La liberté rachetée. Penser le salut au temps de l’athéisme by Éditions jésuites

Albert Chapelle Matthieu Bernard

La liberté rachetée Penser le salut au temps de l’athéisme

Collection

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Albert CHAPELLE, s.j. Matthieu BERNARD

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Collection de l’Institut d’études théologiques de Bruxelles, 28

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PRÉSENTATION À la fin d’un séminaire de 1974 sur l’épître aux Hébreux, selon la pédagogie propre à l’Institut d’études théologiques (IET), le père Albert Chapelle a proposé deux reprises dogmatiques, qui forment un ensemble et sont intitulées respectivement « Histoire des théories de la rédemption » (séance du 28 mai 1974) et « “Retour au centre” des théories de la rédemption exigé par la raison théologique. La médiation » (séance du 31 mai 1974). Ces deux exposés ont attiré l’attention des auditeurs et, depuis, de nombreux professeurs et étudiants de l’IET ; ils n’avaient jusqu’à présent pas été publiés, mais ils présentent un intérêt indéniable, tant au niveau de leur « contenu » que de leur « forme ». Un intérêt de contenu, tout d’abord, car ils permettent effectivement de ressaisir le patient travail de la Tradition dans son effort d’intelligence du mystère du salut, et notamment du salut par la Croix. En ce sens, le propos du père Chapelle se situe dans la veine de nombreux théologiens de la seconde moitié du xxe siècle qui ont ressenti le besoin d’un renouveau de la compréhension théologique du salut, particulièrement dans une lecture critique de la théologie de la « substitution » ou encore « satisfaction vicaire », dont la pertinence pastorale et la justesse théologique furent toutes deux radicalement remises en question1. Dans ce concert d’herméneutiques 1. On pourra trouver un bref aperçu de ces différentes contributions à la dogmatique du salut dans Ch. Theobald, Selon l’Esprit de sainteté. Genèse d’une théologie systématique, Cerf, coll. Cogitatio Fidei, 296, Paris, 2015, p. 289-318.

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Présentation

de la Tradition, la contribution du père Chapelle n’apporte d’un certain point de vue rien de neuf ; deux brefs exposés ne permettaient certes pas de dégager des analyses de détail inouïes, et c’est pourquoi il se permet de citer assez largement diverses études contemporaines, principalement de confrères jésuites : Jean Galot2, André Manaranche3 et Aloys Grillmeier4. Mais l’intérêt de la contribution d’Albert Chapelle réside dans la manière dont il agence les données glanées chez ces auteurs : il ne se contente pas de juxtaposer les différents “modèles” mais les organise selon quatre grandes catégories et les ressaisit dans leur ensemble sous la notion de médiation. Ainsi donc, l’organicité et la systématicité de cette présentation de la sotériologie valent pour elles-mêmes et révèlent le génie théologique propre au père Chapelle. Mais sa contribution présente en outre un intérêt formel, si l’on veut, dans la mesure où court, sous-jacente à la matière présentée, une réflexion sur l’articulation entre théologie et anthropologie — et donc finalement un effort pour dégager quelque chose comme une « méthode théologique ». La seconde moitié du xxe siècle a vu naître l’anthropologie théologique comme traité à part entière5 ; c’est dans ce contexte qu’il convient d’évaluer les sotériologies proposées, et la contribution d’Albert Chapelle assume clairement cette perspective en tant qu’il organise son exposé, nous le verrons, selon 2. J. Galot, La rédemption mystère d’Alliance, Desclée de Brouwer, coll. Museum Lessianum, Section théologique, 56, Bruges/Paris, 1965. 3. A. Manaranche, Quel salut ?, Seuil, Paris, 1969. 4. A. Grillmeier, « L’effet de l’action salvatrice de Dieu dans le Christ », dans A. Grillmeier et H. Urs von Balthasar, Le mystère pascal, Cerf, coll. Mysterium salutis — Dogmatique de l’histoire du salut, L’événement Jésus-Christ, 12-3, Paris, 1972, p. 279-366. 5. Cf. cette remarque de Luis Ladaria : « On ne peut nier que l’être humain a toujours tenu une place centrale dans la réflexion sur la foi et qu’il a été le plus grand objet de soin dans l’activité pastorale de l’Église. Toutefois, dans le champ de la théologie, le souci de regrouper autour de ce centre d’intérêt les matières qui traitent les différents aspects de l’action créatrice et salvifique de Dieu est relativement nouvelle […] L’“anthropologie théologique” est, en un certain sens, une discipline nouvelle, même si ses contenus sont anciens » (L. Ladaria, Mystère de Dieu et mystère de l’homme, vol. 2 : Anthropologie théologique, Parole et Silence, Paris, 2011, p. 11).

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quatre grandes catégories anthropologiques. Se dessine donc une articulation précise à laquelle il convient d’être attentif. On perçoit en tout cas combien les deux exposés ici enfin édités se situent en interaction avec les deux cours d’Anthropologie et d’Herméneutique, déjà publiés aux éditions Lessius6. L’évocation de ces deux ouvrages signifie, au demeurant, le troisième intérêt de la publication que nous proposons de ces deux exposés sur la théologie de la rédemption. En effet, ils apparaissent comme un point d’étape important dans l’itinéraire de maturation théologique du père Chapelle ; à ce titre, ils éclairent utilement la compréhension d’un auteur, certes discret sur la scène théologique internationale, mais dont la pensée ne cesse d’illuminer ses lecteurs tant par sa rigueur que par sa richesse. Dans cet itinéraire théologique, donc, ces deux exposés, s’ils viennent en conclusion d’une lecture de l’épître aux Hébreux, sont aussi liés au contexte plus large de la réflexion et de l’enseignement du père Chapelle. En fait, ils ressaisissent des éléments esquissés dans le cadre du séminaire L’homme et le salut, donné au printemps 1970, qui se veut précisément une sorte d’anthropologie théologique en dialogue avec la contestation athée7. Voici pour l’amont ; quant à l’aval, on peut relever que certaines intuitions seront reprises dans l’ouvrage Pour la vie du monde. Le sacrement de l’ordre8, publié en 1978 et, de manière plus nette encore, dans le fameux article « Vie dans l’esprit et éthique de la liberté9 », un peu plus tardif (1981) mais qui constitue mani-

6. Cf. A. Chapelle, Anthropologie, Lessius, coll. IET, 18, Bruxelles, 2008 ; A. Chapelle, Herméneutique, Lessius, coll. IET, 21, Bruxelles, 2010. 7. A. Chapelle, L’homme et le salut, syllabus de l’IET, 1970. Ce texte n’a pas été édité ; sa lecture en est difficile, car il rend compte de manière parfois laconique d’un ample travail de réflexion mené dans un séminaire d’enseignement et de recherche ; par ailleurs, comme nous l’indiquerons dans le commentaire ci-dessous, la pensée théologique du père Chapelle n’est, dans L’homme et le salut, pas encore parvenue à pleine maturité. 8. A. Chapelle, Pour la vie du monde. Le sacrement de l’ordre, Institut d’études théologiques, Bruxelles, 1978. 9. A. Chapelle, « Vie dans l’esprit et éthique de la liberté », dans Cl. Bruaire (dir.), La Morale, sagesse et salut, Fayard, coll. Communio, Paris, 1981, p. 323333.

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festement une sorte de point d’orgue de la réflexion menée par Albert Chapelle au cours de ces années. Nous proposons donc le texte même de ces deux exposés, tels qu’ils ont été donnés au printemps 1974. Il est apparu utile de les faire suivre d’un commentaire assez développé, qui soulignera en particulier les enjeux de méthode théologique sous-jacents.

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EXPOSÉS D’ALBERT CHAPELLE, s.j.

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Chapitre premier

HISTOIRE DES THÉORIES DE LA RÉDEMPTION

« POUR NOTRE SALUT »

A. L’ensemble des problèmes qui sont ceux de l’aliénation de l’homme, comme nous disons aujourd’hui, peuvent être justement posés dans l’opposition absolue du péché et de Dieu. B. À l’intérieur de cette opposition — parce que c’en est une — apparaît le salut et, corrélativement au salut, le sacrifice. Si l’on se rappelle la définition d’Augustin dans les Confessions : « Toute action bonne est posée pour que nous puissions adhérer à Dieu et

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Exposés d’Albert Chapelle, s.j.

jouir de sa béatitude », on voit que sacrifice et salut sont strictement corrélatifs. Dieu nous donne accès à lui en nous réconciliant du péché. Et le sacrifice, c’est précisément l’œuvre bonne qui nous arrache au péché pour que nous puissions adhérer à Dieu. C. C’est à travers l’incarnation, la personne de Jésus, Deus-homo, que nous sommes engagés dans cet axe de salut. Toute la question de la rédemption est de situer la tension : Dieu et le péché ; et la réconciliation : le salut et le sacrifice, en Jésus, Dieu-homme. Dans un monde désacralisé comme le nôtre, il faut un acte de foi profond pour accepter cette manière de concevoir le destin de l’homme.

ÉCONOMIE DU SALUT Dans la patristique grecque et dans la scolastique, nous prendrons certaines théories qui peuvent être considérées comme tout à fait typiques de la pensée chrétienne jusqu’à la Réforme. Expiation – récapitulation : théorie physique Dans le Nouveau Testament et chez Irénée (iie s.), dans la symbolique chrétienne, deux thèmes reviennent en rapport avec la mort et le sang versé, le sacrifice et l’accomplissement, ce sont l’expiation et la récapitulation1. L’expiation signifie que, d’une manière ou d’une autre, le sang est principe de purification. Cela peut paraître étranger à notre mentalité. L’expression de l’épître aux Hébreux « Sans effusion de sang, il n’y a pas de rémission des péchés » (9, 22) fait difficulté. En fait, le corps, dans la mort, révèle la transcendance de la liberté qui s’y donne comme à toucher. Le sacrifice de la mort est l’accomplisse1. J. Galot, La rédemption, mystère d’Alliance.

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I. Histoire des théories de la rédemption

ment du corps. C’est à l’intérieur de la mort que la liberté, étant ravie à elle-même, se trouve rendue à soi. Il ne s’agit pas seulement du corps en tant qu’il est celui d’un seul individu. La vie, le sang, implique toujours la dimension de la race. En ce sens, on peut comprendre que l’idée de récapitulation (comme on la trouve par exemple chez Irénée) n’est jamais dissociable de celle du Nouvel Adam. « La récapitulation signifie, dit André Benoît, un rétablissement de l’homme dans sa position primitive, le nouveau point de départ donné à l’humanité par l’obéissance du Christ2. » Il y a de ce point de vue à réfléchir sur la différence entre le Nouvel Adam et le second Adam. Le Nouvel Adam, c’est la recréation. Le second Adam, c’est l’insertion du Christ comme homme à l’intérieur de l’histoire. Le thème de la récapitulation, c’est-à-dire de l’enracinement de l’économie du salut dans la race pécheresse, les thèmes de la vie et du sang, ne peuvent être perçus comme les harmoniques de l’accomplissement du sacrifice, en dehors de cette dialectique entre le Nouveau et le second Adam, et de leur identité. Dans la symbolique d’Irénée, le thème du bois, le thème de la croix qui contient, qui unit, soutient et porte, qui est rassemblement et récapitulation, joue ce rôle que nous reconnaissons au corps. Irénée déploie le mystère de la croix du Christ aux dimensions de l’économie du salut. Quand il parle du Christ comme récapitulant l’histoire, la récapitulation implique une restauration, une reprise mais en même temps, comme le dit Aloys Grillmeier, une anticipation de ce qui doit se livrer, se manifester aux derniers temps. Cette idée de l’anakèphalaiosis, dit-il, a un triple contenu : a) Dans le Christ est rétabli l’état originel. Par son obéissance, il nous redonne ce que le premier homme avait perdu par sa désobéissance, c’est-à-dire la ressemblance avec Dieu et la communion avec lui. b) Mais le Christ représente encore la récapitulation de l’histoire humaine. En lui prend corps le cours de cette histoire, telle qu’elle avait été conçue par Dieu dans son dessein sur le monde. Il s’insère 2. A. Benoît, Saint Irénée. Introduction à l’étude de sa théologie, PUF, coll. Études d’histoire et de philosophie religieuses, Paris/Faculté de Théologie protestante de l’Université de Strasbourg, 1960, p. 226.

En lecture partielleâ&#x20AC;Ś

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BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES ET PUBLICATIONS D’ALBERT CHAPELLE

À l’école de la théologie, Lessius, coll. IET, 22, Bruxelles, 2013. Anthropologie, Lessius, coll. IET, 18, Bruxelles, 2008. Au creux du rocher. Itinéraire spirituel et intellectuel d’un jésuite. Mémorial, Lessius, coll. Au singulier, 9, Bruxelles, 2004. L’homme et le salut, syllabus de l’IET, 1970. « Le péché, offense de Dieu, et l’immutabilité divine », Nouvelle revue théologique, 131, 2009, p. 87-99. Les fondements de l’éthique. La Symbolique de l’action, Institut d’études théologiques, coll. IET, 8, Bruxelles, 1988. Herméneutique, Lessius, coll. IET, 21, Bruxelles, 2010. « Loi de nature et théologie », Communio, 12, 1977/4, p. 24-33. Ontologie, Lessius, coll. IET, 19, Bruxelles, 2008. Pour la vie du monde. Le sacrement de l’ordre, Institut d’études théologiques, Bruxelles, 1978. « Vie dans l’esprit et éthique de la liberté », dans Claude Bruaire (dir.), La Morale, sagesse et salut, Fayard, coll. Communio, Paris, 1981, p. 323-333.

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Bibliographie

AUTRES RÉFÉRENCES Saint Anselme de Cantorbéry, Pourquoi Dieu s’est fait homme, Cerf, coll. Sources chrétiennes, 91, Paris, 1963. H. U. von Balthasar, La Gloire et la Croix. Les aspects esthétiques de la Révélation. II. Styles, t. 2 : De Jean de la Croix à Péguy, AubierMontaigne, coll. Théologie, 81, Paris, 1972. André Benoît, Saint Irénée. Introduction à l’étude de sa théologie, Faculté de Théologie protestante de l’Université de Strasbourg/ Presses universitaires de France, coll. Études d’histoire et de philosophies religieuses, Paris, 1960. Louis Bouyer, Le Fils éternel. Théologie de la Parole de Dieu et Christologie, Cerf, Paris, 1974. —, Le Mystère pascal, Cerf, Paris, 1957. Claude Bruaire, Le droit de Dieu, Aubier-Montaigne, Paris, 1974. —, L’être et l’esprit, Presses universitaires de France, coll. Épiméthée, Paris, 1983. B. Catão, Salut et Rédemption chez saint Thomas d’Aquin. L’acte sauveur du Christ, Aubier-Montaigne, coll. Théologie, 62, Paris, 1965. Alexandre Comte, La parole de Dieu dans les mots de l’homme : l’interprétation de l’Écriture selon Albert Chapelle, Lessius, coll. IET, 23, Namur, 2015. Jean Galot, La rédemption mystère d’Alliance, Desclée de Brouwer, coll. Museum Lessianum, Section théologique, 56, Bruges/Paris, 1965. Aloys Grillmeier et Hans Urs von Balthasar, Le mystère pascal, Cerf, coll. Mysterium salutis — Dogmatique de l’histoire du salut, L’événement Jésus-Christ, 12-3, Paris, 1972. Saint Ignace de Loyola, Exercices spirituels, Desclée de Brouwer, coll. Christus, Paris, 1986. Luis Ladaria, Mystère de Dieu et mystère de l’homme, vol. 2 : Anthropologie théologique, Parole et Silence, Paris, 2011. M. Lienhard, Luther, témoin de Jésus-Christ. Les étapes et les thèmes de la christologie du Réformateur, Cerf, coll. Cogitatio Fidei, 73, Paris, 1973.

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Bibliographie

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Léopold Malevez, « Anthropologie chrétienne et théologie de la Croix », Nouvelle revue théologique, 92, 1970, p. 449-467. André Manaranche, Quel salut ?, Seuil, Paris, 1969. Émile Mersch, La théologie du Corps mystique, t. I, Desclée de Brouwer, coll. Museum Lessianum, Section théologique, 38, Bruges/Paris, 1944. Philippe Nemo, La belle mort de l’athéisme moderne, PUF, coll. Quadrige, Paris, 2013. Bernard Pottier (dir.), Dieu à la source. La théologie d’Albert Chapelle, Lessius, coll. Donner raison, 26, Bruxelles, 2010. Joseph Ratzinger, La foi chrétienne hier et aujourd’hui, Cerf, Paris, 1996. —, « La nouvelle Alliance », conférence à l’Académie des sciences morales et politiques de Paris du 23 janvier 1995, dans La documentation catholique, no 2110, 1995, p. 184-188. Paul Ricœur, Philosophie de la volonté, 2. Finitude et Culpabilité, II. La symbolique du mal, Aubier-Montaigne, coll. Philosophie de l’esprit, Paris, 1968. Adrian Schenker, Chemins bibliques de la non-violence, C.L.D., Chambray-lès-Tours, 1987. Bernard Sesboüé, Jésus Christ l’unique médiateur. Essai sur la rédemption et le salut, t. I : Problématique et relecture doctrinale, 2e édition, Desclée, coll. Jésus et Jésus-Christ, 33, Paris, 2003. —, Jésus-Christ, l’unique Médiateur. Essai sur la rédemption et le salut, t. II : Les récits du salut : proposition de sotériologie narrative, Desclée, coll. Jésus et Jésus-Christ, 51, Paris, 1991. Christoph Theobald, Selon l’Esprit de sainteté. Genèse d’une théologie systématique, Cerf, coll. Cogitatio Fidei, 296, Paris, 2015. Saint Thomas d’Aquin, Somme théologique, t. 4, Cerf, Paris, 2000. Antoine Vergote, « Le nom du Père et l’écart de la topographie symbolique », dans Enrico Castelli (dir.), L’analyse du langage théologique. Le nom de Dieu, Actes du Colloque, 5-11 janvier 1969, Centre international d’Études humanistes et Institut d’Études philosophiques, Rome, Aubier-Montaigne, Paris, 1969, p. 257-269.

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TABLE DES MATIÈRES Présentation ............................................................................................

EXPOSÉS D’ALBERT CHAPELLE, s.j. Chapitre I. Histoire des théories de la rédemption............................ « Pour notre salut ».................................................................................. Économie du salut .................................................................................. Expiation – récapitulation : théorie physique ................................ Divinisation – kénose : théorie ontologique .................................. Dispensation du salut ............................................................................ Satisfaction : théorie juridique ou morale ...................................... Mérite : théorie historique ................................................................ « Pour nous » ............................................................................................ Rupture................................................................................................ Liberté..................................................................................................

Chapitre II. « Retour au centre » des théories de la rédemption exigé par la raison théologique. La médiation ........................................ Préambule ................................................................................................ Réarticulation des théories de la rédemption...................................... Les termes de la réflexion ecclésiale ................................................ Leur enracinement dans l’Écriture.................................................. Leur articulation ................................................................................ Leur reprise sous le terme de médiation ........................................ Contenu formel de la médiation ................................................

11 11 12 12 15 20 21 23 25 27 28 31 31 32 32 33 34 36 36

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Table des matières Contenu spirituel et historique de la médiation ...................... La raison théologique du choix de la médiation ...................... Le Christ, pionnier et accomplisseur.................................................... Le Fils et les frères .............................................................................. Dieu notre Sauveur............................................................................ Le Verbe et la médiation .............................................................. Le Fils, le Père et le péché ............................................................

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COMMENTAIRE DES DEUX EXPOSÉS Premier exposé. Histoire des théories de la rédemption .................. Pour notre salut ...................................................................................... L’opposition absolue du péché et de Dieu .................................... Salut et sacrifice.................................................................................. Incarnation et rédemption .............................................................. Économie du salut .................................................................................. Expiation – récapitulation ................................................................ Divinisation – kénose........................................................................ Dispensation du salut ............................................................................ Satisfaction.......................................................................................... Mérite .................................................................................................. « Pour nous » ............................................................................................ Rupture................................................................................................ Liberté..................................................................................................

Second exposé. « Retour au centre » des théories de la rédemption exigé par la raison théologique. La médiation ..............................

Réarticulation des théories de la rédemption...................................... Les termes de la réflexion ecclésiale ................................................ Leur enracinement dans l’Écriture.................................................. Leur articulation ................................................................................ Leur reprise sous le terme de médiation ........................................ Contenu formel de la médiation ................................................ Contenu spirituel et historique de la médiation ...................... La raison théologique du choix de la médiation ...................... Le Christ, pionnier et accomplisseur.................................................... Le Fils et les frères .............................................................................. Dieu notre Sauveur............................................................................ Le Verbe et la médiation .............................................................. Le Fils, le Père et le péché ............................................................

51 51 51 54 57 58 58 64 70 70 74 80 83 84 89 89 89 90 93 95 96 98 100 103 103 107 109 111

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Table des matières

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RELECTURE THÉMATIQUE Chapitre I. Quel salut ? .......................................................................... 117 La liberté rachetée : une liberté filiale .................................................. 117 Médiation et sacrifice.............................................................................. 118 Une causalité sacramentelle .................................................................. 119 Chapitre II. L’anthropologie impliquée .............................................. 121 Une anthropologie de la liberté ............................................................ 121 La liberté en Alliance .............................................................................. 123 Une anthropologie eucharistique et sacerdotale ................................ 124 Chapitre III. Quelques aperçus de méthode théologique ................ 125 Anthropologie et théologie .................................................................... 125 Concepts et symboles.............................................................................. 126 Une théologie du surcroît ...................................................................... 128 Conclusion .............................................................................................. 129 Bibliographie .......................................................................................... 131 Ouvrages et publications d’Albert Chapelle........................................ 131 Autres références .................................................................................... 132 Table des matières .................................................................................. 135

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Dans la même collection Jean Radermakers, Au fil de l’Évangile selon saint Matthieu, t. 1. Texte et t. 2. Lecture continue, 1974, t. 1 : 95 p., t. 2 : 400 p. Jean Radermakers, La bonne nouvelle de Jésus selon saint Marc, t. 1. Texte et t. 2. Lecture continue, 1974, t. 1 : 80 p., t. 2 : 448 p. Albert Chapelle, Sexualité et sainteté, 1977, 336 p. Jean-Marie Faux, La foi du Nouveau Testament, 1977, 404 p. Albert Chapelle, Pour la vie du monde. Le sacrement de l’ordre, 1978, 388 p. Philippe Bossuyt, Jean Radermakers, Jésus, Parole de la Grâce selon saint Luc, t. 1. Texte et t. 2. Lecture continue, 1999, t. 1 : 104 p., t. 2 : 544 p. Pierre Piret, L’Écriture et l’Esprit. Une étude théologique sur l’exégèse et les philosophies, 1987, 304 p. Albert Chapelle, Les fondements de l’éthique. La symbolique de l’action, 1988, 212 p. René Lafontaine (éd.), L’Écriture, âme de la théologie. Actes du colloque tenu à Bruxelles du 17 au 19 septembre 1989, 1990, 224 p. Albert Chapelle (éd.), Les Exercices spirituels d’Ignace de Loyola. Un commentaire littéral et théologique, 1990, 506 p. Pierre Gervais (éd.), La pratique des Exercices spirituels d’Ignace de Loyola. Actes du symposium de Bruxelles, du 1er au 6 avril 1991, 1991, 296 p. Pierre Piret, La destinée de l’homme : La cité de Dieu. Un commentaire du De Civitate Dei d’Augustin, 1991, 398 p. Jean-Marie Hennaux, Le droit de l’homme à la vie. De la conception à la naissance, 1993, 398 p. Jean-Marie Faux, Réfugiés et nouvelles migrations. Une interpellation pour la conscience chrétienne, 1993, 252 p. Pierre Piret, Les athéismes et la théologie trinitaire. A. Comte, L. Feuerbach, K. Marx, F. Nietzsche, 1994, 384 p. Philippe Bossuyt, Jean Radermakers, Témoins de la Parole de la Grâce. Actes des Apôtres, t. 1. Texte et t. 2. Lecture continue, 1994, t. 1 : 120 p., t. 2 : 782 p. Yves Simoens, Selon Jean, t. 1. Une traduction, t. 2. Une interprétation et t. 3. Une interprétation (suite), 1997, t. 1 : 100 p, t. 2 et 3 : 1016 p. Albert Chapelle, Anthropologie, 2007, 288 p. Albert Chapelle, Ontologie, 2008, 144 p. Albert Chapelle, Épistémologie, 2008, 144 p. Albert Chapelle, Herméneutique, 2010, 224 p. Albert Chapelle, À l’école de la théologie, 2013, 320 p. Alexandre Comte, La Parole de Dieu dans les mots de l’homme. L’interprétation de l’Écriture selon Albert Chapelle, 2015, 224 p. René Lafontaine, L’originalité des Exercices d’Ignace de Loyola, 2016, 592 p. René Lafontaine, Martin Luther et Ignace de Loyola, 2017, 224 p. Pierre Gervais, Les quatre semaines des Exercices spirituels d’Ignace de Loyola, 2017, 208 p. Xavier Dijon et Bernard De Plaen, L’Institut d’études théologiques (IET) de Bruxelles. Chronique d’un demi-siècle (1968-2018), 2018, 160 p.

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Albert CHAPELLE (1929-2003), entré dans la Compagnie de Jésus en 1946 et ordonné prêtre en 1956, a allié ses profondes études en philosophie et en théologie pour renouveler la réponse de la foi aux défis intellectuels de notre temps. Cofondateur de l’Institut d’études théologiques (IET, Bruxelles), il a mené une vie d’enseignement et de dévouement marquée par l’Écriture Sainte et par les Exercices spirituels de saint Ignace. Matthieu BERNARD, né en 1978, est prêtre du diocèse de Lyon, ordonné en 2012, membre de la Communauté de l’Emmanuel. Ingénieur diplômé de l’École polytechnique (France), il est titulaire de maîtrises en philosophie et théologie dogmatique. Il enseigne la théologie à l’Institut d’études théologiques de Bruxelles. ISBN 978-2-87299-371-0

9 782872 993710

19,00 €

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Illustration de couverture : Alexej von Jawlensky (1864-1941), Visage du Christ, Couronne d’épines, 1918, huile sur carton, collection privée | Photo © Christie's Images/Bridgeman Images

« S’il y a donc péché de l’homme, c’est parce que Dieu aime. S’il y a salut de l’homme, c’est parce que Dieu aime. Et qui le sait mieux que le Verbe de Dieu, en qui toute vie se communique puisqu’il est le Fils et qu’il est la vie ? Qui sait ce qu’est le pardon de Dieu indéfiniment, éternellement patient pour toute faute, sinon celui en qui toute vie surgit comme un surcroît inespéré que Dieu conjugue, conjoint avec lui-même dans l’éternité de l’amour ? » C’est ainsi que le père Albert Chapelle, s.j., concluait une belle étude, dans laquelle il s’attachait à redire le langage du salut, compte tenu des revendications de la liberté athée. Cette étude est ici, pour la première fois, éditée et commentée. Elle permet d’entrer dans une intelligence renouvelée des différentes théories de la rédemption élaborées au fil de la Tradition chrétienne, relues et symbolisées selon le vocabulaire biblique de la médiation.