N° 7 ÉTÉ 2020 WWW.LOFFICIEL.BE
Glam, luxe, ultrachic...
Le maillot superstar
Hotspots
Les plus beaux spas du monde
Spécial
BE WELL N°7 Été 2020 - 5,60€
Jorja Smith, Billie Eilish, Little Simz, Flohio, Hannah Diamond, Art School Girlfriend, Charli XCX, Charlotte Lawrence, Lolo Zouaï, Marc Jacobs Xxxxx Chiara en Scelsi LanvinenetValentino. Boucheron.
no 7 – été 2020 PRÉLUDE MaisonÉlise page 18 Chanel nous en met plein les yeux page 18 Anatomie d’un sac : le Chain Pouch de Bottega Veneta page 21 Laurence d’Ari page 22 Freywille Bijou d’art page 24 Van Esser page 26 Tendance montres page 27 Joaillerie : la bague Quatre de Boucheron page 28 Tendance bijoux page 30
Anatomie d’un bijou : la collection Dior et Moi de Dior page 31 Le nouveau sac Louis Vuitton Pont 9 page 32 Le denim selon Miu Miu page 34
PAGE 18
Livre : My Window de David Hockney chez Taschen page 35 Musique : Lyna page 36
COVER Conception et réalisation : Fabrizio Finizza Photographe : Nicholas Fols Coiffure : Gianluigi Gargaro Maquillage : Assia Caiazzo Assistante styliste : Elisa Bontempo Mannequin : Chiara Scelsi Production @ Grumblecreative.com
8
Influenceuse : Emma Gelaude page 40
PAGE 32
Friend zone : Bart Roman page 41
Photos Karim Sadli, DR
Marc Jacobs fait son grand retour page 38
MODE
ÉVASION
Out of Australia page 46
Swimming Cool page 146
The lady of the lake page 60
Le paradis kényan de Christina Zeller page 156
Jorja Smith page 86 Anthony Vaccarello courbe ascendante et magie des lignes page 96 Haute joaillerie : Pièces maîtresses page 102
PAGE 46
Maison Christian Dior : Get Lucky! page 165 Jean Paul Gaultier 50 ans de Mode et de Scandal(e) ! page 166 Odyssée aromatique page 168
Reportage : joyaux aux vertus insoupçonnées page 110
Louis Vuitton Le parfum Heures d’absence page 176
Music non-stop : Billie Eilish, Little Simz, Hannah Diamond, Art School Girlfriend, Flohio, Charli XCX, Lolo Zouaï, Charlotte Lawrence page 116
Hermès voit rouge page 177 La beauté selon Chanel page 178 Labelchic, le luxe au naturel page 186
Société : quand le futur se conjugue au passé page 134
De beaux cheveux cet été page 187
LIFESTYLE
Les bouillons détox d’Atelier Nubio page 188
Hotspot : Fiera à Anvers page 142
10
BE WELL
MAGAZINE
Westwing Minimalisme estival page 140
PAGE 146
Midnight in Paris page 160
Elaisa, un grand bain de spiritualité page 144
Nu Skin le soin essentiel à adopter avant l’arrivée de l’été page 189 Shopping page 192 Dernières volontés page 194
Photos Annelie Vandendael, © 2020 New Mauritius Hotels
Or du commun page 72
no 7 – été 2020
DIRECTRICE DE LA PUBLICATION ET DE LA RÉDACTION Manoëlle Sepulchre RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE Céline Pécheux COORDINATRICE DE LA RÉDACTION NÉERLANDOPHONE Isabelle Vander Heyde RÉDACTION Elisabeth Clauss Marie Honnay Anouk Lannoo Céline Pécheux Elke Sockeel Anja Van Der Borght Isabelle Vander Heyde Géraldine Verheyen
DIRECTION ARTISTIQUE Guillaume Pinet DIRECTRICE DE PUBLICITÉ Alexandra Devacht PUBLICITÉ Philippe De Jonghe Laurence Lachambre MATÉRIEL PUBLICITAIRE Amélie Eeckman MARKETING COORDINATOR ET ABONNEMENTS Anouk Lannoo Lauren Soukiassian
ADMINISTRATION Yasmine Bandali
RÉDACTION LOFFICIEL.BE Géraldine Verheyen
PRODUCTION Business Team Corporation Michel Vanderstocken
RELECTURE Virginie Dupont et Alexis Alvarez CORRECTRICE virginie·dupont·sprl
EDITION VENTURES ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ Bernard de Wasseige DIRECTEUR GÉNÉRAL Didier Henet
EDITORIAL WEB FR Géraldine Verheyen
DIRECTEUR FINANCIER Thierry Lorain
EDITORIAL WEB NL Elke Sockeel
IMPRIMERIE Graphius
COMMUNITY MANAGER Anouk Lannoo
DISTRIBUTION AMP
INSTAGRAM @lofficielbelgium
ÉDITÉ PAR ÉDITION VENTURES Siège social : 431 D chaussée de Louvain 1380 Lasne Belgique Tél. +32 2 379 29 90 Fax +32 2 379 29 99 EDITEURS RESPONSABLES Manoëlle Sepulchre Bernard de Wasseige
PROMOTION Marie-Dominique Spinoit
PRODUCTION ET STYLISME Annelie Vandendael
TRADUCTION & EDITING Virginie Dupont
POUR NOUS ÉCRIRE Rédaction L’Officiel Belgique 431 D chaussée de Louvain 1380 Lasne
La transmission de documents et informations à la rédaction de L’Officiel Belgique - S.A. Edition Ventures inclut l’autorisation de l’auteur quant à leur libre utilisation voire publication. Les marques, les prix et les adresses publiés dans L’Officiel Belgique n’engagent en aucune manière celui-ci et ne sont annoncés qu’à titre indicatif sans vérification préalable de leur contenu par L’Officiel. La reproduction, même partielle, de tous les articles, photographies, dessins, modèles et illustrations de L’Officiel Belgique est interdite tout comme celle des créations d’artistes publiées dans L’Officiel et ce, même si ceux-ci sont publiés à titre de publicité. Tous droits réservés © L’Officiel Belgique 2020. LA RÉDACTION DÉCLINE TOUTE RESPONSABILITÉ CONCERNANT LE CONTENU COMMERCIAL.
ONT CONTRIBUÉ À CE NUMÉRO Photographes Mia Dabrowski Hannah Diamond Nicholas Fols Alexandre Furcolin Ellius Grace Elliot Kennedy Jory Lee Cordy An Le Florence Mann Laëtitia Mannessier Cécilia Poupon Tom Tebet Annelie Vandendael Rédacteurs Laure Ambroise Ana Benabs Mathilde Berthier Hervé Dewintre Elsa Ferreira Billie JD Porter Noémie Lecoq Mélanie Mendelewitsch Emily Minchella Manon Renault Sophie Rosemont Violaine Schütz Bee Shapiro Mathieu Warsky Stylistes Leah Abbott Sergio Alvarez Lauren Anne Groves Renata Brosina Fabrizio Finizza Alizée Hénot Cyndle Komarovski Henna Koskinen Laëtitia Mannessier Ardita Meha Manoela Moura
FACEBOOK L’Officiel Belgique
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ÉDITO PAR ISABELLE VANDER HEYDE
L’année 2020 entrera sans aucun doute dans les livres d’histoire. Du temps libre à profusion, pour peu qu’on ait le luxe de pouvoir rester à la maison. Des heures, des jours, des semaines sans perspective, dans le respect du social distancing. Alors on en fait quoi de ces milliards de secondes pour soi ? Une question qui s’apparente à un casse-tête pour une génération qui, le plus souvent, n’a jamais le temps de faire quoi que ce soit. Face à cette mer de minutes et d’heures, comment surfer sur la vague ? En pagayant lentement, en se connectant à son environnement et à soi-même. Les experts confirment que ralentir, prendre soin de soi et laisser libre cours à sa créativité sont les meilleurs moyens de s’armer contre la peur et le chaos. Rien de neuf sous le soleil en définitive. Lorsque le fléau de la peste se répand sur l’Italie du Nord au 17e siècle, les Milanais chantaient déjà sur leur balcon. Et en Égypte ancienne, ainsi qu’en Grèce et à Babylone, les médecins prescrivaient régulièrement des loisirs créatifs comme remèdes contre les épidémies. En l’an 2020, plusieurs superwomen mettent leur talent au service du bien. Naturellement, tout le monde ne peut pas se targuer d’avoir une voix de velours ou des doigts de fée, mais hors de question de culpabiliser. Certains font le tri dans leur dressing, d’autres transforment leur salle de bains en spa à domicile - à coup de clean beauty, sinon rien - tandis que d’autres encore en profitent pour binge-watcher à qui mieux mieux. Tout est bon, tant qu’on relâche la pression en se tournant résolument vers ce qui contribue à son propre bienêtre. Il est temps de revenir aux fondamentaux. Et peut-être aussi de se dire qu’il n’est pas obligatoire de se sentir bien - c’est bon de le rappeler de temps en temps. Il n’y a rien à prouver, il s’agit seulement d’être bienveillant envers soi-même. Considérez ce numéro comme un cours d’autosoins pour les nuls. Alors tenez bon, ralentissez, autorisez-vous à vous ennuyer, regardez devant vous sans nécessairement vouloir aller de l’avant. Soyez vous-même et surtout, be well !
Photo Nicholas Fols
À la recherche du temps gagné
© C.H./ADAGP, Paris 2020
www.furore.fashion
L’OFFICIEL STYLE
MaisonÉlise Après avoir travaillé sans compter pour de grands noms de la mode, la Bruxelloise Élise Viste a eu envie de… s’amuser. Par Isabelle Vander Heyde
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me laissait le temps de m’amuser dans mon atelier. Je suis dingue de volume et de la façon dont la matière peut prendre vie. Je me suis fait un haut avec des manches bouffantes à partir de tissu de récup. Il a été très bien accueilli, et les gens m’ont demandé s’ils pouvaient en avoir un. Ensuite, le bouche à oreille a fait son travail et le reste fait désormais partie de l’histoire.” Aujourd’hui, MaisonÉlise est une maison de mode microscopiquement cool : des tops avec un twist, fabriqués à partir de chutes de tissu, peuvent être commandés directement auprès d’Élise par message privé sur Instagram. Il lui faut environ deux heures pour fabriquer une pièce et elle prend place derrière sa machine à coudre deux jours par semaine. Ajoutez à cela le temps passé à chercher les tissus - “Il n’est pas rare de me voir fouiller dans un montagne de vieux tee-shirts aux Petits Riens” -, et vous comprendrez pourquoi ses créations couture en organza, brocart et jacquard sont en édition limitée. Il ne reste pas grand-chose des tissus de sa collection et le nombre de
commandes augmente, mais Élise reste fidèle à ses principes : pas de boutique en ligne, pas de grandes quantités et surtout pas d’impression. “Je ne m’impose rien, chaque commande m’apporte énormément de plaisir, et je veux que ce sentiment dure. Je dépends des chutes de tissu que je trouve et ne peux donc pas travailler à l’avance. Mon seul projet réside dans la collection à proprement parler : j’aimerais y ajouter un ou deux modèles, en jouant avec un autre type de manche peut-être. Il est important de suivre le courant, mais je tiens vraiment à ce que la qualité soit au rendez-vous. C’est tout, je fais ce que j’ai envie de faire et tant que cela fonctionne, je continue.” MaisonÉlise est associée à la
vague de labels de vêtements sur mesure qui proposent des pièces de couture durables sur les réseaux sociaux à un prix démocratique, sans intermédiaire et sans gaspillage. “Un soulagement par rapport à mes emplois précédents, où le rythme de travail était particulièrement soutenu. D’ailleurs, je remarque dans le monde de la mode traditionnelle beaucoup de bienveillance et l’envie d’adopter une approche plus humaine, mais la plupart des labels sont déjà trop avancés pour se réinventer, ils ne sont tout simplement plus libres.” La liberté donc, un privilège qui prend aujourd’hui la forme d’une paire de fabuleuses manches bouffantes. maisonelise.be
Photo DR
Élise a lancé sa propre marque il y a moins d’un an, mais s’exprime en tant que styliste depuis une décennie. Ancienne étudiante de la Cambre, elle a travaillé à Londres pour de nombreux noms établis tels que Todd Lynn, Victoria Beckham, Roland Mouret et Caroline Castigliano. Une période dont elle a gardé de merveilleux souvenirs, ainsi que pas mal de frustrations et une énorme collection de tissu. “C’est hallucinant de voir la quantité de tissu de qualité qui est écartée, jetée ou enfouie dans des archives poussiéreuses. Du gaspillage pur et dur, si vous voulez mon avis.” Elle a alors décidé de stocker les rouleaux dans son petit appartement et lorsqu’elle est revenue en Belgique il y a un an, ceux-ci ont également fait le voyage en Eurostar. Aujourd’hui, elle travaille à mi-temps comme styliste pour le concept store bruxellois Stijl - “L’endroit idéal pour refaire connaissance avec la clientèle belge” - et à mi-temps pour MaisonÉlise, une aventure qui a démarré pour le plaisir. “De retour à Bruxelles, je n’avais qu’une seule envie : me reposer. Mon travail chez Stijl me suffisait et
neubau-eyewear.com
L’OFFICIEL STYLE
Têtes d’affiches À l’occasion de sa campagne eyewear, Chanel dévoile son nouveau casting de top faces avec Angèle, Isabelle Adjani, Sébastien Tellier, Pharrell Williams et Margaret Qualley.
Entre sa première montée des marches au Festival de Cannes habillée en Chanel, et son concert privé donné à l’occasion de la collection des Métiers d’art au restaurant La Coupole, la belle Angèle ne cache pas son affection pour les créations de Virginie Viard, la directrice artistique des collections mode de la maison. Et devient cette saison l’égérie de la ligne eyewear aux côtés des musiciens Pharrell Williams et Sébastien Tellier, et des actrices Isabelle Adjani et Margaret Qualley. Un beau casting, tout à l’image de la marque, shooté par Karim Sadli, qui met en avant les cinq paires de lunettes à adopter pour ce printempsété. Soit un modèle ovale transparent à branches en métal et chaîne perlée grise (voir photo), un modèle papillon oversized en métal noir à chaîne perlée, un autre carré oversized au motif tweed, un masque rectangulaire XL et un dernier rectangulaire oversized réhaussé de fines plaques de métal gravé du motif tweed. Un manifeste où l’audace est de mise. 20
Photo Karim Sadli
Par Laure Ambroise
ANATOMIE D’UN SAC L’OFFICIEL
Le Chain Pouch de Bottega Veneta Le nouveau modèle signé Daniel Lee est plus qu’un sac, c’est un vrai bijou.
Photo Cécilia Poupon
Par Laure Ambroise
Un talent certain En moins d’un an, Daniel Lee chez Bottega Veneta est devenu l’un des designers les plus influents du monde de la mode, avec pas moins de quatre récompenses remportées aux Bristish Fashion Awards en tant que “créateur de l’année”, “créateur britannique de l’année - vêtements femmes”, “créateur d’accessoires de l’année” et “marque de l’année”. Ce succès est à l’image de sa dernière collection printemps-été : radicalement mode. On a aimé les robes en maille côtelée près du corps, les bermudas en cuir, les trenchs
ultra-légers oversized et, surtout, son nouveau sac : le Chain Pouch, successeur du célèbre Pouch. Dans le détail Le Chain Pouch revisite les codes du Pouch avec une sangle bijou en maille argentée oversized. Le savoir-faire artisanal est directement inspiré du travail de la joaillerie, nécessitant les mains de maîtres joailliers pour sculpter minutieusement chaque maillon de la chaîne, grâce à un processus d’électroformage avant l’assemblage et le polissage à la main. L’évolution se fait
également dans le volume avec une forme plus linéaire et l’utilisation du cuir Vitello Nappato, souple, léger et ultra-doux. Fans de la première heure Nombreuses sont celles qui ont adopté le Pouch. Rosie Huntinghton-Whiteley, admiratrice de la maison italienne, avoue posséder une grande partie de la collection mode et accessoires. Sans oublier Diane Kruger, Lily Aldridge, Rihanna, Sofia Richie, Salma Hayek Pinault, pour ne citer qu’elles. On ne doute pas qu’elles craqueront aussi pour le Chain Pouch. 21
L’OFFICIEL STYLE
Accessoires indispensables de l’été 2020, les lunettes de soleil signées Laurence d’Ari sont ultra désirables. Rencontre avec une it-créatrice. Par Anouk Lannoo
Laurence Bourguignon (39 ans) est une jeune entrepreneuse talentueuse, maman de jumeaux de presque 9 ans. Ses propres parents, indépendants dans le domaine de la vente en gros et de la création de tissus
d’ameublement, lui ont appris dès le plus jeune âge à explorer sa créativité. Après neuf ans dans l’entreprise familiale, elle décide de voler de ses propres ailes et de lancer sa marque de lunettes de soleil Laurence d’Ari.
copies de pièces existantes, elles ont toujours un twist, et c’est ce qui les rend uniques.” Qui est votre modèle ? “Très honnêtement, je ne pense à personne en particulier. Mais j’apprécie les personnes qui osent regarder le monde ou les objets différemment, et sont capables d’innover. Par exemple, Coco Chanel a introduit à l’époque le pantalon pour femme. C’est génial. Je pourrais donc la citer.” Qui aimeriez-vous voir avec une de vos paires de lunettes sur le nez ? “Croiser quelqu’un dans la rue qui porte mes lunettes me procure une satisfaction indescriptible. Si on me donne le droit de rêver, je dirais Anna Wintour - elle peut m’appeler quand elle veut ! Je suis disponible aussi pour Iris Apfel, cette icône de la mode âgée de 98 ans.” Quelle est la prochaine étape pour Laurence d’Ari ? “Je veux avant tout continuer à travailler comme je le fais actuellement. Je me suis lancée sur un marché de niche, dans lequel j’entre souvent en concurrence avec de grands acteurs. Les choses ne sont pas toujours évidentes pour une petite marque, mais je m’accroche à mes rêves. Par la suite, j’aimerais créer des modèles pour hommes.” Avez-vous un conseil à donner aux jeunes entrepreneurs ? “Concentrez-vous sur ce que vous savez faire. Il est très important de suivre sa passion et de créer avec amour. Sans toutefois perdre de vue l’aspect commercial.” laurencedari.com
Photo DR
Plein la vue
Quel est votre rituel du matin ? “Je me lève avec mes enfants et commence la journée par une douche écossaise pour me réveiller. Ensuite, je me prépare un cocktail détonnant à base d’eau chaude, de citron et de gingembre frais. Je bois ça toute la journée, un vrai coup de fouet pour le corps et l’esprit. Une fois que les enfants sont partis, ma journée peut véritablement commencer.” À quoi ressemble une journée type ? “Les journées se succèdent et ne se ressemblent pas. Elles dépendent surtout de la période de l’année. Les tâches quotidiennes telles que la communication, la facturation, la gestion des stocks, l’emballage et l’envoi des lunettes aux clients sont bien sûr une constante. Mais il y a aussi des moments plus stimulants pendant lesquels je réfléchis et conçois de nouveaux modèles, je développe l’image de la marque, j’organise des shootings photos, etc. C’est cette variété qui rend les choses intéressantes.” Où puisez-vous l’inspiration ? Suivez-vous les tendances ? “Je pars du principe qu’une belle paire de lunettes doit être à la fois charismatique et intemporelle. C’est pourquoi les tendances m’importent peu. Je ne veux pas que les lunettes Laurence d’Ari paraissent démodées dans cinq ans. J’aime m’inspirer des montures vintage des années 60, 70 ou 80, que je me permets de réinterpréter en y apportant une touche contemporaine. Pendant le processus créatif, je me laisse guider par mon intuition. Mes créations ne sont jamais des
Les salons DESSANGE utilisent, entre autres, les produits
ARLON 6700 - 9, rue Netzer - 063/23 36 40 • BRUXELLES 1000 - 74, rue Marché aux Herbes - 02/512 16 92 BRUXELLES 1050 - 229, avenue Brugmann - 02/344 56 70 • BRUXELLES 1050 - 184, avenue Louise - 02/640 50 88 BRUXELLES 1050 - 12 A, place Stéphanie - 02/512 94 72 • BRUXELLES (FORT-JACO) 1180 - 1360 A, chaussée de Waterloo - 02/372 97 93 HASSELT 3500 - 18, Kapelstraat - 011/22 63 11 • LIEGE 4000 - 15, Place Xavier Neujean - 04/222 22 47 NAMUR 5000 - 52, rue de l’Ange - 081/22 46 51 • WATERLOO 1410 - 348, chaussée de Bruxelles - 02/351 22 71
Photo DR
BIJOUX L’OFFICIEL
Bijou d’art Depuis plus de 70 ans, Freywille fait partie des joaillers incontournables, avec ses bijoux en émail aux couleurs étincelantes, réinterprétations des œuvres d’art les plus célèbres de l’histoire. Par Géraldine Verheyen
Vienne, Autriche. C’est au cœur de cette capitale culturelle qui a vu grandir les plus grands artistes, Mozart et Klimt en tête, que s’est installée la maison Freywille. Avec le bijou en émail comme signature, la marque autrichienne s’est imposée comme une enseigne de tout premier plan. Parmi ses créations phare, on retrouve ses collections d’œuvres inspirées de peintres européens majeurs comme Klimt, Van Gogh, ou encore Monet. Véritables best-sellers depuis la création de la maison en 1951, ils sont composés d’une pièce perforée en son centre à porter en boucle d’oreille, bracelet, jonc, bague ou pendentif, à la manière d’un talisman précieux. Conjuguant l’art ancestral de l’émaillage à des influences modernes pur luxe, Freywille a ce pouvoir de proposer, en plus de ses collections classiques, des éditions limitées 18 carats portant à son apogée le goût de l’exclusif. Pour celles-ci, artistes, doreurs et maîtres émailleurs des ateliers viennois drapent l’émail dans l’or massif 18 carats et font
étinceler les bijoux de 6, 18 ou 36 diamants. Proposées en or massif jaune ou blanc, les éditions limitées confirment la créativité d’une maison ancrée dans son siècle. Une technique d’émaillage exclusive La maison Freywille a donné ses lettres de noblesse à l’émaillage d’ornement. Elle est ainsi à l’origine d’une technique brevetée d’émaillage au feu qui confère aux couleurs une luminosité d’une intensité et d’une profondeur inégalées. Dans les ateliers, les couleurs aux proportions savamment dosées sont d’abord délicatement appliquées couche par couche et cuites successivement, avant de métamorphoser progressivement le précieux émail. Soit une centaine d’opérations entièrement réalisées à la main, de la couche du fond au nettoyage en passant par la cuisson. Ensuite, la pièce d’émail, fine et vivement colorée, est alors sertie d’une monture griffée Freywille dorée à l’or 24 carats ou or massif 18 carats, à moins d’être rhodiée.
L’art au cœur de son propos “L’art permet à chacun de s’évader de son quotidien. Quiconque intègre l’art dans sa vie grandit et jouit d’une plus belle vie”, assure le Dr. Friedrich Wille, président de la maison. Ainsi, qu’elles soient librement imaginées par les artistes ou rendent hommage à l’œuvre d’un maître, les collections Freywille se rejoignent dans une obsession du détail et une quête de perfection nourries par le temps. Des prémices au lancement, deux ans sont nécessaires à la naissance d’une nouvelle collection. Aujourd’hui, Freywille compte plus de 65 boutiques installées dans 32 pays, au cœur des quartiers les plus prestigieux des grandes métropoles : Madison Avenue, Rodeo Drive, Stephansplatz, sans oublier Paris, GUM à Moscou ou encore les adresses les plus hype de Pékin, Hongkong ou Singapour. Autant de lieux dans lesquels se déploie l’élégance inhérente à cette maison historique. freywille.com
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L’OFFICIEL BIJOUX
Mix and match Originaire de Hasselt, la maison de joaillerie et d’horlogerie Van Esser présente l’une de ses pièces phares : la bague Chameleon.
Van Esser a parcouru un long chemin depuis sa joyeuse entrée en Italie à l’été 1978 et sa rencontre avec l’artisanat milanais. “Mon frère aîné Eric m’a transmis l’amour du métier. Il s’est formé comme joaillier à Anvers et quelques années plus tard, j’ai suivi ses traces”, raconte Denis. Une passion que ce dernier n’a pas manqué de léguer à son tour à ses deux fils Anthony et Alexander, deux artisans chevronnés aux commandes de la toute nouvelle boutique Van Esser dans la Schuttershofstraat à Anvers. Anvers Les Van Esser n’ont pas choisi Anvers au hasard pour poursuivre leur success story limbourgeoise. C’est l’un des 26
plus grands ports européens et la principale plaque tournante mondiale du diamant. Pour célébrer le caractère maritime de la cité portuaire, les Van Esser ont revisité leurs collections de bijoux à coups de symboles nautiques. Les bracelets en or blanc se parent de drapeaux nautiques en céramique ou en émail, tandis que d’autres exemplaires jouent la carte du tout or. “Ce genre de détail fait fureur auprès des touristes”, confie Anthony. Émail et pierres précieuses Notre regard voyage des bracelets cordons à la célèbre montre “A one” de Van Esser en passant par de longues boucles d’oreilles en diamant. Van Esser n’est pas seulement connu pour sa large collection
de boutons de manchette, dont les finitions or sont agrémentées d’émail et de pierres précieuses, mais aussi pour ses bijoux en émail, un savoir-faire que peu de maisons maîtrisent encore. “Nos bijoux sont émaillés par un professionnel qui a fait ses armes auprès du maître italien Frascarolo”, poursuit Anthony. “Les couleurs intenses de notre émail sont ultrachic. Nous dessinons et fabriquons nos créations en production propre. La qualité passe avant la quantité, voilà notre devise.” Icônique Au rayon des pièces emblématiques, Van Esser n’en est pas à son coup d’essai. Lancé au début des années 90, le bracelet à breloques Donatella est une
pièce phare. “À en croire les réactions du public, il semble que nous ayons un digne successeur avec la bague Chameleon”, indique Alexander. “Son design est très fort parce qu’il est à la fois classique et branché. C’est un bijou intemporel, que vous pourrez transmettre à votre petite-fille dans vingt ans, mais qui répond aussi parfaitement à la demande actuelle d’accessoires personnalisables. Les trois anneaux séparés s’emboitent, et permettent d’alterner les plaisirs et les styles. Il est aussi permis de porter un anneau différent chaque jour de la semaine”, explique Alexander. Alors, allez-y, mixez et matchez comme bon vous semble. www.vanesser.eu
Photos DR
Par Anja Van Der Borght
HORLOGERIE L’OFFICIEL
Total métal Un parti-pris radical pour ces montres tout en acier qui laissent entrevoir un caractère… bien trempé. Par Emily Minchella
1. ROLEX Montre Oyster Perpetual Datejust 36 en acier Oystersteel, cadran argenté, mouvement mécanique à remontage automatique.
4. LOUIS VUITTON Montre Tambour Moon Dual Time en acier, cadran blanc satiné soleil, bracelet interchangeable, mouvement à quartz.
2. JAEGER-LECOULTRE Montre Reversi Classic Medium en acier, calibre Jaeger-LeCoultre, mouvement à quartz.
5. AUDEMARS PIGUET Montre Royal Oak en acier, cadran blanc avec motif Grande Tapisserie, bracelet avec boucle déployante AP, mouvement automatique.
Photos DR
3. CHANEL HORLOGERIE Montre Code Coco en acier, cadrans laqués noirs dont un serti d’un diamant taille princesse, mouvement à quartz de haute précision.
6. BULGARI Montre Serpenti Seduttori en acier, couronne sertie d’une rubellite rose taille cabochon, cadran en opaline
blanc argenté, bracelet et boucle déployante, mouvement à quartz. 7. CARTIER Montre Panthère de Cartier, modèle mini, en acier, mouvement à quartz. 8. PATEK PHILIPPE Montre Nautilus Dame en acier, cadran gris opalin, dégradé noir, sertissage diamants, mouvement mécanique à remontage automatique.
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L’OFFICIEL ANATOMIE D’UN SUCCÈS
Ses combinaisons de matériaux et de textures en ont fait le premier “hit joaillier” du xxie siècle. Ce succès mérité repose sur une allure contemporaine mais aussi sur un design évocateur qui raconte l’histoire du premier joaillier de la place Vendôme et l’esprit de la Ville lumière. Par Hervé Dewintre
Gros-grain Lors de sa première présentation en 2004, la bague Quatre a vivement marqué les esprits. Quatre joncs réunis sans soudure, quatre ors différents – jaune, rose, blanc et chocolat (grâce à un revêtement en PVD) –, quatre motifs singuliers : le double godron, le clou de Paris, le gros-grain et le serti miroir (parfois pavé de diamants). L’engouement pour ce métissage des textures est total. Le génie de la maison a consisté – tout en célébrant le savoir-faire de ses artisans sculpteur d’or – à enchâsser dans le métal précieux l’âme de son fondateur. Cette double lecture se manifeste puissamment avec le motif gros-grain qui rappelle en filigrane les origines de Frédéric Boucheron dont les parents étaient drapiers. Clou de Paris Ce guillochage spécifique est fort ancien puisqu’il est né au xvie siècle. Il fait partie des décors les plus fréquemment utilisés dans la haute horlogerie. Boucheron a transposé cette finition dans le répertoire de la joaillerie et en a fait un de ses motifs de prédilection. On comprend pourquoi : les têtes de clous pyramidales séparées de sillons sont d’une grande beauté. Et surtout, parcequ’elles évoquent les pavés parisiens, elles rappellent tout ce que la joaillerie parisienne doit à Boucheron qui, le premier, a choisi de s’installer place Vendôme et a contribué plus qu’aucune autre maison à faire de ce lieu d’origine martiale l’épicentre mondial du luxe et de la joaillerie.
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Double godron Ornement en relief, le godron s’impose dans le registre créatif de la maison depuis la fin du xixe siècle. On dit même parfois qu’il a été créé en 1889 par Frédéric Boucheron grâce à une technique, dite de la cheminée, permettant d’assembler différents joncs d’or. Sa forme arrondie proclame volontiers l’éternité, elle exprime aussi l’étendue des savoir-faire mis en œuvre dans une collection qui se réinvente à l’infini : dans le blanc de la céramique, dans le noir brillant du PVD, dans les ajours monochromes et géométriques de la version Radiant qui métamorphose avec sensualité le bijou de peau. Serti miroir La Parisienne véritable n’est pas la femme qui est née à Paris mais celle qui s’y est réfugiée, ne serait-ce que par l’imagination. Voici ce à quoi nous pensons en contemplant l’anneau d’or qui se caractérise par son serti miroir offrant à la lumière toute la surface nécessaire à sa réverbération. Car chacun trouvera dans la bague Quatre les reflets des paysages qui ont fortifié ses propres jardins secrets. La richesse architecturale et la prismatique diversité de la bague évoqueront, selon les tempéraments, les balustrades des stupas bouddhiques, les tissages serrés à l’ottomane, les moulures romanes. Au fond, Quatre est aussi le bijou des voyages intérieurs.
Photo Cécilia Poupon, Set design Ardita Meha
La bague Quatre de Boucheron
L’OFFICIEL BIJOUX
Précieuses créoles Serties de diamants ou de perles, ces boucles d’oreilles ont l’art de mêler simplicité et sophistication.
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Par Emily Minchella
1. REPOSSI Créoles Serti sur Vide Carrés Alternés en or rose et diamants. 2. DE BEERS Créoles DB Classic en or rose et diamants. 3. CHAUMET Créoles Liens Séduction en or blanc serties de diamants taille brillant. 4. PIAGET Créoles Piaget Possession en or rose serties de diamants taille brillant. 5. TIFFANY & CO Créoles Tiffany T en or blanc serties de diamants. 6. DAVID MORRIS Créoles en or blanc et diamants blancs taille rose, collection Rose Cut.
8. TASAKI ATELIER Créoles Nacreous en or blanc et perles des mers du Sud. 30
Photos DR
7. GRAFF Créoles en or rose serties de diamants blancs, collection Spiral.
ANATOMIE D’UN BIJOU L’OFFICIEL
La collection Dior et Moi de Dior Exercice de style autour du “toi et moi”, la nouvelle collection de haute joaillerie imaginée par Victoire de Castellane propose 39 créations qui mettent en lumière des duos de pierres d’exception. Par Hervé Dewintre
Photo Dior
Le mythe Le “toi et moi”, figure de style bien connue des amateurs de joaillerie, appartient au registre des bijoux de sentiments : elle met en scène, principalement sur des bagues, un duo de pierres précieuses. Victoire de Castellane a souhaité s’approprier ce territoire créatif en lui apposant sa propre sensibilité et son sens remarquable des couleurs, proche de l’espièglerie. Le résultat est puissamment contemporain. Le déclic Si habituellement les “toi et moi” se caractérisent par leur facture assez classique, les 39 créations proposées par la nouvelle collection Dior et Moi se recommandent par le vaste choix de gemmes proposées, par l’inventivité des associations et par l’audace qui a présidée la taille des pierres : les pierres précieuses – diamants, émeraudes, saphirs bleus ou roses – dialoguent ici allègrement avec des pierres fines – spinelles rouges, tourmalines, rubellites, turquoises, opales. Certaines sont inattendues : les kunkites, par exemple. À noter : la perle fait son grand retour dans le répertoire stylistique de la directrice artistique.
Le savoir-faire Un examen attentif remarque rapidement l’audace des bagues d’entre-doigts, des joncs, colliers et boucles d’oreilles qui composent cette collection. Les associations de couleurs sont exaltées par des traits de laque, unis ou dégradés, développés par les ateliers joailliers de la maison dans quinze coloramas inédits. À l’image des bijoux à secrets, chaque pièce est travaillée recto et verso. Pierre de prédilection de Victoire de Castellane, l’opale anime une pièce maîtresse de la collection : un collier serti de diamants où la pierre déploie sur chacune de ses deux vastes faces totalement plates la richesse prismatique de ses teintes véritablement envoûtantes. 31
L’OFFICIEL STYLE
Star de l’artisanat Sous les projecteurs, le nouveau sac LV Pont 9 se porte à l’épaule comme en bandoulière. En coulisse, cet it-bag est un exemple de savoir-faire à la française. Portrait. Dans les Hauts-de-Seine bat l’un des cœurs créatifs de Louis Vuitton. Au milieu d’un jardin luxuriant, les mains expertes des centaines d’artisans que compte la maison travaillent avec précision sur des sacs et malles que les happy few du monde entier s’arrachent. Parmi ces créations haute couture, le sac LV Pont 9, baptisé ainsi en référence au plus vieux pont de Paris, au bout duquel est installé le QG de Louis Vuitton, représente à lui seul un manifeste du savoir-faire maroquinier du malletier. La preuve en six actes. Made in France Sophistiquée, sa réalisation à soufflets s’avère être un travail d’orfèvre. Pas moins de six personnes interviennent dans la confection de ce futur it-bag. D’abord, un expert technique prépare le patron et le processus de fabrication, notamment l’alignement des parties bombées, difficulté majeure. Puis vient la sélection minutieuse des peaux, tannées en Italie, et la coupe du cuir. Les chutes 32
deviendront petite maroquinerie ou accessoires. Ici, rien ne se perd ! Puis, un technicien de préparation assure la délicate refente des peaux et la préparation de la doublure avec la pose des renforts. Un maroquinier accomplit ensuite le montage, tandis que les piqûres sont confiées à un machiniste. Enfin, arrive le moment du rigoureux contrôle final. Le sac est examiné sous toutes ses coutures, jusqu’au monogramme circulaire. Utilisé dès les années 1930 pour les serrures des malles, il vient d’être redéfini par Nicolas Ghesquière et dissimule le fermoir magnétique. Autre spécificité, pour la première fois, la doublure intérieure est entièrement réalisée en cuir de veau lisse et coloré. À la sobriété du noir ou du crème s’ajoute une palette élégante, allant du coucher de soleil “Summer Gold” au bouquet de roses “Rose Dalhia” en passant par le ténébreux “Bleu Orage”. Si la vie est un voyage, on rêve qu’il soit notre bagage. louisvuitton.co
Photo DR
Par Céline Pécheux
Disponible en boutique à partir du 26 juin 2020.
Lauren, Brigitte, Jane et les autres… Miu Miu imagine Miu Miu Denim Icons, une capsule de six modèles de jean inspirés des muses qui les ont immortalisés. Par Laure Ambroise
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Pièce iconique de la mode, le jean ne quitte plus notre garde-robe. À taille haute, slim, skinny, pattes d’eph, oversized, neige, baggy… chaque décennie a son style. Ainsi, Miu Miu a imaginé la collection Miu Miu Denim Icons qui revisite six modèles de six figures de mode. Taillée dans une toile épaisse bleu foncé, le Lauren (Bacall) reprend la silhouette emblématique des années 40 avec son aspect brut, caractéristique du vêtement fonctionnel de l’époque. Le Brigitte (Bardot),
lui, est à l’image de la muse des années 50 avec sa taille haute, sa toile foncé, ses chevilles resserrées dans l’esprit Capri. Pour les sixties, la marque italienne a jeté son dévolu sur Françoise (Hardy) à travers un modèle blanc à jambes droites, taille haute, assez masculin. Pour les seventies, c’est Jane (Birkin) et son taille basse à jambes évasées de couleur délavée qui a inspiré la marque. Le Brooke (Shield) incarne les années 80 et le Kate (Moss) à la coupe boyfriend bleu moyen est l’emblème des années 90.
Photo Miu Miu
L’OFFICIEL STYLE
BEAU LIVRE L’OFFICIEL
Over the window Avec My Window, le célèbre peintre anglais David Hockney rassemble ses dessins digitaux. Contemplatifs, intimistes, mais ouverts, comme toujours, sur le monde.
Photo Taschen
Par Sophie Rosemont C’est ce qu’on appelle un livre de luxe. Mille exemplaires, près de 250 pages, 38,5 x 50 cm, 9,5 kilos… Le dernier-né de la collection Sumo de Taschen est numéroté puis signé par David Hockney himself. Bien plus qu’un énième coffee table book, My Window donne à voir le talent prodigieux et sans cesse en renouvellement du peintre anglais. À 82 ans, celui-ci ne semble pas vouloir poser le pinceau ni questionner son processus créatif. En
témoigne ce livre magnifique. Au printemps 2009, David Hockney réalisait son premier dessin digital dans sa maison du Yorkshire, où il est revenu vivre après de longues années passées à Los Angeles : “Je n’avais même pas besoin de sortir du lit. Tout ce dont j’avais besoin, c’était de mon iPhone”, écrit-il dans la préface. Terminé, la peinture à l’acrylique et les grands aplats des piscines californiennes ! My Window nous plonge dans son axe de vision : une fenêtre,
donc, mais aussi un vase dont les fleurs sont régulièrement changées. Dessin paysagiste ? Pas seulement. Nature morte ? Pas tout à fait. Dès le matin, Hockney saisit son stylet et immortalise le lever de soleil. L’année suivante est celle de la sortie de l’iPad, qui devient le principal matériel de l’artiste. Le plus bluffant dans ce livre ? La force des couleurs, du mauve au jaune en passant par le bleu et le rose. Les nuages, les gouttes de pluie, la buée, la lumière changeante… aucun détail n’est laissé au hasard en dépit de la (fausse) simplicité des traits de Hockney. Réalisés entre 2009 et 2012, ces 120 dessins classés par ordre chronologique suivent le fil rouge des saisons. Le printemps est tendre, l’été éclatant, l’automne vaporeux, l’hiver surprenant. Il n’est pas uniquement question de
paysage, mais de ressenti. On suit les variations d’humeur de l’artiste qui n’ont, fort heureusement, rien à voir avec le temps qu’il fait – ou qui passe. Sa mélancolie, sa joie, ses doutes, ses souvenirs et son présent vibrent à travers ses dessins qui, malgré un cadre immuable, réussissent à ne pas se répéter tout en se ressemblant les uns les autres. Cette succession de poèmes visuels constitue une œuvre d’art en soi, dont la genèse digitale n’exclut pas la qualité du papier (et de l’impression, cruciale au vu du format digital originel) et qui justifie le prix élevé de cette édition collector de My Window : 1 700 euros. Mais n’oublions pas que David Hockney est le peintre vivant le plus cher du monde… My Window, de David Hockney, éditions Taschen
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L’OFFICIEL MUSIQUE
Showgirl Révélée dans The Voice Vlaanderen à l’âge de 17 ans, Lyna est la jeune pousse prometteuse de la scène urbaine belge. On aime son flow, son esthétique, mais aussi son attitude cool et sexy. Rencontre. Par céline pécheux
Qui es-tu Lyna ? Je suis une chanteuse de 21 ans originaire de Louvain, je fais de la musique depuis que je suis toute petite. Je dirais que je suis à la fois pétillante et sombre, mais toujours positive ! Tu es née le jour de la fête de la musique, un signe du destin ? J’aime bien cette idée, oui (rires) ! La musique a toujours occupé une place dans ma vie. Mon père est un chanteur arabe, la musique a donc toujours été présente chez nous. Le R&B américain influence beaucoup tes compositions... Qu’est ce qui te plaît autant dans ce genre ? C’est l’histoire du R&B qui me fascine. On a beau retourner des années en arrière, cette musique sera toujours incroyable. À mes yeux, le R&B ne mourra jamais. Quelles sont les barrières ou les difficultés que tu as rencontrées et auxquelles tu ne t’attendais pas en 36
choisissant ce métier ? Pas mal de gens considèrent que ce que je fais n’est pas “autorisé”, qu’être chanteuse de R&B est contraire à ma culture, mais j’ai rapidement compris, grâce à mon père qui a rencontré les mêmes difficultés, que nous valons bien plus que ça. Quand on veut percer et poursuivre les objectifs qu’on s’est fixé, on ne doit pas trop écouter ces personnes-là. Même si ce sont nos proches. Être une femme qui fait de la musique urbaine en Belgique, c’est un pari compliqué ? Oui ça peut l’être mais j’ai toujours été une fille déterminée, je sais ce que je veux et je n’ai pas peur de le dire tout haut. C’est pareil en musique. Je travaille avec beaucoup de producteurs masculins, mais j’instaure une relation d’égal à égal avec eux dès le départ. Je crois qu’il ne faut montrer aucune appréhension. On est là pour une bonne raison. Tu te présentes comme quelqu’un de très franc,
et ça empêcherait tes chansons d’être programmées en radio... Tu peux développer ? Oui (rires) ! Dans ma vie, je n’ai aucun filtre quand il s’agit de parler de moi ou de quoi que ce soit d’autre, alors je pense que parfois les gens ne sont pas d’accord, mais ça me va ! Le secteur musical est un monde libre, où chacun peut dire et faire ce qu’il veut. Mais ça ne signifie pas pour autant que les gens vont être d’accord avec vous. Que manque-t-il à ton bonheur en tant qu’artiste ? Faire de la musique, c’est déjà tellement dingue en soi, ça me rend super heureuse. Mais parvenir à se démarquer des autres artistes, c’est beaucoup de pression, un combat permanent. Le titre dont tu es la plus fière ? Je dirais Bad Girl. Nous avons enregistré cette chanson très vite parce que les paroles ont littéralement jailli de ma bouche. Il y avait tellement d’émotion et d’authenticité ce jour-là. Cette chanson sera toujours ma préférée. La personnalité (vivante ou disparue) que tu aimerais rencontrer ? Etta James, mais elle n’est plus de ce monde… Selon moi, c’est l’une des meilleures chanteuses soul de l’histoire. J’aurais des tonnes de questions à lui poser. As-tu des rituels de beauté ? Si oui lesquels ? Je ne suis pas une fille très girly. Mais je veille à prendre soin de ma peau car je ne me maquille pas tous les jours. La scène que tu rêverais de faire ? J’adorerais jouer aux NRJ
Photo DR
Music Awards ou dans un gros festival belge. C’est qui ta bande de potes ? Je passe le plus clair de mon temps en studio, je suis donc très proche de ma team. Les émissions télé, un passage obligé pour une jeune artiste en Belgique ? Je ne pense pas que ce soit une obligation. Pas du tout même, mais c’était une bonne expérience. C’était amusant, mais je ne crois pas que ça ait apporté tant que ça à ma carrière. Le conseil que tu donnerais à une petite fille de 10 ans qui rêve de faire ce métier ? Ne jamais abandonner ! C’est très cliché, mais c’est tellement vrai : il y aura des moments où tu te décourageras, mais je te promets que ton travail finira par payer. Ne laisse jamais la passion qui t’anime s’éteindre ! C’est quoi la mode pour toi ? Tes marques préférées ? J’aime le style old school. Je porte toujours des jeans baggy et des tee-shirts oversized, mais j’adore aussi les robes. Pour le moment, je suis fan des vêtements de chez Jaded London. Tourner un clip à LA, un rêve de petite fille ? Nous avons tourné celui de mon single Daddy à LA ! Et c’était super. Nous aimerions y retourner pour faire encore mieux, mais chaque chose en son temps. Des projets ? Après mon concert au Botanique - un rêve devenu réalité -, je veux prendre le temps d’écrire de nouveaux morceaux. Et puis l’été arrive. Je suis prête à composer des hits pour la saison et peut-être travailler sur un nouvel album. 37
STYLE L’OFFICIEL
Retour en majesté Capitalisant sur son humour, son histoire et sa polymathie, Marc Jacobs aura évité en beauté l’écueil du “has-beenat”. Revue des sept points forts qui signent son brillant come-back. Par mathilde berthier
Photo Marc Newbold/Char de Francesco
1. L’art se ressentant du bonheur, notre homme aurait donc bel et bien “tué ses démons” comme le titrait Business of Fashion. Grand cru créatif, avec deux défilés acclamés par la presse et le lancement de THE Marc Jacobs, 2019 a vu le designer épouser l’architecte d’intérieur Charly Defrancesco, et aussi fêter ses trois ans de sobriété. 2. Si le réseau social tend à se protocolariser, Marc Jacobs en défend une approche improvisée. TBT permis de conduire, photo du chien Neville ou taxi-selfie en foulard Gucci… Partout sur @themarcjacobs, l’idée de behind the scene supplante l’idée de vitrine. Cette politique a le mérite de raccrocher les wagons entre le créateur et l’univers qu’il a créé. 3. Balayant le cliché du couturier démiurge, Marc Jacobs envisage la mode comme un jeu collectif. Pour preuve ? Sa nouvelle ligne THE Marc Jacobs, lancée le
30 mai dernier, repose sur un réseau de cerveaux dont la designer Olympia Le-Tan, la styliste Lotta Volkova ou le photographe Hugo Scott. Des collaborations avec Peanuts, Schott et Stephen Jones ont vu le jour depuis. 4. Suivi par Tomo Koizumi, Molly Goddard, Matty Bovan & Co, Marc Jacobs s’impose en 2020 comme le grand tribun de l’extravagance. Son défilé été, à New York, en appelait d’ailleurs “au plaisir de s’habiller”, principe qu’il est le premier à mettre en pratique. Face à l’ascétisme ambiant, l’Américain n’hésite pas à dégainer une paire de bottines à talons Rick Owens sur les chemins de Central Park. 5. Avec le “scolasticat” des saisons passées, c’est toute la pompe autour du sacrosaint défilé de mode que Marc Jacobs envoie valser. Adieu donc, podiums lyophilisés. Adieu, marches en rangs d’oignons. Cette vaste
entreprise de désacralisation s’appuie sur un second degré assez rare pour être souligné. Que la mode rie donc un peu d’elle-même ! 6. Marc Jacobs a toujours fait interagir la mode avec d’autres disciplines, épaulé par un crew comptant Lady Gaga, Selena Gomez ou Rita Ora. Une transversalité importante pour la jeune génération qui milite pour décloisonner les arts. Elle lui a valu le premier “Fashion Trailblazer” de l’histoire aux derniers MTV Video Music Awards. 7. Qu’elle semble loin l’époque où les rééditions étaient taxées de passéistes. Rejouant sa messe grunge de 1993 à l’heure des digital natives, Marc Jacobs parle à ceux qui aiment à la fois la tech’ et les vieilles fringues, à ces seniors-millennials (aka les “sellennials”) qui trouvent dans un mode de consommation raisonné - le vintage - la juste dose de nouveauté instagrammable. 39
L’OFFICIEL INFLUENCEUSE
Cet été, Emma préconise de prendre soin de son corps et de son esprit pour passer le cap de cette période compliquée. Par Isabelle Vander Heyde
Si on pose la question à Emma, prendre soin de soi devrait figurer en haut de la to-do list de chacun – et ça va plus loin que binge-watcher en mangeant des chips. Il y a deux ans, confrontée à un grave burn-out et à une dépression, elle a décidé de se prendre en main “J’ai opté pour une approche holistique, à 360 degrés, parce qu’une histoire personnelle exige une approche personnelle. Il existe de nombreuses façons de renforcer l’équilibre complexe entre sa tête, son corps et son cœur. Même ceux qui ne traversent pas une mauvaise passe ont tout intérêt à prendre soin d’eux. Il s’agit de mettre en place sa propre routine de soins, et de lui donner une place à part entière dans sa vie et son budget. Cette routine protège contre les peurs que chacun porte en soi : même si le monde est sens dessus dessous, je sais qui je suis, mon cœur continue de battre, alors je m’accroche et je m’en sortirai. Il n’existe pas de petit rituel à effet immédiat, et chacun décide ce qui fait du bien à son corps et son esprit. En testant différentes façons de faire, en étant 40
ouvert aux nouveautés et en se laissant guider par son intuition. D’ailleurs, il ne faut pas accorder une confiance aveugle à telle ou telle méthode, je recommande plutôt de donner aux éventuels remèdes le temps et la possibilité de faire effet.” “J’ai d’abord fait un bilan sanguin pour détecter mes carences. Et j’en avais bien entendu, mais je n’ai pas voulu y remédier en m’administrant une détox miracle. En revanche, j’ai modifié en profondeur mon alimentation avec l’aide d’une diététicienne et en ayant recours à des herbes homéopathiques spécifiques pendant plusieurs mois. Cela a lentement mais sûrement rééquilibré mon corps.” “Je tiens également un journal, littéralement un journal de bord de ce qui se passe en moi. Certains jours, je n’écris qu’une seule phrase, d’autres de longs paragraphes, parfois rien du tout. En consignant ce qu’on ressent, on est confronté à soi-même d’une nouvelle manière et on pose un nouveau regard sur les situations. On visualise aussi son évolution - de nouveau pas du jour au
lendemain, ni d’une semaine à l’autre, mais sur le long terme. Le journal vous mettra face à la réalité : vous êtes une battante, regardez d’où vous venez ! Chaque jour, j’énumère par ailleurs cinq choses pour lesquelles je suis reconnaissante. Lorsque j’étais au plus bas, je n’y parvenais pas : je pensais que je ne serais jamais heureuse, ma vie n’avait aucun but, et je ne trouvais rien de positif en moi. Peu à peu, j’ai eu de la gratitude à l’égard des autres ma fille est en bonne santé par exemple - et puis finalement j’ai réussi à en ressentir pour moimême - je peux marcher, observer, vivre... C’est un bon exercice pour retrouver l’estime de soi.” Autre révélation : le yoga. “L’un de mes problèmes était que j’étais coincée dans une énergie prétendument virile : mordre sur ma chique, être toujours concentrée et me contrôler, ne montrer aucune émotion ! Or un guerrier qui se met chaque jour en route pour décrocher une victoire doit pouvoir s’armer des bonnes émotions. Une trop grande pression n’aide en rien, car les stimuli négatifs s’accumulent dans la tête et le corps. Il faut équilibrer les deux en permettant aux affects de se manifester, ce que j’ai appris en pratiquant le yoga de manière intensive. Respirer différemment, bouger différemment ; j’applique cela tous les jours. Je fais aussi des tapotements tous les deux jours, une forme d’acupression avec les poings et le bout des doigts pour débloquer les énergies négatives.”
emmagelaude.com @emmagelaude
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DIY : l’amour de soi
Autre chose : la fasciathérapie. “Le fascia est un tissu conjonctif sous-cutané, un réseau qui relie tous les muscles, articulations, os et organes. Les tensions physiques et émotionnelles peuvent être libérées grâce à des massages spécifiques. Je pratique aussi l’Abhyanga, une sorte d’automassage thérapeutique au cours duquel on s’applique avec conscience et amour une huile nourrissante. Pas question d’étaler vite fait bien fait une crème hydratante sur ses jambes sèches, il faut établir une véritable connexion avec son corps pendant cinq ou dix minutes : ressentir ce qu’on est en train de faire, remonter lentement le long des jambes, prendre le temps de caresser sa peau, ressentir toutes les sensations en profondeur. En procédant de cette manière, on administre un médicament à tout son corps et c’est seulement à partir de ce moment-là qu’on se montre reconnaissant envers ce même corps. Les massages sont également bons pour le système lymphatique, et donc pour l’immunité. Tout est entrelacé, et une méthode permet de renforcer l’effet d’une autre.” “De très belles choses ressortent aussi des périodes difficiles, et le confinement nous offre un cadeau très précieux : le temps. Il serait bon que chaque personne s’investisse à sa manière dans l’amour de soi et les autosoins. Cette approche n’est pas égoïste car elle nous permet d’agir différemment vis-àvis de nous-mêmes et du monde : ceux qui peuvent se connecter à eux-mêmes comprennent que tout est lié, et témoignent plus de respect à la nature et leurs semblables. Ce cheminement n’est pas sans obstacle, mais au bout du voyage, on en ressort tous meilleurs, plus forts et plus unis.”
INFLUENCEUSE L’OFFICIEL
Friend zone : Le Roman de Bart Bart Roman a travaillé pendant douze ans dans le monde de la nuit avant de changer de vie à la suite d’une cure de désintox en 2014. Des restos végans à Londres et à Gand, une marque de chocolat bio « de la fève à la tablette » et le festival WECANDANCE à Zeebrugge et sa politique zéro fast food plus tard, rencontre avec un serial entrepreneur qui a réussi à trouver un équilibre entre le travail et le bien-être.
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Par Emma Gelaude
Peux-tu te décrire en trois qualificatifs ? Énergique, explorateur et adepte du jeu collectif. Qu’est-ce qui te rend particulièrement heureux ? Quand tous les gens qui m’entourent sont heureux. Ça, et un bain d’eau glacée. De quel trait de caractère es-tu le plus fier ? Ma capacité à relativiser. Et celui que tu détestes chez toi ? La peur. Qu’est-ce qui est le plus précieux selon toi ? Une bonne santé et une attitude positive. Quel genre de personnes t’inspirent ? Celles qui osent sortir de leur zone de confort. Dans le domaine des affaires, quel est le meilleur conseil que tu as reçu ? Le calme est ta planche de salut - je l’ai appris de mon père. Que conseilles-tu aux hommes en matière de soins ? L’état de votre peau est déterminé par ce qu’il y a en
dessous. Elle dépend fortement de ce que vous mangez. Par ailleurs, j’applique de l’aloe vera et de l’huile de noix de coco sur le visage tous les jours. Sous la douche, j’utilise Grown Alchemist de Bio’ty Lab, et la crème pour les mains de la même marque. Quelle expérience a ou a eu un impact durable sur ta vie ? 21 jours de désintox à l’Hippocrates Health Institute en Floride. Ainsi que tous les voyages de Wim Hof, mieux connu sous le nom de l’homme de glace. Grâce à l’exposition au froid, il optimise le corps et l’esprit. Et cela peut aller loin : escalader des montagnes à -15 degrés en short et avec des chaussures ordinaires pendant trois heures par exemple. C’est également un adepte d’exercices de respiration. Enfin, il coordonne des cérémonies autour de certaines plantes dans la jungle du Pérou et du Costa Rica. As-tu une routine matinale fixe ? Je me réveille tous les
matins entre 4 et 5 heures, parce que je n’ai pas besoin de beaucoup d’heures de sommeil. Généralement, je travaille à l’ordinateur jusqu’à environ 6 heures. Ensuite, je fais du yoga, à la maison ou en groupe, puis j’enchaîne avec trois cycles de la méthode Wim Hof (spécifiquement axée sur les techniques de respiration). Je termine par une douche glacée d’environ trois minutes. Selon toi, quel est le secret d’une vie heureuse ? Il n’y a pas de secret. Pour être heureux, il faut accueillir les bons et les mauvais moments. On apprécie beaucoup plus l’eau chaude quand on est habitué au froid... Quel conseil donneraistu à quelqu’un qui veut se découvrir ? Ne pas hésiter, il suffit de
faire des choses et de commettre des erreurs. Comment rester jeune ? Dans ma tête, j’ai toujours 16 ans, voire 15. L’âge n’a plus aucune importance. Les gens peuvent-ils changer ? Toujours et jamais. Chacun est une version de lui-même à un moment donné. La perspective et les pensées peuvent changer mais au fond, l’identité de la personne est immuable. Comment aimerais-tu qu’on se souvienne de toi ? Je voudrais qu’on se souvienne de moi comme d’une personne qui ne se préoccupe pas de la façon dont elle veut qu’on se souvienne d’elle. www.fire-is-gold.com www.food-fest.eu Instagram.com/emmagelaude
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KNOKKE-HEIST, LE PLAISIR À L’ÉTAT PUR Profitez pleinement de tous les plaisirs que vous trouverez ici. Qu’est-ce qui vous tente ? Balade au Zwin ou farniente sur la plage, shopping détente chez les commerçants locaux ou dans des boutiques de marques internationales, cocktail au bar de la plage, dîner en tête-à-tête dans un agréable bistro ou un restaurant de qualité ? À Knokke-Heist, c’est l’évasion garantie.
MYKNOKKE-HEIST.BE
OUT of AUSTRALIA 46
Maillot de bain et sac, DIOR.
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Maillot de bain, CHANTELLE. Short, SCAPA.
Maillot de bain, LOVE STORIES. Bague, LAURENCE DELVALLEZ.
Maillot de bain, PETIT BATEAU. Page de gauche : maillot de bain, LOUIS VUITTON.
Casquette et maillot de bain, TOMBOY. FILLES À PAPA.
Maillot de bain, ERES.
Maillot de bain, COS. Écharpe, SCAPA. Page de gauche : maillot de bain, GOTTEX.
Maillot de bain, HERMĂˆS.
Coiffure & maquillage : Jolien Bas Retouches : Mr Blonde & Annelie Vandendael
Top et jupe en osier tressé, soutien-gorge brodé, DOLCE & GABBANA. Sur toutes les photos : bottes PRADA.
THE LADY OF THE LAKE Une idylle onirique et champêtre. Des règles de style sévères, associées à un esprit libre et indomptable. Pour rythmer une conversation poétique aux contours évanescents, où il est question de passions délicates et de mystère.
STYLISME FABRIZIO FINIZZA PHOTOGRAPHIE NICHOLAS FOLS
Veste en tweed à col contrasté et collier en coquillages, PRADA. Page de gauche : robe longue plissée à manches, large col en V, collier avec logo et soutien-gorge en tulle ultraléger, GUCCI.
Manteau Prince de Galles et veste imprimée Vichy, TAGLIATORE 0205. Page de droite : robe en mousseline de soie plissée à volants, VALENTINO.
Veste brodée à paillettes et sac en bandoulière en tweed avec chaîne en trois métaux, CHANEL. Page de gauche : robe asymétrique en dentelle ornée de fleurs, GIVENCHY.
Robe longue avec fleurs brodées en lurex, MARINA RINALDI. Manteau, MAX MARA. Page de droite : robe entièrement brodée de paillettes et de cristaux, étole en tulle avec cristaux, GIORGIO ARMANI.
Top en laine et jupe en cuir verni peinte Ă la main, MIU MIU.
Coiffure : Gianluigi Gargaro. Maquillage : Assia Caiazzo. Assistante styliste : Elisa Bontempo. Production @ Grumblecreative.com.
Or du commun
CONCEPT ET REALISATION : RENATA BROSINA PHOTOGRAPHE : TOM TEBET
Boucles d’oreilles, blazer et pantalon, DIOR HAUTE COUTURE.
Boucle d’oreille, blazer, pantalon et sandales, DIOR HAUTE COUTURE.
Boucles d’oreilles, collier, blazer et jupe, DIOR HAUTE COUTURE.
Serre-tĂŞte, collier, robe, ceinture et sandales, DIOR HAUTE COUTURE.
Boucles d’oreilles, robe, veste longue et sandales, DIOR HAUTE COUTURE.
Serre-tĂŞte, collier, blazer, pantalon et sandales, DIOR HAUTE COUTURE.
Boucles d’oreilles, collier, blazer, jupe et sandales, DIOR HAUTE COUTURE.
Collier, blazer, pantalon et sandales, DIOR HAUTE COUTURE.
Boucles d’oreilles, robe et bracelets, DIOR HAUTE COUTURE.
Boucles d’oreilles, robe, bracelet et sandales, DIOR HAUTE COUTURE.
Serre-tête, boucles d’oreilles et blazer, DIOR HAUTE COUTURE.
Boucles d’oreilles, robe et sandales, DIOR HAUTE COUTURE.
Mannequin : Laura Barros (Elo Management) Styliste : Tatiana Alonso Assistante photographe : MaitĂŞ Claveau Maquillage : Manu Horn avec des produits Dior BeautĂŠ Remerciements : Mademoiselle Pilipili
Jorja PHOTOGRAPHIE ELLIOT KENNEDY STYLISME LEAH ABBOTT TEXTE NOÉMIE LECOQ
Deux ans après son monumental premier album Lost and Found (disque d’or) qui a mis la planète R’n’B à ses pieds, Jorja Smith prépare la suite. Portrait d’une working-girl à la voix d’or.
Smith
Veste en soie et pantalon en soie et laine, LANVIN. Bague Quatre Radiant Edition pavĂŠe de diamants s ur or jaune et or blanc. Bague Quatre Radiant Edition sur or jaune, BOUCHERON. Doudoune, perso.
Veste matelassée en coton, FENDI. Bague Quatre White Edition Large pavée de diamants ronds, sur or jaune, or blanc, or rose et céramique. Bague Quatre Radiant Edition pavée de diamants sur or jaune et or blanc, BOUCHERON.
MODE L’OFFICIEL
Quand une jeune artiste fait ses premiers pas, on a tendance à la situer par rapport à ses influences revendiquées, ou aux stars qui croient en elle. Ainsi, à ses débuts, Jorja Smith a parfois été décrite comme l’héritière d’Alicia Keys et de Lauryn Hill, ou encore comme la protégée de Drake. Aujourd’hui, alors que son premier album vient d’être certifié disque d’or en France, cette Anglaise n’est plus une étoile montante ni la disciple de ses héroïnes, et elle n’a besoin d’aucun parrainage, aussi prestigieux soit-il. Elle est simplement Jorja Smith, l’une des reines du R’n’B contemporain. La dernière fois qu’on lui a parlé, en 2018, cette chanteuse envoûtante s’apprêtait à sortir Lost & Found. Ce premier album s’est propulsé à la troisième place des charts britanniques et Jorja a reçu plus d’une récompense :
L’été dernier, Jorja a dévoilé un nouveau morceau, Be Honest, en collaboration avec Burna Boy, dans un style plus débridé, plus sensuel aussi. Elle préfère garder le secret sur son deuxième album, sur lequel elle travaille en ce moment. Pas de date prévue, pas de révélation sur d’éventuels guests ni sur l’ambiance qu’elle privilégiera. Au détour d’un autre sujet, elle nous révèle quand même quelques indices. “Je ne me fixe jamais de bonnes résolutions. D’un point de vue professionnel, j’essaie simplement, depuis des lustres, de ne pas être trop dure avec moi-même. Cette année, j’ai juste envie d’écrire encore et encore. […] Ma façon de composer n’a pas changé : je me mets à chanter par-dessus une rythmique ou un instrument et je laisse les paroles sortir. Je fais un peu de freestyle, ensuite je réécoute le tout et j’essaie que cela tienne debout. J’ai envie de me remettre au piano, je vais
“C’est vrai que le monde peut apparaître sombre et déprimant, c’est d’ailleurs ce qu’on entend à longueur de journée dans les médias, comme tous ces incendies terrifiants en Australie. Mais je reste remplie d’espoir. J’ai l’impression que ma génération se rassemble de plus en plus et prend position. Voilà l’aspect positif qu’on peut tirer de tout ce qui se passe en ce moment.” Jorja Smith le Brit award du “choix de la critique” 2018 (décerné par les professionnels de la musique à l’artiste le plus prometteur), puis l’année suivante, à la même cérémonie, elle a décroché le prix de la “meilleure artiste féminine britannique”. En à peine un an, son statut a radicalement changé, de jeune pousse à diva du R’n’B. Elle a concouru pour le grammy du “meilleur nouvel artiste” l’an dernier – cette simple nomination était déjà une vraie reconnaissance et un honneur. En la retrouvant, on a envie de lui demander, d’emblée, comment elle a vécu de l’intérieur le tourbillon du succès. “J’ai eu une année tellement remplie… J’ai voyagé à travers le monde avec ma musique : le rêve. Je n’avais jamais sorti d’album, alors je ne savais pas du tout à quoi m’attendre.” Se retrouver sous les projecteurs aussi rapidement apporte forcément des hauts et des bas : “Ma vie privée n’existe plus vraiment. On me reconnaît davantage et parfois c’est difficile. Devoir me produire sur scène quand je ne me sens pas en forme, c’est compliqué aussi, mais j’essaye de garder un état d’esprit qui va de l’avant. Les côtés positifs, c’est, par exemple, pouvoir m’acheter ma première maison, une sorte de ferme dont je viens de faire l’acquisition, et rendre la vie de mes parents plus confortable.” En 2018 et 2019, Jorja a passé beaucoup de temps en tournée – en août dernier, on a pu la croiser au festival Rock-en-Seine, dont elle était l’une des têtes d’affiche, ou fin 2018 à l’Olympia. “Sur scène, chaque chanson est comme un numéro faisant partie d’une performance, explique-t-elle. La plupart du temps, je m’immerge dans la musique. Jouer en concert, c’est parfois revivre le passé, mais ça ne me dérange pas d’être nostalgique.”
m’acheter un ‘baby grand’.” Cette jeune femme de 22 ans semble à l’aise dans son époque, capable de s’inspirer des sonorités de ses idoles et de signer des morceaux bien d’aujourd’hui. Quand on lui demande son avis sur l’état actuel du monde, elle hésite un peu à se lancer : “Je n’aime pas trop parler politique. Je préfère me concentrer sur le positif.” Et puis, elle se ravise : “C’est vrai que le monde peut apparaître sombre et déprimant, c’est d’ailleurs ce qu’on entend à longueur de journée dans les médias, comme tous ces incendies terrifiants en Australie. Mais je reste remplie d’espoir. J’ai l’impression que ma génération se rassemble de plus en plus et prend position. Voilà l’aspect positif qu’on peut tirer de tout ce qui se passe en ce moment.” Côté musique, elle garde la même attitude confiante et dynamique quand elle pense à l’esprit solidaire qui existe entre toutes les artistes féminines qui l’entourent : “Il y a une notion de sororité. On se soutient mutuellement, on se remixe les unes les autres et on se montre l’amour qu’on se porte.” En se remémorant avec plaisir la session photo qu’elle vient de faire avec L’Officiel, Jorja nous donne sa vision de la mode : “Mon rapport à la mode change constamment, et j’adore ça. J’aime vraiment exprimer mon humeur et ma personnalité à travers les vêtements que je porte, qui sont soit confortables, soit sexy, avec souvent un accessoire marquant.” On la laisse retourner à son travail, afin qu’elle termine le plus vite possible ce deuxième album très attendu, qui devrait à nouveau nous faire tomber à la renverse. Album Lost & Found de Jorja Smith (FAMM/Because Music), disponible. Nouvel album à venir.
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Ci-dessus : Veste matelassée en coton et collant en soie, FENDI. Bague Quatre White Edition Large en or jaune, blanc et rose, céramique et diamants ronds. Bague Quatre Radiant Edition en or jaune, or blanc et diamants, BOUCHERON. Page de gauche : Veste en soie et pantalon en soie et laine, LANVIN. Bague Quatre Radiant Edition Openwork en or jaune et diamants. Bague Quatre Red Edition en or jaune, blanc, rose, céramique rouge et diamants, BOUCHERON.
Veste en soie et pantalon en soie et laine, LANVIN. Bague Quatre Radiant Edition Openwork en or jaune et diamants. Bague Quatre Radiant Edition en or jaune, BOUCHERON.
Blouse en mousseline de soie plissée et chemisier sans manches en coton, GUCCI. Bague Quatre Red Edition Grand Modèle en or jaune, blanc et rose, céramique rouge et diamants, BOUCHERON.
“Mon rapport à la mode change constamment, et j’adore ça. J’aime vraiment exprimer mon humeur et ma personnalité à travers les vêtements que je porte, qui sont soit confortables, soit sexy, avec souvent un accessoire marquant.” Jorja Smith
Ci-dessus : Robe en soie brodée de cristaux et sequins, GIORGIO ARMANI. Collant en soie, FENDI. Sandales en cuir, AQUAZURRA. Page de gauche : Veste matelassée en coton, FENDI. Bague Quatre White Edition Large en or jaune, blanc et rose, céramique et diamants ronds. Bague Quatre Radiant Edition en jaune, or blanc et diamants, BOUCHERON. Coiffure : Zateesha Barbour. Maquillage : Carol Ann Reid. Assistant photo : Mike Hani. Assistante stylisme : Gabriela Cambero.
L’OFFICIEL MODE
Anthony Vaccarello courbe ascendante et magie des lignes Depuis 2016, Anthony Vaccarello perpétue et réinvente le succès de la Maison Saint Laurent, historiquement dédiée à une féminité assertive et libérée. Par Elisabeth Clauss
Yves Saint Laurent a soutenu la cause féminine en rendant obsolète les carcans sociaux de son époque. Sa maison de couture a démocratisé et glamourisé une subversion culturelle en prenant la mode pour langage, désormais portée haut par Anthony Vaccarello. Dans un secteur en pleine tourmente, Saint Laurent, deuxième maison du groupe Kering, continue sa progression, avec plus de deux milliards d’euros de ventes en 2019. Le secret de cet engouement ? Une séduction élégante et décomplexée, ainsi que des pièces éloquentes, réalisées grâce au meilleur savoir-faire. Pour l’automne prochain, la collection nous compose une silhouette à la carrure affirmée, révèle à dessein l’envoûtement des échancrures, et emballe notre enthousiasme dans des pièces vernies et vinyles d’amazones modernes. Équipées pour jongler avec les questions de l’époque, puisqu’elles en ont posé la plupart. Pour (re)découvrir les origines de cette passion qui a changé les règles, Betty Catroux, double féminin, muse et amie d’Yves Saint Laurent, proche aujourd’hui d’Anthony Vaccarello, a offert à la Fondation Pierre Bergé - Yves Saint Laurent plusieurs centaines de ses silhouettes iconiques, morceaux d’histoire et parcelles de sa vie, qui seront dévoilées lors d’une exposition mémoire - et miroir. 96
L’ÉCRITURE EN COURBES FÉMININES La dualité a toujours double-filé l’esprit Saint Laurent, entre androgynie sensualisée et luxe nonchalant. Le Musée Yves Saint Laurent Paris a donc baptisé sa nouvelle exposition Féminin Singulier, pour un désir pluriel. Sahariennes, jumpsuits, trench-coats, l’emblématique tailleur-pantalon, autant de messages subtils pour une évolution sociétale perpétuelle, indissociables de la silhouette de Betty Catroux, sont mis en perspective jusqu’au 11 octobre 2020. En 1968, Yves Saint Laurent, subjugué par l’aisance de sa muse à hybrider le masculin-féminin, disait d’elle au magazine Women’s Wear Daily : “Elle est parfaite dans mes vêtements. Juste ce que j’aime. Longue, longue, longue.” Anthony Vaccarello abonde dans le sens de son prédécesseur : “Elle est Saint Laurent comme elle respire. Son allure, son mystère, son côté subversif, un danger insaisissable, désirable, presque palpable, tout ce qui fait l’aura de cette maison, on en comprend l’ampleur quand on rencontre Betty.” Le créateur a reçu carte blanche pour sélectionner parmi les donations de la it-lady - la plus chic des nuits parisiennes - une cinquantaine de pièces qui incarnent le mieux l’identité de la marque et son héritage. Betty raconte leur première rencontre : “C’était il y a trois ans lors de l’inauguration
Photo David Sims
Photos Saint Laurent, Winter20 Backstage, Saint Laurent, Betty Exhibition
“C’est lui qui, sur les 300 modèles dont j’ai fait don à la Fondation Pierre Bergé - Yves Saint Laurent, a sélectionné les 45 modèles qui me correspondaient le plus. Je ne me suis donc mêlée de rien. La preuve, j’ai découvert l’exposition le jour du vernissage !” Betty Catroux
L’OFFICIEL MODE
du Musée Yves Saint Laurent à Marrakech. Nous avons eu un coup de séduction fabuleux ! Or la séduction, n’est-ce pas la base de Saint Laurent ? J’adore son attitude si élégante. Il a tout compris de l’esprit Saint Laurent.” ORAN, BRUXELLES, PARIS La patte Saint Laurent d’Anthony Vaccarello, pour celle qui a fréquenté les deux hommes et leur univers ? “J’adore son attitude, elle m’a beaucoup touchée. Il a une vraie élégance, une allure merveilleuse. Il a très bien capté cette ambiance Saint Laurent, cette espèce de mystère. Cette façon de voir les femmes.” Une intuition intime des aspirations contemporaines de la féminité, que le Belge traduit en collections festives, finalement intemporelles, fidèles à l’identité de la maison et très progressistes à la fois. Betty Catroux souligne qu’Anthony l’a totalement cernée : “Il a sélectionné les pièces mieux que je ne l’aurais fait. C’est lui qui, sur les 300 modèles dont j’ai fait don à la Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent, a choisi les 45 qui me correspondaient le plus. Je ne me suis donc mêlée de rien. La preuve, j’ai découvert l’exposition le jour du vernissage !” Anthony Vaccarello a perçu la dimension émotionnelle de chaque silhouette, et sa force prescriptrice. Un style qui rencontre sa propre signature, chic et sharp, avec des coupes et découpes précises. Dès sa nomination à la direction artistique de la maison, il s’est glissé dans la fonction avec une posture discrète propre aux designers belges : “Ça toujours été branché d’être belge à Paris : les Français aiment notre côté simple et sérieux. Une certaine forme d’humilité. On est moins dans les clichés, ça plaît.” VERS LES SOMMETS (CELUI DE LA TOUR EIFFEL, EN L’OCCURRENCE) Saint Laurent défile chaque saison au pied de la Tour Eiffel, qui semble s’illuminer à 20 h précises pour les collections qui célèbrent la fête et le plaisir. Se parer, Faire trembler la piste de danse, et le monde tout autour. La nouvelle collection a déroulé un catwalk tout en rondeur pour des modèles tranchants, éclairés par des poursuites de théâtre, pour scénographier la vraie vie. Le point fort de cet hiver ? Les codes de la veste d’homme détournés en sensualité conquérante sur des femmes prêtes à gagner la bataille de l’influence. Il l’assume, Anthony Vaccarello a voulu revisiter la sage élégance trop bourgeoise du Saint Laurent des années 90. La femme Saint Laurent se revendique sulfureuse, latex le jour, cachemire la nuit, ou le contraire, et les deux à midi. Tons francs, couleurs et tissus d’archives (violet néon et pied-de-poule), motifs panthère ou pois qui répondent au vinyle, l’œil est aux aguets, le cœur en pulsations. La cuisse, galbée. Le créateur traduit ce clash de sexyness, toujours ancré dans une élégance sans fioritures : “J’ai voulu retrouver cet équilibre ou tension qui définit la modernité du style Saint Laurent, entre la maîtrise de la rigueur et l’abandon du plaisir. Saint Laurent, c’est la nécessité de l’élégance et la perversité. L’une sans l’autre ne serait que bourgeoisie ou vulgarité. M. Saint Laurent avait une vision très particulière de la 100
bourgeoise. Presque un rejet de celle-ci. C’est cette tension qui m’a stimulé cette saison et m’a donné envie de me détacher de ces codes trop conventionnels. Saint Laurent, c’est un danger.” LA FEMME “FATALE” Au sens du latin fatum, le destin. Anthony Vaccarello est un de ces designers du Nord dont l’univers créatif a grandi à la lumière des codes latins. Il a cependant été formé à Bruxelles : “Je voulais absolument intégrer La Cambre. Déjà, parce que je suis fondamentalement bruxellois. En plus, à la fin des années 90, on parlait beaucoup d’Olivier Theyskens qui en sortait. Il me fascinait, notamment parce qu’il habillait Madonna, dont j’étais fan. En 1999, j’ai assisté au show de l’école, et la collection de Laetitia Crahay m’a rendu dingue par sa justesse.” Après La Cambre - qu’il a dû présenter deux fois pour être accepté, car sur les conseils de Tony Delcampe, directeur du département Stylisme, il a préalablement suivi les cours de Design Textile/ Tissage/Tapisserie à l’Académie des Beaux-Arts de Tournai -, le jeune créateur a fait ses premiers pas dans la mode chez Fendi à Rome auprès de Karl Lagerfeld : “C’est là que j’ai réellement pris conscience que la mode, ce n’est pas que des croquis et de la recherche. Les vêtements ça se porte, et ça doit se vendre. J’ai compris les réalités d’un studio de création avec Karl.” Plus tard en 2014, Donatella Versace lui a confié les rênes de Versus, petite sœur de Versace. Tandis que cette marque a commencé à verser plus dans le “Vacca” que dans le “Versa”, la collection a marqué une nouvelle étape dans le succès. Comme Yves Saint Laurent, des femmes au tempérament trempé ont soutenu et propulsé son parcours : Lou Doillon, Charlotte Gainsbourg, Caroline de Maigret, ou Anja Rubik, super activiste féministe et écologiste. “Les muses, ça fait partie du jeu. Je ne recherche d’ailleurs pas les célébrités à tout prix. L’essentiel est que je comprenne bien une femme pour l’habiller.” UNE GRIFFE RENOUVELÉE C’est comme une patte, mais en plus affûté. Chaque saison, Anthony Vaccarello réinvente Saint Laurent, tout en lui rendant un hommage précis. La mode, c’est son langage : “Si tu n’as pas le feu sacré, il faut faire autre chose.” Les fans de la maison sont accros, et une nouvelle génération découvre le pouvoir d’une séduction évoluée et maîtrisée. Déjà au début de sa carrière, le créateur était lucide à propos de l’indispensable accord des talents, et de la nécessité d’un perfectionnisme constant : “Le succès, ce n’est jamais un coup de chance. Moi, j’ai fait les bonnes rencontres. Il faut être ouvert au moindre signe, saisir les opportunités. Rien n’est aléatoire. Il faut en avoir envie, surtout.” Alors, chaque silhouette devient un fantasme vestimentaire. Avec cette conscience, comment Betty Catroux a-t-elle pu se séparer de centaines de pièces ? “Pour être honnête, j’étais aussi très contente de me débarrasser du passé, tous ces vêtements me déprimaient. Ils sont magnifiques, certes, mais ils ne me concernent plus. En les donnant, j’ai rajeuni de vingt ans !” Et nous y gagnerons, chacune, un enseignement.
Photos Saint Laurent, Winter20 Runway
Pièces maîtresses PHOTOGRAPHIE : CÉCILIA POUPON RÉALISATION : EMILY MINCHELLA SET DESIGN : ARDITA MEHA
Bague Dior et Moi Émeraude en or jaune et blanc, diamants, émeraudes, malachite et laque verte, DIOR JOAILLERIE.
Collier Point d’Interrogation Plume de Paon XL pavé de diamants sur or blanc, BOUCHERON.
Bracelet Tweed Graphique en or blanc serti d’onyx, diamants et diamant central taille coussin, CHANEL JOAILLERIE.
Collier Zip Antique Pastilles en or blanc, turquoises et diamants, VAN CLEEF & ARPELS.
Bracelet en or gris serti de rubellite, saphirs de couleur, onyx et diamants, collection Magnitude de Cartier, CARTIER.
Collier Crossover en platine serti de diamants tailles marquise, poire et brillant, collection New York, HARRY WINSTON.
Bracelet Golden Oasis en or blanc serti de diamants taille brillant, PIAGET.
Collier en or blanc serti de jadÊites cabochon vertes, de diamants taille cœur, de diamants taille poire et de diamants, collection Haute Joaillerie, CHOPARD.
L’OFFICIEL REPORTAGE
Joyaux aux vertus insoupçonnées Et si les pouvoirs mystérieux des minéraux permettaient d’allier énergie positive et luxe ? Par Isabelle Vander Heyde
En 1953, John Kennedy a demandé la main de Jacqueline Lee Bouvier en lui offrant une fabuleuse bague de fiançailles en diamant ornée d’une émeraude géante signée Van Cleef & Arpels. Mais dans les années qui ont suivi, elle a pris soin de la cacher, portant des gants ou la dissimulant lorsqu’on la prenait en photo. Logique, comme le suggéraient les mauvaises langues à Washington, l’émeraude favorise l’amour et le bonheur familial. Dans de mauvaises mains, pas si fidèles, elle change de couleur. Au vu de la longue liste d’infidélités attribuées à son mari, la mythique première dame a préféré soustraire sa pierre aux regards extérieurs... Depuis toujours, on attribue aux minéraux des pouvoirs fascinants, et on les utilise pour renforcer les émotions positives et s’armer contre les maux en tout genre. Contrairement à la légende de l’émeraude de Jackie, ces propriétés ne relèvent pas de la superstition. En fait, il existe une explication profonde - au sens propre comme au figuré - de l’effet curatif des pierres. Selon la gemmologue belge Chloé Sarasola, leurs vertus thérapeutiques reposent sur le champ d’énergie qui les entoure, lequel est à son tour entièrement déterminé par leur composition chimique. La structure cristalline, leur emplacement - un volcan ou une grotte humide par exemple -, la dureté et la densité, mais aussi la manière dont certains rayons électromagnétiques conditionnent la couleur d’une pierre sont des radars différents qui, ensemble, 110
déterminent son action. Ils s’ajoutent aux flux d’énergie qui circulent à l’intérieur du corps humain et autour de celui-ci. Prenons la magnétite, une espèce minérale composée d’oxyde de fer qui est utilisée depuis le 18e siècle pour magnétiser les aiguilles de boussole en raison de la façon dont elle canalise l’énergie terrestre. Bien sûr, elle n’est pas non plus sans effet sur le corps humain : elle fixe le fer dans le sang, ce qui favorise une meilleure circulation et un rétablissement plus rapide après une blessure. Mais ce n’est pas tout, elle produit un effet similaire sur l’esprit, en chassant les sentiments négatifs tels que la peur et le chaos. Dans de nombreuses cultures, le caractère thérapeutique des pierres précieuses, des pierres semi-précieuses et des cristaux a été mis à profit depuis la nuit des temps. En Occident aussi, mais cette tradition a perdu de son éclat au fil des siècles, et a été reléguée au rayon des charlatans et des sorcières. Dans les années 70, l’intérêt qu’elle suscite a ressurgi par l’intermédiaire du mouvement New Age et, plus récemment, le renouveau de la sorcellerie moderne a contribué au retour en force des pierres. Nul besoin d’être un mystique illuminé pour ressentir le pouvoir d’une pierre. Ces dernières années, le vent a tourné. De plus en plus de créateurs, que ce soit dans le monde de la mode, de la déco ou de la beauté, combinent l’énergie positive des minéraux avec le luxe et l’esthétique.
Photo DR
La nature propose sans cesse des combinaisons que personne ne pourrait trouver seul.
Photos Marie Wynants, DR
Karolin Van Loon
Chloe Sarasola
REPORTAGE L’OFFICIEL
“Les pierres sont belles et intéressantes précisément parce qu’elles sont imparfaites.” Karolin Van Loon
Des rocs bruts qui libèrent des cristaux et d’extraordinaires motifs colorés. Karolin Van Loon prend un parti audacieux : des bijoux en géode d’agate. “Je ne me qualifie pas de créatrice, je préfère dire que je suis une collectionneuse. Quand d’autres couchent sur papier des croquis sortis de leur seule imagination, moi je rassemble des couleurs, des matériaux et des formes existants en un ensemble surprenant. Il est vrai que la nature fait elle-même une partie du travail, parce qu’elle propose sans cesse des combinaisons que personne ne pourrait trouver seul. Je suis fascinée par ce que la planète produit et j’aime sortir les gens de leur zone de confort.” Il y a cinq ans, Karolin Van Loon a troqué son travail d’architecte d’intérieur pour celui de créatrice de bijoux slash collectionneuse de pierres. Son objectif ? Concevoir des bijoux haut de gamme, tout en se tenant délibérément à l’écart des diamants : “J’avais en tête quelque chose de différent, des pierres qui sont belles et intéressantes précisément parce qu’elles sont imparfaites. Des matériaux bruts, comme ceux avec lesquels j’avais beaucoup travaillé dans mon job précédent. Quelque chose qui pourrait s’appuyer sur la pierre naturelle, le marbre ou le bois. C’est comme ça que je suis tombée sur les agates, qui m’ont tout de suite plu. Combinées à l’or et aux petits diamants, elles sont le reflet parfait de chaque femme : douces et fragiles, mais aussi extrêmement puissantes et charismatiques.” Les géodes peuvent se former à partir de bulles de gaz dans les roches magmatiques il y a des millions d’années. Ce sont des cavités rocheuses dont l’intérieur est tapissé de cristaux. À cause de la pression intense et du mélange de forces impliquées dans leur formation, les agates détiennent une énergie particulière. “On peut difficilement contourner leurs vibrations. C’est difficile à exprimer avec des mots, mais elles font résonner quelque chose en vous. Elles renforcent et clarifient certaines émotions.” “Ma dernière collection comprend par exemple une bague en dioptase, une pierre qui favorise l’empathie et toutes les émotions positives qui en découlent. On remarque l’effet de cette énergie lorsque les gens achètent
un bijou. Chaque pierre est unique et, en général, ils se sentent tout de suite attirés par un exemplaire en particulier, sans pouvoir expliquer pourquoi.” Jusqu’il y a peu, on ne s’intéressait pas trop à ces forces en Occident, mais en Asie, elles font partie de la vie quotidienne. Les géodes d’agate y sont vendues sous forme d’amulettes, de porte-clés et de colliers bon marché. “Je m’intéresse aussi à leurs vertus thérapeutiques, sans perdre de vue leur caractère luxueux. Chaque année, je me rends personnellement dans deux mines au Mexique. Les géodes d’agate sont principalement extraites dans des zones rocheuses désertiques. J’y choisis mes propres pierres, en suivant mon intuition. Elles sont plus chères que celles qu’on trouve dans les amulettes chinoises, parce que je ne recherche que des teintes naturelles et de haute qualité. On trouve surtout des tons pastel et du noir dans mes collections.” “C’est dans un atelier anversois que je fais entourer ces pierres d’un bord en or (ou halo) : un travail de précision difficile, réalisé à la main tout autour de la pierre. En plus de cela, des diamants sont sertis sur des griffes. Enfin, la création est montée sur une bague, un collier ou une boucle d’oreille. Ces différentes étapes expliquent le prix élevé du produit fini, mais je suis convaincue qu’à notre époque, les gens prennent davantage conscience de leurs achats. Ils ne recherchent pas seulement l’esthétique, ils sont en quête d’un véritable contenu, et on en trouve dans mes bijoux sous la forme d’énergie vertueuse. J’espère que cette période sera pour beaucoup l’occasion d’approfondir leur réflexion dans ce domaine.” “J’aimerais que mon travail explore de nouvelles facettes d’ici quelques années : des objets d’intérieur et peut-être aussi des produits de beauté. J’ai récemment lancé un vernis à ongles végane pour le cinquième anniversaire de Karolin Van Loon, de nouveau dans une gamme de couleurs inattendue. C’est une première étape, le reste suivra de manière organique. Chaque chose en son temps, et j’ai le temps, je n’ai rien à me prouver - je suis heureusement trop vieille pour ça !” 113
L’OFFICIEL REPORTAGE
“Trop souvent, les pierres sont associées soit à d’impayables joyaux de la couronne, soit aux amulettes de Madame Soleil. Il s’agit de rendre ses lettres de noblesse à leur dimension scientifique et métaphysique.” Chloé Sarasola Avec sa petite famille, Chloé Sarasola parcourt le monde à la recherche de pépites pour sa propre marque, mais aussi pour d’autres. Avec mari et fille dans son sillage et des diplômes de kinésiologie (la discipline qui étudie les flux d’énergie dans le corps humain) et de gemmologie en poche, la Belge Chloé Sarasola sillonne les quatre coins du globe à la recherche des plus belles pierres. Une quête qui l’emmène du Brésil à la Birmanie et au Sri Lanka en passant par le Sahara, mais qui s’est également traduite il y a peu par un regain d’intérêt pour les pierres locales. “Juste avant que la crise du coronavirus n’éclate, j’étais sur le point de terminer ma formation de pilote afin que nous puissions nous déplacer plus facilement et en produisant moins d’émissions.” Chloé fournit des pierres à plusieurs marques de bijoux belges, mais en 2012, sa passion débordante l’a également amenée à créer Nasoha, un label lifestyle entièrement dédié au pouvoir des pierres. On y trouve des bijoux fantaisie, des rouleaux pour le visage assurant un teint éclatant et une meilleure texture de peau, et même des gourdes remplies de pierres qui agissent sur l’aura. Cerise sur le gâteau, elle a aussi développé une ligne de haute joaillerie qui rendrait fous les amateurs de Bollywood. Pour ces bijoux impressionnants, elle dispose d’une sélection de pierres précieuses uniques, taillées et assemblées à Anvers. “Trop souvent, les pierres sont associées soit à d’impayables joyaux de la couronne, soit aux amulettes de Madame Soleil. Il s’agit de rendre ses lettres de noblesse à leur dimension scientifique et métaphysique. Je suis une personne rationnelle et j’ai un certain background universitaire. Pourtant, au fil du temps, j’ai pu voir le pouvoir des pierres à l’œuvre. C’est fascinant.” Alors les pieds sur terre - et avec beaucoup d’amour pour cette même terre -, Nasoha respecte la durabilité dans tous les domaines. “Nous ne travaillons qu’avec de petits mineurs indépendants et, à l’exception de la ligne haut de gamme, toutes nos pièces sont fabriquées dans des ateliers locaux. En étant sur place, nous pouvons veiller au respect des critères éthiques et apprendre l’histoire de chaque pierre. Nous nous efforçons également d’être neutres sur le 114
plan climatique : une grande partie de nos bénéfices est reversée à des organisations environnementales dans l’objectif de neutraliser les émissions de CO2 de nos nombreux voyages.” “Récemment, j’ai eu l’impression de voler des pierres dans d’autres pays et j’étais de moins en moins à l’aise avec mon empreinte écologique. C’est pourquoi je me tourne maintenant vers notre sol local, et les pierres qui se trouvent sous les terres de notre continent (Italie, Espagne, France). Pour moi, il s’agit littéralement de revenir à nos racines, de travailler avec un autre type de pierres, et d’explorer leurs différentes propriétés et leur énergie. Récemment, nous étions en Espagne et nous y avons trouvé des spécimens d’une beauté exceptionnelle. Notre prochain voyage devait nous emmener à Chamonix, une localité riche en quartz, mais il est tombé à l’eau avec la crise. Les pierres locales sont beaucoup plus chères pour nous et notre stock s’en trouve réduit, mais cette démarche est parfaitement conforme à nos valeurs.” “Au début, les gens me regardaient de travers quand j’évoquais l’énergie des pierres, ils voulaient un beau bijou et rien de plus. Mais depuis quelques années, l’intérêt n’a cessé d’augmenter et ces dernières semaines, il est carrément monté en flèche. D’une part, je me réjouis que les gens réfléchissent enfin aux pouvoirs de la nature et à ses bienfaits, mais d’autre part, cela favorise l’apparition de charlatans qui manipulent les pierres de manière irresponsable et parfois même dangereuse. En effet, certains exemplaires contiennent des métaux lourds, tandis que d’autres doivent être gardés hors de portée des enfants. Il faut avoir des connaissances avant de se lancer.” “Mes recommandations en cette période compliquée ? Nous sommes perdus parce que nous sommes inondés d’informations en tout genre. Les gens ne comprennent pas grand-chose à cette crise et ils paniquent. Je porte des perles en cristal de roche, une pierre qui favorise la clarté d’esprit. Ça ne m’aide pas à éclaircir la situation extérieure, mais ça m’évite de tomber dans la peur et la confusion. Bien sûr, elle n’a pas d’effet immédiat, mais elle m’arme contre le chaos : je me sens apaisée à l’intérieur et j’invite mon subconscient à choisir la voie de la lucidité plutôt que celle de l’impuissance et de l’incompréhension.”
Photo DR
La pierre agate permet de stabiliser et éclaircir l’aura, c’est la raison pour laquelle elle est souvent désignée comme une pierre à garder près de soi tout au long de sa vie.
Lolo ZouaĂŻ
Charlotte Lawrence
Charli XCX
Flohio
Art School Girlfriend
Little Simz 116
Ces huit étoiles montantes ont fait briller leur nom tout en haut de la galaxie pop cette année : la rebelle Billie Eilish, l’espoir du rap Little Simz, Hannah Diamond l’hyper-artiste de l’électro,
Billie Eilish
l’élégante Art School Girlfriend, la bombe pop-punk Charli XCX, la révélation indie Charlotte Lawrence,
Flohio et son hip-hop nouvelle génération
Crédits photo
et enfin Lolo Zouaï et son RnB ravageur.
Hannah Diamond
L’OFFICIEL MUSIQUE
Billie Eilish À 18 ans, elle vient de rafler quatre grammy awards en janvier : révélation de l’année, meilleure chanson et meilleur enregistrement avec “Bad Guy” et meilleur album de l’année avec “When We All Fall Asleep, Where Do We Go?” Nous avions rencontré la nouvelle reine de la pop il y a quelques mois, juste avant la sortie de son album. Armée d’une sincérité rare et d’un regard décapant sur le monde, elle nous avait parlé sans fard de musique, de danse et de résistance. PHOTOGRAPHIE JORY LEE CORDY STYLISME HENNA KOSKINEN PROPOS RECUEILLIS PAR BILLIE JD PORTER TRADUCTION MATHIEU WARSKY
Durant des décennies, le modèle de la pop-star américaine, – l’archétype Disney de la fille innocente mais qui déborde de sex-appeal (Britney, Miley, Selena) – a bien joué le rôle que les maisons de disques lui ont attribué. Quand Billie Eilish débarque, avec sa voix angélique et une production plus sombre et envoûtante, l’industrie ne sait pas quoi en faire. Par bien des aspects, Billie jette à la poubelle le vieux règlement de la musique mainstream, que trop d’artistes féminines ont été jusqu’alors contraintes de respecter. Elle porte un uniforme composé presque exclusivement de survêtements aux couleurs tapageuses. Elle est brute, sans filtre. Et ça plaît, beaucoup. Fraîche sincérité Au moment de notre interview, Billie, 17 ans, va annoncer dans quelques jours la sortie de son premier album, When We All Fall Asleep, Where Do We Go? Elle s’est fait des millions de fans avec une poignée de singles, et un EP, Don’t Smile At Me. Avoir amassé un tel following, et joué des concerts complets partout dans le monde avant même d’avoir sorti un album, n’est pas donné à tout un chacun. Quel effet ça fait ? “Ça semble irréel. Genre, littéralement fou, dit-elle. J’ai travaillé vraiment dur sur cet album. Il y a eu plein de disputes, et maintenant, putain, ça sort enfin. Je me réjouis de ce qui m’attend. Mais je ressens la pression à mort.” Billie a toujours fait preuve d’une rafraîchissante honnêteté quant à la réalité de sa vie. Dans ses interviews elle reconnait souffrir de troubles mentaux, et discute candidement de l’épuisement, ou de la solitude en tournée. Contrairement à d’autres, elle n’édulcore pas la vérité. “Je vois pas l’intérêt de faire une interview si les réponses sont bidon. Ça n’a pas de sens. Pourquoi s’emmerder à faire une interview dans ce cas ? Les gens veulent entendre vos opinions véritables.” Si cette attitude est un rêve pour les journalistes qui ont le plaisir de la rencontrer, je me demande si sa sincérité lui a attiré des ennuis côté coulisses. “J’adore mon équipe, mais, bien sûr, elle préférerait sans doute que je ne dise que des choses positives dans la presse, que je n’exprime que mon excitation à faire ce que je fais, confie Billie. Je sais ce que je devrais dire, je connais les réponses parfaites pour une artiste de mon âge, mais honnêtement, je m’en bats les couilles.” Et c’est sans doute parce que sa priorité : c’est la musique.” 118
Sourire davantage ? En 2016, le fruit de son travail a été validé dans le monde entier quand son premier single Ocean Eyes a explosé sur internet. “Ocean Eyes a littéralement été créé pour une danse, se souvient Billie. Toute la question était : comment rendre ça dansant ? Qu’est-ce qu’on peut ajouter pour donner envie de lever une épaule ici, ou de bouger comme ça là. Pour moi, si on ne peut pas danser sur une chanson, alors ce n’est pas vraiment une chanson.” Ce succès a catapulté Billie dans la lumière, et les journaux l’ont présentée comme un prodige musical précoce, elle n’avait alors que 15 ans… “J’ai toujours dit qu’il n’est pas nécessaire d’avoir vécu ce sur quoi on écrit. Ceci dit, à 12 ans je n’avais rien vécu qui ressemble à ce que j’ai pu vivre dernièrement. Je ne suis tombée amoureuse pour la première fois que l’an dernier.” L’adolescence est une période douce-amère où beaucoup de premières fois peuvent changer une vie. Mais la plupart d’entre nous ne la traversons pas avec des millions d’abonnés prêts à donner leur avis. On attend des jeunes femmes sous les feux de la rampe qu’elles soient des modèles. “C’est de la merde. T’imagines pas combien de fois on m’a dit de sourire davantage, de porter des vêtements à ma taille ou d’écrire des chansons plus gaies, dit Billie avec lassitude. Et tout ce truc de ‘s’habiller comme un garçon’, du coup les gens pensent que je suis gay. Ces gens ont une vision du monde tellement stéréotypée.” Elle ajoute que son nouvel album a de quoi plaire à tout le monde. “J’espère que ça ne fait pas mensonge. Mais honnêtement, toutes les chansons sont différentes, c’est quelque chose que mon frère et moi avons toujours eu à cœur de faire. Si on met cinquante personnes dans une pièce, et qu’ils ont tous un genre de musique préféré, on veut que chaque personne dans cette pièce aime au moins une chanson de l’album.” La semaine qui suit notre interview, je passe devant un immense panneau à Hollywood qui annonce le nouvel album de Billie. On la voit assise sur un lit, un sourire fou aux lèvres, les yeux blancs, comme son survêtement. L’image est à la fois glaçante et enjouée. Moi qui ai grandi à une époque où les jeunes chanteuses de pop étaient si sexualisées que c’en était grotesque, ça me réchauffe le cœur de voir Billie devenir une nouvelle icône de la musique. Sa rébellion n’a pas été décidée par un conseil d’administration de label pour vendre un disque. “Je n’ai pas de robe ou de jupe. Ni de talons hauts, dit Billie. Je m’en bats les couilles.”
Assistants photo William Matthieu et Svet Jaqueline
Chemise en coton imprimĂŠ motif FF, pantalon en micro pied-de-poule, sac banane en cuir noir et sneakers en cuir et toile imprimĂŠe monogramme, FENDI.
L’OFFICIEL MUSIQUE
Little Simz Elle a reçu les honneurs de Dizzee Rascal, Gilles Peterson ou Kendrick Lamar. A tourné avec Gorillaz et a organisé son festival. À 25 ans, elle sort son troisième album, “Grey Area”, sur son propre label bien sûr. Rencontre. PHOTOGRAPHIE ET STYLISME LAËTITIA MANNESSIER PROPOS RECUEILLIS PAR ELSA FERREIRA
Little Simz, née Simbiatu Abisola Abiola Ajikawo, n’a pas le temps. Attablée devant un bol de frites dans un bar de London Field, la jeune fille de 26 ans, née à Londres et de parents nigérians, a même gardé sa doudoune le temps de notre conversation. Mais elle n’a pas l’air pressé non plus. Concentrée. Efficace. Déterminée. Droit à l’essentiel, donc : son album. Le troisième depuis sa première mixtape Blank Canvas, en 2013. Une œuvre vibrante et complexe, aux influences aussi nuancées que l’histoire du hip hop et du R’n’B. Sur fond de boom bap old school en forme de big up à Missy Elliott sur Boss ou le funky et sexy Selfish, elle raconte cette période de doute qui flotte autour des 25 ans. “Personne ne m’avait dit que ça serait aussi dur, a-t-elle expliqué à Annie Mac sur la BBC. Il faut presque que tu te réinventes entièrement. Tout ce qu’on m’a appris, je l’ai désappris pour recommencer en suivant mon instinct et mes impressions plutôt que ce que les gens disent.” Cela commence d’abord par se confier, quelque chose dont Little Simz n’a pas l’habitude. Une sorte de thérapie, dit-elle, et une manière de “documenter mon histoire et affirmer mes sentiments de vive voix. Je suis plutôt du genre à garder les choses pour moi, je ne m’ouvre pas vraiment aux gens”. Désapprendre l’idée que les gens ont d’elle aussi. “Tout le monde pense que je devrais partir aux États-Unis, travailler avec telle personne. Oui, je pourrais le faire. Mais je ne sais pas si ça me rendrait heureuse.” Londres et sa jeunesse Elle parle aussi de violence, notamment dans le très beau morceau Wounds, avec l’artiste jamaïcain Chronixx, écrit le jour où elle a appris le meurtre de son ami, l’acteur et mannequin Harry Uzoka. Politique mais subtile, elle se fait l’observatrice d’un système qui, à Londres, atteint ses limites, avec une augmentation des attaques à l’arme blanche et des meurtres, particulièrement parmi les jeunes. “Je ne suis pas là pour prêcher, dit-elle. Au-delà de Little Simz, je suis Simbi, une jeune femme noire qui essaie de comprendre. Je ne prétends pas avoir les réponses, j’ai la perspective de quelqu’un qui vit au milieu des gens et qui voit ces choses se passer. Je ne m’intéresse pas particulièrement à la politique, je ne regarde pas les infos tous les jours, mais je réponds à ce qui m’affecte directement.” Ce qu’elle voit, dit-elle, c’est qu’il est facile de pointer le doigt sans regarder les racines du problème. “Quand j’étais plus jeune, il y avait déjà des crimes au couteau et de la violence. Mais il y avait aussi des endroits positifs pour 120
la jeunesse, pour la communauté. Beaucoup ont fermé sous les coupes budgétaires du gouvernement.” Elle regrette une éducation standardisée qui donne peu d’horizon aux jeunes. “Mes rêves étaient plus grands, ils n’étaient pas faits pour cette école”, dit-elle en se remémorant sa scolarité. La prochaine génération, imagine-t-elle, “nous devons l’éduquer et l’élever pour qu’elle ait des rêves”. “Je veux être une légende” Pour la première fois, Little Simz prend le temps de jeter un œil dans le rétroviseur. Et de se donner une tape dans le dos bien méritée. “À 10 ans, je n’aurais même pas rêvé de sortir un troisième album. Et je l’ai fait.” Un troisième et excellent album et une carrière menée de main de maître et en toute indépendance. En 2014, elle a lancé son label et y sort depuis tous ses projets. “J’ai été approchée par de nombreux labels. Mais je leur ai tous dit non car ça ne me semblait pas être ce qu’il me fallait. Je sentais qu’il fallait que je fasse ce travail de terrain. Et même si ça m’aurait soulagée de beaucoup de stress, je ne changerais mon expérience pour rien au monde.” À son actif aussi, un festival, un livre et une exposition, tous les trois organisés autour de la sortie de son deuxième album, Stillness in Wonderland. “J’apprends à utiliser mon cerveau autrement qu’en étant créative, explique-t-elle à propos de son ambition touche-àtout. Tu me mets dans un studio, je sais faire. Si tu me mets dans une réunion avec des cadres et des patrons de labels, je veux aussi assurer.” Avec son équipe de huit personnes, elle reste concentrée et affûte ses lames. “Ça ne veut pas dire que je n’aime pas les gens ; je suis juste très concentrée, protectrice de mon énergie.” C’est que Little Simz le sait, “de grandes choses sont à venir”. Première partie de Gorillaz sur leur Humanz Tour, elle a eu un avant-goût de ces immenses shows et des publics qui vont avec. “Pour moi, ce n’est pas maintenant qui compte, je pense à dans dix ans. Quelle sera ma trace à ce moment-là.” Dans dix ans, “je veux être une légende, assume-t-elle. Je veux avoir déjoué le destin. Je veux avoir changé les choses, pas seulement pour ma famille et mes proches mais pour les masses. Pour ça, il faut que je cimente et que je travaille les fondations”. En attendant, l’artiste aurait tourné Top Boy, une série sur la vie d’un gang du quartier de London Field – là où, justement, elle nous a donnée rendez-vous – et dont la dernière saison serait produite par Drake. Une corde de plus à l’arc de l’inarrêtable Little Simz.
Coiffure Elvire Roux Maquillage Billie McKenzie Assistante stylisme Raminta Ceponyte Assistant photo Franky Leyland
Débardeur Coco Beach en éponge, CHANEL. Bijoux perso.
Coiffure Elvire Roux Maquillage Carolyne Gallyes
Veste en coton mélangé, T-shirt et cycliste en polyamide et élasthanne, et escarpins en cuir, OFF-WHITE. Bijoux, perso.
MUSIQUE L’OFFICIEL
Hannah Diamond Cette Anglaise de 28 ans fait briller tout ce qu’elle touche. Chanteuse, compositrice et photographe, elle termine son premier album après sept singles remarqués sur le label PC Music. L’occasion de parler musique et mode avec la Barbie mutante de 2020. PHOTOGRAPHIE ELLIUS GRACE STYLISME ALIZÉE HÉNOT PROPOS RECUEILLIS PAR VIOLAINE SCHÜTZ
Si Barbie faisait de la musique, elle composerait sans doute ces sonorités dance régressives et bizarroïdes inventées par la Londonienne à couettes et à doudoune rose Hannah Diamond. D’ailleurs, quand la jeune femme a commencé à sortir des morceaux, en 2013, des singles bubblegum, personne ne croyait qu’elle existait vraiment. Avant que des influenceuses créées par l’intelligence artificielle ne fassent leur apparition, l’artiste questionnait déjà la réalité, la starification et le progrès technologique. “À l’époque, explique-t-elle, je m’intéressais à la notion de célébrité sur Internet, et à la transition entre microcélébrité et vraie célébrité dans la vie réelle. Je prenais en photos mes amis connus en ligne pour les replacer dans un contexte glossy de stars plus tradi. C’était une manière de déconstruire ce que je pensais de la culture pop et des images de mode.” Bonbons doux-amers Non sans humour, Hannah incarne à merveille un nouveau genre de pop-star à l’imagerie léchée qui réalise ses propres visuels et qui porte toujours une basket Nike mainstream (une collab avec Charli XCX) et une autre underground… La jeune fille a en effet signé avec le label PC Music, qui est aussi l’écurie barrée de l’ovni Sophie. Le résultat ? “Je vois ma musique comme une ‘simulation’ de pop. Je m’inspire de tout un tas de choses que j’ai écoutées, comme de la trance, du UK garage, du hardstyle, du nightcore, mais ça sonne presque comme de la pop musique.” Les titres ressemblent à des bonbons doux-amers. Des berceuses aliens dont la voix enfantine nous parle d’amour moderne mais qui peut aussi être plus mélancolique comme dans une version chipie et girly de Robyn. Le rythme de ses pépites synthétiques peut s’accélérer et se saccader par moments, un peu comme si Aqua (auteur de Barbie Girl) flirtait avec Aphex Twin dans une rave peuplée de licornes et d’hologrammes. Cette esthétique forte est portée par la créativité visuelle de l’artiste. Quand elle n’écrit pas des chansons, Hannah photographie et retouche des portraits entre pop art kitsch et
mignonnerie. Et collectionne les pièces Dior du début des années 2000, surtout celles frappées de monogrammes roses. “Je pense qu’être une pop-star, quel que soit le niveau, consiste à créer un monde autour de la musique. Les images et les vidéos en font partie. Et vous devez vivre dans ce monde pour croire vousmême à ce que vous faites.” Voyage émotionnel Inspirée par le travail de David LaChapelle, Nick Knight (surtout ses campagnes Dior de 2000 à 2004), John Galliano, les clips futuristes de TLC et la Mariah Carey de Heartbreaker, Hannah a nourri son univers en étudiant la communication mode et le stylisme. “J’ai toujours eu un intérêt pour les images de mode. Ado, j’achetais tous les magazines fashion pour pouvoir déchirer les pubs et en faire des posters. J’ai conservé un dossier de pages déchirées du début des années 2000 que je regarde comme un moodboard. Je suis une fan de mode extrême, assez nerd. J’ai une mémoire photographique de tous mes défilés préférés et des pièces de ces shows que je trouve excitantes.” Capable aussi bien de créer une police de caractères pour un de ses clips que de photographier une campagne pour une marque (Boohoo, Sophia Webster), Hannah est aussi l’auteure des images surnaturelles d’Offset pour la couverture du Jalouse d’avril 2019. Le jour du shooting, la jeune Anglaise portait des tresses, un baggy et un crop top qui lui donnaient des airs de lutin débarqué d’une autre dimension, et dont la fraîcheur authentique illuminait le studio. Son premier album, intitulé Reflections, est sorti en novembre dernier. “Pour ce disque, je me suis vraiment souciée de l’écriture. Je ne voulais pas réaliser quelque chose de trop superficiel, ou concentré sur le visuel. Il y a à la fois des concepts et du fun, et aussi des chansons très personnelles et sincères. J’y ai mis beaucoup de moi. L’album résume mon voyage émotionnel depuis mes débuts, et comment tout ce que j’ai pu ressentir dans la vie a pu être transformé en quelque chose de positif. J’espère que d’autres personnes l’écouteront et se sentiront moins seules dans ce monde.” 123
Coiffure Maki Tanaka Maquillage Emily Porter Assistante photo Caitlin Chescoe Assistante stylisme Elodie Purcell
Maillot de bain en laine mérinos, LUDOVIC DE SAINT SERNIN X SUNSPEL. Pantalon en tweed, CHANEL. Bijoux, perso.
MUSIQUE L’OFFICIEL
Art School Girlfriend Derrière ce pseudo, l’artiste et productrice anglaise Polly Mackey façonne une électro intimiste qui parle de désir et de désillusion. Portrait d’une tête chercheuse. PHOTOGRAPHIE FLORENCE MANN STYLISME LAËTITIA MANNESSIER TEXTE NOÉMIE LECOQ
Assise sur une chaise au milieu d’un décor blanc, elle enlace tendrement son lévrier : l’image de profil WhatsApp de Polly Mackey, alias Art School Girlfriend, montre l’importance de son chien dans sa vie, comme le confirment les nombreuses photos de ces deux inséparables sur la page Instagram de l’Anglaise. “Il est allongé à côté de moi en ce moment-même, s’esclaffe-t-elle au bout du fil. À Margate, où nous vivons, je vais le promener sur la plage tous les jours, quelle que soit la météo, c’est primordial pour mon équilibre mental. Il m’oblige à sortir, à ne pas me replier sur moi-même. Il m’apporte énormément.”
Les amateurs de Portishead, The XX, ou encore Everything But The Girl ne seront pas dépaysés par ces premières pépites, qui laissent présager du meilleur pour son premier album, en pleine préparation. “J’ai une idée assez claire de ce que je veux créer. Cette année, j’ai connu plusieurs bouleversements personnels, dont une rupture avec ma petite amie, donc j’ai pas mal de choses à exorciser, dit-elle dans un sourire. Sur mes deux premiers EP, je me sentais un peu perdue et je me suis servie de ces chansons pour démêler mes idées. Je crois que mon album sera plus direct, cette fois je sais exactement ce que j’ai envie d’exprimer.”
Calme et introspection En parallèle de son rôle de maîtresse dévouée, Polly a un deuxième amour : la musique. En 2014, après la séparation du groupe Deaf Club, dont elle était la chanteuse et guitariste, elle quitte Londres pour se ressourcer à Margate, petite ville au bord de la mer qui devient de plus en plus un refuge arty pour Anglais en quête d’évasion. Outre ce changement de décor, Polly prend la décision de s’éloigner des guitares. “J’ai eu envie de me consacrer à la musique électronique. Je m’intéresse à la production depuis que je suis ado et j’adore le côté technique et le bidouillage. J’ai toujours été obsédée par les sons.” Sous le nom d’Art School Girlfriend, elle se fait repérer par le célèbre producteur Paul Epworth (Adele, Rihanna…), qui la signe sur son label (Wolf Tone) et sort son premier EP, Measures, en 2017. Après d’autres explorations, elle dévoile en janvier 2019 son deuxième EP, Into The Blue Hour, suivi en juin par Diving, un single ensorcelant. Portés par sa voix envoûtante, ses morceaux invitent à l’introspection et au calme.
Transcender les doutes Art School Girlfriend dégage une élégance naturelle, perceptible dans sa musique comme dans son allure. “Au quotidien, je porte souvent une sorte d’uniforme composé d’un pantalon bleu ou noir et d’un T-shirt, commente-t-elle sobrement. Je ne mets pas souvent de maquillage. Pour moi, les sessions de photos peuvent donc être un peu intimidantes, mais ça m’amuse aussi de porter des tenues irréelles. Pendant mon adolescence, mes goûts en matière de mode étaient dictés par mes goûts musicaux, comme les Yeah Yeah Yeahs et tous ces rockeurs de l’époque en jeans skinny. Je suis très amie avec le styliste Daniel w. Fletcher. Nous avons débuté à la même période et avons été colocataires pendant deux ou trois ans. Il m’a déjà fait des vêtements de scène. J’aime bien l’idée de me transformer en une version plus grandiose de moi-même le temps d’un concert.” Transcender les doutes et les revers en quelque chose de beau et de grand : voilà exactement ce que la musique d’Art School Girlfriend produit. 125
L’OFFICIEL MUSIQUE
Charli XCX Elle nous avait prévenus : “I don’t care”, lance-t-elle dans le tube qui lui a donné sa renommée internationale. Dix ans de carrière, deux albums et pléthore de collaborations plus tard, la Britannique de 27 ans revient avec “Charli”, une œuvre brute et assumée. Rencontre. PHOTOGRAPHIE HANNAH DIAMOND STYLISME LAUREN ANNE GROVES PROPOS RECUEILLIS PAR ELSA FERREIRA
“J’aime quand c’est fiévreux”, dit Charli XCX. Par cette chaude journée de juin, dans un studio photo du nord de Londres, cinq personnes s’affairent autour de la pop star. Elle s’apprête à poser pour Hannah Diamond (voir pages précédentes). Les deux artistes se connaissent bien. Elles ont travaillé ensemble sur le titre Paradise sorti en 2015 sur l’EP Vroom Vroom de Charli, un tournant électronique et underground dans la carrière de l’artiste qui signait jusque-là des titres taillés pour la scène pop mainstream internationale.
producteur très en vogue qui a signé des morceaux pour Slowthai, A$AP Rocky ou Damon Albarn. Fait d’arme particulier : elle a sorti Spicy avec Diplo, un remix du fameux Wannabe des Spice Girls. Une sortie “par hasard”, explique-t-elle, enregistrée en dix minutes avec son voisin de Los Angeles pour enterrer la hache de guerre d’une relation amicale un brin querelleuse. “Je veux collaborer avec des artistes qui sont vraiment uniques, qui sont les seuls à faire ce qu’ils font, affirme-t-elle. Personne ne peut imiter Sophie, personne n’est une rappeuse aussi féroce que Cupcakke.”
Lizzo, Miley Cyrus et Mykki Blanco en collab’ Née en 1992, Charli XCX a déjà une longue carrière derrière elle. Si longue que c’est sur MySpace qu’elle a été repérée par un organisateur de raves qui l’invite à faire ses premières scènes dans les soirées wharehouse londoniennes. Nous sommes en 2008 et Charlotte Emma Aitchison, déjà connue sous le nom Charli XCX sur les réseaux, a 14 ans. “Je faisais des beats sur un clavier. C’était du trashy bubblegum rap beats, tente-t-elle de décrire. Je ne sais pas vraiment, c’était mauvais !” Les raves ouvrent son imaginaire. “J’ai grandi à la campagne, je ne connaissais pas la culture club ou gay, la mode. Quand je suis arrivée dans ces soirées-là, je me suis sentie totalement immergée et inspirée.” Deux albums et quelques mixtapes plus tard, elle sort Charli, un album exigeant et aventureux qui navigue entre dance trap et expérimental, hymnes pop synthétiques, ballades épurées et featurings rap. Une approche qui révèle le goût de l’artiste pour une pop osée. “Je m’en fiche d’être une pop-star, je m’en fiche d’avoir les lumières braquées sur moi, de chanter des chansons qui vont passer à la radio. Ce qui m’importe c’est de créer une atmosphère que tu n’oublieras jamais, être brute. Mon show sera le plus rave jamais”, annonce-t-elle. Dans une tradition des featurings bien choisis, elle invite sur Charli une short list de cette vague pop inventive : Christine and The Queens, Sky Ferreira, le rappeur estonien Tommy Cash, la rappeuse Cupcakke, ou encore Lizzo, dont le dernier album, Cuz I Love You, un concentré d’énergie et de soul, a bercé plus d’un été. Quelques noms à ajouter à une liste déjà prestigieuse. Parmi les artistes avec lesquels Charli a collaborés, des stars du calibre de Mykki Blanco ou Miley Cyrus. Des cautions plus underground aussi avec Mr. Oizo, Sophie, de PC Music, ou Mura Masa,
Inspirations Ed Banger et PC Music Le “I don’t care” de son premier tube semble être un bon mantra pour l’artiste. Dans un paysage pop souvent calibré pour le succès, Charli XCX explore les confins du genre au fil de ses sorties. Après un premier True Romance plutôt mainstream en 2012, elle se risque en terrain plus punk pour Sucker, en 2013. En 2015, elle sort l’EP Vroom Vroom sur PC Music, un label électronique anglais pointu qui exagère l’esthétique pop dans ses limites les plus artificielles, et dont Hannah Diamond est l’une des figures de proue. Charli XCX s’aventure alors dans des sonorités plus sombres et énervées, emprunte ses samples à Pulp Fiction et pousse le BPM dans des accents eurodance et trap, marques de fabrique du label. Elle traîne sur les forums quand elle découvre Pink and Blue, de Hannah Diamond. “J’ai trouvé ça tellement bon. C’était le genre de musique que j’essayais de faire quand j’avais 16 ans, sans savoir comment y arriver.” Adolescente, la jeune artiste est inspirée par la house française d’Ed Banger. “C’est la première scène que j’ai trouvée vraiment excitante, dit-elle. Quand j’ai découvert PC Music, j’ai ressenti la même chose. La même excitation face aux possibilités de directions et de sonorités que la pop musique peut emprunter.” Elle embarque A. G. Cook, le fondateur du label, devenu proche collaborateur et avec qui elle a produit Charli. “On s’est tout de suite entendu. Je crois que l’on naît pour rencontrer certaines personnes, A. G. est l’une d’elles pour moi.” Pour l’enregistrement de Charli, dans une maison de Los Angeles transformée en studio, le duo s’enferme pendant trois mois et travaille tête baissée. “Notre travail est émotionnel mais nous n’en parlons pas, nous préférons avancer. Quand tu commences à trop réfléchir dans la pop, tu deviens ennuyeux. Je préfère être instinctive.” De la pop brute et audacieuse, on dit oui !
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Coiffure Nicole Kahlani Maquillage Danielle Kahlani
Robe en cristaux et plumes, ALESSANDRA RICH. T-shirt en polyamide et élasthanne, MARINE SERRE. Sneakers en matières techniques, PRADA.
L’OFFICIEL MUSIQUE
Charlotte Lawrence À 19 ans, la Californienne Charlotte Lawrence, meilleure amie de Kaia Gerber, mène de front deux carrières : mannequin et pop-star en devenir. Aussi volontaire que sensible, cette artiste inspirée nous dévoile ses envies. PHOTOGRAPHIE MIA DABROWSKI STYLISME SERGIO ALVAREZ PROPOS RECUEILLIS PAR NOÉMIE LECOQ
La rivalité entre filles serait-elle démodée ? La nouvelle génération pop invente ses propres codes pour s’affranchir des mesquineries, jalousies, coups bas et autres guéguerres puériles qui rongeaient de l’intérieur le star-system d’hier. Non seulement les artistes féminines trônent aujourd’hui au premier plan, mais elles se connaissent, se suivent sur les réseaux sociaux, voire s’entraident et collaborent ensemble. Cette fraternité au féminin saute aux yeux quand on se penche sur l’entourage de l’Américaine Charlotte Lawrence. Son amitié indissoluble avec Kaia Gerber, la fille de Cindy Crawford, remonte à leur enfance à Los Angeles. Depuis, elles restent inséparables malgré leurs occupations respectives. En parallèle de sa carrière de mannequin (chez IMG Models), Charlotte Lawrence se concentre désormais sur sa grande passion, la musique. Là encore, l’esprit de sororité reste primordial pour elle, dans la lignée de Billie Eilish et de Charli XCX. Famille artistique L’année dernière, elle collabore avec Nina Nesbitt et Sasha Sloan, notamment pour une reprise du tube Girls Just Want To Have Fun. “J’adore cette idée que la pop music d’aujourd’hui est dominée par des filles, sourit-elle. Il suffit de regarder le top 100 pour s’en convaincre. Bien sûr, il existe encore des combats à mener, des frontières à éliminer, des choses à améliorer. Mais la féminité est nettement plus visible qu’elle ne l’était ces dernières années. J’adore les filles qui savent rester elles-mêmes, sans concession, comme Lizzo. Se moquer du regard des autres, ça rend fort, confiant, positif. Pas besoin d’être parfaite ou de faire semblant d’être quelqu’un d’autre : il faut juste exprimer notre propre personnalité et suivre nos envies. C’est vraiment cool que le monde accepte enfin ça.” Du haut de ses 19 ans, cette L.A. woman a grandi dans une famille artistique : sa mère est l’actrice Christa Miller (vue dans Seinfeld, Scrubs, Le Prince de BelAir…) et son père est le producteur, scénariste et réalisateur Bill Lawrence (créateur de séries comme Scrubs, Spin City…). Contrairement à ses parents, Charlotte préfère se lancer dans la musique plutôt que dans le cinéma. “J’ai commencé à prendre 128
des cours de piano quand j’avais 5 ans, explique-t-elle. J’ai eu ma première guitare à l’âge de 13 ans et j’ai appris toute seule. Un an plus tard, je suis entrée en studio pour la première fois pour enregistrer une reprise d’un morceau de Bon Iver, Skinny Love. C’est là que j’ai compris que ce que j’adorais plus que tout, c’était cette sensation de chanter et de jouer, et j’ai voulu continuer sur cette voie. Ça a été un vrai déclic. Ma mère a toujours eu une incroyable collection de disques et elle m’a fait découvrir beaucoup artistes qui comptent énormément pour moi, comme Damien Rice, Joni Mitchell, Patti Smith, Sufjan Stevens… J’ai toujours été attirée par les paroles un peu sombres, par une certaine tristesse, par les chansons qui racontent une histoire et reflètent nos émotions. Je me sens autant chanteuse que compositrice.” Ambiances mélancoliques À 11 ans, elle signe sa première chanson, Your Love. Pendant son adolescence, elle publie régulièrement de nouvelles compositions (dont Keep Me Up), jusqu’à son premier EP, Young, sorti l’an dernier alors qu’elle vient de fêter ses 18 ans – six morceaux prometteurs, notamment le single Sleep Talking. Depuis, elle a également dévoilé d’autres morceaux comme Stole Your Car, puis cette année Why Do You Love Me et Navy Blue, mélangeant électro-pop et intimité, avec un penchant assumé pour les ambiances mélancoliques. Son goût pour le folk acoustique ne s’entend pas encore, mais ce sera peut-être le cas sur son premier album, qu’elle promet pour cette année. Ses icônes de mode reflètent ses goûts musicaux : elle admire la créativité et la liberté de David Bowie. “En découvrant son œuvre, je me suis dit que si j’avais envie de me teindre les cheveux en rose, c’était possible, rigole-t-elle en nous montrant ses mèches bariolées. Je suis aussi fascinée par Mazzy Star, Stevie Nicks, toutes ces chanteuses un peu hippie et tellement cool avec leurs vêtements négligés et sans maquillage. La mode et la musique sont inséparables, ce sont deux formes d’expression de soi. J’adore Billie Eilish et j’admire sa constance : je la connais depuis déjà un moment et elle ne change pas, elle ne se conforme pas aux règles. Elle parvient à imposer sa musique géniale et son look vraiment unique.” On souhaite la même réussite à Charlotte Lawrence.
Coiffure et maquillage Jonathan Sanchez Assistant photo Jeremy Konko Assistante stylisme Séraphine Bittard
Corset en soie, VIVIENNE WESTWOOD. Pantalon en velours côtelé, JACQUEMUS. Gants et escarpins en cuir, ACNE STUDIOS.
Coiffure Patrick Wilson Maquillage Amy Wright
Polo et pantalon en piquĂŠ de coton, MULBERRY. Bijoux, perso.
MUSIQUE L’OFFICIEL
Flohio Textes incisifs, flow impeccable et gestuelle impressionnante, Flohio est la rappeuse que l’on attendait tous. Nigérienne d’origine, elle a grandi à Bermondsey, dans l’Est de Londres. Deux EP plus tard, elle est citée par Naomi Campbell comme “l’une des femmes qui changeront le futur”. Rencontre avec un phénomène, décidé à tout renverser sur son passage. PHOTOGRAPHIE ELLIUS GRACE STYLISME ALIZÉE HÉNOT PROPOS RECUEILLIS PAR ANA BENABS
Vous pouvez me parler de la façon dont Funmi Ohio est devenue Flohio ? Flohio : (Rires.) Je ne sais pas vraiment. Je pense que Flohio a toujours été là. Ça m’a juste pris du temps pour la présenter mais elle a toujours été là, je pense. Vous avez grandi à Londres, et y vivez encore actuellement. Cette ville est importante pour vous ? Oui ! J’ai grandi ici, mes amis sont ici, j’ai vécu mes expériences ici, donc oui, cette ville représente beaucoup pour moi. Si je ne vivais pas là, je serais sans doute à Tokyo ou à Séoul, quelque part en Asie. Parce que j’adore la cuisine asiatique en général ! À part Londres, qu’est-ce qui vous donne envie de créer des morceaux ? J’ai tellement d’influences, je ne peux même pas en choisir une. Je dirais que la culture est essentielle pour moi. La forme n’a même pas d’importance. Je suis inspirée par la culture anglaise, africaine, américaine… C’est ce que j’essaie de retranscrire dans mes titres. Rap, grime, électro… Vous mélangez beaucoup de styles. Comment écrivez-vous ? Je peux écrire avec mon équipe, mes amis, mes producteurs… ou tout simplement seule dans ma chambre. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise manière de composer, selon moi. Je ressens ce que je ressens, et je compose. C’est tout. Vous pouvez m’en dire un peu plus sur votre collaboration avec God Colony, vos producteurs ? God Colony, ce sont mes amis ET mes producteurs. Je les ai rencontrés en 2015, et il y a directement eu une bonne énergie, un bon lien. Avec les années, ce lien est devenu encore plus fort. Ils m’ont conseillée, ils ont veillé sur moi et sur ma musique. Ça ne s’arrêtera pas de sitôt, c’est un des liens les plus précieux de mon entourage. Qu’est-ce que cela représente pour vous d’être une femme en solo dans le monde du rap ?
C’est incroyable. Je suis moi, vous voyez ? Chacun peut le vivre d’une façon différente. Mais je suis de plus en plus fière de la femme que je suis car plus j’avance dans cette industrie, plus je suis en phase avec ma féminité. Car je vois que les gens m’apprécient pour ce que je suis, la façon dont je m’habille, dont je me tiens. Et le fait que cet univers soit encore majoritairement masculin, ce n’est pas contraignant ? Je me sens tellement riche de ce que je suis que ça ne m’importe pas, ce contexte. Quand tu sais qui tu es, peu importe où tu te trouves. Je ne regarde pas autour de moi, je suis la seule dans mon petit océan. On vous a déjà reproché de ne pas être assez féminine ? En 2020, les gens sont un peu plus ouverts d’esprit. Personne ne m’ennuie avec ça, et si quelqu’un le fait, je l’ignore. N’écoute pas mes morceaux dans ce cas-là, mec ! Vous êtes souvent comparée à A$AP Rocky, cela vous parle ? C’est à cause de mes cheveux. Juste une coupe de cheveux ! Quand tu es gamin, ta mère te fait des braids rapidement pour retourner faire ce qu’elle a à faire (rires), c’est tout bête. J’adore A$AP, sa musique défonce et il est très mignon, mais cette comparaison n’est pas vraiment justifiée, tu sais comment sont les gens (rires). Certains de vos morceaux, notamment sur votre dernier EP, Wild Yout, sont très personnels. Qu’est-ce que vous ressentez quand vous les interprètez sur scène ? Ce n’est pas tant ce que je chante, c’est plutôt la manière dont je le chante. Parfois, les gens dans le public pleurent, ce qui me fait pleurer aussi. En concert, il peut y avoir une atmosphère super émotionnelle, mais c’est une super énergie. Et votre timidité disparaît ? Oui. Je ne peux pas expliquer comment, je dirais que la scène est ma cour de récréation. C’est comme une grosse fête, et je m’y sens bien. 131
L’OFFICIEL MUSIQUE
Lolo Zouaï Portée par une poignée de singles et un premier album inspiré, Lolo Zouaï est devenue la nouvelle prodige du R’n’B. Portrait d’une chanteuse à la croisée des cultures française, algérienne et américaine. PHOTOGRAPHIE JORY LEE CORDY STYLISME HENNA KOSKINEN PROPOS RECUEILLIS PAR NOÉMIE LECOQ
Quand Lolo Zouaï décroche son téléphone, elle vient d’arriver à Seattle et descend de son bus pour nous parler au calme. La chanteuse est sur la route depuis presque un mois, c’est la première fois qu’elle fait une tournée de cette ampleur aux États-Unis, en tête d’affiche. “Pour garder le rythme, je dois rester concentrée, explique-t-elle. Je me réveille, je fais quelques trucs, on va dans la salle pour faire les balances, puis je rencontre des fans, ensuite c’est l’heure du concert et enfin je vais me coucher. On imagine souvent une tournée comme un moment dingue, mais il faut aussi savoir tenir le coup. Je viens de perdre ma voix pendant deux jours, ça ne m’était jamais arrivé avant et j’ai vraiment eu peur… Ça va mieux heureusement.” Vivre l’instant présent Son tempérament de guerrière a repris le dessus et elle continue sa tournée. Quelques jours auparavant, Lolo (Laureen, sur son passeport) a joué à San Francisco, la ville où elle a grandi. “Le concert était complet, c’était incroyable. La dernière fois que j’étais entrée dans cette salle, j’avais 17 ans et j’assistais à un concert de Sky Ferreira, en rêvant d’être à sa place un jour. C’est comme ça qu’on se rend compte que la vie passe vite !” Un peu plus tard, tout en riant, elle confie : “Parfois, je dois sortir de scène quelques secondes parce que l’émotion peut me submerger jusqu’aux larmes. J’adore vivre l’instant présent pendant un concert, et regarder droit dans les yeux ces gens qui 132
partagent ce moment avec moi, mais je suis tellement sensible que ça peut devenir trop intense.” Des hauts et des bas À la fois posée et à fleur de peau, naturelle et soignée, Lolo Zouaï signe des chansons à son image. “J’ai écrit ma première chanson à l’âge de 6 ans. Après l’école, je me dépêchais de rentrer chez moi pour me remettre à jouer de la musique.” Ses compositions reflètent aussi son identité cosmopolite : née à Paris, elle a été élevée par une mère française et un père algérien et, quand elle avait 3 mois, toute la famille s’est expatriée en Californie. Chanter en anglais n’est pas une pose chez cette artiste bilingue : c’est simplement la langue qui l’a entourée toute sa vie. Elle aime incorporer quelques phrases en français ou en arabe sur certains morceaux pour montrer qui elle est et d’où elle vient, comme en témoigne son premier album de pop et R’n’B, High Highs to Low Lows, sorti en avril dernier. Le titre suggère son goût pour les contrastes. “Dans les paroles et les mélodies, j’aime alterner entre sombre et lumineux, triste et joyeux, dit-t-elle. J’avais juste envie de raconter mon histoire de façon fun et créative, déterminée mais aussi vulnérable. Je me suis préparée toute ma vie pour ça, en traversant beaucoup de hauts et de bas pour y parvenir.” Vu son fan-club actuel (Gigi Hadid en tête) et ses collaborations de luxe (avec Dev Hynes, H.E.R., Myth Syzer…), on parie qu’elle restera désormais en haute altitude.
Coiffure Clayton Hawkins, Maquillage Holly Sillius, Assistant photo William Mathieu
Robe Flying Phoenix en jersey, KENZO. Bijoux perso.
SOCIÉTÉ L’OFFICIEL
Futur Ils ne jurent que par le style victorien, Empire ou Ancien Régime. Mais au-delà de la question vestimentaire, c’est une forme d’engagement politique que revendiquent aujourd’hui artistes et créateurs en rupture avec la société de consommation et ses ravages écologiques. Plus qu’une mode, un mode de vie.
Photo Yuhan Wang
antérieur
PAR MANON RENAULT
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L’OFFICIEL SOCIÉTÉ
Ils lisent le Cabinet des modes, portent des vestons de l’ère napoléonienne par-dessus leurs blouses à col lavallière, et leur style dit “vintage” a envahi les podiums de la dernière fashion week. Cette communauté, qui a choisi l’esthétique comme langage politique, prend part à un mouvement plus global qui emprunte au passé des codes vestimentaires mais aussi un mode de vie, au ralenti, respectueux de l’humain et de la nature. Le revival qu’ils incarnent, loin de l’image de dandy égaré dans le temps, est une manière d’appréhender le futur hors des circuits de consommation actuels. Créer pour durer Assis au bord de son lit, dans un costume chiné à la coupe années 1930, les cheveux gominés et coiffés en arrière, David McDermott pose dans son premier appartement dans l’Upper West Side à New York. Il vient tout juste de quitter l’université, espère devenir artiste et loue ce logement qu’il rénove du sol au plafond dans la grandeur du style de 1880 avec chandeliers, tableaux aux cadres dorés et papier peint fleuri. Il construit à sa manière une “machine à remonter le temps”. Peter McGough ne l’a pas encore rencontré. Pourtant, ce cliché de son ex-compagnon et fidèle allié artistique depuis quarante ans, orne et inspire ses mémoires intitulées I ’ve Seen the Future and I’m Not Going. Un slogan pour la nouvelle génération ? “Cette phrase a été prononcée par David lors de notre première rencontre. J’étais hypnotisé par lui. Il me racontait qu’à l’âge de 14 ans il avait décidé de s’habiller comme dans le passé, et disait qu’il finirait par disparaître dans une époque antérieure où les choses – les vêtements, la culture, les meubles – avaient été créées pour durer. Tout le contraire du présent, de cette culture de l’image, du consumérisme. Ce titre, c’est également une réaction à l’état de crise permanent dans lequel nous vivons. L’écologie, le Brexit, les décisions politiques de Trump, les guerres, la forêt amazonienne. Notre maison brûle. Le tout est documenté par des images qui se succèdent les unes aux autres à grande vitesse sur les réseaux sociaux. Les gens regardent, mais s’engagent-ils ? Entre-temps, on les gave de fictions qui leur promettent le bonheur avec des scripts mielleux, et ils oublient les vrais problèmes. Le temps dédié à la compréhension est mort, tout s’évapore. Le temps se perd dans les havres de l’éphémère, et tout le monde crie à travers des écrans. Si c’est cela le futur alors ce n’est pas pour moi !” Une réaction qui semble être partagée par une jeune génération d’artistes qui rompt avec la culture de la célébrité, la course éperdue à la consommation, et capture dans le passé des compétences et savoirs essentiels pour ralentir la spirale de la modernité. Dans cette quête, le sublime et la frivolité font valeur. 136
“L’artiste doit révéler la beauté dans la trivialité. Cela ne signifie en rien créer des illusions. Avec David nous passions pour deux pédales vêtues de costumes victoriens, vivant dans une ‘fantaisie’ du passé. Mais nous étions bien plus connectés à la nature et proche des réalités que certains ‘écolos’. Dès les années 1980 nous étions vegan, nous recyclions et avions le goût du beau vêtement : c’était un mode de vie non une ‘mode’”, raconte Peter McGough, esquissant un programme des plus politiques. Une manière de vivre avec son temps Depuis plusieurs saisons, le spectre dystopique s’avère l’unique remède face aux diverses crises sociétales. Sur les écrans, La Servante écarlate cartonne, tandis que Black Mirror imagine un futur calibré par une surveillance mutuelle dans une société des écrans. Sur les podiums, les iPhones vissés aux chevilles des mannequins chez Maison Margiela ou les sets de Jon Raffman pour Balenciaga interrogeaient l’impact de la technologie sur nos vies. Peut-être pour tenter de sortir de cette ambiance anxiogène, la mode renoue aussi avec l’esthétique pré-industrielle où les techniques étaient encore au service de l’homme. Des robes longues aux volumes gigantesques, imprimées de fleurs nostalgiques et surmontées de cols en dentelle, ont envahi les podiums d’Erdem, de Molly Goddard, de Loewe ou encore de Simone Rocha. Riccardo Tisci s’est immergé dans les archives de Burberry renouant avec la fascination pour l’esthétique victorienne des origines. Dans un show performance au Palais des Beaux-Arts, Thom Browne articule crinolines aux baleines apparentes et corsets pour ressusciter avec humour une MarieAntoinette. “Marie-Antoinette est une inspiration récurrente dans la mode, explique Tomi Kono, jeune artiste japonais qui s’est fait remarquer par la création de perruques portées, entre autres, par Gigi Hadid. J’aime me plonger dans le mouvement rococo, mais il ne s’agit pas pour moi d’un geste nostalgique. Le patrimoine visuel de la mode est une vaste archive ouverte qui s’est démocratisée à l’heure d’internet. Si j’aime l’esthétique nostalgique, je pense que fouiller dans le passé est, contrairement à ce qu’on pourrait penser, une manière de vivre avec son temps. Les perruques que je fabrique ne sont pas faites pour se déguiser ou se cacher, mais se connecter avec d’autre cultures, avec l’inconnu.” De son côté, la créatrice Yuhan Wang explore les dialogues entre féminités asiatiques et culture occidentale. Après avoir reçu un diplôme à la Central Saint Martins, elle découvre la mode au côté de J.W. Anderson ou Oscar de La Renta. “J’ai appris que le futur provient toujours du passé. Ma perception de la féminité vient de mon parcours professionnel et de mon
Photo courtesy of McDermott and McGough; DR
David McDermott et Peter McGough à Williamsburg.
L’OFFICIEL SOCIÉTÉ
“Il faut proposer des vêtements de qualité, avec des matières faites pour durer. Je passe du temps à choisir et j’aime partager avec mes clients ce que j’apprend.” Zack Pinsent
enfance en Chine. J’ai été nourrie aux arts et à la littérature locale, et j’ai vu les femmes de ma famille se battre pour construire leurs vies sous la pression de la société orientale traditionnelle. Ma vie entre Londres et New York m’a permis d’avoir une meilleure compréhension des femmes à travers les époques et selon les cultures. Pour moi, ce qui a le plus de valeur, ce ne sont pas les différences, mais c’est de tenter d’exprimer des émotions et des sentiments communs aux femmes.” D’un point de vue vestimentaire, la jeune femme aime se plonger dans l’ère napoléonienne. “Cela me permet d’imaginer une garde-robe contemporaine. Personne ne devrait se limiter pour exprimer le futur. Il faut transmettre un rêve pour avancer.” À travers les réminiscences d’ères rêvées, les créateurs proposent une mode plus universelle. Plus que les fantasmagories dictées par une tendance, il s’agit pour certains d’adopter ces anachronismes au quotidien. Partager des techniques anciennes “Oscar Wilde disait : ‘La mode est une forme de laideur si intolérable qu’il faut en changer tous les six mois !’”, rappelle Zack Pinsent, créateur de vêtements d’époque. L’Anglais de 25 ans fabrique son entière garde-robe depuis l’âge de 14 ans, moment où, plutôt que de se perdre dans les tourments existentiels de l’adolescence, il choisit d’adopter des vêtements des années 1930 et brûle tous ses jeans. “Le problème c’est que le mot ‘mode’ renvoie à une industrie moderne liée au consumérisme. Tout cela n’est pas bon pour l’environnement. Moi, je me suis toujours habillé de manière différente : la découverte de la garde-robe de mon arrière-arrière-grand-père a été comme un déclic. Je me suis ensuite formé de manière autonome : à la couture mais aussi à la cuisine, au bricolage. Mon but n’est pas de livrer un fantasme mais de partager des techniques de réparation et conservation anciennes mais applicables à notre époque moderne.” Aujourd’hui, le jeune garçon aux 335 k de followers sur Instagram crée également des vêtements pour les autres. “Il faut proposer des vêtements de qualité, avec des matières faites pour durer. Je passe du temps à choisir et j’aime partager avec mes clients ce que j’apprend.” Tout comme Zack, Colombe D’Humières explore dans son atelier parisien des manières de réparer des objets pour créer des bijoux “reliques du futur”. “Mes créations se 138
concentrent sur les propriétés du métal. La trace du temps sera visible seulement en surface. Les pièces et bijoux vont s’oxyder, changer de couleurs, mais jamais de forme. Même enfoui dans le sol le métal ne se dégradera pas. C’est pour ça que les gens qui veulent qu’on se souvienne d’eux choisissent l’or, comme le faisaient les pharaons.” Cependant, contrairement aux anciens régimes, impérial ou monarchique, dont s’inspirent ces créateurs, ces vêtements et savoir-faire ne sont pas réservés à l’élite mais sont inclusifs et unificateurs. “Peu m’importe le nombre de followers. Je ne suis pas là pour influencer les autres. Personne n’a à dicter aux gens ce qu’ils doivent porter. Cela relève de la liberté de chacun et devrait toujours être une expérience heureuse. Quant au passé, s’il peut être une forme d’échappatoire, il ne faut pas penser que c’était mieux avant. L’esclavagisme, l’absence de droits pour les femmes, les LGBT, etc. C’est important d’imaginer et d’avoir des fantasmes mais il ne faut pas confondre fiction et réalité. Je vis bel et bien dans le monde moderne. Je ne nie pas le présent, je trouve des solutions à ma manière pour que chacun se sente un peu mieux et accepté”, explique Zack Pinsent. Il aura fallu du temps à Peter McGough pour s’accepter. Entre le Studio 54 et les flea markets de la sixième avenue, il aura croisé Basquiat, Hockney ou Louise Bourgeois dont il enviait la réussite. “Je ne suis plus nostalgique. Ce n’est pas cela la vie d’un artiste. En me plongeant dans mes souvenirs pour le livre, j’ai compris que la vie n’était qu’une succession de faits. Demain n’est pas promis. La plupart des choses du New York que j’ai connu se sont effondrées. Le temps est une construction et la gloire, l’argent ne sont rien. Ce qu’il reste à la fin, c’est votre art. Les dessins, les peintures. Ce sont les seuls éléments que l’on pourra juger. Ma mère était libraire et me disait que la lecture était le meilleur moyen de découvrir le monde et d’imaginer. Alors j’ai écrit un livre qui est une série de désastres, de pertes et d’échecs mais aussi de joies.” Un passé dans lequel on peut piocher pour s’inventer, à défaut d’un futur, un présent bien plus doux que celui, anxiogène, qu’on nous sert trop souvent. I’ve Seen the Future and I’m Not Going, The Art Scene and Downtown New York in the 1980s, de Peter McGough (Pantheon).
Photos pinsent-tailoring; DR
De haut en bas de droite à gauche : Backstage show Yuhan Wang printemps-été 2020. Défilé Loewe printemps-été 2020. Zack Pinsent. Défilé Thom Browne printemps-été 2020.
LIFESTYLE L’OFFICIEL
Minimalisme estival
Cet été, la déco est au minimalisme inspiré de la nature. Par Anouk lannoO
La collection été Westwing Now s’insinue dans le salon avec la légèreté d’une brise d’été. Elle se propose de faire entrer le soleil dans la maison sans recourir aux couleurs vives ni aux imprimés. Résultat : les pièces gagnent en fraîcheur et en volume. L’ensemble se concentre sur un savant mélange de détails artistiques, de lignes organiques et d’ornements architecturaux. On retrouve principalement des couleurs douces et des matériaux naturels, combinés à des accents noirs pour un contraste audacieux.
Photos DR
Dans le salon, le bois sombre rencontre la grâce du velours. Le rotin et l’osier cohabitent avec des textiles nonchalants couleur terre cuite pour donner à la pièce un caractère artistique et chaleureux. L’éclairage moderne et raffiné dans des tons poudrés et dorés crée une atmosphère conviviale. L’endroit idéal pour un dîner décontracté entre amis. Dans la chambre à coucher, le linge de lit se décline en différentes textures. Le lin frais et le
coton lavé en font une oasis de bien-être. La combinaison d’imprimés artistiques, batik et tropicaux dans des tons à la chaleur estivale, comme le moutarde, la terracotta et le vert olive, rappelle la ferveur élégante des destinations du sud. Les éléments de décoration se parent d’influences japonaises. Un vase majestueux et des objets en céramique d’inspiration wabi-sabi complètent le style de la table et donnent à l’intérieur une touche originale. Le salon arbore un nouveau look grâce aux housses de coussins couvertes d’imprimés artistiques. Les prix de la collection SS20 vont de 14,99 euros pour le linge de lit à 1.599 euros pour un canapé. Le site web de déco d’intérieur Westwing, dont la collection été répond parfaitement à cet engouement pour plus de simplicité, n’est pas en reste. En parcourant son offre, on se sent transporté sur l’île de Santorin, dans notre maison d’été (imaginaire). westwingnow.nl
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L’OFFICIEL LIFESTYLE
Hotspot Nouveau resto à Anvers, Fiera propose une cuisine épurée, légère et saine teintée d’influences du monde entier. Un endroit bien inspiré. Par Anouk lannoO
La prestigieuse Handelsbeurs (Bourse) d’Anvers a fait l’objet d’une longue et belle rénovation avant de rouvrir ses portes au grand public en 2019. Au XIXe siècle, des marchands des quatre coins du monde échangeaient ici leurs produits exotiques. Le bâtiment a été détruit à deux reprises par un incendie et gravement endommagé pendant la Seconde Guerre mondiale, mais après le relooking orchestré par l’architecte Cathérine Verbraeken, tout ça appartient désormais au passé. Un concept global... La dimension internationale de la Bourse se retrouve dans le menu concocté par le restaurant Fiera – mot italien signifiant meilleure Bourse – situé au cœur du bâtiment. Les hommes d’affaires culinaires Jan Jacobs et Tom Sas ont œuvré ensemble pour mettre au point un délicieux concept. Tom compte plus de vingt ans 142
d’expérience en tant qu’entrepreneur dans l’horeca. Il y a quatre ans, il a fondé Hospitality Forces, qui propose des expériences culinaires immersives à 360 degrés dans des restaurants et des festivals. “Au sens littéral, fiera signifie également fier et honnête en italien ; ce sont aussi les valeurs de Hospitality Forces. Je suis fier de mon secteur, de ce que je fais et de ce que j’ai réalisé. Nous aimons la bonne chère, l’artisanat et les rencontres. L’idéal, c’est de combiner les trois bien entendu. On ne vient pas chez Fiera uniquement pour manger, c’est un concept global.” Inspirations “Nous avons voulu élaborer une cuisine honnête. Inspirée par la dimension internationale du lieu et servie sur la porcelaine d’Ann Demeulemeester, une icône de la mode anversoise. Nous en sommes fiers aussi !” Outre Fiera, Tom s’investit également dans Karavaan Catering, qui propose des expériences culinaires lors
de festivals et d’événements. “Après un parcours de traiteur relativement classique, je me suis lancé dans l’événementiel. En tant que coordinateur food de Wecandance, je suis tombé amoureux du dynamisme et des défis du secteur.” En dehors de son travail, Tom reste un foodie. “Presque tous mes voyages sont liés à la nourriture, les restaurants Under en Norvège et Alchemist au Danemark figurent sur ma bucket list. À Anvers, j’ai frémi de plaisir au Dim Dining, tandis qu’Invincible trône aussi en haut de ma liste d’adresses préférées. Par ailleurs, j’adorerais ouvrir un restaurant à Alicante.” Et ce ne sont pas ses seuls grands projets : “À la fin de cette année, je vais publier un livre sur la nourriture et l’érotisme avec Peter Vlyminck, mais je ne vous en dirai pas plus !” Lange Nieuwstraat 14 - 2000 Anvers www.fiera.be
Photos Fiera, Antwerpen, Chantal Arnts
Photos Elaisa Energetic Wellness
LIFESTYLE L’OFFICIEL
Un grand bain de spiritualité Acronyme de tous les continents de la spiritualité réunis (Égypte, Lémurie, Atlantide, Inner Source Activation) le nouveau spa Elaisa, 7500m² de sérénité XXL dans des décors hollywoodiens, recèle des trésors de resourcement dans une scénographie spectaculaire. Par Elisabeth Clauss
Les yeux bien ouverts, Jean-Luc Kumpen rêve en grand. Il a déjà fondé la boutique de vêtements et d’accessoires de luxe Fashion Point à Maasmechelen. La ville, pas le village. En revanche, c’est bien par le biais d’un partenariat avec Maasmechelen Village que nous avons découvert l’autre lieu issu de son goût pour les entreprises grandioses. Pour le coup, hors mode et hors code. Mais pile dans le besoin de prendre soin de soi qui s’est imposé à nous ces dernières semaines. De la prairie au Louvre des Pharaons Le parcours de cet entrepreneur spirituel - dans tous les sens du terme, il a le sens du second degré - est une épopée en soi : à 18 ans, Jean-Luc était berger en Flandre. Et ses brebis, fans et investisseurs, ont bien fait de le suivre : de fil de laine en aiguille de bon sens, il a distribué des marques de luxe, avant de bâtir, de ses mains et en famille, un temple du bien-être. Depuis l’hiver dernier, une pyramide inca faisant office de portail ouvre sur une réserve naturelle arborée qui abrite sa Toison d’or : un centre holistique qui ceint le lac. La dimension interpellante de cette architecture surprend en Belgique, mais ne déparerait pas dans un complexe de luxe asiatique ou las-vegan (rien à voir avec le régime alimentaire). On s’en réjouit : un peu de grandiloquence, d’ambition décorative et philosophique, ça fait du bien au moral. Tout comme la perspective plus terrestre d’un grand village de shopping à deux pas. Mais les vêtements ne nous seront pas d’une grande utilité dans l’immédiat, d’autant que certains jours sont réservés à la nudité.
encore rares en Belgique, à base de cristaux, de sons et d’énergie. Ici, on se lisse les chakras, on se fait rebooster l’aura. Des bassins sans chlore illustrant l’Égypte ancienne, jusqu’au sauna panoramique géant (le plus vaste d’Europe, avec vue sur le soleil couchant), en passant par les yourtes de méditation qui s’articulent autour du lac artificiel formé par l’ancienne mine, on se détend et on se baigne l’âme. On débranche lors de sessions de sons et vibrations complètement planantes, on s’adonne à des soins atypiques et perfectionnés. Une bulle initiatique, addictive et réparatrice. Le mariage (des spiritualités) pour tous À soigner pendant des années notre Moi fashion - mais pas moins profond - dans sa belle boutique, Jean-Luc a donc éprouvé un jour le besoin de nous aider à embellir aussi notre intérieur. Lui qui pratique régulièrement le yoga et la méditation a voulu créer un lieu qui permette d’améliorer la conscience de chacun, pour rendre le monde meilleur. Après tout, il avait déjà bossé à le rendre plus beau. Sa démarche est généreuse, dans les formes et dans les intentions. Il a eu à cœur de rendre ce spa accessible : 45 euros la journée, de 10 à 22 heures, 7 jours sur 7. Bonne nouvelle pour ceux qui ont bien intégré la notion de social distancing : l’entrée est limitée à 400 personnes ; sur une si grande surface, c’est à peine si on les croise. Après le manque d’espace du confinement, vivement que les serviettes tombent, et les masques aussi. En pratique : sur place, un restaurant dispense une cuisine saine
Après la quarantaine, c’est la taille (de l’espace) qui compte(ra) La carte de cet Energetic Wellness explore des thérapies
et gourmande. Le spa accueille les enfants à partir de 11 ans. elaisawellness.com
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L’OFFICIEL ÉVASION
Swimming Cool Loin d’un ordinaire pressé et stressé, les plus beaux spas d’hôtels offrent des cadres et des soins toujours plus exclusifs, plus bio, plus extravagants... Cinq escales d’exception. Par Manoëlle Sepulchre et céline pécheux
Mythique Royal Palm
Dans le nord de l’île Maurice, Le Royal Palm, fleuron des Leading Hotels of the World, donne un coup d’éclat à son espace bien-être en collaboration avec la maison de cosmétiques Codage. Avec son spa de 2.000 m 2 totalement rénové, le Royal Palm propose à ses hôtes un nouveau cadre dédié au bien-être du corps et de l’esprit. Un espace qui se veut un lieu de recueillement et d’échanges, où les hôtes se prélassent avant et après les soins. Le pavillon de yoga, les bassins en cascade ainsi que les 18 cabines de soins semblent conçus pour paresser, rêver, réinventer sa vie. Chacun circule dans cet univers aquatique, léger, d’une cabine de soins à la salle de sports, du hammam au sauna. Prêts à égrener les heures sans se soucier de la marche du temps. Pour que jour après jour, corps et visages se lissent, se ressourcent. Avec The Art of Wellness, Beachcomber Resorts & Hotels propose une méthode et des soins sur mesure qui se nourrissent de la nature et passent par le respect de la planète pour entretenir la santé. Une approche holistique avec des massages ancestraux à la carte et des programmes adaptés à chacun, accompagnée d’une gamme de produits 100% naturels puisés au cœur du terroir mauricien. Synergie gagnante Avec cette approche ultrapersonnalisée du bien-être, le Royal Palm a souhaité s’associer à une autre maison dont le sur-mesure est l’essence même : Codage, maison française de cosmétiques créée en 2010 par Julien et Amandine Azencott, un frère et une sœur ayant grandi dans une famille de médecins, pharmaciens et dermatologues. Grâce à leurs 146
expertises combinées, ces deux maisons de “couture” proposent une expérience de soins unique alliant arts du bien-être, beauté et efficacité. Après une consultation ou un “décodage” mené par un thérapeute, un sérum personnalisé myCodage (sans parabène, sans phtalate, ni autre dérivé pétrochimique) est préparé après un choix précis de texture, d’actifs et de concentration. Sur l’étiquette de celui-ci sont inscrites vos initiales. Les praticiens endossent aussi la casquette de coach afin d’élaborer un programme de soins et massages sur mesure. À l’issue de la séance de diagnostic, la thérapeute profite du protocole complet de trois heures (Must to Be Spoke Codage & The Art of Wellness) pour analyser correctement dysfonctionnements et blocages, et vous délivrer un bilan Capital Bien-être personnel. Il s’agit de concevoir un enchaînement de massages adaptés à votre état du moment : Thaï, Balinais, Hawaïen, Abhyanga, Reiki, Shiatsu, Kobido, le choix est vaste pour se faire du bien. Au-delà des massages, The Art of Wellness vous réapprend aussi à mieux respirer, mieux bouger, vous libérer, résister, pour que vous repartiez avec des habitudes plus saines. Les séances de méditation de pleine conscience de Qi Gong ou de Santa Yoga s’inscrivent dans la même logique. On y apprend des techniques toutes simples pour relâcher les tensions, améliorer sa respiration, moduler ses émotions. Devenez plus autonome et contribuez activement à votre propre bien-être, une fois de retour chez vous. Au Royal Palm, on savoure chaque instant. On se sent unique. On s’en souvient longtemps. beachcomber-hotels.com
Photo Š 2020 New Mauritius Hotels
Photo Zannier Hotels
ÉVASION L’OFFICIEL
Esprit zen au Phum Baitang
Pour se détendre après la visite du site d’Angkor Vat, direction le spa de l’hôtel Zannier Phum Baitang et son atmosphère paisible, aussi authentique que luxueuse. Une des cinq résidences hôtelières de la famille Zannier, Phum Baitang - “village” en Khmer - est située à l’écart de la ville de Siem Reap au Cambodge et à vingt minutes de route des légendaires temples d’Angkor, l’un des plus importants sites archéologiques d’Asie du Sud-Est. Le resort joue la carte de l’exclusivité et de l’espace avec 45 suites (dont 20 suites de 130 m² avec piscines privatives) réparties sur un vaste terrain de huit hectares, réaménagé autour d’un champ de rizière permettant de récupérer les eaux de pluies. L’agencement des lieux, stupéfiant de beauté et de sobriété, a été confié à la prestigieuse agence parisienne AW², et se veut un hommage aux maisons paysannes sur pilotis et leurs terrasses accolées. Cette architecture minimaliste (beaucoup de bambou et de grandes ouvertures sur l’extérieur) n’empêche ni le confort ni le luxe. Les 45 suites de Phum Baitang sont toutes équipées du wifi ultrarapide, d’immenses salles de bains et d’un soundsystem que l’on peut connecter à son smartphone. Le resort offre par ailleurs une large piscine extérieure
disposant de son propre bar, un vaste spa réparti dans différents pavillons, deux restaurants, un Cigar & Cocktail Lounge, un Kids Clubs et un service de conciergerie. Sans oublier la proximité du spectaculaire golf 18 trous d’Angkor. Sanctuaire holistique On préfèrera parler d’un temple dédié à la détente et à la guérison physique, mentale et spirituelle que d’un spa... Avec leur architecture authentique inspirée des temples d’Angkor, les sept salles de soins, le sauna, le hammam, l’espace détente, ou encore l’emplacement dédié au yoga et au fitness du domaine de Phum Baitang sont répartis dans plusieurs pavillons ouverts sur une nature sauvage et luxuriante, aménagés de manière simple et luxueuse à la fois. Tout ici a été conçu et élaboré pour rééquilibrer le corps et l’esprit, sans artifice ni supercherie. Une philosophie holistique inspirée des thérapies traditionnelles de guérison indigènes. On expérimente par exemple et pour la première fois de sa vie le massage The Khmer Empire Splendors Ritual et le Tree of Life Elixir. Une expérience qui va au-delà des mots et qui doit se vivre tout simplement. Zannierhotels.com
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L’OFFICIEL ÉVASION
Rituels et traditions au Royal Mansour
Véritable palais des mille et une nuits, on ne présente plus le Royal Mansour, l’un des hôtels de luxe les plus incroyables du monde. Son Spa de 2.500 m² est, comme le reste, à couper le souffle. L’immensité des lieux donne l’impression d’être seul au monde. On s’y promène longtemps sans croiser personne. Blancheur immaculée, cliquetis des fontaines, notes de fleur d’oranger… Lorsqu’on pénètre dans le Spa du Royal Mansour Marrakech et sa volière de dentelle en fer forgé, les tensions s’envolent comme par magie. Il y règne une quiétude sans pareille. Paradis blanc Avec ses 2.500m 2 et ses dix cabines aussi grandes que des suites, le spa du Royal Mansour, niché au cœur de ses jardins, propose des soins signés marocMaroc, Sisley ou Dr. Hauschka (pour les adeptes du bio) et réalisés dans les règles de l’art par des thérapeutes ultraformés. On ne repart pas 150
d’ici sans avoir testé le hammam, soin signature et véritable expérience immersive dans la plus pure tradition marocaine. Vapeurs d’eau chaude, rituels beauté, gommage délicat, massage cérémoniel, enveloppement au ghassoul et aspersions d’eau de fleurs, un cérémonial bien rôdé qui nous laisse dans un état complet de béatitude. Pour une expérience tout aussi incroyable, on opte ensuite pour un rituel beauté du visage à l’huile d’argan et miel fondant dans l’une des trois suites privées que compte le lieu (sorte d’appartement XXL baigné de lumière naturelle et dédié à notre seul bien-être). Pour terminer en beauté, la Table du Spa confiée aux talents du chef Yannick Alléno nous fait tout doucement redescendre sur terre. Au menu ? Un repas léger, une tisane détox ou une salade fraîcheur, le tout dégusté dans un jardin à l’ombre des orangers. Tout simplement magique. Royalmansour.com
Photo DR
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ÉVASION L’OFFICIEL
Plein la vue au Royal Champagne
Flambant neuf, le Spa du Royal Champagne est un condensé de superlatifs. Topissime, ultraluxe… Les mots ne manquent pas pour décrire cette petite merveille qui offre une vue imprenable. Après quatre ans de rénovation, l’emblématique Relais & Châteaux champenois devient une destination incontournable au royaume des fines bulles avec ses 49 chambres et suites qui jouissent d’un panorama somptueux : la vallée de la Marne et son océan de vignes (estampillées LVMH pour la plupart) et par-delà, les toits de la ville d’Epernay, capitale du divin nectar. Escale incontournable Avec son architecture moderne aux lignes pures, toute en pierre blonde d’Euville, érigée tel un amphithéâtre, le Royal
Champagne Hôtel & Spa cache à son étage inférieur un spa de 1.500 m 2 où sont prodigués des soins personnalisés d’exception signés Biologique Recherche. Cet espace comprend neuf cabines de soins, dont une cabine duo et une superbe suite, un bassin tout en mosaïque agrémenté d’une cascade, un sauna, un hammam, une salle de fitness, un studio de yoga, un bar à jus et une superbe piscine intérieure, le tout derrière d’immenses baies vitrées. À l’extérieur, une seconde piscine à débordement invite le visiteur à se relaxer tout en contemplant la vallée... Unique dans la région, l’hôtel se positionne comme une destination bienêtre à part entière. À trois heures de route de Bruxelles, y faire escale est un must-do ! Royalchampagne.com
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Le Bristol Paris est le parfait pied-à-terre pour passer quelques jours de rêve dans la capitale française, notamment grâce à son Spa by La Prairie. Son emplacement ultracentral (à quelques ruelles seulement de l’Élysée mais surtout dans la célèbre rue Saint-Honoré, en plein quartier des arts et de la mode parisienne), son service aux petits soins, son style à la française et ses restaurants gastronomiques (dont le triplement étoilé Épicure d’Éric Fréchon qui fête cette année ses 20 ans) n’ont de cesse de séduire les voyageurs du monde entier depuis 1925. Il est le refuge des plus grands de ce monde et c’est sans surprise le premier hôtel français à recevoir la distinction Palace. Bulle de luxe Oublier le temps, le stress, la fatigue et même l’heure qu’il est… Lâcher prise et refaire le plein d’énergie vitale dans un lieu intime et protégé de l’agitation extérieure... Bienvenue au Spa Bristol, siglé la Prairie, sans nul doute l’une des plus belles retraites de la ville. Ouvert sur l’agréable jardin intérieur 154
de l’hôtel, baigné de lumière naturelle, ce lieu ultraluxueux place chaque visiteur sur un petit nuage. À la carte, le cœur balance entre le soin du visage liftant signé La Prairie et le massage du corps en duo et en cabine double ouverte sur une jolie terrasse. Ce jour-là, on choisira le fameux soin du visage Caviar liftant et raffermissant : 80 minutes de bonheur pour stimuler l’épiderme à coup de AHA et extraits de caviar super concentrés, avec un massage du visage et des yeux nirvanesque. Bon point également pour le hammam dans le vestiaire, les horaires (jusqu’à 21 h) et les soins dédiés aux enfants en partenariat avec Bonpoint. Last but not least, pour les adeptes des produits haut de gamme bios et entièrement naturels, le spa du Bristol propose également les protocoles et les produits Tata Harper, bien connus pour leur faculté à nettoyer la peau en profondeur. Loin d’être formatées, les cabines de soins dédiées à la marque green arborent un papier peint floral, des canapés en velours et laiton, et des tapis menthe à l’eau. Un décor frais et printanier qui tranche avec le vert vif des pots et des fioles de la célèbre marque made in USA. oetkercollection.com
Photos DR
Luxe cosy au Bristol Paris
L’OFFICIEL ÉVASION
Le paradis kényan de Christina Zeller Directrice artistique de Delvaux, Christina Zeller, sa propriétaire, nous a ouvert, chose rare, les portes de Lulu Ya Shela, son petit coin de paradis kényan. Par Marie Honnay
Il est rare que Christina Zeller, directrice artistique de la maison belge Delvaux, évoque cette maison de famille, un lieu authentique, atypique et dépaysant, perdu dans l’archipel de Lamu, sur les bords de l’océan Indien. Ce lieu magique où elle aime se ressourcer quelques semaines par an est intimement lié à son parcours de vie. “Ma rencontre avec le Kenya a eu lieu il y a environ 28 ans. Ma cousine, qui était l’assistante du photographe Peter Bird, avait découvert le pays à l’occasion d’un shooting mode. C’est elle qui nous a donné envie de l’explorer. L’archipel de Lamu est très différent de l’image qu’on a généralement des terres kényanes. Cette île a été un comptoir marchand, une destination aux confins de plusieurs cultures : arabe, indienne, chinoise et africaine. Trente ans plus tard, même si Lamu est raccordé à l’électricité - et s’il est possible, à certains moments, de se connecter au wifi -, l’île a conservé son âme. Pour nous, jeunes Français pleins d’insouciance, Lamu était synonyme de vrai dépaysement. Avec nos deux enfants de 5 et 10 ans, nous sommes partis à la découverte de ce pays magique avec ses bougainvilliers, ses lits à baldaquin, ses moustiquaires... Pendant deux ou trois étés, nous avons partagé notre temps entre visite des terres et farniente sur différentes îles. La première maison que nous avons louée était, comme toutes les habitations locales, ouverte sur l’extérieur. Comme il a plu pendant toutes 156
les vacances, nous avons passé plusieurs semaines confinés tous les quatre, dans une seule pièce, à boire des chocolats chauds et à jouer au Monopoly. On se serait crus en Bretagne (elle rit).” INFLUENCE POLONAISE “La particularité de Lamu, c’est qu’on y rencontre facilement les gens. Si vous pouvez parfois rester plusieurs jours sur l’île sans croiser personne - le dédale de petites rues crée une sorte d’anonymat - , les échanges sont toujours très riches. À cette époque, nous avons fait la connaissance d’un monsieur, le gendre d’un prince polonais, qui voyageait, lui aussi, avec ses deux enfants. Cette famille avait avec l’île un lien fort, qui remontait aux années 50. C’est par son intermédiaire que nous avons découvert notre maison actuelle. Bunny Allen, son constructeur, était un homme particulièrement fantasque, amoureux de l’Afrique… et des femmes. On lui connaît des liaisons avec, entre autres, Ava Gardner et Grace Kelly. Allen est connu pour le caractère très intimiste de ses maisons (une conséquence de son côté coureur de jupons, probablement). Dans toutes, la circulation est aisée, presque évidente. L’architecture de la nôtre affiche des influences diverses : polonaises, africaines, marocaines… Il y a treize ans, à la mort du prince, après l’avoir occupée pendant plusieurs étés, nous avons eu la possibilité de l’acheter.
Photo Christina Zeiler
La table du séjour est issue d’un tronc d’arbre ramassé sur la plage de Lamu.
Photo Christina Zeiler
Construite par le très fantasque Bunny Allen, la maison affiche une circulation fluide et Êvidente.
ÉVASION L’OFFICIEL
Mon mari, architecte d’intérieur, a redéfini légèrement les espaces. Juste de quoi la rendre plus spacieuse et confortable pour notre staff. Nous avons aussi élargi les coursives et aménagé les terrasses situées sur le toit. Ouverte sur la mer (c’est l’une des seules maisons de l’archipel à bénéficier d’une telle vue, mais aussi d’un jardin), elle demande beaucoup d’attention. Il faut notamment refaire la peinture extérieure tous les étés.” MAISON DE FAMILLE “Pour nos enfants, adolescents à l’époque, Lamu a toujours été une évidence. Pourtant, ici, on ne trouve aucune boîte de nuit. Moi, forcément, ça m’arrangeait. L’île était leur terrain de jeu et moi, je les laissais l’explorer, l’esprit tranquille. Curieusement, ils ont toujours été très attachés à Lamu et à notre maison. La mort de mon mari en 2012 n’a fait qu’accentuer ce sentiment d’appartenance. Pour moi, la conserver dans un état impeccable est devenu encore plus important. Un devoir de mémoire, en quelque sorte. Pour meubler Lulu Ya Shela (“la perle de Shela”), nous avons fait venir un container d’Europe. À l’époque, il était difficile de trouver de la vaisselle ou des luminaires sur l’île. Pour le reste, nous avons misé sur l’artisanat local. La table du séjour, mon mari l’a imaginée sur la base d’un tronc d’arbre trouvé sur la plage. Au moment où nous nous apprêtions à le ramasser, un habitant de l’archipel nous a interpellés pour nous dire qu’il était à lui. Au final, nous avons dû le lui acheter (elle sourit). Les consoles et les bancs en béton ciré ont été dessinés par des charpentiers kényans extrêmement talentueux. Quant aux coussins des banquettes, ils ont tous été confectionnés par des couturières locales. Mon mari défendait une approche très minimaliste de l’aménagement d’intérieur. Il a donc voulu préserver les caractéristiques de la maison : son coloris sable, mais aussi les incroyables coursives d’inspiration yéménite, des tableaux à la fois graphiques et géométriques, véritables marques de fabrique de l’habitation. Sans le vouloir, et avant que le concept soit à la mode, nous avons réussi à créer un lieu authentique et écoresponsable.” INSPIRATIONS TRIBALES “J’ai toujours été fascinée par l’esthétique africaine, celle très graphique - de l’est du continent, mais aussi par les œuvres de Brancusi. Il y a quelques années, j’ai imaginé une collection Tribale pour Delvaux influencée par le body painting, mais aussi par les rites de scarification et les tresses africaines. Difficile de passer plusieurs semaines à Lamu sans tomber sous le charme des bougainvilliers, mais aussi du Kikoy, le tissu kényan traditionnel. Au-delà de cette dimension artistique, ce qui me touche dans ce pays, c’est le tempérament des gens. Au Kenya, personne ne s’apitoie sur son sort. Leur fatalisme est un fatalisme positif. Un fatalisme qui vous pousse à aller de l’avant. J’aime la joie de vivre des Kényans, mais aussi le respect des aînés et, évidemment, l’attachement à la famille, une règle d’or dans ce pays. En Afrique, on peut vivre un grand malheur le lundi et repartir de plus belle le mardi. Ces gens sont dotés d’une grande fierté, mais aussi d’une incroyable ambition
quand il s’agit du futur de leurs enfants. Je trouve cette philosophie de vie immensément respectable. Et puis surtout, pour nous Européens, elle a le mérite de remettre les pendules à l’heure. Face à la crise que nous avons traversée dernièrement, cet état d’esprit, à mille lieues de toute notion de rancœur ou de jalousie, ne peut que nous interpeller.” LEÇONS DE VIE “Lamu est le seul endroit de la planète où je peux vraiment décompresser, loin de tout. Au départ, nous y passions le mois d’août, puis une semaine en mars, après les fashion weeks. Désormais, avec mon mari actuel (Christina s’est remariée en 2015, ndlr), nous y allons environ trois fois par an. Il est, tout comme moi, tombé amoureux du pays. Il m’a d’ailleurs fait cadeau d’un bateau, une embarcation typique du Mozambique inspirée d’un daou arabe dont le maniement est plutôt empirique. Il y a quelques années, j’ai eu l’idée de créer la Twin Star Cup, une course de bateaux qui se déroule chaque été au mois d’août. Au fil des éditions, elle est devenue un rendez-vous incontournable de la vie du village. Seuls les bateaux de Lamu ont le droit d’y participer. C’est un peu mon Africa Cup à moi (elle rit). Pour le village, c’est une vraie fête. Les femmes et les enfants sortent des maisons pour observer la course. Un moment de joie. Ne me demandez par pourquoi, mais Lulu, mon bateau, remporte chaque course. Même si je sais que le Kenya, proche de la frontière somalienne, a connu son lot de problèmes, je m’y sens pour ma part extrêmement sereine. Quand nous y passons du temps, le plus souvent en famille, on en profite pour rire, écouter de la musique et cultiver les amitiés que nous avons tissées au fil des années. À Lamu, le temps est suspendu. Parfois, j’ai l’impression qu’on peut s’interrompre au milieu d’une phrase en août et la reprendre six mois plus tard comme si de rien n’était. Les locaux passent des heures à regarder le ciel pendant que nous, Européens, nous nous agitons en permanence. En vacances, toutes mes journées commencent invariablement par une balade de deux heures sur une plage presque déserte. Un vrai luxe.” DÉCOUVRIR LAMU Aujourd’hui, le paradis kényan de Christina Zeller compte quelques jolies enseignes et une poignée d’hôtels, dont le Peponi. Inauguré en 1967, cet hôtel familial a su conserver son charme et son élégance d’origine. Situé à Shela, le quartier chic de Lamu, on y accède par un petit chemin secret. Avec ses 28 chambres qui donnent sur l’océan, sa terrasse avec vue et son restaurant, c’est le point de chute idéal pour s’immerger dans la vie de cet archipel dont on ne peut que tomber amoureux. Pour vous plonger dans l’univers gypset de l’île, découvrez aussi Aman, une boutique d’accessoires très chic à parcourir pieds nus, ou encore Aalyshah pour shopper un joli kikoy à nouer autour des hanches, le temps des vacances. peponihotel.com En pratique : Vous pouvez rejoindre l’archipel de Lamu depuis l’aéroport de Nairobi. Vol Bruxelles-Nairobi, à partir de 379 € avec Egyptair.
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L’OFFICIEL ÉVASION
Midnight
Trois hôtels d’exception pour un séjour glamour dans la ville lumière.
in Paris Par céline pécheux et Géraldine Verheyen
Le Lutetia : L’esprit rive gauche Depuis 1910, son imposante façade Art déco se dresse fièrement dans le quartier Saint-Germain-des-Prés, face au Bon Marché, auquel il doit son existence (Marguerite Boucicaut, propriétaire du premier grand magasin de la capitale, avait fait ériger l’hôtel pour y loger fournisseurs et clients de province). L’hôtel entrera dans l’histoire pendant la Seconde Guerre mondiale après avoir abrité les services de renseignement allemands pendant l’Occupation et accueilli les rescapés des camps à la Libération. Désormais membre de The Set Hotels (le Conservatorium à Amsterdam, l’Hôtel Café Royal à Londres), prestigieuse collection propriétaire du groupe israélien Alrov (tout un symbole !), et après quatre ans de travaux dirigés par le célèbre architecte français Jean-Michel Wilmotte, le Lutetia est un palace hors du commun associant avec brio tradition et modernité. Pourquoi lui plutôt qu’un autre ? Pour son atmosphère chic, élégante et bohème à la fois. Repaire d’artistes illustres du 20e siècle, les chambres du Lutetia sont encore habitées par l’âme d’Ernest Hemingway, Joséphine Baker, Pablo Picasso, ou encore Samuel Beckett. Ensuite, parce qu’ici le luxe et le raffinement sont partout, des couloirs habillés en bois sombre d’eucalyptus à la piscine de 17 mètres de long recouverte de mosaïques, en passant par 160
les lustres Art déco et les baignoires des chambres, creusées dans un bloc de marbre brut de 1,9 tonne... Une pure merveille sensorielle ! Au plafond de son bar Joséphine - l’ancien salon Borghèse -, une fresque d’Adrien Karbowsky, découverte sous six couches de peinture, déploie ses scènes champêtres dans un style Art nouveau alors que dans le salon Le SaintGermain, la verrière a été redécouverte et décorée d’une aquarelle ultramoderne de Fabrice Hybert. Dans la Brasserie Lutetia, ce sont les fumets de la cuisine de Gérald Passédat, chef triplement étoilé, qui embaument les deux étages de cet établissement spécialisé en produits de la mer dont la terrasse investit l’angle du boulevard Raspail et de la rue de Sèvres. L’expérience à tester absolument ? Une nuit dans la suite Joséphine Baker, une habituée du Lutetia au temps de sa revue aux Folies Bergère. Imaginez un salon jazzy élégant et feutré avec au plafond une photo XXL de celle qu’on appelait la Perle Noire, une grande baie vitrée avec une vue imprenable sur la ville, un balcon sculpté d’inspiration Art nouveau face à la tour Eiffel, des draps de lit signés Garnier Thiebaut, une salle de bains tout en marbre et une baignoire de créateur... Bienvenue dans l’écrin boisé le plus convoité du Tout-Paris ! hotellutetia.com
Photo Hotel Lutetia, Mathieu Fiol
De la lumière ! Le célèbre architecte Jean-Michel Wilmotte, grand ordonnateur des travaux de rénovation du Lutetia, a été jusqu’à creusé le sous-sol pour que la piscine de 17 mètres de long et son spa dispose d’un éclairage naturel.
Photos Romains Ricard, DR
Lobby de l’hôtel Paris Marriot Opera Ambassador.
Lobby de l’hôtel Mathis.
ÉVASION L’OFFICIEL
Hôtel Mathis : Confidentiel Témoin des soirées parisiennes les plus folles, l’histoire du Mathis remonte à l’année 1996, lorsque Gérald Nanty ouvre sa maison à ses amis mondains pour la transformer en lieu de fête légendaire. Parmi les noctambules célèbres, Françoise Sagan - qui prendra part à la décoration singulière du lieu -, Bernard Buffet ou encore Edouard Baer. Malgré une réputation de refuge où se perdent les personnalités parisiennes, on n’entre pas au Mathis par hasard, car on se rend chez Gérald Nanty. Une maison dont la lourde porte noire vernissée, l’ascenseur 19e et les moquettes léopard font tout le charme. Plus de vingt ans plus tard, c’est ce qui fait encore de cet endroit confidentiel un lieu mythique, stratégiquement situé à deux pas des Champs-Elysées, de l’Arc de Triomphe, du Grand Palais, de la rue du Faubourg Saint-Honoré, de la Place de la Concorde, ou encore des Tuileries. À sa tête ? Un nouveau maître des lieux originaire de Bretagne : Yan Vanderwal. Chargé de le transformer en hôtel digne de ce nom par le groupe H8 Collection, il décide de redonner vie à ses 25 chambres et suites avec l’aide de la décoratrice Sylvia Fabbian. Résultat ? Le Mathis a récupéré son âme. Chaque chambre a été pensée selon une décoration unique - la Schneider, la Gainsbourg, la Bardot, la Perroquet, la Singe, la Jungle – tandis que le bar iconique a été upgradé de touches personnelles ici et là. Pourquoi lui plutôt qu’un autre ? Pour son service ultrapersonnalisé. Ici pas de carte en plastique pour accéder aux chambres, mais une clé à l’ancienne à déposer et récupérer à la réception au gré des allées et venues. De quoi garantir une expérience authentique, chic mais pas guindée.
Paris Marriott Opera Ambassador : Elégant Trônant fièrement aux côtés des grands magasins Printemps et Galeries Lafayette sur l’un des boulevards les plus emblématiques de Paris, le Boulevard Haussmann, l’hôtel Paris Marriott Opera Ambassador s’impose comme le lieu rêvé où poser ses valises, que le séjour soit touristique ou professionnel. Ouvert en 1927, l’établissement, parfait exemple du style haussmannien, a vu défiler une pléiade de personnalités, notamment Charles Augustus Lindbergh (19021974). Pour fêter son exploit de la traversée de l’Atlantique, il a ainsi choisi le bar de l’hôtel fraîchement inauguré et lui a par la suite donné son nom. Mais c’est au niveau des étages que l’expérience hôtelière se vit pleinement. Au total, le lieu compte 297 chambres et suites divisées en six catégories, bénéficiant toutes de la prestigieuse élégance parisienne. La décoration contemporaine aux inspirations Art déco est signée Paul Bevis, qui a mis des matériaux nobles comme le marbre, le bois et le cuir au cœur de son propos. De quoi vivre la magie de Paris sans concession.
L’expérience à tester absolument ? Le salon barbier signé Bonhomme. Lors des rénovations du Mathis en 2015, le restaurant a été transformé en un univers où tout a été imaginé pour les hommes. Depuis son mobilier vintage jusqu’au protocole mis en place par Aurélien Bertrand, ce salon a pour objectif de proposer à la gent masculine les services les plus pointus en matière de poils et cheveux. On trouve notamment un espace central avec plans de travail en marbre dessinés sur mesure, la Rolls du fauteuil des barbiers Takara Belmont -, un espace présentant une sélection d’objets pour homme réalisée par Royalcheese et des produits de beauté Claudius (en exclusivité à Paris), Redken et Baxter of California. Petit extra : les clients peuvent bénéficier de ce service en chambre.
L’expérience à tester absolument ? Le cocktail Ambassador concocté par le mixologue Luca Canepa dans le Lindbergh Bar. Il conjugue subtilement des notes de poire, de Chambord et de rose.
hotelmathis.com
marriott.com
Pourquoi lui plutôt qu’un autre ? Pour ses services adaptés à une clientèle d’affaires qui voyage régulièrement et souhaite trouver le confort maximal lors de ses déplacements. L’établissement dispose ainsi d’un Executive Lounge, un étage VIP avec une vue imprenable sur les toits de Paris. Clair, paisible et chaleureux, cet espace exclusif permet aux hôtes de se détendre ou de travailler tout en se restaurant with a view.
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BE WELL
1. DÉCOUVRIR Lucky, le parfum Maison Christian Dior.
2. AIMER
Le scandale selon Jean Paul Gaultier.
3. RÊVER
Les fragrances de l’été.
4. S’ÉVADER
avec Heures d’Absence de Louis Vuitton.
5. SUCCOMBER
aux rouges Hermès.
6. S’INSPIRER
avec Cyndle Komarovski.
7. ADOPTER
les soins au naturel.
8. COIFFER
de beaux cheveux cet été.
9. SAVOURER
le bouillon de l’Atelier Nubio.
10. PRÉPARER votre peau au soleil.
Photo Dior
Look de la dernière collection Diorshow dont le lancement est prévu le 27 août prochain.
BE WELL L’OFFICIEL
1. GET LUCKY ! Cet été, parmi les fragrances d’exception signées Maison Christian Dior, l’ensoleillé Lucky est notre petit chouchou. Une essence ultradésirable désormais à portée de clic. Par céline pécheux
Photo DR
Christian Dior, en grand superstitieux, cousait dans l’ourlet de ses robes de mariée un brin de muguet pour leur porter bonheur... C’est à partir de cette légende que le parfumeur François Demachy a créé le parfum Lucky, hommage à ce muguet cousu-caché dans des mètres de soie et traduit ici en une abondance de fleurs blanches et de fraîcheur. Résultat ? Une fragrance délicate qui se dévoile avec le temps... Un assemblage unique et infiniment luxueux, comme un gage de chance pour tous les moments où l’on voudrait croiser les doigts. L’E-xcellence Avant, il fallait se rendre dans les boutiques Christian Dior pour s’offrir le fameux Graal. Désormais, Maison Christian Dior ouvre ses portes à tout le monde via son site Dior.com.
Conçue comme une boutique virtuelle dédiée aux amoureux de parfums singuliers et aux esthètes connectés, cette plateforme internationale et universelle permet de découvrir en quelques clics toute la richesse de l’univers olfactif de la célèbre maison de haute couture. Virtuelle mais néanmoins sensorielle, la visite est un véritable voyage... sans bouger de son canapé. L’astuce Il suffit de commander un des parfums Maison Christian Dior en ligne pour se voir offrir un échantillon, afin de découvrir la fragrance avant de la porter ou de l’offrir. On peut alors, si nécessaire, retourner le flacon. Tout a donc été pensé pour rendre l’expérience la plus parfaite possible. Dior.com
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Photo So Scandal!, Irina Shayk et Jean-Paul Gaultier, Rosy, © GorkaPostigo
BE WELL L’OFFICIEL
2. 50 ANS DE MODE ET DE SCANDAL(E) ! Interview exclusive de Jean Paul Gaultier à l’occasion de la sortie de son nouveau parfum So Scandal! Par Céline Pécheux
Quels ont été les moments les plus scandaleux de votre carrière ? Je ne sais pas si scandaleux est le mot, mais j’ai toujours souhaité m’amuser dans mes créations, jouer avec les faux-semblants, aller au-delà des codes établis. Je peux citer les jupes pour homme de ma collection 1985, le corset aux armatures coniques porté par Madonna lors du Blond Ambition Tour (1990), le défilé de Naomi Campbell topless en 2002… Mais si je ne devais en citer qu’un, ce serait peut-être mon premier défilé, qui était une catastrophe : la musique avait déjà commencé et je ne savais pas quoi mettre aux mannequins. Je n’avais pas de moyens, ma famille cousait pour m’aider… Mais je m’étais jeté à l’eau : il fallait s’accrocher, et j’ai plutôt bien fait ! La personnalité la plus scandaleuse du moment ? Tout au long de ma carrière, j’ai eu le plaisir de faire défiler des amies, des personnalités, des femmes sublimes et indépendantes. Pour moi, il n’y a pas une personne plus scandaleuse qu’une autre, mais des femmes fortes, qui s’assument, avec des beautés et des styles totalement différents comme Rossy de Palma, Amanda Lear, Beth Ditto, Dita von Teese, Madonna, et bien d’autres avec qui j’ai eu la chance de travailler. Un parfum de scandal(e), ça sent quoi ? Cette nouvelle version So Scandal! est composée d’un trio de fleurs blanches : fleur d’oranger, jasmin sambac et tubéreuse poudrée, avec une petite touche gourmande apportée par une note lactée. On obtient un parfum très sensuel et féminin, inspiré par la femme parisienne, qui crée le scandale sur son chemin sans le vouloir.
Être scandaleux, un bon moyen pour rester jeune ? Pour moi, la règle est de ne pas suivre les règles établies et de continuer à s’amuser dans tout ce qu’on entreprend. Si vous deviez comparer le parfum So Scandal! à une femme célèbre, ce serait qui ? Tout simplement à Irina Shayk, l’égérie du parfum, qui incarne parfaitement cette femme libre, puissante et extrêmement sexy. Et à l’une de vos créations iconiques ? Aux collants Tour Eiffel que j’avais imaginés pour la collection La Parisienne (Haute Couture automne-hiver 2010), que j’ai réinterprétés lors de mon dernier défilé, et qu’a portés Irina Shayk lors de son premier passage. Paris et ses clichés sont depuis toujours une source d’inspiration dans mes créations. Le plus beau compliment que l’on puisse vous faire ? Porter mes créations. Enfant, j’ai réalisé que je pouvais être aimé à travers mon travail - mes dessins et plus tard mes vêtements. Voir mes vêtements portés dans la rue est en quelque sorte une preuve que je suis aimé. Une musique qui vous donne envie d’être scandaleux ? Le Freak du groupe Chic, que j’ai également intégré à mon spectacle, le Fashion Freak Show. Votre routine bien-être ? Je ne fais pas vraiment de sport, mais j’aime beaucoup marcher et flâner dans les rues, peu importe la ville où je me trouve. Ce qui vous scandalise aujourd’hui ? C’est l’injustice qui me scandalise le plus aujourd’hui. 167
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3. ODYSSÉE AROMATIQUE Cet été, les fragrances subliment les fleurs et les fruits pour nous offrir des balades olfactives bucoliques, sans avoir besoin de se déplacer. Photographe : Alexandre Furcolin Stylisme : Manoela Moura Concept et réalisation : Renata Brosina
Fleur Musc Eau de Parfum Notes de tête : poivre rose. Notes de cœur : pivoine, rose et musc. Notes de fond : ambre, violette et patchouli. NARCISO RODRIGUEZ, 104€, 168 100 ML.
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1957 Les Exclusifs de Chanel Notes de tête : poivre rose, musc blanc, aldéhydes, bergamote et coriandre. Notes de cœur : fleur d’oranger, musc blanc et jasmin. Notes de fond : miel, vanille, cèdre, lis florentin et cachemire. CHANEL, 175€, 75 ML.
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Dangerous Me Pacollection Notes : vanille, cèdre, gingembre et ambre gris. PACO RABANNE, 69€, 170 62 ML.
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Parco Palladiano XV Salvia Blu Notes de tête : sauge, lavande, poire et pomme. Notes de cœur : magnolia, de freesia, de vert et de rose. Notes de fond : violette et musc. BOTTEGA VENETA, 226,45€, 100 ML.
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Mon Guerlain Florale Eau de Parfum Notes de tête : lavande et bergamote. Notes de cœur : iris, jamsin sambac et jasmin rose. Notes de fond : bois de santal australien, vanille de Tahiti, patchouli, réglisse, benjoin et coumarine. GUERLAIN, 92€, 50 ML.
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Solo Ella Eau de Parfum Notes de tête : pêche, poire, orange amère et pomme. Notes de cœur : rose abricot, jasmin sambac, héliotrope, violette, fleur d’oranger et thé vert. Notes de fond : ambre, cèdre vierge et bois blancs. LOEWE, 103,50€, 50 ML.
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Chance Crayons de Parfum Notes de tête : Chance : poivre rose Chance Eau Fraiche : citron et cèdre Chance Eau Tendre : pamplemousse et coing Chance Eau Vive : orange sanguine, pamplemousse et agrumes Notes de cœur : Chance : jasmin et iris Chance Eau Fraiche : poivre rose, jacinthe d’eau et jasmin Chance Eau Tendre : jasmin et jacinthe Chance Eau Vive : jasmin et musc blanc Notes de fond : Chance : patchouli, vanille et musc Chance Eau Fraiche : iris, ambre, bois de teck, vétiver et musc blanc Chance Eau Tendre : iris, cèdre de Virginie, musc et ambre Chance Eau Vive : vétiver, cèdre et iris CHANEL, 75€, 4x1,2 g.
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L’Interdit Notes de tête : bergamote et poire Notes de cœur : tubéreuse, jasmin sambac et fleur d’oranger Notes de fond : patchouli, vétiver, vanille et ambroxan. GIVENCHY, 96,90€, 80 ML. 175
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4. LE PARFUM HEURES D’ABSENCE Louis Vuitton dévoile sa onzième et dernière fragrance baptisée “Heures d’Absence”, réinterprétation du tout premier parfum de la maison né dans les années 1920.
1927 en Seine-et-Marne. Au cœur des années folles, Louis Vuitton imaginait son tout premier parfum, une invitation au voyage introspectif et émotionnel, dont la formule a depuis disparu. Baptisée Heures d’Absence, la fragrance reprenait le nom du lieu de la résidence secondaire acquise par la famille Vuitton dans les années 1920 à quelques kilomètres de Paris. Plus de 90 ans plus tard, elle est aujourd’hui réinterprétée par son maître parfumeur, Jacques Cavallier Belletrud.
déclinée à travers le jasmin de Grasse, extrait grâce à un procédé unique réservé à la Maison Louis Vuitton, du jasmin sambac de Chine, du Pittosporum, que l’on voit fleurir au printemps sur la Côte d’Azur, du mimosa du Tanneron, quelques touches de framboise, du baume du Pérou, et enfin une pointe de santal du Sri Lanka et des muscs. En somme, tous les éléments qui composent une mélodie longue et suave. À l’image d’un cadran infini et de ses aiguilles, la promesse d’un éternel recommencement.
Identité olfactive Une profusion de fleurs fraîches, une ode aux fleurs de Grasse
Eau de Parfum Heures d’Absence, 320 € les 200 ml.
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louisvuitton.com
Photo DR
Par Géraldine Verheyen
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5. HERMÈS VOIT ROUGE Le célèbre sellier présente sa toute première gamme de cosmétiques composée de 24 lipsticks tous plus désirables les uns que les autres.
Photo La beauté Hermès, édition limitée, Studio des fleurs
Par Céline Pécheux
Si Hermès proposait déjà au début du siècle des étuis à rouge à lèvres en argent ciselé, rehaussés de petits rubis, jamais en 183 ans la marque n’avait développé elle-même des produits de beauté. C’est chose faite avec la collection Rouge Hermès ! Du rouge Kazakhe au rose Encens, en passant par l’orange Boîte, en finition mate ou satinée, les 24 couleurs (référence au 24 rue du Faubourg Saint-Honoré, l’adresse du siège) élaborées avec soin par un “collège artistique de la beauté Hermès” répondent à un cahier des charges clair. Ethique, esthétique, holistique Ce bijou de sac ultracontemporain, tout est noble et durable. Composés de douze pièces assemblées à la main, avec une fermeture aimantée, deux formes raisin selon la texture, un
pochon en toile naturelle, glissé lui-même dans une petite boîte orange, ces étuis - en métal laqué, poli, brossé, noir, blanc ou permabrass - sont tous rechargeables. Et comme le maquillage est aussi un art de vivre, la gamme Rouge Hermès s’accompagne d’une collection d’objets créés pour “anoblir le quotidien” : un baume hydratant, un brillant, un crayon à lèvres universel, un pinceau, ainsi que des accessoires et des étuis en veau Madame, qui illustrent le savoir-faire et l’artisanat haut de gamme de la maison. Disponible dès maintenant, la collection Hermès Beauty promet de s’enrichir d’autres produits de maquillage, jusqu’à devenir une ligne complète. Affaire à suivre… hermEs.com
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CHANEL Les Beiges Eau De Teint en Medium Light, CHANEL Palette essentielle en Beige Medium, CHANEL Rouge Allure Ink Fusion en True Red.
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6. LA BEAUTÉ SELON CHANEL Gourou du maquillage et du soin visage, Cyndle Komarovski nous donne les clés d’une mise en beauté printemps-été signée Chanel. Par Bee Shapiro Photographe an le Beauté cyndle komarovski
“Je suis une nerd du make-up” Cyndle Konarovski Dans les backstages du shooting photo Chanel, Cyndle Komarovski, célèbre make-up artist Chanel, sa silhouette gracile et ses airs de fée, voltige dans la pièce à la manière d’une Coco Chanel d’aujourd’hui. “Je suis une nerd du make-up”, s’amuse-t-elle. Elle est tout aussi sincère quand elle évoque son approche du maquillage... En fait, elle a commencé sa carrière très loin des Champs-Élysées, aux côtés de femmes lambda. “Je ne travaillais pas sur des ados de 17 ans au teint de pêche à l’époque”, se souvientelle. “Quand une femme prend place sur votre chaise, elle commence par s’excuser de ses cernes ou boutons. Je me suis donc attelée à modifier ma pratique du maquillage, en privilégiant une approche sensible, dans l’optique d’aider chaque personne à trouver ce qui lui plaît chez elle et à le mettre en lumière.” Ça ne signifie pas que Cyndle Komarovski n’est pas en mesure de sublimer un look pour un shooting. Après des études de photographie au Art Institute de Boston (qu’elle a interrompues pour déménager à New York et démarrer sa carrière de maquilleuse), elle joue avec la lumière et les textures comme personne. “Quand je collabore avec un photographe, je prends beaucoup de plaisir dans l’étape où l’on teste la manière dont le make-up réagit à différentes sources lumineuses”, précise-t-elle. Mais il y a une constante dans l’ensemble de son travail. “J’ai toujours été obsédée par la peau, et je cherche sans relâche la meilleure façon de la rendre vraiment belle. Une fois que vous avez compris ça, vous pouvez composer un regard intense ou juste jouer sur les détails”, dit-elle. Et le mot “jouer” a son importance, car c’est exactement comme ça qu’elle voit le make-up aujourd’hui. Tout en privilégiant une approche
picturale et sans fioritures, Cyndle Komarovski s’extasie sur les produits polyvalents et préconise l’utilisation des doigts plutôt que des pinceaux. Voyez plutôt : la nouvelle Chanel Ombre Première Laque en Quartz Rose de la collection Printemps, que vous pouvez appliquer et estomper avec les doigts, explique-telle. Elle ajouterait par-dessus une fin trait du nouveau crayon Le Liner de Chanel en mauve métallique. “J’adore sa texture, et puis il ajoute un coup d’éclat à l’œil - même les teintes plus sombres”, poursuit-elle. Elle couronne le tout avec un effet “sourcils touffus” plus accentué, en utilisant le duo cire et poudre La Palette Sourcils de Chanel en Light. “La poudre permet de gagner en volume”, explique-t-elle. Et qu’en est-il de son conseil pour parvenir au teint “parfait mais naturel” qui est devenu sa marque de fabrique ? Cyndle Komarovski saisit l’eau de teint Chanel Les Beiges en Medium Light, sans doute le soin hydratant teinté le plus frais qui soit. “C’est ce genre de look estival qui permet encore à la peau de ressembler à de la peau”, dit-elle. Mais s’il y a bien une arme secrète dans laquelle il faut absolument investir, c’est le Baume Essentiel de Chanel en Sculpting, qui donne un look légèrement humide (sans le côté huileux). “Appliquez-le par petites touches pour accentuer les points principaux du visage comme les pommettes, l’arrête du nez et l’arc de Cupidon, mais vous pouvez aussi en mettre sur les sourcils pour leur donner de la fraîcheur, ou les épaules et le décolleté pour un éclat estival”, conseille-t-elle. “Nous sommes toutes fatiguées, toujours en train de courir partout. Ceci vous permettra d’afficher instantanément un teint sain.” Vendu ! Tout est disponible sur chanel.com 179
CHANEL Les Beiges Eau De Teint en Medium Light, CHANEL Baume Essentiel en Golden Light. 180
CHANEL Les 4 Ombres en Warm Memories, CHANEL Rouge Allure Velvet Extrême en Endless, CHANEL Ombre Première Laque en Quartz Rose, CHANEL Ombre Première Laque en Vastness, CHANEL Hydra Beauty Essence Mist.
CHANEL Les Beiges Eau De Teint en Medium Light , CHANEL Sublimage Les Grains de Vanille, CHANEL Hydra Beauty Nutrition Baume Nourrissant Lèvres.
CHANEL Les Beiges Eau De Teint en Medium Light, CHANEL La Palette Sourcils en Light, 184
CHANEL Le Liner en Gris Argent, CHANEL Le Liner en Rouge Noir,
CHANEL Rouge Coco Flash en Eau de Rose.
CHANEL Les Beiges Eau De Teint en Medium Light, CHANEL Rouge Allure Camélia en Rouge Métal (yeux), CHANEL Rouge Allure en Rouge Majestueux (yeux), CHANEL Baume Essentiel en Transparent (yeux), CHANEL Rouge Coco Gloss en Rouge Grenat (lèvres).
Mannequin : Camilla Deterre Stylisme : Victoria Pavon Coiffure : Gavin Harwin Manucure : Martha Feteke
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7. LE LUXE AU NATUREL Les soins de la peau naturels redéfinissent le paysage cosmétique. La boutique Labelchic à Bruxelles est un véritable “gamechanger” dans le domaine. Par elke sockeel
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L’expression beauté holistique est sur toutes les lèvres, mais que signifie-t-elle ? Ce concept, issu de la médecine traditionnelle chinoise, repose sur l’idée que l’esprit, le corps, la santé et la beauté sont inextricablement liés. J’essaie d’appliquer cette méthode en engageant une conversation ouverte avec les clients, en leur posant des questions précises sur leur sommeil, leur alimentation, leur perception du stress et leur environnement de travail. Ensuite, je fais régulièrement appel aux plantes adaptogènes (qui augmentent la capacité d’adaptation de l’organisme, ndlr). Elles sont disponibles dans ma gamme. Quelles marques peut-on trouver chez Labelchic ? Le marché américain est à la pointe en matière de soins naturels. Un peu partout, de nombreux labels suivent également cette tendance. Je me concentre sur les acteurs de niche que j’ai découverts au cours de mes voyages, via mon agence, voire sur les conseils de clients. Qu’est-ce qu’un soin végane ? Beaucoup de gens confondent végane, naturel et biologique. Les soins véganes ne contiennent aucun ingrédient d’origine animale, pas même de cire d’abeille ni de miel, mais ils peuvent être synthétiques. En revanche, aucun ingrédient synthétique n’entre dans la composition
des soins naturels. Les soins biologiques vont encore plus loin en attribuant des labels comme Écocert. Quels sont les problèmes les plus courants de vos clientes ? La déconnexion entre la peau et le corps, qui se manifeste par des problèmes tels que l’acné. Elles souffrent aussi souvent de peaux sensibles et d’allergies. À quoi ressemble votre routine beauté ? Elle change souvent mais je commence toujours par un nettoyant. Mon produit préféré est un mist que je vaporise sur ma peau après l’avoir nettoyée pour l’apaiser et l’hydrater. Un mist peut être aussi efficace qu’un sérum. J’aime aussi les masques. Mon conseil : en appliquer deux, l’un après l’autre, chacun avec un effet différent. Le top 5 des produits Labelchic ? Gua Sha, Odacité - Déodorant naturel, Agent Nateur - Contour de l’œil, Odacité - Mist Hydrating Accelerator, Josh Rosebrook - Mermaid Mask, Leahlani Quels sont vos projets pour l’avenir ? En juin, je vais ouvrir une toute nouvelle beauty room dans la boutique, où je proposerai des soins et des ateliers. L’un d’entre eux est le LED Light Boost, un soin du visage qui combine soin naturel et effets bénéfiques de la lumière LED. labelchic-brussels.com
Photo DR
Océane Taquoi (32 ans) a troqué la France pour Bruxelles il y a 12 ans, avant d’ouvrir son temple de la beauté en 2017. Dans sa boutique Labelchic, elle propose des soins de niche combinés à des traitements bénéfiques. Observatrice de tendances dans le secteur des cosmétiques, elle opte pour des ingrédients 100% naturels. Au creux de son intérieur rose, nous embarquons pour un voyage sensoriel. La beauté naturelle est le nouveau luxe. Comment décririez-vous Labelchic et comment le concept est-il né ? J’ai déménagé à Bruxelles il y a 12 ans après avoir décroché un emploi dans une institution européenne, mais la créativité me manquait. Grâce à ma mère, qui travaillait chez L’Oréal je suis entrée en contact avec une agence de trendwatching, où j’ai bossé pendant trois ans. Aujourd’hui, j’ai ma propre agence, un changement d’orientation qui m’a amenée à ouvrir ma boutique Labelchic. Je voulais créer une sorte de bulle du selfcare, avec des produits 100% naturels. Pourquoi avez-vous opté pour une gamme 100% naturelle ? Apparu ces dernières années, le mouvement clean beauty bannit les ingrédients controversés. Labelchic tire son épingle du jeu en associant l’efficacité du naturel à un rituel de soins. Nous privilégions le green sans pour autant sacrifier le luxe.
8. DE BEAUX CHEVEUX CET ÉTÉ Grâce aux dernières évolutions en matière de soins capillaires, le confort d’un salon de coiffure fait son entrée dans nos salles de bains. Par elke sockeel
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L’été approche et on a envie d’une nouvelle tête. Les technologies innovantes de l’industrie de la beauté rendent les possibilités infinies. Les lisseurs, fers à friser et sèche-cheveux sont conçus pour nous permettre de changer de look sans endommager nos cheveux. Et sans devoir aller chez le coiffeur !
Photos DR
Le nouveau sèche-cheveux MoistureProtect de Philips est un must-have. Cet appareil révolutionnaire apporte de la brillance à la chevelure sans la dessécher. La technologie infrarouge mesure l’équilibre naturel de l’hydratation des cheveux et adapte la température. Simultanément, le capteur MoistureProtect détermine la température des cheveux et la régule automatiquement pour qu’elle soit plus douce une fois que ceux-ci sont secs. En appuyant sur le bouton Cool Shot, on génère un flux d’air froid permettant de finaliser et de fixer la coiffure. Du côté des couleurs, retour cette année aux nuances naturelles. Ces dernières saisons, on a vu les tendances évoluer du balayage vers l’ombré et le sombré. Une dynamique qui se poursuivra en 2020. Les teintes naturelles dominent et prennent du punch grâce à des tonalités subtiles. Le balayage californien de Dessange aux racines foncées et pointes très claires convient à toutes les couleurs de cheveux. Les couleurs naturelles font merveille sur un carré bob ou un lob (un bob long). Cet été, les waves cèdent la place aux boucles, tandis que la queue de cheval signe son come-back. Quant à LA couleur de la période estivale, c’est sans conteste Raspberry Bourbon. Une couleur riche, qui rappelle la framboise, avec une base chaude qui lui donne beaucoup d’éclat.
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Les transformations qu’on fait subir à nos cheveux requièrent une protection supplémentaire. En plus des technologies de pointe, les soins capillaires se sont aussi fortement développés ces dernières années. Dans les salons Dessange, on trouve une gamme de shampoings, masques, sérums et huiles destinés à prolonger le rituel de soins à domicile. Une tendance qui nous vient d’Asie, où les soins capillaires sont aussi avancés et variés que les soins de la peau. 1. Le Sérum Perfecteur de Dessange est un must-have absolu. Appliquez et laissez poser ce sérum formulé à l’acide hyaluronique sur les pointes pour maîtriser le volume et protéger vos cheveux des appareils chauffants. 2. La Crème Précieuse de la gamme Phytodess est une alliée contre les cheveux secs, surtout en été. Ce soin quotidien, riche en minéraux, vitamines, protéines de soie et huile de moringa, convient à tous les types de cheveux et les nourrit jusqu’à la fibre. 3. Le masque à l’hibiscus de la ligne Phytodess apporte force et vitalité aux cheveux grâce à l’huile d’hibiscus, à l’acide hyaluronique et aux céramides qu’il contient. Parfait comme traitement réparateur après le lavage. 4. Le Soin de Jour offre une protection anti-frisottis et une définition durable. Grâce à sa formule à base d’acide hyaluronique et d’huile de jojoba, il hydrate et nourrit les cheveux. 187
9. BON BOUILLON Savoureux, peu calorique et bienfaiteur : le Bone Broth d’Atelier Nubio s’impose comme l’allié idéal de nos détox. Par Mélanie Mendelewitsch
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Un bouillon qui fait autant de bien à notre système digestif qu’à notre peau ? C’est le pari réussi des Bone Broth d’Atelier Nubio, concentrés d’éclat frais et préparés à Paris. Disponibles en version protéinée (poulet, curcuma, gingembre, carottes) ou dans leur variante végan (grâce au duo malin de l’algue wakame et du champignon shiitake), ces bouillons miracles multiplient les bienfaits : renforcement du système immunitaire, amélioration de
la digestion, sans oublier des vertus anti-inflammatoires bienvenues pour combattre les imperfections du teint. Véritables soins cutanés à boire, ils contiennent 11 grammes de collagène naturel pour une dose de 30 cl, et améliorent sensiblement la qualité de la peau. Armes fatales antiballonnements, ils se savourent seuls (pour détoxiner son corps après un dîner orgiaque, par exemple) ou en complément des repas habituels.
Photo Atelier Nubio
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10. RENAISSANCE Apaiser, nourrir et hydrater l’épiderme avant de l’exfolier, c’est la promesse du soin Liquid Body Lufra signé NU SKIN. Un essentiel à adopter avant l’arrivée de l’été. Par Géraldine Verheyen
Le secret d’un teint hâlé, lumineux et uniforme ? Sa préparation ! Avant l’été et l’exposition de la peau au soleil en quête d’un beau bronzage, il faut éliminer les cellules mortes accumulées pendant l’hiver et qui lui font obstacle.
Photo DR
La solution miracle ? Un nettoyant exfoliant sans savon baptisé Liquid Body Lufra signé NU SKIN. À base d’aloe vera pour apaiser et nourrir l’épiderme, ce soin complet contient de puissants agents hydratants qui protègent la peau du risque de déshydratation lors de l’exfoliation. Le principe ? Deux à trois fois par semaine, il vient remplacer le gel douche habituel grâce à sa texture ambrée qui se métamorphose en une crème riche. Infusée de noix finement broyées, elle gomme en douceur les cellules mortes responsables du manque d’éclat.
Résultat ? La peau est plus douce et lisse. Elle est rayonnante et tonifiée à coup d’un massage qui procure une sensation énergisante. Le plus ? Intégré à une routine quotidienne, le Liquid Body Lufra vient au secours des peaux sèches après l’hiver. Et à la fin de l’été, sa texture nourrissante permet d’exfolier sa peau sans y laisser son bronzage. Débarrassé du voile terne formé par les cellules mortes, le hâle reste éclatant, tandis que la peau desséchée par les UV retrouve sa souplesse. Last but not least : ce nettoyant ingénieux permet de soulager les zones rugueuses (coudes, genoux, talons), et ce, toute l’année. Un must-have à adopter pour sublimer son teint hâlé. Soin Liquid Body Lufra, NU SKIN, 18,42 € les 250 ml. www.nuskin.com
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L’OFFICIEL ADRESSES
Acne Studio : www.acnestudios.com Alessandra Rich : www.alessandrarich.com Anny Reyn : annyrey.com Audemars Piguet : www.audemarspiguet.com Aquazurra : www.aquazzura.com Armani : www.armani.com Atelier Nubio : www.ateliernubio Babor : babor.com Baobab : www.baobabcollection.com Bottega Veneta : www.bottegaveneta.com Boucheron : boucheron.com Bulgari : www.bulgari.com Carolina Herrera : www.carolinaherrera.com Cartier : www.cartier.fr Chanel : www.chanel.com Chaumet : www.chaumet.com Chopard : www.chopard.fr Clarins : clarins.com Coach : coach.com Cos : www.cosstores.com David Morris : www.davidmorris.com De Beers : www.debeers.fr Delvaux : www.delvaux.com Dessange Paris : www.dessange.com Dolce Gabbana : www.dolcegabbana.com Dior : www.dior.com Eres : www.eresparis.com Essentiel Antwerp : www.essentiel-antwerp.com Fendi : www.fendi.com Filles à Papa : https://shop.fillesapapa.com Freywille : https://shop.freywille.com Furore : https://furore.fashion Giorgio Armani : www.armani.com
Givenchy : www.givenchy.com Graff : www.graff.com Guerlain : www.guerlain.com Gottex : www.gottex-swimwear.com Gucci : www.gucci.com Harry Winston : www.harrywinston.com Hermès : www.hermes.com Jacquemus : www.jacquemus.com Jaeger-Lecoultre : www.jaeger-lecoultre.com Jean-Paul gaultier : www.jeanpaulgaultier.com Juliette Has a Gun : www.juliettehasagun.com Kenzo : www.kenzo.com Labelchic : labelchic-brussels.com Lancaster : www.lancaster-beauty.com Lancôme : www.lancome.fr Lanvin : www.lanvin.com Laurence Delvallez : www.laurencedelvallez.be Loewe : www.loewe.com L’Oréal : www.loreal-paris Louis Vuitton : louisvuitton.com Love Stories : lovestoriesintimates.com Ludovic de Saint Sernin : ludovicdesaintsernin.com MaisonÉlise : www.maisonelise.be Maison de Greef : degreef1848.com Marc Jacobs : www.marcjacobs.com Marina Rinaldi : marinarinaldi.com Marine Serre : marineserre.com Max Mara : maxmara.com Miu Miu : https://www.miumiu.com/ Mulberry : www.mulberry.com Natan : natan.be
Narciso Rodriguez : www.narcisorodriguez.com Neubau : neubau-eyewear.com/ Nu Skin : www.nuskin.com Off White : www.off---white.com Patek Philippe : www.patek.com Paco Rabanne : www.pacorabanne.com Petit Bateau : www.petit-bateau.be Philips : www.philips.be Phytodess : phytodess.com Piaget : www.piaget.be Prada : www.prada.com Primadonna : primadonna.com Repossi : www.repossi.com Rolex : www.rolex.com Saint Laurent : www.ysl.com Scapa : www.scapaworld.com Silhouette : www.silhouette.com Slaets : www.slaets.eu Sisley : www.sisley-paris.com Tagliatore : www.tagliatore.com Tasaki Atelier : www.tasaki-global.com Tiffany & Co : be.tiffany.com Tom Boy : tomboy-clothing.com Valentino : www.valentino.com Van Cleef & Arpels : www.vancleefarpels.com Van Esser : www.vanesserbelgium.com Van Loock : www.vanloock.com Vivienne Westwood : www.viviennewestwood.com West Wing Now : www.westwingnow.fr
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CAROLINA HERRERA Carolina Herrera célèbre l’émancipation de la femme avec une grande nouveauté : la fragrance Good Girl Eau de Parfum Légère, réinterprétation lumineuse de l’emblématique Good Girl. Un mélange de jasmin, emblème de la maison, et de fève Tonka, qui apporte une note surprenante et enivrante. Le tout glissé dans le mythique flacon en forme d’escarpin, teinté d’un incroyable bleu nuit dégradé. carolinaherrera.com
MAISON DE GREEF Envisageant les bagues précieuses comme des bonbons de joaillerie, Maison de Greef concentre toute son attention sur la pierre, ici baptisée Precious. Arnaud Wittmann, à la tête de la création, puise ainsi son inspiration à la source du bijou, mettant en scène de façon ultraludique saphirs, émeraudes, et autres rubis. Le tout sublimé d’anneaux entrelacés et sertis de diamants discrets pour un esprit frais et pop. degreef1848.com
ESSENTIEL ANTWERP Conjuguant glamour et casual au présent, Essentiel Antwerp imagine le kimono qu’on ne va pas quitter de l’été, associé à un maillot de bain ou au combo iconique jean/tee-shirt. Un modèle orné de détails fluo, la tendance forte de la maison belge cette saison, et upgradé d’une doublure tie & dye, car tout est affaire de détail. essentiel-antwerp.com
JULIETTE HAS A GUN La tête pensante qui se cache derrière la marque Juliette has a Gun, lancée en avant-première en 2006 chez Colette à Paris ? Romano Ricci, l’arrière-petit-fils de la légendaire couturière Nina Ricci et le petit-fils de Robert Ricci, à l’origine du parfum L’Air du Temps. À travers les fragrances Lady Vengeance, Mmmm…, Not a Perfume, Mad Madame et, plus récemment, Vanilla Vibes et Superdose, il réinterprète la citation légendaire de Serge Gainsbourg : “La beauté est la plus belle revanche des femmes.” www.juliettehasagun.com 192
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ANNY REYN Purifier, nettoyer et détoxifier le corps, c’est l’idée qui se cache derrière le Jus Premium d’Aloe Vera proposé par Anny Rey. Déjà connue pour les propriétés calmantes et réparatrices présentes dans son gel à appliquer sur la peau, la plante miracle se décline désormais en jus à boire. Résultat ? Les toxines sont éliminées, la digestion est facilitée, et les défenses immunitaires sont stimulées. annyrey.com
SHOPPING L’OFFICIEL
SLAETS Jan Frans Slaets a ouvert sa joaillerie il y a déjà plus de 115 ans. Depuis 1904, l’entreprise familiale n’a rien perdu de la passion et de l’expertise qui ont fait la réputation du joailler. Aujourd’hui, plus de quatre générations plus tard, la maison anversoise est une véritable institution dans toute la Belgique en matière de montres suisses et de marques de bijoux prestigieuses, sans oublier les créations de bijoux propres de Slaets. slaets.eu
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PRIMADONNA Sophora, c’est la nouvelle parure imaginée par PrimaDonna pour accompagner les femmes au quotidien. Séduisant, osé et délicat, son design élégant d’un noir profond allie un tulle transparent glamour à une bordure graphique pour créer un effet tatouage branché. Le tout avec l’ajustement inégalé et le maintien impeccable qui font de PrimaDonna l’allié de toutes les poitrines. be-fr.primadonna.com
LANCASTER Pour l’été 2020, Lancaster réinvente sa routine de soins solaires, pour un hâle sublimé sans compromis toute l’année. Au programme : des formats voyages aux packagings écodesign, des eaux solaires rafraîchissantes, et des soins après-soleil mettant en valeur la capital soleil engrangé tout au long de la journée. lancaster-beauty.com
BABOR Des minifioles truffées d’ingrédients actifs pour une peau revitalisée, renforcée et éclatante, telle est la formule mise en place depuis longtemps par Babor. La nouveauté cette saison ? Les écrins affichent un look léopard exclusif, disponible en édition limitée. be.babor.com
SILHOUETTE Rétro-chic, c’est le mot d’ordre de la nouvelle collection de lunettes de soleil Silhouette. S’inspirant des années 70, la marque imagine le modèle Titan Accent Shades au style papillonnant, doté de verres teintés et décliné dans des nouveaux tons Tricolor Lavende et Tricolor Vert. silhouette.com 193
DERNIÈRES VOLONTÉS Par géraldine verheyen
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1. Sisley Se refaire une beauté à l’aide de deux essentiels du maquillage remis au goût du jour par Sisley : la Phyto-Poudre Compacte et le Phyto-Lip Gloss. 2. Dior Recevoir un lipstick Rouge Dior pour la fête des mères, à porter avec le parfum emblématique J’adore. 3. Lancôme Adopter l’esprit parisien des rouges à lèvres L’Absolu Mademoiselle Balm signés Lancôme. 4. Coach Partir en road-trip olfactif aux États-Unis avec Coach Blue, la nouvelle fragrance pour homme de Coach. 5. Guerlain Succomber au tout nouveau flacon en édition limitée orné de bergamotes et fleurs blanches du jus mythique Shalimar de Guerlain. 6. Yves Saint Laurent S’accorder un instant de fraîcheur procuré par la nouvelle déclinaison de l’eau de toilette Y pour homme d’Yves Saint Laurent baptisée Y Eau Fraîche.
Š Navarro-Bensahel
www.baobabcollection.com
by Baobab Collection An ode to summer destinations
DISPONIBLE SUR DIOR.COM - Dior OnLine 02/620.00.00