SEPTEMBRE 2021 — 5,90 €
BELGIQUE PIERRE NINEY « Grandir dans un milieu féminin a été une chance extraordinaire » REPORTAGE UNIES PAR LA GLISSE AU PORTUGAL
Beauté
DES HUILES MAGIQUES POUR SUBLIMER LA PEAU
SPÉCIAL
MODE
EN AVANT-PREMIÈRE : LES MEILLEURES TENDANCES DE LA SAISON POUR UNE RENTRÉE TRÈS CLASSE
Société
LES ANIMAUX, NOS ÉGAUX ? ENQUÊTE SUR UNE RÉVOLUTION
D I O R . C O M - +3 2 2 6 2 0 01 6 0
ÉDITO
Septembre, c’est le mois de la rentrée. Rentrée scolaire, littéraire, parlementaire… Nous allons retrouver nos bureaux, nos salles de classe, nos amphithéâtres. Enfin ? Pas forcément. Car si pour la majorité d’entre nous, la fin du dernier confinement a sonné comme une libération – la liberté retrouvée de sortir de chez soi, voir ses amis, foncer sur la première terrasse ouverte ou prendre le premier billet d’avion venu – pour d’autres, le retour à « la vie d’avant » est source de pas mal d’inquiétude. La perspective de se jeter à nouveau tête baissée dans une course contre la montre, contre la vie, la vraie, de s’entasser dans des trains ou des métros
bondés, de retrouver TOUS ses profs, ses élèves, ses collègues, ses supérieurs hiérarchiques en angoisse plus d’un.e. Pourtant, les spécialistes sont unanimes : le télétravail à outrance est synonyme de repli sur soi. La solution ? La voie du milieu. Car comme le dit le psychiatre Patrice Huerre : « ce qui pose problème c’est le “ tous les jours ” » (voir p. 20). Tout l’art de cette rentrée consistera donc à retrouver les bons côtés du travail sans en devenir esclave à nouveau. Un sacré challenge !
Julie Rouffiange Rédactrice en chef – jro@marieclaire.be
PHOTO PERSONNELLE.
VOUS AVEZ-DIT RENTRÉE ?
Photographe Brigitte Nierdermair. Mannequin Maryel Uchida. Maquillage Dior Make-Up. Vêtements et accessoires Dior.
p. 22 Portugal : Unies par la glisse
SOMMAIRE ÉPOQUE
18 N EWS L’actu qui nous touche, nous 20 22
interpelle PSYCHO Le vertige du retour à la vie d’avant R EPORTAGE Portugal: Unies par la glisse
STYLE
29 LES TENDANCES DÉCRYPTÉES p. 29 Les tendances décryptées
par Marie Claire
PAR MARIE CLAIRE
40 PHÉNOMÈNE Le liner, trait de caractère
TÊTE-À-TÊTE(S)
MAGAZINE
42 E NTRETIEN Pierre Niney, kid spirituel
60 WOMAN@WORK Béatrice Delfin Diaz :
46 R ENCONTRE Natalie Portman : « Aucun
rôle n’est aussi difficile que celui d’être soi-même au quotidien. »
CULTURE
50 AGENDA Expos et sorties
52 LIVRES Nicole Marlière : « La sororité
ne doit pas être une arme ! »
54 CINÉMA Jennifer Hudson sur les traces
d’Aretha Franklin
58 M USIQUE On est bleu de Claire Laffut
BRIGITTE NIDERMAIR. MÉLISSA DE ARAUJO. IMAXTREE.
ÉDITO
15 TOUT CE QUI VA FAIRE VIBRER SEPTEMBRE
SANDA VUCKOVIC. IMAXTREE.
8
p. 90 Best of automne-hiver 2021-2022
62 66 70 72 76
« Seules, nous sommes invisibles, ensemble, nous sommes invincibles. » S OCIÉTÉ Les animaux, nos égaux ? E NQUÊTE Réseaux sociaux : Je t’aime, moi non plus TENDANCE Mon dernier it-bike M ODE Renaissance belge M OI LECTRICE « J’ai dû me séparer de la maison de mon enfance »
MODE
82 Révolution de palace
MODE D’EMPLOI
90 TENDANCES Best of automne-hiver 96
2021-2022 F OCUS Élégance féline
p. 102 Huiles aux trésors
LIFESTYLE
112 ÉVASION La revanche de Dubaï
116 D ESTINATION Le Puy du Fou, un voyage
à travers le temps
118 D ESIGN Le nouveau visage de
Molenbeek
122 F OOD Des légumes, un point c’est tout 128 H OROSCOPE
130 LE QUESTIONNAIRE Julien Doré
BEAUTÉ
102 S OIN Huiles aux trésors
140 PARFUM Un nez sur le divan
148 N EWS Les 5 envies de septembre Suivez-nous sur marieclaire.be/fr
www.caroline-biss.com
La Fondation Cartier pour l’art contemporain dévoile la première exposition institutionnelle de Damien Hirst en France. Au programme ? Une série exceptionnelle de 30 toiles grand format (parmi les 107 tableaux de la série) qui explorent la représentation florale dans toute sa splendeur, avec des références tant à l’impressionnisme et au pointillisme qu’à l’action painting. Achevée en novembre 2020, la série des Cerisiers en fleurs a occupé le peintre dans son atelier londonien pendant trois années. Une véritable ode à la peinture et à la couleur à admirer sous tous les angles. Cerisiers en fleurs de Damien Hirst, Fondation Cartier à Paris, du 6 juillet 2021 au 2 janvier 2022, 11€ tarif plein.
PRESSE.
TOUT CE QUI VA FAIRE VIBRER SEPTEMBRE Par Nathalie Dolivo, Aurélie Lambillon, Elvira Masson et Malvine Sevrin
TOCADES
16
TOCADES
SEPTEMBRE
TOUT CE QUI VA FAIRE VIBRER SEPTEMBRE Par Nathalie Dolivo, Aurélie Lambillon, Elvira Masson et Malvine Sevrin
BOUQUET DURABLE
UNE SENTEUR QUI DONNE LE SOURIRE
RÉUTILISER DU VERRE PROVENANT DE VIEILLES FENÊTRES, PORTES OU DÔMES POUR LE TRANSFORMER EN BOUQUET DE FLEURS, C’EST LA GÉNIALE IDÉE QU’A EUE L’ARTISANE NOOR SPRINGAEL, CRÉATRICE DE LA MARQUE BELGE GLAS & GLAS. UNE ALTERNATIVE ORIGINALE ET DURABLE QUI NE LAISSERA PERSONNE DE MARBRE.
« UN PARFUM EST UNE INVITATION À LA DÉCOUVERTE, ET CELLE DES FLEURS NOUS OUVRE UN MONDE AUX POSSIBILITÉS INFINIES », NOTE ALESSANDRO MICHELE, DIRECTEUR DE LA CRÉATION DE GUCCI. ICI, C’EST LE GARDÉNIA BLANC, ILLUMINÉ PAR UNE FLEUR DE POIRIER, QUI CONVIE À UNE PROMENADE JOYEUSE DANS UN JARDIN FANTASMÉ. DES BASKETS PERCHÉES
Eau de Parfum Flora Gorgeous Gardenia de Gucci, 91 € les 50 ml.
Retour vertigineux : Isabel Marant réédite ses baskets compensées cultes, vues aux pieds de Beyoncé ou Rihanna dans les années 2010. Avec leur talon de 10 cm et leurs couleurs flashy, elles vont atteindre de nouveaux sommets de cool.
www.glasenglas.be
LE RETOUR D’UN MAGAZINE CULTE
Acne Paper, magazine à l’existence relativement courte (2005-2014), s’est pourtant imposé très vite comme un objet iconique, mêlant le meilleur de la photographie et du journalisme, du graphisme et de la mode. Voici ces années créatives réunies en un ouvrage hommage, rempli notamment d’images de David Bailey, Saul Leiter ou Irving Penn, ainsi que de Viviane Sassen, Sølve Sundsbø. C’est Christopher Smith qui en a photographié la couverture ci-contre. On ne s’en lasse pas. Acne Paper book, de Thomas Persson, éd. Acne Studios, 95 €, sur acnestudios.com
Table Box (60 chocolats) 49 €, Slider Box (36 chocolats) 33 €, dans les boutiques Neuhaus et sur neuhauschocolates.com
PAUL LITHERLAND COURTESY OF THE ARTIST & PERROTIN. PRESSE.
DES PRALINES PERSONNALISABLES
Concocter sa praline à la carte ? On en rêvait, Neuhaus l’a fait. Grâce à sa dernière création “ Chocolate Duets ”, il est désormais possible de combiner six fonds de chocolat et six toppings pour créer sa praline personnalisée. Une bonne excuse pour essayer toutes les associations possibles !
COURTESY OF ACNE STUDIOS. NELE DAEMS PHOTOGRAPHY. PRESSE.
495 €, sur isabelmarant.com
UN FOND DE TEINT HAUTE PERFORMANCE
Max Factor revisite son fond de teint Facefinity Lasting Performance Foundation avec une nouvelle formule. La promesse ? Une couvrance naturelle, légère et unifiée pour un teint zéro défaut. Doté d’une technologie “ touch-proof ” et “ sweat-proof ”, il assure une tenue parfaite sur la peau tout en se faisant oublier. Un teint éclatant à toute épreuve, sans l’effet “ cakey ” des formules ultra couvrantes ? On dit oui. Facefinity Lasting Performance Foundation de Max Factor, disponible en 10 teintes, 15,99 € sur maxfactor.com
L’AMOUR POUR LE NOIR
Ce table book immortalise l’affection commune pour le noir du photographe Peter Lindbergh et du couturier Azzedine Alaïa. Devenus maîtres dans leurs disciplines créatives respectives, les deux artistes n’ont cessé de faire appel au noir au cours de leurs carrières, à travers des clichés argentiques ou des vêtements sculpturaux… Cet ouvrage accompagne l’exposition Azzedine Alaïa, Peter Lindbergh présentée à la Fondation Azzedine Alaïa de Paris jusqu’au 2 janvier 2022. Peter Lindbergh. Azzedine Alaïa, 240 pages, éd. Taschen, 60 €.
18
ÉPOQUE
NEWS
LA PIONNIÈRE OUBLIÉE
ALIX DOBKIN
Chanteuse folk dans le New York des années 60, militante féministe et lesbienne radicale, elle est, en une image, devenue l’un des visages de notre époque. Par Françoise-Marie Santucci
Autoportrait, 2021, Cédrine Scheidig.
Alix Dobkin, en 1975 (photo de Liza Cowan).
badour, baladant sa guitare devant une audience confidentielle et conquise. Et la photo, alors ? Ce jour de 1975, Alix prend la pose pour sa compagne, la photographe Liza Cowan, qui prépare un livre sur les looks lesbiens. Justement, des copines à elles, qui tiennent la première librairie féministe de New York, Labyris Books, ont fait fabriquer ce T-shirt ! Il est parfait : Alix fixe l’objectif. Clic ! L’histoire – ou l’herstoire – est en marche. Quant à Alix Dobkin, elle est décédée en ce printemps 2021 dans sa maison de Woodstock, entourée par sa fille, ses petits-enfants et ses amis. (*) Le titre de son autobiographie, My red blood – parue en 2009 aux éd. Alyson Books et non traduite –, y fait référence : la famille Dobkin était membre du Parti communiste américain, et fichée par le FBI.
3 QUESTIONS La lauréate de l’édition 2021 du Prix Dior de la Photographie et des Arts Visuels pour Jeunes Talents nous parle de son travail* sur la banlieue. Propos recueillis par Galia Loupian Qu’est-ce qui caractérise votre démarche ?
Mon travail s’articule autour de l’identité diasporique. Chaque photo est travaillée en pensant à un geste, à un décalage. Je pars de mon identité et de mon expérience. Je veux faire éclater les représentations médiatiques. Quelle est cette identité diasporique ? 18
Living with lesbians, son deuxième album, paru en 1976.
J’ai grandi en Seine-Saint-Denis. L’image de la banlieue est chargée, on consomme
À CÉDRINE SCHEIDIG, PHOTOGRAPHE
toujours les mêmes images sur ces espaces. J’essaie de produire des images que j’aurais aimé avoir. Je suis influencée par des photographes afro-descendants (Zanele Muholi, Mimi Cherono Ng’ok, Santu Mofokeng…) qui représentent leur communauté par et pour eux-mêmes. Vos images sont douces…
Le corps masculin noir a été très représenté comme agressif, sauvage. J’aime cette idée, en tant que femme, d’explorer avec douceur sa représentation. Je trouve que c’est assez politique de revendiquer ça. (*) « It is a blessing to be the color of earth », jusqu’au 26 septembre, exposition « Dior, The Art of Color », en partenariat avec Luma Arles. luma.org
WOMEN’S WAX WORKS. LIZA COWAN, 1975. CÉDRINE SCHEIDIG.
Comme en écho à #MeToo, au féminisme qui n’est plus un gros mot, la phrase claque depuis un moment sur les T-shirts et résonne en tête des manifestations : « The future is female. » Le slogan doit sa renaissance au compte Instagram @h_e_r_s_t_o_r_y, qui explore la culture underground lesbienne : en 2015, un post de l’image ci-contre et c’est l’effervescence. Tout le monde – et les marques – s’en emparent ! Mais qui est la femme au T-shirt, au style parfait (ces lunettes !), au sourire légèrement provocateur ? Elle s’appelle Alix Dobkin, chanteuse folk et militante féministe, née en 1940, à New York, dans une famille juive intello et communiste*. Après des études d’art, elle intègre la scène folk de Greenwich Village, dans ces années 60 où Bob Dylan et quelques autres y réinventent la musique et l’avenir. Un crochet par la vie maritale en Floride et un bébé, la revoilà à New York. Pour la jeune divorcée, c’est l’épiphanie : sa vie, ce sera les femmes. En ces temps d’utopie lesbienne, où de nombreuses femmes se rêvent en communauté loin des hommes, où il est vital de se (re) trouver en « lieux sûrs », Alix Dobkin devient une héroïne. En 1973, elle publie Lavender Jane loves women, un album considéré comme le premier disque lesbien – truffé d’humour mais à la qualité inégale. Pendant des années, elle mène une existence de trou-
20
ÉPOQUE PSYCHO
LE VERTIGE
route (aller-retour) pour se rendre sur son lieu de travail. Pendant les confinements, la jeune femme s’est sentie mieux grâce au télétravail et a cessé de consulter. Mais, confrontée à la volonté de son employeur de la voir regagner son bureau, la voici de retour dans le cabinet de la thérapeute.
DU RETOUR
LE S THÉ RAPE UTE S L’ASSU R E NT POU RTANT : ATTENTION AUX DANGERS DU TÉLÉTRAVAIL À
À LA VIE D’AVANT
Télétravail, interactions sociales et déplacements limités… Les contraintes imposées par la crise sanitaire nous ont conduites à réaménager nos quotidiens et, pour certaines, à questionner nos désirs profonds pour l’avenir. Quitte à envisager, à l’image de nos témoins, un déménagement ou une reconversion. Pas étonnant, dès lors, que la perspective d’un retour à ce fameux “monde d’avant” soit devenue source d’anxiété. Car, au fond, qu’est-ce qui nous a réellement manqué ? Par Alexandre Duyck Photo Kourtney Roy
IMAGE EXTRAITE DE LA SÉRIE « IN DREAMS YOU’RE MINE » DE KOURTNEY ROY CRÉÉE POUR INCADAQUÉS INTERNATIONAL PHOTO FESTIVAL RÉSIDENCE ARTISTIQUE.
BIEN SÛR, POUR LA PLUPART D’ENTRE NOUS, CE
FUT COMME UNE LIBÉRATION. En mai dernier, la fin du troisième confinement, enfin ! Un sentiment de bonheur retrouvé, l’impatience enfin comblée, la possibilité de sortir, de s’éloigner de chez soi, de retrouver une vie sociale. Comme une obligation de filer en terrasse, même sous les trombes d’eau, de retourner au cinéma, d’acheter un billet d’avion ou de train, direction ailleurs. Mais pour d’autres, pas si minoritaires qu’il n’y paraît, le retour à ce qu’on appellera hâtivement « la vie d’avant » n’est pas forcément synonyme de réjouissances. Le printemps terminé, l’été vite passé, qu’en est-il à présent que le retour au bureau a sonné ? Le retour de la course infernale entre le boulot, les enfants à aller chercher à l’école, les courses, un peu de temps pour ses amis, les bouchons sur la route du retour et les transports en commun de nouveau bondés ? Certes, le télétravail n’a pas que des avantages. Il ne faudra pas oublier les lourdes contraintes de l’école à la maison. Mais pour beaucoup d’entre nous, que de temps gagné ! Et pour les plus stressées, une vie à la maison moins angoissante, sans que l’on soit obligée de se confronter aux autres : supérieurs hiérarchiques, collègues de bureau, enseignants, navetteurs, voisins à la cantine… « Pendant près de deux ans, on nous aura obligés à nous couper du monde, analyse la psychologue suisse Nadia Droz, spécialiste de la souffrance au travail. Quand tout le monde a dû rester chez soi, les personnes prétendument “asociales”, “anormales” de ne pas toujours vouloir être en société, sont devenues la norme puisque plus personne ne pouvait vivre en société. Alors qu’avant elles étaient sujettes à des railleries. » Mais les choses ont changé du jour au lendemain : maintenant qu’on nous intime l’ordre de renouer avec la vie d’avant, beaucoup d’entre nous s’angoissent à nouveau. Nadia Droz compte parmi ses patients une traductrice devant effectuer trois heures de
OUTRANCE, synonyme de repli sur soi. Le psychiatre Patrice Huerre explique qu’aux yeux de la plupart de ses patients, « c’est le tous les jours qui pose problème. Tous les jours au travail ou tous les jours à la maison. Beaucoup disent vouloir trouver un équilibre, par exemple deux jours au bureau car il y a quand même un besoin de retrouver les collègues. Et le reste à la maison ». À ses yeux, les confinements successifs ont servi de révélateur. « Comme une loupe qui a grossi les aspirations et en même temps les peurs de chacun. Beaucoup ont découvert que le bonheur, c’est une autre vie où l’on installe plus de distance avec la réalité quotidienne. » À commencer par mieux conjuguer sa vie personnelle et professionnelle avec ses phobies, ou lister ce dont on ne veut plus se priver. Thaël exerce au sein d’un grand cabinet de conseil et d’audit. Pendant les confinements, elle a réalisé à quel point elle éprouvait le besoin intime d’écrire. « J’essaie de grignoter des heures pour y consacrer plus de temps et d’attention, et je ne suis pas motivée pour reprendre de nouvelles contraintes. Je finis par vivre l’organisation d’un dîner ou d’un week-end comme un poids. » Depuis janvier, elle bloque deux heures tous les midis et refuse les réunions pour pouvoir marcher, déjeuner avec sa mère, écrire ou lire. Cadre dans une grande entreprise, Sylvie, 51 ans, est propriétaire d’une maison de campagne dont elle ne profitait pas assez avant les confinements. Les séjours répétés l’ont conduite à voir les choses autrement : « Les journées que je passe au bureau me fatiguent comme jamais ne me fatiguent les journées chez moi. On y prend de plein fouet le stress cumulé de tous, les petites remarques pas toujours très sympas, qui prennent alors plus d’importance qu’elles n’en ont au départ. Bien sûr, on perd aussi les fous rires collectifs, les confidences. Mais le lien de connivence avec certains collègues demeure, même après des mois sans se voir. C’est indestructible, d’autant qu’on communique sans arrêt. » Elle vit désormais plus à la campagne qu’à la ville, à la différence de la vie d’avant. Et
compte bien maintenir cette nouvelle vie « idéale » que lui permettent la proximité d’une gare, le wifi et l’âge de ses filles, désormais jeunes adultes. « Je le savais déjà mais j’en ai eu la confirmation : je peux me passer de la ville mais pas de la nature, même par mauvais temps ! Le seul fait de passer une tête vers le vallon au-dessus de mon écran, ou de respirer quelques instants devant le paysage, ou de boire un thé dans le jardin à écouter les hirondelles suffit à tout recaler dans de plus justes perspectives. » LA (GRANDE) VILLE EST-ELLE DEVENUE L’ENNE-
MIE PUBLIQUE N° 1 ? Il semblerait bien. Le Covid a accentué cette tendance déjà forte. Restauratrice d’art, Sarah, 40 ans, n’en pouvait plus d’exercer un métier qui la contraignait à rester en région bruxelloise. Enfermée chez elle durant des mois en 2020 et 2021, elle a compris qu’elle rêvait de tout autre chose : « Je veux ma cabane au fond des bois avec des poules et mon chien ! Le confinement m’a donné du temps pour réfléchir, confie-t-elle. Au lieu de passer deux heures de transport par jour, j’ai pris du temps pour songer à une autre vie. Retrouver le plaisir de cuisiner et de manger à la maison, de faire du sport, de moins gâcher tout ce temps dans les trajets. » Cet automne, elle entamera une reconversion professionnelle. Pas sûr que tout le monde autour d’elle comprenne cette décision. « Il est toujours courageux d’assumer ce qui est bon pour nous parce que le regard des autres est très puissant, reprend Nadia Droz. Mais il y a chez beaucoup d’entre nous un vrai traumatisme : et si ça recommence, on fera comment ? On s’enfermera encore dans ce petit appartement, ou est-ce qu’on prend les devants et on change maintenant ? » VISIBLEMENT, BEAUCOUP ONT D’ORES ET DÉJÀ
TROUVÉ LA RÉPONSE à cette question hautement existentielle. Ou fixé de nouvelles règles : haute fonctionnaire, Amandine, 25 ans, sourit face à ses propres peurs. « Dès que quelqu’un se met à tousser dans le TGV, je me mets en position de sécurité ! » La jeune femme le reconnaît : la survenue de nouvelles pandémies l’inquiète, l’actuelle n’étant peut-être « que la première d’une longue série ». Pour autant, une fois les boîtes de nuit rouvertes avec des conditions sanitaires strictes, elle y retournera. À pas feutrés d’abord, et puis après, elle verra bien. Puisqu’après tout, il ne faudrait pas non plus tout changer. Et renoncer à ce qui nous plaît et nous a tant manqué depuis le printemps 2020.
22
ÉPOQUE
REPORTAGE
Elles forment ce que l’on appelle une communauté : sportives de haut niveau ou débutantes, entrepreneuses, artistes, débarquées du monde entier pour vivre leur passion de la glisse au nord de Lisbonne, face aux vagues de l’Atlantique. Réunies autour du collectif Ocean Sisters, elles nous racontent comment leur pratique du surf et du skate entre femmes les a libérées, a parfois soigné leurs maux et les élève au quotidien. Par Emmanuelle Dasque Photos Sanda Vuckovic
3
1
UNIES PAR LA GLISSE
PORTUGAL
2
1. Cours de surf pour débutantes avec Joana Rocha, surfeuse professionnelle et fondatrice de Waves & Minds. 2. Margherita, fondatrice de Girl on the Wave, qui organise des week-ends et semaines de surf à Ericeira. 3. La fenêtre au cadre bleu de la chapelle de Santa Maria (XVIIIe siècle) à Ericeira. 4. Vue sur la Praia dos Pescadores, la plage des pêcheurs du village d’Ericeira.
4
E
lles arrivent à tour de rôle, baskets Vans au pied, casquette sur la tête, leur skate sous le bras. En face d’elles, l’océan Atlantiqu e et cette plage mythique, Praia da Ribeira d’Ilhas, flanquée de falaises et surplombée d’un long et étroit escalier en bois. Julia, Sandra, Estelle, Karol, Suzanna et Marta s’élancent sur le bitume, juste devant le sable et face à l’horizon bleu, tandis qu’au loin des surfeurs pistent les vagues. Il est presque 18 h et une douce lumière illumine le ciel, peu avant le coucher du soleil, sur la côte ouest du Portugal. Bienvenue à Ericeira, petit paradis de la glisse, à une heure à peine au nord de Lisbonne et où depuis peu une nouvelle tribu de surfeuses, skateuses et entrepreneuses est venue déposer ses planches et ses rêves. Des amoureuses des vagues, travailleuses nomades, attirées par l’océan et un mode de vie au ralenti rythmé par les lunes et les marées. L’ÉTÉ DERNIER, DANS L’ESPOIR DE RENCONTRER de nouvelles acolytes, Julia, 32 ans et installée ici depuis trois ans, lance un appel sur les réseaux sociaux. De cette invitation à se retrouver, entre filles, naît spontanément quelques semaines plus tard Ocean Sisters : un collectif d’une centaine de femmes aujourd’hui, unies autour de cette même passion pour le surf et le skate, animées d’un sens du partage et d’un sentiment évident de sororité. Dès qu’elles le peuvent, ces trentenaires se réunissent en petit comité, comme ce soir, pour affûter leurs techniques sur leurs planches à roulettes, surfer ou faire du yoga ensemble : « Quand on se retrouve, quelque chose de magique se produit, reconnaît Estelle, 25 ans. On se sent à la fois plus rassurée, plus inspirée. Ça nous élève. » Elles, qui ont souvent appris à surfer et à faire du skate avec leurs petits copains ou leurs grands frères,
24
ÉPOQUE
REPORTAGE
“C’est important de pouvoir créer des espaces où les femmes peuvent s’entraider et grandir, en particulier dans le surf, si longtemps dominé par les hommes.”
se réjouissent de ce nouvel espace féminin. « Dès que j’ai vu qu’il y avait cette communauté de filles, ici chez moi, je suis tout de suite venue, raconte Marta, 31 ans, originaire d’Ericeira et qui s’est toujours sentie trop timide pour s’entraîner avec les garçons. Ici, je me sens en confiance. C’est tellement important de pouvoir créer des espaces où les femmes peuvent s’entraider et grandir, en particulier dans des domaines comme le surf et le skate si longtemps dominés par les hommes. » Dans son anthologie du surf féminin, She surf, The rise of feminine surfing (1), Lauren L. Hill estime que 20 à 30 % des surfeurs sont aujourd’hui des femmes. Le sport – né à Hawaï et pourtant pratiqué à ses débuts par des princesses polynésiennes – a longtemps été, on le sait, un repaire masculin, blanc, hétérosexuel. À l’instar de notre société, il change aujourd’hui peu à peu de visage et se féminise. En 2019, la discipline sportive est même devenue l’une des premières à accorder des revenus identiques aux femmes et aux hommes lors des compétitions internationales.
1. La plage de Coxos, prisée des locaux et réservée aux surfeurs avancés. De
gauche à droite : Joana Andrade, surfeuse professionnelle de grosse vague, Valerie Schlieper, surfeuse et graphiste, membre de l’équipe du film Femme océan, Annika von Schütz, surfeuse, yogi et réalisatrice du film. 2. Une maison typique de la région, dans le village de Ribamar, situé à 3 km d’Ericeira. 3. À l’extérieur de la Progress Surf School, l’école de surf de Joana Andrade, dans le petit village de Ribamar. 4. Emilie Uttrup, surfeuse professionnelle danoise installée à Ericeira, pour qui le surf est une thérapie depuis un grave accident de voiture.
Marta, 31 ans, surfeuse originaire d’Ericeira
3
À ERICEIRA, SEULE RÉSERVE DE SURF EN EUROPE avec sa
dizaine de kilomètres de plages désormais préservées, elles sont en tout cas de plus en nombreuses à monter sur les planches, à s’entraider et à créer finalement leur propre communauté. Ces Portugaises, Brésiliennes, Italiennes, Polonaises, Allemandes semblent avoir trouvé ici l’environnement et le soutien pour allier leurs carrières et leur amour de la glisse. Encouragées notamment par des plateformes en ligne comme Girls On Board (2), créée ici par Veridiana Bressane et qui met en avant le parcours et les histoires personnelles de femmes, en soutenant des projets et en diffusant un podcast. Toutes ne se revendiquent pas forcément féministes mais elles disent trouver à travers le surf et le skate un moyen d’exprimer leur identité et de tracer leur voie. Milagros, trentenaire d’origine argentine qui a quitté un poste dans la finance à Buenos Aires pour vivre près des vagues à Ericeira, est convaincue que sans cette passion quotidienne, elle n’aurait jamais eu l’audace et le courage de monter Raw Care (3), sa marque de produits de beauté bios à base de plantes et sans le moindre packaging en plastique. « L’océan a changé mon rapport à la nature, surfer a éveillé ma conscience écologique tout en m’aidant à acquérir une certaine discipline et résilience. J’ai tout simplement appris à me faire confiance. » MARIA, PROFESSEURE DE MARKETING À L’UNIVERSITÉ et à la tête de sa propre boîte de production, s’amuse : « Le surf, au fil des années, a fini par devenir mon pouvoir de super-héroïne ! » Elle ajoute : « Je me sens tellement forte et fière après une matinée dans les vagues, ça me donne des ailes et une autre perspective, notamment lorsque je dois subir des réunions stressantes. Intérieurement, je respire en me disant que le matin même, je risquais ma vie dans l’eau. Surfer m’aide à prendre du recul dans la vraie vie. » C’est précisément cette facette-là de la discipline, plus intime, qu’Annika von Schütz a eu envie de fil-
1
mer et de raconter. Cette surfeuse férue, mordue depuis l’âge de 18 ans, partage son temps entre Ericeira et l’Alentejo, et vit aujourd’hui pleinement de sa passion. L’océan est son élément. Curatrice au festival du film de surf qui a lieu tous les étés à Ericeira, elle est aussi passée derrière la caméra. Ces temps-ci, elle réalise son troisième documentaire, Femme océan (4), une ode au surf féminin à travers les portraits d’une dizaine de surfeuses de 14 à 62 ans et d’horizons différents, du Portugal, du Maroc et du Sri Lanka. « Mon intention est de sortir du cliché des femmes surfeuses, en Bikini, sexy et en bonne santé qui reste encore très présent dans notre psyché. J’ai envie de raconter, au contraire, comment ces femmes utilisent le surf pour être plus fortes, sortir de leur zone de confort,
2
4
26
ÉPOQUE
REPORTAGE
explique-t-elle. Je veux montrer à quel point c’est un moyen pour apprendre à se connaître et vivre mieux avec soi-même une fois sortie des vagues. » Affronter le danger pour se construire. Joana Andrade, en sait quelque chose. Ce petit bout de femme, figure phare du documentaire d’Annika et héroïne, déjà, du film Big vs Small récemment primé au Bilbao Surf Film Festival, est la seule surfeuse portugaise de grosse vague. À peine une dizaine d’entre elles au monde s’attaquent à ces montagnes marines, atteignant parfois 20 m de hauteur… Dans son petit bungalow avec vue sur l’océan, où de l’encens, des cartes de tarot et autres totems de la mer trônent un peu partout, elle nous raconte comment le surf a changé sa vie : « Le surf est ma thérapie. Depuis toujours, en me confrontant à l’océan, j’essaie de comprendre qui je suis. Le défi m’aide à avancer. La peur est pour moi un outil pour aller au plus profond de moi. Si j’arrive à la surmonter dans l’eau, je pourrai faire la même chose ensuite dans la vie. » Cette ex-championne d’Europe s’entraîne en méditant chaque matin et en travaillant par-dessus tout sa respiration. « Ce n’est ni le physique ni le genre qui compte lorsqu’on affronte des vagues monstrueuses, mais le mental. » Une philosophie qu’elle essaie de transmettre à ses élèves dans son école Progress Surf School ( 5), et qu’elle partage aussi lors de séances de coaching en plein air organisées par le collectif d’Ocean Sisters.
Séance de skate organisée par Girls On Board, avec Eli, Maria, Valeriya, Francesca et Polina.
“Ce n’est ni le physique ni le genre qui compte lorsqu’on affronte des vagues monstrueuses, mais le mental.” Joana Andrade, surfeuse de grosse vague, ex-championne d’Europe
JOANA ROCHA, AUTRE SURFEUSE PROFESSIONNELLE portugaise d’Ericeira, plusieurs fois championne nationale, arrive sur la plage. Avec elle, une dizaine de femmes, la quarantaine, prêtes à se jeter à l’eau. Cette mère de famille et thérapeute, qui travaille normalement avec des adolescents, organise ici sa première retraite de femmes, dont le thème principal est d’apprendre justement à « surmonter ses peurs ». La plupart des participantes ne sont jamais montées sur une planche et redoutent l’eau. « Le surf reste pour moi l’une des meilleures thérapies qui existe. Elle passe par le corps, les émotions physiques. Pas par les mots. Cela permet de lâcher prise de façon épidermique. Tu n’as pas besoin de parler, d’analyser, tu vis le moment, l’expérience. Je pense qu’il peut être un outil libérateur pour les femmes. » Que retiendront ces novices de quelques heures dans l’eau, à apprendre à tenir debout sur une planche ? Y percevront-elles la possibilité, elles aussi, de se révéler et de trouver leur voie via les vagues ? Ce qui est sûr, c’est qu’elles sont au bon endroit car il règne sur ce petit coin du Portugal une énergie peu commune. À laquelle une nouvelle génération de surfeuses et skateuses semble puiser son inspiration et sa raison d’être.
1. Récemment publié aux éd. Gestalten. 2. girlsonboard.com.au 3. rawcarestudio.com 4. femmeocean.com 5. progresssurfschool.com
ACCESSOIRES
STYLE
CARRÉS MAGIQUES
Ci-dessus, de gauche à droite, défilés automne-hiver 2021-2022 Isabel Marant, Prada, Chanel, AMI et Molly Goddard.
Sac Della Cavalleria Mini, en cuir Epsom 3, et carré en soie Hermès, 3 900 € et 285 €. Sac Amazona 19 Square, en cuir, et foulard en soie Loewe, prix sur demande. Sac Roseau Chaîne, en cuir, et carré en soie Longchamp, 650 € et 235 €.
De haut en bas
ASSISTANTE MANON BALTAZARD.
STYLE
LA COULEUR FAIT BLOC
COURTESY OF PRESS OFFICE/IMAXTREE.COM (X5).
TENDANCE
Trois sacs aux angles doux et aux couleurs de friandises s’ornent, chacun, d’un foulard en soie imprimé et noué façon “doudou”, comme un clin d’œil à l’enfance. Photo et set design Mélissa De Araujo Réalisation Agathe Gire
29
30
STYLE
31
MODE 1
1
5
5
6
6
0 7
2
NUIT FAUVE
3
LA PANOPLIE Dans un camaïeu de bruns, d’orange et de rouges, une nuisette dentelée assortie d’accessoires vitaminés viennent réveiller un top à manches longues.
0
LE LOOK PODIUM Défilé Atlein automne-hiver 2021-2022. 1. UN CARDIGAN EN MAILLE En laine Riani, 265 €. 2. UN NŒUD PLAT Tongs en cuir By Far, 350 €. 3. DES FEUILLES BRODÉES Nuisette en mousseline de soie et dentelle Carine Gilson, prix sur demande. 4. UNE ANSE DORÉE Sac en alter mat Stella McCartney, 1 295 €. 5. UNE PLAQUE SIGLÉE Boucles d’oreilles en argent Prada, 360 €. 6. DES SEQUINS Petit sac en cuir irisé Clio Goldbrenner, 175 €. 7. LA BONNE SILHOUETTE Nuisette en soie et dentelle Intimissimi, 60 €. Soutien-gorge triangle en dentelle jacquard Pinko, 75 €. Col roulé en cachemire Loro Piana, prix sur demande. 8. DU ROUGE QUI BOUGE Mule en cuir Steve Madden, 99,99 €.
THIERRY LEGAY (X8). PRODUCTIE EMMANUELLE MATAS. COURTESY OF PRESS OFFICE/IMAXTREE.COM.
8
THIERRY LEGAY (X8). MISE EN PLACE EMMANUELLE MATAS. COURTESY OF PRESS OFFICE/IMAXTREE.COM.
4
COQUETTE DE L’OUEST
2
Réalisation Alexandra Conti et Linda Heynderickx
LA PANOPLIE Revisité ou évoqué dans la coupe d’une chemise, le blouson de motarde, icône américaine, s’assortit d’imprimés prairie, de turquoises et d’un gros ceinturon.
3
Réalisation Alexandra Conti et Linda Heynderickx
8
4
7
LE LOOK PODIUM Défilé Isabel Marant automne-hiver 2021-2022. 1. UNE BRASSÉE DE FLEURS Robe en laine Forte_Forte, 780 €. Ceinture en cuir The Kooples, 145 €. 2. DES FRANGES Botte en veau velours Michel Vivien, 1 200 €. 3. BLEU JE VEUX Débardeur à col roulé Hannelore Knuts x Terre Bleue, 129,90 €. 4. UNE BOURSE VIVE Sac en cuir grainé Lancel, 550 €. 5. DES TURQUOISES Bague ornée de pierres transparentes Swarovski, 279 €. 6. LA BONNE SILHOUETTE Blouson en cuir IKKS, 445 €. Jupe fleurie Caroline Biss, 170 €. 7. UN SAC SEAU BRODÉ En velours Giorgio Armani, 1 600 €. 8. UNE HAUTE CAVALIÈRE Botte en cuir nappa Skorpios, 995 €.
32 STYLE MODE 1
FAN DES SIXTIES MOODBOARD
Silhouettes épurées, accessoires et mobilier futuristes, métal, PVC : l’avenir que les fertiles années 60 imaginaient il y a cinquante ans, c’est maintenant ! Réalisation Agathe Gire
8
2
3
4
9
10
6
12 13
7
1. Ball chair d’Eero Aarnio (1963), toujours éditée chez Aarnio Originals. 2 et 4. Défilé Courrèges automne-hiver 2021-2022. 3. Catherine Deneuve dans Belle de jour de Luis Buñuel (1967). 5. Lunettes de soleil Jacques Marie Mage. 6. Pochette Khaite. 7. Mascara They’re Real ! Magnet de Benefit. 8. Boucles d’oreilles Fallon. 9. Polo Prada. 10. Jupe Givenchy. 11. Maillot de bain Totême. 12. Serre-tête Fendi. 13. Botte Gianvito Rossi.
PRESSE (X9). PARIS-FILMS PRODUCTION, FIVE FILMS/STUDIOCANAL.
11
EERO AARNIO ORIGINALS. COURTESY OF PRESS OFFICE/IMAXTREE.COM (X2).
5
34
STYLE
PEOPLE
SUR LE FIL INSTA DE
PATTI SMITH
La chanteuse, poétesse et écrivaine culte accompagne tous ses posts d’une légende, avec toujours cette même introduction : “This is” (“voici”), suivie d’un poème selon son humeur du jour. Une bulle hors du temps au cœur de la frénésie du réseau social. Par Louise des Ligneris
SON CAFÉ PARISIEN
Écrire dans les brasseries, c’est sûrement le rituel matinal que l’artiste préfère. Lorsqu’elle est de passage à Paris, elle se rend au Café de Flore où elle s’attable pour rédiger des textes. Des parenthèses solitaires qu’elle immortalise parfois, comme un journal de bord pour ceux et celles qui la suivent sur sa page. SES ANNÉES BOHÈMES
Lorsqu’elle avait une vingtaine d’années, Patti Smith a posé ses valises au Chelsea Hotel, à New York, où elle séjourna longtemps avec le photographe Robert Mapplethorpe. Un demi-siècle plus tard, elle se souvient de cette photo, aux côtés de son amoureux d’alors, le dramaturge Sam Shepard, prise sur un balcon du mythique hôtel. Un souvenir heureux de ce refuge d’artistes.
SES INSPIRATIONS
Le 19 décembre 2020, Jean Genet aurait fêté ses 110 ans. Alors Patti Smith lui adresse un poème, accompagné d’un portrait réalisé par Brassaï. Sur Instagram, elle célèbre les nombreux·ses artistes et ami·es qui l’ont inspirée tout au long de sa carrière. SON COMBAT POUR L’ÉCOLOGIE
SON SOUVENIR MATERNEL
En regardant son propre portrait, plongée dans ses pensées, Patti Smith se souvient de sa mère souvent assise dans cette posture. Elle lui disait alors qu’elle ne pensait à rien. À 74 ans, elle reproduit ce geste et savoure, elle aussi, le plaisir simple de « ne penser à rien ».
Photo © Rodolphe OPITCH
SON ENGAGEMENT CITOYEN
« Votez ! C’est entre nos mains. » En plus de l’écologie et de la lutte contre les discriminations, la politique est l’autre grande bataille de l’artiste qui soutient le parti démocrate. Suivie par près d’un million de personnes, elle profite de sa visibilité pour faire passer des messages engagés avec une note artistique : comme cette une du New York Times personnalisée.
INSTAGRAM.COM/THISISPATTISMITH.
Militante pionnière depuis sa jeunesse, la chanteuse et poétesse soutient activement la lutte contre le réchauffement climatique et prend régulièrement la parole à ce sujet. En janvier dernier, pour les 18 ans de Greta Thunberg, elle dédie un poème à cette jeune Suédoise qui a « donné son enfance à la nature, pour une planète verte, pour sa préservation ».
mollybracken.com
36
STYLE
ACCESSOIRES
UN PIED DANS LA RENTRÉE TENDANCE
De gauche à droite et de haut en bas : Basket blanche Tommy Hilfiger, 79,95 €. Bottine marron
Les kids font leur rentrée mais pas n’importe comment : avec style, de la tête... aux pieds ! Par Julie Rouffiange
PRESSE.
Morelli, 29 €. Bottine bleue avec détails jaunes Walkey, 103,50 €. Bottine noire avec imprimé léopard, Morelli, 117,50 €. Basket rose à paillettes, Tommy Hilfiger, 69,95 €. Basket bleue Tommy Hilfiger, 9,95 €. Basket blanche avec des détails bleus et rouges, Tommy Hilfiger, 79,95 €. Bottine camel à semelle rose Walkey, 92 €. Basket blanche avec étoiles, paillettes et imprimé léopard, Morelli, 117,50 €. Basket bleue à semelle blanche Bikkembergs, 129,50 €. Bottine rose avec des détails dorés, Walkey, 75,90 €. Basket vert foncé et noire Bikkembergs, 109,50 €. Basket à imprimé camouflage Morelli, 129 €. Bottine noire à semelle jaune, Walkey, 92 €. Basket noire et dorée avec imprimé léopard, Manila Grace Girl, 149,50 €.
38
STYLE
x LOLALIZA
ACCESSOIRES
CHIC DÉCONTRACTÉ IDÉE FIXE
VOULEZ-VOUS DANSER AVEC LOLALIZA CE SOIR ? Hobo Sport de Fratelli Rossetti, àpd 320 €, disponible en plusieurs coloris, fratellirossetti.com
La marque 100 % belge célèbre ses 20 printemps et sort pour l’occasion « Dance With Us », une collection inclusive et féminine qui sent bon la fête.
« DANCE WITH US », UNE COLLECTION FESTIVE POUR SES 20 ANS
Les 20 ans de LolaLiza, c’est donc l’occasion de célébrer le succès d’une marque bien de chez nous qui met un point d’honneur à pousser les femmes vers l’avant. Comment ? Avec une fête, bien sûr, ça nous avait tant manqué ! Et pour nous aider à renouer avec le dancefloor, LolaLiza a sorti la collection « Dance with us ». Robes mini ou midi à motifs rétro, imprimés originaux, combinaisons élégantes ou cardigans de couleurs vives… Vous n’aurez que l’embarras du choix pour en mettre plein la vue et ce, qu’importent vos goûts ou votre morphologie. Engagée en faveur d’une mode plus inclusive, LolaLiza a d’ailleurs étendu une grande partie de la collection à la taille 48. Les coupes flatteuses et les matières agréables seront vos meilleures alliées pour enflammer la piste, sans vous embarrasser du regard des autres. Choisissez votre style et faites renaître les années folles, où la danse, la fête et la célébration sont les seules injonctions !
PRESSE.
Gardez un œil sur leurs réseaux sociaux et leur site web, puisque quand LolaLiza décide de faire la fête, elle veut que tout le monde y goûte. Autant dire que ça promet de belles surprises. PRESSE.
La chaussure en cuir souple, sans lacets, désormais emblématique de la marque italienne Fratelli Rossetti, vient de fêter ses 10 ans. Encore largement fabriquée à la main dans un atelier situé à une trentaine de kilomètres de Milan, la Hobo s’enfile comme un gant. Dans sa version Sport, la tige en cuir, agrémentée de détails subtils, rencontre une semelle de basket blanche, synthèse de l’ADN de Rossetti. Pour les femmes et les hommes.
LOLALIZA, BELGE ET FÉMINISTE
L’aventure LolaLiza a démarré en 2001. Depuis, la marque belge est passée d’une entreprise familiale à une chaîne de magasins modernes et appréciés dans le monde entier. La raison de ce succès ? Des coupes et matières toujours dans l’air du temps, des tissus colorés parés d’imprimés uniques, pour des looks abordables, émancipateurs et adaptés à toutes. Car oui, LolaLiza prône la diversité et l’inclusivité. En créant des vêtements pour les femmes, toutes les femmes, elle nous permet depuis maintenant 20 ans de gagner en assurance et de nous sentir bien dans notre peau.
Cet article a été écrit en étroite collaboration avec LolaLiza. lolaliza.com
STYLE
PHÉNOMÈNE
TRAIT DE CARACTÈRE
Il y a eu la virgule malicieuse d’Audrey Hepburn, celle d’Amy Winehouse, épaisse comme un chagrin d’amour. Aujourd’hui, c’est sur le trait d’eye-liner de l’actrice Zendaya ou de la youtubeuse Léna Situations que les adolescentes et les jeunes femmes alignent leur geste. Une coquetterie qui tourne à l’obsession sur les réseaux sociaux mais se révèle moins superficielle qu’il n’y paraît. Décryptage. Par Claire Dhouailly
LE LINER
je vois mes copines, je trouve que ça me fait un plus joli regard. » Si on en croit les témoignages, ne pas céder au phénomène ne s’expliquerait pas par une question de goût, ou d’esprit de contradiction, mais par un manque de dextérité. Les plus à l’aise disent des autres qu’elles ne persévèrent pas assez, le geste s’apprenant comme on fait ses gammes. « Ce n’est pas facile au début mais quand tu vois le résultat, waouh, ça vaut le coup ! On en parle beaucoup entre copines, on se donne des astuces », raconte Maya, 17 ans. Une fois le geste intégré, il devient un réflexe, une seconde nature, une signature de la personnalité. « J’entends souvent “Charline et son liner !” Je pense que chacune peut trouver le sien, comme Amy Winehouse qui avait inventé son style. Je l’admire mais je ne copie pas, c’est sa signature », confie Charline, 21 ans, fidèle à ce trait de caractère depuis ses 16 ans, après presque deux années à s’entraîner. “ÇA A QU E LQU E CHOS E D U R ITE D E PASSAG E VE R S L’ÂG E AD U LTE.
1
3 4
2
5
6
GREG SCAFFIDI/IMAXTREE.COM. FILIPPO FORTIS/IMAXTREE.COM. COURTESY OF CHANEL/IMAXTREE.COM. ARMANDO GRILLO/IMAXTREE.COM. LUCA CANNONIERI/IMAXTREE.COM (X2).
40
“LE TRAIT DE LINER, C’EST LE MOYEN LE PLUS RAPIDE ET ÉLÉGANT DE
MAQUILLER SES YEUX sans en faire trop, ça ne bave pas comme le crayon, ça peut être discret ou punk, c’est facile et efficace », résume Milena, 22 ans, adepte de la ligne graphique depuis ses 15 ans. « Il permet de créer un look simple et efficace », confirme la make-up artist Diane Kendal, directrice artistique du maquillage Zara Beauty. Une vision qui pourra laisser perplexe les générations précédentes qui n’ont jamais su réussir une ligne droite joliment étirée en « wing » (aile). Les 3,7 milliards de vues pour le hashtag #eyeliner sur TikTok et les 17 millions de publications de ce même hashtag sur Instagram confirment l’engouement actuel pour cette allure longtemps associée aux actrices fifties et sixties. Aujourd’hui, si le regard d’Audrey Hepburn séduit encore, les reines de l’œil de chat s’appellent Léna Situations (3,1 millions d’abonnés) et Zendaya, l’actrice d’Euphoria (98,3 millions d’abonnés). « On est dans une société de communication qui passe par l’image. D’un coup d’œil, il faut marquer, imprimer sa trace et cette trace, tiens, c’est aussi celle de l’eye-liner, ne parle-t-on pas de tracé ? » remarque Christine Castelain Meunier*, sociologue au CNRS, dont les recherches portent sur les transformations du masculin et du féminin. Avec son graphisme photogénique, l’eye-liner s’est imposé chez les influenceurs, jusqu’à devenir une nouvelle norme de maquillage chez les jeunes femmes en quête d’images fortes à publier. « Il est difficile aujourd’hui de s’affirmer dans le réel, l’identité virtuelle est donc très tentante. Puis, la vie réelle suit la vie virtuelle », poursuit la sociologue. À première vue, le rouge à lèvres rouge pourrait sembler encore plus impactant qu’un trait au ras des cils, aussi bien à l’image que dans la rue. Pourtant, il suffit de traîner sur les réseaux pour constater qu’il est bien moins populaire. Et c’est du côté de la médecine esthétique qu’il faut probablement aller chercher l’explication, au-delà d’un simple phénomène de mode. « Elle a transformé les canons de beauté. Les bouches que l’on voit chaque jour sur les réseaux sociaux sont pulpeuses par le volume et non parce qu’elles sont rouges. Les jeunes femmes cherchent à rivaliser avec les techniques esthétiques en portant du gloss, pas par la couleur », constate Christine Castelain Meunier. Le ras des cils a aussi l’avantage, pour les plus jeunes, d’offrir un résultat plus discret qu’un rouge qui claque. TOUTES RACONTENT AVOIR TRACÉ LEUR PREMIÈRE LIGNE AU COLLÈGE.
À 13 ans, Bianca maîtrise déjà le geste, même si elle n’a pas le droit de venir maquillée en cours : « J’en porte souvent à la maison, quand
On a besoin de ces rituels et peut-être plus encore dans notre société, très individualiste, où il n’est pas simple de trouver des marques, des repères. Avant la société intégrait par les institutions, par les rôles très différenciés, très genrés, très marqués en termes de classes sociales… tout cela s’estompe. Les marquages bougent, mais le besoin reste. Réussir son tracé fait sens, ça permet de se faire remarquer, de s’affirmer, d’exister », analyse Christine Castelain Meunier, qui y voit aussi un rituel de protection. Une fois converties, rares sont en effet les adeptes qui arrivent à s’en passer. « Plus jeune, c’était une angoisse d’affronter le regard des autres sans en porter. Aujourd’hui, ça va mieux mais je me sens malgré tout plus confiante avec », confie Milena. Chacune affiche un dessin adapté à son regard au quotidien et continue d’expérimenter des choses plus audacieuses le soir ou le week-end, quand elles ont le temps. C’est là que les tutos leur sont le plus utiles, ceux de @marioncameleon, @nikki_ makeup, @kali.ledger, @liyaishere… Elles y piochent des idées inattendues comme d’étonnants effets de couleurs et, très plébiscité, le trait qui remonte sur la paupière supérieure. « Les filles ont beaucoup de poids sur les épaules aujourd’hui – l’autonomie, l’indépendance, la réussite – elles ont besoin de fun et de légèreté », rappelle Christine Castelain Meunier. ET LA SÉDUCTION DANS TOUT ÇA ? Quelle place tient-elle dans cette mise en beauté du regard ? Les jeunes femmes en parlent peu. Plaire à l’autre ne semble pas être leur moteur et il n’est pas rare qu’elles se maquillent lorsqu’elles sont seules chez elles. « La séduction ne disparaît pas, heureusement ! C’est du lien, de la légèreté. Par contre, il est intéressant de voir que les filles peuvent chercher à plaire mais qu’elles ne le disent plus ouvertement, car c’est se montrer vulnérable. Elles retournent les choses positivement pour elles en disant que façonner leur look fait partie de leur bien-être. Essayer de plaire à l’autre, c’est O.K., ça rend heureux, mais l’enjeu premier est de se sentir bien. C’est une vraie avancée féministe de se faire passer ainsi en premier », commente Christine Castelain Meunier. Quand Selena Gomez, qui lance en France chez Sephora sa marque de maquillage Rare Beauty, explique que son épais trait noir au ras des cils lui permet de se sentir « plus forte et sexy », l’ordre des mots a son importance.
(*) Dernier ouvrage paru : Et si on réinventait l’éducation des garçons – Petit manuel pour dépasser les stéréotypes et élever des garçons libres et heureux, éd. Nathan. À g. : 1. Christian Siriano, automne-hiver 2021-2022. 2. Valentino, printemps été 2021. 3. Salvatore Ferragamo, printemps-été 2021. 4. Chanel, préfall 2021. 5. Dior, printemps-été 2021. 6. Francesca Liberatore, printemps-été 2021.
INTERVIEW
TÊTE-À-TÊTE(S) 43
Pierre Niney Kid spirituel Il court, il court le Niney. Le voici à Nice pour le tournage de Mascarade, le prochain film de Nicolas Bedos, aux côtés d’Isabelle Adjani et de François Cluzet. Il repassera par là ? Pas sûr. En tout cas, pas à Paris pour le moment. Alors va pour le téléphone. Charmant, courtois, concentré à l’autre bout du fil, Pierre Niney est là pour évoquer ses deux derniers films. Boîte noire, un thriller angoissant et totalement scotchant où le comédien de 32 ans interprète un spécialiste des accidents d’avion qui se retrouve embarqué dans une affaire complexe aux ramifications aussi inattendues que terrifiantes. Une réalisation aux antipodes des nouvelles aventures, africaines cette fois, d’OSS 117 signées Nicolas Bedos où Niney joue un espion très minet seventies à l’allure modérément virile (selon les canons dépassés d’OSS 117, alias Jean Dujardin). Le tandem improbable formé de deux caractères opposés, le couillon ringard et le malin de son temps, une spécialité très française, fonctionne si bien que l’on regretterait presque le générique de fin, tant les saillies, les répliques boomerangs, les mimiques de Niney et de Dujardin sont de merveilleux moments de cinéma distrayant et sans prétention (quoique le rire, ici, est la tenue de camouflage idéale pour certaines questions matières à débat d’hier et d’aujourd’hui). Le comédien se livre avec enthousiasme sur ces deux rôles, mais va plus loin en abordant sans complaisance le traitement hautement inflammable de
À l’affiche d’OSS 117 – Alerte rouge en Afrique noire (1) puis du thriller Boîte noire (2), le comédien déroule, à 32 ans, une carrière impressionnante. Vif mais réfléchi, il nous parle de cette « excitation un peu enfantine » qui le porte. Et rend un hommage émouvant aux femmes qui l’ont élevé. Par Fabrice Gaignault Photos Matias Indjic
l’humour à une époque où celui-ci peut parfois être vilipendé. Défilent l’enfance vécue comme un apprentissage de la liberté de penser et de créer, l’importance capitale à ses yeux, dans sa formation de garçon puis d’homme, d’avoir grandi auprès de deux sœurs aînées et d’une tribu familiale essentiellement féminine, le jeu d’acteur comme une manière d’exister par les mots des autres… Pierre Niney ? Un hyperactif qui se soigne, attachant et lucide jusqu’à l’aveu d’un désir, enfantin, d’exhiber narcissiquement ses muscles sur Instagram. Un garçon curieux à l’affût des rumeurs du monde. Et cadenassé quant à sa vie de famille. Là : ne pas déranger. Zone interdite. Pour le reste, mission accomplie. Vous êtes presque simultanément à l’affiche de deux films aux antipodes : un thriller angoissant et une comédie parodique. Cette alternance des genres est-elle un hasard ou une nécessité ?
J’ai toujours adoré alterner les rôles, mon plaisir instinctif me por te vers des ambiances différentes. Cela vient du théâtre, la discipline avec laquelle j’ai débuté. Il fallait savoir passer de la comédie à la tragédie. En fait, je ne me suis jamais posé la question des genres de rôles, ce qui
me plaît ce sont les bons scénarios. J’aime avant tout qu’il y ait une bonne histoire à raconter. Ce qui est troublant, c’est que dans vos deux rôles, vous êtes un enquêteur.
C’est vrai, je n’avais pas forcément noté ce rapprochement. Je joue à chaque fois un garçon talentueux complètement dévoué à la défense de son pays. On pourrait penser que c’est fortuit mais il y a quelque chose qui ne doit pas l’être tant que ça… J’ai lu que vous étiez fan des précédents OSS 117 et que, en ayant été choisi pour jouer l’acolyte de Dujardin, vous aviez le sentiment d’avoir gagné au loto. À ce point-là ?
Oui, je suis complètement fan des deux premiers volets, que j’ai dû voir deux ou trois fois, et je suis admiratif du jeu de Dujardin, qui se révèle être un clown extraordinaire à l’efficacité redoutable. J’aime beaucoup que les OSS 117 soient des films avec une très belle esthétique au service de grosses conneries. Qu’est-ce qui vous a plu dans le rôle du jeune OSS 1001 ?
Traverser l’écran afin de pouvoir enfin rejoindre Hubert Bonisseur de La Bath. C’est assez inouï, pour moi qui débarquais avec mes souvenirs de jeunesse, de me retrouver sur le plateau comme le petit nouveau de la bande. Cela aurait pu m’angoisser, mais Nicolas Bedos avait tendance
44
TÊTE-À-TÊTE(S)
INTERVIEW
Vous parliez de vos deux sœurs. Être élevé avec des filles a-t-il favorisé chez vous l’acceptation d’une part de féminité ?
à me rassurer. C’était excitant de créer un duo de comédie si opposé, qu’il s’agisse de la différence d’âge ou de la façon de voir le monde. On pense au Dîner de cons, à La chèvre, et quand vous vous retrouvez avec Jean, qui est un monstre de comédie, le ping-pong est génial. Dans le contexte actuel sur les questions raciales, n’avez-vous pas eu peur de provoquer des réactions aussi contrastées qu’épidermiques, même si OSS 117 en Afrique noire est tout sauf raciste ?
Non, la charte des OSS 117 est très claire depuis le début : c’est l’histoire d’un espion has been bourré de préjugés, à la fois ahuri et totalement arriéré, qui est complètement à côté de la plaque et n’a pas une conception très moderne de la réalité et de la France… C’est le moins qu’on puisse dire puisqu’il a des sorties xénophobes et homophobes. Je ne vois pas comment on pourrait lire ça autrement, à moins d’en avoir envie. Il suffit de voir les deux premiers volets et celui-ci pour comprendre qu’OSS 117 n’est absolument pas au premier degré. Oui mais aujourd’hui, certains contestent et condamnent même l’idée d’humour au second degré, au cinéma comme ailleurs. Nicolas Bedos dit que l’humour est une arme contre nos peurs. Êtes-vous d’accord ?
“Parfois dans les réunions de famille, nous n’étions que deux garçons, mon père et moi. Et j’ai adoré ça. Grandir dans un milieu féminin a été pour moi une chance extraordinaire.”
Oui, je pense que l’humour est un outil puissant et utile dans notre société. Explorer des sujets difficiles avec humour est non seulement important mais nécessaire. Il y a aujourd’hui une confusion chez certains qui semblent confondre le thème d’une blague et sa cible. Ça n’est pas nécessairement la même chose. C’est le principe même de jouer un personnage, sinon pourquoi ne pas condamner Molière ou d’autres ? Le second degré est parfois automatiquement soupçonné d’être « oppressif ». Je ne dis pas qu’il ne l’est jamais, comme peut l’être la liberté d’expression quand elle est mal utilisée. Mais combien de personnages odieux, racistes, xénophobes, homophobes, avares nous font rire parce qu’on y voit tout ce qu’on peut trouver de peu ragoûtant chez l’être humain ? Il ne faut pas tout confondre sinon ce serait la fin de la fiction. Heureusement nous n’en sommes pas encore là.
À la suite de l’exécution de Samuel Paty, vous avez posté un texte très émouvant sur la défense de l’école républicaine et laïque, et l’idée de liberté d’expression. Pensez-vous qu’elle soit en danger ?
Je ne sais pas, mais je voulais rendre hommage à tous ces professeurs qui m’ont transmis leur savoir par leur sens de la pédagogie et de l’observation, leur grand soutien tout au long de mes années de scolarité. Le métier de professeur est très particulier et indispensable, comme on a pu s’en rendre compte pendant le confinement. C’est un métier à la fois essentiel et difficile. Je viens de l’école publique, j’ai eu des professeurs passionnants et passionnés, c’est un peu grâce à eux que je fais aujourd’hui ce métier magnifique même si j’ai eu la chance d’avoir une famille ouverte à la culture. Certains ont été, je peux le dire, les déclencheurs de mon destin en me poussant à l’autonomie de pensée, ce qui était le cas de Samuel Paty avec ses élèves. Vous avez été élevé par un père juif, une mère catholique. Diriez-vous que cette abolition de barrières religieuses a été la meilleure formation contre l’intolérance ?
Non, j’ai grandi dans l’idée d’être libre de croire ce que je voulais croire. Mes parents sont athées, comme moi, et leur appartenance religieuse d’origine n’a rien eu à voir avec ma formation. Je ne critique pas la croyance, je respecte les choix personnels de chacun. J’ai fait mon chemin et il ne correspond pas vraiment à la réalité d’une appartenance judéo-chrétienne. Mais c’est vrai que j’ai grandi dans une idée de tolérance, respect et méfiance des fanatismes. Oui, c’est à cela que je pensais, non pas à une culture religieuse.
L’ouverture d’esprit est plutôt venue, chez mes deux sœurs et moi-même, par la découverte d’auteurs humanistes tels que Diderot ou Montaigne. Et par les films que nous avons eu la chance de voir très jeunes.
Ça y a forcément participé. J’ai eu une grande chance de grandir parmi des femmes, que ce soient mes grandes sœurs, ma mère, et aussi beaucoup de tantes divorcées. Il y a toujours eu énormément de femmes dans les réunions de famille, parfois nous n’étions que deux garçons, mon père et moi. Et j’ai adoré ça. Grandir dans un milieu féminin a été pour moi une chance extraordinaire. Pour quelles raisons, plus précisément ?
Ma maturité est arrivée d’une manière plus rapide et plus douce. J’ai ressenti comme un avantage le fait de grandir auprès de mes deux grandes sœurs, notamment en observant comment elles avaient vécu leurs adolescences. Leurs exemples m’ont donné la force de traverser la mienne paisiblement. Elles m’ont apporté une sensibilité au monde, aux gens, une douceur et un respect à l’égard des femmes. Ainsi que le fait de considérer celles-ci comme de grandes alliées à certains moments de ma vie. Mes sœurs ont été des piliers. Quant à votre père, professeur d’analyse filmique et auteur de documentaires, lui devez-vous votre goût pour la scène ?
Non, notre père ne nous a jamais forcés en rien. Il nous emmenait voir des films mais il ne nous poussait pas, comme s’il craignait cette évidence de transmettre son amour du cinéma, une crainte sans doute un peu surdimensionnée. Mais du coup, j’ai baigné très tôt dans Hitchcock, Chris Marker et d’autres. On avait un grand plaisir à voir des films ensemble. Parfois, je passais une tête dans son bureau lorsqu’il visionnait un classique, cela m’a aidé à me forger une culture cinématographique. Dans une vidéo que vous avez postée sur Instagram, vous confiez être fasciné par les dernières paroles des agonisants. Ce n’est pas commun. Pour quelles raisons ?
Je trouve ça intéressant et révélateur de ce que l’on est au fond de soi, puisque quelque chose se révèle par les mots au dernier moment. J’avais lu un excellent livre sur le sujet qui reprenait les phrases dites par des gens célèbres au seuil de la mort, et je me suis demandé un moment s’il n’y avait pas quelque chose à créer autour de ça. Il y a dedans des choses très futiles et d’autres très belles. Mais mon intérêt pour le sujet n’a rien d’une fascination morbide.
Vous dégagez quelque chose d’hyperactif. Presque trop… Cela cache-t-il chez vous une insécurité, un manque de confiance ?
Je ne crois pas. Il y a toujours chez moi une grande impatience, une excitation et une joie de petit garçon à voir tout ce qui m’arrive, et cela a d’ailleurs toujours été un moteur pour moi. Mettez ça sur le compte d’une excitation un peu enfantine, que je tiens d’ailleurs à conserver précieusement, même si avec les années, j’apprends à y aller plus doucement avec moi-même. Vous avez une vie familiale, une femme et deux enfants. J’imagine bien que cela impose une certaine sérénité. Vous tournez énormément. Arrivez-vous à bien gérer vie privée et vie professionnelle ?
Ça va.
C’est assez frustrant comme réponse…
(Rires.) Je ne vous en dirai pas plus côté vie privée. Je ne parle jamais de mes enfants (ses filles, Lola et Billie, ndlr) ni de leur mère (la comédienne et photographe australienne Natasha Andrews, ndlr). Vous apparaissez souvent torse nu sur Instagram. Certes, vous possédez un torse photogénique mais n’est-ce pas légèrement narcissique ? D’ailleurs, certains de vos proches ne se gênent pas pour poster des commentaires ironiques…
Je m’aime beaucoup ! (Rires.) Non, la vérité, c’est que je me suis beaucoup musclé pour un film et que je me suis dit que ça n’allait pas durer, donc autant garder des preuves… J’ai d’habitude d’une morphologie assez filiforme, avec laquelle je suis d’ailleurs aussi très à l’aise. Il y a des moments où je suis très mince, d’autres où je prends un peu de poids en faisant du sport. C’est juste que ça m’amusait de poster des photos de moi musclé. Après, que vous y voyiez une démarche narcissique, ça ne me dérange pas ! (Rires.) 1. OSS 117 – Alerte rouge en Afrique noire, de Nicolas Bedos, avec Jean Dujardin et Fatou N’Diaye, en salles. 2. Boîte noire, de Yann Gozlan, avec Lou de Laâge et André Dussollier, en salles le 8 septembre.
46 TÊTE-À-TÊTE(S) RENCONTRE
47
S
a beauté pourrait facilement la faire passer pour une jeune première. Pourtant, Natalie Portman est dans le métier depuis plus de vingt-cinq ans. En tant qu’actrice, mais aussi en tant que réalisatrice et productrice. Elle a tenu son premier rôle quand elle était enfant, mais si elle est aujourd’hui associée à la maison Dior, c’est que Natalie Portman est encore au summum de sa beauté. Ses débuts en tant qu’égérie remonte à l’époque où elle a reçu son premier Oscar pour son rôle de ballerine fragile et autodestructrice dans Black Swan. Plus tard, elle est également devenue le visage de la ligne maquillage de la maison parisienne. Aujourd’hui, on la retrouve en tant qu’ambassadrice de la nouvelle version de Miss Dior, le célèbre parfum lancé par Christian Dior en 1947. Parlez-nous de la nouvelle campagne Miss Dior : quel en est le message principal ?
C’est d’abord une histoire de féminité forte et de confiance en soi. C’est aussi une histoire de liberté et d’amour par et pour la nature. Cette Miss Dior embrasse le monde et sa beauté et prend davantage conscience de ce qui compte, elle s’éveille au monde. Elle est dans l’action et attend de nous tous qu’on en fasse autant. Cette campagne semble nous emmener au plus près de la nature. Où allez-vous pour vous y sentir connectée ?
« AUCUN RÔLE N’EST AUSSI DIFFICILE QUE CELUI D’ÊTRE SOI-MÊME AU QUOTIDIEN.»
NATALIE PORTMAN
Par Timon Van Mechelen
Oui, tout ce qui implique que l’on fasse ses propres choix par rapport à ce qui nous rend heureux est une expression de notre propre individualité. Quelle est votre opinion sur le développement durable ?
Il est urgent que nous changions nos habitudes de consommation, nos façons de voyager, manger, de traiter les déchets, qui plus est dans le monde développé, si nous voulons changer le monde pour nos enfants. Êtes-vous engagée dans des causes qui protègent la nature? Cela est-il important pour vous ?
Nous sommes si chanceux d’avoir la nature dans nos vies, et elle est tellement menacée par nos modes de vie... Ma décision de ne pas manger de produits d’origine animale participe à mon engagement et mon désir de faire ma part pour protéger la nature. Quel est votre rapport au parfum et a-t-il évolué ?
J’ai eu mon premier parfum en cadeau de la part de Jean Reno à la fin du tournage de Léon, quand j’avais 12 ans. Je me souviens que je me suis sentie très adulte ! Pour moi, à l’époque, porter un parfum c’était le signe qu’on devenait une femme. Un souvenir mémorable avec Dior au fil des années ?
J’ai beaucoup aimé passer du temps avec Maria Grazia Chiuri. C’est une artiste incroyable et une figure féminine forte que j’admire et qui m’apprend beaucoup. Que pensez-vous de son puissant message féministe ?
PARFUMS CHRISTION DIOR.
À 40 ans, la star américano-israélienne oscarisée Natalie Portman est au top de sa forme. Comédienne depuis plus de vingt ans, elle a récemment cofondé un club de football féminin et est l’égérie de la nouvelle eau de parfum Miss Dior.
J’aime faire des randonnées à la montagne ou sur la plage. Je me sens privilégiée de travailler en Australie car la nature y est splendide et très diversifiée.
Selon vous, le maquillage et le parfum peuvent-ils être des façons d’exprimer qui l’on est, une forme de confiance en soi, d’« empowerment » ?
Maria Grazia est une femme brillante et elle a su mettre en lumière certaines des féministes les plus iconiques de notre époque, qu’elles viennent de la littérature, des arts, de la danse… Je suis très admirative et impressionnée par la façon dont elle donne du sens à son travail et nous fait découvrir de nouvelles figures et inspirations en mettant en avant des expressions artistiques.
Être une actrice a-t-il changé votre façon d’aborder la beauté ?
Je crois que oui. J’ai toujours dû me faire maquiller pour le travail, par conséquent ça n’a jamais été qu elqu e chose de luxueux ou de spécial pour moi – ça fait partie du travail. Cela explique sûrement que dans ma vie personnelle, ce n’est pas aussi fun pour moi que ça peut l’être pour certaines personnes qui m’entourent. Aujourd’hui, après avoir eu des enfants, je commence à apprécier de nouveau, cela redevient excitant pour moi. La COVID-19 a-t-elle changé la façon dont vous utilisez du parfum ?
Je me suis rendu compte que c’est un plaisir très personnel, et pas forcément pour faire plaisir aux autres. Quelle est votre devise ?
Soyez gentil. Amusez-vous. Qu’est-ce qui vous inspire ?
La lecture, la musique, l’art, la nature, les belles personnes. Quel a été le rôle le plus difficile de votre carrière ?
Être un humain ! Savoir comment agir dans la vie réelle est bien plus compliqué, il n’y a aucun script. Aucun rôle n’est à la fois aussi challengeant, profondément satisfaisant et empli de sens que la vraie vie. Quels sont vos projets qui verront bientôt le jour ?
Je finis tout juste de tourner Thor: Love and Thunder. Et la ligue de football féminin que j’ai cocréée, Angel City, jouera son premier match à Los Angeles en 2022.
Théâtre Royal des Galeries Directeur : David Michels
Larguez les amarres
de Marie-Paule
Kumps
Marie-Paule Kumps, Catherine Claeys, Nicole Valberg, Marc De Roy, Pierre Pigeolet et Antoine Cogniaux Mise en scène : Pietro Pizzuti Décor : Francesco Deleo Costumes : Béatrice Pendesini Lumières : Félicien van Kriekinge
www.trg.be
Du 8 septembre au 3 octobre 2021
En coproduction avec La Coop asbl et Shelter Prod avec le soutien de taxshelter.be, ING et du tax-shelter du gouvernement fédéral belge
MARTIN PARR/MAGNUM PHOTOS.
02 512 04 07
PRENEZ ET MANGEZ… Martin Parr, Parrathon - Rétrospective, du 17 septembre au 18 décembre au Hangar, 18 place du Châtelain à Bruxelles, hangar.art
Steep Lane Baptist Chapel buffet lunch, Sowerby, Calderdale, West Yorkshire, England, 1976.
CULTURE
50 CULTURE AGENDA
51
ODE À L’ENFANCE Si la pandémie le permet, nous pourrons retourner à l’opéra en septembre. Voir Boy, par exemple, une performance de théâtre musical puissante sur le sort d’un petit garçon dont la vie bascule.
HOMMAGE AUX CRÉATEURS DE MODE BRUXELLOIS
La mode belge a une réputation de taille sur la scène internationale et l’Antwerp Fashion Academy y est très souvent mise à l’honneur. Bien que moins connue du grand public, la mode bruxelloise n’est pas à sous-estimer. Dans cette exposition, basée à la fois sur des collections propres et sur le prêt des designers, vous apprendrez tout sur le savoir-faire, la créativité et l’esprit de la mode bruxelloise. S’appuyant sur le talent de 32 stylistes - dont des génies internationaux comme Annemie Verbeke, Anthony Vaccarello, Christophe Coppens, Delvaux, Elvis Pompilio, Girls from Omsk, Jean Paul Knott, Olivier Theyskens, Sandrina Fasoli, Sofie d’Hoore et d’autres - Brussels Touch explique les caractéristiques de ce contre-courant dans la mode belge, des années 1980 à nos jours. Incontournable!
C’est une création mondiale. Un petit garçon de 10 ans est soudainement retiré de sa classe par la police, il ne peut pas rentrer chez lui, mais il ne le sait pas. On lui explique simplement que sa situation est « préoccupante ». C’est le début d’une avalanche d’arguments juridiques, médicaux et émotionnels et d’événements, petits et grands, qui déterminent le sort de Boy. S’il s’agit d’une fiction, elle est basée sur une centaine de faits réels. L’artiste Kyoko Scholiers a passé plusieurs mois dans le monde de l’aide à la jeunesse, a interviewé des juges, des consultants, des familles d’accueil, des pédopsychiatres, des éducateurs, des adultes et des enfants vivant en institution avec leurs parents. Elle a également été bénévole dans un groupe pour les enfants placés. Avec le compositeur Joris Blanckaert et le chœur d’enfants de l’Opera Ballet Vlaanderen et du HERMESensemble, elle interroge sur l’importance de la loyauté et des origines pour se construire. Pertinent !
Brussels Touch, jusqu’au 22 mai 2022 au Musée Mode & Dentelle de Bruxelles. fashionandlacemuseum.brussels
Jean-Paul Lespagnard.
Boy, les 9, 10 et 11 septembre à l’Opéra d’Anvers, puis en tournée en Flandre et aux Pays Bas. operaballet.be
Peter Lindbergh
Le photographe d’origine allemande (1944-2019) a travaillé pour les plus grands magazines de mode internationaux et a vu défiler, au cours de sa carrière, les stars les plus célèbres devant son objectif. Geukens & De Vil rendent hommage à l’artiste, après une collaboration florissante pendant 20 ans. Du 5 septembre au 16 octobre à la galerie Geukens & De Vil, Pourbusstraat 19. geukensdevil.com BRUXELLES
Par Étienne Heylen et Aurélia Dejond
Figures
La représentation de l’homme est un sujet que l’on retrouve sous toutes les
formes artistiques. Cette galerie bruxelloise réunit les visions de grands artistes du XXe siècle autour de ce vaste thème. Avec des œuvres de Pablo Picasso, Joan Miró et Germaine Richier, entre autres. Du 9 septembre au 17 décembre à la Galerie de la Béraudière, 6 rue Jakob Jordaens. delaberaudiere.com BRUXELLES
Design September
Une rencontre entre designers belges et internationaux et des passionnés de design. L’occasion de découvrir de nouvelles facettes (Arts&Métiers, bijoux, céramique, art textile, Fablabs, Upcycling...) et de choisir parmi des expositions, des studios ouverts, des happenings et des ateliers.
Du 7 au 30 septembre dans différents lieux. designseptember.be LA LOUVIÈRE
Raconte-moi Boch
Faïences, photographies, vidéos et archives inédites sortent des réserves des collections du musée Keramis pour retracer deux siècles d’histoire de l’ancienne manufacture Boch Frères. L’occasion de se remémorer les créations exceptionnelles et ce savoir-faire unique. Jusqu’au 7 novembre. keramis.be
Favela. CATWALKPICTURES. TINKAPITTOORS.
ANVERS
OPERA BALLET VLAANDEREN/TIM COPPENS.
AGENDA
UNIVERS POÉTIQUE
La plasticienne belge Tinka Pittoors travaille depuis deux ans sur ce concept d’exposition en plein air à Seneffe. Son imaginaire se nourrit de mythologie, contes et imagerie populaire. L’artiste travaille sur le rôle que l’homme joue dans la nature et dans le monde et aime
détourner des objets du quotidien. Le titre de son expo, Les voyageurs, dit tout : le fil rouge est une réflexion sur les différentes possibilités d’être en route, fuir, flâner, se perdre, physiquement ou seulement dans sa tête, loin de sa maison ou simplement autour de sa chambre, en s’amusant ou en ayant peur de
l’inconnu … « Le fil conducteur de l’exposition est le sentiment de ne pas être là au bon moment, ni au bon endroit. Toujours sur une corde raide, entre deux mondes… en quête perpétuelle comme les voyageurs. » Les Voyageurs, jusqu’au 14 novembre, au Château de Seneffe. chateaudeseneffe.be
52
CULTURE
53
LIVRES
NICOLE MARLIÈRE
Coup de cœur
Satisfaction de Nina Bouraoui
«LA SORORITÉ NE DOIT PAS ÊTRE UNE ARME!»
N OS DÉ S I R S PAR F OI S N OU S S U R PR E N N E NT, et leurs ombres de près nous suivent… Ainsi pour Michèle Akli, Bretonne ayant quitté la France avec son mari algérien Brahim pour aller vivre en Algérie en 1962, au lendemain de l’indépendance. Avant ce départ, et quelques années après, ils s’aiment. Puis viennent les années 70 et ses 38 ans où, sous le soleil d’Alger, elle tient en cachette de Brahim ce qu’elle appelle ses « carnets de la honte », y confiant ce qui ne peut être dit à personne. Et tout d’abord que s’il reste un compagnon « parfait » et un père attentionné pour leur fils, elle ne l’aime plus. Que certes, elle le désire encore et fait volontiers l’amour avec lui, mais seulement parce que son beau corps d’homme pourrait être celui de beaucoup d’autres, qui lui inspireraient le même désir. Et de cela, comme de l’évaporation injuste de son amour, elle a honte. Elle n’aime pas non plus, elle si sage, ressentir cette détestation pour tous les hommes qui ne la désirent pas. Car dans sa tête, elle n’est pas si sage, sa sensualité omniprésente l’entraînant – intérieurement du moins – sur des chemins glissants. Notamment vers Catherine, mère de la meilleure copine de son fils préado, jeune fille androgyne et dominatrice. Ce désir surprenant et lancinant pour une femme, ni l’une ni l’autre n’étant
Elle dénonce le faux angélisme des adolescentes et revendique la possibilité de dire non : la romancière belge Nicole Marlière se positionne à contre-courant d’un féminisme trop exacerbé à ses yeux et prône la solidarité avec des hommes souvent brutalisés. Par Aurélia Dejond
Contrairement à Jeanne, votre héroïne de 16 ans, les filles sont plus suspicieuses aujourd’hui ?
Le climat actuel est à la misogynie collective. Tous les hommes ne sont pas des
Nos trois pépites du mois LA GIFLE Une nuit après nous de Delphine Arbo Pariente
La séduction a perdu de son sel ?
L’insouciance et la spontanéité sont en voie de disparition : le climat est au soupçon permanent. La main d’un collègue sur votre épaule, un compliment d’un supérieur hiérarchique, se faire siffler en rue par un inconnu, ce n’est pas mortel, c’est même agréable ! Il faut cesser d’entretenir cette méfiance perpétuelle. Si j’étais un homme, je n’oserais plus m’approcher d’une femme, je la laisserais mariner dans sa fragilité revendiquée. Je suis solidaire, mais la sororité ne doit pas être brandie comme une arme de guerre, c’est contreproductif. Faisons-nous davantage confiance les uns et les autres, tous genres confondus ! Les étés de Jeanne, Nicole Marlière, éd. M.E.O, 14 €.
Satisfaction de Nina Bouraoui, éd. JC Lattès, 20 €.
Vite et bien
hommes, ils ne nous sont pas supérieurs, on peut se rebeller, ne pas se soumettre ou tout accepter au nom d’un genre soidisant « faible ».
PATRICE NORMAND. AURÉLIA DEJOND. PRESSE.
Je me souviens en tout cas avec bonheur d’une période davantage marquée par la légèreté, l’insouciance et la spontanéité que par la rébellion. Les filles faisaient du stop et sortaient danser, la pilule n’existait pas et nous n’étions pas terrorisées à l’idée de passer une soirée avec des garçons, sous prétexte qu’ils voudraient éventuellement se jeter sur nous. Il existait une sorte d’accord implicite et de bienséance qui permettait à chacun d’être très à l’aise et non sur la défensive, de ne pas faire un drame quand un jeu de séduction s’installait.
monstres ! Je m’inscris en faux contre ce féminisme exacerbé qui m’importune. La séduction est naturelle et plaisante, on a toujours la possibilité de dire non ! #meetoo a libéré la parole et c’est très bien, mais chez certaines actrices qui ont témoigné, comment est-il possible de s’être retrouvées dans la chambre d’un producteur influent et de s’étonner qu’il tente un rapprochement physique ? Les codes que l’on envoie dépendent de nous aussi, les femmes, on peut toutes dire non quand un homme nous propose de le rejoindre dans sa chambre d’hôtel. J’ai été commerciale pendant des années et quand je recevais une invitation ambigüe, je refusais en privilégiant l’humour : « Refaites-moi cette proposition quand j’aurai 75 ans, et là, vous me direz : “ Ah non, Nicole, il est bien trop tard ! ” (Rires.) » Les femmes doivent être davantage bienveilla n t e s et c o m p at i s s a n t e s ave c l e s
PRESSE. PHILIPPE MATSAS.
Vous situez votre roman dans les années 60, époque où la pilule n’existait pas et où tout était encore à inventer. Nostalgique ?
lesbienne, et cette recherche tout-terrain d’un amour inatteignable dans les prémices menaçantes des années de plomb algériennes, pousseront Michèle, si émouvante pourtant, à un acte venimeux – pendant que lui trotte dans la tête cette musique des Rolling Stones, irrésistiblement juste : I can’t get no satisfaction. À la musique de Nina Bouraoui, pas moyen, non plus, de résister… Gilles Chenaille
Un premier roman exceptionnel, qui vous secouera jusqu’à la dernière page et vous en fera souhaiter beaucoup d’autres… Autant pour le style, somptueux, rythmé, plein de métaphores inspirées, de raccourcis imparables, l’auteure n’ayant jamais besoin d’un long discours pour vous faire comprendre ce qu’elle brûle de vous dire, trouvant toujours l’image la plus juste pour aller au cœur des choses… Que pour l’histoire, double, troublante au début, puis haletante. Maria, 46 ans, aime et admire son mari qui l’a sauvée des démons de son passé, on devine vaguement lesquels mais peu importe à ce moment : seule nous captive sa rencontre timide avec un professeur de taï-chi, le trouble qu’elle ressent l’embarrassant autant qu’il la ravit. Son sens de la liberté se heurte à la puissance de sa relation conjugale, qu’il n’est pas question de mettre en danger. Mais comment résister au charme et aux qualités humaines de cet homme qui, lui aussi, sait si bien l’entendre et la comprendre ? Et agit involontairement en catalyseur, ravivant les souvenirs de son enfance, entre une mère à la dérive et un père tyrannique qui la menaçait, l’obligeait à voler dans les magasins et à mentir. Et qui, un jour, commit l’abus de trop. Outre l’amour et ses cuisants dilemmes, seule l’écriture sauvera la narratrice. Profitons-en. G.C. Éd. Gallimard, 19 €.
LA SURPRISE Alice et les autres, de Vinciane Moeschler
A priori, une histoire banale : Madame Morin mène une existence paisible entre son mari Guy et ses trois enfants. Côté pile, une maman aimante et fière de sa tribu. Côté face, la réalité est bien plus compliquée : derrière la façade lisse, l’épouse idéale, atteinte d’un trouble dissociatif, se transforme soudain en Betty, Alice et les autres, qui prennent le contrôle de sa vie sans prévenir. Une magnifique histoire d’amour déclinée dans une écriture plaisante par l’auteure qui a obtenu le prix Victor Rossel en 2019. A.D. Éd. Mercure de France, Collection Bleue, 18 €.
LE RÉCIT
La symphonie oubliée de Debora
Waldman et Pauline Sommelet
La cheffe Debora Waldman est directrice musicale de l’orchestre national Avignon-Provence. Lors d’un festival, elle entend parler d’une compositrice, Charlotte Sohy, aussi ignorée qu’oubliée, sauf de son petit-fils, qui lui montre les partitions qui dormaient au grenier. Et là, coup de foudre… « Penser que des pans entiers de la création musicale classique (…) puissent être occultés parce que leurs auteurs sont des femmes, cela dépasse mon entendement. » Dans ce livre passionné et passionnant, la cheffe fait revivre la femme et la créatrice. Sur scène aussi, en jouant sa plus belle symphonie. G.C. Éd. Robert Laffont, 19 €.
CINÉMA
Jennifer Hudson sur les traces d’Aretha Franklin
CULTURE
55
Respect, de Liesl Tommy, est la première grosse sortie ciné de la rentrée. Ce biopic consacré à Aretha Franklin, merveilleusement interprétée par Jennifer Hudson, nous entraîne dans un univers où chanter était autant affaire de religion que de musique et de business. Par Joëlle Lehrer
Jennifer Hudson se trouve dans le salon de sa maison à Chicago. Derrière elle, un splendide bouquet d’orchidées et non le poster de Respect, le biopic consacré à Aretha Franklin, comme cela se fait souvent en période de promo des films. L’actrice et chanteuse, déjà titulaire d’un Golden Globe pour Dreamgirls en 2007, a attendu quinze ans pour pouvoir interpréter à l’écran son idole Aretha Franklin. La reine de la soul est décédée en 2018. Respect raconte toute son histoire, ses succès comme ses blessures. Vous êtes une chanteuse et une actrice expérimentée. À ce stade de votre carrière, en quoi Respect est-il important ?
Oh, cela compte énormément ! Il n’existait aucun film sur Aretha Franklin jusque-là. Et pourtant, elle était à la fois iconique et historique. Et j’ajouterais aussi qu’elle était intemporelle. Je crois qu’on a besoin de revenir à des exemples tels que le sien. Les artistes aiment pouvoir se relier à elle. J’ai appris que vous aviez pu la rencontrer alors que vous démarriez dans ce métier.
J’ai eu la chance de la rencontrer à de nombreuses reprises. J’ai même pu chanter avec elle. Aretha est devenue une partie de ma vie et je pense que j’étais une partie de la sienne. Est-il exact que si jamais, un film lui était consacré, elle tenait à ce que vous en soyez l’interprète ?
Eh oui ! Et c’était mon rêve de pouvoir, un jour, la représenter à l’écran. Et nous y voici ! Nous en parlions ensemble, il y a une quinzaine d’années. Donc, de toute l’équipe du film, je suis celle qui a attendu le plus longtemps qu’il puisse voir le jour.
Les chansons d’Aretha Franklin prennent une grande place dans le film. Comment les avez-vous choisies ?
Sélectionner les chansons pour ce film était la partie la plus difficile pour moi. Je me disais que chacune des chansons de son répertoire était iconique parce que j’avais le point de vue d’une vraie fan. Et je pense aussi que chacun de ses morceaux représentait des moments de sa vie, parfois les plus durs. Je tenais à mettre en valeur son héritage musical. Comme il s’agit d’un biopic et non d’une comédie musicale, la musique fait intégralement partie du narratif. Comment expliquez-vous la relation qu’elle entretenait avec son père, joué par Forest Whitaker ?
Son père était pasteur et, aux États-Unis, ce n’est pas simple d’être prêtre. Puis, très jeune, Aretha est devenue une artiste et son père a tenu le rôle de manager, ce qui donne une dynamique intéressante. Mais le véritable intérêt du film est, selon moi, comment en partant de cela et à cette époque, à la fin des années 50, Aretha a trouvé sa propre façon de chanter et son chemin personnel. Il me semble que l’un de ses problèmes était qu’elle accordait beaucoup trop d’importance aux hommes de son entourage, père, mari, amant.
C’est une observation intéressante. Mais que dire ? Cela devait être le reflet de cette époque. En même temps, je crois que, aujourd’hui, pour nombre de femmes, c’est encore le cas. Moi, j’ai dû aussi affronter l’emprise masculine sur ma vie et ma carrière. La différence avec Aretha, c’est qu’elle a commencé comme une enfant artiste. Mais elle retiendra les mots de sa mère : « Chante comme tu as envie de chanter parce que tu as une voix. »
Si sa mère avait vécu plus longtemps, Aretha aurait fait d’autres choix ?
Je n’avais pas pensé à ça mais oui, sans doute. Ce qui m’a frappé, c’est l’insistance d’Aretha Franklin pour avoir des hits. Elle qui avait commencé par le gospel et les chants religieux, elle voulait le succès en radio avec des chansons profanes, soul, blues, R’n’B et pop.
Je pense qu’elle savait qu’elle pourrait arriver à ça, mais les seuls exemples sur lesquels elle pouvait se baser étaient Etta James et Dinah Washington. Et puis, Sam Cooke. Aretha devait créer sa propre empreinte, sa marque personnelle. Elle sentait que le potentiel était en elle et cela la guidait. Maintenant, moi aussi, je veux des hits ! Et je crois que chaque artiste recherche ça (Rires). À la fin des années 50 et au début des sixties, c’était, effectivement, un véritable défi. Quel est pour vous le sens du mot « respect » qui est un hit d’Aretha et donne son titre au film ? Qu’avons-nous encore à obtenir pour l’avoir, le respect ?
Ce n’est pas une question facile. Le respect se base beaucoup sur l’amour, la manière dont on est évalué et apprécié. On a envie d’être respecté pour ce que l’on est. Je crois que c’est une valeur en soi, même si on l’accompagne souvent du mot « honneur » et que l’on a tendance, dans notre société, à respecter davantage celles et ceux qui ont accès aux honneurs dus à leur rang, leur fortune ou leur succès. Respect, de Liesl Tommy, avec Jennifer Hudson, Forest Whitaker, Mary J. Blige et Marlon Wayans, en salles le 8 septembre.
56
CULTURE
x Salon Maison L
CINÉMA
GRAND ÉCRAN Timothée Chalamet en héros rêveur, Virginie Efira en nonne lesbienne, Jasna Djuricic en interprète et Margaret Qualley en apprentie agente littéraire… le programme de la rentrée. Par Joëlle Lehrer
ON NAGE EN PLEINE SCIENCE-FICTION
Dune, le chef-d’œuvre littéraire de Frank Herbert, a connu une première version cinéma, en 1984, par David Lynch. Elle fut, alors, un semi-échec commercial. Cette fois, c’est le réalisateur Denis Villeneuve qui relève le défi. Et il a mis toutes les chances de son côté. Tourné dans des endroits rappelant les paysages décrits par Herbert en Jordanie, aux Émirats arabes mais aussi en Norvège, ce remake propose un casting excitant. Timothée Chalamet incarne ainsi Paul, le jeune héros, Zendaya, son amante qui lui est apparue en rêve, Oscar Isaac, son père… Rebecca Ferguson et Javier Bardem tiennent aussi des rôles majeurs dans cette œuvre qui aborde des thématiques très actuelles comme l’écologie, l’intelligence artificielle et les manipulations génétiques. Du tout grand spectacle.
Se faire coiffer comme une star en plein cœur de Bruxelles
Dune, de Denis Villeneuve, avec Timothée Chalamet, Zendaya, Oscar Isaac, Rebecca Ferguson et Javier Bardem, sortie le 15 septembre.
Un salon professionnel à taille humaine, qui prend le temps de vous écouter, d’analyser vos cheveux et de vous prodiguer les meilleurs soins, conseils et coups de ciseaux ? Bienvenue chez Salon Maison L.
Quo Vadis, Aida ?, de Jasmila Zbanic, avec Jasna Djuricic, Boris Isakovic et Johan Heldenberg, sortie le 8 septembre.
ON RELIT SALINGER
Joanna ne veut surtout pas être ordinaire. Dans My Salinger Year, de Phillipe Falardeau, on suit les débuts new-yorkais de cette jeune fille intello au sein de la prestigieuse agence littéraire qui sert les intérêts du mythique J.D. Salinger. Si vous n’avez pas lu L’AttrapeCœurs de ce romancier légendaire, le film vous en donnera l’envie. En plus, vous sourirez souvent devant ce monde bobo de 1995 qui détestait les ordinateurs. Pour la petite histoire, la jeune actrice Margaret Qualley n’est autre que la fille d’Andie MacDowell. My Salinger Year, de Philippe Falardeau, avec Margaret Qualley et Sigourney Weaver, en salles.
PRESSE.
Benedetta, de Paul Verhoeven, avec Viriginie Efira, Daphné Patakia, Charlotte Rampling et Lambert Wilson, sortie le 8 septembre.
ON N’OUBLIE PAS
Jasmila Zbanic, dont nous dressions le portrait dans notre numéro de mai-juin, est une réalisatrice bosnienne talentueuse et courageuse. Dans Quo Vadis, Aida ?, elle retrace le génocide de Srebrenica, qui a eu lieu l’été 1995, au travers des yeux d’une interprète de la Forpronu. Son point de vue féminin sur les crimes de guerre apporte la subtilité nécessaire au récit. Et Jasna Djuricic, sa principale interprète, est juste bluffante !
GUY FERRANDIS. PRESSE.
ON EST FAN DE VIRGINIE EFIRA
Virginie Efira peut tout jouer ! Dans Benedetta, de Paul Verhoeven, elle se transforme en Benedetta Carlini, une nonne lesbienne au temps de la Renaissance italienne. Histoire sulfureuse s’il en est, par le réalisateur de Basic Instinct et basée sur des faits réels, cette religieuse prétendait avoir des visions divines. Elle fut condamnée à trente-cinq ans de réclusion pour homosexualité. Comme les précédents films de Verhoeven, Benedetta est du genre que l’on adore ou que l’on déteste.
Si changer de tête peut faire peur, il suffit de connaître les bonnes adresses. Quelle que soit votre demande, Salon Maison L se fera un plaisir de vous accompagner dans votre décision, de la plus classique à la plus osée. Enfin un salon de coiffure qui apporte une réponse franche et adaptée au look, à la chevelure et à la personnalité de ses clients. Située à deux pas de Vanderkindere et de la place Brugmann à Bruxelles, cette enclave de savoir-faire capillaire a pour maîtresmots écoute, détente et soins. Ici, on fait de la coiffure un vrai moment de bien-être personnalisé où le temps semble s’être arrêté.
Dans un cadre lumineux et agréable, Gisella et son équipe établiront d’abord un diagnostic pour définir avec vous comment traiter et coiffer vos cheveux au mieux, selon vos habitudes et vos attentes. Forte de 25 années d’expérience au service d’une clientèle internationale exigeante, Gisella est formée aux méthodes Visagisme3D®, MorphiColor3D®, et Visagisme Total Look®, ce qui lui permet de toujours trouver la parfaite adéquation entre forme, volume, couleur et texture du cheveu. Vous pouvez lui faire confiance les yeux fermés : elle saura sublimer vos traits avec une coupe, une
coiffure ou une coloration tout en subtilité qui joue avec l’ombre et la lumière. Afin d’éviter l’utilisation d’oxydant et autres produits nocifs présents dans la coloration chimique, particulièrement contre-indiqués pour les femmes enceintes, l’équipe de Salon Maison L propose en exclusivité la gamme de colorations 100 % végétales Marcapar®. Les colorations Marcapar sont des bains de plantes. Grâce à leurs propriétés, Salon Maison L obtient un nuancier illimité en coloration végétale afin de colorer toutes teintes de cheveux, de couvrir 100 % des cheveux blancs, en créant une gaine qui les renforce et les protège. Les pigments végétaux ne pénètrent pas à l’intérieur du cheveu, mais l’enrobent, le rendant plus épais et brillant tout en préservant son élasticité. Fini les cheveux fins, lourds, en manque de brillance ou sensibilisés. Se faire coiffer au Salon Maison L, c’est aussi profiter d’un massage relaxant du cuir chevelu avec formules de soin professionnelles qui redonneront brillance, douceur et vie à vos cheveux. Pour au final retrouver le sourire et la confiance en soi. Salon Maison L, 152 avenue Brugmann, 1190 Bruxelles, Belgique - +32(0)2 347 19 99 Plus d’informations sur les tarifs et la prise de rendez-vous sur salonmaisonl.com
Cet article a été écrit en étroite collaboration avec Salon Maison L. www.salonmaisonl.com
58
CULTURE
59
MUSIQUE
ON LA SUIT
Roselien
Par Joëlle Lehrer
Festif et dansant, voilà musicalement résumé le premier album de Claire Laffut. « Je voulais qu’il marque ma jeunesse, mes premiers pas à Paris, ma découverte de la musique et mes premières amours. C’est pour cette raison qu’il s’appelle Bleu. J’assume le fait d’être une bleue. Je voulais que ce soit de la pop influencée par plein de musiques d’ailleurs. J’aime qu’il soit solaire et intense. Des chansons comme Vertige ou Sororité abordent des questions qui sont intenses pour moi. » Vertige est un titre destiné à devenir un hit. Le genre de morceau que l’on pourrait écouter en boucle. Et pourtant, le sujet
de ce morceau traite de l’acceptation par les autres et du moyen de sortir du lot. « C’est un vrai travail de se sentir légitime comme chanteuse. J’ai connu une période où on me disait que je n’allais jamais réussir dans la musique parce que j’étais trop jolie. » PAS UNE CHANTEUSE-ÉCLAIR
Claire n’a pas cédé aux injonctions de celles et ceux qui lui demandaient de passer plus de temps sur les réseaux sociaux pour contenter les fans. « Je tenais à garder une certaine intégrité. Et je voulais pouvoir continuer mon projet artistique, tant au niveau de la musique que de la peinture. Je ne voulais pas devenir une chanteuse-éclair. » Parmi ses soutiens indéfectibles, Claire peut compter sur la photographe Charlotte Abramow. C’est à elle que l’on doit la pochette de Bleu, prise dans un lac, ainsi que les photos qui accompagnent l’album. « Elle a un regard hyper bienveillant. Et elle ajoute une dimension pure, connectée à la nature, à l’univers onirique que je défends. » La chanteuse, qui aimerait pouvoir se
Seventh Ascension, NEWS, sortie le 7 septembre. En concert le 25 septembre au Volta à Bruxelles.
LES MOTS FORTS
« Les sons des mots influencent beaucoup mes textes parce que cela doit être rythmé. » On note que nombre de ses chansons portent un titre concis comme Vérité, Adrénaline ou Osmose. Quand elle n’a pas trouvé un titre fort, Claire jette son brouillon et recommence à chercher. Dans Adrénaline, elle relate une histoire d’amour blessant et tranchant de laquelle elle est sortie avec la ferme intention de ne plus se laisser avoir. « Moi, ce que je recherche dans l’amour, c’est le soutien réciproque. Et que l’on puisse être sereins ensemble. J’ai vécu une relation toxique mais aujourd’hui, je vis une relation merveilleuse. » Si elle a souvent, dans le passé, été confrontée à la rivalité entre filles et femmes, Claire ressent le besoin d’être connectée aux autres qu’elle appelle ses sœurs. D’où la naissance d’une chanson comme Sororité. « Avec Yseult, on a créé un groupe de femmes artistes. On est une soixantaine. Et on s’entraide. Je veux que l’on sache que les femmes s’aiment. »
Bleu, Universal Music, sortie le 3 septembre. En concert le 23 octobre au Botanique.
ON RETROUVE Sylvie
C. ABRAMOW. ALICE KHOL. PRESSE.
La jeune Namuroise sort l’album le plus dansant et intense de la rentrée. Bleu, on en est bleu ! Pour l’accompagner visuellement, Claire Laffut a fait appel à son amie, la photographe Charlotte Abramow et à un coloriste cheveux très doué...
confondre avec ses toiles, privilégie la palette de couleurs fortes et denses. « J’aimerais que mes peintures puissent m’accompagner sur scène », confie-t-elle.
C. ABRAMOW.
ON EST BLEU DE CLAIRE LAFFUT
Née à Louvain, il y a vingt-huit ans, Roselien a choisi de réaliser son plus grand rêve. C’est ainsi qu’elle a ab outi à Londres où personne du music business ne l’attendait. Dans un premier temps, la jeune femme a distribué des flyers pour des soirées et s’est improvisée designer de cuisine pour Ikea. Mais le grand rêve la poursuivait toujours. Ainsi, Roselien a-t-elle conçu des morceaux où elle joue de tous les instruments et nuance sa voix. Entre inspiration jazz, R’n’B et groove, Roselien signe un E.P. de quatre titres qui laisse présager une suite ample et heureuse. Et dans laquelle elle ne restera pas seule comme elle le chante dans Don’t Want To Be Alone.
Kreusch
Sylvie Kreusch, que l’on avait pu applaudir au sein du groupe Warhaus, a décidé de prendre sa vie en main et de la mener solo. En attendant Montbray, son premier album prévu pour le 5 novembre, on se laisse embraser par son nouveau single, Let It All Burn, très wild rock et sexy. Cette rousse Anversoise à l’allure modèle assurera la première partie des concerts de Balthazar. Nul doute qu’il y aura aussi des yeux rien que pour elle. Let It All Burn, Sony Music.
ON DÉCOUVRE Siz-S
ON SAVOURE The
Vaccines
Il s’appelle Victor mais a choisi de se faire un nom dans le rap sous le pseudo de Siz-S. Ce qui pourrait ressembler à « Size Small », une façon urbaine de réécrire son nom de famille. Ce Tournaisien vient de taper dans l’œil du label Believe qui le distribuera en France et on comprend pourquoi. À 22 ans, il sort son premier album dans lequel il a intégré tous les codes du rap de qualité tendance Nekfeu. Très rafraîchissante, cette découverte belge témoigne déjà d’une belle maîtrise dans l’art de faire des chansons.
On a toujours eu un faible pour The Vaccines, ces Anglais qui font du rock depuis une dizaine d’années envers et contre tout. Enregistré à El Paso, au Texas, cet album est profondément joyeux et mélodique. Autant dire qu’il n’a pas du tout été envisagé comme un disque de confinement. Sa principale source d’inspiration vient de villes très cinématographiques comme L.A., Las Vegas ou Tokyo. On sent d’ailleurs l’influence des musiques de films sur certains morceaux.
Enfant terrible, Autoprod.
Par Joëlle Lehrer
Back In Love City, V2, sortie le 10 septembre.
60 MAGAZINE WOMAN@WORK
61
« Seules, nous sommes invisibles, ensemble, nous sommes invincibles. »
Par Aurélia Dejond
Un vrai modèle ! L’histoire est magnifique et parle d’elle-même : Yvonne et son mari fondent leur entreprise familiale d’outillage en 1913, un an seulement avant que la guerre n’éclate et qu’il soit réquisitionné. Il n’a eu qu’un seul mot, « Continue ! ». Du jour au lendemain, elle se retrouve seule à la tête de la boîte, doit tout affronter sans aucune expérience de gestion ou autre, à une époque où très peu de femmes dirigent. Au retour de son mari, elle assure la direction commerciale de l’affaire, jusqu’au décès de celui-ci en 1928. Elle devient alors gérante statutaire de l’entreprise et goupille pendant trente ans fonctions patronales et responsabilités politiques. Elle est la première femme à être élue déléguée à la Confédération générale du patronat français (futur Medef ), puis devient conseillère au commerce extérieur, poste qu’elle est la seconde femme à occuper. En 1945, elle créée la Fédération des femmes chefs d’entreprise : l’association promeut l’égalité économique entre hommes et femmes. Les critères d’adhésion sont stricts, il faut posséder son entreprise et prouver ses compétences. En 1957, elle est décorée de la Légion d’Honneur. Elle est la deuxième femme à recevoir cette distinction à titre industriel. Elle anime le réseau jusqu’à son décès, en 1990. C’est une pionnière ! Aujourd’hui, le maître-mot de l’association reste le même : sororité, avec des valeurs d’entraide et de partage. En 72 ans, le syndrome de l’imposture est encore bien ancré et constitue un frein de taille dans beaucoup de parcours professionnels féminins…
Oui. Les mentalités évoluent lentement, malgré de vraies avancées. La culture de l’entreprise dans une société encore très patriarcale, les stéréotypes genrés et le manque de modèles féminins font douter
OLIVIER POLET.
Sororité : c’est la valeur phare de Béatrice Delfin Diaz, nouvelle présidente de l’association FCE-VVB Belgium, précieux outil au service des femmes chefs d’entreprise depuis 72 ans. Mue par une solidarité sans faille, elle lutte pour moins de disparités genrées chez les entrepreneures, grandes perdantes de la pandémie.
Les chiffres qu’elle annonce en début d’interview font froid dans le dos : « 2,2 millions de femmes ont perdu leur emploi en Europe au premier confinement, 50 % sont retournées au travail, contre 80 % des hommes. La charge mentale a été décuplée et en a empêché beaucoup de rester performantes. À l’instar d’autres associations, nous avons perdu de nombreux membres depuis le début de la pandémie. En Belgique, 80 % des congés/primes Corona ont été pris par des femmes lors du lockdown en 2020 », constate celle qui souhaite se battre contre une perte potentielle des acquis durement obtenus par les femmes au cours des dernières décennies. Présidente de l’association FCE-VVB Belgium depuis mars dernier, Béatrice Delfin Diaz, self made woman, entrepreneure et aventurière dans l’âme, est convaincue que le leadership n’a pas de genre. Son credo : casser le syndrome de l’imposture, trop ancré chez les femmes et véhiculé par une société patriarcale trop peu à l’écoute des entrepreneures.
Vous reprenez les rênes de l’antenne belge d’une association fondée en 1949, la plus ancienne de Belgique à œuvrer pour l’entrepreneuriat des femmes. À sa tête, à l’époque, la Française Yvonne Foinant, une femme inspirante ?
beaucoup de femmes quant à leur potentiel. Je suis pour les quotas, à condition évidemment qu’une femme soit choisie pour ses compétences et non uniquement pour son genre. En Belgique, les femmes représentent 16,7 % des membres des conseils d’administration des grandes entreprises cotées en bourse, cela reste en-dessous de la moyenne européenne. 30 % des entreprises belges ne respectent pas ce quota ! En France, une loi vient d’être votée pour obtenir 40 % des femmes aux postes de direction. Ça bouge… La pandémie a-t-elle affaibli les acquis des femmes ?
Malheureusement, oui. Les inégalités se sont creusées de manière concrète et remettent en cause nombre d’acquis difficilement obtenus au fil des années, voire des dernières décennies, le combat n’en sera que plus rude. Les femmes doivent à jamais rester prudentes, attentives, concernées, surinvesties, inquiètes, de génération en génération, ce n’est pas normal. Simone de Beauvoir avait très bien anticipé le risque : « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez restez vigilantes ». En Belgique, un tiers des indépendants sont des femmes. Comme présidente de FCE, je suis heureuse de pouvoir contribuer à leur visibilité et à celle des rôles modèles, mais également à la libération de la prise de parole, amorcée depuis quelques années. Les réseaux féminins se multiplient, c’est le signe d’une vraie évolution en cours. Ils sont un outil réel d’émancipation féminine, davantage qu’un réseau mixte ?
J’en suis convaincue. La Belgique compte une vingtaine de réseaux féminins, preuve que la sororité est au cœur du combat et une des solutions pour faire bouger les lignes. Même si le leadership n’est pas genré, il est tout de même décliné un peu différemment au féminin : les femmes ont une grande capacité d’em-
pathie et à se mettre à la place d’autrui, prônent l’écoute, un management participatif et l’intelligence collective, alors que les hommes, sans caricaturer, restent beaucoup plus cantonnés dans le contrôle et la hiérarchie. Les femmes sont le moteur d’une société plus inclusive. Quels défis pour votre association, après 18 mois de crise sanitaire ?
Le défi majeur reste la relance économique de l’activité de nos membres. Parmi différents projets, le lancement de ShE-Xpor t , subventionné par Hub. Brussels Export, me tient particulièrement à cœur. L’objectif est de mettre en lumière nos membres francophones et néerlandophones et de les accompagner avec une série de Master Classes dédiées à l’exportation de services et produits. La 1ère Master Class concerne un thème d’actualité, l’e-commerce, avec ce changement important en matière de TVA le 1er juillet dernier. Le deuxième volet porte sur la réalisation de toute une série de capsules-interviews de présentation de nos membres actives à l’international. Cela promet notamment une visibilité qualitative sur les réseaux sociaux. fce-vvb.be
« Les femmes doivent rester vigilantes, de génération en génération, ce n’est pas normal. »
MAGAZINE
63
SOCIÉTÉ
Pendant les confinements, les animaux ont réinvesti les grandes villes. Et jouent désormais les têtes d’affiche dans une foultitude d’ouvrages, séries, documentaires... et même dans une collection de mode ! Est-ce à dire que nous les plaçons désormais au cœur de nos préoccupations ? Voire à notre hauteur ? Une nouvelle génération de philosophes, éthologues et créateurs s’est saisie du débat. Par Catherine Castro
LES ANIMAUX, NOS ÉGAUX ? Enquête sur une révolution
Un secret, William Wegman, 1984. Image extraite du livre de William Wegman, Être Humain, texte de William E. Ewing, éd. Textuel.
WILLIAM WEGMAN.
62
D’ABOR D, ON A ACCUSÉ LE S AN I MAUX. Les chauves-souris, puis les pangolins. Par eux, aurait été propagé le virus qui met l’espèce humaine en danger. L’espèce humaine, confinée et barricadée face à l’incertitude, a fait taire les moteurs des machines qui lui permettent d’aller vite, de produire plus, de détruire tout. Le Covid, qui ne frappait pas les animaux (ou alors un chat ou un chien de façon sporadique), nous dispensait une cruelle leçon de modestie. Dans les villes occidentales, les seules zones de vitalité pendant ce bouclage imposé étaient les parcs à chiens. Les parcs à enfants étaient fermés. Puis comme pour récrire l’histoire qui les a chassés, les animaux « sauvages » se sont risqués dans les rues vidées d’humains, les oiseaux sur les branches d’un si petit nombre d’arbres, les dauphins dans des ports en sommeil. On a dit que la nature « reprenait ses droits ». Dans ces confrontations, la joie a gonflé le cœur des humains. Voir un animal pour la première fois. « L’émotion est antique, elle n’est pas construite intellectuellement, elle est indépendante des savoirs et plus ancienne que nous », écrit Baptiste Morizot, dans Manières d’être vivant (1). Le philosophe superstar raconte son émerveillement quand il chante avec les loups : « Dans le courant de cet affect, j’ai à
nouveau 20 ans et des millions d’années. » L’activité économique a repris, renvoyant les bêtes se planquer plus loin. Mais quelques confinements plus tard, les animaux sont revenus. Sur nos écrans, entre les pages des livres. À la conquête de la pop culture. Chez Stella McCartney, les mannequins coiffées d’un masque animal défendent une collection annoncée comme la plus vegan de l’histoire de la marque. Sur Netflix, la série Sweet tooth (2) fait naître dans un monde post-apocalyptique des enfants hybrides à oreilles duveteuses et bois de cerfs. Le nouveau documentaire de Cyril Dion, Animal (3), est même allé à Cannes. Dans une réjouissante fable animalière, L’assemblée des animaux (4), Filelfo, un mystérieux auteur, convoque toutes les espèces de la planète qui doivent décider ce qu’elles pourraient bien infliger aux humains pour sauver la planète. Et la liste de best-sellers sur les animaux s’allonge, écrits par des philosophes des sciences et des éthologues qui essoufflent le roman (5). Que se passe-t-il ? Pourquoi maintenant ? « L’explication la plus banale est la très grande inquiétude par rapport à la disparition des êtres vivants qui nous entourent, par exemple les insectes ou les abeilles, répond Vinciane Despret, philosophe des sciences et éthologue, auteure d’Autobiographie d’un poulpe (6). L’impact de ces disparitions sur nos propres capacités à survivre est indéniable. Et puis, il y a un sentiment de familiarité. Celui d’être embarqués tous ensemble dans une catastrophe commune. » Tandis que plus d’un milliard d’animaux ont péri dans les incendies d’Australie en 2020, la perspective d’une sixième extinction de masse de la faune se profile, menaçant toutes les espèces, humains compris. On pourrait y voir une formidable opportunité, en profiter pour penser autrement, nous décentrer en réinventant notre relation au monde et aux espèces. Une nouvelle vague de philosophes, biologistes, anthropologues nous y invite, nous emmenant dans les forêts, sur les sentes, au sommet des crêtes, au fond des océans ou très haut dans le ciel, en compagnie des loups, des ours, des poulpes ou des pies, bien loin du spécisme ou de l’antispécisme. Ils nous disent que si l’on regardait plus loin, si l’on changeait de focale, on laisserait sûrement une chance à la Terre. Animal, de Cyril Dion, explore les solutions qui pourraient ralentir l’incendie. Il y donne la parole à ces scientifiques qu’on pourrait labelliser « vivalistes », qui remettent en cause l’exceptionnalisme
humain. « Dans la Bible, Dieu a donné à l’Homme le statut d’être supérieur, explique Cyril Dion. Cette certitude est très puissante dans notre représentation du monde. Et le refus de notre condition animale est tel qu’il nous fait construire des cercueils pour ne pas être mangés par les vers. Jusqu’à 2015, les animaux étaient considérés comme des biens meubles. » Et dans la Bible, le mal est désigné comme la Bête. L’état du monde nous le prouve, la supériorité des humains, que le dieu judéo-chrétien a créés à son image, est une fiction qui va mal finir. Grâce aux scientifiques, on sait désormais que les animaux, relégués inférieurs exploitables, ont autant d’intérêt que les humains. « L’exceptionnalisme humain ne tient pas la route, observe Vinciane Despret. Dès lors que vous montrez comment les chimpanzés se réconcilient, ou avec quelle habileté une mésange parvient à ouvrir une bouteille de lait, le vieux socle de la dignité humaine vacille. Imaginer que l’homme est au centre des interactions du vivant devient de plus en plus difficile à assumer. Parler d’environnement également, car une fois de plus, c’est remettre l’humain au milieu d’un paysage passif à son service. Le vivant fonctionne sur l’interdépendance. Et ce sont les interdépendances entre les espèces qui garantissent la survie. » NOUS PARTAGEONS LA TERRE avec des milliards d’êtres vivants non humains, et nous persistons à jouer les patrons aveugles… Cette cécité nous mène et nous ramène, sans relâche, au pied d’un mur contre lequel on va bien finir par se fracasser. Dans Manières d’être vivant, Baptiste Morizot résume : « Imaginez cette fable : une espèce fait sécession. Elle déclare que les dix millions d’autres espèces de la terre, ses parentes, sont de la “nature”. À savoir : non pas des êtres mais des choses, non pas des acteurs mais le décor, des ressources à portée de main (…) » Pour Peter Singer, auteur du livre culte La libération animale (7), les humains et les animaux sont égaux. « Pas au sens politique, mais égaux dans leur intérêt à ne pas souffrir et à ressentir de la satisfaction », nous précise le pape de l’antispécisme. Peut-on alors vraiment parler d’égalité ? « C’est vrai que notre intérêt à ne pas souffrir en tant qu’espèce humaine est égal à celui de nombre d’espèces, reconnaît la philosophe Vinciane Despret. C’est un bon début pour protéger les animaux. Mais c’est quoi, l’égalité ? Un kilo de poires est-il égal à un kilo de pommes ? Tout dépend si vous aimez mieux les pommes ou les poires, si l’un des deux kilos est gâté, etc. Sur le plan cognitif, nous ne
MAGAZINE
65
SOCIÉTÉ
sommes pas égaux, même s’il y a plus de différence entre une araignée et moi qu’entre un rat et moi. Et nous ne sommes pas égaux en droit, car le droit est forgé sur l’idée du consentement et de la responsabilité, ce qui est délicat à appliquer à d’autres espèces. Donner des droits aux animaux comme le réclament les mouvements antispécistes me semble être une impasse. Cela reviendrait à donner des droits à une araignée. Cette affaire d’égalité me gêne car elle nie la diversité des formes de vie, la singularité. » Dans son documentaire, Cyril Dion nous donne à voir, comme ses amis philosophes « vivalistes », la complexité du monde. « Le manichéisme ne nous aidera pas. Comment habiter cette planète d’une autre façon, cohabiter avec le monde vivant, comment interagir avec lui et le sauver ? Et nous sauver nous-mêmes ? C’est la raison de ce film », explique-t-il. S’il affirme que nous devons réduire notre consommation de viande pour ne pas dépasser 1,5 °C de r é c h a u ff e m e n t c l i m a t i q u e , i l e s t convaincu que manifester avec Extinction Rebellion et marcher pour le climat ne suffira pas. Fuyant la simplification, il montre que l’opposition « gentils vegans » contre « méchants éleveurs » ne règle rien. Une séquence forte du film illustre cette zone de gris où il est si difficile de trancher. Les deux personnages principaux, Bella et Vipulan, jeunes militants de la cause animale et de la lutte pour le climat, rencontrent un éleveur de bovins dans la montagne. L’homme connaît tout de ses bêtes, on peut dire qu’il les aime. Quand Bella lui demande ce qu’il ressent quand il les conduit à l’abattoir, l’éleveur ne répond pas. Il pleure. Aux romantiques qui idéalisent la nature et l’envisagent comme une zone de loisirs, les penseurs « vivalistes » répondent que nous sommes une espèce parmi les autres, avec ni plus ni moins de valeur. BAPTISTE MORIZOT PLAIDE POUR UNE DIPLOMA-
TIE ENTRE ESPÈCES, « des égards ajustés ». Qui autoriserait une cohabitation entre des intérêts a priori antagonistes, par exemple ceux des loups, des bergers et des brebis. Dans une interview à Brut, il nous remet à notre place dans la chaîne alimentaire. « On est une civilisation qui a essayé d’occulter qu’on est aussi de la viande, (…) les cultures qui ont un rapport moins psychotique avec ces animaux, qui acceptent de cohabiter avec eux, ça ne veut pas dire se laisser manger, (…) ce sont des sociétés qui (…) acceptent leur identité écologique. » Contrairement aux
Occidentaux, les animistes ont intégré leur statut comestible d’animaux humains. Nastassja Martin est anthropologue. Dans un livre vertigineux, Croire aux fauves (8), elle raconte sa rencontre avec un ours au Kamtchatka. Sa tête dans sa gueule. « J’ai perdu ma place, je cherche un entre-deux. Un lieu où me reconstituer. Ce retrait-là doit aider l’âme à se relever. Parce qu’il faudra bien les construire, ces ponts et portes entre les mondes, c’est bon les portes entre les mondes. » Alors que les animistes rêvent des animaux, ceux qu’ils chassent et les autres, nous les dessinons dans les livres pour enfants. Les espèces que nous côtoyons sont divisées en deux catégories. Celles qu’on écrase, les fourmis, les araignées qu’on aplatit, les mouches, les moustiques. Et celles à qui nous parlons au quotidien et dont on est sûr qu’ils nous parlent. Les chiens. Avec eux, on est sûr de se comprendre, les chats, c’est moins évident. Ils ont une place à part. « Parce que l’animal familier est un animal qu’on ne mange pas, une quasi-personne », analyse Vinciane Despret. Il y a quelques mois, à Anglet, ville de la côte basque, « un taureau fougueux » – qui s’est avéré être une vache blonde d’Aquitaine – s’échappait de l’abattoir du Lazaret. Se planquait dans la forêt voisine, tentant d’échapper à son destin de steak. Pendant trois heures trente, la délinquante a résisté. Elle n’a pas capitulé. Stoppée dans sa fuite par un tir hypodermique. Et renvoyée illico à l’abattoir. Au cas où on l’oublierait, les animaux de ferme sont chosifiés comme des réserves de viande. Nastassja Martin appelle à construire des ponts entre les mondes. Au supermarché, les portions de viande en barquette au rayon frais ne diront rien de cette folle équipée, les mangeurs n’honoreront pas l’animal rebelle. Croyant que c’est un progrès, ils nieront cet entre-deux monde. Mais la médecine, elle, est en train de s’en emparer. Avec les xénogreffes, et notamment les greffes de cœur de cochon, une nouvelle frontière devrait bientôt être franchie. « Cela dit peut-être quelque chose de notre communauté animale », note encore Vinciane Despret. Le cochon visitera-t-il les rêves du patient greffé ? 1. Éd. Actes Sud. 2. De Jim Mickle et Beth Schwartz. 3. En salle le 24 novembre. 4. Éd. Arthaud. 5. Trois
collections sont consacrées à ces récits scientifiques littéraires soulevant les enjeux écologiques contemporains : Mondes sauvages chez Actes Sud, Anthropocène au Seuil, Biophilia chez José Corti. 6. Éd. Actes Sud. 7. Éd. Payot. 8. Éd. Verticales.
Stella McCartney
“Quand j’ai commencé, j’étais l’outsider, l’écolo bizarre” Depuis la création de sa maison de mode, Stella McCartney défend la cause animale. « Our time has come » (« Notre temps est venu »), la campagne de sa collection automne 2021, fait entrer les animaux au cœur de la ville. Les mannequins, coiffées de têtes de Stella McCartney. loup, de perroquet, de tourterelle prennent le métro, jouent de la musique, bref, réenchantent Londres. Pop et malicieuse, cette campagne photographiée par le duo de photographes Mert & Marcus a un sens politique. Stella McCartney y soutient les pétitions de la Humane Society International (HSI) pour mettre fin au commerce de la fourrure dans le monde et l’interdire au Royaume-Uni. Elle a accepté de nous répondre. Diriez-vous que vos convictions, encore marginales il y a vingt ans, ont finalement trouvé une audience auprès du grand public ?
“ Comment habiter cette planète d’une autre façon, cohabiter avec le monde vivant, comment interagir avec lui et le sauver ? Et nous sauver nous-mêmes ? ” Cyril Dion, écrivain, réalisateur et militant écologiste
MERT AND MARCUS/COURTESY OF STELLA MC CARTNEY. MARY MC CARTNEY.
64
C’est drôle de penser que lorsque j’ai commencé ce voyage, j’étais l’outsider, l’écolo bizarre. Celle à qui l’on disait qu’une marque de luxe ne pouvait exister sans fourrure et sans cuir. Je regarde autour de moi aujourd’hui et le débat a enfin lieu. Le monde a faim de changement, les jeunes générations se lèvent et nous disent que la maison brûle, qu’une réponse est urgente. On ne peut plus faire comme si cela n’existait pas. La mode, industrie parmi les plus polluantes, est maintenant à une croisée des chemins. Nous devons, ensemble, réussir à mettre en place un changement pour un futur durable. La jeunesse n’est plus prête à supporter le manque de transparence ni les ravages causés par l’industrie de la mode. Votre campagne « Our time has come » est malicieuse et pop. Pensez-vous que l’humour soit plus efficace que la culpabilisation ou le catastrophisme pour éveiller les consciences à la cause des animaux ?
L’humour joue un rôle fondamental dans mon travail. C’est une façon de ne pas devenir folle et de ne pas me prendre trop au sérieux, de ne pas prendre la mode trop au sérieux non plus. Quand vous parlez d’un sujet si crucial, ou que votre travail vous y confronte en permanence, il faut alléger la barque, sinon c’est juste parfaitement déprimant. Rappelez-vous que nous gardons ce cap depuis le premier jour de la maison. Jusqu’à récemment, ce débat n’était perçu que de façon menaçante, dérangeante, défensive. Il mettait pas mal de monde en colère. Donc oui, l’humour a été un allié pour la marque, un moyen de rendre plus digeste et acceptable un sujet difficile à affronter. Cette campagne est un parfait exemple de ce que nous faisons très bien, je pense, chez
Campagne Stella McCartney « Our time has come », automne 2021.
Stella : parler de quelque chose de sérieux sous une forme assez peu conventionnelle, militante, assez punk-rock. Nous parlons de choses que les gens, dans leur ensemble, ont encore du mal à accepter quand cela touche à l’industrie du luxe. Ce discours est normalement réservé à l’industrie agroalimentaire ou automobile. Qu’a de particulier cette collection automne 2021 ?
C’est l’une des collections les plus responsables et durables jamais conçues chez Stella. Ce qui est un miracle dans la mesure où elle a été réalisée pendant le confinement. Avant de démarrer, je me suis dit : on va réutiliser tout ce qui dort dans nos entrepôts et voir ce que l’on peut récupérer dans les ateliers des autres maisons, comme des chutes de cachemire par exemple pour les pièces en cachemire régénéré. Écologiquement parlant, cette collection résonne. Tous nos nylons, nos polyesters sont recyclés. Les chaînes de notre sac maxi Falabella sont
maintenant en aluminium, et le Frayme, le nouveau sac que nous lançons cette saison, est totalement vegan, avec des chaînes en aluminium. Parce que l’aluminium est recyclable et largement recyclé. On a calculé que depuis le lancement de notre sac Falabella, on a sauvé entre trois cent mille et quatre cent mille vaches, ce qui est incroyable. Je suis fière de cette collection, elle représente un engagement massif de la part de toute l’entreprise. Tout le monde chez Stella vit et respire selon cette philosophie. Un exemple : j’adore travailler les sequins. Mais 99 % sont fabriqués à base de pétrole. Trouver une alternative a pris du temps. Seuls quatre types de sequins sont écologiquement responsables. De quand date votre réflexion sur la cause animale ?
Mes parents étaient activistes des droits du vivant, végétariens, écologistes, tout cela est comme engrammé en moi. J’ai toujours su que l’écologie serait au centre de mon travail.
66
MAGAZINE
ENQUÊTE
10 h 51. Alicia scrute son écran, à l’affût du moindre commentaire suite à son dernier post. À 14 ans, elle est devenue une virtuose de la communication 2.0, au point de s’être construit un double idéalisé qui ressemble à celle qu’elle aimerait vraiment être. « Cette Alicia-là est parfaite. Quand je vois le nombre de likes que je reçois par jour, ça me motive à être encore plus belle, plus mince et plus sexy ! » Quitte à tricher un peu, beaucoup et potentiellement à la folie. « J’adore les filtres ! Je gomme mon acné, je retravaille l’ovale de mon visage et je retouche mes cuisses… Mon rêve, c’est une bouche plus pulpeuse, tout le monde le fait, c’est une toute petite piqûre. » Si son témoignage a de quoi interpeller, il correspond pourtant à des comportements bien ancrés chez les jeunes internautes belges. Une récente enquête menée par Dove sur les conséquences des réseaux sociaux sur l’estime de soi chez les filles de 10 à 15 ans, et qui vise à promouvoir l’éducation autour de ce thème depuis de nombreuses années, montre qu’elles ont… 10,4 ans en moyenne quand elles utilisent pour la première fois un filtre pour modifier leur apparence. À peine 1 fille sur 5 publie une photo non retouchée d’elle-même. Les conclusions de l’enquête sont sans appel : plus les jeunes filles grandissent ou plus elles passent de temps sur les réseaux sociaux, plus leur amour-propre se dégrade. Si à 10 ans, 3 petites filles sur 4 aiment leur reflet dans le miroir, elles ne sont déjà plus que 1 sur 3 à 13 ans. Pire, entre 13 et 15 ans, 1 fille sur 3 a honte de son apparence. Des chiffres qui ont de quoi sérieusement inquiéter, mais qui n’étonnent pas les spécialistes. «Chaque individu se bâtit en trois phases : l’image de soi, la connaissance de soi et l’amour de soi. Les réseaux sociaux permettent de modifier ce processus sans avoir encore pu développer les deux dernières étapes. On est loin d’être construit à 10 ans à peine… Pour jouer avec son image, il faut de la maturité et être conscient qu’il s’agit d’une mise en scène. Instagram, TikTok, Facebook… ce sont davantage des outils de marketing et de design de soi que de réelle communication. On y crée un soi sur mesure, sorte d’avatar fabriqué de toutes pièces, avec plus ou moins de vrai dedans », constate le Belge Bruno Humbeeck, psychopédagogue et auteur de L’estime de soi pour aider à grandir*.
Miroir, mon beau miroir… À l’ère de la surexposition de soi sur les réseaux sociaux, la célèbre réplique prend d’autres proportions. Au point que chez les filles belges de 10 à 15 ans, la mésestime de soi se dégrade en fonction du manque de likes ou de commentaires négatifs. Parce que la plus belle ne peut pas vivre sans le regard des autres. Décryptage. Par Aurélia Dejond
GETTYIMAGES.
Réseaux sociaux : je t’aime, moi non plus
UNE PRESSION EXTRÊMEMENT GENRÉE
« L’émergence des réseaux sociaux et leur omniprésence dans la vie quotidienne à un
âge bien trop précoce contribuent à accentuer de façon drastique les injonctions à correspondre à une image stéréotypée chez les petites filles. Au lieu de jouer avec une Barbie, relation qui permet de distinguer la poupée de soi et du réel, on devient sa propre Barbie. La mésestime de soi prend des proportions inquiétantes, sous prétexte qu’on n’est pas suffisamment suivie, likée ou aimée par sa communauté. C’est comme si on ne pouvait plus vivre sans être validé par le regard des autres », ajoute le spécialiste. Un constat identique fait un peu partout dans le monde et qui alerte sur l’impact colossal des réseaux sociaux. « Bien que certains aspects puissent favoriser le contact et le bien-être, des dizaines de recherches scientifiques ont démontré, ces dernières années, qu’ils peuvent influencer négativement la confiance en soi, l’humeur et l’estime de soi. C’est le cas lorsque les utilisateurs passent beaucoup de temps à publier des selfies, à utiliser des applis de retouche et des filtres pour changer leur apparence, à se comparer aux autres et à obtenir une validation par le biais de commentaires et de likes. Il est donc absolument indispensable d’aider les jeunes à développer des aptitudes leur permettant de naviguer sur les réseaux sociaux de manière saine et productive », insiste la Professeure Philippa Diedrichs, psychologue-chercheuse au Center for Appearance (University of the West of England) et experte en image corporelle. CASSER LE DIKTAT DE LA FILLE PARFAITE
L’humoriste, comédienne et animatrice télé Cécile Djunga, porte-parole de la thématique pour Dove, est particulièrement sensibilisée par la dégradation de l’estime de soi à travers les réseaux sociaux. « J’y ai moi-même été victime de cyberharcèlement et de propos racistes, je sais à quel point ils peuvent malheureusement détruire l’amour propre et la confiance en soi, bases de la construction de soi. Les réseaux sociaux sont un formidable outil, à condition de savoir les utiliser et d’avoir le recul nécessaire sur l’image que l’on a de soi, celle que l’on veut donner et celle que les autres ont de vous. Les chiffres de l’enquête Dove sont glaçants, mais ce qui me rassure, c’est l’évolution des profils des influenceuses, qui osent de plus en plus briser les codes : filles XXL, racisées, androgynes ou porteuses d’un handicap, ce sont des modèles inspirants beaucoup moins lisses qui cassent le diktat de la fille parfaite, trop véhiculée sur les réseaux sociaux. Par jeu, j’ai posté un jour des photos avant-après, 100 % nature puis retouchées… Le résultat est bluffant : en
Cécile Djunga
“Ce qui me rassure, c’est l’évolution du profil des influenceuses qui osent briser les codes : filles XXL, racisées, androgynes ou porteuses d’un handicap.” Cécile Djunga
x Sani Resort
ENQUÊTE
Tatyana Beloy
quelques minutes, vous êtes une autre ! », se désole la trentenaire. Sonnette d’alarme également tirée par Bruno Humbeeck, qui rappelle l’importance des éducations parentale et scolaire à l’utilisation des réseaux sociaux. « Le danger de cette image sublimée de soi que l’on souhaite renvoyer est qu’elle devient la préoccupation centrale de la petite fille, voire une quête obsessionnelle pour laquelle elle est prête à tout, même à ne pas être appréciée pour ce qu’elle est vraiment. Or, apprendre à s’aimer soi-même, c’est accepter ses insuffisances. Le besoin de reconnaissance devient sans limite et peut conduire à une déprime, une dépression ou pire chez ces êtres fragilisés par leur très jeune âge », alerte le psychopédagogue. DE PRÉCIEUX CONSEILS
Mise en garde d’autant plus pertinente quand on sait qu’une fille de 13 ans a besoin de neuf minutes pour se préparer à prendre un selfie. Caroline, maman de Violette, 12 ans, s’en inquiète. « On ne peut plus prendre aucune photo d’elle de manière spontanée. Tout est étudié, rien n’est plus jamais naturel. Ma fille est fortement influencée par des inconnues auxquelles elle cherche à s’identifier, c’est malsain et nous avons dû intervenir drastiquement. » Idem chez Martin et Vivienne, parents d’Agathe, 13 ans, qui fait des
crises d’angoisse quand elle n’est pas suffisamment likée. « Aujourd’hui, j’ai eu un seul cœur et trois garçons de l’école se sont moqués de ma coiffure. » Comme Violette, une jeune fille prend en moyenne 8,5 selfies avant d’en trouver un digne d’être partagé. Tatyana Beloy, actrice et présentatrice belge, autre porte-parole pour Dove, met en garde. « Vouloir changer son apparence aussi jeune et y travailler, c’est un cercle vicieux. Nous le faisons toutes, un filtre ne peut pas faire de mal… sauf qu’une enfant n’est pas à même de bien faire la différence entre le réel et les réseaux sociaux. Je suis moi-même très attentive à ma propre image. Se faire maquiller pour une séance photo est normal, mais récemment, j’ai été tellement photoshopée après un shooting que je ne me reconnaissais plus. Dans ce cas, il est nécessaire de mettre le frein ! Quant aux commentaires sur les réseaux sociaux, personne n’aime évidemment être critiqué. Sur mon profil Instagram, chacun peut bien sûr exprimer son opinion, mais il n’y a pas de place pour la haine. Les réactions constructives sont les bienvenues, mais tout doit être fait dans le respect. Un des aspects vraiment intéressant des médias sociaux est la facilité avec laquelle vous pouvez partager de précieux conseils. Par exemple, lorsque je crée un lien vers les outils du projet d’estime de soi Dove dans mes histoires IG, 70 000 personnes peuvent télécharger gratuitement des cours et des informations pour aider les jeunes, c’est génial ! » En collaboration avec le Centre for Appearance Research – le plus grand groupe de recherche au monde consacré au rôle de l’apparence et de l’image corporelle dans la vie des gens, le projet Dove pour l’estime de soi a développé divers outils éducatifs. Les ateliers, articles en ligne et ressources éducatives ont été validés académiquement et sont mis à la disposition des écoles, enseignants, éducateurs, parents, etc. Le centre de connaissances belge Pimento fera la promotion de ces outils auprès des écoles et des enseignants de l’ensemble du pays afin de faire profiter directement les jeunes de ces ateliers**. « Ça devrait être obligatoire à l’école. Avant, je pensais que tout ce que je voyais sur les réseaux sociaux était vrai », confie Chloé, 12 ans. La vérité sort de la bouche des enfants… (*) Paru aux éd. Mols. (**) Ateliers scolaires et toutes les infos sur dove.com/be/fr/ dove-self-esteem-project.html
DÉTENTE SOUS LE SOLEIL GREC Pour des vacances sous le signe du luxe au bord de la mer Égée, direction le Sani Dunes, dernier fleuron du complexe hôtelier Sani Resort. Des plages dorées aux sentiers sinueux à travers bois, cet hôtel haut de gamme a de quoi vous faire rêver. Suivez le guide. Situé au cœur d’une vaste réserve naturelle sur la péninsule grecque de Kassandra, le Sani Resort se compose de cinq hôtels différents : Sani Club, Sani Beach, Sani Asterias, Porto Sani et Sani Dunes. Ce dernier vous propose de luxueux bungalows disséminés sur la plage et entourés de jardins luxuriants. Non content de posséder la plus grande piscine de Grèce, il a aussi veillé à ce que toutes les chambres y aient un accès direct. Le Sani Dunes se distingue par son style moderne et élégant, ponctué de petites touches méditerranéennes. Un décor mêlant meubles façonnés à la main, bois naturels et tissus somptueux.
au bord de la piscine. Les enfants s’amuseront quant à eux au Kids Club, au centre de tennis Rafa Nadal, sur la piste pump track flambant neuve ou à la nouvelle académie axée survie inspirée de l’aventurier Bear Grylls. Le Sani Resort a également tout prévu pour les amoureux de nature. Libre à eux de sillonner à vélo les 7 km de plages bordées de pin et les 20 km de sentiers forestiers, de recharger leurs batteries grâce à une séance de yoga sur la plage ou de se plonger dans le monde merveilleux de l’apiculture. Côté dîner romantique, vous pouvez faire confiance au chef étoilé au Michelin Ettore Botrini pour mettre les petits plats (italiens) dans les grands. Et que diriez-vous de terminer la journée en beauté par un coucher de soleil et une nuit réparatrice avant une nouvelle journée inoubliable au Sani Dunes?
LA VIE SUR L’ÎLE
Envie d’un petit-déjeuner ou d’un lunch d’inspiration méditerranéenne à base de produits frais ? Rendez-vous au Beach House. Les journées s’égrènent au fil de soins bienfaisants au Spa D avant ou après un bain de soleil, de virées shopping à San Marina et de farniente à la plage ou PRESSE.
MAGAZINE
INNEKE GEBRUERS. PRESSE.
68
Cet article a été réalisé en étroite collaboration avec Sani Resort. sani-resort.com
70
MAGAZINE
TENDANCE
Mon dernier it-bike et a fortiori le soir ou la nuit, une femme se sent souvent plus en sécurité sur son vélo », conclut l’autrice en guise d’argument final. Elle marque un point.
Nouvelle marotte des filles cool et écolos qui l’ont adopté sur les routes de campagne et en ville, le vélo continue d’effrayer certaines citadines, un peu frileuses à l’idée de lâcher leur auto. Et puis, comment mettre son dressing au défi de ce mini changement de vie ?
COLOR BLOCK ET MINI-SAC
Cette fois, ce vélo, je vais l’enfourcher pour de vrai. À moi les leggings (ou les cyclistes, toujours aussi branchés) portés avec un t-shirt à manches longues, un chemisier oversize et un cardigan ou une petite veste un peu courte. Le trench ou le long manteau, c’est joli, mais uniquement sur Pinterest. Et si je ne suis pas d’humeur legging ? Un pantalon type cargo, un peu plus loose. Avec un bord (ou deux), il devient totalement cyclable. Les jours de pluie, j’ajoute une parka dans une couleur vive (un conseil très pragmatique que m’a donné Louise pour être vue de loin et qui, compte tenu de la tendance color block, est plutôt une bonne nouvelle) et je suis parée. Côté accessoires, je compte bien me lâcher. Entre le mini-sac (ou la banane), parfait pour garder mon téléphone contre moi sans perdre en style et mes chaussures fétiches de la saison (une paire de Air Force 1, ultra-praticables en toutes circonstance ou mes sandales en cuir doré dont les lanières maintiennent le pied bien en place), je suis parée. Ah oui, très impor tant : toutes les bikeuses adeptes du vélo électrique vous le diront : même si vous êtes débutante, vous aurez tendance à fendre la bise. D’où l’importance de vous couvrir le cou, en toutes saisons. L’occasion idéale de ressortir ma collection de bandanas vintage.
Par Marie Honnay
assistance électrique… en 2021, on peut « pédaler branché sur une bicyclette stylée ». Tout ça ne me dit pas ce que je vais enfiler au moment de troquer mon it-bag contre un it-bike. MON VÉLO, MA LIBERTÉ
Je décide d’appeler à la rescousse Louise Roussel, autrice du tout nouveau Guide du vélo au féminin (éd. Tana). J’ai envie de lui poser une foule de questions : je voudrais savoir si elle et ses copines bikeuses portent vraiment un polar pour affronter le vent qui s’incruste sous leur manteau. Ou si c’est vrai que sur un vélo électrique, on doit moins se prendre la tête au moment de choisir sa tenue vu qu’on ne transpire pas… Mais je commence par une question plus « sérieuse » : en quoi, comme elle le prétend, le vélo peut-il être considéré comme un outil d’émancipation, un accélérateur de liberté pour les femmes. « C’est historique, lance-t-elle. Le vélo a permis aux femmes de s’émanciper d’une foule de règles, dont certaines d’ordre vestimentaire. » Voilà qui m’intéresse. J’ignorais qu’on parlerait mode aussi vite. « C’est, entre autres, la pratique du vélo qui a incité les femmes à oser le pantalon. » Louise Roussel me rappelle aussi que, dans certains pays, c’est le cas de l’Afghanistan, les femmes ne sont pas autorisées à en faire. Le vélo a donc largement contribué à combattre les interdits vestimentaires, mais, aujourd’hui encore, il s’apparente à un acte militant. Dépasser certaines lois ou, plus simplement, gagner du temps, se vider la tête et s’échapper de la frénésie du
quotidien. Voilà, en substance, ce qui devrait nous inciter à nous mettre en selle. « Quant à savoir comment trouver le bon compromis entre style et fonctionnalité, c’est effectivement une question que se posent un grand nombre de femmes », précise Louise Roussel qui s’empresse d’ajouter que la plupart des récentes adeptes du vélo en ville s’adaptent très facilement à leurs nouvelles habitudes urbaines. L’AFFAIRE EST DANS LE SAC
« Je conseille en tous cas de ne pas se mettre la pression en s’obligeant à enfiler la parfaite panoplie du cycliste urbain », ajoute-t-elle. Hormis le casque, indispensable - et là, autant dire qu’une foule de marques en proposent de très jolis, le reste de la tenue est laissé à la libre appréciation de chaque candidate bikeuse. « En été, je fais du vélo en petite jupe », précise encore Louise Roussel. Certaines matières, comme le mérinos, tiennent chaud sans retenir la transpiration, mais pour celles qui optent pour une bécane électrique, le choix du look est encore moins prise de tête. « Ce qui importe, c’est de bien préparer ses déplacements en investissant, comme moi, dans un sac à dos ou, si vous préférez, dans des sacoches qui permettent de tout caser, y compris son ordinateur », poursuit notre experte. J’apprends dans la foulée que Jacqueline, 85 ans, l’une des cyclistes interviewées par Louise Roussel pour son livre, a, elle aussi, investi dans ce type de sacs pour transporter ses courses. Initiée au vélo à 60 ans, elle en a fait son unique moyen de transport. « On oublie qu’en ville,
En sELLE Peur de vous lancer dans le trafic ?
THÉO AUQUIÈRE. PRESSE.
On se réveille un matin et on se dit : « Bon, assez procrastiné, je me lance pour de vrai ! » Sauf que ce jour-là, il pleut et qu’on avait justement décidé d’enfiler nos nouvelles mules Morobe pour aller au bureau. Le problème, lorsqu’on décide de se mettre en selle, c’est qu’on a toujours une bonne raison de reculer. Dans mon cas, les obstacles sont de deux ordres : mon incorrigible distraction, d’une part, qui me dissuade de me lancer dans le trafic. L’autre, beaucoup plus futile : le manque d’adéquation entre le deux-roues et un look en phase avec mes envies de modeuse. J’interroge Google. Je tape « filles lookées à vélo ». Bingo. Visiblement, certaines femmes se sont déjà penchées sur la question. Pas mal de Parisiennes, justement. Preuve que le vélo, nouveau symbole de coolitude urbaine, est déjà bien ancré dans les habitudes des citadines branchées. Si je suis totalement fan de l’idée du grand cardigan oversize porté sur un short de ville (une idée que je vais copier), je n’ai pas attendu les suggestions de Pinterest pour découvrir qu’un jeans, une marinière et des baskets blanches sont totalement vélo-proof. Quant aux bottines à talons ou la grande jupe corolle (ultra-bucolique, surtout quand la bikeuse en question a installé un petit panier à l’avant de sa bicyclette), j’ai quelques doutes sur le fait qu’elles soient réalistes dans le cadre d’un vrai déplacement. Comprenez : pas juste pour la photo ! Une chose est sûre : si ces dernières années, les marques de cycles ont massivement investi dans des modèles de plus en branchés, ce n’est pas un hasard. Look vintage très boho chic, poids plume,
C’est logique. Pour vous aider à vaincre votre angoisse de la route, Pro Vélo a lancé En sELLE, une campagne qui, comme son nom l’indique, vise à nous mettre en confiance par le biais d’une formation, puis d’un stage pratique. provelo.org
Çi-dessus : Une jupe oui, à condition qu’elle soit courte. Jupe en wax (Antilop Lab) et baskets en léopard
(Diemme). Le vélo électrique Citana Classic Confort de la marque belge Venilu, équipé de poignées et d’une selle en cuir fauve, et disponible dans 3 couleurs, dont ce joli vert eau, est léger et super maniable. Venilu offre une garantie de deux ans et une assistance à domicile en cas de problème technique. Un must pour démarrer sa vie de cycliste urbaine. venilu-bike.com. Le casque : incontournable. Autant en choisir un joli, comme celui-ci signé Kask Helmets.
72
MAGAZINE MODE
73
Charlotte Beaude Charlotte Beaude vit et travaille à Bruxelles. Elle a lancé sa propre marque de sacs et de foulards fin 2020. Cet automne, elle ouvrira son propre showroom où elle recevra les clients sur rendez-vous.
RENAISSANCE BELGE
L’automne-hiver 2021 est la saison où le monde de la mode renaît après des mois de torpeur. Après une année sabbatique et quelques défilés à petite échelle ici et là, les fashion weeks de septembre et octobre devraient normalement reprendre à plein régime. Ces trois jeunes créateurs belges attendent donc avec impatience le moment où ils pourront enfin présenter leur travail au monde entier. Gros plan sur l’univers de Charlotte Beaude, Eduard Both (CAP Studio) et Matteo La Rosa. Texte Elspeth Jenkins Adaptation Marie Honnay Photos Eva Thurman
« J’ai toujours eu un faible pour les sacs. Si je devais citer le modèle le plus iconique de l’histoire, ce serait le Kelly d’Hermès. Quant au Brillant de Delvaux, il n’a pas pris une ride. J’ai étudié l’architecture d’intérieur et le développement de produits. J’ai fait des stages à Paris et à New York, puis j’ai commencé à travailler pour un cabinet d’architectes. Mais j’avais envie de plus. Alors, j’ai suivi mon rêve et j’ai décidé de fonder ma propre marque. En marge de ce label d’accessoires, je continue à prendre en charge des projets d’architecture d’intérieur. Il existe un lien évident entre le design d’un sac et l’architecture. Dans les deux cas, les détails sont extrêmement importants. On peut reconnaître un bon projet d’architecture en observant les détails. Une chaise doit par exemple être confortable. De même pour les sacs à main, le modèle doit être à la fois pratique et stylé. J’utilise les mêmes programmes pour mes projets d’intérieur et la conception de produits. Ma collection est actuellement composée de 4 modèles de sacs et 4 foulards de couleurs différentes. Les sacs sont entièrement fabriqués en France et les foulards en Italie. J’aurais dû lancer mon label en septembre de l’année dernière, mais en raison de la crise, la production s’est complètement arrêtée en Europe. J’ai donc dû improviser et tout repenser. D’où mon choix d’ouvrir un showroom privé à Bruxelles afin de pouvoir recevoir les clients en tête-à-tête. Cela me permet de passer de bons moments avec eux et de leur permettre de découvrir la marque à leur rythme. Si nous n’avions pas connu la pandémie, j’aurais probablement opté pour une distribution en boutiques. Ici, le concept est beaucoup plus exclusif. Les magasins sont également plus prudents quand il s’agit de miser sur une nouvelle marque. Or, pour un jeune label, c’est l’un des meilleurs moyens d’accroître sa notoriété. Je crois donc beaucoup en mon concept de showroom. Septembre coïncide avec la renaissance du secteur. Je pense que tout va reprendre. Chaque marque a maintenant appris à travailler autrement. Le covid nous a obligés à nous repositionner. Les achats en ligne sont devenus plus importants que jamais. J’ai donc également appliqué cela à mon modèle commercial. Pour moi, septembre 2021 est l’occasion de reprendre une vie normale et de présenter ma marque au monde. Je travaille actuellement sur une ligne de vêtements pour hommes avec des écharpes et des petits accessoires. Si le succès est au rendez-vous, j’ajouterai probablement des sacs masculins à la collection. » @charlotte.beaude www.charlotte-beaude.com
« Il y a un lien indéniable entre la conception de sacs et l’architecture. Les détails sont extrêmement importants. On peut reconnaître un bon projet à ses détails. »
74
MAGAZINE MODE
«Avec ces chemises, je voulais frapper un grand coup.»
75
Eduard Both
Matteo La Rosa
Eduard Both est diplômé de l’Académie de mode d’Anvers depuis 2017. Pendant ses études, il a fondé CAP Studio, une ligne unisexe basée à Anvers. Juste après, l’équipe de Muccia Prada lui a proposé un poste de designer tricot chez Miu Miu. Conséquence : CAP Studio est resté un moment au frigo. Cette saison, la marque revient en concentrant tous ses efforts sur les chemises.
Avec un défilé à petite échelle lors de la Fashion Week de Paris en octobre 2020, Matteo La Rosa a marqué les esprits. Le nouveau venu a présenté sa première collection entre les deux confinements. Si, déjà à l’époque, la presse avait adhéré à son projet, c’est maintenant que le Belge se dit prêt à casser la baraque.
« La formation à l’Académie se concentre davantage sur le design que sur le côté commercial de la mode. Ainsi, pendant mon master, j’ai trouvé utile et valorisant de travailler avec des fabricants et de développer une marque. Concevoir un produit et le fabriquer soi-même, c’est une chose, mais la réalité du terrain est souvent plus complexe. Lors d’un road-trip à travers la France, j’ai trouvé un fabricant de bas, une rencontre qui nous a permis de lancer une collection centrée sur ce produit. À cette époque, CAP Studio était vraiment un projet embryonnaire. Tout se passait en studio. J’ai ensuite approché les magasins de ma propre initiative. Pendant deux saisons, avant d’être recruté par Miu Miu, nous avons développé le label. Le lancement de ma marque m’a permis de voyager et de présenter mon portfolio à Milan. Je voulais avant tout avoir des retours sur mon travail, mais c’est vrai que ce job chez Miu Miu était une opportunité incroyable. Je ne m’attendais pas à être engagé : une vraie consécration. Je savais que je manquais encore d’expérience et je ne pouvais pas refuser un apprentissage dans les studios d’une institution comme Miu Miu. CAP Studio est désormais en standby, avec l’intention de le reprendre plus tard. Nous avons conservé le site Web et le compte Instagram. CAP signifie Creative Anonymous Projects. L’idée, c’est de ne pas devoir nous cantonner à une seule catégorie de produits. À l’époque, c’était le tricot, un domaine qui me passionne vraiment. Mais le hasard m’a fait découvrir un fabricant de chemises et un atelier de broderie en Italie, des partenaires clés dans la création d’un beau produit. Voilà qui explique que je me sois lancé dans la chemise. La marque a également fait peau neuve. Mon idée, à terme : intégrer le tricot à ma collection de chemises. Avec cette collection, compte tenu de la pandémie, je voulais faire un lancement à petite échelle. C’est pourquoi j’ai pris la décision de travailler principalement sur ma propre distribution. La boutique en ligne est désormais active et j’ai instauré un système de précommande. Mes chemises devraient me permettre de frapper un grand coup. La collection d’échantillons d’origine se composait de 30 chemises, mais une modification de structure a été effectuée lors de la phase de précommande. Résultat : 10 styles seront disponibles sur la boutique en ligne. On trouvera aussi des culottes et des bas. Un style très discret, mais qui dessine joliment les contours du label. Pour l’été prochain, nous envisageons un partenariat avec des détaillants. Aujourd’hui, CAP Studio est une réalité. »
« Normalement, je ne respecte pas le calendrier de la mode classique. Cette saison, Il y aura une capsule à côté de la collection classique, mais je ne ferai pas de défilé pendant la Fashion Week à Paris. Il y aura un événement à Anvers pour la presse belge. J’y présenterai ma nouvelle collection. Je vois cette saison comme celle qui va me permettre de percer. Côté style, j’ai travaillé la couleur. Les silhouettes me ressemblent aussi davantage. J’ai fait des recherches plus longues et j’ai réfléchi à qui je voulais être en tant que designer. La présentation à Paris m’a permis de voir comment la presse réagissait à ma collection et de faire des ajustements en conséquence pour les prochaines. Pandémie oblige, tout le monde a été contraint de réfléchir de manière plus créative. Dans mon cas, je me suis demandé comment nous pouvions présenter la collection et concevoir des images différemment. Pouvions-nous le faire nous-mêmes ou avions-nous besoin d’un photographe ? Les crises vous obligent à envisager les choses de manière créative. Ce qui me rend heureux, c’est de pouvoir retrouver mon bras droit, Jenny. Elle peut revenir au studio à Anvers pour concevoir les collections avec moi. C’est tout de même mieux que via Zoom. J’ai transformé mon salon en studio. En principe je n’ai pas besoin de grand-chose : trois mannequins pour les travaux de draperie, une table sur laquelle je peux analyser et ajuster la collection et, bien sûr, ma machine à coudre. Je sens que j’ai besoin d’un studio extérieur, mais aussi d’un showroom pour recevoir les clients. D’une manière ou d’une autre, quelque chose de positif est sorti de la crise. J’ai eu le temps de réfléchir à qui je suis et dans quelle direction nous devrions aller pour développer la marque. La collection se compose de 23 silhouettes, un nombre raisonnable. Ma marque de fabrique reste le blazer, avec une attention particulière accordée aux cols. J’ai une obsession pour les modèles 70’s. Dans la collection précédente, les blazers étaient sans manches. Cette saison, la coupe restera la même mais des manches extra-longues et un drapé ont été ajoutés. Je suis inspiré par mon environnement, par la musique, par qui je suis et là où je vis. Mes amies correspondent parfaitement au style de La Rosa. Faire appel à elles pour présenter mes créations est donc une évidence pour moi. Dans les prochaines collections, j’aimerais habiller d’autres types de femmes. Je veux créer une marque et un univers auxquels tout le monde peut s’identifier. Cela n’est possible que si vous avez suffisamment de variété en termes de tailles. Je conçois des vêtements pour toutes les femmes, et tout le monde ne fait pas du 36. »
@cap.studio capstudio.be
@matteolarosa.be matteolarosa.be
«Les crises vous obligent à envisager les choses de manière créative.»
76
MAGAZINE
MOI LECTRICE
Vous passez toute votre existence à penser que vous n’êtes pas matérialiste, pas nostalgique, pas attachée au passé, que vous pouvez vivre n’importe où et puis, un jour, à quand même 60 ans, vous réalisez que vous êtes le contraire de tout ça en même temps, bien mélangé au shaker. Cette prise de conscience, pour moi, s’est faite le jour où, en plein rendez-vous avec mon comptable, ce dernier est arrivé à la conclusion que je ne pouvais plus garder la maison que mes parents m’avaient léguée vingt ans auparavant. La hausse du prix de l’immobilier dans la région, ma retraite correcte mais pas mirobolante, une année entière de pandémie sans les voyageurs étrangers auxquels je la louais habituellement pendant les vacances pour financer les frais, les impôts que je payais dessus… Tout ça ajouté au fait que la toiture s’est mise à prendre l’eau et, enfin, que je devais refaire entièrement la façade – la dernière fois, c’était il y a vingt ans et ce n’était pas moi qui avais payé. Tout ça mis bout à bout, ce n’était plus raisonnable. J’ai mis plusieurs semaines à accepter l’idée et encore plus à contacter un agent immobilier. D’ailleurs, je n’en ai pas tout de suite parlé à mes amis. Si je suis honnête, j’avais honte. Je me sentais responsable de cette perte. C’est comme ça que je le vivais en tout cas : j’étais celle qui était à l’origine de la disparition d’un patrimoine qui datait pourtant de plusieurs générations. J’étais de la troisième génération et je n’avais plus les moyens. Mon grand-père, qui ne venait pas d’un milieu fortuné, avait trouvé cette petite maison de pêcheur au bord de la mer à la fin des années 30. Il ne connaissait pas l’endroit en y arrivant. Il s’était retrouvé là par hasard, en balade avec sa famille dans la région. Il était tombé instantanément amoureux de ce bout de plage sauvage, de la palette de couleurs des maisons autour, du clocher… Il avait eu un flair insensé car c’est devenu l’un des lieux de villégiature les plus courus de France. J’y ai passé toutes mes vacances de printemps et d’été depuis que je suis née. Quelques Noël aussi, et beaucoup de week-ends sans grand évènement. Il fallait maintenant que j’accepte que tout ça ne serait que des souvenirs et que quelqu’un allait s’en construire à ma place sur ma terrasse, dans ma chambre et sur cette méridienne sur laquelle j’ai des photos de moi à tous les âges.
“C’EST ÉTRANGE UNE VIE, NON ?
MOI LECTRICE
“J’AI DÛ ME SÉPARER DE LA MAISON DE MON ENFANCE”
Avec sa modeste retraite, Chantal, 60 ans, n’avait plus les moyens d’assumer financièrement la maison de pêcheur où elle avait passé toutes ses vacances depuis sa naissance. Pour dire adieu à ce lieu rempli de souvenirs sans amertume, elle a donc eu l’idée d’y inviter, une dernière fois, tous ses amis… Propos recueillis par Lisa Vignoli Illustrations Joel Burden
MAGAZINE
x Ultractive
MOI LECTRICE
À CETTE IDÉE, JE DEVENAIS AIGRIE, FRUSTRÉE,
je n’aimais pas beaucoup ça mais je ne pouvais pas m’en empêcher. Je me rendais compte par la même occasion que cette maison si jolie, j’en avais fait un endroit où je réunissais mes amis, des proches, moins proches : personne, jamais, ne disait non à une invitation. Est-ce qu’à leur tour, celles et ceux qui avaient leur rond de serviette ici et passaient leur temps à poster des photos de la vue sur leur compte Instagram (#roomwithaview), me proposeraient une chambre chez eux ? Quand les visites des potentiels acheteurs ont commencé en avril, j’y ai d’abord assisté. Je ne disais rien mais je ne supportais pas de voir les gens scruter le moindre recoin, taper sur la cloison pour voir si c’était un mur qu’on pouvait abattre ou non. Pour moi, cette maison était parfaite. D’ailleurs m’en séparer me faisait tant de mal que je ne concevais pas qu’ils puissent douter. Quoi qu’il en soit, ils ne rappelaient jamais l’agent immobilier, qui pourtant avait des arguments. Je pense que j’avais de si mauvaises ondes que tout mon être repoussait les visiteurs intéressés. Et puis, j’ai arrêté d’être présente. Quand la première offre est arrivée, il y a peu – au prix, qui plus est, je n’avais même pas légalement la possibilité de refuser –, j’ai littéralement eu une réaction physique. La nuit même, j’ai été malade : une fièvre insensée, d’énormes nausées et des vertiges qui m’empêchaient de me lever ne serait-ce que pour aller chercher un médicament. Le matin même, je me suis dit que je ne pouvais plus y dormir et que c’était ça qui me rendait malade. À peine éveillée, j’ai commencé à rassembler quelques affaires et les vertiges ont repris. Alors, je me suis assise sur mon lit et j’ai commencé à tourner la tête doucement à droite, à gauche, en haut, en bas, pour que les mouvements de mon corps et de ma vision reprennent sans me donner mal au cœur. Dans chaque coin de la pièce, mon regard s’arrêtait sur des objets. Une photo ici, un tableau là, des objets sur ma table de nuit, une bibliothèque pleine des livres que j’avais lus ici depuis mon adolescence. Et c’est apparu comme une évidence : pour la laisser partir, il fallait que je dise au revoir à cette maison. Et dignement. Elle m’en voulait sûrement de songer à la quitter si vite. J’ai donc décidé de m’y installer jusqu’à ce qu’elle soit définitivement vendue, en septembre. Où allais-je partir en vacances ? Je n’en avais aucune idée, je ne me voyais pas ailleurs. Allais-je trouver des maisons à louer
à mon goût ? Sûrement, mais pas dans l’immédiat. S’il le fallait, j’étais prête à aller à l’hôtel. Allais-je même pouvoir revenir ici, dans ce village, sans avoir le sentiment qu’on m’avait arraché quelque chose ? Au début, j’étais ensevelie sous toutes ces questions, mais petit à petit, elles se sont estompées. J’avais trois mois devant moi et peu de temps à perdre à être triste. J’ai commencé à prévenir quelques membres de ma famille, des amis proches, d’autres moins mais qui avaient déjà passé du temps ici. Tous et toutes m’ont dit leur déception pour moi. Ils étaient empathiques alors que je craignais il y a peu encore qu’ils me jugent. Ma paranoïa s’est envolée, leur chaleur m’a consolée et nos conversations ont vite viré aux nombreux souvenirs que nous avions ensemble dans cet endroit. JE SUIS DEVENUE DE MOINS EN MOINS FRAGI-
LISÉE et surtout de plus en plus proactive. Je me suis mise à déborder d’idées. Je me laissais encore quelques semaines toute seule, mais à partir du 1er juin, il n’allait pas se passer un week-end sans que la maison soit pleine d’invités. Je l’ai remplie jusqu’à la dernière minute. Avec un planning, le nombre de chambres, les dates encore libres, les noms de celles et ceux qui avaient confirmé et des listes d’attente. J’ai fait des cases, tracé des lignes, utilisé différentes couleurs, comme un hôtel – il y a même des jours de juillet où j’avais prévu de faire dormir des copains sur le canapé. J’ai aussi acheté un grand carnet fait de joli papier. J’avais toujours rêvé d’avoir une sorte de livre d’or ici mais n’avais jamais pris le temps ou fait l’effort de m’en procurer un. J’ai mis du temps – vingt ans ! – mais maintenant je l’ai. Chacun y a écrit un mot et ce sera un recueil de souvenirs d’années heureuses. Aussi, à force de cogiter, j’ai eu une idée qui m’a ravie : j’ai voulu que chacun de mes convives emporte avec lui un objet qui lui parlait, qui lui plaisait, un presse-agrumes ou un vase, ça m’était égal. J’aimais l’idée que cette maison revive à plusieurs endroits dans d’autres maisons que la mienne et partout en France. Le 14 juillet, j’ai organisé une fête à laquelle j’ai convié le couple d’acheteurs avec qui je m’apprête à signer le compromis. D’abord parce qu’ils avaient l’air assez sympas, mais aussi avec la secrète et maléfique idée que nous devenions copains. Qui sait, il se pourrait que mon histoire avec cette maison ne soit pas terminée… »
“Pour la laisser partir, il fallait que je dise au revoir à cette maison. Et dignement. Elle m’en voulait sûrement de vouloir la quitter si vite. J’ai donc décidé de m’y installer jusqu’à ce qu’elle soit définitivement vendue, en septembre.”
Health hype: les compléments vitaminés La vie sociale reprend son rythme et les agendas sont de plus en plus remplis. Mais au-delà du plaisir d’échanger, de communiquer et de partager, une vie sociale bien remplie demande aussi beaucoup d’énergie. Pour trouver le bon équilibre, choisissez le bon coup de main. Avec une to do list chargée et des obligations sociales régulières, vous ne pouvez pas toujours offrir à votre corps le repos dont il a besoin. Même si vous accordez beaucoup d’attention à maintenir une alimentation saine, il n’est pas toujours facile de consommer les bons nutriments en quantité suffisante. Autre constat : la qualité de notre alimentation diminue en raison des modes de culture intensifs des fruits et légumes que nous consommons. Ils contiennent de moins en moins de minéraux et de vitamines. DES SUPPLÉMENTS ADAPTÉS AUX BESOINS DES FEMMES
Saviez-vous qu’environ 77 % des femmes présentent une carence en magnésium ? Pourtant, le magnésium est essentiel au bon fonctionnement de notre organisme. Un déficit de cette substance peut entraîner stress, fatigue, irritabilité mais aussi faiblesses musculaires et crampes. Pour être sûr·e de consommer suffisamment de vitamines et de minéraux, vous pouvez choisir d’ajouter des compléments vitaminés à votre routine quotidienne. Mais quels suppléments vitaminiques valent vraiment la peine ? Tout dépend de vos objectifs ou, mieux encore, des maux que vous voulez combattre. Pour vous faciliter la tâche, la société belge Ultractive lance six compléments vitaminés, chacun traitant des maux féminins bien spécifiques. Les formules uniques sont basées sur la recherche scientifique et composées d’ingrédients de haute qualité. Le petit plus ? Un emballage attrayant et élégant qui trouve sa place dans n’importe quelle cuisine, salle de bains ou lieu de travail, afin que vous n’oubliiez pas de prendre votre complément chaque jour. PRESSE.
78
DÉCOUVREZ DE TOUT NOUVEAUX PRODUITS
MEMO RISE
MENO FIX
Memo Rise d’Ultractive aide à soutenir votre mémoire et à optimiser votre vigilance en assurant une meilleure circulation sanguine.
Les gênes liées à la ménopause sont quelque chose dont vous préférez vous débarrasser ? Meno Fix d’Ultractive est désormais votre réflexe contre les sautes d’humeur, les bouffées de chaleur et la transpiration excessive. Sans compter de meilleures nuits de sommeil !
Ingrédients : Magnésium, Panax Ginseng, Ginko biloba, Caféine (vegan) 18,95€ pour 30 comprimés
Ingrédients : Renouée du Japon, Vitamine E, Vitamine D3, Vitamine B6, Vitamine B12 18,85€ pour 28 sticks
Découvrez la gamme complète sur ultractive.com, dont MUSCLE FLEX, BYE BYE STRESS, ENERGY FLOW & BUNDLE OF SUN. Les produits seront disponibles à partir de septembre dans les pharmacies en ligne telles que www.newpharma.be et www.farmaline.be.
Cet article a été rédigé en étroite collaboration avec Ultractive. ultractive.com - Instagram : @ultractive_life
EMPOWERMENT
MODE
BELGIQUE
REGARD SUR LE MONDE
IMPERTINENCE
DURABLE
Humour
marieclaire.be @marieclaire_belgique
marieclaire.belgique
PIMENT STUDIO. SARAH CISINSKI. SOPHIE SINACORI. CHANEL. GETTYIMAGES. LOUIS DROEGE. VALENTINO.
STYLE
Trench en coton Caroll, body Etam. Boucles d’oreilles et broche Valois Vintage, colliers strass Saint Laurent par Anthony Vaccarello,
collant Calzedonia, escarpins en cuir Manolo Blahnik.
RENTRÉE CLASSE
COULEURS, MATIÈRES, SILHOUETTES, ACCESSOIRES... LE MEILLEUR DES TENDANCES DE LA NOUVELLE SAISON. Photo Mia Dabrowski
MODE
RÉVOLUTION
Veste Celine par Hedi Slimane, body en coton et collant Wolford, cycliste en sequins Balmain. Bagues Chanel Joaillerie, collier, bracelet
et escarpins en soie et cuir
Chanel, ceinture Valois Vintage.
À droite
Veste et blouse en velours Paco Rabanne, jupe et ceinture Valois Vintage. Boucles d’oreilles Chanel, bague
Chaumet, collier Arthus Bertrand, collant Calzedonia, escarpins en cuir Christian Louboutin.
DE PALACE
Des petites vestes souples aux épaules marquées et au tombé impeccable, des rivières de bijoux, quelques touches de couleurs vibrantes et juste assez d’audace pour revisiter les codes bourgeois libérés par Coco Chanel ou Loulou de la Falaise, chacune à leur époque. Photos Alice Rosati Réalisation Anne-Sophie Thomas
Veste et short en coton mélangé Fendi, soutien-gorge en soie Eres. Boucles d’oreilles et sautoir doré Valois Vintage, sautoir en perles Loulou de
la Falaise chez Liwãn, à la main gauche, bague Layone by Morganne Bello, à la main droite, bague Dior Joaillerie, bracelets et broche Tiffany &
Co., collant Cervin, escarpins en soie Chanel. Àgauche
Pull en mohair Alexandre
Vauthier, short en cuir Oakwood. Ceinture Valois Vintage, bagues Chanel Joaillerie, sac en coton Chanel.
Veste et pantalon en velours et cristaux Emporio Armani, body en dentelle Etam. Boucles d’oreilles Valois Vintage, collier chaîne Goossens, collier en
perles Loulou de la Falaise chez Liwãn, bracelets à la main gauche et bague Goossens, à la main droite, bracelet Tiffany & Co.
À droite
Veste en tweed, pantalon en denim et soie, boucles d’oreilles, collier ras de cou, collier à pendentif et escarpins
en soie Chanel. Collier grosses pierres Goossens, collier en perles, sautoir doré et ceinture Valois Vintage, trois bracelets Tiffany & Co.
Robe-veste en coton et plumes RVDK, pull en polyamide Paco Rabanne. Boucles d’oreilles et broche vintage Valois Vintage, collier et bracelets Chanel, à la
main droite, bagues Dior Joaillerie, à la main gauche, bague Goossens, Micro Sacs en cuir Dior, collant Cervin, escarpins en cuir Manolo Blahnik.
À droite
Veste en tweed et fourrure, pull en lurex mélangé, jupe en cuir et escarpins en cuir Saint Laurent par Anthony Vaccarello.
Boucles d’oreilles et sautoirs Loulou de la Falaise, aux deux mains, bagues Pomellato, collant Calzedonia.
Assistante stylisme Agathe Gire. Mannequin Iris Delcourt/Viva Paris. Casting Nicolas Bianciotto/IKKI. Coiffure Olivier de Vriendt/The Wall Group. Maquillage Tiina Roivainen/Airport Agency. Manucure Eri Narita. Production Zoé Martin/Producing Love, assistée de Ludovic Del Puerto, Alix Cantal et Margot Bootz. Nos remerciements à l’Hôtel de Crillon, A Rosewood Hotel.
AMI
Les coloris phares, les silhouettes inspirantes, les pièces marquantes : les derniers défilés décryptés par la rédaction, pour découvrir l’humeur mode de la nouvelle saison.
Dior
Sportmax
BEST OF AUTOMNE-HIVER 2021-2022
Courrèges
TENDANCES
Louis Vuitton
MODE D’EMPLOI
Hermès
90
Par Louise des Ligneris Réalisation Alexandra Conti et Julie Cristobal
DURES À CUIR
en contraste absolu avec la tendance des couleurs néon et du lilas. Ce phénomène signe le retour à la vie nocturne, avec ses bad girls, ses motardes, ses party girls… Esprit biker chez Louis Vuitton, qui taille dans le cuir un blouson clouté. Et AMI, qui compose toute une combi avec bottes crantées et taille marquée. Dior apporte à la matière une dimension onirique avec cette baby doll en petite robe noire à col blanc et « power shoulders ». Cette sourde tonalité accentue l’autorité naturelle du cuir. Un ensemble pantalon ajouré (Courrèges) ou bien une élégante jupe à plis plats (Sportmax) marquent l’« empowerment » de ces femmes multifacettes. Parenthèse plus frivole pour la vie diurne : une robe essentielle twistée de franges légères (Hermès).
Salvatore Ferragamo
Versace
Proenza Schouler
Gauchere
ÉLOGE DE LA COULEUR
À L’UNISSON, LES CRÉATEURS ONT HISSÉ LES TONS :
rouge, vert, bleu, jaune… Chacun a son propre langage. Et sur les podiums, un déluge de color blocks pop a composé pour l’automne-hiver un arc-en-ciel bienfaisant. Prada avec du bleu céruléen sur un manteau redingote. En légèreté chez Versace avec une robe patineuse fuchsia dans laquelle rayonnait la mannequin Bella Hadid. Option jaune citron ou orange néon, la couleur agrume énergise les silhouettes en cette fin d’année (Salvatore Ferragamo, Proenza Schouler). Symbole d’espoir et de bonne fortune, le vert absinthe (ou bien chartreuse, selon les goûts) s’invite sur un pull fluffy, manches extra-longues et col montant, signé Gauchere. Sur la combinaison confortable de Giambattista Valli, seule compte la tonalité ardente vermillon.
COURTESY OF PRESS OFFICE/IMAXTREE (X10).
Max Mara
COURTESY OF PRESS OFFICE/IMAXTREE (X6).
Giambattista Valli
Prada
UNE MARÉE NOIRE DE CUIR A ENVAHI LES PODIUMS,
Dior
Paco Rabanne
Carrés de tête
Noué sur les cheveux, le foulard n’a pas fait polémique sur les podiums, twisté de volumes XXL, de fourrure émeraude (Paco Rabanne) ou de motifs fleuris (Preen by Thornton Bregazzi). Lorsque celui-ci est élégamment noué sous le menton, comme chez Dior, il évoque l’allure iconique de Grace Kelly. Plus remarquable avec ses volants, celui de Preen est parsemé de fleurs des champs.
Preen by Thornton Bregazzi
TENDANCES
Gucci
Emporio Armani
Simone Rocha
Sportmax
Loewe
Michael Kors
Miu Miu
Givenchy
MODE D’EMPLOI
Coperni
92
En grandes pompes
Massives, imposantes et bien pratiques avec leurs semelles à plat, les « chunky boots » (« grosses bottines » en version française) gagnent du terrain. Star des années 90, le soulier XXL d’inspiration bottine militaire se décline sans complexe et sans limite de créativité : bi-matière esprit sabot (Loewe), semelle crantée et détails cloutés (Miu Miu), façon « chelsea boots » à l’anglaise (Sportmax) ou bien vernie, sertie de perles de gala (Simone Rocha). La chunky boots se réinvente.
FAUSSE FOURRURE
AMI
DE L’OPULENCE, OUI, MAIS SANS NÉGLIGER LA SAUVEGARDE DES ESPÈCES PROTÉ-
L’imprimé animalier s’impose sur une déclinaison de sacs à main. Le motif léopard joue la course en tête chez Acne Studios, sur une pochette au design graphique. Impression python pour Fendi et Tory Burch avec un cabas porté sous le bras et un sac lune porté main. Au format plus mini : un sac de dame pour Isabel Marant, qui place en détail un fermoir en malachite.
Fendi
Tory Burch
Acne Studios
92 Isabel Marant
Chloé
Altuzarra
Acne Studios COURTESY OF PRESS OFFICE/IMAXTREE (X10).
Jungle fever
FILIPPO FIOR/IMAXTRE.COM. COURTESY OF PRESS OFFICE/IMAXTREE (X8).
Proenza Schouler
Fendi
GÉES. Nouveau luxe plus vertueux, la tendance du « faux » a gagné du terrain sur les podiums. Par la coupe radicale d’une robe-manteau immaculée, Coperni poursuit sa quête graphique. Tandis qu’Emporio Armani superpose les franges, pour une version sophistiquée du blouson noir. L’illusion est totale chez Gucci aussi, avec une géométrie variable du noir et blanc, pour ce sobre manteau couture. Plus doux, Michael Kors enveloppe la silhouette avec un floconneux pardessus sable. Enfin, avec son luxueux vison 100 % factice, Matthew Williams donnait le ton pour son premier défilé Givenchy : une autre conception de la mode est possible.
IL FAUT QUE ÇA MAILLE
digne de Modes & Travaux est revenu avec force dans nos foyers au fil des confinements successifs. La tendance est telle que même les créateurs signent des silhouettes intégrales en maille. La palette chromatique est minimale (crème, ocre, chocolat, camel…), elle s’accorde en mesure avec les matières réconfortantes. Acne Studios souffle le chaud et le froid avec un cycliste revisité en maille. Acmé du cocooning : des robes doudou réchauffent les silhouettes épurées de Chloé et AMI. Dextérité pour Fendi, qui tricote une jupe tube, assortie à un crop top. Proenza Schouler et Altuzarra ne se découvrent pas d’un fil : les mains sont gantées ou les manches étirées, les cols montent haut 93 et les jupes tombent jusqu’aux chevilles. LE TRICOT : CE LOISIR DU TEMPS PASSÉ
TENDANCES
Acne Studios
Boss
Uma Wang
MODE D’EMPLOI
95
Burberry
Balmain
Valentino
Louis Vuitton
Chanel
Cachez ces mains que je ne saurais voir. Sous les manches couvrantes des tricots et des robes, elles restent sagement dissimulées, à l’abri du froid. Chez Uma Wang, la manche ultra-longue tutoie même le genou. Max Mara et Boss allongent la maille, mais pas trop, pour des silhouettes décontractées. Enfin, Acne Studios combine plissé et drapé sur une robe couleur lin, en étamine de laine, qui sculpte la silhouette.
Salvatore Ferragamo
Tunnel de la manche
Max Mara
Vive la frange !
Les salons de coiffure ont rouvert, mais on continue de laisser pousser les franges. Virevoltantes sur les sacs, elles rythment le mouvement, et sont des ornements originaux pour les accessoires. Elles ne cessent de s’allonger chez Etro et Isabel Marant, au point de flirter avec le bitume. Comme une parure, elles habillent intégralement un sac en cuir (N° 21) et sont assorties à une maille rayée, inspiration hobo (Chloé).
TOUT CE QUI BRILLE
Chez Balmain, Olivier Rousteing imagine le vestiaire d’une armée de spationautes en mission vers la Lune. Ici, les reflets métalliques et les manches bouffantes d’une combinaison matelassée traduisent une envie de fête. Salvatore Ferragamo dessine les contours d’une créature fantastique, avec une cotte de mailles au plus près du corps. Retour sur Terre : Chanel, Burberry et Valentino s’échappent de la monotonie du quotidien pour irradier tout en or, avec des trenchs ou un blazer XXL. Si certaines maisons s’inspirent de la science-fiction dans leur narration créative, d’autres ont un propos plus street et romantique. Comme Louis Vuitton et sa parka oversized dont les manches sont ornées de figures antiques. ET SI NOUS PARTIONS TRÈS LOIN ? DANS L’ESPACE, PAR EXEMPLE.
Etro
Givenchy
Chloé
Isabel Marant
en voile de coton (N° 21) et sur la maille (Blumarine). A contrario, chez Givenchy, c’est une vibe carrément street : la robe fourreau est accessoirisée d’un imposant collier, comme une gourmette bling. Avis de grand froid ? Miu Miu ose le combo doudoune, pantalon matelassé, pour s’égayer dans la poudreuse. Plus subtils, chez Patou, des détails en dentelles ponctuent un tailoring parfait. Tandis qu’Issey Miyake a le sens de l’épure : la couleur douce est tempérée par une coupe monacale.
COURTESY OF PRESS OFFICE/IMAXTREE (X9). ALESSANDRO LUCIONI/IMAXTREE.COM.
ÉCLOSION DE LILAS
ENCORE UNE NOTE D’OPTIMISME ! En légèreté, le pastel s’épanouit avec une robe
COURTESY OF PRESS OFFICE/IMAXTREE (X13). ALESSANDRO VIERO/IMAXTREE.COM.
Blumarine
Miu Miu
Patou
Issey Miyake
N° 21
N° 21
Tod’s
Miu Miu
Cool cagoules
Schiaparelli
Kenzo
Depuis que Raf Simons l’a réintroduite chez Calvin Klein à l’automne-hiver 2018-2019, la cagoule sort des cours de récré pour devenir la petite chouchoute de la mode. Kenzo et Schiaparelli s’amusent : dans une fantaisie sans limite, les formes sont délirantes. Tod’s joue l’élève modèle. Et Miu Miu propose un passe-montagne qui protège jusqu’au bout du nez.
FOCUS
1. Total look en léopard, la collection automne-hiver 2021 de Dior séduit avec cet imprimé puissant. 2. Mizza Bricard dans son look signature. 3. Christian Dior et Mizza Bricard parmi les cravates. 4. Un foulard en soie dans les cheveux, autour du cou ou du poignet, à la manière de Mizza.
MODE D’EMPLOI
97
3
2
MOOD 2021
Élégance féline L’imprimé léopard est aussi iconique qu’intemporel : deux adjectifs inextricablement liés à la Maison Dior. C’est l’égérie Mizza Bricard qui est à l’origine de ce motif ancré dans l’ADN de Dior depuis septante ans. Juste retour des choses, la collection automne-hiver 2021 de Maria Grazia Chiuri lui est entièrement dédiée, ainsi qu’à sa muse elle-même. Par Elspeth Jenkins Adaptation Marie Honnay
1
SARAH BLAIS. CHRISTIAN DIOR ET MIZZA BRICARD. ASSOCIATION WILLY MAYWALD/ ADAGP, 2001.
4
L’amour de Monsieur Dior pour l’imprimé léopard a commencé dans les années 1950 avec un manteau de fourrure léopard au look plutôt théâtral. Son design s’inspirait de l’allure de la ravissante Mizza Bricard, engagée chez Dior comme modéliste en 1946. En réalité, Mizza a été bien plus qu’une modéliste pour la marque. Son style a inspiré celui de la Maison Dior dans les années 40 et 50. Mizza était à Dior ce que la Belge Jeanne Toussaint était à Cartier. Toutes deux nées au tournant du siècle, elles partageaient, entre autres, une obsession pour les chats sauvages. Christian Dior a été captivé par le côté félin de Bricard. À la tête de l’atelier chapeau, elle était avant tout sa muse. Jamais au bureau avant l’heure du déjeuner, elle affichait le plus souvent un total look léopard rehaussé d’un collier de perles, deux symboles
désormais liés à l’héritage Dior. Autre signe distinctif : Mizza portait un foulard en soie au poignet pour masquer une tentative de suicide. À propos de Mizza Bricard, Christian Dior a écrit : « Madame Bricard est l’une des rares personnes pour qui l’élégance est plus qu’une raison d’être. C’est son unique raison d’être. » C’est cette même élégance qui a inspiré John Galliano à plusieurs reprises au cours de ses quinze ans de carrière au sein de la maison. Aujourd’hui encore, l’esprit Mizza hante les couloirs du 30 avenue Montaigne. L’hommage que Maria Grazia Chiuri rend à l’infaillible sens du style de Mizza dans la collection automne-hiver du label en est la preuve. Grâce à son charme qui résiste à l’épreuve du temps, Bricard est l’égérie de toutes les générations. Il en va de même de son imprimé fétiche.
Dans cette collection, on retrouve le motif léopard sur les sacs cultes de la marque : le Lady Dior, le Saddle ou le Book Tote, des accessoires qui s’accordent parfaitement avec les vestes et jupes en total look léopard. La personnalité de Mizza est perceptible dans chaque détail de la collection. Les vêtements et les accessoires sont une ode – version contemporaine - à son sens légendaire du style. Cette saison, même une pièce iconique comme la veste Bar est revisitée en léopard. Les boutons sont d’ailleurs raccords avec le thème. Quant aux écharpes, autres pièces maîtresses de la saison, elles affichent un motif unique. Pour le couturier, la façon dont vous attachez votre foulard trahit votre personnalité. Selon lui, « les foulards sont pour une femme ce qu’une cravate es t pour un homme. » Ces accessoires poétiques peuvent être portés dans les cheveux, autour du cou, d’un sac ou, comme Mizza, autour du poignet. Non pas pour cacher un secret, mais plutôt en hommage à la femme qui a donné à l’imprimé léopard une aura éternelle.
Abonnez-vous à avec
1 an de Marie Claire 9 numéros (valeur 53,10 €)
+ Un soin Diabolique Tomate crème d’eau de GARANCIA (valeur 35,80 €)
Le tout
REPULPANT, BONNE MINE
garancia-beauty.com
pour
26,95 € COMMENT S’ABONNER ? SIMPLEMENT ET RAPIDEMENT
> surfez sur marieclaire.be SHUTTERSTOCK.
Une belle peau est une peau bien hydratée. Son aspect rebondi est directement lié à sa teneur en eau. Découvrez Diabolique Tomate, un véritable soin de beauté gorgé d’actifs ultra-hydratants, anti-âge et bonne mine dont l’étonnante texture, naturellement colorée, se transforme en eau au premier tapotement de doigt. Réapprenez à votre peau à s’autohydrater avec une formule high-tech en provenance du potager ! Son étui, en carton recyclable, est issu des forêts gérées durablement et labellisées FSC afin de réduire notre impact sur l’environnement. Made in France.
Grâce à cette offre limitée, vous bénéficiez d’une super réduction sur une année d’abonnement à Marie Claire Belgique (9 numéros d’une valeur de 53,10 €) et vous recevez en cadeau un soin Diabolique Tomate Crème d’Eau de Garancia d’une de valeur 35,80 €. Cette offre est valable jusqu’au 23/09/2021 inclus, uniquement en Belgique et dans la limite des stocks disponibles. Vous avez des questions? Envoyez un mail à info@viapress.be, viapress.be - Téléphonez au 02 556 41 40 (de 8 h à 16 h 30 du lundi au vendredi) ou écrivez à AMP, 451 route de Lennik, 1070 Bruxelles.
+
x Pure Encapsulations
Le collagène, la beauté de l’intérieur
COMPLEXE DE COLLAGÈNE BREVETÉ
Le collagène de Pure Encapsulations® renferme le complexe breveté BioCell Collagen® qui allie les bienfaits du collagène à ceux de l’acide hyaluronique et du sul-
fate de chondroïtine. Différentes études sur des sujets humains ont démontré ses excellents résultats. Le collagène et l’acide hyaluronique contribuent au maintien d’une peau lisse et raffermie, ainsi qu’à l’estompement des rides et ridules.
Le collagène Pure Encapsulations est disponible chez votre pharmacien. (CNK 4235–081)
Voici encore un conseil important : riez et soyez vous-même car, en fin de compte, on a l’âge que l’on se donne ! Pure Encapsulations Collagène est disponible sous la forme de capsules idéalement dosées et exemptes d’additifs non essentiels et d’allergènes courants.
Cet article a été rédigé en étroite collaboration avec Pure Encapsulations. www.pureencapsulations.be. pureencapsulations_be
SHUTTERSTOCK. PRESSE.
En quoi consiste le vieillissement de la peau ? La formation des rides résulte d’un relâchement du tissu conjonctif sous-jacent. Celui-ci est constitué entre autres d’un réseau de collagène, d’élastine et d’acide hyaluronique. Toute perte de collagène, composant clé d’une peau ferme, se traduit par l’apparition de rides. Face à la baisse du capital collagène au fil des ans, la prise d’un complément alimentaire peut se révéler une bonne idée.
STYLISME AGATHE GIRE. MAILLOT DE BAIN LA’MARIETTE. COLLIER JIL SANDER.
Une petite ride ici et là rehausse votre beauté et vous donne du charme. Elle est aussi l’indice du processus naturel de vieillissement. Mais rien ne vous empêche d’atténuer les rides et ridules en préservant le plus longtemps possible la jeunesse de votre peau. La solution ? Lui procurer les soins adéquats, y compris depuis l’intérieur de votre corps.
SOIN
LES HUILES, NOS ALLIÉES DE L’ÉTÉ Ci-dessus, Djeneba Bortin, photographiée par Mélissa De Araujo.
BEAUTÉ
SOIN
BEAUTÉ
103
Choisir la bonne formule Anne-Marie Gabelica, fondatrice d’oOlution, nous aide à choisir l’huile adaptée et nous confie ses astuces multiples pour les meilleurs usages. Un seul produit à tout faire pour voyager léger. ARGAN, NOISETTE, ONAGRE, COCO… Si c’est une huile simple végétale, vérifiez qu’elle soit de première pression à froid et de préférence bio. Grâce à leur teneur en acides gras essentiels, toutes sont intéressantes, donc il faut guetter leur présence sur les compositions. La noisette, légère, est parfaite pour les peaux normales à mixtes, celle d’onagre, gorgée de vitamine E, est conseillée aux peaux matures, celles de coco ou d’argan, bien épaisses, sont idéales pour les peaux très sèches. Si c’est un cocktail d’huiles végétales, on peut cumuler les bienfaits. Attention aux mélanges d’huiles esthérifiées hydrogénées, au toucher agréable d’huile sèche mais qui sont moins nourrissantes. Elles ont toutefois le mérite cosmétique de lustrer les cheveux sans les plomber.
Oser les détournements
EN APRÈS-SOLEIL À enduire sur tout le corps, après la douche quand la peau est encore humide. L’huile va faire couvercle pour garder l’hydratation de la peau. Elle aura également une précieuse action antiinflammatoire après l’exposition.
À appliquer généreusement sur le cuir chevelu et les cheveux bien brossés 30 min avant le shampooing, sous serviette – la chaleur ouvre les écailles du cheveu – pour renforcer et nourrir en profondeur. Une nuit complète, c’est encore mieux. Ensuite, laver puis rincer idéalement en terminant avec une touche de vinaigre de cidre pour refermer les écailles, combler la chevelure et la faire briller. EN MASQUE POUR LES CHEVEUX
Par Nolwenn du Laz et Malvine Sevrin Photos Mélissa De Araujo Stylisme Agathe Gire
EN MASQUE PIEDS ET MAINS SECS Après la douche, huiler ses pieds puis enfiler des chaussettes en tissu synthétique – non respirant – pendant une heure pour un effet peau douce. Même principe pour les mains, sous gants en latex. PRESSE (X5). DAVID SANTINI.
Elles satinent, réparent, nourrissent ou apaisent le visage et le corps. Et magnifient la mine au retour des vacances. Comment les choisir, voire les détourner : les conseils de nos expertes et notre sélection à la carte.
E N D OPE U R D E CRÈ M E Dans la paume de la main, mélanger deux gouttes d’huile dans deux noix de crème pour le corps. Même principe, pour le visage, en diminuant les doses. En ajoutant des acides gras essentiels à sa routine préférée, on lui confère une nutrition vraiment supérieure.
COLLIER JIL SANDER. MAILLOT LA’MARIETTE.
Huiles aux trésors
E N FI N ITION D E COI FFU R E L’effet sera plus naturel qu’avec un coiffant, tout en atténuant les frisottis et en apportant de la brillance. EN SOIN POUR LES ONGLES Avec des massages réguliers, on entretient leur beauté.
1
2
3
4
5
6
Les multi-usages indispensables En flacon unique pour hydrater visage, corps et cheveux.
Bios
Un cocktail de cinq huiles végétales – argan, kendi, buriti, inca inchi et pracaxi – dans une formule certifiée bio au parfum de soleil.
1. ENSOLEILLÉE
Huile Extraordinaire L’Or Bio de Melvita, 26 € les 100 ml.
Une combinaison ultra bien pensée de cinquante-trois huiles végétales bios sélectionnées pour leurs vertus nourrissantes, réparatrices, protectrices, illuminatrices et antioxydantes.
2. LUMINEUSE
Huile Multi-fonction Oil Lala d’oOlution, 35 € les 100 ml.
Cette ultime variation d’une icône a tout pour plaire : elle est satinée mais non grasse, 100 % naturelle – huiles de prune d’ente et de sésame –, certifiée bio et exhale une senteur exquise et relaxante de néroli.
3. APAI SANTE
L’Huile Prodigieuse Néroli de Nuxe, 33,20 € les 100 ml. 4. FLORALE Une alliance de quatre huiles végétales bios, infusées de véritables pétales de fleurs.
Huile Nourrissante Pétales de Rose d’Alaena, 57 € les 100 ml.
Sèche
5. TONIQUE Fine et culte depuis 1957, elle pénètre aussitôt et diffuse un indétrônable parfum frais citronné.
Huile Sèche Ultra-nourrissante Visage – Corps – Cheveu Fluide de Beauté 14 de Carita, 63 € les 100 ml.
Iconique
6. SENSUELLE Composée de 97 % d’ingrédients naturels, elle diffuse un parfum de fleurs blanches qui fait planer depuis quarante ans et fait même office de démaquillant. Son nouveau format 25 ml s’emporte partout.
Huile de Magnolia de Leonor Greyl, 9,30 € les 25 ml.
104 BEAUTÉ SOIN
Les huiles corps à la carte Ces formules nourrissantes, adoucissantes et protectrices satinent la peau, subliment le hâle et permettent de le faire durer plus longtemps.
Traitantes
À chacune ses vertus pour une action ciblée. 1. PLANANTE Enrichie en huile de noix pour convenir aux peaux les plus sèches, elle est dotée d’effluves d’orange sanguine et de notes boisées à tomber. À bout de Souffle d’Aēsop, 29 € les 100 ml.
Gorgée d’huiles essentielles revitalisantes – citron, bergamote, orange, mélisse, thym –, celle formule bio est démente pour raffermir et donner de l’énergie.
2. TONIFIANTE
Huile Fraîche Corps Nourrissante & Énergisante Olea Therapia de Sanoflore, 22,90 € les 110 ml. 3. PROTECTRICE Une huile de jojoba 100% naturelle qui
prend soin des peaux fragilisées par le soleil et apaise les gerçures.
Jojoba Oil, 35€ les 60 ml, Marie-Stella-Maris. 4. ANTI-VERGETURES En plus des huiles de colza, olive et amande douce, Le Plancton de Vie – actif phare de la maison – favorise la régénération de la peau. Sa délicate senteur fleurie musquée est exquise.
Multi-Corrective Body Oil Life Plankton de Biotherm, 54 € les 125 ml. 5. CORRECTRICE Alternative, cette nouveauté – inspirée par son aînée à succès mais en version «clean» – allie une base d’huiles de soja, tournesol et carthame à d’autres plus spécifiques – jojoba et germe de blé antiâge, grenade antioxydante – pour améliorer même l’apparence des cicatrices tout en diffusant une subtile senteur de patchouli. Quelques gouttes suffisent.
1
Huile de Soin 100 % Naturelle de Bi-Oil, 14,95 € les 60 ml.
2
3
Parfumées
Pour faire coup double à la nuit tombée et imprimer au passage des effluves intenses. 1. DÉLICATE Une formule pailletée enrichie en huile de jojoba et en huile de pépins de grenade délicatement parfumée grâce aux notes de framboise et de pivoine.
Huile Scintillante pour le Corps Soleil Blanc de Tom Ford, 97,90€ les 100ml chez Ici Paris XL et De Bijenkorf.
Ultime tentation torride, ces notes ambrées vanillées et musquées qui satinent le corps et lustrent même les cheveux.
3. A R D E N T E
1
2
3
4
5
Huile Corps et Cheveux Musc Ravageur des Éditions de Parfums Frédéric Malle, 120 € les 200 ml.
MAILLOT ERES. CHAÎNE DE VENTRE CHANEL.
2. SENSUELLE Autre possibilité, cette huile corporelle scintillante qui illumine la peau de reflets dorés et captive les sens par ses effluves de fleurs blanches et de bois de santal.
PRESSE (X7). CHRISTIAN VIGIER.
Huile Scintillante Peonia Nobile d’Acqua di Parma, 61€ les 100 ml.
Assistante stylisme Manon Baltazard. Mannequins Djeneba Bortin et Alicia G./Francina Models. Casting Nicolas Bianciotto/IKKI. Coiffure Yumiko/ ASG, assistée de Louma Sliti. Make-up réalisé par Maelys Jallali, assistée de Daurianne Emboule, avec les produits Charlotte Tilbury. Manucure Lora De Sousa avec les produits Manucurist. Production Zoé Martin/Producing Love, assistée d’Alix Cantal.
x LPG® Benelux
106 BEAUTÉ SOIN
Décupler leurs vertus bienfaisantes Dominique Rist, directrice internationale protocole spa de Clarins, nous livre des techniques d’application et de modelage faciles et sur mesure pour amplifier les bienfaits des huiles au retour de la plage.
Avec un modelage facial
POUR SE DÉTENDRE Dans le bain, verser un filet d’huile directement sur le plexus, puis le masser dans le sens des aiguilles d’une montre et sur les trapèzes, de la main gauche pour le côté droit, et de la main droite pour le côté gauche. P OU R DÉ S I N FI LTR E R LE S TI S S U S Après la douche, répandre de l’huile des pieds jusqu’aux cuisses puis masser les jambes, en remontant en lissages des pieds aux genoux, puis des genoux aux cuisses, en mouvements circulaires à pleines mains et en insistant avec les poings sur l’intérieur des genoux. Terminer par un jet d’eau fraîche pour relancer la circulation. POU R TON I FI E R Répartir sur peau humide un peu d’huile sur le haut du corps. Masser le ventre dans le sens des aiguilles d’une montre, puis les bras, de la main en remontant vers l’épaule. UNE GAMME MULTIZONE Les huiles Clarins sont pensées pour des zones spécifiques : Relax pour le dos, le plexus solaire, les bras et sous le nombril, centre d’énergie ; Tonic pour tout le corps, mais surtout le ventre et le buste ; et Anti-Eau pour les jambes. Des gestuelles ciblées à effectuer aussi avec votre huile corporelle préférée.
2
3
4
5
Les huiles visage ultra-performantes Au-delà de leur texture et de leur glisse exceptionnelles, ces formules sont si nourrissantes et bienfaisantes qu’elles se suffisent à elles-mêmes pour une routine allégée. Dédiée aux peaux sèches, cette huile uniquement constituée de purs extraits de plantes a ses inconditionnelles. Elle mise sur l’orchidée bleue, l’huile essentielle de patchouli et l’huile de noisette pour nourrir, satiner et tonifier avec délectation.
1. CULTE
Le nouvel allié d’un bien-être assuré
Huile Orchidée Bleue de Clarins, 44 € les 30 ml.
Elle pénètre vite mais raffermit, apaise, repulpe et hydrate. Sa recette hyper-saine comble même les peaux à tendance atopique.
2. SÈCH E
Vous souhaitez traiter certains complexes tout en préservant la santé de votre corps et de votre peau ? LPG®, réputée pour sa technologie de pointe et ses soins high-tec permettant d’activer, stimuler et préserver les cellules clés de notre corps, présente une solution 100 % naturelle ainsi que quelques petites nouveautés en nutricosmétique susceptibles de vous faire craquer.
Huile Ensorcelante aux Super Pouvoirs de Garancia, 35,90 € les 29 ml. 3. RAFFERMISSANTE Cette huile biphasée luxueuse est un best-seller mondial. Enrichie du fameux Miracle Broth maison, elle est à la fois intensément hydratante et capable de relancer la production de collagène de la peau pour repulper et estomper les rides et les ridules. Une merveille !
De manière totalement naturelle et surtout sans la moindre douleur, LPG® propose avec les soins endermologie® de relancer le processus de réveil de l’activité cellulaire. L’objectif ? Lutter contre les petites imperfections qui, pour certaines personnes, peuvent se révéler être éprouvantes à assumer au quotidien comme les rides, la peau d’orange, les rondeurs rebelles ou encore la cellulite. Inscrite dans une perspective holistique de la beauté, l’enseigne décide de repenser la formulation de ses soins best-sellers, soucieuse de proposer des nouveautés innovantes afin d’optimiser au maximum les bénéfices des cures endermologie®. LPG présente 3 nouveaux antidotes de la gamme nutricosmétique « endermonutri » à l’action ciblée pour un véritable rituel IN & OUT. Afin d’optimiser les effets des soins endermologie® topiques (machine & cosmétiques= rituel OUT), les nutri-
L’Huile Régénérante de La Mer, 200 € les 30 ml.
Un sérum riche gorgé d’huile d’olive vierge Bio AOC Provence, mais aussi d’huiles d’argan et de jojoba, qui fait la peau toute douce au réveil.
4. NOCTAMBULE
Sérum Nuit L’Huile de Jouvence de La Provençale Bio, 14,90 € les 30 ml, chez Nocibé. 5. BIO Conçue à partir de plantes sauvages aux proprié-
tés revitalisantes et régénérantes, cette proposition 100 % d’origine naturelle est vite absorbée, laisse un fini soyeux et dépose une subtile senteur d’amande douce et de prune.
Huile de Soin Renforcer d’On the Wild Side, 39 € les 15 ml.
PRESSE.
Avec un massage corporel
1
PRESSE (X4). ULRICH VINCENT.
Verser trois gouttes d’une huile spécifique au creux de la main, dans trois gouttes de lotion tonique pour obtenir une émulsion vite absorbée par la peau. Appliquer à pleines mains, par pression, de l’intérieur vers l’extérieur pour drainer, puis effectuer des manœuvres relaxantes, en caresses avec le plat de la main, en fermant les yeux et en inspirant afin d’en recevoir les bienfaits olfactifs. Continuer de la pointe du menton vers le décolleté, zone délicate qui a également besoin d’être nourrie. Pour terminer, s’attarder sur la zone du troisième œil, entre les sourcils, en glissant les majeurs, l’un après l’autre – ou en mouvement circulaire large avec un seul doigt – puis sur la zone du thymus, en dessous des clavicules, en tapotant avec les doigts pour réveiller cet espace du bonheur. Un instant en pleine présence qui amène à la pleine conscience.
cosmétiques proposent une approche complémentaire (rituel IN) pour prendre soin de la peau. Le premier produit est « L’acide hyaluronique » qui se présente sous forme de petites gélules à prendre par voie orale pour une hydratation intense et un effet anti-âge visible. La fermeté sera apportée par « le collagène » en complément alimentaire, connu pour renforcer et tonifier les zones relâchées de la peau. Le dernier produit, « Oméga 3-6-9 », riche en vitamine A et E, nourrit et adoucit tout en redonnant toute son élasticité à la peau et l’éclat naturel du teint. Des soins complémentaires qui répondent aux besoins essentiels cutanés. Car depuis plus 35 ans, telle est la philosophie de la marque : une beauté responsable et raisonnée.
Cet article a été écrit en étroite collaboration avec LPG® Benelux. endermologie.com
108
BEAUTÉ
PARFUM
NEWS
CONVERSATION
UN NEZ SUR LE DIVAN Alberto Morillas, maître parfumeur et auteur de la nouvelle eau de toilette Flower by Kenzo, se souvient de ses chocs olfactifs. Par Nolwenn du Laz
« Celles du jasmin, de la fleur d’oranger et des agrumes mêlées à la fraîcheur du puits dans le patio de la maison de Séville où j’ai vécu jusqu’à 10 ans. Comme tout Andalou, on me parfumait à outrance, les cheveux peignés avec un litre d’eau de Cologne. C’est ce qui m’a inspiré Acqua di Giò de Giorgio Armani ou Cologne de Mugler. La Cologne After Swim de Louis Vuitton, composée par mon ami Jacques Cavallier-Belletrud, me fait songer aussi au ciel bleu qui éclairait cet espace cloisonné. J’étais petit, je ne pouvais pas sortir et regarder les nuages était mon échappatoire. J’ai pu développer mon imaginaire. »
LES 5 ENVIES DE SEPTEMBRE
Brise marine
CES TROIS FRAGRANCES FONT SOUFFLER UN AIR DE PLAGE ARBORÉE SUR LA RENTRÉE.
Du maquillage green, un soin visage pour les peaux stressées et un parfum de palace méditerranéen : tour d’horizon des idées qui nous inspirent. Par Aurélie Lambillon UN CONCENTRÉ DE MÉDITERRANÉE
Le cadeau d’anniversaire de la maison Christian Dior à l’Hôtel du Cap-Éden-Roc. Pour fêter les 150 ans du palace mythique de la côte d’Azur, le parfumeur François Demachy a imaginé un sillage entre terre et mer, lumineux et salé, imprégné des arômes de la végétation méditerranéenne Un pschitt de raffinement ensoleillé.
1
Eau de Parfum Éden-Roc Collection Privée de Christian Dior, 98 € les 40 ml.
UN MAKE-UP MINIMAL-CHIC
Parce que le masque est tombé, parce qu’un fard rouge illumine aussi une mine bronzée, parce que ce classique de la trousse de maquillage donne une bonne dose de glam en un minimum d’efforts : autant d’excellentes raisons de copier ce look minimal et chic repéré sur le podium du défilé Hermès.
2
L’ODEUR DE LA JOIE
L’ODEUR DE LA SENSUALITÉ « La vanille, pour
une peau à dévorer. Je l’ai voulue moelleuse, adoucie par une abstraction de pétales et caressée de muscs poudrés dans ce nouveau Kenzo Flower. La peau est comme ensoleillée. »
L’OD E U R D U CH IC « L’iris, pour sa beauté mystérieuse. Sa racine sent les beaux tissus, du cachemire au lin. Dans Infusion
LE PARFUM DE DEMAIN « Je crois en la synthèse, j’admire un Chanel N° 5 qui osa maîtriser les aldéhydes et les allier à de précieux naturels comme le jasmin et la rose. Elle devient plus vertueuse, toutes les nouvelles molécules sont biodégradables et permettent en un sens de ne pas épuiser la planète. Mémoire d’une Odeur de Gucci est un exemple de cette parfumerie d’avant-garde qui ose un duo en overdose, entre muscs charnels et camomille. De son audace naît une douceur troublante. » Eau de toilette Flower by Kenzo, 75,50 € les 50 ml.
3 1. MÉDITERRANÉENNE
Une carte postale de l’île à la terre volcanique, entre notes résineuses de cyprès et écume vivifiante, sur fond de bois ambrés.
UN MASCARA CLEAN
Conçu pour allonger finement les cils sans faire de paquets, il est doté d’une formule soin qui privilégie les ingrédients d’origine naturelle (extraits de pépins de raisin, cires de tournesol, de riz, de camomille et de fruits). Bon point aussi pour sa texture légère au fini ultra-noir.
Cyprès Pantelleria Les Eaux d’Armani/Privé, 155 € les 100 ml. 2. BRÉSILIENNE
Une journée à la plage, baignée par les effluves des vagues, du frangipanier, du tiaré, du citron et du lait de coco.
Eau de Toilette Bossa de Granado, 58 € les 100 ml. 3. ITALIENNE
Dans cette Cologne puissante, la bergamote et le cassis sont emportés par de subtiles notes marines puis enrobés d’un doux sillage musqué et fruité. Cologne Forte Aqua Celestia de Maison Francis Kurkdjian, 160 € les 70 ml.
ARMANDO GRILLO/IMAXTREE.COM. PRESSE (X5).
marcher des heures sans se lasser. Ça sent la pierre, la Seine, l’eau qui ruisselle quand on nettoie les rues, l’odeur salée des fruits de mer devant les brasseries, le bitume et les parcs au printemps. Shalimar et L’Heure Bleue de Guerlain demeurent pour moi la quintessence du parfum parisien. Ma référence quand j’ai débuté. »
L’ODEUR DE LA NATURALITÉ « Les notes vertes
PRESSE (X4). NICOLAS STAJIC.
L’ODEUR D’UN LIEU ADORÉ « Paris, où l’on peut
d’Iris de Prada, il garde sa signature, associé à la bergamote. C’est le luxe de la discrétion, il laisse la personne qui le porte véhiculer cette émotion. » végétales de synthèse qui évoquent le gazon coupé et apportent une belle signature à un parfum, surtout quand elles sont mariées à des matières naturelles comme le galbanum ou la feuille de violette. J’aime la fraîcheur singulière d’Un Jardin sur le Toit d’Hermès, dans l’abstraction de ses notes vertes conjuguées à l’ambrette. »
109
REPÉRAGES
TENDANCE
L’ODEUR D’ENFANCE
« La paradisione, une molécule de Firmenich qui, avec le patchouli devient lumineuse, avec un agrume, impertinente, ou avec une fleur, presque vivante. Tel le blanc dans un tableau ou l’odeur du soleil en abstraction, c’est une respiration souriante. Je l’ai associée à la fleur d’oranger et au musc dans Solar Blossom de Mizensir, qui transporte en Méditerranée ou en Californie. »
BEAUTÉ
Green Me Lengthening Mascara de Kiko Milano, 10,99 €, kikocosmetics.com/fr-be/
UN VERNIS ACIDULÉ
UN SÉRUM COUP DE FRAIS
UNE TEINTE VITAMINÉE POUR PROLONGER L’ÉTÉ ET SUBLIMER LE HÂLE DES MAINS ET DES PIEDS. À VOS PINCEAUX !
Ce complexe anti-stress combine des actifs très puissants (fractions de probiotiques, niacinamide, eau volcanique riche en quinze minéraux) qui renforcent les défenses naturelles des peaux agressées par l’anxiété, les variations hormonales, le manque de sommeil. Idéal pour retrouver fraîcheur et apaisement.
Tangerine Tease d’Essie, 9,90 €, chez Di et Kruidvat.
Minéral 89 Probiotic Fractions de Vichy, 32,50 € les 30 ml, en pharmacies.
Actu des marques Page réalisée par le service commercial
JULIANA HOTEL BRUSSELS RENAISSANCE
C’est un vrai petit bijou : un nouvel hôtel cinq étoiles, niché dans un bâtiment historique au cœur de Bruxelles. Un lieu auquel le propriétaire a voulu donner un supplément d’âme inédit, après plus de deux années de travaux, pour offrir une expérience atypique aux voyageurs. Loin des hôtels standardisés sans véritable cachet, le Juliana réhabilite le patrimoine belge à sa juste valeur. Réjouissant ! Juliana Hotel Brussels, 1-4 place des Martyrs, 1000 Bruxelles juliana-brussels.com
DINNER ON THE WHEEL PRENDRE DE LA HAUTEUR
Savourer la cuisine de chefs étoilés à bord d’une nacelle luxueuse dans une grande roue… c’est le projet vertigineux de la rentrée pour les épicuriens amateurs de sensations et d’expériences insolites ! Pendant huit jours, quarante nacelles de quatre personnes seront de véritables antres de la gourmandise, avec un menu cinq services à déguster parmi les créations des plus grands (Lionel Rigolet, Yves Mattagne, Pascal Devalkeneer…).
GEMMYO
DIAMONDS ARE FOREVER
Parce qu’elle ne trouvait pas la bague de fiançailles de ses rêves après la demande en mariage de son futur mari, Pauline Laigneau a imaginé Gemmyo, la première marque de joaillerie personnalisée. Visionnaire et créative, la devise de la jeune femme est claire : « Jeune & Joaillier », ou comment être à l’écoute de sa génération en créant un bijou sur mesure, à partir d’une sélection de quinze pierres et six métaux précieux. Joaillerie Gemmyo, 36 rue de Namur, 1000 Bruxelles gemmyo.com
En 2010, l’architecte Michel Duquaine a l’idée de transformer sa maison en un hôtel durable et écologique, dans le bois des Dames à Masnuy-Saint-Jean (près de Mons). Depuis, l’hôtel Utopia n’a cessé d’évoluer. Il dispose à présent de 61 chambres dont des suites avec bain à bulles, un restaurant et 3 salles de séminaires ou banquets. Cette année, il s’enrichit en plus de 10 éco-lodges, tous différents et luxueux. Cabane perchée dans un arbre, pavillon japonais, cube… une parenthèse dans le temps en harmonie avec la nature.
Grande Roue Place Poelaert, du 10 au 18 septembre - dinneronthewheel.com
Par Julie Rouffiange
KATE SPADE NEW YORK PARFUM SIGNATURE
PRESSE.
Kate Spade New York, 85€ les 100ml, 65€ les 60ml, 41€ les 40ml, chez Ici Paris XL, Galeria Inno et en parfumeries indépendantes.
CECI N’EST PAS UNE UTOPIE PRESSE.
Colorée, sensuelle et féminine : la nouvelle fragrance de la maison est florale, fruitée et lumineuse, à l’image de l’univers pétillant du label de mode américain. C’est la danseuse et actrice Maddie Ziegler qui incarne cette nouvelle création, en lui insufflant toute l’énergie de la célèbre marque. Un flacon emblématique pour un élixir plein de vie !
À partir de 169 € la nuit pour 2 pers. Hôtel Utopia, 392 b chaussée Brunehault, 7050 Masnuy-Saint-Jean, 065 84 87 85, utopia-hotel.com
LIFESTYLE
112
LIFESTYLE
113
ÉVASION
Dubaï est une destination connue d’abord et surtout pour le parfum de luxe qui s’en dégage. L’argent du pétrole a donné naissance à des bâtiments à l’architecture ultra-audacieuse, plantés dans le sable à plusieurs mètres de profondeur. Pour admirer la spectaculaire Skyline de Dubaï, le mieux est de se poster sur la plate-forme d’observation The view at the Palm (sur Palm Island). L’occasion de découvrir le domaine des Émirs, la Burj Khalifa, l’hôtel Atlantis ou encore The Frame. Mais comme le pétrole sera vraisemblablement épuisé d’ici 2028, le pays a tout mis en œuvre pour diversifier ses revenus, notamment grâce à son port et ses transports. Le tourisme est aussi l’un de ses atouts les plus importants. AU-DELÀ DES CLICHÉS
LA REVANCHE DE DUBAÏ S’il est évidemment facile de coller des superlatifs au mot Dubaï, sa proximité avec la nature, le respect des traditions et la créativité de ses habitants dressent les contours d’un autre Dubaï, à découvrir d’urgence. Texte et photos Marie Geukens Adaptation Marie Honnay
Côté animations, Dubaï joue sur tous les tableaux : parcs à thème en ville pour les familles, surf dans les dunes, plages publiques immaculées, souks XL entrecoupés de boutiques chics... Et comme la ville est ultra-tendance, chaque sortie est une expérience à part. Prenez l’avenue Al Serkal. Cool et décontracté, ce carrefour de l’art et de la culture comprend une salle de cinéma, une boutique de sneakers, un restaurant extravagant et surtout une foule de galeries d’art contemporain qui valent le détour. En traversant la rue, on peut déjeuner chez Cassette à l’intérieur de The Courtyard, une adresse phare du moment. Concentré de tout ce qui est branché et dans l’air du temps, Dubaï fait la part belle à l’art, mais aussi à la durabilité et à la conservation de la nature. Ce mélange de « grand » et de « durable » donne parfois lieu à des expériences surréalistes. Le plus grand centre commercial climatisé au monde abrite plus de 1200 magasins. Au menu : Chanel, Victoria’s Secret, mais aussi le zoo sous-marin de Dubaï avec ses raies géantes, ses manchots et son « hôpital de la mer » qui élève des requins locaux pour les relâcher dans l’océan Indien. Dubaï prend la conservation de la nature au sérieux. L’une de ses batailles concerne la survie de l’oryx d’Arabie, une espèce d’antilope du désert presque éteinte qu’on retrouve maintenant en liberté dans le désert d’Abou Dhabi en Arabie saoudite. En ville, Dubaï Sustainable Tourism a lancé « Get into the Green Scene », un programme qui permet de découvrir les joyaux cachés de la ville et de participer aux journées de l’environnement. À Dubaï, le concept de développement durable prend tout son sens. Par exemple, les hôtels doivent déclarer leurs émissions
1 2
À gauche The Frame, construit par un architecte mexicain. 1. Safari dans le désert au coucher du soleil. 2. Un masque de faucon repéré dans une boutique du Comptoir 102. 3. Dior u Dubai Mall.
3
114
LIFESTYLE
115
ÉVASION
1. Vol en montgolfière au lever du soleil. La lune s’apprête à disparaître. 2. Des coraux dans le zoo sous-marin du Dubai Mall. 3. Le souk aux épices 4. Les chameaux en liberté sont écartés du désert pour protéger la végétation. 5. La tente bédouine vous laissera un souvenir chaleureux de la culture du désert d’Arabie. 6. L’exposition doit être climatiquement neutre et ces constructions fournissent, entre autres, l’énergie solaire.
5
1
2
4
EN PRATIQUE : Y aller Vols quotidiens depuis
3
de carbone au gouvernement et s’engager à travailler de plus en plus « proprement ». PLAISIR DU DÉSERT
L’incontournable balade dans le désert en Land Rover au coucher du soleil est source de souvenirs inoubliables. L’excellent guide nature de Platinum Heritage vous conduit sur de hautes dunes de sable et vous raconte avec passion l’histoire des gracieuses gazelles des dunes et des oryx qui ont été ramenés dans le désert. Il vous entraîne aussi sur les traces du renard à longues oreilles ou du poisson de sable (avec la tête d’un requin et le corps d’un lézard). Vous apprenez pourquoi l’émirat surveille attentivement le désert et le protège des chameaux trop gourmands, et vous découvrez les bienfaits du symbole national de l’État, l’acacia rouge. Après ce trip, vous saurez reconnaître une oasis de loin. Et pour clore ce safari écoresponsable dans le désert, un spectacle de faucons vous attend. Vous découvrirez pourquoi et comment la fauconnerie est devenue la grande passion des Bédouins. Si le cœur vous en dit, vous pourrez aussi vous offrir une petite rando à dos de chameau, le « bateau du désert ». Vous aimez le café ? Offrez-vous une soirée à la découverte de la cuisine locale. La fête commence par un délicieux repas dans une
grande tente bédouine et se termine en musique sous le ciel étoilé. Vous pouvez aussi réserver une nuitée sous tente et participer à un vol magique en montgolfière au lever du soleil. PÊCHEURS DE PERLES
Là où, autrefois, une poignée de pêcheurs de perles menaient une vie tranquille et modeste, on trouve désormais des quartiers d’expatriés, attirés par le régime fiscal intéressant de Dubaï. 85 % des quelque 3,3 millions d’habitants sont d’origine étrangère. Ici, pas de dress code strict. Sur la plage, les hommes sortent en short et les femmes en bikini. Dubaï est sans conteste l’un des émirats arabes les plus progressistes. Le gouvernement semble même encourager les jeunes femmes émiraties à aller travailler, fait inhabituel dans cette partie du monde. Mais comme chaque étranger arrive à Dubaï avec ses propres coutumes, Cheikh Maktoum a émis de nombreuses règles visant à les faire cohabiter au mieux et à leur transmettre les riches traditions locales. L’émir a donc décidé de construire Al Shindagha, un quartier muséal interactif situé dans le quartier historique d’Al Fahidi. On y trouve pas moins de 23 maisons culturelles qui racontent, des poignards à la calligraphie, l’ancienne culture régionale arabe.
Si vous visitez ce quartier, ne manquez pas de flâner dans les ruelles étroites et sinueuses à la découverte des maisons traditionnelles en pierre, plâtre, palmier et bois de santal. Les moulins à vent construits sur les maisons selon la tradition iranienne gardent les pièces bien fraîches. À visiter : The Perfume House (la Maison du parfum), située dans le palais de la Sheikha Shaikha Bint Saeed Al Maktoum, par ailleurs tante de l’actuel émir de Dubaï. Cette parfumeuse de renom, aujourd’hui décédée, a fabriqué ses propres senteurs et laissé, entre autres, un morceau de 28 kg d’Oud, l’une des
matières premières les plus précieuses et les plus recherchées en parfumerie. Jusqu’à aujourd’hui, l’encens et les parfums jouent un rôle clé dans les rituels familiaux, religieux et dans les relations commerciales. Même la kandura, la robe traditionnelle des hommes, est décorée d’une falukhah, une bague avec laquelle ils peuvent diffuser du parfum. Ce quartier est un véritable condensé d’anecdotes fascinantes. Comme celle du joaillier Cartier et des perles qu’il y achète en 1910. Elles lui permettront de s’acheter un immeuble entier. Après une journée, vous comprendrez mieux comment un simple village doté d’une vision commerciale hors du commun est devenu la mégapole qu’on connait aujourd’hui. EXPO 2020 (DU 21 OCTOBRE AU 22 MARS)
À Dubaï, tout le monde est vacciné depuis longtemps. Plus besoin de tests PCR pour entrer sur le territoire. C’est donc le cœur léger que Dubaï accueille le premier événement de masse depuis mars 2020 : l’Expo universelle qui, changement de date oblige, continue à s’appeler « 2020 ». Les thèmes de cette édition : mobility, sustainability and opportunity (mobilité, durabilité et opportunité). L’évènement sera forcément à la mesure de Dubaï : grandiose.
6
Zaventem avec Emirates (6 h 30). emirates.com Monnaie 1 dirham émirati vaut 0,23 €. Dormir Les hôtels à Dubaï sont nombreux et tous différents. De quoi combler toutes les envies. Du trois étoiles Rove sur La Mer au six étoiles Burj al Arab. Nous avons séjourné dans le charmant Al Seef Heritage Hotel Dubai, Curio Collection by Hilton. Situé au bord de la crique de Dubaï, le quartier des ambassades Al Seef propose plusieurs chouettes restaurants, mais aussi un mélange de vieux souks et de boutiques modernes. Pour ceux qui ont envie de se plonger dans le Dubaï traditionnel, c’est un excellent point de chute. Vous pouvez commander le petit-déjeuner dans votre chambre ou le prendre à l’hôtel Canopy voisin. On vous y emmènera en voiturette de golf. Manger Déjeuner Le Comptoir 102, 102
Pas moins de 192 pays - le plus grand nombre jamais rassemblé dans toute l’histoire de l’expo - ont été autorisés à choisir leur propre implantation. La Belgique a opté pour un emplacement stratégique à proximité de l’entrée principale. C’est la société belge Besix, déjà bien implantée à Dubaï (la tour Khalifa, c’est elle), qui a construit le pavillon conçu par le bureau ASSAR et l’architecte Vincent Callebaut. L’odeur délicieuse des frites et du chocolat devrait contribuer à faire de ce pavillon centré sur la mobilité un passage obligé. Surtout le 5 février 2022, journée de la Belgique.
Beach Road, Jumeira 1, comptoir102.com. Salades délicieuses et situation rêvée près de la mer. Dîner branché Mami Umami, Dubai Marriott Harbour Hotel and Suites, King Salman Bin Abdulaziz Al Saud Street, Dubai Marina. Une délicieuse cuisine japonaise avec une touche occidentale. Le grand jeu, version Dubaï. Réservation obligatoire +971 4 512 5577. Dîner cool Arabian tea House, rue Al Fahidi Bur Dubaï, Bastakiya, +971 4 353 5071. Dans cette maison de poupée XL, vous pouvez manger de délicieux mezzés arabes fraîchement préparés. Notez qu’aucun alcool n’y est servi Toutes les infos sur visitdubai.com et expo2020dubai.com
116
LIFESTYLE
DESTINATION
Le Puy du Fou, un voyage à travers le temps
3 4
2
lage franc, les habitant se battent contre de terribles Vikings surgissant par surprise sur leurs drakkars. En pleine Guerre de Cent Ans, une jeune bergère doit défendre seule le château, grâce à une lance aux pouvoirs surnaturels. Au cœur du Grand siècle, un spectacle de cape et d’épée raconte une histoire d’amour impossible au temps des mousquetaires et de Richelieu… Sans oublier Le bal des oiseaux fantômes où aigles, faucons, vautours et autres rapaces frôlent le public dans un ballet aérien unique au monde. 1
Par Julie Rouffiange
Tout commence en 1978. Le spectacle écrit et mis en scène par Philippe de Villiers – homme politique et écrivain français – retraçant l’histoire de la Vendée, du Moyen Âge à la Seconde Guerre mon-
diale, est projeté sur les décombres du château du Puy du Fou. C’est la Cinéscénie. Onze ans plus tard, le Grand Parc du Puy du Fou est créé. Aujourd’hui, la Cinéscénie attire toujours des milliers de spectateurs à chaque représentation. Cette superproduction d’environ une heure trente met en scène 4300 comédiens bénévoles sur un espace de 23 hectares (la plus grande scène du monde) grâce à des technologies hyper sophistiquées. Un autre spectacle nocturne a été créé l’an dernier, Les noces de feu, qui raconte l’histoire passionnelle et sentimentale de la Muse et du Pianiste. Tout en musique, il nous fait voyager en plein XIXe siècle romantique. La mise en scène est tout simplement époustouflante. Les décors surgissent des profondeurs du lac tout comme les comédiens vêtus de costumes luminescents, qui, à
certains moments, semblent marcher à sa surface, avant de s’y plonger à nouveau. Le mariage magique de l’eau et du feu, du sous-marin et de l’aérien. À ne manquer sous aucun prétexte ! L’HISTOIRE PLUS VRAIE QUE NATURE
Le Puy du Fou propose de grands spectacles, librement inspirés de l’histoire, ainsi que des spectacles immersifs et d’autres qui se déroulent dans la forêt ou les différents villages. Effets spéciaux, cascades, mises en scène et décors bluffants emmènent toute la famille dans un voyage à travers le temps, du IIIe au début du XXe siècle. Des Gaulois chrétiens affrontent des gladiateurs, de vrais lions et un tigre au stade galloromain où l’on assiste également à une incroyable course de chars. Dans un vil-
PRESSE.
Il a été élu, à deux reprises, Meilleur parc d’attraction du monde et a reçu bien d’autres prix. Pourtant, le Puy du Fou est bien plus qu’un simple parc d’attraction. Ici, pas de grande roue, de train fou, de montagnes russes. Les sensations fortes sont dans les spectacles. Gladiateurs, Vikings, chevaliers, mousquetaires… vous emmènent dans un incroyable voyage à remonter le temps, depuis l’Antiquité jusqu’à la Belle Époque.
VILLAGES ET NATURE AUTHENTIQUES
Mais le spectacle est aussi dans les différents villages historiques dont les décors sont tous bien réels : toits de chaume au Fort de l’An Mil, murs en torchis à la Cité médiévale, tiges de botte au Village XVIIIe et architecture Art nouveau au Bourg 1900. En s’y baladant, on découvre des artisans au travail, tous experts dans 22 métiers différents tels que l’enluminure, la sculpture, la tonnellerie… Quant à la nature, c’est elle qui dicte sa loi et constitue le tout premier décor. 25 km de sentiers traversent une forêt centenaire composée de 150 espèces d’arbres différentes et serpentent parmi les fleurs et les plantes. Rien d’étonnant à ce que le parc se soit investi dans la protection de l’environnement et ait obtenu le label Green Globe, un label environnemental international dédié au tourisme. Pour aller encore plus loin, le Puy du Fou a décidé de faire disparaître complètement les contenants en plastique d’ici 2024.
5
1. Les noces de feu, un spectacle magique qui marie l’eau et le feu. 2. Dormir à l’époque du Roi Soleil. 3. Attaque d’un village franc par des Vikings. 4. De vrais lions dans l’arène romaine. 5. Au temps des chevaliers.
MANGER ET DORMIR À UNE AUTRE ÉPOQUE
Une autre particularité du Puy du Fou, c’est la qualité de sa restauration et de son hébergement. Villa gallo-romaine, cité lacustre, forteresse moyenâgeuse, camp militaire, bâtisse vendéenne ou château du Roi Soleil, choisissez votre époque ! Pareil pour les restaurants à table où l’histoire s’invite jusque dans l’assiette. Le Puy du Fou a choisi les meilleurs fournisseurs locaux et favorise les filières courtes qui mettent le terroir en valeur. 90 % de la charcuterie, des salades et des légumes proposés sont originaires de la région. Le parc dispose aussi d’un Carré maraîcher, certifié bio, où les jardiniers cultivent des légumes et plantes aromatiques pour certains restaurants. Une raison de plus pour venir vivre cette aventure en famille, en amoureux ou entre amis !
UN MODÈLE ÉCONOMIQUE UNIQUE
Au Puy du Fou, le moteur, ce n’est pas l’argent mais la passion. Cette aventure est, depuis sa création, une initiative privée autofinancée à 100 % . C’est un groupe principalement composé d’une association à but non lucratif qui organise la Cinéscénie et gère tout grâce à l’action conjuguée des 4300 bénévoles et 2400 employés permanents et saisonniers. EN PRATIQUE
Ouvert d’avril à fin octobre. Spectacles en français et en anglais. Billet Grand Parc : adulte, 37 € enfant de 3 à 13 ans, 27 € - gratuit pour les moins de 3 ans. Billet Grand Parc + Cinéscénie : adulte, 61 € - enfant de 5 à 13 ans, 27 €. Séjour parc + hôtel : à partir de 62 € par personne et par nuit. Infos et reservations : puydufou.com
DESIGN
chitecte. Avec Harlan, nous ne voulions pas d’un lieu ostentatoire. Notre volonté était de créer un espace accueillant pour les visiteurs de la galerie et du studio, mais aussi pour les habitants du quartier. » Quand Noro, Harlan et Winnie Kwok, co-fondatrice de la galerie, ont évoqué leur désir de s’installer à Molenbeek, leur enthousiasme n’a pas fait l’unanimité. « Le quartier a tendance à en rebuter certains, j’en suis conscient. J’avoue qu’au début du projet, je me suis demandé si nos clients allaient nous suivre », avoue Noro qui, séduit par la taille du lieu et son potentiel, s’est finalement laissé convaincre. Inauguré en avril dernier après deux ans et demi de travaux, l’espace s’articule sur deux niveaux. Au rez-de-chaussée, l’espace baptisé HLP 1080 (clin d’œil au code postal de Molenbeek) s’apparente à un white cube, l’écrin parfait pour les œuvres présentées à la galerie. À mi-chemin entre minimalisme brut et clins d’œil discrets à l’univers de Noro (son mobilier en bois, pierre, béton et métaux oscille entre artisanat et approche industrielle), le studio du premier étage, baigné d’une douce lumière naturelle, évoque le passé industriel du quartier. HUB CULTUREL ET ÉCONOMIQUE
LE NOUVEAU VISAGE DE MOLENBEEK PAR NORO KHACHATRYAN Architecte, créateur de mobilier et fondateur de Studiokhachatryan, Noro Khachatryan vient d’installer son studio dans un espace situé à quelques minutes du canal à Bruxelles. L’occasion de discuter avec lui du quartier souvent mal-aimé, mais de plus en plus branché où il a choisi d’installer son Q.G. Par Marie Honnay
Planqué au cœur de Molenbeek, à quelques pas du canal et de la rue Dansaert, le showroom de Noro Khachatryan est installé au premier étage d’un bâtiment que le designer partage avec la galerie Harlan Levey Projects. Ce lieu double, mixte et multiculturel est à l’image de Noro, arménien d’origine, arrivé en Belgique à 16 ans. Formé en architecture, il fonde son studio en 2010. « J’ai découvert le quartier un peu par hasard quand Harlan et moi cherchions un bâtiment pour y implanter sa galerie et mon studio. D’emblée, j’ai eu la sensation de débarquer sur une île isolée du reste de la ville. Étonnant quand on y pense : on est ici à quelques minutes à pied du quartier Dansaert. » Avec son look minimaliste (Noro porte un slim, un pull ajusté en cachemire noir et des boots en cuir patiné), le designer pourrait faire partie de la tribu Dansaert, mais c’est de l’autre côté du canal qu’il s’est finalement établi, dans une maison qui, de l’extérieur, passe complètement inaperçue. « C’était l’idée, précise l’ar-
PRESSE.
1
Murs en briques apparentes, colonnes métalliques, carrelage en béton gris… L’espace minimaliste dessiné par Noro dialogue avec le quartier, mais sans rien brusquer. « Nous avons conservé la partie résidentielle de la maison. Située côté rue, elle accueille un studio d’artiste, mais aussi des logements occupés par les mêmes locataires qu’avant la vente du bâtiment. Dès notre arrivée, les voisins ont témoigné une vraie curiosité à l’égard du projet. C’était notre but », précise Noro qui, tout comme Harlan, ne nie pas les problèmes de chômage et d’intégration qui minent le quartier. « Ce qui m’a frappé, c’est la solidarité et l’esprit de clan qui règnent ici. Je me souviens notamment des trois garçons qui m’ont aidé à entreposer dans la maison les 25 palettes de carrelages que le livreur avait déposées devant la porte. Quand j’ai voulu les payer, ils m’ont répondu : “ Payer ? Mais pour quoi faire ? On est voisins, non ? ” Quand je me balade dans le quartier, je suis fasciné par l’activité économique intense qui règne ici. Molenbeek a une longue tradition industrielle et artistique. À quelques minutes du studio, on trouve la serrurerie d’art Maison Vervloet, une institution de la capitale, mais aussi Studio with a View, l’atelier où officient les designers de mobilier Damien Gernay et Maarten De Ceulaer. » Molenbeek, c’est aussi le berceau de plusieurs projets dans le registre de la
2
3
1. Vue sur le cool QG du label Cowboy. 2. Une fresque street art de l’autre côté du canal. 3. Une scénographie pure et anti bling signée par le designer. 4. Noro Khachatryan dans son studio.
4
LIFESTYLE
119
120
LIFESTYLE
EN LIBRAIRIE
DESIGN
1
3
2
« Dès notre arrivée, les voisins ont témoigné une vraie curiosité à l’égard du projet. C’était notre but. » danse contemporaine et des arts plastiques : la Raffinerie, Q.G. actuel de l’antenne bruxelloise de la compagnie Charleroi Danse, Société, un espace grandiose dédié à l’art contemporain ou encore la Vandenberg Foundation. Quand on longe le canal, un bâtiment blanc attire d’emblée le regard. Il abrite le MIMA, l’un des premiers hubs artistiques à avoir perçu le potentiel de ce Molenbeek en devenir.
UN QUARTIER À DÉCOUVRIR
Dans le sillage du MIMA, une jolie brochette d’adresses sympas et branchées ont émergé au bord du canal et dans les rues voisines. D’autant que les anciens ateliers, usines et dépôts pouvant abriter de nouveaux projets inspirants sont légions. On pense entre autres au Zebrano, le resto centré circuit court installé dans l’ancienne brasserie Whitbread, ou encore à LaVallée, un espace
STUDIOKHACHATRYAN et HLP 1080, 65 rue Isidoor Teirlinck, 1080 Bruxelles. studiokhachatryan.com THE FOOD HUB, 23 quai du Hainaut - thefoodhub.be KNITS and Treats, 7 quai du Hainaut knitsandtreats.com MIMA, 41 quai du Hainaut - mimamuseum.eu ZEBRANO, 47 rue de Rotterdam - 02 424 21 31 Boulangerie C’EST SI BON, 46 quai des Charbonnages
PRESSE.
1. Au rez-de-chaussée du studio, la galerie Harlan Levey Projects. 2. La boutique branchée Knits and Treats donne le ton d’un quartier qui avance. 3. Noro se sent ici comme sur une île.
de travail et de rencontres dédié aux entrepreneurs actifs dans les métiers de la création. Implanté dans une ancienne blanchisserie de 6000 m2, l’espace vient tout juste d’accueillir le Different Strokes Art Festival. Preuve du bouillonnement arty du quartier. Un peu plus loin, c’est la marque de vélos Cowboy qui a installé son Q .G. au bord du canal. Juste à côté, on trouve l’épicerie bio The Food Hub, mais aussi Knits and Treats, une boutique qui, en marge de son approche mode cool et pointue, s’inscrit totalement dans le renouveau du quartier. Sa sélection extrêmement personnelle et son aménagement aux accents new-yorkais vont de pair avec la volonté de ses concepteurs de fédérer une communauté d’artistes et de créateurs empreints de valeurs de changement et d’intégration. Les murs tagués qu’on aperçoit depuis le quai, dès qu’on sort de la boutique, contribuent à donner son identité à un quartier qui a encore pas mal de choses à dire. Tout ça, à deux pas des épiceries marocaines ultra-colorées et des boutiques de kaftans. Un contraste épatant.
SUIVEZ-NOUS SUR
decoidees.be
DECOidees.magazine
@decoidees
122
LIFESTYLE
123
FOOD
Des légumes, un point c’est tout MASTERCLASS
Le chef étoilé Seppe Nobels a décroché plusieurs prix avec le restaurant Graanmarkt 13 – qu’il vient de quitter en excellents termes – grâce à l’originalité de ses plats à base de légumes. Ces derniers tiennent à nouveau le rôle principal dans Un livre de recettes, sa dernière publication. Découvrez trois recettes tout droit sorties de ses fourneaux. Bon appétit ! Texte Timon Van Mechelen Adaptation Virginie Dupont
Ingrédients pour 4 personnes
4 poireaux (uniquement le blanc), 1 l de jus de betterave rouge, 5 branches de thym, sel, poivre, 3 c. à s. de beurre clarifié, 2 c. à s. de feuilles de thym, le zeste râpé d’1 citron bio, fleur de sel. Préparation
Détaillez les blancs de poireaux en tronçons de 5 à 6 cm. Déposez-les au fond d’une casserole et arrosez-les du jus de betterave
rouge. Effeuillez les branches de thym. Réservez les feuilles pour la garniture et ajoutez les branches aux poireaux. Assaisonnez de poivre fraîchement moulu et d’une pincée de sel. Portez le jus de betterave rouge à ébullition et cuisez les poireaux « al dente ». Vérifiez la cuisson en y enfonçant la pointe d’un couteau aiguisé. Égouttez les poireaux et enduisezles de beurre clarifié. Dorez-les durant deux minutes dans une poêle. Dressez-les sur une assiette et parsemez-les des feuilles de thym, du zeste de citron, de poivre et de fleur de sel.
Lavande de mer, salicornes et pain de seigle croquant Ingrédients pour 4 personnes
PRESSE.
Poireaux au jus de betterave rouge, au thym et au citron
100 g de haricots beurre, 100 g de haricots princesses, 100 g de mange-tout, 100 g de fèves, 1 oignon rouge (émincé), 1 éclat d’ail (émincé), 40 g de lavande de mer, 40 g de salicornes, sel, poivre, 50 g de beurre, 4 branches de thym (émincées), 5 branches d’estragon (émincées), 1 dl de bouillon de légumes, 120 g de pain de seigle croquant.
Préparation
Lavez les haricots beurre, les haricots princesses et les mange-tout, puis blanchissezles 2 min dans de l’eau salée jusqu’à ce qu’ils soient “ al dente ”. Faites-les refroidir dans de l’eau glacée. Écossez les fèves et blanchissezles 3 min dans de l’eau salée. Plongez-les dans de l’eau glacée. Détaillez les haricots beurre en petits morceaux. Enlevez la peau des fèves. Faites revenir l’oignon rouge et l’ail émincés dans de l’huile d’olive. Ajoutez-y les haricots beurre, les haricots princesses et les fèves,
ainsi que la lavande de mer et les salicornes. Assaisonnez de poivre fraîchement moulu et d’une pincée de sel. Intégrez le beurre, puis agrémentez de thym et d’estragon. Déglacez avec le bouillon de légumes. Versez le tout dans un plat. Ouvrez les mange-tout et ajoutez-les à la préparation. Complétez de pain de seigle croquant.
124
LIFESTYLE
FOOD
DÉBUT 2021, SEPPE NOBELS A REMPORTÉ LE TITRE
DE CHEF DE L’ANNÉE dans la catégorie légumes. Avec le restaurant Graanmarkt 13 à Anvers, il figure depuis des années dans le top dix des meilleurs restaurants de légumes au monde selon le guide vert We’re Smart. Sa devise : magnifier les légumes dans chaque plat, et n’ajouter viande, poisson ou volaille que si l’envie vous en prend. En plus de s’approvisionner en légumes auprès de producteurs locaux pour maintenir au plus bas son empreinte écologique, il produit son propre miel et cultive ses herbes fraîches sur le toit du Graanmarkt 13. Un livre de recettes marque l’aboutissement d’une décennie en cuisine chez lui et dans les restaurants où il a officié. « J’y ai rassemblé 450 recettes faciles à réaliser chez soi. Je les livre telles que je les prépare moi-même, sans garder aucun secret. Je tiens à les partager avec le plus grand nombre, non seulement pour préserver notre patrimoine culinaire, mais aussi pour le verdir, confie-t-il. La plupart des recettes sont des préparations à base de légumes. La logique même pour moi. Le philosophe grec Hippocrate disait déjà : “ Que ton aliment soit ton médicament. ” Je suis intimement convaincu que la nature nous procure les bons nutriments au bon moment. L’homme n’a pas besoin des mêmes vitamines et minéraux en hiver et en été, et les légumes de saison lui apportent tout le nécessaire. »
Travaillez dans la bonne humeur avec la musique de Chérie via www.cheriebelgique.be ou l’appli Chérie Belgique.
Chili végétarien Ingrédients pour 4 personnes (végane)
100 g de haricots rouges secs, 3 c. à s. d’huile à l’ail, 1 carotte (épluchée et coupée en dés), 1 oignon (haché), 1 branche de céleri à côtes (en morceaux), 1 poireau (en morceaux), 100 g de champignons (brossés et détaillés en morceaux), 1 c. à thé de cumin en poudre, 1 c. à thé de curcuma, 1 c. à thé de coriandre en poudre, 1/2 c. à thé de piment en poudre, 1 c. à thé de cacao en poudre,
3 c. à s. de concentré de tomates, 3 branches de romarin (hachées grossièrement), 1 c. à s. de thym (haché grossièrement), 1 c. à s. de marjolaine (hachée grossièrement), poivre, fleur de sel, 2 épis de maïs, 2 piments d’Espagne, 2 tomates cœur de bœuf, 2 c. à s. de ciboulette (émincée), le zeste râpé de 1 citron vert. Préparation
Faites tremper les haricots rouges une nuit dans de l’eau. Versez l’huile à l’ail dans une poêle à fond épais. Saisissez-y brièvement les morceaux de carotte, d’oignon, de
céleri, de poireau et de champignons. Assaisonnez de cumin, curcuma, coriandre en poudre, piment en poudre et cacao en poudre. Incorporez le concentré de tomates et poursuivez la cuisson. Mélangez bien, puis ajoutez le romarin, le thym et la marjolaine hachés. Assaisonnez de poivre et de fleur de sel. Laissez mijoter durant 1 h 30 en remuant régulièrement. Faites cuire les épis de maïs dans de l’eau salée. Égrenez-les avec la lame d’un couteau cranté. Ajoutez les grains de maïs et les haricots
rouges au reste des légumes, et prolongez la cuisson de 15 min. Faites noircir les piments et les tomates cœur de bœuf à la flamme ou au bec Bunsen. Retirez la peau à l’aide d’un couteau aiguisé. Coupez les tomates en deux dans le sens de la longueur et évidez-en les plus grosses cavités. Intégrez la ciboulette dans le chili de légumes. Répartissez les piments sur les tomates. Accompagnez des piments d’Espagne (pour les amateurs de piquant) et agrémentez de zeste de citron vert râpé.
PRESSE.
Un livre de recettes, éd. Lannoo.
COMMUNIQUÉ
COMMUNIQUÉ
Bonjour Monsieur Ferrone, qu’est-ce que la cryolipolyse et quels sont ses nombreux bienfaits ? Monsieur Ferrone : La cryolipolyse est un traitement qui agit sur l’amincissement du corps et sur le raffermissement de la peau par le froid. Cette technique naturelle traite les petits bourrelets disgracieux qui sont difficiles à faire disparaître même en pratiquant une activité sportive. Nos machines permettent au corps de combattre la cellulite et la rétention d’eau. Le but est d’affiner la silhouette, de la rendre plus harmonieuse. Le résultat se verra par la perte de centimètres et du volume diminué des zones traitées, et non pas sur le poids qu’affiche la balance. La peau devient plus ferme, plus tonique. Cela est possible parce que la cryolipolyse favorise le drainage lymphatique. Nous nous adressons aux femmes, mais aussi aux hommes. Qu’est-ce qui vous différencie de vos concurrents ? Praticiens depuis 2013, nous faisons partie des premiers à avoir exercé dans le domaine de la cryolipolyse. Avec notre expérience, nous avons compris qu’il existait un réel besoin. C’est pourquoi nous avons évolué dans le métier pour devenir concepteurs et fabricants de nos propres appareils. Avec notre marque déposée et certifiée « CE » médicale, nous assurons notre légitimité. Aujourd’hui, nous fournissons les professionnels de la beauté et du médical. Nous sommes une équipe de passionnés et nous cherchons constamment à faire évoluer la technologie de nos machines. Nous avons réussi notre pari et nos clients nous font pleinement confiance. Avec 5 étoiles sur Facebook et des avis plus que positifs, nos followers
Découvrez un institut de beauté et de bien-être, Karisma, au style scandinave mélangeant le bois et le blanc, ouvert en 2016 par Karin. Cette esthéticienne et pédicure médicale a forgé son expérience en travaillant dans plusieurs établissements au Luxembourg.
sont nombreux à nous suivre. Nous sommes fiers d’être parvenus à fidéliser une clientèle régulière, ce qui est la preuve que notre traitement fonctionne et qu’il est très efficace.
Propos recueillis par Emma Diedhiou
UNE FEMME DÉVOUÉE POUR SES CLIENTS Constamment dans la recherche de l’amélioration du mieux-être de ses clients, la dirigeante décide d’ouvrir Karisma afin de proposer un service personnalisé. C’est sur la prise de rendez-vous en ligne, que Karin vous accordera un instant de pause dans vos journées parfois épuisantes et stressantes. Laissez-vous dorloter par ses mains habiles lors de différents massages. Bénéficiez de soins du visage et/ou du corps que l’esthéticienne effectuera avec une gamme de produits de la marque Phyt’s bio et 100 % naturels. Quant à la beauté de votre regard, elle usera de délicatesse afin de le sublimer et de le rendre pétillant d’expression. Karin vous propose plusieurs prestations qui viendront accentuer à votre convenance vos yeux. Vous souhaitez avoir un regard de biche ? Des sourcils trop fins qui s’effacent face à vos lèvres pulpeuses ? Le microshading mais également la technique réalisée au henné vous permettront d’avoir des sourcils à l’allure naturelle, dessinés et fournis. Pour vos cils, un rehaussement comme les extensions viendront remplacer les couches de mascara mise chaque matin dans la recherche d’un volume et d’une longueur extra. Elle saura vous conseiller au mieux pour vos achats sur son e-shop. Parfait pour tous les types de peau, les produits qu’elle propose permettront d’atténuer de nombreux problèmes comme l’eczéma et les rougeurs. Ils possèdent également des effets anti-âges. À votre écoute et ponctuelle, Karin vous accueillera tout sourire pour un moment de détente 100 % focalisé sur vous.
Comment se déroule la première séance à vos côtés ? La praticienne a un premier contact avec le patient par téléphone en vue d’un rendez-vous. Cette première approche est très importante pour le client, afin de le mettre en confiance et de comprendre ses réels besoins. Lors de cet entretien, un questionnaire sur la santé du patient est établi par nos soins, afin de connaître les éventuels antécédents médicaux et surtout pour savoir si le client est apte à commencer le traitement. La séance dure cinquante minutes, où tout du long, nous sommes à son entière disposition. Nous lui expliquons le fonctionnement de la cryolipolyse dans les moindres détails et nous répondons aux éventuelles questions posées. Le nombre de séances dépend d’un individu à l’autre. Tout dépend du métabolisme de chacun. Elles peuvent donc aller de cinq à six séances en moyenne toutes les quatre semaines pour un bon résultat sur une zone.
Karisma - Route de Challes 8 - 4970 Stavelot - Belgique Karinemonts-pool@hotmail.com - 04 95 63 92 41
LES SECRETS DE LYSBETH Spécialiste en lingerie grandes tailles
Quels sont vos projets d’avenir ? Prochainement, nous allons ouvrir plusieurs centres en France et au Luxembourg. Nous souhaitons également nous élargir au niveau européen. Nous voulons développer davantage nos machines d’électrostimulation “ AthletiCelsius ”. Elles sont capables de produire jusqu’à 40 000 contractions musculaires en trente minutes. Résultat ? Une réduction de la masse graisseuse de 19 % et une augmentation de la masse musculaire de 16 %. De grands sportifs professionnels ont fait appel à nous pour leur fournir notre appareil, afin d’entretenir leur masse musculaire..
Cette boutique de lingerie, bien connue à Bruxelles, est une jolie histoire de famille et de dentelles depuis déjà trois générations. Les clientes fidèles connaissaient déjà Marie, la maman de Christiane, qui a repris avec passion et gentillesse ce joli lieu mi-vintage, mi-rétro, entièrement décoré de bois naturel, qui regorge de trésors pour toutes les tailles et pour toutes les poitrines, y compris, et surtout, les plus généreuses, les conseils professionnels et avisés en plus. Poussez la porte et découvrez un choix immense parmi les marques de lingerie les plus réputées et les modèles parfaitement adaptés allant du 85 A au 120 H. Quelle que soit votre silhouette et votre humeur du jour, laissez parler votre féminité. Vous ne saurez où donner de la tête parmi les soutiens-gorge, maillots de bain, pyjamas, peignoirs, chemises de nuit, nuisettes... Rue du Trône, 146 - 1050 Bruxelles - 02.648.60.93 www.lessecretsdelysbeth.com
Tél. : +32 (0) 489 81 95 21 - www.cryo-celsius.be Page Facebook : Cryo Celsius Liège - Maison mère Bruxelles Arlon Namur Luxembourg
Pour figurer dans cette rubrique, contactez Osez-le-centre-ville au +33 1 48 46 60 97
MASSART STUDIO. PRESSE.
Qui n’a jamais été timide de montrer ses petits bourrelets disgracieux ? Entretenez toute l’année votre silhouette avec la cryolipolyse. Retrouvez une peau plus raffermie, un corps galbé et aminci grâce à Cryo Celsius. Monsieur Ferrone, fondateur de l’établissement revient sur les bienfaits de ce traitement.
KARISMA Profitez d’un instant pour prendre soin de vous !
PRESSE.
CRYO CELSIUS Retrouvez une peau raffermie et un corps tonique
Pour figurer dans cette rubrique, contactez Osez-le-centre-ville au +33 1 48 46 60 97
128
LIFESTYLE
HOROSCOPE
MARIE CLAIRE EST UNE PUBLICATION DE BASTILLE VENTURE CAPITAL S.A. (TVA BE 0875.062.635) CHAUSSÉE DE LOUVAIN 431 D, B-1380 LASNE.
ÉMOTIONS Après un début
de mois en demi-teinte, Vénus va faire de l’amour la priorité. Une relation pourrait passer un cap à ce moment-là. AMBITION C’est une période propice pour valoriser votre créativité et faire bonne impression. Attendez un peu si vous avez des décisions à prendre, vous y verrez plus clair le mois prochain.
Scorpion 24.10 – 22.11
ÉMOTIONS Vénus vous ouvre une
belle fenêtre sur l’avenir. À deux, entre amis ou en solo, comptez sur un sentiment d’unité, des rencontres prometteuses et des projets qui font du bien. AMBITION Mars initie une période ultra-dynamique. C’est le bon moment pour donner une forme concrète à vos envies, bénéficier de l’élan du groupe ou nouer des amitiés professionnelles.
Sagittaire 23.11 – 21.12
ÉMOTIONS Si vous avez des
Par Carole Vaillant
doutes concernant une relation (le climat sera un peu cafouilleux), Vénus vous apportera ensuite de jolies réponses. En solo, ça pourrait matcher. AMBITION Comptez sur l’élan tonique et accrocheur de Mars pour doper vos projets pros, mais tenez compte d’un climat potentiellement stressant. Au top : la communication.
Capricorne 22.12 – 20.1
VIERGE
24.8 – 23.9
ÉMOTIONS Avec Vénus et Mars dans votre signe, l’amour et le sexe reprennent une place de choix. C’est le timing rêvé pour réveiller une relation ou amorcer une belle histoire. En prime : un magnétisme torride.
Là aussi, le ciel vous donne un élan et une assurance irrésistibles. À vous initiatives réussies, ambition assumée et force de conviction. Ce mois-ci, vos désirs sont des ordres. AMBITION
ÉMOTIONS Vénus ouvre la voie des possibles en ce début de mois. À la carte : rencontres, découvertes et échanges. À deux, des projets vont se concrétiser. AMBITION Mars est votre allié. Comptez sur un contexte dynamique qui valorise l’audace et le travail d’équipe. Parfait pour oser des choses et imposer votre style.
Verseau 21.1 – 18.2
ÉMOTIONS Vos discussions vont porter leurs fruits, attendez-vous à des changements positifs dans une relation qui compte pour vous. En solo, Vénus va vous proposer de belles options. AMBITION Entre optimisme béat et prudence excessive, votre cœur balance. Comptez sur une seconde quinzaine chanceuse et valorisante pour faire les bons choix.
Poissons 19.2 – 20.3
ÉMOTIONS Vénus et Mars sont mobilisés. Au sommaire ce mois-ci : rencontres, attirances torrides et sentiments partagés. Ce sera parfois orageux, mais les bons moments seront exceptionnels.
AMBITION Le ciel réveille votre esprit de compétition mais aussi celui des autres. Résultat : stimulant… mais tendu. Ciblez vos objectifs, inutile de monter au créneau pour rien.
RÉDACTRICE EN CHEF Julie Rouffiange jro@marieclaire.be RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT Timon Van Mechelen tvm@marieclaire. be timonvm DIRECTRICE ARTISTIQUE Sophie Brevers sbr@marieclaire.be COLLABORATEURS Aurélia Dejond (culture, psycho, société), Virginie Dupont, Marie Geukens, Étienne Heylen (culture), Linda Heynderickx, Marie Honnay (mode, lifestyle), Elspeth Jenkins (mode, design), Joëlle Lehrer (cinéma, musique), Malvine Sevrin.
Bélier 21.3 – 21.4
ÉMOTIONS Le relationnel est le sujet du mois. En live ou en distanciel, à l’écrit ou à l’oral, comptez sur des connexions réussies et de jolies possibilités de rencontre. AMBITION Mars vous aide à canaliser votre énergie avec une efficacité redoublée. C’est une bonne période pour donner de l’élan à vos projets. En bonus, des échanges stimulants et productifs.
DIGITAL RÉDACTRICE EN CHEF MARIECLAIRE.BE/FR Malvine Sevrin mse@marieclaire.be thetinynomad DIGITAL ART DIRECTOR MARIECLAIRE.BE rosaalieeb Rosalie Bartolotti rba@editionventures.be BACK-END DEVELOPER MARIECLAIRE.BE Paul Ansay paul@editionventures.be COORDINATRICE DES PROJETS ÉDITORIAUX & COMMERCIAUX Jessica Fine jfi@editionventures.be jessicafi ne1
Taureau 22.4 – 21.5
ÉMOTIONS Vénus et Mars fusionnent pour doper votre vie amoureuse, révéler les affinités et transcender le désir. Pour une nuit ou pour la vie, l’alchimie sera magique. AMBITION Le ciel ouvre la voie à plus de liberté d’expression et d’action. C’est un moment idéal pour valoriser votre créativité ou aller vers des projets qui vous ressemblent.
CHIEF OPERATING OFFICER (COO) MARIE CLAIRE Florian de Wasseige fdw@editionventures.be
POUR VOUS ABONNER
9 numéros pour seulement 26,95 €. Simple et rapide : surfez sur www.viapress.be/marieclairefr Vous avez des questions ? Envoyez un mail à info@viapress.be, viapress.be, téléphonez au 02 556 41 40 (de 8 h à 16 h 30 du lundi au vendredi) ou écrivez à AMP, 451 route de Lennik, 1070 Bruxelles.
Gémeaux 22.5 – 21.6
ÉMOTIONS En mode chill au début du mois, Vénus va changer de ton ensuite pour vous offrir un vrai retour du frisson amoureux. AMBITION Profitez d’un climat dynamique qui valorise les échanges ainsi que la créativité. En revanche, tenez compte d’un risque de stress ou de nervosité accru : mieux vaut éviter les réactions à chaud.
Cancer 22.6 – 22.7
ÉMOTIONS Vive la légèreté ! Ce mois-ci, l’amour se savoure comme une friandise, sans remords ni prise de tête. Au menu : nouvelles connexions, jeux excitants et complicité maximale. AMBITION Mars vous prête sa force de conviction. Si vous avez besoin de taper du poing sur la table, de défendre vos idées ou de forcer quelques portes, c’est le moment.
CREATIVE SALES MANAGERS Johanna Webb jwe@editionventures.be Kelly Gielis kgi@editionventures.be Deborah Schols dsc@editionventures.be Alexia Neefs alexia.neefs@editionventures.be Valérie Decallonne vdc@editionventures.be Nathalie Fisse nfi@editionventures.be CREATIVE SOLUTIONS LAB Lore Mosselmans (Campaign Manager) lmo@editionventures.be Amélie Eeckman (Print Production Coordinator) aee@editionventures.be Charlette Louis (Campaign Coordinator) charlette@editionventures.be Pauline De Witte (Campaign Coordinator) pdw@editionventures.be EVENTS Ondine Scohier (Event Coordinator) osc@editionventures.be PRODUCTION Business Team Corporation / Michel Vanderstocken Matériel pub/Valérie De Jonghe vdj@editionventures.be IT MANAGEMENT Dominique Remy - Alpha-Chrome sprl EDITION VENTURES CEO Bernard de Wasseige DIRECTEUR GÉNÉRAL Didier Henet
IMPRIMERIE Quad/Graphics
Lion 23.7 – 23.8
ÉMOTIONS Éclairée par le Soleil, vous dégagez une énergie ultraattirante. Ne vous étonnez pas si les admirateurs pullulent. En bonus, une deuxième quinzaine dédiée aux rencontres et à la séduction. AMBITION Ça risque d’être un peu laborieux en début de mois, mais de nombreuses choses vont se décanter ensuite, notamment sur le plan financier.
SALES DIRECTOR Philippe De Jonghe pdj@editionventures.be
BASTILLE VENTURE CAPITAL CEO Bernard de Wasseige
SHUTTERSTOCK.
Balance 24.9 – 23.10
La transmission de documents et informations à la rédaction du Marie Claire Belgique – S.A. Edition Ventures inclut l’autorisation de l’auteur quant à leur libre utilisation voire publication. Les marques, les prix et les adresses publiés dans Marie Claire n’engagent en aucune manière celui-ci et ne sont annoncés qu’à titre indicatif sans vérification préalable de leur contenu par le Marie Claire Magazine. Ce dernier décline toute responsabilité pour les documents envoyés. La reproduction, même partielle, de tous les articles, photographies, dessins, modèles et illustrations du Marie Claire Belgique est interdite tout comme celle des créations d’artistes publiées dans le Marie Claire et ce, même si ceux-ci sont publiés à titre de publicité. Tous droits réservés ©Marie Claire Belgique 2019.
Marie Claire International GROUPE MARIE CLAIRE INTERNATIONAL STRATEGY EXECUTIVE DIRECTOR Jean de Boisdeffre jdeboisdeff re@gmc.tm.fr INTERNATIONAL CHIEF CONTENT OFFICER Séverine Harzo sharzo@gmc.tm.fr INTERNATIONAL DEPUTY AND FINANCE DIRECTOR Felix Droissart fdroissart@gmc.tm.fr INTERNATIONAL PUBLISHER Nicia Rodwell nrodwell@gmc.tm.fr INTERNATIONAL COMMERCIAL DIRECTOR Elisabeth Barbier ebarbier@gmc.tm.fr INTERNATIONAL CHIEF DIGITAL OFFICER Olivier Lerner olerner@gmc.tm.fr
LIFESTYLE
INTERVIEW
OÙ ÊTES-VOUS PARTI CET ÉTÉ ?
Ma mobylette Magnum Racing garée devant une digue à La Grande-Motte, elle se penche puis m’embrasse. Ce jour-là, l’horizon aussi s’est mis à pencher. CE QUE VOUS NE SUPPORTEZ PAS EN ÉTÉ ?
Ne pas voir tomber le soleil.
Cuisiner avec ma plancha pour les amis de passage.
L’ÉTÉ : PÉRIODE DE TOUS LES POSSIBLES ?
Je me surprends à rêver que les autres espèces regardent le même soleil que moi. Puis je me souviens que mon espèce a tué 83 % de tous les mammifères sauvages et éradiqué la moitié de toutes les plantes de cette planète. LE GOÛT ESTIVAL DONT VOUS AVEZ HONTE ?
E
VOTRE PREMIER FLIRT D’ÉTÉ ?
1. Construire un poulailler d’Hervé Husson. 2. Récupérer et utiliser l’eau de pluie de Bertrand Gonthiez. 3. Walden de Henry David Thoreau (2).
.B IF
VOTRE PLUS GRAND PLAISIR SIMPLE L’ÉTÉ ?
En Islande.
CITEZ TROIS LIVRES QUE VOUS EMPORTEZ EN VACANCES.
R EG
Je suis plutôt Cap-irinha.
LE LIEU OÙ VOUS RÊVEZ D’ALLER ET OÙ VOUS N’ÊTES JAMAIS ALLÉ ?
.D W W :W
PLUTÔT CAP-FERRET OU CAP CORSE ? HAUTE MONTAGNE OU PLEINE CAMPAGNE ?
Camargue, Lunel, Aigues-Mortes, La Grande-Motte.
E
14 h, triplette sous les chênes en attendant que le soleil de 16 h redevienne amical.
LE LIEU OÙ VOUS AVEZ PASSÉ VOS VACANCES, ENFANT ?
N
ÊTES-VOUS PLUTÔT BRONZAGE MONOÏ OU ÉCRAN TOTAL ?
(Ici, avec Simone, à moins que ce ne soit Jean-Marc, son alter ego…)
VOTRE MENU TYPE ?
Tomates, roquette, basilic, pignons de pin, huile d’olive du jardin sur burrata fraîche.
LI
Le dernier, où j’ai pu offrir des kilos de mes courgettes.
POUVEZ-VOUS PRENDRE UNE PHOTO DE VOUS ?
N O
VOTRE MEILLEUR ?
NUITS LÉGÈRES OU PROFONDES ?
C’est étroitement lié, scientifiquement parlant, au nombre de bouteilles de rosé.
P O
VOTRE PIRE SOUVENIR D’ÉTÉ ?
Les étés où la sécheresse nous rappelle l’urgence et le désert d’audace chez ceux qui nous gouvernent.
LA PLACE DU SEXE L’ÉTÉ ?
Le short-maillot, justement, légèrement sur la gauche.
SH
Je ne suis pas parti, je suis resté au paradis, dans les Cévennes, et si mon cœur s’emballait, j’allais voir la mer et goûter son sel !
LA PERSONNE OU L’OBJET DONT VOUS NE VOUS SÉPAREZ JAMAIS L’ÉTÉ ?
Mon opinel, mon briquet et mon anti-venin. QU’EST-CE QUE VOUS VOUS AUTORISEZ À NE PLUS FAIRE L’ÉTÉ ?
Uriner dans la piscine des autres. EXPO OU SIESTE ?
Dans les Cévennes, depuis mon hamac, ce que j’observe autour de moi, forêt de chênes et de châtaigniers, milans, geais et huppes fasciées, mûriers, framboisiers et figuiers. Thym sauvage et soleil couchant valent tous les Louvre du monde.
DES GRANDES MARQUES À PETITS PRIX TOUTE L’ANNÉE SUR PLUS DE 1000 M²
1. Columbia/Music. 2. Respectivement aux éd. Ulmer, Eyrolles et Albin Michel.
Le caleçon sous le short-maillot pour aller à la ville.
LE QUESTIONNAIRE
JULIEN DORÉ Son dernier album Aimée (1) devrait bientôt être sacré triple disque de platine. Depuis son paradis cévenol et avant de repartir en tournée en octobre, le chanteur nous fait quelques confidences espiègles sur ses plaisirs estivaux, entre short-maillot, burrata fraîche et huppes fasciées. Par Fabrice Gaignault
RUE SIMONIS,49
JULIEN DORÉ.
130
RUE SIMONIS SIMONIS, 49 RUE 49 1050 BRUXELLES 1050 BRUXELLES 1050 BRUXELLES DE 10H30 À 18H30 DE 10H30 À 53 18H30 +32 2LE537 04 (FERMÉ DIMANCHE) (FERMÉ LE LUNDI)
*ÉVEILLEZ-VOUS À L’AMOUR
BOUTIQUE EN LIGNE DIOR.COM - Dior OnLine 02/620.00.00