Dans le ciel
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dans le ciel
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Falco peregrinus
Dans le ciel
Falcu di sera
Faucon pèlerin Pèlerin, du latin peregrinus, souligne l’aptitude de ce rapace diurne aux voyages longues distances. C’est l’animal le plus rapide vivant en ce monde, il a été chronométré à plus de 350 km/h lors d’une descente en piqué. Présent toute l’année en Corse, c’est un solitaire aimant à fréquenter les falaises, aussi bien à l’intérieur des terres que sur les littoraux. Entre septembre et mars, de nombreux oiseaux venus du Nord rejoignent les populations, de plus en plus nombreuses grâce aux mesures de protections, nichant sur notre territoire. Oiseau de la fauconnerie par excellence, le faucon pèlerin est un redoutable prédateur capable de s’attaquer à tous les oiseaux, de la mésange aux hérons en passant par les geais et les pigeons. C’est un chasseur de haut vol qui, après avoir pris de l’altitude, fond en piqué sur ses proies, les liant directement avec ses serres ou bien les buffetant, les assommant par la force de l’impact. La parade nuptiale est spectaculaire, les deux partenaires rivalisent de virtuosité aérienne en multipliant les loopings et les piqués vertigineux. En Corse, il
se reproduit aussi bien sur les falaises littorales qu’en moyenne montagne. Au début du mois de mars, trois ou quatre œufs couleur crème sont déposés à même le sol d’un tafone ou sur une vire au-dessus du vide. Le couple se relaie pour couver pendant environ un mois. Les petits, nidicoles, quittent le nid au bout de 40 jours mais ne sont indépendants que huit semaines plus tard.
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Longueur
Envergure 100 cm. Poids entre 600 et 750 g pour le mâle et 900 et 1 200 g pour la femelle. Longévité 15 ans.
Le faucon pèlerin huit ou réclame.
Dans le ciel
autour de 45 cm.
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Marécages, étangs, rivières
Phoenicopterus ruber Fiammingu
Flamant rose En ancien français, le nom de ce bel oiseau était flambant. Flamant, phoenicopterus (qui a les ailes couleur pourpre, en grec), ruber (rouge en latin) tous ces mots se rapportent au feu que ce phénix semble transporter sur ses ailes. La grande majorité des populations de flamants roses vivant en France migrent vers l’Espagne et l’Afrique à partir du mois d’août mais environ un dixième des effectifs demeurent en hiver sur le littoral méditerranéen, Corse comprise. Pour la seule Camargue, la population hivernale est estimée à 5 000 individus mais, hélas, la mortalité peut être importante en cas de coups de froid intense. En Corse, depuis une vingtaine d’années, c’est maintenant presque un millier de ces oiseaux qui enchantent la réserve de Biguglia (certains, des immatures, restent toute l’année sans toutefois nicher), l’étang de Pinarellu, ainsi que Santa Giulia. Extrêmement grégaires – en Afrique, une colonie peut atteindre 200 000 individus – ils se plaisent dans les zones salées ou saumâtres, peu profondes, et dépourvues de végétation. Grâce à leur bec équipé de lamelles filtreuses, ils se nourrissent des petits insectes, de crustacés et mollusques qu’ils capturent
dans la vase. L’accumulation du carotène contenu dans ses proies pare les flamants de cinquante nuances de rose. Les flamants ne se reproduisent pas en France sauf, et l’exception est de taille, dans les parages de la Tour du Valat en Camargue où il est possible de se réjouir du spectacle offert par plusieurs milliers d’oiseaux célébrant le retour du printemps. Ces parades nuptiales sont des chorégraphies hollywoodiennes où, dans un ensemble parfait, la troupe de danseurs effectue des voltes en rangs serrés. Tous les oiseaux tournent la tête et ouvrent les ailes en cadence en parcourant à grands pas synchronisés le périmètre bien délimité de leur théâtre en plein air. Les couples, unis pour une seule saison, construisent ou restaurent un monticule de boue d’une vingtaine de centimètres de hauteur dans lequel la femelle dépose un seul œuf blanc, couvé par les deux parents pendant 4 semaines. Le petit, semi-nidifuge, quitte le nid mais est confié pendant la journée au soin d’une crèche collective. Pendant environ deux mois, les parents, reconnaissant leur petit parmi des centaines à son cri unique, le nourrissent le soir venu en régurgitant un liquide richement protéiné.
Longueur 1,40 m. Envergure 1,60 m. Poids entre 2 et 4 kg. Longévité 70 ans en captivité ; 30 ans en milieu naturel.
Marécages, étangs, rivières
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Zones cultivées, maquis et jardins
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Oriolus oriol Merlu giallu, orzaghjolu
Loriot d’Europe Le loriot arbore un magnifique habit d’un jaune puissant. Il n’en fallut pas plus pour que Pline le prétendît capable de guérir de la jaunisse. Bien que jaunissant avec l’âge et malgré de beaux reflets vert-olive, le plumage de la femelle est beaucoup moins spectaculaire que celui du mâle. Oriolus oriolus, vient d’aureolus, la couleur de l’or en latin. En dépit de sa livrée éclatante, le loriot, dans la mesure où il se plaît à l’abri de la frondaison des grands arbres, est un oiseau difficile à observer. Seul son chant flûté, remarquablement clair et puissant, révèle sa présence à une oreille avertie. C’est un grand migrateur transitant par la Corse pour aller nicher sur le continent, au début du mois de mai, et repassant, au mois d’août, en partance vers l’Afrique de l’Est. Il se nourrit principalement d’insectes mais ne dédaigne pas les fruits. Une poignée de cerises, qu’il apprécie particulièrement, est le prix à payer pour pouvoir l’admirer à proximité des habitations.
Il ne se reproduit que très occasionnellement en Corse. La femelle construit seule un nid en forme de hamac. Fait de fil d’araignée, de mousse et de plumes, il est tendu entre deux petites branches dans le houppier des grands arbres et reçoit 3 ou 4 œufs de couleur blanc rosé tavelés de brun tirant sur le violet. L’unique ponte est couvée pendant 15 jours. Les petits restent au nid durant deux semaines.
Longueur 25 cm. Envergure 45 cm. 45 cm. Poids 75 g. Longévité 8 ans.
Le loriot siffle.
Zones cultivées, maquis et jardins
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