Guide Napoléon

Guide

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Rues d’Ajaccio

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GUIDE NAPOLÉON

Musée national de la Maison Bonaparte

INFOS PRATIQUES

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Adresse : rue Saint-Charles Horaires : ouvert tous les jours sauf le lundi, les 25 décembre et 1er janvier.

INFOS PRATIQUES au 31 mars : Du 1er octobre • 10 h 30-12 h 30 (dernière entrée 12 h) • 13 h 15-16 h 30 (dernière entrée 16 h) Du 1er avril au 30 septembre : • 10 h 30-12 h 30 (dernière entrée 12 h) • 13 h 15-18 h (dernière entrée 17 h 30) Adresse : accès personnes à mobilité réduite Accessibilité Tarifs : plein tarif, tarif réduit et tarif groupe (10 pers. minimum).

Gratuité pour les moins de 26 ans, pour les Amis de Malmaison et pour tous les premiers dimanche de chaque mois.

Tél. : 04 95 21 43 89 Site web : www.musee-maisonbonaparte.fr

La maison de famille Les Bonaparte emménagent dans cette maison en 1682. À la fin du XVIIIe siècle, la famille Bonaparte occupe le premier étage où sont logés, sous la coupe du vieil oncle Luciano Bonaparte, Charles-Marie, Letizia et leurs enfants.

Le 15 octobre 1791, Napoléon a la douleur d’assister au décès de son oncle, l’archidiacre Luciano. Avant d’expirer, le vieil homme aurait appelé ses neveux et parlé ainsi : « Letizia, cesse tes pleurs ! Je meurs content puisque je te vois entourée de tes enfants. Mon existence n’est plus nécessaire aux enfants de Charles. Joseph est aujourd’hui à la tête de l’administration du pays, ainsi il peut diriger celle de la famille. Tu poi Napoleone, sarai un uomone (quant à toi Napoléon, tu seras un grand homme) ».

Comme une facétie de l’histoire, en 1793, les Bonaparte sont chassés de Corse et leur maison, après avoir été saccagée par les partisans de Pascal Paoli, est annexée l’année suivante par les troupes anglaises lors de l’éphémère royaume anglo-corse.

Hudson Lowe, futur geôlier de Napoléon à Sainte-Hélène, y sera d’ailleurs logé.

La maison retourne dans le patrimoine familial grâce à Joseph Bonaparte qui

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La galerie du premier étage.

entreprend des travaux de rénovation et d’agrandissement poursuivis par Letizia Bonaparte et Joseph Fesch jusqu’en 1802. La suite est assez rocambolesque.

En 1805, Napoléon donne la maison à son cousin André Ramolino, puis elle est récupérée par Madame Mère en 1832 et revient finalement à Joseph Bonaparte en 1843. À sa mort, la maison entre dans le patrimoine de sa fille Zénaïde qui l’offre en 1852 à son cousin-germain LouisNapoléon Bonaparte, le futur Napoléon III. En 1873, à sa mort, c’est l’impératrice Eugénie qui en devient propriétaire jusqu’en 1921, date de son décès, où le prince Victor-Napoléon en hérite pour la céder à l’État en 1923.

L’histoire d’un musée La maison inoccupée et laissée à l’abandon est cédée à l’État qui la classe monument historique en 1923, mais il faut attendre 1967 pour qu’elle devienne le Musée national de la Maison Bonaparte.

Pourtant, c’est dès 1921 que germe l’idée d’un musée dédié au souvenir des Bonaparte. Lors du centenaire de la

mort de Napoléon, une exposition de reliques est présentée dans sa maison natale et l’occasion est donnée, pour la première fois, d’y voir son berceau, jusque-là religieusement conservé par les descendants de Letizia Sebastiani, filleule de Letizia Bonaparte.

Le deuxième étage C’est ici que commence la visite du musée.

Cette partie de la maison est acquise par les Bonaparte en 1796 et fut occupée de façon permanente par la princesse Marianne Bonaparte à partir de 1874. Tous les décors de l’étage ont été réalisés par le peintre et architecte ajaccien Jérôme Maglioli (1812-1885) lorsque Napoléon III ordonna la restauration de la maison dans les années 1860.

Salle 1 La première salle éclaire le contexte historique et social de la Corse du XVIIIe siècle où les Bonaparte ont évolué avant d’être connus sur la scène européenne. Les portraits du cardinal Fesch par Claude-Antoine Fleury (1743-

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1822) et un anonyme français représentant un portrait posthume de Charles-Marie Bonaparte ainsi qu’une paire de pistolets lui ayant appartenu, puis ayant fait partie de la collection personnelle de Napoléon III, dominent la pièce.

Salle 2 La visite se poursuit par la découverte de la jeunesse de Napoléon. Ses années de formation sont évoquées par des documents relatifs à sa scolarité au collège d’Autun puis à l’école de Brienne et enfin à l’école militaire de Paris.

Salle 3, chambre dite « à l’alcôve » Selon la légende, c’est dans cette chambre qu’aurait dormi Bonaparte à son retour de la campagne d’Égypte en 1799. Les œuvres miniatures exposées dans la pièce mettent à l’honneur les membres de la famille.

Salle 4 Cette pièce est consacrée aux différents propriétaires de la maison Bonaparte dont les portraits sont exposés sur les murs : Letizia Bonaparte, Joseph Bonaparte et André Ramolino. Une rarissime toile représentant la maison au milieu du XIXe siècle peinte par Léonard-Alexis Daligé de Fontenay (1813-1892) est également exposée.

Le premier étage C’est dans cette partie de la maison que vécurent les Bonaparte au XVIIIe siècle et, par conséquent, c’est dans ses pièces que le jeune Napoléon, ainsi que ses frères et sœurs, firent leurs premiers pas.

Toutes les tapisseries, des murs et du mobilier, ont été refaites en 1979 selon une lettre de Letizia Bonaparte, datant de 1798, dans laquelle sont mentionnés « deux garnitures de papier peint, dont une

rouge et blanche et l’autre jonquille, et huit rouleaux de fond ponceau avec des roses ».

Le salon Tout le mobilier de style Louis XVI de ce salon a été acheté par Letizia Bonaparte à Marseille en 1797.

La chambre de Letizia Bonaparte Cette pièce était à l’origine le cabinet de travail de Charles-Marie Bonaparte, elle a été ensuite transformée en chambre à coucher par Letizia Bonaparte en 1797.

Bien que Charles-Marie n’ait eu de cesse d’améliorer la qualité de vie de sa famille, Napoléon portera sur lui un jugement assez sévère : « Mon père était bon, il affectait un peu trop la politesse ridicule du temps, il était enclin à aimer les femmes.

Il eût mangé toute sa fortune si ma mère ne l’eut retenu ». En revanche, l’Empereur restera plus admiratif… et craintif envers sa mère : Ma mère était belle comme le jour (...), elle avait la main leste ».

La chambre natale de Napoléon C’est dans cette chambre que serait né Napoléon le 15 août 1769. Une légende veut que Letizia n’ait pas eu le temps d’arriver jusqu’au lit et se soit allongée sur un tapis pour accoucher. Sur le tapis en question était brodé un combat d’Achille, héros de l’Iliade d’Homère. Néanmoins, cette légende semble parfaitement infondée car Madame Mère elle-même y a mis un terme quelques années plus tard en disant : « Chez nous, il n’y avait pas de tapis ».

La salle à manger La salle est sans doute conforme à sa disposition du XVIIIe siècle comme en témoigne le placard à vaisselle dans l’angle de la pièce.

La galerie En 1797, les Bonaparte entreprennent d’agrandir leur maison en achetant cette

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La chambre natale de Napoléon.

grande galerie au parquet de noyer destinée à servir de salle de réception et de salle de bal.

La chambre dite « à la trappe » La trappe située au fond à gauche a donné son nom à la chambre. Une légende tenace veut que Napoléon, à la fin de son séjour en 1799, soit parti par cette issue pour rejoindre le port afin d’échapper à la foule qui l’acclamait à la porte de sa maison. Ceci est sans doute une pure fantaisie car cette pièce n’est entrée dans le patrimoine familial qu’en 1802.

Les caves Napoléon III mène, non seulement une politique d’embellissement de la maison, mais il procède également à des acquisitions afin de l’agrandir. Il fait ainsi restaurer les caves qui sont déjà en sa possession et en achète une supplémentaire en 1860.

Esprit es-tu là ?

La mort de l’Empereur, le 5 mai 1821, est relatée de façon très brève dans les journaux locaux. Néanmoins, deux événements extraordinaires se seraient produits ce jour-là. Il s’agit, d’une part, du passage d’une comète dans le ciel d’Ajaccio à l’heure du décès de Napoléon et, d’autre part, de l’apparition du fantôme de Napoléon, devant sa maison, à deux femmes, causant la mort d’une d’entre elles.

Quelques visiteurs célèbres C’est à cette époque que la légende napoléonienne se développe à Ajaccio.

La maison Bonaparte devient un incontournable lieu de pèlerinage. Les fils du roi la visitent, le prince de Joinville en 1831 et le duc d’Orléans quatre ans plus tard. Dans ses Souvenirs, Henri Lauvergne,

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compagnon de route du prince, écrit avec emphase : « Ajaccio est (...) La Mecque du monde européen. (...) Ces murs ont pesé sur cet homme que l’Univers n’eut pu contenir ! (...) Levez les yeux : c’était le maître du monde, celui qui eut des Rois pour flatteurs et des Empereurs pour courtisans ».

voyions la maison d’Alexandre, on se dira : c’est pourtant là que l’Empereur est né ».

La légende de Napoléon Bonaparte ne cesse de croître durant le XIXe siècle et de nombreux voyageurs sont curieux de venir visiter le berceau de l’Empereur et, certains d’entre eux sont des célébrités.

La princesse Marianne Bonaparte

Honoré de Balzac (1799-1850) En mars 1838, Balzac est de passage à Ajaccio en attendant de résoudre ses problèmes financiers grâce à une opération fructueuse en Sardaigne. Cependant, il n’est pas sous le charme du golfe d’Ajaccio et trouve au contraire l’endroit détestable : « Ajaccio est un séjour insupportable (...). La civilisation y est comme au Groenland (...). L’ennui m’y atteint pour la première fois de ma vie (...). J’y jouis d’un incognito complet (...). Je suis allé voir la maison où est né Napoléon et c’est une pauvre baraque (...) ».

Gustave Flaubert (1821-1880) En 1840, le romantique Flaubert débarque à Ajaccio et, loin de l’exaspération balzacienne, il est en proie à des élans lyriques devant la maison Bonaparte : « Il y a à Ajaccio une maison que les hommes qui naîtront viendront voir en pèlerinage ; on sera heureux d’en toucher les pierres, on en gravira dans dix siècles les marches en ruines. On recueillera dans des cassolettes le bois pourri des tilleuls qui fleurissent encore devant la porte et, émus de sa grande ombre, comme si nous

Des histoires de princesses Mais l’endroit ne serait pas complètement romantique s’il ne recelait pas ses histoires de princesses.

En 1833, le prince Louis-Lucien Bonaparte (1813-1891), fils de Lucien Bonaparte (1775-1840), épouse une jeune et belle italienne issue d’une modeste famille : Marianna Cecchi. Marianna devient alors la princesse Marianne Bonaparte, mais ce conte de fée va finir pour elle comme un cauchemar. L’avènement du Second Empire marque le retour en force des Bonaparte et Napoléon III souhaite pour son cousin Louis-Lucien une alliance bien plus prestigieuse et lucrative. Le divorce est prononcé et la princesse exilée à Ajaccio où elle vit grâce à deux pensions qui lui sont allouées par son ancien mari et par l’Empereur. En 1874, l’impératrice Eugénie l’autorise à résider dans la maison où elle s’éteindra en 1891. C’est, depuis l’archidiacre Luciano, le premier membre de la famille à mourir à Ajaccio.

Sissi Impératrice Et quoi de plus romantique que ce 8 octobre 1890, lorsque débarque Élisabeth d’Autriche, dite Sissi Impératrice ? Dans l’anonymat le plus complet, sous le nom de comtesse de Nicholson, elle descend de son yacht Chazalie pour rester cinq jours à l’hôtel de France. La légende veut qu’elle repartît avec un morceau de tissu de la maison Bonaparte, promettant au gardien de le conserver religieusement.

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Plaque commémorative à l’entrée de la Maison Bonaparte

Vue générale de la rue Saint-Charles.

ANECDOTE En 1799, pendant son escale au retour de la campagne d’Égypte, Napoléon aurait organisé un dîner dans sa maison natale. Autour de cette prestigieuse table se trouvaient Jean Lannes, Joachim Murat, Dominique Vivant-Denon et Gaspard Monge mais aussi un ami de jeunesse de Napoléon répondant au nom de Bocognano et au sobriquet de Salciccia (saucisse), en référence à son intelligence limitée. Hasard ou volonté facétieuse de Napoléon, Salciccia se retrouve assis à côté de Monge, grand savant de son époque. Monge aurait monopolisé la parole devant Salciccia qui se serait contenté d’acquiescer à toutes les remarques de son illustre voisin. À la fin du repas, Napoléon aurait demandé à Monge son avis sur l’ami Salciccia, à quoi Monge aurait répondu : « Admirable ! Il n’a pas dit une seule sottise de toute la soirée ».

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Square Letizia

INFOS PRATIQUES

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Adresse : rue Saint-Charles face à la Maison Bonaparte

Ancienne maison Ramolino Fesch Letizia Ramolino (1750-1836) est la fille d’un inspecteur des Ponts et Chaussées, Ghjuvan Geronimo Ramolino (1723-1755) et de Angela Maria Pietrasanta (17251790). Celle-ci, devenue veuve en 1755 épouse en secondes noces un officier suisse, François Fesch (1711-1775), capitaine dans la marine génoise, et aura un second enfant, Joseph Fesch, futur cardinal.

Le buste du roi de Rome Lorsque la maison natale de Letizia Bonaparte fut détruite en 1808, l’espace fut réaménagé par son cousin germain André Ramolino qui y planta des acacias. Il faut cependant attendre le centenaire de la mort de Letizia Bonaparte, en 1936, pour que cet endroit soit configuré dans sa forme actuelle et porte le nom de square Letizia.

De plus, un buste du roi de Rome, fils de Napoléon Ier et de l’Impératrice Marie-Louise, est commandé au sculpteur Élie-Jean Vézien (1890-1982) et installé, au cœur du square, face à l’entrée de la Maison Bonaparte.

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INFOS PRATIQUES Adresse : 9, rue Roi de Rome Horaires : ouvert uniquement le jeudi après-midi Tarifs : accès libre

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Église SaintJean-Baptiste

Il s’agit de l’église la plus ancienne de la ville, construite en 1581.

C’est ici que furent baptisés Louis Bonaparte, le 24 septembre 1778 puis, le 4 septembre 1779, Lucien et Elisa Bonaparte, frère et sœur de Napoléon.

Durant la Révolution, l’église est désaffectée et transformée en salle de spectacle, mais sert parfois également de salle de bal. Suite à la signature du Concordat en 1801, auquel Lucien Bonaparte, alors ministre de l’Intérieur participe activement, et au rétablissement des relations entre la France et le Vatican, la petite église SaintJean-Baptiste est rendue au culte.

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Maison Ilari

INFOS PRATIQUES

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Adresse : 17, rue Roi-de-Rome

La période marquant les premières années de l’ascension de Napoléon en Corse reste chargée d’anecdotes difficilement vérifiables et l’escale à Ajaccio lors du retour d’Égypte en 1799 est un exemple.

Lorsque Napoléon débarque sur le port, une vieille dame lui aurait tendu une coupe remplie de lait en disant : « Mon fils, je t’ai autrefois donné le lait de mon cœur, accepte aujourd’hui le lait de ma chèvre ». Cette dame était Camilla Ilari qui fut la nourrice de la fratrie Bonaparte. Quelle que soit la véracité de cette histoire, Napoléon émettra le souhait de léguer à sa nourrice la maison

Bonaparte, ce à quoi Letizia Bonaparte aurait répondu : « In casa di l’antichi, vuletti metta i pesci-salati » (« Dans la maison des ancêtres, vous voulez mettre des anchois »). L’Empereur aurait alors imaginé un subterfuge visant à léguer sa maison natale au cousin de sa mère, André Ramolino et, en échange, Ramolino devait céder sa propre maison dans la rue du Roi-de-Rome à Camilla Ilari.

Godefroy Engelmann. La maison Ilari au XIXe siècle.

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