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Martin Maier, s.j.
Mission dans le monde et l’Église
Prophète d’une Église des pauvres Le 23 mai 2015, 300 000 fidèles, venus de 57 pays, ont assisté à San Salvador à la béatification d’Oscar Romero, « évêque, martyr, pasteur selon le cœur du Christ, évangélisateur et père des pauvres, témoin héroïque du royaume de Dieu, royaume de justice ». En prenant la défense des paysans sans terre et en appelant les soldats à ne plus tirer sur la foule, il avait suscité la colère des milieux les plus conservateurs de son pays : le 24 mars 1980, il était tué en pleine messe par un tireur d’extrême droite.
Prophète d’une Église des pauvres
Martin Maier est un théologien allemand. Jésuite depuis 1979, il est arrivé au Salvador en 1989 pour terminer son doctorat sur la théologie du peuple crucifié. De 1995 à 2009, il a dirigé la revue Stimmen der Zeit (Voix des temps) et a exercé comme professeur au Centre Sèvres et à l’Université centraméricaine de San Salvador. Depuis 2014, il est secrétaire pour les affaires européennes au Centre social jésuite à Bruxelles. Sa longue expérience pastorale et universitaire au Salvador, ainsi que son admiration pour l’œuvre de Mgr Romero, dont il dit qu’il a changé sa vie, ont débouché sur l’écriture de plusieurs livres à son sujet, ainsi que sur Pedro Arrupe.
12,00 €
viechretienne.fr
© Éditions Vie chrétienne, 2016 47 rue de la Roquette 75011 Paris, France
ISBN 978-2-918975-69-4 Code article 578 Illustration de couverture : © Alison McKellar | Flickr
9 782918 975694
Vie chrétienne 578
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Martin Maier retrace dans cet ouvrage l’évolution spirituelle de Mgr Romero, devenu prophète d’une Église pauvre pour les pauvres. Il montre comment, en s’enracinant dans la spiritualité d’Ignace de Loyola, il a élaboré avec Jon Sobrino et Ignacio Ellacuria la théologie de la libération et du peuple crucifié. L’héritage de l’archevêque de San Salvador demeure toujours actuel : le pape François, admirateur de cette grande figure évangélique, plaide avec insistance pour l’option préférentielle pour les pauvres et pour une civilisation de la frugalité partagée.
Oscar Romero
Oscar Romero
Oscar Romero
Martin Maier, s.j.
Martin Maier, s.j.
Éditions Vie chrétienne
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Oscar Romero
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ISBN 978-2-918975-69-4 Code article 578 © Éditions Vie chrétienne, 2016 47, rue de la Roquette, 75011 Paris, France www.viechretienne.fr Titre original : Oscar Romero, Prophet einer Kirche der Armen, © 2015 par Verlag Herder GmbH, Freiburg im Breisgau Photo de couverture : © Alison McKellar | Flickr « Dès maintenant, j’offre mon sang par la Rédemption et la Résurrection du Sauveur. Que mon sang soit semence de liberté » (Romero - mars 1980).
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Martin Maier, s.j.
Oscar Romero Prophète d’une Église des pauvres
Traduit de l’allemand par Jean-Louis Schlegel
Vie chrétienne 47, rue de la Roquette 75011 Paris
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SOMMAIRE Introduction......................................................................................7 PREMIÈRE PARTIE : LA VIE ET L’ŒUVRE D’OSCAR ROMERO ........11 I. Le Salvador : une histoire d’injustice et de répression..............13 II. Séminariste, puis curé de paroisse ..........................................15 Vers la prêtrise (1930-1943) ................................................................15 Curé de San Miguel (1944-1967) ..........................................................16 III. Premier séjour à San Salvador (1967-1974) ..............................17 L’assemblée historique des évêques à Medellín (1968) ......................17 Évêque auxiliaire de San Salvador (1970-1974) ..................................18 IV. Archevêque de San Salvador (1977-1980)..................................21 Un accueil glacial ................................................................................21 L’assassinat de Rutilio Grande ............................................................22 Le gouvernement contre l’Église et le peuple ....................................23 Un homme nouveau : le « miracle Romero » ......................................24 L’homme de dialogue ..........................................................................25 De la charité individuelle au changement des structures ..................25 Une dénonciation prophétique des idoles ..........................................26 La persécution de l’Église....................................................................27 Conflits dans l’Église et avec le nonce ................................................28 La scission de la conférence épiscopale ............................................29 La « peste du communisme » ..............................................................30 Se justifier à Rome ? ............................................................................31 L’assemblée épiscopale de Puebla......................................................32 Sous le contrôle du Vatican ................................................................33 Romero et les papes ............................................................................34 Le putsch du 15 octobre 1979 ..............................................................35 Docteur honoris causa à Louvain ........................................................36 La lettre au président Carter ..............................................................37 Les derniers Exercices spirituels ........................................................38 La dernière homélie dominicale ..........................................................39 « Si le grain ne tombe en terre… » ......................................................40 4
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DEUXIÈME PARTIE : OSCAR ROMERO, UN SAINT POUR LE XXIe SIÈCLE ..................43 I. L’archevêque Romero et le pape François ................................47 La joie de l’Évangile ............................................................................48 Le Dieu de la vie et les idoles de mort ................................................49 II. L’enracinement dans la spiritualité ignatienne ........................51 Le discernement des esprits ..............................................................51 Les fondements théologiques ............................................................52 Les signes des temps ..........................................................................53 La contemplation de l’Incarnation ......................................................55 Suivre Jésus humble et pauvre ..........................................................56 Mettre l’amour davantage dans les actes que dans les paroles ........58 Une déprise engagée ..........................................................................59 III. L’amitié avec les pauvres ........................................................63 « Non plus des serviteurs, mais des amis » ........................................63 Les lettres aux jésuites de Padoue......................................................65 IV. La théologie de la libération ....................................................69 Trois dimensions essentielles ............................................................70 Conflits autour de la théologie de la libération ....................................71 L’actualité de la théologie de la libération ..........................................72 V. La théologie du « peuple crucifié »............................................75 L’arrière-plan biblique et historique ..................................................76 Le peuple crucifié chez Oscar Romero................................................78 Ignacio Ellacuría : comprendre le salut dans l’histoire ......................79 Jon Sobrino : une christologie du peuple crucifié................................82 Les signes du salut ..............................................................................87 VI. Martyrs pour la justice..............................................................91 La critique prophétique des idoles ......................................................93 Des « martyrs jésuaniques » ..............................................................94 Le martyre, marque distinctive de la vraie Église ..............................94 La signification salvatrice du martyre ................................................95 5
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VII. « Une Église pauvre pour les pauvres » ..................................97 Pour une Église pauvre et servante ....................................................99 L’option pour les pauvres dans l’Église d’Amérique latine ..............100 Les fondements théologiques de l’Église des pauvres ......................101 Pour une civilisation de la frugalité partagée ....................................103 L’HÉRITAGE DE ROMERO ............................................................107 Le prophète d’une Église des pauvres ..............................................110 L’évêque dans l’esprit de Vatican II....................................................111 « Un évêque qui flaire l’odeur de ses brebis » ..................................112
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INTRODUCTION Le 23 mai 2015, je me trouvais à San Salvador pour participer à la cérémonie de béatification de Mgr Oscar Romero. J’ai réalisé alors, une fois encore, combien il avait changé ma vie. C’est l’annonce de sa mort, le 24 mars 1980, qui a pour la première fois attiré mon attention sur lui. Ce qui m’a particulièrement choqué, c’est qu’il ait été abattu alors qu’il célébrait la messe. Subitement, le souvenir de la mort de Jésus devenait réalité : « Mon corps livré pour vous, mon sang versé pour vous… » J’étais alors au tout début de mon aventure dans la Compagnie de Jésus. Dans la chapelle, je méditais sur cet événement. Et aujourd’hui encore je me souviens de mon admiration, mêlée d’indignation et d’horreur, pour le témoignage donné par Oscar Romero. Pourtant, le Salvador était lointain pour moi à l’époque. C’est seulement neuf ans plus tard que j’ai atterri dans ce pays. Mais Oscar Romero ne m’avait plus lâché : je voulais en savoir plus sur son pays et son Église, et aussi mieux connaître la théologie de la libération qui était à la source de son engagement. J’avais rencontré entre temps deux jésuites, Jon Sobrino et Ignacio Ellacuría, deux importants théologiens de la libération, proches conseillers de Romero, car mon doctorat portait sur leur théologie et s’intitulait : « Théologie du peuple crucifié ». C’était le début d’une histoire de plus vingt-cinq ans avec ce petit peuple d’Amérique latine. Je suis en effet entré alors en contact existentiel avec l’histoire de ses martyrs. Le 16 novembre 1989, six jésuites avaient été assassinés dans l’Université d’Amérique Centrale par des soldats de l’armée salvadorienne à cause de leur engagement pour la foi et la justice. En même temps qu’eux furent tuées la cuisinière, Elba Ramos, et sa fille Celina, car les soldats avaient reçu l’ordre de ne laisser derrière eux aucun témoin du crime. Parmi les morts, il y avait Ignacio Ellacuría. Auparavant, avec Ignacio Martín-Baró, une des victimes, j’allais le dimanche dans une communauté rurale du nom de Jayaque. Après l’inhumation, les campesinos (paysans) me « nommèrent » comme son successeur. Nous avons vécu ensemble des expériences difficiles mais très belles, qui m’ont amené à une foi plus profonde en la Croix et la Résurrection. Je pen7
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Introduction
sais à ce moment-là rester pour toujours au Salvador. Mais mes supérieurs religieux me demandèrent de revenir en Europe. J’ai cependant pu retourner régulièrement au Salvador pour donner des cours de théologie à l’Université d’Amérique Centrale et garder un lien vivant avec Jayaque. Oscar Romero m’a accompagné sur le chemin de ma vie. Quand je suis au Salvador, je vais prier sur sa tombe dans la crypte de la cathédrale. Un parent lointain de Romero m’a invité il y a quelques années à visiter son lieu de naissance, Ciudad Barrios. J’y fis la connaissance de Don Miguel Angel, âgé de 99 ans, qui me raconta ses souvenirs sur l’enfance de Romero. Non loin de sa maison, il y avait une trapiche, une machine à presser la canne à sucre, mue par des bœufs. Le petit Oscar aurait été particulièrement friand du jus de canne à sucre. À ce moment de notre conversation surgit un jeune garçon, et je me sentis l’espace d’un instant reporté quatre-vingt-dix ans en arrière dans le temps. Au cimetière de Ciudad Barrios, nous sommes allés ensuite sur la tombe du père d’Oscar. Dans l’église sont accrochées de grandes images de l’enfant le plus connu du pays. Le curé me proposa amicalement de revenir plus longtemps à Ciudad Barrios et de travailler avec lui dans la paroisse. Le 14 août 2014, mon ami Miguel Vazquez m’a invité à célébrer la messe lors de la fête patronale d’Arcatao, un village situé au nord du pays, dans une région particulièrement touchée par les horreurs de la guerre civile. Trente-cinq années auparavant, l’archevêque Romero y avait célébré la messe en l’honneur de saint Barthélemy. À la fin de mon homélie, je demandai si quelqu’un se rappelait encore de la visite de Mgr Romero. Plusieurs mains de personnes âgées se levèrent. J’invitai alors deux femmes à raconter leurs souvenirs. Elles se rappelaient ceci : à l’entrée de la ville, la voiture de Romero avait été arrêtée par des soldats de la Garde Nationale. Il avait dû sortir et se placer devant l’auto les mains en l’air. Les soldats auraient ensuite entrepris une fouille au corps. Dans l’élan de son récit, une des femmes témoin oculaire de cette scène me toucha avec ses mains, comme les soldats avaient touché Romero. Dans son homélie, il avait ensuite déclaré que nous devions accepter de telles vérifications. Mais que s’il y avait des victimes de la répression, la communauté devait lui écrire : il le ferait savoir publiquement à la radio catholique. Je lus plus tard ce que Romero disait de cet incident dans son journal. Ses notes correspondaient jusque dans les détails aux souvenirs de ces deux femmes. 8
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Introduction
La vie d’Oscar Romero reflète les changements survenus dans l’histoire récente de l’Église, avant tout avec le concile de Vatican II. Or ce que l’ouverture nouvelle au monde moderne avait été pour le concile, l’ouverture au monde des pauvres le fut en 1968 pour les évêques d’Amérique latine lors de leur assemblée de Medellín (Colombie). C’est à partir de là qu’Oscar Romero, prêtre plus ou moins traditionnel et conservateur, se muera en défenseur prophétique des pauvres. Ce changement, où beaucoup voient une conversion, je l’ai décrit il y a quinze ans dans un livre paru dans la collection « Maîtres de la spiritualité » (de toutes les religions du monde — ceux de la tradition mais aussi des maîtres de notre temps). Il a été réédité en 2010 dans une version revue et augmentée, sous le titre Oscar Romero, défenseur de la foi et de la justice. La béatification est pour moi l’occasion bienvenue d’un nouvel hommage global. Après un rappel rapide de sa biographie1, je voudrais, à la lumière de sa béatification, développer avec un regard renouvelé des thèmes et des attitudes de Romero et m’interroger sur leur sens pour aujourd’hui. J’accorderai une attention spéciale à des similitudes et des correspondances entre l’archevêque Romero et le pape François. Je les considère comme des frères en esprit, menant le même combat de l’option pour les pauvres.
1. Cette partie, raccourcie pour l’édition française, n’est qu’un rappel. Plusieurs livres parus en France ont fait le récit de la vie d’Oscar Romero (nde).
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PREMIÈRE PARTIE
La vie et l’œuvre d’Oscar Romero
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I LE SALVADOR : UNE HISTOIRE D’INJUSTICE ET DE RÉPRESSION Oscar Romero est né au Salvador le 15 août 1917 à Ciudad Barrios, au nord-est du Salvador. Ses parents, Santos Romero et Guadalupe de Jesús, étaient des métis. Le Salvador, plus petit pays d’Amérique latine, est indépendant de l’Espagne depuis 1821. En 1917, année de naissance d’Oscar Romero, il y avait 1,3 million d’habitants. En 1980, année de sa mort, le pays en comptait quatre fois plus. Les habitants, presque exclusivement des paysans, vivent de la fabrication de l’indigo, de la canne à sucre et de la récolte du coton et, à partir du xixe siècle, de la culture du café, concentrée entre les mains de grands propriétaires. La majorité des habitants vit, dans le meilleur des cas, des maigres salaires versés durant les semaines de récolte. La densité de la population (la plus forte d’Amérique latine) et l’inégalité extrême qui sévit dans le pays expliquent la misère et la répression qui l’ont déchiré du vivant de Romero. Le contraste est flagrant, entre cette misère et les beautés naturelles d’un pays de lacs et de volcans, les rivages du Pacifique encore pour partie préservés et la végétation luxuriante. La famille de Romero faisait partie des pauvres. Il dira plus tard avoir souffert de la faim quand il était petit et avoir connu le travail des enfants. La situation devint particulièrement critique au moment de la grande crise de 1929. En 1932, un soulèvement de paysans encouragé par le leader communiste Farabundo Marti fut écrasé dans le sang : on compta 30 000 morts durant quelques semaines qualifiées de matanza (« boucherie »). Jusqu’en 1979, le pays vécut sous des dictatures militaires qui tentaient d’exhiber une façade démocratique. Mais 1,5 % de la population était propriétaire de la moitié des terres cultivées, alors que les paysans étaient privés même du plus petit are. Dans les années 1960, de nouveaux mouvements sociaux, des syndicats et des partis de gauche ainsi qu’une 13
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La vie et l’œuvre d’Oscar Romero
extrême gauche radicale virent le jour. L’oligarchie, refusant toute réforme agraire, en fit indistinctement des « communistes » et les combattit comme tels, avec l’aide de l’armée, de la police et des forces de sécurité en partie paramilitaires. La fin des années 1970 vit ainsi une des persécutions les plus sanglantes de l’histoire de l’Église récente, car une partie de l’Église catholique soutenait les efforts des paysans pour s’organiser. Le syndicat des paysans et ouvriers agricoles chrétiens joua un rôle important dans la réforme agraire, mais il fut lui aussi impitoyablement réprimé.
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II SÉMINARISTE, PUIS CURÉ DE PAROISSE Vers la prêtrise (1930-1943) Les témoins rapportent qu’Oscar était un enfant timide, dont la croissance fut ralentie par une maladie grave à l’âge de 4 ans. Il aimait la musique, et apprit à jouer de la flûte et du xylophone et se mit plus tard au piano et à l’harmonium. Il aimait chanter, et un chant en particulier, El Amigo (« L’ami »), l’accompagna jusqu’à la fin de sa vie. À l’âge de 12 ans s’éveilla en lui le désir d’être prêtre. Malgré des parents peu enthousiastes, il rejoignit le petit séminaire situé dans la capitale de la province, San Miguel. La famille était à la peine pour payer sa scolarité. Comme dans tous les petits séminaires de l’époque, la vie en internat était rythmée par les cours, les temps de détente et surtout une quantité importante de temps religieux : messe quotidienne, prières, exercices de pénitence (comme la flagellation) devenus étrangers à la mentalité moderne. En 1937, il entre au grand séminaire interdiocésain de la capitale, San Salvador, placé sous la direction des Jésuites. À l’époque, la formation des prêtres, très formelle, était identique dans le monde entier : on faisait partout les mêmes cours et on utilisait partout les mêmes livres — en latin. Six mois après son entrée au séminaire, on l’envoya continuer ses études à Rome, à l’Université grégorienne. Il loge alors au collège latino-américain Pio Latino, tenu lui aussi par les Jésuites, qui exercent sur lui une forte influence théologique et spirituelle. Il fait les Exercices spirituels d’Ignace de Loyola, et la spiritualité des Exercices devient la source essentielle de sa vie spirituelle. En théologie, l’intéresse avant tout la théologie dite « spirituelle » ou « mystique » des auteurs comme saint Augustin, Jean de la Croix, Thérèse d’Avila… Il commence un doctorat sur l’œuvre spirituelle du jésuite espagnol Luis de la Puente (1554-1624). Ordonné prêtre en 1942, il ne pourra jamais le terminer car en août 1943, son évêque lui demande de revenir au Salvador. 15
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Martin Maier est un théologien allemand. Jésuite depuis 1979, il est arrivé au Salvador en 1989 pour terminer son doctorat sur la théologie du peuple crucifié. De 1995 à 2009, il a dirigé la revue Stimmen der Zeit (Voix des temps) et a exercé comme professeur au Centre Sèvres et à l’Université centraméricaine de San Salvador. Depuis 2014, il est secrétaire pour les affaires européennes au Centre social jésuite à Bruxelles. Sa longue expérience pastorale et universitaire au Salvador, ainsi que son admiration pour l’œuvre de Mgr Romero, dont il dit qu’il a changé sa vie, ont débouché sur l’écriture de plusieurs livres à son sujet, ainsi que sur Pedro Arrupe.
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Martin Maier retrace dans cet ouvrage l’évolution spirituelle de Mgr Romero, devenu prophète d’une Église pauvre pour les pauvres. Il montre comment, en s’enracinant dans la spiritualité d’Ignace de Loyola, il a élaboré avec Jon Sobrino et Ignacio Ellacuria la théologie de la libération et du peuple crucifié. L’héritage de l’archevêque de San Salvador demeure toujours actuel : le pape François, admirateur de cette grande figure évangélique, plaide avec insistance pour l’option préférentielle pour les pauvres et pour une civilisation de la frugalité partagée.
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