HISTOIRE

Imaginez-vous dans dix ans, ce qui n’est pas si loin mais ouvre la porte à quelques avancées technologiques (entre autres, faire l’amour lors de rendez-vous en visiophonie d’un nouvel âge, criante de vérité). Mais aussi à une dégradation climatique ayant bouleversé notre quotidien. C’est dans ce cadre que vivent Greg, coresponsable d’un laboratoire qui fabrique sans vergogne des médicaments parfois nocifs, et Véra, une militante écolo radicale. Ils ont tout pour se déplaire. Mais, pour le meilleur et peut-être le pire, ce sera l’inverse… LE VERDICT

Un futur proche peu enviable. Mais on aime les protagonistes de cette histoire. Greg, conscient d’être cabossé par son passé et un travail délibérément immoral, Véra faisant tout son possible pour ne pas risquer la vie de ses émules dans des manifs vertes très violemment réprimées, et quatre proches chahutés par ce maelström qu’est devenu le monde. Quant au style de Djian, faussement relâché, il nous met tout de suite à l’aise et de plain-pied avec l’intimité des personnages. Éd. Flammarion, 20 €.

Éd. Robert Laffont, 18 €. LA TENTATION

Les désirs comme désordre, collectif

Le désir et ses tumultes dérangent souvent, rebattent les cartes de nos vies, désorganisent l’ordre établi. Quatorze écrivains nous livrent leur regard sur cet élan vital. Parmi eux, Maria Pourchet, Camille Laurens, Eric Reinhardt, François Bégaudeau… Citons juste cette phrase de Bataille, rappelée par Yannick Haenel : « Le désir est avide de ne jamais être assouvi. » Éd. Pauvert, 19 €.

Par Gilles Chenaille et Aurélia Dejond

GETTYIMAGES. PRESSE.

2030 de Philippe Djian

Le destin croisé de deux infirmières qu’un siècle sépare. 1920 : Mademoiselle Papillon sauve des milliers d’enfants victimes de la guerre. 2020 : Gabrielle, infirmière en néonatologie, découvre le manuscrit que sa mère a consacré… à Mademoiselle Papillon. Elle y puise la force de continuer ce métier qui ne laisse pas indemne. Deux trajectoires magnifiques que tient à bout de plume l’écrivaine belge Alia Cardyn.

PRESSE.

LA PREMIÈRE PAGE

À l’approche de l’hiver, vous recherchez des solutions naturelles mais efficaces pour renforcer votre immunité ? Voici quelques pistes à suivre.

Mademoiselle Papillon d’Alia Cardyn

Tel un bouclier, le système immunitaire est un réseau complexe de cellules et de protéines dont le rôle est de défendre le corps contre les infections. Le système immunitaire dépend en grande partie de divers facteurs comme le sommeil, le stress et, surtout, les habitudes alimentaires. Rassurez-vous, renforcer votre système immunitaire n’a rien de compliqué ! Il vous suffit d’incorporer quelques petits changements, simples mais efficaces, dans votre vie et de les transformer en habitudes. Pour commencer, adoptez une alimentation saine, variée et équilibrée, veillez à dormir suffisamment et apprenez à gérer votre stress grâce à la méditation, le yoga ou toute autre activité physique qui vous permettra de vous défaire des tensions. Et pour donner un coup de pouce supplémentaire à votre immunité, incorporez des vitamines C et D à votre alimentation. Reconnues pour leurs capacités à renforcer et stimuler les barrières naturelles et à diminuer les risques d’infections, ces vitamines essentielles jouent également un rôle prépondérant dans le maintien d’un système immunitaire sain. La vitamine C peut être puisée dans la nourriture - pensez aux kiwis ou aux choux de Bruxelles - et la vitamine D peut être fabriquée sous l’effet du soleil. Néanmoins, de nombreuses personnes souffrent

d’une carence en ces vitamines, surtout en hiver, lorsque notre exposition au soleil est fortement diminuée. Heureusement, il existe des solutions sûres et efficaces pour contrer ces carences : les compléments alimentaires. En tant que leader mondial en micronutriments purs depuis plus de 25 ans, Pure Encapsulations produit des substances pures de qualité supérieure sans additifs allergéniques. La marque, fondée en 1991 aux États-Unis, propose trois solutions idéales pour lutter contre les carences : Immuno-actif est un complexe à base d’extraits de plantes complétés par du zinc, de la vitamine C et D. Vitamine C 1000 est une forme tamponnée de vitamine C sous forme de capsule. Elle est douce pour l’estomac et donc idéale pour les personnes sensibles. Enfin, Vitamine D3 Liquid est une forme liquide de la “vitamine du soleil”. En incorporant ces alliés essentiels à votre alimentation, vous augmentez vos chances de traverser l’hiver en pleine santé et vous vous assurez une meilleure capacité à résister aux infections ! CNK 3458-486 (Immuno-actif) CNK 3457-041 (Vitamine C 1000) CNK 3345-949 (Vitamine D3 Liquid). Tous les produits Pure Encapsulations sont disponibles dans votre pharmacie. Plus d’infos sur purecaps.be

Cet article a été réalisé en collaboration avec Pure Encapsulations. purecaps.be


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CULTURE

INTERVIEW

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IVAN JABLONKA

«JE SUIS CONTRE LE POUVOIR MASCULIN»

« Je ne veux pas que mes filles subissent un monde où elles connaîtront le harcèlement de rue, les inégalités salariales ou autres violences genrées. »

Son credo : la justice de genre. Convaincu qu’une contre-masculinité peut venir à bout du système patriarcal actuel, cet historien engagé combat le modèle du mâle qu’il juge périmé et néfaste. Pour que la société ne soit plus une machine à dominer les femmes, ce papa de trois filles sait qu’elle a besoin d’hommes égalitaires épris de justice, plus que de pouvoir. Entretien avec un mec bien. Par Aurélia Dejond

biologique a induit à les cantonner à des tâches domestiques et aux soins, cela a structuré les mentalités. Cela n’a pas conduit les hommes à se poser la question de leur propre masculinité ni de l’égalité. Un examen de conscience permet pourtant de réaliser à quel point on est privilégiés dans son couple, dans sa famille, au travail, dans la rue et même dans la langue. Attention toutefois : toutes les masculinités ne sont pas dominantes ! Il existe des masculinités dissidentes, dont certaines très éprouvées : c’est l’homo sur lequel on crache ou le petit garçon dont on se moque dans les vestiaires au cours de gym parce qu’il préfère la lecture au sport et dont on fait le bouffon de la classe. Il faut prendre parti dans ces guerres du masculin, sortir des malentendus, ne pas confondre virilité et compétition, oser combattre des idées et des clichés. Être un homme juste n’est pas synonyme d’être un homme faible ! Il existe énormément de façons d’être un homme.

Vous faites donc partie de ces hommes qui pourraient se passer des avantages liés au patriarcat ?

Il est évident que ce système me favorise et que j’en ai tiré parti pendant des années comme homme, époux et père. J’ai changé, notamment pour sauvegarder mon couple et ma famille, et j’en ai carrément fait un objet de travail. Je suis animé par un sentiment de révolte, je ne veux pas que mes filles subissent un monde où elles connaîtront le harcèlement de rue, les inégalités salariales ou autres violences, seront dirigées vers des études plus littéraires ou des métiers dits « de femmes », alors qu’elles auraient eu un tout autre avenir si elles avaient été des garçons… Être père de trois filles a considérablement développé ma réflexion sur ces injustices genrées, je suis plus déterminé que jamais à prendre parti contre les modèles masculins inadaptés. Aujourd’hui, beaucoup d’hommes se disent pour l’égalité, mais concrètement, nous sommes peu à être prêts à la vivre. Nous sommes réellement tiraillés, je me sens d’ailleurs assez seul parmi mes pairs à réellement porter ce message. Beaucoup restent silencieux, alors que paradoxalement, la prise de parole s’est développée de façon incroyable parmi les femmes, notamment depuis le mouvement meetoo. À travers mon livre*, j’ai souhaité briser ce silence, je propose une réflexion collective qui remet en cause les masculinités telles qu’on les connaît aujourd’hui.

Il ne faut en effet pas confondre avoir un ventre et être un ventre. Depuis six millénaires, cette condition

PRESSE.

Le fait que les femmes enfantent a-t-il contribué à installer des malentendus ?

Vous évoquez une prison de genre, sorte de modèle de virilité obligatoire…

Dès l’enfance, on est enfermés dans ce moule malgré nous. Le culte du pouvoir, de la performance, de l’argent aliènent complètement le petit garçon en devenir. On fabrique de toutes pièces un être sur mesure : fort, confiant, dominant, viril, indépendant, protecteur. C’est la construction même d’un stéréotype qui permet difficilement de se bâtir sur d’autres modèles. Idem avec les petites filles, éduquées dans un autre moule. Ce fonctionnement patriarcal infère que chacun doit être à sa place. Les femmes assument l’intendance, alors que les hommes ont les responsabilités et le

prestige qui les accompagne. Il existe une sorte de complémentarité hiérarchique implicite. Cette supériorité du masculin se fait avec la complicité des institutions. Or, si ce fonctionnement détruit les femmes, il empoisonne également les hommes qui n’en sortent pas indemnes, ils en sont également victimes. Les générations émergentes semblent remettre en cause ces injonctions !

La montée des doutes est en effet considérable. De nombreux hommes de bonne volonté, âgés entre 25 et 35 ans, explorent et souhaitent une redéfinition du masculin. Ils se positionnent plus concrètement et s’interrogent sur ce qu’est un homme juste ou injuste. Cela ne se limite pas à partager les tâches domestiques ou à être un père plus investi sur le plan individuel, il faut une révolution du système : la société doit nécessairement être bouleversée, la prise de conscience et la réflexion doivent être collectives. Mon livre interroge sur les façons de sortir de la domination masculine en adoptant de nouvelles masculinités compatibles avec les droits de tous. Pour amorcer ces changements et s’éprendre de justice genrée, le rôle des femmes est aussi important que celui des hommes, à condition évidemment de ne pas se complaire dans ce système. Il faut sortir des discours ambiants, particulièrement agaçants, qui résument les femmes à de pures victimes et les hommes à des oppresseurs. Sortons de la caricature facile et osons une justice genrée, trop peu pensée dans nos sociétés et qui vise à redistribuer les rôles et les pouvoirs entre les sexes. C’est le grand chantier des démocraties au XXIe siècle. Votre proposition de morale du masculin à l’ère meetoo, utopie ou réelle perspective ?

Une utopie au sens noble du terme et d’un horizon accessible, avec comme objectif une société où le sexe et le genre ne sont corrélés à aucune inégalité sociale et dans laquelle l’émancipation permettra aux femmes de se définir comme les égales des hommes. Le pouvoir aux mains des hommes ne doit plus être une fatalité. Mon essai est moins féministe qu’antipatriarcal, je suis convaincu que les prochains défis du féminisme seront la redéfinition des masculinités et cela doit se faire main dans la main avec les hommes. Mon message aux hommes est clair : que voulez-vous mettre dans votre masculinité ? Souhaitez-vous vous définir par l’autorité, le pouvoir, la force physique, l’invulnérabilité ou par tout autre chose ? Se projeter est la clé pour enseigner et transmettre le masculin aux enfants et devenir un homme plus juste. (*) Des hommes justes, éd. Seuil, 22 €


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CULTURE

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CINÉMA

MAÏWENN

“J’ai une double vie en Algérie”

Garçon Chiffon

Cinq ans après Mon roi, la réalisatrice tire le fil de ses origines algériennes dans l’intense ADN*. Un portrait de famille féroce teinté d’une vraie tendresse pour ce pays associé à ses bonheurs d’enfance. Propos recueillis par Emily Barnett

Cela faisait des mois que je travaillais sur le projet d’un film d’époque (un biopic sur la comtesse du Barry, ndlr). Mon producteur, Pascal Caucheteux, m’a fait la proposition de tourner très vite un film à partir de notes sur mes origines algériennes. L’idée était de renouer avec l’urgence, la légèreté de fabrication et l’innocence de Pardonnezmoi, mon premier long métrage (réalisé en 2006, ndlr). Un premier film est toujours comme un paradis perdu. Ce cinquième long métrage traite aussi de la famille et creuse la même veine autobiographique…

Je n’aime pas beaucoup le terme « autobiographique », ça me fait penser à « automobile », « automatique » ! On réalise certains films pour fantasmer des choses qu’on aurait pu ou voulu vivre. À l’inverse, ADN est inspiré de ma vie. Je n’ai aucun mal à le reconnaître. Mais il ne s’agit pas d’un simple copié-collé. Je me sers de ce qui m’est arrivé pour le transposer en fiction à travers un système de filtres. J’exagère chaque trait.

Comme cette héroïne que vous jouez et qui ressemble à Amy Winehouse ?

On me dit tout le temps que je lui ressemble… Je voulais un personnage qui se grime car elle ne sait pas qui elle est. Son maquillage est une métaphore pour dire qu’elle se cache. Elle ignore d’où elle vient. Ce fut votre cas… jusqu’à un certain point ?

Je dirais que la mort de mes grandsparents a bouleversé quelque chose. Leur disparition a mis une montre à mon poignet. Elle m’a donné l’heure du temps. J’ai pris conscience de mes origines et sans doute de qui j’étais. Mon identité profonde. J’ai une histoire particulière avec mes grands-parents. Ils ont été très aimants. Ils m’ont construite, alors que je n’ai jamais été protégée par mes parents.

artistes sont en première ligne sur cette question. Cela ne doit pas les empêcher de créer. Avez-vous le sentiment d’appartenir à une génération de petits-enfants d’immigrés, et dans quelle mesure cet héritage vous inspire-t-il ?

Peut-être. Mais je filme surtout pour ceux qui n’ont pas les mots. Je crois qu’on entretient avant tout un rapport personnel à ses origines. Mes sœurs sont insensibles à l’Algérie. Je suis la seule à avoir pris la nationalité algérienne. Elles ont emprunté le chemin inverse, elles ne sont pas dans la revendication. Moi, j’ai une double vie en Algérie. Ça donne un sens à mon quotidien. J’y retrouve les seules sensations de bien-être liées à mon enfance.

Justement, ne craignez-vous pas qu’une partie de votre famille – et du public – voie en ADN un règlement de comptes ?

Chez moi, l’envie de s’exprimer part d’une souffrance, et la famille est forcément mêlée à cette souffrance. Je pense que les

(*) ADN de Maïwenn, avec aussi Louis Garrel, Fanny Ardant, Marine Vacth, en salles.

RUDY WAKS/MODDS.

Comment vous est venue l’idée d’ADN ?

LES FILMS DU LOSANGE. MATT KENNEDY/FOCUS FEATURESC/APOLLO FILMS. LES FILMS DU CAMÉLIA. HENRIK OSTEN/HAUT ET COURT. PERISCOOP FILM. ALICE SPRING - HELMUT NEWTON FOUNDATION.

EN UNE IMAGE

Nicolas Maury, aussi émouvant qu’hilarant devant la caméra, passe à la réalisation avec une comédie existentielle très réussie. Qu’y voit-on exactement ? Par Vincent Cocquebert

UN AUTEUR À SUIVRE

Nicolas Maury, c’est ce visage familier du cinéma d’auteur (de Belle épine à Perdrix), révélé au grand public pour son rôle dans la série Dix pour cent d’Hervé, jeune assistant aussi agaçant qu’hilarant d’un agent d’acteur. Cette fois, tout en restant devant la caméra, il passe aussi derrière pour offrir une comédie mi-urbaine, mi-rurale, qui flirte avec le surréalisme.

UNE VARIATION DOUCE-AMÈRE

UN PORTRAIT AU MASCULIN

L’histoire, c’est celle de Jérémie, un trentenaire à fleur de peau, mal dans son couple qui se disloque et dans sa carrière de comédien qui ne décolle pas. Le temps d’un break pour apprendre le texte d’une pièce, Jérémie va retourner dans le Limousin chez sa maman (Nathalie Baye), dont il tient le surnom de Chiffon. L’occasion de dépoussiérer leur relation mère-fils.

Plus que le couple, la famille ou les frustrations artistiques, Garçon Chiffon nous parle avant tout de jalousie. Celle qui hante Jérémie comme une mauvaise ritournelle et qui semble lui tenir à la fois lieu de chaîne et de carburant. Au final, une tranche de vie tendre et acide à la portée universelle, incarnée par un acteur tout en fragilité burlesque. Un vrai film du moi. Garçon Chiffon de Nicolas Maury, avec Nicolas Maury, Nathalie Baye, Arnaud Valois, Laure Calamy, en salles.

ET AUSSI…

ON EST GRISÉ PAR DRUNK

Quatre amis professeurs, au bilan existentiel maussade, font le pari d’expérimenter durant leurs cours la théorie d’un psychologue. Son idée : nous serions plus intelligents et performants avec en permanence 0,5 g d’alcool dans le sang. Les débuts sont euphorisants mais leur petit monde éthylique va vite se brouiller. Sur un mode mi-tragique, mi-burlesque, le réalisateur danois nous raconte à nouveau, vingt-deux ans après Festen, une fête qui tourne mal. De Thomas Vinterberg, avec Mads Mikkelsen, Thomas Bo Larsen, Lars Ranthe, en salles.

ON EST ENTRAÎNÉ PAR GRETA THURNBERG

C’est à Nathan Grossman que l’on doit ce documentaire sur Greta Thurnberg. Il l’a suivie durant deux ans, en train, en voiture et en bateau, en Suède, au Parlement européen à Bruxelles, chez le pape au Vatican, chez Macron à Paris et à l’ONU à New York. Cette gamine suédoise a réussi à fédérer des millions de jeunes et moins jeunes à travers le monde pour sauver le climat et notre futur. Aujourd’hui, le combat continue malgré la pandémie. Très prenant. I Am Greta, de Nathan Grossman, en salles.

ON EST FLASHÉ PAR HELMUT NEWTON Il fut l’un des photographes de mode les plus

adulés dans les années 70 et 80. Ses clichés provocants n’étaient pas dépourvus de misogynie ni d’une once de violence. Ce documentaire réalisé par Gero von Boehm nous éclaire sur cet artiste, né à Berlin en 1920 et qui fuit l’Allemagne nazie en 38. Grace Jones, Charlotte Rampling et quelques autres de ses modèles célèbres témoignent de son génie esthétique. Helmut Newton, the bad and the beautiful, de Gero von Boehm, en salles.

Par Vincent Cocquebert et Joëlle Lehrer


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CULTURE

MUSIQUE

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LA VIE EST YELLE Julie Budet et son compagnon Jean-François Perrier forment Yelle, groupe électro-pop, depuis une quinzaine d’années. Et rayonnent bien au-delà de leur chère Bretagne. À l’occasion de la sortie de L’Ère du Verseau, ils seront en concert le 17 décembre à La Madeleine à Bruxelles.

ON Y CROIT... Charles

E LLE AVAIT R E M PORTÉ TH E VOICE BE LG IQU E, en 2019, sous le nom de Charlotte Foret. Afin de poursuivre son aventure, la Waterlootoise de 19 ans s’est muée en Charles. Un prénom de garçon comme chacun sait. Elle a obtenu un contrat avec un grand label et a commencé à poser les bases de son univers musical. D’abord avec le single Wasted Time, ensuite avec Far Gone, sorti cet automne. Son premier album est attendu pour le début 2021. Comme souvent chez les jeunes artistes, Charles évoque Lana del Rey parmi ses influences. Mais elle aime aussi Muse et, plus près de chez nous, Tamino. Charles pourrait devenir «the next big thing» made in Belgium après Blanche et Loïc Nottet. On y croit.

Par Joëlle Lehrer

Sur la pochette de leur quatrième album, Julie pose dans un harnachement un peu particulier. « On voulait quelque chose de légèrement plus sombre qui évoque la tempête. On pensait donc à la mer en furie et on a choisi l’image d’une ancre énorme. Les photos, où l’on me voit notamment coiffée d’un casque de scaphandrier, ont été prises avant le confinement. Et rien dans cet album n’est relié à la pandémie. » Elle, qui s’était sentie ultra-optimiste et positive, a eu la nette impression que, ces derniers temps, son humeur était plus morose. « Montrer notre part plus noire pouvait être aussi intéressant. » Il ne faut pas croire que L’Ère du Verseau casse l’ambiance pour autant. Point du tout. Cet opus reste dans la ligne électro-dance de ses prédécesseurs. « C’est notre touche de vouloir faire danser les gens. Et ça n’empêche pas les émotions. »

Far Gone, Universal Music.

LE MOODBOARD D’UN ALBUM

Carla, de Carla Bruni

De l’émotion, de la sensibilité, de la simplicité, on retrouve tout cela sur le nouveau Carla Bruni. Et aussi l’envie de parler du grand amour. Au présent, au passé, au futur.

UN PEU D’AUDACE

On sait que lorsqu’on parle de l’Ère du Verseau, on imagine de multiples changements. Or, Julie vit toujours à SaintBrieuc, en Bretagne, avec son amoureux. Alors qu’est-ce qui a changé ? « Le regard que je porte sur l’état du monde. Et sur les relations. Nous, on n’est pas très rapides. On met du temps à faire un album par exemple, mais le monde, lui, va de plus en plus vite. » Julie et son compagnon ne sont pas des personnes facilement influençables. Peut-être que cela fait aussi partie des choses qu’on aime chez eux. Et ils ont l’audace d’écrire un morceau intitulé Je veux un chien où il n’est

C’est dans sa propriété du Cap Nègre, dans

pas uniquement question de l’attachement pour un animal de compagnie… Fait notable pour un groupe français, Yelle est pratiquement plus connu à l’étranger, notamment aux ÉtatsUnis, qu’à domicile. « On a une vraie carrière ailleurs, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Mais, depuis quelques années, cela se rééquilibre un peu. »

le sud de la France, que Carla a passé les mois de confinement. Durant ce temps, elle a écrit les morceaux figurant sur ce nouvel album. On y retrouve la plume sensible, spirituelle et belle qui nous avait séduit dès Quelqu’un m’a dit en 2002. Cette propriété s’appelle le Château Farraghi.

Exception à cet opus très latin

- qui comprend aussi une reprise de Porque te vas - la première chanson écrite en anglais par Carla et qui s’intitule Your Lady. Très soul et juste accompagnée d’une guitare sèche et d’un piano, elle est confondante de simplicité.

L’Ère du Verseau, PIAS.

SUIVEZ CES GARÇONS

Albin de La Simone

Beats, Autoprod.

de ces artistes belges qui ont plus d’un tour dans leur sac. Son nouveau projet musical intitulé Okamy s’inscrit dans la veine indie pop. Et copieusement, il propose un nouvel album de quatorze morceaux en anglais sur lesquels il a tout fait. Avec des featurings de Sunday Charmers, Hunnid et Nina Kortekaas. En concert le 27 novembre au Botanique. Okamy, The Apocalyse is Underwhelming, Autoprod.

UNIVERSAL MUSIC.

inconnu. On l’a vu accompagner Charlotte Gainsbourg à la guitare quand il n’en jouait pas au sein de l’un ou l’autre groupe belge. Le talentueux Bruxellois peaufine depuis quelque temps un premier album qui portera exclusivement sa marque. D’ici à février prochain, on se repassera son nouveau single Beats où il ne se contente pas de siffloter en parlant de la vie d’artiste. Reste à espérer qu’il abandonne vite le régime spaghetti...

GORDON DELACROIX fait partie

MARCIN KEMPSKI. MATHIEU TEISSIER. PRESSE.

DAVID NUMWAMI n’est pas un

a été le directeur artistique de cet album. Il a tenu à enregistrer en live en réunissant en studio tous les musiciens sur une période de six jours seulement. Parmi les co-compositeurs, on doit saluer le travail de Michel Amsellem qui a conçu une valse moderne pour cette magnifique chanson qu’est Le Grand Amour et de Calogero pour Les Séparés.

Carla, bien que d’origine italienne, n’avait jamais écrit dans sa langue maternelle. Avec Voglio l’amore,

c’est désormais chose faite. Sa sœur, l’actrice Valeria Bruni Tedeschi, l’a rejointe sur ce morceau de slam groovy qui s’achève comme dans une fin de jam session. On imagine bien Adriano Celentano danser dessus.

Par Joëlle Lehrer


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QUAND L’OBSESSION DU SOMMEIL PARFAIT EMPÊCHE DE DORMIR

« Dormir, c’est le minimum syndical ! J’ai plus d’ambition : je veux que mon sommeil soit réparateur et qu’il tienne d’une traite sur 7 h 40, sans micro-réveils », lâche d’un ton martial Sonja, 37 ans. Depuis deux ans, cette conservatrice de musée, mère d’un enfant et en couple, ne plaisante plus avec ses nuits : « Mon sommeil, c’est ma carte maîtresse pour avoir l’esprit de répartie en réunion et des idées innovantes, ne pas développer de maladies graves et profiter de mes soirées sans être comateuse de fatigue. Aussi, je m’investis, et j’investis : j’ai un oreiller connecté, dont la température varie selon mes cycles de sommeil – celle du corps doit baisser puis remonter en fin de nuit. Je bois des infusions de passiflore et de tilleul, je fais des cures de valériane en complément alimentaire, j’ai changé de matelas et au coucher, j’active mon bracelet connecté qui analyse ma nuit. Ce matin, il m’a averti que j’avais mal dormi : je suis notée 9/20 en sommeil lent profond. Traduction : non récupérateur. En plus, j’ai mis 41 min à m’endormir, notée 1/5. Ça fait deux fois cette semaine, je vais me recadrer avec 1 mg de mélatonine, sinon je vais psychoter. »

Alors qu’un adulte sur trois se plaint de nuits difficiles (1), certains sont prêts à tout pour satisfaire à l’injonction du sommeil réparateur, jusqu’à laisser leur obsession les dévorer. Bienvenue dans le cauchemar des orthosomniaques, les maniaques du bien-dormir. Par Véronique Houguet

ISABELA PAR ELENE USDIN.

« UNE QUÊTE PERFECTIONNISTE »

Les orthosomniaques comme Sonja – « ortho » signifiant « correct, droit » –, la professeure Kelly Glazer Baron, spécialiste du sommeil à la faculté de médecine Rush de Chicago (États-Unis), leur a consacré la toute première étude (2) en 2017, à force de les voir débarquer dans son service en dégainant leurs montres connectées ou applications comme autant de pièces à conviction de l’imperfection de leur sommeil. Leur obsession : le remettre dans le droit chemin pour le conformer à leur exigence du bien-dormir. « Ces personnes sont dans une quête perfectionniste et obsessionnelle du sommeil idéal, semblable à celle des orthorexiques envers l’alimentation. Sauf que ce sont les données enregistrées durant leur sommeil par leurs objets connectés qui les mènent à l’obsession du bien-dormir, dans l’optique d’optimiser leurs journées, leur santé, et plus largement leur vie », résume la spécialiste. De ce côté de l’Atlantique, le Dr Maxime Elbaz, chercheur en neurosciences et spécialiste de la médecine connectée au Centre du sommeil et de la vigilance de l’hôpital de l’Hôtel-Dieu à Paris, connaît bien ces patients, qu’il estime à 2 à 3 % de la population : « Les orthosomniaques sont ultra-pointus, ont tout lu et consultent en ayant déjà posé leur propre diagnostic sur ce qui, à leurs yeux, pèche dans leur sommeil.

“J’ai un oreiller dont la température varie (…), je fais des cures de valériane, j’ai changé de matelas et, au coucher, j’active mon bracelet connecté.” Sonja, 37 ans, orthosomniaque

Ainsi, une patiente m’a dit : “Je ne rêve jamais ! Je vous assure, regardez, mon appli me le dit : je n’ai quasiment pas de sommeil paradoxal (le cycle des rêves) et une quantité insuffisante de sommeil lent profond, je vais avoir la maladie d’Alzheimer.” Elle avait lu des études sur le sujet et voulait corriger ses cycles. Résultat : elle dormait de plus en plus mal. Alors qu’à la base, les orthosomniaques sont de bons dormeurs, mais qui basculent dans une course effrénée à la performance pour améliorer leurs scores de sommeil en qualité, en durée, en efficacité, au point de le saboter et de devenir insomniaques. » Joumana, opticienne de 41 ans, abonde : « Ma montre connectée m’envoie des notifications pour que je me couche à 23 h, après une séance de relaxation à 22 h 45. Au beau milieu de la soirée, donc ! Mais je m’y plie, car c’est ce que je dois faire pour dormir au top du top. Le hic ? Souvent, je me réveille à 3 h 30 du matin, pile au plus fort de la sécrétion de mélatonine. Ça casse tous mes efforts. Même avec la lumière orangée du simulateur de crépuscule, je peine à me rendormir et mon sommeil est agité. Et je le paie cher : j’ai un syndrome prémenstruel carabiné et si je n’atteins pas mes objectifs de sommeil, il empire, car il y a un lien avec la désynchronisation des rythmes de l’horloge interne, m’a dit ma gynécologue. C’est un peu l’impasse… » « MAÎTRISER L’INCONTRÔLABLE »

Ce qui complique la donne, c’est que l’obsession s’abreuve de données scientifiques imparables. De celles qui hissent le sommeil et ses vertus au rang de quasi-médicament préventif. Bien dormir permet, en effet, de se prémunir contre le diabète de

type 2, le surpoids, l’hypertension, les troubles endocriniens et hormonaux, la dépression, et de limiter les facteurs de risque de certains cancers ou maladies neurodégénératives. Pour un peu, glisser dans l’obsession s’apparenterait à une quête vertueuse. Sauf que le corollaire de tant de bienfaits a une face obscure : « Le manque de sommeil est devenu le nouvel “assassin silencieux” et les lourdes conséquences sur la santé exacerbent l’injonction du bien-dormir. Car cela sous-tend l’idée que l’on peut éviter de tomber malade si l’on fait l’effort d’améliorer nos nuits. Bien dormir, rester en bonne santé s’imposent aujourd’hui comme une tâche à accomplir, un devoir auquel il convient de s’atteler sans répit, en réponse à l’injonction permanente à vivre sainement, à optimiser nos corps et nos nuits, si bien que la pression pour atteindre un sommeil optimal le rend de moins en moins accessible », décode le psychanalyste Darian Leader, auteur de Pourquoi nous ne dormons pas ?(3) Un cercle vicieux qui fait écho à une autre injonction, attisée par notre société de la performance : réussir dans tous les domaines de la vie, sommeil compris. À la clé, une anxiété de performance « qui fait naître, chez l’orthosomniaque, le désir de maîtriser l’incontrôlable, car plus on veut maîtriser le sommeil, plus il est volatil et plus il se soustrait aux injonctions. Et plus cela entretient l’état de vigilance qui, de fait, empêche de dormir, souligne le Dr Patrick Lemoine, psychiatre, spécialiste du sommeil, et coauteur d’Apprendre à dormir (4). Ce rêve de perfection de l’orthosomnie flirte avec le rêve d’immortalité inconscient qui sommeille en nous. Contrôler son sommeil, c’est contrôler sa santé et donc sa vie. C’est une


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3 CONSEILS POUR BIEN DORMIR RÉALISER UN BODY SCAN

Il favorise un lâcher-prise relaxant : on visualise mentalement son corps, centimètre par centimètre, en partant de la pointe des orteils, et on remonte lentement. Morphée courtcircuitera l’exercice avant la fin. MISER SUR LA MÉLATONINE

Emily Browning dans Sleeping beauty de Julia Leigh, 2011.

Dr Elbaz, chercheur en neurosciences et spécialiste de la médecine connectée au Centre du sommeil et de la vigilance de l’hôpital de l’Hôtel-Dieu, à Paris.

manière de rester maître de son destin et d’essayer de tenir à distance l’angoisse de mort. Mais cette quête du sommeil idéal étant impossible, on s’y perd, on s’y épuise en vain. » INVERSER LE PROCESSUS

Une quête impossible, qui trouve une illusoire résolution dans le quantified-self, l’auto-mesure de soi. L’obsession du bien-dormir s’en perfuse, à coup de promesses marketing offrant d’accéder à des nuits idylliques par l’entremise, voire l’emprise, d’objets connectés et autres trackers de sommeil. Ainsi, on scrute les mouvements oculaires rapides du sommeil paradoxal, on évalue la respiration, on enregistre, on convertit l’impalpable en graphiques comme pour une marchandise. Résultat : « Cela n’améliore pas le sommeil, ça donne juste des informations et une tendance. Les orthosomniaques développent, en plus, une addiction aux statistiques qui tombent chaque matin et, si elles sont bonnes, deviennent accros à la réassurance que cela apporte », indique le Dr Elbaz.

Mais encore faut-il que les résultats soient fiables : « Ils peuvent être faussés, en positif ou en négatif, ce qui sème le doute car ces outils n’ont pas tous été validés scientifiquement. La plupart des algorithmes ont été conçus par des entreprises pour des consommateurs et non par des scientifiques. » Néanmoins, le laboratoire du Centre du sommeil de l’Hôtel-Dieu a lui-même conçu l’appli iSommeil (5) : « Certains objets connectés testés sont très performants (comme la bague connectée Oura ou la montre Fitbit), mais il est capital de n’y recourir que ponctuellement, un mois maximum. Si les anomalies persistent, il faut consulter. Cela évite d’entrer dans le cycle infernal de l’orthosomnie », conseille-t-il. Reste un malentendu de taille. S’il est largement admis que faire des nuits de moins de six heures peut se révéler délétère et qu’il vaut mieux s’assurer sept à huit heures de sommeil et essayer de s’affranchir des nuisances (bruit, lumière bleue…), qui fragmentent ou retardent les cycles, le Dr Patrick Lemoine déplore une omission

GARDER LA BANANE

Mais aussi le soja, la dinde, le parmesan, la noix de cajou, les fromages, le persil et les céréales complètes : ils contiennent du tryptophane, l’acide aminé précurseur de la sérotonine, à partir de laquelle est synthétisée la mélatonine.

préjudiciable : « On dit aux gens de dormir selon des normes, sans leur dire que ce qui compte dans le bien-dormir, ce n’est pas le sommeil, mais l’éveil. Si vous êtes en forme durant la journée, peu importe la façon dont vous dormez, combien de temps, à quelle heure, etc. Ce serait là l’orthosomnie positive ! Il faut inverser le processus et partir de l’éveil pour se construire des nuits idéales. Basezvous sur une journée où vous avez été dynamique, joyeuse, créative, où vous avez travaillé sans coups de pompe ni difficultés de mémorisation ou de concentration, sans lourdeurs digestives, et notez l’heure de votre coucher la veille et celle de votre réveil. Cela correspond à vos “normes” personnelles, c’est-à-dire aux rythmes circadiens auxquels vous êtes programmée génétiquement. Et il y a fort à parier que vos nuits seront sereines, profondes, récupératrices… idéales. » 1. Source Inserm. 2. Publiée dans Journal of clinical sleep medicine, 2017. 3. Éd. Albin Michel. 4. Éd. HumenSciences. 5. Gratuite. Sur App Store

et Google Play.

ARP SELECTION.

“Il est capital de ne pas recourir aux objets connectés plus d’un mois.”

Si le sommeil tarde à venir, on l’absorbe 2 à 6 h avant le coucher, à hauteur de 0,1 mg à 1 mg. Une faible dose suffit à resynchroniser l’horloge interne. Si les nuits sont fragmentées, on opte pour sa version à libération prolongée 15 à 30 min avant le coucher (Chronobiane LP 1,9 mg de PiLeJe, en vente libre ; Circadin 2 mg, sur ordonnance).


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Roman noir : trouble dans le genre Classées en “polar”, trois autrices françaises réinventent le roman noir avec des ouvrages brillants, féministes et engagés socialement qui prennent le pouls de notre époque. Rencontre avec Hannelore Cayre, Marion Brunet et Louise Mey. Par Françoise-Marie Santucci Illustrations Anna Bu Kliewer

Avec elles, les invisibles ont du panache. Celles et ceux qu’on préfère ne pas voir. Les raisons de cet aveuglement sont innombrables : on est déjà tellement occupées à (sur)vivre, ou au contraire à participer à la course aux miettes et aux dividendes, ou encore si angoissées à l’idée qu’un jour, ce pourrait être nous, ces laissées-pour-compte, ces trop tatouées, ces trop grosses, ces pauvres, ces handicapées. Les « invisibles » sont les héroïnes de Louise Mey(1), Hannelore Cayre(2) et Marion Brunet(3). Trois autrices françaises dont la notoriété ne cesse de grimper et qu’il faut lire en urgence. Trois autrices qu’on a eu envie de rapprocher tant leurs livres auscultent notre époque, les doigts dans la prise, entre crise économique et parentalité compliquée, entre Gilets jaunes et #MeToo – même si ces deux mouvements ne sont jamais cités dans leurs romans. Pas la peine. À les lire, on comprend comment la violence réelle et la violence symbolique s’entremêlent. Comment la honte d’avoir honte suffit – la honte de ce qu’on est, et d’où l’on vient. Ces trois romancières pratiquent aussi un féminisme intelligent, inclusif, fier et jouissif – Hannelore Cayre –, plus sombre mais pas moins vibrant – Marion Brunet, Louise Mey(4). Leurs héroïnes, pas forcément des winneuses sur « le marché de la bonne meuf » comme écrivait Despentes ( 5) , sont des femmes

banales, souvent cabossées par la vie, auxquelles il reste cependant un zeste de flamboyance, une étincelle qui les empêche de renoncer complètement. Enfin, et c’est un cousinage singulier, ces trois-là sont publiées en polar. Pourtant, malgré la forte tension narrative qui traverse leurs romans, on n’y trouve pas d’énigmes à tiroirs, pas de femmes découpées en morceaux et aux multiples sévices détaillés avec complaisance, ni de détective privé qui noie son blues dans un whisky on the rocks. On est aussi loin d’Agatha Christie que de James Ellroy ou Michael Connelly. “COMMENT SE RÉPARER, SOI, OU COMMENT RÉPARER D’AUTRES FEMMES ?”

Commençons par Louise Mey, la benjamine des trois (37 ans). Son dernier livre, La deuxième femme, décortique brillamment le mécanisme de l’emprise. Une femme qui se sent « moche » est aimée par un homme. Mais cet homme est violent. Verbalement. Physiquement. La sensation d’enfermement de Sandrine, l’héroïne, on l’éprouve avec elle, peu à peu, grâce à une écriture qui devient de plus en plus étouffante. Quelque chose cloche, mais quoi ? « J’écris sur les tentatives de réparation : comment se réparer, soi, ou comment réparer d’autres femmes », nous dit Louise Mey. Elle revendique un engagement à mille pour


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“Les femmes ne sont pas gentilles, elles sont éduquées pour ça mais en réalité, elles sont en colère… Oui, je veux parler de la colère des filles et de la tendresse des garçons.” Louise Mey

cent, saluant parmi d’autres les affichages contre les féminicides dans les rues de Paris. Son but ? Que la pop culture mondiale parle à tout le monde. « Donnez-nous des séries comme Unbelievable ou Gomorra avec des femmes puissantes (6), donnez-nous des films où les meufs ne se contentent pas de faire du shopping ensemble, donnez-nous de vrais personnages ! » Son travail alimentaire (« pas intéressant » et qu’elle ne veut pas évoquer) lui laisse le temps d’écrire. Beaucoup. Elle sait qu’elle aura toujours envie, peu ou prou, de creuser le même sillon, celui de la viole n ce fa i te au x fe m m es . Ma i s ave c u n cô té « badass » : « Les femmes ne sont pas gentilles, elles sont éduquées pour ça mais en réalité, elles sont en colère… Oui, je veux parler de la colère des filles et de la tendresse des garçons. » Son éditrice, Violaine Chivot, qui dit d’emblée partager les mêmes convictions féministes, qualifie les romans de Louise Mey « d’utilité publique ». Ils sont publiés aux éditions du Masque, vénérable maison… d’Agatha Christie. « Mais les frontières deviennent poreuses, constate-t-elle. Qu’est-ce qui relève du roman noir ? Je préfère agrandir les cases. Si on réfléchit, Chanson douce de Leila Slimani, ça aurait pu être publié en noir. » Le brouillage des genres, c’est aussi ce que constate Anne-Marie Métailié, figure de l’édition et patronne de la maison du même nom, où paraissent depuis toujours les écrits d’Hannelore Cayre. « Pourquoi estelle classée en polar ? Parce que c’est le nouveau roman social. De surcroît, les lecteurs de noir sont beaucoup plus curieux que ceux de la littérature générale ! Ils veulent revenir à l’essentiel : qu’on leur raconte une histoire, qu’on leur raconte la réalité d’une époque. » POINTER LES “DISSONANCES” DE L’ÉPOQUE

En visioconférence depuis la Bretagne et son ciel bleu, voilà Hannelore Cayre(7), la doyenne de notre trio (57 ans). Dans son dernier roman, Richesse oblige, l’héroïne est une aristo grande gueule et handicapée. Amenée à fouiller sa généalogie pour une affaire d’héritage, Blanche de Rigny découvre une histoire méconnue de la grande Histoire tricolore : pendant la guerre de 1870 contre la Prusse (où la France a pris une raclée), les riches bourgeois pouvaient « acheter » des pauvres pour se faire remplacer au front. Entre références à la Commune, dénonciations des pollueurs pétroliers en Afrique et vengeance jouissive, Blanche de Rigny cherche la vérité sur son aïeul : a-t-il été un « remplacé » ou un « remplaçant » ? Hannelore Cayre est avocate. Elle se définit comme « bourge » mais cite le livre de Thomas Piketty sur le capital comme principale inspiration de Richesse oblige. Elle parle avec distinction tout en déplorant que la « méritocratie soit un leurre. Il n’y a plus de travail : les enfants des pauvres s’autocensurent et ne demandent plus rien ». Par-dessus tout, Hannelore

Cayre se délecte de pointer les « dissonances cognitives » de notre époque, et il faut dire qu’il y en a un paquet. Aux journalistes qui la complimentent sur son chien (elle pose souvent avec son chien), elle lance : « Vous dites que mon chien est beau mais ça ne vous dérange pas de manger de la viande ? » (Elle est aussi militante antispéciste.) Ou encore, sur la charge mentale et sexuelle qui pèse sur les femmes : « Franchement, vous croyez qu’on a envie de grimper aux rideaux après une journée harassante et des heures de RER ? » Quant à sa classification en polar, elle qui admet faire plutôt dans le « roman sociétal » ? « Le monde du polar, je m’y sens plus à l’aise. Les gens sont cool et c’est de la culture populaire comme les auteurs XIXe que j’aime, de Zola à Flaubert ; la culture doit être généreuse, non ? »

“Le monde du polar, je m’y sens plus à l’aise. Les gens sont cool et c’est de la culture populaire comme les auteurs du XIXe que j’aime, de Zola à Flaubert ; la culture doit être généreuse, non ?” Hannelore Cayre

“UN VÉHICULE POUR RACONTER DES TRAGÉDIES SOCIALES”

Chez Marion Brunet, 43 ans, il y a également un air XIXe, notamment Maupassant, dans sa manière de c ro q u e r l e s p e rs o n n a ge s . Ma i s l e re s t e e s t ultra-contemporain, marqué par la brûlure du soleil, de la mer, de la vie. Son dernier roman s’appelle Vanda, Vanda la fille tatouée et sexy qui habite un cabanon sur la plage, ça se passe à Marseille mais la ville n’est jamais citée, Vanda qui entretient une relation fusionnelle avec son fils Noé, gagne deux sous comme femme de ménage dans un hôpital psychiatrique, et tout ça tient plus ou moins debout jusqu’à l’arrivée de Simon, le père de Noé. En bref : Vanda est un roman politique, charnel, essentiel, tout comme le précédent, le multiprimé L’été circulaire (8). Le style de Brunet se remarque, ses alternances entre « langue crue et plus poétique » font danser les mots. « Ça fait longtemps qu’elle le sait, qu’ils comptent pour rien ou pas grand-chose », écrit-elle à propos de Vanda et des siens, dans une métropole où « les immeubles des pauvres s’écroulent pendant que le centre-ville est redessiné pour ressembler à un décor ». Ses héroïnes et ses héros sont diablement humains, donc faibles, parfois flamboyants. Mais zéro misérabilisme ou jugement, plutôt une forme d’humour en douce. À propos de cette ville-qui-n’est-pas-Marseille-mais-quandmême : « Le vrai sérieux, ici, c’était de ne pas louper l’heure de l’apéro ». Marion Brunet a été éducatrice spécialisée, ça doit lui en faire quelques-unes en stock, des histoires sur la violence sociale et l’injustice. Et le polar dans tout ça ? « Le roman noir, c’est le véhicule parfait pour raconter des tragédies sociales. » Pourtant, avec Vanda, Marion Brunet vient de quitter le domaine du noir pour la littérature générale. Pourquoi ? Son éditrice Caroline Ripoll, chez Albin Michel, nous explique : « La frontière est ténue, surtout pour cette génération d’auteures et d’auteurs qui s’affranchissent des genres. Au départ, la situer en polar était aussi un choix stratégique : c’est moins encombré qu’en

littérature générale… Qui elle-même est en train de s’ouvrir, regardez Pierre Lemaitre ou Nicolas Mathieu ! » Justement, regardons : deux auteurs qui ont commencé par le polar avant de basculer vers la littérature générale, deux auteurs couronnés par le prix Goncourt. Nicolas Mathieu est proche de Marion Brunet par son écriture fine et nerveuse, par sa manière de regarder l’adolescence qui rue dans les brancards de trop d’ennui. Mais lui a décroché le plus prestigieux des prix littéraires. Peut-être que les honneurs, ça va plus vite quand on est un homme ? Bon. C’est bien beau la lutte, mais on fait quoi maintenant, au juste ? Hannelore Cayre, Marion Brunet et Louise Mey mettent en avant, dans le désordre : la provoc, l’humour, le besoin d’affirmation de soi. Et surtout la « sororité ». Les femmes doivent s’entraider. « Rompre avec la vieille légende selon laquelle on se tire dans les pattes » (Brunet). « Encourager les marrainages entre filles. Mes meilleurs Ted Talk, c’est dans les toilettes des boîtes de nuit, en bande, avec des copines pompettes qui remontent le moral comme jamais » (Mey). Dernier conseil : « Quand l’âge de la reproduction et de la séduction passe, à partir de 50 ans, les hommes, tels des bourdons, se désintéressent de nous. Et là, ça va mieux. » (Cayre). On pourrait même commencer avant, non ? 1. La deuxième femme, éd. Le Masque. 2. Richesse oblige, éd. Métailié Noir. 3. Vanda, éd. Albin Michel. 4. Louise Mey et Marion Brunet écrivent également pour la littérature jeunesse/ jeunes adultes des histoires naturellement féministes. 5. King Kong théorie, éd. Grasset. 6. Unbelievable sur Netflix, Gomorra sur MyCanal. 7. Son avant-dernier roman, La daronne, adapté par Jean-Paul Salomé avec Isabelle Huppert sort en salles le 9 septembre. 8. Grand prix de littérature policière 2018, prix du Livre de Poche 2019, prix SNCF du polar 2020.


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MAGAZINE

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MOI LECTRICE

J’ai 15 ans et je n’ai plus d’avenir en cet été 1998. Le couperet du conseil de classe de fin de 4e vient de tomber : « Avis défavorable » pour mon admission en 5e, et orientation en professionnelle. Les arguments me condamnent sans appel : « ne tiendra pas le rythme en filière générale » ; « manque de motivation ». Pourtant, je ne suis pas une mauvaise élève. Je suis moyenne depuis que l’école s’est révélée d’un ennui mortel, en primaire. Trop lent, trop répétitif, sans relief. Et comme j’obtiens, sans faire aucun effort intellectuel, des notes dans la moyenne, je prends l’habitude de me débarrasser en un temps record des corvées scolaires. On me dit aujourd’hui que je suis typique des enfants à haut potentiel. Qui sait ? Je n’ai pas été testée. Certes, mes parents rencontrent mes professeurs pour plaider mon désir d’étudier le droit pour devenir avocate ou juge d’instruction, mais ils ne montent pas au front auprès du directeur pour s’opposer à la décision. Ils croient bien faire, puisqu’on leur assure que « les études, ce n’est pas pour elle ». Surtout, ils font partie de ceux qui ne contredisent pas les lettrés, les « sachants ». Ils se sont élevés socialement par rapport à mes grands-parents, qui étaient ouvriers – ma mère est secrétaire et mon père employé dans les assurances –, mais je suis convaincue qu’est imprimé en eux un complexe de classe sociale qui les a empêchés de se faire entendre. Quant à moi, je manque de confiance en moi, aussi, quand je vois mes parents se ranger du côté des profs, je me sens tellement seule que je baisse les bras, sans oser m’affirmer. ME VOICI DONC INSCRITE CONTRE MON GRÉ SECTION VENTE,

un choix par défaut pour côtoyer du monde. Mon désintérêt est total. Comptabilité, gestion, réassort… Quand j’effectue mes premiers stages, ce n’est même pas l’enfer, tant je ne me sens pas concernée. D’abord dans un magasin de jouets, où je passe mon temps à dépoussiérer et à construire, chaque jour, de nouvelles figurines en Lego. Puis dans une concession automobile, où j’officie plus comme hôtesse d’accueil. Je suis trop jeune pour analyser le malaise dont je suis la proie, mais je sais que la vente n’est pas ma voie. J’aimerais tourner les talons, mais je n’ai pas de plan B et je ne veux pas décevoir mes parents plus encore.

MOI LECTRICE

“SORTIE VENDEUSE DE L’ÉCOLE, JE SUIS AUJOURD’HUI AVOCATE” À 20 ans, passionnée de droit mais mal orientée, Nadia rêvait de plaidoiries en vantant les mérites de bouilloires et d’aspirateurs. Il a pourtant suffi qu’une juge prononce trois mots pour qu’elle trouve la force de changer son destin… Propos recueillis par Véronique Houguet Illustrations Joel Burden

MON DIPLÔME EN POCHE, JE SUIS AUSSITÔT EMBAUCHÉE dans une boutique de vêtements. La patronne m’a à la bonne et s’ingénie à faire de moi une vendeuse « élégante », en m’apprenant à clipper une barrette pour discipliner mes cheveux et à appliquer du gloss. Je tiens six mois avant d’intégrer la « force de vente » d’une enseigne d’électroménager. Au milieu de mes collègues, dont l’ambition est de voir leur nom affiché au tableau mensuel du meilleur vendeur, je passe trois ans à vendre des bouilloires « qui chauffent vite » et des aspirateurs « qui aspirent bien ». J’ai un sentiment d’inutilité absolue et, à 20 ans et demi, je jalouse mes collègues qui partent à la retraite. Parce qu’ils vont faire ce qu’ils aiment. Je me sens tout sauf moi-même dans mon travail et tellement à l’étroit dans ma vie que j’ai l’impression d’être une

cocotte-minute bloquée en fin de cuisson, prête à exploser. Ce sentiment est d’autant plus prégnant que cela fait deux ans que je vais assister aux audiences publiques, au Palais de justice, lors de mon jour de repos en semaine. J’avais un goût d’inachevé en lisant les récits des grands procès. J’aime tout, l’atmosphère, la rhétorique des avocats, le ballet des mots et les joutes lors des plaidoiries. Je suis fascinée. J’observe beaucoup les plaignants, aussi. Je vois peu leurs visages, mais les corps tassés et voûtés de certains, à côté de leur avocat, m’interpellent. Tout le poids et la misère du monde pèsent sur leurs épaules. Ceux-là m’intéressent plus que les autres. Quand leur avocat semble bon, je suis soulagée, mais jamais, à aucun moment, je n’ose concevoir l’idée que je pourrais rembobiner mon destin. Jusqu’à ce jour de mars, il y a seize ans et demi, où j’arrive trempée par les giboulées. Pour me réchauffer, je file au distributeur de boissons. Là, une magistrate m’aborde tandis que son gobelet se remplit : « Vous venez souvent, je vous ai remarquée. » Je la reconnais, c’est une juge que j’apprécie. Je lui dis qu’être avocate est ma vocation, mais que je n’ai pas pu obtenir mon CESS. Notre échange ne dure pas cinq minutes, mais elle le conclut par trois mots, qu’elle répétera avec ce ton assuré qu’elle a en audience. Trois mots qui me rendent mon avenir : « Reprenez vos études. » En ne considérant pas comme un obstacle qu’une vendeuse devienne avocate, elle m’a légitimée. LE DÉCLIC EST ABYSSAL, à la mesure du gâchis antérieur. Plus jamais je ne serai ligotée dans ma tête et, dès lors, j’ai deux objectifs : faire mentir la fatalité et me construire en cohérence avec qui je suis. Le chantier est colossal : dix ans d’études sont devant moi. Je prépare mon CESS par correspondance car je veux garder mon job de vendeuse à mi-temps, au cas où… Lorsque je suis admise en première année de droit, j’ai le sentiment que ma vie débute enfin à 24 ans. Je me fais des amis, j’ai un amoureux et le sentiment de m’essouffler dans une vie qui n’est pas la mienne disparaît. Je travaille sans relâche pendant mes sept ans d’études, et que de grands avocats croient en moi en me prenant comme stagiaire met la dernière pierre à l’édifice de ma construction. Je suis avocate car je crois à l’égalité entre les êtres et pour prêter ma voix à ceux qui n’en ont pas, et réparer l’injustice aussi. J’aime défendre ceux qui n’osent pas, les opprimés, ceux chez qui je reconnais ce sentiment d’illégitimité à se défendre qu’ont dû éprouver mes parents quand j’étais en troisième. Un flot de larmes d’émotion et de fierté m’a saisie quand je suis allée chercher ma première robe d’avocate pour prêter serment, à 32 ans. La porter me rappelle d’où je viens, ce que j’ai accompli et que je ne dois qu’à moimême. Quand je suis un peu tendue lors d’une plaidoirie, c’est comme si ma robe me soufflait : « Tu en as vu d’autres, allez, tout va bien, aie confiance. » Il faut croire en soi, être fier de soi et oser s’affranchir des cases dans lesquelles on nous met. C’est ce qui me permet de dire, qu’à présent, je suis là où je dois être.


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CAU

ET

ESPRIT 60 Photo David Gomez-Maestre Chemise en soie Balenciaga. Collier en laiton Saint Laurent par Anthony Vaccarello.

MODE


Carnaby trip Blouse satinée, cuissardes, vinyle, couleurs et imprimés pop : comme une évocation moderne de l’explosion stylistique des années 60-70. Photos David Gomez-Maestre Réalisation Anna Quérouil

Manteau en laine Le Temps des Cerises, chemise en soie

Joseph, jupe en laine David Koma. Collier en

laiton et cuissardes en tissu verni stretch Saint

Laurent par Anthony Vaccarello, sac en suédine By Far.


Chemise en coton Prada. Collier en laiton Saint Laurent par Anthony Vaccarello. À gauche

Manteau en laine brodé de perles, blouse en coton et jupe en vinyle Erdem, pull en laine et cachemire N° 21, gilet en laine Benetton. Collier en laiton et cuissardes en tissu verni stretch Saint Laurent par Anthony Vaccarello, sac en cuir Prada.


Blouse en soie, jupe en latex et ceinture en cuir verni Saint Laurent par Anthony Vaccarello.

Sac en cuir Prada, bague en métal Dior. À droite

Veste en laine Vanessa Bruno, blouse en satin de soie et jupe en soie Rochas. Boucles d’oreilles en laiton et céramique, et cuissardes en cuir verni

Saint Laurent par Anthony Vaccarello, bague en métal Dior, ceinture en cuir Miu Miu, sac en cuir Fendi.


Trench en coton La Redoute x Sœur, pull et brassière en laine MSGM, jupe en laine Michael Kors Collection.

Collier en laiton Saint

Laurent par Anthony Vaccarello, sac en cuir By Far. À gauche

Manteau en laine MSGM, pull en cachemire Kujten, jupe en crêpe Marina Rinaldi by Antonio Berardi. Collier en

laiton et cuissardes en tissu verni stretch Saint

Laurent par Anthony Vaccarello, sac en cuir Rochas.


Polo en soie et cachemire Éric Bompard, jupe en cuir Lanvin. Boucles d’oreilles en laiton et céramique Saint

Laurent par Anthony Vaccarello, bracelet en métal Max Mara, sac en cuir Fendi. À gauche

Manteau en laine Gérard Darel, pull en viscose Cop·Copine, jupe en similicuir Mango. Collier en laiton et cuissardes en tissu verni stretch Saint Laurent par Anthony Vaccarello, bracelet en métal Max Mara, sac en cuir By Far.

Assistante stylisme Manon Baltazard. Mannequin Lea de La Bouralière/New Madison. Casting Rama. Coiffure Kazue Deki/Calliste. Maquillage Saloi Jeddi. Manucure Hanaé Goumri/The Wall Group. Set design Jade Boyeldieu d’Auvigny, assistée de Marceau Avogadro. Production Zoé Martin, assistée de Zoë Derks/ Producing Love.


L’AFFAIRE EST DANS LE SAC Six sacs phares de la saison, assortis des chaussures et bijoux que nous avons choisis pour en faire résonner les lignes. Collages Adam Hale Réalisation Anne-Sophie Thomas

À gauche

Sac en cuir verni et bottine en cuir Giorgio Armani. Boucle d’oreille en vermeil jaune Charlotte Chesnais. À droite

Sac Della Cavalleria, en cuir, escarpin en velours et manchettes en aluminium Hermès.


Cabas en alpaga, laine et soie, mini-sacs en laine et derby en cuir Max Mara. Derby en cuir à détails clous Miu Miu. Bague Clash, en or gris rhodié Cartier.

Sac en cuir et métal, botte en cuir Chanel. Manchette Coco Crush, en or jaune Chanel Joaillerie.


Sacs Dior Bobby, baby en cuir et collier CD Navy, en métal doré Dior.

Sac Dauphine, en toile jacquard Since 1854, bracelet en métal doré et bottine en cuir Louis

Vuitton.


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MODE D’EMPLOI

SPÉCIAL ACCESSOIRES

All access En cinq tendances, notre sélection de 42 sacs, chaussures et bijoux pour sublimer nos tenues d’hiver. Photos et set design Benjamin Vigliotta Réalisation Agathe Gire

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Les tons terriens Des couleurs chaudes, argile, terracotta ou brique, et des matières raffinées pour ces bottes, sandales et sacs tout-terrain qui n’hésitent pas à passer de la ville à la campagne.

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Le minimalisme design

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Des lignes architecturales pour ces sacs qui s’harmonisent de sandales à talon, bottines vernies, mocassin ou boots à semelle plateforme.

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1. DORÉ Boots en polyamide Tamaris, 70 €. 2. VELOUTÉ Botte en cuir Caroll, 195 €. 3. CHAÎNÉ Sac en cuir Boss, 450 €. 4. TERRE DE SIENNE Botte en suede NeroGiardini, 220 €. 5. CITROUILLE & BOURGOGNE Sac en cuir grainé Loewe, 1 700 €. Ballerine en cuir Sonia Rykiel, 390 €. 6. FAUVE & LIE DE VIN Sac en cuir Object Particolare, 690 €. Boots en cuir Comptoir des Cotonniers, 245 €.

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1. COURBES IMMACULÉES Mocassin en cuir Ami, 395 €. Sac Saint-Honoré, en cuir Dior, 3 300 €. 2. BLOC NOIR Sac en cuir Chylak, 335 €. 3. CLAIR-OBSCUR Boots en cuir Made by Sarenza sur sarenza.com, 119 €. 4. LIGNES CRÈME Sandale en cuir Coperni, 495 €. Sac en polyuréthane Mango, 16 €. 5. CERCLE BRILLANT Boots en cuir Jonak, 165 €. Sac en cuir By Far, 715 €. 6. DIAGONALE BEIGE-GRÈGE Sandale en cuir et sac Snatched, en cuir Maison Margiela, 670 € et 1 450 €.


SPÉCIAL ACCESSOIRES

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MODE D’EMPLOI

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La touche pop

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Des sacs et des chaussures aux nuances fruitées pour donner le ton à un look.

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1. CIEL Mule en cuir J.W. Anderson, 495 €. 2. GRENADINE Sac Chanel 19, en tweed, cuir et métal Chanel, prix sur demande. 3. OLIVE Sac Alice, en cuir Lancel, 570 €. 4. BLEUET Sac Bobby, en cuir Dior, 3 800 €. 5. GAZON Escarpin en cuir Fenty, 520 €. 6. MOUTARDE Sac en cuir Lancaster, 189 €. 7. BUBBLE GUM Mule Bikiviv’, en cuir Roger Vivier, 570 €. 8. CITRON Sandale Gala, en cuir de veau Pierre Hardy, 545 €. 9. OUTREMER Sac besace Carré, en cuir de veau Saint Laurent par Anthony Vaccarello, 2 200 €. 10. PISTACHE & FRAMBOISE Minaudières en cuir Bottega Veneta, 1 600 € pièce. 11. CERISE Sac Barbara, en cuir The Kooples 388 €. 12. KAKI Boots en cuir verni Carel, 335 €.

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MODE D’EMPLOI

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SPÉCIAL ACCESSOIRES

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L’évidence du noir Facon croco ou paille vernie, il fait vibrer la lumière sur des sacs qui s’associent à une paire de boots simples.

L’éclat du métal Bijoux, escarpins, mules, montre, sac… le métal et ses reflets brillent de mille feux pour attirer l’œil.

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1. EFFILÉ Sac en cuir Maje, 125 €. 2. BRITISH Boots en cuir Geox, 140 €. 3. VÉGÉTAL Panier en osier et métal Patou, 395 €. 4. REPTILIEN Sac en similicuir Kiabi, 12 €. 5. MOTARDES Boots en cuir I.K.K.S, 245 €. 6. MARBRÉ Sac Yvonne en cuir Nat & Nin, 180 €.

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1. MAILLONS D’OR Montre Panthère mini-modèle, en or jaune Cartier, prix sur demande. 2. COTTE DE PERLES Mules en cuir et strass Nodaleto, 790 €. 3. CERCLES JAUNES Manchette Seventies, en or jaune, et boucle d’oreille Menottes, en or jaune et diamants Dinh Van, prix sur demande. 4. SEQUINS SEVENTIES Sac en sequins et métal Paco Rabanne, 640 €. 5. STRIES D’ARGENT Sandale Cage, en cuir Pierre Hardy, 795 €. 6. RONDE DE DIAMANTS Joncs Bee My Love, en or jaune et diamants Chaumet, prix sur demande.

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MODE D’EMPLOI

TENDANCE

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L’understatement, une histoire belge

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Demandez à n’importe quel observateur de la mode belge de vous définir, en un mot, l’essence de la création noire-jaune-rouge. Il vous répondra par un mot anglais un peu difficile à définir, mais qui traduit finalement très bien cet esprit belge célébré dans le monde entier. Par Marie Honnay

a tracé les contours d’une mode humble et discrète, et sans compromis. UN ÉTAT D’ESPRIT

PRESSE. MICHAMARGO. FRANÇOIS GOIZE.

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Dans le cadre des expositions thématiques qu’il organise chaque année, le Bon Marché Rive Gauche a récemment invité une poignée de talents belges à investir un pop-up éphémère installé au cœur du magasin parisien. Parmi les designers présents, on trouvait les mailles de Valentine Witmeur, ainsi que les pièces divines de Dries Van Noten , S o fie D’Ho ore ou encore Christian Wijnants. Comme si, quarante ans tout juste après le sacre des fameux Six d’Anvers, la mode du royaume n’avait pas encore fini son ascension, d’autant plus remarquable qu’elle s’est opérée dans la plus grande discrétion. « À force de souligner la discrétion des Belges, cela pourrait vite sembler cliché », lance Giorgia Morero, cheffe de projet pour WBDM, une plateforme de promotion des créateurs et des designers basés en Wallonie et à Bruxelles. « Il n’empêche : derrière chaque cliché, il y a un fond de vérité. Sans généraliser, il me paraît évident que la modestie et la retenue belges ont contribué à renforcer notre capital sympathie à l’international. » Qualifiés de discrets, rigoureux et habiles techniciens du vêtement, les Belges jouissent d’une réputation de bucheurs invétérés. Cet « understatement » qui leur colle à la peau et qui figure au cœur de leur ADN s’apparente à une sorte de marque de fabrique. Pour Didier Ve r va e re n , pro fes s eu r res p o n sable du m a s ter Accessoires de La Cambre à Bruxelles, cette attitude s’ancre dans l’histoire de la mode belge ou plutôt… dans sa non-histoire. « Il est en effet intéressant de noter que contrairement à la France, la mode belge est très récente. En matière de création, jusqu’à il y a quelques décennies, Paris dictait tout. Au cours de l’histoire, la Belgique s’est plutôt fait connaître comme un pays de fabricants de tissus et de vêtements utilitaires, pour l’armée, notamment. Des villes comme Verviers ou Courtrai se sont d’ailleurs construites autour de cette économie. La naissance de la mode belge coïncide quant à elle avec le lancement du plan de l’ITCB (l’Institut du textile et de la confection belge, ndlr) qui visait à redynamiser une industrie mourante. Dès 1981, sous l’impulsion des initiateurs de ce plan, le secteur s’est réinventé en mettant pour la première fois la création au cœur du débat. » Et là, bingo : les Six d’Anvers ont capitalisé sur cette dynamique pour laisser exploser leur talent à l’international. Martin Margiela, leur chef de file, celui qu’on nomme aujourd’hui encore « le pape de la mode belge »

Parce qu’il a toujours refusé de montrer son visage, mais aussi d’imprimer son nom sur les étiquettes de ses vêtements, le designer - aujourd’hui retiré du circuit - a créé un esprit belge qu’on retrouve, en pointillés, chez d’autres créateurs contemporains. « Prenez Filles a Papa, poursuit Didier Vervaeren. Même si leurs collections sont exubérantes et ancrées dans la culture pop, leur démarche reste intimiste. Ce qui intéresse les sœurs Piron, créatrices du label, ce n’est pas de se montrer, mais bien de défendre un style et de développer un vocabulaire qui les rend immédiatement identifiables sur la scène internationale », précise-t-il. « Cette absence d’ostentation, on la retrouve chez bon nombre d’artistes belges issus d’autres disciplines, mais aussi chez nos clients. Les Belges, de manière générale, détestent l’idée d’un logo qui se repère au premier coup d’œil », ajoute Sonja Noel, propriétaire de Stijl, une boutique centrée sur les créateurs belges. « Ce qui passionne nos designers, c’est de créer un vêtement qui sublime le corps. Un manteau Dries Van Noten est souvent plus beau sur une femme mûre - pas forcément taille 36 - à la personnalité affirmée, ajouteelle. Je pense aussi à la jeune Toos Franken ou encore à Sarah de Saint-Hubert, deux Belges adeptes du no-logo et d’un style intemporel qui ne passe pas de mode. » Ce qui frappe, lorsqu’on observe l’évolution de la création belge, c’est que bien qu’en perpétuelle évolution, elle ne se semble pas se départir de ce fameux « understatement » cher à Martin Margiela. « Cet état d’esprit cadre plus que jamais avec l’air du temps, s’enthousiasme Sonja Noel. Dans les années 80, les créateurs anversois ont révolutionné la manière d’envisager la mode. Aujourd’hui, leurs successeurs répondent avec la même discrétion aux nouveaux challenges d’un secteur en pleine réinvention. À mon sens, la boucle est donc bouclée », conclut-elle. Directrice artistique de la maroquinerie Delvaux, Christina Zeller renchérit : « L’authenticité, l’intégrité et l’éthique sont des valeurs très belges qui, plus que jamais, résonnent à l’international. En 2020, plus personne dans l’industrie de la mode n’a besoin de diva ou de blabla. Ce qui prime, c’est la légitimité du produit. Et à ce niveau, force est de constater que les Belges sont les nouveaux rois du monde. »

1. Sobre et sans

esbroufe, une silhouette Toos Franken. 2. La maille singulière de Valentine Witmeur Lab. 3. L’esprit rock et intemporel de Sarah Saint Hubert. 4. Christian Wijnants, l’understatement belge célébré à Paris. 5. Dries Van Noten, sobre, même dans l’exubérance. 6. Le pop up belge Delvaux au Bon Marché à Paris. 7. FAP, un label ancré dans la culture pop, à la démarche intimiste.

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MODE D’EMPLOI

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NEWS

DITES OUI À CES CRÉOLES EN OR 18 CARATS ANNE ZELLIEN. PARCE QUE SI VOUS OPTEZ POUR DES BOUCLES D’OREILLES QUI FONT LE SHOW, IL FAUT TOUJOURS MISER SUR DES VRAIES.

3 QUESTIONS À CÉLINE DAOUST, CRÉATRICE DE BIJOUX

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VOUS AVEZ UN SHOWROOM À BRUXELLES, MAIS VOUS OUVREZ VOTRE PREMIÈRE BOUTIQUE À PARIS. POURQUOI CE CHOIX ?

LA MONTRE COCO

L’univers de Gabrielle Chanel continue de titiller nos sens. La nouvelle montre Mademoiselle Privé Bouton est un clin d’œil aux objets dont elle s’est entourée tout au long de sa vie. Le design de la montre rend hommage à l’un de ses objets culte : le bouton, la marque de fabrique du tailleur Chanel. La montre se présente sous la forme d’une manchette. Ce qui la classe d’emblée dans la catégorie «beaux bijoux». Une pièce innovante et intemporelle, comme Coco elle-même.

Créoles en or Anne Zellien, 275 €, annezellien.be

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ÂME ROMANTIQUE

LA COLLECTION GIARDINI SEGRETI EST INSPIRÉE DES JARDINS INTÉRIEURS DES MAISONS ARISTOCRATIQUES DE MILAN, DES LIEUX DE RENCONTRE ENTRE ART ET NATURE. Or rose 18 ct avec diamants, Pasquale Bruni.

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PIÈCES D’EXCEPTION

Raffinée et féminine. Avec des nuances de blanc et de gris, l’escalier Roger Tallon que vous voyez lorsque vous entrez et des pièces de design organique telles que les lampes en opaline blanche Carlo Nason.

1. Boucle d’oreille Battement d’ailes, Boucheron. 2. Bracelet Rubis en scène, Van Cleef & Arpels. 3. Bague Skyline, Chaumet. 4. Montre Panthère tropicale, Cartier.

ET QUE PEUT-ON Y TROUVER ?

Mes collections, des bijoux en édition limitée, ainsi que des pièces uniques. Je tire une grande partie de mon inspiration de l’Inde, où je vis un tiers de l’année. Si les artisans de Jaipur jouissent d’un incroyable savoir-faire, les pierres présentent des imperfections qui rendent nos bijoux uniques.

BONNE PIOCHE

Si la covid-19 nous prive d’une partie des collections de joaillerie, la qualité et l’originalité des pièces présentées par les grandes maisons ont vite fait de nous consoler. Chez Boucheron, sous la devise « Sky’s the limit », la maison a pris le ciel comme source d’inspiration pour créer des nuances, des mouvements et une matière inédite : l’aérogel, le matériau le plus léger au monde, encapsulé dans du cristal de roche. Magique ! Chez Van Cleef & Arpels, la jarretière de Marlène Dietrich a été modelée pour créer un bracelet qui compte 72 rubis birmans taille coussin. Un record pour des pierres de cette qualité. Chez Cartier, on découvre cette saison une nature abstraite habitée par de sublimes pierres précieuses, des opales magnétiques, du béryl vert translucide et des saphirs aquatiques. Sans oublier Chaumet qui présente Perspectives, une ode à l’architecture.

CE MOIS-CI, DÉCOUVREZ LA PREMIÈRE COLLECTION DE BIJOUX ARKET. SIGNÉE ZUZANA SPUSTOVA, ELLE SE VEUT TOTALEMENT MIXTE ET ADAPTÉE TANT AU JOUR QU’AU SOIR. Entre 12 et 59 €. arket.com

8 rue de Grenelle, Paris 6e. Bague Stella et boucle d’oreille Totem.

ROCK’N’ROLL 4 EVER

LA BOUCLE D’OREILLE ICONIQUE R45 DE DINH VAN, EN OR JAUNE ET DIAMANTS, CRÉÉE EN 1967, A UN NOUVEAU LOOK, PLUS MINIMALISTE. POUR ENCORE PLUS D’ALLURE. Boucle d’oreille R45 Dinh Van, à partir de 4390 €, dinhvan.com

PRESSE.

Par Elspeth Jenkins

COMMENT DÉCRIRIEZ-VOUS VOTRE BOUTIQUE ?

Montre Mademoiselle Privé Bouton, Chanel, prix sur demande, chanel.com

REPÉRAGES

NEWS JOAILLERIE

C’était mon rêve de petite fille. À Paris, mes bijoux étaient déjà distribués chez Mad Lords et au Bon Marché, ce qui me plaisait beaucoup, mais je voulais les présenter dans un univers qui leur serait exclusivement dédié.


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MODE D’EMPLOI

NEWS

COLLAB’

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MODE D’EMPLOI

BRILLANTE COLLABORATION

2 X PLUS DÉSIRABLE

Spécialisée dans les manteaux très waouh, la marque bruxelloise Aliciaaudrey lance 4 nouveaux modèles : un classique, un blazer, un modèle oversize et un trench. On a craqué pour celui-ci. En cachemire réversible, on peut dire qu’il compte pour deux.

MESSIKA X KATE MOSS

Manteau classique en 100 % cachemire Aliciaaudrey, 775 €, disponible, entre autres, sur enes.be

La rencontre au sommet entre la maison de haute joallerie Messika et la top Kate Moss a donné naissance à une collection étonnamment fascinante. Par Marie Geukens

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REPÉRAGES

NEWS MODE Par Elspeth Jenkins

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1. Earcuff SophistiKate. 2. Kate Moss et Valérie Messika. 3. Collier GM

Diamond Kurve. 4. Bague Diamond Krush. 5. Bague K-rismatique. 6. Making of du shooting de Behind the scenes, Nicolai von Bismarck et Kate Moss. 7. Bracelet Malachite Kolor. 7

LE SAC QUI CACHE BIEN SON JEU

Le créateur Christian Wijnants et le photographe Stig De Block ont choisi d’unir leurs forces dans la lutte contre le racisme. Les images prises par Stig lors du shooting de la campagne automne 2019 du label anversois seront vendues aux enchères au profit du Network for black lives, une plateforme qui rassemble des organisations représentant des minorités noires à travers la Belgique. Christian et Stig ont sélectionné 11 images inédites. Chaque tirage est proposé en édition limitée à 10 exemplaires signés par le photographe et le créateur. Vous pouvez faire une offre jusqu’au 7 novembre sur le site stigdeblockxchristianwijnants.com

PRESSE.

Sac Illythie, Clio Goldbrenner, 625 €, cliogoldbrenner.com

11 IMAGES CONTRE LE RACISME

PRESSE.

S’il a été affectueusement baptisé Mommy’s bag, c’est que cet accessoire de Clio Goldbrenner a été initialement pensé pour renfermer un sac de langes. Mais rien ne vous empêche d’y glisser votre collection complète de rouge à lèvres, un ordinateur portable, vos affaires de yoga, voire tout ce dont vous avez besoin pour un week-end en amoureux.

Lorsque Valérie Messika a fondé sa marque en 2005, elle a pu compter sur l’expertise familiale dans le secteur de la joaillerie. Son père, André, était un diamantaire renommé. Quand Valérie était petite, il ramenait des pierres précieuses à la maison. L’occasion pour la petite fille d’apprendre, par le jeu, tous les secrets du métier. C’est au contact de son papa que Valérie a appris à repérer les spécificités de chaque précieux caillou, à apprécier leurs formes, à déterminer ceux dont l’éclat lui semblait le plus magique. « Mon père était amoureux des diamants. Il les regardait comme il regardait les femmes. Pour lui, une pierre ne devait pas être parfaite. Elle devait juste être charmante, avoir une âme. Une pierre imparfaite pouvait tout à fait avoir grâce à ses yeux. Dans la même veine, il disait de certains top models qu’elles n’étaient peut-être pas les plus belles du monde, mais qu’elles dégageaient une vraie énergie, un charme, un appétit de vie unique. » Est-ce sous l’influence de son papa que Valérie Messika a eu envie de collaborer avec Kate Moss ? Peut-être bien. Avec son petit mètre 70, la top la plus célèbre du monde plane sur le secteur de la mode depuis plus de vingt-cinq ans : un exploit. Depuis qu’elle a été repérée par une agence de mannequins à l’aéroport JFK à l’âge de 14 ans, la belle rebelle de 48 ans n’a pas cessé d’enchaîner passages remarqués sur le catwalk, campagnes prestigieuses et collaborations avec de grandes maisons. Sa forc e : suivre son instinct et ne pas hésiter,

de temps à autre, à jouer la carte de la provocation. Son uniforme : un jean skinny, une veste léopard et des bottes de motarde noires. Depuis trois décennies, sans se détourner des codes qui l’ont rendue célèbre, elle a su séduire plusieurs générations et dépasser les tendances éphémères. Voilà pourquoi Valérie Messika l’a choisie pour dessiner une collection intemporelle. « C’était écrit. Chez Messika, nous aimons faire briller les femmes et leur donner confiance en leur séduction.» Le moins que l’on puisse dire, c’est que la collaboration entre ces deux femmes libres d’esprit s’est avérée particulièrement intense. Kate Moss a notamment challengé Messika dans l’utilisation de la couleur. La top a également opté pour des formes généreuses, des accents très mode et des touches Art déco. De quoi bousculer les codes classiques de Messika. Pour Valérie, ce grand écart n’était pas un problème. Ce qui lui importait, c’était que les valeurs du label, son esprit libre, sa spontanéité et son authenticité soient au rendez-vous. Le résultat ? Une collection éblouissante et éclectique, inspirée de l’Orient, mais aussi du Paris d’aujourd’hui et de la période Art déco. Ensemble, les deux femmes ont conçu une centaine de bijoux uniques, déclinés en neuf sets de collier, bague, bracelet et boucles d’oreilles. Chaque ensemble exprime un mouvement unique et sa propre histoire dans une approche «effortless» qui fait mouche.


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LEVI’S, L’ÉTIQUETTE POUR TOUS

CURRICULUM

Publicité des années 50.

Fondée en 1853 à San Francisco par un immigrant, l’enseigne de textile traverse l’histoire et accompagne les changements sociétaux. Ou comment un simple blue-jean participe aux mouvements féministe, écologique, et à la naissance de la pop culture. Par Louise des Ligneris

Campagnes automne-hiver 2020-21 : Vintage Clothing (ci-dessus) et Red Tab Icons (à g.).

LE CHANVRE DES POSSIBLES

Célèbre pour ses propriétés relaxantes, le chanvre devient un élément central de la fabrication des jeans Levi’s. En effet, grâce à cette fibre naturelle, la marque présente cette saison la collection la plus écoresponsable de son histoire, conçue à partir de chanvre « cotonisé », le premier disponible sur le marché. L’aspect et le toucher de ce dernier sont indiscernables du coton, dont le traitement est bien plus gourmand en eau, tandis que le chanvre cotonisé provient de cultures arrosées à l’eau de pluie. Autre technique originale : depuis près de dix ans, pour un effet « déjà porté », Levi’s sèche et travaille ses jeans avec des balles de golf à la place de l’adoucissant. L’utilisation de l’eau est ainsi réduite à 4 % lors de la finition des pièces. Autant d’attentions portées à l’utilisation des matières et des ressources qui permettent au géant américain d’économiser plus de 3 milliards de litres d’eau et d’en recycler plus de 5 milliards.

LES DÉTAILS QUI COMPTENT

Elle est plus petite qu’une pièce de 5 centimes, pourtant, elle est le signe distinctif de la marque et l’un des plus célèbres au monde. En contraste avec le bleu du denim, la petite étiquette rouge cousue sur la poche arrière des pantalons identifie sans équivoque la griffe. Comme le souligne Tracey Panek, son apposition sur le jean 501 n’a pas changé depuis 1936, alors que sur d’autres modèles, elle revêt de nouvelles couleurs au fil des années – bleu, or, argent, orange… pour le plus grand plaisir des collectionneurs. Pour se démarquer au premier coup d’oeil, depuis plus de cent ans, la marque reproduit aussi sur chaque modèle de 501 l’Arcuate, la double surpiqûre des poches arrière. Un détail signature qu’elle accompagne de son patch en cuir montrant deux chevaux tentant d’écarteler un pantalon de la marque. Trois symboles aussi forts que résistants.

PRESSE.

LA BOUTONNIÈRE DE L’ÉGALITÉ

Basique de toutes les garde-robes et vêtement absolument star de la pop culture, le premier jean pour femme a pourtant été créé il y a seulement 86 ans par Levi’s. Jusqu’alors, seuls les hommes – les ouvriers en particulier – avaient l’opportunité de profiter de la robustesse et de la praticité de ces toiles denim. « Dans les années 30 et même jusque dans les années 40, il était considéré comme inapproprié et inacceptable qu’une femme porte des pantalons, en particulier un denim Levi’s », note Tracey Panek, historienne de la marque. Avec sa première ligne Lady Levi’s, dont les braguettes étaient boutonnées à la manière des garçons, la marque envoie très tôt un signal fort et engagé : les femmes au travail sont les égales des hommes.


Actu des marques Page réalisée par le service commercial

XAVIER VAN LIL LESS IS MORE

C’est un showroom aménagé et décoré comme les pièces à vivre d’une maison. Avec ce nouveau concept ouvert aux particuliers depuis début 2020, Xavier Van Lil encourage à réfléchir sur la façon dont nous souhaitons vivre aujourd’hui. Son credo : le luxe du sur-mesure au prix de l’immobilier moyen/haut de gamme produit en série. Ou comment cocooner dans l’élégance ! xvl.eu, 288 avenue Louise, 1050 Bruxelles. T. 02 209 05 30.

DOLCE LA HULPE BRUSSELS L’AUTOMNE EN DOUCEUR

Parce que le corps est sensible aux changements de saison, on lui offre un soin massage détox udarabhyanga, pratique issue de la médecine traditionnelle indienne. Alternance de mouvements lissants et drainants sur le dos et le ventre, enveloppement purifiant de la zone centrale du corps puis massage des pieds et de la nuque... Apaisement total pour affronter l’automne en douceur.

ISDIN

Soin massage détox udarabhyanga, dolcelahulpe.com, 50 min, 105 €.

A GALERIE

ODE À LA NATURE

Parce que photographier la savane reste encore l’apanage des hommes, le travail de l’artiste belge Griet Van Malderen est d’autant plus précieux qu’il est rare. Véritable hommage à la faune africaine, il propose une réflexion engagée sur la présence humaine souvent dévastatrice pour l’environnement, dont l’équilibre est extrêmement menacé. Puissant. Griet Van Malderen Exhibition, Preview le 7/11 de 18 h à 22 h en présence de l’artiste, exposition du 8/11 au 24/12 me-sa de 14 h 30 à 19 h. A galerie, 25 rue du Page, 1050 Bruxelles. a-galerie.be

ISDINEUTICS, en pharmacies et parapharmacies. À titre d’exemple : K-Ox Eyes, 49 € les 15 ml.

GRIET VAN MALDEREN. PRESSE. XVL.

FAIRE PEAU NEUVE

Si la peau est un vrai bouclier contre les agressions extérieures, elle nécessite aussi qu’on en prenne soin dès le plus jeune âge. Le laboratoire Isdin a conçu ISDINEUTICS pour la dorloter grâce à des essentiels incontournables : un contour des yeux, un remodelant visage et des peelings. Pour une peau en pleine santé!

SPÉCIAL CHEVEUX Manteau Burberry Photo Betina Du Toit

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SPÉCIAL CHEVEUX

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EN TEMPS NORMAL, ON PERD 80 À 100 CHEVEUX PAR JOUR.

Mais si l’on commence à en retrouver dans son lit, sa douche, voire son assiette, c’est que quelque chose cloche. Parfois, le changement est moins brutal et c’est en tombant sur des vieilles photos que l’on s’aperçoit que la raie est un peu plus marquée.

La mécanique de la chute IL EXISTE DEUX TYPES DE CHUTE. L’UNE OCCASIONNELLE ET BRUTALE, L’AUTRE PROGRESSIVE QUI S’INSTALLE. L’OCCAS ION N E LLE Elle se manifeste dans diverses situations stressantes pour l’organisme : choc émotionnel, régime carencé, accouchement ou médicaments. « Soudaine, diffuse et massive, la chute réactionnelle est si traumatisante que certaines n’osent plus se brosser les cheveux de peur d’en retrouver plusieurs dizaines sur la brosse », explique Sabrina Maudry, directrice de la formation Phyto. QUE SE PASSE-T-IL ? Le cycle de pousse qui dure de quatre à cinq ans en temps normal est raccourci. Trois mois plus tard, lorsque la phase de chute est achevée, le cheveu tombe. Même si le phénomène ne dure pas, il peut tout de même dégarnir une femme déjà peu pourvue. Plus ennuyeux encore, il entame le capital cheveux. « Dans la vie, on possède environ vingtcinq cycles. Sauf qu’à force de chutes réactionnelles, on perd des cycles et l’on risque d’être à court de nouveaux cheveux trop tôt », poursuit Sabrina Maudry. LA PR OG R E S S IVE Souvent héréditaire, l’alopécie androgénétique s’installe au fil des années. « Elle touche jusqu’à 40 % des femmes », alerte Virginie R asmont , responsable scientifique Vichy International. Souvent, la densité capillaire diminue, en particulier sur le contour du visage et sur la raie. QUE SE PASSE-T-IL ? Des bouleversements hormonaux majeurs. « La testostérone agit comme un poison sur le bulbe des cheveux. La situation s’aggrave à la ménopause car le corps ne produit plus d’androgènes pour compenser », explique Marilyne Plasqui, médecin esthétique.

LE BON PROGRAMME ANTI-CHUTE La perte des cheveux est encore très taboue. Pourtant, elle concerne jusqu’à 75 %* des femmes. Le point sur les causes et, surtout, les solutions pour retrouver une chevelure dense et belle. Par Joy Pinto et Charlotte Deprez Photo et set design Melissa De Araujo

(*) L’ORÉAL R&I 2016. PEIGNE BACHCA. PRESSE (X7).

La réponse dermato

PAR VOIE ORALE « Pour faire face à la chute progressive, on peut tenter un traitement hormonal substitutif, mais d’autres problématiques se posent comme celle du cancer du sein. Le gattilier (arbuste, ndlr) peut être un bon substitut, couplé à des oméga 6 pour équilibrer la part hormonale féminine », propose Marilyne Plasqui.

PAR VOIE TOPIQUE L’actif de référence, le Minoxidil, dilate les vaisseaux pour favoriser l’apport de nutriments au bulbe. Efficace, il reste compliqué à utiliser car très gras au point de se répandre sur les serviettes, les draps et la peau. « Je conseille un dosage à 2 % pour éviter l’apparition de poils sur le visage », déclare le médecin. Les meilleurs laboratoires cosmétiques proposent des formules moins radicales, en cure de trois mois pour doper une phase de croissance, voire à vie selon les causes de la chute.

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1. Cure Fortifiante Anti-Chute Genesis de Kérastase, 49 € les 10 doses. 2. Aminexil Clinical 5 Femmes de Vichy, 59 € les 21 doses. 3. Thérapie Anti-Chute Premium de La Biosthétique, 147 € les 10 doses. 4. Stronger Hair Serum de Lazartigue, 54 €

les 50 ml.

Les solutions nutrition

DANS L’ASSIETTE Le cheveu est composé à 97 % de protéines. C’est l’élément clé pour des longueurs saines et fortes. Végétarienne ou végane ? « Je conseille de faire le plein de noix, de champignons et de lentilles riches en vitamine B8, la biotine, qui permet d’absorber les protéines », décrit Agathe Sultan, naturopathe. En complément, on additionne des légumes de toutes les couleurs pour les vitamines et les minéraux, mais aussi du sésame, des shiitakes, du germe de blé, voire des huîtres et du bœuf, pour le zinc, qui favorise la synthèse des acides aminés. EN SUPPLÉMENT Pendant six mois : « Des vitamines B, précurseurs de la kératine qui renforcent la fibre, du zinc et des acides aminés soufrés », conseille Camille Meny, directrice de la Recherche et du Développement de Lazartigue. Bien aussi : des minéraux antistress comme le Quinton Hypertonique ou un magnésium avec de la vitamine B. Sans oublier, une plante pro microcirculation, comme le ginkgo biloba.

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1. Forcapil Antichute d’Arkopharma, 20,90 € les 30 capsules. 2. Hair and Scalp Boost d’Aime, 30 € les 60 gélules. 3. Santé et Croissance d’Oenobiol, 23,30 € les 60 capsules.


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COMMUNIQUÉ

Que faire en cabinet ? LES SOLUTIONS LES PLUS EFFICACES EN CABINET OU INSTITUT LE PLASMA RICHE EN PLAQUETTES (PRP) Une prise de sang permet de récupérer de la fibrine et des facteurs de croissance que l’on réinjecte dans le cuir chevelu. Ainsi, on développe de nouveaux vaisseaux qui apportent des nutriments au bulbe pour favoriser la pousse et on booste aussi la force des cheveux présents. LE PROTOCOLE 3 séances espacées de 15 à 30 jours. 1100 € les 3 chez Mediclinic. LE HAIR FILLER Plutôt douloureuses, ces piqûres dans le derme profond ciblent les zones les plus touchées par la chute, comme la raie. L’acide hyaluronique injecté véhicule un biopeptide qui lutte contre l’action de la testostérone pour ralentir la chute progressive. LE PROTOCOLE 4 séances espacées de 2 semaines. 1000 € chez Mediclinic.

Des longueurs en pleine forme

LE SHAMPOING DOPANT Seul, il n’agit pas contre la chute,

mais il favorise la pénétration des soins actifs. On le choisit plutôt acide pour respecter le pH du scalp et sans silicones soupçonnés d’obstruer les pores et donc de nuire à la pousse. Si les cheveux sont surtout fins et cassants, une routine enrichie en kératine permet de les combler de l’intérieur. Enfin, quelques gouttes d’huiles essentielles ajoutées au shampoing favorisent la pousse. La recette : 1 goutte de cajeput, 2 de géranium rosat, 1 de mandarine et 1 de gingembre. Massez 2 min pour doper la circulation puis rincez. 1. Shampoing stimulant Triphasic de René Furterer, 18,90 € les 200 ml. 2. Shampoing Stimulant du Cuir Chevelu de John Masters Organics, 30 € les 236 ml. 3. et 4. Shampooing Stimulant activé à l’Huile Essentielle de Gingembre de Typology, 15,90 € les 230 ml.

Resveratrol—Lift 1

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réinvente le N°1 de l’anti-âge en France

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LES SOINS TRAITANTS « Oui aux gommages pour éliminer

les cellules mortes qui empêchent les nutriments d’arriver à la racine », conseille Camille Meny. À combiner avec un mix d’huiles essentielles, à laisser poser pour doper la circulation régulièrement. Ou un masque à l’huile de ricin, à garder toute la nuit avant le shampoing matinal. Le plus : le massage qui booste l’action des soins. « Massez par mouvements circulaires de la nuque vers le sommet du crâne, zone la plus pauvre en vaisseaux qui a besoin d’être irriguée », conseille Julien Vachier, directeur de L’Institut Furterer. Au quotidien, un sérum qui protège et nourrit le cuir est le bienvenu.

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Le meilleur collagène ? Le vôtre. Boostez-le. Pionnier du Resvératrol, l’une des molécules les plus efficaces et naturelles contre les rides, Caudalie s’est associé à Harvard Medical School pour créer un brevet nouvelle génération : Resveratrol + Acide Hyaluronique + Booster de Collagène Vegan. D’origine végan et non animale, ce brevet stimule la production naturelle de collagène de la peau par 5, et celle de l’acide hyaluronique naturel par 2.(2) Résultat ? La peau est plus ferme, repulpée, visiblement plus jeune.

1. Scrub Détox Aloe Fever de Shaeri, 22 € les 100 ml. 2. Scalp Serum de Dr. Barbara Sturm, 96,04 € les 50 ml sur net-a-porter.com 3. Élixir Stimulant Phytopolléine de Phyto, 24,50 € les 25 ml. 4. Sérum Régénérescence naturelle de Leonor Greyl, 29 € les 20 ml.

LE COIFFAGE DOUX Gare à tout ce qui est trop tiré. « Les tresses très serrées provoquent tellement d’inflammation qu’elles mènent à une chute de traction, surtout additionnées au poids d’extensions », alerte Camille Meny. À répétition, les chignons serrés et les queues de cheval plaquées provoquent les mêmes méfaits. « Évitez aussi les brossages trop vigoureux et les rouleaux chauffants et autres plaques qui tirent sur la racine et cassent les longueurs », ajoute Virginie Rasmont. Sans oublier de bien se brosser les cheveux pour éliminer les cheveux morts chaque jour et favoriser l’arrivée des petits nouveaux.

Booste la production naturelle de collagène 5x(2)

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Tenter la greffe ? Plus radicalement efficace que les injections, elle permet de prélever des cheveux dans la nuque où ils ne tombent jamais pour les réimplanter là où on en a le plus besoin. Ensuite, on fait des micro-fentes dans le scalp avant de planter les cheveux greffon par greffon. L’opération dure quelques heures en tout. Des bleus et des mini-croûtes apparaissent parfois, nécessitant de se « cacher » pendant une semaine. Mais une fois ces petits soucis oubliés, le résultat est bluffant et permanent. De 2500 à 5500 € selon la zone à traiter à la Clinique de l’Observatoire.

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Nouveau Brevet

Peau raffermie

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Une crème cachemire raffermissante et anti-rides, hautement naturelle et « clean »

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EN PHARMACIES, PARAPHARMACIES ET SUR CAUDALIE.COM Formule bien notée sur les applications de scan de produits(4)

IQVIA - PharmaOne - Marché des soins anti-âge et yeux en pharmacie en France - CMA Mars 2020 - en valeur. 42 femmes, 56 jours. (4)Juillet 2020. (1)

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Test génétique in vitro.

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Étude clinique : % de satisfaction,


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Coupe boyish Dessange

3 LONGUEURS,

MODE D’EMPLOI

Du très court à l’XXL, à chaque longueur de cheveux son programme sur mesure. Analyse de trois styles capillaires, ainsi que des meilleurs produits et outils. Par Nolwenn du Laz et Charlotte Deprez Photos Betina Du Toit Réalisation Aurélie Lambillon Stylisme Agathe Gire 5

POUR QUI C’est une coupe idéale pour faire paraître les cheveux fins plus épais et elle est portable par toutes, à condition d’avoir un cou pas trop épais. À partir de 30 ans, on peut adoucir l’effet en allégeant les pattes et en conservant de la longueur sur le dessus.

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L’ENTRETIEN AU SALON C’est la coupe qui en exige le plus car le ch e veu co u r t , e n m e i l leu re sa n té, repousse plus vite. Il faut couper tous les deux mois environ.

1. Shampoing Solide Reconstituant pour Cheveux Fragiles et Cassants Ultra Doux de Garnier, 6,99 €. LE SHAMPOING ET LE MASQUE POUR CHEVEUX COLORÉS , DÉCOLORÉS , OU MÉCHÉS

Ce duo sans sulfates est enrichi de vitamines antioxydantes pour protéger. Son pH acide freine la dérobade des pigments. 2. Shampoing Bouclier Couleur et Masque Bouclier Couleur de Christophe Robin, 28 € les 250 ml et

32 € les 250 ml.

LE SOIN POUR CHEVEUX FRISÉS, BOUCLÉS OU

CRÉPUS Lavant, peu moussant et à masser,

il s’utilise en alternance avec un shampoing classique. Il nettoie et nourrit en une seule étape, et laisse les boucles douces et bien dessinées. 3. Co-wash be curly d’Aveda, 27 € les 250 ml.

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LA FORMULE QUI DONNE DU VOLUME La nouvelle marque capillaire du groupe Deciem – à qui l’on doit les soins cosmétiques The Ordinary – propose des formules qui nettoient cheveux et cuir chevelu en préservant leurs huiles naturelles. On laisse poser 3 min pour que les actifs – ici des bio-peptides de pois – tuteurs en racine et hydratant les longueurs – se fixent aux cuticules et résistent aux lavages suivants. 4. Revitalisant Nettoyant Capillaire Soutien Volume de HIF, 35 € les 180 ml sur deciem.com LE SOIN DEUX EN UN Il fait office de crème nourrissante et démêlante enrichie en beurre de karité à rincer, ou de crème coiffante, sur cheveux secs. 5. Émulsion Végétale n° 4 de Christophe-Nicolas Biot, 46 € les 200 ml, sur christophenicolasbiot.com

LE COIFFAGE On les sèche au séchoir avec la main pour décoller la racine et mettre en place. Puis

on peut reprendre des mèches à la plaque lissante. Ce modèle est un investissement mais ses plaques brevetées en cuivre de manganèse épousent et rassemblent bien les cheveux, sans trop chauffer. Sans fil, il facilite aussi la gestuelle. 6. Lisseur Corrale de Dyson, 499 €.

LA TOUCHE FINALE Sur cheveux humides, pour les texturiser avant de les sécher au sèche-cheveux ou naturellement, on fond une noisette de cette crème coiffante et on travaille le cheveu du bout des doigts. Enrichie en huile d’argan, elle nourrit, donne du volume et un effet coiffé décoiffé naturel satiné. 7. Crème Modelage des Boucles de Moroccanoil,

39 € les 250 ml.

LE BON ACCESSOIRE Aucun dans les cheveux mais on mise sur de belles boucles d’oreilles asymétriques.

DR. PRESSE. DESSANGE.

LA ROUTINE À LA MAISON Le cheveu se salit moins vite. Un shampooing deux fois par semaine suffit, suivi d’une crème ou d’un masque si les cheveux sont secs, colorés ou méchés. LE SHAMPOING SOLIDE Écolo et pratique, sans silicones et pouvant durer l’équivalent de deux bouteilles, il procure autant de mousse et d’onctuosité qu’une formule classique. Grâce au miel d’acacia et à la cire d’abeille, il nourrit sans plomber.

Le court structuré


SPÉCIAL CHEVEUX

Manteau Y/Project. Boucle d’oreille Chaumet. Ear cuff Repossi.

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POUR LE CARRÉ PLUS LONG Une brosse soufflante permet de dessiner un joli wavy. Celle-ci est suffisamment effilée pour s’adapter même aux cheveux fins et leur assurer boucles et volume. Grâce à ses picots nylon de 5 mm, elle coiffe au plus près de la racine. 6. Brosse volume Ghd Rise, 189 €, disponible

dans les salons partenaires.

Pour parfaire le résultat, on fond au doigt un peu de sérum sur les pointes desséchées. Comme cette valeur sûre, gorgée d’huiles végétales pour nourrir et lisser sans alourdir. 7. Sérum de Soie Sublimateur de Leonor Greyl,

31,40 € les 75 ml.

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POUR QUI Tout dépend, il y a trois options : L’ESPRIT 90 Très court sous le lobe d’oreille, à entretenir tous les deux mois. LA SHAGGY AIR Dégradée et effilée, avec ou sans frange, très 70’s, inspirée par Patti Smith, elle nécessite d’avoir un peu de f r o n t e t d ’é p a i s s e u r d e c h e v e u x . LE CARRÉ CLASSIQUE AUX CLAVICULES Il n’est plus plongeant mais bien droit, et va globalement à toutes (photo ci-contre).

LA ROUTINE À LA MAISON

UN SHAMPOING SUIVI D’UN APRÈS-SHAMPOING

Coup de cœur pour cette gamme naturelle, sans silicone et sensorielle avec son parfum fleuri musqué, à base de graine de tamarin – qui possède les mêmes propriétés que l’acide hyaluronique mais 100 % d’origine végétale –, mais aussi de mélisse booster de collagène, d’huile essentielle d’orange pour activer la microcirculation du cuir chevelu et de micro-protéines de blé pour renforcer la fibre. Un vrai coup de peps pour les cheveux affinés et fatigués. 1. Shampooing Repulpant et Masque Repulpant Démêlant Tonucia Natural Filler de René Furterer,

12,90 € les 200 ml et 18,90 € les 100 ml.

UN MASQUE NOURRISSANT UNE FOIS PAR

Le carré flou

PRESSE.

SEMAINE SUR LES LONGUEURS Gorgé d’huile

et de beurre de Karité, un actif réparateur et hydratant, ce masque capillaire évite la casse. À poser en pré-shampoing sur cheveux fins ou en après-shampoing sur cheveux épais, entre 2 et 5 min. 2. Masque Nutrition Intense de René Furterer,

38 € les 200 ml.

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UNE LOTION Fortifiante, gainante, énergisante, elle puise sa force dans le végétal : extrait de tulipe, hydrolysat de lupin… Pour apporter du volume jour après jour, sans graisser ni cartonner, on vaporise six fois sur le cuir chevelu sec ou humide puis trois fois sur les longueurs et l’on masse. 3. Lotion Énergisante Masse Capillaire Phyto Novathrix de Phyto, 29,90 € les 150 ml. UN SÉRUM Ce soin précieux (deux pressions sur cheveux secs ou humides) est gorgé d’acide hyaluronique, d’abyssine et de vitamine E encapsulés dans des perles. Il tonifie et étoffe en racine tout en nourrissant et revitalisant les longueurs fragilisées.

LE SOIN AU SALON Un gommage du cuir chevelu suivi d’un shampoing traitant et d’un soin intense à la kératine, dont les effets – cheveux plus brillants et plus lisses – perdurent 4 semaines, juste en se séchant ensuite les cheveux à la maison sans faire de brushing. Gommage rituel spa et soin profond à la kératine, 32 € et 45 € chez Mitchell’s. Comptez 1 h pour les deux soins. 784 chaussée de Waterloo, 1180 Bruxelles. mitchells.be

LA COIFFURE DU MOMENT Le demi-bun. On n’attrape que la partie supérieure des cheveux au-dessus des oreilles, comme si on souhaitait faire une demi-queue de cheval, et on la noue en chignon à l’arrière de la tête.

4. Sérum Universel Chronologiste de Kérastase,

144,50 € les 40 ml.

UN SPRAY Avec sa texture légère, il parfume délicatement et structure le volume des cheveux. Il s’avère parfait aussi le lendemain du shampoing, en retouche pour redonner un joli volume, tout en souplesse. 5. Spray Volume - Corps & Densité de Hair Rituel by Sisley, 71 € les 150 ml.

LE COIFFAGE P OU R LE CAR RÉ 90

sécher à l’air libre.

Laisser simplement

POUR LA SHAGGY HAIR Appliquer une noisette de crème texturisante – par exemple la fameuse Crème universelle Mythic Oil de L’Oréal Professionnel, 21,40 € les 150 ml – sur cheveux mouillés afin d’hydrater et d’enlever le côté mousseux.

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BEAUTÉ

SPÉCIAL CHEVEUX

Manteau Burberry.

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POUR QUI Le hashtag #longhair fait plus de 38 millions de publications sur Instagram mais avant de se lancer – ou de poursuivre – cette quête de l’ultra-long, mieux vaut avoir des cheveux sains et pas trop décolorés.

Mannequins Binta Ba/New Madison, Nina Leroux/New Madison et Typhaine Chardayre/New Madison. Casting Rama. Coiffure Cyril Laloue/Wise & Talented. Maquillage Dariia Day/Atomo Managment. Manucure Hanaé Goumri/The Wall Group. Production Producing Love.

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1. Gamme Botanical Repair d’Aveda : Shampooing Réparateur et Après-shampooing Réparateur, 34 € les 200 ml et 36,50 € les 200 ml. Et aussi : Masque Réparateur, 44 € les 150 ml, Traitement Réparateur, 36,50 € les 100 ml.

Cette ligne, spécial cheveux longs, est enrichie d’une technologie brevetée destinée à combler les pointes et leur donner de l’épaisseur p our éviter d’avoir à les coup er. À UN TRAITEMENT SUR MESURE

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précéder idéalement du soin en salon, on appliqu e une fois par semaine une unidose de cette formule sur les pointes essorées après le shampoing, on torsade les cheveux pour faire pénétrer et on laisse poser 5 min avant de rincer. Ensuite, on fond une noisette de la crème assortie, sur longueurs et pointes. 2. Concentré Combleur de Pointes Pro Longer Serie Expert de L’Oréal Professionnel, 6 € les 15 ml. Et

aussi : Crème Rénovatrice de Longueurs et Pointes, 19 € les 150 ml.

On pulvérise en racine ce cocktail d’actifs – oligoéléments de corail et biotine – qui fortifient les cheveux juste formés pour une croissance saine et accélérée. 3. Long Hair Growth Booster de La Biosthétique,

62,25 € les 95 ml, disponible dans les salons partenaires.

UN MASQUE NOCTURNE* À laisser poser toute la nuit, la veille d’un shampoing, ce baume nutritif intense – gorgé d’huiles de karité, macadamia, moringa et babassu – se transforme en huile vite absorbée. Un actif « combleur de brèche » assure la fonction anti-fourches. Et si on se refuse à dormir avec, il fait aussi office de soin avant-shampoing, à appliquer une demi-heure.

95 € les 150 g.

UN BAUME TOUT EN UN* Ce beurre onctueux, gorgé de cupuaçu, se révèle encore plus nourrissant que le karité. Ultra-polyvalent, il s’applique en masque classique, en soin à laisser poser toute la nuit ou alors juste en noisette sur les pointes. 5. Masque Nutrition et Réparation au Beurre de Cupuaçu Bio de Klorane, 20 € les 150 ml.

Ce baume culte, sans sulfate ni silicone, UNE CURE POUR CHEVEUX SECS ET ÉPAIS

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6. Masque Haute Nutrition Nourish de Lazartigue,

45 € les 250 ml.

UN BAIN D’HUILE TOUTES LES DEUX SEMAINES

Cette huile nourrissante, fortifiante et revitalisante, 100 % pure et bio, pénètre bien en profondeur pour étoffer et faire briller. À laisser poser toute la nuit sur vos longueurs et à nettoyer le lendemain avec 2 shampoings. 7. Huile d’Argan Bio d’Avril, 12 € les 100 ml,

sur kazidomi.com

UN SOIN QUOTIDIEN POUR ACTIVER LA POUSSE

4. Le Baume Restructurant Nourrissant pour les Longueurs et les Pointes Hair Rituel by Sisley,

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composé de 20 % de beurre de karité et babassu, offre une hydratation intense.

LE COIFFAGE Pour un effet lissé avec raie au milieu comme sur les défilés Celine, on peut user de plaques, à condition de vaporiser une brume thermo-protectrice. Ce spray est enrichi en kératine végétale et en acide hyaluronique, pour faire bouclier et hydrater en même temps. 8. Spray Réparateur Thermo-Protecteur Phytokératine de Phyto, 20,50 € les 150 ml.

Ces plaques avec effet de vapeur d’eau abîmeront moins au quotidien. 9. Lisseur Vapeur Professionnel 2-en-1 SteamPod 3.0 de L’Oréal Professionnel, 229 €, disponible dans les salons de coiffure partenaires.

Pour un wavy soft et des ondulations douces, le soir, sur cheveux lavés et essorés, on alterne nattes larges et serrées, et on ne défait que le matin (photo ci-contre).

L’ALLURE DU MOMENT Une queue de cheval retenue par un élastique – en tissu ou avec crochets, moins traumatisants – recouvert par un foulard dont on laisse les bords pendre allègrement de chaque côté. On la fait bien haute si on a un petit cou et basse s’il est long. (*) Une fois par semaine.

PRESSE.

L’ENTRETIEN À LA MAISON Il suffit d’épointer 1 cm, chez le coiffeur tous les trois mois mais, chez soi, il faut envisager un budget produit conséquent pour que la chevelure reste belle visuellement. À commencer par un shampoing nourrissant et restaurateur de longueur, toujours suivi d’un conditionneur – en laissant 5 % de crème au rinçage s’ils sont secs. UN PROGRAMME RÉPARATEUR Au menu, un shampoing, un après-shampoing, un masque léger ou intense – selon l’épaisseur des cheveux et un traitement sans rinçage, qui protège aussi de l’agression des outils chauffants. Grâce à une technique tridimensionnelle, on atteint les trois couches du cheveu, à la carte selon qu’il est très fin ou très épais. Tout est essentiellement naturel, vegan et sans silicone. Un dérivé de maïs s’infiltre au cœur du cheveu jusqu’au cortex, un mélange nourrissant à base d’avocat, thé vert et sacha lisse la cuticule et prévient la casse, et un complexe protecteur protège en surface. Un soin en salon est également disponible.

L’ultra-long ondulé


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BEAUTÉ

SPÉCIAL CHEVEUX

ET SI ON PASSAIT AU ROUX ROUGE? Prisée par les pop stars des années 90, cette coloration plutôt radicale fait un retour inattendu sur les podiums. Décryptage et conseils d’experts pour mettre le feu à l’automne. Par Joy Pinto 1 I N D ICE QU’U N E TE N DANCE E ST APPE LÉ E À

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S’INSCRIRE DANS LA DURÉE : Kim Kardashian

LORATION, on dépose directement le rouge en surface. Une vraie couleur garantit le bon taux de pigments. Un simple gloss apporte plutôt un reflet plus timide. « Si vous êtes brune, il faudra passer par une légère décoloration qui fait gagner un à deux tons pour que le pigment accroche bien », poursuit Laurie Zanoletti. Et essayer de ne pas changer d’avis trop vite car les pigments rouges ont tendance à s’incruster. Le tout à réaliser en salon, pour éviter un

1. Défilé Alexander McQueen automne-hiver 2020-21. 2. La mannequin Karen Elson, au gala du MET, en 2019. 3. L’actrice Claire Danes en 1994.

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rouge violine douteux, autre signature des années 90 toujours en attente de réhabilitation. Ensuite, il est important d’entretenir la brillance car le roux rouge 2020 est moins radical, plus cosmétique que celui des années grunge. « À la maison, on booste pigments et lumière avec des soins qui rechargent le reflet et il faut compter un gloss mensuel en salon pour raviver le reflet également », affirme la coloriste. Au quotidien, place aux sérums lumière et autres huiles embellissantes qui font miroiter ce rouge qui n’aime pas le terne.

3 essentiels pour l’entretenir 1. Soin Crème Repigmentant Rouge de Venise de Patrice Mulato, 22,20 € les 200 ml. 2. Masque Couleur Pigmentant Cuivre de Moroccanoil, 9 € les 30 ml. 3. Huile Sèche Lissante Tsuyu Sleek de Shu Uemura Art of Hair, 40 € les 150 ml.

CHANEL.

BLONDE OU CHÂTAIN, PAS BESOIN DE DÉCO-

3 ARMANDO GRILLO/IMAXTREE.COM. DIA DIPASUPIL/FILM MAGIC/GETTY IMAGES. ABC PHOTO ARCHIVES/WALT DISNEY TELEVISION/GETTY IMAGES. PRESSE (X3).

en est à l’origine. Cet été, l’Américaine, star des réseaux sociaux, est en effet passée sans transition du brun puissant au roux rouge vibrant. Depuis, cette couleur très connotée années 90, vue à l’époque sur les têtes de Claire Danes ou de Courtney Cox, fait son retour. Une envie de se faire remarquer après avoir été enfermée ? « On me demande moins de châtain miel doré et beaucoup plus d’excentricités capillaires », note Stéphane Pous, coloriste du salon du même nom. Signature de l’exSpice Girl Geri Halliwell, de la top britannique Karen Elson, vraie rousse flamboyante, favorite d’Alexander McQueen, ce rouge est pourtant loin d’être facile à porter. « C’est une couleur façon accessoire qui signe un caractère affirmé. D’autant qu’avec une nuance si pigmentée, on attire tous les regards », prévient la coloriste Laurie Zanoletti, étoile montante de l’agence The Wall. D’ailleurs, on l’évite tout bonnement sur un cheveu séché à l’air libre et coiffé d’un simple coup de brosse le matin. « Seules les teintes naturelles vont avec des cheveux naturels. Avec le roux rouge, il faut penser coupe structurée et brushings réguliers », confirme Stéphane Pous. L’autre contre-indication ? Une peau rougissant facilement, qui devient carrément tomate sous l’influence du reflet.

rtlplay.be


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BEAUTÉ

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NEWS

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LES 9 ENVIES DE NOVEMBRE

UN ROUGE À LÈVRES PRÉCIEUX

Pour l’automne, Hermès lance trois nouvelles couleurs de rouges à lèvres en édition limitée. Les teintes sont une variation sur le thème du rose, allant du mat au satiné et du plus discret au plus profond. Les étuis rechargeables sont de véritables écrins, évoquant la transition entre les teintes claires de l’automne et les tons plus sombres de l’hiver.

REPÉRAGES

Une adresse bien-être, une fragrance qui a de la voix, des rouges à lèvres sophistiqués : tour d’horizon des idées qui nous inspirent.

Rouge à lèvres Rouge Hermès Automne-Hiver 2020 d’ Hermès, 68 €. Disponible en 3 teintes.

Par Aurélie Lambillon et Charlotte Deprez

Dans la famille GlobalRepair, on demande le petit dernier : Eyes & Lips ! Ce soin spécialiste contient un extrait de tubéreuse activateur de microcirculation pour un effet rajeunissant sur le contour de l’œil, mais aussi un extrait de graine de sésame qui lisse et redessine le contour des lèvres.

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UN CORRECTEUR DISCRÈTEMENT ÉCLATANT

Poids plume sur la peau, cet anticerne enrichi en huile de coco sait se faire subtil pour illuminer le contour des yeux, sans oublier de masquer rougeurs et imperfections. Anticerne Uncover-up de RMS Beauty, 39 €, sur sephora.fr Disponible en 16 teintes.

Global-Repair Eyes & Lips de Filorga, 79,90 € les 15 ml.

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UNE IMPRESSION D’ÉTÉ INDIEN

La créatrice britannique Molly Goddard nous rappelle, sur son podium, comment prolonger l’été : carré flou de sortie de mer, teint sunkissed, brillances de coucher de soleil. Coiffure et maquillage nous donnent ici plein d’idées pour se sentir en vacances jusqu’à la fin de l’automne.

Eau de parfum Voce Viva de Valentino, 90 € les 50 ml.

UNE MINAUDIÈRE ANNIVERSAIRE

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UN SÉRUM ANTI-TACHES

Une formule biphasée (essence et huile sèche) sensorielle, pensée pour prévenir et corriger efficacement homogénéité du teint et taches brunes, avec des extraits botaniques antioxydants et des actifs high-tech vertueux agissant en synergie. Éclair de Lune L’Absolu de Garancia, 43,50 € les 30 ml.

POUR FÊTER SES 150 ANS, LA MARQUE BRÉSILIENNE DE COSMÉTIQUES S’OFFRE CE CLUTCH, CLIN D’ŒIL À SA LIGNE PARFUMÉE CARIOCA. Le Book-Clutch Granado x Olympia Le-Tan, à partir de 1 350 € sur olympialetan.com

IMAXTREE.COM. COSIMO SERENI. PRESSE..

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OLIVIER LÖSER. LIPSFOTO. STUDIO DES FLEURS. SARAH VAN STAE. PRESSE.

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UN CONTOUR DES YEUX ULTRA-CIBLÉ

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UN PARFUM CHANTANT

La maison de mode italienne l’a voulu comme une invitation aux femmes à faire entendre leur voix, avec pour égérie Lady Gaga. Un message olfactif conduit par un grand bouquet de fleurs blanches, twisté d’un accord mousse boisé et minéral, une réalisation des nez Honorine Blanc et Amandine Clerc-Marie.

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UNE BROSSE IMPECCABLE COMMENT RÉUSSIR SON BRUSHING D’AUTOMNE ? GRÂCE À SES POILS DE SANGLIER, IDÉAUX POUR NEUTRALISER L’ÉLECTRICITÉ STATIQUE DANS LES CHEVEUX. Brosse ronde en bois de Bachca, 25 € sur bachca.com.

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UNE PARENTHÈSE BIEN-ÊTRE

Babor, la marque de cosmétiques de précision made in Germany, vient d’ouvrir un nouveau flagship store rue Antoine Dansaert, à Bruxelles. L’occasion de se faire chouchouter par des mains expertes. Flagship store et institut Babor, 44 rue Antoine Dansaert, Bruxelles, babor.com


COURTESY PETITE FRITURE.

désenchantée - mylène farmer

DÉCO/DESIGN ENVIES D’AUTOMNE

OBJETS, TENDANCES ET CRÉATEURS. Ci-dessus : lumière Unseen, par Studiopepe pour Petite Friture.

LIFESTYLE


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ÉVASION

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VACANCES ROYALES

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Chambre double àpd 199 €/nuit hors petit-déjeuner. manoirdelebioles.com

CASA DE CAMPO

Quand les personnalités royales voyagent, les anecdotes sont souvent au rendez-vous. Nous avons choisi trois hôtels, où le beau monde aimait et aime toujours descendre. La voie royale pour laisser libre cours à ses fantasmes de princesse. 6

Par Elspeth Jenkins et Marie Geukens

du palace est la suite impériale du premier étage. Elle se compose de deux chambres, un salon et une salle à manger. La hauteur de plafond est de 6 m et le lit de la première chambre est une réplique exacte de celui de Marie-Antoinette au château de Versailles. C’est la suite où la princesse Diana a dîné pour la dernière fois avant son tragique accident du 31 août 1997. Coco Chanel y a vécu jusqu’à la fin de sa vie. Il est possible de séjourner dans la suite qui porte son nom au deuxième étage. Pour 18 000 € par nuit, vous pourrez vous immerger complètement dans son univers…

1. La suite Coco Chanel au Ritz. 2. Lady Di a

4. Le Manoir de

Lébioles surnommé « Le petit Versailles des Ardennes ». 5. Georges Neyt, qui a fait construire le Manoir, serait le fils illégitime de Léopold Ier. 6. Casa de Campo, un endroit où les rich and famous aiment se réfugier pour s’éloigner de tout. 7. L’ex-roi d’Espagne Juan Carlos a séjourné plusieurs fois à Casa de Campo avant son exil.

dîné dans la suite impériale juste avant son tragique accident. 3. Coco Chanel a vécu au Ritz à la fin de sa vie.

Chambre double àpd 1100 €/nuit petit-déjeuner inclus. ritzparis.com LE PETIT VERSAILLES DES ARDENNES

Dans le passé, la famille royale belge n’a pas toujours été vierge en matière de scandales. Et ce fut le cas très tôt, plus précisément sous le règne de notre premier roi, Léopold Ier. Pour preuve : Georges Neyt, envoyé diplomatique et ministre, ne serait autre que le fils illégitime du roi en question.

GETTYIMAGES. PRESSE.

LE RITZ À PARIS

Ce palace, célèbre dans le monde entier, a reçu de nombreuses personnalités royales, avec leur part de potins et scandales, au même titre que les propriétaires de l’hôtel, également objets de rumeurs. Flash-back : le Ritz a été fondé en 1898 par le Suisse César Ritz et son chef, Auguste Escoffier. Le duo, très prometteur, avait gagné sa réputation au Savoy à Londres jusqu’au jour où les deux hommes en furent renvoyés suite à la disparition de grands vins et spiritueux coûteux, pour un montant de 3400 £, une somme phénoménale à l’époque. Au moment de quitter Londres, ils avaient convaincu la moitié de leur clientèle huppée de venir découvrir leur nouveau projet à Paris. Le Ritz de la place Vendôme était ouvert au monde des affaires. C’était l’un des premiers hôtels en Europe à louer des chambres avec électricité, salle de bains privée et téléphone. La société parisienne ne pouvait plus s’en passer ! Ernest Hemingway a d’ailleurs déclaré que la seule excuse pour ne pas séjourner au Ritz était de ne pas en avoir les moyens. La chambre la plus célèbre

charme original du Manoir de Lébioles : le revêtement de sol d’origine a été restauré et les 120 fenêtres ont été refaites une à une. Les jardins à la française qui l’entourent brillent également comme autrefois. Lorsqu’on se trouve sur la petite route en pente qui arrive à la propriété, ce petit Versailles semble surgir de nulle part. L’hôtel respire le luxe et est le refuge idéal pour les amateurs d’histoire et les fans de mystères. On a l’impression qu’Hercule Poirot peut sortir de la bibliothèque à tout moment, tandis que MarieAntoinette est déjà en train de siroter un verre de vin sur la terrasse. Un domaine chargé d’histoire comme on en trouve peu dans notre pays… Ici, vous découvrirez le meilleur de ce que les Ardennes ont à offrir, une cuisine fantastique et un spa avec piscine termineront de parfaire le séjour. Le paysage intact complète le tableau. Le centre historique de Spa se trouve à 5 minutes en voiture. Le casino - le plus ancien d’Europe - vaut le détour à lui seul !

L’histoire du Manoir de Lébioles commence avec lui. Une belle maison de campagne à la périphérie de la ville ardennaise de Spa, également appelée « Le petit Versailles des Ardennes ». Entre 1905 et 1910, Georges Neyt a supervisé la construction de ce petit château d’exception. Un signal qui signifiait clairement que son propriétaire était un homme fortuné et avait des relations royales. À cette époque, le monde des affaires était particulièrement friand des demeures Art nouveau et du modernisme insufflé par l’architecte viennois Josef Hoffmann – l’homme derrière le palais Stoclet, en construction dans le centre de Bruxelles à la même époque. Peu de temps après, Georges Neyt décède et lègue son domaine à sa nièce, la princesse Clémentine, la plus jeune fille de Léopold II, mais elle le transmet rapidement à une famille d’affaires liégeoise. Vers 1980, le Manoir est transformé en hôtel de charme, revendu en 1999. Ayant connu plusieurs revers, il est resté vide pendant plusieurs années et a été vandalisé. Heureusement, aujourd’hui, on peut profiter du

Pour celles et ceux qui veulent vraiment s’envoler au soleil et pour qui la Belgique et les pays voisins ne suffisent plus, il est désormais possible de se rendre en République dominicaine (à l’heure où nous mettons sous presse). La station balnéaire de Casa de Campo, clôturée et sécurisée, trône sur les plages blanches comme neige. Frank Sinatra y a chanté lors de son inauguration en 1982 et depuis, Sting, Elton John, Andrea Bocelli, Placido Domingo, Julio Iglesias et, aujourd’hui, Justin Bieber, Kanye West et Rihanna aiment s’y réfugier. Pharell Williams déclarait récemment qu’il aimait y aller « pour s’éloigner de tout ». Les propriétaires cubains, la famille fortunée Fanjul, sont très amis avec l’ex-roi d’Espagne - qui y a séjourné à plusieurs reprises avant le scandale qui l’a touché au mois d’août - et ont tout intérêt à garder ce domaine privé et fermé. Sur ses 28 000 m2, on trouve aussi bien des chambres d’hôtel que des villas modernes tout confort, avec ou sans piscine privée, un golf, huit restaurants, des bars à profusion, un spa, un terrain de tennis et de tir, un cinéma et même un amphithéâtre en plein air pouvant accueillir 5000 personnes pour des performances et spectacles… On peut monter à cheval, jouer au foot avec des stars du Real Madrid ou s’adonner à une foule d’autres activités. Différents banquets et formules sont proposés pour celles et ceux qui rêvent d’un mariage… princier ! Des formules de travail y sont également organisées. Cela dit, vous n’y croiserez pas Juan Carlos, aujourd’hui exilé à Abu Dhabi, et dont le retour en Espagne est prévu en novembre. Chambre double àpd 170 €/nuit hors petit-déjeuner ; villa 590 €/ nuit. Différents packages sont proposés sur le site. casadecampo.com


COMMUNIQUÉ

PHOTOGRAPHE : JULIEN N’GUYEN KIM DÉCORATION : BABAYA DÉCOR

COMMUNIQUÉ

La maison Goorman Des prothèses capillaires adaptées à chacun(e)

Ladies and Gentlemen

Créée en 1971, la maison Goorman est une boutique familiale. C’est aujourd’hui à la troisième génération que revient la responsabilité de s’occuper des prothèses capillaires qui ont fait la renommée de l’entreprise, laquelle dispose d’une grande diversité de modèles à l’intention des femmes et des hommes. Les perruques et postiches sont confectionnés à base de cheveux naturels ou synthétiques, mais avec une rigueur identique. Ingrid prend le temps d’aller à la rencontre de chaque client, afin d’être en mesure de formuler les conseils les plus appropriés. Elle les accompagne en offrant des entretiens personnalisés. Une large gamme de foulards et de bonnets sont aussi disponibles. Les tarifs pratiqués sont très variables et s’adaptent à tous les budgets. « Depuis trois ans, nous avons déménagé à deux pas du centre-ville, pour garantir une facilité d’accès, notamment par la mise à disposition d’un parking privé. Cette grande maison assure la discrétion. A cet égard, nous proposons entre autres des cabines individuelles. »

La coloration végétale pour un résultat naturel

Bienveillante, passionnée et fourmillant d’idées, Michèle Silvestre réalise des mariages inoubliables et uniques. Quel est votre univers ? Je viens du monde de l’artisanat du luxe, donc habituée à une clientèle exigeante qui m’a donné un sens aigu du service ! La définition de votre métier ? Sublimer les moments de vie de mes clients, les rencontrer autant de fois qu’ils le souhaitent, concevoir et réaliser avec eux un mariage différent, à thème, suivant exactement leurs rêves et leur personnalité, leur faire ainsi gagner du temps et de l’argent, ne leur donner que du bonheur !

On 600 Belle L’institut de beauté qui vous révèle Ouvert depuis le 1er novembre 2016, On 600 Belle est spécialiste des extensions de cils, de la manucure et du maquillage permanent. Julie Lefèvre, dirigeante de l’institut dévoile les raisons de son succès pour Marie Claire.

Ouvert du mardi au vendredi 10h à 18h - Samedi de 9h à 16h Avenue Rogier 403 - 1030 Bruxelles - +32485975582 www.ladiesandgentlemenbio.com

06 20 61 79 23 - michele@cielmonamour.com - www.cielmonamour.com Pour figurer dans cette rubrique, contactez Osez-le-centre-ville au +33 1 48 46 60 97

PRESSE. BOHALLENGREN.

Et si vous faisiez appel à une Wedding Planner pour organiser votre mariage ?

La maison Goorman est ouverte tous les jours sauf le mardi. Disponible uniquement sur rendez-vous - 071 31 75 96 Avenue Paul Pastur, 35 - B - 6001 Marcinelle (Charleroi)

ISTOCK. DENISE ROMAIN.

Ciel mon amour !

Anna Franckiewicz dispose de plus de vingt ans d’expérience en tant que coiffeuse professionnelle. Spécialiste depuis trois années en coloration végétale, elle travaille les couleurs naturelles, afin de ne pas agresser le cheveu. Fondé en 2017, Ladies and Gentlemen reçoit ses clients avec ou sans rendez-vous. Une première consultation est d’abord effectuée pour la coloration. Ce salon de coiffure familial accueille aussi bien les hommes, les femmes que les enfants. Anna Franckiewicz propose des prestations avec massages crâniens relaxants, colorations végétales et coupes de cheveux. « En tant que coiffeuse et visagiste, il est primordial de savoir conseiller, orienter et être à l’écoute. Les femmes doivent choisir un bon coiffeur avec lequel elles se sentent en confiance. Il faut savoir s’entourer de professionnels pour prendre soin de ses cheveux. Un bon coiffeur ne se repose jamais sur ses acquis. Il innove et apprend chaque jour en s’ouvrant au monde et aux nouvelles tendances. C’est pourquoi, j’effectue de nombreuses formations à travers les pays européens : en Autriche, Italie, Pologne ou encore en Espagne. Le but étant d’acquérir des nouvelles connaissances et techniques pour améliorer les résultats et offrir des alternatives au marché traditionnel de la coiffure. », affirme Anna, dirigeante du salon. C’est aussi la raison pour laquelle le salon propose des produits biologiques qui permettent sur le long terme de revitaliser les cheveux, de les rendre moins cassants, plus lumineux en les fortifiant. « Ladies and Gentlemen, vise le bien être des cheveux tout en valorisant un moment de relaxation et de détente lors de la coupe. », ajoute Anna. Mais ce n’est pas tout ! Cette gérante est aussi pleine de projets et d’ambition. Elle souhaiterait en effet, dans un avenir proche, créer une école de formation, afin de transmettre son savoir, son expertise et la passion du métier.

On 600 Belle est un temple de bien-être et de volupté : entre les soins du visage, la manucure ou les extensions de cils, vous avez l’embarras du choix pour passer un moment d’extase et de détente. « Je souhaite que mes clientes se sentent comme chez elles, qu’elles soient en confiance. Mon but étant de révéler les femmes et qu’en ressortant, elles se trouvent sensuelles, belles et désirables. », confie Julie Lefèvre. L’équipe d’On 600 Belle est constituée de réels artistes qui sauront sublimer votre beauté naturelle en respectant la forme de votre visage et de vos yeux. « Pour exercer mon métier, il faut être avant tout passionnée. Nous accordons une importance capitale à l’accompagnement de nos clientes. Nous travaillons en partenariat avec la marque Lash Master, spécialiste des extensions de cils. Enfin, dès l’année prochaine, nous souhaitons ouvrir une académie afin de transmettre notre savoir-faire. » Rue des Alliés 28, 6044 Charleroi - 04 95 23 08 77 - www.on600belle.com Pour figurer dans cette rubrique, contactez Osez-le-centre-ville au +33 1 48 46 60 97


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MASTERCLASS

LES LINGUINE ALLE VONGOLE

Les ingrédients Par personne

250 g de palourdes (et coques éventuellement), 110 g de linguine artisanales, 50 ml de vin blanc sec, 15 ml d’huile d’olive, 1 gousse d’ail entière pelée, 1/2 c. à c. de peperoncino (piment rouge séché), 1 c. à s. de persil plat haché.

Délicatement iodée, simple à réaliser même sans vongole veraci – coquillage difficile à trouver chez nos poissonniers –, cette recette obéit néanmoins à quelques règles simples de cuisson et d’assaisonnement. Par Elvira Masson Photos Pierre Lucet-Penato

La recette ultime

ÇA FAIT TOUJOURS ÇA AVEC LA PASTA ALLE VONGOLE comme avec nombre de plats italiens, à vrai dire : prononcez leur nom, le visage de votre interlocuteur s’illumine et les souvenirs de vacances affleurent. Naples et sa région en revendiquent la paternité, mais prenez un chef sarde – Simone Tondo (Racines, Paris 2e) – ou une cheffe vénitienne – Eleonora Zuliani (Il Bacaro, Paris 11e) – qui nous ont guidés dans la réalisation de cette recette, ils vous confirmeront que son tropisme la conduit de la Méditerranée à l’Adriatique. À l’origine, c’était un plat populaire, surtout à Naples, où l’on se souvient avoir vu, ébahi, des quantités astronomiques de vongole dans des seaux en plastique au sol aussi bien que sur les étals des poissonniers du marché de la Pignasecca. On le croise partout en ville, dans les trattorie modestes de Sanità, chez le mythique Da Cicciotto dans la petite anse de Marechiaro, jusqu’à l’ultra-sélect Il Riccio Beach Club de Capri, dont on gardera à vie la mémoire de la saveur iodée mêlée à celle d’un verre de Greco di Tufo. ON NE TROUVE PAS DE VÉRITABLES VONGOLE chez nous. On utilise des palourdes que l’on peut combiner, dans une moindre part, avec des coques, issues de la pêche responsable, artisanale, de petits bateaux et respectueuse des saisons. Votre poissonnier devrait pouvoir vous renseigner sur leur provenance.

PREMIÈRE RÈGLE : COMPTER 250 G DE COQUILLAGES PAR

Cela pour 110-120 g de pâtes. La règle selon laquelle 90-100 g de pâtes seraient suffisants ne vaut que pour les sauces copieuses (type ragù ou carbonara) mais pas pour les vongole. Il est indispensable de faire dessabler les coquillages plusieurs heures, soit à l’eau claire (version Eleonora Zuliani), soit à l’eau salée au sel de mer (version Simone Tondo). À vous d’évaluer votre crainte du sel. Décoquillées, les palourdes ? Ce serait plus pratique mais esthétiquement c’est moins satisfaisant, et puis la coquille maintient la palourde à une température constante. La cuisson se fait à la sauteuse, avec un peu de vin blanc, une gousse d’ail hachée ou juste incisée afin de simplement parfumer l’huile d’olive, PE R SON N E

pas de sel, et plutôt un peu de peperoncino (piment séché) que du poivre. QUEL TYPE DE PÂTES ? Des linguine, qui assurent plus de mâche que les spaghetti. Surtout, investir dans des pâtes artisanales « trafilatura al bronzo », dont la finition irrégulière et la rugosité accrochent la sauce. Pour la cuisson, toujours ôter une minute au temps indiqué. Lors de l’assemblage des linguine et de la sauce, on baisse le feu et on mélange une bonne minute, le jus des vongole achève la cuisson des linguine. Un peu de persil plat haché, parsemé au moment de servir et abbastanza così !

Recette réalisée par Eleonora Zuliani d’Il Bacaro (ilbacaroparis.com).

Dessabler les coquillages 5-6 heures à l’eau claire ou salée au sel de mer. Dans une sauteuse, mettre la gousse d’ail incisée dans le sens de la longueur et l’huile d’olive. Quand l’huile est chaude, ajouter les coquillages et le vin blanc. Cuire à feu moyen juste le temps que les coquillages s’ouvrent. 2 min suffisent en général. Ajouter le peperoncino. Pendant ce temps, cuire les linguine à l’eau bouillante salée, 1 min de moins que le temps indiqué. Vers la fin de la cuisson, prélever un petit bol d’eau de cuisson des pâtes. Égoutter les linguine et les ajouter à la sauteuse, avec le bol d’eau de cuisson des pâtes. Bien mélanger en faisant tourner les linguine dans la sauteuse pendant 1 min. Dresser dans des assiettes creuses. Parsemer de persil plat haché.


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LIFESTYLE

HOROSCOPE

MARIE CLAIRE EST UNE PUBLICATION DE BASTILLE VENTURE CAPITAL S.A. (TVA BE 0875.062.635) CHAUSSÉE DE LOUVAIN 431 D, B-1380 LASNE.

SAGITTAIRE

23.11 – 21.12 ÉMOTIONS Vénus et Mars exaltent

l’amour, le désir et le sexe. Autant dire que votre mois s’annonce particulièrement bien. Une rencontre pourrait s’imposer à vous comme une évidence (vers le 21). AMBITION Vous êtes portée par un courant dynamique qui vous permet d’oser plus de choses et de vous démarquer. En prime, un contexte ouvert au dialogue et à l’émulation intellectuelle.

CAPRICORNE

22.12 – 20.01 ÉMOTIONS Le climat est propice

aux passions autant qu’aux remises en question. Vous pourriez être très attirée par une personne qui vous pousse hors de votre zone de confort. AMBITION Vous risquez d’être confrontée à des modes de pensée très différents des vôtres et il va falloir vous adapter. À valoriser : votre esprit pratique.

VERSEAU

21.1 – 18.2 ÉMOTIONS Il y a de la rencontre

Par Carole Vaillant Photo Helena Vereycken

et du désir dans l’air. Vénus et Mars exacerbent vos émotions et votre ressenti. Neuve ou déjà installée, votre histoire d’amour va vous faire vibrer (dès le 7). AMBITION Le contexte s’avère ultra-dynamique, comptez sur des soutiens actifs, un mental affûté et une énergie au zénith, mais aussi sur des occasions concrètes de vous démarquer.

POISSONS

19.2 – 20.3 ÉMOTIONS Vénus embellit votre

SCORPION

24.10 – 22.11 ÉMOTIONS

La tendance est au renouveau et à l’improvisation. Une rencontre pourrait être le catalyseur d’un vrai changement (vers le 15). En couple ? Réinventez-vous, c’est le moment. AMBITION

Vous amorcez une période créative et valorisante, mais le contexte est un peu imprévisible, donc soyez souple et évitez les décisions impulsives. À surveiller : des rivalités cachées.

quotidien. En couple, vous serez plus réceptive aux détails et aux petites attentions de l’autre. En quête d’une rencontre ? Votre lieu de travail est tout indiqué. AMBITION Vous traversez une période constructive et très créative. C’est un bon moment pour vous exprimer dans un projet personnel. En bonus : une bonne ambiance de travail.

BÉLIER

21.3 – 21.4 ÉMOTIONS Vénus et Mars

insufflent une dynamique prometteuse à vos amours. Au menu : rencontres, palpitations et vie sexuelle intense. À deux, vous serez l’élément moteur. AMBITION Ici aussi, c’est vous qui avez la main. Le timing est idéal pour imposer votre vision, exprimer votre créativité ou donner la première impulsion à un projet personnel.

TAUREAU

22.4 – 21.5 ÉMOTIONS Et si l’amour retrouvait

sa folie et sa liberté ? Avec Vénus et Uranus, tout vous semblera neuf et plus excitant ce mois-ci. Une rencontre va vous faire envisager les choses autrement.

AMBITION Profitez d’un climat favorable à la communication. C’est un bon moment pour exposer un projet, argumenter et convaincre. À anticiper : une énergie un peu en dents de scie.

GÉMEAUX 22.5 – 21.6

ÉMOTIONS En ouvrant la voie aux échanges et aux rencontres, Vénus donne un nouvel élan à votre vie amoureuse. À deux ou en solo, vous serez en phase avec vous-même (dès le 8). AMBITION Mars vous stimule et Mercure vous inspire, profitez de cet apport d’énergie et de créativité pour mettre vos idées en valeur et imposer votre style brillamment.

CANCER

22.6 – 22.7 ÉMOTIONS Une situation un

peu compliquée va se dénouer progressivement (à partir du 7) et vous permettre d’envisager les choses d’un œil neuf. Une rencontre ? Misez sur le 12. AMBITION Mars vous insuffle une rage idéale pour briguer plus d’autorité et de responsabilités, mais attendez-vous à un boum d’oppositions. Votre priorité : la gestion du stress et des émotions.

RÉDACTRICE EN CHEF Marie Geukens mge@marieclaire.be DIRECTRICE ARTISTIQUE Sophie Brevers sbr@marieclaire.be RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE Julie Rouffiange jro@marieclaire.be JOURNALISTE BEAUTÉ Charlotte Deprez cde@marieclaire.be JOURNALISTE MODE Elspeth Jenkins eje@marieclaire.be MISE EN PAGES Helena Vereycken ♥ COLLABORATEURS Aurélia Dejond, Étienne Heylen, Linda Heynderickx, Marie Honnay, Joëlle Lehrer. DIGITAL RÉDACTRICE EN CHEF MARIECLAIRE.BE/FR Charlotte Deprez cde@marieclaire.be thetinynomad DIGITAL ART DIRECTOR MARIECLAIRE.BE rosaalieeb Rosalie Bartolotti rba@editionventures.be FRONT-END DEVELOPER MARIECLAIRE.BE Élodie Buski elodie@editionventures.be hellonelo BACK-END DEVELOPER MARIECLAIRE.BE Paul Ansay paul@editionventures.be COORDINATRICE DES PROJETS ÉDITORIAUX & COMMERCIAUX Jessica Fine jfi@editionventures.be jessicafi ne1

LION 23.7 – 23.8

ÉMOTIONS Touchée par la grâce vénusienne, vous rayonnez et on vous adore. C’est aussi la période rêvée pour roucouler en duo ou donner un bon départ à une nouvelle histoire (dès le 7). AMBITION Désirs dopés, confiance en vous, créativité et charisme : le ciel vous donne une aide précieuse à exploiter d’urgence pour mener à bien tous vos projets, donc n’hésitez pas et foncez.

POUR VOUS ABONNER

12 numéros pour seulement 35,50 €. Simple et rapide : surfez sur www.viapress.be/marieclairefr Vous avez des questions ? Posez-les par mail à abo@marieclaire.be

VIERGE

24.8 – 23.9 ÉMOTIONS Une relation pourrait

évoluer vers une phase de plus grande intensité amoureuse. En couple, vous vous sentirez profondément connectée à votre partenaire. AMBITION Vous bénéficiez d’un ciel plutôt clément, sans esbroufe, mais qui met en valeur votre sérieux et vos compétences. C’est une bonne période pour parler d’argent.

BALANCE

24.9 – 23.10 ÉMOTIONS Si Mars exacerbe

certaines tensions, son alliance avec Vénus valorise le désir et la complémentarité. À deux, ça va matcher. En solo, la rencontre rôde (vers le 19). AMBITION Exprimez-vous ! Mercure donne du poids à vos arguments et du brio à vos idées, c’est le bon moment pour défendre un projet et convaincre (à partir du 6).

SALES DIRECTOR Philippe De Jonghe pdj@editionventures.be CREATIVE SALES MANAGERS Johanna Webb jwe@editionventures.be Kelly Gielis kgi@editionventures.be Deborah Schols dsc@editionventures.be Alexia Neefs alexia.neefs@editionventures.be Sara Azagra Soria sas@editionventures.be Valérie Decallonne vdc@editionventures.be Nathalie Fisse nfi@editionventures.be CREATIVE SOLUTIONS LAB Lore Mosselmans (Campaign Manager) lmo@editionventures.be Amélie Eeckman (Print Production Coordinator) aee@editionventures.be Charlette Louis (Campaign Coordinator) charlette@editionventures.be Ann-Sofie Van Severen (Campaign Coordinator) avs@editionventures.be Pauline De Witte (Campaign Coordinator) pdw@editionventures.be EVENTS Florian de Wasseige (Project Manager) fdw@editionventures.be Ondine Scohier (Event Coordinator) osc@editionventures.be PRODUCTION Business Team Corporation / Michel Vanderstocken Matériel pub/Valérie De Jonghe vdj@editionventures.be IT MANAGEMENT Dominique Remy - Alpha-Chrome sprl EDITION VENTURES CEO Bernard de Wasseige DIRECTEUR GÉNÉRAL Didier Henet DIRECTEUR FINANCIER Thierry Lorain BASTILLE VENTURE CAPITAL CEO Bernard de Wasseige IMPRIMERIE Quad/Graphics

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130 LIFESTYLE INTERVIEW

AIMEZ-VOUS VOTRE PRÉNOM ?

AIMEZ-VOUS VOTRE VISAGE ?

Tout seul, il peut faire petite fille, mais associé à mon nom de famille, je trouve que ça sonne bien.

On cohabite. Parfois on s’entend, parfois on ne s’entend pas. Ça dépend des jours.

Un peu des deux. Je dirais « fimme ».

DORMEZ-VOUS LA NUIT ?

Comme un bébé. Je suis amoureuse de mon lit.

VOTRE MÈRE ÉTAIT-ELLE DOMINANTE OU SOUMISE ?

Ni l’une ni l’autre. Elle est juste elle-même. COMBIEN DE DROGUES VOUS FAUT-IL POUR VIVRE ?

VOTRE PLUS GRAND PLAISIR SIMPLE ?

Manger. Quand le repas est bon, je tape toujours une petite danse tellement je kiffe. VOTRE DERNIÈRE RECHERCHE GOOGLE ?

Sur la carte son Digi 003. Plus personne en musique ne s’en sert, sauf moi ! J’adore composer avec.

LA PREMIÈRE FOIS OÙ VOUS VOUS ÊTES SENTIE LIBRE ?

À 18 ans, quand j’ai loué mon premier mini-studio à Paris, du côté de l’avenue Foch. C’était un peu glauque parce qu’il n’y avait pas de vie de quartier mais j’étais libre. POUVEZ-VOUS FAIRE UNE PHOTO DE VOUS ?

LE MEILLEUR CONSEIL QUE L’ON VOUS AIT DONNÉ ?

FUIR, S’ADAPTER OU COMBATTRE ?

Fuir pour survivre, s’adapter pour s’intéresser aux autres et combattre seulement pour protéger ceux qu’on aime.

LA PLACE DU SEXE DANS VOTRE VIE ?

Précieuse. C’est l’expression du corps dans tout son instinct, sans calcul. Ce sont peut-être les moments où l’on est finalement le plus libre…

Aucune. Je ne bois pas d’alcool, je ne fume pas. LE PLUS BEAU REGARD QUE L’ON AIT PORTÉ SUR VOUS ?

LA DERNIÈRE CHOSE QUE VOUS AYEZ BUE ET MANGÉE ?

Le don de rester innocent, le don de rêver et celui de toujours avoir besoin des siens.

LE GOÛT DONT VOUS AVEZ HONTE ?

1. Saison 4, cet automne sur France 2. 2. Sortie de son premier titre, Maison de terre (Moyo Productions), en octobre-novembre.

CITEZ TROIS AMANTS ET AMANTES RÊVÉS AU COURS DE VOTRE VIE.

Leonardo DiCaprio, Thierry Henry et maintenant je suis coincée ! (Rires.)

Des spaghettis bolo et de l’eau gazeuse.

4 NUMÉROS/AN

100% BELGE

SI VOUS ÉTIEZ UNE FÉE ET QUE VOUS POUVIEZ OFFRIR TROIS DONS À UN ENFANT NAISSANT, LESQUELS SERAIT-CE ?

« On n’a que le bon temps qu’on se donne », de mon amie Hélène Berriot.

Un garçon, le 14 août 2017. Je l’ai regardé de la même manière et voilà.

2020

Le zouk love. J’adore le gros zouk love. POUVEZ-VOUS ÊTRE VIOLENTE ?

Non, bien que je pense avoir une vraie force physique mais je n’ai pas envie d’en user. POUVEZ-VOUS SORTIR DANS LA RUE SANS MAQUILLAGE ?

Bien sûr. Je ne me maquille que dans le travail.

STÉFI CELMA

LE QUESTIONNAIRE

On l’a découverte dans la série Dix pour cent (1) . On l’aimera bientôt dans Miss, son premier grand rôle au cinéma, avant de la découvrir chanteuse(2). Une carrière qui s’envole et une actrice qui se confie ici, entre zouk love, spaghettis bolo et force tranquille. Par Fabrice Gaignault

RENSEIGNEMENTS ET RÉSERVATIONS STÉFI CELMA.

ÊTES-VOUS PLUTÔT FILLE OU FEMME ?

Philippe De Jonghe: +32 475 23 48 40 - pdj@editionventures.be Catherine Limon: +32 475 93 83 73 - cli@editionventures.be Rachel Macaluso: +32 479 48 32 59 - rma@editionventures.be Maya Parisi: +32 486 51 15 66 - mpa@editionventures.be


PLUG

FEMMES: TOD’S, HOGAN, FRATELLI ROSSETTI, SERGIO ROSSI, ROSSETTI ONE, AGL, TRUMAN’S, PARABOOT, TORLASCO, BRUGLIA , SITON ... HOMMES: TOD’S, HOGAN, FRATELLI ROSSETTI, ROSSETTI ONE ET PARABOOT BAGS: TOD’S, HOGAN, FRATELLI ROSSETTI, TISSA FONTANEDA ET LANCEL

ALBERT I LAAN 187, NIEUWPOORT-BAD

FOULARDS: MISSONI

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PANTY’S: WOLFORD

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