Spiritualité du doute

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SPIRITUALITÉ DU DOUTE

Roger Dewandeler

théologie

donner raison

Préface d’André Gounelle



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Roger DEWANDELER

Spiritualité du doute Préface d’André Gounelle


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Donner raison – théologie, 64 Une collection dirigée par Hubert Jacobs s.j. et Robert Scholtus

© 2017 Éditions jésuites, 7, rue Blondeau, 5000 Namur (Belgique) 14, rue d’Assas, 75006 Paris (France) www.editionsjesuites.com ISBN : 978-2-87299-337-6 D 2017/4255/29


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Et ce qui fait la crédibilité d’un tel témoin, ce n’est pas son incrédulité, son soupçon rongeur qui refuse d’écouter les autres témoins, ce n’est pas davantage son assurance, sa confiance écrasante d’avoir la vérité pour lui : c’est la confiance vigilante qu’il accorde à tous les témoignages et l’incertitude avec laquelle il atteste ce qu’il croit savoir. Olivier Abel Mais c’est le doute et le mystère que vous m’aurez appris le mieux Francis Cabrel


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PRÉFACE

« Ce n’est pas le doute qui rend fou, c’est la certitude » aurait dit Nietzsche. J’écris « aurait dit » au conditionnel parce que je n’ai pas retrouvé la référence de cette phrase ; je la rapporte de mémoire et ne suis pas sûr que ce soit une citation exacte. Signaler qu’elle est douteuse me permet de l’utiliser sans malhonnêteté intellectuelle. Cet exemple tout simple montre que le doute a, dans bien des cas, des vertus. Il écarte ce que Sébastien Castellion (1515-1563) appelait la temeritas affirmandi, la témérité de l’affirmation, qui nous tente constamment et nous égare souvent. Castellion voyait dans le doute l’expression de l’humilité que préconise le christianisme et de la prudence que souhaite la sagesse. Des certitudes trop fortes ou trop absolues sont dangereuses. Elles subordonnent tout au prisme déformant de nos convictions et faussent à la fois la perception et l’intelligence du réel. Elles rendent fanatiques car elles incitent à supprimer tout ce qui et tous ceux qui pourraient les mettre en cause. Quand l’expérience les contredit trop violemment, elles poussent à fuir la réalité, à se réfugier dans l’imaginaire et l’illusoire. Se croire le détenteur d’un savoir absolu est une folie qui oublie la condition humaine ; cette folie peut générer des dérangements psychologiques ou comportementaux graves. La certitude rend fou, elle rend aussi meurtrier : l’exécution de Servet, vigoureusement dénoncée par Castellion, à côté de mille autres exemples, le montre tragiquement. Le doute assumé et bien conduit est un antidote aux furies déraisonnables et criminelles que risquent de déclencher des convictions absolues. On a souvent souligné le rôle essentiel du doute dans le processus de connaissance et de réflexion. La science n’avance que si elle vérifie et met


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Préface

en examen ses découvertes successives. Le véritable savant n’est pas celui qui sait, mais celui qui doute du savoir qu’il a appris ou acquis. Quant à la philosophie, selon une phrase attribuée à Hegel (même remarque de prudence et d’humilité que pour la citation de Nietzsche plus haut), elle ne cesse de s’interroger sur ce que la plupart des gens considèrent comme naturel ou allant de soi. La démonstration n’est plus à faire. Étonnamment, ce dont plus personne ne doute, c’est de la pertinence du doute intellectuel. Ce paradoxe du doute indubitable, qui ne doute pas de lui-même et qui débouche sur un dogmatisme de l’antidogmatisme, a beaucoup donné à réfléchir et il indique probablement, sinon la contradiction interne, du moins la limite profonde du scepticisme ; dans la mesure où le doute se résume à un déni, on ne peut le conduire jusqu’au bout sans le détruire lui-même. Mais le doute est plus qu’un déni, il est une démarche qui permet d’avancer, ce qu’illustre bien Descartes. Si intellectuellement le doute est nécessaire, a-t-il sa place dans le domaine de la spiritualité ? Dans les pages qui suivent, Roger Dewandeler donne à cette question une réponse résolument positive. Il y a une spiritualité du doute ; il faut même aller plus loin et affirmer qu’il n’y a de véritable spiritualité que du doute. Le doute n’est pas quelque chose qui viendrait du dehors pour attaquer, légitimement ou abusivement, la spiritualité ; il en est un élément constitutif. Ce qui est au cœur vivant de la spiritualité n’est pas l’objet d’un voir et d’un savoir, car il se situe au-delà du monde ordinaire des choses et des concepts. La spiritualité se débat contre deux adversaires : l’indifférence (ce que je ne vois ni ne sais n’a pas d’intérêt pour moi, il n’y a pas de sens à chercher) et le dogmatisme (je ne vois peut-être pas ce qui me dépasse, mais je sais ce que c’est et comment c’est ; je possède le sens). Le langage de la spiritualité est le symbole qui essaie sinon de dire, du moins d’évoquer et de faire pressentir ou flairer ce sens qui nous concerne et nous dépasse — d’en avoir un « petit goût », selon une expression de Calvin à propos de l’au-delà. Quand on affirme ou qu’on nie des dogmes, on tue ce qui est l’objet ou le projet du langage de la spiritualité ; cependant que lorsqu’on doute, on le maintient vivant. Comme le voit et le dit très bien Roger Dewandeler, ce qui compte dans le doute, ce n’est pas tant l’objet contesté que la démarche du douteur. Le doute n’est pas une position arrêtée et figée, il n’est pas une doctrine abstraite : il est la dynamique qui anime le douteur. Cet ouvrage en tire les conséquences. Il ne spécule pas sur le doute, sur les diverses formes qu’il prend ou sur la logique qui le structure (ce qui n’a rien d’illégitime, mais n’est probablement pas la démarche la plus adaptée). Il l’étudie à partir des exemples concrets qu’en donnent des figures, littéraires ou historiques.


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Préface

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Le premier chapitre évoque trois moments culturels importants. Dans l’Antiquité, le « doute par précaution », incarné par Pyrrhon, qui concerne l’art de vivre (la sagesse) et qui est quête de tranquillité (Montaigne aurait pu aussi être mentionné) ; au surgissement de la modernité, le « doute par curiosité », représenté par Descartes, qui s’intéresse à la méthode et vise la connaissance (la science) ; enfin, aux xixe et xxe siècles, le « doute par volonté de transparence » des « herméneutiques du soupçon » (Feuerbach, Marx, Freud et Nietzsche), qui se demande comment fonctionne l’homme ou, plus précisément, comment ses idées et convictions se forgent. Ces trois doutes ont été féconds et bénéfiques y compris pour la religion, en fournissant des armes efficaces contre les travers et déviations qui la menacent. Le deuxième chapitre, original et stimulant, met en évidence la présence d’une spiritualité du doute dans la Bible à partir de personnages tels que Jacob (dans le récit complexe et ambigu de la lutte contre l’ange ou Dieu), Job (dont le Dieu énigmatique met lui-même en doute les certitudes dominantes de la religion) et Thomas (en qui le croyant d’aujourd’hui peut mieux se reconnaître qu’en Abraham dont la foi frise le fanatisme assassin quand il accepte de sacrifier Isaac). On aurait pu ajouter d’autres exemples : le néotestamentaire Pierre Bonnard a souligné que dans les évangiles, les disciples sont les seuls à parfois douter et que leur doute ne les exclut pas du cercle de ceux qui suivent et servent Jésus. Le troisième chapitre se situe dans la perspective du dialogue interreligieux et met en lien doute et tolérance. Il a recours au merveilleux Livre du gentil et des trois sages de Raymond Lulle (xiiie siècle), et à l’écrit, qui a longtemps attendu d’être publié, de Sébastien Castellion (xvie siècle) Sur l’art de douter et de croire, d’ignorer et de savoir. Ici, l’accent est mis sur le cheminement, le partage, la discussion ; le doute ouvre la possibilité d’écouter l’autre et de lui parler. La religion dogmatique édifie des « maisons » différentes ; chacun s’enferme dans la sienne derrière des cloisons étanches. La spiritualité du doute trace des routes où l’on peut voyager les uns à côté des autres, ce qui permet de se rencontrer, de partager et d’avancer vers un but que chacun se figure à sa manière, mais qui n’oppose pas. Comme le souligne avec souffle et vigueur la « finale » de cet ouvrage, le doute est à la fois créatif et éthique ; le pratiquer n’écarte pas de l’évangile, mais, au contraire, aide à pénétrer dans son cœur ; il est condition d’une foi authentique. André Gounelle


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AVERTISSEMENT Ce proverbe attribué souvent au vieux sage oriental prétend que « lorsqu’on lui montre la lune, le sot regarde le doigt ». Qu’on me permette ici de supposer exactement l’inverse, à savoir que lorsqu’on lui parle du doute, le sot s’attarde à l’objet du doute tandis que le sage concentre son attention sur le douteur. C’est le douteur et l’acte de douter qui constitueront tout au long de ces pages mon principal objet d’attention. R.D.


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INTRODUCTION Difficile d’ignorer l’a priori négatif qui pèse sur le doute. On n’y voit souvent que le refus, le rejet, le mépris, l’incrédulité. Le commencement de l’hérésie, l’iconoclasme, mais dans l’autre sens : pas pour détruire les fausses représentations, mais pour saboter sa propre vérité. Le plus étrange, c’est que l’indécision semble inscrite dans l’usage même du mot. Lorsqu’on n’est pas certain de son affaire, on dit : « C’est sans doute vrai » — où, paradoxalement, la négation du doute le laisse justement planer. Inversement, en matière de foi, la formule « je crois » introduit généralement une proclamation qui ne souffre aucun doute ! Dans ces exemples, « sans doute » indique l’incertitude, et « je crois » l’assurance absolue. C’est à en perdre son latin — d’Église ! Le latin qui, d’ailleurs, n’arrange rien. La forme dubitare laisse entendre l’élément duo (deux) qu’on retrouve dans certaines langues germaniques : l’allemand anzweifelen ou le néerlandais twijfelen (zwei/twee), indice de dualité. Le verbe indiquerait le passage d’une idée à l’autre, le mouvement de balancier laissant le goût amer de l’inconstance, de l’instabilité, du laisser-aller. Douter, serait-ce ainsi ne pas savoir vraiment, hésiter, manquer de fermeté, balancer d’une idée à l’autre ? J’ai le sentiment qu’il y a un besoin urgent, simultanément de réhabiliter le doute et de dégager la foi de la sphère du savoir, donc de la prétention à la certitude, afin de leur rendre — au doute comme à la foi — toute leur charge positive d’indécision. Je parie


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Introduction

que le discours de la foi aurait énormément à gagner à reconnaître au doute la fonction qui lui revient : garant d’une certaine humilité, de l’ouverture à la différence, de l’écoute et de la tempérance. Tout ce dont il a besoin à notre époque dans un monde où l’inévitable cohabitation pose des défis nouveaux. Et je considère comme étant une tâche utile d’essayer de montrer en quoi la pratique du doute pourrait bien constituer — à côté de la foi, l’espérance et la charité — la quatrième vertu théologale. Je propose un parcours en quatre étapes. Dans la première, je tente de souligner en quoi le doute fait partie de l’ADN occidental et constitue un élément structurel de notre façon d’appréhender la réalité, acquise au fil des siècles. Le doute selon trois modalités distinctes que, par souci de clarté, je rattache à trois moments de notre histoire. La deuxième étape est biblique. M’appuyant sur quelques récits de personnages légendaires — dont la vérité dépasse donc les limites de leur temps —, je découvre le doute comme résistance, débat, contestation au service de la foi. Je m’y autorise une lecture assez libre des textes, veillant à ne pas proférer trop de bêtises exégétiques, mais sans prétendre à la rigueur d’une critique serrée. Disons : une lecture à distance. La troisième étape est plus pratique. La question du doute y est abordée sous une perspective éthique, en référence à deux histoires — l’une fictive, l’autre tragiquement réelle. On se retrouve ici un peu sur le terrain de l’art au sens de l’exercice appliqué d’une discipline, lorsque le doute, expression de la tolérance, se présente comme l’instrument nécessaire et privilégié du dialogue interreligieux. Plus courte, la partie finale conclut sous la forme de plaidoyer, presque une confession de foi — ou de doute —, en tout cas l’évocation d’un programme sur un ton plus pastoral. Le petit jeu de mots développé au fil du parcours à partir du suffixe – fiance (méfiance, défiance, confiance) aboutit à un néologisme qui n’a d’autre prétention que de conclure sur une note optimiste et mobilisatrice : réfiance.


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Introduction

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Entre ces parties, je me suis permis de glisser chaque fois un petit commentaire portant sur quelques pages d’une littérature que le lecteur retrouvera facilement. Ils m’ont été inspirés je ne sais trop comment, dans la lente rédaction de ce livret qui n’est pas terminé…


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Chapitre premier MÉFIANCES Méfiez-vous des soi-disant faux Père Noël : Ils sont tous vrais. Jean Yanne

Dans le domaine du savoir, la capacité de pratiquer le doute est un signe de bonne santé intellectuelle : oser mettre les préjugés en question, confronter les hypothèses, vérifier les informations avant de proposer de nouvelles explications qui seront à leur tour mises en question. Cette approche de la vérité s’est imposée comme outil méthodologique incontournable pour quiconque souhaite être pris au sérieux. Le scientifique confronte les hypothèses, le journaliste prend le soin de vérifier ses sources, l’enseignant s’applique à présenter sa matière avec objectivité, le politicien s’appuie sur des analyses sociologiques ou économiques fiables, l’internaute ne croit pas tout ce qu’on lui présente sur la toile, etc. Aujourd’hui, douter n’est pas un manque, c’est un atout, un surplus ! On se méfie des idées reçues et des discours trop empreints de certitude. C’est que notre civilisation est formatée par le doute. « On ne saurait trop se méfier », prétend la sagesse populaire : cet adage convient parfaitement à mon propos, du moins dans cette première partie telle qu’elle est intitulée : Méfiances. Distanciation par rapport à la croyance, à la fiance. Mé-fiances. Or, ma question est de savoir comment nous sommes passés de l’homme qui croit sur parole à l’homme qui doute de tout, de la tradition multiséculaire du doute suspect à la possibilité d’un doute fécond. Il me semble pouvoir discerner quelques moments essentiels ayant participé à ériger le doute à la fois comme outil épisté-


En lecture partielle‌


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INDEX DES NOMS CITÉS

Abel, Olivier : 5, 32 Anaxarque : 16, 19 Anselme de Cantorbery, saint : 74 Balmary, Marie : 46 Bancquart, Marie-Claire : 37 Berkvens, Christiane : 56 Bonhoeffer, Dietrich : 95 Bonnard, Pierre : 9 Bost, Hubert : 79

Ferdinand d’Aragon : 80 Ferry, Jean-Marc : 93 Feuerbach, Ludwig : 9, 26-28 France, Anatole : 37 Freud, Sigmund : 9, 28, 34 Gagnebin, Laurent : 92 Galilée (Galileo Galilei) : 20 Gounelle, André : 91 Greenberg, Irvin : 94

Calvin, Jean : 8, 79, 82 Castellion, Sébastien : 7, 9, 71, 82, 83, 85-87, 99 Charles-Quint : 80 Christine, reine : 20

Halík, Tomás : 34, 88 Hegel, G.W.F : 8 Hérode : 77 Hillesum, Etty : 94 Hugo, Victor : 81

Descartes, René : 8, 9, 20-25, 30, 32, 33 Dioclès : 16 Diogène Laërce : 16-19 Dombe, Charles : 91

Isabelle de Castille : 80 Jonas, Hans : 71 Kant, Emmanuel : 31, 46 Kearney, Richard : 93, 94


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Index des noms cités

La Fontaine, Jean de : 56 Lamennais, Félicité de : 28 Lessing, G.E : 89 Levinas, Emmanuel : 95 Louria, Isaac : 56 Lulle, Raymond : 9, 71, 72, 76-78, 86, 87, 99 Martin du Gard, Roger : 91, 92 Marx, Karl : 9, 27, 28 Mohammed : 75, 78 Montaigne, Michel de : 9, 17 Musset, Alfred de : 69 Neusch, Marcel : 26 Nietzsche, Friedrich : 7-9, 29, 34, 94 Œdipe : 28 Ouaknin, Marc-Alain : 56 Philippe III : 80 Pidoux, Edmond : 91 Pléistarque : 16 Pyrrhon d’Élis : 9, 16, 17, 19

Rachi : 46 Rasor, Paul : 95 Ricœur, Paul : 34, 95 Rousseau, Jean-Jacques : 78 Servet, Michel : 7, 47, 71, 79-82, 86, 87, 99 Sextus Empiricus : 17, 18 Schmid, Vincent : 47, 80 Simon, Richard : 33 Tillich, Paul : 92, 93, 96 Timon de Phlionte : 17, 18 Von Rad, Gerhard : 62 Voltaire : 26 Wiesel, Elie : 94 Xénophane de Colophon : 33 Yanne, Jean : 15


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INDEX DES RÉFÉRENCES BIBLIQUES

Genèse 1, 12 : 56 1, 26-28 : 64 1, 28 : 56 8, 13-22 : 57 12, 1-5 : 44 12, 5 : 44 13, 16 : 60 17, 5 : 44 17, 17 : 39, 44 18, 12 : 39 18, 16-33 : 65 18, 25 : 66 22, 1-10 : 45 25, 1-2 : 46 32, 23-33 : 58-61 35, 10 : 59 Exode 4, 24-26 : 60 15, 25 : 45

Deutéronome 28, 24 : 59 Juges 6, 13 : 66 1 Samuel 17, 39 : 45 Esaïe 5, 24 : 59 29, 5 : 59 Job 1, 8 : 50 4, 8 : 48 5, 10-11 : 48 6, 25 : 51 7, 11 : 51 7, 17-18 : 51 7, 21 : 51 8, 3 : 48

8, 8-9 : 48 9, 1-11 : 50 9, 3 : 52 9, 17-18 : 50 9, 22 : 50 9, 23 : 50 10, 2 : 51 10, 13-16 : 51 11, 7 : 49 12, 3 : 51 12, 15 : 54 12, 17-21 : 51 12, 20 : 54 13, 3 : 51 13, 15 : 51 13, 22-25 : 51 15, 4 : 49 16, 2-3 : 49 18, 4 : 49 19, 25-27 : 47 21, 28-30 : 50 23, 17 : 51 24, 18-24 : 47


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25, 4-6 : 47 27, 5-6 : 51 28, 12-28 : 52 32 – 37 : 52 36, 11 : 49 36, 24 : 49 38 – 40 : 52 38, 36 : 54 38, 36 – 39, 6 : 54 38 – 41 : 64 39, 1-5 : 54 39, 7…27 : 55 40, 1-2 : 53 40, 16-18 : 55 40, 19 : 55 40, 24 : 55 41, 4 : 55 41, 17 : 55-56 41, 18-26 : 55 41, 25-26 : 55, 56 Psaumes 13 : 52 22 : 52

Index des références bibliques

Osée 4, 5 : 60 12, 4-5 : 59 Jonas 4, 9 : 66 Matthieu 6, 30 : 66 8, 26 : 66 14, 29-31 : 66 16, 8 : 40, 66 16, 13 : 79 17, 17-20 : 39 27, 46 : 66 Marc 14, 66-72 : 66 15, 34 : 66

11, 16 : 41 14, 4 : 42 14, 5 : 42 14, 9 : 42 18, 38 : 39, 79 20, 24-29 : 42 20, 29 : 43 20, 30-31 : 43 21, 2 : 41 Actes des Apôtres 1, 7-8 : 84 7, 2-4 : 44 1 Corinthiens 4, 6 : 84 14, 6 : 83

Luc 1, 20 : 39

Hébreux 11, 8 : 40, 44 11, 17 : 46 11, 19 : 46

Jean 7, 1 : 41

Jacques 1, 6-8 : 40


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REMERCIEMENTS Ce texte est l’un des fruits de trente années d’un parcours personnel, professionnel et intellectuel qui m’a permis de rencontrer tant de gens souvent à la frontière de l’Église, juste en dehors ou juste en dedans, des contemporains en quête d’une spiritualité ouverte au questionnement et à la diversité. Pour un grand nombre d’entre eux, il y a les paroissiens qui m’ont offert l’espace pour une rencontre toujours féconde entre critique et conviction. Il y a ma collègue Christiane Berkvens qui m’a persuadé de rassembler ces idées sous la forme d’un petit livre. Plus que tout, il y a mon épouse qui m’accompagne, me soutient, me freine et m’encourage.


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TABLE DES MATIÈRES

Préface, par André Gounelle ................................................................ Avertissement ........................................................................................

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Introduction............................................................................................

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Chapitre Ier. Méfiances ........................................................................

15 16 20 26 37

Chapitre II. Défiances ..........................................................................

39 40 47 58 69

Chapitre III. Confiances ......................................................................

71 72 79 89

Chapitre IV. Réfiance .......................................................................... Le doute comme vertu ............................................................................

91 99

Index des noms cités.............................................................................. Index des références bibliques.............................................................. Remerciements ...................................................................................... Table des matières ..................................................................................

101 103 105 107

Que sais-je ?.............................................................................................. Douter pour savoir.................................................................................. Les dessous de Dieu ................................................................................ La queue devant la boulangerie ............................................................

Thomas versus Abraham........................................................................ Job le contestataire .................................................................................. Jacob l’effronté ........................................................................................ Le tableau d’église.................................................................................... La vérité partagée .................................................................................... La vérité qui déchire .............................................................................. La tyrannie d’un tableau unique ..........................................................


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dans la même collection En rendant raison, l’homme répond d’un don qui le précède, dans la droiture d’un face-à-face. Donner raison : une collection d’essais théologiques et philosophiques pour mieux dire le sens aujourd’hui. Donner raison regroupe des essais de philosophie et de théologie qui tentent de retrouver les traces rationnelles de l’Alliance entre Dieu et l’homme, par-delà leurs apparentes contrariétés. La collection accueille des philosophes qui donnent à l’homme ce surcroît de raison capable de décrypter en son mystère le Dieu qui l’habite, et à des herméneutes de la tradition chrétienne qui reconnaissent en elle la pleine humanisation de l’homme. D’inspiration jésuite, située au carrefour de différentes traditions universitaires, notre collection avoue sa filiation ignatienne, celle des Exercices spirituels, que la sentence d’Hevenesi condense paradoxalement : « Que la première règle de vos actions soit d’agir, comme si le succès dépendait de vous et non de Dieu ; et de vous abandonner à Dieu, comme s’il devait tout faire à votre place ! »

Pierre Piret, L’Affirmation de Dieu dans la tradition philosophique, 1998, 272 p. Xavier Dijon, La Réconciliation corporelle. Une éthique du droit médical, 1998, 240 p. Jean Kockerols, L’Esprit à la Croix. La dernière onction de Jésus, 1999, 176 p. Dominique Lambert, Sciences et théologie. Les figures d’un dialogue, 1999, 220 p. Maurice Blondel, Une alliance contre nature : catholicisme et intégrisme. La Semaine sociale de Bordeaux 1910, 2000, 296 p. Paul Gilbert (éd.), Au point de départ. Joseph Maréchal, entre la critique kantienne et l’ontologie thomiste, 2000, 544 p. François Ost, Du Sinaï au Champ-de-Mars. L’autre et le même au fondement du droit, 2000, 128 p. Emmanuel Tourpe, Donation et consentement. Une introduction méthodologique à la métaphysique, 2001, 184 p. Jean Leclercq, Maurice Blondel lecteur de Bernard de Clairvaux, 2001, 312 p. Ntima Nkanza, L’Expérience de Dieu. Les « Exercices spirituels » d’Ignace de Loyola à la lumière de la phénoménologie de Richard Schaeffler, 2003, 380 p. Étienne Ganty, Michel Hermans et Pierre Sauvage (éds), Tradition jésuite. Enseignement, spiritualité, mission, 2002, 184 p. Marc Leclerc (éd.), Blondel entre « L’Action » et la Trilogie : Actes du colloque international sur les « écrits intermédiaires » de Maurice Blondel, tenu à l’Université grégorienne à Rome du 16 au 18 novembre 2000, 2003, 464 p. Paul Gilbert et Silvano Petrosino, Le Don : amitié et paternité, 2003, 96 p. Alain Mattheeuws, S’aimer pour se donner. Le sacrement de mariage, préface de J.-L. Bruguès, 2004, 416 p. Athanase d’Alexandrie, Les Trois Discours contre les ariens, traduction et notes par Adelin Rousseau, ouverture et guide de lecture par René Lafontaine, 2004, 516 p. Bernard Forthomme, La Jalousie. Élection divine, secret de l’être, force naturelle et passions humaines, préface de Jacques Le Brun, 2005, 816 p.


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ImprimĂŠ en Belgique Octobre 2017 Imprimerie Bietlot.



Roger DEWANDELER a ĂŠtudiĂŠ la thĂŠologie protestante (Bruxelles) et l’orientalisme (Liège). Trente annĂŠes de ministère pastoral l’ont conduit en Suisse, en Belgique et, actuellement, aux Pays-Bas. Le prĂŠfacier AndrĂŠ GOUNELLE, professeur de thĂŠologie systĂŠmatique ĂŠmĂŠrite Ă la facultĂŠ protestante de Montpellier, spĂŠcialiste de Paul Tillich, est l’auteur de nombreux ouvrages, dont Les grands principes du protestantisme (1985), Parler de Dieu (2004), Penser la foi (2006), etc.

ISBN : 978-2-87299-337-6

9 782872 993376

10,50 â‚Ź

www.editionsjesuites.com

En couverture : La vision d’IsaĂŻe, JĂŠsus montant un âne et Mahomet montant un chameau, al-Biruni, Chronologie des nations anciennes, 1307, Edinburgh University Library, Or.MS.161.

L

e doute n’est pas une position arrĂŞtĂŠe et figĂŠe, il n’est pas une doctrine abstraite : il est la dynamique qui anime le douteur. Cet ouvrage en tire les consĂŠquences. Il ne spĂŠcule pas sur le doute, sur les diverses formes qu’il prend ou sur la logique qui le structure. Il l’Êtudie Ă partir des exemples concrets qu’en donnent des figures, littĂŠraires ou historiques. Dans un style très enlevĂŠ, l’auteur ĂŠvoque d’abord trois moments culturels importants. Dans l’AntiquitĂŠ, le ÂŤ doute par prĂŠcaution Âť, incarnĂŠ par Pyrrhon, qui concerne l’art de vivre (la sagesse). Avec le surgissement de la modernitĂŠ, le ÂŤ doute par curiositĂŠ Âť, reprĂŠsentĂŠ par Descartes. Aux XIXe et XXe siècles, le ÂŤ doute par volontĂŠ de transparence Âť des ÂŤ hermĂŠneutiques du soupçon Âť (Feuerbach, Marx, Freud et Nietzsche). Par la suite, le livre met en ĂŠvidence la prĂŠsence d’une spiritualitĂŠ du doute dans la Bible Ă partir de personnages tels que Jacob, Job et Thomas. Enfin, l’auteur se situe dans la perspective du dialogue interreligieux et met en lien doute et tolĂŠrance.


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