Lire et goûter l'Evangile

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Pierre Cardon de LiChtbuer

Lire et goûter l’Evangile

fidélité



Lire et goûter l’Evangile


Du même auteur : Treize cassettes sur les paraboles, Ed. Music Today. Jésus nous révèle Dieu. Paraboles du Royaume, Kivupress, 1997.

© Editions Fidélité • 7, rue Blondeau • 5000 Namur info@fidelite.be Dépôt légal : D/2001/4323/01 ISBN : 2-87356-200-5


Pierre Cardon de Lichtbuer

Lire et goûter l’Evangile

fidélité 2000



Entrer dans la Bible, c’est apprendre à vivre religieusement ; c’est sentir la religieuse poésie de l’existence ; c’est découvrir que tout dans la vie est ordonné vers Dieu et se déroule en sa présence ; c’est faire de tout ce qui est, oraison et consécration. Daniel-Rops

Motivation

Chaque personne a dans la vie divers centres d’intérêt : sa famille, son travail et souvent aussi des activités culturelles ou religieuses. Il est aussi tout à fait naturel qu’elle fasse des efforts pour améliorer ses compétences, pour être meilleure dans sa vie professionnelle, pour augmenter ses connaissances et aptitudes. Ainsi, elle se spécialisera dans un domaine particulier de sa vie ; souvent ce domaine sera son activité professionnelle, ou un intérêt particulier qui la passionne. On trouve tout à fait normal qu’une personne qui travaille dans le secteur médical, par exemple, cherche à se tenir au courant des derniers progrès de cette discipline. Peut-on pour autant affirmer que l’étude de l’Evangile soit un domaine réservé aux spécialistes de la Bible, les 5


exégètes ? Sûrement pas ! Disons plutôt que la lecture de l’Evangile est réservée aux spécialistes de l’accueil amoureux de la Parole de Dieu. Et là, tout chrétien est appelé à devenir un tel spécialiste ! L’Evangile, c’est pour tout le monde, personne n’est exclu ! Expliquons-nous. Quand deux personnes se rencontrent, un amour peut naître spontanément. Mais pour que cet amour naissant grandisse, des actes s’imposeront afin que ce sentiment spontané vive et croisse. En effet, quand nous aimons quelqu’un, nous cherchons à mieux le connaître, à lui consacrer du temps, à savoir ce qu’il aime et ce qu’il désire ; nous le « fréquentons » comme des fiancés. Pour qu’il prenne de l’importance dans notre vie, il faudra longuement l’écouter, apprendre à patiemment déchiffrer son langage. Alors seulement, les mots, les attitudes, les silences même pourront trouver tout leur sens. Pourquoi voudrions-nous qu’il en aille autrement pour la découverte de la personne aimée qui porte le nom de Jésus Christ ? Serait-il le seul dont la connaissance et l’amour ne demanderait pas d’effort ? Nous avons été, à son initiative, fascinés par sa personne, captivés par son amour. Cette étincelle, cette flamme, cet amour ne grandira pas spontanément ; il faudra lui en donner l’occasion. Il faudra fréquenter ce Jésus. Toute forme de prière — et écouter la parole de l’Evangile est prière —, a pour but de mieux connaître Jésus, afin de l’aimer plus, de mieux le servir, et de l’annoncer au monde entier. Jésus doit devenir le 6


trésor qui s’est laissé découvrir ; et nous, faisons tout pour avoir ce trésor (cf. Mt 13, 44-46). Comment mieux connaître le Seigneur Jésus ? Il nous a laissé un moyen unique : les Evangiles. Ils sont le livre de Jésus, son Testament, sa lettre d’amour qu’il nous adresse personnellement. Quand arrivera une lettre de Jésus, nous l’accueillerons, nous l’ouvrirons, nous la lirons et la relirons ; car elle vient de Jésus, et tout ce qui vient de lui a une très grande importance pour notre vie. Mais cette lettre est écrite dans une langue un peu étrange, parce qu’elle est née dans une culture différente de la nôtre, il y a près de deux mille ans. Nous devrons donc apprendre à déchiffrer ce langage afin de bien le connaître et le comprendre. Cela exigera du temps et un peu d’efforts de notre part. Mais ce ne sera pas si difficile parce que nous déchiffrerons cette lettre avec les yeux de l’amour ; nous la lirons avec le cœur, ce qui nous rendra capables de comprendre ce que notre amour nous écrit. C’est ainsi que nous nous embarquerons dans une aventure d’amour avec Jésus. D’ailleurs, nous ne sommes pas seuls dans la lecture ; Jésus nous a promis son Esprit (Jn 16, 13) qui nous aide à comprendre tout le message du Christ. Grâce à l’Esprit, nous connaîtrons la vérité sur Jésus. Tout chrétien qui aime découvrira l’essentiel de l’Evangile. Il y parviendra par une lecture personnelle, mais aussi dans la lecture avec d’autres, en communauté. Jésus nous l’a promis : « Car là où deux ou trois se trouvent 7


réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Mt 18, 20). En effet, quand on cherche avec amour à comprendre le Testament du Seigneur, on n’est jamais seul. Dans le fond de notre cœur et au cœur de la communauté, il y a cet amour qui s’appelle l’Esprit Saint, l’Esprit du Seigneur. C’est lui qui nous conduit « vers la vérité tout entière » (Jn 16, 13). C’est ainsi que Jésus nous aidera à le connaître, à le découvrir. Les spécialistes, exégètes ou théologiens, pourront sans doute nous aider à aller plus en profondeur. Mais tout chrétien, animé par l’Esprit de Jésus, peut découvrir en vérité la personne de Jésus ; il lui suffira de se mettre attentivement à l’écoute de l’Evangile. Que faut-il faire concrètement pour nous mettre à l’écoute de la Parole de Dieu ? Souvent, on objectera qu’à part la Bible, il n’y a guère de livres à notre disposition. En principe, la Bible seule suffit ! L’accès à la Bonne Nouvelle ne dépend pas du nombre de livres dans notre bibliothèque ou des études savantes que l’on a entreprises. Jésus nous l’a promis : « Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d’avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l’avoir révélé aux tout petits. Oui Père, c’est ainsi que tu l’as voulu dans ta bienveillance » (Mt 11, 25-26). C’est tout à fait normal. Si Dieu est vraiment amour, comme le proclame saint Jean (1 Jn 4, 8), il se rendra accessible à tous ; tous ses enfants pourront le connaître sans moyens extraordinaires. Un Père ne se dérobe pas à ses enfants. Ainsi Jésus veut-il se faire découvrir comme le trésor caché (Mt 13, 44). La brebis 8


reconnaît la voix de son maître (Jn 10, 3-4). Et le Maître se laisse connaître à tous ceux qui l’accueillent avec amour (Jn 15, 15). C’est tout le mystère de l’Incarnation. Jésus vient parmi nous pour se révéler à nous, pour nous dire qui est vraiment Dieu et ce qu’il fait ; et Jésus continue à révéler le visage du Père grâce à l’action de son Esprit dans le cœur du croyant (Jn 14, 26). L’expérience des chrétiens l’atteste : il se fait connaître à tous ceux qui le cherchent ; et même à ceux qui ne le cherchent pas consciemment. C’est important, car on ne peut pas être enfant de Dieu si on ne connaît pas son Père ! Il faut bien comprendre cela lorsque nous approchons l’Evangile. Ce n’est pas l’homme qui, à force de grands efforts personnels, doit essayer de monter vers Dieu et pénétrer son mystère. C’est Dieu qui se révèle, c’est lui qui vient parmi nous. Ayons une attitude d’accueil et d’écoute, et nous le connaîtrons. « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle » (Jn 3, 16). Résultat : « A tous ceux qui l’accueillent, il donne le pouvoir de devenir enfants de Dieu » (Jn 1, 12). Lire l’Evangile, ce n’est pas lire n’importe quel livre ou étudier un morceau de littérature. L’Evangile n’est pas une biographie traditionnelle. L’Evangile, c’est quelqu’un qui nous parle ; c’est la parole de Dieu qui nous est adressée, c’est Dieu lui-même qui nous parle personnellement. La parole de Dieu est puissante, car elle interpelle toute la personne ; elle transforme, elle porte du fruit (1 Th 2, 13). Ce n’est pas un texte mort, 9


des mots sur du papier, c’est quelqu’un qui parle à notre cœur, quelqu’un qui nous séduit, qui se fait connaître, quelqu’un qui nous offre son amitié. « Je ne vous appelle plus serviteurs mais amis, parce que tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître » (Jn 15, 15). Jésus veut vraiment nous faire entrer dans sa famille ! L’outil indispensable est le Nouveau Testament. Il faut s’y plonger si l’on veut rencontrer Jésus et se mettre à son école. L’Ancien Testament est la religion du Livre, de la Loi. Avec Jésus, nous sommes dans la Nouvelle Alliance. Dans l’Ancienne Alliance, on obéissait à un texte, à un livre, une loi : cela, c’est du passé. Avec la Nouvelle Alliance, on suit quelqu’un. Dans tous ses écrits, saint Paul est bien clair : ce n’est pas la Loi qui apporte le salut, mais Jésus Christ. Le Nouveau Testament, c’est quelqu’un qui nous interpelle, parle à notre cœur, devient attachant et peut nous porter à nous engager. « Car c’est un exemple que je vous ai donné ; ce que j’ai fait pour vous, faites-le vous aussi » (Jn 13, 15). Pour cette lecture, il est essentiel d’avoir un texte complet des Evangiles, accompagné de références aux textes sacrés (en marge) et de commentaires et notes explicatives (en bas de page). La Bible de Jérusalem (BJ) ou la Traduction Œcuménique de la Bible (TOB) sont excellentes. Le Nouveau Testament seul suffira dans un premier temps. Nous remarquerons que certaines nuances sont traduites de manière différente selon les versions. 10


Comme pour toute activité sérieuse, acquérir une connaissance du sens profond de l’Evangile demandera un effort. Nous devrons y consacrer du temps. Ce n’est pas en quelques semaines que nous connaîtrons Jésus et son Evangile. Lire l’Evangile, oui, on peut le faire rapidement. Mais pour connaître Jésus, il faudra le fréquenter. C’est un travail, un engagement pour toute la vie, parce que le véritable amour est pour toujours. Une fois que nous aurons goûté vraiment à l’Evangile, nous ne nous arrêterons plus. Le Seigneur se montrera au moment qu’il a choisi. « Cherchez et vous trouverez » (Mt 7, 7), c’est sa promesse ; la perle rare existe et attend d’être découverte (Mt 13, 46). En fréquentant régulièrement l’Evangile, nous nous familiariserons avec le texte et, petit à petit, nous connaîtrons de mieux en mieux Jésus. Ce ne sera pas une connaissance livresque, mais une expérience personnelle. Nous le découvrirons encore présent au milieu de nous, à nos côtés, dans sa communauté, dans le cœur des croyants, dans le prochain. Le texte deviendra Vérité ; nous ferons l’expérience de la véracité des paroles de Jésus (« Je suis la Vérité », Jn 14, 6). Jésus tient ses promesses ; elles deviennent réalité pour nous. « Voilà, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps » (Mt 28, 20). Alors nous trouverons la force et l’intelligence pour l’annoncer et manifester à tous notre joie d’avoir trouvé le vrai trésor. « Allez donc et faites de toutes les nations mes disciples » (Mt 28, 19). 11


Il y a deux manières possibles de lire et écouter le texte de l’Evangile : seul, ou en groupe, en communauté (Mt 18, 20). Une méthode n’exclut pas l’autre ; elles sont complémentaires. Il est normal, voire nécessaire, que si nous écoutons l’Evangile en groupe, nous fassions aussi la démarche personnelle. Cette lecture, nous la faisons pour connaître le Seigneur, afin de mieux l’aimer et le servir. Le but n’est pas seulement de mieux connaître Jésus, mais aussi de mieux le servir, de mieux l’aimer et de mieux le faire connaître. Ce trésor que nous découvrons, cette perle rare que nous trouvons ne doit pas rester cachée. Elle doit être offerte aux autres. Cet approfondissement de l’Evangile est un engagement long et fascinant. Il est bien utile de faire ce travail la plume à la main, afin d’écrire, d’enregistrer ces perles que nous découvrons, pour qu’elles ne se perdent pas. Ainsi nous nous constituerons une documentation personnelle qui sera utile le jour où nous voudrons témoigner de Jésus.


L’approche individuelle

Lorsque nous voulons nous mettre à l’écoute de la parole de Dieu dans les Evangiles, il est bon de nous limiter au départ à un seul Evangile, qu’il faut lire et relire. En découvrant Jésus à travers un Evangile, nous le voyons vivant, Un ; nous le découvrons dans son entièreté. Pour cela, il nous faut découvrir « notre » Evangile, « mon » Evangile. Dans la vie, des passages d’Evangile nous ont frappés ou nous ont parlé fortement. Ces textes indiquent quel est « notre » Evangile. Dieu nous a parlé à travers cet Evangile et il continuera de le faire dans celui-ci. Par des lectures répétées, nous entrerons dans la mentalité de ce texte, nous comprendrons le style et le point de vue de l’évangéliste, nous remonterons à la source : Jésus Christ. Au début, nous aborderons les autres Evangiles par le biais des textes parallèles et des références. Ne nous faisons pas d’illusions : jamais nous ne connaîtrons complètement Jésus, il sera toujours un mystère, il sera toujours à découvrir, il sera toujours nouveau. Mais par un effort répété, nous le connaîtrons de plus en plus et nous remarquerons sa présence à nos côtés. Et nous nous attacherons à 13


lui. Ce ne sera plus une connaissance livresque ou érudite, mais un attachement du cœur. Il sera l’ami qui est là, qui nous comprend et qui nous tend la main, avec qui nous parlons. Jésus deviendra quelqu’un de vivant, au centre de notre vie. Cette connaissance deviendra source de vie. « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera et nous viendrons vers lui et nous nous ferons une demeure chez lui » (Jn 14, 23). Premier pas Pour débuter, prenons un Evangile, « notre » Evangile, et lisons-le du début à la fin ; c’est la lecture continue attentive. Il nous faut avoir un cœur qui écoute quand nous nous penchons sur ces pages : faisons silence dans notre cœur pour écouter Celui qui parle. Le premier pas, est de lire tout le texte sans faire attention aux références ni aux notes de bas de page. J’écoute la Parole non comme des mots quelconques, mais comme la Parole de Jésus qui me dit, à moi, des choses vraies, des paroles importantes. L’un ou l’autre texte nous frappera peut-être de manière plus forte. C’est ainsi que « l’ange du Seigneur nous adresse la parole ». Il n’y a aucune objection à ce que nous marquions ou soulignions les mots, les phrases qui nous ont frappés, celles qui ont touché notre cœur. C’est un trésor unique, une parole que Jésus nous adresse personnellement. Ces textes ainsi soulignés seront aussi plus faciles à retrouver plus tard lorsque nous annoncerons la Bonne Nouvelle. Une lecture très attentive peut aussi se faire en 14


recopiant les textes, ou en les lisant à haute voix.

Deuxième pas Nous nous lançons maintenant dans une seconde lecture du même Evangile en incluant toutes les références. A chaque référence indiquée en marge, nous allons rechercher et lire le texte dans la Bible ; nous lisons aussi tous les textes parallèles indiqués. Ceci permet d’élargir notre horizon, de percevoir des nuances. Les références aident à mieux comprendre la portée de certaines phrases, à remplir de sens certains mots. Cette méthode correspond au fond à « l’Evangile expliqué par l’Evangile ». Les différences que nous rencontrons dans les textes parallèles nous font réfléchir à leur signification. Par exemple, les récits de la vocation de Matthieu en Mt 9, 9-13 et Lc 5, 27-31 présentent des différences. Certaines sont de l’ordre du détail, d’autres sont importantes. Une lecture attentive nous les fait découvrir. Cette seconde lecture enrichit le contenu des mots et de certaines phrases en les situant dans le cadre du Nouveau Testament ou de la Bible. Elle prend plus de temps que la première lecture, mais il est vraiment utile d’aller contrôler et lire toutes les références signalées. Certaines traductions ont plus de références que d’autres ; nous pouvons, par exemple, compléter les références de la BJ par celles de la TOB. Un travail d’écriture, afin de ne rien 15


perdre, sera une aide ultérieure pour la catéchèse et la lecture en groupe.

Troisième pas Effectuons maintenant une troisième lecture de tout le texte de l’Evangile en incluant en cours de route toutes les notes explicatives de bas de page. Quand ces notes renvoient à d’autres textes bibliques, allons les lire aussi. Ces notes aident à comprendre certains mots, certaines situations. Nous y trouvons aussi quelques commentaires théologiques et des explications de passages plus difficiles. Les notes sont comme un résumé de toute l’érudition du passé. De nouveau, les notes de la TOB complètent bien celles de la BJ ; n’ayons pas peur de prendre des notes personnelles, car la mémoire n’est pas capable de tout retenir ; ce sera à nouveau un appui lors de la proclamation de la Bonne Nouvelle. Après cette troisième lecture, nous ne voudrons plus nous arrêter ; en effet, le texte exercera une attraction de plus en plus grande ; nous n’en saurons jamais assez ! C’est Jésus qui nous fascine de plus en plus. Nous le rencontrons dans cette Parole, nous l’entendons parler à travers ce texte, nous sommes interpellés et notre vie commence à changer parce que le Seigneur reçoit la possibilité de prendre possession de notre cœur et de nos pensées.

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Quatrième pas et pas successifs Maintenant, nous nous lançons dans des lectures renouvelées, en nous concentrant chaque fois sur certains aspects particuliers, comme par exemple certains mots ou certaines situations. Dans les Evangiles synoptiques, nous pouvons par exemple être attentifs à l’expression « avec Jésus » : regarder où l’on trouve Jésus. Nous pouvons considérer certains verbes et nous voyons, par exemple, comment Jésus se laisse toujours approcher par les gens, comment il les touche, comment il les regarde. Nous remarquons le nombre d’œuvres qu’il accomplit le jour du sabbat. Les gens qu’il fréquente. Certains mots ressortent, comme « cœur », « Parole », « en vérité, en vérité », etc. Chez Jean, nous pouvons suivre un mot à travers tout l’Evangile, un motclef comme « lumière », « vérité », « croire », « aimer », « demeurer », « Père », etc. Nous pouvons aussi rechercher tous les énoncés de Jésus commençant par « Je suis… ». Ce que dit Jésus quand il parle du Royaume. Ce que fait Jésus, comment il réagit, comment il se défend contre les attaques, etc. Ce que signifie « disciple » ou « être disciple » chez Jésus. Cette étape ne doit pas se limiter à une seule lecture : il s’agit plutôt d’une méthode pour des lectures répétées, successives. Nous remarquons alors des structures dans l’Evangile : certains mots ou certaines phrases encadrent un récit ; certains mots se retrouvent un grand nombre de fois dans quelques versets ou dans un chapitre, alors que nous ne les retrouvons quasi pas dans le reste de l’Evangile. Tout cela 17


nous invite à réfléchir sur le sens de ces choix ou de ces répétitions de mots. Nous pouvons aussi être attentifs à la succession des péricopes (unités littéraires) ; les différents récits et textes ne sont pas mis l’un derrière l’autre de façon arbitraire. Des ensembles s’éclairent l’un l’autre. Il ne faut pas hésiter à employer des feutres de couleur pour pointer certains mots ou certaines phrases. Cela nous aidera à retrouver facilement ces perles que nous découvrons. Nous dégagerons ainsi peut-être une structure poétique ou rythmique. Au cours de ces lectures successives, nous sommes particulièrement attentifs aux situations, aux personnages et aux actes de ceux-ci. Que se passe-t-il dans ce récit ? Comment les gens agissent-ils, et comment Jésus se comporte-t-il ? C’est un point de vue très enrichissant pour la lecture. Jésus n’est plus un nom, mais une personne vivante présente au milieu de ses contemporains. Il cherche à faire le bien autour de lui, se laissant toujours accoster par les personnes dans la peine et les difficultés. Il n’hésite jamais à payer de sa personne ; il a toujours du temps pour les autres ; il a le souci de la Vérité, un souci urgent de faire connaître le visage du Père. Cette réalité du Père, de Dieu, Jésus la révèle par toute sa vie, ses actes, ses œuvres au milieu nous. Remarquons, par exemple, le nombre de fois où Jésus parle explicitement de son Père dans l’Evangile de Jean. Nous nous rendons compte également que les paraboles chez Luc cherchent à nous dire quelque chose sur Dieu, sur l’infinie miséricorde du Père céleste. En lisant et en écou18


tant l’Evangile, nous nous retrouvons avec Marie, la sœur de Marthe, aux pieds du Maître (Luc 10, 39). Jésus nous parle ; il transforme notre cœur, il vient habiter en notre cœur (Jn 14, 23). Ainsi, petit à petit, les sentiments, les attitudes, les pensées de Jésus deviennent nos sentiments, nos attitudes, nos pensées. Alors Jésus ne sera plus un nom ou un concept abstrait, mais il deviendra une personne vivante, en notre monde, faisant le bien, parlant de son Père, expliquant que le Règne de Dieu est là, au milieu de nous ; il propose une vie nouvelle, une alternative à ce que le monde propose. Nous voyons comment Jésus est devenu serviteur, comment il donne sa vie pour les hommes. Il parle à notre cœur, il vient habiter parmi nous. Tout en douceur, gentiment, il change notre cœur, nos idées, nos pensées, nos attitudes. Nous sommes entrés dans la vie nouvelle de Jésus. Cette étude, nous ne la faisons pas seulement pour nous-mêmes. Jésus se révèle à nous afin que nous allions l’annoncer aux autres, afin que nous le fassions découvrir par les autres. Le chrétien est envoyé de par le monde pour proclamer la Bonne Nouvelle de Dieu, Père, qui aime ses enfants (Mt 28, 19). En entreprenant cette étude, il est utile de prendre des notes, de marquer ce qui nous a frappés, ce que nous avons découvert. Parler aux autres de notre découverte de Jésus stimulera notre étude. C’est à ce moment que les notes prises tout au long de notre cheminement trouvent leur utilité. 19


Une autre attitude essentielle doit accompagner ce cheminement : le silence dans notre cœur. C’est là que nous laissons parler le Seigneur ; nous accueillons la Parole dans la prière, dans la liturgie, dans l’adoration. Prière, adoration et liturgie précèdent, accompagnent et suivent toute étude de la Parole de Dieu. C’est dans l’adoration et la louange que nous nous plaçons en vérité face au Maître et Seigneur de tout l’univers. C’est alors que nous nous confions à la miséricorde de notre Père. « Quant à Marie, elle retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur » (Luc 2, 19). La Vierge Marie est pour nous le modèle de ce que nous voulons être, de ce que nous voulons faire. Méditer la parole de Dieu, approfondir l’Evangile, garder cette Parole dans notre cœur, voilà ce que nous cherchons, voilà le quotidien de la Vierge. C’est ce que Jésus a loué dans la vie de sa mère : « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la mettent en pratique » (Luc 8, 21). Voilà le secret de Marie : écouter la Parole de Dieu et la mettre en pratique ; voilà ce que nous sommes appelés à faire, nous aussi. Quand nous accueillons une parole, tâchons aussi de la vivre. Quand cette parole est dans notre cœur, elle devient la source de notre vie et de tous nos actes. C’est véritablement accueillir le Seigneur, et devenir ainsi enfants de Dieu (Jn 1, 12). Confions donc notre cheminement, notre approfondissement à Marie, la Mère de tous ceux qui prient le Seigneur. 20


Notre démarche n’est rien d’autre que de la lectio divina, de la « lecture divine ». Cette lectio divina était, et est encore, la prière des communautés monastiques dans l’Eglise. Il s’agit de lire l’Ecriture en tant que Parole de Dieu, dans un esprit de prière, d’humble écoute de cette Parole qui nous est adressée au cœur de notre vie, dans le cadre de l’Eglise et de son enseignement. C’est une vraie prière. L’Eglise en a décrit les moments successifs. 1. Le premier pas est la lectio, la lecture. Lire et relire le texte afin de faire émerger les éléments les plus significatifs du texte. « La plume en main », soulignons les verbes, les temps de l’action, les sujets, les adjectifs, etc. Petit à petit, le texte prend un relief insoupçonné. Il faut donc beaucoup d’attention. Après avoir analysé les éléments du morceau choisi, on cherche d’autres textes présentant des situations parallèles ou semblables. On élargit la lectio divina, et cela éclaire notre texte ; on voit comment Jésus réagit à une autre occasion. C’est une recherche qui met la personne en contact profond avec le texte. 2. Cette lecture débouche sur la méditation. Elle suppose que le texte soit lu, relu, mâché. Méditer veut dire ruminer le texte biblique à travers des questions ou en considérant les valeurs permanentes. Quelles sont ces valeurs éternelles ? Pourquoi sont-elles importantes ? Que signifient-elles pour aujourd’hui, quel sens ont-elles pour moi ? On entre en dialogue avec la parole de Dieu : que me dit-il, à moi ? 21


Quelle attitude me suggère-t-il à travers ce texte ? Me met-il en garde et contre quoi ? 3. On passe maintenant à l’oraison. A un certain stade de la méditation, on peut commencer à prier. A vrai dire, je prie depuis le début : je prie pour connaître Jésus qui me parle par ce texte, je prie pour en comprendre les valeurs ; je prie en l’écoutant. Mais à un certain moment, une autre prière « commence ». C’est simplement le dialogue direct avec Jésus : lui dire ce qu’on ressent. 4. Cette prière qui part du texte devient contemplation. Oubliant les particularités, on contemple le mystère de Dieu, cœur de chaque page de l’Evangile, le mystère de la Trinité, le Père, le Fils et l’Esprit Saint. Un colloque simple qui est adoration, louange, offrande, action de grâce, demande de grâces, et même humble regard enrichi de la parole méditée, regard qui est réponse à la Parole. 5. Le fruit immédiat est la consolation — terme du Nouveau Testament qui signifie profonde joie intérieure —, un goût des choses de Dieu, un goût de Dieu pour Dieu, un goût de la vérité, de la chasteté, du sacrifice, de l’amour ; un goût des fruits de l’Esprit Saint (Ga 5, 22-23) ; une intégration des valeurs évangéliques que la lectio nous a fait découvrir. Cette joie est la force des saints et de tant de croyants dans leur labeur et dans leurs souffrances. 6. Vient alors le discernement. C’est la capacité intérieure de percevoir où l’Esprit de Dieu est à l’œuvre, l’Esprit de l’Evangile, l’Esprit de Jésus, dans les situations, les décisions, les évé22


nements, les problèmes. Et aussi de voir où l’esprit de Satan est à l’œuvre, l’esprit du mensonge, de la tromperie, de l’amertume, de la confusion. C’est une sensibilité spirituelle, presque instinctive et permanente. Ce discernement, nous l’utilisons continuellement dans toutes les situations de notre vie, nous les confrontons chaque fois avec l’Esprit de Jésus qui est en nous. 7. Après ce discernement, nous pouvons passer aux choix évangéliques. Tout choix chrétien important naît de la conformité spirituelle à l’être du Christ. Et ce choix se traduira dans l’action : agir de façon évangélique. « Tu as bien compris, va et fais de même ! » (Lc 10, 37). Il n’y a donc pas de dilemme entre la prière et l’action. Ce ne sont pas deux réalités parallèles ou opposées : l’agir évangélique naît de la prière évangélique de l’Ecriture. Il s’agit de deux moments d’un même mouvement, lequel est conformité au mouvement du Christ vers l’homme, conformité aux choix et aux façons d’agir du Christ. Maintenant, nous devons trouver quelques informations complémentaires sur la Palestine où Jésus vivait. C’est aussi le moment de consulter l’un ou l’autre bon commentaire sur « notre » Evangile. Ici aussi, il est bon de se faire conseiller par une personne d’expérience et de jugement. Il ne faut pas se lancer dans ce qui est « à la mode » et ne dure pas ; mieux vaut se pencher sur les valeurs sûres. Il ne faut pas non plus s’effrayer de voir quelques mots 23


grecs dans un livre : le texte reste d’habitude lisible et compréhensible, même si on n’a aucune notion de grec. Ces commentaires auront des accentuations différentes : les uns seront plutôt philologiques, se penchant principalement sur les difficultés littéraires du texte (plutôt à éviter) ; d’autres, exégétiques, s’intéressant au sens du texte ; d’autres encore, spirituels, développant plus le sens spirituel du texte pour nous. Les commentaires pastoraux, qui sont plutôt des homélies ou des applications au quotidien, ne sont pas à négliger. Il est bon aussi de lire un ouvrage expliquant le contexte culturel et religieux de la Palestine de Jésus. Par exemple, le livre d’Etienne Charpentier, Pour lire le Nouveau Testament (Cerf), constitue une bonne introduction à la lecture de l’Evangile. En allant chercher moins loin, les introductions de l’édition que nous avons choisi de suivre sont déjà intéressantes. Dans le choix de lecture, il est mieux de prendre un auteur dont les écrits sont en union avec l’Eglise. En effet, c’est à l’Eglise qu’a été confiée l’annonce de la Bonne Nouvelle. Il existe aussi des « vies de Jésus » qui ne suivent pas explicitement les textes des Evangiles, mais qui valent aussi la peine. Citons entre autres celles de Guardini, de Potin, de Laurentin, de Brückberger, de Mann. Evitons des textes qui ne sont pas fidèles à l’Evangile ou à l’Eglise. 24


Outils de travail Consultons d’abord un bon « dictionnaire biblique », comme le Dictionnaire du Nouveau Testament de Xavier Léon-Dufour (Seuil, coll. « Livre de Vie » 131) ou le Dictionnaire Biblique de J. Dheilly (Desclée). Ces deux dictionnaires donnent la signification du mot cherché au temps de Jésus. Avec beaucoup de fruit, on consultera aussi le Vocabulaire de Théologie Biblique de Xavier Léon-Dufour (Cerf, 1988). Ce livre contient toute une série de courts exposés à propos de termes et de concepts présents dans la Bible. Cela permettra de mieux comprendre le sens de ces termes et leur contenu, et de mieux les situer dans l’ensemble de la pensée biblique et théologique. Une « concordance » peut aussi se révéler bien utile. C’est un index analytique et analogique. On retrouvera ainsi tous les textes bibliques qui contiennent un mot particulier, de même que les textes qui contiennent un mot synonyme du premier. Un tel ouvrage aidera aussi à retrouver une référence que l’on ne connaît plus. La Concordance de la Bible : Nouveau Testament de Sr Jeanne d’Arc (Desclée) et la Table pastorale de la Bible de Passelecq et Poswick (Lethielleux, 1974) rendront toutes deux un service inestimable. La Concordance du Nouveau Testament de Claire Bompois (Mame) et celle d’Odelain et Séguineau : Concordance thématique du Nouveau Testament (Cerf), sont très bien faites et moins chères. 25


Une « synopse » est un livre qui juxtapose les textes parallèles des différents Evangiles. Elle est utile pour se rendre compte des similitudes et des différences entre les textes parallèles. Par exemple, la fameuse Synopse des quatre Evangiles de Benoît et Boismard (Cerf) ou la Synopse de Lucien Deiss (Desclée De Brouwer).

Les Cahiers Evangiles sont une collection de fascicules des éditions du Cerf. En général, ils sont très bien faits. Pour continuer ce travail d’approfondissement, il vaut mieux se faire conseiller par quelqu’un qui a de l’expérience. En effet, il est bon de se limiter aux publications de qualité et de ne pas lire n’importe quoi. A ce stade-ci, il devient très utile de prendre des notes de-ci de-là. Elles serviront lorsqu’on nous demandera de parler de Jésus dans la catéchèse, ou lorsqu’à notre tour nous irons de par le monde proclamer la Bonne Nouvelle.


L’approche en groupe, en communauté

Etienne Charpentier, dans sa très bonne introduction aux Evangiles : Pour lire le Nouveau Testament (Cerf, 1982), propose une approche des Evangiles à l’aide d’une « boîte à outils » (qu’il faut aller rechercher dans son autre petit livre : Pour lire l’Ancien Testament, aux pages 14 et 15). C’est une méthode analogue que nous proposons pour lire ensemble une péricope, un passage de l’Evangile. Cette méthode s’avérera aussi être utile lorsque nous aurons à préparer un texte, une partie de l’Evangile, une péricope particulière, comme une guérison, une parabole, un évangile dominical. La méthode est structurée autour d’une série de questions qu’il faut se poser lors de la lecture d’un texte. N’oublions pas qu’une lecture en groupe doit avoir été préparée par le responsable. On ne peut jamais l’improviser. Chacun doit connaître à l’avance les références du texte qui sera étudié afin de s’y préparer personnellement, fût-ce par une lecture attentive. Une réunion autour d’un texte d’Evangile ne doit pas dépasser une heure et demie. 27


La démarche en groupe peut se schématiser en quatre étapes. D’abord une écoute du texte avec une première réaction des participants face au texte. Puis l’étude du texte lui-même, c’est-à-dire la compréhension approfondie du texte. Suit alors un approfondissement plus théologique (quel sens donner à ce texte ?). Enfin une actualisation, une découverte du sens pour aujourd’hui, et la manière d’annoncer aujourd’hui cette Bonne Nouvelle. Ecouter la Parole et réagir « à chaud » Impression - Expression

Lors de la première lecture, nous écoutons et nous nous laissons impressionner par le texte. Notre tête et notre cœur conservent un espace d’étonnement. La lecture se fait à voix haute, et peut être reprise. C’est une écoute sans préjugés ; nous mettons entre parenthèses tout ce que nous savons déjà, tous les commentaires connus, tous les préjugés. Prévoyons ensuite quelques minutes de silence, de recueillement. Puis vient la phase d’expression. Nous exprimons chacun ce qui nous a frappé dans le texte. Qu’est ce qui a retenu notre attention et pourquoi ? Qu’y a-t-il de nouveau pour moi ? Qu’est ce qui me plaît ou me met dans la joie ? Qu’est ce qui me heurte et pourquoi ? Qu’est ce qui paraît insignifiant, étonnant ou mystérieux ? Quel aspect de la vie est concerné par ce texte et pourquoi ? 28


Il est bon, pour le responsable, de noter les questions et les réactions ; ce n’est pas encore le moment de chercher les réponses ! N’entamons pas à ce stade une discussion, et veillons à ne pas donner de réponses toutes faites ; ces réponses risquent d’égarer l’attention. Il faut d’abord apprendre à vraiment comprendre le texte. La communication doit être brève et libre. Les autres écoutent avec respect. Il peut être utile que chacun écrive d’abord ce qu’il veut dire, afin de pouvoir écouter les autres avec plus de liberté. Deux sortes de difficultés peuvent se manifester : la difficulté de comprendre le passage ; et la difficulté de « recevoir » le passage, parce que la Parole de Dieu invite à donner une réponse, peut-être même à opérer des changements dans notre propre vie. Ainsi, cette lecture est une découverte, non seulement du texte, mais aussi de nous-mêmes : Quels sont nos centres d’intérêt ? Quelles sont nos préoccupations ? Dès le départ, nous nous sentons personnellement interpellés par Celui qui parle dans le texte. Nous verrons que cette lecture partagée en groupe est puissante, car c’est Jésus qui parle au milieu de ses disciples. « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, là je suis présent » (Mt 18, 20). Elle place le texte dans notre réalité personnelle, dans notre vie. Si nous nous arrêtions maintenant, nous tomberions dans le subjectivisme. C’est le risque d’une lecture du texte en fonction de soi-même. En s’arrêtant à cette étape, nous tournons vite en rond. L’ap29


port des autres élargit déjà notre horizon, mais il faut maintenant passer à une approche objective : que dit le texte exactement ? Que dit le texte exactement ? Etude du texte par lui-même et compléments d’information

Dans une rencontre de groupe, il est essentiel qu’une personne soit responsable ; cette personne doit avoir sérieusement préparé la rencontre de façon à pouvoir donner un enseignement solide. 1) Examiner et comprendre le texte Il est nécessaire de relire le texte avec beaucoup d’attention. Celui-ci, en effet, est un tissu serré de rapports entre les différents éléments qui le constituent. Nous chercherons à percevoir ces relations, à découvrir les liens entre les éléments constitutifs. Il y a beaucoup d’éléments à repérer : • les mots, les expressions qui reviennent, qui correspondent ou qui s’opposent ; • les acteurs, les personnages ou les objets : Qui est le personnage central ou dominant ? Quelles sont les actions, les paroles ? Que se passe-t-il ? Y a-t-il un but à atteindre, une activité à réaliser ? Quelles sont les relations entre les personnes ? • les lieux, les déplacements, les lieux liés à un personnage ou à une idée ; 30


• les temps employés dans les conjugaisons ; • les transformations qui ont lieu, le mouvement du récit : Y a-t-il un problème ? Comment est-il résolu ? Qui apporte la solution ? De quelle manière ? Y a-t-il des oppositions ? • c’est aussi l’occasion de découvrir la structure du texte : en le recopiant, nous découvrons, par exemple, des divisions, des strophes, des parallèles, des oppositions, des mots crochets, des inclusions, etc. Ainsi, nous analysons de très près le texte, nous le regardons vraiment dans tous ses détails. De cette façon, nous découvrons ce qui se passe dans le texte : Qui sont les acteurs ? Quelles sont les similitudes ou les oppositions entre eux ? Que cherchent-ils ? Quels obstacles rencontrent-ils ? Que s’est-il passé entre le début et la fin du texte ? Y a-t-il une transformation ? Comment s’est-elle opérée ? Quelles ont été les étapes ? Grâce à qui ou à quoi s’est opérée cette transformation ? 2) Replacer dans le contexte Il est nécessaire maintenant de situer l’extrait dans le contexte historique de son auteur, du milieu dans et pour lequel il a été produit. Ce texte fait partie d’un ensemble. Comment est-il accroché à cet ensemble ? Quelle y est sa place ou sa fonction ? Comment est-il éclairé par les contextes proche et lointain ? Quelles sont les citations de la Bible ? Sont-elles littérales ou modifient-elles le texte original ? 31


Ce texte est situé dans son temps. Nous le découvrirons à l’aide des notes et des introductions aux livres de la Bible. Divers aspects peuvent être abordés : • C’est le moment de lire les références, les notes, les textes parallèles et de les comparer. Le recours à une synopse peut s’avérer précieux. Nous trouverons des ressemblances et surtout des différences qui peuvent avoir leur importance pour comprendre des nuances ou des ajouts d’un Evangile par rapport à l’autre. • Certains mots, certaines expressions, avaient-ils un sens particulier à cette époque (p. ex. vigne, pasteur, Fils de l’homme, Messie, serviteur, talent, etc.) ? Les notes de la bible aideront à comprendre. Ici, l’usage du Dictionnaire du Nouveau Testament et de l’un ou l’autre paragraphe du Vocabulaire de Théologie Biblique est fortement recommandé. • Quel est le genre littéraire de ce texte (parabole, discours, miracle, profession de foi, etc.) ? Que peut-on dire à propos de

la forme ? Nous tenterons de faire une analyse attentive du texte, des verbes, des changements de temps, des reprises, répétitions ou refrains. • Ce texte a été adressé à une communauté. Qui parle à qui ? Pour répondre à quelles questions ? Pourquoi a-t-on voulu faire le récit de cet événement ou de ces paroles ? A quel aspect de la personne de Jésus la communauté est-elle 32


sensible ? Est-ce le même auquel nous sommes sensibles ? Le but de cette démarche est de lire le texte en tenant compte du contexte social, politique, religieux, culturel et littéraire des événements dont il parle et qui l’ont vu naître. Nul besoin de livres savants. Grâce aux notes, références et introductions, un texte intégral du Nouveau Testament suffira à découvrir l’information nécessaire. Comprendre le sens profond du texte Lecture théologique selon la foi, l’espérance et la charité

C’est maintenant le moment d’engager une réflexion, c’est-à-dire rassembler, organiser théologiquement ce que l’analyse de la deuxième étape a permis de découvrir. Nous prenons pour modèle les récits évangéliques eux-mêmes qui invitent à la foi, à l’espérance et à la charité. Ils sont là pour nourrir la communauté des croyants, communauté de foi, d’espérance et de charité. C’est aussi le moment d’employer tout le trésor de la Tradition pour en tirer à la fois du neuf et de l’ancien. Cette démarche peut se cristalliser en trois points : • Qu’est-ce que le texte nous révèle de Jésus Christ, de son identité, de son Père et de leurs attitudes à notre égard ? Comment agit Dieu ? (interpellation de la foi - sens christologique).

• En réponse à cette révélation, quelles attitudes le texte nous invite-t-il à 33


prendre à l’égard de Dieu et entre nous ? Comment se mettre en union avec la révélation de l’amour du Dieu de Jésus Christ à notre égard ? A quoi sommesnous appelés pour répondre à la Parole ? (sollicitation à la charité - sens moral). • Si nous entrons dans ces attitudes à la suite du Christ mort et ressuscité, à quelle espérance ce texte nous convie-til ? (invitation à l’espérance - sens mystique). A ce stade, notre démarche peut être résumée en quatre questions : Que s’est-il passé ? (2e étape). Que dois-je croire ? Que dois-je faire ? Que puis-je espérer ? (3e étape). Que dit le texte aujourd’hui ? Comment l’annoncer ? Actualisation - Vérification

Passons à présent à la lecture pastorale du texte. Nous pouvons facilement vérifier notre lecture en reprenant les questions notées au début et en contrôlant si on y a répondu ; sinon, c’est le moment de revenir à ces problèmes. Attention : ce n’est pas ici le moment d’entamer une discussion. La Bonne Nouvelle est offerte et chacun en tire les conséquences pour sa vie personnelle sans chercher à imposer ses conclusions aux autres. Le but de la rencontre est d’écouter et de comprendre la Parole de Dieu, d’accueillir son enseignement, pas de discuter ! 34


Le texte de l’Evangile nous est adressé à nous, aujourd’hui, mais il ne cherche pas à donner des réponses toutes faites aux problèmes concrets. L’Evangile est une réalité actuelle et tous les événements de la vie sont éclairés par lui. Le texte devient alors une source d’inspiration pour comprendre ce qui se passe maintenant et pour passer à l’action aujourd’hui. Mais ce n’est pas un livre avec des règles et des recettes pour tous les problèmes de la vie. Il nous aide à en trouver les réponses pour nous-mêmes. C’est un appel que j’entends et que je dois interpréter dans ma vie. La personne de Jésus nous est un exemple, afin que nous fassions de même. Mais chacun devra choisir librement son attitude. Il faut relire le texte avec des yeux nouveaux, écouter l’évangéliste nous parler aujourd’hui. Il nous faut répondre à la question : Qu’est-ce que cette Parole de Dieu nous apporte aujourd’hui ? Comment l’actualiser, comment la faire entrer dans notre vie quotidienne ? Après l’étude faite dans les deuxième et troisième étapes, nous passons au concret de notre vie personnelle : c’est ainsi que je comprends le texte, voici comment il me parle. Deux pièges sont à éviter : le premier est de donner une réponse toute faite. L’Evangile est une inspiration, un appel ; ce n’est pas un livre de règlements et de lois ; nous devons écouter et découvrir ce que Jésus apporte de nouveau aujourd’hui à la vie des hommes. Le deuxième est de moraliser. L’Evangile n’est pas un code moral, il est beaucoup plus : il est la révélation 35


de Dieu, la révélation de son amour, de notre espérance, de notre vie. C’est quelqu’un qui nous parle, qui nous révèle Dieu et nous révèle à nous-mêmes. Voilà la première chose à rechercher, toujours, dans tout texte biblique : que nous dit-il de Dieu ? Ce n’est qu’après avoir bien compris cela que nous pouvons voir ce qu’il signifie pour nous ainsi que la réponse, la conduite qui en découleront. En effet, la connaissance de Dieu nous révèle l’homme, et notre devoir devient clair ; il n’est que conséquence de ce qu’est Dieu. Pour actualiser le texte, nous pouvons poser trois questions, parallèles à la lecture théologique de la troisième étape : • Quelles paroles dire aujourd’hui, dans notre situation, pour que l’amour de Dieu en Jésus Christ soit connu et reconnu ? Comment faire connaître le visage de Dieu que Jésus révèle dans ce texte ? (foi) • Comment signifier, par des gestes symboliques ou par le culte, l’horizon d’espérance que l’Evangile ouvre pour le monde ? (espérance) • Comment agir aujourd’hui, dans notre situation, selon l’Esprit du Christ ressuscité, en réponse à ce que nous avons compris de Dieu ? (charité) Ces dernières questions font déjà partie de l’approche créatrice liée au travail d’écriture. Nous cherchons maintenant à proclamer la Bonne Nouvelle, à l’annoncer au monde. Ceci se fera par la publication de textes, par la caté36


chèse, par les œuvres d’art, le théâtre, par des actes symboliques, par le témoignage au quotidien, par les œuvres de charité, le service du prochain à l’exemple de Jésus… tout cela pour édifier la communauté nouvelle de Jésus. Etape englobante Lecture priante et lecture liturgique

Encore faut-il retourner à l’essentiel. L’Evangile est le lieu de rencontre entre Jésus et les hommes. Dans la prière, la Parole se coule dans les profondeurs du cœur humain ; nous demeurons en lui (Jn 15). Cette Parole intériorisée devient capable d’inspirer les paroles et les actions de l’existence. « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera et nous viendrons vers lui et nous nous feront une demeure chez lui » (Jn 14, 23). « Marie gardait toutes ces paroles dans son cœur » (Luc 2, 19). C’est ainsi que l’Incarnation se réalise encore chaque jour. C’est une question d’amour, comme le dit saint Jean : « Demeurez en moi, demeurez en mon amour. » Dans la liturgie, la communauté tout entière des croyants est convoquée par et pour l’écoute de la Parole de Dieu. Il y a un lien intime entre la Parole et les sacrements. Les sacrements réalisent efficacement ce que la Parole annonce, et la Parole proclamée permet de saisir la richesse du sacrement. La prière et la liturgie devront toujours précéder, accompagner et suivre l’approche didactique décrite plus haut.



Approfondissement à l’aide des évangiles du dimanche

En suivant la lecture dominicale de l’Evangile, on peut parcourir les quatre Evangiles en une période de trois ans. Idéalement, il faudrait commencer la préparation de la messe du dimanche le lundi qui précède, car c’est le travail de toute une semaine. Pour l’homélie, il peut être sage de se limiter à un des textes ; l’Evangile contient assez de matériau pour donner un bon enseignement. Commençons par la lecture répétée du texte de l’Evangile afin d’éviter que des éléments nous échappent. C’est presque inévitable, car c’est bien plus qu’un texte : c’est une personne que nous devons rencontrer, et nous n’aurons jamais complètement percé le mystère de la personne de Jésus. On s’imagine souvent qu’il suffit de lire le texte, de le méditer un peu avant de se lancer dans la composition d’une belle homélie. On remarquera qu’à la longue, on répète toujours la même chose. A la fin, ce n’est plus qu’un pauvre enseignement qui dit bien peu de choses sur Jésus. 39


Approfondir n’est pas difficile. Ce n’est pas réservé aux sages et aux savants, mais aux petits qui se mettent à l’écoutent et qui savent accueillir la Parole (Mt 11, 25). Nous pouvons travailler en plusieurs étapes : il est important de chaque fois prendre des notes en vue de rassembler les résultats à la fin. Cela nous aidera à préparer notre enseignement sur l’Evangile dominical. Commençons par travailler sur le texte même. Dans une édition complète, nous avons les références et les notes (par exemple la BJ ou la TOB). Allons d’abord lire toutes ces références et notes explicatives. Cela nous aidera à comprendre le passage et nous ouvrira l’esprit au monde de la pensée de Jésus. Nous rencontrerons les mots dans des environnements différents et, avec les notes, nous aurons des explications sur les parties plus compliquées. Voyons aussi ce que disent des commentaires exégétiques, pastoraux, spirituels… qui aideront à la méditation du passage. Nous pouvons aussi nous limiter à un thème particulier et nous aider d’un dictionnaire théologique (Théo ou autre). Pour finir, nous passons au commentaire homilétique ou commentaire liturgique. Nous verrons comment de bons auteurs ont préparé leur enseignement pour l’Evangile du dimanche. Il y en a de toute sorte. Avec tout ce que nous avons rassemblé comme notes, nous pouvons préparer notre enseignement. Limitons-nous. Il ne faut pas 40


vouloir donner trop à l’assemblée. Il est important que nous parlions de Dieu, car chaque passage de l’Evangile est une révélation du vrai visage de Dieu : qui il est, comment il agit avec les hommes. Veillons à ce que l’enseignement soit une « Bonne Nouvelle », qui soit vraiment bonne pour nous et pour ceux qui nous écoutent. Les applications pour la vie concrète doivent être des conséquences de ce que nous avons compris à propos de Dieu et de son plan de salut. Il faut toujours veiller à offrir la Parole de Dieu, et non « notre » parole. La parole de Dieu est puissante ; nos discours n’intéressent pas tant les gens. Il faut donc dominer son imagination et rester bien proche du texte de l’Evangile. L’étude d’un thème particulier Souvent, nous voulons approfondir un thème particulier dans l’Evangile, comme la grâce, la miséricorde, la joie, le Père, la prière, la pauvreté, etc. Ce n’est pas une tâche impossible. Il suffit de s’y atteler et d’employer les bons instruments. Commençons par rechercher tous les passages d’Evangile qui parlent de ce thème. Une concordance nous y aidera. Nous y trouverons tous les endroits où le thème apparaît, dans la Bible ou le Nouveau Testament. Il peut s’avérer utile de copier tous ces textes. Le travail continue en consultant le Vocabulaire de théologie biblique (Léon-Dufour) ou le Dictionnaire biblique (Dheilly) ou tout autre dictionnaire biblique que nous avons sous la 41


main. Ce sont des mines d’information. Nous pouvons aussi consulter l’encyclopédie Théo (Droguet/Ardant). Tous ces livres donnent souvent des références qu’il est préférable d’aller consulter. Nous pouvons aussi approfondir l’un ou l’autre passage de l’Evangile où Jésus traite explicitement du thème choisi. Recourons aux méthodes décrites ci-dessus. Il est toujours bon, après un certain temps, de rassembler nos notes pour essayer d’en faire une petite synthèse, afin d’avoir une vue d’ensemble sur le thème. Une bonne synthèse est un enseignement déjà bien préparé. N’oublions pas le but : l’enseignement doit être une « Bonne Nouvelle » qui parle de Dieu, qui conduit les personnes au Seigneur Jésus. Pour finir, comme dit le Père Mollat : « Le meilleur commentaire de saint Jean, c’est… la centième lecture de saint Jean ! » C’est dans cette fréquentation assidue, cet affrontement avec le texte, sous la conduite de l’Esprit, que se révéleront, peu à peu, à nos yeux éblouis, le visage de Jésus, et à travers lui, celui du Père dont il demeure l’icône. « Je suis le pain de vie. Qui vient à moi n’aura jamais faim ; qui croit en moi n’aura jamais soif. » (Jn 6, 35)


Petite bibliographie

Commentaires sur les Evangiles Lagrange, M.J. Evangile selon saint Matthieu, Gabalda, 1948. Radermackers, Jean. Au fil de l’évangile selon St Matthieu, I.E.T., 1972. Tassin, Claude. L’Evangile de Matthieu, Centurion, 1991. Trilling, Wolfgang. L’évangile selon Matthieu « Parole et prière », Desclée, 1974. Hervieux, Jacques. L’Evangile de Marc, Centurion, 1991. Lagrange, M.J. Evangile selon saint Marc, Gabalda, 1947. Radermackers, Jean. La bonne nouvelle de Jésus selon St Marc, I.E.T., 1974. Schnackenburg, R. L’évangile selon Marc, « Parole et prière », Desclée, 1973. Bossuyt et Radermackers. Jésus Parole de la Grâce selon St Luc, I.E.T., 1981. Cousin, H. L’Evangile de Luc, Centurion, 1993. Girard, Marc. De Luc à Théophile. Médiaspaul, 1998. Lagrange, M.J. Evangile selon saint Luc, Gabalda, 1948.

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Stöger, Aloïs. L’évangile selon saint Luc, « Parole et prière », Desclée, 1973. Arminjon, Blaise. Nous voudrions voir Jésus avec Jean, D.D.B., 1995. Lagrange, M.J. Evangile selon saint Jean, Gabalda, 1948. Léon-Dufour, Xavier. Lecture de l’évangile selon Jean, Seuil, 1987. Marchadour, Alain. L’Evangile de Jean, Centurion, 1992. Simoens, Yves. Selon Jean, I.E.T., 1997. van den Bussche, H. Jean, D.D.B., 1967. Zevini, Georges. Commentaire spirituel de l’Evangile de Jean, « Vivre la Parole », Mediaspaul, 1995. Assemblées du Seigneur, un fascicule pour chaque dimanche. Cahiers Evangile, n° 1-2 (St Marc) ; n° 5 (St Luc), Cerf, 1973 ; n° 9 (St Matthieu) ; n° 17 (St Jean), Cerf. Quesson, Noël. Parole de Dieu pour chaque dimanche. Quesson, Noël. Parole de Dieu pour la semaine.

Vies de Jésus Bruckberger, R.L. L’Histoire de Jésus Christ, Grasset, 1965. Guardini, Romano. Le Seigneur, Alsatia, 1945. Laurentin, René. Vie authentique de Jésus Christ, Fayard, 1996. Men, Alexandre. Jésus, le Maître de Nazareth, Nouvelle Cité, 1999. Potin, Jean. Jésus, l’histoire vraie, Bayard/Centurion, 1994.

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Monographies Aubrun, Jean. Les oubliés de l’Evangile, « Foi vivante n° 355. Cardon de Lichtbuer, Pierre. Jésus nous révèle Dieu. Paraboles du Royaume, Kivupress, 1997. Gourges, Michel. Les Paraboles de Luc, Médiaspaul, 1997. Gourges, Michel. Les Paraboles de Jésus chez Marc et Matthieu, Médiaspaul, 1999. Jeremias, Joachim. Les paraboles de Jésus, « Livre de Vie » 85, 1962. Maillot, A. Les paraboles de Jésus aujourd’hui, « Foi vivante » n° 322. Messori, Vittorio. Il a souffert sous Ponce Pilate, F.X. de Guibert, 1995. Vericel, Maurice. L’Evangile commenté par les Pères, Ed. Ouvrières, 1965.

Introductions Brown, Raymond. Que sait-on du Nouveau Testament ? Bayard, 2000. Guillaume, J.M. Jésus Christ en son temps, Médiaspaul, 1997. Manns, Frédéric. Lire la Bible en Eglise, Médiaspaul, 1996.

Instruments de travail Benoît-Boismard. Synopse des quatre Evangiles, Cerf, 1973. Bompois, Claire. Concordance du Nouveau Testament, Mame, 1995. Cardon, Pierre. Treize cassettes sur les paraboles, Ed. Music Today.

45


Deiss, Lucien. Synopse de Matthieu, Marc et Luc avec les parallèles de Jean, D.D.B. Dheilly, J. Dictionnaire Biblique, Desclée, 1964. Jeanne d’Arc (Sœur), Concordance de la Bible : Nouveau Testament, Cerf, 1970. Léon-Dufour, Xavier. Dictionnaire du Nouveau Testament, « Livre de Vie ». Léon-Dufour, Xavier. Vocabulaire de théologie biblique, Cerf, 1991. Odelain ; Seguineau. Concordance thématique du Nouveau Testament, Cerf, 1989. Passelecq ; Poswick. Table pastorale de la Bible, Lethielleux, 1974. Théo, l’encyclopédie catholique pour tous, Droguet/Ardant, 1992.



Achevé d’imprimer le 31 janvier 2001 sur les presses de l’imprimerie Bielot (6060, Belgique).


aux éditions

fidélité

“Vie spirituelle” Marc rotsaert s.j., Choisir notre chemin. Vivre l’evangile en famille. andré nazé s.j., Sincères condoléances. alain Mattheeuws s.j., La foi est une aventure. L’accompagnement spirituel. r. de robiano s.j., A la source de l’amour. robert GueLLuy, Faire fleurir l’instant. Jacques Patout s.j., Comme un ami parle à un ami. Propos sur la prière. Jacques Patout s.j., Des profondeurs, je crie vers toi. willy GetteMans, Oser t’écrire. P. Cardon de LiChtbuer s.j., Lire et goûter l’Evangile.

“Prières en poche” Au seuil d’aujourd’hui, prières du matin. Marie, sourire de Dieu, prières mariales. Au désert, pour une journée de ressourcement. Prières de toujours. Petit chemin de croix (Charles delhez). Une prière pour le monde, l’apostolat de la Prière. Prières de la famille, en couleur (15 x 21 cm). Devant Toi, 25 prières de l’imitation de Jésus Christ. Psaumes de confiance, psaumes commentés. Prier sa souffrance. Dans la confiance. Psaumes. Grandir avec Toi, pour les 10 - 14 ans. Jésus, je t’aime! apprends-moi à prier…, pour les 5 8 ans. Voici l’homme, chemin de croix (J.P. rognon). Prier jeune, en couleur (15 x 21 cm). Prières des pauvres. Psaumes.


Chaque page d’evangile est comme une lettre d’amour que Jésus nous adresse, une occasion de le découvrir, puis de mieux le connaître, de l’aimer et de l’annoncer. Mais comment apprendre à lire cette Parole pour la faire résonner dans nos vies ? Ce livre est un guide pour nous aider à nous mettre à l’écoute de la Parole de dieu. il détaille le cheminement d’une lecture individuelle ainsi que ses enjeux pour notre vie. il aborde ensuite la lecture de l’evangile au sein d’une communauté ou d’un groupe, avec ses quatre étapes d’écoute, d’étude, d’approfondissement théologique et d’actualisation. C’est un outil simple et efficace pour faire de la «bonne nouvelle» de Jésus Christ une parole qui soit réellement bonne et nouvelle pour ma vie aujourd’hui! Pendant une quinzaine d’années, Pierre Cardon de Lichtbuer, jésuite, a été professeur de physique et d’astrophysique dans diverses universités d’Afrique Centrale. Il a aussi enseigné l’Ecriture Sainte par des conférences, séminaires, sessions, en particulier sur les Paraboles et les Béatitudes. Depuis cinq ans, il travaille en Belgique

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