Les laïcs peuvent-ils aussi prêcher ?

Enzo B IANCHI Riccardo SACCENTI Claudio Ubaldo CORTONI Fabrizio MANDREOLI

la part-Dieu

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Enzo BIANCHI, Claudio Ubaldo CORTONI Fabrizio MANDREOLI, Riccardo SACCENTI

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Traduit de l’italien par Ivan Murovec et Yves Roullière

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La part-Dieu, 36 Une collection dirigée par Luis Martínez Saavedra

autres ouvrages d’enzo bianchi (en français) Chez Lessius : Écouter la Parole. Les enjeux de la lectio divina, 1998.

Si tu savais le don de Dieu. La vie religieuse dans l’Église, 2002.

J’étais étranger et vous m’avez accueilli, 2008.

L’Évangile célébré, avec G. Boselli, 2018.

Chez Fidélité : Prières glanées, 2006.

Raconter l’amour. Sept paraboles de miséricorde, 2016.

Le discernement, 2019.

Pour l’édition originale italienne intitulée : Anche i laici posono predicare ? © 2017 Edizioni Qiqajon, Comunitá di Bose, 13887 Magnano (BI), Italie Pour la traduction française, © 2020 Éditions jésuites Belgique : avenue de la Reine 141, 1030 Bruxelles France : 14, rue d’Assas, 75006 Paris www.editionsjesuites.com ISBN : 978-2-87299-373-4 D 2020/4255/3

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INTRODUCTION Enzo Bianchi LA SITUATION ACTUELLE

Pendant des siècles, on s’est demandé, au prix de maintes disputes théologiques, s’il était possible pour les fidèles non seulement de recevoir le corps du Christ à travers le pain consacré, mais aussi le sang du Christ, en communiant donc à la « coupe de bénédiction » (1 Co 10, 16). Les paroles de Jésus lorsqu’il prit une coupe (« Buvez-en tous ») nous demandaient d’y obéir et de pratiquer ce geste, pourtant réservé à l’époque aux seuls clercs célébrants. Avec la réforme liturgique du concile, on admit les laïcs à la communion sous les deux espèces, cette forme apparaissant même comme « plus pleine1 » : elle fut rendue possible par l’instruction Eucharisticum mysterium émise en 1967 par la Congrégation des Rites et approuvée par Paul VI. Ce rappel est utile pour nous faire comprendre que certaines lois liturgiques peuvent évoluer au cours du temps et que certains interdits d’aujourd’hui pourront tomber demain, en vertu d’une meilleure compréhension théologique et de besoins émergeant au cours de l’histoire.

Parmi les interdits actuels dont beaucoup discutent in Ecclesia avec respect, sérieux et profondeur doctrinale, sans contestation ni logique de pouvoir, il en est un qui concerne les fidèles laïques : bien que ceux-ci puissent participer de différentes façons au service litur1. Congrégation des rites, Inaestimabile Donum, sur quelques normes relatives au culte eucharistique, 32.

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gique, ils ne peuvent prononcer l’homélie pendant la célébration eucharistique2. Le Code de droit canon (1983) stipule en effet que « l’homélie est réservée au prêtre ou au diacre » (767), et cette position très nette fut répétée par l’instruction interdicastérielle Ecclesiae de mysterio, à propos de certaines questions concernant la collaboration des fidèles laïcs au ministère des prêtres (1997). Ce document, toutefois, permet aux laïcs d’intervenir pour de brèves didascalies en vue d’une meilleure compréhension de la célébration de la sainte liturgie ou, à certaines occasions, pour témoigner : « Les fidèles non ordonnés participent […] à la fonction prophétique du Christ ; ils deviennent ses témoins et ils sont investis du sens de la foi ainsi que de la grâce de la parole3. » Ouverture est donc faite au « dialogue » entre celui qui préside et l’un ou l’autre fidèle de l’assemblée sous une forme d’expression à utiliser avec prudence4. L’instruction Redemptionis sacramentum (2004) de la Congrégation pour le culte divin et le plus récent Directoire pour l’homélie (2014) rappelèrent la même discipline5.

2. Cf. Mary C. Hilkert, « The Many Gifts of the Spirit : Lay Preaching and Liturgy », dans Concilium, 2 (2010), p. 53-60.

3. Congrégation pour le clergé, Conseil pontifical pour les laïcs, Congrégation pour la Doctrine de la foi, Congrégation pour le Culte divin et la discipline des sacrements, Congrégation pour les évêques, Congrégation pour l’évangélisation des peuples, Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, Conseil pontifical pour l’interprétation des textes législatifs, Ecclesiae de mysterio, sur quelques questions concernant la collaboration des fidèles laïcs au ministère des prêtres, art. 2, § 2.

4. Cf. ibid., art. 3, § 2-3.

5. Cf. Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, Redemptionis sacramentum, à propos de certaines choses à observer et à éviter concernant la très sainte Eucharistie, 64-66 ; Id., Directoire pour l’homélie.

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DES ORIGINES AU CONCILE VATICAN II

Si telle est bien la législation à observer6, reste qu’il est tout à fait légitime de poser des questions, de demander des éclaircissements et d’exprimer des vœux pour une révision de l’actuelle discipline par l’autorité compétente. Y a-t-il lieu d’en débattre ? Nous le pensons, à l’exemple de théologiens jouissant d’une grande autorité comme Jean-Hervé Nicolas et Yves Congar7. On se posera donc avec eux la question : la discipline actuelle répond-elle à une exigence doctrinale ou obéit-elle à des motifs de prudence pastorale ?

Avant toute chose, la prédication confiée non pas à tous les laïcs ou fidèles, mais à certains, choisis et investis par l’évêque, ne constituerait pas une innovation dans la longue histoire de l’Église. Le fait est attesté au temps de l’Église naissante, et nous en trouvons un témoignage intéressant chez Eusèbe de Césarée (début du ive siècle).

Démétrius, évêque de l’Église d’Alexandrie, avait réprimandé Origène pour avoir enfreint la discipline en prêchant à la demande d’autres évêques et devant eux alors qu’il n’était point prêtre. Les évêques Alexandre de Jérusalem et Théocrite de Césarée (moitié du iiie siècle) répliquèrent d’une seule voix : Dans sa lettre [Démétrius] a ajouté que l’on n’avait jamais entendu dire qu’il soit arrivé que des laïcs aient prêché (omilein) en présence d’évêques : je ne sais comment il peut dire quelque chose d’aussi manifestement inexact. En effet, là où des hommes sont en mesure d’aider les frères, ils sont invités par les saints évêques à prêcher (prosomilein) au peuple8.

Il est aussi utile de rappeler qu’à la fin du ive siècle, la faculté pour les curés de prononcer l’homélie n’était pas encore définitivement 6. Voir les Annexes en fin de volume.

7. Cf. J.-H. Nicolas, « Les laïcs et l’annonce de la parole de Dieu », dans Nouvelle revue théologique, 93 (1971), p. 821-848 ; Y. Congar, Jalons pour une théologie du laïcat, Paris, Cerf, 1953, p. 350s.

8. Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, VI, 19, 17-18.

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admise, cette mission étant réservée aux évêques. Dans une lettre, Jérôme souligne que « dans certaines églises, on constate malheureusement qu’en présence des évêques, les curés se taisent et ne prêchent pas, comme si ceux-ci étaient jaloux et ne jugeaient pas bon de devoir les écouter9 ». Si plus tard la faculté de prêcher a été étendue aux curés, en tant qu’ils présidaient la liturgie10, pourquoi, par cette même présidence, un fidèle ne pourrait-il être appelé à participer à l’homélie ou à la prononcer ? Que la parole ait besoin d’un ordo de quelqu’un désigné de façon objective et sacramentelle pour présider l’Église ne veut pas dire que l’Église puisse un jour ou l’autre approuver certaines innovations bien réfléchies. Puisqu’au cours de l’histoire de l’Église, certains fidèles laïques ont demandé de pouvoir prêcher, le temps ne serait-il pas venu d’envisager qu’ils le fassent au cours de l’assemblée liturgique, toujours de façon organisée et pour autant que soient respectées les deux conditions — sur lesquelles nous reviendrons — de la compétence du laïc en question et de l’accord épiscopal ?

Pour poursuivre l’excursus historique, rappelons qu’au Moyen Âge, avant l’interdiction de la prédication par des laïcs décidée par Grégoire IX (1228), les évêques et le pape avaient accordé le mandatum praedicandi à certains hommes et femmes, provoquant ainsi une féconde rénovation au sein de mouvements évangéliques laïques qui s’étaient développés à l’époque de la réforme grégorienne. Les Pauvres de Lyon, que l’on appellera plus tard Vaudois, les Humiliés et d’autres groupes demandèrent au pape d’approuver leur forma vitae et leur exercice de prédication, ce qui leur fut accordé. Leur vie évangélique, en cohérence avec ce qu’ils prêchaient, leur conférait une autorité certaine, si bien que leur parole fut perçue comme performative. Que l’on songe à Robert d’Arbrissel (1045-1116), qui prêchait devant le clergé, les nobles et le peuple, avec l’approbation d’Urbain II ; ou à Norbert de Xanten (10801134), qui reçut l’officium praedicandi de Gélase II. Et ce fut égale9. Saint Jérôme, Lettre, 52, 7.

10. Vatican II est le premier concile à affirmer que « les prêtres, comme coopérateurs des évêques, ont pour premier devoir d’annoncer l’Évangile à tous les hommes » (Presbyterorum ordinis, II, 4).

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ment possible pour quelques femmes, parmi lesquelles brilla Hildegarde de Bingen (1098-1179), proclamée par Benoît XVI docteur de l’Église : à la demande d’évêques, cette abbesse prêcha dans différentes cathédrales et eut même Eugène III parmi ses auditeurs.

Cette expérience ecclésiale fut interrompue par crainte des hérésies que diffusaient justement quelques prédicateurs laïques itinérants. Pour pouvoir pratiquer le ministère du sermon, on considéra donc nécessaire d’obtenir l’autorisation de l’Église, c’est-à-dire la licentia praedicandi, car l’ignorance de certains prédicateurs ou le « charismatisme » d’autres jetaient souvent les bases de la confusion et nullement de l’édification de l’Église. Il est significatif, par exemple, qu’Innocent III ait accédé à la demande de François d’Assise et de ses premiers compagnons (1210) en la matière, en leur demandant la tonsure en échange. Quoi qu’il en fût, sans être investi d’aucun ordre (ni de diacre, ni de curé), François prêchait toujours en public avec l’approbation de Rome, malgré l’opposition de certains évêques locaux ; et même après l’interdit de Grégoire IX, certains frères laïques purent encore prêcher. Il était recommandé que ces homélies-là aient un caractère moralisateur et exhortatif, mais non doctrinal ou théologique. Dans les faits, elles étaient autorisées, et des prédicatrices n’ont jamais manqué, de Marie d’Oignies, béguine de Liège (1177-1213), à Caterina Paluzzi (1573-1645), chargée de prêcher dans les monastères féminins par le cardinal Paolo Sfrondati.

L’ÉPOQUE POST-CONCILIAIRE

Et aujourd’hui ? Dans l’Église post-conciliaire, depuis que Jean XXIII, grâce à son discernement prophétique, a souligné parmi les « signes des temps » l’entrée des femmes dans la vie publique, on entend souvent des voix s’élever — à commencer par celles des papes — afin que celles-ci prennent plus d’importance dans l’Église, qu’elles participent aux différentes institutions qui la régissent et la structurent, qu’il lui soit reconnu toutes les facultés qui lui revien-

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nent de droit en tant que baptisée (et cela vaut aussi pour les hommes laïques). Il ne manque pas non plus de voix pour demander l’accès des femmes au statut de diaconesse ou à la fonction de curé, mais à ce sujet le magistère a fait de récentes déclarations très négatives, notamment pour des raisons œcuméniques. Aujourd’hui, les conditions pour ne serait-ce que discuter cette décision ne sont donc pas remplies.

Cependant, il est une voie tout aussi décisive pour mettre en valeur les femmes au sein de l’Église, qui englobe plus largement les fidèles, hommes et femmes, qui fut déjà vécue — comme on l’a vu — dans l’histoire de l’Église et qui est en fait bien présente, en dépit de la discipline actuelle, en de nombreuses Églises locales : la prise de parole dans l’assemblée liturgique. À ce propos, il convient d’éviter tout malentendu. Bien des gens, dont le pape François, mettent en garde contre la « cléricalisation des femmes », et Isabelle de Gaulmyn exprime sa crainte de voir les femmes remplir les sacristies au lieu d’être des chrétiennes dans le monde11. Pour ma part, je ne pense pas qu’en concédant à certains laïcs la charge de l’homélie pendant la liturgie eucharistique, ceux-ci en seront pour autant cléricalisés. Véronique Margron, Catherine Aubin, Dominique Coatanéa et d’autres théologiennes et théologiens sont non seulement favorables à cette éventualité, mais y voient la reconnaissance de la présence de dons que l’Esprit diffuse comme et quand il veut, en maintenant bien ferme la nécessité du discernement et de la reconnaissance par l’évêque.

Il est surtout admis que la lecture de la Bible et le chant liturgique, fonctions relevant aussi de la liturgie eucharistique, ne sont nullement réservés aux ministres ordonnés et peuvent donc être assumés par les laïcs eux-mêmes. Au cours de ces dernières années, on a bien pris conscience du fait que tous les baptisés sont consacrés pour cette mission et que l’annonce de l’Évangile est une responsabilité qui les engage tous : ce n’est pas un hasard si les prédicateurs laïques sont nombreux dans la mission. Les textes liturgiques actuels attestent que les baptisés sont appelés par Dieu à « annoncer dans le

11. I. de Gaulmyn, https ://tinyurl.com/gaulmyn (22 juin 2017).

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monde l’Évangile du Christ12 » et à « devenir des participants à la mission [du Christ], prophétique, sacerdotale et majestueuse13 ».

Une bonne partie du peuple de Dieu est mûre pour accueillir dans certains cas la prédication des laïcs.

En ce sens, on a observé quelques avancées significatives dès après le concile. En 1969, par la volonté de Paul VI, un projet de Lex ecclesiae fundamentalis fut élaboré : il fit l’objet de quatre rédactions, mais dut être abandonné à la suite de nombreuses contestations sans être jamais repris. Le premier projet comprenait une règle (can. 61) qui rappelait la nécessité pour l’autorité ecclésiastique de missionner la prédication publique, en laissant entendre qu’ainsi des fidèles laïques et des religieux pourraient annoncer l’Évangile (ut nuntius evangelicus diffundatur)14. La même année, par le décret Ordinem baptismi, la Congrégation pour le culte divin accordait à l’évêque la faculté de juger si les catéchistes laïques pouvaient se charger de l’homélie de façon libre ou en lisant un texte écrit pendant la célébration du sacrement du baptême15. Dans la célèbre déclaration Notre temps (1970) de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, il est écrit : « Des chrétiens bien préparés pourront recevoir et assumer une charge spéciale pour annoncer le Christ ; des catéchistes et d’autres personnes sont ainsi appelés par l’Église à servir directement la parole de Dieu16 » ; et encore : « En accord avec les prêtres […] ils pourront […] assumer dans la liturgie la proclamation et, le cas échéant, l’explication de la sainte Écriture17. » Après ces ouvertures, le Synode de Wurzbourg (1971-1975) demanda à ce que des laïcs participent au ministère de la prédica12. Congrégation pour le culte divin, Rituel du baptême des petits enfants (1970).

13. Id., Bénédiction des saintes huiles et Dédicace de l’église et de consécration de l’autel (1980).

14. Commission pontificale pour l’interprétation du droit canon, Schema legis ecclesiae fundamentalis cum relatione (sub secreto) (1969).

15. Cf. Congrégation pour le culte divin, Rituel du baptême des petits enfants, 26.

16. Congrégation pour l’évangélisation des peuples, L’action missionnaire des laïcs.

17. Ibid.

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tion. La Congrégation pour le clergé le concéda ad experientum pour une durée de quatre ans : des laïcs préparés et choisis par l’autorité compétente pouvaient, en recevant une mission ou par délégation, prêcher pendant la liturgie en l’absence du prêtre et pendant la liturgie eucharistique lorsque le prêtre était empêché ou que des circonstances particulières rendaient opportune une prise de parole par un fidèle laïque compétent. Cette faculté, suspendue avec la promulgation du Code de droit canon par Jean-Paul II en 1983, est cependant toujours en vigueur dans le Directoire des messes d’enfants (1973), qui stipule que l’homélie peut être faite par des laïcs préparés, et même par des femmes : « L’un des adultes peut parler aux enfants après l’Évangile, en particulier si le prêtre a des difficultés à s’adapter à la mentalité des enfants18. » On devrait mettre à profit ces ouvertures post-conciliaires.

QUELQUES PROPOSITIONS Il serait en tout cas important, sans rien changer à la doctrine traditionnelle — en « ordonnant » même, qui se présente parfois sous des formes ambiguës (de façon « sauvage » ou, pire encore, simulée, comme il arrive dans le cas de prétendues « résonances » de la part des fidèles), ce qui finit par perturber l’ordo ecclesiae —, de donner la possibilité à des laïcs, hommes et femmes, de prendre la parole dans l’assemblée liturgique, sous certaines conditions bien précises.

En premier lieu, il est absolument nécessaire que l’évêque édicte un mandatum praedicandi (même temporaire) à un ou une fidèle qui serait préparé(e) et aurait ce charisme de la prédication. En effet, tout le monde n’est pas appelé à prêcher, et la prédication dans la liturgie n’est pas un droit, mais un mandat qui dépend de l’évêque.

Il ne s’agit donc pas de donner aux laïcs un mandat général et permanent pour prêcher : tous les laïcs ne possèdent pas ce don !

Il s’agit au contraire de reconnaître la présence d’un don chez des 18. Congrégation pour le culte divin, Directoire des messes d’enfants, 24.

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personnes non ordonnées et de leur accorder ce mandat de façon ni permanente ni définitive, en se réservant la possibilité de le confirmer ou de le retirer. Pourquoi l’évêque n’aurait-il pas l’autorité d’accorder cette autorisation par délégation ? Il n’y a dans cette requête aucune revendication d’un droit des laïcs à prêcher. Car il faut bien admettre qu’un prédicateur incompétent, qu’il soit ordonné ou non, c’est un désastre : le sacrement de l’ordre ne confère aucune compétence particulière en la matière…

D’autre part, puisque la liturgie de l’eucharistie est en soi un culte unifié, il revient au prêtre qui préside l’eucharistie de charger rituellement celui qui a reçu de l’évêque la faculté de prêcher d’aller au jubé, après lui avoir donné la bénédiction. Il peut utiliser la formule : « Que le Seigneur soit dans votre cœur et sur vos lèvres pour que vous puissiez dignement annoncer son Évangile, au nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit. » Enfin, le fidèle appelé à prêcher, homme ou femme, le fait par charisme et par institution, c’est-à-dire avec la conscience qu’étant au service des autres, ce don a besoin d’un mandat qui le rattache à la tradition. Sans charisme ni « chirotonie » (forme d’imposition des mains qui est une bénédiction et pas un sacrement), il ne saurait y avoir de ministère de la parole dans la liturgie : il nécessite toujours — je le répète — un don et une autorisation épiscopale.

Dès lors, si l’intervention du ou de la fidèle laïc(que) est clairement autorisée par celui qui préside la liturgie, elle se révèle d’une grande utilité sans porter préjudice à l’unité de la présidence de l’évêque ou du prêtre ordonné par celui-ci. Même si le Code de droit canon demande que ce soit le prêtre qui fasse l’homélie, un prêtre sait bien qu’au cours de sa vie, souvent longue, il a connu bien des façons de l’honorer.

On peut indiquer, avec le plus grand respect, certaines pathologies dans ce domaine. Comme il n’est pas rare qu’un curé reste longtemps dans une paroisse, il lui arrive de prononcer plusieurs fois une homélie sur les mêmes passages de la Bible sans aucun élément nouveau (surtout lors des prédications durant les congés), en finissant par dire et redire les mêmes choses, donc sans apporter au peuple de Dieu la moindre nourriture spirituelle. Certains, en prenant de l’âge, peinent à proposer une homélie bien préparée (et parfois même

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tout simplement audible) en dialogue avec la communauté. De nos jours, en plus, de nombreux prêtres provenant d’autres pays, avec une connaissance limitée de la langue, ont des difficultés à s’exprimer de façon compréhensible.

On se demande d’ailleurs pourquoi la seule voix proclamant l’Évangile au cours de la liturgie doit être celle d’un homme et jamais celle d’une femme. Si l’Église doit respirer avec deux poumons — comme l’a déclaré plusieurs fois Jean-Paul II —, elle devrait aussi pouvoir s’exprimer à deux voix, masculine et féminine : la lecture et l’interprétation des saintes Écritures prendraient des accents différents, qui ne peuvent qu’enrichir le peuple de Dieu à l’écoute.

Si face à leur nombre insuffisant, on ne veut pas surcharger les prêtres, pourquoi ne pas s’ouvrir à une prédication assumée par des gens compétents, notamment des religieux et religieuses ? Comment arguer que l’unité de la fonction eucharistique en serait troublée ? Si l’on suit ce raisonnement, on peut affirmer qu’elle est troublée lorsque l’homélie n’est pas assurée par celui qui préside, mais par un diacre ou un autre célébrant ! S’il est vrai que celui qui préside parvient à unir en sa personne la liturgie de la Parole et du Pain lorsque c’est un diacre qui prêche, pourquoi n’y parviendraitil pas quand, à sa demande, la prédication est assurée par un laïc autorisé par l’évêque ?

Que l’on songe aussi à la situation des communautés monastiques féminines, où le chapelain, toujours lui et seulement lui, assure tous les jours l’homélie et que les moniales n’entendent que lui, sans jamais avoir la possibilité de prêcher elles-mêmes, alors qu’il s’agit d’un groupe restreint et capable de faire entendre sa propre voix de façon convaincante au cours de la liturgie eucharistique. Enfin, dans beaucoup d’églises — je peux en témoigner —, il n’y a tout simplement pas d’homélie pendant la célébration eucharistique en période de vacances, par lassitude ou pour d’autres raisons.

Bref, les pâturages sont abondants et très différents, mais bien souvent les brebis ne connaissent que leur herbe. Conséquence : leur nourriture est limitée ou de bien piètre qualité. La participation de quelques laïcs habilités ne pénaliserait pas les prêtres, elle ne les

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priverait pas de ce qui leur est propre, mais elle pourrait enrichir les prêtres eux-mêmes et pas seulement la communauté chrétienne.

Ces paroissiens qui prêcheraient, hommes et femmes, ne feraient donc pas partie du ministère sacerdotal des prêtres, mais se mettraient à son service, et leurs interventions seraient considérées comme une homélie spécifique de celui qui préside la liturgie eucharistique, qui les appelle, les invite, les investit et, le cas échéant, finit par corriger, compléter et conclure leur intervention.

D’ailleurs, comment oublier que Jésus a prêché dans les synagogues de Nazareth et d’autres villes sans être ni un prêtre ni un rabbin ordonné, mais qu’il l’a fait selon un charisme prophétique et parce qu’il en était chargé par les chefs des différentes synagogues ?

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ENSEIGNER LES ÉCRITURES, EXHORTER À LA VIE CHRÉTIENNE La prédication des laïcs entre le xiie et le xiiie siècle

Riccardo Saccenti

À la mémoire de Mansueto Bianchi

Le 17 juin 1546, le Concile de Trente approuvait le décret Super lectione et praedicatione. Ce texte définissait aussi bien le rôle de l’étude et de l’enseignement des Écritures que celui de la prédication qui venait de prendre place parmi les principales tâches du clergé.

Le décret rattachait l’officium praedicandi à la fonction du magistère épiscopal et à celle du prêtre en tant que pasteur chargé des âmes, tout en établissant les critères suivant lesquels les membres des ordres mendiants pouvaient accéder à la prédication. Tout d’abord, cette fonction spécifique était liée à la dignité épiscopale ; en second lieu, elle était étendue au clergé séculier, qui se trouvait obligé d’exercer cet office et de le faire sous le contrôle strict de l’évêque, le seul ayant la capacité de conférer un mandatum pour prêcher ; enfin, le décret assurait une dispense aux membres des ordres mendiants et interdisait toute forme de prédication aux prêtres qui n’appartenaient ni au diocèse ni aux ordres religieux. La prédication fut dès lors présentée comme une activité pastorale propre au clergé, dont était tout à fait exclu le monde laïque qui n’apparaissait que comme le destinataire de la prédication et de l’enseignement des Écritures.

En soulignant le lien exclusif entre le statut clérical et la possibilité de prêcher, le triple décret répète une position de l’officium praedi-

En lecture partielle‌

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INDEX DES NOMS CITÉS

Aaron : 25, 26, 112 Abélard : 31, 32, 34 Acerbi, Antonio : 99 Acunto, Nicolangelo d’ : 66 Actes des Apôtres : 39 Alain de Lille : 18 Alberzoni, Maria Pia : 75 Alexandre II : 36 Alexandre III : 32, 37, 40-42, 61 Alexandre de Halès : 52 Alexandre de Jérusalem : 7 Andrea da Strumi : 24, 65, 112 Anselme de Havelberg : 36 Ardura, Bernard : 27 Ariald de Carimate : 24, 30, 64, 65, 69, [71], 73, 77, 81, 111, 112 Arnaldi, Guillaume : 45 Arnaldistes : 42 Arnaud de Brescia : 73 Aubin, Catherine : 10 Augustin d’Hippone : 18, [31], 44, [54], 102, 115 Auzzas, Ginetta : 59

Balthasar, Hans Urs von : 88 Bandinelli, Rolando : 32 (voir aussi Alexandre III) Baraúna, Guillermo : 107 Barbaglio, Giuseppe : 90 Barnay, Sylvie : 99 Bataillon, Louis-Jacques : 20 Baudri de Bourgueil : 26 Benedetti, Marina : 71 Benoît XVI : 9 Benson, Robert L. : 29 Benzinger, Wolfram : 76 Benvenuti Papi, Anna : 60, 61, 63 Berceville, Gilles : 99 Bergoglio, Jorge Mario : 91 (voir aussi François, pape) Bériou, Nicole : 20 Bernard de Clairvaux : 32, 75 Bertram de Metz : 75 Bof, Gianpiero : 90 Bolzoni, Lina : 59 Bonaventure (saint) : 51 Bonizo de Sutri : 22, 23

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Index des noms cités

Bonmariage, Cécile : 36 Bordeyne, Philippe : 99 Borromée, Frédéric : 73 Bovati, Pietro : 100 Buc, Philippe : 61 Buchberger, Michael : 92 Burgundio de Pise : 36 Calabrese, Gianfranco : 92 Castellucci, Erio : 89, 90 Catéchisme de l’Église catholique : 90 Cathares : 42, 76 Cencius : 24, 26, 66, 67, 112 Centro di studi sulla spiritualità medievale : 62 Cheneaux, Philippe : 91 Chenu, Marie-Dominique : 19, 37, 39 Citoyens de Metz : 43, 60, 70, 75, 76, 79, 81 Coatanéa, Dominique : 10 Code de droit canon : 6, 12, 13, 86, 90, 108, 118-120 Colish, Marcia L. : 31 Commission théologique internationale : Le sensus fidei dans la vie de l’Église : 101, 102 Concile de Latran I : 29, Concile de Latran II : 29, 73, Concile de Latran III : 21, 32, 36, 37, 40, 56, 61, Concile de Latran IV : 21, 47, 48, 56, 76, Concile de Lyon : 39 Concile de Trente : 17, [84], 95 Concile Vatican I : 97 Concile Vatican II : 7, 86-92, 100, 104 ; Apostolicam actuositatem : 89, 98 ; Christus Dominus : 100 ; Dei Verbum : 94, 95, 97, 102, 103, 105 ; Gaudium et spes : 89, 99 ;

Lumen gentium : 93, 97, 98, 100, 101, 102, 103, 107 ; Presbyterorum ordinis : 8, 97, 100 ; Sacrosanctum concilium : 97, 98, 119.

Concordat de Worms : 29 Congar, Yves : 7, 52, 71, 88, 89, 94, 96, 107 Congrégation pour le Clergé : Ecclesiae de mysterio : 6, 85, 91, 119, 120 Congrégation pour le Culte divin et la discipline des sacrements : Bénédiction des saintes huiles : 11 ; Dédicace de l’église et de consécration de l’autel : 11 ; Directoire pour l’homélie : 6, 86, 121 ; Ecclesiae de mysterio : 6, 85, 91, 119, 120 ; Eucharisticum mysterium : 5 ; Inaestimabile donum : 5, 119 ; Redemptionis sacramentum : 6, 86, 90, 120, 221 ; Rituel du baptême des petits enfants : 11 Congrégation pour la Doctrine de la foi : Ecclesiae de mysterio : 6, 85, 91, 119, 120 Congrégation pour l’Évangélisation des peuples : L’action missionnaire des laïcs : 88 ; Ecclesiae de mysterio : 6, 85, 91, 119, 120 ; Notre temps : 11 Congrégation pour les Évêques : Ecclesiae de mysterio : 6, 85, 91, 119, 120 Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique : Ecclesiae de mysterio : 6, 85, 91, 119, 120 Conseil des Douze : 60 Conseil pontifical pour l’Interprétation des textes législatifs : Eccle-

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Index des noms cités

siae de mysterio : 6, 85, 91, 119, 120 Conseil pontifical pour les Laïcs : Ecclesiae de mysterio : 6, 85, 91, 119, 120 Constable, Giles : 29, 30 Corpus Domini, moniales du : 60 Corral Salvador, Carlos : 85 Cortoni, Claudio U. : 20, 22, 43 Cracco, Giorgio : 29, 30 Dalarun, Jacques : 26 Delbrêl, Madeleine : 88 Delcorno, Carlo : 20, 59 Delumeau, Jean : 20 Démétrius : 7 Dessi, Rosa Maria : 21 Dhuoda : 62 Dianich, Severino : 90 Diego d’Osma : 45 Dominicains : 51, 52, 57 Dominique de Guzman : 57 Dronke, Peter : 31 Durand de Huesca : 45, 46, 77 École de Laon : 27, 31 Étienne d’Anse : 38, 113 Étienne de Bourbon : 38, 39, 49, 50, 71, 113, 116 Eudes de Sully : 47 Eugène III : 9, 33, 35, 36, 72 Eusèbe de Césarée : 7 Famerée, Joseph : 92 Feiner, Johannes : 106 Fiocchi, Claudio : 22 Fouilloux, Étienne : 88 Franciscains : 47, 49, 51, 52, 58 François (pape) : 103 ; Evangelii gaudium : 103

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François, Gilles : 88 François d’Assise (saint) : 9, 46, 4951, 57, 63, 115-117 Gaulmyn, Isabelle de : 10 Gauvard, Claude : 36 Gélase II : 8, 27 Ghirlanda, Gianfranco : 85 Giacomo da Rondineto : 79 Gilbert de la Porrée : 33, 35 Girardi, Luigi : 102 Goyret, Philip : 92, 94 Gratien : 28, 37, 69, 81 Grégoire le Grand : [8], [19], [20], 22, [24], [28-30], [36], [37], [52], [54], [58], [63], 64, [81], Grégoire IX : 18, 53, 56, 65, 75, 108 Grillo, Andrea : 102 Grootaers, Jan : 89 Grundmann, Herbert : 19, 40, 43, 45-47, 71 Gualbert, Jean : 68 Guarnieri, Romana : 73, 81 Guibert de Nogent : 34 Guillaume de Saint-Amour : 52 Héloïse d’Argenteuil : 34 Henri Ier Félix : 72, 73 Henri III : 21 Henri V : 27 Hildegarde de Bingen : 9, 35, 72-74, 77, 80 Hilkert, Mary C. : 6 Huguccio de Pise : 69, 77 Humbert de Romans : 18 Humiliés : 8, 21, 40-46, 48, 57, 61, 69, 70, 77-80, 114 Hünermann, Peter : 92 Idro, Bernard : 38, 113

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Index des noms cités

Innocent III : 9, 21, 42-49, 51, 56, 57, 60, 61, 70, 75-79, 81, 114 Jacques de Vitry : 70, 79, 80 Jean (saint) : 67, 95, 101 Jean XXIII : 9 Jean-Paul II : 12, 14, 90, 91 ; Catechesi tradendae : 119 ; Christifideles laici : 90, 91 Jean de Salisbury : 35 Jérôme (saint) : 8 Jolivet, Jean : 32 Jonas d’Orléans : 62 Jourdain de Pise : 59-61 Keller, Hagen : 29 König-Pralong, Catherine : 53 Ladner, Gerhart B. : 22 Lafont, Ghislain : 107 Lanfranco da Lodi : 79 Lantham, Carol D. : 29 Lathuilière, Pierre : 99 Lauwers, Michel : 21 Lawrence, Clifford H. : 72 Leeuwen, B. van : 107 Le Goff, Jacques : 32 Leonardi, Claudio : 30, 31 Le Tourneau, Dominique : 85 Libera, Alain de : 36 Löhrer, Magnus : 106 Lonergan, Bernard : 105 Longère, Jean : 20, 26, 47 Lubac, Henri de : 94 Luc (saint) : 39, 107, 112, 114 Lucien III : 41, 42, 61 Maleczek, Werner : 77 Manteuffel, Tadeusz : 19 Map, Walter : 40

Margron, Véronique : 10 Marie d’Oignies : 9 Maritain, Jacques : 88 Matthieu (saint) : 59, 73, 114 Mayne Kienzle, Beverly : 35, 73 Meersseman, Gilles-Gérard : 19, 44-46, 62, 78, 80, 114 Mendiants (voir Dominicains et Franciscains) Merlo, Grado Giovanni : 38, 71, 75 Mezzabarba, Pietro : 68 Miccoli, Giovanni : 19, 22, 23, 29, 46, 64 Moïse : 25, 26, 59, 112 Molnar, Amedeo : 38 Monastère de Saint-Victor : 31 Montcheuil, Yves de : 88 Murray, John Courtney : 88 Néri, Philippe : 73 Newman, John Henry : 101 Nicetas de Nicomède : 36 Nicolas, Jean-Hervé : 7 Norbert de Xanten : 8, 27, 28, 74 O’Malley, John : 87 Origène : 7 Paluzzi, Caterina : 9, 73, 80 Paolis, Velasio de : 85 Papini, Carlo : 42 Patarins : 24, 42, 66, 68, 70, 80 Paul (saint) : 5, 75, 116 Paul VI : 5, 91 ; Ecclesiam suam : 90 ; Evangelii nuntiandi : 90 ; Lex ecclesiae fundamentalis : 11 Pauvres Catholiques : 45, 46, 61, 77, 80, 114 Pauvres Lombards : 46, 78, 114 Pauvres de Lyon : 8, 21, 40, 42, 61, 71, 77

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Index des noms cités

Pauvres Prêcheurs : 45, 46 Pauvres Réconciliés : 77, 78, 80 Piazza, Orazio Francesco : 92, 94 Picasso, Giorgio : 62 Pie XII : Magnificentissimus Deus : 101 ; autres : 89 Pierre (saint) : 27, 42, 67, 83, 111 Pierre le Chantre : 33, 69, 71, 73, 77, 81 Pierre Damien : 25, 26, 30, 64-69, 71-74, 77, 81, 112 Pitaud, Bernard : 88 Pontal, Odette : 47 Prémontrés : 27, 74 Prim, Bernard : 45, 46, 61, 77 Prodi, Paolo : 84 Psaumes : 50, 75, 115, 116 Quagliono, Diego : 30 Raban Maur : 62 Raoul Glaber : 22 Rathier de Vérone : 62, 63 Riccio, Roberto del : 94 Riché, Pierre : 34 Rivella, Mauro : 85 Robert d’Arbrissel : 8, 26-28, 72, 74 Rossi, Maria Clara : 60 Rupert de Deutz : 32 Santos, José Luis : 85 Savigni, Raffaele : 22 Segni, Lothaire de : 77 (voir aussi Innocent III) Selge, Kurt-Victor : 38 Sequeri, Pierangelo : 92 Sesboüé, Bernard : 107 Sfrondati, Paolo : 9 Simon le Magicien : 64, 111 Siracide : 117

127

Società internazionale di studi francescani : 18 Sorelli, Fernanda : 60 Southern, Richard : 31 Sponheim, Jutta von : 72, 73 Synode de Paris : 47, 48 Synode de Reims : 33, 35 Synode de Sens : 32 Synode de Vérone : 61, 76, 79 Synode de Wurzbourg : 11 Tertullien : 83 Teuzone : 64, 68, 74 Théocrite de Césarée : 7 Thérèse de Jésus : 73 Thomas d’Aquin : 53, 117 Thomas de Celano : 50, 51, 116 Thomas de Split : 50, 117 Ugolin d’Ostie : 50 (voir aussi Grégoire IX) Urbain II : 8, 26, 27 Valdo, Pierre : 37-40, 42, 56, 61, 63, 71, 72, 113 Varanini, Gian Maria : 60 Vauchez, André : 21, 63, 99 Vaudois : 8, 21, 39-46, 57, 61, 69-71, 73, 76-78, 81, 113 Vecchio, Silvana : 18 Verger, Jacques : 32 Vergottini, Marco : 90 Viganò, Dario Edoardo : 102 Villemin, Laurent : 99 Violante, Cinzio : 19, 23 Whelan, Gerard : 105 Zerbi, Pietro : 75 Zink, Michel : 36

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LES AUTEURS

Enzo Bianchi (né en 1943), fondateur de la Communauté monastique de Bose et auteur de nombreux ouvrages sur la spiritualité chrétienne et sur la grande tradition de l’Église. Sur des thèmes proches de celui du présent ouvrage : Comment évangéliser aujourd’hui (Saint-Maurice, Saint-Augustin, 2000), Nouveaux styles d’évangélisation (Paris, Cerf, 2013), L’Évangile célébré (avec G. Boselli, Namur-Paris, Lessius, 2018).

Claudio Ubaldo Cortoni (né en 1976), bénédictin camaldule, enseigne la théologie des sacrements du Moyen Âge à l’Athénée Saint-Anselme et à l’Institut liturgique pontifical (Rome). Il a publié : Sono Chiesa anch’io : il ruolo dei laici e il rinnovamento (Soveria Mannelli, Rubbettino, 2013).

Fabrizio Mandreoli (né en 1972), prêtre du diocèse de Bologne, responsable des mouvements de jeunes. Il enseigne l’histoire de la théologie et la théologie systématique à la Faculté de théologie d’Émilie Romagne. Il a publié : Appunti sul Vaticano II : un modello di discernimento (Reggio Emilia, San Lorenzo, 2010), Tra autonomia e clericalismo : laici e studio della teologia in Italia dopo il Vaticano II (avec G. Forcesi et S. Tanzarella, Trapani, Istituto di Scienze religiose, 2017).

Riccardo Saccenti (né en 1981), laïc, enseigne la philosophie médiévale à l’Université de Bologne. Il a publié : Un nuovo lessico morale medievale : il contributo di Burgundio da Pisa (Canterano, Aracne, 2016), Conservare la retta voluntà : l’atto morale nelle doctrine di Filippo il Cancelliere e Ugo di SaintCher (1225-1255) (Bologne, Il Mulino, 2013), La ragione e la norma : debatti attorno alla legge naturale fra XII e XIII secolo (Turnhout, Brepols, 2019).

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TABLE DES MATIÈRES

Introduction, par Enzo Bianchi............................................................

La situation actuelle ................................................................................

Des origines au concile Vatican II ........................................................

L’époque post-conciliaire ......................................................................

Quelques propositions............................................................................

Enseigner les Écritures, exhorter à la vie chrétienne. La prédication des laïcs entre le xiie et le xiiie siècle, par Riccardo Saccenti ......

Les laïcs, la réforme et la parole de Dieu.............................................. « Page sacrée » et prédication : la culture urbaine ..............................

La prédication et les laïcs ......................................................................

Innocent III et les ordres laïques ..........................................................

Ordres mendiants et université ............................................................

Grande est leur folie. Femmes et prédications dans l’Église entre le xiie et le xiiie siècle, par Claudio Ubaldo Cortoni ........................

Ordo laicorum et ordo praedicatorum ..................................................

La prédication d’Ariald et les urbici heremitae de Pierre Damien ..

Les Humiliés et les prédicateurs itinérants vaudois du xiie siècle....

Les prédications d’Hildegarde de Bingen ............................................

Innocent III et l’issue institutionnelle des apports des laïcs ............

Qui annonce la miséricorde de Dieu ? Prémisses théologiques pour une plus large participation des baptisés laïques aux homélies, par Fabrizio Mandreoli ....................................................................

Itinéraire de la théologie du laïcat ........................................................

5 5 7 9 12 17 21 29 36 42 49 59 61 64 69 72 75

83 87

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Table des matières Éléments théologiques mis en relief à partir de Vatican II................

Une prise de parole laïque ? ..................................................................

92 105

ANNEXES I. Sermon d’Ariald sur les trois ordres dans l’Église et leurs objectifs

111

II. Pierre Damien au préfet de Rome Cencius .................................. 112 III. Valdo et ses disciples ...................................................................... 113 IV. Concessions d’Innocent III aux Humiliés, aux Pauvres Catholiques et aux Pauvres Lombards et vœux de ceux-ci.................... 114 V. Trois prédications de François d’Assise ........................................ 115 VI. La prédication exhortative selon Thomas d’Aquin .................... 117 VII. La prédication laïque dans le Code de droit canon (1983)........ 118 VIII. Instruction Ecclesiæ de mysterio sur certaines questions relatives à la collaboration des fidèles laïques au ministère des prêtres (1997).................................................................................................. 119 IX. Instruction Redemptionis sacramentum (2004) .......................... 120 X. Directoire sur l’homélie (2015) ........................................................ 121 Index des noms cités.............................................................................. 123 Les auteurs .............................................................................................. 129 Table des matières .................................................................................. 131

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collection la part-dieu Bruno Secondin, Le parfum de Béthanie. L’exhortation postsynodale sur la vie consacrée, 1998, 216 p.

Alphonse Borras et Bernard Pottier, La grâce du diaconat. Questions actuelles autour du diaconat latin, 1998, 216 p.

André de Jaer, Faire corps pour la mission. Une lecture sapientielle des « Constitutions de la Compagnie de Jésus », 1998, 208 p.

Enzo Bianchi, Si tu savais le don de Dieu. La vie religieuse dans l’Église, 2001, 288 p.

Tarcisius J. van Bavel, La communauté selon saint Augustin. Une grâce pour notre temps, 2003, 176 p.

Noëlle Hausman, Où va la vie consacrée ? Essai sur son avenir en Occident, 2004, 240 p.

Michelina Tenace, L’homme transfiguré par l’Esprit. Lumière de l’Orient sur la vie consacrée, 2005, 192 p.

Marc Desmet, Jour et nuit. Expérience médicale et spiritualité, 2006, 256 p.

Jacques Haers, Vivre les vœux aux frontières, 2006, 95 p.

Alphonse Borras, Le diaconat au risque de sa nouveauté, 2007, 239 p.

Simon-Pierre Arnold, Au risque de Jésus-Christ. Une relecture des vœux, 2007, 144 p.

Michelina Tenace, Servir la sagesse. Les supérieurs dans la vie religieuse, 2009, 144 p.

Philippe Lécrivain, Une manière de vivre. Les religieux aujourd’hui, 2009, 224 p.

Vincenzo Paglia, L’évêque et son diocèse, 2010, 192 p.

Alphonse Borras (dir.), Délibérer en Église. Hommage à Monsieur l’abbé Raphaël Collinet, official du diocèse de Liège, 2010, 304 p.

Alberto Melloni et Giuseppe Ruggieri (dir.), Qui a peur de Vatican II ?, 2010, 160 p.

Walter Kasper et Daniel Deckers, Où bat le cœur de la foi. Une vie au service de l’unité, 2011, 312 p.

John W. O’Malley, L’événement Vatican II, 2011, 448 p.

Giovanni Miccoli, Le pontificat de Jean-Paul II. Un gouvernement contrasté, 2012, 480 p.

Carlo Maria Martini, L’évêque. Au jour le jour, 2013, 80 p.

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Laurent Boisvert, Configurés au Christ. Laïcs associés et consacrés, 2013, 96 p.

Bernard Sesboüé, Histoire et théologie de l’infaillibilité de l’Église, 2013, 384 p.

John W. O’Malley, Le Concile de Trente. Ce qui s’est vraiment passé, 2013, 352 p.

Giovanni Miccoli, Les anti-conciliaires. Les lefébvristes à la reconquête de Rome, 2014, 416 p.

Amedeo Cencini, La formation permanente… Y croyons-nous vraiment ?, 2014, 128 p.

Aquilino Bocos Merino, La vie consacrée depuis Vatican II, 2015, 256 p.

Daniel Blaj, Yves Congar, pionnier de l’œcuménisme. Comment accueillir les valeurs des autres chrétiens, 2015, 240 p.

John W. O’Malley, Une histoire des papes. De Pierre à François, 2016, 400 p.

Simon-Pierre Arnold, Dieu derrière la porte. La foi au-delà des confessions, 2016, 256 p.

Roberto Repole, Église synodale et démocratie. Quelles institutions ecclésiales pour aujourd’hui ?, 2016, 132 p.

Ignace Berten, Les divorcés remariés peuvent-ils communier ? Enjeux ecclésiaux des débats autour du Synode sur la famille et d’Amoris laetitia, 2017, 368 p.

Valérie Le Chevalier, Ces fidèles qui ne pratiquent pas assez… Quelle place dans l’Église ?, 2017, 104 p.

Enzo Bianchi et Goffredo Boselli, L’Évangile célébré, 2018, 240 p.

Giorgio Ronzoni, Des sectes dans l’Église ? Critères pour un discernement pastoral, 2019, 138 p.

Luis Martinez Saavedra et Pierre Sauvage (éd.), Le Pacte des catacombes. « Une Église pauvre pour les pauvres ». Un événement méconnu de Vatican II et ses conséquences, 2019, 294 p.

John O’Malley, Le concile Vatican I. Le pape est-il infaillible ? La construction de l’Église ultramontaine (1869-1870), 2019, 262 p.

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Achevé d’imprimer en février 2020 sur les presses de la Nouvelle Imprimerie Laballery 58500 Clamecy Dépôt légal : février 2020 Numéro d’impression : 002056 Imprimé en France La Nouvelle Imprimerie Laballery est titulaire de la marque Imprim’Vert®

Le Concile Vatican II a mis en lumière l’importance de la par-

ticipation de l’ensemble des baptisés à l’annonce de l’Évangile.

Cette nécessaire implication des laïcs peut-elle aller jusqu’à prendre la forme publique de la prédication de la parole de Dieu ?

Telle est la question à laquelle tente de répondre cet ouvrage. À travers une reconstruction historique détaillée, deux études reviennent sur les XII e et XIII e siècles, période durant laquelle la hiérarchie catholique mandata des laïcs, femmes comprises, pour l’office de la prédication. À la lumière de cette expérience, sont avancées ensuite des propositions théologiques pour envisager la possibilité que des baptisés laïques prêchent la Parole non seulement hors contexte liturgique, mais aussi, à certaines conditions, dans le cadre de célébrations eucharistiques.

L’ouvrage contient en annexe les interventions du Magistère autour de ce sujet de 1983 à 2015.

Enzo BIANCHI , fondateur de la Communauté de Bose.

Riccardo SACCENTI , laïc, enseigne la philosophie médiévale à l’Université de Bologne.

Claudio Ubaldo CORTONI , bénédictin camaldule, enseigne la théologie des sacrements au Moyen Âge à l’Ateneo Sant’Anselmo et à l’Institut liturgique pontifical (Rome).

Fabrizio MANDREOLI , prêtre diocésain, enseigne l’histoire de la théologie et la théologie systématique à la Faculté de théologie d’Émilie Romagne (Bologne).

ISBN : 978-2-87299-373-4

9 782872 993734

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